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Nouvelles N° 2149

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Nouvelles N° 2149 du 5 mai

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Page 1: Nouvelles N° 2149

SOUTENEZ LA FETE DE L’HUMA

GRANDE TOMBOLA

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BOX week-end en France pour 2 personnes.5

LOTS offerts par les partenaires de la Fête de l’Humanité Gironde. 100+UN VOYAGE EN GRECE

Séjour d’une semaine pour 2 personnes d’une valeur de 2.000 €1

LOI TRAVAILLES DÉBATS S’ENGAGENT À L’ASSEMBLÉE NATIONALE,

5 000 AMENDEMENTS ONT ÉTÉ DÉPOSÉS

Jeudi 5 mai 2016 - N° 2149 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX - Prix : 0,80 euro

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2 • Les Nouvelles 5 mai 2016

ACTUALITÉ

MÉTROPOLE

Urgence pour l’hôpital Robert-Picqué et pour la santé sur Bordeaux !

LA CHRONIQUE ÉCONOMIQUE DE PIERRE IVORRA

La santé en France est bien malade

C’est le groupe des élus communistes qui a provoqué vendredi en conseil de métropole, un débat sur le devenir de l’hôpital Robert-Picqué. Et cela n’a pas été inutile puisque certains élus ont avoué l’échec du projet de fusion avec Bagatelle et donc le danger imminent qui pèse sur cet outil majeur de santé publique. Suite à l’intervention de Jacques Padie, Alain Juppé a reconnu qu’une action urgente reste à mener pour que l’État se réengage dans ce dossier. Voici l’intervention de Jacques Padie.

« Je voudrais profiter de cette délibération pour alerter notre conseil et vous alerter, monsieur le président, sur le devenir de l’hôpital militaire Robert-Picqué. Comme vous le savez, le ministère de la Défense a engagé un plan de restructuration national à l’issue duquel il ne devrait rester que 5 des 9 hôpitaux d’instruction des Armées dans l’hexagone.

Depuis des mois, riverains et personnels alertent la direction de Robert-Picqué et l’Agence régionale de santé afin de connaître les intentions des uns et des autres. Nous parlons là d’un pôle majeur d’hospitalisation et de santé pour notre agglomération, avec près de 250 lits d’hospitalisation dont 85 en chirurgie ; 450 soignants civils et au moins autant de militaires. C’est donc un enjeu majeur à l’échelle de la région.

Or, depuis des mois, ces personnels et utilisateurs ne rencontrent que le silence et des demi-réponses. Ainsi, le bancal projet BAHIA qui envisageait une fusion avec la fondation Bagatelle semble être dans l’impasse. Mais aucune réponse n’est apportée sur les nouveaux projets qui permettraient de pérenniser l’offre de soin dans ce secteur en forte croissance urbaine.

Ceci est inquiétant, et je le mettrais en rapport avec les questions que j’avais posé lors d’un dernier conseil à propos de cette OIM “Vallée Créative”, à propos de l’offre de soin des hôpitaux Pellegrin et Saint-André. Alors que les services d’Urgences de ce dernier sont menacés, il est inquiétant de savoir que ceux de Robert-Picqué sont également sur la sellette. Dans le même temps, nous votons aujourd’hui même des conditions d’installation confortables de la clinique du Tondu sur Floirac.

Il me semble que ces questions doivent être saisies par les élus locaux que nous sommes, qui se soucient de l’aménagement du territoire et doivent donc avoir un regard vigilant sur l’offre de soins publics disponible. À cet égard, en attendant d’entendre les informations que vous aurez certainement à nous apporter sur ce sujet, je vous propose, monsieur le président et chers collègues, d’intervenir auprès du ministère de la Défense afin de connaître les projets, et que les personnels et élus locaux y soient associés. »

Toutes les infos et le calendrier des mobilisations sur le site du comité Défense et développement de l’Hôpital Robert Picqué du Sud-Bordeaux :

comiterobertpicque.over-blog.com

Une étude de la Caisse nationale de l’assurance maladie début avril fait un constat préoccupant : le nombre de médecins libéraux ne cesse de diminuer en France. Ils étaient 114 400 en 2015, contre 116 600 en 2011, soit 1,9 % de moins, alors que la population française a augmenté de 2,2 %. Le repli est plus marqué pour les généralistes que pour les spécialistes.

Ce constat rejoint celui, plus large, dressé par le « Panorama de la santé 2015 » de l’OCDE, l’organisation qui regroupe les pays les plus développés de la planète. Selon cette étude, la France est très en retrait de ses principaux partenaires européens pour ce qui concerne le nombre de médecins pour 1 000 habitants. Elle n’en compte en 2013 que 3,3 contre 6,3 en Grèce, 5 en Autriche, 4,9 dans la Fédération de Russie, 4,1 en Allemagne…

Autre signe inquiétant : le corps médical français vieillit. La France est l’un des pays où la proportion de médecins âgés, ayant plus de 55 ans, est la plus élevée : 45 %. La moyenne pour l’OCDE est de 33 % et l’on trouve, parmi les pays ayant l’effectif le plus jeune, le Royaume-Uni avec un taux de seulement 13 % de médecins de plus de 55 ans, l’Irlande avec 21 %, les Pays-Bas avec 25 %, l’Espagne avec 26 %. Et l’on ne peut espérer un redressement rapide : la France est dans le peloton de queue pour ce qui concerne le nombre de nouveaux diplômés de médecine avec un taux de 9 pour 100 000 habitants. Même si ces dernières années les limitations à l’entrée des facultés de médecine ont été légèrement desserrées, elles restent encore trop sévères.

On a voulu faire de la politique de gestion des personnels de santé un outil de la limitation des dépenses d’assurance maladie, escomptant qu’en réduisant l’offre de médecins on pourrait freiner plus facilement la hausse des dépenses maladie. En fait, on a abouti à créer des déserts médicaux sur le territoire. En ce domaine aussi la prétendue « politique de l’offre » est en échec. À vouloir faire du corps médical le garde-chiourme des politiques d’austérité successives et à tenter de transformer les établissements de soins en entreprises, on a rendu la santé malade. Les critères de la rentabilité financière inspirent désormais les gestionnaires des hôpitaux au détriment de la qualité des soins et de l’égalité entre patients. Aussi, les besoins non satisfaits d’examen ou de traitement médical sont-ils passés de 3,5 % en 2005 à 6,6 % en 2014. La contribution directe des Français à leurs dépenses de santé tend à croître. Des hôpitaux, accablés de dettes, sont au bord de la faillite. François Hollande ne fait pas qu’échouer sur le chômage.

L’Humanité du 27 avril

À l’appel de la CGT, FO et SUD, les agents du guichet des bureaux de Bordeaux Mériadeck et de Bordeaux St Projet ont entamé une grève illimitée à partir du mardi 3 mai 2016.

Afin de permettre un bon accueil des

usagers, les agents revendiquent :- Le comblement des 6 vacances d’emplois nécessaires à la présence de 4 guichets ouverts en permanence. - La création d’un emploi « accueil des pros » et de 2 emplois pour la téléphonie. - Le maintien des postes de gestion-

naires de clientèles bancaires. - Pour la période d’été, des emplois nécessaires à l’accueil des touristes à Bordeaux, ville classée Patrimoine Mondial de l’UNESCO. - La titularisation des personnels intérimaires. - Le remplacement anticipé des départs à la retraite. - Le maintien permanent d’une position spécifique compta / caisse. Lors de l’audience de négociation dans le cadre du préavis, La Poste n’a fait aucune proposition pour éviter ce conflit. Un rassemblement de grévistes, avec information aux usagers, était prévu à partir de 9h mardi 3 mai devant La Poste de Bordeaux Mériadeck rue du Château d’Eau.

La construction de nouveaux loge-ments a sensiblement augmenté dans certaines régions et diminué dans d’autres sans que le ministère ne fournisse la moindre explica-tion. Cette dernière est à chercher dans la carte blanche donnée aux spéculateurs du Bâtiment et des Travaux Publics (BTP) par les gouvernements successifs depuis des décennies.

Selon le ministère du Logement, les mises en chantier de logements neufs ont progressé de 3 % en un an. Elles ont été de 84 000 pour les trois pre-miers mois de cette année, caractérisés par un hiver très doux, pratiquement sans intempéries. Toujours selon Emmanuelle Cosse, les permis de construire accordés pour des loge-ments neufs ont grimpé de 7,5 % en un an. Au total, il pourrait y avoir 393 700 constructions de logements sur 12 mois, assez loin de l’objectif de 500 000 par an de François Hollande et du gouvernement.Cela étant, la croissance très diffé-renciée de la construction logements selon les régions pose quelques ques-tions et n’apporte aucune réponse quant aux causes de ces différences. Ainsi, sur douze mois, les mises en chantiers augmentent de 25,4 % en Ile de France, de 22 % en Corse et de 10,7 % en Pays de la Loire. Mais elles reculent de 14,3 % dans la nouvelle région Nord-Pas-de-Calais-Picardie, de 8,3% en Alsace-Champagne- Ardenne Lorraine et de 7,8 % en Normandie.On peut penser que les politiques de métropolisation des activités économiques autour des « pôles de compétitivité » que le marché spécu-latif des bureaux concentre au cœur et à la proche périphérie des grandes villes favorisent la construction de logements en Île-de-France, comme en région Pays-de-La-Loire tandis qu’une tendance lourde induite par une longue désindustrialisation fait

reculer les constructions de logements neufs dans les trois régions de la partie nord et est de la France, avec des zones de déprise immobilière faisant suite au déclin industriel.

Zones de déprise immobilière

Nous voyons émerger une consé-quence perverse du développe-ment très inégal des régions en France. Si la concentration des activités économiques se poursuit ainsi dans des régions comme l’Ile de France, le grand Lyon, le grand Nantes, le grand Bordeaux, le grand Toulouse, il y aura partout un étalement accru de l’habi-tat dans un rayon de 50 kilomètres alentour. On consommera beaucoup de terres agricoles pour de nouvelles constructions pavillonnaires. Mais on assistera à un phénomène général de déprise immobilière dans toutes les zones jugées trop peu attractives par le marché spéculatif de l’immobilier. On aura ainsi plus de transports publics saturés, de bouchons sur les rocades des grandes villes et au-delà et plus de déserts ruraux et de petites villes avec des logements vides faute de travail à proximité.Voilà ce qui arrive quand les gens qui nous gouvernement abandonnent toute politique d’aménagement du territoire et laissent cette mission au marché spéculatif qui aménage en fonction de ses intérêts. Voilà aussi qui va compliquer sérieusement l’efficacité de bien des dispositifs prévus dans le volet logement de la loi sur la transition énergétique dont plusieurs décrets d’applications vont bientôt paraître.Ségolène Royal a évoqué le sujet le 26 avril en clôture de la conférence envi-ronnementale. Dans son catalogue de bonnes intentions il y a la publication d’un prochain décret qui « prévoit de procéder automatiquement à des travaux d’isolation en cas de travaux importants » dans les immeubles. Un autre décret sera publié pour faciliter

l’isolation par des travaux à l’extérieur des immeubles, ainsi que « la révision des performances énergétiques pour les bâtiments existants », avec la volonté de « reprendre les dispositions les plus exigeantes au niveau européen ». Mais comment appliquer ce décret demain dans les zones qui auront de plus en plus de logements vides ?

Aller au-delà du catalogue de bonnes intentions

De même, la ministre a déclaré que « la lutte contre l’artificialisation des sols doit constituer une priorité lors de l’aménagement du territoire », ajoutant que « nous consommons l’ équivalent d’un stade de foot toutes les 5 minutes et d’un département tous les 7 ans ». Mais peut-on mettre fin à cette surconsommation de terres agricoles dans le bétonnage sans rompre avec le pilotage de l’aména-gement du territoire par les firmes du BPT, en fonction de leurs seuls intérêts spéculatifs ?Dans le catalogue des bonnes inten-tions, on trouve aussi : « compenser l’artificialisation des sols sur les terri-toires urbains (principe : une artificia-lisation contre une désartificialisation) ; valoriser les collectivités qui maîtrisent leurs consommations foncières ; réfléchir à un mécanisme pour favoriser le retour à un classement en zone naturelle ou agricole dans les plans d’urbanisme ; mobiliser les établissements publics pour mieux valoriser les anciennes friches industrielles ». Il s’agit là d’objectifs intéressants a priori. Il reste à savoir si l’on ira au-delà du catalogue de bonnes inten-tions dans un pays où les décideurs publics ont laissé aux aménageurs privés la possibilité de n’en faire qu’à leur tête et en fonction de leurs seuls intérêts depuis plusieurs décennies.

Gérard Le Puill, vendredi, 29 avril, l’Humanité

BORDEAUX

Grève à La Poste

POLITIQUE DU LOGEMENT ET AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE

La carte blanche donnée aux spéculateurs engendre des inégalités

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Les Nouvelles 5 mai 2016 • 3

EditorialACTUALITÉ

Il y a une alternative à gauche

Les attaques qui touchent une à une les couches sociales amènent aujourd’hui des réactions nom-breuses, des rassemblements divers, et cela au grand dam de ceux qui spéculaient sur les divi-sions, l’individualisme, le fatalisme.Certes, les attentes des uns et des autres ne sont pas au même niveau ; de fait, les exigences non plus. C’est sur ce terrain que s’organisent les divisions.Mais les luttes qui se développent aujourd’hui, le sont à l’appel de plusieurs organisations syndi-cales, politiques, signe de cet élargissement qui va bien au-delà de la loi El Khomri.Il y a de manière confuse une réelle volonté de se rassembler pour chercher ensemble des réponses modernes aux questions de l’emploi, de la démocratie, du vivre ensemble, du vivre mieux tout simplement.Cela pose de nouvelles questions. Celle du nécessaire débat sur les choix économiques, sur la question centrale de la démocratie. Connaître, savoir, donner son avis, être entendu.La bande du Président a lancé la campagne de remobilisation. Députés, sénateurs, élus locaux ont été sommés de « rouler » pour le président. «  La France va mieux  ». Tout est dit. Signe d’inquiétude sans aucun doute, attitude qui tente de jouer du désarroi politique que nous connais-sons à gauche, mais aussi tout le contraire de ce qu’attendent les Français.Partisans d’une primaire ou pas, il s’agit de per-mettre à chacun de jouer un rôle à son niveau, pour aller dans le même sens, celui des 99 %. C’est ce large rassemblement, ce mouvement d’opinion construit avec les gens et visible par eux même qui donnera une perspective.Le peuple a besoin de se rencontrer, d’échanger en dehors de toutes les pressions, de dépasser les manipulations (y compris médiatiques), de bousculer le système qui verrouille toute vision nouvelle, toute perspective.C’est ce que nous proposons en lançant la grande consultation citoyenne  : permettre à tous de s’engager dans ce mouvement. Au-delà de la présidentielle, le peuple a besoin d’affirmer ses convictions, de porter lui-même ce qu’il croit juste et réalisable, et cela en élisant une Assemblée nationale portant une véritable politique de Gauche.

Pierre VignauMembre du comité exécutif du PCF 33

« Nous vivons une situation inédite : un capitalisme en crise et pourtant présenté dans le discours dominant comme seul système viable ; une Europe basée sur le libéralisme et éloignée des citoyens ; une crise écolo-gique qui ne trouve pas de solutions à la hauteur ; le développement des ten-sions internationales et de politiques migratoires mortifères ; une crise globale de la vie politique marquée notamment par la forte montée de l’extrême droite… Cette situation appelle des réponses nouvelles, le refus de tout fatalisme. Nous sommes convaincus de la disponibilité de nom-breuses forces et énergies citoyennes pour construire d’autres possibles par la mobilisation populaire.Nous voulons contribuer à la trans-formation de notre société, par la remise en cause du productivisme et du consumérisme, par la redistri-bution des richesses mises au service du progrès social, y compris au plan international et européen, à rebours des politiques menées actuellement et sous les quinquennats précédents, sous l’aiguillon des organisations patronales et plus particulièrement du Medef, des marchés financiers et des institutions européennes.Nous refusons les logiques de “guerre au terrorisme” et du tout sécuritaire, le recul des droits et libertés publiques, la recherche de boucs émissaires

qui stigmatise des pans entiers de la population.Nous considérons que l’indispensable transformation de notre société passe par la mobilisation la plus large aux plans politique et social, par des modes d’intervention politique novateurs qui favorisent l’intervention citoyenne et la participation de toutes et tous aux décisions qui les concernent. La puissante mobilisation contre le projet de loi Travail et la mise en échec de la constitutionnalisation de la déchéance de nationalité démontrent la profon-deur de l’aspiration à une autre poli-tique et les importantes disponibilités pour l’engagement citoyen.Il y a débat à gauche sur la stratégie à l’orée des présidentielles, certains pensent que la réponse est dans une primaire, d’autres font d’autres choix : candidature déclarée, recherches de modalités nouvelles… Quel que soit le choix de chacun aujourd’hui il faut de toutes façons une démarche qui permette de débattre largement et sans exclusive, et de sortir du fonctionne-ment politique habituel afin de mettre dans le paysage des propositions d’urgence susceptibles de rassembler et de redonner de l’espoir. Nous pensons que le rassemble-ment des forces de progrès, dans les domaines politique, syndical, associatif, culturel et intellectuel est

indispensable pour créer les condi-tions de la mobilisation populaire. Nous affirmons donc notre volonté commune d’œuvrer à ce rassemble-ment, pour l’inscrire dans la durée et favoriser l’irruption citoyenne dans le débat public.Dans ce sens, nous voulons co-orga-niser des débats en territoire, ouverts à toutes et à tous sans exclusive, pour construire et adopter un corpus de propositions de mesures d’urgences qui contribueraient à améliorer signi-ficativement et rapidement les condi-tions de vie de toutes et tous. Ces mesures d’urgence devraient être pleinement intégrées dans les propo-sitions des candidat-e-s aux élections présidentielles et législatives de 2017.Elles constitueraient notre bien com-mun pour mener une campagne et construire des candidatures d’unité lors de ces échéances électorales. »Cet appel « Ensemble, favoriser l’irrup-tion citoyenne pour construire l’alterna-tive » est signé par des universitaires, des artistes, des syndicalistes, des mili-tant-e-s associatif(ve)s et citoyen-ne-s, des élu-e-s et responsables politiques (socialistes, écologistes, communistes, Ensemble, République et socia-lisme, Front de gauche…).Liste des cent premiers signataires publiée dans l’Humanité du lundi 2 mai.

APPEL DU 1ER MAI

« Ensemble, favoriser l’irruption citoyenne pour construire l’alternative. »

Après des mois d’augmentation, Pôle Emploi a enregistré 60 000 de-mandeurs d’emploi de catégorie A en moins pour le mois de mars. Le gouvernement doit-il vraiment s’en féliciter ?

La légère baisse du chômage se traduit par une hausse de la précaritéSe contenter d’une donnée mensuelle se rapportant à l’emploi est assez risqué, si on se penche sur le cumul annuel, on constate encore une hausse du nombre de demandeurs d’emploi de l’ordre de 0,5 %. D’autre part, les chiffres sont plus parlants lorsque l’on s’attarde sur leur lecture. En effet, le nombre de chômeurs de catégorie A (sans aucune activité) a baissé de 1,7 %, mais le nombre de chômeurs de catégorie B et C (activité réduite) a augmenté de 3,7 % (soit + 51 000 chômeurs) et ce constat se confirme sur plusieurs mois. On assiste finalement à un transfert important des chômeurs de catégorie A vers les catégories B et C.En outre, cette baisse relative s’ex-plique en grosse partie par des « sor-ties » qui ne sont pas forcément réjouis-santes : « défauts d’actualisation » (qui expliquent 45 % des sorties), radiations administratives (9,4 % des sorties), personnes qui sortent des chiffres du chômage suite à l’obten-tion d’un stage faiblement rémunéré (environ 10 %).Imaginons que la tendance du mois de mars se confirme dans la durée, on comprend aisément que cela n’est pas

forcément signe de bon augure. Un emploi précaire, aliénant, permettant tout juste de survivre n’est pas vecteur d’émancipation. Philippe Martinez, secrétaire générale de la CGT a résu-mé en quelques mots le phénomène : « On est en train de valider la préca-rité, c’est la généralisation des salariés pauvres, il faut avoir du boulot mais il faut pouvoir vivre de son boulot ».

Le gouvernement Valls, un bon exemple pour Watzlawick

Si on part du principe (éminemment discutable) que le gouvernement est lucide et de bonne volonté, on peut considérer que son cas est patholo-gique. Pourquoi s’acharner quand ça ne fonctionne pas ? Depuis le début du quinquennat, les méthodes sont toujours les mêmes : les mêmes ingré-dients, la même recette néolibérale.C’est Paul Waztlawick, le fondateur de l’école de Palo-Alto qui a mis en évidence ce problème sérieux. Quand l’action engagée n’a pas l’effet désiré plutôt que de chercher une autre mé-thode, nous persistons (plus fort, plus longtemps). Pour au final, « toujours plus de la même chose, pour toujours plus du même résultat », et souvent « la solution envisagée devient la cause du problème ». Deux aphorismes se prêtant parfaitement aux politiques menées depuis des décennies. Dans le cadre d’un régime capitaliste, une des « méthodes logique » consiste à aider les entreprises, les grosses entre-

prises (du moins leurs dirigeants et leurs actionnaires), car le capital est le seul capable de relancer la machine…La réalité économique ne lui donne pas raison mais le gouvernement persiste et signe, la loi EL Khomri en est le parfait exemple.

Changer de modèle, un impératif Et si nous changions de logique ?

C’est l’idée de la campagne engagée par le PCF : « Zéro chômage, pour une société du partage », un point d’appui non négligeable dans la lutte engagée contre la loi El Khomri. Cette dernière souhaite remettre en cause de manière radicale la logique capitaliste, Quid du pouvoir de la finance, du coût du capital, des délocalisations, de la destruction de notre modèle social ? Mais elle ne se contente pas de crier : « nous sommes contre », elle avance des propositions concrètes : réduire le temps de travail, engager une véritable transition écologique, développer les services publics, réorienter le crédit bancaire… Elle a surtout vocation à s’ouvrir au plus grand nombre (débats, échanges, rencontres) en se nourris-sant des aspirations populaires.Car, bien au-delà de la seule dimen-sion économique, une volonté de faire de la politique autrement émerge. Les gens en ont assez de cette caste qui monopolise le pouvoir politique aux dépens du plus grand nombre.

Anthony Semchaoui

CHÔMAGE

La fausse bonne nouvelle

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4 • Les Nouvelles 5 mai 2016

EN LUTTE

En dépit de la mobilisation qui a connu de nouvelles étapes contre le projet de loi El Khomri, les dis-cussions commençaient, mardi, à l’Assemblée nationale. Le débat risque de durer puisque près de 5 000 amendements ont été déposés par les députés, dont un très grand nombre par les parlementaires du Front de gauche opposés à ce texte.

Les députés socialistes ont aussi déposé de nombreux amendements, certains en phase avec ce que sou-haite le gouvernement, d’autres plus proches des positions défendues par les députés du Front de gauche. La droite tentera sans doute de jouer les arbitres chaque fois qu’elle pourra trouver une majorité de députés pour voter des amendements favorables aux attentes de Pierre Gattaz et du MEDEF.« Nous voulons tout mettre en œuvre pour que le texte soit retiré », a déclaré André Chassaigne, président du groupe Front de gauche à l’Assemblée. « Nous voterons donc des motions de procédure préalable qui demandent le retrait du texte ou son renvoi en commission. Nous comptons bien nous exprimer sur l’ensemble de la réforme, sans négocier le niveau de

précarité que prévoit le projet de loi. La raison du nombre conséquent d’amendements soumis est que nous ne disposons que de deux minutes par article pour faire valoir des pro-positions alternatives. Nous nous sommes appuyés, outre la réflexion du groupe depuis de nombreuses années, sur le travail pluriel effectué par le collectif d’universitaires pour un autre Code du travail (GR. Pact2016 – NDLR), des propositions de la sec-tion économique du PCF, certaines du Syndicat des avocats de France, des Économistes atterrés… Certains de nos amendements se recoupent avec d’autres portés à gauche, ce n’est donc pas de l’obstruction, mais la construction d’une alternative.Si je compare avec la loi sur les retraites ou la bataille contre la loi Macron, nous nous sentons encore davantage les porte-voix de cette mobilisation populaire d’où qu’elle vienne. En même temps, il y a un risque réel du recours au 49-3 par le gouvernement. Nous nous adresserons alors, comme pour la loi Macron, à l’ensemble des députés progressistes pour déposer avec eux une motion de censure. Cela exigera du courage de tous les parle-mentaires de gauche et écologistes qui s’opposent à ce texte. »

Tradition cégétiste, après la mani-festation du 1er, on se retrouve à la Bourse du travail pour un moment de convivialité. Évelyne Verventes-Decubes, de TBM, vient de finir le service des repas. Membre de la commission exécutive départe-mentale et à mi-temps sur le comité régional, elle était au congrès natio-nal de la CGT à Marseille. Elle nous raconte.

« Comme 78 % des délégués à Mar-seille, c’était mon premier congrès national, c’était aussi la première fois que les transports en Gironde étaient représentés par une femme. Les thèmes abordés partaient des préoccupations qui ont été recueillies

auprès de l’ensemble des syndicats. Les documents de congrès ont été validés à plus de 70 % et la direction élue à 95 %. La CGT sort de ce congrès en ordre de bataille, rassemblée et combative, quoiqu’ait pu dire la presse.Bien sûr il y a eu des débats, parfois houleux, c’est la démocratie. La ques-tion de la grève générale a fait débat. On peut toujours appeler à la grève générale, si concrètement on est à 20 % de grévistes devant la porte de la boîte, ça sert à quoi ? Il y a eu aussi la question du syndicalisme rassemblé. On est bien obligé de constater que la CFDT est un syndicat d’accompa-gnement depuis l’arrivée d’Hollande. Sur la loi El Khomri, il ne peut pas y avoir de compromis alors si on se rassemble, c’est sur le retrait de la loi.

D’ailleurs, il y a eu quelques militants CFDT dans les manifs. Sur le rapport au parti politique, il y a eu un rappel de l’indépendance du syndicat, qui concerne le collectif mais pas les individus qui sont libres de s’engager là où ils veulent. Nous avons beaucoup discuté de la place des femmes dans notre orga-nisation et nous avons eu de bonnes discussions sur les discriminations syndicales, les atteintes aux libertés. Plusieurs militants CGT ont été arrêtés dans les manifestations… Le pouvoir joue sur la peur. Et puis, il y a eu toute la partie culturelle comme la venue d’Émir Kusturica, un grand moment ! C’est aussi cela, la CGT ».

Avec la CGT, FO, Solidaires, la FSU et même la CFDT, les salariés, retraités, précaires du privé et du public étaient fortement mobilisés le jeudi 28 avril à Bordeaux. Il y avait aussi des militants politiques, des féministes, des étudiants, des lycéens, des intermittents… Au total, environ 10 000 personnes ont défilé de République à République.

Un cortège coloré, déterminé, c’est ce que l’on retiendra de la mobilisa-tion pour le retrait de la loi travail à Bordeaux, le 28 avril, à quelques jours du début des premiers débats à l’Assemblée nationale.Dans les rangs fournis de la CGT Filpac, Murielle, salariée pré-presse, nous explique qu’à Sud Ouest, dans les métiers du labeur, de l’imprimerie, le syndicat est fort, la CGT a du poids, « alors c’est plus facile de mobiliser ». Mais, la grève générale, elle pense que ça ne se décrète pas et quand on lui demande si elle a l’impression que ça pourrait arriver, elle répond : « je suis partagée entre l’envie et l’ impression ». Elle pense qu’il faudrait travailler plus la convergence, mettre entre parenthèses provisoirement les reven-dications de branche, se rapprocher du mouvement « Nuit debout ».Alain, responsable FO, se réjouit du monde. Il pense que « les choses se cherchent ». « Tous les salariés, les

jeunes, ont compris que c’est l’ensemble des acquis sociaux qui vont exploser si cette loi passe. Mais comment on fait ? La grève générale ne se décrète pas alors nous appelons à des assemblées générales dans les entreprises. Il y a besoin de dis-cussion. » Sur la Nuit debout, il relève que des aspirations s’expriment mais il pense que pour mobiliser, il faut des organisations.Dans les précédentes manifestations, on avait bien vu quelques drapeaux de la CFDT, cette fois c’est tout un groupe de la CFDT métallurgie qui manifeste.Mathieu est délégué CFDT de SERMA technologie et membre de la commission exécutive de son syndicat. Il explique qu’à la CFDT, chaque syndicat a son autonomie et que le sien est opposé à l’inversement des normes que va amener la loi El Khomri. « Quand on voit dans notre filière comment les négociations sont dures, on imagine très bien ce que ça peut donner si tout est renvoyé à la négociation de branche ». Une position qu’il dit être partagée par le syndi-cat parisien et d’Aquitaine. « Dans l’ industrie métallurgique, le dialogue social est particulièrement dur. Ces entreprises ont profité à plein de mesures comme le CICE mais aucune embauche n’en a découlé, c’est juste du bénef en plus pour les actionnaires. »Sur la position de la centrale qui

choisit de négocier, Mathieu ne semble pas amer. « Nous sommes pour la négociation, en général, car elle peut permettre d’obtenir beaucoup de choses. Mais là, nous ne sommes pas d’accord sur le seuil avec la centrale qui, elle, argumente qu’il y a encore 47 pages qui peuvent changer ».Un autre Mathieu est, lui, syndicaliste CGT à AIA Bordeaux. Ce jour-là, il est en manif mais pas en grève. Il a participé à toutes les manifestations pour le retrait de cette loi et déjà effectué 2 jours de grève. Dans son entreprise, la mobilisation est bonne. Environ 20 % des 1000 salariés sont en grève en ce 28 avril, ils ont même emmenés des salariés des entreprises sous-traitantes et de tous les secteurs. Lui aussi aimerait bien voir se déclen-cher une grève générale. « Il y a une conscience générale, dit-il, mais un manque d’investissement personnel. Les personnes, individuellement, n’ont pas conscience de la nécessité de leur propre implication. Il n’y a pas d’ investisse-ment. Par exemple, on est jamais content de ce que font les politiques mais on vote de moins en moins. Et puis de moins en moins de gens travaillent pour leur épanouissement personnel, c’est peut-être la raison du manque d’investissement. L’être humain a perdu de vue que c’est à lui de faire société. Ici les gens se pensent comme moteurs, heureusement. Nous devons être plus nombreux à être acteurs de nos luttes. »Pour cela, la volonté de convergence continue à faire son chemin. À l’issue de la manifestation du 28 avril, les organisations syndicales étaient invi-tées à prendre la parole, place de la République par le mouvement Nuit Debout, ce qu’on fait Corine Versigny pour l’Union départementale CGT, Gilbert Hanna pour Solidaires 33 et Graziella Danguy pour la FSU. Un pas de plus qui semble avoir regonflé les troupes, à voir la multiplication des initiatives en début de semaine.

Christelle Danglot

LOI TRAVAIL

Le débat s’engage à l’Assemblée nationale

CGT

Retour girondin sur le congrès

28 AVRIL À BORDEAUX

Grosse mobilisation syndicale contre la loi Travail

Le 28, le Collectif des intermittents et précaires est à la manifestation bordelaise, sur une des banderoles, un slogan qu’ils affectionnent : « Séparation du Medef et de l’État » alors que les médias viennent d’an-noncer un accord entre les organi-sations syndicales de salariés et les employeurs du secteur du spectacle, sur le régime d’assurance-chômage spécifique aux intermittents.

Pierre, intermittent non indemnisé, vient d’apprendre, comme les autres, qu’un accord a été trouvé dans les né-gociations sur les annexes 8 et 10 de la convention sur l’assurance chômage. Il comporte l’ouverture des droits à l’indemnisation aussi bien pour les artistes que pour les techniciens, à par-tir de 507 heures travaillées sur douze mois. « C’est une bonne nouvelle bien sûr mais elle ne concerne que les intermittents. Notre bataille concerne l’ensemble des travailleurs précaires. Depuis 13 ans, nous travaillons avec des experts, des comptables, des employeurs, l’Unedic et Pôle emploi ont même financé des expertises qui ont validé le “Nouveau modèle”* d’indemnisation comme étant tout aussi coûteux mais plus équitable. Il faut que ce nouveau modèle soit étendu à l’annexe 4. La question du travail discontinu ne doit pas être jugée. Hier, nous nous sommes invités au comité de direction régionale de Pôle emploi, ils ne connaissent même pas ce “nouveau modèle”, les informa-tions ne redescendent pas. De plus,

leur premier réflexe est de nous mettre à distance, nous avons dû batailler 2 heures contre ça. » Et même pour le statut spécifique des intermittents, Pierre estime que la bataille est loin d’être gagnée car il faudra la validation du Medef qui, de son côté, exige 185 millions d’économies sur le régime général.En effet, la FESAC, principal syndicat des employeurs du spectacle vivant, de l’audiovisuel et du cinéma, a bel et bien signé l’accord proposé par les syndicats des salariés du secteur, dont la CGT est majoritaire et, à la surprise générale, la CFDT aussi a signé cet accord lundi.Mais cet accord n’a pas été validé par le MEDEF et la CGPME, ni ratifié par la ministre du Travail et les 5 syndicats de salariés refusent catégoriquement la lettre de cadrage que veut leur imposer le Medef. L’ultime réunion de négociations pour l’assurance chômage aura lieu fin mai. En attendant, le CIP Gironde fêtait mercredi les deux semaines d’occupation du TnBA, assemblée générale d’occupation, animations et goûter pour les enfants, informations et apéro concert.

* À lire dans « Nos propositions » colonne de gauche sur le site http://cipgironde.wix.com/cip-aquitaine, cette proposition défend une annexe unique, une date anniversaire, un plafond et un calcul d’indemnité plus juste.

INDEMNISATION CHÔMAGE

Les intermittents toujours mobilisés

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Les Nouvelles 5 mai 2016 • 5

EN LUTTE

Un des animateurs du mouvement lycéen a été arrêté à l’issue de la manifestation du 1er mai. Deux jeunes avaient également été arrê-tés puis relâchés le 28 avril, alors qu’une partie du cortège contre la loi Travail se dirigeait vers la gare. Dans l’ensemble, la présence massive de forces de police, en civil ou en grand équipement répressif (flash-ball, bombe lacrymogène) a créé des tensions.

Des CRS en grande tenue de combat, des policiers en civil autour et dans la manifestation, des jeunes masqués, des slogans provocateurs en tête de manifestation, un bout de cortège qui se détache pour un itinéraire improvisé, tout était réuni pour que la manifestation dégénère. Heureu-sement, Bordeaux n’a pas assisté aux mêmes scènes de violences que dans de nombreuses villes et en particulier à Paris. Les provocations n’ont cepen-dant pas manqué.

Le 28 avril, en tête de cortège, une cinquantaine de jeunes, surtout des lycéens, se massent derrière des bande-roles : « Jeunesse insurgée, rien à perdre, tout à gagner » et « la poudre est pesée, tout est bon, tout est prêt ».

Dès que les forces de l’ordre se mettent en place, une partie des jeunes s’équipent de masques, de foulards. À deux pas de là, sur le trottoir, deux policiers interpellent deux jeunes, les isolent, à deux pas de leurs copains qui font mouvement vers eux en criant

« Libérez nos camarades ! ». La police fait mouvement aussi, les journalistes, les photographes… Les 2 jeunes sont finalement relâchés.

La manif peut démarrer, tout se passe bien jusqu’à ce que, dans le virage entre les quais et le boulevard Victor Hugo, des militants de Sud rail emmènent les jeunes et une partie du cortège vers la gare pour « soutenir les cheminots en grève ». Le syndicat a déposé un préavis de grève reconduc-tible sur plusieurs jours et tient des assemblées générales quotidiennes.

Le reste du cortège poursuit l’itiné-raire prévu vers République où des animateurs de la Nuit debout pré-parent l’installation pour un temps de convergence des luttes.

D’après Rue 89 Bordeaux, les per-sonnes qui remontaient les quais en direction de la gare auraient été stoppées entre le TnBA et le pont Saint-Jean par les forces de l’ordre qui ont usé de gaz lacrymogènes. Selon des témoins, une grenade de désen-cerclement aurait été lancée. Plusieurs manifestants seraient sortis blessés aux jambes voire à la tête. Le cortège n’in-siste pas et se résout à se rendre place de la République. La police empêche tout passage dans d’autres rues que les grands axes. (…) Quelques mètres plus loin, le groupe tente d’entrer rue Sainte-Catherine. Cela se solde par des coups de matraques télescopiques et de gaz lacrymogènes. Mécontents, les manifestants reculent d’un mètre et répliquent par quelques projectiles.

Deux personnes ont été arrêtées puis relâchées dans la journée.

Le premier mai, en fin de manifesta-tion, un peu avant l’arrivée du cortège, les policiers ont serré de très près le cortège au niveau des plus jeunes manifestants portant la banderole « on vaut mieux que ça », au point que la responsable FSU a dû intervenir. Plusieurs manifestants, journalistes, photographes se sont retrouvés entre la rangée de policiers et les jeunes manifestants abrités derrière la bande-role. Le cortège est arrivé sans heurts jusqu’à la place de la Victoire où les prises de parole des organisations se sont faites sous tension.

C’est finalement, cours Aristide Briand, à quelques mètres de la Bourse du travail, alors qu’il rejoignait la place de la République avec quelques copains, que Camille a été arrêté par la BAC. Une personne qui tentait de s’interposer a été violemment jetée au sol.

Dans un communiqué commun, l’UD CGT, la FSU et Solidaires ont fait part de leur indignation le soir même et ont assuré qu’ils resteront « très attentifs aux suites données à cette arrestation ». « La violence, ont-ils également déclaré, ce sont le patronat et le gouvernement qui l’utilisent en impo-sant des reculs sociaux », « le projet de loi travail va amplifier la maltraitance au monde du travail ».

CD

Mardi, la CGT et la FSU rejoins par Solidaires ont appelé à un rassemblement à l’occasion de la présentation du projet de loi à l’Assemblée nationale, devant la mairie de Mérignac. L’idée était d’interpeller Alain Anziani Séna-teur PS de la Gironde et maire de Mérignac et Marie Relcade, députée afin qu’ils rejettent « un texte dangereux et illégitime ». « Ce texte est très largement rejeté par les salariés, les jeunes et au- delà l’opinion publique, a déclaré la CGT. (…) La remise en cause de la

hiérarchie des normes se traduirait en particulier par un recul et une balkanisation des droits, une plus grande précarité et des inégalités croissantes entre salariés.

Ce projet non seulement est dan-gereux socialement, mais aussi illé-gitime démocratiquement car il n’a jamais été présenté aux citoyens lors des élections précédentes. »Parallèlement, à 12h30, place de la Victoire, la coordination lycéenne de Bordeaux appelait à un rassem-blement de protestation face aux violences policières, dans un com-muniqué elle dénonçait « l’arresta-tion injuste » de Camille, étudiant interpellé à l’issu de la manifestation du 1er mai. Pour la coordination, il s’agit d’une volonté d’intimidation et de musellement de la contestation lycéenne.Quant à la Nuit debout, outre le relai d’information sur les différentes initiatives, plusieurs rendez-vous de structuration étaient donnés mardi pour préparer la soirée du mercredi. « Voilà trois semaines que nous luttons ensemble sur la Place de la République, indiquait lundi le mouvement sur les réseaux sociaux. Notre action est un puissant vecteur

de mobilisation au-delà des cercles militants traditionnels, il nous per-met de renforcer les luttes existantes en les faisant connaître et en essayant de les faire travailler ensemble. Nous sommes aussi un lieu d’éducation populaire, de reprise de la parole et de culture de l’horizontalité. Après trois semaines, il est temps de nous revoir pour faire le point sur notre fonc-tionnement logistique (…). Nous avons encore la force et la volonté de poursuivre ces nuits debout parce que nous croyons profondément qu’elle est un évènement porteur de chan-gement, quel qu’en soit l’issue visible. S’il y a des accalmies, la persévérance peut parfois porter ses fruits et nous surprendre par une reprise d’ampleur du mouvement. (…) Nous avons besoin de toutes et tous. Certaines et certains ne sont pas forcément satisfaits de notre fonctionnement : profitons-en pour essayer de l’amé-liorer que ce soit en terme d’efficacité ou en terme d’horizontalité. Si vous avez arrêté pour faire une pause, nous pensons qu’il est temps d’envisager l’avenir de l’organisation et notre rythme pour ne pas épuiser les per-sonnes tout en conservant la force du mouvement. » En bref, ce n’est pas simple mais le mot d’ordre est clair : on ne lâche rien !

28 AVRIL ET 1ER MAI À BORDEAUX

Tensions et répression5 000 PERSONNES LE 1ER MAI

Une manifestation très politique, féministe et internationaliste

SYNDICATS, LYCÉENS ET ÉTUDIANTS, NUIT DEBOUT…

La lutte continue

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6 • Les Nouvelles 5 mai 2016

INTERNATIONAL

D’Istanbul à Moscou en passant par Rio ou Caracas, le défilé de la fête des travailleurs est marqué par les enjeux nationaux.

En Turquie, de nombreuses violences ont émaillé les manifestations du 1er Mai. Un passant a été mortellement écrasé par un véhicule anti-émeute. Une enquête a été ouverte. Des gaz lacrymogènes et des canons à eau ont été utilisés pour disperser des manifestants qui s’étaient réunis près de la place Taksim. Foyer traditionnel de protestation des Stambouliotes, cette zone avait été déclarée interdite d’accès. Une quarantaine de per-sonnes ont été arrêtées. Le défilé autorisé par le pouvoir a eu lieu très loin du centre, à Bakirköy, une vaste zone près de l’aéroport international. Cela n’a pas empêché la police de faire, là aussi, usage de la force contre des

militants du Parti démocratique des peuples (HDP, formation de gauche qui défend les droits des Kurdes) qui tentaient de se joindre à la manifesta-tion officielle.

En Russie, la religion s’invite au 1er mai

Étonnant hasard du calendrier en Russie, le 1er Mai tombait cette année le même jour que la Pâques ortho-doxe. Cette situation a provoqué un incroyable pataquès. Plusieurs syndi-cats et mairies ont refusé de participer à la traditionnelle fête du Travail, estimant que la célébration religieuse devait être prioritaire. Ce fut notam-ment le cas en Crimée ou en Sibérie. Face à cette situation, la Fédération des syndicats a menacé d’exclure les organisations syndicales régionales qui n’auraient pas voulu défiler. Pour

échapper à une telle sanction, certains militants ont proposé de transformer le 1er Mai en simples « rassemble-ments » en présence de prêtres. Encore plus inouï, le patriarcat de Moscou a essayé de venir à la rescousse des syndicats, demandant à ses fidèles de manifester pour éviter « des divisions dans la société ». « Jésus-Christ était le premier communiste et s’ il était vivant il manifesterait à nos côtés », a tenté de convaincre Guennadi Ziouganov, le chef du Parti communiste russe.

En Amérique latine, lutte contre la droite

En Amérique du Sud, au Brésil et au Venezuela, les défilés devaient être pla-cés sous le sceau des crises politiques que traversent ces deux pays. Les manifestants devaient prendre la dé-fense de la présidente de gauche Dilma Rousseff, en pleine procédure de des-titution. Son homologue vénézuélien Nicolas Maduro comptait sur la fête du Travail pour mobiliser ses soutiens au moment où une pétition réclamant son départ a réuni un million de signa-tures, première étape pour organiser un référendum révocatoire. À l’heure où ces lignes étaient écrites, il n’était pas possible de connaître l’ampleur des rassemblements dans ces deux pays.

Par Damien Roustel, l’Humanité, lundi, 2 mai

Des milliers d’Irakiens, répondant à l’appel de l’imam chiite Moqtada Al Sadr, ont envahi la zone verte, siège de nombreuses institutions à Bagdad, et sont entrés dans le Parlement. La tension restait vive en début de semaine.

Alors que les combats se poursuivent en Irak pour déloger les combattants de Daech, le pays connaît une crise politique dont les conséquences pour-raient toucher l’offensive militaire. Le pouvoir central est, en effet, mis en cause et déstabilisé après l’inca-pacité du premier ministre, Haider Al Abadi, à faire approuver un gou-vernement constitué de technocrates. Samedi à Bagdad, des milliers de manifestants ont pris d’assaut la zone

verte, ultra-sécurisée, siège de nom-breuses institutions du pays et des ambassades étrangères, pour dénoncer l’inaction du Parlement - qui a été occupé pendant plusieurs heures - et réclamer un nouveau gouvernement capable d’appliquer des réformes anticorruption. En réalité, depuis des semaines, des milliers d’Irakiens participent à des meetings et des manifestations. Mais samedi, c’est directement sur ordre de l’imam chiite Moqtada Al Sadr que les manifestants ont agi. Les sadristes, qui s’étaient rassemblés dans la journée aux abords du quartier, ont franchi un pont sur le Tigre en scandant : « Les lâches se sont enfuis ! », allusion aux députés qui avaient quitté le Parlement.

La capitale irakienne sous haute sécurité

Cette invasion de la zone verte a tout d’abord pris un tour pacifique, mais à la tombée de la nuit, les forces de sécu-rité ont tiré en l’air et fait usage de gaz lacrymogènes pour tenter de dissuader une partie des militants de rejoindre la zone sécurisée à partir d’un pont situé non loin de l’ambassade des États-Unis. Dimanche, tranchant avec les tensions de la veille, les manifestants prenaient des photos et déambulaient dans la zone verte, ordinairement fermée au public, mais la capitale ira-kienne restait sous haute sécurité. Des mesures ont été immédiatement prises par le gouvernement pour renforcer la sécurité autour de la zone verte alors que la milice dépendant de Moqtada Al Sadr s’est déployée aux alentours du Parlement.Le Parti communiste irakien dénonce l’attitude du gouvernement qui persé-vère dans une approche de partage du pouvoir privilégiant les appartenances sectaires, et estime que les incidents dans la zone verte auraient pu être évi-tés si les demandes populaires avaient été entendues. Il appelle à poursuivre pacifiquement la protestation.

Par Pierre Barbancey, lundi, 2 mai, l’Humanité

Ce sont des données peu connues qui font froid dans le dos. Toutes les quinze secondes, un travailleur meurt d’un accident ou d’une mala-die liée à son emploi, selon les chiffres de l’Organisation internationale du travail (OIT). Pendant ce même laps de temps, l’OIT affirme aussi que 153 personnes auront été victimes d’un accident lié à leur activité. Au total, ce sont donc 6 300 personnes par jour, soit 2,3 millions par an, qui décèdent à cause de leur travail. À la veille de la Journée mondiale de la sécurité et de la santé au travail, le 28 avril, l’OIT a tenu à le rappeler.

Organisée depuis 2003, cette journée aborde chaque année une thématique différente. Cette année, c’est le stress qui est mis en lumière. « Le stress lié

au travail est désormais généralement reconnu comme un problème mondial affectant toutes les professions et tous les travailleurs tant dans les pays déve-loppés qu’en développement. Dans ce contexte complexe, le lieu de travail est une source importante de risques psy-chosociaux et, en même temps, le lieu idéal pour y faire face afin de protéger la santé et le bien-être des travailleurs », explique l’OIT.En 2005, face à l’augmentation du nombre de décès et de blessés, l’OIT, associée à l’Organisation mondiale de la santé (OMS), avait rédigé un appel conjoint pour mettre en place des stratégies de prévention. L’effon-drement en 2013 d’un immeuble au Bangladesh, le Rana Plaza, sur des ouvrières du textile (plus de 1 000 morts) montre que ce texte est tou-jours d’actualité.

TRAVAIL

Un mort toutes les 15 secondes1ER MAI

Manifestations partout dans le monde

IRAK

Crise politique sur fond de corruption et de sectarisme

Après la divulgation des secrets des Panama papers, les autorités de Bruxelles et les principaux pays euro-péens ont annoncé, la main sur le cœur, qu’ils allaient « renforcer la lutte contre la fraude fiscale internationale et particulièrement contre les paradis fiscaux ». Peut-on croire en cette soudaine conversion à la lutte contre la finance de l’ombre ? Difficilement bien sûr, si l’on se souvient qu’il y a deux ans c’était l’Europe qui était secouée en son cœur par le scandale des « arrangements fiscaux » luxem-bourgeois, conçu sous l’égide du premier ministre du duché, devenu ensuite le président de la Commis-sion européenne. En l’occurrence, il s’agissait de la technique du « rescrit fiscal » qui se traduisait par un accord donné à l’application d’un régime fis-cal favorable applicable à l’entreprise concernée.

Certes, on comptait un peu moins d’hommes politiques, de gloires sportives, de marchands de tableaux mis en cause. Mais on notait la présence des plus grands groupes multinationaux dont les capacités de fraude et de dissimulation sont autrement plus importantes que celles de simples particuliers, fussent-ils richissimes. Rappelons-nous. Plus de 1 600 sociétés avaient ainsi une domiciliation au grand-duché, à la même adresse postale !Fiat, Starbucks, MacDonald’s, Ama-zon furent, entre autres, mis en cause.Le rôle des grands cabinets inter-nationaux d’audit et de conseil que sont PwC, EY, Deloitte et KPMG fut pointé du doigt. Sauf que le Luxembourg n’est pas un exemple isolé. L’Humanité avait fait à cette occasion le tour des paradis fiscaux.

PARADIS FISCAUX

Le bal des hypocrites

Mercredi, le Parlement autrichien a adopté une série de dispositions restrictives, intitulée « état d’urgence migratoire », qui durcissent considé-rablement la possibilité pour les réfu-giés d’être accueillis. Le droit d’asile ne sera réservé qu’aux demandeurs qui seraient menacés dans leur pays et à ceux dont des proches se trouvent déjà en Autriche. La reconduite à la frontière en cas de rejet pourra être immédiate. La nouvelle loi permet-tra en effet l’examen des demandes d’asile dans l’heure qui suit le dépôt du dossier. Ces mesures ne seront mises en œuvre que si le Parlement reconnaît l’existence d’une menace pour la sécurité et l’ordre publics. Cet « état d’exception » pourra durer six mois et être renouvelé trois fois par les députés. Les permis de séjour seront

limités à trois ans. Ce durcissement contre les réfugiés intervient quelques jours seulement après le premier tour de l’élection présidentielle qui a vu le candidat d’extrême droite Norbert Hofer arriver en tête. Pays de transit pour les migrants, l’Autriche a accueilli 100 000 demandeurs d’asile depuis l’été dernier. Vienne a, depuis, décidé de limiter le nombre de demandes à 37 500 pour 2016. Rien que pour le mois de janvier, 18 000 demandes ont été déposées.Le gouvernement, une coalition entre les sociaux-démocrates et les conservateurs, veut aussi ériger une barrière de 370 mètres au col du Brenner, un poste frontière entre l’Italie et l’Autriche.

AUTRICHE

Vienne envoie valser le droit d’asile en Europe

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Les Nouvelles 5 mai 2016 • 7

PCF

FH33 2016

La fête en ciné et en débats

MANIFESTE DES SERVICES PUBLICS DU XXIE SIÈCLE

Lancement des Assises départementales

Repas des vétérans

ESPACE CINÉMASAMEDI15h : Documentaire « La mort est dans le pré »17h30 : Film « Merci Patron ! », échange avec un journaliste et des syndicalistesDIMANCHE15h : « Comme des Lions »ESPACE FORUMSAMEDI11h30 : Quelles propositions pour des

services publics qui répondent aux besoins des citoyens d’aujourd’hui et de demain ?15h30 : Quelles alternatives à la «  loi Travail » ?18h00 : Développer les solidarités internationalesDIMANCHE11h : Les élus communistes et républi-cains (ADECR)17h : Meeting

Après la manifestation à Guéret, le collectif « convergence nationale des collectifs de défense et de développement des services publics » lance les assises nationales qui auront lieu le 19 novembre à Montreuil, pour contribuer à l’écriture d’un manifeste des services publics du XXIe siècle.Le collectif Girondin lancera les assises départementales, le samedi 21 mai à 11h30 à l’espace Forum de la Fête de l’Humanité, avec un débat animé par les acteurs de la défense des services publics en Gironde (associations, syndicats, collectifs locaux, élus…) : « Dans quel état se trouvent les services publics en Gironde ? Quelles propositions pour avoir des services publics qui répondent aux besoins des citoyens d’aujourd’hui et de demain ? »

Sur la fête, repas des vétérans, dimanche 12h, sous la présidence de Georges Durou.

22H

21H 23HUn voyage de solidarité à Cuba a été organisé par le MJCF, du 10 au 17 août 2015. 22 jeunes communistes, dont 2 girondins, se sont rendus à la Havane afin de rencontrer des acteurs de la société cubaine. Comme ils l’ont fait avec la section des Graves, les Jc de Gironde sont disponibles pour rencontrer les communistes, faire le récit de ce qu’ils ont vus à Cuba et échanger sur la situation du pays. Ci-dessous, récit de voyage par Théo Kececioglu.

« Nous sommes partis avec de nom-breuses questions sur Cuba, dont 3 centrales : comment fonctionne une société communiste dans un monde rongé par l’impérialisme et dans lequel le système capitaliste prévaut ? Où en est le processus révolutionnaire cubain démarré en 1967 ? Quelle est la position des cubains et du gouvernement quant au processus de normalisation des relations avec les E.U ? Pour répondre à ces questions, nous avons eu l’occasion de rencontrer de nombreux intervenants lors de notre séjour. Un membre du Co-mité Central du PCC, des membres de l ’UJC, dont le responsable des relations internationales, une intervenante de la Fédération des Femmes Cubaines, un intervenant

du syndicat étudiant ainsi qu’une de la Confédération des Travailleurs Cubains. Nous avons également eu la chance de rencontrer Fernando Gonzales, le vice président de l’Ins-titut cubain de l’Amitié entre les Peuples et ancien détenu à Miami. Un médecin nous a aussi accueilli dans un des plus grands hopitaux de la Havane pour nous parler de la situation de la médecine et de la santé à Cuba. Notre visite au centre de recherche en biotechnologie à été pour nous l’occasion de constater l’étendu de l’avance technologique cubaine en matière de recherches sur la santé. Nous nous sommes également rendu à une coopérative agricole de Vinales, commune rurale à l’est de La Havane, où nous avons pu échanger autour de la situation agricole, des besoins des cubains, ainsi que des projets mis en œuvre autour de l’agriculture. Enfin, nous avons beaucoup discuté avec les cubains, ouvriers comme vendeurs de babioles dans le centre de La Havane, afin de connaître leur point de vue sur la situation à Cuba. Un élément marquant de ce voyage était que chaque personne à qui nous parlions possédait une culture politique très développée et était très clairs quant aux actions à mener ainsi qu’aux points positifs et

négatifs de leur société.Toutes ces rencontres nous ont apporté un contenu politique im-portant sur de nombreux aspects de la société cubaine, en particu-lier la lucidité des cubains face au processus de normalisation. Ils sont conscients que ce processus est nécessaire au développement de Cuba, mais ne se méprennent pas sur les intentions affichés par les État-Unis d’un envahissement financier et politique du pays. »

Cet été, le Mjcf organise un voyage de dix jours en Espagne et au Portugal pour rencontrer les partis communistes et les forces anti-aus-térité, échanger sur les perspectives en Europe, les moyens d’actions, les possibilités de convergences…Par ailleurs, un camp d’été sera, cette année encore, organisé pour permettre aux jeunes communistes de se rencontrer, de se former mais aussi de donner la possibilité aux militants qui n’en ont pas l’occasion de prendre des vacances.Pour toutes ces initiatives, ils auront besoin de votre soutien !

Contact : Théo : 06 21 58 10 65 [email protected]

Depuis deux semaines environ, des camarades mettent en pratique de diverse façon la grande consul-tation citoyenne lancée par le Parti communiste.

Pour certains, ils ont tout simple-ment proposé le questionnaire dans la proximité de leur famille, amis, collègues de travail, camarades syndicalistes… Pour d’autres, ils ont organisé une mise en œuvre collective. « On annonce notre venue par affichette dans une cité où, au porte à porte, nous allons présenter le questionnaire en début de semaine. Et on donne rendez-vous aux habitants en fin de semaine pour recueillir et

dépouiller les réponses. »Quelle que soit la manière, la dé-marche est bien reçue, même si la question « à quoi ça va servir ? » revient régulièrement. Et parmi les réflexions et discussions qu’amène l ’enquête, celle-ci n’est pas la moindre, car l’expérience vécue que la parole n’ait pas été prise en compte, les promesses non tenues, fait partie des raisons du désenchantement, de la défiance, de la colère. Le retour de l’enquête avec celles et ceux qui y participent est donc aussi importante que le fait de les inter-roger. Un camarade disait, lors de la rencontre des exécutifs le 28 avril à la Fédération : « On dit “prenez la

parole !” c’est bien, mais surtout « ne la lâchez pas ! ». Car une des ambitions de cette consultation est que les citoyens (re)deviennent acteurs. Cette campagne s’inscrit dans la durée, bien au-delà du temps électo-ral, même si elle permettra de mettre en chantier, circonscription par circonscription, des « états généraux » portant des propositions pour les législatives, pour se doter d’élus au Parlement qui auront des comptes à rendre, non pas à un président, mais à leurs électeurs-trices.La fête de l’Humanité en Gironde, les 21 et 22 mai, sera un des temps forts de cette consultation dans les stands et les allées.

JEUNES COMMUNISTES

La solidarité de l’Europe à Cuba

LA GRANDE CONSULTATION CITOYENNE

A quoi ça va servir ?

BASSIN D’ARCACHON-VAL DE L’EYRE. Notre camarade René Lapébie est décédé le 2 mai. Militant de la CGT et du Parti communiste, élu de nombreuses année à Salles, René était fortement impliqué dans le domaine sportif en tant que dirigeant de « l’US Salles Rugby », mais aussi dans sa discipline de prédilection, le « vélo », où tour à tour il s’impliqua dans le « tour de Gironde cycliste » et prit part au « grand prix de l’humanité », son journal depuis la Libération. Il fut aussi chroniqueur sportif au journal des « Nouvelles de Bordeaux ». La rédaction du journal s’associe aux communistes de sa section et de la Gironde qui lui rendront hommage lors de ses obsèques et adressent leurs plus sincères condo-léances à Simone et ses enfants, tout leur soutien dans ces moments douloureux.

Carnet

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8 • Les Nouvelles 5 mai 2016

CULTURE & SOLIDARITÉ

Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest S.A.S. au capital de 37 000 eurosAssociés (à parts égales) : L. Chollon, F. Mellier, S. LabordeDirecteur de la publication : Frédéric MellierAbonnement 1 an : 25 euros. Abonnement de soutien : 40 eurosRédaction, composition, impression : S.A.S. Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest15, rue Furtado - 33800 BORDEAUXTél. 05 56 91 45 06 - Fax 05 56 92 61 01 - Annonces légales : [email protected]é : [email protected] - Redaction/Proposition d’article : [email protected] nbso.frCommission paritaire de presse : 0118 C 85932

@nvlbxLes nouvelles de bordeaux

AVIS DE CONSTITUTION

Il a été décidé en date du 26/04/2016 de constituer une société dont les caractéris-tiques sont les suivantes :Dénomination : BODY LIGHT CONCEPTForme : SASSiège social : 15 RUE TEULERE 33000 BORDEAUX Objet social : Activités photographiques et toutes opérations commerciales, finan-cières ou juridiques se rattachant à l’objet indiqué ci-dessus et visant à favoriser l’activité de la société.Capital : 100 € Durée : 99 ans Apport en numéraire : 100 €Président : M. Thierry POUSSET, demeu-rant 117 rue Barreyre 33300 BORDEAUX

La société sera immatriculée au greffe du Tribunal de Commerce de Bordeaux

Pour avis,

Il a été décidé en date du 22/04/2016 de constituer une société dont les caractéris-tiques sont les suivantes :Dénomination : DAV AUTOForme : SASUSiège social : 6 rue Maryse Bastié Apt 26 Entrée C3 33300 BORDEAUX Objet social : commerce de véhicules d’occasion et de pièces détachées, et toutes opérations commerciales, finan-cières ou juridiques se rattachant à l’objet indiqué ci-dessus et visant à favoriser l’activité de la société.Capital : 500 € Durée : 99 ans Apport en numéraire : 500 €Président : M. Artem DAVTYAN, demeu-rant 6 rue Maryse Bastié Apt 26 Entrée C3 33300 BORDEAUX

La société sera immatriculée au greffe du Tribunal de Commerce de Bordeaux

Pour avis

AVIS DE LIQUIDATION

LANDATEXSARL en liquidationau capital de 5 000 €

Siège social : 6 Avenue Neil Armstrong33692 MERIGNAC Cedex

SIREN 514 444 868 RCS Bordeaux

L’Assemblée Générale réunie le 31/03/2016 a approuvé le compte défini-tif de liquidation, déchargé M. Sébastien KLEBER de son mandat de liquidateur, donné à ce dernier quitus de sa gestion et constaté la clôture de la liquidation à compter du jour de ladite assemblée.

Les comptes de liquidation seront dépo-sés au Greffe du Tribunal de commerce de BORDEAUX, en annexe au Registre du Commerce et des Sociétés.

Pour avis Le Liquidateur.

ANNONCES LÉGALES

Un témoignage sur ce qui peut rester d’humanité dans des condi-tions inhumaines. L’un des derniers rescapés des camps de la mort. Le plus jeune des otages du camp de Mérignac dont la plupart seront fusillés à Souge.Les bénéfices des ventes du livre sont reversées à la fédération du PCF de Gironde. Le livre est disponible à l’achat, à la fédération du PCF 33.

GEORGES DUROU

Mes printemps de barbelés

10€

Le comité de Bègles du Secours Populaire français organise un vide grenier le dimanche 8 mai 2016, de 8h à 18h sur le site la Grande Prairie, chemin de la Caminasse-Courrèjean à Villenave d’Ornon.

Restauration sur Place.

Accueil des exposants à partir de 5h, 10€ les 4 ml, inscriptions au 06.76.28.80.94 ou par mail: [email protected].

GRANDE PRAIRIE, VILLENAVE D’ORNON

Vide grenier solidaire

CHRONIQUENOUVELLES IDÉES REÇUESpar Gérard Loustalet Sens

La noble entreprise de l’islamophobie a donc trouvé son égérie : Mme Elisabeth Badinter en personne. Celle-ci vient de lancer une grande campagne contre… des maisons de couture, H&M, Dolce et Gabanna… sous prétexte de « mode islamique » ! Il y avait urgence et, à l’évidence, il n’y a pas dans la société française de question plus pressante que la vogue supposée d’une « mode islamique ». Comment ne pas voir dans cette croisade aussi futile que risible une pauvre réponse à cette injonction de Valls lui-même : « Bien sûr, il y a l’économie et le chômage, mais l’essentiel, c’est la bataille culturelle et identitaire »… La ficelle est un peu grosse  : il vaut mieux parler des supposés méfaits vestimentaires de l’Islam que de la lutte contre la loi El Khomri… Etrangement, on voit ainsi Mme Badinter se lancer dans la surenchère islamophobe comme pour faire oublier une démolition du Code du travail où M. Badinter, justement, a donné les premiers coups de pioche avec son rapport bâclé de janvier dernier. Un vrai travail d’équipe ! Ajoutons que le magazine Challenges (1-6.04.2016) nous apprend que l’agence Publicis vient de signer un contrat avec l’Arabie Saou-dite pour « redorer l’image » en France de ce paradis des droits de la femme. Mme Badinter est l’actionnaire principale de Publicis. Qui a parlé de tartufferie ?

La prescription gouvernementale est suivie par d’autres. Un ministre, c’est normal, M. Patrick Kanner, ministre de la ville, compte bien affoler les populations en annonçant « une centaine de Molenbeck en France » (le Monde, 29.03.2016)… Molenbeck, quartier (et non banlieue de Bruxelles) devenu malgré soi le symbole des horreurs du djihadisme et le nouvel instrument de stigmatisation des quartiers populaires. Grossièrement alarmiste et sociologiquement infondé, un tel propos n’est qu’un élément de la stratégie de la peur que j’ai déjà eu l’occasion d’évoquer. Mais encore, à croire que l’islamophobie devient une affaire d’Etat, une officine gouvernementale inspirée par Valls vient de se créer sous le nom de « Printemps républicain », en fait un groupuscule composé pour l’essentiel de quelques islamophobes confirmés qui mènent la barque dans le seul but de contrer l’Observatoire de la laïcité dont Valls déteste le président Jean-Louis Bianco. La prétendue laïcité affichée ici n’est qu’un triste racisme anti-arabe, qui peut enfin se démasquer et dont on peut en toute quiétude revendiquer la « légitimité ».

Ces nouveaux inquisiteurs se sont donné mission de pourchasser l’infamie « islamo-gauchiste », qualificatif qui doit être considéré dans leur rhétorique comme très péjoratif. C’est une vraie croisade, avec toute une doxa islamophobe, des interdits, des fatwas, ou, plus exactement, une chasse aux sorcières comme on dit en pays chrétien. Une première victime en a été le journaliste Edwy Plenel, nommément désigné et injurié dans un texte étonnamment haineux qui est un véritable appel à la censure. Dans cette diatribe, les auteurs réclament rien de moins - et de quel droit, on se le demande ? - que Plenel soit viré de la direction du site Médiapart qu’il a fondé ! Quel est son crime ? Penser que l’on peut débattre avec les Musulmans, y compris ce Tariq Ramadan diabolisé depuis 20 ans par la doxa islamophobe.

Le samedi 23 avril, j’ai assisté au débat organisé par les municipalités de Cadillac et de Loupiac et l’Association des Musulmans de Cadillac. Deux cents personnes ont pu écouter et débattre dans la sérénité et le respect mutuel, loin des invectives des racistes médiatiques. Le tout s’est terminé devant un couscous préparé par l’Association des Musulmans. Cela s’est passé en France, en 2016, et les fanatiques islamophobes du « Printemps républicain » n’y peuvent rien. On a parlé du « foulard » bien sûr. Une jeune femme « voilée » est venue dire avec éloquence la totale liberté de son choix, réduisant à néant les misérables âneries des Rossignol gouvernementales. Elle a ajouté que c’était ainsi qu’elle « vivait sa foi ». Pour moi, athée, cela n’évoque rien mais en tant que laïque je ne peux que la respecter. Ce fameux « foulard » n’est, en fait, affaire ni de religion ni de laïcité. Pierre Bourdieu, dès 1989, l’avait bien vu : « la question patente - faut-il ou non accepter à l’école le port du voile dit islamique ? - occulte la question latente -faut-il ou non acepter en France les immigrés d’origine nord-africaine ? » (Interventions, Agone, 2002, pp.305-306). L’islamophobie permet de donner à cette seconde question une réponse inavouable autrement.

Islamophobie « républicaine »

Animée par Bernard Lachaise, pro-fesseur émérite d’histoire contempo-raine à l’Université Bordeaux-Mon-taigne, en présence de Claude Pen-neiter, historien, chercheur au CNRS, directeur du « Maitron », Dominique Tantin, historien, président de l’association « Pour un Maitron des fusillés », Jean Lavie,

secrétaire général de l’Association du souvenir des fusillés de Souge, et Dominique Mazon, de l’Asso-ciation du souvenir des fusillés de Souge, Jean-Luc Gleyze, président du Conseil départemental de la Gironde, conseiller départemental du canton Sud-Gironde, Isabelle Dexpert, vice-présidente du Conseil départemental de la Gironde, en charge de la jeunesse, de la culture, du sport et de la vie associative, conseillère départementale du canton du Sud-Gironde, maire de Pompéjac.Y seront présentés et dédicacés les ouvrages :- Les Fusillés. 1940-1944. Diction-naire biographique des fusillés et exé-cutés par condamnation et comme otages ou guillotinés en France pendant l’Occupation- Les 256 de Souge. Fusillés de 1940 à 1944En partenariat avec : Les Éditions de l’Atelier, Les Éditions du Bord

de l’Eau, Le Maitron, dictionnaire biographique, La Machine à Lire, L’Association du souvenir des fusillés de Souge, L’Association nationale des Anciens combattants de la Résis-tance.Entrée libre et gratuite72, cours Balguerie-Stuttenberg 33 300 BordeauxTél : 05 56 99 66 00 – [email protected] – archives.gironde.fr

TABLE-RONDE

« Les fusillés de la Seconde Guerre mondiale »Mardi 10 mai 2016 à 17h30, aux archives départementales de la Gironde