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TRANSPORT- DÉMOCRATIE-ÉGALITÉ : LA BATAILLE DU RAIL SOIRÉE DE LANCEMENT DE CAMPAGNE Jeudi 5 novembre 2015, à partir de 19h au Block (ex-BT59) // Bègles (Tram C - Terres-Neuves) avec Olivier DARTIGOLLES, tête de liste Front de gauche Laurence PACHE, PG // Stéphane LAJAUMONT, Ensemble ! // Marie-George BUFFET, PCF Jeudi 22 octobre 2015 - N° 2121 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX - Prix : 0,80 euro

Nouvelles N° 2121

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Nouvelles N° 2121 du 22 oct.

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Page 1: Nouvelles N° 2121

TRANSPORT- DÉMOCRATIE-ÉGALITÉ : LA BATAILLE DU RAIL

SOIRÉE DE LANCEMENT DE CAMPAGNEJeudi 5 novembre 2015, à partir de 19hau Block (ex-BT59) // Bègles (Tram C - Terres-Neuves)

avec Olivier DARTIGOLLES, tête de liste Front de gauche Laurence PACHE, PG // Stéphane LAJAUMONT, Ensemble ! // Marie-George BUFFET, PCF

Jeudi 22 octobre 2015 - N° 2121 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX - Prix : 0,80 euro

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2 • Les Nouvelles 22 octobre 2015

ACTUALITÉEN LUTTE

RETRAITES

Nouvelle vague de mesures austères

ASSURANCE CHÔMAGE

Au-delà des clichés

Après des mois de forcing du Medef, et avec le concours du gouvernement, les négociations sur l’Arrco et l’Agirc, vendredi 16 octobre, se soldent par un accord austère allongeant d’un an la durée de cotisation, sous peine d’une décote dissuasive.

La retraite à 63 ans, au minimum, avec des pensions revues à la baisse. Dans la série des reculs enregistrés en matière de droit à la retraite depuis une vingtaine d’années, l’ “accord de principe” trouvé vendredi entre les organisations patronales et trois syndicats (CFDT, CFTC, CGC) sur les régimes complémentaires Arrco et Agirc est à marquer d’une pierre noire. Après le recul de l’âge légal de départ à 62 ans imposé par la droite en 2010, et l’allongement de la durée de cotisation obligatoire à 43 ans dans le régime de base par Hollande en 2014, c’est une

nouvelle vague de mesures austères qui menace le monde du travail. La négociation avait un objectif clair, incontesté : trouver les moyens de résorber le déficit croissant des régimes (3 milliards en 2014), plombés par le chômage et la stagnation des salaires. D’emblée, le Medef avait fixé ses conditions : pas de contribution supplémentaire des entreprises. Aux travailleurs de faire tout l’effort. À peu de chose près, il est parvenu à ses fins. Le projet d’accord sanctionne en premier lieu les actuels retraités. Ils subissaient depuis 2013 un « gel » de leurs pensions, par le biais d’une sous-indexation sur les prix : la mesure est reconduite jusqu’en 2018. De plus, la date de revalorisation est décalée d’avril à novembre. Les futurs retrai-tés, eux, sont d’abord impactés par une augmentation du prix d’achat du point (l’Arrco et l’Agirc fonctionnent selon un système de points que l’on

achète avec ses cotisations : plus le point est cher, moins la pension est élevée). Résultat : pour une carrière égale, la retraite complémentaire sera demain inférieure de 8,5% à ce qu’elle serait aujourd’hui, précise la CGT.

Un mécanisme de décote

Mais la mesure phare de l’accord est l’instauration d’un mécanisme de décote. Désormais, pour avoir droit à la complémentaire pleine et entière, il ne suffira plus de remplir les condi-tions de départ au taux plein dans le régime de base de la Sécurité sociale, c’est-à-dire avoir l’âge légal des 62 ans et le nombre d’annuités requises, soit 41,5 actuellement. Il faudra prolonger encore son activité de 4 trimestres au-delà de ce seuil. Le salarié, qui décide-rait malgré tout de partir, subirait un abattement dissuasif, joliment baptisé « coefficient de solidarité », de 10% sur sa pension, et ce, pendant trois ans. L’âge de départ se trouve ainsi, de fait, porté à 63 ans, au minimum. Ce système est particulièrement injuste pour « les 56 % de salariés qui, aujourd’hui, ne sont plus en emploi » au moment où ils partent en retraite, et « pour les femmes dont la pension est déjà inférieure de 40 % à celle des hommes », pointe la CGT. Seuls les nouveaux retraités exonérés de CSG n’y seraient pas soumis. Pour faire avaler la pilule du malus, un bonus est prévu pour ceux qui travailleront 2 ans de plus que l’âge du taux plein (10%) ou 3 ans (30%).

Le dégueulis politico-médiatique fait passer les dominés pour des bourreaux et les dominants pour des victimes. Démontons les cli-chés, les stéréotypes, les caricatures.

Les médias traditionnels excellent au moins dans un domaine, celui de sortir du contexte les citations et les données chiffrées. Les chômeurs fran-çais seraient trop bien indemnisés, ils coûteraient beaucoup trop cher. L’idée du gouvernement est donc d’amplifier les contrôles afin de s’assurer que les demandeurs cherchent réellement, et qu’ils ne profitent pas illégalement des allocations versées.Pourtant, un chômeur sur deux ne touche aucune indemnité. Sur les 50% de chômeurs percevant une allocation chômage, la moitié touche moins de 1 000 euros par mois… Au final, 75% des chômeurs perçoivent une indemnité inférieure au SMIC.La fraude aux allocations chômage inquiète bon nombre de journalistes et de politiques, avec des qualificatifs toujours plus alarmants : « constat accablant », « année record »… Pôle emploi aurait détecté 100 millions d’euros de fraude sur l’année 2013, l’agence serait parvenue à récupérer 40% de cette somme.

Pour être pertinent et afin de sortir du simple effet d’annonce, il faut rap-porter cette somme à d’autres délits : la fraude fiscale, sur la même année, est estimée à 60 milliards d’euros, la fraude aux cotisations sociales par les entreprises à 20 milliards d’euros.Le gouvernement renforce les contrôles, souhaite modifier les règles considérées comme trop généreuses pour le MEDEF… Tout cela pour régler un problème, existant mais mineur, puisque la fraude aux alloca-tions représente moins de 0,05% du budget de l’État.Au même moment, la lutte contre la fraude fiscale reste balbutiante. Cette dernière correspond pourtant à 20% du budget de l’État. Pire, les cadeaux fiscaux en tout genre (pacte de respon-sabilité, CICE…) offrent à des entre-prises socialement et éthiquement irresponsables plusieurs dizaines de milliards d’euros, tout cela pour amé-liorer la compétitivité, sans aucune contrepartie, sans aucun contrôle et surtout sans effet sur l’emploi. La dette de l’assurance chômage atteindra 25,9 milliards d’euros cette année. Rapporté aux valeurs macroé-conomiques précédemment citées, ce « trou » est à relativiser. Cependant, si la dette se creuse, ce n’est pas à

cause des chômeurs fraudeurs ou des chômeurs trop bien rémunérés, mais tout simplement parce qu’il y a moins de cotisants et plus de chômeurs à indemniser. Pour résorber la dette, il ne faut pas lutter contre les chômeurs mais contre le chômage. Les dernières décisions gouvernementales ne vont pas dans le bon sens : les cadeaux fiscaux, nous l’avons vu, s’accumulent, le recul de l’âge de la retraite a pour corolaire la hausse de la population active, le pacte de responsabilité limite les marges de manœuvre permettant d’augmenter les cotisations sociales (moins de recettes pour l’UNEDIC). Enfin même si rien n’a été acté, les attaques en règle contre les 35h ne sont plus l’apanage des néolibéraux assumés. Pour lutter efficacement contre le chô-mage, la seule mesure efficace est celle de la réduction du temps de travail. Comment peut-on imaginer qu’après avoir cumulé des gains de productivité incroyables ces dernières décennies, nous puissions travailler plus pour gagner moins ! Bien sûr, une réforme de ce type devra s’accompagner d’une remise en cause radicale du partage des richesses entre travail et capital.

Anthony Semchaoui

ENSEIGNEMENT / RECHERCHE

Les étudiants demandent « des actes » au gouvernement

SALARIÉS D’AIR FRANCE

Actions de soutien contre la criminalisation de l’action syndicale

Les étudiants étaient les plus nombreux dans les rangs de la manifestation pour l’enseignement supérieur et la recherche, à laquelle appelaient une quinzaine d’organisations (les principaux syndicats étudiants, UNEF et FAGE, les enseignants, personnels et chercheurs), vendredi 16 octobre à Paris.

La revendication, clamée de manière unanime depuis la faculté de Jussieu jusqu’au ministère des finances, tient en trois mots : « plus de moyens ». Un slogan, sur une pancarte, résume, l’état d’esprit des manifestants : « Sapin, ton budget nous fout les boules ». Une délégation a été reçue par le cabinet du ministre du budget.

C e j e u d i 2 2 o c t o b r e , l e s organisations professionnelles d ’A i r F r a n c e r é u n i e s e n intersyndicale appelaient à la mobilisation l’ensemble des salariés afin d’exiger un autre avenir pour Air France et la levée des poursuites judiciaires et disciplinaires engagées contre les salariés incriminés. Un préavis de grève a été déposé et un rassemblement était prévu à l’Assemblée nationale en début d’après-midi.

Elles dénoncent les méthodes d’interpellation de salariés d’Air

France suite aux évènements survenus lors du CCE du 5 octobre 2015. « Les conditions de l’arrestation de ces salariés, présumés innocents, apparaissent plus proches de celles employées pour interpeller de potentiels terroristes que des salariés désespérés, victimes eux aussi de la violence sociale dans laquelle ils sont plongés ». Les organisations jugent « primordial » le dialogue social et estiment qu’elles sont « les seules à pouvoir transformer la violence sociale des projets de la direction d’Air France en négociation ». La « médiatisation à outrance et l’acharnement judiciaire ne sont pas favorables au retour de la sérénité et du dialogue social dans l’entreprise », c’est pourquoi elles demandent la levée des poursuites et des procédures disciplinaires engagées contre tous les salariés. « Air France, ce fleuron de l’industrie française, est aujourd’hui en crise par manque de vision stratégique cohérente de ses dirigeants, l’entreprise est victime du manque de soutien de son premier actionnaire, l’État, pourtant “propriétaire moral” d’Air France. L’État régulateur défavorise l’environnement économique dans lequel la compagnie est plongée et arbitre souvent au profit des concurrents. Les licenciements envisagés par la direction d’Air France, dans un contexte de croissance du transport aérien, constituent une faute majeure. Un avenir ambitieux pour Air France est possible. »

L’UD CGT de Gironde a exprimé « sa profonde indignation face à de tels procédés aussi violents et inquisiteurs pour ces travailleurs et leurs familles » et appelait à un rassemblement à l’aéroport de Bordeaux Mérignac. « L’UD CGT appelle tous les syndicats à exprimer leur soutien à l’ensemble des travailleurs qui luttent dans l’unité pour leur travail, l’emploi et l’avenir d’Air France ».

Le PCF a également appelé au soutien aux salariés d’Air France.

Une caisse de solidarité a été créée sur internet par l’Intersyndicale d’Air France pour soutenir les salariés incriminés ou sanctionnés :www.lepotcommun.fr/pot/h8micqm8

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Les Nouvelles 22 octobre 2015 • 3

EditorialACTUALITÉ

Solidatité !

La quatrième conférence sociale s’est ouverte, lundi, sans la CGT et Solidaires.

« Cette décision est avant tout un nouveau message d’alerte au gouvernement : il est temps d’arrêter de faire plaisir au patronat et de s’occuper de la situation des salariés », a expliqué Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT. Une décision à la hauteur de la colère qui gronde après l’annonce des licenciements à Air France, les insultes du Premier ministre envers les syndicalistes, l’absence de démocratie, les lois Rebsa-men, Macron… Oui, ça fait beaucoup.

François Hollande fait mine de défendre le dialogue social en ouverture de cette conférence, mais toute la presse relève qu’il s’est empressé de tacler le syndicat sur son refus de participation.

En gros, s’il n’y a plus de démocratie et plus de partenaires sociaux, ce sera la faute de la CGT. Et puis, d’ailleurs, si la gauche échoue aux prochaines élections, ce sera aussi de sa faute, ça, c’est Emmanuel Valls qui le dit.

Est-il besoin de rappeler que la loi Macron a vu le jour sans négociation, que la loi Reb-samen a pris la main sur une négociation qui n’avait obtenu aucune signature ?

Quand la CGT demande d’inscrire la durée du temps de travail et le montant des salaires à l’ordre du jour, François Hollande répond par un projet de loi de « clarification du Code du Travail  ». Si dialogue il y a, c’est du dialogue de sourds. Et, il peut tou-jours chercher à rassurer notre Président, quand son premier ministre précise qu’il s’agira « de donner plus de place à l’accord d’entreprise et à l’accord de branche », nous savons où ils veulent aller

Pour ce gouvernement, le dialogue social, c’est quand les syndicats cirent les pompes du patronat. Un patronat d’ailleurs ravi de l’issue de la dernière « négociation » sur les retraites complémentaires. Sur 6 milliards d’euros d’économies demandés, ce sont les salariés et les retraités qui payeront 5,4 milliards, quand le patronat donnera 600 millions. Et avec ça, on officialise le rallongement de l’âge de départ à la retraite.

Depuis le week-end dernier, les militants communistes font circuler une pétition de soutien aux salariés d’Air France parce qu’à la violence de leur mépris, nous avons notre solidarité à opposer. Ça peut paraître peu mais ils n’avaient pas plus ceux qui créèrent la Sécurité sociale, gagnèrent la réduction du temps de travail, les congés payés, le SMIG…

Christelle DanglotMilitante

BRUXELLES

L’autre Europe assiège les chefs d’État

À l’occasion de trois jours de débats et de manifestations dans la capi-tale belge, syndicats, mouvements sociaux et partis de gauche de toute l’Union européenne cherchent à relancer les luttes contre les coupes budgétaires, contre la dette illégitime et contre le traité transatlantique.

Moment de grâce, samedi après-midi, devant le Théâtre de la Monnaie. Un cortège bigarré, petit peut-être – 2 000 personnes environ – mais bruyant, envahit la place. Alentour, dans les artères commerçantes de la capitale belge, le ballet du shopping s’inter-rompt quelques dizaines de minutes. Dans cette manifestation contre le traité transatlantique de libre-échange (TTIP) et contre les politiques d’aus-térité en Europe, il y a des féministes du mouvement belge Vie féminine qui se revendiquent « intraitables », des syndicalistes venus en délégation de toute l’Union européenne, des paysans et quelques écologistes, des sans-papiers, des militants d’Attac et de la gauche européenne en plus grand nombre (Syriza, Die Linke, Podemos et Izquierda Unida, PCF et PG), etc. Maintenant, le silence s’installe et les oreilles se tendent. Un air de la comé-die musicale les Misérables monte. « Est-ce que vous entendez le peuple chanter ? Chanter l’hymne des gens en colère ? C’est la musique du peuple qui ne veut plus être réduit en esclavage. » Puis, un autre de Mikis Theodorakis et le fameux Grandola, Vila Morena des Portugais. Emmené par Solfonica, un groupe d’interventions musicales né lors des mobilisations indignées sur la Puerta del Sol à Madrid, le chœur gigantesque finit même par délivrer l’Hymne à la joie, de Beethoven, otage de la propagande eurocrate depuis des lustres.Au cœur de la mobilisation sociale, politique et citoyenne, programmée de longue date, c’est la lutte contre l’austérité et ses « volets extérieurs »

comme les traités de libre-échange – partenariat transatlantique entre l’Union européenne et les États-Unis (TTIP ou Tafta), entre l’UE et le Canada (Ceta), etc. –, qui relance une dynamique. « Une autre Europe est possible parce qu’elle est tellement nécessaire, constate Pedro Arrojo, porte-parole des Euromarches, parties de Gibraltar le 1er octobre et arrivées à Bruxelles vendredi dernier. »

Succès retentissants des manifestations contre le TTIP

Après les succès retentissants des manifestations contre le TTIP à Ber-lin (250 000 manifestants) et contre l’austérité à Bruxelles (100 000 parti-cipants), la semaine dernière, les forces sociales retrouvent le chemin des convergences à l’échelle européenne. Sur les quatre points d’encerclement du Conseil européen, les syndicalistes des deux principales centrales belges – la FGTB et la CSC –, rejoints par quelques militants de la FSU et de Solidaires, croisent des paysans, des étudiants ou les altermondialistes d’Attac. « Nous nous retrouvons tous ensemble dans la rue contre cette poli-tique qui nous mène dans le mur de tous les côtés de l’Union européenne, explique Marieke avec son badge “ Hart boven hard ” (“ Du cœur, pas la rigueur ”), du nom de la plateforme citoyenne anti-austérité qui a émergé en Flandres l’année dernière. Nous voulons une société qui s’occupe de tout le monde et qui ne fasse pas payer au plus grand nombre la richesse de quelques-uns. »

« Il reste des alternatives, il y en a même à foison»

Trois jours de mobilisation à Bruxelles étaient organisés à l’appel de l’Alter-Summit – une coalition de syndicats,

de mouvements sociaux et de partis politiques qui a repris le flambeau des convergences, abandonné avec l’arrêt des Forums sociaux européens (FSE) –, en marge du Conseil des chefs d’État et de gouvernement. Les leçons à tirer de la bataille perdue par le gouvernement Tsipras contre la troïka ont été au centre des nombreux débats, évidemment. Les mouvements sociaux et politiques cherchent à rebondir sur la dette, sur l’austérité et sur les droits sociaux, avec la Grèce toujours au cœur des préoccupa-tions, mais aussi avec l’Espagne et le Portugal. Quelques mois après avoir extorqué au premier ministre Alexis Tsipras un « accord » sur un programme d’austérité punitive pour la Grèce, les dirigeants des pays de l’Union se retrouvaient pour un Conseil euro-péen sur fond de crise des réfugiés et des migrants. L’occasion d’étaler au grand jour leurs divisions et de mon-trer leur vrai visage : selon les termes de la lettre d’invitation envoyée par Donald Tusk, président du Conseil européen, aux chefs d’État, la « prio-rité » pour contrer la « menace » de nouvelles « vagues migratoires plus importantes encore », c’est de « ren-forcer les frontières extérieures de l’Europe ». Contre ces politiques qui, précisément, tuent en Méditerranée ou dans les Balkans, les activistes, qui encerclaient symboliquement la réunion des dirigeants européens et s’apprêtaient à manifester, réclament une « autre Europe ». « Nous voulons un corridor humanitaire pour que les migrants puissent faire leur voyage sans risquer leur peau ! » lance Maria, une militante des centres sociaux des Marches qui, vêtue d’un gilet de sauvetage, a fait le déplacement avec plusieurs dizaines d’Italiens.

Avec les articles de Thomas Lemahieu,

envoyé spécial pour l’Humanité

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4 • Les Nouvelles 22 octobre 2015

RÉGION / TRANSPORTS

TRANSPORT- DÉMOCRATIE-ÉGALITÉ

Il y a bien une « bataille du rail » à menerCGT CHEMINOTS

La LGV GPSO « au détriment des villes moyennes et des territoires ruraux »

PROJET DE LIGNES A GRANDE VITESSE :

Sauternes et Graves, des appellations en danger

95 % des 14.000 contributions ont été défavorables à ce projet de LGV, résultat de la longue consul-tation citoyenne menée, pendant toute la fin de l’année 2014, dans le cadre de l’enquête publique. Alors il n’est pas étonnant que les réactions continuent d’affluer, un tel déni de démocratie reste en travers de la gorge. Mais une ba-taille plus large est à mener pour un service public des transports au service des hommes, dans le respect de leur environnement. Cette bataille que Pierre Laurent avait qualifiée de « bataille du rail » dans son discours à la fête de l’Humanité.

Après le drame de Sivens et les leçons qui auraient dû en être tirées, « ce gouvernement commet un acte d’autorité, sans pouvoir se prévaloir du soutien des experts, juste du poids de quelques grands élus au demeurant contredits par nombre d’ élus locaux. À quoi bon conserver des enquêtes publiques si l’on n’en tient pas compte ? » Commente et interroge un journaliste du journal « Les Échos ».

« L’ incohérence s’ invite partout dans ce dossier », poursuit-il. « L’autori-sation de cette LGV est d’abord un contre-sens écologique. Appelée à couper en trois endroits la vallée du Ciron, et trente de ses affluents, cette ligne à l’emprise territoriale impor-tante va perturber tout un écosystème humide, un microclimat fragile, à l’origine du sauternes. Car c’est dans le déplacement des brouillards du matin que se joue, à l’automne, le miracle du sauternes, fruit d’un champignon, Botrytis cinerea, qui vient se déposer sur les raisins. En transperçant les forêts multimillénaires — par ailleurs précieux réservoirs génétiques — qui protègent le Ciron du soleil, cette LGV va mettre en grave danger ce patrimoine qu’est le vin de Sauternes et Barsac. Que le maire de Bordeaux, Alain Juppé, figure parmi ses fos-

soyeurs est déconcertant. Alors qu’elle avait fait beaucoup d’efforts pour porter les couleurs de tout un vignoble portant son nom, la capitale girondine sacrifie une partie de l’ économie viti-cole à son rêve de métropole urbaine.

L’ incohérence est aussi économique. Devant les difficultés du TGV, face à l’explosion du coût des grandes infras-tructures, on pensait en avoir fini avec l’obsession de la très grande vitesse lorsque celle-ci franchit les limites du rationnel. C’est le contraire qui se pro-duit : ni les avertissements de la Cour des comptes, ni les observations de la commission d’enquête publique sur la rentabilité incertaine de cette ligne à 8 milliards d’euros, ni les doutes des experts sur l’utilité de cette ligne auront pu empêcher ce qui ressemble, à quelques semaines des régionales, à une annonce très électoraliste. »

Mais ces « incohérences » participent bien, pourtant, d’une logique qui n’a que faire des hommes et de leur environnement. C’est tout le prop os d’Olivier Dartigolles, qui mènera la liste « L’Humain d’abord » aux prochaines élections régionales, quand il déclare : « On préfère la soli-darité et l’ équilibre harmonieux des territoires à la compétitivité ». Et du point de vue de la vie quotidienne des habitants de cette « méga-ré-gion », comme de celui de l’emploi ou de l’environnement, la question des transports est centrale. Sur son blog, le 14 octobre, alors qu’il se rend dans la Vienne, le candidat constate en direct, sur l’autoroute, l’ampleur des problèmes du fret de marchandises : « je roule à côté d’un interminable mur de camions. Nous en avons compté 153 entre Limoges et Poitiers. Une alternative : le fret ferroviaire. La COP21 en actes, c’est pour quand ? »

Quelques heures plus tard, il ren-contre des cheminots qui lui rap-pelle que le projet de LGV est la conséquence d’une décision prise en décembre 2003 par Raffarin, « pre-mier Ministre enterrant la politique d’aménagement du territoire, sup-primant la DATAR et instaurant un

nouveau concept cher aux adeptes du libéralisme, celui de la compétitivité des territoires, c’est-à-dire la mise en concurrence des citoyens, des salariés et des territoires. »

Des dizaines de millions d’euros ont été dépensés dans des études pour ce projet, ils auraient pu l’être dans la poursuite de la rénovation et de la modernisation de la ligne actuelle Poitiers-Limoges, dans la modernisation et la desserte de la ligne Paris-Orléans-Limoges-Tou-louse, répondant ainsi aux besoins de mobilité des habitants concernés.

« Ces cheminots me disent des choses que j’ai déjà entendues, malheureu-sement, raconte Olivier Dartigolles, dans d’autres endroits de la grande région : les infrastructures ferroviaires sont à bout de souffle faute de moyens financiers et humains. Il manque 1,5 milliard d’euros par an pour assurer correctement la maintenance et le re-nouvellement du réseau. C’est l’ équi-valent annuel des intérêts de la dette versés par RFF aux rapaces de la finance. Ils proposent des solutions pour financer le réseau ferroviaire, en prélevant, dans un premier temps, un peu plus sur les profits des sociétés d’autoroutes qui, comme le récent rap-port de l’Autorité de la concurrence le montre, rémunèrent grassement leurs actionnaires, et dans un second temps en les renationalisant. Il pourrait également être créé, sur le modèle du livret A, une épargne populaire dédiée aux infrastructures qui contribuent aux modes de transports les moins émetteurs de gaz à effet de serre. »

« C’est un enjeu majeur pour l’amé-nagement durable du territoire et l’avenir de notre planète » conclut le candidat. Un avis largement partagé chez les militants communistes et du Front de gauche qui se sont emparés d’un tract, sur le développe-ment des trains du quotidien, pour informer et mobiliser les usagers.

Christelle Danglot

Le 13 octobre, à travers un com-muniqué, le syndicat CGT du secteur fédéral des cheminots de la région de Bordeaux s’exprimait sur le risque que ferait peser la LGV sur les trains du quotidien, sur l’environnement, alors que des aménagements permettraient d’amener la grande vitesse sur les lignes classiques.

« Samedi 26 septembre, le secrétaire d’état aux transports, Alain Vidalies, a annoncé que le décret déclarant d’utilité publique le Grand Projet ferroviaire Sud Ouest (GPSO) allait être signé. La mise en service de ces LGV devant intervenir en 2024 pour le tronçon Bordeaux-Toulouse et en 2027 pour le tronçon Bordeaux Dax.

Cette déclaration intervient six mois après que la commission d’enquête publique ait rendu un avis défavo-rable. (…)

Cette décision intervient également après l’adoption de la loi du 4 Août 2014 portant réforme du système ferroviaire qui acte la séparation de la SNCF en trois entreprises distinctes sans que la problématique de la dette du système ne soit abordée et dans laquelle il est prévu la fermeture d’environ 10 000 à 15 000 kilomètres de lignes qualifiées de non rentables ainsi que la suppression de 20 000 emplois d’ici 5 ans.

Loin d’être défavorable au dévelop-pement des infrastructures et de l’offre ferroviaire, le Secteur CGT des cheminots de la région de Bordeaux s’inquiète de cette décision.

Ce dont les citoyens ont besoin, c’est d’un service public de transport ferroviaire qui parte de la réponse

aux besoins des populations dans les territoires.

La commission d’enquête évoquait d’ailleurs un projet : “important, mais n’intéresse qu’une population qui privilégie la vitesse plutôt que le prix du billet”.

La LGV GPSO ne faciliterait les liai-sons que de métropole à métropole, avec un gain de temps minime au regard de l’investissement consacré. De plus, ce serait au détriment des dessertes dans les villes moyennes et les territoires ruraux, au détriment des transports du quotidien.

GPSO nécessite un investissement de plus de 9 milliards d’euros dont la recherche de ressources reste à réaliser.

Le risque est de voir renouveler les choix opérés sur la LGV SEA entre Bordeaux et Tours (Partenariat Public-Privé) ne permettant pas de réinjecter les ressources dans le développement et la maintenance du réseau existant, puisque versés pour une grande partie en dividendes aux actionnaires du concessionnaire (VINCI, pour la LGV SEA). Cela aurait des répercutions sur l’augmen-tation du prix des billets sur le réseau classique.

En ce qui concerne le fret ferroviaire, en reportant le trafic TGV des lignes existantes vers la LGV le prix des péages de la ligne classique augmen-terait, accentuant ainsi le risque d’un nouveau report modal vers la route. »

D’autant qu’il existe des solutions alternatives à la grande vitesse puisque qu’il est possible de circuler à la vitesse de 220 km/h sur ligne classique si les aménagements nécessaires sont réalisés. (…)

La Fédération des Grands Vins de Bordeaux (F.G.V.B), qui rassemble l’ensemble des producteurs d’AOC de Bordeaux, réagit également à la décision de l’État de valider le projet de Lignes à Grande Vitesse reliant Bordeaux à Dax et Toulouse.

Confirmant les vives inquiétudes exprimées par les Vignerons de Sau-ternes sur l’incidence du projet de LGV, le Président de la FGVB, Laurent GAPENNE précise : « il est indispensable que nous ayons des informations précises quant à l’ impact patrimonial et environnemental du projet sur l’appellation Sauternes. Nous attendons du porteur de projet qu’ il

nous apporte les garanties que celui-ci n’aura aucune incidence sur ce terroir emblématique, sur les conditions de production de ces vins liquoreux et sur l’avenir de nos viticulteurs. Une étude approfondie des conséquences du projet sur le régime hydrologique et climatique local est primordiale ».

Laurent GAPENNE rappelle par ailleurs l’impact du projet sur l’appel-lation Graves :

« Le tracé retenu est destructeur pour le vignoble des Graves, 15 ha sont direc-tement concernés et la porte d’entrée du vignoble au sud de Bordeaux constituée par un superbe plateau viticole est coupée en deux. »

« Alain Vidalies, ministre des Transports : Renoncez à la LGV Bordeaux-Toulouse-Mont-de-Marsan »

Pétition citoyenne sur

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Les Nouvelles 22 octobre 2015 • 5

RÉGION / TRANSPORTS

BORDEAUX MÉTROPOLE

Première avancée pour la ligne de ceinture

« L’HUMAIN D’ABORD » AUSSI DANS LES TRANSPORTS

Accessibilité, service public, aménagement du territoire…

Le dernier conseil de Métropole a adopté le principe d’une étude portant sur la revitalisation de la ceinture de chemin de fer. Une avancée qu’a salué Claude Mellier, vice-présidente communiste char-gée des infrastructures routières et ferroviaires.

« Je ne bouderai pas mon plaisir à l’écoute de la présentation que vient de faire mon collègue Labardin, sur cette délibération. Vous connais-sez tous notre attachement à une utilisation intense et efficace pour les usagers de la ligne de ceinture ferroviaire.

Nous le disons depuis de nombreuses années, notre agglomération a besoin de liaisons circulaires efficaces, et nous avons la chance d’avoir sur notre territoire cette ligne au cœur de notre agglomération. Nous apprécions d’autant plus cette étude, qu’elle ne reste pas sur une vision figée de l’existant, mais s’inscrit dans une perspective dynamique, avec la pos-sibilité de la réouverture de la gare de la Médoquine, mais aussi la création de nouvelles haltes sur son parcours.

Le dossier est donc selon nous, pris par le bon bout.

Car malheureusement nous ne pouvons nous fier à l’existant quand aujourd’hui la Région a décidé de faire de la ligne vers le Médoc le parent pauvre des TER de notre dé-partement, avec du matériel roulant souvent au bord de l’obsolescence, et des pannes répétées qui n’incitent pas nos concitoyens à prendre cette ligne. Au contraire nous pouvons aujourd’hui nous féliciter d’un engagement ferme et confirmé de la Région sur la ligne de ceinture.

D’ores et déjà, nous pourrions faire faire à des milliers de girondins l’expérience de l’efficacité de cette ligne, notamment les jours de match au nouveau stade.

La mise en place d’une navette entre la gare Saint Jean et le secteur de Ravezies, en lien avec des bus, comme c’est déjà le cas pour la ligne B, permettrait à de nombreux spec-tateurs d’arriver et de repartir dans de meilleurs conditions, et serait un atout supplémentaire dans la desserte du stade. »

Les militants communistes giron-dins ont commencé à rencontrer les usagers et les cheminots dans les gares de Bordeaux St Jean, St André de Cubzac, Libournais, La Réole, Pauillac, Cenon, avec un tract qui détaille les suppressions de trains et d’arrêts, les modifica-tions d’horaires qui vont pénaliser les utilisateurs, les appelant à deve-nir des lanceurs d’alerte.

La diffusion de cet argumentaire se

poursuit dans le reste du département (Langon, St Macaire, Mérignac-Ar-lac…) et dans les départements de la grande région.

En invitant la population à devenir actrice de la mobilisation pour un service public de qualité, sur l’en-semble des territoires, les candidats-tes de la liste «l’Humain d’abord» ont l’ambition d’un rassemblement en actes concrets, pour la satisfaction des besoins.

CARTE DE LA NOUVELLE RÉGION CONCERNANT LES MODIFICATIONS ET SUPPRESSIONS DES LIGNES DE TRAINS.

Dans l’intérêt des usagers du rail, des cheminots mais également dans celui de l’ensemble des ci-toyens, il est urgent de se mobiliser pour le maintien du service public ferroviaire, dans tous les aspects qu’il représente, au cœur de notre région. « À quoi servent les discours sur le climat quand on supprime le mode de transport le moins pol-luant de tous ? » Interroge un tract pour le développement des trains du quotidien de la liste de rassem-blement « L’Humain d’abord ! », présentée par le Front de Gauche. « Ne les laissons pas faire, ensemble proposons une solution d’avenir », est-il proposé.

Éclatement de la SNCF en plusieurs entités commerciales, bus d’Emma-nuel Macron, casse du fret ferroviaire au profit des camions, fermetures de lignes proposées par le rapport Duron, casse de la cohérence natio-nale avec la réforme territoriale, c’est tout le rail qui est en danger.

Au nom de logiques libérales, l’inté-rêt général est mis à mal. Le service public ferroviaire doit devenir une grande cause nationale, un enjeu régional, un bien commun accessible à tous.

La Conférence internationale sur le Climat (COP21) va se dérouler à Paris dans quelques semaines. Alors

que le transport routier est en France le principal émetteur de gaz à effet de serre et le principal contributeur de la pollution atmosphérique, il est singu-lièrement absent des débats publics.

Le transport ferroviaire respectueux de l’environnement est mis à mal par les politiques publiques depuis des décennies.

Il est indispensable de réorienter les transports vers les modes plus respec-tueux de l’environnement et d’assurer les financements publics en ce sens plutôt que de payer les conséquences de la catastrophe sanitaire engendrée par le modèle tout routier.

Que ce soit au niveau national, régional ou local, les élus du Front de gauche défendent partout le principe de transports multimodaux qui favorise à chaque fois que cela est possible les modes de transports les plus respectueux de l’environnement.

Les engagements de la liste Front de gauche

« Nous voulons une démocratisation effective du développement du train et du transport intermodal en asso-ciant plus et mieux les salariés et les

populations, qui répondent aux besoins sociaux et environnementaux. »

1 • Défendre nos trains du quo-tidien, les gares de proximité, les fréquences.

2 • Associer usagers et cheminots autour de comités de défense du service public ferroviaire.

3 • Développer l’intermodalité des transports en commun, vers les modes les plus respectueux de l’environnement.

Agir pour un service public ferroviaire, c’est :

• Lutter pour défendre un maillage territorial qui répond à des intérêts humains et non aux intérêts finan-ciers. Les lignes ferroviaires de proxi-mité doivent permettre d’irriguer les territoires.

• Lutter pour un mode de transport où la notion de sécurité prime sur celle de rentabilité.

• Œuvrer en faveur de la transition écologique.

• Lutter contre les discriminations sociales, économiques et territoriales.

ENSEMBLE DÉVELOPPONS

LES TRAINS DU QUOTIDIEN

LISTE CONDUITE PAR OLIVIER DARTIGOLLESAQUITAINE // LIMOUSIN // POITOU-CHARENTES O ÉLECTIONS RÉGIONALES 6 & 13 DÉCEMBRE 2015

UN ENJEU ÉCOLOGIQUE,

DÉMOCRATIQUE, ET SOCIAL !

L’humain d’abord !CITOYEN, ÉCOLOGISTE, SOCIALLISTE DU FRONT DE GAUCHE DE RASSEMBLEMENT

DANS LES GARES DE GIRONDE

Page 6: Nouvelles N° 2121

6 • Les Nouvelles 22 octobre 2015

MÉMOIRE

FUSILLÉS ÉTRANGERS

Une certaine idée de la France

Grande première pour les «Amis de L’Ormée» : un déplacement en car hors Gironde, à La Rochelle préci-sément, pour y donner à nouveau l’«Hommage aux Déporté(e)s», créé à Bègles en avril dernier. Ce samedi 26 septembre a fait date ; pour les ormistes bien sûr comme pour les adhérents et amis de l’Amicale de Orianenburg-Sachsenhausen qui les invitaient.

Chacun se souvient qu’à Bègles, cette évocation de Jean-Pierre Nercam, par ailleurs président des «Amis de L’Ormée» a rappelé la trame historique de la montée du nazisme, puis de la Résistance et de la Déportation, en s’appuyant notamment sur les témoi-gnages des trois rescapé(e)s girondins : Germaine Bonnafon, Guy Chataigné et Jo Durou… ce dernier assistant, à la volonté, aux deux représentations !

Servi par quatre récitants, le texte réservait des incises de poèmes de Charlotte Delbo, de Robert Desnos et des chants de la Chorale des «Amis de L’Ormée». On a pu ainsi réen-tendre Nuit et brouillard, le Chant des marais, le Chant des Partisans et d’autres encore. À La Rochelle comme à Bègles, l’ac-cueil fut chaleureux, le public attentif

et enthousiaste, le buffet fraternel et animé… de quoi vous donner envie de recommencer !Ces chants que les choristes ont revu tout au long du mois de septembre font partie de leur répertoire perma-nent tout comme Le chiffon rouge, Les Canuts, Hegoak, pour ne citer que ceux-là, qu’ils ont interprétés à nouveau le 9 octobre devant les postiers CGT réunis en congrès à la Bourse du Travail. Mais le groupe vocal ne s’endort pas sur ses lauriers. Il va maintenant se consacrer en priorité, avec Claire Baudouin son chef de chœur attitrée, à la préparation de son Cabaret biennal qui doit se tenir au printemps prochain. Le thème en a été précisé à la dernière AG de juin : les chants de labeur des provinces françaises, chants d’ouvriers, de pay-sans, de marins… pour honorer les travailleurs sans doute mais on ne se privera pas de pointes d’humour et de dérision : Les mains d’or… Travailler, c’est trop dur…On vous en dira plus en temps utile.

La chorale entreprend donc un nou-veau cycle d’apprentissage ; le bon moment pour rejoindre le groupe qui cherche à se renforcer dans tous les pupitres. Sans délai et sans craindre un rattrapage contraignant, toute personne qui aime le chant y a sa place : une répétition par semaine et on n’exige pas de connaissances ou d’expériences musicales préalables. De plus, la participation financière reste modique (1). Chorale populaire et citoyenne de Gironde, elle sait conjuguer musique et convivialité. À vous de le vérifier !

Jean-Jacques Crespo

(1) Répétition : chaque mercredi de 20 h à 22 h à l’école de musique de Floirac (ou à l’école Albert Camus tout à côté), 21 rue Voltaire, non loin de Dravemont, le terminus de la ligne A du tramway.

Contact et renseignements au 06 32 40 74 10.

Parmi les hommages rendus par les autorités civiles et militaires, l’allocution au nom de l’association du Souvenir des fusillés de Souge a été préparée par Pierre Bordas, petit-fils de fusillé et membre de l’association.

L.N. L’association a voulu mettre l’accent sur la diversité des hommes fusillés à Souge de 1940 à 1944, pour fait de résistance à l’occupant nazi. Pierre Bordas. Nous avons voulu porter un regard particulier sur ceux qui étaient étrangers, et qui se sont battus avec les résistants français contre la xénophobie, le racisme, l’antisémi-tisme, contre tout intégrisme. Parce que nous vivons une période de montée des extrêmes droites en France comme en Europe. La violence des attaques, début janvier, contre le journal Charlie Hebdo et le magasin Hyper Casher, est aussi venue percuter notre travail de mémoire, de recherche et de réflexion. Un travail qui a la volonté de rendre hommage à ceux, parfois très jeunes, à peine 17 ans, qui sont morts pour défendre des idées, avec leurs diffé-rences, pour la tolérance, pour les valeurs républicaines, pour le mieux être de tous, pour la liberté. Mais plus encore : grâce à cet engage-ment, pour ceux-là jusqu’au sacrifice de leur vie, la société française pourra mettre en œuvre des avancées issues du Conseil national de la Résistance, comme par exemple la Sécurité Sociale, dont nous fêtons cette année le 70ème anniversaire. L.N. Qui étaient ces étrangers ?P.B. Nous nous appuyons sur la somme considérable de recherches, rassemblée dans le livre «Les 256 de Souge», un ouvrage qui a répertorié des éléments

biographiques à partir des noms des fusillés, d’archives institutionnelles et familiales. Sur la base de l’acte de naissance ou de fiche de police, 27 des 256 fusillés étaient considérés comme étrangers : 9 espagnols, 6 soviétiques, 4 italiens, 2 polonais, 2 allemands, 1 roumain, 1 hongrois, 1 haïtien et 1 d’origine inconnue.Ce fut le polonais Israël Karp, premier fusillé à Souge pour avoir menacé une garde d’honneur allemande le 24 août 1940. Un autre Polonais, Stalisnas Ryps, a été arrêté en faisant passer en Espagne un aviateur anglais tombé dans les Côtes du Nord. Puis des Espagnols, José Figueras, les frères Robert et Denis Garcia, Vincent Gonzales, Jacques Palacin, Jean Rodri-guez, Joseph Uschera, Lucien Vallina, Léandro Vigil. Beaucoup ont poursuivi le combat en France contre le fascisme, après la guerre civile en Espagne. D’autres étaient là depuis plus long-temps, fuyant la misère des guerres économiques. De même pour trois italiens, Guisto Carione, Guiseppe Montanari et Werter Saïelli, combattants au sein des Francs Tireurs Partisans Main d’œuvre Immigrée (FTP/MOI), et Emilio Per-rin au dans l’Armée secrète.Sur les 6 fusillés soviétiques, un rapport militaire a révélé qu’ ils étaient des agents travaillant contre l’Allemagne. Dénoncés et condamnés à mort, ils sont fusillés à Souge le 9 mai 1944. Il s’agit aussi de Nadler Litman, résistant du Mouvement National de Libération, né en Roumanie, étudiant en médecine, et appelé Dr Madeleine. Martin Wittemberg, hongrois, Eugène Strauss, alsacien né en Allemagne et Jean-Michel Fortinsky, font partie des 7 israélites sur les listes de fusillades.Louis Rochemont, né à Haïti, syndi-

caliste à la CGTU, vendait l’Huma-nité et «professait des opinions commu-nistes». Il est fusillé le 24 octobre 1941. Alphonse Fellmann, né à Fribourg, maquisard réfugié dans le médoc, sera fusillé à 21 ans le 1er août 1944.

L.N. Ne nous montrent-ils pas un chemin d’humanité et de fra-ternité ?P.B. Les fusillés de Souge furent à l’ image de la résistance dans toute sa diversité, des femmes et des hommes, relevant la tête pour construire un autre avenir à notre pays. Qu’ils aient été gaullistes, socialistes, juifs, commu-nistes, chrétiens, ou sans engagement particulier, ces combattants antifas-cistes, dont des étrangers, ont contribué à construire une certaine idée du genre humain, de la France.Lorsque je vois des enfants, des femmes, des hommes à nos frontières, fuyant la famine, la guerre, les barbaries, je me dis que c’est nous, hier. La France a été une terre d’asile pour des générations d’immigrés qui ont fait notre peuple tel qu’il est aujourd’hui. Nous avons donc un devoir de mémoire mais aussi de dignité, pour un monde plus humain, plus fraternel, un monde de paix.

CHORALE

Les « Amis de l’Ormée » donnent de la voix !

CÉRÉMONIE D’HOMMAGE AUX FUSILLÉS DE SOUGE

Se souvenir, résisterDimanche 25 octobre, 14h30, au camp militaire de Souge, Martignas s/Jalles

14h30. Accueil des familles, cheminement dans le Mémorial, accompagnement musical par MM. Nemtanu et Jean Bataillon, accueil des autorités.

14h45. Mise en place des porte-drapeaux.

15h. Cérémonie aux couleurs. Allocutions. Appel aux morts. Dépôt de gerbes. Hommage aux drapeaux.

16h. Salut et remerciement aux porte-drapeaux.

16h15. Dépôt de gerbes à la première enceinte pour ceux qui le souhaitent.

16h45. Dépôt de gerbes au monuments aux morts de Martignas.

BUS GRATUIT de l’UD-CGT 33 au départ de Bègles, (arrêts de bus de ville).

13h15. Eglise St-Pierre de Bègles - Passage av. Jeanne d’Arc, rue du Mal de Lattre de Tassigny, rue Calixte Camelle

13h20. Mairie de Bègles - Passage rue Léon Gambetta, avenue Lucien Lerousseau

13h25. Poste de Bègles - Passage cours Victor Hugo

13h30. Barrière de Bègles

13h35. Barrière de Toulouse - Passage cours de la Somme, place de la Victoire, cours Aristide Briand

13h45. Bourse du Travail (arrêt après BT) - Passage cours d’Albret, cours du Maréchal Juin, rue du Général de Larminat

13h55. Barrière St-Augustin (angle bd A.Gauthier et cimetière la Chartreuse) - Passage sur bd Antoine Gauthier

14h00. Barrière Judaïque - Direction Mérignac Centre - Passage av. de la République, av. d’Arès, av. de Mérignac, av. de Verdun, av. de l’Yser, avenue des Marronniers.

Direction Martignas sur Jalles.

17h00. Retour sur Bordeaux (même itinéraire)

«Les 256 de Souge» Fusillés de 1940 à 1944 Editions Le Bord de l’Eau

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Les Nouvelles 22 octobre 2015 • 7

Les dons sont limités à 7 500 € par personne

Les versements ouvrent un droit à déduction de 66% du don dans la limite de 20% des revenus nets imposables.

Ainsi, un don de 100 € permettra une réduction d’impôt de 66 €

Je verse ……………………………… € (ma remise d’impôt sera de 66% de ce montant)

Nom-Prénom ………………………………………………

Adresse ……………………………………………………

………………………………………………………………

Chèque à l’ordre de ADF PCF 33 Retournez à PCF - 15, rue Furtado - 33800 Bordeaux

SOUSCRIPTION ELECTIONS RÉGIONALES 2015

M. MILON Pierre, Villenave

M. BAGILET Christophe, Floirac

Mme BOUCHIEX Marlène, Bègles

M. BOUCHIEX Eric, Bègles

Mme PUYET Ginette, Léognan

M. BEZINGUE Jean, Bègles

M. WROBLEWSKI Vincent, Bègles

M. JUILLERAT Guy, Bordeaux

M. VANPOUCKE Thierry, Floirac

Mme DELOUBES Lisa, St-Pierre-d’Aurillac

M. LAMBROT J-Serge, Lados

Mme GRANDJEAN Violette, Blanquefort

Mme LIEGROIS Jacqueline, Bordeaux

Mme RUAUDEL Christiane, Bassens

M. TRIPOTA James, Jau-Dignac-et-Loirac

M. WETTLAUFER Louis, La-Brède

M. GERMON Pierre, St-Seurin-sur-l’Isle

Mme MUNOZ-GARCIA Marcelina, Langoiran

Ils ont donné : 1 065€

Au fil de ses rencontres dans la nouvelle grande région, des élus, des acteurs locaux, salariés et entrepreneurs, des syndicalistes, des citoyens font part à Olivier Dartigolles de leurs inquiétudes concernant l’avenir de leurs terri-toires, de leurs emplois, de leurs activités. « L’idée est souvent revenue que la mé-tropole Bordeaux risquait à elle seule de tirer profit des lois qui constituent dorénavant la réforme territoriale.La réponse ne viendra pas de la créa-tion d’une (énième) Agence régionale «de mobilisation des territoires» avan-cée par Alain Rousset pour tempérer cette inquiétude, ni de la candidate de la droite,Virginie Calmels, qui veut « libérer les territoires du dogmatisme socialiste » et exhorte « chaque dépar-tement à faire valoir ses points forts.Pour les candidates et candidats de la liste Front de gauche, construire un réel avenir pour cette région et ses habitants suppose déjà de partir de l’état réel de ses territoires. « Depuis la fin des années 90, l’écart se creuse, notamment entre le littoral et l’intérieur des terres et entre les grandes villes et le reste du territoire », disait un écono-miste en 2014 lors d’un colloque en Aquitaine.

Que « proposent » les différentes réformes ?

Ce qui ressort c’est bien la préémi-nence des deux entités (Métropoles/Régions) sur le tissu territorial, qui débouchera inéluctablement, si on ne propose pas une alternative progres-siste, sur une concurrence effrénée entre ces deux échelons. Concurrence inscrite dans la loi. Pour ne prendre qu’un seul exemple : la loi de janvier 2014 dite d’affirma-tion des métropoles (MAPTAM), entérine « l’évolution de la notion de service public » à celui de « service au public ». Cela équivaut à vider le service public de ses prérogatives et de les confier au secteur privé donc… payant. Sans oublier l’affirmation de

son inscription dans la logique du « pacte de stabilité » cher à la Troïka européenne.Dans cette même loi, les métropoles de droit commun exercent de plein droit sur le territoire métropolitain la compétence en matière de déve-loppement économique ainsi que de participation au co-pilotage des pôles de compétitivité, en matière d’amé-nagement de l’espace métropolitain. La métropole met en place le schéma de cohérence territoriale, le plan local d’urbanisme…La loi NOTRe vient confirmer les compétences de la Région : elle aura un rôle accru en matière de dévelop-pement économique. Elle sera chargée de mettre en œuvre la politique de soutien aux PME et aux ETI (entre-prises de taille intermédiaire). Elle devra présenter un schéma régional de développement économique, d’innovation et d’internationalisation (SRDEII) qui fixera les orientations régionales pour une durée de cinq ans.Elle prendra aussi en charge l’aména-gement durable du territoire et devra désormais rédiger un schéma régional d’aménagement durable du territoire (SRADDT) dans lequel figureront les orientations stratégiques en terme d’aménagement du territoire, de logement, de mobilité, de lutte contre la pollution de l’air, de maîtrise et de valorisation de l’énergie et de gestion des déchets.

Du neuf pour l’intervention citoyenne ?

La région va devoir associer la métro-pole à tous les schémas prescriptifs. Le contrat de plan Etat-Région contient un volet métropolitain, le co-pilotage des pôles de compétitivité, le soutien à la politique universitair , le soutien aux SATT (Sociétés d’Accélération de Transfert de Technologie). Autant de points d’achoppement entre régions et métropoles et donc la possibilité aussi d’affrontement entre elles suivant l’usage qui en sera fait.Tout cela donne plus de poids à la

Région, mais cette dernière devra néanmoins composer avec la Métro-pole. D’abord au sein d’une confé-rence créée par la loi Maptam (art.4): la conférence territoriale de l’action publique, destinée à débattre des sujets relatifs à l’exercice des compétences entre collectivités.

Quelle sera la place des collectivités dans ce processus ?

Vont-elles une nouvelle fois être mises devant le fait accompli, celui de « gérer » les baisses de dotations ? Nous préférons quant à nous prendre les devants en proposant de les réunir par département afin de partir des exigences pour ensuite examiner les pistes de financement.« La Métropole est la spécialisation des villes vers des activités à fort potentiel de développement économique et à contenu décisionnel élevé ». La loi confère aux élus la responsabilité d’être non seulement des donneurs d’alerte, mais aussi des facilitateurs d’intervention citoyenne. C’est ce que font nos élus-es de la métropole (ex-CUB) dont la per-manence et la pertinence dans leurs interventions constituent un apport précieux à la chose commune.

Investir les lieux de décisions

Le dernier mot appartient aux popu-lations, du plus près au plus éloigné de la Métropole. D’autant que des exemples récents montrent que le bras de fer entre métropole/région a déjà commencé dans les couloirs feutrés des « décideurs », loin, très loin des citoyens et de leurs réelles préoccupations. Sans parler de la déclaration d’Alain Juppé en juillet 2014 filant la méta-phore maritime : « La métropole est le vaisseau amiral de la flotte régionale et il ne peut en être autrement. »Mais si la capitainerie d’un navire est importante, le cap qu’il prend est essentiel pour… les passagers que nous sommes. »

PCF 33

Repas départementalSamedi 31 octobre, à partir de 19h, Château du Diable à Cenon

INSCRIPTION

Repas du 31 octobre

Nom-Prénom ………………………………………………………………………………………………..

Section ………………………………………………………………………………………………………….

Nbre d’adultes : … Nbre d’enfants …

Repas adulte : 17€ Repas enfant : 10€

À retourner à la Fédération du PCF : 15, rue Furtado - 33800 Bordeaux avant le 23 octobre 2015 - [email protected]

Apéritif suivi d’un repas fraternel à 20h

PCF

ÉLECTIONS RÉGIONALES - 6 ET 13 DÉCEMBRE 2015

Bordeaux métropole / Région : déjouer le déni de démocratie Les militants communistes ont

distribué un tract en solidarité avec les salariés d’Air France sur les mar-chés et points de rencontre le week end dernier et ont recueilli plus d’une centaine de signatures sur une pétition réclamant l’abandon de toute sanction, la suspension du versement du CICE à Air France.

Pour le PCF/FdeG, il est inacceptable que le gouvernement ait choisi la provocation et que les salariés d'Air France soient traités comme des cri-minels, arrêtés chez eux devant leur famille au petit matin.« Pourquoi de telles méthodes sinon de vouloir leur faire baisser la tête, de nous faire baisser la tête, de tuer toute volonté de révolte ? »Dans cette affaire la pire violence est l’annonce froide de 2900 sup-pressions d’emplois par la direction d’Air France. Ce plan fait suite à la suppression de 10 000 emplois dans cette entreprise depuis 2012. La pétition exige que l’état suspende

le versement du Crédit Impôt Com-pétitivité Emploi (CICE) à Air France tant que le plan social ne sera pas remis à plat. Ce groupe a bénéficié de 109 millions d'euros de CICE, dont 66 millions en 2015. Cet argent public a été détourné de son objectif affiché : aider au main-tien et à la création d'emploi.Plutôt que d’enfermer les syndica-listes, il faut donner de nouveaux droits de regard et d’intervention aux salariés pour qu’ils puissent décider de la gestion de leur entreprise. Nous exigeons l’arrêt immédiat des poursuites contre les salariés d’Air France, et plus généralement contre l’ensemble des syndicalistes qui sont aujourd’hui trainés devant les tri-bunaux. Ensemble nous pouvons faire reculer le gouvernement et la direction d’Air France.

PÉTITION

Solidarité avec les salariés d’Air France

COMITÉ DE SOUTIEN

Je rejoins le comité de soutien de la liste présentée par le Front de gauche aux élections régionales

Liste conduite par :Olivier DARTIGOLLES, PCF, tête de liste,Laurence PACHE, Parti de gaucheet Stéphane LAJAUMONT, Ensemble.Pour un rassemblement citoyen, écologiste, social.

@ gironde.pcf.fr/76110

Signez la pétitiongironde.pcf.fr/76288

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8 • Les Nouvelles 22 octobre 2015

AVIS DE CONSTITUTION

En date du 30/09/2015 il a été décidé de créer une société dont les caractéris-tiques sont les suivantes :Forme : SARLDénomination : AFROCHIC COSME-TIQUESSigle : AFROCHICSiège social : 108/110 Avenue Emile Counor 33000 BordeauxObjet : La vente de produits cosmé-tiques, de beauté, prestations de services de communication et activités connexes.Capital : 1 000 € divisé en 100 parts de 10 € chacuneDurée : 99 ans Gérant : Mme GBIKPI BENISSAN Dede, demeurant 2 rue Salvador Allendé 33150 Cenon.

Immatriculation au RCS de Bordeaux en cours,

Pour avis,

En date du 23/09/2015 il a été créé une société dont les caractéristiques sont les suivantes :Forme : SASUDénomination : TITAN PRO échafau-dagesSigle : TITAN PRO 33Siège social : 2 rue des Terres de Borde 33800 BordeauxObjet : la mise en place, le montage et démontage des structures métal-liques, location des échafaudages. tous travaux de ravalement, plâtrerie et pein-ture.Capital : 2 000 € divisés en 100 actions de 20 € chacune, de même catégorie, numérotées de 1 à 100 appartenant toutes à l’associé uniqueDurée : 99 ans Président : M. BEJKO Lefter, demeu-rant 2 rue des Terres de Borde 33800 Bordeaux.

Immatriculation au RCS de Bordeaux en cours,

Pour avis,

ANNONCES LÉGALES

CULTURE & SOLIDARITÉ

Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest S.A.S. au capital de 37 000 eurosAssociés (à parts égales) : L. Chollon, F. Mellier, S. LabordeDirecteur de la publication : Frédéric MellierAbonnement 1 an : 25 euros. Abonnement de soutien : 40 eurosRédaction, composition, impression : S.A.S. Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest15, rue Furtado - 33800 BORDEAUXTél. 05 56 91 45 06 - Fax 05 56 92 61 01 - Annonces légales : [email protected]é : [email protected] - Redaction/Proposition d’article : [email protected] nbso.frCommission paritaire de presse : 0113 C 85932

@nvlbxLes nouvelles de bordeaux

La douceur angevine, Joachim Du Bellay

Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage,Ou comme cestuy-là qui conquit la toison,Je suis née ce matin-là du 24 septembre de l’année 1901, un matin au seuil de l’automne, qui ne craint pas le froid dans mon Anjou continental. Ma mère est épuisée de sa quarantaine, ses dix premiers enfants ne lui laissant que peu de temps pour respirer entre deux contractions. Elle a certes l’habitude d’accoucher mais n’a plus la force de ses vingt ans pour récupérer. Son forgeron de mari est fort occupé pendant ces vendanges du Layon, les outils des vignerons aigui-sés, les roues affûtées, les tombereaux réparés, les barriques cerclées.

Et puis est retourné, plein d’usage et raison,Vivre entre ses parents le reste de son âge !Je hume l’air angevin, de ce petit nez rose et m’enfouis dans le sein de ma mère. L’odeur de la cheminée en pierre de tuf, taillée directement dans cette roche, troglodyte. Une odeur humide et chaude, rassurante dans ses bras devenus puissants. L’ardoise des toits, de l’église et son clocher vrillé, colore de bleu ces grosses boules d’hortensias. La maison de roc jaune, les toitures et palissades de cet azur anthracite.

Quand reverrai-je, hélas, de mon petit villageFumer la cheminée, et en quelle saisonLe travail n’attend pas que je grandisse, onze enfants dorénavant, le carré de jardin, la vigne à l’horizon et ce fleuve sauvage, non maitrisable, dominant, invulnérable qui nous inonde tous les printemps. Il est notre Nil, fertile et fondateur, notre identité royale et paysanne. La Loire et sa petite Maine contingente, décriées, amoureuses, inséparables.

Reverrai-je le clos de ma pauvre maison,Qui m’est une province, et beaucoup davantage ?Mes grandes soeurs prennent le relais, ma mère affai-blie au fond de sa cuisine, couchée près de l’âtre. La sage-femme lui demande de se reposer et la fatigue empire. La fièvre ne la quitte plus et j’ai faim. Le lait se tarit dans cette maman à genoux. Les vignes produisent cette année, les hommes, mes frères partent à l’aube et ne reviennent plus dans ce coeur qui s’essouffle.

Plus me plaît le séjour qu’ont bâti mes aïeux,Que des palais Romains le front audacieux,J’ai faim, tu pars. Je te connais depuis si peu et déjà tu m’abandonnes. J’ai besoin de toi, pourquoi ton corps ne peut-il plus continuer à me tenir contre cette vie que je sens devoir affronter seule. Ne me laisse pas encore, garde-moi près de ton coeur.

Plus que le marbre dur me plaît l’ardoise fine :Plus mon Loire gaulois, que le Tibre latin,Ma mère est morte ce matin, je viens d’avoir trois semaines. Elle est mère et sa maternité l’a tuée. Je vais mourir moi aussi si personne ne me montre le chemin, ne me tient dans ses bras, ne m’embrasse ni ne me caresse…

Cette voisine, aux seins remplis pour deux, aux bras et coeur vigoureux, à l’odeur de châtaigne et la douceur de noisette fera de moi une mère, grand-mère et arrière.Plus mon petit Liré, que le mont Palatin,Et plus que l’air marin la douceur angevine.

CHRONIQUE

par Jeanne R.M.

COMMUNIQUÉ ASSOCIATIF

Loisirs et Solidarité des Retraités de la Gironde« Loisirs et Solidarité des Retrai-tés de la Gironde » (LSR 33) est une association qui ne se veut pas comme les autres. Tout d’abord car elle a été créée, il y a un peu plus de 30 ans, par la CGT, peu après avoir gagné la retraite à 60 ans, afin d’occuper l’espace du temps libéré en proposant des activités de loisirs sportives et culturelles, de voyages, avec un esprit convivial et fraternel.Ensuite, nous défendons les valeurs de tolérance, de solidarité et de justice sociale afin de rendre accessible le plus possible à nos adhérents un éventail d’activités au contenu émancipateur.

Nous œuvrons pour le droit aux vacances pour tous et organisons avec notre fédération et les associations de tourisme social partenaires des séjours « Bourses Solidarité Vacances » initiées par Michèle Demessine alors secrétaire d’état au Tourisme.Pour la reprise de nos activités nous proposons des cours d’espagnol, des sorties cinéma, des journées de balades et découvertes, du taï chi et plein d’autres choses.Afin de mieux nous connaître, vi-sitez notre site loisirs-solidarite-retraites33.e-monsite.com, venez à notre permanence le lundi à la

Bourse du Travail de Bordeaux, 44 cours Aristide Briand, salle 103 au premier étage de 14 h à 16 h 30, contactez-nous à notre adresse mail [email protected] nous rejoindre pour votre plaisir et pour le nôtre. »

AY CARMELA ET UTOPIA BORDEAUX

Avant première de « Compañeras »À l’initiative de l’association, Ay Carmela, l’Utopia recevra Jean Ortiz et le réalisateur Dominique Gautier, pour une avant-première de leur dernier film «Compañeras», le vendredi 30 octobre à 20h30. La projection sera suivie d’un débat.

Les pré-réservations se font à partir

du 20 octobre. «Compañeras», le documentaire de Dominique Gautier et Jean Ortiz rend hommage aux femmes et à leur rôle dans la défense de la République espagnole, dans l’anti-franquisme. Une participation décisive longtemps reléguée, comme effacée.

COUPE DU MONDE DE RUGBY

Désolé, j’me suis régalé !Normalement, je devrais parler de la déroute, de la défaite, de l’humi-liation. Je devrais joindre mes mots à ceux de l’ovalie entière qui trouve que tout ceci était tristement prévi-sible, vraiment pas étonnant, depuis longtemps annoncé. En toute logique, je devrais glisser un mot sur ce bon Bernard Laporte. Oui, l’ancien sélec-tionneur de l’équipe de France, ancien ministre sarkozyste, entraîneur du RC Toulon, candidat à la présidence de la Fédération française de rugby, commentateur des matchs à la télévi-sion… Ouf ! Lui donc, qui profita de l’audience qui lui était offerte par TF1 pour relativiser l’échec des joueurs français et de Philippe Saint-André : « il ne faut pas les accabler et se poser les bonnes questions. » J’aurais dû préciser que Saint-André était entraîneur de Toulon avant Laporte et que des cadres de l’équipe de France (Micha-lak, Bastareaud…) sont sous ses ordres au RCT. J’aurais dû dire, surtout, la méfiance que provoque chez moi ce genre d’assertion de la part de Laporte. Un peu comme si Emmanuel Macron appelait à se poser les « bonnes ques-tions » sur le code du travail…J’aurais donc dû revenir sur les propos

de celui qui depuis 15 ans appelle le rugby français à suivre l’exemple du jeu sudiste et particulièrement sud-africain : de la puissance, de la puissance et encore… de la puissance. Sous ses ordres en équipe de France comme à Toulon, la défense est devenue reine et le ballon juste bon à se faire gratter dans un ruck bien organisé. « Oui mais ça gagne », me dira-t-on. Dans ce cas, j’aurais dû dire aussi la bonne surprise de lire, enfin, un éditorial de Midi Olympique qui dénonce un « système (qui) a fait de l’économie l’alpha et l’oméga de toutes choses, qui impose le résultat immédiat au mépris de toute recherche, de toute culture. » J’aurai dû m’étendre là-des-sus ; on aurait pu y réfléchir.Mais toutes ces considérations au-raient été vraiment injustes. Parce que les 9 essais que les néo-zélandais ont passé derrière l’en-but du camp français sont durs à encaisser mais purée… qu’est-ce qu’ils sont beaux ! Certes, les 15 français n’ont pas touché une bille (ou presque) dans ce quart de finale mais c’est à croire que les All-blacks n’ont pas (ou presque) besoin d’adversaire pour briller. Les téléspectateurs qui n’avaient vu que les

matchs de l’équipe de France depuis le début de cette coupe du monde ont dû croire qu’il s’agissait d’un autre sport, ce samedi soir-là ! Balle en main, en courses, en percussion, ce sont des magiciens et cela faisait longtemps qu’on ne les avait pas vus à ce niveau là. Des courses qui ne demandent qu’à zigzaguer, des percussions qui cherchent à avancer, des coups de pieds qui n’ont d’utilité que la conti-nuité… du beau rugby.Que le rugby français se pose donc ses questions, les bonnes et les mau-vaises. Pendant ce temps, force est de constater que cette coupe du monde régale : quand les japonais s’offrent les Sud-Africains, quand les Écossais donnent des sueurs aux Australiens, quand les Argentins développent pendant 30 minutes au moins un jeu digne des All-Blacks. Alors oui, je botte en touche un peu, les grandes questions que se posent les grands experts du rugby. Moi, maquillé, en bleu-blanc-rouge, j’ai perdu mais… qu’est-ce que j’me suis régalé !

Radis rouge

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