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Notes du mont Royal

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Bibliothèque nationale de France

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DON CARLOS

INI’ANT DiESPAGNR

PÔËME DRAMATlQUE DE F. SCHILLER

TRADUT EN VERS FBASÇMS

Ali ADRIEN BRUN

PARIS3mm, ÉDITEL’R. une un LA PAIX, a

l86(l

Cette traduction en vers français du Don Carlos deSchiller n’est point destinée au théâtre. L’étendue seule de

ce drame sentit un obstacle insurmontable à sa représen-

tatiou. s’il n’en existait d’ailleurs lmaucoup d’autres dans

le plan. la contexture d’une pièce dont le fond ni la forme

ne seraient certainement pas acceptés par notre gout et par

nos usages littéraires. Le pot-te allemand. lorsqu’il entreprit

l’œuvre mmrquahle que j’ai essayé de faire passer dans

notre langue, ne muerait pas à la produire sur le seime.

Elle fut composée en deux reprises diminutive. Les trois

premiers actes parurent seuls d’abord en 1785, sous le titre

de même dramatique, Dramalischcs Grdichz. que la plupart

des éditions lui commirent encore. Je l’adopte moi-môme

d’autant plus volontiers qu’il définit et fait comprendre plus

exactement. qu’un autre le caractère de cette vaste compo-

sition.

On sait. que Schiller. après une existence agitée. avait

.. ç. ..

trouvé, vers la tin du dernier siècle. un heureux et tran-

quille abri à la cour du duc de Saxe-Weimar. qui réunis-

sait à cette époque les esprits les plus éclairés de Mlle-

mague. La. sur les instances de. son protecteur. Schiller sedécida à monter le. Don Carlos pour le théâtre. Ce long

même. achevé depuis quelque temps dans la retraite. subit

les retranchements imposés par les exigences de Cette des-

tination nouvelle. Il reçut postérieurement des modifiera.

tiens plus nombreuses encore. Tel qu’il est resté. après les

réductions les plus récentes faites par l’auteur lui-trilithe,

ce drame n’a pas moins de 5300 vers dans l’original. Nus

tragédies classiques n’atteignent pas à la moitié de ce

chiure. Dans les temps modernes. les théâtres allemands.

pour se cautionner aux habitudes. et aux convenances du

public. se sont vus obligés de faire encore des coupures

considérables. et chaque. directeur supprime. un peu arni-

trairement. et pas toujours avec un discernement louable.les scènes. les portions de seime qui lui paraissent! ralentir

la marche de l’action. allonger outre. mesure la durée du

spectacle. ou contrarier le jeu et le talent (les acteurs. Malâche était tout autre; Je n’étais point. gêné par des en-

tras-es pareilles, et j’ai voulu donner au lecteur français une

reproduction aussi fidèle. aussi complète que possible du

chef-d’œuvre allemand. Je me suis servi pour mon travail

d’une édition de issu. publiée à Stuttgart et Augsbourg

par 1.4l. Cotte. La pièce de Don Carlos y est imprimée

sépanêmenl. sans le titre de Don Carlos, infant ll’lz’spngnc,

poëmc dramatique. Celle (alitant contient tout ce que

--VlI--Schiller avait jugé à propos de conserver de son ouvrage.

Le sujet de Don Carlos a été traité souvent. et en diverses

langues. parles romanciers et les poëles. Le vif intérêt qu’il

présente explique et justifie cette prédilection. Un roi.

tyran. rival de son fils (tout il a volé en quelque sorte la

fiancée. pour me servir (le l’expression même de Schiller;

ce fils. héritier du trône. conspirant contre son père. le

monstre qui slappello Philippe", dans le but de délivrer

un poupin opprimé. et couvrant ses passions fougueuses

des motifs ou des prétextes les plus généreux; une jeune

reine, éprise d’amour pour le fils (le son époux. fidèle ce-

pondant à ses devoirs. et se mêlant en même temps aux

intrigues d’un complot politique; Ventilation de l’amitié.

le fanatisme religieux. la lutte (le toutes ces passions ur-

dontes. voilà certes des moyens nombreux et puissants.capables d’attacher l’esprit et. du remuer le cœur. Schiller

y avait réussi admirablement chez ses compatriotes. Ses

imitateurs n’ont pas été aussi heureux. li. Alexandre Sou»

met. celui qui me parait avoir tiré le meilleur parti des

emprunts, flirt libres d’ailleurs. qu’il lui avait faits. a

composé. sous le titre ti’Êlisabrtli (le F ronce. une tmgé- l

die qui a en sans doute un succès relatif. mais qui niestpoint restée au théâtre. et on lia pour ainsi dire oubliée

aujourd’hui. Soumet avait jugé à propos de supprimer

les personnages de Posa. ("aboli et du grand inquisiteur.c’est-à-tiim los principaux ressorts de la machine drama«

tiqua. Co flûtait plus tu le Don Carlos (le Schiller; on ne l’y

retrouve ni pour le fond ni pour la forme. A notre époque.

-- VIH -W

ou l’on est beaucoup moins rigoureux qu’on ne l’était il y

a quarante ans sur l’observation des règles classiques, un

drame calqué sur celui de Schiller. reproduisant la même

donnée historique. les mômes personnages. et jusqu’aux

détails intimes et familiers qui constituent le caractère. de

comme mixte. et portent lis-cachet de l’esprit allemand et "

de sa littérature. dans lequel on se bornerait àretrancherles longueurs qui n’ajoutent rien à l’intérêt de l’action. un

drame pareil. dis-je. aurait peut-être des chances de succès

sur notre scène française. le n’essaierai cependant pas moi-

même de l’y hasarder. l’abandonne cette tentative à de

plus hardis. en souhaitant que la lecture de ma traductionen fasse naître l’envie ’.

Le même de Don Carlos a été apprécié très-diversement.

et très-sévèrement quelquefois. par nos critiques français.

Des juges allemands eux-mêmes dont on ne saurait récuser

la compétence et l’impartialité. Senteur! et Wicluud. ont

fait ressortirles nombreux défauts d’une arum qui se re-

commande d’ailleurs par tant de beautés du premier ordre.

On ne saurait contester que Schiller ne montre une grande

incrqxérionre. en tissant une intrigue dont les fils nous pas

missent d’une ténuité et d’une faiblesse extrêmes. Le moins

habile de nos dramaturges s’entend mieux assurément à

l. Nous avions ignora jusqn’ltl que. cette entreprise avait été rita-

list-e avec succès Chez un peuple voisin. dom la liai-rature a beaucoup«Vampires avec la nôtre. En [li-36. Il. le huron du La [Massenet-o a fait

représenter sur le tiltiàtre de Litige. aux applaudissements du public.une imitation de Don Carlos. en vars français.

.. u ..construire la charpente de nos drames modernes. (le qui

choque principalement le goût et les habitudes du lecteur

fiançais. ce sont les dissertations paume-philosophiques

d’une innommable prolixité qui occupent une si grande

place dans l’ouvrage. et v interrompent sans cesse le cours

desdvdnements. Par exemples la scène du marquis de Pesa,

au troisième acte. ce long plaidoyer d’un libéralisme mys-

tique en faveur de la liberté de conscience et de Potiron-

ehissement des peuples. ne se compose pas de moins de

380 vers; et cependant que! critique. que! Allemand surtout.

se sentirait le courage de la retmnclier?C’est dans ces (dans

dienthousiasme lyrique que la grande. âme. que l’esprit su-

périeur du poële Schiller se dévoilent tout entiers. il ne

faut pas perdre de vue. en présence de ces horsAI’ir-uvre

merveilleux. que Schiller. ainsi que je l’ai déjà dit. ne des-

tinait pas cette œuvre au théâtre; qu’il la composoit à in

veille. de la révolution française, à une époque ou les con-

quêtes envahissantes de la philosophie. les idées (le régéné-

ration socialc. faisaient fomenter tous les cœurs généreux.

Il faut se rappeler que. la contrainte morale dont il avait

tout souffert pendant sa jeunesse, avant de suivre sa voca-

tion véritable, lui avait inspire une haine profonde de la

servitude. un amour passionné pour la liberté qui s’ex-

halent avec énergie, quand il fait comparaître devant lui le

despote Philippe il; quieniin il écrirait pour un peuple

penseur. enclin aux rêveries métaphysiques et sentimen-

tales. Aussi. malgré ses imperfections, et quel que soit le

sentiment des autres peuples, le hon Carlos de Schiller

..x.....est-il reste. pour les Allemands, un des ehefsd’œuvre de la

scène tragique.

Le littérateur français ne partagera peut-être pas cette

opinion. Peu importe. slil trouve dans la lecture et l’étude

de ce poème un intérêt puissant. Oui! veuille ne pas ou-

blier les olmervations pflcêdentes. et qulil se place. en ju-

geant mon travail, au point de vue convenable pour appre-

cicr impartialement l’œuvre de. Schiller. Qu’il tâche. avant

tout. de se (lcpouiller des préventions que notre critique

nationale apporte trop souvent à l’examen des productions

étrangères. A part certains principes fondamentaux qui

doivent. en tout temps et en tous lieux. exercer leur empire

sur les œuvres dort. et sans lesquels le Beau et. le Vrai sont

absents de toute. création humaine. rien ne me semble.absolu dans les règles littéraires. (Iliaque peuple a son génie

particulier. et clest. à mon avis. une prétention inadmissible

de. vouloir leur appliquer à tous le même poids et la même

mesure.

Comme la peinture et la musique. chaque littérature asa nationalité. ses époques et ses écoles. et l’on n’arriverait

à aucune conclusion juste. et satisfaisante en devisant, par

exemple. de comparer entre eus et de juger concurremment

des maîtres tels que Raphaël et Rembrandt. Ruystlaël et

Claude Lorrain. ou bien Mozart ct Rossini . surtout si l’on

s’appliquait à glorifier l’un au préjudice de l’antre. Cette.

manière de procédera pu souvent. il faut le dire. fausser

en Forum l’opinion sur le même relatif de nos rivauxétrangers.

m!!-J’ai suivi pas a pas. vers par vers. l’original allemand. le

me suis efforcé de prcudre son allure. l’ai conservé. autant

que le génie de notre langue le permettait, les images etles métaphores. l’ai respecté le style quelquefois empha-

tique et déclamatoire du maître. l’ai tâché de rester clair.

en gaulant tu rouieur poétique. Cela n’est pas toujours

facile: rur la fantaisie allemande est trop souvent nuageuse.

principalement quand elle se jette dans les abstractionsphilosophiques. Le petit nombre de lecteurs sérieux à qui

cet essai est destine déridera si je ne me suis point égaré

en poursuivant ce but.En commençant cette traduction. j’y insanité. je l’avoue.

par la difficulté même. et surtout par l’originalité de lien-

treprisc. Je lu croyais nouvelle. j’ignorais qu’il existait déjà

une traduction littérale. en vers français. du drame de Schil-

ler. lion travail ôtait fort avance lorsque jiuppris par hasard

qu’un écrivain (le talent. il. Tir. limon. de Strasbourg. avait

fait imprimer, quelques mois auparavant. une traductionen vers (le trois tragédies de Schiller: "ou Carlos. Jeanne(1’.er et Guillnunm-Trll. lia première pensée fut d’alutudou-

ner une étude achevée. déjà avec succès par mon devon-

rier. La critique me blâmera peut-être de n’avoir pas re-

culé devant une comparaison dangereuse. Toutefois. j’eus

la curiositei de rapprocher nos deux traductions. Cellede il. limon. réservée à quelques amis maniement. n’était.

point dans le commerce. L’auteur. à qui je uraniwssui. eut

lioiiiigcanoo de m’envoyer son livre. et m’ofl’rit ainsi Plieu-

relise «camion de faire la connaisszmcr diun littérateur aussi

-- Il! --bienveillant que distingue. le lui communiquai mes essais.

et il m’encouranea lui-môme à terminer mon entreprise.

le m’y suis décide. en m’assurnnt que nous avions suivi

d’un et l’autre deus vous différentes quoique paraboles. et

que je ne pouvais pas être vantai. même par les esprits les

plus prérenus, dans in catégorie tries-nombreuse des cm-

prtmteurs sans scrupule.

J’ai de. sincères remercioients à adresser à un littérateur

allemand. philologue d’une grande. érudition. et professeur

de langues attache à notre enseignement- universitaire.il. Hein-ramon. dont les conseils m’ont été tort utiles. il a

bien voulu lire ce travail avec un soin scrupuleux. en oom-

parant. près de moi. me traduction au texte allemand. le lui

dois l’interprétation judicieuse d’un assez aminci nombre de

passatges obscurs dans l’original. et qu’ont rendus d’une

membre quelquefois contradictoire les traducteurs quim’ont puîcéde. La connaissance parfaite qu’a il. Lit-ber»

manu de la langue française et de sa langue maternelle. m’a

donne beaucoup du confiance dans ses apprcciations. et ce

livre y aura gagne sous tonales rapports. Qu’il veuille bien

recevoir ici l’etpression de. ma gratitude.

l’ai toujours pense, avec des juges plus compétents que

moi. que la poésie ne pouvait. être bien traduite que par

la poésie. l’est une langue à part z pour se transmettre de

peuple à peuple. elle a besoin d’emprunter à chacun d’eux

une forme corrélative. Mais chaque nation civilisée a-t-eiie

en etl’et dans son langage des expressions. une. bammuie

suffisantes pour intrrpuitcr fidèlenulnl nos pennies et les

«- Xlll --

mouvements de nome âme ?... le le amis; il s’agit seulæ

ment de les trouver.

Schiller ses: servi, pour la facture de son poème. du

vers blanc ïambique emprunté aux Anglais. et qui est de-

venu le vers tragique enAllcmagnc. Leasing en avait donné

l’exemple dans son drame du Mithra: le Sage. (le vers. non

rimé. se conquise de dix syllabes alternativement longues

et brèves. Notre plW)dic flunçaisu n’a aucun mode cor-

respondant. Notre vers de dix syllabus est réservé pour les

sujets légers et linnilicrs. l’ai adopté le Vers alexandrin.

qui est in: mieux approprié à la nature du sujet. Par son

ampleur. il m’a permis de ne pas dépasser sensiblement les

dimensions du cutine original, et ma traduction. à une cen-

taine de vers près. n’a pas plus (l’étendue que le texte de

l’auteur allemand.

Les poètes qui ont succédé à l’école classique des mme

et mue siècles ont. cherché. à assouplir notre versification.

en se montrant moins rigoureux que leurs prédécesseurs

sur les règles de in césure et de l’enjamliement. ils ont

abusé souvent et sans motif de cette licence; mais plus

souvent aussi ils lui ont du d’incontestaliles hennins. des

effets nouveaux, une attitude moins mille, moins minn-nulle. J’ai pensé qu’un sage éclectisme pouvait pruiitcr du

ce qui me panait être un [mais dans l’art du in versifica-

tinn. l’est surtout dans lu dialogue vif et coupé que. ces

(minimises me semblent «le ban aloi. La période gmw.

soutenue, réclame (minimum. in maintien du l’anciunnu

forma l’ai mi iluvuir combiner ces doux manières dans

-XIV-une juste mesure . mais ce n’est pas à moi de décider si

le résultat est satisfaisant.

Voilà bien attisez (l’observat ions préliminaires. Elles seront

peut-être utiles pour les lecteurs étrangers à la littérature

allemande, elles seront superflues pour les autres. et ceux-ci

jugeront, sans s’arrêter à ce préambule intéressé, si une

traduction en vers fronçais du Don Carlos de Schiller était

possible. et si j’ai réussi à la bien faire l.

l. [clameur qui ne connaît pas la langue allemande, et qui désire-rait s’assurer du la fidélité du mon travail, poum le rapprocher des

traductions en prose que nous possédons. La plus ancienne est celle deM. le conne de [mai-Maman, publiée en 1799. Elle motion: de nom-breux passages retranchés par Schiller lui-moine. et que in: n’ai pas tra-

duits. Je me suis conforme ou! éditions push’eriellnis adoptées par

un. de liai-unir, il. Dlannirrct M. Regnicr. il. M. Remuer. membredu l’Institut. donne en ce moment une traduction complète fort remar-quable. des œuvres de Schiller. Le théâtre et les poésies démentes sont

compris dansx lm mais livraisons qui ont paru jusqu’à ce jour.

DON CARLOS

PERSONNAGES

PHILIPPE Il. mi d’Espngnc.

ÈMSARËTH DE TALON, sa femme.

DON (ZAIXLOS. prince royal.

Aumuune FA R) E515. prince de l’arme, neveu du mi.

rhumb: (ll..&lRE-HCGENIE. enfant do trois ans.

LA menuisas: NOLHAREZ. première dame d’honneur.

LA "nous: m: MannmmLA panamas: [fil-1130H, dames de la reine.LA contus: DE Flin’fES.

La mucus ne POSA, chevalier de Malte.LE me IVALBl-L

La canut]: un LERME. mmmandnm des garde-.1. mandaL1»: un; m: FRIMA. chevaliur 1h- Ia Toisun-d’Or, I, chsmgm.

L1: [un un manu SHHJNM. amiral.DON RALUOXD DE TAXIS. grand maître dm

punch

l)OWINGO* confesseur du mi.

M. (iman houa-Hun m- nonne.la: Falun un n: cuxnïtnrtsc.

[ï PME! m: L4 mur.

"1H [mus HUMAIN), mahlwiu do la raine.

Dame.» Grands dï-Zspaguc. Pages. Uflicivrs. Gardes et autres

Wuommgms 1mm!»

Ï-hAAA- A

DON CARLOSINFANT D’ESPAGNE

A C T E P R EMIE Il

u jîlhull royal dlAraujun

SCÈNE l.

mm CARLOS, nomma.

DOMINGO.

. Les beaux jours dlArunjuez sont passés. La tristesse,

Quand vous allez partir, suivra donc Votre Altesse ,

Et nous aurons ici séjourne vainement?...

Rompu enfin, rompez ce silence aluminant;

Il est pour vos amis un étrange mystère.

Prince, ouvrez votre cœur à votre auguste père.

(le monarque ne peut trop chèrement payer

Le repos de son fils , son unique héritier...

Carlos regarnie la terre. et mm silencieux.

Est-il encore un vœu qu’en sa miséricorde.

2 DON IAlilAH’ë.A son plus cher enfant le Seigneur ne l’or-corde l...

J’étaislà, dans Tolède, alors que devant nous

Je crus voir à la fois tomber à vos genoux

Six royaumes puissants dont les maîtres serviles

Au boise-main royal se montraient si dociles.

J’étais là; je voyois votre gémirent; sang

Rougir dlnn noble feu ce front adolescent.

Des plus vastes projets votre dine étoit gonflée.

Vos yeux. ivres illorgueil, parcouraient l’assemblée;

D’un rayon de bonheur ils scorifioient sièclulrer,

Et nous dire: Carlos un rien à désirer.

Carlos se. «Minime.

le rhugrin solennel, cohue et couvert d’une 0min",

giron lit depuis huit mais dans votre regard sombre.

Extigme de ln cour, sujet densifie

Pour tout lion Castillan, ce chagrin n coûté

Bien des nuits sans sonnoeil un père qui vous aime,

Et SOlltClll fait pleurer votre mère elle-môme.CM1 l. US ne retourne virement.

Ma merci... 0 ciel! puissé.je oublier quel époux

A fait de moi ton tilsl...

poumon.

Prince, que dites-vous?

muros se remet, et passe in main sur son front.

Saint homme, il est trop vrai, feus deux mères; chacune

A couse mon malheur. nous me naissance l’une

ACTE l -- seime: t. aA trouvé le trépas...

D 0 MINOU.

Ce triste événement

Pour votre conscience est-il donc un tourment!"

aunes.Quant à mon autre mère... et]! n’est«ce pas pour elle

Que le roi m’a fermé son âme paternelle?...

A peine minutait-il. Mon mérite, à ses yeux,

C’était de conserver le sang de nos ayeuÏr,

Et d’être son seul fils. Mais bientôt sa futaille

S’acerut; Élisabeth mit au monde une tille.

- Ah! qui découvrirait ce qui peut sommeillerDans l’abîme du tetnps?... «-

nomme.Vraiment, c’est vous railler l. ..

Prince, l’Espagne entière idolâtre sa reine,

Et tous seul la verriez avec des yeux de haine .9...

Quoi! son abord si doux, son visage riant,

Seraieut-ils dédaignes par ce cœur défiant?

Et cotte femme est reine, et c’est pour la plus belle

Que le bouillant Carlos se montrerait rehelle?...

Pour cette dont jadis il fut le fiancé f...

Impnssiblet Jamais! un! ne l’aura pensé.

l1 ne peut détester ce que chacun admire;

Non, non, il ne saurait ainsi se contredirel...

liais, du moins, gardez-vous de laisser entrevoir

Æ DON CARLOS.Combien peu notre reine a sur vous (le pouvoir;

Elle en souffrirait trop t...

(1A RLOS.

Vous le noyai".

comme lilion prince,

Avez-vous oublié qu’un jour. dans la province,

.- G’etait à Saragosse w on donnait un tournoi...

L’éclat d’un bois dolence avoit blessé le roi.

Au balcon du palais, assise avec sa suite,

La reine regardait. Une clameur subite

Retentit : Le roi saigne l... à l’instant on accourt,

On se presse. Bientôt le bruit confus et sourd

A la reine est monte; c’est le prince, dit-ellel...

Et du lient du balcon, dans sa frayeur mortelle,

L’imprudcnte vers vous est prote à se jeter.

On l’entoure, on la calme. Elle entend répéter:

Non! (Test le roi lui-même; alors elle Inspire,

Et rassurée enlia, elle se borne à dire z

Clwrchez les médecins...

Après un moment de silence.

Mais vous semblez refleuri...

CAIlLtlS.

En vérité, j’admire avec quelle faveur

Le confeSSeur royal accueille sur parole

Ces propos amusants et ce récit frivole l...

il”:ACTE l - SCÈNE l.

Dam ton grave et sombre.

Cependant on m’a dit, -- j’aime à le rappeler, --

Que tel qui veut tout voir, et va tout révéler,

A cause plus de mal par sa langue perfide,

Que le poison subtil ou la dague homicide.

A quoi bon de Carlos vous occuper ainsî’i...

Allez trouver le roi, s’il vous tout un merci.

nomme.La circonspection, dans le temps où nous sommes,

Est sagesse. Pourtant, distinguons chez les hommes

Les vrais amis des faux. Moi, je vous vous du bien.CARLOS.

Ayez soin que mon père alors n’en sache rien;

Sinon, adieu la pourpre.

nomme, déconcerté.

Est-ce à moi que s’adressei...

cannes.

Eh quoi! n’avez-vous pas sa royale promesse

Pour le [treuiller chapeau que de Rome on attendit.

DOMINGO

Prince, vous vous moquez l...

GÀRLOS.

Rainer l’homme important,

Le prêtre redoutable, et dont le ministère

l’eut sauver on damner l’aine du roi mon père l...

[lieu m’en gaude vraimentl...

a:DON 6A Il Li) S.

DOWNGÔ.

Je tn’ahstiens de chercher

La cause d’un chagrin qu’il vous plait de cacher;

Mais songez seulement que notre Église sainte

Pour les cœurs inquiets olim dans son enceinte

Un refuge sucre qu’aucun roi n’ouvrirait;

on, même au criminel, Dieu garde le secret.

J’en ni dit assez, prince, et vous devez sans doute

Me comprendre aisément.

P. ARIAS.

Chapelain. je redoute

D’exposer de la sorte a la tentation

Le pieux confident de ma confession.

DOM] S G Û.

Me soupçonner ainsi, prince l... Ah! c’est méconnaître

Un loyal Serviteur ! . ..q

cames la! prend la main.

un bien. soit! digne prêtre,

Moins de zèle pour moi! Vous êtes vénère

Comme un homme de Dieu, pourtant, je l’avoürai,

Vous pliez sans le poids d’une tache mondaine.

Le chemin jusqu’à [tome est de tort longue haleine.

Trop savoir pourrait bien vous causor du souci;

Allez tout dire au roi qui vous envoie ici.

DO il filât).

Oui m’envoie?

Aime r -- sans l. ica mes.

Oui, mon père, allez, allez, vous dis-je.

Je ne sais que trop bien, et mon cœur s’en afflige,

Je sais que!) me trahit ; je suis qu’à cette cour

Cent yeux pour mloliservcr sont payés chaque jour.

Philippe les achète. il a, ce père inique,

A ses derniers miels rendu son fils unique.Chaque mot qu’un hasard ma lèvre a bégaye,

Est plus royalement au délateur payé

Qu’il ne l’a jamais fait pour un noble service.

Je sais l... liais rien de plus; car mon âme au supplice

Est prèle à déborder. J’ai pu m’apercevoir

Que j’ai trop dit déjà.

DOMIXGU.

Le roi veut (les ce mirRetourner à Madrid; déjà la cour s’ussmnlile.

l’ermelnez-mus Y. ..

C A li l". 05’.

Clos! bien, nous partirons ensemble ,

Je vous suis.

Domingo son. Après un meulent de silence.

0 Philippe, ô misômlile mi l

Triste père d’un fils à plaindre munie lui!

lie l’hydre du soupçon tu rossons la lllanlnT’.

Je la mis de ton enmr irriter lu blessure,lit (un lnwseniiuwnt a déjà devancé

8 DON CÂBLOS.Le malheur dont tu crois ton repos menacé t...

Quelle sera ta rage en apprenant peut-être

Le secret effrayant que tu voudrais connaîtrel...

SGËNE Il.

CARLOS. un aunons ne POSA.

GAILLOS.

Oui donc vient lai... Que vois-je? a mon ange gardien,

Mon Rodrigue! est-ce toi i...

LB MARQUIS.

Mon Carlost...

cimes.Mon seul bien!

Estoce un rêve, une etreurt... 0 mon ami, de grâce,

Réponds. Oui c’est bien toi, c’est Pesa que j’embrasse.

Ton cœur contre le mien palpite en ce moment.

Tout mon bonheur renaît dans ce rapprochement.

Ma pauvre âme malade est désormais guérie...

Cher Rodriguel...

LE MARQtllS.

Carlos, expliquez, je vous prie,...

Votre âme, dites-vous, est malade. marquoit...

Votre bonheur renaît i... Quiattendez-vous de moi?

tourment faire cesser un malheur que j’ignore?

Vous me. voyez surpris l...

acre t -- set-mu Il.

cimes.Qui te ramène encore

ne Bruxelles vers moi? Retour inespéré!

A qui dois-je l’ami dont j’étais séparai...

-- Je le demande. l 0- mon, pardonne ce. blasphème! --

A quel autre que Toi, Providence suprême!

Tu savais que Carlos n’avait plus près de lui

Sou ange protecteur; tu lui rends son appui.LE MARQUIS.

Cher prince. excusez-moi; mon amitié discrète

Répond mal aux transports dont l’ardeur t’inquiète.

Dorais-je retrouver flétri par le malheur

Le (ils de Don Philippe P... A travers sa pilleur

Brille une flamme étrange , et la brûlante lièvre

De ses frissons nerveux semble agiter sa lèvre.

Que lautuil croire enfin? Je n’ai plus sans mes yeux

Le noble et tier jeune homme au cœur audacieux,

Vers qui m’envoie un peuple, héroïque victime;

Car Rodrigue, l’ami, le monsignor: intime

[le ses jeux d’autrefois, ne s’est pas présenté

A ce titre si cher; non, de l’humanité

C’est l’avocat ardent, et, sur ce cœur qu’il presse,

c’est la Flandre avec lui qui pleure sa détresse.

Oui la Flandre l’implore et demande secours.

(l’en est fait du pays que vous aimez toujours,

Si le duc d’Alhe, armé d’un pouvoir despotique,

l0 : DON CABLOS.(le bourreau, de l’Espagne instrument fanatique,

A Bruxelles se montre. 0h! sur vous, sur vous seul,

Glorieux petit-fils du plus illustre aïeul,

Repose tout l’espoir d’une noble contrée.

Elle succombera, sa perte est assurée,

Si pour lllmmanité ce grand cœur ne liai plus.

Minos.Elle succombera; tes vœux sont superflusl...

Le muons.Grand Dieu! Qu’avez-vous dit 1?... Malheur à moi S...

matos.Tu parles

D’un temps déjà bien loin, on tu rêvais un Chai-les,

Mon idéal aussi. (le jeune homme exalté

Dont le front s’enflammnit au mot de liberté

N’existe plus pour toi. L’objet de ta tendresse

N’est plus ce jeune ami dont la crédule ivressc

Résert’ait à [Espagne un nouvel age d’or.

Dans les murs d’Alcalnl tu crois le voir encor,

Lorsqu’il te dit adieu. Trop candide espérance

Partagée avec tell... Rêves de délivrance,

Beaux et divins pourtant... ils se sont éclipses!

LE MARQUIS.

lles rêves, dites-vous. des rêves insensés?...

l. lfili’nlrersîtë.

ACTE l -- SCÈNE Il. ilPARME.

Laisse mes pleurs brûlants sur ton cœur se répandre,

O mon unique ami! Nul ne peut les comprendre.

Car dans ce monde immense, hélas! je n’ai que toi!

Aussi loin que l’armée et la flotte du roi

Portent nos bataillons, nos couleurs et nos armes,

Je niai pas une place où siépanchent mes larmes,

Pas diantre que ton sein. Ami, vois ma douleur.

Par ce que Dieu nous garde en un monde meilleur.

Ne me repousse pas, et soutiens ma faiblesse!

Le marquis se penche vers lui dans uneémotion silencieuse.

Suppose que je suis l’orphelin qu’on délaisse,

(lue la pitié recueille aux portes du palais.

Ai-je su ce qu’un père est pour un tilsl... jamais!

Je suis un fils de roi... Si Carlos ne s’ahuse,

S’il trouve en toi l’amour qu’un père lui refuse,

Si. parmi (les milliers d’êtres lnditll-lrents ,

Toi seul tu me connais, toi seul tu me comprends;

S’il est vrai qu’à ses plans la nature fidèle,

Prlt, en créant Carlos, Rodrigue pour modèle;

Quelle accorda nos cœurs dans leur jeune saison

Gomme deux luths pareils, vibrant à rullÎSSOIl;

Et si ces pleurs enfin où me douleur s’exhale,

Te sont plus précieux que la faveur royale...

l2 DON CAR LUS.LE MARQUIS.

ont plus chers mille lois que l’univers entierl...

(l A KM) S.

Suis-je si pelure, hélas! Faut-il m’ltumilier

Il ce point qu’aujourd’hui c’est moi qui te rappelle,

Et vienne réclamer la dette fraternelle,

lontractée autrefois sous l’habit de marial...

Comme toi rif, fougueux, je n’ai-ais de chagrin I

Que lorsque ma jeunesse, encor dans l’ignorance,

lie ton esprit au mien topait la rimé-ronce;

Mais ne me sentant pas de liure à t’etl’ucer,

Mon amitié pour toi voulut se surpasser.

Et d’abord, repoussant l’affection d’un frère,

Ta froideur, ton dédain cherchaient à s’y soustraire.

Mes soins t’importunaient. Moi, j’étais là craintif,

Roulant des pleurs amers dans mon regard furtif.

--- Tu ne le sus jamais. w- illa tendresse rivale

fleurirait de voir dentier ton amitié banale

A quelque enfant vulgaire, et je disais tout lias z

Pourquoi comme ceux-ci ne m’aimcrais-tu pas?...

Alors, t’ageuouillaut, d’un air grave et sévère,

Tu répondais : Pour vous, tils d’un roi qu’on révère,

Voici ce qu’on vous doitl...

LI: MAllQUlS.

* Prince, ne parlons plusile ces coules d’enfant; vous m’en voyer. confus...

ACTE l -- SCÈNE Il. t3CAMUS.

latries à cet accueil ne devait pas s’attendre.

Tu pouvais dédaigner, froisser mon lime tendre,

liais non la rebuter. Trois fois l’humiliant,

Tu repousses le prince, et trois fois suppliant

il revient mendier un cœur qu’on lui marchande,

Et cherche à l’imposer l’amitié qu’il demande.

Le hasard mieux que moi me servit à son tour.

Au milieu de nos jeux, il arrive qu’un jour

Ton volant égaré frappe l’œil de me tente,

La reine de Bohème. Émue et mécontente,

Elle croit que ce coup était prémédité;

Elle pleure et se plaint. Philippe est irrité.

Les enfants du pelais doivent tous comparaître.

Le roi veut qu’à l’instant on lui fasse connaître

L’auteur de cette injure, et qu’il soit châtié.

Envers son propre fils il sera sans pitié.

Je te vis à l’écart, tremblant de sa colère.

Mais alors, me jetant aux gennux de mon père,

J’ai tout fait; c’est moi seul, lui (lis-je sans émoi,

Et le punition doit retomber sur moi.

Li: menons.

Prince, quels souvenirsl...

cuites.L’effet suit le menace:

Devant toute la cour qui dennnninit me grâce.

[.5 non 0A ltLÛS.On me traite en esclave, et, pendent ces débats,

Ami, je te regarde et je ne pleure pas.

Lies dents claquent; malgré me douleur violente,

Seul je ne pleure pas. Sons la verge sanglante

Je m’indignc, en voyant mon sang royal couler,

Et je ne pleure pas! Tu vins me consoler.

A nies pieds, sanglotant, tu partageais ma honte,

Et tu me dis z En jour Pesa t’en tiendra compte;

Mon orgueil est vaincu. Lorsque tu seras roi,

Je [mimi ta créance ainsi que je le dei.

LE MAtthJS, lui laudanum main.

tic serment, cher Caries, que t’a fait mon enfance,

Homme je le tiendrai; reçois-en l’assurance.

A l’instant ce bonheur m’est pentïetre donné.

il A Il l. US.

Oui! maintenant, ami; l’heure a titi-jà sonne.

0h! ne retorde plus un seul moment encore

li’aequitter envers moi la dette qui t’honore.

J’ai besoin de tendresse. En horrible secret

Derme ma poitrine; il la consumerait.

Je veux l’en arracher. Sur ton tissage pale

Faisomoi lire, Pesa, me sentence fatale.

Écoute-moi, frémis, mais d’ailleurs pas un mot E...

J’aime me merci...

et; aunons.0 rioit...

son: l -- SCÈNE Il. laCAllLUN.

Non! maudis-moi plutôt.

Parle, parle, dis-moi qu’il n’est rien dans ce monde,

Rien qui puisse égaler ma misère profonde.

(le que tu répondras, ab! grand Dieu, je le sais.

Aimer d’amour sa merci... En tri-je dit assez Y...

La nature, la loi, Rome, Rome implacable

Repousse tu ce horreur ma passion coupable.

l’attente aux droits sacres de mon père et du roi;

L’univers apprendrait mon crime avec etlroi;

Je le sais, et pourtant je l’aime. Cette route

lie conduit au délire, a l’échafaud, sans doute.

J’aime sans eslniranco, au péril de mes jours.

Dans l’angoisse du crime, et je l’aime toujoursi...

LE MARQUIS.

La reine a-t-elle appris le secret de votre âme?

il A il LU 3.

Pouvais-je l’avouer?... De Philippe elle est femme,

- Femme d’un Espagnol! -- Père, époux soupçonneux,

Le roi jaloux m’observe avec un œil haineux.

L’étiquette d’ailleurs, l’étiquette mortelle,

N’empêche de m’otl’rir sans témoins devant elle.

Huit mais sont écoules depuis que d’Àleala

M’a rappelé Philippe, et toujours elle est lai...

Je ne puis m’éloigner, miter sa présence. .

tu DON lAlil.05.Muet comme un tombeau, je l’adore en silence.

Oui! ce tourment d’enfer m’a torturé huit mais.

Ma poitrine est en feu... Rodrigue, mille foisL’aveu s’est égare sur me lèvre tremblante,

Et, près de me trahir, ma vertu chancelante

Bans le fond de mon cœur l’a cependant garde.

Entends l’unique vœu qui peut m’etre accorde;

La voir seule un liionientl...

Le ÂIÂIKQUIS.

Cher prince, et votre père .7...

e a a t. us.

Silence, malheurenxl... (Je nom me désespère.

Parle de mes r mords, de mes vœux insensés,

ne mon père jumelai...

LE MANQUIS.

Quoi! vous le haïssez i...

ÇA "LUS.

Non, je ne le hais point, oh! non, mais je frissonne

Quand, honteux du forfait que Philippe soupçonne,

A son nom redouté je m’cveille en sursaut.

Est-ce ma faute à moi si, depuis mon berceau,

Elevé comme esclave, une froideur croissante

A glacé. dans sa lieur ma tendresse innocente?

Je n’avais que six ans quand, la premier i fois,

Cet homme si terrible, et que toutes les voix

ACTE l -- seime: Il. t7M’nnnonçaient pour mon père, arrive en ma présence.

Il venait de signer coup sur coup la sentence

ne quatre condamnes; leur supplice était prêt.

Depuis lors, à son fils le roi ne se montrait

Que pour me voir subir un châtiment sévère...

Mais, je le sens, mon Dieu! ma parole est amère.

Laissons, laissons cela l... ’LB MAllQl. l8.

Non! mon prince, parlez!

Ouvrezwous à Pose. Pour les cœurs désolés

La plainte qui s’exllale est un baume suprême.

C A Il I. 0 S.

Que de fois dans la nuit, luttant avec moi-même,

Quand mes gardes dormaient, à genoux, tout en pleurs,

Je disais, implorant le Vierge des douleurs:l Donnez-moi d’un lieu fils la tendresse empressée. n

Mais me prière, hélas! n’était point exaucée.

Quelle énigme, Rodrigue! Explique-moi comment,

Dans ses desseins cachés, le Dieu juste et clément

Sur mille autres que lui me choisit un tel père;

A mille lits meilleurs d’où rient qulil me préfèrei...

Dans toute la nature ou ne trouverait point

Deux êtres l’un à Feutre opposes à ce point.

Par quel rapprochement se fait-il qu’elle enchaîne

les contrastes cruels de la famille humaine,

Philippe et mail... Comment un si suer! lieuN-

18 DON (iAlll.t)S.Nous est-il impose. 3’... Sort fatal que le mien!

D’où vient qu’en s’éritant, deux cimes ulcérées

"fendent au même luit, et s’y soient rencontrées Y...

Pesa, tu vois en nous (leur astres ennemis;

lis suivent leur orbite, aux mûmes lois soumis,

Se choquent une fois, se brisent, et leur masse

Jusqu’à. la [in des temps s’éloigne dans l’espace.

LE union 2s.

le pressens, cher harles, un moment désastreux i...

C filll. 05.

Je le redoute aussi. nous mes rêves nitreux

Les démons de l’enfer me poussent vers l’anime.

Mu douteuse vertu raisonne avec le crime

Que le sophisme adroit vent me faire accepter.

A peine un bord du gouille tri-je pu m’arriter.

Si je ressuis un jour de voir en lui mon perei...

-- Rodrigue, tu pulls, tu cmnpremls me misère. w-

tmi! s’il cessait un jour d’être un père pour moi,

Pour le prince royal, que deviendrait le roi i...

LE une t’ [S , après un moment de silence.

A mon tour, cher (laudes, daignez-vous me permettre

lÎue prière aussi? Voulez-vous me promettre

ne n’eutncprcmlre rien qu’avec moi désarmant...

ile le promettez-must...

(ïÂllLtYà.

Ami. je te promets

ACTE l «- SCÈNE Il. l9Tout ce que de Carlos Rodrigue a droit d’attendre.

Oui, je me livret: toi.

LE situons.Quelqu’un rient de m’amprcndre

Que Philippe à Madrid ce soir doit revenir...

Les instants sont bien courts; comment vous réunir,

Si vous voulez parler en secret à in reine?

Vous y réussire. à la ville avec peine;

Mois cette résidence oll’re il l’intimité

La poix de in campagne et sa sécurité.

Vous pourriez...

l". A 1H. U S.

J’espérais triol-même faire. naître

L’occasion propice, et c’est en rein.

LE llABQLIlS.l’eut-étrel...

Je vais me présenter auprès d’elle; j’y cours,

Et si je le retrouve (meure à cette cour,

Telle que je le vis, avec le. caractère

Que j’avais admiré chez Henri Deux son père,

lie ce cœur si loyal les replis s’ouvriront.

Je lirai dans ses yeux et sur son noble front

A quel espoir Carlos peut désormais prétendre,

Et si du moins elle est disposée à l’entendre.

Mais comment éloigner ses dames Y...

20 DON CARLOS.’ CARLU 3.

La plupart -

Sent dans mes intérêts, et surtout Mondecar.

Son (ils me sert de page; elle m’est attachée.

l LE llMlQlEIS.Bien! Gardez près d’ici cette place cachée.

Je vous avertirai des qu’il faudra venir.

CARLUS.

Oui l oui l Mais hâtons-nous l ...

LE MAflQlJS.

Sachez vous contenir.

0h! je ne perdrai pas un moment... Le temps passe.

Au revoir, à bientôtl... Là, prince, il cette placel...

Tous deux sortent: par des portes dîfiîîremm.

SCÈNE I".

La cuur (le la reine à Armjuez.

(buttée champètte. mimée. par une allée qui conduit à la nuisoit

de campagne de la reine.

LA REINE, LA acculasse ui()l.lYAllEZ,LA musasse IVEBOLI ET u MARQL’lSE tu: MON-

DE C A R. Elles arrivent par Vallée.

LA "un, Un marquîm.

Mondecar, venez donc, venez à mon une;

Car. depuis ce matin, par sa folle gaité

ACTE l -- scient: lll. nLa princesse m*intrigue, et le dépit me gagne .

ne la voir si joyeuse en quittant la campagne.EBOLL

J’avoûrni, si la reine excuse mon désir,

Que je rentre à Madrid avec un grand plaisir.

RÏONDECAn.

Pour Votre Majesté n’en est-il pas de même?

Amnjuez vaut-il donc votre regret extrême?

LA musa.

Du moins ces beaux jardins et ce pays charmant.

J’y revis sous mon ciel et dans mon élément.

J’ai fait de ce séjour me retraite choisie.

Depuis longtemps déjà me douce fantaisie

Croit saluer lu terre ou je reçus le jour.

De me jeunesse ici je rêve le retour.

J’y retrouve les jeux de ma première enfance;

Et ce! air tiède et pur semble venir de France.

0h! ne m’en veuillez pas d’épœwher mes regrets!

Combien pour tous les cœurs la patrie a d’attraitsl...

saocuPour moi, tous les objets ici me semblent tristes.

l’est comme un champ de mort, un couvent de trappistes.

LA REINE.

Non! princesse, avec vous je ne suis point d’accord;

C’est à Madrid, vraiment, que tout me semble mort.

Qu’en dit Olivarezi...

.2 DON GAMIN.OLIVARH’Â. . .A cet égard, Madame, n

Pour l’exacte étiquette il lent que je réclame.

Or, depuis qu’en Espagne il existe des rois,

L’usage est qu’on habite ici pendant un mois;

Vu autre. le Perdu; l’hiver, la capitale.

1.1 ilEle’Z.

Duchesse, ainsi le veut la coutume royale,

Soit! Je ne prétends pas avec tous discuter.

MONDECMI.

intuition, dans peu de jours, Madrid sa s’agiterl

[l’un combat de taureaux tous les apprêts s’achèvent;

du

Sur la Plant M350? les tribunes s’élèvent;

Puis un auto-daté nous est promis bientôt.

l. l Il il i ’t l2.

Promisl... Est-ce de vous que j’attendais ce mot!

Ma douce Mundccuri...tiOà’Dl-ICAR.

Pourquoi pas?... (les infâmes ,

Convaincus d’hérésie, ont mérité. les flammes.

LA REINE.

Je crois mon Eholi d’un antre sentiment.

ESOLL

Mali... Pour quelle misent... Je vous prie humblement

De songer que je suis une lionne chrétienne.

Tout comme liondecar.

tACTF. l -- SCÈNE Hi.

[A REIN’E.

Quelle erreur est la mienne!

J’oubliais ou je suisl... Sur ce point c’est assez...

Je vantais la campagne et les beaux jours passés.

(Je mais, dont la (inule a paru si rapide,Promettait des plaisirs; je l’ai trouvé. bien vide.

Le bonheur que je cherche, hélas! n’est point ici.

lion bien! pour chaque espoir en est-il donc ainsil...

A mes tenu cependant manque-Hi quelque chose?...

o l. l r A n c2.

Eholi, pouvons-nons sinon. pour quelle cause

Vous ne nous dites pas ce qu’espère de vous

Le seigneur Roy (ioulez 1’... Sera-t-il votre épouti...

Et peut-un saluer sa belle fiancerai...

LA nous.

Ah! duchesse, ce mot rappelle à ma pensée

Que je (lois en parler à mu chère Eholi.

A la princesse Elmli.

Mais, faut-il en etl’et réparer cet 0l]blÎ?...

Celui dont cette main sera la récompeusc,

Est-il digne de vous?...

OLIVAREZ.

Madame. il l’est. je pense,

C’est un homme estimable, et d’ailleurs jouissant,

Auprès de notre roi. d’un crédit fort puissant.

il DON CAR L0 S. 4’

LA RENÉ. IlIl doit en être fier, cette faveur l’honore; IMais je voudrais savoir s’il peut aimer encore .

Et si dans ce! amour vos cœurs sont de moitié;

C’est vous que j’interrogc, Eboli.

Hum.Elle reste muette et embarrassée. les yeux baissais vers la

aigre; enfin elle tombe aux pieds de la reine.

Par pitié! IChère reine, empêchez qu’on ne me sacrifie! L

u REINE.

Sucritieî... Ali! ce mol lui seul vous justifie.

Rien de plus, levezuvous! (lui, c’est un sur! cruel

D’être, comme victime, entraînée à l’autel.

le vous amis...Levez-vousl... Main quel temps remonte

Le jour où vos refus éloignèrent le comte?m

mon. mimant.

A plusieurs mais au moins. A cette époque-là,

Don Carlos trôlait pas revenu (rÂICflho

LA "un, surprisemtln regardant lrllllœîl pénétrant.

Avez-mus réfléchi sur quel molli plausible

Vous fondez ce refus?...

mm l.l , avec chaleur.

Reine, il m’est impossible

[l’épouser Huy GOlllQZ, qui! pour mille rillSllllS.

une l -- SCÈNE "l. üLA MINE , trèsnseriemement.

[ne soule suffit, et nous vous excusons;Si vous ne l’aimez pas, vous ôtes pardonnée. VEh bien! n’en parlons plus.

Aux autres dames.

Depuis la matinée

Je n’ai pas encor vu l’quante, et je l’attends.

Apportez-la, marquise.

mur A Il au , regarde à au montre.

Il n’est pas encor temps. ël. A il E l N E.

Il n’est pas, dites-vous, encor temps d’être mère?...

C’est triste, en verilél... Mais du moins, je l’espère,

Quand l’heure aura sonne, quelqu’un me préviendra.

Vu page entre, parle tout lias à la grande malvenue,qui s’approche ensuite. de la reine.

mutinez, ixia reine.

Madame, le marquis de Posal...

un une.lie Pose 1’. ..

ULH’AREZ.

Il arrive de Flandre et de France; il présente

[les lettres, que pour vous. votre mère régente

"aigrie lui roulier. ll désire être minus;

Fout-il le recevoirï...

tu DON PARLÜS.LA REINE.

Cela m’est»il permis?

(l t. t t’ A n r. 7. , réfléchissant.

Par mes instructions je suis mal renseimiee,

Pour le cas ou venant d’une cour éloignée,

Quelque noble. Espagnol s’introduirait soudain

Auprès de notre reine, ici, délustre jardin,

Et tiendrait lui porter. en personne, une lettre.

l..l REINE.

Eh bien! a mes pénils, moi je vous le permettre.

(illl’ l "El.

lin moins, Sa Majesté voudra permettre aussi,

Que, pendant l’entretien, je m’éloigne d’ici?

l. l RE l X E.

(l’est juste. .i. vos (li-sirs volontiers je défère,

Duchesse, faites donc ce qu’il vous plait de faire.

La grande maîtresse se retire, et la reine fait unsigne au page. qui sort aussitôt.

SCÈNE W.

LA lilîlNlî. La ruminasse n’liliOlJ. La nitreuse.

in: novai-zona. LE union.»- ne. l’Osx.

Id MÊME.

Sur le sol castillan soyez le bienvenu,

Chevalier.

un: l -- SCÈNE 1v. un-5

Le auner 13.

Ah! jamais je n’ai si bien connu

Le bonheur de revoir cette terre chérie,

Et l’orgueil (le nommer l’llspngne ma putriel...

l. l MIN i: , le présentant aux (leur (lames.

Le marquis de PosaJlesdzunes; ce seigneur,

A Reims, avec mon père, en joutant, eut Phonneur

ne briser une lance, et la lice guerrière

Vit trais fuis dans ses mains triompher me bannière.

De tous les Espagunls le premier il Inlnpprit

Qu’il est si glorieux de régner à Madrid.

tournant du une du marquis.

En me quittant au Louvre, au sein de mu famille,

Vous niimnginiez pas me revoir en Familial. ..

n. u un." un

J’étais loin de penser, nui, reine, j’en conviens,

Que la France, cédant le plus cher de. ses biens,

Aurait permis qu’un jour vous lui fussiez ravie,

Vous, pour un: mulon le. seul uhjet (liens-lei...

LA lllilulî.

Ormieillenx Espagnol! L0 mur... Est-il mariois

ne grandir à ce prix la fille des ValoiSY...

Française, je ne puis accepter ce langage.

LE H RRQIÎIS.

ne l’numur castillan il est pour vous le gruge.

23 DON CARLOS.Et ces mots trop hardis me seront pardonnes,

Reine. car aujourd’hui vous nous appartenez.

La nous.Vos voyages, dit-on, vous ont conduit en Plumet...

Que m’en rapportez-vous?... Je suis dans l’ignorance

Sur mon auguste mère et mes hures chéris; lMarquis. parlez-11ml d’eux; qu’en avez-vous apprîst...

LE MA MANS lui présente des lettres.

Je le dis a regret, la reine, votre mère,

Est malade, n’a plus qu’une existence amère,

El borne désormais toute joie il songer

Que le bonheur vous suit sur ce tronc étranger.

l. A Il E l h F1.

Comment ne pas trouver mon bonheur en ce monde,

Lorsque de mes parents la tendresse profonde

M’aerompagne partout ?... Vous voilà, chevalier,

Sans doute pour longtemps de. retour au lover,

Après avoir connu, dans vos coursas errantes,

Bien des pays lointains, bien des mœurs différentes?...

Mais aujourd’hui j’apprends que vos projets futurs

Sont de vivre. pour vous, de rester dans nos murs,

En homme libre, en sage, et, sous un toit modeste.

Plus grand prince, cent fois, que ne l’est, je l’atteste,

Philippe, mon époux, sur son trône relatant.

Je doute qu’à Madrid vous vous plaisiez... Pourtant.

Tout parait, je le crois, fort calme. en cette ville.

nous l - SCÈNE tv. a»L): MAIN) U 15.

Le reste de l’Europe est certes moins tranquille.

La lit-IRE.

Je l’entends dire aussi, je lignerais; je vois

Que j’ai presque oublié le monde d’autrefois.

A la princesse d’Ëboli.

Princesse, allez donc voir lit-bas, je vous en prie;

Une belle jacinthe, il me semble, est fleurie;

Veuillez me l’apporter.

mon se rend vers le lieu indique.

La reine, plus bas au marquis.

Marquis, votre retour,

Si ce n’est une erreur, a du faire à ma cour

L’a homme heureux de plus t...

L E 3l A R0 L’- l S.

J’y retrouve, au contraire,

En cœur triste et souffrant, à qui, pour le distraire,

il ne reste plus rien dans l’univers entier,

Qu’un seul, un seul espoir...

580L! , elle revient avec ln fleur.

Puisque le chevalier

A vu tout de. pays. sans doute il se rappelle,

Et pourra nous conter quelque histoire nouvellet...

LE NIAllQlÏIS.

Madame, assurément. D’ailleurs tout noble preuv, I

Fidèle à son devoir. n’est punais plus heureux,

30 DON il A il LUS.Que de chercher au loin les grandes aventures,

Quand des dames surtout il venge les injures.

LA il unau-Bi: DE infinitum.Sur les géants petit-dirai... on sont-ils anionni’huii...

LE Mhhulllfâ.

La faire est un géant pour l’homme sans appui.

l. l HERTZ.

C’est lrès-jnstei... fini, parfois quelque géant se montre,

Mais plus de chevalier qui marche à sa rencontre!

LE une! 1s. rJe venais de quitter Naples dernièrement

Lorsqulou m’apnrit en roule. un triste dvénement:

mm ami qui m’est cher des! l’histoire émouvante,

Et dans tous ses détails il n’est rien que j’invente.

Si je ne craignais pas pour Votre Majesté

La fatigue et l’ennui...

l. A ilhiNE.

Mais non, en vérité.

L’intérêt curieux d’Eholî se res-vine,

Et ces récits touchants me plaisent à merveille.

u: MAIinîlfi.

lieux indiques maisons, illustres par le sang,

Qui dans La Mirandole étaient au premier rang,

Jalonscs d’apaiser les haines obstinées

Dom elles héritaient depuis nombre d’années,

-- Indes chers était (incite et l’autre (filleul! --

ACTE l -- soliste tv. .llA leurs rivalités voulurent mettre lin.

Un brillant mariage, union solennelle,

novait sceller entre aux une paix éternelle.

[le l’illustre Pietro le parti désigna

Son beau neveu Fernand. Mathilde Colonne

Fut choisie à son tour. Sa beauté, sa naissance.

Au plus doux des liens ajoutaient leur puissance.

La nature punais ne sa plut à former

lieuv êtres plus charmants, plus dignes de sauner.

ne couple sans égal, son plus parlait ouvrage,

ne l’envie elle-nième enlevait le solivage.

Le futur n’avait vu qu’un merveilleux portrait

lie celle que déjà. de loin il adorait.

Combien tremblait Fernand que l’image infidèle

N’en! trahi son beau rêve, en flattant le modèlel...

J usqtfalors par ’étude a Padoue enchaîné,

Il presse de ses vœux le moment fortuné,

on, secouant enfin le joug qui le tourmente ,

Il ira se jeter aux pieds de son amante...

La reine devient plus attentive: le marquis. apr-es un momentde silence, continue son récit qtfil adresse. autant. quela présence de la reine le pentu-t, à la princesse ililiholi.

Mais voilà que Pietro devient veut, et soudain

Il songe qu’il pour a disposer de sa main.

(Je vieillard. entendant sans cesse a son oreille

De Mathilde vanter la beauté sans pareille,

il! DON CARLÜS.Vers son printemps passe fait un honteux retour.

Il rient, il voit, il aime, il veut plaire à son tour.

Il fait taire l’honneur. le cri de la nature.

L’oncle de son neveu convoite la future,

Et, devant les autels. ce rapt est consacre.

LA unau. lQue fait MOTS Fernand l. . .

LE MAIIQIJS.

Il avait ignoré

le malheur imprévu; vers sa utaltresse il vole.

En rapide coursier jusqu’à La Mirandole

Bonaparte, et, dans la ville arrivant à la nuit,

du milieu d’une fête il se trouve conduit.

La, de mille clartés un palais étincelle.

Sous les voûtes de marbre on la foule ruisselle,

Il entend résonner les orchestres bruyants.

Partout des chants joyaux, partout des fronts riants.

Il monte les degrés en palpitant de crainte.

El le. voila perdu dans une vaste enceinte

(Infiniment les splendeurs dan banquet nuptial.

Parmi les convies de ce festin royal.

A culé de Pietro, Fernand voit apparaître

I’n ange. un auge, hélas! (Mil vient de rrcmmallre,

Et qui se montra a lui plus belle en ce moment

(Mil un pu Venta-mir dans son rêve charmant.

02e apide mon d’œil lui suflit pour comprendre

ACTE l -- SCÈNE Il". 33Tout ce qtfil possédait, tout ce qu’on va lui prendre.

mon. .il u-taihenrenx Fernand l...

LA llfîlflfi.

l’en est assez. Pesa;

lilliistoire de Fernand, je pense, liait 151?...

Elle duit finir 151?...

LE "AMI-l3.

l’as tout a fait, Madame.

LA REINE.Il était votre mail...

LE RIÂIIQIÎIS.

Le plus cher a mon (une!

rueraChevalier. veuillez don-e terminer ce niait.

LE MAROI’IS.

La tin en est fort triste, et ne que fait ai dit

Vient de renouveler un somenir funeste;

Princessr, laissez-moi vous épargner le reste.

LA nant-1. Llle se tourne vers la prineesse dilïlmli.

Enfin, chère Eholi, voudra-bon tu’aeeorder

ll’embrasser mon enfantZ’... Je la vous sans tarder.

Hindi FT’IIIÎŒIW. Le marquis fait signe in un page qui se tient.

dans le fond. et qui disparaît aussitËnt. La reine ouvre les

lettres que le marquis lui a limandes, et parait surprise.Pendant en temps le marquis paria à voix liasse et aveuanimation à la marquise de Mondecnr. La reine, api-es

Il

35 DON CARLOS.avoir tu les lettres, jette un regard pénétrant sur lemarquis.

Vous n’avez pas parle de Mathilde; sait-elle

Du malheureux Fernand la souffrance mortelle?

LE MARQUIS.

Quel œil pourrait sonder ce cœur chaste et discretf...

Une grande âme souille, et garde son secret.

LA REINE.

litais pourquoi ces regards et cette impatience?

Oui cherchez-vous des geint...

LE MAIIQCIS.

Combien, reine, je pense,

A ma place, quelqu’un que je n’ose nommer

Se trouverait heureux l...

LI REINE.

en! qui faut-il blâmer,

Pesa, s’il ne l’est point?... I

LE MARQUE, Vivement.

0 ciel! dois-je comprendre,

tomme je le voudrais. ce que je viens (remoudre 2’...

S’il rient à l’instant même, en se a-t-il absous?

LA un x r, relayée.

A l’instant? a liiustaut? Pesa, que dites-vous!

LE maoris.Pourrait-il espérerl... le pourrait-in...

acre I - soeur v. saLa tt sur a , avec un trouble croissant.

De grâce!

Expliquez-vous. marquis, il n’aurait pas l’audace

De paraître ici même, il n’oserait celai...

0h! non! il n’oseraitl...

I. E M MUNI l5.

Madame, le voilàl...

St] FINE V.

LA Il E l NE . (2A Il LI l3. Le immuns de l’eau et. la marquisede Mondesar se retirent dans le fond.

nanans, se jetant aux pieds de la reine.

Elle est venue enfin l’heure si désirée

ne Carlos peut presser cette main adorée!

LA arise.

Qu’osez-vons faire l... 0 rie t quel pas audacieuxl...

insensé, levez-vous; on a sur nous les «vieux; -

Ma cour est 1M...

t1.lltl.tl3.

Non, non, je reste à cette place;

Je n’abandonne pas ces genoux que j’embrasse:

En magique pouvoir m’y retient enchaîne.

l. A il il l Y l2.

on ma faiblesse, hélas! vous alette entraîne l...

Ne savez-vous donc plus qui je saisi... [ne reine,

36 DON euros.Votre mère, Carlos, et votre Souveraine l...

(les! elle qui reçoit ces commues aveux l...

Savez-vous que moi-même... -- Il le faut, je le veux, «

J’irai tout dire au roi...

(mania.Portez-lui donc ma tète!

Qu’on m’arrache d’ici, que Péchafaud slapprMc!

(le! instant de bonheur, par le ciel envoyé,

Même au prix de la mort, sera-HI trop page?

LA REINII.

Et votre reine, hélas?...

GAMIN w reluire.

Grâce! Je me retire.

Vous llexigez, eh bien! je cède à xolre empire.

Je vous fuis, j’y censorial... Ah! ma mère. je mi

Quel jeu, quel jeu cruel vous jouez avec moi!

lin mot de vous, un signe, un regard qui nfcuivre,

Suffit pour ufordouner de mourir ou (le vivre.

Qu’ach sans le soleil encore à vous donner?

Pour vous, dans llunivers, que alois-je allandounerl...

Pour arriver enfin ù cette lime insensible,

Est-il un sacrifice, une épreuve impossible?

LA "Il ME.

Fuyezl...

CANA) S.

Grand mon!

ACTE t - SCÈNE v. 37LA REINE.

Carlos, ne me résistez pas!

Voyez mes pleurs, fuyez! Épinal tous nos 1ms,

iles dames, mes geôliers, vous verront, et leur zèle

Ira porter au roi cette grande nouvelle.

l (1A il l. 08..Non! je ne fuirai pas, j’attends ici mon sort;

Je l’attends, que ee soit ou la vie ou la mort.

Quoi donc! lorsquemijonrd’hni tout mon honheurse l’onde

Sur cet unique instant, ou, seule, loin du monde,

J’ai pu vous rencontrer, un scrupule lanlîf,

Pres de toiletter au but, me retiendrait captifl...

Non l... Je serrais les jours succéder aux journées,

Et les ans mille fois s’ajouter aux années,

Sans qu’un bonheur prurit pût jamais revenir.

LA REINE.

imprudent! ce bonheur doit aujourd’hui finir.

Un’attemlez-veus de moi! Quel espoir est le votre?

Malheureux l...

canins.

J’ai lutte, lutte connue nul autre;

0 reine. bien le. soit! l’ai longtemps combattu;

Mais je sens succomber ma force et ma vertu.

LA arme.

Au nom de mon repos, Don Carlos doit se taire...

38 DON CARLÛS.. c A n Les.

Oui! vous m’apparteniez; ont! le ciel et la terre

En furent les témoins. Deux houes approuvaient

Cette heureuse union que nos vœux poursuivaient.

Mais Philippe survient, et me ravit ma femme i...

’ LA orme.N’est-il pas votre père?...

C A il L05.

Et votre époux, Madame!

n arise.Quand de Philippe un jour le règne aura cesse,

Vous serez roi i’OllSelnûllll’; il vous aura laisse

L’empire le plus beau que le soleil éclaire.

C Mi L US.

Oui. le plus bel empire. et sa veuve pour mère!

M anisa.insensé! Juste ciel l

il a Ri. O S.

[in moins connaît-il bien,

(loupait-il, comme moi, quel trésor est le sien?...

Croyezovous que jamais son aine vous comprennei...

Je ne me plaindrais pas, je vous l’atteste, a reine,

J’oublirais que! bonheur m’a ravi votre époux,

Si j’étais sur qu’il fût heureux auprès de vous...

Enferl... Il ne l’est point; il ne doit jamais l’être.

Tu m’as ravi le riel, et j’ai vu disparaître

ACTE l -- SCÈNE v. 39Cet imitable amour qui m’était destiné; .

Dans tes bras, ô Philippe. il est mort profané!

LA sans.

0 souvenir nitreux !cames.

Je sais quel misérable

Prépare, conseilla cet hymen déplorable.

Je sais comment Philippe aime et s’est fait aimer.

Quêtes-vous dans l’iïtatî... Je n’ose l’exprimer.

[Tue reine? Non, non! je ne saurais l’admettre

Tant que cet égorgeur, Allie, gouverne en mettre,

lit que le sang du Belge est versé pour sa foi.

Peut-être n’êtes-vous que la femme du roi l...

Mais le cœur de l’époux appartient a la femme;

A qui le sien l... Parfois, si le vieillard s’enflamme,

Pour ce! instant fiévreux d’amour et d’abandon,

A son sceptre, à son age, il demande pardon.

LA sans.

Oui vous dit que mon sort auprès de votre père

Est à plaindre en etl’et?...

CARLOS.

Mon cœur qui s’emspère

En sougeant que mon sort, au votre associé,

Vous eût fait un bonheur digne d’être envié.

LA une.Homme vain! Et pourtant si mon inditl’erence

40 DON lARLOS.Repousspit au contraire une folle espérance;

Si les soins de Philippe et son discret amour,

Son estime pour moi, me touchaient à mon tout

Bien plus profumlémenl que le fougueux délire

De son orgueilleux fils i...

(Minos.Je n’ai plus rien à dire;

Ceci répond à tout. Madame, excusez-mol;

Jusqu’ici j’ignorais votre amour pour le roi.

LÀ Il E Hi E.

Je illumine, mon cœur, ma loi me le commande.

mues.Vous n’avez point aimé?...

LA nrmz.

Quelle étrange demande!

CARLOS.

Vous 113mm point aimé-1’... ne gnlvo!...

n un ne.Désormais.

Jo Funeste, Carlos, je intimerai jamais.

C A Il L t.) .

Est-ce voir» sonnent ou Fonmur qui vous licï’...

La mu ra a.

Prince, mirez-vous, et, je vous en supplie.

No ronronna: jamais un paroli onlroiivn.

ACTE l -- SCÈNE V. ilmuros.

Pardonnez si j’insiste, et ne rétracte rien.

Est-ce Votre serment ou l’amour qui vous lie

La lima.C’est plutôt mon devoir. Carlos, quelle folie

’ ne vouloir du destin discuter les arrêts.

Nous devons l’un et l’autre accepter ses décrets.

c A tu. os.

Nous devons l . . . Et pourquoi Y

m mame.Que font-il que j’augnre

De ce ton solennel?

muros.Que (lm-los, je le jure,

No veut pas sa courber sous l’ausnlre. devoir.

Lorsqu’il dépend de lui d’oser et de midoir;

Que de tous vos sujets Carlos ne vent pas être

Le plus inforuun’-, quand il serait le maure

Do brisvr de vos lois le joug trop rigoureux,

lût, par là, d’arriver au sort in plus heureux.

LA une.Ai-jc bien mueniliiî’... Vous espérez cucorc?...

Vous osez espérer Ï... tarins, je le déplore:

Tout ost fini pour nous !...

f: A il l. (1S2.

Je ne vous comprends pas;

62 DON il A Il L05.La mort seule, la mort finit tout ici-bas.

LA REIN E , elle le regarde longtemps fixement:puis, avec dignité :

Vous avez quelque espoir, et je suis votre merci...un! qu’importe en ell’ctl... Le prinee héréditaire,

Certes, peut tout oser des son avènement.

il peut du dernier roi brûler le testament;

Renverser sa statue. Il peut, lits sacrilège,

l’ioler les tombeaux --- horrible. privilège! -

Poursuivre le défunt jusqu’à l’Escnrial,

Et, montrant un grand jour le squelette royal,

Jeter aux quatre vents sa cendr i prenante.

Pour voir Sou œuvre colin dignement couronnée,

Il peutl...me 1.05.

Au non) du ciel, reine, qu’avez-vous dit?

LA REINE.

il peut même épouser sa même...

C A il l. (l S.

Fils tunnditl...

il demeure un instant muet et. immobile.

(l’en est fait l... c’en est fait t...l’n nouveaujour m’éclaire.

(le qui pour moi toujours devait être un mystère

S’explique. le vous perds, ô vous, mon seul amour!

Le sort en est jeté, c’en est fait, sans retourl...

Vous perdre, c’est l’enfert. .. Vous posséder l.. . 0 crime l . ..

ACTE l -- solens r. 43--- C’est encor le Boulon qui m’onvrait cet abîme. ---

Malheur a moi! Je sens me force s’épuiser,

Ma raison s’attaiblir, et mon cœur se briser...

LA une.Je compromis quel assaut dans votre unie se livre ,

Cher tiarlosl... Je vous plains. L’amour qui vous enivre,

Cet autour sans espoir qui lit notre malheur,

Est immense, infini, connue votre douleur;

liais immense est ainssi l’honneur de le soumettre.

Luttez, jeune luiras, pour vous en rendre maître.

Faites ce grand etlitrt, luttez, soyez vainqueur;

Car le prit: du continu sera digne d’un Ct’lltll’

Nourri dans les vertus de la plus noble race.

Neveu de Charles-Quint, grandissez sur sa trace;

Et, jeune encor, cueillez la mime, avant le temps

on tombent epuises les antres combattants.

C S il M l S.

Lutter! il est trop tard!

Il REINE.Trop tard! Enfant timide!

Trop tard pour être un trommel... 0h! combien plus splendide

Apparaît la vertu, lorsque, par ses citons,

Elle brise du rouir les fragiles ressorts!

Dieu vous plaça bien haut, au rang de vos ancêtres,

Plus haut qu’il n’eleva des milliers d’autres êtres.

Prodigue en ses faveurs, il vous a concède

55 DON CARLOS.La part qu’il leur ravit. La foule a demande :

a Quel mérite a-t-il donc, (les le sein de sa mère,

Pour que la Providence aux mitres le préfère î... n

Montrez-vous -- eàr c’est Dieu qu’il feint justifier ---

Dons le monde, à bon droit, montrez-vous le premier,

El soyez assez girond pour faire un sobriliee .Que personne n’eût ont...

cuminEn bien! qu’il s’accomplisse l

S’il tout vous conquérir, je deviens un géant;

Si je vous perds, me force est réduite au néant.

1. a Brun.

Gommez-en, Carlos, c’est une humeur hautaine,

l’est un orgueil amer, qui vers moi vous entmtne.

(le cœur, qui trop longtemps à moi s’était livre,

A votre empire un jour doit être consacré.

Vous dissipez les biens d’une riche tutelle.

Aimer est, il est vrai, votre tache immortelle.

Loin de moi illuminiez un devoir aussi doux

En faveur (les sujets qui l’attendent de. vous.

Mon (ils, sentez alors, dans votre conscience.

A vos remords poignants, à votre délimite,

Succeder ce bonheur mime, (tendeur ,

Et par comme la paix qu’on goûte. dans les cieux.

Celle que Don Carlos dut avoir pour conningne

Fut son prunier mixeur; le seront], elerst I’Esjmgne.

un; l .. sensu r. tu0b! combien, cher Garlos, je voudrois in’etl’neer

Devant ce noble amour qui doit tout remplacent...

EUROS . maîtrisâ- par malnutrition. Il 10 jette il «ne pieds.

Sublime détournent l. . . Créature céleste!

Pariez. commandez-mol, j’oluiis, je l’atteste.

Il se lève.

Devant bien, cloront vous, je jure en ce moment...Il hésite.

0 reine, je puis bien vous faire le sermentD’imposer à mon âme un éternel silence;

Mois l’oubli, non, jumelai...

LA nous.i’erai-je violence

A l’aime de t1arlos?... Dois-je lui demander

Ce qu’à le mienne, hélas! je ne. puis commandera"

LE MARQUIS, accourant part’allée.

Le roi l...

LA n sur.

Grand Dieu!

LE MAIN." l3.

Fuyez, fuyez, prince, au plus vite!

[A une.Des le moindre soupçon il s’emporte, il s’irrite.

S’il vous apercevait i...

matos.Je restel...

66 DON CARI.OS.LA alains.

Mais alors,

Qui sera la rictime’t...

muros.Ali! plutôt mille morts!

Tirant le marquis par le liras.

Viens , Rodrigue, sortons!Il sort, et revient. encore une fois.

Puis-je, dans me misère,

Garder un souvenirl’...

LA REINE.

L’amitié d’une mère.

il A il Li) S.

L’amitié d’une merci... Est-ce in tout? lielosl. ..

LÀ REINE.

Et les larmes de sang qu’on verse aux Pays-Bus.

lille lui donne quelques lettres. ("orles et le marquis sortent.La reine cherche son doum d’un (de inquiet. Au mo-

ulent ou elle va il? retirer. le roi parait.

seime w.

LE il 0! . LA HElN E. LIE Dl c n’MJilî.LE on in il on LE Il M li. DOM lNhÛ. Quelques «tomes

et quelques guinde qui restent dans l’eloigncment.

nm, Il jette le.- yeux autour de lui nvee surprise, et garde

un moment le silence,

Seule, Madame, ici l... Quelle minage conduite l...

ACTE l - SCÈNE Yl. A?Personne à vos cousit... on donc est votre sanci...

Je suis vraiment surprisl...

LA REINE.

Sire l... mon noble époux l. ..

LE ROI.

Pourquoi laisser ainsi vos dames loin de nous?" .

A sa suite.

Je veux que l’on me rende un compte véridique

D’un oubli condamnable et que rien ne m’explique.

D’après l’ordre assigne, quelles daines d’atour

ile la reine aujourd’hui devaient fariner tu contrit...

LA une.Que Votre Majesté se cohue et me pardonne.

C’est moi qui suis coupable, et n’accuse: personne.

La princesse Eholi m’a quittée un moment,

Mais pour exécuter mon ordre seulement.

u: nm. ,Votre. ordrel...

Le une.Pour mander ici la gouvernante.

Sire, je désirais embrasser notre infante.

LE aux.

Votre suite partout doit vous accompagner.

Tout le monde à la rois n’eut pas du s’éloigner.

Je. puis bien excuser votre première dame,

Mais la secondel. ..

58 DON C A il L05.au) a; u E (1 A a , qui pendant ce umps est revenue et (est mêlée

aux antres dames. s’avance.

A!!! Sire, elle est digne «le blâme.

LE ROI.

Je vous donne dix ans pour vous en repentir.

Allez! et de Madrid 505w. prête à partir!

La marquise se retire en pleurant. Silence générai.

Tout la monde ringarde avec surprise la reine.

x. A a a 1 s a.

Marquise, pour qui dans répaluloz-vous ces larmes?

Au roi.

Si nm foute légère. a causé vos alarmes,

Sire, votre couronne imposée à mon front

Aurait dû m’épargnor un si cruel affront.

Est-il dans ce pays un tribunal barbare

Qui fasse (rotmmroîire une. imine à sa barrel"

Notre sexe. on Espagne. aurait-il donc hosoin

Qu’on le gardait à me? cl faut-il qu’un témoin

Ait pour notre WYNII plus de sollicitude

Quo nous-xnûxno?... Pardon, je niai pas l’habitude,

Sire, de voir partir, les larmes dans les yeux,

Celles qui m’ont servie avec. un front joyeux.

Elle prend sa ceinture et in donne. à la marquise.

Si vous avez du roi mériiô la mlère.

Mondocar, vous n’avez rien fait pour me di’IpInim;

Acceptez ce présclii. gage iliaffecliori,

ACTE t --- SCÈNE n. 49En souvenir d’un jour trop plein d’utfliction.

Sortez de nos États. Si vous êtes coupable,

C’est ici seulement. En sort plus favorable,

lia chère .ltonclecar, vous est promis ailleurs;

Dans mon heureuse France ou séchera vos pleurs.

Faut-il toujours songer à ce pays que falunai...

Elle flippoit! sur in grandemaltresse,a: se cache le visage.

En France, en France, hélas! ce n’était pas de manet...

LE tu", avec quelque émotion.

in soupçon de l’entour, un seul mot échappé

[le ce cœur qui de vous est sans Cesse occupé

nouaient-ils soulever une si vive plainte 1’...

Il se tourne vous les grands.

Voici mes grands vassaux rangés dans cette enceinte :

Qu’ils disent si jamais le sommeil m’a surpris

Avant de les entendre; avant d’avoir appris

ile que mon peuple veut, ce qu’il craint ou désire,

Môme aux derniers contins de mon immense empire.

le peuple à mon amour aurait-il plus de droits

Que mon Élisabeth, l’épouse de mon choisit...

(th! certes mon épée et... d’Allie ont la puissance

ne tenir mes sujets sous mon obéissance;

Mais mon œil seulement, auquel n’échappe rien,

De l’amour de ma femme est un plus sur gardien.

l

50 "th HARLOS.LA urne.

Si je 1vous ai blesse, Sire i...

Li: ont.

(in dit à la ronde

une, dams la chrétienté, je suis le roi du monde

le plus ricine parmi les plus grands potentiels z

Le. soleil n’est jamais rouelle dans mes États.

Mois un prérlüeesseur ont ce que je possède;

A quelque autre. à mon tour, il faut que je le cède.

La fortune transmet ce qu’elle. donne au roi,

Tandis qu’lilisulietli est a l’honnne. est à moi;

C’est le bien de Philippe l...

et astre.Et Philippe redoutei’...

Hi un].Non! pour ces rilereuv lilanesje ne crains rien sans doute ;

kir, si jusqu’à mon (ru-or le soupçon pénétrait,

Le soupçon, je le jure, a l’instant cesserait.

Aux grands

Je compte les seigneurs dont me cour s’enrironnr;

Le premier est absent. il "lampion me confiante.

D’où vient que mouloient, Carlos, n’est point lei?

Personne ne répond.

Ce jeune homme déjà un: utilise du souci.

Depuis qu’ayant quitte l’étude et la science,

il revint d’Alcala, mon lils craint ma prise-ure.

Ann: l - sunna n. 3ll’nnrqnni ce sang; bouillant 0l vqrcgard glacéï’m

Près d’un père pulirqnui ce. nminlien campai-36?...

Allie, veillez sur lui. je le mu:

MME.

.ln la jnwl...

Sirv. un)! qui! mnn cœur [laura sans mon Minium

Philippe peut (Infini? (hm paisible snmmvil.

Allw, (Imam son (PÙIIP, est lnnjmlrs on éveil.

Il garde (le sur: mi la personne sacrée,

lunnnc le chérubin imide" garde Fournie.

LËIHI E.

Si vous le pornwtlil-z. j’uscruis Hun fuis

llnnlwdirv lmmhlonwnl le plus saga (les mis.

(lui, Siro, mon amour pnnr vous que je rôvûrv

llv rend pour miro fils moins prumpl ct moins sôxlèrv.

Si ju crains du hurlas l’élan trop chaleureux.

Je n’uppn’rimndc rien de sa" «par génémm.

m: llnl.

(in langage est flatteur; un pirrn aima à llvnlomlro

Mais le ml laissv au dm le soin du lu défendre.

Man parlnns plus lil se tunrno un sa «un».

.llmsivurs, je l’fllnllf’llfl à Madrid.

"un domir m’y ruppvllv. vif); murs. Un m’e’rcril

Quo. déjà lilicln’lsiu infante mitre Espnglm;

Lino dans les Plus-Bas la révolu: nous gagna;

ü DON CARLOS.Le temps presse. Un exemple ira frapper d’ellroi

Tous ceux qui par faiblesse ont déserte la loi.

La clause du Serment qui (insoumis me lie

Avec les rois chrétiens sera bientôt remplie.

L’auto-dn-l’è demain doit être sans égal,

Et j’y veux cotlvomier mon cortège royal.

Il emmène La reine. Les autres personnages

le suivent.

SCÈNE VIL

DON (13111.05. desiettres à. lainait). LE nuions un POSA.Ils entrent par des eûtes opposés.

CARL0&

Ami, je me décide; il faut sauver la Flandre.

Élisabeth le mut ; j’oserai Pentreprendre.

P651."allez-vous; on prétend quülllie a déjà l’honneur

Hêtre, en conseil privé, choisi pour gouverneur.

GAIN-l) Sa

De mon père. demain, j’attends une audience.

Je réclame ce peste, et fini la confiance

Que, cette fois du moins, il poum: m’accorder

La première faveur que je viens demander;

Car de son cœur jaloux l’inilnitié fatale

Me tolère à regret dans cette capitale.

En prétexte est trouve pour m’en faire sortir.

Yl.

(U?

ACTE l - SCÈNE Y". 53Rodrigue, l’avotlrai-jci... oui! j’ose pressentir

En eSpoir bien plus grand. Lorsque je vais paraître

Face à lime avec lui, je parviendrai, peut-être,

A rentrer en faveur, à recouvrer mes droits.

Jamais de la nature il n’a connu la voix;

Cher Rodrigue, je veux essayer si me bouche

Peut faire entendre entln un discours qui le touche.

rosa.Oui! c’est Carlos qui parle; ami longtemps perdu ,

Oui! vous voila vouememe, et vous m’étes rendu.

seime Vin.

Les Humours, LE cours ne LIERNE.

L e a u a.

En quittant Aramjuez, le roi vient de m’enjoindrc...

cures.C’est bien, comte de Lcrme, et je vais le rejoindre.

po 5,3 fait. semblent de s’éloigner. et d’un ton Lereiiioxiieux.

Mon prince, ai-je de vous quelque ordre à recevoir?...

(Limes.Non, marquis, bon voyage; à Madrid, au revoirl...

J’attends encor de vous des détails sur la Flandre.

A Lerme qui attend.

Je. viens.

Le comte de Let-me son.

a:a-l)0N (IARLOS.

sans lX.vos (:ARLOS. LE MARQUIS.

canins.Merci, Rodrigue; oui , je crois te comprendre:

La présence d’un tiers justifie un instant

(le langage contraint, et dont je soutire tant.

Ne suis-je pas ton frira... Ah! bannissons la gène

Qu’impose a notre rang la contredit: humaine.

Je supposc qu’un soir dans un bal déguise

Nous nous trouvons tous deux. Toi, tu t’es avise

De choisir simplement les habits d’un esclave;

Moi, j’emprunte la pourpre, et garde un maintien grave.

D’un sérieux comique au milieu de ce bal,

Et, pour ne pas troubler le joyeux carnaval,

Chacun reste fidèle à son rôle fantasque;

Mais ton ami t’a fait un signe sans le masque;

Tu t’aperçois; ta main prend la sienne en passant,

Et nous nous entendons.

LE maoris.(le songe. est ravissant ;

liais pourra-Hi (lui’erî’... Charles croit-il possible

D’être maître de bill... de rester insensible

Aux charmes d’un pouvoir qui n’est pas limite?

En grand jour duit venir, jour. hélas! redoute,

a"!ACTE l -- SCÈNE lX.

Où ce jeune lieras, où cette âme si neuve,

Devra subir peut-être une bien rude épreuve.

Philippe meurt : Carlos, son tils, est devenu

Le plus grand roi chrétien de l’univers connu.

l’n espace enrayant des mortels le. sépare.

(l’était un homme hier; mais son orgueil l’égare,

Et le prince est un dieu sans faiblesse aujourd’hui.

Les devoirs éternels n’existent plus pour lui.

L’humanité -- grand mot qu’exalte sa parole --

Se vend, et s lent ramper aux pieds de son idole.

intimèrent aux maux qu’il n’a point supportés,

Sa vertu s’amollit au sein des voluptér :

L’or du Pérou s’épuise en folles saturnales,

Et sa cour le pourvoit de beautés infernales.

il s’euirre, il s’endort, au sein d’un paradis

Qu’ont créé pour leur dieu ses esclaves maudits.

En etTet, il est dieu tout le temps qu’il sommeille.

Malheur a l’inscnsé qui par pitié réveille!

liais que fera Rodrigue, ami sévère et franc?

Pourra-Hi supporter, ce roi faible et soutirant,L’eblouissant éclat de la vérité sainteï’...

Carlos du citoyen méprisera la plainte;

Pesa, l’orgueil du prinrel...

(Z t R I. OS.

Oui ! ce portrait des rois

Est terrible et frappant; noble ami, je tu crois.

56 DON CAR L05.Mais la volupté seule ouvre notre âme au vice :

Je suis, a vingt-trois ans, encor chaste et novice.

Ce que mille, avant moi, dans leur égarement,

Par Vignoble déhanche énervent lâchement,

liette virilité, cet attribut de l’homme,

Je la conserve; il tout qu’en roi je la consomme.

(lui pourrait de mon cœur te chasser dénommais?

Quand nulle femme encart...

L8 MARQUIS.

C’est moi qui le pourrais.

Comment aimer Carlos, s’il faut que je le craigne l...

matos.(le malheur ne doit pas arriver sous mon règne.

Pour toi que pnis»je faireî... ils-tu la passion

De quêter près du tronc, ou par ambition,

Ou par amour de l’or?... Tout sujet qu’il puisse être,

Pesa sera toujours plus riche que son maître.

miettes-tu les honneuisi... liais, quand tu les cherchais,

Ta jeunesse y parriut, et brisa ces hochets.

Pour qui sera la dette, et pour qui la cri-ancrai...

Tu ne dis mati... lrains-tu le jour de l’échéancel’...

hanter ainsi de toi l...

LE il AthÏlR.

Eh bien! donc, je me rends;

Voici ma main, Carlos.

ACTE l --- SCÈNE 1X: - 57contes.Rodrigue, je la prends;

Est-elle bien a moi t...

LE muon is.Soyez toujours sûr d’elle,

Sans réserve, partout.

cAaLos.

Et seras-tu fidèle

An monarque futur autant qu’au fils du roi?

LE MARQUIS.

Alors, comme aujourd’hui, prince, comptez sur moi.

. c A R L 0 S.Et si, comme un serpent, la flatterie infâme,

M’enlaçant de ses plis, se glissait dans mon aine;

Si mes yeux oubliaient nies larmes de douleur;

Si je demeurais sourd aux plaintes du malheur,

intrépide gardien d’un ami qui chancelle,

Yeux-tu de son honneur rallumer l’étincelle?

Et, par le nom si grand, soutien de sa vertu,

Relever dans tes bras son génie abattoit...

LE llAllQl’iS.

Oui! Carlos.

CAttl.OS.

Maintenant, encore une prière:

Qu’entre nous l’amitié soit plus familière.

Par toi, par toi, Carlos veut être tutoyé.

58 DON (LUNES.llmlrigne, à les égam j’ai toujours envié

Cc me! si fraternel, caressant pour l’oreille,

Qui rapproche les cœurs et qui les appareille.

(il)! ne "fomente rien! n’ai mon je prôvui

(le que tu ms me dire; oui, et: n’est rien pour loi.

Pour moi, prince myal, c’est beaucoup, au contraire.

limlrigue désormais veut-il être mon Mara...

LE lHllQlÎlfi.

(lui! tan frèreî...

P. ARN) S.

A présent, je ne redoute rien.

Rendons-11mm chez le roi. Mou liras slattaclic au tien.

hm d’un pareil appui, lion Carlos 53’ confie;

il enrubannait son siècle, et déjà le délie.

Ils surtout.

0.1i Ml PHEVIÊK HZTE

ACTE DEUXIÈME

Le palais du mi à Madrid

SCÈNE Ï.

La n01 PHILII’PE. assis minon trône; La DU: 011.813.à quelque distance du roi, et in tête coureur; (A RIÂN.

(23111.05.

limai passe avant tout; Carlos ne prétend pas

nommer le ministre; il vous trille le pas.

Vous parlez pour litispagne. et vous tenue: sa place.

Le lils du la maison devant le duc piétiner.

Il sa retiro en s’inclinant.

PHILIPPE.

Je veux qu’Alhe domptai-o, et Carlos peut parler.

(Il 111.04, se tunrnant vers Allie.

A votre courtoisie il faut en appeler,

Duc; c’est (le. votre roi que j’attends audience.

Il arrive qulnn fils veut (lire, en confidence,

[in serre! que son père a le. droit de savoir.

Dans ces épznnrlimnonts un tiers niai rien à voir.

Lu nunmrquc appartient à mire ministère;

Nui. pnur quelques instants, je révimnr le père.

.lllm (in suif tu mi un ringard interrogateur.

60 DON CARLOS.PIIILIPPB.

Le duc est mon ami l...

CARLOS , après un moment de silence.

Mais rai-je mérité

[le devenir le stout...

PHILIPPE.

Quand l’avez-vous tente?...

Carlos, je n’aime. pas ces enfants qui prétendent

ont: choisir leurs amis mieux qu’ un père ils s’entendent.

6A BLOS.

Duc d’Albe, votre rang, la fierté d’un soldat,

Peuvent-ils aecopter un si fâcheux débat?

Aussi vrai que jlexiste, oui, ce rôle pénible

[Yen témoin iinpnrtun qui, muet, impassible,

Entre un père et sen fils, sans qu’on l’ait appele.

A leurs épanchements se trouve ainsi mêle,

Et que le sentiment (le son insuffisance

N’enipëehe pourtant pas titilliposcr sa présence,

Ce rôle, oh ! je craindrais, certes, de l’essayer,

Lors même que (Fut! sceptre on (terrait me payerl...

Futures se lies-c et jette sur son fils un rentant de colère.

Due d’Albe, éloignez-trous, cessons cette querelle.

Le une attirance vers in grande porte par laquelle Carlnsest entré. Le roi lui en indique une antre.

Non! dans le cabinet; attentiez que j’appelle.

ACTE n - seime. n. 6l

SCÈNE Il.

LE un! PHILIPPE, DON (1A.ltI.OS.

c A nuis , des que le duc a quitté la chambre, s’avance vers le

roi et se primipile à ses pieds, avec l’exprcasion de la plus

grande omettoit.

Merci! atterri! mon père, oui, vous m’etcs rendu;

Je tous ai retrouve, bonheur inattendu!on! laissez-1110i baiser cette main qui m’est chère!

J’ignorai trop longtemps cette joie, o mon père!

Pourquoi de votr i cœur in’avezsvous repousse!

laminent, sans le savoir, vous aurois-je otfensé?PtltlJl’t’E.

infant! tous ces transports et ces regrets factices

Sont indignes de toi. Je hais ces artifices;

Finissous l . ..

CARLUS, se levant.

Voilà bien le langage des cours l...

Je crois de vos flatteurs entendre les discours...

Mon père, tout n’est pas, je pense, incontestable

Dans ce qu’un prêtre a dit. Tout n’est pas véritable

Dans les fâcheux propos que ce prêtre a dictes,

Et qui par ses valets sont partout répétés.

Je ne suis pas pervers. Non! l’ardeur qui m’anime

A cause tous mes torts: nia jeunesse est mon crime.

Je ne suis pas pervers, non, certes; même alorsO

62 DON GAMIN.Que mon cœur s’abandonne à ses fougueux transports,

J’affirme qu’il est hon...

rumen-z.

Oui! tau cœur me rassure:

Je le crois aussi hon que tu prière est pure!

(2 l Il 1.03.

Maintenant ou jamais! Je suis sont tirer vous;L’étiquette des murs disparaît entre. nous.

Maintenant ou jamais! Je sens l’espoir renaître.

En doux pressentiment agite. tout mon être.

Mon regard ébloui croit Voir, du haut (les cieux.

Se pencher sur mon front les anges radieux,

Et le Dieu trois fois saint, dans sa gloire érlatante,

Contempler et bénir cette scène touchante.

Mou père, oublions tout!

Il se jette à ses pieds.

Il!" Li PPI’Z.

C’est assez, lève-toi.

C A Il l. 0 S.

Mou père, oublions tout l...

"(tu Il P F. , se dégageant de lui.

Enmret’... Laisse-moi!

(lotte témérité n’est qu’une comédie!

matos.

La tendresse d’un fils vous semble trop liardieï...

sans. Il -- sut-zut; n. 63PltllJPPE.

"indignes pleurs?. .. Val-t’en l . ..

CAMUS.

Maintenant ou jamais!

Oubliez l...

l’illHl’Pll.

Non! l’a-t’ont... Vers moi si tu venais

Humilié, confus, après une (ll’PlilÎÏtP,

Je rouvrirais tues bras. .lla tendresse inquiète

Voudrait tu consoler; mais, comme je le roi,

le le rejette au loin. L’homme tache et sans t’ai

A la saurer des pleurs riierehe a laver sa honte.

Tel qui ne rougit pas d’un remords, et l’atTronle,

[les remords à Venir n’a plus à se garder.

aunas, a part.Qui parle aittsiï’... Comment a pu sa hasarder.

Au milieu des hautains. cette (-trauge naturet...

Les pleurs qtül méconnaît sont pour la créature

[Tu titre (tout le riel dota l’humanité.

[Îne femme en son sein ne l’a jamais porté;

Son œil est sec 3.. .

Haut.

Men père, oh! laissez-moi surprendre

lits larmes que vos yeux n’ont jamais su répandre!...

Apprenez a pleurer, ou, dans les mauvais jours,

il ne sera plus temps d’invoquer ce secours.

65 DON CARLOS.PlilLlPPE.

Est-ce par ces grands mots que Don Carlos espère

Éteindre un doute affreux dans le cœur de son père Y...

CAlllJlS.

Le doute?... Je saurai, je veux l’en arracher.

.l ce cœur paternel ardent à m’attacher,

Je veux le conquérir, y retrouver ma place.

Je veux briser enfin la barrière de glace

Qu’elcra contre un fils votre doute jaloux,

Et qui, depuis longtemps, m’a sépare de vous.

(lui sont-ils ces méchants dont l’ardeur déloyale

A sa me dérober votre faveur royale ?...

Que propose à Philippe un moine astucieux

Pour remplacer son tile... Allie saura-bit mieux

Ilédommagcr un roi sans enfants, solitaire?

Vous roulez être aimé? Oui peut vous satisfaire

Mieux qu’un 1115?... [le mon sein jaillit un par amour.

La source où vous puisez vos amitiés de cour

Est un sombre cloaque, et votre or les achète!

PtHLlPPE.

Qu’osesutu prononcer l... Audacieux, arrête!

Ceux que tu veux flétrir comme des imposteurs

Sont des hommes d’élite et de bons serviteurs.

Tu dois les honorer, chercher à leur complaire.

CARLOS.

Non! je m’estime tropl... Ce qu’un Allie peut faire,

ACTE il -- SCÈNE Il. 65Carlos le peut aussi. Carlos accomplirait

De plus vastes desseins. Quel puissant intérêt

Peut prendre un mercenaire au riche diadème

Qui ne doit pas un jour le couronner lui-même?

Éprouve-t-il jamais le plus léger chagrin l

Quand Page fait blanchir le front du souveraini...Ali! mon alïection eût été bien plus vraiel...

Lorsque je pense à vous, votre exemple m’effraie :

Être seul sur ce trône où Votre Majesté

S’isole l...

PH i une. , frappé de ces paroles, demeure pensif, faisant un retoursur lui-même, puis, après un moment. de silence.

Je suis seul!

CAR Les , s’approchant de lui, avec chaleur et vivacité.

Non; vous l’avez été.

Ne me batssoz plus. Montrez-vous moins sévère,

Et mon amour pour vous sera pur et sincère!

Par d’injustes soupçons ne soyez plus aigri.

Qu’il est beau, qu’il est doux, pour un père chéri,

De savoir, de sentir, que l’enfant qu’il adore

Par ses nobles vertus le grandit et l’honore;

Que notre propre joie éclaire un autre front;

Qu’un autre a, comme nous, ressenti notre affront;

Que nos pleurs douloureux font verser d’autres larmesi

Pour ce père, oh! combien l’existence a de charmes,

Lorsque, auprès d’un bon tlls, une main dans sa main

5

66 DON CARLOS.Il cueille de nouveau les roses du chemin,

Et peut recommencer le rêve de la vie l...

0h! quel brillant destin, quel sort digne d’envie,

De s’immortaliser, et d’être triomphant

Sous le nom glorieux transmis à votre enfant!

Qu*il est doux de semer pour que son fils moissonne,

Ou d’avoir récolté la moisson qu’un lui donne!

Que ce père est heureux, qu’il est fier en pensant

Combien, combien son fils sera reconnaissantl...

Mais vos moines ruses cachent avec mystère

Ce paradis que Dieu nous ouvrait sur la terrel...

nm Mimi: , avec quelque émotion.

0 mon fils! û mon tils! toi-même as prononce

L’arrêt qui te condamne; oui! tu m’as retracé

En bonheur que jamais tu ne me fis connaitre.

CAllLOS.

Que Dieu juge entre nous l... Dieu, le souverain maître.

Vous-même, père et roi, me refusiez l’accès

Et du cœur et du trône auxquels je m’adressais.

On m’a, jusqu’à ce jour - estvce juste, mon père? ---

Traite connue suspect, moi, prince héréditaire!

Je suis presque un captif; on cherche à m’éloigner

De ce trône où plus tard je dois aussi régner.

Sire, je le répète, est-cc juste, honorable?

0h! combien je rougis de mon sort misérable,

Quand, par le bruit public, la Gazette d’Ëtat,

ACTE Il -- SCÈNE il. 67Ou par l’ambassadeur de quelque potentat,

Sur la cour d’Aranjuez je parviens a m’instruire!

PHIL! PME.

Ton sang est trop bouillant, tu n’es bon qu’à détruire.

cannes.

Employez donc Carlos à la destruction;

Mon esprit trop fougueux a besoin d’action.

J’ai déjà vingt-trois ans; l’ardeur qui me dévore

Pour l’immortalité n’a pu rien faire encore.

Je m’éveille et me sons. Envers la royauté

Votre fils jusqu’ici ne s’est point acquitté.

J’entends, dans mon sommeil, sa voix qui me rappelle

Ma jeunesse perdue et sans profit pour elle;

C’est ma dette d’honneur; c’estmon devoir sacré.

Le voila ce moment heureux et désire

Où je puis tout payer, tout, même avec usure.

L’histoire, la faveur que mon grand nom m’assure,

La Renommée enlia, de sa bruyante voix,

Vers le but qui m’attend m’entraînent à la fois;

C’est l’heure de m’ouvrir le chemin de la gloire.

Si ce! espoir n’est pas un orgueil illusoire,

Sire, permettez-moi de vous faire l’aveu

lin motif qui m’amène, et d’exprimer un vœu.

PHILIPPE.

Que fautuil que j’entettdei... Encore une prière!

Parle l...

sa DON CARLOS.CARLOS.

Tout le Brabant relève sa bannière.

La révolte grandit, rien ne peut l’arrêter;

Il n’est qu’un grand effort qui puisse la dompter.

Le duc d’Albe, dit-on, est prêt a l’entreprendre.

Nanti de pleins pouvoirs, il doit conduire en Flandre

Vos meilleurs bataillons. Sire, de quel éclat

M’aurait environne ce glorieux mandat!

Quel triomphe brillant m’oll’rait la renommée l

Daignez à votre lits confier cette armée.

Sur l’amour des Flamands il a toujours compte; JSa tète vous répond de leur fidélité.

PHlLlPPE.

Tu parles en rêveur. Cette grande entreprise

Veut qu’un homme et non pas un enfant la conduise .

c A a 1.0 s.

L’n homme, dites-vous l... En homme l... je l’admets ;

C’est la ce qu’a mes vous Allie ne fut jamais.

PillHl’l’E.

La terreur seule rend la révolte impossible;

La clémence est d’un fou. Ton ante est trop sensible;

Mais le duc d’Albe inspire un salutaire effroi.

Renonce à ta demande...

cultes.0h! Sire, envoyez-moi

En Flandre , avec l’armée. Essayez si cette aime

.. r: zut-I

acre n - suisse n. seSi faible accomplira ce que l’État réclame.Le nom du fils du roi, béni de toutes parts, V’olera triomphant devant mes étendarts.

(le nom suffit déjà pour gagner et séduire

(le qn’Alhe et ses bourreaux ne pensent que détruire.

0 mon père! je viens vous prier a genoux;

C’est la première fois que je m’adresse à vous;

Confiez-moi la Flandre.

PHILIPPE, jetant sur l’Int’ant un regard pénétrant.

Oui l pour te rendre maître

ile ma plus belle armée l... il me faudrait remettre

A l’assassin le trait qui me sera touret...

l (1.th os.0h! ne suis-je donc pas, mon Dieu, plus avancé?Est-ce la tout le fruit de cette heure perdue :

Cette heure solennelle et longtemps attendue ?

Après un instant de réflexion: d’un ton sérieux,

mais plus deux en même temps.

Ayez pour moi, mon père, un langage plus doux.

Ne me renvoyez pas avec votre courroux.

Non, je ne voudrais pas vous quitter de la sorte.

Comme un poids douloureux faut-il que je supporte

(les mots pleins d’amertume et de sévérité i... *

Traitemuoi désormais avec plus de bonté ;

C’est mon plus vif désir; c’est ma prière ardente;

C’est le dernier effort qu’auprès de vous je tente.

70 DON CARLOS.Je suis homme, je souffre, et j’ignore pourquoi

Vous me refusez tout, tout, seulement a nioit...

Eh bien! vous le voulez, votre fils se retire.Sacrifié, déçu dans tout ce qu’il désire,

il s’éloigne. Votre Allie et votre confesseur

Pourront introniser leur pouvoir oppresseur

La même ou votre fils gémit, et se prosterne.

Vos moines corrompus, au front pale, à l’œil terne,

Vos timides vassaux, vos seigneurs courtisans,

A l’heure d’audience, étaient ici présents.

Épargnez-moi la honte et le mortel outrage

[le servir de jouet à ce lâche entourage.

Quoi l lorsqu’à vos faveurs chacun peut aspirer.

Carlos seul, votre tils, ne doit rien espérer l...

Pronvez qu’au même honneur il a droit de prétendre;

Envoyez-moi, de grâce, avec l’armée, en Flandre.

PillHPl’E.

Carlos! Carlos! au nom de ton père irrité,

Que ce mot imprudent ne soit plus repétri...

(la il l. OS.

Malgré votre courroux, je Veux le faire entendre

Pour la dernière fois : contiez-moi la Flandre.

Je veux. je dois partir; car je respire ici

Connue si le bourreau m’avait à sa merci;

Et, pareil au remords qui charge un front coupable,

Le ciel lourd de Madrid de tout son poids m’accablc.

ACTE n - SCÈNE u. 74Un élimai étranger pourrait seul me guérir.

Ma vie est dans vos mains; laissez-vous attendrir.

A mes désirs pressants daignez enfin vous rendre :

Sire, permettez-moi de partir pour la Flandre.

Paume, avec un calme-contraint.

Un mal comme le tien exige un plus grand soin,

Mon fils; on ne saurait le surveiller de loin.De l’œil du médecin ton salut peut dépendre,

Tu resteras; le duc va partir pour la Flandre.

CABLOS, hors de lui.

0h! viens à mon secours, mon bon ange gardien l...

PHILIPPE. reculant dlnn pas.

Arrête! quels regards! que! farouche maintien!

CARLOS. dîme voix tremblante.

Rien ne peut-il changer llarrèt qui m’humilie 2...

PlilUPPË.

C’est Perdre de ton roi i

. aunas.Ma tache est donc remplie!

Il sort, dans une violente agitation.

72 DON CARLOS.

SCÈNE HI.

PH l LIPPE reste quelque temps plongé dans une profonde

méditation. Enfin, il fait quelques pas dans le salon. A LBE

n’approche avec embarras.

au mon.Pour Bruxelles, bientôt, soyez pre: à partir.

un.Je suis prêt. Vous n’aurez, Sire, qu’à m’avertir.

PilliJPPlï.

Vos pouvoirs sont signés; mais, avant de les prendre ,

Il faut vous présenter chez la reine, et vous rendre

Près de l’Infanl Carlos. Faites-leur ros adieux.

ALES.

J’ai vu sortir le prince agile, furieux oEt Votre Majesté me parait-elle même

Aussi préoccupée, et dans un trouble extrême.

Peut-être le sujet du dernier entretien...

PHILIPPE, allant et venant.

Le sujet, c’était vous!

Le roi s’arrêter et le regarde d’un air sombre.

Je tolère fort bien

Que pour mes courtisans Carlos ait de la haine;

Je le savais déjà; mais j’apprends avec peine

Qu’en outre. il les méprise.

Allie pâlit. et tout parler.

ACTE u -. SCÈNE 1v. 7.20h! ne répliquez pas.

Je vous permets d’aller, pour finir ces débats,

Vous réconcilier...

A L B E.

Sire l...

PlilLll’PE.

Qui vint m’apprendre

Le premier ces complots qu’un fils ose entreprendre 1’

l’accueillir. vos rapports, sans l’écouter jamais.

J’exmuincmi mieux les choses désormais.

J’aurai soin de peser les preuves qu’on me donné,

Et je veux rapprocher Carlos de ma couronne.

Retirez-vous...

Le roi se retire dans son cabinet. Le due sonpar une cette porte.

SCÈNE 1v.

Une antichambre de l’appartement de la reine.

D 0 N C AH L 05 votre parla porte du milieu. causant avecun page: les gens de la cour se dispersent à son apprœho

dans les salles voisines.

Cimes.Enfant! une lettre pour moi i...

Une lettre? une clé? Puis-je savoir pourquoi?

Quel est donc ce mystère? Approche, il faut me dire

Qui t’a remis cela.

75 DON CARLOS.LB PAGE. mystéfleusement.

Si mes yeux savent lire,

Mon prince, on ne veut pas qu’aînsî vous l’apprenîez ,

Et la dame aime mieux que vous la deviniez.

canLos. meulant.

Une dame?

Il considère plus attentivement le page.

OùY... Commentl... Voilà ce qui t’amène?

Gui donc es-tu? réponds l

LE mon.

Un page de la reine.

c sans, alluré, va à lul,etlul me: le main sur la bouche.

Arrête, malheureux! Plus un seul mot, je sais...1l rompt vivemeutle ciel-let. et tu à l’extrémllé de la salle pour lire

le lettre. Pendant ce temps, le duc limbe passe, sans que leprince le voie, et entre dans la chambre de la reine. Carlostremble. et tout à. tour mugît et pùllt. Agnès avoir la, il reste

longtemps muet. les yeux fixés sur le lettre; enfin, il se tourne

vers le page.

A Carlos ce billet est par elle adressé ?...

L E P A G E.

Oui, de sa propre main.

C A 81.0 S.

Tu le tiens d’elle-même?

N’est-cc quïm jeu cruel, ou quelque stratagème?

Je n’ai, jusqu’à. ce jour, vu d’elle rien d’écrit l...

I. Inndvcrtnnce de l’auteur. On verra plus tard que Carlos possède

des lettres de la veine.

ACTE Il --- SCÈNE (V. 75Tu le juresi... Je crois tout ce que tu m’as dit;

Mais si tu te raillais, si ce n’était qu’un piégel...

0h! ne me trompe pas!

[Il PAGE.

. Vous tromper! roserais-je?

euros regarde de nouveau la lettre, et observe le page avec desregards soupçonneux. Après avoir fait quelques pas dans le mon.

Tes parents vivent-ils ?... Oui, ton père, je oral,

Est un bon Castillan, au service du roi?

LE PAGE.

Hélas! à Saint-Quentin il a perdu la vie;

Près du duc de Savoie, elle lui fut ravie.

Il était colonel... jour d’éternels regrets!

Son nom est Alonzo, comte de llenurez.

CARLOS lui prend la main, et fixe sur lui un regard expressif.

Mais parle franchement, beau page, cette lettre,

Clest le roi, j’en suis sur, qui me la fait remettre 2’...

l. a M (2 E, ému.

Oh! mon prince, envers moi soyez moins défient...

Aioje pu mériter ce doute humiliant i...

CAMUS lit la lettre.

et La clé qu’un page vous apporte

a Du pavillon royal vous ouvrira la porte.

e Au fond du corridor est un boudoir secret

et Où jamais ne pénètre un témoin indiscret.

a Glest là qu’un tendre amour osera vous redire

7G DON CARI.OS.e Ce que dans mes regards il vous a laisse lire.

a: (Test lit qu*un faillie cœur recevra vos aveux,

c Et rainant trop craintif verra combler ses voeux, n

Il semble se réveiller d’un songe.

Envoie, ou me raison . de démence frappée i...

Non! c’est bien me main droite, et voici mon épée.

Ces mots sont écrits in, je ne m’abuse point.

Je suis donc aime d’elle, aimi- dlelle à ce pointi...

Aimé ! Dieu tout-puissant l...

Hors de lui. il se précipite à travers la

chambre, les brus loves au ciel.

LE PAGE.

Prince. veuillez me suivre.

CARLOS.

En moment; loisscnmoi, laisse, que je nîenivre

Du bonheur imprévu qui me fait frissonner.

A quel espoir si grand urosai-je abandonner?

Quel rêve était si beau? Quand le ciel nous envoie,

A l’heure inespérée, une si grande joie,

Quel mortel sternum: à devenir un oient...Qu’étoisje hier? que suis-je? et d’où vient qu’en ce lieu

Le soleil est plus pur, le ciel n’est plus le même i...

011! c’est le paradis! Elle inuline l... Elle "falune i...

LE une veut rentrainer.

Mon prince. ce niest pas la place et le moment...

Vous oubliez...

ACTE Il --- SCÈNE W. 77c un. o s , saisi d’une terreur soudaine-

Le roi, mon pétrel...

’ Il laisse retomber ses bras. regarde autour de

lui avec orfroi, et commence à se remettre.

Affreux tourment l. ..

Merci, merci, jeune homme... Oui! c’était du délire;

Je m’égarais . ..

A part.

Sur moi prendrai-je assez d’empirc

Pour cacher dans mon sein tant de félicité P...

(le supplice est horrible, horrible en vérité 1. ..

Il prend le page par la main. et le conduit a l’écart.

Garde, au fond de ton ante ou nul ne peut descendre,

lemme dans un tombeau, ce que tu viens d’apprendre,

Et ce. que l’avenir t’enseignera plus tard.

Il ne faut pas qu’ensemble on nous trouve à l’écart.

Val... J’irai seul.

Le page veut sortir.

liais non! Encore un mot, arrête.

Le page revient. Catimini appuie la main sur l’épaule,

et. jetant sur lui un regard serine.

Enlbnt! songes-y bien, tu mission secrète

Ressemble a ces poisons dont le suc corrosif l

Peut briser le cristal qui le retient captif ;

Iompose ton maintien. Que tu tête légère

ile ton aime initiais ne fouille le mystère.

Porte-voix insensible. agis il sa façon:

78 DON CARLOS.il reçoit, il transmet, et n’entend pas le son.

Enfant! sois-le toujours. Que ton age folâtre

Conserve sa gaité sur un plus grand théâtre...

Qu’elle a montré d’adresse et de soin délicat

Celle. qui t’a choisi pour un si doux mandrill...

Philippe cherche ailleurs ses longues de ripera!

LE Hi on.

0h! combien je suis lier en voyant votre père

Moins riche d’un secret que je possède, moi!

C. A Il L 0 S.

Yoniteusi... cela son] est un sujet (relirai. iS’il advient qu’un honni l’un vers l’autre nous guide,

Présente-loi toujours d’un air humble et timide,

El pellette jamais un abord triomphant,Gomme pour le vanter des faveurs de i’lnfant.

Ton plus grand tort, mon fils, seroit de me complaire.

Plus tord, si quelque mis est pour moi nécessaire,

Abslîens-ioi dîemployerle langage (les mais.

Que tu lèvre jamais ne m’adresse un propos.

Quand il tout me parler, que tu pensée emploie,

Pour arriver au but, une indirecte voie.

Par un signe, un regard, je puis être éclaire;

En un clin dimii sois sur que je to comprendrai.

Sullornès par Philippe, ici, Pair, la lumière,

Devienuent ses agents; ci ces cloisons de pierre

Sont pour lui des témoins qui doivent tout savoir...

ACTE Il .- SCÈNE v. 79’Mais quelqu’un vient...

La chambre de la relue s’ouvre, et le due d’Alho en son.

Adieu, sors bien vite, au revoirl...

LE PAGE, lui montrant une porte.

Prince, cicst par ici quiil faut vous introduire.Il sort.

G A il l. 0 S.

Loi... Très-bien! je saurai moi-même me conduire.

Ali ! c’est le duc!

sensu v.

vos CARLOS. LE Duc onces.

ALES, se pinçant devant le prince.

Deux mots, mon prince.

c A il L OS.

Une autrefois.Excusez, général, plus tard...

A LBE .

Je m’aperçois

Que ce lieu n’est pas fait pour donner audience,

Et vos appartements conviendraient mieux, je pense.

(2A B I. 0 S.

Non, dame puis fort bien ici vous écouter.

Seulement soyez bref, et veuillez vous hâter.

80 DON CARLOS.A r. a z.

En me rendant ici, me raison principale

Est de remercier votre Altesse Royale.

Vous savez le motif 1?...

c A a Lu s.

Eh quoi t... vous supposiez...?

Vous, duc ?... Comment, c’est vous qui me remercierai...

A 1. a s.

Oui, prince, je voulais vous exprimer ma joie;

Car le roi, votre père, à Bruxelles m’envoie.

A peine vous sortez de votre appartement,Qu’il m’enjoint de partir...

ointesPour Bruxelles, vraiment?

une.A qui, sinon à vous, dois-je l’honneur insigne

Dont la bonté du roi vient de me juger digne?

e A a l. o s.

A moi, duci... certes, non; vous ne me devez rien.

Partez donc, oui, partez. que Dieu vous mène à bien!

A l. il E.

Prince, vous n’avez pas autre chose à me dire?

N’auriez-vous, pourla Flandre, aucun ordre à prescrire?...

J’en serais étonne.

C A BLOS.

Pourla Flandre? Continent?

un Il - SCÈNE v. etQu’entendez-vous par là Y... -

une.C’est que. tout récemment,

Le sort de ce pays et son obéissance

De l’lnfant, disait-on, exigeaient la présence.

6A Il L0 S. l lNaguère clétait vrai. mais non plus aujourd’hui.

On peut le remplacer; on fera mieux sans lui.

une.J’écoute avec surprise...

CAMUS, sans ironie.

0h! clest chose facile.

Vous êtes, on le sait, un général habile,

li renvie elle-même en convient. Quant à moi.

Je ne suis (leur: jeune homme; oui, clest Paris du roi.

Il a raison, mon père. il a raison... sans doute.

J’y souscris à présent, même sans qu’il ufcn coûte.

Bon voyage... Il suffit... Laissez-moi vous quitter...

"ne, vous le voyez bien, je ne puis m’arrêter;

[ne affaire me presse et m’empêche d’attendre...

Dès demain, ou plus tard, je pourrai vous entendre...

Ou lorsque du Brabant vous serez de retour.

A Il DE.

Quoi l

on il L03, après un moment de silence, voyant que le duo

reste toujours là.

Labelle saison s’avance chaque jour:

83 DON imams.Vous allez voir Milan, pendant cette campagne,

Les Lorrains, la Bourgogne, ensuite l’Allenmgne;

L’Allemagne!... Ah i j’y songe, on vous connaît bien in!

(minutons: avril, mai. juin, juillet, oui! c’est cela;

Dès le mois d’août prochain vous êtes à Bruxelles.

Vous allez vous couvrir de palmes immortelles,

Et vous saurez bientôt prouver aux yeux de tous

Que notre confiance est bien pincée en vous.

A L u E , d’un air significatif.

Le sentiment profond de mon insuffisance t

Prince, me permet-il d’en avoir l’assurance?

ont. os, après un moment. de silence, avec noblesse et fierté.

Vous êtes susceptible, et vous avez raison.

L’ironie entre nous serait hors (le saison;

J’ai tort de me servir de cette arme inégale.

un a.mégote, connnenti...

cannes . sourient, ctlui tendantln main.

Une lutte loyale

Répond mieux à l’instinct d’un généreux soldat;

Mais je n’ai pas le temps d’engager ce combat.

Un autre jour, plus tard... lA LB s.

Prince, dans cette amure,

l. Allusion à quelques paroles ironiques de Carlos dans la premièrescène de ce même acte.

son: il -- SCÈNE v. saRemarquez à quel point notre calcul mon t :

Vous vous croyez plus vieux de vingt ans, je le vol ,

Et c’est vingt ans de moins que vous avez pour moi.

(2 A il L OS.

Eh bien !...

à l. Il E.

Je me disais, prince, ne vous déplaise :

Quand Philippe épousa sa belle Portugaise t,

Oui sortit de ce monde en vous mettant au jour,

Combien il eut alors donne de nuits d’amour

Pour acquérir au tronc un bras tel que le nôtre! .

Votre père savait, aussi bien qu’aucun autre,

Que procréer des rois c’est l’acte d’un moment;

Qu’un empire au contraire est fonde lentement;

Et qu’on pourvoit plutôt le monde d’un monarque

Qu’un monarque d’un monde.

(il Il 1.08 .

Oui! duc, mais je remarque...A Le s.

il savait que le sang de ses peuples nombreux

Coulerait à longs flots avant le jour heureux

Où deux gouttes du sien vous feraient roi peut-eue.

ca nos.(l’est trèsvrai, par le ciel! ces deux mots tout connaitrc

l. Doua Marin, la première femme de Philippe il.

85 DON (lAllLOS.Ce (m’oppose l’orgueil d’un mérite certain

A l’orgueil que l’on puise aux faveurs du destin;

Soit! mais après...A l. n e.

Malheur, û divine justico!

A l’Altcsse au berceau qui raille sa nourrice!

Sur nos lauriers conquis elle dort mollement.

A son bandeau royal, pacifique ornement.

Les perles, les joyaux brillent sculls, et personne

Ne voit le noble sang qui page la couronne...liette épée a soumis l’étranger a nos lois.

Son éclairpréccdait l’étendard de la crois;

Son ter ouvrait du Christ le sillon salutaire;

Dieujugeait dans le ciel, et d’Aiiie, sur la terre!

caninsbien! le diablei... n’importe! Oui, vous ôtiez son bras,

Je le sais, général; mais laissons ces débats.

Je voudrais oublier toute pensée amère;

Garje respecte en vous le choix qu’a fait mon père.

Philippe a besoin d’une, et certes je suis loin

D’envier pour moi-mente un si cruel besoin.

Vous êtes un grand homme, on n’en l’ait aucun doute.

Je le crois volontiers. Seulement je hurlante

Que, du pullmll’ royal faradique suppôt,

Vous ne servez venu quelques siècles trop tût.

(l’est à la tin des temps qu’Albe ou! trouve sa place.

un; Il -- seime v. unQuand le crime atteindra l’excès de son audave,

Quand la bonté de Dieu sera poussée à boul,

Quand la moisson du mal sera mûre partout,

Le ciel fera surgir un faucheur exemplaire,

El ("est alors qu’un Allie en! servi sa colère.

0 Dieu! mon nonidis, ma Flandre! plus d’espoir!

Mais feu ai dit assez, faites votre devoir.

Vous emportez, dit-un, par pure prévoyance,

Nombre (Panels de mort qui sont signes d’avance;

La mesure est prudente, oui l c’est fort bien joue:

(in ne craint pas ainsi d’etre désavoue...

Je comprenais bien mal la pensée, ô mon père,

Quand in une refusais la mission sévère

un les ducs favoris, les d’Allie brillent lantl...

J’y vois de ion estime un indice (ri-lutant.

un.(les mots mériteraientl...

(ï A il l. n S , l’îulerrmnpanl.

Quoi donc?

une.

’ Mais, que disais- 1

v

il?

Vous êtes fils du roi, ce litre vous protège.

il A Rhum liront son épée.

A!!! ceci veut du sang !... Duc, me» à la main !..

A Lu H, mollement.

loutre qui doue 1’...

un DON CARMlS.C au L08 , se précipitant sur lui.

En gardoi... ou ce fer m soudain...

M.th , tirant son «une.

S’il le fenil...

"si mmbnuent.

SCÈNE Yl.

LA REINE, ÜON CARLOS, LE une IfALBE.

1. A REIN a son effrayée de son appartement.

l’n duel! ici même, à nm porte i...

Au prince, avec mécontentement, et d’un ton impérieux.

Carlos !.. .

(1 Huns , que l’aspect de in reine met lion de lui, laine tnmhor

son liras, reste immobile, puis court vers le duc et remuasse.

rai tonales torts, malgré moi je m’emporte.

Que tout soit oublié, général l

Il se jette muet. aux pieds de la reine, plusrelève, et mut vivement agile.

une reste immobile. et ne détourne pas les yeux de lui.

Sur ma foi!

Je reste confondu...

l. A m: I 8 i: , après un instant de trouble et d’inquiétude,

immun! lentement vers sa chambre. Arrivée près de

in porte. elle le retourne.

lino (li-lino! suivez-moi.

Le duo la mil.

ACTE Il --- SCÈNE Vil. 87

Sil EN F. V l l.

Un cabinet de la princesse d’Rholi,

[A PRINCESSE. dans un costume de fantaisie, vêtue avecélégance et simplicité. entente ou s’accompagnant. du luth. En-

suite. LE PAGE de la reine.

LA ramonas: se lève brusquement.

Il vient l...

i. r: mon, accourant.

Vous ôtes seule? ou i’infant peut-il être ?

Je le quitte à l’instant; sans doute il va paraître.

LA PRINCESSE.

Viendra-bit 1?... Le veut-il i... tu ne te trompes pas ?...

il a donc consenti ?...

LE PAGE.

Le prince est a deux pas.

il vous aime! il vous aime !... ou! vous êtes chérie

Comme nulle avant vous; c’est de liidolatric.

Non! jamais plus d’amour ne saurait exister.

A quelle scène étrange il m’a fait assister !...

LA PnlïCESSE l’attire a elle avec impatience.

Gains-tu dit à Vinrent, et qu’a-bit dit lui-même?

Quel était son maintien? crois-tu vraiment qui! m’aime?

Parle vite... r’tponds... ll-twil paru troublé?

A-t-il compris d’abord «fait lui venait la clé?

.l-t-il ou n’a-Hi pas devine la personne 2’...

sa DON CÂBLOS.Mais le voila muoit... Parle donc, je m’étonne

ne le voir aujourd’hui ce calme. ce sang-froid.

Ah! fi doue! c’est honteux! Tu n’es qu’un maladroit!

LE PAGE.

laminent vous contenterî... Pardonnez-moi, princesse,

Puis-je placer un mot ?. .. Vous me parlez sans cesse.

Je me suis acquitté de vos ordres secrets:

J’ai remis votre clé, votre lettre, ici près,

Dans le premier salon qui conduit citez la reine.

Il m’a paru frappe d’une crainte soudaine;

Son œil-Iu’interrogeait lorsque je me suis dit

renvoyé d’une dame; il était interdit.

La princesse.Interdit i... Bien. très-bien, mon enfant, continue.

LB mon.

J’allais parler encor de la dame inconnue;

Tout a coup je le vois agile, palissant,

il saisit le billet, et, d’un air menaçant :

Je sais tout, me dit-il. Puis il lit. il se trouble;(in dirait qu’en lisant son angoisse redouble.

LA PRINCESSE.

il sait tout !... Est-ce bien ainsi qu’il a parle !...

LE PAGE.

Oui, je l’affirme; il m’a trois rois interpelle

Pour savoir si de vous j’avais reçu la lettre.

ACTE u -- SCÈNE Hi. auLA PMNGESSE. l

Si c’était moi, ("S-tu, qui l’avais fait remettre il...

C’est alors que le prince a prononcé mon nom 1’...

Li: une.Je n’ai pas dit cri-3, noble princesse, non!

Il craignait que quelqulun, cache pour le surprendre,

N’ullait redire au roi ce qu’on pourrait entendre.

M ramasse. étamée.

En vérité ?. ..

LE PAGE.

Sans doute; et le prince prétend

Que ce billet renferme un secret important;

En secret, pour le roi preeieux à connaître.

LA PRINCESSE.

Peur le roiî... pour le roi i... tu te trompes peut-ètrei’...

Était-ce le mot roi que l’infnnt proféraiti...

LE une.(mi !... Clé-tait, mie-bit dit, un dangereux secret.

il fallait m’ohserver, me tenir bien en garde,

Peser un signe, un mot que lu bouche hasarde,

Pour ne pas (le Philippe éveiller le soupçon.

i. k PRINCESSE, une: avoir réfléchi un moment, et témoignant

une grande surprise.

(Test rein !... tout concorde, et, de cette façon,

La chose devient claire; à présent, je suis sûre

Mil rioit avoir aussi rnnnu relie aventure...

tut DON CARLOS.Mais comment i... Je m’y perds; qui doue a rot-MM...

-- Ah! sans doute celui pour qui rien nie-st celé,

L’Amour aux yeux perçants.-Poursuis, enfant, achève.

Il alu le billet?

Il!) PAGE.

Pour lui c’était un rêve,

bisait-il, un bonheur grand comme le danger ;Et, jusqu’à ce moment, il n’osait y songer.

Il en était tremblant. et puis, dans Finiervalle,

Par malheur, le clac d’th est entre dans la salie.

Go qui nous a forces. a

m pansasse, avec aigreur.tomaient était-il la

(le due, cet importun î... Que lui fait tout cela i...

Mais où donc est Carlos? Quel obstacle l’arrête?

Pourquoi ne rient-il pas ? Tu vois bien, folle tête,

Qu’on t’a mal informé. Depuis combien de temps

il polirait au bonheur consacrer les instants

(lue tu perds a parler du bonheur qui Future!

u: mon.Mais je crains que le duc...

[A PRINCESSE.

Eucor lui ï. .. quel martyre l

le brave général! pourquoi doue nous troubler?

Mec mon doux secret queue-il à démêler 1’...

il fallait l’eloigner, ou sortir... A sa place,

Acre n - seime Vin. enQuel outre ne l’eût tutti... Oh! ton prince, de glace

Quand il s’agit d’amour, aussi mal le comprend

Que du cœur d’une femme il se montre ignorant!

il ne sait pas le prix des minutes... écoute !...

Écoute !... On vient ici... c’est le prince sans doute l.

Je ne me trompe pas... quelqu’un s’est approché !...

Sons, sors bien vite i...Le page sort avec précipitation.

Où donc mon luth est-il caché ?...

il tout qu’en le voyant je paraisse surprise,

Et que ce chant d’amour à mes pieds le conduise.

SCÈNE VIH.

LA PRINCESSE D’EBOLÏ. Quelques instants après,

DON (IARLOS.

La princesse c’est jetée sur une ottomane. et joue du luth.

CAMUS, il entre prôeîpitamment. reconnaît la princesse,

et reste comme frappé de la foudre.

Où suis-je ?...

LA PRINCESSE laisse tomber son luth, et va au dorant de lui.

Ali! c’est donc vous, prince Carlos, vraiment 1’...

(î Hi L08.

Où suis-je i... Erreur fatale !... E5143? l’appartement

Non !... ce n’est pas le sien... Je me trompe dentine.

LA PRINCESSE.

on! Carlos connaît bien in retraite ignorer

il! DON CARLOS.on quelque dame attend, seule, et loin des jaloux...Vous savez a merveille arriver jusqu’à nous !...

autos.Pardon! Je traversais l’antichambre déserte...

ne votre cabinet la porte. était ouverte...

Alors l...

LA I’Rl’b’CHSSË.

Se pourrait-il ?... il me semble pourtantQue je viens de fermer cette porte à l’instant.

(i ARIA) S.

Il vous semble... il vous semble, oui; mais en être sûre,

C’est ruilèrent; princesse, erreur, je vous le jure.

Sans doute vous songiez à la fermer d’abord...

Certes vous le rouliez. .. c’est probable. d’accortil...

Quant à l’avoir fermée.. . oh! c’est une autre ollaire,

Et je puis sur ce point affirmer le contraire...

Donc je passais, j’entends un luth tout près de moi...

Regardant autour de lui, d’un air de doute.

N’était-ce pas un ledit... en effet, je le roi,

Et j’aime, Dieu le sait! le luth à la folie.

[tari par ces accords, l’atome, je m’oublie.

[tous votre cabinet, presque sans le savoir,

Je me laisse culminer, brûlant d’apercevoir

L’ange inconnu par qui mon oreille est charmée.

LA PRINCESSE, avec ironie.

Discrète (inaction, qui s’est vite calmer. l...

ACTE Il -- fitiËNE Vil]. 93Après un momntdesllenee, d’un

ton significatif.Mais je dois estimer l’homme honnête et décent

Oui se plait à forger un mensonge innocent

Min de ménager la pudeur d’une femme.

ce nos,- avec abandon et confiance.

Je m’égare, il est vrai, je le rois bien, Madeline.

Et jiaggruve ma faute en roulant lieflaeer.

La feinie me sied mal, veuillez mien dispenser.

Au fond de cet asile, au monde inaccessible,

Vous cherchiez un refuge à votre âme Sensible.

Comme un mauvais génie, auprès (le vous conduit,

Je parais; votre songe à l’instant est détruit.

Excusez l’importun, je m’éloigne au plus vite.

Il veut sortir.

LA PRINCESSE . surprise et déconcertée, se remet aussitôt.

Ah! Carlos, c’est bien mal !...

C A Il L t l5.

Il tout que je mais quille.

Princesse, il vos regains jini compris clairement

Votre embarras pénible et votre étonnement.

(lui! cette émotion me louche, et je l’honore.

Quand un front chaste et pur (le rougeur se culer i,

Malheur à l’impudent que ce trouble enhardit !...

Une femme qui tremble à llinstzmt miinterdit.

LA PRINCESSE.

Serait-il vrai, Carlos 1?... réserve que j’admire,

EH DON HARLU’S.Et chez nos jeunes gens peu commune. à w tai dire!

Rarement ce scrupule arrête un fils de roi.

Cher prince, je le vous, restez auprès de 1110i;

C’est moi qui vous en prie: une vertu pareille

Suffit pour rassurer la pudeur qui s’éveille.

Pourtant, j’étais émue en vous vos ant venir;

Je ennmlcdçais un chant que je n’ai pu finir;

Elle le conduit- rers le sofa, et reprend son luth.

Test l’air que je préfère, une simple romance.

Eh bien, pour vous punir, prince, je recommence.

cathos, il s’assoit. non sans contrainte, auprès

de la princesze.

lionne punition dont je rais profiter;

Chacun ainsi que moi voudrait la mériter.

La nmsique est (mine, et le sujet fort tendre...Une troisième lois j’aimerais à l’entendre.

LA llnlntil-ZSSH.

Vous m’avez écoutée?... Ah ! c’est un vilain tour l...

En etïet, me romance est un récit d’amour.

t: A il L OS.

Et d’un amour heureux; c’est un thème admirable,

Et qu’emhellit encore une bouche adorable.

Mais plein d’illusions, pauvre. de véritésl...

[A PRINCESSE.

ll’illusions Y... Eh quoi, mon prince, vous doutez i...

Mill-2 u w SCÈNE rut. se;es n t. 0 s , sel-tenacement.

Oui, je doute que vous et moi, halle princesse,

Soyons jamais d’accord a propos de tendresse.

La princesse est. interdite. Il le. remarque, et continuesur un ton de légèreté galante.

Qui peut croire, envoyant votre teint rose et frais,

une de la passion les orages secrets

irondcnt dans votre sein 1’... Ah! vous ôtes trop belle,

Eholi, pour trouver jamais (l’amant rebelle,

lit les cœurs sans espoir savent seuls bien aimer!

L A Plus (î ESSE , reprenant sa gaieté.

0h t méchant, taisez-vous, c’est presque blasphémer!

ne destin aujourd’hui vous parait-il à craindre?

Aujourd’hui, plus qu’un autre, ôtes-vous doucît plaindre?

Elle lui prend la main avec tendresse.

Vous n’êtes pas content, vous soutirez, je le vol,

(lui, vous soutirez beaucoup, cher prince, mais pourquoi!

Est-ce possible, ô ciel! vous que le vaste monde

Appelle aux voluptés dont cette vie abonde t...

Pour qui le Créateur eut soin de réserver

Tout ce qu’une âme ardente ose à peine rêver?

Vous, le lits d’un g "and roi, qui, des votre naissance ,

Files patirl’éclat du rang, de la puissance,

Parce brillant concours des (tous les plus heureux

on le ciel s’est montré pour vous si généreux?

Vous qui, cetliparaissant au tribunal des t’emmcs,

96 DON (ZAHI.()S.Avez su tout (rebord gagner pour vous les âmes

De ces juges subtils dont l’arrêt souverain

Change un simple mortel en être surhumain?

Vous qui d’un seul regard faites demander grâce ,

Oui savez enflammer quand vous êtes de glace,

Et qui, si votre cœur s’enflammait à son leur,

Nous donneriez le ciel en nous donnant l’amour?

Vous enfin, eherflarlos! vous, noble créature,

(me de faveurs sans nombre a doté la nature.

Vous seriez malheureux il... 0 ciel! quand les bienfaits

Un! rassemblé sur lui les dans les plus parfaits,

Tu lui refuserais (les yeux pour reconnaitre

Son pouvoir sur les cœurs dont il s’est rendu illaîtrel’...

r. A un S. qui, pendant ce discoure. est resté absorbe dans une

distraction profonde, est rappelé tout à coup il lui-môme

par le silence de in princesne. et se relève en sursaut.

Admirable !... divin !... quelle céleste voix l.

Répétez... répétez encore une autre fois !...

LA PRINCESSE le regarde étonnée.

Prince! ou donc étiez-vous Y...

(ARIAS se lève brusquement.

- lion bien, qu’ai-je pu dire? --

Ah l vous me rappelez !... je pars, je me retire;

Je vais...

LA l’lUMIEHSE le retient.

Où donc 2’...

ACTE Il -- SCÈNE Vlli. 97cannes , avec une cruelle anxiété.

Je sors pour respirer un peu;

La terre autour de moi me semble tout en feu !...

(il! l laissez-moi !...

LA P-IthRSSE. le retient. avec force.

Comment? quelle conduite étrange!

Carlos s’arrête et réfléchit. Elle saisit ce moment

pour raturer vers elle sur le sofa.

Votre tète est brûlante, asseyez-vous, mon ange.

Reposcz-vous ici, plus près, à mon côté:

il faut rendre le calme à ce sang agité;

il tout de cette lierre apaiser le délire.

Au fond de votre cœur si vous cherchiez à lire,

Ne pourriez-vous savoir d’où provient votre mal

Et, s’il est un remède à ce tourment moral,

Ne trouverez-vous point à la cour de Castille

lies nous dévoues ou quelque jeune fille

Qui sachent vous guérir.... vous comprendre du moins,

lit dont le fils du roi puisse accepter les soins !...

camus , avec distraction.

Oui l l’eut-être llboli?...

La enixcsssz , vivement et avec joie.

Vraiment l Carlos plaisante...

C A il L I) S.

[tonnez-1110i pour mon père meut-thaï «saute;ilonuez-la-moi, de grâce; à’ficouiîclpget ’ il

on ’ nos camus.Que vous over. partout un immense crédit.

tu rainasses. à pan.-- il sait douci... au! voilà d’où vient sa retenue! --

(i l il l. n S.

Probablement l’histoire est déjà fort connue:

Je désirais naguère aller aux l’a) s-Bas;

Je voulais seulement... au milieu des combats

Gagner mes éperons; mais le roi me refuse.

(l’est un père si bon !... bien a tort je l’accuse.

Ma saute l’inqniète... il craint assurément

Que je gâte me voix par le commandement.

LA humorisme.

tl’ est vouloir me jouer par des ruses subtiles;

Mais tous ces faux-fuyants, larlos. sont inutiles.

0502 me regarder bien en face, en plein jour.

llypocrite! voyons, répondez sans détour:

Celui qui seulement ulve de hauts faits d’armes

a des songes plus doux trouverait-il des charmes?

tondrait-il se commettre au point de dérober

Le ruban qu’une dame aurait laissé tomber?

Et puis ,.,. pardon !...

Elle écarte légèrement la collerette de Carlos.

et saisit un ruban qui étoit cache;

Pourquoi le (tacher de la sorte?..

canne S . reculant avec surprise.

Madame, c’en est trop, votre adresse l’emporte;

ACTE Il -- SCÈNE VIH. ouOn ne peut vous tromper... Oui. quelqu’un me trahit;

Une fée, un démon, à votre ordre obéit.

l. k PRINCESSE.

Quoi! vous vous étonnez pour cette bogomile. î...

J’en sais bien plus; gageons! .. la gageure Vil-belle 1’...

Je puis vous rappeler des secrets !... des secrets !...

Si vous in’interrogiez, prince, je repentirais...

Si [amabilité de votre fantaisie,

Fne voix qu’au hasard mon oreille a saisie,

En sourire emmi par un front sérieux ,

i’n geste, une attitude, un mot capricieux,

ou votre aime pour moi demeurait étrangère.

N’ont pu me dérober leur trace passagère.

Dès que vous le voulez, jugez si je comprends in.

C A Il i. OS.

Eh bien, à votre appel, princesse, je me rends.

J’accepte in gageure... Ainsi, votre mil pénètre

Jusqu’au fond de mon âme, et vous croyez murmure

lies secrets que Carlos n’a jamais soupçonnes Y...

LA immense, un peu blessée, et d’un tau sérieux.

Jamais? Songez-y bien, prince, vous m’étuunez.

te robine! n’est pas le solen de in reine.

Là sans doute il convient que la prudence prenne

Un musque oflirieux, sage. précaution !...

Pourquoi cette rougeur et coite émotion

Lorsqu’à tous les regards curies rroit se soustraite.

litt) DON (1A RLÛS.Certes, quel homme adroit, quel esprit téméraire,

Quel désœuvre jaloux voudroit le (li-masquer Y...

Au dernier bal, qui donc auroit pu remorquer

Qu’il laissa de une sa danseuse royale,

Puis,- du couple voisin franchissant l’intervalle,-

S’empnru tout à coup de lu main diElioli i...

En entrant, le roi même aperçut cet oubli.

ennuis, avec un sourire ironique.

Le roi, le roi lui-même il... 0h! cette inadvertanee lPour lui n’eut pas sans doute une grande innmrtanee

La PRINCESSE.

l’os plus qu’un incident qui purot singulier.

Et que Carlos aussi fait semblant doublier.

Plus heureuso que vous, moi, je me le rappelle.

Vous étiez au château. priant dans tu chapelle,

A l’autel de la Vierge un jour agenouille,

Quand par un léger bruit vous fûtes réveille.

Une daine, en passant, agitoit sa mantille; ’Était-ce votre toute t... Un prince de liustille

Ne cannait pas la crainte; on eût cru mir pourtant

lieront l’inquisiteur trembler un pénitent.

Votre lèvre pâlit , et la prière expire; ï(le n’est plus vers le riel que votre eu-ur soupire.

Vous mitai tmnsporte d’un ohm plus mondain.

ne la Vierge de. marbre ayant saisi la main,

[le vos ardents baisers votre bouche in presse...

ACTE il - SCÈNE "il. l0lcanuts.

mon de la ferveur ;... vous juger. mut, princesse.

LA PlthfZESSl’.

son... tu brûlant amour pour ln mère de Dieu...

Mois pmtrsuivons. En soir, in la table de jeu,

lie la reine avec moi vous faisiez la partie,

Quand, ému par la perte, ou bien par sympathie,

lie mon geint oublie s’emparant à l’écart,

Carlo-a se 1ère tout troublé.

Comme ou fait d’une carte envoyée ou hasard,

Mon joueur indiscret le jette sur la tolite...

tîlRlJlS.

0 riel! qu’oi-je fait 1M...

m non-cesse.Rien ile fort regrettable,

Et que vous ne puissiez avouer simplement.

Voyez-vous me surprise et mon rai-issmneut

Quand me main, sans les plis (le ce gant (palette entr’ouvre,

Rencontre à liimproviste un billet. et (lainouvre

[in ronplet muourem fort tendre, fort naïf il...

" Ah! Carlos! ’t1.lltl.t).q , tiiixterrompnnt tout à coup.

Oui! «les vers sans but et sans molli.

Je l’orourni; parfois ces bluettes légères

Jettent (tous mon cerveau des lueurs passagères,

Frivole posas-temps, princesse, voilai tout l. ..

102 "UN (1A RIMEN’en parlons plus, de grand...

LA primez-531v: manie tout étonnée, et l’observe

de plus loin pendant quelques instants.

A part.

f un! je mu vois à boni! ..

(le cœur bizarre et froid quiôm’nm-e mu tendresse.

Comme un serpent agile, échappe mon mit-0559...

Elle se mit un manient.

lait-cc un excès d’urgimil, immense en vérité,

Oui, par raffinement, feint in timidité?...

Peut-être!Elle se rapproche du prince, et le regarde

avec hésitation.

Haut.

Enfin. cher prince. il faut qucjc m’explique :

Je Veux en min franchir une porte magique,

J’essaie; aucune clé ne parvient à hum-rira

(l.&liî.US.

Momie obstacle pour moi !...

LA PRINCESSE: Minim- hrusqnmuent. une sept-ouiùuron silencù dans li- minium, 1-1 paraît pnïmtcupôv trima

pensée sérions». Enfin. après un lulu: inlonnlln, 01h-

iui purin (hm tu" grave et sol-muni,

.10 mis dom revomir

A Fuvcu le plus franc, et mus prendre pour juge.

Prince, c’est dans ms bras que je cherche un refuge.

Vous êtes un cœur nolilv, un lmmnw, un chevalivr.

A que! .3qu il"? vous puis-je me! criniiur

Vans serez mon satineur, M, si Je suis prreluv,

ACTE il -- SCÈNE VIH. un[le mes peines du moins vous saurez l’étendue.

Le prince s’appreehe d’elle. avec intérêt,

vilrineiie et surprise.

Ruy (lamez (le Silru, ce comte déhanche,

A fait avec Philippe un infâme marelle.

il rechereho "in main, le roi le favorise,

[il me vend sans pudeur un valet qu’il méprise.

0h! plaignez-moi, Carlos l...

noms. vivement.Vendue! et vous aussi 3’. ..

A la cour «le Madrid tout se vend donc ainsi i...

Tout !... Le grand roi du Sud , en personne, lralîquel...

LA PlilnHHSSE.

ne n’est pas seulement à son luit politique

Due m’a sac-riflée un pouvoir suborneur,

Non; mais on veut encor me ravirmou honneur.fille lui promue une. lettre.

Prenez ceci, lisez; je. veux que. larlos sueur.

Sous que] masque trempeur le sain! homme se ruelle.

(turion prend le papier, mais ami impatience ne lui permet pasdu le lire. et il continue à écouter le revit de in lll’llulflxu’.

ou trouver un appui jusqu’ici mon erguell

il sanve ma vertu de ce lerrihle (-eueil.

Mais euliul..

(HllMlS.Vous!" renier?" Vous? non! c’est impossible!

Non l jamais

un NON cames.La PfltïCESSl-Z, avec noblesse et fierté.

Suecomberl... Et pourquoi il... doute horrible!

lie tous cos esprits forts misérables calculs !...

Dam leurs ’aisonnements qu’ils sont faibles et nuls!

. Mettre l’amour, la femme, à prix pour qu’on les vende

Connue un objet banal qu’un acheteur marchandel...

lie tous les biens l’amour est le seul irritas

Qu’on paie avec l’amour, mais qui ne se vend pas.

Je consens à donner ce diamant si rare,

Sinon je l’enfouis, comme fait un avare...

Un comme ce marchand aussi riche que lier

Oui, (lit-on, posseilail un trésor (le la nier,

Une perle de prix; le linge la désire,

Mais l’or du Rialto ne pourrait lui suffire;

Dedaiimant (l’accepter moins qu’elle ne vaudrait,

A l’opulente mer il la rend sans regret.

Gamme. à part.

Par le Dieu tout-puissant que cette femme est belle!

l. l mutinasse.Que ce soit on caprice on fierté qu’on l’appelle,

Mou amourne veut pas parlagerson plaisir.

.l l’lwnune préfère que je vomirais choisir

Je tienne tout pour tout, au girl ile mon curie,

l’ne. lois seulement. mais pour toute la lit);

Et, lorsqu’à cet autant je livre ainsi mon («en r,

lion amour fait un Dieu de mon heureux vainqueur.

acre u -- seime un. meEn baiser, doux accord des amas délirantes,

De l’heure du berger les faveurs enivrantes.

La beauté, don céleste, et charme de nos yeux:

Voilà les purs rayons d’un prisme harmonieux,

Les pétales brillants diane même corolle.

Et j’irais cependant, femme [ache et frivole,

.lrmeher une feuille à cette [leur (le prix?

filai feutrine, jloserais all’ronter le mépris,

Et profaner de Dieu le chef-d’œuvre sublime,

Pour qu’un vieillard usé s’enflamme et se ranime !

(Minos, à part.

Qui le croiraitî... Madrid possède un tel trésor,

En être si parfait, je l’ignorais crieur !...

LA PnlïCESSE.

Marais abandonné cette cour et le monde;

l’a cloître aïeul ouvert sa retraite profonde;

mais hélas! un lien puissant, innystélrieux,

Salut pour m’enchainer dans ce monde odieux.

[in fantôme. troummir peul-être, mût charmée :

(lui . j’aime, cher Carlos, et ne suis pas aimée.

C A MAIS, avec feu. et remmanchant d’elle.

Vous Fêtes, aussi vrai (1mm ciel Dieu nous entend !

Nulle ranime jamais ne pourra l’aire autant.

LA Plll Hll’LSSS.

Yes: mus qui l’allinnez; cette douce parole

Esl celle de mon ange. et sa mi; me console.

me PION (IARLOS.Prince, par ce serment mon cœur est inssuré;

Je suis comprise enfin, maintenant je croirai.

ointes la presse dans ses bras avec tendresse.

Fille a l’âme candide, aimable enchanteresse,

Je t’écoute, t’admire; en toi tout m’intéresse.

Oui donc, sous nette ciel, t’aura me un seul jour

Et pourra se vanter qu’il ignore l’amour?

Bel ange, cependant ici que riens-tu faire?

A la cour de Philippe une lourde atmosphère

Pèse, et tout se corrompt au souille monacal.

Pour une telle (leur c’est un climat fatal;

Au contact des méchants elle serait flétrie.

Puis-les, au nom du ciel l ailleurs est ta patrie.

Fois-les, et sur mon cœur je saurai le cacher.

Je vous à leur enfer dans mes bras t’arraelter;

Et, de ces noirs démons défiant la colère,

Je m’ai désormais ton gardien tutélaire.

LA PRINCESSE, avec un regard d’amour. .

Ah! cher Carlos, combien je vous connaissais mal i

Combien. en écoutant ce langage loyal,

ne mes doutes cruels la peine est emmenée !...Elle lui prend la main. et vent la baiser.

(un Lus, retirant sa main.

A votre tour ou donc était votre pensée. l3...

t. A P il [N C. ES S H . avec grâce et finesse. en regardant

sa main.

Que cette hello main renferme de llrtI’FtlllÎS!

Atl’l’li Il --- SCÈNE VIH. 407

Elle promet encor «leur dans bien séduisants t

(l’est du prince Carlos le coeur et la couronne;

Mais doit-il les offrir à la même personne i...

Deux tréSors a la même, ah! c’est trop à la fois,

Trop pour une mortelle. Il est juste, je. crois,

Qu’un bonheur aussi grand soit soumis au partage.

Si vous y consentiez, pour vous quel avantageai...

Sur le trône. une reine entend fort mal l’amour.

Celle qui sait situer règne mal à son leur.

Il faut vous prononcer. Or, voici ma requête :

Divisez en deux parts votre douce conquête,

Faites vite, bien site un choixjudicieux.

L’auriez-mus fait (topa... (le serait encor mieux.

Nommczumoi (loue alors l’heureuse créature...

(Ut Mus.

Oui, tu la connaîtras, tille innocente et pure,

Enfant simple et naïf, oui, je te l’apprendrai

(le nom si cher pour moi, ce secret ignoré;

Car toi seule en es digne; aussi, sois la première

A qui je rais ouvrir mon aine tout entiére :

J’aime avec passion!

LA princesse.

t) méchant! pouvais-tu

[altérer un aveu si longtemps Minimum...

Faut-il (leur être à plaindre, hélas! pour que tu m’aimes?

t08 DON CARLOS.CAR LUS , surpris.

Comment ?. .. Que signifie ?...

LA PRINCESSE.

[Saur de stratagèmes l . ..

Jouer ce jeu cruel, honune dissimulé l...

Ah! vraiment c’est bien mail... nier même la ciel...

(ZAnllls.

La dei...Après un moment de silence.

bien! je comprends! méprise déplorable!

(l’est donc vous Z’.. .

ces genoux chancellent, il s’appuie a un siège,

et se cache le visage.

La PRINCESSE, après un long silence, elle pousseun cri, et s’évanouit.

(Mai-je fait? ù faute irréparable !...

(muros. se relevant, et avec un accent de rire douleur.

Tomber ainsi du ciel que je voyais (inverti...C’est affreuxl...

La l’illXtiESSE se cache le visage.

Que dit-il 1’... et qu’ai-je découvert Y...

t2: tu LUS se jette à genoux devant rite. ’

Épargnez-1110i, princesse, ah! si je vous offense ,

Que me fatale erreur me serve de défense.

La passion, l’espoir ont bien pu m’abuser.

Mais je suis innocentl...

l

- ACTE il - SCÈNE un. . 409LA PRINGESSE le repousse.

Pourquoi vous excuser Y. ..

Laissezomoi !...

C à li l. t) S .

Vous quitter! t’osemi-je, Madmnc,

Quand je viens de porter le trouble dans votre aime?

Non i jamais i. ..

I. A PRINCESSE: le "pensum: avec. fox-ce.

Laissez-moi, par pitié, par respect;

J’en mourrai; je ne puis supporter votre aspect.

(Inn-lm: veut sortir.

Mais (tonnezumoi me clef. me! lettre, je l’exige;

La dernière surtout...

(2.HU.()S.

La dernière 3’...

[A PIHNGESSE.

Oui! vous disnje,

Hello du roi...

imams . mie-aillant.De qui 1’...

1A Pli [Mil-385E.

Celle qu’en dernier lieu

Yo’us aviez à la main...

1.181.031

[tu ruiî’... pour mitsi’...

un DON imams. .L A PRINCESSE.

Mon Dieu!

Quel horrible embarras !... je veux qu’on me la r unie.

t". A Il LUS.

La lettre de Philippe!

Il LA Pntumssu.Oui, je vous la demande

An nom (le tous les saints !...

(ZARLÛS.

Cette lettre du roi .Oui devait démasquer!"

La PRINCESSE.Prime, rendez-la-mui!

maies.Vous la roulez?

LA PBWGESSE, joignant les mains avec dés-espoir.

Comment me suis-je ainsi livrée?

CAR]. DE. ELa lettre vient du roi !... fureur inespérée l

0h l ceci rlnange tout !... ce précieux papier

Levant la lettre avec une joie triomphante.

Que tout l’or castillan ne pourrait me payer, ,Iette arme, dans vos mains ne sera pas rendue;

Dieu m’en a fait le maître... iIl sort.

La P amourât: se jette tau-devant de lui.

t) riel! je suis perdue !...

une Il -- sonate; tx. lllSCÈNE 1X.

La rut sans se , seule. Elle demeure un instant interdite,hors d’elle-mente. Après que le prince est sorti, elle court sur

ses pas, et rem le rappeler.

Prince, enroue un sont mot !... Prince. écoutez!" il part!

Ajouter le mépris l . .. me laisser a l’écart !...

Horrible isolement l soule ici . repousserai...

itepoussee !. . .Elle tamile dans un fauteuil; puis, api-es un moment de silence.

0h! non !... non !... mais plutôt remplacée.

il aime une rivale, on n’en saurait clouter.

il s’est trahi... Qui dune a pu me supplantai...

Quelle heureuse tttortelle Y. .. (il)! je lis dans son aime:

il aime avec mystère, et redoute le bleuie...

Pourquoi clonal... quand le roi, dont il veut se hacher,Au char de quelque t’ennuie espère l’attacher...

Ou craint-il dans son père un autre que le père ?...

florins instruit par moi (le lion-igue adultère

(tu s’engageait Philippe a paru radieux;

l’u éclair (le triomphe a brille dans ses tous.

Comment s’est-il donc fait que sa vertu nitouche

lei plecisement ait craint d’ouvrir la bouche?

Et qu’a-t-il à gagner au cruel abandon

Où la reine...Elle s’arrête tout à coup saisie d’une pensée subite. lin même

temps. elle tire de son sein le ruban qu’elle a pris a DonCarlos. l’examine, et le terminait.

il! DON CARLOS.insensée! A quoi pensais-tu donc i...

Tes jeux s’ouvrent enfin !... Depuis longues années

Ils s’aimaient, ils voulaient unir leurs destinées.

Avant que pour époux on accueillît le roi,

Carlos ne la voyait jamais qu’auprès de moi;

Mais il ne voyait qu’elle, alors qu’avec démence

Je rêvais son amour. pur, éternel, immense.

Quel mécompte pareil s’est jamais rencontré Il...

Et moi, dont le secret à la reine est livré !...

Un moment de silence.

Aime-Ml sans espoirï... J’ai peine à le comprendre.

(let amour contre moi n’aurait pu se défendre.

Qui donc, pouvant jouir de ce bonheur divin

Que le plus grand des rois poursuit toujours en vain,

Qui donc sacrifierait cette douce assurance

Pour un stérile amour, sans luit, sans espérance Y

0h! quels baisors de flamme et quel ravissement

Quand son cœur près du mien battait violemment!

Épreuve ou sa constance eut succombe sans peine

Si d’un tendre retour elle ôtait moins certaine;

Mais non, il prend la clef, croyant que cet envoi

Lui vient d’Èlisaheth, tandis qu’il est de moi.

De ce pas de géant il la juge capable.

il vientl... il vient !... il croit que. la l’intime. cornaline,

L’épouse de Philippe, affronte un tel danger!

nous un espoir si grand qui peut l’tnicouragero

-.:-u n

ACTE Il -- SCÈNE 1x. "aSi d’être aime par elle il n’avait quelque indice?

Nul doute... il est aime, la reine est sa complice.

Par le ciel l cette Sainte est vulnérable enfin!

Oh! quelle habileté dans cet esprit si tin l...

Moi-même je tremblais, humble dans me faiblesse,

limant tant de vertu, de grandeur, de noblesse.Sa force en imposait à ma fragilité.

renviais à son front cette sélénite

Étrangère aux écarts de la nature humaine.

Son calme n’était donc qu’une apparence vaine!

Goûtant de ses plaisirs les désordres secrets.

Lorsque de l’innocence elle emprunte les traits,

Elle voudrait s’asseoir au banquet de la vie,

Tour à tous par le vice et la vertu servie!

Et cette jonglerie ont pu nous abuser

A défaut (fun vengeur qui rosat accuseri...

Non !... nom... je révérais cette épouse infidèle;

liais le roi saura tout... je me vengerai d’elle.

Le roi !... le rail... Comment?Après un moment de réflexion

Oui l j’y parviendrai bien.

Pour arriver à lui je connais un moyen.

Elle sort.

tu DON CAHLOS.

SCÈNE X.

Un appartement dans le palais du mi.

LE une n’ALBE, La visas DOMlNGO.

a o a l a a o.

Que m’annonciez-vous donc l...

sans.Certaine découverte

Que je crois avoir faite, et qui me déconcerte.

a o a r a o o.

Laquelle 1’. ..

A La a.

La voici; vous me conseillerez.

L’Infant Carlos et moi nous sommes rencontrés

Ce matin au salon qui conduit chez la reine.Ofl’ense d’un propos, la colère m’entraîne,

La querelle s’échauffe, il me force au combat,

Et nous croisons le fer. Notre bruyant débat

A trouble du palais le paisible silence.

La reine ouvre la porte, entre nous deux s’élance,

Et commande a Carlos avec l’autorité

D’un regard tout-puissant sur le prince irrité.

Ce regard fait tomber le bras qui me menace;

Carlos accourt vers moi, tendrement il m’embrasse,

Puis il part...

.-r-I

.2124..." :- r

.. .....,.,-.

aura n -. suant; x. tu;comme, après un moment de silence.

C’est agir d’une étrange façon!

Duc, vous venez en moi d’éveiller unsoupçon...

Oui; j’ai fait bien souvent un rêve qui m’étonne,

Et que j’avais chassé sans le dire a personne;

Car il est des esprits si faibles, si méchants l...

lies amis si douteux, glaives à (leur tranchants l

Je crains comme surtout. On discerne avec peine

Les aspects différents de la nature humaine;

Plus difficile encore est d’en bien voir le fond...

Les aveux incomplets blessent comme un luiront :

J’ai donc enseveli mon secret par prudence;

J’attendais que le temps le mit en évidence.

Certains rôles discrets qu’on remplit près des rois

Sont pour leurs serviteurs fart chanceux quelquefois.

A l’inhabile archer lorsque sa proie échappe,

La flèche trop souvent rebondit et le frappe.

Ce que j’ose avancer est vrai certainement;

Je pourrais sur l’hostie en faire le serment.

Mais la preuve oculaire, une lettre entr’ouverte,

En mot surpris, d’un homme assurent mieux la perte;

Mon témoignage intime aurait moins de valeur.

Nous sommes en Espagne, et je sais par malheurl...

ALISE.

En Espagnol... comment il...

titi DON GARLOS.comme.

Dans les cours étrangères

La passion subit des entraves légères;

Elle peut s’oublier, se démasquer parfois;

Tout lui rappelle ici la rigueur de nos lois.

Les reines, en Espagne, ont une peine extrême

--Je le vois a regret -- à faillir au point même,

Au degré justement ou leur péche secret

Avec plus d’abandon pour nous se trahirait.

une.Écoutez jusqu’au bout, et prenez patience :

Carlos, ce matin même, avait une audience.

L’entretien chez le roi prés d’une heure a duré.

il réclamait un poste ardemment désiré :

Il voulait gouverner le Brabant et la Flandre.

Du cabinet voisin j’ai pu fort bien entendre

Les accents de sa voix qu’il faisait retentir,

Et, de l’appartement quand je l’ai vu sortir,

Ses yeux, rouges de pleurs, exprimaient son mécompte.

(le soir la confiance a remplacé la honte;

Il parait triomphant, il est transfiguré,

Et rend grâces au roi de m’avoir préféré;

Cela vaut mieux, dit-il. Carlos parle sans feinte.

Comment l’air i accorder sa joie avec sa plainte?

[le sa mésaventure il est tout radieux,

Et Philippe à son tour se montre furieux

nous u e SCÈNE x. il?Au moment où pour moi sa faveur se révèle.

Que faut-il en penser Y... cette grâce nouvelle

A plus l’air d’un exil que d’une dignité.

D OMIN G 0.

En sefionsnnons réduits à cette extrémité?

Verrions-vnous en un jour renverser et détruire

Ce qu’avec vous je fus si longtemps à construire l!

J’admire, général, votre calme ingénu!

Gejeuue homme exalte vous est-il inconnu?

Ne plumiez-vous pas le sort qu’il nous prépare

Si du pouvoir royal quelque jour il s’empare i...

Le prince !... au! croyez-moi, contre lui je ne sens

Aucune inimitié; d’autres soucis pressants

Troublent seuls mon repos. Mon zèle se divise

Entre le roi, le Ciel, et notre sainte Église.

L’lnfant l je le connais, et je lis dans son sein:

Il nourrit en Secret un enrayant dessein,

En dessein criminel, Tolèdel l il vent l’empire.

Nos croyances pour lui ne peuvent plus suffire;

lino vertu nouvelle est aujourd’hui sa foi z

Orgueilleuse vertu, ne comptant que sur soi,

Et n’cmprnntant plus rien à la foi de nos pères.

il. PENSE; il est de feu pour d’étranges chimères;

C’est l’homme, l’homme enfin qu’il prétend honorerl...

Cher duc, este: un tel roi qu’il nous tout tolércr?. .

l. Nom patronymique du due d’âme.

"8 DON CARLOS.une

Fantômes! rien de plus; sa fierté puérile

Se dépite, et rougit de son rôle stérile.

Il n’a point a choisir; tout passera, le jour

au lui-même pourra commander a son tour.

DO MIN G 0.

J’en doute. Il est jaloux de son indépendance.

Impatient du frein. il manque de prudencePour imposer un joug qu’il n’a pas su porter.

Sur notre trône à nous est-ce a lui de monter i...

Non! cet audacieux, ce jeune frénétique,

Déchirerait les plans de notre politique.

Naguère j’ai voulu par l’abus du plaisir

Domptcr ce fier esprit; je n’ai pu réussir.

La volupté pour lui n’est qu’une vaine entorse.

Dans ce fragile corps que cette aine a de torcol

Et Philippe bientôt va compter soixante ans !...

une.Vos yeux dans l’avenir plongent avant le temps.

no un a o.

Don Carlos ne fait qu’un avec la jeune reine,

Et déjà dans leur Sein pénètre la gangrène,

L’incurable poison de l’esprit novateur.

En s’étendant encor, ce venin corrupteur

Atteindre jusqu’au trône et gagnera le maître.

La Française, pour moi, s’est déjà fait connaître.

sans u -- sutras x. neCraignans le sourd travail de son ressentiment

Si le roi se permet de faiblir un moment.

Jusqu’ici la fortune est pour nous favorable;

Préveiions sans retard leur complot exécrable;

Qu’ils soient enveloppés dans le même filet.

Qu’un avis. sur canon, fut-il vague, incomplet,

Parviennc jusqu’au roi, t’inquiète, et l’irrite.

C’est beaucoup de gagné seulement s’il hésite.

Nous n’avons tous les deux aucun doute a garder,

Et la conviction aide a persuader.

Allie! nous apprendrons, ayez cette assurance,

D’autres secrets encor, si nous sommes d’avance

sars que nous en devons découvrir...

A LI! s.

Arrêtezl...

Qui voudra dire au roi ces secrets redoutes?

I) t) il I N G 0.

Certes, ni vous ni moi. Duc, je vais vous instruireD’un projet qu’en silence il m’a fallu conduire,

Projet bien important, et que j’accomplirai.

Mais pour que le succès en soit mieux assuré,

En troisième allié nous est fort nécessaire.

Philippe aime Eboli;je suis son émissaire;

Je nourris cet amour favorable à mes plans.

Si la belle succombe a mes pièges galants,

Victoire !... Sa faveur va bientôt nous promettre

l20 DON CARLOS.Une fidèle amie, une reine peut-être.

Par son ordre à Pinsmnt on m’a fait prévenir

comme vient ici même, et vent m’entretenir.

Aujour linui je conçois la plus vaste espérance:

Une fille Espagnole à in fille de France

Succédera de fait. D’avance je la vois

Briser, dans une nuit, les lis de ces Valois.

une.Ai-je bien entendu Y... j’éprouve une surprise !...

Yen conviens, par le ciel i la chose est bien comprise.

Je t’admire, vraiment, rusé dominicain;

0h i maintenant pour nous le triomphe est certain.DOMINGD.

Mais chut !... J’entends venir, eiest elle, le princesse...

une.Je ne suis qu’à deux pas; un moment je vous laisse,

Et s’il faut...

DOMIKGO.

Oui, fort bien, je vous appellerai.

’ Le duc d’Albe son.scÈxa x1.

LA PRINCESSE nil-1801.1. DOMINGO.

comme.Princesse, me voici, vous avez désirèi...

LA puis-cessa, suivant des yeux le duc d’Mbe avec curiosité.

Ne sommes-nons pas seuls 1’... Vous avez, ce me semble,

ACTE il --.SCËNE XI. 12!En témoin ici près, et vous parliez ensemble?

DOMINÙD.

Comment?

La princesse.Lorsque feutrais, qui doue sortait d’ici?

n o tu r ne o.

Le (lue d’Albe. il voulait auprès de vous aussi

Être admis à son leur.

LA PRISCESSE.

Le duc tituboit. . il désire

ll’entreteniri... Pourquoi? Pouvez-vous me le dire?

non! NGÛ.

Sauiui-je auparavant par quel hasard bien doux

J’ai le rare bonheur de me voir près de vous?...

Silence pendant lequel il attend la réponse de la princesse.

Quelque incident nouveau rend-il plus favorable

Celle qui pour Philippe étoit inexorable?

Puis-je nfabandonner à l’espoir sérieux-

Qu’en y réfléchissant et vous consultant mieux,

Vous acceptiez enfin l’offre et le sacrifice

Trop longtemps repousses par dédain ou caprice?

ile voici dans l’attente.

La PMYGESSË.

Avant tout, dites-moi ,Vous êtes-vous chargé de ma réponse au roi 2’

l2! DON imams.poumon.

Non, j’ai craint de lui faire une telle blessure.

Vous lui pouvez. encore épargner cette injure.

LA ramassas.

Eh bien! dites au roi qu’il peut se présenter.

nounou.Serait-il vrai, princesse i... Y dole-il bien cotupterl’...

Li PRINCESSE.

Prenez-vous pour un jeu mon sinebre langage?

Vous-môme m’envoyez du pas où je m’engage.

Grand ilion! qu’ai-je donc fait? pourquoi le laisser voir?

Vous palissoit"poumon.

Pardon, j’ai peine a concevoir...

LA ramassas.(lui! vous ne devez pas pénétrer ce mystère,

lit je ne voud sais pas, pour tout l’or de la terre ,

Qu’il vous au mieux connu. Domingo, c’est assez

Que les désirs du roi se trouvent exauces.

Ne vous donnez donc pas une peine inutile

Min de décemvir quel orateur habile

Vient d’oporer en moi ce brusque mangement.

Mais, pour vous rassurer, j’ajoute saturnien!

Que vous, révérend pin", aussi bien que l’Éuiiso,

N’aurez aucune. part a la faute eununise.

Vous m’avez, il est vrai. mainte fois démontre

Acre il - SCÈNE tu. unQue par l’intention le mal est réparé;

Que la chute est permise , et que. le Ciel pardonne

Quand c’est pour le servir qu’une femme se donne.

Cotte excuse pour moi serait hors de saison,

lit de si grands motifs dépassent me raison.

poumon.l’ainju’ils sont superflus, volontiers j’y renonce.

La PRINCESSE.

Quand vous irez au roi apporter me repense,

Priez-ile de nia part de ne rien propager.

Je suis ce que j’étais, je ne saurais changer;

Les événements seuls ont une autre apparence.

Dans vos offres d’abord je voyais une (incuse;

le croyais que le. roi par iaprire amoureux ,

sur de sa belle reine, ôtait époux heureux.

Je la t’l’tlj’ilis alors digue du sacrifice...

.tloisl... mais aujounl’hui je lui ronds mieux justice.

Maintenant j’y vois clair, et...

DOXIIN on.

Princesse , achat oz.

Je vous compromis, je sais tout ce. que vous savez.

LA Nil MZESSH.

Fort binai... tout est connu; sa ruse criminelle

Est surprise à la lin; plus de pilif- pour ollr !...

il est donc vrai !... la fourbai... elle trompait le roll...Elle lrmnpait l’Espagne... Elle me trompait, moi i...

125 DON GARLOS.Elle aime, je le sais : j’ai contre la coupable

Des preuves dont je veux que me haine l’aeeahle.

Quelle tremble! Philippe en secret outrage,

Par moi, s’il plaît au ciel, par moi sera vengé...

J’ai-rucherai le. nmsque à sa noble figure;

Sur ce front résigne qu’emprunte la parjure

Le monde entier lira sa home el son péché.

Il m’en conte à trahir cet opprobre caché;

Mais quel triomphe aussi, quel bonheur, quand je songe

Qu’en un trouble plus grand à mon leur je la plonge!

acumen.Maintenant tout est mûr. Le duc est près d’ici;

Vous plaît-il de le roirï’...

Il sort.

LA NUNCESSE , étonnée.

Que veut dire ceci?

SCÈNE x11.

LA PRINCESSE. LB une. ndALBE, DOMINGO.

nmux un, amenant le due.

Due, notre décomerte est vraiment bien tardive,

Et des! par la princesse, à l’instant, que nfarrive

L’avis qu?! en! fallu nons-meures lui donner.

une.Mo. visite des lues devra mains l’etnnner.

nous u -- senne x". neJe suis peu clairvoyant; il tout des yeux de femme

Quand on vent découvrir les mystères de l’âme.

u PRINCESSE.

Découvrirt... Comment douci...

nounou, niant-111mo.Nous désirons savoir

L’heure et le lieu...

LA primasse.

Demain je puis vous recevoir.

(le sera vers midi. J’ai des raisons, mon père,

Pour vous dire un secret que je ne puis plus taire,

Secret dont notre roi doit être pnivenu.

ALBE.

C’est aussi pour cela qu’ici je suis venu.

Il tout que sans retard on éclaire Philippe;

Il faut une son erreur par vos soins se dissipe :

(lui, par votre influence il ouvrira les yeux.

Personne in cette cour le comainera-t-ii mieux

Que le zèle. témoin, la sévère compagne,

Qui surveille la reine et partom l’accompagnet...

Dt) il tînt).

Que celle dont la grâce a sur lui tout pouvoir,

lit qui, pour l’enchaîner, n’aurait qu’à le vouloirî’...

une.ile larios, ou le sait . moi je suis l’udversaire.

titi DON CABLOS.nomme.

Je passe aussi pour tel; la princesse au contraire

N’uurait à ménager aucun antécédent.

Le silence pour nous est un devoir prudent;

Vous, Madame, placée auprès de notre reine,

Ne devez rien savoir que le roi ne l’apprenne.

Pur vos avis bientôt nous l’aurons enlace,

Et nous achèverons l’ouvrage commencé.

une.Mais il tout en finir bientôt, a l’instant même.

Tous les moments sont chers, et cette heure suprême

Va m’apporter peut-être un ordre de départ.

naniser) , après un moment de réflexion , s’adressant

à la princesse.

Si nous pouvions trouver des lettres quelque part !...

Des lettres de l’Int’ant , l’effet serait terriblet...

Voyons, qu’en pensez-vous?... Oui, la chose est possible.

Vous habitez, je crois, le même appartement

Que la reine?...

LA ramassa.

Non pas, un, voisin seulement.

Mais qu’importet...

DOMtNGO.

Une main intelligente et sure

Pourrait tenter, sans bruit, d’ouvrir une serrure...

Avez-vous remarque dans quel endroit secret

une u -- SCÈNE x". 127La reine me: le soir la clef de son cotirai...

LA PRINCESSE, réfléchissant.

En eti’ct, ce moyen semblerait nous promettre...

La clef peut se trouver. nDOVH’EGO.

Pour porter une lettre

il tout un agent sur. Quelque adroit messager,

Dans cette cour nombreuse, aura du s’en charger.

Comment le découvrir?... mais l’or rend tout facile.

unedonnait-on a Carlos un confident docile,iles affidés 1’...

DOSIINGO.

l’as un, pas un dans tout Madrid.

une.Vraiment ?...

D 0 M i X G 0.

N’en doutez pas; cet orgueilleux esprit

Affiche un grand dédain pour la cour tout entière.

J’ai mes preuves à. mail...

ALES.

La chose est singulière!

Et cependant j’ai vu tout a l’heure, en sortant,

Lorsque je saluais la reine en la quittant,

En page avec Carlos; ils parlaient en cachette.

in DON CARLOS.La. PRIX C. E S S E , l’iiiberrompaut tout a coup.

Non i... je ne coquends pas ce qui vous inquiète,il s’agit d’autre chose...

noms-no.

(th! qui peut le savoîrî...

Cela m’est fort suspect !... et je t’i’flÎS entrevoir...

du duc.

Connaissez-vous ce page ?...

LA corsetasse.

En enfant qui lutine...

Pourquoi chercher plus loin?... il suffit, je devine...

Je suis au fait de tout... Ainsi donc, chapelain,

Nous nous verrons avant le rendez-vous prochain;

D’ici la, nous pourrons en savoir plus encore.

venu-no , la conduisant a l’ccart.

Et peut-il espérer le bonheur qu’il implore?

Puis-je le lui promettre, et que! sera le jour

(tu vous couronnerez un si brûlant animoit...

Que dirai-jet...

LA ramassait.

D’abord , j’ai recours à la feinte.

Sens peu, d’un mal subit je vais paraître atteinte;

Alors, suivant l’usage à la cour consacré,

[tu logement royal le mien est séparé;

La, seule...

ACTE u -- SCÈNE xm. 4:9nomma.

Ma partie, après beaucoup de peines,

Est gagnée, et je puis braver toutes les reines;

Enfin nous triomphons!...

hl PMNCËSSE.

Chut !... on vient de parler :

(Test la reine, je croîs, qui me fait appeler.

Au revoir!...Elle son à la hâte.

SCÈNE X1".

un, nomma).

l) O 511M; o après un moment de silence, suivant des yeux

la princesse.

Duc , avec ce visage de roses,

Vos exploits...

une.Et le Dieu, prêtre , dont tu disposes,

Je vois venir l’orage, et puis, sans ufeflmyer,

Fixer des yeux l’éclair prêt à nous foudroyer.

l na sortent.

un DON 0A "1.05.

a . . .SCIA E Il".

[in chaîne de chitineux.

DON tiÀliLOS. LE Will-T8.

munis au prieur, en entrant.

il est déjà venu î... J’en suis fâché, mon père.

u: muant.Depuis une heure il a quitté le monastère;

(l’est la truisiitmc fois.

muras.Tous n-t-il annoncé

si" devait revenir?LE Pilllîn’t.

Après midi passé.

r. nuas, s’approchant «Tune fenêtre, et regardaut le puys-"gr,

(le cloître est éloigné de la route publique.

lie lnin je vois encor la vieille basilique

Et iris murs de Madrid; le Vadim: sombre et frais

A sus rinunps arrosés par le Munsmmrez.

Rien ne me charme autant que ce lieu solitaire;

Ici tout est paisible et rempli (le mystère.

Li": Plilïl’fl.

(tomme au seuil (le la mort et de liEtemili’. !...

nous il - soi-Lue x1v. tiltmatos.

Saint homme, je ronfle à votre probité

lion secret le plus cher; mais il tout que personne

Ne connaisse jamais , ou même ne. soupçonne,

L’ami qui un venir.- -lles motifs importants

Me font rocher à tous remanger que fenouils.

Toi choisi tout exprès cette obsrnre retraite.

N’npprehcndrez-vous pas de surprise indiscrète Y...

.lurune trahison n’est-elle à redonter?...

Vous me l’avez promis: sur vous je puis compteri...

LE entera.

Hui , mon prince. [les rois les soupçons tt’elnûrnires

Nu xiemiront pas fouiller nos canent"; funéraires.

L’oreille ne se prête on métier «l’espion

Qu’onx portes (in bonheur et de in passion;

lit ce monde linit à nos murailles saintes.

(LHlLHS.

l’eut-être vous pensez que tues doutes, nies craintes.

titubent un cœur eoupnblel...

Le promo.

on! je ne pense rien.

matos.

lie serait une erreur. Surtout (Tenez-moi bien ,

lion Prieur, mon secret craint le regard des hommes,

Matis non celui de bien.

032 DON (1A RLOS.LE PRlEUR.

nous l’asile où nous sommes,

Que nous importe à nouai... Dans ces murs, les pervers

Trouvant comme les bons des bras toujours ouverts.

Quels que soient tes (imine, que tu pensée intime

Soit pure ou corrompue , injuste ou légitime,

Avec ton propre cœur c’est un compte à régler.

entes, avec feu.Le plan que nous cachons ne saurait appeler

De votre Dieu sur nous la colère éternelle:

il est son œuvre à Lui, son œuvre la plus belle;

Mais à vous, à vous seul, je puis tout découvrir.

LE P MISE Il.

nous quel but? (l’est assez, je ne saurais soutl’rir...

Le monde m’est fermé. Prêt pour le grand voyage,

Pourquoi de tels soucis t’ouvrir le lourd bagage l...

Pour gagner le salut, mon fils, il faut si peu !...

Mais in cloche m’appelle , et je vais prier Dieu.

Le prieur sort.

SCÈNE KV.

DON CARLOS. LE tunnels ne POSA entre.

CAnLOS.

Enfin , enfin c’est toi l

LE moeurs.Quelle pénible ahseneel...

ACTE Il -- SCÈNE KV. 433Que te temps semblait long à mon impatience!

Deux grands jours à deux nuits ont déjà succédé

Depuis que ton destin sans doute est décidé,

Et ce n’est (pliaujourdihui que tu vas me l’apprendre!

. Parle, êtes-vous tous deux plus près de vous entendre

Et de signer la paix?

SABLOS.

Oui donc t...

es MARQUIS.

Ton père et toi.

Et quint-il résolu pour la Flandre Y...

matos.Le roi

Veut qu’Albe des demain commande l’entreprise;

(Test là son dernier mot.

LE MARQUIS.

O fatale surprise!

Non! Philippe à tes vœux ne s’est point refusé;

Non, Carlos, tout Madrid serait donc abusé i...

N’as-tu pas en de lui d’audience secrète?...

Philippe...

euros.Est sans pitié; voilà comme il me traite!

Nous sommes désunis, désunis pour toujours,

Plus que nous tétions jusqu’à ces derniers jours.

435 DON SABLOS.1.1l: ltAl’lQL’lS.

Ainsi tu ne pars pas?...

CARLOS.

Non, te dis-je.

LE simoun.0h! mon rêvai...

CARLOS.

Laissons ce! incident, et permets que jachère.

Cher Rodrigue, depuis que nous nous sommes ms ,

0h! que dévouements étranges, imprévus!

Conseille-1110i d’abord ; je vous la voir...

LE MARQUIS.

Ta mère f. ..

lmpossilde!... à quoi hon ?. ..

(IMllMS.

(i mon ami! j’espère...

Rodrigue, tu p:tlis?... Sois calme, écoute-moi.

Oui, je puis être heurem; je le veux, je le dei.

Plus tard tu sourds tout. Dis-moi, je (en supplie,

tomme"! puis-je la mir ?.. .

LE MARQUE.

Déplomhlc folie!

hoquet trumeau délire es-tu donc agiter...

CAR L05.

lit-tiret... oh! non. mon Dieu! c’est la réalité.

son: n - SCÈNE xv. lesIl lui montre la lettre du roi à le princesse d’Elioll.

Oui! la réalité : cette lettre importante

La contient; elle est la, terrible, palpitante.

Élisabeth est libre aux yeux du monde entier,

Est libre devant bien... mais lis donc ce papier,

Et ne sois plus surpris.

La aunons, Ouvrant la lettre.

Due voiscjel... cette lettre

Vient du roll... c’est sa main!

Après l’avoir lue.

Pour qui donc peut-elle être?

C A R L0 S.

Pour Eboli; c’est d’elle . ami, que je la tien.

J’avais ou l’autre jour un secret entretien

Avec un jeune enfant, un page de la reine.

Il me donne un billet, une clef, puis m’amène

Auprès du pavillon qu’liubite Élisabeth ,

Et, sans vouloir nommer l’auteur de ce billet :

u C’est là, dit-il, c’est là que vous attend la dame

Oui depuis si longtemps règne au fond de votre âme. u

Je le suis...LE usineurs.

insensé f. ..

c A u Les.

Pose. dans tout Madrid

Je cherche quelle femme a trace cet ecrit;

436 DON CARLOS.Mais je n’en connais qu’une, a toutes préférée.

Quelle autre se croirait par Carlos adorée?

Ivre de mon bonheur, je vole au rendez-vous.

Les sans d’un instrument, les accents les plus dans,

Arrivant jusqu’à moi, me conduisent vers elle.

J’ouvre la porte, j’entre... ô surprise cruelle!

Qui vois-jet...

La moeurs. lOui, je comprends, cher Carlos.

6331.08. lConfondu, aVictime du hasard, Pose, j’étais perdu,

Si Dieu ne m’eût conduit entre les mains d’un ange.

Mes pour l’avaient trompée, elle avait pris le change,

Se croyait mon idole, et son illusion

Dans mes regards brûlants lisait la passion.

En me voyant trouble la princesse enhardie,

Faible par devenaient, généreuse, étourdie,

Veut lutter mon bonheur et payer de retour

Ma tendre émotion, qui ressemble à l’amour.

Cependant le respect m’imposait le silence.

A cette ardeur discrète elle fait violence,

Son noble cœur s’épanclie.

LE M A RQ C l S.

Et c’est le calme au front

Que tu viens d’Eboli me raconter l’aurontt...

ACTE Il -- SCÈNE KV. 437Elle t’a pénètre, crois-le bien; cette femme

A sondé jusqu’au [and les replis de ton (une.

L’injure qu*elle éprouve est grave; ignores-lu

Son pouvoir sur le roll...

a! mon, avec confiance,

Je crois à sa vertu.

LE MARQUIS.

Vertu que l’intérêt de son amour dirige :

Je la connais, la crains, et sais ce qu’elle exige.

Oh! qu’elle est peu semblable au sublime idéal

Que le cœur a nourri comme au terrain natal!

L’un, pareil à. la fleur tille de la nature,

Germe et s’épanouit librement. sans culture.

L’autre, plante étrangère et fragile, a besoin

Que dans la serre chaude on relève avec soin.

Donne-lui , si tu veux, un nom qui la déguise ,

Honneur, moralité : c’est l’innocence acquiso

Au prix d’adroits calculs, de combats incessants;

Chusteté qu’on dispute à la fougue des sans,

Que le ciel nous prescrit; vertu qu’on lui marchande

Et que devra payer le Dieu qui la commandai...

Ami, juge toi-même, ars-tu jamais pense

une l’orgueil d’Eboli, si rudement blessé,

Épargne Élisabetlr?... Groiætu qu’il lui pardonne

Tes dédains pour un cœur qui cède et s’abandonne?

Crois-tu que sans colère elle puisse le voir

l38 "ON (tannas.Consacrer a la reine un amour sans cspoir?...

C.llll.nfi.

Tu la connais donc bien!

LE MARQIÎIS.

Je ne plus la connaître t

Je l’ai me à la cour une ou deux lois llûlll-ÛIYP...

Mais, encore un seul mot. J’ai sans peine compris

Due sa vertu pour elle avait un certain prix,

lit surtout que du vice elle craint l’alimrence,

J’ai vu la reine ensuite : oh! quelle différence!

Dans sa grandeur sereine, étrangère à la fois

A la frivolité connue aux mesquines lois

Dont la tomme subit la règle et la contminte,Ëcurtant aussi bien l’audace que la crainte,

Du devoir véritable elle suit le sentier,

Marche droit a son but, ft’l’tllc, sans dévier,

Et, tandis que partout on l’admire, on liminaux

Elle ne le mit pas; elle-mûme s’ignore.

Carlos, en contemplant le portrait accompli ,

floconnais-tu, (lis-1110i, la frivole liliolil...

A Flmuucur la princesse a pu rester fidèle

Parce qu’un noble tanneur s’était milliaire. d’elle;

(l’est a cet amour Seul que sa vertu se rend;

Mais, «(tintai pour la [rayer tu n’es qu’intliflï’r’rnt.

Elle surmoula! !...

acre n - sans Xi. 139cannas, avec quelque vivacité.

0h! non; funeste défiance !...

Il se promène avec agitation.

il te sied bien ainsi d’ébranler la croyance

D’où dépend ici-bas notre leucite :

Mon estime pour l’homme et pour sa (liguait...

Le MARQUIS.

Quel injuste reproche! Ah! combien, sur mon âme!

J’aurais craint, tendre ami , de m’attirer ce litanie!

liette tilloit serait un ange, et, connue toi,

Je me prosternerais devant clic, je croi ,Si j’étais bien certain qu’amoureuse et ritale

Elle ne cannait pas la passion fatale.

cannas.Quelle erreur! que crains-tu, qu’oscstu supposer?

Sans la rougeur au front peut-clic m’accuser?

Voudra-t-elle payer une vengeance intaille

tic son (niprobrc i...

LE MARQUIS.

t in voit trop souvent une femme

Racheter un affront au prix du (lestionucurl...

nimbus, se levant avec vivacité.

Non, ce mot est trop dur; non, cruel raisinneur.

tille est noble, elle est fière, et je crois la comprendre.

.lc ne roulante rien. Tu voudrais me détendre

ll’cspt’lrer: c’est en vain. l! est très-important

450 DON CARLOS.Que je parle à ma mère...

LE MARQUIS.

Et pourquoi dans l’instant il...

CARLOS.

Rodrigue, aucun scrupule afinurd’hui ne muraille:

Je veux savoir enfin le son que Dieu m’apprête;

Tache au moins qu’en secret je puisse lui parler.

L8 BIAflQUlS.

Et la lettre, Carlos? veux-lu lui dévoiler...

Le veux-tu? dis le moi...

en un o s.

Je n’ai rien à te dire;

Ne m’interroge pas, fais ce que je désire:

Un moyen pour la wifi... seulement un moyenl...

LB MARQUIS, d’un ton significatif.

Tu l’aimes, m’as-tu dit: mais y songes-tu hmm...

Tu Palmes, et tu velu: lui montrer cette lettreî...

Carlos haine les yeux et reste muet.

Dans ton maintien confus, Charles, je vois panure

Quelque chose d’étrange et de nouveau pour moi.

Tu détournes les yeux... Es-lu de bonne roll...

Mais ce billet, voyons... laissa-moi le relire;

Me suis-je pas trompé Ï...

Carlos lui donne la lettre. le marquis lu déchire.

CARLOS.

Malheureux! que! délire l...

ACTE Il un SCÈNE KV. inAvec une émotion contenue.

Ce papier m’était cher, Pose, je l’amiral l...

LE MARQUIS.

Je l’ai compris, Carlos, et je l’ai déchiré...

Le rouquin une un œil pénétrant sur le prince. qui la regarded’un si: troublé. Long silence.

Parle! qu’ont de commun ta faiblesse loyale

Et l’avilissement de la couche royale?

Philippe était-il donc un rival dangereux?

Et quels projets hardis ton amour malheureuxFonde-t-il sur les torts de cet époux parjure?

Tu passion fait-elle un pacte avec l’injure Y...

Je te connais enfin, et je nlose exprimerA quel point j’ignorais comment tu sais aimer !...

cannes.

Que crois-tu donc, Rodriguei...

LE MARQUIS.

Il tout que j’accompiisse

De mes illusions le cruel sacrifice.(le n’est plus mon Carlos que je retrouve ainsi.

Dans son âme si vaste, et si brûlante aussi,

L’humanité, le monde, auraient pu trouver place;

[En amour criminel maintenant les remplace.

[Egoisme glace souille sur toi la mort.

[les Provinces en deuil as-tu pleuré le sort ?...

Non , non, pas une larme, un regard secourable!

tu DON ÇA BLOS.Combien tu me parais petit et misérable

Depuis que ton autour rapporte tout à soi!

CAMES se jetant sur un fituteuil, aptes un montent «le silence,et avec des larmes émottées.

Tu ne m’estimes plus, Boulimie, je le rail...

LE muons.Ne parle pas ainsi. (let amour qui t’emporte

Est l’erreur, je le sais, d’une âme grande. et torte.

La reine était ton bien , Philippe te l’a pris.

liais, peu sur de tes droits peut-être mal compris,Si le. roi, disaisntu, mérite qu’elle l’aime?...

Jusqu’ici . tu n’osais en décider toi-meute;

La lettre a prononcé: le plus digne, c’est toi,

Et tu t’enorgueillis de plier sous la loi

[le ce destin brutal qui (tu rapt est complice :

Car un grand cœur triomphe en soutirant l’injustice.

La passion alors commence à t’egnrer;

Ton orgueil est content; ton emm- veut espérer...

Vois !... je le savais bien, tu ne peut: t’en défendre...

Toi-mente cette fois n’a pas su te comprendre

canuts, ému.

C’est une grave errcurl... [tous ces cruels moments,

Non, je n’éprouruis pas de pareils sentiments;

Tu me juges, Rodrigue, avec trop de noblesse.

LE maoris.Ai-jo si rital connu tu force et tu faiblesse?

un; u .- scizsn xv. mCharles, quand par malheur je le mis succomber,

Je cherche la raison qui mura fait tomber,Et, lorsquiaux yeux de tous l’apparence l’accuse ,

Entre mille vertus je trouve ton excuse.

Nous nous entendons mieux... eh bien! soit, j’y consens :

Tu reverras la reine, il le faut... je le sens.

en MAS, se jetant il ami con.

en! tu me l’ais mugir !...

Le MARQUIS.

Je l’ai promis, fenestra

Que tu lui parleras; je me charge du reste.

[ne pensée heureuse, un plan audacieux,

Dans ma tel0 ont grandi; tu les comprendras mieux

Lomqu’une douce voix le les fera connaître.

Je me rends chez la reine , et des demain peut-elle

Toni sera résolu. Carlos! un grand dessein

Latium: haute raison lit germer dans mon sein,

il! qui doit de ce inonde alléger la misère,

Echeuùt-il cent fois , veut qu’en y persévè e.

Souviens-lui de la Flandre... ami, me comprends-m?

(:.’llli.()S.

Hui, tout à toi, Rodrigue, et tout à la rectal...

LE il Mm Us, alumnat-liant d’une fenêtre.

Il est temps. ici près j’entends Venir la suite.

Il: saumure-ut.

lleprenans notre rôle; observe la conduite:

"à DON CARLOS.Toi prince, moi sujet.

G A Il L05.

Tu vas partir bientùt,

Et rentrer à Madrid i... l1.5 mamours.

A l’instant.

CAELOS.

Un seul mot :

Attends douci... Quel oubli j’étais près de commettre!

En avis sérieux : d’ici lorsqu’une lettre

Part pour les Pays-Bas, le roi l’ouvre en secret;

Prends garde à tout papier qui le compromettrait:

La poste a reçu l’ordre, et je sais qu’elle y veille.

LE MARQUIS.

Qui donc t’a pu donner une alerte pareille?

cames.En agent sur à qui ce tramil est remis,

Don Raymond de Taxis, un de mes bons amis.

La MARQUIS, après un moment de silence.

Encor cela, mon Dieu !... Trop malheureuse Espagne !...

Soit! mes lettres suivront la route d’Allemagne.

ils sortent. par des portes différentes.

un ne Dttxttlt un

ACTE TROISIÈME

La chambre a coucher du roi.Deutflunbem: allumés sur une table de nuit. Plusieurs page:

dorment au fond de l’appartement.

SCÈNE I.

LE ROI est à demi habillé, et mis devant la table, un bras

appuyé sur le fauteuil, dans une attitude pensive. Devantlui on voit un médaillon et quelques papiers.

LB ROI.

Qu’elle fût exaltée, oui! chacun le savait.

Je n’ai pu lui donner l’amour qu’elle rêvait;

Mais laissa-Mlle voir les regrets qu’il lui coûte 1’...

Elle est fausse et me trompe... oit! je n’ai plus de doute.Il fait un remuement qui le rappelle à lui-mémo,

et regarde avec surprise.

Où suis-jet... lei tout dort; le roi seul est deboutl...

(les flambeaux sont déjà consumes jusqu’au boul,

Et la nuit règne encore; elle est pour moi passeel...

Accepte pour finie une nuit commencée,

(l Naturel les rois ne peuvent rappeler

Les heures de repos qu’ils laissent envoler :

(le doit être le jour, du moment où je veille.Il éteint les lumières, et. ouvre les rideaux d’une fenêtre. il se

promène de long en large, remarque les pages endormis, les

regarde un instant en silence, puis tire une sonnette.

Dans l’antichambre aussi faut-il que tout sommeillel...

10

446 DON CAHLOS.

SCÈNE u.

LE ROI, LE comme m: LIERNE.

LERME. avec surprise en rosant. terni.

Sire, êtes-vous soutirant î...

LE ROI.

J’ai cru, pendant la nuit,

An pavillon de gaucho. entendre quelque bruit.N’étnit-ce pas le feu?...

LILRME.

Non, Sire.

LE non

Est-il possible Y...

J’aurais donc en dormant fait un rêve pénible?

Quel étrange hasard !... C’est bien de ce côté

Que repose la reine 1’...

une.En Mot, Majesté.

LE nm.«- Ce rêve est effrayant! -- A cette aile isolée

Je vous que, dès ce soir, ma garde soit doublée.

Mes ordres sont secrets, très-secrets; car jientends...

Mais, comte, pourquoi donc nîohserver si longtmnps?

LEI"! i2.

Je regardais vos yeux rougis par l’insmnnie.a..,-.-.....- 4.... UT» fifi"...

Atl’l’li lll o- SCËNIË li.

ile Votre Majesté l’indulgence infinie

ilaignesthelle souffrir qu’un zèle officieux

L’invite à prendre soin de ses jours précieux?

Vos peuples, pour leur roi pleins de sollicitude,

Remamteraient ce front pali de lassitude...

Deux heures seulement d’un sommeil matinal...

LE n01. avec un regardtrouble.

Le sommeil, je l’aurai; mais à l’Eseurial !...

Quand le roi, quand l’opium au sommeil s’abandonne,

L’un met au jeu sa tomme, et l’autre sa couronne...

Mais non l la calomnie a trouble me raison;

Dans mon sein une femme a versé ce poison.

---Femme! ton nom fatal, ton nom est calomnie. --

il tout, pour que je croie à cette ignominie,

Qu’un homme me l’affirme et m’ait tout révèle.

Aux pages qui viennent de s’éveille-r.

Qu’à l’instant le duc d’Alhe ici soit appelé.

Le: page: sortent.

Et vous, Lerme, approchez.Il s’arrête devant. le comte, et. l’interroge

(tu regard.

Est-il unit... qu’on réponde!

- 0h! si pour un instant, rien, rien qu’une seconde,

le pouvais tout savoit- l.. 10ml... -- Mais,jnrez-le-moi.

Suis-je trahi Y... parlez...LiïllÀlE.

(i Sire l ô mon lion roi l

MS DON CARLOS.LB tu", reculant.

Toujours le roi! le roi! ce mot seul qu’on prononce !...

N’aurai-je donc jamais de meilleure réponse

Que l’écho d’un vain son? Je trappe ce rocher,

Et quand me fièvre attend l’eau prèle à s’épaneher,

Il offre l’or bouillant à la soif qui l’implore !...

une.Que veut savoir mon roi? son serviteur l’ignore.

Le aux.

Rien, rien, retirez-vous.

Le comte vent s’éloigner. Le roi le rappelle.

Vous êtes, je le croi ,

Époux et père Y...

issue.Oui, Sire.

u: aux;Et pourtant, sans effroi,

[ne nuit vous veillez auprès de votre maître?

(le front blanchi, ride, devrait rougir peutaétre

Lorsque avec un sang-froid. un calme sans égal,

Vous osez vous lier à l’honneur conjugal!

Rentrez sous mire toit: l’épouse vertueuse

Partage de son tils la couche incestueuse!

limiez-moi donc, allez !... Vous restez stupéfait,

Et votre œil m’interroge et se troublel... En elTet,

Ma tête est blanche aussi. Prenez-y garde, comte !...

son: in -- seime u. neUne reine jamais ne se livre à la honte,

Et ce serait la mort que d’oser en douter.

LEMME, avec chaleur.

A ces lâches soupçons qui pourrait s’arrêter?

Est-il dans vos États des bouches ennemies

Capables d’exhaler de telles infamies !...

Une reine si purel... un auget...

Le nul.

Yens aussi

Vous la croyez un ange l... oh! je vois bien qu’ici

Elle a des amis chauds; ils coulent cher, je pense,

Et c’est royalement qu’elle les récompense;

Je ne supposais pas qu’elle en eût le moyen.

Appelez le duc d’Albe, et, quant à vous, c’est laient...

Allez lLeone.

J’entends le duc dans la salle voisine.Il veut sortir.

LE sur, avec un ton plus (tout.

Comte, l’accahlement qu’a mes traits on devine,

Je l’épreuve en effet; oui, j’ai dormi si peu

Pendant toute la nuit, que j’ai la tète en feu.

Oubliez, il le faut, le bizarre langage

D’un rêve sans sommeil. Soyez discret; ce gage

Vous prouve ma faveur.Il lui donne sa main abattait. [Anne sort,

et ouvre la porto au due d’Albe.

une DON GAllLOS.

SCÈNE m.

LE R01. La me D’ALBB.

un: , s’approchant du roi avec. hésitation.

Dans la nuit m’appeler l...

Cet ordre est surprenant.Il se trouble en regardant le roi de plus prés.

Son regard fait tremblerl...

L8 ne! s’est assis, et a pris le médaillon sur la table.

Il regarde longtemps le due en silence.

Ainsi donc je n’ai plus un serviteur fidèlei...

ALES , avec le même miaule.

Commenti...

LE in".Non, pas un seul qui montre assez de zèle

Pour m’avertir du coup dont je me sans frappe!

une, avec un regard de surprise.

l’ne offense à mon roi m’auraitoelle échappe-1?...

Le: au! lui montre les lettres.

Allie, connaissez-vous de qui cette écriture?

une.C’est la main de l’lnt’ant.

LE ROI.

Pause pointant laquelle il regarde le ducd’un air pénétrant.

Et quelle conjecture

ACTE Il! - SCÈNE l". liâtFormez-vous sur Carlos? Il est ambitieux,

Matez-vous dit déjà. D’un lits audacieux

Est-ce l’ambition qui seule me menace?

AMIE.

Son ambition, oui... Mais ce grand mot embrasse

Tant de choses en soil...

Le nos.

Ne sauriez-vous plus rien?...

A un: , après un moment de silence et de contrainte.

llu royaume eslmgnol vous ufovez fait gardien;

Pour lui sont mes talents et mon expérience.

Mois un doute. un soupçon, ce que mu conscience

Découvre ou sait prévoir, c’est ma propriété;

C’est un domaine saint que l’esclave acheté

Peut, comme le vassal, interdire au monarque.

Tout cc que. voit mon rime ou que mon œil remarque

N’est pas mûr pour mon roi; je le prie lunublement, a

S’il veut sur cette intrigue avoir mon sentiment,

[le ne pas rexiger connue un mi, comme un maître.

La R01, tu! donnant les lettres.

Lisczl...

ALES lit, et se tourne. cfll’apé, vers le roi.

Quel frénétique aura pu se permettre

De placer sous vos yeux ce misérable écrin...

L8 lit".nomment ramonez-vous? et qui donc vous apprit

l5! DON GARLOS.A quelle femme aimée un tel aveu s’adresse?

L’amant n’a point nommé l’objet de sa tendresse.

une, interdit.Ah! j’ai parlé trop vite !...

LE nm.

Ainsi vous connaissez ..?

une , après un moment. de réflexion.

J’aurais voulu me taire; eh bien! non... c’est assez;

Je ne m’en défends plus, mon maître me l’ordonne...

Sire! il n’est que trop vrai, je connais la personne...

LE nm. se levant transporté de colère.

0 Dieu de la vengeance! enseigne-moi pour en:

[les supplices nouVeaux. des tourments plus nitreux!

Leur crime est donc public , leur passion ardente

S’est trahie, et devient tellement évidente,

Qu’il suffit d’un coup d’œil pour s’en apercevoir!

Quelle audace! et moi son! je n’ai pu le savoir;

Je suis dans mes États le dernier a l’apprendre!

A un: se jette aux pieds du roi.

Je confesse mes torts, Sire, sans me défendre.

Je maudis la prudence et la timidité

Qui m’ont fait lâchement taire la vérité,

Quand l’honneur de mon roi , le devoir en balance,

Me commandaient bien haut de rompre le silence.

Mais, puisqu’ici chacun est muet maintenant,

Et puisque la lunule, par son charme entretuant .

ÀCTE Il! -- SCÈNE "l. l53Reliant de vos sujets la parole craintive,

Sire, je dirai tout, tout, quoi qu’il m’en arrive.

Je sais trop en ctl’et a quoi vont m’exposer

Les repentirs d’un fils habile a s’excuser,

Les larmes d’une épouse. et sa beauté fatale...

LB ROI, avec vivacité et promptitude.

Levez-vous, vous avez ma parole royale;

Soyez sans crainte.

ALES, se levant.

Eh bien l Sire. rappelez-vous

En étrange incident qui vous mit en courroux

Aux jardins d’Aranjucz où se passa la scène.

liane un sombre bosquet vous aviez vu la reine

Seule, loin de sa suite. et le regard trouble...

LE nonOu’entends-jei mon malheur doit-il être comblé?

Aciievezl je le veux.

A L a a.

Mondecar tut punie[l’un noble sacrifice, et vous l’avez bannie.

Maintenant, je le sais, lorsqu’elle s’en alla,

La reine l’ordonnait, et l’Int’ant était la.

LE ROI . avec emportement.

Il riait lai...

A l. B li.

Sans (ioule. et la terre sablée

455 DON CARLOS.Avait garde sa trace. Au fond (le cette allée

Oui conduit à la gante on trouva par hasardL’eeharpe de lllntant oubliée à l’écart.

ne la mille soupçons, et, pour preuve suprême,

Je sais qu’un jardinier rit le prime. lut-mente

A l’heure, à la minute où Votre Majesté

Paru: dans le bosquet; c’est un fait attesté.

LE n01, sortant diane sombre réflexion.

Et la reine pleurait, et chacun de la plaindre

Quand mon étonnement ne sut pas se contraindre!

Elle me il! rougir devant toute ma court...Bougie devant moi-même, et j’étais à. mon tour

noceuse, le coupable; elle était la victimcl...

Long et profond silence. il tasseau, et se cache

le rimer.

Due, vous avez raison, ma fureur légitime

l’eut nfenlrainer bien loin L. Maintenant. laissez-mol;

Je désire être seul un instant.

A l. Il il.

01mm roi!

Ces preuves ne sont pas peut-être assez certaines.

Li: nm, prenant des papiers.

Et celles-ci non plus 1’... tien ai la par centaines.

Quel concours accablant! quel accord odieux!

La lumière du jour est moins claire a mes yeux.

[les longtemps j’aurais du (lutiner l’imputlence;

ACTE [Il a» set-23E tu. 15515Mais pour moi tout s’explique aujourd’hui plus j’y pense.

Son crime a connuencé lorsque de votre main

lei je la reçus pour ce lugubre hymen.

Je crois revoir encor cette pale ligure,

(le renard chine, d’un si funeste augure ,

Oui sur mon front blanchi s’arrêtait tristement;

La fourbe me trompait des ce fatal moment.

une.La jeune fiancée a votre fils si chère

Pour le prince était morte en devenant sa mère.

Bernes par l’espe ’ance et tendrement épris,

ne; atriums exaltes s’étaient déjà compris.

A leurs épanchements succédait la contrainte.

lis nieraient plus alors cette naïve crainte

Qui souvent, malgré nous, gène un pr nuier aveu.

lies souvenirs permis ils se tirent un jeu,Et leur intimité, toujums plus téméraire.

A la séduction ne put pas se soustraire.

Tous les deux, par l’esprit, par Page associes,

Par l’obstacle irritant contre vous ralliés,

Durcut à leur amour céder avec audace.

Des passions du cœur en usurpant la place

La froide politique attentait à leurs droits;

Mais ses calculs, pour eux, semblèrent trop étroits.

Et comment supposer qu’une telle constance

t Un "la r liron ni .l mu 0....lie la ru nulHt ou (h tl’tn mue V

486 DON CARLOS.Non! Dans sa liberté la reine examinait,

A part elle, le choix de votre cabinet:

Elle espérait l’amour, elle eût... un diadème.

LE ROI, offensé, avec amertume.

J’admire en verite votre éloquence extrême,

Et comme vous jugez avec discernement!

Merci, duel...Il se lève, et continue avec fierté et froideur.

Vous avec raison certainement.

La reine, en me cachant cette correspondance,

A sans doute commis une grave imprudence,

Une plus grande encore en gardant le secret,

Quand mon fils, pour la voir, au jardin se montrait.En élan généreux l’a sans doute égarée ;

Je saurai tu punir.

Il sonne.

Mais voyez à l’entrée:

Quelqu’un n’est-il pas lat... Quant à vous, général,

Cela saillit, allez !...

une.Quel contre-temps fatal

De Votre Majesté m’attire la colère?

Deux fois, mon dévouaient a-t-il pu lui déplairel’...

LE un] , a un page qui cette.

Appelez Domingo.Le page se retire.

ACTE Il! -- SCÈNE W. 051Je Veux bien cependant

Accorder mon pardon à ce zèle imprudent

Qui m’a fait. concevoir pendant une minute

li n soupçon d’où pourrait dépendre votre chute.

Allan Æéloîgna.

SCÈNE 1V.

l. E R1)! . IN) Ml N6 0. Le roi va et vient pariant quelques instantspour se recueillir.

1"le u o entre quelques moments après que le due d’Alhe

est sorti. Il approche du roi, et le regarde dans unsilenco respectueux.

Quelle heureuse surprise en revoyant mon roi

Si calme et si serein!

LB nm.

Vous surpris, et pourquoi Ï...

n o m x a o.

Dieu merci! j’avais tort, cette erreur était folle;

L’avenir me rassure, et ma crainte s’envole...

LB R01.Votre crainte ?... Pour moi qu’aviez-vous redouté Y...

nomma.Il faut que je l’avoue à Votre Majesté:

Je connais un srcrcl qui m’afTeete comme elle.

LE un: r (hm air comme.

Vous ai-jc témoigné Fintcntion formelle

un DON ointes.D’avoir un confident qui m’osc préveniri’. ..

l’est hardi, par le ciel l...

DOM] Mit).

Avant (le m’en punir,

Sachez, Sire, en quels lieux, sous le sceau du mystère.

Et (le. qui j’ai reçu cet aven volontaire;

l’eut-être serez-vous alors moins irrité:

Par la confession j’ai su la vérité.

Sous le. poids du remords la tendre pécheresse

lie confiait tout bas son action traitresse,

Et demandoit pardon à son juge. divin.

La princesse Eboli regrettoit, mais en rein,

l’n acte (lé-loyal qui pouvoit, suivant elle,

Devenir pour la reine une épreuve mortelle.

LE ROI.

Vraiment! L’excellent cœurl... -- Vous avez bien compris

Pourquoi je vous appelle. A l’instant, à tout prix,

Domingo, je le veux, expliquez-vous sans crainte,

Et fuites-moi sortir de l’obscur labyrinthe

ou me jette en meugle un zèle dangereux.

Pariez à cœur ouvert. Avant d’agir contre eux,

Que croire que résoudre? il ne tout rien me tairel...J’attends la vérité (le raire ministère.

DOMlïtiO.

Prêtre d’un Dieu (le paix, quand un devoir bien doux

Ne me prescriroit pas l’indulgence envers tous,

ACTE tu - SCÈNE un meJe privais mon hon roi, je le prirais en grâce,

Au nom de son repos qlfunc intrigue menace,

ne ne pas désirer plus avant s’enquérir

Des faits mystérieux qu’il cherche à découvrir :

En pareil examen n’a peint (l’heureuse issue.

Vous pouvez pardonner la faute déjà suc;

Que le roi dise un mot, et la reine est sans tort.

Ce maître souverain juge en dernier ressort ;

Il n’a qu’à le vouloir, et sa tonte-puissance,

Arbitre du bonheur, donne aussi l’innocence.

Oui, Sire, montrez-nous des yeux, un front, sereins,

Ces bruits calomnieux, causes de vos chagrins,N’atxront aucun écho.

LE HUI.

Des bruits, des bruits infâmes !...

Sur moi, parmi mon peuple!

ne M 1 x r. o.

Abominahlcs trames,

Mensonge. oui! je l’atteste. et n’en ai pas douté.

mais souvent un faux bruit, par le peuple accepté,

Peut (le la certitude acquérir l’évidence.

LE nm.

Ah! parle ciel! mon peuple aurait-il l’inipmleucc?...

N1 Ml N GO.

Sire, un nom respecté pour la reine est. je crois,

150 DON CARI.0S.Le plus grand bien, le seul qu’aux femmes des bourgeois

Il faille disputer.

LE n01.

Mais sur ce point, me femme,J’en ai l’espoir du moins, ne mérite alloue blâme.

Il jette un regard de doute sur Domingo.Après un moment de silence.

Prêtre, j’attends encore autre chose de vous,

Quelque aveu plus direct; parlez, je m’y résous.

J’ai longtemps observe votre sombre visage:

Dites-moi sans détour que] malheur il présage.

Je suis à la torture, achevez mon tourment.

Que croit le peuploit."

n o .u a xc o.

Il croit... j’ajoute simplement

Qu’il a pu se tromper, il se trompe, à vrai dire.

(Je qu’il ose affirmer ne peut V0118 troubler, Sire;

Mais qu’il Pose, déjà c’est une trahison.

LE R01.

Ah! me verserez-vous la goutte de poison?

Faut-il la mendier i. ..

DOMINGL).

Le peuple qui vous aime

Se souviendra toujours de cette. heure suprêmeou Votre Majesté vit la mort de si près.

ACTE Il! -- SCÈNE W. tuL’infante vint au jour plus de sept mois après;

Alors au deuil public l’allégresse succède.

Le roi se lève et sonne. Le due d’Albe entre.

Domingo se trouble.

Sire, vous m’elirayez, devais-je...?

au n01, allant anomal du duc d’un.

A moi, Tolède!

Vous êtes homme, vous, gardez-moi, je le veux,

De ce prêtre imposteur!

nomme. Le duc d’Albe ettnt échangent «tangaras embarrasses.


Faut-il que ces aveux

Condamnent, e mon roi! celui qui les hasardai...

Si nous l’avions prévu !...

LB aux.

Ma tille une bâtardel...

La reine, quand j’étais à la mort échappé,

Sentit qu’elle était mère : étais-je donc trompé?

Pourtant, émerveille de la faveur unique

Que témoignait pour moi le grand saint Dominique,

Devant tous nos autels vous brûliez votre encens!

N’êtes-rous plus tous deux aussi reconnaissantsi...

Le miracle d’alors a-t-il cessé de l’étrei...

Alors ou maintenant, mentiez-vous, digne prêtre?

Que faut-il croire enliai... Domingo, j’en suis sur,

il

"à! DON CARLOS.Si radieux complot avait été plus mûr.

De votre saint patron la gloire était ternie,A l. n e.

[En complotl...

LE IN".

comment donc! votre étrange harmonie,

L’esprit qui vous dicta l’un et l’autre rapport,

Ne me prouverions pas que vous étiez d’accord ?...

M’y laisser prendre, moi !... Quelqu’autrc moins habile 7,

N’eût-il pas remarque cette rage fébrile

Attachée à sa proie avec acharnement,

Cette soif de triomphe et ce contentement

Quand je lis éclater ma honte et ma colère?

Allie, munie pas vu votre ardeur exemplaire

A ravir a mon fils ma royale fureur?

Et vous, saint lmunue, vous, avec quelle ferreur,

Soulevanl sans péril de mesquines querelles,

De mon bras tout-puissant vous vous armiez contre elles! W

Suis-je donc comme un arc que l’on tend à loisirY... Ê]Je veux me décider suivant mon lion plaisir.

Si d’un doute meublant je ne puis me défendre, (C’est jusqu’à mus d’abord que je le tais descendre. n

A l. a a.

(le jugement sévère et si peu mérité,

Sire, est-il donc le prix de la «manet...

ACTE lu --- SCÈNE lV. unLE n01.

Votre fidélitél... Le zèle véritable

Sait démasquer à temps un crime redoutable;

Quand la haine avertit, le mal est déjà fait.

A votre empressement que gagné-je en ellet?

Si cet avis cruel n’est pas une imposture,

Qu’en attendre, sinon l’éclat d’une rupture

Ou le plaisir amer d’assouvir me fureuri...

litais non! vous hésitez, vous craignez une erreur,

Vous n’ol’lrez qu’un soupçon a mon âme ulcérée;

De l’abîme du doute elle franchit l’entrée,

Et vous l’abandonnez au bord de cet eufcrl...

non mon.

Est-il d’autres moyens d’y voir un peu plus clair,

Sire, quand ou ne peut se convaincre en personne !...

L 1-; nu i , d’un ton sérieux et solennel, et, après un bug silence,

se tournent vers Domingo.

au bien! j’asscmblcrai les grands de ma couronne,

J’irai du tribunal présider les débats;

Présentez-vous alors, si vous ne tremblez pas;

:tecuscz la coupable, et prouvez son inceste:C’est la mort qui l’attend, et rien, je vous l’atteste,

Ne pourra me fléchir; elle et l’lnl’ant mourront.

Mais rappelez-vous bien qu’après un le! amont,

Si d’un forfait si grand elle se justifie,

Vous palrez cette épreuve, et je vous sacrifie.

tu DON CARLOS.t’aimera-vous ainsi la sainte véniel...

Décidez-vous... Mois non! vous avez hésité:

Votre prétendu zèle est celui du mensonge.

sans , qui se tenait à l’écart, avec calme et escamota.

J’y consensl...

LB aux, surpris. se retourne vers le duo, otte regarde bernent.

(l’est hardi. par le ciel! mais je songe

Que, pour moins de raisons, au milieu des combats,

Vous exposez souvent votre vie au trépas,

Et que vous la jouez sur un coup illusoire

Rien que pour ce néant qu’on appelle la gloire.

Qu’est pour vous cette vieil... 0h! non, le sang royal

Ne sera pas le prix du dévoument banal,

Et du cupide espoir qui cherche avec constanceA donner plus d’éclat à votre humble existence.

Je refuse l’épreuve; allez, tenezovous prêt;

Allez à l’audience attendre mon arrêt.

Ils sortent tous «leur.

SCÈNE V.

LE ROI, tout.

Donne-moi maintenant un homme, ô Providence!

Tu m’as déjà donné tout avec abondance,

Mais fais-moi découvrir un homme seulement.

Toi seule peux suffire à ton isolement .

[Il

[(1

nous m «- seime v. lesCar il n’est pas d’ablme où ton œil ne pénètre.

0 mon Dieu! comme toi je ne puis tout connaitrc.

Je demande un ami; tu sais quelle est pour moi

La valeur des agents que tu mis sous me loi.

Tout ce qu’ils peuvent faire, ils le fout; feu tiens compte.

Au vice apprivoisés sous mon ioug qui les dompte,

Ils servent mes desseins. Ainsi pour l’univers

Tu sais utiliser la foudre et les éclairs.

J’ai solide vérité;... mais cette onde si pure

Sous des monceaux d’erreurs cache sa source obscure;

Un roi la cherche en vain avec ses propres yeux.

Donne-moi, pour trouver ce trésor précieux,

L’homme rare, au cœur droit, dont le regard lucide

nectaire... Eh bien! voyons! que le hasard décide:

Parmi ces courtisans, ces douteux familiers,

Que le soleil royal attire par milliers,

Fais-le moi découvrirl...

Il ouvre une cassette, prend un regina, et aprèsl’avoir longtemps feuilleté.

Des nomsi... pas autre choscl...

Il eût fallu du moins marquer pour quelle cause

(les noms ont mérité le rang qu’ils ont ici;

Mois la reconnaissance écarte un tel souci:

Un service rendu n’est qu’un bien faible titre !...

Cependant. à côté, sur cet autre regiire,

Je rois que chaque faute est notée avec soin.

466 DON CARLOS.ne ce secours la haine avait-elle besoin!

Quand il tout se venger elle a de la mémoire.

Il continuo à lire.

Ah! le comte d’Egmontl... Que m’importe sa gloirci...

Héros de Saint-Quentin, ton lustre est efface;

Je veux que chez les morts ton nom reste classé.il efface ce nom, et l’inscrit sur l’autre liste.

Après avoir lu plus loin.

Le marquis de Pesa !... De Posal... c’est à peine

S’il m’en sourient encor; mais la preuve certaine

Que je le destinais à quelques hauts emplois.

c’est que sur cette liste il est marque deux lois.

Et comment se fait-il qu’il ait fui me présence?

Qu’il veuille se soustraire à la munificence

D’un débiteur royali... Parle ciel! qu’en penseri’...

Dans mes États lui seul peut de moi se passer !

S’il avait poursuivi les honneurs, la richesse,

Parmi mes courtisans je l’aurais vu sans cesse...

Sur ce bizarre esprit fautsil faire un essuii...

Qui de moi n’attend rien doit toujours parler vrai.

Il sort.

acre [il - SCÈNE v: ce":

Senne v1.

La salle d’audience.

DON CABLOS s’entretennnt avec LE raison ne PARME.

Les nous n’M.BE, FERIA a? MEDINA SlDONIA,LE coure ne LERME et quelques nutrengrtmdstcnantdespapiers à la main. Tous attendent le roi.

MEMNA SIDONIK , que tout le monde semble éviter, se tournevers le duc d’Albe qui va et rient seul à l’écart.

Vous avez ru le roi, d’Alhe, veuillez me dire

Quelle humeur il témoigne.

Aire.

Il ne fut jamais pire;

Vos nouvelles et vous serez reçus fort mal.

nanisa smoxu.Sous le canon anglais, dans ce combat fatal,Certes j’étais bien moins ému qu’à cette place.

Carlos, qui l’a observé en silence avec intérêt, vu A lui

et lui prend la main. Malins au prince.

Pour ces pleurs généreux, prince, je vous rends grâce.

Vous voyez! on me fuit, on détourne les yeux;

Ma perte est résolue...

G A R l. 0 S.

0h! non, espérez mieux,

De mon père, cher duc, et de votre innocence.

llEDlNA SIDONIA.

J’ai perdu cette flotte, orgueil de sa puissance,

468 DON CARI.OS.Jamais rien d’aussi grand ne parut sur les eaux;

La mer a dévoré soixante-dix vaisseaux,

Et pour un tel revers c’est bien peu de ma tète.

Mais cinq fils comme vous pleins d’espoir-!... ma défaite

Est-elle asæz payai... Ah! voilà do ces-coups t."

Mon cœur en est brisèi...

SCÈNE VIL

LB R0! entre, en comme noyai, L25 p mécénat".Tous se découvrent et se rangent des doux côtés, fumant

autom- do lui un demi-cercle. Grand silence.

L5 mon, regardant rapidement le cercle qui remonte.

Messeigneurs, couvrez-vous.

Don Carlos et la prince de Parme s’avancent les premiers,

et baisent la. main du roi; il ne tourne vers le dernieravec un air afiectueox. sans faire attention à son fils.

Approchez, mon neveu, votre mère demande

Comment Madrid vous juge.

PARME.

Il faudra entoile attende

Ma première bataille et mes premiers succès.

LE nm.

Patience! Vos vœux auront un libre accès

Montant les grands.

Quand de ces vous rameaux la sève sera morte:

Vous aurez votre tour.

è;

ACTE [il -- SCÈNE V". 469Au duo de Paris.

Qu’est-ce donc qu’on m’apporte?

un! A , fléchissant la genou devant le roi.

C’est de Galatrava le grand cordon, celui

Du commandeur’ de l’ordre; il est mort aujourd’hui.

Et je viens à l’instant vous rendre ses insignes.

La un) prend l’ordre, et regarde autour de lui.

Qui doit lui succédai... En est-il d’aussi dignest...

il fait signe au duo d’Albe, qui fléchit io genou devant lui,

et il lui passe le collier autour du cou.

Duc, soyez mon bras droit, rien de plusl... je promets

Qu’Albe sur ma faveur peut compter désormais.

Il aperçoit le duc de Medina Sidonil.

Vous, amiral !...

118])le smoxn. Il n’approche en tremblant, et fléchit le genou

devant le col en courbant la tète.

Voici ce que la mer vous laisse,

Sire, de votre flotte et de votre noblessei...

Le non, après un moment de silence.

Je gouverne après Dieu. J’avais compté sur vous

Pour combattre en mon nom des hommes tels que nous,

Mais non pas pour dompter les écueils et l’orage.

Soyez le bienvenu.

Il lui donne sa main à baiser.

Merci pour le courageQui conserve à l’État un sujet précieux;

470 DON CARLOS.Se tournant vers les grands.

Il doit l’être pour vous; il l’est pour moi, Messieursl...

il lui fait signe de se ici-cr et de se couvrir.

S’adressant aux autres.

Qu’est-ce encor?...

A don Carlos et ou prince de l’urine.

Grand merci! princes.

Les princes se retirent. Les autres grands s’approchent,

fléchissent le genou, et présentent des papiers au roi. leIl les parcourt rapidement, et les remet ou duc d’une

Mon secrétaire

Aura soin de placer sous mes yeux chaque affaire.

Est«cc tout?mPersonne ne répond.

Près des grands d’où rient qu’en mon palais

Un marquis de Pose ne se montre jamaisi...

Je suis qu’avec honneur il servit ma couronne.

S’il est encor rivant, d’où vient qu’il l’abandonnei...

l. E il si il.

il arrive à Madrid d’un voyage important nEntrepris en Europe, et depuis il attend

Le jour officiel qui pourra lui permettre

li’upporter son hommage aux genoux de son mettre.

AMIE.

Le marquis de Posuï... c’est, je crois, Majesté,

(le chevalier de Molle, au courage exulté,

Dont l’action d’éclat est au loin répandue :

ACTE!" -- SCÈNE V". 474Soliman assiégeait Pile bien défendue;

Le grand Maître appela ses nobles combattants :

(le, ce jeune homme alors n’avait que dix-huit ans.

Elève (Viticole, s’esqnivant en cachette,

i Sans qu’on le mande, il vient s’offrir à La Valette;

a On m’a vendu la crois, je veux la mériter, n

Dit-il. [tu tort Saint-Blum il court se présenter;

Dans une compagnie au nombre de quarante

il soutint en plein jour une lutte sanglante,

Et, malgré trois assauts, un moment triompha

ll’L’lncciali, Piali, llassem et Mustapha.

Quand Pose voit enfin crouler la citadelle,

Dernier soldat vivant de la troupe fidèle,

Il se jette à la mer, échappe à tous les yeux,

Et près de La Valette arrive glorieux.

Deux mois après, lassé de ces combats si rudes,

Le Turc fuyait; Pesa reprenait ses études.

PEltlA.

C’est ce même Pose qui, peu de temps après,

Dlun célèbre complot arrêta les progrès,

Et dont l’activité conservait à son prince

Le pays catalan, sa plus belle province.

LE Nil.En vérité, Messieurs, tout cela me surprend.

Quoi l cet homme possède un même aussi grand,

Et, parmi trois seigneurs qui racontent sa vie.

ne DON GABLOS.Pas un n’a prononcé des paroles d’enviel...

Son caractère est rare. cendrasses du commun;

Peut-être me trompe-je et n’en a-t-il aucun l...

Sur ce ces merveilleux il faut que je m’éclaire,

Que je puisse l’entendre, et, pour me satisfaire,

A!) duc d’Albe.

Après la messe, duc, il faudra le mander.

Le doc son. Le roi appelle Paris.

Vous, tenez le conseil que j’allais présider.

n son.

F E il H.

Le roi, Messieurs, nous montre une indulgence extrême.

MÉDIA] 31005".

J e l’ai trouvé parfait, et lion comme Dieu même.

PERIA.

Combien vous méritez cet insigne bonheur,

Et quelle part j’y prends l...

UN DES GRANDS.

Comme moi, sur l’honneur!

en nous Gant).Moi de martel...

un ramsrlsns.Mon cœur battait d’ inquiétude,

Un si grand général !...

LE pneuma.Dans sa mansuétude,

ACTE il! -- SCÈNE "Il. 473Le monarque est pour vous juste et non pas clément.

nous , en sortant. à Nadine Sidonie.

Deux mots vous ont rendu bien riche en un moment l

lis sortent.

SCÈNE V111.

kommando roi.

LE simouns ne Fusil ET LE une n’ALBE.

LE MARQUIS, en entrant.

Il demande a me voir? moi i... cela ne peut être;

Vous vous trompez de nom. Que veut-il l...

ALBE.

Vous connettrc.

LE MA llQ U l S.

Ce n’est donc seulement qu’un désir curieux i...

Pourtant la vie est courte et le temps précieux!

une.Soitl... Je vous abandonne à votre bonne étoile.

Philippe est dans vos mains, le vent dans votre voile;

Profitez du moment qui vous est dévolu,

Et, si vous le perdez, vous l’aurez bien voulu.n s’éloigne.

i745 DON CABLOS.

SCÈNE 1X.

LE MARQUIS. me.

Mixe, c’est fart bien dit ! Il faut que. l’en profile

[in seul moment propice, et qui passe si vite.

(Immunisan me donne une bonne leçon,

Bien que chacun de nous i’enlemle à sa façon.

Après alêne promené un instant.

Mais comment suis-je ici? le hasard, par caprice,Veut-il qu’en ce selon un miroir réfléchisse

Mon visage étrangerY... Entre mille, pourquoi

lion nom s’esl-ilolfert au souvenir du roi 1’...

N’est-ce là qu’un hasard Y... C’est plus, je le suppose.

Ce hasard si fantasque est-il donc autre chose

Qu’une pierre insensible, un bloc rude et grossier

Oui recevra la vie aux mains de l’ouvrier?

Le hasard est un don fait par le Providence;

Il (loi! conduire au but sous notre dépendance.

Ce que me veut le roiY... qu’importe, car je sais

(le que je veux de lui. Mais n’est-cc point assez

Que de la vérité la plus faible parcelle

Au cœur de ce despote allume une étincelle?

bien peut en faire naître une immense clarté.

Ainsi ce jeu du sort qui m’a déconcerté

ACTE Ill- -- SCÈNE X. 473Pourrait d’un grand dessein cacher la prévoyance.

Vraie ou non, j’agirai d’après cette croyance.

il fait quelques pas dans in chambre, et. s’arrête en silence

devant un tableau. Le roi parait dans un appartementvoisin ou il donne des ordres, puis il entre. Il sierra-teà la porte, et regarde quelque temps le marquis qui ne

le voit pas. -sans x.

Lu ROI ET Le: MARQUIS ou POSA.

Des que le marquis aperçoit le roi, il s’avance vers lui, poseun genou enterre. et se lève sans aucun signe. d’embarms.

u: ne: le regarde une air étonné.

Vous m’avez donc parlé dans quelque autre moment?...

LE MARQUIS.

Non! Sire, pas encore.

LE tu".A votre devoûment

Mon trûne duit beaucoup. marquis : par votre absence

Pourquoi vous dérober à ma reconnaissance?

Je connais tant de noms! Je n’ai pas le pouvoir

ne tout me rappeler; Dieu seul peut tout savoir.

Vous auriez du vous-même, attentif à me plaire,

Rechercher mes regards z pourquoi vous y soustraire 1’. ..

LE minoens.

Mon retour est d’hier.

176 DON CARLOS.LE son

Envers un serviteur

Je ne veux pas longtemps demeurer débiteur.

Expliquez-vous, parlez; demandez quelque grâce.

Le MARQUIS. l

Je jouis de vos lois.

LB ROI.

Tout homme, quoi qu’il fasse,

Le plus vil meurtrier, jouit du même bien.

Le mucors.A plus forte raison l’honnête citoyen.

Sire, je suis content.

LE n01, à part.

Par le ciel! quelle estime

De sa propre valeur! que! courage l’anime!

Je devais le prévoir des le premier coup d’œil.

Même quand il déborde, un tel excès d’orgueil

Me plait chez [Espagne].

Au marquis.

On est venu me dire

Que vous avez cessé de me servir.

LI: maoris.Oui, Sire,

Pour qu’on mit à me place un plus digne que moi.

LB ROI.

J’en suis fâche, marquis, avec regret je roi

Acre m - SCÈNE x. mne grands esprits oisifs, et leur place déserte;

Pour le roi, pour mitai, c’est une grande perte.

Peut-être doutiez-vous de pouvoir obtenir

Le poste où le mérite a droit de parvenir?...

LE MARQUIS.

Oh! mon. Itexpert profond, le connaisseur habile

Qui lit dans Panne humaine et in prend pour mobile

A la première vue auraii sa bien juger

Dans que! emploi pubiic il devait m’engager.

Avec tant de faveur quand le roi m’apprecie,

Ma gratitude est grande, et je l’en remercie;

Cependant...Il n’arrête.

LE nm.

Vous semblez réfléehir?

LE NARQUIS.

J’avoûrai

une farder mes discours je suis peu prépare

S’il tout que sur-le-champ à mon roi je réponde

En sujet , quand je pense en citoyen du monde;

Car en me séparant pour toujours du pouvoir,

Je me crus désormais afirancbi du devoir

D’en donner la raison.

1.8 ROI.

Bien faible, je suppose i

Craignez-vous d’avouer la véritable eause?...

4!

178 DON CARLOS.LE MARQUIS.

Si j’en ai le loisir, je suis prêt à Poser,

Et c’est me vie, au plus, qu’il me tout exposer.

Mais c’est la Vérité qui scioit compromise

Si je ne pouvais pas m’ouvrir avec franchise.

Sire, vous le voyez, il me reste à choisir

Entre votre dédain et votre déplaisir.

Faut-il prendre un parti, j’aime mieux vous paraître

Criminel qu’iusense.

LB no: . avec curiosité.

Parlez!

L E il! A Il Q U lS.

Je ne puis être

Le serviteur des rois,le roi le regarde avec surprise.

cor je serais loché,

Sire, que l’acheteur regrettât son marche.

ile quelque emploi public si vous me jugez digne,

Il faut qu’en vous servant, d’abord je me résigne

Aux notes que d’avance il vous plait d’arrêter;

(l’est mon bras dans les camps qu’il faut seul vous prêter;

C’est ma tète au conseil. Plaire au pouvoir suprême,

Là serait mon seul but , et non dans l’acte même.

Pour moi, dans la vertu je veux trouver son prix.

Si le bonheur du monde est par vous entrepris,

Si pour le dispenser le monarque m’emploie,

ACTE il! -- SCÈNE X. 17Je vous: le créer seul pour en avoir la joie.

Par mon chois, mon penchant, je serais dirigé,

Et non par un devoir qu’on m’aurait infligé.

ne Votre Majesté seroit-ce la pensée?

Ne seraitoelle pas. au contraire, offensée Il

Qu’un outre mit la main à sa création?

nenni-je rabaisser ma noble ambition

A servir de ciseau quand je puis être artiste?

J’aime l’humanité !... Pardon si je résiste:

Dans une ittonarehic en n’aime rien que soi.

LE am.

J’admire ce langage et cette ardente foi

Oui croit au bien, et veut son règne sur la terre.

Qu’importe au patriote, au philosophe austère,

Pour arriver au but, le chemin que l’on prend ?...

Cherchez dans mes États ou le poste ou le rang

Qui pour vos grands desseins vous semble favorable.

LE maoris.Je n’en vois pas.

Le not. ,nomment i. . .

t. a MA n o ers.

Le dépôt honorable,

Sire, que vous voulez remettre dans mes mains

Serait-il ce bonheur, cet espoir des humains

Que mon amour pour eus réclame et vous signale i...

180 DON CÂBLOS.Devant un tel bonheur la majesté royale

Ti-emblerait, je le crains. Les rois ont inventé ,

A l’usage de l’homme, une félicité

Qu’ils savent dispenser d’une main généreuse.

La foule s’en contente z elle se croit. heureuse;

Car le pouvoir habile en elle fait germer

Des désirs, des penchants faciles a calmer.

A la vérité même il donne son empreinte,

A celle au moins qui peut souffrir cette contrainte.

Il rejette avec soin et ne compte pour rienLes types étrangers qui difl’ércnt du sien.

liais ce qui satisfait les pouvoirs arbitrairesSuffit-il à l’amour que je porte à mes frères?

lioisuje servir moi-Inertie à les rapetisser ’, h

Elles croirai-je heureux s’ils n’osent pas penserl’...

Ne me chargez donc pas de répartir la somme

lin bonheur incomplet que vous donnez à l’homme.

Qu’un autre que Pesa soit par vous occupe

A répandtr. cet or à votre coin frappé.

Je vous l’ai déjà dit, Sire, je ne puis être

Le serviteur des rois: je ne vous pas de maître.

LE R01, avec vivacité.

Vous êtes protestant P...

l. Il y a ici un germanisme que nous avons essayé de rendre par unéquivalent. Le mot l’erkurzung signifie rigoureusement le tort fait à

quelqu’un en rognant ses droits ou son salaire.

ACTE Il! -- SCÈNE X. i8!LE MARQUIS, après quetque réflexion.

Vous vous trompez sur moi;Ma croyance est conforme à cette de mon roi. l

Il s’arrête un moment.

Mais je suis mal compris; dotait bien là ma crainte i

Vous venez de me voir toucher à l’arche sainte

Oui de la royauté renferme les secrets,

Et vous vous demandez si je respecterais

(Je qui nia plus le droit de m’cftraycr sans muse.

Je parais tlnngoPeuXÏ... c’est peut-être que j’ose

Réfléchir sur moi-même et mon rôle ici-lias 1’...

Moi, Sire, dangeretIXY... non, je ne le suis pas.

Il met le main sur son cœur.

lies voeux sont là, caches dans le fond de mon aime;

La fureur d’innover qui s’irrite, s’enflamme,

Et rend plus lourds les fers qu’elle ne peut briser,

D’une stérile ardeur ne sauroit m’embrnser.

Au temps où nous vivons, à peine on voit éclore

L’idéal où respire; il n’est pas mûr encore:

Je suis un citoyen des siècles à venir.

Mais des abus présents que je voudrais bannir

Si le tableau pouvait troubler votre pensée,

Votre souffle suffit: limage est effacée.

LE nm.

Répondez franchement. Est-ce moi, chevalier,

Oui sans un tel aspect vous ai ru le premiert...

un DON GARLOS.LE MARQUE».

Sous cet aspect... oui, Sire.

La. ne: se lève, fait quelques pas. et s’arrête devant le marquis.

A part.

Un si hardi langage

Est nouveau tout ou moins. On ne veut. pas, je gage.

Rabaisscr son mérite au métier de flatteur,

Et de ce rôle usé se faire imitateur.

Pour une fois on tente une chance contraire;Pourquoi pas?... l’imprévu profite au téméraire.

liant.

Donc, si c’est votre avis, j’essaimi des ce jour

lie créer tout exprès une charge à me cour

on. comme Franc penseur...

Li: nuons.Je vois, Sire, avec peine.

Votre profond dédain pour la nature humaine

lit pour sa (lignite. Parle-bon librement,

Aussitôt vous croyez que cet épanchement

Est (le la flatterie un nouvel artifice.

J’en (lirai in raison : l’homme est votre complice;

Lui-même il se dégrade; il abdique pour vous

Su noblesse. ses droits, qu’il jette à vos genoux.

L’ombre de sa grandeur l’ethnie, et sa misère

Lui plait. En vain sur lui sa chaîne se resserre.

hachement il s’en parc; il ose s’en vanter;

une tu - sans x. ouil appelle vertu l’art dola bien porter.

Tel ce monde asservi vous celait en partage;

Tel du graml Charles-Quint s’est ouvert l’héritage!

L’homme que le pouvoir mutile à volonté

Pourrait-il. par Philippe être encor t’espectét...

LE ont.

(le langage. a du vrai...

LE HARO! l5.

Le tort, je vous l’atteste,

Le tort. est d’usurper la puissance céleste;

D’avoir transforme l’homme. œuvre du Créateur,

En un homme nouveau (tout vous ôtes l’auteur,

lit (tout vous prétendez vous-tm’nne être l’idole.

Vous vous êtes trompe, l’entreprise ôtait folle;

Vous êtes toujours homme, et devez, connue tel,

Subir les passions du plus humble mortel.A la peine, au désir, l’utile est assujettie;

La votre avait surtout besoin (le s5mpathio;

lit qu’otl’rir cependant au [lieu plat-o si haut?

La prière, la crainte est tout ce qu’il lui tout.

Voir: travestissement! mise utile imposture

Qui omit intervertir les lois de la naturel...

Vous avez fait de l’homme un aveugle. instrument;

Les (fontes sous vos doigts vibrent docilement.

liais quelle aime, à la votre (droitement unir,

Pourra de vos accords partager l’harmonie 1’. ..

et

485 DON CARLOS.LI: nm, àpart.

Par le ciel! il m’émeut !...

LE MARQUIS.

Que vous importe, à vous,

ne tout sacrifier pour un pouvoir jaloux 21....

Ainsi l’on devient seul, unique en sun cspècu;

Ainsi l’on devient Dieui... Mais quel malheur serait-ce

Si sous ne l’étiez pas, et si, même à ce prix,

Sur la valeur du gain vous vous étiez mépris

Aux dépens du bonheur du vos peuples sans nombre!

Si cette liberté dont ils n’ont plus que Pomhm

Pouvait Seule répondre à vos vœux impuissanls!...

Sire, peuuctlezomoi de vous quitter; je sansQue mon sujet m’cnh’ame; il me séduit, m’égare.

Je craindrais d’abuser de la faveur si rare

D’être écouté de vous, et de me rapprocher

Du seul cœur où le mien aura pu siélmuchcr.

Le comte de Larme entre, et dit à voix busc quelques motsau roi. fieluiaci lui fait figue do siôloigmer. et reprend«in animale.

La ROI , au marquis, après que Larme est parti.

Minevez i . . .

LE hl A no FIS , après un moment «in silonoo.

Oui, je sens toute la faveur, Sil-c...

i. li il" i.

àfhflol, vous am. mure chose à me dire.

ACTE tu --. scieur. x. unLE MARQUIS.

Je viens des Pars-Ras, Sire; en les traversant,

Iadxnirais ce pays fertile et florissent,

Et cette nation grande, forte, prospère.

Si généreuse aussi. ll’un (et peuple être père,

bisais-je en y songeant, oust l’attribut d’un dieu...

Il siam-ôte. yeux se reposent sur le roi qui essaye (le.répondre à son regard, mais qui, saisi et troublé,

baisse la rue.

Soudain des ossements calcines par le feu

Se heurtent sans nies pieds le devoir inflexible(Iontirinait votre droit; mais qu’il vous un possible

[l’accomplir ce devoir, certes c’est pour leiroi

En effort surhumain qui me glace d’effroi...

Quel dommage de voir dans le sang et la cendre

La victime rouler, et qu’on n’en puisse attendre

En hymne de louange au sacrificateurl...

0h! pourquoi l’homme seul, ce vil adulateur,

l’eut-il nous raconter notre histoire hypocrite?

Pur les Esprits du ciel pourquoi trust-«elle écrile’f...

Sire, des temps plus doux succéderont. un jour

Au siècle de Philippe, et viendront à leur tour

Nous apporter (les lois plus sages, plus humaines.

Et l’on verre s’unir par de puissantes chaînes

La grandeur du monarque au bonheur des sujets.L’Êtat à l’équité soumettra ses projets;

llu sang de ses enfants il sera plus avare,

"l6 DON tiARlJls.Et la nécessite deviendra moins barbare.

LE nm. iEt quand aurait paru ce siècle bienfaisant

Si je n’avais brave dans le siècle présent

La malédiction qui partout iit’accoinpagneï...

Voyez autour devons fleurir dans mon Espagne

Le bonheur et la paix !... Je veux, un peu plus tard,

A mes sujets de Flandre en donner une part.

tu nuions. virement.La paix d’un cimetière! et. malgr: cette lutte,

Vous croyez terminer une œuvre qui débute?

Sous votre main de fer vous voulez comprimer

Tant de peuples chrétiens prêts a se transformer?

Vous voulez étouffer, dans sa sève tenonne,

le printemps imprévu qui rajeunit le monde?

Dans l’Europe. vous seul pourrez vous intenir.

Athlète armorient, l’essor vers l’avenir?

.trrèterez-mns doue en sa course obstinée

Le char qui des humains porte la (lestiilt’aaf...

En étendant le bras pensez-mus l’eimnert. ..

Sous peine d’y périr, n’osez pas l’t’SSillltll’.

Voyez s’enfuir déjà, pour sauter sa croyance,

Tout un peuple indigent, mais plein de mutilation,

doyens presqueru sortant de ce pans ingrat.Vos plus «lieurs sujets sont perdus pour l’lûtat;

La reineElisabeth, moulue une bonur mère,

ACTE in -- mon: x. t m7Les accueille, et par aux la Bretagne prospère;

L’industrie et les arts suivent nos citoyens.

Sans le travail actif (le ses nouveaux chrétiens

Grenade est devenue une ville déserte,

Et l’Europe triomphe en prévoyant la perte

[le son rude ennemi, naguère si puissant.

Qui s’est blessé lui-meule. et perd son propre sang.

Le roi est ému , le margot: s’en aperçoit, et n’approche

de luit

Vous semez; vous croyez la semence éternelle,

Tandis que c’est la mort quelle renferme en ellel...

L’œuvre ne vivra pas plus longtemps que l’auteur;

L’ingrtttitluie seule attend son fondateur.

trimant à la nature une guerre fatale,

l’aincment votre rie et la grondeur royale

En projets désastreux sa seront commués.

Sire, liliomme vont plus que vous ne restituez;

Il voudra. secouer son sommeil léthargique;

Pour réclamer sus droits, sa parole énergique

Tonncra contre vous, et bientôt votre nom

Aura fait oublier Busiris et Néron. .

Vous étiez bon pourtant l.. Nous devions nous attendre...

1. i: aux.

D’où savez-vous si bien ce que je viens d’entendre-t...

LE muons . avec feu.Oui! par le Tout-Puissant, oui, Sire, rendez-nous

les ’ aux CARLOt-l.Ces droits que nous a pris votre pouvoir jaloux ,

Montrez-vous homme fort, que votre grandeur d’âme

l’rodigue à votre peuple un bonheur qu’il réclame.

lurent-hissez l’esprit; rendez-nous tous nos droits,

Et parmi vos pareils soyez le roi des. miel...Il s’approche du mi avec hardiesse. et jette sur lui un

regard assuré et ardent.

Oh! que n’ai-je, à cette heure unique et décisive,

De ce peuple opprimé la voix persuasive!

Au lieu du sombre éclair qui brille dans vos vous

Que ne puis-je allumer un (lambeau radieux!Sire, abdiquez enfin l’étrange apothéose

Qui nous anéantit z sachez n’être antre chose

Que le représentant du Dieu de vérité,

Un monarque éternel qui veut être imité.

Quel mortel, parmi Ceux qu’au pomoir il destine.

Plut une mission plus grande et plus divine?

Tous les rois de l’iltirope, amis respectueux,

llriguent votre faveur; marchez donc devant eux.

Rien qu’un seul trait de plume, une terre nouvelle

.tppnraitra pour nous plus heureuse et plus belle.Écrivez ces deux mots t immun: DE ressua.

Sire !...lise jette à ses pieds.

u; mol, surpris, détourne les yeux. puis les fixe de nouveausur le mquuis.

lias. liant.Étrange rêveurl... Qu’osez-vous prononcer?

ACTE Il! - SCÈNE X. tilt)Mais levez-votlsl...

LE MARQUIS.

Voyez la nature splendide!c’est dans la liberté que sa force réside.

Qu’elle doit de richesse a cette liberté!

Par le grand Créateur un insocte est jeté

Au sein de la rosée ou sa vie est éclose,

Et dans la tombe même où tout se décompose

La vie exerce encor librement son pouvoir.

une votre monde a vous est misérable a voir !...

Lorsqu’au souffle du vent une feuille frissonne,

Le chef des rois chrétiens tremble pour sa personne.

Chaque vertu toujours vous trouve déliant;

bien , pour ne pas troubler le spectacle attrayantQu’ofl’re une liberté féconde et salutaire,

Laisse plutôt le mal se ruer sur la terre.

De l’artisan divin nul ne peut s’approcher,

Sous d’éternellcs lois il aime à se cacher;

L’incrédule entrevoit, connaît ses lois parfaites.

Mais il n’apettnit pas celui qui les a faites.

Un iliruP... Pourquoit’... dit-il; sont, le monde va bien!..

Et jamais la ferveur du plus humble chrétien lNe rendit mieux hommage on Créateur suprême

(lue l’aveu contenu dans cet affreux blasphème.

et; ont.

Pesa, croiriez-vous donc ici-bas imiter

tilt) DON CARLOS.(let arbitre sublime, et le représenter?...

La MARQUIS.

Sire! vous le pouvez, qui le pourrait de même ?...

Donnez, donnez enfin au peuple qui vous aime

En bonheur dont le tronc a lui seul profité.

Relevez jusqu’à vous la noble humanité.

Rendez à vos sujets, sous un roi populaire,

Comme autrefois, Fabri d’un pouvoir tutélaire,

Et pour le contenir trayez d’autres moyens

Que les droits, les devoirs entre concitoyens.

Quand l’homme reprendra sa dignité perdue.

Quand cette liberté qui nous est détendue

Aura développé son essor généreux,

Quand votre peuple enfin sera le plus heureux,

[tous vos desseins alors que rien ne vous arrête,

Allez! et de ce monde achevez la conquête.

LE n01, après un long silence.

Vous avez pu parler jusqu’au bout librement.

Les hommes, je. le sais, jugent bien autrement

Le monde avec leurs yeux que vous avec les vôtres;

Aussi je ne veux pas vous comparer aux autres.Vous m’avez dit d’ailleurs que je suis le premier

A qui se soit ouvert votre cœur tout entier;

Je le crois. en effet : j’en ai la certitude.

Grâce à ce cœur discret, grâce à votre attitude.

A votre sage esprit où demeurent voiles

ACTE il! -- SCÈNE X. "ilLes principes ardents qui me sont révèles,

Jeune homme, j’oubltrai ce que je viens d’entendre,

Et de quelle façon vous vous faites comprendre.

levez-vouai... Je vous bien répondre sans retard,

Sinon comme le roi, du moins comme un vieillard.

Je le vous, il suffit : un poison délétère,

Pour certains corps humains quelquefois salutair a,

En sur réparateur peut, dit-on, se changer;

Mais fuyez avant tout un immense danger z

Mon inquisition. Chevalier, jiappreliende

(Molle vienne à savoirm Ma douleur serait grande l. ..

L a .u A a o r l s.

Grande, me dites-vouait...

Le: n01, contemplant Pose, et absorbe dans cette contemplation.

Je niai rien vu vraiment

(le pareil! Clest parler sans nul ménagement!

Je ne suis pas Néron, et je ne veux pas-lieur...

Je ne veux pas surtout à vos yeux le immine;

Tout bonheur, sous ma loi, ne devra point mentir.

Vous-même il ce bonheur vous pourrez concourir,

Et rester homme encor pris d’un roi votre maître.

LE MARQUIS, vivement.

Et mes concitoyens, que puisât: leur promettre?

Je ne suis point en cause, et ne demande rien;(le n’est point mon procès qu’aujourd’hui je soutien,

Mais, Sire, vos sujetst...

49! DON CARLOS.LE son

Si vous savez prédire

Le jugement futur sur le chef de l’empire,

Qu’aux hommes tels que vous ce jour puisse attester

Comment, si j’en trouve UN, jîai soin de le. traiter.

LE MARQUIS.

Sire, ce mot tombé de votre bouche auguste

Est du plus juste roi l’arrêt le plus injuste:

Il est dans votre Espagne, et dans les Pays-Bas,

Mille bons citoyens que je n’égale pas.

Sire, vous seul, vous seul -- pardonnez ma franchise --

Pour la première fois, voyez avec surprise,

Sous le fidèle aspect ou je l’ai présenté,

Le tableau séduisant qu’offre la liberté.

La Rot, avec une douce gravité.

Sur un pareil sujet rien de plus, je vous prie.

Jeune homme, lorsqu’en vous la raison plus mûrie

Jugera les humains ainsi que je les vol ,

Vous n’aurez plus pour eux votre naïve foi...

Mais cette heure entre nous est-elle la dernière ?...

Ne puis-je vous gagner, et de quelle manière

u: MARQUIS.

Non, Sire; laissez-moi rester tel que je suis. ’Comment vous être utile autant que je le puis

Si vous alliez aussi me séduire moi-meule?

mm: m .- SCÈNE x. «saLE nm.

Je ne céderai point à cet orgueil extrême.

Ne me répliquez pas; il faut que des ce jour

Vous ramiez près de moi : je vous garde à ma cour.


Mais que voulais-je donc? que désirais-je appmndre?

La vérité... Par vous, l’insu, j’ai pu l’entendrv.

J’espère plus encor, marquis : jusqu’à présent

Vous orniez aperçu sur mon tronc imposant,

Vous damez pu me voir sans le toit dunwstith.

Dans ma propre famillo. ..

i0 marquis «omble tétin-hit

Aisément je nûmpiiqnm

(Je silence discret... Puis-je e311", selon vous,

Moi, si malheureux père, un plus heureux opium...

LE "mon s.Si l’avenir (fun fils espoir du votre Espzigmg

Si les douez-5’ vertus «Paris: aimable compagno.

A ce titre (l’heureux donnent droit en vin-i,

Une! mortel mieux que vous peut être summum...

LE mu, d un air suxubru.

Non! je ne le suis point! Jamais, jv vous lejuw,

Je n’ai plus qu’aujouulihui souffert de: un: Masson

Il jeun: un regard nîuuknm’nut sur tv mal-sium

LE muons.Le prince a l’âme noble. et jusquià ce moment.

i .1

tu DON CARlflS.Moi, Sire, je n’ai pu le juger autrement.

LE am.

Vous, sans doute, mais moi? Quel tronc peut me rendre

Le précieux trésor que mon fils m’osa prendra...

[Inc épouse si pure !...

LE llAllQl’lfi.

Et qui donc pictemlmlt...?

il: IlUl.

Le. monde, les tut-chants, moi-memcl... tic sccrct

N’en est plus un; miel (les preuves tlt’rsolantes.

J’en ai d’autres encor. d’autres plus ac tannante-s :

Elles confirmeront l’cmrès de mon malheur.

Cependant, ébranle, faible dans uni douleur,

Je c flips (le me lier a celle qui l’accuSe;

A croire un seul témoin ma raison se refuse.

Elle auroit pu tomber si hasl... Non! chevalier,

Ali! plutot. Elmli la (lut calomnier.

Domingo la déteste et mon tlls avec elle;

Allie nourrit coutre aux sa rancune cruelle;

Elle saut mieux (preux- tousl...

LI. lllllOI l5.

(lui! Sire, je. le crois;

Sur le cœur d’un époux une épouse a des droits

Plus forts que. le soupçon, la calomnie infami- :

Les droits (le in vertu, talisman (le la t’cmnnn

auna [Il u seime x. 195LE ont.

Je le pense en effet. Pour tomber tout à coup,

Ainsi qu’on l’en accuse, il en coute beaucoup;

les liens de l’honneur sont étroits, quoi qu’on dise ;

(le n’est pas sans effort et soudain qu’on les brise.

Vous jugez sainement l’humanité, marquis,

Un homme tel que vous me manque : il m’est acquis.

Vous êtes contient, mais vous savez connaître

Les meurs ou jusqu’au tout! votre regard pénètre.

Et c’est bien pour cela que je vous ai choisi.

LE unions uni-pris et aurai-.2.

Moi. Sire!

LE pot.

Devant moi réserve jusqu’ici,

Vous ne m’avez pour vous demande rien encore:

(l’est chose tort nouvelle, et cela vous honore.

.lc veux que vous soyez juge de nos (lehms;

Les folles passions ne vous égarent pas;

Voyez mon fils; sentiez le. cœur de votre reine,

Mon ordr? vous permet «le l’approcher sans peine:

Et maintenant, marquis, retirez-vous. allez l

il «une.

LE il Ulm l8.

Si ce. n’est une erreur. tous mes vœux sont combles.

H beau jour de ma vie! (3101W plein d’espc’erancc!

096 DON HARLÜS.L F. ROI lui donne sa main à baiser.

H portera ses fruits, gardez-en Fassumncv.

Le marquisu lèveat se retire. Le comte de Larme entra.Le roi à ce dernier.

Le marquis de Posa peut désormais passer,

El venir jusqu’à nous sans se faire annone-cr.

ïlï Dr Tfl0I l!MP AC?!

ACTE QUATRIÈME

Salut: chez la reine.

SCÈNE L

LA REINE. u DUJHESSH ullllJVMlHZ. La nm-aussi? nlEBOLl, LA COMTESSE me l’lîEN’l’ES a

dlantrea dames.

H: [mm-z, se levant, fila grandet "murasse.

un dune est cette clefï’... Slngulière aventure !...

ne ma cassette alors qubn brise la serrure

Sans le moindre retard!Ello avar-Qui: la prima-sage tïboli qui s’approche

et lui baise la main.

Chère Elmll, bonjour!

En meilleure santé vous voilà de retour;

ures: un bonheur pour mol; mais votre teint (le rose

.l Men Dahl...

LA COMTESSE tu: FITENTES avec malignité.

La fièvre en est la soule muse z

Culte maudite. fièvre est un mal énervant.

N’est-cc pas, Eholiï...

[A REINE.J’ai désiré souvent

Aller vous voir chez vous, et j’y songeais sans «0550;

MS DON HARLUSllaisje niant pas use, nm chère.

nm nm.La princesse

N’a pas été du moins. seule et dans l’alilülldnll.

. u. pas». .Je le crois... Vous tremblez, lilioliï’... (infuser-e dune?

EttuLl.

Rien... rien absolmnvnt... Permettez que je surie.

LA RENÉ.

Je mien apercemis!... La fièvre est (lune plus torte !...

Vous vouliez la rucher, mais mus souffrez beaucoup.

Et vous vous fatiguez en demeurant debout.

Comtesse, aidez-ln donc, et donnez-lui ce siège.EBÜLL

J’ai 1105m1] du greuul air.

Elle mm.

LÀ REINE.

Voyez! que vous disais-je?

Hun bien! quel changement !... Comtesse, suivez-lu.

[in page entre et parle .1 la «lm-hem, qui se taux-mldu côté rlr ln reine.

uuumzz.Un xient (le m’annoncer le marquis de Pesa;

n’est de tu par! (lu roi.

[A ltElSE.Je suis prête à Parutemlr r.

Le page Suri. 1-1 mure lu pour un marquis

.ttÎ’l’h’ H’ -- SCÈNE lll. 099

SCÈNE Il.

mous DE l’OSA. LES l’atîtfâtttm’fs.

Le marquis me: un genou en terre devant la reine.

qui ini fait. signe (le se lever.

l.t MÊME.

Partez !... Line Veut le. roi?. . Que venez-vans xn’apprvlntre’l...

Puis-je publiquemtmt 2’...

tr. Hum! ne.. .Non, reine, pu menin

Une Votre Majesté urticante sans témoin.

Le: dames Minime": mr un signe de in reine.

SWINE il].

LA REINE. Mi nuons tu: Huit.

i. t un). l; , art-r emprise.

Que mis-je? vous, marquisî”... Que fautoit queje croie!

tlutnnwntï... Est-ce bien Vous que Philippe "Munie?

LI”. tlAllQl lS.

leln parait étrange à Votre Majesté.

Mais à moi pas du tout.

t.) une.Le monde. en vérité,

Semble chaumer (le murs. Vous et luil... c’est bizarre.

Je l’nvnttrai, marquis.

200 DON CAR L05.LE MÂRQIËIS. c

C’est un accord tort rare.

Et bien inattendu! Pourtant nous observons

iles faits plus merveilleux au siècle ou nous vivons.

et nerve, --

Plus merveilleux? J’en doute.

u: maoris.Admettons en principe

Won m’ait séduit entin à la mur de Philippe.

A quoi hon y jouer un rote singulier 2’...

Singulier! et pourquoi? Quand on veut essuyer

[t’être mi le aux humains. avant tout il tout prendre

Leur visage et leurs mœurs pour s’en faire comprendre.

Quel profit reviendrait au sectaire exultéi’...

Supposons... -0ni de nous n’ai pas la vanité

lie grigner, s’il le peut. des soutiens à sa cause Y .-

Supposons qu’aujourd’hui mon zèle se propose

D’intruniser la mienne...

LA llElXi-I.

lit qui donc le prétendJe n’ai-euse Pose, pas même en plaisantant,

ile dresSer des projets sur cette frêle [me :

Marquis, vous n’êtes pas un rêveur en extase

t’«.utt’suivuttt un dessein qu’il ne peut accomplir.

LE un"): t3.Ütt’ii ne peutl’... (Test relu qu’il faudrait établir.

ACTE W -- SCÈNE HI. 200LA REINE.

lÏ n soupçon tout au plus que je ne puis vous taire,

Et démenti d’ailleurs par votre calmi-mm...

ne serait... ce serait...

u: MARQUIS.

De la duplicité

Peut-être 3’. ..

a. A a Hi x u.

Un bien au moins de l’infidélité:

Prohabicment le roi nia pas (in vous prescrire

[le venir m’annoncer ce que vous avaliez dira

LE aunons.Non !...

I LA uns.Par un bon motif un moyen bas et vil

Peut-il être ennobiiï... Posa le pense-tain...

Jamais S Pardonnez-moi, marquis, votre fi-anchiso

Dans et: jeu déloyal peut être compromise;

El veut-elle accepter un si fâcheux cmploiî’...

u; aunons.Non, s’il ne s’agissait que de tromper le roi;

Mais ce n’est pas mon but, et, malgré l’animation. i

J’espèrv le servir mieux encor qu’il ne pense.

LA [11’2le2.

Je vous reconnais là; sur ce point plus un mut.

Que me veut-il ?...

20:! DON (1381.05.LE M UlQLIS.

Le roi 2’... (Test lui-limule liiunlùl

Qui (le votre soupçon me vengera peul-être.

Je ne mu presse pas de vous faire connaîtra

42e que vous paraissez peut désirer savoit

Matis il [ont wpomlanl accomplir mon devoir.

lm mi munirait du vous obtenir rassurant-0,

Madame, 4lliïuiiotlrll’hni limnlmssmleur de Franc-n

No sont pas roc" par Voire. llujoslé:

C’est lu nm illission; jl’ "l’un suis acuminé.

Li REINE.

Marquis. ost-«v lu tout ou que in roi précise?

Li: HHEQLIS.

(Tus! à peu pries, je crois, tout ce qui Iii’auluriso

A me trouver ici samslëunoins près du vous.

Li MENEZ.

Slil ost d’autres sucrois, un hlm! je me résous

A ne pas pénélrur ce qu’il fout que j’ignorr.

LE l! il")! lb.Reine, relu doit être, cl je me luis QIINWC.

Si mus n’étiez unis-môme, oh! je m’mnprrssorais

llu vous union); éclairor sur tous ms inlérùls.

Contra cornons agonis je vous nmltrnis un gonio ;

mais non, ce n’est pas mus ([lÙlll tu] souri regarnir 2

A marlin du. vos pas pou! naître le dungvr.

Qu’iuniorlv? Votre unir ne un" pas 3 songer.

urne il; a soma tu. sonUn vain épouvantail dont le mimis Nuls longe

No troublera jamais le par sonntteil d’un ange;

un n’as! point le motif qui m’amène aujourd’hui.

Carlos...

l. X lilil X il.

Qu’on musclerons, l’oral

u: muni h".Jo trouva on lui

La saur d’autrol’ois qui d’uno ardeur sublinm

Mura la mon z son culti- fut son (’l’ÎlllP;

l-ll non moins dévoué, Io primo ost a son tour

Prêt à sacrifier sa rie a son amour.

J’apporte peu do mols, mais, dans rot écrit, Charli-

S’unvrc à vous tout entier.

li lionne une lettre à la reine.

M REINE . aprèæ l’avoir lue.

Il faut (lotir qu’il uu- paru».

hit-il.

Li. N il")! 1*.

C’est mon avis.

Li IHJNF.

Sera-Hi plus iwurom.

Quand lui-moule aura vu nuls rugir Ils iloulmnwx !...

LE il Ulljl. 15.

Non, mais vous le munirez plus l’or! pour oulrrprrnclw ..

il)! DON (ZARLOS.LA REINE.

lit quoi donc !...

LE MARQILIS.

Le duc d’Albe est gouverneur de Flandre.

LA mais s.

il l’est, on me l’a dit.

tr. HARO! 1s.

Le roi ne revient plusAprès que ses desseins ont été résolus;

Nous le savons. D’ailleurs. il est trop véritable

Que Madrid pour Carlos devient lusuplmrtahle;

nous ce. fatal séjour il lui faudrait mourir,

Et la Flandre avec lui ne devra pas périr.

[A niaise.

l.’eutthere1-voust...

LE ttàllQlJ 125.

Oui! le moyen est extrême;

il l’est peut-être autant que le danger luioinéine;

Comme le désospoir il est audacieux;

Par malheur, je n’en vois pas un qui vaille totem.

LA THÈME.

Nouunez-le doue!

U. M.UlQl.’lt«’.

A vous, à vous seule, ma reine.

Je puis le dévoiler. c’est de sa souveraine

Que Carlos seulement l’apprendra sans horreur.

ACTE W «- SCÈNE lll. il)?»Ce moyen est l’objet d’une juste terreur;

Son nom sonne assez mail...

LA REINE.

Révolte t. . .

LEI u tuons.Nécessaire.

il tout désobéir à son prince, à son père.

Il pour les Pays-lias partir secrètement.

il sera bien reçu par le peuple flamand.

Sur l’lni’ant bien-aime fondant leur espérance,

lis se lèveront tous, surs de leur délivrance.

D’un lits indépendant les glorieux eil’orts

Parent trembler le irone. et petit-être qu’alors

Dans BruXeiies le roi ne contestera guère

Tout ce que dans Madrid il refusait naguère.

La nous.

Vous avez vu le. prince aujourd’hui! Votre espoir..

LE maquis.

S’est altermi surtout des que. j’ai pu le voir.

LA REINE. après un moment de silence.

ne projet est pour moi plein d’angoisse et de charmes.

Je le crois légitime, et, malgré mes alarmes .

ile qui m’en plait surtout c’est sa tomerile;

litais je veux le conduire à sa umturite.

Le prince connaît-il Y...

206 DON CANIN.u: murins.

Par votre bouche, ô reine!

Pour la. première fois, il faudra qu’il Fappreuno.

LA musa.

Cuite idée est hardie et grmulnj’on camion.

Huis le prince pst bien jeune!...

LE M "Un l5.

(un! nous niy perdrons rien.

n mm ainsi qu’Egnmm intimident à Bruxelles.

Tuus deum de Illiarivwüuint fur la! mais iidùlus .

Aussi buns consoillvrs que ruiles mililmlleuils.

u mans. avec vivcacitë.

Uni! cette idée ost grande et belle en mènw lumps.

Le prince duit agir; mon âme «si au supplice

IN mir quoi rôle ici 10 mi veut qu’il remplissv.

Jim snun’ro pour Carlos. Je mus promets pour lui

La Friture et la Smoiv; il 1mm leur appui.

Yulrv m’is mi le mien. il faut qu’il sv pn’rsoulv;

Matis a-t-un pour l’aider la stimule suflimntv’.’

Il: llHiniiS.En" ("si prôh- déjà.

u n mu:Hi quelque mitre moyen...

LE: imam [in

Puis-j? annonce ’ au prince un 2490N! entretien?

ACTE ll’ - fiiîÈN-lê HI. 207

La REINE.

.19 veux i infléchir.

LE mimi Hi.

minaudant il vous presse

Do ripondre à sa lettre, et j’ai fait la pralinasse

ne ne pas revenir sans avoir réussi.

il présente des mlilotteü à la mur.

peut lignes suffiront.

M MINE. filin-s mini? écrit.

Vous ruer ini-jo ici?

HI lilliLll i5.Tout à voire luisit". et quand vous vomirez, lutin".

l. x nana.Quand jv mmlrnil’... licnnnwnt faut-il que jv connin-mm

Tanit de tiiciliu’-s1’...

l.l-. lllIHJllS.

un! très-innovumnmul 3

liais qu’inmnrtcf... Sachons prolitrr (in munie-ni;

Nous pouvons en jouir ; vous "un, in Fouiplnio ;

Min (li-mandez pas plus...

l l MINE. liintorr-mipmil.

Cher nmrqnis, quelle juil-

Si dans l’Enropc 0min la suinte Line-rii-

Truuvnil, sans nuire règne. un abri lil’SlltThÏ,

Et si (:8?le pour elle unirait votre I’cll’nitvî...

(lampiez sur mon commun «Il mu liiwnr mufle...

aux DON CARI.OS.La MARQUIS, avec feu.

Je savais bien quiici quelqu’un me comprendrait!

La duchesse d’Ullvam parait à la porte.

l. A nanan, froidement, au marquis.

Tout ce qui vient du roi mon maître est un arrêt

Une je dois accepter avec reconnaissance.

Allezi... Il peut rompter sur mon obéissance.Elle fait un signe. Le marquis «’êlnigne.

Stlllfi E 1V.

[ne galerie.

un); CARLOS. LE aux"; in: t.t-llt.ltli.

«taros.

lei nul importun ne. viendra nous troubler:

Expliquez-vous. j’attends...

un";Prince. je veux parler

D’un ami quià la cour possédait Votre Altesse.

r: A R t. 0 S parait étonne.

Qui mettait inconnu? comment? qui doue était-wï...

mans.Pardonnez si yen sais bien plus qu’il ne faudrait.

Rassurez-vous du moins, mon prince. le secret

Vient dlun homme loyal et sur lequel je comme;

En un mot, riest moi Seul qui l’ai surpris.

un: tv - satina 1v. :09c A a i. os.

liais. comte.

[le qui parlez-vous douci...

La a un.

Du marquis de Posa.

t: A il 1.08.

Eh bien?

LEI! il! En

Si par hasard j’avais su qu’il osa

Pi’tnétrer plus avant dans votre confidence

une ne l’autorisaient Phonncur et la prudence,

Et si je redoutaisi...

i; A a I. 0 S.

Si vous redoutiez. quoli’...

l. E il il E.

lion prince. le marquis s’est rendu chez le roi.

C A Il l. 0 S.

Ali ! comte !...

nous.L’entretien m’a paru fort intime.

L’entrevue a duré deux heures. je l’estime.

C Il 81.05.

’ort bien.

LE il il i: .

Et le sujet paraissait important.

il

!lu DON CARLlli-i.p r: A n l. on.

Je le crois volontiers.

mans.Tous deux, à chaque instant.

Prououçuient votre nain.

l1 A il I. 0 S.

Faut-il s’en mettre en peiner...

LE Il il il.

tillez le roi, ce mutin. à propos de la reine.

En tortues fort ohsrurs tout lias on disronrait...

r. taros. meulant «innomé.

Goutte !...

1.811313.

Et lorsque plus tard Pose se retirait.

Par des ordres exprès le roi me lit instruire

Qu’il donnait un marquis le droit de s’intrmluire

Sans se faire annoncer.

il Ut L08.

c’est beaucoup, cependant!

LFZRlIl-Z.

[ne telle faveur nia pas de précédent,

Depuis qu’à ce palais mon service "rattache.

(T A il Lits.

Uni. c’est grave. en Mati... Mais luiriez. que je sorite

(Je qu’on dit de la reine.

MZ’I’F. H --- SCÈNE HI en

Hum: recul».

0h! non . car mon devoir

Me défend... i(1A BIAIS.

Un secretî... Vous laissez entrevoir

La première partir, et cochez la seconde?...

LERHE.

Prince, jv vous dois Pour; il faut que je réponde:

Un l’autre ou roi lui seul.

r. Huns.

Je ne répliqur rien.

i I. F. n un.Je connais l0 marquis; jusqu’ici je Io tien

Pour un homme d’honneur.

fiAnLÜS.

Et ("est le biru connaître.

HERNIE.

La vertu la plus pure, et sans tache peut-env,Vienne le jour d’épreuve, y pèrit trop souvent !...

(LA IH.OS.

Quelquefois elle est pure après tout comme arum.

!.ERME.

La faveur (fun grand roi pèse dans la Imimxœ!...

A cet hameçon d’or que le pouvoir nous lonrr

Plus d’un sage a nmrdu!...

il! DON CARLUS.monos.

Cette!

manu.Il tout se risquer

A livrer au grand jour ce qu’on doit démasquer.

Minos.lemme vous je l’admets; mais ici qu’en conclure t...

Pesa. vous a-t-ou dit, a l’âme droite et pure...

l. E Il M H.

Si mes doutes sur lui n’ont aucun fondement,

tu doute immérité ne l’atteint nullement;

Mon prince. votre estime en doit être doublée.

Il veut sortir.

c unes le nuit me émotion, et lut prend la main.

Noble et digne vieillard, elle sera triplée;

(Jar un ami nouveau vient grossir mon trésor,

Et celui que j’avais, je le possède encor.

berme son.

SCÈNE V.

La MARQl’lS un POSA sternum parla galerie, CÂRUJS.

LE M AllOlïlS.

Charles! Charles!

tu Il LUS a

c’est toi, fort bien !... rencontre heureuse !...

ACTE W --- SCÈNE V. N3Je sortais... Viens bientôt me joindre à la chartreuse.

Il veut sortir.

LE MARQEI&

Deux minutes enoor!...c A n Les.

Si quelqu’un tout à coup

Nous surprenaitl’...

LE MABQEI&

Non! non! Un mot t’apprendre tout.

La reine. ..

u A R L0 S.

Tu viens doue de parler à mon père?

LE maquis.il m’a fait appeler.

tlAlllJlS , avec curiosité.

En bien! dis-moi...

LE unions.J’espère

Que tu pourras la voir.

HARLUÈ

Mais le roi, que veut-il?

LE u nous.Plus grand’choso, je crois... Un désir puéril

[l’apprendre qui je suis;---peut-etre aussi, que solfie !..

Sous en être charge. quelque ami me protège... --

il m’aimait des emplois.

1H "UN CAlilAh".(LHHJH.’l’u les us rejetés?" .

LE muons.Bien entendu.

(il: Blnflïv.

nomment Vous êtesomus quittes ’:’.. .

LE tixr’lQIIH.

tsar-z bien .

t: Il 31.034.

Et sur moi n’a-t-il en rien à (tirer...

LE useur is.Rien. non, rien d’important.

ll tire des Inlllt’llt’N’ de sa [un-lm. M lus limule

ou purine.

La relue vient (Peelin-tire mots qu’elle t’adresse. et demain je Sillll’îll

Comment et dans quel lieu...

l. Huns in d’un nir très-distrait. (’îlvllfl le. tatin-mu.

et veut sortir.

C’est doue on prieure

Une tu me trouveras.

I. le. il A HUI l5.

Attends-moi; qui te presse!

Il ne tiendra personne.

4 murs. uvm- un :IIllÎ’lW «fil-vie.

En terne, se ’ilÎl-t’t’

Que nous mous charme de râle tous les demi"

au": tv -. SCÈNE v. au.Pour toi rien aujourd’hui ne parait hasardant...

Hi MANOIR-q.

tujourd’lmi 1’. . . Peur-quoi (leur Y. . .

tiÂllMJS.

Et que m’écrit la reine !...

LE MAIN." N.

Sa leur: est sans les yeux; faut-il que je t’apprenne’.’...

mutins.Ah! c’est vrai!

H. un")! l5.Je m’y perds, à quoi clone pensaisduî...

Gitans relit ce que lui écrit la reine. puis. mec chaleuret rai Eux-meut.

le vous, ange du ciel, je leur, par ma vertu.ll’eleverjusqu’à toi ! Quand l’amour nous anime.

il agrandit encore une aime magnanime!

t:mmnanile, j’olieis; qu’au-je a te refilant...

Au marquis.

Elisaheth m’écrit qu’il faut me disposer

A conduire à Ses tins une affaire importante.

Mon ami, qu’est-cc douci... Tu me. vois dans l’attente;

t lamais-tu ses projets?...

LE niant. la:

Si j’en étais instruit.

Pourrais-m maintenant m’écouter avec. fruit?

fifi DON ÇA B L05.C A R t. 0 S.

T’ai-je vireuse J’étais distrait, je le suppose...

Ami, pardonne-moi. tu: maoris.

Distrait? Pour quelle cause?

CABLGS.

Je n’en sais rien vraiment... Par... Ces tablettes-ci

Sont à tuoit...

LE maous.t’as du tout. Bien plus, je viens ici

Expirés pour réclamer les tiennes.

CABL0&

Pourquoi faire?

LE maoris.il tout y joindre encor, - cela m’est nécessaire, ---

Les lettres, les fragments, tous ces écrits légers

uni dans les mains d’un tiers oll’riraient des dangers;

Ton portefeuille enfin.

un 1.05.

A quoi bon?

Li: hldlthUS.Par prudence.

Qui donc est il l’abrii... Mais nul sur moi, je pense,

Ne viendra les chercher; donne...

CAMUS . très-inquiet.

c’est singulier!

A.c-siACTE tv - SCÈNE v.

Et cela tout à coup !...

LB à! A au U l8.

Pourquoi t’en effrayer?

Carlos, man amitié. par son zèle avertie,

loutre un danger futur cherche une garantie:Je n’ai pas d’autre but. Aurais-je pu prévoir

Que ma précaution du! ainsi t’émouvoir?

(2A Il Ln s lui donne son portefeuille.

Gaule-le bleui...

. Le; llAIllelh".

Sans doute.

HA 111.05 le. regarde d’une manière significative.

0 Rodrigueî... Pardonne!

c’est mon plus cher trésor qu’il faut que je le donne !...

LE murons.Tu m’as donné (les biens que ceci ne vaut pas.

Tu sauras tout plus lard; nous nous verrous lai-lias.

Adieu, Carlos! adieu!Il veut surfin

u .l "Lus rambin avec memento, enfin il le rappelle.

Non! rends-1110i, je fan prie.

(les lettres; une seule est de sa main chérie l.

Je la reçus alors qu’élève d’Meala

J’étais au lit de mon; je l’avais toujours là.

Il met la main sur son cœur

l. Volezla note de la scène W de l’acte il, page 74.

208 DON (JARLUS.Ami, me séparer un jour (le cette lettre,

Vraiment c’est trop cruel! il [mit me la remettre;

Celle-là seulement; tout le reste est à toi.

Il la reprend, et lui rend le portefeuille.

LE MARQUIS.

Ah! c’est bien à regret! Précisément pour moi

Elle importe beaucoup; mais tu peux la mprendre.

(.All L419.

Au revoir!il s’éloigne lentement et en silence, s’arrête un mutilent plus

(le in porte. retient, et lui rapporte la lettre.

Je ne puis... Tiensi... je veux le la rendre.sa main tremble, «les larmes coulent de ses yeux, il sejeu-

un cou du marquis. et repose se me sur son sein.

lion pénil... cher Rodrigue, il ne pourra jamais,

lion ami, n’est-ce pas’!... 8011!... Tu me le pruiiietsi’...

il sort précipitamment.

SCÈNE il

I. Il: il A BQU I S suit des yeux Carlos avec enluminent.

N’est-4re peint une erreur? U ciel! est-il possililei...

Aurais-je (lune si peu connu son «leur sensible!

Ses replis ont-ils pu "réchapper en effet’i...

Hélium envers moi? Non !... Que m’a-Hi (leur fait?

lit je le ealniiiniei... Et moi qu’un duale blesse.

son: tv -- SCÈNE Vil. meJ’ose. lui reprocher un instant «le faiblesse !...

Je. lui prête mes tortsl... Qu’il ait du slétonner,

tiertcs, je le conçois. Comment imaginer.

ne la part d’un ami, cet étrange mystère .9...

le mal que je te muse est un coup volontaire zJe n’ai pu repeigner; tu (lois encor soutl’rir,

(i Charlel a mon omit... Le roi vient de m’ouvrir

Les abîmes d’un cœur rongé dlinquiétude;

.l ce libre aliandon je dois ma gratitude;

Il quoi lion parlerais-je l... l’n silence opportun

l’eut prévenir le mal et n’en produit aucun.

Ah! pourquoi réveiller, te montrer la tempétc

Qui savane-e en grondant, et passa sur la trust...Laissons comme l’éclair s’éloigner le chagrin,

Et les leur en sont un! terrant le ciel sert-in.

Il suri.

SCÈNE Vil.

Le cabinet du. mi.

LE Ri" . dans un fauteuil. Pres (le lui l’infante

Ct..uae«lit:uth-:.

t.l un), après un prof-nul silence.

Nom... l’est pourtant ma tille, et jamais la nature

N’aurait pu me tromper avec tant (l’imposture!

Cet œil l-ileu,.e’rst le mien. (lemme dans un portrait.

220 DON GARLOS.Je crois me retrouver en elle trait pour trait.Enfant de mon amour, eh! viens que je t’embrasse.

Oui l je le reconnais... sang de me noble recel...Il s’arrête troublé subitement.

Mon sang !... rien pourrait-il me causer plus d’efl’mi

Lui, n’a-t-il pas mes trailsl...

Il tient le médaillon. et regarde «Immutlvemont le portraitet la glace plat-ée en face de lui. Enfin, il jette le portrait

par terre, se lève brusquement. et repousse rinfante.

Sers! Vie-t’en! laisse-moi l ...

Mime où je me. perdsl...

SCÈNE VIH.

u: mura on LIERNE. LE R0].

l. En!!! E.

La reine se pr’lsenle.

Sire; elle est ici près, dans le salon d’attente...

LE 1101.

Maintenant 1’. . .

LIERNE.

Et demande un instant d’entretien.

LE R01.

Maintenant? maintenant? Comte. y songez-vous bien!I

Elle ne peut entrer, non! c’est une heure indue.

La reine en ce moment ne peut être entendue.

yuan...» ,.- à... V. ..

ACTE W -- SCÈNE IX. 220LEI"! E.

Voici Su Majesté !...

il son.

SCÈNE 1x.

LE ROI, LA REINE encrant. Li INFANTH.

flufante court (nu-devant «le la reine et Fontaine «le ses bras. Lareine se jette aux pieds du roi qui se trouble. et garde le silence,

LA REINE.

Mon maître et mon époux,

Un m’oblige à chercher justice à vos genoux.

LE ROI.Justiceï...

LA RE! NE.

A cette cour, gravement amusée,

l’en appelle à mon roi ; me cassette est flwcêc.

LE nm.ilommentï... Que signifie i...

LA une.En vol audacieux

il’enlève des objets pour moi bien précieux.

LE nm.

Bien précieux pour vomi...

LA rima.

Par la fausse apparence

Une pourraienl leur donner la imine et l’ignorance...

ü? "UN CARLOS.L! ont.

La imine i... l’ignnrnnwi... à qui sont imputés !...

Madame, levez-wons l. ..

. l. l rit-2M.Non, Sire, permettez;

Je ne me lève pas que mon époux ne jum-

l)e me livrer l’auteur de cette grave injure.

Un d’éloigner de moi l’entourage odiom

Qui protège un voleur. et le cachoit mon yeux...

LB il (il.

Levez-tous donc, Madame, une telle attitude...

LA tintin se mièvr.

il est du plus liant rang, j’en ni in certitude.

Le colite. renfermait des diamants de prix.

Pour plus d’un million; le coupable n’a pris

Lino les lettres.

Li: ROI.

Fort bien !... ces lettresï...

LA il! lïfi.

Je "remplum-ile vous la déclarer, étaient à mon adresse,

Ainsi quiun médaillon; tintant m’en lit renvoi.

LE HUI.

lilnlnnlî’...

LA REINE.

Oui! votre un.

ACTE Il] --- SCÈNE Ix. 2:3Le nm.

A vousî’...

LA RENÉ.

Hui! Sire, à moi.

[Je ROI.

limitant! osez-vous bien me le redire en face?

u "ÈME.

Pourquoi "on. mon (mataf...

LE nm.

Dieu puissant! quelle audace!

u musc.li’uù vient cette surprise! Avez-vous oublié

Qu’mee l’aveu d’un père à l’Espag’nc allié.

Mec l’assentiment de l’un et l’autre empire.

flaflas à S tint-Gennain put autrefois m’écrire 2’

fini-il aussi le droit d’em axer son poflrail?...

L’espoir trop confiant qui vers mol l’attirail

l’unvail-il excuser cette demnrclle extrême?

Sire, je ne veux pas en décider moi-meule:

Peul-être il s’est hâte; celte ardeur se comprend.

Elle est for! pardonnable, et je suis son gal nul.

firman-il s’adresser à sa mère tunnel...

la: roi fait un mouvement que la reine Ninnhpw.

Mais. Sire, qu’avez-vous

U l XFANTE , dans l’intervalle, joue. avec le lzncduillon unie".-

u tramé il terre. et le mimera! à la reine.

0h! la belle peinture !

12-5 DON mame.Voyez. voyez, mamanl...

LA REINE.

Ce portraill... Dieu! le sieni...Elle reconnaît le médaillon, et demeure muette de surprise.

La reine et le roi se regardent fixement. Amen un longsilence.

il l’ont que j’en convienne, un semblable moyen

Pour émettra le cœur d’une épouse fidèle

Me paraît généreux, royal et digne d’ellel...

liais, Sire... je voudrais demander cependant...

l Ë RI".

l’interrogo moi seul!

L A il E l li il.

Mon soupçon imprudent

Ne doit point toutefois atteindre l’innocence.

Si donc c’est de. votre ordre, et par obéissance,

Qu’on a commis ce vol...

u: non.Oui!

LA Rem.

[les lors, je ne dol

Ne plaindre, n’accuser personne que le roi;

Le roi qui, passaient une épouse sans tache,

Ne lire aucun profil d’.me épreuve aussi lâche.

LE non

Grands mols que je connaisl... mais ils sont superflus;

une: tr -- sans ne. 2:5Les ruses d’Aranjuez ne m’abuserout plus.

Cette reine si noble et si pure, cet ange,

Oui par sa dignité m’avait donne le citange,

Est démasquée enfin.

LA une(la tendent ces discours?

HI lltll.Bief, Madame, je vais m’expliquer sans détours 2

liseriez-tous nier. malgré votre assurant-e,

Qu’alors vous avez en certaine couleront-e î. ..

un-" vrai? Répondez!

LA REINE.nui, Sire. avec l’lnt’ant.

LE nm.nui! dites-vousl... c’est dune ainsi qu’on défend

[ferouer au grand jour, ouvertement. sans tunnel...

Et de l’honneur royal tenir si peu de votante En.

LA une.Si l’honneur est enjeu. c’est un autre. je crois.

in plus grand que l’honneur qu’on me lit Elllh’lllhls

Lorsqu’en présent de noce ou m’nil’rit cet empire.

LE il (il.Pourquoi m’avoir cachet ..

[A RENÉ.

Parcelle raison. Sire .

Qu’a mon rang. a nies droits. je nuirais lieront-r.

tr.

236 DON CAR I105.En souffrant qulà ma eaur on "rose interroger

Comme on aurait agi pour une criminelle.Mn franchise répond sitôt qu’on l’interpelle

En un langage empreint dlégards et de bonté.

malbec hlm le ton de Votre. Majesté

Au palais dïtrnnjuez témoin de mon suppllcel’...

Vos grands shssomblcnbils en un lit de justice

Où les reines tl’Espagnc, attendant leur arrêt .

Doivent de leur conduite expliquer le secret ï...

Carlos sollicitait une entrevue intime;Je Tamis accordée, était-ce illégitimeï...

Sire, quand je l’ai fait , c’est que je Pal voulu;

c’est qtteje ne veux pas, moi Payant rasent t

Laisser imprudemment la cour envahissante

Juge d’une action que je sais innocente.

Je dus vous la cacher; il ne convenait pas

ne rendre mes vassaux témoins de. nos (li-bats

Lorsque je transgressais lestois de l’t’ttiquette.

LE nm.

Vous parlez hardiment !...

LA REINE.

C’est qu’eutin je regrette

[le voir que dans les liras de son père irrité

Cartes ne. peut tramer un accueil mérite.

un nm.Ah! mêritM...

ACTE [V .- scuuu 1x. a:A

l. A a me e.

Pourquoi le cacher à vous-même?

C’est mon plus cher parent; je liestime, je l’aime.

il fut, vous le savez, juge digne autrefois

mm nom qui lui donnait à mes yeux plus de droits.

Expliquez-moi comment je dois être étrangère

A l’homme à qui jadis j’avais été si chère,

Et coininent il doit m’être étranger aujourd’hui,

Quand personne pour moi ne fut plus cher que lui.

Si la raison (mitait à votre gré rassemble

Des cœurs qui signeraient, il n’est pas, ce me semble,

Si facile plus tard de briser Ces lieus.

Je ne veux pas haïr lorsque je me souviens...

Et puisqu’à m’expliquer par vous je suis contrainte...

Je veux enfin,... je veux tu’affranchir d’une étreinte

Qui (le mon libre choix retient l’épanehement.

LE n01.

Élisabeth! sans doute il fut plus d’un moment

ou mon âme trahit sa coupable faiblesse :

(le rêve du passe fait votre hardiesse.

Vous abusez encor du charme souverain

Qui de me volonté savait briser le frein: I

Mais tremblez (routant plusl... Ce qui m’a pu séduire

Aux plus grandes fureurs peut aussi me conduire.

LA REINE.

Sire, qu’ai-je donc foin...

228 DON CARLOS.LF. nm, la prenant par la main.

S’il était avéré ,

-- Que dis-je! mon malheur n’est-il pas assure! --

Si, par la moindre faute ajoutant à l’injure,

Vous faites (le vos torts déborder la mesure,

Si l’on me trompe enfin !...1l laisse la main de la urine.

Ah! je dois étouffer

Ce lâche amour: je puis, je veux en triompher-!...

Alors, malheur à moi! malheur à vous. Madame!

LA REINE.

liais, Sire! répondez! qu’au-je l’alti...

LE ROI.

Sur mon (une!Je répandrai du mugi...

LA nains.

A ce point! vous! le roi!

Le nul.Je. ne me connais plus; je foule aux pieds la loi.

Les droits de la nature et (le la politique.

l. A RElï B.

Je vous plains...

LE sur, hors de lui.

La pitié d’une épouse impudiquel...

MINI-1V": , enrayée. s’attaehe a sa mère.

Le roi gronde. et maman est en pleuisl...Le rai écarte durement l’enfant «le la reine.

un: w .- SCÈNE 1x. ne.l. t REIN E, avec douceur et dignité, mais d’une mi: tremblante.

Cet enfant

Devrait être épargné; mais mon cœur le défend.

Viens avec moi, ma fille!

HUE hl prend dans ses brus.

Et si le mi ton père

Ici te méconnaît, en pou (1010111115, j’espère

une, pardclà les munis, masemhlés à ma mis,

ne hunes répondants viendront venger nus droits!...

Elle veut sortir.

u; Inn, cumins.

Reine î... .LA REINE.

Je suis à haut; En!) 0311m1)!

Elle filant-e vers la 1mm, mais tumbe surle seuil avec l’enfant.

a

LE nul court à elle. eflïayd.

Dieu! blessée!

U îNl’ANTE, jetant des, cris de frayeur.

Ma belle maman saigne !...

Elle [cumin

LE nm , empressé. avec inquiétude. auprès de la reine.

Ah! colère insunsèe!

Quel accident aurons! du sang!... Auriez-vous dû

Me punir à ce point?... Cruel malentendu!

Madame, levez-vous! remettez-vous, de grâce!

230 DON CARLOS.Leveznvous donc... on vient! reprenez votre place!

Quelqu’un peut nous surprendre... on va donner l’éveil!

Olïrirai-je à la cour un spectacle pareil?...

Faut-il vous en prier?... Soufflet qu’on vous ralliène.

Elle se relève, appuyée «me le roi.

SCÈNE x.

LES Pantins-:315, ALBE. DOMINGO. outrent ami-es.Plusieurs dames les suivent.

LE En].Qu’au palais à l’instant lion conduise lu reinel...

Elle est souffrante...La reine son ammxpaunôe de 3-05 dames. Aline et

Domingo (approchent.

ALBE.

0 ciel! elle verse fies pleurs,

Et son visage saigne...

Li: nm.

Artisans de limiteurs.Démons qui me trompiez, d’où vient cette snrprlsv?

iljll-î ET DOHINGÜ.

Nous ï...

1.le un].

l lui! vous. courtisans dont la fausse franchise

A tout dit pour pousser me fureur jusque-là.

El rien pour me convaincre...

ACTE IV -- SCÈNE un. à?"A l. B En

(in donne ce (liron a.

LE nm.

Eh bien! des! à l’enfer à, vous en tenir compte.

J’en suis à regretter nia colère trop prompte...

Non! la voix du remords ne parle pas ainsi!

u: MARQUE, encore en dehors du même

Pourraivje voir le roi ?...

SCÈNE X l. iLe maoris DE PUSA. Les rationneras.

LE nm , en entendant in voix de l’insu, se lève vivement.

et fait quelques pas lin-devant de lui.

Chevalier, vous voici l...

Soyez le bienvenu!

Au due.

[le vous je n’ai que faire.

llue d’Alhe ; laissez-nous l

Allie et Domingo se regardent Ton Feutre avecun étonnement muet, et sortent.

sensu lm.

LB ROI. LE aunons [li-I Phil.

LE sa nous.En congé si sévère

23.0 lins (SA lll.(.lS.duraille r0 vieillard; Sire, dans vingt t’OlllilaiS

il a couru pour vous air-devant du trépas l...

LE nm.Il vous sied d’en parler avec cette indulgence.

Comme. il me sied à moi d’avoir plus d’influence.

Dans sa longue carrière il ne m’a pas montre

(le qu’un premier abord chez vous j’ai rencontre.

Ma royale faveur apparultru sans voile;

Je vous voir se lever votre brillante étoile,

Votre front resplendir d’un éclat glorieux,

Et que mon amitié fasse mille envieux.

LE maous.liois-je en avoir beaucoup quand mon obscure vieSeule a pu me valoir l’amitié qu’on envie Y...

LE un].Que trimerons m’apprendre? ..

Le MAIIQHS.

En bruit inquielaul 3llireulait au salon d’où je sors à l’instant;

liais j’ai peine il le croire : ou parlait de querelle,

ile la reine blessée; on s’alarmaît pour elle.

LE llUi.

A!!! vous venez (le [à il...

La muons.Je serais attriste,

Si le bruit n’est pas tous, que Votre ilajeste

si

ACTE W ---- SCÈNE X". 23:!EN trop vite, peut-Mm. écouté sa colère.

la viens «le découvrir un fait grave; il in’èclaiirv,

Il! change lotit...

LI; HUI.

Communal" Pourquoim: maous.

lùuwasion

A mis ce pol’lolbuille en un: possession;

Fil-s! celui de Mutant. Les papiers qu’il l’ecèlv

[Doivent vous apporter quelque lueur nouvellv.

mais. instruit, sous pourrez alors...Il donne au mi le portefeuille de don (lai-lus.

Li: ROI, le parcourant avec curiosité.

En nmmlscril

lie I’Empereur mon père... on ne m’en a rien (lit!

Je ne m’en sous-leus pas, du moins; mais passons mu.li le lit, le me: du côté. et parcourt d’autres papior-.

Le plan d’un château fort... des extraits de Tacite...

lino leurv (le Mutuel... ah! voyous donc cela;

Je crois quojc connais cette écrituchù...

En Gilet! oui.11 Il! attentivement, tantôt il haute mil. mon

in voix bus-le.

q La clef mû!" page vous apporte

a lm pin-ilion royal vous ouvrira la porto.

« files! là qu’on tondre amour... - Cornes, c’eslassw. clair. --

a finirait combler ses vœux... n Trahison de renferl...

138 DON CARLOS.Ah! je la reconnais, dest sa main, c’est bien elle!

LE muons.Quoi i sa main. (lites-vous t. .. la nîine criminelle 2’...

impossible l...

Hi in".Non! non! in princesse Eholi.

u: muons.Ainsi le doux message aurait été rempli

Par le pag: llonarez?... Il était donc sincère

Dans Foret: qu’il nm fait? il était l’émissnire

Oui porta le billet et la de"...

LI: tu)! . nitrifiant la multi Il" marquia avec une vite émotion.

J’entrovoi

Que cl’infztnws agents ont abusé (le moi.

(Jette femme - avouons des torts que je regrette. -

liette femme elle-nième a forcé ln cossette:

Je tiens d’elle cl’almrd Paris que. j’ai reçu.

Mais qui [murant saloir ce que le moin a sur...Ali! je suis le jouet d’une infernale ruser.

l.t-: muons.

Sire! il est encor temps...

LE HUI.

Citer "munis, Je "format?

[Vomir été peut-eue un peu trop rigoureux.

LE aunons.Si le prince et la reine. ont des rapports entre eux .

F-*:w v ppm. 1-..- eauz-r hmm-mma-r.

ACTE tr -- suture: 3m. 235ils sont assurément de. toute nuire nature

Que. ceux qu’ont supposés l’erreur on l’imposture.

Je suis fort bien instruit : quanti le prince songeait

A partir pour la Fondre, un si hardi projetlitait déjà conçu dans l’e5prit (le la reine.

LE ROI.

le l’ai toujours pense.

LE maoris.l.’mnbition l’entraîne.

"irai-je plus encor!" le me suis aperçuLine son (Illulilllllt’. espoir, cruellement déçu,

Soutlre (le n’umir pas aux conseils (le l’empire.

liette port (l’influence où son orgueil aspire.

La jeunesse ilion prince ardent , ourlerions ,

Seuiiilnit favoriser plans mouilleur.L’amour Mail sur elle un poumir sympathique il...

Top doute...

LE Mill.

Je errons peu son rot-e politique.

Le maoris.faire fils lionne-Ml, et n’auriez-vous, trop tarti.

Rien «le plus (longerons à craindre (le un profil...

l’est un point (trillent; il tout qu’on rentai»,

il! cette question vent être approfondie.

Li. ont.Vous répondez de lui il...

236 "th (H nuis.LE "kiwi. l5, aptes quelque réification.

Si Votre Majesle

Pour un mandat [tamil sur mon zèle a conque.

Qu’elle daigne, en ce ces, acrrueillir la prière

ile m’en laisser le soin et la conduite entière.

Il. lit".Soit l

Li; SlAllUl. t5.

liais en meule temps touillez n’en pas charger.

Sous tel nom qu’on lui donne, un agent étranger

Oui, pour servir mes plans, les trouble et les (lettonne.

LE ROI.

.tuenn. je le. [Ironie-t3. Vous êtes mon bon (mue;

une ne vous (lois-je pas pour ce. renseignement l...

Au comte de terme qui en! entre pendant ces derniersmots.

hernie, comment la reine est-elle en ne montant...

Leone.

Fort silionne encor par sa! (lumière crise.

Il jette sur le marquis des regards «lotionne. et son.

M. ttMtQtftS. au roi, après un insmnt de stance.

l’ne précaution. Site. (luit être prise :

Le prime, je le crains, pourrait être averti;

Il a (les nous chauds; peut-ente son partiSeconde-HI in (land in lutte pl’Üpttl’ÛO .

Et la moraillon folle et désespérée

MIT 1-: n - SCÈNE x". 2leLe pousserait à bout dans un (longer pressant.

Il faudrait aviser par que! moyen puissant

Nous devons du complot conjurer la menace.

n Hi lltll.nui , vous avez raison. Que faut-il que je tasse?

La ltAnQClS.

lle donner plein pouvoir, et me laisser le sont

ll’arrêter don Carlos quand il se ’a besoin.

Si votre ordre permet que de lui je "rassure.

Nous vautrerons à tous cette grave mesure...

Le mi peut: rüflùehir.

lTvSl un secret d’État jusqu’au moment".

La ont va à le tolite, et signe Pardi-o tllarremtlon.

Très-bien l...

Le salut du pays permet ce grand moyen.

Voici l’ordre l... Songez qu’en de telles ollaires

Tous les ménagements sont d’ailleurs nécessaires.

H: u «noms. recevant l’ordre d’arrestation.

C’est pour un ces urgent.

La nm . posant la min sur llèpanle du marquis.

Cher Pose, quels ennuis !

tlaltuez mon cœur, rendez le sommeil il mes nuits.

Tous Jeux sortent pnr des portes diflëreme».

238 DON CAR L08.

SCÈNE xm.

Une galerie.

ÇA BLO S votre, dans la plus rire agitation. LB court:DE LE Il Il F. vs oit-devant de lui.

c a a Le s.

Comte, je vous cherchais.

L a n u s.

Connue moi.

CÀRLOS.

La nouvelle

Est-elle vraie eutin?... Rassurez-1110i.

"mut-J.

Lamelle 2’...

CABLOS.

Il a levé sur elle un poignard; on prétend

Une le sang a coule. qu’on remporte à liittstant.

N’avez-vous rien appris (le cette horrible histnirr!’

Au nom de tous les saints, pariez, que dois-je croire?

LE ou a.

La reine, tout à coup se sentant défaillir,

S’est blessée. en tombant, le sang a pu jaillir.

Mon prince, voilà tout.

«totos

Sur l’honneur, sa blessure

ACTE 1V -- sans: sur 239J’attire pas de doligerï...

Laitue.

Aucun, je vous assure;

Le danger est pour vous l...

l CABLOS.Ah! si je n’ai plus lieu

De trembler pour ses jours, soyez béni , mon bien!

Suivant d’auteur rapports, le roi, dans sa voleur ,

Aurait été cruel pour reniant et la mère.

Il aurait découvert un secret...

tenue.

Sur ce point,

lion prince, il Se peut bien qu’on ne vous trompe point.

CABLOS.

Continent Y...

tenus.Vous n’avez fait nul ces. ce matin même,

De mon premier avis; profitez du deuxième.

(1A il L 0 S.

Qu’estee douci...

L E il M Il.

Dons vos mains j’ai vu, ces derniers joins.

Je crois, un portefeuille; il étoit en velours

Bleu de ciel . brode d’orl’...

usines, un peu surpris.

Test bien la garniture;

un ou): mutes.Oui, le mien est pareil.

L E il M il.

Et sur la couverture

Un voit un médaillon de perles cochasse 2

. usures.c’est mon.

L s a u e.

Chez le roi, sans qu’on m’ont ennemi”.

feutrais; j’ai remarque, pourrois-je vous le taire?

(le même. portefeuille aux mains de votre père,

Et le marquis debout, près de son protecteur.

ï: t nuis, après un moment de stupéfaction, vivement.

l’est tous! c’est faulx!

HEIN! , blessé.

Alors je suis un linguistenr?

I: t Il LUS, le regardant un moment.

Uni l vous Filles l...

LERME.

Hélas! prince, je vous pardonne

I: in ms se promené. çà et la. dans une eflinyaute agitation.et n’arrête enfin devant le conne

Une. t’a-Hi fait? cruel! et que! souci le donne

Notre suinte moitie? Pourquoi, démon jaloux,

Vouloir. sans nul motif, briser des mutule si doux!menue.

Je sans de la douleur resperter l’injustire...

ACTE n- - sans XI". en,«Arum.

Eloignez le saumon qui dans mon cœur se glissv.

(l mon Dieu!... iune.

Puis le roi, j’en suis bien assuré,

Ailil alors : Marquis. combinn je mus sais gré

(le Ctillo «minimum l. . .

CUILOS.

Assez! assez! de grâce-l

IJÈBWE.

lm dm: «FAIM, dit-(m, vient «le. perdre sa place.

Un a repris les suraux au prince Huy limitez,

Le Marquis de P053105 garde (lésorumis.

munis, perdu dans de profondes réflexions.

El. je n’nn ai rien 3113... Pourquoi dune et: silencv ?...

LEIIXI E.

La mur s’étmuw. Il est lu première Excvllcin-u,

Le fan-mi du roi. le ministre ahsnln.

(I Ml LUS.

Dans sa nobln londrosse il s’est lnnglmnps vmnplu;

Je lui fus char. je omis, ilion plus cher que luimnênw!llvnl Ibis il l’ai prouvé; mais ne Charles qu’il ai!!!"

l’eut-il du grima humain èlrv l’heureux rival Il...

PUR! (luit d’abord il si"! pans natal;

Il» n’vsl pas pour un seul lllll! tv grand cœur l’PSllll’v.

il! mai félicité ne [minuit pais stillirv

Il.

85! DON CARLOS.An but qu’il se propose. mouflant l’amitié,

A sa venu sublime il m’a sacrifié.

Ai-je droit de m’en plaindre? Ah! je crois le comprendre,

Nul doute maintenant! Oui! cet ami si tendre.Je l’ai perdu l--perdu-l:.-. -

Il se détourne. et se cache le visage.

LEI] ne. après un moment de silence.

une liure il... (lrdonnez-moi. ..

Cher prince...

minas, sans le regarder.

Allez aussi me dénoncer au roi;

Je ne puis rien peur vous.

LIER-ME.

Votre Altesse veut-elle

Attendre le péril?

r: A uns s’appuie sur la balustrade. et regarde fixement

devant lui.

Douleur, douleur mortelle!

Je liai perdu! partout je me rois rejeté l...

Lamina, s’approchant de lui avec émotion et intérêt.

Ne songerez-vous pas à votre sûretéî’...

0A B L08.

Ma sûreté Y... la mienne 3.. il le meilleur des hommesl...

LBIUIE.

Et nierez-vous d’ailleurs, au moment on nous sommes,

Personne à protéger, personne à prévenirl...

ACTE W -- SCÈNE XIV. MSc AHLOS, se réveillant soudain.

Ma mèrel... J’oubliais... grand Dieu, quel souvenir!

liette lettre si chère, et qu’il m’a voulu prendre,

Que je gardai d’abord, et qu’il fallut lui rendrai...

Il reprennent: çà et là arec agitation, en se tonton:les mains. - I

Mais la traiter ainsi! comment le concevoir?

L’a-belle nréritél... Cher comte, son devoir

Était de répugner.

Vivement, avec résolution.

Il faut que je la voie,

Que je loi donne avis... qu’auprès d’elle j’envoie

Quelqu’un.. . Oui douci. .. Personne l on m’abandonne ainsi !

tiller Lei-me, éclairez-moi... J’y songe : Dieu merci,

Un ami sur me reste, il faut que je l’implore:

lei je n’ai plus rien à compromettre encore...

il son rapidement.

u: n ne le suit et le rappelle.

Mon prince, ou courez rousti...Il son.

SCÈNE XIV.

LA REÎNË. AMIE, DOMINGO.

ALISE.

Si Votre Majesté

Permettant"

tu DON IARIDS.LA 1mm.

Vous pouvez parler en liberté.

Que me detuuntlez-vousî’...

NHIIÀGÜ.

tu: devoirtntous amène.

[Rameur que nous portons à notre auguste reine

Nous force à riveter quelques faits ténébreux

gui pour vulve repus nous semblent dangereux.

une. tl! en est temps tuteur; tutus nous hâtons. Madame.

Île venir dévoiler le complot qui se. trame...

DfHIHGfl.

Et de mettre à vos pieds avec empressement

Salve zèle sans borne et notre dévoùmeut.

1. t un K r: . lenteunulant avec enluminent.

Saint hmume, noble due, ce langage "fétuunel...

J’admire Fiutéret qu’on prend à me personne;

lMlbe et de ltmninguje ne l’attendais pas. *Et je suis à que! point je dois en faire 0113!...

Vous parlez d’un mnuplot qui "n’atteindrait moi-utùuu-Y

Qui (luneï...

"fila.héliez-Vous avec un soin extrême

Un" marquis de Pose. Ce nouveau serviteur.

Des unaires du roi 500W! entrenwtteur.

ACTE tv - scieur. un: si :7.

LA "me.J’applaudis un lion choix que le roi vient de faire.

Plus d’une Opinion de la votre ditTère;

Pour moi depuis longtemps le marquis s’est montre

Homme. d’un cœur parfait , d’un esprit éclaire;

Quel autre a plus de droits aux faveurs de son maître?

DUWINHU.

une! antre !... Nous croyons certes le miem murmure.

t l. lt la.

Pour personne aujourd’hui ce n’est plus un secret :

Un suit pour que! emploi cet homme est toujours prêt.

LA REINE.

Connuent’!.. qu’entemtez-vous? Ce soupçon que je blâme

ll’iutrigue vivement.

nounou.

c (les jours derniers, Madame.N’uuriez-vous point ouvert votre cassette?...

l. Â Il El X E.

un hier] 2’...

nounou.Avez-vous remarque. s’il ne vous mumpuut rient...

Quelque objet précieux? ..

LA urne.Quoi (untel... tu mur entier-e

A su ne qu’on un! pris... filois, ile quelle numiùre

256 DON (ZARLOS.(le. vol. concerne-Hi le marquis. s’il vous plant...

Quel rapport voyez-voust...

ALES.

Le rapport est complet,

Madame a une Mutant;- dmLs-eette-eireonstanee-,-

Perd aussi des papiers d’une grande importance

Que dans les mains du roi l’on a vus aujourd’hui

Lorsqu’en secret Pesa conversait avec lui.

La une, après quelques réflexions.

C’est bizarre, et la chose est faite pour surprendre!

le trouve un ennemi que j’étais loin d’attendre;

En revanche, vers moi deus amis sont venusQue jusqu’à ce tournent je n’avais point connus.

Elle fixe sur tous les deux un regard pénétrant.

nui! je vous l’avot’trai, dédaignant une intrigue

Qui [très de mon époux et contre moi se ligue,

J’allais la pardonner...

A LB e.

A qui douer... à must...

LA arise.

Oui!

DO SUN G 0.

A nous! due. mon», à nousl...

La une, les regardant luujnun fixement.

Mais je me réjoui

ne m’être assez à temps calmée et contenue,

ACTE tv -- SCÈNE xtv. enEt par vos nous conseils d’être ainsi prévenue.

Sens cela, subie-champ je demandais au roi

Que mes accusateurs parussent devant moi.

Tout est donc pour le mieux, et je puis au contrairePrendre Albe peurgarant. s’il était nécessaire...

ALES.

Moi . garant de la reine! est-ce bien sérient...

l. A nm s a.

Pourquoi non t

nomme.compromettre un zèle emmenai,

bouque dans le secret...

LA MINE, «fun air grave et fier.

Le secret ?.. qu’est-ce à (tirer...

Compagne de Philippe et reine de l’empire,

Avec vous, duc, vous, prêtre, tri-je rien à régler?

A mon auguste époux (lutai-je à dissimulai...

Suis-je enfin criminelle il...

l) U à! INI- u.

0’ ciel i quelle demande l

ALBIZ.

Cependant si le roi , comme je l’appréhemle,

Yétait pas envers vous juste autant qu’il le duit,

Surtout, si maintenant...

l. A B El N li .

J’attendmi qu’il le soit.

25R DON CÂBLÜS.fienteux, heureux celui-qui. pur, sans artifice.

Aura tout à gagner quand il rendra justicel...

- Elte les salue, et se retire. un sortent. exhumepar des portes matirent».

St) E N E X V.

Appartenwnt de la princesse dlEth:

La PRINCESSE thBOLi. un inmnenpres. BON mutins.

mon, merle.Étrange Ôt’ôllt’metlfl... je. n’en puis plus douter;

Toute la mur en parle...

«humus remua

0h! daignez m’écouter.

l’rineessr, je. serai pour vous plein de franchise,

l-It doux t’ottttllt! un enfant.

meure

Prince !... quelle surprise !...

t: Â li L0 S.

lites-ruts ntl’ensee Y. .. encor î. ..

LfltllJ.

Prince !...

mures, avec insinuer.’l’uujnurs 1.. .

ËICÉSWUGS ntlrnsée t. .. un son! mot !

ACTE W -- SCÈNE KV. unEBHIJ-

. le «limeursBretonne; auriez-vous donc perdu toute méuwire?

Que ioulez-vous de moi 1’...

ennuis. lui ptonuntlu main avr-v fit’aritô.

Non! je ne puis le croire.

Noble et charmante tille; oh! non, toi qui m’oinmis,

Tu ne peut me haïr. me hoir à jamais!

l’n amour qu’on dédaigne lest-il impitoyable?

tenon veut mirer sa main.

une me rappelez-rouet ..

le l Il LUS.

Mou erreur irien-omble.

Et mon ingratitude renie à tu honte.

tu! je le sans trop bien , le coup que j’ai pour.

tir coup rude et cruel , a déchire? ton ante !...

J’ai un briller des pleurs dans les regards du "munir;

Pourtant de mes remords je ne tiflllti point parler.

mon.l’or pitié tarissez-triai l. ..

LÆiHJbb.

Non! j’ose en aguicher

.tm monuments plus doux que ton charme réifie.

linon! ires-tu pas aussi lionne que hellet...

Vois le sort (le Carlos, aimable tille, roi!

il n’a pas dans ce monde un outre ami que toi.

250 DON GARLOS.Non! ta haine pour lui n’est peint irrévocable.

fie cœur qu’il a touche ne peut être implacable.

mon . détournent. les peut.

Silence! rien de plus, au nom du ciel!

ce n Los.

Bonnets

Que je rappelle encor re que tu tn’exprimnis

Dans les moments divins ou tu laissas paraître

Cet amour... cet amour que je pus méconnaître.

ne mon bonheur perdu je vous me prévaloir;

Gomme un rêve du moins laisse-moi l’entrer-air.

Une fois seulement, rien qu’une fois encore,

Reconnais un amant dans l’ami qui t’implore.

Soerifle à cette ombre, accorde au souvenir

ne que mointnème, hélas! ne puis plus obtenir.

BROU.

Charles! quel jeu cruel !...

muros.Oh! sois, je t’en conjur i,

Plus grande que ton sexe en oubliant l’injure.

Paris ce que jusqu’à toi femme ne fit jamais .

(le que nulle après toi ne fera désormais.

lÏn pareil sacrifice est inout sans doute...

A cette heure suprême, o jeune tille, écoute.

Laisse-1110i, laisse-moi voir me mère un momentt...

un; Iv - SCÈNE xw. :54Je t’en supplie, un mot. rien quint: mot seulemcnli...

Je t’en prie à genoux, réponds !...

li ne jette à ne: pieds.

sans n xvr.Las rationna-:319. La mamours me POSA emm

précipitamment . suivi de dans cahiers de la garde royal-e.

La minous . respirant à peine. et nous de lui, se jetteont": Carlos et la princesse.

Cura-Ml pu dire?

0h! ne le croyez pas; non! non! ciest du délirvi...

CARLOS, toujours à genoux, et d’une voix élevée.

Parle Dieu tout-puissant!...

La si nous Nom-rompt avec vivacité.

Madame, obéissez!...

Su) oz sourde à ses vœux, à ses cris insensés!

IIARLOS , plus haut, dîme voix plus prenante.

Mon son dépend de vous... Menez-moi chez in minci...

LI; SlAanîlS éloigne du lui in princesw avec violence.

Niécontez rien, sinon votre mort est comme.

Vous, comte de Cordoue, approchez. suivez-1110i.Il montre l’ordre diarrcsmtinu.

A l’un des officions. Le prince est prisonnier; il l’est au nom du roi.

Carlo: resto stupéfait. comme frappé de la fondre. La

princesse jette un cri dicfliOi, et veut fuir. Les offi-cim sont interdits. Long et profond silence. Un mille marquis trembler violemment , et se contenir

avec peine. ’

ES! DON CARLOS.An prince.

lion prince. votre. épée l. .. El quant à vous, princesse,

Vous ne sortirez pas.

A un. des culmen.

un avec. Son Altesse.

limule. pus même Vous, ne doit communiquer;

Votre tôle on répond.

il dit encore quelques mais à «il: huma à cet officier.

et se tourne vers l’autre.

Je cours, pour m’expliquer,

lie jeter: l’instant aux pieds du roi mon maître.

A Carlos.Mou prince, à vous aussi j’ai mon compte à soumettre;

Je sural de retour dans une heure"...

Carlos se laids-e conduire sans donner aigrie tram-unsentiment. En passant, il laisse tomber un fl’Kill’lÎ

mourant sur le marquis qui se cache in liman Laprincesse essaie encore une fuis (le s’enfuir. Le mar-quis la relie-ut par le lia-an.

SCÈNE KV".

LA valseuse; ullllnlJ in u: aunons ne l’USA.

muni.

il mon "ion!

mussez-moi m’éloigner.

La 3l A «Q t5 l s la minimisant sur le (levant (le in ne"...

«fun air 9614le ut ofimylm.

.l-l-il Fait quelque mon?

ACTE IV c- SGËNË KV". :311Maillenmnse! réponds à l’instant. je l’exige.

EMNJ.

Je ne suis rien, non, rien! 0h! laissezdnni. vous dis-je!"

m: MARQUIS la retient toujours, et «hm tonplus sévère ombre.

Tu vas tout m’avouer. En vain tu le débuts,

Je ne le quitte point; à 1111113011110 ivi-lms

Tu lfims racomef...

mon le regarde avec emmi.

Juste ciel ! menacée !...

M’nssassinor! nmrquis.

LE surtouts tire un poignard.

J’en mais la llPllSêP...

Purin vîto!

manu.

Oui? mon... mm... pour quelle raison 2’...

U (Usine hanta...

1. r: u N (il) l’ us. les Maux lovés vers h» ciel, posant ln poignanl

sur la poitrine de la princesso.

Peut-être le puisai)

No fus! pas échappé de sa bouche perfide...

Il en est temps encor... Si ma main se. décide.

Si je brise le une, alors rien n’est changé.

Par un doute accablant man cœur est partagé:

L0 repus de 1’ Ispagnc, et la mort thune faunin-!...

I! flatulente dans la même nztîuule. et semble lu’nsimr.

156 DON CARLOS.mon tombe à ses pieds, et le roguée fixement.

Eh bien! que lanlezwousï... Voyez. je ne réclame

Ni pitié ni pardon; j’ai mérité mon sort.

Frappez-moi , j’y consens; frappez, j’attends 13men.

en MAROEIS WWW. mu..bms.aprèsun instant de manet.

La mon? Non, ce moyen est lâche, il est horrible;

En antre. Dieu merci! me semble encor possible.Il laisse tomber le peinard, et son rapidement.

La princesse son par une autre porte.

2mm: xvm.lin appariement de la reine.

LA REINE, LA toucans ne FUENTES.

LA HUE, à la comtesse de Puantes.

Quel limitrdans le palais! quelle étrange clameur!

I Aujourdihui je m’eflraie à la moindre rumeur.

Comtesse. allez donc voir...

La comtesse de Fuma: son, et la princesse d’alun

se précipite dans rappariement.

SCÈNE XIX.

LA REINE, La PRINCESSE n’EBOLI.

mon. respirantà peine. pâle et défaite, tombe un: pieds

de la reine.

Au secours! ô me reine !...

ACTE w -- SCÈNE Xix. ouil vient d’être arrêté.

LA un se.

Oui donc ?

EBOLI.

Pesa l’entraîne;

il l’a fait prisonnier par les ordres du roi.

LA REINE.

Mais qui Y...

mon.L’lnl’ant Carlos.

l. A il E l3 E.

Tu perds le sons, je croi.RBOLL

(in rient de l’emmener, Madame. a l’instant même.

LA arme.Et qui donc. m’as-tu dit, aurait l’audace extrême l...

mon.Le marquis (le Pose.

LÀ mon a.

c’est du moins un bonheur

Que ce soit le marquis; j’en rends gram au Seigneur.

8801.3.

Quel calme! que] sang-froid !... Ainsi, je le suppose,

Vous ne soupçonnez pas, vous ignorai...

LA arme.

La cause

256 DON CABLOS.uni l’a fait annoter !... Le prime est imprudent;

La fougue naturelle à son esprit ardent

l’eut-être n compromis ce jeune téméraire.

mon. *l’on, je suis mieux instruite... oh! non, reine..au. contraire 1..

lÎn acte diabolique, infâme, inattendui...

Rien ne peut le saurer! il est perdu !...

L A RE l N l2.

Perdu 2’. ..

li lit I t. l.

Et je suis son bourreau...

l. t Il E IN E.

Perdul... pauvre insert: in!

Que diode! lui, mourir? Quelle horrible pensée!

B Bi) LI .

(lui. mourir; mais pourquoi 1’... Si j’ai-ais pu savoir

Qu’on dut aller si loin !...

Li "une. lui prenant la main avec honte.J’ai peine à (YOIICCVOÎI’

l cette mange teneur; votre raison s’égare,

mon, vitre olïrni de moi-nième s’empare.

Éloigncz de "les yeux ces sinistres tableaux;

dentellier vos esprits; «plots sont donc ces complots.Et qu’est-il arrivé Y. ..

’ Boum.v

No montrez plus. Madame.

ACTE W -- SCÈNE XIX. 257un abandon sublime et cette bonté d’âme.

Vous versez dans mon cœur de chagrins dévori-

Les flammes de l’enfer. Mon front déshonori-

Rougit devant l’éclat d’une gloire si pure.

imagez-sous vos pieds Iïindigne créature

"ont les jours désormais vont se traîner flétris

Par le remords, la honte, et son propre mépris.

LA nuise.

ilalheumuso! pariez. qu’est-ce donc Y...

EBOLL

Sainte femme .Ange béni du ciel, connaissez mieux. Pinfàme

Oui vous trompe. Sachez à que! esprit du mal

Vous adressez encor ce sourire amical;

Apprenez que c’est moi, moi qui vous ai ant’w;

J’ai pris vos lettres...

LA un";Vous?. ..

8R0 LI.

Oui) moi !... je suis allèc-

læs remettre au roi.

LA REINE.

Vous f...

nuonn

il! j’ai pu sans horreur

Vous accuser...I:

E58 DON (1A Rififi.LA REINE.

Gui?.. vous?" m’orrusorV

"on.La fureur,

La rongeanrc, l’amour, voilà mon (trime! ô MME...

[le l’amour pour Carlos, et pour vous de la mon.

LA REINE.

il! deviezqous. grand molli...

anonL

l’avouui rot amour.

Mais lui ne pouvait pas un! payer du relour...

LA REINE, oprên un instant de silence.

Jo vous comprends enfin, et pour moi tout s’ériniro.

inox-vous! Vous humiez, je n’ai point de coli-ru.

Jo pardonne. et j’oublie; il suffit, levez-vous !...

Kilo lui tend la main.

mon.Non! grundr reine, non! je demeure à groom.

in horrible secret me rosie à vous approudr I.

El j’attends. à vos pieds...

LA REINE, attentive.

Lino vois-lin encore eniondrr!

Expliquez-vous, parlez!

SEULE.

[in l’Ollllllvl’t’t’ odirux !...

sunnite par le roi !... Vous dûtoururz los yuan,

ACTE iV --- SCÈNE FUS. 359Mais j’y lis mon arrêt. Moi, votre accusatrice.

Je trahissais deux fois ma noble bienfaitrice!

Ce crime, c’est le mien !...

Elle presse contre la une son visage brûlant. La reineson. Long silence. La duchesse d’Oliram sort quel-ques minutes après du «initiation la reine cor. entrée,

et trouve la princesse encore dans la même attitude.Elle n’approche en silence. Au bruit de ses pas, in

princesse se lève, et désespérée en ne rosant plus in

reine, on semble en proie au délire.

SCÈNE XX.

LA remuasse o’EBOLl. LA orientasse o’i)LH.lREZ.

couru

Tout est donc accompli !...

Elle me fuit, o ciel !...0 l. l V A il E Z , s’approchant d’elle.

Princesse trillion !...

mon."richesse, je comprends quel motif vous muette:

Vous venez m’apporter ma sentencel...

0 l. l V A il 1-22.

La reine

lié-clame votre clef. princesse, et votre croix.

mon tire une croix dior de son sein, et in remetdans les mains de la comme.

il! pourroiujc «in moins, pour la «lumière fois.

160 DON HA 81.05.couvrir de mes baisers in main que j’ai encrier...

latte reine si bonne-!...(lLlVlillEZ.

Au convent de Marie

Vous saurez votre sort... I

mon, fondant en larmes.

Est-ce donc pour jamaisl. ..

Ne la verrai-je Must...

urmnrz l’embrasse, et détournant in tète.

Adieu! Vivez en paixl...Elle se retire précipitamment. La princesse la nuitjusqtl’îl

la porte du cabinet qui se refourre aussitôt sur induchespr. La princesse demeure quelques minutes àgenoux dorant cette porte, puisse lève. tout il coup,et sur: en se cadrant le vinaire.

SCÈNE KXI.

LA REINE. Le tanneurs ne POSA.

un nElNE.

Dieu soit loue! c’est vous, marquis, J’étais en peine...

l. r. il A no ne. . pâle, le visage intiment), la voix tremblante.l’endroit toute cette scène il montre une émotion

profonde et solennelle.

Sommes-nous seuls, Madame?... Ëlch’OllS bien certaine

Une personne ne peut nous entendre ici près 1’...

La il En; a. Elle le regarde plus attentivement,et recule enrayée.

Oui! Une m’apportez-rous? et pourquoi dans vos traits

&C’l’E W --- SCÈNE XKl. 2M

(le changement subllY... Vous me glacez de crainte;

Votre front (le la mon semble porter l’empreinte.

n: mucus.Peul-être avez-vous su Y...

LA une.Que fibule est. arrête,

lût qu’il l’est par vos mains... (l’est donc la v:’-mü..?...

Il me fallait (le vous en avoir l’assurance!

me aunons.lilest vrai!

LA n sur.

Par vous 2’...

LE munira.

Par moi.

l. A n Elsa le regarde un instant avec hésitation.

Même quand l’apparenve

Condamne vos desseins, d’avance j’y souscris.

Celle fois cependant ne soyez pas surpris

Qu’une femme inquiète exprime quelque doute :

Vnus venez d’engager un jeu que je redoute.

LE MARQHS.

il j’ai perdul...

LA REINE.

Grand Dieu!

LE 3l AflQl’ l5.

N’ayez aucun envoi ;

il): DON CARLOS.Lui ne risque plus rien. et ln perte est. pour moi.

en mains.Qu’ellez-vous ni’annoneerï...

LE WMlQL’lS.

M’ohligeait-en. à prendre

nette mesure exhume, à tout faire dépendre...

Tout! d’un seul coup de dei...Par quel aveuglement

Met: les lois du ciel jouer imprudemmenti...

Uni tiendrait, 3e liant à sa force bornée.

Le rude emmurai! de notre destinée?...

Oui doue, s’il ne sait tout, s’il n’est Dieu, le pourtant...

ne qui m’arrive est juste : acceptons une" arrêt.

Ne perlons plus de moi; le temps que je consomme

Est aussi précieux qu’une existence. d’homme;

Et qui sait si déjà le juge souverain

Ne laissr. pas touiller de son mure main

Le triste et dernier jour qui m’est compte par ellel...

La il Il. l 5 E.

Le juge, dites-rough. Quelle voix solennelle!

Votre discours "l’ethnie. et. sans l’avoir Lumpur».

Je tremble...

LE tunnels.il est sauve. peu m’importe à quel prix!

Pur insulteur, il ne l’est que pour cette journée.

Qu’il en profite avant que l’heure soit sonnée!

Il faut que de Madrid il parte des ce soir.

ACTE 1V -- SCÈNE XXl. 2mLA «me.

lies ce. soir?...

LE liJllQlJ-IS.

J’ai pour lui pris soin de tout prévoir :

.lu couvent des Chartreux, cette maison discrète

Qui de notre amitié lut longtemps la retraite,

lies citerons retiendront. Voici de tous mes liions

Le valeur en billets; ils deviennent les siens.

Ajoutez à ne don s’il ne peut lui suffire.

J’aurais in mon Carlos d’amies elzosrs à dire.

iles secrets que moi seul voudrois lui révéler;

une on trouver encor le temps pour en paru-ri...

Vous le verrez ce soir; vous remplirez me tache.

n LA nous.tu nom de mon repos, quel tin-stère me ont-lie

de problème euros-ont par son ohsmritci?

Qu’urrive-t-ilî’... Parlez over sineerito l

LE llMlQL’lF.

lin huportunl aveu me teste encore à faire;

c’est un legs à transmettre, et que je vous ront’ère.

lri-lms un bonheur bien grand m’est advenu;

lie bonheur, avent moi, peu d’hommes l’ont connu:

feintai le lils d’un roi; me tendresse profonde

rencontrait sur lui; mais lui, c’était le monde.

lires de florins mes plans et mes conseils hardis

Pour des peuples sans nombre ouvraient un paradis.

266 DON CARLOà.0h! que! songe divin !... Hélas! la PNWidence

li’arrache avant le temps au sol que j’ensemencc.

Pour toi, Carlos, l’ami sera bientôt perdu,

[fumante le remplace z il te sera rendu.

Oui, des! là, sur le cœur de la reine adorée.

Gomme. on parte à l’autel une oflrande sacré»,

Que je viens déposer un legs bien précieux,

Et lorsque. ton Rodrigue aura fermé les yeux ,

La de son amitié tu recevras le gage.

il se détourne, les larmes étouffent sa voix.

L A n El a a.

min mourant, cher P0521, vous tenez le langage;

liais nierai-il que Pellet d’un trouble passager?

Quel sans lui donnez-vous? ,LE a] An Q t ls cherche à se remettre, et cuntimm

d’un ton plus forme.

Oh! faites-le mimer.

Grande reine, à ces jours d’ardente syixiluilliic

un. pleins dientliousiasme, en [mitigeant Plumier,

Nous fîmes un serment --- noble et louchant accord! --

J’ai saintement gardé le mien jusqu’à la mort;

.l son tour de garder la [ni quîl nm pmmisv.

LA mm;Marquis! 111315113 la mura...

La maqua s.Fuites quiil réalise

AGTB lV -- salmis xxt. sesLe rêve audacieux conçu par l’amitié:

lîn alunira nouveau duit être édifié.

0h! dites-iodai bien! Il tout avec courage

tire-user le bloc informe et commencer l’ouvrage.

N’importe qu’il achève un travail surhumain

(tu qu’il succombe, il tout qu’il y mette il main.

iles siècles moiseront; d’autres temps doivent naître.

La sagesse divine alors fera paroitre,

Sm- nn trône mien, un autre fils de roi,

Son élu, connue lui plein de zèle et de foi.

Quand de Charles plus mûr l’heure sera venue.

Aux songes qu’adorait sa jeunesse ingénue

Qu’il porte un saint impact; que son cœur exalte

Se ferme à la raison, ce guide trop vanté z

n’est le ver de la mort qui dans la lieur se glisse.

Et du tendre boulon dévore le calice.

Si parfois le sceptique ou langage mordant

flétrit ce fils du riel, l’Enllmusiasme ardent.

Que lui plane ait-dessus de la poussière lumminel...

Je l’ai dit, il le sait...

LA ilElNE.

Marquis, ou vous entmine

lÎn si grave. discoursl’...

LB llAllQl. l5.

Diteslui bien encor

Une je viens déposer, comme un pieux trésor.

266 BON IAHLOS.Le bonheur des humilias dans le fenil de son âme;

Qu’au moment de mourir de lui je le revienne;

Une je l’exige même avec de justes droits.

Si je l’avais- voulu, Madame, je le crois,

Au me (le-mes denim-je pouvais faire éclore

Sur l’empire espagnol une nouvelle aurore.

Le roi m’ouvrait son cœur, des sceaux j’étais gill’lfil’ll.

il me nommait son fils; Allie n’était plus rien.

Il s’arrête, et regarde la mine en silence pendant

quelques instants.

Vous pleural... Je connais ces pleurs, au": sublime,

tu bonheur douloureux par vos larmes s’etprimc;

Mais tout est accompli. le sort a prononce :

(lu (lat-los ou l’oso, je n’ai point balancé.

J’ai fait entre nous deux un choix prompt et terrible;

La mon de l’un (le nous paraissait infaillible.

lit j’ai voulu pour lui recevoir le trépas.

Je n’en puis dire plus... Ne m’intenogez plus

l. t 13E! S Il.

A!!! mailwureux! Enfin je commence à (tortionnaire!

Qu’awzwmls fait 17 marquis l . . .

LE muons.Je n’ai pas craint de Vendre

lieux heures tout au plus d’un soir prêt à (luiv

Pour un heaujonr «une qui en bientôt venir.

Le roi ! je l’ulmmlnnne; en quoi lui suis-je utile?

AU"! IV -- SCÈNE XXI. i6?lies lieurs avorteraient dans ce sol infertile.

Au sein (le mon ami, du généreux Carlos,

Les destins de l’Europe un jour seront éclos.

Je lui lègue l’Espagne. il tout, avant son règne,

Quotrnplongtemps, hélas! sous Philippe elle saigne.

Pour elle jusqueJà nul bonheur n’aura lui.

Malheur, tirailleur à moi! Reine, malheur à lui!

S’il fait que de mon choix trop tard je me repente...

Non f je ratinais Carlos; lui, tromper mon attente?

Impossible, joutais! Et mon garant, c’est vous.

Après un moment. de silence.

un amour, je l’ai Vil, dans des moments plus dans.

Nain-e au fond de son cœur; j’ai ru, des l’origine.

L’amicale passion germer, prendre racine.

Je pouvais l’étouffer, je ne l’ai pas voulu;

n’est mente à la nourrir que je me suis complu.

Je ne la craignais point. Si le monde m’accuse,

le suis sans repentir, et ne yeux pas tl’excusv;

Car j’ai tu dans l’entour et son puissant l’L’SSUl’l

La l le, ou le. vulgaire alternerait la mort.

net amour sans espoir, sans luit en apparence,

Fit briller à mes yeux un rayon d’espérance.

Je cherchai pour Carlos l’éternelle beauté,

La suprême grandeur; mais, dans l’liumanite.

ne type si parfait demeurait invisible.

Le peindre mer (les mots une semblait impossible.

168 DON CMlLOS.El je guidai vers vous le prince, en m’ell’orçani

ile [in faire comprendre un charme si puissant.

LA REINE.

Votre âme de Carlos est tellement remplie

Que. dans ces giiuïids desseins. c’est. moi que l’un enfilie-

Gomplez-vous in ce point sur mon materné?

le suis femme, et pourtant de ma fragilité

Vous avez fait pour lui son bon ange et son guide.Et me vertu devait lui tenir lien (l’égide.

ignorez-vous combien notre péril est grand

Lorsque la passion s’enuoblit en couvrant

Du beau nom de vertu les faiblesses de l’âme !...

te Mineurs.Pour toute autre, il est vrai;’j’en excepte une femme;

Pour une, j’en réponds. Reine, pourquoi rougir

Si votre ambition est de faire surgir

l’n héros dont l’honneur devra servir d’exempleï. ..

Lorsqulà l’ lscurial un artisæ contemple

Le christ transfigure peint (l’après Raphaël l,

Sil s’enflamme, et s’il veut devenir immortel,

l. D’après le. recherches que nous avons faites sur ce passage un peuobscur, il s’agit ici (fun tableau célèbre. de la galerie de l’Eseurial, et

mima nous le nom de la Transfigumlian. Un tableau. canin (idole (10relui de Raphaël. encuvé par l’ami, son contemporain. passa de Naples:

à Madrid. Destiné «rabat-d à François l", il fut acheté. dit-van. par Charles-

Quint. Beaucoup de peintre: in! accordent autant de mérite qnlà l’uri-gîtai.

sans tv - SCÈNE un. in.Qu’importe au roi Philippe? [in homme sourd Mllèlr

lÎne lyre sonore : elle est pour lui muette;

lier peut-il acheter ses sans mélodienxî... -Il a droit de briser l’instrument précieux;

A ranimer. lui-même il. ne sauraitprétendre,

Ni livrer son oreille au charme de l’entendre.

Pour l’homme sage Dieu garde la vérité ,

liais pour ilhomme sensible il créa la beauté;

Chacun a son partage, oui, des! ma contienne;

Nul préjugé ne peut imiter Cette croyance.

Aimez-le donc toujours; promettez fermement

Que le respect humain ou qu’un tous dévouoient

Ne vous dicteront pas un honteux sacrifice.

Que pour toujours votre âme à la sienne s’unisse.

Vous me le promettez. et ce n’est pas en vain?

Vous me le promettez, votre main dans me maint"

l. A RE IN F. .

Toujours, toujours, mon cœur. jlose vous le lit-(intente,

lie cet autour si pur restera seul le maître.

LE M Mit) l? l5 , retire au main.

Mu tache est accomplie. et je mourrai content.

il salue la reine, et f0!!! sortir.

LA ne: NE le soit des yeux. en silence.

Vous portez. cher tutorquis, sans dire en me quittant

Si nous devons bientôt nous retrouvor ensemble?

270 ont: CARLOS.M: MARQUIS mimt,etdêtmameln tête.

limites nous nous verrons encor.

u REINE.

Hélas! je tromhlo

ne deviner trop bien. mini !... que! nouveau muoit... "

Comment à mon égard agissiez-vous ainsi?

LE MAIlOI’lS.

(lu Carlos. ou mon...

u manu.Non! non! mirs cet ahiuw

Vous vous précipitiez; vous appeliez sublinw

Cet acte audacieux. Dès longtemps, chevalier.

Vous courtisez la gloire, osez-vous le oit-r3...

Mille cœurs s’il le tout souffriront le martyr i :

Qu’importe assurément, pourvu (prou vous admire?

on! je vous connais mieux! l’orgueil vous a perdu.

La muons, surpris, à part.

A ce reproche amer me serais-je attendu?

l. A tu: un: , après un moment «le silence.

N’estil, pour vous sauver. aucun inoyen possible!

LE M mollis. aAucun l

l. A il El ï E .

Sanguin! bien! Aucun 7 Ah ! c’est horrible!

Même par moi Y...

un: w .- 3435sz su onLE aunons.

Par vous il n’est aucun moyen.

Mou sort est («mon

LA ne: s in.

Pose, je le vois bien.Me connaît à demi; j’ai de la force (lionne.

me moeurs.

Je le sais.

LA RE! W1.

Plus «l’espoir?...

Hi MANGER.

Non! plus d’espoir, Madame.

LA REINE le quitte, et se cache le visage.

.tllez!... marquis! Je sens que je ne pourrai pas

Estiuwr (li-sonnais aucun homme ici-basin.

La anmg, virement ému. saiettaitgenoux devant vile.

t) reine!... Et cependant, mon Dieu, la vie est helle!...

il w ivre. et sur: rapidement. La reine mure«tous son cabinet.

m DON (l-ARLÜS.

SCÈNE XXIÎ.

flanchant)». du mi.

un une n’MÆE, DOM-W60. liment et viennent onsilence. chacun de son me. LE cours DE LERMEnotant du cabinet du roi, puis DON Râl’MOND DE

TAX l5, grand maître (les postes.

mans.Où doue est le Iliarquisl’... Le suit-on?m Qu’on l’appelle!

AlÆË.

- Un ne l’a pas revu.

Lerme vent se retirer.

TAXIS entre.

Lerme, introduisez-moi.

tenue.Personne, en ce moment, n’est reçu chez le roi.

uns.J’ai besoin de le voir; hâtez-vous, le temps presse

Veuillez l’en prévenir, l’ailaire l’intéresse.

Let-me rentre dans le cabinet.

une, s’approchant du gram! maître des postes.

Sachez patiemment prendre votre parti;

Vous ne le verrez point, je vous en aïeul.

u x15.

Non !... Pourquoi. s’il vous plalt?...

Ali-TE [V - SCÈNE Xle. 273AMIE.

Par la raison puissante

Qu’il tout que le marquis avant tout y consente.

L’avez-vous sur ce point consulté, cher Taxis !...

li retient prisonniers et le père et le lits.

TAXIS.

Le marquis de Posai... Fort bien, oui, ce doit être

Celui qui dans mes mains a remis cette lettre.

ALES.

tine lettre !... commentî...

TAXIS.

Je devais l’envoyer

Serbie-cliump à Brunette; il vient de m’en prier.

ALES. avec curiosité.

Bruxelles, dites-vous 1’...

TAXIS.

Mais c’est au roi lui-même

Que je viens l’apporter.

ALBE.

Ma surprise est extrême.

Bruxelles! chapelain, ne l’entendez-vous pas?...

DOMISGO, s’avançant.

C’est suspect !. ..

mus.Je l’ai vu trouble, plein (l’embarras,

En me menummndant sa missive pressée.l s

275. DON CARLOS.D GRIS en.

Plein d’mharrasl... comment il...

AMIE.

La lettre es! adresséeî...

nm.Au prince de Nassau.

ALES.

Guillaumel... Chapelain,

C’est une trahison!

n o in N0 0.

Cela parait certain,

Assurément le roi doit avoir au plus vile

Cet important papier. Monseigneur. quel mérita

Quel zèle rigoureux à remplir votre emploi !...

uns.Révérend chapelain , je fais ce que je dol.

A LB E.

Et vous avez raison !...

1.311an son du cabinet.

Au grand maître des postes.

Le roi veut vous entendre.

Taxi: entre.

Où donc est le marquis Il... il se fait bien attendre.

DE!!! 1X G0.

Un le cherche partout.

un: w v- ouivre Exit. 275une.

C’est vraiment singulier!

Je n’y comprends plus rien z le prince est prisonnier ;

Cependant le monarque en ignore la came.

bon-mon.-Lui nicst pas même là pour expliquer la chose.

un.Et le roi, que dit-il î...

nous.il est toujours muet.

Bruit dans le cabinet.

aux.Mais chut l... j’entends du bruit: c’est dans le cabinet.

TAXIS son du cabinet.

Comte de Larme, entrez.

Ils entrent tous deux.

une, à Domingo.

Que vo-t-on nous apprendre ,

Domingo Y. ..

poumon.

fics papiers que l’on vient de surprendm,

Et cet air effaré... Mon cher duc, tout ceci

N’annonce rien de lion.

une.Nous attendons ici ,

Le roi le sait, et imine a lui son! ottdience!...

270 DON CARLOS.poumon.

Notre temps est passât...

AMIE.

Objet de méfiance,

Ne soierie plus ce duc qui vit pendant longtemps

Les portes du palais s’ouvrir à deux hattants?...

Quel changement partout !... Je reconnais à peine...

Doum on s’alimente doucement de la porte du culfimt.

et prête Fouille.

Écoutezl...

une . après un moment de silence.

On entend le bruit de leur haleine;

Quel silence morte"...

DOMINGO.

Le Sens de leurs discours

ll’échappe; ces tapis rendent les murs plus sourds.

une.Eloignezovous! on rient.

nounou s’éloigne de la porte.

Épreuve solennelle !...

Peut-mile ce moment d’une attente cruelle

Yo des plus grands destins décider aujourd’hui !...

ACTE Hi --- SCÈNE XKlll. 277

SCÈNE XXlll.

Le "me ne PARME, LE nec ne ilEDlXASiDÛNIA. LE ont: un FEBIA et quelques autresgrands d’Espagneeotrent, Les PRÉCÉDENTE.

P A il il il .

l’eut-ou voir le roi !...

Ai. B f2.

Non.

P A il il H .

Oui donc est près de lui?

r E n l A.

Le marquis de Pose, ce favori, peul-étrei. ..

ALBE.

C’est lui que l’on attend; bientôt il va parallrc.

P A Il M I2 .

Nous quittons Saragosse ; en arrivant. je roi

Règner dans tout Madrid la surprise et l’effroi.

Serait-il vrai .9...

D t i il l5: G il.

Trop vrai.

ne tu i.

Comment? lui, lui coupable!

(le chevalier de Malte aurait été capable

Hamster notre lnfent?...

DON 61331.05. tqÜ

ALBE.

(Test la réaiitè.

FA Il M E.

Pourquoi dune en venir à cette extrémitéf...

A [RE n

Le marquis et le roi pourraient seuls Vous le dire.

P An M E.

Sans avoir convoqué les fiertés de Pempirc !...

mm.Malheur à qui prit part à ce crime d’Étal!

A L B Il.

Oui, malheur !... Je maudis l’auteur de l’attentat.

RIEDINA SIDON Un

Moi de même.

LES AUTRES GRANDS.

Et nous tous.

A L B E.

En bien! qui m’accompagno?

Je parviens jusquiau roi. suivi des grands d’Espagne;

Je me jette à ses pieds...

Lamas. sortant du cabinet.

Bue d’Alhe!

noms-ca.Ah! Dieu merci!

A!!! se Min d’entrer.

ACTE tv - SCÈNE nm. m1.833112. méritant à peine, et. fort étau.

Messieurs, si maintenant Pesa se montre ici,

Le roi n’étant plus seul , il faudra qu’on rappelle.

nomme o . à Larme que tous environnent avec uneimpatiente curiosité.

Qu’est-il donc arrivéi... cette pâleur mortciie !...

un": veut. s’éloigner.

C’est infernal !

PARME ET renia.

Quoi donc? quoi donc?

!iEDiaK SiDnNH.

Que fait le roi?

bitumai), avec précipitation.

Infernal, dites-vous, infernal! et pourquoi il."x. E un E.

Le monarque a pleurer...

DUMle.l’lcuréî... la chose est sûre 5. ..

ruts. aux: une extrême surprise.

Pleuré t...

Un entend une sonnette dans le cabinet. Larmey rentre à in hâte.

ou a! mon court après lui. et v ont. le tu mir.

Comte! un seul mot :daignez. je vous conjure...il s’éloigne. et nous livre ù cette anxiétèl...

:80 ’ mon: CARLOS.

SCÈNE XXIV.

u PMNCESSE n’EBOLl, FERIA. MEDINA SlDONIA.PARME, DOMINGO. etlnaotresürands.

linon, accourant.husd’enmém.

Le roi l je veux le voir...

Au duc de Perla.Près de Sa Majesté,

Due, veuillez m’introduire; il faut qu’Elle m’entende.

PEltlA.

Nul ne peut lui parler, à moins qu’on ne le mande;

Il est fort occupé.

EBOLl.

Mon Dieu! dans ce moment,

Signerait-il déjà le fatal jugement"...

Il est trommel je dois lui démasquer le traitrel...

Il est trompé l . ..

non mon lui jette un regard d’intelligence.

Princesse l

530L] rai lui.Ali! c’est vous, digne prêtre;

Fort bien! vous m’aidera à détourner les coups,

Et j’aurai votre appui. .Elle le saisit par la main, et. veut l’eutraluer

dans le cabinet.

DOMINGO.

litoit... revenez à must...

o

ACTE tv fi SCÈNE un: 281Fil Il! i.

Arrêtez! arrêtez !... Le roi, sans aucun doute.

Ne peut vous recevoir.

une Li.

Non! il faut qu’il m’écoute;

Il saura tout par moi, toute la vérité!

Fût-il dix fois un dieul...

D 0M i N (i 0.

Quelle tenacité l . . .

AssezL. Vous risquez tout!.. Cette insistance est folle !..

BROU.

Homme! tu peut: trembler aux pieds de ton idole;

Moi, je ne risque rien.Elle veut entrer dans le cabinet. Le une d’Albe en sort.

Son œil étincelle. Son air est triomphant. il ra àDomingo. et l’embrasse.

une.Maintenant . qu’en tout lieu

On chante un Te Doum pour rendre grâce à bien!

Victoire !...BONI-860.

A nous! victoire!

ALES , à Domingo et aux antres grands.

Entrez chez notre matirez

Plus tard je vous dirai ce qu’il vous faut connaître.

Il! ne orneriez un

ACTE CINQUIÈME

l’ne un? du palais du mi.

Elle est sépara de lu cour par une mue de fer a travers laquelle ou aperçu]!

des gardes en fanion qui vont ct viennent.

SCÈNE I.

(1A RLOS. mais devant une sable. la km appuyée sur sut: brus

comme s’il sommeillait. Au fond de la une, quelques officiers

enfermés avec lui. La aunons DE POSA entre sansque Don Carlos Papetçoîre. et parle à voix basse aux officiels

qui aussitôt se retirent. Il s’approche de Carlos, et le regarde

un moment en silence et avec tristes-e. Enfin il fait un mou-vement qui tire le puma-e de mu assoupissement. Don Carlosse lève. aperçoit le marquis. et tressaille d’eflïoî. Il le regarde

pendant un moment En!» œil égaré, et passe la main sur son

front comme s’il cherchait à se rappder quelque chose.

I LE MANQUE.C’est moi, Carlos !...

r. A n Lus, lui donnant la main.

Ami, tu viens donc me revoir?...

Ah! de ta part c’est bian...

u La u mm Hi.N’esltce pas mon devoirï...

Ton ami près de toi peut être nécessaire.

l1 A 31.0 S.

Est-ce là tu pensée estvclle bien sincère? ..

Mi DON CARLÛS.J’en suis touché, ravil... Comment te ilexprimer?

Non! Rodrigue jamais ne cessa de m’aimerl...

LE maoris.El tu me juges bien ; j’ai le droit d’y prétendre.

EUROS.

Oui, Rodrigue et caries (levaient toujours s’entendre.

Dieu merci! ces égards, ces procèdes si doux,

Conriennent aux grands cœurs, aux hommes tels que nous.

Si tu m’as vu parlois injuste et téméraire, ,lierais-tu, pour cela, m’être en tout point contraire?

Ta vertu, cet obstacle aux vœux que je formais,

Est dure; mais cruelle, inhumaine, jamais.

lomliien il t’en coûta, ton retour me l’essor , ICombien ton amitié saigna de sa blessure,

Lorsque tu conduisais la victime à l’autel,

Et la parais de. lieurs avant le coup mortel!

LE MARQUIS.

Carlos, que veux-lu duel...

c A il l. os.

Achève donc me tache;

Je devais la remplir. mais le sort me l’arrache.

Au peuple castillan donne cet âge d’or

Que de Carlos en vain il espérait encor.

Tout est fini pour moi, tout devient impossible.

Tu le prévoyais bien! 0h! cet amour terrible,

Mortel pour mon génie, a désormais détruit

ACTE v -- soigne t. 2825Cette précoce fleur qui n’aura pas de fruit.

Oui, Pesa, je suis mort pour ta grande entreprise.

Quint] aveugle hasard ou le ciel te conduise,

Tu livres mon secret, mais Philippe est à toi

Et tu peux devenir le bon ange du roi.Pour moi, point de salut, pour l’Espag-ne; peut-être!

ici nul n’est coupable, il tout le reconnaitre;

Je dois accuser seul mon fol aveuglement.

Hélas! je n’ai pas vu, jusqu’au dernier moment,

Qu’en loi liesprit est grand autant que l’âme est tendre.

LE MMÏQCIS.

A de pareils discours j’étais loin de m’attendre.

lngénicux ami, tu générosité

Rend vaines ma prudence et ma sagacité.

Carlos, tu fais crouler tout mon vaste édifice;

Car j’oubliai ton cœur i. ..

HA tu. OS.

si. par mon sacrifice.

D’une tète si chère éloignant le danger,

Tes calculs avaient pu du moins la ménager

Quels droits tu rassurais à ma reconnaissancei...

Demis-tu la choisir, maigre son innocence,

Pour seconde victime, et ne pouvais-je point

Tout supporter moi soufi... Mais assez sur ce point.

Pourquoi te fatiguer d’une plainte si vaine 1’...

Uuliinporto Élisabethî... Aimes-tu donc la reine Y...

286 DON CARLÛS.Étranger à rameur, comment chargerois-tu

ne ses futiles soins ton austère vertu i...

Ali! je deviens injuste... 0 mon ami. pardonnel...

LB l! "il! l.’ l5.

injuste? il est bien vrai... non [vos que je mistonne

D’un reproche pareil; s’il était mérité,

Tous le seraient de même, et j’aurais évité

lie revenir vers toi.

il tint son portefeuille.

rai hâte de te rendre

Quelques papiers secrets que tu m’as laissé prendre,

Et que j’avais cachés.

t". A a L OS , remaniant avec surprise tantôt les lettres. tantôt

le marquis.

Comment donc i. ..

in aimons.Les voici,

ils seront à présent bien mieux dans ces mains-ci.

CABLOS.

Que veut direi... Le roi ne commit pas encornai...

La MARQUIS.

Ces lettres Y. . .

t: A il L 05.

En est-il certaines qu’il ignore Y. ..

Tu n’as pas tout fait voir?

tCTl! v .- sci-zns l. sa?LB MARQUIS.

Carlos, as-tu pense

Que sous l’œil de ton père une seule a passe

Qui te l’a dit?...

GAMOS i extrêmement surpris.

0 ciel! berme aurait put...

LB MARQUIS.

Le comte

T’aurait donc rapportât... Fort bien... Je me rends compte...

Tout s’explique aujourd’hui. Pouvais»je pressentiri...

Ainsi, LermeÎ’... En eil’et, il ne sait pas mentir.

De ces lettres Philippe a conservé le reste.

c. Autos la regarde longtemps dans un étonnement. muet.

Mais pourquoi suis-je icii’...

LE MARQUE».

To passion funeste

ile traçait me conduite : il fallait t’empêcher

De voir cette Eboli qui t’avait su toucher,

Et de renouveler la folle confidence.

r. A mes, comme se réveillant d’un songe.

Ali! je reconnais bien ton zèle. tu prudence.

Et j’ouvre enfin les gentil...

Le nuons. antinaturels porte.

Qui vient Y. ..

283 DON 11A BLOS.

SCÈNE Il.

LE une u’ALBE, un: PRÉCÉDEEHS;

un I: s’unit-ache respectueusement tin-vrillen-

Durant toute in me il tourne le dm un marquis.

ne par le roi.

Prince, vous êtes libre. A liinstant je reçoi

Cet ordre à vous transmettre, heureux de vous l’apprendre,

E! d’être le premier...

c3 [nos les regarde tous les deux avec un extrême étonnement.Après un moment de simien), il s’adresse au duc.

rai peine à vous comprendre.

Un m’arrête, et plus lard on ouvre ma prison

Sans que, dans les deux cas, j’en sache la raison?...

ALBE.

Erreur, j’en suis certain, ou surprise fatale:

Quelque fourbe a trompé la sagesse royale.

(î A R L03.

Pourtant ne suis-je ici que par sa volonté 1?...

ALES.

Je in. répète, on a surpris Sa Majesté.

c A]! l. os.

c’est fâcheux !... Mais le roi. s’il fait une méprise,

lioit lui seul réparer Terreur qui! a commise.

Il cherche à lire dans les peux du marquis. et montreune contenance hautaine.

ACTE V -- SCÈNE Hi. in?(in m’appelle i’Iniunti... Sur moi les curieux,

Les calomniateurs, ont aujourd’hui les yeux.

Go qui! faut par devoir que Sa Majesté fusse,

Je ne l’accepte pas ici comme une groom. ,D’ailleurs. que les floués siassemhicnt, je suis prêt :

rirai me présenter pour subir leur arrêt.

On m’ôta mon épée, on vient pour me la rendre;

Mois d’une telle main je ne puis la reprendre.

Anna.

Si c’est ainsi, le roi, je n’en saurais douter,

A vos justes désirs ne peut rien objecter.

Avec votre agrément, prince, je vais sur Pheure

Vous conduire vers lui.

aimes.Non! ici je demeure.

rattendrai que mon père, ou Madrid en courroux,

Vienne de ma prison faire ouvrir les verroux.

Portez cette réponse...

me se retire. On le Voit encore un moment dansin cour donner des ouïrez.

SCÈNE 111.

GARLOS, La maquis on POSA.

cnuos. après que le duc est sorti, s’adresse un marquisavec nomma et curiosité.

Explique ce mystère;I 9

2’40 "(W (iÀRlJDS. nComment donc î... Êtes-m plus le chef du ministère ?...

La simouns.

Je le fus, iule vois.

S’approclmnt de lui. avec une grande émotion.

0 (unifiés! c*cn est fait;

Mon œuvre a réussi; rien n’y manque en effet.

Oui! tout marche à mon gui»; bénissons Dieu, sans doute

Je lui (lois le succès.

Minos.

Quel suecùsi’... Je fit-coute,

Et ne te comprends pas.

LE LMRQBIS lui prend la main.

Tes jours sont à l’abri.

Te voilà libre... et moi...Il t’arrête.

P. A n I. 0 F.

Toi ?...

LE maous.

Mon cœur attendri

A hon droit sur le tien avec amour se presse.

Pour la première. fois, mu profonde tendresso,

Cher Carlos, a payi- cc droit si précieux"

Par tout ce que le monde a de cher à mes yeux.

Moment plein de graindeurL" félicité suprônm...

Je suis content de moi...

ACTE V .- SCÈNE tu. une A a Le s.

Quel changement extrême!

Ton front est rayonnant; jamais comme aujourd’hui

De ce brillant éclair ton regard novait lui,

Et-tlfun. sublime orgueil la poitrine est gonflée !...

LE RlM’lQlÏlS.

Il tout nous dire adieu; la mesure est comblée.

Sois homme, cher Carlos, sois calme et sans effroi.

Quoi qu’il puisse advenir, tendre ami, promets-moi

ne ne point aggraver ces instants redoutables

Par l’amer désespoir, les regrets lamentables,

Indignes d’un moud cœur. Adieu! pour bien des jours,

Amil... (les insensés te diraient : pour toujoursl...

Carlos retire sa main, le regarde fixement,et ne répond pas.

J’ai foi dans ton courage, o Carlos! sois un homme!

Je ne t’épargne point cette heure que l’on nomme

La dernière ici-bas; j’osc l’avouer, oui!

Cette heure, je Pattentls, et je mien réjoui.

Approche. asseyons-nous, ma tome ufolmndonue...

Il rapproche de Don Carlos qui, toujours linonla stupeur. souffre involontairement que lemarquis le tasse asseoir.

Où donc es-tu. Carlos? Ton silence m’étonne.

J’abrége mon récit : le lendemain du jour

ou, la dernière fois, loin des yeux de la cour.

Je le ris au couvent, le monarque m’appelle;

Q

292 DON CARLOS.Tu saisie résultat de sa faveur nouvelle,

Et tout Madrid aussi; mais tu n’as pu savoir

Que déjà ton secret était en son pouvoir.

Les lettres, les papiers trouves dans la cassette,

Témoignaient contre toi : la preuve était complète;

Je l’ai su de sa bouche; il m’a tout confie.

Il s’arrête pour attendre une réponse de Carton.

Celui-ci persiste dans son silence.

Des lèvres seulement j’ai trahi l’amitié:

Je me suis empare de ce complot infatue

Dont une haine habile avait ourdi la inuite.

Les faits pariaient trop liant, ils devenaient patents;

Pour te justifier je n’étais plus à tennis ;

Diriger, contenir la vengeance implacable,

le moyen seul alors me parut praticable:

Je fusion ennemi pour te mieux préserver...Tu ne m’écoutes post...

ou L08.

Ami, veuille achever;J’écaute.

La mamours.

Jusquesla ma conduite loyale

moignon les soupçons; mais la faveur royale

M’environne soudain d’un éclat sans pareil.

Comme je le pensais, on le donne l’éveil;

Et moi qu’avait séduit une fausse tendresse,

ACTE V -- SCÈNE HI. 293floculant les conseils que mon orgueil m’adresse,

Je veux poursuivre son! mes plans aventureux;

Je cache à l’amitié mon secret dangereux.

(le fut là mon écueil, et me chute première.

l’antenne à. me folie, à nm faute. grossière;

Cor je n’avais fonde [ont de présomption

Que sur la fermeté de ton affection.

Il se tait. Carlos passe «le son immobilité à une

extrême agitation.

(le que je redoutais arrive; l’on essaie

D’inmginer alors- un périt qui t’eîîrnie :

La reine tout en sang, ce long cri (le terreur

Qu’on entend au palais, Lerme qui, par erreur,

Et par un zèle outre, le fait sa confidence...

Je te l’avoue enfin, mon étrange silence,

Tout raucourt à troubler ton esprit confondu;

Tu chancelles, ami, tu crois tu’moir perdu;

Mais trop droit pour douter de me propre droiture.

Tu te fais le garant d’une amitié parjure,

Et du nom de grandeur tu vous in décorer,

liait me chute à les yeux peut encor ixi’lmnorer.

Malheureux, délaisse. par l’ami qui te reste,

Tu cherches un refuge en ce montent funesteDans les liras d’un démon où l’enfer t’ai poussé:

Sache dune qu’Eholi seule t’a dénonce.

Carlos se lève.

295 DON CARLOS.Tu cours vers elle; alors entrevoyant le suite,

Je frémis, je m’alarmc, et vole à tu poursuite.

Hélas! il est trop tard! Je te vois à ses pieds.

Les aveux que ta terre u déjà bégayes

S’eebappent, le salut pour toi n’est plus possible.

tIMlLOS.

Tu te trompes, Rodrigue; oh! non! elle est sensible;Son cœur était ému...

Li; MAllQIJS.

lion esprit irrite,

S’égare, et n’apereoit que trouble, obscurité.

l’implore le secours de la nature entière:

Rien! rien!... aucune issue, inutile prière !...

Le désespoir tn’exulte, un voile est sur mes gent,

Et, pareil à la brute, emporte, furieux,

Je lève le poignard sur le sein d’une t’ennuie.

liais soudain un rayon illumine mon âme:

Si je trompe le rail... si, par quelque rumen,

Tu n’es plus le coupable, et si je le derieu?...

Habite ou non, la ruse est d’un sueurs probable;

Car le mut pour Philippe est toujours vraisemblable.

Tontons ce coup de foudre, et fmppous de stupeur

Le tyran aveugle par cet éclair trompeur :

Rien de mieux, essayons, et pendant qu’il hésite,

Carlos vers le Brabant pourra prendre la fuite.

ACTE v a SCÈNE tu. 29:5(mutes.

Et cela tu l’as tout...

t. t: n A ne ris.

J’écris, dans cet espoir,

.t Guillaume d’Ornnge, tel-mu lettre fait voir

Que j’aime Élisabeth, et que j’ai, par me ruse,

Excite citez le roi le soupçon qui l’accuse;

Que je puis à toute heure, avec son agrément.

ll’approebcr de le reine et la voir librement.

J’ajoute qu’aujourd’hui je. crains une surprise;

Que déjà tu connais me coupable entreprise;

Qu’avec cette Eboli tu viens de concerter

Les arts qu’il in reine elle doit apporter;

Qu’ici je le détiens: que cet excès d’audace

Me perd, et qu’etl’rnje du sort qui me tueuuce,

Pour Bruxelles je par . Ces papiers...

r. t tt [.052 l’interrompt avec UlÏl’UÎ.

lies papiers.

A la poste, grand bien! les xis-tu confies?

Toute lettre adressée au Brabant comme en Flandr

LE muons.

Est apportée un roi; nous devons nous attendre

Que Taxis a rempli ce devoir rigoureux.

Minos.

0 ciel! je suis poulot...

396 DON CARLOS.LE maquas.

Toii... Comment ?...

aunes.Malheureux E . i.

Tu rai: ainsi que moi. Men père, pins fy songe,

Ne t’ahsoudm jamais (fun si grave mensonge,

Jamais !...

LE immuns.

Y penses-lu? réponds, quel est celui

Oui le détromperaï...

c A in. os le regarde fixement.

Tu me demandes quii...

Moi-menin... iIl "au! sortir.

LE surmena.

Quel délire!... 0h! reste ici, de gram...GABLOS.

Laisse-moi, par pitié! Tandis que le temps passe,

Déjà des assassins il aiguise le fer.

Laisse-moi !...LE MARQUIS.

(le moment nous est (fautant plus rlwr.

J’ai beaucoup à te dire, écoule, je tien prie !...

cAnL0&

imprudent! l’écouter, quand bientôt sa furie...

Il veut s’éloigner de anneau. Le marquis in saisit

par le hm. et le regarde d’un œil expressif.

ACTE v .- SCÈNE lu. 291Hi MARQUIS.

Autrefois m’as-lu in si prompt et si zèle

Quand pour moi faible enfant (on sang avait coulé?...

(Minos annèle. pénétré d’adniiranon.

Grand Dieu!

LE MARQUIS.

Conserve-loi pour protéger la Viande I:

(Test à régner un jour que Carlos doit m’étendre.

El mourir pour Carlos doit être mon destin...

tu n L05 in ms lui. et. lui prend la main avec une vive émotion.

Non! Rodrigue, suis-moi. Non! non! j’en suis certain.

Il ne pourra jamais, ce monarque inflexible,

lies-ami un)! (le grandeur demeurer insensible.

[hennirions-nets à lui nus deux bras enlaces:

Mon père, lui dirai-je, :uijnm-d’lmi connaissez

(le qu’un fidèle ami pour son ami peut faire.

Je saurai rationnent oui, croisule bien, mon peut.

A quelque lnnnnnih’r; sois sur de Peinnnmir :

il Versem des pleurs brûlants, falun: à prévoir

Qu’il va nous pardonner E . ..

Un coup Jamie Il feu est me à traversin grille. Carlos tressaille.

Ah! ce coup Œarquelmse,

Pour qui, mon Dieu Y...

LE MANQIIIS.

Pour moi !... moi... si je ne nl’uliusel...Il tombe.

298 DON CARLOF.c tu tu s tombe à côté de lui en poussant un cri de douleur.

Juste ciel l. ..

LE M me t Hi, diane roi: mourante.

Il est prompt, le rail... fat-ais comme...

Plus longtemps... renierais... Songe il tu sûreté...

Ta mère a tout appris... Songe à tell... j’appréhende...

.ldieul... Je ne puis plus...Carlos teste comme mon près du corps du marquis.

Quelques instants après, le ml entre. suivi des grands«le sa cette, et recule à ce spectacle. Silence général

et profond. Les grands se rincent et: demi-cercleautour du roi et de son fils, et le! regardent site:-nntirem-mt. Carlos est encore étendu sans donnerturne de vie. Le mi le considère, muet et pensif.

seime H.LE R01. CARLÜS. Les ores llWLBE. tu: FERIA 21’

ne llElllNA SIDONM, M: muser: ne PARME.ne comme: ne: Llîllillî. poumon. et autres grands.

l.l-J nm. ne: honte.

J’ai reçu la demomle,

lion fils. et j’y. fuis droit. Je viens, avec tues grands,

To mettre en liberté.

Carlos 1ere les yeux et regarde autour de lui. commes’il aloi-cillait d’un songe. Se: regards se tournent

tantôt vers le roi, tantôt ver, le ondatra. Il nerépond pas.

Relève-toi , reprends.

un: r - sean 1v. sesne ma main, ton épée. A ton égard, peut-être,

On s’est menthe. trop pl’Olllpl; je (lois le reconnaitre.

il n’approche de Carlos, lui tend la nmln, et l’aide

à se relever.

Je ne m’attendais pas à le trouver ainsi...

Viens dans mes liras, Carlos, riens, tu pince est lei.

CAMUS se laisse aller involontairement dans les liras de sonpère: mais tout il coup, revenunt à lui, il (arrête, otteregarde fixement.

Ton souffle, des! la leur"... moi! subir ton étreintel...

lamaisl...Il le repousse.

Aux grands.

lit vous, pourquoi témoigner cette craint -î’

Quel fortuit est le mien 1’... Aurais-je. par hasard,

Tourné Point du Seigneurl... Non! non! de ce llt’lllitl’ll

lia marin fuit le connu-t. Sur son tirage palle

Votez-vous les sillons (Tune empreinte fatale 2’...

(Test Dieu qui le llltqullê...

LE lit)! Veut. se retirer brttuptement.

Messieurs! suivez mes pas.

ointes.Sire! où doue allez-vousï... Vous ne sortirez pas...

il le retient nree ferre. Sa main rencontre l’épée que

le roi lui puiseur-ait: elle sur: du fourreau,

LE MM.

Lever le fer sur nioit... ton pet-et...

300 DON CARLOS.tous LES camus. tlruntieur épée.

Régicide !...

ca n Los, tenant. fortement; le rot d’une matu, son épée nue

dans l’autre.

Votre (1x60 au fourreau. Messieurs i. . - Moi- parricide. il. .

Suiyje donc en délire, et que me voxtlez-wrst...

Si mon esprit s’égare, apaisoz mon courroux,

Et ne rappelez pas à mu raison perdue

Qu’à ce glaive acéré sa rie est suspendue.

Arrière! .. (lainiez-vous de gram, ayez ô rami

Au transport qui "fugue, et resta à l’écart.

Ménagez mu douleur. tic qui me resto. à faire,

aloi prince avec ce roi, ce n’est pas votre attraire

A vous. humbles russuuï. Non! mais regardez tous

Sus doigts rouges de mangl... regardez !... Voyez-vous

"i."Plus loin ?. . L’habilc urtistcî... admirez sur) nuirar

1. l»: nm , aux ennuis qui se pressent avec inquiétude

autnur de lui.

Laissez-moi! Vous tremblez? craignez-mus qu’il m’uuu 11:4! f

Ne suis-je pas suri père , et n’est-il pas mm: fils?...

Je vous saurir pourtant à quels honteux défis

La nature osera se lirrcr...

l. A li L0 S.

La nature 2.. .

Je ne la commis poum... ce n’est qu’une Îillliosllll’tl’.

Meurtre est le dernier mut. 0 malheureux humains!

ACTE v -- SCÈNE tv. 3mVos nœuds les plus sacrés sont rompus. ne les mains.

Sire, dans les États, lui-nième tu les brises.

Dois-je porter respect à ce que tu tuépriscs?...

Voyez! vexez icil... Non! un crime pareil

Ne s’était pas encor produit sous le soleil.

Dieu n’existe-Ml pas, pour qu’à son œuvre sainte

La fureur des tyrans puisse porter atteintei...Je le demande encor, bien n’existe-(«il pas 2’...

Put-il un seul mortel, un seul (tout le trépas.

Plus injuste, ait coûté des larmes plus amères

Depuis que des enfants sont conçus par des tuèresY.. .

Sais-tu quel est tan crimeî’... [guivres-tu combien

Il nous sera fatal ?... l’on !... il ne comprend rien,

Et le cruel nous vole une noble existence,

La plus chère pour nous . celle dont l’importance

Termite, lui, umnarque, et ton siècle!

LE ROI, d’un ton de douceuro

Pourquoi,Si j’ai frappé trop tôt , me le reprocher, toi ,

Toi que j’ai cru vengerl...

muros.0 ciel! qu’ose-t-il direl’...

Vous ne devinez puai... ’uus ignorez donc, Sire,

Quel fut pour moi ce marli... Fuites-lui concevoir

Le sans de cette énigme... Il croyait tout savoir!

(Je mort fut mon ami !... Faut-il que je l’atteste t...

30! DON CARIDS.Il est tombe pour mail...

LE aux.

Pressentiment funeste!GARLOS.

Pardon. martyr sangla-nil je profane à regret,

Devant de tels témoins, notre pieux secret.

(Je profond connaisseur qui lit dans l’âme humaine.

Voyez-le tout confus de sa science raine :

Le vieillard est joué par un adoleseeutl..

Sire! il était mon frère; oui, sinon par le sang,

Du moins par une chaîne et plus forte et plus sure

Oue celle qu’au hasard nous forgea la nature.

Une si hello rie eut l’amour pour ressort.

(le noble amour pour moi, seul a causé sa mort:

Pesa m’appartenait quand de votre victime

Déjà vous prétendiez avoir acquis l’estime,

Et que son éloquence avait , en se jouant,

Su gagner votre esprit, votre orgueil (le géant.

Vous le croyiez à vous, mais sa conduite habile

De ses vastes desseins vous faisait le mobile:

Si je suis prisonnier, Rodrigue l’a voulu;

Oui, c’est pour me sauver qu’il avait résolu

D’écrire au due Guillaume, et qu’il lit, dans sa lettre.

En mensonge, le seul que Dieu l’ait vu commettre.

Au-devant du trépas vous le voyez courir:

C’est pour moi, pour moi seul, qu’il cherchait à mourir.

ACTE v -- SCÈNE tv. 303En vain vous le comblez de mœurs sans égales,

Il meurt, et c’est pour moi. Vos tendresses royales

Tentent de le séduire; un sceptre est dans sa main :

Hochet indurèrent qu’il brise avec dédain ;

il meurt, il meurt pour moi.Le roi reste immobile, les yeux baissés. Tous les mais

le regardent avec surprise et frayeur.

n ciel! «sidi possible

Qu’un mensonge pareil un pour vous admissible?

Combien peu ce grand cœur dut vous apprécier

Quand il vous attirerions ce piège grossier!

Vous vouliez conquérir une amitié si chère

Et n’avez pu subir cette épreuve légère !...

il n’était pas votre homme et l’avait bien compris.

Non! il ne pouvait rien, il n’eut que du mépris

Pour vous, pour les grandeurs (tout l’appareil vous flatte.

Sous votre main de fer la lyre délicate

S’est brisée... Assassin! tout votre art, le voilât...

une, qui n’a pas quitté des yeux le roi, et qui observe avecune inquiétude «une les mouvements de sa phycionomîo.s’approche de. lui d’un air craintif.

Quel silence nmrtel! Sire, nous sunnites la ,

Parlrzl...

cimes.Mais qu’aieje «litt... Non! vous ne pouviez être

Étranger à Rodrigue; il m’avait fait Connaître

Déjà depuis longtemps son intérêt pour vous.

304 DON GARIDS.il vous eut préture nonnette un sort plus doux ,

Et son âme pouvait, épanchant ses richesses,

Avec son superflu vous faire des largesses.

De ses moindres vertus il vous aurait comblé,

Vous eut fait. dieu... C’est vous qui vous êtes volé !...

Quel trésor vous rendra quelqu’un qui lui ressembloit...

Profond silence. Plusieurs des grands détournent

les yeux, ou sa cachent le visage dans leursmanteaux.

Vous qu’une scène horrible autour de nous rassemble,

Et qui, dans la stupeur, restez silencieux.

Excusez la douleur d’un jeune audacieux

Usant braver son père et le chef de l’empire.

Regardez cet ami, c’est pour moi qu’il expire.

Si ce n’est pas l’oiraiu qui roule a flots bouillants,

Mois un sang généreux, dans vos cœurs castillans,

Si vous versez des pleurs, consentez à. m’absoudre.

Il sa tourne vers le roi avec plus de calme et demodération.

Sire! vous attendez comment va se résoudre

(le débat monstrueuxl... Je sais ce que je dei :

Je vous rends mon épée, et reconnais mon roi.

Voyez! je suis sans pour devant votre colère.

J’ai mérité la mort; faites de moi, mon père,

Ce que vous avez fait du plus noble martyr.

Que m’importe la vie?... Ici, près d’en sortir.

Sans regrets je renonce aux promesses du monde ;

ACTE v - SCÈNE 1v. 305Cherchez ailleurs un fils dont l’amour vous seconde :

Tom mon royaume est la...

Il tombe auprès du corps du marquis, et ne prend plusaucune part au rente de la scène. On entend dansFéloignemeut un bruit confus de voix. et le tumulte

dola foule. Silence profond amour du roi; ses yeuxparcourent rassemblée. mais ils ne rencontrent!ceux de personne.

LE ROI.

Personne ne répond !...

Chacun baisse les yeux, et se voile le frontY...

Mon arrêt est rendu. Vos traits, votre silence,

L’annoncenl; mes sujets ont dicté la sentence.

Le silence continue. Le tumulte se rapproche, et devient

. plus bruyant. Un murmure circule parmi les grandsqui se font entre eux des signez d’înqulétude. Le

coma de berme s’adresse enfla à vol: basse ouduc d’Albe.

LERME.

c’est le tocsin, je crois?... *ALES, à voix basse.

J’en ai peur... Écoutez !...

nous.Le bruit approche. on vient...

20

306 DON CARLOS.

SCÈNE V.

us crucial! uns «nous. Lus PRÉCÉDENTS.

l. ’ol" ne t sa; s’avançant. précipitamment.

Voici les révoltés !...

Mais où donc est le mil...

Il traverse la foule, et s’avance jusqu’au roi.

Madrid se lève et semis.

Le peuple, les soldats, jettent partout l’alarme,

Et cernent le palais. Le bruit s’est répondu

Que le prince est captif; on croit qu’il est perdu;

On veut le voir vivant, sinon la populace

Va mettre en feu Madrid; elle approche et menace.

Tous LES camus, dansl’ugimtion.

Sauvez, sauvez le roi !...

un, au roi qui demeure calme et. immobile.

Fuyez, Sire, à l’instant!

Quelle main vient d’armer ce peuple mécontelil?...

Oui sailY... Le danger pressoi...

me no) son de au stupeur, relève la tète, et slow-anec- avec majesté

un milieu «Poux.

Ai-jc encor ma couronnoit"

Suis-je le roi il’Espugne?... 0h! non! tout m’almmlomw.

(les lacliesl... Voyez-les. trahissant leur dotoit;

son; v -- suinta v. 3;)?l’or les pleurs d’un enfant se laisser émouvoir!

Le mot d’ordre est donné, lloccasion est hello

Pour livrer le monarque à ce peuple rebelle.

ALES.

Sûr; queldonte «tirera !...

LE aux.

Allez l prosternez-vous l

Won roi jeune et brillant embrassez les genoux!

Moi, je ne suis plus rien, rien qu’un vieillard débile!

une.n’en est impl... Espagnolsl...

Tous se pressent. autour du roi, tirent leurs épées.

et s’ageiiouillont devant lui. Carlos demeure sont.

abandonné l près du corps de Pesa.

La Rot arracha son manteau et le jette loin de lui.

Allez, troupe servile,

De ce manteau royal allez couvrir l’lnlant!

Sur mon corps en lambeaux portez-le triomphant!Il tombe sans connaissance dans les bras du due d’Albe

et du vomie de Lame.

unira.

Au secoursl... Juste ciel !...

"au.Quelle aventure horrible!

1.:an E.

Il est sans connaissance, et pain-nil insensible.

303 DON CARLOS.une hlm le rot dans les malus de Larme et de Paris.

Placez-le sur son lit, tandis qu’à la cité

Je mis rendre le calme et la sécurité.

Il son. On emporte. le roi, et tous les grands le suivent.

SCÈNE Yl.

CÀRLOS reste seul auprès du corps de P033. Un moment aprèi

entre tous MERCAllo. Il regarde avec précaution an-tour de lui, et furète un luttant silencieux derrière le princequi ne le roi: pas.

kil-136A un.

Prince, je viens ici de la part (le la reine.

Carlos démunie les yeux, et ne répond pas.

Je suis le médecin de notre souveraine;

Mon nom est Marauder: voilà. mont-elle dit,

L’anneau qui près de vous Inlassure un plein crédit.

Il montre au prince un anneau. Carlos continueà garder le silence.

Elle veut vous parler «Tune afl’aim qui presse.

c A a L os.

(Je monde désormais n’a rien qui ufinléresse.

il R tu: A DO.

D’après sa confidence. il 531mm: pourtant

Du marquis de P053.

C A n Los ne lève brusquement.

Du nmrquis?... à l’instant.

Il veut sortir.

ACTE v -- soma n. 309MERCADOo

Non! mon prince, attendez que la nuit soit venue.

La garde du château veille à chaque avenue;

Dans le coin du palais qu’il faudra traverser

(in a double le poste; on vous verrait passer; oLe danger est trop grand.

(t «urus.

MnisL. .

v mansion.tu moyen suprême,

Prince, tous reste encor; ce hardi stratagème

Que propose la reine, et par elle inventé,

Est bizarre, il est vrai, plein de témérité.

(2.Hll.OS.

Lequcll...

libillCAlJO.

Depuis longtemps vous savez qu’on raconte

En récit merveilleux; le peuple croit ce coule :

A minuit, nous dit-on, dans le château royal,

L’ombre (le l’empcriur. en habit monacal,

Sous les sombres arceaux apparaît et circule;

(les: un épouvantail pour le soldait crédule.

El si vous recourez à ce déguisement,

Au milieu (les gardiens vous pourrez librement

Parcourir le palais, puis, jusques à la reine.

Muni de cette clef, vous parviendrez sans peine.

340 DON CARLOS.L’habit religieux doit vous sauvegarder;

Mais subie-champ, mon prince, il faut vous décider.

Dans votre appartement tout est prêt: allez prendre

Le costume, le mutule, et moi, je vois me rendre

Auprès de notre reine,- afin de l’avenir.

clams.Et que! est le momenl?...

maneton.

Il ne faudra sortirQu’à minuit.

monos.

C’est fort bien! Elle peut être sure

Due je viendrai.Men-cade se retire.

SGÈNE Vil.

CARLOS, Le couru ou LERME.

L i: n il E.

Cher prince, oh! je vous en conjure.

Sauvez-vous sans retard; le monarque irrite

Menace votre vie ou votre liberté.

N’en demandez pas plus; farceurs, je viens de suite

Pour vous en prévenir : le salut c’est la fuite.

c A il l. 0 S.

Comte, je me confie aux mains du Tout-Puissant.

ACTE V - SCÈNE Vil. 3!!-nanans.

Voire mère m’a dit, dans son trouble pressant,

Que vous devez quitter Madrid, gagner la Flandre;

Que (lion jour, d’un instant, votre Sort peut dépendre.

’émente est favorable à votre évasion ;

La reine a fait pour vous naître recension;

Personne, en ce moment, ne tentera, je pense,

[l’exercer contre vous la moindre violence.

du couvent des Chartreux, dans le plus grand secret.

La poste vous attend, et tout. est déjà prêt.

Si des agents du roi, charges de vous surprendre,

Osaient vous attaquer, voici pour vous défendre.

Il lui donne un poignard et des pionnois.

C Mi l. OF-

Merci, merci, cher conne!

Li: a si 9:.

Avec quelle douleur

J’ai pris par! aujourd’hui, prince, à votre malheur!

Tous les lions Espagnols en sont inconsolables.Où trouver désormais des amitiés semblablesî’...

Je nlose ou dire plus...

c A n L u s.

Le j liste que voilà,

Comte, en parlant de vous, souvent vous appela

[in grand et noble cœur.

in: DON GARLOS.renne.Prince, j’insiste encore;

Partez! soyez heureux! Le ciel peut faire éclore

lies jours meilleurs; alors j’aurai fermé les yeux; l

Recevez mon hommage et mes derniers adieux.

Il fléchit un genou devant lui.

rhums, très-ému, vent le releva.

Non! je ne puis sentir-ira. Levez-vous, je vous prie...J’aurais besoin de force, et j’ai l’aine attendrie.

l. t: tu! r: lui baise les mains avec Notion.

0 roi de mes enfants, pour vous avec honneur

Ils amarrent sa le tout; je n’ai point ce bonheur.

hissiez-vous dans les fils vous souvenir du père!

Rentrez dans notre Espagne on un temps plus prospère.

An trône de Philippe assis a votre tour,

Soyez un homme alors, rappelez-vous quina jour

Vous connûtes aussi la souffrance et les larmes.

Contre un pore jamais n’osez prendre les armesî...

Philippe détrôna Charles-Quint votre aïeul;

Lui-même, sur le troue, aujourdihui triste et seul,

Tremblr devant son dis, son tils l’Infant diEspagnvl...

Songez-yl... Maintenant, que Dieu vous accompagne!

il ne retiro avec précipitation. Carlos est sur le [nant desortir d’un antre une: mais il se retourne tout àronp.

se jette sur le corps du moulois. et le presse de nou-veau dans ses tiras, puis Il sur! promptement.

ACTE V -- SCÈNE Yl". 313

SCÈNE VIH.

L’antichambm du mi.

LE nec n*ALBF. en Le un: ne FERIA arrivante"-semme en dom-03mm Pne- fouïe nomhmse- de grand» (TE;-

pague. (Peau le soir, et l’on allume des flambeaux.

une.Madrid jouit enfin de la tmnquilütè;

Et le roi 1’...

FEIKM.

Je le quitte. il est sombre, irrité.

Il (enferme au palais, et jusqu’à lui personne

N’arrive on ce moment, quelque motif qlfon donne.

Le complot du nmrquis le trouble, le confond;

Sa nature en flamme un changement profond;

Je ne le connais plus.«une.

Due, il faut qu’il "l’amende;

Plus de ménagements, mon devoir le commande 2

On vient de découvrir un projet ténébreux.

venu.

Une antre découverte .7...

une.

Apprenez qu’un chartreuw.

Dans la chambre du prince avant pu sïntroduire,

315 DON (lARl.OS.Sur la mort du marquis s’empresseit de s’instruire.

L’intérêt curieux qu’il prend à ce récit

Émilie les soupçons; me garde le saisit.

(in l’arrête, on le presse, on commence une enquête.

En face de la mort qui menace sa tète

L’émissaire se trouble, avoue aux assistants

Que Pose l’a chargé de papiers importants,

Et que lui-meule au prince il devra les remettre

S’il n’a pas vu ce soir le marquis reparaître.

mon.en bleui...

une.Dans ces papiers voilà ce qu’on écrit :

Avant le jour Carlos doit s’enfuir de Madrid.

rams. -Comment donc i. . .

une. Itu vaisseau pour Flessingue appareille.Et l’attend à Cadix. La Flandre se réveille;

Elle compte sur lui pour secouer ses fers

il! le joug espagnoi, qu’elle a longtemps soutiens.

venu.Que me dites-vous là?...

ALES.

Suivant une autre note,

ne Rhodes Soliman fait sortir une flotte 1

ACTE v -- scieur. VIH. au.En vertu de traités conclus secrètement

Philippe est menace par l’empire ottoman;

1Notre sang va rougir la Méditerranée.

FEittA.

Sa peut-tir...a L n e.

La ramon aujourd’hui m’est donnée

[les voyages suspects que dans le monde enlier

Entreprenait souvent le hardi chevalier.

Il ne roulait rien moins, dit la correspondancc,

Que rendre les Flamands à leur indépendance.

En armant pour leurs droits tous les États du Nord.

r sur a.

Cet homme avait osoit...

un a.

Les tripiers sont d’accord

Avec un vaste plan pour la guerre prochaine

Qui du peuple flamand devait briser la chaîne.

Dans ce projet habile aucun point n’est omis:

L’attaque, la défenses, et les secours promis,

Les forces, les moyens dont le page dispose.

La conduite a tenir, les traites qu’on propose;

tic plan est infernal, mais j’admire l’auteur.

MINA.

0h! comment pénétrer ce grand conspirateur?

3M DON CARLOS.aux.

(le n’est pas tout, cher duc. la lettre ajoute ensuite

Qu’avant l’heure ou Carlos devra prendre la fuite

Sa mère Élisabeth en secret veut te voir.

t’RÎllA.

Alhe, que dites-rouai... (l’est aujourd’hui i... ce soir?...

une.A minuit. En tous cas mes mesures sont prises;

Arrêtons sttr-le-champ ces folles entreprises;

Car le temps presse... Ouvrez l’appartement du roi.

r r: a t a.

Cela m’est interdit t. ..

ALES.

Eh bien! j’ouvrirai, moi.

L’approche du danger m’exeusera d’avance,

J’ose désobéir...

Au moutonnai: il tu vers la porte, site sont".et le roi parait.

FERILAh! c’est lui qui s’avance.

ACTE V --- SCËÉE IX. 3l?

SCÈNE HL

LE nm. LES PRÉCÉDRN’rfl.

lTous les assignais nitraient à l’aspect du roi; se reculent,

et le hissent respectueusement passer au milieu d’en. ilsemble être picage dans une rêverie plume un somnambu."une. Ses vêtements et sa contenance indiquent «mon ledésordre où l’a mis son évanouismment. Il passe lentement

devant les grands, et agamie fixement chacun d’eux sansen reconnaitre aucun. Enfin, il arrête pensif, les yeux bais-sés vers in terre. Son agitation devient. peu à peu plu: ma-nifeste.

L8 nql.

Qu’on me rende ce moru... Je le veux à tout prix.

DOMINGO. à voix basse, au duc d’Aibe.

Expliquez-vous î . ..

La ne], dnméme ton.

il meurt, me léguant son méprisi...

Oui, je veux le ravoir, entendez-voua... l’exige

Qu’il me juge autrement... Rendez-lecmoi, vous dis-je!

ALBF. s’approche avec crainte.

Sire !...

LE Mil.Oui m’a parlé 1’...

Il parcourt longtemps des yeux le cerclequi l’entoure.

Suis-je inconnu de vous?

Créamres, tremblez, tombez à mes genoux!

308 DON CARLOS.Je suis encor le roi, je vous que lion me craigne.

Tous zn’abandonnent-ils parce qu’un me dédaigne?

une.Sire, a ce souvenir pourquoi vous arrêter?

Un homme plus coupable et plus àrodoutmr

Au mon de ce royaume agit avec mystère.

mon.Don Carlos...

LB son

Il avait un ami sur la terreOui pour lui, pour lui seul, est mort sans s’émouroir

Au lieu de partager avec moi le pouvoir.

0h! de quelle hauteur, même dans sa disgrâce.

Mon fils me regardait! Sur un trône, à ma place,

Il eût ou moins d’orgueil; on lisait dans ses yeux

Combien de sa conquête il émit glorieux.

(les regrets si profonds, cette douleur si forte,

Disent tout ce qu’il perd. Pleure-bon de la sorte

Un trésor passager?... Pour qu’il vécût encor,

Moi , je sacririrais Hilde avec tout son orl...

0 stérile puissance! en vain dans une tombe

Ton bras voudrait fouiller; quand la victime y tombe,

Le repentir ne peut racheter son trépas. .---Regrets tardifs!.. Les morts ne ressuscitent pas !.. ---

Et l’on me croit heureuxi... Un homme magnanime

Succombe, et me refuse en mourant son estimai...

sans v a SCÈNE ne. au:Que me [ont les vivants? Un des plus grands esprits.

Un homme libre, un seul, m’accoble de mépris,

Paris il amaril...A L sa.

Espagnols! qu’importe notre vie?

A ce mort faut-il donc que nous portions envie t...

Sur le cœur du monarque il règne encart...

LE ont s’assied, la me appuyée sur senoras.

Pourquoi,

Avec ce dévouaient, n’est-il pas mort pour moi?

il m’était cher. bien cher! autant qu’un fils peut l’être.

Ce jeune homme à mes yeux faisait déjà paraître

Un nouveau ciel plus pur; quel destin à mon tour

Je réservais pour lui, lui, mon premier amour !....Que l’Europe aujourd’hui s’indigne et me maudisse,

Peu m’importe, après tout, i’Europe et sa justice!

J’ai mérite de lui qu’il litt reconnaissant.

nomme.Quel langage, o mon Dieu !... par que! charme puissant Y...

LE sonA qui donc livrait-il et sa rie et sa gloireî’...

A mon fils, un enfouit... 0h! je ne puis le croire.

Lui, porter à sa cause un si grave intérètl...

Un tel homme, un Pose, pour un enfant mourrait!

Non. la pâle amitié, cette paisible flamme,

Jamais n’aurait suffi pour remplir sa grande ante;

320 DON CARLOS.Sa seule passion, c’était l’humanité;

Elle embrassait le momie et la postérité.

Quand pour la satisfaire un trône se présente,

il se tient a l’écart, trahison apparente

Envers le genre humain qu’il semble ahamlonner.

Pouvait-il le trahir, et se le pardonner Y...

0h! je le connais mieux! lion erreur se dissipe:Il n’a point a Carlos sacrifié Philippe ,

liais. a son jeune élève, un vieillard languissant.

Déjà l’astre du père à l’horizon descend:

Qui palra son labeur avant qu’il ne l’achète l...

L’astre brillant du fils a l’Orient se lève:

Vers ce nouveau soleil son encens est monté;

(lui! oui! sur mon trépas on a déjà comme.

sens.Sire, il est vrai , la preuve en est dans cette lettre;

Lisezl...

LB ne! , se levant.

il pourrait bien s’être trompé, le traiticl...

rexiste encor! Merci, Nature! un feu nouveau

Rajeunit grâce à toi mon cœur et mon cerveau...

Je veux livrer son nom à l’ironie amère;

Je veux que sa vertu ne soit qu’une chimère;

Qu’il soit mort comme un ion, que sa chute aujourd’hui

Écrase son Carlos et son siècle avec lui !...

Voyons, voyons comment de Philippe on se panel."

ACTE v - SCÈNE ne 321Pendant un soir encor debout quoi que l’on lasse,

le monde m’appartient. l’cmpltdmi, sur me loi!

(le moment précieux de mon: qu’ipres and

Dix gent-rations ne puissent rien attendre

ile leurs champs dévastes que je veux mettre en cendre.

L’idole de cet homme ôtait l’humanité l...

Puisqu’il me sacrifie a sa divinité,

Je veux qu’elle me paie, et qu’elle soit sa dupe...

«- D’abord, de sa poupée il tout que je m’occupe. M

Au duc d’Alhc.

Allie, c’est de l’lnfant, je crois, que vous portion...

Répétemuoi cela; que disent ces papiers Z7...

une.Sire, dans cet écrit qui devait lui survivre

Le marquis à Vinrent trace la marche à suivre.

LE tu)! parcourt les papiers pendant que tous les regarnissont un»: sur lui. Après les avoir les. il les met de côte, etse promène sîltrttûiuttnelilellt dans la chambre.

Le G and inquisiteurl... Priez-le de venir.

Je lui demande une heure; aller. l’en prévenir.

l’n des grands son. Le roi reprend les papion, les lit.puis les laisse de nouveau.

Cette nuit donc Y. ..

a

ruts.Carlos aux tiliartrenv doit se rendre;

A (leur heures la poste a l’ordre de le prend ru.

si

322 DON CAHLOS.A L815.

Et mes agents ont vu que l’on y préparait

lies effets de voyage apportés en secret :

Les armes de l’lnfant les ont fait reconnaitre.

venu. IA Bruxelles, dit-on, la rainerait remettre

D’importantes valeurs; des Maures tout passer

Les sommes qu’en leurs mains elle vient de verser.

l LE ROI.tilt se trouve l’lnfantî...

une.Auprès du mort qu’il pleure.

LE n01.

Et dans l’appartement de la reine, à cette heure.

Allie, voit-on encor luire quelque clarté?

une.Non, Sire; tout est calme et dans l’obscurité.

Elle a voulu ce soir congédier ses femmes

Plus tût qu’a l’ordinaire, et l’une de ces dames,

La duchesse d’Arcos, en la quittant, disait

Qu’à cette heure déjà la reine reposait.

l’n officier des gardes entre." tire à part le due de l’ex-la,

et lui parie à voix basse. Celui-ci se tourne avec ému-

nement vers le duc (tillac. D’autres personnages nepressent autour d’eux. et il s’élève un sourd murmure.

mon, TAUS. poumon, enméme temps.l’étonnant !...

ACTE V -- SCÈNE 1X. 32.1LE IN".

Qu’est-ce (tous?

FIER! S.

Un nous conte une histoire

Certes fort merveilleuse, et je. ne puis la croire.

DOMLN’GUo

Deux Suisses de leur poste à l’instant relevés

Disent... Mais c’est absurde, et je n’ose...

LB ROI.

Achevcz 2 . ..

IN) !llSGÙ.

Galon pavillon de gauche, et sans la voûte sombre ,

ne votre illustre père ou a vu passer l’ombre. :

Il marchait diun pas ferme et (hm air solennel.

Les gardes sont (l’accord; leur récit est formel.

Par les nombreux soldats places à cette issue

L’étrange vision venait du": aperçue,

Quand, vers Pappartcmeut par la reine occupé,

Le fantôme a soudain aux regards échappé.

LE n01.

A-t-ou dit quel était son aspect, son costumeZ’...

L’OFFICIER.

L’habit (tout saint Jérôme a prescrit la coutume.

Au temps où l’Empereur à Saint-Just habitait.

(le. vêtement «le moine est celui qui! portait.

315 llON (ARME.LE ROI.

lie moine?... Simon père ainsi vient d’apparaître,

[le son rivant me garde a (tout: pu le commun-e,

Sinon, comment savoir qu’on n’a pas fait d’erreurt...

foreman.La preuve, Majesté, que c’est bien l’Empereur,

C’est qu’il tenait le sceptre.

noms-Go.Et d’ailleurs on assure

Qu’il s’est montré souvent sans la même figure.

LE nor.L’a-Mn interpellé 1’...

L’entente.

(il: l personne, vraimentN’eût osé. Les gardiens, dans leur saisissen’ient.

Prosternés à genoux, se sont mis en prière,

Et l’ont laisse passer.

I. E R O l.

Chose fort singulière!

Le spectre a disparu tout près du pavillon.

Chez la remet...L’OFFICIER.

En entrant dans le premier selon.Silence général.

L8 un! se retourne vivement.

Que disiez-rousti... Quelqu’un a parié, ce. me semble?..

ACTE v .- SCÈNE 1x. sesune.

Non! Sire, on n’a rien dit.

LE: (un, après avoir réfléchi, à l’officier.

Que me garde s’assemble;

(m’ai faire du palais on la place. au plus tôt :

Fermez tout; je voudrais au spectre dire un mot.L’officier son. Un page s’avance.

LES PAGE.

Le Grand lnquisiteurl...

LE nm, aux assistants.

Messieurs! qu’on se retiret...

Le cardinal Grand Inquisireur. vieillard de quatre-vingt-dix ans et aveugle, entre appuyé sur un bâton, etmon: par (tout: dominicains. Quand il traverse l’as-semblée, tous les granits se jettent a genoux dei-mitlui. et touchent. le bord de son vêtement. Il leur donnesa bénédiction. Tous s’éloignent.

SCÈNE X.

LE ROI, LE GRAND INQL’ISITEL’R.

Un long silence.

m: aux» mensurer.Suisujo devant le roii’...

LE son

[levant lui-môme.

316 DON (1A il L05. ’LB GRAND momszrscn.

Sire,

Je ne l’aimerais plus l...

[Il Bot.

Gomme autrefois je viens

Renouer avec vous nos secrets entretiens :C’est Philippe, Notant , qui consulte son maître.

LE GRAND lNQl’tSlTEl"ll.

Mes conseilsl... Quel besoin en lit jamais paraltre

L’illustre Charlesouint , mon élève jadis?

LE Bill.

Le père fut alors plus heureux que le filsl..

Cardinal, j’ai commis un meurtre, et m’en accuse.

Plus de repost...

LE GRAND INQlTlSiTElIR.

Pourquoi cet acte sans excuse?

Le nm.

l’u complot inoui!...

LIE GRAND INQlîlSl’l’lilitl.

Je le sais.

LE mu.

Et comment 1’. ..

Depuis quanti saviezoroust... par qui?...

LE une thtJSth-Ztilt.Vous, seulement

Ce. soir vous Parez su. moi, depuis des années.

ACTE V -- SCÈNE X. 32?La n01, avec surprise.

Ainsi vous commissiez cet homme et ses menéesl...

LE GRAND ixlèlIlSl’l’EUR.

Depuis qu’il existait, le Saint Office eut soin

Dienregistrer sa vie, et (l’y veiller de loin.

ne Hun

il: vous le laissiez lîlu’ol’...

LE (mu-n moulu-revu.

Un li] imperceptible

Le retenait captif; cette chaîne invisible

nous notre habile main s’allonge, et ne rompt pas.

u: nm.Pourtant il avait pu sortir (le mes États 3’...

LE: GRAND [SQl lâiTl-llïll.

J’étais luiraient partout où Pesa pouvait être.

LE (un. se promenant nvee mécontentement.

1mm" de telles mains on m’a vu me commellre,v

Pourquoi fouirait-ou pas mes yeux sur ce (langer?...

u: 4mn!) nommer-nu.A mol, Sire, à mon leur de vous ililemiger!

Sur cet homme. pourquoi ne pas faire une enquête

Au lieu (le vous jeter follement à sa mini...

Mais vous le ennnmisslezî... Vous aviez, (hm regard,

lleiuusque Plieri’llique, et pour nous sans égard,

Vous osez le soustraire à votre Saint (ifli(:e?...

Se. moquerai-on (le nous e! (le nuire justiceï’. ..

328 DON CARIMS.Lorsque parmi les rois le recel est admis ,

Et que Vos Majestés servent nos ennemis,

Ou’ndviendm-t-il (le nous?... Si l’on est trop facile

Pour un seul , (le quel droit en immoler cent mille?

Lb HUI.

Mais... comme ses pareils je l’ai sacrifie.

LE aune ixeizlsirmrn.Non. c’est un meurtre obscur, un crime sans pitié l

ne sang dont j’espérais la glorieuse offrande,

Par un vil assassin l’eut-il qu’on le repentie?

Toucher aux biens sucres dont notre ordre est jalom ,

Quel acte audacieuxl... Cet homme était à nous;

Nous limions le frapper d’une mort exemplaire.

(Tes! Dieu qui l’envoi-ait, afin que se ("clerc

Confondit en Pose les orgueilleux esprits ,

Et rouvrit le raison d’un éclatent mépris.

frirais dresse nies plans. et règle me conduile, iMais cette trum- si longue est nmiulenzml détruite :

Un nous a fait un vol , on in couinois en min;

Qu’en reste-t4"... le sang qui rougit votre "une.

LE uni.

La passion cause cette nié-prise étrange.

Mon père. perdoimez...

. u: «une moi mireur.La passion! qu’enlviuls-jel’...

Est-ce Philippe Infant que fui (Imam les yeux.

ACTE ï ---- SCÈNE X. 329Toujours jeune? et moi seul suie-je devenu vieux?

La passion !...

il secoue la in» avec mécontentement.

en bien, laissez liberté pleine

A tous vos fronce penseurs. et gardez votre chaînai...

LE nm.Je suis bien neuf encor pour ce ces important;

Patience avec moi !...

LE GRAND lNQlJSlTElÎfl.

Non! je suis mécontent.

attententir en un jour tout un règne louable,

Vous don Philippe. tous dont l’aime. est immuable

Comme l’étoile fixe un pôle nord du ciel

Qui tourne incessamment sur son axe éternel!

Jouez-vous dans roumi le. passe qui s’etïace ,

Et le momie tuait-il pour tous clumge de faire,

Lorsqu’à ce! ennemi vous tendiez mire main?

lïn poison vaut-il mieux anionrtl’lmi vine demain?

Le Vrai , le Faux, le. Bien et le Mal, en ce monde.

liniment-ils si peu qn’ensmnble on les coiilhnrlel...

Qu’est-ce clone qu’un dessein, l’itnpèrieuï "croie.

La fermeté de civile, slil est. pertuis ile voir,

in bout (le soixante ans. la ritale accoutumée.

Continu un canneler vain, se réduire en foutent...

LE ROI.

Je lisais dans ses toux... Pardonnez cependant

330 DON Cal [11.08.A la faiblesse humaine un retour imprudent.Du monde jusqu’à vous l’accès est difficile;

Car vos regards sont morts.

Li: GRAND lNQIHSlTl-Il-ll.

Quelle. ardeur puérile

Vans entraînait vers lui? m’aviez-vous espéré

Que. déjà votre esprit n’y fût tout préparé?

(ratinaissioz-votts si mal l’extase, la relie

De ces grands novateurs! Quoi! votre «treille oublie

Leur langage orgueilleux, leur; rêves (l’avenir!

Si les discours trompeurs qu’un leur entend tenir

Ont pu de votre foi renverser Feditîre.

De que! front ordonner un sanglant sacrifice,

Et conduire au bûcher cent mille umlheurenx

Moins coupables que lui , surtout moins dangereux?

LE lllll.Je deuumcluis un homme, et. sur ces entremîtes,

ne llntnillgo, ce llulrhv...

LE GRAND [pt]! LUTH! ll.

lnsensô que vous Mes!

l’n h()llllllt’?... Dans que! hm? tu homme est dune lienucnupl’

En lmmme est pnur Philippe un vhitïre. voilà tout.

Dans Fert de gouverner thudru-t-il queje donne

Les ("entières leçnns à ce mi qui grisonne !...

Line le dieu de lu terre apprenne à se passer

lies biens que. dans ce pustule il ne peut embrasser;

ACTE il -- SCÈNE X. 33!Quand parmi les humains vous cherchez avec zèle

tu cœur qui vous réponde, une amitié fidèle ,

C’est relever a vous; mais, s’il est votre égal,

Pourquoi donc pour vous seul dresser un piédestalï. ..

LE au: se jette dans un fauteuil.

Je ne suis rien qu’un homme, et je sens ma nature.

Vous exigez de. moi , chétive créature,

ne que le Créateur peut seul réaliser.

LE GRAU) Iîfjl-lïlïlïllll.

Non! Sire, vainement ou cherche a m’aliuser;

l’os projets sont à jour; je cmnprends qu’il vous plaise

n’échapper a. notre ordre, et sa chaîne vous pèse;

Vous vouliez être libre, être seul, tout-puissant.

Il Sarthe. Le mi se tait. f

Le ciel nolis a vengés. Soyez remnuaissant

Envers la saune Église; --- elle est si lionne merci... ---

Sa jllSlÎfl! pour mils n’a pas été sévère.

Le hui ou tous ôtiez en meugle conduit

Fut votre chaument : vous mua mieux instruit;

Revenez (tout: a nous. .lh! par le Dieu suprême.

Devant vous aujmml’hui si je n’étais moi-même,

Je le jure. demain vous seriez (levant niai.

l. l’ lit".

Arrête! c’en est trop, prit-ire, modère-toi!

Je ne puis supporter une leçon pareille.

Et ce rude langage piteuse mon oreille.

332 DON CARLOS.LE GRAND lNQDlSITZUfl.

A mon expérience a quoi hon faire appel?

Pourquoi rappeliez-vous l’ombre de Samuel?

J’avais humé (leur rois dont l’Espagne était fière;

Je croyais mon (Jlll’l’ilg’t! élevé sur la pierre;

Mais Philippe lui-même en un jour l’a détruit.

Et de mes longs travaux j’ai perdu tout le fruit.

Et maintenant, pour vous que puis-je faire, Sire?Qu’avous-nous à réglai... l’espère et je désire

Pour un motif pareil ne revenir jamais.

Li? ROI.

Encore un seul orlon! le dernier; je promets

Que tu me quitteras après, si hon le semble.

Oublions le passe, faisons la paix (Insomnie:

Réconcilious-nous !...

LE G il A Ni) lNQl’ l5 î TEE Il.

Si Philippe couscut

A courber devant moi son front olnëissaut.

t. t: aux. que: une pause.

lion Carlos me trahit, et contre niai conspire.

LE UllAND lNQClSlTlîl’ll.

Qu’avez-vous résolu?

LE il" l.

Tout ou rien!

LE (m3511 iNQlïlSlÏEl’n.

Que tout dire

ACTE i" -- same x. 333Ce mot «nm...

LE R01. ’Je comprends qu’il faudra le frapper

Si je ne permets pas qu’on le laisse échapper.

LE CRAN) INQl’lSleîl"n.

En bien ?. ..

LE nm.Enseigne-moi comment on justifie

Le meurtre d’un enfant qu’un père sacrifie.

u: «nm: [SOCISITEUIL

ne son Père céleste apaisant le courroux,

Jésus sur le gibet n’est-il pas mon pour nous 1’...

LE n 01.

Veux-tu faire à l’ annpc accepter ce! exempleî...

LE GRAND [NQI’ISITEI’iL

Partout où Plunnme adore une croix dans Io temple.

LE nm.

l’outrage la nature... et tu prétends qu’il faut

Élnnfïer une voix qui nous parle si haut?

Le: aux» me: 151mm.

La nature se tait lorsque la foi Pardonne.

H2 nm.

Dans tes pieuses mains. cardinal. j’abandonne

Mon office de jug -; en puis-je être aimantin 1’. ..

LE GRAND lMllîÏSlTI-ZIIK.

Sire, livroz-le-mniî

35H DON HA EUH.Li»: ROI.

. Mais, ais-tu réfléchiQu’il est mon fils unique, héritier (le l’empire?

Si le ciel le condamne, et s’il tout qnlil expire,

Pour qui, jusqu’are jeun minime récolte?

LE (un NI) [NQl’lSlTEth

Pour le Néant, pintoit que pour la Liberté!

LE Pull.

[raccord !... Viens !...

HI GRAND lSQlilSlTl-leit.

Sire. ou douci...

Il": ROI.

Viens surprendre le crime,

Et de mes propres mains recevoir la victime.Il l’emmène.

SCÈNE X1.

La chambre de la «les.

CÂBLOS. LÀ REINE. Plus tard. LE ROI etsasuite.

muros, on habit de moine, un masque sur le visage, qu’il ôte

dans ce moment. une épée une nous le bras. Il est nuit. ilniappmehe d’une porto qui sinus-ire. La reine en son en dès-

lmltillé, et portant un flambeau. (far-los fléchit le genou devant

elle.

Élisabeth ! . . .

La MINE. fixent sur lui un regard mime et triste.

Carlos !... nous retrouwr ainsi !...

acre v -- SCÈNE XI. un:mutes.

Nous retrouve , hélas! et dans ce moment-ri !...

Silrnrr.

LA "un, cheminot à se contenir.

Prince, reler v wons ;. raffermissons notre lime.

Des regrets impuissants et les pleurs d’une femme

Ne. peuvent honorer un trépas glorieux;

A de moindres douleurs ces larmes siéraient mieux.

Il a payé vos jours de sa mort héroïque...

Quoi! pour un vain espoir, pour un plan chimérique,

Le sang de ne martyr serait-il répandut...

Nom... niai-nième, Carlos, de vous j’ai répondu,

Et, sur ma caution, victime volontaire,

Avec moins de regrets il a quitte la terre:

Me ferez-vous mentir à mon engagementt...

r. A u l.t vs , avec enthousiasme.

Je vous lui consacrer un plus beau monument

Que. tous ceux où les rois doivent un jour descendre z

Un nouveau paradis fleurira sur sa cendre.

LA REINE.

Voilà, Carlos, voila comme j’aime. à vous voir l. .

l’était. quand il est mort, son généreux espoir.

il m’a choisie, avant; de finir sa carrière ,

Pour remplir après lui sa volonté dernière ;

Prince, n’en doutez pas, oui, je l’accomplirai.

litais il m’a fait encore un legs, et j’ai jure

336 DON G Ail L05.[l’accepter hautement un. si beau privilège:

Il tu?! légué Carlos... Pourquoi ne inventais-je?

Je brave le soupçon pre: à nous accabler,

Et dorant les humains je. ne veux plus trembler.

(lui! j’aurai d’un ami la force et le murage ;,.

Laissons perler mon cœur. Gel amour qulon outrage

Il l’appelait vertu : je le crois, c’est son nom;

Aussi, je ne veux point... lil A Il l. Ô S.

0 noble reine , non!

Nuehevez pas !... Je viens. hélas! de faire un rêve

Bien pénible, bien long !... l.’ n nouveau jour se lève :

J’aimaisl... Je me réveille, et tout est efface;

Oublions à. jamais, oublions le passe.

Je vous rapporte ici votre correspondance;

Il faut aussi brûler mes lellres par prudenee.

(lb! ne redoutez plus le. trouble de mes sens;

Oui! reine, un feu plus pur "ranime, je le Sens;

Ma passion fatale est morte, ensevelie,

lit des désirs mortels mon (une se délie.

Après un moment de silence, il lui prend

la main.

Ma mère. je venais vous faire mes adieux.

Ah! je le vois, il est un bien plus précieux,

l’n bonheur bien plus noble et plus grand sur la terre,

Que (le vous posséder. l’ue unit salutaire,

Il

son: v a seime XI. and[ne seule, a suffi pour donner à mes jouis

l’n essor plus utile, un plus rapide mais.

A peine en son printemps ma vie est déjà unir i;

Mou labeur ici-bus, me règle in plus sûre,

n’est donna souvenirdc celui oucjluinmis,

il! pour moi la moisson est faite désormais.

Il s’approche de la reine qui se cache

le visage.

Vous ne me dites rien ?...

[A lllJIHi.

n on! laissez-moi [répandre(les larmes, cher Carlos; je. mtulmis m’en défendre,

Je. ne puis que gémir, prime l et vous admirer.

t2.!lll.tl5.

Les nous dom le "outil Vient de se Aleîuzhiwr

Vous curent jusquliei pour seule confidente;

Sous ce nom resperte, mer i, épouse innocente ,

Soyez toujours pour moi ce que j’ai de plus cher.

Mort pour toute amitié, Connue j’eluis hier

Mort pour Fumeur sinon près d’une seule t’ennuie,

Je ne puis Vous donner cette amitié, Madame;

Mois à Philippe un jour quand je succdderni .

Vous serez à mes yeux son legs le plus sacre.

Le roi. neutrino-igné du Grand Inquisiteur et de ses

grands. parfit dons le fond de la scène, sansêtre upezçu.

Je. luis quitter l’Espunne, et sans miroir. j’espère,ou

ne ne); GAlllÆm.En ce monde du moins. celui qui fut mon père.

Je ne l’estime plus; la nature est sans droits

Sur le cœur de son fils; mais vous, comme autrefois,

Des vertus. de la femme alliez-lui le modèle;

S’il perd un (ils, qu’il garde une lipome fidèle l

Je cours briser les fers dlun peuple infortuné,

El ne rentre il Madrid que le front couronné;

Adieu donc !...Il feutrasse.

LA Mine.

Cher Carlos, ma faiblesse est à plaindre;

Tant de grandeur m’accahle, et je ne puis l’atteindre;

Mais j’admire et comprends votre. sublime. cflhrt.

lZÀlllAJS.

0 chère Élisabeth, vuyez si je suis l’un !...

Aujourd’lmi, sans faiblir, sur man «leur je mus presse;

Hier, de cotie plane, au mamie de l’ix rosse,

Les plus allreux périls n’auraient pu lu’arrzwher.Il s’éloigne d’une.

Maintenant, je suis prêt; la mur! peut sÏlppl’OCllQl’î

Je brave les destins que le ciel me prépare;

Vous étiez dans mes bras, de vous je me sépare,

El je ne faiblis point... Silence! on vient , je emi :

Remuez! . ..Un: hui-luge nomme.

LA IlElNl’Z.

c’est le son du lugubre hellrui.

une: v «.- SCÈNE m. 339El l’heure du départ que vous rationalisme-mire...

ne urus; Ilimera adieu, me xuùrcl... A En»?! je vais me rendre;

Là je vans écrirai. Mu lettre, tout exprès,

Renfermem rai-eu de nus rapports secrets.

Je vais contre Philippe agir sans un! mystère;

il n’est plus désormais rien que je doive mire;

El vous, levez les yeux devant le "ronde entierl...

Mais un dernier mensonge encore...Il veut prendre son masque. Le roi s’avance

entre eux.

LE in".01m... le dernierl...

La reine minba- évanouie.

amuïs court à elle et la reçoit anus ses bras.

let-elle morte, ù du"...

L1»; mu, calme et fraid.au Grand lnquîsilcur.

Mu lâche est ucçquxplie;K

lïzmlinul! que la: vôtre à sur) leur stylémlpllelfflfà,X tu. fiant.

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- . RUE SAXKT-ÈENÛÏT, 7

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Notes du mont Royal ← · intrigues d’un complot politique; Ventilation de l’amitié. le fanatisme religieux. la lutte (le toutes ces passions ur- ... merveilleux. que Schiller