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« Contre les violents tourne la violence » Jeudi 15 octobre 2015 - N° 2120 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX - Prix : 0,80 euro

Nouvelles N° 2120

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Nouvelles N° 2120 du 15 oct.

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Page 1: Nouvelles N° 2120

« Contre les violents tourne la violence »

Jeudi 15 octobre 2015 - N° 2120 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX - Prix : 0,80 euro

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2 • Les Nouvelles 15 octobre 2015

ACTUALITÉHOMMAGES

CÉRÉMONIE D’HOMMAGE AUX FUSILLÉS DE SOUGE

Se souvenir, résisterDimanche 25 octobre, 14h30, au camp militaire de Souge, Martignas s/Jalles

Les familles de fusillés, l’association du Souvenir des Fusillés de Souge - dont le président M. Georges Durou, Mmes Germaine Bonnafon et Michèle Vignacq-, l’ANFFMRFA - M. J-René Mellier-, la LICRA 33 - Mme Clothilde Chapuis-, l’ANCAC -M. Alain Lagardère-, l’ANACR -M. Jean Housset-, l’ARAC - M. Régis Saphores-, la CGT -Mme Corinne Versigny-, le PCF -M. Sébastien Laborde-, la FSU -Mme Graziella Danguy-, le Consistoire israélite de la Gironde -M. Erick Aouizerate-, invitent à la cérémonie qui rassemblera les autorités civiles et militaires* sur les lieux d’exécution.

14h30. Accueil des familles, cheminement dans le Mémorial, accompagnement musical par MM. Nemtanu et Jean Bataillon, accueil des autorités.

14h45. Mise en place des porte-drapeaux.

15h. Cérémonie aux couleurs. Allocutions. Appel aux morts. Dépôt de gerbes. Hommage aux drapeaux.

16h. Salut et remerciement aux porte-drapeaux.

16h15. Dépôt de gerbes à la première enceinte pour ceux qui le souhaitent.

16h45. Dépôt de gerbes au monuments aux morts de Martignas.

BUS (gratuit) de l’UD-CGT 33 au départ de Bègles, aux arrêts de bus de ville.

13h15. Eglise St-Pierre de Bègles - Passage av. Jeanne d’Arc, rue du Mal de Lattre de Tassigny, rue Calixte Camelle

13h20. Mairie de Bègles - Passage rue Léon Gambetta, avenue Lucien Lerousseau

13h25. Poste de Bègles - Passage cours Victor Hugo

13h30. Barrière de Bègles

13h35. Barrière de Toulouse - Passage cours de la Somme, place de la Victoire, cours Aristide Briand

13h45. Bourse du Travail (arrêt après BT) - Passage cours d’Albret, cours du Maréchal Juin, rue du Général de Larminat

13h55. Barrière St-Augustin (angle bd A.Gauthier et cimetière la Chartreuse) - Passage sur bd Antoine Gauthier

14h00. Barrière Judaïque - Direction Mérignac Centre - Passage av. de la République, av. d’Arès, av. de Mérignac, av. de Verdun, av. de l’Yser, avenue des Marronniers.

Direction Martignas sur Jalles.

17h00. Retour sur Bordeaux (même itinéraire)

MÉRIGNAC

Martyrs de l’aéronautique 39-45Samedi 17 octobre, 16h45, Monument de la SNCASO

Sous la présidence de Georges Durou, otage au camp de Mérignac, déporté au camp d’Oranienbourg-Sachsenhausen, les directions de Dassault Aviation, STELIA Aerospace et l’AIA, les organisations syndicales CGT, FO, CFDT et CGC des usines de l’Aéronautique Dassault, STE-LIA Aerospace, AIA, l’Institut CGT d’histoire sociale de la Gironde et de l’Aquitaine, l’Association des Fusillés de Souge, l’ARAC - l’ANACR, l’asso-ciation pour la mémoire des martyrs de l’aéronautique de la Gironde (combattants, fusillés, déportés, prisonniers), invitent à la cérémonie d’hommage.

16h45. Accueil des autorités et des invités par le Lieutenant-Colonel Jacques Padie. À partir de 17h. Cérémonie des couleurs, appel des morts, dépôts de gerbes, allocu-tions, vin d’honneur.

PROJET DE BUDGET 2016

Austérité : ça s’accélère pour les mêmes

PROJET DE LOI DE FINANCE 2016

L’acharnement inégalitaire

Le président de la République était attendu pour ce dernier budget du quinquennat : allait-il enfin déclarer la guerre à son ennemi la finance ou bien poursuivre sa ligne sociale-libérale ? Faire une politique qui améliore le sort des classes populaires et rassemble la gauche ou continuer à servir les intérêts des grands groupes ?

Rediriger tout ou partie des 41 milliards de soutien aux entreprises prévus vers l’investissement et la consommation des ménages était le principal levier sur lequel le gou-vernement pouvait agir. Mais il ne changera rien de ses projets pour le CICE ou le pacte de responsabilité. 33 milliards (+ 9) seront donc consa-crés aux allégements de cotisations et crédits d’impôts pour les entreprises en 2016. Le rapport d’évaluation du CICE de France Stratégie, rendu public le 22 septembre dernier, notait pourtant que l’impact du dispositif sur l’emploi est impossible à chiffrer, qu’il profite d’abord aux grands groupes et de façon minoritaire aux entreprises exportatrices, pourtant son coeur de cible. Avec l’ensemble des aides aux en-treprises, le gouvernement espère atteindre 60 000 emplois créés dans le secteur privé à la fin 2015, soit 0,2% de la population active et un coût de 400 000 euros par emploi.

La fausse bonne nouvelle

L’argument de 2 milliards d’euros de baisse d’impôts pour aider les mé-nages pèse peu face aux 16 milliards de coupes supplémentaires dans la dépense publique et donc la perte de services publics qui s’ensuivra.Concrètement, l’impôt baissera jusqu’à des revenus de 19 200 euros pour un célibataire, 34 700 euros

pour couple sans enfants et 48 000 pour un couple avec 2 enfants. Selon le gouvernement, 8 millions de foyers fiscaux bénéficieront de la baisse, 500 000 foyers sortent de l’impôt et 500 000 n’y entrent pas. Cette « bonne nouvelle » immédiate cache un rétrécissement de l’impôt le plus juste car le plus progressif (46% d’assujettis) et un financement de la mesure par de nouvelles économies sur les dépenses publiques. La TVA, l’impôt le plus injuste, devrait, lui, rapporter 6,3 milliards d’euros sup-plémentaires à l’État en 2016. On donne donc d’une main pour reprendre de l’autre. L’impact éco-nomique de ce que le gouvernement appelle « la relance » sera également largement réduit par les 3,5 mil-liards de coupes dans le budget des collectivités, pourtant vrai moteur de croissance et d’emploi par l’inves-tissement.

L’impasse austéritaire

Le gouvernement ne change rien à sa trajectoire de baisse des dé-penses publiques qui doit atteindre 50 milliards en 2017. Après 18,6 milliards d’économies en 2015, le gouvernement en prévoit 16 pour 2016, répartis entre l’État (5,1), les collectivités territoriales (3,5) et la Sécurité sociale (7,4). Une enveloppe de 1 milliard d’eu-ros «d’autorisation de crédit» serait débloquée pour les collectivités qui investissent pour enrayer la chute de l’investissement local (- 6% en 2015). Rien qui puisse rassurer les élus locaux qui alertent sur le risque de faillite de 1 500 à 2 000 communes et la situation très préoccupante de nombreux conseils départementaux. Les conséquences de l’austérité en termes d’emplois, de services publics et de couverture sociale sont assu-mées par le gouvernement au nom

de «bons chiffres» sur les objectifs qu’il s’est fixés : le déficit public devrait être ramené à 3,3% du PIB en 2016, contre 3,8% en 2015, le taux de dépenses publiques passerait de 55,1% du PIB, contre 55,8%, et la croissance atteindrait tout juste 1,5%, seuil à partir duquel on peut espérer créer de l’emploi. La dette de l’État continue d’aug-menter pour atteindre 96,5% du PIB, contre 96,3% en 2015, et 44,3 milliards d’euros seront à nouveau engloutis dans le service de la dette, qui reste le deuxième budget de l’État.

L’enjeu environnemental et international

En situation très difficile, l’Educa-tion nationale se voit dotée de 500 millions supplémentaires et 8 561 postes sont créés. Mais le ministère de l’Intérieur gagne 100 millions d’euros, 722 emplois, et la Défense 1,01milliard et 2300 emplois afin de prioriser une politique sécuritaire. Alors que se tiendra dans quelques semaines la COP21 à Paris, le budget 2016 délaisse les enjeux environ-nementaux avec une baisse de 100 millions pour la mission écologie, développement, mobilité durables, et la suppression de 671 postes au ministère de l’Écologie.Quant à l’aide au développement, en pleine crise migratoire, la France compte pourtant la réduire de 177 millions (2,6 milliards), en contradiction avec les paroles du chef de l’État le 18 septembre à Modène (Italie), disant que les pays du Sud « doivent être aidés dans leur dévelop-pement pour permettre aux migrants économiques que l’Europe ne pourra pas accueillir d’avoir un avenir ».

avec l’Humanité-Dimanche du 8/10/15

Pour Jean-Marc Durand, membre de la commission économique du PCF, ce budget 2016 «confirme et accentue les dérives engagées».

Il estime de plus qu’il est «peu fiable» car il se base sur «des projections écono-miques très incertaines». Mais le plus grave réside pour lui dans «le modèle de société que ce budget prépare». Et il souligne «l ’acharnement à réduire la dépense publique» qui conduira à «de nouvelles pressions sur les dépenses de l’État, les dotations aux collectivités territoriales» avec «une attaque particulière contre les dépenses de protection sociale».«Pendant ce temps, poursuit-il, les entreprises vont se gaver» et «la dette

va grimper», tandis que «l’État aura à nouveau besoin de financement».Une politique budgétaire dont «le risque est majeur» pour les missions des services publics, la protection sociale, qui «faute de moyens, vont s’ éteindre ou être externalisées vers le privé impliquant l’augmentation des coûts d’accès et d’utilisation pour les citoyens».Il pointe la baisse de l’impôt sur le revenu comme «un leurre» quand le gouvernement «confirme la retenue à

la source». Celle-ci «rendra imposable le plus modeste des contribuables» et «engagera une déstructuration du financement de la protection sociale ».Et il précise : «Aujourd’ hui, les citoyens ne souhaitent pas payer moins d’ impôts, mais veulent un emploi bien rémunéré, moyen le plus sûr pour financer les budgets publics et sociaux et permettre l’accès de tous à des services publics de qualité, source d’entretien et de développement des capacités humaines.»

Lire l’intégralité sur :www.humanite.fr (7/10/5)

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Les Nouvelles 15 octobre 2015 • 3

EditorialACTUALITÉ

« Contre les violents tourne la violence »

Il en est dans les médias dominants qui s’étonnent et s’offusquent d’explosions soudaines de violences dans la population, chez les salariés.

Ceux sont les mêmes qui, en 2005, regardaient avec des yeux éberlués et effrayés les banlieues de notre pays prendre feu de toute part.

Mais comment pourrait-il en être autrement quand, chaque jour, s’amplifie la violence sociale, quand des discours de haine traversent notre pays, que l’on prend un malin plaisir à monter les français les uns contre les autres.

Aujourd’hui c’est le mépris de classe qui est déve-loppé à longueur d’antenne, c’est la mine hautaine et condescendante de DRH et PDG que rencontrent tous les jours des salariés, des délégués syndicaux.

La violence c’est le refus d’embauche parce que l’on n’a pas le bon patronyme ou la bonne couleur. Partout le sentiment de ne pas être écouté, que sa vie, son opinion ne compte pas pour grand chose, nourrit le renoncement, la rancœur, la colère.

C’est cette violence qui transpire dans notre société qui broie des hommes et des femmes, tout cela pour la logique de l’argent roi. Cette violence c’est celle d’un monde déraisonnable.

Alors non, nous n’allons pas pleurer pour une che-mise déchirée, pas plus que nous ne verserons une larme sur quelques patrons chahutés.

Ce qui nous choque c’est de voir des militants syndicaux, des salariés en lutte, traités comme des malfrats, des « voyous ».

Cette violence des salariés d’air France c’est celle des dominants, ce sont eux qui l’ont enfantée. Doit-on, comme certains le portent dans les médias, en faire le modèle d’action préférentiel du syndica-lisme ? Est-ce la seule porte ? Cette chemise c’est la colère du désespoir. Cela nous émeut, nous révolte, et chacun y met un peu de ses colères. Mais nous savons aussi que l’affrontement de classe ce n’est pas juste distribuer une paire de claques à un DRH.

Cet affrontement, c’est d’aller contester jour après jour dans l’entreprise la gestion tournée uniquement vers le profit, de rassembler encore et toujours le plus largement possible les hommes et les femmes pour qu’ils s’emparent de leur vie. C’est ce qu’ont fait les Fralib en réussissant à mettre un genou à terre à l’Éléphant, en créant leur coopérative et leur marque 1336.

Cette bataille c’est celle de l’entreprise, c’est aussi celle de l’ensemble de la société. Aider autour de nous, notre voisin, notre ami, notre collègue, à être maître du débat politique, à devenir décideur. Cela demande que l’on ouvre des espaces où la parole de chacun compte, où l’on réfléchisse ensemble à des actions collectives que cela soit pour la poste, l’école ou la trésorerie.

C’est un chemin long et difficile, fait de petits bon-heurs, d’immenses joies mais aussi de grandes déceptions. Mais c’est ce chemin d’un rassemble-ment majoritaire d’hommes et de femmes devenus pleinement citoyens, à la ville comme à l’entreprise, qui sera l’issue à notre crise de civilisation.

Et si dans la mêlée il y a deux ou trois claques qui partent, ma foi, on s’en remettra.

Fredéric MellierMembre du comité éxecutif du PCF 33

ÉLECTIONS RÉGIONALES

Le point de la campagne avec Sébastien Laborde

SOIRÉE DE LANCEMENT DE CAMPAGNEJeudi 5 novembre 2015, à partir de 19hau Block (ex-BT59) // Bègles (Tram C - Terres-Neuves)

Sébastien Laborde, secrétaire de la fédération PCF de la Gironde, fait le point sur la campagne du front de gauche dans la région Aqui-taine/Limousin/Poitou/Charente pour les élections régionales qui se dérouleront les 6 et 13 décembre prochains.

Un accord politique a été conclu entre les forces du Front de gauche pour les prochaines élections régio-nales, où en sommes-nous de la constitution des listes ?

Sébastien LABORDE. En Juillet nous voulions rassembler le Front de gauche pour construire une offre politique de large rassemblement face aux politiques d’austérité. Le Front de gauche sera rassemblé et nous aurons aussi avec nous le MRC, Limousin terre de gauche, l’ADS en Haute Vienne, des élus et responsables socialistes et écologistes comme en Charente, des maires ruraux des syndicalistes et militants associatifs, un rassemblement qui dépasse déjà les frontières du Front de gauche.

Et en Gironde ?

S.L. En Gironde, Vincent Maurin

et Christine Boronat, pour le Parti de gauche, conduiront la liste. Nous aurons des candidatures d’ouverture, issues du mouvement social en 3e, 6e et 8e position. Ensemble devrait être en 4e position avec Brigitte Lopez. Nous devrions boucler notre liste cette semaine pour une présenta-tion jeudi 22 octobre au Poulailler à Bègles, lieu bien connu des militants progressistes de cette ville. Nous aurons une belle liste, ouverte, repré-sentative de ce que sont les girondins. Quand Rousset ouvre ses listes, il le fait avec des hommes qui n’incarnent ni le renouveau, ni la gauche, nous les ouvrons à celles et ceux qui luttent, qui affrontent ces logiques d’austérité et de renoncement.

Quels sont d’ores et déjà les éléments marquants de cette campagne ?

S.L. Nous allons parler de la vie quotidienne de chacun, sur les trans-ports, l’emploi, l’accès aux services publics car les gens n’en peuvent plus d’un débat politique qui ne parle plus du tout de ce qui les préoccupe. Nous allons porter très haut l’ambition du rassemblement pour transformer les politiques régionales sur des principes qui ont irrigué la gauche

dans notre pays : solidarités, justice sociale, égalité territoriale, démocra-tie mais aussi sur une ambition forte d’aller vers la transition énergétique. Nous allons parler de développement économique et poser en grand le débat sur l’utilisation de l’argent des banques et des aides publiques en direction des entreprises. Nous dirons quels élus nous serons au travers d’une charte éthique.

Quelles sont les prochaines étapes ?

S.L. Cette semaine nous serons devant les gares. Puis, nous présen-terons la liste la semaine prochaine, un meeting de lancement de cam-pagne aura lieu début novembre et nous nous adresserons aux salariés d’entreprises. Durant tout le mois de novembre nous populariserons nos listes et nos propositions pour mettre la vie des gens au cœur des politiques régionales. Nous voulons ouvrir partout où c’est possible des espaces de coélaboration avec les citoyens de la future politique régionale. Nous voulons mettre en mouvement le plus grand nombre pour qu’un véritable changement de politique soit rendu possible.

avec Olivier DARTIGOLLES, tête de liste Front de gauche

Laurence PACHE, PGStéphane LAJAUMONT, Ensemble !Marie-George BUFFET, PCF

Collation sur place, musique, textes, animation rythmeront la soirée.

Et des intervenants culturels, du mouvement social, citoyen…

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4 • Les Nouvelles 15 octobre 2015

SOCIAL-ÉCO

BORDEAUX

Rassemblement des ex Molex à la Cour d’Appel

Lundi dernier, plus de 110 anciens salariés de l’entreprise Molex à Vil-lemur-sur-Tarn (Haute-Garonne) se sont retrouvés à la Cour d’Appel de Bordeaux. Ils veulent faire reconnaitre les responsabilités de la maison-mère américaine qui a fait fermer l’entreprise en 2008, quatre ans après l’avoir rachetée, alors qu’elle était bénéficiaire, et le licenciement abusif des 283 salariés.

Faire payer le groupe Molex, la mai-son-mère, et non la collectivité, c’est l’objectif des ex Molex.Depuis la fermeture en octobre 2008 jusqu’en 2014, les salariés enchainent les victoires judiciaires. Une enquête

de police, pour délit d’entrave aux prérogatives du comité d’entreprise, condamne deux dirigeants à six mois de prison avec sursis et 10 000 euros d’amende chacun.Le motif économique des licencie-ments est contesté. Le conseil des Prud’hommes de Toulouse et la cour d’appel de Toulouse abondent en ce sens et les licenciements sont alors considérés « sans cause réelle et sérieuse ». Les 190 salariés plaignants obtenaient alors 14 millions d’euros.La direction se tourne vers la cour de cassation qui estime que l’arrêt de la cour d’appel est « insuffisamment motivé » sur le statut de co-employeur de la maison mère. La plus haute juri-diction française casse la décision, le

2 juillet 2014, conduisant les salariés devant la cour d’appel de Bordeaux. Guy Pavan, ancien délégué CGT de l’usine de connectique automobile, explique : « Nous avons tout un tas d’éléments pour montrer que Molex n’a pas qu’organisé la fermeture de l’usine. Molex était aussi partie prenante dans la gestion courante de l’usine pour les embauches et les investissements. C’est Molex qui décidait de tout. C’est ce qu’on va défendre. »Lors de la manifestation devant le palais de justice, et alors que 6 syndi-calistes d’Air France ont été le matin même placé en garde à vue, la CGT en a profité pour tacler les « mesures antisociales du gouvernement ».« On voit bien que les lois Macron et Rebsamen, les rapports Lacabarats et Combrexelle sont directement liées aux luttes qui ont fait la une de l’actualité : Conti, Good-Year , Total, Ford, Sony, Tyco, etc… et bien sur les Molex ». Le gouvernement actuel, alors dans l’opposition, soutenait tous ces sala-riés en lutte en disant : plus jamais ça. Aujourd’hui à la tête des affaires, il applique : la dépénalisation du délit d’entrave, la limitation des délais de recours pour les salariés, la forfaitisa-tion des indemnités de licenciement, la limitation des instances représen-tatives du personnel, les contrôles renforcés contre les chômeurs, …Pour les Molex, le délibéré sera rendu le mercredi 16 décembre.

AIR FRANCE

L’avenir des salariés, plus important qu’une chemise arrachéeDepuis plus de 10 jours, le monde médiatique est obnubilé par la chemise arrachée du directeur des ressources humaines d’Air France. Une façon d’ignorer la détresse des salariés qui cherchent un avenir pour leur compagnie.

Ils étaient en lambeaux, les dirigeants d’Air France, le 5 octobre dernier. Leur chemise, oui, on commence à le savoir… Mais ils étaient en lambeaux surtout parce que leur stratégie est un échec. Leur stratégie d’entreprise, c’est sûr puisqu’ils enchaînent plans d’économies sur plans d’économies. Et parce que depuis des mois, ils ten-taient par tous les moyens d’opposer les salariés entre eux. Début 2015, ils avaient même récupéré un rapport du cabinet Secafi produit à la demande de syndicats, pour démontrer que les pilotes de ligne n’avaient pas fait d’efforts suffisants et que c’était eux, les pilotes, qui faisaient plonger la compagnie. À la veille du comité cen-tral d’entreprise (CCE), la matinale entière de France Inter avait donné le ton : les pilotes refusent des efforts supplémentaires, le plan B est donc nécessaire : 2 900 suppressions de postes ! Annoncées dans la presse, sur les ondes, quelques heures avant la réunion avec les syndicats. Annon-cés après la mise en place du plan Transform par lequel on demandait à tous 20% d’effort de compétitivité au détriment des conditions de travail, des congés, de la sécurité.

Annoncés alors que dans les ordina-teurs du service communication, les communiqués de satisfaction étaient prêts : les dettes du groupe ont chuté d’1 milliard d’euros et les bénéfices sont de retour cette année !

Las. La campagne de division n’a pas eu l’effet escompté. La CGT du groupe l’a répété sans jamais être reprise : ce matin du 5 octobre, « la grande famille des salarié(e)s était réunie, personnels au sol, personnels navigants commerciaux et pilotes. C’est cette image qui aurait dû circuler dans les médias car elle est historique ».

Las. La chemise d’un DRH a été déchirée et ce n’est que de cela qu’on va parler, jusqu’à la nausée.

La nausée ? C’est la réaction du gouvernement Valls-Hollande qui est dans son rôle de condamner les violences quand il y en a mais qui s’est depuis ce 5 octobre comporté comme le plus servile des avocats des violences du système. « Voyous ! », a lancé le premier ministre à la face des salariés à qui on venait de nier le simple droit de négocier.

Dans un excellent article - où il n’est certes pas du tout question de chemise arrachée, l’économiste Benjamin Coriat rappelle en effet que « si la colère est à son comble, c’est qu’au fond, de manière subreptice, le plan A (proposé par la direction et dont la discussion a été interrompue) équivaut au plan B, brutalement

annoncé par la direction et qui prévoit 2 900 suppressions d’emplois. En effet, si le plan A, qui pour l’essentiel consiste à allonger la durée et les charges de tra-vail sans compensations salariales, est mis en œuvre, cela reviendra, à trafic égal, à créer une population surnumé-raire de quelque 2 000 postes chez les seuls navigants. Presque le chiffre de suppressions d’emplois annoncé pour le plan B. Pile je gagne, face tu perds ! Tel est le marché de dupe proposé par les managers de la compagnie ! » (1).

L’économiste détaillant ensuite la façon dont l’État actionnaire d’Air France, a refusé toute réduction des taxes prélevées par Aéroport de Paris (à l’image des péages acquittés par la SNCF auprès de RFF, pour que les cheminots comprennent…).

« Résultat : alors que la compagnie connaît les difficultés que l’on sait, ADP est lui bénéficiaire à hauteur de 1,6 milliard. Pourquoi ce déséqui-libre ? Il se susurre que l’ état action-naire d’ADP à hauteur de 40 % veille à ses dividendes ! (…) Mais surtout, bien qu’on s’en défende, tout se met en place pour privatiser ADP après Toulouse et Nice. Il faut donc doter la future mariée. »

De leur côté, les syndicats ont tou-jours tenté de maintenir le cap de la négociation en même temps que celui de la mobilisation. N’en déplaise aux amateurs de sensationnalisme, ce ne sont d’ailleurs pas des séances d’exécutions collectives de DRH que

réclame depuis des mois la CGT mais, plus modestement, des « assises du transport aérien réunissant tous les acteurs politiques, patronaux et syndicaux ».

En vain jusqu’ici… Les représentants de l’Etat qui ont déployé toute leur énergie à soutenir un DRH pour qui le travail des enfants est un tabou somme toute relatif (2), n’ont jamais répondu aux inquiétudes des syndi-cats sur le devenir de leur compagnie.

En attendant les nouvelles réunions intersyndicales et de négociations et

alors que leurs collègues avaient été arrêtés comme des « voyous » à leurs domiciles (voir ci-contre), la CGT demande à l’État de « désigner sans plus attendre un représentant ayant mandat pour dresser d’autres perspec-tives que celle de l’attrition de l’activité Air France et pour tenter de trouver des solutions au blocage social qui mène Air France dans une impasse ».

Vincent Bordas(1) « Derrière la crise, le pactole d’ADP

(2) https://vimeo.com/116748738

ARRÊTÉS COMME DES « VOYOUS » !

5 salariés soupçonnés d’avoir participé aux « violences » du 5 octobre ont été arrêtés chez eux de bon matin, devant leur famille et sans ménagement. Comme des «  voyous  », pendant que Manuel Valls allait présenter ses excuses devant les princes d’Arabie Saoudite. Voici les réactions du secré-taire national du PCF, Pierre Laurent :

« Quand je vois Manuel Valls s’expliquer sur les conditions de la vie sociale en France, s’excuser de ce qui s’est passé chez Air France en Arabie Saoudite, je trouve cela hallucinant. C’est un pays où évidemment ils ne savent même pas ce que ça veut dire le dialogue social, et nous on a un Premier ministre qui va là-bas pour vendre quelques Rafale de plus et s’excuser de ce qui se passe au plan social dans notre pays. »

« Les salariés d’Air France n’ont rien à faire en garde à vue, cet épisode était parfaitement indigne de la République. Il y a une plainte de la direction. Elle doit

être instruite. Elle peut l’être dans de toutes autres conditions que celles-là. Tout en regrettant les violences de la semaine dernière, je pense que le rôle qu’on devrait avoir, c’est d’apaiser la situation et de revenir à la table des négociations. Quand j’entends Manuel Valls dire «il faut le dialogue social» et dire dans la même phrase «le plan de la direction est le seul possible», je trouve cela parfaitement anormal. Nous avons versé plus de cent millions d’euros à Air France de crédit impôt compétitivité, 66 millions l’année dernière, je ne sais pas de quel montant est le chèque de 2015. On verse cet argent soi-disant pour développer de l’emploi. Ils suppriment 3  000 emplois. Est-ce qu’on va conti-nuer de verser de l’argent du CICE à Air France ? J’appelle le gouvernement à prendre vraiment ses responsabilités en votant en conseil d’administration contre ce plan de suppression d’emplois et en permettant l’ouverture du dialogue social dans l’entreprise dont il est actionnaire. »

EMPLOI

C’est dans les profits qu’il faut taper, pas dans l’argent public !Le groupe communiste de Bor-deaux Métropole s’est opposé, lors du dernier conseil, au verse-ment d’une nouvelle subvention publique au groupe Michelin : 1 million d’euros pour créer 20 emplois dans 7 ans.

« Nous venons d’évoquer le sort des salariés de Ford. Cette affaire révèle bien la difficulté de l’action publique pour le maintien de l’emploi indus-triel » a argumenté Max Guichard. « Elle montre aussi que les subventions publiques ne sont pas le bon outil. Voilà pourquoi nous sommes abasourdis par la proposition de nouvelle subvention versée au groupe Michelin. » L’Agence de l’environnement (ADEME) accompagne déjà, à hauteur de 14,7 millions d’euros, soit presque 30% du coût total de l’opération, un projet de recherche présenté par la Simorep pour rechercher des alternatives aux ressources fossiles de sa production.

« Dans ces conditions, poursuit l’ élu, le million d’euros que Michelin vient encore chercher dans les poches du contribuable (400 000 euros à la métropole, 600 000 à la Région) relève au mieux de la mesquinerie. Nous sommes donc désolé d’avoir à rappeler que le groupe Michelin a présenté un communiqué de satisfaction au début

de l’ été, annonçant l’augmentation de 13% du bénéfice net du groupe pour le premier semestre ; 707 millions d’euros dans lesquels nous ne doutons pas que les actionnaires iront se servir. Les salariés ont eu pour leur part un sentiment plus mitigé à l’ issue des négo-ciations salariales : ils ont trouvé les propositions bien faibles au regard des 500 000 euros empochés par la SIMO-REP au titre du crédit d’ impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE).

On pourrait ajouter que le million d’euro d’argent public qui va lui être versé, aurait pu servir à produire de l’emploi. Mais seulement 24 postes seront crées d’ ici 2022… Cela repré-sente 40 000 euros par emplois à créer en 7 ans.

Pour nous, il est –bien sûr– dans le rôle de la métropole de faciliter le maintien et le développement de l’emploi indus-triel. Mais certainement pas en versant de l’argent public.

Celui-ci doit au contraire servir à financer les transports en commun qui irriguent les zones d’emplois ou les logements sociaux qui sont rendus tellement nécessaires dans le contexte de faiblesse des politiques salariales imposées par les grandes entreprises. »

Les élus communistes ont voté contre l’attribution de cette subvention.

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Les Nouvelles 15 octobre 2015 • 5

SOCIAL-ÉCO

MOBILISATION DES JEUNES

« Nous refusons d’être une génération sacrifiée pour payer la crise »

MANIFESTATION DU 8 OCTOBRE

Colère et déterminationCHEMINOTS BORDEAUX

Rencontre avec Séverine Rizzi, secrétaire du syndicat CGT

Le 8 octobre, les organisations appelaient à une convergence des mobilisations « pour en finir avec les politiques d’austérité dont les jeunes sont les premières victimes ». Les jeunes étaient donc bien présents sur la manifestation à Bordeaux comme ailleurs. Pour eux, la mobilisation se poursuit avec une manifestation nationale ce 16 octobre à laquelle appellent de nombreuses organisations syn-dicales, politiques et associatives de jeunesse.

« Lycéen-ne-s, étudiant-e-s, jeunes au chômage ou en emploi, nous refusons aujourd’ hui d’accepter la préca-rité comme seul horizon d’avenir », déclare l’UNEF, syndicat étudiant. « Manque d’ investissement suffisant dans l’ éducation qui surcharge nos classes de lycées et nos amphis, absence de statut social assurant une véritable autonomie à la jeunesse, multiplication des contrats précaires sur le marché du travail : les politiques à destination des jeunes menées depuis plusieurs décennies n’ont eu pour seul effet que de renforcer l’ échec universitaire et la reproduction sociale. Face aux politiques d’austérité menées par le gouvernement, conduisant à faire de nous une génération sacrifiée, nous affirmons que l’ investissement dans

l’ éducation est plus que jamais une nécessité. »

Les témoignages recueillis sur le Tumblr «Ma salle de cours va cra-quer» lancé à l’initiative de l’Unef et de l’UNL sont édifiants. Photos, vidéos, textes racontent les salles d’amphithéâtres archi blindées, les étudiants assis sur les marches ou obligés de prendre des notes debout, ceux qui font demi-tour car ils ne peuvent pas accéder à leur salle, leur amphi…

Devant cette situation, les partisans de la sélection à l’entrée de l’université ou de l’augmentation des frais d’ins-cription redonnent de la voix. Le syndicat étudiant préfère défendre le service public, « libre d’accès, gratuit, émancipateur et garant de l’ égalité sur le territoire ».

«  Si nous étudions, c’est pour nous former, pour acquérir des méthodes de réflexion et pour ap-prendre des savoir-faire qui seront utiles dans le monde du travail, rappelle l’Union des étudiants communistes. Nous appelons donc le gouvernement à prendre ses responsabilités.  Permettre la réussite des étudiants, c’est libérer des forces immenses, capables de permettre le progrès social, scienti-fique et industriel dont l’avenir du pays a besoin. » « Il faut redonner

un nouveau souffle aux œuvres universitaires en reconnaissant le travail des étudiants et en leur garantissant une sécurité finan-cière (incluant la protection sociale et le droit à la retraite). L’heure est donc au financement de nouvelles bourses, ouvrant la voix à un salaire étudiant. »

Les organisations appellent les jeunes à s’organiser sur leur lieu d’étude ou de travail et à se mobiliser pour : sortir les lycées et les établissements d’enseignement supérieur de la crise qu’ils traversent par un investisse-ment massif ; refuser toute sélection au lycée et à l’université ; la création de postes pour couvrir l’augmen-tation du nombre de lycéen-ne-s et d’étudiant-e-s ; la réforme du mode de financement des établissements d’enseignement supérieur et un fléchage des budgets pour améliorer l’accueil et la réussite des étudiants ; la remise à plat des moyens du Crédit Impôt Recherche afin de mieux financer nos établissements d’enseignement supérieur ; l’aug-mentation du nombre et du montant des bourses pour aller vers une mise en protection sociale des jeunes ; la revalorisation de l’enseignement professionnel pour combattre les inégalités ; le droit à la scolarité jusqu’à 18 ans pour lutter contre le décrochage scolaire.

3 000 manifestants, salariés, demandeurs d’emploi, retraités, étudiants ont défilé jeudi dernier à Bordeaux, derrière la même ban-derole exigeant le progrès social et l’arrêt des politiques d’austérité.

Cette marche nationale « pour le pro-grès social » est une réussite a assuré, auprès de la presse locale, Corinne Versigny, secrétaire départementale de la CGT : « Ce matin, j’enten-dais à la radio, un sociologue de la Sorbonne [Jean-François Amadieu, NDLR] racontant que les salariés n’iraient pas manifester, que ça ne servait à rien. Mais c’est une journée réussie malgré tous les obstacles, qu’on soit blacklisté par la plupart

des médias. La plus belle réussite c’est la jeunesse qui a rejoint les organisa-tions syndicales des salariés. »

« Plutôt que de mépriser les organi-sations représentatives, le gouverne-ment devrait être inspiré d’entendre la colère qui gronde dans les entre-prises et dans les services publics, et de répondre aux besoins des salariés », déclarait la CGT Aquitaine au lendemain de la manifestation.

« NON, les salariés ne sont déci-demment pas résignés. Ils entendent peser sur les choix qui seront faits, Ils n’acceptent pas les licenciements et les fermetures d’entreprises comme une fatalité. »

Le pcf mobiliséLes militants PCF étaient bien pré-sents sur la manifestation pour sou-tenir les revendications syndicales et informer de la campagne qu’ils engagent avec le Front de gauche pour les prochaines élections régio-nales.

Voilà deux jours que Séverine Rizzi est secrétaire du syndicat CGT cheminot de Bordeaux-Saint Jean Gare. La première femme dans cette fonction, « parce que la CGT tend à la parité ». Elle explique les raisons de la parti-cipation des cheminots à cette manifestation.

« Nous sommes mobilisés sur les revendications communes : pour l’emploi, les salaires, les conditions de travail… Mais il est vrai qu’il y a un contexte particulier à la SNCF. En août 2014, la loi portant réforme ferroviaire a scindé en 3 entreprises l’activité ferroviaire. Elles sont uni-fiées par un groupe public mais cela divise les métiers des cheminots avec des conséquences sur l’emploi.

Nous sommes très attachés au TER et donc très attentifs à la politique régionale dans ce domaine. Nous sommes pour le maintien du service public, à partir de l’identification des besoins des usagers, en lien avec l’emploi cheminot.

Une nouvelle convention TER sera mise à jour en 2018 et comme nous en avons informé les usagers mardi dernier, avec le partenariat de cer-taines associations, la Région tend à réduire les coûts. Une douzaine de suppression de trains par jour menacent les lignes Bordeaux/ Agen, Bordeaux/Arcachon, Bordeaux/Libourne. Pour l’instant, le plan est gelé jusqu’en janvier mais l’idée est de retarder un train d’une demi-heure, d’avancer un autre d’un quart d’heure et de supprimer celui entre

les deux et cela concerne, bien sûr, les créneaux du matin et du soir.

Une enquête réalisée par Secafi, il y a quelques mois, montre l’impact de la réforme sur la circulation des TER et TET (intercité, corail…) comme la menace de fermeture de la ligne Bordeaux/Nantes, la réduction de la circulation, la suppression d’arrêts… On considère que ces lignes ce sont pas rentables mais si elles ne le sont pas, c’est qu’elles ne sont pas entre-tenues et donc ne peuvent répondre aux besoins des usagers.

À cela s’ajoute la loi Macron. Et voilà Alain Rousset qui annonce, de manière décomplexée, qu’il voudrait supprimer le Bordeaux/Le Verdon au profit du bus !

Tout cela a un impact énorme sur l’emploi des cheminots.

Sur Bordeaux, un service de caisse a fermé pour fusionner avec celui de Toulouse, c’est 22 emplois en moins, sans compter la fermeture de la boutique de la Mériadeck.

Il y a une volonté manifeste de fusionner les métiers, les services.

Par exemple, dans un train pour le contrôle, la vente de billet et l’escale, avant il y avait 3 personnes, aujourd’hui l’idée est que les 3 activités soient assurées par la même personne.

Si certains trains restent à quai, « faute de personnel », c’est qu’il n’y a plus de réserve de conducteurs, l’an dernier on en a supprimé 20 sur 150.

Nous nous battons pour un retour à la normale et contre la politique validée par la Région et la direction sur les TER. On nous dit qu’il n’y a pas d’argent mais la LGV a été validée alors que, pour le moment, il n’y a pas de financement. Cela se fera forcément au détriment des trains du quotidien.

La dette d’avant la réforme et la sépa-ration a été réintégrée et multipliée par 10 et on nous dit que ce sont les cheminots qui coûtent trop chers ! »

Propos recueillis par Christelle Danglot

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6 • Les Nouvelles 15 octobre 2015

SOCIAL-ÉCO

« 70 ANS DE LA SÉCU »

par Michel Becerro (extraits)

BORDEAUX

Colloque de la CGT

SÉCU

Des éloges et des épines

À l’occasion du 70e anniversaire de la Sécurité sociale, la CGT organise plusieurs évènements, dont la sortie d’un numéro spécial d’Aperçus d’Histoire sociale, le magazine de l’Institut d’histoire sociale. Voici un texte issu de ce numéro très riche sur la construc-tion régionale de la Sécu et sur les acteurs locaux de sa défense.

Bon anniversaire, Madame Sécu,

Vous êtes une grande dame mais votre vie n’a pas été un long fleuve tranquille. Issue d’un long chemine-ment social, vous avez été projetée dans une des périodes les plus noires de notre pays. Conçue le 4 octobre 1945 sous ordonnance, vous voyez le jour avec la loi du 22 mai 1946 et vous faites rapidement vos premiers pas, dès le 1er juillet 1946. Tout au long de ces 70 années, vous êtes en butte à l’adversité. Mais pour faire ce parcours, vous avez eu une compagne de route, mère ou grande sœur importe peu, disons une autre grande Dame, dont Benoît Frachon (secrétaire général de la CGT de 1945 à 1967) disait que « tout le monde ne l’aimait pas mais que tout le monde était obligé de la respecter ». Je veux parler de la CGT. Oui, Madame Sécu, la vie commune avec votre aînée de 50 ans, empreinte de luttes et d’expériences, ne s’est jamais démentie. (…)

Citons ce que Pierre Laroque (1) dit lui-même de la part prise, par la CGT et ses militants, dans la mise en place de la Sécu : « Si, malgré la résistance ou les réticences ainsi manifestées, la réforme prend corps, c’est que le besoin de sécurité ressenti par la population, et l’ élan de solidarité qui marque la période en cours l’emportent largement sur les préoccupations partielles. C’est aussi (grâce au) poids de la CGT, rassemblant cinq millions de membres qui appuient avec énergie les efforts entrepris.» (2) (…)

Madame Sécu, vous êtes touchée mais debout, la lutte continue car les plans successifs et les mesures prises ne sont pas de nature à vous sortir des difficultés. D’ailleurs, est-ce l’objectif ? Nous sommes en droit de nous le demander.

En effet, si la volonté était de vous guérir des maladies qui vous affectent, il conviendrait d’avoir le courage politique de prescrire des remèdes appropriés. Alors que le mal réside dans l’insuffisance de vos recettes, tout le poids libéral des décisions gouvernementales et patronales prône la réduction de vos dépenses. Cette volonté, sensée vou-loir réduire le déficit comptable, est non seulement en permanence en échec, mais a pour résultat de vous vider de votre principe fondamental de solidarité.

Pourquoi clamer en permanence que vous êtes en faillite ? Pourquoi marteler que chaque réforme est

celle de la dernière chance ? L’objec-tif n’est-il pas de préparer les esprits à un changement de système ouvrant une voie royale à une médecine à plusieurs vitesses, poussant les revenus les plus « convenables » vers les assurances privées, dans un sys-tème ouvert à la concurrence et les plus pauvres vers le strict minimum, voire l’absence de soins ? (…)

Madame Sécu, vous êtes une grande Dame qui a non seulement besoin d’être préservée mais que nous nous devons de fortif ier. Vous subirez d’autres attaques car l’enjeu financier est considérable. Il y aura à faire face à de nouvelles offensives car le MEDEF n’a pas abandonné son « combat de classe ». Il ne vous a jamais aimée, ni digérée et il n’a de cesse de vous attaquer, grandement aidé par les gouvernements de droite et/ou de « gauche » qui persistent à s’en prendre au coût du travail pour privilégier le capital, ses profits, ses rentes et dividendes, et son pouvoir. (…)

Permettez-moi, à présent de réser-ver la conclusion de cet article à la mémoire d’Ambroise Croizat, l’infatigable bâtisseur de la Sécu, ministre du Travail, communiste et secrétaire général de la Fédération des Travailleurs de la Métallurgie CGT. (…)

En 2005, pour le 60e anniversaire de la création de la Sécu, l’Institut d’histoire social d’Aquitaine (ISHA) avait eu un échange de courrier avec Michel Etievent (3). À cette occa-sion, il nous avait adressé quelques mots d’actualité : « Bientôt, sous l’ impulsion de ce long travail, avec l’aide de multiples amis et camarades comme vous, Croizat va enfin entrer dans le dictionnaire. Il sera bientôt dans les pages du Larousse. Mais le véritable hommage à lui rendre est, et reste, celui d’ être partout, que ce soit dans la rue, dans l’usine, dans les bureaux, à l’Assemblée nationale pour lutter afin que soit préservée et fructifiée cette belle invention sociale dont il est à l’origine: «la sécu», Notre Sécu. »

Longue vie à Madame Sécu

(1) Haut fonctionnaire, directeur de la Sécurité sociale de 1945 à 1951, il a pris une part considérable dans la rédaction des ordonnances qui l’ont fondée et organisée. Il a aussi été président du Comité d’histoire de la Sécurité sociale de 1973 à 1989.

(2) « Au service de l’ homme et du droit – Souvenirs et réflexions », Asso-ciation pour l’étude de l’histoire de la Sécurité sociale, Paris, 1993.

(3) Unique biographie d’Ambroise Croizat, auteur de « Ambroise Croi-zat ou l’ invention sociale », éditions GAP, 1999.

L’union départementale CGT de la Gironde organise un colloque sur les 70 ans de la Sécurité sociale, le vendredi 16 octobre à la Bourse du Travail, en direction de ses adhérents.

Au programme :

« La Sécu, enjeu d’émancipation des travailleurs : Origine, création, évolution à nos jours »

- Gérard JUDET DE LA COMBE : Ce qui a précédé la création de la Sécu

- IHS CGT 33 : l’UD CGT en

1947 : Récit de la mise en place de la Caisse de Sécurité Sociale en Gironde

- Jacques SOULÉ : Regards des salariés de la Caisse à sa création

- Ghyslaine RICHARD : La Sécu, évolutions de 1945 à aujourd’hui

- «Ambroise CROIZAT, militant et fondateur de la Sécu»

Intervention de Bernard LAMI-RAND de l’Association Ambroise CROIZAT suivie d’un débat

- Table ronde : « Construisons la Sécu de demain »

À l’occasion du 70e anniversaire de la Sécurité sociale, le gou-vernement a vanté son modèle protecteur, alors que sa politique le remet en cause.

Pour son soixante-dixième anniver-saire, la Sécurité sociale a été couverte d’éloges par le chef de l’État et le gouvernement, lors d’une rencontre à la Mutualité, le 6 octobre. « Si la Sécurité sociale nous est aujourd’hui éminemment familière, si bénéficier de sa protection paraît naturel, il s’agit de l’un des plus grands progrès qui soient », a relevé Marisol Touraine.

Mme Touraine s’est targué d’une réduction du déficit du régime général de 40% depuis l’élection de Hollande, et du retour annoncé en 2016 de la branche vieillesse à l’équilibre. Mais peut-on s’en réjouir, sachant que c’est là, pour une large part, le fruit de deux contre-réformes qui ont durci l’accès à la retraite (recul de l’âge légal à 62 ans en 2010, allon-gement de la durée de cotisation à 43 ans en 2014), ainsi que du blocage des pensions ? Quoi qu’il en dise, le gouvernement socialiste partage avec ses prédécesseurs une vision comp-table de la Sécu, considérée comme

un « coût du travail » à réduire. C’est ce qui l’a conduit à céder aux pres-sions du patronat en lui accordant, dans le pacte de responsabilité, des exonérations de cotisation, fragilisant encore le financement du régime de base et à tailler chaque année dans les dépenses. Le coup de chapeau donné hier par Mme Touraine aux 150 000 agents de la Sécu ne leur fera pas oublier le rationnement bud-gétaire et les suppressions d’emplois.

Refusant d’agir sur le volet recettes, clé du problème de financement de la Sécu (miné par le chômage et la faiblesse des salaires), par exemple en mettant à contribution les reve-nus financiers des entreprises, le gouvernement a choisi d’accom-pagner la dérive vers un système à double vitesse en promouvant à coup d’aides fiscales les assurances complémentaires privées, coûteuses et inégalitaires, au détriment d’un régime de base garanti à tous, où chacun cotise selon ses moyens et reçoit selon ses besoins.

Avec l’article d’Yves Housson dans l’humanité du 07 /10/15

Ambroise CROIZAT, Ministre du Travail et de la Sécurité sociale entre 1945 et 1947. Ancien Secrétaire Général de la Fédération CGT des travailleurs de la Métallurgie

« Jamais nous ne tolérerons qu’un seul des avantages de la Sécurité sociale soit mis en péril. »

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Les Nouvelles 15 octobre 2015 • 7

PCF

CIDEFE

Formation des élus-esSamedi 17 octobre, 9h30 à 13h, Maison de la promotion sociale à Artigues-près-BordeauxRencontre sur «les politiques municipales» dans un contexte de restrictions financières et d’incitation à la privatisation découlant des politiques libérales. Echange et partage d’expériences.

Vendredi 30 octobre, 15h à 18h30, esplanade Charles-de-Gaulle à Bordeaux Mériadeck (tram A)«Loi NOTRe : savoir et comprendre» ou «À quelle sauce sera mangée ta commune ?». Couplées à la baisse drastique des dotations, ces réformes vont vider peu à peu le tissu démocratique local de sa substance. Quels seront les rôles des régions et des intercommunalités ? Quelle place pour la commune et les départements, maillons historique de la démocratie locale, dans cette nouvelle architecture ?

NORD MÉDOC

Assemblée générale de sectionVendredi 23 octobre, 18h30Salle du Pays Médoc à Saint-Laurent

MERIGNAC

Réunion publique «Code du travail menacé»Jeudi 22 octobre, 18h30, salle de CapeyronAvec la participation de Sylvain CHADOURNE, responsable du secteur juridique de l’UD-CGT, Monique GUÉDON, avocate spécialiste du droit du travail, Frédéric RAUCH, rédacteur en chef de la revue « Économie et Politique ».

Les dons sont limités à 7 500 € par personne

Les versements ouvrent un droit à déduction de 66% du don dans la limite de 20% des revenus nets imposables.

Ainsi, un don de 100 € permettra une réduction d’impôt de 66 €

Je verse ……………………………… € (ma remise d’impôt sera de 66% de ce montant)

Nom-Prénom ………………………………………………

Adresse ……………………………………………………

………………………………………………………………

Chèque à l’ordre de ADF PCF 33

Retournez à PCF - 15, rue Furtado - 33800 Bordeaux

SOUSCRIPTION ELECTIONS RÉGIONALES 2015

M. PEDEMAY Guy, La TesteM. FERNANDEZ CANAL Jesus, CenonM. PARIS René, CoutrasM. LESBATS Jacques, HureMme PEYRE Jeannine, BordeauxM. DUREPAIRE Romuald, St MariensM. LAFITTE Jacques, VillenaveM. & Mme DRASLOU, TalenceM. MANCIONE Annick, BordeauxM. DULHOSTE Michel, BassensM. BARDEAU Michel, BaronM. DENGUILHEM Michel, Ste EulalieM. DELEZE Pierre, BordeauxM. GAINZA J.P., BiganosM. DENGUILHEM Mae, Ste EulalieMme VEYLIT-DUSAST Nicole, St Germain

M. AUDIGE Jean-Claude, BèglesMme TEXIER Christine, BèglesMme HERICE M.Pierre, St Pierre d’AurillacM. RAYMOND René, TalenceM. LAULAN J.Claude, VillenaveM. CHOUZENOUX Manolo, BèglesM. JULIE Michel, PessacM. FORTIN Lucien, St LoubesM. DUCLOS Jean, VillenaveM. PUYET Michel, LandirasM. TROCHON Georges-Guy, BennetanMme GESTAS Renée, BèglesM. GOMEZ Jean-Claude, BèglesM. LEMEN Henri, Le PorgeMme DANEY Claude, St MaixantMme LENOBLE Madeleine, Bordeaux

VENTE SOLIDAIRE

Des marchés pas comme les autres

RÉGIONALES

«Ensemble développons les trains du quotidien»3 engagements de la liste «Nos vies d’abord !»

Les militants communistes se sont transformés en marchands des quatre saisons le temps d’un samedi. La vente directe de fruits et légumes des producteurs aux consommateurs a remporté un vrai succès, le 10 octobre, sur les places de quartiers populaires à Mérignac, Bègles et Bordeaux Belcier.

«Nous voulons faire la démonstration que les producteurs peuvent gagner leur vie et les familles consommer des fruits et légumes de qualité à un prix abordable» explique Vincent aux clients. Pour cela, il s’agit notamment d’encadrer les marges de la grande distribution. C’est ce que réclame la pétition qu’ont fait signer les mili-tants pour soutenir un projet de loi déposé par les députés PCF/FdeG.

À Bègles, au pied de la cité Thorez, les locataires ont répondu nombreux et apprécient la démarche : «C’est drôle-ment bien, votre initiative. Vous vien-drez toutes les semaines ?» demandent certains. Les clients du Lidl et de la boulangerie s’arrêtent pour discuter et achètent poires et pommes, ou poireaux et pommes de terre.Sur les trois marchés, ce samedi matin, les échanges ont été fournis : ce que coûte par mois une alimenta-tion saine et équilibrée, la baisse du pouvoir d’achat et la vie chère, un produit de qualité, une autre manière de produire, une agriculture raison-née, les circuits courts, les profits de la grande distribution… Des débats auquel participe l’un des producteurs du Lot et Garonne, membre du Modef, en expliquant les difficultés auxquelles sont confrontés

les exploitants familiaux.

Le bouche à oreille

L’information avait été diffusée par des distributions de tracts ciblées dans les quartiers avoisinants, devant les écoles, chez des commerçants, par des affichettes dans les cités. Puis le bouche à oreille a fonctionné.Une jeune femme est venue avec sa mère, une dame avec sa fille, un monsieur fait les commissions pour plusieurs voisins… Des camarades et des amis-es achètent aussi pour leurs familles. En fin de journée, les militants font le bilan. La vente l’après-midi place de la Victoire a moins bien fonctionné. Il faudra envisager un autre lieu. Plus de 2,5 tonnes de fruits et légumes ont été vendues le matin, mais il reste plus de 400 kg. Les camarades bor-delais décident d’un nouveau point de vente, aux Aubiers, en début de semaine, les produits frais tiendront le coup, ils ne sont pas passés par les frigos ! Mais surtout, la vingtaine de mili-tants, un peu fourbus mais heureux, disent la même chose : «On est prêt à le refaire !» Sans doute faudra-t-il privilégier la proximité dans les quar-tiers et que davantage de communes et de sections s’associent à l’initiative.

Nous voulons une démocratisation effective du développement du train et du transport intermodal en associant plus et mieux les salariés et les populations, qui répondent aux besoins sociaux et environnementaux. 1 Développer et défendre les trains du quotidien, les gares de proxi-mité, les fréquences.2. Associer usagers et cheminots autour de comités de défense du service public ferroviaire.3. Développer l’intermodalité des transports en commun, vers les modes les plus respectueux de l’environnement.Les communistes s’investissent dans cette bataille en allant à la rencontre des usagers et des cheminots dans les gares.

Dans le nord Gironde, les militants ont distribué un tract le 15 octobre à la gare de St André de Cubzac, mettant en avant la volonté d’un service public de qualité face aux retards qui se multiplient sur les lignes de TER, une situation due au manque d’investissement et de per-sonnel. L’occasion d’aborder aussi le sujet du fret ferroviaire «qui pourrait être un contre projet au parking de 500 camions sur notre territoire et contre lequel nous nous battons». Les communistes des Rives de Dordogne se sont également empa-rés de ces questions en organisant un débat public le 25 septembre dernier et ils s’organisent pour diffuser le tract «Ensemble développons les trains du quotidien» dans les gares du libournais, tout comme les militants de La Réole, du Nord Médoc.

ENSEMBLE DÉVELOPPONS

LES TRAINS DU QUOTIDIEN

LISTE CONDUITE PAR OLIVIER DARTIGOLLESAQUITAINE // LIMOUSIN // POITOU-CHARENTES O ÉLECTIONS RÉGIONALES 6 & 13 DÉCEMBRE 2015

UN ENJEU ÉCOLOGIQUE,

DÉMOCRATIQUE, ET SOCIAL !

Nos vies d’abord !CITOYEN, ÉCOLOGISTE, SOCIALLISTE DU FRONT DE GAUCHE DE RASSEMBLEMENT

BORDEAUX. La section de Bordeaux la Bastide a le regret de vous annoncer le décès de Jean Gay. Les obsèques ont eu lieu le 5 octobre 2015. La Section et la fédération du PCF renouvellent leur sincère amitié à sa famille et ses proches.

Carnet

Ils ont donné : 1 990€

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8 • Les Nouvelles 15 octobre 2015

CULTURE & SOLIDARITÉ

@nvlbx

nbso.fr

Les Nouvelles de Bordeaux

COUPE DU MONDE DE RUGBY

L’injustice et le tampon

MOBILISATION

Pour la libération de Georges Ibrahim Abdallah et Abdullah Öcalan

L’autre jour, je dois bien dire que je me suis un peu ennuyé en regardant l’Italie en découdre avec la Rou-manie. L’enjeu était réel entre les deux équipes puisque le troisième de chaque poule de cette coupe du monde sera directement qualifié pour la prochaine édition. Mais les deux équipes étaient fatiguées. Une coupe du monde de rugby, c’est long… Plus long qu’une autre ? Oui, essentiellement en raison du temps de récupération nécessaire entre deux matchs de haut niveau. Certains ont même regretté des délais trop courts (4 jours) entre certaines rencontres qui ont désa-vantagé les «petites» équipes.

Bref, je m’ennuyais. Alors, j’ai fait un tour sur Internet, notamment pour acheter le disque du trompettiste Ibra-him Maalouf qui reprend les airs de la diva égyptienne Oum Kalthoum. Un régal ! Le disque hein… Parce que le paiement… Un enfer ! Il paraît que les traders de la finance peuvent échanger des milliards en un clic…De New-York ou Pékin, ils interviennent sur des centaines de comptes en même temps, vendent, achètent ce qu’ils

veulent pour leurs clients.Moi, pour payer un disque à 10 euros sur internet, ma banque dite mutualiste me demande trois codes, m’envoie un code sur mon portable et me demande presque l’année de construction de la première voiture de ma belle-mère… Il paraît que comme ça, mon paiement est sécurisé… C’est peut-être vrai mais qu’est-ce que ça peut m’énerver… ! Un peu comme mon voisin qui lui, trouve normal que le nouveau quartier du centre-ville bordelais, la promenade Sainte-Catherine, soit bouclé la nuit… «Au prix qu’ils ont payé leurs appartements, ils ont bien droit à un peu de tranquillité !» T’as raison Voisin, faudrait pas que les ouvriers qui ont sué sur le chantier viennent maintenant salir les jolis pavés… Samedi, d’ailleurs, ce sont les Sahraouis réfugiés qui ont débarrassé le plancher… En face de leur cam-pement indigne, on inaugurait une promenade boisée sur les bords de la Garonne, le « parc aux Angéliques »… Tout un programme ! Pour la photo, les tentes Queshua ont été pliées, les réfugiés dispersés et le travail des asso-ciations qui les accompagnait gâché !

Oui, quoi ? Ah vous trouvez que je m’éloigne du sujet… ? L’Italie, la Roumanie, le rugby… Ceux qui pensent cela n’ont certainement pas vu le tampon offert par le français Picamoles à l’Irlandais Sexton. Un tampon en rugby, c’est un peu le geste que chaque lecteur des Nouvelles normalement constitué (sic) a envie d’offrir à un banquier, un promoteur immobilier ou un DRH de compa-gnie aérienne. Dimanche donc, le troisième ligne français a désintégré l’ouvreur irlandais. Ceci dit, comme chacun sait, à la fin, c’est l’Irlande qui a gagné. Car si Picamoles a multiplié tampons, plaquages et caramels, il n’a que rarement eu (et gardé) le ballon. Pour tenter de gagner, c’est embêtant… Du coup, ce samedi, ce sont les All-blacks qu’il faudra désintégrer… Pas gagné. Bref, je crois qu’on peut le dire : le tampon ça fait du bien mais ça ne construit rien.

Radis rouge

blog.aquit.fr/radisrouge

Le Comité « Libérons Georges 33 » organise, avec tous les comités, une manifestation nationale devant la prison de Lannemezan le Samedi 24 octobre 2015.Un bus partira de Bordeaux le samedi matin. Départ (9h) et retour (20h) parking place de l’Europe, face à la Poste du Grand Parc.

Samedi 17 octobre de 16h à 23h, salle Point-du-jour Pierre Tachou, 44 rue Joseph-Brunet à Bacalan (tramB – arrêt Brandenburg).

Information : liberonsgeorges.over-blog.com, contact comité de la Gironde : [email protected]

SAINT-PIERRE D’AURILLAC

Refus de la misère

En cette journée hautement sym-bolique du 17 octobre, journée mondiale du refus de la misère, le Secours populaire passera conven-tion en mairie de Saint-Pierre d’Aurillac, à 11h, pour l’ouverture d’une nouvelle antenne.

Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest S.A.S. au capital de 37 000 eurosAssociés (à parts égales) : L. Chollon, F. Mellier, S. LabordeDirecteur de la publication : Frédéric MellierAbonnement 1 an : 25 euros. Abonnement de soutien : 40 eurosRédaction, composition, impression : S.A.S. Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest15, rue Furtado - 33800 BORDEAUXTél. 05 56 91 45 06 - Fax 05 56 92 61 01 - Annonces légales : [email protected]é : [email protected] - Redaction/Proposition d’article : [email protected] nbso.frCommission paritaire de presse : 0113 C 85932

@nvlbxLes nouvelles de bordeaux

CHRONIQUENOUVELLES IDÉES REÇUESpar Gérard Loustalet Sens

Dessinateur au Monde, Jean Plantu s’estime quitte de la défense des opprimés par la création du petit person-nage de « Paul Emploi » censé figurer toute la misère du monde. C’est un peu court. Je le lui ai dit. L’image donnée est compassionnelle et je ne doute pas de la miséricorde de Plantu. Mais il y a une autre voie, celle de la lutte, incarnée entre autres par la CGT. Or Plantu n’aime pas la CGT et ne dit rien du reproche que je lui fais de reproduire systématiquement le stéréotype affli-geant du militant CGT violent et obtus… Je lui ai quand même signalé que des réfugiés Sahraouis étaient instal-lés dans des abris de fortune sous le Pont Saint-Jean à Bordeaux, une vingtaine d’entre eux, embauchés pour les vendanges, n’ont pas été payés par leur employeur. C’est à la CGT qu’ils se sont adressés et c’est la CGT qui les a pris en charge pour engager les procédures nécessaires au recouvrement de leur dû. Les opprimés n’ont que faire de la pitié des bien pensants, ce dont ils ont besoin, c’est d’outils de lutte, la CGT en est un, n’en déplaise aux défenseurs de l’ordre établi.

Pas de commentaire non plus sur ma deuxième re-marque, le parallèle indécent entre la défense du Code du travail et la détresse des réfugiés. C’est qu’il faut une sacrée dose de mauvaise foi pour assumer ce genre d’ignominie. Il est vrai que d’autres rapprochements, en changeant de cible, ne valent pas mieux. Sans doute l’a t-on remarqué, certains tartuffes ne se sont jamais autant apitoyé, en ce moment, sur les SDF au prétexte que les réfugiés allaient peut-être prendre les chaudes places qui leur sont réservées (ou pas) pour l’hiver. Et voilà que certains maires découvrent qu’ils ont des demandes de logement social non satisfaites et qui proclament hautement qu’ils ne feront pas pas-ser avant leurs administrés des réfugiés qui, de toute façon, n’en demandent pas tant. Où l’impudence rejoint l’inhumanité.Où de médiocres calculs électoralistes tablent sur les pulsions les plus basses de l’égoïsme individuel. Où l’on attise la concurrence immémoriale entre misérables et miséreux pour la plus grande tran-quillité des puissants.

Car c’est toujours de cela qu’il s’agit : préserver les inté-rêts des nantis, assurer la prééminence des dominants. Toute la stratégie du social-libéralisme est de désarmer les salariés face à l’exploitation, non seulement en leur retirant la protection de la loi mais aussi en prêchant par tous les moyens le consentement et la résignation. Le sociologue Jean-Claude Paye rappelle dans l’Humanité (22.07.2015), cette sentence de Maurice Barrès, grand ordonnateur de la pensée réactionnaire à la jonction des XIXe et XXe siècles : « la première condition de la paix sociale est que les pauvres aient le sentiment de leur impuissance ». Le même Barrès, décidément expert en lutte des classes, parlait dans ses Cahiers, en 1904 de « la colère ardente des déshérités contre les favorisés ». On a ici l’essence de ce qu’il va bien falloir appeler le macronnisme, mélange de mépris de classe («  Il y a dans cette société (Grad) une majorité de femmes. Il y en a qui sont, pour beaucoup, illettrées », Europe1, 17.09.2014 ; « si j’étais chômeur, je n’attendrai pas tout de l’autre, j’essaierai de me battre d’abord », BFMTV, 18.01.2015) et de cynisme libéral (« Il faut des jeunes Français qui aient envie de devenir milliardaires », les Echos, 07.01.2015 ; « je compte sur vous (le MEDEF) pour engager plus d’apprentis. C’est désormais gratuit quand ils sont mineurs », Université d’été du MEDEF).

Nos amis de Regards.fr ont ainsi entrepris de collecter et rassembler le flot de « macronnades » répandu dans les médias par un Macron très prolixe, construisant peu à peu et distillant dans l’opinion une véritable doctrine accoutrée des oripeaux de la modernité pour mieux réhabiliter les principes les plus archaïques de la domination de classe . On notera pour rire un peu (jaune) que la suffisance et la verbosité du personnage confinent parfois à la bêtise à la Joseph Prudhomme : « Il y a beaucoup de Français qui aimeraient travailler le dimanche pour précisément se payer le cinéma », RTL, 11.12.2014. Et quand est-ce qu’ils iront au cinéma ? « Un groupe de travail planchera pour rendre la pénibilité supportable pour les entreprises », RadioClassique, 02.12.2014. Les salariés, eux, la supportent déjà, mais ce n’est certes pas le plus important !

Macronnades