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Jeudi 9 juillet 2015 - N° 2106 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX Prix : 0,80 euro

Nouvelles N° 2106

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Nouvelles N° 2106 du 9 juillet

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Page 1: Nouvelles N° 2106

Jeudi 9 juillet 2015 - N° 2106 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX Prix : 0,80 euro

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2 • Les Nouvelles 9 juillet 2015

ACTUALITÉ

TOUR DE FRANCE SOCIAL CGT

Explosion des contrats saisonniers En 5 ans, les saisonniers, salariés précaires par excellence, sont passés de 800 000 à près de deux millions. Lors d’une conférence de presse don-née le 2 juillet, la CGT a lancé sa campagne estivale à la rencontre des saisonniers. Les six caravanes CGT sont sur les routes du 6 au 28 juillet 2015. L’une d’entre elles fait partie de la caravane du Tour de France cy-cliste et les quatre autres sillonnent les routes touristiques.Après son passage à Bordeaux le 2 juin, lors du comité général de l’UD-CGT 33, Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, était à La Rochelle le 2 juil-let dans le cadre de la caravane confédérale des saisonniers.Pendant trois semaines, les équipes militantes distribuent des guides d’infor-mation sur les droits des saisonniers aux premiers concernés, mais aussi au grand public.65 % des saisonniers disent ne pas connaître leurs droits. Ce sont les seuls sa-lariés en contrat à durée déterminée à être privés de la prime de fin de contrat. Cette injustice pousse d’ailleurs les patrons à embaucher des travailleurs en contrat saisonnier alors que normalement ils devraient l’être en CDD. Une pra-tique qui fait économiser 10 % au patron et réduit d’autant la paie du salarié.La CGT dit ne pas être favorable à la mise en place d’un statut saisonnier, car elle se bat avec ces salariés pour qu’ils aient les mêmes droits que les autres.Elle revendique un nouveau statut du travailleur salarié dans lequel les droits sont attachés à la personne, cumulables au fil de la carrière et transférables d’un employeur à un autre.

RÉACTION

«Aider Alain Juppé à sortir sans drame de l’austérité et de l’ultralibéralisme dominant»

ALLOCATIONS FAMILIALES

Modulées au 1er juillet 2015 Le décret* prend effet au 1er juillet : les allocations familiales, la majora-tion pour âge (enfant de plus de 14 ans) et l’allocation forfaitaire versée aux familles d’au moins 3 enfants, sont désormais attribuées en fonction des ressources du foyer et du nombre d’enfants à charge.Concrètement, si vous êtes bénéficiaire d’allocations familiales, leurs montants varient selon la catégorie dont vous dépendez, soit :• catégorie 1 = foyer dont le montant des ressources* est inférieur ou égal à 55 950 € + 5 595 € par enfant à charge* = montant maximum des allocations familiales, de la majoration pour âge et/ou de l’allocation forfaitaire,• catégorie 2 = foyer dont le montant de ressources est compris entre 55 950 € et 78 300 € + 5 595 € par enfant à charge = montant médian des allocations familiales, de la majoration pour âge et de l’allocation forfaitaire,• catégorie 3 = foyer dont le montant de ressources est supérieur à 78 300 € + 5 595 € par enfant à charge = montant minimum des allocations familiales, de la majoration pour âge et de l’allocation forfaitaire.Des compléments dégressifs sont prévus dans certains cas.Ces plafonds de ressources sont revalorisés chaque année en fonction de l’évo-lution de l’indice INSEE des prix à la consommation hors tabac.

* Décret n° 2015-611 du 3 juin 2015 relatif au barème des allocations familiales – articles L 521-1 et  D521-1 à D521-3 du code de la sécurité sociale.

* Il s’agit du revenu net imposable de l’avant-dernière année précédent la période de paiement, soit 2013 pour les paiements de juillet à décembre 2015.

* Pour connaître ce qu’on entend par enfant à charge cliquez sur : http://vosdroits.service-public.fr/particuliers/F16947.xhtml

Aide de la Cafhttp://www.caf.fr/aides-et-services/connaitre-vos-droits-selon-votre-situa-tion/vous-avez-ou-vous-attendez-un-ou-des-enfants

BORDEAUX MÉTROPOLE

L’austérité à l’encontre des besoins sociaux

POLITIQUE FAMILIALE

Pour une autre politique, juste, solidaire universelle… et financée

À l’occasion de l’examen du compte administratif 2014 de Bordeaux Mé-tropole, le 26 juin, Max Guichard, président du groupe communiste, a appelé à «la résistance» [à l’austérité] qui sera «nécessaire pour maintenir les ambitions sociales du budget de la Métropole» à partir des «exigences concrètes, urgentes et légitimes de la population» comme «le logement social, les transports, les équipe-ments, la nature et le cadre de vie…» Le budget 2016 devra maintenir des niveaux d’investissement élevés sur ces sujets. »L’élu a resitué cet examen (qui sert à savoir ce qui a réellement été effectué par la collectivité), dans le contexte financier contraint pour les collectivi-tés, «plus que tendu» comme en atteste «le débat des élus métropolitains autour du pacte financier et fiscal imposé à la Métropole et aux communes». Un pacte est «si difficile à avaler» estime l’élu, «que vous avez décidé, monsieur le président, d’en repous-ser l’examen à la rentrée». Pour les élus de son groupe, ce pacte entérine «la quintuple peine pour les com-munes» : perte de compétences, baisse des dotations, perte de l’autonomie fiscale, obligation de se conformer à une

péréquation horizontale qui répartit la misère et maintenant perte de l’essentiel des dotations de solidarité internes à l’agglomération. (…)Erreur ? ou record ?Les services de la Métropole se seraient-ils trompé lorsqu’ils ont calculé que «entre 2014 et 2017, notre établissement aura perdu 108 millions d’euros de dota-tions d’État tout en voyant ses compétences largement élargies» ? ironise l’élu. Mais il regrette que «malgré des ambi-tions très élevées en matière de logement ou de transports, le niveau d’investissements a baissé de presque 5% par rapport à 2013». «Une année record» dit-il «mais le budget 2014 était lui aussi conçu pour être une année record, parce que les besoins sont immenses». Et il rappelle l’interrogation de son groupe à Vincent Feltesse à l’époque : « Ce budget est ambitieux mais ces orien-tations sont-elles tenables quand monte l’ injonction à la rigueur budgétaire ? » Concluant : «Nous avons la réponse sous les yeux.» «Pourtant, les besoins sociaux n’ont pas baissé dans cette période, au contraire».Pas de leçon de morale !«Tel M. Jean-Claude Junker donnant une petite tape sur la joue du premier ministre

grec, on va nous dire que c’est normal de faire attention à l’argent public et qu’il ne faut pas dépenser plus que ce que l’on a !»Max Guichard dit sa colère : «Ceux qui porteront ce discours sont les mêmes qui ont trouvé justifié de supprimer la taxe professionnelle et de voir aujourd’hui le produit des impôts économiques baisser (de 2% pour la CFE et la CVAE) alors que les tarifs de transports ont augmenté de 6, puis 3%, et que les impôts des ménages rapportent chaque année un peu plus.» Il cite aussi le fléchissement du verse-ment transport, et le crédit impôt com-pétitivité (CICE) pour le délégataire sur l’assainissement la Lyonnaise des Eaux, qui lui a rapporté 330 000 euros : «Un plaisir qu’elle a voulu partager en versant 1 million d’euros de dividendes à ses actionnaires…»«Purement scandaleux» dira-t-il, pour-suivant : «Que cela soit fait par ceux qui se permettent de donner des leçons aux diri-geants grecs, pourtant mandatés par leur peuple pour en finir avec cette spirale qui n’a jamais servi que les grands banquiers, est inacceptable. Cela a de quoi alimenter la colère légitime des peuples contre cette conception de l’Europe.»

Avec la mise sous condition de ressources des allocations fami-liales, une partie des familles va se retrouver avec moins de prestations, alors que leur pouvoir d’achat a été sérieusement atteint. La réalité, c’est l’objectif d’économies de 700 millions d’euros de la loi de finan-cement de la Sécurité sociale 2015. Ce sont notamment les ménages d’enseignants, d’employés ou de cadres moyens qui vont être at-teints. Les ménages non imposables, par exemple, n’auront pas plus de prestations, qui sont gelées jusqu’en octobre 2015. Si certaines prestations étaient déjà soumises à condition de ressources (complément familial, prestations d’accueil du jeune enfant, aides au logement…), la mise sous condition des allocations familiales est une nouvelle étape.Pour le PCF, mais aussi l’UNAF*, le principe de la politique familiale française doit être l’universalité. Un principe qui repose sur la prise en charge pour partie des frais d’entretien d’un enfant, quel que soit le niveau de revenu des parents.

Les capitalistes visent, eux, deux objec-tifs, cohérents avec l’enfoncement dans une politique libérale d’austérité :- un glissement du système de sécurité sociale vers un dispositif limité à « assister les populations les plus dému-nies », ouvrant ainsi la voie au système assuranciel pour les autres ;- la dénaturation de la politique fami-liale, en lui faisant jouer un rôle de redistribution, au nom de la justice sociale, se substituant ainsi à une véritable politique fiscale.Aide à l’enfant et non à la familleLa confusion est entretenue par les tenants de la fiscalisation, notamment le patronat, autour du « quotient fami-lial ». Cette notion permet, au niveau des villes, des départements, de mettre en place des politiques sociales (et non familiales !) vers le plus grand nombre. Le quotient familial permet d’établir les parts d’impôts : il fait débat car, selon le niveau des revenus déclarés, il est plus favorable pour les dernières tranches.Sa suppression mettrait une pression supplémentaire sur les salarié-es à «reve-nus moyens»... et pas plus de prestations

pour les ménages les plus modestes.Rompre avec l’austérité…Comme pour toutes les politiques d’austérité qui engraissent les action-naires et les marchés financiers, il faut combattre les décisions du gouverne-ment Hollande/Valls en matière de « politique familiale » : dangereux socialement, complètement inefficace économiquement... en dessous des enjeux et des besoins humains.…et faire cotiser les profits financiersL’efficacité de la politique familiale reposait sur son financement à partir du principe de la cotisation sociale. Le pouvoir actuel organise une fuite en avant avec le pacte dit de responsabilité qui vise la suppression des cotisations patronales à la branche famille.Le PCF propose d’en finir avec les exonérations des cotisations patro-nales sans aucune condition de créa-tion d’emplois et de dynamisme des salaires. Une nouvelle cotisation sur les profits financiers au taux de coti-sation actuel de 5,4% rapporterait 16 milliards à la branche famille.Le PCF propose- L’allocation unique et universelle pour chaque enfant, égale pour tous, dès le premier enfant, intégrant les prestations familiales actuellement sous condition de ressources.- La création de 500 000 places de crèches, d’un service public de la petite enfance pour une réelle conciliation vie familiale/vie professionnelle. * Union Nationale des Associations Familiales qui regroupe 8 000 associations.

Suite aux propos d’Alain Juppé qui veut « aider les grecs à sortir sans drame de la zone euro », Max Gui-chard, président du groupe communiste à Bordeaux Métropole, a publié un communiqué :«Une fois encore, la droite française a bien du mal à dé-crypter le message du peuple. En 2005 en France, Alain Juppé et ses amis voyaient du populisme et du repli dans le « Non » français. Aujourd’hui, il veut accompagner les Grecs vers la sortie d’une zone euro qu’ils souhaitent au

contraire transformer.Il faut dire que c’est une amie et ancienne collègue de gouvernement du maire de Bordeaux, Madame Lagarde, qui a mené ce que de plus en plus d’observateurs décrivent comme une tentative de coup d’Etat financier contre le gouvernement Grec.Non, monsieur Juppé, les citoyens grecs ne veulent pas sortir de la zone eu-ro, ils veulent simplement pouvoir décider de leur destin, en dehors des lignes austéritaires et ultralibérales que vous avez tracées. C’est un choix que les citoyens Français avaient aussi exprimé en 2005 et que le président d’alors, Nicolas Sarkozy, a choisit d’ignorer.L’OXI grec nous engage maintenant à sortir sans faire de drame de la vision unilatérale de la politique économique en Europe. La crise sociale et politique que nous traversons montre l’urgence de ce nouveau chemin.»

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Les Nouvelles 9 juillet 2015 • 3

EditorialACTUALITÉ

Déterminés à ne pas renoncer !

Aujourd’hui beaucoup d’entre nous voudrait être grec.

Cela fait 6 mois que le peuple grec s’illustre par sa maturité et sa lucidité en mettant tout d’abord au pouvoir Alexis Tsipras et le ras-semblement Syriza sur la base du refus de l’austérité, puis en rejetant par référendum, le 5 juillet, le plan d’austérité que voulaient leur imposer leurs créanciers européens.

Avec ces deux scrutins, les Grecs retrouvent leur dignité. Et avec cela ils réaffirment leur volonté de rester copropriétaires de l’Europe et des européens à part entière.

Parce que malgré ce qu’ont voulu nous faire croire les médias et les gouvernements euro-péens, et ce qu’il a été raconté au peuple grec lui même pour l’effrayer, il n’a jamais été ques-tion pour Alexis Tsipras et son gouvernement de sortir de l’Europe.

Pourtant, même après le rejet massif de ce énième plan d’austérité, la droite et jusqu’à certains à gauche appellent à « organiser » la sortie de la Grèce de l’Europe.

Mais c’est parce qu’ils n’ont jamais renoncé qu’Alexis Tsipras et son gouvernement jouissent du soutien populaire. Les Grecs leur ont renouvelé leur confiance en votant non à ce nouveau plan d’austérité, ce non sonnant comme une confirmation : « Continuez à nous défendre, c’est pour cela que nous vous avons élus ! »

Quel serait le résultat d’un tel référendum sur la politique de François Hollande ? Les Français lui donneraient-ils un tel mandat  ? Lui font-ils encore confiance ? Les derniers scrutins laissent à penser le contraire.

À la différence des Grecs, François Hollande a renoncé à affronter la finance, renoncé à la jus-tice sociale, renoncé même à être de gauche...

Parce que l’austérité ne marche pas, pas plus en Grèce qu’en France, en Espagne ou ailleurs, c’est cette volonté à ne pas renoncer, à tenir coûte que coûte nos engagements, à rester bien ancrés à gauche, qui doit être notre boussole dans la période à venir.

Ne pas renoncer à être internationaliste, en faisant tout par exemple pour faire respecter le vote des grecs. Ne pas renoncer à faire primer l’Humain d’abord. Ne pas renoncer à être moteurs de la prise de pouvoir populaire.

Les élections régionales de décembre en France sont l’occasion de montrer à nouveau notre détermination à rassembler la gauche, les citoyens, qui refusent l’austérité, à ne pas laisser les marchés financiers décider de la politique de notre pays.

Si les Grecs ont su le faire, et même si le che-min est difficile, pour-quoi pas nous ?

Vincent Boivinet

Membre du Comité exécutif du PCF 33

RÉGIONALES 2015

Appel pour une région solidaire, citoyenne, écologique !Les élections régionales auront lieu au mois de décembre. Ces élections interviennent alors que la crise sociale, économique, démocra-tique, étouffe toutes les aspirations populaires à vivre mieux. L’austé-rité imposée aux collectivités, aux hommes et femmes de notre pays ne nous sortira pas de la crise, bien au contraire.Nous voulons faire émerger une alternative politique pour une majorité de progrès sociaux, écologiques, et démocratiques. De nouvelles régions ont été créées. La réforme territoriale veut inscrire les territoires dans la cadre de la concur-rence libérale à l’échelle du pays et de l’Union Européenne. Dans cette concurrence qui brise tout, le risque est grand de voir s’accroître les inéga-lités sociales et territoriales.Nous voulons transformer les politiques régionales pour répondre aux besoins des gens, aux attentes populaires, aux grands enjeux sociaux et environnementaux de notre temps.De plus en plus d’hommes et de femmes se réfugient dans l’abstention, se détournent de la politique, tombent dans le piège du vote FN. Une frac-ture se creuse entre les aspirations profondes à plus de justice, d’égalité, à vivre mieux, à un renouveau démo-cratique, et les politiques menées au

plan national et leurs conséquences sur les politiques locales.Nous voulons que les citoyens, leurs attentes et leurs aspirations, s’invitent massivement dans le débat.Nous appelons toutes les forces politiques de gauche et écolo-gistes, toutes les femmes et hommes qui s’opposent à l’austérité et qui comme nous aspirent au change-ment, à travailler ensemble à une démarche nouvelle, la construction d’un pacte régional pour le progrès social, écologique, et démocratique.Nous voulons faire vivre cette dé-marche dans chaque quartier, chaque village, chaque commune, jusqu’à la future assemblée régionale. Pour cela nous ouvrirons des lieux de débats pour que vivent et s’expriment les attentes populaires pour la justice sociale, l’égalité, les services publics, pour un nouveau mode de dévelop-pement.Nous pensons qu’il faut partir des besoins de la vie quotidienne, car derrière ces questions sont posés à chaque fois de vrais débats politiques :Pour les transports, l’accès à une for-mation, l’accès aux soins, aux services

publics, l’accès à la culture aux sports et aux loisirs…Pour l’emploi, pour un dévelop-pement industriel et agricole utile aux populations et relevant les défis environnementaux du réchauffement climatique, de la lutte contre la pollu-tion atmosphérique et le respect des espaces naturels…Pour le développement solidaire des territoires et des politiques qui luttent contre les inégalités sociales et territoriales…Nous voulons que les richesses pro-duites servent l’intérêt général et non les seuls intérêts de la finance et du grand patronat. L’argent doit être utilisé autrement, en rupture avec les politiques d’austérité.Pour cela, toutes les forces politiques qui travaillent à une alternative poli-tique doivent se rassembler pour per-mettre l’irruption des citoyens dans le paysage politique, et une mise en mouvement populaire pour le progrès social et démocratique.Ensemble, oeuvrons à cet espoir !

Gagnons une région solidaire, citoyenne et écologique.

LA LARGE VICTOIRE DU NON EN GRÈCE

«Ne sous-estimons pas ce qui s’est passé avec le vote des Grecs. C’est la démonstration qu’une autre Europe est possible, hors de l’austérité, si les peuples s’en mêlent» a déclaré Pierre Laurent, secrétaire national du PCF et président du PGE. «La France doit dès à présent s’engager pleinement pour que les négociations reprennent pour un accord européen respectant la souveraineté des Grecs» a-t-il poursuivi. Et s’agissant de la presse européenne : «J’ai aussi une pensée pour tous ces médias qui pendant des jours et des jours ont mené campagne pour le oui. Leur petite «gueule de bois» doit leur rappeler celle du 30 mai 2005. Il serait temps qu’ils en tirent des leçons !»

Je signe l'appelhttp://gironde.pcf.fr/72788

Rassemblement dimanche 5 juillet au soir place de la République à Paris

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4 • Les Nouvelles 9 juillet 2015

LOGEMENT ET VILLE NOUVELLE : FAIRE VIVRE LES SOLIDARITÉS

BORDEAUX MÉTROPOLE

Coup de frein sur le logement social ?

VILLE ET RURALITÉ

Repenser les territoires en solidarités

Le conseil métropolitain a validé la programmation de logements sociaux (voir encadré) sur la période 2015-2017. Mais pour le groupe communiste «la baisse des moyens alloués par l’Etat, ainsi que la fri-losité de certaines municipalités, ralentissent les ambitions». Les élus se sont félicités que «le finan-cement de logements sociaux ait bondi de 40% entre 2010 et 2014, hors PLS, sur l’agglomération» car «parmi ceux-ci, des logements très sociaux (PLAI) ont pris une place très importante» soulignait Odile Blein, conseillère à Ambarès et Lagrave. Ils soutiennent et souhaitent voir se poursuivre cette orientation.Néanmoins, ils sont inquiets pour la programmation 2015-2017, au vu de l’attitude de l’Etat, car suite à la loi Duflot, qui portait des objectifs ambi-

tieux et louables, celui-ci ne donne pas les moyens de ce changement de cap. Les services de l’Etat sont même très clairs : «Seuls les PLS pourront être financés dans les zones «politique de la ville».» «Des logements à loyers inaccessibles pour ceux qui vivent dans ces quartiers !» s’est indigné le groupe communiste, rappelant que «de nom-breux élus [métropolitains] regrettent de ne plus pouvoir financer de PLAI et PLUS dans les zones sensibles».Les chiffres montrent le tassement du pourcentage et du nombre de logements sociaux dans ces territoires «politique de la ville», particulièrement sur la rive droite. Une politique d’autant plus absurde qu’au final, malgré les efforts réels de la métropole et de certaines communes déficitaires [de 2010 à 2014], le terri-toire reste en-dessous de l’objectif de

25% de logements sociaux.La question est cruellement posée : «Quel avenir envisage-t-on pour les enfants de ces quartiers ?» interrogeait Odile Blein, dénonçant «l’exclusion des ménages populaires hors de la métropole, au prétexte de mixité sociale».Enfin, si la politique du logement nécessite des moyens de l’Etat, la métropole doit aussi s’engager plus fortement et donc aller beaucoup plus loin que les 3 185 logements validés pour 2015, c’est à dire une baisse de 20% par rapport à 2014.Situation transitoire ? Les élus com-munistes le souhaitent mais déjà mettent l’accent sur le devoir de la métropole de dégager les moyens financiers au niveau des besoins aux organismes comme l’Union régionale pour l’Habitat des Jeunes.

LOGEMENTS PLAI - PRÊT LOCATIF AIDÉ D’INTÉGRATION

Ils sont destinés aux personnes en difficulté. Ils accueillent des ménages disposant de ressources inférieures de 55 à 60 % au plafond de ressources exigé à l’entrée dans un logement PLUS.

LOYERS MAXIMUM DES NOUVEAUX LOGEMENTS PLAI

Les loyers PLAI sont les plus bas de ceux qui sont appliqués pour les logements sociaux. Le montant maximal est fixé par l’État.

LOGEMENTS PLUS - PRÊT LOCATIF À USAGE SOCIAL

Le PLUS finance la création des logements sociaux classiques. Il est distribué par la Caisse des dépôts. Le loyer est plafonné, ainsi que les ressources des locataires.

Les loyers maximaux : sont un peu supérieurs à ceux des PLAI : par exemple 6,58 €/m2 pour Paris et les communes limitrophes (zone 1 bis) et 6,19 €/m2 pour l’agglomération parisienne (zone 1).

LOGEMENTS PLS - PRÊT LOCATIF SOCIAL

Le PLS a remplacé le PLI, logement dit «intermédiaire», ce n’est pas un logement social, il est destiné aux classes moyennes. Le plafond de ressources exigé du locataire est supérieur de 30 % au plafond demandé pour un logement social classique. par exemple, à Paris, une personne seule peut prétendre à un logement PLS si ses ressources sont inférieures à 29 924 euros. Un ménage ne doit pas disposer de plus de 44 723 euros de ressources annuelles.

AUTRES RÉGIONS

Plafond de ressources pour un HLM hors Paris et Ile-de-France (équivalent zone C pour les plafonds PLI).

Dans son projet «La France en com-mun» mis en débat avec les citoyens, le PCF propose 15 chantiers prio-ritaires et 15 mesures d’urgence*. Ces propositions trouvent leur fondement dans un contexte d’hyper financiarisation et de concurrence exacerbée.Penser les territoires, la ville de demain et l’avenir de la ruralité est devenu indispensable. Le recul des politiques publiques d’aménagement, la mise en concurrence des territoires, les inéga-lités de développement économique, la fermeture de services publics, les réformes institutionnelles successives ont profondément fragilisé la cohésion territoriale de notre pays. Demain, 80% de la population habi-tera en ville, pourtant cette dernière est aujourd’hui au coeur de la fabrique des inégalités et ne répond plus aux besoins de ses populations. La crise du logement est profonde, et chaque année 100 000 Français sont dans l’obligation de quitter les centres-villes devenus inabordables. Les populations les plus fragilisées sont reléguées en périphérie, en proie à la relégation et à

la discrimination territoriale. L’heure est à repenser la « ville nou-velle », une ville durable, multifonc-tionnelle, fondée sur la mixité sociale, le bien-vivre et le droit à la ville pour tous. Rééquilibrer les territoires passe par la mise en oeuvre d’une vraie solidarité, en renforçant notamment la péréqua-tion financière et la loi de solidarité et de renouvellement urbain (SRU), en lançant un nouveau plan de rénova-tion urbaine, en investissant dans les services publics, notamment dans les transports, et en donnant à la politique de la ville les moyens de ses objectifs. Construire la ville de demain, c’est aussi repenser son rapport avec le reste des territoires. À l’inverse de la logique actuelle qui favorise l’émer-gence de métropoles hyper centrali-sées, de pôles d’activités étanches qui condamnent le reste des territoires à la marginalité, il est urgent d’impulser un mode de développement plus horizon-tal et homogène. Et dans ce dispositif, la ruralité doit avoir toute sa place. Réinvestir les départements ruraux en

faisant le pari de l’agriculture durable, de l’artisanat, du développement des savoir-faire, en redéployant un réseau de transports et de services publics au service des territoires et des populations. Cette nouvelle ambition dans l’aménagement du territoire,doit être couplée avec une haute exigence démocratique. Respecter les territoires et investir pleinement la souveraineté des citoyens vont de pair. À l’opposé des dernières réformes institutionnelles qui concourent à éloigner le pouvoir des citoyens, les communistes pensent que la modernité de la démocratie s’inscrit dans un rapport de proximité préservant la commune et favorisant les coopérations entre communes, départements et régions. Notre République, nous la voulons, une, indivisible et décentralisée. Il faut stopper la dynamique actuelle de « technocratisation » de la vie publique en réinvestissant les territoires et le pouvoir citoyen.

L’objectif est l’élaboration d’une loi-cadre sur le logement et contre la spéculation immobilière et le lancement d’un plan national de construction de logements sociaux afin de répondre en 5 ans aux besoins particulièrement en zones denses. • Le taux d’effort des ménages pour le logement ne devra pas dépasser 20% des revenus disponibles. • Construction de 200 000 logements sociaux par an • Doublement des aides à la pierre • Renforcement de la loi SRU (soli-darité et renouvellement urbain) avec notamment 25% de logements

sociaux obligatoires • Mobilisation du foncier par la créa-tion d’une agence nationale foncière décentralisée • Renforcement du « 1% patronal » • Réorientation du financement du logement vers le secteur public

Parmi les mesures d’urgence• L’interdiction des coupures d’énergie et d’eau et d’expulsion locative pour cause de précarité tout au long de l’année.• L’instauration du gel provisoire des loyers avant la mise en place d’une nouvelle réforme du logement.

15 CHANTIERS PRIORITAIRES

Un plan national pour le logementComposition du foyer

Catégorie 1

Catégorie 2

Catégorie 3

Catégorie 4

Catégorie 5

Catégorie 6

Par personne supplémentaire

PLAIMode de financement du logement

PLUS PLS PLI

11 058 € 20 107 € 26 139 € 28 150 €

16 112 € 26 851 € 34 906 € 37 591 €

19 374 € 32 291 € 41 978 € 45 207 €

21 558 € 38 982 € 50 677 € 54 575 €

25 223 € 45 858 € 59 615 € 64 201 €

28 425 € 51 682 € 67 187 € 72 355 €

+3 170 € +5 765 € +7 495 € +8 071 €

www.pcf.fr/71363

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Les Nouvelles 9 juillet 2015 • 5

LOGEMENT ET VILLE NOUVELLE : FAIRE VIVRE LES SOLIDARITÉS

CNL

Promouvoir le logement socialÇA BOUGE

Le Grand Parc se fait entendre

FONDATION ABBÉ PIERRE

Contre le mal-logement

Suite aux prises de position du gouvernement, il apparaît claire-ment que la mission sociale des organismes Hlm est de plus en plus mise à mal. Pour promouvoir une autre politique du logement social, la Confédération Nationale du Logement (CNL) a publié une résolution lors de la semaine des HLM mi-juin, et travaille à un grand rendez-vous lors du prochain congrès HLM. (extraits)

«Malgré la crise économique et la crise du logement, l’Etat ne cesse de se désengager d’une politique du logement social ambitieuse. (…) Le gouvernement semble avoir oublié que le reste à vivre des ménages est de plus en plus faible après avoir payé le loyer et les charges. [Il] a tout simple-ment oublié que le logement est un droit. Force est de constater que les gouvernements successifs s’offusquent face à la crise du logement tout en développant des politiques fiscales spéculatives. L’USH a accompagné ces évolutions, par la signature de l’agenda HLM 2015-2018. (…)Deux réformes en cours menacent clairement le fonctionnement et l’organisation du mouvement HLM : la loi NOTRe et la réforme d’Action Logement vont profondément modi-fier la gouvernance du monde HLM au détriment de la solidarité sociale et territoriale. (…)Nous invitons tous les acteurs du logement, et en premier lieu l’USH, à se mobiliser face à la crise et aux réformes régressives en cours pour une politique qui garantissent un logement pour tous, une politique qui permette une réelle mixité sociale et le vivre-ensemble.Alors que le Président de la Ré-publique, François Hollande s’est engagé à doubler les aides à la pierre, le gouvernement (…) les diminue : exigeons, avec l’USH, un retour à une politique d’aides à la pierre ambitieuse et la construction massive de logements sociaux. Une réforme d’Action Logement est en cours : exigeons que le 1% loge-

ment reste principal financeur de la construction publique OPH.Le gouvernement envisage de couper dans les aides au logement, exigeons une réévaluation de celles-ci. L’heure est au regroupement des OPH : exigeons plus de démocratie dans nos HLM et la création d’un véritable statut de l’élu associatif.»

Encadrer des loyers surévalués ? Quel intérêt ? Le décret d’application sur l’encadre-ment des loyers (loi ALUR) a été signé fin juin et sera mis en place à Paris au 1er août, puis progressivement dans les autres territoires. Pour la CNL, «cette mesure se base sur des niveaux de loyers surévalués et risque de faire augmenter les loyers les plus bas». L’organisation agit pour une baisse des loyers sur l’ensemble du territoire avant de mettre en place un quelconque encadrement. Favorable à une régulation des loyers, la CNL s’est toujours opposée à l’encadrement proposé par la loi Alur qui toucherait les loyers les plus bas c’est-à-dire les ménages modestes et les jeunes.D’une part, les loyers de référence se basent sur les niveaux actuels, qui, dans le parc privé, ont augmenté de 50% en 10 ans. D’autre part, il ne s’applique qu’aux nouvelles locations et au renouvellement de bail. Par conséquent, pour les locataires en place, pas de révision à la baisse, même si leur loyer dépasse celui de référence dans leur secteur. Enfin, ce dispositif est restreint à Paris dans son champ d’application.La CNL agit également pour que la collecte des données ne soit pas effec-tuée par des observatoires - grâce aux informations des agences immobi-lières - mais directement via la feuille d’imposition des propriétaires, afin d’obtenir des renseignements fiables et gérés par un organisme public.

La CNL demande :• La baisse des loyers sur tout le ter-

ritoire, dans tous les secteurs locatifs.• La construction de 250 000 loge-ments véritablement sociaux par an.• La revalorisation de 25 % des aides personnelles et la prise en compte dans le calcul de la totalité du coût des charges locatives. • L’arrêt des expulsions locatives, des coupures d’énergie et de fourniture d’eau. • L’abrogation de la loi Boutin.

CHARGES LOCATIVES

Un combat du quotidien !Les amicales et les fédérations CNL procèdent à un contrôle poste par poste en demandant les factures acquittées par le bailleur et les contrats relatifs à chaque prestation d’entretien.Chauffage, eau, frais de gardiennage et d’entretien, ordures ménagères...Les charges récupérables sont celles que le propriétaire paye en lieu et place de son locataire et qu’il peut ensuite récupérer auprès de ce der-nier. Chaque année, les charges sont plus importantes et les propriétaires veulent encore les augmenter. La liste des charges récupérables est limitative. Celles qui ne sont pas mentionnées ne peuvent pas être facturées au locataire. Il s’agit là d’un enjeu local et national. Grâce aux contrôles de charges, les locataires peuvent agir localement dans leurs immeubles. Ils s’assurent ainsi que leurs droits sont respectés et s’impliquent pour les garantir.La CNL exerce une vigilance au niveau national. C’est pourquoi, suite à la demande de l’Union sociale pour l’habitat de revoir la liste limitative des charges récupérables, l’organisation a interpellé la ministre du Logement et lancé une pétition nationale.

Les habitants du Grand parc et leurs représentants de la Confédéra-tion Nationale du Logement (CNL) ont eu le sentiment d’être mieux entendus depuis l’intervention de l’élue communiste Claude Mellier (Cf Nouvelles 2105). Confrontés à une rénovation de grande ampleur sur les bâtiments G, H et I, les habitants de la grande cité bordelaise avaient fait connaître leur ras le bol au groupe des élus com-munistes de Bordeaux-Métropole : « Matériaux bas de gamme, problème de compétence de l’entreprise chargée de la réfection électrique, travail bâclé, malfaçons à répétition, insécurité, inter-ventions inachevées,… ».Suite à leur rendez-vous, les repré-sentants de la CNL ont été reçus par le directeur de cabinet d’Alain Juppé qui s’est engagé « à ce qu’Aquitanis renoue le dialogue avec les locataires et leurs représentants pour avancer

sur nos demandes de négociations », explique Denise Saint-Jean. Mieux, il a été question, sans que les habitants l’évoquent, d’une possible baisse de loyers. « Nous sommes assez contents de ce débouché qui devrait nous permettre d’avancer », dit la représentante de la CNL.Une réunion publique était pro-grammée pour le 7 juillet « sur la prairie, à l’ombre des pins ». Réunion à laquelle Claude Mellier devait participer, afin de rendre compte des audiences obtenues avec les élus de Bordeaux Métropole et avec la présidence d’Aquitanis. Les habitants voulaient aussi discuter des actions à poursuivre, et des moyens à mettre en œuvre en s’organisant au sein de l’Amicale CNL du Grand-Parc.

V.B.

En mai, le gouvernement a annoncé vouloir rogner les Aides Person-nelles au Logement (APL), pour compenser le budget de l’Armée qui demandait un effort soutenu. La Fondation a immédiatement réagi : «Ces aides sont vitales aux 6 millions de ménages modestes qui en bénéficient, dont de nombreux jeunes, qui consacrent une part trop importante de leur budget à se loger.» Et la Fondation compte bien partici-per au combat pour défendre les APL dès septembre, lors de la présentation du projet de loi de finances 2016. Dans l’immédiat, depuis fin juin et jusqu’à la rentrée, avec la deuxième édition du parcours «Abbé Road», ses bénévoles sont sur les routes des festivals pour mobiliser les jeunes, les inviter à mener cette bataille contre le mal-logement et les appeler à voter pour exiger le maintien et le renforce-ment des APL. La Fondation reste au plus près des mal-logés en leur apportant des réponses concrètes, mais elle continue parallèlement à dénoncer des choix politiques qui mettent en danger l’accès et le maintien dans le logement du plus grand nombre.

Retrouvez le bus «Abbé Road» dans les festivals de l’été• Francofolies / 10, 11, 12, 13, 14 juillet / la Rochelle • Emmaüs Lescar-Pau / 28, 29 juillet / Lescar • Reggae sun ska / 7, 8, 9 août / Bordeaux • Cabaret vert / 20, 21, 22, 23 août / Charleville-Mézières • Fête de l’huma / 11, 12, 13 septembre / la Courneuve

2,7 millions C’est le nombre de personnes tou-chées par le surpeuplement en France, selon l’enquête nationale Logement de l’INSEE (avril 2015).C’est la première fois que ce chiffre est en hausse.C’est la première fois aussi que la taille moyenne des logements en France diminue.La baisse de la taille des logements et le surpeuplement touchent particuliè-rement les ménages précaires.

PÉTITION EN LIGNE

« Stop à l’augmentation des charges » Chaque signature en ligne est adressée directement à Jean-Louis Dumont, président de l’USH et à Sylvia Pinel, ministre du Logement. Les exemplaires «papier» leur seront remis lors du Congrès de l’Union Sociale pour l’Habitat (USH) en septembre 2015.

www.lacnl.com http://www.fondation-abbe-pierre.fr

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6 • Les Nouvelles 9 juillet 2015

INTERNATIONALE

GRÈCE

Des nuances franco-allemandes, un accord sur le fond

MENACE CONTRE LES KURDES DE SYRIE

Le PCF appelle la France et l’UE à une action immédiate

«OXI»

La levée en masse du peuple contre l’austéritéExtraits de l’article de Rosa Moussaoui et Thomas Lemahieu pour l’Humanité du lundi 6 juillet 2015

Varoufakis, icône de la lutte anti-austérité

Dans une brève allocution conjointe, Angela Merkel et François Hollande ont redit ensemble attendre de nou-velles propositions d’Alexis Tsipras, implicitement basées sur le plan Junker, qui a motivé la tenue du référendum.Dans une position d’attente avant le sommet européen et une réunion de l’Eurogroupe de la zone euro mer-credi, les deux responsables politiques ont pris acte des résultats. Le président français a « pris acte » du vote des Grecs, « nous le respec-tons » a-t-il insisté. Quand François Hollande note « la volonté des Grecs de rester dans la zone euro », la chancelière allemande s’est voulue cependant moins ronde. Si elle « res-pecte » elle aussi la décision issue du referendum grec, elle a plus insisté que le chef de l’État français sur la nécessité « d’écouter » aussi les 18 membres de la zone euro, car « ça aussi, c’est la démocratie » estime-t-telle. « Nous avons une souverai-neté partagée ». Pour la chancelière

allemande, « les conditions de base ne sont pas remplies » pour « un programme à moyen terme pour la Grèce », manière de ne pas relâcher sa pression sur Athènes. Un peu plus tôt dans la journée, son porte-parole, Steffen Seibert, ajoutait qu’il appartient désormais « à la Grèce et à son gouvernement » d’agir pour rester dans la zone euro. Le ministère allemand des Finances a par ailleurs affirmé qu’un allègement de la dette grecque n’était « pas un sujet ». Berlin porte ainsi un coup sévère aux espoirs de trouver rapidement une solution dans de nouvelles négociations avec ses partenaires européens. « Il y a place pour un équilibre entre solidarité et responsabilité » a nuancé François Hollande, solidarité due à l’intérieur de l’Union européenne, et « res-ponsabilité » exigée dans les coupes budgétaires. « La porte est ouverte aux discussions », a expliqué le président de la République. Mais « nous avons fait des propositions très généreuses déjà » a insisté Angela Merkel.

Le PCF exprime sa plus vive in-quiétude quant à la menace d’une intervention militaire turque au Kurdistan de Syrie et appelle la France et l’Union européenne à agir immédiatement pour empê-cher le pire.

Depuis des mois, Ankara apporte un soutien logistique, financier et militaire aux djihadistes afin de faire échouer l’expérience démocratique et sociale du Rojava, au nord de la Syrie. Les Kurdes, à Kobanê et Tall Abyad, ont infligé, seuls, des revers importants à ces groupes obscuran-tistes. Ils mettent en échec la duplicité criminelle de la politique étrangère turque.

R.T. Erdogan pourtant durement sanctionné par ses électeurs persiste dans sa fuite en avant agressive et belliqueuse. Il multiplie les provoca-tions en bombardant le PKK qui a pourtant proclamé unilatéralement un cessez-le-feu et est engagé fronta-

lement contre l’État Islamique.

R.T. Erdogan reprend sa guerre ouverte contre les Kurdes. S’il n’était pas stoppé immédiatement une telle offensive aurait des conséquences incalculables dans une région déjà à feu et à sang. Elle détruirait le proces-sus de paix engagé par A. Occalan, elle renforcerait les violences de l’EI et accentuerait la guerre civile syrienne dans laquelle la population est déjà durement meurtrie.

La France et l’Union européenne doivent immédiatement agir pour éviter le pire. La complaisance cou-pable à l’égard de la Turquie doit cesser. On ne peut en effet prétendre lutter contre le terrorisme et encou-rager un État qui le conforte de plus en plus ouvertement.

Le PCF exprime tout son soutien aux peuples turc et kurde, au HDP et au PYD, qui agissent avec courage pour une paix durable au Moyen-Orient.

« Malgré le chantage et les menaces d’étranglement financier, les Grecs ont opposé un non retentissant à leurs usuriers, comme les y invitait Alexis Tsipras, malgré la stratégie de terreur choisie par les eurocrates. »« OXI ! Ce non-là est un non à la peur, c’est un cri retentissant qui a jailli des tréfonds d’un peuple grec épuisé par cinq années d’austérité à marche forcée. » « En dépit des menaces, du chantage, de l’étranglement financier orchestrés par les institutions européennes, les Grecs ont donc finalement opposé le refus sans appel des urnes au nouveau mémorandum de misère et d’asphyxie des classes populaires que voulaient leur imposer la Commission euro-péenne, le FMI et la Banque centrale européenne, gardiens ombrageux des privilèges d’élites grecques coalisées dans le camp du oui. Plus encore qu’un choix politique portant sur des orientations économiques, il y a dans ce verdict des urnes un souffle de liberté et de dignité qui force le respect. »

On leur promettait les dix plaies d’Égypte, les Grecs n’ont pas cédé

« La propagande du oui a atteint, dans cette courte campagne, des niveaux de mystification et de mani-pulation parfaitement indignes des principes démocratiques dont se réclame l’Union européenne. Il y a eu, d’abord, la stratégie de la panique avec, en première ligne, la Banque centrale européenne qui, menaçant de couper les vivres aux banques grecques, a contraint le gouverne-ment grec à instaurer un contrôle des capitaux et des restrictions bancaires propres à semer la peur chez les petits déposants. Fermez les banques, met-

tez en boîte des images de retraités en larmes dans les files d’attente et faites tourner en boucle. Mario Draghi, le président de la BCE, a offert au camp du oui une campagne taillée sur mesure. Procédé tellement violent que le ministre des Finances, Yanis Varoufakis, n’a pas hésité à fustiger le « terrorisme » financier des créan-ciers d’Athènes. Il y a eu, ensuite, les rumeurs, innombrables, jusqu’à celle véhiculée, à la veille du scrutin, par la chaîne de télévision Mega, qui a mis en garde les Grecs contre un imminent « haircut » sur les dépôts bancaires excédant 8 000 euros… Avant de démentir, une fois le doute et la confusion bien installés. Il y a eu l’intimidation, encore, avec ces patrons menaçant leurs salariés de les priver de paie, lundi, en cas de victoire du non. Tout a été fait, jusqu’à la der-nière minute, pour tenter d’entraver la libre expression démocratique du peuple grec, sommé de se prononcer sur son appartenance à la zone euro et même à l’Europe, alors que la ques-tion du référendum portait sur le nou-veau mémorandum d’austérité faisant l’objet d’un ultimatum des créanciers et des autres gouvernements de l’UE, Allemagne en tête. » « Quant au président du Parlement européen, le social-démocrate allemand Martin

Schulz, toujours prompt à disserter sur la démocratie et sur « l’Europe sociale », il a jeté un dernier pavé dans la mare à quelques heures de la ferme-ture des bureaux de vote en assurant que le pays devrait « changer de monnaie » après la victoire du non. La drachme, ultime argument politique des maîtres chanteurs européens. On leur promettait les dix plaies d’Égypte et pourtant, les Grecs n’ont pas cédé. »

L’ultimatum des créanciers rejeté

« En rejetant l’ultimatum des créan-ciers comme la tentative de coup d’État financier contre Athènes, le peuple grec affirme aussi et surtout son attachement profond, sincère, historique à cette démocratie née sur les rives de la mer Égée. Vendredi soir, devant la foule gigantesque réunie pour le non à Syntagma, Alexis Tsi-pras l’a clairement exprimé, assumant jusqu’au bout les conséquences d’un choix courageux. “La démocratie est une libération, la démocratie est une issue et nous célébrons aujourd’hui la victoire de la démocratie. Nous sommes déjà victorieux, quelle que soit l’issue du scrutin de dimanche, car la Grèce a envoyé un message de dignité, un message de fierté !” a lancé le premier ministre. »

« Le ministre grec des Finances a démissionné lundi pour ne pas don-ner prise aux créanciers qui avaient fait de sa présence un casus belli.“Je porterai avec fierté le dégoût que j’ai inspiré aux créanciers.” Jusqu’au bout, jusqu’à l’annonce inattendue de sa démission, Yanis Varoufakis aura joué la carte de la franchise et de l’irrévérence, si rares en politique. Il faut dire que l’iconoclaste ministre grec des Finances aura concentré, ces derniers mois, les attaques les plus odieuses. »« Cette haine irrationnelle des déci-deurs pour un ministre simplement soucieux de tenir ses engagements contraste cruellement avec la popula-rité acquise en cinq mois par Varou-fakis, bien au-delà des frontières de la Grèce. » « Vendredi soir, sur la place Syntagma, au pied de la scène où devait s’exprimer le chef du gou-

vernement grec en campagne pour le non, le ministre des Finances était accueilli par la foule avec une ferveur extraordinaire. »« Il y a quelque chose de sincère et d’élégant dans la façon dont Varoufa-kis se retire aujourd’hui. Pas question, sous-entend-il, de laisser la moindre prise aux créanciers qui ont fait de sa présence un casus belli et un prétexte pour verrouiller toute poursuite des négociations. »« Plus encore que les options néo-keynésiennes de celui qui se définit comme un “marxiste erratique”, ses interlocuteurs ne supportaient ni son franc-parler ni son exigence de transparence. Ils ne lui pardonnent pas d’avoir fustigé, durant cette courte campagne référendaire, le “terrorisme” financier d’institutions européennes organisant l’étranglement financier de la Grèce pour tenter de manipuler

le scrutin. Les conférences de presse où il racontait, par le menu, les dis-cussions et tractations de couloir de l’Eurogroupe passaient très mal parmi ses homologues. Ils risquent de peu apprécier la suite : durant cinq mois, Varoufakis a tout enregistré de leurs conciliabules. » “Nous, à gauche, nous savons comment agir collectivement, sans attachement aux privilèges de la charge. Je vais sou-tenir pleinement le premier ministre Tsi-pras, le nouveau ministre des Finances et notre gouvernement”, prévient-il dans le texte malicieusement intitulé Minister no more, où il explique les raisons de sa démission. L’économiste Euclide Tsakalotos le remplace au ministère des Finances. Ceux qui voient en lui un diplomate policé, plus commode que son prédécesseur, ont tort de se réjouir. Tsakalotos est une personnalité discrète, mais tout aussi pugnace. »

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Les Nouvelles 9 juillet 2015 • 7

PCF

URGENCE POUR L’HUMANITÉ

BORDEAUX BACALAN

Fête des LibertésLundi 13 juillet, au parc de Bacalan

FÊTE DE LAMOTHE MONTRAVEL

Samedi 15 aoûtParc de la gare11h Débat // 12h Repas // 16h30 Débat

Saint SymphorienFête de la RuralitéSamedi 29 août, à partir de 10h30. Lieu-dit Lassus, chez Raymond Lagardère

FÊTES D’ÉTÉ DU PCF

ANECR

Plus de 200 élu(e)s ont participé, début juin, aux rencontres nationales de Gennevilliers

Sous l'égide du CIDEFE, organisme de formation des élu(e)s, les échanges ont porté sur la riposte nécessaire  autour de la loi NOTRe et les enjeux de la réforme de la Dotation Globale de Fonctionnement (DGF) et de la baisse des dotations aux collec-tivités territoriales.

La présence de Pierre Laurent, sénateur, a confirmé que nous avons, à notre place d'élu(e)s, à contribuer à ce que doivent être des poli-tiques progressistes et démocratiques, notamment pour les Régions.

Une délégation girondine y était présente : Claude Mellier, Patrick Alva-rez, Véronique Lavaud et  Jean-Jacques Paris, qui lors de l'Assemblée générale, laissait sa place de secrétaire général sous des applaudis-sements et remerciements après 8 ans d’exercice.

Un nouveau Conseil na-tional a été élu, dans le-quel siègent Véronique Lavaud et Patrick Alva-rez (33), Alain Baché (40), ainsi que Didier Mignot, nouveau se-crétaire général. Domi-nique Adenot a été réélu président de l’ANECR.

FÊTE DES PINS (LANDES)

« Être le trait d’union du rassemblement de la gauche »

Le week-end dernier, la Fête des Pins s’est tenue à Tarnos, organisée par les communistes landais. Olivier Dartigolles, chef de file des communistes aux élections dans la grande région Aquitaine-Limousin-Poitou-Charente, élu à Pau, y a appelé au rassemblement.

S.O. Que vous inspire le succès

que rencontre une nouvelle fois la Fête des pins ?

O.D. C’est un message envoyé à tous les gens qui doutent de la politique. Cette fête est certes politique mais aussi populaire. La politique peut être autre chose que le renoncement et la trahison. C’est aussi des citoyens qui, comme aujourd’ hui, débattent, militent et réfléchissent à l’avenir du territoire, à ce qui serait bien pour leur vie. Ces fêtes reçoivent aussi des luttes. Cette année notamment, c’est notre solidarité envers la Grèce. Je pense que c’est très important de redonner du sens à la politique avec des rendez-vous de cette nature.

S.O. Vous avez déclaré être par-tisan d’un rapprochement avec les écologistes. Est-ce toujours d’actualité ?

O.D. Je tends la main à Europe Écologie-Les Verts lors de tous mes déplacements. Ils ont décidé de faire une liste, seuls dans leur coin, mais je pense que ce serait une bonne chose de discuter, de regarder ce qu’ il est possible de faire ensemble. Si les convergences ne se construisent

pas au 1er tour, j’espère qu’elles se construiront au second. Je veux être un trait d’union du rassemblement de toute la gauche.

S.O. Les membres de Podemos étaient attendus ce week-end. Que vous inspire le succès qu’ils ont rencontré en Espagne ?

O.D. Notre liste s’ inspire directe-ment de ce qui s’est fait à Barcelone et à Madrid. Nous voulons démontrer que la gauche peut se rassembler pour une politique de gauche. Il y a quelques années, Podemos n’ était pas très influent mais en se fixant cet objectif, ils ont démontré que c’ était possible. Sur cette liste, nous voulons des syndicalistes, des jeunes, des gens qui n’ont pas forcément d’expérience politique à proprement parler, mais qui ont des idées et une forte volonté de s’engager. Tout simplement redon-ner au peuple, sa place dans la vie politique.

Recueilli par Arthur Tirat

(«Sud Ouest» du 6/07/15). Extraits

BORDEAUX

Nouvel exécutif de sectionL’AG de section de Bordeaux, outre le débat très riche sur la situation politique et les élections régionales, a été un moment fort de fraternité militante. En effet cette assemblée était la dernière pour Loïc Boisson, secrétaire de la section de Bordeaux depuis 2011.

Les camarades l’ont remercié pour le travail accompli, notamment sa capa-cité à faire travailler collectivement les communistes dans une section, comme l’a dit Vincent Maurin « qui compte de fortes personnalités ».

Lors de cette assemblée un nouvel exécutif de section a été élu, composé

de Sophie Elorri, Ludovic Taris, Ser-vane Cruissière, Jean-Jacques Bordes, Frédéric Mellier.

Les camarades ont souhaité une pleine réussite à Loïc, ainsi qu’à sa compagne Irène, dans leur nouvelle vie en région parisienne.

FORMATION

Sortir du productivisme !Plus d’une douzaine de militants de la section du Blayais ont participé à une session de formation, le 27 juin, sur le thème : «Productivisme, croissance et environnement.»

Ces concepts, davantage pris en compte par notre Parti, inscrits dans

les travaux du 36e Congrès, ont passionné les militants qui ont redé-couvert ce que Marx appelait «le métabolisme de l’Homme et de la Nature» et la nécessité de l’inscrire dans notre combat pour un autre type de société basé sur la réalisation de cette harmonie.

Il a été décidé de retravailler cette question lors d’une prochaine assem-blée de militants.

Fernand Laparra

LA RÉOLE-MONSÉGUR. Notre camarade Jacques Lesbats tient à remercier tous les camarades et amis-es qui lui ont témoigné, ainsi qu’à sa famille, leur affection et leur soutien lors du décès et des obsèques de son épouse Liliane.

Remerciements

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8 • Les Nouvelles 9 juillet 2015

CULTURE & SOLIDARITÉ

FÊTE DE L’HUMANITÉ PARIS 12/13 SEPTEMBRE

Inscrivez-vous dès maintenant !

http://gironde.pcf.fr/ [email protected]

Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest S.A.S. au capital de 37 000 eurosAssociés (à parts égales) : L. Chollon, F. Mellier, S. LabordeDirecteur de la publication : Frédéric MellierAbonnement 1 an : 25 euros. Abonnement de soutien : 40 eurosRédaction, composition, impression : S.A.S. Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest15, rue Furtado - 33800 BORDEAUXTél. 05 56 91 45 06 - Fax 05 56 92 61 01 - Annonces légales : [email protected]é : [email protected] - Redaction/Proposition d’article : [email protected] http://nbso.fr/ Les nouvelles de bordeaux @nvlbxCommission paritaire de presse : 0113 C 85932

25E ÉDITION DU FESTIVAL DES FIFRES

Du bonheur et rien d’autreBORDEAUX

Une belle fête de la solidarité

BORDEAUX

La Halle des Douves, c’est beau, c’est pour bientôt !

POMPÉJAC / LIGNAN DE BAZAS / MAZÈRES / NOAILLAN / UZESTE

38e Hestejada de las arts16 au 23 août 2015

www.cie-lubat.org

Les 70 ans du Secours populaire français fêtés sur les quais de Bordeaux par la fédération de la Gironde furent un beau moment, chaleureux, convivial, festif et solidaire, qui a mobilisé plus d’une centaines de bénévoles, une vingtaine de structures du département et l’ensemble des salariés et stagiaires du siège départemental, en présence du président national Julien Lauprêtre. Plus d’un millier de donateurs, amis, promeneurs sont venus à la rencontre de l’association et ont pu apprécier les animations et activités proposées (braderie de livres, vestiaires, défilé de mode, concerts, animations pour les enfants…).

Il y a eu beaucoup de monde, à Saint-Pierre-d’Aurillac, le dernier week-end de juin, pour la 25e édi-tion de cette formule actuelle qui rassemble festival musical, fête du village, des écoles et banquet des Garonnais avertis pour une vallée épicurienne et solidaire (Gavès). Les Sous-fifres et leurs invités, venus cette année de Suède, du Brésil et de l’Hérault (mais pour faire de la musique réunionnaise) ont offert un programme musical d’exception, un voyage dans le temps et l’espace, sans jamais rien figer. C’est « notre culture qui se mélange, nos racines qui se frottent » au monde, dira Francis Lacroix, président des Gavès qui ont initié la Fête de l’alose et du vin il y a 27 ans. La lamproie a remplacé l’alose mais l’esprit est toujours là. Un quart de siècle, ça en fait des enfants des écoles venus y danser, y chanter, y jouer du fifre… Certains de ceux d’hier sont les bénévoles d’aujourd’hui, pour d’autres c’est le

rendez-vous annuel, les retrouvailles… Tout cela confère à ce festival une ambiance particulière, auquel ajoute encore le cadre verdoyant des bords de Garonne, qui se résume souvent en un sourire béat et une expression: « Qu’est-ce qu’on est bien ici ! ». Un constat partagé par le maire, Stéphane Denoyelle, qui n’en a pas oublié pour autant l’état du monde, comment le pourrait-il quand la petite commune arbore fièrement « village du monde » sous son logo ? Dimanche midi, dans un moment d’émotion partagée, le maire faisait ce constat : « Au moment où, de nouveau, les fascistes fous de Dieu faisaient reculer encore notre humanité vers la barbarie, le refus de civilisation, la haine et le rejet de l’autre, au moment où à Bruxelles et à Berlin la grande finance européenne décidait un véritable coup d’état finan-cier afin de mettre à genou la plus vieille démocratie du monde, nous vivions, ici, tous ensemble, un moment de partage et de fraternité incroyable. »

« Les vignerons, les garonnais avertis, les parents d’élèves, les bénévoles du comité des fêtes et ceux de la solidarité avec la Palestine, les Sous-fifres, tous ensemble, si différents, nous partageons la volonté de faire du commun, de bâtir des ponts, expliquait-il. Le festival, notre festival, notre fête du village, c’est notre arme de construction massive pour combattre toutes les intolérances et les discours de haine qui nous polluent la tête. Le festival, la culture, la poésie, l’amour, la fraternité, l’intelligence et la sensibilité c’est tout cela qui fait que nous résistons et que nous gagnerons. »Rappelant à quel point la culture est vitale mais aussi menacée par les politiques d’austérité, Stéphane Denoyelle a appelé à la défendre : les élus, en refusant les coupes budgétaires, les citoyens en devenant actionnaires éphémères des Sous-fifres. « Ensemble, en acte, faisons rempart de fraternité et de solidarité ! »

Une rénovation intelligente de ce lieu magnifique près des Capu-cins a été achevée sous le contrôle des associations du quartier qui entendent aussi garder la main sur son fonctionnement.Fin juin, la commission de sécurité a fait le tour de la Halle des Douves rénovée. La halle de type Baltard a été entièrement rénovée depuis un an et demi et pourra rouvrir ses portes dès le mois de septembre. Mais ce n’était pas vraiment la commission de sécurité que craignait l’association de la Halle des Douves. Pendant plusieurs semaines, la discussion a été difficile avec la mairie concernant le mode de gestion de ce lieu situé au cœur du quartier des Capucins. Forte d’une centaine de particuliers et de plus de 70 associations adhérentes, l’association de la Halle des Douves a des idées par grappes pour animer les 1500 m2. « Nous souhaitons que

l’identité du quartier, sa mixité sociale, se retrouve ici, déclarait le président Olivier Demangeat à Sud-Ouest, le 29 juin dernier. On veut que les gens se rencontrent, se mélangent. »Mais pour que cette vie se retrouve pleinement, l’association prévoyait un système de co-gestion avec la commune, qui permette l’utilisation du lieu et le partage d’évènement en toute liberté. « On croule sous les demandes, mais pour cela, il nous faut de la liberté et des moyens », explique un animateur associatif. Pour l’heure, seuls deux salariés sont assurés par la commune. Et les discussions sur la gestion ont été ardues. « Pour nous c’est clair, la Halle des Douves, c’est un lieu de vie, pas un second Athénée municipal sous la coupe exclusive de la mairie ». Avant la visite de la commission de sé-curité, mairie et association se sont mis

d’accord et une convention devrait être adoptée cet été par le conseil munici-pal. Si l’esprit est respecté, c’est un lieu insolite qui ouvrira le 15 septembre, avec notamment une coursive de 500 mètres carrés entièrement dédiée aux initiatives artistiques et associatives. Cette « rue des Charrettes » (référence aux charrettes des Capucins) sera un des cœur battant de la Halle. Lieu aussi au sein duquel un nouveau sys-tème d’échange non-marchand serait expérimenté : 3 heures de location de salle accordées en échange de 3 heures de manutention ; 1 heure de cours de soutien contre 1 heure de visite du quartier Saint-Michel. Bref, un lieu de vie autant qu’un lieu de ressources pour les associations toujours très vivantes dans ces quartiers encore populaires de Bordeaux.Vivement septembre !!

VB.