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Nouvelles N° 2112

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Nouvelles N° 2112 du 20 août

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http://nbso.fr/ Les nouvelles de bordeaux @nvlbx

Jeudi 20 août 2015 - N° 2112 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX - Prix : 0,80 euro

2 • Les Nouvelles 20 août 2015

ACTUALITÉEN LUTTE

UD-CGT 33

Meeting pour une rentrée offensiveJeudi 3 septembre, 14h30, au Pin Galant à Mérignac avec Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT

FRUITS ET LÉGUMES

Vente solidaire contre la vie chèreAvec des prix moyens de fruits et légumes de plus en plus élevés, la recommandation « 5 fruits et 5 légumes par jour » est inacces-sible pour un très grand nombre de familles : 43% des Français en mangent insuffisamment. Sans parler du «bio», 70% plus cher que les produits dits conventionnels.Malgré ces prix, les producteurs n’arrivent pas à gagner correctement leur vie. Les revenus des agriculteurs ont baissé de 25% ces deux dernières années. Les marges excessives de la grande distribution en sont la prin-cipale cause. Les grandes enseignes réalisent des marges de 30 à 50% sur les produits frais : les cerises vendues 6€ le kilo rapportent seulement 0,90€ au paysan.En juillet, des éleveurs ont bloqué des routes pour exprimer leur désarroi devant la précarité éco-nomique à laquelle ils sont acculés. Quinze années de libéralisation, de dérégulation et de dumping social ont placé les exploitants dans une situation intenable. Selon les syndicats, près de 20% des ex-ploitations, soit 50 000 pourraient fermer cette année… Face à cela, il faut des réponses politique fortes.L’appel à la bonne conduite com-merciale des grandes et moyennes surfaces lancé par François Hol-lande et par le gouvernement est un emballage vide. Faute d’affronter la rémunération du travail paysan en posant fermement la répartition de la plus value entre producteur, transfor-mateur et distributeur, les annonces gouvernementales ne répondent pas aux enjeux et à l’urgence de la situation. Au-delà, la France doit peser pour œuvrer à une véritable réorientation de la Politique agricole commune eu-ropéenne en rupture avec le modèle actuel, fondé sur le productivisme, la course au gigantisme et aux profits.Dans ses 15 mesures d’urgence pour la France, le PCF veut encadrer les marges de la grande distribution. Les parlementaires du PCF/FDG ont déposé une proposition de loi per-mettant l’encadrement des marges de la grande distribution. Un coef-

ficient pourrait être appliqué dès maintenant à tous les produits de base, garantie d’un juste prix aux consommateurs et paysans.Pour donner chair à cette bataille contre la mal bouffe, la vie chère et l’asphyxie des producteurs, les communistes co-organisent avec le Modef (Mouvement de Défense des Exploitants Familiaux) des ventes à prix coûtant de fruits et légumes dans les régions avec un point fort à Paris le 20 août.Olivier Dartigolles, chef de file des communistes de la région Aqui-taine-Limousin-Poitou-Charentes, y sera présent avec Xavier Compain, responsable du PCF à l’agriculture.

LES COMMUNISTES PRENNENT 4 ENGAGEMENTS FORTS

1. Produire en quantités suffisantes une alimentation saine et acces-sible. Face au défi alimentaire, la pro-duction agricole doit être soutenue par de nouvelles politiques publiques. L’indépendance alimentaire doit être garantie. La relocalisation des productions doit privilégier la satis-faction des besoins humains.2. Vivre dignement de son travail. Des paysans justement rémunérés sont la condition d’installation de jeunes. Cette exigence vaut pour les salariés de l’agroalimentaire. Cela passe par des prix rémunérateurs garantis, la planification de la pro-duction et la régulation des marchés, la production et la répartition des

terres agricoles, le soutien public aux exploitations et aux filières les plus fragiles. La redistribution de la valeur ajoutée au bénéfice des producteurs est essentielle.3. Engager la transition écolo-gique de l’agriculture. À la culpa-bilisation d’un secteur empêtré dans le productivisme, le PCF propose d’en sortir par le haut : promotion de bonnes pratiques agronomiques, aptes à maintenir durablement les rendements ; diversification des productions ; amélioration de la complémentarité entre cultures et élevages. La recherche agronomique doit être dédiée à la conquête de ce nouveau développement.4. Promouvoir un aménagement équilibré des territoires. Les pay-sans sont des acteurs économiques et sociaux majeurs des espaces ruraux européens. Le rôle qui est le leur dans l’aménagement des territoires doit être reconnu, soutenu et encouragé par une politique de maintien des services publics.Ces enjeux alimentaires appellent un nouveau mode de développe-ment. Dans le cadre de l’écriture d’un projet d’émancipation hu-maine lancée par le parti commu-niste et particulièrement dans la campagne des élections régionales, le PCF invite le monde agricole, salarié, citoyen, à construire des majorités d’idées et de projets afin d’encourager l’agriculture pay-sanne et la transition écologique en relocalisant notre alimentation.

TRANSPORTS

Rencontre à AgenOlivier Dartigolles rencontre les agents SNCF, syndicalistes, du Lot et Garonne, début juillet, sur le ferroviaire public.« Voilà un exemple des renoncements et des trahisons du quinquennat Hollande. Réforme ferroviaire, rapport Duron, Loi Macron, l’attaque est coordonnée, globale. Les syndicalistes en ont très gros sur le coeur.L’un d’entre eux pose la question de fond : celle du maillage territorial, des dessertes, des trains du quotidien. On parle de la dégradation de l’offre depuis la fin des années 90, des lignes aujourd’hui menacées. Il est question des voyageurs mais aussi des marchandises. En 2002, il y avait 30 emplois fret en Lot-et-Garonne contre un demi-poste aujourd’hui. Des sujets concrets sont abordés : la ligne Agen/Villeneuve ou le sort réservé aux enfants de Port-Ste-Marie. L’aide du Conseil régional d’Aquitaine est possible pour aller au lycée à Agen en bus mais... pas en train. Nous allons agir dans deux directions. D’abord l’information des usagers, à l’échelle de la nouvelle grande région, dans les 12 départements qui la composent, sur les menaces de fermeture et de dégradation en accéléré des conditions de transports. Les usagers expriment leur mécontentement. C’est normal mais font-ils toujours la relation avec des choix politiques ? On va faire la transparence sur les votes au niveau européen et au Parlement. Des parlementaires, dont Alain Rousset en Aquitaine, votent à Paris contre le ferroviaire public, et, de retour sur leur territoire, semblent en découvrir les conséquences désatrreuses.Le second axe de campagne sera notre proposition chiffrée et précise pour une politique régionale publique renforcée et cohérente en priorisant les trains du quotidien. »Olivier Dartigolles sera le 2 septembre à Pau et Tarbes pour une journée consacrée à la défense de la ligne Toulouse Hendaye, et le 4 septembre à la rencontre des cheminots de Limoges, suivie d’un débat public sur les questions du ferroviaire.

Cette rencontre était organisée à l’inititaive de Thomas Portes, jeune agent de maîtrise à la SNCF, syndicaliste et responsable de la

JC dans le Lot-et-Garonne

Les Nouvelles 20 août 2015 • 3

EditorialACTUALITÉ

L’Histoire n’est pas finie

L’heure est encore un peu aux vacances, ce moment où le temps de nouveau se mesure à un rythme plus humain, tant notre société presse l’accélérateur à fond dans tous les domaines de la vie. Déconnecter, chausser les tongs ou les baskets, changer d’horizon quand c’est possible, et prendre un peu de recul…

Pourtant même les plus paresseux auront été tirés de leur sieste par l’actualité.

En Europe, la troïka (BCE, Commission et FMI), - draconienne pour les peuples et si laxiste pour la finance - a exercé son chantage odieux sur les Grecs et leur gouvernement. Elle n’a pourtant pas réussi son coup qui visait à «expulser» la Grèce et à sonner comme un avertissement aux pays qui traîneraient les pieds pour réduire leurs dépenses publiques.

Clairement connue et soutenue par les Grecs, l’action du gouvernement Tsipras a permis que dans ce bras de fer inégal, 83 milliards de finan-cement sur trois ans - au lieu de 10 milliards sur 5 mois - apportent un répit dans une situation gan-grenée par une dette dont même le FMI reconnaît le caractère insoutenable.

Mieux, c’est un débat politique qui s’est noué en Europe, contraint et forcé, posant ouvertement la question de la viabilité des politiques d’austérité et faisant se découvrir les volontés réelles des diri-geants européens, qui n’ont jamais eu l’intention, en particulier le gouvernement allemand, d’aider la Grèce mais bien de la faire plier.

L’histoire n’est pas finie. Le PCF poursuit sa soli-darité au peuple grec, aux peuples européens, afin d’élargir le front de lutte pour une autre poli-tique, pour des financements allant à la création d’emplois et de richesses, aux services publics, et non aux créanciers qui s’engraissent sur les intérêts de dettes sans fin.

Cette solidarité européenne est cruciale.

« L’engagement de la France dans ce combat s’avérerait immédiatement décisif, quand on voit ce que celui de la Grèce, seule et isolée, a déjà fait bouger dans les consciences » souligne Pierre Laurent.

Cet espoir s’ancre aussi petit à petit du côté de l’Angleterre où les mobilisations contre l’austérité, pour les services publics, se sont multipliées. C’est le député travailliste Jeremy Corbyn qui semble l’incarner. Il prône une taxation plus importante sur les profits et sur les riches, la propriété publique des chemins de fer, des postes et télécommu-nications, une stricte régulation des marchés financiers, la fin du gel des salaires et l’arrêt des suppressions d’emplois dans la fonction publique.

L’histoire n’est jamais finie. Les militants commu-nistes invitent aussi à écrire la page 2015 de la Fête de l’Humanité où se rassembleront ceux qui luttent pour les solidarités en France, en Europe et dans le monde, pour la paix, la justice sociale.

Les girondins en seront.

Christine TexierMembre du Comité exécutif du PCF 33

MONNAIE

Une création monétaire pour les besoins sociaux

GRÈCE

Le nœud coulant de la dette insoutenable

La situation nouvelle créée dans le continent après le coup d’État financier contre la Grèce exige que la gauche révolutionnaire mette rapidement sur la table des analyses, des stratégies et des revendications à la hauteur de celle-ci. Nous pensons que le Parti communiste a ici le devoir de résis-ter au slogan simpliste et réducteur de sortie de l’euro. Le peuple grec l’a bien compris, lui qui a réussi à mettre la question du fonctionnement de la monnaie unique sur la table, mais qui a en même temps toujours refusé le grexit. En sortant la Grèce de la zone euro, le capitalisme allemand souhaiterait, lui, signifier aux peuples européens que l’euro reste une arme écono-mique de guerre, de mise en concur-rence sur le marché mondialisé et que ceux qui sont trop faibles pour cela nous quittent !Alors où étaient les soutiens de la Grèce pour un scénario alternatif ? Certainement pas en France où François Hollande a commencé son mandat en ne renégociant pas le pacte budgétaire européen. Hélas pas non plus dans les autres pays du sud (Espagne, Portugal, Ita-lie) où les majorités en place avaient surtout intérêt à ce que leurs peuples ne se rendent pas compte qu’il y avait d’autres voies possibles que les cures désastreuses auxquelles ils les ont soumis.C’est pour autant bien cette conver-

gence d’intérêts dont nous avons besoin pour changer les règles, à commencer par celles qui régissent la Banque centrale européenne (BCE). Les communistes ont dès le départ contesté les règles de fonctionnement de l’Union européenne et de la monnaie unique et les économistes communistes mettent depuis long-temps en débat l’idée d’une création monétaire directement liée aux besoins sociaux, environnementaux, économiques (1).On en est bien loin aujourd’hui. C’est pourtant bien cela que la résistance du peuple grec met en débat sur la scène européenne et que nous avons le devoir de relayer ici. Par solidarité et par intérêt direct. Ainsi, lorsqu’une piscine, une école ou une médiathèque n’est pas construite ou rénovée dans une commune, pourquoi ne pose-t-on pas la question de l’accès aux crédits bancaires et du poids des charges financières dont il faudrait se défaire ? Pourquoi ne le fait-on pas quand une PME se voit contrainte de licencier alors que les banquiers, eux, ne bougent pas d’un pouce le curseur des intérêts ?La question est certes complexe. Mais qui peut dire que cette question n’aura pas d’échos après les violents événements dont les peuples euro-péens ont été témoins début juillet ? Et qui peut le dire alors que dans tous nos territoires fleurissent des initiatives de monnaies locales com-plémentaires dont le but affiché est

de « reprendre la maîtrise citoyenne de l’usage de la monnaie » et de son « utilité sociale ».Ces initiatives, comme la proposition exprimée par certains d’un regroupe-ment des « petits » pays pour créer un système monétaire alternatif au niveau européen, n’ont de sens que si elles constituent un chemin pour changer durablement le paysage européen, en « grand ». Le mouvement communiste et, en France, le Front de gauche doivent maintenir des objectifs élevés de transformation de la société. Concernant l’euro, l’objectif est clair : passer d’une monnaie unique à l’usage de la domination des marchés financiers à une monnaie commune, pour répondre aux besoins des peuples. Nous n’avons pas toutes les ré-ponses, le mouvement populaire est capable de construire des réponses innovantes. C’est ce pari-là que nous devons faire.(1) Lire notamment Denis Durand, « En finir avec le tabou monétaire », dans Économie et Politique, septembre 2013.

Frédéric Mellier &Vincent Bordas

Contribution dans l’Humanité4 / 08 / 2015

Le gouvernement d’Alexis Tsipras évite un nouveau prêt-relais qui n’aurait été que provisoire. Les conditions pour débloquer l’inté-gralité des 86 milliards d’euros promis restent drastiques. Au sein de Syriza, la tension monte.Le 14 août, près l’approbation, à l’aube, du « plan d’aide » à la Grèce par le Parlement hellène - malgré la défection d’une trentaine de députés Syriza et avec le renfort des forces austéritaires de l’opposition, Nouvelle Démocratie (droite), Pasok et To Potami (centre gauche) -, les ministres des Finances de la zone euro ont validé le nouvel emprunt de 86 milliards d’euros sur trois ans. Après avoir organisé, via la BCE, l’asphyxie financière du pays, les eurocrates maintiennent la Grèce sous leur joug. S’ils débloquent 10 milliards d’euros, ils conditionnent le versement du reste au respect par Athènes de la stricte mise en applica-tion des réformes exigées. Tout au long de son document, l’Eurogroupe multiplie les diktats et les menaces : d’ici au mois d’octobre prochain, si le gouvernement Syriza ne mène pas une « réforme ambi-tieuse » des retraites, s’il ne se range pas à la règle d’or ordo-libérale du

« zéro déficit », s’il ne crée pas le « fonds indépendant », mais sous contrôle de la troïka, destiné à collecter l’argent dégagé par le pro-gramme de privatisations des biens publics grecs – « la pierre angulaire du programme », avoue benoîtement l’Eurogroupe –, tous les versements ultérieurs pourraient être suspendus.La Grèce échappe à un nouveau « prêt-relais » provisoire – ce qui était l’hypothèse privilégiée du ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, afin de tenir plus ferme encore la laisse -, mais l’étau est loin d’être desserré et le pays reste l’otage de la troïka. Revendication centrale d’Alexis Tsipras, la question de l’annula-tion partielle de la dette publique, illégitime et odieuse comme l’a pointé le comité d’audit installé au Parlement grec, demeure entière. Dans son communiqué, l’Euro-groupe écarte fermement toute pers-pective d’un allégement de la dette : « Aucune baisse nominale de la dette ne peut être prise », estime-t-il. Selon lui, « les analyses concluent qu’on peut arriver à une dette soutenable à travers le programme crédible de réformes et des mesures additionnelles liées à la dette, mais sans allégement ».

De son côté, le Fonds monétaire international (FMI) conditionne, lui, sa participation au « plan d’aide » à une restructuration importante de la dette grecque et renvoie toute décision au mois d’octobre. Christine Lagarde, sa directrice générale, a été très claire : « Il est pri-mordial que les partenaires européens de la Grèce prennent des engagements concrets pour apporter un allégement significatif de la dette qui aille bien au-delà de ce qui a été considéré jusqu’ici. »Tout le monde l’admet : derrière le pas de deux sur la dette entre le FMI et les institutions européennes, rien n’est réglé dans la durée. Et en Grèce, la situation se tend plus encore au sein de Syriza. Dans la nuit de jeudi à vendredi, le débat parlementaire sur le « plan d’aide » a été particuliè-rement houleux. Pour Alexis Tsipras, « le dilemme était entre un plan de sauvetage dans l’euro et un plan de sauvetage avec retour à la drachme, comme continue à le suggérer aujourd’hui le ministre allemand des Finances ». Tout le monde n’est pas convaincu dans son camp.

4 • Les Nouvelles 20 août 2015

ÉLECTIONS RÉGIONALES : 6 ET 13 DÉCEMBRE 2015

SUIVRE LA CAMPAGNE D’OLIVIER DARTIGOLLES

À Uzeste le 19 août lors d’un échange avec Bernard Lubat et d’un débat avec Charles Silvestre.

À Paris le 20 août lors de la vente solidaire fruit et légumes, place de la Bastille, organisée par les militants communistes et les syndicalistes du MODEF du Lot et Garonne.

À Lille le 22 août pour représenter la direction du PCF lors des journées d’été d’EELV.

En Dordogne le 23 août à la fête locale du PCF à Pradeloux (St Pierre d’Eyraud).

AGENDA

@DartigollesBlog de campagne : www.dartigolles2015.fr

14 AOÛT. PYRÉNÉES ATLANTIQUES

La forêt : un bien commun

«Olivier a rendez-vous à Oloron Sainte-Marie avec Ramuntcho Tel-lechéa au café Chabanne. Nostal-gie : Olivier se souvient du temps où il enseignait au lycée de Soeix, à quelques kilomètres plus au sud.»

UN GARÇON ÉTONNANT

Ramuntcho travaille à l’Office Na-tional des Forêts. Il est esponsable du Syndicat National Unifié des Personnels des Forêts et de l’Espace Naturel-Solidaires. Au-delà de son métier et de ses responsabilités syn-dicales, il a fait en novembre 2012 un mémoire sur « forêt publique et management néolibéral », dans le cadre d’un certificat international d’écologie humaine. (…)Une de ses conclusions résume à la fois l’enjeu politique de fond qui structure notre lutte, et la réflexion intellectuelle et le travail syndical de Ramuntcho Tellechéa. « L’orienta-tion néolibérale donnée à la société est étendue sur les pans encore non marchands de la société et se laisse entrevoir, dans le monde du tra-vail, par la tension et les énormes difficultés qu’elle engendre. Cette idéologie avance de façon insidieuse. (…) La forêt publique n’échappe pas à ce rouleau compresseur qui remet largement en cause sa nature mul-tifonctionnelle que l’Etat veut, par

ailleurs, développer et accentuer. »Notre rencontre coulait donc de source. D’autant que Ramuntcho Tellechéa, en acteur social conscient de la nécessité d’agir politiquement en construisant une alternative démocratique a figuré en février pour les élections départementales sur la liste commune au PCF et à EELV « Pour un département solidaire, écologique et démocratique ».

« Ce qui se joue, à l’ONF comme dans d’autres services publics, c’est la transformation en so-ciété de services sous sta-tut privé, en soumission directe aux directives européennes. »L’ONF n’emploie plus que 9 000 agents aujourd’hui, contre 12 000 en 2002, et sa direction a un objec-tif proche de ramener ce nombre à 6 300. Depuis 1966, l’ONF est un établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC), per-sonne morale de droit public ayant pour but la gestion d’une activité de service public. Le système de nouvelle gestion publique (new public management) vise à casser les solidarités profes-sionnelles et les coopérations, diviser les personnels, individualiser leurs carrières, les mettre en concurrence afin de mieux répondre aux exigences des contrats successifs « Etat-ONF » : développer les gains de productivité en diminuant de 1,5 % par an les effectifs en ne remplaçant qu’un départ à la retraite sur deux. L’État demande contractuellement à l’ONF de couper plus de bois par rapport aux contrats 1995/1999 et de 2001/2006, pour « mobiliser des res-sources nouvelles. » Ces actions sont d’ailleurs souvent très mal perçues en zones suburbaines et ont fait parfois baptiser la structure «Office Nuisible aux Forêts». L’évolution exigée a conduit à transférer à l’EPIC le paie-

ment des pensions des personnels, ce qui déséquilibre fortement son budget de l’EPIC et vise à entraîner à l’acceptation « consentie » vers une vente à la découpe au privé de plu-sieurs missions de la structure d’Etat.Pour Ramuntcho Tellechéa, la forêt est un bien commun. Les mis-sions essentielles de l’ONF doivent être préservées. Certaines d’entre elles sont fondamentales pour l’environne-ment et la vie des populations sur un vaste territoire, comme la restaura-tion des terrains en montagne. Quant au maintien du cordon littoral, point n’est besoin d’épiloguer quand on se souvient des conséquences des tempêtes de cet hiver sur nos côtes.La gestion des grandes régions va accélérer les phénomènes d’inégalité territoriale. Dans les zones rurales, l’ONF reste la dernière présence du service public, avec la gendarmerie et les écoles.Les interlocuteurs institutionnels de l’ONF, la fédération nationale des communes forestières et les communes elles-mêmes, restent des alliées solides des salariés qui veulent défendre leur service public contre les conséquences du nouveau management public et contre la pra-tique « libérale » du « benchmarking » qui vise à définir des indicateurs de performance. Cette concurrence à tous les niveaux, valeur fonda-mentale des dirigeants de l’Europe, conduit celle-ci aux catastrophes économiques et politiques que nous connaissons et subissons. L’Etat a tenté d’étrangler les com-munes forestières en leur imposant une multiplication par 7 ou 8 de la taxe de 2 euros par hectare de forêt qu’elles versent. Afin de conduire vers des privatisations. Cette volonté de financiarisation du vivant sera au centre des débats et des critiques des Assises nationales de la forêt, à Gar-danne, du 16 au 18 octobre.La société privée allemande E-On reçoit de l’Etat une subvention de 70 millions d’euros pour organiser une très grande usine de production électrique avec la biomasse, en fait des

milliers de tonnes de bois. Cette usine géante est construite sur le site d’une centrale qui fonctionnait en brûlant du charbon local, jusqu’à la fermeture de la mine en février 2003. Mais nombre d’opposants au projet soulignent les dangers écolo-giques, et dénoncent le fait que le recours à l’argent public est engagé trois fois.Par le biais des subventions, par la contribution au service public de l’électricité payée par les consomma-teurs et par les impôts locaux finan-çant les infrastructures nécessaires à l’approvisionnement. Par exemple des routes au gabarit adapté pour les camions transportant le bois.Les syndicalistes de l’ONF sou-lignent le risque éminent d’orienter l’activité de leur service public prin-cipalement vers la fourniture de « bio-masse » à cet entrepreneur étranger privé, pour son profit au-delà de la production d’électricité.Ces évolutions dans les objectifs qui deviennent contradictoires avec les objectifs publics initiaux de ce service public, l’aggravation des conditions de travail, la diminution du nombre d’agents, la concurrence organisée entre eux, la coexistence de fonction-naires et d’agents de statut privé, tout cela conduit à un malaise profond qui s’est concrétisé tragiquement par 25 suicides depuis 2009. (…)À l’issue de cette rencontre, Ra-muntcho a accepté de nous aider à rédiger notre programme régional, pour ce qui concerne le domaine où il excelle. Nous avons constaté une communauté d’analyse et une grande proximité d’ambition pour construire autrement notre société.D’autres rencontres seront organisées pour encore mieux dégager les enjeux sociaux, économiques, environne-mentaux de la gestion des espaces syl-vestres, ainsi que pour faire le point le plus précis sur les revendications des travailleurs du secteur et les souhaits et demandes des habitants.»

Jean-Jacques Le Masson

79 810 hectares de forêt publique, soit 36% de la surface boisée du département. Le taux de boisement du département est supérieur à 29%. 213 collectivités publiques sont propriétaires. Cette forêt se trouve principalement en montagne, où elle couvre 76% de la surface. Plus de 80% des arbres sont des feuillus.

Ça, c’est simplement pour les Pyrénées-Atlantiques. En Aquitaine, la forêt couvre 1 776 000 hectares, soit un taux de boisement de 42,5%. La forêt la plus vaste est évidemment celle des Landes avec 561 000 hectares, soit la moitié du territoire départemental, suivie par celle de la Gironde, avec 473 000 hectares. Puis viennent la Dordogne avec 396 000 hectares et le Lot et Garonne, couvert sur 22,8% de son territoire par 123 000 hectares de forêts.

Le massif landais s’étend de façon inégale sur trois départements  : les Landes, la Gironde et le Lot et Garonne. Il représente le plus vaste ensemble forestier d’Europe occi-dentale et comprend les régions forestières des Dunes littorales, le Plateau landais, le Marensin et le Bazadais. L’ensemble occupe une surface totale de 1,3 million d’hec-tares avec un taux de boisement de 77%, soit 987 950 hectares de sur-faces boisées. La forêt d’Aquitaine rassemble 10% du volume national de bois sur pied.

Ajoutons les forêts des deux autres régions, le Limousin et Poitou Charentes qui composent, avec l’Aquitaine, la nouvelle grande région, et on se trouve avec un peu moins d’un million d’hectares en plus, soit une surface boisée, publique et privée, d’un peu plus de 2 720 500 hectares. C’est une donnée très importante de notre région. Un grand enjeu écono-mique. Un atout environnemental considérable, même sans évoquer ce que fait la France au moment où elle va accueillir en décembre la conférence mondiale sur le climat. D’autant plus si on parle des enjeux qui y seront débattus.

Olivier Dartigolles est le chef de file du PCF/Front de Gauche pour les Régio-nales 2015. Depuis début juillet, il sillonne les 12 départements de la région Aquitaine - Limousin -

Poitou - Charentes et participe à de multiples débats, fêtes, échanges, entretiens… pour faire vivre l'esprit et l'ambition d'une liste pour une région solidaire, citoyenne, écologique.

Les Nouvelles 20 août 2015 • 5

ÉLECTIONS RÉGIONALES : 6 ET 13 DÉCEMBRE 2015

LOT ET GARONNE

Crise agricole et travail saisonnierECOTAXE

Ouvrons le débat d’une expérimentation au niveau régional

Olivier Dartigolles rencontre Christian Crouzet, syndicaliste paysan, à Sainte-Colombe-de-Vil-leneuve dans le Lot-et-Garonne.Elle fait suite à un article paru dans Sud-Ouest (08/08/2015) relatif à un rapport de la Confédération pay-sanne au sujet des travailleurs saison-niers, qui témoigne de la situation de précarité et de non droit dans laquelle se trouvent plus de 2 000 travailleurs saisonniers étrangers présents dans le département.»

Non respect de la régle-mentation de travail, non paiement des heures supplémentaires ou en-core non déclaration des accidents de travail…«Cette liste, non exhaustive, fait état du degré de violence subie par les travailleurs saisonniers, et cela dans tous les domaines.»Pour Christian Crouzet, on assiste aujourd’hui à un véritable boule-versement du marché du travail au niveau de l’agriculture : « Avec le cadre libéral actuel on doit faire face à la multiplication des entreprises pres-tataires de services. Profitant, notam-ment, de la directive européenne sur les travailleurs détachés, ces prestataires de services fournissent une main d’œuvre bon marché aux agriculteurs. Par ces pratiques, on éloigne les agriculteurs de l’emploi et on les détache de toutes tâches administratives. Cette concur-rence est d’autant plus dure qu’elle est déloyale. En effet, ces prestataires de services ne payent pas de charge. Pour reprendre un terme à la mode ; on assiste à une véritable uberisation de l’agriculture. »Afin de lutter contre ces dérives, «il faut une réponse politique au niveau européen» estime-t-il. Ce travail dis-simulé qui entraîne une baisse des cotisations sociales a aussi pour effet pervers la remise en cause de la caisse de retraite des agriculteurs.

« Pourquoi ne pas aider les exploita-tions agricoles qui respectent certains critères, tels que la taille minimale des structures d’ hébergements pour les saisonniers ou encore le nombre de toilettes mises à disposition ? » propose Jean-Jacques Mirande, chef de file des communistes du Lot et Garonne.Pour Olivier Dartigolles, il faut « faire la démonstration que les poli-tiques publiques apportent des réponses concrètes. Les futurs élus du Front de gauche s’engagent à mettre en œuvre une politique régionale d’accueil à des-tination des saisonniers. Cette politique se traduira par la création d’un « label social ». La région aidera les agricul-teurs qui respecteront ses critères (type de contrat, conditions d’accueil…)».Autre question sensible, celle de l’inspection du travail et de son rôle. Interrogé dans Sud-Ouest, le pré-sident de la Chambre d’Agriculture, Monsieur Bousquet Cassagne, consi-dère que celle-ci est trop intrusive et qualifie « d’intempestives » les « des-centes » des agents. Il est important de rappeler que les contrôles sont là pour protéger les salariés et faire tout simplement respecter la loi, les droits et le code du travail.Pour Christian Crouzet, il faut bien faire comprendre une chose aux agri-culteurs : «Les régressions sociales sont synonymes de baisse de la valeur travail.Toutes ces remises en cause, attaque sur le code du travail, tentative de destruc-tion des conventions collectives, remise en cause de l’ inspection du travail, sont le résultat du discours ambiant.»

LES CIRCUITS COURTS, UNE SOLUTION D’AVENIR

« Nous sommes tous d’accord pour dire que les circuits courts sont la solution. Il faut bien évidement continuer à les soutenir et les développer. Seulement aujourd’ hui nous sommes en per-manence en difficulté lors des appels d’offre. Le système est tel qu’on priorise toujours le modèle à bas coût » précise Christian Crouzet. « Dans la future grande région créons un service et former des agents territoriaux spécia-lement pour les questions des marchés publics » avance Olivier Dartigolles.«Le Front de gauche porte une propo-sition depuis de nombreuses années. La totalité de la commande publique sur l’ensemble de la grande région en termes de restauration collective doit être réalisée par l’ intermédiaire des circuits courts.»Si nous sommes élus nous nous engageons à porter cette reven-dication et à la mettre en œuvre.Pour C. Croizet, «nous sommes à un tournant historique de la crise de l’agri-culture». «Aujourd’hui les agriculteurs se rendent comptent que le système n’a plus besoin d’eux. C’est un véritable choc psychologique. Il faut en prendre conscience. »Les réponses apportées il y a quelques semaines par le gouvernement avec son plan d’urgence ne sont pas à la hauteur des enjeux. Elles ne résou-dront rien. Les agriculteurs attendent

de véritables réponses structurelles. Plutôt que de les maintenir en survie en les perfusant lors des crises, il faut des prix rémunérateurs leur permet-tant de vivre. Olivier Dartigolles sera d’ailleurs présent place de la Bastille à Paris lors de la vente solidaire de fruits et légumes venant du Lot-et-Garonne, coordonnée par Raymond Girardi et le Modef.

POUR UN PACTE ALIMENTAIRE ET TERRITORIAL

Tout en évoquant les risques de la métropolisation résultant de la loi Notre, l’échange entre Christian Crouzet, Jean-Jacques Mirande et Olivier, pointe du doigt un phéno-mène nouveau. Celui de la spécula-tion sur la terre. Beaucoup plus stable que la bourse, la terre est aujourd’hui devenue une valeur refuge pour de nombreux financiers. « Tu te rends compte qu’aujourd’hui dans notre département certains hec-tares se vendent entre 12 000 et 13 00 euros ! » interpelle Christian Crouzet. Cette spéculation sur la terre met gravement en danger sa vocation ori-ginelle, à savoir son rôle alimentaire. Il faut mettre en avant le rôle d’utilité publique que représente cette terre. Le débat sur la souveraineté alimen-taire de notre pays mérite d’être posé. Au cœur de la future assemblée régio-nale le Front de gauche proposera de mettre en place un pacte alimentaire et territorial.Il est impératif de remettre en place une politique publique régionale concernant la maîtrise du foncier. Les élus du front de gauche propo-seront la création d’aides régionales à destination des jeunes agriculteurs souhaitant s’installer.

Thomas Portes

«Nous connaissons bien les murs de camions à l’échelle de la future grande région Aquitaine/Poitou-Charentes/Limousin. Ces enfilades de poids lourds et de remorques sont le produit de la mise en concur-rence des territoires et des salariés en Europe, et d’un dumping social de plus en plus violent avec de très lourdes conséquences climatiques et environnementales. Il faut avoir le courage de s’attaquer aux lobbys patronaux routiers, euro-péens et nationaux, d’engager une vraie transition écologique avec un report de la route vers les modes alter-natifs moins polluants (rail-fluvial). A peine évoquée par l’ancien ministre des transports, Frédéric Cuvillier, l’idée d’une écotaxe régionale a été rejetée, sans même une amorce de débat, par Manuel Valls et Ségolène Royal. Or, il y a quelques mois

encore, cette piste était jugée positi-vement par Matignon. Un nouveau renoncement, un de plus.Comment proposer un haut niveau d’ambition pour la prochaine Confé-rence climat à Paris et refuser toute expérimentation de l’écotaxe pour les camions au niveau régional ?Comment lutter contre le réchauf-fement climatique sans s’attaquer aux émissions de gaz à effet de serre ? Avec l’autocariste Macron ? Avec des murs de camions traversant nos régions pour une mise en concur-rence sauvage des populations et des territoires ? Il faut changer de système. En finir avec ce qui échoue et construire des régions solidaires, citoyennes et écologiques.»

Olivier Dartigolles,chef de file du PCF/Front de

gauche aux élections régionales

Dans le département du Lot et Ga-ronne le secteur agricole regroupe 7,5% de la population active, ce qui représente près de 12 000 emplois (salariés, exploitants, saisonniers…)

Avec 284 300 hectares cultivées pour 7 200 exploitations, l’agricul-ture représente un secteur majeur de la vie économique du départe-ment. On estime son chiffre d’affaire à environ 719,4 millions d’euros par an. Pour avoir un élément de comparaison, cela équivaut au chiffre d’affaire réalisé par l’industrie agroalimentaire du Lot-et-Garonne.

Être force de propositions« Nous allons tendre la main à l’ensemble des forces progressistes de cette grande région, contre l’austérité. Depuis juin, je ne cesse de rencontre des syndicalistes, des élus locaux, qui partagent nos préoccupations et qui sont disponibles pour construire ce projet avec nous.

Nous disons qu’une commune, un département, une région peuvent se fixer ensemble des objectifs pour des politiques publiques qui vont dans le sens de la réponse aux besoins. Avec un haut niveau d’ambition : viser plus loin que les 10% de suffrages car la réforme du mode de scrutin veut qu’au-dessus de ce seuil, nous ne serons pas pieds et poings liés. Nous pourrons peser fortement pour les axes politiques du Front de Gauche. »

FÊTE DU PCF À LAMOTHE MONTRAVEL Le rendez-vous incontournable du 15 août pour les girondins et les dordognots, a remporté son pari contre la météo, en présence des responsables locaux du PCF ainsi qu’Olivier Dartigolles, Laurent Péréa et Sébastien Laborde.

Vide-grenier , repas gastronomique, guinguette, débats sur la santé et sur les Régionales, stand librairie et de la presse, signature de l’appel régional, ont fait le plein.

6 • Les Nouvelles 20 août 2015

INTERNATIONALE

MÉDIAS

À propos de la crise grecquePierre Laurent interpelle Laurent Joffrin du journal «Libération»

CRISE OU RACKET ?

L’Allemagne s’offre 14 aéroportsGRÈCE

Le coup d’État de l’Union Européenn

TURQUIE

Travailler à la paix

GRÈCE

« Abécédaire » de la lutte pour le changement

«En annonçant à la une de Libé-ration du 11 août un grand dossier sur «les leçons de la crise grecque», votre journal a fait une promesse à ses lecteurs qu’il n’a absolument pas tenue. Votre dossier et l’analyse introductive que vous signez ne tirent aucune leçon de l’expérience grecque de ces huit derniers mois. En tout cas aucune de celles que devrait logiquement tirer quiconque se réclame de la gauche. Une fois de plus, vous faites totalement fi de la position réelle et maintes fois exprimée d’Alexis Tsipras. Cherchant en fait à justifier la politique d’aus-térité menée en France par François Hollande, vous présentez sa décision de signer l’accord qui lui a été imposé comme un reniement à ses promesses démagogiques, la reconnaissance par lui-même que rester dans l’euro vaut bien «une certaine dose d’austérité» et qu’il aurait mieux valu l’admettre tout de suite plutôt que de «jouer au poker avec l’avenir de la Grèce». Ainsi, selon vous, Aléxis Tsipras pour-rait maintenant être soutenu parce qu’il s’est converti au réalisme d’une austérité qu’il combattait hier. Cette position est l’exact contraire de celle qu’a exprimée le Premier ministre grec, le 29 juillet dans une longue interview à la radio hellénique Sto Kokkino, dont seule l’Humanité a publié la traduction intégrale. Je cite : «Nous avons tenté, dans des conditions défavorables, avec un rapport de forces difficile en Europe et dans le monde, de faire valoir la raison d’un peuple et la possibilité d’une voie alternative. Au bout du compte, même

si les puissants ont imposé leur volonté, ce qui reste c’est l’absolue confirmation, au niveau international, de l’ impasse qu’est l’austérité.»Si réalisme il y a, on le voit, c’est celui de la lucidité face au rapport de forces et aux conditions dra-coniennes de l’accord qui a été imposé à la Grèce. La transparence avec laquelle Aléxis Tsípras conduit son combat est d’ailleurs une belle leçon de démocratie.Alors, pourquoi avoir signé, quand vous nous dites, monsieur Joffrin, qu’ il ne tenait qu’ à Aléxis Tsípras d’ écarter ce chantage «en négociant un Grexit temporaire et ordonné que lui proposaient ses interlocuteurs allemands» ? Précisément, parce que le Grexit, souhaité de bout en bout par le gouvernement allemand, aurait signifié une faillite catastrophique pour les couches populaires en Grèce. La décision revancharde de contraindre à la fermeture des banques, prise par l’Eurogroupe à la veille du référendum, préparait le terrain au Grexit et à la liquidation politique du gouvernement Tsípras. Sait-on suffisamment que les Alle-mands ont été les plus zélés à proposer un Grexit dit «ordonné» de la Grèce, en gros un accompagnement musclé vers la sortie ? Ceci dit, Aléxis Tsípras reconnaît lui-même que la Grèce a dès lors été enfermée dans un «dilemme coercitif». En acceptant, contraint, les conditions draconiennes de l’accord, c’est donc en quelque sorte maintenu dans la prison de l’austérité que Tsí-pras a décidé de continuer à mener le combat, parce que le choix alternatif du Grexit n’était pas celui de la liberté mais celui du condamné à mort. Recon-

naissant le caractère douloureux de ce compromis, il a souligné combien il s’agissait «d’une victoire à la Pyrrhus de nos partenaires européens et de nos créanciers». Nous sommes donc loin, convenez-en, d’un ralliement à l’austérité.Dans ce combat inégal, la Grèce a également marqué des points. Au plan politique, en élevant le niveau du débat sur la viabilité des politiques d’austé-rité et la soutenabilité de la dette dans toute l’Europe. Le gouvernement grec a ouvert une voie vers laquelle nous devrions désormais tous pousser. Au plan économique, en obtenant 83 mil-liards de financement sur trois ans là où le compromis d’avant-référendum avec les mêmes mesures d’austérité n’assurait que 10 milliards sur cinq mois. Il y a quelques jours encore, les Allemands plaidaient plutôt pour un «prêt relais» qu’un accord de financement durable en échange du plan d’austérité.Dans ces conditions, le devoir d’une gauche digne de ce nom n’est pas de pré-tendre soutenir Tsípras en vantant son imaginaire ralliement à l’austérité, ce qui reviendrait à le soutenir comme la corde soutient le pendu, mais de le sou-tenir vraiment en élargissant le front de lutte européen contre l’austérité, pour des financements allant à la création d’emplois et de richesses, aux services publics et non plus à l’enrichissement des créanciers, pour la restructuration européenne de la dette. L’engagement de la France dans ce combat s’avérerait immédiatement décisif, quand on voit ce que celui de la Grèce, seule et isolée, a déjà fait bouger dans les consciences. (…)»

Alors que Berlin s’est montré très ferme face à Athènes, l’Allemagne a copieusement profité de la crise économique et financière en Grèce.D’après les calculs de l’Institut Leibnitz de recherche économique (IWH) allemand, l’Allemagne a pu réaliser des économies budgétaires de quelque 100 milliards d’euros depuis le début de la crise grecque en 2010, soit plus de 3% du Produit intérieur brut (PIB). Les économistes de l’institut affir-ment même que les économies effectuées par le pays dépassent « le coût engendré par la crise et ce même si la Grèce ne remboursait pas entiè-rement sa dette ». Martelant sans cesse la priorité aux mesures d’austérité malgré l’asphyxie de l’économie hellène, l’Allemagne a même été accusée par certains éco-nomistes et responsables politiques d’imposer son « diktat » lors des dernières négociations entre la Grèce et ses créanciers.

14 AÉROPORTS POUR UN MILLIARD D’EUROS

En plus des ces économies, l’Alle-magne a également pu rafler d’im-portants contrats lors des privatisa-tions menées tambour battant par Athènes depuis 2011 en échange de l’aide financière des Européens notamment. Ainsi, la société Fraport, par exemple, a décroché le contrat de rachat des 14 aéroports régionaux grecs, dont certains très touristiques comme Corfou, pour environ un milliard d’euros.La chancelière Angela Merkel s’est engagée de longue date auprès des contribuables à ce que les plans d’aide accordés à Athènes ne leur coûtent rien. Avec les économies et profits effec-tués, elle peut même le leur garantir.

Alors que le résultat des dernières élections législatives a clairement montré l’aspiration du peuple turc et kurde à la paix par l’envoi au par-lement de 80 députés du HDP et a largement affaibli l’AKP, le président Erdogan tente de reprendre la main en convoquant la guerre.Le PCF condamne clairement les actes de R.Erdogan et demande à François Hollande d’utiliser tous les moyens à sa disposition pour travailler à la paix au Kurdistan en exigeant la fin des bombardements des positions du PKK, la relance du processus de paix avec Ocalan et le retrait du PKK de la liste des organi-sations terroristes.Dans une lettre à François Hollande, Pierre Laurent demande que «la

France ne reste pas silencieuse» et «oeuvre activement au retour de la paix et de la démocratie, à un cessez-le-feu et à la reprise des négociations avec le PKK que son dirigeant A. Öcalan engageait, en mars dernier, dans l’étape historique du désarme-ment, étape saluée par le président Erdogan lui-même».«La politique du président Erdogan est lourde de dangers pour la démo-cratie, pour la paix et pour toute la population de Turquie, de même que pour les populations du nord de la Syrie et du Rojava, ainsi que celles du Kurdistan irakien». (…) «Il est du devoir de la France de se démarquer nettement des soutiens, en particulier américains, apportés à la Turquie au cours de la réunion de l’OTAN du 28 juillet dernier».

Quelques éléments pour apprécier la situation en Grèce et les objectifs poursuivit par le gouvernement d’Alexis Tsipras.

www.pcf.fr/71758

L’intégralité sur :www.pcf.fr/73481

Les dirigeants de l’Union euro-péenne n’ont jamais eu la volonté de négocier avec la Grèce, mais au contraire, de faire plier un gouvernement qui tente de mettre en œuvre une autre politique, de briser tout espoir d’alternative.Un coup terrible a été porté à la démocratie par les dirigeants de l’Union Européenne : le couteau sous la gorge, la Grèce a été contrainte de signer un accord dont le 1er Ministre, Alexis Tsipras, affirme qu’il ne sor-tira pas la Grèce de la crise, bien au contraire.Cet accord prévoit la poursuite et l’aggravation d’une politique d’aus-térité qui a déjà mis le pays à genou. Dans cet accord, ils s’agit avant tout de satisfaire les appétits de la finance

et du grand capital : ainsi le groupe Vinci vient illico de candidater pour le rachat de 14 aéroports grecs privatisés…

DÉBAT ET VOTE AU SÉNAT

Pierre Laurent, sénateur, a signifié le vote contre du groupe CRC comme «un acte de lutte et de solidarité aux côtés du peuple grec, d’Alexis Tsi-pras et de nos camarades de Syriza.(…) Mais nous disons d’un même mouvement, au nom de la France, que l’accord scandaleux imposé à Bruxelles n’est pas digne de l’Europe et qu’aucun maintien dans l’euro ne le peut légitimer.»Pour le groupe, la France

doit agir immédiatement pour : - obtenir le déblocage des liquidités de la BCE sans les soumettre à de nouvelles conditions - mobiliser le plus vite possible les 35 milliards d’investissements prévus en engageant sans tarder la contri-bution de la France et en proposant à d’autres pays de se joindre à la créa-tion d’un fonds de développement pour la Grèce qui pourrait préfigurer un fonds de développement pour l’Europe toute entière - travailler à concrétiser le rééchelon-nement de la dette.

L’intégralité sur :www.pcf.fr/73056

Beaucoup de monde à la section de Bègles du PCF le 22 juillet, pour débattre de la situation en Grèce, avec Anne Sabourin, Fréderic Mellier et Vincent Boivinet.

Les Nouvelles 20 août 2015 • 7

PCF

BLAYAIS

Apéro-Débat

RENDEZ-VOUS D’ÉTÉ

SAMEDI 29/08

FÊTE DE LA RURALITÉLASSUS-SAINT-SYMPHORIEN

• Dès 10h30 : Accueil des participants

• De 10h45 à 12h30 : Débat «ÉLECTIONS RÉGIONALES, ET SI ON DÉCIDAIT DE NOTRE AVENIR ?»Avec la participation de : Olivier DARTIGOLLES, chef de file du PCF, Alain BACHE, conseiller régional, Sébastien LABORDE, secrétaire du PCF 33, ainsi que des militants politiques, associatifs et syndicalistes.

• 12h45 : Apéritif et repas républicain et animation musicale.Avec Thierry, Pator et Cyndie, les chanteurs de l’ANGE BLEU.

Participation : 16€ 1/2 tarif pour les enfants et les sans emploi

VENEZ NOMBREUX !

Inscriptions :

Guy BORDENAVE 05 56 25 30 50 // Julien RUIZ 06 83 59 90 79 // Raymond LAGARDÈRE 05 56 25 73 33

Florent SANZ 05 56 88 77 50 // Alain BOISSIER 06 62 25 99 60

SANDRA ET FREDERICO, JEUNES MILITANTS DE PODEMOS, EN DÉBAT AVEC 40 PERSONNES À LA FÊTE DES LIBERTÉS ORGANISÉE PAR LE PCF À BACALAN LE 13 JUILLET

HUMANITÉ-DIMANCHE

Vente spécialeProgramme de la Fête de l'HumanitéJeudi 3 septembre et son supplément (124 pages) 4€Numéro à commander dès maintenant, par email ou par téléphone

email : [email protected]éléphone : 01 49 22 73 47 ou 01 49 22 73 42

[email protected]

FÊTE DE L’HUMANITÉ PARIS 12/13 SEPTEMBRE

Inscrivez-vous dès maintenant !

Le 15 août à Saint-Germain-de-Confolens lors de la Fête du PCF.

18 militants de la section du Blayais du PCF y participaient le 18 août avec Olivier Dartigolles, porte-parole national du PCF et chef de file des communistes pour les régionales. L’occasion d’une discussion franche, sans ménagements, ni concessions, sans « langue de bois ».

BORDEAUX BACALAN

Fête des Libertés

SAMEDI 29/08

FÊTE DE LA RURALITÉLASSUS-SAINT-SYMPHORIEN

• Dès 10h30 : Accueil des participants

• De 10h45 à 12h30 : Débat «ÉLECTIONS RÉGIONALES, ET SI ON DÉCIDAIT DE NOTRE AVENIR ?»Avec la participation de : Olivier DARTIGOLLES, chef de file du PCF, Alain BACHE, conseiller régional, Sébastien LABORDE, secrétaire du PCF 33, ainsi que des militants politiques, associatifs et syndicalistes.

• 12h45 : Apéritif et repas républicain et animation musicale.Avec Thierry, Pator et Cyndie, les chanteurs de l’ANGE BLEU.

Participation : 16€ 1/2 tarif pour les enfants et les sans emploi

VENEZ NOMBREUX !

8 • Les Nouvelles 20 août 2015

Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest S.A.S. au capital de 37 000 eurosAssociés (à parts égales) : L. Chollon, F. Mellier, S. LabordeDirecteur de la publication : Frédéric MellierAbonnement 1 an : 25 euros. Abonnement de soutien : 40 eurosRédaction, composition, impression : S.A.S. Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest15, rue Furtado - 33800 BORDEAUXTél. 05 56 91 45 06 - Fax 05 56 92 61 01 - Annonces légales : [email protected]é : [email protected] - Redaction/Proposition d’article : [email protected] http://nbso.fr/ Les nouvelles de bordeaux @nvlbxCommission paritaire de presse : 0113 C 85932

AVIS DE LIQUIDATION

Etude de Me Etienne RISPALNotaire

84390 SAULT

Suivant acte reçu par Me RISPAL, No-taire susnommé en date du 31/12/2014, enregistré à CARPENTRAS, le 20/01/2015, Bord. n° 2015/91 Case 1, les associés de la Société « GENAVE» société civile au capital de 2 000 €, dont le siège social est à BORDEAUX (33) 146 rue de Belleville, immatricu-lée au RCS de BORDEAUX sous le n° 444884183 ont :- approuvés les comptes définitifs de liquidation ;- déchargés M. Jean-François QUINT, de son mandat de liquidateur,- donnés à ce dernier quitus de sa ges-tion,- constatés la clôture de liquidation à compter de la date de l’acte.Le siège de la liquidation est fixé chez M. Jean-François QUINT, demeurant à BORDEAUX (33) 146 rue de Belleville, adresse à laquelle toutes correspon-dances devront être envoyées, et actes et documents relatifs à la liquidation devront être notifiés.

La Société sera radiée au RCS de BOR-DEAUX

Pour avis Maître Etienne RISPAL

Etude de Me Etienne RISPALNotaire

84390 SAULT

Suivant acte reçu par Me RISPAL, No-taire susnommé en date du 31/12/2014, enregistré à CARPENTRAS, le 20/01/2015, Bord. n° 2015/90 Case 1, les associés de la Société « DOWNING STREET» SCI au capital de 1 600 €, ayant son siège social à BORDEAUX (33) 146 rue de Belleville, immatricu-lée au RCS de BORDEAUX sous le n° 440677623 ont :approuvés les comptes définitifs de liquidation ;déchargés M. Jean-François QUINT, de son mandat de liquidateur,donnés à ce dernier quitus de sa ges-tion,constatés la clôture de liquidation à compter de la date de l’acte.Le siège de la liquidation est fixé chez M. Jean-François QUINT, demeurant à BORDEAUX (33) 146 rue de Belleville, adresse à laquelle toutes correspon-dances devront être envoyées, et actes et documents relatifs à la liquidation devront être notifiés.

La Société sera radiée au RCS de BOR-DEAUX

Pour avis Maître Etienne RISPAL

ANNONCES LÉGALES

FÊTE DE L’HUMANITÉ

Le grand mix

20e JAZZ’HUM’AH

Paroles engagées

Juliette tire sa révérence à la Fête

Le plateau 2015 s’annonce comme une cuvée exceptionnelle, parti-culièrement relevée. Le 4 juin, les premiers noms étaient dévoilés. Les Écossais de Texas côtoieront sur la grande scène Manu Chao, Youssoupha, l’Orchestre Diverti-mento, Shaka Ponk, Al Kamand-jati ou encore Soviet Suprem. La programmation aurait pu se clore là que le spectacle aurait été au rendez-vous. Il n’en est rien…

Face à l’enthousiasme des lecteurs et militants, la direction de la Fête de l’Humanité remet généreusement le couvert. Et mieux vaut avoir de l’appétit. L’immense Juliette Greco passera par La Courneuve pour sa tournée d’adieux. Il y a fort à parier que l’émotion sera palpable. Autre émotion, autre scène.

Les Écossais de Texas y viendront fêter leur 25e anniversaire. Du haut de leurs 40 millions d’albums ven-dus, Sharleen Spiteri et sa bande dispenseront une pop efficace et universelle.

Manu Chao déroulera ses chan-sons sans frontières propices aux mélanges.

Le rock énergique de Shaka Ponk achèvera le rapprochement.

Le hip-hop ne sera pas en reste. Yous-soupha qui eut maille à partir avec Éric Zemmour et refusa de chanter pour François Hollande déclamera son rap fraternel et pacifiste.

Soviet Suprem étrennera son image-rie soviétique et sa chanson électro-balkanique.

Les Hurlements d’Léo viendront rendre un vibrant hommage à Mano Solo. Les Bordelais réinterpréteront le répertoire du poète insoumis décédé il y a déjà 5 ans.

L’événement sera la venue exception-

nelle de Method Man et Redman, les deux rappeurs new-yorkais issus du mythique Wu-Tang Clan.

Tiken Jah Fakoly avec son reggae militant dispensera un concert de soutien en faveur de l’Afrique.

La famille Chedid (Louis, Mat-thieu, Joseph et Anna) viendra conjuguer ses talents.

Le trio belge des Triggerfinger sera également sur la grande scène.

Un mélange de culture que ne renie-ront pas l’orchestre Divertimento et Al Kamandjati, l’association de Ramzi Aburedwan (Conservatoire national de la région d’Angers) qui s’obstine à bâtir des écoles de musique pour les enfants de Palestine. La soif de partage et d’excellence est inextinguible.

L’ASSOCIATION ZEBROCK, POURVOYEUSE DE TALENTS

La scène Zebrock, qui continue son rôle de pourvoyeur de talents, présentera les lauréats du tremplin. Révélés en 1992 par l’association séquanodionysienne, les Innocents, à la faveur d’une fraîche reformation, se rappelleront aux bons souvenirs des amateurs de pop à la française.

Lénine Renaud, le groupe emmené par Franck Vandecasteele (ex-Mar-cel) et Cyril Delmote (ex-VRP) pro-posera ses univers poétique et réaliste.

Les cinq membres de la Maison Tellier feront découvrir leur folk classieux.

Les trois lauréats du tremplin Ze-brock, Einleit et sa pop électronique cinématique, la chanteuse Clarys et son univers élégant, brut et entêtant et Johnny Montreuil, s’essaieront à la scène grandeur nature.

Zoufris Maracas, revient après un passage remarqué en 2012.

Les chants révolutionnaires et les œuvres de résistance sont revisités par Giovanni Mirabassi, Cyril Mokaiesh, Sylvain Kassap, ImuZ-Zic… Un programme captivant, émouvant.Les sept musiciens amateurs de Racines de Swing, qui ont roulé leur bosse aux quatre coins de la France, arpenteront une tsiganie heureuse, non pas stigmatisée, mais honorée, des Balkans au continent Django Reinhardt, en passant par Kurt Weill.Le pianiste Giovanni Mirabassi en solo, égrènera des titres de son diptyque discographique, Avanti ! et Adelante !. Symbole fort, le second album a été enregistré à Les deux concerts - de Mirabassi en solo, puis

avec Mokaiesh - bénéficient de l’aide de la Sacem pour le suivi de carrière. «Naufragés !» s’empare de textes d’Allain Leprest, Philippe Léotard, Vladimir Vissotski, Mano Solo… Un hommage vibrant à cet aréopage de poètes, non pas maudits, mais souvent marginalisés par le système dominant que défie leur langue indocile.Pulcinella, le quartet toulousain, free-jazz à blues rock, on tangue de punk à tango, au gré d’un groove gargantuesque.Sylvain Kassap : «Manifeste !» Chants de lutte et de résistance, signé de ce saxophoniste, clarinettiste, compo-siteur et improvisateur émérite. Avec son remarquable quartet (Jacques

Mahieux, Didier Petit, Jérémie Ter-noy) et la fanfare au nom évocateur, El Pueblo Unido, il revisitera des brû-lots musico-poétiques de Mahmoud Darwich (Ici), Eugène Pottier (son hymne aux Communards, l’Insurgé), Brel (Jaurès), ou Max Roach (We Insist ! Freedom Now, 1960), qui participa au mémorable concert de soutien à Mandela à la Fête de l’Huma 1985. Une initiative aussi captivante qu’émouvante.Le nonet ImuZZic Grand(s) En-semble avec Over the Hills opérera une relecture d’Escalator over the Hill (1971), de la pianiste, composi-trice, arrangeuse et chef d’orchestre Carla Bley.

« LES POÈTES, LES ÉCRIVAINS, LES MUSICIENS ONT FAIT DE MA VIE QUELQUE CHOSE DE MIRACULEUX »

Ni compositrice, ni auteure, Juliette Gréco se conçoit en tant qu’inter-prète comme « une servante aimante, attentionnée, qui donne tout ce qu’elle a pour servir l’auteur et le musicien ». Sa voix rauque et sensuelle a su mettre en valeur les textes qui lui ont été confiés. À la scène, cette alchimie a provoqué des étincelles, une communion avec le public qui, depuis ses débuts, est prêt à la suivre jusqu’au bout des rimes, des rires, des larmes qui vous saisissent au détour de chaque chanson. C’est donc au public qu’elle a dédié sa tournée. « Je dis merci à tous ceux qui sont venus m’entendre, c’est-à-dire entendre les autres, entendre les poètes, les écrivains, les musiciens. », dit-elle, pleine de reconnaissance et de modestie. À 88 ans, l’interprète de «Déshabil-lez-moi» a choisi de tirer sa révérence, « afin de partir debout. Une question

de politesse », ajoute-t-elle. Et de la politesse, comme de la classe, Juliette Gréco n’en a jamais manqué.Il y a cinquante ans, elle donnait son premier récital à la Fête de l’Humanité. Juliette Gréco n’a ja-mais caché son profond attachement aux valeurs de gauche. L’épisode marquant qu’a été la guerre, durant laquelle elle est éloignée de sa mère et de sa sœur déportées à Ravensbrück, y a très certainement contribué. Elle vit la Libération comme une « explo-sion de joie », et se joint rapidement aux Jeunesses communistes. Elle fréquente Saint-Germain-des-Prés et ses cercles intellectuels, se liant ainsi d’amitié avec Sartre, Simone de Beauvoir, Marguerite Duras… Mal-gré les exhortations de cette dernière, Juliette Gréco a pourtant toujours refusé d’être encartée. Compagnon de route et compagne de cœur du Parti communiste, Juliette Gréco ne pouvait manquer cette escale incon-tournable qu’est la Fête. Au moment du salut, dimanche 13 septembre, l’émotion sera là.

l’Humanité du 21/07/2015