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Jeudi 14 mai 2015 - N° 2098 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX Prix : 0,80 euro

Nouvelles N° 2098

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Nouvelles N° 2098

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Page 1: Nouvelles N° 2098

Jeudi 14 mai 2015 - N° 2098 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX Prix : 0,80 euro

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2 • Les Nouvelles 14 mai 2015

ACTUALITÉ

HÔPITAL ROBERT PICQUÉ

Un collectif de sauvegarde de l’offre publique de soinsRendez-vous vendredi 29 mai, à 14 h, salle Joliot Curie à BèglesÀ plusieurs reprises ces dernières années, les agents hospitaliers, les syndicats, des élus alertaient sur le devenir de l’hôpital d’instruc-tion des armées Robert Picqué à Villenave d’Ornon qui accueille des patients de tout le territoire sud de Bordeaux et au-delà.Pour la CGT, la réduction des crédits militaires décidée par le gouvernement ne peut pas justifier la fermeture de ce service public apprécié. La conséquence serait l’engorgement des autres hôpitaux de la ville et de livrer les malades à la cupidité du secteur privé. Une convention avait été signée avec la fondation voisine Bagatelle, en vue d’une fusion. Dès lors les 450 civils travaillant à Robert Picqué voyaient leur emploi menacé, c’était l’inconnue pour environ le même nombre de personnels militaires, et 140 lits risquaient d’être supprimés.Depuis, c’est un encouragement de constater que de nombreuses per-sonnes, associations, organisations, élus, ont déjà émis le souhait de par-ticiper à la fondation d’un collectif le plus large possible, à l’invitation des retraités CGT de l’UL de Bègles dont la devise est «Vieillir c’est vivre longtemps»… On pourrait ajouter : «et en bonne santé !»

Que signifierait la fermeture de Robert Picqué ?Isabelle Taris, déléguée syndicale CGT de Bagatelle, infirmière coordinatrice : En l’ état de nos informations, ce serait un déplace-ment des activités sur Bagatelle et, en attendant, des partenariats sur le site de Robert Picqué, notamment d’activités telles que les urgences et la médecine post urgences, la chirurgie ORL et ophtalmo, qui sont d’ailleurs déjà en cours. Pour ce qui est de la diminution de personnels, c’est Bagatelle qui l’accom-pagnerait, sans que l’ histoire précise encore de quelle manière. Peut-être en saurons-nous davantage mi-juin, à l’ issue de la signature d’un protocole d’accord entre les deux établissements, qui doit fixer, entre autre, le cadre du nouveau fonctionnement en matière de ressources humaines et des activités. Au regard du bassin de population concerné, c’est un vrai déni de démo-cratie, tout comme en direction des salariés et de leurs organisations.

Pourquoi le mouvement mutua-liste s’empare-t-il de ce sujet ?Patrick Julou, responsable mu-tualiste : Notre mutuelle (Mutami) a décidé de rejoindre le Comité de défense du service public hospitalier Robert Piqué car des menaces pèsent sur le devenir de cet établissement et nous avons peu d’ informations, sinon ce que nous avons lu dans la presse, c’est-à-dire pas grand chose !Nous sommes attachés à cet établis-sement public qui offre des soins de qualité en respectant les tarifs oppo-sables, sans dépassements d’honoraires médicaux. Il nous semble important de préserver un service public hospi-talier et non lucratif sur ce territoire. Nous ne sommes pas opposés à des coopérations entre les deux établis-sements Robert Piqué et Bagatelle, mais nous craignons que le principal objectif du Groupement hospitalier de territoire qui s’est mis en place soit de satisfaire les politiques austéritaires initiées par le gouvernement en dimi-nuant l’offre de soins. Quelle va être la réponse aux besoins de santé des populations de Bègles, Talence, Villenave d’Ornon et au delà, sachant que ce regroupement devrait entraîner de l’ARS la sup-pression de lits ? On parle de 140 lits !Plus globalement, l’obsession du gou-vernement à s’attaquer aux dépenses publiques et tout particulièrement aux dépenses de santé nous inquiète. La dernière Loi de Finance de la Sécurité Sociale fixait comme objectif aux ARS la suppression de milliers de lits hospitaliers, et donc d’emplois dans les hôpitaux et le développement de l’ hospitalisation en ambulatoire. Nous entendons êtes vigilants sur ce virage de l’ambulatoire. La qualité des soins et la sécurité des patients seront-elles garanties ? Le développement de l’ambulatoire ne va-t’ il pas masquer un transfert de la prise en charge des dépenses de santé hospitalières vers les ménages et les mutuelles ?Ayons à l’esprit que lors d’une hospi-talisation, le ticket modérateur est de 20%, mais en ambulatoire, il est, par exemple, de 40% pour les auxiliaires médicaux et les actes de biologie. Il y a bien ici un risque d’augmentation des restes à charge pour les familles. Faut-il rappeler que déjà 50% des dépenses de santé hors hospitalisation ne sont plus remboursées par la Sécu-rité Sociale et que plus de 30% de la

population renonce ou repousse des soins dans notre pays pour des raisons financières ?

Comment l’union locale a-t-elle été saisie du devenir l’hôpital Robert Picqué ?Christophe Latorre, secrétaire de l’UL-CGT de Bègles : Nous avons été alertés grâce au travail de regrou-pement des syndicats du territoire qui faisait partie de notre projet d’orien-tation au dernier congrès de l’UL, ce qui nous a permis d’avoir des contacts au sein de Robert Picqué. D’autre part, travaillant moi-même à la Maison de santé Bagatelle à Talence, j’ai été alerté en 2012 du pro-jet BAHIA* avec l’arrivée du nouveau directeur de Bagatelle qui était en charge de ce projet. Pour l’union locale CGT de Bègles, devenir partie pre-nante dans ce collectif, est une évidence pour les valeurs que nous défendons. Notre volonté et notre priorité sont avant tout de garder un service public qui est notre bien commun.* BAgatelle-Hôpital d’Instruction des Armées

La pétition est lancée

«Nous, soussignés, déclarons l’hôpi-tal Robert Picqué bien commun de la population du sud de Bordeaux. Nous mettons dès à présent ce bien commun sous contrôle citoyen pour le préserver des prédateurs de la spéculation immobilière et de l’hospitalisation lucrative.L’hôpital Robert Picqué est connu et apprécié :-pour sa qualité et sa capacité d’accueil,-pour la qualité des soins dispen-sés et la diversité des spécialités exercées,-pour la disponibilité de son per-sonnel et sa compétence collective.Nous entendons préserver et déve-lopper cette offre de soins dans le même lieu et les mêmes conditions de service public.»

À retourner à :UL de Bègles

29, avenue Jeanne d’Arc 33130 Bègles ou par mail :

[email protected]

UD-CGT 33

Des débats et des fêtes !

Le Comité Général de l’Union Départementale aura lieu tiendra mardi 2 juin, salle Ambroise Croizat à la Bourse du Travail, en présence de Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT.«La tenue du Comité Général, l’année des 120 ans de la CGT et de plus dans la salle Ambroise Croizat à la Bourse du Travail, lors des 70 ans de la création de la Sécurité Sociale lui donne un sens politique très fort.» explique sa secrétaire générale, Corinne Versigny.«La politique économique et industrielle du pays, poursuit-elle, ne peut se résumer à, d’un côté, de grands groupes industriels affichant des résultats financiers exorbitants, et, de l’autre, une désindustrialisation massive».«La CGT s’est toujours battue contre toute forme d’exploitation, de domination et d’exclusion et l’Union départementale de Gironde s’est pleinement investie pour le mariage pour toutes et tous, comme elle mène combat pour les droits de femmes, contre le sexisme, le racisme, la xénophobie, l’homophobie» .Les luttes qui se mènent dans les entreprises, avec difficulté mais aussi avec pugnacité et esprit de responsabilité, invitent à ne pas céder à la résignation face à un patronat qui campe sur des positons idéologiques, et malgré les discours des libéraux qui expliquent que l’on n’a pas d’autres choix que des politiques régressives en termes de droits sociaux. La bataille pour les 32h hebdomadaires est l’une des illustrations de la combativité dont la CGT veut faire preuve afin de se tourner vers un avenir de progrès pour tous.

LA POSTE

Le mur de colis retardés et sous-traités

Les personnels de la plate-forme située quai Wilson à Bègles sont en grève tous les samedis et lundis depuis deux mois, pour des conditions de travail de qualité afin de rendre un service public de qualité.Le délai d’acheminement des colis est garanti par La Poste qui rembourse si dépassement. Les gros clients comme CDiscount, Amazon… sont mécontents. Les colis sont sous-traités à Géodis qui ne peut plus faire face. Pour la première fois le week-e,nd des 2 et 3 mai, Géodis n’a pas pu absorber la totalité du trafic (15 000 colis pour une seule journée). Le 5 mai, près de 8 000 colis restaient en souffrance.60 à 80% du personnel concerné est en grève ces deux jours par semaine. Ils refusent refusent la réorganisation de la direction locale qui privilégie tout au long de l’année la sous-traitance au privé, la suppression de la brigade 22h/6h, les horaires bouleversés des autres brigades… La direction, elle, refuse toujours de négocier.

Avec le soutien de SUD PTT Gironde, les salariés ont édifié un « MUR de COLIS retardés (et sous traités) » le 11 mai, avec un casse-croûte de la solidarité, afin d’alerter et de débloquer la situation.

BORDEAUX FÊTE LE FLEUVE

Du bois qui a fait l’aviationDu 22 au 31 mai , l’association pour la mémoire des Martyrs de l ’aéronaut ique s’installe le long des quais avec un stand, quai Richelieu, face porte Cailhau (tram station Bourgogne) sur le thème : «Sans le bois, l’aviation n’aurait jamais décollé».

Alors que cette année enfin, l’association verra la stèle installée sur l’espace public autour des usines aéronautiques Thales-Dassault, elle invite à l’inauguration de son stand sur les quais, vendredi 22 mai à 18h30.

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Les Nouvelles 14 mai 2015 • 3

EditorialACTUALITÉ

Fête la paix !

À bien des égards, nous nous sentons impuissants face à la gravité des évé-nements internationaux dont nous ne percevons qu’une infime partie, souvent la plus violente et la plus désespérée ou désespérante, sans que nous soient donnés les moyens de comprendre l’origine et les causes de ces situations. Pourtant, c’est un domaine où l’action populaire peut arracher des victoires. Le vote des parlementaires en faveur de la reconnaissance de l’État palestinien en est l’illustration la plus récente, et pour les plus anciens avec la libération de Mandela. Palestine, Kurdistan, Syrie, Côte d’Ivoire, Ukraine… Il faut agir en soutien aux forces démocratiques et progres-sistes politiques, sociales, citoyennes, associatives qui se battent dans leur pays pour l’émancipation humaine.

La culture de paix, c’est maintenant !

Ensemble, il s’agit d’enfoncer des portes jusqu’à présent bien verrouil-lées qui maintiennent les citoyens de notre pays hors du débat. La politique extérieure de la France et la politique de défense nationale doivent être le sujet d’un débat national, ouvert, public permanent. Qu’il s’agisse d’aide publique au développement, de construction euro-péenne, de partenariats, d’interventions étrangères ou de sécurité du territoire, du rôle des armées, des positions de la France au sein des institutions multilatérales, les Françaises et les Français sont empêchés d’exercer leur souveraineté.

Solidarité, comprendre, agir

C’est l’ambition de cette Fête 2015, être ouverte sur le monde, comprendre les enjeux et construire des solidarités. C’est le sens du grand concert pour la paix, ce sont les objectifs des différents débats, projections, espaces… Partout, cultivons la paix… Alors comme le dit HK… « On lâche rien ! »

Olivier FondriestDirecteur de la Fête de

l’Humanité GirondeMembre de l’exécutif du PCF 33

PROGRÈS ET LIBERTÉS

70 ans qu’elles ont conquis le droit de vote !Ce débat date de la Révolution lorsque des femmes votaient aux États généraux de 1789. « Pour-quoi des êtres exposés à des gros-sesses et à des indispositions pas-sagères ne pourraient-ils exercer des droits dont on n’a jamais imaginé de priver les gens qui ont de la goutte tous les hivers et qui s’enrhument aisément ? » écrivit Condorcet dans le Journal de la société un an plus tard. Pourtant la République créera la figure du «citoyen» en oubliant totalement «la citoyenne». Il faudra qu’elles luttent plus d’un siècle et demi pour l’égalité politique. Parmi les grandes figures, Olympe de Gouges avec sa Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne en 1791 ; Jeanne Deroin, candidate aux élections législatives de 1849 « parce que la cause du peuple et la cause des femmes sont intimement liées » ; Hubertine Auclert et son journal «la Citoyenne»…En 1901, la première proposition de loi accordant le droit de vote à certaines femmes (célibataires, veuves ou divorcées) est proposée. En 1909, Ferdinand Buisson, député et fondateur de la Ligue des droits de l’Homme, soumet à la Chambre un rapport préconisant « l’électorat et l’éligibilité des femmes dans les mêmes conditions que les hommes ». Jusqu’en 1936, la Chambre des dépu-tés se prononce à six reprises pour le vote des femmes (la dernière fois par 495 voix contre 0). Mais le Sénat refuse systématiquement d’examiner ces textes, les rendant caducs. En 1925, le PCF repère une faille dans la réglementation qui lui permet de présenter des candi-dates en position éligible pour les municipales dans toute la banlieue parisienne. Elles y siégeront effec-tivement jusqu’à l’annulation de leur élection par les tribunaux. En 1936, trois femmes deviennent même sous-secrétaires d’État du gouvernement de Front populaire. Mais on leur reconnaît à l’époque un caractère exceptionnel, n’impli-quant pas que toutes les femmes soient capables de conviction. Un argument inaudible à la fin de la Seconde Guerre mondiale, durant laquelle bien des femmes ont fait leurs preuves au sein de la Résistance. Réunie à Alger entre 1943 et 1944, l’Assemblée consultative provisoire, rassemblant les différents mouve-ments de la Résistance, est chargée de préparer la Libération et l’organisa-tion des pouvoirs publics de la France libre. À peu près tous s’y disaient favo-rables à l’idée d’accorder aux femmes le droit de vote, à commencer par le radical François Giacobbi, qui pré-side la commission de Législation et de Réforme de l’État.Pourtant au moment du débat, le 22 mars 1944, il ne soumit à l’Assemblée que l’ouverture du droit

d’éligibilité, moins dérangeant. Il fallut un amendement du com-muniste Fernand Grenier, dis-posant sans ambiguïté que « les femmes seront électrices et éli-gibles dans les mêmes conditions que les hommes » pour qu’enfin les Françaises soient pleinement citoyennes. Ainsi, si l’on retient souvent que « le général de Gaulle donnait aux femmes le droit de vote », Fernand Grenier rappelle en 1994 que « bien qu’il ait porté par la suite la signature du président du gouvernement provi-soire, il n’est pas conforme à la vérité historique de présenter le général de Gaulle comme ayant octroyé le vote des femmes par sa seule initiative et sa seule volonté. » Mais surtout, parce que personne n’a donné aux femmes le droit de voter. Elles l’ont conquis.

À partir de l’article d’Adrien Rouchaléou

dans l’Humanité du 29/04/2015

TROIS QUESTIONS À JOSETTE MUGRON, ÉLUE MAIRE DE FRONTENAC EN 2014

1. La parité est obligatoire. As-tu rencontré des obstacles pour compter à égalité, en tant que femme en politique, candidate puis maire ?Josette Mugron. Les relations avec les hommes en politique ne m’ont pas gênée personnellement, même s’ il arrive parfois qu’en réunion de Communauté de Communes ou autre, des allusions soient faites. Il a été difficile, et c’est en-core le cas en 2015, d’admettre que nous sommes égales en droits et en capacité à prendre notre place. Il reste du chemin à parcourir, car nous voyons encore de regrettables comportements dans les assemblées et au plus haut niveau.

2. Comment expliquer qu’en dépit

de la parité, les hommes accèdent plus nombreux aux plus hautes responsabilités ?J.M. Je pense qu’ il y a encore des hommes en situation de pouvoir qui croient que les femmes ne sont pas assez intelligentes, matures, ou qu’elles sont trop sensibles, moins disponibles du fait en particulier de la maternité. D’où la nécessité de lutter toujours contre ces discriminations.

3. Alors que le droit de vote et d’éli-gibilité est évident aujourd’hui, penses-tu qu’il pourrait être remis en cause ?J.M. Hélas, sans être pessimiste, je pense que ces droits ne sont pas l’abri, même si une majorité y reste favorable, donc il serait difficile de les nier. Mais quand nous voyons qu’une partie de nos concitoyens remet en cause le droit à l’avortement, par exemple, ce qui est une atteinte à notre indépendance, nous ne devons jamais laisser passer des propos ou des actes qui remettent les acquis en question. Ce serait un terrible retour en arrière pour les libertés. Il faut donc être tous très attentifs aux provocations.

Des obstacles pour les femmes ?

En France, en 2015, les femmes touchent 27% de salaire en moins que les hommes, 1 sur 3 travaille à temps partiel, elles sont majori-taires dans les métiers les moins bien rémunérés, aucune femme n’est à la tête d’une entreprise du CAC 40, elles touchent 40% de retraite en moins et 1 sur 5 est victime de harcèlement sexuel en entreprise.

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4 • Les Nouvelles 14 mai 2015

SAMEDI 16 MAIESPACE CINÉMA 14H00 CHRONIQUE DE LA RÉVOLUTION DES ARBRES.

ESPACE MÉDOC 14H00 GREEN DAWA - REGGAE FESTIF

VILLAGE ASSOCIATIF 14H3070 ANS DE SOLIDARITÉ POPULAIRE.

ESPACE BORDEAUX-BOUSCAT-BRUGES 14H00CONFÉRENCE GESTICULÉE SUR L’ACCÈS AUX DROITS, LA PRÉCARITÉ, LE FÉMINISME ET LA LUTTE CONTRE LE RACISME.

ESPACE CINÉMA 15H00LES Z’ENTROP - COMMENT ILS ONT INVENTÉ LE CHÔMAGE ?

ESPACE FORUM 16H00LA FRANCE ET LE MONDE, QUELLES SOLIDARITÉS ?

ESPACE CINÉMA 17H00L’UTOPIE DE PESSAC

STAND DU MOUVEMENT DES JEUNES COMMUNISTES 17H00LES JEUNES ET LA PRÉCARITÉ

STAND DE L’ADECR 17H00DÉBAT SUR LES QUESTIONS REGIONALES

VILLAGE ASSOCIATIF 17H30NON AUX ARMES NUCLÉAIRES… POUR UNE CULTURE DE LA PAIX

ESPACE FORUM 18H00LIBERTÉ D’EXPRESSION ET PLURALISME DE LA PRESSE

YOURTE 18H00COMPAGNIE DES CORPS BAV’ART

SCÈNE DE BÈGLES 18HOORED TURTLES, REPRISES

SCÈNE DE BÈGLES 19HOOLA CIE LES PISTONS ERRANTS ET LEUR SPECTACLE BLUES-O-MATIC EXPERIENCE

SCÈNE D’AMBÈS-AMBARÈS 19H00LES CLEFS

GRANDE SCÈNE CONCERT POUR LA PAIX

19H30 - GREEN DAWA20H30 - ART MELODY22H00 - HK ET LES SALTIMBANKS23H30 - LES LACETS DES FÉES

STAND DU MJCF 20H00/23H30DR PSYKOPATE - PENDANT LES ENTR’ACTES DE LA GRANDE SCÈNE.

SCÈNE D’AMBÈS-AMBARÈS 20H00 K ‘ROLL

SCÈNE DE BÈGLES 20H30ZÉZÉ – TRAD ÉLECTRO FOLK

SCÈNE D’AMBÈS-AMBARÈS 21H00DEMOISELLE GABRIELLE

SCÈNE DE BÈGLES 22HOO DARK GREEN – ROCK

SCÈNE D’AMBÈS-AMBARÈS 22H30 SONNETO – SON DE BORDEAUX, MUSICA CUBANA

SCÈNE DE BÈGLES 23H30WHITE BEER – ROCK

ESPACE MÉDOC 14H00 GREEN DAWA – REGGAE FESTIF

DIMANCHE 17 MAI

STAND BASSIN D’ARCACHON 10H00HOMMAGE À HENRI MARTIN

VILLAGE ASSOCIATIF 10H30GAZA, ON NE T’OUBLIE PAS.

ESPACE FORUM 11H00 DÉBAT/FORMATION : LES COLLECTIVITÉS FACE À LA CRISE

ESPACE MÉDOC 12H00APÉRO DES VÉTÉRANS DU PCF, AVEC NORDINE IDIR, SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DU MOUVEMENT DES JEUNES COMMUNISTES ET GEORGES DUROU, PRÉSIDENT DU COMITÉ DU SOUVENIR DES FUSILLÉS DE SOUGE.

SCÈNE DE BÈGLES 12H30LES CULS VASEUX – COMPO JAZZ ROCK

VILLAGE ASSOCIATIF 14H00ÉVÈNEMENTS DE TAKSIM ET DE LA SITUATION ACTUELLE POLITIQUE EN TURQUIE.

ESPACE CINÉMA - 14H00MÊME SI TU PRIES, TU N’IRAS PAS AU PARADIS.

SCÈNE DE BÈGLES 14H00 SOLEX – ROCK CHANSON FRANÇAISE

SCÈNE D’AMBÈS-AMBARÈS 15H00 ALENADA – BAL TRAD – MUSIQUES ET DANSES TRADITIONNELLES D’OCCITANIE

ESPACE FORUM 15H30ENTREPRISES EN LUTTE : QUELLES DYNAMIQUES POUR LE MOUVEMENT SOCIAL ?

YOURTE 18H00COMPAGNIE DES CORPS BAV’ART

ESPACE CINÉMA 16H00 ROUTE 60 - UN ITINÉRAIRE AU-DELÀ DES FRONTIÈRES.

SCÈNE DE BÈGLES 17H00PRISE DE PAROLE - SÉBASTIEN LABORDE, SECRÉTAIRE DÉPARTEMENTAL DU PCF DE LA GIRONDE ET MEMBRE DU CONSEIL NATIONAL DU PCF.

DÉBATS

SAMEDI 16 MAI14H30 - 70 ANS DE SOLIDARITÉ POPULAIRE.ORGANISÉ PAR LE SECOURS POPULAIRE FRANÇAIS.

17H30 - NON AUX ARMES NUCLÉAIRES…POUR UNE CULTURE DE LA PAIX. ORGANISÉE PAR L’APPEL DES CENT POUR LA PAIX.

DIMANCHE 18 MAI10H30 - GAZA, ON NE T’OUBLIE PAS.ORGANISÉ PAR PALESTINE 33.

14H00 - ÉVÈNEMENTS DE TAKSIM ET SITUATION ACTUELLE POLITIQUE EN TURQUIE.ORGANISÉ PAR SOLIDARITÉ BORDEAUX.

VOIR AUSSI LES PROJECTIONS ORGANISÉES À L’ESPACE CINÉMA.

Le Village associatifLa Fête de l’Humanité Gironde est un espace ouvert à la vie associative girondine qui s’en empare pour en faire un événement populaire, de débat, de confrontation, d’échange, de fraternité.

Venez à la rencontre de ses associations : FLAM Mauritanie, Bordeaux Solidarité, Palestine 33, Le Cri, AC Gironde, MRAP, Mémoires&Partages, Ay Carmela, Secours Populaire Français, La Grosse Boîte, Appel des cents pour la paix, APEIS.Elles y présentent leurs activités, leurs actions et, pour certaines, font découvrir quelques spécialités culinaires ou de l’artisanat des pays où elles interviennent.

Espace cinéma

SAMEDI 16 MAI14H00 : TAKSIM, CHRONIQUE DE LA RÉVOLUTION DES ARBRES.Projection-débat autour des évènements de Taksim et de la situation actuelle politique en Turquie organisé par l'association Solidarité Bordeaux. Documentaire de Jo Béranger et Christian Pfohl, qui sera présent. Durée du documentaire 52'.

15H00 : LES Z’ENTROP - COMMENT ILS ONT INVENTÉ LE CHÔMAGE ?Projection-débat organisé par l’APEIS et AC Gironde ! 17H00 : L’UTOPIE DE PESSAC.Documentaire de Jean-Marie Bertineau, suivi d’un débat avec le réalisateur. En 1948, au lendemain de la deuxième guerre mondiale, 150 jeunes ouvriers décident de construire de leurs propres mains une cité pour échapper à la crise du logement. Après trois ans de travaux, la Cité des Castors voit le jour à Pessac. Ce sera la première cité de ce type en France. Une quarantaine de cités Castors verront par la suite le jour jusqu' au milieu des années 50, avec des succès divers, puis le mouvement s'essouffle … De cette époque, il nous reste le récit des hommes qui participèrent au projet pionnier des Castors de Pessac. Leurs paroles trouvent un écho dans les archives filmées par l’un d’eux qui immortalisa le chantier et l'engagement des bâtisseurs entre 1948 et 1953. Ce film s’interroge sur ce qui a rendu possible cette utopie d'une cité construite par ses futurs habitants, et en quoi elle nous éclaire sur la crise, toujours actuelle, du logement.

DIMANCHE 17 MAI14HOO : MÊME SI TU PRIES, TU N'IRAS PAS AU PARADI.Projection-débat organisé par l'association FLAM Mauritanie. Documentaire de Diagne Chanel Rishi Boodhoo. Le documentaire s'attarde sur l'esclavage des noirs africains qui est censé avoir disparu avec la fin de la traite transatlantique. Cependant aujourd'hui encore des noirs d'Afrique sont achetés et vendus dans au moins deux pays d'Afrique du Nord ouest, la Mauritanie et le Soudan. Ils subissent le viol, les tortures spécifiques exercées contre eux en représailles, les mutilations, la castration, la famine, la mort. Durée du documentaire 52'.Débat : « Le système Beydane, un apartheid mauritanien », avec le conférencier Ibrahima Abou Sall, historien de formation, membre co-fondateur des FLAM (Forces de Libération Africaines de Mauritanie). Arrêté en septembre 1986, comme nombreux de ses camarades et intellectuels noirs mauritaniens, après la publication d'un document intitulé « Manifeste du Negro-Mauritanien Opprimé - de la question raciale à la lutte de libération nationale ». Condamné à une lourde peine, il fut envoyé à la prison-mouroir de Walata. C'est sous la pression de plusieurs organisations de défense des droits de l'Homme que lui et ses camarades furent libérés en 1990. Ibrahima Abou Sall vit depuis cette date en France en tant qu’exilé politique. 16H00 : ROUTE 60.Un itinéraire au-delà des frontières, du réalisateur Alla Ashkar, palestinien citoyen d'Israël. Un périple poétique dans la vie quotidienne des Palestiniens, en Cisjordanie, à la rencontre de rêves et de passions, de l’espoir et du désespoir… « Pour la première fois de ma vie de Palestinien citoyen d’Israël, je suis parti pour incarner l’expérience de l’occupation qui, tout au long de ma jeunesse, fut dénaturée… »Suivi d'une discussion avec le réalisateur autour de sa projection et de son projet On récolte ce que l’on sème.

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Les Nouvelles 14 mai 2015 • 5

La fédération de Gironde du Parti communiste organise un débat à l’espace Forum, le dimanche 17 mai à 15h30. Avec des salariés, des syndicalistes des entreprises en lutte en Gironde : Sanofi, Ford, Fonderies du Belier, Robert Picqué/Bagatelle, la plateforme colis de La Poste à Bègles…

ENTREPRISES EN LUTTE

Quelles dynamiques pour le mouvement social ?

Espace LivreL’Espace Livre accueillera : Les éditions du Serpolet, Les éditions La Dispute, Les éditions du Bord de l’eau, La Revue Economie et Politique, ATTAC33, La revue l’Ormée, l’IHS-CGT, Espaces Marx, La Revue PRATIQUES, La Librairie La Renaissance…

La Fête sera l’occasion de faire découvrir :

• les dernières nouveautés éditoriales des éditions La Dispute ;

• les derniers numéros des revues partenaires d’Espaces Marx : Les cahiers d’Histoire Critique, La Pensée et Recherches Internationales ;

• les dernières publications d’Espaces Marx aux éditions Syllepse : « Quelle Europe pour quel monde ? », « Féministes, féminismes – Nouvelle donne, nouveaux défis », « Capitalisme : quoi de neuf ? », « Classes sociales : retour ou renouveau », « Marx contemporain », « Pour une construction citoyenne du monde », « Développement », « Le vivant », « Dialectiques », « Démocratie Participative », « Le syndicalisme face au défi du 21ème siècle » et les documents d’Espaces Marx ;

• les nouvelles publications de la Fondation Gabriel Péri, voir sur le site : www.gabrielperi.fr.

Seront présent-e-s comme chaque année de nombreux auteur-e-s avec une animation permanente sur l’espace « livres » où les auteur-e-s croiseront le fer avec les lecteur-e-s pour des échanges que nous souhaitons passionnants et passionnés (Sous réserve pour certain-e-s auteur-e-s et certains horaires) :

Samedi 16 mai

15h : Sébastien CHEBRET, Illustrateur et Max CABANNES dessinateur de BD ;

16h : Stéphanie BENSON, Eric BECQUET « Le neuf bordelais », auteur-e-s de Polar ;

17h : Matthieu MONTALBAN, Marie-Claude BERGOUIGNAN, économistes, « L’industrie pharmaceutique - Règles, acteurs et pouvoir » ;

18h : Amar BELLAL et Gérard LE PUILL, journalistes et auteurs « Les enjeux écologiques et humains » ;

19h : Marie ESTRIPEAUT-BOURJAC, Vincent TACONET… « Femmes, Travail, métiers de l’enseignement - Rapports de genre, rapports de classe ».

Dimanche

13h : Marie-Christine LABOURIE, Christian MALAURIE

14h : Dominique-Emmanuel BLANCHARD, Madeleine LENOBLE

15h : Jean-Marie HARRIBEY, Edwin LE HERON (Sous réserve), Michel CABANNES, économistes « Le nouveau manifeste des économistes atterrés »

16h : Gabriel OKOUNDJI, Patrick RODEL

17h : Jean DARTIGUES, Jeanne UTEAU, auteur-e-s de poésie

Seront aussi présent-e-s : Marc LOSSON, Raymond LAGARDERE, Georges DUROU, François GWENNET, Joël GUERIN, Denise COURREGE, SARTOR, Pierre SARTOR « Hold-up sur le vivant » ou « Le bal des sémenteurs », Antonio CORDOBA « Trois Andalous Républicains », « Chants et Poèmes Andalous », « Une Enfance Andalouse », Gérard LOUSTALET-SENS, « Chroniques des idées reçues » et quelques autres, Jean LAVIE et Dominique MAZON « Les 256 », David SCHNEE, pour des intermèdes poétiques …

Tout le programme de cette édition 2015 de la fête de l’Humanité Gironde porte cette exigence de construire un nouvel élan pacifiste et solidaire.

« Sans haine, sans arme et sans violence », chanteront HK & Les Saltimbanks au cours du grand concert pour la paix sur la grande scène le samedi soir.

L’après-midi, à 16 h à l’espace Forum, un débat sur les rela-tions de la France au monde est organisé avec Dominique Josse, responsable du collectif Afrique, secteur Relations internationales

du PCF et Pascal Torre de l’asso-ciation France-Kurdistan.

Quelle politique extérieure de la France ? Comment sortir des rapports de domination guidés par des considérations mercan-tiles ? Quelle sécurité collective des pays et des peuples ? Com-ment faire progresser la paix et le désarmement ? Comment faire renaître la confiance dans un monde de paix et de solidarité, sans lesquelles il n’y a ni pro-grès, ni écologie possible.

Il sera encore question de culture de paix et de désarment

nucléaire avec l’Appel des cent pour la paix, à 17h30 au village associatif.

Faire découvrir les cultures participe aussi à la construction de cet élan, c’est le sens de la présence au concert pour la paix d’Art Melody, rappeur burkinabé.

Le Village des associations y contribuera aussi largement avec ses associations, ses débats, ses projections de films, comme il contribuera à valoriser la solida-rité concrète avec la présence, notamment, du Secours popu-laire français.

À l’occasion de « l’apéro des vétérans » du PCF, dimanche 12h à l’espace Médoc, Nor-dine Idir, secrétaire général du Mouvement des Jeunes com-munistes et co-auteur de Pales-tine-France, quand les jeunes résistent et Georges Durou, président du Comité du Souvenir des Fusillés de Souge et auteur de Mes printemps de Barbelés, se rencontreront et dédicaceront leur livre respectif.

Nordine Idir est né à Clichy en 1985. Il est secrétaire général du Mouvement des Jeunes commu-

nistes de France (MJCF) depuis 2012. Le livre, Palestine-France, quand les jeunes résistent, est le fruit de sa rencontre avec Salah Hamouri qui a connu les prisons israéliennes pendant près de huit ans. Ils y témoignent de leurs parcours et de la place que la question palestinienne y tient. Ils disent aussi leurs espoirs, leurs combats pour une paix qui reconnaisse enfin aux Palestiniens le droit à la terre, le droit à la liberté, le droit à une vie digne et heureuse.

Georges Durou, auteur de Mes

printemps de Barbelés a été arrêté en 1940. Il a 18 ans. Il est interné au Fort du Hâ puis à Mé-rignac. Il est ensuite envoyé dans un de ces convois ferroviaires morbides qui menaient aux camps de travail : Oranienbourg-Sachenhausen puis l’usine-camp de concentration Heinkel. Avec pudeur, il raconte la douleur, le dur travail, la maltraitance, l’humiliation, la mort mais aussi la solidarité, la lutte quotidienne, le sursaut de résistance humaine nécessaire à la survie.

Les jeunes communistes de Gi-ronde organisent sur leur stand à la fête de l’Humanité Gironde un débat public sur « les jeunes et la précarité ».

Être jeune en 2014, c’est encore ce moment initiatique, cet évé-nement de la vie où l’individu est « lâché dans la nature » après ses études, réussies ou non, pour trouver un travail, un logement, assurer ses besoins sociaux, accéder à l’autonomie.

L’objectif est de construire, dans le débat, en partant des souf-frances quotidiennes de cette catégorie de la population, un projet cohérent, complet, qui ferait loi. En réalité une place, un statut dans la société.

Le mouvement a engagé une campagne intitulée « Sans nous rien ne tourne ». Elle a pour but de mettre en avant les res-sorts scandaleux des inégalités, les possibilités de financer les besoins sociaux des jeunes, en

rassemblant le plus largement possible à partir des probléma-tiques du quotidien.

Nous souhaitions donc inviter votre syndicat à faire une inter-vention notamment sur les ques-tions de précarité chez les jeunes (emploi, logement, extrême pauvreté) que vous traitez au quotidien, et trouver ensemble les solutions et les batailles à mettre en œuvre localement pour sortir de cette situation.

CULTURE ET DÉBATS

Pour un monde de paix

NORDINE IDIR/GEORGES DUROU

Rencontre de résistances

MOUVEMENT DES JEUNES COMMUNISTES

Débat : « Les jeunes et la précarité »

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6 • Les Nouvelles 14 mai 2015

FÊTE DE L’HUMANITÉ GIRONDE 2015

ESPACE FORUM

Liberté d’expression et presse d’opinion

ESPACE FORUM

Retrouvez Marc Large et Urbs à l’exposition «Liberté d’expres-sion et pluralisme de la presse», à 18h sur l’espace Forum de la Fête de l’Humanité Gironde.Vous pourrez également les retrouver dans le numéro spé-cial des Nouvelles de Bordeaux et du Sud Ouest, disponible sur la Fête pour 2€

INTERVIEW

Marc Large : « J’aime le partage désintéressé. Que l’humain passe avant tout »

Visitez l’espace « Presse et dessins de presse » sur la fête de l’Huma-nité Gironde avec une exposition et la présence, le samedi 16 mai, de Marc Large, Urbs, des journaux Zélium et Fakir… !

Rendez-vous à 18h, pour le débat « Liberté d’expression et pluralisme de la presse », organisé avec le Club de la presse : le combat inachevé de la liberté d’expression, comment combattre l’arbitraire sans sacrifier nos libertés fondamentales ? Le parti pris de donner la parole à ceux qui ne l’ont pas, quel avenir, quel soutien pour la presse d’opinion ?

Avec Pierre Sauvey, président du club, Rosa Moussaoui, journaliste à l’Humanité, Christine Texier, rédactrice en chef des Nouvelles de Bordeaux et du Sud Ouest, Fredéric Mellier, directeur de Nbso, Marc Large…

Un numéro spécial en vente sur la fête

Les Nouvelles de Bordeaux et du

Sud Ouest ont édité un numéro spécial consacré à la liberté d’ex-pression et au pluralisme de la presse, un numéro qui « se plie en 8 pour que la liberté de la presse se déploie ».

Il y a eu les terribles événements de janvier. Nous voulions rendre hom-mage encore. Mais aussi poursuivre le débat, ne pas oublier, ne pas en rester là. Nous avons trouvé que le 1er mai était une belle date pour sortir ce numéro.

Il contient, en poster, le dessin de Wolinski, « il faudrait nationaliser le bonheur » paru dans l’Humanité en 1977, des dessins de Marc Large, Urbs et Pierre Ramine ; un texte de Pierre Sauvey, président du Club de la presse qui était intervenu à la manifestation du 11 janvier à Bor-deaux ; nous les remercions chaleu-reusement pour leur participation. D’autres textes rendent hommage à Charlie Hebdo, interrogent la liberté d’expression, le pluralisme de la presse, l’avenir de notre société.

Marc Large est dessinateur de presse. Il assure, en alternance avec son confrère Urbs, le dessin quotidien du journal Sud-Ouest. Le 7 janvier, dans l’attentat à Charlie Hebdo, il a perdu des amis. Il a bien volontiers contri-bué au numéro spécial consacré à la liberté d’expression et au plura-lisme de la presse. Nous avons le plaisir aussi d’accueillir cet artiste talentueux et engagé sur la fête, à l’espace Forum, le 16 mai.

Quel regard portes-tu sur un événement tel que la Fête de l’Humanité ?

Marc Large. Pour moi c’est vrai-ment un événement populaire où l’on ressent une solidarité proléta-rienne, une référence directe à Jean Jaurès et une certaine fraternité. Cette fête est liée à de nombreux bons souvenirs avec des amis et collègues dessinateurs de presse. Je me souviens y avoir emmené mon pote le chanteur Renaud (à la Fête de l’Humanité Paris – NDLR). On avait fui dans le stand Périgord pour ne pas que la foule se jette passion-nément sur lui (rires).

Ta contribution est une forme d’engagement, qu’est-ce qui la motive ?

ML. J’ai une éducation et des valeurs de gauche. Depuis toujours. Mon travail est engagé, y compris dans mes dessins de presse. J’aime le partage désintéressé aussi. Que l’humain passe avant tout.

Les militants communistes ont décidé de ne pas oublier les atten-

tats de janvier et de poursuivre le débat. Comment vois-tu leur(s) engagement(s) sur ces questions ?

ML. Charlie Hebdo a souvent été proche des communistes, de l’extrême gauche. Charb le reven-diquait. C’est un bel hommage. Il ne faut pas oublier. J’ai perdu des amis dans cet attentat mais aussi des penseurs dont je me sentais proches pour leur anticléricalisme, leur volonté d’émancipation de l’individu, leur soif de liberté…

Qu’est-ce que ces événements ont changé pour toi en tant que dessinateur ?

ML. Je crois que les gens sont deve-nus soudain plus attentifs au rôle du dessin de presse et à son pouvoir.

Quelle est ton actualité profes-sionnelle ?

ML. Je viens de terminer un gros travail de dessin pour un film consa-cré à Renaud, diffusé le 11 mai sur France3. Et je continue à dessiner pour Sud Ouest, Siné Mensuel, Vigousse, Marianne Belgique, Fluide, etc…

ORMÉE 105

Le dernier numéro de l’Ormée (#105) est disponible à la Fédéra- tion de Gironde

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Les Nouvelles 14 mai 2015 • 7

PCF

8 MAI 1945

«Jean Chauvignat était mon grand-père»SAINT-ÉMILION

CommémorationIl a laissé à sa famille un legs à la fois précieux et difficile à hono-rer : celui d’un homme qui a fait des choix intellectuels précoces et mis ses actes en conformité avec ses idées. C’est cette rectitude qui le conduisit au camp de Souge, près de Martignas sur Jalles où il fut fusillé par les nazis le 21 septembre 1942, à l’âge de 57 ans.Paysan corrézien, il tentera sa chance dans le libournais. D’abord laitier, il achète vers 1922 une petite propriété qu’il exploite lui-même à Trocard à St-Emilion. Le nom qu’il donne à son clos, Clos Camélinat -référence explicite à la commune de Paris en 1871- montre déjà ses orientations culturelle et politique. Jean Chauvignat va suivre son modèle tout en restant lié au monde paysan. Dès 1920, responsable du PCF du libournais, il constitue une cellule à St-Emilion et sera candidat du PCF en 1924 aux législatives, puis candidat du bloc ouvrier en 1928. Très au fait des difficultés du monde paysan, il devient l’un des animateurs de la commission paysanne du PCF en 1933, puis membre du comité fédéral du PCF de la Gironde à partir de 1936. Ces activités le font remarquer par les services de la police et il est fiché comme communiste au moins depuis 1935.Cependant, il ne peut se contenter de ces activités, qu’il considère somme toute ordinaires, alors que plus au sud, en Espagne, les enjeux sont majeurs. 35 000 volontaires des Brigades Internationales, créées en octobre 1936, vont venir de toute l’Europe et d’Amérique pour défendre la jeune république espa-gnole. Comme eux, Jean a la conviction que ce front anti-franquiste est aussi un front contre le fascisme qui menace l’Europe. Il ignore d’ailleurs que l’un de ses fils -mon père-, s’est aussi engagé dans ces brigades. Il est blessé au combat à Las Rosas en

1938, les Brigades Internationales sont dissoutes, la République espa-gnole est défaite militairement en mars 1939. Désormais les menaces sur l’Europe entière se précisent.Jean Chauvignat revient en France au début de l’année 1939 et va pôur-suivre le combat. De retour dans le libournais, il retrouve des respon-sabilités au Parti communiste et lorsque la guerre est déclarée, il n’est pas mobilisé en raison de son âge.Mais pour lui, la lutte n’a pas cessé, et cela probablement en accord avec Charles Tillon, dirigeant national du PCF, qui s’était aussi engagé dans les Brigades internationales en Espagne et arrive à Bordeaux fin 1939-début 1940. Celui-ci lance dès le 17 juin 1940 un appel contre l’occupant, prend la responsabilité de maintenir un PCF illégal dans la région en créant notamment des groupes d’action baptisés organi-sations spéciales (OS) qui devaient devenir par la suite les FTPF.Jean a fait partie de ceux qui, en lien avec les dirigeants illégaux du PCF en Gironde, continuent d’assurer la liaison avec Charles Tillon quand celui-ci rejoint la région parisienne, organise les cellules clandestines et la lutte armée contre l’occupant. Mais, comme beaucoup de com-munistes, Jean est fiché par la police française, qualifié de « terroriste dangereux». Recherché par la police depuis son retour d’Espagne, un arrêté du Préfet le frappe d’interne-ment le 22 septembre 1941.Malgré toutes ses précautions, il est repéré et arrêté alors qu’il se rend à un rendez-vous avec un responsable de premier ordre, Arlas dit «Lucien», et transféré au camp d’internement de Mérignac.Alors que les allemands procèdent à des représailles contre les actes de la Résistance, il est fusillé le 21 septembre 1942 à Souge, avec 70 autres hommes livrés par la police française. Beaucoup, sinon la grande

majorité sont des communistes. Cette pratique autorise la comparai-son entre Souge et le Mont Valérien.Comme tous les fusillés du camp de Souge, Jean Chauvignat est déclaré « mort pour la France», décoré de la médaille commémorative de la guerre 1939-1945. Il est inhumé au cimetière de Bègles dans le caveau du monument des fusillés.Je rajouterai, que mon grand-père, Jean Chauvignat, a eu deux fils qui se sont aussi engagés dans la résistance : mon père, Marcel Chauvignat, a été déporté en Allemagne et son frère Edouard, résistant en Corrèze dans les FTP sous le nom de «lieutenant Michel» a été pendu à Uzerche par la divison Das Reich le 9 juin 1944 sous le commandement du général Lammerding. Il avait 20 ans.

C’est cette même division qui a aussi pendu 99 hommes de 16 à 60 ans à Tulle le 9 juin et qui dévastera Oradour-sur-Glane, massacrera sa population (642 personnes) le 10 juin.Commémorer aujourd’hui l’action de Jean Chauvignat, c’est aussi rappeler l’engagement de toute une famille. C’est penser aussi au modèle d’engagement humaniste et désinté-ressé qu’il nous laisse.Mais commémorer, c’est aussi être lucide. C’est se souvenir, toujours, que les régimes ou les êtres humains qui ne respectent pas les libertés individuelles ou collectives sont un danger pour l’humanité. Le monde toujours en construction doit garantir, organiser, le respect de tous les êtres humains, de leurs idées, de leurs engagements, de leurs cultures. Le «vivre ensemble» sera la résultante de ce choix et des pratiques concrètes qui le mettent en oeuvre.

Maryse Montangon

FORCES ANTI-AUSTÉRITÉ

Forum européen des alternatives

Toutes les informations sur :

http://www.forum-des-alternatives.eu/

Toutes les forces anti-austérité d’Europe se donnent rendez-vous samedi 30 et dimanche 31 mai 2015, place de la République à Paris, pour le premier Forum européen des alternatives.

Avec les politiques d’austérité, l’Eu-rope libérale n’en finit plus de nier la démocratie, les besoins sociaux et le développement écologique, provoquant à juste titre un fort rejet populaire. Si nous refusons cette Europe, nous ne voyons pas de solu-tion dans le repli nationaliste du FN. L’avenir de l’Europe dépend de notre capacité à nous unir autour de solu-tions communes. Comme l’a prouvé la victoire de Syriza, nous sommes des peuples dignes et des citoyens capables de préparer le changement en construisant une issue positive,

un nouvel espoir de progrès social en France et en Europe !

Le Forum c’est :

3 plénières, 30 ateliers dans divers lieux parisiens, autour de 6 blocs thématiques :

Dire adieu à l’austérité pour des poli-tiques solidaires en Europe.

Reprendre le pouvoir sur l’argent.

Quel modèle productif écologique et émancipateur ?

Pour une démocratie réelle, pour une Europe des libertés.

Une autre mondialisation.

Faire gagner les peuples d’Europe : passer à l’offensive !

Un grand concert le samedi soir avec Feloche, Nevche, Lénine Renaud.

Des centaines d’européens venus débattre avec vous : militants de la gauche européenne, écologistes, socialistes, ministres Grecs et parle-mentaires de tous les pays, militants syndicaux, associatifs, des mou-vements sociaux, intellectuels et chercheurs…

Le 8 mai 2015, la municipalité de Saint-Emilion a commémoré comme toutes les communes de France le 70ème anniversaire de la capitulation de l ’Alle-magne nazie mettant fin à la seconde guerre mondiale. Dépôt de gerbes, chants, discours offi-ciels au monument aux morts se sont succédés en présence de délégations, de la population et des élèves des écoles.

Cependant, cette année le cours de la cérémonie s’est prolongé dans le hall de la mairie devant la plaque commémorative des victimes ci-viles Saint-Emilionnaises.

À la demande de Mme Mireille Lucu, professeur agrégée d’his-toire à la retraite et habitante de St Emilion, ces victimes civiles sont sorties de l’anonymat. Au cours de ses recherches , elle a pu retracer les parcours des personnes mentionnées.

Parmi les dix victimes de la bar-barie nazie, deux étaient commu-nistes : Jean Chauvignat, fusillé le 21 septembre 1942 au camp de Souge, et Jean Lobre, mort en déportation en Allemagne.

Le parcours de ces deux camarades a pu ainsi être retracé et évoqué lors de cette cérémonie devant la popu-lation. Les trois élus communistes de la municipalité de Libourne ainsi que de nombreux militants communistes étaient présents pour leur rendre hommage.

À la fin de la cérémonie, le maire de St-Emilion, M. Bernard Lauret, a demandé publiquement au Conseil municipal présent de consigner tous les textes lus dans un livret pour qu’il soit mis à la disposition de la population.

MM

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8 • Les Nouvelles 14 mai 2015

CULTURE & SOLIDARITÉ

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AVIS DE CONSTITUTION

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Pour avis,

ANNONCES LÉGALES

LESCURE-MUSARD

Sous les tribunes, y’a autre chose que des billets…

Samedi 9 mai, les footeux disaient adieu au stade Lescure quand les agités de l’ovale saluaient la mémoire du stade Musard. Des événements que la presse locale comme nationale a largement traité… redécouvrant au passage que le sport, c’est autre chose que des histoires de gros marchés.

« Oui mais on les paye pour ga-gner ! » C’est la réponse que Simone Rossignol avait obtenu d’André Moga alors qu’elle lui conseillait de relativiser une défaite des joueurs de rugby du CAB. Dans son livre-mémoire, l’ancienne maire de Bègles se souvenait de cette discussion de troisième mi-temps, dans les cou-lisses du stade Musard, et s’inquié-tait de la dérive du sport. Dérive visiblement mieux acceptée par son ami gaulliste. La militante commu-niste aurait cependant certainement trouvé de quoi se rassurer, un peu, dans les fêtes populaires et sincères que le peuple girondin a offert à ses deux stades, Moga et Chaban-Del-mas, le week-end dernier.

Samedi, sur la place de la Répu-blique, les amoureux du rond ont ovationné d’anciennes vedettes et ont échangé des moments de fra-ternité purement gratuits jusqu’au coup d’envoi du dernier match à 11 contre 11 que connaîtrait le vieux stade des Boulevards. Fumigènes et chants en chœur, le virage Sud a comme souvent donné le ton au sein du vieux Chaban.

À quelques heures près, les incon-

ditionnels de l’ovale revêtaient les damiers bleus et blancs pour dire au-revoir au stade banlieusard. Ainsi accoutrés, ils pouvaient râler, pous-ser, rouspéter, contester comme on le fait depuis toujours au bout de la rue Delphin-Loche. Et dès le coup de sifflet final, les marmots prenaient d’assaut le terrain alors que, plus sereins, les membres de l’Académie prenaient le chemin du premier comptoir qui se présenterait.

Mais surtout, l’espace d’une se-maine, de commémorations en témoignages, le rond et l’ovale girondin ont mis sur le devant de la scène l’histoire sociale et populaire de Bordeaux et de sa banlieue. Ren-dez-vous compte, on a même lu les mots « ouvrier » et « communiste » dans un même article du quotidien régional ! Rendez-vous compte, un hebdomadaire consacré au rugby a été contraint d’utiliser le terme « prolétarien » pour expliquer l’his-toire du stade béglais !

« Bègles, c’était une ville commu-niste, un public très populaire avec des cheminots et des morutiers », a rappelé un ancien entraîneur dans le Midi Olympique du 8 mai der-nier. Et l’ancien joueur béglais Jean Trillo d’enfoncer le clou : « Ce stade incarnait quelque chose de très par-ticulier : une forme d’appartenance populaire, de solidarité et d’huma-nisme, tout un système de valeurs sociales et éducatives. »

À voir la fête qu’ont célébré jusqu’au bout de la nuit les footeux, on com-

prend que le stade Lescure devenu Chaban-Delmas a abrité des valeurs similaires. Souvent les banderoles des supporters girondins ont porté le refus du racisme ou le ras-le-bol de l’argent roi. Loin d’avoir enterré les aspirations à un sport qui éman-cipe et participe au mieux vivre ensemble, les adieux à ces deux stades ont donc tout au contraire sublimé ces valeurs et rappelé à nombre d’acteurs du rond comme de l’ovale que sans le peuple et son histoire, ils ne sont pas grand-chose.

Alors bien sûr, dès la page tournée, le fric reprendra ce qu’il s’était accaparé. À Chaban-Delmas, les Unionistes tenteront de tenir la « compétition » face aux armadas dopées aux gros billets et voudra assurer le « spectacle ». Le nouveau stade de son côté, faute d’avoir un nom commercial, améliorera « l’attractivité » pour appâter les grosses chaînes de télé et on jouera du « mercato » pour espérer exister. Parfois même, depuis les tribunes, des prolétaires siffleront les mauvais scores parce que, après tout, « on les paye pour gagner »…

Il n’empêche, cet épisode aura rappelé que quand on fouille dans les archives de nos clubs de sport, on trouve bien autre chose que des rapports financiers. Et c’est bien le rapport de force entre valeurs humaines et financières qu’il fau-drait inverser.

Vincent Bordas

Il se courra en 3 étapes sur 3 jours. Le comité d’organi-sation a sélectionné 25 équipes. Sont qualifiées 9 équipes étrangères, 16 équipes françaises dont 8 équipes du Grand Sud-Ouest.

Etape 1 Vendredi 29 mai - Pauillac > Pauillac 174 km

Etape 2 Samedi 30 mai - Bassens > Cenon 169 km

Etape 3 Dimanche 31 mai - Mios > Villenave d’Ornon 195 km

US VILLENAVE CYCLISME

41ème Tour de Gironde International29,30,31 mai 2015

CHRONIQUENOUVELLES IDÉES REÇUESpar Gérard Loustalet Sens

On peut encore citer nombre de ces pratiques coutu-mières et claniques où la confiscation de l’Etat va de pair avec l’affichage de sa détestation. Il est de bon ton, dans ces milieux qui vivent très largement de rentes publiques, de dénoncer ce qui serait la tutelle de l’Etat, en particulier sur ce qu’ils appellent « l’économie », c’est-à-dire la volonté patronale de toute-puissance. Avec malice, Gérard Streiff signale régulièrement dans l’Humanité quelques uns de ces évènements recherchés qui agitent la caste. Connaissez-vous la Found American Foundation ? (22.10.2014). C’est une de ces multiples boutiques où se cultive l’entre-soi de « Young Leaders » destinés à fréquenter leurs homologues yankees en raison de leur « très haut potentiel ». Potentiel de quoi… On ne sait pas trop… Mais potentiel très inégal si l’on en croit la liste indiquée par Gérard Streiff, entre les dents longues de Macron ou Pellerin, la morgue antipauvre d’un Wauquiez, l’insignifiance d’une Pécresse ou d’un Joffrin, la proche sénescence d’un Moscovici ou d’un Olivennes… Bref tout ce petit « grand » monde était invité à communier dans la dévotion aux States, Salle Wagram, le 7 novembre dernier…Et avec le ministre Fabius, l’ambassadeur américain… À des années-lumières de la vie réelle d’un peuple à qui ils ne manqueront pas de prêcher des « réformes courageuses » tout en s’en tenant le plus éloigné possible. Ainsi, en septembre dernier, les distingués experts de la « troïka » (BCE, FMI, UE), réunis comme à l’accoutumée afin de contrôler la bonne exécu-tion de leurs ordonnances austéritaires, ont dû se replier, nous dit-on, sur le Château de la Muette, dans le 16ème arrondissement, somptueuse demeure XVIIIème, siège de l’OCDE, ceci afin de fuir d’éventuelles manifestations de malappris d’une population hostile… La confiance règne et l’austérité n’est pas pour tout le monde !On l’a forcément remarqué, à tous les coins de rue du pouvoir on trouve cette sorte d’éminence grise qu’est le dénommé Jean-Pierre Jouyet, quintessence de l’ascendant inconsidéré d’une noblesse d’Etat qui n’a d’autre légitimité que celle qu’elle s’attribue par les rites de consécration, aussi compliqués que méconnus, qui sont la fonction des grandes écoles… Au point que les manœuvres de cooptation réciproque comme au sein de la promotion Voltaire de l’ENA (1980), celle de Hollande, frisent dangereusement les arrangements mafieux. Condisciple de Hollande, Jouyet n’a jamais perdu de vue les couloirs du pouvoir, quitte à passer chez Sarkozy. Famille de notaire et catholique bon genre, il assure ses arrières en épousant une héritière Taittinger, elle-même membre de la direction d’HSBC-France et de quelques conseils d’administration où les jetons de présence sont chauds. Des lieux où l’on ne saurait être mieux informé des besoins du petit peuple…Pierre Bourdieu a fait la sociologie de cette engeance de puissants (La noblesse d’Etat. Grandes écoles et esprit de corps, Editions de Minuit, 1989). Après un demi-siècle, ses analyses sont magistralement confirmées. La solidarité du corps : « les amitiés et les amours entre condisciples sont une des formes les plus sûres et les plus dissimulées que prend la constitution de cette espèce particulièrement précieuse de capital social que sont les relations d’école, principe durable de solidarité et d’échanges de tous ordres entre membres de la même classe d’âge scolairement institué sous le nom de pro-motion » (p.257). C’est la promotion Voltaire !Mais le plus important, ce sont les conditions de produc-tion et de reproduction de la caste dans des écoles qui, en fait, recrutent des élèves déjà dotés par leur éduca-tion familiale des dispositions qu’elles exigent. Comme disaient les Romains, elles se contentent d’enseigner au poisson à nager (p.101).L’enseignement de l’ENA n’est qu’un programme de rituels d’initiation, acte de consé-cration de ceux qui sont appelés à entrer dans le champ du pouvoir dont ils sont pour la plupart issus (p.102). C’est toute une « dialectique de la consécration et de la recon-naissance au terme de laquelle l’Ecole choisit ceux qui la choisissent parce qu’elle les choisit » (p.144) ? Autant dire que tout est joué, y compris pour « les miraculés issus des régions dominées du monde social » qui pourraient y accéder. La haute considération que ces gens ont d’eux-mêmes se fonde sur la certitude absolue de leur légitimité insufflée par l’Ecole et la pratique assidue de la culture et de l’art de vivre bourgeois considérés comme la réalisation de l’excellence humaine (p.480).

La noblesse d’Etat (IV)