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DIRECTION GENERALE DE L’ADMINISTRATION ET DE LA MODERNISATION ——— DIRECTION DES RESSOURCES HUMAINES ——— Sous-direction de la Formation et des Concours ——— Bureau des concours et examens professionnels RH4B CONCOURS EXTERNE ET INTERNE DE SECRETAIRE DES SYSTEMES D’INFORMATION ET DE COMMUNICATION AU TITRE DE L’ANNEE 2018 EPREUVES ECRITES D'ADMISSIBILITE 28 ET 29 MARS 2018 NOTE DE SYNTHESE Note de synthèse, établie à partir d’un dossier à caractère scientifique et technique de vingt-cinq pages maximum permettant de vérifier les qualités d’expression, d’analyse et de synthèse du candidat dans les domaines scientifiques et techniques, ainsi que son aptitude à dégager des conclusions et à formuler des propositions. Durée : 3 heures Coefficient : 2 Toute note inférieure à 6 sur 20 est éliminatoire. SUJET L’industrie 4.0 influe sur différents aspects de notre société moderne. Cette révolution touche à la fois les aspects technologiques et économiques mais a également des impacts sociaux, politiques et environnementaux et pose aussi la question de la sécurité et l’emploi de salariés à travers le monde. A partir du dossier joint, vous rédigerez une note de synthèse sur l’industrie 4.0. Vous décrirez notamment les enjeux, les risques et les difficultés majeures à surmonter. Ce dossier comporte 25 pages (page de garde non comprise).

NOTE DE SYNTHESE - France Diplomatie · Document n° 6 : La révolution numérique et emploi Document n° 7 : Le digital au service de l'usine du futur Document n° 8 : Le dirigeant

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DIRECTION GENERALE DE L’A DMINISTRATION ET DE LA MODERNISATION

——— DIRECTION DES RESSOURCES HUMAINES

———

Sous-direction de la Formation et des Concours ———

Bureau des concours et examens professionnels RH4B

CONCOURS EXTERNE ET INTERNE DE SECRETAIRE DES SYSTEMES D’INFORMATION ET DE COMM UNICATION

AU TITRE DE L’ANNEE 2018

EPREUVES ECRITES D'ADMISSIBILITE – 28 ET 29 MARS 2018

NOTE DE SYNTHESE

Note de synthèse, établie à partir d’un dossier à caractère scientifique et technique de vingt-cinq pages maximum permettant de vérifier les qualités d’expression, d’analyse et de synthèse du candidat dans les domaines scientifiques et techniques, ainsi que son aptitude à dégager des conclusions et à formuler des

propositions.

Durée : 3 heures Coefficient : 2

Toute note inférieure à 6 sur 20 est éliminatoire.

SUJET

L’industrie 4.0 influe sur différents aspects de notre société moderne. Cette révolution touche à la fois les aspects technologiques et économiques mais a également des impacts sociaux, politiques et environnementaux et pose aussi la question de la sécurité et l’emploi de salariés à travers le monde. A partir du dossier joint, vous rédigerez une note de synthèse sur l’industrie 4.0. Vous décrirez notamment les enjeux, les risques et les difficultés majeures à surmonter.

Ce dossier comporte 25 pages (page de garde non comprise).

Contenu du dossier

Document n° 1 : L’industrie 4.0 : la 4ième

révolution industrielle sauvera-telle l’industrie

française ?

Document n° 2 : L’industrie 4.0 : comment se protéger contre les cyber-menaces

Document n° 3 : Industrie du futur et cybersécurité

Document n° 4 : Intel donne un coup de pouce aux gants connectés des ouvriers de demain

Document n° 5 : La France doit s’inspirer du projet « Industrie 4.0 » allemand

Document n° 6 : La révolution numérique et emploi

Document n° 7 : Le digital au service de l'usine du futur

Document n° 8 : Le dirigeant d'entreprise doit faire sa 4ème révolution industrielle

Document n° 9 : Le role de l'Etat : Le numerique, enjeu majeur pour la competitivite

Document n°10 : Paroles d'experts BOA CONCEPT - L'industrie 4.0, enjeux, défis et

perspectives

Document n°11 : Qu'est que l'industrie 4.0 par Vinci

L’industrie 4.0 : la 4ème révolution industrielle sauvera-t-elle l’industrie française ?

La situation de l’industrie française est préoccupante : nous accusons un retard d’investissement de l’ordre de 40 milliards d’euros, notre parc de machines a dix ans de plus que le parc allemand, des usines ferment régulièrement…

Face à cette analyse, Emmanuel Macron s’intéresse actuellement au projet industriel allemand, l’« Industrie 4.0 ». Ce concept, qui porte la promesse d’une 4ème révolution industrielle, permettra-t-il de sauver l’industrie française ?

Success for what's next

document n°1

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2 | L’INDUSTRIE 4.0 : LA 4ÈME RÉVOLUTION INDUSTRIELLE SAUVERA-T-ELLE L’INDUSTRIE FRANÇAISE ?

L’« INDUSTRIE 4.0 », UN PROJET LANCÉ PAR L’ALLEMAGNE

Le concept d’« Industrie 4.0 » vient d’Allemagne. Il définit une nouvelle organisation des usines, également nommées smart factories ou usines intelligentes, afin de mieux servir ses clients, grâce à une flexibilité accrue de la production et l’optimisation des ressources.

L’« Industrie 4.0 » est un projet industriel, introduit en 2010 à Hanovre lors du salon de la technologie industrielle (« CeBIT »). Il fut officiellement présenté et soutenu par la chancelière Angela Merkel lors du salon de 2012. Il est un projet clé de la stratégie des hautes technologies du gouvernement allemand, dans laquelle sont fortement mobilisées les fédérations professionnelles industrielles.

Parmi les pays européens, la France s’intéresse tardivement à ce concept. En effet, après l’Allemagne, qui a lancé en 2010 le projet Industrie 4.0, le Royaume-Uni s’est mobilisé dès 2011 dans son programme High value manufacturing catapult, suivi en 2012 par l’Italie et sa Fabbrica del futuro. Le gouvernement français a lancé le programme « Usine du futur », en septembre 2013, dans le cadre des 34 plans de la Nouvelle France industrielle. Cependant, la situation de l’industrie française est préoccupante. Emmanuel Macron estime que la France accuse un retard d’investissement de l’ordre de 40 milliards d’euros. Notre parc de machines est évalué plus âgé de dix ans en moyenne par rapport à l’Allemagne.  L’ «  Industrie 4.0 », qui porte la promesse d’une 4ème révolution industrielle sauvera-t-elle l’industrie française ?

QU’EST-CE QUE L’« INDUSTRIE 4.0 » ?

Le projet « Industrie 4.0 » vise à développer de nouvelles organisations de production sur toute la chaîne de valeur. L’« Industrie 4.0 » est annoncée comme la 4ème révolution industrielle. La 1ère révolution industrielle fut déclenchée dans les années 1780 par la création de la première usine de production mécanisée notamment grâce à l’invention de la machine à vapeur. La 2ème révolution industrielle débuta en 1850, avec l’invention de l’électricité puis de la production de masse. Dans les années 1970, se déclencha la 3ème révolution industrielle, l’ère de la production automatisée avec le développement de l’électronique et les débuts de l’automatisme et de l’informatique industrielle. La 4ème révolution industrielle débute, avec l’internet des objets connectés et le cloud, pour fabriquer des produits grâce à des systèmes intelligents, tels que les systèmes de simulation et les capteurs…

COMMENT FONCTIONNE UNE USINE 4.0 ?

Une usine 4.0 fonctionne selon six principes clés :

• L’usine est virtualisée afin de pouvoir simuler et suivre en 3D les produits, les processus et l’environnement de production,

• Les systèmes sont interopérables : ils ont la capacité de communiquer et d’interagir entre eux,

• Les décisions sont décentralisées : les systèmes cyber-physiques peuvent prendre des décisions de façon autonome,

• L’analyse et la prise de décision s’effectuent en temps réel, grâce à une communication permanente et instantanée,

• Elle est orientée service : maintenance améliorée et offre de nouveaux services,

• Elle est modulaire : elle s’adapte rapidement à une demande changeante.

L’« Industrie 4.0 », un projet lancé par l’Allemagne, auquel la France s’intéresse

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L’INDUSTRIE 4.0 : LA 4ÈME RÉVOLUTION INDUSTRIELLE SAUVERA-T-ELLE L’INDUSTRIE FRANÇAISE ? | 3

POURQUOI EST-CE UNE RUPTURE INDUSTRIELLE ?

Notre vie quotidienne a été bouleversée par les smartphones et par internet. Ils nous permettent notamment de communiquer et de partager de l’information avec des personnes ou avec des objets. Pourquoi ne pas adapter ces technologies pour les usines ? C’est l’orientation prise par l’Allemagne avec son projet « Industrie 4.0 ». Constatant la concurrence accrue des pays émergents, notamment de la Chine, l’Allemagne souhaite ancrer sa suprématie, en entrant dans une nouvelle ère industrielle. Il est crucial pour la survie de son industrie que ce soit une véritable rupture, qui lui confère un avantage compétitif dans la durée.

Souvent présenté comme la numérisation de l’entreprise, il faut considérer ce concept de manière plus ambitieuse pour garantir une véritable révolution. Numériser des plans 2D pour la conception, la fabrication et la maintenance n’est aujourd’hui plus suffisant. La virtualisation implique le passage aux modèles 3D pour la conception, la modification du produit et la gestion du processus de production et de maintenance. Par ailleurs,

il est essentiel d’intégrer l’utilisation des objets connectés, le cloud computing, la réalité augmentée, l’impression 3D... Le but est de connecter tous les objets « intelligents » afin qu’ils puissent interagir, en temps réel entre eux et avec les postes de travail.

L’intercommunication entre les différents acteurs et objets connectés de la ligne de production est le point central de l’usine 4.0. Elle permet aux robots et systèmes d’accéder aux données (capteurs, commandes, simulation) en temps réel pour pouvoir réagir le plus rapidement possible à un évènement (incident, modification, non-conformité). L’information en temps réel et les systèmes robotisés vont bouleverser les modes de production et d’organisation de l’industrie manufacturière. Cela impactera tous les métiers, des ingénieurs aux opérateurs de maintenance et modifiera également l’implantation physique des usines.

En conséquence, l’« Industrie 4.0 » constitue une vraie rupture sur trois grandes innovations technologique  : la robotique collaborative, l’auto-adaptation des systèmes de production (grâce aux capteurs intelligents et connectés) et le recours à la réalité augmentée.

Les différentes révolutions industrielles

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4 | L’INDUSTRIE 4.0 : LA 4ÈME RÉVOLUTION INDUSTRIELLE SAUVERA-T-ELLE L’INDUSTRIE FRANÇAISE ?

CELA SE RÉDUIT-IL À UNE RUPTURE TECHNOLOGIQUE ?

Réduire l’« Industrie 4.0 » à une rupture technologique serait une erreur. Le projet allemand ne s’y trompe pas, en y associant les fédérations professionnelles et les syndicats. Les impacts sur l’organisation du travail, les compétences et les métiers sont très significatifs. En voici quelques illustrations :

• Les processus de fabrication sont simulés dès la phase de conception du produit. Les actes techniques de fabrication et de maintenance à réaliser par les opérateurs sont simulés. En conséquence, l’ergonomie est fortement améliorée, soit par transfert des actes difficiles sur des robots, soit par modification de l’environnement de travail.

• Les opérateurs sont équipés d’objets connectés, tels que des tablettes ou des lunettes qui permettent la réalité augmentée. Ces objets facilitent les opérations de maintenance et le contrôle qualité, par exemple. Le métier d’opérateur comporte de plus en plus de pilotage et de contrôle, et de moins en moins de travail manuel.

• Le rôle du management est renforcé. La prise de décision est décentralisée sur la ligne de production, les outils d’aide au pilotage se développent.

• La coexistence entre les hommes et les machines au sein de l’usine impacte les comportements. Dans un environnement où les robots et les systèmes sont de plus en plus présents, le rôle du manager dans la mise en œuvre et le maintien d’un esprit d’équipe et d’une bonne communication devient essentiel.

• Les compétences évoluent en conséquence  : passage du 2D à la 3D, utilisation d’objets connectés, prise de décision. Ces évolutions s’accompagnent de plans de formation et de création de communautés d’expertises, afin d’échanger sur les meilleures pratiques.

En conclusion, l’« Industrie 4.0 » constitue une rupture majeure dans la manière de concevoir et de produire. C’est un projet qui s’appuie sur une réflexion globale mobilisant tous les métiers opérationnels : production, supply chain, engineering, maintenance …, et également les fonctions supports telles que la finance, les ressources humaines, les systèmes d’information, à tous les niveaux de hiérarchie : des chefs d’équipes opérationnels jusqu’au top management.

L’« Industrie 4.0 » constitue donc une opportunité pour la France de renforcer son industrie, et de conserver, voire développer les futurs emplois industriels. C’est une question de survie pour nos pôles de compétitivité tels que l’Aérospatial, l’Automobile, le Ferroviaire… Les principaux acteurs de ces secteurs l’ont compris, et ont déjà lancé des actions en ce sens.

QUELS SONT LES BÉNÉFICES ATTENDUS ?

L’« Industrie 4.0 » vise à rendre le produit à la fois plus attractif et plus abordable pour le client, par le développement de la personnalisation du produit, et la diminution du délai de mise sur le marché, tout en augmentant la qualité, et les services proposés. En résumé, avec « Industrie 4.0 », nous passons d’une production de masse à une production personnalisée à grande échelle et à l’explosion des services.

Le premier bénéficiaire est donc le client. La mise en place de lignes de production modulaires intelligentes permet de personnaliser le produit sans surcoûts ni délai supplémentaire. La qualité du produit est améliorée par la correction immédiate des défauts qui surgissent lors de la fabrication et par l’augmentation des contrôles automatiques. Par exemple, l’intégration d’une puce RFID à tous les composants améliore la traçabilité et le contrôle de la configuration tout au long du cycle de vie. L’analyse de la configuration du produit et de ses données de fonctionnement en temps réel, permet de déclencher de manière autonome, une intervention de maintenance préventive.

C’est une opportunité pour la France de renforcer son industrie, et de conserver, voire développer les futurs emplois industriels.

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L’INDUSTRIE 4.0 : LA 4ÈME RÉVOLUTION INDUSTRIELLE SAUVERA-T-ELLE L’INDUSTRIE FRANÇAISE ? | 5

L’entreprise bénéficie également de cette révolution, en interne, par une meilleure communication et coordination entre les métiers. Le système logistique peut anticiper, par exemple, une demande de pièces à partir de capteurs mesurant le niveau de stock et l’avancement de la production. La gestion des données en temps réel accélère la prise de décision des opérateurs mais également des machines qui déclenchent d’elles-mêmes des actions en fonction de leurs informations, et de celles communiquées par les autres machines.

Les employés sont positivement impactés par l’amélioration de leurs conditions de travail. La robotisation a déjà libéré partiellement l’homme des tâches répétitives et pénibles. L’ergonomie sera encore améliorée grâce à des systèmes de préhension

et de positionnement automatiques dans l’atelier qui utilisent les données de la maquette numérique. Il faut cependant voir plus loin et placer les robots et autres automatismes comme des outils au service de l’homme. L’introduction des objets connectés devra s’accompagner de la montée en compétences des opérateurs qui seront plus polyvalents et plus disponibles pour des tâches de monitoring, et de retours d’expérience qui assureront l’amélioration continue des processus.

Enfin, l’impact financier pour l’entreprise est significatif, en raison d’un investissement conséquent, mais également en regard des gains attendus. Airbus, par exemple, envisage une réduction de ses coûts de production de 50%.

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6 | L’INDUSTRIE 4.0 : LA 4ÈME RÉVOLUTION INDUSTRIELLE SAUVERA-T-ELLE L’INDUSTRIE FRANÇAISE ?

COMMENT LE METTRE EN ŒUVRE ?

Pour être sur la ligne de départ de cette révolution, il est essentiel de disposer d’un modèle virtuel 3D produit / processus complet et cohérent, entièrement numérisé et partagé entre tous les métiers, ses partenaires et ses fournisseurs. Ce modèle virtuel gère l’ensemble des informations, sur tout le cycle de vie du produit. Il permet la simulation du comportement produit, du système de production, de sa maintenance et des services associés.

Au cœur de ce modèle est situé le PLM (Product Lifecycle Management) qui assure la définition, la gestion et l’accessibilité des informations produits et processus en support de la conception, le MES (Manufacturing Execution System) qui garantit la descente et la remontée d’informations en temps réel en support de la production et la Réalité Augmentée qui permet une assistance pour le contrôle qualité, la maintenance, la réparation ou la formation.

L’intégration des solutions PLM/MES/Réalité Augmentée est un prérequis pour la continuité des modèles virtuels de la conception à la production.

La mise en œuvre d’une usine 4.0 est un projet qui commence par la définition de la stratégie d’entreprise et le partage de celle-ci avec tous les métiers. Un tel projet nécessite en effet un effort collectif significatif qui passe par une vision partagée des enjeux et de la transformation.

Pour aborder cette transformation et assurer le changement, une réflexion approfondie en amont qui prenne en compte toutes les dimensions technologiques, organisationnelles, humaines et financières est nécessaire. L’usine 4.0 a besoin d’outils et d’innovations technologiques, mais également d’ergonomie pour proposer aux différents acteurs internes et externes, un environnement enviable. Pour être un modèle compétitif et attractif, au-delà de l’aspect technologique, c’est l’aspect humain qu’il ne faut pas négliger.

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Success for what's next

Cabinet international de conseil en management, Kurt Salmon offre à ses clients l’ensemble des expertises indispensables pour devenir les leaders de demain. Nous offrons bien plus qu’un simple partenariat à nos clients. Nos équipes s’intègrent en toute transparence au sein de votre structure et développent des solutions innovantes et sur mesure pour résoudre la complexité que le XXIe siècle fait naître chaque jour. Réussir aujourd’hui ne signifie pas réussir demain. Il faut être proactif face à un futur incertain. Ensemble, notre challenge est de faire évoluer les approches stratégiques pour imaginer les entreprises du futur.

Nous appelons cela “Success for what’s next”.

CONTACTS

Alain GALLONIAssocié01 55 24 37 [email protected]

Caroline QUENEDEYDirectrice01 55 24 34 [email protected]

© 2015

Kurt Salmon

159, avenue Charles de Gaulle

92521 Neuilly-sur-Seine cedex, France

T +33 (0)1 55 24 30 00 F +33 (0)1 55 24 33 33

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Romain HOUELSenior manager02 51 80 14 12 [email protected]

Rémi BONAZConsultant 01 55 24 35 [email protected]

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Document n°2

6 façons de se protéger contre les cyber-menaces de l’industrie 4.0

Connecter son système informatique industriel avec son réseau informatique traditionnel va

permettre d’être plus agile, efficace et flexible. C’est ce que nous avions dans un précédent article,

en évoquant la nécessité d’une convergence de ces deux systèmes informatiques.

Qui dit plus de connexions, dit “portes ouvertes” à de nouvelles failles de sécurité. D’autant que les

anciens systèmes industriels n’ont pas été conçus avec nos enjeux actuels et sont parfois considérés

comme des îlots distincts du réseau d’entreprise. Ainsi, les systèmes d’automatisation et de contrôle

industriels représentent un risque.

A l’heure où les hackers deviennent plus sophistiques, la transformation digitale de l’industrie va

amener de nouvelles failles de sécurité. Cela représente donc un réel frein pour les industriels

français. Le secteur industriel a en effet des pratiques, politiques et infrastructures faibles en termes

de sécurité.

A l’heure de l’industrie 4.0, voici 6 façons d’anticiper les cyber-attaques.

1) Rédiger une politique de sécurité

De nombreux industriels n’ont pas forcément une politique de sécurité écrite sur papier. Mettez par

écrit ces règles et procédures pour votre usine, en mettant en avant les droits d’accès. Posez-vous les

questions suivantes :

• Qui doit pouvoir accéder à votre réseau ?

• Comment accèdent-ils au réseau (filair, sans fil, station de travail fixe ou mobile, téléphone,

équipement professionnel ou personnel avec le BYOD) ?

• A quelles données peuvent-ils accéder ?

• Qui doit avoir accès à quelle donnée ?

• Qui doit être alerté des différentes connexions ?

Votre politique de sécurité doit également contenir un plan de réponse à un incident, incluant des

procédures pour restaurer des systèmes de production critiques après un incident de sécurité. En

France, les OIV (opérateurs d’importance vitale) sont obligés par la loi de programmation militaire

de 2013 d’établir ces règles.

2) Coordonner cyber-sécurité et sécurité physique

Certains des plus graves dégâts arrivent de l’interne, depuis l’atelier de fabrication. Qu’il s’agisse de

prévenir la levée des stocks, la perte de données ou le vol de la propriété intellectuelle, les

entreprises peuvent bénéficier d’une solution complète de sécurité physique intégrée à leur réseau

industriel, filaire et sans fil. Protégez les données avec des restrictions d’accès physiques comme

des cadenas et de la vidéo-surveillance. Vous pouvez également ajouter des authentifications

d’appareils et des autorisations, avec de l’encryptage.

3) Cartographier les appareils de l’entreprise

Plus vous avez de connexions dans votre environnement industriel, plus vous êtes sujets aux failles

de sécurité. Rien ne peut sécuriser votre réseau intégralement. Pour protéger vos données

industrielles critiques, vous devez entreprendre une démarche globale avec plusieurs couches de

défense : physique, procédurale et digitale (réseau, appareil, applications), pour adresser les

différentes menaces. Commencez par lister et cartographier les différents appareils et logiciels de

votre réseau.

Attention, n’oubliez pas que même si un appareil (un robot ou autre) n’est pas connecté à votre

réseau, cela ne veut pas dire qu’il est complètement sécurisé. Une clé USB endommagée ou

malveillante peut mettre en arrêt votre machine isolée ou générer un incident de sécurité.

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4) Distinguer des zones

Utilisez les standards industriels, comme ISA IEC 62443, pour mettre en place des zones et établir

des schémas segmentant et isolant les différents systèmes de votre réseau. Créez une zone

démilitarisée entre votre entreprise et votre réseau industriel afin de limiter les menaces. Autour du

réseau, les firewalls et outils de détection des intrusions vous aideront à limiter les menaces à

distance. Au sein de votre réseau, utilisez les systèmes DPI (deep packet inspection) dans vos

routers, switches et autres appareils réseau pour détecter les virus, SPAM et autres intrusions.

5) Déployer votre politique de sécurité sur tous vos sites

Si votre entreprise dispose de plusieurs sites de production, vous devez trouver un moyen

d’appliquer et de mettre à jour votre politique de sécurité sur tous vos sites. Les solutions Cisco,

matériels et logiciels, sont utilisées par des groupes industriels internationaux pour gérer leurs

infrastructures, où qu’elles se situent sur une carte. Grâce à une console de gestion centralisée, il est

possible de contrôler à distance la sécurité des sites et de répondre rapidement en cas d’attaques.

6) Contrattaquer aux points d’entrée

L’un des principaux éléments critiques d’une architecture réseau est la bordure du réseau Internet,

où le réseau d’entreprise rencontre l’Internet public. Il s’agit de la passerelle vers le cyberespace.

Tandis que les utilisateurs surfent sur des sites web et consultent leurs emails, vous devez conserver

vos données accessibles et sécurisées. Passer de switches non gérés à des switches gérés va vous

permettre de mieux sécurisés les ports et d’améliorer la visibilité, le contrôle et la sécurité de votre

réseau.

Les industriels qui ont relever le défi de l’industrie 4.0 en implémentant des protections de sécurité nouvelle génération à l’ère de l’IIoT vont gagner en compétitivité. En entreprenant une démarche

globale, combinée par la multiplication des couches de défense, vous pouvez protéger à la fois la

propriété intellectuelle et physique des données des menaces et failles de sécurité, tout en

augmentant la résolution des incidents, réduisant les temps d’interruption et augmenter vos

bénéfices.

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Document n°3

LES EXPERTS DU NUMÉRIQUE, INDUSTRIE DU FUTUR, CYBERSÉCURITÉ |

PUBLIÉ LE 19 JUIN 2015 À 15H05

Les sites de production ont été relativement à l'abri des attaques au cours des dernières décennies.

La situation a changé, affirme Christophe Birkeland, directeur technique en charge de la division

malware analysis chez Blue Coat Systems.

L'interconnexion des systèmes de production est la promesse de gains énormes en matière de

rendement, poussant de plus en plus d'entreprises à ouvrir leurs réseaux. Mais connecter des réseaux

industriels à Internet présente de réelles menaces. Un pirate pourrait s’infiltrer dans l'environnement

de production, qui n’est généralement pas lié avec les systèmes de sécurité, donc pas sécurisé. Le

pirate peut récupérer des données sensibles, manipuler les processus de production ou même saboter

l'environnement de production tout entier. Les dégâts de ce type d'attaque sont bien plus élevés que

ceux d'un piratage classique.

En 2010, le ver Stuxnet a saboté le projet de recherche nucléaire iranien, prouvant qu’un code

informatique peut provoquer des dégâts sur des équipements matériels. En 2014, l’ICS-CERT

(agence américaine chargée de la protection des infrastructures critiques) a été consultée dans 250

cas d’attaques de ce type. Le rapport 2014 du BSI (équivalent allemand de l'Agence nationale de la

sécurité des systèmes d'information) détaille une attaque sur une aciérie allemande. Les pirates ont

infiltré l'environnement de production et causé d'énormes dégâts sur des systèmes de contrôle.

L'INFORMATION, LE POINT CRUCIAL

Les industriels ne doivent pas pour autant renoncer au potentiel offert par l'interconnectivité, mais

les services de sécurité doivent faire en sorte que les réseaux soient reliés à Internet de façon

sécurisée. Ils doivent aussi connaître leurs vulnérabilités, les vecteurs d'attaque et les outils de

piratage.

Des initiatives comme Shodan et honeypot Conpot ICS/Scada peuvent leur fournir ces

renseignements. Le moteur de recherche Shodan permet de rechercher sur le web une grande variété

de systèmes connectés à Internet. Si une recherche montre qu’un de vos systèmes de production est

visible sur Internet, c’est qu’il est mal configuré. Minimiser la visibilité d'un réseau industriel sur

Internet est un premier pas. Mais la recrudescence des menaces complexes (APT), créées sur

mesure pour passer à travers les systèmes de sécurité existants, oblige également les équipes de

sécurité à analyser l'éventail des menaces.

L’initiative honeypot Conpot (pot de miel), consiste à disposer sur Internet des systèmes virtuels

imitant des réseaux industriels non protégés. Une fois en place, le développeur n'a plus qu'à attendre

qu'un pirate attaque le site, et analyser l'attaque étape par étape. Habituellement, rechercher une

anomalie dans son réseau de production est comme chercher une aiguille dans une botte de foin. En

déployant un pot de miel dans son réseau, tous les événements qui atteignent ce terminal sont

susceptibles d'être des "aiguilles" car aucun élément réel n'est censé communiquer avec ce pot de

miel.

Les cyberattaques menées à l'encontre d'environnements industriels sont un phénomène réel. Les

entreprises doivent mettre en œuvre de meilleures pratiques de sécurité.

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Document n°4

Au CeBIT, Intel donne un coup de pouce aux gants connectés des ouvriers de

demain

Sur le stand d'Intel au CeBIT, la start-up allemande Smart Gloves présente un prototype de paires

de gants connectés, à destination des ouvriers. Elle est testée par plusieurs industriels allemands.

Au CeBIT, Intel donne un coup de pouce aux gants connectés des ouvriers de demain

Et si la "technologie à porter" la plus adaptée aux usines était... le gant connecté ? C'est l'intuition de

la start-up allemande ProGlove qui présente au CeBIT de Hanovre un prototype de gants

communicants.

Ce concept est visible sur le stand d'Intel. Et pour cause : le projet a remporté le troisième prix du

concours "Make it wearable" organisé à l'automne 2014 par le géant américain des puces. Depuis,

Intel accompagne la jeune pousse munichoise dans son développement, alors qu'elle est de plus en

plus sollicitée par des acteurs de l'industrie. L'exemplaire de test a été conçu à l'aide du module de

prototypage Edison, l'ordinateur miniaturisé d'Intel.

UN GANT VIBRANT POUR ASSISTER L'OUVRIER

Ce gant doté d'une puce RFID, relié à un bracelet connecté, a plusieurs fonctions. "Il permet de

scanner des pièces directement, ce qui évite de se saisir d'un pistolet, par exemple, explique Thomas

Kirchner, le fondateur de la start-up. Cela permet de gagner 2 à 3 secondes, et dans une usine, le

temps c'est de l'argent !" Le gant peut aussi servir de guide lors de certaines procédures. "On peut

imaginer qu'il vibre lorsque le travailleur se saisit du mauvais objet", poursuit l'inventeur, qui juge

que son approche est plus adaptée à l'environnement industriel que des lunettes intelligentes, par

exemple. "On a déjà beaucoup d'informations à traiter dans un environnement de travail, le gant est

simplement là pour apporter une aide au bon moment."

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Document n°5

La France doit s’inspirer du projet « Industrie 4.0 » allemand

Dorothée Kohler et Jean-Daniel Weisz, du cabinet de conseil Kohler Consulting & Coaching,

suggèrent, à travers « un projet collectif », avec les fédérations professionnelles et les

syndicats, de définir une stratégie de numérisation des usines.

Parmi les 118 recommandations du rapport Lemoine, remis le 7 novembre au

gouvernement, figure, en sixième position, celle « d’élever le niveau d’ambition du plan

industriel “Usine du futur” au même niveau que le programme allemand “Industrie 4.0” ».

Emmanuel Macron, ministre de l’économie, de l’industrie et du numérique avait déjà

déclaré vouloir revisiter les 34 projets de la nouvelle France industrielle. Une réflexion

s’amorce sur une voie spécifiquement française dans le domaine de l’« usine du futur ».

Qu’en est-il de nos voisins allemands, avec leur stratégie high-tech et le projet « Industrie

4.0 », qui en est issu ? Dès 2006, l’Allemagne s’est interrogée sur le maintien de son

leadership dans les biens d’intensité technologique moyenne et supérieure.

Parallèlement, les entreprises de la nouvelle économie accumulaient des masses de données

sur leurs clients, se positionnant sur les services et les produits connectés et disposant de

capitaux leur permettant de grignoter la chaîne de valeur.

La question posée est bien de savoir qui, de Google et consorts ou de l’industrie allemande,

exercera demain son leadership. Et le gouvernement allemand est bien décidé à remporter la

bataille.

QUATRIÈME RÉVOLUTION INDUSTRIELLE EN MARCHE

Le terme « 4.0 » est explicite : une quatrième révolution industrielle est en marche,

comparable à l’introduction de la machine à vapeur, de l’électricité ou de l’électronique.

Le contrat de coalition entre la CDU-CSU et le SPD, signé le 17 décembre 2013, a d’ailleurs

réaffirmé haut et fort cet objectif de leadership technologique, avec la volonté « d’occuper le

champ Industrie 4.0 de manière active ».

Sans surprise, le sujet des normes pour la digitalisation des usines est actuellement une

préoccupation de premier ordre pour nos voisins.

Faut-il dès lors continuer à regarder « Industrie 4.0 » comme un projet purement technique,

alors que nous assistons à la montée en puissance d'un véritable projet sociétal ?

Une des pièces maîtresses d’« Industrie 4.0 » réside dans la création d'une instance de maîtrise

d'ouvrage, légère et éphémère, l’Union pour la recherche (Forschungsunion), composée de

personnalités légitimes, tant dans le monde scientifique qu'industriel.

Le rôle de cette maîtrise d’ouvrage a été d'impulser un processus de travail en commun pour

problématiser le sujet, le cadrer et émettre des recommandations.

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Depuis sa présentation, en 2011 à la foire de Hanovre, le projet « Industrie 4.0 » s’est

transformé en 2013 en une plate-forme « Industrie 4.0 », financée et pilotée par les trois

grandes fédérations professionnelles de la machine-outil (VDMA), des technologies de

l’information et de la communication (BITKOM) et des industries électriques (ZVEI).

Cette plate-forme coordonne désormais les axes de recherche et les différents projets pilotes.

ANTICIPER LES EMPLOIS DE DEMAIN

Les Allemands en oublieraient-ils pour autant l’aspect social ? C’est bien mal connaître ce

projet, qui associe les syndicats et explore les nouveaux champs de compétences, la

formalisation de nouveaux métiers, les questions d’ergonomie, l’évolution de la formation

professionnelle ou l'emploi des seniors.

Il s’agit d’anticiper les emplois de demain, qui seront créés et maintenus dans ces usines. Et

les syndicats comme DGB et l’IG Metall se sont saisis du sujet avec pour seules certitudes

qu’il y aura besoin d’individus dotés de compétences transversales, entre la mécanique et les

technologies de l’information, et de bonnes qualités relationnelles.

Sur ces points, les syndicats allemands mènent une veille active sur la prise en compte des

besoins d’évolution des compétences.

C’est une vision systémique de l’usine dans sa filière, de la filière dans l’économie et de

l’économie dans la société, que promeut le projet « Industrie 4.0 », avec le rapprochement

croissant de l’internet des objets et de l’internet des services.

Quelle sera dans ce monde la pertinence, déjà bien entamée, d’une distinction industrie-

services ? Certains experts allemands pronostiquent même la fin des frontières entre les

branches, avec une reconfiguration des grandes fédérations professionnelles.

CRÉER UN ÉLAN COLLECTIF

Est-ce notre esprit cartésien, farouchement analytique, qui nous empêche de saisir ces grandes

mutations à l’œuvre, ou bien la conviction que des interventions, par petites touches ici et là,

parviendront à écrire la partition de cette quatrième révolution industrielle ?

Certes, avec « Industrie 4.0 », l’Allemagne ne doit pas seulement « numériser » ses usines.

Elle doit également produire les machines et les robots qui équiperont les usines connectées.

Rien que dans les technologies de l’information et de la communication(TIC), les entreprises

allemandes prévoient d’investir près de 11 milliards d’euros d’ici à 2020.

Dans ce secteur, qui représente 4,2 % de son PIB en 2010, la France est un acteur de poids

avec ses entreprises, petites, moyennes et grandes. Et comme le souligne le rapport Lemoine,

elle peut compter sur la qualité et l’inventivité de ses ingénieurs, de ses mathématiciens et de

ses codeurs.

La révolution numérique va rebattre de nombreuses cartes. N’y-a-t-il pas là des opportunités

fantastiques pour faire grossir des PME et des ETI, initier de nouveaux modes de relation

entre les grands groupes et leurs sous-traitants ?

Cette révolution présente aussi l’opportunité de créer un élan collectif autour d’un grand

projet sociétal. C’est ce que font les Allemands avec l’intégration d’« Industrie 4.0 » dans un

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« Agenda digital 2014-2017 », visant la construction d’une infrastructure à haut débit pour

l’industrie.

PASSER À UN PROJET D'ENVERGURE NATIONALE, VOIRE EUROPÉENNE

En France, le risque est l’éparpillement sectoriel et régional, avec une concurrence entre les

acteurs, une déperdition de ressources et au final une faible responsabilisation de chacun.

Tous les acteurs n’ont pas positionné l’enjeu au même niveau : l’« usine du futur » se réduit

encore souvent à plus de robots ou à l’usine « écologique ».

L'Etat peut donner aujourd’hui un nouvel élan en passant du 34e plan à un projet d'envergure

nationale, voire européenne. Il y a ici matière à surmonter nos incompréhensions culturelles

mutuelles et à s'inspirer du projet « Industrie 4.0 », sans l’ériger pour autant en modèle.

C’est également un enjeu de taille, identifié par le Conseil national de l'industrie : tracer avec

les fédérations professionnelles et les syndicats les grandes lignes d’une stratégie « Industrie

4.0 » pour la France.

La pédagogie sera cruciale pour mobiliser les entreprises françaises et leur permettre de

s'approprier ce défi. Une étude récente menée par la DZ-Bank montre que la digitalisation

n’est pas un thème prioritaire pour près de 50 % des dirigeants du Mittelstand.

Il y a donc un véritable enjeu de mobilisation du tissu économique des PME et des ETI pour

l’« Industrie 4.0 », en France comme en Allemagne !

Le choix n’est pas entre un big bang ou une transformation silencieuse. Il s’agit de construire

et de rythmer un projet collectif, en dessinant une voie originale pour la France. Et d’en

profiter, peut-être, pour relancer la coopération franco-allemande dans une dimension

européenne.

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Document n°6

La révolution numérique menace plus d’un emploi industriel sur dix

Industrie suisse

Alléchante en termes de productivité, Industrie 4.0 remet en question l’emploi de 50 000 Suisses.

L’abcès est enfin crevé à propos des conséquences sur l’emploi en Suisse que pourrait avoir

Industrie 4.0, une révolution du fonctionnement des fabriques dont nous ont largement rebattu les

oreilles Swissmem il y a un an déjà, puis le Forum de Davos en janvier. Mais en s’abstenant bien

d’aborder la question épineuse de la réduction de postes que cette augmentation de la productivité va impliquer.

La donnée manquante a été fournie hier. Sur les 330 000 employés que compte l’industrie suisse

des machines, de l’électrotechnique et des métaux, abrégée MEM, «près de 13% d’entre eux

occupent des postes répétitifs (peu qualifiés), appelés à continuer à disparaître avec Industrie 4.0», a

lâché hier contre toute attente Hans Hess, en fin de conférence de presse. Le président de

Swissmem s’exprimait dans le cadre de la Journée de l’industrie, le plus important rendez-vous

annuel de la branche, qui tient aussi lieu d’assemblée générale. Elle s’intitulait «Allez

courageusement de l’avant».

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Certains en auront bien besoin, de courage, car traduit en nombre de postes, ce pourcentage

correspond à pas moins de 49 500 emplois suisses qui pourraient être biffés avec la montée en

puissance de cette réorganisation de la production et des rapports aux clients.

Déjà 10 000 jobs perdus

L’industrie suisse subirait ainsi une seconde importante saignée, elle qui a déjà perdu 10 000

emplois en une année à cause du franc fort et de la perte de compétitivité qui a fait suite à la levée

du taux de change plancher en janvier 2015.

Du reste, on peut se demander si l’association faîtière ne nage pas en pleine contradiction. Car juste

avant d’articuler ce pourcentage, le président de Swissmem a bien pris la peine de souligner que

«nous avons dans le public une fausse image des conséquences d’Industrie 4.0», et qu’elle «ne

débouchera pas sur une saignée dans l’emploi, même si son implémentation est exigeante».

Une occasion en or

En fait, ces déclarations se comprennent mieux en sachant que pour Swissmem, Industrie 4.0 va

créer in fine de nouveaux emplois et est une chance à saisir pour la Suisse, car son outil de

production est déjà fortement automatisé et elle fonctionne de façon très internationale. «La clé du

succès de cette révolution, ce sont la formation et la formation continue», a martelé hier Hans Hess.

En fait, la Suisse n’a pas vraiment le choix. Comme avec le franc fort, ce n’est qu’en proposant un

service de meilleure qualité, plus complet et complexe, qu’elle pourra compenser ses coûts de

production plus élevés, a relevé Swissmem.

Rappelons qu’Industrie 4.0 correspond à une automatisation encore plus poussée de la production.

Une machine pourra par exemple commander directement auprès d’un fournisseur de pièces de

rechange les éléments dont elle a besoin pour réparer un de ses moteurs endommagé. Ce

développement est rendu possible par les capteurs (de chaleur, de vibrations, etc.) que comptent

toujours davantage les installations, et de systèmes de communications transmettant en temps réel

les informations.

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Document n°7

Industrie

La révolution de l’IoT et de la data est au service de l’usine 4.0. Donnez de l’agilité à votre

outil de production sécurisé, fluidifiez votre logistique de bout-en-bout et facilitez le travail de

vos agents.

La transformation digitale des usines induit de nouveaux enjeux d’efficacité et de

sécurité pour le secteur industriel. L’explosion des échanges de données entre hommes,

machines et produits dynamise et fiabilise la production tout en donnant de la flexibilité

à toute la chaîne industrielle. L’IoT et la data analytics offrent chaque jour de nouvelles

opportunités pour maîtriser, fluidifier et améliorer vos processus de production en toute

sécurité. Donner de l’agilité à votre outil de production sécurisé

Repenser vos process

Améliorer la performance de vos opérations en utilisant le big data vous amène à repenser vos

process. Pour piloter vos actifs en temps réel, vous connectez vos machines pour mieux les

localiser et les superviser. Enfin, vous devez garantir la disponibilité de vos systèmes en

protégeant votre outil de production et votre Système d’Information contre les attaques.

Une sécurité renforcée pour vos activités

L’entrée de vos actifs de production et de vos produits dans le digital est une opportunité pour

consolider la cybersécurité de vos réseaux, de votre SI et des objets et machines dans vos

usines : il n’y a pas d’usine agile et connectée sans sécurité. Comprendre, évaluer et contrôler

les cyber-menaces spécifiques au monde industriel, telle que la sécurité SCADA, est le métier

d’Orange Cyberdéfense.

55% des entreprises déclarent avoir subi une cyberattaque en 2016

« Baromètre Cybersécurité 2017 : où en est l’industrie française ? », Orange Business

Services

Fluidifier votre logistique de bout-en-bout

Traçabilité accrue et logistique améliorée

Pour fiabiliser vos flux externes, vous tracez les produits et matériels entrants et sortants de

vos usines. Vous optimisez votre logistique en localisant vos équipements sur site. Garantir la

fiabilité des échanges avec vos partenaires vous oblige à sécuriser vos flux.

Une gamme complète de solutions

Localiser et connecter un équipement en amont, en aval ou dans vos usines nécessite d’utiliser

des réseaux adaptés (fonctionnalités spécifiques, géographies particulières…). Nous vous

accompagnons dans le choix, le déploiement et l’opération des réseaux répondant aux

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exigences de performance et de qualité de votre supply-chain.

Avec OCEAN, vous gérez vos flottes de véhicules.

1 milliardd’objets connectés dans les usines, soit un volume de données qui explose

Faciliter le travail de vos agents

Mieux collaborer, mieux informer

Pour donner de l’autonomie à vos opérateurs en usine, vous devez leur fournir les moyens de

collaborer plus efficacement. Prévenir immédiatement vos employés en cas de risque est

impératif pour mieux les protéger. Enfin, le développement des compétences de vos

collaborateurs nécessite de nouveaux modes d’apprentissage.

60%des techniciens utilisent leur mobile dans la sphère privée (vs. 5 % dans la sphère

professionnelle)

Etude IDC pour Microsoft, « Observatoire de l’impact du numérique sur le métier des Cols

Bleus », 2015

Une efficacité accrue pour vos équipes

L’efficacité de vos agents de production, de vos agents de maintenance ou de vos équipes

logistiques passe désormais par le numérique. Notre accompagnement centré sur l’expérience

utilisateurs et nos solutions métiers (formulaire en ligne, communications de crise, vidéo

expertise…) vous permettent de concevoir un poste de travail mobile adapté à chaque

situation.

Avec Mobile Threat Protection, vous protégez vos terminaux métiers contre les malwares.

Dynamiser votre offre et développer vos services

18%d’augmentation de la productivité sont prévus avec la digitalisation industrielle.

Réinventer la conception de vos produits

Pour proposer de nouveaux services, vous souhaitez explorer de nouveaux business models en

exploitant l’IoT et le big data. Vous accélérez l’évolution de vos produits en fonction de leur

véritable utilisation et adapter votre production en conséquence.

Enfin, instaurer la confiance numérique avec vos clients nécessite de sécuriser votre relation

avec eux à travers vos produits et vos infrastructures.

Des solutions pour traiter vos données

Nos solutions IoT et big data vous permettent de rester en contact avec vos produits. Grâce à

Flux Vision, vos données accélèrent vos décisions et la connaissance de vos produits. Vous

pouvez analyser leurs conditions d’utilisation afin d’en optimiser la maintenance ou le design.

Elles vous permettent donc de développer de nouveaux services pour vos clients.

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Document n°8

Le dirigeant d'entreprise doit aussi faire sa 4e révolution industrielle

CHRISTOPHE BYS USINE DU FUTUR , RESSOURCES HUMAINES PUBLIÉ LE 17/04/2017

À 12H55

Page Executive a organisé une table ronde sur le thème du leadership au XXI e siècle. Matteo

Guerra, directeur associé de Page Executive livre en exclusivité pour les lecteurs de L'Usine

Nouvelle, une synthèse des conclusions de cette rencontre. Pour lui, le management aussi doit

changer pour s'adapter aux nouvelles évolutions du monde du travail. Il devra notamment apprendre

encore plus qu'aujourd'hui à faire cohabiter dans la durée salariés et indépendants autour d'un

projet.

La 4ème révolution industrielle – ou technologique – impacte profondément l’entreprise dans son

organisation : aplatissement de la hiérarchie, immédiateté de l’information, devoir de transparence

et de réactivité dans un contexte mouvant, globalisé et hautement concurrentiel. Le changement de

rapport au travail oblige par ailleurs à un lâcher prise managérial et appelle des leaders plus agiles,

capables d’incarner une vision tout en laissant une place toujours plus importante aux

collaborateurs.

L’ENTREPRISE 4.0 : UN MODÈLE REVISITÉ

Les modes de production, de stockage, de distribution ont évolué. Ils impliquent de nouveaux

modes de travail par projets, par équipes d’experts agrégées, de plus en plus hors les murs pour

inventer une réactivité plus grande dans les réponses au marché, avec des logistiques et des

processus d’implantations totalement révisés. L’expertise technique et numérique devient

essentielle et les projets se changent en missions pouvant être effectuées par des collaborateurs

externes, des freelances, salariés de SSII, ... Se tourner vers ces profils permet de contourner les

difficultés de recrutement de profils experts rares, d’éviter certaines lourdeurs du code du travail

français et de gagner en flexibilité pour plus de compétitivité (gestion des coûts, réactivité, agilité).

Sans cesse confrontée à des risques de concurrence accrue des jeunes pousses qui peuvent

« uberiser » à tout moment leur modèle économique, les entreprises seront de plus en plus amenées

à placer la gestion de l’actif humain et des talents au centre de leurs préoccupations, comme

l’indiquait le DRH d’Altran Eric Bachellereau récemment lors de la conférence "Quel leadership

dans l'entreprise 4.0 ?". D’autant que la nature des emplois va changer beaucoup plus rapidement

que pour les générations précédentes, obligeant les professionnels à se former tout au long de leur

vie. Recherche constante de spécialisation ou expertise évolutive - car vouée à devenir obsolète

avec les nouveaux outils - seront certaines des clés de ces carrières nouvelle génération. Un aspect

que Clément Monteil, étudiant à l’ESSEC également présent lors de la conférence, a parfaitement

intégré : "Je sais que ma vie sera faite de formation continue et que ma formation actuelle n’est

qu’un passage".

Le dirigeant confronté à de nouvelles approches RH

Parmi les nouveaux défis des dirigeants : la gestion de collaborateurs internes et externes, la

question des salariés en CDI (ressources pérennes de l’entreprise) vs l’expertise projet, temporaire,

de travailleurs indépendants par exemple. Il s’agissait jusqu’ici de conserver et développer les

salariés de l’entreprise, il faut aujourd’hui construire le collectif entre collaborateurs internes et

externes. Or ces derniers peuvent apparaître comme des menaces pour les salariés pérennes de

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l’entreprise. Serons-nous amenés à encourager les salariés aujourd’hui en CDI à continuer de

travailler pour l’entreprise en tant qu’indépendants, pouvant également proposer leurs services à

d’autres structures ?

Cette idée semble en contradiction avec le mouvement actuel : le travail effectué au sein des

entreprises depuis la fin des années 2000 sur la Marque Employeur vise en effet à développer

l’engagement des collaborateurs, à les fidéliser et s’assurer de leur loyauté, dans une optique,

notamment, d’infléchissement du turn-over. Une question se pose : peut-on fidéliser un acteur

externe comme une ressource interne, tout à fait incluse dans l’entreprise et pour laquelle on pense

aujourd’hui même à des plans de développement personnel ? A première vue, le risque de

détachement, de désengagement lié aux "infidélités" d’un freelance qui aurait par exemple plusieurs

employeurs/clients semble réel.

MANAGER NARCISSIQUE TES JOURS SONT COMPTÉS !

La ressource temporaire, qui a de fait conscience de l’échéance, de l’aspect éphémère de la

collaboration, aura probablement un engagement fort avec l’entreprise le temps de sa mission. En

revanche, il est fort à parier que son attachement à celle-ci une fois le projet achevé sera moindre

voire inexistant. Si cette hypothèse semble probable dans la relation avec l’entreprise, comment

s’assurer que la relation d’un élément extérieur avec les salariés de l’entreprise permettra

d’atteindre un niveau élevé de performance ?

Dans les rapports humains qui régissent l’entreprise, le temps peut agir comme un frein ou une

contrainte. Comment créer de la confiance et un semblant d’unité entre les collaborateurs pour

s’assurer d’une performance optimale alors même que les délais sont réduits et que l’on attend des

résultats souvent rapides ? Le concept de bien-être au travail né il y a 10 ans, promu par la Fabrique

Spinoza et désormais mesuré avec des méthodes scientifiques prouvant peu à peu son efficacité

dans les entreprises privées autant que dans le monde associatif ou le secteur public, suffira-t-il à

protéger le modèle et l’ADN d’une entreprise ?

Le leader de l’entreprise 4.0 devra adopter une posture nouvelle, moins égocentrique et dans

certains cas, moins narcissique. Celle d’un leader à la fois inspirant et porteur du changement,

capable de s’effacer devant un collectif fait de ressources diverses et créateur non plus uniquement

de richesse, mais de valeur et de sens pour les collaborateurs.

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Document n°9

Le role de l'Etat

Le numerique, enjeu majeur

pour la competitivite

Par Pascal Faure, Directeur General de la Competitivite, de l’Industrie et des Services (DGCIS)

L’importance du numerique est cruciale pour la competitivite des entreprises de demain, et leur

organisation, leur systeme de production, leurs marches, leur capacite d’innovation, seront dans

presque tous les metiers largement impactes par le numerique, directement ou indirectement. Lors des

assises de l’entrepreneuriat organisees par le president de la Republique les entreprises et experts ont

converge sur ces constats.

Le numerique structure les entreprises de demain

L’environnement dans lequel les entreprises vont evoluer a l’horizon 2020- 2030 sera influence par

plusieurs facteurs qui forgent le cadre de ce qu’on s’accorde a nommer industries et services

intelligents. Parmi ces facteurs, figurent la diffusion des nouvelles technologies, en particulier

numeriques, au sein de la societe, le travail cooperatif, la montee en puissance de productions micro-

industrielles, a la demande et decentralisees, rendue possible par les systemes de production avances.

Cela implique que les entreprises de demain seront polymorphes, transgressant les frontieres classiques

entre services et industries, valeur ajoutee materielle et immaterielle, entreprise technologique et non-

technologique. Qu’elles seront collaboratives et travailleront en reseau avec l’ensemble de leur

ecosysteme (autres entreprises, acteurs institutionnels et sociaux, clients, salaries, citoyens) pour

concevoir, produire et distribuer leurs produits/services - et dans certains cas leur propre energie.

Qu’elles utiliseront les nouvelles technologies, notamment numerique, comme levier de creation de

valeur, meme lorsque l’entreprise n’evolue pas dans le secteur technologique. Qu’elles seront hyper-

connectees aux donnees externes et s’ouvriront pour innover dans une optique de co-creation de valeur

avec les acteurs de leur ecosysteme. Qu’elles seront organisees

suivant une forme moins hierarchique et moins centralisee, sous l’effet des multiples « intelligences

connectees » et des exigences de cooperation des nouvelles generations. Ces modifications sont a l’œuvre des maintenant.

L’emploi, premiere priorite des Francais et du gouvernement, depend de la croissance qui, elle-meme,

depend ultimement de la competitivite des entreprises et de leur productivite. Celle-ci doit donc etre

renforcee, tant dans l’industrie que dans les services, ces derniers etant de plus en plus entrecroises

avec l’industrie, et, par leur poids dans l’economie, majeurs, alors que les efforts de productivite et

d’efficacite y ont ete en moyenne plus faibles en France que dans l’industrie jusqu’a une periode

recente. Simultanement, dans un monde qui continue a croitre - mais ou la croissance est en moyenne

plus forte que sur le territoire national -, il importe d’orienter les outils numeriques en faveur

d’innovations, de produits, qui s’adaptent aux marches a croissance rapide et forte valeur ajoutee, ou qu’ils soient dans le monde. Cela passe, pour les grandes structures, par des reorganisations de chaines

de va- leur, qui conservent dans toute la mesure du possible au territoire national une part importante

de valeur ajoutee et d’emplois. Les etudes convergent pour laisser esperer des gains de productivite significatifs en l’espece.

Cette recherche de productivite et de performance dans l’industrie manu- facturiere et les services lies

ou a forte valeur ajoutee, passe par l’integration et l’exploitation des technologies du logiciel et du

numerique dans les processus de production (capteurs, logiciels de pilotage, simulation, robotique,

objets connectes...). A titre d'exemple, afin d’engendrer des gains de productivite significatifs,

l’informatique dans les usines doit gagner en agilite, en integration, en automatisation et en

intelligence entre les multiples fonctions qui la com- posent. Pour ce faire, beaucoup de solutions

developpees pour l’informatique de gestion peuvent etre adaptees a l’informatique de production

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(PLM, CAO...). Il s’agit donc de developper et adapter les technologies numeriques aux besoins

industriels, ainsi que des projets de demonstrateurs pilotes. Cela concerne egalement la logistique, le

marketing, la promotion des marques, la gestion intelligente et conquerante de la propriete intellectuelle.

Agir a tous les niveaux, individuel, entreprises, filieres, sphere publique

Le numerique permet a fois des gains de productivite au niveau des individus : outils de conception

acces aux grandes bases de donnees (« big data »), gains de cout grace au cloud computing en prenant

garde a sa securisation. Il les permet au niveau des ateliers, des services operationnels des entreprises,

de leur R&D. Il les permet aussi entre entreprises : il s’agit egalement de de-materialiser les echanges,

au niveau de la conception ou de la chaine d’approvisionnement, entre les differents maillons de la

chaine de valeur d'une filiere, ce qui permet d'importants gains de competitivite de l'ensemble de la

filiere, et requiert de ne pas agir isolement mais selon la logique de filieres et de grands projets que

l’Etat, pour sa part en liaison etroite avec les entreprises et les federations professionnelles, a mis en

œuvre.

A titre d’exemple, des projets ambitieux portes par les acteurs importants d’une filiere, a l'image de la

plateforme Boost- Aero pour l'aeronautique, ont fait la preuve de leur efficacite economique et de la

facilite de mise en œuvre par les PME. Les filieres economiques portees par quelques grands donneurs

d'ordre avec plusieurs niveaux de sous-traitance sont particulierement adaptees pour repeter cette

demarche d’utilisation d’outils partages tout au long de la chaine de valeur.

De telles demarches sont aussi a l’œuvre pour la sphere publique, et sont necessaires pour la rendre

plus reactive, alleger les couts administratifs pour les entreprises, et reduire plus globalement le cout

de la sphere publique, a qualite de service au moins egale. Une mutation en profondeur de

l’environnement administratif et reglementaire des entreprises est necessaire pour se preparer a demain.

Il s’agit de permettre l’acces a un espace numerique unifie, de simplifier l’environnement et les

procedures administratives et les rendre plus interactives, d’auditer les delais de reponse des

administrations, de mettre a disposition des entreprises, via les « open data » les informations et

donnees publiques qui leur faciliteront le developpement de produits et de services, et plus

generalement leur developpement tant national qu’international (et sur ce dernier point de mieux

deployer les reseaux mondiaux publics d’intelligence economique au profit des entreprises francaises).

Il s’agit aussi de favoriser l’innovation dans le logiciel, ce a quoi servent et le programme

d’investissement d’avenir, et les poles de competitivite dedies a cet effet. De developper les fablabs.

De developper les usages des TIC et la robotisation dans les PME, en s’appuyant sur les structures

professionnelles.

Il s’agit d’avoir de plus en plus recours, dans le domaine de l’enseignement et de l’enseignement

superieur, aux progres que permet le numerique. Les cours massivement en ligne (MOOCs), sont a cet

egard un enjeu considerable pour l’avenir : la competitivite des entreprises depend ultimement de la

qualite des femmes et des hommes qui les com- posent, de leurs formations initiales et tout au long de

la vie.

Il s’agit egalement d’avoir de meilleurs acces aux capitaux necessaires. A cet egard on voit par

exemple se developper des formes de notation des PME fondees sur des flux de donnees plus

importants que ce dont disposent d’ordinaire les banques, et qui sont de nature a ameliorer la

necessaire confiance. Mais aussi, des operations comme le financement de masse (crowdfunding).

Il s’agit enfin de developper la culture scientifique et technique, cruciale pour disposer, sur le tres long

terme, d’une population bien au fait de l’etat de l’art dans les diverses disciplines, d’en mesurer les

possibilites et d’en reduire les risques, et capable ainsi de repondre au mieux aux attentes et besoins

futurs.

Cet enjeu nous concerne tous. La demarche est engagee par le ministre du redressement productif, au

travers du soutien a un plan industriel relatif a l’usine du futur. Il doit mobiliser chacun comme l’une

des voies majeures pour aider le pays a sortir de la crise, et renforcer la confiance qu’il doit avoir en

son avenir.

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Document n°10

Paroles d'experts BOA CONCEPT - L'industrie 4.0, enjeux, défis et

perspectives

Le concept d’industrie 4.0 est né face à la nécessité d’organiser les nouveaux moyens de

production. Pour participer à la nouvelle révolution industrielle, les acteurs, quels qu’ils

soient, sont obligés de revoir leur modèle économique et d’adopter des procédés tels que la

digitalisation ou la dématérialisation. Jean-Lucien Rascle, président de la société BOA

Concept, nous a fait profiter de son expertise pour éclaircir ce sujet.

Apparu il y a à peine 5 ans, l'industrie 4.0 est un concept dont l'objectif est de permettre la

mise en place d'installations industrielles plus évolutives tout en permettant une gestion plus

efficace des ressources. Il consiste à intégrer de l'électronique, de l'algorithme ainsi que de

l'intelligence artificielle dans des métiers essentiellement mécaniques afin de les flexibiliser.

En plein démarrage, la nouvelle révolution industrielle se caractérisait par la digitalisation et

la dématérialisation. Selon Jean-Lucien Rascle, il n'est pas facile de s'adapter à ces

changements. En effet, l'injection de l'électronique et de l'intelligence artificielle dans le

business model d'une entreprise exige une modification complète de la structure interne de ses

équipes.

Spécialisée dans le convoi modulaire intelligent, BOA Concept est une société qui a pris le

chemin de la digitalisation et qui souhaite entraîner ses clients dans cette voie. Elle cible

essentiellement les entreprises évoluant dans l'e-business et les prestataires logistiques en

pleine croissance ou souhaitant modifier leur mode de travail. Pour se démarquer sur le

marché, la société propose des solutions innovantes en matière de préparation de commandes,

adaptées aux possibilités d'investissement et aux besoins des clients. Son objectif est de

permettre à ces derniers de faire évoluer leurs installations pour qu'ils ne soient plus obligés

de subir les contraintes des installations traditionnelles. Pour améliorer ses services, BOA

Concept envisage de modifier son business model et de privilégier la fonctionnalité. Ainsi, au

lieu de vendre du matériel, elle vendra une fonction ou un service. Consciente de l'importance

de l'intelligence artificielle dans la révolution industrielle, la société sait dans quel domaine se

concentrer pour les années à venir.

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Document n°11

Industrie 4.0 : l'usine du futur sera autonome

Si votre représentation d’une usine rejoint celle de Charlie Chaplin dans son film Les Temps

Modernes, préparez-vous à être surpris par l’industrie 4.0. Ultra-connectée, ultra-moderne et ultra

sophistiquée, l’usine du futur tiendrait plutôt du film de science-fiction.

Usine du futur, industrie 4.0, cyberusine ou usine connectée, peu importe la manière de la nommer,

cette mutation du secteur propose une révolution du process industriel, basée sur les nouvelles

technologies et l’innovation.

Pourquoi ce nom d’industrie 4.0 ?

Parce qu’avant d’en arriver là, 3 révolutions industrielles se sont succédées :

• la première, au XVIIIe siècle, est caractérisée par la production mécanique avec l’utilisation

du charbon, le développement de la machine à vapeur…

• la seconde, à la fin du XVIIIe siècle, permet la production de masse avec l’arrivée de

l’électricité.

• la troisième, au milieu du XXe siècle, permet la production automatisée, avec automates et

robots.

Avec l’industrie 4.0, le secteur entre donc dans sa quatrième révolution, caractérisée par une fusion

entre Internet et les usines. A chaque maillon des chaines de production et d’approvisionnement, les

outils et postes de travail communiquent en permanence grâce à Internet et aux réseaux virtuels.

Machines, systèmes et produits échangent de l’information, entre eux ainsi qu’avec l’extérieur. En

optimisant l’outil de production, les industriels espèrent produire plus rapidement, à meilleur coût et

plus écologiquement.

Une mutation de l’industrie plus qu’une révolution

Les principaux outils nécessaires à cette mise en œuvre de l’industrie 4.0 existent déjà : capteurs,

automates, big data, Internet des objets, cloud computing… Plus qu’une révolution technologique,

l’industrie 4.0 s’apparente plutôt à une réorganisation complète du mode de production avec les

outils existants et donnant une plus grande importance au réseau. Cette nouvelle génération d’usines

a pour objectif de relancer le dynamisme de l’industrie européenne via plusieurs actions :

modernisation de la production, augmentation de la compétitivité, positionnement face aux enjeux

de la mondialisation…

En 2014, le gouvernement a lancé 34 plans pour redynamiser le secteur de l’industrie en France.

Parmi eux, le plan "usine du futur" a pour objectif d’aider à la modernisation de l’appareil productif

des PME.

Concrètement, c'est quoi l’usine du futur ?

Derrière cette organisation se cache une vraie révolution : en étant connectées entre elles, les

machines sont capables de produire intelligemment. Dans les faits, cela se retrouve sur de nombreux

points, par exemple :

• Une production plus flexible qui permet de s’adapter à la demande en temps réel,

• Une traçabilité poussée, qui permet de savoir où et quand a été fabriqué le produit, mais

aussi comment. A cela s’ajoutent des contrôles de sécurité tout au long de la fabrication, qui

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permettent de rappeler un produit en cas de défaillance, de manière ciblée et plus

rapidement.

• Des machines capables de contacter un spécialiste apte à les dépanner à distance, ou pour se

mettre à jour et améliorer leurs performances, grâce à Internet,

• Une scénarisation du cycle de production grâce à laquelle la fabrication est pilotée en

fonction du client et qui est capable de personnaliser le produit (taille, couleur, type

d’emballage…),

• Une optimisation des consommations par l’efficacité énergétique : la production est

optimisée en fonction du coût de l’énergie et de sa disponibilité au cours d’une journée,

lorsqu’elle est moins chère ou lorsque les énergies alternatives sont utilisables. Une mise

hors tension des machines est également effectuée si elles n’ont pas besoin de fonctionner.

Les remontées d’informations peuvent aider à optimiser les consommations et participent

ainsi à l’efficacité énergétique de l’usine.

Ces usines permettront, en plus d’améliorer la sécurité et la santé au travail des collaborateurs, de

valoriser l’humain en lui assignant des tâches à valeur ajoutée.

L’usine du futur par VINCI EnergiesActemium, la marque de VINCI Energies dédiée au process

industriel, participe à optimiser la production, la maintenance ou encore l’efficacité énergétique des

usines. Elle a par exemple mis en place un système d’informatique industrielle qui permet la

réalisation en temps réel, et donc la livraison à la demande, de sièges de voitures. La fabrication

d’un siège est ainsi lancée en même temps que la production du véhicule dans lequel il sera monté,

c’est le « juste à temps ». Actemium a également conçu un logiciel qui permet de virtualiser en 3D

une usine. Les lignes d’assemblage sont dessinées avec les technologies connectées et de

modélisation d’aujourd’hui. L’usine prend forme sous nos yeux. Toute évolution importante (ajout

d’une ligne d’assemblage, d’un élément d’une chaine de production…) est modélisée pour vérifier

sa bonne intégration à l’existant.

Les connexions entre les machines amènent de nombreux défis pour les industriels : pouvoir les

faire communiquer entre elles mais aussi savoir collecter, stocker et gérer les milliers

d’informations provenant de leurs capteurs. Axians, la marque de VINCI Energies dédiée aux

solutions IT, y participe et met en place des infrastructures de télécommunication performantes ou

encore du cloud computing. C’est également elle qui crée, gère et assure la maintenance des réseaux

IP nécessaire à la communication inter-machines.

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