8
PLUS QUE JAMAIS, L’HUMAIN D’ABORD ! Jeudi 19 novembre 2015 - N° 2125 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX - Prix : 0,80 euro

Nouvelles N° 2125

Embed Size (px)

DESCRIPTION

Nouvelles N° 2125 du 19 nov.

Citation preview

Page 1: Nouvelles N° 2125

PLUS QUE JAMAIS, L’HUMAIN D’ABORD !

Jeudi 19 novembre 2015 - N° 2125 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX - Prix : 0,80 euro

Page 2: Nouvelles N° 2125

2 • Les Nouvelles 19 novembre 2015

ACTUALITÉ

ATTENTATS PARIS

Discours d’Éliane Assassi au Congrès de Versailles

Le président de la République a réuni, en congrès, les députés et sénateurs à Versailles, lundi après-midi pour annoncer des mesures de sécurité intérieure et exté-rieure suite aux attentats de Paris. Les différents groupes politiques sont intervenus. Nous publions de larges extraits du discours d’Éliane Assassi, présidente du groupe communiste, républicain et citoyen au Sénat. Vous pourrez lire l’intervention complète sur le site, nbso.fr, ainsi que celle d’André Chassaigne, Présdient du groupe communiste, républicain et citoyen à l’assemblée nationale.

(…) Ce vendredi 13, ce vendredi noir qui marquera l’histoire de notre pays, c’est notre peuple tout entier qui a été agressé de manière aveugle, barbare.

Le massacre du Bataclan, les tueries dans les cafés et restaurants, l’effroi semé au Stade de France, poursuivent un objectif nouveau, celui de toucher nos concitoyennes et nos concitoyens dans leur quotidien, dans leur vie.

Notre jeunesse a payé un lourd tri-but dans ce Paris qui, chaque fin de semaine, s’emplit de joie, de bonheur.

« Paris est une fête » écrivait Hemin-

gway. Aujourd’hui, Paris est une tragédie.

À cette tribune de Versailles, mon premier sentiment est donc l’émo-tion, l’émotion du deuil.

Mes pensées vont donc, avec mes amis du groupe, auprès de ceux qui souffrent aujourd’hui dans leur cœur et dans leur corps. Je tiens à saluer avec force, l’action courageuse des forces de sécurité, leur dévouement à la République. Je tiens à saluer l’action remarquable des services de santé confrontés à une situation inédite et aux pompiers. Encore une fois, ces grands services publics ont fait face et le peuple les remercie.

Notre peuple, c’est une évidence pal-pable, n’en peut plus de cette menace, de cette angoisse d’un éternel recom-mencement. Il veut comprendre, il veut agir pour vivre en paix. Il veut rester uni.

(…) Pour combattre un ennemi, il faut le connaître. Il faut expliquer, montrer les origines géopolitiques, rappeler les responsabilités bien réelles des puissances occidentales avec ses guerres destructrices de l’Irak, de l’Afghanistan, le non-sens de l’intervention en Libye pour bien souligner qu’il ne s’agit pas d’une guerre contre l’islam, mais contre

une organisation politique, terroriste.

AGIR POUR VIVRE EN PAIX.

Notre peuple veut la sécurité. Il fallait donc prendre des mesures d’urgence, ce qui a été fait vendredi soir avec raison par le Président de la République. Face à la violence d’attaques multiples, l’État d’urgence est aujourd’hui pleinement justifié.

Les forces de police doivent disposer des moyens nécessaires pour réagir avec fermeté et célérité. Mais comme le disait M. le Premier Ministre lui-même le 13 janvier (…) « jamais des mesures d’exception qui dérogeraient aux principes du droit et à nos valeurs ».

C’est à la lumière de vos propos, M. le Premier Ministre, que nous étu-dierons les futures modifications pro-posées à la loi de 1955 qui instaura le principe d’état d’urgence. Renforcer la sécurité dans le respect des libertés publiques sera le principe qui guidera notre appréciation.

N’oublions pas que l’objectif de DAESH est de semer l’effroi pour ébranler notre société et pousser à la remise en cause des principes qui fondent la République. L’objectif de DAESH est donc profondément poli-tique. Il vient pousser à la confronta-tion, à la division, et dans ses rêves les plus fous, à la guerre civile. Attention donc à la stigmatisation ! Évitons le piège qui nous est tendu. Ce fait qui fait la force de la France, de notre peuple, c’est la Liberté et nous veille-rons avec beaucoup d’autres que dans le dur et nécessaire combat qui nous attend, cette liberté demeure au cœur de notre action. C’est pour ces raisons que nous nous interrogeons sur une prolongation longue et mal définie de l’État d’urgence. (…)

LE CHOIX CRUCIAL DES MOYENS CONSACRÉS

Par contre, il faut des moyens pour les services publics et là il y a un vrai débat.

Je le disais à la tribune du Sénat le 13 janvier, l’austérité n’est pas com-patible avec la guérison de maux ter-ribles qui minent notre société dont cette grave menace terroriste. Des moyens nouveaux devront être déblo-qués, c’est une nécessité mais il ne faut pas que cela se fasse au détriment d’autres services publics qui à notre sens sont également indispensables à la résolution des problèmes de radi-calisation de certains individus : la justice, la santé et surtout l’éducation nationale et la politique associative.

CONSTRUIRE UNE PAIX DURABLE DANS LE GRAND MOYEN-ORIENT.

Notre opinion est sans ambiguïté : il faut détruire DAESH, jeter aux oubliettes de l’histoire ce terrorisme aveugle et sanguinaire.

Mais il faut constater lucidement que ces attaques sans précédent sur Paris signent l’échec de 15 ans de guerre. La guerre de civilisation de Monsieur Bush en Afghanistan a connu les résultats que l’on sait, la destruction de l’Irak par ce même président, l’opération libyenne sans vision aucune des conséquences, la guerre oubliée du Yemen alimentent aussi cette folie meurtrière. (…)

Il faut mettre en place une large coa-lition internationale sur mandat de l’ONU qui au-delà du combat contre DAESH, Al Quaida et autres organi-sations, doit viser la reconstruction de ces régions, le retour au pays des mil-liers de réfugiés et une coalition sûre d’établir une paix durable dans la région. Toute intervention sans cette perspective aura les mêmes effets que celle d’hier : le développement du terrorisme. La logique de guerre, les appels à la vengeance répondent exactement aux objectifs de DAESH.

Nous proposons une logique de paix qui passe par l’élimination de la menace DAESH mais qui place le développement de ces régions, la voie de la démocratie, comme moyen de vaincre définitivement ceux qui

se nourrissent de la violence et de la haine.

Je propose avec mon ami André Chassaigne la création d’une Com-mission parlementaire spéciale pour réévaluer la politique internationale de la France. La force de notre pays c’est de pouvoir montrer au monde que même plongé dans la douleur notre peuple, son gouvernement poursuivent l’objectif de donner une chance à la paix dans cette région.

(…) C’est cette volonté de paix qui permettra de dépasser l’obstacle des dictatures de la région dont celle de Bachar El Assad. C’est cette volonté de paix, de développement qui peut enfin mettre un terme au conflit israélo palestinien et permettre à ces peuples de vivre dans deux états se respectant et coopérant. Je l’avais indiqué en janvier, la violence terro-riste révèle les maux de nos sociétés.

RÉORIENTER LES RICHESSES VERS L’ÉPANOUISSEMENT HUMAIN

(…) Bien sûr, il y a le fanatisme, les dérives sectaires, la manipulation, l’absence de culture. Mais il faut ouvrir les yeux, une société comme la nôtre, mais c’est vrai aussi dans de nombreux autres pays, où l’argent est érigé en valeur absolue au détriment du travail, alors que les inégalités croissent année après année, cette société ne peut que générer de l’exclu-sion, de la violence.

Le vivre ensemble qui nous est cher, qui est au cœur de la République a un prix. Il faut réorienter les immenses richesses vers l’épanouissement humain. L’école, l’éducation, doit être cette école de la Démocratie. De grands moyens doivent être dégagés pour mener cette guerre utile fon-damentale, celle de la Culture, celle de l’éducation et du travail. Elles sont à mon sens les vraies réponses, les seules réponses au désespoir, à la perte de sens qui mène à la folie meurtrière.(…)

Messages et soutiens déposés place de la Bourse à Bordeaux

Page 3: Nouvelles N° 2125

Les Nouvelles 19 novembre 2015 • 3

EditorialACTUALITÉ

La résistance porte l’espoir

Au moment où l’on reste encore abasourdis, où le chagrin le dispute à la colère, l’espoir nous vient de la formidable résistance portée par des milliers de nos concitoyens, y compris ceux-là mêmes qui ont été frappés en plein coeur de leur vie. « Vous n’aurez pas ma haine » écrit Antoine aux barbares qui ont commandité les attentats parisiens et tué sa jeune femme, sans la connaître.

L’espoir nous vient de la jeunesse qui crie sa rage de vivre et proclame haut et fort qu’elle ira danser, chanter, boire un coup, rire et aimer.

L’espoir nous vient du peuple français qui refuse de se taire, de baisser les yeux, de laisser la peur le dominer.

L’espoir nous vient de notre Histoire. Face aux fon-damentalistes, nous opposons les libertés fonda-mentales, arrachées de haute lutte, républicaines, révolutionnaires et résistantes.

« Le terrorisme sera d’autant plus efficacement combattu que nous resterons une société ouverte, tolérante, qui refuse la stigmatisation, qui refuse de confondre nos concitoyens de confession musul-mane avec l’étendard de la mort djihadiste, qui combat le racisme sous toutes ses formes » écrivait Patrick Le Hyaric dans l’Humanité du 16 novembre.

Il ajoutait : « Il en faudra de la lucidité pour ne pas sacrifier les libertés, pour ne pas vaciller sur nos bases républicaines et convaincre que les valeurs de Liberté, d’Égalité et de Fraternité restent les armes les plus tranchantes pour combattre l’obs-curantisme assassin. »

Il est désormais incontournable que la France soit à l’initiative d’une coalition internationale nouvelle, avec des puissances régionales responsabilisées et associées aux Nations unies, pour sortir le Moyen Orient du chaos. Pour le Parti communiste, ses parlementaires, cela exige que la France soit claire et cohérente : le gouvernement ne peut pas, d’un côté, prétendre mener la guerre au terrorisme international et, de l’autre, signer des contrats d’armement mirobolants avec les monarchies théocratiques ou laisser les entreprises privées commercer sans contrainte avec ceux qui financent autant qu’ils inspirent le terrorisme islamiste.

Eliane Assassi a insisté, au Congrès, sur «  une logique de paix qui passe par l’élimination de la menace Daesh mais qui place le développement de ces régions, la voie de la démocratie, comme moyen de vaincre définitivement ceux qui se nourrissent de la violence et de la haine ». Elle a également souligné que « les moyens nouveaux » en France, pour garantir la sécurité ne doivent pas être attribués « au détriment d’autres services publics qui sont également indispensables  : la justice, la santé et surtout l’éducation nationale et la politique associative ».

Ce jeudi 19 novembre, au Parlement, les élus communistes défendront l’idée que le «  vivre ensemble  » qui est au cœur de la République a un prix : il faut réorienter les immenses richesses vers l’épanouissement humain.

Chritine TexierMembre du Comité exécutif du PCF 33

Lundi 16 novembre, devant le congrès réuni à Versailles, Fran-çois Hollande a confirmé le dépôt d’un projet de loi prolongeant pour trois mois « l’état d’urgence » décidé au soir des attaques du 13 novembre. Pour adapter le contenu de la loi de 1955 qui a créé cette disposition, le chef de l’état veut engager une réforme de la Constitution. Il a annoncé une série de mesures sécuritaires (assi-gnation en résidence, déchéance de la nationalité…). Sans préci-ser plus avant d’où viendraient les fonds nécessaires, François Hollande a par ailleurs décidé de renforcer les moyens dont disposent la justice et les forces de sécurité avec 5 000 emplois supplémentaires de policiers et de gendarmes d’ici deux ans. Enfin, il a confirmé l’intensification immédiate des bombardements de chasseurs français des positions de Daesh, au sein de la coalition déjà à l’œuvre.

Ils en avaient suffisamment pour leurs bandeaux noirs et blancs. Sitôt le discours de François Hollande de-vant le congrès terminé, les chaînes d’info, TF1 et France 2 « revenaient en plateau » pour décrypter, analy-ser, décortiquer… Ils étaient venus avec la ferme intention de récolter quelques phrases définitives, des visages aux expressions martiales, une Marseillaise bien virile… La moisson a été bonne. Ne se dérobant à aucune des coutumes de la Vème République, le président Hollande a rassuré les éditorialistes bellicistes :

Daesh a vocation à être détruit, la France tapera du poing sur la table pour que l’Europe entière participe à l’effort de guerre, l’état d’urgence primera sur l’état de droits.

Pas un donc n’a prêté l’oreille au débat parlementaire qui a suivi. Pas un n’a considéré que préser-ver la démocratie, c’est d’abord et avant tout entendre l’expression des représentants du peuple, dans leur diversité ; pas seulement le président en chef. Ils auraient hélas entendu la droite de Christian Jacob et Nicolas Dupont-Aignan souff ler sur les braises encore chaudes, distiller en s’en défendant la division au sein du peuple, et appeler le premier ministre Manuel Valls à céder aux sirènes sécuritaires et atlantistes qui sonnent depuis longtemps à ses oreilles. Le danger est là, il ne doit pas être négligé.

Mais ils auraient pu aussi entendre les discours graves, sincères et pro-fonds des représentants de la gauche parlementaire. Cécile Duflot, s’ins-crivant « pleinement dans l’unité nationale », inscrivant ses « pas dans ceux du Premier ministre pour dépas-ser nos clivages traditionnels » mais mettant en garde sur les dangers que les mesures sécuritaires font peser sur la démocratie, les libertés. Puis Eliane Assassi et André Chassaigne, pour les groupes communistes et Front de gauche au Sénat et à l’Assemblée nationale décrivant l’esprit qui les anime : responsabilité face à la gravité des évènements et exigences fortes d’une politique enfin tournée vers le progrès social et la recherche des voies de la paix.

Dans son intervention, la sénatrice de Seine-Saint-Denis prononçait même des mots comme « culture », « éducation », « travail », « paix »…

Des mots et des thèmes totalement absents du discours présidentiel. À l’exigence d’unité nationale, Fran-çois Hollande a en fait substitué le consensus idéologique avec la droite sarkozyste, sur des revendications aussi absurdes et hors de propos que la déchéance de nationalité. Et sur les questions internationales, le président de la République a sem-blé courir après une stratégie dont même les États-Unis ont reconnu qu’elle avait été un échec. Devant les militaires américains en mai 2014, Barack Obama déclarait ainsi : « Depuis la seconde guerre mondiale, quelques-unes de nos erreurs les plus coûteuses sont venues non pas de notre retenue, mais de notre tendance à nous précipiter dans des aventures militaires, sans réfléchir à leurs consé-quences. » (1)

Dans la précipitation et sous la pression de l’émotion, François Hollande a fait le choix de l’esca-lade guerrière et sécuritaire, sans aucune perspective de construction politique nationale ou internatio-nale. C’est bien là qu’est le danger. Et c’est bien sur cette exigence de perspectives démocratiques, de besoin de justice sociale, d’initiatives pour la paix que veulent insister les parlementaires communistes. Pour ne pas que les terroristes imposent leur rythme et leurs thèmes.

Vincent Bordas

APRÈS LES DISCOURS DU CONGRÈS…

Besoin de paix, de justice sociale et de démocratie

Voir « Ebriété guerrière », sur Le Monde diplomatique, www.monde-diplomatique.fr/carnet/2015-11-16-Paris

Page 4: Nouvelles N° 2125

4 • Les Nouvelles 19 novembre 2015

PARIS, 13 NOVEMBRE 2015 - RÉACTIONS EN GIRONDE

Qu’il est difficile d’écrire dans ce moment tragique.

Notre pays a vécu l’horreur d’atten-tats sanglants, à l’aveugle, tuant des dizaines d’innocents juste parce qu’ils étaient là, écoutaient un concert, se rendaient à un match de football, buvaient un coup, passaient un moment entre amis, pour rire, s’amuser, profiter d’une soirée, pour vivre, tout simplement.

Aujourd’hui, nous sommes en deuil, nous partageons la douleur des familles et des proches.

Aujourd’hui, nous sommes son-nés, abasourdis par ce que nous ne croyions pas possible en France alors que les mêmes attentats ont lieu depuis des années au Liban, en Irak, en Turquie, en Tunisie, alors qu’il y a déjà eu Charlie, l’Hyper Casher, les enfants tués en 2012 à Toulouse et Montauban.

Aujourd’hui nous sommes en colère contre des fanatiques criminels qui dans plusieurs régions du monde tuent, égorgent, lapident, détruisent, enferment. Il ne faut d’ailleurs jamais cesser de dire que les premières vic-times de Daesh dans le monde sont les musulmans eux mêmes.

NOUS PARLER, ÉCHANGER, CONFRONTER

Aujourd’hui, pourtant, nous devons de toutes nos forces faire vivre notre devise républicaine, liberté, égalité, fraternité. C’est le seul chemin pos-sible. Nous devons donc commencer par nous parler, échanger, confronter.

L’unité nationale à laquelle nous sommes appelés, se fait hélas sur la seule idée que nous sommes en guerre et que, par là même nous devons accepter l’escalade du conflit syrien, l’engagement de notre armée

et ici, accepter de restreindre encore nos libertés. C’est à dire exactement ce qu’attendent les fanatiques de Daesh, l’abandon des valeurs de la République et de la démocratie, du respect de l’autre, de leur portée universaliste et pacifiste.

Certes des mesures de sécurité sont nécessaires dans cette période, mais on peut mettre en place tous les plans Vigipirate que l’on voudra, ces mesures se révèleront totalement inefficaces dans la durée ; l’histoire nous le montre. Car le terrorisme se nourrit de la misère, du sentiment d’exclusion, de la stigmatisation d’une partie de la jeunesse. C’est sur ce terreau qu’ils recrutent, c’est à cela que nous devons nous attaquer. De cela, le président de la république n’a absolument pas parlé.

Ils frappent aveuglément, veulent faire des victimes innocentes juste-ment pour que nous renoncions à ce que nous sommes profondément, un peuple libre, riche de sa diversité, un pays viscéralement attaché à la démocratie, la liberté, l’égalité, la fraternité, la paix entre les peuples.

Et puis, rien ne serait pire que l’engre-nage de la guerre et c’est pourtant ce que ce gouvernement s’apprête à faire : franchir une étape supplé-mentaire d’une politique qui, depuis 2001 avec l’invasion de l’Afghanis-tan, a déstabilisé une région entière et créé des monstres qui se sont regroupés en Irak, en Syrie, en Lybie. Il existait dans ces pays des forces démocratiques, elles sont aujourd’hui exsangues.

LA GUERRE, QUELLE CONNERIE !

Si ce sont des monstres, ils ne sur-gissent pas de nulle part. Daesh se nourrit de la guerre. Daesh prospère

dans ces pays en plein chaos et recrute dans nos quartiers abandonnés. Daesh n’attend que ça, le sang, les larmes, le chaos.

Nous ne retrouverons la sécurité, le bonheur de vivre qu’en menant des politiques de progrès dans notre pays et de recherche de la paix au plan in-ternational. Au sentiment d’abandon, au désarroi que suscitent les politiques menées ne doit pas succéder celui de la peur, du repli, du rejet de l’autre, c’est le danger qui nous guette. Il n’y a rien de plus précieux aujourd’hui que de permettre la rencontre, l’échange, le rassemblement autour des valeurs de progrès, de justice, de paix.

Il faut que s’ouvre un débat profond sur notre politique internationale, notre place en poste avancé au sein de l’Otan, sur le droit d’ingérence qui n’a jamais fait que rajouter la guerre à la guerre au détriment de résolutions diplomatiques des conflits et se révèle donc être aussi un échec.

Il faut que nous fassions vivre les valeurs de solidarité, de partage, de réponses aux besoins criants de la population. Vivre en paix, vivre en sécurité, et vivre heureux, vivre en démocratie, libre.

La campagne des régionales que nous menons doit être au niveau de ce cette ambition, un véritable changement de société.

La première de ces ambitions, c’est de reconnaître l’apport inestimable des services publics qui ont été en pre-mière ligne, ce 13 novembre et dans les jours qui ont suivi. Police, armée, bien sûr. Mais aussi système de santé, éducation nationale, lieux de culture. Pour reconstruire la sécurité, il faudra faire relever la tête à ces piliers de la République. C’est une idée moderne et digne que nous ferons vivre dans les semaines à venir.

Après le deuil national, notre Ré-publique doit retrouver son beau visage, aujourd’hui ensanglanté et meurtri. La réponse la plus forte, la plus claire à opposer aux terroristes, c’est la démocratie, les discussions et les débats, la citoyenneté et la fraternité. Ils aimeraient trop nous voir y renoncer et basculer dans le doute sur ce que nous avons à dire et à faire. Que cherchent les barbares ? La violence permanente, celle qui remplit les cœurs de haine. C’est cela leur objectif ultime.

Les peurs et les amalgames reculeront

à mesure que nous retrouverons les chemins de la connaissance, des échanges et des solutions à l’échelle du monde et de nos sociétés.

Avec l’équipe de campagne de « L’hu-main d’abord ! », les candidates et candidats du Front de gauche en Aquitaine, Limousin, Poitou-Charentes, nous serons de nouveau mobilisés sur le terrain. Après les trois jours de deuil national, nous irons dès mercredi matin au contact des populations. Plus que jamais, l’heure est à l’espérance et au travail patient et déterminé pour la construire.

L’Union départementale CGT de la Gironde est horrifiée après cette nuit d’horreur et de terreur à Paris. Elle adresse sa solidarité à l’ensemble des familles des victimes de ces assassinats.

Ces attentats ont été perpétrés dans un quartier cosmopolite, sur des lieux de culture et de partage où la jeunesse est très présente.

Ces attentats qui ont touchés la France, frappent régulièrement les populations, ailleurs, dans le monde.

La guerre n’est pas une réponse, nous l’avions déjà déclaré lorsque le président de la République a décidé de bombarder la Syrie.

C’est le terreau sur lequel le terrorisme se développe.

Il ne suffit pas de déclarer l’état d’urgence pour mettre en sécurité les populations, ni tarir les sources de financement et d’armement de Daesh !

La CGT exige l’arrêt de tout com-merce d’armes avec les états qui entretiennent des liens avec l’État islamique. Il faut savoir que l’état français est le 2e pays vendeur d’armes au monde.

La Cgt est scandalisée du choix qu’ a fait le président de la République en recevant à l’Élysée le front national, la banalisation de ce parti d’extrême droite qui diffuse ses idées de haine,

de racisme, de xénophobie, est inad-missible.

La Cgt réaffirme ses valeurs de paix, de fraternité pour la démocratie, les libertés, la laïcité.

Pour la CGT l’heure est à la mobi-lisation !

Il n’est pas question de stopper toute expression revendicative et du mouvement social car ce sont les conquêtes sociales, la justice sociale qui sont de nature à faire reculer les guerres, le terrorisme.

La CGT appelle a une journée de mobilisation le 2 décembre, « pour le progrès social et l’ arrêt de la violence sociale ».

Pour la liberté, l’égalité, la fraternitépar Sébastien Laborde, secrétaire départementale du PCF

Face à la barbarie, la République et la démocratiepar Olivier Dartigolles, tête de liste « L’humain d’abord ! »

La justice sociale pour faire reculer les guerres, le terrorismepar Corine Versigny, secrétaire départementale UD CGT

Page 5: Nouvelles N° 2125

Les Nouvelles 19 novembre 2015 • 5

PARIS, 13 NOVEMBRE 2015 - RÉACTIONS EN GIRONDE

Cadillac, le 16 novembre 2015

Il y a 10 mois, nous étions Charlie… Aujourd’hui, sur cette même place, nous sommes Mathieu, Marie, Milko, Djamila, Pierre, Romain, Maxime, Lola, Mélif, Elsa… Nous sommes ces 129 visages qui s’affichent peu à peu sur les écrans, jeunes le plus souvent, français mais aussi étrangers, en sachant que beaucoup d’autres peuvent malheureusement rejoindre ce cortège funèbre. Nous partageons la souffrance des blessés à jamais, celle des rescapés et la douleur des familles.

Il y a 10 mois, des porteurs de haine, des ennemis de la liberté avaient pris pour cible des journalistes, des dessi-nateurs, un magasin juif… vendredi soir, c’est l’ensemble du peuple français qui a été visé, ce peuple festif qui aime se retrouver, se mélanger, riche et heureux de sa diversité, aux terrasses d’un café, dans un lieu de culture ou une enceinte sportive… C’est cette humanité heureuse qui refuse l’enfer-mement identitaire que les membres de Daesh veulent détruire en armant des criminels afin que notre société succombe à une folie symétrique à la leur, la poussant aux extrêmes, où chacun considérerait l’autre non plus en fonction de ce qu’il pense ou de ce qu’il est, mais en fonction de son appartenance communautaire.

Les terroristes ont pour but de créer le désordre, des clivages, des bri-sures dans les systèmes sociétaux et politiques. Ils veulent nous entraîner

dans la boue du totalitarisme. Notre réponse doit être ferme et déterminée tout en restant fidèle à nos valeurs de démocratie, de dignité et de droit.

Antonio Gramsci le soulignait à son époque : « La crise consiste justement dans le fait que le vieux monde se meurt, qu’un nouveau monde tarde à apparaître et dans ce clair-obs-cur surgissent les monstres ». Nous sommes dans ce clair-obscur et les monstres se succèdent, ils tuent, ils menacent, et cherchent à faire naître la peur. Ces monstres ont aussi un visage, une armée, un territoire, des finances. C’est aux états, forts, unis et déterminés, de nous en débarrasser.

Plus que jamais, la voix humaniste, héritière des Lumières, doit résonner avec suffisamment de force pour étouffer le bruit des balles.

Plus que jamais, il faut donner sens, en toute occasion, à quelque niveau que l’on soit, aux mots « liberté », « égalité », « fraternité », « laïcité ».

Plus que jamais, il faut conserver sa capacité de discernement et ne pas s’abandonner à la vindicte.

Plus que jamais, nous devons être capables de résister à la haine ou à la peur de l’autre que les assassins veulent incruster en nous.

Plus que jamais nous devons faire confiance en nos valeurs républicaines et œuvrer pour les défendre contre tous leurs ennemis. (…)

Samedi matin, le village du Sud Gironde devait inaugurer une place et lui donner le nom d’Ambroise Croizat… « Cette inauguration est évidemment reportée, déclarait alors Stéphane Denoyelle, mais je suis avec les élus en mairie pour accueillir toutes les personnes qui se présenteront. Aujourd’ hui nous avons besoin de nous rassembler, d’exprimer notre unité, notre refus de la terreur et de la haine. Je pense aux victimes, à leur famille… Nous sommes dans le temps du deuil et du recueillement, de la colère et de l’ infi-nie tristesse ce matin… Mais demain nous inaugurerons cette place où les citoyens de Saint-Pierre d’Aurillac se rencontrent, échangent, vivent. Cette place portera le nom d’une personnalité qui a combattu toute sa vie la haine, le fascisme, le racisme et construit une société plus solidaire et fraternelle… Nous ne renoncerons pas et nous gagnerons ! »

UNE TOUCHANTE SOLIDARITÉ VENUE DE PALESTINE

Le maire de Saint-Pierre-d’Aurillac

partageait un peu plus tard, sur les réseaux sociaux, le courrier de sou-tien du maire de Tubas (Cisjordanie occupée) avec laquelle le village est jumelé : « de ma part et de celle de la population de Tubas, écrit Okab DARAGHMEH, je veux vous expri-mer nos plus profondes condoléances et soutien pour vous et votre peuple. Que leurs âmes reposent en paix. Je condamne fortement les actes bar-bares et criminels de ces terroristes. Bien à vous. ». Un autre message a été envoyé par le directeur de l’école avec laquelle des échanges réguliers ont lieu : « Nos cœurs sont avec vous. Nous avons appris et nous avons vu ce qui est arrivé en France, nous avons ressenti la douleur du sang, victime du terrorisme, le terrorisme n’a pas de religion, ni de dieu, sinon la religion de la haine. De ma part, de celle de mes collègues, des étudiants, nous vous envoyons nos condoléances et nous prions pour que la paix et l’amour prévalent. Les lumières de Paris resteront, malgré tous les terro-ristes. Paix et amour. Jalal »

Notre pays est endeuillé, secoué et moralement touché. Des faibles, des assassins s’en sont pris à des centaines d’innocents, des gens qui discutaient entre amis, qui buvaient un verre dans un bistrot de quartier, qui écoutaient de la musique, qui se divertissaient, des gens libres qui vivaient tout sim-plement.Ces barbares n’avaient qu’un seul but, semer la terreur et la discorde, ne tombons pas dans ce piège.Notre deuil doit englober ces milliers de gens qui, bien au-delà de nos frontières, tombent sous les balles de ces mercenaires sanguinaires. Il faut faire le lien, globaliser nos sentiments, penser à ces milliers de gens morts directement ou indirectement de cette barbarie.Les premières victimes de Daesh se sont ces milliers de Syriens, d’Irakiens, de Kurdes… Souvent de confession musulmane. L’Etat Islamique a mas-sacré des villages entiers, violé des femmes, tué des enfants. Il faut ima-giner ces mises en scènes, ces gamins qui, pour avoir regardé un match de foot à la télévision, sont arrêtés puis

exécutés par un peloton, sous le regard de leur famille. L’horreur n’a pas de frontière.Il faut aussi rappeler que la coali-tion occidentale menée par les USA n’épargne pas les innocents de part ses méthodes d’intervention. Les bombardements sont inévitablement sources de dommages collatéraux. Nous avons bombardé des zones sans toucher un seul djihadiste mais des dizaines de civils, tuant hommes, femmes et enfants.Les survivants peuvent potentiel-lement renforcer les rangs de l’Etat Islamique, le jeune syrien qui voit tomber à ses pieds, son père et sa mère suite aux bombardements occidentaux n’aura pas de mal à se faire enrôler par Daesh, afin de combattre les « incroyants », les « mal-croyants ». Il faut revoir cette méthode qui tue davantage d’innocents que de barbares et qui gangrène des civils. Se poser les bonnes questions, mais surtout trouver les bonnes réponses. Comment l’Etat Islamique se pro-cure-t-il des armes ? Comment et à qui écoule-t-il son pétrole ? Pourquoi

de jeunes occidentaux vont rejoindre ses rangs ?Ne pas tomber dans la haine de l’autre, dans l’amalgame, dans une récupéra-tion politique de bas étage.Penser à toutes ces victimes, à toutes ces familles blessées, celles d’ici et d’ailleurs, mais également à nos com-patriotes musulmans qui ne doivent pas devenir des victimes du quotidien. Ne pas laisser des partis politiques fascisants, des groupuscules d’extrême droite s’emparer de ses événements pour cracher leur haine de l’autre.Parler de « guerre de civilisations» ou de « choc de civilisations » est une erreur grossière. Imaginer deux blocs, une confrontation judéo-chrétienne face au monde arabo-musulman, est une bêtise ! Nous sommes un bloc uni, fort et fier, défendant de grandes valeurs : Liberté, Égalité, Fraternité. Ce triptyque, dépasse largement les frontières de notre pays, dépasse largement toutes convictions religieuses, il est universel.Nous sommes l’Humanité contre quelques imbéciles illuminés. Contre la barbarie, nous vaincrons.

Tareq Oubrou dénonce la manipu-lation que les intégristes exercent sur certains jeunes musulmans français.Après les attentats qui ont ensanglanté Paris, Tareq Oubrou dénonce la mani-pulation que les intégristes exercent sur certains jeunes musulmans fran-çais Tareq Oubrou, l’imam de Bor-deaux est sous le choc, au lendemain des attaques qui ont fait au moins 129 morts à Paris. « On s’attendait à des actes terroristes mais pas avec cette ampleur. C’est la première fois que des kamikazes opèrent sur le sol français. On atteint un degré très poussé dans la barbarie et le terrorisme. »Pour lui, le sentiment qui domine est « la confusion » et « l’incompréhension ». « Comment rationaliser tout cela ? »Pour Tareq Oubrou, les terroristes veulent entraîner la France dans « une guerre qui n’a pas de règle, dont le but est de créer le désordre et des clivages,

des brisures dans les systèmes sociétaux et politiques. Ils veulent nous entraî-ner dans la boue du totalitarisme. La réponse est d’être fidèle à nos valeurs de démocratie, de dignité et de droit. » Et l’imam de prévenir : « il faut tuer le monstre dans l’oeuf. »Tareq Oubrou appelle à une réflexion profonde sur la place de l’islam en France. « Il y a des vulnérabilités, des sentiments d’exclusion. Le terrorisme naît d’un sentiment de non intégra-tion. Merah et les autres étaient déjà des produits de l’école française. Comment se fait-il que ces musulmans ne se sentent pas complètement français ? Un Français qui tue un autre Français pour une cause étrangère, pour un califat virtuel, imaginaire, c’est bizarre. On est au 21e siècle ! Ces jeunes ne connaissent pas l’histoire du monde arabo-musulman car ils n’ont pas de culture religieuse. Deuxièmement, ils ne se reconnaissent pas intégrés dans l’ histoire du pays auquel ils appartiennent. On a l’impres-

sion que dans les livres d’histoire il n’y a que des Gaulois. Chaque fois qu’on parle de l’ islam c’est en termes négatifs. Ils ont trouvé chez les intégristes une croyance qui leur donne une dignité. »« Ces jeunes sont des proies faciles pour les recruteurs fondamentalistes. «Celui qui se suicide en tuant les autres, ce n’est pas le paradis qu’il aura, les textes sont clairs. On a joué sur l’ ignorance de ces jeunes-là en leur disant : “si vous mourez en tuant des innocents vous aurez la considération de Dieu. On leur vend un paradis virtuel.” »L’ennui, c’est que l’exemple donné par la classe politique n’est pas toujours très reluisant, aux yeux de Tareq Oubrou. « Quand on voit des hommes politiques qui trahissent les valeurs de la République, ça désespère les jeunes, ça crée un sentiment d’injustice. La liberté pour les uns et pas pour les autres. Ça fait comme une cocotte minute, s’ il n’y a pas une soupape, ça explose. »

Hommage aux victimes des attentatspar Lionel Chollon, vice-président par intérim de la CDC des coteaux de Garonne

SAINT-PIERRE-D’AURILLAC

Nous ne renoncerons pas et nous gagnerons !

TAREQ OUBROU, IMAM DE BORDEAUX

« Il faut tuer le monstre dans l’oeuf »Sud Ouest le 14/11/2015

La barbarie est inhumaine, elle n’a pas de frontière, pas de religionpar Anthony Semchaoui candidat de la liste « L’humain d’abord ! »

Page 6: Nouvelles N° 2125

6 • Les Nouvelles 19 novembre 2015

INTERNATIONAL

Pour l’universitaire, spécialiste des relations internationales à Sciences-Po, interviewé par Lina Sankari pour l’Humanité, sans finalités politiques précises, sans l’accompagnement de mesures économiques et sociales, il n’y aura aucun espoir de rétablir la paix. (extraits)

« La position centrale de la France dans les opérations de Daech au sein du monde occidental s’explique de différentes manières. Il y a depuis la fin du mandat de Jacques Chirac une évolution sensible de la politique étrangère poursuivie sous Nicolas Sarkozy et François Hollande. Paris n’a cessé d’évoluer vers des relations de plus en plus étroites avec Israël, une occidentalisation affichée à travers la réintégration du comman-dement de l’Otan et une politique bilatérale de forte coopération avec les régimes de la péninsule Arabique. Un nouveau contexte, qui n’est pas de nature à être apprécié par différentes forces contestataires du monde arabe, qui ne se résument d’ailleurs pas à Daech. La France a également déployé une politique d’intervention diversifiée : en Afgha-nistan, en Libye, au Mali, en Irak et en Syrie. Tout cela alors que les autres puissances occidentales ont tendance à prendre du recul par rap-port à la doctrine interventionniste. Toutes ces mutations donnent du relief à la politique française et fait de notre pays une cible privilégiée. »

« L’histoire nous a appris que les

guerres de puissance étaient traitées par les instruments de la puissance. C’est ainsi qu’ont été conduites les guerres depuis la Renaissance jusqu’aux derniers conflits mon-diaux. Les conflits actuels, dont la genèse est si différente, peuvent-ils être traités par les mêmes remèdes ? Les dirigeants de notre pays ont une obligation de résultat, car il en va de la sécurité et peut-être même de la survie de la société française : au-delà des effets de rodomontade, il faut donc trouver l’approche qui soulage la pression qui s’exerce sur le pays.

Je ne pense pas que les instruments militaires classiques permettent, dans la manière dont on en fait usage, de parvenir à des résultats. L’histoire des interventions en Afghanistan, en Irak, en Somalie ou en Libye, nous montre même que ces frappes ont accentué le désordre et la violence sur le terrain et renforcé les organisations les plus radicales.

Cela ne veut certes pas dire qu’il faut condamner l’usage de la force à tout prix. Celui-ci est bien sûr nécessaire lorsque la sécurité est mise en cause. Encore faut-il répondre convena-blement aux trois questions clés qui accompagnent tout usage de la force : qui est habilité à agir ? Com-ment utiliser cette force ? Et à quelles fins ? Il est évident que sans finalités politiques précises, sans l’accompa-gnement de mesures économiques et sociales, il n’y a aucun espoir de rétablir la paix. La paix est menacée dans cette région parce qu’il n’y a plus de contrat social, parce qu’on

a affaire à des populations qui ont été humiliées, exclues, marginali-sées par une série de conflits. Il est évident que, sans un espoir minimal de réintégration, on ne pourra pas enlever à ces entreprises de violences leur « clientèle ». Le jour où Daech n’aura plus de « clientèle », il mourra de lui-même. »

« Conçues comme remède aux tragédies que nous vivons, elles (les frappes menées sur Raqqa) vont très probablement manquer leur objectif. Je crains même qu’elles n’aggravent la situation. À partir du moment où vous frappez mécaniquement, vous vous exposez à la réplique. Le risque d’une nouvelle tragédie s’en trouve actualisé.

Bernard Badie considère comme un progrès l’intention du G20 d’instau-rer un cessez-le-feu en Syrie qui ne comprendrait pas Daech et le Front al-Nosra. L’accord inclut également une entente entre l’opposition et d’administration Assad afin de for-mer un gouvernement transitoire. « Il y a encore quelques semaines, on considérait qu’il n’existait aucun lan-gage commun possible et donc que toute réflexion sur le dossier syrien ne pouvait qu’aboutir à l’échec. Russes et Américains se sont enten-dus sur un début de processus ; cela signifie que la voie est ouverte à une résolution du Conseil de sécurité qui pourrait enfin débloquer la diplo-matie. Je pense que la diplomatie française doit davantage faire porter ses efforts sur ce processus que sur des manœuvres solitaires. »

Marques de soutien en prove-nance de pays frappés, eux aussi, par des attentats meurtriers. Des messages de douleur et de fra-ternité, signés de Tunisiens, de Libanais, d’Irakiens, d’Algériens, de Turcs, de Kurdes…

Tous connaissent l’enfer des atten-tats, les soirs de stupeur où, sidéré, l’on s’enquiert du sort des proches, l’esprit rivé sur de macabres bilans. Leur cœur est à Paris, depuis ven-dredi. « France, chère France et mes amis bien-aimés là-bas, qui faites face à la hideuse brutalité, à l’ inhumanité des extrémistes… Mes profondes condoléances aux familles des victimes », écrit, depuis Bagdad, le journaliste irakien Qaïs Qasim.

Au Liban, en deuil après l’attentat de jeudi, à Beyrouth, c’est le dou-loureux sentiment d’être unis dans la même épreuve. « La même terreur, les mêmes larmes », titre à la une le quotidien libanais l’Orient-le Jour. Eux aussi sont encore en deuil… Ils sont kurdes et turcs, ils ont fondé le Groupe Solidarité 10 octobre, après les attentats d’Ankara. « Votre douleur est la nôtre. Nous savons que, quand bien même nos plaintes seraient dans des langues différentes, la douleur est la même, brûlante, écrivent-ils. Des bombes, des balles tombent sur nos vies. En un moment où il est si difficile de se réveiller en un matin clair, nous résistons dans chaque pan de notre vie, nous tirons notre force de notre solidarité et les

uns des autres. » « Je compatis avec les victimes de l’autre côté de la mer. »

Même émotion dans le message de la députée kurde Leyla Zana : « Nous sommes debout à vos côtés, aux côtés du peuple de France face à ces attaques, contre la vie en paix de toutes les communautés. » En Algérie, ce massacre en plein Paris ravive les affreux souvenirs de la décennie noire, lorsque les attentats étaient quotidiens. Il y a ce dessin de Dilem, figurant un Algérois, le regard tourné vers la tour Eiffel, par-dessus la Méditerranée. Le petit bonhomme tient une pancarte : « Je suis Paris ». « Je ne veux plus pleurer, je veux être heureux… Je ne veux pas être victime de cette violence et de cette terreur… Je compatis avec les victimes de l’autre côté de la mer… Salam », écrit le chanteur Democratoz.

Et depuis la Tunisie, durement éprouvée par les attentats du Bardo et de Sousse, les témoignages de solidarité et d’affection affluent. La centrale syndicale UGTT, cheville ouvrière du quartet qui vient de recevoir le prix Nobel de la paix, dénonce « de lâches attentats ». L’émotion est d’autant plus vive que deux jeunes Tunisiennes figurent parmi les victimes. Elles fêtaient un anniversaire dans l’un des res-taurants pris pour cible vendredi soir. La veille du carnage à Paris, des terroristes ont décapité un jeune homme à Jelma, près de Sidi Bouzid, le berceau de la révolution. Mabrouk avait seize ans. Il était berger.

La veille des attaques à Paris, l’“État islamique” revendiquait un double attentat dans un quar-tier sud de Beyrouth tenu par le Hezbollah, engagé en soutien au président syrien Bachar Al Assad.

Les scènes d ’horreur sont les mêmes. Plus tragiquement banales, peut-être, dans la lumière d’un Proche-Orient habitué au désastre, que dans les rues parisienne d’une nuit de novembre. Il est 18 heures jeudi soir à Beyrouth lorsque deux kamikazes se font sauter quasi simultanément, l’un devant une boulangerie, l ’autre devant un centre communautaire chiite de ce même quartier de la banlieue sud de la ville, fief du Hezbollah.

Le bilan est l’un des plus meur-triers dans le pays depuis la fin de la guerre civile (1975-1990) : 44 morts, 239 blessés.

L’attaque revendiquée par Daesh est la première du genre contre le mouvement chiite. Le pays n’en avait plus connu de telles depuis celles perpétrées entre juillet 2013 et février 2014 (neuf en tout) par des groupes terroristes sunnites venus de Syrie.

Quelques heures après le drame, le chef du Hezbollah (le parti de Dieu) a voulu mettre en garde sur les risques d’une guerre sunnito-chiite au Liban, et a appelé ses partisans à la retenue. Le Liban, aux multiples religions et commu-nautés, est une véritable mosaïque culturelle qui, en dépit des tensions, représente un modèle de vivre-en-semble unique dans la région. Sa déstabilisation définitive serait une étape de plus vers une guerre totale au Moyen-Orient, seule chance pour Daesh de perdurer.

BERTRAND BADIE

« Parler de guerre est dangereux »entretien réalisé par Lina Sankari, mardi 17 novembre, 2015, l’Humanité

UNION EUROPÉENNE

HCR : ne pas transformer les réfugiés en boucs émissaires

SOLIDARITÉ

« Des bombes, des balles tombent sur nos vies »Rosa Moussaoui

LIBAN

Deux jours avant Paris Daesh attaque au Liban Le Haut-Commissariat des Nations

Unis pour les réfugiés (HCR) a appelé mardi les États à ne pas revenir sur leurs promesses d’accueil des migrants et réfugiés. « Nous sommes préoccupés par les réactions de certains États qui veulent mettre fin aux programmes mis en place, revenir sur leurs engagements pris pour gérer la crise des réfugiés », déclare-t-on

au HCR. Pour le porte-parole du Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme, Daech « est très intelligent » et « ses objectifs clairs sont de diviser les religions et sociétés », ce qui devrait inciter les États à « ne pas faire le jeu » des djihadistes.

Alexis Tsipras a également lancé un appel, bien isolé, au lendemain des

attentats de Paris à ne pas céder à la tentation de « l’Europe forteresse ». Toutefois le « renforcement des frontières extérieures de l’Europe » risque d’apparaître comme le déno-minateur commun entre les États de l’Union européenne. Aux prix probablement de la vie des migrants, eux-mêmes victimes directs ou indi-rects des terroristes.

Page 7: Nouvelles N° 2125

Les Nouvelles 19 novembre 2015 • 7

Les dons sont limités à 7 500 € par personne

Les versements ouvrent un droit à déduction de 66% du don dans la limite de 20% des revenus nets imposables.

Ainsi, un don de 100 € permettra une réduction d’impôt de 66 €

Je verse ……………………………… € (ma remise d’impôt sera de 66% de ce montant)

Nom-Prénom ………………………………………………

Adresse ……………………………………………………

………………………………………………………………

Chèque à l’ordre de ADF PCF 33

Retournez à PCF - 15, rue Furtado - 33800 Bordeaux

SOUSCRIPTION ELECTIONS RÉGIONALES 2015

M. DUBROCA Jean-Pierre, La Brède

Mme DELORD Valérie, Bordeaux

M. BACHE Jean-Paul, Leogeats

M. SIMONE Jean, Bègles

M. LEGLISE Roger, St-Pierre-d’Aurillac

Mme CHEVALIER Jacqueline, Cestas

M. MERCADIEU Jean, Villenave

M. BERNARD Bertrand, St-Sulpice-et-Cameyrac

Ils ont donné : 405€

PCF

LIBOURNE ASSEMBLÉE CITOYENNE

Vendredi 20 novembre, à partir de 20h salle des Charruauds, rue Max Linder, à LibourneSur le thème :

La région et l’aménagement du territoire. Lycées // Formation professionnelle // Agriculture // Économie // Industrie // Tourisme // Transports ferroviaires… Comment impulser un développement harmonieux des territoires des Pyrénées à la Creuse ?

Avec Alain BACHE, Vincent MAURIN, & Christine BORONAT.

CÉRONS RENCONTRE CITOYENNE

Mardi 24 novembre 2015 à 19h30, salle Robert Peyronnin (plaine des sports)Quels transports ferroviaires au service de toutes et tous ?

avec les candidat-es Front de Gauche Sud-Gironde aux élections régionales

CENON RENCONTRE PUBLIQUE

Vendredi 27 novembre à 18h30, maison des Associations (rue du 8 mai 1945)avec Vincent MAURIN, tête de liste en Gironde et vos candidat(e)s Rive Droite : Berivan BAL, Miguel MÉNENDEZ, Christophe BAGILET, Gilbert CADOZ, Patrice BUQUET et Marithou FLIPO

LE PORGE RENCONTRE PUBLIQUE

Samedi 28 novembre à 17h, salle de la Garenne (stade)en présence de Vincent MAURIN, tête de liste départementale et Stéphane LE BOT, candidat sur la liste « L’humain d’abord ! » (FdG) conduite par Olivier DARTIGOLLES

PCF RIVES DE DORODOGNE

LotoDimanche 29 novembre, 14h 30, salle du Verdet à Libourne (12 rue de Toussaint)DE NOMBREUX LOTS, VENEZ NOMBREUX.

AGENDA DE CAMPAGNE

La campagne des régionales telle que nous l’avions envisagée est morte et enterrée. La question politique qui nous est posée est nouvelle et demande que nous y répondions de manière nouvelle. Ce qui s’est passé le 13/11, les décisions du congrès cet après-midi change totalement la donne.

Nous avons aujourd’hui une popu-lation française traumatisée à juste titre dont les réponses bellicistes et sécuritaires peuvent apparaître comme les plus efficientes face à la difficulté. Si nous n’aidons pas à montrer les méca-nismes qui sont en jeu, sans aucun angélisme, nous risquons le pire. Aucun angélisme cela veut dire en premier lieu, exprimer notre dégoût, notre colère, notre peine face à la barbarie qui a frappé la population parisienne. Cela demande bien évi-demment que des mesures de sécurités appropriées soient prises en lien avec l’arsenal législatif existant pour proté-ger notre population.

REFUSER LE BELLICISME ET LE TOUT SÉCURITAIREMais cela ne veut pas dire tomber dans les dérives sécuritaires tel que nous les proposes le chef de l’état, qui va mettre à mal nos libertés collectives.

L’inhumanité qui a été en action ce vendredi au cœur de Paris. La barbarie la plus aveugle, qui fait de l’homme un bout de chair. Une barbarie qui a pour but de créer l’effroi dans la population, mais aussi qui vise à travailler les fractures à l’intérieur de la société française, notamment entre les musulmans et les autres, les fran-çais et les immigrés, ceux qui le sont depuis peu et ceux qui le sont depuis plusieurs génération. C’est le piège qui est devant nous, qui est devant notre peuple et que nous devons surmonter collectivement. Les forces les plus réac-tionnaires sont prêtes à s’y engouffrer, parce que c’est leur identité, parce que c’est une opportunité formidable qui leur est présentée. Cela demande de notre part que nous construisions du commun avec nos concitoyens, que nous sortions de la sidération dans laquelle ces attentats nous ont mis.

LES SERVICES PUBLICS AU CŒUR DE LA RÉPUBLIQUELes attentats de vendredi ont montré combien nos services publics dans un moment aussi dramatique sont essentiels à la vie de notre peuple. La police, les pompiers, les services de santé ont joué un rôle remarquable, que tout le monde salut. Ils le sont dans

des moments dramatiques comme ceux de vendredi, mais ils sont tout aussi essentiels le reste de l’année, dans nos quartiers, nos villes et villages, quand il faut faire face aux drames du quotidien, ou tout simplement à nos besoins. Education, santé, police, pôle accueil jeunesse, MDSI et bien d’autres encore, nos services publics mis à mal ces dernières années, sont un des piliers de notre République, un outil indispensable de notre vivre ensemble. Nous devons inlassable-ment répéter que cet argent dépensé est utile au bien être collectif. Si les attentats de Paris et Saint-Denis vont marquer de leurs empreintes les dernières semaines de la campagne des élections régionales, il n’en demeure pas moins que les questions qui exis-taient auparavant sont toujours pré-sentes et gardent de leurs pertinences. Il reviendra aux progressistes que nous sommes de remettre ces questions au centre du débat et de faire le lien avec l’urgence du moment. Sur l’ensemble de ces questions, une est en creux, c’est celle du sens que l’on donne au développement de notre société, à la construction du monde. Et aujourd’hui plus que jamais, c’est l’humain d’abord.

Frédéric Mellier

Une trentaine de camarades et de ci-toyens de leur entourage sont venus ce lundi soir à «la maison» des com-munistes béglais sur l’invitation du secrétaire de section, Vincent Boivinet, pour dire, écouter, pous-sés par le besoin de réfléchir et agir collectivement.Après avoir rendu hommage aux victimes et dit notre soutien à leurs proches, Vincent a insisté sur le fait que si les moyens supplémentaires sont nécessaires pour assurer la sécurité, ils doivent d’abord permettre plus de justice et d’égalité dans notre société. Si des mesures avaient permis de répondre aux mieux vivre pour tous, ici en France, la barbarie aurait eu bien du mal à y trouver des relais. Pour Pierre, il n’y aura pas de solution en dehors de réponses politiques pacifistes, au plan international sous l’égide de l’ONU, et il souligne l’importance de l’engagement ex-traordinaire des agents des services publics, en particulier hospitaliers et de secours.Daniel dit son effroi face à des jeunes à ce point désespérés, sa colère face aux choix gouvernementaux qui tournent le dos aux plus démunis depuis des années. Ce qui est terrible c’est qu’une jeunesse qui se vit sans avenir puisse être séduite par l’extrémisme et la mort.Nabil était à l’étranger ce week-end. Il dit son désarroi au retour, dans l’avion, lorsqu’une femme a refusé de s’asseoir à ses côtés.

Pour Ghyslaine, il est indispensable de saisir toutes les occasions pour pousser plus loin la discussion autour de nous, tant les réactions surprennent parfois, faire vivre les solidarités, bien réelles, pour qu’elles dépassent les rejets et les idées reçues. Elle rappelle que la France est le deuxième marchand d’armes : «Et on s’étonne que ça nous retombe dessus ?»Juliette est «ravie d’être là», exprimant ainsi son besoin de partager. Elle se dit sidérée que «les divisions dans la société» aient atteint un tel niveau, qu’il faut expliquer «à nos amis, à nos enfants, autour de nous» que «main-tenant il faut s’y mettre !» Avec ses collègues «on a aussi parlé des salariés d’Air France virés pour avoir défendu leur boulot», et puis «des deux salariés d’Arcelormittal morts au travail, tom-bés dans les hauts fourneaux». Avant de partir, elle lance : «Quels rêves sont morts dans la classe ouvrière ?» Pour elle, il est urgent «de rediscuter, de repolitiser»…Francis, parle des mobilisations qui ont lieu «même chez les précaires», citant les intérimaires en grève chez Renault. Il pense que «le capital est dans la m…» et cherche «à nous faire fermer nos g…». Pour lui, il ne faut surtout pas baisser les bras mais intensifier «la bataille pour une juste répartition des richesses», approuvé par les participants. Pour Bernard «les travailleurs ré-pondent de la bonne manière, les agents de l’assistance publique, des

hôpitaux de Paris qui ont manifesté pour plus d’effectifs et de moyens, sont venus massivement aider ce week-end dans les hôpitaux». Il souhaite aussi que toutes les manifestations sociales et syndicales prévues soient maintenues.«L’état d’urgence, s’il est prolongé, ne doit pas être prétexte à restreindre les libertés» ajoute Ghyslaine. Christine souligne l’exceptionnalité de la situation avec «ces attentats qui n’ont pas visé des cibles déterminées» comme en janvier, avec la volonté de répandre la terreur. Intervenir «chaque fois qu’on le peut pour combattre les idées fausses» est indispensable pour «résister à toute dérive», évoquant des voisins discutant du «danger des migrants». «On a des choses à dire et à faire» en particulier «au plan des solidarités, des coopérations interna-tionales». Christelle évoque les solidarités immé-diatement concrétisées par «les portes ouvertes des parisiens» qui confortent l’espoir du vivre ensemble, pour résister à un climat de peur qu’elle ne ressent pas autour d’elle, mais plutôt une recherche d’explications.Michel a suivi l’intervention d’Eliane Assassi au Congrès qu’il a trouvée remarquable. Dans les discussions avant de se séparer, il dira aussi l’effort que cela représente pour chacun de ne pas se replier. D’où la nécessité du collectif…

RÉGIONALES 

Maintenant on fait comment ?

PCF BÈGLES 

Réfléchir et agir collectivement

Page 8: Nouvelles N° 2125

8 • Les Nouvelles 19 novembre 2015

AVIS DE CONSTITUTION

Aux termes d’un acte SSP en date du 2/11/2015 il a été constitué une société dont les caractéristiques sont les sui-vantes :Forme : SARLDénomination : EDITIONS FEDORASiège social : 27 rue Jules Ferry 33200 BordeauxObjet : La société a pour objet social, directement ou indirectement tant en France qu’à l’étranger l’édition d’ou-vrages et la prestation de services dans le cadre de l’édition.Capital : 6 000 € Durée : 99 ans à compter de l’immatri-culation au RCS de BordeauxGérant : M. DEJARNAC Pierre demeu-rant 27 rue Jules Ferry 33200 Bordeaux, pour une durée indéterminée.

Pour avis,

ANNONCES LÉGALES

CULTURE & SOLIDARITÉ

« Patricia », Extrait de 49 jours 25 novembre, Journée mondiale contre les violences faites aux femmes

Elle a 40 ans, un enfant de 16 ans et un mari devenu violent au gré de leur temps. Elle menace de partir, il menace de frapper : « Si tu pars, espèce de “nom d’oiseau au féminin”, pars seule car je garde notre fils ! Mais si tu pars, je te retrouverai au bout du monde et je te casserai, je te broierai tous les os, un par un, avec cette barre de fer. »

C’est bon, je reste…

Tout accepter pourvu que les coups s’arrêtent. Les coups de casserole dans le dos, le tabouret qu’on fait chuter d’un coup de pied, la conduite et les freinages brutaux dans la voiture. Les sutures et les plâtres à l’hôpital.

Tout accepter pour éviter l’énième humiliation au bureau, le lundi matin, l’œil poché ou le bras droit brûlé. Le regard des collègues compatissant et pourtant inopportuns. Un tas de mensonges aux-quels plus personne ne croie.

Tout accepter pourvu qu’il ne lui enlève pas ce fils qu’elle aime tant. Les nuits orgiaques, les parties à plusieurs échangeant les femmes des autres, les clubs et les viols socialement respectables.

Interrompre sa grossesse, encore une fois,

Cette contraception qu’elle ne peut pas maîtri-ser. Et cette vie qu’elle ne veut plus donner. Elle sacrifie son existence pour sauver le lien qu’elle a avec son seul enfant mais elle n’a plus la force d’imaginer autre chose. Elle mourrait d’être liée à nouveau par une maternité à cet homme qui lui fait maintenant si mal.

Elle a déjà pensé à mourir plus d’une fois lorsqu’elle était à terre, dans le sang. Le corps si commo-tionné, et la honte de ce qu’elle est devenue. Elle a souhaité la foudre lorsque sa chair ne lui apparte-nait plus, malmené par des mains sales et brutales. Elle a espéré disparaître et devenir poussière.

Un jour elle le tuera.

CHRONIQUE

par Jeanne R.M.

49 jours, carnets d’une

faiseuse d’anges par Jeanne R.M.

Disponible à la fédération de Gironde du PCF

15 rue furtado 33800 BORDEAUX

14€

JEUDI 26 NOVEMBRE // 20H

EGLISE STE MARIE DE LA BASTIDE A BORDEAUX

ENTRÉE : 12 € (10 € en prévente ; gratuit pour les moins de 12 ans)

Chœur des clarinettes de Bordeaux (Direction Mathieu Larrieu)

Chorale des Amis de l’Ormée (Direction Claire Baudouin)

Les Amis des amis

Renseignements et réservation : [email protected]

CONCERT

Au profit de « allo amiante »

Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest S.A.S. au capital de 37 000 eurosAssociés (à parts égales) : L. Chollon, F. Mellier, S. LabordeDirecteur de la publication : Frédéric MellierAbonnement 1 an : 25 euros. Abonnement de soutien : 40 eurosRédaction, composition, impression : S.A.S. Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest15, rue Furtado - 33800 BORDEAUXTél. 05 56 91 45 06 - Fax 05 56 92 61 01 - Annonces légales : [email protected]é : [email protected] - Redaction/Proposition d’article : [email protected] nbso.frCommission paritaire de presse : 0113 C 85932

@nvlbxLes nouvelles de bordeaux