Nouvelles 79 : Menaces sur les Indiens isolés

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  • 8/7/2019 Nouvelles 79 : Menaces sur les Indiens isols

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    Survivalles nouvelles

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    Menaces sur les Indiens isols

    www.survivalfrance.org

    Avril 2011

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    Deux nouveaux suicides viennent de frapper les Amrindiens

    de Guyane : le 14 mars un Wayana de 28 ans sest donn lamort dans le village dAntecume Pata,sur le Haut Maroni,etle 20 mars, un Apalai du mme village dont le fils de 18 ansstait suicid en janvier dernier.Brigitte Wyngaarde, militanteamrindienne du village de Balat avait dnonc ici-mme,

    dans notre prcdente livraison,linquitante vague de suicides qui touche cruelle-ment depuis quelques annes les Amrindiens de ce dpar tement franais doutre-mer.Lampleur du phnomne avait dj t mesure par une enqute mene sur lehaut Maroni qui avait recens 24 suicides entre 1980 et 2006, dont 48% concernaientdes jeunes de 16 25 ans et 22% des enfants de 10 15 ans (en mtropole, les sui-cides sont rarissimes chez les enfants de moins de 15 ans et le taux de suicide y est10 20 fois moins lev que chez les Amrindiens).

    Comment expliquer cette vague de suicides? Selon Alain Mindjouk,prsident de las-

    sociation Prvention sant Iracoubo,le malaise qui rgne dans les villages amrin-diens,d au manque dinfrastructures,peut conduire lalcoolisme, la violence, unsentiment dchec, une perte didentit et finalement aboutir au suicide. Frank Appolinaire, amrindien kalia charg de communication la mairie dAwala Yalimapo,dnonce pour sa part la fragilit croissante des passerelles intergnrationelles, lesautorits coutumires ges tant dpasses par les attentes et les proccupations dela jeunesse.Brigitte Wyngaarde,enfin, ragissant ce nouveau drame qui se joue enpays indienestime quil est la rplique dun vieux problme de lhistoire du monde.Cest la rencontre dune socit forte et dominante et dune socit affaiblie et domi-ne... [une] rencontre irrsistible et profondment ingale qui produit tant dedsordre et de violence.

    En apprenant cette tragdie,Franoise, notre correspondante en Guyane,nous faitpart de son indignation : Ctait un monsieur que je connaissais,un Apalai sans

    papier qui on refusait le droit d'exister officiellement dans notre beau pays deFrance, il a donc cess d'exister pour de vrai .

    Comme nous lavons dit maintes reprises,seule la ratification de la Convention 169de lOrganisation internationale du Travail, en fournissant le cadre juridique et thiquencessaire la prise en compte des droits et des besoins spcifiques des communau- ts amrindiennes de Guyane,pourr a permettre aux pouvoirs publics de prendre larelle mesure du problme et les dcisions qui simposent.

    Les Nouvelles de Survival n79, avril 2011Prix de ce numro : 6 abonnement : 15Directeur de la publication : J.-P.RazonRdaction : S. Baillon, D. Dauzier, J.-P. RazonImprimerie : Corlet, Cond-sur-NoireauISSN : 1154-1210 CP : 1009G89188Dpt lgal : 2e trimestre 2011

    Survival International (France)

    Association reconnue dutilit publique

    Photo couverture : Indiens isols, Brsil Gleison Miranda/Funai/Survival

    Ce numro peut tre tlcharg en format PDF ladresse suivante :www.survivalfrance.org/actu/publication

    Survival International France18 rue Ernest et Henri RousselleParis 75013T (33) 1 42 41 47 [email protected]

    Royaume-Uni6 Charterhouse BuildingsLondon EC1M 7ETT (44) 020 7687 8700F (44) 020 7687 [email protected]

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    Etats-Unis2325 3rd Street, Suite 413San FranciscoCA94107T (1) [email protected]

    au sommaire

    Nouveaux suicides en Guyane

    Echos des campagnes

    Magugueka, un vlllage indien de Colombiemenac par le dveloppement Cllie Parriche

    Halte aux barrages destructeurs

    Action urgente Menaces sur les Indiens isolsdu Prou

    Livres et revues reus

    Survival aide les peuples indignes dfendre leur vie, protger leurs terreset dterminer leur propre avenir

    Survivalles nouvelles

    Nouveaux suicides en Guyane

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    Penan pouvaient poursuivre leur gouverne-ment et une compagnie d'exploitation fores- tire pour violation de proprit. L'avocatpenan Baru Bian a qualifi cette dcision

    d''historique' car elle invalide la 'prescription'qui a souvent empch les peuples indignesdu Sarawak (partie malaisienne de l'le deBorno) d'utiliser le systme judiciaire pour lutter contre la destruction de leurs terrespar les compagnies d'exploitation forestireet les entreprises d'huile de palme.

    INDEAssimilation forceFin janvier,la Cour suprme indienne rendaitun jugement inattendu reconnaissant lespeuples indignes de l'Inde comme 'les pre-miers habitants' de la nation et condamnant'l'injustice historique' dont ils ont t vic- times. Les juges ont flicit les peuples indi-gnes d'Inde pour avoir su prserver leurscoutumes malgr l'oppression et les nom-breuses atrocits qu'ils ont subies de la partdes autres communauts.Cependant,quelques jours plus tard,le ministre indiendes Affaires indignes, Kantilal Bhuria,annon-ait qu'il encourageait 'l'intgration des com-munauts tribales d'Inde la socitdominante' - une politique qui s'est dj av-re dsastreuse dans de nombreux endroitsdu monde.Sur vival mne campagne pour lareconnaissance des droits des Adivasi,par ti-culirement leurs droits fonciers et leur droitde choisir leur propre mode de vie et leur propre avenir.

    Vedanta ne renonce pasLa compagnie minire Vedanta a contestune dcision ministrielle lui interdisant d'ex-ploiter la montagne sacre des DongriaKondh en Inde orientale. La haute Cour d'Orissa a instruit l'affaire le 2 fvrier dernier.Les Dongria Kondh avaient remport unevictoire historique contre Vedanta l't der-nier,le projet de mine ciel ouver t sur leur montagne sacre ayant t gel. Depuis cettevictoire,Vedanta Aluminium (filiale de Vedanta

    Resources) et Orissa Mining Corporation ontprsent une requte de contestation de ladcision du ministre ainsi que d'une autredcision restreignant l'expansion d'une raffi-

    nerie d'aluminium contrle par Vedanta.La Cour suprme indienne s'apprte don-ner une seconde chance au scandaleux pro- jet minier de Vedanta Resources au mprisde lavis des experts indpendants avertissantqu'il 'dtruirait' la tribu des Dongria Kondhvivant dans la rgion.Le gouvernementd'Orissa qui a toujours t en faveur du pro- jet minier de Vedanta appelle la Cour Suprme rexaminer sa dcision,via lacompagnie tatique Orissa MiningCorporation (OMC) qui avait prcdem-ment sign un accord avec Vedanta pour construire cette mine controverse.

    INDONSIEPeines drisoires pour les soldatsindonsiensLes trois soldats indonsiens qui ont t fil-ms en train de torturer deux villageoispapous en mai dernier ont t condamnsen janvier des peines de huit dix mois deprison. Les organisations de dfense desdroits de l'homme ont dnonc les sen- tences modres qui ont t prononces par la cour martiale comme tant la preuve quel'arme indonsienne n'est pas prte am-liorer son bilan en matire des droits del'homme. Malgr les preuves irrcusablesapportes par cette vido,les soldats ontseulement t reconnus coupables d'avoir dsobi aux ordres.

    BANGLADESHLa violence continueUn an aprs les violentes attaques menes l'encontre des Jumma par des colons et dessoldats dans les Chittagong Hill Tracts quiavaient fait deux morts et 25 blesss parmiles Jumma et 450 maisons incendies,la vio-lence continue dans la rgion.Les Jumma,dont les maisons ont t dtruites, viventaujourd'hui dans des abris provisoires,en

    dpit du fait que le gouvernement avait pro-mis de les reloger et de leur offrir des com-pensations.En 1997, le gouvernement avaitsign un Accord de paix avec les Jumma,

    selon lequel il s'engageait retirer les campe-ments militaires de la rgion et mettre fin la spoliation des terres jumma par les colonset les soldats.Cet accord nourrissait l'espoir des Jumma,mais les campements militairessont toujours dans les Hill Tracts et la violen-ce et la spoliation des terres n'ont pas cess.

    PHILIPPINESAssassinat d'un militant palawanGerry Ortega, militant anti-mines,a t abat- tu par balles fin janvier sur l'le de Palawan,aux Philippines.Gerr y Ortega avait ferme-ment dnonc l'exploitation minire et lacorruption du gouvernement lie l'indus- trie. Aujourd'hui, les Palawan des basses terres se heurtent une nouvelle menacesouleve par l'expansion des plantations depalmiers huile.Sur vival a appel le gouver-neur de Palawan interdire l'exploitationminire et forestire sur la terre des Palawansans leur consentement.

    KENYAManifestation contre un mga-barrage en EthiopieLes Kenyans ont manifest mi-fvrier contrela construction,en Ethiopie,d'un mga-barra-ge hydrolectrique qui risque d'anantir descentaines de milliers de vies dans les deuxpays.M ens par l'organisation kenyaneFriends of Lake Turkana (FoLT), les manifes- tants se sont rendus fin fvrier l'ambassadede Chine au Kenya pour demander auxbanques et aux compagnies chinoises de nepas financer le barrage de Gibe 3 sur la rivi-re Omo.Sur vival s'est associe FoLT,Campagne pour la rforme de la Banquemondiale, International Rivers et Counter Balance Coalition pour lancer une ptitiondemandant le gel du barrage :www.stopgi-be3.org (voir aussi page 11).

    chos des campagnesBRSILMenace sur les Indiens awUn rapport accablant de la Funai,l e dparte-ment des affaires indiennes du gouvernement

    brsilien, rvle que,durant l'anne 2009,le territoire des Indiens nomades aw a tbien plus affect par la dforestation que toutautre territoire indigne dAmazonie.Unecentaine dAw sont rests isols du mondeextrieur,mais leur dernier refuge est en train d'tre dtruit.Les autorits n'ont prisaucune mesure pour expulser les bcheronset les colons qui envahissent massivementleur territoire. Ces Indiens,qui sont l'un desdeux derniers groupes de chasseurs-cueilleurs nomades du Brsil,dpendentexclusivement de leur fort pour survivre.Nombre d'entre eux ont pri au cours deviolents massacres perptrs par les fermierset les bcherons.Tout contact avec le mondeextrieur peut avoir des effets dvastateurssur eux en raison de leur faible immunit faceaux maladies allognes.

    Culpabilit partiellement tabliepour les assassins d'un leader guaraniTrois hommes jugs fin fvrier pour l'assassi-nat du leader guarani Marcos Veron ont tacquitts d'homicide, mais reconnus cou-pables d'enlvement,de torture et d'associa- tion de malfaiteurs en relation avec sa mort.Ils ont galement t acquitts de tentatived'homicide sur six autres Indiens qui taientavec Veron lorsqu'il a t tu.Sur vival a sou- tenu les Guarani qui assistaient au procs So Paulo. Lorganisation a galement appelle prsident Barack Obama soutenir, lors deson sjour au Brsil mi mars, les Indiens gua-rani dont la vie est menace par l'industriecroissante de canne sucre cultive en touteillgalit sur leur territoire ancestral.

    PROUCentenaire de la parution d'unrapport sur le scandale du caoutchoucen AmazonieSelon le rapport du diplomate irlandais, Sir

    Roger Casement, publi il y a 100 ans le 17mars, des dizaines de milliers d'Indiens furentrduits l'esclavage,torturs,squestrs,tusdurant les quelques dcennies que dura l'ex-

    ploitation forcene du caoutchouc amazo-nien.Casement avait t envoy par legouvernement britannique pour enquter sur les crimes commis par la compagnie decaoutchouc Peruvian Amazon Company base Londres.Il dnona 'les crimes com-mis par les employs de la compagnie [qui]relevaient de la plus grande atrocit,incluantde constantes flagellations,des actes de tor- ture et des meurtres'.Un sicle de mesuresen faveur des droits de l'homme et de pro-grammes de plus en plus labors destins sauver la fort n'a presque rien chang.Etrien ne changera tant que les Indiens et leurs terres ne seront pas placs au centre dudbat. Ils ont prouv maintes reprises qu'ilstaient les meilleurs gardiens de leur propre terre.

    QUATEURChevron reconnue coupableDans une dcision de justice historique ren-due dbut mars, la compagnie ptrolirenord-amricaine Chevron a t frapped'une amende de 8,6 milliards de dollarspour avoir pollu une vaste zone del'Amazonie quatorienne. Chevron a taccuse d'avoir dvers 18,5 milliards de gal-lons de dchets toxiques dans les coursd'eau et les rivires amazoniennes,dtr uisantl'environnement et polluant les eaux. Selonles juges,des millier s d'Indiens ont t affec- ts par des niveaux levs de toxicit dans lesol et l'eau et les taux de cancer ont aug-ment de faon significative.

    ARGENTINEMalnutrition mortelleUn bb wich de dix-huit mois est le plus jeune des six enfants indiens morts de mal-nutrition dbut fvrier dans la province deSalta, au nord de l'Argentine. Selon le quoti-dien argentinLa Voz , des dizaines d'enfants

    sont actuellement traits pour dshydrata- tion ou malnutrition dans la rgion.Les Wich sont les habitants indignes du bassin du rioPilcomayo dans le nord de l'Argentine. Leurs

    terres, autrefois fertiles, ont t progressive-ment spolies par les leveurs de btail,lesagriculteurs et les colons les rduisant lapauvret aprs les avoir dpossds de laplus grande partie de leur territoire.

    ALASKAUn site minier controversLe projet d'une gigantesque mine cielouvert dans la baie de Bristol au sud-ouestde l'Alaska devait tre reconsidr en fvrier par l'Agence nord-amricaine de protectionde l'environnement suite l'opposition mas-sive des peuples indignes de la rgion.Lacompagnie canadienne Northern Dynasty etla compagnie Anglo American base Londres ont le projet ambitieux d'exploiter les grands gisements de cuivre,d'or et demtaux de molybdne de la rgion. Lespeuples indignes locaux craignent que lamine, qui dchargera jusqu' 10 milliards de tonnes de dchets dans le cours suprieur des rivires, ne dtruise l'environnement et lestock de saumons dont ils dpendent depuisdes milliers d'annes.

    NOUVELLE-CALDONIEPremire mission des Nations-UniesA l'invitation du gouvernement franais, James Anaya,Rapporteur spcial desNations-Unies sur les droits des peuplesautochtones,a effectu, du 6 au 13 fvrier 2011,une mission en Nouvelle-Caldonieafin 'd'examiner la situation du peupleautochtone kanak de Nouvelle-Caldonie la lumire des normes internationales envigueur'. L'assemble gnrale des Nations-Unies avait inscrit la Nouvelle-Caldonie sur la liste des pays dcoloniser en 1986.

    MALAISIEUn pas en faveur des terres penanUn tribunal malaisien a jug fin fvrier que les

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    Depuis 2007,les quatrecommunauts indi-gnes de la Sierra

    Nevada de SantaMarta (SNSM), aunord-est de la Colombie, ont vu crotrel'espoir de rcuprer un jour la totalitde leur territoire ancestral.Le programmede la Ceinture environnementale et tra-ditionnelle pour la Sierra Nevada de SantaMarta (Cordn Ambiental y Tradicionalpara la Sierra Nevada de Santa Marta),lanc par l'ancien prsident Alvaro UribeVlez, a en effet gnr des esprancesnouvelles quant la prise en compte deleurs revendications territoriales.Envisagcomme une tape dans le processus deconsolidation et dextension des rservesindignes existantes, ce programme aconsist en la cration d'une dizaine devillages, au pied du massif de la SierraNevada, dans les bassins des principauxfleuves qui le parcourent.Parfois loignsdes grands centres urbains de la rgion,

    trs souvent voisins des bourgs situs enpriphrie des capitales des dpartementsou des municipalits ayant juridiction dansla SNSM,ces villages dits culturels (pue-blos culturales) ont accueilli de nombreusesfamilles indiennes qui s'taient rfugiessur les hauteurs de la montagne, aumoment de la recrudescence du conflitarm dans les annes 1990.

    La rcupration territoriale de laSierra Nevada de Santa Marta

    Volet social d'une vaste politique dercupration territoriale1, l'objectif du pro-gramme tait double.Dans un premier

    temps,il visait freiner la colonisation dela Sierra par les groupes arms illgaux,en assurant la prsence militaire de l'Etatdans les bassins des grands fleuves,quiconstituent des voix stratgiques de colo-nisation. La ceinture forme par les vil-lages construits au pied de la Sierra devaitconstituer une sorte de talenqure2 lelong de laquelle l'arme colombienne

    pourrait circuler afin d'loigner les ven- tuels hors-la-loi qui voudraient rinvestir lazone.Dans un second temps,il s'agissait de

    concentrer et d'irradier l'action sociale del'Etat dans une zone o la prsence ta- tique avait t jusque-l trs fragile, voireinexistante. Construits selon les traditionsindignes des quatre ethnies locales, lesvillages talenqures ont donc tous tdots d'infrastructures occidentales des-

    tines fournir les principaux ser vicespublics de l'tat en matire de sant,d'ducation et d'alimentation.

    Port auprs du gouvernement par l'ethnie arhuaco l'origine de l'initiative, ceprogramme n'a pas bnfici de la mmemanire aux quatre ethnies.L'ethnie kan-kuamo est celle qui a t le moins favo-rise : elle a obtenu la construction d'unseul village,Magugueka, dans la municipa-lit de Valledupar, sur la face sud-est de laSNSM,dans le dpartement du Cesar.Si lefacteur politique semble expliquer, dansun premier temps,le succs des commu-nauts arhuaco et kogi3 au cours desngociations avec le gouvernement, unautre facteur, d'ordre conomique,clairela faiblesse de la position kankuamo.

    Tout comme les autres projets, laconstruction du village de Magugueka ( lelieu pour duquer en kankuamo) devaitvenir soutenir la stratgie de rcupra-

    tion culturelle de l'ethnie kankuama, lareconnaissance progressive de son terri-

    toire ancestral devant tre le gage de lasurvie et du renforcement de sa commu-naut. Mais, la diffrence des autresconstructions, celle-ci a t ralise sur une zone devenue stratgique pour ledveloppement conomique du dpar-

    tement du Cesar.

    Une alternative aux affronte-ments arms dans la rgion

    Ces dernires annes,les manuvresspculatives des grands propritaires ter-riens ont en effet pris le relais des affron-

    tements arms qui,au cours des deux

    dernires dcennies,avaient fait du terri- toire kankuamo l'picentre du conflit dansla rgion. Plusieurs projets participentactuellement la valorisation spculativedu territoire traditionnel des Kankuamo :le projet de barrage sur le fleuveGuatapur d'abord,destin alimenter eneau la municipalit de Valledupar et cer-

    taines municipalits voisines ;la construc- tion d'une route de conteneurs ensuite,pour relier le Venezuela voisin,sur unevoie stratgique qui constitue l'unique sor-

    tie vers la mer Carabe l'est du massif ;leprojet d'aroport,enfin, dans le nord dudpartement. Outre ces trois projets, lespropritaires semblent aussi compter sur le dveloppement touristique de la rgion.Depuis la dmobilisation des groupesarms, les autorits locales multiplient eneffet les initiatives destines promou-voir la dcouverte touristique du patri-moine culturel et cologique de la SNSM.

    Aussi, la communaut kankuamo doit-elle actuellement faire face non seulement l'opposition des grands propritaires

    terriens qui refusent de vendre leurs terres,mais galement aux arguments co-nomiques avancs par les autorits localesintresses au dveloppement de largion. Parfois allis dans leurs luttes, cesdeux acteurs sont parvenus limiter l'ex-

    tension du nouveau village de Magugueka,dont la configuration actuelle ne permet

    pas de dvelopper les activits d'auto-subsistance ncessaires la vie quotidiennedes habitants. Ils continuent aujourd'huide faire pression sur les villageois pour qu'aucune autre initiative de ce type nesoit prise.Cer tains habitants voquent lesmenaces de forces obscures qui vien-nent rder le soir autour du village afinde les intimider,ces mmes forces qui ont

    terroris les populations jusqu'au dbutdes annes 2000 et qui ont t l'originedes nombreuses exactions commises l'encontre de la communaut.

    Achev en 2010,Magugueka est aujour-d'hui oprationnel . Les premiresfamilles ont commenc habiter lesmaisons traditionnelles, un programmed'ducation biculturelle est en cours d'la-boration, le centre de sant fonctionnedj. Toutefois, la pression des grandspropritaires voisins,les menaces perma-nentes de forces obscures ,le manqued'entendimiento avec les autorits poli-

    tiques locales quant l'importance d'lar-gir la zone du village destine aux activitsd'autosubsistance,psent lourdement sur sa mise en fonctionnement, en mme

    temps qu'elles compromettent l'espoir de renouveler une telle exprience avec laconstruction d'un autre village.

    De plus, mme si le programme de ceinture environnementale et tradi-

    tionnelle pour la Sierra Nevada de Santa

    Marta semble constituer une promessesrieuse dextension des rserves indi-gnes actuelles,la multiplication des pro-

    jets de dveloppement conomiqueenvisags dans la rgion fait craindre uneinstrumentalisation des quatre commu-nauts par le gouvernement central, quisouhaite mettre dfinitivement la SNSMsous contrle, afin de permettre sonouverture au tourisme et l'exploitationde ses ressources naturelles4. Dans cettenouvelle configuration de promotion co-nomico-touristique de la rgion, la com-munaut kankuamo risque d'tre nouveau la moins bien place pour ngo-cier avec le gouvernement,son territoireancestral prenant chaque jour un peu plusde valeur.Avec l'inscription rcente duprojet de barrage sur le fleuve Guatapur dans le Plan national de dveloppementdu nouveau gouvernement, les prix de la

    terre risquent de s'envoler,e t avec euxl'espoir des Kankuamo de rcuprer un

    jour leur territoire traditionnel.I

    Indiens arhuaco, massif de la Sierra Nevada de Santa Marta Fabio Ramon Arias Perez/Confederacion indigena tayron

    Magugueka un village indien deColombie menac par le dveloppement

    Cllie Parriche*

    A travers la construction de vi llagesculturels ,le gouvernement

    colombien entend fournir aux

    communauts indignes de la SierraNevada de Santa Marta,au nord-estde la Colombie,les principaux

    services publics et soutenir leurstratgie de rcupration territoriale.

    Dixime et dernier village indigneconstruit par le gouvernement

    colombien dans le cadre de cettepolitique de rcupration sociale de la rgion, Magugueka n'a toujourspas t inaugur. L'objectif social etculturel de ce programme se trouve

    neutralis, dans certaines zones dumassif, par les intrts conomiquesdes grands propritaires terriens et

    des autorits locales.

    * Etudiante en master recherche (sciences politiques) l'Institut des hautes tudes de lAmrique latine-

    Paris3-Sorbonne.1. Le premier volet a consist en une vaste oprationde contrle militaire qui a abouti la dmobilisation

    des groupes d'autodfense et au dmantlement desmafias et des groupes insurgs dans la rgion.For t de

    ce succs militaire et dsireux de parvenir unercupration totale du territoire,l'E tat colombiena ensuite entrepris une politique de rcupration dite sociale ,destine amliorer les conditions de vie

    des habitants de la rgion.2. D'o le nom de pueblos talenqueras

    initialement donn aux villages.3. Ces deux ethnies sont dotes d'une certaine

    aura internationale, et constituent des acteurspolitiques de poids dans la rgion.Les Wiwa, quant eux, taient d'abord rfractaires au programme, mais

    ils ont fini par solliciter la construction d'un village.

    4. Comme en tmoigne le projet de tlphriquevers le site archologique,et dsormais touristique,de Ciudad Prdida,dans le dpartement duMagdalena, l'ouest de la Sierra, ou celui de laconstruction d'un barrage hydraulique sur le terri- toire traditionnel des Indiens wiwa et kogi dans ledpartement de la Guajira,au nord-est du massif.

    La construction du village de Magugueka,corregimien- to de Rio Seco, municipalit de Valledupar,novembre

    2010 Damian Maestre Villazon

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    AmazonieFin fvrier,trois reprsentantsindiens dAmazonie ont entamune tourne europenne pourprotester contre les barrages quimenacent de dtruire les terreset la vie de milliers dIndiens auBrsil et au Prou.Ils taient depassage Paris les 25 et 26 fvrierderniers.Survival les a accueilliset a organis leur venue sur place.

    Durant leur brve visite Paris,les trois leadersont tenu une conf-rence de presse laMaison de lAmrique

    latine au cours de laquelle ils ont dnon-c devant un large public les projets debarrages destructeurs qui affectent leursrgions respectives.Ils ont galement ren-contr au Snat,Marie-Christine Blandin,

    snatrice verte du Nord-Pas de Calaisainsi que des cadres de GDF-Suez et duconsortium brsilien charg de la cons-

    truction du barrage de Jirau.

    PakitzapangoRuth Buendia Mestoquiari, indienne

    ashaninka de la communaut deCutivireni-Rio Ene au Prou est la por te-

    parole de la lutte contre le projet de bar-rage hydrolectrique Pakitzapango dontles impacts environnementaux et sociauxseront dsastreux pour les communau-

    ts de la valle de lEne.Ce barrage, qui sera implant au cur

    mme du territoire ashaninka,culminera

    165 mtres,inondera prs de 100 000hectares de fort et affectera plus de10 000 Indiens qui vivent dans la vallede la rivire Ene. En lespace de quelquesannes, leurs maisons, leurs jardins et leurs

    terres seront engloutis sous les eaux dubarrage.

    San Antnio et JirauAlmir Narayamoga Surui, leader surui

    de la communaut du Sete Setembro,Etatdu Rondnia au Brsil,lutte pour sa partcontre les barrages de San Antnio et

    Jirau dj en cours de construction sur larivire Madeira, dans lEtat du Rondnia,dont limpact sur lcosystme de la rgion

    et sur les populations locales, particuli-rement sur les Indiens isols est dvasta-

    teur.Ce s derniers sont trs vulnrablesaux maladies transmises par les trangersqui affluent dans la rgion et contre les-quelles ils nont aucune rsistance. Parmiles autres consquences figurent la dlo-calisation dfinitive de familles et de com-munauts entires,lextinction probable

    despces de poissons migratoires dontdpendent les communauts indiennes,la propagation dpidmies de malaria,lrosion croissante des berges des rivires,la perte de laccs lagriculture et auxressources naturelles de la fort.Plusieurscompagnies, dont GDF Suez, sont impli-ques dans la construction du barrage de

    Jirau.

    Belo MonteSheyla Yakarepi Juruna, leader de la com-

    munaut juruna de Boa Vista,dans la muni-cipalit de Vitoria do Xingu,Etat de Para,au Brsil, lutte activement pour dfendrela rivire Xingu o est prvue la construc-

    tion du barrage de Belo Monte.Le gouvernement brsilien projette de

    construire le troisime plus grand barragehydrolectrique du monde sur le Xingu,lun des principaux affluents de lAmazone.Il dviera la quasi totalit des eaux duXingu sur une partie de prs de 100 kmconnue sous le nom de Volta Grande(grande courbe),privant les Indiens et lesautres riverains de poissons,deau potableet de moyens de transport, essentiels leurs modes de vie. La compagnie fran-aise Alstom est implique dans laconstruction du barrage.

    La construction a dbut mi-mars, mal-gr la forte mobilisation des Indiens de largion du Xingu et le soutien de la part delopinion publique internationale.

    Vous pouvez encore agir!En vous rendant sur le site de Xingu

    Vivo Para Sempre : http://xinguvivo.or.br

    EthiopieUne ptition comportant 15 758signatures,dont 376 provenantd'organisations non gouverne-mentales,l ance et promue parles organisations SurvivalInternational, InternationalRivers,la Campagne pour laRforme de la Banque mondiale,la Counter Balance Coalition etles Amis du Lac Turkana a t re-mise le 22 mars lambassadeurdEthiopie Londres.

    C ette ptition appelle augel immdiat du barrageGilgel Gibe III enconstrution dans la val-le de l'Omo tant que

    les peuples riverains et les communautsvivant proximit du lac Turkana n'aurontpas donn ce projet leur consentementlibre, pralable et inform.

    La chantier du barrage Gibe III a d-marr en 2006 sans que les peuples dela valle infrieure de l'Omo, qui serontles plus touchs par le projet,naient tconsults,en violation de l a Constitutionthiopienne (article 43) et des normesinscrites dans la Dclaration des Nations-Unies sur les droits des peuples autoch-

    tones.Les peuples de la valle de l'Omo d-

    pendent des crues de la rivire pour lagri-culture en zones inondes et l'levagede btail,essentiels leur survie.

    La lgislation thiopienne requiert qu'unprojet, tel celui de Gibe III, soit approuvpar l'autorit de la protection environne-mentale avant que tout chantier ne com-mence. Malgr cela,la construction dubarrage Gibe III a dbut deux ans avantqu'une telle autorisation nait t mise.De plus, cette autorisation a t accor-de sans aucune valuation pralable del'impact social et environnemental du pro-

    jet.Il n'est gure tonnant que la Banqueeuropenne d'investissement et la Banqueafricaine de dveloppement aient toutesdeux dcid de se retirer du projet.

    Des communiqus de presse manantde mdias thiopiens indiquent que lePremier ministre Zenawi projette un gi-gantesque programme d'irrigation pour la valle de l'Omo afin dy installer 150000hectares de plantations de canne sucre.Il ne fait aucun doute que la zone rete-

    nue pour ce projet inclura des territoiresindignes. Pourtant, ce jour, aucun deces peuples ne lui a donn son consen-

    tement, ni mme n'a t inform de sesimpacts potentiels sur leurs moyens desubsistance et leur avenir. La rivire Omoreprsentant la principale source d'eau

    dans la rgion,il parat vident que le bar-rage de Gibe III facilitera la mise en placedu programme d'irrigation par le biais dela rgulation du rgime de la rivire.Nonseulement le barrage dtruira la crue an-nuelle dont dpend la survie des peuplesde la valle de l'Omo,mais il acclrera le

    transfert de leurs terres agricoles et pas- torales aux mains d'investisseurs tran-gers, sans leur consentement et enviolation de la Constitution thiopienne(articles 40 et 44).

    Dans un pays o, selon les Nations-Unies, prs de 10% de la population d-pend de l'aide alimentaire, il n'est passouhaitable qu'un gigantesque projetindustriel plonge plus de 200 000 per-sonnes, auto-suffisantes pour la plupart,dans une situation de dnuement et dedpendance.

    Des rapports indiquent dj que lesconflits interethniques s'intensifient dansla rgion et le long de la frontire avec leKenya, proximit du lac Turkana.Cette

    tendance s'acclrera si le barrage estconstruit et si le projet d'irrigation rduitplus encore les terres que les peuples ri-

    verains peuvent utiliser pour subvenir leurs besoins.Survival ne s'oppose pas aux barrages

    hydrolectriques.Pas plus qu'elle ne sop-pose aux projets de dveloppement lors-qu'ils sont raisonnablement mens avecle consentement plein,libre et inform deceux qu'ils touchent.Survival ne cherchepas non plus ce que les peuples de lavalle de l'Omo restent sous-dveloppset arrirs ou deviennent des objets demuse pour touristes occidentaux',com-me le sous-entend le Premier ministreZenawi. Les peuples de la valle de l'Omone sont pas arrirs, ils ont dvelopp des

    techniques agricoles sophistiques et par-faitement adaptes leur environnementhostile.Cependant, en leur imposant desprojets tels que celui du barrage de GibeIII et en les dpossdant de leurs terres,legouvernement thiopien leur te toutepossibilit de perptrer un mode de vielargement auto-suffisant et les condamne des gnrations de dsastre. C'est cequi s'est pass pour un trs grand nombrede peuples indignes dans le monde entier.

    A ce stade de construction du barrage,le gouvernement thiopien ncessite 1,4milliard de dollars pour l'achever. Malgrles graves impacts et les nombreusesviolations,la Banque mondiale,le gouver-nement italien et le gouvernement kenyantudient toujours la possibilit de finan-cer le barrage.

    La ptition appelle le gouvernementthiopien agir de toute urgence pour garantir les droits des peuples de la vallede l'Omo, particulirement leur droit dterminer leur propre avenir et contr-ler leur terres avant qu'il ne soit trop tard.

    Lire la ptition en ligne :www.stopgibe3.org

    Halte aux barrages destructeurs!

    Les Jumma du Bangladesh sont venus soutenir les Indiens dAmazonie la manifestation organise par Survival Paris,le 26 fvrier Thomas Leaud/Survival

    Sheyla Yakarepi Juruna et Marie-Christine Blandinau Snat,le 25 fvrier Thomas Leaud/Survival

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    L 'Amazonie pruvienneet brsilienne abriteencore aujourd'hui denombreux peuples iso-ls, la plupart tant les

    survivants (ou leurs descendants) de mas-sacres perptrs par le pass par lescolons et autres trangers, notammentles exploitants du caoutchouc, qui asser-vissaient et massacraient leur mainduvre indienne.En isolement volontai-re, vivant en autarcie quasi complte etextrmement vulnrables tout contactavec le monde extrieur,leurs terres sontaujourd'hui convoites pour leur richepotentiel en ressources naturelles.

    Risque de conflit interethniqueA l'est du Prou, la frontire du Brsil,

    plusieurs groupes dIndiens isols sontmenacs par l'exploitation forestire ill-gale qui les force fuir vers le pays voisin.Outre le risque de contact avec les bche-rons illgaux qui peut leur tre fatal,larencontre entre les Indiens en fuite etceux vivant du ct brsilien de la fron-

    tire risque dentraner des conflits inter-ethniques. Survival fait pression depuisplusieurs annes sur le gouvernementpruvien pour endiguer cette invasionmais peu de mesures ont t prises.

    WikiLeaksIl y a peu de temps, un cble diploma-

    tique de lambassade des Etats-Unis rv-l par WikiLeaks indiquait que legouvernement pruvien avait secrtementadmis que 70 90% de ses mahogany (sorte dacajou) exports avaient t ill-galement abattus. Selon le tlgrammequi insiste sur le rle dcisif du pays dansle march forestier illgal, les Etats-Unis

    ont import 88% des essences durespruviennes destines lexportation en2005. La majeure partie de lexploitationdu mahogany en danger reste aujourdhuidestine au march nord-amricain.

    Nouvelles imagesFin janvier,de nouvelles photos ainsi

    qu'une vido diffuses par Survival mon- traient des Indiens isols avec une prci-sion sans prcdent1. Les photos ont tprises par une quipe de la Funai,le dpar-

    tement des affaires indignes du gouver-nement brsilien, qui a autoris Survival les diffuser dans le cadre de sa cam-pagne en faveur des Indiens isols. Ellesmontrent une communaut d'Indiensprospres et en parfaite sant, leurspaniers remplis de racines de manioc etde papayes frachement rcoltes dansleurs jardins.

    Quant la vido, ralise par la chanebritannique BBC1 en collaboration avec le

    gouvernement brsilien,elle montre pour la premire fois en images filmes lesIndiens isols du ct brsilien et rap-porte le tmoignage de Jos Mereilles,charg de dmarquer,au sein de la Funai,les terres qui abritent des Indiens isols.Lavido a t tourne plus d'un kilomtrede distance pour les perturber le moinspossible.

    Je suis persuad que ce film est le seulmoyen de convaincre l'opinion internatio-nale qu'ils existent rellement.Si les bche-rons ou les mineurs illgaux entrent encontact avec ces Indiens,ils ne les filmeront pas... ils les abattront... a dclar le fonc-

    tionnaire de la Funai.En effet, sans aucunepreuve de leur existence,le monde ext-rieur ne soutiendra pas leur cause...uneseule image d'eux a plus d'impact qu'unemultitude de rapports.

    Menaces sur lesIndiens isols du Prou

    action urgentevos lettres font la diffrence

    Un homme dans son jardin observe lavion de la Funai Gleison Miranda/Funai/Survival

    1.Voir les photos et la vido sur :www.uncontactedtribes.org/photosbresil etwww.uncontactedtribes.org/videobresil

    11

    Lor rougeUne partie des dernires rserves de

    mahogany commercialisable de la plantese trouve dans les forts tropicales pru-viennes,ce qui a dclench une vritablerue vers lor rougesur les derniresdentre elles qui se rencontrent prcis-ment dans les rgions habites par desIndiens isols.

    Les bcherons constituent une gravemenace pour les Indiens isols qui ris-quent dtre dcims par les maladies dumonde extrieur ou par des conflits avecdautres Indiens isols qui acceptent diffi-cilement de se voir envahir, mme par dautres Indiens.En 1996, des bcheronsclandestins avaient forc le contact avec lesIndiens murunahua. Au cours des annesqui suivirent,plus de la moiti dentre euxmoururent des maladies que leur avaient

    transmises les bcherons.Survival a exhort le gouvernement

    pruvien prendre toutes les mesures

    ncessaires pour assurer la protection effi-cace du territoire des Indiens isols mena-cs par l'exploitation forestire illgale.

    Vous aussi vous pouvez les aider !Ecrivez au gouvernement pruvien en

    vous inspirant du modle ci-contre.

    Pourquoi agir?La couverture mdiatique mondiale de

    cet vnement a dj pouss les autoritspruviennes l'action :elles ont rcem-ment annonc leur prochaine coopra-

    tion avec la Funai pour protger la zone demanire plus efficace et faire ainsi cesser l'exploitation forestire illgale. Cettemesure prise par le gouvernement pru-vien est le rsultat d'une campagne d'en-vergure de Survival qui a reu le soutiende plusieurs dizaines de milliers de sessympathisants.

    Grce vous, nous pouvons continuer dfendre les droits des Indiens isols.

    Les Indiens, recouverts de peintures corporelles,obser vent lavion du gouvernement brsilien Gleison Miranda/Funai/Surv

    S.E.Alan GarciaPresidente de la Republica del PeruPalacio del GobiernoPlaza de ArmasLima 1,Prou

    Monsieur le Prsident,

    Je suis extrmement proccup(e) par la situation des Indiens isols du Prou.Trsvulnrables toute forme de contact enraison de leur faible immunit contre lesmaladies allognes, ils ont clairement mani-fest leur volont de rester isols. Leursdroits de vivre sur leurs terres et de rester isols sont reconnus par la lgislation inter-nationale.

    J'exhorte le gouvernement pruvien protger les Indiens isols en expulsant tous les bcherons qui se trouvent sur leur territoire, en fermant son accs toutepersonne trangre et en y interdisant lex-ploitation des ressources naturelles.

    Dans cet espoir,je vous prie dagrer,Monsieur le Prsident,lexpression de mahaute considration.

  • 8/7/2019 Nouvelles 79 : Menaces sur les Indiens isols

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    Livres et revuesRecherches amrindiennes auQubec n 3, 2009,Les Malcites laube du XXIe sicle, Montral,20 $ canadiens.

    Lart cramique des Kalina ,Marie Chantal de Tricornot, 157 p.,

    photos,Ed. Vents dailleurs, 2007,45 . Ouvrage magnifiquement illus- tr sur un art qui a llie avec bonheur tradition et modernit chez lesKalina de Guyane franaise.

    Droit des minorits :normesinternationales et indicationspour leur mise en uvre , Haut-Commissariat aux droits de lhommedes Nations-Unies, New York,Genve, 2010.

    Indigenous Affairs, n1-2/2010,Development and Customary Law,IWGIA, Copenhague.

    Hommes et Liberts , n152, oct.-dc. 2010,Territoires,identits,dmocratie, Ligue des droits delhomme, 7 .

    Revista de Antropologia , vol.52,n1,janv.-juin 2009;n2, juil.-dc.2009, Universit de So Paulo, Brsil.

    Down to Earth , n87,dc.2010,Abuse of workershuman rights atoil palm plantations,InternationalCampaign for Ecological Justice inIndonesia, Cumbria, Royaume-Uni.

    Dveloppement et civilisations ,n389, dc.2010,Rver un autreBrsil, un autre monde, CentreLebret-Irfed, Paris.

    Update , n 92-93, juil-nov.2010,Lexamen priodique universel du

    Conseil des droits de lhomme,Docip, Genve.

    La Baleine, n163, oct 2010,40ans de luttes cologiques!,Les Amisde la Terre, 3,20.

    Solidarit Guatemala ,n 192,nov.-janv. 2011,Numro spcial :

    tourne de militantes guatmal- tques, Collectif Guatemala.

    Dfis Sud, n98, dc.-janv.2011,Lavenir de llevage africain, SOSFaim,Bruxelles.

    Courrier de la Plante ,n 93,

    janv.-mars 2011,Entre savoirs et gou-vernance,10

    Vers un dveloppement solidai-re, n213, janv.2011,Accords decommerce : les droits humains nesont pas ngociables, Dclaration deBerne,Lausanne, Suisse.

    Images de la culture ,n25,dc.2010,Une saison russe, Centrenational du cinma.

    Cin -dbat SurvivalLe cycle de cin-dbat de Survival qui a repris depuis fvrier en partenariatavec le cinma dart et dessai La Clef connat un vif succs. Tous les pre-miers mardis du mois, nous proposons un public de plus en plus nom-breux des uvres de fiction ou documentaires, historiques ou contempo-raines, en prsence de leurs ralisateurs ou de spcialistes.

    Au programme du premier semestre :

    34 rue Daubenton75005 PARIS(M Censier-Daubenton)

    Prix dentre : 7 , tarifrduit : 5,50 Carte 3 filmsde ce cycle : 15

    Retrouvez la programmation complte des cin-dbats sur notre site internet :www.survivalfrance.org/agir/agenda

    I Mardi 1er fvrier

    Des hommes quon appellesauvages de Alain GheerbrantI Mardi 1er mars

    Corumbiara de Vincent CarelliI Mardi 5 avril

    Tinpis Run de Pengau Nengo

    I Mardi 3 mai

    Contact. Le jour o lhommeblanc est venu de Martin Butter etBentley DeanI Mardi 21 juin Spcial fte de la musique

    In the Land of War Canoes deEdward S. Curtis