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NOUVELLES ARCHÉOLOGIQUES ET CORRESPONDANCE Author(s): A. Dumont Source: Revue Archéologique, Nouvelle Série, Vol. 20 (Juillet à Décembre 1869), pp. 359-366 Published by: Presses Universitaires de France Stable URL: http://www.jstor.org/stable/41736680 . Accessed: 19/05/2014 15:36 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . Presses Universitaires de France is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Revue Archéologique. http://www.jstor.org This content downloaded from 195.78.109.37 on Mon, 19 May 2014 15:36:59 PM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

NOUVELLES ARCHÉOLOGIQUES ET CORRESPONDANCE

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NOUVELLES ARCHÉOLOGIQUES ET CORRESPONDANCEAuthor(s): A. DumontSource: Revue Archéologique, Nouvelle Série, Vol. 20 (Juillet à Décembre 1869), pp. 359-366Published by: Presses Universitaires de FranceStable URL: http://www.jstor.org/stable/41736680 .

Accessed: 19/05/2014 15:36

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NOUVELLES ARCHÉOLOGIQUES

ET CORRESPONDANCE

Notre collaborateur M. Ed. Flouest, auteur d'une excellente étude inti- tulée le Camp de Chassey, vient d'être élu associé correspondant de la Société des Antiquaires de France.

Les moulages des bas-reliefs du tombeau des Jules à Saint-Remi, sont arrivés à Saint-Germain. Ils seront, dans quelques jours,, exposés aux yeux du public dans la salle de Mars, en attendant que la salle du rez-dechaussée, qui leur est destinée, soit prête.

Les visiteurs du musée de Saint-Germain ont sans doute remarqué, dans l'une des vitrines de la salle où figure le tumulus de Gavr'Inis, une charmante petite flèche en silex, offerte au musée par M. Prosper Méri- mée. Un heureux hasard nous a fourni l'occasion d'avoir des détails pré- cis sur les circonstances qui ont accompagné cette découverte, où une lame de poignard en bronze se trouvait mêlée aux pointes de flèches. Voici le récit que nous en a fait M. Le Hir, l'habile et heureux explora- teur des cavernes du Finistère»

« La pointe de flèche offerte au musée de Saint- Germain, par M. Méri- mée, a été trouvée en Plouvenez Lochrist, par les frères Morvan, sur une propriété dite Goarillac'h, qui leur appartient. Cette propriété est marquée sur la carte de lé'tat-major à un kilomètre environ au nord du château de Maillé. Les flèches, au nombre de vingt-deux, étaient enfouies dans un ca- veau que les fières Morvan découvrirent, en défrichant la lande deGoarem- Huella; ce caveau, formé de deux petits murs en pierres sèches bien appa- reillées, était recouvert de deux dalles en granite de trois mètres de long sur un mètre et demi de large. Il avait la direction nord-sud; une large pierre reposait dans la partie nord, en forme d'oreiller, sur un lit de terre mêlée de sable formant un plancher d'une certaine résistance. C'est vers le milieu du caveau et en tas, selon l'expression des frères Morvan, que gisaient : Io un poignard en bronze; 2° vingt^deux pointes de flèches en silex, à ailerons et à queue médiane, très-finement travaillées; les frères Morvan en possèdent encore quatre, ainsi quele poignard. Ils remarquè- rent que des débris de charbons et de poussière grise entouraient les flè- ches. Du reste le caveau était vide. La lame du poignard, sans compter la soie qui est brisée, mesure 27 centimètres de long; elle a 6 centimè-

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360 REVUE ARCHÉOLOGIQUE. tres de large à l'origine, qui en est la partie la plus large. » Il est hedreux que ces objets soient tombés entre les mains d'hommes intelligents qui ont su les conserver. Il serait désirable que la lame de poignard fût dépo- sée à Saint-Germain à côté de la flèche donnée par M. Mérimée. Gela for- merait un curieux spécimen des découvertes où le bronze est môlé à, la pierre polie. Nous formons le vœu que le musée de Saint-Germain ait au moins un moulage de ce fragment d'arme antique; nous ne doutons pas que le propriétaire, qui a compris l'intérêt de sa trouvaille, n'autorise ce moulage.

M. le vicomte Philippe de Saint-Prix vient de donner au musée de Saint-Germain quatre débris d'armes en bronze trouvés sur sa propriété de Lingos, commune de Heuvic, à l'embouchure de la rivière de Penzé (Finistère). Ges débris, qui proviennent d'un dépôt assez analogue à ceux que l'on connaît sous le nom de fonderies celtiques , comme la fonderie de Larnaud (Jura) par exemple, offrent des particularités intéressantes. Le haut d'une lame de poignard est traversé de rivets creux, un autre frag- ment a été très-visiblement aiguisé par le martelage. La découverte a été faite dans une garenne dite Goarem grach , en français Garenne de la fée, et au lieu dit Parc arbé , le Champ de la tombe. Près de ce champ est un dolmen qui comptait autrefois quatorze pierres. Il en reste encore sept. M. le vicomte de Saint-Prix a donné ordre de les respecter à l'avenir; nous pouvons espérer que ce monument se trouve ainsi sauvé de la destruc- tion.

Le Bulletin de la Société des sciences historiques et naturelles de Semur contient dans sa cinquième année, p. 38 à 56, un intéressant rapport de M. Bruzard, sur les fouilles qu'il a dirigées au nom de la So- ciété dans les tumulus de Genay. Une planche exécutée avec soin repré- sente les principaux objets trouvés dans le cours de ses travaux, et appar- tenant à l'âge du bronze. Ge rapport est suivi d'une note du docteur Hamy sur les ossements humains que renfermaient ces tumulus.

Bulletin de V Institut de correspondance archéologique . N° de juillet : Fouilles d'Athènes, de Préneste, et de l'Etrurie méridionale. Boucle d'o- reille étrusque du musée de Pérouse.

Noi d'août et septembre 1869 : Fouilles de Vienne, en France. Inscrip- tions de Sardaigne. Dépôt d'ex-voto en bronze, peut-être consacrés à la déesse de la santé. Antiquités à Naples.

- - Bulletin de V Académie de Berlin . Nous remarquons dans le numéro de mai une note de M. Kirchhoff sur deux inscriptions votives du temps de Périclès, l'une inédite, l'autre qui avait été lue et publiée incorrecte- ment, sans que l'importance en fût encore signalée. Le numéro de juin contient une dissertation de M. E. Curtius sur le caractère religieux des monnaies grecques.

- Timbre am/phorique rhodien portant le nom d'un mois intercalaire . - Je dois l'estampage de cette inscription à l'obligeance de MM. G. Perrot et Kékulé. C'est un timbre amphorique gravé sur anse de vase. Il est

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NOUVELLES ARCHÉOLOGIQUES. 361

conservé au musée de Wiesbaden. On en trouvera une première copie dans la publication intitulée Periodische Blœtter des mssœuischen Alterthums- vereins, 1860, p. 333, où ce texte a été donné ainsi qu'il suit :

EPIKAEYKPA TEY2

HANKTITAETTEPOY. Anse ď amphore trouvée à Kertch .

Il faut lire, comme le pense M. Kékulé EniKAETKPA

TETS IIANAMOYAEYTEPOY

Ce timbre est rhodien. Le prêtre du soleil Kleukratés est déjà connu par plusieurs sceaux recueillis en Sicile et réunis dans le Corpus inscription mm grœcarum : w5519 avec la mois AáXtoç,- 5381 6. mois5Aypiávioç;Momm- sen lit a lu ArNONIOY - 5519, mois 'AprajxtTtoç, que Castelli a lu APTEMITIO [j] - 5664 c. mois Iláva^oç. Le musée de la Société arc héolo- gique d'Athènes possède entre autres deux timbres très-bien conservés portant le nom de Kleukratés, l'un daté du mois AáXioç, l'autre du mois 2(xiv0ioç. Cf. mon recueil des inscriptions céramiques de Grèce. Deuxième partie, première série. N° 166 et 466a.

Il est inutile de revenir ici sur les erreurs auxquelles ont donné lieu . les timbres de Kleukrates trouvés en Sicile.

L'intérêt du document offert au musée de Wiesbaden, par M. le prince Emile Wittgenstein, est dans le mois intercalaire qu'on y trouve nommé. L'anné rhodienne était de douze mois auxquels on ajoutait, après une cer- taine période fixe, un mois supplémentaire : ce mois, à Rhodes, s'appe- lait 7cavÂ{jt,oç Seurspoç.

Le mois náva^o? SsuTepoç se lit très-rarement sur les timbres amphori- ques. Cf. cependant Corps ins. grœ.y n. 5382, timbre de Nixacrayopaç 5654 timbre d"AyÉXaoç - C. 5658 timbre d'ApoMroXu;. Stoddart n. i38 timbre de AopxiXiSa; C. I. G. 5381 c., timbre deKpairíSaç Stoddart n; H2, timbre de KXeap^oç et mon recueil des inscript, céram. de Grèce. Deux, partie, série i, n. 248.

EIIISÜA.MOY IIANAMOY

AEYTEPOY La date de l'éponymat de Kleukratés n'a pu encore être déterminée.

Mais le timbre que nous publions appartient certainement à la bonne époque macédonnienne. Nous avons désormais un élément de plus pour fixer la place de Kleukratés dans la série des prêtres du soleil, puisque nous savons qu'il fut en charge à la fin d'une période où l'année fut com- plétée par un mois intercalaire. A. Dumont.

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36® REVUE ARCHÉOLOGIQUE. Exploration de maisons romaines dans la forêt ďEawy ( Seine Infé-

rieure). - M. l'abbé Cochet, ayant visité cette année la forêt de Compiè- gne, a eu l'occasion de reconnaître et d'admirer les belles fouilles faites, depuis huit ans, par M. de Roussy, aux frais de l'Empereur. Cette forêt re- couvrait de ses arbres séculaires une série de villages romains et une ville entière qui a été déblayée sur une longueur de plus d'un kilomètre. Ce nouvel Herculanum, que les gens du pays appellent la ville des Gaules, est situé sur le Mont-Berny, juste en face du château de Pierrefonds. Cette cité, encore innommée, montre ses maisons, ses caves, ses rues, ses trottoirs, ses bains, ses temples et ses puits, avec murs et margelles au fond desquels se voit encore l'eau romaine . Du sein de tant d'habitations, il est sorti, pour le château de Compiègne, tout un musée antique où l'on trouve, au milieu des vases de toute forme, un assortiment d'outils en fer qu'on chercherait vainement sur d'autres points de la France.

Cet ensemble de découvertes a convaincu M. l'abbé Cochet que nos fo- rêts pouvaient bien être autant de bibliothèques archéologiques. Il a donc essayé d'appliquer, aux forêts de la Seine-ïnférieure, la méthode si heureusement expérimentée dans l'Oise. Déjà des travaux faits par lui et par M. Estancelin, dans la forêt d'Eu; par M. Lesage, dans la forêt de Maulévrier; par MM. Fallue et Charlier, dans la forêt de Brotonne, étaient de nature à lui prouver qitö, comme mines scientifiques, les bois de Nor- mandie ne le cédaient pas à ceux de l'Ile-de-France; cette fois c'est à la forêt d'Eawy qu'il s'est adressé et c'est elle qui s'est chargée de répondre.

Déjà, depuis une dizaine d'années, M. le baron d'Haussez et M. le comte de Barville avaient obtenu de l'administration forestière la permission de fouiller la forêt d'Eawy, où ces hommes honorables et éclairés avaient cru reconnaître des points à explorer. Us ne s'étaient pas trompés, et M. l'abbé Cochet est aujourd'hui aux regrets de n'avoir pas profité plus tôt de ces bienveillantes et précieuses indications.

Eclairé et animé tout à la fois par les découvertes de M* de Roussy dans la forêt de Compiègne, il est revenu à la forêt d'Eawy, où des per- sonnes sympathiques et éclairées n'ont pas tardé à lui indiquer des lieux intéressants à explorer. L'un est le triége de la Sallandriére , près le Lihu; l'autre est le triége du Camp -Souverain, le long du grand Chemin-des-Li - mousins. Tous deux sont situés sur le territoire communal de Saint-Saëns*

A la Sallandrière 7 , autour d'une vieille mare connue sous le nom de , 7 * Mare Verte , on remarque des inégalités de terrain, qui, au premier coup de pioche, ont donné des murs et des tuiles à rebords. 11 devenait évident qu'il y avait là plusieurs habitations antiques. Ce n'est pas exagérer que de porter à sept ou huit le nombre de celles que l'on pouvait interroger.

Cette année^ M. l'abbé Cochet a exploré trois de ces maisons, dont une s'est trouvée moins bien conservée que les autres. Mais les deux dernières sont fort intéressantes. Les murs sont en silex, en tuiles et en moellon du pays, taillé en petit appareil. Les angles surtoutont été traités avec le plus grand soin. L'épaisseur des murailles varie de 90 centimètres à 1 mètre,

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NOUVELLES ARCHÉOLOGIQUES, 363 ce qui est considérable pour les Gallo-Romains chez qui les constructions domestiques ne dépassaient guère 66 centimètres. La hauteur conservée ' varie de 50 centimètres à lm,20%

L'une des deux maisons mesure 20 mètres de long sur 8 mètres de large. Elle est partagée en deux par un refend. Le pavage a conservé une aire de béton battu à la masse, ce qui s'est également vu à Lillebonne. Le toit paraît s'être affaissé sur toute la surface de l'édifice, car on la re- trouve entièrement couverte de faîtières et de tuiles à rebords.

L'autre maison, plus curieuse que la précédente, mesure 19 mèlres de longueur sur 9 mètres de largeur. Comme dans la première, le toit, avec ses tuiles et ses faîtières, s'est écroulé sur l'intérieur qu'il recouvre d'une véritable couche céramique. Ce qui constitue pour cet édifice une parti- cularité fort intéressante, ce sont les anlges faits avec de petites briques carrées, les briques de l'hypocauste, et huit ou dix soupiraux placés au pignon du nord et aux angles du nord- ouest et du sud-est. Ces soupiraux, qui traversent le mur, sont fort bien faits avec des tuiles de plusieurs di- mensions; le plan en est légèrement incliné, et ils semblent descendre du dehors ou si l'on veut remonter de l'intérieur, comme des ouvertures de cave. M. l'abbé Cochet ignore la destination de ces soupiraux qu'il rencontre pour la première fois dans de pareilles conditions. Toutefois il n'est pas éloigné de penser qu'ils ont pu être pratiqués pour lévaporation de la fumée. Le système des cheminées, dans les maisons romaines de nos contrées, est encore profondément inconnu. Il semble que les premières cheminées de nos pères aient été des soupiraux de cave qui roulaient la fumée autour de leurs maisons si peu dotées d'ouvertures. C'est ce qu'un poëte antique semble exprimer par ce vers :

Cum tenuem volvunt hypocausta vaporem. Parmi les débris recueillis dans les tranchées, on peut citer un vase en

bronze, des vases en terre et surtout deux poids en basalte ou pierre noire d'une forte dimension. Ces deux poids affectaient la forme ovale et. mon- traient au milieu des attaches pour des anneaux de fer. Le plus petit, marqué du chiffre X, pèse environ 8 kilogrammes- ou 16 livres; le plus grand pèse environ 16 kilogrammes soit 32 livres. Ce sont deux monu- ments précieux de stathmatique gallo-romaine, que le musée de Rouen sera heureux de posséder, caril n'en a point de semblables.

La quatrième maison romaine, et la plus importante, était située au triége du Camp-Souverain ou du Camp-Soudain, à quelques pas de l'antique route forestière connue sous le nom de Chemin-des-Limousins, Celle-là était bien la plus importante de toutes, et c'est à elle que l'on doit les meilleures découvertes. Cette maison devait avoir des dépendances qui n'ont pas encore été étudiées. Le bâtiment principal, qui a été mis à jour, comptait 15m ,30 de long sur 8m,80 de large. L'épaisseur du mur était de I mètre comme àia Sallandriêre, La profondeur descendait parfois jusqu'à 4m,30.

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364 REVUE ARCHÉOLOGIQUE. On a trouvé cette belle salle remplie de décombres de toute nature, tels

que silex, moellons, mortiers, cendres, charbons, tuiles et faîtières. Evi- demment le feu avait consumé l'édifice aux temps barbares. Toutefois, les conquérants s'étaient assis auprès des ruines qu'ils avaient faites, car, chose étrange, cette belle salle étaitremplie de squelettes de tout sexe et de tout âge. Ce n'est pas la première fois que cette particularité se remarque en archéologie pour les temps barbares. Nous en avons des exemples à Etretat, à Saint-Leger-de-Rotes, près Bernay, à Noiry et à. Sens (Saône-et-Loire).

Les morts qui se sont montrés ici n'étaient pas moins de vingt-cinq à trente, tous parfaitement en place, orientés latéte à l'ouest, les pieds à l'est. Le plus grand nombre avaient été inhumés sans aucun objet d'art; quel- ques-uns seulement en possédaient, et ceux-ci ont servi à dater les autres. Trois ont donné des sabres ou scramasax en fer, logés entre leurs jam- bes; un de ces scramasax présente deux rainures sur chaque côté de la lame; un autre avait été coupé parle milieu avant d'être mis dans la tombe. Les agrafes qui les attachaient à la ceinture avaient été damas- quinées d'argent comme à Etretat, au Petit-Appeville et ailleurs. Presque toutes se sont montrées avec plaque, contreplaque et un ornement carré au ceinturon. Le sabre, l'agrafe et la damasquinure sont des traits carac- téristiques de l'époque franque. Ce qui ajoute à cette première démons- tration ce sont quatre vases en terre noire et une coupe de verre verdâtro recueillis aux pieds des morts. La forme simple et primitive de ces vases nous fait considérer ces hommes comme des Francs du vin® siècle ou des Normands du ix®.

Au milieu des terres qui ont été remuées pour opérer les diverses exhu- mations, il s'est rencontré plusieurs objets antiques. Je cite notamment une perle en pâte de verre coloré, de forme plate; une autre perle en pâte vitrifiée, de couleur bleue, de forme ronde et côtelée; une épingle à cheveux en bronze dont la tête ronde est recouverte d'une feuille d'or; enfin, un ornement en bronze, décoré d'émail champlevé, d'une forme très-primitive.

Pour nous, nous croyons fermement avoir affaire ici à une tribu de Francs qui a vécu sous les rois fainéants ou sous les successeurs de Charlemagne.

Le nom d e Camp -Souverain porté par le quartier où ont eu lieu ces dé- couvertes donne à ces monuments une importance toute particulière. En effet, c'est au Camp-Souverain que, par la libéralité de Thierry II, roi des Francs (679-690), saint Saëns, aidé de saint Leufroy et dirigé par saint Ouen et saint Ansbert, fonda le premier monastère qui a donné son nom au pays. Nous n'oserions rattacher la ruine et le cimetière à la demeure de ces saints et illustres civilisateurs de nos contrées au vu® siècle; mais nous tenons pour certain que les hommes dont la science vient de retrouver la trace, sont les contemporains des grands cénobites qui fréquentaient ces lieux, aujourd'hui si profondément abandonnés.

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NOUVELLES ARCHÉOLOGIQUES. 365 Voici le sommaire des numéros de mai, juin, juillet et août 1869

des Matériaux pour l'histoire primitive et naturelle de l'homme . Mai et juin 1869. - Cazalìs de Fondouce et J. Ollier de Marichard, La

grotte des morts, près Durfort (Gard), p. 249. - Dambrée, Exploitation de- tain remontant à une époque immémoriale, 261. - J. Saratz, Introduction du renne dans les Alpes, 264. - G. Vogt, De la domestication du bœuf, du cheval et du renne à l'époque du renne, 267. - E. Thioly, Description des objets trouvés à Veyrier, 273. - E. Thioly, Objets de l'âge de pierre trouvés sur remplacement lacustre des Eaux-Vives, 273. - M. le DrPaul Broca, Société d'anthropologie de Paris, séance du 3 juin. - Tombes gau- loises et préhistoriques du Soissonnais, 274. - M. Broca, Envoi de l'île de la Réunion, 275. - M. Gavarret, Irritation nerveuse, 276. - M. Gavarret, Conservation des forces, 276. - M. Dally, Photographie et séance géné- rale, 276. - M. Simonin, L'homme américain, 276. - M. Broca, Séance du 17 juin 1869. - Photographie de la reine Mohély et du prince, 281. - M. Calland, Recherches préhistoriques dans le Soissonnais, 281. - M. Broca, Discussion sur la grotte funéraire d'Orrouy, 283. - M. Reboux, Ossements humains fossiles. - Sépultures, 284. - M. le Dr Hamy, Osse- ments humains de l'âge de la pierre polie, 284. - J. J. A. Worsaae, Sur quelques trouvailles de l'âge du bronze faites dans des tourbières, 285. - L'abbé Bourgeois, Nouvelle affirmation de l'homme tertiaire, 297. - Frère Indes, Sur la formation des tufs des environs de Rome et sur une caverne à ossements, 299. - G. Malaise, Roches usées avec cannelures de la val- lée de la Grande Geete, 311. - G. de Mortillet, Chronologie préhistori- que, 314. - E. Dupont, Les « bâtons de commandement » de la caverne de Goyet, 318. - A. Roujou, Sépulture de l'âge du fer découvertes sur la butte du Trou-d'Enfer, entre Choisy-le-Roy et Villeneuve-le-Roi (Seine), 319. - L. de Malafosse, Etude sur les dolmens de la Lozère, 321. - J.-F. Bladé, Etude sur l'origine des Basques, 331. - R. de Tschudj, La langue des Aymaras, 339. - Porcelaines chinoises en Irlande, 340.

Juillet et août 1869. - société d'anthropologie de paris. Séance du 15 juillet 1869. - Broca, Mort du Dr Paul Defert, 341. - Géné-

ral Fai dherbe, Dolmens et hommes blonds de la Libye, 341. - Bœkel, Etude sur le stigmatisme, 344. - Auburtin, Crânes chinois, 344. - Dr Jacquemet, Localisation de la parole dans le cerveau, 344. - Bataillard, Bohémiens hongrois, 345. - Alix, Comparaison de l'homme et des sin- ges, 345.

Séance du 29 juillet 1869. - Louvain, Photographie d'Indiens, 345. - P. Broca, Kabyle blond, 345. - Parisot, Capacité des crânes d'hommes et de femmes, 346. - Roujou, Ossements découverts à Villeneuve-Saint-Geor- ges, 346. - Avel, Crâne américain, 347. - P. Broca, Comparaison des hommes et des singes, 347. - Lagneau, Observations sur les conscrits, 348. (Gabriel de Mortillet.) - Roujou, Sépultures antéhistoriques, 348. - Elie Massénat, Objets gravés et sculptés de l'Augerie-Basse (l)ordogne),

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366 REVUE ARCHÉOLOGIQUE. 348. - Elie Massénat, Pointes de lance à Cro-Mágnon, 357. - De Quà- trefages, Rapport sur le concours pour le prix Godard, 357. - A. Roujou, Phénomènes glaciaires dans le plateau central, par M. A. Julien, 369. - Delanoue, Moraines glaciaires en Auvergne, 376. - Arcelin, Influence égyptienne pendant l'âge du bronze, 376. - L'abbé Collet, Les menhirs monuments funéraires, 383. - Bailleau, Grotte des fées de Châtelperron, 384. - Wyman et Morse, Les Kjoekenmoddings en Amérique, 389. - Flouest, Notice archéologique sur le camp de Chassey (Saône-et-Loire), 395. - H. Schuermans, La pierre du diable à Jambes-lez-Namur, 400. -

SOCIÉTÉ DE D'AKCHÉOLOGIE ET D'HISTOIRE DE PARIS. Séance du juillet. - L. Leguay, Polissoirs et sépultures préhistoriques

des environs de Paris, 407. - Roujou, Trouvailles de haches en bronze, 407. - Roujou, Fraude des ouvriers de Paris, 408. - Cherbonneau, Nou- veaux dolmens en Algérie, 440. (A. Roujou.) - A. Caraven, Quaternaire et haches polies du Tarn, 410. - A. Favre, Terrain erratique et période glaciaire dans les Alpes, 410. - A. Milne-Edwards, Faune ancienne des îles Mascareignes, 411. - E. Piette, Sépultures préhistoriques de Chas- seng, 413. - V. Callaud, Antiquités préhistoriques de Chasseng, Vauxrot et de Bethondes, 413. - Marinoni, Nouvelle station de l'âge du bronze en Lombardie, 414.

société de climatologie algérienne. Session extraordinaire de 1868. - Général Faidherbe, Origine des Li-

byens ou Berbères, 418. - Dr Bourjat, Faune de la pointe Pescade, 422. - R. Galles, Menhirs non funéraires, 426. - Letourneux, Catalogue des monuments préhistoriques de l'Algérie, 247. - L'abbé Richard, Silex taillés du nord de l'Algérie, 433. - G. de Mortillet, Promenades au Mu- sée de Saint-Germain, 434. - L. Védel, Dolmen de la Kairié, 435.

Les cahiers 2 et 3 du tome II de Y Archœologische Zeitung (nouvelle série) contiennent les articles suivants :

A. Michaelis, Marsyas; A. Conze, Sarcophage à Athènes; Otto Iahn, Eors et Psyché; F. Matz, deux Scènes empruntées au mythe de Lycurgue, dans les peintures murales de Pompei; Bendorf, le Groupe des Charités de Socrate; E. Curtius, le Modèle primitif phénicien de la Vénus de Mé- dicis. Aux Mélanges et Nouvelles, nous trouvons les Procès-verbaux de la Société archéologique de Berlin, des notes de MM. Mommsen, sur une Inscription latine funéraire da Bingen; Christ, sur des Inscriptions latines de rOdenwald; Conze, sur les explications que l'on a données du Mo- nument des Harpies à Xanthe; Heydemann, sur quelques Inscriptions des vases du musée national de Naples, et sur un Sceau de bronze où se* raient représentés Orphée et Eurydice; Huebner, sur les Fouilles d'Ostie, et Leemans, sur des Inscriptions latines de Hollande ; de Schliée, sur la Mosaïque d'Iphigénie d'Ampurias. A plusieurs notices bibliogra- phiques, s'ajoute une notice biographique de M. Mommsen sur l'archéo- logue et écrivain distingué que l'Allemagne vient de perdre, Otto lahn.

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