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Voies de signalisation et Mécanismes de toxicitéComment detecte-t-on le signal toxique?
Comment ce signal est il transmis?
Octobre 2011 Master 2 de Toxicologie
UE 2 Mécanismes d’action des toxiques
Robert BaroukiINSERM UMR-S 747
Université Paris Descartes Paris France
Notion de Stress
Exemples
La notion de stress
Origine du mot�Physique: réponse d’un métal à la déformation�Physiologique: ensemble de réponses à une situation extrême (Selye: adrénaline)
�Cellulaire: réponse de la cellule à une agression�Psycho-sociologique: manifestations comportementales ou clinique chez un individu ou une population
Le stress est une réponse adaptative à une situationextrêmeCette réponse a un coût
Différents types de stress cellulaires
�Stress conformationnel: thermique, réticulumendoplasmique
�Stress osmotique�Stress oxydant�Stress chimique ou stress d’exposition auxxénobiotiques
�Stress hypoxique�Stress nutritionnel (jeûne)�Stress mécanique: étirement (muscle) cisaillement (shear stress, vaisseaux)
Stress d’Exposition aux Xénobiotiques
Xénobiotique
Enzymes et transporteurs:Métabolisme et sortie
O-Conj
Récepteur:Détection et induction
élimination
Bénéfice: élimination de molécules potentiellement toxiquesCoût: intermédiaires toxiques; stress oxydant
Stress par cisaillement (shear stress)
- Stress impliqué dans les maladies cardio-vasculaire s- Flux affectant les cellules endothéliales- les effets cellulaires et pathologiques dépendent de la nature du flux:
- flux régulier: favorise la différenciation des cellules endothéliales; induit les gènes protecteur s anti-oxydants, SOD, GPx, HO1 (mécanisme?)
- flux irrégulier: stress oxydant
- Comment ce stress provoque-t-il un stress oxydant?- oxydases- induction de CYP
• Intervient dans de nombreuses situations physiologiqu es et pathologiques:développement, angiogenèse, maladies cardio-vasculai res, neurologiques,cancer
• Activation de 1) la glycolyse anaérobie, 2) la vasod ilatation, 3) l’angiogenèse, 4) l’hématopoïèse
• Induction de gènes cibles: 1) glycolyse, Glut, 2) NO -Synthase, 3) VEGF, 4) EPO (érythropoïétine)
• Médiateur: Facteur de transcription : HIF-1 αααα et HIF-1ß
• Protéine HIF-1 αααα stabilisée par l’hypoxie
• Active la transcription de plus de 70 gènes
Stress hypoxique Découverte de HIF-1 �
19921992--1995 1995 Gène EPO activé par l’hypoxieAnalyse du promoteur et identification du facteur l iant le HRE
Forme avec HIF-1ß un hétérodimère, facteur de transc ription90% d’homologie entre souris, rat et homme
Formation de l’hétérodimèreLiaison à l’ADN
Transactivation
Dégradation de HIF-1 � en normoxie
Normoxie : Demi-vie < 5 min * Hydroxylation des Prolines 402 et 564 par
les PHD (Prolyl Hydroxylase-Domain protein)* Acétylation de la Lysine 532 par
ARD1 (Acetyltransferase)* Hydroxylation de l’Asparagine 803 par
FIH-1 (Factor Inhibiting HIF-1)
von Hippel-Lindau
VHL (von Hippel-Lindau)
Maladie rare, la maladie de Von Hippel-Lindau est caractérisée par la présence d’hémangioblastome du cervelet, de la moelle épinière ou d’angiome de la rétine. En raison de la fréquence des manifestations cancéreuses dans cette pathologie, on peut parler de cancer héréditaire dans cette pathologie.
Mutation du gène VHL se situant sur le locus p25 p26 du chromosome 3. Il existe plus de 200 mutations connues du gène pouvant entraîner une maladie de Von Hippel-Lindau. La protéine codée par ce gène a un rôle important dans la formation des vaisseaux.
Protéine de reconnaissance d’une E3 ubiquitin ligas eTumeurs fortement vascularisés
Stabilisation de HIF-1 � par l’hypoxie
Hypoxie : Demi-vie de plusieurs heures* Diminution des hydroxylations (O 2 substrat de PHD et FIH-1)* Pas de dégradation* Activité transcriptionnelle
von Hippel-Lindau
Maladies et stress conformationnels
De nombreuses pathologies sont associées à une mauva ise conformation protéique:
-maladies neurodégénératives-maladies à prion-amyloses-certaines maladies génétiques (stress ER, muco, a1 anti-trypsine)-causes toxiques: stress oxydant., adduits aux prot éines..-cancer: p53
Intracellular conditions that damage cell proteins
-Temperature of 37 °°°°C or higher (denaturing conditions).
-Many reactive small molecules — these cause oxidatio n, deamidation, glycation or nitrosylation.
-Many enzymes that modify proteins, for example prote ases or kinases.
-High salt concentrations (which favour dissociation of multimers)
-Many fatty acids, which act like detergents.
-Other unfolded proteins — nascent polypeptides, damage d or mutant polypeptides and insoluble inclusions are sticky.
Conclusion: to maintain a protein's function, avoid the intracellular milieu.
Maladies et stress conformationnels
-Rôle des petits aggrégats par rapport aux grands
-Rôle de la localisation des aggrégats: extra-cellula ire,cytosolique, nucléaire, dans le réticulum
-Conséquence: surcharge du protéasome; des dépôts cytosoliquesou nucléaires peuvent indirectement entraîner un stres s du RE
-Rôle thérapeutique des HSP (ex: surexpression de la synucléine chez la drosophile; la surexpression de hsp70guérit la mouche parkinsonnienne mais ne dissout pas les Aggrégats)
- Thérapeutique conformationnelle
Prot mal conformée
HSFHSP70
Hdj1
Prot native
Régulation de la HSP70 par les protéines mal confor mées
Un exemple de signalisation
stress oxydant
Régulation redox de cJUN (complexe AP1)
SH
transactivation liaison ADNCys 272
SOH2, SO2H, S-SX
oxydant
SH
Ref1, TRX
LIAISON à l’ADN
+
-
+
Réparation des protéines oxydées:Rôles de Ref-1 et de la Thiorédoxine
FTSOx
FTSH
FTSH
FTSOx
Ref-1 SH Ref-1 SOx
Trx SHSH
Trx SHSH
Trx SS
NADP+
NADPH
Trx réductase
ERO
Trx SS
Comment s’adapter?
Régulation de cJUN par les kinaseset les phosphatases
Ser Ser Ser SerThr
GSK3, CKIIJNK
phosphatase
Liaison ADNtransactivation
EROTPA
TPA
Régulation de JNK par le stress oxydant
Complexe JNK-cJun-GSTπ
PP
JNK
cJun
GSTπ
SS
SS
stressoxydant P
P
Adler et al, 1999, EMBO J, 18: 1321
cJun actif
PP
Toxicologie
Bases biologiques de la détection et de la réponse
Disciplines scientifiques
� Epidémiologie: étude des populationslien entre un contaminant et une pathologie
� Toxicologie: mécanismes biologiquesmarqueurs, modèles, prédiction
� Écologie et expologie: sources et exposition
� Sciences humaines et sociales: perception et implications
� Analyse et gestion des risques
Environnement: les familles de suspects
-Agents Physiques: Rayonnements ionisants; Radon; uv; rayonnements électromagnétiques, température
-Agents biologiques: virus, bactéries, parasites, prion
-Agents classés par familles chimiques:- Hydrocarbures aromatiques polycycliques (Benzopyrène)- Benzène- Organochlorés et organobromés (pesticides, dioxine, PCB, polybromés)- Amines aromatiques- Organophosphorés (sarin, chlorpyrifos)- Fibres: amiante- Métaux lourds- Toxines (aflatoxines)- Mélanges: tabac, particules fines, goudrons
Stress d’exposition aux xénobiotiques
L’exposition à un xénobiotique (polluant, contaminan t, médicament, souvent hydrophobes) entraîne un stress cellulaire: phénomène a daptatif à une situation extrêmeCe stress vise à rendre le xénobiotique plus hydrophile et à l’éliminer par les urines
Xénobiotique
Enzymes et transporteurs:métabolisme et sortie
O-Conj
Récepteur:Détection et induction
élimination
Le paradoxe du stress des xénobiotiques:Intoxication due à la détoxication
Xénobiotique
OH
Phase I
CYP
Phase II Phase III
O-ConjO-ConjGST UGTMDR MRP
Récepteur
Réactivité nécessaire à la transformation et à l’élimination
Cette même réactivitéest à l’origine des effetstoxiques
Toxicité à long terme liée à la succession de phénomènes adaptatifs à court terme
time
exposure direct toxicity
adaptation
Side effects
��residual direct toxicitythreshold?
��side effectsthreshold?
Adaptation à un monde chimique diversifiéPropriétés des EMX
Complexité et diversité de l’univers chimiqueEconomie de l’adaptation
Apport de la biologie structurale et de la modélisation
100 000molécules chimiques
20 CYP 3 récepteurs
Deux substratsdu CYP3A4
Le système de détoxication et toxiques récents
� système ancien bien adapté aux toxines naturelles
� adapté aux toxiques hydrophobes et réactifs
� semble moins efficace pour les toxiques polyaromatiqueshalogénés (HAH).
� production industrielle des HAH: pesticides, isolants, ignifugesdérivés de combustion…
� le système de détoxication est sans doute moins bien adapté à certains toxiques « modernes »
CYP et grandes voies d’induction par les NR
AhR
CYP1
PXR - CAR
CYP2 - CYP3
PPAR
CYP4
Xénobiotiques
Métabolisme des xénobiotiquesmolécules endogènes.
Perturbateurs endocriniens =
ER
Influence des mélanges de xénobiotiques ?
l Récepteurs nucléaires liant des xénobiotiques� PXR: pregnane X receptor� CAR: constitutive androstane receptor� PPAR: peroxisome proliferator activated receptor
� RXR: retinoid X receptor� ER: récepteur aux estrogènes
Récepteurs des xénobiotiques de la famille des récepteurs Nucléaires
Généralités
37%A/B D F63%
77%A/B D F96%
LBD (E)A/B D FDBD (C)h PXR
45%A/B D F66%h CAR
h VDR
m PXR
Transactivationindépendantedu ligand (AF1)variable, peu conservé
liaisonADNdimérisationdoubleZn finger
CharnièreflexibilitéNLS
liaison du ligand, dimérisationliaison coactivateur/corépresseurtransactivation dépendante du ligand (AF2)
Necela, B. M. et al. J. Biol. Chem. 2004;279:39279-39288
Zinc finger Interaction du DNA Binding Domain avec l’ADN
Etat de repos des récepteurs nucléaires
En absence de ligand, le récepteur peut être nucléaireou cytoplasmique
Le récepteur peut être lié parfois à des protéines chaperones(Hsp90)
Le récepteur peut exister sous des états de phosphorylation différents selon qu’il est lié ou non au ligand
Le récepteur peut être lié à des co-répresseurs en absence deligand
S Khorasanizadeh et al, 2001, TIBS, 26, 384-390
Elément de réponse DNA des récepteurs nucléaires
HRE: hormone responsive element
PXR
PXR à l’état basalnucléaireconstitué de deux domainesprincipalement exprimé dans le foie et dans l’intestin grêleLigands du PXRendogènes : acide biliaire (acide lithocholique) � moyen de défense contre les acides biliairesexogènes : nombreux xénobiotiques (rifampicine, hyperforin)Gènes ciblesenzymes du métabolisme des xénobiotiques : CYP 3A4, CYP 2B6,UDP-glucuronosyltransférasetransporteurs membranaires de métabolites : MDR-1, MRP-2…
Structure schématique du PXR
PXR
DBD
LBD
NLS
1 107 140 428 43410 Hélices α et 1 feuillet β
Caractéristiques de la poche de liaison du ligand du PXR
Ligand: hyperforin
*Poche très large > 1100 Ǻ 1600 Ǻpar ouverture d’une constriction dans la 2ème cavité liée à une boucle flexible (aa309-321)*Poche très hydrophobe (20/28 aa)*Boucle hydrophobe à l’extérieur de lacavité qui fait le premier contact avec le ligand
=> Large gamme de ligands
R E Watkins et al, 2003, Biochemistry, 42, 1430-1438
Flexibilité de la poche du PXR
SR13812hypocholestérolémiant
Hyperforinantidépresseur
Région mobile en pseudo-hélice
1280 Å
1544 Å
Sans ligand1294 Å
R E Watkins et al, 2003, Biochemistry, 42, 1430-1438
RXR
CYP3A4
P-gpautres gènes
RXR
rifampicine
PXRPXR
PXR
XREM
Voie de transduction de PXR
XREM: xenobiotic responsive element modulator:DR3: AGGTCAnnnAGGTCAER6: AGGTCA nnnnnnTGACCT
Toxicologiesystémique
Les OMIQUES
Génomique structuralegénome
transcriptome
protéome
métabolome
physiome
Proté omique
Métabol omique
Transcript omique
ADN
Protéine
Métabolite
ARN
Apports fondamentaux des OMIQUES
� Epigénétique et régulation des gènes � Epissage des ARNm� Dégradation des ARNm
� Stabilité des protéines � Régulation post traductionnelle� Interactions protéine-protéine
� Réseaux de voies métaboliques
� Biologie de systèmes
Génomique fonctionnelle
Protéomique
Métabolomique
La Biologie de Systèmes
But: construire un modèle complet intégrant la génomiqueprotéomique, métabolomique
Etre aussi quantitatif que possible
Prédire les conséquences de perturbations dans le système
Peut être plus focalisée: réseau de régulation des gènesréseau d’interactions protéiquesvoies métaboliques….
La pensée systémique
La cellule, le tissu et l’organisme sont considérés comme des systèmes définis par leur organisation, donc par les relations ou interactions dynamiques entre les éléments
Énumérer et décrire les éléments d ’ un système/machine ne permet pas d ’ en comprendre le fonctionnement
C ’ est en s ’ intéressant à l ’ ensemble des interrelations des éléments que l’on comprendra comment fonctionne ce système/machine
-Regrouper les gènes selon leurs modes de régulation: ceux qui sont régulés de manière similaire ont des fonctions probablement proches
-Compilation de 553 expériences de transcriptome (17000 gènes environ)
-Corrélation Pearson: distance des gènes en 2d calculée selon leur co-régulation
-La 3ème d reflète le nombre de gènes par surface
Exemple 1: compilation de 553 expériences detranscriptomique dans C elegans
Exemple 2: pourquoi étudier l’interactomeprotéine-protéine
génomeprotéome
interactome
650 000 interactions (Stumpf 2008)
25 000 gènes 250 000 protéines
complexité
La complexité biologique des organismes n’est pas reflétée par le nombre de gènes mais par le nombre de protéines et d’interactions physiologiques.
Interactome, suite
Nœud « node »
Arc « edge »
Les données d’interactomique peuvent être représentées sous la forme de graphe. L ’ analyse (mathématique et informatique) de ces graphes peut constituer un outil de choix pour la compréhension de l ’organisation des réseaux d’interaction et du fonctionnement cellulaire.
Interactome, suite Interactome, suite
Il existe des modules au sein des réseaux d’interaction
Certains modules sont plus importants que d’autres