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Le r end-vous d e l’alternativ e à gauche Fête de L’humanité Jeudi 4 septembre 2014 - N° 2062 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX Prix : 0,80 euro

Nouvelles N° 2062

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Nouvelles N° 2062 du 4 septembre 2014

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Le rendez-vous de l’alternative à gauche

Fête de

L’humanitéJeudi 4 septembre 2014 - N° 2062 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX Prix : 0,80 euro

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2 • Les Nouvelles 4 septembre 2014

C’EST LA RENTRÉE

Dans un tract distribué devant les écoles, les communistes bordelais dénoncent «les écono-mies» de la mairie de Bordeaux au détriment de l’accès de tous les élèves au service public.Rythmes scolaires : du temps pour tous !Les parents d’élèves, les en-seignants, les animateurs, le personnel municipal expri-ment leurs inquiétudes et leur mécontentement. La mairie de Bordeaux a fait passer en force les nouvelles modalités du projet d’organisation du temps scolaire. La ville de Bordeaux a décidé de faire des économies sur la restau-ration scolaire du mercredi qui sera réservée aux enfants inscrits dans les centres d’accueil et de loisirs de la ville de Bordeaux. Malgré une légère augmentation du nombre de places, toutes les demandes ne pourront pas être satisfaites créant des inégalités en termes de qualité et de diversité de l’offre de modes d’accueil ou de garde du mercredi après-midi.Les temps d’activités périscolaires (TAP) passent de 3h à 1h30 par semaine en maternelle. La sortie de classe aura lieu à 16h. L’accueil périscolaire sera payant dès ce moment alors que le maire en avait annoncé la gratuité.Le personnel communal risque d’être impacté en raison du peu de temps pour se préparer pour la rentrée, en raison des annonces définitives sur les conditions de mise en oeuvre. Cette rentrée complique la tâche des ensei-gnants, agents municipaux, asso-

ciations et parents d’élèves.La municipalité est responsable de n’avoir ni respecté ses enga-gements ni tenu compte des recommandations émises par les acteurs de la communauté édu-cative durant les concertations.La forte mobilisation des parents d’élèves, enseignants, animateurs et personnel municipal a permis de maintenir les tarifs des centres de loisirs du mercredi. Le ras-semblement peut faire valoir les exigences d’une école pour tous à Bordeaux.Les communistes proposent la mise à plat des dispositifs existants, le renforcement des moyens en direction des quar-tiers « politique de la ville », le droit à expérimentation de projets novateurs, la création d’un service public municipal du périscolaire, la création de structures culturelles et spor-tives de proximité.Public-Privé : dérive droitière de Bordeaux assumée !Le Maire n’a eu de cesse de renfor-cer les moyens des écoles privées de la ville avec l’augmentation systématique des dotations par élève. Avec l’appui de l’Etat et de la Ville, les établissements privés bordelais scolarisent les enfants de moins de 3 ans, quand ceux-ci sont exclus de 80% des écoles maternelles publiques !Alors que la population borde-laise augmente, le seul collège bordelais en projet a été celui du quartier Ginko... privé ! Ce qui fera de Bordeaux une des rares

grandes villes avec presque autant de collèges privés que publics !Les communistes proposent de renforcer les moyens alloués aux écoles publiques de la ville, de généraliser le droit des familles à scolariser les enfants de moins de 3 ans, avec les moyens adaptés.Restauration scolaire borde-laise: toujours pas pour tous !Le Maire se félicite que 98% des élèves accèdent à la restauration scolaire, mais oublie que c’est au prix de fortes mobilisations des parents, enseignants et élus qui contestaient la mise en place de critères excluant les enfants de chômeurs. Critères sélectifs qui ne sont pas totalement abandon-nés car environ 1 enfant sur 5 n’a pas d’accès 4 jours sur 4. Les communistes proposent le respect du droit de tous les enfants à fréquenter les res-taurants scolaires, l’embauche du personnel municipal néces-saire, un plan de restructura-tion des locaux (restaurants, dortoirs...).Rendre tout ceci possible, c’est donner les moyens à l’Edu-cation nationale et aux com-munes, réorienter la politique scolaire municipale en faveur de l’égalité et donc refuser le cadre austéritaire imposé pas les gouvernements libéraux successifs.

PCF Bordeaux

Pour le sociologue Pierre Clément, au-delà de la réforme des rythmes scolaires, les plus grosses atteintes au caractère national du service public éducatif proviennent d’abord de l’inégale répartition des moyens entre les territoires.

Avec la réforme des rythmes scolaires, l’emploi du temps des écoliers va dorénavant varier d’une commune à l’autre. L’Éducation nationale est-elle devenue un service public de l’Éducation municipale ? 

Pierre Clément. Il existe toujours des clés de voûte pour maintenir l’existence d’une Éducation nationale. La carte scolaire, malgré ses défauts, continue d’exister, et les programmes restent nationaux, au moins formellement. Quant au temps scolaire, il demeure défini pour l’ensemble du territoire. Notre système éducatif reste l’un de ceux qui sont les plus régulés au niveau national. Mais des réformes tendent à le remettre en cause. L’instauration d’un socle commun de connaissance et de compétences peut être lue, même si ses partisans s’en défendent, comme un pas de plus vers une école à plusieurs vitesses. Autre exemple : il n’y a plus de véritable politique nationale de formation des maîtres. Et même si les concours restent nationaux, les enseignants sont aujourd’hui formés dans des universités largement autonomes. Peu à peu, des gardes fous sont grignotés.

Que dire des rythmes scolaires ?

Pierre Clément. Il est trop tôt pour évaluer cette réforme. Mais on peut déjà dire qu’elle est un écran de fumée qui masque une question bien plus impor-tante : la réduction historique du temps scolaire à l’école primaire. De 30h de cours hebdomadaires, avant 1969, nous sommes passés à 27 puis à 26h début 90. Les heures libérées avaient pour but de renforcer la formation continue des enseignants, de leur permettre de travailler en équipe, de rencontrer les parents et de faire vivre l’école. En 2008, une nouvelle réforme a encore retiré 2h de cours. Au total, 6 heures d’enseignement ont été perdues pour les élèves depuis les années 60. Si la réforme Peillon pose problème, c’est d’abord parce qu’elle a renoncé à rétablir ces 2 heures perdues. Après, c’est évident, si les activités des enfants au-delà de ces 24 heures de cours sont de la responsabilité de la commune, on peut s’attendre à de fortes différences, en fonction des moyens ou de la politique éducative de chaque municipalité. Quel rapport entre la réduction du temps scolaire et les programmes ?

Pierre Clément. À chaque fois, c’est la même logique politique. On définit une espèce de minimum commun pour tous les élèves, qu’ils soient scolarisés au collège Henri IV, à Paris, à Sarcelles ou au fin fond de la Creuse. Tout en gardant ce cadre national officiel, on réduit le cœur de ce qui constitue l’école commune. Le reste est laissé à la liberté des communes ou à la responsabilité des équipes pédagogiques, sans trop savoir ce qu’il advient. Mais les plus grosses atteintes au caractère national du service public éducatif proviennent d’abord de l’inégale répartition des moyens entre les territoires. Tout le monde connaît les ZEP (zones d’éducation prioritaire), qui visent à donner plus à ceux qui ont moins. C’est de la poudre aux yeux. Un rapport de la Cour des comptes datant d’avril 2012 révélait que l’on dépensait davantage pour un élève scolarisé à Paris que pour un élève scolarisé en banlieue parisienne. Les profs y sont plus expérimentés, avec plus d’agrégés que de certifiés, par exemple.

l’Humanité du 1/09/2014

BordeauxUne autre ambition pour l’école publique !

Rentrée scolaireDécrets Peillon-Hamon

• Samedi 6 Septembre, Planète Lormont avec une Table de livres d’Espaces Marx.

• 12, 13 et 14 septembre, Fête de l’Humanité Paris, débat autour du livre «Femmes, Travail, rapports de Classe, rapports de genre...» avec la parti-cipation d’Elisabeth Gautier et Vincent Taconet.

• Mercredi 17 septembre, 12h15, Conseil de Direction d’Espaces Marx, restaurant «Le Bistrot des Bouchons» (ex-Le Gambetta),6 cours Gambetta à Talence.

• Jeudi 18 septembre à 18h30 : Rencontres philosophiques d’Espaces Marx, animée par Sylvie Nony avec Philippe Gaubert, autour de son ouvrage (éd. Golias) : «Science et foi, une rivalité séculaire», La Machine à Lire.

• Vendredi 26 septembre, 10h. Préparation des Rencontres cinématogra-phiques Espaces-Marx/Utopia «La Classe Ouvrière c’est pas du cinéma» (février 2015).

• Lundi 29 Septembre, 19h. Bistrot politique au Bistrot des Bouchons à Talence.

Espaces MarxRendez-vous de septembre

Lors du Conseil municipal du 4 juillet, Christelle Baudrais, qui siège en commission Edu-cation, est intervenue pour le groupe «Bègles pour tous-FdeG» sur la mise en place des nouveaux rythmes scolaires.L’élue a souligné la démarche positive « du comité de pilotage qui a réuni plusieurs fois les repré-sentants de parents d’élèves et la municipalité, même si les ensei-gnants, personnels municipaux ont été informés et consultés à part, comme certaines associa-tions sportives et culturelles».Une concertation qui a mis en lumière des choix faisant débat : « Manque de places en périscolaire et centres de loisirs, tarification, ½ heure périsco-laire gratuite ou payante… Mais l’accès à la cantine pour tous n’était pas remis en cause. C’est avec stupeur que les parents ont découvert lors des inscriptions que leurs enfants n’auraient droit à la cantine le mercredi midi que

s’ils étaient inscrits à l’accueil en centre de loisirs. »Suite à cette décision arbitraire, les parents se sont fortement mo-bilisés. Enfin reçurs par l’équipe municipale, les associations de parents se sont entendu répéter que les parents se comportaient en «consommateur de services » et que la ville faisait déjà un gros effort financier. Effort que les Béglais paient par leurs impôts ! L’élue a proposé « d’ouvrir la cantine le mercredi midi à tous ceux qui en ont besoin pour ne pas renforcer les inégalités que

cette réforme creuse déjà » et a affirmé partager « l’exigence des familles pour l'accès de tous à la restauration scolaire, au périscolaire et centre de loisirs (parents avec ou sans emploi), l'augmentation de places en centre de loisirs et la révision des tarifs ». Et l’élue ajoutait : « Ni les enfants, ni les familles, ni les municipalités, ne doivent être les otages de la politique d'austérité. Tous les élus de gauche doivent l'affirmer au concret et exiger de l'Etat qu’il donne les moyens de la réforme aux communes. »

BèglesNe pas en rajouter aux inégalités

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Les Nouvelles 4 septembre 2014 • 3

EditorialACTUALITÉ

Oui un autre monde est possibleLa brutalité incarnée par le premier ministre Valls, si fier d’être « reconnu » par le monde « de l’entre-prise », est une insulte au monde du travail et à la gauche tout entière. Une insulte à ces femmes et ces hommes qui ont eu la volonté en 2012 de se débarrasser de la droite sarkozyste, d’en finir avec sa politique.

Le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent, devant les militants du PS à La Rochelle puis à l’université d’été du PCF, le week-end dernier, l’a souligné : « Jour après jour, le contrat passé avec les électeurs a été rogné : finance, traité européen, retraite… » En cette rentrée « le contrat vient d’être déchiré devant les Français ».

Si la politique de Hollande/Valls répond, devance même les attentes des marchés financiers, elle est à l’inverse de ce dont a besoin une majorité de notre peuple. L’inverse de ce que la gauche doit et a le pouvoir de faire.

Nous avons une autre vision de l’avenir que les calculs à court terme du Medef, des actionnaires obsédés par le rendement à 2 chiffres… Quel gâchis !

Chacun peut le vérifier en discutant avec les parents devant les écoles, avec les salariés qui «coûteraient» trop cher, les précaires qui triment, les familles qui se pressent dans les trésoreries pour demander des étalements d’impôts qui viennent de tomber… alors que les salaires et pensions ne cessent de diminuer. Chacun compte son « reste à vivre »…

Non, nous ne voulons pas de ce monde-là !

Les solutions alternatives existent, elles sont connues et portées par les militants communistes, les parlementaires du Front de gauche, les militants syndicalistes, associatifs et bien d’autres citoyens.

Les communistes débattent et agissent, avec l’ambition de contribuer au rassemblement le plus large de tous ceux qui veulent construire l’alternative à gauche.

Avec l’ambition de relever les défis énormes auxquels nous sommes confrontés : la mutation écologique, la relance de l’appareil productif et sa mutation en profondeur pour un nouveau mode de développement, une vraie sécurité d’emploi et de formation au lieu du chômage et de la précarité à tous les étages.

Avec l’ambition d’un tout autre rôle de la France sur la scène européenne et internationale, pour la paix, pour mettre en coopération les politiques publiques, développer les services publics sources d’investissements, de relance économique et industrielle réelle.

Avec l’ambition d’une démocratisation sans précédent de l’action publique, des institutions : une 6e République que nous portons depuis des décennies.

La Fête de l’Humanité, le week-end prochain, réson-nera de ce besoin d’un nouveau monde, humain… dans les espaces de débats comme autour d’une table, d’un verre, dans les stands des départements, des organisations, dans l’espace international. Avec toutes celles et ceux qui exigent, maintenant, une autre politique, à gauche.

Christine Texiermembre du comité exécutif du

PCF 33

Le coup de force de Valls peut réveiller beaucoup d’ar-deurs

Alors que s’ouvrait, en Savoie, l’université d’été du PCF, Pierre Laurent, secrétaire national, a estimé que « la critique de la politique gouvernementale est maintenant massive » et que la « responsabilité du rassemble-ment » incombe notamment au Front de gauche.

Vous avez déclaré que « l’ échec sera une nouvelle fois au rendez-vous », après l’annonce du nouveau gouvernement. Pourquoi ?

Pierre Laurent : Cet échec est programmé parce que ce gou-vernement est plus étroit et plus droitier que jamais. Le premier gouvernement Valls a été inca-pable de rassembler les Français autour du cap du pacte de respon-sabilité, incapable de rassembler la gauche et même les socialistes. C’est aussi un échec économique. Le chômage progresse, la création de richesses est en panne, la de-mande intérieure est moribonde. Ces résultats catastrophiques sont le fruit de l’austérité, de la baisse des salaires, des cadeaux accrus accordés à la finance.

Le nouveau gouvernement, qui avec l’expulsion des récalcitrants est plus minoritaire que jamais, prévoit d’amplifier tous ces axes politiques. Nous irons donc inévitablement vers son échec. C’est pourquoi il est pour nous

hors de question de laisser faire, nous devons agir et rassembler sans tarder.

Manuel Valls affirme pourtant qu’ il ne s’agit pas d’une politique d’austérité…

P.L. : C’est une aff irmation qui fait rire l’Europe entière. Quand on diminue les dépenses publiques de 50 milliards d’euros et quand on s’apprête à sacrifier l’investissement public des collec-tivités locales, quand les salaires sont tirés sans cesse à la baisse par le chômage, la précarité et la déréglementation sociale… ne pas admettre qu’il s’agit d’une politique d’austérité est tout sim-plement un mensonge.

Par ricochet, cette situation élargit-elle le spectre du rassemblement à gauche en faveur d’une politique alternative ?

P.L. : La brutalité avec laquelle vient d’être opéré le coup de force de Manuel Valls pour constituer un gouvernement à sa botte peut réveiller beaucoup d’ardeurs dans le pays. La critique de la politique gouvernementale est maintenant massive mais cette critique ne suffira plus.

Il faut maintenant construire le rassemblement. Cela passe par la mise en débat et en action autour de solutions alternatives, et par le rassemblement de ces forces qui sont diverses, qui le resteront, mais qui face à la catastrophe an-noncée ont le devoir de trouver les chemins d’une convergence poli-tique pour préparer une nouvelle majorité politique. L’université d’été du PCF s’ouvre aujourd’hui et je sens les communistes prêts à cet immense effort politique.

Nous avons une responsabilité dans cette situation pour relancer le Front de gauche, pour porter dans l’action des solutions alter-natives, pour faire progresser le rassemblement dans toute la gauche et dans tout le peuple.

Le vote de confiance au gouver-nement sera-t-il une épreuve de vérité ?

P.L. : Oui, une première épreuve de vérité. Le choix affiché par ce gouvernement est très clair, sans ambiguïté, comme le montrent la nomination d ’Emmanuel Macron et la teneur du discours de Manuel Valls devant l’univer-sité d’été du Medef.

Le premier ministre fait un calcul dangereux. Il sait que sa politique est minoritaire et qu’elle est contestée de plus en plus lar-gement au sein même des parle-mentaires socialistes. Et il veut les faire céder à un chantage : ou sa politique au service de la finance ou le chaos politique.

En vérité, c’est lui qui crée tous les jours les conditions de la crise. Tous ceux qui contestent cette politique sont en train de prendre conscience que ce chantage mène la France et la gauche dans le mur. Nous aurons l’obligation de construire ensemble un autre chemin pour le pays. Cela ne se fera pas en une seule étape mais il faut engager la bataille sans tarder.

Le chômage a franchi un nouveau cap en juillet selon les chiffres ren-dus publics mercredi soir. Changer le quotidien des Français est-il possible dans un tel contexte ?

P.L. : C’est évidemment possible parce que nous créons en France des richesses immenses.

RassemblementIl est de notre responsabilité d’agir sans tarder

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4 • Les Nouvelles 4 septembre 2014

ACTUALITÉ

«Ce qui vient de se passer à la tête de l’Etat n’a rien d’anodin.Le nouveau gouvernement installé et en ordre de marche, a rompu avec une certaine ambiguïté en matière économique vieille de 30 ans et s’inscrit dans les pas de Gérard Schroeder et de Tony Blair, tournant le dos aux engagements du candidat à la présidentielles de 2012.Le Medef ne se sent plus de joie et se réjouit à l’idée de pouvoir enfin déman-teler le code du travail pour accroitre ses profits sur le dos des salariés. Les marchés financiers et banquiers piaffent d’impatience à l’arrivée d’un des leurs au Ministère de l’économie. Ils espèrent ainsi que la baisse de la dépense publique et les réformes structurelles attendues vont voir le jour ouvrant des parts de marché fertiles en dividendes.Pourtant, cette politique conduit l’Eu-

rope dans la récession avec partout les mêmes résultats, en termes de chômage et de reculs sociaux. La France connait un record de demandeurs d’emploi.Les élus communistes et républicains sont confrontés au quotidien aux diffi-cultés grandissantes des habitants dans le même temps où ils se voient confis-quer les moyens politiques et financiers de déployer les politiques publiques indispensables.Des voix s’élèvent dans toute la gauche et au-delà, dans le mouvement social et syndical, et aujourd’hui dans la majorité parlementaire pour exiger une autre politique ouvrant la voie à une croissance durable, au progrès social et écologique indispensables pour sortir de la crise. L’heure est bien à la mobilisation la plus large possible pour sortir de l’impasse dans laquelle nous conduit

cette orientation. L’ANECR et tous-tes ses élus-es vont s’y consacrer de toutes leurs forces.»ANECR : Association nationale des élus com-munistes et républicains

ADECR 33

Assemblée des élus-esVendredi 5 septembre, 18h, maison des sports et de la Culture à Floirac (rue Emile Combes)ADECR : Association départementale des élus communistes et républicains

Le ministre du Travail, François Rebsamen, vient de trouver les responsables des chiffres du chômage : les chômeurs eux-mêmes. Il annonce donc le renfor-cement des contrôles pour vérifier qu’ils sont bien à la recherche d’un travail.En 2012, alors que Nicolas Sarkozy stigmatisait les privés d’emploi de la même manière, François Hollande répondait qu’il ne fallait pas «s’en prendre aux plus fragiles». Au lieu de singer la droite, le ministre du Travail ferait mieux de pousser pour changer de politique. Et si les 5 millions de chômeurs décidaient d’installer des comités locaux pour mesurer les dégâts économiques et sociaux des choix gouvernementaux ?Et si, à l’échelle des départements et des territoires, un suivi des aides publiques aux entreprises, comme pour le CICE, était mis en place par les citoyens, avec, d’un côté, des records de dividendes versés aux actionnaires et, de l’autre, des licenciements, des femmes et des hommes, des familles brisés ?La peur doit vite changer de camp. Le gouvernement et le patronat doivent aujourd’hui rendre des comptes.

PCF, le 2 septembre 2014

Indignée par un premier ministre «applaudi debout» par le patronat, la CGT, dans un appel aux salariés, interroge : «Pendant combien de temps encore le pouvoir politique va-t-il repasser les plats au patronat et aux actionnaires déjà gavés ? Pou-vons-nous accepter plus longtemps une croissance nulle, le chômage de masse, le recul des droits, le manque d’embauches dans toutes les professions ?»Pour l’organisation syndicale « le chacun pour soi n’est pas la solution, c’est l’arme des patrons ». Elle appelle tous les salariés, précaires, privés d’emploi, retraités « à s’unir pour ne pas subir » et à « s’inscrire dans les actions » qu’elle proposera à l’automne afin que « ce gouvernement entende maintenant la voix des salariés ». Elle poursuit dès cette rentrée sa campagne contre le coût du capi-tal : «La question de la répartition des richesses dans notre pays et du contrôle des aides publiques par les salariés et leurs représentants est posée avec force. Cet argent, c’est le nôtre !»Des chiffres éloquentsLes entreprises viennent de recevoir le versement de la première tranche du Crédit Impôt Compétitivité Emploi (CICE) payé par nos impôts :• + 30 % de dividendes aux actionnaires qui n’iront ni à l’inves-tissement, ni à l’emploi, ni aux salaires• 1 milliard d’euros pour le secteur bancaire Pacte dit « de responsabilité » :• 41 milliards d’euros supplémentaires d’aides aux entreprises qui s’ajoute aux 180 milliards déjà offerts. Pour quel résultat ? + 5 % de chômeurs !

ANECRUn tournant droitier inacceptable

EmploiLa peur doit changer de camp

Rentrée socialeS’unir pour ne pas subir

Le problème c’est que le coût du capital engloutit aujourd’hui près de 30 % de la valeur ajoutée, c’est le double de ce que les entreprises paient en termes de cotisations sociales. Le cancer financier vam-pirise les richesses. Et les choix gouvernementaux portent une très grave responsabilité.

Une autre orientation politique permettrait immédiatement de soutenir la relance sociale atten-due. Il n’y a aucune fatalité à la politique mise en œuvre.

Jean-Luc Mélenchon et le Parti de gauche ont pour leur part affiché leur volonté de « fédérer le peuple » autour d’un mouvement en faveur de la VIe République tout en criti-quant une nouvelle fois le position-nement des communistes. Dans ce contexte, y a-t-il un avenir pour le Front de gauche ?

Pierre Laurent : Le travail mené depuis quatre ans avec le Front de gauche reste un événement politique majeur et prometteur. Je ne partage pas l’idée de l’échec du Front de gauche. Il a créé un espoir qui demande, c’est vrai, à être relancé avec de nouveaux objectifs.

Nous avons une responsabilité immense pour que le Front de gauche soit capable d’animer le rassemblement nécessaire de la gauche et du peuple. Sur ce che-min qui demandera des débats, ne transformons pas chacun d’entre eux en obstacles.

Je souhaite que la réunion de ren-trée du Front de gauche du 6 sep-tembre, à laquelle je participerai, permette de décider son entrée en campagne sur des objectifs d’actions fédérateurs.

Nous devons accepter le dialogue avec des écologistes, des socia-listes, des militants du mouve-ment social bien au-delà du Front

de gauche pour sortir les Français de l’impasse dans laquelle on veut les enfermer en ayant à choisir entre la version Valls et la version UMP de l’austérité ou l’agressivité antisociale du Front national.

Vous avez appelé à plusieurs reprises à rassembler au-delà du Front de gauche et les citoyens à se mobiliser. Concrètement, comment le tradui-sez-vous en cette rentrée ?

Pierre Laurent : Les forces à rassembler existent mais elles ne convergeront pas sur des solutions alternatives audacieuses sans un énorme travail politique.

C’est pour cela que notre rentrée doit être une rentrée d’actions et de débats, que j’ai décidé de me rendre dans toutes les universités d’été de la gauche où l’on m’invi-tait, que je discute avec Europe Écologie-les Verts.

Je me rends à La Rochelle pour tenir aux socialistes, abasourdis par le spectacle de ce début de semaine, un langage de vérité : si vous ne voulez pas, vous socia-listes, être les spectateurs de la destruction de votre propre parti, de la déroute de l’ensemble de la gauche, vous pouvez, avec nous, entreprendre la reconstruction d’une alternative de gauche. Nous n’avons pas le droit d’abandonner à leur désespoir ceux qui se sont engagés avec des valeurs qui nous sont très souvent communes.

Après ces universités, le premier grand rendez-vous sera la Fête de l’Humanité. Nous y invitons tous ceux qui ne se reconnaissent plus du tout dans la politique gouver-nementale et ceux qui dans toutes les familles de gauche souhaitent ce débat.

La Fête de l’Humanité peut être le premier lieu d’effervescence de ces nécessaires débats. J’espère – et je sais que beaucoup y réfléchissent

parmi les écologistes, les socia-listes, au Front de gauche– que des initiatives de convergences seront prises dans les semaines qui suivront.

Le PCF affirme qu’ il n’y a pas à attendre 2017 pour agir, comment entendez-vous passer à l’action ?

Pierre Laurent : La première des tâches est, sur chaque terrain possible, de stopper la politique gouvernementale. Des batailles immédiates sont à mener.

Il faut protéger l’investissement public avec l’abandon des 28 mil-liards d’euros de suppressions de crédits publics aux collectivités locales. Il faut baisser la TVA sur les produits de première nécessité, construire la réforme fiscale, qui n’a jamais été faite, qui taxera les dividendes et encouragera l’inves-tissement créateur d’emplois, protéger et développer les services publics.

Nos groupes parlementaires organiseront à l’automne des états généraux pour la justice fiscale à l’Assemblée nationale.

Nous allons relancer la bataille pour le redressement industriel national en tenant une conven-tion du PCF sur l’industrie en novembre.

Nous lancerons également à la Fête de l’Humanité une bataille nationale de pétitions pour exiger la consultation par référendum des Français sur les réformes ter-ritoriales. La Ve République est à bout de souffle et nous avons le devoir d’ouvrir le chemin vers une VIe République.

Et c’est dans toutes ces batailles que nous construirons les condi-tions d’une nouvelle alternative politique majoritaire à gauche.

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Les Nouvelles 4 septembre 2014 • 5

JUSTICE FISCALE

Ce que le journal « l’Humanité » a publié le 21 août : extrait des propositions du chef de l’Etat au journal « Le Monde »

Pouvoir d’achatLe tabou des salaires, l’alibi de la fiscalitéAprès la censure par le Conseil constitutionnel des allégements de cotisations salariales pour les bas salaires, François Hollande promet deux réformes censées redonner du pouvoir d’achat aux plus modestes, de façon «équivalente à ce qui avait été prévu initialement». «L’une visera à rendre plus juste et plus simple le barème de l’impôt sur le revenu notamment pour les premières tranches», dit-il sans plus de précision. Un projet déjà évoqué qui consisterait à contrecarrer les effets de seuil qui peuvent amener un salarié augmentant, même faiblement, ses revenus à perdre cet avantage en devenant imposable ou en étant privé d’une prestation sociale. Deuxième mesure : la fusion de la prime pour l’emploi et du RSA… (…)À aucun moment le chef de l’Etat n’évoque le coeur du sujet, le pouvoir d’achat : la faiblesse et le blocage des salaires et des minima sociaux.De ce côté, l’austérité reste de mise, tandis que 40 milliards d’euros vont couler du budget de l’Etat dans les caisses du patronat sans contrepartie…

«Le journal Sud Ouest et les médias en général font grand bruit autour des 5 millions de personnes bénéficiant de baisses de leurs impôts grâce aux mesures prises par le gouvernement. Le chef de l’Etat et ses ministres ne sont pas en reste.Or, les prétendues largesses ont un coût, comme les 40 milliards d’euros généreu-sement octroyés au patronat.Vous trouverez ci-joint un élément d’explication avec les photocopies des avis d’impôt 2014 - que nous venons de recevoir - et de 2013.Les nouvelles mesures concernant les

couples ayant eu l’imprudence de conce-voir et élever trois enfants ont un effet immédiat et remarquable sur le total de l’imposition nette à recouvrer. En effet, celui-ci va augmenter de plus de 1000€, soit d’environ 31%.Combien de foyers vont être durement touchés par ce mauvais coup ? Est-ce ainsi que l’on va venir en aide aux plus démunis ?Ne serait-ce pas plutôt en menant la bataille pour le plein emploi et pour une augmentation des salaires, entre autres ?…»

J.J.D. le 22 août 2014

Si certains à gauche ambitionnent réellement de sortir du matraquage fiscal, alors il est grand temps d’ouvrir le chantier d’une réforme radicale des fiscalités nationale et locale pour les rendre socialement et économiquement efficaces.Efficaces parce que utiles au dévelop-pement de l’emploi, des salaires, à la préservation de l’environnement et à la croissance réelle.Cela passe notamment par les mesures suivantes :- un impôt sur le revenu de type uni-versel à taux et au nombre de tranches relevés ;- un impôt sur les sociétés progressif et modulé selon l’affectation des bénéfices ; - un nouvel impôt territorial des entreprises taxant leurs placements financiers ;

- un ISF au barème rehaussé intégrant les biens professionnels modulés en fonction des efforts en matière d’emplois et de formation ;- un recul de la pression fiscale sur la consommation (TVA, TIPP) ;- une réforme de la fiscalité directe locale passant par une véritable révision des bases d’imposition et le plafonne-ment de la taxe d’habitation ;- un plan pluriannuel d’abandon de la CSG en même temps qu’une réforme du mode de financement de la protection sociale (taxation des revenus financiers des entreprises, hausse modulée des taux patronaux en fonction de la part des salaires dans la valeur ajoutée en tenant compte des branches professionnelles).

*ISF : Impôt Sur la Fortune

Impôts sur le revenuLe mauvais coup de la rentrée+ 1000 €, soit 31% d’augmentation pour un couple de retraités ayant élevé trois enfants

FiscalitéLes propositions du PCF

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6 • Les Nouvelles 4 septembre 2014

À LA FÊTE DE L’HUMANITÉ PALESTINE

À la tête de son Solar System, le Mar-ley ivoirien chantera sur la grande scène de la fête de l’Humanité, ven-dredi 12 septembre au soir, la paix « universelle, une et indivisible ». Il revisitera ses hymnes mythiques et des titres de son CD, Mystic Power et certains de ses hymnes légendaires.

Alpha Blondy n’a jamais renoncé à ce qu’il appelle son « kérosène » : son inépuisable utopie. Interview pour «L’Humanité» (extraits).

Avez-vous entendu parler de la Fête de l’Humanité ? Que ressentez-vous avant de vous y produire avec votre groupe, le Solar System ?

Alpha Blondy : La Fête de l’Humanité, la première fois que j’ai entendu son nom, j’ai aimé : ça sonnait comme un rayon de soleil, un rayon d’espoir, dans ce monde aux dix mille douleurs. Je sais que c’est un immense rassemblement populaire, où l’humanité est représentée dans sa diversité, dans la richesse de sa pensée, de ses engagements et de ses cultures. Je suis heureux et honoré de participer à cette grande Fête.

Dans votre dernier disque enregistré en studio, vous chantez l’amour et vous dénoncez nombre d’injustices. Parmi ces dernières, quelle est, actuellement, celle qui vous taraude ?A.B. : La guerre ! Les guerres, toutes les guerres, doivent prendre fin. Depuis quasiment trente ans que je chante Jeru-salem, j’appelle incessamment à la paix. C’est pour ça que je chante en plusieurs langues (l’hébreu, l’arabe, l’anglais, le français)… Il y a peu, lors d’un concert au Canada, j’ai lancé un appel. Si l’on se livre à une addition macabre, combien sont morts depuis plus de soixante-dix ans, dans cette guerre ? Il faut que les bombardements s’arrêtent et que soit fournie d’urgence une aide humani-taire et sanitaire. Il faut que les Nations unies envoient des casques bleus pour s’interposer. Il faut que toutes les bonnes volontés apportent leur goutte d’eau. Il faut que l’Union européenne fasse entendre sa parole et que soit organisée, sur le plan international, une conférence pour la paix. La communauté internationale doit prendre ses responsabilités pour que la solution de deux États soit applicable, appliquée et respectée, en vue d’une paix vraie et durable. Cette guerre nous interpelle toutes et tous. Si les humains ne se parlent pas, ce sont les armes qui s’emparent de la parole et confisquent celle-ci aux plus démunis. Or la parole des armes, on sait qu’elle ne propage que la mort et les larmes.

Nommé ambassadeur de la paix en Côte d’Ivoire par l’ONU, vous ne limitez pas votre message à votre pays…A.B. : Exactement. La paix est univer-selle, une et indivisible. Vous en brisez un fragment, et c’est toute l’humanité que vous mutilez. Voyez en Afrique. Au Congo, sept millions de morts. Ça n’a pas l’air d’émouvoir la communauté internationale. En Centrafrique, en Somalie, au Soudan et, de nouveau, en Libye. Sans oublier, hors d’Afrique, en Syrie, en Irak, en Afghanistan, et jusqu’en Europe, où l’Ukraine est gravement touchée… La question, lancinante, demeure invariable : à qui profite la guerre ?

Dans la chanson Danger d’ivoirité, incluse dans Mystic Power, vous réprouvez sans façon le fallacieux concept de supériorité, qui, à l’échelle mondiale et au cours des siècles, a fait tant de ravages…A.B. : Oui, je chante : « L’ivoirité c’est dangereux / Cent mille morts pour des élections… » Le peuple de Côte d’Ivoire a payé cher cet argument de division qu’est l’ivoirité. C’est le même concept qu’ont arboré, dans le passé, ceux qui ont voulu justifier l’esclavage, la traite négrière, la Seconde Guerre mondiale… Je suis nègre et le négro-nazisme me révulse. Dans cette chanson, je dis que les Nègres qui, au nom d’une prétendue ivoirité, se croient supérieurs aux autres sont des négro-nazillons. J’ai sans répit mis en garde contre la notion d’ivoirité et son corollaire inéluctable : la guerre. Je répéterai, aussi longtemps que néces-saire : la voix des urnes contre la voix des armes ! Tout ce qui exclut l’autre, le différent, le petit, le pauvre, le cabossé, c’est, chaque fois, un coup de poignard dans le cœur de la paix.

Le morceau France à fric pointe le rôle de la France…A.B. : Oui, je chante : « Fric fric fric / c’est la Françafrique / C’est Tintin au Congo / La magouille à gogo / les mallettes et les lingots volés… » Je dis volontiers qu’il y a ceux qui braquent les banques, avec la police à leurs trousses. Et ceux qui braquent le pouvoir et qui braquent tout particulièrement les richesses de l’Afrique : eux, en général, ils sont peinards. Depuis des décennies, et même des siècles, ils ont tout fait pour convaincre les Africains que, à l’instar de leur continent, ils sont pauvres par destin. Ce qui a donné lieu, chez nous, à l’une des plus grosses entreprises d’auto-dévalorisation, de complexe d’infériorité. Or c’est faux, l’Afrique est riche, en ressources, en culture, en humanité.

Quand s’ élève la voix de Tiken Jah Fakoly dans le morceau Réconciliation, on est ému…

A.B. : Je l’avoue, un différend nous a opposés. Tiken Jah Fakoly m’a fait l’honneur de participer à cet hymne, Réconciliation. Nous nous sommes dit que lui et moi avions le devoir de jeter nos craintes d’ego et de donner l’exemple aux Africains. Nous avons compris que notre rapprochement était nécessaire, pour le processus de réconciliation en Côte d’Ivoire, auquel nous tenions à contribuer. Tiken et moi avons toujours défendu, dans nos textes, l’intérêt du peuple. En acceptant que nous chantions d’une seule voix, il m’a beaucoup ému.

Qu’est-ce qui vous a inspiré une adaptation d’ I Shot The Sheriff, de Bob Marley ?A.B. : Bob Marley a marqué beaucoup d’Africains, dont je fais partie. En même temps, en Afrique francophone, peu nombreux sont ceux qui comprennent l’anglais. J’ai élaboré une adaptation en français, pour que son message soit appréhendé chez nous. Comme dans la francophonie il n’y a pas de shérif, j’ai transformé le titre en J’ai tué le commis-saire. C’est à l’occasion de la célébration des trente ans de la mort de Bob que j’ai exhumé la traduction. En réalité, je l’avais écrite aux États-Unis, en 1978.

En 1980, lorsque vous êtes apparu sur la scène musicale, ce n’était pas évident de s’ imposer, en tant qu’africain, dans le reggae. Comment avez-vous surmonté les classifications imposées par l’ industrie de la musique ?A.B. : Par le travail et la conviction. Diviser pour régner, c’est la vieille stra-tégie des dominateurs. Longtemps, ils ont tenté d’opposer les Africains avec les Antillais, les Caribéens… Chez nous, un proverbe dit : « Même si un bout de bois reste interminablement dans l’eau, il ne deviendra jamais un crocodile. » Les Africains déportés aux Amériques gardent au plus profond d’eux des racines culturelles africaines. J’ai joué du reggae, parce que j’y reconnaissais mon africanité. Et aussi parce que le reggae est un merveilleux vecteur de paix.

Un dernier mot ?A.B. : Aux lecteurs de l’Humanité, j’ai envie de dire, en toute humilité : pour-suivez votre mobilisation. J’ai envie de tous vous remercier aussi, parce que je sais la persévérance avec laquelle vous dénoncez les guerres, toutes les guerres.

Grande scèneAlpha Blondy : « La voix des urnes contre la voix des armes »

Le conflit israélo-palestinien ne date pas d’hier, mais depuis 1948 ! Ainsi, suite à la résolution 242 du Conseil de Sécurité de l’ONU, en 1967, il est indiqué que les forces armées israéliennes doivent retirer leurs troupes des «territoires occupés». Mais les impérialistes ne souhaitent qu’amplifier ce conflit, afin de s’étendre dans le Moyen-Orient. Il est inacceptable de mettre la main sur un territoire qui veut vivre en paix, pour des raisons économiques ou commerciales.

Ce conflit ne peut nous laisser indif-férent. C’est pour cela que les Jeunes Communistes mettent au cœur de leurs batailles celle de la reconnais-sance d’un État palestinien.

Le MJCF a relayé de nombreux évé-nements du collectif de solidarité à la

Palestine : le meeting de la députée palestinienne, les manifestations de soutien chaque samedi de cet été.

Foot de solidarité en Gironde

Ce fut un premier succès, au Grand Parc avec près de 70 participants, organisé par l’union de ville de Bordeaux (Le Bouscat, Bruges, Blanquefort et Mérignac).

Le 31 août, c’est à Mérignac, au city stade du quartier Beaudésert, préparé par deux journées de porte-à-porte, avec un bon accueil. Et le jour J, près de de 40 participants ont joué avec «la Palestine dans [leur] cœur», attachés à la cause palesti-nienne autant qu’au foot, des plus petits aux plus grands. A poursuivre, le foot et le dialogue avec ces jeunes sur la d’autres sujets.

L’union de ville de Mérignac

Les 9, 10 et 11 septembre 2014 se tiendra, dans le cadre d’un salon aéronautique, le 3ème salon européen des drones sur la base aérienne 106 à Mérignac. Les organisateurs appellent ça le 3ème UAV SHOW EUROPE 2014 : UAV (pour Unmanned Aerial Vehicle) : salon du petit avion sans pilote embarqué et télécommandé.

Si le secteur civil représente le plus fort potentiel de croissance, le mar-ché militaire reste dominant mal-gré la baisse des budgets de défense. « Le marché militaire mondial devrait passer de 6,6 milliards de dollars en 2013 à 11,4 milliards de dollars en 2022 », indique un rapport du Congrès américain.

Dans le domaine des drones mili-taires, Israël est le premier expor-tateur mondial avec des ventes de 4,6 milliards de dollars, entre 2005 et 2012, soit 1,5 fois plus que les Etats-Unis.

Si nous partageons l’utilisation des drones civils, le civil ne représente à ce jour que 10% de ce marché.

Autant dire que la technologie israélienne aura une place de choix sur la base aérienne 106 à Beutre-Mérignac.

A peine ces technologies ont-elles f ini de faire la preuve de leur performance ou de leur nocivité, suivant de quel côté l’on se trouve du drone, que la société israélienne IAI* vient chercher les retombées économiques de son investisse-ment, dans ce grand marché où se retrouveront militaires, marchands d’armes et de drones.

Ce marché sur les morts palesti-niens est indigne, nous devons faire savoir que nous refusons que nos collectivités locales acceptent la présence de la société israélienne IAI à Mérignac.

Le col lect i f g irondin pour une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens s’est engagé dans l’action contre la présence de la société israélienne IAI au salon aéronautique à Mérignac.*Israel Aerospace Industries

MJCF à Mérignac40 footballeurs pour la Palestine le 31 août

Gaza, PalestineAction contre la présence d’IAI à MérignacMercredi 10 septembre à 16hdevant l’église de Beutre

Tout le programme de la fête sur :

http://fete.humanite.fr@

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Les Nouvelles 4 septembre 2014 • 7

PCF

Réunis en Assemblée générale le 28 août, les communistes bor-delais ont débattu de l’actualité et des propositions pour les Sénatoriales du 28 septembre. Des réunions de cellules se tiendront en septembre. Pour continuer le débat et aller au contact de la population, ils distribuent un tract sur la ren-trée et les rythmes scolaires ainsi qu’un appel « pour reconstruire la France par un projet de Gauche et alternatif à l’austérité ». Ils ont décidé d’une initiative de la section chaque mois dans un quartier spécifique de Bordeaux et

préparent un journal de section.Vendredi 5 septembre, ils orga-nisent une table ronde ouverte au public, avec EEVL Bordeaux, Maintenant la gauche (aile gauche du PS), PCF, Bordeaux, Parti de Gauche, Parti Pirate, avec l’objec-tif de rassembler sur des propo-sitions concrètes toutes celles et ceux qui refusent l’impasse et l’injustice de la politique actuelle, veulent sortir de l’austérité et construire le projet de gauche dont la France a besoin.Les communistes veulent mener la bataille politique avec les populations, le débat sur les

convergences possibles au niveau national et sa traduction au niveau local par des initiatives communes. Le PCF Bordeaux lancera une campagne pour « plus de loge-ment social sur Bordeaux » à partir de fin octobre. Une journée de travail après la tenue de la conférence nationale du PCF des 8 et 9 novembre est prévue. Enfin, pour que les camarades qui le souhaitent participent à la Fête de l’humanité Paris sans que la question financière soit un frein, la section prendra sa part des frais pour y contribuer.

PCF Bordeaux

Assemblée Générale des communistesBordeaux 6e Canton

Assemblée citoyenne Jeudi 11 septembre a 19hAu bistroquet 173 cours de l’YserDanielle parlera d’éducation et le débat portera sur l’avenir du front de gauche.Auberge espagnole (chacun amène et on partage)

Blayais

Repas fraternel à Laruscade50 personnes se sont rassemblées à l’appel de la Section PCF et du Cercle des Amis du front de Gauche pour partager un repas fraternel, le 31 août.

Lors des débats ils ont condamné le virage ultra-libéral de l’actuel gouvernement prétendument socialiste qui, 100 ans aprés, assassine JAURES une deuxième fois ! Rappelant qu’ils n’avaient pas voté pour cela ils ont décidé d’agir encore plus pour l’amélioration des condi-tions de vie des citoyens, le renforcement du PCF, l’élargissement du Front de Gauche et la mise en place d’une 6ème République. 5 HD ont été diffusées.

Fernand Laparra

VILLENAVE D’ORNON. Notre camarade Jean Normand n’aura pas vécu longtemps après le départ de Jeanine, son épouse. Il s’est éteint ce dernier jour d’août. Nous saluons sa mémoire en rappelant son passé de cheminot, de militant syndical, son engagement sans faille au PCF à la section de Villenave d’ornon qui présente ses plus sincères condoléances à la famille de Jeanine et Jean Normant.

Carnet

Il y avait foule ce samedi 30 août à Lassus chez Raymond Lagardère pour la 45eme fête de la ruralité. Depuis qu’elle a été relancée ces dernières années, c’est le meilleur cru !Au niveau participation d’abord avec plus de 170 personnes (40 de plus) ; au niveau culturel avec un plateau diversifié et de grande qualité ; et enfin du point de vue politique avec un débat citoyen d’une grande qualité.La thématique du débat « Quels choix, quels rassemblements pour une politique de gauche, pour gagner un changement de cap ? » a d’autant plus suscité d’intérêt au regard de la séquence politique qui a conduit a l’éclatement du gouvernement, avec la social-li-béralisation de la politique Valls/Hollande.En introduction, Julien Ruiz a indiqué que « nous sommes face à un véritable hold-up de Francois Hollande et Manuel Valls sur les attentes et les espérances des Français en 2012» et dit regretter l’attitude du député G. Savary qui organise un débat sur l’avenir de la France avec comme seuls invités P. Dessertine, chantre du libéralisme économique, et J. H. Lorenzi, président du très libéral cercle des économistes. « Quand on fait appel aux meil-leurs promoteurs du libéralisme, qui n’ont cessé de se fourvoyer depuis 30 ans, sans possibilité de porter la contradiction, cela ne peut plus s’ intituler les « escapades républicaines », mais plutôt une chevauchée libérale infernale » insistera-t-il. Sébastien Laborde, secrétaire du PCF 33, indiquait qu’effective-ment nous assistions à un « coup de force politique » sans précédent avec une « fuite en avant » dans l'austérité pour satisfaire les marchés financiers. « C’est une impasse économique, sociale et politique » dit-il. « Economique et sociale au regard du nombre

croissant de chômeurs et de la préca-rité galopante, du faible niveau de croissance et du risque de récession bien réel. Politique, puisque ce ne sont plus que 200 députés qui soutiennent le pouvoir et que cela aggrave la crise de la politique ». Pour lui, si la situation est grave, « la mutinerie Montebourg, Hamon et Filipetti est le signe d'une implo-sion significative, elle a pour effet de clarifier le débat. Cela interpelle toute la gauche et ouvre de nou-velles possibilités de mobilisation ». Le débat a fait écho aux premières interventions : une profonde colère face au discours de Valls au Medef, au positionnement social libéral du gouvernement. Mais aussi le sentiment que des résistances se font jour au cœur même du PS, que la situation ouvre des possibilités de mobi-lisation, de rassemblement bien au-delà du PCF et du front de gauche, comme le montre le débat politique à gauche. Nicole Ruiz note que l’orientation prise est très grave : « Les Français n’ont pas voulu cela, Il nous faut interpeller le député Savary avec la population ». Elle souhaite que le PCF soit à l’initiative pour rassembler les forces disponibles. Un représentant de LO dira qu’il ne faut rien attendre des ministres frondeurs et que seule la mobili-sation des salariés pourra changer la donne. Renaud, militant de la JC, évoquera « l'avenir des jeunes frappés par le chômage et la précarité, qui ne sont plus chez leurs parents mais pas encore en droit de prétendre aux avantages sociaux, aux droits à la culture, l' éducation, la santé...des droits fondamentaux ». Une intervenante dira son inquié-tude quant au principe de loyauté gouvernementale imposée par M.Valls, qui interdit le débat et renvoie a une forme d’autorita-risme politique connu lors de périodes noires de notre histoire. Elle pense aussi nécessaire de

travailler à rassembler surtout que « nous faisons face au danger du FN qui sait tromper l’ électorat populaire. »Alain Baché et Pierre Augey interviendront pour dénoncer l’attitude du 1er ministre, appeler a agir et rassembler. Pierre invi-tera d’ailleurs à utiliser l’élection sénatoriale fin septembre pour interpeller les citoyens et en par-ticulier les élus locaux.Pour Raymond Lagardère « il est possible de faire bouger les choses si on en a la volonté ». Il invitera à puiser dans notre histoire, et sin-gulièrement dans l’expérience du programme du CNR, à la fin de la guerre, les leçons et les raisons d’espérer aujourd’hui. En fin de débat Julien Ruiz appe-lait à l’initiative sur le territoire et à rassembler : « M.Valls rabâche qu’ il n’y aurait pas d’autre ligne possible ; à nous de montrer aux citoyens que oui, un autre cap et autre majorité sont possibles. Le pire pour nous serait le repli alors même que les possibilités de rassembler sont plus importantes aujourd’ hui. »Sébastien Laborde concluait en affirmant que « en France, malgré la tentative d’extirper de notre pays toute ambition transformatrice, il y a un parti communiste, un mouvement social vivant, une culture de la lutte émancipatrice enracinée et qui traverse le pays et toutes les force de gauche. Bien que la situation soit grave, nous avons des possibilités pour mobiliser plus importantes aujourd’ hui. Nous ne pouvons attendre 2017».Rendez-vous est pris pour l’an prochain, un grand merci et bravo à toutes et tous les militants du sud Gironde et des Landes qui ont fait le succès de l’édition 2014, le grand retour de ce rendez-vous politique, culturel et festif.Et pour ne rien gâcher, une fois de plus le soleil était au rendez.

J.R.

45e Fête de la ruralité 2014Un cru excellent !

PCF Bègles

AG et Barbecue de rentrée35 camarades ont débattu en assemblée des communistes le 30 août et 60 personnes ont participé à la soirée grillades. Le débat a permis de revenir sur les actions de l’été, la solidarité avec les Palesti-niens notamment, d’échanger sur les rassemblements à poursuivre et ceux à construire en cette rentrée où l’engagement des communistes avec tous les progressistes qui le souhaitent sera déterminante face à la politique que veut faire subir le gouvernement aux Français.

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Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest S.A.S. au capital de 37 000 eurosAssociés (à parts égales) : L. Chollon, F. Mellier, S. LabordeDirecteur de la publication : Frédéric MellierAbonnement 1 an : 25 euros. Abonnement de soutien : 40 eurosRédaction, composition, impression : S.A.S. Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest15, rue Furtado - 33800 BORDEAUXTél. 05 56 91 45 06 - Fax 05 56 92 61 01 - Annonces légales : [email protected]é : [email protected] - Redaction/Proposition d’article : [email protected] paritaire de presse : 0113 C 85932

CULTURES ET SOLIDARITÉS

On sait comment l’impérialisme américain a toujours perpétré ses exactions à travers le monde au nom de la morale. Le principe est simple : tout ce qui soutient ou favorise les « intérêts américains », c’est le bien, tout ce qui les combat ou s’en défend, c’est le mal. Un mélange de rouerie et de bigoterie qui fonde l’arrogante croyance de la « manifest destiny » elle-même issue de la mytho-logie puérile de la « ruée vers l’ouest ». Les massacres d’indiens dans la filmographie nord-américaine, qui réjouissent le spectateur, préparaient à d’autres mas-sacres au nom de la morale, du droit et de la démocratie mis au service d’un capitalisme prédateur. Car il s’agit bien d’ouvrir, les armes à la main, des marchés pour les grandes sociétés capitalistes nord-américaines. Pour Reagan, l’URSS était « l’empire du Mal », pour Bush, l’Irak de Sadam Hussein était « l’axe du Mal » ! Au moment de la guerre froide, cette tradition américaine a contaminé les Etats soumis à son influence dans toute l’Europe occidentale et sévit aujourd’hui de manière intensive dans les médias. On fabrique des « méchants » pour mieux célébrer à coup de scoops les « gentils » censés les combattre. Ce qui ne signifie pas que les méchants ainsi bricolés ne reposent sur aucune réalité. Ce qui fait problème, c’est que ce type de considérations simplistes et manichéennes dispense d’analyses sérieuses et justifie d’avance les excès des gentils.

Ainsi Khadafi, longtemps considéré comme fréquen-table, est devenu du jour au lendemain un méchant intégral qu’il fallait à tout prix renverser. Un prétendu philosophe, habitué des estrades, trouva à y employer ses rodomontades coutumières et sans risques, Sarkozy accéda à son caprice et le « tyran » fut abattu, dans des conditions sordides que notre vertueux humaniste jugea sans doute parfaitement méritées... Le problème est que les gentils autochtones, sauvés, paraît-il, du carnage, s’avèrent du même acabit que le dictateur éradiqué, le pays plonge dans le chaos et la terreur des groupes armés rivaux et des milices djihadistes se disputant la manne pétrolière, ce dont se fiche éperdument notre phi-losophe parti sous d’autres cieux défendre la « liberté ».

Où donc ? Mais en Ukraine, bien sûr, où il trouve un adversaire à sa mesure avec l’infâme Poutine, présenté dans nos médias comme l’incarnation du Mal, d’une perfidie sans limite. On pensera ce qu’on voudra de Poutine ; le problème, c’est une information indigente où des clichés constamment répétés tiennent lieu d’analyses, où des journalistes aussi bavards qu’incom-pétents se prêtent à une triste besogne de perroquets et à la même navrante propagande que l’on trouve sans doute, inversée, dans les médias russes. Poutine sou-tiendrait des « séparatistes » ? C’est bien possible. Et qui le lui reproche ? Un « Occident » qui prétend imposer son « droit d’ingérence » dans le monde entier ! Mais comment se fait-il que les séparatistes lorsqu’ils sont bosniaques et antiserbes sont des gentils alors que lorsqu’ils sont « pro-russes » ce sont des méchants ?

Il y a quand même une difficulté lorsqu’un supposé gentil a des comportements de méchant. Impossible de cacher l’ampleur des massacres et de la terreur impo-sée aux Palestiniens de Gaza par l’armée israélienne. Et pourtant, à part quelques mots de circonstances, vaguement compassionnels, sur des images de des-truction et de chaos, jamais Israël n’a été clairement condamné ! Si les auteurs de ces tueries étaient par hasard russes, chinois, cubains ou je ne sais quoi, on imagine le concert d’horreur et d’indignation... Ici, rien de cela, au contraire une reprise de la pitoyable et exé-crable « justification », martelée à satiété dans tous les médias domestiqués selon laquelle le Hamas ferait de la population des « boucliers humains ». Ce qui fait du Hamas le vrai « méchant » et autorise la soldatesque israélienne à tirer dans le tas... Mais qui ne sait qu’une résistance populaire est, par définition, au coeur de la population ? Que faudrait-il, une bataille rangée en rase campagne entre une des plus puissantes armées du monde, surarmée par l’ami américain, avec ses chars et son aviation et une troupe de va-nu-pieds munis de kalachnikovs et de lance-roquettes bricolés ? Ah ça, ça serait bien ! Et que dire de ces sordides comptabilités où la mort de 64 soldats israëliens est censée équilibrer celle de plus de 2000 Palestiniens dont des centaines d’enfants... De la graine de « terroristes » sans doute !

Les méchants et les gentils

CHRONIQUENOUVELLES IDÉES REÇUESpar Gérard Loustalet Sens

Maquis, débarquements, insur-rections, de la Provence à la Normandie, du Limousin à l’Alsace, en passant par Paris… 100 photos riches en histoires, en secrets, en témoignages, qui nous racontent les combats pour la liberté. Un récit fort et émouvant sur un événement in-contournable de notre histoire.

Paris, 25 août 1944 : la fin d’une nuit de 4 ans. Et le soulagement, immense, dans ces mains tendues, dans ces visages qui s’éclairent enfin. 1944, c’est une frénésie de vie qui traverse la population, même si les balles sifflent encore. La guerre n’est pas finie... Mais la France humiliée de 1940 retrouve

sa fierté avec celles et ceux qui ont pris les armes pour la libérer, pour mettre fin aux souffrances de l’Occupation, laver la honte de la collaboration. Pour enfin pouvoir rêver de jours heureux. Cette joie se mêle parfois de larmes : tant de ravages, de faim, tant de prison-niers, de bombardés, de fusillés, de déportés... Derrière la liesse ou la bravoure, la guerre est partout dans ces photos, parfois prises au péril de la vie des photographes.

100 images comme autant de témoignages forts pour ne pas oublier la valeur de la paix. 100 photos exceptionnelles.

Commander à Emmanuel Fargeaud, responsable de la diffusion de la presse - 15, rue Furtado - 33800 Bordeaux

Dans le cadre de la célébration du Centenaire de la première guerre mondiale et de l’exposi-tion Frères d’âme, la Fondation du Mémorial de la Traite des Noirs et l’Association d’Amitié Franco-Vietnamienne Comité Bordeaux-Gironde, organisent une journée d’hommage aux soldats des colonies enterrés dans les cimetières bordelais.

Durant le premier conflit mon-dial, 90 000 Indochinois sont amenés en France dont plus de la moitié en qualité de travailleurs.

593 soldats gisent dans trois cimetières bordelais (Pins Francs, Chartreuse et Bordeaux Nord)

répartis entre 302 tirailleurs sénégalais, 252 indochinois, 31 malgaches, 3 marocains, 2 tra-vailleurs coloniaux, 1 algérien, 1 tunisien et 1 soudanais. A cela ajoutons les 183 tirailleurs sénégalais qui ont embarqué sur les quais de Chartrons à bord du paquebot l’Afrique dont le nau-frage le 13 janvier 1920 au large de la Rochelle sera la plus grande catastrophe maritime française.

Inconnues du public et des asso-ciations, ces tombes unissent dans l’absurdité de la guerre et la fraternité d’un sort effroyable, une jeunesse du monde fauchée au préambule de sa vie par une haine aberrante et insatiable.

11h - Hommage solennel au Carré Militaire du Cimetière Bordeaux-Nord en présence des autorités civiles, militaires et associations.

17h - Table Ronde : « Enjeux du souvenir et du partage de la mémoire des tirailleurs » au Musée d’Aquitaine avec Françoise Vergès, Pascal Blanchard, Barcha Bauer, François Trieu, Babacar Sall, Nicolas Ong et Manuel Dias.

Pour le bureau de l’AAFV Comité Bordeaux-Gironde

Nicolas Ong

100 photos de l’Humanité Dimanche70e anniversaire de la Libération

Journée d’hommageSoldats des coloniesSamedi 13 septembre, 11h, cimetière Bordeaux-Nord

Samedi 6 septembre, place F.Mitterrand, de midi à minuit en libre accès

Dans un contexte politique marqué par les inégalités, l’exclusion et les discriminations, Planète Lormont offre un espace de débats, de ren-contres, de dialogue dans un cadre festif. Fédérant plusieurs communes de la rive droite, cette initiative est organisée notamment par le Collectif Egalité des droits, l’ASTI et Radio O2 Garonne. Les thèmes de citoyenneté, solidarité nationale et internationale, la lutte contre les exclusions et discriminations et préservation de la planète y seront débattus.

Plusieurs associations y tiendront un stand, comme le MRAP Gironde, ATTAC 33 ou encore Palestine 33.

Le programme :

http://collectif.egalite.free.fr

Planète Lormont

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