8
VŒUX DE LA FÉDÉRATION DE LA GIRONDE DU PCF VENDREDI 30 JANVIER À 18H Jeudi 22 janvier 2015 - N° 2082 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX Prix : 0,80 euro

Nouvelles N° 2082

Embed Size (px)

DESCRIPTION

Nouvelles N° 2082 du 22 janvier

Citation preview

Page 1: Nouvelles N° 2082

VŒUX DE LA FÉDÉRATION DE LA GIRONDE DU PCF VENDREDI 30 JANVIER À 18H

Jeudi 22 janvier 2015 - N° 2082 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX Prix : 0,80 euro

Page 2: Nouvelles N° 2082

2 • Les Nouvelles 22 janvier 2015

ACTUALITÉ DES LUTTES

TRANSPORTEURS ROUTIERS

Pour le pouvoir d’achatContre le dumping socialL’appel de l’intersyndicale CGT, FO, CFTC et SNAT CFE-CGC aux mobilisations dès le 18 janvier a été entendu par les salariés du transport routier de marchandises et de voyageurs, au moment où se tiennent les négociations sur les salaires du secteur.

Dans la convention collective nationale des transports routiers et activités auxiliaires du transport, tous les coefficients sauf un sont en dessous du SMIC. Et ce dans un secteur où les entreprises du secteur bénéficient du pacte national pour la croissance, la compétitivité et l’emploi, au travers des allègements fiscaux du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE).

Celui-ci représenterait 20 milliards d’euros d’avantages fiscaux consentis aux entreprises en 2014, tous secteurs confondus.

L’intersyndicale revendique une augmentation du pouvoir d’achat de 100€, un taux horaire de 10€ minimum à l’embauche et la revalorisation salariale de 5% pour tous avec la mise en place d’une ancienneté linéaire.

Elle demande l’ouverture de négociations pour la gestion des fins de carrière, pour une vraie prise en charge de l’inaptitude, pour une protection sociale plus forte.

Enfin le respect des garanties conventionnelles existantes, la mise en place d’un 13e mois pour tous et la suppression de la carence maladie.

CNL

Pour que les quartiers populaires ne soient plus les oubliés de la RépubliqueSuite aux attentats, la Confédération Nationale du Logement interpelle le Président de la République pour un réengagement de l’Etat en faveur des quartiers défavorisés, de leurs habitants et représentants associatifs.

«Forte de plus de 4 600 amicales de locataires sur tout le territoire français et de 650 élus dans les conseils d’administration des organismes Hlm, l’organisation travaille au quotidien auprès des habitants. Ses militants connaissent leurs difficultés et leur sentiment d’abandon car les quartiers dits «populaires» ont été délaissés des politiques publiques depuis trop longtemps.»

«Il est de votre devoir d’agir, avec force et conviction, pour que les quartiers populaires ne soient plus les territoires oubliés de notre République. Il faut les considérer, les entendre, travailler réellement avec leurs habitants et les associations … ce que les pouvoirs publics ont oublié de faire après les émeutes de 2005.» écrit-elle dans son courrier au président de la République et décline des mesures concrètes :

- Augmenter les plafonds d’accès au logement social pour garantir la mixité sociale et lutter contre la concentration des difficultés dans certains territoires.

- Créer des formations citoyennes pour promouvoir la démocratie, le vivre ensemble et le lien social.

- Clarifier le rôle des conseils citoyens pour que chaque acteur puisse y trouver sa place et y contribuer efficacement.

- Créer un statut de l’élu social ou élu associatif pour permettre à chaque citoyen d’exercer pleinement son rôle de représentant des habitants.

- Donner des moyens aux associations de proximité pour qu’elles puissent développer des initiatives sur le terrain.

Espaces MarxRendez-vous de janvier

• Lundi 26 janvier et le 23 février, 19h, Bistrot politique d’Espaces Marx : « Face à la haine et au fascisme, la marche du peuple pour l’espoir », Bistrot des bouchons à Talence

CONTRE LA BRADERIE SNCF

Manifestation le 29 janvier à Paris Les Fédérations CGT et SUD-Rail appellent les cheminots, les usagers et leurs associations à se rassembler pour exiger des négociations sur la réforme de la SNCF, contre le budget 2015 avec de nouvelles suppressions d’emplois, le gel des salaires, l’augmentation des tarifs et la diminution du service public

En juin 2014, les cheminots se sont mobilisés pour une autre réforme ferroviaire avec un projet alternatif «la voie du Service Public SNCF». Le gouvernement n’a pas saisi cette occasion de placer le service public au cœur des enjeux de société, de maintenir l’unicité sociale, une production intégrée, et d’opérer le désendettement du système ferroviaire.

En août dernier, iI a fait le choix d’une réforme non financée dont les usagers et les cheminots font déjà les frais. Après les 2 500 suppressions d’emplois prévues au budget 2014,

celui de 2015 prévoit la disparition d’environ 2000 emplois avec un recours accru à la sous-traitance, notamment dans le domaine de l’Equipement.

La dégradation sans précédent des conditions de vie et de travail des cheminots impacte déjà l’organi-sation de la production, menaçant l’avenir de nombreux métiers et ins-taurant la «polyvalence» de certains pour gagner… en productivité !

Et le président de la SNCF a annon-cé le gel des salaires et l’abaissement des contingents de notations. Pour appâter les cheminots, il propose de mettre en place l’intéressement dans les 3 établissements publics, tentant ainsi d’introduire une rémunération individuelle et aléa-toire basée sur la productivité et attaquant le régime spécial de santé et de retraite (l’intéressement ne participe pas à son financement).

Les dividendes versés à l’État (450 millions d’euros en trois

ans), le crédit d’impôt compétiti-vité emploi (160 millions d’euros en 2014), le cumul des primes individuelles telles que la GIR et la Prime (100 millions d’euros) sont la preuve que l’argent existe et qu’il serait possible et surtout préférable de procéder à une aug-mentation générale des salaires pour tous les cheminots.

Quant aux usagers, ils vont payer aussi avec l’augmentation de 2,6% des tarifs et par une baisse de qualité du service public : déshumanisation et fermetures de gares, de guichets, de lignes, menace de privatisation pour certaines, suppression des ASCT sur certaines circulations, remplacement de trains par des autocars et la profonde remise en cause de la sécurité ferroviaire.

La CGT invite les cheminots et les usagers à prendre connaissance de ses propositions (www.chemi-notcgt.fr), à en débattre et à les enrichir dès maintenant.

GROUPE CRC AU SÉNAT

Quelle meilleure arme que la culture, et pour la culture quel meilleur lieu que l’école de la République ?

Lire l’intégralité sur :

http://www.lacnl.com

Lire l’intervention sur :

www.nbso.fr

Au fil des rencontres avec le DASEN* depuis début janvier en Gironde, les parents et ensei-gnants ont eu droit à un langage de "manager d'entreprise". Trois catégories d'écoles à l'ordre du jour : les écoles en Réseau d'Edu-cation Prioritaire (REP) ; les écoles en "segment rural" ; et le… « tout venant » (sic) !

Lors de la réunion publique orga-nisée par le collectif béglais pour l'école début janvier au collège Berthelot, une cinquantaine de parents d'élèves, enseignants et per-sonnels**, de Bègles, Bordeaux, St Symphorien, Lussac, ont échangé leurs informations.

Tous refusent la sortie du dispositif d'éducation prioritaire qui par exemple va priver le collège béglais du soutien scolaire.

Ils soulignent que c'est l'ensemble des maternelles, primaires et col-lèges qui vont être touchés par le fait qu'il n'y a plus de "seuil" à 25 élèves par classe et qu'il n'y aura pas assez de postes créés.

La nouveauté, c'est que des écoles dites "orphelines" découvrent qu'elles n'apparaissent plus dans la carte du réseau prioritaire* sans qu'aucune notification écrite n'ait été faite par le DASEN qui applique la démarche notifiée par la ministre "au cas par cas", qui plus est sans la représentation des personnels.

Une enseignante déclinera les diffé-rentes réformes sans moyens et sans retour d'évaluation.

Débat sur la mobilisation

Nul n'est dupe de l'attaque sur l’éducation prioritaire qui recouvre un démantèlement de l'Education nationale, de la maternelle à l'ensei-gnement supérieur, tous souffrant du même manque de moyens et de projet à long terme décidé avec l'ensemble de la communauté scolaire, étudiante et enseignante.

Chacun se rend compte que les projets se transforment en "contrats d'objectifs" et que la politique édu-cative passe elle aussi au broyeur de la politique libérale d'austérité.

Si certains jugent tardive la mobi-lisation nationale avec la grève programmée le 3 février, tous sont conscients qu'il faut élargir la mobilisation en allant à la rencontre des parents et enseignants des établissements et qu'il y a besoin d'aider à leur coordination avec le soutien des syndicats et contacter les associations d'étudiants (lycées, universités).

Outre cela, plusieurs initiatives sont décidées : une adresse aux secteurs en lutte en Gironde, une journée "écoles et collèges morts" partout où cela peut être réalisable le 21 jan-vier. Un rassemblement au miroir d'eau de Bordeaux le 17 janvier qui a réuni une cinquantaine de per-sonnes pour une chaîne humaine.

* Directeur académique des services de l'édu-cation nationale

** Trois élus béglais, le conseiller général J.Jacques Paris et deux élues municipales PCF/Front de Gauche, C. Texier et C. Bau-drais, étaient présents.

EDUCATION

Assignée à des contrats d'objectifs ?La mobilisation se poursuit pour l'Education prioritaire et la priorité àl'Education : en vue, l'action nationale du mardi 3 février

Page 3: Nouvelles N° 2082

Les Nouvelles 22 janvier 2015 • 3

EditorialACTUALITÉ

Ne laissons pas notre république s’anesthésier !Avant les dramatiques évènements des 7 et 9 jan-vier, les représentants du libéralisme (social ou ultra) s’appuyaient sur une idéologie qu’ils voulaient faire dominante, voire unique  : «  Il n’y pas d’alternative sérieuse à une politique austéritaire s’appuyant sur de drastiques réductions des dépenses publiques et du coût du travail. »

S’ils n’abandonnent pas, bien au contraire, cette doctrine ravageuse de nos vies qui naturellement se heurte à des résistances de plus en plus larges, ils tentent aujourd’hui de s’appuyer sur la peur savam-ment orchestrée pour dévoyer la magnifique solidarité nationale exprimée par millions et imposer une chape de plomb sur le débat démocratique, donc pluraliste.

Pluraliste dans l’approche des enjeux sociaux, envi-ronnementaux, de développement humain face aux dogmes financiers.

Et bien, relevons ce défi démocratique, humaniste !

Soyons, avec grande dignité, les porteurs d’espoir, d’enthousiasme des « Charlie » dans toute leur diver-sité, pour la construction d’un monde débarrassé de tous les fanatismes, de la haine de l’Autre comme de toute puissance financière.

Soyons, avec grande dignité, les porteurs d’un horizon politique envers ces millions de Français qui se sont magnifiquement rassemblés pour les idéaux républi-cains de liberté, d’égalité, de fraternité.

Ne laissons pas ce mouvement s’étioler et s’enfermer dans un climat de peur, de guerre que beaucoup veulent imposer pour mieux faire taire, empêcher de réfléchir et ainsi éteindre l’esprit des Lumières.

Soyons les porteurs de paix en France et de par le monde, sans aucun angélisme, surtout face au terrorisme qui lui-même utilise le terreau que sont la guerre et la misère.

Oui, relevons ce défi de classe par une main tendue à tous ces démocrates qui veulent, pour leur jeunesse, un avenir citoyen de justice n’ayant pas pour seul objectif de devenir milliardaire, comme les y appelle le ministre Macron tout frais venu de la banque Rothschild.

Non Monsieur le Ministre, les jeunes, comme les moins jeunes, veulent un vivre ensemble joyeux, sans devoir piétiner l’Autre pour réussir mais bien au contraire construire une société solidaire et juste.

C’est ce combat et cette ambition que nous avons porté, souvent avec réussite, dans nos rencontres ces jours derniers avec « l’Huma Dimanche spécial loi Macron ».

C’est cette ambition que nous allons porter lors des élections départementales des 22 et 29 mars pro-chains, avec nos candidates et candidats PCF et Front de Gauche, en lien avec tous les militants politiques, associatifs, syndicaux, citoyens qui peuvent se ras-sembler dans cette campagne pour promouvoir un département jouant pleinement son rôle républicain et solidaire inter-générationnel.

Dans ce combat rejetant l’idéologie de la toute puis-sance financière, la haine de l’Autre, nous porterons l’esprit Charlie pour une République pleinement libre et citoyenne.

Max GuichardMembre du Comité executif

du PCF33

LOI MACRON

Libérale et liberticide

Le ministre de l’Économie du gouvernement Valls/Hollande défend sa loi « pour la croissance et l’activité » qui vient de passer la première étape du vote en commission spéciale.

Une loi qui pêle-mêle déréglemente le code du travail, casse le service public du transport, vend les aéro-ports et les barrages publics aux spéculateurs, élargit le travail du dimanche…

Ce gouvernement socialiste dit Liberté, mais choisit celle des multinationales contre celle des tra-vailleurs et des usagers. S’il voulait faire un acte fort pour le pouvoir d’achat, il déciderait une revalori-sation substantielle du SMIC pour relancer l’économie.

Attaque des services publics

On voit mal en quoi la vente de participations de l’État, pour le «désendetter», relancera la crois-sance et l’activité. Dans la liste des entreprises publiques à liquider, les barrages hydrauliques et les aéro-ports de Nice et Lyon après celui de Toulouse. C’est donc une attaque en règle contre les services publics pour répondre aux injonctions de la Commission européenne. Déjà, sous Sarkozy, les mêmes arguments avaient conduit à la privatisation du gaz et de l’électricité dont on

connaît le résultat : perte d’emplois, pression sur les salaires dans l’entre-prise, dégradation des conditions de travail, augmentation des tarifs pour les usagers.

Et pour faire passer la libéralisa-tion complète du transport par autocar, jusqu’à présent soumis à autorisation, Emmanuel Macron déclare avec le cynisme qui le caractérise : « Les Français sont trop pauvres pour prendre le train ! » Une mesure qui accompagnera la volonté de la SNCF de supprimer encore des lignes ou des gares pas assez rentables au détriment de l’aménagement du territoire.

D’autres sujets de reculs sociaux sont ouverts par le projet de loi : suppression de la pénalisation du « délit d’entrave », la libéralisation des professions réglementées, la possibilité de ventes à la découpe de logements publics, des modi-fications des règles de la justice prud’homale…

Et le fameux travail du dimanche

Beaucoup a déjà été dit sur l’inef-ficacité de l’extension du travail du dimanche, ce recul social, la conception marchande du temps de vivre, le non respect des familles, un «volontariat» des salariés concernés qui n’est qu’un mythe.

Outre que 12 dimanches annuels travaillés ne peuvent constituer un plan de lutte contre la pauvreté et la précarité, le travail du dimanche sert les grandes enseignes au détri-ment du petit commerce et des nombreux emplois qu’il porte ; et d’ailleurs beaucoup de petits com-merçants et artisans sont contre. La joie du medef

L’engagement de tout l’exécutif derrière ce projet de loi, applaudi du Medef, a un double sens : amplifier l’ancrage libéral de la politique gouvernementale, donner des gages à la Commission européenne. Un Medef qui ne lâche pas les com-mandes, quand, tout en félicitant le Premier ministre, il demande des «corrections» sur le dispositif pénibilité, de «rester cohérent dans la stratégie de baisse des charges», de continuer les démarches en faveur de la «simplification», et de «corriger les errements sur le temps partiel (24h) qui détruisent actuel-lement de l’emploi». Oui, le Medef mène SA lutte des classes.Cette loi Macron est un vrai débat de société, un débat sur «la direc-tion à prendre». Des forces considé-rables, politiques, associatives, syn-dicales et citoyennes, n’en voudront pas et peuvent mettre en échec le gouvernement tout en ouvrant une perspective de progrès.

LA REVUE DU PROJET

Numéro 43

Les tragiques événements du début du mois de janvier placent la question de la liberté sous une lumière nou-velle. Ce dossiern rédigé avant l’attentat contre Charlie Hebdo, entend (r)ouvrir, dans une perspective commu-niste, un chantier à la fois vaste et central.

Nous espérons que ce numéro pourra notamment contribuer à éclairer une lutte plus que jamais d’actua-lité : le combat pour la liberté d’expression.

Bonne lecture.

L’équipe de La Revue du projet

PUBLICATION

Page 4: Nouvelles N° 2082

4 • Les Nouvelles 22 janvier 2015

INSTITUTIONS

CONSEIL RÉGIONAL D’AQUITAINE

Un budget contraint par l’austéritéExtraits de la déclaration des élus du groupe PCF/Front de Gauche lors du vote du budget 2015 sur lequel ils se sont abstenus (par Jean-Jacques Le Masson)

EMPRUNTS DES COLLECTIVITÉS

Se libérer des marchésLOGEMENT SUR LA CUB

Pour des villes à vivreAprès la ville de Bordeaux, c’est la Communauté urbaine qui a dé-cidé d’adhérer à l’Agence France Locale. Cette agence de mutua-lisation des emprunts pour les collectivités locales pourrait être une bonne idée. Mais en liant son destin aux marchés financier, elle ne fait que la moitié du chemin.

Jacques Padie, adjoint à Blan-quefort, a expliqué pourquoi le groupe communiste et apparentés s’abstiendrait sur ce vote : «On peut s’étonner du critère de cette agence qui demande aux collectivités d’être saines avant d’adhérer. C’est bien parce que les collectivités sont en difficulté qu’une telle agence est utile. Si c’est un club des bons gestionnaires, le ticket d’entrée (4 millions d’euros) est décidément bien trop élevé…»

Pourtant le groupe a regardé ce processus avec grand intérêt, notamment dans les débats de l’association des communautés urbaines (ACUF). La création de cette agence a correspondu à une période de difficulté d’obtention de prêts pour les collectivités.

«Nous avions insisté, rappelle l’élu, pour la réunion régulière d’une conférence bancaire territoriale qui permette aux collectivités et au monde économique de mettre sur la table les besoins réels et prioritaires et d’établir des règles avec le monde bancaire.»

Le regroupement des collectivités dans cette Agence France Locale peut donc apparaître positive mais «ses créateurs n’ont hélas fait que la moitié du chemin» car «se regrou-per, c’est bien, mais se libérer des marchés financiers pour financer les grands équipements sociaux, cela aurait été mieux»

Et il estime que «si la situation est plus favorable aujourd’hui, l’agence ne met pas les collectivités à l’abri des aléas de la finance».

Et il rappelle la proposition que porte son groupe d’un «secteur public bancaire qui aurait la mission de financer plus favo-rablement les investissements utiles à l’emploi, aux transports, à l’environnement et aux besoins sociaux».

Les élus communistes et appa-rentés à la CUB ont soutenu la démarche de 50 000 logements autour des axes de transports, pour faciliter la vie des travail-leurs qui veulent vivre et faire vivre l’agglomération. Pour cela, ils estiment qu’il faut tendre vers 50 % de logements véritablement sociaux dans les grandes opé-rations (la CUB s’est engagée pour un minimum de 35%). Ils s’étaient d’ailleurs félicités de l’opération de l’ancien commis-sariat Castéja (45%), prouvant que c’était donc réalisable.

Mais au fur et à mesure des réa-lisations, ils s’insurgent contre plusieurs opérations comme celle de la ZAC des Quais de Floirac qui plafonne à 7% pour 1600 nouveaux logements et où pas un seul PLAI n’est prévu et à peine 200 PLUS* (dont 80 de renouvellement du parc).

Max Guichard demandait : «Qui, et au prix de quels sacrifices, va pou-voir se loger sur les quais de Floirac dans les 800 logements livrés aux promoteurs immobiliers ?»

Il précisait que «cette ZAC dispose d’un emplacement stratégique dans la CUB qui devrait d’abord s’adresser aux ménages modestes» et exprimait les inquiétudes par-tagées en commission Urbanisme sur l’absence d’équipements publics (espaces, salles, services publics…) hors du groupe scolaire.

De même sur la destination des sur-faces dédiées à l’artisanat : «Nous soutenons la démarche d’aide au foncier pour ces activités, mais en s’assurant de leur pérennité en cas de défaillances des premiers occupants».

On ne construit pas du logement social comme du privé

Odile Blein, conseillère municipale d’Ambarès, était déjà intervenue en soulignant le nombre d’opé-rations où les logements sociaux plafonnent à 20%. Elle a pointé la pratique en hausse constante de constructions de logements sociaux en VEFA (vente en état futur d’achèvement). Une pra-tique qui représentait 43% de la production de logement social sur

la CUB en 2012 et un quart de la production HLM au plan national.

« Notre groupe se prononce systé-matiquement contre les garanties accordées à ces opérations. Pour rappel, c’est pour venir en aide aux grands groupes du BTP que le gouvernement Fillon-Sarkozy avait poussé les organismes HLM à reprendre des opérations privées en perdition.»

Pour le groupe communiste et apparenté «il faut que les organismes HLM reprennent la main sur le type de production nécessaire».

*Financées par l’apport d’argent public

Infos CUB groupe communiste et apparentés

http://blog.aquit.fr/cubpcf/

Le budget 2015, de 1,421 mil-liard d’euros, est relativement stable en dépit d’une baisse de plus de 80 millions d’euros de la dotation de l’Etat sur les quatre derniers exercices, conséquence directe de la politique d’austé-rité décidée par le président de la République et le gouvernement, obéissant aux directives de la Commission européenne.

Le financement d’Etat de la for-mation professionnelle continue sa baisse (33 %), celui de l’appren-tissage (26 %), des fonds sociaux et de la solidarité, (13 %), celui de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt (8 %), du tourisme (5 %).

Une progression de l’emprunt, à 312 millions d’euros, avec un pla-fond de désendettement fixé à 4,1 années, est permise par une gestion préalable d’apurement de la dette laissée par la droite, et compense en partie la défection de l’Etat.

Enfin, la région aura à cogérer avec l’Etat 1,65 milliard d’euros de fonds européens injectés dans l’économie régionale en fonction de ses nou-velles compétences, pour financer des activités ou des services. Le budget d’investissement a été fixé à 652 millions d’euros, en très légère progression, soit 45,9 % du budget (moyenne autres régions : 37,8 %).

Le président du Conseil régional s’est évidemment félicité de sa gestion, et a évoqué les difficul-tés certaines qu’allait entraîner l’agrandissement de la région avec la réunion des actuels Aquitaine, Limousin et Poitou-Charente. Il doute d’ailleurs assez peu de devenir le nouveau président du nouveau conseil régional agrandi. Il évoqua de nouveau le problème récurrent des ressources régionales, ces col-lectivités étant celles qui disposent le moins d’autonomie financière.

Les priorités annoncées pour 2015 restent bonnes aux yeux des deux conseillers régionaux du Front de gauche pour tenter de combattre les lourdes inégalités territoriales : formation des chômeurs, accom-pagnement des divers dispositifs qui viennent en aide aux habi-tants de la région, déploiement du service numérique de l’emploi. Des priorités qui s’expriment dans les chapitres de l’emploi (développe-ment économique), de l’innovation (recherche et éducation), de l’amé-nagement du territoire.

Les interventions

Les intervenants de droite (UMP et autres) exposent le mauvais état de la situation sociale, oubliant sans doute qu’ils sont en grande partie responsables de cette situation, tant

la politique sarkozienne a dégradé le pays. Leur principale propo-sition est de peser sur les salariés en demandant la diminution des effectifs de la région et en regrettant la pourtant trop timide revalorisa-tion des indemnités salariales des agents. Ils demandent également de consacrer les 50 millions d’euros qui financent la remise en marche de la ligne Pau-Canfranc à l’abon-dement du budget général. Mais en omettant soigneusement d’évoquer le financement ruineux et injuste de la LGV jusqu’à Bordeaux.

Nous combattons cette organi-sation du monde au profit de ses prédateurs

Notre camarade Alain Baché change radicalement de registre en rappelant les conséquences de la politique d’austérité dans le pays et dans les collectivités terri-toriales. Il rappelle l’exigence de la démocratie dans l’élaboration de la réforme territoriale. Citant la commission d’évaluation des politiques publiques, il souligne et explique la brisure entre les citoyens et la chose publique : la trahison de ses engagements par le président de la République, la politique menée par MM Valls, Macron et autres ministres, les votes de soutien de la plupart des élus de sa majorité, la réponse aux seules exigences du

MEDEF et de la Commission Eu-ropéenne. Nous combattons cette organisation du monde au profit de ses prédateurs. » Il évoque enfin le danger que représentent le désarroi des victimes désabusées devant cette politique, et leur choix pour le Front National lors des élections.Isabelle Larrouy reprend l’explica-tion du décrochement des citoyens de la chose publique. Sur l’éva-luation, elle rappelle que certains critères utilisés sont directement importés du travail de calcul du profit dans une entreprise, et que cela peut faire craindre une volonté de peser sur les salaires et les conditions de travail des agents de la région pour pallier la baisse des dotations d’Etat aux collec-tivités. Elle rappelle l’usage de la notion, absurde économiquement, de coût du travail, corrélativement avec l’oubli de la notion du coût du capital, bien réel et pesant, celui-là. Elle expose que l’évaluation de l’argent distribué n’est pas demandée aux patrons qui béné-ficient du CICE et autres avatars de la loi Macron. Le président du

conseil régional précisera qu’il n’a pas l’intention de baisser la partie qu’il maîtrise dans le salaire des agents.

Dans son intervention sur la poli-tique de la ville, elle souligne le scandale de la diminution du nombre de quartiers (de 2500 à 1300) pouvant bénéficier des aides spécifiques de la politique de la ville, et de communes (de 2500 à 900). D’autant que, dans le même temps, le rectorat de Bordeaux diminue de moitié le nombre d’éta-blissements scolaires bénéficiant du label d’éducation prioritaire. Elle critique enfin la volonté idéologique de vouloir donner «l’esprit d’entre-prise» aux élèves : « Avant d’instiller l’esprit d’entreprise chez des gamins détruits par la pauvreté et toutes sortes de misères, on doit d’abord leur apprendre à lire, écrire, penser ! Dans mon établissement, pauvre lui aussi, un tel «club d’entreprises» promet d’animer ce genre d’activi-tés : il a commencé par demander 300 euros au budget exsangue du collège. »

Lire l’intégralité sur :http://pcf-fdg-aquitaine.elunet.net

Page 5: Nouvelles N° 2082

Les Nouvelles 22 janvier 2015 • 5

REFUS DE L’AUSTÉRITÉ

ELECTIONS DÉPARTEMENTALES

Des enjeux très importants

BAISSE DES DOTATIONS AUX COLLECTIVITÉS

Mairies fermées / Mairies en lutte

Pascal Savoldelli, responsable du secteur Elections du Pcf, rappelle l’enjeu de cette élection pour le quotidien des populations, contre l’austérité, l’utilité des futurs élus et des éléments du programme des communistes.

L’enjeu du scrutin.

«Le gouvernement et les médias ne font vraiment pas grand chose pour sensibiliser les Français sur l’importance de ces élections dépar-tementales. Cette attitude parti-cipe à l’évidence d’un objectif de «dévitalisation» du département initié par les réformes territoriales en cours, alors que tout montre que cet échelon territorial est un atout majeur pour développer les démocraties locales et apporter des réponses publiques essentielles dans le quotidien des populations. Après les municipales, la droite et l’extrême droite veulent faire de ce scrutin une nouvelle étape de conquête politique, avant les régionales et dans la perspective des échéances nationales de 2017. Cela nous renvoie à une double exigence politique : mobiliser et rassembler largement dans notre campagne en priorisant une dyna-mique contre la crise et l’austérité, pour une réorientation des choix

néo-libéraux du gouvernement actuel, pour qu’au final la droite et le FN soient largement battus, avec un maximum d’élu-e-s porteurs de nos ambitions alternatives aux libéralisme. Je tiens à souligner la dimension nationale des enjeux départemen-taux et locaux de cette élection, c’est à dire la nécessaire articulation à opérer entre ces trois niveaux.»L’utilité sociale et politique du nouveau mandat.

«Les conseillers/conseillères qui seront élu-e-s pour six ans seront en responsabilité de compétences confirmées et même renforcées dans le domaine social et de la cohésion territoriale. Dans les plans de développement territoriaux, le département est appelé à jouer un rôle déterminant en lien avec les futures régions, les communes et les nouvelles intercommunalités. Il est un moteur essentiel de l’inves-tissement public en France et de l’emploi qui en résulte avec plus de 72 milliards d’euros de dépenses dédiées chaque année aux besoins sociaux et à la modernisation des territoires. Il sera inévitablement et de plus en plus, un lieu de réflexion et de construction avec les populations dans les évolutions

de la décentralisation… à condi-tion d’y mettre la volonté politique nécessaire.»

Dans un esprit profondément démocratique, nous voulons le maintien de la compétence géné-rale du département.

«Cette notion doit d’abord reposer sur des exigences de souverai-neté populaire, c’est pourquoi nous voulons l’asseoir durablement sur la légitimité des réflexions et des prises de décisions populaires et citoyennes.

Maintenir le doute sur l’avenir des départements est une grave erreur qui va à l’encontre de la réalité et des besoins qu’expriment nos concitoyens. Oui, les départements sont utiles. Au quotidien par leur accompagnement à tous les âges de la vie, en intervenant sur tous les territoires pour y restaurer l’égalité et les solidarités.

De multiples exemples de dépar-tements montrent que cet échelon démocratique a vocation à devenir toujours plus un acteur utile et in-novant de répartition des richesses et de régulation territoriale contre l’égoïsme des marchés financiers.

Dans tous les départements, nos élu-e-s seront disponibles pour

être force de proposition avec les gens, pour résister, agir et lutter avec eux».

Eléments de programme des communistes.

«D’abord s’opposer à toute forme de «dévitalisation» ou de «découpe» du département, en exigeant no-tamment des mesures financières d’urgence, là où c’est nécessaire, par des taux de crédit très bas et le respect des compensations financières de l’Etat dans le ver-sement des allocations de solidarité nationale.

Une réforme globale de la fisca-lité, plus juste et efficace aux plans national et local, est indispensable, mettant à contribution les actifs financiers des grandes entre-prises.

Répondre aux urgences sociales, c’est être porteur d’un projet d’amé-lioration du pouvoir d’achat qui va de pair avec le rejet des injustices. C’est aider à la construction et à la réhabilitation de logements sociaux, défendre la santé et les reconquêtes du droit au travail.

Il faut exiger des préfets la mise en place d’observatoires pour suivre les effets de l’usage des fonds publics attribués aux entreprises avec

l’ob-jectif de mesurer leurs conséquences concrètes sur la protection ou la création d’emplois.

Pour l’essor des politiques publiques de solidarité, nous proposons la constitution d’un véritable ser-vice public national d’aide à la personne, avec ses déclinaisons locales et départementales.

Il est aussi indispensable de porter très fortement dans tous les dépar-tements l’exigence de transition énergétique et écologiste, en matière de transport, de soutien à l’agriculture, de protection de la biodiversité… et de refuser des règles européennes de libre échange et de privatisation des sous-sols (GMT-TAFTA), comme l’ont déjà fait des collectivités ter-ritoriales.

Suite à la loi de finances, l’ANE-CR* a appelé les élus, les acteurs associatifs, les agents territo-riaux, les citoyens à une journée nationale de mobilisation le 22 janvier.

De nombreuses communes, des maires étaient déjà dans l’action pour protester contre la baisse sensible des moyens pour leur col-lectivité. Dans plusieurs villes, c’est l’ensemble de la majorité de gauche et des écologistes qui participe à ce mouvement.

Dans une lettre au premier ministre pour demander à être reçu, Domi-nique Adenot, président de l’ANE-CR, souligne que «les événements [du 7 janvier] nous confortent dans le maintien de cette journée d’action conclue par un rassemble-ment à Matignon pour vous faire part de nos doléances.» (…)

Ce grand sursaut d’unité nationale des citoyens a montré une exigence très forte de fraternité, de vivre ensemble dans les valeurs de la République, de rejet des commu-nautarismes et de toutes les dérives mafieuses et intégristes qui profitent du désarroi, de l’exclusion sociale, pour tisser leurs réseaux.

Ce sursaut a été rendu possible en

prolongement du travail et des mul-tiples efforts réalisés au quotidien et dans la proximité, dans les quar-tiers et dans les territoires, par les associations, les agents publics, les élus locaux et par nombre de citoyens qui font vivre, dans des situations très souvent difficiles de crise et d’exclusion sociale, les valeurs fondamentales de la République, d’égalité, de liberté, de fraternité, de vivre ensemble et de laïcité.

Chacun le mesure après ces événe-ments, il est extrêmement impor-tant de conforter cet élan citoyen. Cela revient à consolider tout « ce qui fait société » : tout ce qui donne les moyens de vivre, de vivre ensemble et qui donne confiance aux hommes et aux femmes, aux jeunes, dans leur capacité à réaliser des projets communs.

Le meilleur moyen pour lutter contre l’obscurantisme, c’est un meilleur accès à l’éducation, à la culture, le droit à l’emploi et à une vie décente pour tout le monde.

Comment de ce point de vue ne pas pointer le rôle indispensable des services publics locaux qui sont le ciment de la République ?

La situation exige que les moyens

publics soient véritablement déployés aussi en soutien à la vie associative, à la citoyenneté et à la démocratie, pour développer toutes les solidarités et pour que chacune et chacun aient bien toute leur place dans la société.

Nous pensons particulièrement aux quartiers touchés davantage par les difficultés sociales, la précarité, la faiblesse des revenus. Ce n’est pas le moment de les laisser tomber !

Il faut aussi des moyens pour redon-ner un espoir et un avenir dans la Nation à ces franges de la jeunesse fragilisée et en danger.

Cette ambition est incompa-tible avec la baisse importante et inédite des dotations d’Etat aux communes, départements, régions.

Elle entraînera inéluctablement la réduction et la dégradation de services essentiels rendus aux populations, en particulier à celles et ceux qui sont les plus durement frappés par les difficultés. (…)

En outre, le mouvement sportif, les acteurs culturels, sociaux, l’éduca-tion populaire qui font la richesse de notre République et qui sont si utiles à la jeunesse, payeront le prix fort de ces restrictions. La baisse

des dotations sera enfin un coup dur pour l’investissement public porté à plus de 70% par les com-munes, et donc pour l’emploi.

Monsieur le Premier Ministre, vous annoncez une prochaine loi de finances rectificative afin de donner davantage de moyens à l’armée, à la gendarmerie, à la police nationale et au rensei-gnement.

A notre sens, cette loi rectificative doit impérativement s’étendre à la Justice et aux collectivités ter-ritoriales : elle doit donner l’occa-sion d’entamer un réexamen du plan de réduction des dotations comme l’ont demandé les 13 300 conseils municipaux qui ont adopté la motion de l’Association des Maires de France.» (…)

* Association nationale des élus communistes et républicains

**Fonds de solidarité des communes de la région Ile de France

En Gironde

Les élus communistes et républi-cains se sont rassemblés devant la préfecture de la Gironde le 22 janvier, avec des représentants d’associations, des responsables syndicaux de la fonction publique territoriale, des candidats aux élections départementales, pour affirmer leur opposition à la réforme territoriale et aux mesures d’aus-térité qui frappent les collectivités locales.

Page 6: Nouvelles N° 2082

6 • Les Nouvelles 22 janvier 2015

5 HEURES POUR KOBANÉSoirée politique et culturelleVendredi 23 janvier, 18h30/22h30, espace André Colmet à Lormontrue des Acacias• Accueil et présentation de la soirée•  Diffusion d'un film de 5 mn d'une délégation française qui était à Kobané, puis la parole sera donné à un militant du comité de soutien de Toulouse. Nous pro-fiterons de la venue de Pascal Torre, auteur avec Sylvie Jan, du livre "La réponse kurde", qui pré-sentera son ouvrage.• Débat avec la salleAnimation musicale de nos camarades kurdes, restauration et buvette durant toute l'initiative.

INTERNATIONAL

IRAK

Sortir du piège de la guerre sans fin

LÉGISLATIVES EN GRÈCE

« La troïka tremble, c’est bon signe »

Les parlementaires ont débattu le 13 janvier, à l’Assemblée natio-nale, de la poursuite de l’inter-vention militaire française en Irak. Ce débat est intervenu dans le contexte des odieux massacres des 7 et 9 janvier 2015 à Charlie Hebdo et au supermarché casher de la Porte de Vincennes. La par-ticipation de la France à l’action de la coalition internationale sous commandement américain, lancée en septembre dernier, pose question.

La détermination des communistes à stopper l’influence et la violence des groupes armés islamistes est sans équivoque. Le peuple de France dans toutes ses composantes et tous les habitants de notre pays doivent vivre en sécurité.

Dire aujourd’hui que désormais « la France est en guerre sur son propre sol » et que notre réponse doit être de prolonger l’intervention militaire en Irak est irresponsable et dangereux. Cette vision nous précipite dans le piège tendu par les intégristes.

Eux veulent la guerre généralisée, le prétendu « choc des civilisations » ; nous, le peuple de France, voulons une société de libertés, de solidarité et justice sociale, laïque, fraternelle et un monde de paix.

C’est ainsi qu’il faut entendre la mobilisation et l’union des citoyens dans tout le pays et rester « fidèles à l’esprit du 11 janvier 2015 ». C’est pour cela qu’aujourd’hui la France par sa voix officielle devait avoir

le courage, comme elle l’eut en mars 2003 devant tous les États et nations du monde, de dire non à la poursuite de la stratégie de « guerre contre le terrorisme » telle qu’elle est menée sous l’égide des Etats-Unis depuis des années en Afghanistan, en Irak, en Libye.

Quels résultats ont été obtenus en 4 mois en Irak ?

Quels sont les objectifs de cette intervention militaire ? Et surtout quelles sont les initiatives politiques envisagées par le gouvernement pour ramener la paix et la stabilité dans la région ? Questions qui sont demeurées sans réponse.

La stratégie de « guerre au terro-risme », cette « guerre sans fin » lancée par la présidence américaine au lendemain des attentats du 11 septembre 2001 à New York est en échec patent. Toute action militaire occidentale et étrangère répond à la tactique des « djihadistes » et les confortent : c’est la leçon qu’il faut tirer lucidement de ces dernières décennies.

La politique de l’OTAN a produit les résultats strictement inverses à ceux affichés.

En réalité, elle alimente ce fléau, depuis 2001, les foyers de « djiha-distes » ont été multipliés par 13 dans le monde, elle renforce les réseaux intégristes sans s’attaquer à la racine du problème : les causes, les soutiens actifs et les facteurs qui nourrissent leur développement ; hier soutenus et aujourd’hui bom-

bardés, les intégristes servent de sombres calculs parce qu’ils ne représentent aucune alternative, broient tout espoir et aident à maintenir l’oppression.

Cette politique aggrave la désta-bilisation du Proche-Orient et de l’Afrique de l’Ouest ; en Europe, elle leur permet de capter une jeu-nesse en désespérance, en rupture sociale, qui passe allègrement de la violence de la délinquance à la violence du fanatisme sectaire.

Nous devons changer de politique extérieure en contribuant au sou-tien – y compris matériel mais sans intervention extérieure – aux forces démocratiques kurdes et irakiennes qui combattent l’OEI, aussi bien qu’aux solutions politiques et diplo-matiques sous égide des Nations unies et élaborées par l’ensemble des États de la région. Et dans ce cadre, la France doit soutenir sans plus tarder l’exigence de la sortie du PKK et du PYD des listes des organisations terroristes de l’Union européenne.

Dans un monde interdépendant, la sécurité des uns dépend de la sécurité de tous, et nous avons be-soin d’une stratégie globale avec des réponses politiques, sociales, économiques, diplomatiques et pas seulement militaires. Il est temps de s’attaquer aux racines du fondamentalisme, au terreau de la pauvreté, des inégalités, des dominations et violences sur lequel grandit l’obscurantisme.

Parti communiste français

Alors que la coalition de la gauche radicale, Syriza, pourrait arriver en tête dimanche 25 janvier, les citoyens grecs qui souhaitent tourner la page de l’austérité ont de nombreux soutiens.

« L’arrivée au gouvernement d’une force de rupture avec l’austérité en Grèce peut ouvrir la voie à un bouleversement politique à l’échelle européenne », souligne l’appel cosigné par les partis du Front de gauche, Nouvelle Donne, EELV, des représentants en France des partis de gauche européens, des organisations syndicales de SUD et de la CGT, des associations comme Attac, la Fondation Copernic ou le Collectif Roosevelt et des personna-lités comme Gérard Filoche, Liêm Hoang Ngoc, Henri Sterdyniak…

Pour Jean-Marie Harribey, uni-versitaire, membre d’Attac et des Économistes atterrés, «il y a d’abord un enjeu économique».

«Le système bancaire a été ébranlé par la crise déclenchée en 2007. Tout l’effort des institutions a consisté à le sauver, lui, pas la Grèce. L’objectif réel de la troïka est de garantir que les détenteurs de titres financiers pourront faire valoir les promesses de plus-values que celles-ci représentent». (…)

«Pourquoi la Grèce ? Pourquoi tant de cris contre l’expression démocratique ? Parce qu’il ne fau-drait surtout pas que les citoyens grecs envoient le « mauvais signal ». Exactement la raison qui, au contraire, doit nous inciter à espé-rer et soutenir un projet radical de transformation politique. «

«La restructuration de la dette publique s’élevant à 175 % du PIB grec ? Elle ne pourra, de toute façon, jamais être totalement remboursée, autant l’éponger immédiatement.

Comment ? En partie par son effa-cement, et aussi par un impôt sur la fortune et le capital, prélude à une profonde réforme fiscale globale.»

«À quoi servirait celle-ci ? Aux urgences : fournir l’électricité gra-tuite à 300 000 foyers, redonner accès aux soins médicaux, loger tous ceux qui sont dehors. On est aux antipodes de ce qu’annonce le premier ministre actuel Samaras qui veut alléger encore plus l’impôt des riches et poursuivre les privati-sations.»

«Le deuxième enjeu est d’ordre politique.

«Ce que redoutent les dirigeants eu-ropéens, c’est l’effet d’entraînement qu’aurait une victoire de Syriza sur Podemos en Espagne et ailleurs.»

«Parce que les questions qui fâchent ne pourraient plus être éludées : quand imposera-t-on à la BCE l’obligation d’être un prêteur en dernier ressort pour les États et que sera officiellement levée l’interdic-tion d’accepter des titres publics ? Jusqu’à quand les investissements d’avenir dépendront-ils quasi exclu-sivement de fonds privés visant la rentabilité à court terme, ainsi que le prévoit le plan Juncker ? Quand la question de l’emploi sera-t-elle vue autrement que comme une affaire de coût du travail qui se résoudrait par la baisse des salaires et de la protection sociale ? (…)

«Quant à la Commission euro-péenne, elle a perdu toute légiti-mité et ce n’est pas M. Juncker qui va la restaurer, lui qui a couvert les pratiques d’évasion fiscale au Luxembourg. Tout plaide donc pour donner un coup de pied dans le modèle néolibéral. Mais les Grecs n’y réussiront pas tout seuls. Donnons-leur un bon coup de main.»

COLLECTIF AL QARARA

Soirée solidarité

Vendredi 30 janvier, 18h Saint Pierre d’Aurillac au restaurant scolaire

Grignotage partagé à partir de 20h30

Contact : Michel Hilaire Président du Collectif Tel . 05 56 63 53 40

[email protected]

Page 7: Nouvelles N° 2082

Les Nouvelles 22 janvier 2015 • 7

PCFVOEUX DU PCF MÉRIGNAC

« Nous pouvons… parce que c’est citoyennement possible ! »Vendredi 23 janvier, 18h, au siège du PCF de Mérignac, rue de BelfortLes communistes, les élus communistes et républicains de Mérignac vous invitent à la présentation de leurs voeux : un moment d’espoir et de volonté de rassemblement pour changer de politique. Cela sera possible si nous inventons, ensemble, de nouvelles pratiques politiques et militantes. Ces voeux seront l’occasion de lancer les bases du ras-semblement citoyen avec la présentation des candidats aux élections départementales.

SECTION PORTES DU MÉDOC

Galette et voeux républicainsVendredi 23 janvier, 18h30, salle René Poujol à EysinesRue des Tulipes (proche marché Migron)«Reconstruire l’espoir», c’est une urgence démocratique, sociale et écologique ! Un espoir commun à toutes les forces qui composent le Front de Gauche. Femmes et hommes de gauche et écologistes, nous croyons à l’efficacité de la solidarité, du partage des richesses, d’un nouveau mode de développement économique respectueux des êtres humains et de leur environnement. Ce qui nous guide dans notre combat, c’est notre opposition aux politiques austéritaires. Notre engagement c’est «l’humain d’abord» car «il est grand temps de rallumer les étoiles».

LIBOURNE

Loto du PCFDimanche 1er février, 14h30, salle du Verdet 12 rue de Toussaint Nombreux lots

PCF ARÈS

Rencontre-DébatDimanche 1er février, 10h, salle Domaine des Lugées à Arès (68, Av. de la  Libération) suivi d’un repas à 13h.La cellule Gérard Philipe d’Arès organise une rencontre-dé-bat sur la réforme territoriale.

Inscription : Christian Darroet - 20, La Forestière 33740 Arès

Tél. 06 03 36 36 53 - E-mail : [email protected] cette occasion, nous rendrons hommage à nos camarades décédées, Simone, Marie-Charlotte et Jeanine.

AGENDA

Les dons sont limités à 7 500 € par personne

Les versements ouvrent un droit à déduction de 66% du don dans la limite de 20% des revenus nets imposables.

Ainsi, un don de 100 € permettra une réduction d’impôt de 66 €

Je verse ……………………………… € (ma remise d’impôt sera de 66% de ce montant)

Nom-Prénom ………………………………………………

Adresse ……………………………………………………

………………………………………………………………

Chèque à l’ordre de ADF PCF 33 Retournez à PCF - 15, rue Furtado - 33800 Bordeaux

Souscriptionélections départementales

Ils ont donné un total de 300€

M. LAPORTE Yves, BèglesM. FERNANDEZ Jesus, CenonM. GERMY Janick, Merignac

50 000 € à collecter

CHARLIE

Et maintenant ?Partout dans le pays, 4 millions de personnes sont descendues dans la rue pour dire leur hom-mage aux victimes des attentats, leur attachement à la liberté de la presse, liberté tout court, leur volonté de vivre ensemble.

Mais la peur, les déclarations de ceux qui attisent les haines, font aussi leur chemin. Déjà on voit poindre une possible escalade de guerre au Moyen Orient. Déjà une partie de la droite et de l’extrême droite veut au nom de la sécurité intérieure restreindre les libertés, avancer dans une société plus sécu-ritaire. Déjà, l’éducation est pointée comme ne faisant pas son travail.

Est-ce ainsi que nous voulons vivre ?

Des voix s’élèvent, notamment parmi les musulmans de France pour dire que ce n’est pas ça l’Islam, que ces fous meurtriers ont sali la religion musulmane. Alors si ces trois jeunes français sont devenus des bombes humaines, ils sont d’abord et avant tout le produit de notre société. Comment trois gosses sont-ils passés des chaines du désespoir bien présentes dans notre société, de la misère, du carcan de l’ignorance à la haine, la tentation de la mort ? On ne naît pas terro-riste, on ne naît pas assassin.

La bataille pour la liberté, l’égalité, la fraternité, le vivre ensemble, la laïcité ne fait que commencer.

Nous ne devrons esquiver aucun débat

Celui sur la sécurité, car c’est l’aspiration profonde de notre peuple à vivre en paix qui cherche une voie. La réponse ne peut être seulement sécuritaire et en aucun cas restrictive, l’aspiration à vivre en paix est nourrie par celle tout aussi profonde de vivre libre dans un pays libre. Avant d’engager notre pays dans une logique de guerre il faut ouvrir le débat sur la politique de l’Otan et des USA qui ont créé dans le monde et au moyen orient des zones géographiques entières d’instabi-lité, de guerres ethniques, tribales, des zones surarmées qui sont, on le sait, le terrain de jeu des apprentis terroristes et de fous furieux exaltés.Celui sur la laïcité et le vivre ensemble. Et affronter une mon-tée radicale parmi les croyants qu’ils soient musulmans, juifs ou chrétiens.Celui sur le rôle de l’éduca-tion, l’enseignement de l’histoire des religions. Certes c’est déjà le cas, mais plus largement celui de la lutte contre l’échec scolaire, pour une école faite pour ceux qui n’ont que l’école pour apprendre et se construire un avenir. C’est la question des moyens donnés aux enseignants pour accomplir leur mission et des contenus d’enseigne-ment dans un monde complexe et face à des défis immenses.Celui sur la liberté, libertés indi-viduelles, liberté de la presse, liberté de conscience. La question démo-cratique, celle du rôle et de la place de chaque citoyen est posée. La

liberté de la presse, la presse d’opi-nion n’est pas seulement menacée par les djihadistes, mais par le carcan de l’austérité et de la sphère financière qui veut tout, et tout uniformiser, pour servir la pensée unique. Les députés communistes ont déposé un projet de loi pour le financement de la presse d’opinion (cf Nouvelles 2081).

Celui sur la situation des prisons dans notre pays. Sous la droite, celles-ci se sont remplies, devenant des foyers de radicalisation et de recrutement de djihadistes. Quels sont les bénéfices de cette politique répressive ?

Enfin, la question sociale. Dans un pays en crise sociale, politique et économique, comment travailler et faire vivre, en même temps que la sortie de crise, la liberté, l’égalité et la fraternité, partout sur le territoire et pour chacun d’entre nous ?

Comment répondre aux besoins les plus essentiels de la population, comment donner à la jeunesse de France, toute la jeunesse de France les moyens de vivre heureux, de se construire un avenir dans ce monde ? Comment permettre à des hommes et des femmes présents en France depuis des décennies, à leurs enfants et petits-enfants de vivre à part entière dans la République ?

C’est ce qui s’est exprimé le 11 jan-vier, celles et ceux qui ont manifesté veulent que vive partout les valeurs de la République, liberté, égalité, fraternité.

Sébastien Laborde

Nom

Adresse

Code Postal Ville

E-mail

PCF 33, 15 rue Furtado 33800 Bordeaux - gironde.pcf.fr - [email protected]

Prénom

Téléphone

ADHÉRER ! FÉDÉRATION DU PCF33

VœuxVendredi 30 janvier, à partir de 18h au siège de la fédération

Le tract «Restons Charlie» est disponible à la fédéra-

tion du PCF.

05 56 91 45 06

[email protected]

15 rue furtado 33800 Bordeaux

Page 8: Nouvelles N° 2082

8 • Les Nouvelles 22 janvier 2015

CULTURE & SOLIDARITÉ

ANNONCES LÉGALES

SUN IMPRIM’SARL en liquidationAu capital de 9 147 €

18 Route de la Fontenelle 33450 Montussan418.030.920 RCS Bordeaux

L’AGE du 22 décembre 2014 a décidé la dis-solution anticipée de la société à compter du 31 décembre 2014 et sa mise en liquidation amiable.Elle a nommé comme liquidateur Mlle Chris-telle BERNARD, demeurant 5 place du Tasta 33450 St Sulpice et Cameyrac, pour toute la durée de la liquidation, avec les pouvoirs les plus étendus.Le siège de la liquidation est fixé 18 Route de la Fontenelle, 33450 Montussan, adresse à laquelle toute correspondance devra être envoyée et tout document notifié.Les actes et pièces relatifs à la liquidation seront déposés au RCS de Bordeaux.

Pour avis,Liquidateur.

SCI DOMOSTESTE 2020Au capital de 7 000 €

Siège social : 40 rue de Nérac 33800 Bordeaux

482 108 834 RCS Bordeaux

l’AGE du 9/01/2015 a décidé de transférer le siège social de la société au

8 rue de Grammont33800 Bordeaux

à compter du 21/01/2015Mention au RCS de Bordeaux

Pour avis,

AVIS DE DISSOLUTION

TRANSFERT DE SIEGE SOCIAL

Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest S.A.S. au capital de 37 000 eurosAssociés (à parts égales) : L. Chollon, F. Mellier, S. LabordeDirecteur de la publication : Frédéric MellierAbonnement 1 an : 25 euros. Abonnement de soutien : 40 eurosRédaction, composition, impression : S.A.S. Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest15, rue Furtado - 33800 BORDEAUXTél. 05 56 91 45 06 - Fax 05 56 92 61 01 - Annonces légales : [email protected]é : [email protected] - Redaction/Proposition d’article : [email protected] paritaire de presse : 0113 C 85932

Je pleure parce qu’avant de réflé-chir, souvent, je laisse parler mes émotions. Parce que la tristesse est souvent plus forte que mes convic-tions les plus fortes. Parce que je sais bien que pleurer ne sert à rien et qu’on n’est pas obligé de faire tout le temps des choses utiles, ou intelligentes.Je pleure parce que j’imagine dix-sept personnes face au canon d’une kalachnikov, parce que nul ne saura jamais à quoi elles auront pensé pendant ces quelques secondes, parce je ne sais pas si la peur absolue, au bord du néant, permet encore de penser à ceux qu’on aime, au bleu du ciel, à un film avec des fusils et des morts, tiens, peinard devant un écran par un de ces jours tranquilles, parfois mornes, où l’on ne vient pas vous tuer.Le technicien qui se trouvait dans le couloir.Les gens de Charlie Hebdo –ces frangins que je ne connaissais pas– qui rigolaient juste avant que la porte s’ouvre, et sûrement le policier qui a dû s’avancer vers les tueurs en train de hurler le nom de leur dieu et de désigner leurs cibles.Le flic blessé qui a levé la main vers le bourreau…Est-ce qu’on demande pitié dans ces cas-là en regardant droit dans les yeux les assassins, ou bien détourne-t-on le regard pour ne plus voir, pour dissiper la vision du cauchemar comme les enfants qui se cachent derrière leurs mains en croyant qu’on ne les voit plus, (les enfants sont des lutins ou des fées qui savent disparaître en fermant les yeux et ressurgir en riant, ah ah, surprise !).Est-ce que les quatre otages morts de la supérette cascher ont eu même le temps de penser à quoi que ce soit alors qu’ils cherchaient où pouvaient bien se trouver le pain grillé ou l’huile d’olive ou le vin ? Quand ils ont entendu que l’assas-sin allait tuer des Juifs, ont-ils pensé à des trains, des barbelés, des chambres à gaz ? La longue mémoire des douleurs a-t-elle électrisé leur cerveau avant qu’il ne s’éteigne ?Je pleure parce que le monde déci-dément est d’une infinie tristesse et d’une violence folle et que je ne sais pas si l’espèce humaine est capable

de changer ça, de ré-enchanter les lendemains. Et pendant que je pleure, l’indice de la bourse de Paris augmente de plus de 3%.Pendant que je pleure, 2000 Afri-cains sont massacrés au nord-est du Nigéria par Boko Haram et on ne saura ça que plus tard parce que c’est en Afrique et que c’est banal, là-bas ces tueries épouvantables, ces famines, ces épidémies.Je pleure et j’entends les journa-listes des grands media s’emparer de l’insolence, de l’intelligence critique, de la bande à Charlie, je les entends invoquer la liberté d’expres-sion, le pluralisme des idées alors que chaque jour ils font entendre la même musique d’ascenseur, conforme, monotone, qui s’instille sournoisement dans les cervelles, tous les jours coule la même eau tiède qui ramollit corps et esprits.Et les voilà qui vantent soudain les vertus de cette équipe d’anars, de cocos, de gauchos, outranciers, provocateurs, fouteurs de merde, buveurs et ripailleurs, garnements mal élevés, athées conséquents, anti-libéraux, vomissant l’ordre éta-bli, celui des patrons, des religieux de toutes croyances, des politicards et des corrompu. Je pleure parce que j’ai tellement ri, lycéen, et bien plus tard, avec cette bande d’hurluberlus, ces gavroches montés en graine qui aidaient à tenir la barricade.Je pleure et j’entends ces croque-morts au micro, des trémolos dans la voix, moduler leurs incantations funèbres et tellement opportunes, tellement pratiques pour se refaire la cerise.Alors vient un moment où sèchent les larmes dans ces courants d’air vicié.Alors j’enrage à l’idée que ces monstres dont on parle aujourd’hui avec effarement ne sont pas sortis du néant.J’enrage parce que les puissances occidentales, de Washington à Moscou, en passant par Tel Aviv, se fabriquent d’horribles créatures qui légitimeront leur pouvoir et tous ses excès. J’enrage parce que les barbares de DAESH sont le résultat du désastre américain en Irak et du soutien des Russes à Assad.

J’enrage parce que partout le piège est tendu.J’enrage parce qu’aujourd’hui des mômes s’identifient aux connards assassins et qu’on s’étonne, qu’on s’indigne.J’enrage en pensant aux humilia-tions, au racisme, à la misère à quoi leurs parents et grands-parents ont été soumis pendant des dizaines d’années comme leurs enfants et petits-enfants relégués dans des quartiers de merde construits pour entasser des pauvres.J’enrage parce que ces mômes se trompent de colère, d’identité, de croyance.J’enrage parce qu’ils ne com-prennent pas que la lutte, partout, est celle des pauvres contre les riches, et vice versa, et que les riches sont en train de la gagner.J’enrage parce que pendant des an-nées l’Occident a implacablement détruit toutes les oppositions laïques dans les pays du Tiers-Monde et a privé d’horizon révolutionnaire les miséreux que gouvernaient des dictateurs corrompus, parce que cet horizon est aujourd’hui bouché par l’obscurantisme religieux.J’enrage et je pleure, oui, et merde aux esprits forts, quand je pense à Gaza bombardé, quand je lis que la gauche israélienne n’existe quasi-ment plus et que le pays ressemble de plus en plus à un porte-avions commandé par un militaire et un rabbin.Je pleure et j’enrage parce qu’en ce moment on cherche le chemin, au cœur du désarroi.

Hervé Le Corre15/01/2015

CHARLIE HEBDO

De larmes et de rage

« Je suis tombée par terre,c’est la faute à Voltaire… »

« Le nez dans le ruisseau, c’est la faute à RousseauJe ne suis pas notaire, Je suis petit oiseauJe n’ai ni père ni mère qui me reconnaissent leur enfant,Je me suis fait une famille avec ceux qui n’en n’ont pas,On me connaît partout de Clignancourt à Belleville,Je suis aimé partout sauf par les sergents de ville, On est né à Nanterre, c’est la faute à Voltaire,Misère est mon trousseau, c’est la faute à Rousseau… »

Ces quatre bébés-là n’avaient pas choisi de naître dans le nord de l’Afrique ni dans le nord de cette région parisienne, ils s’y sont retrouvés. Les deux premiers furent rapidement orphelins et confiés trop jeunes aux services de l’aide sociale à l’enfance, indissociables, frères de sang.

Le troisième ne supporta pas sa condition de descendant d’esclave et les rencontra tout plein de sa colère. La petite dernière fut malmenée comme une fille dans son quartier. Les foyers d’accueil pour les uns, l’école sans issue pour les autres et l’énergie du désespoir dans des corps d’enfants trop pleins de leur énergie de vie.

L’école de la République, celle qui rendait les individus égaux en droits, libres et frères, les aurait-elle oublié dans un placard de cette zone bétonnée, sans pelouse ni soleil ? Que signifiait cette égalité quand d’autres se vautraient dans le luxe des beaux quartiers et des grosses voitures, une égalité plutôt masculine enrubannée d’une Rollex au poignet ?

Etait-ce encore raisonnable de parler de Liberté quand la police les interrogeait à chaque coin de rue sur leur identité douteuse, sur leurs activités suspectes, et que de vouloir rêver d’un autre monde prenait des allures de rébellion ?

Alors la fraternité n’était admise que si l’on res-pectait l’ordre des castes, des communautés, des classes sociales établies depuis tant de siècles, une fraternité de quartier sans traverser le périphérique.

Liberté, Egalité, Fraternité, c’était quoi pour eux  ? D’abord un semblant de rêve d’enfant d’immigré où ces trois couleurs appartenaient déjà au passé des autres. Progressivement un sentiment douloureux de ne jamais y avoir accès, une aigreur au creux de leur ventre d’injustice, de trahison et d’abandon.

Et toutes ces questions qui les obsédaient et qui ne trouvaient pas de réponse. Ils avaient essayé de remonter leurs manches et d’y croire, malgré les brimades racistes, sexistes quotidiennes. La société civile les a quittés, les a livrés aux loups en les abandonnant.

Et les loups ont toujours faim. Des petits enfants de la République-Mère que celle-ci refusa de nourrir de la philosophie des Lumières, de Rous-seau ou de Voltaire, ils se sont retrouvés dans cette jungle sans loi humaine. Dans des habits de guerriers des temps immatures, des rêves de Père Noël et cadeaux en fin de mission, ces quatre enfants oubliés de tous se sont perdus. Ils rêvaient pourtant tout les quatre d’un autre monde plein de Charlie.

CHRONIQUE

par Jeanne R.M.