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DÉMOCRATIE CITOYENNE, POUR LA JUSTICE SOCIALE ET L’ÉCOLOGIE avec Olivier DARTIGOLLES tête de liste régionale Laurence PACHE (PG) & Stéphane LAJAUMONT (Ensemble) avec le soutien de Marie-George BUFFET (PCF) MEETING RÉGIONAL JEUDI 5 NOVEMBRE, À 19H AU BLOCK (EX-BT 59) À BÈGLES Autour de Vincent Mau- rin, la présentation de la liste en Gironde par le Front de gauche (lire page 3) Jeudi 29 octobre 2015 - N° 2122 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX - Prix : 0,80 euro

Nouvelles N° 2122

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Nouvelles N° 2122 du 29 oct.

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Page 1: Nouvelles N° 2122

DÉMOCRATIE CITOYENNE, POUR LA JUSTICE SOCIALE ET L’ÉCOLOGIE

avec

Olivier DARTIGOLLES tête de liste régionale

Laurence PACHE (PG) & Stéphane LAJAUMONT (Ensemble)

avec le soutien de Marie-George BUFFET (PCF)

MEETING RÉGIONALJEUDI 5 NOVEMBRE, À 19H AU BLOCK (EX-BT 59) À BÈGLES

Autour de Vincent Mau-rin, la présentation de la liste en Gironde par le Front de gauche(lire page 3)

Jeudi 29 octobre 2015 - N° 2122 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX - Prix : 0,80 euro

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2 • Les Nouvelles 29 octobre 2015

ACTUALITÉEN LUTTE

RÉGIONALES

Rencontre publiqueLundi 9 novembre,19h, salle de la Grange de Lescombes à Eysines

Cette rencontre conclura une journée en Médoc avec Olivier Dartigolles à la rencontre des salariés du Port du Verdon, d’élus locaux, de syndicalistes aux côtés des travailleurs saisonniers de la vigne, et des syndicats de Ford.

CANÉJAN

La culture gratuite c’est possibleC’est gagné, la carte « culture gratuite » pour les jeunes de 16 à 25 ans vient de voir le jour à Canéjan. Après un an de travail politique et de débats, le conseil municipal, sous l’impulsion des élus communistes a validé le concept de gratuité. Cette carte, à retirer en mairie, donne droit à deux séances de cinéma et deux places de spectacle au centre culturel municipal ainsi qu’à un abonnement à la médiathèque, chaque année.

Lors des dernières élections municipales, le Mouvement des jeunes communistes de France avait publié une charte revendicative de nouveaux droits pour les jeunes, droits parmi lesquels figurait la gratuité de la culture. Cette carte s’inspire directement de ces revendications et vise en priorité les jeunes qui sont souvent les premiers à sacrifier les divertissements face aux nouvelles dépenses qu’ils doivent assumer : logement, frais d’études, permis de conduire…

Entrée en vigueur au 1er septembre, cette carte rencontre l’approbation des jeunes canéjanais qui sont déjà plus de 50 à être venus la réclamer en mairie. Ce nombre s’accroît chaque jour et montre bien que cette mesure répond à un besoin.

L’idée de gratuité de la culture fait son chemin dans la société. Pour preuve, la ville de Bordeaux a elle aussi rendu ses abonnements de médiathèque gratuits à la rentrée. Même si ce n’est pas le grand soir de la culture, ces petits matins qui chantent sur le chemin des militants, des élus et des habitants nous laissent pleins d’espoir pour la suite du combat.

Renaud Sebastiani

DÉBAT À MÉRIGNAC

Haro sur le Code du Travail !À l’invitation des communistes de Mérignac, Sylvain Chadourne, responsable du secteur juridique de l’UD – CGT, Monique Guédon, avocate spécialiste du droit du Travail et Frédéric Rauch, rédacteur en chef de la revue « Economie et Politique » ont débattu des menaces qui pèsent aujourd’hui sur le Code du Travail.

Façonné par la lutte des classes, le Code du Travail est rédigé en 1910. Les 1ers textes importants datent de la fin du 19e siècle. Protecteur pour les salariés, il est là pour rééquilibrer les relations entre les salariés et le patron, précise Joël Girard dans sa présentation. Il rappelle la loi de 2008 qui acte la rupture conventionnelle de contrat, celle de juin 2013 qui facilite la procédure de licenciement. Cette dernière autorise aussi, sous couvert de maintien de l’emploi, la conclusion d’accords permettant d’allonger le temps de travail ou de réduire les salaires. C’est le cas d’Air France aujourd’hui.

Mais deux ans après son entrée en vigueur, les employeurs, trouvant ces «  assouplissements  » insuffisants, demandent plus pour se défaire de l’engagement à maintenir l’emploi.

Avec la loi en préparation, c’est un saut qualitatif de la remise en cause du droit du travail précise F. Rauch, « c’est la recherche de la baisse des coûts, la baisse du coût du licenciement, limiter la possibilité pour les salariés de s’adresser aux juges, de contester l’empreinte patronale ». C’est une remise en cause complète de la relation au travail.

Avec le rapport Combrexelle intitulé « La négociation collective, le travail et l’emploi », commande du 1er Ministre, c’est le dynamitage du Code du Travail. Il ne serait plus constitué que d’un socle minimum de « droits » comme « la durée maximale du temps de travail à 48 heures » (norme européenne). L’essentiel du droit du travail serait le produit d’accords de branches et d’entreprises.

Madame Guédon évoque sa « panique » face aux choix du gouvernement. «  Ce qui génère le contrat de travail est force de loi. Le MEDEF ne veut plus de contrat, que les salariés n’aient plus de droit », dit-elle.

S. Chadourne précise son opinion sur le Code du Travail : « le simplifier oui, mais le détruire, non ». Le rapport Combrexelle s’est construit avec l’aide des avocats du MEDEF, avec comme objectif : les 48 heures hebdomadaires et la suppression de la 5e semaine de congé, la remise en cause du SMIC. Il ajoute : « ce n’est pas le Code du Travail qui est la cause du chômage mais la faiblesse des carnets de commande. »  Et de réaffirmer les propositions de la CGT : le SMIC à 1700 euros, l’augmentation des salaires, moteur de la croissance.

« Face à une dynamique de régression sociale, on n’arrive pas à faire converger les luttes » intervient une syndicaliste hospitalière.

Là est l’urgence sociale, de rassembler l’ensemble des salariés des différents secteurs de la société pour défendre et enrichir le Code du Travail et inventer les chemins de convergence pour le pouvoir d’achat, la santé, la protection sociale, les retraites, les droits à la formation, l’égalité de l’organisation des territoires. Pour une nouvelle civilisation.

Claude MellierConseillère municipale de Mérignac

AIR FRANCE

Les conditions de travail dans l’ombre des projecteurs

SOLIDARITÉ À BORDEAUX-MÉRIGNAC

Les salariés épuisés défendent l’avenir d’air France

Il aura fallu que la vidéo d’Erika circule sur les réseaux sociaux pour qu’on parle enfin des raisons de la colère. Cette employée d’Air France, qui tente de communiquer avec les dirigeants, ne se voit opposer que mépris. On mesure alors la virulence d’une violence sociale. On découvre ces salariés angoissés face à la probabilité de perdre leur emploi, ces salariés méprisés dans les négociations, ces salariés qui ne peuvent pas se nourrir et se loger convenablement, ces salariés qui se rendent sur leur lieu de travail le ventre noué, les fins de mois diffi-ciles, les dépressions, les suicides…

La réalité des plus grands groupes, c’est aussi ces fausses négociations, ce faux dialogue social, qui peut se résumer en quelques mots : « sois sage et tais-toi ! ». Les dirigeants arrivent avec un plan « bien » élaboré autant sur la forme que sur le fond, tout est déjà décidé, acté puis ils l’imposent aux représentants des salariés. Toutes les méthodes sont bonnes : manipulation, chantage, menaces.Au final, le plus dur à digérer dans cette affaire, c’est la chute. On change de chemise, on envoie les forces de l’ordre chercher les « voyous » à 6h du matin devant leur famille, on lance les

poursuites judiciaires… Puis plus rien. Plus rien sur les revendications des salariés, sur leurs conditions de travail, sur le fond de l’affaire. Air France dis-paraît du spectre médiatique lorsque Xavier Broseta change de chemise.Pour rappel, cela fait maintenant plu-sieurs mois que les salariés d’Air France sont mobilisés car ils subissent, depuis des années, une stratégie d’entreprise simple : réduire au maximum la masse salariale afin d’augmenter la producti-vité, faire plus avec moins.À l’issue de la dernière réunion du CEE en date du 22 octobre, Fré-déric Gagey, le PDG d’Air France a annoncé la suppression de 1 000 emplois en 2016 misant sur des départs volontaires et cela malgré de « bons résultats ». Au même moment, des milliers de manifestants étaient présents devant l’assemblée nationale (syndicalistes, élus, salariés d’autres entreprises…) pour s’opposer au plan de restructuration, aux suppressions d’emplois, et pour exiger l’abandon de toutes poursuites judiciaires contre les salariés qui comparaîtront au Tribunal de Bobigny le 2 décembre prochain. D’autres mouvements de soutien se sont développés partout en France : Toulouse, Marseille, Bordeaux… Tout cela a été très peu médiatisé.Mais lundi 26 octobre, les projecteurs

se sont rallumés, une interview de Xavier Broseta donnée au Parisien, très fortement relayée. Dans un premier temps, Il revient sur « son agression » et sur tous les détails pouvant faire « le Buzz », et conclut cette partie par une phrase qui est sans doute le point paroxystique de la provocation capita-liste : « certaines formes de violence n’ont pas leur place dans une négociation ».Dans la seconde partie de l’entre-tien, il évoque et défend la stratégie de l’entreprise, et s’attarde sur une nouvelle proposition : les contrats de travail différenciés en fonction de la productivité des salariés. « Dans le premier, le salarié accepte d’atteindre la productivité demandée, son salaire reste identique à celui d’aujourd’hui. Dans le deuxième, il travaille encore plus mais gagne plus. Dans le troisième, enfin, il peut refuser de suivre cette hausse de la productivité, mais alors sa rémunération diminue ».Voici le grand projet, amorcé depuis plusieurs années, demander aux salariés des efforts considérables afin d’augmenter la sacro-sainte produc-tivité permettant d’augmenter la rémunération du capital, rien de plus.

Anthony Semchaoui

« Nous avons choisi d’appeler au rassemblement devant l’aéroport de Bordeaux-Mérignac pour être aux côté des salariés d’Air France », nous explique Pascal Duchêne, secrétaire du CHSCT et délégué CGT.

À l’appel de l’UD CGT, aux côtés de ceux d’Air France, des salariés de plu-sieurs unions locales et d’entreprises du secteur étaient donc rassemblés, jeudi 22 octobre pour soutenir les salariés d’Air France, exiger l’arrêt des sanctions et défendre l’avenir de

la compagnie. Solidaires et la FSU ont rejoint l’appel. Des militants et élus communistes étaient également présents.« Dans l’entreprise l’ambiance est morose. Nous sommes à notre énième plan de restructuration, explique Pascal Duchêne. La compagnie a gagné 20% de productivité. Elle fonctionne sur la poly-activité des salariés. Ils sont épuisés. Les arrêts maladies, les accidents, les pathologies se multiplient ».Malgré tout, les salariés restent mobi-lisés, il y a même des navigants au

rassemblement. « Ils se sentent très concernés. S’il y a 1 100 licenciements, c’est sur le personnel au sol or il y a 3 120 salariés sur les escales donc ce plan représente 30% du personnel, autant dire qu’on va sur des suppressions de lignes, autant dire que c’est l’avenir de la compagnie qui est en jeu. »Une solution pour l’avenir de la com-pagnie, Pascal Duchêne en une : la renationalisation.

CD

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Les Nouvelles 29 octobre 2015 • 3

EditorialACTUALITÉ

Nous sommes la gauche

« Nous ne sommes pas la gauche de la gauche, nous sommes la gauche ! » C’est la réponse de Pierre Laurent, secrétaire national du PCF et tête de liste du FdG en Île de France, à un journaliste, bien à la botte du système, qui tentait une nouvelle fois de nous mettre au placard. Vous savez, celui bien au fond à gauche de la gauche.

Aujourd’hui, une majorité de journalistes n’informent plus mais accompagnent un système politique qu’ils ne remettent jamais en question, ou si peu.

La 5e invitation de Marine Le Pen dans l’émission de France 2, “Des paroles et des actes”, a provoqué un tollé. Le « gendarme du PAF  », le CSA, estime pourtant que « dans un système tripartite, il n’y a rien de choquant à cela. » Le présentateur de l’émission, David Pujadas, s’était lui-même défendu en disant qu’il était normal d’inviter la présidente du Front national car il n’invitait que des « personnalités de premier plan ».

Allons-nous longtemps encore laisser les médias décider du visage politique de notre pays, de qui est de premier plan et de qui doit rester au fond du placard ?

Le scénario que beaucoup veulent déjà écrit pour 2017 et qui nous conduirait au pire, il nous faut le déconstruire avec les gens.

Aujourd’hui, nous sommes la gauche. Jeudi 22 octobre, à la présentation de la liste dé-partementale pour les élections régionales, nous étions la gauche du combat, la gauche populaire, de l’ouvrier, du fonctionnaire, de la militante féministe, du syndicaliste, du mi-litant pacifiste… La gauche qui affiche ses ambitions, y compris dans le nom qu’elle a donné à sa liste : « l’humain d’abord ». Car cette gauche ne veut pas parler à la place mais avec les gens.

À 6 semaines du premier tour des élections régionales, nous allons continuer à la faire grandir cette gauche. Nous sommes bien conscients que ces élections ne sont qu’une étape. Les murs qu’il nous faut abattre nécessitent un énorme combat idéologique et de rassemblement du peuple. Il faudra parler à l’intelligence de chacun plutôt qu’à ses instincts de repli sur soi. Et cela, nous le savons bien, est toujours beaucoup plus compliqué et plus long. Mais chaque geste, chaque action de solidarité, chaque discus-sion sera une brèche ouverte dans le mur médiatique et idéologique.

En nous résumant à la gauche de la gauche certains veulent nous enterrer. Ce qu’ils ne savent pas c’est que nous sommes des graines !

Vincent BoivinetMembre du Comité exécutif du PCF 33

EN RÉGION AUSSI : L’HUMAIN D’ABORD !

Une liste de rassemblement, de lutte, de combat

Le 22 octobre, au Poulailler de Fred à Bègles, le Front de gauche présentait la liste girondine aux élections régionales qui sera por-tée par Vincent Maurin. « Une liste de rassemblement, de lutte, de combat », a précisé Sebastien Laborde, secrétaire départemental du PCF, insistant sur la présence de syndicalistes comme Nabil Enna-jhi, Véronique Lelibon, Olivier Sorce, Maryse Montangon… et d’élus, notamment de communes rurales : Stéphane Denoyelle, maire de Saint-Pierre d’Aurillac, Raymond Rodriguez, maire de Gauriac, Josette Mugron, maire de Frontenac.

« Plus qu’une liste de noms, il s’agit d’une dynamique » mise à la disposi-tion des citoyennes et des citoyens op-posés à l’austérité, a expliqué Vincent Maurin. Car le « projet du Front de gauche c’est de créer une alternative, c’est de se dépasser, continuer à agréger des forces » a ajouté Christine Boronat, candidate du Parti de gauche.« Nous, les syndicalistes, nous ne les insultons pas, ils sont sur notre liste », a affirmé avec force Olivier Dartigolles, tête de liste régionale. Pour le candi-dat, l’actualité « Air France » dépasse l’entreprise. « Les salariés du public et du privé pensaient que la violence sociale était finie avec Sarko. Ils ont décidé de ne plus accepter ».

La violence de ces politiques « cen-trées sur l’austérité », Vincent Maurin rappelle que « menées par des libéraux ou des sociaux-démocrates », elles « génèrent toujours plus de plans de licenciements, de coupes dans les bud-gets sociaux, de régression des droits »… Elles « alimentent la colère mais aussi la peur et le repli sur soi, terreaux du ra-cisme, de l’homophobie, du sexisme… de la montée du vote d’extrême droite ». « Elles sont pensées, préparées, sans cesse

retravaillées pour s’adapter à un seul but : faciliter toujours plus la quête de profits, l’accumulation de capitaux, la recherche de marges pour les action-naires… » « Ne pas courber l’ échine ! C’est le premier message de cette liste composée de citoyennes et citoyens engagés sur leurs lieux de vie et de travail dans des pratiques syndicales, associatives ou politiques », « pour que l’horizon de cette méga région ne se limite pas aux préceptes mortifères de concurrence et de domination, pour l’ égalité des territoires, la solidarité et le partage de projets favorables à l’ intérêt général et à la transition écologique ». Une liste pour « retrouver confiance dans la force du vote pour une gauche qui se bat et défend l’ idée qu’une autre vie est possible ».

La campagne s’accélère donc en Gironde pour la liste « L’humain d’abord ! », département où vit 1 électeur 4 de cette nouvelle région, pourtant bien vaste, tellement vaste « qu’elle ne ressemble à rien », a affirmé Olivier Dartigolles. « Depuis cet été, je parcours cette région, le territoire est si grand que les gens n’y com-prennent rien, cela provoque encore plus d’écœurement. » Il est largement revenu sur la loi NOTRe, la casse de l’égalité territoriale, la concentration des pouvoirs avec la métropolisation et les risques d’isolement de « l’arrière pays », « comme ils commencent à le nommer », renvoyant dos à dos sur ces questions Alain Rousset (tête de liste régionale PS) et Virginie Calmels (Républicains). Pour illustrer les solutions pour une politique régionale alternative qui respecte les hommes et leur envi-ronnement, il a évoqué la « bataille du rail », campagne engagée pour le développement des trains du quotidien, et les circuits courts qui pourraient fournir les cantines des

lycées « pour peu qu’on instaure une maîtrise publique des circuits de trans-formation ».

Ces thèmes ont également été déve-loppés par Brigitte Lopez, candi-date d’Ensemble, pour qui la crise écologique nécessite, comme pour la crise économique, « de véritables conversions structurelles avec d’autres modes de production, de consomma-tion, d’autres modes de vie, d’autres valeurs ». « La région est un puissant levier économique pour accompagner la transition écologique », a-t-elle affirmé. Ce n’est pas ce qui est mis en œuvre avec la LGV qu’elle a qualifié de « déni de démocratie », de « réponse inadaptée aux besoins de trains du quotidien », de « gabegie environnementale ».

Nous publierons dans notre pro-chaine édition l’intégralité de la liste.

Christelle Danglot

RÉACTION AU SONDAGE BVA

Olivier Dartigolles a réagi au sondage BVA créditant une «  liste du Parti communiste » à 5 % des intentions de vote. « Ce sondage ne traduit pas la réalité de ce que nous vivons sur le terrain et le libellé ignore la vérité de notre rassemblement. La presse quotidienne régionale mérite mieux. Nous mesurons une belle dynamique de campagne avec l’ensemble du Front de gauche, des femmes et des hommes du monde syndical et asso-ciatif, de très nombreux citoyens. Le système médiatique dominant et les instituts de sondage abîment la démocratie par de telles opérations. Le vrai sondage, c’est le 6 décembre que nous l’aurons. Dans les urnes. »

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4 • Les Nouvelles 29 octobre 2015

MODERNISER LE SYSTÈME DE SANTÉ EN DONNANT LES MOYENS AU SERVICE PUBLIC

LOI « SANTÉ »

Recul des réponses de proximitéJean-Luc Gibelin, directeur d’hôpital, est animateur de la commission santé/protection sociale du PCF. Pour notre jour-nal, il répond à trois questions de Maryse Montangon, qui anime la commission santé du PCF en Gironde.

Comment résumer les débats et les thématiques de la loi « Santé » ?

Jean-Luc Gibelin. Depuis 2012, la ministre et le gouvernement ren-voient systématiquement à l’adop-tion de la loi « santé » la réponse aux attentes légitimes des actrices et des acteurs de terrain concernant la santé. Cela a renforcé, si besoin était, la nécessité de réponses concrètes aux problématiques sanitaires et médico-sociales.

Les différentes concertations et missions ministérielles ont confirmé cela ainsi que le rejet net de la pour-suite de la mise en œuvre de la loi « Bachelot », loi « Hôpital, patients, santé, territoires ». Face à cela, le gouvernement a décidé de focaliser son projet de loi sur le « coup de communication » de la généralisation du tiers payant.

Rappelons que nous sommes pour un tiers payant total par la sécurité sociale afin de s’attaquer réellement au niveau dramatique du renonce-ment aux soins dans la population en général et particulièrement chez les jeunes.

Est-ce que tout le monde mesure bien les conséquences sociologiques d’une société dont un jeune sur deux de moins de 25 ans et un ou une étudiant-e sur deux de moins de 30 ans renoncent aux soins dans ce pays ! Mais le projet de la ministre sert surtout à promouvoir les com-plémentaires y compris et surtout les assurances. De plus, la disposition gouvernementale ne remet en cause ni les franchises et forfaits ni les dépassements d’honoraires…

Il y a bien quelques mesures de santé publique mais sans moyens financiers pour les mettre en place. Les mesures concernant l’IVG sont significatives : c’est positif de renforcer le droit à l’IVG mais les centres d’interruption volontaire de grossesses ferment pour raisons financières et leur réouverture n’est pas décidée ni encouragée par ce gouvernement…

Enfin, concernant ce que la loi « HPST » nommait la gouvernance, il n’y a pas de remise en cause de ces aspects négatifs mais au contraire un renforcement de ces dispositions.

Quelles sont les principales

conséquences pratiques de cette loi ?

J.-L.G. Elles sont multiples et essentiellement négatives. Pour faire court, j’insisterai sur la mise en place obligatoire des « Groupe-ments hospitaliers de territoires ». Les 13 directeur-rice-s généraux des Agences régionales de santé (ARS) vont découper les régions en territoires de santé. Il ne devrait y en avoir qu’une petite centaine au plan national.

Dans chaque territoire, les établisse-ments publics sanitaires et médico-sociaux vont devoir obligatoirement, d’ici le 1 juillet 2016, se regrouper dans une entité administrative unique. C’est une dramatique concentration des structures de santé. L’objectif avoué est de faire des économies sur les dépenses de santé.

Ce sera une nouvelle aggravation du renoncement aux soins pour une part de plus en plus grande de la population.

Notre exigence de retrait de la loi « HPST » se complète aujourd’hui du retrait de la loi Touraine. Mais l’urgence est de créer les condi-tions de la non application de la loi, y compris avant son adoption définitive. En effet, les DG d’ARS donnent des consignes de mettre en œuvre des pans entiers de la loi dès maintenant. Aussi, nous proposons que dans les régions un point soit rapidement fait sur les dangers de la mise en œuvre de la loi.

La bataille n’est pas finie. Nous sommes déterminés à œuvrer concrètement pour construire les multiples lieux de résistance et de rassemblement pour des réponses de proximité aux besoins de santé de la population.

Y a-t-il une alternative PCF/Front de gauche ?

J.-L.G. Bien sûr, nous portons un projet de développement du service public, de création d’emploi qualifié dans toutes les catégories de per-sonnel, de mise en place d’un pôle public du médicament, d’une loi cadre pour la psychiatrie, du déve-loppement de la prévention et de l’éducation à la santé, d’installation d’un pôle public de l’autonomie au niveau départemental…

Le moteur est une démocratie sani-taire avec des structures pérennes à trois niveaux (local, régional et national), composées de trois col-lèges (professionnel-le-s de santé, élu-e-s, ayant-droits à la santé) chargées de l’expression des besoins de santé, déterminant les réponses à ces besoins, contrôlant démocrati-quement leur mise en œuvre.

«La loi dite de modernisation de notre système de santé a un objectif avoué : faire des économies sur les dépenses de santé»

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P4 Affiche pcf Santé.pdf 1 27/10/2015 14:24

3 MILLIARDSC'est le montant de la réduction des dépenses de santé envisagée par le gouvernement d'ici à 2017.

À elle seule, la réforme de Marisol Touraine, qui ne s'en cache pas, devrait permettre une économie de 450 millions d'euros, par le biais des regroupements autoritaires d'établissements de santé.

LE FRONT DE GAUCHE PROPOSE

MORATOIREArrêt immédiat des suppressions d'activité et des fermetures de services de santé.

ORGANISATIONCréation d'un pôle public de santé et d'un pôle public du médicament.

Organisation des services de santé au niveau des bassins de vie.

Développement des centres de santé comme modèle de service de proximité.

Renforcement de la démocratie sanitaire avec la présence et la participation des représentants des usagers, professionnels de santé, personnels, élus locaux.

Lutte contre les conflits d'intérêts avec les laboratoires pharmaceutiques privés.

FINANCEMENTTaxation des profits financiers des entreprises, au taux actuel des cotisations sociales employeurs, rapportant plusieurs dizaines de milliards de recettes.

Suppression de la CSG.

Hausse des cotisations patronales, associée à un dispositif de modulation des cotisations sociales employeurs incitant l'entreprise à adopter une gestion vertueuse à l'égard de l'emploi et des salaires.

PRÉVENTIONRelance d'une médecine préventive avec le développement de la médecine scolaire et de la médecine du travail.

ACCÈS AUX SOINSRemboursement à 100% des dépenses de santé.

Suppression des dépassements d'honoraires, franchises et participations forfaitaires.

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Les Nouvelles 29 octobre 2015 • 5

MODERNISER LE SYSTÈME DE SANTÉ EN DONNANT LES MOYENS AU SERVICE PUBLIC

GROUPE CRC

Une vraie loi-cadre de santé publique

POUR LE DÉVELOPPEMENT DE L’OFFRE PUBLIQUE DE SOINS

Débat public

à l’initiative du comité «Robert Picqué»

Mardi 3 novembre, 18h30, salle George Méliès, route de Toulouse à Villenave d’Ornon (tram C arrêt Vaclav Havel).

DANS LES RÉGIONS

Pour un plan de « redéveloppement », pas d’économies

À la fin de l’examen du projet de loi au Sénat, le groupe CRC, par la voix de Laurence Cohen, a dénoncé la création des groupements hospitaliers de territoire et le renforcement des pouvoirs des ARS.

« C’est une loi qui veut adapter l’offre de soins non pas aux besoins, mais à une volonté de maîtrise des dépenses, ce qu’a encore aggravé la majorité de droite au Sénat» a-t-elle souligné, le groupe jugeant inacceptable «un processus de fusion/privatisation/rationalisation ».Enumérant «quelques mesures positives» (ouverture de salle de consommation à moindre risque, suppression du délai de réflexion pour l’IVG, reconnaissance des centres de santé dans le parcours de soins, tiers payant généralisé, effort de transparence quant aux

liens d’intérêt…), le groupe a estimé qu’elles sont «loin de suffire pour transformer ces textes en une vraie loi-cadre de santé publique».L’heure est à l’arrêt des suppressions d’activités, des fermetures de services de santé, à l’attribution de moyens spécifiques aux missions des centres de santé (tiers payant, prévention et actions sociales). L’heure est au remboursement par la sécurité sociale des soins prescrits (y compris lunetterie, soins bucco-dentaires, prothèses auditives) à 80 % tout de suite et à 100 % pour les jeunes.« Ces propositions, véritables marqueurs de choix de gauche, que nous avons portées tout au long de l’examen de cette loi font cruellement défaut, ce qui nous a conduits à la rejeter. Les sénatrices et sénateurs du groupe CRC continueront à défendre la nécessité d’élaborer une grande loi de santé publique, aux côtés des personnels de santé et des patients. »

Dès l ’annonce de la possible fermeture de l’hôpital d’instuction des armées Robert Picqué, situé au carrefour des communes de Villenave d’Ornon, Bègles et Talence, des syndicalistes CGT (UL de Bègles) et des usagers ont initié une pétition pour la défense et le développement de l’offre de soins publique pour tout le Sud de l’agglomération bordelaise. Ils ont également interpellé les élus (conseils municipaux, maires, députés, conseillers généraux et régionaux) qui se sont adressés au ministre Le Drian.Un comité de défense et de

développement de l’hôpital public Robert Picqué s’est constitué fin mai 2015, qui regroupe une centaine d’adhérents-tes de Bègles, Talence, Villenave d’Ornon et Bordeaux sud. Près de 5 000 signatures de la pétition ont été recueillies.Les citoyens agissent pour conserver et développer une structure de santé publique de proximité, accessible à tous. Le comité a invité des personnalités politiques, l’ARS, les directions de Robert Picqué et Bagatelle, pour informer et débattre avec les citoyens des réponses aux besoins de santé.

Olivier Dartigolles, tête de liste du Front de Gauche, en Aquitaine-Limousin et Poitou-Charentes, propose de tenir en urgence des assises régionales de la santé avec les élus, les professionnels de santé et leurs représentants, les associations et les citoyens, qui pourraient augurer des conseils cantonaux de santé.

Économies, économies, économies… C’est bien simple, plus un secteur de l’activité humaine ne devrait échapper aux règles imposées par la finance : moins de dépense publique, place nette pour la concurrence « libre et non faussée » ! On a beau le savoir, cela ne finit pas d’étonner et, disons-le, de scandaliser, quand il s’agit d’un secteur aussi essentiellement humain que la santé. On a beau s’y attendre, cela ne finit pas de surprendre et, disons-le, de révulser, que ce soit un gouvernement « socialiste » qui s’attelle à la tâche.Et l’instrument de cette basse œuvre est aujourd’hui l’agence régionale de santé (ARS) qui représente l’autorité de régulation régionale en matière de santé. Son directeur général décide de l’organisation des soins et des autorisations d’implantations d’activités médicales, paramédicales ou sociales… ou de leur fermeture.On constate depuis des années déjà des inégalités territoriales de santé qui s’accentuent et créent de véritables déserts médicaux. Or on assiste aujourd’hui au nom de « l’excellence » et… des « nécessaires économies », à une série de regroupements d’établissements de santé sur les territoires et par conséquent à la fermeture de services, d’activités médicales éloignant de plus en plus une partie de la population de la proximité des soins. Les citoyens dénoncent, à Sarlat

comme à Bordeaux (Robert Picqué), ces processus de réduction du service public de santé. Mais, comme pour les budgets des collectivités territoriales, la logique comptable est aveugle. On annonce 11 milliards d’euros d’économies sur la santé et on laisse le pouvoir de décision à un directeur général, loin des élus et des citoyens. Comment en serait-il d’ailleurs autrement quand les 12 départements de notre grande région seront sous la coupe d’un seul et même directeur, qui aura autorité pour décider du découpage des territoires de santé et de l’organisation des soins sur la région ?

POUR UN MAILLAGE TERRITORIAL

Au contraire de cette logique, nous croyons que se positionner pour un maillage territorial garantissant une véritable égalité d’accès aux soins comme aux structures de santé dans le cadre d’un service public de santé est la condition pour garantir une prise en charge de qualité de toutes et tous.Nous allons ainsi assister à une reconfiguration importante de la carte sanitaire régionale puisque sur un même territoire les hôpitaux publics vont avoir l’obligation de se regrouper en GHT (groupements hospitaliers de territoire) afin de mutualiser diverses fonctions (objectif : 400 millions d’euros d’économies).C’est toute une partie de la population régionale qui pourrait être privée d’un égal accès aux soins à cause de l’éloignement des établissements publics de santé et tout cela dans un complet déni de démocratie. En Creuse, par exemple, alors que la norme préconise que chaque personne bénéficie d’un service d’urgence à moins de 30 minutes de

son domicile, ce délai est de plus de 50 minutes. Une partie de la population sera ainsi contrainte de se rabattre vers les établissements de santé privés avec en plus des restes à charges des dépassements d’honoraires maintenant systématiques. Et quand ces dépassements seront trop importants, la loi Santé de Mme Touraine aura fait en sorte –via les « contrats d’accès aux soins »-, que l’addition soit encore supportée par les patients.Cette logique prend donc le risque d’un renoncement grandissant aux soins dans une partie de la population, que ce soit pour des raisons de proximité ou économiques.

OPPOSER L’INVESTISSEMENT HUMAIN À LA «COMPTABILITÉ»

Ces logiques ne sont plus tenables. Nous proposons ainsi de tenir en urgence des assises régionales de la santé avec les élus, les professionnels de santé et leurs représentants, les associations et les citoyens afin que s’expriment les besoins en santé des territoires. Ces assises pourraient se poursuivre via des conseils cantonaux de santé où se co-élaboreraient les réponses aux besoins locaux. Ce processus doit déboucher sur un plan de redéveloppement, par la création de centres de santé (promotion d’une médecine sociale de notre temps) ou d’autres formes de structures comme des établissements publics de soins ambulatoires.Les enjeux sont trop importants, t rop pr imord iau x pour le s laisser à quelques gestionnaires ou comptables. Parce que notre programme remet l ’Humain d’abord, la santé est évidemment une priorité, vue pour ce qu’elle n’a jamais cessé d’être : un investissement pour l’humain et pour demain.

Rencontre d'Olivier Dartigolles et du PCF avec les membres de l'association de défense de l'Hôpital de Sarlat… qui se heurte là aussi aux orientations du gouvernement en matière de santé, politique pilotée par l'ARS.Il a également rencontré, cette semaine, le comité de défense et de développement «Robert Picqué» pour une offre de soins publique renforcée.

Constitution du comité en mai 2015.

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6 • Les Nouvelles 29 octobre 2015

INTERNATIONAL

GRÈCE

Hollande, solide soutien de la finance à Athènes

TURQUIE

« Dans un pays où l’on s’en prend aux tombes, imaginez ce que l’on peut faire aux vivants ! »

ISRAËL-PALESTINE

Pour la protection du peuple palestinienPar Patrick le Hyaric, dans “L’Humanité” du 23/10 Le président français a fait sa pre-

mière visite officielle en Grèce le week-end dernier. Il tenait à offrir personnellement aux grandes entreprises françaises le résultat des privatisations prévues dans l’accord du 13 juillet.

Difficile, la semaine dernière, de poursuivre après la troisième ligne des articles consacrés à la visite de François Hollande à Athènes. Dans la plupart d’entre eux, le président français était en effet présenté comme « le soutien le plus solide » à Alexis Tsipras dans la crise traversée par la Grèce cet été… Que dire devant une telle réécriture de l’histoire ? Le 13 juillet dernier, c’est justement le soutien de la France qui a fait défaut face à des dirigeants européens et particulièrement allemands qui ne rêvaient que de mettre Tsipras à genoux.En langage policé, le premier mi-nistre, confirmé par les élections anticipées de septembre, a révélé que « François a été une des personnes qui m’a convaincu que je devais accepter un compromis difficile, pour préserver l’unité de l’Union européenne. » Trois mois plus tard et quelques jours après la Troïka, François est donc revenu voir comment se déroulait l’appli-cation de ce « compromis ». Après les élections de septembre, le parlement

grec a adopté à une vitesse inédite l’essentiel des mesures dictées par l’accord de juillet. Mais cela semble encore insuffisant pour Jean-Claude Junker et Angela Merkel. Réunis en congrès des droites européennes à Madrid, le président de la commis-sion européenne et la chancelière allemande n’entendent pas desserrer l’étau sur le peuple grec. Ainsi, dans le dossier des expulsions locatives, que Syriza avait suspendu, la droite européenne exige encore d’importants reculs. Jusqu’à pré-sent, les ménages avec des revenus modestes étaient protégés lorsque leur résidence principale était évaluée à moins de 250 000 euros. Cette mesure a permis à de nombreuses familles frappées par le chômage de conserver un logement. Mais les créanciers voudraient abaisser cette limite pour pouvoir toucher davantage de prêts bancaires. Ce à quoi, le « solide soutien » François Hollande assure vouloir « discuter des niveaux auxquels les saisies ne sont pas acceptées »… Mme Merkel en tremble encore !Il y a cependant un aspect sur lequel le président français s’est montré solide lors de sa visite : le portefeuille et la bonne humeur de ses accompa-gnateurs ! Dépassé par l’Allemagne qui est en passe de conclure le rachat de 14 aéroports régionaux en Grèce,

le groupe Vinci (premier investisseur étranger dans le BTP et les conces-sions d’infrastructures en Grèce) a ainsi pu poser des jalons concernant l’aéroport Castelli, en Crète, et pour le marché des autoroutes à péage. Soucieux de « rattraper leur retard », les patrons de Suez Environnement ont fait les yeux doux pour capter la gestion de l’eau dans la capitale et la seconde ville de Grèce, Thes-salonique. Et Alstom International, tout comme l’Allemand Siemens, lorgnent sur le réseau ferré Eessty qui doit faire l’objet d’un partenariat public-privé.Le capital international peut donc compter sur le soutien de l’ancien « ennemi de la finance », François Hollande. Alexis Tsipras, Syriza et le peuple grec ne peuvent, pour leur part, compter que sur le rapport de forces. Principale confédération du secteur privé, le GSEE appelle à une journée de grève générale le 12 novembre pour protester contre les mesures du mémorandum.

Vincent Bordas

À lire quand même : « Hollande dans sa bulle », L’Humanité du 26 octobre ; « En Grèce, les contrats se discutent en coulisse », Libération du 23 octobre ; « le Quartet arrive à Athènes et veut plus de «réformes» », La Tribune, 21 octobre.

« Il y a quelque chose d’incongru, d’indécent et de criminel à deman-der aux Palestiniens d’assurer la sécurité de leurs occupants sur le territoire que ces derniers leur volent, hectare après hectare, dans la perspective de l’édification du “grand Israël”. »

Cinq décennies d’occupation israé-lienne, la privation de liberté pour les Palestiniens, le vol des bonnes terres et des maisons, le mur de ségrégation, les humiliations quotidiennes par un régime policier et militaire, raciste et répressif, des arrestations dans chaque famille, l’indigne traitement des pri-sonniers politiques, un avenir bouché sont en train de conduire à un seuil de rupture.Voilà ce qui pousse la jeunesse palesti-nienne à se rebeller, à crier, à agir. Elle le fait sans réunion préalable d’aucun bureau politique. Elle le fait parce qu’elle n’en peut plus ! (…) Depuis des décennies, des charrettes de belles déclarations, des milliers de chiffons agités sur le prétendu « processus de paix » n’ont servi au gouvernement israélien qu’à poursuivre la colonisa-tion et la destruction de maisons dans Jérusalem annexée.L’accélérateur de l’actuel mouvement est la violence quotidienne des colons, depuis des mois, et la tentative de juifs extrémistes – que le gouvernement israélien laisse faire – d’occuper l’esplanade des Mosquées, pourtant sous statut international, dans la pers-pective de l’accaparer et d’y construire un temple.(…) On peut toujours s’interroger sur le caractère individuel de ces résis-tances. Elles sont mues par le manque d’espoir, le manque de « futur ». Il est temps de mesurer tout autant le niveau de la rage que celui de la désespérance qui taraude la société palestinienne. C’est dramatique !On ne peut laisser faire ! Nous avons le devoir d’élever la voix pour faire respecter le droit international. Nous avons le devoir de remettre les choses à l’endroit. Il y a là-bas une puissance occupante et un peuple occupé, volé, violenté, humilié, emprisonné. Il y a quelque chose d’incongru, d’indé-cent et de criminel à demander aux Palestiniens d’assurer la sécurité de leurs occupants sur le territoire que ces derniers leur volent, hectare après hectare, dans la perspective de l’édi-fication du « grand Israël ». C’est le

projet en cours. Nous avons le devoir de le stopper immédiatement.Le droit international prévoit deux États vivant côte à côte, avec un État palestinien dans les frontières de 1967 avec Jérusalem-Est comme capitale. Or, la direction israélienne s’acharne depuis des années à vider Jérusalem-Est de ses habitants pales-tiniens et accélère ces derniers jours un processus de séparation de la capitale palestinienne de la Cisjordanie.La droite et l’extrême droite israé-liennes tentent de pousser à la rupture de l’accord sécuritaire israélo-palesti-nien pour créer les conditions d’une invasion totale de la Cisjordanie, tan-dis que de nouveaux bombardements de Gaza sont très possibles.(…) De nombreuses initiatives ont été prises, de nombreuses interven-tions ont eu lieu. Il faut maintenant changer de braquet et de méthode. Les États-Unis et l’Union euro-péenne doivent produire des actes, au-delà des voyages de M. Kerry, de Mme Mogherini ou des versements des aides aux Palestiniens. L’Union européenne est en droit de suspendre l’accord d’association qu’elle a signé avec Israël, d’étiqueter les produits issus des colonies et de cesser certains des projets de coopération qui servent à la militarisation et à la colonisation. Le combat pour la libération des pri-sonniers politiques, au premier rang desquels Marwan Barghouti, ne doit pas faiblir.Tout dépend de la mobilisation popu-laire internationale la plus unitaire et la plus large possible. Ceci peut se faire sur une base simple : faire cesser immédiatement la colonisation et installer à Jérusalem, et sur tout le territoire palestinien, une force de protection internationale, sous l’égide des Nations unies. Ce serait la condi-tion de la sécurité pour toutes et tous, qu’ils soient Israéliens ou Palestiniens. Rien n’empêche de le faire sinon le manque de volonté politique. Un mouvement populaire international pourrait y parvenir. Ne pas ouvrir une telle perspective au cœur de l’actuel feu du Proche et du Moyen-Orient ne fait qu’ajouter des barils de poudre aux guerres en cours.La demande d’une conférence inter-nationale pour la paix et la sécurité au Proche-Orient va de pair avec celle immédiate d’une force de protection du peuple palestinien. Les efforts de mobilisation doivent redoubler.

Dans un appel, le 13 octobre, aux journalistes et aux élus, Laureen Genthon, conseillère départemen-tale des Hauts-de-Seine, Sylvie Jan, présidente de France-Kurdistan, Emmanuelle Valenti, journaliste etHulya Aksoy, accompagna-trice-traductrice témoignent de ce qu’elles ont vu et vécu à Cizré et Diyarbakir, dans l’Est de la Turquie. Elles y étaient invitées par la « Fondation internationale des femmes ».

« Nous accusons R.T. Erdogan de reprendre sa “guerre totale” contre les populations kurdes sous prétexte de lutte contre le terrorisme. Les forces militaires et policières ont recours à des méthodes de type fasciste, utili-sant les tirs de roquettes, de mortier, le feu, le gaz contre les populations civiles traumatisées, dominées par l’incompréhension, la peur et la colère.Tous nos échanges attestent que les

femmes sont particulièrement visées. Visées pour être tuées, blessées, mises en garde à vue, emprisonnées. À Cizré, les tirs contre l’immeuble du HDP ont précisément atteints l’étage des femmes. Les parlementaires arrêtées sont majoritairement des femmes, tout comme les co-maires emprisonnées et plongées en isole-ment total. Les petites filles ne sont pas épargnées.Les cimetières des combattants engagés dans les rangs de l’armée de défense du PKK sont aussi bombar-dés, réduits en miettes. Une avocate de la LDH nous a dit : « Dans un pays où l’on s’en prend aux tombes, imaginez ce que l’on peut faire aux vivants ! »« Face à cette folie meurtrière et dominatrice, nous restons marquées par ces femmes courageuses, enga-gées, qui n’abandonneront jamais – comme elles n’ont cessé de le répéter – ni leur population lorsqu’elles sont élues, ni leur terre, ni leurs droits, ni leur volonté de paix. Leur résistance tient à leurs valeurs, comme celles dé-

fendues par les jeunes combattantes du Rojava face à Daesh qui avaient fait en leur temps l’admiration du monde. Leur force tient à leur convic-tion qu’un autre système économique et politique est possible. »« Elles ne comprennent pas les choix de la France, son soutien persistant à R.T. Erdogan et en appellent à la soli-darité internationale qui doit prendre le relais. Elles demandent que la France et la communauté européenne fassent pression sur le gouvernement de Turquie pour arrêter la guerre, per-mettre des élections libres et relancer le processus de négociations de paix. Elles pensent que ces négociations doivent être démocratiques, discutées dans la société de Turquie en y impli-quant les femmes. Elles s’apprêtent à voter le 1er novembre pour une autre Turquie qu’elles rêvent plus que tout au monde en paix. »

Contact :[email protected]

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Les Nouvelles 29 octobre 2015 • 7

Les dons sont limités à 7 500 € par personne

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Ainsi, un don de 100 € permettra une réduction d’impôt de 66 €

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Chèque à l’ordre de ADF PCF 33

Retournez à PCF - 15, rue Furtado - 33800 Bordeaux

SOUSCRIPTION ELECTIONS RÉGIONALES 2015

Mme GOMEZ Maryse, BèglesM. CONTE Jean-Claude, Le HaillanM. MAURIN Vincent, BordeauxMme JARDINE Maurice, Le MarinM. RAMEIL Serge, BèglesMme FRANÇOIS Chantal, Gaillonen-MédocM. LARTIRIGOYEN André, BordeauxM. ROUZOUL Maxime, BordeauxM. BOSSARD Jean-Michel, Le Tourne

Mme BARTHELEMY Eliane, CenonM. TAUZIN Jean, IllatsMme DUCOURRET Liliane, Le-Taillan-MédocM. DUCOUSSOLACAZE Jacques, BlanquefortM. GONZALEZ Gerard, Villenave-d’OrnonM. BIDOU François, Villenave-d’OrnonM. SOULE Jacques, Villenave-d’OrnonM. KAUFLING Guy, Villenave-d’Ornon

Ils ont donné : 1 660€

PCF

SOUGE 2015

Soyons dignes d’eux !

PESSAC

À la mémoire des époux Reyraud

Très nombreux encore cette année, nous nous sommes rendus au camp de Souge ce dimanche après-midi 25 octobre pour nous souvenir, là dans cette lande où ils ont été fusillés, de ceux qui ont combattu pour « une idée du genre humain, une certaine idée de la France » face à l’idéologie fasciste, la bar-barie nazie.

Avant l’appel des noms des 256 fusil-lés, Pierre Bordas, pour l’association du souvenir des fusillés de Souge, a particulièrement évoqué les résistants

« étrangers » qui menèrent le combat pour la liberté avec les résistants fran-çais (cf Nouvelles du 22/10). Il a terminé en faisant part de souve-nirs personnels : «Après l’arrestation de mon grand-père, ma grand-mère et ma mère allaient chaque semaine au fort du Hâ où il était incarcéré. Elles lui amenaient des vêtements propres. Elles essayaient de le voir, d’avoir des nouvelles. En fait, de nouvelles, elles recevaient en échange du linge propre, le linge de la semaine écoulée. Mon grand-père était, tous les deux ou trois jours, extrait de sa cellule pour être

interrogé par le commissaire Poinsot et ses sbires. Être torturé, pour parler clair. Et le linge de la semaine était déchiré, maculé de sang et de pus. Ceci jusqu’à ce qu’il soit transféré à Mérignac, puis ici, et y être fusillé.Une semaine, dans les plis du linge, ma grand-mère a trouvé un message griffonné. « Sauve-toi. Ils veulent te déporter. ». En effet, vous avez vu la stèle, en passant, les allemands déportaient les femmes de fusillés, beaucoup y sont mortes. Les enfants étaient dispersés. Ayant lu ce message, ma grand-mère, 30 ans, a pris ses enfants par la main et a gagné la zone libre vers Bazas. À pied, sans le sou. Ils étaient affamés, dormaient dehors. L’armée allemande les a repoussés une fois. Ils ont fini par passer. Ma mère, 10 ans à l’ époque, avait de la fièvre. Le pharmacien a refusé de donner les médicaments, même en échange de la bague de ma grand-mère.Lorsque je vois des enfants, des femmes, des hommes à nos frontières. Je me dis que c’est nous, hier. Il n’y avait pas de mer à traverser. Les fusillés sont morts pour la liberté certes mais aussi pour un monde plus humain, plus fraternel, un monde de paix. Soyons dignes d’eux. »

Dimanche 25 octobre, André Sourbé, au nom de l’Association du Souvenir des Fusillés de Souge, a rendu hommage aux époux Rey-raud à la stèle de Saige Formanoir.

Il y a rappelé l’occupation du pays « par la machine de guerre hitlérienne » et le rôle du gouvernement de Vichy, en lien avec le grand patronat. « La Résistance a été la lutte des Français contre la vassalisation de leur pays par l’Allemagne hitlérienne. » Il a évoqué l’engagement de Gaston et Renée Reyraud, lui interné au camp de Mé-rignac, fusillé à Souge le 24 octobre 1941, elle déportée à Mauthausen.

Tous deux avaient « refusé de se rési-gner à l’ insupportable, à savoir l’occu-pation et la collaboration ». Il a rendu hommage aux femmes « membres indispensables de la Résistance » qui « se sont illustrées par leur sens du devoir dans la défense de leur pays ».À la Libération, le droit de vote fut obtenu par et pour les femmes. Renée Reyraud, présentée par le Parti communiste français, fut la première femme élue députée de la Gironde. Les résistants ont mis toutes leurs forces au service de la population, pour la mise en application du contrat social issu des acquis du Conseil national de la Résistance qui,

à la Libération, fit naître l’espérance au sein de l’ensemble du peuple.Ce contrat unissait gaullistes, com-munistes, socialistes, progressistes sur l’ambition d’un pays généreux où la délivrance nationale devait s’accompagner d’une émancipation populaire. « L’engagement pris à la Libération, par nos aînés, nous l’assumons et nous le transmettons aux générations actuelles et futures », conclura André Sourbé en appelant à résister toujours pour la liberté, le bien-être, la solidarité, la démocratie, la paix, l’amitié entre les peuples.

FILM-DOCUMENTAIRE

Eysses, une épopée résistante

L'association pour la mémoire des martyrs de l'aéronautique remercie tous les participants à la cérémonie du 17 octobre dernier à laquelle 200 personnes étaient présentes. Elle informe de son assemblée générale qui aura lieu le samedi 28 novembre à 10 heures à la Maison des Associations à Mérignac (55, av. De Lattre de Tassigny).

Mercredi 4 novembre, 19h, auditorium Jean-Cayrol, Archives départementales de la Gironde à BordeauxProjection, en avant-première, du film-documentaire (52 mn) réalisé par Stéphane Bihan, co-produit par Mara Films et France 3 Aquitaine.

Octobre 1943. Le gouvernement de Vichy intensifie sa lutte contre la résistance. La prison d’Eysses dans le Lot-et-Garonne est désignée pour regrouper l’ensemble des résistants arrêtés et condamnés par des tribunaux d’exception (les sections spéciales). En quelques jours, 1 200 prisonniers arrivent dans la centrale.

Loin de les affaiblir ou de les diviser, l’internement les rassemble au-delà de leurs obédiences politiques et de leurs origines sociales, les renforce dans leur volonté de reprendre le combat. Ils mettent sur pied à l’intérieur de la prison une véritable république provisoire. Parallèlement, une structure clandestine est créée afin d’organiser l’une des plus spectaculaires opérations de résistance de l’occupation ; l’évasion des 1 200 prisonniers pour rejoindre le maquis.

Cette tentative d’évasion échoue et se solde par l’exécution de 12 résistants sur les ordres de Joseph Darnand. Quelques semaines plus tard, les hommes d’Eysses sont déportés à Dachau. Au coeur de l’enfer concentrationnaire nazi, ils continuent à se battre pour survivre, forts de la solidarité et de l’esprit de lutte acquis à Eysses. 400 environ ne reviendront pas des camps.

70 ans plus tard, et pour la première fois dans le cadre d’un documentaire, les derniers survivants reviennent sur les lieux pour nous raconter cette formidable épopée collective. Emaillé d’archives originales et de témoignages, ce documentaire retrace un épisode peu connu de l’histoire de la résistance. Il mêle souvenirs intimes et récit d’un destin collectif unique au coeur de la nuit de l’occupation.

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8 • Les Nouvelles 29 octobre 2015

AVIS DE CONSTITUTION

Avis est donné de la constitution d’une société dont les caractéristiques sont les suivantes :Dénomination : MEDIGLOBAL DIGITAL MEDIAForme juridique : SARLCapital : 9 000 €Siège social : Darwin écosystème, 87 quai des Queyries 33100 BordeauxObjet : Communication digitale et déve-loppement WEBDurée : 99 ans Gérant: M Chalvet Sébastien demeu-rant 140 rue Pelleport 33800 Bordeaux

Immatriculation au RCS de Bordeaux en cours,

Pour avis,

ANNONCES LÉGALES

CULTURE & SOLIDARITÉ

Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest S.A.S. au capital de 37 000 eurosAssociés (à parts égales) : L. Chollon, F. Mellier, S. LabordeDirecteur de la publication : Frédéric MellierAbonnement 1 an : 25 euros. Abonnement de soutien : 40 eurosRédaction, composition, impression : S.A.S. Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest15, rue Furtado - 33800 BORDEAUXTél. 05 56 91 45 06 - Fax 05 56 92 61 01 - Annonces légales : [email protected]é : [email protected] - Redaction/Proposition d’article : [email protected] nbso.frCommission paritaire de presse : 0113 C 85932

@nvlbxLes nouvelles de bordeaux

CHRONIQUENOUVELLES IDÉES REÇUESpar Gérard Loustalet Sens

Il ne manque pas d’idéologues pour nous vanter les charmes de la précarisation croissante du travail. On nous la présente comme aussi inéluctable que nécessaire… On nous régale de « l’ubérisation » de l’économie… On emploie de grands mots, « éco-nomie du partage », « économie collaborative »… On a déjà inventé l’auto-exploiteur sous le vocable «  d’autoentrepreneur »… Et tout cela au nom du numérique, faisant prendre le moyen pour la cause. La réalité est beaucoup moins attrayante et l’éco-nomie politique du capitalisme n’a jamais cessé d’avoir la main. Il n’y a rien de « commun » dans «  l’économie de partage » (le partage est l’inverse de la mise en commun) où l’on tente seulement de faire de nécessité vertu et dont l’objectif n’est que d’accéder à la principale exigence du capitalisme aujourd’hui : abaisser toujours plus le prix du travail et les cotisations qui vont avec. Ainsi les chauffeurs d’Uber ne sont que des contractants individuels, le financement du véhicule, les assurances, tout est à leur charge, quelle que soit leur activité et pra-tiquement sans aucune protection sociale… Leur soit disant autonomie est un leurre bien cher payé. Quant aux profits, ils prennent directement le chemin de la Californie !

Toutes ces perspectives de précarité heureuse ne sont que d’odieux mensonges. La sociologue Valentine Hélardot définit la précarité professionnelle comme un rapport de domination où le devenir d’un individu est totalement entre les mains d’autrui. L’im-mense majorité des précaires est en emploi à durée déterminé (quand ils en ont un) : CDD, Intérim… Un patronat retors, jamais à court de (mauvaise) idée, a même inventé le CDI à durée déterminé, contrat de mission rebaptisé noblement contrat de projet ! Tout cela n’est que normalisation d’une insécurité struc-turelle de l’emploi que l’on nous vend comme fraîche et joyeuse. Une infamie ! Temps partiel contraint, horaires flexibles, discontinus, décalés, deviennent la règle. Il faut « déstabiliser les stables », d’où la haine des libéraux contre ce qu’ils appellent les salariés « à statut » (insiders) dont la stabilité et la sécurité sont présentés comme des privilèges face à ceux que la loi du profit maximum jette dans l’incertitude et la vulnérabilité (outsiders).

Les économistes à gages, confortablement installés dans leurs sinécures d’experts de conseil d’admi-nistration pourraient-ils avoir seulement une pensée pour ces vies qu’ils morcèlent et détruisent ? Sur le plan social, l’intermittence de l’emploi entraîne la vulnérabilité financière et conduit à la pauvreté ; sur le plan psychologique, l’insécurité économique ne permet que de vivre au jour le jour sans possibilité de projection dans l’avenir. Tous les aspects de la vie sont concernés. La santé est touchée à la fois par le renoncement aux soins et par l’inquiétude, l’angoisse provoquées par l’incertitude du lendemain. Ajoutons que ces situations sont bénéfiques pour le patronat : le recours au travail temporaire est une arme efficace pour assurer la paix sociale. La sous-traitance, la précarité de l’emploi, la flexibilité des horaires affai-blissent les possibilités de résistance collective à la subordination et à l’exploitation.

Il faudrait ici insister sur le caractère destructeur pour le psychisme de l’inconstance et de l’inconsistance de la répartition des temps d’activité, travail, loisirs, repos, vie sociale, vie personnelle… Il y a toute une dialectique des formes vécues de l’activité et du monde social où elle s’effectue que le philosophe marxiste Lucien Sève rapporte sous le concept d’emploi du temps : « l’emploi du temps est la réelle infrastructure de la personnalité développée (…). L’emploi du temps réel est le système des rapports temporels entre les diverses catégories objectives d’activité d’un individu » (Marxisme et théorie de la personnalité, Editions sociales, 1972, p.410). Sans entrer dans de longues considérations philoso-phiques, on sait que le temps, qu’il soit personnel, social ou historique est, contrairement à l’espace, une catégorie à laquelle on n’échappe pas. On comprendra aisément que l’empêchement pour la personne précarisée d’avoir une véritable maîtrise de son emploi du temps, donc de sa vie même, est potentiellement dévastateur.

La précarisation détruit

COUPE DU MONDE DE RUGBY

Les français sont bons ! Si si…Qu’on ne vienne pas me dire le contraire, les français ont brillé dans cette coupe du monde de rugby ! Une demi-finale, ce n’est quand même pas rien… Mais c’est logique, tant leurs prestations ont été sérieuses lors des 9 matches de poule qu’ils ont eu à… arbitrer ! Ben oui, quoi d’autre ?

Les arbitres issus de la Fédération française étaient 4 à officier lors des matchs de poule, trois en qualité d’arbitres centraux. Sur 12 arbitres sélectionnés au total dans cette coupe du monde, ce n’est pas rien. C’est à l’image d’un arbitrage qui, contrairement au jeu, est aujourd’hui dominé par l’hémisphère Nord. Les deux arbitres des demi-finales sont français (Jérôme Garcès) et anglais (Wayne Barnes) ; l’arbitre de la finale sera sûrement gallois (Nigel Owens).Et cette désignation d’arbitres n’est pas une mince affaire dans cette dis-cipline si rapidement placée au cœur de polémiques. Ainsi, le sud-africain Craig Joubert, qui était accusé d’avoir volé la coupe du monde 2011 à des français qui ne la méritaient pas, est aujourd’hui coupable d’avoir barré le chemin des demi-finales à des écos-sais qui n’y croyaient pas eux-mêmes. À l’heure de la vidéo reine, l’erreur d’arbitrage est plus flagrante qu’avant, plus popularisée. Sur les écrans dans tous les stades, les actions passent et

repassent et le public prend position en même temps que l’homme en noir (ou jaune, ca dépend…). Lors du moindre match de champion-nat de France, l’arbitre est affublé d’un micro et ses moindres paroles audibles sur les ondes de Canal Plus. Pendant les compétitions internatio-nales, une caméra lui sert de troisième œil et le téléspectateur peut se mettre à sa place. Quand il communique, il doit donc le faire auprès des deux équipes sur le terrain, auprès du public dans le stade par le geste et auprès des centaines de milliers voire millions de téléspectateurs sur leurs canapés. Tu la sens, la pression, là… ?Bon, faut vous dire que quand on va au stade avec mon cousin, le clown radis, on s’en fout un peu de la vidéo. Bien assis sur notre mauvaise foi commune, on n’hésite pas à hurler que « depuis le début », on l’a vu, ce numéro 7 qui est « toujours hors-jeu, TOUJOURS » ! Au mieux, la faute flagrante de notre équipe nous vaudra un long silence. Mais qu’une faute de l’adversaire ne soit pas sifflée et là, on envoie régulièrement l’arbitre « faire un stage chez Afflelou » ! Cette dernière réflexion valant une franche rigolade dans les tribunes et 10 points dans l’estime de nos voisins parce que le lunettier était à la fois sponsor des fouteux de Bordeaux et des cama-rades basques de Bayonne.Faut dire qu’on est un peu cons,

quand même, clown-radis et moi-même. Faut dire aussi que les déci-sions arbitrales ne sont pas toujours faciles à comprendre dans cette dis-cipline qui voit fleurir des nouvelles règles à chaque début de saison. Depuis quelques temps, un collectif d’arbitres anime même un blog (1) pour revenir sur des actions litigieuses ou des règles méconnues. Ces der-nières semaines, les spécialistes se sont ainsi demandé si un ballon pouvait être rendu mort… en mouvement ?, si Sofiane Guitoune avait le droit de tendre le bras au sol pour marquer un essai ? Ou si –pauvres écossais–, l’en-avant avait été repris par un joueur hors-jeu ?Mais là, Craig Joubert mis à part, pas de polémique à se mettre sous la dent pendant cette coupe du monde et en plus, les français brillent ! Donc je le dis – mais seulement en l’absence de mon cousin et à condition que ce ne soit pas répété dans un stade : bravo l’arbitre !

(1) espritdelaregle.com

Radis rouge

blog.aquit.fr/radisrouge

DRAME DE PUISSEGUIN

La solidarité avec les famillesLa fédération de Gironde du PCF s’associe à la douleur des familles qui ont perdu un proche dans le terrible accident survenu vendredi 23 octobre à Puisseguin. Avec la perte brutale de 43 personnes, cet accident de la route est le pire survenu depuis plus de 30 ans. C’est tout un territoire, celui du libournais qui est endeuillé. Je veux saluer la dignité des familles des victimes qui dans la douleur font face à la perte d’un être aimé loin des emportements médiatiques. Nous leur adressons toute notre compassion dans ce terrible moment.Je veux saluer l’extrême dévouement des fonction-naires, gendarmes, personnel médical, pompiers, agents territoriaux et des services de l’Etat qui depuis vendredi sont à pied d’oeuvre pour accom-pagner les familles dans leur deuil et la volonté de

comprendre les causes de cet accident. Enfin, j’adresse à l’ensemble des maires des communes endeuillées ainsi qu’à l’ensemble des conseillers municipaux notre soutien dans un moment ou ils ont fait preuve du grand dévoue-ment des élus locaux en direction de la population.

Les communistes girondins tiennent à témoigner particulièrement leur soutien fraternel à leur cama-rade Patrick Aubisse, des Rives de Dordogne, qui a eu la douleur de perdre son oncle et deux cousins dans cet accident. Une perte à laquelle s’ajoute celle de son père, Raymond, hospitalisé depuis quelques jours, décédé samedi dernier.

Sébastien Laborde, Secrétaire départemental du PCF 33