8
Nos élus-es Front de Gauche EUROPÉENNES Le groupe GUE/NGL passe de 35 à 43 députés Jeudi 29 mai 2014 - N° 2048 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX Prix : 0,80 euro

Nouvelles N° 2048

Embed Size (px)

DESCRIPTION

Nouvelles N° 2048 du 29 mai 2014

Citation preview

Page 1: Nouvelles N° 2048

Nos élus-es Front de Gauche

EUROPÉENNES

Le groupe GUE/NGL passe de 35 à 43 députés

Jeudi 29 mai 2014 - N° 2048 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX Prix : 0,80 euro

Page 2: Nouvelles N° 2048

2 • Les Nouvelles 29 mai 2014

ACTUALITÉEN LUTTE

Au 10ème jour de grève, les salariés d’Elior Bagatelle et la secrétaire du syndicat de site ont été assignés par huissiers, au nom de Bagatelle et d’Elior Services Bagatelle, pour une comparution au Tribunal de Bordeaux le 26 mai. Ils appelaient au rassemblement devant le tribunal.Ils sont accusés de «nuisances sonores» et de «diffusions médiatiques portant atteinte à l’image de la Maison de Santé Protestante de Bordeaux Bagatelle».Sur la suggestion des avocats, les gravisres L’avocat de Bagatelle a demandé au juge d’interdire aux grévistes d’occuper le rond-point à l’intérieur du site et d’y faire du bruit et l’autorisation de faire appel à un médiateur. Les grévistes présents et les deux représentants syndi-caux ont accepté la proposition de faire intervenir un médiateur pour conclure un accord permettant de mettre fin au conflit.

Dans l’attente de la réponse du juge le 28 mai, les sala-riés d’Elior Service ont reconduit leur grève pour le 14e jour car ils ne se résignent pas à être méprisés, exploités, victimes d’un système qui n’a pour seule logique que la rentabilité, le profit au détriment de l’Humain, tant pour les professionnels que pour les patients qui en subissent les conséquences (cf Nouvelles 2047). La solidarité en actesLes élus et militants communistes et Front de Gauche de Talence et de Bègles sont venus apporter leur soutien aux grévistes, ont participé à la collecte de solidarité et ont été accueillis samedi dernier au restaurant des communistes béglais à la Fête de la morue.Ce fut un repas chaleureux où les salariés ont pu relâ-cher un peu la pression et reprendre des forces pour leur combat de justice sociale.

Mobilisés depuis des semaines avec les parents d’élèves, les ensei-gnants et personnels du collège étaient en grève le 27 mai pour conserver le poste de secrétariat dans leur établissement. Malgré plusieurs rencontres à l’inspection d’Académie et l’appui du conseiller général J.J. Paris et des élus-es du groupe «Bègles pour tous/FdeG», le rectorat justifie le départ de la secrétaire par une décision «comptable».

Pour la communauté scolaire, ce sont «des économies faites au mépris de la qualité de l’accueil et du suivi des enfants et des familles de Bègles… sans aucune prise en compte de la réalité économique de

notre secteur (en RSS - NDLR), de la nécessaire stabilité des personnels ou de la création de deux classes à la rentrée.

Pour agir et soutenir :Téléphoner au rectorat :05 57 57 38 06Envoyer un mail :[email protected] des parents d’élèves :fcpepabloneruda.blogspot.fr

Après les succès remportés à Lormont, les facteurs et agents courrier de Latresne sont en grève illimitée à 90 % depuis le 21 mai, à l’appel de la CGT FAPT 33, impactant les communes de Latresne, Carignan, Cénac, Quinsac, Lignan, Camblanes et Meynac.

Pour cause, la suppression d’une tournée de facteur décidée par la Direction de La Poste dans sa réorganisation des services courrier.

Pour répondre aux besoins des personnels et permettre un service public postal de qualité pour les usagers, les agents en grève reven-diquent 4 créations d’emplois (effectif et moyens de remplacement), la prise en compte réelle de l’évolution de la construction, l’arrêt de l’auto-remplacement, des promotions et un salaire de base à 1700 euros.

Arrivée aux Quinconces où vous attendront les associations, des pré-servatifs et un concert .

Le mot d’ordre de la Marche est «La Famille Pour Tous».

La soirée officielle de cette édition 2014 prendra place au STEREO KLUB et s’achèvera pour ceux qui le souhaitent en after au Sauna Hugo.

Le Comité Talençais de Défense des Services Publics organisait un rassemblement/pique-nique le 27 mai pour exiger un moratoire sur les constructions sur le terrain Peybouquey et de réaffirmer la pertinence, la nécessité et l’urgence de ce pôle d’échange multimodal, pour un véritable service public.Avec 100 trains quotidiens qui passent devant, la gare de la Médoquine offre un potentiel et une opportunité de pôle intermodal. Grâce à l’arrêt des trains TER,

des correspondances aisées avec les autres modes de transport permettront de compléter et de développer les transports collectifs sur Talence, l’ouest de l’agglo-mération, le Médoc et le sud de l’Aquitaine.Rapide et peu coûteux, l’intérêt d’un pôle d’échange à la Médoquine n’est plus à démontrer. Une étude pour déterminer les besoins et l’organisation de ce pôle est en cours. Les permis de construire accordés précipitamment par la mairie sur le terrain Peybouquey risquent de compromettre la réalisation de ce pôle, notamment par manque d’emprise et d’accès indispensables.Malgré une demande amiable et cette étude en cours, seul le recours contre le permis de construire permet-tra de suspendre le lancement du programme im-mobilier.

Gare de la Médoquine

Pour un véritable pôle multimodal

Bagatelle Elior Services

Salariés sous-traités au tribunal

La Poste Latresne

Les luttes se poursuivent

Lesbian & Gay Pride Bordeaux

Marche des fiertés Samedi 7 juin, 14h, place de la République

• Lundi 2 juin, 19h, Conseil d’Espaces Marx, Athénée Municipal de Bx• Vendredi 6 juin, 18h, Emission Radio à RIG 90.7, animée par Joël Guerin. Invité Jean Casset, auteur de « L’Argent dans la grande dis-tribution », locaux de RIG à Blanquefort • Mercredi 18 juin, 12h15, Bureau d’Espaces Marx, Bistrot des Bouchons, Talence• Vendredi 20 juin, 18h30, Atelier économie-politique : Dominique Levy « La grande bifurcation », librairie La Machine à Lire• Lundi 30 juin, 19h, Bistrot politique d’Espaces Marx, Bistrot des Bouchons, Talence

Espaces MarxRendez-vous de juin

Bègles

Collège en grève

Page 3: Nouvelles N° 2048

Les Nouvelles 29 mai 2014 • 3

EditorialACTUALITÉ

Sortir de la crise, vite !Les élections européennes montrent à nou-veau le fossé grandissant entre l’Europe telle qu’elle est aujourd’hui et les aspirations po-pulaires. Les institutions européennes, la Ve République atteignent un seuil critique faute d’entendre les souffrances des peuples et d’offrir un espoir de progrès. Le score du Front National, donné pour la première fois grand vainqueur de l’élection, arrivant lar-gement en tête, démontre qu’il a su capter tout à la fois le mécontentement populaire et les voix de la droite républicaine.

L’incapacité de l’Union Européenne et du gouvernement français à sortir de la crise, à répondre aux attentes d’un électorat popu-laire éreinté par le chômage, la mal-vie, la dégradation de leur environnement quoti-dien plonge notre pays dans une grave crise démocratique, conséquence d’une crise économique et sociale qui n’en finit plus et que la politique d’austérité du gouvernement français aggrave.

Le vaste chantier de l’ouverture d’une voie majoritaire à gauche est devant nous et il est désormais très urgent de l’ouvrir. C’est le sens de l’appel solennel lancé par le PCF dès dimanche soir. La gauche ne pourra retrouver le peuple que dans un mouvement social et politique de l’ampleur et du niveau d’un Front populaire de notre temps.

Les communistes girondins vont dans les prochains jours se réunir pour tirer les ensei-gnements de cette séquence électorale. Quel rôle de notre Parti dans cette période politique, quelles actions en direction de la population d’ici à l’automne, quelle concep-tion du rassemblement ?

Le Front de gauche, dans cette débâcle à gauche et à droite, résiste sur le fond et sur la forme, maintenant son score de 2009. Mais on le voit aussi, nous montrons col-lectivement nos limites : incarner une alter-native crédible, élargir un rassemblement populaire à vocation majoritaire, s’adresser à toutes les forces vives de la gauche, du monde du travail, la jeunesse.

Dans l’immédiat, il s’agit bien de se mettre au service de toutes celles et ceux qui à gauche veulent construire une majorité porteuse de progrès et social et démocra-tique, un mouvement populaire, ancré dans les luttes sociales, dans l’entreprise, dans les villes et villages. Un mouvement social et démocratique ouvert à toutes et tous, femmes, jeunes, salariés.

Ailleurs en Europe nos partenaires pro-gressent dans de nombreux pays, en Grèce, en Espagne, en Italie, au Portugal, en Irlande, il y aura un groupe au parlement européen ou Patrick Le Hyaric, Jean Luc Melenchon et Marie Christine Vergiat pour-ront siéger et porter la parole du mouvement social et progressiste français. C’est, je crois un point d’appui important.

En France comme en Europe il faut désor-mais que toutes les forces vives de la gauche, du monde du travail et de la créa-tion, travaillent une offre politique à voca-tion majoritaire qui se fixe comme horizon la sortie de la crise en répondant aux aspirations populaires à vivre mieux. Chacun, chacune est le bienvenu.

Sébastien Laborde,Secrétaire départemental du pcf

Membre du conseil national

Le FN va devenir le parti politique français le plus repré-senté au Parlement européen. Et, le Sud-Ouest ne fait pas exception. Louis Aliot dépasse les 24 %, alors qu’en 2009, il n’avait pas fait plus de 5,94% des voix. En 2ème position, Michèle Alliot-Marie, la candidate de l’UMP n’atteint même pas 20 % des suffrages. Le PS et les Verts chutent, le Front de Gauche progresse légèrement.

La circonscription Sud-Ouest (Aquitaine, Languedoc-Rous-sillon, Midi-Pyrénées) n’échappe pas à la tendance générale. Le FN arrive devant les autres formations politiques dans 25 villes, ce qui lui donne trois des dix sièges de la circonscrip-tion. La liste conduite par Louis Aliot obtient près de 25 % des suffrages, contre 5,94 % en 2009. Ici, comme dans l’ensemble de la France, c’est d’abord une cuisante défaite pour le PS. La liste conduite par Viriginie Rozière ne recueille que 15,73 % des voix. La liste UMP, portée par Michèle Alliot-Marie, qui n’a plus de mandat national, ne fait guère mieux : 18,5 %. La liste EELV avec

José Bové a chuté à 11,4% des voix contre 15,83 % en 2009. De son côté, le Front de gauche, réalise un score légèrement en hausse aevc 8,5 % des voix contre 8,16 % en 2009. Robert Rochefort (UDI-MoDem) obtient 8,6. La Gironde ne se démarque pas si ce n’est un résultat plus faible pour le FN (21,47 %) et plus élevé de l’UMP (20,26 %).Les dix députés européens de la circonscription Sud-Ouest :Louis Aliot, FNJoëlle Melin, FNEdouard Ferrand, FNMichèle Alliot-Marie, UMPFranck Proust, UMPVirginie Rozière, PSEric Andrieu, PSJosé Bové, EELVRobert Rochefort, MoDem-UDIJean-Luc Mélenchon, Front de Gauche

Pari réussi ! Ils étaient plus de 3 000 cheminots du Commercial et des Services Communs ce matin devant le siège de la SNCF, plus de 22 000 cheminots actifs et retraités de la SNCF, d’entreprises ferroviaires privées, de RFF, des salariés des CER et du CCE de la SNCF. Venus de toute la France, ils ont mani-festé ensemble, dans l’unité, pour exiger d’autres choix pour le service public SNCF que son éclatement.

A l’appel de l’UCR-CGT, UCR-FO, CFTC, FSU, Solidaires, LSR, UNRPA, FGR, UNIR-CFE-CGCcontre le gel des pensions et retraites, pour l’amélioration du pouvoir d’achat de tous les retraités et le retour à la revalorisation annuelle des pensions et pensions de réversion, pour que la Loi pour l’adaptation de la société au vieillissement soit déposée dès maintenant par le Gouvernement sur le bureau de l’Assem-blée nationale, débattue et votée, pour le développement de services publics de qualité, indispensables à l’ensemble des citoyens (transports, santé, etc…).

François Hollande a confirmé, lundi soir, ne rien changer à sa politique austéritaire que les Français et les électeurs de gauche viennent de désavouer par deux reprises aux élections municipales et européennes.

Après la déroute électorale de sa majorité et un Front national arrivé en tête aux européennes avec plus de 25 % des suffrages exprimés, François Hollande, dans une courte allocution télévisée, annoncée au dernier moment lundi soir, a confirmé ne rien changer à politique austéritaire que les Français et les électeurs de gauche viennent de désavouer par deux reprises aux élections municipales et européennes. Il affirmé que la « ligne de conduite » confiée à Manuel Valls « ne peut pas dévier en fonction des circonstances », ce qui revient à dire qu’il ne tient pas compte de ce que les électeurs ont exprimés. Moins de 14 % des exprimés ont voté dimanche pour les listes gouvernementales. Jamais le Parti socialiste (PS) n’avait subi une telle défaite aux élections européennes, même en 1994, où la liste conduite par Michel Rocard avait plafonné à 14,5 %, après les législatives désastreuses pour le PS de 1993. Et encore faut-il tenir compte du succès d’une liste concurrente des radicaux de gauche conduite à l’époque par Bernard Tapie qui avait joué en sa défaveur. Rien de tel aujourd’hui, où PS et PRG faisaient cause com-mune dans ces élections, tandis que les Verts ont rassemblé moins de 9 % des exprimés (16,3 % en 2009). Ramené au nombre des inscrits, le socle sur lequel peut s’appuyer Manuel Valls vire à la peau de chagrin : à peine 5,7 % des électeurs ont accordé leur confiance aux listes soutenues par le gouvernement ! « Jamais un président de la République n’a été réduit à une base électorale aussi ténue. Sa faiblesse politique est extrême », observe Pascal Perrineau, ancien

directeur du centre de recherches de Sciences po (Cevipof), dans le Monde. Dos au mur, le Premier ministre ne peut plus se prévaloir d’un quelconque soutien populaire qui légitimerait sa politique. La raison voudrait que, dans ces conditions, il entreprenne de regagner la confiance des Français sur un nouveau contrat de gouvernement. Plu-sieurs des membres de sa majorité l’y invitent. Mais Manuel Valls a fait un autre choix : celui d’ignorer le scrutin, au nom de la « mission » supérieure de son gouvernement, « poursuivre (son) travail pour redresser ce pays ». « Une feuille de route a été tracée (par François Hollande après les municipales – NDLR), et moi je ne veux pas changer cette feuille de route », a-t-il affirmé au micro de RTL, hier matin. Isolé comme jamais dans le pays, l’exécutif a mûri un plan B pour poursuivre sa politique sans soutien populaire : se poser en rempart face au Front national arrivé en tête du scrutin, dimanche (24,85 %) dans une situation où aucune alternative n’a réellement émergé, le Front de gauche étant le seul à progresser à gauche, mais bien trop modestement pour l’incarner (6,61 %, + 0,13 point). « Il ne s’agit pas de baisser la garde, de refuser ses responsabilités, de laisser la place à l’extrême droite », a ainsi expliqué le Premier ministre, campant le choix en présence en ces termes : « Poursuivre (le) travail pour redresser ce pays » jusqu’à la fin du quinquennat, plutôt que de choisir le « désordre » d’un pays rendu « ingouvernable ». Un pari à haut risque pour le pays et pour la gauche tout entière, car il reporte aux élections de 2017 toute réévaluation du cap à suivre, alors qu’une course de vitesse est d’ores et déjà engagée avec l’extrême droite et la droite en vue de la qualification pour le second tour de la présidentielle. Avec, au bout du compte, le risque d’une nouvelle élimination de la gauche, comme le 21 avril 2002…

RésultatsLe Sud-Ouest ne fait pas exception

Cheminots22 000 à Paris pour une autre réforme ferroviaire

RetraitésIls manifestent le 3 juin à Paris

Réaction aux résultats des européennesSourd à la déception populaire, Hollande ne change rien

Page 4: Nouvelles N° 2048

4 • Les Nouvelles 29 mai 2014

EUROPÉENNES

RÉSULTATS NATIONAUX

ÉLUS DUFRONT DE GAUCHE

Jean-Luc Mélenchonsur la 4ème circonscription du Sud-Ouestavec 8,57 %

Marie-Christine Vergiatsur la 5ème circonscription du Sud-Estavec 5,96 %

Patrick Le Hyaricsur la 7ème circonscription d’Ile de Franceavec 6,7 %

Younous OmarjeeDVG soutenu par le Front de gauchesur la 8ème circonscription d’Outre-Meravec 18,24 %

Jacky Héninqui conduisait la liste sur la 1ère circonscription du Nord-Ouest n’est pas réélu.

On compte parmi 74 eurodéputés français élus : 32 femmes et 42 hommes, avec un âge moyen de 55 ans. Certains, médecins ou enseignants, sont issus de la société civile, alors que d'autres contribuent depuis plusieurs années à la vie politique nationale et européenne. Plus de la moitié d'entre eux n'occupent pas un mandat électoral.

Les responsables du Front de gauche tirent les leçons des résultats. L’inquiétude transparaît forcément, l’émotion parfois, mais toujours la détermination à reprendre le travail, à élargir à gauche le front anti-austérité.

« Les résultats de ce soir sont une alerte très grave pour tous les démocrates. Il y a une cause européenne et une cause nationale », a analysé Pierre Laurent, secrétaire national du Parti communiste. Parmi les sombres résultats de ces élections, le Front de gauche s’est simplement stabilisé. Une déception puisque les ambitions étaient autres, mais le Front de gauche reste la seule formation de gauche à ne pas chuter, même si, malgré un score identique à celui de 2009, le groupe perd un député. Le Front de gauche compte désormais quatre élus : Marie-Christine Vergiat, Patrick Le Hya-ric, Jean-Luc Mélenchon et Younous Omarjee, DVG d’Outre-mer, soutenu par le Front de gauche.

Lors d’une réunion de la coordination du parti ce lundi, le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent, « a insisté sur la nécessité et la volonté de multiplier les contacts tous azimuts dans les prochains jours auprès de celles et ceux qui ne se retrouvent pas dans la politique du gouvernement ». « On souhaite vraiment ce processus de dialogue et de travail » avec « l’ensemble des forces de gauche », « les socialistes, les écologistes » , « les féministes, les acteurs du monde social », a-t-il ajouté en précisant qu’il fallait « discuter des formes que cela peut prendre ». Le PCF va proposer à ses partenaires du Front de gauche de « se retrouver lundi prochain pour tirer ensemble les conséquences des européennes et de la dernière séquence électorale et se fixer des objectifs politiques ».

Après avoir analysé les résultats, Pierre Laurent s’est dit déterminé à refonder une dynamique Front de gauche. « Nous sommes plus que jamais déterminés à poursuivre notre voie avec le Front de gauche. Nous sommes même prêts à passer à une nouvelle étape (…) à élargir notre front, à nous adresser à toutes ces femmes et ces hommes pour reconstruire une alternative à gauche. Et cela à l’évidence ne pourra pas se faire dans les pas d’une politique menée par François Hollande et Manuel Valls, qui conduit au désastre constaté ce soir. »

Au cours de cette conférence de presse, le co-président du PG Jean-Luc Mélenchon a laissé cours à son émo-tion. « D’aucuns ont réussi à faire croire que c’étaient les immigrés, que c’étaient les mœurs, que c’était la nature du mariage qui posait problème dans ce pays. Si bien qu’en France, comme dans de nombreux autres

pays d’Europe, c’est une vague brune qui se lève. (…) De toutes les fautes innombrables faites par l’équipe à l’Elysée, le crime le plus impardonnable est de nous avoir volé nos mots. Si bien que la gauche est à son plus bas niveau depuis je ne sais pas combien de temps. »

Pour Christan Picquet, porte-parole de Gauche uni-taire, le Front de gauche se doit « de tirer sans tarder les leçons de son propre échec ». « La gauche, dans toutes ses composantes, se retrouve sous le coup d’une défaite comme elle n’en avait pas connue depuis des décennies. (…) Pour ce qui le concerne le Front de gauche se doit de tirer sans tarder les leçons de son propre échec ». Le Front de gauche « n’a pas su porter une alternative audible en direction du peuple de gauche, de ses partis et de ses militants qui se détournent de plus en plus des orientations gouvernementales, et a pour cette raison perdu sa dynamique de l’élection présidentielle. (…) Avant qu’il ne soit trop tard, l’heure est à un changement de politique, à la sortie de l’austérité, à la suspension du traité européen de stabilité budgétaire, à la refondation sociale et démocratique de l’Europe. Dans ses forces vives, la gauche doit se rassembler pour imposer cette bifurcation radicale ».

Pour Ensemble, une des principales composante du Front de gauche, « La dynamique autour du «Non de gauche» en 2005 contre le Traité Constitutionnel Européen comme celle autour du Front de gauche lors de la présidentielle de 2012 avec la candidature de Jean-Luc Mélenchon ne sont pas au rendez-vous. Notre espace politique reste en-deçà de ses possibilités et de ce qui est nécessaire face à un gouvernement qui met la gauche à droite et la menace d’une droite extrême en embuscade. Nous appelons solennellement ce soir l’ensemble des composantes du Front de Gauche à prendre la mesure des efforts de réorganisation interne et d’ouverture à produire pour favoriser l’implication citoyenne, le respect de la diversité des sensibilités poli-tiques, l’unité la plus large et la démocratie. Il en va de sa relance et de son attractivité. Il faut dans le même temps tendre la main à toutes celles et ceux qui, dans les mouvements sociaux, à EE-LV, au PS, au NPA, à Nouvelle Donne, chez les féministes présentes de façon autonome dans cette élection, ne se reconnaissent pas dans l’orientation gouvernementale et veulent construire une alternative sociale et écologiste. L’heure est venue d’impulser un nouveau front large à gauche porteur de majorités alternatives. »

Eric Coquerel du PG était dimanche soir sur France Inter : « Face au gouvernement nous devons aller vers une alternative de gauche ».

Déclaration PCF du 25 mai

Le très haut niveau de l’abstention et le niveau histo-rique du Front national confirment que la crise poli-tique et démocratique que traverse notre pays atteint un seuil critique. C’est une nouvelle alerte. La France s’enfonce dans un malaise démocratique inquiétant. Les causes de cette situation sont claires : le rejet massif du modèle libéral de l’Union européenne et le mépris que les tenants de ce modèle ont opposé depuis dix ans à tous ceux qui le contestaient ; l’enfermement de François Hollande et de Manuel Valls dans une politique d’austérité désavouée par le pays ; le profond désarroi dans lequel cette situation plonge les classes populaires et l’ensemble des électeurs de gauche.La victoire du Front national, portée par une forte appropriation du mécontentement et une captation des voix de la droite, est un événement grave au plan national comme européen.Si la droite et l’extrême droite sont en tête, c’est surtout que la majorité gouvernementale est ce soir sanction-née et isolée. La gauche sort très affaiblie de ce scrutin.

Dans ce contexte, les résultats du Front de gauche, équivalents à ce qu’ils étaient en 2009, ne permettent pas de relever le défi d’une voix alternative majoritaire à gauche. Un vaste chantier est devant nous.Ce soir, le PCF lance un appel solennel. De cette crise politique doit émerger une perspective réelle et crédible à gauche sur fond de rupture avec ce système rompu aux thèses libérales. La gauche s’est trop éloignée de ses valeurs. Elle ne pourra retrouver le peuple que dans un mouvement social et politique de l’ampleur d’un Front populaire du XXIème siècle. Nous appelons tous ceux qui, ce soir, se sentent malheureux à gauche, toutes les forces vives du pays, la jeunesse et les salariés à s’unir sans attendre. Nous mettons le Front de gauche à leur service.

Dans cette visée, les résultats de nos partenaires euro-péens du groupe de la GUE-NGL et la progression de l’idée d’une alternative à gauche en Europe sont des signes encourageants.

Front de gauche

« Plus que jamais déterminé »

Européennes De cette crise politique doit émerger une perspective réelle et crédible à gauche

Page 5: Nouvelles N° 2048

Les Nouvelles 29 mai 2014 • 5

EUROPÉENNES

Syriza est non seulement en tête aux élections européennes en Grèce, mais il vient également de conquérir l’Attique aux élections locales et plusieurs municipalités.

« Les Européens célèbrent la défaite du plan de sauvetage et de l’austérité dans le pays dont les dirigeants européens ont fait le bouc émissaire de la crise », a réagi le chef de file de Syriza, Alexis Tsipras, en renouvelant son appel à des élec-tions législatives anticipées. Son parti remporte une large victoire en Grèce, et remporte 26,5% des voix, contre 22,7 % pour la droite de Nouvelle démocratie. Le parti d’Alexis Tsipras, candidat de la Gauche Unitaire Européenne (GUE dont fait partie le Front de gauche) au poste de président de la Commission européenne, confirme là son bon score du premier tour des élections locales de dimanche dernier.

Ce scrutin constituait le premier test électoral grandeur nature pour Antonis Samaras (droite) depuis son arrivée au pouvoir il y a deux ans. La droite tente de sauver la face et se disant qu’une défaite de moins de cinq points reste une victoire pour la coalition gouvernementale, extrêmement fragile, qui ne dispose que de deux sièges de majorité au Parlement. On peut également parler d’un certain engouement pour Syriza, puisque la participation en Grèce est largement au-dessus de la moyenne des autres pays européens : 57,35 % contre 43 %.

La formation d’extrême droite Aube dorée obtiendrait elle un score compris entre 8 et 10 %, en progression par rapport à son résultat obtenu lors des législatives de 2012 où elle avait remporté 6,9 % des suffrages. Les socialistes-libéraux du Pasok obtiendraient de 7 à 9 % des voix.

Victoire aux élections locales également

Rena Dourou, 39 ans, candidate de Syriza et outsider dans le scrutin régional qui l’opposait au sortant du Pasok, prend les commandes de cette région stratégique qu’est l’Attique avec 50,8 % des voix contre 49,1 % à son adversaire au terme d’un suspense qui a duré toute la nuit. C’est la région de la capitale, Athènes, qui rassemble un tiers des électeurs de tout le pays. Syriza remporte, dans la périphérie d’Athènes, les municipalités d’Egaleo, Kesariani, Keratsini, Vyronas et dirigera la municipalité à Larissa, en Thessalie, dans le centre du pays (125 000 habitants), ainsi que la région dans les îles Ioniennes (ouest) avec Corfou pour capitale. Le jeune parti de gauche s’assure ainsi un nouvel et indispensable ancrage local.

Le scénario d’une déroute pour la coalition droite-Pasok au pouvoirCes scrutins confirment le scénario d’une déroute pour la coalition qui unit au pouvoir la droite et le Pasok, exécutants zélés des injonctions austéritaires de la troïka (Commission de Bruxelles, Banque centrale européenne et Fonds moné-taire international). Rien n’a été laissé au hasard, pourtant, pour tenter d’endiguer la montée de la gauche anti-austérité. Même les agences de notation sont entrées en campagne, avec la revalorisation vendredi, par Fitch, de la note grecque, pour tenter de donner du crédit au discours de campagne des gouvernants sur une « embellie économique »… qui ne change rien au quotidien d’une population épuisée. « Nous devons cesser de laisser à d’autres le contrôle de nos vies. Mais le pouvoir établi est très fort, il s’appuie sur les forces de l’argent. Il sera difficile d’imposer un changement », nous confiait dimanche matin Christos, un jeune père de famille, à la sortie de son bureau de vote du quartier populaire d’Aghios Artémios, à Athènes. Nul doute que cette éclaircie électorale contribuera à dissiper un lourd climat de résignation.

Dans les pays du Sud fortement touchés par les politiques d’austérité de la troïka, la gauche radicale s’implante dans le paysage.

Quarante-trois députés contre 35... En cinq ans, avec pour locomotive la coalition grecque Syriza, d’Alexis Tsipras (28 % des voix et six députés contre un en 2009 à Bruxelles), la Gauche unitaire européenne/Gauche verte nordique (GUE/NGL) continue à se faire de la place dans l’hémicycle. En Grèce même, les communistes du KKE, avec 6 % des votes, gardent leurs deux sièges obtenus cinq ans plus tôt. Soit un total de cinq sièges de plus (huit contre trois) pour les deux forces grecques de la gauche anti-austéritaire. En Espagne, la gauche antilibérale rompt le bipartisme. La coalition écolo-commu-niste de la Gauche unie (Izquierda unida) se place en troisième position avec 10 % des votes et obtient six sièges contre deux en 2009. Podemos (nous pouvons), une autre formation progressiste issue des mouvements des Indignés, et créée il y a seulement deux mois, arrive en quatrième position, avec 8 % des voix et cinq sièges. Additionnées à celles d’Izquierda unida, les voix de Podemos, susceptible de rejoindre la GUE, permettent à la gauche radicale espagnole d’atteindre 18 % de votes. Ce qui fait de l’Espagne le second pays, après la Grèce, en termes d’implantation politique des forces de gauche progressistes.

Autre pays touché par les politiques d’austérité, l’Italie. La liste L’Autre Europe avec Tsipras obtient 4,03 % et trois sièges, dont une dirigeante du Parti de la refondation communiste, qui était absent du Parlement depuis cinq ans. En Suède, le Parti de

gauche (Vänsterpartiet), en obtenant 6,3 % des voix, garde son siège gagné en 2009. De son côté, l’Initiative féministe, autre représentant de la gauche progressiste suédoise, gagne un siège avec 5,3 % des suffrages. La formation dirigée par l’ancienne présidente du Parti de gauche, Gudrun Schyman, pourrait rejoindre la GUE.

En Irlande en revanche, le Parti socialiste irlandais (parti trotskiste) perd son siège acquis en 2009. Le Sinn Féin (parti de gauche nationaliste) espère, avec 17 % des suffrages, conquérir trois sièges. En Finlande enfin, l’Alliance de gauche, avec 9,3 % (5,9 % en 2009), revient à Strasbourg avec un siège.

Dans d’autres pays, les places acquises en 2009 sont sauvées de justesse. C’est le cas du Danemark avec le Mouvement du peuple contre l’Union européenne qui, avec 8 % des voix, préserve un député. C’est aussi le cas à Chypre où l’Akel, avec ses 26,87 % (– 8 points), sauve ses deux députés.

En Belgique, le Parti des travailleurs belges (PTB-GO) n’obtient que 2,2 % et ne décroche toujours pas de siège européen. Seule petite compensation, lors des législatives nationales, le PTB a obtenu deux élus au Parlement fédéral. Ce sont les premiers communistes à y siéger depuis trente ans.

En République tchèque, avec 10,98 %, le Parti communiste de Bohême-Moravie perd un siège. Au Portugal, le Bloc de gauche perd deux sièges, en n’obtenant que 4,56 % des suffrages. Les communistes de la Coalition démocratique unitaire, avec 12,69 %, progressent d’un siège et de 2 points.

Propos recueillis par Sarah Sudre pour l’Humanité, lundi, 26 Mai, 2014

Au lendemain des élections européennes, marquée par un score du Front National sans précédent et une très forte abs-tention (57%), la question se pose : Qui sont ces électeurs qui permettent au FN de faire un bon dans l’échiquier poli-tique européen ? Entretien avec Jean-Daniel Levy, directeur du Département Politique et Opi-nion Harris Interactive.

Jean-Daniel Levy est directeur du Département «Politique et Opinion» Harris Interactive et éditorialiste sur la chaîne par-lementaire (LCP).

À quoi ressemble l’électorat du Front national ?

Jean-Daniel Levy : Les trois quart de l’électorat Front national ont plus de 35 ans. Ils sont pour 42 % des électeurs issus des couches populaires. Enfin, 35 % sont peu diplômés (inférieur au bac). Voici les chiffres. Électorat 2002, électo-rat 2014, le FN garde le même type de structure, même si aujourd’hui il touche à tous les niveaux, à toutes les catégories. L’autre grille de lecture est plus politique. Il faut savoir dans un premier temps, que l’électorat de Marine Le Pen a voté de façon extrêmement massive à cette élection. Le Front national présente un taux de participation de son électorat à plus de 90 %. Ensuite, l’élite du Front national a su récupérer des électeurs de droite. Un électorat qui lors des Présidentielles de 2012 avait voté pour Nicolas Sarkozy.

Comment peut-on expliquer ce report de voix UMP, à hauteur de 17 points, vers le FN ?

Jean-Daniel Levy : Il faut noter, la porosité de plus en plus forte entre les idées du Front National et les idées de l’UMP aux yeux des sympathisants UMP. Face à une Marine Le Pen qui inquiète beaucoup moins et qui tente de « dé diaboliser » le Front National, une forme d’unité de la droite est en train de se former. Dans ce contexte européen, des électeurs de droite se sont donc retrouvés à voter Marine Le Pen sans avoir le sentiment de trahir leur famille politique.

L’abstention contribue-t-elle à la hauteur du score du FN ?

Jean-Daniel Levy : Pas vrai-ment. Les derniers sondages de la semaine annonçaient à peu près ce score. Aux questions, « qui va arriver en tête selon vous ? », ils pensaient Front National ou UMP ; « qui souhaitez-vous voir arriver en tête », ils pensaient Front Natio-nal ; « Pour qui allez-vous voter ? », une majorité déclarait voter pour le Front National. Donc nous sommes bien dans un contexte où il y a une cohérence entre l’inten-tion d’actions, les motivations d’actions et la réalisation d’actions. Les Français ne font pas face à un coup de tonnerre, aujourd’hui, ils font face à une forme de cohérence de ce qu’ils souhaitaient et de ce qui s’est réellement passé. Dans les dernières enquêtes, on voyait bien que le FN était en tête pourtant les électeurs de gauche ne sont pas plus allés voter. Conclusion : les sondages n’ont pas pénalisé le Front national mais ils n’ont pas, non plus, remobilisé la gauche. Ce n’est pas l’abstention qu’il faut pointer du doigt mais le comporte-ment de certains électeurs qui ont d’un coté assumé l’arrivé du Front National et de l’autre, refusé de s’engager contre le Front National.Aussi, si le Front National a réalisé ce score là, c’est parce qu’il arrive à être à la fois un parti d’opposi-tion et un parti européen. Parti d’opposition parce qu’il considère que François Hollande n’est pas légitime en tant que Président. Parti européen parce qu’il arrive à lier les interrogations autour de l’euro, la remise en cause de ce que peut être la politique migratoire économique, la politique écono-mique.

Ce résultat aura-t-il un impact sur la prochaine élection en France ?

Jean-Daniel Levy : Je ne peux pas m’avancer sur cette ques-tion mais nous pouvons observer qu’aux européennes de 1999, Nicolas Sarkozy avait eu un score moins bon que Charles Pasqua et pourtant cela ne l’a pas empêché d’être élu, en 2007, Président de la République. Quant à la gauche, elle a réalisé un mauvais score aux dernières élections 2009 et pour-tant François Hollande a été élu en 2012. Les revirements de situa-tions sont fréquents en politique, surtout si l’électorat de gauche ne va pas voter. Pour cette élection, les sondages avaient prévenus le score de Marine Le Pen.

GrèceDouble victoire de Syriza

Gauche unitaire européenne

Le groupe passe de 35 à 43 députés

Jean-Daniel Levy :

« Le FN a su récupérer les électeurs déçus de l’UMP »

Page 6: Nouvelles N° 2048

6 • Les Nouvelles 29 mai 2014

ACTUALITÉ

Une même logique libérale progresse dans l’union euro-péenne pour faire place au Fédéralisme et dessaisir les peuplesIl s’agit de façonner les collectivités et les pouvoirs locaux sur le modèle de l’entreprise par des concentrations, des regroupe-ments et autres fusions, un mouvement conduit par la plupart des Etats Européens, et comme le résume le patron du MEDEF dans la formule : « La compétitivité est le point central de l’Europe, l’union européenne doit assumer l’entreprise, l’éco-nomie de marché et la mondialisation comme ce qui crée de la richesse.» Regrettant toujours «que la France ait du retard dans cette conception» et «réclamant une stratégie de choc au niveau de l’union européenne ».Pour y parvenir, c’est sur les institutions les plus éloignées du suffrage populaire et de la démocratie que compte le patronat européen.Il s’agit de mettre à l’abri de toutes les mobilisations sociales et citoyennes les gouvernances qui s’installent pour les rendre tota-lement efficaces aux yeux du patronat dans différents domaines comme les finances publiques ou le marché du travail, domaine dans lesquels les consignes de l’UE, tout au moins leur applica-tion, se fait trop attendre selon Pierre Gattaz, patron du Medef.Derrière la liquidation programmée des départements se profile la disparition des communesLe choix de réformer les collectivités territoriales gagne progres-sivement tous les pays de l’Union Européenne. Les réformes se sont d’ailleurs amplifiées et accélérées au prétexte de la crise financière, et sous couvert de simplification de l’organisation administrative : fusions des collectivités locales, mutualisations, diminution du nombre d’élus-es, recherche d’économies, cadre budgétaire strict, chaque pays s’adonne à mettre en œuvre les ajustements attendus par le grand patronat.Bien entendu les communes sont les premières touchées par

les mesures d’austérité, leur nombre tend à diminuer dans de nombreux pays. Divisé par trois en Grèce, leur nombre a baissé de 7% en 4 ans en Allemagne, mais aussi par le jeu de fusions au Portugal, en Finlande, aux Pays Bas ou encore en Lettonie, en Belgique, ou encore en Espagne où les communes ont dû abandonner leur compétence dans le domaine social et où 340 000 emplois ont été supprimés. Au Royaume Uni les collectivités locales ont connu une véritable purge budgétaire qui s’est soldée par la suppression de 500 000 emplois dans le secteur public entrainant immédiate-ment une dégradation forte dans le fonctionnement du service rendu aux populations et la maintenance des équipements et infrastructures.En fait si l’Europe présente une grande diversité tant par la nature même des Etats que par les formes des collectivités locales liées à l’histoire de chaque pays, il est manifeste que des entités sortent nettement de ces bouleversements, les métropoles, les grandes intercommunalités et les régions. Les métropoles et régions étant les niveaux où se joue la com-pétition internationale, mais aussi parce que la commission européenne a fait des Régions un niveau d’intervention au travers de la distribution de ses fonds. Désormais les fusions de Régions sont en cours dans de nom-breux pays pour atteindre une taille critique, au Pays Bas, en Suède, en France, et accélèrent ainsi la concurrence entre les territoires. Le capital est mobile, les territoires doivent s’adapter et être attractifs : c’est-à-dire, selon le MEDEF, baisser la fiscalité des entreprises, baisser le coût du travail, simplifier les normes sociales et environnementales dans le cadre du libre échange, baisser de manière drastique la dépense publique et sociale. En France comme en Europe un renforcement de la souverai-neté populaire et de sa représentation est indispensable

Si la volonté politique est de voir les citoyens s’intéresser à la bonne marche des institutions et donc de participer, il n’est pas possible de leur ôter le pouvoir de décider de leurs institutions au plan national comme européen. Une démocratie moderne doit se construire à tous les échelons des territoires, de la commune à l’Europe, en favorisant une démarche citoyenne, rompant avec les dérives marchandes, les tentations autoritaires ou la Gouvernance des experts. Partout la logique des droits humains, économiques, sociaux, politiques ou culturels doit primer sur celle de la rentabilité financière.Le respect des droits fondamentaux doit relever d’une res-ponsabilité publique et suppose l’existence de services publics échappant aux règles de la concurrence et respectant les principes d’égalité, de responsabilité et d’efficacité.L’initiative citoyenne doit être élargie sous toutes ses formes et dans tous les territoires, y compris au plan européen et le référendum d’initiative populaire facilité.Cet élan démocratique doit également s’accompagner d’un renforcement du rôle des parlements nationaux sur la politique européenne, mais aussi par une consolidation des pouvoirs du parlement européen en lui donnant l’initiative des lois et la maîtrise du budget. Un parlement qui doit pouvoir contrôler la Banque Centrale Européenne et développer sa coopération avec les parlements nationaux.Une réorientation institutionnelle qui constitue une alternative progressiste à la logique Fédéro-libérale qui détruit les solidarités et empêche les coopérations indispensables.

Après l’annonce par le président de la République de l’accélération de la réforme territoriale qui doit aboutir à la diminution par deux du nombre de régions et à la suppression programmée des conseils généraux, les com-munistes n’entendent pas rester l’arme au pied.Des élus et responsables du PCF et du Front de gauche proposent de mettre à profit le report envisagé des élec-tions départementales et régionales pour rendre incon-tournable l’exigence de référendums populaires.«Pas de changement des institutions démocratiques sans démocratie» pourrait être le leitmotiv de cette campagne, a suggéré Dominique Adenot, maire PCF de Champi-gny-sur-Marne (Val-de-Marne) et président de l’Asso-ciation nationale des élus communistes et républicains (ANECR), lors d’un colloque consacré au devenir de la future métropole du Grand Paris et organisé par la responsable communiste Isabelle Lorand. Les deux questions sont en effet liées, la refonte territo-riale s’inscrivant dans la suite de la loi dite d’affirmation des métropoles: fusion de régions dotées d’un pouvoir d’adaptation des lois nationales inédit dans la Répu-blique, dépérissement des départements, réduction du nombre d’intercommunalités et diminution du pouvoir d’intervention des communes, le tout selon une vision d’ensemble qui «relève davantage d’un pouvoir fédéral», avec une «hiérarchisation des collectivités renforcée» contradictoire avec le principe constitutionnel de libre administration des collectivités.Appliqué à l’échelle du Grand Paris, ce projet signifie la suppression des départements de la petite couronne autour de la capitale (Hauts-de-Seine, Seine-Saint- Denis et Val-de-Marne) et la fin des intercommunalités exis-tantes au profit de la création d’une vaste structure de gouvernance réunie dans la métropole. «Le dénominateur commun à toute l’Union européenne est de placer les collectivités dans une concurrence géné-ralisée ayant pour finalité les critères de rentabilité pour le capital», rappelle Fabien Guillaud-Bataille. «Com-ment garantir un fonctionnement démocratique dans une métropole comptant sept millions d’habitants?» s’inquiète Christian Favier, président (PCF) du conseil

général du Val-de-Marne. D’autant que – et la question n’est pas neutre au vu de l’étendue des pouvoirs de la future entité – la droite est désormais en position de force pour la gouverner après les élections municipales… Pour l’élu communiste, c’est tout le chantier qui a été pensé à l’envers: «La définition d’un projet politique commun à l’échelon métropolitain aurait dû précéder la question de la gouvernance, et non l’inverse.»Pour autant, rien n’est encore définitif, estimaient les intervenants, pour lesquels «l’heure est désormais à la mobilisation et à l’action».

«Le report des élections nous donne du temps pour organiser des débats publics et informer la population», observe Yasmine Boudjenah. «Il faut faire preuve de péda-gogie sur les conséquences de la métropole telle qu’elle se construit dans la vie quotidienne des populations», insiste Dominique Adenot, qui propose de «faire monter l’idée de référendums en lien avec l’exigence d’une autre coopération intercommunale».Un premier rendez-vous de réflexion et de mobilisation devrait se tenir le 11 juin, à l’initiative de l’ANECR.

Union européenneL’édifice républicain en question, par J.Jacques Paris, secrétaire de l’ANECR

Collectivités territorialesL’exigence de référendum

Page 7: Nouvelles N° 2048

Les Nouvelles 29 mai 2014 • 7

PCF

Les dons sont limités à 7 500 € par personne

Les versements ouvrent un droit à déduction de 66% du don dans la limite de 20% des revenus nets imposables.

Ainsi, un don de 100 € permettra une réduction d’impôt de 66 €

Je verse ……………………………… € (ma remise d’impôt sera de 66% de ce montant)

Nom-Prénom ………………………………………………

Adresse ……………………………………………………

………………………………………………………………

Chèque à l’ordre de ADF PCF 33 Retournez à PCF - 15, rue Furtado - 33800 Bordeaux

Souscription Elections 2014Ils ont donné un total de 150 €Dr HASSINE Smirani, BordeauxM. et Mme CROUZET Franck, Bordeaux

C’est reparti, après une campagne médiatique de deux mois qu’on pourrait résumer en deux lettres : FN, les médias et les hommes politiques s’indignent de voir le ciel européen virer brusquement au bleu marine. Alors à qui la faute ? Aux médias, bien sûr, qui jouent allègrement sur la personnalité de la présidente du front national pour vendre du papier et gagner des parts d’audiences. A l’UMP, qui droitise son discours de peur de se faire doubler par… la droite. Au PS, aussi, sourd aux attentes du peuple depuis deux ans maintenant et qui, en prônant une politique de droite, brouille les cartes politiques. Mais le principal responsable de cet échec démocratique c’est toi, l’indifférent.Toi l’indifférent qui hier ne t’es pas déplacé pour aller voter, il faut dire que le bureau était loin de chez toi. Toi l’indifférent qui il y a 6 mois dans le bus as laissé une vieille dame tenir des propos racistes, il faut dire que tu étais fatigué. Toi l’indifférent qui ne t’indignes plus

de voir le Coran comparé au « petit guide du parfait terroriste » chaque soir au 20h. Ces bobards et ces mensonges grossiers que tu ingurgites et recraches en y ajoutant ton propre venin, fait de frustrations et de non-dits, apporte de l’eau au moulin des racistes qui se terrent sous un joli drapeau bleu marine. Et le pire, monsieur l’indifférent, c’est que tu seras le premier demain à te plaindre des bruits de bottes sur les pavés de nos villes et tu seras le premier, après demain, à fêter leur défaite. Car au fond, tu n’es pas raciste, non, tout ce que tu veux c’est la paix, le calme… Chut. Alors oui je le dis, je hais les indifférents. Celui qui ne fait pas obstacle aux fascistes est complice de leurs crimes, ils n’avancent que si on ne lutte pas. Ensemble montrons l’exemple, faisons voir au monde que la France ne se résume pas à la face hideuse de l’intolérance et de l’indifférence. La lutte continue, plus que jamais !

R.S.

La situation politique, d’une extrême gravité, appelle à une profonde réflexion de notre part.Les communistes sont appelés à se réunir en assemblées de section dans les prochains jours afin de débattre des résultats des élections européennes et d’en tirer les premiers éléments d’analyse, de définir le rôle et l’activité du Parti communiste et d’aborder la question du ras-semblement. Ce sera aussi l’occasion de tirer un bilan de la fête de l’Huma-nité 33 qui s’est tenue il y a une semaine.Un compte rendu synthétique pourra être fait à cette occasion afin d’aider la préparation de deux rendez-vous importants :

Mercredi 11 juin, 18h30 à 21h : Conseil départemental sur l’en-semble de ces questions avant la tenue du conseil national du PCF des 14 et 15 juin prochain.Samedi 28 juin : Journée d’étude avec comme axes de réflexion : - Quel rôle du PCF dans la pé-riode, quelle activité communiste dans les territoires ?- Quelle structuration dans le département ?- Comment mener la bataille dans la durée, quel rassemble-ment ?

Sébastien LabordeSecrétaire départemental du

PCF 33Membre du Conseil national

Coup de sang

Je hais les indifférentsPCF Gironde

Assemblées des communistes

Adhérez !NomAdresseCode Postal VilleE-mail

PCF 33, 15 rue Furtado 33000 Bordeaux - gironde.pcf.fr - [email protected]

Prénom

Téléphone

Les vétérans du pcf Librairie

Page 8: Nouvelles N° 2048

8 • Les Nouvelles 29 mai 2014

Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest S.A.S. au capital de 37 000 eurosAssociés (à parts égales) : L. Chollon, F. Mellier, S. LabordeDirecteur de la publication : Frédéric MellierAbonnement 1 an : 25 euros. Abonnement de soutien : 40 eurosRédaction, composition, impression : S.A.S. Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest15, rue Furtado - 33800 BORDEAUXTél. 05 56 91 45 06 - Fax 05 56 92 61 01 - Annonces légales : [email protected]é : [email protected] - Redaction/Proposition d’article : [email protected] paritaire de presse : 0113 C 85932

CULTURES ET SOLIDARITÉS

Palestine 33Rencontre DébatVendredi 13 juin, 20h, Athénée municipal de Bordeaux. Avec Haneen Zoabi, députée palestinienne à la Knesset, représentant le parti Balad au Parlement israélien depuis 2009. Elle s’est notamment fait connaître par sa participation à la flottille pour Gaza en 2010.

SPFGrande braderieDimanche 15 juin 2014 de 10h à 17h, au centre Jean Lurçat, rue Pierre Curie à Begles.

Défilé de modeÀ 11h30 et 14h30

AVIS DE CONSTITUTION

Par acte sous seing privé en date du 16/05/2014 a été constituée la société :

SARL AMBARES SAINT LOUBESAu capital de 10 000 €

Siège social : 55 Avenue de Saint Loubès 33440 AMBARES ET LAGRAVEImmatriculation au RCS de Bordeaux

Objet : restauration rapide, terminal de cuisson, acquisition et exploitation de fondsDurée : 99 ansGérant : M.Grégory Fourey demeurant Monférier 24330 Bassillac, nommé pour une durée indéterminée.

Pour avis,

TRANSFERT DE SIEGE SOCIAL

ITEM VoyageSARL au capital de 10 000 €

94 cours Alsace Lorraine 33000 Bor-deaux

RCS Bordeaux 530 526 870

Par décisions des associés en date du 01/04/2014 aux termes d’une AGE, il a été décidé de transférer le siège social à compter de ladite date :En conséquence l’article 4 des statuts a été modifié comme suit :Ancienne mention : le siège social est fixé au 94 cours Alsace Lorraine 33000 BordeauxNouvelle mention : le siège social est fixé au 14 rue du Tondu 33000 BordeauxModification sera faite au RCS de Bordeaux

Pour avis,

TRANSFERT SIEGE SOCIAL

MODIFICATION DENOMINATION SOCIALE, OBJET SOCIAL

K.A. INTERNATIONALEURL au capital de 5 000 €

Siège social : 26 rue des Rigoles75020 PARIS

RCS Paris 798 507 281Lors de l’AGE en date du 16/05/2014 l’associé unique a décidé à compter du 19/05/2014De transférer le siège social :Au 110 rue Pelleport – 33800 BordeauxL’article 2 des statuts a été modifié en conséquenceDénomination sociale : la société va prendre la dénomination K.A. EXPRESS.L’article 3 des statuts est modifié en conséquence.Objet social : transport de marchan-dises avec des véhicules de – 3.5 T et la location de véhicules avec chauffeur.L’article 2 des statuts a été modifié en conséquence.Modification adresse du Gérant : 110 rue Pelleport 33800 BordeauxMention faite au RCS de Bordeaux

Pour avis,

ANNONCES LÉGALES

Les saints de glace sont passés ; la mousson semble terminée, le soleil réchauffe nos âmes.Nous voici donc à 6 semaines de la 24 ème édition des Fifres de Garonne. la programmation vous est présentée dans l’onglet programme de la rubrique Festival...Les temps ne sont pas faciles, face à une austérité organi-sée, nous résisterons.(baisse des subventions de + de 20 % en 2 ans) nos partenaires PME ET PMI répondent présents via la souscription!Il nous appartient de parvenir a une situation de non dépendance.Nous resterons motivés et optimiste. Résistance Existence À bientôt

Pierre SCHEIDTSouscription

Pourquoi ? Depuis maintenant 5 ans, nous vous sollici-tons vous, amis, public, partenaires, fans ... à travers une souscription ... Pourquoi un tel choix ?- Parce que, d’année en année, les associations comme la nôtre verront le soutien des institutions diminuer voire disparaître,- Parce que nous voulons continuer, ensemble, à construire du lien social,- Parce que nous voulons continuer à mobiliser les festivaliers/acteurs engagés au coeur de cet événement culturel et festif, né voici plus de vingt ans sur les bords de Garonne,- Parce que nous voulons que vivent les valeurs humaines de rencontre, d’échange, de partage, de musique, toutes générations confondues.Comment ? Tout simplement en faisant un don ! Notre association est reconnue «d’utilité publique». Une partie de votre don est déductible des impôts (Pour les parti-culiers. 66 % de la somme et pour les entreprises, 60 % de la somme).Vous recevrez, si vous le souhaitez, un certificat fiscal pour votre déclaration de revenus.

http://www.sous-fifres.fr @

St Pierre d’Aurillac

Fête de l’Alose et du Vin