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M~decine et Maladies Infectieuses -- 1986 - 7 -- 484 NOUVELLES DE L'INDUSTRIE PHARMACEUTIQUE (( Emergence de mutants r~sistants )) : c'est le th~me d'une r~cente conference de presse,, organis~e par les Laboratoires Lederl~. Madame le Pr. Bergogne-Berezin (H~pital Bichat, Paris) et le Pr. Rdgnier (H(~pital Claude Bernard, Paris) y ont fait I'dcho de I'inqui~tude des infectiologues face b I'dmergence de mutants rdsistants aux Cdphalosporines de 3~me gdndra- tion. II s'agit d'un mdcanisme de d~repression de c~phalo- sporinases, enzymes emp~chant les antibiotiques d'atteindre leur cible. Parmi les bacilles gram ndgatif, les plus souvent en cause, on retrouve Enterobacter cloacae,Serratia marces- cens, Citrobacter, Proteus et Pseudomonas aeruginosa. Un certain nombre de circonstances pathologiques favorisantes peuvent ~tre cern~es : infections urinaires sdv~res, septicd- roles, pneumopathies Iourdes, infections abdominales ... Certains antibiotiques se r~v~lent Otre des inducteurs puissants (en particulier certaines cdphalosporines de l~re gdndration) alors que d'autres sent des inducteurs faibles (en particulier les urdido-pdnicillines dent la pipdracilline). En attendant les (( C~phalosporines de 4~me g~n~ra- tion )~, il semble licite d'etre prudent en utilisant les anti- biotiques prdsentant le moindre risque, pour une bonne efficacitd. Et surtout en conservant les antibiotiques les plus modernes et les plus sophistiquds, telles les cdphalo- sporines de 3~me g~n~ration, seulement dans les indica- tions oO elles sent indispensables. C'est dans cat esprit que les conf~renciers concluent qu'il para]t sage de continuer b employer I'ensemble des produits efficaces, comme les pdnicillines b large spectre (Pip~rilline par exemple), notamment dans les traitements de premiere intention. Dr. B.D. ANTIBIOPROPHYLAXIE EN CHIRURGIE Les Laboratoires Lilly France ont organisd, le 12 Juin 1986, sous la prdsidence du Pr. Vachon (H~pital Claude Bernard, Paris), un atelier de travail* en vue de faire le point sur cette attitude essentielle que reprdsente I'anti- bioprophylaxie en chirurgie. Cette journde, qui rdunissait infectiologues, cliniciens et chirurgiens, a permis de ddgager les points importants de cette notion. Rappelons-en bri~,vement les grandes lignes. L'antibioprophylaxie a pour but d'intervenir, parall~lement aux mesures classiques d'asepsie, en vue d'emp~cher la sur- venue d'une infection, absente au moment de I'interven- tion, lide directement t~ I'acte op~ratoire, qu'elle soit grave mais rare ou frdquente et peu grave. Cela dlimine donc les infections ddjb en place ou la prdven- tion d'infections non lides directement b I'acte chirurgical (catheter, sondes vdsicale ou endo-trachdale, etc ...) Une m6thodologie peut ~tre proposde : - Classement de I'acte opdratoire : septique, aseptique mais risques opdratoires particulier (cardio-vasculaire, orthopddie prothdtique) ou malade b risque particulier. - Ddfinir I'objectif bact~rien essentiel. - Ddduction du eu des antibiotiques utilisables. - Appliquer une dur~e br(}ve. - Surveiller le taux d'infection post-opdratoire (en fonction de I'acte, du service hospitalier, du chirurgien). Les indications se iimitent a priori au cas de la chirurgie septique, dite (( propre-contaminde )) (ORL, tube digestif, gyn~cologie basse) ainsi que la chirurgie sur des zones porteuses de foyers infectieux anciens ou latents (cancer digestif, salpingite, prostate). Des cas particuliers sent aussi ~ inclure : -chirurgie cardio-vasculaire (risque de staphylo- coccie), orthop~die avec pose de proth~se ; -chirurgie aseptique chez des malades ~ risques particuliers (c~sarienne apr~s travail long, chirurgie biliaire chez le sujet ~tgdou avec lithiase, etc ...). Les modalit~ssont lessuivantes : - Antibioth~rapie administrde avant I'acte op~ratoire. - Durde br~ve (flash ou pdri-opdratoire, infdrieur ~ 24 heures). - Choix de I'antibiotique fonction de I'objectif bac- tdriologique redout~ (donc ddfinition indispensable de cet objectif). - Dose unitaire suffisante. Ainsi, plusieurs produits peuvent en gdn~ral rdpondre b une indication. Le choix se fait alors sur des crit~res annexes (dconomiques, ~cologiques, toldrance). Dr. B.D. * Participaient ~ cet atelier le Pr. Acar, Madame le Dr. Doyen, le Dr. Evrard, le Pr Lazorthes, le Dr. Massip, le Pr Mazas et le Dr. Train. 484

Nouvelles de l'industrie pharmaceutique

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Page 1: Nouvelles de l'industrie pharmaceutique

M~decine et Maladies Infectieuses -- 1986 - 7 -- 484

NOUVELLES DE L'INDUSTRIE PHARMACEUTIQUE

(( Emergence de mutants r~sistants )) : c'est le th~me d'une r~cente conference de presse,, organis~e par les Laboratoires Lederl~.

Madame le Pr. Bergogne-Berezin (H~pital Bichat, Paris) et le Pr. Rdgnier (H(~pital Claude Bernard, Paris) y ont fait I'dcho de I'inqui~tude des infectiologues face b I'dmergence de mutants rdsistants aux Cdphalosporines de 3~me gdndra- tion. II s'agit d'un mdcanisme de d~repression de c~phalo- sporinases, enzymes emp~chant les antibiotiques d'atteindre leur cible. Parmi les bacilles gram ndgatif, les plus souvent en cause, on retrouve Enterobacter cloacae, Serratia marces- cens, Citrobacter, Proteus et Pseudomonas aeruginosa. Un certain nombre de circonstances pathologiques favorisantes peuvent ~tre cern~es : infections urinaires sdv~res, septicd- roles, pneumopathies Iourdes, infections abdominales ...

Certains antibiotiques se r~v~lent Otre des inducteurs puissants (en particulier certaines cdphalosporines de l~re gdndration) alors que d'autres sent des inducteurs faibles (en particulier les urdido-pdnicillines dent la pipdracilline).

En attendant les (( C~phalosporines de 4~me g~n~ra- tion )~, il semble licite d'etre prudent en utilisant les anti- biotiques prdsentant le moindre risque, pour une bonne efficacitd. Et surtout en conservant les antibiotiques les plus modernes et les plus sophistiquds, telles les cdphalo- sporines de 3~me g~n~ration, seulement dans les indica- tions oO elles sent indispensables.

C'est dans cat esprit que les conf~renciers concluent qu'il para]t sage de continuer b employer I'ensemble des produits efficaces, comme les pdnicillines b large spectre (Pip~rilline par exemple), notamment dans les traitements de premiere intention.

Dr. B .D.

A N T I B I O P R O P H Y L A X I E EN C H I R U R G I E

Les Laboratoires Lilly France ont organisd, le 12 Juin 1986, sous la prdsidence du Pr. Vachon (H~pital Claude Bernard, Paris), un atelier de travail* en vue de faire le point sur cette attitude essentielle que reprdsente I'anti- bioprophylaxie en chirurgie.

Cette journde, qui rdunissait infectiologues, cliniciens et chirurgiens, a permis de ddgager les points importants de cette notion. Rappelons-en bri~,vement les grandes lignes.

L'antibioprophylaxie a pour but d'intervenir, parall~lement aux mesures classiques d'asepsie, en vue d'emp~cher la sur- venue d'une infection, absente au moment de I'interven- tion, lide directement t~ I'acte op~ratoire, qu'elle soit grave mais rare ou frdquente et peu grave.

Cela dlimine donc les infections ddjb en place ou la prdven- tion d'infections non lides directement b I'acte chirurgical (catheter, sondes vdsicale ou endo-trachdale, etc ...)

• Une m6thodologie peut ~tre proposde : - Classement de I'acte opdratoire : septique, aseptique

mais risques opdratoires particulier (cardio-vasculaire, orthopddie prothdtique) ou malade b risque particulier.

- Ddfinir I'objectif bact~rien essentiel. - Ddduction du eu des antibiotiques utilisables. - Appliquer une dur~e br(}ve. - Surveiller le taux d'infection post-opdratoire (en

fonction de I'acte, du service hospitalier, du chirurgien).

• Les indications se iimitent a priori au cas de la chirurgie septique, dite (( propre-contaminde )) (ORL, tube digestif, gyn~cologie basse) ainsi que la chirurgie sur des zones porteuses de foyers infectieux anciens ou latents (cancer digestif, salpingite, prostate).

Des cas particuliers sent aussi ~ inclure : -chi rurg ie cardio-vasculaire (risque de staphylo-

coccie), orthop~die avec pose de proth~se ; - c h i r u r g i e aseptique chez des malades ~ risques

particuliers (c~sarienne apr~s travail long, chirurgie biliaire chez le sujet ~tgd ou avec lithiase, etc ...).

• Les modalit~ssont lessuivantes : - Antibioth~rapie administrde avant I'acte op~ratoire. - Durde br~ve (flash ou pdri-opdratoire, infdrieur ~ 24

heures). - Choix de I'antibiotique fonction de I'objectif bac-

tdriologique redout~ (donc ddfinition indispensable de cet objectif).

- Dose unitaire suffisante.

Ainsi, plusieurs produits peuvent en gdn~ral rdpondre b une indication. Le choix se fait alors sur des crit~res annexes (dconomiques, ~cologiques, toldrance).

Dr. B .D .

* Participaient ~ cet atelier le Pr. Acar, Madame le Dr. Doyen, le Dr. Evrard, le Pr Lazorthes, le Dr. Massip, le Pr Mazas et le Dr. Train.

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