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ANAAJ Anciens des Auberges de Jeunesse Anciens des Auberges de Jeunesse NOTRE AMITIÉ N° 142 décembre 2014 HIVER 2014

Notre Amitié n°142

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Journal trimestriel des anciens et amis des auberges de jeunesse de la Région Parisienne. Reflète la vie de l'association, mais apporte aussi des témoignages sur les mouvements ajistes, et l'histoire des auberges de jeunesse en France et dans le monde, hier et aujourd'hui.

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Page 1: Notre Amitié n°142

ANAAJAnciens des Auberges de JeunesseAnciens des Auberges de Jeunesse

NOTRE AMITIÉ

N° 142 décembre 2014

H I V E R 2014

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sommaire

Vous avez ben tous connuL’ pé Larue et sa musette ,

en couverture (Photo André Souche)

Les aiguies de Po Coton au cpuscule

Chanson d’A.Schmer

J.  Cuesta, S.Lehmann

P.Denis

S.  Lehmann

A.  Souche

A.Souche

Michel Fugain

L. Chesnoy

R.  Sedes

L.Chesnoy

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Ouin,ouin,ouin-ouin-ouin

Bon NoëlBonnes fêtes

Bonne année 2015

Compte rendu Assemblée Générale

Suite C.R. + « Les Auberges »

Suite et rappel infos/séjours

Ami(e)s, amitiés

L’arrivée des Acadiens

Nos cousins acadiens

Les étincelles de la vie

Craonne

La chanson de Craonne

Le chiffon rouge

Partition du Chiffon rouge

Lectures pour randonneurs

De plume de papier et de plomb

Nos amis disparus

Dessins d’enfants traumatisés

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56 amis étaient présents cette année et 36 pouvoirs ont été enregistrés.Ouverture de la séance par René Sedes qui annonce l’absence de notre

Présidente Catherine Bernard, toujours à l’hôpital après une opération dugenou, puis lecture du rapport moral qu’elle avait préparé avant son départ. Cerapport concerne la période du 1er août 2013 au 31 juillet 2014. C’est DeniseBloch qui le présente.

Nous sommes maintenant 122 (134 l’an passé) car de nombreux copainsnous ont quittés : Pierre Delval, Jean Bernard, Martine Chalvin, Liliane Leclercet, depuis le 31 juillet : Raymond Kara, Simone Ducroux, Guy Brenier, GisèleBéranger,Thérèse Loisel - pour finir la série, le mari d’une anaajiste, SimoneDeveix.

Nos activités : parfois moins fréquentées, toutes nos activités et rencontresont été maintenues : théâtre, cinéma, projections de diapos ou DVD, sorties,visites, randonnées (presque plus de randonneurs), pique-niques, 6 séjours dontle Rassemblement national à Semur-en-Auxois qui eut un grand succès (77participants dont 45 de la Région parisienne), soit 103 jours occupés, sanscompter les réunions et déplacements des organisateurs qu’il faut remercier.

Le rapport moral est adopté à l’unanimité moins deux abstentions.Rapport des vérificateurs aux comptes : Geneviève Bop et Dominique

Levêque ont vérifié la bonne tenue et l’exactitude des comptes.Rapport financier présenté par Liliane Filiâtre - bilan équilibré : ni pertes, ni

plus-value sur l’exercice. Quitus est donné à la trésorièreRapport financier adopté à l’unanimité moins une abstention.La cotisation est maintenue à 22 € pour l’année 2015Election du C.D. – parmi les 19 membres du Comité directeur, 5 élus en fin

de mandat renouvellent leur candidature : acceptées à l’unanimité par vote àmain levée. Pas de défection parmi les 14 autres membres.

Aucune nouvelle candidature suite à notre proposition.Geneviève Bop et Dominique Lévêque vérifieront les comptes.Activités prévues : elles sont détaillées dans le Remue-Anaaj en annexe. Nous

commençons aussi des recherches de site pour notre XIe RassemblementNational en 2016, envisagé lors du Xe Rassemblement.

Questions diverses : évocation de l’émission TV« Envoyé spécial » sur lethème des A.J. et de la déception unanime sur la pauvreté du reportage -ce qui aété retenu des interviews des journalistes à Semur pendant plus d’une journéefut une véritable caricature, sans intérêt…

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ASSEMBLéE GéNéRALE 2014

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4 N° 142 - DECEMBRE 2014

Les Auberges Sur l’air de « La bohème » de Charles Aznavour

Je vous parle d’un temps Que les moins de 20 ans

Ne pourront plus connaîtreVous avez deviné,

Je vais vous le chanterChanter avec tristesseIl s’agit des Auberges

Témoins de notre jeunesseEt de notre allégresse

Nous bâtissions l’avenirEt nos beaux souvenirs

Y restent attachés

Les auberges, les auberges,Nous randonnions, nous y dormions

Les auberges, les aubergesNous y chantions le cœur léger

Fiers de notre jeunesse

Mais voilà qu’on apprendCertains agissements

Des banquiers malhonnêtesQui veulent s’emparerEt surtout transformer

Nos bonnes vieilles auberges.L’alcool y coule à flotVendu à prix promos

Sans le moindre scrupule.L'ambiance qu'on a connue

Hélas a disparuOn n's'y retrouve plus

Les auberges, les auberges,Notre symbole ne peut ternir

Les auberges, les aubergesGroupons-nous demain

Pour réagir…

Annette Schmer

Une Chanson d’Annette Schmer :(réflexions après l’affligeant reportage d’«Envoyé spécial »)

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Rappel des informations sur le PROGRAMME DES SéJOURS PRéVUS POUR 2015

➢CENTER-PARC en Sologne du 19 au 23 janvier On peut encore s'inscrire, mais faire vite !Contacter rapidement Catherine au 06 67 33 94 90

SAMOËNS en Savoie du 31 janvier au7 févrierC'est complet, on ne peut compter que sur le remplacement de copains obligés d'annuler leur réservation !

Ile de Ré du 26 au 29 mai Les copains de Loire Atlantique nous attendent !Programme et bulletin d'inscription dans le Remue-Anaaj

Bitche du 12 au 19 septembreFaute de participants, 23 au lieu de 30 prévus dans le contrat VVF, nous maintenons le séjour mais le prix passe à 600 € au lieu de 570.

Composition du C.D. - 19 membres : Paulette Aixala, Catherine Bernard, Denise Bloch,Geneviève Bop, Guy Bracchetto, Annick Bertrand, Janine Cuesta, Eliane Debève, JeannineDelamare, Liliane Filiâtre, Micheline Hély, Lucette Le Flem, Dominique Lévêque, Irène Patte,Roger Poirier, René Sedes, Deinise Seytor, Jeannette Skapowski, Françoise Villefranche.

Présidente : Catherine Bernard – Vice-présidents :René Sedes - Janine CuestaTrésorière : Liliane Filiâtre – adjointe : Annick BertrandSecrétaire : Denise Bloch – adjointe : Paulette Aixala

Prochain C.D. le lundi 5 janvier 2015

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6 N° 142 - DECEMBRE 2014

Ami(e)s !

Sur le quai de l’Île d’Houat

Amitié...

Rien à cacher !Sous un beau ciel bleu, l’île d’Houat est superbe. Comment ne pas résister

au plaisir de se baigner tout nu, les huit culs blancs de l’Anaaj, seize fesses autotal pour une moyenne d’âge de 82 ans se retrouvant dans l’eau ; on vit, ons’amuse et l’on chante de plaisir, c’est inoubliable ! Merci Houat, merci Belle-Îlepour vos beaux paysages ensoleillés ! Nous reviendrons.

Solange Lehmann

Nous voici revenus de cette très belle semaine à Belle-Ile où nous avons passéun si agréable séjour avec tous nos copains.

Tout fut parfait et merci à toi Annick, toujours à l'écoute de chacun.Paysages magnifiques, une mer si belle avec tous ces rochers, et le beau temps

car le soleil fut de la partie presque chaque jour.Je veux aussi remercier chaleureusement tous les copains qui m'ont beaucoup

aidée pendant ces quelques jours avec tant de gentillesse et de patience dans lespassages difficiles et les marches un peu longues ; je crois que c'est là où l'on voitla véritable amitié et cela fait chaud au cœur !

Merci !

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L’Acadie est une région orientale du Canada (aujourd’hui Nouvelle Ecosse).Sa population est composée majoritairement par des acadiens francophones.Cédée à la Grande Bretagne par le traité d’Utrecht (1713), les Lords anglaisécrivent : « Il nous semble que les Français de la Nouvelle-Ecosse ne seront jamais debons sujets de Sa Majesté. C’est pourquoi nous pensons qu’ils devront être expulsés ».C’est le début de la Déportation des Acadiens. En 1765, dix mille francophonesayant refusé de prêter serment d’allégeance à l’Angleterre furent dispersés.(maisons brûlées pour éviter le non-retour).

La Grande DéportationCe fut donc un grand changement pour les acadiens. Ils se réfugièrent

principalement en Louisiane. Un projet d’installation des Acadiens à Belle Îlevoit le jour. L’île était occupée par les Anglais. Mais le traité de Paris (1762)permet aux Français de récupérer Belle Île. A cette époque, l’île étaitpratiquement inhabitée et appartenait en propre à Louis XV. Le roi, qui s’étaitému du sort tragique des Acadiens, avait pris la décision d’établir des famillesd’acadiens dans l’île.

Pour étudier le projet d’installation, il est décidé d’envoyer dans l’île troisgrands chefs de famille acadiens : Honoré Le Blanc, Joseph Trahan et SimonGranger. Ils viennent juger de la possibilité d’implanter leurs nombreusesfamilles sur l’île. Le baron Waren, gouverneur de l’île, est très content de cetteinitiative : « Ce sont des gens fort industrieux et habiles cultivateurs. Je serai enchantéde les voir arriver ».

C’est en septembre 1765 que soixante-dix-sept familles arrivent dans l’île.Les quelques habitants de l’île ne sont pas très heureux de voir débarquer cesréfugiés : « Rien n’est prêt, il manque des maisons. Il faut commander des chariots,des charrues, des bois, des bœufs, des vaches ».

Les acadiens veulent rester groupés sur l’île dans une même paroisse, ce quin’est pas du goût de Waren qui veut au contraire les disperser sur l’ensemble duterritoire.

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les déportés acadiensLeur arrivée à Belle-Île-en-Mer

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Un partage équitable des terres va prendre en compte la composition de lafamille : l’origine, la parenté, les affinités.

Peu à peu, et non sans difficulté, l’implantation sera une réussite. Les famillesacadiennes seront réparties dans les quatre paroisses de l’Île. Ils recevront «sixsols par jour, une maison modeste, une charrue, une vache, une paire de bœufs, attelages,charrette, ustensiles de labourage, et 20 journaux * de terre ». D’autres familles belle-îloises ne seront pas lésées : au lieu d’être simples fermiers elles seront elles-aussiafféagistes... C’est à dire propriétaires !

Cette répartition des familles acadiennes facilitera l’intégration car elles parlentfrançais et les locaux, le breton...! Seules les surfaces des terres attribuées serontdifférentes selon les familles.

Après la visite du Musée de la Citadelle avec Pierre Denis

* journal : surface labourable par un homme en une journée : 34,284 ares.

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l’arrivée des Acadiens à Belle Île en MerPeinture de Claude Picard

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Suite à notre séjour à Belle-ne sous la conduite d'Annick et sur l'idée de Catherine,quelques lignes sur nos cousins les Acadiens installés à Belle-Île depuis le 18e siècle.

L'Acadie est une région orientale du Canada (aujourd'hui Nouvelle Ecosse)qui a subi des tentatives d'occupation dès 1604. En 1755, 10 000 français ayantrefusé de prêter serment d'allégeance à l'Angleterre furent dispersés (maisonsbrûlées pour non retour ... ) ; ils se réfugièrent principalement en Louisiane (cequi évoque Louis XIV). Ce fut donc un grand changement pour les acadiens ;certains descendants gardèrent jalousement leurs traditions.

L' Acadie devient définitivement anglaise en 1763 par le Traité de Paris.

Louisiane et Cavelier de la SalleCet explorateur français naquit à Rouen en 1643 et mourut assassiné par un

de ses compagnons en 1687 en Louisiane. Il avait obtenu une concession enamont de Montréal (Mont Royal) et il explora successivement à partir de 1669le cours de l'Ohio puis les grands lacs, Erié, Huron, Michigan, avant de descendrele cours du Mississipi jusqu'au Golfe du Mexique ; il est considéré comme lefondateur de la Louisiane. C'est en 1983 que l'on affecta à un jardin de Paris lenom de Robert Cavelier de la Salle.

La Louisiane borde la rive nord du golfe du Mexique ; elle est entourée parl'Arkansas, le Mississipi, le Texas (ce dernier annexé par les Américains sur lesterres du Mexique dans les années 1840 et suivantes). Elle fut cédée (vendue)par Napoléon 1er en 1803 pour la "bagatelle" de cinquante millions de francs ( ce qui l'aida à financer ses guerres).

Les descendants sont appelés les Acadiens et leur vieux Français est nommé"Cajun" ..

Belle- Île n'a pas oublié bien sûr : Madame Sarah Bernhardt qui y passait sesvacances et recevait ses amis à la Pointe des Poulains, dans un fortin qu'elle avaitfait agrandir pour cela.

Pierre Denis

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Nos cousins Acadiens

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Les Étincelles de la Vie

Ante Zemljar était un poète yougoslave, natif de l’île de Pag . Il a étérésistant, il a combattu les Allemands et les fascistes italiens qui avaientoccupé sa terre . Il a connu leurs prisons . Il a gagné sa guerre.

Puis, sous le communisme de Tito, il a été incarcéré pour dissidenceet condamné aux travaux forcés et aux coups sur une île, dite Ile Nue. Untemps de notre vie nous avons été amis, nous avons passé de bonnessoirées à nous raconter des histoires. Il parlait un peu italien,, beaucoupde prisonniers de l’île Nue appartenaient à notre peuple : communistes,résistants, eux aussi enfermés comme suspects.

Ante avait appris aussi leurs chansons dont une lui revenait assezsouvent et il la chantait avec un demi-sourire : «Non ti potro scordarepiemontesina bella, tu sei la sola stella che brillera per me ».

Ante m’a raconté comment il parvenait à résister à sa journée detravail passée à casser des pierres avec une masse en fer, pierres surpierres pendant cinq ans. Il mesurait un mètre quatre vingt cinq, il pesaitquarante cinq kilos, un squelette armé d’une grille à tendons.

Il s’était persuadé qu’à l’intérieur de chaque pierre à casser étaitenfermée une étincelle prisonnière. De ses coups, il brisait la cage et ladélivrait. On leur faisait jeter les pierres cassées dans la mer, leur fatiguene devait servir à rien ; c’était une peine pure, rien qu’un abrutissement.Mais lui s’était inventé un but secret. Et donc, même en fin de journée, ildonnait des coups pour voir sortir les étincelles à l’air libre. Unprisonnier a besoin d’une raison plus que d’une prière et d’une lettre dechez lui. Elle vaut mieux que les calories et la nourriture, elle sauve letemps de la peine.

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Cette histoire choisie par Erri de Luca me trouble beaucoup. Je latrouve à l’image de mon idée de la vie.

Deux femmes françaises, qui ont pris une grande part à la résistancecontre le nazisme, vont entrer au Panthéon : Germaine Tillion etGeneviève De Gaulle Anthonioz.

De Germaine Tillion, noussavons comment, à Ravens-bruck, elle encouragea lesfemmes à résister et dans cetenfer elle créa une opérette :chanter, rire , espérer .

Charlotte Delbo déportée àAuschwitz : « Je vous ensupplie faites quelque chose,apprenez un pas de danse,quelque chose qui vous justifie,

qui vous donne le droit d’être habillées de votre peau, de votre poil ;apprenez à marcher, à rire parce que ce serait trop bête à la fin que toutessoient mortes et que vous viviez sans rien faire de votre vie ».

Anne Franck, par ses cahiers, nous laisse l’envie de vivre, d’une jeunefille cachée ne voulant pas croire à la mort.

Je suis devenue une femme âgée avec des enfants, des petits enfants.J’ai connu la guerre. Ces récits, comme les cailloux du petit Poucet, m’ontaidée à trouver mon chemin.

Si je me fredonne des chansons yiddish ou françaises, elles m’aident àavancer . J’ai mes secrets d’émotions et de colères.

Solange Lehmann

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Germaine Tillion à Cent ans

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1917 : Voilà déjà trois ans que dure cette guerre, la der des der. Du 16 au 25avril , 35 000 morts et 100 000 blessés jonchent le sol du Chemin des Dames, làoù se promenaient jadis les grandes dames de la Cour de Louis XV.

C’est le général Nivelle, (qui vient de remplacer le général Joffre), qui assumecette offensive, qui doit être la «rupture» que les Français attendent. « Enquarante-huit heures, ça sera fait» assure t-il. Mais le lieu choisi, le plateau deCraonne, n’est pas propice à la progression des troupes. Les lignes allemandes,qui occupaient le terrain depuis septembre 1914, avaient donc eu largement letemps de les fortifier. L’année précédente (1916), la bataille de la Somme avaitlaissé des trous d’obus et des chemins défoncés.

16 avril, 6 heures du matin : la pluie tombe en permanence et le terrain estboueux. Malgré de très lourdes pertes, les premières lignes ennemies sont

enfoncées. Mais les allemands ripos-tent avec les nombreux nids demitrailleuses, parfaitement à l’abri dansles grottes et les abris préparés depuislongtemps. Nos soldats tombent, vagueaprès vague.

La désillusion est immense chez lespoilus. Ils ne supportent plus lessacrifices inutiles que l’état-majorcommande. C’est le début desmutineries dans l’armée pour arrêtercette boucherie. Où sont « les 48 heuresde Nivelle » ? Les combats vont seprolonger pendant plusieurs semaines.La méconnaissance du système dedéfense allemand va faire envoyer à lamort certaine l’infanterie française.

Les « mutins » passent en Conseilde guerre : 3 500 condamés à mort, 70exécutions effectives. Nivelle estlimogé, le général Pétain le remplace.Il ramène petit à petit la discipline,mais les mutineries se reproduisentjusqu’à l’été.

André Souche

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CRAONNEla boucherie de la Grande Guerre

Le monument du Chemin des Dames

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Huit jours de tranchée, huit jours de souffrancePourtant on a l'espéranceQue ce soir viendra la r'lèveQue nous attendons sans trêveSoudain dans la nuit et dans le silenceOn voit quelqu'un qui s'avanceC'est un officier de chasseurs à piedQui vient pour nous remplacerDoucement dans l'ombre sous la pluie qui tombeLes petits chasseurs vont chercher leurs tombes

C'est malheureux d'voir sur les grands boulevardsTous ces gros qui font la foireSi pour eux la vie est rosePour nous c'est pas la même choseAu lieu d'se cacher tous ces embusquésF'raient mieux d'monter aux tranchéesPour défendre leur bien, car nous n'avons rienNous autres les pauv' purotinsTous les camarades sont enterrés làPour défendr' les biens de ces messieurs là

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Quand au bout d'huit jours le r'pos terminéOn va reprendre les tranchéesNotre place est si utileQue sans nous on prend la pileMais c'est bien fini, on en a assezPersonne ne veut plus marcherEt le cœur bien gros, comm' dans un sanglotOn dit adieu aux civ'lotsMême sans tambours, même sans trompettesOn s'en va là-haut en baissant la tête

Refrain : Adieu la vie, adieu l'amour,Adieu toutes les femmesC'est bien fini, c'est pour toujoursDe cette guerre infâmeC'est à Craonne sur le plateauQu'on doit laisser sa peauCar nous sommes tous condamnésNous sommes les sacrifiés

Dernier Refrain :Ceux qu'ont l'pognon, ceux-là r'viendrontCar c'est pour eux qu'on crèveMais c'est fini, car les trouffionsVont tous se mettre en grèveCe s'ra votre tour, messieurs les grosDe monter sur le plateauCar si vous voulez faire la guerrePayez-la de votre peau

« Lieu sacré, Craonne fut, au printemps 1917, le cœur ensanglanté de la Premièreguerre mondiale... Certains de ces soldats, épuisés par des attaques condamnées àl’'avance, glissant dans une boue trempée de sang, plongés dans un désespoir sans fond,refusèrent d'etre des sacrifiés. Que ces soldats, « fusillés pour l'exemple », au nom d'unediscipline dont la rigueur n'avait d’égale que la dureté des combats, réintègrent aujourd'hui,pleinement, notre mémoire collective nationale. (...) Gardons constamment présent àl’esprit, pour respecter le sang versé, pour saluer le labeur des survivants, le message depaix qu’ils nous laissent. »

Lionel Jospin, premier ministre, discours prononcé à Craonne le 5 novembre 1998

La Chanson de Craonne

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Une chanson que l’on trouve rarement dans nos vieux carnets de chants !Elle a pourtant maintenant 37 ans. C’est en effet au Havre, en 1977, que

Michel Fugain vient chanter pour la première fois le chiffon rouge, avec la troupedu Big Bazar, lors d’une fête de rues dans la ville.

Cette chanson devenue célèbre parmi nos chants de lutte, va devenir le chantdes milieux ouvriers lorrains. 1979, c’est le moment où l’on enterre l’activitéminière. Les emplois disparaissent dans les mines. Cette chanson devient unpeu leur chant de lutte dans l’est de la France. Les mineurs dressent ainsi cettefleur, couleur de sang, couleur de leur lutte, couleur de leur combat.

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Accroche à ton cœur, un morceau de chiffon rouge Une fleur couleur de sang

Si tu veux vraiment que ça change et que ça bougeLève-toi car il est temps

Allons droit devant vers la lumièreEn levant le poing et en serrant les dents

Nous réveillerons la terre entièreEt demain, nos matins chanteront

Compagnon de colère, compagnon de combatToi que l’on faisait taire, toi qui ne comptais pas

Tu vas pouvoir enfin le porterLe chiffon rouge de la liberté

Car le monde sera ce que tu le ferasPlein d�amour de justice et de joie

Accroche à ton cœur un morceau de chiffon rougeUne fleur couleur de sang

Si tu veux vraiment que ça change et que ça bougeLève-toi car il est temps

Tu crevais de faim dans ta misèreTu vendais tes bras pour un morceau de pain

Mais ne crains plus rien, le jour se lèveIl fera bon vivre demain

Paroles de Maurice Vidalin - Musique de Michel Fugain

le chiffon rouge

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le chiffon rouge

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Voici deux livres récents, qui, comme « Chemin faisant » de J. Lacarière,rapportent les réflexions de leurs auteurs durant leurs périples.

Jean-Paul Kaufmann,« Remonter laMarne »(Fayard2013)

L’auteur a remonté cecours d’eau à pied, de sonconfluent avec la Seinejusqu’à sa source, au pieddu plateau de Langres :525 km...

Axel Kahn, « Penséesen chemin » (Stock 2014)2160 km ... sous la pluie ousous une chaleur acca-blante ...

Du 8 mai au 1er août 2013, à 68 ans, ce grand scientifique (généticien), appréciédes médias pour ses prises de paroles, décide à sa retraite de partir à la découvertede la France en suivant les GR, les préférant dans le sud au camino frances des pèlerinsde Compostelle.

« La liberté du marcheur solitaire m’est devenue indispensable. L’exercice m’apermis d’accéder à la réalité de la France et de ses habitants...» De cette traversée, iltire une réflexion sur l’état de notre pays, la désertification, la pauvreté de régionsentières, la rupture d’une partie de la population avec la vie politique ordinaire.« J’ai pleuré d’émotion devant la beauté de mon pays, mais je ne m’attendais pas à ycroiser tant de gens en souffrance, accablés par la dureté du présent, désespérant del’avenir et repliés sur eux-mêmes ».

Mais c’est aussi un récit de voyage drôle, réveur, où se mêlent anecdotes,évocations de l’histoire, découverte de la richesse du patrimoine.

Liliane Chesnoy

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Ajistes, Anaajistes, vous aimez randonner sur les chemins de France ...

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Que l’on tape un SMS avec ses doigts, que l’on écrive un courriel avec son ordinateurou une lettre avec un stylo à bille, on fait toujours appel à des procédés dont l’origineest multiséculaire, sinon millénaire, et le monde de l’expression écrite est plein de détailsqui ne sont pas sans nous surprendre. Qu’on en juge…

Des os de moutons aux roseaux du Nil.Comment s’y prirent-ils nos lointains ancêtres de l’Antiquité pour « geler

leurs paroles » et en garder la trace. Ils utilisèrent, une fois le festin englouti, desomoplates de mouton, en guise de carnet. D’autres, jetèrent leur dévolu sur desbriques d’argile fraîche sur lesquelles ils dessinaient des signes avec un stylet.Plus imaginatifs, les Romains inventèrent le calepin qui n’était autre qu’uneplaque recouverte de cire recevant les écrits, toujours avec un stylet et que l’onpouvait effacer avec un brunissoir, pour utilisation ultérieure. C’était tout demême un peu sommaire… En Chine et en Egypte on fit mieux en découvrantles vertus de certaines plantes aquatiques dont on entrecroisait les fibres enobtenant après traitement une surface plane, assez grande, mais un peu fragileet cassante : le papyrus (qui donnera son nom au « papier », mais nous n’ensommes pas encore là !)

Pauvres bêtes !« Nos amies les bêtes » furent mises à contribution pour aller au-delà du

papyrus. Le parchemin, peau finement tannée, poncée et polie provenaitd’animaux très jeunes (parfois mort-nés) et donnait à l’écriture (« on écrivaitavec quoi à cette époque ? » attendez, on y arrive…) un support lisse, souplesolide et inaltérable, que l’on pouvait réutiliser éventuellement après grattage.C’est dire s’il était cher !

Il nous en reste aujourd’hui des expressions : le vélin, papier de luxe rappelantle parchemin fait avec de la peau de veau et le terme « peau d’âne » qualifiantun diplôme de peu de valeur, car l’épiderme de cet aimable compagnon donnaitun parchemin plutôt « bas de gamme ».

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À proposde plume, de papier et de plomb…

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Une invention qui prend son temps Le papier prit la suite. Il fut découvert par les Chinois au début de notre ère.

A partir de fibres du mûrier, d’abord et de chiffons ensuite, ils élaborèrent unsupport à l’écriture, économique, souple, solide et à ce point révolutionnaireque son principe de fabrication n’a pas fondamentalement varié jusqu’à nosjours… Rendons cette justice aux Aztèques, un peu oubliés dans cette affaire :ils firent la même découverte un peu plus tard.

Ce serviteur zélé de nos stylos a cependant mis bien du temps à venir jusqu’ànous : cheminant depuis le Ve siècle grâce aux Arabes à travers le Proche-Orient,l’Afrique du Nord, l’Italie d’un côté et l’Espagne de l’autre, il n’atteignit les rivesde la Seine qu’au XIIIe siècle.  !

Pour pouvoir écrire dessus, il faut l’imperméabiliser par application d’unefine pellicule. Au XIXe siècle un ouvrier distrait oublia cette opération : le papierbuvard était né…d’une faute professionnelle !

Gutenberg n’a pas inventé l’imprimerieEt en plus, il s’appelait : Johannès Gensfleich. En effet, les premiers

balbutiements en matière d’imprimerie on les retrouve au IIe siècle, toujours enChine. Les natifs de l’ « Empire du milieu » gravaient des suites d’idéogrammessur bois et leurs voisins du « Pays du matin calme », les Coréens, inventèrentles caractères séparés en céramique. Dans le premier cas, c’était long et ça s’usaitvite, dans le second, c’était rapide, mais ça cassait et l’encre de Chine, faite à based’élytres d’insectes, bavait un peu…

C’est là qu’apparaît « Gutenberg-Gensfleich ». Il va réaliser trois élémentsqui permettront à l’imprimerie de se développer formidablement. C’est unorfèvre, il connait donc bien les métaux et il va mettre au point un caractèremétallique à partir d’un alliage de plomb d’étain et d’antimoine (cet alliage esttoujours utilisé de nos jours, notamment à l’Imprimerie Nationale), puis unepresse à imprimer (dont sa lointaine descendance est la « bête à corne » desgraveurs » ) et enfin il élabore une encre typographique, à base de noir de fumée,à la fois dense et consistante, moins corrosive que l’encre manuscrite, à base degomme et de pyrite de fer.

Finis les grimoires reproduits à quelques dizaines d’exemplaires par desmoines copistes, en route pour la large diffusion des idées (qu’auraient pu faireMartin Luther ou les Encyclopédistes sans l’imprimerie ?)

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Du calame à la plume.Pour écrire, on utilisera en Asie le pinceau et dans le bassin méditerranéen

le roseau taillé en biseau, le calame (la « calamité » ne vient pas de là…). EnEurope, la préférence ira à la plume d’oie, de corbeau, de corneille pour l’écritureet de canard pour le dessin. La plume métallique (dont le nom même rappellecurieusement son origine de volatile) apparaitra vers 1830 (vous vous souvenezdes plumes « sergent major » et « la gauloise » qui allaient avec l’encre violettede nos écoles…). La Grande guerre lança le stylographe à réservoir et pour leplus grand nombre de soldats, le crayon à encre. Quant au stylo à bille, on le doità un américain, Reynolds, qui au lendemain de la guerre regardant des enfantsjouant à la balle, remarqua que celle-ci, en traversant une flaque d’huile, décrivaitune arabesque, le bolygraphe était né.

Normalisation impériale et truandage à la plume.Pour mettre un terme aux gribouillis utilisés dans son empire, Charlemagne

imposa une forme d’écriture qui porta son nom la caroline. Sans le savoir, c’estcelle que nous utilisons généralement aujourd’hui… L’onciale, moins liée,apparut ultérieurement et eut la préférence des Anglais et donna naissance auscript, qui a la faveur des écoliers d’à présent.

Plus tard, pour économiser la surface (précieuse) des parchemins, on créades caractères très étroits, d’inspiration germanique que nous appelonsimproprement « gothique » et qu’outre-Rhin on qualifie encore aujourd’huide fraktur. A l’inverse, certains copistes étant payés à la ligne, ceux-ci trichaienten ajoutant des consonnes aux mots. Ainsi « home » devint « homme » et« feme » devint « femme » Le redoublement, souvent inutile, des consonnesdans la langue française vient en partie de là (on dit pourtant : « homicide » et« féminité. ») D’autres inventaient le tilde pour compresser les mots (cõsulatpour consulat) et que les hispaniques emploient toujours…

Aujourd’hui, via les téléphones mobiles, le langage oral tend à l’emporter sur lelangage écrit, la lettre fait place au « courriel », la fugacité sur le permanent, le virtuelsur le concret, le « temps réel » sur le temps qui passe et sur 6 000 langues parlées dansle monde, la moitié est en voie de disparition, signe d’un temps qui s’accélère et d’uneuniformisation inquiétante, mais qui ne doit faire oublier les efforts de ceux qui, au fildes siècles, et avec de faibles moyens, voulurent, par l’écriture, joindre les hommes entreeux et diffuser leurs idées, les meilleures comme les pires…

René Sedes

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Récemment, en parcourant mesarchives, et en pensant à l’« HistoireAjiste », je retrouve une tribune queGuy Brenier avait signée, dans unnuméro de Réalités Ajistes de décembre1953. C’était du temps de la FNAJ oùCongrès national et Région parisienneétaient de tendances différentes. Al’époque, j’allais quelquefois au siège dela Région, rue Saint Georges, mais j’étaisbeaucoup trop accaparé par le chantieren construction de la Hacquinière.

C’est donc vers la fin du siècle – cinquante ans après – que j’ai eul’occasion d’avoir vraiment connu Guy, et surtout de l’avoir « lu » !Responsable du bulletin, certes, mais d’abord le rédacteur en chef, lejournaliste, l’écrivain, la plume... Le poète, souvent ! L’historien et legéographe (avec de belles cartes). Il s’interroge un jour sur l’eau au Sahelet il renseignera tous les copains sur l’action d’une association buressoisequi a su mettre l’eau au robinet dans un village du Mali.

Le polémiste aussi, bien entendu. Ses convictions sociales,économiques, politiques et surtout ajistes alimentaient toujours lespropos de l’In-secte, qui ornaient souvent les « bonnes pages » deNotre Amitié. C’était toujours son article que je lisais en premier, à chaqueparution.

Il laisse, sur notre site Internet, une multitude de chroniques et lesfameux textes de « l’In-secte ». Peut-être faudra t-il, un jour, se demandersi tous ces morceaux d’ajisme ne méritent pas d’être édités, au moins pourtous ceux d’entre nous qui n’ont pas accès à Internet ?

Dans l’épreuve, aujourd’hui, je pense à Madeleine et à ses enfants etpetits enfants. Je leur adresse toute ma sympathie et les amitiés d’un vieuxcompagnon.

André Souche

La disparition de Gisèle (pour nous, c’était Gisou), est un chagrin pourtous ; mais ceux qui ont partagé avec elle, et depuis si longtemps, demerveilleuses aventures sont particulièrement touchés.

Ce sont l’épuisement et le chagrin qui l’ont emportée ; depuis desannées, elle s’épuisait pour soutenir et soigner Martial, son compagnon,très diminué à la suite d’un A.V.C.

Les mots gaîté, bienveillance, solidarité sont les beaux souvenirs que jegarderai de Gisou.

Jeannette Skapowski

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Guy Brenier

Gisou Béranger

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J’ai rencontré Thérèse à l’Anaaj. Je connaissais déjà sa famille par sessœurs depuis 1958. Nous sommes naturellement devenues amies. L’Anaaja été pour nous le prétexte de la plupart de nos rencontres depuis unequinzaine d’années. Thérèse s’efforçait de participer aux activités quej’organisais et qu’elle semblait apprécier. Mais nous avons surtout partagé,à propos de sa famille, des séquelles de la guerre ; (je suis originaire deBeaune-la-Rolande, deux membres de sa famille ont été incarcérés dansce camp que j’ai côtoyé pendant mon enfance et il m’arrive de participer àdes cérémonies de souvenir)...

Thérèse va me manquer.Liliane Chesnoy

N’oublions pas non plus que Thérèse était trésorière adjointe dans lebureau du CD et, qu’à ce titre, elle a été amenée à remplacer de nombreusesfois Liliane Filiâtre pendant ses absences hivernales.

La série a continué par le décès du mari de Simone Deveix-Morand,que nous connaissons à l’Anaaj depuis plusieurs années. MaladeAlzheimer, il est parti comme il était dans la vie, en douceur.

Denise Bloch

Thérèse Loisel

Robert Morand

« Les autres...Je ne me connais pas d’ennemis et il y a pourtant des gens que je déteste.

En premier lieu les beaufs, ceux qui détiennent la vérité, ceux qui sontremplis de certitudes qu’ils veulent imposer aux autres, ceux qui s’enremettent à la force pour dominer et qui ainsi montrent leurs faiblesses. Ensecond lieu, d’autres que je méprise, les putains (pas les prostituées, lesfayots), ceux qui intriguent pour six sous de prime ou un grade de demi-chef, ceux qui se sentent briller avec une parcelle d’autorité... Les autres, j’aiappris à faire avec. Ceci nous amène à être, paraître et avoir, les trois verbesqui agissent sur notre conscience.

Extrait du testament philosophique de Guy Brenier transmis par Madeleine et son fils

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Être, oui, et en premier. Être, c’est créer, réaliser,affirmer que l’on est etce qu’on a envie d’être, c’est se projeter par des actes ou par son entregent,c’est se donner les moyens d’offrir une partie de soi.

Avoir ne conduit à rien. On mourra sans rien emporter et ce qu’onposséde tombera dans l’oubli de ceux qui restent. Avoir le nécessaire, oui.Le superflu n’apporte pas le bonheur, il encombre.

Paraître, c’est se donner de l’importance et c’est sans doute ce que je fuisle plus. Ceux qui se donnent de l’importance sont vite démasqués...L’importance des gens ne m’impressionne pas, leurs titres non plus... Bienque n’étant pas au PS, je me sens aussi à gauche que François Hollande etje le tutoierais, je n’ai aucune raison de retenir ce que je pense. Tout lecontraire de Sarkosy qui tutoie tout le monde et à qui j’aurais dit « vous »avec insistance pour lui montrer que je ne suis pas son valet... Plus tard, j’aiappris l’autodérision qui, deux fois sur trois, dédramatise le débat... il suffitde faire sourire l’interlocuteur et souvent ça marche.

La curiosité – Au lieu de répondre « c’est grâce à Dieu », je me suissouvent interrogé et j’ai cherché à comprendre pourquoi et comment... Celam’a conduit vers diverses activités dans des domaines que l’on pourraitjuger incompatibles tant ils sont vérités et qui, mis bout à bout, reflètentl’éclectisme propre à tous les autodidactes. Je suis né curieux et je le suisresté... J’ai agi par curiosité, jamais par intérêt ou par ambition... »

Le silence – J’ai appris à écouter. C’est sans doute pour ça que je cèdevolontiers la parole aux autres. C’est un bonheur pour moi d’entendre desgens élever le ton. Ils n’ont rien à dire. J’ai remarqué aussi que ceux qui fonttriompher leurs idées le plus aisément sont ceux qui s’exprimentcalmement, en argumentant avec des mots simples qui amènentl’interlocuteur sur leur terrain. J’apprécie aussi l’autre silence, celui de lanature. Je suis rempli de souvenirs d’instants contemplatifs en forêt ou dansles champs. Si le silence était vraiment d’or, je serais immensément riche. »

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La télévisionétouffe les facultés intellectuelles

D’après un document diffusé auprès de personnels enseignants :

Quant aux personnes âgées, « elle accélère le déclin cognitif des seniors ».Ces données sont tirées de résultats de recherches en neurophysiologie.

Liliane Chesnoy

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BULLETIN  INTERIEURdes

ANCIENS  et AMIS  des AUBERGES  de JEUNESSE

Maison des Associations - Boîte 3135-37, avenue de la Résistance 93100 - MONTREUIL

Parution : mars, juin, septembre, décembre

Textes et dessins à adresser au plus tardpour le 30 du mois précédant la parution

Responsable de la publication :Denise Bloch - 7, rue Hoche - 93100 - Montreuil

Tel : 01 48 57 07 81Courriel : [email protected]

anaaj.paris.free.fr

Le site Internet de l’AnaAJ - Paris

Sur ce site, vous trouverez :

- les origines de l’anaaj et le texte fondateur- les numéros de NOTRE  AMITIé

- les textes produits pour le bulletin par Guy Brenier, Jean et Catherine Bernard

- le Diaporama d’André Souche sur l’AJ de la Hacquinière- les photos de la Découverte des Villages perchés en mai 2004

Sont désormais sur le site tous les numéros récents de NOTRE  AMITIéOn peut également les retrouver sur http://issuu.com/anaajparis/docs/

Vous trouverez également sur le site un reportage photo sur le séjour à Belle Île en Mer