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Notre Amitié n°117 septembre 2008

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Journal trimestriel des anciens et amis des auberges de jeunesse de la Région parisienne. Reflète la vie de l'association, mais apporte aussi des témoignages sur les mouvements ajistes, et l'histoire des auberges de jeunesse en France et dans le monde, hier et aujourd'hui.

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Page 1: Notre Amitié n°117 septembre 2008

Table des matières

Sommaire ! 2

Ne désespérez pas !! 3

Editorial : Parlons un peu de théâtre !! 4

Griffette nous a fait sauter le Pas-de-Calais ! 5

Le Pique-Prune ! 7

Une enfance martyrisée! 8

Un TGV européen ?! 9

La déesse se souvient! 10

L’étoile rouge! 11

In Memoriam et Nostalgie ! 13

Pouvoir d’achat! 14

Roulés dans la farine ! 15

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Sommaire

Edito Parlons un peu de théâtre J. Cuesta 3

Séjour sur la Côte d’Opale J. Teppaz 4

La gym d’entretien J. Skapowski 6

Le pique-prune M. Thomé 7

Une enfance martyrisée J. Bernard 9

Un TGV européen ? G. Brenier 11

La déesse se souvient H. Rousset 15

L’étoile rouge transmis par S. Lehmann 16

In memoriam J. Jeannin 18

Les bavantes d’autrefois J. Skapowski 20

Roulés dans la farine G. Brenier 21

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Ne désespérez pas !

Vous recevrez dans le courant d’octobre la convocation et les documents pour l’assemblée générale qui se tiendra

samedi 22 novembre

Pensez à réserver votre journée !

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Editorial : Parlons un peu de théâtre !

C’est une activité qui marche bien au sein de notre groupe et que Jeannette maîtrise avec passion et une grande dextérité mais qui lui donne beaucoup de travail !

Il n’est pas toujours facile de sélectionner les pièces qui pourront plaire à chacun et, quand ces choix sont récompensés aux Molière », quel plaisir ! et cette saison ce fut le cas. Il y eut :

- Les chaussettes, avec Michel Galabru,

- Le monde est fou, avec Eric Métayer,

- La vie devant soi, avec Myriam Boyer.

Trois spectacles magnifiques qui, chacun dans leur genre, nous ont enthousiasmés  ! et, ce qui ne gâte rien, trois acteurs exceptionnels ! Bien sûr ce n’est qu’un aperçu : il y eut bien d’autres spectacles non moins intéressants cette saison !

L’activité théâtrale va se terminer avec les vacances pour l’Anaaj mais l’an prochain essayez de venir plus nombreux, vous passerez des moments très heureux et Jeannette sera récompensée de tous ses efforts.

Janine Cuesta.

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Griffette nous a fait sauter le Pas-de-Calais

Arras, Boulogne, Calais, Montreuil-sur-Mer, Vimy et Le Touquet où la guide locale nous démontra qu’en 1914, au point de vue morts, Vimy valait bien Verdun. Si l’on ajoute le V1 et Vé, le V de la Victoire fait beaucoup de Victimes et de Veuves !

A part cela, ce fut une sortie très réussie. Bravo Griffette !

Voilà ce que m’inspire cette sortie nordique :

Pour l’organisatrice :

Toutes les villes sont en branle-bas.Les Ch’tis font un tabac.Juste quand la loi interdit de fumer. Il y a vraiment de quoi rigoler.

Heureusement Blanc-NezRestera toujours Blanc-Nez.Comme il est normalQue la côte reste Opale.

Seuls les embrunsSentiront moins ch’ brun. Car dans les estaminetsFinis les calumets

Ils ont déjà mis les blondes sous pressionEt cela sans rationSurtout qu’elles sont bien priséesLes faux-cols n’étant pas appréciés.

Comme on ne passe pas à Cambrai j’arrête mes bêtisesCar à Bruges les pralines sont exquisesDonc je t’envoie un chèque et ce n’est pas du chiquéIl n’est pas en rond de fumée.

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Pour la guide :

De la côte d’Opale elle connaît toutes les ficellesTous les mystères de chaque citadelleElle sait que Godefroy de Bouillon n’était pas au vermicelleLa dame à l’ombrelle.

Elle nous promène à travers les ruellesOù les femmes tissaient de belles dentellesElle nous a montré où les hommes se faisaient sauter la cervelleQuelle chance d’être tombés sur la dame à l’ombrelle.

A Bruges, elle sait où les frites sont les plus bellesMême sur l’autoroute elle connaît les bretellesElle connaît aussi les maisons où se posent les hirondellesAvec moi disons merci à la Dame à l’ombrelle.

Pour le chauffeur :

Cravaté notre chauffeur est très chic Il est toujours très stoïqueEt va où on le lui dicteCe dévoué Ludovic.

Il fait ronronner sa mécaniqueEt roule au son de sa musiqueMais il n’oublie pas son publicEt sort du frigo des Schweppes tonic.

Avouez que c’est bien sympathiqueEmbouteillages ou chemins rustiquesIl s’en sort sans paniqueAussi faisons-lui un hourra magnifique.

Jacques Teppaz.

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Le Pique-Prune Après la construction de l’autoroute A 28, le pique-prune est sauvé en Sarthe. Connaissez-vous l’osmoderma eremita, autrement dit le pique-prune ? C’est un scarabée rare qui

dégage une odeur de cuir et de prune piquée qui se promène dans nos campagnes.

Ce silencieux soldat des fourrés possède un pouvoir redoutable. Protégé par la très solennelle Convention de Berne, qui le rend intouchable, il a réussi à stopper le chantier de l’autoroute A 28 entre Ecommoy et Château-du-loir (Sarthe) dans les environs de Tours (Indre-et-Loire). Sur plainte de ses amis écolos, dont la plaidoirie a convaincu les fonctionnaires de Bruxelles, bulldozers et scrapers qui entamaient la forêt de Bercé, l’une des plus belles futaies de France, ont dû reculer devant cet inoffensif scarabée.

Nous sommes en 1996, élus et industriels invectivent les pouvoirs, manifestent dans les rues, invoquent les nécessités économiques ; le scarabée, lui, poursuit son bonhomme de chemin, ignorant qu’à cause de lui l’axe autoroutier Calais-Bayonne reste en pointillé sur une vingtaine de kilomètres.

Nous voilà au cœur d’un dilemme aussi vieux que celui de l’autoroute   : circulation ou environnement. Longtemps, les ingénieurs des Ponts et Chaussées ont opté pour une solution radicale : droit devant. Il en résulte de graves cicatrices dans le paysage, pied au plancher, des bolides perturbants et des semi-remorques pollueurs. Pour l’automobiliste pressé, aimanté par le fumet des vacances, l’autoroute est-elle autre chose qu’un « fleuve gris qui fuit vers l’infini », uniforme ruban de bitume sur lequel il se hâte de relier un point à un autre, sans demander son reste ? Tous les trente kilomètres, un panneau marron l’informe qu’il aborde une curiosité patrimoniale qu’il lui est rarement permis de deviner. Ainsi vagabonde son esprit qui accorde une attention distraite entre le bourdonnement de l’autoroute, le ronronnement des conversations conjugales, les chamailleries des gamins à l’arrière, conscient d’emprunter un couloir de pollution qu’il contribue à encastrer.

Mais revenons au pique-prune, les écolos ont donc réussi. Nous sommes environ en 2001, les travaux ont repris, les modifications ont été apportées sur l’autoroute, changement des voies d’accès, un échangeur est déplacé, le remembrement modifié, le pique-prune est sauvé ainsi que d’autres insectes : lucane cerf-volant, grand capricorne et le pique-prune vit pendant trois années à l’état de larvaire, il ne vit que trois mois au stade adulte.

Aujourd’hui, l’automobiliste appuie sur l’accélérateur sans jamais s’arrêter, ou presque, de Calais à Bayonne, l’auto-route A 28 suit son bonhomme de chemin, elle rejoint l’A 10.

Qui ne connaît pas l’osmoderma eremita, le pique-prune, à Ecommoy on peut voir des affiches représentant la méta-morphose de l’œuf jusqu’à l’insecte, ainsi que d’autres insectes.

Vive l’osmoderma eremita, vive le scarabée, vive le pique-prune ! Thomé Maurice.

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Nota. Pareillement, les écologistes, dans leur grande sagesse, ont obtenu du gouvernement, sous le ministère de Dominique Voynet, l’abandon du creusement du canal Rhin-Rhône dont le tracé dans les départements du Doubs et de la Haute-Saône aurait nui à la reproduction d’espèces migrant d’une vallée à une autre. En effet, en quoi aurait-il été utile d’investir dans un canal puisqu’il existe une autoroute qui relie Marseille à Strasbourg ? De mauvaises langues prétendent qu’elle a cédé au lobby des routiers. C’est pas possible.

G. B.

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Une enfance martyrisée En Iran, lapidation de femmes, pendaisons en public, torture,

exécutions sommaires, c’est la règle appliquée au nom de la loi divine. Qui dira la malfaisance de chefs religieux qui se livrent aux pires turpitudes tout en brandissant le drapeau d’une foi rédemptrice.

L’horreur n’en finit pas de vous prendre à la gorge. Sur Internet, je viens de voir des images insoutenables. Un gamin de six ans a volé un pain, la punition est immédiate : on lui écrasera le bras. L’enfant est maintenu allongé sur le sol, le bras gauche tendu, posé sur un coussin (délicatesse suprême !) devant la roue d’une voiture. Le véhicule se met en marche, lentement, il avance inexorablement et broie le membre de l’enfant. Celui-ci sera irrémédiablement mutilé, donc invalide à vie. Insoutenable. Ecœurant. On a envie de crier.

Comment des hommes peuvent-ils être aussi inhumains tout en prêchant par ailleurs les vertus d’une religion qu’ils voudraient voir admise par tous. Pour cet acte odieux on voudrait qu’ils soient foudroyés à leur tour. Il ne peut y avoir de pardon pour de tels criminels. Il faut que le monde entier connaisse les turpitudes insensées de quelques chefs de guerre qui exercent un pouvoir sanguinaire en toute impunité sous le masque de la religion. Halte aux barbus et à leur charia. Qu’ils soient dénoncés pour leurs crimes. Quand les instances internationales mettront-elles un terme à tant de cruautés ?

Je ne sache pas que les médias se soient fait l’écho de cet incident. La presse

pipole est plus prompte à magnifier les amours de Nic’ et Carla ou quelques croustillants ébats salaces de starlettes que de traiter de sujets se rapportant à la vraie vie. Silences, informations déguisées ou proprement escamotées, un nouveau mode de pensée s’installe en douce qui fait l’impasse sur l’essentiel. Est-ce cela que nous souhaitons ?

Camarades qui me lisez, vous devez penser   : que peut-on faire, nous, Anaajistes vieillissants ? bien sûr, je n’ai pas de réponse, je ne vais pas vous demander de partir sac au dos pour aller prêcher ailleurs des idées de liberté. Simplement je pense que malgré notre âge et nos misères quotidiennes il ne faut pas fermer les yeux. Continuer de s’informer, de réfléchir, de s’indigner, de protester autant que faire se peut, c’est être en règle avec notre conscience qui a choisi de revendiquer la fraternité et non à une guerre absurde qui engendre la peste brune. Notre conscience révoltée exige la justice. Pour ma part je n’aurai de cesse de raconter partout où je le pourrai cette ignominie. Faites-en autant si vous le souhaitez.

Jean Bernard.

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Un TGV européen ? C’est pas pour demain. Mais est-ce si irréaliste ?

22 septembre 1981 : le TGV, train à grande vitesse, relie Paris à Lyon en 2 h 40. Vive le progrès !

L’exploit, c’en est un, va donner des idées à toutes les capitales européennes et même du monde entier qui vont s’empresser d’envoyer des observateurs… plagiaires. Dès lors, la réponse réside dans la question : on s’y met ou pas ?

On s’y met sans empressement. On y sera amené par le fait de la raréfaction du combustible fossile et par l’excès de CO2 généré par les 1.800 avions qui sillonnent en permanence le ciel européen d’une métropole à une autre. Le transporteur DHL, qui a des concurrents en Europe, ce sont 180 avions qui volent jour et nuit pour livrer du fret et du courrier. Ce n’est qu’un exemple.

On a crié « Au fou ! » lorsque la SNCF a fait le pari que toute métropole à une heure d’avion de la capitale pourrait être ralliée en moins de temps par le train. Elle a gagné son pari sur le trajet Paris-Lyon dès la mise en service du TGV, elle en fait la démonstration sur les destinations de Marseille, Lille, Londres, Strasbourg et Amsterdam. Et pour cause : les gares se trouvent en centre ville tandis que Roissy, Marignane et Satolas sont situés à plus de cinquante minutes des milieux d’affaires et, de surcroît, l’avion nécessite de se présenter au moins une heure avant le départ du vol et, lorsqu’on a atterri, on n’est pas pour autant sorti de l’aérogare.

Pour que cette théorie soit fondée, la SNCF a fait partir de divers points de Paris et sa banlieue et à des heures diverses des agents ayant pour mission de se rendre à Lyon par divers moyens. L’avion était battu. Plus tard, il le fut également sur le trajet Paris-Marseille. Les compagnies aériennes ont eu beau jeu d’abaisser leurs tarifs ou d’offrir une sucette aux passagers, elles ont dû supprimer des vols.

On ne doit plus dire TGV mais LGV, Lignes à Grande Vitesse. C’est devenu un label. La vitesse de 350 km/h étant aujourd’hui banalisée – et même dépassée – Moscou se trouve à moins de 12 heures de Paris, Istanbul à 14 heures, Lisbonne à 7 heures.

La mise en place d’un réseau européen n’est pas une utopie puisque, régulièrement, La vie du rail nous tient informés des études menées dans divers pays européens qui sont en train d’envisager de créer un réseau relié à celui du voisin.

Si l’Italie, la Croatie et la Grèce soulèvent de lourds problèmes d’infrastructure du fait de leur relief accidenté, l’Europe baltique et l’Europe danubienne n’offrent pas plus de difficultés que le seuil de Bourgogne ou le plateau lorrain. L’Espagne constitue son réseau, l’Allemagne possède le sien avec l’ICE. La Russie a poussé très loin l’étude d’une liaison Moscou-St-Pétersbourg et Moscou-Volgograd. Les Etats scandinaves et la Pologne envisagent de créer leur réseau relié à l’ICE allemand, la Tchéquie n’est pas hostile à une liaison Prague-Berlin, l’Ukraine étudie une liaison Kiev-Odessa qui pourrait engendrer un prolongement au nord vers Moscou. La technologie est là, le financement est possible, mais il manque la volonté politique de créer la SECF, la Société Européenne des Chemins de Fer. Il existe l’OICF (Organisation Internationale des Chemins de Fer) qui a pour mission d’harmoniser la signalisation, l’usage du courant, l’intégration des méthodes. Souhaitons-lui bonne chance. Mais l’OICF reste une coquille vide, dépourvue de moyens financiers face aux lobbys aériens et surtout routiers.

Il manque la volonté politique et l’on peut même dire que c’est mal parti puisque Bruxelles favorise la libre entreprise c’est-à-dire la privatisation, le démantèlement des sociétés nationales qui ont fait leurs preuves. Plus de SNCF mais deux sociétés avec la création de RFF, Réseau Ferré de France qui, sans cesse dans le rouge par son obligation d’investir, ne tardera pas de se faire racheter par De Wendel… ou par l’Oréal (on a tous en mémoire la Maison de maçon qui est aussi le mieux-disant culturel qui nous vend aussi de la téléphonie mobile).

G. Brenier.

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La déesse se souvientJacques Blanchon se pose la question de savoir si «  Sports-Jeunes  » serait

l’ancêtre du « Vieux Campeur ». C’est non ! Sports-Jeunes était tenu par un Ajiste qui randonnait avec Paris-Sud (mon foyer), Paris-Est et quelques autres foyers de la région parisienne. Il nous accordait des remises variables et n’était pas trop regardant sur les points textiles.

Le Vieux Campeur se tenait dans une boutique au 30-32, rue des Ecoles. Il était fondé et tenu par M. et Mme de Rorthays dont Jacques-Yves est le petit-fils. Mêmes avantages, mêmes compréhension et gentillesse. Je possède encore un duvet (coton bleu tissé, vrai duvet dont je me sers encore !) Un autre « fournisseur » était Dethy, place des Vosges.

Sous l’Occupation.

Puisqu’il s’agit de mémoire ajiste, traversons la rue des Ecoles jusqu’au Collège de France. Dès les mois de septembre octobre 1940, des jeunes se réunissaient sur le trottoir pour protester contre la révocation par Vichy des savants Frédéric Joliot-Curie et Paul Langevin. Le 11 novembre 1940, ce groupe s’est précipité sur les Champs-Elysées en brandissant deux bouts de bois, des branchages, en hurlant : « Vive deux gaules ! ». D’abord étonnés les flics allemands puis français ayant compris l’allusion nous ont poursuivis. Nous avons couru très vite mais deux ajistes ont été retenus trois semaines à la prison du Cherche-Midi. Pour les autres, il fallait aller signer chaque semaine au commissariat de son quartier, pour moi rue Sariette. A la Libération, j’ai demandé une attestation mais tout avait disparu.

Puis chacun a suivi une filière. Pour Paris-Sud, la « Force Unie de la Jeunesse Patriotique  ». La mairie du XIVe a été prise et libérée le jeudi 17 août sous la direction de Rol-Tanguy, d’abord rue Schoelcher puis dans les catacombes avec sa femme Cécilia qui tapait les messages que nous portions dans des relais des chefs de combat.

Rol-Tanguy nous a rendu hommage dans son livre et François Mitterrand a fait apposer une plaque sur l’avenue des Champs-Elysées pour rappeler à tous cette première manifestation de résistance des jeunes de tous bords. Nous portions notre insigne ajiste bien en vue.

N’oublions jamais nos camarades disparus pour la liberté. Huguette Rousset.

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L’étoile rougeParoles de Franck Giroud,

musique et arrangement de Juliette Noureddine.

Au bar de l’Etoile rouge il y a bien longtempsJe servais des canons d’ rouge Aux potes à maman. Ça s’enivrait à la gloire du kir et des communardsRêvant du Grand Soir Je m’ souviens de Vassiliev Parti en dix-sept à KievDonner vie au rêve, pauv’ moujik qui autrefoisN’ possédait pas même tes mains Il ne te reste qu’un brasAu moins c’est le tien.

Gais rossignols, cerises et carmagnolesQuels chœurs, quels luthsRechanteront des luttesPour ressusciter les RougesAu bar de l’Etoile rouge.

C’est en trente-six que PabloS’en alla bâtir l’avenir et des châteauxSur l’ GuadalquivirIl tomba sous la mitrailleEn braillant à plein poitrailAy Carmela ayPuis Anna chez BenitoA fait changer le tempoO bella ciao ciao ciaoL’hymne eut raison de l’idoleBottes en l’air et nez au solMais toutes ces cabriolesRendirent Anna folle.

Et mon indexTrempé dans le Jerez

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Sur le mur blancTraça No PasaranEn hommage à tous les RougesAu bar de l’Etoile rouge.

Au bar de l’Etoile rougeReste plus que moiUne vieille que les canons d’ rougeNe mettent plus en joie Il y a toujours sur le murEcrit le cri des purs et dursMais chacun s’en moqueNo Pasaran c’est du passéMe disent des clients pressésFaut changer d’époqueMais même si ce goût de goulagDans mon verre en cristal de PragueM’a tiré des pleursL’avenir est-il radieuxQue l’on oublie celles et ceuxQui l’ont rêvé meilleur.

Anna PabloVassiliev de là-hautDe tout là-hautPrévenez vos p’tits frèresQue le barMême tardRestera ouvert.

Transmis par Solange Lehmann.

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In Memoriam et Nostalgie Une copine ajiste, Françoise Trucco, nous a quittés au milieu de l’année.

Pendant cinq ans elle a été active à Paris-Gobelins : première soprane de la chorale, danse folklorique, art dramatique et ardemment assidue à toutes les sorties du week-end. Elle est sortie du milieu ajiste vers 1950 mais elle avait retenu l’ambiance, le social et l’humanisme car elle consacre sa vie professionnelle au planing familial de la Seine-Saint-Denis puis elle a quitté sa vie à cause du crabe.

Je vous joins une photo d’archive des AJ de la chorale prise le 1er mai 1946 place de la Nation, après le défilé. Elle est sur l’extrême droite, en face son frère Claude, à côté de votre serviteur, de dos Fernand Le Cerf en face Jacques Girault. Nous avons défilé pour obtenir l’augmentation de nos congés payés (on n’avait que les quinze jours du Front Populaire) et contre le slogan de Maurice Thorez : Relevez vos manches pour la reconstruction du pays. On était évidemment d’accord sur la finalité mais on réclamait la participation ouvrière pour le choix des priorités et sur le contrôle des appels d’offres et sur la réalisation. C’était dans l’esprit du CETES, le Cercle d’Etude Technique, Economique et Social qui avait sorti un bouquin : Pour une démocratie nouvelle dont le concept principal était la dignité et la responsabilité de l’homme tout au long de sa vie. L’application principale était l’abandon du régime parlementaire et le vote aux deux endroits où l’homme passe sa vie, le lieu de travail en votant pour choisir la hiérarchie de son entreprise et le lieu d’habitation avec le vote pour les responsabilités civiles et commerciales.

C’était également dans l’esprit du projet de société du CNR, le Conseil National de la Résistance, qui souhaitait entre autres la participation ouvrière à travers le comité d’entreprise pour gérer la boîte. Ceci a été bradé par le PC dans une tractation avec de Gaulle pour quatre ministères communistes. Alors le comité d’entreprise s’est perdu dans les loisirs et le papier à Q.

Voici les souvenirs encore vivaces grâce à cette photographie et le constat de la régression de la classe ouvrière pour ses ambitions. Le petit homme qui nous gouverne a pourtant remis à l’ordre du jour la lutte des classes, pour défendre exclusivement la sienne.

Jean Jeannin.

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Pouvoir d’achat

Sur une route de montagne escarpée, trois voitures s’engagent en direction du col : une Lada, suivie d’une Renault Mégane elle-même suivie par une Porsche. Soudain, à la sortie d’un virage sans visibilité, un camion surgit. La Lada ne peut l’éviter. Bouzillée. La Mégane se plante dans la Lada. Fichue. La Porsche vient s’encastrer dans les deux précédentes. Détruite comme les deux premières.

Le chauffeur de la Porsche sort en s’exclamant :

« Putain, un mois de salaire fichu !

Celui de la Mégane montre l’épave de sa voiture :

« Quelle poisse ! Moi, c’est trois mois de salaire !

Le chauffeur de la Lada pleure. Entre deux sanglots, celui-ci gémit :

« Trois années de travail, regardez ce qu’il en reste.

A quoi les deux autres lui répondent :

« Trois années ? Faut vraiment être con pour acheter une bagnole aussi chère !

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Roulés dans la farineLes ennemis de toute politique autre que celle qu’ils nomment très à tort

« démocratie », vu qu’elle est, de notoriété publique, le pouvoir d’une maigre oligarchie de dirigeants d’entreprise, de détenteurs de capitaux, de politiciens consensuels et de stars médiatiques, ont inventé… (…).

Cette phrase d’introduction, empruntée à Alain Badiou (dont je ne partage pas tous les points de vue, loin s’en faut), m’a entraîné à quelques réflexions depuis seize mois que nous sommes entrés en Sarkosie appliquée.

Le patronat a repris ce qu’il appelle son droit de propriété sur le travail, modèle Second Empire modifié Comité des Forges, modifié 1934, en inventant et en faisant adopter la flexi-sécurité de l’emploi, un barbarisme qui porte l’habit gris du faux jeton (lisez : chômage organisé, précarité légalisée). Des sites Internet incitent à revenir sur les lois de 36 qui « ruinent la France ». Le droit du travail se résume à travaillez plus et plus longtemps et bouclez la, vous n’avez plus que ce droit ! L’électron libre qui « fait président » annonce que nous pouvons toujours manifester, il s’en fiche.

La sécurité sociale, notre Sécu, qui servait de modèle à l’Europe est maintenue en état artificiel de déficit mais on ponctionne les malades (4 milliards sont à récupérer auprès de grosses sociétés sur lesquelles l’Urssaf ferme les yeux et auprès de Bercy en taxes diverses sur les alcools, les tabacs, etc).

Les économies drastiques que l’Etat doit réaliser – à cause de la gestion socialiste, naturellement (lisez Le Figaro sur Internet, vous serez édifiés*) – se font sur le compte du peuple. La règle veut désormais qu’on nationalise la pauvreté et qu’on privatise le profit avec pour résultat : désertification accrue des campagnes par la suppression de bureaux de poste, de tribunaux d’Instance, d’hôpitaux, d’écoles… Privatisation du réseau autoroutier payant et transfert aux régions des infrastructures routières et ferroviaires, transfert de l’entretien des équipements et des services de l’Etat vers les départements lesquels s’assèchent par l’endettement, pressurisation des démunis qui s’appauvrissent davantage, alors que l’Elysée exige du Trésor public (toi et moi) qu’il fasse des cadeaux aux banques, qu’il indemnise des riches par des aménagements fiscaux qui leur permettent d’être plus riches encore, offre le repas à 250 députés qui ont bien voté lors de la pantomime de la réforme de la Constitution et soulage Tapie d’une déprime… à nos dépens. L’UMP, avec qui tout est possible comme il était dit durant la campagne électorale, nous oblige à nous répéter : on s’est tous fait avoir !

La liste s’allonge des raisons de grogne, de révolte.

Le Monarque s’en prend à la presse et à aux médias, il cherche à brader les chaînes dites nationales au profit des télévisions commerciales privées et, si France-Télévision survit aux assauts, il a décidé qu’il en nommerait lui-même les

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directeurs. Je veux, j’exige, j’ordonne : c’est la démocratie directe façon Sarko. Il oblige le contribuable à éponger 20 milliards d’euro après le fiasco de France Télécom, s’apprête à faire entrer le capital privé dans La Poste qui doit être une affaire rentable et on voit venir le jour où la SNCF s’appellera Areva, Bouygues-Rails ou Danone-Transports. L’alliance Suez-GDF, toute récente, est un pas de plus vers la privatisation du secteur énergétique, GDF et EDF qui, comme c’est bizarre, nous annoncent une augmentation de 4 % de leurs tarifs pour la rentrée. Le service public doit produire du dividende à ses actionnaires, il est fait pour ça, nous est-il expliqué. Voilà qui est nouveau ! Achetez des actions Suez et Areva, camarades ! Et si votre mutuelle augmente ses tarifs, changez-en ! Et c’est là que je voulais en venir pour conclure.

Cette seule petite phrase de la ministre de la Santé traduit bien la vision qui est la sienne, sa mentalité et celle de tout le gouvernement en place : la mutuelle n’est rien d’autre pour elle qu’une affaire commerciale. Le terme de mutuelle signifie pour la ministre : épicerie, mise en concurrence sur un marché, petite société par actions dont on attend des dividendes… Aucune idée de solidarité, de générosité, ou de mise en commun dans son propos, seulement du profit. Jusqu’alors, on accusait les mutuelles de faire survivre l’esprit corporatiste, aujourd’hui on en fait un fonds de commerce. La belle Roselyne assimile l’esprit mutualiste au Pari Mutuel Urbain où l’on additionne des mises dans le but de se les partager et sans doute feint-elle d’ignorer qu’à leur origine les sociétés mutualistes s’appelaient : sociétés d’entraide et de secours mutuels. Elle feint de l‘ignorer et elle pense en l’exprimant que tout cet argent des cotisants serait bien mieux dans la poche des gros groupes bancaires qui, eux, possèdent l’expérience et savent réaliser du profit.

Après l’énergie, la santé et demain la justice, l’armée et l’école placées sous le règne du privé c’est-à-dire du profit. Voilà à quoi nous devons nous attendre. Il faut à tout prix satisfaire les lecteurs du Figaro qui ne veulent plus payer d’impôts ni de fonctionnaires ni de trente-cinq heures mais qui vivent des dividendes… que nous produisons, ce qu’ils oublient.

G.B. Juillet 08.

*) Vous trouverez, tiré à part, ce qu’on peut appeler une Chronique de la haine ordinaire puisée sur Internet dans les commentaires des lecteurs du Figaro au sujet du refus d’Hortefeux de laisser se produire une manifestation contre les centres de rétention des sans papiers. Edifiant !

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