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NOTES ET OBSERVATIONS
ETUDE PRELIMINAIRE DE L'ACTIVITE MICROBIOLOGIQUE
DES SOI,S SABLEUX DE LA REGION DE RABAT
Cette courte note donne un aperçu des premiers résultats d'études
microbiologiques, entamées au cours de I'année 1960, en vue de dégagerI'influence de différents traitements sur l'activité microbiologique des sols
rouges lessivés de la région de Rabat.
Données de base
Conditions expérimeçtales servant de cadreaux observations microbiologiques
Les études sont poursuivies sur des parcelles d'essais de la station expéri-mentale du Guich des Oudaïa, à Rabat. Ces parcelles portent les essais entrepris,depuis une dizaine d 'années, par la Sect ion d 'agropédologie de la Stat ion centra le
d'écologie, dans le but de déterminer
- I'influence de prëcédents culturuux, dans le cadre d'un assolement triennal,sur les rendements en blé ainsi que le rôle d'amendements c'alciqlres dansI'amélioration des rendements (blé, légumineuses)'
' I' influence d'engrais et d'amendemetrl.t sur le développement de la végétation. naturel le (prai r ies) de la région.
Dans la première sér ie d 'essais (assolement et amendement) , I 'amendement cal-
cique (chaux * plâtre) est apporté soit sur la première sole..(précédents culturaux),ro i i rur la deuxième (blé) , soi t tous les ans. Dans la deuxième sér ie (prai r ies) les
engrais et amendements sont apportés annuellement'
Les modal i tés de I 'expér imentat ion entrepr isc par la sect ion d 'agropédologie
comporta ient les cas st t ivants :Sigle correspondant
Hors série
Jachère mortc cont lnue
Jachère t ravai l [ée cont inue
Première sér ie : assolements, ament iements
A. Assolement
Sole I : précédents cul turaux- Jachère morte après blé- Jachère t ravai l lée d"- Engrais verts d"
Jmc
Jtc
Sole ll : culture de blé- après jachère morte- après jachère t ravai l lée- après engrais verts
Jm/BTI /B
Eu/B
B/JmB/JIB/Ev
Al Awamia , 5 , pp . 159-175, oc tobre 1962.
160 NOTES ET OBSERVATIONS
B. Amendement'r,- sans amendement- amendement sur sole II- amendement sur sole I- amendement tous les ans
Deuxième série: prair ies permanentes
Prairies naturelles
0/o1 t )
2 / l) / )
d" -f amendements *
d" f amendements* + engraisl"r 'd "
PrPr.APr.AEPr.E
Ires sols des parcelles d'essais du Guich [l] ayant servi aux prélèvementspour l'étude microbiologique, possèdent les caractéristiques physiques èt chimiquesr'ésumées par le Tenr-r.ru ci-après. Dans la région de Rabat. ces types ile solpossèdent un ou plusieurs horizons supéri:ur.s sableux, d'épaisseur variable et l iéeau degré d'évolut ion, suivis d'un horizon plus argi leux auquel succède soit laroche-mère soit une formation < croutoïde >> [2].
+ engrais' :": '
Sol lessivé, sur argile rouge, profil G 170
Composition pltysique
Gn,rvrnnsPRoFoNDÉuR .+ cArL-
(cm) Loux%
ANlLysB uÉcer.rreue (oZ )o3F",
lo
Hr rmus,)b
Argi le Limon Sable SableL_atca t re
nn gross le r
0 - 2 0
2 0 - 6 0
6 0 - 8 0
80 - 100
100 - 120
0,63 4,8
0,26 6,6
0,43 6,0
2 ,21 14 ,4
2 ,5r 50 ,1
0 0,38
0 0,25
0 0 ,19
0 0,29
0 0,30
0,1
0,1
0,1
0
0
4,4
3 , 0
2,8
4 , 1
84,0
80,5
78,4
70,5
35,4
8 ,3
9 ,8
14,8
r 0,9
10,4
Analyse chintique
PHPROFoNDEUR
(cm) Hoo Kcl
Covpr-rxg ABSQRBANT ErÉur l rs FERTILTsANTSNa C l _ - -
' ' / N P K/ ù l
o l r t o ll æ / 6 l o o
c.E.B. A.E. A.Hméq méq
0 - 2 0
2 0 - 6 0
6 0 - 8 0
80 - 100
100 - 120
5,6 5,1
5,0 4,0
6,8 4,8
7,2 6,2
7,4 6,5
4,52 0,08
2,3 0
1,5 0,04
6r0
18,4 0,04
1,05 0 ,146
1,8 0 ,146
0,6 0 ,145
0,3 0,270
1,24 0 ,3 36
0,464 0,003 0,014
0,380 0,002 0,004
0,256 0,005 0,004
':' amendement - 500 kg de chaux + I 000 kg plâtre/ha.' i ' *engra is - 150 kg KCI +
.1 50 kg SO, (NH, ) . , 1 ,300 kg superphosphate /ha .
NOTES ET OBSERVATIONS 1 6 1
Méthodes employées
Préièvements
Dans le courant des mois de février, mai et août 1960, trois séries de pré-lèvements d'échantillons de sol ont été répétées dans chacune des parcelles d'essaisainsi que dans la parcelle < jachère morte continue >> abandcnnée à la végétationnaturelle depuis dix ans et dans la << parc:lle jachère travaillée continue >> sansculture, labourée tous les ans.
Méthode d'analyse
La méthode que nous avons empoyée ici, a été mise au point par le ProfesseurPocHoN de I'Institut Pasteur de Paris [5]. Elle consiste en I'ensemencement d'unesérie de tubes, contenant des milieux liquides favorisant le développement d'ungroupe physiologique de germes du sol, par I'adjonction de suspensions de terre,à différentes dilutions: de 10-1 à 10 s. Après mise à incubation des tubes à l'étuveà 28", on note
- soit la dilution maximale compatible avec le développement des bactéries,comme potrrr I'Alotobocter et le Clostridium,
- soit la vitesse de disparition du substrat (tests chimiques) comme dans lecas des germes amylolytiques nitrificateurs et dénitrificateurs.
Nous devons signaler ici que le laboratoire de microbiologie de la Rechercheagronomique, qui a été créé à la f in de 1959, ne possédait pas encore au momentoù ce travai l fut entrepris tol l t son équipernent; i l ne- fut donc pas possible deprocéder à une analyse microbiologique aussi complète que les normes de répétitioncaractérisant cette méthode le demanderaient normalement.
Malgré cela, cette étude préliminaire a pu porter sur les groupes physiologi-ques suivants:
- numération de Ia microf lore totale,- cycle du carbone : amylolyse en milieu liquide,- cycle de I'azote : numération de l'Azotobacter (Azotofrxateurs aérobies)
en mil ieu l iquide,numération dt Clostridium (Azotofixateurs anaérobies),
- nitrification en milieu liquide (germes nitriques),- dénitrification en milieu liquide.
M ét hod e s d' int erprét at ion
En gênéral, on représente les résultats d'analyses, pour les groupes de germesdont I'activité est étudiée par des tests chimiques, sous forme de graphiques, enportant en abcisse le temps exprimé en jours, et en ordonnée les dilutions. Pourétablir la courbe, on note sur le graphique, au jour correspondant, la valeur de ladiiution du dernier tube de la sér'ie où le substrat a disparu. L'allure de la courbedépend de la quanti té de germes contenus dans la suspension de terre: plus lesol contient de germes, plus est rapide la disparition du substrat dans les tubes.
Nous avons essayé d'exprimer I'activité de ces germes par des valeurs numé-riques en appliquant des méthodes de calculs statistiques. Pour avoir le plus grandnombre possible de données, nous avons groupé les résultats par type d'assolementet par mode de traitement du sol. Ce sont ces valeurs, qui, par la suite, ont ététestées selon les méthodes de calcul statistique [4,6].
En premier lieu, on a recherché le degré de probabilité << P > de la corrélationéventuelle entre le temps mis par le substrat à disparaître et le degré de dilution
r62 NOTES ET OBSERVATIONS
de l'échantillon étudié. Pour les cas où le coefficient de corrélation < r > s'estrévélé significatif, nous avons établi ensuite l'équation de régression du type
Y - a + b x ,
où x représente le temps en jours et y, la valzur absolue de I'exposant correspondantà la di lut ion de la suspension.
La surface (S) limitée par les axes de coordonnées, la droite de régressionet I'ordonnée élevée au point x - 10, traduit I'activité des germes étudiés, pourune durée d'incubation de l0 jours. Cette surface se calculera avec la premièreou la deuxième formule selon que la valeur de y est inférieure ou supérieure àzéro. On aura donc:
y ( 0 , q u a n d x = 0
( l ) 5 --1n;- ! . v,o
Dans ces deux formules,
- L est la valeur que prend x, quand y devient égal à zéro: cette valeur serapositive dans le premier cas (l) et négative dans le second (2).
- y19 et y6 sont respectivement les valeurs de y pour x - 10 et x = 0.
Exposé des résultats
Numération de la microflore totale
La microflore totale est la plus riche dans les parcelles << Jmc > etdans celles des prairies, par contre elle est moins abondante dans les solscultivés. La < Jtc >, sans culture ni végétation naturelle, paraît être uneopération défavorable pour la prolifération de la microflore totale.
On peut remarquer aussi que la microflore subit des variations au
cours de I'année : les chiffres de numération sont faibles au mois de février,(ils sont même le plus souvent réduits à zéro dans les parcelles << amen-
dements, assolements >), atteignent leur maximum au mois de mai pour
diminuer de nouveau au mois d'août. Toutefois, les parcelles < Jmc >>
montrent un certain enrichissement au cours de l'été.
En ce qui concerne les << traitements )), la première sole (< précédents
culturaux >) paraît plus riche en microflore totale que la deuxième (blé).
La rotation Jt/B semble plus favorable au développement de la microflorcque les deux autres (Jm/B etEv/B). Par contre, les chiffres de numération
étant très variables, il est difficile d'apprécier le rôle joué par les amende-
ments calciques étudiés, dans I'enrichissement du sol en microflore.
Cycle du carbone : amylolyse en milieu l iquide
Les sols sableux du Guich possèdent une certaine activité amyloly-
tique. ll est à noter, d'abord, que la plus forte amylolYse a été observée
( 2 ) S =
y ) 0 , q u a n d x - 0
1 0 - L L y o. Y r o * - -
NOTES ET OBSERVATIONS 163
en 1960, dans les sols des prairies et dans les sols des parcelles < Jtc >et blé. Elle est forte aussi dans les sols soumis à la rotation Jt/B, aussibien dans la première sole que dans la deuxième. Cependant, elle a étébeaucoup plus réduite dans les parcelles des rotations Jm/B et danscelles de la << Jmc >, et surtout dans la première sole de la rotation Ev/B.
Cette activité amylolytique paraît variable au cours de I'année. Eneffet, on observe dans la plupart des parcelles une nette augmentation deI'amylolyse traduite par l'accroissement de la surface S, au mois de mai.Toutefois, dans les parcelles B/Jt et" B/Ev, on observe une forte actlvitédes bactéries amylolytiques au cours du mois de février, qui dépasse lar-gement celle des autres parcelles. Dans les parcelles Ev/B, cette activitéassez atténuée reste uniforme au cours de I'année. Notons enfin que, d'unemanière générale, les résultats d'analyse présentent une grande variété aumois de février, mais deviennent plus uniformes au mois d'août.
Cycle de I 'azote
- Numération de /'Azotobacter
Le laboratoire ne possédant pas un équipement complet, nous n'avonspu, pour réaliser des numérations de l'Azotobacter, du Clostridium etdes bactéries nitrifiantes, ensemencer un nombre suffisant de tubes. Parccnséquent, il nous a été impossible d'exprimer le nombre de germes pargramme de terre. Les résultats ont donc été exprimés en taux de dilutionatteints par un développement encore notable du micro-organisme inté-ressé.
Le nombre d'Azotobacter parait bien élevé dans les sols des parcelles<< Jmc >> et < Jtc > et dans celles des << prairies >>. Par contre, les sols deculture sont de loin moins riches en ces micro-organismes. Dans cesparcelles, le taux d'Azotobacter ne semble pas subir de variations notablesau cours de I'année. Toutefois, on peut noter une certaine tendance dunombre d'Azotobacter à croître au mois de mai et à diminuer au moisd'août. Cette évolution est plus nette dans les sols des prairies. On neconstate pas d'accroissement dans les parcelles < Jmc ,> où le nombred'Azotobacter, av mois de février, est presque aussi élevé que celui dumois de mai.
La jachère morte de la rotation JmlB semble favoriser I'augmen-taticn du nombre d'Azotobacter. Par contre la jactière travaillée et lesengrais verts auraient une action moins nette et l'acticn .les arnendementsest peu visible. Cependant, parmi les parcelles de prairies, cclles qui ontreçu des engrais paraissent plus riches en Azotobacter que celles qui n'ontpas été traitées.
164 NOTES ET OBSERVATIONS
- llyvnlvqtion du Clostridium
Les sols sableux du Guich montrent une faible proliférati,.u deClostridium. Le développement n'est notable que jusqu'à la dilution 10 2.
Saisons, engrais, traitements n'auraient aucune influence sur ce chiffre.
Nitrification
Comme dans le cas de l'Azotobacter. il existe une différence netteentre I'intensité de la nitrification des parcelles en < Jmc >, prairies et<. Jtc >>, d'une part, et les parcelles cultivées d'autre part : dans les pre-mières, l'activité des germes nitriques au cours de I'année est plus élevéeque dans les secondes.
Dans les sols de jachères continues < Jmc >> et << Jtc >, l'activité nitri-fiante paraît se maintenir au même niveau au cours de I'année (sauf lemois de février dans la parcelle < Jtc >). Par contre, dans toutes les par-celles cultivées, I'activité des germes nitrifiants varie d'une manière trèssensible au cours de I'année avec un maximum très prononcé au moisde mai quand elle atteint la dilution l0 6, contre 10;r au mois de févrieret l0-1 au mois d'août. Ce régime de nitrification est observé dans lesparcelles à < prairies permanentes >. Il faut souligner le fait que, au moisde mai, le pouvoir nitrificateur des soles cultivées se maintient au mêmeniveau que dans les parcelles < en friche >.
Déni t r i f ica l ion
L'activité dénitrifiante des so:les ne portant pas de cultures de blé(sauf JtlB) paraît être plus élevée que celle des soles emblavées. Lesparcelles JmlB et EvlB se comportent comme celles laissées en jachère.
Dans toutes ces parcelles le maximum d'activité de ce groupe microbio-logique se place au mois de février, elle diminue ensuite au cours deI'année. Toutefois, les parcelles EvlB restent encore très actives au moisde mai.
Dans les parcelles emblavées, le maximum de la dénitrification a eulieu au mois de mai, les minima du mois de février étant plus faiblesque ceux du mois d'août. Les parcelles JtlB se di.fférencient des autresparcelles : en efiet I'activité des bactéries dénitrifiantes y reste à un niveaurelativement bas et uniforme au cours de I'année.
NOTES ET OBSERVATIONS 165
Cette courte étude, malgré les difficultés rencontrées au cours de saréalisation, nous a permis de montrer I'importance de certains traitementssur I'activité microbiologique des sols. Celle activité est la plus grandedans les sols laissés en lriche et couverts de leur végétation naturelle. Lamise en culture paraît, dans les conditions de nos expériences, la fairediminuer parfois même d'une manière très sensible. Toutefois certainstraitements semblent favoriser I'activité de différents groupes physiologi-ques. Ainsi la pratique de la <. Jtc > a provoqué I'accroissement du tauxd'Azotobacter et des bactéries amylolytiques et nitrifiantes, mais introduitedans I'assolement, cette pratique reste parfois sans effet.
D'une manière générale, I'activité microbiologique des sols sableuxde Rabat varie avec les saisons. Elle atteint un maximum au mois demai quand les conditions d'humidité et de température sont optimales.En février, elle serait limitée par les basses températures et en août par lemanque d'eau dans le sol.
Par contre, il nous est difiicile de nous prononcer sur I'influence desprécédents culturaux sur blé et des applications des amendements sur lamicroflore, puisque le nombre des prélèvements a été restreint. On ne peut,d'ailleurs, se prononcer sur l'orientation des dilTérents groupes physiologi-ques qu'après avoir recueilli des résultats d'études portant sur plusieurscycles annuels.
L'application des méthodes de calcul statistique pour I'interprétationdes résultats d'amylolyse et de dénitrification semble être intéressante. Cesméthodes permettent d'apprécier la valeur des résultats en éliminant lescas douteux et de saisir I'orientation de l'activité de chaque groupe phy-siologique.
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1 6 8
1 .
NOTES ET OBSERVATIONS
BIBLIOGRAPHIE
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2.
3.
4.
) .
6 .
NOTES ET OBSERVATIONS
DECOUVERTE DU CONCAVE GUM
SUR MANDARINIER COMMUN AU MAROC
r69
La Section < Agrumes > de I'Institut national de la recherche
agronomique de Rabat consacre une part importante de son activité à laprospection des vergers d'agrumes dans le but d'en connaître l'état sani-
taire du point de vue maladies à virus.
Avant d'examiner un cas particulier de psorose, rappelons que cette
maladie peut se présenter sous différentes formes, comme I'ont démontré
et décrit plusieurs chercheurs :
- < Scaly Bark A > (la psorose écailleuse A) par le Docteur Tn.q,sut(Algérie) en 1913 et le Docteur H.S. Fawcurr (USA) en 1933.
- < Scaly Bark B > (la psorose écailleuse B) par le Docteur H.S. Few-c r r r en I 933 .
- << Concave Gum > (la gommose alvéolaire) par le Docteur H.S. Flw-cnrr en 1938.
- < Blind Pocket > (la gommose en poches) par les Docteurs H.S. Few-cErr et J.L. Krorz en 1938.
- < Crinkly Leaf > (la frisolée) par les Docteurs H.S. F,q'wcerr etJ .L. Krorz en 1938.
- < Infectious Variegation > (la panachure infectieuse) par le ProfesseurPernt (Italie) en 193 1 et les Docteurs H.S. Fnwcsrr et J.L. Ktorzen 1939 .
Au Maroc, les premières tentatives de plantations d'agrumes, suivantles techniques modernes, eurent lieu aux environs de 1930 et, à partir decette date, le rythme de plantations s'accéléra. On réalisa alors des intro-ductions de greffons et de plants greffés à partir de difÏérents pays étran-gers. De nombreuses lignées de ce matériel végétal étaient atteintes depsoros€, en particulier celles d'orangers Washington Navel et ValenciaLate : leur multiplication intensive explique I'actuelle gravite de cettemaladie à virus au Maroc.
Récemment, les variétés méditerranéennes étaient encore souventconsidérées comme indemnes de psorose. Mais la pratique du surgreffagedans tout le bassin méditerranéen a dû déterminer I'infection de variétésqui n'étaient probablement pas atteintes à l'origine, car nous avons trouvéde la psorose sur des variétés spécif,quement méditerranéennes, commeles oranges espagnoles Cadenera et Grosse Sanguine.
170 NOTES ET OBSERVATIONS
Dans nos prospections, nous avons pu mettre en évidence que, pourI'oranger, ce sont les formes << Scaly Bark A > et < Concave Gum >> quisont les plus courantes.
Quant au mandarinier Commun, du fait que I'on ne rencotrtrc quetrès peu d'arbres de cette vaiétê au Maroc, notre champ d'investigationpour la recherche de la psorose a été très réduit. Néanmoins cette année,nous avons découvert dans un petit verger de mandarinier Commun, situéà 10 km de Rabat, que 60 Vo des plants âgés d'environ 12 ans mani-festent des symptômes très accusés de < Concave Gum >. Le tronc etles branches charpentières des arbres malades présentent des déformationscaractérisées par des concavités et des méplats torsadés, Frc. I et 2.Nous avons remarqué également des suintements de gomme à travers depetites fissures.
Au mois de mars 1962, certains arbres montraient les symptômesfoliaires de la psorose de types < feuilles de chêne > êt < taches entirets >, bien nets, mais peu abondants.
Malgré le stade assez avancé de la maladie, les mandariniers ne pré-sentent pas encore de détériorations extérieures bien marquées quoiqueleur taille soit inférieure à la normale. Le feuillage est abondant et decouleur assez intense et il n'y a pas de bois mort.
C'est la première fois au Maroc, que des symptômes de < ConcavoGum > sont relevés sur mandarinier Commun.
Nous rappelons que I'on ne connaît aucun traitement efficace contrecette forme de psorose.
J. ClssrN
NOTES E ' I ^ O I ]SERVATIONS t 7 l
Frc. 1
Frc. 2
1.72
1 .
NOTES ET OBSERVATIONS
BIBLIOGRAPHIE
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2 .
4.
NOTES ET OBSERVATIONS I'13
DECOUVERTE ET EVOLUTION DU MILDIOU DU TABAC
DANS LE NORD DU MAROC EN 1962
Dernier pays méditerranéen occidental à n'avoir pas constaté, en
1967,la présence de Peronospora tabacina Aoaru sur les cultures de tabac,
le Maroc se préparait à découvrir cet hôte indésirable au printemps 1962.La Régie des Tabacs avait alerté tous les cultivateurs, constitué des stocks
de produits fongicides et avait même pris soin d'effectuer des traitementspréventifs.
C'est le 8 mai, à Zoumi (Cercle de Ouezzane), que la présence dumildiou fut effectivement recornue par I'Inspecteur et le Chef de secteurde la Régie des tabacs *. Ceux-ci expédièrent d'urgence au Centre deRabat des plants de tabac, jaunes et d'apparence malsaine, sur lesquels on
décela la présence de parasites abondamment fructifiés.
En date du 8 mai, les plants infectés étaient arrivés au stade durepiquage. Il est vraisemblable, étant donné l'étendue des taches foliaireset le nombre de feuilles atteintes, que l'attaque observée avait eu lieudepuis au moins 7 ou 8 jours, soit vers le 1'" mai. Les conidies qui I'ontoccasionnée, en raison de I'importance du nombre des taches, ne pouvaientprovenir que d'une génération antérieure que I'on peut considérer, fautede données plus précises, comme primaire. La sporulation ne pouvants'effectuer qu'à partir du 5" jour de I'incubation, plus probablement au 8"ou au 9'jour, les températures étant assez basses à cette époque, on peutconsidérer que I'attaque primaire se situe vers le 20-22 avril. Remarquonsque, du 17 au 20 avril, il y eut de nombreuses pluies sur I'ensemble duterritoire ; on peut admettre que ces précipitations provoquèrent les atta-ques primaires sur semis, vers le 20 avril. A cette date il est difficile deconcevoir un transport éolien de spores du parasite étant donné la préco-cité de I'attaque. Il est plus raisonnable de supposer que le Peronosporaa été introduit au Maroc fin 1961 et qu'il s'est développé sur des Nicotiana,spcntanés ou cultivés, dans le nord du pays. Le parasite aurait alors abon-damment sporulé au milieu d'avril, les pluies du 17 au 20 avril ayantfavorisé les contaminations primaires du semis à Zoumi.
Installé sur semis, puis en plein champ, le mildiou a poursuivi sonévolution, les générations se succédant en fonction des pluies et desrosées; l'une des dernières constatée a été déclenchée le 14 juin à lasuite d'une pluie, et arrivait en fin d'incubation le 20 juin. Cette attaquea été surtout localisée sur les feuilles de base qui, étant Dour la plupart
* MM. BnlxoBxsunc et EL HABTEY.
1,74 NOTES ET OBSERVATIONS
à maturité, devaient être éliminées. Il est à remarquer q-ue les parcellesayant reçu un traitement juste avant les pluies ont été en partie épargnées :cette efficacité des applications fongicides a déjà été observée en d'autresoccasions par les agents de la Régie.
Il est très rare de constater, dans cette région d'Ouezzane, des pluiessurvenant après le 15 juin. Ceci permet au tabac de mûrir normalement,à condition d'avoir réduil I'importance des générations antérieures du para-site, par des traitements bien effectués et par la suppression des vieillesfeuilles très atteintes.
P. Rrsun
NOTES ET OBSERVATIONS r75
CONTRIBUTION A LA CONNAISSANCE
DE L'ENTOMOFAUNE DE I, 'OLIVIER
Des récoltes entomologiques ont été systématiquement effectuées dansles olivettes et dans les peuplements d'oléastres du nord du Maroc (zoneméditerranéenne), pendant les années 1959 et 1960. Elles ont permis lacapture de nombreux insectes qui sont scit parasites, soit prédateurs desravageurs habituels de I'olivier, dans les zones prospectées (Cochenilles,Psylle, Teigne et mouche de I'olive). Parmi les prédateurs on note Chilo-corus bipustalalus LINNÉ, Coccinella 7-punctata LINNÉ, C. I)-punctataLrNNÉ, Exochomus anchorifer AtuRo, E. quadripustulatus LINNÉ, I/ar-monia doublieri MuLs.q,NIr, H. conglobala LINNÉ, Pharoscymnus setulosusCunvnot.Lt, Rhizobius lophanîae Bla.rsoBr-r, R. litura FnenIclus, Scym-nus pallidiveslis Mulsmqr, S. subvillosus f. pubescens P,q.Nzsn, S. inter-ruptus GoEzB, S. suturalis Tuul,InERG, S. Ievaiilanti MurslNr, S. luteusSrce,Ro et Thea vigintiduopunctata LINNÉ (Col., Coccinellidae), Cyboce-phalus flaviceps ReIru et C. hispanicus RBrrrsn (Col. Cybocephalidae),Syrphus ribesii LtNN'i: et Epistrophe balteata Drcsnn (Dipt. Syrphidae).Parmi les parasites, on rencontre fréquemment des espèces des genres Coc-coplugus (Hym. Aphelinidae), Habrolepis et Metaphycus (Hym. Encyrti-dae). ensuite Scutellista cyaneq MorscnursKY et Moranila calilornicaHowlRn (Hym., Pteromalidae), enfin Opius concolor Szpprtcsrt (Hym.,
Braconidael.
Tous ces prédateurs et parasites ont été obtenus soit par secouagedes oliviers, soit par ramassage sur des draps blancs, des insectes tués à
I'aide de pulvérisations insecticides. Certains hôtes ont été reconnus àla suite d'élevages.
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