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Table des matières Sommaire : 2 Le Comité Directeur et Notre Amitié 3 Une assemblée générale 2004 ordinaire et extraordinaire 4 Nos copains disparus 6 Debout les gars, réveillez-vous ! 7 1 - Terre nette 8 Pamphlet sur le portrait-type de l’Anaajiste en voyage 9 Le Mont-Valérien 11 Ballade des Chenus 12 Une histoire d’amour 13 Souvenirs de jeunesse 15 Qu’est-ce qui se cache derrière le voile ? 17 « Notre Amitié » n°102 Bulletin Anaaj Région Parisienne décembre 2004 page 17/17

Notre Amitié n°102 décembre 2004

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Journal trimestriel des anciens et amis des auberges de jeunesse de la Région parisienne. Reflète la vie de l'association, mais apporte aussi des témoignages sur les mouvements ajistes, et l'histoire des auberges de jeunesse en France et dans le monde, hier et aujourd'hui.

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Table des matières

Sommaire :" 2

Le Comité Directeur et Notre Amitié" 3

Une assemblée générale 2004 ordinaire et extraordinaire" 4

Nos copains disparus " 6

Debout les gars, réveillez-vous !" 7

1 - Terre nette " 8

Pamphlet sur le portrait-type de l’Anaajiste en voyage" 9

Le Mont-Valérien" 11

Ballade des Chenus" 12

Une histoire d’amour" 13

Souvenirs de jeunesse " 15

Qu’est-ce qui se cache derrière le voile ?" 17

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Sommaire :

Editorial 3 G. BrenierL’Assemblée Générale 2004 4Nos copains disparus 71 terre net – Internet 8 G. BrenierDebout les gars, réveillez-vous ! 10Eugène KuntzL’AJisme et son histoire 1113 mai 16Henri MercierLe Mont Valérien 19Jacques DujardinLa chanson d’Olga 20Transmis par J. SkapowskiL’Anaajiste en voyage (pamphlet) 22 G. BrenierUne histoire d’amour 24 L’in-Secte Tribune libre : le port du voile 26 C. et J. Bernard

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Le Comité Directeur et Notre Amitiéadressent  à  tous  les  Anaajistes  de  Francedes  souhaits  de  bonne  santé  pour  2005

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Une assemblée générale 2004 ordinaire et extraordinaire

Nous étions 108 présents, 180 votants si l’on ajoute les pouvoirs. La stabilité de ces chiffres pérennise l’enthousiasme et l’attachement de tous les copains pour le mouvement.

Une assemblée générale extraordinaire, statutaire, se tient dès l’ouverture à propos des articles 10 et 22 de nos statuts. Sur une intervention de Jeannette Skapowski, il est proposé de revenir sur l’article 10. Son argument rejoint la position depuis longtemps soutenue par Bob Kaestner et quelques autres qui veut que, le vieillissement, la baisse de tonus des copains et, hélas ! quelques disparitions justifient la modification proposée. Aussi, par un vote à main levée qui recueille l’unanimité (moins trois voix), le 2e paragraphe de l’article 10 est ainsi rédigé :

L’assemblée générale ordinaire procède chaque année au renouvellement partiel des membres du comité directeur. Les membres sortants sont rééligibles.

L’article 22 est également modifié et devient : Art. 22 – Dissolution. …dévolution des biens de l’association qui seront attribués à des organismes laïcs ayant des buts compatibles avec ceux de l’Anaaj.

L’assemblée générale ordinaire débute par la lecture du Rapport moral par la présidente Catherine Bernard. Nous sommes 228 adhérents (215 en 2003).Le CD a tenu 8 réunions, des commissions se sont réunies, celle des organisateurs, la commission des fêtes, la commission Internet. Le nombre des activités et celui des participants n’ont pas varié, qu’il s’agisse des sorties, des séjours, des randonnées et d’autres activités de plein air : visites, rencontres, sorties... Nous avons déploré sept décès au cours de cette année. Le rapport moral est adopté à l’unanimité par un vote à main levée.Le rapport financier est présenté par Liliane Filiâtre, trésorière. Micheline Hély, vérificatrice aux comptes, n’a relevé aucune erreur ou omission. Plutôt qu’« activité déficitaire », figurant dans le bilan, il vaudrait mieux employer la formulation « activité subventionnée par l’Anaaj » au regard d’un éventuel contrôle des services du fisc.

Les finances de l’Anaaj sont saines, elles ont permis cette année la prise en charge des frais du repas pour tous les participants à l’assemblée générale. Cette bonne santé de nos finances permet de maintenir le montant de la cotisation à 20 €.

Elections au comité directeur : A l’exception de Jean Bernard, tous les membres présents restent à leur poste. On note six nouvelles candidatures : Paulette Aixala, Guy Brenier, Janine Cuesta, Eliane Debève, Denise Seytor et Françoise Villefranche. Tous sont élus à l’unanimité. Vérificatrices aux comptes : Micheline Hély et Jeanine Ridard, élues à l’unanimité moins deux voix.

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Intervention de René Sedès, ancien secrétaire général de la FUAJ, qui nous présente l’ouvrage en cours d’achèvement sur l’histoire de l’Ajisme. Il nous livre l’architecture générale de son livre et répond aux questions des copains.

Nous assistons ensuite à la projection du film réalisé par André Souche au Rassemblement national de Ramatuelle.

Internet. A la suite de l’ouverture d’un site Internet par le groupe de Rhône-Alpes, il est proposé que le groupe « Région parisienne » possède également son site. Quel nom lui donner ? Quel contenu ? Quel esprit ? Quelle finalité ? Un intéressant débat s’ouvre sur le sujet : Philosophie et orientation générale de notre association en page d’accueil. Peu d’Anaajistes étant internautes, la commission Internet prendra les décisions nécessaires en relation avec le CD.

Activités proposées en 2005 : Les organisateurs viennent à tour de rôle présenter les activités prévues et dont le détail figurera dans Notre Amitié : séjours divers, semaine des pénichettes, Sudel, Fête de l’AnaAJ, Journée sur l’eau, Rassemblement d’automne, visites de sites, etc. Sans oublier nos activités mensuelles : les sorties au théâtre et au concert, les randos au rythme de deux par mois, les projos, les sorties de découverte dans Paris…

La prochaine assemblée générale ordinaire est fixée au 19 novembre 2005.

Composition du CD et du Bureau :

Paulette AixalaHuguette AndreolettiCatherine BernardDenise BlochFrédéric BossoGuy BrachettoGuy BrenierJanine CuestaEliane Debève Léon Estroumsa

Liliane FiliâtreLucette le FlemJeanine NevouxJacques Sevelle Denise SeytorJeannette SkapowskiJean ThierryFrançoise Villefranche Griffette Vironchaux

Ont été élus membres du Bureau :

Présidente : Catherine BernardVice-présidents : Léon Estroumsa et Jeannette SkapowskiTrésorière : Liliane FiliâtreTrésorière adjointe : Jeanine NevouxSecrétaire : Denise BlochSecrétaire adjointe : Huguette Andreoletti

La prochaine réunion du CD se tiendra lundi 3 janvier à 16 h 30. Nous rappelons que les séances du CD sont ouvertes à tous.

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Nos copains disparusRaymond Dedonder

Le 5 septembre, nous avons perdu un prestigieux ami en la personne de Raymond Dedonder. Il fut de ceux qui, en 1944, relancèrent avec le MUAJ l’activité des AJ. Il fut aussi parmi les premiers à lancer les « Amis et Anciens » des AJ en 1964 et demeura jusqu’à ce jour membre de l’AnaAJ. Directeur de recherches au CNRS, fondateur et directeur de l’Institut Jacques Monod, professeur à la Faculté des Sciences Paris-VII, il fut aussi directeur de l’Institut Pasteur de 1982 à 1988. Certains d’entre nous se souviennent de l’Ajiste qu’il était, de sa grande simplicité et de son esprit ouvert à tous.

Jean Kounitzky

Notre camarade Jean Kounitzky, ancien père aub’ de l’AJ de Morzine durant la guerre est décédé le 28 octobre. L’AJ de Morzine a servi de refuge à de nombreux camarades de la région parisienne, juifs, STO, résistants y trouvaient un abri sûr. Ils furent souvent dotés de fausses cartes d’identité fabriquées par Raymonde, la mère aubergiste. En 1943, Jean rejoint les FTP d’Abondance. En 1949, le couple Kounitzky assure la responsabilité de la MJC de Boulogne-Billancourt. Retraité dans le Vaucluse, le groupe de la Borie qui vient de perdre un militant. René Holvoet.

Jean Chanabé

C’était le responsable des Anciens des Auberges de Jeunesse du Sud-Ouest. C’était le copain de tous. Nous aurions voulu le garder pour les rassemblements à venir. Il nous reste à conserver les habitudes rigoureuses de sa gestion, le souvenir de ses animations.Nous espérons que ses admirateurs, et ils sont nombreux, s’inspirent des expériences vécues dans l’Amitié. Monique Becquerel.

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Debout les gars, réveillez-vous !Je dis Réveillez-vous, bien que ce ne fut pas un rêve mais moi, je suis encore tout ébaubi, j’ai dû me remettre de cette merveilleuse rencontre, la sixième depuis le grand essai de 1979.

Qui aurait parié que 25 ans après il y aurait encore 250 Ajistes à se retrouver pour célébrer l’Amitié et la Fraternité ?

Séjour harmonieux et hébergement très correct dans un cadre merveilleux, organisation parfaite. Rémy n’avait rien à prouver puisqu’on le connaissait organisateur né. Et quelle soirée finale : Mercier le poète, avec sa diction calme et pondérée, Mireille, la doyenne de la jeunesse, sublime avec sa chansonnette, les copines de Lorraine avec leur chanson travaillée à notre intention, l’indéfectible Roger Carrère avec son arrangement toujours surprenant, les Parisiennes, avec leur pièce jouée en avant-première à Bierville lors de la fête de l’AnaAJ, et tant d’autres improvisations, les chansons qui faisaient et font encore palpiter nos cœurs et étranglent parfois d’émotion nos voix déjà mises à mal par les interminables palabres des retrouvailles. On ne connaît pas tous les couplets, et alors ! Je dirais même tant mieux. La simplicité et la spontanéité ne seraient-elles plus de mise ? une rencontre d’Ajistes n’est pas un radio-crochet ou un concours de starlettes, tant pis pour les amateurs et suppôts de la télé-poubelle qui prétendent incarner l’esprit des Auberges de jeunesse. Beati pauperes spiritu, ils devraient prendre leçon de l’adage et ne parler que de ce qu’ils connaissent.

Les Ajistes, c’est nous et, par conséquent, sans faire d’exclusivisme forcené, l’esprit qui nous anime n’est qu’une conséquence logique, il fallait être à Ramatuelle pour une fois de plus goûter ce charme indescriptible qui nous envahit. La dernière soirée n’avait d’égale que la grande ronde sur le parking de l’AJ de Bourges pour clôturer les premières retrouvailles en chantant Ce n’est qu’un au revoir et nous nous sommes revus, et revus. Au revoir et à la prochaine,

Eugène. Petite anecdote lors de la visite du parc du Rayol. Lors de l’incident d’accueil dont Rémy n’était pour rien, la dame patronnesse scanda haut et fort que si elle avait connu le nombre que nous étions, elle aurait refusé notre visite alors que sur le prospectus qui nous fut remis à la sortie figure un appel de fonds et le guide n’a pas manqué de nous informer que pour un équilibre de gestion il faudrait beaucoup plus de visiteurs. Comprenne qui pourra. Je pense qu’une bonne subvention permettrait qu’il n’y ait plus de visiteurs du tout.

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1 - Terre nette www.anaaj.paris.free.frC’est nouveau, ça vient de sortir. L’AnaAJ possède désormais son site Internet, une adresse informatique universelle qui offre à tous de savoir qui nous sommes, ce que nous faisons, quels buts nous poursuivons, quels furent nos motivations, notre passé. Du pour, du contre. Personnellement, je suis partagé. Etre contre Internet, c’est mener le combat des moines copistes contre l’invention de Gutenberg, en 1490. Or, nous l’avons prouvé, nous ne sommes pas opposés au progrès. Etre pour, c’est prendre le risque de tuer les héritiers de Gutenberg dont je fis partie avec fierté. Un exemple ? Raffarin est en train de mettre en place la consultation exclusive du Journal officiel par Internet, ce qui entraînera la suppression du support papier (Internet n’est pas affilié au syndicat du Livre et on n’a pas de retraite à lui assurer). Or, nul n’étant censé ignorer la Loi (relisez Casamayor), ceci amène à la possession obligatoire pour chaque citoyen d’un moyen de consultation informatique. A défaut de quoi, ignorer la loi n’est plus un acte de désobéissance civique mais la conséquence d’une carence née de la volonté de l’Etat par son Premier ministre.

L’allusion au Journal officiel est révélatrice d’une évolution qui s’est opérée depuis une dizaine d’années : les quotidiens affichent tous une diminution de leurs ventes d’environ 10 % tandis que dans le même temps la consultation « en ligne » suit une courbe croissante. Pourtant, ni leur contenu ni leur ligne éditoriale n’ont varié. Les sociétés commerciales mais aussi les associations, les municipalités possèdent toutes un site que l’on peut consulter, auquel on peut s’adresser, que l’on peut questionner par le biais d’une messagerie. On peut engueuler son député par l’Internet. Le site Internet devient le complément direct d’objet de l’écrit et nos amis de la région Rhône-Alpes ne s’y sont pas trompés qui confient à « la Toile » le contenu de leurs publications écrites.Si Internet est un moyen de fixer pour la postérité et à travers le monde un ensemble de documents sur l’histoire et l’importance de notre mouvement en Europe et notamment en France durant un demi-siècle, je dis bravo ! Si nous en attendons un afflux de nouveaux adhérents, anciens Ajistes devenus internautes et nous ayant découverts sur leur écran, nous allons au-devant de déceptions. Disons qu’il s’en trouvera trois.Un site Anaaj ? Au nom du devoir de mémoire, oui. Oui, car nous sommes le dernier carré d’une époque, d’un moment de ce pays que nos petits-enfants doivent connaître. Un site pour dire que nous avons bien randonné, bien skié ou réussi notre fête annuelle n’est d’aucune utilité (sinon à servir notre ego). Un site pour faire savoir qui nous fûmes, ce que nous fîmes et qui nous sommes, oui, trois fois oui ! Notre site Internet doit être une source de mémoire, un lieu où puiser sur le passé, un document simple, clair et incontestable qui aidera l’étudiant de Sciences Po préparant une thèse ou l’instit d’un village où se trouve une ancienne AJ et dont les élèves sont curieux d’apprendre. Ce site doit être un outil destiné à mieux connaître et mieux comprendre ce qu’étaient les Auberges de Jeunesse et l’Ajisme, pourquoi et comment nous nous sommes sentis engagés et avons œuvré et comment nous avons, dans la mesure de nos moyens, tenté de faire progresser la société. C’est pourquoi, les pages de ce présent bulletin consacrées à notre passé ajiste doivent naturellement y figurer. Les choses étant ce qu’elles sont, le site de l’Anaaj n’étant pas la propriété exclusive des seuls possesseurs d’un ordinateur, notre CD a pris la décision de créer une commission qui se chargera de son contenu, commission à l’écoute de tous. A votre disposition : [email protected] pour les initiés. Le nom de ce site va probablement changer car nous nous sommes demandé : qui connaît anaaj ? alors que les deux mots auberges de jeunesse sont universellement connus ainsi que la spécificité des AJ de France. C’est donc vers ces mots que nous allons chercher un nom plus proche de notre véritable enseigne. G. Brenier

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Pamphlet sur le portrait-type de l’Anaajiste en voyage

Animal de bonne compagnie, l‘Anaajiste aime se dépayser, partir à la découverte de lointains paysages dont il rapporte des brassées de souvenirs et de pleines boîtes de diapos qui feront plus tard le bonheur de nos séances des Projos.

L’Anaajiste, animal grégaire, resté curieux de tout, se déplace en meute, cela lui rappelle le bon temps, lorsque, avec ses copains, il partait sac au dos découvrir Prague ou Florence, la Laponie ou la côte Dalmate. Il recherche les centres qui lui rappellent nos AJ d’antan mais, à l’occasion, ne déteste pas les hôtels offrant un certain confort. Juste ce qu’il faut, pas le luxe. Grégaire et social. Mais pas trop. Car, à l’inverse du touriste japonais qui opère en grappe compacte, il lui faut sa dose d’indépendance par laquelle il manifeste sa forte personnalité, son insatiable curiosité.

 L’Anaajiste en voyage pose toujours de très bonnes questions. Elles sont si bonnes que l’organisateur est appelé à y répondre autant de fois que se trouvent de participants dans le groupe.

 L’Anaajiste qui arrive dans l’aérogare ne se précipite pas vers les guichets comme le font certains blaireaux, il sait qu’il appartient à un groupe, il attend donc sans inquiétude que celui-ci soit complet et il prend son tour derrière le responsable.

 L’Anaajiste met un grand soin à se souvenir de l’endroit où se trouvent son billet d’avion et sa pièce d’identité. Voyageur avisé, accoutumé aux transports aériens, ce n’est pas lui qui confondrait le billet d’avion avec la carte d’embarquement.

 L’Anaajiste ne fait pas attendre, il est ponctuel. Il a appris que prendre son temps c’est surtout prendre du temps aux autres. Il sait que le groupe doit respecter un horaire.

 L’Anaajiste se montre humble lors des visites et voyages de découverte. Il sait qu’il a tout à apprendre. Par conséquent, il s’abstient de monopoliser le guide pour briller auprès de celui-ci par ses sujets favoris ou pour étaler son savoir.

 L’Anaajiste est attentif à ce que disent le guide et l’organisateur. Il écoute, fait silence et surtout se garde d’ouvrir des apartés ou d’y participer lorsque les consignes du moment sont données.

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 L’Anaajiste respecte l’esprit et la discipline du groupe. On ne le voit pas s’écarter de la meute, partir inconsidérément avec son appareil photo ou des intentions d’achat. Il prévient lorsqu’il doit s’éloigner, il évite de s’attarder au cours des visites et se plie avec le sourire aux nécessités de l’horaire.

  L’Anaajiste surveille naturellement son bagage et, à l’occasion, il aide à regrouper ceux de ses amis afin qu’ils n’embarrassent pas le passage, il sait que cela fait partie de l’image de marque du groupe dont il défend les valeurs.

 L’Anaajiste qui prend place dans l’autocar sait parfaitement que les quatre places de l’avant ne sont en aucune façon sa propriété exclusive. Il laisse donc s’établir un tour de rôle afin que chacun en profite. D’ailleurs, il se ferait vite remarquer.

L’Anaajiste se sustente et partage. Se présentant à table, il se garde de réserver des places pour ses préférés, il est content d’avoir pour voisins n’importe lequel de ses pairs et, au moment du dessert, après s’être modérément servi, il laisse s’éloigner le plateau. Là encore il se ferait remarquer.

 L’Anaajiste ne rouspète jamais. Touriste conscient et organisé, il a connu les aléas de l’auto-stop sous la pluie, les voyages aventureux, les conditions d’hébergement précaires des AJ et relais d’antan. Il accepte donc toujours avec bonne humeur les petits contre-temps des voyages et des séjours.

Pour terminer, l’Anaajiste est un touriste lucide et avisé, il ne cède pas à l’appel des sirènes de la société de consommation. Il ne veut surtout pas se comporter en consommateur de loisirs du type club de vacances ou Club Med, en conséquence de quoi il se garde de considérer l’Anaaj comme une agence de voyages.

Et si tout ce qui précède n’est pas toujours vrai, c’est simple, c’est la faute de l’organisateur.

G. Brenier.

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Le Mont-ValérienA quelques kilomètres des portes de Paris, à deux pas des tours de La Défense, dans un cadre bucolique : un haut lieu de l’histoire contemporaine :

Le Mémorial du Mont-Valérien

Ce fort, bâti en 1841 sur cette butte de 168 mètres, s’illustra en 1871, lors de la guerre franco-prussienne au cours de la bataille de Buzenval et, d’une façon moins glorieuse, lors de la répression de la Commune de Paris.

L’histoire du fort prit une dimension particulièrement tragique à partir de 1941 lorsqu’il devint le lieu d’exécution de résistants et d’otages.

Le Mémorial fut inauguré en 1960.

Adossé au glacis, le monument en grès rose des Vosges : sur la façade, seize hauts-reliefs de bronze symbolisent les formes multiples des combats, une croix de Lorraine surplombe le monument.

Dans la crypte, seize caveaux de soldats et de résistants de différents combats et une urne contenant des cendres recueillies dans des camps de déportation, le souvenir des morts sans sépulture.

Derrière, en pleine nature, la chapelle des Derniers Moments et puis la sinistre clairière des exécutions.

Depuis peu, il y a une sculpture en forme de cloche mentionnant les victimes, les milliers de héros anonymes. Ce monument fut érigé en 2003. Avant, rien. Surprenant alors que, malheureusement, chaque village de France a son monument aux morts.

Visite émouvante, certes, surtout actuellement, devant la recrudescence du racisme, des intolérances, du nationalisme, du réveil d’un néo-nazisme.

Etre là, ce fut pour moi et probablement pour les amis présents, un devoir de mémoire pour employer l’expression d’aujourd’hui.

Ils sont morts pour notre Liberté. Jacques Dujardin.

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Ballade des Chenus

Frères  humains  qui  après  nous  vivrez

N’ayez  contre  nous  les  cœurs  endurcis

Car  ni  pitié  de  nous,  pauvres  avez

A  cinquante  ans  tôt  parviendrez

De  notre  mal,  nul  ne  se  rit

Car  il  n’est  nul  qui  ne  l’attrape,

Tout  un  chacun  y  parviendra.

Si  du  rhume  il  réchappe

Au  but  Iinal  des  ……ante  ans

Ou  de  nonante,  si  peu  de  foi

En  cette  vie  ne  vous  déchoit

Selon  ce  que  vous  la  ferez

Serez  déchet,  vieux  et  croulant

Ou  bien  vieillard  entreprenant.  

François Villon (1431-1463)

Transmis par Maurice Thomé.

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Une histoire d’amourIl était une fois… un homme qui aimait les livres. Il aimait lire, il aimait encourager la lecture et ne voulait que du bien aux lecteurs. Cet homme aimait tant les livres que d’autres voulurent l’imiter. Ils en acquirent tant et leur envie de lecture était si grande qu’ils jugèrent bon d’acheter l’enseigne qui les éditait. Ils étaient riches, ils pouvaient investir une partie de leur fortune, de leurs revenus dans les diverses branches de l’édition. Ils allaient prendre la défense de la culture française, clamer leur passion pour le livre, brandir bien haut le pavillon de la pensée francophone.

Le premier tirait ses revenus de zizis électroniques qui tuent, il se rachèterait en promouvant la culture. Le second tirait les siens des avions destinés à porter les mêmes zizis, il allait prendre la défense de la liberté d’exprimer des idées et en même temps il exprimerait les siennes. A 78 ans, il en avait des idées ! Un autre faisait dans la métallurgie, la suffisance de soi et le médaife, il aiderait les enfants des écoles à acquérir à meilleur prix leurs manuels scolaires.

La grosse artillerie de l’édition française se trouve aujourd’hui entre trois mains : le groupe Matra Lagardère-Hachette, le groupe Editis du baron Antoine Seillière, et Dassault-Socpress. Par amour des belles lettres et de la chose imprimée, pas pour de viles considé-rations de profit. Ces mécènes diffusent la pensée francophone au nom de l’exception culturelle française (fallait le trouver !).

Lorsque j’écrivais que j’achetais mes chaussures chez Nestlé ou mes journaux chez Danone, l’image faisait sourire. Elle est en train de devenir réalité. On va vers le regroupement, le monopole de la pensée. Hier, on reprochait au communisme de gouverner avec un seul pouvoir ; la troïka Lagardère-Dassault-Seillière est en train de nous mettre en place la pensée unique francophone, presse et édition confondues. Avant dix ans, l’un d’eux sera bouffé par un des deux autres, avant quinze ans le plus fort aura racheté son concurrent (n’est-ce pas déjà fait ? Allez savoir…).

Nous devons juger grave, très grave, que l’édition des manuels scolaires des enfants de la République, nos enfants, se trouve entre les mains du Medef.

Lagardère – Hachette : Fayard – Grasset – Dalloz – Dunod – Calmann-Levy – Stock – Lattès – Hatier – Livre de Poche – Larousse – Les Guides Bleus – Armand Colin – Le Routard… (…)

Seillière – Editis : Belfond – Bordas – Nathan – Le Robert – Nil –Solar – Plon – Presses de la Cité – Fleuve Noir– La Découverte – Pocket – Robert Laffont – Perrin – 10/18 – Julliard… (…)

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(…) et aussi quelques intérêts dans la logistique : choix des auteurs, impression, publicité, diffusion, routage, vente... Le reste de l’édition française se partage entre Flammarion (J’ai Lu, Arthaud, Casterman, Aubier, Pygmalion) Gallimard (Denoël, Folio, Mercure, la Table ronde, Losfeld) et Albin Michel (Magnard, Dervy, Vuibert, Canal +, Livre de Poche).

Le nouveau sénateur Serge Dassault possède, par la Socpress, 68 titres dont Le Figaro, son plus beau fleuron, fait couler beaucoup d’encre (pas toujours celle des rotatives). Outre qu’il a le soutien inconditionnel de J. Chirac et des intérêts dans l’édition, la société qu’il contrôle couvre la France entière (y compris France-Antilles) directement par ses titres régionaux (Le Journal du Centre, Paris-Normandie), indirectement par la presse professionnelle (Le Journal de la Quincaillerie, l’Hôtellerie française…), la presse de loisir (La Chasse, Le Chien, l’Auto-Journal…).

Lorsque votre hebdo préféré vous indique « les meilleures ventes du mois », cherchez quel éditeur patronne ledit hebdo, quel poulain y tient boutique (Le Point = Grasset ; L’Express = Socpress ; Le Nouvel Obs = Gallimard ; Paris-Match = Hachette, etc).

Il est question de privatiser la chaîne de télévision France-2. On peut parier que ces trois mécènes se préparent à nous déverser à la louche des émissions de divertissement destinées à préparer nos esprits à recevoir Coca-Cola, Danone et L’Oréal. Ils affûtent leurs couteaux et refont leurs comptes. Une chose est certaine, ils ne se battront pas entre eux mais contre nous, contre notre liberté de penser… tel qu’ils en auront décidé.

La liberté de penser est un combat permanent, camarades. L’in-Secte.

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Souvenirs de jeunesseLa lecture de deux volumes manuscrits, soit 750 pages de Mémoires d’ajistes, écrits par Daniel Lambert dit « Gaucho », de la région lyonnaise, nous a replongés, nous les Ajistes de l’immédiat après-guerre dans notre propre vie de cette époque. Ce livre est la réalité de ce que nous avons vécu et nous rappelle avec force les principes de cet esprit ajiste qui nous animait. Il est bon d’en rappeler les principes en usage dans les foyers et groupes, à savoir :

Plein-air Mixité Laïcité Antiracisme Internationalisme Travail collectif au profit de tous.

Et surtout ce que nous appelions la gestion directe de nos idées et leur mise en action dans la collectivité des usagers des AJ, ce qui a permis à des jeunes travailleurs, au sein des foyers et des groupes, de réfléchir et de s’organiser ensemble pour réaliser un but commun, gérer ses loisirs, participer à la construction et à la gestion d’auberges pour le bien et le plaisir de tous, de se cultiver, de voyager et d’apprendre la vie collective. C’est cela l’esprit ajiste, mais il ne peut s’épanouir qu’au sein des foyers et des groupes autonomes, ouverts à tous sans distinction de classe ou d’appartenance.

Lieux libres de formation et d’apprentissage de la vie sociale grâce aux contacts dans ce milieu avec les autres groupements de jeunes et les partis politiques et théoriques divers, l’adhérent des groupes d’AJ pouvait se former l’esprit en toute indépendance car tous les moyens d’apprendre la vie étaient à sa disposition.

C’est pourquoi les adhérents actifs ayant suivi cette formation particulière ont acquis très tôt une conscience sociale bien plus civique. Il semble d’autre part que les partis et organisations politiques qui ont tenté de noyauter ces groupes ont toujours échoué dans leur démarche. Cette formation de base, critique et progressive, permettait d’échapper aux arguments fallacieux des beaux parleurs et théoriciens divers et de juger beaucoup plus objectivement les actions proposées par la société qui gérait le monde.

Avec l’expérience, la réflexion, et le temps passant, formé dans cette démarche l’individu devient inviolable.

Le livre de Daniel Lambert est un chef-d’œuvre dans ce sens qu’il montre bien l’évolution dans la vie sociale d’un jeune homme ouvert à tout, grâce à la gestion directe, qu’il a trouvée dans les groupes d’usagers ajistes de Lyon. Il nous montre les premiers contacts des jeunes citadins avec la nature et aussi avec les paysans perdus dans leurs montagnes. Ce sont les premiers pas du camping de randonnée, du bivouac, du feu de bois, du short, de la Bonamo et du béton. Sans oublier les chants, les danses et les veillées. Le point le plus important c’est qu’à cette époque les garçons et les filles sont partis seuls dans la nature, bravant tous les tabous établis. Quel pas de géant !

On ne peut pas laisser perdre la mémoire de cette époque unique pleine d’expériences et de souvenirs. Il est bon de pouvoir conserver la vision de ce qui s’est passé à cette époque

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et surtout le témoignage du petit gars de la base. Tout cela peut sembler maintenant bien périmé mais c’est notre jeunesse et elle compte pour nous.

C’est pourquoi nous avons décidé quelques ajistes d’après-guerre, de rééditer sous forme plus facile et illustrée les Mémoires d’Ajistes de Daniel Lambert. Ce livre mérite l’attention, il est unique et fera date, aucun texte ne remplacera cette prise sur le vif, cette somme de détails qui fait revivre au lecteur ces années ajistes.

Malheureusement, nous ne sommes pas des mécènes et nous devons passer par une souscription pour nous permettre d’imprimer cet ouvrage. Il faut environ 450 souscriptions d’un montant de 29 € TTC pour un tirage de 3.000 exemplaires, estimation provisoire.

Si la souscription n’est pas couverte, nous serons dans l’obligation d’abandonner le projet et de rembourser ceux qui auront souscrit. Il serait dommage de perdre la connaissance de cette époque unique. C’est pourquoi votre souscription sera vraiment utile ainsi que de donner l’information aux personnes concernées que vous connaissez. Vous serez informés dès le travail de préparation du tirage terminé, de la date de la fin de souscription et des modalités d’envoi.

Vous pouvez nous faire connaître vos avis et nous faire parvenir vos suggestions.

Amitiés ajistes

Serge Vigot.

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TRIBUNE LIBRELes propos de cette rubrique n’engagent que leurs auteurs.

Qu’est-ce qui se cache derrière le voile ?

La question du port du voile est un sujet d’actualité qui, alimenté par les médias, partage l’opinion au risque de devenir source de division. Que faut-il en penser ? Depuis peu de temps, on assiste à l’émergence d’un mouvement intégriste qui agit dans l’ombre et en fait son cheval de bataille, ce qui est curieusement nouveau car bien des musulmanes, depuis leur arrivée en France, ne portaient plus le voile. Leur intégration dans la société française leur permettait de se débarrasser de ce carcan. Le pouvoir de religieux extrémistes essaie d’imposer, par des motifs discutables, de nouvelles règles de vie qui ressemblent fort à des brimades pour les femmes. Les vieux démons du patriarcat resurgissent pour faire barrage à l’émancipation des femmes. Peut-on justifier de nos jours le port de la burka ? la lapidation ? l’excision ? Que la honte soit sur ces nouveaux sorciers, instigateurs d’une morale rigoriste d’un autre âge. Une manipulation habile et soutenue déstabilise notamment la vie scolaire et professionnelle. Des exemples de la nocivité de concepts religieux incompréhensibles sont nombreux. Par exemple, le refus de faire examiner une femme musulmane par un gynécologue homme, de faire pratiquer une auscultation ou un accouchement par un docteur masculin. En France, les grenouilles et les crapauds de bénitier de l’association SOS Tout-Petits cherchent à regagner du terrain en réactivant des réseaux anti-IVG. Les extrêmes se rejoignent pour mettre à mal nos institutions. La vigilance est plus que jamais nécessaire. L’insistance mise par des « barbus » à faire porter le voile à des étudiantes est une contrainte à respecter un « ordre moral » qui a surtout pour raison de maintenir la femme dans un statut de dépendance qui l’assujettit à l’homme. Celui-ci étant toujours le décideur, il est donc le maître absolu de leur devenir.

L’école laïque – base de notre République – aura fort à faire pour endiguer l’assaut. Pourtant, il faut qu’elle fasse respecter la loi. On peut invoquer toutes sortes de motivations propres à chaque fille ou femme qui se voile un jour (identité, mode, respect du Coran, foi absolue…) le fait est que ce symbole apparaît comme celui d’une soumission de la femme à la religion et à la société. Il faut faire preuve de persuasion, de partage, de dialogue, de soutien éducatif plutôt que le rejet, pour que ces femmes échappent à la domination masculine. Des femmes musulmanes d’ailleurs ne sont pas les dernières à ruer dans les brancards et à s’affirmer par la lutte. C’est le cas notamment de l’association Ni putes ni soumises. Elles ont bien du courage.

Il est du devoir de chaque citoyen de s’informer, de comprendre, d’être aux côtés des femmes qui veulent échapper à l’emprise d’une religion rétrograde. Il n’est de liberté que si l’on peut briser les chaînes de l’asservissement patriarcal. Le combat des femmes – de toutes les femmes – pour leur émancipation doit être soutenu pour que soient détruits les tabous, pour que l’ignorance, l’obscurantisme n’aient plus force de loi, pour que le droit des femmes à être des citoyennes libres et non dépendantes soit définitivement reconnu.

Le combat féministe est toujours à mener. Jean et Catherine Bernard.

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