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22 1 er trimestre 2020 Le magazine de la Chambre de Commerce et d’Industrie Entreprises A3Plast : du plastique très présentable Découverte Vents favorables pour le moulin de Dosches Nos territoires Le pays d’Othe, une région à part En raison de l’épidémie de Covid 19, CCI Mag n°22 sera diffusé UNIQUEMENT en version numérique. Merci de votre compréhension.

Nos territoires Le pays d’Othe, une région à part

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n°221er trimestre 2020

Le magazine de la Chambre de Commerce et d’Industrie

EntreprisesA3Plast : du plastique très présentable

DécouverteVents favorables pour le moulin de Dosches

Nos territoires

Le pays d’Othe, une région à part

En raison de l’épidémie

de Covid 19, CCI Mag n°22

sera diffusé UNIQUEMENT

en version numérique.

Merci de votre compréhension.

4-5 Entreprises • A3Plast : du plastique très présentable • CDSA, le magicien de l’utilitaire

6-7 En mouvement L’actualité de votre territoire

9-16 Nos territoires Le pays d’Othe, une région à part

17 Espace Régley Demain dès l’Aube : il n’est de richesse que d’hommes

18-19 CCI en actions • Céline Castillo met en place un parcours client • Nicolas Friot renforce l’offre numérique de la CCI • Sandrine Poncet-Tramut gère le quotidien • Observatoire économique : étude de… marché • Nuit de l’Orientation : un énorme succès • International : demandez les formations

20 CCI en actions Formation professionnelle : ce qui change 21 Portrait Philippe Pichery, de l’ombre à la lumière

Découverte :Vents favorables pour le moulin de Dosches

22

CCI Mag, le magazine de la chambre de commerce et d’industrie1, Boulevard Charles-Baltet - CS 6070610001 Troyes cedex - Tél. 03 25 43 70 10Fax 03 25 43 70 43 - www.troyes.cci.fr

Directeur de publication : Jean-Philippe CavelierDirectrice de rédaction : Valérie Ramecourt-Adam Rédaction : Frédéric Marais (Agence Info)Crédit photos : © Frédéric Marais (Agence Info), Région Grand Est, Cabinet d’architectes PFRCaricature : Michel MoyneConception et réalisation : Champagne Création à Reims - Tél. 03 26 88 43 14Impression : Léonce Desprez - Tél. 03 21 01 79 13Routage : Mil’Adresses ServiceSainte-Catherine-les-Arras - Tél. 03 21 60 54 44Publicité : Valérie Ramecourt-Adam, CCI Troyes et Aube - Tél. 03 25 43 70 101er trimestre 2020 - n° 22Périodicité : trimestriel. N° d’ISSN : 2553-0321Prix du numéro : 4 €Abonnement pour 4 numéros : 15 €Tous droits de reproduction réservés.

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3Le magazine de la Chambre de Commerce et d’Industrie - n°22

Sylvain ConversPrésident de la chambre de commerce et d’industrie

C’est dans un contexte tout à fait particulier que je m’adresse à vous aujourd’hui.Tout d’abord, je précise que ce numéro de CCI Mag a été conçu avant la pandémie qui nous affecte tous, et que le confinement nous impose de ne le diffuser que par voie numérique.Je tiens à vous confirmer que votre CCI est complètement mobilisée, et ce, grâce a un engagement sans faille de tout le personnel pour accompagner les entreprises de tous secteurs d’activité et de toutes tailles.Notre ministre de tutelle a clairement affirmé l’attente des pouvoirs publics à notre égard, part sa lettre de mission dans laquelle il demande aux réseaux des CCI et des CMA d’être les interlocuteurs de premier niveau pour les entreprises. Notre attention est également tournée vers les territoires. Je formule le vœu que l’intérêt porté aux CCI perdurera jusqu’à la préparation du projet de budget 2021.Vous trouverez les actions et les aides mises en œuvre dans nos différentes communications numériques.Prenez soin de vous et de vos proches.

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Le magazine de la Chambre de Commerce et d’Industrie - n°224

A3Plast : du plastique très présentableDepuis sa création en 2013, l’entreprise de Torvilliers a doublé de surface, triplé ses effectifs et multiplié ses centres d’usinage par cinq. Les plus grandes marques et les plus grandes enseignes font appel à ses services.

Le plastique a depuis quelque temps mauvaise presse. Mais pour David Jimenez et Jean-Marc Fourrier, les deux codirecteurs et cofondateurs avec Franck Cohen d’A3Plast, tous les plastiques ne sont pas à jeter dans le même sac. Il y a ceux qui polluent les océans, et ceux qui embellissent la vie. Ou du moins qui sont jolis à regarder quand ils sont destinés à mettre en valeur d’autres produits.Car le cœur de métier de cette société créée en mai 2013 par deux anciens cadres d’Actuplast qui avaient envie de voler de leurs propres ailes, c’est ça : l’agen-cement de magasins et la fabrication de présentoirs et d’autres types de mobiliers. Les deux compères, qui poussent la complicité jusqu’à afficher le même âge (54 ans), énumèrent une longue liste de produits dont ils soignent la mise en rayon : biens culturels, électroménager, téléphonie, cosmétiques, parfums, outils, etc. Et il y a quelque chose de frustrant à ne pas pouvoir citer — confidentialité exigée par les clients oblige — les noms, souvent prestigieux, de leurs donneurs d’ordre. Seul le PMU peut être évoqué car il n’a pas de concurrent.

« Pas de limites »« Nous fabriquons des pièces à l’unité, pour l’événe-mentiel par exemple, ou en séries, jusqu’à 60 000 pièces », expliquent les deux associés. Ils travaillent essentiellement trois matériaux : le PVC, le polyester et surtout l’acrylique. Le plastique, livré à l’entreprise sous forme de plaques d’épaisseur et de couleur

différentes, est ensuite usiné, plié, assemblé, collé et galbé à partir de moules en bois réalisés en interne. L’entreprise en consomme environ 150 tonnes par an. Elle investit 100 000 euros tous les deux ans pour étoffer et moderniser son parc machines. L’équipement d’origine a été racheté à feu SR Plast avant sa liquidation. A3Plast en a aussi repris les salariés (cinq opérateurs) et le bail. Confinée à ses débuts dans 1 200 m2, la PME est aujourd’hui propriétaire de ses murs, soit 2 500 m2 de locaux divisés à l’origine en cellules. La PME possède également le terrain, sur lequel elle projette d’ailleurs de construire un nouveau bâtiment de 1 000 m2.Signe d’une croissance continue qui a porté son effectif à quatorze personnes. Le facteur humain est du reste primordial aux yeux de David Jimenez et de Jean-Marc Fourrier. La technicité du personnel colle bien à la… plasticité du plastique. Autrement dit sa capacité à s’adapter à toutes les formes et tous les usages. Outre sa production “classique”, A3Plast fabrique aussi bien des éléments pour les façades d’immeuble que des marches d’escalier, des plans de travail que des carters industriels. « Il n’y a pas de limites », souligne le binôme, qui transforme aussi les matériaux composites comme le Dibond, mais sous-traite la partie impression à deux partenaires locaux : l’Imprimerie de La Renaissance et RDS Sérigraphie.En veille permanente, A3Plast a désormais le regard tourné vers l’impression 3D, les matériaux biosourcés et le recyclage des déchets plastiques. Mais ô paradoxe, sur ces deux derniers points, les codirecteurs déplorent que la France ait régressé au cours des dernières années.

www.a3plast.frDavid Jimenez et Jean-Marc Fourrier.

« Nous avons franchi pour la première fois le cap du million d’euros de chiffre d’affaires en 2018  », souligne avec un brin de fierté le gérant de CDSA, Philippe Marcilly. Sa société en faisait à peine le tiers quand il l’a intégrée en 1999 et rachetée en 2002 à son fondateur, Lucien Follet. Entretemps, le marché de l’aménagement de véhicules utilitaires est devenu mature, et l’entreprise de La Chapelle-Saint-Luc a résolument misé sur ce créneau, se détournant quelque peu de l’activité d’origine, plutôt axée sur la vente de matériels d’équipement de garage. Une vocation qui transparaît d’ailleurs dans le nom de CDSA, qui signifie Centre de Distribution et de Services Aubois.« J’ai développé la partie aménagement de véhicules car la demande était forte, précise Philippe Marcilly, formé au dessin industriel avant de s’occuper de logistique chez Vachette et Gravograph. Naguère, les gens bricolaient eux-mêmes leurs véhicules. » Même les menuisiers confient aujourd’hui cette tâche à CDSA ! Il faut dire que, à raison de 40 à 60 véhicules

transformés chaque mois, cette TPE de sept personnes, dont une fille et un neveu du patron, a acquis un savoir-faire et une expérience uniques sur la place. Tous les concessionnaires automobiles font appel à ses services, quand ce ne sont pas les artisans directement. « C’est ma meilleure publicité, avec le bouche-à-oreille », souligne le dirigeant.

Bois et métalCDSA est capable de meubler n’importe quel type de véhicule, quels qu’en soient la marque et le modèle, et quel que soit le professionnel auquel il est destiné : BTP, plombier, électricien, fleuriste, boulanger, coiffeur, rémouleur, etc. Le métal a longtemps été dominant, au détriment du bois. La crise économique de 2008 a inversé la tendance, pour des raisons de coûts. L’entreprise dispose de deux outils pour travailler le contreplaqué : un logiciel de DAO (dessin assisté par ordinateur) et une fraiseuse, outre la polyvalence de ses salariés, qui sont capables de faire plusieurs métiers. Le partenariat signé avec Gruau, un constructeur carrossier de véhicules utilitaires d’envergure nationale, a permis à la société auboise de percer dans le domaine de la cabine approfondie. Cette technique consiste à ajouter jusqu’à quatre places assises pour le transport de personnes. CDSA peut également installer une benne, un gyrophare, une galerie de toit ou une galerie verticale pour les vitriers par exemple. Cerise sur le gâteau, la plupart de ces aménagements sont réversibles. C’est-à-dire qu’ils peuvent être désinstallés et réinstallés sur un autre véhicule en cas de revente notamment.A 66 ans et malgré deux gros pépins de santé qui n’ont pas altéré sa joie de vivre, Philippe Marcilly transmettra prochainement une société en état de marche, dont la surface de travail a été multipliée par quatre, qui réalise 20 % de son chiffre d’affaires dans les départements limitrophes, et dont on fêtera le 30e anniversaire l’an prochain.

www.cdsa10.com

CDSA, le magicien de l’utilitaireD’un coup de baguette magique, l’entreprise chapelaine transforme un véhicule particulier en véhicule de société, un fourgon en outil de travail taillé sur mesure pour les professionnels.

Plus de confortVoitures de police, véhicules de pompiers pour de petites interventions, voitures pilotes de convois exceptionnels, bureaux roulants pour la Dreal, véhicule itinérant pour l’ADMR, véhicules de service pour Nigloland : CDSA fait feu de tout bois. Avec une double tendance qui se confirme : la recherche d’un confort accru (isolation, électricité, éclairage, chauffage, WC, coin repas, couchette, etc.) et le renforcement de la réglementation !

Le magazine de la Chambre de Commerce et d’Industrie - n°22 5

Philippe Marcilly.

L’Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM) a profité de la dernière Nuit de l’Orientation pour inaugurer à Troyes son Magical Industry Tour (nom inspiré de toute évidence par le disque des Beatles Magical Mystery Tour). Il s’agit d’un camion où sont embarquées les dernières technologies (hologramme, imprimante 3D, lunettes de réalité virtuelle, fraiseuse numérique, puces RFID, réalité augmentée, écran géant) afin de promouvoir, sous une forme ludique, les métiers de l’industrie. La remorque est divisée en six pôles reconstituant la chaîne de production : conception 3D, usinage, soudage, robotique, pilotage de ligne, maintenance. On peut même repartir avec une pièce fabriquée par ses soins. Le public ciblé est notamment celui des jeunes, à la fois pour repérer des aptitudes, changer l’image de l’industrie et susciter des vocations, car le secteur recrute. Le camion peut se déplacer à la demande, dans un établissement scolaire, une entreprise ou sur un événement. L’achat et l’équipement de ce véhicule qui, pour la petite histoire, avait appartenu au conseil régional de Lorraine, ont coûté 600 000 euros.Contact : Pôle formation de l’UIMM - Tél. 03 25 71 29 71www.formation-industries-ca.fr

L’industrie, beau comme un camion

Y Schools essaime dans la régionAprès Paris, Reims, Metz et… Yaoundé, Y Schools (ex-Groupe ESC Troyes) s’installe à Charleville-Mézières dans les Ardennes et à Chaumont en Haute-Marne. C’est plus précisément son école de management, South Champagne Business School (SCBS) qui, dès la rentrée 2020, implantera son global bachelor in management. Ce diplôme de niveau bac+3 forme des cadres dans les domaines de la vente, de la gestion, du marketing et du commerce. Les étudiants pourront s’ils le souhaitent poursuivre leurs études à Troyes jusqu’au grade de master, à bac+5. Cette double ouverture correspond à la volonté de l’école troyenne de continuer à se développer en répondant aux besoins locaux, et à celle des agglomérations chaumontaise et carolomacérienne d’étoffer leur offre dans le domaine de l’enseignement supérieur.

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Le magazine de la Chambre de Commerce et d’Industrie - n°226

Dans l’actualité économique récente, on saluera le lancement, en novembre dernier, d’une nouvelle marque de textile 100 % auboise. Elacio, c’est son nom, est une initiative de la bonneterie Chanteclair à Saint-Pouange. Cette société reprise en 2018 met dans la balance son savoir-faire local, couronné par le label Origine France Garantie, l’emploi de « matières nobles », un « travail de finition très pointu » et l’originalité de ses produits, à l’image de ce polo-chemise. Elacio se décline en deux collections de prêt-à-porter pour hommes et pour femmes. Chanteclair, qui se charge de l’assemblage, travaille avec d’autres entreprises locales : Aube Tricotage et Bugis pour le tricotage, France Teinture et Sotratex pour l’ennoblissement textile.Un peu plus tôt, en septembre dernier, Plastiques de Champagne a changé de mains. Spécialisée dans le thermoformage, l’usinage et la chaudronnerie plastique, l’entreprise de Pont-Sainte-Marie a intégré le groupe Fyval, qui possède la société Plastimarne à Fismes dans la Marne. Celle-ci est leader en France sur les marchés de la tuyauterie-ventilation plastique et des cuves de stockage plastique de grandes dimensions. Le repreneur, Vincent Letouzey, fait le pari de la complémentarité et des synergies entre les deux entités.www.elacio.comhttps://plastiques-de-champagne.com

Industrie auboise : une marque, une reprise

Garnica prend racine à Sainte-SavinePas de pose de la première pierre, mais la plantation du premier arbre (un peuplier, bien sûr) pour Garnica, le 28 janvier dernier. Tout un symbole pour cette entreprise espagnole spécialisée dans le déroulage de peuplier et la fabrication de contreplaqué qui a choisi le Parc du Grand Troyes pour implanter sa 7e usine dans le monde, sa seconde en France. Sur un terrain de 20 hectares situé à côté d’Enedis, Garnica a commencé la construction d’un bâtiment qui occupera à terme 40 000 m2. Celui-ci a été conçu par deux agences troyennes, 3iA (ingénierie du bâtiment) et l’Atelier d’Architecture PFR. L’usine entrera en service par étapes, jusqu’à la fabrication de panneaux contreplaqués. La production sera lancée mi-2021 avec une première unité de déroulage et une quarantaine de salariés, mais l’entreprise créera à terme 300 emplois directs (des opérateurs de production, des techniciens de maintenance, des forestiers, etc.) et 600 emplois indirects (BTP, populiculture, industrie de la forêt et du bois). L’investissement s’élèvera au final à 80 millions d’euros, essentiellement sur fonds propres. Garnica a noué des partenariats locaux, en particulier avec le lycée forestier de Crogny et formera ses propres employés en interne. Un “plan peuplier” a par ailleurs été lancé par la Région pour encourager les replantations. Le marché visé est celui de l’Europe du Nord et des Etats-Unis. SupAirVision

distingué par la RégionSupAirVision a remporté l’un des trois Prix de la Région Grand Est lors des Trophées de l’innovation organisés par Grand E-nov, l’agence régionale de l’innovation. Ces trophées récompensent les start-up et les PME qui se distinguent par leur esprit innovant. Trois cérémonies destinées à récompenser les lauréats ont eu lieu simultanément à Troyes, Nancy et Strasbourg le 28 janvier dernier. L’entreprise de Rosières-près-Troyes a même fait d’une pierre deux coups en étant admise à intégrer Scal’E-nov, l’accélérateur de start-up du Grand Est. Basé à la Technopole de l’Aube en Champagne, SupAirVision est spécialisé dans le contrôle aérien par drone des pales d’éoliennes. La technologie mise en œuvre permet d’automatiser le vol du drone, de détecter des défauts invisibles à l’œil nu et de faire de la maintenance prédictive. SupAirVision et son gérant, Thierry Arnould, proposent également un service de peinture aérienne sur éolienne. Pour mémoire, la jeune société avait également reçu un prix au Concours de la création et de la reprise d’entreprise 2018 organisé par Initiative Aube.

Le magazine de la Chambre de Commerce et d’Industrie - n°22 7

Le dispositif des emplois francs permet à un employeur de bénéficier d’une aide financière s’il embauche une personne résidant dans un quartier prioritaire de la politique de la ville (QPV). Cette aide est de 15 000 euros sur 3 ans pour un CDI, de 5 000 euros sur 2 ans pour un CDD d’au moins 6 mois. Cette aide est cumulable avec celles attachées aux contrats de professionnalisation. La personne embauchée doit être un demandeur d’emploi inscrit à Pôle emploi, ou un adhérent à un contrat de sécurisation professionnelle, ou un jeune suivi par la Mission locale. Peu importe l’âge et le niveau de diplôme, le temps de travail et le niveau de rémunération. C’est bien l’adresse du domicile du salarié qui compte, pas celle de l’entreprise, qui peut donc être implantée en dehors d’un QPV. Trois sites utiles : • https://sig.ville.gouv.fr/atlas/QP/ (pour la liste des QPV) • https://sig.ville.gouv.fr/recherche-adresses-qp-polville (pour savoir si une adresse se situe dans un QPV) • https://travail-emploi.gouv.fr/emploi/emplois-francs/ (pour tout savoir sur les emplois francs)

Chefs d’entreprise, osez les emplois francs

* Étude TNS Kantar PME-PMI 2019 - Banque Populaire : 1re banque des PME incluant les Banques Populaires, le Crédit Coopératif et les caisses de Crédit Maritime Mutuel.Banque Populaire Alsace Lorraine Champagne – Société anonyme coopérative de Banque Populaire à capital variable régie par les articles L512-2 et suivants du CMF et l’ensemble

des textes relatifs aux Banques Populaires et aux établissements de crédit. Siège social : 3 rue François de Curel – BP 40124 – 57021 Metz Cedex 1 – 356 801 571 RCS Metz - Société de courtage et intermédiaire en assurances inscrite à l’ORIAS n° 07 005 127.

* Près d’une PME sur deux cliente de la Banque Populaire.

* Près de deux clients PME sur trois le sont depuis plus de 10 ans.

* 1er réseau de centres d’affaires en France avec 156 centres d’affaires.

* Plus de 4 500 experts entreprises et professionnels.

1RE BANQUE DES PME*

pour la 10e année consécutive.

24, rue Salomon de Rothschild - 92288 Suresnes - FRANCETél. : +33 (0)1 57 32 87 00 / Fax : +33 (0)1 57 32 87 87Web : www.carrenoir.com

BANQUE POPULAIREBAP_18_12210_LogoBL_Quad17/08/2018

ÉQUIVALENCE QUADRI

DÉGRADÉ CYAN 100 % MAGENTA 85 % NOIR 35 %VERS CYAN 66 % MAGENTA 6 %

CYAN 100 % MAGENTA 85 % NOIR 35 %

CYAN 100 % MAGENTA 85 % NOIR 35 %

Ce fichier est un document d’exécution créé sur Illustrator version CS6.

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Prisée par les Franciliens qui viennent volontiers y établir leur résidence secondaire, cette région naturelle à cheval sur les départements de l’Aube et de l’Yonne respire

la douceur de vivre. Entre vallons et forêts, dont elle tire son nom, le silence est roi. Même l’autoroute ne

parvient pas à briser la quiétude ambiante. On se souviendra pourtant avec nostalgie du cliquetis des métiers à tisser, qui ne résonne plus que dans la mémoire locale, car le tissu économique a beaucoup souffert ces dernières décennies. Au pays des hameaux (Aix-en-Othe en compte treize à lui seul !), le bourg-centre reste pourtant une oasis attractive au milieu

d’un ravissant désert vert.

Le pays d’Othe, une région à part

BAR-SUR-AUBE

NOGENT-SUR-SEINE

TROYESCommunauté

de Communes du Pays d’Othe

Le magazine de la Chambre de Commerce et d’Industrie - n°22 9

* Étude TNS Kantar PME-PMI 2019 - Banque Populaire : 1re banque des PME incluant les Banques Populaires, le Crédit Coopératif et les caisses de Crédit Maritime Mutuel.Banque Populaire Alsace Lorraine Champagne – Société anonyme coopérative de Banque Populaire à capital variable régie par les articles L512-2 et suivants du CMF et l’ensemble

des textes relatifs aux Banques Populaires et aux établissements de crédit. Siège social : 3 rue François de Curel – BP 40124 – 57021 Metz Cedex 1 – 356 801 571 RCS Metz - Société de courtage et intermédiaire en assurances inscrite à l’ORIAS n° 07 005 127.

* Près d’une PME sur deux cliente de la Banque Populaire.

* Près de deux clients PME sur trois le sont depuis plus de 10 ans.

* 1er réseau de centres d’affaires en France avec 156 centres d’affaires.

* Plus de 4 500 experts entreprises et professionnels.

1RE BANQUE DES PME*

pour la 10e année consécutive.

24, rue Salomon de Rothschild - 92288 Suresnes - FRANCETél. : +33 (0)1 57 32 87 00 / Fax : +33 (0)1 57 32 87 87Web : www.carrenoir.com

BANQUE POPULAIREBAP_18_12210_LogoBL_Quad17/08/2018

ÉQUIVALENCE QUADRI

DÉGRADÉ CYAN 100 % MAGENTA 85 % NOIR 35 %VERS CYAN 66 % MAGENTA 6 %

CYAN 100 % MAGENTA 85 % NOIR 35 %

CYAN 100 % MAGENTA 85 % NOIR 35 %

Ce fichier est un document d’exécution créé sur Illustrator version CS6.

revanche un collège, dont le bassin de recrutement va de Messon à Vulaines, de Planty à Bercenay-en-Othe, soit vingt communes. Or aujourd’hui, on ne compte que quatorze communes dans la communauté de communes du Pays d’Othe.

C’est quoi l’identité du pays d’Othe ?C’est un territoire géographiquement identifié. Le pays d’Othe figurait autrefois sur toutes les cartes de France, au même titre que le pays de Caux ou le pays d’Auge par exemple. Le nom d’Aix-en-Othe signifie littéralement “l’eau dans la forêt”. L’identité du pays d’Othe, c’est ça, en y ajoutant les vallonnements qui sont les nôtres. On n’est pas dans la plaine d’Arcis, sans vouloir être péjoratif.

Cette identité géographique particulière influe-t-elle sur la vie locale ?Elle rend le territoire très attractif pour les Parisiens notamment. Certains viennent s’implanter en pays

« Les Parisiens, un atout pour le développement » Franchir les portes du pays d’Othe, c’est comme changer de monde. Les problèmes y sont néanmoins identiques à ceux de la ruralité : difficultés démographiques, manque de transports, désindustrialisation… L’intercommunalité se bat pour offrir un niveau de services satisfaisant qui, ajouté au cachet des lieux, veut convaincre la population de rester ou de venir s’installer.Yves Fournier (1), la communauté de communes du Pays d’Othe recouvre une partie du pays d’Othe aubois. Comment décririez-vous votre territoire ?Notre communauté de communes est un peu iconoclaste, dans le sens où même après la loi NOTRe (2), elle est restée une communauté de communes rurale en adéquation avec ce que nous sommes : des ruraux. On aurait préféré que ceux qui reven-diquent d’être du pays d’Othe mais qui ont rejoint Troyes Champagne Métropole restent avec nous. On a voulu rester acteur de notre développement, ne pas être noyé dans des cercles où l’on ne serait que des pions.

Vous regrettez cette partition du pays d’Othe ?Mais bien sûr ! Estissac et Aix-en-Othe étaient parfaitement complémentaires. Estissac est sur la nationale, avec une zone industrielle bien positionnée. Aix-en-Othe n’est pas sur la nationale et est par conséquent moins attractif. Aix-en-Othe possède en

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Le magazine de la Chambre de Commerce et d’Industrie - n°2210

(1) Yves Fournier était encore maire d’Aix-Villemaur-Pâlis et président de la communauté de communes du Pays d’Othe lorsque nous avons réalisé cette interview. Ayant décidé de ne pas se représenter en mars, il ne sera peut-être plus en fonction au moment où vous lirez ces lignes. (2) Loi NOTRe : promulguée en 2015, elle renforce les compétences des régions et des intercommunalités.(3) La commune nouvelle d’Aix-Villemaur-Pâlis a été créée par fusion des communes d’Aix-en-Othe, de Villemaur-sur-Vanne et de Pâlis le 1er janvier 2016. Le statut des communes nouvelles remonte à 2010.

d’Othe parce que c’est beau. Les petites routes qui serpentent, les champs qui jaunissent au printemps, la forêt… On trouve ici la quiétude de la campagne et un environnement sympathique. C’est l’un des plus beaux territoires du département.

Vous évoquiez à l’instant la présence forte des “Parisiens”. De fait, c’est une région où l’on trouve un nombre élevé de résidences secondaires : 17,7 % du parc immobilier contre 4,5 % en moyenne dans le département. Ce phénomène a-t-il des conséquences économiques et sociales ?On a même eu jusqu’à 23  % de résidences secondaires à Aix-en-Othe. Alors certes, ce n’est pas comme s’il s’agissait de familles avec enfants. Mais la présence des Parisiens pendant le week-end et les vacances permet de faire vivre certains commerces de la commune. Je pense au boucher. On compte aussi trois boulangeries-pâtisseries à Aix-en-Othe, un Intermarché qui marche bien. Les Parisiens consomment, c’est un plus.

Ils n’ont donc pas pris la place, physiquement parlant, des autochtones ?Pas du tout. Les Parisiens ont choisi généralement des maisons anciennes à retaper. Ils ont acheté dans les hameaux, là où à titre personnel je ne serais jamais allé acheter pour des raisons pratiques. En parallèle, la commune a mené une politique dynamique de logement social individuel. Deux cents logements ont été construits avec Troyes Habitat, Aube Immobilier et

Mon Logis depuis que je suis maire. Il n’y a pas de pénurie de l’offre. Je le répète : les Parisiens sont un atout du développement.

Vous avez fait allusion tout à l’heure aux enfants. Les statistiques montrent que le pays d’Othe accuse un déficit démographique significatif chez les 15-44 ans, et plus particulièrement chez les 20-29 ans. Le taux de scolarisation y dégringole à partir de l’âge de 18 ans. Et le nombre d’enfants par famille y est inférieur à la moyenne départementale. Le pays d’Othe semble se vider de ses forces vives. Partagez-vous ce constat et est-ce un sujet de préoccupation pour les élus ?Les jeunes étant moins nombreux, de fait la natalité diminue. La scolarisation est assurée jusqu’au collège. Après, les élèves partent au lycée et puis s’en vont ailleurs. Et quand on a goûté aux tartines beurrées, on ne revient pas à la margarine. La jeunesse, pourquoi voudriez-vous qu’elle reste habiter à Aix-en-Othe quand pour se rendre au cinéma il faut trouver quelqu’un qui possède une voiture ? Et pourtant, ici, on a beaucoup investi de la naissance jusqu’au départ au lycée : on a ouvert une crèche et une école de musique, on a doté toutes les écoles d’ordina-teurs et de tableaux interactifs.

Vous venez de faire allusion à la problématique des transports. Est-ce une question prégnante chez vous ?Au XIXe, quand la France s’est développée industriellement, qu’est-ce qu’on a fait ? On a construit le chemin de fer, partout. Ça a dû en coûter, du pognon ! Surtout que les gens voyageaient beaucoup moins qu’aujourd’hui. Et pourtant il y avait une ligne qui allait de Troyes à Villeneuve- l’Archevêque, avec une gare à Villemaur-sur-Vanne ! Pour aller à Saint-Florentin par les transports en commun, il n’y en a pas. Pour aller à Sens non plus. C’est un problème. Les gens se prennent deux-trois heures de transport en commun en région parisienne. Ils ne prendraient pas une demi-heure chez nous si ça ne coûtait rien ou moins cher ? On ne peut pas tout remplacer par du covoiturage. Il faut une volonté politique, et s’inscrire dans la durée. Laisser du temps au temps.

Aix-Villemaur-Pâlis est la seule commune nouvelle du département (3). Les communes nouvelles sont-elles à vos yeux l’avenir de la ruralité ?Si on l’a fait, c’est parce que j’en suis intimement persuadé. On est jumelé avec Neresheim, une commune allemande

Le magazine de la Chambre de Commerce et d’Industrie - n°22 11

Les entreprises locales peuvent bénéficier de fonds européens pour innover et se développer. C’est le cas de la Brasserie Thibord à Pâlis et de Décapage de Champagne à Villemaur-sur-Vanne. L’attribution de cette aide est conditionnée au soutien apporté par une collectivité locale au projet, à raison d’1 euro versé pour 4 par l’Europe. La communauté de communes s’est substituée à la Région, qui était initialement la collectivité contributrice. L’aide est plafonnée à 50 000 euros (10 000 de l’intercommunalité, 40 000 de l’Europe).

Une aide pour les entreprises

Plus globalement, comment se porte le tissu économique ?On a perdu un millier d’emplois entre 1980 et 1995. Chez Agofroy (un fabricant de chaussettes, ndlr), il y avait 450 salariés. On comptait entre 30 et 50 salariés par bonneterie. A Aix, les plus gros employeurs sont désormais NT Bois (50 salariés), le collège et la maison de retraite. Mais il va falloir trouver d’autres clés de développement.

Que reste-t-il de l’activité textile, jadis florissante ?Plus rien du tout depuis la fermeture de Max Lorne (fabricant d’orthèses, ndlr) fin 2019 et le transfert de son personnel à Troyes.

Un mot sur l’activité cidricole. On peut s’étonner de ce que le cidre du pays d’Othe ne soit pas protégé par une appellation.Un travail de labellisation avait été engagé il y a plusieurs années de cela, mais c’est parti en cliquette. C’est dommage. Peut-être n’a-t-on pas fait assez de pédagogie sur l’intérêt d’avoir un label. Les produc-teurs n’ont pas non plus été capables de s’entendre. Ce sont des petites structures, et peut-être ont-elles eu peur de ne pas avoir leur place, de ne pas pouvoir s’intégrer dans un label. Chacun vit de sa production, chacun a sa clientèle et se satisfait de ce qu’il a.

Le tourisme est-il ou peut-il être un atout pour le pays d’Othe ? Sachant qu’avec un seul hôtel et aucun camping, l’offre d’hébergement semble limitée, voire insuffisante. Partagez-vous ce sentiment ?Un effort a été fait avec la création d’un office de tourisme intercommunal Othe-Armance, disséminé sur trois sites : Aix-en-Othe, Ervy-le-Châtel et Chaource, avec une vraie dynamique et une directrice profes-sionnelle. Aujourd’hui on manque effectivement de grosses structures d’accueil. On a travaillé pendant plusieurs années sur un projet d’hôtel-restaurant à la place de l’ancien camping, mais aucune banque n’a souhaité nous accompagner. Quand vous êtes un investisseur, vous ne vivez pas d’amour et d’eau fraîche. La structure, il faut la faire tourner. Autrefois, le camping d’Aix-en-Othe vivait à 50 % avec les Troyens qui venaient en résidence secondaire. Ces gens-là sont devenus vieux et les jeunes n’ont pas suivi. Et l’autoroute a remplacé la RN 60.

en Bade-Wurtemberg. C’est quatre ou cinq communes, pour 8 000 habitants. Le village d’où est originaire ma mère, en Toscane, fait partie d’une commune de 7 000 habitants, avec des villages espacés de vingt kilomètres. La moyenne par commune en Europe, c’est 5 500 habitants. La moyenne en France, c’est 1 800 habitants. Je veux bien qu’on ait l’esprit Astérix, mais il faut arrêter !

On a quand même l’impression qu’Aix-Villemaur-Pâlis reste un bourg attractif, et pas seulement pour les Parisiens.L’Insee classe Aix-en-Othe parmi les pôles secondaires en termes d’attractivité, derrière Troyes, Romilly-sur- Seine et Bar-sur-Aube, mais aux côtés de Nogent-sur-Seine, Arcis-sur-Aube, Brienne-le-Château, Bar-sur-Seine et Vendeuvre-sur-Barse. Viennent ensuite les pôles de proximité, qui correspondent aux anciens chefs-lieux de canton. Aix-en-Othe rayonne sur certains de ces pôles de proximité. Les gens de Villeneuve-l’Archevêque viennent faire leurs courses à Aix-en-Othe, ils vont au marché ou chez le vétérinaire. Même chose pour les habitants d’Estissac. Il y a une réelle attractivité commerciale. J’ai du reste vu une étude montrant que là où les Gilets jaunes avaient le plus prospéré, c’était dans les communes où la supérette avait disparu.

En quoi la communauté de communes contribue-t-elle à cette attractivité ?L’intercommunalité — j’y inclus l’ancien Sivom (syn-dicat intercommunal à vocation multiple) — a été la première à construire une déchetterie en milieu rural dans l’Aube. On lui doit l’école de musique, la nou-velle gendarmerie, la résidence seniors, la maison de santé, l’office de tourisme, le réaménagement du plan d’eau de Paisy-Cosdon, le portage des repas à domi-cile, bientôt l’espace de coworking (voir en page 16), et bien sûr la zone d’activité économique des Joncs à Vulaines avec son bâtiment relais. On est une petite collectivité qui a beaucoup investi.

La zone d’activités dont vous faites état ne compte pour l’instant qu’un seul occupant, la société Artemise, alors que celle d’Aix-en-Othe est pleine.On nous a expliqué que l’autoroute serait un atout, et ce d’autant plus si on aménageait une zone artisanale et industrielle aux portes de celle-ci. Comme vous le savez, il existe deux types de développement  : l’endogène et l’exogène. L’endogène fonctionne si on a une population qui ne se délite pas et qui fait travailler les artisans locaux. Quant au développement exogène, il faut s’appuyer sur des partenaires. C’est pourquoi, lorsque Business Sud Champagne a été créé, j’ai tout de suite souhaité participer au tour de table financier. Si on veut que BSC soit un outil de développement, il faut être dedans. Donc je compte beaucoup sur l’ingénierie de BSC pour faire la promotion de ce territoire à l’extérieur et susciter des implantations d’entreprises.

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Bonduelle, la cuisine de campagneCréée il y a trente ans à Saint-Benoist-sur-Vanne par l’investisseur troyen Michel Dufau sous le nom d’Appétifrais, l’usine reprise en 1997 par le leader français du marché du traiteur à domicile est en pleine forme.Pour pénétrer dans l’usine Bonduelle située à l’entrée de Saint-Benoist-sur-Vanne (en venant de Troyes), en bordure de l’ex-RN 60, il faut montrer patte blanche. Mais pour accéder aux ateliers de fabrication pro-prement dits, il faut carrément s’équiper de la tenue maison, après s’être délesté de tout objet personnel, lavé et désinfecté les mains : charlotte, masque, bouchons d’oreille, gants, combinaison de protection, bottes et passage dans le lave-bottes. Il est recommandé de porter des vêtements chauds, car la température est maintenue entre 4 et 6°. « On travaille dans un gros frigo », plaisante Vincent Duvnjak, directeur du site depuis un an et demi. Croisant des salariés vêtus à l’identique, le visiteur a l’impression d’évoluer dans un décor de science-fiction. Un univers dominé par le gris, mais constellé de taches de couleur, dont celles apportées par les légumes composant les crudités, taboulés, coleslaws et autres salades qui ont fait la réputation du traiteur français.A 85 % conditionnés en barquette, tous ces produits vont aller garnir les rayons des grandes surfaces de l’Hexagone sous la marque Bonduelle. Le best-seller reste la carotte râpée, et ça tombe bien, car le fournisseur exclusif de cette plante est un producteur aubois, la ferme des Hauts de Villiers à Villiers-Herbisse. Les autres légumes — choux, oignons, tomates, etc. — arrivent frais ou surgelés. « On râpe les carottes, découpe les tomates et les choux, prépare la semoule, cuit les pâtes et le riz, fabrique les sauces, dose, mélange et conditionne, résume le directeur, un ingénieur Arts et Métiers passé par Miko et Royal Canin, dont six ans en Afrique du Sud. Nous sommes des assembleurs. L’usine est en fait une grosse cuisine. »

Très météo-sensibleUne cuisine avec son propre coup de feu, qui dure d’avril à septembre. C’est la belle saison, qui incite les consommateurs à manger frais et léger. « Nous sommes très météo-sensibles », explique Vincent Duvnjak. Les pics de ventes coïncident avec les épisodes de canicule. La saisonnalité de l’activité et les changements de temps nécessitent anticipation, réactivité et souplesse, d’autant que l’usine n’a pas de stocks. « La production peut varier de 20 % en plus ou en moins au cours d’une même semaine. » Les salariés travaillent 4 jours en basse saison, 6 en haute saison. Le nombre d’employés varie aussi considé-rablement selon les périodes, d’où la difficulté de trouver des saisonniers en nombre suffisant.Autre contrainte : la durée de vie raccourcie des produits depuis que Bonduelle s’interdit d’utiliser des conservateurs (sauf exception), le vinaigre et la moutarde en faisant office. Egalement bannis, les

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Site de 6 ha, dont 12 000 m2 de bâtiments150 salariés, 80 saisonniers60 % de femmesUne centaine de fournisseurs6 lignes de conditionnement2 types de produits : traiteur et snacking42 recettes différentes dans 56 emballages différents16 000 t de produits transformés par an

En chiffres

Vincent Duvnjak.

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Bricomarché marche déjàFermé en 2016 à la suite d’une liquidation judiciaire, le Bricomarché d’Aix-en-Othe a rouvert ses portes en novembre 2019.Mais il ne s’agit plus du tout du même magasin. Le nouvel exploitant, Romain Coffinet, a “hérité” des murs, qui appartiennent toujours au Groupement Les Mousquetaires, mais a tout réinventé : les rayons, la façade, le sas d’entrée, le Bâti Drive, les extérieurs, allant jusqu’à agrandir la surface de vente avec la bénédiction de la CDAC. « Je suis reparti d’une page blanche », confie cet adhérent au profil atypique : jeune (34 ans), seul (les magasins sont souvent dirigés par des couples), démarrant sur une création, et pas du métier, puisqu’il était auparavant assureur à Romilly-sur-Seine. Ingénieur en aéronautique de formation, Romain Coffinet a voulu « saisir une opportunité », adepte qu’il est du commerce de proximité. Bien qu’il ait perdu quelques économies et quinze kilos dans l’aventure, il se félicite de l’excellent démarrage de la grande surface, au-dessus des objectifs. Preuve que le besoin existait. Sa zone de chalandise s’étend sur un rayon de 30 km. « Des gens font le choix de venir ici car cela leur évite de rentrer dans Troyes. » Particularité : Bricomarché ouvre le dimanche matin pour accueillir les propriétaires de résidences secondaires. En plus de Romain Coffinet, qui a le statut d’indépendant et consacre deux jours par semaine, bénévolement, aux affaires du groupe-ment, le magasin emploie huit personnes, dont une ancienne salariée de Jardiflor, la quincaillerie de la place qui a baissé le rideau l’an dernier.

arômes artificiels. Mais, agroalimentaire oblige, le souci premier de l’usine reste l’hygiène, ce qui explique les précautions vestimentaires décrites plus haut. « Notre premier ennemi, c’est la listeria », souligne le directeur. L’usine est nettoyée de fond en comble, du sol au plafond (et il est très haut !) toutes les nuits par une équipe habillée « en cosmonautes ». Les professionnels parlent de “sanitation”. Côté qualité, les produits sont testés et goûtés tous les jours en laboratoire, et subissent également des tests de vieillissement.

Esprit de familleLa sécurité est l’autre grande obsession de l’entreprise. « Elle passe avant la productivité et la performance », assure Vincent Duvnjak, qui fait du “zéro accident” un objectif absolu, tout en se félicitant de compter

parmi le personnel une cinquantaine de sauveteurs secouristes du travail. Il loue « l’esprit de famille » qui règne dans l’entreprise (Bonduelle restant elle-même un groupe familial) et souhaite cultiver « l’esprit sabatin » (du nom des habitants du village), en respectant une forme « d’équilibre entre bienveillance et exigence ». « Nous développons la polyvalence des salariés et sommes en train de transformer le site par le lean », complète le directeur. Deux millions et demi d’euros vont par ailleurs être investis cette année pour remplacer le groupe froid et acquérir un robot de palettisation. L’usine semble avoir encore de beaux jours devant elle, et pas seulement d’avril à septembre.

www.bonduelle.com/fr

Romain Coffinet.

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an. Une partie des grumes est vendue pour faire du parquet ou de la charpente. Mais la majeure partie sert à fabriquer 2 200 m3 de merrains, sachant qu’il faut 5 m3 de grumes pour produire 1 m3 de merrains. Soixante pour cent des merrains prennent la direction de la société sœur, la Tonnellerie de Mercurey, et 40 % celle d’autres tonnelleries. Le produit fini est destiné à 20 % au marché intérieur et à 80 % à l’export, où il est vendu dans le monde entier. Pratiquement tous les vignobles français l’utilisent.

Quatre terroirsEntre le moment où le chêne est abattu et celui où l’on peut y stocker du vin, il s’écoule trois ou quatre ans, le temps nécessaire pour le ressuyer, le faire sécher et bien sûr le transformer, ce qui explique les piles de bois qui s’amoncellent dans la cour. Tonnelier est un métier très technique. « Dans un même fût, on mélange trois forêts d’un même terroir pour obtenir un produit constant en qualité, explique le P-DG. Et il existe quatre types de terroirs : crayeux, pierreux, argileux et sablonneux. D’autres paramètres entrent en ligne de compte, comme la technique de chauffe, pour donner des particularités gustatives différentes. »Cette technique d’assemblage n’est pas sans rappeler celle des vignerons champenois. Une clientèle que NT Bois cherche d’ailleurs à développer. « Ce marché requiert de la régularité, de la précision et de la personnalisation. C’est pourquoi nous proposons des produits sur mesure, en fonction des cépages et des attentes du vigneron. » Dans la même veine, une troisième société sœur, O’Bobois, que dirige Louis, le fils des époux Tarteret, a vu le jour il y a deux ans pour commercialiser des copeaux de bois et des staves (bois rabotés et chauffés) destinés à aromatiser le vin.Les trois sociétés emploient une centaine de personnes, dont la moitié à Aix-en-Othe. La merranderie auboise va investir plus de 2 millions d’euros cette année, notamment pour s’équiper d’une nouvelle ligne de sciage qui permettra d’augmenter les rendements et de diminuer la pénibilité.

www.ntbois.fr

NT Bois met la forêt en fûtsLa scierie d’Aix-Villemaur-Pâlis fabrique des merrains en chêne français. Exportatrice à 80 % via la tonnellerie qui lui est associée, elle conçoit des produits sur mesure pour les vignerons champenois.Nicolas Tarteret (dont NT Bois évoque les initiales) aime à dire qu’il a « trois métiers » : l’exploitation forestière, la fabrication de merrains (c’est-à-dire de planches en bois pour la tonnellerie, que l’on appelle aussi douves ou douelles) et la tonnellerie.Les deux premières activités se déroulent à Aix-en-Othe, la troisième à Mercurey en Saône-et-Loire. NT Bois achète surtout du bois sur pied, du chêne âgé de 150 à 350 ans, provenant à 20 % du pays d’Othe et d’autres forêts auboises (Cunfin, Montgueux), et à 80 % de massifs forestiers français situées dans un rayon de 400 km. La merranderie (fabricant de merrains) aixoise transforme également d’autres essences comme le hêtre et le frêne pour la fabrication de sièges, de manches à outils, de bardages et de platelages extérieurs.L’entreprise fondée en 1990 par Nicolas Tarteret et son épouse Carole exploite 38 000 m3 de bois par

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10 % 59,9 %

7 905 communes

habitants

d’agriculteurs (CSP hors retraités et inactifs)

taux de féminisation des emplois

La communauté de communesen chiffres :

Adresses utiles : Communauté de communes du Pays d’Othe27, avenue Tricoche-MaillardAix-en-Othe10160 Aix-Villemaur-PâlisTél. 03 25 46 70 [email protected]/

Elu référent à la CCI :Cosme RagotVillac Peinture à EstissacTél. 03 25 43 94 [email protected]

Chargée de mission territoires CCI :Laurence Nedellec-DieudonnéTél. 03 25 43 80 [email protected]

Fablab en 2019, coworking en 2021

Vers un club d’entreprises

Un espace de coworking verra le jour en 2021 à Aix-en-Othe, dans les locaux de l’ancienne gendarmerie, où il cohabitera avec la future Maison France Service (guichet unique de plusieurs organismes et administrations). Cette initiative de la communauté de communes du Pays d’Othe, couplée à l’arrivée de la fibre, vise à encourager le télétravail auprès des “Parisiens”, notamment, et à les inciter à rester plus longtemps sur place. Ce nouveau tiers lieu devrait être éclaté sur

« Mettre en réseau les entreprises », par la création d’un annuaire et d’un club, tel est l’un des objectifs du projet de territoire échafaudé conjointement par la communauté de communes du Pays d’Othe et par celle du Chaourçois et du Val d’Armance. Cosme Ragot, l’élu consulaire référent sur le secteur, souligne que la CCI est moteur dans ce dossier. « Il faut apprendre à se connaître et à chasser en meute », estime le chef d’entreprise qui, comme ses collègues, peine à recruter. Et de citer l’exemple de Fauconnet Ingénierie (éditeur de logiciels pour le génie clima-tique), à Aix-en-Othe, qui héberge ses salariés venus de l’extérieur dans un gîte. « Il faut trouver des solutions, en termes de mobilité par exemple », souligne Cosme Ragot, afin de développer une région qui a du mal à retenir ses jeunes et « où les entreprises importantes se comptent sur les doigts d’une main ». Le secteur a pourtant des atouts à faire valoir à ses yeux : sa proximité avec Paris, la présence de l’autoroute,

plusieurs sites, à Chennegy par exemple, mais aussi à la MJC d’Aix-Villemaur-Pâlis, chacun avec des offres spécifiques. La MJC aixoise s’est d’ailleurs déjà distinguée en ouvrant, fin 2019, le premier fablab public du département de l’Aube. On y a accès à toute une batterie d’outils permettant de réaliser des pièces en 3D. Un équipement susceptible d’intéresser plus particulièrement les entreprises locales, pour la réalisation, entre autres, de prototypes.

son cadre de vie… L’élu consulaire salue au demeurant l’investissement de l’intercommunalité dans le domaine économique et son choix de privilégier « beaucoup de petits plutôt qu’un seul gros ».

Cosme Ragot, dirigeant de Villac et de Décapage de Champagne.

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L’association Demain dès l’Aube se veut aussi joyeuse qu’est triste le poème de Victor Hugo dont elle tire son nom. Ses petits-déjeuners mensuels, son club œnologique bimestriel et son barbecue annuel (en juillet) sont ouverts à tous ceux qui veulent bien y participer. En septembre, les adhérents se retrouvent pour taper dans une balle de golf. L’épiphanie et le beaujolais nouveau sont d’autres prétextes pour passer un bon moment ensemble (liste non exhaustive des réjouissances).Mais sous ses dehors festifs et ludiques, le propos de Demain dès l’Aube est on ne peut plus sérieux. Et provoquer des instants de convivialité rentre pleinement dans sa stratégie de « casser les silos », de « créer du lien », pour citer le président et cofondateur, avec Patrick Bonot et José Gramdi, de l’association : Philippe Couturier. Cela signifie rapprocher les gens et les institutions, par delà les chapelles et les coteries habituelles. L’un des grands dadas de cette associa-tion née en septembre 2017 est de mettre en contact le monde de l’entreprise avec celui des collectivités locales, d’une part, et celui de l’enseignement, d’autre part. D’où les deux grands salons qu’elle organise (voir encadré).

« Demain dès l’Aube n’est pas un club business, insiste Philippe Couturier. On n’y vient pas pour faire des affaires, et on n’y entre pas par cooptation. On peut y trouver des gens qui exercent le même métier, car l’important c’est l’homme, pas le travail. Notre objectif, en revanche, est d’aider nos adhérents à mutualiser leurs moyens et à chasser en meute. »

Forte à ce jour de 90 membres (des entreprises, des particuliers et même des étudiants), dont l’adhésion varie de 20 à 600 euros selon le statut et le niveau de prestations, l’association revendique aussi son ouver-ture régionale, autant que son rôle d’ambassadeur du département, ce qui va d’ailleurs de pair. Elle a noué par exemple des contacts privilégiés en Lorraine.Sans local ni permanent, l’association n’a en fait qu’un seul credo : « Créer de la richesse et de l’emploi. » Car aux yeux de Philippe Couturier — trente ans de commercial au compteur — « le chef d’entreprise est le dernier aventurier des temps modernes ».

https://2deslaube.fr/

Demain dès l’Aube : il n’est de richesse que d’hommesUn club ou un réseau de plus ? Cette jeune association hébergée par la CCI se veut plus que cela : un lieu de convivialité et d’ouverture aux autres, qui a l’ambition de tirer l’économie auboise vers le haut.

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Le 29 avril, Demain dès l’Aube lance le projet L’Aubois de demain au parc des expositions de Troyes. Il s’agit d’un salon qui permettra aux élèves de 3e de découvrir leur futur métier et les formations correspondantes. Le 2 octobre, l’association organisera la 2nde édition de ses Rendez-vous des entrepreneurs avec leurs territoires à Bar-sur-Aube. Ce salon interdépartemental (Aube, Meuse, Haute-Marne) permet aux TPE/PME locales de rencontrer les donneurs d’ordres publics.

Deux salons en avril et octobre

Céline Castillo met en place un parcours client

A l’international auparavant, à la disposition des entreprises désormais, cette Méridionale

préfigure ce que sera l’offre de services de la CCI dans les années à venir.

Son accent ne trompe pas sur sa provenance : Céline Castillo est originaire de Narbonne. C’est pourtant de Paris, où elle était responsable export dans le privé, que la jeune femme est arrivée il y a deux ans et demi pour intégrer CCI International comme conseillère. Elle y était en charge des secteurs de l’agroalimentaire, du textile et de la santé en Champagne-Ardenne. Cette titulaire d’un Executive MBA a été nommée en février sur un poste créé ex nihilo par la CCI pour repenser son offre de services auprès de ses ressortissants : celui de responsable développement au sein du pôle entreprises. « Ma mission consiste à mettre en place de nouvelles prestations et à déployer une équipe d’une dizaine de personnes adaptée à cette stratégie », explique Céline. A travers une approche globale et transversale de la part de la chambre, l’entreprise sera accompagnée à chaque étape de sa vie et chaque fois que le besoin s’en fera sentir. « Il s’agit d’un véritable parcours client inscrit dans la durée », précise la responsable développement.

Contact : Céline CastilloTél. 03 25 43 70 [email protected]

Sandrine Poncet-Tramut gère le quotidienElle occupe un poste stratégique à la CCI, qui consiste à mettre de l’huile dans les rouages : celui d’assistante de direction. Sandrine Poncet-Tramut a remplacé Christine Jaillant en novembre dernier. C’est elle qui gère l’agenda du président et du directeur de la CCI, ainsi que les déplacements des élus. « Plus largement, je fais le lien entre les élus, la direction et les services », explique cette native de Villeneuve-la- Garenne, qui réside à Troyes depuis quatorze ans. Elle a travaillé chez Mon Logis comme assistante commerciale en agence, puis au siège comme assistante du service juridique et contentieux. L’immobilier (elle a aussi été secrétaire négociatrice

en région parisienne) n’est pourtant pas sa vocation première. Sandrine est à la base couturière et créatrice de vêtements, ayant même effectué un stage chez Chanel. D’un « caractère plutôt jovial », selon ses dires, elle a gardé la fibre artistique : elle fait partie d’une comédie musicale où elle pousse la chansonnette. Elle a également participé à la création d’un jeu de société et loué des camping-cars…

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Observatoire économique :

étude de… marchéA la demande de la municipalité chapelaine, ce service de la CCI

a étudié la faisabilité d’un nouveau marché sur la commune.

La mairie de La Chapelle-Saint-Luc envisage de créer un nouveau marché

de plein air sur son territoire, rue Bernard-Palissy. Pour en savoir plus sur

la pertinence d’un tel projet, elle s’est tournée vers la CCI et son service dédié, l’observatoire économique. S’appuyant

notamment sur une enquête réalisée auprès des commerçants non

sédentaires et des clients potentiels, ainsi que sur une analyse du potentiel

économique, l’étude conclut à la « faisabilité théorique indéniable » de cette implantation. Tout en soulignant

la contradiction entre la date souhaitée par les professionnels (le mercredi) et

celle privilégiée par les consommateurs (le samedi). C’est l’une des raisons pour

lesquelles l’observatoire suggère de « prendre le contrepied des attentes

avancées » et d’imaginer « une formule novatrice et originale par rapport à

l’existant ». On en saura sans doute plus dans les prochains mois. L’observatoire

économique de la CCI produit bon an mal an une dizaine d’études ou de

missions de conseil, soit seul, soit en partenariat avec d’autres bureaux

d’études, pour le compte des collectivités locales ou du secteur privé, tels que la

faisabilité d’une zone d’activités ou d’un projet d’implantation d’usine.

Contact : Observatoire économique, Tél. 03 25 43 70 37

[email protected]

Céline Castillo.

Le magazine de la Chambre de Commerce et d’Industrie - n°22 19

Nuit de l’Orientation : un énorme succèsDes records d’affluence ont été battus lors de la 7e édition de la Nuit de l’Orientation, qui s’est déroulée le 29 janvier dernier à l’Espace Argence à Troyes. Plus de 5 000 visiteurs y ont en effet participé, soit le double de l’an dernier ! Comment expliquer un tel engouement ? Entre autres par le changement de lieu, plus central et donc mieux adapté à un public jeune (la précédente édition s’était déroulée au Cube), et par une météo moins défavorable qu’en 2019. Cette réussite s’explique aussi par l’organisation, en matinée, de déplacements collectifs à l’attention des collégiens. Huit établissements aubois et 650 élèves ont pu ainsi participer à dix-sept ateliers pratiques leur permettant de découvrir les métiers sous une forme à la fois ludique et pédagogique. Le succès de cette formule incite d’ailleurs les organisateurs (la CCI et ses partenaires) à revoir quelque peu leur copie l’an prochain afin de fluidifier l’accès aux ateliers. Enfin, la concentration en un même lieu de plus d’une centaine de métiers, représentant quinze filières différentes et privilégiant une approche parfois spectaculaire (à l’image du secteur de la sécurité), fait de la Nuit de l’Orientation un événement particulièrement attractif.

International : demandez les formationsQuatre grandes thématiques et treize formations au commerce international figurent au catalogue 2020 édité par CCI International Grand Est.Ce catalogue publié par CCI International Grand Est dans le cadre de la Team France Export est dédié aux démarches d’import-export. Il comprend treize formations articulées autour de quatre grandes thématiques. Ces thématiques sont les suivantes : stratégie et performance administrative et commerciale à l’international ; droit, fiscalité et paiements à l’international ; logistique internationale et douane ; négociation interculturelle et conduite des affaires à l’international. Ces formations permettent de se perfectionner, de mettre à jour ses compétences, d’optimiser et de sécuriser les procédures et circuits logistiques, administratifs et financiers, de conquérir de nouveaux marchés avec une approche commerciale adaptée. Soulignons que CCI International Grand Est propose également des formations intra-entreprises sur mesure, élaborées conjointement avec l’intervenant et le conseiller CCI. Le programme des formations est disponible sur : www.cci-international-grandest.com > Je me forme.Contact : Laurence Legry03 26 69 33 [email protected]

Nicolas Friot renforce l’offre numérique de la CCITant sur le plan national que régional et territorial, le réseau consulaire souhaite étoffer ses services numériques. Dans l’Aube, cette mission a été confiée à un docteur.La mention “PhD” accolée au nom de Nicolas Friot sur sa carte de visite indique qu’il est titulaire d’un doctorat. Manière d’asseoir le statut et la légitimité de ce natif de Belfort, recruté en novembre dernier par la CCI en tant que conseiller numérique. Cet ancien prof de maths connaît bien le milieu consulaire, puisqu’il a travaillé pour les CCI de Rennes et de Belfort. Le monde de l’entreprise lui est également familier : en parallèle de ses travaux scientifiques, il a piloté trois projets de transfert de technologie et participé à la création d’une start-up dans le domaine de la sécurisation des données (sujet de sa thèse d’informatique). A Troyes, Nicolas est chargé « d’organiser, de rationaliser et de formaliser » l’offre numérique

de la CCI. « J’assure une mission d’accompagnement des entreprises, des créateurs d’entreprise et de l’association Perspectives numériques 10 », complète-t-il. Cette offre a d’ores et déjà été élargie, avec la création d’une permanence numérique une matinée par mois au Rucher créatif.L a c h a m b r e a n i m e r a a u s s i prochainement des ateliers d’insertion numérique destinés aux chômeurs et aux personnes éloignées de l’emploi.

Contact : Nicolas Friot03 25 43 70 25 - [email protected]

Céline Castillo.

Le magazine de la Chambre de Commerce et d’Industrie - n°2220

Mise en place d’un nouvel organigrammeLes fonds de la formation professionnelle sont désormais gérés par une nouvelle instance baptisée France Compétences. Celle-ci répartit l’argent entre les différents acteurs de la formation professionnelle, et en particulier les Opco. Les 11 Opco, ou opérateurs de compétences, remplacent les 20 Opca, ou orga-nismes paritaires collecteurs agréés. Rôle des Opco : gérer et financer les contrats d’apprentissage et de professionnalisation, aider les entreprises à définir leurs besoins en formation. Pour savoir de quel Opco elle relève, une entreprise doit se référer à son code APE et à sa convention collective (dont la liste par Opco figure sur le site du ministère du Travail).

Séparation de la collecte et du financementLa collecte des fonds de la formation, autrement dit la contribution unique à la formation professionnelle et à l’alternance, est assurée provisoirement par les Opco. Cette collecte sera transférée en 2022 à l’Urssaf. Le circuit sera alors le suivant : l’entreprise verse sa contribution à l’Urssaf (à l’exception du solde de la taxe d’apprentissage, versé directement aux écoles), laquelle la reverse à France Compétences, qui se charge de répartir les financements entre les Opco et les autres opérateurs. Les prélèvements sur les entreprises seront mensualisés.

Plan de développement des compétences obligatoireToutes les entreprises doivent se doter d’un PDC recensant l’ensemble des actions de formation mises en place.

Réforme du Compte personnel de formation (CPF)Les heures cumulées par les salariés sont converties en euros et il n’y a plus de restrictions aux formations éligibles. Le salarié peut utiliser son CPF par exemple pour financer son permis de conduire ou son bilan de compétences. Mais le CPF peut aussi être intégré au plan de développement des compétences de l’entreprise. Un site sécurisé et une appli mobile en facilitent l’usage. Le CPF de transition professionnel permet quant à lui au salarié de changer de métier. Il remplace le Congé individuel de formation (CIF).

Elargissement à d’autres modalités de formationLa formation à distance (e-learning) et l’Action de formation en situation de travail (Afest) peuvent être intégrées dans le parcours de formation. L’Afest permet au salarié d’acquérir des compétences en interne sous la houlette d’un tuteur choisi au sein de l’entreprise. C’est l’entreprise qui choisit le type de savoir-faire à transmettre : polyvalence, organisation du travail… L’Afest n’est soumise à aucun quota d’heures et n’est pas sanctionnée par un diplôme.

Diversification du contrat de professionnalisationCréation du contrat de professionnalisation expérimental qui permet au salarié d’acquérir des compétences sans objectif de qualification. Quant au dispositif Pro A, il permet aux salariés en CDI d’accéder à une formation qualifiante et ainsi d’être maintenus ou d’évoluer dans leur emploi.

Certification qualité obligatoire pour les organismes de formationPour pouvoir accéder aux fonds de la formation, les organismes de formation devront, dès 2021, satisfaire à sept critères de qualité.

Formation professionnelle : ce qui change Devant un public majoritairement féminin, les Matinales RH de la CCI ont permis de présenter la réforme de la formation professionnelle. Voici les principaux éléments à retenir.

Apprentissage : la CCI toujours làSi la réforme de l’apprentissage a déchargé les chambres consulaires de la collecte de la taxe et de l’enregistrement des contrats, la CCI propose toujours aux entreprises qui le souhaitent de rédiger leurs contrats. Elle poursuit par ailleurs son rôle de promotion de l’apprentissage, auprès des collégiens et des demandeurs d’emploi notamment.Contact : Lydia Bonnet - Tél. 03 25 43 70 22 - [email protected]

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Cordial, amène, simple et consensuel : sa modestie dût-elle en souffrir, tel apparaît Philippe Pichery sur la scène publique. On le loue pour son équanimité, son absence de sectarisme, son sens du dialogue et son abattage sur le terrain. Lui se range dans la catégorie des « retraités débordés ». A 68 ans, le natif de Vesoul n’a jamais songé à se retirer pour cultiver son jardin, chose qu’il affectionne pourtant. Ce n’est certes pas le goût des honneurs qui le motive. Il avoue d’ailleurs que passer de l’ombre (celui de collaborateur du président Adnot) à la lumière (en succédant à celui-ci), a été « un exercice intellectuellement complexe ». « Je n’étais pas préparé au cérémonial de la fonction », ajoute-t-il, en rappelant que sa première décision a été de se priver de chauffeur et de voiture de fonction.Le moteur du Franc-Comtois n’est pas non plus l’argent : « Ce n’est pas mon truc, je n’en ai pas besoin. » L’ambition, alors ? Philippe Pichery n’a jamais cherché à faire une carrière nationale, se contentant d’un rôle de suppléant auprès de son « modèle » Philippe Adnot, et d’un mandat de conseiller municipal à Tallenay, ce village du Doubs où il passe ses mercredis et ses week-ends en famille. Député ou sénateur ? Bof. « En tant que président de département, j’ai plus de liberté et de réactivité ; je dispose d’une force de frappe bien plus importante. » Car voilà l’un de ses aiguillons : le goût de bâtir. Pour cet ingénieur du bâtiment et des travaux publics, passé notamment par l’Equipement, rien n’est plus important que « l’acte de construction », surtout quand s’y rattachent certaines « valeurs qui donnent du sens à l’action ». Agir et construire lui procurent un véritable « plaisir ».

Voici l’autre mot clé du personnage. « Je me sens bien dans ce que je fais. J’y prends beaucoup de plaisir. Le jour où ce ne sera plus le cas, j’arrêterai aussitôt. » Ajoutant : « J’aime bien me trouver là où on ne m’attend pas. » Ce qui explique pourquoi ce président « atypique » a pris les rênes du Parc de la forêt d’Orient et, en d’autres temps, joué les pompiers de services pour sauver l’ADMR et une Estac à l’agonie. Le foot, l’autre grande passion de celui qui a en parallèle dirigé la section amateur du club troyen et reconstruit le club de Besançon ! On croit Philippe Pichery quand il dit « aimer le contact et la convivialité ». Ou quand ce non-encarté affirme « avoir voté sur tout l’échiquier politique, hormis les extrêmes, car la qualité des hommes passe avant les étiquettes ». Etre inclassable, assurément une qualité.

C’est toujours un plaisir de rencontrer Philippe Pichery. Il est souriant, avenant, toujours disposé à vous écouter avec bienveillance. Ses nouvelles fonctions ne l’ont pas changé d’un iota. Il est habile à résoudre les problèmes. « Il suffit de bien les évaluer, d’en avoir la maîtrise afin de faire émerger un consensus. Attention, pas un consensus mou qui remet la solution à plus tard ! Il faut avoir bien sûr l’esprit organisé, de l’exigence, de la rigueur, pas de la rigidité. Pour moi, on avance plus par le dialogue que par le conflit. C’est mon tempérament. J’ai toujours hâte que le projet aboutisse mais la lenteur du système administratif rend souvent les choses très compliquées et freine l’avancée des projets. Il m’arrive alors de manifester assez vite quelques signes d’impatience ! Le sauvetage de l’Estac en 2004 et celui de l’ADMR en 2011 ont été des réussites importantes car les enjeux étaient considérables. » Et Philippe Pichery d’ajouter : « Vous savez, j’aime les contacts, mais je suis aussi un loup solitaire ! La solitude, je la trouve le soir, la nuit, au long de mes trajets en voiture. Elle ne me fait pas peur, elle est mon amie et elle contribue à me ressourcer.»Philippe, avec le poste que vous occupez et l’estime dont vous jouissez, songez-vous à une carrière politique ?« Absolument pas ! Je ne suis pas un homme politique mais un homme public. Je n’adhère à aucun parti. J’ai même sur les partis politiques et leurs actions, un jugement sévère. Ma longue expérience m’a permis d’observer que l’intérêt général n’est pas toujours au cœur de leurs préoccupations, intérêt supplanté par les enjeux du pouvoir. Mais je dois reconnaître que le parti politique est un mal nécessaire. Il est indispensable à l’organisation et à la structuration de la vie démocratique. »

Philippe Picheryvu par Michel Moyne.

Dans l’intimité de Philippe Pichery

Philippe Pichery, de l’ombre à la lumièreL’ancien directeur général des services du Département en est devenu le président en 2017. Le public a alors découvert un homme affable et souriant, une personnalité chaleureuse réfractaire à toute étiquette. po

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Construit par le charpentier troyen Erwin Schriever, le moulin à vent de Dosches a ouvert au public en 2007. Aménagé dans une ancienne carrière de craie, non loin d’un moulin aujourd’hui disparu, c’est aujourd’hui le seul du département. Grégory Beudot connaît par-ticulièrement bien le site et sa genèse. Et pour cause : l’ancien charpentier a participé au chantier en tant que formateur, avant de s’éclipser pendant huit ans en Asie, puis de revenir à ses premières amours en 2013 en tant qu’agent d’entretien. Très vite son emploi du temps se diversifie : accueil du public, vente en boutique, animation… Avec Gaëlle son épouse, il crée finalement une société en 2018 pour gérer le moulin et lui donner une nouvelle dimension. Le site appartient toujours à l’Association des moulins à vent champenois, qui le loue au couple de trentenaires. L’association bénéficie elle-même d’un bail à construction de quarante ans donné par la commune, qui en redeviendra propriétaire à l’expiration de ce délai.

Un « gros projet »En attendant, Gaëlle et Grégory se démènent pour faire du moulin de Dosches un phare du tourisme aubois. « On a planté un labyrinthe végétal, créé un et bientôt deux potagers en permaculture, installé des jeux anciens en bois », énumère Grégory. Les animations se sont également multipliées pour attirer un public toujours plus nombreux : 15 000 visiteurs l’an dernier, des Aubois, des scolaires et des touristes en vacances aux lacs. « Notre objectif est de passer à 20 000 visiteurs pour être à l’équilibre, puis à 30 000 dans les cinq ans », annonce le président de la société Le Moulin de Dosches. Un parking de deux cents places, pouvant accueillir des cars, va prochainement voir le jour, améliorant au passage l’accès à la colline. Mais l’ambition des gestionnaires est à terme de « plus que doubler la superficie du site » afin qu’il serve de support à un « gros projet, quelque chose de vivant ».Gaëlle et Grégory sont convaincus de « faire quelque chose qui a du sens » et assument un « choix de vie » alliant transmission du patrimoine, diffusion des connaissances, protection de l’environnement et défense de la ruralité. Il le faut, quand les revenus s’avèrent encore insuffisants pour faire vivre deux personnes (Grégory a un autre métier en basse saison), même en travaillant « 80 heures par semaine ».

http://moulinaventchampenois.fr/

Vents favorables pour le moulin de DoschesDevenue une entreprise à part entière en 2018, cette attraction affiche des ambitions élevées : doubler de surface et de fréquentation. L’aménagement d’un parking est une première étape.

Le moulin est ouvert de mars à novembre. Outre sa participation à différentes manifestations (Dimanche à la campagne, Journées du patrimoine, etc.), il organise ses propres animations : Noël au moulin, festival de musique, concerts… Les enfants ont droit à trois journées pédagogiques au cours desquelles ils peuvent fabriquer de la farine et cuire leur pain (ancienne surveillante de collège, Gaëlle a appris le métier de boulanger), construire un moulin ou un hôtel à insectes…

Des animations en continu

Le magazine de la Chambre de Commerce et d’Industrie - n°2222

UNE HEURE D’INFORMATIONSÉCONOMIQUES ET LOCALESTOUS LES JOURS DE 22H À 23H

TNT 32 BOX 30

ÉcoL’HEURE