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Dossier: POLITIQUE Source: LE NOUVEL OBSERVATEUR observateur PARIS Date de parution: 21.03.2013 DUELLISTES Entre la brune de Cadix et la blonde de Longjumeau, la bataille s'an- nonce sans pitié • « MON COMBAT POUR PARIS )) Bonnes feuilles du livre-programme d'Anne Hidalgo, publié cette semaine • GÉNÉRATION HIDALGO Issus de la société ci- vile ou du militantisme, les quadras montent en puissance autour de la candidate du PS • NKM CONSULTE À TOUTE ALLURE Forte du soutien signé par 77 élus locaux, la can- didate UMP se plonge dans les dossiers parisiens avec l'appétit des grands fauves politiques • PREMIÈRES BOURDES Comment les premières piques de NKM à l'égard de son adversaire ont raté leur cible • LONGJUMEAU D'avril 2008 à mars 201.3,NKM a été maire de cette commune de l'Essonne dont elle voulait faire la ville pilote de l'écologie. Tous droits réservés - Reproduction et rediffusion interdites Page 1/12

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observateurPARIS

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• DUELLISTES Entre la brune de Cadix et la blonde de Longjumeau, la bataille s'an-nonce sans pitié • « MON COMBAT POUR PARIS )) Bonnes feuilles du livre-programmed'Anne Hidalgo, publié cette semaine • GÉNÉRATION HIDALGO Issus de la société ci-vile ou du militantisme, les quadras montent en puissance autour de la candidate duPS • NKM CONSULTE À TOUTE ALLURE Forte du soutien signé par 77 élus locaux, la can-didate UMP se plonge dans les dossiers parisiens avec l'appétit des grands fauvespolitiques • PREMIÈRES BOURDES Comment lespremières piques de NKM à l'égard deson adversaire ont raté leur cible • LONGJUMEAU D'avril2008 à mars201.3,NKM a étémaire de cette commune de l'Essonne dont elle voulait faire la villepilote de l'écologie.

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Jeudi 21 Mars 2013

MUNICIPALES 2014

Hidalgo-NKM Le duel

Date de parution: 21.03.2013

Les primaires n'ont pas commencé, mais l'on sait déjà qui, à gauche et à droite, seront lestêtes d'affiche. Entre la brune de Cadix et la blonde de Longjumeau, les couteaux sont tirés.Et la bataille de Paris s'annonce sans pitié

Le titre et l'affiche sont désormaisconnus. Ce sera un « duel de femmes» comme on dit « match d'hommes ».Anne, la socialiste municipale, contreNathalie, la nouvelle pasionaria de ladroite républicaine.Kosciusko-Morizet, la grandebourgeoise petite-filled'ambassadeur, contre Hidalgo, labelle de Cadix qui a grandi dans lacité lyonnaise de la Duchère. Labrune contre la blonde ... Mais lescénario de ce règlement de comptes-sur Seine n'est pas écrit d'avance.Héritière désignée et choyée deBertrand Delanoë, il revient àHidalgo, la favorite des sondages, dedéfendre la forteresse rose. Elle est lachâtelaine, usufruitière du domaine!De l'Hôtel de Ville et de la gestionmunicipale, elle connaît déjà les tourset les détours. Son élection auraitvaleur de· confirmation après desannées d'une longue attente ... Enprovenance de Longjumeau - « unparachutage Navigo », ironise-t-elle-, NKM, elle, n'a pas été programméepour le job. Opportuniste et fonceuse,elle s'engouffre dans la voie laisséelibre par les barons de la droite. Avecla bénédiction de Fillon, bousculantBorloo, cette intrépide à la tête bienfaite espère d'abord se faire un nom.Et peut-être - qui sait? - devenir lanouvelle étoile d'une famillepolitique en mal de repères. Elle estla prétendante qui rêve de créer lasurpnse ...« Je m'attends à une campagne

difficile où tous les coups serontpermis », dit Anne Hidalgo. Madamela première adjointe sait de quoi ilretourne. Dans les rangs socialistes etles caniveaux de Paris, les vacheries

qui la concernent circulent depuis desannées. Florilège: l'ex-inspectrice dutravail du 13arrondissement nedevrait sa bonne fortune qu'àl'attention que lui aurait .portéeFrançois Hollande. En s'emparant del'Hôtel de Ville, en 2001, BertrandDelanoë l'aurait choisie commecoadjutrice afin de ne pas souffrir dela' concurrence d'élus plusexpérimentés. Vaincue à deuxreprises lors des élections législativesde 2002 et de 2007 dans son15arrondissement, elle n'auraitjamais remporté de bataille électoralesous son seul nom. Désignée parDelanoë pour prendre sa suite, elle neparviendrait tout simplement pas àexister sans son encombrantdémiurge ... N'en jetez plus! AnneHidalgo connaît par coeur ces ragotset ces mauvais procès. Formant uncouple très politique avec sondeuxième époux, Jean-MarcGermain, ex-bras droit de MartineAubry et député des Hauts-de-Seine,.elle copilote la plus grande ville deFrance depuis douze ans. Pasquestion de s'abaisser encore à «justifier sa présence ». Sacandidature, ambition d'une vie, luisemble couler de source. « J'aiconduit la liste parisienne du PS auxrégionales en 2010. Et nous avonsété largement majoritaires »,argue-t-elle pour démontrer, une foispour toutes, qu'elle a déjà reçul'onction des suffrages comme chefde file. Bertrand? « Il n'a aucune desarrière-pensées qu'on lui prête. Il faitpartie de ces très rares hommespolitiques qui ne s'accrochent pas aupouvoir et ont l'immense sagesse depréparer leur succession. »' Amen!

Mais pourquoi diable Anne Hidalgoéprouve-t-elle le besoin de répéterqu'elle a renoncé à un posteministériel pour se consacrer à lapassion de sa vie, Paris?L'ouvrage qu'elle publie ces jours-ci(*) se veut un hymne à la Villelumière (voir p. V-VII). Une ville, surlaquelle elle a ouvert des yeux develours à l'occasion d'un voyagescolaire en plein Mai- 68: le bus desgamines lyonnaises était resté bloquérue Gay-Lussac. La jeune AnneHidalgo, issue d'une famille derépublicains espagnols qui fuirent ladictature franquiste au début desannées 1960, n'est vraiment « montée» à la capitale que quatorze ans plustard, parachevant sans doute le rêvede son père électricien et de sa mèrecouturière. Entre-temps, la jeunepousse des cités multiculturelles -ex-fan des seventies - est devenueune vraie militante. Féminisme,écologisme tiers-mondisme ... Purproduit de l'école républicaine, AnneHidalgo s'oriente. vers le droit. socialpar conviction: en 1982, elle estreçue cinquième au concours del'Inspection du travail.Pourtant elle ne rejoindra le PS

qu'en 1994, en pleine déconfiture dumitterrandisme. La rencontre avecMartine Aubry, qui l'enrôle dans soncabinet en 1997, est déterminante.Mais, ces derniers temps, Hidalgo nefait plus grand cas de cecompagnonnage de quinze ans: lesdeux amies ont rompu lors d'unmémorable conseil national du PS ennovembre 2011. A l'époque, l'accordconclu avec Europe Ecologie-lesVerts réserve des circonscriptionsaux leaders écolos en vue des

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législatives de 2012. La candidaturede Cécile Duflot, nouvelle grandeamie de la première secrétaireMartine Aubry, provoque une colèrehomérique de Bertrand Delanoë.Anne Hidalgo, pourtant porte-paroled'Aubry pendant la primairesocialiste, sort elle aussi de sesgonds. « Tu ne me reverras plus

,jamais! » hurle-t-elle à l'adresse de lamaire de Lille, qui, en 2002, futpourtant témoin de son mariage avecJean-Marc Germain!

Ces derniers jours, le seul fait queCécile Duflot évoque l'éventualité dese présenter à la rentrée prochaine asuffi à réveiller le volcan Hidalgo. «Cécile veut garder un poids politiquedans le gouvernement, donc elleagite la menace de sa candidature.Elle est ennuyée de voir se jouer unmatch féminin sans elle », a taclé lapremière adjointe.L'erreur pour NathalieKosciusko-Morizet consisterait àsous-estimer le caractère en acier deTolède de la socialiste. « Quand jepense que NKM veut me faire passerpour une héritière, on se pince, lâcheHidalgo. Ce n'est pas moi qui suisnée avec une cuillère d'argent dansla bouche! » Sans' négliger le dangerque représente sa rivale, l'actuellenuméro deux de la ville de Parisestime que l'ex-ministre de Sarkozysoufre d'un lourd handicap. « Elle neconnaît pas les dossiers parisiens etvoit Paris comme un tremplin pourrebondir plus haut encore. Cettemanière de faire de la politique est

datée, Les Parisiennes et lesParisiens veulent un vrai engagementau service de la ville. » Paris à unevraie Parigote? On croirait entendreles arguments électoralementefficaces! - d'Olivier Falorni, leRochelais, boutant la « parachutéeSégolène Royal» hors de la ville auxdernières législatives. « NKM est unchoix de casting qui facilite lemaintien de tous les barons UMP »,dénonce Hidalgo.A un an du scrutin, la bataille depositionnement est engagée. Partie lapremière, Anne Hidalgo mise sur sonenracinement. Son association· OserParis, animée par le sociologueJean-Louis Missika, propose à tousles Parisiens de participer à desateliers de réflexion et des débats(voir p. VIII). L'expérience s'inspire àla fois de la « démocratie directe »vantée naguère par Ségolène Royalennemie intime d'Anne Hidalgo - etde l'évangélisation des campagnesd'Obama. « J'adore les réunions dequartier », jure Hidalgo. L'objectifest double: prendre de vitesse sesadversaires et créer un puissantmouvement de soutien citoyen. Faceà une NKM habile dans les médias,qui ne manquera pas de faire d'elle lacandidate du passé, voire du « passif», Hidalgo affiche sa volonté dechangement: renouvellement desmaires d'arrondissement, parité destêtes de liste et interdiction du cumuldes mandats ...Reste que le plus grand défi pour

cette conquérante autoproc1améeconsiste à s'affranchir de la tutelle de

Date de parution: 21.03.2013

son bienfaiteur, Bertrand Delanoë,qui lui a tout donné. Impossible detuer le père! Un temps, Hidalgo s'estprise à espérer que le maire de Paris,pour prix de son ralliement àHollande après la primaire socialiste,se verrait récompenser d'unministère. Il fut question de laJustice. Mais Delanoë a tergiversé letemps d'un week-end. Et' la règle dela parité s'imposa: Christiane Taubiragarde des Sceaux, Delanoëdemeurera maire de Paris jusqu'enmars 2014, privant Hidalgo d'uneannée d'intérim pour se faireconnaître et apprécier des Parisiens. «Cela aurait pu m'aider », reconnaîtaujourd'hui la candidate qui court lesmédias. Mais l'ambitieuse estpersuadée que son mentor saura luitransmettre le relais. « Bertrand estconnu dans le monde entier. Il peutse rendre formidablement utile dansune mission internationale. C'est unhomme qui sait se réinventer ... »Anne Hidalgo, elle, n'a qu'un projet:chenille, elle rêve que les électeursparisiens lui permettent de devenirpapillon. Pour prendre enfin sonenvol.ANNE HIDALGO AU SUJET DE

SA RIVALE«Elle ne connaît pas les dossiers etvoit Paris comme un tremplin pourrebondir plus haut encore.»

SYLVAIN COURAGE

(*) « Mon combat pour Paris », Flammarion.

L'Hôtel de Ville, depuis 1977, a connu trois maires - trois hommes: Chirac, Tiberi et, depuis 2001, Delanoë.L'esclandre a laissé des traces

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Jeudi 21 Mars 2013

Date de parution: 21.03.2013

MON COMBAT POUR PARIS« Mon combat pour Paris », par Anne Hidalgo,Flammarion, 270 p., 19,90 euros.

Le manifeste de la candidate du PSLe livre-programme qu'AnneHidalgo publie cette semaine donnele signal du départ de la campagnepour les municipales de 2014. Toutau long des chapitres, la candidate àla mairie de Paris s'engage et afficheses convictions. Au risque parfois dedéplaire à son électorat naturel,comme lorsqu'elle défend, au nom deson idée de l'école républicaine, laréforme des rythmes scolaires. Dansun long chapitre - qui ne figure pasdans les extraits que nous publions -elle analyse également les atouts deParis dans une économiemondialisée. On y découvre une1adjointe très. au fait des

. développements de la nouvelleéconomie, qu'il s'agisse del'explosion des PME du web ou del'émergence des acteurs del'économie sociale. Des secteurs quela candidate souhaite encoredévelopper en renforçant etstructurant les pôles d'enseignementsupérieur et de recherche. Domainesqui, avec la culture et la qualité de lavie, contribuent à faire de Paris l'unedes capitales les plus attractives dumonde.Logement« Des logements sociaux, bien sûr,

mais pas ici. » Cette remarque,énoncée avec plus ou moinsd'agressivité, je l'ai entendue desmilliers de fois en dix ans! [...] Anotre arrivée, Paris avait la fâcheusehabitude de se débarrasser de tout cequi le dérangeait, des déchetteriesjusqu'aux logements sociaux. Lapériphérie se voyait transformée enterritoire au service du centre.Décider - comme nous l'avons faitdepuis 2001 de favoriser laconstruction de logements sociaux aucoeur de la capitale, c'était dujamais-vu. [...] Notre ambition [...]

est de loger ceux qui sont utiles ànotre vie collective et nos besoinsindividuels, et qui ne peuvent le faireparce que la folie du marchéimmobilier les empêche de trouverun appartement décent dans le privé.[...] En deux mandatures, BertrandDelanoë aura financé environ 70 000logements sociaux avec le souci derééquilibrer l'est de la capitalepopulaire et . l'ouest plus bourgeois.Ce sont environ 200 000 personnesqui ont pu trouver un logement grâceà cette politique. Nous avonsconstruit aussi des logementsspécifiques pour les étudiants et lesjeunes travailleurs car un quart de lapopulation parisienne a entre 20 et 34ans. [...] En douze ans, nous avonsconsacré 5,2 milliards au logement.[...] Je n'hésiterai pas, en tant quemaire de Paris, à poursuivre lapolitique très dynamique· impulséepar notre plan local d'urbanisme(PLU). Cette réglementation de «réserves logement » propre à Parisnous permet d'envisager laproduction d'environ 13 000 habitats,dont 8 500 sociaux, dans les années àvemr.

Vive les tours!Paris est, aujourd'hui, la ville la plusdense d'Europe grâce à sonurbanisme haussmannien. Mais cemodèle, s'il a des vertus indéniables,est très consommateur en terrains. Ornous avons encore besoin delogements, d'écoles, de crèches etd'espaces verts. Donc, sauf àadmettre que la capitale de la Francese révélerait une ville finie, nousdevons trouver des solutionsnouvelles, astucieuses, soucieuses del'environnement, de la qualité de vieet de la cohésion sociale, pour la

densifier. [...] Les tours,intelligemment pensées etconstruites, sont une des solutions.Voilà les enjeux véritables de lagrande hauteur. Voilà pourquoi ilfaut affirmer: vive les tours![...] Paris est une ville très dense,mais le Grand Paris ne l'est pasencore. Ce n'est pas seulement lepériphérique qui sépare Paris de sabanlieue, c'est aussi cette différenceurbaine, qui doit être résoluerespectueusement par une continuitémétropolitaine. Nous avons entreprisde construire de nouveaux quartiers,en lien avec nos voisins ; desimmeubles, dont certains auront unehauteur supérieure à 37 mètres enbordure de Paris, verront le jour. Ils'agit de créer des continuitéspiétonnes, des rues, des jardins quiprolongent nos villes et non denouvelles barrières ou frontières. Desbâtiments pourront aller jusqu'à 50mètres, soit 15 étages, pour lesimmeubles d'habitation et, au-delà,pour ceux de bureaux ou de grandsservices publics. Ces quartiersassureront une nouvelle urbanité, unecouture entre Paris et la banlieue.

Grand ParisJe veux faire le Grand Paris. [...] LaMétropole me semble l'échellepertinente pour exercer un pouvoirlocal démocratique. Les questions delogement, de transport, de solidariténe peuvent plus être traitées de façonfragmentée, mais doivent faire l'objetde politiques coordonnées.[...] Le premier objectif que je mefixe, notre défi en 2014, est de faireémerger et fonctionner ungouvernement au mveaumétropolitain. [...] Il s'agit deconstruire une instance capable deporter des projets, de dialoguer avec

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les citoyens et de gouverner leurdestin. [ ...] Ma volonté est donc deréunir tous les niveaux decollectivités au sein du Grand Paris.

Sans-abriSelon l'Insee, 5 000 personnesvivraient dans les rues de la capitaleregroupées près des gares et dans lesquartiers de l'Est parisien. Et lamoitié de 'ces sans-abri sont denationalité française. [...] On ne peutse contenter de détourner les yeuxdes trottoirs de la misère, au nomd'un refus dogmatique de l'«assistanat », sans s'exposer à uneviolence grandissante, sans mettre enpéril la qualité de vie dans la ville.[...] La solidarité, l'effort socialreprésentent 2,2 milliards en 2013,soit un tiers du budget de Paris. Unesomme considérable. Pourtant lademande croît. [...] Il estindispensable de mieux partagerl'effort entre Paris, les municipalitésde la petite couronne et l'Etat pourassurer l'accueil des sans-abri et desmineurs isolés. Rappelons que lacapitale - qui représente 17% de lapopulation de la région Ile-de-Franceaccueille 42% des lits d'hébergement.Il est donc impératif de mieux

.distribuer les structures .d'hébergement sur le territoirenational, afin d'éviter l'errance et leszones de non-droit.[...] Je veux aussi que soit menée unelutte drastique contre les réseaux etles filières d'immigration clandestine.[...] Il faut en outre réduire le tempstrop long des procéduresadministratives qui donne auxmarchands de sommeil le loisird'exploiter la misère. Par ailleurs, jene prône pas la régularisationautomatique des sans-papiers, mais larégularisation de ceux qui ont unefamille établie depuis des années etun travail, rejoignant ainsi la CGT etde nombreuses associations.

TransportsDès 2001, nous décidions d'engagerun grand plan de réduction de lapollution, notamment automobile. Unchoix qui nous vaut régulièrement, jele sais, la critique des automobilistesdogmatiques et la une du « Parisien». A les en croire, nous entraverionsla dynamique économique par notrepolitique de circulation, laquelleserait devenue impossible à Paris ...Au-delà du côté folklorique des

belles polémiques locales, réduire lacirculation est une nécessité, uneurgente question de santé publiquemême. Il suffit de considérerl'augmentation des bronchiolites, desmaladies respiratoires des enfants etdes seniors pour s'en convaincre.[...] Les camions représentant 60% dela pollution atmosphérique, il fautimpérativement développer letransport de marchandises par laSeine, le rail et même le tramway etle RER. Les Halles, une desprincipales gares urbaines de lamétropole avec ses 800 000voyageurs chaque jour, pourraientdevenir une gare de fret et alimenterles magasins du coeur de Paris. [...]Au besoin, nous empêcherons lescamions d'entrer' dansl'agglomération parisienne par despéages. Même si je n'ai pasforcément envie d'en arriverjusque-là, je suis déterminée àdévelopper ces propositions dans leprojet que je porterai pour Paris en2014.En revanche, je ne suis pas favorableau péage pour les automobilistes quiarrivent de banlieue. Une ville àlaquelle on ne peut accéder qu'enpayant pour travailler, se soigner ouse divertir n'est pas un modèle dignede Paris. Je suis convaincue que nousavons montré la voie en réduisant laplace de la voiture de manièrevolontariste, mais sans recours à uneméthode punitive comme les péagesurbains.[...] Pour lutter contre la pollution desparticuies, et contre les accidents devoiture, le choix d'instituer des zonesoù l'on ne peut rouler à plus de 30kilomètres-heure s'impose. J'envisagede proposer la création de zoneslimitées à 30 kilomètres-heure dansun rayon de 50 mètres autour de tousles lieux fréquentés par les enfants:crèches, écoles, collèges et lycées,gymnases, piscines et jardins ...[...] Si je suis élue maire, nous ironsen tramway jusqu'à la porte Maillot,et nous accéderons facilement aubois de Boulogne et aux sites sportifsde la porte d'Auteuil et de la porteDauphine. Les deux grands boisparisiens, le bois de Vincennes et lebois de Boulogne, seront reliés. Jesais que je devrai affronter lesinquiétudes des riverains, peut~êtreaussi la fronde de ceux quiconsidèrent les abords du Boiscomme un bien qu'ils ne souhaitent

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pas partager. Je m'efforcerai donc derassurer et de convaincre.

EcologieL'écologie urbaine, on l'aura compris,est pour moi une part essentielle de lapolitique municipale que je veuxmener. [...] Le Plan Climat de Paris,que j'ai porté en 2007, donnait desobjectifs concrets, 'précis etmesurables dans tous les domaines:transport, maîtrise du traficautomobile, offre d'alternatives à lavoiture individuelle, logement,espaces verts, gestion des déchets,construction des nouveaux quartiers,énergies renouvelables et économiesd'énergie ....[...] Les émissions de gaz à effet deserre ont diminué de 2% entre 2004et 2009, la consommationénergétique de 5% dans la mêmepériode. Mais, j'en suis consciente, ilfaudra bientôt aller plus loin dans lesmesures à prendre pour susciter denouveaux comportementsrespectueux de l'environnement.L'équipe municipale a créé 70hectares de verdure en une dizained'années. [...] Sur les 32 kilomètresde l'ancienne voie ferrée, dont 40%sont en tunnel, je souhaite uneappropriation citoyenne de grandeampleur, que j'accompagnerai. [...]La reconquête des terrains del'Héliport à la lisière de Paris etd'Issy-les-Moulineaux, une anomalieurbaine, sera aussi une opportunité dedéveloppement de nouveaux espacesde nature dans la capitale. [...] l'enjeuest de récupérer 6 nouveaux hectaresd'espaces verts et de plaines de jeux.[...] Imaginons que, demain, nouspuissions relier à pied ou à vélo, etdans la verdure, tous les grands parcsde la métropole. Imaginons que nouspassions devant des mares, deschamps, des prés, au coeur même dela capitale ... Utopie? Non. Pas dutout. Je pense que c'est à notre portée,à condition de nous montreringénieux et de reconquérir desespaces en faveur de la nature.

Non-cumul et paritéJe suis une femme de gauche,humaniste, progressiste, féministe,écologiste. Les « partageux » et les «parcimonieux » resteront mesfamilles de pensée structurantes.Mais, pour ne pas dégoûter lesFrançais de ceux qui les représentent,nous devons, à gauche, à droite et au

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centre, inventer une autre façon defaire de la politique. Le mondepolitique ne peut se dérober a cetteattente.Le mandat de maire est trèsparticulier, et certains le considèrentplus· orienté vers la gestion que lapolitique; je pense au contraire qu'ils'agit du mandat le plus politique quisoit, car les décisions prises peuventorienter la ville dans des directionstrès diverses, les choix stratégiquesse révélant essentiels et structurants.[...] C'est ce qui fait de ce mandatunique l'un des plus beaux de laRépublique. D'où mon hostilité aucumul: le mandat de maire de Parisn'est compatible avec aucune autrefonction, ne laisse aucunedisponibilité pour se disperser. La loisur la modernisation de la viepublique annoncée par le présidentde la République comprendra unvolet sur le cumul. Quoi qu'il en soit,

l'équipe que Je conduirai auxélections municipales s'interdira lecumul; les adjoints au maire de Pariss'engageront a ne pas êtreparlementaires, tout comme les'maires d'arrondissement.

Vote des étrangers[...] Etant résolument pour le droit devote des étrangers aux électionslocales, je me désespère desréticences, oppositions etatermoiements sur ce grand et beaucombat . de la gauche et desprogressistes. Les étrangers ont desdevoirs, notamment celui des'acquitter de l'impôt ; pourquoi nepas leur donner aux élections localesles mêmes prérogatives que leshabitants issus de l'Unioneuropéenne?

TransparenceLa Ville, qui s'est engagée dans

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l'Open Data, c'est-a-dire dans la miseen ligne et l'accès gratuit auxdonnées publiques qu'elle produitchaque jour, continuera dans cettevoie, y compris pour les donnéesfinancières et budgétaires, quideviendront accessibles etpermettront aux citoyens decontribuer au débat démocratique enconnaissance de cause. '

GERARD MUTEAUD

(*)« Mon combat pour Paris », par Anne Hidalgo, Flammarion, 270 p., 19,90 euros.

Le 20 février dernier, la première adjointe chargée de l'urbanisme visite le site Boucicaut.

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Anne Hidalgo devant le Point Ephémère, lors du séminaire d'Oser Paris sur l'enfance et la jeunesse, le 16 février2013

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Jeudi 21 Mars 2013

REVUE DE TROUPES

Génération Hidalgo

Date de parution: 21.03.2013

Qu'ils soient issus de la société civile ou du militantisme, les quadras montent en puissanceautour de la candidate socialiste

On les appelle déjà « générationHidalgo ». Si la plupart ont étéadoubés par Bertrand Delanoë àl'occasion des municipales de 2008,ils forment la garde rapprochée de lapremière adjointe, celle qui sert lesrangs autour d'elle pour mener labataille des municipales. Au premierrang, on trouve bien sûr des «politiques », à l'image de Myriam ElKhornri, 35 ans, élue du18arrondissement et adjointe chargéede la sécurité, Colombe Brossel, 36ans, élue du 19chargée des affaires

. scolaires, Pauline Véron, 38 ans, éluedu 9responsable de l'économiesociale et solidaire, ou le brillantBruno Julliard, 32 ans, adjoint encharge de la culture. « Bertrandcomme Anne ont su briser laprésomption d'incompétence àl'égard des femmes et des jeunes quirègne encore dans les partispolitiques, observe Bruno Julliard.Les municipales de 2014 serontl'occasion d'un renouvellementimportant dans l'exécutif parisien, oùles quadras jouent encore un rôletrès minoritaire. » ['occasion oujamais d'inviter quelques « éléphants» aux défenses pourtantimpressionnantes - à regagner leursavane.- « Je souhaite une alliancedes générations,-tempère- Anne- Hidalgo, -qui -ne- veut-surtout -pas-être-soup-çonnée-de-j eunisme. -Il y a les anciens élus de1995 qui, à l'image· de PierreSchapira, se retirent tout ensoute-nant ma candidature ; lagénération 2001 qui, commeFrançois Dagnaud, Rémi Féraud oumoi--même, conti-nue. Puis il y a lagénération 2008, dont certainsmembres occupent déjà des postes

importants, et qui va être appelée àprendre encore plus deresponsabilités. »Deux -règles-vont -aider-la-première-adjointe-à- faire-le- tri. -D'abord -le-non-cumul-des- mandats-exigé-par-la-candidate-pour·les- maires-d'arrondissement -et -les-postes-exécutifs-d'adj oint-au-maire-de- Paris, -ensuite-la-parité-pour-les- têtes-de-liste. -Restera -bien-sû'r-à-régler-quelques-cas-délicats, -cornme-dans-le- 5e-arrondissement, -où-la-can-didate-devra- faire-preuve-à-la- fois-de-doigté-et -d'autorité.Mais-c'est -surtout -dans-sa -volonté-d'associer -les-acteurs-de-la~sociétécivile a son projet qu'Anne Hidalgosouhaite faire la différence. Elle peutpour cela s'appuyer sur Jean-LouisMissika, président d'Oser Paris,l'association chargée de nourrir leprojet porté par la candidate du PS.Ce spécialiste des médias, chargédepuis 2008 de l'innovation, de larecherche et des universités auprès deBertrand Delanoë, a concocté laplateforme idéale pour alimenter lebouillonnement d'idées et éviter quela démocratie participative ne serésume à une vaste foire d'empoigne.S'adjoindre les services du web n'estpas nouveau, mais l'interfaceproposée par Oser Paris paraîtparticulièrement efficace. « Onassiste depuis quelques années à unetransformation des rapports entre lescitoyens et leurs élus. constateMissika. Nombre d'entre euxsouhaitent peser sur les choix et lesorientations sans passer forcémentpar l'action politique. Avec OserParis, nous souhaitions mobilisercette frange de citoyens qui, bien quenon militants, désirent agir etcontribuer à la vie et à l'évolution de

la cité. L'objectif était de trouver unmoyen efficace de faire remonterleurs aspirations sans risque decaptation du débat par un. courant,une association ou un clan. » Sil'outil internet, en permettant à ceuxet celles qui travaillent de participerau débat, était idéal, encore fallait-ilcanaliser le « bouillonnement d'idées» attendu. D'où le choix d'en limiterl'ouverture à ceux qui se sententconcernés par le projet en les invitantà adhérer, moyennant une cotisationminime de 10 euros (plafonnée pourceux qui le souhaitent à 7500 euros),à une plateforme participative enforme de « club » de soutien. « Entrecinq énarques débattant dans unepièce et l'ouverture du site à toutvent, nous avons préféré cetteformule structurée autour de dix-neufgroupes de travail », explique l'undes animateurs de la plateforme.Formule gagnante si l'on en juge parles 1225 adhérents actifs et les 5 000propositions déjà recueillies.Soucieux d'associer des politiques etdes personnalités de la société civile,Anne Hidalgo et Jean-Louis Missikaont savamment panaché lacomposition du conseild'administration d'Oser Paris. Ainsi yretrouve-t-on aussi bien' la députéePS de Paris Sandrine Mazetier ou lemaire du 3e, Pierre Aidenbaum, quel'économiste Philippe Aghion, lejeune fondateur d'entreprise NicolasHazard, l'urgentiste Patrick Pellouxou l'avocate Rachel Saada. « Letravail et l'entreprise, c'est aussiimportant que le logement, confieNicolas Hazart, 30 ans, président duComptoir de l'Innovation, entreprisede conseil et fonds d'investissementpour les entreprises sociales. Je ne

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me serais jamais engagé auprès dequelqu'un n'ayant pas une visionpositive de l'entreprise. AnneHidalgo sait qu'elle peut être unvecteur de progrès social. Elle est àl'écoute de l'innovation et a uneVISIOn très pragmatique del'économie mondiale. Et elle estconvaincue de la nécessité de créer àParis un écosystème favorable audéveloppement des PME innovanteset de l'économie sociale. » SandrineMurcia, présidente de Spring Lab,une société qui travaille sur la miseen réseau des compétences auprès de

grandes entreprises comme EDF ouAirbus, réfléchit avec l'équipe deJean-Louis Missika sur les conditionsde l'innovation dans une grande ville,convaincue comme elle que la miseen réseau est vitale pour assurer ledynamisme du Grand Paris. « Lacréation de pépinières etd'incubateurs est très importantepour la métropole parisienne. Toutesles initiatives facilitant la mise enréseau et l'échange de contacts entrecréateurs d'entreprise, donneursd'ordres et financeurs sont àencourager. Paris a tous les atouts

Date de parution: 21.03.2013

pour attirer les jeunes entrepreneurs.».Et si Hidalgo réconciliait la gaucheavec l'entreprise? Le PS pourraitalors lui élever une statue.JEAN-LOUIS MISSlKA, OSER

i>ARIS«On assiste à une trans- formationdes rapports entre les citoyens etleurs élus. Nombre ~'entre euxsouhaitent peser sur les orientationssans asser ar l'action politique.»

GERARD MUTEAUD

Lors de la présentation à la presse d'Oser Paris

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Jeudi 21 Mars 2013

AVANT LA PRIMAIRE A L'UMP

NKM consulte à toute allure

Date de parution: 21.03.2013

Forte du soutien signé par 77 élus de son parti, l'ex-ministre de l'Ecologie se plonge dans lesdossiers parisiens avec l'appétit des grands fauves. Et quelques lacunes à combler ...

Sa campagne n'en est qu'à sesbalbutiements, mais ses partisans,sous le charme, en sont certains:Nathalie Kosciusko-Morizet, quivient de débarquer à Paris avec sesgrands talons, « change la donne» dela bataille municipale dans lacapitale. C'est le fameux « effet NKM», assure Vincent Roger, élu du4arrondissement. « Elle incarne larévolution des quadras », veut croirel'élu, qui s'est mis en retrait de lafédération pour soutenir la candidate.« Par son âge, elle laisse derrière

. elle tout un passé et représente unavenir pour le parti, elle va pesertrès lourd sur Paris », assure de soncôté Claude Goasguen. Le maire du16arrondissement et Jean- FrançoisLamour, deux piliers de la droiteparisienne longtemps rivaux, ont étéà l'initiative de l'appel en faveur de lacandidature NKM signé par 77 élusUMP et publié dans les colonnes du« Parisien » la veille de sonofficialisation. « Je n'ai jamais vu ladroite aussi pacifiée », affirmeClaude Goasguen. La figuremontante de l'UMP serait-elle enpasse de réussir l'exploit deréconcilier la droite parisienne? «J'observe des élus tout à faitcapables de surmonter leursdivergences historiques et surtoutanimés par le désir, très vif, de fairel'alternance à Paris », répond avec lesourire l'intéressée.Si tous ou presque se disent prêts às'investir dans la bataille, l'équipeofficielle de campagne en est austade du work-in-pr ogress, reconnaîtl'entourage de l'ancienne ministre.Pour l'instant, seule une petite équipes'est constituée autour de lacandidate, en grande partie des

bénévoles de son micro-parti, LaFrance droite. En attendant un siègede campagne digne de ce nom, ils.planchent dans des bistrots oules unschez les autres. « On se met en ordrede bataille, pour l'instant, ce n'estqu'une petite ruche, explique l'unedes abeilles. L'idée de sa candidaturea germé tard, ce n'est pas unecoquetterie. »En attendant, NKM consulte àtout-va. Après les élus parisiens,qu'elle a commencé à rencontrer dèsle mois de janvier, elle échange avecdes acteurs de la vie parisienne, parpetits groupes. Des médecins etprofesseurs de l'AP-HP sur lesquestions de santé, des distributeurslors d'une visite au Salon del'Agriculture ou encore des parentsd'élèves de .différentsarrondissements inquiets de laréforme des rythmes scolaires. Sur cedernier point, la candidate se sentparticulièrement concernée. « Jeconnais le sujet comme mère defamille et comme maire, puisque laquestion s'est posée à Longjumeau.Et leprojet Peillon ne m'a convaincuà aucun des deux titres », explique-t-elle. Au cours de cet échange,l'ancienne ministre a étéparticulièrement frappée par le «grand fou qui entoure les conditionsconcrètes de mise en oeuvre de laréforme ». Et NKM d'estimer: « On ades problématiques plus urgentescomme la remise en état de certainesécoles. »Ce manque de concertation,l'ex-maire de Longjumeau lereproche à l'actuel maire de Paris surd'autres dossiers, comme celui destransports. Elle cite l'exemple duréaménagement du boulevardSaint-Marcel, qui aurait nécessité

selon elle plus de consultations. « Jecrois à l'intelligence collective »,explique la députée, qui assurevouloir bâtir son projet en « co-construction avec les Parisiens, avectous ceux qui ont une expertise ouune expérience d'autres situationsdans diautres grandes villes ». NKMs'est envolée ainsi le dimanche 3mars pour Washington. Rendez-vousavec Vincent Gray, le maire de laville. Elle devrait aussi, au cours desprochaines semaines, se rendre àLondres et dans d'autres capitaleseuropéennes afin de rencontrer lesautres maires. « Il ne s'agit pas decopier, mais de s'ouvrir l'esprit »,précise l'ancienne ministre.Mais NKM ne serait pas NKM sansses deux dadas: l'écologie et lenumérique. Une « plateformenumérique » est d'ailleurs enpréparation pour permettre auxParisiennes d'apporter leur pierre àl'édifice. Quand on lui demandequelle ville en France pourraitl'inspirer, elle cite sans hésiterBordeaux, la ville d'Alain Juppé. «La métropole a été transfigurée endix ans. Il y a eu l'effet reconquête dufleuve, le développementd'écoquartiers, le sentiment de fertéretrouvé. Mais, surtout, la méthoded'Alain Juppé, qui a su transformersa ville en rassemblant les Bordelaisplutôt qu'en les divisant. »

Si NKM se donne plusieurs moispour élaborer ses propositions, il luifaudra bien en évoquer quelques uneslors de la primaire ouverte. Lacampagne pourrait commencer le 15mars, date du dépôt des candidatures,le vote ayant probablement lieu dansla deuxième quinzaine de mai, selonPhilippe Goujon, le président de la

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fédération UMP de Paris. Face àNKM, la maire du 7arrondissement,Rachida Dati, l'élu d'oppositionPierre-Yves Bournazel, le présidentdu groupe UMP au conseil de Paris,Jean-François Legaret et levice-président du Partichrétien-démocrate, Franck Margain.Seront-ils tous candidats? Réponse le31 mai Il y a de toute façon peu dedoute sur l'issue du scrutin. NathalieKosciusko-Morizet part en grandefavorite. Mais « c'est une question deprincipe », pour celle qui défendl'idée de primaire depuis des mois. «C'est la modernité. Et je m'amusebeaucoup de voir des gens quipassent leur temps à dire que je suisconservatrice mettre en place unsystème qui s'appelle le dauphinat »,tacle NKM. Quant à ceux quis'inquiètent du coût (un peu plus de100 000 euros) de l'entreprise, ladéputée de l'Essonne répond que lavie démocratique a un prix. « C'estsur que la monarchie coûte moinscher », ironise-t-elle encore enpensant très fort à la premièreadjointe de Bertrand Delanoë.

Claude Goasguen, maire du 16«Par son âge, elle laisse derrière elle

. tout un passé. EUe va peser lourd surParis.»

Premières bourdes?Méconnaissance des dossiers oustratégie pour déstabiliser AnneHidalgo en la présentant commel'héritière du « roi Bertrand »? Lespremières piques de NKM ont ratéleur cible.Transports

Première bourde? La candidate adéclaré sur France-lnfo qu'il y a «moins de personnes qui circulentdans les bus à Paris qu'il y a dix ans,parce qu'on a créé des couloirs debus, mais on n'a pas augmentésuffisamment l'offre de bus ». Orl'indicateur places-kilomètres(capacité des bus multipliée par ladistance parcourue) a augmenté de17% entre 2000 et 2009. LesParisiens prennent simplement deplus en plus le tramway, il y a donceu un transfert de passagers cesdernières années.Sécurité

Lors de l'émission « les 4 Vérités »,l'ancienne ministre cite l'exemple deRudolph Giuliani, maire de NewYork de 1994 à 2001, qui selon elle «a réussi à transformer complètementsa ville du point de vue de la sécurité». Des déclarations qui lui valent uneréponse . cinglante de l'actuelleadjointe au maire de Paris à lasécurité, Myriam El Khornri, qui luirappelle dans une tribune que « cettetransformation n'aurait pas étépossible sans le renforcement des

Date de parution: 21.03.2013

effectift de la police new-yorkaise,avec plus de 10 000 nouveaux agentsrecrutés pour accompagner laréforme. Nul besoin de vous rappelerque c'est Nicolas Sarkozy - alors quevous faisiez partie du gouvernement -qui a fait le choix mal réfléchi deréduire considérablement les effectiftde police ».Transparence

Autre flèche lancée par la candidate:la transparence des subventions. « Jeais une proposition qui sera de

rendre publique, très facilementaccessible, l'ensemble dessubventions qui sont données. Et,quand il s'agit d'associationsd'arrondissement, que cé soit débattuau niveau des quartiers, que ceschoix-là puissent être partagés », aexpliqué NKM lors du « GrandRendez-vous» Europe 1 - i>Télé - «le Parisien ». Mais la mesure existedéjà. Interrogée à nouveau sur cepoint par « le Nouvel Observateur »,l'ancienne ministre estime que « laville fait le minimum légal» et que «la question des critères d'attributiondoit pouvoir être débattue quand lessubventions ont augmenté de 50% enneufans ».

ESTELLE GROSS

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Jeudi 21 Mars 2013

LONGJUMEAU

La reine des abeilles

Date de parution: 21.03.2013

Durant cinq ans, d'avril 2008 à mars 2013, Nathalie Kosciusko-Morizet a été maire de cettecommune de l'Essonne, dont elle voulait faire la ville pilote de l'écologie. Bilan

Quand, en 2008, l'étoile montante delUMP veut conquérir Longjumeau, lepari est audacieux. Cette localité de21 000 habitants, partagée entre deszones pavillonnaires et des HLM a,usud, a souvent voté à gauche.L'économie n'est pas flambante. Descommerces du centre-ville ferment.Qu'est-ce qui peut faire gagnerNathalie Kosciusko-Morizet?L'écologie! La secrétaire d'Etat a trèsvite compris qu'il était important des'emparer de cette thématique et dene surtout pas la laisser à la gauche.Elle promet une « ville exemplaire,

. sous le signe du développementdurable ». Le 16 mars, elle l'emporteavec seulement 39 voix d'avance. Lapolytechnicienne peut commencer àappliquer à Longjumeau ce qu'ellegère au sommet de l'Etat.Des initiatives voient le jour: unepiste cyclable, un, marché bio, uneMaison de l'Abeille, un Vergerpédagogique, une Semaine duDéveloppement durable, 20% de biodans les cantines. En 2009, la villeest thermographiée: grâce à desphotographies aériennes, leshabitants peuvent contrôler lesdéperditions d'énergie. En 2010,l'éclairage public, jugé obsolète, estrénové: 30% d'économies annoncées.L'EX-PREMIERE ADJOINTE

DE NKM A LONGJUMEAU«Jean-Marc ayrault a bien été maired'une petite ville avant d'être mairede Nantes ...»

« Le volet «écologie», ce n'est paspour faire joli, explique Sandrine

Gelot-Rateau, l'ex-première adjointedevenue maire. On souhaite toucherles gens dans leur quotidien. Ledéveloppement durable, ça se déclinedans toute la politique municipale. »Elle parle 'de petites choses qui ne sevoient pas. Le café équitable choisipour les distributeurs, la télérelève,qui permet de contrôler lescompteurs d'eau, le « zéro phyto »pour les espaces verts, lesrécupérateurs d'eau pour l'arrosagedes massifs, les pressions auprès desbailleurs pour l'isolation des HLMdes quartiers sud. La ville n'est pasriche. On fait appel au privé pourcertains projets. On sol liciteassociations et bénévoles. « Onorganise la Semaine duDéveloppement durable avec rien »,raconte une employée municipale. «Faites beaucoup avec peu» est lemot d'ordre.Philippe Schmit, maire de gauche de1989 à 2001, rappelle, lui, qu'un despremiers actes de NKM a été desupprimer la collecte porte à porte duverre et du papier. Il réfute une à uneles mesures présentées par lamunicipalité. Les abeilles? Un miel100% pure com. Le verger? Excentréet financé par la jardinerie Delbard.La thermographie? Peu de suiviconcret. L'éclairage? Uninvestissement excessif qui vaplomber le budget pendant vingt ans.Il parle des habitants du sud de laville 40% des Longjumellois -, unepopulation défavorisée pour qui l'axeécologique n'est pas une priorité.L'action sociale selon lui n'est pas

suffisante. La maison· de quartierColucci a eu ses moyens réduits. Elleest fermée le week-end. L'ambiancese dégrade.Au coeur de ces cités, l'associationIntermèdes Robinson, qui se veutpolitiquement indépendante,intervient par tous les temps. Sesmembres organisent des ateliers derue à travers des jeux ou de lacuisine. Ils emmènent les enfantsdans les jardins des communesvoisines pour les initier àl'agriculture. L'association vientd'être distinguée par un prix desDroits de l'Homme de la Républiquefrançaise. Mais la mairie semblel'ignorer. Elle ne donne plus desubventions depuis deux ans.

« L'écolo-biodiversité, c'est de lapoudre aux yeux! » estime unemilitante Front de Gauche. Du côtéde Sandrine Gelot-Rateau en tout cas,le développement durable prôné endébut de mandature ne semble plusêtre mis autant en avant. La prioritéaujourd'hui, c'est de clôturer tous lestravaux en cours avant les électionsde 2014. La « ville pilote del'écologie politique » aurait-elle étéseulement un tremplin municipalpour rebondir plus haut? «Jean-Marc Ayrault a bien été maired'une petite ville avant de devenirmaire de Nantes », rétorque laremplaçante de NKM à Longjumeau.Affaire à suivre?

PIERRE HEDRICH

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