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UN REMANIEMENT POUR UNE POLITIQUE TOUJOURS PLUS DÉSASTREUSE (page 3) Gouvernement Jeudi 18 février 2016 - N° 2138 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX - Prix : 0,80 euro

Nouvelles N° 2138

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Nouvelles N° 2138 du 18 Fév.

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Page 1: Nouvelles N° 2138

UN REMANIEMENT POUR UNE POLITIQUE TOUJOURS PLUS DÉSASTREUSE (page 3)

Gouvernement

Jeudi 18 février 2016 - N° 2138 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX - Prix : 0,80 euro

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2 • Les Nouvelles 18 février 2016

ACTUALITÉ

BUDGET MÉTROPOLE

Cet impôt que les ménages paieront à la place des entreprisesLe conseil de Métropole du 12 février a approuvé le second budget du mandat d’Alain Juppé. Un budget encore marqué par le désengagement de l’Etat et par le recours aux augmentations de tarifs et d’impôts pour compenser la perte de dynamique des impôts économiques. Un contexte qui a amené les élue-es communistes à s’abstenir. Voici l’intervention de Lena Beaulieu et Max Guichard.

Disons tout d’abord que malgré les efforts des services de la Métropole, ce budget reste difficilement lisible tant les modifications de périmètres et les évolutions institutionnelles rendent difficiles les comparaisons. Ce qui est sûr en tout cas, c’est que nous assistons à une amputation sans précédent des capacités finan-cières des collectivités locales : 3,7 milliards d’euros de dotations en moins pour les collectivités en 2016 et 2017 ; 19 millions pour notre seul établissement. C’est donc l’équiva-lent de ce que la métropole dépense pour l’opération d’urbanisme aux Bassins à Flots que l’Etat retire cette année et la suivante. A ces baisses de dotation, il convient bien sûr d’ajouter la fameuse « péré-

quation horizontale » censée répartir les miettes entre territoires riches et territoires pauvres. Bordeaux-Mé-tropole est ainsi prélevée de plus de 6 millions d’euros au titre du FPIC dont près de 500 000 euros pour compenser les prélèvements dont pourraient être l’objet les villes certainement « riches » de Lormont, Cenon et Floirac.Une fois encore, la politique appli-quée aux finances publiques est en adéquation avec les exigences européennes et les marchés finan-ciers, mais elle n’est en rien en accord avec les besoins sociaux de nos territoires et encore moins avec l’exigence de justice sociale. Ainsi, le gouvernement Valls a fait sienne la suppression de la taxe profession-nelle décidée sous le gouvernement Sarkozy-Juppé. Sur un territoire dynamique, nous nous retrouvons donc avec des impôts économiques corsetés alors que la taxe profession-nelle pouvait évoluer de + 4,5 % en moyenne sur sa dernière période, mais le choix a été fait d’épargner les profits réalisés par les entreprises sur nos territoires. Pour assurer un équilibre des comptes, ce sont donc les usagers qui seront mis à contri-bution. Cela a déjà été le cas les deux dernières années, via l’augmentation

des tarifs des transports en com-mun. Et, c’est annoncé pour les mois à venir, de la taxe d’enlèvement des ordures ménagères (TEOM). Nous nous y opposerons évidemment.Dans ces conditions, le volet Dé-penses a beau rester dans la dyna-mique positive de ces dernières années, il ne fait pour autant pas de miracles. Sur les chapitres Logement et Voirie par exemple, les crédits alloués sont notables mais ils restent en dessous des besoins sociaux et des ambitions de la métropole. La politique Nature est une triste illus-tration de ce contexte budgétaire, avec des ambitions restreintes au strict minimum. Enfin, les éléments livrés sur l’évolution des dépenses de personnel tracent hélas bien la ligne suivie : hors de l’effet mutualisation, c’est bien un recul de la dépense en personnels du service public qui commence en 2016. Pour faire le lien avec la voirie, le résultat de ces réductions de moyens humains se traduit par un moindre taux de réalisation des budgets adoptés. Et donc une moindre réponse aux besoins des populations.Nous ne partageons évidemment pas ces choix. Voici pourquoi nous nous abstiendrons sur ce budget.

BORDEAUX

Lueurs d’espoir pour les opposants de LescureForts de plus de 2 500 signatures de leur pétition, les opposants au projet de rénovation du complexe Lescure enregistrent de premiers résultats.

Voici une mobilisation citoyenne qui paye. Les associations et rive-rains de la barrière d’Ornano ont, en effet, entrevu une lueur d’espoir en fin de semaine dernière dans la bataille qui les oppose au projet de rénovation du complexe Lescure (voir article de la semaine précé-dente). Parce que le rassemblement de plus de 2 500 signatures de leur pétition (1) a d’abord permis d’éveil-ler des élus d’opposition jusqu’ici timorés. Le Vert Pierre Hurmic avait déjà émis ses réserves, mais ce sont les élus socialistes qui sont venus en renfort, réunissant une soixantaine de citoyens dans une brasserie du quartier. Michèle Delaunay a ainsi soutenu les revendications du col-lectif, estimant qu’ils n’avaient pas été entendus. Plus réservé, Vincent Feltesse jugeait le projet porté par l’architecte Pierre Ferret et l’entre-

prise Vinci, « globalement pas si mal » mais il appelait à un autre montage financier, permettant notamment de préserver les équipements spor-tifs. C’est l’argument développé par Pierre Hurmic (EELV) : la mairie souhaitant une opération à moindre coût financier, elle offre à Vinci une opération immobilière (120 chambres étudiantes, 100 chambres type EHPAD et 120 logements classiques) en retour de la rénovation du complexe sportif.Mais c’est en fait de l’Hôtel de ville qu’est surtout venue la lueur d’espoir. Espérant couper l’herbe sous le pied des opposants, l’adjoint en charge du dossier réunissait la veille une conférence de presse pour faire le point sur la concertation. « À la mi-temps du projet, rien n’est joué », affirme Jean-Louis David qui a notamment pointé quatre « gros sujets » : l’avenir de la piste d’ath-létisme sur lequel il se dit d’accord avec les utilisateurs pour un main-tien de l’anneau aux normes ; le stationnement sous-terrain qui pourrait être revu à la hausse ; le logement qui est une condition

(financière) indépassable selon le maire ; les commerces qui semblent nécessaires au quartier, aux yeux de la majorité. Enfin, l’adjoint a indiqué réfléchir à la question de l’ouverture du complexe sur la rue, qui offre une image de « jardin » au lieu, aujourd’hui totalement clôturé, mais ne garantit pas un usage sécurisé pour les sportifs. À ses côtés, le président de l’Union Bordeaux-Bègles (UBB) apportait lui tout son soutien au projet qui lui permettra de recevoir ses « par-tenaires » (financiers) dans des loges modernes en lieu et place des virages populaires.Bref, la porte s’entre-ouvre mais les considérations (financières) sont encore loin d’être dépassées.Deux comités de pilotage réunissant toutes les parties (élus et associa-tions) devraient se tenir avant le bouclage du projet mi-mai et un vote prévu au conseil municipal du 6 juin.

VB.« SOS stade Chaban-Delmas » sur www.change.org

INTEMPÉRIES EN GIRONDE

Une forte montée des eaux sans incident grave

Pluies, vents violents et grandes marées ont marqué le week-end dernier en Gironde, sans incidents graves.

Plusieurs routes départementales ont été fermées par précaution devant les risques d’inondation que pouvaient faire craindre les grandes marées et la météo peu clémente du week-end. À Bordeaux, la circulation a été fortement perturbée durant trois jours. Dans la Métropole comme dans le Sud Gironde, la Garonne est sortie de son lit à plusieurs reprises mais sans violence.

Seul un tronçon de route, qui avait été signalé comme mal en point par la muni-cipalité, s’est effondré à La Réole sans faire de victimes.

Dans le Libournais, à Arveyres et Fronsac notamment, les digues ont été fragilisées mais ont tenu bon.

Le trait de côte, quant à lui, subit de nouvelles érosions qui nécessiteront de nombreux chantiers avant la saison touristique.

MARCHE ANTIPESTICIDES À BORDEAUX

Les parents mobilisés

Plusieurs centaines de manifestants ont bravé la pluie et le froid, à Bor-deaux, dimanche 14 février, pour la marche antipesticides qui a déambulé de l’hôtel de ville à la préfecture de la Gironde, en passant par le Conseil départemental.

Outre les militants écologistes, beaucoup de parents inquiets pour la santé de leurs enfants étaient présents. Ce n’était pas pour déplaire aux deux femmes à l’initiative de cette marche qui se battent notamment sur la protection des établissements scolaires entourés de vignes et dont les élèves subissent les traitements. Valérie Murat, dont le père viticulteur est décédé en 2012 d’un cancer lié à l’arsénite de sodium, et Marie-Lys Bibeyran, dont le frère est mort d’un cancer rare en 2009, se battent aussi pour faire reconnaître la responsabilité des pesticides dans la mort de leurs proches et demandent leur interdiction.

« Je pense qu’il y aura un avant et un après 14 février, au niveau local, confiait Marie-Lys Bibeyran, avec optimisme à Reporterre. Les gens ont montré qu’ils étaient informés et capables de se mobiliser. Maintenant je ne vois pas comment les institutions pourraient ne pas bouger. »

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Les Nouvelles 18 février 2016 • 3

EditorialACTUALITÉ

Retisser le fil fragile de l’espérance

En serions-nous réduis à regarder en spectateur le délitement de la vie politique française ? La semaine qui s’est écoulée nous a livré un des pires moments dont est capable notre vie politique.

Le président de la République se permet de débau-cher une secrétaire nationale de parti pour son gouvernement alors que le parti en question, EELV, s’était exprimé contre une participation. Au diable les convictions, pourvu qu’on ait l’ivresse ! Telle pourrait être la devise d’Emmanuelle Cosse. Il y a là quelque chose de malsain qui ne grandit personne.

Le président des Républicains, dans sa course désespérée pour revenir au pouvoir, ne cesse de faire pencher son parti vers une droite nauséabonde et vichyste.

Enfin, une candidature est autoproclamée, celle du sacrifice d’un homme pour la cause du peuple. Les larmes pourraient nous monter aux yeux s’il n’y avait, derrière, un vieux fond de boulangisme (général français du XIXe siècle, incarnation du populisme de gauche).

Tout cela donne le sentiment d’assister aux tribula-tions et secousses d’un régime politique qui dépérit sous nos yeux, où le système présidentiel dans sa ver-sion quinquennale finit de verrouiller le débat politique.

Les organisations, partis politiques ou syndicats, parfois les deux, sont piétinées.

Il y a là une forme d’ubérisation de la vie politique qui ne peut apporter que souffrance et ramener notre peuple un siècle en arrière.

Ces organisations sont les héritières du mouvement ouvrier du XIXe et XXe siècle. Ce sont elles qui ont permis à ceux qui n’avaient rien de pouvoir devenir une force, de se constituer en classe, de mener la lutte et d’obtenir des victoires qui ont marqué des avancées conséquentes dans l’histoire de l’humanité, de sortir d’un état de sujet producteur à celui d’hommes et de femmes acteurs de leur vie.

On ne repasse pas les plats de l’histoire, et ce qui a vécu ne sera plus. Mais il y a un chemin à cher-cher dans l’inspiration novatrice de nos aînés, pour répondre aux enjeux de notre temps. Je doute que nous trouvions les réponses dans une primaire.

Le défi, pour l’ensemble des forces progressistes, est de permettre à des millions d’hommes et de femmes de redevenir acteurs des enjeux de notre société, de retisser le fil fragile de la conviction, de l’espérance en la force collective.

Cela demande d’innover, d’expérimenter, de grandir de nos échecs pour donner à notre peuple les outils de son émancipation. C’est un chemin tortueux mais c’est sûrement la voie la plus probante pour sortir de l’ornière civilisationnelle dans laquelle nous a plongés le capitalisme.

Frédéric MellierDirecteur de la publication des

Nouvelles de Bordeaux et du SO

Membre de l’exécutif du PCF 33

GOUVERNEMENT

Un remaniement pour une politique toujours plus désastreuse

AGRICULTURE

La revendication de la régulation des prix reprise à l’unisson

Rendu nécessaire par le chan-gement de fonction de Laurent Fabius (PS) ainsi que par le départ annoncé de la secrétaire d’État au logement Sylvia Pinel (PRG), élue en décembre conseillère régionale en Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, ce remaniement n’en était pas moins délicat pour Fran-çois Hollande. Sauf imprévu, c’est en effet avec l’équipe nouvellement créée que François Hollande ter-minera son quinquennat, et le cas échéant, abordera l’élection présidentielle en 2017. Après la proclamation de la composition de ce nouveau gouvernement, présidé sans surprise par Manuel Valls, le président de la République présentait la semaine dernière ses « priorités pour les 14 mois à venir ».

Si François Hollande s’est défendu du moindre marchandage pour la composition de la nouvelle équipe de ce gouvernement à nouveau dirigé par Manuel Valls, il a cependant annoncé la tenue « d’ ici le mois d’octobre » d’un référendum local à propos de l’aéroport contesté de Notre-Dame-des-Landes. Il fallait bien cela pour permettre à Emma-nuelle Cosse, secrétaire nationale d’EELV, de justifier son entrée au gouvernement.Autre annonce présidentielle, pour « répondre » à la crise qui frappe les exploitants agricoles, celle d’une « baisse immédiate des cotisations so-ciales » pour tous les agriculteurs, sans en préciser nullement le montant. Le président a cité pêle-mêle la crise du porc, la crise du lait, les épidémies, la sécheresse… et « l’embargo russe ». Il a promis des mesures européennes.

Macronades

Sur la réforme du code du travail, le président indique que « l’on va aller aussi vite que possible » afin que les nouvelles règles s’appliquent pour « adapter le temps de travail dans les entreprises » et aussi pour «

embaucher plus facilement, avec plus de souplesse ». François Hollande s’est également réjoui à nouveau de la mise en oeuvre des dispositions de la loi Macron, permettant l’ouverture de commerces le dimanche. Là encore, « on va aller plus loin », a-t-il affirmé. Il a défendu la possibilité de « réfé-rendums d’entreprises quand il y a un blocage » dans la négociation.

Ministère d’inspiration « Manif pour tous »

Après bien des reniements à ses engagements, voilà que François Hollande associe dans le même ministère les droits des femmes, la famille et l’enfance. Il peut toujours rétablir la parité au gouvernement, du côté des militantes de gauche, ça grince des dents et ça grince fort. Elles qui s’échinent à développer l’éducation populaire pour éman-ciper les femmes de ces rôles pour qu’elles aient les mêmes opportunités sociales et professionnelles que les hommes, voilà que le gouvernement les renvoie au foyer par « triptyque rétrograde », dit Osez le féminisme.Comment ne pas y voir un clin d’œil en direction des électeurs séduits par les valeurs de ce magma rétrograde qu’est la « Manif pour tous » ? Une trahison de plus aux valeurs de la gauche sur une liste déjà longue, trop longue.

Un remaniement pour rien

Le but de ce remaniement était d’élargir une équipe qui s’était resser-rée sur la seule ligne vallsienne. Une gageure mal engagée avec la démis-sion de Christiane Taubira, puis les refus publics de Nicolas Hulot et de Martine Aubry.C’est finalement Emmanuelle Cosse, patronne d’Europe-Écologie-Les Verts, qui fait caution. Mais son parti a déjà prévu de l’exclure. Deux autres écologistes font aussi partie de la liste (Barbara Pompili et Jean-Vincent Placé), eux étaient déjà en rupture avec leur parti.

« François Hollande n’avait pas mieux que ces quelques écologistes qui depuis des mois dansaient devant le buffet », commente Patrick Appel-Muller dans son édito de l’Humanité du 12 février. « Pour les rogatons de cette fin de quinquennat, Emmanuelle Cosse a accepté d’endosser une politique du logement qu’elle avait vilipendée quelques mois plus tôt, de cautionner la déchéance de la nationalité et de porter, comme l’ourdissait l’Élysée, un coup à EELV. Jean-Marc Ayrault boit le calice jusqu’à la lie en s’enrôlant sous les couleurs d’un Manuel Valls qui l’avait humilié et remplacé. » Pour le reste, le remaniement récom-pense surtout des fidèles du pré-sident : Juliette Méadel, porte-parole du PS et ancienne directrice de la fondation Terra Nova ; la députée réunionnaise Ericka Bareigts, ou encore Audrey Azoulay, conseillère culture à l’Elysée, qui remplace Fleur Pellerin. « Ce nouveau gouvernement Valls », poursuit l’éditorialiste, « se résume donc à des petites manœuvres qui pré-ludent à de grands abandons. Sa seule ambition était de briser les Verts avant les échéances de 2017. Son destin sera de marcher au pas derrière le Medef, mais au pas cadencé par les rengaines sécuritaires. » Il rappelle « combien le pouvoir est embourbé dans les ornières sécuritaires et libérales. Malgré les rappels à l’ordre du premier ministre, le nombre de députés socialistes qui se sont opposés à la déchéance de la nationa-lité atteste qu’au cœur même du Parti socialiste, et non plus seulement dans une aile frondeuse, la contestation s’est installée. D’ailleurs, comment ne pas voir dans la reprise de cette mesure par l’extrême droite suédoise, et son rejet par la droite et la gauche à Stockholm, un marqueur d’origine ? »Seul point positif, la nomination de Jean-Vincent Placé permet le retour au Sénat du communiste Bernard Véra. EELV, par contre, risque d’y perdre son groupe, ne comptant plus que 14 sénateurs alors que le minimum est fixé à 15.

« Des prix rémunérateurs », une reven-dication qui prend de la vigueur dans les mobilisations des agriculteurs. Du Morbihan à l’Ain, la volonté de faire monter la pression le jour du Conseil européen sur l’agriculture à Bruxelles a pris de l’ampleur. Au milieu de revendications plus traditionnelles comme la levée de l’embargo russe, ou la baisse de 10 points de « charges sociales », la FNSEA se retrouve à inviter les mi-nistres européens de l’Agriculture à se pencher sur « les prix d’intervention ». Même son de cloche du côté de la Coordination rurale, qui, dans la

même veine libérale que le syndicat majoritaire, demande des baisses de cotisations, mais ajoute la nécessité de prix rémunérateurs à ses slogans revendicatifs. La grande distribution et l’industrie sont dans le collimateur du monde paysan. Jean Mouzat, président du Modef (Mouvement de défense des exploitants familiaux), se félicite de l’irruption de la revendication histo-rique de l’organisation syndicale qu’il dirige tout en déplorant le retard avec lequel elle intervient. L’éleveur en Corrèze constate que si ces syndicats sont « poussés à venir sur les enjeux de prix rémunérateurs par leurs bases », ce

n’est pas pour autant qu’ils pointent la « responsabilité structurelle du sys-tème libéral ». Ce que fait en revanche la Fédération nationale des jeunes exploitants familiaux (FNJEF), liée au Modef, pour qui : « Si le système ne fonctionne pas, il faut changer le système. » Après avoir timidement menacé la grande distribution de durcir la réglementation encadrant les négo-ciations avec les producteurs, le gou-vernement joue la carte européenne sous la pression d’agriculteurs qui, pour beaucoup, disent « n’avoir rien à perdre ».

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4 • Les Nouvelles 18 février 2016

GIRONDE

Menaces sur les options artistiques en lycées : situation et réaction

ALAIN CHANIOT, INTERVENANT THÉÂTRE

« Nous ne lâcherons pas car nous sommes sûrs de ce que nous défendons »

En janvier, le rectorat de l’acadé-mie de Bordeaux annonçait que les options artistiques facultatives non linguistiques ne seraient plus financées à la rentrée 2016 pour l’ensemble des lycées du territoire aquitain à qui ils reviendraient de les financer, éventuellement, sur leur fonds propres. Une annonce qui fait craindre la disparition de l’enseignement artistique gratuit pour ceux qui en ont le plus besoin.

Pour Alain Billate, responsable du SNES, l’attitude du rectorat sur le financement des options facultatives non linguistiques dans les lycées relève de « l’hypocrisie ». « Le prétexte qui a déclenché cette annonce par le Recteur, explique le responsable syndical, c’est un rapport de la Cour des comptes qui dit que les lycées coûtent trop chers. En même temps, elle tombe dans une période où il finance largement les col-lèges pour calmer toute opposition à la réforme qui est mise en place. »Officiellement, ces options qui ne font pas partie de celles, obligatoires, parmi lesquelles les élèves doivent choisir, restent ouvertes mais chaque établissement est censé trouver des fonds propres pour les financer. « C’est là que se trouve l’hyprocrisie, indique Alain Billate, car tout le monde a bien conscience que sans dotation, ces options vont disparaître. Sur une ville comme Bordeaux, quand une option disparaît dans un lycée, les élèves peuvent éventuellement se rabattre sur un autre établissement où se trouve la même option mais dans le reste de l’académie, c’est plus compliqué. » Le lycée Max Linder, où élèves et enseignants se sont mobilisés, des heures ont finalement été débloquées pour maintenir ces options. « Pour cette année scolaire, précise le respon-sable du SNES, à peu près partout, on peut dire que ça passe. Mais ces options, particulièrement les options artistiques, sont menacées alors que le discours gouvernemental défend la culture pour tous. C’est le grand péril de l’autonomie des établissements, l’État se dédouane car il a ouvert des heures. Les premières actions ont payé, il ne faut pas lâcher. »

Arts debout !

Un collectif, nommé « Arts debout ! » regroupant des enseignants du secon-daire, d’université et des élèves tente d’organiser la mobilisation, dans la durée, pour défendre les options facul-tatives et plus largement l’enseigne-ment artistique gratuit. Si les options d’éducation sportive ou encore de latin, sont aussi concernées, ce sont surtout celles concernant les pratiques artistiques qui sont menacées. D’ail-leurs, dans cette configuration de financement par les établissements, ces options, et donc leurs interve-nants, se retrouvent en concurrence. Certains membres du collectif, réunis le 10 février à la Halle des Douves de Bordeaux, parlent de « climat malsain » au sein des établissements.Les options facultatives, jusqu’alors, étaient dispensées à raison de 3 heures hebdomadaires par niveau (2nde, 1e et terminale). Aujourd’hui, les établis-sements jonglent en regroupant des niveaux, par exemple, ce qui pose des problèmes d’effectifs ou de cohérence de parcours.Ce qui inquiète particulièrement les membres du collectif c’est l’impression que « le gouvernement anticipe ce qui va disparaître avec la réforme du bac qui devrait intervenir dans 2 ans. Mais ces options favorisent la démocratie, l’ouver-ture des jeunes sur le monde, elles aident à l’orientation, elles s’adressent à des publics plus larges que dans les langues rares. Les supprimer serait incohérent avec ce qui est mis en place à travers la réforme des collèges. »Sandrine Froissart est enseignante au lycée Gaston Febus d’Orthez où sont proposées des options théâtre, cinéma et arts plastiques. Elle explique que ce sont des parcours complets, des orientations qui sont remis en question. « Quand un élève prépare le Bac S, une option arts plastiques lui permet de s’orienter ensuite sur de l’architecture, du design, de la vidéo… Les filières artistiques universitaires sont aussi concernées car les élèves de ces options facultatives viennent abonder les enseignements universitaires. Et puis c’est aussi l’ équilibre économique de certains établissements qui est menacée. Il y a 650 élèves à Febus. Si l’on compte

tous les élèves inscrits dans des options facultatives (et ceux des options de spécia-lités en 1es et terminales, 350 élèves sont concernés. Ce lycée a un internat car il a un recrutement académique. Sur 97 internes, 90 sont là pour les options. Les supprimer, c’est condamner l’ internat, c’est supprimer des emplois… »Les élèves qui se sont mobilisés dans cet établissement ont obtenu 2 500 signatures de soutien.

Le collectif reprendra la mobilisation après les vacances de février. Une nouvelle réunion est programmée le 9 mars, à l’université cette fois. En attendant, une pétition en ligne cir-cule, de son succès dépend la demande de rendez-vous au rectorat.

Équité et liberté

Extrait de l’appel en ligne sur change.org. « La répartition actuelle des options facultatives dans la région crée une équité territoriale, conformément aux axes du projet académique et aux direc-tives ministérielles.Ces différentes options facultatives s’adressent depuis plusieurs décennies, et ce bien sûr gratuitement, à l’ensemble des élèves des sections générales et techno-logiques. La fin de leur financement par le rectorat est une décision qui pénalisera les plus défavorisés économiquement en reléguant pratique et culture artistiques aux seules offres payantes extérieures à l'école.Ces options sont pour certains élèves un premier pas vers un engagement post-bac dans les filières artistiques de l’enseignement supérieur. Pour d’autres élèves, elles permettront de singulariser et valoriser leurs parcours dans de nombreuses filières d’orientation puis de recrutements, tous domaines confondus.La pratique artistique et une certaine liberté d’expression sont au cœur de ces enseignements.L’arrêt du financement par le rectorat de l’académie de Bordeaux des options artistiques, qui a de fortes chances d’annoncer d’ ici peu leur fermeture définitive, entre en contradiction avec la défense récemment réaffirmée de l’exception culturelle française. »

Alain Chaniot, de la compagnie du Si, fait du théâtre depuis 30 ans. Il intervient au lycée Montesquieu de Bordeaux en options facultatives depuis 2001 et au Lycée de l’image et du son à Angoulême depuis 2008. Pour lui, céder sur le financement de ces options facultatives dans l’académie de Bordeaux marque-rait la fin de la pratique artistique gratuite au sein de l’enseignement secondaire.

Qu’est-ce qu’apporte aux élèves la pratique artistique en option facultative ?Alain Chaniot. À l’adolescence, c’est particulièrement important de pouvoir avoir accès à des pratiques qui permettent d’interroger des savoirs, à une mise en pratique corporelle, physique et réflexive, à un autre rapport au temps. On est dans une société où tout va vite, tout se consomme, tout est formaté. Or, dans nos pratiques, on prend le temps de faire aboutir des projets artistiques, menés de front par des enseignants et des artistes. Nous pouvons, le temps d’une année, travailler sur un esprit collectif, sur les apprentissages de valeurs, de respect, d’écoute, de concentration, de présence. Nous travaillons avec des jeunes volontaires qui sont souvent des personnalités différentes et cette différence va pouvoir s’exprimer. Ça permet à des personnes qui n’ont pas leur place, pour tout un tas de raisons, soit de pouvoir s’exprimer, soit de se découvrir. C’est essentiel. L’expérience basée sur des années de pratique nous montre qu’on assiste à des trajets de vie extraordinaires, à des éclosions et à des prises de conscience.La connaissance de soi amène forcément la connaissance et la reconnaissance de l’autre et tout ça on l’apprend surtout dans expres-sion collective comme le théâtre, le cinéma, la danse, etc. Quoi de mieux, par exemple, pour prévenir la violence ?

Pourquoi la pratique artistique dans ce cadre serait menacée de disparaître ?A.C. Sur le plan pédagogique, éducatif, nous sommes sûrs de ce que nous défendons. Par contre, on nous rétorque que nous coûtons

chers et que le rapport coût/élève n’est pas satisfaisant. Ce gouver-nement qui, sur un plan public dit « nous ferons tout pour développer les pratiques artistiques à l’ école », ne va plus permettre à des jeunes de croiser des pratiques artistiques avec un intervenant professionnel, sur un processus qui peut aller de 60 à 180h, selon les projets, sous prétexte que ça ne concerne que 20, 30 ou 40 élèves. Au lieu de ça, il propose un saupoudrage de 4h dans l’année pour chaque classe. Avec 4h, on fait quoi en théâtre ?Mais à partir du moment où on supprime les options facultatives en seconde, qui va venir alimenter les options lourdes en première et en terminale, puis les parcours universitaires ?

Vous vous engagez donc aussi pour défendre ces options ?A.C. Malheureusement, on a encore à lutter pour faire comprendre pourquoi on est là, quel rôle on a et quelle nécessité de cette action. Si on regroupe des niveaux ça nous amènerait à 60-80 élèves et ce n’est pas possible. Donc on sélectionne comment ? On tombe dans une aberration qui va obliger à des choix préjudiciables pour tout le monde. Ils ne s’en rendent pas compte et c’est assez énervant.Alors oui, on est désolé et c’est vrai, on est des « bouffeurs de temps ». Mais il faut qu’ils comprennent qu’une réflexion sur une pratique artistique donc sur soi-même et sur comment on ne devient pas barbare, ça demande du temps. 20, 25 élèves c’est déjà énorme, ça nécessite une forte cohésion du groupe, ça néces-site concentration, respect de l’autre, écoute de l’autre. Or ces valeurs sont essentielles, fondatrices… Si à ces âges clés, on n’a pas la possibilité pour certains de rencontrer ça…On a l’impression que le rectorat essaye ça. Devant les résistances, il est un peu revenu mais jusqu’à quand ? On sait très bien qu’il va y avoir d’autres attaques. À Angoulême, par exemple, on ne rencontre pas ce genre de difficultés mais on a l’impression que si ça passe à Bordeaux, ce sera généralisé. Nous sommes donc prêts à aller loin dans la mobilisation car nous savons que c’est une hérésie et que c’est la porte ouverte à l’arrêt de toute acti-vité sérieuse de pratique artistique gratuite en secondaire.

Propos recueillis par CD

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Les Nouvelles 18 février 2016 • 5

DANS LES QUARTIERS

RECONSTRUIRE LES SOLIDARITÉS

« L’état d’urgence, il est là ! »Fin décembre, le froid, le délabre-ment et l’insalubrité poussaient les locataires de la résidence Mon-mousseau, à Bègles, à inviter Sud Ouest pour tenter de se faire en-tendre. En juillet, une pétition signée par les habitants de deux bâtiments, envoyée au bailleur Vilogia*, ainsi que des courriers au préfet et aux élus de Bègles, sont restés sans réponse.

Dans l’article ( SO, 23/12/15) les loca-taires décrivaient « des moisissures aux murs, le chauffage défaillant, la mau-vaise isolation, l’eau chaude aléatoire, des fuites de radiateurs, des problèmes fréquents de chaudière ». Dans les parties communes, la liste s’allongeait aux « boîtes aux lettres et interphones détruits, un espace vert à l’abandon, des portes de caves vandalisées ». Les locataires envisageaient de « porter plainte pour mise en danger de la vie d’autrui » en évoquant les déficiences d’installations électriques. Depuis, Vilogia a commencé mi-janvier des travaux de première urgence.Les personnes mobilisées avaient invité le responsable CNL dans le quartier, celui du collectif local du PCF, une élue PCF/FdG béglaise qui avait soulevé le problème en conseil municipal et un journaliste à constater l’état des lieux. Sabrina Chalhab, « née dans cette cité il y 35 ans, ne se souvient pas d’autres travaux réalisés que la réfec-tion des façades il y a 25 ans et la pose d’interphones ». Pourtant le reste du quartier avait été rénové-reconstruit. Aujourd’hui, pour Hamel Laateur, à

l’origine de la pétition, le combat n’est pas terminé : « Les travaux extérieurs ont débuté, installation d’interphones, mais pas encore opérationnels, une couche de peinture à l’entrée de chaque bloc, et le changement imminent des batteries de boîtes à lettres. Mais le plus gros reste à faire à l’ intérieur des logements, qualifiés d’insalubres. Nous attendons toujours un planning précis des travaux annoncés lors d’un rendez-vous avec le responsable de l’agence de Bègles, accompagné du directeur, et malgré nos “ relances” par mail et par la plate forme téléphonique dédiée, en vain. »Elle précise : « Ce quartier est classé ZUS. Par le biais du contrat-ville, les bailleurs bénéficient d’un abattement sur le foncier TFPB** qui revient par définition aux locataires. Mais Vilogia n’a rien communiqué aux locataires à ce sujet alors que leur participation est obligatoire. Nous restons vigilants. »Dans ce quartier dit « populaire », Hamel décrit « un mélange de popula-tions d’origines ethniques diverses, avec leur propre identité culturelle, rites et coutumes. Sans voyager, on s’enrichit intellectuellement, chacun apprend de l’autre. C’est aussi un mélange de milieux sociaux. On croise des personnes de la classe moyenne, d’autres vivent sous le seuil de pauvreté. À la résidence Monmousseau, vestige historique de la ghettoïsation, la répartition n’est pas au rendez-vous. Elle a été trop longtemps laissée à l’abandon par les bailleurs et les acteurs municipaux en charge de la politique de la ville. »Hamel évoque « une certaine méfiance

de l’autre, toutes générations confon-dues. Ce qui se passe au niveau de l’Etat provoque un effet papillon. Les citoyens ont peu ou plus confiance dans les politiciens, tous bords confondus. » Elle se dit « affolée des votes pour le FN, les gens ont peur pour leur travail, pour ceux qui ont un, peur aussi de ne jamais en trouver un pour d’autres, le pourcentage de chômeurs est énorme ».Elle regrette : « Ils ont peur aussi des étrangers, dans leur globalité, mais un peu plus encore des maghrébins, en fai-sant un lien avec les attentats. Les nou-veaux migrants en prennent aussi pour leur grade. J’ai entendu “ en arrivant sur notre sol, ils ont droit à des aides, alors que nous, on trime ”. Et les jeunes du quartier ont l’étiquette de délinquants. Certains médias alimentent cette para-noïa collective. »

Pour reconstruire les solidarités, Hamel pense que « tous les acteurs, associatifs, politiques, les habitants, doivent impérativement travailler main dans la main, en organisant des débats constructifs sur les problématiques socié-tales, pour trouver des solutions pérennes et arrêter de se contenter de rustines ». Elle propose : « Nous avons l’opportu-nité d’avoir un local adéquat pour ces rencontres : la Maison des Lacs au cœur de notre quartier. “ L’état d’urgence ” doit être là et pas ailleurs. »

Christine Texier

* Bailleur qui a racheté à la ville les parts de la Saemcib, dont tout le parc de logement social.

**Adopté lors du CM du 3 février 2016.

BÈGLES, DORAT 2

Une réhabilitation mal engagée

Au Dorat 2, à Bègles, ICF Habi-tat Atlantique réhabilite des logements et en construit de nou-veaux. Des locataires se plaignent des nuisances dues au chantier et du manque d’information et de concertation.

Sur un espace qui fut arboré, se trouve désormais un chantier en-touré de grilles. C’est aussi là que se trouvait le parking. Le 4 janvier, les habitants de la barre se sont retrouvés sans emplacement pour se garer mais surtout sans passage pour permettre à un véhicule d’accéder au bas de leur immeuble, que ce soit pour décharger les courses mais aussi faire venir une ambulance ou autre véhicule de secours. Pendant quelques jours, les habitants se sont même trouvés dans l’impossibilité de trouver un interlocuteur pour solutionner le problème, que ce soit auprès du bailleur ou de la société Bouygues qui gère le chantier.Maxime habite au rez-de-chaussée, il avait vue sur le lac du Dorat, aujourd’hui c’est le chantier qu’il voit de son séjour, plus tard ce sera un immeuble ou plusieurs, de trois étages, ou plus… « Au départ l’asso-ciation de locataires, la CSF, a fait circuler des plans des constructions à venir, il y était question de 3 étages, maintenant on a d’autres sons de cloches. » En attendant, les locataires ont l’impression que rien ne se fait dans le bon sens. « Ils ont détruit l’existant avant d’avoir aménagé le parking provisoire prévu à l’arrière de l’ immeuble, explique Maxime. Le chemin entre le chantier et les entrées d’ immeuble est resté sans éclairage pendant un mois. Je devais rentrer chez moi avec une lampe frontale. Un soir j’ai dû appeler SOS médecin, entre le problème d’accès véhicule et l’absence d’éclairage, le médecin a mis un temps fou pour arriver et trouver la bonne entrée. » Hélène est tout aussi exaspérée : « J’habite au 4e étage sans ascenseur, ce n’est déjà pas facile pour monter les courses, il faut maintenant,

en plus, se garer à 500m. En plus, le chemin d’accès, c’est de la boue. La première fois, je suis tombée. »Passage piéton non décalé posant des problèmes de sécurité pour traverser l’avenue, éclairage public branché sur un groupe électrogène qui fonctionne donc toute la nuit, avec la pollution sonore que cela entraîne, suppression d’espace verts, en l’état, il y a déjà de quoi se plaindre mais il semblerait que le pire reste à venir, en tout cas pour les 50 logements qui vont égale-ment bénéficier d’une rénovation intérieure. Car dans l’immeuble à côté, les locataires subissent les désa-gréments du chantier mais n’auront pas droit à une rénovation.Il serait donc prévu, dans cet im-meuble, d’ajouter des ascenseurs, une entrée sur deux, par l’extérieur. « Là où il y aura un ascenseur, une nouvelle entrée donnera directement sur le séjour, à la place de la grande fenêtre, explique Maxime. Ils doivent aussi rénover les cuisines, les salles de bain et les celliers. » « En fait, on a eu très peu d’ informations, ajoute Hélène, le gardien nous a dit que nous aurions un balcon et un ascenseur, il y a un peu plus d’un an ». À un mois et demi de la date officielle du démarrage des travaux, l’appartement témoin n’a toujours pas été commencé et donc aucun planning fourni. Aucune concerta-tion sur ce qui est à changer ou pas dans les logements n’a été engagée. Par contre les locataires savent que pour ceux qui auront un ascenseur, il y aura 35 euros de charges en plus par mois. « En plus, ils veulent tout privatiser, on va se retrouver en cage avec des codes de sécurité partout, indiquent les locataires. Tout le monde sait que plus on ferme tout, plus c’est vandalisé. Et puis, le parking qui était vaste et gratuit sera privatisé et un emplacement coûtera 15 euros par mois. »

Christelle Danglot

RÉSIDENCE DES MIMOSAS À PESSAC SAIGE

Quand privatisation est synonyme de désengagement

Les conditions de vie pour les habi-tants de Saige-Formanoir sont peu commodes. Ce quartier populaire est fortement touché par l’insalu-brité, par les problèmes d’hygiène et par la vétusté des logements.

Les locataires et les propriétaires de la résidence des Mimosas (ex B 12) sont mobilisés depuis plusieurs semaines. Ils refusent les conditions de vie inac-ceptables dont ils sont victimes. Ce bâtiment est en partie privatisé, le bailleur social Domofrance, qui est également bailleur privé et promoteur, l’a mis en vente, il y a maintenant trois ans. L’idée de Domofrance est sans doute de se séparer de l’ensemble des locataires afin de pouvoir se désenga-ger totalement.Pour mener à bien sa stratégie, le bailleur fait la sourde oreille face aux

problèmes. Il ne répond ni aux appels téléphoniques ni aux courriers et lorsque quelqu’un décroche, c’est pour orienter les habitants vers le syndic de copropriété qui est inconnu des locataires… Le comble ! Le bailleur encaisse mais ne décroche plus son téléphone. Les habitants se sentent abandonnés. Pourtant, ils sont en droit de demander des comptes quand les problèmes s’accumulent. Les cafards et les rats sont devenus des colocataires. Face à ce fléau, Do-mofrance ne fait aucune proposition sérieuse, ne montre aucune réactivité et invite les locataires à acheter un « bidon à 25€ chez Leroy Merlin ».Les parties communes sont peu entre-tenues. Résultat logique de la stratégie globale appliquée par Domofrance, une résidence sans gardien, remplacé par un « agent d’entretien » qui doit réaliser le nettoyage des locaux en

seulement deux heures par semaine. L’extérieur est totalement délaissé malgré les charges versées par les locataires. Evidemment, le manque d’entretien donne lieu à des actes d’incivisme, « les déchets appellent les déchets » : des poubelles s’accumulent, des papiers et de la nourriture gisent sur la pelouse.Certaines situations sont ubuesques. Une fuite d’eau dans les parties communes a obligé un locataire et sa famille à couper et à ouvrir l’arrivée d’eau chaque fois qu’ils voulaient se servir de leur robinet, il aura fallu attendre une semaine pour que le problème soit résolu. La perle remonte à quelques semaines, une canalisation obstruée : les caves ont été inondées d’excréments. Une nouvelle fois, Domofrance tarde à réagir et quelques locataires sont obligés de commencer le nettoyage par leurs propres moyens. La résidence des Mimosas n’est pas un cas isolé, le mécontentement général gronde sur la cité pessacaise et dans d’autres quartiers populaires. Domofrance, l’entreprise multi-cas-quettes, vend et loue des biens qui sont souvent dans des états pitoyables et les locataires sont malheureusement traités avec mépris.

Anthony Semchaoui

Les habitants se réunissent régulièrement dans le hall du bâtiment. Ils devraient rencontrer le bailleur prochainement. Le lundi 8 février, ils recevaient le soutien des représentants de la section du PCF.

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6 • Les Nouvelles 18 février 2016

INTERNATIONAL

PRIMAIRES AUX ÉTATS-UNIS

Trump/Sanders : les candidats d’un pays plus divisé que jamaisLes américains aiment à le dire, les États-Unis est le pays où tout est possible. Et ils le prouvent encore aujourd’hui avec les primaires démocrates et républicaines qui vont désigner les candidats à l’élec-tion présidentielle de novembre prochain.

Qui aurait cru, il y a encore un an, que les candidats aux élections pri-maires les mieux placés seraient un magnat milliardaire star de télé-réa-lité et un sénateur du Vermont de 74 ans, totalement inconnu en dehors de son État jusque là ? L’etablishment politique avait pour-tant choisi ses candidats depuis longtemps : Jeb Bush, frère et « fils de » et ancien gouverneur de Floride, pour le camp des Républicains et Hilary Clinton, ex-première dame et ex-secrétaire d’état d’Obama pour celui des Démocrates. Rien ne prédestinait donc Donald Trump et Bernie Sanders à faire la course en tête dans leur camp respectif et c’est bien leur point commun : ils déjouent les scénarios

écrits d’avance par la classe politique américaine. Pour le reste, ils ne pour-raient être plus différents.Donald Trump s’appuie sur ses milliards pour faire de sa cam-pagne totalement autocentrée un show permanent, tant par la déme-sure de ses moyens (depuis récem-ment, le plafond de dépenses de campagne n’existe plus), que par celle de ces propos outranciers, racistes et misogynes. Bernie Sanders, lui, prône le « nous » et non le « je » (« not me, us » est d’ail-leurs son slogan de campagne), se revendique démocrate socialiste (ce qui est quasiment aussi grave qu’être communiste dans la patrie de l’oncle Sam), prône la révolution politique, l’enseignement et la santé universelle, défend l’égalité femmes-hommes et l’intégration des immigrés. Il a également pour projet de réformer le système de financement électoral. Il a d’ailleurs refusé les dons des entreprises de Wallstreet leur préfé-rant ceux de millions d’américains anonymes (avec une moyenne de 30 dollars par donateur et un plafond

de don à 2 700 dollars). Véritable relais du mouvement populaire « Occupy Walstreet » qui dénonce depuis plusieurs années les abus du capitalisme financier, Sanders est incroyablement populaire chez les jeunes qui sont les premières vic-times du système américain (80 % des démocrates de moins de 30 ans ont voté pour lui dans le New Hempshire) mais également auprès de la population afro-américaine extrêmement déçue de l’ère Obama. S’il est impossible, à ce jour, de savoir si ces deux candidatures iront jusqu’au bout (les primaires s’achè-veront en juin), elles sont révélatrices toutes deux du ras-le-bol de la popu-lation américaine face à l’oligarchie en place. Ras-le-bol qui peut pousser la première puissance mondiale, soit vers le pire populisme d’extrême-droite, soit dans la voie du progrès et de la remise en cause du système libéral. Ce qui est certain c’est que le pays en sortira certainement plus divisé que jamais.

MC Gonzalez

SYRIE

Pour un cessez le feu sans condition et l’accès aux convois humanitairesDéclaration du PCF, le 9 et 15 février 2016

Au moment même où Américains et Russes se mettaient d’accord sur un cessez-le-feu en Syrie, les bombardements engagés par la Turquie, samedi 13 février, contre les positions des unités combattantes kurdes (YPG) du PYD et des Forces démocratiques syriennes (FDS) qui combattent Daesh, font la démonstration que c’est le président Erdogan qui est devenu l’un des principaux obs-tacles à la fin du conflit en Syrie.

Les pays européens, la France en particulier, ne peuvent pas lais-ser libre cours à la folie guerrière d’Erdogan. D’avoir cédé à tous les chantages et marchandages odieux sur le sort des migrants et réfugiés, et sur les massacres opérés contre les populations civiles kurdes au Kurdistan de Turquie n’ont fait

que conforter la ligne belliciste d’un pouvoir turc qui a choisi son camp, celui des intégristes et des djihadistes.En pilonnant les FDS qui depuis des mois affrontent en première ligne l’organisation de l’État islamique, le président Erdogan alimente une escalade militaire dont personne ne sortira vainqueur et qui retarde toujours plus la paix.Le Parti communiste français apporte toute sa solidarité aux forces démocratiques syriennes (FDS), au PYD et au Conseil démocratique syrien, et demande au chef de l’État, François Hollande, et au ministre français des Affaires étrangères et du développement international de suspendre toute coopération militaire avec le gouvernement turc tant que ces actions militaires sur le Rojava se poursuivront.

Après 5 ans de guerre, 260 000 morts, des millions de déplacés et de réfugiés, et un territoire occupé à 60 % par le groupe terroriste l’État islamique, il est plus que temps de mettre un terme au calvaire de ce peuple. C’est ce qu’a décidé le Conseil de sécurité de l’ONU sur la base des propositions des 17 pays formant le groupe international d’appui pour la Syrie qui s’est pro-noncé pour l’arrêt des hostilités, la mise en place d’un gouvernement de transition, une nouvelle Consti-tution et des élections dans les 18 mois.Force est de constater que les acteurs du conflit, malgré leur accord de principe en faveur de l’ouverture de discussions, continuent de faire prévaloir leurs propres objectifs au détriment de la mise en œuvre de ce processus pour aboutir à la paix.Le PCF réaffirme son soutien à une solution politique telle qu’elle est dé-finie dans le cadre des décisions du Conseil de sécurité du 18 décembre 2015. Il se prononce pour un cessez-le-feu sans condition et l’accès aux convois humanitaires des zones où les populations sont les plus isolées et enfin pour un accueil digne et res-pectueux des règles internationales des réfugiés syriens par l’UE et les États qui la composent.

PARIS

Tabassage de Kurdes

ESPAGNE

Un procès très politique contre le droit de grève

Le gouvernement français pro-tège la politique turque. Coups de matraque lors d’un rassem-blement.

Pour protester contre les mas-sacres perpétrés au Kurdistan par l’armée et la gendarmerie turques, le Conseil démocratique kurde en France (CDKF) multiplie les manifestations à Paris et dans tout le pays. Lundi 8 février, alors qu’un rassemblement pacifique se tenait devant l’ambassade de Turquie en France, la police a violemment chargé, faisant de nombreux bles-sés. Trente-trois personnes se sont retrouvées en garde à vue. Parmi elles, Berevan, qui porte maintenant un bras en écharpe et qui témoigne : « J’ai été violemment happée par plusieurs CRS. Je me suis retrouvée à terre, frappée et injuriée. J’ai perdu connaissance. Lorsque j’ai repris conscience, un policier me portait. J’avais le pantalon couvert de sang. Celui d’un de mes camarades qui

avait essayé de me protéger. Il a reçu des coups sur la tête et a l’arcade sour-cilière ouverte. » Tous ceux qui ont été arrêtés ont d’abord été regroupés devant l’ambassade turque. Une fois au commissariat du 5e arrondis-sement, le cauchemar a continué. Menottée, Berevan a dû subir les insultes d’une fonctionnaire de police. En cellule, la jeune femme a fait un malaise et il aura fallu une vingtaine de minutes avant que la police daigne intervenir.Comme le rappelle Sylvie Jan, de l’association France-Kurdistan, « cette intervention policière est aussi le résultat des accords sécuritaires entre la France et la Turquie. Le ministre français de l ’Intérieur, Bernard Cazeneuve, était encore récemment à Ankara. Ce qui s’est passé à Paris n’est pas un fait divers. C’est une attaque contre les progressistes qui dénoncent la politique d’Erdogan ».

Pierre Barbancey, l’Humanité, 12 Février 2016

Huit syndicalistes d’Airbus sont devant la justice pour s’être oppo-sés, en 2010, à la réforme régressive du marché du travail. Ils encourent une peine totale de 66 ans de prison.

« Ils ne sont pas huit ; nous sommes des milliers. » Cette affirmation est désor-mais devenue un mot d’ordre. Mardi, ils étaient près de 10 000 à reprendre ce slogan lors d’une manifestation de soutien aux « huit d’Airbus », quelques heures avant l’ouverture de leur procès, à Getafe, dans la banlieue de Madrid, là où se trouve également le siège de ce fleuron de l’industrie aéronautique. Un autre cortège devait avoir lieu jeudi soir dans le centre de la capitale espagnole, en solidarité avec ces syndicalistes qui encourent une peine totale de 66 ans de prison, soit huit ans et trois mois chacun. « Ce qui est en jugement aujourd’hui, c’est le droit de grève », a dénoncé Ramon Gorriz, secrétaire de l’action syndicale des Commissions ouvrières (CCOO).Le 29 septembre 2010, les confédé-rations espagnoles appellent à une grève générale contre la réforme du

marché du travail promue par le gouvernement socialiste de l’époque. Ce jour-là, José Alcaraz, Enrique Gil, Tomas Garcia, Armando Barco, Rodolfo Malo, Jeronimo Martin, Raul Fernandez, Edgar Martin organisent un piquet de grève à l’entrée du site d’Airbus. La police est déjà à pied d’œuvre. En dépit des médiations, un agent ouvre le feu avec des balles… réelles. Prise en défaut, la police riposte en se réfugiant derrière une modification de l’article 315.3 du Code pénal, datant de 1995, qui criminalise l’action sociale. À ce titre, près de 300 syndicalistes sont poursuivis par la justice pour s’être opposés aux réformes régressives ou encore aux politiques d’austérité de ces dernières années. Depuis trois ans, les huit d’Airbus refusent de céder sur le fond. « La grève n’est pas un délit », affirment-ils. L’affaire a pris une tournure très politique. Elle embarrasse la droite, mais également le Parti socialiste qui, face au tollé soulevé, s’affiche désormais aux côtés des syndicalistes poursuivis qui ont reçu le soutien actif d’Izquierda Unida ou encore de Podemos.

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Les Nouvelles 18 février 2016 • 7

PCF

APPEL À LA SOUSCRIPTION

M. LAFFONT Bernard, BordeauxMme NOUQUERET Yvonne, BordeauxMme BISSONNIER Andrea, BegadanM. LAVALLÉE Yvan, LantonCellule Boria, BordeauxMme BARDY Lydie, Lalande-de-PomerolSection de BèglesMme GUILHAMET Annie, BèglesMme RICHARD Jeanne, BèglesM. BUISSON J-Pierre, Bègles

Mme CHANTEMERLE Florence, BèglesM. LE FLEUVRE Annick, BèglesM. DUFAURE Gerard, BèglesMme BORDAS Françoise, BèglesMme DEGEILH Virginie, BèglesM. MOGA J-Louis, BèglesM. RIBET Maurice, BèglesM. CAULEY Robert, BèglesM. ALLAIN Bernard, Bègles

Ils ont donné : 1 775€

37E CONGRÈS

Ouvrons partout des espaces de débats !

COMMUNIQUÉ

« Plus que jamais, une contre-offensive est indispensable»

Le 37e congrès de notre parti se déroule dans un contexte difficile pour notre peuple. La crise du capitalisme, la crise sociale, éco-logique, démocratique, appellent des réponses qui se hissent au niveau des enjeux de société, de civilisation même, de notre temps.

Dans ce contexte, l’horizon pour ouvrir une nouvelle espérance est bouché. La politique du gouverne-ment conduit notre pays dans une impasse terriblement dangereuse à tous points de vue. C’est la question de l’émergence d’une alternative de progrès social et démocratique qui se pose.Cette situation appelle notre parti, nous appelle, à mener nos débats de congrès de la manière la plus large et ouverte possible. Il s’agit d’ouvrir tous les espaces possibles dans et hors du parti pour mener collec-tivement le travail indispensable d’analyse et d’élaboration politique que cette période nous impose. C’est la raison pour laquelle nous avons décidé en Gironde de mener 4 débats publics avec les forces sociales et politiques disponibles. Nous avons retenu 4 thèmes : la république, le travail, l’Europe et la gauche. Ces débats viendront nourrir la réflexion des communistes et per-mettront d’interroger largement sur les questions que nous posons aujourd’hui dans la société et les réponses que nous y apportons. Il s’agit de travailler publiquement la question de l’alternative politique pour sortir de la crise multiple que nous vivons.Dans le même temps, notre parti, en tant que force révolutionnaire doit s’interroger sur son rôle, son ambition politique, sa stratégie et son organisation dans la société française pour peser et donner au monde du travail et de la création des armes dans le combat de classe qui est d’une violence rarement atteinte.Notre structuration, notre manière de faire de la politique, de militer, sont aujourd’hui à réinterroger pour engager les transformations de notre parti. Toutes ces questions

en recoupent une autre, comment permettons-nous à chaque commu-niste de rayonner autour de lui, sur son lieu de travail, son lieu de vie, son quartier, sa commune ? Ces débats nous devons les mener à partir de ce que nous sommes aujourd’hui, qui sont nos adhé-rents, et qui pourrait, dans les prochaines années, nous rejoindre. C’est pourquoi nous voulons asso-cier l’ensemble des animateurs du Parti à cette réflexion.Nous allons donc engager un tra-vail d’approfondissement de la connaissance de nos adhérents, nous interroger sur nos pratiques, ce qui marche, ce qui ne marche pas, à partir des expériences des campagnes électorales passées mais aussi de notre activité politique dans les dernières années.Enfin, il s’agit d’ouvrir des espaces de débats sur les trois grands enjeux de notre congrès, au travers des assemblées de sections, mais aussi de manière transversale au plan fédéral. En d’autres termes, il s’agit d’as-socier le plus grand nombre de communistes aux enjeux de notre congrès en multipliant les portes d’entrée, et permettre à chaque com-muniste d’avoir la vision la plus large et partagée possible des questions qui nous sont posées.

Sébastien Laborde,Secrétaire départemental de la Gironde

Rendez-vous de la Vie du Parti

Le 5 février, plus d’une vingtaine de camarades parmi les « vétérans » (plus de 35 ans de parti) se sont réunis pour réactiver l’Amicale et son bureau*, sous la houlette de Jacques Lesbats.

Le 10 février, 38 responsables et animateurs-trices de 16 sections sur 25, se sont rencontrés au siège de la Fédération à l’invitation du collectif « Vie du Parti » en Gironde**.

Etat des lieux de l’organisation, constats des obstacles et des pos-sibles, cette rencontre a permis de déboucher sur des propositions de travail commun des sections et de la Fédération : des rencontres locales dans les sections afin d’approfondir une meilleure connaissance des adhé-rents-tes, des initiatives de formation, des comptes rendus de réunions, ren-contres, pour partager les réflexions et les expériences.

Le conseil départemental (direction du PCF 33) se réunira le 2 mars.

Le prochain rendez-vous « Vie du Parti », est daté au mercredi 9 mars, 18h30, au siège de la Fédération. En deux parties : préparation collective de la « Fête de l’Humanité 33 » (20, 21, 22 mai) et poursuite du travail commun, « quelles initiatives locales, à partir de quoi, et avec qui ? »

C. Texier

* Nouveau bureau de l’amicale des vétérans : Pierre Cléaz, Odette Eyssautier, Christian Brassié, Jacques Lesbats, Christian Darriet.

** Collectif «  Vie du Parti 33  » : Sébastien Laborde, Christine Texier, Nicolas Ong, Olivier Fondriest, Vincent Boivinet, Jérôme Gratchoff, Lisa Deloubes (+ un-e membre du MJCF).

« Le pouvoir a décidé d’aggraver une politique désastreuse. Le rema-niement en dit long sur les jeux politiciens qui occupent désormais le clan Hollande/Valls. La droite et le FN se préparent pour 2017 avec l’objectif de gagner.Plus que jamais, une contre-offen-sive est indispensable. L’irruption dans ce paysage d’un Front popu-laire et citoyen de gauche est une urgence. Le PCF s’y engage résolu-ment avec la volonté de contribuer à des fronts d’idées, de luttes et de rassemblement. Le conseil national des 5 et 6 mars présentera l’offre politique de la direction du PCF et les propositions pour ce processus dans le cadre de la préparation de son congrès de juin.Dans les semaines à venir, nous allons préciser la démarche et le calendrier pour un processus prio-risant un grand débat populaire partout dans le pays. L’urgence est aujourd’hui à faire entendre des exigences partagées, à construire une plate-forme de propositions pour une politique, une majorité et un président de gauche qui rompent avec les dogmes libéraux.

Pour y contribuer, comme s’y était engagé Pierre Laurent, « les lundis de gauche » font chaque semaine la démonstration concrète de débats et d’échanges pour une alternative de gauche et de progrès. Nous y croisons les regards d’intellec-tuels, d’artistes, de responsables politiques, associatifs et syndicaux, d’hommes et de femmes disponibles pour une issue positive.Dans le même temps, nous démulti-plions, nationalement et localement, les rencontres. Nous participons à toutes les initiatives permettant des discussions sur la caractérisation de la situation politique – faite à la fois d’immenses dangers et de potentia-lités inédites – , et sur la manière d’y répondre pour les élections de 2017. Dans cet esprit, une délégation du PCF a rencontré le PG, mardi 16 au siège du PCF, et Ensemble !, jeudi 18. Ce même jour, une délégation du PCF participe à la réunion sur les primaires à l’Assemblée natio-nale. Nous rendrons compte de ces échanges. »

Olivier Dartigolles, porte parole du PCF

SECTION DE MÉRIGNAC

LOTODimanche 28 février, à partir de 14h30gymnase Jean Macé, 2, rue Georges Courteline, 33700 MerignacNombreux lots : bourriche, bon d’achat, demi mouton…

Elisabeth Gauthier. Espaces Marx Gironde témoigne de la très grande peine de ses adhérents. « Une amie de longue date vient de nous quitter. Elle a beaucoup compté dans nos travaux par son enthousiasme, et son activité débordante, sa connaissance de l’Europe et ses relations internationales, son engagement précieux. Elle est souvent venue à Bordeaux contribuer à nos initiatives. C’était aussi une grande dirigeante politique, membre du CN du PCF, et elle contribua de manière admirable à la mise en place du réseau européen de la gauche politique et sociale progressiste TRANSFORM ! D’autres l’ont rencontrée dans les Forums Sociaux Européen et Mondiaux… Quelle militante ! Salut et amitiés Elisabeth, à toi qui est partie trop tôt et à tous tes proches, famille, ami-e-s et camarades. Nous ne t’oublierons pas ! »

Dominique Belougne,Secrétaire d’Espaces Marx Aquitaine Bordeaux Gironde

Membre de l’exécutif départemental du PCF33

Carnet

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8 • Les Nouvelles 18 février 2016

AVIS DE DISSOLUTION

Transport DATTESLANDSARL au capital de 102.00€

Siège social : 58 rue Beranger 33100 Bordeaux

518 697 354 RCS Bordeaux

Aux termes d’une AGE en date du 15/01/2016 a été décidé la dissolution anticipée de ladite société. La société subsistera pour les besoins de la liqui-dation et jusqu’à la clôture de celle-ci.Mr BENAMAR Hicham demeurant 58 rue Beranger 33100 Bordeaux est nommé liquidateur. Le siège de la liqui-dation est fixé au 58 rue Beranger 33100 Bordeaux, la correspondance devra y être adressée et le actes et documents devrons y être notifiés.Les actes et pièces relatifs à la liqui-dation seront déposés au RCS de Bordeaux.

Pour avis et mention, le Liquidateur

ANNONCES LÉGALES

CULTURES & SOLIDARITÉS

Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest S.A.S. au capital de 37 000 eurosAssociés (à parts égales) : L. Chollon, F. Mellier, S. LabordeDirecteur de la publication : Frédéric MellierAbonnement 1 an : 25 euros. Abonnement de soutien : 40 eurosRédaction, composition, impression : S.A.S. Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest15, rue Furtado - 33800 BORDEAUXTél. 05 56 91 45 06 - Fax 05 56 92 61 01 - Annonces légales : [email protected]é : [email protected] - Redaction/Proposition d’article : [email protected] nbso.frCommission paritaire de presse : 0113 C 85932

@nvlbxLes nouvelles de bordeaux

KARFA S. DIALLO

« Vais-je devoir renoncer à la nationalité française ? »

SECOURS POPULAIRE À SAINT-PIERRE D’AURILLAC

Après le cambriolage, collecte et inauguration

CAFÉ LE POULAILLER À BÈGLES

Adélaïde Mukantabana présente L’Innommable

Le 5 février dernier, Karfa S. Diallo, directeur de l’association Mémoire et Partage, déclarait sur les réseaux sociaux : « Je renonce à la nationalité française ». Un cri de colère qui a fait réagir et dont il s’explique sur Senenews. Nous publions des extraits de son texte.

« Je suis né sénégalais. Cela fait 20 ans que je vis en France. 20 longues années pendant lesquelles, fidèle à ses valeurs républicaines, je discute, milite et enseigne la fraternité qu’elle a en commun avec les peuples du monde entier.(…) Mon père est un ancien com-battant français qui est obligé, à 80 ans, de séjourner en France pour être reconnu et pensionné. Un père qui, malgré toutes ses souffrances, d’avoir dû se battre contre ses frères algériens et d’être obligé de quémander une dérisoire reconnaissance, a toujours été fidèle à la France (…).Mes enfants ont tous la double natio-nalité. J’ai essayé de leur inculquer les valeurs de mes deux patries, en veillant à ne jamais transiger ni avec l’injustice, ni avec les inévitables aliénations que transportent toutes les cultures, toutes les civilisations. Leur double nationalité n’a jamais été un obstacle. C’est une chance.Musulman de prétention, je négo-cie sans cesse, comme des millions de personnes, avec un héritage bousculé par des règles inadaptées à l’évolution des hommes et fragilisé

par un monde où le matérialisme et le consumérisme ont érigé des murs infranchissables devant la spiritualité.(…) Quelles que soient nos croyances religieuses, nos origines, nous sommes tous effrayés par le terro-risme sordide qui s’abat dans nos pays. Nous sommes tous solidaires de la mobilisation nationale pour combattre avec la dernière énergie ceux qui veulent nous détruire, ceux qui veulent massacrer nos enfants et les sacrifier à un dieu et à des causes démentielles. (…) À l’heure où une certaine France veut bâillonner l’identité et la citoyenneté, ma peine est immense. Cette trahison menée par ceux qui ont pour mission de faire progresser et de défendre la société française m’est insupportable.J’ai voté François Hollande en 2012, je suis, il est vrai, proche de la gauche. J’ai soutenu les combats de Christiane Taubira, grâce à qui l’expérience de l’asservissement et de la différence est aujourd’hui reconnue. Mais je suis aussi bordelais et l’expérience bordelaise menée par Alain Juppé me rassure sur la capacité de ce pays à réconcilier ses enfants et à leur faire croire à un idéal.Je ne peux croire que l’intelligence française se satisfasse d’une mesure constitutionnelle que ses défen-seurs reconnaissent comme étant inefficace. Je ne peux accepter que l’exception soit érigée en règle. (…) Je n’accepte pas que l’intelligence politique de ce pays soit insultée par

des terroristes qui voient ainsi leur plan de division fonctionner.Je crois que la France a besoin d’être réparée. Qu’elle a besoin d’être apai-sée. Que ses filles et fils d’aujourd’hui se penchent d’abord sur l’application de l’existant, sur la bonne effectivité de tout l’arsenal que nous avons pour combattre le racisme, les discrimina-tions, le terrorisme mais aussi pour donner des perspectives profession-nelles et un emploi à tous !(…) En m’interrogeant sur le sens et l’opportunité de ma nationalité française, je ne fuis point. Ce n’est ni acte de désespoir ni dérobade. Car je ne renonce pas à la France.(…) Je l’aime et la défendrai même si je n’ai aucun document qui me l’autorise. Comme mes ancêtres, comme mon père. Comme les cen-taines de milliers de résidents qui font vivre la citoyenneté française sans en avoir la nationalité. Ceux que la gauche française a laissés sur le bord du chemin. À la place du droit de vote, promis depuis 30 ans, elle choisit de déchoir la nationalité de leurs enfants.Je ne cherche, au fond, qu’à apaiser ma conscience tourmentée devant le spectacle de la confusion stupide que le gouvernement nous impose. Il est encore temps de faire marche arrière. (…) J’appelle tous ceux qui, comme moi, pensent que le gouvernement actuel nous fait honte à tourner le dos à cette conception nationaliste, inefficace et rétrograde. »

La nuit du 4 au 5 février, la toute nouvelle antenne de Saint-Pierre d’Aurillac a été victime d’un cam-briolage. 500 kg de produits ali-mentaires et d’hygiène ont été volés ainsi que 3 ordinateurs, et une porte cassée…D’abord bouleversée et révoltée, la quinzaine de bénévoles, qui avaient passé tant de temps pour mettre en place le dispositif d’aide alimentaire et pour aménager des locaux accueil-lants, a relevé ses manches et appelé à la solidarité.Plus de 200 kg de marchandises ont à ce jour été, à nouveau, collectés. 1 420 euros de dons financiers ont été versés qui permettront de sécuriser définitivement les locaux et, peut-être, d’investir dans une banque réfrigérée. Il manque encore des conserves de

thon, de sardines, de maquereaux, de légumes verts, des céréales petit déjeuner, des produits d’hygiène et d’entretien.L’antenne procèdera, comme prévu, à son inauguration officielle le 5 mars, de 10h à 13h, dans son local mis à disposition gracieusement par la municipalité (4 rue des coopéra-tives). La fédération de Gironde du Secours populaire et les bénévoles de l’antenne invitent « tous les amis et partenaires du Secours populaire » à y participer.

Au programme de l’inauguration : - de 10h à 12h : visite des locaux et présentation de l’activité,- 12h : discours de Denis Laulan, secrétaire général du Secours popu-laire et de Stéphane Denoyelle, maire de St-Pierre d’Aurillac,- 12h30 : Vin d’honneur pour clore ce moment dans la convivialité et en musique avec le groupe « Sous Fifres ».Si ce n’est déjà fait, vous pouvez amener vos dons le jour de l’inau-guration, envoyer un chèque à Se-cours populaire français, 95 quai de Paludate 33800 Bordeaux (en précisant Antenne de Saint-Pierre d’Aurillac) ou faire un don en ligne : www.secourspopulaire.fr/33/don.

Café Le Poulailler1 Place du 14 Juillet, Bègles

05 56 84 93 02 www.lepoulailler-begles.com

La mémoire, lourde de souvenirs effroyables de la tragédie rwandaise, a conduit Adélaïde Mukantabana à se battre avec les mots de la langue française, à ouvrir les mots du kinyarwanda, la langue rwandaise, pour en faire sortir la souffrance et la vie, enfin, à se reconstruire. Elle fait traverser toute l’étendue de l’orgie génocidaire, elle démasque les impostures de l’Église catho-lique rwandaise, celles du dictateur Habyarimana, celle de la politique française. Elle perce à jour de trou-blantes vérités.Adélaïde Mukantabana habite à Bègles depuis novembre 1994. En 1995, elle a déposé plainte contre le médecin rwandais soupçonné de participation au génocide sur la col-line de Tumba, à Butare, au Rwanda. Elle est présidente de l’association Cauri dont les objectifs sont de rechercher la vérité, d’informer et de soutenir la mémoire du génocide des Tutsi rwandais.

SAHRAOUIS DE BORDEAUX

Rendez-vous festifLe samedi 27 février, de 15h à 22h, les Sahraouis de Bordeaux organisent un grand rendez-vous festif : Film, débat, Musique, repas…Partage, convivialité et bonne humeur seront au rendez-vous à la Salle Son Tay (47, rue de Son Tay), quartier Belcier, à Bordeaux.