8
Photos : PAGUY Jeudi 26 mai 2016 - N° 2152 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX - Prix : 0,80 euro

Nouvelles N° 2152

Embed Size (px)

DESCRIPTION

Nouvelles N° 2152 du 26 mai

Citation preview

Phot

os : P

AGU

Y

Jeudi 26 mai 2016 - N° 2152 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX - Prix : 0,80 euro

2 • Les Nouvelles 26 mai 2016

EN LUTTE

LOI FINANCE

Transparence financière et fiscale des entreprises à vocation internationaleLa majorité Sénatoriale maintient l’opacitéCommuniqué de Patrick Abate, sénateur CRC de la Moselle, jeudi 19 mai

Le 18 mai dernier, le Sénat a examiné une proposition de loi du groupe Com-muniste, Républicain et Citoyen qui a pour intitulé : « Assurer la transparence financière et fiscale des entreprises à vocation internationale ».C’est malheureusement sans grande surprise que le texte n’a pas été adopté. Ce texte suggérait de rendre publiques, pour les entreprises atteignant un seuil de 40 millions d’euros de chiffre d’affaires, les implantations dans chaque territoire, la nature des activités et leur localisation géographique, le chiffre d’affaires, le nombre de salariés sur une base équivalent temps plein, la valeur des actifs, les ventes et achats, le résultat d’exploitation avant impôts, les impôts payés sur le résultat, les subventions publiques éventuellement reçues.En plein scandale des Panama papers et à l’heure où le lanceur d’alerte Antoine Deltour est jugé comme un délinquant pour avoir mis au jour un scandale d’évasion et de fraude fiscales à grande échelle (luxleaks), ce texte répondait à la forte et juste exigence de transparence et de respect de l’intérêt général des citoyens. Le Sénat tourne donc le dos à la nécessité qui s’impose, d’envoyer un signal fort à la communauté internationale en matière de transparence fiscale et de démocratie. Tôt ou tard, il faudra bien que les choses changent au regard des scandales qui se multiplient en Europe et ailleurs. Ce n’est que partie remise.À lire, les  interventions d’Eric Bocquet, auteur de la proposition de loi et Thierry Foucaud sur le site www.groupe-crc.org

ROUTIERS

La mobilisation des routiers fait reculer le gouvernementLe secrétaire d’État aux transports, Alain Vidalies, a annoncé le maintien de la rémunération des heures supplémentaires dans le secteur du transport routier. Une première victoire dans la bataille contre la loi travail, saluée par la CGT.Alain Vidalies, secrétaire d’État aux transports a annoncé par écrit, la semaine der-nière, aux organisations syndicales que le « gouvernement maintiendra le régime de rémunération des temps de travail de la profession ». En clair, la majoration des heures supplémentaires pour les chauffeurs routiers restera bien fixée à 25 % puis 50 % et non à 10 % comme le permet la Loi El Khomri. « C’est une première victoire sur un des points fondamentaux de cette loi contre laquelle nous nous battons », se réjouit Jérôme Vérité, secrétaire général de la CGT transport. « Ce gouvernement vient de reconnaître en quelques sortes que l’inversion de la hiérarchie des normes ne fonctionne pas » poursuit le syndicaliste, pour qui ce premier recul en appelle d’autres. « La lutte paie. Face à la mobilisation massive de jeudi et aux nombreux blocages stratégiques organisés par les salariés du transport routier, le gouverne-ment, qui deux jours avant continuait par la voix de Manuel Valls d’insulter la CGT, a fini par nous donner raison ».Mais ce que cette affaire révèle surtout, explique-t-il « c’est l’incapacité de ce gouvernement à organiser une réelle concertation en amont ». Début mars, la CGT dénonçait déjà par courrier au Premier ministre, au secrétaire d’État aux trans-ports et à la ministre du Travail, les conséquences désastreuses de la baisse de la rémunération des heures supplémentaires sur les salariés du transport routier. En moyenne, 1 300 euros de pertes annuelles pour un conducteur travaillant 200 heures par mois… « Ça fait des mois que l’on alerte, particulièrement sur cette disposition de la loi, et rien, pas une convocation, pas une réunion… » déplore Jérôme Vérité.Pour autant, «  les actions ne doivent pas s’arrêter, d’autres dispositifs de la loi sont à combattre, entre autres, les heures de nuit » ont écrit la CGT et FO dans un communiqué commun. Les deux organisations syndicales appellaient à amplifier la mobilisation estimant que « cette première avancée pour notre profession doit encourager l’ensemble des salariés à rentrer dans le mouvement, car la victoire est possible et la lutte paie ! » Les routiers participent aux journées nationales de mobilisation interprofessionnelle.

APPEL À LA MOBILISATION

Union Locale CGT de Pessac en danger !Communiqué de l’UL CGT de Pessac et de l’UD CGT Gironde

LOI TRAVAIL

Sur le front de la mobilisation, on ne lâche rien

L’Union locale de Pessac est en danger. La mairie de Pessac, au prétexte d’une restructuration immobilière du site, entend expulser la CGT et la priver de son local. C’est inadmissible ! C’est une nouvelle atteinte au droit syndical, une attaque contre le syndicalisme.

L’Union locale est implantée sur la commune de Pessac depuis plus de 20 ans. Cela fait d’ailleurs l’objet d’une convention CGT / Mairie. L’utilité de l’UL CGT est largement reconnue sur tout le bassin d’emploi. Elle est en effet un bien commun des salariés, des précaires, des retraités, des chômeurs. Des militants y organisent des formations syndicales pour les syndicats de la zone de Pessac. Ils y accueillent des centaines de salariés pour les aider à se défendre et à faire respecter leurs droits. Ils interviennent aussi en tant que « Conseillers du salarié » dans les très petites entre-prises, en particulier dans les cas de licenciements qui se multiplient aujourd’hui. Enfin, l’UL, c’est aussi un formidable lieu de solidarité et de convergence des luttes, où salariés et syndicats de différentes entreprises se retrouvent, construisent des propositions qui répondent aux besoins des salariés et du territoire (…).La CGT exige de la mairie et du maire, Monsieur Raynal, et de la Métropole de Bor-deaux qui est propriétaire du site, le relogement de l’UL CGT sur Pessac comme il est d’usage dans pareille situation. Aucun prétexte ne peut être invoqué pour qu’il n’en soit pas ainsi. (…)Le 30 mai a lieu un conseil municipal à Pessac, la CGT appelle à un rassemblement, place de la mairie à 18 heures pour défendre l’Union locale CGT de Pessac !

ENVIRONNEMENT

2 000 Bordelais marchent contre Monsanto

Samedi dernier, Bordeaux s’est particulièrement mobilisé dans la marche internationale contre Monsanto, avec 1 500 à 2 000 personnes dans la rue.

La Gironde est particulièrement sensibilisée aux activités de l’in-dustrie chimique et phytosanitaire

notamment depuis l’émission Cash Investigations dénonçant l’utilisation abondante de pesticides dans les vignes du Bordelais et des alentours. La Confédération Paysanne et les Fau-cheurs Volontaires étaient de la partie mais aussi de nombreux militants et citoyens du mouvement contre la loi Travail. En première ligne du cortège,

Valérie Murat a pu rappeler l’histoire de son père, viticulteur mort d’un cancer lié à l’utilisation de l’arsénite de sodium et pour lequel un procès s’ouvre mercredi 15 juin au Tribunal de Grande Instance de Bordeaux.La convergence des luttes a fait un pas de plus place de la République où la marche a rencontré Nuit Debout Bordeaux.Les Amis de la Terre Gironde at-tendent de pieds fermes l’inaugura-tion de la Cité du Vin à Bordeaux. Le 31 mai, le président de la République François Hollande et la ministre de la culture Audrey Azoulay feront la visite des lieux avant l’ouverture prévue le lendemain. L’ONG veut marquer le coup accompagnée de plusieurs orga-nisations dont Générations Futures, des Jeunes écologistes, le collectif Info Médoc Pesticides, avec in die-in entre 12h et 14h.

Avec l’article de Xavier Ridon du 22 mai à lire sur rue89bordeaux.com

Gouvernement et patronat s’agitent pour décrédibiliser les salariés grévistes. Leur cible : la CGT, pour diviser les syndicats entre eux et fédérer les Français contre le mou-vement social. Quitte à inverser les responsabilités dans la situation créée par le passage en force de la loi El Khomri (à lire le décryptage dans l’Humanité du 25 mai). Mais le mouvement social ne lâche pas, les préavis de grève se propagent et le gouvernement et son projet de loi sont toujours aussi impopulaires.

Isolé, le pouvoir se déchaîne contre les syndicalistes

Alors que 6 raffineries sur huit que compte le pays étaient toujours à l’arrêt ou tournaient au ralenti mardi, et que les dépôts de carburant du Nord étaient bloqués, les personnels des terminaux pétroliers des ports du Havre, de Fos-sur-Mer et de Lavera, qui acheminent le carburant d’impor-tation, étaient aussi en grève.D’autres entreprises les rejoignent : la SNCF mercredi et jeudi, la RATP où une « grève illimitée » débutera le 2 juin, les syndicats représentatifs de l’aviation civile annoncent une grève sur des revendications propres au secteur les 3, 4, 5 juin… Le spectre d’une France paralysée hante les cauchemars du gouvernement et du patronat. Alors on s’agite en haut lieu pour décrédibiliser très vite ceux qui s’y impliquent, et tenter de fédérer les Français contre eux.Mais le gouvernement a un sacré problème : aussi gênant que soient les mouvements de grève, ils restent nettement plus populaires que lui et que son projet de loi Travail, rejeté par trois Français sur quatre. « Le blocage, c’est le gouvernement qui en porte la responsabilité. À la CGT, on pense qu’il faut que les grèves cessent, et ce par le retrait du projet de loi »,

a rappelé mardi Fabrice Angei, res-ponsable confédéral de la CGT. De Bernard Thibault, ancien numéro un du syndicat à André Chassaigne, chef de file des députés du front de gauche, tous ont dénoncé hier un travestissement des responsabilités : « il ne faut pas inverser la hiérarchie des responsabilités », a ironisé Bernard Thibault.

Déchaînement de violence

Le gouvernement a déchaîné la vio-lence à Fos-sur-Mer. Un déploiement de forces et de moyens d’habitudes employés contre la grande délin-quance, voire le terrorisme, a été utilisé en début de semaine contre les gré-vistes de la raffinerie, les sièges locaux des syndicats et leurs dirigeants.

PCF : donner du poids aux revendica-tions et soutenir les grévistes

Dans une déclaration de son comité exécutif national, le Parti communiste français rappelle sa participation et son soutien à « toutes les initiatives, toutes les grèves de branches, de secteurs, locales qui voient le jour ». « Plusieurs manifestations et actions se préparent dans les jours et semaines qui viennent. Nous encourageons les adhérent-e-s du parti à participer en fonction de leurs moyens à la solidarité financière avec les grévistes. »« Après le passage en force en première lecture à l’Assemblée nationale, le texte va passer au Sénat le 13 juin. L’ambition de la majorité de droite est de réécrire le projet de loi en renforçant son caractère libéral, anti-social, pour essayer de le faire adopter en deuxième lecture à l’As-semblée nationale. Face au bras de fer qui est engagé, nous appelons l’ensemble des communistes, des organisations locales, départementales, régionales du parti, l’ensemble des élu-e-s communistes à préparer et à participer à la manifes-tation du 14 juin » pour « donner du

poids à nos revendications, en s’appuyant sur les élu-e-s communistes à l’Assemblée nationale et au Sénat qui ne lâchent rien pour obtenir le retrait du projet de loi. » Le PCF appelle aussi à participer aux initiatives et rassemblements qui auront lieu d’ici là.

CGT : la mobilisation doit se renforcer

« On ne lâche rien ! » déclarait l’Union départementale CGT au lendemain de la manifestation du 19 mai à Bor-deaux qui a vu défiler, notamment, un gros cortège de cheminots, de dockers et des enseignants plus nombreux que dans les précédentes manifestations contre la loi Travail.« Les salariés, les étudiants, les lycéens, les privés d’emploi, les retraités, l’ont démontré ce jour à Bordeaux ce sont 10 000 manifestants qui ont battus le pavé ! Des secteurs professionnels en grève ont lié leurs revendications d’entreprises à la bataille pour le retrait de la loi travail : les cheminots, le transport, les ports et docks, la Smurfit, le livre, la santé, les services publics, Axa, l’éner-gie, la centrale du blayais, les activités postales, la métallurgie, etc. Le Président de la République et son Gouvernement doivent maintenant arrêter d’écouter le MEDEF et satisfaire les revendications des salariés ! La mobilisation doit se ren-forcer et grandir pour gagner le retrait et l’ouverture d’une réelle concertation avec les organisations syndicales pour obtenir un Code du travail du XXIe siècle. » À Bordeaux, l’UD CGT « appelle les syndicats à construire, avec les salariés, et à s’ inscrire massivement dans la journée de grève et manifestation inter-syndicale ».Mercredi 25 mai, les cheminots, qui poursuivent leurs 2 journées de grèves par semaine pour faire pression sur les négociations en cours, organisaient un pique-nique devant le siège du PS, rue du jardin public.

Les Nouvelles 26 mai 2016 • 3

EditorialACTUALITÉ

Faisons du commun

La mobilisation contre la loi El Khromri s’ampli-fie : blocage des raffineries, grève à la SNCF, à La Poste, à la RATP, chez les routiers, des actions locales, dans des universités, dans des entreprises… Le Parti communiste sou-tient toutes les initiatives, toutes les grèves de branches, de secteurs, locales, qui voient le jour et appelle aux manifestations et actions à venir, 26 mai et 6 juin.Ce mouvement s’amplifie parce que le cœur régressif du projet de loi  est confirmé par le gouvernement, la droite et le patronat, malgré l’opposition archi majoritaire dans le pays. Du 49-3 à la répression des manifestants, des grévistes, en passant par le mépris envers les organisations syndicales et de jeunesse, le gouvernement ôte toute légitimité démocratique à cette loi.Les parlementaires du Front de gauche ont dé-noncé ce texte très dangereux sur le temps de travail, les congés, la remise en cause du contrat de travail, l’assouplissement considérable des possibilités de licencier. Avec une vingtaine de députés de gauche, ils ont présenté un projet alternatif, « Protéger et équilibrer le temps de travail », à l’opposé de la logique ultralibérale du projet de loi El Khomri.Une motion de censure de gauche a rassemblé 56 signatures de députés progressistes d’autres groupes, écologistes, socialistes. Le texte passe au Sénat le 13 juin et l’ambition de la majorité de droite est de durcir encore le projet de loi en renforçant son caractère libéral, antisocial, pour essayer de le faire adopter en deuxième lecture à l’Assemblée nationale. Pour contrer ce scénario, les mobilisations et les grèves doivent s’élargir pour le retrait et pour censurer le gouvernement s’il tente une nouvelle fois de passer en force.Face à ce bras de fer, le Parti communiste appelle tous les progressistes à contribuer à la réussite de la manifestation nationale du 14 juin à Paris. Toutes les organisations du PCF, du local au national, tous les élu-e-s, y porteront nos propositions alternatives pour une véritable sécurisation de l’emploi et de la formation pour tous. Avec tous ceux et celles qui cherchent, à gauche, une autre voie, faisons du commun avec ce qui nous rassemble pour construire une issue à l’austérité et au libéralisme, pour gagner un grand débat populaire et élaborer un droit du travail protecteur renforcé.

Christine TexierMembre de l’éxécutif du PCF 33

SERVICES PUBLICS

Un nouvel aiguillage pour sauver le rail

Représentants politiques de gauche, syndicalistes, militants associatifs ont signé à l’initiative du PCF un manifeste pour la défense d’un service public ferroviaire d’avenir, moderne et accessible à tous.

Mettre un coup de frein au déclin du chemin de fer français. Impulser un réel développement de ce service public sûr et écologique. Alors que le gouvernement socialiste s’entête à démanteler la SNCF et à promouvoir le « tout route », pour la première fois, des représentants politiques, syndica-listes, militants associatifs ont signé à l’initiative du PCF un manifeste commun pour sauver le rail (téléchar-ger le document sur le site humanite.fr ou nbso.fr).Depuis la loi du 4 août 2014 qui a éclaté l’entreprise publique et aggravé sa dette, le futur du train se voile d’incertitude. L’idée d’amplifier la bataille a été lancée pendant la Fête de l’Humanité. Pour Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, un des initiateurs et signataires du manifeste présenté hier lors d’une conférence de presse, il y a urgence : « Les décisions politiques ne sont pas à la hauteur des enjeux écologiques et sociaux, le maillage ferroviaire continue d’être en difficulté. Il faut faire converger toutes les initia-tives, exiger un service public ferroviaire et en faire une grande question natio-nale. » Marine Tondelier, membre de la direction d’EELV et élue dans le Pas-de-Calais, également signataire, a pu constater le désengagement de l’État via la baisse des dotations aux collectivités dans sa circonscription. « Je prends le TER tous les jours, les accidents se multiplient, les gens sont excédés à cause des retards causés par les voies mal entretenues. » Gilbert Garrel,

secrétaire général de la CGT chemi-nots, déplore que l’État ne laisse pas le choix aux régions : « On leur dit “si vous voulez maintenir certaines lignes, il faut payer l’entretien”. »Les agents sont aux premières loges pour juger de la déliquescence d’une partie du réseau. Frédéric Capel, conducteur de train et élu CGT, explique : « Au franchissement de certains aiguillages, je ralentis et là, je reçois des coups de fil de mes supérieurs pour me demander “pourquoi tu as pris deux minutes ?” La direction est plus préoccupée par la productivité que par le respect des règles. »

La priorité du gouvernement est ailleurs

Pour Gilbert Garrel, « il faudrait au moins 2 milliards d’euros de plus par an juste pour stabiliser le réseau ». Mais la priorité du gouvernement est ailleurs. Avec la loi Macron, il a choisi d’accélérer le développement du transport en autocars low cost. La SNCF s’est engouffrée dans la brèche avec sa filiale Ouibus, sans le succès escompté. « Pour 2016, la SNCF a déjà prévu 100 millions d’euros pour combler le déficit, c’est un gouffre financier ! Ce n’est pas notre vision républicaine d’un service public. Cer-tains peuvent se payer un billet de train Paris-Marseille, pendant que d’autres font 11 h 30 de trajet en bus. » D’autant que le transfert des lignes de train vers l’autocar se concrétise toujours par une perte de qualité pour l’usager. Didier Le Reste, conseiller PCF dans le 10e arrondissement de Paris, souligne que, dans ces cas, « 26 % des gens prennent ensuite la voiture et 23 % ne se déplacent plus du tout ».

Non content de favoriser la route, le gouvernement et la direction de la SNCF persistent aussi à rogner sur les statuts des cheminots. L’actuelle négociation de la convention collec-tive tourne en ce moment à la faveur du Medef, qui souhaite réduire les amplitudes horaires entre deux ser-vices des agents. Certains pourraient ainsi travailler 9h30 d’affilée de nuit comme de jour. Frédéric Capel sou-pire : « Je défends mon entreprise mais, avec ces nouveaux horaires, on va encore priver les usagers de sécurité. » Pour tous, élus, syndicalistes et militants, il est temps d’en finir avec ce bricolage. De replacer au cœur des débats la nécessité d’un grand service public du rail d’ici à 2017.

Par Cécile Rousseau dans l’Humanité du 24 mai

Manifeste pour un service public ferroviaire d’avenir

Pour soutenir cette nouvelle bataille du rail, les signataires commencent à affluer.

Pour soutenir cette nouvelle bataille du rail, les signataires commencent à affluer. De nombreux élus : Cécile Duflot, députée de Paris EELV, Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, Clémentine Autain, porte-parole d’Ensemble, mais aussi syndicalistes et militants de gauche ont déjà paraphé le texte dont voici un extrait  : « Redonnons au rail toute sa place  : les transports ferroviaires de passagers et de marchandises doivent redevenir de grands services publics. L’État et les régions doivent, en cohérence, assumer et développer leur rôle d’autorités organisatrices des transports, avec les moyens nécessaires en termes de financements et de moyens humains. La SNCF, entreprise publique, doit en être l’instrument. Elle doit être dotée des capacités nécessaires, tant en termes d’infrastructures que d’emplois et de compétences. (…) Signataires de ce manifeste, nous considérons que le mode ferroviaire garde non seulement toute sa pertinence pour opérer le rééquilibrage entre les modes de transport, mais qu’il est aussi un outil moderne incontournable pour atteindre le changement de notre mode de développement et de croissance que la situation exige. »

BORDEAUX LE 19 MAI

Mobilisation des personnels d’insertion et de probationLe 19 mai, les personnels de la filière d’insertion et de probation (en milieu carcéral) étaient rassemblés devant le Palais de Justice à Bordeaux dans le cadre d’une journée nationale de mobilisation.Dan un communiqué du 13 mai, la CGT Insertion probation, le SNE-PAP-FSU, la CFDT-Interco Justice expliquent que les personnels, pri-vés du droit de grève et sous statut spécial, tentent de se faire entendre par tous moyens, depuis plus de trois mois. « Les personnels subissent menaces, intimidations de la part d’une administration sourde à la grogne qui

monte dans les services », expliquent les organisations. Elles regrettent que le ministère ne propose « toujours rien de concret » alors « qu’un tiers de la profession était dans les rues de Paris le

10 mai pour une manifestation unitaire historique ». Les personnels d’insertion et de probation, revendiquent des améliorations statutaires et un plan de recrutement.

4 • Les Nouvelles 26 mai 2016

RETOURS SUR L’ÉDITION 2016

Photos : PAGUY

La fête de l'Humanité Gironde est terminée, ce fut une belle édition malgré la pluie, le vent, l'orage. Les débats et les échanges ont été nombreux et riches. La détermination à ne pas renoncer à l'idée de transformation de la société, à la paix, à la justice sociale, au bonheur a parcouru les allées, résonné dans les stands, et même dans les spectacles, les concerts.Comme chaque année, les militant-e-s du PCF, de la JC, les bénévoles des associations, les amis de l'Humanité, les artistes, les techniciens, du son et des lumières, des chapiteaux, des montages… ce sont donné sans compter. Merci à eux et vivement l'année prochaine !Sur ces pages, quelques instantanés, des comptes-rendus de débats suivront dans notre prochaine édition et vous pouvez lire en page 7 un retour sur le meeting du dimanche soir.

Léa, pour l'Union des étudiants communistes, Cyril de l'Unef, Thomas et Maud pour la JC mettent en débat les conditions de travail des jeunes, et des femmes en particulier.

Au stand de Bègles, on veut « remettre le sport sur ses pieds » en partant des pratiques à tous les niveaux avec des acteurs de la vie sportive béglaise, Nicolas Bonnet Oulaldj, co-auteur du livre Libérer le sport, 20 débats essentiels, président du groupe communiste-Front de Gauche à la mairie de Paris.

La réforme territoriale et ses conséquences sur les territoires avec Dominique Fédieu, maire de Cussac-Fort-Médoc et conseiller départemental, Raymond Rodriguez, maire de Gauriac, Patrick Alvarez responsable départemental de l’Association des élus communistes et républicains, Patrick Pujol, maire de Villenave d’Ornon et Max guichard, conseiller métropolitain.

Une séance de formation/débat sur La précarité énergétique et ses conséquences, avec le Cidefe, le dimanche matin, animée par Yves Beausoleil, avec Pierre Augey, maire de Fargues et vice-président du Syndicat départemental de l’électricité et du gaz (SDEG), Marie-Hélène Faure, secrétaire générale adjointe du syndicat CGT de l’Énergie et Joëlle Ronné d’Indecosa.

Des débats (des comptes-rendus la semaine prochaine)

Clin d’œil

Les Nouvelles 26 mai 2016 • 5

RETOURS SUR L’ÉDITION 2016

À proximité du village associatif, le collectif Azul bangor a bénéficié d'un public international, il a ravi les petits mais aussi les grands avec de nombreux clins d'oeil à la situation politique et sociale.

Sous le chapiteau, la magie du spectacle circacien a opéré avec la Fatal Compagnie et son spectacle La Messagerie Tarabuste

De la musique, de la solidarité, de la fraternité !

6 • Les Nouvelles 26 mai 2016

INTERNATIONAL

BRÉSIL

Le pays aux mains de la droite et du patronatLA SOLIDARITÉ AVEC LE VENEZUELA

Exigence de paix, condamnation de la violence et de l’ingérenceDéclaration du PCF du 20 mai 2016

PRÉSIDENTIELLES EN AUTRICHE

Le candidat écologiste l’emporte face à celui d’extrême droite

Le coup de force institutionnel a eu raison de Dilma Rousseff. Déjà le président intérimaire engage un virage ultra-libéral avec pour pre-mière cible les retraites. La CUT, principal syndicat du pays avec 25 millions d’adhérents, refuse de participer aux discussions.

La droite brésilienne savoure sa vic-toire. Dilma Rousseff a été, comme prévu, écartée du pouvoir au terme d’un tour de passe-passe institution-nel orchestré par des parlementaires qui sont, dans leur grande majorité et contrairement à elle, notoirement corrompus. Les sénateurs (55 sur 81) ont donné, jeudi 11 mai, le feu vert à sa suspension pour une durée maximale de 180 jours, le temps d’un procès pour « manipulation » des comptes publics. « Une farce juridique », a dénoncé la présidente. « J’ai peut-être commis des erreurs, mais je n’ai pas commis de crime… La lutte pour la démocratie n’a pas de fin ! » a-t-elle lancé à l’adresse de ses partisans au moment de son départ du palais.

La bolsa familia menacée

Nul dans son camp ne se fait d’illu-sions sur l’issue de cette opération, qui s’apparente en réalité à un coup d’État, dont le grand gagnant est pour l’instant le vice-président Michel Temer, 75 ans, qui prend les rênes du pouvoir jusqu’à la fin du mandat, le 31 décembre 2018. Sa cote de popularité est proche de zéro, selon un récent sondage de l’institut Datafolha, et plus de 60 % des Brésiliens souhaitent sa destitution. Ce centriste, membre du Parti du mouvement démocratique brésilien (PMDB) – sous enquête du parquet pour plusieurs faits de corruption –, n’en est pas moins déterminé à amorcer un virage libéral au nom de la sacro-sainte réduction du déficit budgétaire. Privatisations, réformes des retraites et coup de serpe dans les acquis sociaux, à commencer par la célèbre Bolsa Familia versée aux plus démunis, constituent sans surprise l’essentiel de son programme d’urgence pour « renflouer les caisses » de l’État, notent les observateurs. Le président intérimaire s’en défend, il

s’est empressé de rassurer dès sa prise de fonction, mais sûrement sans convaincre les millions de Brésiliens qui s’attendent à une régression sociale plus ou moins accélérée. « Je crains que ceux qui vont lui succéder (à Dilma Rousseff) n’effacent tout ce qui avait été fait pour les pauvres », a confié Benedito Polongo, un concierge de 63 ans, à l’agence Reuters. Il se souvient qu’il n’avait ni travail ni compte en banque avant l’accession de Lula à la présidence, en janvier 2003.

Risque de vraie fracture

« Tout va dépendre de la brutalité des mesures qui vont être mises en place. L’Argentine, par exemple (dirigée par la droite depuis la fin 2015 – NDLR), en est déjà à 130 000 licenciements entre le privé et le public », commente Maurice Lemoine, ancien rédacteur en chef du « Monde diplomatique », spécialiste de l’Amérique latine. Il s’attend à une « montée en puissance progressive de la mobilisation populaire ». Mais, surtout, le risque est grand, selon lui, d’une « bipolarisation » à court terme de la société brésilienne. « Jusqu’à présent, le mode de gouvernement mis en œuvre aussi bien par Lula que par Dilma consistait à défendre les intérêts des plus pauvres, tout en préservant ceux des classes dominantes. À l’ inverse, avec ce coup de force institutionnel contre une présidente démocratiquement élue, il n’est pas impossible de voir apparaître une vraie fracture entre les plus pauvres et les classes dominantes, y compris une partie des classes moyennes », explique-t-il. Dans les semaines qui viennent, la justice va s’acharner sur Lula pour l’empêcher de se présenter à la prochaine présidentielle en décembre 2018. Il s’agit aussi de donner un coup d’arrêt à l’ intégration régionale menée depuis 15 ans avec Chavez, Evo Moralez, Rafael Correa… afin de revenir aux bons vieux fondamentaux du néolibéralisme », pronostique Maurice Lemoine.

180 jours de « procès »

Rien n’est vraiment joué, en réalité. « La situation est extrêmement évolu-tive. Si la vague de mises en examen

se prolonge et si les partis politiques continuent à être décapités comme ils le sont, on peut imaginer un éventuel changement de scénario, ne sachant pas trop qui va voter dans six mois », constate François-Michel Le Tour-neau, directeur de recherche au CNRS, spécialiste du Brésil. De plus, « il y a également des arbitrages qui vont être rendus sans doute par le tribunal supérieur fédéral sur la constitution-nalité, la légalité d’un certain nombre de procédures, qui peuvent également interférer sur la procédure en cours. Dilma Rousseff peut encore jouer la carte de la démission, ce qui annulerait le processus de destitution », ajoute-t-il.« C’est un véritable conflit de classes qui a abouti aux votes du Parlement et du Sénat, sous l’ impulsion de la Fédé-ration des industries et des économies, le MEDEF local à São Paulo, État le plus riche du Brésil. Il représente les industriels agricoles, le secteur bancaire et le secteur lié aux exportations, et s’est fortement mobilisé à travers les médias », rappelle Jean-Jacques Kourliandsky, chercheur à l’IRIS.La bataille s’annonce rude aussi pour le PT, qui sort défait de cette épreuve. Il lui faut en tirer les leçons et faire le ménage en son sein pour renouer la confiance avec les millions de laissés-pour-compte auxquels le dispositif social mis en place par Lula da Silva a permis de retrouver de la dignité. La partie n’est pas gagnée. Elle va sans doute se jouer à présent dans la rue avec l’entrée en scène des militants et des électeurs de gauche.

Après avoir rejeté les différents appels lancés par Nicolas Maduro depuis 2014, l’opposition vénézué-lienne se lance dans une nouvelle épreuve de force. Les appels à la mobilisation pour exiger un réfé-rendum révocatoire apparaissent comme un prétexte pour favoriser la violence et la déstabilisation. Les dirigeants de l’opposition savent qu’ils ont trop tardé, à cause de leurs divisions, à entamer les démarches légales nécessaires à l’organisation d’un référendum.

Voulant montrer sa force, l’opposition ne s’est pas contentée d’apporter les 200 000 signatures nécessaires mais 1,8 million de signatures, dont beau-coup sont frauduleuses, rendant plus difficile et longue leur vérification.Les déclarations de Barack Obama « souhaitant » un changement de gouvernement, les propos du secré-taire exécutif de l’OEA, instrument de la politique de Washington dans la région, Luis Almagro menaçant le Venezuela de soumettre le pays aux sanctions prévues par la “Charte démocratique” de cette organisation et les appels de José Maria Aznar, dans le cadre du Sommet Concordia qui vient de se tenir à Miami, à une inter-vention militaire sont inquiétants. Ils viennent s’ajouter aux pressions exercées par les agences de notation

qui dégradent le « risque pays » alors que le Venezuela a toujours respecté ses engagements envers les institutions financières.Le coup d’État qui vient d’avoir lieu au Brésil montre que les droites latino-américaines ne reculent devant aucun obstacle et sont prêtes à passer par dessus la légalité.Le président Nicolas Maduro a renouvelé l’État d’exception qui prévoit des mesures visant à apporter des solutions urgentes pour favoriser la relance de l’économie dans un contexte marqué par la chute des prix du pétrole. Cet État d’exception permet aussi de sanctionner ceux qui feraient obstacle à cette relance.L’issue à la crise qui frappe le Vene-zuela ne peut être possible que dans le dialogue pour la recherche des solutions véritables aux problèmes du pays. Il est temps que le patronat et l’opposition acceptent de participer à trouver des solutions aux problèmes et renoncent au choix de faire tomber le gouvernement par la violence et l’organisation des pénuries. Aujourd’hui, il s’agit de sauver la paix au Venezuela et d’écarter les risques de déstabilisation de la région. La solida-rité avec le Venezuela passe par cette exigence de paix et la condamnation de la violence et de toute ingérence.

Parti communiste français

L’issue était incertaine. L’écologiste Alexander Van der Bellen a finale-ment remporté l’élection présiden-tielle de justesse, lundi 23 mai, d’après plusieurs médias, dont Die Presse (en allemand). Il a été élu avec 50,3 % des voix, a indiqué le ministère de l’Intérieur. De son côté, peu avant, le candidat d’extrême droite Norbert Hofer, qui était favori, a reconnu sa défaite sur Facebook, se disant « triste ». Sur les bulletins déposés dans les urnes, dimanche, Norbert Hofer avait recueilli 51,9 % des suffrages, contre 48,1 % pour Alexander Van der Bellen. Les votes par correspondance, traditionnellement peu favorables au FPÖ, le parti d’extrême droite, ont été déterminants. Ils ont représenté 14 % des votants lors de ce scrutin.L’accession de l’extrême-droite à la tête d’un État pour la première fois en Europe depuis 1945 a donc été évitée d’un cheveu. Le résultat du FPÖ ne peut être banalisé.

« Ce scrutin était peut-être le dernier avertissement avant que l’extrême-droite ne soit en mesure de s’emparer de leviers de pouvoirs décisifs en Europe, a déclaré le PCF. Après la percée d’afD aux élections régionales allemandes, et celle de l’extrême-droite aux élections législatives slovaques, et vu le niveau du FN en France, ces élections montrent que les sentiments xénophobes et de repli identitaire travaillent une large part des populations européennes. L’Union Européenne porte une lourde responsa-bilité. Il faut rompre avec l’austérité et l’autoritarisme.L’heure est à la mobilisation de de toutes les forces de progrès pour répondre aux urgences démocratiques et sociales en Europe. Quand, comme en Autriche, un chancelier social-démocrate gouverne avec la droite pour légitimer le discours de l’extrême-droite, cette dernière en tire des profits immédiats. L’heure est à la construction de politiques qui s’appuient sur la justice, la solidarité et sur l’ impé-ratif de souveraineté des peuples. »

Sur les marches du Palais du festival de Cannes, le 16 mai, l’équipe du film brésilien Aquarius  a voulu montrer au monde que la destitution de Dilma Rousseff était pour eux un acte politique très grave. Lors de la projection officielle du film en compétition, le réalisateur Kleber Mendonça Filho et ses acteurs ont brandi des panneaux pour dénoncer le « coup d’État » qui a eu lieu au Brésil. Dans la salle, le reste de l’équipe avait aussi déployé une banderole « Stop coup in Brasil » et des petites pancartes disant :  « Le Brésil n’est plus une démocratie  » et  « On va résister ». Le public a réagi en les applaudissant à tout rompre.

Les Nouvelles 26 mai 2016 • 7

PCF

MEETING À LA FÊTE DE L’HUMANITÉ

Nous sommes un peuple debout

Sébastien Laborde, secrétaire dé-partemental du PCF en Gironde et membre du Conseil national, a salué chaleureusement la diversité des acteurs de la fête, dont « les centaines de militants qui en font un événement pas comme les autres ». Il a donné la parole Sébastien Sampiero pour la Coor-dination des intermittents et précaires de Gironde et à Camille Lainé, secrétaire nationale des jeunes communistes (MJCF).

Saluant « leur combat avec une partie importante de la jeunesse contre la loi travail », Sébastien Laborde a appelé les communistes à « poursuivre la mobilisation dans les manifestations et actions qui s’amplifient ». Au plan international, « on ne com-battra le terrorisme qu’en ramenant la paix et la démocratie au Moyen Orient, en s’appuyant sur les forces démocratiques qui existent en Syrie, en Irak, en Turquie », a-t-il rappelé. Et ici en France « en combattant les discours de haine et d’exclusion d’où qu’ ils viennent », soulignant que la France a un grand rôle à jouer dans le monde, « à commencer par mettre fin à l’Otan, fauteur de guerre partout ».Aujourd’hui des centaines de mil-liers de femmes et d’hommes ne veulent plus de la dictature de la finance, des choix d’austérité et des dérives sécuritaires qui défigurent notre pays et ses valeurs de liberté, égalité, fraternité. Nous sommes un peuple debout et libre, habitué à la lutte pour la démocratie, la justice sociale, la liberté.« Nous pouvons rassembler autour de l’ idée de sécuriser l’emploi et la formation tout au long de la vie, inventer une nouvelle sécurité sociale professionnelle qui permette le déve-loppement de chacun par le travail en lieu et place de l’asservissement. »

Faire entrer la démocratie et la justice sociale dans l’entreprise

Il est urgent de « gagner des droits nouveaux, encadrés par la loi, pour les salariés » avec « un pouvoir de décision dans la gestion des entreprises et dans la détermination collective des conditions de travail, sans que le droit de propriété puisse primer », a insisté Sébastien qui appelle à « inventer de nouvelles formes de développement, s’attaquer à la finance » comme le font « toutes celles et ceux qui luttent pour leur emploi, la survie de leur boîte, et qui trouvent face à eux le patronat de Gattaz et consort, la finance des grands groupes ».Il rappelle que « le crédit est un bien commun du peuple » et doit « redeve-nir un outil au service de la répartition des richesses ». Pour cela, « il faut inventer de nouvelles institutions financière, un pôle public bancaire, en France et en Europe ». Justement, sur l’Union européenne, qui « devait amener la démocratie, la paix et le développement humain », il constate que c’est aujourd’hui « un triple échec avec l’austérité imposée à tous les peuples et l ’ incapacité d’affronter les banques, la finance, de combattre l’ évasion fiscale ». Il est temps de réécrire un projet européen pour le siècle qui débute, une Europe des peuples, des coopé-rations, de paix et de progrès social.

Reconstruire un projet social, écologique, de transformation de la société

« Oui, il est possible de se rassem-bler dans les luttes, pour un projet politique en rupture avec les choix d’austérité et les dérives sécuritaires, de rassembler celles et ceux qui se battent aujourd’ hui pour reconstruire un espoir de changement réel. »« Il est possible d’enrayer le scenario à 3 pour 2017, à condition de faire surgir le peuple dans l’ équation de l’ élection présidentielle, de faire des élections législatives, dévoyées avec l’ inversion du calendrier électoral et la mise en œuvre du quinquennat,

une élection majeure en redonnant son rôle au Parlement. »« En 2017, quel que soit le résultat de la présidentielle, il y aura besoin d’un grand nombre de députés de gauche, et notamment des députés communistes. »

Que demande le peuple ?

« Le peuple demande a être écouté et entendu et ne supporte plus qu’on impose des lois, qui reprennent celle de l’argent, de la concurrence de tous contre tous, de la guerre économique. Il demande de vivre en sécurité dans un monde en paix. »« Le chemin pour y parvenir se fait en marchant, il est difficile, escarpé et caillouteux tant les obstacles sont nombreux. Mais il y a de plus en plus d’hommes et de femmes qui sont prêts à l’emprunter. Sur ce chemin, vous pouvez compter sur les communistes. »

Contre la loi travail , pour un régime d’assurance chômage plus équitable, Sébastien Sampietro, CIP Gironde

Sébastien Sampietro a rappelé que « contrairement à ce qui est très souvent véhiculé dans la presse, elle (Coordination des Intermittents et Précaires) n’est pas uniquement composée d’Intermittents du Spectacle qui luttent pour conserver leurs pri-vilèges ». « Elle réunit des chômeurs de tous secteurs, indemnisés ou non, des travailleurs précaires, des salariés en CDD en CDI, des lycéens et des étudiants. Elle se veut ouverte à tous et n’est que l’ émanation d’un ras bol citoyen face à la casse systématique des acquis sociaux. »« Historiquement la CIP est née en 2003 parce que c’est le début d’une attaque sans précédent contre la convention d’assurance chômage. »« En 2016, alors que le Medef a déposé un document de cadrage qui propose encore des économies sur le dos des plus faibles, nous avons vu dans le même

SOUSCRIPTION

M. FERNANDEZ CANAL Jesus, CenonM. LAMAISON Cyprien, Le BouscatM. LAMAISON Alain, MérignacM. BAQUE LAGAHE Francis, Merignac

M. FITTE Alain, SoussansSection de PessacM. GAI Christian, Yvrac

Ils ont donné : 1 477€

Mobilisation exceptionnelle pour l’Humanité

temps, naître et s’ imposer le projet de Loi El Kohmri. Le gouvernement Valls et le Medef prennent tout sim-plement les citoyens en étau. D’un côté les conditions d’ indemnisations des chômeurs sont durcies et de l’autre, on facilite les licenciements et on précarise encore l’emploi. »« L’Unedic n’a pas vocation à financer le service public de l’emploi, mais bien à indemniser ceux qui sont privés d’emploi. Contrairement à la désinformation massive, l’Unedic n’est pas déficitaire. Contrairement à la désinformation massive un chômeur des annexes 8 et 10 ne coûtent pas plus cher qu’un chômeur du régime général.Un accord de branche vient d’ être signé par les représentants des salariés et employeurs du secteur du spectacle et de l’audiovisuel. Il va dans le sens de ce que nous réclamons depuis 13 ans : un système mutualiste, qui assure une continuité de revenu dans la discontinuité d’emploi des plus précaires. Mais, même s’ il a été signé par les partenaires sociaux rien n’est encore réglé puisque, une fois encore, le Medef a droit de veto sur cet accord. Nous exigeons la séparation du Medef et de l’ état. Nous exigeons que 10 chômeurs sur 10 soient indemnisés. Nous réaffirmons que le régime des intermittents du spectacle doit s’ inscrire dans la solidarité inter-professionnelle et qu’ il est un modèle pour l’ intermittence de l’emploi. Nous refusons toutes les économies faites sur le dos des chômeurs et des travailleurs. Nous exigeons le retrait de la Loi Travail. »Après cinq semaines d’occupation

du Théâtre National de Bordeaux Aquitaine, les intermittents et précaires occupent depuis le ven-dredi 20 mai la Rock School Barbey. Dans le respect de l’outil de travail et des salariés, ils n’empêchent pas les concerts ni l’accueil du public.

La jeunesse de notre pays est en train d’être sacrifiée, Camille Lainé, MJCF

« Les étudiants sont de plus en plus nombreux à être salariés, avec des boulots très précaires. La conséquence c’est qu’un sur deux est en échec en première année. Les jeunes qui n’ont pas eu de formation sont évidemment concernés par le chômage. Mais eux aussi sont scandalisés et sont dans la rue car ils ont bien conscience que cette loi précarise davantage tout le monde. La réalité, c’est qu’ il faut aujourd’hui attendre en moyenne 28 ans et demi pour obtenir son premier CDI. Le gouvernement veut prétendument faire du CDI la norme, tout en s’atta-quant à ce qui en fait une garantie contre la précarité. Même la droite n’avait pas osé aller si loin ! S’ il y a des casseurs d’avenir au gouvernement, nous, nous voulons rebâtir l’espoir.La jeunesse doit être rattachée au droit commun. Elle ne doit plus être considérée comme une sous-catégorie privée de droits. Pour cette raison, nous défendons la création d’un statut social de la jeunesse qui comprendrait l’accès de tous à une formation de qualité avec un service public de l’orientation, un salaire étudiant, l’accès aux transports, à la santé, à la culture… »

8 • Les Nouvelles 26 mai 2016

CULTURE & SOLIDARITÉFÊTE DE L’HUMA 33

Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest S.A.S. au capital de 37 000 eurosAssociés (à parts égales) : L. Chollon, F. Mellier, S. LabordeDirecteur de la publication : Frédéric MellierAbonnement 1 an : 25 euros. Abonnement de soutien : 40 eurosRédaction, composition, impression : S.A.S. Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest15, rue Furtado - 33800 BORDEAUXTél. 05 56 91 45 06 - Fax 05 56 92 61 01 - Annonces légales : [email protected]é : [email protected] - Redaction/Proposition d’article : [email protected] nbso.frCommission paritaire de presse : 0118 C 85932

@nvlbxLes nouvelles de bordeaux

AVIS RECTIFICATIF POUR LE SIEGE SOCIAL

Rectificatif à l’annonce parue dans le journal n° 2149 du 5 mai 2016.Il fallait lire :Siège social : 117 rue Barreyre 33300 BORDEAUXAu lieu de : Siège social : 15 RUE TEULERE 33000 BORDEAUX

Pour avis,

ANNONCES LÉGALES

TABLE RONDE

Quel accueil aujourd’hui pour les réfugiés en Gironde ?Lundi 6 juin 2016 à 19h, Maison de l’Europe Bor-deaux Aquitaine 1, place de Jean Jaurès - BordeauxPour sensibiliser le public jeune, étu-diant en particulier et le public en général à la problématique de l’accueil des réfugiés aujourd’hui en Gironde, la soirée démarrera avec un bref rappel du contexte des conflits du Moyen Orient et de l’exode des populations cherchant asile en Europe avec, en particulier, les engagements de la France.Chacun des participants à la table ronde exposera rapidement la mise en œuvre et les réalisations de son associa-tion ou institution.Un échange entre les intervenants et la salle se fera sous le mode questions-réponses.

Les participants à la table ronde :- Xavier Prévost, membre du groupe locale de la CIMADE Bordeaux et professeur de droit à l’Université ;- Pascal Lafargue président d’EM-MAÜS Bordeaux ;- Maya Safadi, présidente de l’associa-tion Syrie Démocratie 33 ;- Cécile Massie, responsable de projet humanitaire en Syrie et photographe (reportage sur les réfugiés dans les Balkans) ;- Patrice Vincey, délégué diocésain à la Pastorale des Migrants.

ARAC

Commémoration de la journée nationale de la résistanceL’Arac 33 a adressé un courrier au maire de la Ville de Bordeaux aux Présidents de ACVG, Souge, IHS, UDAC, aux syndicats et amis de la Paix pour proposer de « faire preuve de solidarité au monde combattant » par un rassemblement à l’occasion de la Commémoration de la réunion du CNR (Conseil National de la Résis-tance) en 1943 :

27 mai 2016 à 10 heures Place Jean Moulin à Bordeaux

(devant le centre)« Nous voudrions, indique l’asso-ciation, pour notre part, exprimer fortement notre volonté de paix, de progrès social, de résistance et rendre hommage au CNR et son Président qui ont rétabli la démocratie politique, sociale, économique et culturelle dans

notre pays.Nous souhaiterions vous associer à cette démarche qui peut devenir commune et témoigner de notre attachement aux valeurs de la Répu-blique, au moment où celles-ci sont de plus en plus contestées et surtout les droits des Anciens Combattants et Victimes de guerre attaqués, voire rayés de la carte. »

Dans ce courrier, Régis Saphores précise qu’il ne s’agit pas, de perturber le rassemblement à la statue de J. Cha-ban-Delmas, mais « d’affirmer l’unité de la Résistance dans sa diversité ». Nous rejoindrons ensuite à 11h ce rassemblement, dans la dignité, avec nos couleurs et drapeaux.

SPF CENON

Grandes braderiesMercredi 8 juin 2016, salle : H. Sellier Cenon

Cite H. Sellier, rue Gabriel Bes, 33150 Cenon

(ligne 28 arrêt : Anatole France)

Jeudi 9 juin 2016 salle : G. Brassens Cenon

avenue Georges Clemenceau (tram A arrêt : la Marègue)

de 14h à 16h30

SECOURS POPULAIRE

Braderie de livres à Bordeaux

FH33 2016

Tirage au sort de la

1 double magnum de vin Château Lauga 20131 double magnum de vin Fort médoc 2012

1 coffret dégustation épicerie fine1 coffret d’huile d’olive

2 bouteilles de Pineau et une bouteille de Cognac1 carton de 6 bouteilles de Crémant

1 colis produits de terroir des Landes1 caisse de 6 bouteilles de vin de Bordeaux

1 valisette bière Mascaret1 bourriche d’huîtres (100 pièces)1 bourriche d’huîtres (100 pièces)

1 coffret week-end Wonderbox1 coffret week-end Wonderbox1 coffret week-end Wonderbox1 coffret week-end Wonderbox1 coffret week-end Wonderbox

1 voyage en Grèce pour deux personnes

05718 Fraisse Pierre04246 Becerro Julien09781 Bonnin Annie12120 Arnaud Robert03860 Pujol A.M.10404 Riols Jean01033 Jumelles Claude06650 Mignon Ingrid01859 Berthault Emma03890 Clement Célia10992 Raynal Didier04632 Michaud Lionel00699 Dupart Monique03701 Gargaulie Claudine10485 Blancan Alain13780 Delaveau Nicole02444 Schnee David

14730 Yalcin Emin04850 Ay Carmela12866 Gaillard Jean-Michel02396 Antonelli Florence02696 Bordes Jean-Jacques14520 Duron Jean-Pierre12074 Guttierez Roselyne

05381 Brisset Jacques11105 Vinet Rémi00090 Regley Nicolas03264 Garcia Lucien08798 Bardeau Claire13729 Durand Monique00266 Pellegris Hélène

03795 Lopes Michel08322 Clauw Irène10770 Arauzo Jean-François15052 Garrigue Romain07505 Bessin Isabelle00574 Jacopy Jean-Claude

1 livre de Pierre Laurent, 99 %

12569 Ducourret Liliane13850 Pallard Michel12618 Lozano Philippe14723 Seyithan Tekin08323 Clauw Irène10861 Sipié Jean-Bernard06872 Vauvilliers Pascal

16203 Gouliere Serge07341 Soulé Jacques15057 Pechon Elodie01823 Manon Fanny03171 Maurin Vincent01870 Lapeyre Laureline16412 Lespinasse Pierre

05786 Poitou Gérard09502 Besson Dominique14420 Gillet Françoise00923 Richard Daniel02020 Baché Jean-Paul05568 Pichon Alain

1 livre de G. Durou, Mes pintemps de barbelés

01923 Elorri Mireille14441 Eclancher Bernard06074 Mirambet Jean-Claude07436 Roederer Paul01722 Jacquet Grégory00912 Dardene Monzie Alain11925 Maestro Sébastien

02784 Roger Joël01679 Sanfourche Odette12099 En Nakkabi Sabine13925 Decons Jean-Marie02766 Brussac Jacqueline03460 Guichard Cyril11425 Clipet Yannick

00195 Junqua Alicia10504 08548 Fourgeaud Patrick12734 Lucmarie Marie-Rose04764 Bocquenet Arlette07469 Quellier Laurianne

1 livre de recettes, La cuisine des camarades

02415 Trely Annie01263 Gomez Aurélien08820 Jouin Sölen02205 Jubin Jacky03584 Vignau Cécile06021 Chaussoy Marie-Ange15276 Fourmond Clément

05545 Maraté Micheline05296 Dupin Yvan09518 Besson Nicole16214 Goulière Dominique03369 Fernandez-Canal Jésus01005 Gestas Renée00934 Richard Eric

03452 Guichard Jocelyne09451 Marret Jean11668 Tatinclaux Frédéric 01585 Poisson Hélène04375 Malbet Nicole01902 Leymarie Daniel Gauthier Patricia

1 abonnement annuel à l’hebdo NBSO

12737 Lucmarie Marie-Rose09388 Srat Florian09601 Maçon Pierre et Claudine11433 Clipet Yannick14886 Cordoba Antonio14635 Moussours Eyrolles M.D. 02779 Baldes Yves15118 Ravard Elise03885 Iglésias Didier06126 Baque Lagahe Francis

07665 Pedemay Guy03883 Iglésias Didier09609 Cadiou Bruno11001 Maunoir Yohan12715 Greletty Jean-Christophe07260 Juaneda Chantal05741 Dos Santos Manu04170 Denguilhem Laurent06590 Le Bot Jacky14786 Alarçon Christophe

06648 Mignon Ingrid00889 Dautan Francine16207 Fagot Philippe11909 Maestro Josyane06400 Roger04296 Malbet Nicole05964 Lazarini Emmanuelle03764 Menne A.Gaëlle03590 Vignau Pierre

1 entrée à la Fête de l’Huma Paris 2016

Vente de vêtements, jouets, chaussures, linge de maison, brocante et livres.Renseignements :Secours Populaire de Cenon, rue Alexandre Dumas, résidence Trait d’Union, bât. A, 33150 Cenon05 56 32 38 03 // 06 88 86 66 07

L’Union St Bruno accueille le Secours populaire pour une braderie de livres organisée avec les enfants «Copain du monde», le mouvement d’enfants solidaires de l’association. Samedi 28 mai de 10h à 18h : livres

enfants, bandes-dessinées, romans, livres d’histoire, de voyages… en excellent état et à prix solidaire.