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Pierre Laurent : « La clef de 2017, c’est la parole du peuple  » Jeudi 9 juin 2016 - N° 2154 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX - Prix : 0,80 euro

Nouvelles N° 2154

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Nouvelles N° 2154 du 9 juin

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Pierre Laurent :

« La clef de 2017, c’est la parole du peuple »

Jeudi 9 juin 2016 - N° 2154 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX - Prix : 0,80 euro

2 • Les Nouvelles 9 juin 2016

ACTUALITÉEN LUTTE

MÉRIGNAC

Mobilisation et grève des ATSEM

CONGRÈS DES MAIRES

François Hollande coupe la colère en deux

Les agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles (ATSEM) sont principalement chargé(e)s, à Mérignac comme ailleurs, d’assis-ter au quotidien les enseignant(e)s des écoles maternelles.

À l’occasion de la réforme des rythmes scolaires de 2013, la ville de Mérignac a mis en place en septembre 2014 des temps d’accueil périscolaire (TAP) encadrés notamment par les ATSEM.Le maire de Mérignac a décidé de modifier, à compter de la rentrée scolaire de septembre 2016, l’orga-nisation des TAP sans associer les enseignant(e)s, les agents municipaux (dont les ATSEM) et les parents d’élèves. Cette décision a été prise afin de rationnaliser les services à la population, autrement dit faire des économies de fonctionnement.Las de ne pas être écoutées depuis près de deux ans sur la dégradation de leurs conditions de travail et face à une modification dictée par la volonté du maire de réaliser des économies, les ATSEM et leurs représentant(e)s CGT et FO ont déposé un préavis de grève illimitée le 13 mai 2016.

Les ATSEM ont décidé de se mettre en grève sur le créneau 12h-13h à compter du vendredi 20 mai. Le mou-vement a été très largement suivi par les 90 ATSEM de Mérignac entraî-nant la suspension de la restauration scolaire pour les écoliers. La grève a été reconduite jusqu’au 31 mai inclus.Dans l’intervalle, les ATSEM ont organisé le 24 mai, sur le parvis de l’hôtel de ville, un pique-nique ras-semblant une trentaine d’ATSEM représentatives de l’ensemble des écoles maternelles de la commune. De son côté, le maire a mis en place un groupe de travail afin de trouver des solutions pour sortir du conflit d’une part et de préparer les rentrées 2016 et 2017 d’autre part.Après plusieurs réunions, un com-promis a été trouvé le 31 mai entre le maire et les ATSEM qui ont décidé le soir même de suspendre le mou-vement de grève. Les ATSEM ont en particulier obtenu la limitation de leur participation aux TAP à 45’, deux fois par semaine, contre 1h15’, trois fois par semaine aujourd’hui le maintien des équipes d’entretien et le reclassement interne ou externe des personnels dont les contrats ne seront

pas renouvelés.Alors que le maire répète à l’envi que l’éducation est la priorité de la ville, il précise dans le même temps que seul(e) un(e) ATSEM est réglementai-rement requis(e) par école maternelle. Il laisse ainsi entrevoir la possibilité de réduire la présence des ATSEM dans les écoles de Mérignac alors que les enseignants soulignent très régulière-ment que leur présence dans chaque classe est indispensable.À Mérignac, comme partout ail-leurs, la baisse de la dotation globale de fonctionnement (DGF) a des répercussions délétères sur les services publics offerts à la population et sur les conditions de travail des agents municipaux qui les font vivre.Plus que jamais, les mobilisations sont indispensables pour mettre en échec les politiques d’austérité imposées aux usagers et personnels des services publics. L’exemple des ATSEM de Mérignac doit faire école et encoura-ger les mobilisations pour la défense des services publics, quels qu’ils soient.

David Valade, pour les élus communistes et apparentés

La réduction de la dotation d’État pour 2017 ne sera que de 1 milliard d’euros au lieu des 2 initialement prévus.

Fin du suspense. En clôture du 99e congrès des maires de France (AMF), qui s’est tenu pendant trois jours à la porte de Versailles, à Paris, François Hollande a enfin répondu jeudi après-midi aux élus locaux que leur punition serait divisée par deux. Depuis des mois et singulièrement pendant les trois jours de ce rassemblement annuel, les maires avaient « lancé un cri d’alarme » résument beaucoup d’entre eux. « L’arrêt de la baisse de dotations en 2017 devrait être une priorité nationale », a ainsi répété en ouverture de la séance de clôture André Laignel, président délégué de l’AMF et maire socialiste d’Issoudun (Indre). Après lui, Anne Hidalgo, maire de Paris également PS, a rappelé que les élus locaux « arrivent au bout de l’exercice des économies possibles ». François Baroin, le président de l’association

d’élus a même réclamé « l’argent que l’État doit aux collectivité locales ». En cumulé, la ponction prévue est de 28 milliards d’euros.

Des applaudissements mesurés pour le président

Le président de la République, après un long détour sur le rôle des collectivités dans le vivre-ensemble et « la protection du pays », a livré l’essentiel de son message aux élus : « J’ai décidé de diminuer de moitié l’effort demandé aux collectivités locales pour 2017. Au lieu des 2 milliards d’euros de réduction des dotations, la diminution ne sera que de 1 milliard. » Annonce qui suscita des applaudissements mesurés, certes plus chaleureux que les sifflets entendus lors de l’arrivée du président. François Hollande a aussi précisé que « le fonds exceptionnel d’investissements de 1 milliard d’euros créé en 2016 sera reconduit en 2017 et porté à 1,2 milliard », pour moitié en faveur du logement, l’autre part revenant aux petites villes et à la ruralité. Le président a également annoncé une

loi pour réformer l’actuelle dotation globale de fonctionnement (DGF) considérée comme particulièrement injuste par nombre d’élus, qui pointent une « insupportable disparité » sur le territoire « et encore plus dans les DOM », explique par exemple Gérard Françoise, maire adjoint à Saint-Denis de La Réunion.Ces annonces ne rejoignent pas les attentes de nombreux participants, ainsi le communiste Nicolas Sansu, maire de Vierzon (Cher) qui, un peu plus tôt dans la journée, déplorait que les élus doivent « se débrouiller avec les programmes défendus devant les électeurs sans être aujourd’hui en capacité (faute des moyens nécessaires) de les mettre en œuvre ». Aujourd’hui, « la dernière tranche de baisse annoncée pour 2017 est juste impossible », ajoutait-il. Mais François Hollande, dans un discours de près d’une heure aux accents de bilan de quinquennat, a préféré répondre que « la trajectoire de réduction des déficits doit être tenue ».

Par Gérald Rossi, dans l’Humanité du 3 juin

À l’appel des organisations de retraités : CGT, FGR-FP, FSU, FO, LSR, SOLI-DAIRES 33, ASARP, un rassemblement avait lieu le jeudi 9 juin à 10h30, place Pey Berland suivi d’une manifestation jusqu’à la Préfecture. Un appel rejoint par les opposants à la loi Travail, la Nuit debout Bordeaux et la Coordination lycéenne.

« Les retraités ont manifesté à plusieurs reprises à travers tout le pays pour exiger du président de la République et de son gouvernement de prendre en compte leurs revendications », explique l’intersyndicale. « Elles sont restées sans réponse jusqu’à maintenant et sont donc toujours d’actualité. »« Pouvoir d’achat : après un blocage de 30 mois, ce n’est pas l’aumône accordée le 1er octobre 2015 : 0,1 %, qui va permettre aux retraités les plus pauvres de mieux vivre et de faire face aux dépenses indispensables à une vie digne.Pension de réversion : une menace plane sur ce principe qui pourtant permet principalement aux retraité-e-s de compenser leur petite pension. Fiscalité : La demi-part des parents isolés et des veufs ou veuves parents d’un enfant a été supprimée, la majoration de 10 % pour plus de 3 enfants est devenue imposable, l’instauration de la CASA de 0,3 %. Certains retraités ont ainsi perdu l’accès à des exonérations fiscales ou sont devenus imposables. Santé : suite au désengagement de l’assurance maladie obligatoire, l’accès aux soins devient de plus en plus difficile pour certains retraités sans complémentaire santé faute de moyens financiers.

Les Organisations Syndicales de retraités revendiquent : Le retour à une revalorisation annuelle des pensions au 1er janvier de l’année en prenant en compte l’évolution du salaire moyen. Une pension au moins égale au SMIC revalorisé, pour une carrière complète. Le rattrapage du pouvoir d’achat perdu sur les pensions et l’abrogation des mesures fiscales régressives contre les retraités. L’amélioration du pouvoir d’achat des retraites, le maintien des pensions de réversion et la suppression des conditions de ressources dans le régime général. Le développement et le renforcement de services publics de qualité indispensables au mieux vivre individuel et collectif (santé, transports, culture, sécurité, etc.). »

Sur les réseaux sociaux, la Nuit debout Bordeaux a également appelé à la mani-festation : « laisser les retraités avec des pensions de misère, c’est s’en prendre à nous toutes et tous. Les retraités étaient avec nous, en manifestation et aux Nuits debout (malgré le matraquage médiatique affirmant que Nuit Debout était réservée aux seuls jeunes). Jeudi, proclamons que leur dignité est aussi la nôtre ».

CGT, FGR-FP, FSU, FO, LSR, SOLIDAIRES 33, ASARP

Les retraités donnent de la voix

Lundi 6 juin, au matin, l’UD CGT 33, UL du Bassin d’Arcachon et la CGT Com-merce 33 organisaient un rassemblement devant le LECLERC de La Teste de Buch pour soutenir une Déléguée Syndicale CGT mise à pied conservatoire depuis samedi 28 mai.

« Secrétaire du CE, elle défend les salarié-es de cette entreprise avec conviction face à une direction qui méprise la CGT et le Code du Travail », a déclaré le syndicat.« Notre campagne pour défendre l’action syndicale face à la discrimination ou la criminalisation syndicale est toujours d’actualité. Les patrons essayent de nous museler par tous les moyens.Il n’est pas inutile de rappeler que la “durée de vie moyenne d’un délégué syndical” dans l’entreprise est de 18 mois. Dans les magasins Leclerc les militants syndicaux CGT sont particulièrement malmenés. Les exemples de non-respect au fonctionne-ment des CE et de discrimination d’un mandaté ou élu sont nombreux ».La CGT soutien cette élue et à travers elle tous les salarié-e-s qui lui ont fait confiance au cours des dernières élections. « L’ensemble des structures de notre organisation syndicale témoigne de toute sa solidarité et sa confiance envers notre camarade injustement mise à pied. En pleine lutte contre la loi travail on ne peut dissocier cette répression de notre combat et la CGT sera présente partout où un camarade est menacé. »

LA TESTE DE BUCH

Rassemblement pour la liberté syndicale au Leclerc

Les Nouvelles 9 juin 2016 • 3

EditorialACTUALITÉ

Écrire un nouveau récit émancipateur

Le mouvement contre la loi travail prépare une grande manifestation nationale à Paris, le 14 juin prochain, au moment de l’ouverture du débat sur le texte de loi au Sénat. Lundi, le ministre Macron dans une énième provoca-tion avait choisi de célébrer les 80 ans du Front popu-laire à Montreuil, ville monde, ville ouvrière. Patrice Bessac maire communiste de la ville avait refusé de l’accueillir car si : « En 1936, avec le Front populaire la gauche est rentrée dans le cœur du peuple, en 2016, le gouvernement actuel l’en a fait sortir ».En effet, ce gouvernement et ce ministre notamment ne cessent de piétiner les acquis du monde du travail pour satisfaire les intérêts de Gattaz et du Medef.Ce gouvernement est à la dérive. Il faut donc ouvrir un autre chemin. C’est le sens de l’appel du PCF lancé par la voix de Pierre Laurent : travailler à un rassemblement large des forces de transformation et des réformistes qui rejettent la politique de ce gouvernement.Et pour cela, engager dès maintenant un large débat sur les contenus d’une politique qui engage la France dans la refondation démocratique de la République et de l’Europe, pour éradiquer le chômage et sécu-riser la vie quotidienne, contre la finance et pour une autre utilisation des richesses, pour un nouveau modèle de développement.Cet appel s’adresse aux hommes et aux femmes de ce pays qui, aujourd’hui, luttent contre la politique du gouvernement, subissent l’austérité et aussi à l’ensemble des forces disponibles pour refonder une majorité de transformation de la société.Au terme d’un débat exigeant sur la question même de l’alternative, les communistes sortent très lar-gement rassemblés autour de cet appel qui définit également un processus démocratique et collectif d’élaboration d’une offre politique pour 2017.Ce processus met en avant les contenus, l’enga-gement citoyen et la convergence de toutes les initiatives qui vont dans ce sens. Il pose les élections législatives comme un objectif central, redonnant à cette élection son sens premier, galvaudé par l’inversion du calendrier électoral et le quinquennat.Pour ce Front populaire et citoyen, l’élection pré-sidentielle est un moment décisif pour déjouer le piège qui est tendu à notre peuple. Une candidature collective qui représente les intérêts populaires peut déjouer ce scénario à condition qu’elle se fixe l’ambition de rassembler le plus largement possible autour d’un pacte d’engagements communs des forces sociales et politiques mais aussi populaires et citoyennes.L’enjeu de la période, sur la loi travail, les échéances politiques à venir, est la mise en mouvement popu-laire pour écrire un nouveau récit émancipateur, celui des 99 %, celui du temps du commun.

Sébastien Labordesecrétaire départemental,

et membre du conseil national

MOBILISATION CONTRE LA LOI TRAVAIL

Ancrage et amplification

Après plus de 3 mois de lutte, la mobilisation contre la loi travail continue avec des grèves qui se sont ancrées dans de nombreux secteurs.

La CGT a dénoncé la stratégie de radicalisation et de refus du dialogue du gouvernement et du patronat. La centrale a estimé mardi qu’il fallait « savoir arrêter une grève… quand on a obtenu satisfaction », après que le président de la République eut emprunté au communiste Maurice Thorez la première partie de la citation appelant à cesser les mouve-ments sociaux.En début de semaine, 6 des 8 raffi-neries entamaient leur 3e semaine de grève, à Donges elle concerne 80 % des salariés. Le secteur des transports reste mobilisé avec les routiers et dans les transports publics. Suite à la négociation de lundi 6 juin, la grève se poursuivait chez les chemi-nots. Dans le secteur de l’énergie, de nombreuses actions de passage en heures creuses pour les usagers et de grève ont été organisées. 8 sites de traitement des ordures et déchets ménagers étaient en grève, dont celui de la TIRU (paris 13e) depuis 8 jours. 3 des 4 sites d’Amazon sont en grève, malgré la répression syndicale. Les portuaires étaient en grève 24 heures le 9 juin… La mobilisation s’ancre et s’élargit dans le privé avec des modalités d’action diverses dans de nombreuses entreprises de l’agroali-mentaire (Nestlé 56, Haribo Perrier 30, Jacquet 63, Tabac Le Havre…), des métaux (LME 59, Iveco Annonay 07, Peugeot Mulhouse…), du com-merce (Intermarché, Leclerc 31)… Le 7 juin, une action à l’Aéroport de Roissy regroupait des centaines de grévistes de l’ensemble des entreprises sous-traitantes.Les 8 et 9 juin devaient marquer la semaine par des grèves, débrayages, blocages, barrages filtrants, occupa-tions et la mobilisation des retraité-es sur tout le territoire, à l’appel d’une intersyndicale (CGT, FO, CFTC, CFE CGC, FSU, Solidaires).La votation citoyenne sur la loi travail s’étend. Plus de 400 lieux de votation sont recensés sur le site votationtra-vail.fr. Dans les entreprises et lieux de vie, la votation permet d’étendre la mobilisation. Les jeunes, privé-es d’emploi, retraité-es, salarié-es et notamment les ingénieurs, cadres et

techniciens pourront ainsi débattre de la loi travail et de ses dangers, donner leur avis, exiger son retrait et de nouveaux droits.Pour permettre à la France d’orga-niser un bel Euro, la CGT réitère l’appel adressé par l’intersyndicalle par courrier au Président de la Répu-blique, le 20 mai : « il y a urgence à ce que les organisations soient entendues et reçues sur leurs revendications et exigences ! »

En Gironde

Mardi 31 mai, 1 000 personnes à Bordeaux accueillaient le chef de l’État venu inaugurer la Cité du vin. Deux jours après le barrage filtrant organisé par l’intersyndicale place Stalingrad était rejoint par le cortège des cheminots. 1 500 personnes sont ainsi parties en manifestation jusque République.Les cheminots et les énergéticiens ont voté la grève reconductible, piquets de grève, coupures de courant ciblées et trafic ferroviaire très impacté sont là pour en témoigner.« Au-delà de leurs propres revendica-tions, ils demandent aussi le retrait de la loi travail ! » a rappelé l’Union départementale CGT qui diffuse un 4 pages de propositions pour un Code du Travail du 21e siècle. « Suite à la décision de l’ intersyndicale, la CGT organise partout des bureaux de vote afin que les salariés puissent expri-mer directement leur refus de cette loi

et exiger de nouveaux droits. Déjà dans les entreprises, les administrations, à l’université, dans les lycées, les syndicats CGT, FO, FSU, Solidaires, l’UNEF et L’UNL préparent la manifestation nationale du 14 juin. Cette initiative est reçue avec enthousiasme, c’est une grande manifestation qui est engagée ! »

Militants communistes dans la bataille

C’est sous le signe de la mobilisation en cours contre le projet de loi travail que le 37e Congrès du PCF a entamé ses travaux, jeudi 2 juin, à Aubervil-liers, en Seine-Saint-Denis. Dès le mot d’accueil prononcé par la nouvelle maire communiste de la ville, Meriem Derkaoui, le ton était donné : « Le gouvernement, le patro-nat, la droite, malgré une opposition largement majoritaire, s’entêtent. (…) C’est pour cela que notre mouvement doit s’amplifier, se développer malgré la répression, la violence policière, la stigmatisation de celles et ceux qui luttent. » À peine installés, les centaines de délégués communistes ont adopté un appel pour exiger le retrait de la loi El Khomri et l’écriture d’un « nouveau Code du travail plus favorable (…) à celles et ceux qui produisent par leur travail de la richesse ». Manuel Valls y est directement interpellé : « Non, monsieur le premier ministre, ce ne sont pas les syndiqués qui sont minoritaires (…). C’est votre gouvernement et ce qui reste de votre majorité parlemen-taire », écrivent-ils, dénonçant le « flot d’ injures, de calomnies, et de violences contre les acteurs du mouve-ment social ». Ils s’engagent à « contribuer à faire du 14 juin une réussite » et à mener la bataille au Parlement avec leur « proposition de loi travail alternative » comme avec « une motion de censure de gauche si le gouvernement utilise de nouveau le 49-3 ».

CD

Le 2 juin, un gros cortège de cheminots rejoignait l’intersyndicale qui organisait un barrage filtrant, place Stalingrad à Bordeaux. Les cheminots de Bordeaux et la CGT, « face aux propos paternalistes et méprisants de Guillaume Pépy », président du directoire de la SNCF, qui lui, « a les cartes en main pour que cesse ce conflit », organisaient mercredi 08 juin à partir de midi sur le parvis de la Gare Saint Jean une collecte de vêtements et de denrées non périssables « à l’attention de nos concitoyens sinistrés lors des inondations ». « La CGT, ses militants et syndiqués ont de tout temps participé activement à la solidarité envers les personnes sinistrées quelle qu’en soit la cause », rappelle le syndicat de Bordeaux gare. Cette collecte se déroulerait en concomitance avec la votation citoyenne concernant la loi El Khomri.

Le 2 juin à Bordeaux, la CGT distribue un 4 pages d’explication sur la loi Travail.

4 • Les Nouvelles 9 juin 2016

RETOUR SUR LA FÊTE DE L’HUMA GIRONDE 2016

ROBERT-PICQUÉ

La métropole adopte une motion de soutien

ESPACE FORUM

Les services publics ont leur réseau !Manifestation le 16 juin à 18h (entre Bagatelle et Robert-Picqué)

FORMATION CIDEFE

Pour une politique de l’énergie équitable, une production maîtrisée

Le groupe des élus-es communistes a proposé le 27 mai au conseil de Métropole, l’adoption d’une motion exigeant le maintien d’une offre de soins publics sur ce secteur Sud de l’agglomération bordelaise. Motion adoptée à l’unanimité et au sujet de laquelle Max Guichard a insisté sur le rôle de l’Etat dans le financement et le développement de solutions va-lables. D’autres, comme le maire de Talence, ont précisé que le maintien sur le site actuel de Robert-Picqué est toujours la plus logique des solutions. Cette motion est en tous cas un point d’appui pour les citoyens réunis en collectif pour la défense de ce service public essentiel.Le sort de l’hôpital d’instruction des armées Robert-Picqué inquiète légitimement les habitants du sec-teur : plus de 750 personnels civils et

militaires, une capacité d’accueil de 242 lits dont 9 lits de réanimations et 4 d’urgence, cette offre de santé de proximité est également appréciée pour la qualité des soins, l’effica-cité des urgences, la diversité de spécialités exercées, la disponibilité et les compétences de son personnel, son accessibilité et son parking ou encore son hélistation. Dans le cadre du projet du service de santé des armées SSA 2020, le ministère de la Défense a fait le choix de recentrer la médecine militaire sur les objectifs opérationnels et de l’intégrer dans un nouveau modèle bâti autour de plateformes hospitalières.Au sein de cette nouvelle organisa-tion du SSA, Bordeaux doit demeu-rer l’une des 4 plateformes régionales de la médecine des armées avec Brets, Lyon et Metz. La médecine militaire

doit donc être maintenue dans notre aggglomération. Le Groupement de coopération sanitaire (GCS) dit BAHIA entre l’hôpital d’instruction des armées Robert-Picqué et la Mai-son de santé protestante de Bagatelle, suscite des interrogations légitimes quand au maintien de l’offre de soins et au devenir des personnels civils et militaires. Le Conseil de Métropole demande à l’Etat, via l’Agence régionale de santé (ARS), de s’engager concrète-ment pour que cette offre de soins publique ne disparaisse pas du Sud de l’agglomération. Celle-ci pourrait se maintenir sur le site actuel ou se déve-lopper au travers d’un pôle public de santé (Bagatelle/Robert-Picqué), avec les mêmes missions qu’aujourd’hui et la préservation des emplois et des statuts des personnels.

Le collectif girondin « Conver-gence pour les services publics » s’était donné rendez-vous sur la fête de l’Huma à Courrejean. Une rencontre riche en perspectives.

Poser les bases d’une définition du service public au 21e siècle ; C’est l’objectif ambitieux mais sérieux que s’est fixé le collectif « Convergence nationale des collectifs de défense et de développement des services publics » après plusieurs rendez-vous natio-naux, à Guéret (Creuse) notamment. En attendant donc les assises natio-nales du 19 novembre prochain à Montreuil (93), les acteurs locaux de ce collectif s’étaient donné rendez-vous sur l’espace Forum de la Fête de l’Huma Gironde pour un échange d’informations et de réflexions. « Le but de notre rencontre est à la fois simple et essentiel, introduit d’emblée Yamina Kraria, qui animait la réu-nion : c’est se connaître et connaître nos activités pour maintenir et renforcer notre réseau dans la perspective du ren-dez-vous national de mi-novembre. » Tour à tour, syndicats, associations et collectifs ont donc exposé leurs actualités et leur analyse de la situa-tion. À commencer par Julien Rigou-ley, militant CGT de l’inspection du travail qui a commencé par dire sa joie d’être dans un débat à la fête de l’Huma : « Il faut le dire, c’est dans l’Humanité qu’on trouve les meilleurs articles sur les situations de travail et sur l’action des inspecteurs du travail. »

Sur fond de mouvement social anti-loi El Khomri, Julien Rigouley avait donc droit à double temps de parole : pour démonter les manœuvres du gouvernement contre le Code du travail (« si cette loi passe, d’autres mauvais coups sont déjà programmés pour après ! ») et pour évoquer la situation des services de l’inspection du travail. « Nous avons une culture forgée autour de trois aspects : le fait territorial, la compétence généraliste et l’ indépendance. Avec la mise en place d’unités de contrôle territorialisées, ces valeurs sont mises à mal car nos services sont soumis à une hiérarchie, à des commandes politiques, voire à des pressions patronales. »Des pressions, les élus locaux en subissent à la pelle, en ces temps de réforme territoriale tous azimuts. Au nom de l’association départementale des élus communistes et républicains (ADECR), Patrick Alvarez rappelle les lois NOTRe et MAPTAM et leurs conséquences sur les territoires et les citoyens : « On a créé des terri-toires de compétitivité – au premier titre desquels les grandes métropoles évidemment, dans lesquels le privé et ses critères prennent le pas sur la logique de services publics. » À titre d’exemple, il cite les manœuvres en cours au sein de la métropole bor-delaise pour différencier les tâches confiées aux ATSEM qui relèvent de l’accompagnement pédagogique et celles qui relève de l’entretien. « Le but, c’est évidemment de privatiser

la seconde catégorie. » Peu après, un animateur du comité de sauvegarde et de promotion des services publics du Sud-Gironde dénonçait « l’hypo-crisie de certains élus locaux ». « Ainsi, le maire (Les Républicains) de Sau-veterre-de-Guyenne qui soutient des programmes nationaux de suppression de milliers de postes de fonctionnaires mais pleure quand il apprend que le bureau de Poste de sa commune pour-rait fermer… »C’est dans une toute autre cohérence politique que le collectif girondin a mis en place un questionnaire col-lecté par la FSU. « Il faut mettre à jour les processus à l’œuvre qui relèvent de l’autodestruction des services publics », explique Graziella Danguy, secrétaire départementale du syndicat ensei-gnant. Et s’il est un secteur qui est touché par cette autodestruction, c’est celui de la santé. Après Patrick Julou au nom du collectif Santé-So-lidarité, Christiane Rouannet a fait le point de l’activité du comité de défense de l’hôpital Robert-Picqué : « On nous balade, dit-elle après avoir rencontré deux députées socialistes du secteur. On subit à la fois les baisses de dépenses du ministère de la Défense et la loi Touraine sur la santé. » Face à une fermeture annoncée en 2021, Christiane Rouannet annonce une manifestation prévue le 16 juin pro-chain (entre Bagatelle et Robert-Pic-qué) et avance l’idée d’une votation citoyenne. « Typiquement le genre d’ initiative sur laquelle notre collectif peut être utile : à chaque fois qu’un service public est menacé, on fait suivre l’ info à tous et le réseau de résistance grandit », a immédiatement rebondi Yamina Kraria.Bref, typiquement le type de ren-contres pour lesquelles la Fête de l’Huma a été pensée : échanger, réfléchir, construire, réagir !

V.B.

À l’espace forum de la fête de l’Hu-manité Gironde, les élus commu-nistes et apparentés étaient invités par le Cidefe à une formation-débat autour de l’énergie.

Yves Beausoleil, responsable du Cidefe en Gironde, a rappelé l’importance de la formation des élus « dans une période de plus en plus compliquée, avec des réformes qui s’enchainent de plus en plus vite ». La formation portait sur l’énergie, les questions de précarité, d’énergies renouvelables, de maîtrise publique…Pierre Augey, vice-président du Syn-dicat départemental de l’énergie et du gaz (SDEG) et maire de Fargues, Ma-rie-Hélène Faure secrétaire générale adjointe du syndicat CGT Énergie et Joëlle Ronné de l’Indecosa CGT sont également intervenus. Marie-Hélène Faure a rappelé l’ouverture du marché de l’énergie à la concurrence, il y a 15 ans. « EDF est aujourd’hui une filiale du groupe Erdf/Gdf fragilisée par un certain nombre de décisions d’investis-sement. Il y a un malaise chez les salariés et les élus ».Pour Joëlle Ronné, depuis l’explo-sion politique du système français de l’énergie avec sa situation de monopole, « on vend tout ce qui est commercialisable dans la maison », « les prix ont explosé et quand ça baisse, c’est avec l’ importation de gaz de schiste américain ». Pierre Augey évoque les différentes pressions subies par les élus sur ces questions de l’énergie. Il insiste sur la nécessité d’être présents dans les institutions comme le SDEG « pour peser sur les décisions ». « Heureusement qu’il y a des élus attachés aux services publics. À l’annonce de la privatisation possible des barrages, il y a eu un tir de fronde. Pour l’ instant on tient le coup contre l’ouverture au marché, il faut tenir en attendant de gagner un retour au monopole public car confier l’énergie au privé est dangereux comme on a pu le voir à Fukushima. »La place du nucléaire a été évidem-ment discutée, avec un constat que « les productions alternatives ne sont pas à la hauteur des besoins », qu’il reste « beaucoup à inventer », qu’il faut « traiter l’énergie comme un système global, sans séparer le nucléaire de l’hydraulique », qu’il faut continuer à investir dans le nucléaire pour, au moins, avancer sur la question des déchets et de la sécurité de l’existant. Remettre ces débats dans les mains des citoyens apparaît comme une nécessité, financer la politique de l’énergie, une priorité et surtout un retour au service public un combat à mener.« Le service public, a rappelé Joëlle Ronné, c’est l’indépendance énergétique, la péréquation tarifaire, la garantie d’un soutien aux familles en difficulté. » 8 millions de personnes sont en situa-tion de précarité énergétique dans notre pays. Associations de consom-

mateurs, élus et entreprises avaient mis en place un système de tarifs adaptés. « Avec les nouveaux opérateurs, il n’y a aucun interlocuteur pour les associations qui accompagnent les familles les plus en difficultés, les consommateurs sont seuls dans la nasse. En 2018, il n’y aura plus de tarifs sociaux mais des chèques énergie sur la base des dossiers fiscaux. On sait que ce n’est pas l’ idéal, ça va même être très compliqué. Du 1er novembre au 31 mars, les familles repérées sont protégées mais ça ne règle rien. Il faut rester vigilants. »D’ailleurs c’est un point qui pose question avec la pose généralisée des compteurs de nouvelle généra-tion nommés Linky. Les coupures devenant administratives, il sera plus difficile de les empêcher comme cela a pu se faire avec les organisations syndicales. « L’entreprise s’est engagée à maintenir le passage physique d’un agent avant toute coupure, précise Joëlle Ronné. Mais il faudra être vigilant et faire des rappels à la loi si ce passage n’est pas effectué. »Les questions des élus sur les comp-teurs Linky sont nombreuses, dans plusieurs villes et villages, des habi-tants rejettent leur installation. Il est rappelé que les compteurs Linky sont « un outil de cette privatisation de l’énergie, pour aller vers des régionali-sations. Ils vont permettre de répertorier ce qui est produit et consommé dans une région pour répondre au coup par coup et casser les réseaux nationaux. Cela correspond à une demande faite par le Medef depuis longtemps ». « On parle beaucoup des compteurs Linky, souligne, la représentante d’Indecosa mais ce sera pareil pour l’eau et le gaz. Ils ont été imposés sans aucune consultation, ni des salariés, ni des usagers. Cela représente 5 milliards d’investissement et 10 000 emplois en moins, en particulier des métiers d’entrée à Edf. » Elle fournit quelques éléments pratiques : « les usagers doivent recevoir un courrier, ils ne signent rien, ils ne paient rien ». Et en profite pour contredire quelques arguments des « anti-Linky ». « Il n’y aura pas de nouvelle ligne dans les factures pour financer la mise en place de Linky, c’est faux ». « Pour ce qui est de la question des ondes, il n’y a pas plus de danger que pour l’adsl pour lequel les câbles ne sont pas blindés non plus. Si vigilance il doit y avoir, il faut appliquer la même pour tout. Et il y a sans doute de l’ordre à mettre aussi dans toutes ces normes. »Marie-Hélène Faure, pour sa part rappelle qu’il est question de Linky depuis 2007. « Il y a eu des forums ouverts dans toutes les régions mais per-sonne ne s’y est intéressé. La CGT Éner-gie avait porté d’autres scénarios possibles et moins coûteux. Ces compteurs de nouvelle génération posent un problème sur l’utilisation des données : par qui et comment vont-elles être utilisées ? Mais la réalité c’est qu’aujourd’hui, Linky est inscrit dans la loi, s’ il n’est pas déployé c’est Erdf qui est en danger sur le plan économique. »

Christelle Danglot

Les Nouvelles 9 juin 2016 • 5

INTERNATIONAL

PCF - INTERNATIONALISME

Le refus d’un monde « de poudre et de sang »

POLOGNE

Nouvelle mobilisation pour la démocratie

PROCHE-ORIENT

Une conférence aux résultats mitigés

80 organisations, provenant de plus de 60 pays, avaient envoyé des délégués au congrès national du PCF. Les luttes contre l’islamisme, l’austérité et l’impérialisme ont été au cœur des interventions.

Lors de la Conférence internationale pour la paix organisée mercredi par le PCF, Pierre Laurent avait souligné combien « les questions internationales ne sont pas pour nous une question en plus mais sont au cœur de nos combats ». Elles étaient au cœur du congrès du PCF ce week-end, où une centaine d’invités internationaux ont reçu une ovation, quand la secrétaire aux Relations internationales, Lydia Samarbakhsh, a égrené les noms des plus de 60 pays d’où ils provenaient.

La situation au Proche-Orient et le rôle des grandes puissances

Les interventions de délégués étran-gers ont émaillé le congrès. La situation au Proche-Orient était dans toutes les têtes. Samedi, Raid Fahmi, dirigeant du Parti communiste ira-kien, a dénoncé le rôle des grandes puissances dans la région. Dans son pays, « tous les moyens ont été utilisés par les puissances impérialistes dans le cadre de leur stratégie de chaos créatif (…), entraînant (…) l’effondrement de l’État irakien », a déclaré à la tribune Raid Fahmi, qui a tenu à

rappeler que, dans cette région, les progressistes luttent pour la paix, mais aussi pour les droits sociaux. « Les communistes irakiens et les forces démocratiques » participent « au mouvement de protestation de masse en cours depuis le 31 juillet 2015 », qui prend la forme de manifestations hebdomadaires contre la « corruption rampante » et un pouvoir organisé sur la base de communautés. Pro-nonçant son discours devant un drapeau représentant Sakine, Fidan et Leyla, les trois militantes kurdes assassinées à Paris le 9 janvier 2013, Fatma Kurtulan, la vice-présidente du Parti démocratique des peuples (HDP) a dénoncé la guerre qui fait rage en Turquie et le sort fait aux réfugiés : « Chez nous et nos voisins règnent la poudre et le sang. » Lors d’une rencontre vendredi entre représentants internationaux, en marge du congrès, les moyens pour défaire le djihadisme ont été présents dans de nombreuses interventions. Parmi les questions prioritaires à régler, le conflit israélo-palestinien. À la tribune jeudi, Husam Zomlot, le conseiller du président palestinien Mahmoud Abbas, et Adel Amer, le secrétaire général du PC israélien, ont chacun pris la parole, dénonçant entre autres le « gouvernement de plus en plus fascisant » du premier ministre Benyamin Netanyahou. Un beau

moment d’unité.

Les agressions impérialistes sur le continent latino-américain

Le reste du monde n’était pas en reste. Lors de la rencontre entre délégués étrangers, la politique de la France en Afrique, celle d’un « sous-traitant » des États-Unis mul-tipliant les interventions militaires, en Libye, en Côte d’Ivoire ou au Mali, a été vilipendée. Aminata Dramane Traoré, ex-ministre de la Culture du Mali, a participé de cette dénonciation, en rappelant devant les délégués les motifs de sa candidature au poste de secrétaire général, de l’ONU, déjà énoncés mercredi lors de la Conférence internationale. Représentants le continent latino-américain, le responsable du PC cubain Juan-Carlos Marsan Agui-lera et le dirigeant du Front pour la victoire argentin Daniel Filmus ont alerté sur les agressions impérialistes sur leur continent. Les Européens Declan Kearney, président exécutif du Sinn Féin, Panos Rigas, secrétaire de Syriza, Maite Mola, dirigeante de la gauche unie espagnole, et Joao Ferreira, parlementaire européen du PC portugais, ont mis en cause, eux, les politiques d’austérité.

Par Gaël De Santis, dans l’Humanité du 6 juin

Confortées par l’avertissement adressé par Bruxelles au gouver-nement conservateur, des milliers de personnes ont défilé pour la défense de l’État de droit.

Vingt-sept ans, jour pour jour, après l’organisation des premières élections libres en Pologne, le 4 juin 1989, des milliers de manifestants (50 000 selon les organisateurs, 10 000 selon la police), ont défilé à Varsovie aux cris de « Liberté ! Égalité ! Démocra-tie ! ». Depuis six mois, à l’appel du mouvement civil du Comité pour la défense de la démocratie (KOD), les manifestations se multiplient dans tout le pays pour dénoncer les réformes prises dans le domaine de la justice et des médias par les conser-vateurs de Droit et Justice, victorieux

des élections du 25 octobre 2015. Fait nouveau, deux anciens présidents étaient en tête de cortège. Le social-démocrate Aleksander Kwasniewski, chef d’État de 1995 à 2005, et le libé-ral Bronislaw Komorowski, en poste de 2010 à 2015, portaient chacun à la main droite un gant aux couleurs de la Pologne, blanc et rouge. Avec Lech Walesa, président de 1990 à 1995, ils avaient publié un appel le 25 avril pour « défendre la démocratie ». Ils accusaient le parti Droit et Justice de Jaroslaw Kaczynski de « détruire l’ordre constitutionnel et de paralyser le travail du Tribunal constitutionnel ». Cette nouvelle manifestation est intervenue trois jours après un carton jaune, un « avis sur l’État de droit », adressé par l’Union européenne à

la Pologne. Cette décision est l’une des étapes dans la procédure inédite de « surveillance » lancée contre Varsovie qui pourrait déboucher in fine sur la suspension des droits de vote de la Pologne au sein de l’UE. Tout comme l’avait déjà formulé auparavant le Conseil de l’Europe, la Commission de Bruxelles a demandé au gouvernement de revenir sur la réforme du Tribunal constitutionnel.

En guise de réponse, le ministre des Affaires étrangères, Witold Waszczykowski, a fait savoir qu’il lirait les recommandations de Bruxelles « quand il aurait un mo-ment de libre ».

par Damien Roustel dans l’Humanité du 6 juin

L’absence de mécanismes coerci-tifs, le refus israélien et l’ambiguïté américaine jettent le doute sur les suites de la conférence de Paris sur le conflit israélo-palestinien. Une solution à deux États a été réaffirmée.

À l’issue de la Conférence inter-nationale sur le Proche-Orient qui s’est tenue vendredi à l’initiative de la France, la communauté interna-tionale a donc réaffirmé son soutien à la solution à deux États, israélien et palestinien, et a promis de tenter de convaincre les deux parties de reprendre les négociations.Voilà pour l’affichage public. Car, en réalité, le ministre français des Af-faires étrangères, Jean-Marc Ayrault, a beau affirmer que « la perspective de deux États est en grave danger », que « nous approchons d’un point de non-retour au-delà duquel elle ne sera plus possible », l’initiative française paraît faible face aux enjeux et alors que l’occupation des territoires palesti-niens est entrée dans sa cinquantième année.Bien sûr, l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) a qualifié la réunion « d’étape très importante » et y voit un message clair. « Si l’on permet à Israël de poursuivre ses poli-tiques de colonisation et d’apartheid en Palestine occupée, l’avenir sera à plus d’extrémisme et de sang versé, plutôt qu’à la coexistence et à la paix », a affirmé son secrétaire général, Saab Erekat.Mais Hanane Ashraoui, membre du comité exécutif de l’OLP, a été plus explicite. « La communauté internationale, si elle veut “établir une paix durable”, doit traiter les questions réelles que sont l’occupation mili-taire israélienne continue, l’ impunité d’Israël, l’exceptionnalisme et le droit qui lui sont octroyés, le processus de colonisation qui s’ intensifie, l’annexion continue et la colonisation de la terre et des ressources palestiniennes, et enfin le déni du droit à l’autodétermination, à la liberté et la justice du peuple palestinien. Faire porter également à

chacun les responsabilités, c’est oublier la dissymétrie des forces entre le belli-gérant qui occupe et le peuple qui est occupé. C’est Israël qui est responsable de l’ échec de la solution à deux États et il convient de traiter la question de cet unilatéralisme et de l’ impunité dont il jouit. C’est un plan d’action global et efficace qu’il faut mettre en place, par étapes concrètes clairement définies, avec des termes de référence clairs qui garantissent la liberté et la souveraineté de la Palestine dans un cadre spécifique contraignant, avec l’objectif réel de mettre fin à l’occupation, ainsi que des mécanismes d’arbitrage, de surveillance et d’évaluation. Il faut aussi la volonté politique d’ intervenir », dit-elle.

Le mépris affiché par le gouvernement israélien

Bref, sans réelles mesures coercitives, rien ne se fera. D’ailleurs, le mépris affiché par le gouvernement israélien est de bien mauvais augure pour la suite. « La réunion de Paris restera dans l’histoire comme n’ayant d’autre effet que de durcir les positions pales-tiniennes et d’éloigner les perspectives de paix », a lancé le porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères, Emmanuel Nahshon. Comment ne pas voir que Tel-Aviv s’appuie également sur le flou de l’attitude états-unienne en la matière ? Interrogé sur l’appui qu’il apporterait à la conférence à la fin 2016, le secrétaire d’État américain, John Kerry, a répondu : « Je n’en ai encore aucune idée (…) je crois qu’il est bon de laisser des options ouvertes. » Très réservé sur le principe d’interna-tionaliser le règlement du conflit, il a affirmé que « nous ne pouvons pas imposer une solution de l’extérieur, nous devons avoir des négociations directes et je vais continuer à encou-rager cela ». Ce qui n’est rien d’autre que la position israélienne et celle d’un gouvernement dominé par les colons et l’extrême droite.

Par Pierre Barbancey, dans l’Humanité du 6 juin

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6 • Les Nouvelles 9 juin 2016

PCF

37E CONGRÈS DU PCF

« Rassemblons la gauche de combat pour gagner en 2017 »

Réunis en congrès, les commu-nistes ont adopté une « feuille de route » pour 2017 avec l’ambition d’écrire un « mandat populaire » à « des milliers de mains » et de trou-ver une candidature en rupture avec Hollande pour rassembler la gauche.

« Soyons conscients de nos responsa-bilités. La droite et l’extrême droite menacent, l’heure est grave. La France que nous aimons peut le payer très cher. Hollande et Valls mènent la gauche au suicide. C’est maintenant qu’il faut relever le défi de construire une nouvelle perspective, sans attendre l’après 2017 », a résumé, dans son discours de clôture, Pierre Laurent, réélu secrétaire national. Il a invité « tous les électeurs socialistes » à « se rendre à l’ évidence : après tout ce qui s’est passé, François Hollande ne peut pas être votre candidat ». Au-delà des forces politiques ou des déçus de 2012, c’est sur les citoyens que mise le responsable communiste : « La clef est dans les mains du peuple. Alors, c’est à lui qu’il faut donner la parole », a-t-il assuré. À l’heure où les socialistes au pouvoir estiment avec François Hollande que « il n’y a pas d’alternative au pouvoir à gauche en dehors de la ligne (qu’il) représente », c’est bien ce qu’entend contester le PCF. À commencer par le projet de loi travail que le gouvernement

s’obstine à imposer, invitant désor-mais, « face aux régressions de la droite sénatoriale », à défendre « le progrès social », via un meeting de soutien à la réforme réunissant Valls, Camba-délis, Le Foll ou encore El Khomri.

« Nous ne les laisserons pas nous faire le coup du pire pour qu’on accepte ce qui le serait moins », a répliqué la sénatrice communiste Éliane Assassi, depuis le congrès. Dès l’ouverture des travaux, les délégués ont d’ailleurs adopté à l’unanimité une résolution exigeant le « retrait de la loi » et « un nouveau Code du travail plus favorable à (…) ceux qui produisent par leur travail de la richesse ». Et la visite des syndica-listes en lutte contre la réforme, dont Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, a été un moment très fort.

Outre la prétention du gouverne-ment à poursuivre « la seule politique possible », la situation recèle un deuxième danger, celui de la multi-plication des candidatures à gauche qui contestent la politique menée actuellement. Arnaud Montebourg ou Nicolas Hulot sont dans les star-ting-blocks, et J.-Luc Mélenchon a engagé dimanche, avec sa « marche des insoumis », à Paris, une nouvelle étape de sa campagne.

La démarche adoptée par les com-munistes à 71,13 %, en vue de 2017, vise à relever ces deux défis : « D’ici à octobre, une seule feuille de route : faire

entrer en grand sur la scène politique la voix du peuple, son aspiration au changement et à l’unité », a expliqué Pierre Laurent.

Concrètement, la première étape consiste à « rédiger d’ ici à octobre » un « pacte d’engagements communs de toutes les forces populaires, sociales et politiques, qui veulent remettre la France sur la voie du progrès et de la démocratie ». Fort d’un projet politique, « Le temps du commun », adopté à 81,2 % des voix, le PCF identifie « cinq leviers indispensables pour rendre le changement possible » : « la refondation démocratique de la République », « la lutte pour éradi-quer le chômage et sécuriser la vie quotidienne de nos concitoyens », « la lutte contre la finance et pour une autre utilisation des richesses », « un nouveau modèle de développement », et « la refondation démocratique et sociale de l’Europe ». Une « votation citoyenne » serait ensuite organisée pour faire de ce « pacte » le « mandat populaire pour 2017 ».

S’engagerait alors la recherche d’une candidature commune avec tous ceux ayant répondu à l’appel, et in fine, « si plusieurs candidats issus de ces forces sont disponibles », une « primaire citoyenne ou toute autre forme de pro-cessus citoyen de désignation pourrait les départager ». Les communistes décideraient, lors d’une conférence nationale le 5 novembre, du candidat

qu’ils présenteront ou soutiendront.

Dans l’immédiat, dès ce mois de juin, plusieurs débats avec des per-sonnalités nationales de gauche ont été annoncés, l’un au Havre sur le tra-vail, le 20, et un autre à Marseille, le 23, sur la République. Les militants sont également invités à s’emparer sans tarder de la « grande consul-tation : que demande le peuple ? » lancée par le PCF pour permettre l’écriture à « des milliers de mains » du « pacte d’engagements communs » avec l’objectif, d’ici à la rentrée, de rencontrer 500 000 citoyens, ques-tionnaires en mains.

Reste à convaincre aussi les éventuels partenaires politiques dont certains se sont exprimés lors de leur visite au congrès du PCF : Cécile Duflot (EELV) a estimé que l’urgence est à « un travail de reconstruction qui peut durer dix ans et qui ne se résoudra pas par une question de personne, même si nous pouvons réfléchir ensemble en vue des prochaines échéances ». Des fron-deurs du PS, dont Benoît Hamon, qui juge qu’« il faut se parler, vérifier ce qui fait accord ».

Côté Front de gauche, « c’est normal qu’ il y ait discussion », a temporisé Jean-Luc Mélenchon, tout en affir-mant que « beaucoup (de commu-nistes - NDLR) sont engagés dans (sa) campagne » sans attendre « la décision qui, à mon avis, finira par se produire, du parti lui-même ». Clémentine Autain, porte-parole d’Ensemble, a estimé que l’enjeu est de « rassembler les forces qui contestent la politique du gouvernement, pour ouvrir une nou-velle voie. Si on y arrive par consensus, c’est formidable. Sinon, il faut trouver une méthode de désignation ».

Dans la salle, le débat a porté aussi sur les suites du Front de gauche. Dans leur résolution, les commu-nistes affirment, en s’appuyant sur cette expérience, vouloir en écrire une nouvelle page. Les délégués ont adopté un amendement en vue de « réactiver les assemblées citoyennes aujourd’hui en sommeil ».

« La gauche, il n’y en a qu’une »

Depuis le premier appel lancé dans « Libération » en janvier, la primaire et la « porte ouverte » par Pierre Laurent avaient cristallisé les débats, malgré des clarifications en cours de

route. « Il n’est pas question de mettre le doigt dans une primaire qui pourrait à l’arrivée aboutir à soutenir François Hollande ou une candidature qui por-terait la même politique », a réaffirmé Pierre Laurent.

Un vote spécifique en faveur ou non d’une « primaire citoyenne » a d’ail-leurs été demandé et, au final, celle-ci été adoptée à 62,2 % des suffrages exprimés. Si un point fait consensus, c’est l’idée que 2017 comptera bien deux élections et que les législatives ne doivent pas être reléguées au second rang. Une partie de leur texte stratégique y est d’ailleurs dédiée.

« Nous avons besoin d’élus progressistes qui ne délaissent pas leurs convictions au moindre vent contraire du libéra-lisme triomphant », a insisté André Chassaigne, le chef de file des députés Front de gauche.

Au-delà des échéances de 2017, la recomposition politique engagée par Manuel Valls au nom de sa théorie des « deux gauches irréconciliables » a également occupé les échanges. « En vérité, leur thèse n’est pas celle des deux gauches, leur thèse c’est de tuer la gauche, de tuer tout espoir de rendre à nouveau majoritaire une perspective de transformation et de progrès social. La gauche, en vérité, il n’y en a qu’une, elle est ici, elle est dans la rue, partout où vivent les forces populaires progres-sistes », a prévenu Pierre Laurent.

Le PCF a acté son engagement dans la construction d’un nouveau Front populaire et citoyen « fait de mobilisations sociales, de constructions citoyennes et d’alliance avec des cou-rants transformateurs et réformistes prêts à agir pour un projet de trans-formation sociale ».

Extraits de l’article de l’Humanité du 6 juin 2016 de Julia Hamlaoui

La délégation des girondins pour ce 37e congrès du PCF.

Les Nouvelles 9 juin 2016 • 7

PCF

Dans notre précédente édition, nous avons publié deux textes adoptés lors de la conférence départementale du PCF de la Gironde. Il manquait une introduction générale dont voici le contenu.Les 28 et 29 mai, les communistes de Gironde étaient en congrès à Floirac. Une centaine de délégués s’y sont réunis pendant deux jours. Ils y ont réélu Sébastien Laborde comme secrétaire départemental et un conseil de 59 personnes (la fusion avec une liste alternative présentée le samedi midi a ajouté 6 membres à ce qu’avait travaillé la commission de candidature).50 % des conseiller-e-s départementaux sont nouvellement élu-e-s. Certain-e-s d’entre eux-elles font un retour.10 ont moins de 35 ans et 45 sont des actif-ve-s.Ils, elles sont issu-e-s de 22 sections, 3 sont de sections d’entreprises.Une vingtaine sont des salariés du privé. 18 ont un mandat d’élu, une quinzaine un mandat syndical.Le texte soumis à la discussion «Le temps du commun» a été amendé et adopté à 56 % des votants, la partie ayant obtenu le moins de voix étant celle sur 2017. Une résolution a été adopté sur ce point (à lire sur gironde.pcf.fr).

C.D.

PCF GIRONDE

En conférence départementale

PCF NORD MÉDOC

Rencontre publiqueSamedi 18 juin, 17h30, salle de La Garenne au PorgeLes communistes médocains organisent ce rendez-vous afin de faire un premier dépouillement des questionnaires de la grande consultation « Que demande le peuple ? »

COMMISSION SANTÉ/PROTECTION SOCIALE

« Pour une protection sociale du 21e siècle »Journée de travail, Samedi 18 juin, de 9h30 à 17h30, au siege du PCF, place du Colonel FabienDepuis des décennies, avec efficacité, mais non sans résistance des forces populaires et progressistes, le patronat et ses affidés à droite et chez les socio-démocrates, ont cherché à subordonner la réponse sociale et collective que sont la sécurité sociale et plus généralement la protection sociale, aux impératifs de profitabilité des entreprises. Avec constance, ils ont travaillé à réduire les « charges fiscales et sociales » des entreprises prétextant qu’elles s’opposaient au développement des entreprises et de l’activité économique. Avec la crise économique, le débat idéologique qu’ils ont mené a même rendu partiellement responsable du chômage de masse la protection sociale dans son ensemble, jusqu’à dire que cette protection sociale des gens était « au-dessus des moyens du pays » ! Alors ils ont cherché à débarrasser l’entreprise de ses responsabilités sociales et transféré la charge de cette responsabilité sur les seuls usagers de la protection sociale. Tout en réduisant le niveau de la prise en charge socialisée des personnes, ils ont ainsi amplifié, généralisé les dispositifs de fiscalisation, d’une part, d’exo-nérations des cotisations patronales d’autre part (le CICE pérennisé, le Pacte de responsabilité, les LFSS), et cela au nom de la baisse des déficits publics et de la compétitivité des entreprises (baisse du coût du travail).De nombreuses lois, comme récemment celle de Macron ou d’El Khomri, touchant tant au travail qu’à la protection sociale, visent à démanteler ce conquis issu du Conseil National de la Résistance. Avec en perspective, la fin de la sécurité sociale. Le PCF ne cesse de rappeler que cette perspective n’est pas inéluctable. Au contraire, les moyens existent pour répondre aux besoins sociaux de notre temps, pour une sécurité sociale du 21e siècle répondant, à la fois, au défi de la réponse aux besoins des gens et au défi d’un nouveau développement économique et social, sécurisant l’emploi et protégeant notre environnement. Mais, si nous sommes nombreux à partager l’ambition de cette protection sociale du 21e siècle, nous avons besoin d’en dresser l’analyse claire pour en faire un véritable outil d’interventions concrètes pour les militants comme pour nos parlementaires.Par cette journée de travail, des commissions qui en résulteront, soyons audacieux, comme nous le serons avec notre « Appel au 100 % sécu » dans les prochains jours. Allons au-devant des gens, des organisations du mouvement politique, syndical, universitaire et social, en croisant dans la créativité nos propositions de financement, de démocratie et de construction d’une sécurité sociale universelle et solidaire, de la naissance à la mort. De chaque fédération, de chaque région, nous attendons une représentation de notre parti à cette réunion du 18 juin 2016.

Pour la commission santé/protection sociale du PCF, Maryse Montangon, Membre du Conseil national du PCF. Pré-inscription auprès de Maryse

Montangon : [email protected] ou 0618074042

CONSEIL NATIONAL

5 élus-ues girondins-nesSébastien Laborde, Sophie Elorri, Danielle Trannoy, Maryse Montangon, Vincent Boivinet

37E CONGRÈS

Paroles de délégués-éesSophie Elorri,Section de Bordeaux.

« En par-tant pour ce congrès, remplie d’es-poir et d’in-quiétude, je reviens ras-surée et du travail plein les valises.

Nous avons débattu, écouté, réfléchi ensemble sur notre stratégie, sur l’ave-nir du Parti et de notre organisation. Le débat a été riche, parfois intense dans nos contradictions, mais force est de constater que nous avons su nous rassembler au vu des résultats des votes à chaque étape du congrès ! Je suis fière de mon parti. Nous avons pris des décisions fortes et coura-geuses. Si je dois choisir deux temps forts, ce sera : - Le vote d’un amendement dans notre texte de congrès du boycott des produits des colonies israéliennes. Il s’agit d’une décision importante car depuis octobre 2015, la cour de cassation a confirmé la condamnation de citoyens ayant appelé à ce boycott. Nous étions indignés, par delà nos positions personnelles sur le boycott, par une telle atteinte aux libertés publiques. Maintenant, il s’agit d’une décision collective et de notre parti. - Autre sujet qui me tient à cœur qui concerne l’organisation de notre parti. Nous avons intégré à notre relevé de décisions de prendre des mesures afin que les hommes et les femmes puissent militer et assister aux réunions en réfléchissant à l’accueil des enfants. Il ne doit pas s’agir d’un vœu pieux mais d’une mise en place effective, à chaque niveau des instances de notre parti. C’est une question importante car force est de constater, au vu des débats de congrès et des discussions lors des ruches, que ce n’est malheureusement pas acquis ! À nous d’y veiller ! »

Vincent Boivinet, secrétaire de la section de Bègles et nouvellement élu au Conseil national

Faire rimer avenir solida-rité et frater-nité.Sur fond de lutte contre le projet de loi travail, pen-dant près de 4 jours avec

près de 800 congressistes, nous avons débattu dans la fraternité sur l’avenir du mouvement de transformation sociale que nous voulons faire vivre. Nous voulons donner un prolonge-ment politique à cette mobilisation, faire renaître l’espoir, là où il n’y a plus qu’amertume et ressentiment laissés par 4 ans de renoncement d’un

gouvernement élu sous une étiquette de gauche et qui mène depuis une politique de droite.Nous allons tout tenter pour faire grandir un rassemblement à gauche, alternatif à l’équipe Hollande, Valls et Macron, sans autre préalable.C’est dans la fraternité et la bonne humeur que nous en avons débattu et réussi à faire émerger une décision col-lective et ambitieuse pour la France.Ces trois jours auront été ponctués par de remarquables interventions de nombreuses délégations étrangères : Turquie, Mali, Portugal, Palestine, Israël…Ce congrès aura aussi été pour moi l’occasion d’intervenir pour faire part de mon expérience d’ouvrier du bâti-ment dans une très petite entreprise (TPE) quant à la pratique politique dans le monde du travail.

Mélanie Colin, Section Portes du Médoc.

« Du 2 au 5 juin, notre délégation s ’e s t r en-due au 37e C o n g r è s National du PCF. Nous y a v o n s réaffirmé la nécessa i re

défense de l’Huma, en votant sa dif-fusion la plus large par nous-mêmes, communistes ; salué et écouté le discours de nombreuses délégations étrangères amies ; et bien sûr travaillé sur ces trois axes : contenu politique, stratégie, transformation du PCF.J’en retiens spécialement le travail sur notre démocratie interne. Lors des ruches, nous sommes nombreux à avoir constaté des points à améliorer : les textes étaient différents de ceux que nous avions eus en main ; au-delà, nous tenions à permettre une

participation plus importante de tous les adhérents qui le souhaitent. Cela a été pris en compte dans le relevé de décisions. À nous désormais de le mettre en œuvre !Sur la stratégie pour 2017, c’est le concept de “votation citoyenne” qui a emporté l’adhésion du plus grand nombre.Nous sommes par ailleurs appelés à débuter la campagne des législatives le plus tôt possible : la transformation de la société ne se fera pas sans nous ! »

Jacques Lesbats, Section de La Réole-Monségur.

« Il y a eu de très bonnes interventions au congrès et l’expression des d i f fé-rence s de point s de vue. Je suis particulière-ment heu-

reux de l’unité renforcée du Parti communiste, parce qu’il faut que le Parti avance.Et j’ai vécu un moment très fort en émotion lors de ma rencontre avec la maire d’Aubervilliers, Meriem Der-kaoui. Je n’avais pas oublié ce nom et c’est dans l’Humanité que je l’avais lu. J’avais ainsi retrouvé la trace de cet ami algérien – depuis décédé - qui a partagé, quatre jours, ma cellule lors de mon incarcération à la prison de “Maison-Carrée” pour avoir mani-festé contre la guerre d’Algérie et le départ des jeunes appelés. Cet ami m’avait dit : “Merci pour ce que vous faites pour l’Algérie.” C’était le petit cousin de Meriem. Il sera important de faire intervenir dans les quartiers populaires ceux qui ont la mémoire des combats qu’ils ont mené pour la liberté, la solidarité internationale, les droits de peuples à leur souveraineté. »

TEL QUEL

« La clef de 2017, c’est la parole au peuple »Pierre Laurent, extrait de l’appel lancé aux électeurs et aux forces de gauche…« Nous proposons d’écrire dans tout le pays à mille mains avec les citoyens, avec toutes les forces, les personnalités, les candidats déclarés ou putatifs disponibles, le pacte des engagements communs sur lequel pourrait se construire une candidature à gauche. (…) En octobre, ce pacte d’engagements communs sera écrit. Nous voulons un pacte simple, lisible, facile à comprendre, qui éclaire sur les attentes cruciales du pays et les moyens de les satisfaire. (…) Ce mandat populaire, nous allons aider le peuple à le coucher noir sur

blanc. Et, en octobre, avec toutes les forces qui se seront engagées dans sa rédaction, nous allons le soumettre à une votation citoyenne nationale. (…) À l’issue de cette votation, le pacte d’engagements communs sera notre mandat à tous. (…) Ce processus, nous le mettons au service d’un double objectif: l’élection présidentielle et les élections législatives. (…) Pour changer de politique, pour redonner du pouvoir au peuple, la France ne doit pas seulement changer de président, elle doit changer de majorité. »

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CULTURE & SOLIDARITÉ

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« Immortel Oasis »Tu m’as élevée dans ce monde du Sud, tu m’as tenue et aidée. Un père lointain, que le sable a choyé, brûlant et aride sans jamais t’assécher. Toute petite, sortant du ventre de ma mère, angevine et française, tu me berçais dans mon petit burnous acheté au souk de Koléa. J’avais pris l’avion avec ma jeune mère et nous t’avions rejoint au pays des orangers. Nous quittions toutes deux notre terre natale pour la première fois tu nous accueillais dans cet oasis de bonheur.Je découvrais la danse du ventre et les claques musicales de mes mains, avant même de savoir marcher et parler. J’apprenais ce double langage, le tien et celui de mes aïeux qui me permettrait d’être binationale, définitivement. Je poussais de couscous et de jus de dattes, de miel et de musique. J’évoluais parmi les adultes, les lecteurs, entre Albert Camus et Kateb Yacine, Mohamed Dib et JeanSol Partre. Bercée d’intellectuels, de combattants de la liberté, de rébellion, témoin inconsciente de la mise en place d’une nouvelle organisation anti coloniale et bourrée d’espoir de démocratie. La bière, le tabac, des soirées opulentes et humaines, les hommes et les femmes déjeunant accroupis autour de la table basse, chantant Georges Brassens à la derbouka.Tu m’as promenée en 4L le long de cette méditerranée, j’y ai connu les ministères et les grands hôtels de ce pays qui m’a bâtie. Ce pays, le tien, devenu mien, d’une richesse incroyable, d’une histoire dont ton peuple doit être fière. Les juifs, les musulmans, les chrétiens s’y croisaient, et je grandissais en absorbant tout.Et tu ne fus plus désirable auprès des grands et nous devenions trop blancs. Le whisky remplaça la bière, l’opium le tabac, de chaque côté de nos frontières. Vingt ans de prison, de résidence surveillée, loin de nous.Tu m’as élevée, je suis grandie. Tu m’as enseigné l’altérité et ne suis bien que dans les différences. Tu m’exprimais ton insatiable besoin de liberté, inconditionnelle, sans trahison et je tremble de fureur devant les injustices. Je viens de te retrouver, j’ai couru dès ta libération, j’ai besoin de toi, mon père algérien, je veux que tu me dises tout, tout ce qui s’est passé pendant ces années séparées. Chante-moi à nouveau l’Algérie, berce-moi de ta culture qui m’a tant manqué, assoiffe-moi de ta littérature.Je te retrouve et tu me quittes déjà, sans que je pu te dire. Je te libère et tu m’accables.Tous les couchers de soleil, sur la canopée des dunes du Sahara, devant cet océan de sable, je boirai ce verre de vin à ta santé. Ce soir tu viens brutalement, sans concession, de nous quitter Tonton Cheikh Abdelkader et tu deviens un immortel, à jamais tatoué dans mon être.

CHRONIQUE

par Jeanne R.M.

49 jours, carnets d’une faiseuse d’anges et

Eva Humana est, Les petites nouvelles de Jeanne R.M

Disponible à la fédération de Gironde du PCF 15 rue furtado - 33800 BORDEAUX

14€ 19€

SECTION DE GRADIGNAN

Commémoration de l’appel de Charles TillonVendredi 17 juin 2016, à 18h

DU 23 AU 26 JUIN À SAINT-PIERRE D’AURILLAC

Festival des Sous-Fifres, version 2016place Ambroise Croizat

La section de Gradignan de l’AFMD, l’ANACR, l’ANCAC, l’ARAC, l’Association du sou-venir des fusillés de Souge, la Fédération de la Gironde du Parti communiste français, la FNDIRP, l’Union départementale CGT de la Gironde, commémoreront l’appel à la résistance contre l’occupant nazi que lança Charles Tillon, le 17 juin 1940, depuis le moulin du Moulineau à Gradignan.

L’appel de Charles Tillon, du moulin

du Moulineau, et celui du général de Gaulle, de Londres le 18 juin 1940, sont toujours actuels dès lors qu’ils avaient pour but de lutter et de rassembler contre l’inacceptable. L’un comme l’autre, isolés au départ, rebelles même par rapport à leur milieu, mirent sur pied les forces pour libérer le pays. Charles Tillon, dans le droit fil de son appel du 17 juin 1940, contribua dès mai 1941 à la création de l’Organisation Spéciale (OS), précédant celle des Francs-Ti-reurs Partisans dont il devint le chef d’état-major jusqu’à la Libération.

Sous son impulsion, les FTP ras-semblèrent des milliers de patriotes de toutes origines pour former l’un des plus importants mouvements de la Résistance intérieure, qui se plaça en avril 1943 sous les ordres du représentant militaire en France du général de Gaulle.La cérémonie, sur les lieux mêmes où était hébergé clandestinement Charles Tillon, se tiendra le Ven-dredi 17 juin 2016, à 18 heures, au parc municipal René-Canivenc, 53, rue du Moulineau, à Gradi-gnan.

JEUDI 23 JUIN19h Ouverture du Festival de Fifres au cœur du village - place Ambroise Croizat – autour d’une soirée faite d’illusion et de magie avec Gerard Naque, Presqu,idigitateur !Programmation dans le cadre des Scènes d’été avec la participation de la municipalité de St Pierre d’Aurillac.

VENDREDI 24 JUIN19h ouverture des convivialités en bords de Garonne - repas gascon 20h30 conférence Dezinguée, sur les flûtes du monde…21h48 Garonne en feu22h24 guinche endiablé avec Bel Air de Forro (Brésil) + invités

SAMEDI 25 JUINLancement de la journée avec le bal enfantin, tous les enfants de l’école de St Pierre interprètent des danses d’ici et d’ailleurs ! 15h ateliers d’initiation aux danses traditionnelles avec Marilyn Simon et ses musiciens 18h47 apéro swing en compagnie des Sous-Fifres 2016 + invités20h37 grand banquet de la non-alose !21h42 grand bal Gascon musiques et étincelles avec la Base Duo, Little Big Noz, Ginginha Gratis et Alose de Fuego retentissante.

DIMANCHE 26 JUIN11h48 Inauguration, apéritif des saveurs15h Les Musiciens de St Julien, François LazarevitchIntermède avec La Ripataoulère du dimanche cru 2016 16h12 Magic Flûtes en première mondiale

17h48 Carlos Malta acte 6, en projet19h02 apéro swing avec les survi-vants21h09 Tots à 4 le retour… pour mar-quer leurs 10 ans, les Tots invitent un batteur et pas le moindre…. Com-position de choix : Jérôme Bertrand, Jean-Louis Centeno, Serge Vilard et Yoann Scheidt !