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http://nbso.fr/ Les nouvelles de bordeaux @nvlbx Jeudi 10 septembre 2015 - N° 2115 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX - Prix : 0,80 euro

Nouvelles N° 2115

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Nouvelles N° 2115 du 10 sept.

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http://nbso.fr/ Les nouvelles de bordeaux @nvlbx

Jeudi 10 septembre 2015 - N° 2115 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX - Prix : 0,80 euro

2 • Les Nouvelles 10 septembre 2015

ACTUALITÉEN LUTTE

MEETING DE RENTRÉE

« Péchue » la CGT !

Corinne Versigny, secrétaire de l’UD-33 invitait alors Valérie Pau-let, nouvelle responsable régionale de la CGT (Aquitaine), à prendre la parole pour accueillir les per-sonnes présentes. Puis place à trois témoignages qui suscitèrent de nombreuses réactions dans une salle dynamique.

D’abord Fréderic, agent de la Sécu. Avant de rappeler le combat qu’il mène à la CARSAT, depuis bien avant les vacances, et d’annoncer la prochaine étape le 10 septembre, il a fait un petit historique sur les raisons, le contexte économique et politique, la nature de la création de la Sécurité sociale. Il invitait d’ailleurs ceux qui ne l’avaient pas encore fait à acheter la dernière publication de l’Institut d’Histoire Sociale Aqui-taine au titre évocateur : « La Sécu sociale et solidaire, 70 ans de luttes ».Au tour de Fatima. Aide à domicile en Charente-Maritime, elle raconte son combat pour faire appliquer la convention collective par son employeur. Face à son refus, elle crée le syndicat, aidée par l’union locale et l’UD. Elargissant son propos à cette « profession de pauvres à qui on demande de gérer la pauvreté », elle décrit les menaces, les provocations, dont elle est l’objet, une première vic-toire en justice avant l’été. L’annonce de nouvelles poursuites devant le tribunal administratif n’entame en

rien sa volonté de dignité et de justice sociale…Jacques, de chez Dassault Biarritz. Il rappelle que de recul en recul, lui et ses collègues ont perdu 38% de pouvoir d’achat ! Il dénonce les embauches avec des salaires niveau Smic, dans une entreprise de haute technicité, et fait état des interrogations des salariés et de son organisation syndicale (trop souvent seule dans la lutte) pour mener avec succès la bataille de l’augmentation de la feuille de paie. Il termine son propos en montrant comment le tra-vail en commun avec toutes les autres entreprises du secteur Aéro, Turbo-méca, Messier, les sous-traitants, est de nature à fédérer et à peser sur un patronat qui fait beaucoup d’argent. A l’évidence un secteur qui après plusieurs actions avant les congés va lui aussi bouger…Corinne Versigny passait ensuite la parole à Philippe Martinez. Le nouveau secrétaire général de la CGT, a d’abord abordé la situation des migrants, soulignant tout à la fois l’horreur qu’elle suscite, la respon-sabilité des gouvernants européens dans le déclenchement des guerres « plutôt que d’aider la démocratie et les démocrates ». Le responsable national insistait sur la nécessité que les cégétistes débattent de cette question entre eux mais aussi avec les salariés. Il ne lais-sait rien dans l’ombre : la Palestine,

les Kurdes, etc, pour en arriver au rôle que la CGT joue et entend jouer au sein de la Confédération européenne des Syndicats (CES), qui tiendra une réunion importante à Paris fin septembre.Il parlait ensuite de l’ensemble de l’activité sociale, du contenu que son organisation « attend » de la Confé-rence sociale, donnant plusieurs exemples de luttes victorieuses, rap-pelant les 180 000 signatures recueil-lies sur la pétition pour augmenter les salaires, les minima sociaux et les pensions. Il soulignait le besoin d’alimenter un discours idéologique pour créer les conditions du rassem-blement du maximum de salariés dans les mobilisations.Rappelant les faits qui ont jalonné l’histoire sociale et ses acquis, il indique qu’augmenter les salaires, baisser le temps de travail, va dans le sens de l’Histoire. Deux thèmes que la CGT veut voir à l’ordre du jour du calendrier social, « sinon qu’est-ce qui justifierait la présence de la CGT dans une réunion, avec le gouvernement et le Medef, dont l’objectif serait de casser le Code du travail et les garanties collectives ? »Premier rendez-vous le 23 sep-tembre, journée nationale pour le respect des libertés syndicales, puis le 8 octobre.

S.Gonzalez

SÉCURITÉ SOCIALE

Pétition et rassemblement À l’appel de l’UD CGT Gironde, avec le syndicat CGT de la CARSAT*, un rassemblement s’est tenu le 10 septembre, pour déposer les pétitions pour redonner des moyens à la sécurité sociale : embaucher des personnels en CDI, privilégier l’accueil physique, réouvrir les accueils, avec ou sans rendez-vous toute la journée de toutes les agences retraite, en finir avec la procédure d’annulation des rendez vous jugés par la Direction « non utiles » ce qui prive de nombreux assurés de renseignements. * Carsat : Caisse d’Assurance Retraite et de la Santé au Travail

OUVRIERS AGRICOLES

Patrons voyous Des salariés de la société Karagri à La Réole, avec le soutien de l’Union locale de Langon et l’UD-CGT, se sont rassemblés devant l’entreprise le 9 septembre afin d’obtenir le paiement des salaires et la remise de leur contrat de travail. Originaires d’Espagne, du Maroc et d’Algérie, ils font l’objet d’une exploitation inacceptable depuis plusieurs semaines de la part de cette société et des donneurs d’ordre, dont certains sont des grands châteaux très connus dans le Bordelais. Une partie d’entre eux séjournent actuellement sous un pont à Bordeaux.

EDUCATION

L’austérité plutôt que la réussite scolaire ?

Conséquence directe des politiques d’austérité menées au niveau national et européen, nous assistons à une dégradation continue du service public de l’éducation nationale.Collèges, lycées, université.. Derrière la satisfaction affichée du gouvernement, la réalité du terrain est tout autre. Postes non pourvus, manque de remplaçants, classes et filières surchargées, taux d’échec de 50% en première année d’université en raison de l’explosion du nombre d’étudiants salariés… Pas un secteur n’est épargné.Lycées, étudiants et personnels de l’éducation subissent chaque jour les conséquences des politiques d’austérité. Non, la rentrée scolaire ne s’est pas déroulée au pied d’un grand arc-en-ciel !Enseignants, élus,syndicalistes, parents d’élèves, lycéens, étudiants soyons des lanceurs d’alertes.Partout où sont menées des attaques contre le service public de l’éducation, ensemble mobilisons-nous en commençant par révéler publiquement les lieux et la nature des coups portés. Nous mettons en place une adresse où réagir et témoigner. Avec vos messages, une carte interactive sera mise en ligne pour faire la vérité sur cette rentrée scolaire et organiser un réseau citoyen de mobilisation.

Je signer l’appel :cgt.gironde.org

[email protected] 06 68 52 11 11

Valérie Paulet

Les Nouvelles 10 septembre 2015 • 3

EditorialACTUALITÉ

Assez de l’actualité ?

Dans une enquête Odoxa/Le Parisien publiée en juillet, la question suivante était posée : « Les politiques d’austérité sont-elles le seul moyen pour que l’Europe sorte de la crise économique ou existe-t-il d’autres solutions ? « Pour 75 %, « il existe d’autres solutions » et le pourcentage grimpait à 82 % des personnes interrogées de gauche et tout de même à 65 % des sondés de droite. Bref, trois Français sur quatre pensent qu’il y a d’autres voies que l’austérité.

Lors de sa conférence de presse de rentrée, le président Hollande, convaincu du bien-fondé des règles de rigueur budgétaire imposées par l’Union européenne, a décliné les orientations de la dernière ligne droite de son quinquennat. Sans surprise, puisqu’en reniant, dès 2012, sa promesse de renégocier le «traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance» (TSCG), il avait engagé le pays dans la voie libérale.

Les 41 milliards d’euros accordés au patronat dans le cadre du pacte de responsabilité feront, au mieux, l’objet d’une « évaluation en 2016 ». Mais, quel qu’en soit le résultat, le président de la République n’entend pas en réorienter une partie vers l’investissement et le pouvoir d’achat des ménages, comme le réclamaient une partie des socialistes.

Côté emploi, la réforme du Code du travail revient sur le tapis. François Hollande entend bien « as-souplir et mieux organiser le travail » et privilégier les accords d’entreprises sur la loi.

Côté solidarité, les populations qui frappent à nos portes pourront certes compter sur le soutien de citoyens et d’élus, mais pour l’heure sans l’aide concrète de l’Etat.

L’espoir et l’avenir ne sont pas dans cette actua-lité-là.

Ce week-end à la Fête de l’Humanité, c’est un grand moment de solidarité avec les migrants, les populations contraintes à fuir les guerres et la misère partout dans le monde, qui s’exprimera. La France doit retrouver le chemin historique du droit d’asile.

Toutes les composantes de la gauche sociale et politique seront présentes et plusieurs débats de représentants de la gauche européenne permet-tront de confronter les expériences en cours en Grèce, en Espagne, en Grande-Bretagne... pour réfléchir ensemble à l’avenir du continent.

Dans plus de 120 rencontres dans les stands, on va parler transports, culture, santé, jeunesse, travail, éducation, développement durable… pour construire les contenus de régions solidaires, éga-litaires et écologiquement responsables.

Dans les restaurants éphémères de la fête, des milliers de militants communistes et amis, venus de tout le pays, dont les 180 qui sont «montés» de Gironde, feront découvrir leurs richesses locales et régionales.

Nous vous invitons à être de cette actualité-là.

Olivier FondriestMembre du Comité exécutif

du PCF 33

RÉFUGIÉS

La solidarité immédiate et la Paix

Droit d’asile

Loin des exigences citoyennes

Les militants, élus et maires com-munistes qui agissent pour un accueil digne des réfugiés conti-nuent d’exiger des actes et des engagements concrets de l’État et pas seulement des paroles ou des mesures minimales.Les déclarations du Président de la République sur la crise des réfugiés sont extrêmement déce-vantes, très loin des exigences citoyennes de solidarité qui se sont exprimées ces derniers jours en France et en Europe. François Hollande a parlé chiffres, quotas obligatoires, plutôt que principes fondamentaux de l’ac-cueil et du respect du droit d’asile.De ce point de vue, le chiffre de 24 000 réfugiés accueillis par la France n’est pas du tout à la hauteur et loin de ses capaci-tés d’accueil. Le Président ne s’est d’ailleurs engagé sur rien de concret, sur aucun moyen national d’État pour aider à cet accueil.

«Face à ce que l’on appelle le drame des migrants, en réalité le drame de centaines de milliers de réfugié-e-s qui fuient la guerre, le chaos et la misère, notre colère et notre émotion sont immenses. Pour les communistes, la première des urgences est sans tergiverser la solidarité et le devoir d’accueil. Tous ces derniers mois, souvent bien seuls parmi les formations politiques, nous avons combattu des discours pleins d’égoïsmes et de haine, en exigeant le changement de politique de la France et de l’Europe. A l’automne 2014, j’avais alerté, après la visite des camps de réfugiés près de Kobané, sur la détresse de ces milliers de réfugiés alors entassés dans ces camps sans aucune aide internationale. Nos appels sont restés lettre morte. Nous dénonçons depuis des mois la construction de murs tout autour de l’Europe forteresse, des murs en dur et des murs dans les têtes, un dangereux cocktail de haine et de fils barbelés. Et nous avons sans cesse questionné : quel monde inhumain sommes-nous en train de construire ?Aujourd’hui, enfin, grâce à l’engage-ment citoyen devant l’insoutenable, grâce aux initiatives de nombreuses forces démocratiques en Europe, grâce à l’engagement du Pape et au changement de posture de certains États européens, les verrous de l’égoïsme sont en train de sauter.

Nous saluons le réveil des consciences, et toutes celles et tous ceux qui en sont les artisans. Le temps a été trop long, il a coûté trop cher en vies humaines : 29.000 morts en Médi-terranée et aux portes de l’Europe. Aujourd’hui la France doit s’enga-ger en actes et pas seulement en mots. Nous demandons que notre pays : - respecte la convention de Genève sur les réfugiés et mette aux normes du Haut Commissariat aux Réfugiés de l’ONU des centres d’accueil en doublant leurs capacités,- mette en place des dispositifs de soutien médico-social, des parcours d’insertion professionnelle et de sco-larisation des enfants dans le respect des droits des enfants tel qu’il est défini par la convention de l’ONU,- soutienne la mise en place du réseau des villes solidaires lancé par la mairie de Barcelone et les villes françaises qui s’y engagent,- remette à plat les politiques de visas de l’UE et demande l’abrogation de la directive de Dublin,- dote de nouveaux moyens Frontex pour assurer un accueil digne des migrants avec la mise en place de parcours plus sûrs.Les élus communistes, les villes à direction communiste, qui ont une grande tradition d’accueil des réfugiés et migrants et ont déjà pris de nombreuses initiatives ces der-niers mois, vont s’engager avec plus

de force encore dans ce devoir de solidarité, en faisant partager leurs expériences. J’appelle tous les communistes fran-çais à s’inscrire dans toutes les initiatives citoyennes, locales, dépar-tementales, régionales, nationales et internationales de solidarités concrètes. La fête de l’Humanité s’annonce comme un grand moment de mobilisation. Nous exigeons également de la France qu’elle cesse d’alimenter les logiques de guerre qui sont à l’origine des terribles drames et du chaos que fuient ces réfugiés. La France semble s’engager dans une nouvelle escalade sans aucun mandat de l’ONU, tandis qu’elle reste silencieuse face à la répression du gouvernement Erdogan contre les Kurdes. La France doit d’urgence prendre de nouvelles initiatives pour des solu-tions de paix dans toute la région. La France, dont la responsabilité est engagée dans la déstabilisation de la Libye et les engrenages guerriers de la région, doit changer la nature et les objectifs de son engagement. Le 21 septembre est la journée mondiale pour la Paix. Cette année, nous appelons à en faire une grande journée d’actions et de mobilisations, pour la Paix, la solidarité avec tous les migrants, dans tout le pays. Face à la tragédie inhumaine que nous vivons, les communistes se sentent pleinement engagés pour la paix, contre la guerre et la barbarie, pour la solidarité et l’accueil des réfugiés dans notre pays, la France.»

Pierre Laurent Secrétaire national du PCF,

président du Parti de la Gauche Européenne, 5 septembre 2015

Manifestation à Bordeaux le 5 septembre.

4 • Les Nouvelles 10 septembre 2015

RÉGIONALES 2015

@Dartigolles

Blog de campagne : www.dartigolles2015.fr

RÉGIONALES

Pour un avenir commun, construisons une nouvelle région4 questions à Olivier Dartigolles, chef de file des communistes dans la grande région Aquitaine Limousin Poitou-Charentes

GIRONDE

«Concurrence non, coopérations oui»

Vous avez rencontré de nom-breuses personnes durant ces deux mois d’été. Qu’avez-vous ressenti ?

O.D. De la colère, de la souffrance, parfois du découragement, mais au total une immense envie de vivre. Avec la situation que connaît notre pays, il faut que surgisse quelque chose de neuf dans cette période de grave crise à tous les niveaux. On ne peut plus continuer ainsi !Des millions d’hommes et de femmes subissent l’austérité et, avec elle, des conditions de vie de plus en plus difficiles. Cette politique est en échec. Le seul argument pour la jus-tifier c’est qu’il ne serait pas possible de faire autrement. C’est faux !Nous voulons transformer les poli-tiques régionales et dessiner comme le dit notre appel «une région soli-daire, citoyenne et écologique». L’élection de décembre ne peut se résumer à un affrontement entre une liste de droite, qui veut aller encore plus loin dans la casse des solidarités, et celle d’Alain Rousset et du parti socialiste qui ne rompt pas avec les logiques libérales. Pas plus que ne le propose le FN.Il manque un acteur essentiel dans ce scénario mortifère, c’est le peuple ! Il doit faire irruption dans cette campagne, nous y consacrons toute notre énergie.

Oui mais comment avec une région aussi grande ?

O.D. En effet, c’est une nouvelle grande région regroupant l’Aqui-taine, le Limousin et le Poitou-Charentes, soit un territoire équi-valent à l’Autriche, composée de 12 départements et de 5,8 millions d’habitants. Le moins qu’on puisse dire, ce n’est pas le souci d’être près des populations qui a présidé à ce «redécoupage». Il faut donc inverser le processus : partir des besoins des populations, mettre en débat des propositions pour y répondre, porter des solutions dans la future assemblée régionale et à tout moment informer de là où en est leur mise en oeuvre.

Porter des propositions, certes, mais comment les faire aboutir ?

O.D. En unissant toutes celles et ceux qui refusent l’austérité en France et en Europe et qui veulent une politique régionale allant dans la bonne direction. Les femmes et les hommes de gauche, de très nom-

breux écologistes, sont écoeurés par les renoncements et les trahisons du gouvernement. Ils sont en recherche d’une issue. Nous leur tendons la main. Nous pouvons obtenir des majorités d’idées sur la question de transports, de l’aménagement des territoires, de l’activités économique, de la forma-tion professionnelle, de l’éducation, de l’écologie et du développement durable. Mais on ne peut obtenir des résultats que si nous avons le cou-rage et la détermination de ne plus accepter les logiques destructrices de l’argent-roi. Ça ne se fera pas en un jour mais il est possible et urgent de s’engager dans cette voie.Depuis deux mois, je rencontre des agriculteurs, des élus locaux, des militants associatifs, des syndica-listes qui disent leur disponibilité à faire avec nous ce chemin. Il y a beaucoup d’idées, de savoirs-faire, d’expertise de terrain, de personnes qui demandent à être entendus. Nous devons mettre en mouvement cette intelligence collective, cette force populaire et citoyenne. Pro-longer dans notre temps l’histoire de Résistance(s) de nos territoires.

Quels seront les grands thèmes de la campagne ?

O.D. Défendons l’idée d’une éco-

nomie au service des populations et non le contraire. C’est une com-pétence forte du conseil régional qui verse de nombreuses aides aux entreprises dans un réel contrôle de leur utilisation.Travaillons à fédérer les moyens humains et financiers de cette nou-velle région pour que tous ensemble nous affrontions les logiques de concurrence en nous appuyant sur les services publics qui restent une puissance économique lorgnée part le privé.Affirmons notre volonté de l’égalité territoriale en réponse à une réforme territoriale qui veut aggraver les inégalités.Relevons en actes le défi écologique qui n’a rien à voir avec la mascarade du gouvernement qui crée des lignes de bus pour remplacer des trains à 3 mois de la conférence sur le climat et n’apporte aucune solution durable à la crise agricole.La démocratie, les coopérations, l’intérêt commun comme moteurs de l’action politique : remettons la politique à l’endroit en redonnant aux citoyens le pouvoir de décider et de contrôler. Le peuple doit avoir un retour sur son vote.

Des chefs de file sont en cours de désignation dans les 12 départe-ments de la grande région. Vincent Maurin, personnalité politique et syndicale bordelaise bien connue, a accepté de mettre sa candidature à la disposition du rassemblement dans le département de la Gironde.

L.N. Quelles questions seront por-tées dans cette campagne ?

V.M. Animée par Olivier Darti-golles, notre chef de file régional, notre campagne imprime déjà sa singularité: articuler global et local, logiques européennes, nationales et régionales. Détricoter un à un les obstacles au mieux vivre et travailler des habitants. Loin de la méthode «coué» du Président sortant, étalant sans humilité son bilan, notre cam-pagne s’appuiera sur les mobilisations politiques, syndicales et citoyennes pour construire une Région fortes de nouvelles solidarités. Loin de la démagogie de la droite prônant un changement dont le cap serait dans le droit fil des politiques d’austérité im-posées en Europe, notre campagne privilégiera «l’Humain d’abord». Pour les territoires, nous dirons Concurrence NON, Coopération Oui. Les nouvelles grandes Régions, comme les Métropoles ne sauraient effacer Départements et Communes, maillons reconnus comme outils de proximité et de démocratie locale.Sur ce territoire immense, nous militerons pour le développement harmonieux des villes et campagnes, renforçant les circuits courts produc-teurs/consommateurs, développant les services publics (Poste, TER…), réinterrogeant la place du fret fer-roviaire, des ports atlantiques, de l’estuaire et du canal latéral à la Garonne. À l’opposé d’un repli étroit sur quelques pôles de compétitivité, nous renforcerons l’idée que le déve-loppement économique se nourrira

d’autres ambitions en terme de trans-ports, d’éducation, de formation professionnelle, de services publics de santé et logement, d’infrastruc-tures culturelles et sportives. La culture devra s’enrichir encore par la promotion des acteurs locaux et du respect des statuts de ses profes-sionnels. Le tourisme social devra devenir une priorité. L’Agenda 21 sera dépoussiéré au profit d’une plus grande transversalité des actions de protection de l’environnement. Ce ne sont que quelques idées, il y en a plein d’autres…

2. Quels sont les obstacles à la satisfaction des besoins ?

V.M. Plus le territoire est vaste plus l’éloignement pèse sur la vie démocratique. Il faudra imaginer des lieux d’exercice d’une citoyenneté régionale décentrée de la seule métro-pole bordelaise. Trouver les formes permettant d’associer syndicats, associations, habitants aux projets et décisions. Sinon, les territoires subiront le fait du prince et de sa cour d’experts désignés ! 3. Comment, avec qui agir sur les choix politiques nationaux et régionaux ?

V.M. Comme nous l’avons décidé en conférence régionale du PCF, il s’agit de réunir toutes les forces disponibles pour une politique ambi-tieuse de gauche refusant les logiques d’austérité…Pour cela, nous appelons à construire une liste citoyenne aux élections régionales, rassemblant, dans la di-versité de leurs opinions, des hommes et des femmes engagés et unis autour des valeurs de fraternité, d’égalité, de solidarité et de laïcité, pour une région qui met l’économie au service du développement humain, de l’ave-nir de notre planète et qui tourne le dos aux politiques d’austérité.

Les Nouvelles 10 septembre 2015 • 5

GRAND STADE DE BORDEAUX

La marquetisation en marche !

ELUS COMMUNISTES/FRONT DE GAUCHE

Avec les maires de France, contre l’austérité imposée aux collectivités

APPEL DE L’AMF

«Préserver le quotidien des Français»L’appel du 19 septembre pour les communes de France «La société du nouveau stade et la

mairie de Bordeaux ont annoncé la signature d’un contrat de «naming» avec une société d’assurance. Le maire de Bordeaux a donc ignoré les appels à revoir le mode de finan-cement de ce stade, et notamment notre appel à rendre hommage à Nelson Mandela. C’est un très mauvais signe envoyé au monde du sport et à la société. Jusqu’à présent le fait de nommer un stade était un acte participant au devoir de mémoire collective. Symbole de la marchandisation des stades, le naming impose à présent l’inscription dans l’espace public et donc dans les mémoires collectives

de marques d’entreprises. On rem-place Delaune, Léo Lagrange et les personnalités sportives locales par MMA ou Allianz, Matmut. C’est un processus de marquetisation globale de l’espace public auquel nous nous opposons fortement. Nous prendrons des initiatives dans les semaines à venir pour faire valoir un autre avenir possible pour le mouvement sportif.»

Le groupe des élus communistes à Bordeaux Métropole

et Vincent Maurinancien élu de Bordeaux et

chef de file du PCF-33 à l’élection régionale

Avec un tract et une pétition adressés aux citoyens, agents territoriaux, associations et élus, en relayant l’appel de l’Association des maires de France, les élus communistes/Front de gauche et républicains’ANECR* sera partie prenante de la mobili-sation du 19 septembre contre les baisses de dotations de l’Etat.

Les baisses de dotation servent à financer des aides inutiles telles que le CICE, qui favorisent la spéculation. L’association des élus communistes et républicains demande une réforme juste de la fiscalité, le partage des richesses produites par la taxation des actifs financiers.

Redonner aux communes et à leurs intercommunalités les moyens d’in-vestir utilement pour la population, c’est bon pour les services publics, c’est bon pour nos vies, c’est bon pour la relance économique et l’emploi, pour la justice sociale et l’égalité des territoires.

Les élus appellent à signer la pétition

www.elunet.org

« Le 19 septembre 2015, faisons cause commune ! L’Etat a décidé de réduire de 30% les dotations qui étaient jusque-là accor-dées aux communes et intercommu-nalités pour assurer leurs missions, y compris les plusvitales. Les communes et leurs inter-communalités font d’ores et déjà des efforts de gestion mais quelle institu-tion, même très bien gérée, pourrait supporter une telle baisse ? La vie quotidienne de 66 millions de Français, largement liée aux actions des communes, peut-elle être consi-dérée comme une simple variable d’ajustement comptable ?

AGIR DÈS MAINTENANT

Le risque est présent et il concerne

chaque habitant de chaque com-mune de France sans exception.Si rien n’est fait, les communes et intercommunalités se verront lour-dement imposer trois options :1. Réduire fortement les « ser-vices du quotidien » proposés aux citoyens ? Logements, crèches, écoles, cantines, centres d’action sociale, transports, équipementssportifs et culturels, environnement, tri et collecte des déchets… Les habitants ne peuvent être privés des services essentiels qui assurent le cadre de vie et fondent le lien social, le vivre ensemble !2. Renoncer aux investissements préparant l’avenir ? Travaux d’in-frastructures, aménagements pour accueillir les entreprises créatrices d’emploi… L’attractivité du pays et l’activité économique en souffriraient sans délai et très directement.3. Augmenter les impôts locaux ou les tarifs des services proposés ? Ce serait financièrement intenable pour beaucoup de Français.Notre réponse est claire : c’est non !

Aussi, nous appelons toutes celles et tous ceux qui veulent que leur commune vive et que leur vie quo-tidienne s’améliore, à se mobiliser le

samedi 19 septembre, dans toutes les communes de France. « Nous invitons les citoyens de notre pays à rencontrer les élus locaux et signer «L’Appel du 19 septembre pour les communes de France», sur les cahiers prévus en mairie ou sur le site :www.change.org

Pour le Bureau de l’AMF :François Baroin, président - André Laignel, premier vice-président délégué - Philippe Laurent, secrétaire général - Michel Vergnier, trésorier généralMarie Hélène Amiable, Annie Guil-lemot, André Rossinot, Martial Saddier

L’AMF a mis en place un large dispositif de mobilisation. Tous les citoyens sont appelés à ren-contrer leurs élus, partout en France, le 19 septembre entre 10h et midi. Une campagne de communica-tion se déploie à grande échelle, en particulier par la diffusion d’un Manifeste, d’une affiche et, à partir du 9 septembre, d’un clip video. La campagne est également relayée sur les réseaux sociaux (fil twitter et page facebook dédiés).

En juillet 2013, Vincent Maurin proposait l’appélation Nelson Mandela, pour le Grand Stade

COLLECTIVITÉS TERRITORIALES

6 • Les Nouvelles 10 septembre 2015

CLIMAT

PÉTITION

Campagne internationale et citoyenne pour sauver la planète et l’humanité

Signer la pétition sur :http://gironde.pcf.fr/71355

Notre belle planète voit, année après année, s’accumuler « une dette écologique » qui, sans retour-nement rapide de la situation peut faire craindre le risque d’un épuise-ment de la Terre. C’est un pressent appel à la conscience humaine pour engager d’urgence un processus de transition des modes de vie et de développement de nos sociétés et du monde. L’homme, la nature et les animaux sont déjà touchés sous différentes formes : déforestation, baisse des ressources en eau potable, fonte de glaciers, pollutions de toutes sortes, épuisement de réserves aquatiques, accumulation de déchets et de gaz à effet de serre, emballement du climat, chute de la biodiversité, disparition d’espèces végétales et animales, séche-resses répétées sur certaines zones de la planète qui ont pour conséquences de faire flamber les matières premières alimentaires, attisant des famines et des guerres, accélérant les migrations du sud vers le nord. C’est dire à quel point les simplismes, le rejet des autres, les racismes, le culte du chacun pour soi et de la concur-rence de tous contre tous, désormais incrustés comme des évidences dans les débats politiques des forces domi-nantes, relèvent de la puérilité et de

l’irresponsabilité. Tout devrait être fait pour que la Conférence Climat à Paris débouche sur des actes concrets, précis, planifiés, contrôlés, pour réduire sérieusement les gaz à effet de serre. Cet enjeu est autrement plus sérieux et grave que les problèmes de comptabilité analytique du monde capitaliste dont on nous abreuve en permanence pour mieux extorquer les fruits du travail des salariés, priver les retraités de leur dû tout en réduisant les moyens consacrés à l’avenir de la jeunesse et à la culture. Quand, au sortir de la seconde guerre mondiale, la France et l’Allemagne avaient chacune une dette repré-sentant 200% des richesses qu’elles produisaient, cela n’a empêché ni le redressement des deux pays, ni leur développement grâce à des dispo-sitions techniques d’effacement de ces dettes que l’on pourrait aisément appliquer aujourd’hui pour la Grèce, l’Espagne, le Portugal, l’Italie, la France… Contrecarrer les crises économiques et financières appelle de refuser le traité transatlantique, de penser une transition énergétique, de sortir du processus en cours d’industrialisation de la production agricole, de repenser la ville et les développements territo-riaux, les systèmes de transport et les

nouveaux logements, la transforma-tion de nos systèmes industriels…Une telle transition-révolution pour un nouveau développement hu-main, social, environnemental qui nécessiterait beaucoup de travail de recherche, de travail de réalisation donc d’emplois nouveaux. Seul un mouvement citoyen d’une ampleur inédite sera en mesure de l’imposer dans l’action sociale, poli-tique et dans l’expérimentation. Ces débats occuperont une grande place dans notre Fête de L’Humanité où un appel sera lancé à la mobilisation populaire pour la réussite de la confé-rence mondiale sur le climat. La vraie dette vis-à-vis des générations futures est verte.

Patrick Le Hyaric (extraits)

7 novembre au siège du PCF à Paris : journée d’ateliers sur les alterna-tives politiques au réchauffement climatique aura lieu sur plusieurs thèmes parmi lesquels : Énergie, Agriculture, Finances, Recherche, Transports, Habitat, Industrie... 29 novembre. Le PCF participera à la grande Marche Mondiale pour le Climat à Paris

INTERNATIONAL

SYRIE

Créer les conditions de la paix

PALESTINE

Non au mur de séparation à Beit Jala !

François Hollande a confirmé son intention d’engager la France dans des opérations militaires aériennes en Syrie. Le risque est sérieux d’une fuite en avant vers une nouvelle phase de l’internationalisation du conflit syrien.L’expérience de l’engagement de la coalition dirigée par les États-Unis en Irak et en Syrie n’a pas fait la preuve de son efficacité et les près de 3 000 frappes aériennes n’ont pas empêché Daesh d’avancer jusqu’à Ramadi en Irak ou Palmyre en Syrie. Les seuls reculs véritables infligés par Daesh l’ont été au sol par les forces combattantes d’Irak et de Syrie, forces kurdes en particulier, dont celles que la Turquie bombarde depuis la fin du mois de juillet.Le revirement stratégique de François Hollande en Syrie est-il lié à l’inquié-tude américaine de voir la Russie

s’engager directement dans le conflit syrien ?Cette nouvelle décision d’engage-ment d’opérations extérieures de la France ne peut être prise sans que les véritables buts de guerre ne soient explicites : S’agit-il de stopper l’État islamique et de travailler à la concrétisation du processus de négociations retenu à l’unanimité mi-août par le Conseil de sécurité pour instaurer la paix en Syrie ?Ou s’agit-il à la faveur du combat contre l’État islamique de faire pres-sion sur l’un des protagonistes du conflit, le dictateur Bachar Al-Assad ?Pour le PCF, le moment et le drame vécu par les Syriens exigent de mettre toute l’énergie des forces en présence pour stopper Daesh, créer les conditions de la paix et de la transition politique en Syrie.

La revue Progressistes est disponible à la Fédération du PCF.

Le 17 août 2015, l’armée israélienne relançait, au mépris des popu-lations locales et du patrimoine historique et culturel de la ville, la construction du mur de séparation en le prolongeant dans la ville de Beit Jala en Palestine (cf Nouvelles 2113 du 27/08). Patrick Le Hyaric, député au Parle-ment européen, avait alors adressé un message à Nicola Khamis, maire de Beit Jala, afin de lui témoigner sa solidarité. Le maire-adjoint de Beit Jala, M.

William Shaer, lui a répondu : «Votre soutien, en envoyant une lettre à M. Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères en France, ainsi qu’à Mme Federica Mogherini, haute représen-tante européenne des Affaires étran-gères, à propos de la construction du mur de séparation dans la ville de Beit Jala est hautement apprécié.»Et il témoigne de sa chaleureuse grati-tude «pour vos efforts dans le soutien de notre juste cause, dans notre com-bat contre les murs de séparation de toutes sortes».

COP21

Qui paie ? Les pauvres !

TRANSITIONS

La dette verte

Les enjeux climatiques ont eu peu de place dans la conférence de presse de rentrée de François Hollande alors que la Conférence de Paris, Cop 21, se tient dans 2 mois et demi et que les 195 pays concernés recevront en octobre la base de négociation.Le président a indiqué qu’il fallait « un préaccord sur la question des finan-cements pour que les chefs d’Etat arrivent à Paris en ayant la certitude

que l’on va pouvoir conclure ». Les financements dont il parle concernent les 100 milliards d’euros que les pays riches seraient appelés à donner pour financer des projets permettant no-tamment de développer des énergies renouvelables non émettrices de gaz à effet de serre dans les pays pauvres. Mais cet argent n’arrive pas. En attendant, la déforestation conti-nue dans la plupart de ces pays. Elle sert à vendre du bois aux pays déve-loppés et émergents, puis à cultiver des palmiers à huile, de la canne à sucre, de l’hévéa et du soja selon les latitudes et les climats locaux afin d’exporter toutes ces matières premières vers les pays riches - dont la France - selon les règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) fondées sur le dumping social et environnemental.On ne pourra pas lutter efficacement contre le réchauffement climatique sans une remise en cause de ces règles mises en place en 1994 pour piller les ressources naturelles des pays pauvres. Ainsi, pour la seule année 2014, les superficies couvertes de forêts dans le monde ont reculé de 18 millions d’hectares, soit deux fois la superficie du Portugal. Dans un autre domaine, la France donne un très mauvais exemple avec l’adoption de la loi Macron qui promeut des déplacements de ville en ville en autocars pour concurrencer le TGV et les TER. Ainsi, pour ne pas laisser trop de clients aux entreprises privées, la SNCF vient de mettre en place des lignes de cars baptisées « Ouibus » pour concurrencer ses

propres TGV et TER. Et on com-prend bien que, pour 20 ou 30 euros de moins, il y aura toujours des clients pour prendre le car plutôt que le train. Le bilan financier du rail en souffrira et le bilan carbone du transport des voyageurs augmentera sensiblement pendant que les régions- qui collectent aussi une partie de nos impôts- sont appelées à financer les TER, voire à prendre en charge une partie des travaux de modernisation des lignes TGV s’ils veulent que telle ou telle ville puisse être desservie à l’avenir.Pendant ce temps, Réseau Ferré de France (RFF), la filière privée créée pour entretenir les voies sur injonction de la Commission européenne, a laissé se dégrader des milliers de kilomètres de voies secondaires. Au point qu’il n’est plus possible de faire des convois de wagons de mar-chandises pour transporter du blé vers les ports d’embarquement alors qu’il existe des terminaux SNCF sur le site même de nombreuses coopéra-tives de stockage du grain. C’est en camion que des millions de tonnes de blé partent en direction des ports d’embarquement pour l’exportation. Est-ce ainsi que le pays organisateur de la Cop 21 entend participer à l’indispensable effort planétaire pour réduire les émissions de gaz à effet de serre responsables du réchauffement climatique?

Gérard Le Puil, auteur de « L’écologie peut encore

sauver l’économie » co-édité par Pascal Galodé et l’Humanité.

Les Nouvelles 10 septembre 2015 • 7

PCF

CONSEIL DÉPARTEMENTAL

Rassembler sur des contenus alternatifsREGROUPEMENT GU AU SEIN DU PCF

Déclaration communeLe 2 septembre, le Conseil dépar-temental de la Fédération de la Gironde du PCF s’est réuni pour débattre du climat politique de cette rentrée, et a décidé de plu-sieurs initiatives.Dans son introduction, Sébastien Laborde, secrétaire départemental, a souligné l’offensive idéologique à laquelle sont confrontés les Français, dans un contexte de crise sociale, économique, internationale et envi-ronnementale.Le climat sécuritaire, le traitement de l’information par les grands médias donnant à voir un monde de violence et de catastrophes d’une part, l’austérité présentée comme seul horizon possible, servant les intérêts patronaux, bouchent l’avenir pour des millions de personnes dans notre pays.

EN EUROPE

La campagne des régionales qui s’amorce, l’ensemble du débat poli-tique, notamment à la fête de l’Hu-manité, sera nourri de ce qui s’est passé et se passera en Grèce dans les prochaines semaines, avec notam-ment les élections du 20 septembre. Abordant les évolutions de la crise grecque qui interrogent, bousculent, et nécessitent un débat profond, il invitait à réfléchir sur les conditions politiques à créer pour des tranfor-mations profondes de la politique de l’UE, sur la souveraineté des peuples, les coopérations, les convergences possibles au plan international, et sur l’alternative politique qui est posée dans chaque pays de l’Union, dont la France, face à la violence de l’offensive capitaliste en direction des démocraties.Dans cette réflexion et ce débat, le PCF doit préciser son projet euro-péen sur la nécessaire sortie du pacte budgétaire, poser en grand le débat sur la dette, les coopérations et la souveraineté des peuples. Une campagne de pétition, lancée à la fête de l’Humanité, s’inscrira dans la durée, avec l’objectif de favoriser la montée de toutes les forces anti austé-rité dans tous les pays, dont la France.Enfin, il s’agit d’élargir le rassemble-ment en matérialisant la solidarité avec les Grecs, avec la création d’une association de coopération solidaire France Grèce (échanges, jumelages de communes, santé…).

L’actualité en Grèce et au niveau de l’UE a des répercussions sur le débat public français notamment entre forces anti austérité. «Ce débat doit avoir lieu, mais ne doit pas s’éloigner de ce qui fonde notre engagement interna-tionaliste, pacifique. Il doit avoir lieu dans le parti et publiquement, comme cet été à Bègles ou bientôt à Libourne, en octobre.» dira Sébastien Laborde.

EN FRANCE

Au plan national, le gouvernement et le MEDEF relancent une offensive idéologique contre le code du travail. Le responsable départemental et national du PCF invite à se saisir de tout ce qui peut émerger de positif dans la société actuelle, tout ce qui s’oppose à ces logiques mortifères pour le camp du progrès, du monde du travail.Dans l’actualité, sur la question des migrants, il souligne que ces réfugiés sont des victimes dans leurs pays de dictatures, des conséquences des politiques internationales menées par la France notamment, de la fuite en avant capitaliste, des conséquences du réchauffement climatique, des désordres sociaux, environnemen-taux du monde en crise. «Notre pays est riche des migrations successives, nous avons vocation à accueillir tous les réfugiés, les privés de droits, les hommes et les femmes menacés partout dans le monde.» Toujours dans l’actualité, les bus Macron démarrent. Il s’agit d’appor-ter des solutions neuves, de ne pas en rester à un combat défensif, même si créer des bus pour les pauvres, à 2 mois de la conférence internationale sur le climat, est une solution rétro-grade. Mais des milliers de personnes vont s’en emparer…En cette rentrée scolaire, malgré le discours gouvernemental satisfait, le manque de moyens humains dans l’éducation se fait sentir (effectifs par classe très élevés, recours à des contractuels, personnels précaires et non formés, réforme du collège contestée). En Gironde, 6 réseaux d’éducation prioritaire ont disparu. «Nous proposons largement au monde enseignant, aux parents d’élèves aux élus, aux lycéens, aux étudiants, d’être des lanceurs d’alertes.» Un appel est lancé dans la grande région et une adresse mail pour faire la vérité sur cette rentrée.

Cette rentrée se passe aussi sur fond de violence qui conduit le gouverne-ment à poursuivre le tout sécuritaire, avec les dérives d’un secrétaire d’Etat aux transports qui dit «préférer les contrôles au faciès, les discriminations, que le risque d’attentat», labourant les terres d’extrême droite. Ces paroles pointent une partie de notre peuple comme un ennemi de l’intérieur, en raison de son nom, son origine, la couleur de sa peau. Pourtant, 73% des Français approuvent ces propos.

RÉGIONALES

Les élections régionales se tiendront dans ce contexte global. Une feuille de route et un chef de file, Olivier Dartigolles, pour la grande région ont été validés en juillet par les com-munistes. L’appel pour une région solidaire, citoyenne et écologique doit permettre d’aller à la rencontre d’hommes et de femmes, voulant travailler à une alternative, avec des contenus qui répondent aux besoins de la population, en rupture avec les politiques d’austérité.Pour transformer les politiques régio-nales, élaborer et mettre en oeuvre ces contenus, nous avons l’ambition d’un large rassemblement, des par-tenaires du front de gauche, mais aussi avec des centaines d’hommes et de femmes, syndicalistes, militants associatifs, élus, qui attendent une offre politique nouvelle, en capacité de bousculer les choses. Depuis le début de l’été, Olivier Dartigolles a rencontré une foule de personnes, dont beaucoup de syndicalistes, pour travailler les contenus. En Gironde, la désignation de notre chef de file départemental (1 par département) est en débat depuis le mois de juin et le nom de Vincent Maurin avait été évoqué. Il fait partie des communistes les plus connus du département, il pourra jouer un rôle important dans la campagne et dans la future assemblée. Vincent Maurin a accepté de mettre sa candidature à disposition du rassemblement pour conduire la liste dans notre département et le Conseil départe-mental a approuvé à l’unanimité cette proposition.

Initiative en octobre

GRAND REPAS DÉPARTEMENTAL

Cette initiative politique, militante et financière aura lieu le samedi 31 octobre.Le Grand Prix de l’Huma au vélodrome est annulé cette année, pour des raisons de calendrier cycliste, puisque 15 jours avant, dans le même lieu, se tiendront des cham-pionnats avec les meilleurs cyclistes français. L’occasion de renouer avec ce tradition-nel repas départemental, avec l’objectif de 250 convives.

«Le Parti communiste français et la Gauche unitaire s’inscrivent l’un et l’autre dans la continuité du combat séculaire des dominés et du mouve-ment ouvrier pour l’émancipation humaine, pour un monde de justice et d’égalité réelle, pour une société pleinement démocratique et fondée sur l’universalité des droits.

Nos deux organisations ont en commun de puiser au meilleur de la pensée humaine, de l’apport des Lu-mières, des idéaux mis en avant par la Révolution française, de l’action de Jaurès en faveur de la République sociale. Elles se revendiquent, face à un capitalisme dont la cupidité n’a cessé de grandir, de l’apport irrem-plaçable de Marx, qui avait choisi le mot de communisme pour désigner le mouvement même d’abolition de l’ordre existant.

Si l’histoire tourmentée du XXe siècle a profondément meurtri, et même dévoyé, cette belle promesse de « mise en commun » s’opposant à la concurrence de tous contre tous, il s’agit à présent de la réhabiliter afin de rouvrir enfin à l’humanité un horizon d’espérance.

Par-delà leurs histoires propres, leurs traditions politiques respectives, la manière dont ils ont pu appréhender le passé, le Parti communiste français et Gauche unitaire ont pu vérifier, à la chaleur du travail réalisé conjoin-tement, qu’ils se retrouvaient dans une commune volonté de recons-truire une perspective crédible et ambitieuse de transformation sociale.

Cela fait ainsi de nombreuses années que nos deux formations constatent leur convergence de vues. Elles portent une identique appréciation sur les menaces que font peser les politiques libérales sur l’avenir de la planète et sur la paix, sur les droits sociaux et conquêtes populaires, sur les politiques publiques garantes de la cohésion de notre société, sur les fon-dements mêmes de la République en France, sur les équilibres écologiques.

Elles s’opposent de même aux orien-tations mises en œuvre par François Hollande et Manuel Valls qui, loin de rompre avec l’orthodoxie austé-ritaire et le pouvoir de la finance, s’efforcent de satisfaire les désidératas du grand patronat, tournant le dos à la majorité populaire qui avait rendu possible la victoire remportée sur Nicolas Sarkozy en 2012.

Elles mesurent également le risque que la situation de très grave crise sociale et politique que connaît notre pays ne profite à une droite dure et revancharde, avide d’en finir avec tout ce qu’il subsiste du programme du Conseil national de la Résistance. Elles s’inquiètent tout particulièrement de constater que le découragement et l’écœurement qui s’emparent de larges secteurs de la population font aujourd’hui le lit du Front national, de ses idées de haine et de son programme de

discriminations.

Elles réaffirment, dans cette situation de grands périls, la nécessité de faire grandir l’exigence d’une autre poli-tique, pour rassembler de nouveau la gauche sur un nouveau projet social et démocratique et lui permettre de retrouver le chemin du peuple. Elles agissent dans ce cadre pour que le Front de gauche soit un instrument au service d’un tel rassemblement de la gauche sur la base d’un chan-gement complet de cap, qu’il soit à même d’agir efficacement pour une nouvelle majorité de gauche et un gouvernement qui répondent aux attentes de nos concitoyens.

Elles se retrouvent, s’agissant des prochaines élections régionales, autour de la nécessité de favoriser les rassemblements les plus larges, aux premiers et seconds tours, à partir de propositions audacieuses récusant la logique de l’austérité nationale, condition pour battre la droite et l’extrême droite, garder à gauche le plus grand nombre de Régions, aboutir à de nouveaux contrats majo-ritaires à la tête de celles-ci.

À partir de ces constats, au vu de l’ampleur des défis qu’il s’agit désormais de relever, et en fonction de l’appréciation portée sur ses six années d’action au sein du Front de gauche dont elle est l’une des trois composantes fondatrices, le 3e Congrès de Gauche unitaire, fin juin 2015, avait considéré que l’heure n’était plus à l’émiettement et à l’éparpillement des forces travaillant à ouvrir une nouvelle perspective pour la gauche. Elle a donc décidé de regrouper ses forces avec celles du Parti communiste français au sein de ce dernier.

À la suite des discussions positives ayant eu lieu tout l’été avec la direction du PCF et des échanges, tout aussi positifs, entre militants des deux formations, cette décision a été définitivement ratifiée les 5 et 6 septembre par les délégués des sections de Gauche unitaire, réunis à Paris.»

Le regroupement sera effectif après qu’à son tour la réunion du conseil national du PCF, jeudi 10 septembre, en soit saisie. Pierre Laurent et Chris-tian Picquet présenteront en suivant à la presse le sens de ce regroupement. À la fête de l’Humanité, l’aboutisse-ment de ce processus sera présenté aux participants, à l’occasion d’une rencontre publique sur le stand du conseil national du PCF, le samedi 12 septembre.

Dès la semaine qui suivra la fête de l’Humanité notre rassemblement sera alors totalement effectif au niveau des sections et fédérations concernées, ainsi qu’au Conseil national et au Comité exécutif natio-nal du PCF.

8 • Les Nouvelles 10 septembre 2015

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Pour avis,

ANNONCES LÉGALES

HOMMAGE BILLET

Décidément, à l’origine du théâtre et des arts, on trouve bien toutes les cérémonies, notamment funéraires, et on voit avec quel zèle tous les simulacres de la représentation sont convoqués. Ainsi, c’est dans l’apothéose d’un défilé nuptialo-funéraire que se termine, magistral exemple, le dernier spectacle du théâtre Dromesko (peut-être à Bor-deaux en 2016 ?)…Au 21e siècle, nombre d’artistes ne se sont pas privés de coller de près à la réalité humaine dans leurs représenta-tions, au point de créer le malaise. Formé à la technique des effets spéciaux, Ron Mueck nous propose des sculp-tures si «moult bien faites» que nous sommes soulagés de les voir à une échelle différente (trop petites ou trop grandes… pour être vraies !).Quant à Valérie Belin, avec ses «images intranquilles», elle renoue avec les mannequins, à ceci près que depuis, la mode les a tellement imités… qu’elles sont plus «vraies que…» celles et ceux qui suivent la mode !Pour revenir à la question toujours pressante de la repré-sentation, on évoquera le chef d’oeuvre d’Alain Resnais, Hiroshima mon amour. Occasion d’une projection-débat à l’Utopia le 30 juillet, à l’initiative judicieuse de L’ appel des Cent, il est aussi proposé en DVD récent. Que reste-t-il des documentaires sur les bombardements atomiques de Nagasaki et Hiroshima ? Rien, ou presque… Comme le répète, provocant, l’acteur japonais à son amoureuse qu’interprète Emmanuelle Riva : «Tu n’as rien vu à Hiro-shima». Oui, mais le film de Resnais et Duras, d’avant-garde à sa sortie, est devenu le chef d’oeuvre classique de référence, pour s’être posé la question de la représentation (film) de l’irreprésentable (bombardement nucléaire). En témoignent les propos de l’impertinente mais très pertinente Mar-guerite Duras dans le synopsis : « Si cette condition est tenue, on aboutira à une espèce de faux documentaire qui sera bien plus probant de la leçon de HIROSHIMA qu’un documentaire de commande. » (nous soulignons).Le cinéaste portugais Miguel Gomes, auteur du superbe triptyque des Mille et Une Nuits n’hésite pas un instant à y aborder la réalité contemporaine de son pays, dont la fermeture des chantiers navals de Viana do Costelo. On voit l’équipe de tournage d’un documentaire quitter les lieux dans le chef d’oeuvre d’Alain Resnais…Dans celui de Miguel Gomes, c’est lui qui est filmé fuyant burlesquement son propre tournage…Comme chacun de nous, mais avec de meilleures raisons, il redoute de se colleter au réel : cela donne pourtant trois beaux films. Que notre «courage fuyons» nous amène aussi face au réel et contribue à sa transformation…

par Vincent Taconet

VRAI FAUX & FAUX VRAI

Étaient présents des journalistes et personnels de l’Humanité, mais aussi des confrères de diverses publications – parmi lesquels Marc-Olivier Fogiel, Philippe Tesson, François d’Orcival, Éric Naulleau, Yves Thréard –, des élus et des personnalités comme l’ancien directeur du journal Pierre Zarka, Roland Leroy étant pour sa part excusé. « Ce fut pour toutes les équipes de l’Humanité une nouvelle acca-blante », a dit Patrick Le Hyaric, directeur du journal, dans son hom-mage. « Difficile de croire que nous perdions tout d’un coup, ce visage si familier qui, durant plus de quarante ans, aura illuminé de son panache, de son style et de sa verve, la rédaction du journal. » Celui, qui, selon les mots du directeur de la rédaction de l’Humanité, Patrick Apel-Muller, portait en lui : « une noblesse de plume pour servir l’espérance. (…) Mais nous perdions bien plus que cela : un frère, un camarade ».« En fin connaisseur de l’histoire et

du mouvement des idées, Claude savait qu’il appartenait à cette vaste et grande tradition, cette histoire si singulière du mouvement ouvrier et progressiste français, aujourd’hui piétinée par le prêt-à-penser, étouffée par les orgues du néolibéralisme », a-t-il souligné.Pierre Laurent, secrétaire national du PCF et ancien directeur de la rédaction de l’Humanité, ajoutait que Claude Cabanes était de ceux qui parlent « haut pour tous les damnés de la Terre ». Et cette voix disparue justement, aux accents de son Sud-Ouest natal, demeure dans tant d’oreilles encore. « Il ne s’est jamais accommodé d’au-cune injustice, poursuivait-il, saluant à son tour la force de ses éditoriaux et de ses interventions médiatiques, qui étaient sa façon à lui de rendre un peu de dignité aux travailleurs victimes d’un système qui veut les en déposséder. Cette voix aux accents rocailleux savait ainsi avec malice résister au rouleau compresseur de la pensée unique… »Le journaliste Ivan Levaï, président de Presse-Liberté, et ami de longue date de Cabanes, a parlé « d’un éternel révolté », se souvenant de son credo constant : « Est-ce ainsi que les hommes vivent », emprunté à Louis Aragon, qui fut un des auteurs compa gnons de son existence. « Il y a quelques semaines encore, je me souviens l’avoir entendu sur RTL dire toute son indignation face aux migrants noyés, chassés, etc. Claude ne faisait jamais semblant. (…) « De plus, sa noblesse de prince rouge était séduisante », enchaîne Ivan Levaï, qui se rappelait de leurs échanges « sur l’argent qui pourrit » et sur « la volonté qu’un jour les hommes puissent vivre autrement ».

Jean-Emmanuel Ducoin, rédac-teur en chef, écrivain et secrétaire national de l’association des Amis de l’Humanité, sait « combien il est difficile de parler de l’homme et de l’ami sans trahir ni l’un ni l’autre ». Il lui a rendu un bel hommage dan sl’Humnaité-Dimanche. Il se souvient d’un « patron de presse qui voulait jeter les bases d’un nou-veau journal, qui estimait que les lecteurs méritent que l’on donne toujours le meilleur de nous-même ». Après d’autres, il évoque aussi le flirt de Claude Cabanes avec la littérature « qui, avouait-il, peut apporter un bonheur que l’écriture d’un éditorial n’apporte pas toujours ». C’était aussi pour cet écrivain du quotidien une façon de pousser plus loin la machine à penser le monde, exercice renouvelé dans son «Éloge de la vulgarité», paru en 2011.D’autres proches, comme ses amis Jérôme Grand d’Esnon ou François Cérésa, ont évoqué des facettes plus intimes sans jamais oublier de saluer « son écriture fine et son cœur chargé, mêlés à sa haute exigence de la justice sociale ». Philippe, un de ses fils, dans un der-nier message, s’est exclamé : « Nous allons la faire ta révolution ! ». Son frère Louis ajoutant à propos de cette cérémonie : « Tu as toujours consi-déré que les honneurs déshonorent, mais tu trouverais qu’aujourd’hui, ça a une certaine gueule. » L’inhumation a eu lieu « dans le carré des communistes », près du mur des Fédérés.

L’Humanité, 3/09/15

CLAUDE CABANES

«Les mots ils les aimait, infiniment»De nombreux hommages ont été rendus à Claude Cabanes, éditorialiste de l’Humanité, lors de l’annonce de sa disparition et lors de ses obsèques le 2 septembre, au cimetière du Père-Lachaise.

Ron Muek