20
CAMPAGNE DE FINANCEMENT DU RIFT 5 SALON CRÉATION DE LA SARRE 6 KITAKINAN AUX RENCONTRES DU DOCUMENTAIRE 9 DERRICK FRENETTE ÉPOPÉE LOUFOQUE Ô KANADA 12 BARNABÉ POMERLEAU LANCE DU MIEL SUR MES TOASTS 17 NOVEMBRE 2009 - copie trois L’Indice bohémien est un indice qui permet de mesurer la qualité de vie, la tolérance et la créativité culturelle d’une ville et d’une région. Sortie du premier long métrage de Carol Courchesne page 9 le journal culturel de l’Abitibi-Témiscamingue gratuit pages 9, 10, 11 ISSN 1920-6488 L'Indice bohémien

NOVEMBRE 2009 // L'INDICE BOHÉMIEN // COPIE 3

Embed Size (px)

DESCRIPTION

Journal culturel de l'Abitibi-Témiscamingue

Citation preview

Page 1: NOVEMBRE 2009 // L'INDICE BOHÉMIEN // COPIE 3

CAMPAGNE DE FINANCEMENT

DU RIFT5

SALON CRÉATION DE LA SARRE

6

KITAKINAN AUX RENCONTRES DU DOCUMENTAIRE

9

DERRICK FRENETTE

ÉPOPÉE LOUFOQUE Ô KANADA

12

BARNABÉ POMERLEAU LANCE

DU MIEL SUR MES TOASTS

17

NOVEMBRE 2009 - copie trois

L’Indice bohémien est un indice qui permet de mesurer la qualité de vie, la tolérance et la

créativité culturelle d’une ville et d’une région.

Sortie du premier long métrage de Carol Courchesnepage 9

le journal culturel de l’Abitibi-Témiscamingue

gratuit

pages 9, 10, 11

ISSN 1920-6488 L'Indice bohémien

Page 2: NOVEMBRE 2009 // L'INDICE BOHÉMIEN // COPIE 3

2 L’INDICE BOHÉMIEN - COPIE TROIS - NOVEMBRE 2009

SECTEURROUYN-NORANDARouyn-NorandaL’AbstractoAgora des artsBibliothèque municipaleBistro Chez BobBureau Info-TourismeCabaret de la dernière chanceCégepCentre d’expositionCentre Élizabeth-BruyèreCentre musical En sol mineurCentre Ressource Jeunesse (CRJ)Chez OeufsChocolaterie Le GisementCinéma ParamountCLSCCLD et SADCConférence régionale des élus (CRÉ)Dépanneur Centre-villeÉcole D’IbervilleÉcole La SourceÉpicerie LéoHôtel GouverneurHôtel AlbertLa Fontaine des ArtsLa SemenceL’Écart... lieu d’art actuelLes Saveurs FollesLibrairie café En MargeMorasse PoutineMotel AlpinMusique MignaultOlive et BasilPetit Théâtre du Vieux NorandaPizzédélicPolysons+Restaurant FrançoisService ScolaireShell Sélect 117St-ExupérySt-HonoréThéâtre du cuivreUQATVille de Rouyn-Noranda

Arntfield Dépanneur Au petit castorResto ArenaBeaudryÉpicerie RivardRéseau BiblioBellecombe Épicerie PomerleauRéseau BiblioCadillac BonichoixLe Routier 117Cléricy - Réseau BiblioCloutier Épicerie Michel Et Noëlla ParkerRéseau BiblioD’Alembert - Dépanneur D’AlembertDestor - Bureau municipalÉvain - Dépanneur Chez GibbGranadaDépanneur Bel-MicheRestaurant le CassoLac Dufault - Dépanneur Lac DufaultMcWatters Bureau municipalCafé de l’aéroportMontbeillard - Dépanneur Blanchette et fillesMont-BrunClub CoopératifRéseau BiblioRollet - Place Talbot

SECTEURABITIBI-OUESTLa Sarre Bistro La MaîtresseBoutique OLIBureau Info-TourismeCACIMCafé FolieCarrefour Jeunesse-EmploiCinéma La SarreCLDCentre d’art RotaryJean-CoutuLa Galerie du SonLa Sarre MusiqueLibrairie Du NordMaison d’arts Jeanine DurocherMaison de la culturePolynoRendez-vous Des ArtsRestaurant Mike’sVilla mon reposVille de La Sarre

Duparquet - Épicerie chez AnnickDupuy - Dépanneur SermaxGallichan Café des rumeursRéseau BiblioLa Reine - Centre communautaireMacamic Dépanneur Pétro-CanadaLes P’tits Mets GourmetsMancebourg - Épicerie PaquinNormétal - Dépanneur Chez StephPalmarolle - Épicerie MarionPoularies - Café du clocherRoquemaure - Épicerie LévesqueSte-Germaine - Épicerie CoopTaschereau - Dépanneur Idéal

SECTEURAMOS-RÉGIONAmosAquarium caféBibliothèque municipaleBillard l’AdhocBistro LatitudeBureau Info-TourismeCafé FolieCoopérative régionale de développement (CDR)CégepCentre d’expositionCLDCLSCDépanneur Ultramar JamlyÉcole d’art la RallongeÉcole de musique HarricanaJean-CoutuMRARPalais des arts HarricanaPolyvalente de la ForêtSADCTabagie AgatheThéatre des EskersUQATVille d’Amos

BarrauteBerry - Dépanneur de la plage La Corne - Dépanneur Station ServiceLa Motte - Épicerie Chez FloLandrienneLaunay - Bureau municipalPreissac - Réseau BiblioSt-DominiqueSte-Gertrude - Bureau municipalSt-Félix - Épicerie CarignanSt-Marc - Dépanneur BoutinSt-Mathieu - Bureau Municipal

SECTEURVALLÉE DE L’ORVal-d’OrBibliothèque municipaleBureau Info-TourismeCafé FolieCarrefour Jeunesse-EmploiCégepCentre De Musique et De DanseCentre d’expositionCinéma CapitolCLDIGA Extra Famille PelletierJean-CoutuLa BouquinerieLaflamme son Hi FiLa Galerie Du LivreLa SandwicherieL’ArmoriqueL’AttraitL’AvantageL’EntracteMusique CitéPolysonsPolyvalente Le CarrefourSADCThéatre TélébecUQAT (bistro)Ville de Val-d’Or

Dubuisson - Dépanneur DubuissonLouvicourt Malartic BonichoixCarrefour Jeunesse-EmploiÉcole secondaire Le Tremplin Jean-CoutuMusée MinéralogiqueRéseau BiblioRiviere-HévaSenneterre Café JeunesseCarrefour Jeunesse-EmploiÉcole secondaire La ConcordeMarché IGARéseau BiblioVidéopointSullivan - Réseau BiblioVal Senneville - Réseau BiblioVassan - Réseau Biblio

SECTEURTÉMISCAMINGUEVille-MarieBrassette 101Bureau Info-TourismeCagibiCarrefour Jeunesse-EmploiChez EugèneCKVMCoop-santéDépanneur UltramarDomaine Temi KamiLa BannikLa GaufrièreLibrairie Logitem ServidecL’Intro MusiqueProvigoRéseau BiblioSalle Augustin ChénierSDTThéâtre du Rift

AnglierDépanneur Marie-SoleilResto O pub des QuinzeBéarn - Dépanneur du BoutteFabre - Épicerie MichelineGuigues Bar Marie-LouDépaneur 7/7Latulipe - Super Marché Ca-RoLaverlochère Épicerie BergeronGymLorainville École Marcel-RaymondMaison des JeunesRestaurant FuzionTabagie LorrainvilleMoffet - Magasin GénéralNotre-Dame-du-NordÉcole Rivière-des-QuinzeDépanneur RachelRestaurant Aux AgapesRémigny - Magasin R. BaretteSt-Eugène - Dépanneur M. MelançonTémiscaming Brassette Tem-RoseÉcole Gilbert-Théberge Salle Dottori

Vous souhaitez faire votre part pour l’émergence de ce nouveau journal culturel régional ?

Vous souhaitez recevoir le journal dans votre entreprise pour le mettre à la disposition de vos clients et de nos lecteurs ? Rien de plus simple, devenez notre prochain point de distribution.

Info : Maurice Duclos • 819 763-2677 • [email protected]

points de distribution de L’Indice bohémien

L’INDICE BOHÉMIEN EST MAINTENANT DISPONIBLE À MONTRÉAL,

À L’ENTRÉE DU BARBARE SUR LA RUE ST-DENIS.

Page 3: NOVEMBRE 2009 // L'INDICE BOHÉMIEN // COPIE 3

3LE JOURNAL CULTUREL DE L’ABITIBI-TÉMISCAMINGUE

L’Indice bohémien est un indice qui permet de mesurer la qualité de vie, la tolérance et la créativité culturelle d’une ville et d’une région.

RÉDACTION ET PRODUCTION

Journalistes : Tommy Allen, Geneviève Béland, Francessca Benedict, Karine Bisson, Philippe Gaudet, Staifany Gonthier, Julie Goulet, Winä Jacob, Philippe Lebel, Philippe Marquis, Paul-Antoine Martel, Christian Matte, Marie-Joe Morin, Francis Murphy, Mélanie Nadeau, Olivier Naud, Tania Neveu, Ariane Ouellette, Simon Provost, PsyKo, Patrick Rodrigue, Jenny Corriveau, Julie Thibeault, Benjamin Turcotte et Richard Vaillancourt

Réviseurs-correcteurs : Jonathan Barrette, Véronique Gagné, Geneviève Gauthier, Lucette Jacob, Roxane Kelly, Paul-Antoine Martel, Karine Murphy et Geneviève Paquin

Rédactrice en chef Winä Jacob

PublicitéVentes : Maurice Duclos

GraphismeMise en page et publicités : Le Canapé communication visuelle

CoordinationMaurice Duclos

L’Indice bohémien est publié 10 fois l’an. Il est distribué gratui tement par La Coopérative du journal culturel de l’Abitibi- Témiscamingue.

Fondée en novembre 2006Membres du conseil d’administration : Winä Jacob, Ariane Gendron, Renaud Martel, Mario Tardif, Jenny Corriveau, Mylène Cossette, Julie Goulet, Sophie Ouellet

150, avenue du LacRouyn-Noranda, Québec J9X 1C1téléphone : 819 763-2677télécopieur : 819 [email protected]

Plusieurs enfants de Rouyn-Noranda et quelques-uns de la région iront s’émerveiller devant le grand écran lors du 28e Festival international du cinéma en Abitibi- Témiscamingue (FCIAT). Quelle belle porte d’entrée vers l’imagi-naire, le monde, autrui, l’art et la culture que leur offre là le festival! Ce sont précisément de telles expériences qui les feront revenir à la maison le cœur plein de sou-venirs et le désir d’aller assister à un « vrai » bloc de représentations cinématographiques, un bloc pour les grands. Ce ne sont pas seule-ment des matinées-jeunesse que propose le festival mais c’est aussi une jolie façon de créer de la relève pour ses festivaliers, une création de clientèle connaisseuse et dési-reuse d’en voir plus. Malheureu-sement, les tout-petits sont trop souvent oubliés, trop souvent mis de côté au profit de leurs parents.

Il existe peu, sinon pas, de festivals en région qui offrent une place de roi aux enfants. Aucun festival qui se targue d’exister pour les petits, comme c’est le cas par exemple du Carrousel du film de Rimouski (un festival de films pour jeune public) ou encore le Festival international du film pour enfants de Montréal, n’a encore élu domi-cile dans notre belle région. Évi-demment, on leur consacre régu-lièrement une journée, comme l’a fait le FME cet été avec le spectacle de Madame Moustache ou un avant-midi comme en fait foi la programmation du FCIAT, ce qui est dans chacun des cas une réussite et un événement prisé par plusieurs. À l’ère de la conciliation travail-famille, des médias qui nous demandent pourquoi nous faisons des enfants, du mini-baby boom, qu’en est-il de la conciliation culture-famille ?

Plusieurs des festivaliers de la première heure du FME ont désor-mais succombé à l’appel de la parentalité. Ces derniers qui prenaient congé pour danser au son de la musique émergente se voient maintenant placés devant un dilemme : comment tout voir sans perdre de vue ses ouailles ? Car apporter un bambin lors des soirées musicales du début sep-tembre se voit souvent impossible. S’il est parfois possible de le faire avec un bébé ou un jeune enfant, il en est souvent tout autrement avec une petite tornade sur deux pattes. Alors que devraient faire les parents? Se sustenter d’une nouvelle vie remplie de terrains de jeu et de jeux gonflables? Participer en célibataire aux événements; papa aura ainsi sa soirée et maman la sienne ? Ets’ils les amenaient avec eux ?

Entre Bambi et Cyrano Enfant, ma mère (j’imagine que

mon père le faisait aussi, mes sou-venirs se résument à ce que ma mère faisait en ce sens) m’amenait partout avec elle. J’ai rapidement compris qu’il n’y avait pas de jus pour moi dans les vernissages et que je ne devais toucher à rien. Par contre, j’ai été rapidement initiée à plusieurs formes d’art et aux artis-tes derrière celles-ci. Ces diver-ses expériences m’auront permis de me créer un sens critique qui m’est propre, de m’ouvrir l’esprit et de me former ma propre opi-nion; des caractéristiques qui me servent en tout temps aujourd’hui. Ces contacts hâtifs avec les arts visuels font qu’aujourd’hui je ne crains pas d’entrer dans une salle d’exposition ou un musée, puisqu’ils m’ont été offerts très tôt, ce qui est bien loin de la réalité de nombreux « jeunes » de mon âge : plusieurs d’entre eux considèrent les salles d’exposition comme des antres réservés aux érudits.

Bien que nous allions parfois voir des films pour enfants, je me revois encore à huit ans devant Gérard Depardieu qui récitait des vers de douze pieds (moi qui ne connais-sais que le système métrique !!!) avec son grand nez et son accent d’outre-atlantique. Ce contact avec le cinéma français m’aura fait par la suite apprécier les soirées de projection du FCIAT, le cinéma d’auteurs et le cinéma étranger et auront fait de moi la cinéphile que je suis aujourd’hui. Voilà pourquoi j’en remercie aujourd’hui ma maman, même si à l’époque je ne trouvais de joie que dans le pop-corn qui se trouvait sur mes cuisses.

Si l’industrie culturelle pour enfants est florissante au Québec, elle est aussi fort convoitée; il n’y a qu’à voir le nombre de jeunes qui assistent aux représentations des Arthur l’Aventurier ou Charlie Cool de ce monde pour le constater. Si les petits s’y plaisent, peut-on pour autant dire qu’ils y découvrent la culture? Sûrement, mais les parents eux, y trouvent-ils leur compte ?

Quel bonheur ce fut cet été de voir un stationnement de poussettes improvisé par les festivaliers du FRIMAT! S’il va de soi qu’il est plus facile d’amener sa progéni-ture à un événement qui se donne sous un chapiteau plutôt que dans une salle de spectacle, il a quand même fallu à ces parents une cer-taine organisation afin de répondre aux besoins de tous. Pourtant, ces derniers ont osé l’expérience de la culture en famille. Alors, si les parents peuvent trimballer leur marmaille dans les événements, les organisations pourraient-elles aussi tenter de les accommoder en agrémentant leur programmation de plus d’une activité jeunesse, en offrant des services de garde sur place ou en réservant des sections aux jeunes publics ? Pour ce faire, il nous faudra aussi, à nous public, accepter qu’un enfant ça peut dire haut et fort qu’il trouve ça plate en plein milieu d’un spectacle, ou de le voir se dégourdir les jambes et rigoler. Parce qu’un enfant

qui découvre la culture s’ouvre à un monde beaucoup plus grand que nature et c’est l’un des plus beaux cadeaux que nous puissions lui offrir.

Puisqu’il est question de progé-niture, souhaitons la bienvenue en ce monde au premier bébé bohémien, la jolie Constance, fille du coordonnateur du journal culturel qui a vu le jour le mois dernier. Souhaitons-lui de pouvoir s’épanouir pleinement, ici auprès des siens. Et souhaitons aussi un peu de repos aux parents de ce nouveau poupon !

ÉvénementFestival du cinéma ....... 9, 10, 11

Diffuseur .................................. 5Général .................... 5, 7, 13, 17 Métiers d’art ............................ 6Arts visuels .................... 6, 7, 11Cinéma ........................ 9, 10, 11Arts de la scène ..................... 12Humour ............................ 12, 13Littérature ........................ 14, 15Danse ............................. 16, 17Musique ........................... 17, 19

ChroniquesHumeur .................................... 5 Une abitibienne à Montréal ........ 6Chronique culinaire ................... 8Chronique jeu ........................... 8Critique littéraire ..................... 15Critique CD ............................. 19

som

mair

eéditorial

EN COUVERTURE :

L’ABITIBI-TÉMISCAMINGUE SE FAIT SON CINÉMA

PHOTO : FOURNIE PAR LE FESTIVAL DU CINÉMA EN ABITIBI-TÉMISCAMINGUE

LÉOPHOTO : HUGO LACROIXGRAPHISME : LAURIE AUGER

THÉATRE DU RIFTPHOTO : CORPORATION AUGUSTIN CHÉNIER

SALON CRÉATION PHOTO : CENTRE D’ART ROTARY DE LA SARRE

KITAKINANPHOTO : SERGE BORDELEAU

DERRICK FRENETTEPHOTO : ALEXANDRE LETENDRE

BARBABÉ POMERLEAUPHOTO : COURTOISIE DE L’ARTISTE

Ce journal est imprimé sur un papier recyclé contenant 40 % de fibres postconsommation.

PH

OTO

: M

AU

RIC

E D

UC

LOS

JOUVENCELLE ET CULTURE > WINÄ JACOB

Vous croyez au projet du journal culturel

régional L’INDICE BOHÉMIEN ?

Saviez-vous que vous pouvez devenir membre

de la coopérative du journal culturel ?

Comment ?

Complétez et retournez le formulaire d’adhésion

disponible sur la page d’accueil du site du

Conseil de la culture (www.ccat.qc.ca).

Rien de plus simple !

Merci de supporter de façon significative

votre journal.Merci à tous nos collaborateurs.

À L’ÈRE DE LA CONCILIATION TRAVAIL-FAMILLE, DES MÉDIAS QUI NOUS DE-MANDENT POURQUOI NOUS FAISONS DES ENFANTS, DU MINI-BABY BOOM, QU’EN EST-IL DE LA CONCILIATION CULTURE-FAMILLE ?

Page 4: NOVEMBRE 2009 // L'INDICE BOHÉMIEN // COPIE 3

4 L’INDICE BOHÉMIEN - COPIE TROIS - NOVEMBRE 2009

Page 5: NOVEMBRE 2009 // L'INDICE BOHÉMIEN // COPIE 3

5LE JOURNAL CULTUREL DE L’ABITIBI-TÉMISCAMINGUE

INTERNET À DEUX VITESSESRemise des prix de la culture

LA CRÈME DE LA CULTURE D’ICI > PHILIPPE MARQUIS

Avez-vous accès à Internet haute vitesse ? Si vous répondez non à cette question, vous ha-bitez sans doute en campagne. Il y a là, pour moi, une injustice criante. Elle est semblable à toutes celles que nous vivons par les temps qui paient...

C’est un souvenir limpide dans mon esprit. Petit garçon, en visite chez mes grands-parents, je parlais de leur téléphone en disant qu’il ne sonnait pas comme le nôtre. À l’époque, toutes les maisons d’un même rang ne jouissaient que d’une ligne téléphonique. Les sonneries étaient toutes différentes : deux petits coups chez St-Pierre, deux longs coups et un petit chez Béland, etc. Et il y en avait des maisons dans les rangs dans ce temps-là, il y en avait une par lot. Même si des voisins indiscrets pouvaient écouter ses conversations, pépère Trudel disait : « Au moins on a le téléphone... » Je compris alors que les changements technologiques ne se faisaient pas au même rythme partout.

Ainsi, au moment où je vous écris, la majorité des rangs des villages d’Abitibi-Témiscamingue ne sont pas encore branchés sur la haute vitesse. Un format trop lourd prend bien du temps à s’ouvrir ou ne s’ouvre pas. Les films, la musique, l’accès aux journaux ou les sites cultu-rels ne sont pas à la portée des citoyens de nos campagnes. Les populations rurales de notre région sont donc privées de cet outil d’information par excellence. Pourquoi ? Parce que les investissements seraient trop importants pour ce marché qui ne l’est pas assez... Internet haute vitesse est pourtant une conception humaine qui, à mon sens, devrait être disponible à toute la communauté humaine. Tout ce qui pourrait servir à nous faire avancer collectivement devrait être disponible à tout le monde. On appelle ça le partage.

Le profit ou le progrès?Malheureusement, la notion de partage est mille fois plus éloignée des valeurs du marché que Fabre ne l’est de Montréal à pied. La distance qui existe entre le simple partage des outils (que nous contribuons tous et toutes à produire) et ce dont nous disposons aujourd’hui, est injuste. Cette injustice est invivable maintenant, et sera encore plus invivable à long terme. Entre le nord et le sud, les riches et les pauvres, l’école privée et l’école publique, la ville et la campagne, il y a tout ce que nous pourrions être sans le profit à tout prix.

Ils doivent bien manger des légumes et de la viande, et boire du lait, les actionnaires des compagnies de distribution d’Internet haute vitesse ? J’imagine que les charpentes de leurs maisons sont en bois. Non ? Pourquoi alors ne pas traiter dignement ceux et celles qui produisent la nourriture et le bois ? Pourquoi ne pas partager davantage et régler un paquet de problèmes ?

Je revois mon grand-père éclater de rire en écoutant Caouette chialer contre les monopoles, le dimanche soir à la télévision. Ces monopoles et ceux qui les soutiennent pour nous garder encore débranchés aussi longtemps que c’est payant.

« Au moins on a des ordinateurs », dirait mon grand-père, mais avec de moins en moins de maisons dans les rangs.

humeurgénéral

J’AI COMPRIS QUE LES CHANGEMENTS TECHNOLOGIQUES NE SE FAISAIENT PAS AU MÊME RYTHME PARTOUT

> IB

Chaque automne, généralement pendant les journées de la culture, des municipalités de la région remettent leurs prix culturels. Afin de reconnaître à sa façon ces artistes et artisans de l’Abitibi-Témiscamingue, l’Indice bohémien vous les présente en ses pages.

Amos Pilier de la danse à Amos depuis plusieurs années, Caroline D’Amours s’est vue décorée du prix Thérèse-Pagé, le 25 septembre dernier. Cet honneur se veut une reconnaissance de la contribution d’une personnalité de la MRC Abitibi au développement d’activités culturelles. La responsable de l’École de danse Caroline d’Amours s’est démarquée par son dynamisme, ses capacités d’organisatrice, son sens artistique et son talent de rassembleuse.

Rouyn-NorandaDu côté de Rouyn-Noranda, Nothingness Productions (Sébastien Audet et Geneviève Dumont) a reçu le prix Organisme ou évènement de la relève, pour avoir fait de Rouyn-Noranda un lieu important de diffusion de musique métal. Le Prix Organisme ou évènement de la persévérance a été remis à l’Atelier les Mille Feuilles, qui œuvre depuis 27 ans afin de valoriser le travail des artistes de l’estampe de la région. Rock Lamothe s’est mérité le prix Artiste, pour sa contribution au monde des arts notamment en tant qu’enseignant, artiste et commissaire. Pour avoir adapté une pièce de l’auteur Marcel Pagnol au terme d’un travail mobilisateur de deux ans, le comité des loisirs de Cléricy a reçu le prix Culture et ruralité. Enfin, une fleur pour notre coordonnateur, qui a bien mérité le prix Contribution au rayonnement culturel, lui qui a animé le blogue puis l’émission de télévision MÉDIAMO, Maurice Duclos !

Val-d’OrLe prix Jeanne-Lalancette-Bigué, remis à un artiste ou un organisme s’étant démarqué au cours de la dernière année, est allé à l’événement danse Angle mort. La Cité de l’Or a quant à elle été gratifiée du prix Partenaire, pour la remercier de l’accueil qu’elle réserve à une multitude d’événements artistiques allant du FRIMAT au Festival d’humour. Enfin, la remise du prix Hommage a permis de rappeler à la mémoire collective l’apport de l’architecte Marcel Monette, qui a façonné, avec ses associés, le visage institutionnel moderne de Val-d’Or, en plus d’être intensément impliqué dans diverses causes.

Quand la culture va se promener au parcPar IB

C’est dans le cadre des journées de la culture, le 26 septembre dernier, que le tout nouveau parc culturel de Ville-Marie a été inauguré.

Voisin de l’Atelier Cent Pression, sur la rue Notre-Dame Nord, à Ville-Marie, cet endroit unique au Témiscamin-gue prend la forme d’un musée en plein air où il fera bon s’y reposer, s’y rencontrer et y observer des œuvres d’artistes d’ici et d’ailleurs. Les créations qui seront exposés en plein air serviront a agrémenter cet espace vert et pourront ainsi être `la disposition de la population témiscamienne en tout temps.

« Artiste en arts visuels et membre de l’Atelier Cent Pression, Francine Plante est l’instigatrice de ce projet. Elle a travaillé d’arrache-pied pour que se concrétise la réalisation du parc culturel. » explique Véronic Beaulé, agente de développement culturel de la MRC de Témiscamingue. C’est justement les artistes de l’Atelier Cent Pression qui ont réalisé la première œuvre de ce lieu culturellement vivant, une gigantesque structure de méta-le intitulée « Trois fois passera » qui servira de porte d’entrée de ce parc où l’art côtoie de près la nature.

La corporation Augustin-Chénier lance sa campagne de financement

TRANSFORMER L’ARGENT EN ART !

diffuseur

On tentera en effet d’exploiter le gisement le plus précieux de cette MRC : la générosité de sa population. C’est pourquoi a été lancée, le 1er octobre dernier, la campagne de financement La ruée vers l’art, qui a pour objectif de trouver 1000 donateurs de 100 $.

La corporation Augustin-Chénier souhaite ainsi amasser 100 000 dollars dans le but de faire l’ac-quisition du cinéma de Ville- Marie, soit l’immeuble abritant le théâtre du Rift, situé sur la rue

Ste-Anne. Les sommes recueillies serviront également à financer la Biennale internationale d’art miniature, en 2010.

Organisme sans but lucratif, la Corporation Augustin Chénier a été créée le 7 janvier 1982. Elle chapeaute les activités de la Salle Augustin Chénier, de la Biennale internationale d’ar t miniature et celles du Théâtre du Rift. La Corporation travaille depuis déjà plusieurs mois afin de devenir le propriétaire du Rift.

En mettant la main sur cet immeuble récemment rénové, la Corporation souhaite mettre en valeur les arts de la scène et maximiser l’utilisation du théâtre du Rift. Elle pourra donc offrir une plus grande variété d’arts et une programmation plus étoffée. C’est donc dire plus de spectacles et plus de films dans cette salle multifonctionnelle de 300 sièges. Par exemple, on souhaite offrir un large éventail de films québécois, de cinéma d’auteur et étranger. La Corpo-

ration veut même intégrer dans son horaire des après-midis ciné-bébé pour les jeunes enfants et leurs parents.

Des dons, petits et grandsLes citoyens et les entreprises seront donc au cœur de cette campagne de financement qui se veut très colorée. D’abord, on cherche des donateurs de 100 $, seuls ou en grou-pe. Avec un don de 500 $, une ampoule s’illuminera sur la grande marquise qui orne la devanture du centre culturel. Finalement, la personne qui donnera 1000 $ aura droit à son siège réservé à l’année au théâtre.

La Ruée vers l’art sera clôturée par le Grand bal de la Marquise qui aura lieu le 5 décembre.

L’année 2010 en sera donc une charnière pour la Corporation Augustin Chénier, puisqu’en plus de faire l’acquisition du théâtre du Rift, elle célèbrera le 10e anniver-saire de la Biennale internationale d’art miniature.

www.rueeverslart.net

> TANYA NEVEU

Le Témiscamingue n’est pas reconnu pour ses mines comme c’est le cas pour sa voisine abitibienne. Pourtant, il s’y amorce une véritable ruée… vers l’art.

PH

OTO

: S

AN

DY L

AC

HAPELL

E

image de marque, design Web et imprimé

[email protected] | www.lecanape.ca | 819 797.1378

25, avenue Principale - 3e étage, Rouyn-Noranda

Page 6: NOVEMBRE 2009 // L'INDICE BOHÉMIEN // COPIE 3

6 L’INDICE BOHÉMIEN - COPIE TROIS - NOVEMBRE 2009

Il observait les passants issus des quelque 75 communautés ethniques résidantes du quartier par la fenêtre de façon respectueu-se, mais non moins fascinée, en justifiant sa curiosité par un : « On en avait pas des comme ça à Normétal ! » La métropole, c’est le fun pour ça, il y a une diversité incroyable. Et c’est vrai que c’est fascinant, spécialement quand t’arrives d’un milieu relativement uniforme. Depuis mon retour en sol montréalais, il y a d’ailleurs un phénomène culturel assez étrange, inexistant en Abitibi-Témiscamingue (sauf pendant le FME) qui a piqué mon attention, et j’ai nommé : les hipsters.

Les hipsters, c’est une sorte de monde qui ne passe pas inaperçu. Leurs préceptes touchent un ensemble d’éléments identitaires : mode, attitude, opinions qui sont régis par un seul et unique com-mandement : être cool. Ainsi, ce semble être le seul segment de la population qui bascule la très populaire théorie de la pyramide de Maslow : il faut se réaliser, d’abord et avant tout.

Pour plusieurs raisons, je trouve ce mouvement très captivant. D’abord, c’est que les hipsters sont tout sauf attachants. Ils ont la caractéristique commune d’avoir souvent l’air bête. La raison est simple : ils s’accoquinent très peu des gens de la « masse », ceux-ci étant ignorants culturellement. Les regarder avec condescendance permet de maintenir la distance avec eux. Ainsi, il y a quelque chose de péjoratif associé aux hipsters. Pas étonnant que personne ne se

définisse comme tel et que tout le monde les méprise. Même eux.

Même si personne ne se déclare hipster au même titre que personne ne se définit comme avare ou mythomane, ça existe. J’en ai vu ! En effet, on peut en observer diffé-rentes espèces à Montréal. Y’a des endroits et événements agrégatifs de hipsters où c’est plus facile de les voir. Pour les identifier, j’ai pensé faire une brève fiche descriptive du spécimen.

Habitat : Ils se tiennent dans des endroits atypiques ou qui présen-tent une culture émergente et/ou underground. C’est pourquoi on en voit beaucoup au FME. Ce sont ceux qui trouvent Patrick Watson beaucoup trop mainstream et qui prennent des photos de choses qu’ils jugent risibles et les publient sur Facebook au même instant.

Nourriture : Majoritairement végé-taliens, les hipsters se nourrissent de n’importe quoi au goût difficile à cerner (ex : muffins courges et citron). Autant que possible, ils consomment leurs aliments d’une façon autre que le veut la coutume ou la convention (ex : boire du thé dans un pot Masson).

Caractéristiques physiques : Ils cultivent un look androgyne et sont généralement assez maigres. Beaucoup portent des lunettes avec de larges montures en plasti-que, des skinny jeans, des t-shirts avec des noms de groupes ou des titres de films dont personne n’a jamais entendu parler. Quelques-uns vivent la chose de façon plus viscérale et portent des vêtements

et des coupes de cheveux que 99,9% de la population ne saurait assumer. Ils jouent parfois sur la ligne du laid et de l’indécence pour se démarquer.

Intérêts : Les hipsters s’intéressent à la musique, à la littérature et aux films dont personne n’a jamais entendu parler. Par contre, ils res-pectent certaines grandes icônes comme Oscar Wilde, Che Guevara et les Beatles, mais pas ceux qui sont nés de leur influence.

Éléments distinctifs : Ils tapon-nent souvent sur un cellulaire et pratiquent le name dropping (de monde qu’on ne connaît pas, vous l’avez deviné).

On comprend maintenant pourquoi le phénomène n’est pas répandu en région. L’environnement de l’Abitibi-Témiscamingue n’est pas adapté à leur mode de vie et le hipster y serait voué à une mort certaine. Le Polysons, le Mikes et le Roi du Jeans ne sauraient répondre à leurs besoins.

De toute façon, ce n’est pas bien grave puisque d’une part, la région, qui se démarque par son chaleu-reux accueil, n’aurait que faire de ces êtres si froids; d’autre part, considérant la popularité grandis-sante du phénomène, qui interfère avec leur besoin de se différencier de la masse, je prédis l’implosion prochaine des hipsters.

une abitibienne à Montréal

LE 31E SALON CRÉATION DU CENTRE D’ART ROTARY DE LA SARRE

CES HIPSTERS QUI S’IGNORENT

> JULIE GOULET

Novembre fait place aux premiers froids et aux prépara-tifs, hâtifs, du temps des fêtes. Le moment est ainsi venu pour la population de fêter et d’encourager la création locale avec le 31e Salon création du Centre d’art Rotary de La Sarre. Du 26 au 29 novembre prochain, une trentaine d’artisans de l’Abitibi-Témiscamingue et de l’extérieur de la région présenteront leurs réalisations, juste à temps pour les célébrations entourant la fête de Noël.

> GENEVIÈVE BÉLAND

Montréal et Normétal forment un anagramme intéressant. Mais outre les lettres de leur dénomination, les deux municipalités partagent bien peu d’homologies. C’est ce que mon père me confirmait alors qu’il était en visite à mon appartement du quartier Parc- Extension à Montréal il y a quelques années.

métiers d’art

Cette année, une place importante est laissée aux artisans de la relève puisque quatorze d’entre eux se retrouveront au Salon création, ce qui est près de la moitié des exposants. « C’est l’année où l’on souhaite célébrer la relève… qu’elle soit jeune en âge ou jeune de cœur! » explique la directrice du Centre d’art Rotary, Suzie Tousignant.

Ne participe pas qui veut au Salon création de La Sarre ! Afin d’assurer une certaine qualité chez les exposants et les produits offerts, ces derniers sont, depuis plusieurs années maintenant, sélectionnés par un jury. Ce Salon, qui a aussi un grand souci de présenter une diversité, et une qualité artistique élevée, choisit ses artisans en fonction de ses critères d’excellence. Par contre, grande qualité ne veut pas nécessairement dire que les visiteurs devront casser leur tirelire ou se voir octroyer une marge de crédit. Afin d’en rassurer plusieurs, Mme Suzie Tousignant spécifie qu’ « il y a des œuvres pour tous les goûts, et pour toutes les bourses ».

Faire... et se faire plaisirLe Salon création s’adresse aux gens qui aiment offrir des cadeaux (ou s’offrir des petites gâteries) qui ont du sens et de l’originalité. Pour ceux qui cherchent le petit plus à offrir à un être cher… ce petit extra se trouve parmi les œuvres et les créations des artisans. Et quoi de mieux que d’encourager la création régionale ! L’an dernier, plus de 4 500 visiteurs ont arpenté les couloirs du Centre d’art Rotary de La Sarre afin d’admirer les créations des exposants et de dénicher leur perle rare.

Le Salon création ouvre ses portes pendant quatre jours seulement, les jeudi et vendredi 26 et 27 novembre de 13 h à 17 h et de 18 h 30 à 21 h, le samedi 28 novembre de 11 h à 18 h ainsi que le dimanche 29 novembre de 11 h à 17 h. De plus, pour ceux qui n’auraient pas le temps de s’y rendre, la boutique du centre d’exposition offre en tout temps des produits originaux qui ont été réalisés en petites quantités par des artisans chevronnés.

www.ville.lasarre.qc.ca

IL Y A QUELQUE CHOSE DE PÉJORATIF ASSOCIÉ AUX HIPSTERS. PAS ÉTONNANT QUE PERSONNE NE SE DÉFINISSE COMME TEL ET QUE TOUT LE MONDE LES MÉPRISE

LEURS PRÉCEPTES TOUCHENT UN ENSEMBLE D’ÉLÉMENTS IDENTITAIRES : MODE, ATTITUDE, OPINIONS QUI SONT RÉGIS PAR UN SEUL ET UNIQUE COMMANDE-MENT : ÊTRE COOL

LES ATELIERS DU CHARPENTIERActivités au Centre d’exposition d’Amos

> IB

Les curieux et les amateurs d’art pourront prolonger l’expérience de l’exposition La candeur du charpentier, de Raymond Warren, en participant aux ateliers que propose le Centre d’exposition d’Amos les 21 et 22 novembre.

Les familles sont conviées à un rendez-vous gratuit au cours duquel on initiera petits et grands à la sculpture en pâte de sel à partir d’esquisses de corps réalisées un peu plus tôt. Ça se déroule le samedi 21 novembre, de 13 h à 15 h. Le lendemain, de 13 h à 16 h, ce sera au tour de ceux qui veulent pousser l’expérience plus loin, alors que l’artiste Raymond Warren lui-même donnera un atelier de sculpture en argile. Ça s’adresse aux 16 ans et plus, ça coûte 40 $, et c’est une belle occasion de s’initier à ce mode d’expression en compagnie d’un professionnel. Il est important de réserver sa place en appelant au Centre d’exposition d’Amos. www.ville.amos.qc.ca

art visuels

PH

OTO

: G

ILLE

S B

LAIS

NORMÉTAL ÇA A RIEN À VOIR AVEC MONTRÉAL ET LE HIPSTERISME.

PH

OTO

S :

CEN

TRE D

’AR

T R

OTA

RY D

E L

A S

AR

RE

Page 7: NOVEMBRE 2009 // L'INDICE BOHÉMIEN // COPIE 3

7LE JOURNAL CULTUREL DE L’ABITIBI-TÉMISCAMINGUE

Suite aux commentaires de membres et pour composer avec certaines difficultés techniques, l’équipe du CCAT s’est dit qu’il serait temps de revamper leur look. « On a créé un comité aviseur avec des membres de notre conseil d’administration et on a travaillé avec des experts de l ’ image » , exp l ique la directrice du CCAT, Madeleine Perron. « Ça faisait dix ans qu’on avait le même logo, il n’était plus à la mode avec ses couleurs des années 90 et le nom de la région était écrit en trop petits caractères. C’était le temps qu’on change ! »

La nouvelle image est finalement apparue le 15 septembre dernier. Plus actuel et plus vivant, le logo de l’organisme est maintenant composé d’un arbre abstrait représentant le Conseil. Chacune des feuilles symbolise un des cinq territoires que celui-ci dessert. Mme Perron décrit cette nouvelle image comme étant très représentative du dynamisme de la région. « Cet arbre se veut le reflet de la vitalité culturelle qui caractérise l’Abitibi- Témiscamingue. Le terreau fertile dans lequel il pousse représente l’ensemble des disciplines regroupées. »

Nouveau look, nouveau produitTant qu’à « relooker » son image, le Conseil a choisi, par la même occa-sion, de refaire entièrement son site Internet. Ce nouveau site répond à plusieurs besoins des artistes de la région, mais aussi des organismes et du grand public. Parmi les grandes améliorations du site, l’ajout d’un vaste répertoire d’artistes et d’organismes culturels de l’Abitibi-Témis-camingue a vu le jour. « Cette nouveauté répond à un besoin précis ciblé lors des consultations faites auprès du milieu culturel et des rencontres du milieu socio-économique au mois de février dernier. Ce répertoire est l’une des quelques initiatives amenées par le Conseil de la culture pour faciliter les rapprochements entre les artistes et le milieu de l’éducation, des affaires et du tourisme. L’objectif : promouvoir les artistes de la région en leur donnant une visibilité sur le site du Conseil et ainsi favori-ser leur employabilité », clame la directrice du CCAT.

Parmi les améliorations, un fil de presse permettant aux artistes et orga-nismes culturels d’ajouter leurs communiqués de presse a été inclus au site Internet. L’utilisation de ce fil de presse permettra aux artisans de la culture régionale de rejoindre tous les médias en même temps d’un seul clic. Ce service s’ajoute au calendrier culturel afin de faire la promotion des activités culturelles en région. Si tous les événements ne sont pas encore sur le site, l’équipe du CCAT travaille fort pour remédier à la situa-tion « On travaille avec les villes et les organismes pour faire des liens entre les diverses programmations afin qu’on entre les informations sur un seul site. Le succès d’un tel site est conditionnel à la participation du milieu. » Le Conseil de la culture de l’Abitibi-Témiscamingue invite donc les artistes de la région à s’inscrire au répertoire.

www.ccat.qc.ca

arts visuels général

« Être choisie par Robert Charlebois, c’est l’fun ! » se réjouit l’artiste basée à Rouyn-Noranda, à propos de la présence d’une de ses estampes réalisées au début des années 2000 dans cette expo-sition peu ordinaire. Qui plus est, le célèbre chanteur a eu à défendre son choix lors du vernissage, auquel n’a pu assister Joanne Poitras, qui se promet cependant d’aller visiter l’exposition.

La Collection selon…, présentée jusqu’au 6 décembre à l’Espace création Loto-Québec, semble tou-tefois davantage mettre l’accent sur ceux qui ont choisi les œuvres plutôt que sur les œuvres elles- mêmes : sur le site Internet de Loto-Québec, on trouve maintes informations sur les vedettes, que

l’on remercie de leur participation en versant 5000 $ à l’œuvre de bienfaisance de leur choix, mais nulle part on ne peut lire la liste des artistes participants. « Au fond, le but est d’attirer le regard des gens sur l’art visuel et de faire connaître la collection», explique une Joanne Poitras plus amusée qu’offensée.

Boucler la boucleCelle qui fait partie de l’atelier Les Mille feuilles voit dans le choix de cette œuvre une coïncidence inté-ressante : en effet, elle a choisi de revisiter le procédé qui a mené à sa création, soit l’utilisation de fleurs, de la beauté de leurs for-mes et de leurs textures. Pour ce faire, elle s’est rendue à Belleterre, où on s’affaire à inventorier les fleurs sauvages, qu’on connaît peu malgré leur proximité. « C’est pour moi une façon mettre en lumière le

travail des gens de Belleterre, un endroit magnifique. » Elle établit d’ailleurs un parallèle entre l’inven-taire de ces petites fleurs et cette volonté de reconnaître la commu-nauté de l’est du Témiscamingue : dans les deux cas, il s’agit de met-tre de l’avant une beauté qu’on ne voit pas, pourtant ancrée dans notre réalité. Le fruit de ces travaux devrait être exposé au Fort Témis-camingue dans quelques mois.

LOTO-QUÉBEC EXPOSE UNE FLEUR DE CHEZ NOUS Joanne Poitras et l’exposition La Collection selon...

LE CONSEIL DE LA CULTURE CHANGE SON IMAGE

> IB

Vingt-cinq vedettes, parmi lesquelles Marina Orsini, Fabienne Larouche, Claude Dubois et le trio d’anciens politiciens formant le Club des ex, choisissent des œuvres parmi la riche collection Loto-Québec pour en célébrer le 30e anniversaire. Et qui trouve-t-on parmi les artistes sélectionnés ? L’estampiste régionale Joanne Poitras, choisie au sein d’un inventaire incluant des réalisations de Frédéric Back, Jordi Bonet et Suzor-Côté.

> WINÄ JACOB

Au début de l’automne, le Conseil de la culture de l’Abitibi-Témiscamingue (CCAT) s’est refait une beauté en revampant son image et son site Internet.

« ÊTRE CHOISIE PAR ROBERT CHARLEBOIS, C’EST L’FUN ! »

« C’ÉTAIT LE TEMPS QU’ON CHANGE ! »

Les Danielle Boutin-Turgeon, Louis Brien, Céline Dallaire, Brigitte Gagnon, Marie-Ève Pettigrew et Joanne Poitras ont donc répondu à l’appel de leurs collègues de Charlevoix, en soumettant une série d’œuvres se rapportant à cette thématique riche en significations possibles. Il est à noter que Baie-Saint-Paul était une des capitales culturelles pour 2009, ce qui lui a permis de multiplier les expositions et les projets novateurs.

L’estampe, un passeport vers ailleursSelon Joanne Poitras, les Mille feuilles procèdent une fois par an à des échanges en visitant ou recevant des collègues. « L’estampe est un travail de moine, de longue haleine, solitaire, » explique-t-elle. Ainsi, les échanges permettent de réfléchir sur ce médium de création, de faire avancer sa pratique. C’est un peu le même principe avec l’atelier lui-même : il permet aux artistes de partager un lieu et des équipements, mais aussi des projets, de la motivation et des trucs.

Les Mille feuilles, fondées il y a quelque 27 ans, comptent une quinzaine de membres, qui vont du profes-sionnel au débutant, et tiennent chaque année une exposition qui précède tout juste la période des Fêtes.

www.lesmillefeuilles.qc.ca

PH

OTO

: M

YLÈ

NE C

OS

SETT

E

PH

OTO

: C

OU

RTO

ISIE

ATELI

OER

LES

MO

RAIN

ES

PH

OTO

: N

OËL

NEVEU

arts visuels

L’atelier Les Mille feuilles participe à une exposition hommage au Cirque du Soleil

FEUILLES VOLANTES

> SIMON PROVOST

Au Depuis le 8 octobre et jusqu’au 29 novembre, six membres de l’atelier Les Mille Feuilles de Rouyn-Noranda participent, suite à l’invitation de l’atelier Les Moraines, à l’exposition Acrobaties sur la matière, un hommage au Cirque du Soleil présenté au Carrefour Paul-Médéric de Baie-Saint-Paul, là où tout a commencé pour l’empire des clowns et des cabrioles.

Page 8: NOVEMBRE 2009 // L'INDICE BOHÉMIEN // COPIE 3

8 L’INDICE BOHÉMIEN - COPIE TROIS - NOVEMBRE 2009

> MARIE-JOE MORIN co-proprio. et conceptrice culinaire de la Sandwicherie, Val-d’Or

Il est courant et même un peu cliché d’avoir un horaire alimentaire. Qui n’a jamais vu ou même connu une famille conservatrice qui se dote d’un menu heb-domadaire ? Du macaroni le lundi, du poulet le mardi, du pâté au saumon le mercredi… la routine quoi !

Il n’y a pas que la famille qui use de cette pratique; elle se voit régulièrement dans les restaurants et est certes une excellente technique de marketing. Comment créer une habitude ? Offrir la dépendance avec un excellent service et de la nourriture maison. Cela, Vic Cantine l’a bien compris.

Depuis trente ans, à Val-d’Or, jeudi après jeudi, les gens s’y retrou-vent spécialement au dîner ou au souper pour déguster le tradi-tionnel rosbif. De par sa grande qualité, ce plat français attire les habitués, les couples, les curieux et même les prétentieux. Les amoureux et le jet set n’ont habituellement pas particulièrement envie de manger dans une cafétéria, mais le jeudi, ils n’y voient pas d’inconvénient.

Il est vrai que l’ambiance du Vic Cantine n’est pas des plus chaleureuses : elle ne suggère pas une dégustation langoureuse ni un souper d’affaire et encore moins aux chandelles. La cafétéria offre plutôt un style poli, courtois, vite fait et bien fait : tu manges et tu t’en vas. D’ailleurs, le fonctionnement du service est conçu pour être rapide, même si lors de notre visite, il nous a fallu atten-dre un peu.

Visite guidéeUne petite visite au Vic commence avec un cabaret, des ustensiles et un verre. Vous faites une halte au frigo des boissons et ensuite, vous choisissez votre dessert maison et il y a du choix, croyez-moi (au moins six). Par la suite, une souriante dame vous dit :- Bonjour, et pour vous ?- Du rosbif.- Avec soupe aux légumes ? Quelle cuisson ? Avec frites, patates pilées, patates grecques ? N’oubliez pas votre salade de pâte ou du chef. Ça va faire 16,95 $, merci, on va aller vous porter votre assiette.

En moins de cinq minutes, vous êtes assis et vous mangez votre soupe maison, qui n’est pas très chaude mais toutefois très savoureuse. La salade de pâtes goûteuse mais banale permet de patienter en attendant le repas. Tel que demandé, une belle tran-che de viande « médium saignant », tendre et délicieuse, remplit l’assiette à ras bord. Qu’elle soit accompagnée de pommes de terre grecques ou pilées, ces dernières sont parfaites. Une touche de couleur vient compléter la présentation grâce à des légumes quelque peu fades, mais sans aucun doute frais. Il y a comme un goût maison qui apporte le réconfort; c’est sans doute le secret de la longue vie du Vic.

Ce n’est peut-être pas le restaurant idéal pour un premier rendez-vous ni un endroit pour s’éterniser des heures durant à table. Il est cependant une valeur sûre, une satisfaction garantie si vous désirez manger quelque chose de bon, de rapide et de maison. La spécialité du jeudi au Vic Cantine vaut certainement un petit changement à votre horaire.

LE TRADITIONNEL VIC CANTINE PARCE QUE NOËL S’EN VIENT !

Ma région, j’en mange! rubrique ludique

Brin de jasette – Le jeu qui fait parler !

C’est un petit jeu questionnaire pour tous, mais surtout pour vous mesdames ! Idéal pour un party ou encore un souper de filles afin d’agrémenter les discussions ! Dans cette petite boîte métallique, vous trouverez différentes catégo-ries de questions : Droit au but, À cœur ouvert, Brise glace, etc. Le but du jeu est d’accumuler le plus de pierres précieuses. Pour accumuler les pierres, on répond personnellement et ouvertement à une question posée par un des participants. Suite aux réponses, on passe au vote et la personne avec la réponse la plus « marquan-te » reçoit la pierre. Avec ce petit jeu, vous apprendrez beaucoup de choses sur les personnes avec qui vous jouerez, parfois même des choses que vous ne voulez pas savoir! Le jeu est disponible en dif-férentes versions : Classique (16 ans et +), Junior (7 ans et +), Pour couples (18 ans et plus), Entre copines (16 ans et plus) et le nou-veau « Twist », sorti en juin 2009 (14 ans et plus). Dans la version classique, on retrouvera des ques-tions du genre : « Quel est votre plus beau souvenir de jeunesse ? » et dans la version entre copines, on peut s’attendre à des questions plus olé olé ! À vous de les découvrir !

Où étiez-vous ? - Pour les groupes plus nombreux !

Il y a eu un meurtre à la salle de bowling hier soir et on vous deman-de : « Où étiez-vous ? » Vous devez choisir deux personnes qui devront se trouver un alibi, à l’écart du groupe, pendant que le reste du groupe préparera une série de 10 questions qui leur seront posées à tour de rôle. Si nos acolytes vous racontent qu’ils étaient au res-taurant pendant le meurtre, mais qu’ils ont malheureusement oublié de s’entendre sur le nom de la ser-veuse, leur alibi sera invalide et le groupe de détectives l’emportera. Si, par contre, tous les détails ont été bien établis, vous ne pourrez pas accuser les deux complices. Plusieurs scénarios sont disponi-bles afin de jouer un maximum de parties. Un animateur parmi les participants présents peut être de mise afin de veiller au bon déroule-ment du jeu.

J’te gage que…

Il y a quelques années, le jeu J’te gage que… a fait son apparition sur les tablettes des magasins. Il consiste à distribue une carte avec trois défis à chacun de vos invités. Vous décidez vous-même de la durée du jeu : le temps du souper ou encore une petite heure en soirée ! Les participants devront accomplir leur mission, devant témoins, pendant le temps donné, sans se faire dire : « Je te gage qu’il fallait que tu… ». Les missions res-semblent à : discuter de lutte gréco-romaine, ouvrir toutes les portes d’armoires, lancer un ballon, etc. À vous d’user de stratégies pour ne pas vous faire soupçonner. À la fin de la partie, le joueur qui aura accompli le plus de missions rem-portera la partie. J’te gage que… est un petit jeu que nous a offert Christian Lemay. Avec le grand suc-cès qu’il a connu, le Québécois n’a pu faire autrement que d’éditer un J’te gage que… 2 avec de nou-veaux défis pour ceux et celles qui ont adoré la première édition. Un des points forts du jeu est que les cartes sont regroupées, donc vous pouvez jouer avec les mêmes gens sans connaître les défis d’avance. Je vous suggère, bien entendu, si vous vous procurez le jeu, de ne pas jeter un œil aux différentes cartes, question de vous garder la surprise !

> STAIFANY GONTHIER

Il n’y a peut-être pas encore de neige à l’extérieur, mais sachez qu’il est temps de penser à vos rencontres du temps des fêtes. Voici quelques petits jeux surnommés « jeux de party », qui ne manqueront pas d’animer vos rencontres de groupe pendant le temps des fêtes et même pendant vos partys de bureau.

PH

OTO

: P

AU

L-AN

TOIN

E M

AR

TEL

Vous avez des commentaires et des suggestions?

Nous serions très heureux de les recevoir.

[email protected] 763-2677

Page 9: NOVEMBRE 2009 // L'INDICE BOHÉMIEN // COPIE 3

9LE JOURNAL CULTUREL DE L’ABITIBI-TÉMISCAMINGUE

Espace Vidéo

EN ROUTE POUR UN 7E HOMMAGE À LA RELIGION CATHODIQUE

Du 30 octobre au 2 novembre, le public est invité à se présenter au Cabaret de la dernière chance, à 20 h, pour une heure et demie de fictions, documentaires et autres expérimentations. La programmation de cette année comprend pas moins de 43 courts-métrages provenant de 11 pays. « Nous avons des œuvres du Canada, des États-Unis, de l’Argentine, de la France, de la Belgique, du Royaume-Uni, de l’Espagne, de l’Islande, de la Suède, de la Finlande et du Danemark. C’est une de nos plus grosses années », précise le maître d’œuvre de l’Espace Vidéo, Carol Courchesne.

Parmi ces œuvres, Carol Courchesne souligne particulièrement Belle-Maman, de Sébastien Trahan et Simon Lamontagne. « C’est l’histoire d’un jeune homme qui, lors de sa première rencontre avec sa belle- famille, trippe sur sa belle-mère au point d’entamer avec elle un jeu de séduction qui le conduira à plaquer son amoureuse pour elle », précise-t-il. Deux oiseaux, un court-métrage islandais de 15 minutes, rela-te pour sa part l’histoire à la fois très trash, extrêmement violente, mais aussi étonnamment touchante d’un couple qui fera l’erreur d’avaler des comprimés douteux chez un trafiquant.

Trois œuvres de la région sont aussi au menu. Il s’agit de la fiction L’Apprenti du Valdorien Jason Paré, de L2 niveau 4, une fiction réalisée par le Laboratoire cinématographique de l’UQAT en collaboration avec Productions Balbuzard, et de l’œuvre Des Scifags et des Anons du Rouy-norandien Martin Blais. « Il s’agit d’un documentaire troublant sur l’Église de scientologie et du mouvement Anonymus, qui cherche à la discréditer », explique Carol Courchesne.

Nouveauté cette année, chaque soirée de projection se terminera par un extrait de 10 minutes des Concerts à emporter de la Blogothèque (www.blogotheque.net). Il s’agit de pièces musicales interprétées par divers artistes en des lieux incongrus et filmées d’un seul trait. « Tout a été tourné lors du dernier Festival de musique émergente », fait savoir Carol Courchesne.

Le réalisateur Carol Courchesne présente son plus récent film

TROUVER LÉO > BENJAMIN TURCOTTE

Carol Courchesne délaisse l’organisation d’événements quelques instants – mais pas trop longtemps, il a un Espace vidéo à présenter, après tout.

Festival du cinéma

Son film Léo, sur lequel il a planché pendant quatre ans, est présenté en première mondiale le dimanche 1er novembre, dans le cadre du Festival du cinéma international en Abitibi-Témiscamingue.

À l’image de Michel Brault et Pierre Perrault qui avaient, pour le tournage de la trilogie de l’Île-aux-Coudres, habité l’endroit et fréquenté ses habitants, le réalisateur Carol

Courchesne a pris beaucoup de temps pour connaître le sujet de son premier film profession-nel. Après un court tournage effectué en 2005, dans lequel il présentait la problématique de l’achat local à travers l’expérience de Léo, propriétaire de Moppes Idéales et du dépanneur Léo, Carol Courchesne s’est retrouvé avec un drôle de problème. « Le personnage était trop fort, de dire le réalisa-teur, je n’avais pas le choix. J’ai dû y retourner. » Ce qui devait donc au départ être un film politique sur l’achat local s’est transformé en portrait d’un homme méconnu de Rouyn-Noranda.

Afin de bien rendre le personnage dans toute sa grandeur, le cinéaste témiscabitibien s’est inspiré de l’approche de Brault et Perrault. Il a donc investi quatre années dans sa relation avec l’épicier afin de créer des liens, et ce, pour rendre

son film le plus authentique possi-ble. Le documentaire, qui se rap-proche du cinéma-direct, présente donc Léo dans toute sa vérité.

Le film en est criant, de vérité. Le septuagénaire déchire l’écran par sa franchise, son honnêteté. C’est avec un brin de candeur et une impression du bon vieux temps que l’homme, qui est le seul à travailler à la fois à son dépanneur

et pour son entreprise de moppes, parle des huit hold-ups dont il a été victime, ou encore de son refus de subventions qui lui avaient été offertes par le gouvernement parce qu’il était en désaccord avec certains termes de l’entente. La question se pose tout de même : est-ce que Léo est réellement dans la vie comme à l’écran ? « Tout le monde réagit à la présence d’une caméra et on joue avec la ligne entre le vrai et le faux. Ça reste le film le plus vrai que j’aurais pu faire avec le personnage », d’affirmer le cinéaste qui est aussi l’un des cerveaux tordus derrière de festival du DocuMenteur.

Made in icittePour son premier film profession-nel, Carol Courchesne a reçu l’appui financier de la Conférence régionale des élus (CRÉ) et du Conseil des arts et des lettres du

Québec (CALQ). Il souligne aussi que malgré le fait que l’aspect de l’achat local ait été éludé du film au profit du personnage, il n’en demeure pas moins que la compo-sition de son équipe, dont les mem-bres viennent de plusieurs endroits différents de la région, prouve le brio des gens d’ici.

Le film Léo sera présenté en première mondiale dimanche le 1er novembre prochain dans le cadre du Festival du cinéma inter-national en Abitibi-Témiscamingue. Afin de souligner la sortie de ce film, une exposition de moppes revues et corrigées par des artistes de la région sera présentée en parallèle à L’Abstracto. Parions que Léo fermera boutique pour cette occasion…

« TOUT LE MONDE RÉAGIT À LA PRÉSENCE D’UNE CAMÉRA ET ON JOUE AVEC LA LIGNE ENTRE LE VRAI ET LE FAUX. ÇA RESTE LE FILM LE PLUS VRAI QUE J’AURAIS PU FAIRE AVEC LE PERSONNAGE ».

Festival du cinéma

> PATRICK RODRIGUE

Histoire d’amour touchante sur fond de drogue, de violence et de monstres tentaculaires, match de football interrompu par des zombies, portrait inquiétant d’une secte et d’un groupe qui lutte contre elle… Une fois encore, les concep-teurs de l’Espace Vidéo n’ont pas chômé pour en mettre plein la vue aux amateurs de délires cathodiques.

NOTRE TERRITOIRE EN IMAGES > IB

Le jeune cinéaste valdorien, Serge Bordeleau, verra une de ses œuvres projetée sur grand écran lors des 12e Rencontres internationales du documentaire de Montréal (RIDM) à la mi-novembre. Kitakinan – Notre territoire à tout le monde est né d’une amitié développée avec le peuple algonquin et se veut une réponse aux préjugés existant entre allochtones et autochtones.

Le film raconte une histoire de chasse en mode traditionnel pour les Anishnapek de Kitcisakik qui emmènent, cette fois, un technicien de la faune blanc dans leur périple. « C’est la rencontre entre les deux cultures et leurs traditions de chasse », explique celui qui est très fier de voir son film sélectionné pour la programmation des RIDM. Tandis que l’un traque avec respect l’animal, l’autre étudie les degrés de contamination de la bête, sous un fond de complicité et de taquinerie mutuelle. « J’espère, avec ce film, pouvoir faire connaître cette réalité au plus grand nombre de gens possible et présenter une alternative aux préjugés. » www.ridm.qc.ca

cinéma

PH

OTO

S :

CH

RIS

TIAN

LED

UC

EN DEHORS DU SÉRIEUX DE LA CHASSE L’ESPRIT EST À LA RIGOLADE.

LOUISA, LA FEMME MÉDECINE.

MOMENT DE DÉTENTE POUR LE SYMPATHIQUE MARCHANT.

PH

OTO

S :

FR

AN

CIS

PIN

AR

D

PH

OTO

S :

ES

PAC

E V

IDÉO

Page 10: NOVEMBRE 2009 // L'INDICE BOHÉMIEN // COPIE 3

10 L’INDICE BOHÉMIEN - COPIE TROIS - NOVEMBRE 2009

La Donation raconte l’histoire de Jeanne Dion, personnage d’un précédent film de Bernard Émond (La Neuvaine) qui, appelée à rem-placer temporairement un collè-gue dans un village rural d’Abitibi-Ouest, se verra confrontée à une dure décision quand ce dernier mourra en laissant un trou béant dans cette petite communauté.

Avec ce plus récent opus, Bernard Émond complète une trilogie s’ins-pirant des vertus théologales, soient la foi (La Neuvaine), l’es-pérance (Contre toute espérance) et la charité. Mais le réalisateur n’est pas un « Jesus Freak », pas plus qu’il ne mène une charge à fond de train contre le catholicis-me. « Ce n’est pas un film sur l’hé-ritage chrétien au Québec » plaide le réalisateur, qui a plutôt cherché à opposer des problèmes contem-porains à des solutions inspirées de valeurs qui semblent parfois oubliées. « On a un héritage moral à récupérer. On vit dans un régime d’égoïsme complet, et la solution se trouve en partie dans la logique du don, qui crée un lien fort entre les personnes. » Le don est d’ailleurs l’un des thèmes principaux du film, avec la transmission : « Il est selon moi essentiel de transmettre un héri-

tage, et de reconnaître notre dette envers nos prédécesseurs et notre devoir face à ceux qui nous suivent », confie Bernard Émond.

Un p’tit peu de nous autres là-dedans…La Donation n’a pas qu’été tour-née en région : le cinéaste en a eu l’idée ici, il l’a en partie écrit ici, il

a incrusté l’Abitibi-Témiscamingue dans la trame de son film. « Quand je suis venu présenter La Neuvaine, j’ai eu droit à un guide passionné (Pierre Lapointe, un gars d’ici) qui m’a offert un cours d’histoire en accéléré. C’est à ce moment que j’ai eu le goût de faire un film ici. » Le réalisateur soutient que la région est pré-sente un peu partout dans son long métrage, d’abord parce les gens d’ici ont su faciliter la vie de l’équipe de tournage, mais aussi parce qu’il a lui-même su adapter son travail de réalisateur aux lieux et aux gens.

« On trouve chez vous une aus-térité et une nostalgie prenante, qui sont palpables à travers les paysages et qui, je crois, ser-vent bien le propos du film », s’émerveille Bernard Émond, qui s’empresse d’ajouter que

ses films partagent ces carac-téristiques. En effet, ils ne sont pas spectaculaires (il abhorre le cinéma-spectacle), et comman-dent une certaine attention pour qu’on en apprécie les charmes et les subtilités, comme c’est le cas pour la nature de chez nous. Pour lui, tourner dans des régions dites « périphériques » est essentiel : c’est ce qu’il fait une fois sur deux. « Le montréalocentrisme, je trouve ça plutôt lassant », plaide-t-il.

C’est à Rouyn-Noranda que La Donation sera projeté pour la pre-mière fois au Québec, après des présentations souvent primées aux festivals de cinéma de Locarno, Toronto et Pusan, en Corée du Sud. « C’est la moindre des cho-ses ! » s’exclame Bernard Émond. « Toute l’équipe a apprécié son expérience de tournage, on nous a tellement facilité la vie. » « Votre festival est à échelle humaine », poursuit-il. « Le contact avec le public est facile. Un comédien de théâtre est en contact avec son public chaque soir, et peut donc constamment valider son travail. Pour un cinéaste, c’est dans les festivals que ça se passe. » Le public d’ici se verra donc offrir un film qui parle de lui, par un homme d’images et de cœur.

www.bernard-emond.com

> KARINE BISSON

Lorsque Bernard Émond et l’équipe de tournage de La Donation sont débarqués à Normétal il y a déjà un an, la municipalité a vécu un nouveau souffle. Flashback sur l’expérience marquante qu’a représenté ce tournage pour quelques-uns des 900 citoyens de cette ancienne ville minière.

Normétal sert de décor à La Donation

LE 15 MINUTES DE GLOIRE DE TOUTE UNE POPULATION

> PAUL-ANTOINE MARTEL

Le film La Donation, cinquième long métrage de fiction du réalisateur Bernard Émond, inaugurera le 28e Festival du cinéma international en Abitibi-Témiscamingue, le 31 octobre. Cette œuvre tournée en grande partie en Abitibi-Ouest sera par la suite projetée aux quatre coins de la région dans le cadre des Sorties du Festival.

OFFRANDE CINÉMATOGRAPHIQUE

Festival du cinéma Festival du cinéma

« ON TROUVE CHEZ VOUS UNE AUSTÉRITÉ ET UNE NOSTALGIE PRENANTE, QUI SONT PALPABLES À TRAVERS LES PAYSAGES ET QUI, JE CROIS, SERVENT BIEN LE PROPOS DU FILM », S’ÉMERVEILLE BERNARD ÉMOND

« Je vais me déplacer pour aller le voir quand il va sortir, c’est sûr. J’ai toujours demeuré ici, on va voir plein de choses, plein de souvenirs, dont la vieille école qui a été démolie alors j’ai bien hâte de voir ça », s’enthousiasme la directrice-générale de Normétal, Lyne Blanchet, à propos du film d’ouverture du Festival du cinéma international en Abitibi-Témiscamingue.

De nombreux citoyens ont participé au tournage comme figurants, ce qui ajou-tait à la frénésie installée dans plusieurs lieux-clés du village devenus décors. L’église, le CLSC et la Boulangerie Normétal, entre autres, ont servi de lieux de tournage. « Le monde était bien content de voir ça ici. C’était plaisant de voir l’énergie autour de ça, tous les comédiens et les petits qui participaient. Ils tour-naient de soir des fois et c’était vraiment impressionnant », se souvient-elle.

Des comédiens comme les autres…Donald Renault, connu dans la région pour sa présence depuis plusieurs années dans les pièces de la Troupe à cœur ouvert, a participé à une journée de tournage en tant que figurant actif. On l’y verra tenir le rôle du frère d’une femme décédée dans ce que le réalisateur décrit comme la scène la plus mouvementée du film.

« J’ai beaucoup apprécié l’ambiance sur le plateau. Le matin, on était bien reçu, on passait au maquillage, aux costumes. On était aux côtés de comé-diens bien connus et on nous faisait sentir sur le même pied d’égalité. On a été pris au sérieux, et ça nous aidait aussi à prendre notre rôle au sérieux », raconte M. Renault.

L’organisateur communautaire qu’il est dans son quotidien a vu l’impact posi-tif chez la population. « Il y avait une effervescence. Le monde était fier, c’est quelque chose quand ça se passe dans ton coin. Il y avait des figurants de tous les âges. On a tous le goût de vivre son 15 minutes de gloire et c’était exactement ça pour ces gens-là », souligne-t-il.

Normétal en rose ou noir ?Même si le côté dur de Normétal y est démontré, M. Renault est confiant quant à l’image de l’Abitibi qui va transparaître à l’écran. « Cet homme-là [Bernard Émond] a un grand respect. Malgré les aspects de la misère qu’il va démontrer et qui ne sont pas nécessairement notre réalité, je pense qu’il va se dégager un intérêt à connaître ce coin-là et à découvrir cette beauté », assure Donald Renault.

Est-ce que le film va attirer des curieux à Normétal ? « Dans Les films québécois, quand on a la chance de voir, on remarque toujours un peu plus les endroits où ça a été tourné. Possiblement que ça va amener plus de monde à vouloir visiter le coin », pense Mme Blanchet.

Avec l’objectif de poursuivre l’alimentation du sentiment de fierté des citoyens, M. Renault est d’avis qu’une projection collective du film serait bénéfique. « Ça a tellement eu d’impacts dans le milieu, ce serait important. Ce tournage-là va faire partie de la petite histoire de Normétal. Il y a une symbolique à projeter le film là-bas », explique-t-il. Du côté de la municipalité, rien de tel n’a encore été annoncé. « Après le tournage, on en avait entendu parler, mais je n’en ai pas encore eu de nouvelles. Ce serait bien, par exemple, mais c’est normal qu’il soit présenté au Festival avant », insiste Mme Blanchet. La Donation sera en salle au Québec dès le vendredi 6 novembre.

La Donation, film d’ouverture du FCIAT

DE NOMBREUX FIGURANTS À L’INTÉRIEUR DE L’ÉGLISE DU VILLAGE.

PH

OTO

: J

OU

RN

AL

LE V

RAI C

ITO

YEN

DE N

OR

MÉTA

L

Page 11: NOVEMBRE 2009 // L'INDICE BOHÉMIEN // COPIE 3

11LE JOURNAL CULTUREL DE L’ABITIBI-TÉMISCAMINGUE

La récolte de cette année fait honneur au qualificatif « international » du nom de l’événement : des films en provenance de l’Australie, de la Norvège, d’Israël, d’Italie, de la Pologne, de l’Allemagne et d’Islande, entre autres, seront projetés, pour le plaisir des amateurs de cinéma et des curieux ouverts aux autres cultures.

Avec 24 longs et 118 courts et moyens métrages, difficile de donner une idée complète de la programmation. Et c’est sans compter sur l’éclectisme caractéristique des choix réalisés par l’équipe du Festival année après année. On va du thriller au drame de guerre, en passant par un film sur Sœur Sourire (« Dominique-nique-nique… »), un autre sur une histoire d’amour au beau milieu des tensions entre Israéliens et Palestiniens, jusqu’au dernier film de Pedro Almodovar. Pour faire son choix, rien de mieux que de consulter l’imposant programme du Festival, disponible gratuitement un peu partout en région.

La région à l’écranOutre dans La Donation et Léo (voir autres textes en ces pages), la région sera bien visible lors de cette 28e édition. Roger Pelerin, là ou l’on s’arrête en passant, du réalisateur Patrick Pellegrino (à qui l’on doit Sans réserve, sur le projet Wanaki de la communauté de Kitcisakik), sera ainsi présenté en première mondiale. On y suit l’artiste de l’île Nepawa sur une période d’un an, alors qu’il travaille à son ambitieux projet de raconter l’histoire de son île en gravures. De même, on présentera Le tour des rêves, du réalisateur originaire de la région Robert Cornellier, qui montre la préparation et les aspirations de participants au 40e Tour de l’Abitibi. Ce film sera d’ailleurs présenté à Télé-Québec en mars.

Une rumeur circule à l’effet que les responsables du comité, Suzanne Chartier et Lorraine Gendreau, disposent d’une liste bien garnie de noms souhaitant en joindre les rangs. Est-elle fondée ? « Oui, on a des noms. Mais comme tous nos bénévoles reviennent, on n’a qu’une ou deux places disponibles chaque année ». Des entrevues informelles sont à l’occasion réalisées afin de s’assurer que les nouvelles recrues représentent bien l’image de la région et du Festival, tout en s’insérant bien dans le groupe, tissé serré.

Au-delà de l’accueil« On attend les artistes avec enthousiasme, mais eux aussi ont entendu parler de nous ! », explique France Lemire, bénévole depuis 12 ans. Au fil du temps, des amitiés se nouent, plusieurs artistes étant des habitués de l’événement. Marcellin Tessier, chauffeur-bénévole depuis les premières heures, possède même un camp de chasse au Témiscamingue avec un petit groupe d’artistes rencontrés dans l’antre de sa camionnette.

Les invités sont pris en charge du matin… au matin suivant par l’équipe, qui propose marches en forêt, visites de mines sous terre, chasse au canard, ballade au Refuge Pageau et des dîners et des soupers bien animés. Après les projections, la fête continue dans les bars de la ville ou au local de la permanence, situé à

l’hôtel où sont logés les artistes. Ces derniers fréquentent l’endroit pour jaser et prendre qui un verre, qui un café. « On a récemment dû mettre une heure fixe de fermeture du local à 3 h du matin parce que dans le cas contraire, ça s’étirait bien au-delà ! », indique Astrid Barrette-Tessier, bénévole depuis deux ans. Les invités ne laissent donc pas leur place pour faire la fête et l’accueil, c’est aussi de les suivre… jusqu’au bout de la fête ! « On a besoin des jeunes pour faire les shifts de nuit ! », indi-que Suzanne Chartier, à propos de la relève qui joint les rangs du comité. Une bonne part des jeu-nes recrues sont d’ailleurs « les enfants de », ayant été trimbalés, leur jeunesse durant, dans les coulisses du Festival. Et les films dans tout cela ? Certains arrivent à attraper quelques blocs de jus-tesse, d’autres « oublient » les projections et préfèrent refaire le monde avec les artistes autour d’un bon repas !

Fest

ival

du

cin

ém

a

> JULIE THIBEAULT

N’est pas bénévole au Festival du cinéma international qui veut ! Année après année pour certains, décennie après décennie pour la plupart, une équipe d’une trentaine de bénévoles est fidèle au poste. « C’est notre semaine de chasse ! », lancent plusieurs, qui prennent congé pour l’événement et forment un comité d’accueil dont la réputation n’est plus à faire.

Les bénévoles du Festival

FIDÈLES AU POSTE

CERTAINS « OUBLIENT » LES PROJECTIONS ET PRÉFÈRENT REFAIRE LE MONDE AVEC LES ARTISTES AUTOUR D’UN BON REPAS !

En réponse aux premières neiges, le Centre d’expositions de Rouyn-Noranda propose un chaleureux trio féminin d’artistes. Pendant tout le mois de novembre, les œuvres crées entre 2000 et 2009 par la chanteuse et artiste pein-tre Diane Dufresne égaieront les murs du centre d’exposition. À ses côtés trôneront les ombres lumi-neuses de la scénographe Marie-France Thibeault. Cette artisane du papier dentelé et des jeux de

lumière crée des installations qui racontent de belles histoires. Fina-lement, les couleurs superposées d’Ariane Ouellet mettront un peu de vie dans la grisaille de novem-bre. Cette première exposition en solo de l’artiste abitibienne ira par la suite orner les murs des salles d’exposition de la région, à Amos en janvier 2010 et à Val-d’Or pen-dant l’été.

www.cern.ca

LE TOUR DU MONDE EN 6 JOURS (ET 150 FILMS)Place au 28e Festival du cinéma international en Abitibi-Témiscamingue

> SIMON PROVOST

Premières mondiales, invités de marque, œuvres régionales, activités multiples : du 31 octobre au 5 novembre, les ciné-philes convergeront vers Rouyn-Noranda pour y vivre un autre festin de pellicules. Ne manque plus que la traditionnelle première neige de l’année, et les projecteurs pourront rouler!

ARRIVÉE DES INVITÉS À L’AÉROPORT, 25E ÉDITION : ANDRÉ MELANÇON (INVITÉ VIP), SUZANNE CHARTIER, LOUISE BÉDARD ET JACQUES LÉTOURNEAU (BÉNÉVOLES)

Y’AURA PAS JUSTE DES FILMS > IB

Même si le cinéma prend presque toute la place sur la scène culturelle rouynorandienne en ce début novembre, plusieurs autres événements sortent des projecteurs du FCIAT.

POUR L’OEUVRE JOINTE, SON TITRE EST « TEMPTATION », FORMAT 42 PO X 48 PO, ACRYLIQUE SUR PANNEAU, RÉALISATION 2009.

arts visuels

PH

OTO

S :

FO

UR

NIE

S P

AR

LE

FCIA

T

PH

OTO

: FO

UR

NIE

PAR

LE F

CIA

T

PH

OTO

: J

ULI

E L

AC

AS

SE

PH

OTO

: C

OU

RTO

ISIE

DE L

’AR

TIS

TE

Festival du cinéma

TOURNAGE DE ROGER PELLERIN, LÀ OÙ L’ON S’ARRÊTE EN PASSANT DU RÉALISATEUR PATRICK PELLEGRINO

LE TOUR DES RÊVES DU RÉALISATEUR VALDORIEN ROBERT CORNELIER

Page 12: NOVEMBRE 2009 // L'INDICE BOHÉMIEN // COPIE 3

12 L’INDICE BOHÉMIEN - COPIE TROIS - NOVEMBRE 2009

> CHRISTIAN MATTE

Dès le 3 novembre, les internautes sont invités à suivre le périple d’un jeune humoriste de Val-d’Or, Derrick Frenette, à travers huit villes et villages du Nord de l’Ontario, dans une série web humoristique nommée Ô Kanada ! Le lancement de cette série a eu lieu le 27 octobre dernier, à L’Inspecteur Épingle, à Montréal.

LES VOLUBILES, IMPROVISATION DE HAUTE VOLTIGE> IB

Le 23 octobre dernier, trois improvisateurs de la région se mettaient en danger lors d’une soirée d’improvisation réinventée. Organisées par la troupe Sédiment actif, ces soirées délirantes mettent en scène les Volubiles Pascal Gélina et Luc Drolet ainsi qu’un invité spécial du milieu de l’improvisation régional. Ces spectacles d’improvisation interactive pour adultes seulement, puisque boissons alcoolisées il y a, sont animées par Pascal Binette. Ce dernier ainsi que le public ont pour mission de lancer des défis aux improvisa-teurs et d’influencer le cours de l’histoire en participant aux improvisations. Un quatrième joueur, Sébastien Laplante, vient s’ajouter au trio d’improvisateurs avec ses effets sonores et musiques. Avec les Volubiles, tout peut arriver : les improvisateurs doivent donc être prêts à répondre à toutes éventualités.

Les prochaines soirées de ce nouveau concept, présenté à l’Espace Noranda un vendredi par mois, auront lieu les 20 novembre, 18 décembre, 29 janvier, 26 février et 26 mars.

Série web Ô Kanada!

L’ÉPOPÉE LOUFOQUE DE DERRICK FRENETTE

L’objectif de cette série est de redorer l’image de villes ontarien-nes trop souvent méconnues ou ridiculisées. Beaucoup de travail a été abattu par Derrick et des mem-bres bénévoles de son entourage depuis le début de la démarche. « C’est le fruit d’un gros travail commencé en avril », explique M. Frenette, « le temps de faire les recherches, scénariser, faire le tournage, le montage et tout. C’est un bon challenge ! Il y a beaucoup de gens qui ont aidé dans lesdifférentes étapes, ça paraît dans la qualité du produit. »

Le tournage, réalisé au mois d’août, s’est fait sur une période de dix jours dans les huit villes, un périple de 3 000 km qu’il a fait en compagnie d’Alexandre Letendre, le réalisateur. Chaque capsule commence par un éditorial, avec présentation de la ville et un punch sur celle-ci. Par la suite, avant de remettre une note en conclusion, LA chose à voir est dévoilée au public, le tout, d’une façon colorée et dynamique. « Les gens des endroits visités ont très bien col-laboré ! Ils nous trouvaient débiles de faire un projet comme ça avec les moyens du bord, en payant de notre poche, ça les a allumés », raconte l’humoriste.

« C’est le fun aussi, on n’est pas allés dans les grands centres, ça nous a permis de faire des vraies belles découvertes », poursuit-il. « À Wawa, il y a des très beaux paysages ! Je savais aussi que le

français était très présent dans le Nord de l’Ontario, mais je ne m’attendais pas du tout à ce que ce soit aussi fort ! »

Au-delà de l’OntarioUne capsule sera dévoilée à tous les mardis sur le site : www.okana-da.ca pour qu’en finale, les inter-nautes votent pour la Northern City of Ontario prefered by Quebec. « Ensuite, selon l’accueil des gens, peut-être qu’il y aura des suites. Je lance ça comme ça, mais ce serait drôle d’aller dans d’autres provinces faire le même exercice, comme en Alberta! »

Outre la série Ô Kanada !, Derrick Frenette a consacré beaucoup de temps dans les derniers mois à la mise à jour de son site Internet personnel. L’automne s’annonce chargé pour lui, avec des specta-cles (voir le site Internet pour les dates et endroits), entres autres

lors de Soirées Morts de rires. Il est possible qu’il poursuive sa collaboration avec le projet Vague Santé, qui a pour mission de pro-mouvoir les saines habitudes de vie auprès des adolescents.

www.derrickfrenette.com

« IL NOUS TROUVAIENT DÉBILES DE FAIRE UN PROJET COMME ÇA AVEC LES MOYENS DU BORD, EN PAYANT DE NOTRE POCHE, ÇA LES A ALLUMÉS ! »

PH

OTO

: ALE

XAN

DR

E L

ETE

ND

RE

PH

OTO

: PA

UL

BR

IND

AM

OU

R

humour

DERRICK FRENETTE, LORS DU TOURNAGE À WAWA, EN ONTARIO, UNE DES 8 VILLES QU’IL A CHOISI DE FAIRE CONNAÎTRE DANS LE CADRE DE SA SÉRIE WEB Ô KANADA !

Page 13: NOVEMBRE 2009 // L'INDICE BOHÉMIEN // COPIE 3

13LE JOURNAL CULTUREL DE L’ABITIBI-TÉMISCAMINGUE

Les Soirées d’humour Cœur d’enfant au Quatro, à Val-d’Or

LA SANTÉ PAR LE RIRE > PAUL-ANTOINE MARTEL

On dit que le rire a des vertus thérapeutiques; c’est doublement vrai à Val-d’Or avec les Soirées d’humour Cœur d’enfants, qui ont lieu au moins un jeudi par mois, à la brasserie Le Quatro, au profit de la Fondation du Centre hospitalier de la Vallée-de-l’Or.

humour

C’est ainsi que depuis septembre, les rates se dila-tent sous les assauts des blagues d’humoristes établis tels que Mike Ward, Stéphane Fallu, Patrick Groulx, Jean-Claude Gélinas et Maxim Martin, et de jeunes loups comme Guillaume Wagner, Philippe Bond et Dominic Paquet. Et ça se passe au Quatro, une brasserie mieux connue pour l’aura de passion sportive qui s’en dégage que pour la présentation de spectacles, fussent-ils d’humour.

« On a de la part des humoristes une meilleure répon-se que celle que l’on croyait qu’on aurait », se réjouit Christian Legault, organisateur de cette série de spectacles. « On a décidé de bâtir une programmation sérieuse, de se lancer, et on a su obtenir la confiance des bookers, qui deviennent des partenaires. » Les artistes ont tous leurs raisons de participer, que ce soit pour la cause (les services de santé offerts aux enfants et à leur famille), pour le plaisir de jouer devant une petite foule, ou pour roder du nouveau matériel. « Mike Ward est venu à la fin de sa tournée présenter de vieux numéros, tout en se laissant de la place pour improviser », explique l’organisateur. « Il a tellement aimé le format, son expérience, qu’il nous a proposé de revenir tester son nouveau matériel pendant une de nos soirées. »

Rire de bon cœurSi les humoristes aiment l’ambiance, le public, lui, en redemande littéralement. « La majorité des gens qui ont assisté au premier spectacle (de Stéphane Fallu) ont acheté des billets pour d’autres soirées », se réjouit Christian Legault. Ce dernier poursuit l’objectif d’habituer le public à sortir voir des specta-cles d’humour dans un bar. Il faut dire que Val-d’Or est une terre particulièrement féconde pour le rire :

les spectacles d’humoristes présentés au Théâtre Télébec sont toujours fort courus, et le Festival d’humour attire chaque année plus de gens que l’édition précédente. Et on fait tout pour les fidéliser, notamment en offrant des rabais pour l’achats de billets pour plusieurs spectacles.

Déjà, on parle de la prochaine saison, mais pas ques-tion de déménager, du moins pour l’instant : la salle de quelque 120 places offre un cadre idéal pour des rencontres intimes entre les artistes et le public. Et l’association avec Cœur d’enfants, un projet visant à améliorer les services offerts aux parents en diffi-culté et aux enfants malades, est également là pour durer. Comme quoi le rire est bon pour la santé.

www.fondation-chvd.qc.ca

ON A DE LA PART DES HUMORISTES UNE MEILLEURE RÉPONSE QUE CELLE QUE L’ON CROYAIT QU’ON AURAIT

EXPÉDITIONS CULTURELLES AVEC LA RALLONGE > IB

L’École d’arts la Rallonge d’Amos se transforme en agence de voyages culturels le temps de deux séjours à l’extérieur de la région pour aller voir des spectacles. Cet automne, un groupe d’élèves de l’école d’arts ira, en compagnie de son enseignant, Bruno Turcotte, voir une pièce les 21 et 22 novembre prochain, à la Maison Théâtre de Montréal.

De plus, les 5 et 6 décembre prochain, un deuxième voyage aura lieu, cette fois-ci pour aller voir une ancienne élève de la Rallonge sur les planches du Grand Théâtre de Québec, dans le cadre du traditionnel Casse-Noisette des Grands Ballets Canadiens. « Nous voulons absolument voir Mireille Deshaies danser et nous avons de bons billets ! » mentionne l’ancienne enseignante de la ballerine-vedette amossoise et l’accompagnatrice du groupe, Véronique Filion.

Chacun de ces voyages permettra à des jeunes de la région d’Amos d’assister, certains pour la première fois, à des manifestations artistiques présentées par des artistes professionnels. Chaque séjour est agrémenté de plusieurs activités culturelles qui permettront aux jeunes de s’ouvrir sur tout un univers de découvertes.

www.larallonge.com

général

PH

OTO

: C

OU

RTO

ISIE

CH

RIS

TIAN

LEG

AU

LT

STÉPHANE FALLU SUR LA SCÈNE DU QUATRO

Page 14: NOVEMBRE 2009 // L'INDICE BOHÉMIEN // COPIE 3

14 L’INDICE BOHÉMIEN - COPIE TROIS - NOVEMBRE 2009

DES ÊTRES ET DES LIEUX

Acquisitions récentes de la COLLECTION DESJARDINS D’ŒUVRES D’ART

Une exposition présentée par la Caisse Desjardins d’Amos pour souligner son 70e anniversaire de fondation.

PALAIS DES ARTS HARRICANA • 101, 3e Avenue Est, AMOS • 819 732-4497

du 13 octobre au 6 décembre 2009 du mercredi au dimanche de 10 h à 18 h

Olivier LongpréLampe rouge, 2005 • Huile sur toile 114,5 x 86,5 cmCollection Desjardins d’œuvres d’art

littérature

> TOMMY ALLEN

« Tout homme bien portant peut se passer de manger pendant deux jours – de poésie, jamais. » Quand on sait à quel point les recueils de poésie pour enfants sont rares, ces mots de Charles Baudelaire font frémir. Deux artistes d’ici ont décidé d’unir leurs forces pour remédier à cette situation. Le fruit de leurs efforts, intitulé Mon chef c’est mon cœur, sera disponible en librairie dès novembre.

Mon chef c’est mon cœur

POÉSIE POUR TOUT-PETITS

La rencontre entre Sonia Cotten et Karine Hébert dans un atelier de théâtre au Cégep de l’Abitibi- Témiscamingue est déterminante, mais la vie sépare les amies et leurs chemins ne se croisent à nouveau que dix ans plus tard. Entre-temps, Sonia publie deux recueils de poésie (pour adultes ceux-là) : Changer le Bronx en or (Les Intouchables, 2002) et Nique à feu (Poètes de brousse, 2006). Karine, elle, s’illustre en arts visuels. Forte de sa formation en peinture et en arts plastiques de l’UQAT, elle présente plusieurs pro-jets performatifs à L’Écart… lieu d’art actuel, en plus de ses deux participations aux expositions Repérage, Collection Loto-Québec, en 2006 et en 2008. C’est en discutant avec Sonia de son expé-rience d’illustratrice pour les deux

livres écrits par sa fille Odély, Le renne au nez bleu (Z’ailées, 2007) et La fée Flocon (Z’ailées, 2008), que germe l’idée audacieuse de produire le premier recueil de poé-sie pour enfants illustré et édité en région. Il n’en fallait pas plus pour lancer ces deux femmes d’action !

Genèse d’une œuvre novatriceElles soumettent le projet au Fonds dédié aux arts et aux lettres de l’Abitibi-Témiscamingue à l’autom-ne 2008. La réponse − positive ! − arrive en mars. S’amorce alors une démarche de création « riche et nourrissante », selon Karine. Si Sonia puise dans son imagination et retient les suggestions de son entourage et de sa partenaire, elle

s’inspire aussi de rencontres avec une thérapeute pour enfants afin d’écrire des poèmes touchants de vérité. « Cet exercice-là, affirme la poétesse, a été pour moi grandio-se ! C’est ma plus belle expérience d’écriture à vie ! »

Textes en main, Karine se met au travail. Cette grande lectrice de livres illustrés pour enfants cher-che à donner une iconographie spécifique à chaque poème, tant par le choix de la matière que par la gestuelle. Certaines illustrations nécessitent plusieurs esquisses, d’autres s’imposent d’emblée. Karine dessine surtout au moyen de la plume, de l’encre de Chine et du pastel à l’huile. Au total, elle crée 25 illustrations qui vont droit au cœur ! Sonia se rappelle avoir été émue aux larmes

en voyant pour la première fois certaines d’entre-elles.

C’est en juin que les deux artistes soumettent enfin leur travail aux Éditions Z’ailées de Ville-Marie, leur partenaire dans cette aventure unique. La suite ? Un lancement en cinq temps dans les bibliothè-ques municipales de la région, où la lecture des poèmes sera animée par la présentation des illus-trations originales. Déci-dément, Sonia Cotten et Karine Hébert ont conser-vé leur cœur d’enfant !

> IBCet automne, il n’y aura pas que les feuilles des arbres qui virevolte-ront, mais aussi celles accueillant les mots des livres publiés aux Éditions Z’ailées. Le 17 novembre, c’est pas moins de trois nouveaux titres et deux rééditions qui se

retrouveront sur les tablettes des libraires. En plus du recueil de poé-sie pour enfants de Sonia Cotten, la maison d’édition témiscamienne mettra au monde le quatrième tome de la série Le monde de Khelia, En orbite autour de moi d’ Amy Lachapelle et Le mâle idéal de

Mathieu Fortin, dans la série Obscure. Les Z’ailées rééditeront aussi deux tomes dans cette série de livre pour les 15 ans et plus, soit Tous nos silences de Sara-Édith Payette et Montre et magouilles de Gilles Massicotte.

La directrice littéraire, Amy Lachapelle, explique cette efferves-cence par la jeunesse de la maison d’édition et sa volonté de s’implan-ter. « C’était important pour nous de se créer un beau catalogue de pro-duits. On publie environ 15 livres par années, mais on vient de donner un « boost » de production, ce qui fait qu’au printemps, on fera paraître 12 autres titres. »

« C’EST MA PLUS BELLE EXPÉRIENCE D’ÉCRITURE À VIE » - SONIA COTTEN

LES Z’AILÉES ONT DES AILES

LA POÉTESSE SONIA COTTEN ET L’ILLUSTRATRICE KARINE HÉBERT : DEUX ARTISTES, UN MÊME REGARD.

www.zailees.com

PH

OTO

: C

YC

LOPES

Page 15: NOVEMBRE 2009 // L'INDICE BOHÉMIEN // COPIE 3

15LE JOURNAL CULTUREL DE L’ABITIBI-TÉMISCAMINGUE

littérature

À l’instar des boulangers et des menuisiers de ce monde, les librai-res québécois ont maintenant une norme professionnelle qui vise à faire reconnaître le métier à sa pleine valeur.

Le milieu du livre québécois, avec la collaboration de nombreux organis-mes tels que le Conseil Québécois des Ressources Humaines en Culture (CQRHC), l’Association des libraires du Québec (ALQ) et Emploi Québec, a mis sur pied cette norme qui vise à structurer la profession, dans le but de valoriser et de mieux transmettre les compétences géné-ralement acquises « sur le tas ».

Il n’y a pas d’école pour devenir libraire: on le devient souvent par hasard ou par passion. La chaîne du livre (auteur, éditeur, diffuseur, librairie, bibliothèque) repose en grande partie sur les compétences des libraires, sur leurs convictions aussi. Il existe donc depuis 2009 un système de compagnonnage, qui permet à un libraire apprenti de recevoir par un libraire expérimenté une formation en milieu de travail, et ainsi obtenir un certificat de reconnaissance professionnelle. Quelques librairies de l’Abitibi-Témiscamingue ont déjà entamé le processus pour la première fois. Non seulement cela mène à une meilleure gestion des librairies,

mais cela apporte aussi de la fierté et de l’expertise à un métier de la culture qui se résume à bien plus que de vendre de la marchandise.

Le livre : une marchandise ?Il fut un temps où, pour trouver un livre, on allait à la librairie. Aujourd’hui, on trouve des livres dans tous les magasins à grande surface. On pourrait croire à pre-mière vue que c’est une bonne chose pour le monde du livre, parce qu’on en trouve partout, faci-lement et souvent à rabais. Il n’y a pourtant rien de moins sûr. Dans une logique de best-sellers et de grande surface, la diversité cultu-relle en prend pour son rhume et le

monde du livre, milieu fragile s’il en est, n’échappe pas au danger.

Contrairement à la France, le Québec n’a pas adopté de politique du prix unique pour le livre, et les librairies font face à une concur-rence féroce qui fragilise non seu-lement les commerces au détail, mais toute la chaîne québécoise du livre. Pour survivre, toutes les librai-ries ont besoin des « vaches à lait » comme Harry Potter et Twilight, ce qui leur permet ensuite d’avoir la possibilité d’offrir de la poésie, des jeunes auteurs, des ouvrages spécialisés; de la qualité, de la variété, et du choix. Mais quand les grandes surfaces vendent les best-sellers au prix coûtant, ça fait mal au petit commerce local.

Alors que les librairies font leurs devoirs pour se démarquer, pour offrir un service conseil person-nalisé et des recherches bibliogra-phiques selon les besoins de leur clientèle, pour mettre en valeur la littérature d’ici, pour promouvoir

les auteurs de la région, pour per-mettre à tous les genres littéraires de se retrouver entre vos mains, ou simplement pour le plaisir d’y fouiner, d’y flâner, d’y faire des découvertes inattendues, elles ne devraient plus jamais avoir à justi-fier pourquoi le livre chez eux coûte 4 $ de plus qu’à l’épicerie. Et le client qui achète un livre dans une librairie indépendante devrait être fier de soutenir la diversité cultu-relle en même temps que le com-merce local. Il y a des choix qui ont un prix.

*: L’auteure est une ex-libraire.

Tous ceux qui ont connu un voi-sin dérangeant saisiront l’histoire racontée par le personnage princi-pal. Le roman se présente sous la forme d’une lettre que « le vieux » écrit directement au juge parce que son avocat, qu’il qualifie de jeune imbécile, veut plaider l’inca-pacité mentale, avis que partagent sa femme et ses enfants. Wilbrod Boisvert, lui, veut assumer son acte, car il pense qu’il s’agit d’un cas de légitime défense.

Que s’est-il passé ? Voilà une ques-tion à laquelle il n’est pas aisé de répondre et qui occupe l’essentiel du livre. Le nouveau voisin, Lucien Desgroseillers, voit large. Il prend le contrôle de son environnement et se l’approprie sans égard pour les autres, sans respect non plus. Il rit au nez des gens. Il joue avec les limites de la loi, et va parfois même un peu au-delà. Autrement dit, il fait ce qu’il veut, quand il veut. Boisvert, lui, veut qu’on res-pecte sa façon de faire. Il se sent envahi, attaqué par ce voisin qui pousse, qui empiète, qui dérange en accusant l’autre d’être dérangé. C’est l’attitude de « jars » de Desgroseillers qui l’atteint.

À cette trame-là s’ajoute un bref

aperçu de la vie en prison et du système carcéral ainsi que de la vie « d’avant », celle des ancêtres pas si lointains qui vivaient de la trappe, de la forêt. Par ses allu-sions à la vie qu’il a menée, le per-sonnage principal exprime sa diffi-culté à s’adapter à une société en changement. Ceci dit, il y a toujours eu des gens qui en menaient large. En ce sens, l’histoire est peut-être davantage l’expression d’un sentiment de gens qui se sentent facilement menacés et laissés à eux-mêmes. Plus personne n’inter-vient, tout est toujours du ressort de l’autre, quel qu’il soit, dans une société où chacun est responsable de son propre bonheur et où cha-cun finit par ne s’occuper que de lui (ce qui n’est pas sans rappeler les propos de George Steiner: « Nous sommes complices de tout ce qui nous laisse indifférent »). Finale-ment, la police n’interviendra que lorsqu’il sera trop tard. L’inaction de tous laisse le champ libre à des personnes comme ce voisin qui s’approprie l’espace, qui décide pour les autres et qui se compor-te en maître partout où il passe. Force est, à la fin, de se poser la question : qui est vraiment coupa-ble dans cette histoire ?

Le texte prend le ton simple de quelqu’un qui a quitté l’école « après [s]a septième année », mais qui utilise un langage correct. La seule petite coquetterie que se permette Boisvert : il refuse le mot « meurtre », et favorise le mot « homicide » qui fait moins crapu-leux selon lui. Le récit est bâti sur des retours en arrière et est basé sur trois voix : celle des époux Boisvert ainsi que celle du narra-teur omniscient. Ce dernier, comme un maître de cérémonie, présente le récit, puis revient pour conclure, en s’arrêtant sur la nécessité de l’écriture et de la lecture; lorsque Boisvert perd cette importante façon de communiquer, il devient « le pauvre », car il a tout perdu.

À la question de madame Boisvert : « Est-ce qu’on peut avoir raison contre tout le monde ? » (p. 86), je répondrais avec les mots d’Amin Maalouf, tirés de Léon l’Africain : « Lorsque tout le monde s’agglutine autour d’une même opinion, je m’enfuis : la vérité est sûrement ailleurs. »

Ce roman interpelle aussi bien par la fluidité du récit que par la finesse avec laquelle il soulève la question de la vie en société aujourd’hui.

LES LIBRAIRES CLAMENT LEURS LETTRES DE NOBLESSE

> ARIANNE OUELLET*

Ce n’est pas tout le monde qui peut faire du bon pain et n’importe qui ne peut pas construire une charpente et faire de la plomberie. Chacun son métier, chacun son savoir-faire. Tout le monde est d’accord avec ça.

LE VIEUX QUI PISSAIT PARTOUT > FRANCESCA BENEDICT

Bellehumeur, Fernand. Le vieux qui pissait partout, Rosemère : Gensen, 2008, 130p.

« Les tracas s’accumulent et s’additionnent. C’est comme la neige, un petit peu à la fois ça dérange pas et à la fin, tu restes pris dedans. » (p.77)

littérature

- - - - -AMOS - La libabaTous les mercredis à 20 h au Billard l’Hadoc Grande première le samedi 31 octobrewww.lalibaba.ca

- - - - -ROUYN-NORANDA - La Sir-NLes jeudis, à 20 h au Petit théâtre du vieux Norandawww.sir-n.ca

- - - - -VAL-D’OR - La LIV Un jeudi sur deux (12 et 26 novembre, 10 décembre) à 20 h au Bar le Dundeewww.ctjae.qc.ca

l igues d’ improvisationde la région

Page 16: NOVEMBRE 2009 // L'INDICE BOHÉMIEN // COPIE 3

16 L’INDICE BOHÉMIEN - COPIE TROIS - NOVEMBRE 2009

Le chorégraphe Pierre-Paul Savoie

offre une formation en région

MOUVEMENT CRÉATIF > MÉLANIE NADEAU

« La scène n’est pas un endroit pour se cacher mais pour se révéler. » - Pierre-Paul Savoie

danse

PH

OTO

: É

MIL

IE V

ILLE

NEU

VE

PHO

TO :

TO

NY

HAU

SER

, W

WW

.PPS

DAN

CE.

CO

M

En septembre dernier, Pierre-Paul Savoie, une sommité du monde de la danse, est venu explorer, travailler et échanger sur le thème de la présence scénique avec une dizaine d’artistes d’ici. Issus du monde de la danse mais aussi du théâtre et des arts visuels, chacun est arrivé avec son art comme bagage afin de se nourrir de son expérience, l’espace d’un week-end.

« J’ai été très impressionné par la qualité des participants, explique celui qui fête ses 20 ans de carrière cette année. Je suis fasciné par les moments de grâce où la créa-

tivité apparaît, ces instants où les gens sont les plus charismatiques et parfois vulnérables. » Étant lui-même originaire d’une région dite « périphérique », la Gaspésie, il sait à quel point il est important d’être stimulé en tant qu’artiste.

Ayant une vision bien à lui de la création d’univers chorégraphiques, il a agi à titre de guide pour les participants en partageant avec eux ses outils et ses réflexions. À partir de poses initiales très personnelles, ils ont créé des mou-vements chorégraphiques, parfois en solo, parfois en duo. Résultat :

20 minutes de matériel unique.

« Grâce à la façon de travailler de Pierre-Paul, nous avons développé une gestuelle intime qui nous res-semble », confie Sylvie Richard. Habituée des classes techniques, elle mentionne que ce processus était très intéressant, car il permet-tait de créer et non pas seulement de reproduire. « Il nous a permis de prendre un chemin qu’on ne prend pas souvent, de développer notre vocabulaire unique, ce qui donne un résultat très authentique parce que l’origine était très personnelle »,soutient celle qui a suggéré mon-

sieur Savoie à Émilie Villeneuve, coordonnatrice à la formation continue au Conseil de la culture de l’Abitibi-Témiscamingue.

Le public pourra possiblement voir le résultat de leur travail au prin-temps 2010. « C’est extraordinaire que le Conseil de la culture offre ainsi ces instants de connivence entre artistes de la région afin de favoriser le réseautage », men-tionne l’homme qui, bien qu’ayant un cv bien garni, est d’une impres-sionnante modestie. À ce propos, il prépare un événement bénéfice, qui aura lieu le 13 novembre, afin

de souligner ses vingt ans de car-rière. Sinon, il se promène de Moncton à Lyon tout en préparant la présentation de trois nouvelles pièces de la série Diasporama.

« J’suis allé planter un arbre à Rouyn-Noranda, et eux l’arrosent. » - Pierre-Paul Savoie

Notez que le Conseil de la culture de l’Abitibi-Témiscamingue publie ses offres de formation sur son site Internet, et que vos sugges-tions sont les bienvenues.

www.ppsdanse.comwww.ccat.ca

Vous avez des commentaires et des suggestions?

Nous serions très heureux de les recevoir.

[email protected] 763-2677

L’Indice bohémien est issu de la coopérative de solidarité du journal culturel de l’Abitibi-Témiscamingue, qui compte sur l'appui de tous nos membres partout en région.

Pour des rabais sur nos tarifs publicitaires ou simplement pour soutenir votre journal culturel,

devenez membre!Info : 819 763-2677 [email protected]

le journal culturel de l’Abitibi-Témiscamingue

C’est :

> 10 parutions par année

> 10 000 copies distribuées

partout en région

> Un journal indépendant, gratuit

Page 17: NOVEMBRE 2009 // L'INDICE BOHÉMIEN // COPIE 3

17LE JOURNAL CULTUREL DE L’ABITIBI-TÉMISCAMINGUE

Natif de Rouyn-Noranda, Barnabé Pomerleau est un artiste multidis-ciplinaire d’expérience, qui a été initié aux arts de la scène dès son plus jeune âge par sa mère, la comédienne Alice Pomerleau. Il a joué de la batterie pour plusieurs groupes, notamment Fausse Sceptik et Vincent Tessier et ses musiciens, dans le cadre du FME 2007. Il travaille présentement comme technicien d’éclairage et de son pour différents événements régionaux et comme directeur technique du Petit Théâtre du Vieux Noranda.

C’est en 2004 qu’il commence à composer ses propres chansons, qu’il enregistre dans un studio aménagé chez lui. En 2009, il par-ticipe de nouveau au FME, mais cette fois-ci à titre d’auteur, compo-siteur et interprète. Récemment, il a donné deux spectacles lors des Journées de la culture le 26 sep-tembre dernier, avec le duo Lachaî-ne-Paparo. Le spectacle, intitulé Imagine, regroupait des artistes francophones et anglophones sur une même scène.

La douceur du mielDu miel sur mes toasts devrait être lancé à la fin novembre. Au dire de Barnabé Pomerleau, « il reste un peu de travail de “mastering”, mais tout devrait être prêt à la date prévue. » Presque entièrement autofinancé, l’album regroupe cer-tains de ses collaborateurs et amis dont Yves Mercier à la technique, ainsi que Steve Lachaîne, Vincent Tessier et Benoit Lavergne comme accompagnateurs sur certaines pièces. La pochette du disque est également l’œuvre d’une amie, Laurie Auger.

Des chansons folk-country, des mélodies douces et accrocheuses, font trame de fond à des textes réalistes inspirés de faits vécus. Un contraste étonnant entre la musi-que et les paroles souvent crues et parfois dures. Sa ville natale est un thème récurrent dans ses chan-sons, ce qui leur donne des accents régionaux qui nous sont familiers : « Quand j’étais p’tit à Noranda, on se dopait pis on l’savait même pas. La boucane de mine noircissait nos cœurs...» (extrait de Une ville, une mine). L’auteur signe aussi quelques textes en anglais. Cette langue, qui n’est pas sa langue maternelle, lui donne une certaine distanciation et lui permet d’écrire avec moins de retenue.

« Je suis heureux, mais beaucoup plus calme que lors du spectacle au FME », lance le principal inté-ressé, un sourire dans la voix. Le lancement officiel se fera au Petit Théâtre du Vieux Noranda, où le chanteur nous offrira une presta-tion « live » de ses chansons. Vous pourrez vous procurer l’album sur place ou sur son site Myspace. En attendant, vous pouvez découvrir cet artiste via Internet, où trois chansons sont disponibles. myspace.com/barnabepomerleau

Barnabé Pomerleau lance son premier album

DES COULISSES À L’AVANT-SCÈNE > RICHARD VAILLANCOURT

Barnabé Pomerleau connaît les feux de la rampe, mais surtout parce qu’il les dirige vers les autres, ou parce qu’il en habite l’ombre quand il joue de la batterie dans de multiples projets. Cette situation pourrait bientôt changer avec le lancement de son premier album cet automne, le joliment nommé Du miel sur mes toasts.

musique

PHO

TOS

: C

OU

RTO

ISIE

DE

L’AR

TIS

TE

Remerciements aux Amies et Amis du Centre ainsi qu’aux subventionneurs suivants :

16 octobre au 29 novembre

En collaboration avec

EXPOSITIONLA COLLECTION LOTO-QUÉBEC

en mouvement

BACK, FrédéricBÉLIVEAU, PaulBELLEAU, MichelBELLEFLEUR, LéonBERTOIN, AnneBONDER, AlainBOUCHARD, SylvieBRUNEAU, KittieCHEVALIER, FrançoisCHICOINE, GenevièveDAGENAIS, LorraineDARBY, DonDE LAFONTAINE, ElyseDEROUIN, RenéDUMOUCHEL, AlbertFERRON, MarcelleFORTIN, Marc-AurèleGAUVREAU, PierreGRISÉ, SuzanneHOPKINS, TomLAMONTAGNE, EricLAMOTHE, RockLARAMÉE, GuyLEDUC, FernandLEDUC, OziasLEMIEUX, Jean-PaulLEMOYNE, SergeMARTINEAU, AlineMATTIA, ChristineMOLINARI, GuidoPAYETTE, JacquesPELLAN, AlfredPLOTEK, LeopoldRAUCH, SophieRIOPELLE, Jean-PaulROMASZEWSKI, AntoniSAVARD, MartineSIMONIN, FrancineSULLIVAN, FrançoiseSUZOR-CÔTÉ, Marc-AurèleTÉTRAULT, JacintheTHÉRIAULT, FrançoisVINCENT, FrançoisWOLFE, RobertZABEIDA, VladimirZAGERIS, Arnold

« QUAND J’ÉTAIS P’TIT À NORANDA, ON SE DOPAIT PIS ON L’SAVAIT MÊME PAS » (EXTRAIT DE UNE VILLE, UNE MINE)

TEMPS MORT POUR ANGLE MORTL’événement de danse fait relâche en 2009

> PAUL-ANTOINE MARTEL

Ne le cherchez pas dans le calendrier culturel : malgré deux éditions couronnées de succès, en 2007 et 2008, l’événe-ment de danse Angle mort suspend ses activités et remet à l’an prochain la tenue de sa troisième édition.

danse

« On a décidé de prendre une année pour mieux cerner notre mission et ce qu’on veut faire, mieux planifier », explique Catherine Lessard, une des initiatrices d’Angle mort. L’équipe derrière le tout jeune festival s’est en quel-que sorte essoufflée à trop vouloir en faire, à trop vouloir bien faire. « On était des artistes ! Tout était beau, tout était merveilleux… », analyse celle qui fut en quelque sorte présidente d’un organisme sans structure claire.

C’est justement ce « flou artis-tique » organisationnel que l’on souhaite corriger. « Nous comptons maintenant sur une équipe plus solide où les talents sont utilisés au maximum », révèle Catherine

Lessard. Une mission plus précise, des tâches mieux définies... Ne man-quent que de nouveaux objectifs : ceux dont l’organisme souhaite se doter seront plus modestes, histoire de mieux gérer la croissance, et éviter d’être victime de son propre succès en tentant de répondre à des attentes trop élevées.

Une passion en partageDans tout ce remue-ménage, une certitude : on doit se concentrer sur les besoins des danseurs. Ainsi, on continuera à offrir des classes de maîtres, à mettre en valeur le talent des chorégraphes d’ici, à offrir un savant dosage de danseurs professionnels et ama-teurs. « On veut montrer de la danse contemporaine, donner aux gens l’occasion d’en voir », plaide Catherine Lessard, qui enseigne aussi au Centre de musique et de danse de Val-d’Or. « On a peu d’occasions d’en voir ici, même si

on compte sur des danseurs et des chorégraphes qui n’ont pas grand-chose à envier aux professionnels… du moins, c’est ce qu’on se fait dire par ceux qui participent à Angle mort. »

Il est donc à peu près certain que le festival reviendra en 2010. On envisage cependant de transformer l’événement en biennale, tout en conservant le créneau de novembre. Et ce sera peut-être un peu grâce au prix Jeanne-Lalancette-Bigué, que lui a remis la Commission de développement culturel de Val-d’Or pour souligner son apport à la vie culturelle valdorienne au cours de la dernière année. « C’est une formidable tape dans le dos ! » s’exclame Catherine Lessard. « C’est très touchant. On ne se donne pas tout ce mal pour notre propre profit, mais parce que la danse c’est notre passion et qu’on veut la partager. »

« NOUS COMPTONS MAINTENANT SUR UNE ÉQUIPE PLUS SOLIDE OÙ LES TALENTS SONT UTILISÉS AU MAXIMUM »

QUESTIONS DE CULTURE > IB

Un mercredi par mois, la Maison d’arts Jeannine-Durocher tente d’initier les gens de La Sarre à certains pans de la culture en leur offrant des activités toutes plus variées les unes que les autres. D’une façon humoristique alliant plaisir, connaissance et camaraderie, la thématique du 11 novembre offrira un jeu questionnaire. L’activité Le Quiz c’est aussi de la culture permettra au public, jeune et adulte, de participer et de démontrer leurs connaissances sur différents sujets ou tout simplement d’observer les autres faire état de leur sapience.

ral

PH

OTO

:ÉM

ILIE

VIL

LEN

EU

VE

UNE FORMATION ORGANISÉE DANS LE CADRE DE L’ÉVÉNEMENT DANSE ANGLE MORT

Page 18: NOVEMBRE 2009 // L'INDICE BOHÉMIEN // COPIE 3

18 L’INDICE BOHÉMIEN - COPIE TROIS - NOVEMBRE 2009

Comme une ressemblanceAriane OuelletDu 31 octobre au 29 novembreCentre d’exposition de Rouyn-Noranda

Contes d’ombres et de lumièreMarie-France ThibaultDu 31 octobre au 29 novembreCentre d’exposition de Rouyn-Noranda

Bulles de vieKarine GibouloDu 8 octobre au 22 novembreCentre d’art Rotary (La Sarre)

Habitat chlorophylleVéronique DoucetDu 8 octobre au 22 novembreMaison de la culture (La Sarre)

31e Salon CréationDu 26 au 29 novembreJeudi, vendredi : 13 h à 17 h et 18 h 30 à 21 hSamedi et dimanche : 11 h à 17 hCentre d’art Rotary (La Sarre)

MOPPELANDCollectifDu 23 octobre au 29 novembre - 13 h à 1 hCafé-Bar l’Abstracto (Rouyn-Noranda)

Exposition itinérante : lumière sur le patrimoine québécoisDu 2 novembre au 2 décembrePendant les heures d’ouverture de la bibliothèque.Bibliothèque municipale de Rouyn-Noranda

Collection Desjardins d’œuvres d’artPalais des arts Harricana (Amos)Du 13 octobre au 6 décembre* publicité en page 14

Portraits de femmesSociété d’histoire et d’archéologie d’Abitibi-OuestDu 21 septembre au 18 décembreOuvert tous les jours du lundi au vendredide 8 h 30 à 12 h et de 13 h à 16 h 30Société d’histoire et du patrimoine de la région de La Sarre (La Sarre)

ImprovisationLes Volubiles - Improvisation haute voltigeSédiment Actif20 novembre - 20 h18 décembre - 20 hEspace Noranda (Rouyn-Noranda)

NOVEMBRE 2009

calendrier culturel

Cinéma

Sans RéservePatrick Pellegrino18 novembre - 19 h 30Centre Culturel (Val-d’Or)

Bancs publics (Versailles rive droite)Ciné-clubDu 1er au 2 novembreDimanche 19 h - lundi 19 h 30Cinéma Capitol (Val-d’Or)

Festival du cinéma international en Abitibi-TémiscamingueDu 31 octobre au 5 novembreSoirée d’ouverture : 20 h 15Ciné-muffin : 8 h 30Bloc d’après-midi 13 hBloc de soirée 18 h 30Théâtre du cuivre (Rouyn-Noranda)* publicité en page 4

Conte

Et ton grand-père ?Contes Confits5 novembre - 19 h 30Palais des Arts Harricana (Amos)

Danse

Souper-Spectacle Voyage avec les GitansTroupes NomaDanses et Tribal Gypsy14 novembre - 19 hSalle Ste-Lucie (Val-d’Or)

ExpositionBlizz-ArtRegroupement des artistes et artisans de l’Abitibi-Témiscamingue (RAAA-T)6 novembre : Lancement 18 h 30Ouverture au public 19 h à 21 h7 novembre - 10 h à 21 h8 novembre - 10 h à 16 hSalle de l’âge d’Or du Cuivre (Rouyn-Noranda)

Exposition Lucie TremblayDu 11 octobre au 7 novembreCabaret de la dernière chance (Rouyn-Noranda)

Exposition de Sylvie RancourtDu 10 octobre au 10 novembre - 10 h à 17 hLibrairie En marge (Rouyn-Noranda)

Voir tout en couleurClaude FerronDu 15 octobre au 14 novembreLa Fontaine des Arts (Rouyn-Noranda)* publicité en page 9

LittératureLancement - Le tiers-monde au fond de nos boisMarie-Paule Villeneuve3 novembre - 18 h à 21 hLibrairie En marge (Rouyn-Noranda)

Heure du conte14 novembre - 15 h5 décembre - 15 hBibliothèque municipale de Rouyn-Noranda

Lancement des livres Les enfants de Roche-Noires et Drangons.comAnne-Michèle Lévesque22 Novembre - 17 h à 19 hGalerie du Livre de Val-d’Or

Musique

Les Nocturnes / Marabu1er novembre - 23 hCabaret de la dernière chance (Rouyn-Noranda)

The coffins/1ère partie : Hometown Hecklers7 novembre Cabaret de la dernière chance (Rouyn-Noranda)

Louise Forestier14 novembre - 20 hSalle Desjardins (La Sarre)

Yann Perreau20 novembre - 20 hThéâtre de poche (La Sarre)

Dan Bigras et une blonde28 novembre - 20 hSalle Desjardins (La Sarre)

L Jazz et Justin St-Pierre21 novembre - 19 h et 21 hBistro Latitude (Amos)

Concert de la classe de flûteConservatoire de musique de Val-d’Or13 novembre - 19 hSalle Félix-Leclerc (Val-d’Or)

Concert des classes de saxophone et de violoncelleConservatoire de musique de Val-d’Or20 novembre - 19 hSalle Félix-Leclerc (Val-d’Or)

Concert des classes de cuivresConservatoire de musique de Val-d’Or22 novembre - 14 hSalle Félix-Leclerc (Val-d’Or)

Concert de la classe de guitareConservatoire de musique de Val-d’Or27 novembre - 19 hSalle Félix-Leclerc (Val-d’Or)

Show acoustiqueStay Home Productions14 novembre - 20 h 30Cabaret de la dernière chance (Rouyn-Noranda)

La Nuit TziganeConcert avec l’ensemble de Sergiu Popa13 novembre - 20 hAgora des Arts (Rouyn-Noranda)* page 13

Bouchées sonoresClaire Murphy18 novembre - 17 h* publicité en page 12

ThéâtreAlbertine en cinq tempsLa Troupe À Cœur ouvert inc.5 et 6 novembre - 19 h 307 novembre - 13 hThéâtre de poche (La Sarre)

Bascule sur la route de l’ouestPetit Théâtre du Vieux Noranda7 novembre - 14 hSalle Dottori (Témiscaming)

Le BainClub Rotary8 novembre - 14 h9 novembre - Représentation scolairesAgora des Arts (Rouyn-Noranda)

Les NonnesDan Goggin21 novembre - 20 h22 novembre - 14 hAgora des Arts (Rouyn-Noranda)* publicité en page 12

AutreCabaret MoulinFou (Spectacle de variétés)Sédiment Actif27 novembre - 20 h28 novembre - 20 hPetit Théâtre du Vieux-Noranda (Rouyn-Noranda)

Pour que votre activité soit affichée dans le calendrier du journal, vous devez obligatoirement l’inscrire vous-même dans le calendrier du site Internet du Conseil de la culture de l’Abitibi-Témiscamingue au www.ccat.qc.ca. L’Indice bohémien n’est pas responsable des erreurs ou des omissions d’inscription de votre part. Merci de votre collaboration et de votre compréhension.

Page 19: NOVEMBRE 2009 // L'INDICE BOHÉMIEN // COPIE 3

19LE JOURNAL CULTUREL DE L’ABITIBI-TÉMISCAMINGUE

> OLIVIER NAUDLes monstres du folk, c’est quatre grands noms de la scène indie-folk américaine qui se regroupent et col-laborent, sans cependant avoir la prétention d’être un super-groupe. On y compte le talentueux poète et chanteur Conor O’Berst du groupe Bright Eyes, le réalisateur et multi- instrumentiste du même grou-pe Mike Mogis, l’excellent

M.Ward (qui n’a rien à voir avec Mike Ward), apprécié pour son blues-folk aux sonorités psychédéliques, ainsi que Yim Yames, chanteur et guitariste du groupe My Morning Jac-ket, mieux connu sous le nom de Jim James. L’idée de former un groupe leur est venue il y a quelques années, alors qu’ils étaient en tournée ensemble avec leur grou-pe respectif. De cette collaboration sont donc nées 15 chansons simples mais très efficaces sur un fond d’ex-ploration des possibilités sonores provenant du bagage de chacun des membres et ajoutant à la couleur et à la chaleur des mélodies. On y surprend même quelques synthés, qui donnent à la chanson Whole lotta losin’, une saveur Rock’n’roll des années 80. Alors, si l’humus des fonds de bois d’automne vous inspire une chanson de Neil Young, de Billy Bragg and Wilco ou mieux, de Bright Eyes ou M.Ward, l’album Monters Of Folk est pour vous. La chanson à télécharger (sur un site autorisé) : Dear God (sincerely M.O.F.).4/5

> PHILIPPE GAUDETSuite au décès, en 2002, du chan-teur et membre fondateur d’Alice in Chains, Layne Staley, peu de gens auraient prédit que le groupe allait survivre, surtout en considé-rant que le dernier album de la for-mation remontait à aussi loin que l’année 1995. Il appert finalement que la mort du problématique et

héroïnomane Staley a permis au band de Seattle de renaî-tre de ses cendres en engageant un nouveau chanteur, soit William Duvall de la formation Comes with the fall. L’album Black gives way to blue de la formation grunge mythique était donc attendu avec impatience par l’industrie et par les fans un peu sceptiques, avouons-le. Malgré les différences notables des timbres de voix entre Staley et le nouveau chanteur, on peut dire que la transition est réussie. Ce dernier opus sonne comme une tonne de briques et dégage définitivement l’am-biance typique d’Alice in Chains. C’est un album un peu moins lugubre que les précédents puisque la voix du chanteur origi-nal était unique dans sa noirceur, mais un album fidèle quand même. Jerry Cantrell, guitariste, chanteur et compositeur du groupe, prouve donc ici que le band lui appartient. Les pièces Last of my kind, A looking in view ainsi que le premier extrait Check my brain ressemblent déjà à des classiques du band. Reste à voir comment la nouvelle formation réussira à repro-duire les chansons anciennes et nouvelles en spectacle.4/5

> PSYKOLes Ékorchés, c’est le légen-daire frontman de B.A.R.F, Marc Vaillancourt, qui reprend le crachoir après un long arrêt. Il s’est entouré de bons amis : du batteur Michel « Away » Langevin (Voïvod, Aut’ Chose), le guitariste Pat Gordon (feu Ghoulunatics) et le violoncelliste Philippe Mius D’Entremont. IV Démons est

la deuxième offrande du quatuor, qui sévit dans un métal/hardcore acoustique pas piqué des vers. Si l’album épo-nyme de 2007 m’avait plutôt laissé de glace, c’est tout le contraire cette fois-ci. D’abord, Vaillancourt se saigne dans ses textes d’ékorché vif à saveur personnelle. Impossible de rester insensible quand il attaque des sujets comme la toxicomanie, l’euthanasie, la dépression ou ses propres dé-mons. Les textes Vieux moineau, sur l’euthanasie, chanté avec sa sœur Martine (« Laisse-moi partir avec la dignité/La nature a besoin d’être aidée »), et À côté de toé, où il semble s’adresser à ses fils, frappent droit au cœur. Musi-calement, c’est mieux assumé et plus fluide, comme si le Jell-O avait enfin pris. Blues, rock, métal, punk et hardcore cohabitent à perfection. La production organique de Pierre Rémillard, qualifié de 5e membre, met en valeur le son « acoustique plogué » du band. Les Ékorchés sont parvenus à pondre un album original, rafraîchissant et significatif, voire essentiel. 4.2/5

> PHILIPPE LEBELVolcano Choir, en fait, c’est le résultat de la collaboration de quelques groupes du Wisconsin, dont Bon Iver, que j’adore, et Collections of Colonies of Bees, que je ne connais pas du tout, mais qui sont sûrement bien fins avec leurs mamans.. Je dois la

découverte de Volcano choir à Itunes. Jagjaguwar, la maison de disque qui produit Bon Iver et Volcano Choir, décrit leur album comme « un document créé par des musiciens pour exorciser leurs idées sur la beauté. » C’est cette phrase qui le décrit le mieux, je crois. Il y a une recherche et une pro-fonde volonté de faire autrement, de réinventer la musique, la beauté en soi. Unmap est un album très planant et apaisant où les arrangements vocaux influencés par les chorales, les boucles et les tempos hors-normes se marient à une musique ambiante soutenue et intense. Il s’agit d’une œuvre dynami-que et intimiste. Un seul petit bémol : ça ressemble vache-ment à Bon Iver, mais bon, quand on a aimé le premier, on ne peut qu’apprécier autant le deuxième. Unmap est sans aucun doute un excellent album à découvrir en cette saison où les feuilles tombent et où on appréhende le bon hiver ! 4/5

> OLIVIER NAUDGeorge Martin, le légendaire pro-ducteur du groupe, a dit un jour : « Dans les années 2000, les jeunes écouteront les Beatles ». Peut-être les imaginait-il dans leurs chars volants plutôt qu’avec de mini tables tournantes à la main, mais il avait raison. Avec la sortie du jeu vidéo Rock-Band des Beatles

et la remasterisation de tous les albums, d’autant plus de jeunes se sentiront appelés par la magie des compositions du plus grand duo du 20e siècle, Lennon et McCartney. Voilà pourquoi j’ai voulu vous parler ici des Beatles, mais commen-ter tous leurs albums aurait été une lourde tâche; j’ai donc choisi The Magical Mystery Tour. Enregistré en ‘67, l’album est une excellente porte d’entrée pour découvrir The Beatles car on y entend encore quelques mélodies qui nous rappellent l’époque pop-bonbon-baby-love-me-do, mais les textes y sont beaucoup plus matures et cette fois-ci, les Fab Four ont les deux pieds dans un monde psychédélique sans limites. C’est dans cet état d’esprit que Lennon nous a pondu, entre autres, deux de ses plus belles pièces : Strawberry Fields Forever, qui évoque son enfance et le sentiment du temps qui lui glisse tranquillement entre les mains, et I am the Walrus, qui sonne comme une fanfare qui célèbre avec ferveur le non-sens des choses. Paul, quant à lui, signe la très British et délicieuse Penny-Lane dont l’hymne nous laisse croire en un soleil bien qu’on y parle de pluie, et The fool on the Hill (simplement à écouter). On se lasse vite cependant de Hello Goodbye, la première chanson ennuyante de McCartney. La remaste-risation est aussi demeurée très respectueuse du son de l’époque tout en élargissant le champ sonore et en ajoutant un peu plus de pouvoir par-ci par-là. En somme, un excellent disque qui se passe de notation. Bonne écoute.

> PSYKOL’irrévérencieux Mononc’ Serge et les métalleux d’Anonymus remet-tent ça pour une deuxième colla-boration, après L’Académie du massacre (2003). L’album avait connu un tel succès qu’il n’est pas surprenant de les voir récidiver. Sauf que cette fois-ci, au lieu de métalliser des vieux succès de

Mononc’ Serge, les gars proposent de toutes nouvelles compos. Les guitares sont lourdes, la batterie est tonitruante et les voix sont agressives. Quant aux textes, on est dans la plus pure tradition de Mononc’ Serge. Chastes oreilles s’abstenir! L’humour est parfois recherché, mais plus souvent scatologique. Parmi les perles, Musique barbare, Résistance festive et la chanson cachée. Mais il faut traverser les très juvéniles Pas pire, Un clown pour grand-papa et Sous-marin brun (hommage aux Beatles!). Soulignons la présence remar-quée de Rick Hughes (ex-Sword, ex-Saints & Sinners), le frère de Lulu (!), pour pousser des cris heavy métal style années 80 sur René Lévesque. C’est clair que cet album n’est pas pour tout le monde, mais c’est tellement fait sans prétention qu’il est difficile d’y résister. Si l’humour acerbe de Mononc’ Serge vous fait rire, que le son pesant d’Anonymus vous fait triper et que vous aimez ça Les Patates, cet album est pour vous. 3.2/5

> PHILIPPE LEBELInutile de vous dire que j’atten-dais le petit dernier de Champion, son deuxième en fait, avec l’impa-tience d’un bambin en pyjama qui va déballer ses cadeaux à Noël. J’ai trippé fort sur le premier. Il a joué en boucle pendant longtemps dans mon Ipod Shuffle première génération. Petite déception : Betty

Bonifassi n’est plus dans les collaboratrices de Monsieur, elle qui avait fortement teinté Chill’em all de sa voix puissante, chaude et envoûtante. Autre constat : les guitares sont très rock, plus crasses ou encore, comme dirait mon pote Gab, les guitares ont plus de bave. À croire que Champion a laissé pousser ses cheveux et qu’il a troqué ses G-strings pour des jeans stretch pas de bave. À la première écoute, je n’accroche pas. À la deuxième non plus. Pire encore, la chanson So Big me tape royalement sur les nerfs. Bon, je me souviens tout de même que j’avais dû écouter le premier quelques fois avant d’ac-crocher pour de bon. Je le laisse donc jouer pendant que je travaille… Et puis soudain, ma tête se met à hocher toute seule et je me rends finalement compte que les rythmes sont accrocheurs ; c’est de la musique qui groove pas mal ! Je me sens tout de même comme le bambin qui a reçu une paire de raquettes à Noël en pensant déballer un trois-skis... 3.3/5

> JENNY CORRIVEAULes puristes diront que les originaux de notre enfance ne doivent pas être revus. D’autres diront sans doute qu’ils en ont marre des succès revisités. Après le vingt-cinquième anniversaire de la série culte et la vague de coffrets DVD il y a quelques années, le 29 septembre dernier

est paru l’album hommage aux comptines de notre enfance : Génération Passe-Partout. Les chansons, toutes écrites par Pierre F. Brault, aujourd’hui âgé de 69 ans, on été reprises et réarrangées à la façon de chaque artiste issu de la généra-tion Passe-Partout. J’avais déjà entendu les extraits radio de Patrick Groulx et de Marie-Hélène Thibert, pièces qui, disons- le, m’ont laissée de glace. J’ai donc commencé mon écoute avec un certain doute à l’esprit. Doute qui s’est estompé très rapidement ! L’enfant génération Passe-Partout s’est éveillé en moi avec Des maisons. Béatrice Martin, alias Cœur de pirate, de sa voix enfantine, a su faire de cette comptine une pièce actuelle, sans toutefois laisser l’originale de côté. Tout simple-ment magnifique ! Il faut aussi écouter le clin d’œil humoristique de Martin Deschamps à la fin d’Ils étaient quatre puis Jocelyn, la marionnette des Denis Drolet, crier « je vais passer à travers la feuille de papier ! » Finalement, la palme revient à Fred Pellerin, qui a su non seulement actualiser la pièce ZigZag, mais aussi intégrer un élément dramatique dans la pièce, au départ ludique. Le résultat donne un album à la fois nostalgique et actuel. 4/5

> L’ÉCHEVAIN MURPHYTout d’abord, la pochette ! Rien de plus invitant que l’appel d’un chanteur soul afro-américain. Ensuite, la pièce-thème qui débute avec une orchestration quasi-chrétienne et dont les premiers mots, « Je me suis rasé les aisselles en pensant à toi », donne le ton pour 41 minutes d’écoute exceptionnellement ado-

lescente. Musicalement, la progression est évidente depuis Gros mammouth et Grand champion. Ça se compte au nombre d’accords, mais ça se constate aussi certainement par la voix de Simon Proulx qui, sans sortir complètement de la puberté, se veut dorénavant agréable à l’oreille. Et les paroles sont tellement accrocheuses. Une ou deux écoutes et puis hop, on se surprend à chanter tous les refrains dans l’auto. Les tounes ont toutes leur valeur ajoutée. Permettez-moi de souligner le côté rétro-60 du premier extrait Caméra vidéo, l’intense et profonde absurdité de la Nuit de la poésie et même l’émotion que nous extirpe Le bureau du médecin. Pas capable d’arrêter risque quant à elle de rocker les planchers de danse et bravo pour l’idée de conclure l’album en remerciant le Club Optimiste ! Possiblement que les plus érudits mélomanes qui liront ces lignes dédaigneront de telles louanges. Avant de crier au blas-phème, sachez que je me suis moi-même prétentieusement cru au-dessus de ce genre de produit, pensant que j’étais passé à autre chose. Erreur. Les Trois Accords m’ont ramené bien à terre et j’adore ça ! Dans son registre, je ne vois pas ce qui pour-rait rendre meilleur Dans mon corps, ce qui me force à assumer cette note parfaite. 5/5

Monsters of Folk - Monsters of Folk Volcano choir - Unmap

The Beatles - The Magical Mystery Tour (Remastered)

Génération Passe-Partout - Compilation

Les trois accords - Dans mon corpsMononc Serge & Anonymus - Musique Barbare

Alice in Chains - Black gives way to blue

Les Ékorchés - IV Démons

Alter

native

Dis

trib

utio

n Alli

ance

(2

00

9)

Jagj

aguw

ar (

20

09

)C

apitol

(2

00

9)

Tem

dem

.mu

(20

09

)In

dica

Rec

ords

(2

00

9)

Mon

onc’

Ser

ge R

ecor

ds (

20

08

)

Vir

gin

(20

09

)In

dica

(2

00

9)

Champion - Résistance

Map

le M

usic

Rec

ordi

ngs

(20

09

)

poste d’écoute

Page 20: NOVEMBRE 2009 // L'INDICE BOHÉMIEN // COPIE 3