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Une foule solidaire, fraternelle, déterminée et ambitieuse ! MEETING RÉGIONAL Jeudi 12 novembre 2015 - N° 2124 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX - Prix : 0,80 euro

Nouvelles N° 2124

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Nouvelles N° 2124 du 12 nov.

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Page 1: Nouvelles N° 2124

Une foule solidaire, fraternelle, déterminée et ambitieuse !

MEETING RÉGIONALJeudi 12 novembre 2015 - N° 2124 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX - Prix : 0,80 euro

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2 • Les Nouvelles 12 novembre 2015

ACTUALITÉ

CONGRÈS SPF 2015

« Ensemble, construisons les solidarités du XXIe siècle »

«L’HUMAIN D’ABORD !»

Franc succès du meeting régional à Bègles

Samedi 7 novembre, la fédéra-tion de la Gironde du Secours Populaire Français a organisé les XXVIe Assises départementales de la Solidarité à la Bourse du Travail à Bordeaux. Quelques 180 délégués y ont participé.

Le SPF en Gironde, et en quelques chiffres, c’est 25 000 adhérents, plus de 1 000 bénévoles et 15 000 per-sonnes aidées en 2014.« Le moral est bon » a précisé Denis Laulan, son secrétaire départemental. Le document d’une centaine de pages a permis de détailler l’activité du SPF, matérielle et immatérielle qui le plus souvent se mesure au « souriromètre ».La situation est particulièrement diffi-cile. En France, 14% de la population a un niveau de vie inférieur au seuil de pauvreté, 8 648 000 personnes en 2014. En Gironde, l’accroissement du nombre de personnes accueillies (+ 3 000, 2013/2014) concerne en premier lieu les moins de 18 ans (+ 22%, 2013/2014). En Gironde, 17% des 0-17 ans vit en dessous du seuil de pauvreté.Pour être plus efficaces les congres-sistes se sont partagés en 5 ateliers pour travailler sur les thèmes de la jeu-

nesse, les liens avec les donateurs, une réflexion sur les finances publiques, le mécénat, des moyens renouvelés de communication et enfin le bénévolat, les prises de responsabilités.Les débats ont été riches, parfois vifs, mais l’un va-t-il sans l’autre, en par-ticulier sur la recherche de nouveaux financements. Les besoins, en liquidi-tés en particulier, sont pressants et les congressistes ont débattu sur l’oppor-tunité, le réalisme d’une mobilisation populaire qui fonctionne, des pouvoirs publics, qui est à maintenir, du monde économique, qui est à gagner.Denis Laulan concluait la journée sur la volonté du SPF d’améliorer encore, de diversifier la lutte contre la précarité : améliorer la solidarité matérielle mais aussi l’accès au sport, aux vacances, à la culture, à la socio-esthétique, à la santé, le bien vivre ensemble. Améliorer aussi la solidarité internationale en essayant, autant que possible, d’anticiper les urgences.L’élection de la nouvelle direction du SPF a permis de vérifier le renouvel-lement et le rajeunissement des béné-voles qui le font vivre avec toujours plus de détermination.

Pierre Bordas

Le meeting régional de la liste de rassemblement « L’humain d’abord », présentée par le Front de gauche a fait salle comble, le 5 novembre, au Block, dans une ambiance solidaire, fraternelle, déterminée et ambitieuse, comme l’a souligné Marie-George Buffet, députée PCF.

Thomas PORTES, jeune cheminot candidat en Lot et Garonne, anime le meeting. « Cette soirée donne la dimension du rassemblement que nous avons su constituer. Avec le PCF, Ensemble !, le Parti de gauche, République et socialisme, le Front de gauche s’est élargi au MRC et l’ADS, et a dépassé ses frontières traditionnelles en associant des citoyens-nes qui luttent au quotidien contre l’austérité et le libéralisme».Et il appelle à saluer les candidats-tes «qui mènent campagne sur les transports, l’agriculture, l’emploi, l’ égalité territoriale, le développement des services publics».500 personnes saluent avec force ap-plaudissements le mouvement kurde démocrate et HDP bordelais présent dans la salle. Le collectif girondin des intermittents du spectacle et précaires ouvre le meeting. Ce mouvement citoyen, mobilisé contre la nouvelle convention de l’Assurance chômage, s’est invité dans les négociations et a obtenu, après un recours déposé avec l’APEIS, AC !, la CGT et le Comité pour les droits des femmes, l’annulation de la convention. Les intervenants appellent l’assemblée, les candidats à « porter haut et fort sur les territoires, dans les instances, ce combat contre la précarité ». Une proposition accueillie par des applaudissements nourris.

Nabil ENNAJHI, responsable syndical à la fédération du commerceC’est un moment particulier pour lui. Il est né et a grandi, ici, à Yves Farge, au milieu de cette cité populaire. Sa présence est un signe fort. Au Front de gauche, les syndicalistes on ne les insulte pas, ils sont sur nos listes !Le jeune Béglais, militant associatif, est salarié à l’aéroport de Bordeaux. Il a des responsabilités à la CGT Jeunes

et dans sa branche professionnelle Commerce, services et distribution : « J’ai décidé de m’engager sur cette liste pour ne plus être spectateur de l’ inéga-lité, de l’austérité. Il faut agir partout pour replacer l’humain au cœur de ce système. Dans les instances qui ont en charge le développement économique, les salariés doivent être représentés. Dans cette société, les jeunes rament. Ils doivent être une priorité des politiques d’emploi, de logement et de transport. »

Stéphane LAJAUMONT, Ensemble !, conseiller régional du LimousinDepuis maintenant 5 ans, très attaché aux questions économiques et environnementales, il réalise un beau travail au sein du groupe « Limousin Terre de Gauche ». « Je suis de cet “arrière pays dynamique dont Bordeaux a besoin”, comme le déclarait Alain Juppé à Limoges », ironise-t-il. Il souligne l’absurdité du découpage régional qui crée « un mastodonte dont les richesses vont être aspirées par la métropole ». Le candidat insiste sur l’urgence à combattre la droite et l’extrême droite, combattre l’austérité. Il s’indigne que Virginie Calmels se félicite d’accueillir deux candidats de la « Manif pour tous » sur sa liste, de ce gouvernement qui mène une politique de droite. « Tant qu’on s’en prendra aux plus fragiles d’entre nous, il y aura des milliers de raisons d’arracher des chemises. » « Alain Rous-set a joué les rebelles en ne votant pas la loi NOTRe, mais c’est parce qu’elle n’allait pas assez loin. » « Hollande joue les VRP dans le monde pour la COP 21 mais il ferait bien de commencer ici ». Réaffirmant son opposition à la LGV, Stéphane assure que la région « peut intervenir sur les enjeux climatiques en conditionnant les aides économiques, en développant les transports en commun, en mettant la région hors TAFTA ». « Sur la dernière mandature d’Alain Rousset, il y a eu 83 000 chômeurs en plus ». « Il faut mettre en place une politique alternative dès le premier euro dépensé ». « Plus il y aura de voix pour la liste “L’humain d’abord !”, plus le message de la nécessité d’un monde meilleur sera fort » conclut-il.

Benoit TOURNE, MRCLe candidat qui rejoint le Front de

gauche au sein de cette liste régionale a rappelé « le combat commun du Non au traité européen en 2005 ». Face aux « effets nocifs » de la réforme ter-ritoriale, il a souligné la nécessité de défendre les valeurs de la République, la souveraineté citoyenne, ou encore la complémentarité des transports les plus respectueux de l’environnement, décrivant la nouvelle région comme « un ensemble qui peine à trouver son unité » quand il faut plus de 5h pour faire Hendaye-Guéret. Alors que l’Agence régionale de santé va se trouver à Bordeaux, « l’ égalité des territoires nécessite de conserver les hôpi-taux de sous-préfectures, défendre les 3 CHU et de relever le numerus clausus pour la formation de médecins ».

Laurence PACHE, PG, conseillère régionale Elue de la Creuse, que certains considèrent comme le parent pauvre de la future grande région, elle est, comme nous, très attachée à la dimension citoyenne du ras-semblement et toujours combative pour la défense des services publics de proximité.

Fière de se trouver sur cette liste qui rassemble des salariés, des syn-dicalistes comme José Gonzalez de Fumel, elle lance : « Nous sommes de leur côté. Les voyous, ce sont les patrons ! » Elle salue également les candidats, citoyens engagés dans la lutte sociale, culturelle ou désireux de changer les pratiques politiques.Sur la COP 21, elle dénonce l’absence de volonté d’accord contraignant sous prétexte d’universalité. « Deux degrés de plus, c’est déjà un grand danger. Il n’y a qu’un seul écosystème compatible à la vie sur terre. Notre responsabilité est de le préserver en changeant les modes de production, de répartition des richesses ». « Nous sommes l’opposition de gauche, nous le revendiquons » affirme la candidate, invitant les citoyens à se mêler de politique : « Ne laissez pas faire les technocrates ! ». « C’est beau cette formule “L’humain d’abord !”. Nous avons des propositions pour remettre la démocratie au cœur des institutions, nous les avons mises en pratique tout au long de notre mandat en Limousin. Nous serons des élus indépendants, en dialogue permanent avec le mouvement social, syndical et associatif. »

Jeudi 5 novembre était rendu le délibéré du procès intenté par les Fonderies du Bélier contre l’Union Départementale CGT, représentée par la Secrétaire Générale Corinne VERSIGNY. La CGT a gagné, la lutte continue pour conquérir le progrès social

« Il lui était reproché des propos diffamatoires pour avoir alerté les pouvoirs publics des conditions de travail très dégradées subies par les salariés. La Cour a retenu la bonne foi de la Secrétaire Générale de l’Union Départementale, les dires s’appuyant sur des rapports d’expertises. La justice a reconnu que la liberté d’expression syndicale est un principe fondamen-tal. C’est une victoire pour l’ensemble des salariés, il ne peut être reproché aux salariés et à leurs représentants d’exiger l’exercice de la citoyenneté dans l’entreprise. »

« Cette entreprise, depuis l’affaire du procès, n’arrête pas d’afficher les profits du groupe. Dans Sud Ouest de jeudi, le groupe affichait un chiffre d’affaire de 77,2 millions d’euros au troisième trimestre, en augmentation de plus de 20% ! De fait, la CGT revendique que ces richesses servent à augmenter les salaires, à l’investisse-ment de l’entreprise du Bélier sur le site de Vérac, à améliorer les conditions de travail en mettant en oeuvre toutes les mesures de prévention préconisées par l’Inspection du Travail et à réduire le temps de travail à 32h.

« Il ne peut y avoir de conquêtes sociales sans libertés syndicales ! »

L’Union départementale CGT de la Gironde participera à la nouvelle jour-née de mobilisation, le 2 décembre, pour exiger l’arrêt des poursuites à l’encontre des salariés d’Air France !

PROCÈS FONDERIE DU BÉLIER/UD CGT

Corinne Versigny relaxée Déclaration de la CGT (extraits)

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Les Nouvelles 12 novembre 2015 • 3

EditorialACTUALITÉ

Rendre l’espoir au peuple

Depuis ce week-end, les yeux de toutes celles et ceux qui affrontent les politiques d’austérité sont tournés vers le Portugal. Après la victoire de Corbyn aux élections internes du Labour anglais, le PS portugais s’apprête à faire alliance avec le Bloco et le PCP au travers d’un accord politique qui souligne l’impasse des politiques d’austérité et l’engage sur une autre voie, celle d’une alternative politique.

En France, à moins de 30 jours des élections régionales, la colère du monde du travail, de millions de citoyens face à un gouvernement qui reste sourd aux attentes populaires peut se traduire dans les urnes les 6 et 13 décembre prochain et, par-là même, ouvrir le chemin d’une nouvelle espérance collective.

La vie quotidienne de millions de personnes est maltraitée par les conséquences d’une po-litique qui conduit notre pays dans l’impasse. Que ce soit sur la question de l’emploi, des transports, de l’accès aux services publics, à la santé, à une formation, à la culture, les politiques régionales peuvent intervenir dans le sens du progrès social, écologique et démocratique. C’est l’ambition que porte la liste «L’humain d’abord !» conduite par Olivier Dartigolles.

Aujourd’hui, beaucoup de salariés, d’électeurs de gauche se demandent ce qui peut sortir de bon du scrutin de décembre.

D’abord la colère, si elle se traduit dans les urnes en donnant de la force à la construction d’une alternative se transformera en espoir de changement réel. S’abstenir reviendrait à faire un beau cadeau aux tenants de l’ordre établi.

Ensuite, à moins de 2 ans de l’élection pré-sidentielle, il s’agit de donner de la force à la construction d’une alternative politique capable de venir enrayer la catastrophe annon-cée pour les forces de progrès.

Enfin, il s’agit de donner de la force à des propositions qui peuvent changer nos vies quotidiennes, qui peuvent ouvrir le chemin d’un nouveau mode de développement écono-mique par la satisfaction des besoins humains en lieu et place des intérêts de la finance et des forces de l’argent.

L’élection régionale de décembre est une étape importante, il s’agit pour toutes celles et ceux qui veulent voir émerger une véritable alternative à l’austérité, à la casse des services publics, la destruction de droits sociaux de s’en saisir pour en faire un moment de montée en puissance des exigences populaires et l’émergence d’un autre chemin que celui tracé par le pouvoir en place.

Sébastien LabordeSecrétaire départemental du PCF

Membre du Conseil national

Marie George BUFFET, députée PCF

Pour toute une génération, elle incarne l’espoir et la résistance. Son action au gouvernement en tant que ministre de la Jeunesse et des Sports, reste un marqueur fort pour une politique de gauche ambitieuse et courageuse.

La députée a invité l’assemblée à « soi-gner comme une belle plante » le ras-semblement. « “L’humain d’abord ! ”, ce n’est pas un slogan. C’est une urgence à se battre, à se lever pour les valeurs de la république, pour le progrès social ».

« Henri Guaino a tenu des propos iniques sur les magistrats, à l’Assemblée nationale, sans que cela ne fasse de vague. Après ceux de Morano, après ceux de Marine Le Pen sur Calais, il y a quelques heures, le Premier ministre déclare à Sciences Po (il n’est pas venu chez moi à La Courneuve pour le dire) que le droit de vote des étrangers c’est fini. » « Quand la gauche agit comme ça, elle sape l’espoir. »

« Certains n’ont en tête que de diviser. Regardez comment, en Europe, le temps des barbelés est revenu. Et nous ne sommes pas assez nombreux en mani-festation pour le dénoncer. »

« Je salue tous ceux qui tendent la main aux migrants. Bienvenue à eux. C’est avec eux que nous construirons la France de demain. »

« Si les mesures nécessaires ne sont pas prises pour le climat, demain ce seront des milliers de migrants climatiques qui chercheront refuge. » « Notre président fait des discours en Chine alors que depuis 5 ans notre aide au développe-ment recule ». « Nous devons mener ces combats en Europe. Cette Europe qui compte 25 millions de salariés pauvres est en train de craquer et il n’y a pas de solutions sans que tous les progressistes se rassemblent. »

« Quand Valls annonce une révolution sur le Code du travail, avec ses airs de ne toucher à rien, on sait bien qu’ils vont toucher à tout. C’est une révolution, oui mais une révolution conservatrice. »

« Retrouvons les ambitions de la gauche ! Ne défendons pas les 35h, battons-nous pour les 32h ». « Exigeons l’école obliga-toire de 3 à 18 ans, et un revenu pour les étudiants ! » « L’engagement politique, c’est l’ idée que les hommes et les femmes peuvent changer des choses. C’est un engagement magnifique. »

« À l’Assemblée nationale, pas un ministre ne prend la parole sauf pour parler de contraintes. Nous, nous allons parler de justice, d’égalité, de fraternité et nous allons gagner, avec le Front de gauche ! »

Olivier DARTIGOLLES, candidat PCF, tête de liste pour « L’humain d’abord ! » en Aqui-taine, Limousin et Poitou-Cha-rentes

« La première des difficultés dans cette grande région, ce ne sont même pas les kilomètres à parcourir, c’est la désespé-rance provoquée par la politique gou-vernementale ». « Il est indispensable et possible d’ouvrir la porte à une espé-rance nouvelle. Nous portons toujours une attention passionnée à tout ce qui

peut réunir dans un combat commun les hommes et les femmes qui partagent l’essentiel : l’humain d’abord ! »

Il appelle à « ne pas se résoudre ! », à « vouloir autre chose que l’austérité, cette politique absurde qui épuise les êtres humains, la nature et nous prive d’imaginaire. »

Il revient ensuite sur le débat public à Anglet avec les têtes de listes régio-nales et cette première question « quel sera le nom de la future grande Région ? » « L’ imaginaire, peut-il apporter une réponse à cette énigme territoriale, ce casse tête géographique ? » interroge-t-il.

Ironisant sur la réponse d’Alain Rousset, “on a ouvert un site internet”, et l’idée qu’il avait eu de baptiser la nouvelle Région «Aliénor», il rappelle l’histoire de ces règnes et l’étendue des territoires qui étaient en jeux.

« Aujourd’hui, cette réforme territoriale ne propose pas le moindre récit, elle n’éveille rien, elle ne nous parle pas. Elle se contente d’additionner des chiffres, des pourcentages et des volumes sans proposer des solutions pour nos vies et un horizon enfin dégagé pour nos enfants. »

« Madame Calmels a, elle aussi, une idée pour trouver un nom à la future grande Région. Elle va “ouvrir un site internet”. » « Depuis Limoges, il y a quelques jours, Alain Juppé a apporté sa contribution en déclarant : “la métro-pole bordelaise sera le vaisseau amiral de la flotte régionale” tout en précisant, de manière fort délicate, “on a besoin d’un arrière-pays dynamique”. Que ces choses-là sont bien dites ! Pour eux, l’arrière pays va des berges de l’Adour aux marais Poitevin, de Guéret au Somport. Voilà leur véritable projet : la fin de la république décentralisée, de la proximité, de la démocratie locale, des libertés communales et des services publics locaux. La recentralisation des pouvoirs et des moyens dans la métro-pole régionale. Ils sont là les nouveaux donjons ! » « Avec notre rassemblement, populaire et citoyen, nous allons faire grandir la résistance. » « Il va y avoir des Bastilles à prendre ! »

Dans ces territoires de la République, « la seule et unique boussole doit être le progrès humain, les solidarités, le bien vivre dans un environnement respecté. »

Le candidat a fustigé la haine viscérale du candidat Fn envers les migrants. Il a exprimé avec force sa solidarité avec les réfugiés, avec les sans papiers, avec ceux à qui on refuse encore le droit de vote.

Puis il est revenu sur la candidate de la droite. « Elle veut “manager” la région, elle s’adresse aux élus en leur disant “vous êtes mes actionnaires”. Dans le monde de Calmels, il n’y a pas de place pour tout le monde. Lorsqu’elle était présidente du Conseil de surveillance d’Eurodisney, elle recevait 45 000 euros pour 4 réunions. C’est 3 ans de Smic. »

« Les comptes de dépôts bancaires en Aquitaine représentent 75 milliards d’euros. Avec 1%, on dégagerait 750 millions, j’ai proposé qu’on les mette à disposition d’une conférence bancaire pour le développement économique. Pour Rousset, ce n’est pas possible. Le FN et Calmels n’ont pas répondu. »

« Alain Rousset est à la peine, car en tant que député, le bilan de renoncement, de trahison est aussi le sien. » « La politique d’aide aux entreprises est sans aucun résultat pour l’emploi ».

« Le chômage des jeunes est un véritable drame, un fléau. Où en sommes-nous de la grande priorité nationale ? Les jeunes vivent des situations insupportables, il y a beaucoup de souffrance psychologique. Ils entrent dans l’emploi par la préca-rité. Dans notre région, le chômage des jeunes a augmenté de 6%, contre 5% en France. Il faut arrêter de soutenir des entreprises qui n’ investissent pas dans l’emploi. »

« Quand on est obligé de payer la cantine en plusieurs fois pour y arriver, quand on se demande si on va faire le plein d’essence ou le plein du frigo, il y a de quoi être écœuré de la politique. Mais nous, nous faisons de la belle politique. Rouvrons les salles des fêtes pour faire sortir cette parole. »

« Colombier n’a pas besoin de faire de la politique, celle du gouvernement lui convient ».

Olivier Dartigolles a conclu en insis-tant à nouveau sur le rassemblement, en appelant à dépasser les pinaillages. « N’oublions jamais que ce qui nous unit est plus fort ». « Nous avons tendu la main à EELV, ils ne l’ont pas saisie, tant pis, c’est partie remise ». « Regar-dons l’avenir ! Nous faisons une belle campagne, avec des journées plus ou moins faciles. Le plus douloureux serait l’assèchement du rêve et de l’utopie. »

Le candidat a remercié Marie-Georges Buffet de son soutien, « ta présence nous rend heureux ».

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4 • Les Nouvelles 12 novembre 2015

ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR RECHERCHE

Thomas Colinet prépare l’agréga-tion d’histoire. Il est responsable formation à l’UEC Bordeaux. Florian Petitalot est en première année de biologie. Il est respon-sable à l’organisation. Les deux jeunes militants communistes de l’université Bordeaux Montaigne, la seule à n’avoir pas encore fusion-né, évoquent une rentrée univer-sitaire surchargée. Ils dénoncent l’application de l’austérité dans les universités, l’inefficacité des dernières réformes de l’université pour la rendre accessible à tous et pour apporter une formation de qualité au plus grand nombre. Ils revendiquent un réengagement de l’État dans l’enseignement supé-rieur et la recherche, et un soutien de la Région.

« Actuellement, ça commence à se vider, expliquent-t-ils. Des étudiants lassés de suivre les cours debout, assis par terre ou de ne pouvoir accéder aux amphis et salles, finissent par décro-cher. Les autres, étudiants comme enseignants d’ailleurs, finissent par s’habituer. La situation est banali-sée. »

« Il y a eu un pic de naissance dans les années 2000, cette génération arrive dans les facs, rappelle Thomas. De plus, avec la régionalisation, des étu-diants d’autres départements arrivent sur Bordeaux. La fac de Limoges, par

exemple, a perdu 1/3 de ses étudiants depuis 5 ans. »

« L’année prochaine en France, 50 000 étudiants de plus sont atten-dus, sans moyens supplémentaires. Les facs sont obligées d’opérer des sélections plus ou moins légales ». « Par exemple, explique Florian, en 1ère année de sciences, il y a un semestre “rebond”. Il a été décidé qu’en dessous de 8/10, on ne peut plus se présenter. L’Unef a obtenu qu’un rattrapage soit organisé et que le passage en 2e semestre soit possible même en dessous de 8. Il n’en reste pas moins qu’en première année de sciences, le taux d’échec est de 60%. » « À Bordeaux 4, ceux qui sont passés par un rattrapage post bac ou ont eu le bac à l’étranger ne sont pas admis. C’est illégal. La seule condition pour s’inscrire en fac est d’avoir le bac. » « À Montpellier, il y a même eu des tirages au sort. La sélection à l’entrée d’une filière universitaire a commencé avec la filière Staps, main-tenant elle s’applique dans certaines filières d’économie ou encore les Arts du spectacle. »

« Il y a un effet domino. Les étudiants qui sont exclus des filières sélectives se reportent sur d’autres filières qui n’ont pas, non plus, les capacités d’accueil nécessaires, cela pousse à mettre en place des sélections impro-visées et arbitraires. Et évidemment, ceux qui ne sont pas sélectionnés, ne sont pas là pour protester. Là où les

étudiants réagissent, c’est quand il y a surcharge ou quand la qualité de la formation à distance pâtit du manque d’enseignants. »

« Mais quand il y a plus de demandes que de moyens matériels pour assurer l’accueil des étudiants, comment on fait ? » interroge Thomas. « La LRU (lire ci-contre) a supprimé une partie des financements publics au profit du privé. On voit bien que ce sont de fausses solutions » ajoute Thomas.

Côté matériel, il y a aussi le problème du logement. Le campus de Bordeaux 3 compte plusieurs résidences univer-sitaires. « Beaucoup datent des années 70 et de nombreux logements n’ont pas été rénovés, expliquent les jeunes militants. Au village 5, par exemple, il y a des cafards, des boiseries vermou-lues, des vitrines brisées, 4 plaques de cuisson pour 2 étages. Et on trouve encore le moyen de culpabiliser les étudiants en les rendant responsables de l’état déplorable des résidences ».

Sur le plan de la « gouvernance » aussi, les dernières réformes posent problème. « Au nom de la suppres-sion des strates administratives, la régionalisation a détruit des strates démocratiques. Quand on se bat sur une fac, on nous dit que c’est l’État qui vote les budgets. Et en effet, celui-ci délègue au directeur d’établissement la mise en œuvre de l’austérité. Depuis la LRU, le conseil d’administration a plus de pouvoir

UNION DES ÉTUDIANTS COMMUNISTES

Pour un réengagement public dans l’Université et la Recherche

2007 : LA LOI RELATIVE AUX LIBERTÉS ET RESPONSABILITÉS DES UNIVERSITÉS 

Dite loi LRU ou loi Pécresse et communément appelée loi d'autonomie des universités, elle est adoptée sous le gouvernement François Fillon malgré un fort mouvement de protestation de la plupart des organisations étudiantes et des syndicats d’enseignants-chercheurs. Elle est présentée par la droite comme l’une des principales réussites du mandat de Nicolas Sarkozy.

La loi LRU a organisé l’accès de toutes les universités à l’autonomie, avant le 1er janvier 2013, dans les domaines budgétaire et de gestion de leurs ressources humaines.

Elle met aussi en place un dispositif de pré-inscription à l’université.

Elle dote les universités d’une nouvelle organisation et change le système de gouvernance (rôles des conseils centraux et du président d’université). L’effectif du conseil d’administration passe de 30-60 membres à 20-30 membres.

Il est plus largement composé de personnalités extérieures, dont des représentants des collectivités territoriales (notamment la  région), du monde socio-économique et un dirigeant d’entreprise. Cependant, il n’intègre plus obligatoirement de représentants d’organisations syndicales de salariés, des associations scientifiques et culturelles, des organismes du secteur de l’économie sociale et des grands services publics. La com-munauté universitaire est moins représentée dans ce conseil. La part minimum des étudiants et du personnel IATOS diminue (respectivement de 20 à 10% et de 10 à 6,7%).

Les pouvoirs du conseil d’administration sont élargis. Notamment, il peut directement créer les unités de formation et de recherche, définir les prin-cipes généraux de répartition des obligations de service du personnel et proposer la nomination du personnel après avis du comité de sélection. Ceci s'accompagne d'une réduction des attributions du conseil scienti-fique et du conseil des études et de la vie universitaire, qui n'ont plus pour rôle de proposer au conseil d'administration les orientations à adopter (respectivement sur la politique scientifique et sur les enseignements), mais sont simplement consultés sur celles-ci. Ils peuvent cependant émettre des vœux.

Les universités peuvent se doter de nouvelles responsabilités et com-pétences.

Le budget de l'université peut être alimenté par des fonds privés. Quelques universités ont ainsi recruté des spécialistes de la levée de fonds. Cer-taines ont mis sur pied des fondations pour faire venir l'argent du privé. Deux types de fondations sont prévues : les fondations universitaires, non dotées de la personnalité morale et les fondations partenariales, dotées de la personnalité morale et qui peuvent être créées en partenariat avec des entreprises.

Les dons aux fondations sont déductibles de l'impôt sur le revenu pour les particuliers et de l'impôt sur les sociétés pour les fondations d'entreprise et les associations reconnues d'utilité publique. 

2013 : LOI RELATIVE À L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR ET À LA RECHERCHE

La loi relative à l’enseignement supérieur et à la recherche a été promul-guée en France le 22 avec la ministre Geneviève Fioraso. Elle retouche notamment la LRU mais sans remettre en cause les grands principes comme l’autonomie et la coopération des universités.

Le premier cycle de l’enseignement supérieur sera dans la continuité des enseignements dispensés au lycée et se voit ajouter une nouvelle finalité : « accompagner tout étudiant dans l’identification et dans la constitution d’un projet personnel et professionnel, sur la base d'un enseignement pluridisciplinaire et ainsi d’une spécialisation progressive des études ». Cette mention instaure une licence plus généraliste.

Le ministre n’habilitera plus les diplômes, mais accréditera les établis-sements.

La composition du conseil d’administration est à nouveau modifiée : le conseil scientifique et le conseil des études et de la vie étudiante sont, cette fois, transformés respectivement en commission recherche et en commission formation. Réunies, celles-ci forment le conseil académique. Ces instances auront désormais, outre un rôle consultatif, des compé-tences propres fixées par la loi. À condition toujours que les décisions prises soient sans incidence financière.

La loi prévoit que « la coordination territoriale est organisée par un seul établissement d'enseignement supérieur pour un territoire donné (aca-démique ou interacadémique) ».

Chaque établissement public d’enseignement supérieur doit participer à une coordination qui peut être sous la forme : d’une fusion d’établissement, de la participation à une communauté d'universités et établissements, d’une association à un établissement public à caractère scientifique, culturel et professionnel.

Un seul contrat pluriannuel d’établissement sera conclu entre le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et les établissements regroupés. Dans une des résidences universitaire du campus datant des années 70.

Thomas et Florian sur le campus Bordeaux Montaigne.

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Les Nouvelles 12 novembre 2015 • 5

ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR RECHERCHE

En cette période, le syndicat CGT des Personnels de l’Université de Bordeaux réunit des assem-blée générale des personnels des bibliothèques, ingénieurs, admi-nistratifs, techniciens, des services sociaux et de santé (Biatss) et les enseignants-chercheurs pour faire le point sur la rentrée universitaire, le projet de Budget ESR 2016 de l’État, et l’élargissement du plan Sauvadet (2012/Pour la résorption de l’emploi précaire dans la fonc-tion publique).

La CGT prépare les élections du 17 novembre pour élire le CA de la CUE d’Aquitaine. Sont à l’ordre du jour des discussions le plan de CDIsation des emplois permanents occupés par des agents non titulaires, les solutions pour sortir des politiques d’austérité européennes, gouvernementales et lo-cales, la défense des postes de travail, des salaires et des régimes indemni-taires, des carrières, des retraites, des conditions de travail pour des services publics de qualité.

« Un poste de travail supprimé, c’est la dégradation des conditions de travail pour ceux qui restent », rappelle la CGT. Les personnels de l’université subissent, depuis plus de trois ans, les conséquences de différents plans de retour à l’équilibre budgétaire et les conséquences de la mise en oeuvre du dispositif de titularisation Sauvadet sans moyens supplémentaires de l’État. Entre 100 et 200 postes de travail (Biatss et enseignants-cher-cheurs) ont été ainsi supprimés sur l’Université de Bordeaux.

En juillet dernier, à deux occasions,

les personnels se sont mobilisés à l’entrée du Conseil d’Administra-tion de l’université, ce qui a permis d’engager « les premiers pas vers la mise en place du plan pluriannuel de déprécarisation ».

« C’est encourageant mais largement insuffisants au regard des attentes des collègues et des besoins de l’Université et des centres de recherche : transfor-mation d’au moins 50 CDD en CDI, et création d’au moins 20 postes de titulaires gagés sur ressources propres en 2016.

Nous espérons que c’est en plus des recrutements par concours interne et externe sur les postes vacants, dont aucun ne devrait être gelé ou supprimé cette année ». Plusieurs années de gel de poste de titulaire ont engendré la suppression de postes de travail (non remplacement des départs en retraite) équivalent à 30% de la masse sala-riale : 45 postes en moins en 2014, 50 postes en moins en 2015 et un certain nombre de CDD non renouvelé en 2015 ont eu des conséquences drama-tiques pour les personnels concernés.

La CGT dénonce l’austérité ren-forcée du budget de l’État avec une Dotation globale de fonctionnement accordée par l’État insuffisante voir en diminution, l’absence de création de postes de titulaire pour l’application du volet titularisation du dispositif Sauvadet, et la suppression d’un CDD pour chaque contractuel titularisé. « C’est la double peine pour l’Université ». L’abondement de l’État ne permet pas d’assurer les nouvelles missions pour les universi-tés : formation tout au long de la vie, transfert des connaissances vers les entreprises et valorisation industrielle

des résultats de la recherche scienti-fique, coopération internationale. Il ne permet pas, non plus de payer le déroulement de carrière des titulaires et les avancements au choix. À cela s’ajoute une dégradation des condi-tions de travail liées à la fusion de facs Bordeaux 1, Bordeaux 2 et Bor-deaux4, à la création d’une commu-nauté d’université et d’établissement (COMUE) et toutes les conséquences liées à la restructuration…

« Les diverses actions que nous avions menées l’an passé, rassemblement à l’occasion de la venue de FIORASO (Inauguration du plan Campus à Talence), puis rassemblement à l’entrée du Comité technique début juillet 2014, répartition des grandes masses de la DGF rejetée majoritairement par le CA puis adoption à l’unanimité d’une motion revendicative proposée par la CGT, l’action des organisations syndicales au plan national, l’action des présidents d’universités ont permis notamment une compensation par-tielle du GVT par l’État en plus de la DGF. Mais rien n’est durablement acquis, ce qui nécessite de poursuivre et d’amplifier nos actions… Les personnels contractuels sont plus de 1 400 à l’Uni-versité de Bordeaux.

Grâce aux luttes auxquelles nous avons contribué, nous avons arraché le plan Sauvadet et permis la création à l’Université de Bordeaux de plus de 200 CDI.

Nous espérons grâce aux luttes, aller vers 570 CDI, soit 10% du nombre de poste de travail de l’Université de Bor-deaux et malheureusement sans l’aide de l’État, pour le moment, par une politique volontariste de l’Université. »

Nous avons recueilli le témoignage d’un historien, chercheur sans emploi qui préfère garder l’anony-mat pour ne pas compromettre ses chance d’en obtenir un.

La loi de 2013 a permis la création de laboratoires d’excellence (labex), pôles de compétitivité sur des thématiques, qui concurrencent le CNRS. Pour contrôler et orienter ces fonds vers les 8 labex du campus, un dispositif a été créé (Idex) porté par l’Université de Bordeaux. Celle de Bordeaux Mon-taigne bien qu’invitée à participer à la gouvernance de l’Idex a refusé, par pro-testation. Elle reçoit donc peu de fonds.L’UB a donc l’emprise sur l’Idex et comme elle est aux mains des libéraux, les fonds sont plutôt orientés vers ce qui intéresse l’entreprise. Nous sommes plusieurs à avoir présenté des projets et les avoir vus retoqués. Le problème est que l’Idex refuse toute transparence sur les membres du jury, les critères de sélection et les raisons du refus d’un projet. C’est d’autant plus inadmis-sible que ce sont des fonds publics. Il y a de toute évidence un verrouillage politique.Alors que la direction de l’UB s’octroie des primes exorbitantes, il y a eu plu-sieurs plans de reclassement du person-nel, tous les vacataires ont « sauté », les effectifs ont été réduits. Le personnel

est obligé de travailler au-delà de son temps salarié. Sous Sarkozy, le nombre de formations a été augmenté. Il y a eu jusqu’à 5 500 maquettes de Master ce qui en dévalue la qualité et donne des emplois du temps impossibles à gérer pour les administratifs.Le manque de moyens devient un mur au pied duquel des chercheurs décident soit d’abandonner, soit de prendre un travail alimentaire, soit de partir à l’étranger ou de vivre dans une situation très précaire dans l’espoir d’obtenir un jour un poste. Il y a un taux de chômage hallucinant chez les titulaires de master en sciences sociales. Dans mon labo, 80 % de la recherche est financée par un labex qui s’arrête dans 3 ans. Il y a non seulement une précarité du personnel mais aussi des recherches, des projets.Le manque de moyens est permanent. Dans un contexte de restrictions des finances publiques, il est demandé dans les appels à projet un apport de 30 à 50 % de financement extérieurs (pri-vés). Donc en plus de l’enseignement, de la recherche, du travail administratif, il faut se faire commercial. Certains collègues travaillent 90 heures par semaine. On cumule les casquettes, on devient improductif, on tourne en rond. »

C.D.

En amont d’un meeting régional dans le Limousin, fin octobre, Oli-vier Dartigolles, candidat de la liste présentée par le Front de gauche, a rencontré des étudiants de la faculté de Lettres et de Sciences humaines à Limoges. Il y a affirmé la nécessité de faire de l’université une priorité de la région Aquitaine, Limousin et Poitou-Charentes.« On peut juger l’état d’un pays à la façon dont il traite sa jeunesse. Le gouvernement avait justement déclaré faire de la jeunesse sa priorité. On ne peut que constater que le quotidien des jeunes ne s’est pas amélioré, il s’est au contraire aggravé. » Le candidat a entendu des témoignages forts sur la précarité des étudiants. « Comment est-il possible pour des étudiants de tra-vailler dans de bonnes conditions s’ils doivent cumuler plusieurs petits jobs et sauter le repas du midi pour que leur budget puisse passer ? » a-t-il réagi. Il a évoqué les filières et la métropolisation de l’université qui feraient courir un

risque pour les universités de proximité et les marginaliseraient. « En 2009, il y avait 2900 étudiants sur le campus, aujourd’hui il y en a 1/3 de moins. Il faut mettre un terme à cette ciguë. Nous devons réfléchir à l’équilibre territorial de l’offre universitaire. » Il estime également devoir agir sur la mobilité des étudiants. « Je défends une politique d’aide à l’autonomie de la jeunesse ». Il a ajouté qu’avec lui, les étudiants ont une possibilité à saisir. « Virginie Calmels veut faire de la région un labo expérimental du libé-ralisme et Alain Rousset va poursuivre une politique qui n’a rien réglé ».La tête de liste régional de « L’hu-mains d’abord ! », avec Adrien Rayssac, candidat du PG, étudiant, et Pavel Desmet de « Ensemble ! » rencontreront des universitaires, des syndicalistes, des citoyens pour discuter de l’université dans notre région : mardi 17 novembre à 15h, amphithéâtre La Boétie de Sciences Po Bordeaux.

CGT DES PERSONNELS DE L’UNIVERSITÉ DE BORDEAUX

« Un poste de travail supprimé, c’est la dégradation des conditions de travail pour ceux qui restent »

que le CEVU (conseil d’étude et de la vie universitaire) et le Conseil scientifique. Les UFR aussi ont moins de poids. Ce qui se discutait dans la salle de conseil de Bordeaux 4, se discute aujourd’hui à la fac de médecine. On a fait des présidents de fac des chefs d’entreprise. »

« Au conseil d’administration, il y a des élus, notamment du Conseil régional, par exemple Alain Juppé et Alain Rousset. Comme ils n’y siègent pas, ils donnent leur pouvoir à la direction. Le résultat est que la direc-tion a plus de poids que les ensei-gnants, les étudiants et les personnels (BIATOSS) réunis. Sans compter que la loi Fioraso a fait entrer des représentants d’entreprises dans les CA, pour rapprocher l’université du monde de l’entreprise, mais eux aussi votent comme les directions. »

« Comme pour les collectivités, on est sur une politique d’économie d’échelle. Et encore, Bordeaux Mon-taigne n’a pas encore vécu la fusion avec Université de Bordeaux, cela devrait se faire cette année. »

« La participation financière du privé se fait via des fondations sur la recherche et l’enseignement. Les filières qui ne les intéressent pas ne reçoivent pas de fonds et vivent à plein l’austérité. C’est toujours au détriment de la recherche fonda-mentale. Tout ce qui permet de faire de l’argent est financé, pas le reste. »

Face à cette situation, l’Union des étudiants communistes a des pro-positions audacieuses qui impliquent un réengagement public dans l’uni-versité et un cadrage national des formations et de leurs contenus. « Aujourd’hui, on se retrouve avec des contenus locaux qui dévalo-risent les diplômes et les mettent en concurrence. Les petites universités qui permettaient un maillage acadé-mique sont tuées. »

« Nous sommes pour la nationali-sation des parcs de logements étu-diants. Nous revendiquons un salaire étudiant car nous sommes des tra-vailleurs en formation, nous devons pouvoir étudier sans dépendre des parents ou d’un patron. Si 1 étudiant sur 2 échoue à l’université, c’est à

cause de la précarité. Tout cet argent perdu pourrait servir à financer un revenu étudiant, de bonnes condi-tions de logement, etc. Notre projet c’est la création d’une 5e branche de la Sécu avec un salaire socialisé financé par une cotisation formation et donc la prise en compte des années d’études pour la retraire. »

« Par ailleurs, la Région participe au financement du CROUS, elle a la capacité d’agir sur le prix et la qualité des repas, mais aussi faciliter l’accès aux transports pour les étudiants. »

« Si on donne tous les moyens néces-saires aux jeunes pour la réussite de leurs études, alors on peut être exigeant sur leurs résultats. Et des moyens, l’État comme la Région savent en trouver quand il s’agit de répondre aux exigences du patronat, comme avec le CICE ou le CIR, des crédits d’impôts qui n’ont pas relancé l’emploi ni sauvé la recherche mais ont servi à financer les actionnaires des grandes entreprises. »

Christelle Danglot

TÉMOIGNAGE

Un chercheur sans emploi

RÉGIONALES – OLIVIER DARTIGOLLES

L’université, priorité du Front de gauche

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6 • Les Nouvelles 12 novembre 2015

SOCIAL-ÉCO

« Je ne vois pas d’autre solution que d’amplifier le travail de terrain »

L’union départementale CGT organisait ce jeudi 12 novembre une journée de célébration des 120 ans de la confédération. Une journée placée notamment autour de l’his-toire des Bourses du travail. L’occa-sion pour nous d’interroger Maryse Dumas, ancienne dirigeante confé-dérale et animatrice du collectif national « 120 ans de syndicalisme CGT ». Elle intervenait lors de cette journée et nous donne son point de vue sur la situation sociale actuelle.

LES NOUVELLES. Tu diriges un comité pour la célébration des 120 ans de la CGT ; quel sens souhaitez-vous donner à cette célébration ?

MARYSE DUMAS. Depuis le début de l’année nous déployons des initiatives de tous ordres sur tout le territoire avec des thématiques dif-férentes chaque mois. L’objectif est de réfléchir aux problématiques du présent et de l’avenir, en s’appuyant sur la découverte ou la connaissance de la façon dont la CGT a pu se poser des questions de même nature à telle ou telle période de son histoire, les réponses qu’elle a pu ou non y apporter et qui peuvent peut-être nous aider aujourd’hui. Par exemple, la CGT est née dans une période où le code du travail n’existait pas. Par son action inlassable elle a contribué à constituer le salariat et les conventions collectives et statuts. Les frontières du salariat deviennent aujourd’hui plus floues, certains le disent condamné par l’émergence d’un travail pseudo indépendant. La proposition de la CGT de Nouveau statut du travail salarié et de sécurité sociale profession-nelle est une réponse d’anticipation et de transformation progressiste de la condition salariale que nous comp-tons bien construire avec autant de patience et de détermination que nos prédécesseurs.

LES NOUVELLES. Les relations avec le gouvernement et le patronat sont tendues comme rarement et pourtant,

le mouvement social interprofessionnel semble aphone. Comment l’expliques-tu ?

M. D. 36, 44, 68, 95… et sans doute quelques autres qu’on peut compter sur les doigts de la main : les grands mouvements sociaux marquent notre conscience collective. Mais ils ont été moins nombreux et ont duré moins longtemps que les périodes plus difficiles, où le travail syndical est resté inlassable mais beaucoup moins visible. Nous sommes dans une de ces périodes. Le rapport de forces est globalement défavorable aux salariés. Nombre d’entre eux ne croient plus que le progrès social soit possible. Pourtant ils et elles sont mécontents, ont le sentiment d’injustices sociales flagrantes. Le climat social est extrê-mement tendu sans déboucher sur des mobilisations à la hauteur. Je ne vois pas d’autre solution que d’amplifier le travail de terrain au plus près de cha-cune et de chacun. Les conflits sala-riaux repartent à la hausse, des tensions sociales importantes se manifestent dans un certain nombre d’entreprises. La CGT se doit de les exprimer en revendications concrètes et en acquis immédiats. C’est une condition pour des mouvements plus vastes.

LES NOUVELLES. Tu as beaucoup porté le travail de la CGT pour l’unité syndicale. Quelle peut-être la pertinence aujourd’hui de ce rassemblement, alors que les fractures sont importantes entre syndicats, notamment avec la CFDT ?

M. D. Les divergences avec la CFDT ne sont pas pires aujourd’hui qu’en 2003 sur les retraites ou en 2006 quand on a gagné ensemble sur le CPE avec les étudiants et tous les syndicats ! Si on attend que tous les syndicats ou même une partie d’entre eux soient d’accord sur tout pour faire l’unité, on risque ne jamais la voir. Par contre si on voit l’unité comme une dynamique qui donne envie aux salariés (et aussi aux syndiqués et aux militants, ne nous voilons pas la face) de se mobili-ser alors on ouvre la possibilité de faire

bouger les lignes, parce que les salariés deviennent les acteurs du débat entre les syndicats, les acteurs de leur propre avenir. C’est ainsi que la Cgt définit sa stratégie unitaire. Il n’y a pas de com-bat plus constant dans l’histoire de la Cgt que celui de la recherche d’unité d’action. C’est la condition pour des mobilisations massives et victorieuses, encore plus aujourd’hui qu’à d’autres périodes où la CGT était plus forte.

LES NOUVELLES. On entend parfois les syndicalistes regretter l’absence de perspectives politiques qui freine la mobilisation syndicale et les politiques regretter la faiblesse de ces mobilisations qui ampute la construction politique alternative. Comment faire pour se sortir de ce cercle infernal ?

M. D. Les termes de cette problé-matique me paraissent appartenir au temps « d’avant », avant que plusieurs expériences d’alternances de gauche, dont l’actuelle, aient conduit à un désarroi et une désespérance pro-fonds ; un temps d’avant que le Front National ne fasse ses choux gras des sentiments d’exclusion et de reléga-tion, du sentiment de ne plus « exister » dans le débat public. Les forces de progrès, ce qu’il en reste, n’ont pas d’autre choix que la patience et la détermination : leur crédibilité, leur légitimité est à conquérir, et cela ne viendra que d’une pratique de terrain en prise avec le vécu, les aspirations et aussi les rancœurs. Parvenir à impo-ser les thèmes sociaux dans le débat public, ceux centrés sur les questions de justice sociale, d’égalité, de progrès social et démocratiques, serait déjà pas mal. Gagner des majorités d’idées sur des propositions, des valeurs, clarifier les enjeux et les lieux de pouvoirs, économiques, politiques et culturels et définir des stratégies de conquêtes pour chacun d’entre eux me parait incontournable.

Salle Méliès à Villenave d’Ornon le 3 novembre dernier, une centaine de personnes sont venues s’informer et débattre de l’avenir de l’hôpital Robert Picqué à l’invitation du comité de défense et de développe-ment «pour l’hôpital public» créé en mai dernier.

La réponse publique aux besoins de santé sur le sud de l’agglomération bordelaise était au coeur de ce débat.

Patrick Julou, membre du comité et président de la mutuelle Mutami, remerciait le public, dont les élus, associations, syndicats, qui avaient répondu à l’invitation, regrettant l’absence de l’ARS et de représentants des directions de R. Picqué et Baga-telle. Il rappelait que l’orientation du ministère de la Défense, concernant ses hôpitaux militaires, était de redis-tribuer leur offre de soins vers l’hôpital public.

Comme l’a résumé Sud Ouest dans son article (4/11/2015), «parmi les problèmes soulevés, il y a, au-delà de l’éthique réelle de Bagatelle, celui du transfert d’un système de nature pu-blique à une structure d’essence privée».

Bernadette Guerguy, présidente du comité créé il y a 6 mois, a ensuite fait le point des informations et des actions : 4 000 pétitions recueillies «de la main à la main» sur les marchés, aux trams, devant l’hôpital, à l’INRA, auprès de professionnels de santé… Et ça continue. Des rassemblements ont eu lieu devant l’hôpital et le prochain devrait se tenir à l’ARS qui n’a toujours pas répondu au comité.

Une rencontre avec Mme Filet, direc-trice de la MSP Bagatelle*, à l’initia-tive des élus PCF/FdeG, a permis d’apprendre qu’un protocole provi-soire, signé en juillet entre R.Picqué, Bagatelle et l’ARS, serait confirmé au plus tard d’ici la fin du premier semestre 2016. Ce projet «Bahia 2» prévoit qu’une partie des effectifs de R.Picqué glisse sur Bagatelle (ce qui est déjà le cas) qui absorberait à terme l’ensemble des activités, l’hôpital mili-taire redevenant strictement hôpital des armées pour accueillir les soldats des opérations militaires extérieures.

Il prévoit aussi une reconstruction sur un seul site, Bagatelle se portant candidate pour s’agrandir. Cela fait partie des choix sur lesquels pèsent

des incertitudes en l’absence actuelle de réponse du ministère de la Défense.

Dans la salle, des syndicalistes ont répondu présent. La FSU dénonce « une vente à la découpe de l’hôpital public» avec le risque «d’aggravation des inégalités de soins» et «la dégradation des conditions de travail». Une représen-tante FO des personnels de R. Picqué évoque les départs en retraite non remplacés de médecins.

L’élue PCF FdeG de Bègles, Christine Texier, souligne le contexte «d’écono-mies» et le danger «d’une rupture dans la continuité de service public» ce qui est «grave notamment en matière de santé». Elle s’inquiète aussi de l’orien-tation générale vers plus de «pratique ambulatoire» qui accompagnerait la diminution du nombre de lits.

Pour M. Raynaud, conseiller départe-mental PS, venu débattre aussi en tant que médecin, Bagatelle veut s’agrandir pour ne pas disparaître mais sa fusion avec R.Picqué ne garantit pas l’avenir public de l’offre de soins. «Bagatelle a une éthique» (secteur 1, sans dépasse-ment d’honoraires - NDLR), mais «qu’en serait-il demain si un nouveau CA était en place ?» Il estime que le site de R.Picqué est plus à même de répondre aux besoins futurs.

Une opinion partagée par le maire de Villenave d’Ornon, Patrick Pujol, qui rappelle le premier projet, «Bahia 1», mis de côté, notamment sur des ques-tions de financement. «Avec la vente d’une partie des terrains de R. Picqué pour la construction de logements**, on peut financer 2/3 de la construction d’un pôle de santé neuf sur ce site».

En fin de débat, les participants en savaient un peu plus sur les discussions en cours et restaient déterminés à ce que l’offre de soins publique du sud de l’agglomération ne pâtisse pas de choix «d’économies budgétaires». Les élus communistes/FdeG de Bègles et de Villenave d’Ornon vont poursuivre leurs rencontres des directions et de l’ARS. À suivre…

C.T.

* Maison de santé protestante, fondation privée à but non lucratif

** Le conseil municipal de Villenave d’Ornon a voté une forme de protection de ces terrains contre la spéculation immobilière. Il a aussi voté début juillet une motion pour la défense et le développement de l’hôpital R. Picqué.

MARYSE DUMAS

120 ans de la CGTCOMITÉ ROBERT PICQUÉ

Pour le service public de santé

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Les Nouvelles 12 novembre 2015 • 7

Les dons sont limités à 7 500 € par personne

Les versements ouvrent un droit à déduction de 66% du don dans la limite de 20% des revenus nets imposables.

Ainsi, un don de 100 € permettra une réduction d’impôt de 66 €

Je verse ……………………………… € (ma remise d’impôt sera de 66% de ce montant)

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Adresse ……………………………………………………

………………………………………………………………

Chèque à l’ordre de ADF PCF 33

Retournez à PCF - 15, rue Furtado - 33800 Bordeaux

SOUSCRIPTION ELECTIONS RÉGIONALES 2015

M. SIMONE Pierre, Bègles

M. IGOU Marc, Cadaujac

M. MICHIELS Alain, Villenave

M. PUYTHORAL Robert, Libourne

Mme CAMPAGNOL Joelle, Moulon

M. TAUZIER Max, Pierrefitte-Nestalas

M. BASSALER Patrick Bègles

M. & Mme RICHARD Daniel, Bègles

Mme MOISON Françoise, Gradignan

Mme GUILLON Josette, Eysines

Mme & Mlle LOUBET Annie et Elsa, Bègles

Mme VIGNACQ Michele, Bègles

M. CASTAIGNET Michel, Bègles

M. DAYGUESPERSE Jean, Bassens

Ils ont donné : 650€

RÉGIONALES

À l’occasion des élections régio-nales des 6 et 13 décembre 2015, l’Association Pour l’Emploi, l’In-formation et la Solidarité des chômeurs et travailleurs précaires (APEIS) présente un candidat sur la liste Front de Gauche. Commu-niqué (extraits).

«Pour la troisième fois consécutive, notre association a fait le choix d’intervenir dans le champ politique en désignant un candidat, Jean Jou-niaux, adhérent de l’APEIS sur la liste Front de gauche, qui nous semble la plus proche des valeurs que nous défendons et des solutions que nous préconisons.

Ne nous trompons pas, c’est le MEDEF, la droite, le Front national et le gouvernement actuel qui surfent sur la vague de chômage et ce sont toujours les mêmes qui sont au bout du rouleau.

Dans notre militantisme quotidien, nous sommes porteurs des valeurs de solidarité et de partage, qui consistent à considérer l’autre égal à nous-mêmes devant les droits fondamentaux. Par contre, nous n’avons cure de la solidarité teintée de condescendance, de charité, de ceux qui se pensent supérieurs en tout, qui croient en leur chance de ne pas subir comme nous.

Nous n’avons que faire de cette soli-darité qui pointe son doigt inquisi-teur autorisant toutes les culpabilités, toutes les atteintes à notre dignité, tous les renoncements.

Nous ne voulons pas de cette soli-darité qui nous exempte de nos responsabilités, qui nous empêche de voir ce que nous subissons tous : le mépris dont font preuve ceux qui nous exploitent, qui nous divisent et nous soumettent à leurs règles, à leurs lois. Dans ce monde qui est fait par eux et pour eux, peu d’entre nous seront épargnés.

C’est dans l’acceptation de notre propre soumission que le libéralisme creuse son lit, étend son emprise et entraîne tous les dangers, tous les diktats.

Emulation n’est pas concurrence, nous ne sommes pas nés pour écra-ser nos semblables. La solidarité que nous revendiquons, celle pour laquelle nous nous battons est celle qui prévaut à l’émergence d’une société moderne qui a engendré dans les années 1930 le front populaire et le conseil national de la résistance ; Celle dont l’origine va de 1789 à La commune de Paris, celle qui passe par le refus de la soumission et des injustices pour soi-même et pour les autres. (…)

Nous préconisons d’intervenir pour une autre répartition des richesses : jamais notre pays n’en a créées autant. Nous avons cent fois, mille fois plus les moyens de satisfaire les besoins de tous et de toutes. Ce qui fait défaut c’est la volonté politique de s’attaquer à des réformes structurelles pour, entre autre, adapter notre système de protection sociale aux réalités et aux enjeux du moment, de réfléchir à un autre système de consommation qui

tienne compte des paramètres éco-logiques, sociaux et démocratiques.

Nous proposons :

- une semaine de 28 heures de tra-vail sans diminution de salaire avec une durée maximale à 40 heures ;

- la remise à plat du système d’in-demnisation du chômage : tous les chômeurs doivent être indem-nisés ;

- l’élargissement de l’assiette des cotisations : les profits financiers doivent cotiser ;

- la gratuité des transports publics que nous avons obtenue partiel-lement.

Œuvrons pour un service public de l’emploi et de la formation pro-fessionnelle de qualité et respectant la personne humaine. Imposons la suppression de toute radiation de pôle emploi. Créons des emplois publics pour contrôler l’utilisation des aides publiques de l’Etat et des Collectivités Territoriales affectées à la création ou au maintien d’emplois. Interdisons toute expulsion locative et coupure de fluide (eau, gaz, élec-tricité…) pour cause de pauvreté.

Ne laissons pas les autres décider à notre place. L’APEIS appelle tous les chômeurs(euses) et les précaires à aller voter les 6 et 13 décembre prochains aux élections régionales et plus large-ment à réoccuper le terrain politique. Notre force est collective ! Utilisons la pour peser sur les décisions qui nous concernent. »

CANDIDATS

L’APEIS s’engage

LANGON RENCONTRE PUBLIQUE

Mardi 17 novembre, à partir de 20h30, salle François Mauriac, à LangonAvec : Pierre AUGEY, Stéphane DENOYELLE, Christine BORONAT.

BORDEAUX DÉBAT RENCONTRE

Mardi 17 novembre, à partir de 15h Sciences Po Bordeaux // Amphithéâtre La BoétieLes chercheurs et les universitaires ont un rôle de premier plan dans le progrès humain et social. C’est pourquoi nous souhaitons dans le cadre des élection régionales, organiser une rencontre entre acteurs du milieu universitaire et citoyens qui permettent à chacun de faire valoir ses propositions sur l’université dans notre région.

Olivier DARTIGOLLES, Adrien RAYSSAC, Pavel DESMET, et des acteurs du syndicalisme universitaire.

HOSTENS RENCONTRE PUBLIQUE

Mercredi 18 novembre, 18h30, salle polyvalente (à côté de la mairie)Rencontre avec les candidates et candidats du sud Gironde sur la Liste régionale du Front de Gauche

LIBOURNE ASSEMBLÉE CITOYENNE

Vendredi 20 novembre, à partir de 20h salle des Charruauds, rue Max Linder, à LibourneSur le thème :

La région et l’aménagement du territoire. Lycées // Formation professionnelle // Agriculture // Économie // Industrie // Tourisme // Transports ferroviaires… Comment impulser un développement harmonieux des territoires des Pyrénées à la Creuse ?

Avec Alain BACHE, Vincent MAURIN, & Christine BORONAT.

AGENDA

BORDEAUX

Rencontre avec les Pinçon-CharlotVendredi 13 novembre à 14h30, à la fédération de la Gironde du PCF

Nous les recevrons pour un échange autour de leur nou-veau livre sorti en septembre « Tentative d’évasion (fiscale)».Les sociologues seront éga-lement dans les salons Albert Mollat de la librairie bordelaise à 18h.

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8 • Les Nouvelles 12 novembre 2015

CULTURE & SOLIDARITÉ

BIBLIOTHÈQUE DE BÈGLES

« Commence alors la grande lumière du Sud-Ouest »

« EYSSES, UNE ÉPOPÉE RÉSISTANTE »

Un film attendu, un film utile

Samedi 7 novembre, à la biblio-thèque de Bègles, Pascal Convert, artiste plasticien, et Didier Arnau-det, écrivain et critique d’art, ont participé à une rencontre dans le cadre de Ritournelles, le festival de littérature et d’arts contemporains de la bibliothèque de Bègles. Com-mence alors la grande lumière du Sud Ouest, lettres bleues énigma-tiques, sur du verre s’affichent sur

le pont du Dorat à Bègles.Que provoque l’image ? Du rêve, de la pensée. De notre temps, voilà qui est optimiste. L’œuvre est là, jour et nuit. Mais n’est-ce pas dans le noir de la nuit que l’on voit l’étoile. Dans la nuit, dit Pascal Convert, le peuple est là et il attend. Arnaudet cite Jankélévitch, « L’acte pensant est mêlé de nuit ». Mille et nuits, dit Pascal Convert, nous sommes au bord d’un

conte. Des signes qui produisent du commun.Pascal Convert fustige l’oubli des résistants communistes, juifs, oubli institutionnel qui refuse délibérément l’entrée de Manouchian au Panthéon.Mais le nom même de la bibliothèque de Bègles n’a-t-il pas lui-même été oublié… Pour rappel, Elsa Triolet et Louis Aragon…

P.B.

Une assistance nombreuse était réunie à l’auditorium des Archives départementales de la Gironde, le mercredi 4 novembre pour une avant première de « Eysses, une épopée résistante », en présence de la direction des archives départe-mentales, de la direction régionale de France 3, de Mara Films, le producteur et de Stéphane Bihan, le réalisateur.

Ce film documentaire sera diffusé le samedi 14 novembre à 15h30 sur France 3 Aquitaine et le lundi 16 novembre à 23h30 sur France 3 (diffusion nationale).Dans l’histoire de la Résistance, la Centrale d’Eysses et ses 1 200 résis-tants emprisonnés tiennent une place singulière. Pour autant, elle n’avait jamais fait l’objet d’un documentaire télévisuel.C’est maintenant chose faite avec le beau film de Stéphane Bihan : « Eysses, une épopée résistante ». Des archives signifiantes, certaines rares (notamment des extraits d’un film

sur Allach, sous-camp de Dachau, déniché dans le fonds Spielberg du musée de l’Holocauste de Washing-ton), illustrent les témoignages de six survivants d’Eysses : Jules Bloch, Robert Camp, Jacques Chantre, Guy Gautier, Roland Tauleigne, Lucien Villa. Ces jeunes d’à peine 20 ans en 1943, s’ils ont aujourd’hui le pied un peu fatigué, gardent toujours la mémoire vive et l’intelligence alerte.Leurs récits de résistants « ordinaires » s’entrecroisent pour rappeler par touches discrètes et sensibles, les grands moments de leur histoire commune, du « train de la Marseil-laise » qui a amène nombre d’entre eux vers leur enfermement en faisant résonner l’hymne national, jusqu’à leur livraison aux SS de Das Reich, les convois de la déportation et la libération de Dachau.Avec simplicité et pudeur, ils évoquent la fraternité, la solidarité de ce grand collectif, attentif à tous, qui a su raffermir leur courage, ces valeurs humaines essentielles dans les moments douloureux ; le pouvoir qu’ils ont conquis et la « réinven-

tion de la République » à l’intérieur d’une prison vichyste, par la mise en œuvre d’une démocratie effective (un communiste/un gaulliste) a tous les échelons de l’organisation clandestine de la Centrale ; l’entraî-nement « militaire », sous couvert de gymnastique, pour préparer l’éva-sion, mais aussi le souci permanent d’éducation et de culture par la mise en place d’une « Université », la publication de journaux clandestins ou encore cette Fête de la Jeunesse, au culot inouï, organisée toute la journée dans un préau de la prison, sous un portrait de De Gaulle et une banderole exaltant la Résistance ; et cette « Bataille d’Eysses » des 19-20 février 44, échouée de peu… et ses 12 fusillés…Des témoignages à hauteur d’homme, dans lesquels l’émotion, sans pathos, n’emprisonne pas la raison mais la stimule.Certes le format de ce documentaire (52 minutes) est trop court pour entrer dans tous les détails de cette « épopée résistante » ; mais il est à même de susciter le désir d’aller plus avant dans la connaissance de ce moment de notre histoire.Ce film de Stéphane Bihan, au mon-tage dynamique, au ton équilibré, aux images justes (et pas juste des images !) ne nous donne pas seule-ment à partager la mémoire. Il rend vivant « l’esprit d’Eysses », pour que la compréhension de ce temps soit utile au notre.C’est le combat de ces vieux lutteurs :« …L’histoire d’Eysses est une grande histoire, car elle est le symbole de la France future… Je dis aux jeunes générations de ne jamais douter du peuple de France… ».

Jean-Claude Laulan

CHRONIQUENOUVELLES IDÉES REÇUESpar Gérard Loustalet Sens

L’histoire a tranché : la social-démocratie n’aura jamais été que la roue de secours du capitalisme. Il semble qu’on entre aujourd’hui dans une nouvelle phase, celle du sabordage, comme si, sa tâche historique accom-plie, elle pouvait disparaître. Il ne manque pas d’ambi-tieux, Macron, Valls… qui comptent bien faire carrière sur les décombres de ce qui aura tout de même été une composante -le réformisme- importante du mou-vement ouvrier français. Cet effacement est programmé depuis au moins trente ans quand le Parti socialiste a littéralement largué la classe ouvrière pour se recentrer sur les classes moyennes cultivées, le peuple étant réputé inéducable et archaïque (voir Bertrand Rothé, De l’abandon au mépris. Comment le PS a tourné le dos à la classe ouvrière, Seuil, 2013). C’était le principal thème d’un ouvrage oublié, La Gauche bouge, en 1985, signé Jean-François Trans, pseudonyme d’un petit groupe de jeunes pousses aux dents longues de la noblesse d’Etat : Hollande, Le Drian, Jouyet, Mignard. On y préconisait, par exemple, le développement massif du temps partiel pour les salariés. Hollande y disait clairement ce qu’il fait aujourd’hui.

C’est ainsi que hiérarques socio-libéraux, économistes à gages, patrons et politiciens de droite en sont venus à tenir le même langage, en particulier sur la nécessaire précarisation du travail. Selon Jean-Marie Le Guen, chargé des relations avec le Parlement, avec «  les autoentrepreneurs, les salariés avec plusieurs temps partiels, les parcours professionnels pluriels (sic) » et de moins en moins de « statuts protégés », il faut « un nouveau compromis entre le capital et le travail pour le XXIe siècle » (les Echos, 24/26.07.2014). Il ne lui vient même pas à l’esprit que la précarité de l’emploi n’est peut-être pas inéluctable. Il est vrai, par contre, que le compromis avec le capital, ça, la social-démocratie sait faire! Responsable du supplément économique du Monde, M. Philippe Escande dit la même chose, un peu plus rudement, et vante le « précariat », ce « travail aléatoire et faiblement rémunéré, souvent indépendant, qui a fait sortir de l’inactivité des millions d’individus » ; le « travail indépendant », la « fluidité du marché (de l’emploi) », c’est la « révolution copernicienne de la mo-bilité sociale » (le Monde, 07.07.2014). Tout ce boniment pour ne pas dire qu’il s’agit de transformer ces infâmes gueux de chômeurs en miséreux présentables ! Je ne peux pas me faire au cynisme de ces personnages, confortablement installés dans leurs certitudes et leurs canapés, qui se permettent de triturer ainsi la vie de gens dont ils ne connaîtront jamais les épreuves ni les manques et privations de toutes sortes. Quant à M. Le Guen, il paraît qu’il a prédit, dans le Figaro (évidem-ment), la disparition du Parti communiste… Le pauvre, il ne s’est même pas aperçu que le Parti socialiste, lui, avait déjà disparu !

On aura remarqué comment on essaye de nous four-guer la précarité du travail sous l’expression enjôleuse de « travail indépendant ». C’est une spécialité, on ne sait trop pourquoi, de Mme Kosciusko-Morizet qui nous parle en style ronflant de la « nouvelle force qui sous-tend l’économie : la liberté » ! A bas la « subordination » ! « Que chacun devienne un agent économique libre de négocier pour lui-même ses missions »… Ou de claquer du bec quand il n’en a pas… C’est un « désir généra-tionnel qui tend vers toujours plus d’indépendance » (le Monde, 27.06.2015). Ah, l’indépendance du livreur de pizzas « indépendant » à 4 euros la livraison… Pardon : la « prestation » ! On voit d’ici la rombière de Neuilly mander un « travailleur indépendant », tout gonflé d’orgueil de sa liberté, pour aller d’urgence faire pisser le chien entre 11h et midi…

Toutes ces formes d’ « ubérisation » (Blablacar, Uber-pop, You2you, Airbnb…) sont autant de miroirs aux alouettes fondés sur l’individualisme forcené, le sys-tème D et la marginalisation. « Salariat dérégulé » dans le meilleur des cas, « rupture shumpétérienne » pour les pédants, ce ne sont pour l’essentiel que de petits boulots de misère (et je suis poli) que l’on appellera pour faire chic self employment ! Et c’est ainsi qu’une grande bourgeoise comme cette dame Kosciusko-Morizet se prend pour la pasionaria de la « fin du salariat » ! On sait que la « suppression du travail salarié » était programmé par Marx… Mais sur la base de « l’expropriation poli-tique et économique de la classe capitaliste et le retour à la collectivité de tous les moyens de production ». Je ne crois pas que ce soit le genre de Mme Kosciusko-Morizet…

La « fin du salariat » vue de Neuilly

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