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VŒUX DE LA FÉDÉRATION DE LA GIRONDE DU PCF VENDREDI 30 JANVIER À 18H ILS L’ONT FAIT, POURQUOI PAS NOUS ? PEUPLE GREC : 1 AUSTÉRITÉ : 0 @FRANCE @ESPAGNE @EUROPE #SYRIZA #FRONTDEGAUCHE @FRANCE @ESPAGNE @EUROPE #SYRIZA #FRONTDEGAUCHE Jeudi 29 janvier 2015 - N° 2083 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX Prix : 0,80 euro

Nouvelles N° 2083

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Nouvelles N° 2083 du 29 janv.

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Page 1: Nouvelles N° 2083

VŒUX DE LA FÉDÉRATION DE LA GIRONDE DU PCF VENDREDI 30 JANVIER À 18H

ILS L’ONT FAIT, POURQUOI PAS NOUS ?

PEUPLE GREC : 1AUSTÉRITÉ : 0

@FRANCE @ESPAGNE @EUROPE #SYRIZA #FRONTDEGAUCHE@FRANCE @ESPAGNE @EUROPE #SYRIZA #FRONTDEGAUCHE

Jeudi 29 janvier 2015 - N° 2083 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX Prix : 0,80 euro

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2 • Les Nouvelles 29 janvier 2015

ACTUALITÉ

Besoin d’enseignants

Le budget 2015, c’est 2 511 postes supplémentaires pour le primaire. Les nouvelles mesures pour l’éducation prioritaire (allègement en REP +) et la direction d’école (1/2 journée supplémentaire pour les écoles de 9 classes) nécessitent 1700 postes. Il reste 800 postes pour ouvrir des classes (au mieux 1 poste pour 27 élèves), pour le remplacement, les RASED, le plus de maîtres que de classes...

Or, les classes françaises restent parmi les plus chargées des pays d’Europe et les études confirment que la réussite scolaire est liée au nombre d’élèves par classe.

Le SNUipp-FSU, les associations de parents, réclament «pas plus de 25 élèves par classe (seuil qui vient de sauter en Education prioritaire), 20 en éducation prioritaire et des effectifs allégés pour la scolarisation d’un élève en situation de handicap».

La nouvelle carte pour l’Education prioritaire, sans moyens supplémen-taires, écarte des écoles alors qu’avec la dégradation des conditions socio-économiques, toutes les écoles qui en relèvent doivent en faire partie.

Améliorer les conditions de travail

Bénéficier de plus de temps pour le travail en équipe (3 h par semaine), remettre à plat la réforme des rythmes et revoir les modes de gestion des personnels (inspection, rapport à la hiérarchie, mutations, temps partiel, droit syndical...)

Des salaires revalorisés

Si les recteurs ont eu de belles étrennes (10 420 € annuels minimum) ce n’est pas le cas pour les enseignants qui subissent une cinquième année de gel du point d’indice. Leurs salaires vont même baisser de 120 € en moyenne par an après l’augmentation de la retenue pour pension au 1er janvier.

Ils demandent la revalorisation du point d’indice et l’indexation sur les prix et aller vers un rattrapage pour tous, avec une augmentation de 50 points d’indice (230 € mensuels).

Relancer la formation

La formation continue, quasiment disparue, doit être relancée, alimen-tée par la recherche et sous forme de stages remplacés, sur le temps de classe. Quant à la formation initiale, elle ne répond pas aux exigences d’une véritable formation professionnelle.

Il faut la remettre à plat, donner aux écoles supérieures du professorat et de l’Education (ESPE, ex IUFM) les moyens de fonctionner et permettre aux stagiaires de réduire à un tiers leur temps en responsabilité de classe.

Priorité à l’Education

S’adressant aux parents, le SNUipp-FSU expliquent toutes ces raisons d’être en grève « pour que notre école obtienne davantage d’enseignants, mieux formés et mieux rémunérés, car plus que jamais notre pays a besoin d’une école qui permette à chaque élève de réussir».

Dans un courrier à la ministre, la FSU souligne «la responsabilité de l’Edu-cation nationale» face aux difficultés scolaires, aux inégalités, au décro-chage» et attire son attention «sur les nombreux problèmes qui demeurent sur le terrain» que «le redéploiement des postes» ne règlera pas.

La grève du 3 février devra s’ouvrir «sur des discussions pour des créations de postes du fait de l’augmentation démographique et de l’alourdissement des missions et de la charge de travail pour tous les personnels». Elle conclut que «le gouvernement doit confirmer la priorité à l’Education».

Les groupes CRC au Sénat et GDR à l’Assemblé Nationale, des vices-pré-sidents communistes des Régions, des administrateurs communistes du STIF lancent un appel national des élus communistes et républi-cains

En débat à l’Assemblée Nationale la loi « Macron » prévoit notamment la libé-ralisation totale du transport par auto-car ce qui ouvrirait aux grands groupes de transport, dont la SNCF, avec sa filiale ID Bus, de mettre des lignes de transports collectifs réguliers non urbains par autocar, en concurrence avec des services existants, qu’il s’agisse des TER, des TET ou des TGV.

Ce projet accompagne celui de réduire le service public de transport ferro-viaire de voyageurs en supprimant des lignes, des dessertes, au mépris de l’aménagement du territoire, aggravant ainsi la situation des petites villes, des villes moyennes, de départements déjà fortement pénalisés par la mise en concurrence des territoires.

Ainsi les dessertes assurées par les Trains d’Equilibre du Territoire (trains Intercités, TEOZ et trains de nuit) sur 35 lignes pourraient être réduites à 12 et celles restantes pourraient ne plus desservir les gares des petites et moyennes villes. Les TGV desservant actuellement 240 gares sur l’ensemble du pays pourraient, au regard de ceux pour qui la rentabilité est devenu la seule référence, ne plus en desservir que 40.

Par ailleurs, le budget 2015 du nou-veau groupe public SNCF, avec ses conséquences négatives sur l’emploi et les services aux usagers, s’inscrit dans la volonté du gouvernement d’ouvrir totalement le ferroviaire à la concur-rence. C’est le renoncement à donner au système ferroviaire les moyens financiers de son fonctionnement et de son développement pour le transport des personnes et des marchandises.

Une orientation en totale contradic-tion avec l’urgente nécessité de réduire les émissions de gaz à effets de serre,

de réduire la pollution avec les effets nocifs sur la santé, d’engager concrète-ment la transition énergétique. A quoi servira alors la «Conférence Climat» en décembre 2015 ? (…)

Nous demandons dans la même cohérence le retrait de l’article de la loi Macron qui prévoit la libéralisation totale du transport par autocar.

De nombreuses voix s’élèvent pour dénoncer cette attaque contre le rail et de multiples actions se mènent face à la casse qui s’accélère tant pour les voyageurs que pour le fret. Le moment est venu d’engager un front commun pour le service public, pour l’aménage-ment du territoire, pour la sauvegarde de l’environnement.

Cet appel est envoyé aux associations d’usagers, de défense du service public, de l’environnement, aux élus locaux, départementaux, régionaux, natio-naux, associations représentant les maires des petites et moyennes villes de France, les organisations syndicales.

EDUCATION

Les raisons de la grèveRassemblement mardi 3 février, 14h, devant le rectorat à Bordeaux

TRANSPORTS MACRON

Ne laissons pas tuer le train !Rassemblement mardi 3 février, 14h, devant le rectorat à Bordeaux

LOI MACRON

Menace de régression aussi pour les locatairesPour les associations de locataires et le Droit Au Logement (DAL), la Loi Macron, n’est pas qu’une attaque contre les salariés, elle prévoit dans son article 25 de réduire, voire du supprimer les délais que les locataires avaient obtenu dans la loi ALUR, à l’encontre d’un congé vente spéculatif.

Un amendement soutenu par la plateforme logement des mouvements sociaux a été déposé par le député André Chassaigne afin d’obliger le bailleur qui délivre un congé vente à reloger son locataire. Après tout, la loi Macron prétend abolir des privilèges !

Trois autres amendements ont été déposés, pour faciliter la mise en oeuvre de la loi de réquisition, accélérer les procédures d’insalubrité, abroger le statut de “résident temporaire” qui permet à un bailleur de faire un bail de quelques mois et d’expulser en hiver (loi Boutin) ...

Le congé vente, qui autorise le bailleur à expulser son locataire afin de vendre le logement plus cher est un des facteur de la spéculation immobilière et de la flambée artificielle des prix et des loyers.

En effet, l’expulsion d’un locataire qui a payé ses loyers pendant des années, a permis à un bailleur de s’enrichir et d’amortir son capital immobilier, est une mesure inique. L’abrogation du congé vente n’empêche pas le bailleur de vendre son logement ... avec un locataire en place qui a démontré sa capacité de payer régulièrement son loyer.

Droit Au Logement, ainsi que les associations de locataires, se mobilisent contre ce projet de loi régressif et pour l’amélioration des droits des locataires, des mal logés, des sans logis.

LOI MACRON

Le secret des affairesLe 26 janvier a débuté à l’Assemblée l’examen du projet de loi Macron. C’est aussi ce jour-là que partout en France des mobilisations ont eu lieu, souvent unitaires, contre ce texte libéral et liberticide.

Et comme si cela ne suffisait pas, la notion de «secret des affaires» y est introduite, «afin de museler les lanceurs d’alerte, syndiqués isolés ou représentants du personnel» dénonce l’UGICT CGT.

Le projet de loi prévoit :

- de punir quiconque prend connaissance, révèle sans autorisation ou détourne toute information protégée au titre du secret des affaires d’une peine de trois ans d’emprisonnement et de 375.000 euros d’amende.

- de permettre aux sociétés de demander la non-publicité de leurs comptes annuels.

Ces dispositions remettent en cause le droit des instances représentatives du personnel et des salariés à accéder aux informations sur la situation de l’entreprise, de débattre des choix stratégiques de l’entreprise, de proposer des projets de reprise en cas de cession.

Pour l’Ugict-CGT, c’est évidemment inacceptable, car ce texte condamnerait par exemple Stéphanie Gibaud, cadre chez UBS, qui a déposé plainte contre cette banque suisse en 2009 et a contribué à ce qu’elle soit mise en examen pour blanchiment et fraude fiscale. Néanmoins, la banque n’a pas pu se débarrasser de cette lanceuse d’alerte, parce qu’elle était protégée par un mandat de présidente du CHSCT et par l’Inspection du travail.

Lors des négociations sur «le dialogue social», le patronat n’a pas réussi à imposer une remise en cause des prérogatives des CHSCT, tandis que le gouvernement impose une réforme de l’Inspection du travail qui éloigne les inspecteurs et contrôleurs du terrain.

On le voit, il y a une grande cohérence à toutes ces remises en cause.

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Les Nouvelles 29 janvier 2015 • 3

EditorialACTUALITÉ

Un souffle d’espoir pour l’Europe !

Dimanche 25 janvier 2015, le peuple grec s’est levé contre la dévastation sociale impo-sée au nom de la dette en portant Alexis Tsi-pras à la tête du pays, fort d’une politique de relance de la croissance capable de remettre la Grèce sur le chemin de la solidarité, de la démocratie.

Lors du meeting de soutien au peuple grec, le 19 janvier, Pierre Laurent déclarait : « Je formule le vœu que la victoire du peuple soit nette, laissant « Nouvelle Démocratie » loin derrière et laissant les coudées franches à Alexis Tsipras et à sa future équipe pour faire les transformations indispensables en Grèce. »

C’est possible parce que le peuple grec n’a pas peur… Le programme de Syriza fait face aux urgences sociales et au chô-mage de masse, répond au redressement économique et au besoin d’assainissement démocratique face au système clientéliste.

C’est bon pour la Grèce, c’est bon pour l’Europe  ! Avec 75 % de participation, le peuple citoyen a porté le succès de Syriza (149 députés) et donne un grand espoir pour les autres formations de gauche radicale en Europe.

Syriza et Alexis Tsipras ont conscience de l’état du pays. Ils savent aussi qu’ils sont porteurs de l’espoir du peuple grec épuisé par ces années de sacrifice sans résultats. Ils savent que rien ne leur sera épargné ni le chantage de la Troïka, le vice-président de la BCE et la présidente du FMI ont, dès lundi 26, rappelé la nécessité de payer la dette et qu’aucun effacement n’était prévu à ce jour.

Mais comme en 2005 quand la France avait su dire non aux diktats de l’Union Européenne et de la plupart des dirigeants de droite ou socialiste pour ne pas ratifier le Traité constitutionnel européen, le peuple grec ne veut plus qu’on lui dicte ce qu’il a à faire et à choisir.

L’élection de dimanche a comme première vertu de redonner aux grecs la dignité, dont les dirigeants les avaient privés depuis des années.

C’est une victoire contre les chantages des marchés financiers, contre les réponses racistes et xénophobes.

C’est un signal fort envoyé à tous ceux qui refusent les politiques d’austérité, la mise en pièces de nos communes et départements, pour gagner !

Claude MellierMembre du Comité exécutif

du PCF 33 vice-présidente de la CUB

75% de participation, 36,3% des voix et 149 députés : Syriza emporte une majorité écrasante aux élections législatives, à deux sièges de la majorité absolue, lais-sant «Nouvelle Démocratie» du premier ministre sortant Samaras à 9% derrière. La poussée de la gauche grecque écarte le danger de «Aube Dorée» qui ne retrouve pas son score des dernières élections.

Les partis : communiste, centriste et de droite souverainiste se main-tiennent ou entrent à la Vouli, le Parlement grec. Seuls 35% des élec-teurs grecs ont soutenu les partis qui avaient fait alliance avec la Troïka. Le Pasok (socialiste) échappe à l’humiliation mais Georges Papan-dréou qui avait créé son parti il y a quelques mois échoue à revenir au Parlement. Pour la première fois depuis 1974, aucun Papandréou ne siègera à la chambre.

Durant cette campagne courte de trois semaines, depuis l’échec de l’élection d’un président de la Répu-blique le 29 décembre dernier, rien n’a été épargné à Syriza.

Madame Merkel tonnait des me-naces qui se sont révélées contre-productives. Son mépris, sa morgue n’ont fait que renforcer les grecs dans leur opposition aux politiques qu’elle représente. L’Union européenne par la voix de Pierre Moscovici avait aussi tenté une opération de sauvetage de l’attelage Nouvelle démocratie / Parti Socialiste qui s’est révélée désastreuse.

La droite européenne et grecque ont tenté le scénario de la peur et du chaos. Désormais ce qui prime ce sont deux arguments plus subtils mais tout aussi malsains : « vous ne connaissez pas le programme de Syriza, en fait il ne va pas très loin et il n’y aura pas de grands boule-versements », ou bien « la réalité va ramener Tsipras à la raison… et il ne se passera rien ».

Il y a dans ces discours tout le mépris d’une certaine classe dirigeante européenne qui ne peut admettre que l’on puisse concevoir l’Europe autrement. Le TINA (There Is

No Alternative) a fait des ravages et les Grecs, une fois l’euphorie de l’élection passée, devraient se plier de gré ou de force à la volonté de ses bailleurs de fonds. Il y a un vieux fond de procès en illégitimité politique qui plane sur cet objet politique mal connu qu’est Syriza. Un parti qui était autour de 6% en 2009, qui devient le premier parti d’opposition en 2012 et arrive au pouvoir en 2015.

Ces discours, ces arguments des opposants à Syriza n’ont pas eu de prise sur un peuple qui souffre et qui de plus ne voit pas le bout du tunnel. N’oublions pas que toutes les politiques d’austérité voulues par le Pasok et Nouvelle démocratie n’avaient pour but officiel que de réduire la dette grecque. En 5 ans elle est passée de 94% à 175% du PIB. Le peuple d’Athènes a bien compris que ces politiques avaient un autre objectif, celui de se servir de la Grèce comme cobaye dans une vaste opération programmée de reculs sociaux, économiques et politiques.

Souvenons-nous que la Grèce est le seul pays de l’Union européenne qui a en une nuit fermé le signal de ses chaînes publiques. Des centaines d’entreprises fermées, des centaines de milliers de jeunes, y compris diplômés, contraints à l’exil. 45% de la population hors de toute protection sociale. Le retour d’une médecine d’urgence comme dans les pays en guerre ou en proie à une catastrophe naturelle. Des dettes et des taxes impossibles à régler par la majorité de la population.

Le programme économique de Syriza est en nette rupture avec les politiques menées. Il mise sur la croissance par le retour de l’inves-tissement public et par la relance de la consommation interne en arrêtant les ponctions sur les salaires et les retraites. Il parie aussi sur une lutte sans merci contre l’évasion fiscale et contre les oligarques armateurs qui se sont toujours arrangés pour échapper à l’impôt.

Même ceux qui avaient refusé de recevoir le chef de l’opposition

qu’était Alexis Tsipras (fonction constitutionnelle en Grèce) il y a quelques années, se précipitent pour le féliciter, le gouvernement socialiste français en tête, tout en minimisant l’ampleur du pro-gramme de Syriza et sa capacité à le mettre en œuvre.

Ce qui s’est passé ce dimanche en Grèce est bien une déflagration en Europe. Pour la première fois un parti va mener une politique anti austéritaire au sein de la zone euro. Combien auraient été heureux les Merkel, Hollande et autre Junker d’entendre Alexis Tsipras annoncer la sortie de l’Euro, voire de l’Union européenne.

Le futur Premier Ministre grec, si son combat est national, est aussi profondément européen. Pour une autre Europe pétrie de justice, de solidarité, d’aide au développement et de coopération. En totale contra-diction avec l’Europe froide, guidée par les marchés, qui ne pense que concurrence et se moque du coût humain des politiques dites de « restructurations compétitives ».

Il y a fort à parier que ce qui va se passer en Grèce va être disséqué, voire travesti ou caricaturé.

L’accord de gouvernement

C’est sur les points cardinaux du programme économique de Syri-za : 1) renégociation de la dette, 2) répondre à l’urgence humanitaire en direction des familles sous le seuil de pauvreté, le relèvement des salaires et des pensions, 3) relancer l’éco-nomie et la création d’emplois par une réforme fiscale juste, la création d’une banque publique consacrée à l’aide aux PME, le rétablissement du SMIC et l’arrêt des privatisations que l’accord de gouvernement s’est fait avec le parti souverainiste des « Grecs indépendants ».

Les autres partis étaient soit com-promis dans les politiques menées par la Troïka et donc exclus du champ des possibles, soit, comme le Parti Communiste de Grèce, à qui la proposition de participation a été faite, et qui n’a accepté que de soutenir les projets de lois au coup par coup.

Nous savons que les difficultés sont là mais nous faisons confiance à nos amis et camarades grecs pour les surmonter. Ils peuvent compter sur la solidarité des communistes français et des camarades du front de gauche ainsi que de nombreux so-cialistes et écologistes. En témoigne leur présence au meeting à Japy et au siège du PCF dimanche soir.

Les forces qui rejettent l’austérité et le démantèlement des acquis sociaux en France sont nombreux à gauche. Le chemin pour parvenir à la vic-toire ne sera certainement pas le même, mais l’exemple de la victoire de Syriza peut permettre d’accélérer le processus de dialogue et de propo-sition de la gauche française. Celle qui n’a pas renoncé et ne renoncera pas à changer la vie.

SYRIZA

Changer la vie

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4 • Les Nouvelles 29 janvier 2015

DÉMOCRATISER LES INSTITUTIONS

Jean-Jacques Paris, vice-pré-sident du Conseil général de Gi-ronde, donne son opinion sur la réduction du nombre de régions et la volonté d’effacement des conseils généraux, qui, couplés à la métropolisation et à la fu-sion progressive des communes dans des périmètres très élargis, affaibliraient la démocratie et le service public de proximité, deux piliers indispensables pour une alternative aux logiques libérales et d’austérité.

Les grandes régions, une sur-prise ?

JJ.Paris. Non, dès 2009, les textes prévoyaient le regroupement des Régions, et la loi de 2010 le rat-tachement d’un département à une région limitrophe. Rappelons également que le code général des collectivités locales prévoit, sur la base du volontariat, des possibilités de regroupement de Régions, de départements.

Mais le projet de loi adopté a fait fi de toute consultation populaire, de toute initiative laissée aux Régions comme prévu initialement et a directement instauré une carte des régions applicable au 1er janvier 2016.

Ainsi la carte des Régions s’est-elle construite au gré des rapports de force, du poids politique national de certains élus, voire de leur proxi-mité personnelle avec les cercles du pouvoir.

Et on peut déjà souligner qu’une fois de plus les citoyens sont pla-cés autoritairement devant le fait accompli, tout comme les élus lo-caux. Le calendrier imposé marque également une précipitation qui est de nature à perturber la bonne marche des institutions, et à ne pas assurer un climat serein d’ici le renouvellement fin 2015.

Quelles finalités à cette réforme ?

J.J.P. L’étude d’impact souligne que « l’objectif poursuivi est de doter les régions Françaises d’une taille critique qui leur permette d’exercer à la bonne échelle les compétences stratégiques qui leur sont attribuées, de rivaliser avec les collectivités comparables en Europe et de réaliser des gains d’efficience ».

La recherche d’économies est l’un des objectifs poursuivis et le gouvernement s’emploie à engager les collectivités locales dans des politiques d’austérité partout et en toutes choses.

Le ministre Vallini a chiffré de 12 à 25 milliards les économies que pou-vait dégager la réforme. Cependant la réduction du nombre de Régions ne peut y suffire, il faudrait vrai-ment réduire la dépense de toutes

les collectivités locales : c’est-à-dire les missions et les emplois, ce qui est inacceptable.

Rappelons que le niveau régional ne représente que 27 milliards de dépenses sur 217 milliards de dé-penses locales, et 4,4% des emplois territoriaux. Mais les mutualisa-tions, les regroupements entrainent toujours et pour un temps relative-ment long de nouvelles dépenses, l’expérience de l’inter-communa-lité en est la preuve. De plus si les Régions se voyaient attribuer des compétences des conseils généraux, il y aurait assurément besoin de relais administratifs pour leur mise en œuvre en matière de transport, de collèges comme d’infrastruc-tures, etc…

Quel est ce concept de Région de taille européenne ?

J.J.P. Le rapport du Sénat note : « Si les Régions françaises ne semblent pas si éloignées de leurs homologues en termes de popu-lation, elles ont clairement un poids économique – au sens de la production de richesses sur leur territoire – qui est bien inférieur. Si les regroupements retenus per-mettraient de rapprocher le poids économique des Régions françaises de celui des Régions allemandes, cela ne changera pas en tant que tel les capacités d’intervention des Régions, d’autant plus que les nouvelles compétences qui leurs sont attribuées sont pour l’essentiel des compétences de gestion venant des départements. »

En effet la question n’est pas tant la taille ou la population des Régions, mais plutôt l’étendue et le contenu de leurs compétences et les moyens qui leur sont attribués, c’est-à-dire leur capacité à promouvoir des stra-tégies de développement durable de leurs territoires et de l’emploi.

Mais il y a loin de la coupe aux lèvres quand on connaît leurs faibles moyens financiers au regard des grands régions allemandes notamment.

On voit bien que la question des missions et des moyens aurait dû devancer dans les débats parlemen-taires le redécoupage et la carte des Régions.

Quelle articulation avec les métropoles ?

J.J.P. On peut s’interroger sur le devenir des périphéries sur les territoires plus éloignés dans les nouveaux espaces régionaux, car l’influence forte des métropoles tend à concentrer le dynamisme économique.

Quelle péréquation permettra de consolider un aménagement cohérent et équilibré du territoire, qu’en sera-t-il des inégalités entre

régions, quel sera le rôle de l’Etat avec les limites ins-crites dans les nouveaux contrats de plan ?

A y regarder de plus près il apparaît clairement que le bouleversement de l’édi-fice Républicain trouve sa source dans les injonctions de l’union européenne, de son pouvoir politique et financier, et s’inscrit plei-nement dans les objectifs de réformes structurelles pour réduire la dépense publique, appelant à plus d’austérité.

D’ailleurs la commission recommande « de fixer un calendrier clair pour le processus en cours et de prendre des mesures d’ici décembre 2014 en vue d’éliminer les doublons administratifs, de faciliter les fu-sions entre les collectivités locales, etc… ». Et elle va encore plus loin en suggérant « de fixer un plafond pour l’augmentation annuelle des recettes fiscales des collectivités, avec un contrôle renforcé de leurs dépenses.»

Il ne s’agit donc pas d’aménage-ment du territoire au service de leurs habitants ?

J.J.P. Avec des Régions étendues comme certains pays européens, les citoyens auront beaucoup de mal à peser sur les choix politiques qui les concernent. Les exécutifs resserrés autour de quelques managers pour-ront sans contrainte accompagner les stratégies des entreprises et de la finance. Toujours en recherche de rentabilité immédiate, elles pèseront sur les choix d’investisse-ment y compris dans la distribution des fonds européens renforçant la concurrence entre Régions, les éloignant de la réponse au besoin.

Ce redécoupage participe du remo-delage des institutions à l’aune d’une Europe fédérale, libérale, structurée en fonction des impéra-tifs de la mondialisation capitaliste.

D’ailleurs il ne peut échapper que la carte ainsi imposée recoupe plusieurs structurations déjà en place de grands services de l’Etat, ou encore de la Banque Postale ou de la SNCF, de RFF, ou encore les zones de défense et de sécurité. Elle se superpose en partie avec les struc-tures régionales de grands groupes du BTP et de la construction, voire avec celles de grandes banques privées, ou encore opérateurs de Télécom, voire de sociétés d’assu-rances ou d’enseignes de la grande distribution etc.

Sans consultation, les citoyens vont-ils rester muets ?

J.J.P. Déjà une bonne partie de

l’opinion, et quel que soit par ailleurs son point de vue, souscrit à cette exigence que de tels bou-leversements ne peuvent se faire sans consultation populaire et sans débat public.

Chaque initiative prise rencontrera un écho favorable et une atten-tion des citoyens et des élus. De nombreux syndicalistes dans les départements, comme beaucoup d’acteurs de la vie associative sont prêts à y participer, mais aussi des entrepreneurs inquiets de voir les investissements publics sacrifiés.

De nombreuses forces progressistes sont pour le moins interrogées sur les finalités de la réforme et sur le devenir de l’action publique et des services publics. Toutes ces énergies peuvent converger dans des initia-tives à prendre sans attendre quand elles s’avèrent possibles, pour que des rassemblements permettent de bousculer les rapports de forces et fassent grandir l’idée que la France a besoin de démocratiser ses insti-tutions et ses services publics pour que le citoyen puisse peser sur les choix et les orientations, trouver des raisons concrètes de s’emparer de la vie politique et d’agir en conséquence.

Donc, pas de fatalisme !

J.J.P. Surtout pas. Alors que toutes les forces réactionnaires alimentent le dégoût, le rejet et la division, nous pouvons être dans cette période politique difficile ceux et celles qui font passer le courant entre les hommes et les femmes

qui cherchent une alternative anti austérité.

L’année 2015 est celle du renou-vellement, elle est propice à un engagement inventif de chacun. Nous ne devons pas laisser les scénarios catastrophes occuper la scène politique et alimenter dans le peuple de gauche la désespérance. Au contraire ne renonçons pas à montrer les pistes à explorer pour dégager des ressources nouvelles et ajouter de la justice et de l’éga-lité dans les politiques publiques. Osons proposer de nouvelles orien-tations de l’argent public et du cré-dit pour faire émerger une nouvelle croissance sociale et écologique.

La question de nouvelles res-sources financières couplée à celle d’un nouveau type de dévelop-pement économe en ressources naturelles doit être au cœur des investissements des régions. Cela exige une démocratisation sans précédent de leur fonctionnement pour construire des coopérations et déboucher sur des choix parta-gés permettant de répondre aux besoins économiques, sociaux, édu-catifs et culturels des populations et des territoires.

Ce n’est vraiment pas de plus d’austérité dont les Collectivités Locales ont besoin et nombreux sont ceux qui ne veulent pas que cette réforme en reste là, mais partagent l’idée qu’il faut démocra-tiser les institutions, développer les services publics avec des ressources nécessaires, mais aussi réconcilier les citoyens avec la vie politique en prenant toutes les dispositions sus-

RÉFORME TERRITORIALE

Pour une alternative aux logiques libérales et aux politiques d’austérité

VOEUX DU CONSEILLER GÉNÉRAL

Vendredi 30 janvier à partir de 18h30, salle Jean-Lurçat à BèglesJean-Jacques Paris vous accueille autour d'un verre de l'amitié pour fêter ensemble cette nouvelle année

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Les Nouvelles 29 janvier 2015 • 5

Le canton regroupe : Blanquefort, Eysines, Parempuyre, Le Pian-Mé-doc et Ludon-Médoc.

«Femmes et hommes de gauche et écologistes, nous croyons à l’effi-cacité de la solidarité, du partage des richesses, d’un nouveau mode de développement économique respectueux des êtres humains et de leur environnement.

Ce qui nous guide dans notre com-bat, c’est notre opposition aux poli-tiques austéritaires. Notre engage-ment c’est «l’humain d’abord».

La liste est menée par Nicolas Ông, conducteur de tramway, président association, élu à Eysines, et Violette Demarest, retraitée engagée dans le monde associatif «art et culture».

Les remplaçants sont Guy Latry, professeur émérite d’occitan à l’Uni-versité Bordeaux Montaigne, et Véronique Jusot, professeur des écoles, syndicaliste, élue à Eysines.

Patrick Alvarez, président de l’Asso-ciation départementale des élus communistes et républicains, dirige le Comité de soutien.

Lors de la présentation des candidats le 27 janvier, Nicolas Ông a évoqué la victoire de la gauche radicale de Syriza, en Grèce, comme un espoir pour son équipe qui se positionne aussi contre la politique d’austérité et souhaite « rassembler le plus lar-gement possible au sein d’une vraie gauche».

La liste Front de Gauche est menée par Gérard Aynié, adjoint au maire de Bruges et membre du PCF, et Evelyne Begards, ex PS du Bouscat. Leurs remplaçants sont Josiane Bordas-Alvarez, membre du PCF, syndicaliste au CHU de Bordeaux, et Olivier Salles, repré-sentant d’Ensemble.

Les candidats souhaitent créer « une dynamique de rassemblement autour d’un projet résolument ancré à

gauche, écologiste et citoyen » face «aux choix réactionnaires de droite et d’extrême droite» souligne Evelyne Begards.

Opposés à la réforme territoriale qui voudrait supprimer l’échelon dépar-temental, ils défendent le principe d’égalité. «Une réforme, dit Gérard Aynié, qui touche directement les collèges et la santé. Sur notre canton, nous avons trois collèges et nous veillerons au grain. »

« Notre projet alternatif est en opposition totale avec la politique libérale du gouvernement » pour Olivier Salles, alors que ce sont pour beaucoup d’électeurs «les raisons de l’abstention, face aux promesses non tenues» rappelle Josiane Bordas-Alvarez.

L’équipe va essayer «d’agir sur le ter-rain», rappelant que les événements tragiques de ce début d’année «vont peut-être ouvrir les consciences.»

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C’est le but que se sont fixés les quatre candidats soutenus par le Front de Gauche sur le nouveau canton de l’Entre-deux-Mers. Ils présentaient à la presse, le 22 janvier, leur projet de gauche citoyenne, écologique et solidaire.

Le canton de l’Entre-deux-Mers regroupe ceux de Saint-Macaire, Cadillac, Targon et les communes de Blésignac, Coirac, Gornac, Haux, Mourens, St Léon, La Sauve, Taba-nac et Le Tourne.

Michel Hilaire, conseiller général communiste-Front de Gauche sor-tant n’a pas souhaité se représenter pour « rester fidèle à ce qu’il défend », « pas plus de deux mandats cumulés simultanément et dans le temps ».

Des réunions de militants et de citoyens sur le territoire ont fait émerger quatre candidats. Deux titu-laires : Lionel Chollon, enseignant, maire de Loupiac, membre du PCF et Josette Mugron, retraitée de la Poste, maire de Frontenac, sympa-thisante Front de gauche. Deux suppléants : François Lefebvre, cadre de santé, résidant au Pian-sur-Garonne, membre du Parti de gauche et Véronique Abadie-Lespinasse,

architecte, militante associative sur les questions environnementales, résidant au Tourne.

Les candidats ont insisté sur leur volonté « d’élargir le cercle des per-sonnes qui s’ intéressent à la politique » avec des candidatures alliant l’expé-rience, l’engagement et l’ouverture, la citoyenneté. Si les futures compé-tences et la durée de vie de l’institu-tion départementale restent floues, ils s’engagent, pour ce nouveau canton pour lequel n’ont été consultés ni les élus locaux, ni les citoyens, a y défendre les territoires et la proximité avec les citoyens.

« Nous voulons redonner la parole aux citoyens en exigeant la transparence, l’ information et la consultation ». « Nous voulons participer à un élan démocratique », affirme Véronique Abadie-Lespinasse.

« Les élus du Front de Gauche n’ont pas voté la réforme territoriale, a rappelé François Lefebvre. Nous avons eu la chance, pour le canton de Saint-Ma-caire, d’avoir un élu, Michel Hilaire, qui a tenu ses engagements avec des permanences régulières, mais cela a été possible parce qu’ il y avait une proximité. Avec ce vaste territoire, si

nous n’avons pas d’élus qui s’engagent là-dessus, personne ne saura rien de ce qui se passe au Département. »

« Nous voulons étendre à ce territoire les pratiques initiées par Michel Hilaire d’écoute, d’ information et de discus-sion avec les citoyens », a ajouté Lionel Chollon.

Cette proximité apparaît d’autant plus nécessaire à Josette Mugron qui est la seule candidate du Targonais. « Je ne supporte plus de voir le Front National faire de tels scores (en tête dans 18 des 19 communes aux dernières élec-tions européennes) alors qu’il n’a aucun ancrage local et que notre territoire ne connaît pas de problèmes particuliers. Il faut expliquer aux gens qu’ils se font berner. »

Les candidats veulent que le dépar-tement reste à gauche, ils entendent y porter la nécessaire égalité de dotation entre la métropole et les territoires ruraux, la défense des services publics, des projets écolo-giques cohérents sur les différents territoires et renforcer les actions de solidarité du département en direction des plus démunis.

CANTON «PORTES DU MÉDOC»

Reconstruire l’espoir, une urgence démocratique, sociale et écologique !

CANTON DE LE BOUSCAT-BRUGES

Ancrés à gauche

CANTON DE L’ENTRE-DEUX-MERS

Des candidats pour « Résister, inventer, construire ensemble »

LE 22 MARS, JE VOTE CONTRE L’AUSTÉRITÉ !

Page 6: Nouvelles N° 2083

6 • Les Nouvelles 29 janvier 2015

INTERNATIONAL

COLLECTIF AL QARARA

Soirée solidarité

Vendredi 30 janvier, 18h Saint Pierre d’Aurillac au restaurant scolaire

Grignotage partagé à partir de 20h30

18h30 : Débat avec Michèle Sibony, responsable nationale de l’Union Juive Française pour la Paix

Contact : Michel Hilaire, président du collectif Tel . 05 56 63 53 40

E-mail : [email protected]

«Les pressions de toutes sortes, les menaces, les chantages, venues du monde de la finance, de la commis-sion de Bruxelles, de la chancelière Allemande ne sont pas parvenues à faire reculer le peuple grec.

Nous nous en félicitons. En choisis-sant nos amis du parti anti-austérité Syriza les citoyens de Grèce viennent de signifier clairement qu’ils reje-taient la potion empoisonnée de « La Troïka », qu’ils aspiraient à retrouver leur souveraineté et à ouvrir un nou-vel avenir progressiste.

Nous adressons nos plus vives féli-citations aux militants de Syriza, et à notre ami Alexis Tsipras. Nos vœux de réussite, mais surtout notre solidarité active.

Ils en auront besoin tant va s’ouvrir un violent bras de fer pour leur

demander de s’aligner sur les dogmes européens considérés par l’oligarchie comme intangible.

L’enjeu est énorme pour chaque citoyenne et citoyen européen. Réus-sir à briser les chaînes de l’austérité en Grèce, signifierait qu’on peut le faire ailleurs, dans chaque pays européen.

Ce serait la voie ouverte pour refon-der L’Europe afin de placer l’intérêt général, le bien public ; la vie hu-maine au dessus du seul intérêt des marchés financiers.

Elle encourage à poser avec force partout, des collectivités locales jusqu’aux institutions européennes les questions liées à la nature et à la légitimité des dettes publiques et du système bancaire et financier.

Une nouvelle période peut s’ouvrir

dans L’union Européenne.

La réussite d’un nouveau gouverne-ment de la gauche alternative nous concerne toutes et tous.

Comme parlementaire, avec mes collègues de Syriza au Parlement européen je ne ménagerai aucun effort dans le déploiement de cette indispensable solidarité aux côtés du peuple Grec.

Un maillon de la chaîne austéri-taire vient d’être brisé. C’est toute la chaîne qu’il faut maintenant casser !»

Patrick Le Hyaric, député europée vice-président du groupe Gauche Unitaire Européenne et Gauche

Verte Nordique (GUE/GVN)

Le PCF lance un appel urgent et solennel au gouvernement français pour qu’il favorise l’ouverture im-médiate de négociations mettant un terme au bain de sang.

Il en va de la paix et de la sécurité en Europe.

La crise ukrainienne a repris en intensité provoquant la mort dans le Donbass d’au moins 44 nouvelles victimes qui viennent gonfler le bilan effroyable de 5000 hommes, femmes enfants qui ont péri depuis avril, date du déclenchement de l’opération « anti terroriste » lancée par le pré-sident ukrainien Porochenko contre les populations de l’Est de l’Ukraine.

L’horreur s’ajoute à l’horreur dans le déroulement de ces combats san-glants pour le contrôle de l’aéroport

de Donetsk tuant au moins treize civils pris au piège des tirs d’obus dans un trolleybus.

Ce drame intervient huit jours après la mort de douze autres civils dans un bus au sud de Donetsk.

Combien faudra-t-il de nouveaux morts, de nouvelles destructions, de nouveaux réfugiés sur les routes de l’exode pour mettre un coup d’arrêt à cette véritable guerre qui se déroule en Europe à quelques heures d’avion de Paris ou Bruxelles ?

Où est l’ONU dont le silence devient assourdissant ?

A la veille de cette reprise intense des activités militaires sur le terrain, un appel au cessez-le-feu avait été

lancé par les ministres des Affaires étrangères, ukrainien, russe, français et allemand, à Berlin.

En vain. Et ce en dépit de la signature début septembre d’un accord de cessez-le-feu à Minsk entre les belli-gérants sous les auspices de l’OSCE.

Mais entre temps Kiev avait décidé de rompre avec son statut de neutralité tout en réitérant ses sollicitations envers les occidentaux pour rejoindre l’Otan. Un choix politique qui ne pouvait que provoquer une réaction négative du Kremlin.

Il y a urgence à la mobilisation des forces de paix et des peuples en Europe pour imposer l’arrêt de l’opération contre les populations du Donbass.

GRÈCE

Un maillon de la chaîne austéritaire vient d’être brisé

UKRAINE

Imposer un cessez-le-feu

Après plusieurs mois de com-bats, les combattants kurdes de Kobanê ont chassé l’Organisation de l’Etat islamique (Daesh) et libéré la ville. Le PCF salue cette victoire de la liberté, de la démo-cratie et de l’égalité réalisée aux prix d’immenses sacrifices des YPG (branche armée dy Parti de l’union démocratique PYD), du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan), de l’ensemble du peuple kurde et de la population de Kobané.

Ce succès marque aussi l’échec des forces régionales comme la Turquie, le Qatar ou l’Arabie saoudite qui, par leur double jeu, ont soutenu à bout de bras les forces obscurantistes de Daesh.

Dans l’immédiat, il importe de sanctionner les puissances complices de la barbarie et de soutenir les forces démocratiques en agissant notamment pour retirer le PKK de la liste des organisations terroristes de l’Union européenne. L’urgence est d’apporter toute notre solida-rité aux milliers de réfugiés kurdes, d’aider à la reconstruction de la ville et au retour en toute sécurité des réfugiés.

Le PCF continuera à être aux côtés des artisans de la paix et, en particu-lier, du peuple kurde qui se bat pour faire prévaloir ses droits politiques et culturels et ceux de tous les peuples de la région.

Comunistes et progressistes avec les Kurdes de Bordeaux

Près de 200 personnes se sont déplacées vendredi 23 janvier à Lormont pour s’informer et apporter leur soutien à la lutte de la population de Kobané mais aussi pour écouter, voire danser

sur la musique kurde.

Le petit film réalisé par Yann Puech, du comité de soutien de Toulouse, sur la délégation française qui s’est rendue sur place a montré un engagement déterminé des Kurdes pour repousser les djihadistes de Daesh (Etat islamique).

Puis Pascal Torre, auteur avec Sylvie Jan de «la réponse kurde» a présenté son ouvrage dédié aux 3 militantes Kurdes assassinées à Paris en janvier 2013, soulignant d’emblée le fait que François Hollande n’a toujours pas daigné recevoir les familles de victimes, ce qui serait un signal très clair pour que le pouvoir en Turquie sache que la France ne laisse pas qui-conque s’attaquer à la résistance et au combat émancipateur des kurdes.

Pascal a indiqué que le livre était un «outil» accessible pour la population française qui veut s’informer de la situation, ajoutant que dès le titre, les auteurs ont fait le choix de s’enga-ger, beaucoup d’autres auteurs ou journalistes évoquant «Le problème kurde» ou la «question kurde» alors que les kurdes ont déjà des réponses et des propositions concrètes.

Pascal a insisté sur l’aberration qui consiste à ne pas retirer le PKK de la liste des organisations terroristes, surtout que sans lui et sans les organisations de défense YPG (Hommes) et YPJ (Femmes), les yésidis encerclés puis Kobané n’auraient pas pu survivre.

Nos camarades kurdes ont insisté sur le fort pourcentage de femmes engagées dans la résistance à Koba-né, 40%, et les valeurs que portaient tous ces combattant-e-s.

Le débat qui a suivi a montré un public solidaire, cherchant à com-prendre les méandres des soutiens à Daesh, de la Turquie au Qatar, en passant par l’Arabie Saoudite… Et les moyens de combattre cela !

L’idée d’élargir le comité de soutien en Gironde a été réaffirmée, l’inté-gralité des recettes sera reversée aux organisations kurdes de Kobané.

Enfin, la place a été donné à la culture gastronomique et musicale.

Michel Dubertrand

Les 16 livres présents de «La réponse kurde» ont été vendus.

Pour celles et ceux qui souhaitent le com-mander, vous pouvez le faire à la fédération (8€)

KURDISTAN

Kobanê, enfin libre !

Page 7: Nouvelles N° 2083

Les Nouvelles 29 janvier 2015 • 7

PCFLIBOURNE

Loto du PCFDimanche 1er février, 14h30, salle du Verdet 12 rue de Toussaint Nombreux lots

PCF ARÈS

Rencontre-DébatDimanche 1er février, 10h, salle Domaine des Lugées à Arès (68, Av. de la  Libération) suivi d’un repas à 13h.La cellule Gérard Philipe d’Arès organise une rencontre-dé-bat sur la réforme territoriale.

Inscription : Christian Darriet - 20, La Forestière 33740 Arès

Tél. 06 03 36 36 53 - E-mail : [email protected] cette occasion, nous rendrons hommage à nos camarades décédées, Simone, Marie-Charlotte et Jeanine.

LE PORGE

Espace citoyenVendredi 7 février, 17h, salle de la Garennesuivi d’une galette républicaine«Je donne mon avis sur l’avenir de ma commune» : les citoyens sont invités à s’informer et à donner leur avis sur le Plan Local d’Urbanisme (PLU), avec la participation de Segundo Cimbron, maire de St Yzans de Médoc, président du SCOT «Médoc 2033» qui inclut la Médul-lienne.

ESPACE CITOYEN

AGENDA

Les dons sont limités à 7 500 € par personne

Les versements ouvrent un droit à déduction de 66% du don dans la limite de 20% des revenus nets imposables.

Ainsi, un don de 100 € permettra une réduction d’impôt de 66 €

Je verse ……………………………… € (ma remise d’impôt sera de 66% de ce montant)

Nom-Prénom ………………………………………………

Adresse ……………………………………………………

………………………………………………………………

Chèque à l’ordre de ADF PCF 33

Retournez à PCF - 15, rue Furtado - 33800 Bordeaux

Souscriptionélections départementales

Ils ont donné un total de 200€

M. DAVID Michel, AmbesMme GARCIA Sylvie, La TesteMme GARNIER Micheline, Castillon la BatailleM. PIGNOL Pierre, Bordeaux

50 000 € à collecter

FÉDÉRATION DU PCF33

VœuxVendredi 30 janvier, à partir de 18h au siège de la fédération

Les Grecs se sont exprimés avec force pour affirmer leur souveraineté et montrer qu’il existe une autre voie en Europe que celle de la dictature des marchés et de l’austérité.

Ils ont affirmé leur refus de l’extrême droite xénophobe et raciste, ils ont affirmé leur volonté d’une Grèce de justice sociale et de solidarité.

Il faut maintenant soutenir le peuple grec dans sa volonté de sortir de l’aus-térité en développant un programme de sortie de la crise humanitaire qui frappe le pays, de relance de l’éco-nomie par la satisfaction des besoins

et la conquête de nouveaux droits.

Toutes les forces anti-austérité de gauche et écologiste, toutes les femmes et les hommes attachés au progrès social et démocratique doivent se rassembler pour construire une alternative politique sociale et écologique dans notre pays.

Rendez-vous ce vendredi 30 jan-vier lors des voeux de la fédération du PCF en invitant autour de nous celles et ceux qui partagent notre joie et notre volonté de construire en France une alternative à l’aus-térité.

La petite médiathèque de St Pierre, en collaboration avec la Biblio-thèque départementale, propose une exposition sur Jean Jaurès, réalisée pour la commémoration des 100 ans de son assassinat.

L’ensemble des 15 panneaux permet de comprendre les points les plus saillants du cheminement jaurésien. Le premier d’entre eux évoque l’assas-sinat du 31 juillet. Il s’agit ensuite de dérouler, en quelque sorte à rebours, les différentes étapes du parcours de

Jaurès, en valorisant la diversité des sphères, mais aussi des échelles dans lesquelles se sont inscrits ses engage-ments (l’homme du Sud-Ouest, de Paris, de l’Internationale ; le parle-mentaire, le philosophe, l’humaniste, l’homme d’action et de débats, le journaliste…).

Ses interventions à l’assemblée natio-nale sur la laïcité, la démocratie, la République sociale sont d’une brû-lante actualité.

Francis Lacroix

Avec la victoire de Syriza, le peuple grec vient de retrouver sa dignité et d’écrire une page his-torique en Grèce et en Europe.

EXPOSITION

Jean Jaurès, le parcoursDu 2 au 20 février, mairie de St Pierre d’Aurillac,salle Jean Lafourcade

Au soir de la victoire de Syriza, Pierre Laurent, secrétaire national du PCF et président du Parti de la Gauche Européenne (PGE, dont Alexis Tsipras est vice-président), a exprimé sa joie et son espoir.

« Le peuple grec vient de retrouver sa dignité et d’écrire une page histo-rique. Déjouant toutes les pressions, les menaces et les tentatives de divi-sions, les Grecs se sont exprimés avec force pour affirmer leur souveraineté et montrer qu’il existe une autre voie en Europe que celle de la dictature des marchés et de l’austérité. Ils ont affirmé leur refus de l’extrême droite xénophobe et raciste, ils ont affirmé

leur volonté d’une Grèce de justice sociale et de solidarité.

La participation de 75 % et le score de Syriza, entre 37 et 39 % à cette heure [36,5%], montrent un choix clair pour le pays et pour l’Europe.

La victoire de Syriza ouvre la voie du changement en Europe. François Hollande a raté le rendez-vous de l’histoire d’une réorientation de la construction européenne en 2012 ; l’espoir désormais vient d’Athènes.

Le Parti com-muniste français appelle le peuple français et tous

les Européens à soutenir le peuple grec et son gouvernement, et à se saisir de ce moment pour porter des solutions alternatives aux poli-tiques nationales austéritaires et à la construction européenne actuelle.

En France, c’est possible aussi. Toutes les forces anti austérité de gauche et écologistes doivent se rassembler pour construire une alternative politique sociale et écologique dans notre pays.»

GRÈCE

La voie au changement en Europe

POUR AIDER SYRIZA ET LA GRÈCE

À gauche : contre la loi MacronAprès les premières déclarations de ministres et de dirigeants socia-listes, souhaitant puis se félicitant de la victoire de Syriza dimanche soir, Bruno Le Roux, président du groupe PS à l’Assemblée natio-nale, déclarait lundi matin que « la gauche française au pouvoir jouerait un rôle de point d’appui » pour Syriza.

«Un premier rendez-vous est inscrit à l’agenda, et cela commence dès aujourd’hui à l’Assemblée nationale, avec la discussion sur le projet de loi Macron. Tout ce qui inspire ce projet

et tout ce qui en fait l’architecture principale est très précisément ce avec quoi Alexis Tsipras propose de rompre.

Si, « après la belle victoire de Syriza », Bruno Le Roux vient défiler entre les grands magasins et l’Assemblée, il participera à la chaîne de solidarité et de luttes européennes contre les politiques de régression sociales et démocratiques.

La victoire de Syriza est une chance pour toute l’Europe car un pays, pré-senté comme un véritable laboratoire de l’austérité, vient de dire avec force

et clarté sa volonté de prendre un autre chemin.

Enfin, si le président du groupe so-cialiste à l’Assemblée nationale est sincère, alors il doit demander un collectif budgétaire pour mettre un coup d’arrêt aux 50 milliards d’euros d’austérité programmés d’ici 2017. Si le gouvernement et les dirigeants socialistes veulent aider Syriza et la Grèce, qu’ils changent dès à présent de politique en France et en Europe.»

Olivier Dartigolles, porte parole du PCF

Page 8: Nouvelles N° 2083

8 • Les Nouvelles 29 janvier 2015

CULTURE & SOLIDARITÉ

ANNONCES LÉGALES

EVE COM’EVENTSSARL au capital de 3 000 €

1, rue Neuve des Forges45210 Ferrières

RCS Montargis 485 006 282

Aux termes du procès-verbal de l’AGE du 12 janvier 2015, la société susvisée, dont la gérante est Mme Guillemonat Florence domiciliée 93, allée Fructidor – 33115 Pyla, a décidé de transférer son siège social du :1 rue Neuve des Forges à Ferrières (45210)au2, cours du XXX Juillet à Bordeaux (33064 cédex), à compter du 19 janvier 2015.Les statuts seront modifiés en consé-quence et la société qui était immatriculée au RCS de Montargis fera l’objet d’une nou-velle immatriculation au RCS de Bordeaux

Pour avisLa gérance

TRANSFERT DE SIEGE SOCIAL

Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest S.A.S. au capital de 37 000 eurosAssociés (à parts égales) : L. Chollon, F. Mellier, S. LabordeDirecteur de la publication : Frédéric MellierAbonnement 1 an : 25 euros. Abonnement de soutien : 40 eurosRédaction, composition, impression : S.A.S. Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest15, rue Furtado - 33800 BORDEAUXTél. 05 56 91 45 06 - Fax 05 56 92 61 01 - Annonces légales : [email protected]é : [email protected] - Redaction/Proposition d’article : [email protected] paritaire de presse : 0113 C 85932

CHRONIQUENOUVELLES IDÉES REÇUESpar Gérard Loustalet Sens

Je l’ai rappelé, historiquement, la durée du temps de travail a toujours été un enjeu majeur de la lutte des classes. L’acharnement des capitalistes à préserver à tout prix le temps d’exploitation de la force de travail qu’ils achètent n’est pas le fait d’une méchanceté native mais le résultat déshumanisé de la nécessité de rendement du capital, des exigences du profit maximum. C’est toujours vrai aujourd’hui. On le voit bien dans la vulgarité d’un Gattaz, appelant avec sa brutalité coutumière à la fin de la durée légale du travail, la suppression de jours fériés, le travail de nuit et du dimanche  ; ou la bouffonnerie de l’inénarrable UMP Mariton qui, ne sachant comment faire pour exister, croyait malin d’affirmer en septembre 2014 sur i-télé que la France était « le pays où l’on travaille le moins dans la semaine, dans l’année, dans la vie ». On ne voit pas d’ailleurs pourquoi ce serait humainement une si mauvaise chose, mais en plus c’est complètement faux !

Les chiffres existent. On le sait. A condition d’être de bonne foi et de ne pas se contenter des temps pleins. On connait l’explosion du temps partiel, le nombre d’heures en France en est important. Tous comptes faits, les ordres de grandeur de l’OCDE (en 2011) et de la députée socialiste Barbara Romagnan dans un récent rapport coïncident. Pour l’OCDE, en 2011, on travaillait davantage en France, hé ou ! (38h/semaine) qu’en Allemagne (35,5h) ou au Royaume- Uni (36,4h). Aujourd’hui, Barbara Romagnan relève : France, 37,5 ; Allemagne, 35,3 ; Royaume- Uni, 36,5. Il en est de même pour l’année. Toujours si on a l’honnêteté de prendre en compte le temps partiel, selon l’OCDE, en 2013, un actif travaillait 1 478 h/an en France et 1 387 en Allemagne ! Pour l’économiste Philippe Askenazy, « une fois évacuées les comparaisons fallacieuses, les Français travaillent banalement autant en moyenne que les Britanniques ou les Allemands ». Et il ajoute comme coup de grâce à Mariton ou Gattaz : « de toute manière, il n’y a aucune corrélation entre la compétitivité ou le dynamisme d’une économie et la durée individuelle du travail. Il en est de même du travail du dimanche : il est rare outre-Rhin, répandu outre- Manche » (le Monde, 11 09 2014).

Le travail du dimanche ! A quel déluge de tartufferie avons-nous assisté… Tenez cette dame Fressoz, du Monde, qui défend ardemment la loi Macron au prétexte que 70% des Français seraient favorables à l’ouverture des magasins le dimanche… En omettant de préciser qu’ils sont aussi 80% à ne pas vouloir travailler le dimanche (13 12 2014). Légère contradiction ! Côté comique, il faut voir comment M. J. F. Pécresse, édito-rialiste ultralibéral aux Echos, découvre enfin avec émo-tion les soucis du petit peuple, ces « consommateurs désireux de pouvoir faire leurs courses d’agrément » (avec un porte-monnaie vide), ces « salariés volontaires pour travailler tard afin de gagner plus » (en aurait-il donc besoin ?) mais « victimes des syndicats (alors) qu’ils sont juste soucieux de faire vivre un peu mieux leur famille » (24.09.2013). Bouleversant. Ou, venant d’où ça vient, à mourir de rire !

Côté social-libéral, on fait dans le sérieux. Il s’y sont mis à deux, Thierry Pech (Terra Nova) et Gilles Finchelstein (Fondation Jean-Jaurès) à ramer laborieusement pour promouvoir le travail dominical avec un seul argument, répété ad nauseam, une prétendue « réalité sociale » à laquelle il faudrait se conformer (le Monde, 18.12.2014). Et ils osent mêler Jaurès à ça ! On se rappelle peut- être que tous les socialistes, en 2008, défendaient ardemment le repos dominical dans une clinquante tribune intitulée : « Yes week end ! ». Mais aujourd’hui, il faut, paraît-il, « libérer l’activité » et l’afflux des touristes chinois se ruant le dimanche Boulevard Haussmann va sauver l’économie française ! Rare imbécillité que cette image de touristes chinois désespérés de ne pouvoir faire leurs « courses d’agrément », comme dit l’autre. Médiocres calculs de petit épicier du capital. L’essentiel est ailleurs. Selon Eric Heyer (OFCE), « sur le travail du dimanche, les économistes ont maintenant suffisam-ment de recul pour avoir la preuve que cela ne crée pas plus d’activité sauf dans les zones touristiques » (les Echos, 20.10 2014). L’essentiel, ce même journal ultralibéral le crache : la loi Macron « permet de faire la pédagogie de la concurrence auprès des Français ».

Surexploitation et temps de travail

À L’INITIATIVE D’ESPACES-MARX ET DE L’ORMÉE

Hervé Le Corre échangera avec ses lectrices et ses lecteurs autour de son dernier ouvrage Après la guerre (Rivages, prix Le Point du polar européen 2014)

Samedi 7 février 2015, de 15 h à 17 h, Bibliothèque Bordeaux-Mériadeck

Pourquoi opposer le plaisir à la découverte, la distraction à l’appren-tissage, l’information à l’éblouis-sement esthétique, l’exaltation des luttes aux ravages du capitalisme, financier ou pas ? Nos douzièmes ren-contres Utopia/Espaces-Marx vous invitent à ces « mariages pour toutes et tous » entre le divertissement et les nourritures pour les luttes et pour la réflexion. « La classe ouvrière, c’est pas du cinéma ! » Dès leur naissance, nos rencontres rappelaient par ce slogan ironique que nous vivons dans un monde où la lutte des classes est d’autant plus présente qu’ignorée, où le capitalisme mondialisé génère des effets destructeurs sur nos « frères hu-mains », sur notre pays, sur l’Europe, sur le monde, sur la planète.

L’expression « c’est du cinéma ! » signifie « c’est de la foutaise ! », elle rejoint « arrête ton cirque ! » ou « tout le reste est littéra-ture ». Bref, toute expression artistique serait vaine et vide, comme nos poches, et il faudrait s’occuper de choses... sérieuses, comme la dette ou l’austérité, le travail du dimanche ou les trente-neuf heures payées trente-cinq ! Mais le ciné-ma, ce n’est pas du cinéma ! C’est une gigantesque entreprise de production et de distribution, menacée par des formes nouvelles et agressives de médiatisation. C’est aussi, et malgré tout, un haut lieu d’inventions artistiques et un formidable moyen de dénonciation des nouvelles formes d’exploitation, de domination, de subordination.

Quand ce moyen est détourné de son but, il devient objet d’asservissement et

de propagande. Le cinéaste Alain Cava-lier rappelait récemment un souvenir à garder en mémoire : « Pendant l’Occu-pation, mes parents m’emmenaient au cinéma. Il y avait des histoires d’amour, de jalousie, mais vous ne trouvez pas, dans le cinéma français de 39-45, un seul soldat allemand. Des millions de personnes sont allées au cinéma et on leur a proposé une vision mensongère, terrifiante. Et sur la Résistance française, il n’y a rien, aucune image tournée dans la clandestinité. Pratiquement rien. » (Cahiers du Cinéma, octobre 2014.)

Pour ce qui vous et nous concerne, nous pouvons, ici et maintenant, prendre la liberté de voir des films de tous les pays et de toutes les époques, même si les obstacles à la distribution et le rouleau compresseur de la marchandisation ne rendent pas la tâche facile. Inscrire nos Ren-contres dans le temps est notre fierté et sera, nous l’espérons, votre plaisir. À l’opposé d’autres médias, les « salles obscures » ont ceci de particulier qu’elles permettent de partager un plaisir, une réflexion, une colère individuels. Pen-dant la projection d’abord, mais aussi après, dans le débat et dans l’échange, privilégiés lors des « Ren-contres du matin » des mercredi, jeudi, et ven-dredi, ouvertes à tous.

Espaces-Marx et l’Utopia ont ce souci en commun et nous attendons avec intérêt de le partager et de le faire vivre avec vous.

Le livre, proposé sous toutes ses formes (BD, essais, romans, littérature jeu-nesse), vous donnera l’occasion de jouer les prolongations. C’est une de nos façons de vous inviter à enrichir vos rencontres avec les films, les cinéastes, les universitaires, les organisateurs. Bonne lecture, et bonnes rencontres, pendant nos Rencontres !

Vincent Taconet

12E RENCONTRES CINÉMATOGRAPHIQUES

La Classe ouvrière c’est pas du cinémaDu 10 au 15 février, proposées par Espaces Marx et Utopia

ST PIERRE D’AURILLAC

4 jours avec les amis palestiniens

Du 4 au 7 février, visite d’une délégation de Tubas (Cisjor-danie) conduite par son maire.

C’est une semaine importante de travail avec les élus de St Pierre et de Fargues de Langon, les deux mairies actrices de la coopération décentralisée, ainsi qu’avec l’association Al Qarara.

Le moment de finaliser l’action des trois dernières années (par-tenariats sur l’eau, sur l’école, etc.) et de signer les nouvelles conventions pour les 3 suivantes.