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franche-comté Hors-série n°7 Mars 2013 l'ouverture

NOVO HORS-SERIE FRAC FRANCHE-COMTE

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Hors série n°7 du magazine NOVO

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franche-comté

H o r s - s é r i e n ° 7M a r s 2 0 1 3

l'ouverture

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sommaire

ours

Édito r 05

Voyage dans le temps et dans l’espace de l’institution avec Sylvie Zavatta, la directrice du Frac Franche-Comté, par Claire Kueny r 06

Pour l’inauguration des nouveaux bâtiments du Frac Franche-Comté, l’artiste Ryoji Ikeda réalise une pièce monumentale in situ, par Claire Kueny r 10

Le nouveau bâtiment du Frac Franche-Comté à Besançon croqué par Bearboz r 12

Au musée du Château à Montbéliard, Aurélie Voltz et Bernard Goëtz présentent une exposition aux allures de cabinet de curiosités et aux partis pris décalés en associant art ancien et contemporain, par Mickaël Roy r 14

À Belfort, Monique Chiron et Nicolas Surlapierre nous donnent rendez-vous il y a trente ans, aujourd’hui et dans dix ans, par Claire Kueny r 18

Au 19 à Montbéliard, Philippe Cyroulnik présente le travail de Philippe Gronon et Sylvie Fajfrowska, deux artistes qu’il connaît bien, par Mickaël Roy r 22

Au musée des Beaux-Arts à Dole, l’artiste Francis Baudevin conçoit Tacet, exposition où l'auteur cède la place à l’œuvre, par Caroline Châtelet r 24

En résidence au Frac Franche-Comté ce printemps, Zahra Poonawala dissèque et personnifie le son, par Cécile Becker r 28

Pour conclure sa résidence bisontine, Cécile Meynier expose à la MJC Palente et à Toshiba House à Besançon, par Philippe Schweyer r 29

La programmation du Frac Franche-Comté r 30-31

Les éditions du Frac Franche-Comté r 32

Au Programme à Besançon et en Franche-Comté r 33-34

Directeur de la publication et de la rédactionPhilippe SchweyerDirection artistique et graphismestarHlight

On participé à ce numéro hors-série :

RedacteursCécile Becker, Caroline Châtelet, Claire Kueny et Mickaël Roy.DessinateurBearbozCouvertureCité des arts et de la culture, Besançon Kengo Kuma & Associates / Archidev © Nicolas Waltefaugle

Ce magazine est édité par médiapopmédiapop / 12 quai d’Isly – 68100 MulhouseSarl au capital de 1000 euros / Siret 507 961 001 00017Direction : Philippe Schweyer / [email protected] 22 44 68 67 – www.mediapop.fr

Dépôt légal : mars 2013ISSN : 1969-9514 / © Novo 2013Le contenu des articles n’engage que leurs auteurs.Les manuscrits et documents publiés ne sont pas renvoyés.

ImprimeurEstimprim / PubliVal Conseils

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Hors-série n°7

Mars 2013

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www.besancon.fr

www.besancon-tourisme.com

1 mai > juin Spectacle du Cirque Plume, Tempus fugit2 avril Ouverture de la Cité des Arts3 mai Festival de musiques anciennes4 juin Festival de jazz et musiques improvisées5 juin > septembre Exposition des sculptures monumentales de Ousmane Sow à la Citadelle et au Musée des Beaux-Arts

6 septembre Ouverture de la Maison natale de Victor Hugo, Concours de jeunes chefs d’orchestre et Festival de musique de Besançon Franche-Comté7 novembre Festival Génériq - Tumultes musicaux en ville

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l'idée de constellation

édito

En 1982 naissent les Frac. Trente ans plus tard, c'est avec Les Pléiades,

manifestation à l'intitulé un brin pompeux que ces structures, fondées

sur la volonté de l’État et des régions de diffuser l’art contemporain,

soufflent leur bougies. Pompeux, oui, car en tant que « réunion de

personnes célèbres », le terme « pléiade » évoque – si l'on songe au

groupe de poètes constitué par Ronsard et Du Bellay – la structuration

de la culture française. La transposition est ici vite faite et tout

comme la Pléiade du XVIe siècle a œuvré au développement de

la langue française, les Frac se définiraient comme des éléments

structurants de l'art contemporain. Mais ce serait oublier que la

Pléiade pré-citée tire son nom du groupe de poètes d'Alexandrie du

IIIe siècle av. J.-C., eux-même le tenant des sept étoiles constitutives

de la constellation du Taureau. Si remonter à la source du sens ajoute

au lustre de celui-ci, cela a l'extrême avantage d'ouvrir le champ des

interprétations. Oui, les Frac sont constitutifs du paysage artistique

contemporain. Participant du maillage du territoire et devenus des

interlocuteurs essentiels du monde de l'art, ils accompagnent des

artistes et participent à l'émergence de nouveaux talents. Mais chacun

ayant aussi su, en tant que purs rejetons de la décentralisation,

développé ses spécificités propres, Les Pléiades s'annoncent comme une

constellation de regards rétrospectifs et prospectifs sur l'art.

En Franche-Comté, l'idée de constellation domine, qu'il s'agisse des lieux ou des expositions.

Célébrant avec son anniversaire la fin de son nomadisme, le Frac – qui figure parmi les six

Frac dits de « nouvelle génération » – propose, parallèlement à son exposition inaugurale

dans la Cité des Arts de Besançon (aux côtés du Conservatoire régional, une exception) des

manifestations avec ses partenaires. Galeries, musées et centres d'art l'ayant accueilli au fil

des ans explorent ainsi son fonds d’œuvres. Moyen d'affirmer le souhait de la directrice Sylvie

Zavatta de ne pas se sédentariser, cette pléiade de rendez-vous confirme l'attention portée aux

interlocuteurs régionaux. Outre la force structurante de la question du temps – défendue par

Sylvie Zavatta –, ce programme révèle en creux une pertinente mise en jeu par les « invités

à exposer » des problématiques inhérentes à « l'institution Frac ». Et tandis que L'embarras du

choix interroge l'inscription dans le temps et dans l'histoire des anciennes acquisitions du Frac ;

Tacet questionne – avec le contournement par Francis Baudevin de la thématique proposée

– la place de l'artiste dans l'institution ; Monsieur Surleau et le Cyclope traverse les notions de

patrimonialisation et de muséologie par la réunion de divers types de pièces ; et Au plus près

met en tension les notions de collection et de monographie. Souhaitons, alors, que de cette

constellation de réflexions surgissent d'autres mondes possibles...

par Caroline Châtelet

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En avril, le Frac Franche-Comté, jusqu’alors nomade, s’installe sur le site de l’ancien port fluvial de Besançon, dans un grand « navire », réalisé par l’architecte Kengo Kuma. Voyage dans le temps et dans l’espace de l’institution avec sa directrice Sylvie Zavatta.

Jeter l'ancre ?

Vue de l'exposition Robert Breer, Besançon, 2007, credits photographiques C.H. Bernardot

Robert Breer, Float, 1970-2000, Collection Frac Franche-Comté © Droits réservés

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Parallèlement à l’inauguration du nouveau

bâtiment, les Frac fêtent leurs 30 ans,

avec pour consigne de plonger dans leurs

collections et de les faire découvrir et

partager au plus grand nombre. Constituer

une collection, c’est comme créer une petite

histoire de l’art. Pourriez-vous nous faire

partager celle du Frac Franche-Comté ?

Comme pour tous les Frac, les débuts ont été

un peu éclectiques. J’ai moi-même été aux

origines du Frac Basse-Normandie et j'ai pu

en faire l’expérience. Le mot d’ordre était de

collectionner des œuvres contemporaines, sans

thématique. La notion de fonds prédominait

sur celle de collection. Progressivement, de

nombreux Frac ont ressenti la nécessité de

construire leur spécificité. Le Frac Franche-

Comté a une histoire un peu particulière,

puisqu’il ne disposait pas de lieux spécifiques

et qu’il a longtemps été installé au Musée de

Dole. Avec Anne Dary (directrice de 1992 à 2005),

la question de la représentation a dominé dans

la continuité des œuvres acquises par François

Cheval (directeur de 1988 à 1991). L'ensemble

était marqué par un souci de cohérence avec

la collection du Musée de Dole qui privilégiait

la Figuration Narrative. À mon arrivée en

2005, j'ai souhaité orienter la collection vers

la question du Temps pour son ancrage régional

mais surtout pour son éternelle actualité et

pour les interrogations pluridisciplinaires que

cette problématique suscite. Au sein de cette

problématique les œuvres sonores occupent

une place privilégiée. L'exposition Des Mondes

Possibles, conçue pour l'ouverture du Frac à

la Cité des arts, est consacrée pour l'essentiel

aux œuvres acquises depuis 2006, lesquelles

interrogent la temporalité sous ses différents

aspects.

Les différentes expositions qui auront lieu

en région semblent être le reflet de cette

histoire. Entre L’embarras du choix et Tacet

par exemple, c’est un condensé historique

qui sera visible ?

Oui, effectivement. Pour l’exposition L’embarras

du choix, les commissaires Nicolas Surlapierre et

Monique Chiron ont choisi des peintures figura-

tives de la collection. Ils ont proposé un regard

plus historique, mais réactualisé par l’invitation

des artistes à réagir à leurs propres productions,

acquises il y a des années déjà. L’exposition Tacet

est pensée par Francis Baudevin (artiste dont

l'œuvre est représentée dans notre collection).

Elle sera présentée au Musée des Beaux-arts de

Dole dans le cadre des 30 ans des Frac avant

d'être montrée aux Abattoirs de Toulouse en

septembre, aux côtés des expositions proposées

par les autres Frac pour cet anniversaire. Le ti-

tre choisi par Francis Baudevin fait référence à

John Cage et l'exposition est conçue comme une

partition. Nous assisterons donc à un déploie-

ment spatial et chronologique de la collection

en Franche-Comté, enrichi par une pluralité

de points de vue.

Avec Des Mondes Possibles, vous convoquez

quant à vous des acquisitions récentes,

autour de la question du temps. Pourriez-

vous nous dévoiler quelques éléments de

votre exposition inaugurale ?

Il s’agit d’une exposition d’œuvres de la

collection qui emprunte son titre à Leibniz,

lequel stipule l’existence de mondes parallèles

ou alternatifs cohérents.

J’ai choisi ce titre non pas pour transposer

littéralement cette théorie dans le champ des

arts visuels mais pour indiquer que chacun des

éléments qui composent la micro galaxie qu’est

l’exposition est un monde en soi, doté d’une

logique interne et susceptible de transformer

la vision du monde dans lequel nous vivons.

L’angle choisi pour cette exposition est celui

du Temps car de facto la théorie des mondes

possibles s’ouvre presque logiquement sur une

autre spéculation, celle « des temps possibles »

à travers la notion de coexistence, d’uchronie,

de bifurcation temporelle …

Or ces mondes en soi que sont les œuvres,

qui possèdent leurs propres règles et logiques

et se développent respectivement dans un

espace-temps spécifique, interrogent chacune

à leur manière non seulement la dimension

temporelle mais aussi leur propre temporalité.

Il s’agira de proposer au visiteur un parcours

dans le temps ou plutôt au sein de la double

acception du temps, physique et psychologique

via des œuvres qui le questionnent.

Pour la première, je peux évoquer les œuvres

de Motti et de Berthier. Quant à la seconde

qui relève de la durée, du temps vécu, les

choses sont plus complexes. Le temps est aussi

mouvement physique ou psychique. Le float de

Robert Breer se meut lentement dans l’espace,

la photographie d’une vague de Burkhard fige

un instant dans le flux et reflux incessant.

Une peinture de Decrauzat se dilate, telle

une constellation, dans l’espace du mur.

Des artistes (Beggs, Norman, Tixador) ont

arpenté diverses géographies, de ces œuvres

immatérielles sont nées d’autres œuvres qui en

sont la trace. Au rythme incantatoire de la voix

d’Abramovic, des visages émergent du néant.

— le Frac ne va pas se sédentariser —

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La danseuse filmée par Manon de Boer évolue sur une musique absente.

D’autres œuvres sont en devenir permanent (Bublex, Beier), tandis que

les protagonistes de Garcia Torres traversent un musée en courant, en

hommage à Godard… Cette dernière œuvre, par l’usage de la citation,

renvoie aussi à un mouvement dans le temps… Cette exposition est

en cohérence avec l’exposition de Ryoji Ikeda dont le travail sonore

et visuel relève d’une réflexion sur le temps, la vitesse. J’ai découvert

qu’il citait souvent Leibniz mais là pour les mathématiques…

La collection continuera-t-elle à se propager en région et poursuivrez-

vous ce dialogue avec vos partenaires une fois que le Frac aura « jeté

l’ancre » ?

Bien sûr, nous voulons affirmer que le Frac ne s’enfermera pas dans

ses murs. Cela fait d’ailleurs partie de nos missions que de présenter

et prêter les œuvres de nos collections. Évidemment, comme je

l’ai dit précédemment, la situation antérieure du Frac a nécessité

des partenariats assez intenses avec certaines structures. Réaliser

aujourd’hui des expositions dans tous les lieux qui ont compté pour le

Frac – et qui compteront encore – comme le Granit, le 19, les Musées

de Belfort, de Montbéliard, de Dole, de Lons-le-Saunier, etc. est une

manière d’affirmer que le Frac ne va pas se sédentariser.

Donc, malgré votre implantation à la « Cité des

arts », vous n’allez pas vous sédentariser ?

Surtout pas ! Je conçois ce nouvel équipement

comme un port d'attache à partir duquel nous

continuerons à sillonner les territoires. Il est

clair que nous aurons une activité intense

au sein du Frac, mais nous ferons en sorte

qu'il y ait un mouvement de va-et-vient pour

les publics.

Un certain nomadisme qui vous est cher sera

perpétué entre autres par un dispositif de

« satellites »…

Oui. Il s’agira d’un camion, conçu par Mathieu

Herbelin, reprenant l’idée des épiceries

ambulantes qui passent dans les villages.

Tout en montrant des œuvres vidéo ou des

dispositifs sonores, il se déplacera de villes

en villes, d’établissements scolaires en

établissement scolaires et nous permettra de

faire un travail pédagogique de fond ou de créer

des phénomènes de surprises, d’être présents

lors d’un événement culturel important…

Le nomadisme sera donc réaffirmé avec ce

premier dispositif.

Le bâtiment lui même est également en

perpétuel mouvement. Il est en harmonie

avec la nature, mais aussi d’une certaine

manière avec vos sensibilités et avec les

œuvres de la collection qui interrogent le

temps…

Oui, l’architecte est vraiment sensible à la

question du temps et la Cité des arts en atteste.

— nous espérons que quelque chose d'inédit sortira

de ces dialogues —

Nina Beier, Cars Non Finito, 2010

Collection Frac Franche Comté © Droits réservés

Georgina Starr, Yesterday, 2010

Collection Frac Franche Comté © Droits réservés

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Le temps, son écoulement sont signifiés par

la stratification des éléments construits,

par le mouvement ondulatoire de la toiture

mais aussi par le traitement de la lumière.

Kengo Kuma a souhaité recréer dans son

architecture ces jeux de lumière que nous

observons à travers les feuillages d’un arbre

que les japonais appellent « Komorebi ». Ici les

particules de lumière traversent le bâtiment

par d’innombrables interstices ménagés

dans les cinq façades. Mouvante, changeant

d’intensité, évoluant au gré des heures et

des saisons, la lumière participe de la « prise

au temps » de la Cité des arts. Finalement

le bâtiment entre en harmonie avec notre

collection. C’est assez magique !

Vos besoins de mobilité, vos réflexions sur le

temps et le son sont également importants

dans le cadre de vos futurs échanges avec

le Conservatoire, avec qui vous partagez le

bâtiment de la Cité des arts ?

Oui. Nous avons une volonté de travail en

commun et de croisement de nos publics.

Les arts plastiques ont déjà bien intégré

cette transversalité, que nous essayerons de

développer à l’aide de partenariats avec les

enseignants du Conservatoire, avec les artistes

en résidences, avec la programmation de

concerts par exemple ou avec des expositions

qui sont à la croisée des arts visuels et sonores,

comme celle de Ryoji Ikeda. Ce dialogue pose de

vraies questions et nous espérons que quelque

chose d’inédit en sortira.

Ces échanges seront d’ailleurs illustrés par

les œuvres produites spécifiquement pour le

nouveau bâtiment, qui résonnent avec tout ce

dont nous venons de parler : temps, musique,

dialogue, déplacement, mouvement... Pourriez-

vous nous les présenter brièvement ?

D'abord une production éphémère : en avril,

pour son projet Cartes postales du Mont Fuji,

Jean-Christophe Norman reliera par la marche

notre Frac à celui de Paca, également conçu

par Kengo Kuma. l'artiste prolonge sa pratique

"infiltrante" avec une proposition discrète

dans un temps distendu. Par ailleurs des

oeuvres pérennes : Le Ruban de Joël Auxenfans,

coproduit par les Nouveaux Commanditaires,

le Réseau Ferré de France et le Frac est une

œuvre paysagère. Placée le long des voies à

la Gare TGV de Besançon, elle aborde très

clairement la question du temps entre vitesse

et lenteur. Elle est composée de bandes de

végétaux qui se développent et se transforment

au fil des saisons et des années, ainsi que de

quatre panneaux de mélèze servant d’espaces

d’accrochage au Frac. Ils accueillent des projets

d’artistes sous forme d’affiches, qui se délitent,

elles aussi, au fil du temps. Pour l’ouverture du

Frac, dans le cadre d’un partenariat avec Le Pavé

dans la Mare, des affiches de l’artiste Rodolphe

Huguet seront installées sur ces panneaux,

ainsi que sur un panneau supplémentaire,

situé à proximité du bâtiment.

Etienne Bossut a produit une œuvre intitulée

Tam-tam Jungle, superposition de moulages

de tabourets tam-tam qui renvoie à l’image

de branches de bambous. Avec beaucoup

d’humour, cette œuvre est à la fois un clin

d’œil à l’architecture de Kengo Kuma et au

Conservatoire de musique. Enfin, Marylène

Negro propose avec la Sirène une réponse

poétique à la commande qui lui a été faite.

Il s’agit d’une interpellation du public par le

son d’une sirène de paquebot qui sonnera trois

fois, avant chaque vernissage.

Ultime métaphore maritime et nautique, invitation

au voyage et à la découverte du Frac et de ses futures

traversées.

Par CLAIRE KUENy

Etienne Bossut, Etude, 2012

© Etienne Bossut

Joël Auxenfans, Etude, 2013 – © Joël Auxenfans

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« Avec beaucoup de sincérité, je suis ce principe depuis

deux décennies déjà, qui consiste à affirmer que

l’art est une expérience inexplicable : L’ŒUVRE SE

PASSE DE COMMENTAIRES », annonce d’emblée

Ryoji Ikeda. Comment parler d’une œuvre

dont l’artiste lui-même ne veut, ne peut

pas parler ? Telle est l'une des difficultés,

mais aussi l'un des enjeux du métier de

critique ou d’historien de l’art. Cela suppose

inévitablement une certaine subjectivité

de notre part. Mais surtout, cette attitude

impose une grande dose de curiosité. Un seul

mot d’ordre : feel it yourself !

Après des débuts en tant que DJ, puis au

sein du groupe Dumb Type, l’artiste japonais

est aujourd’hui réputé pour son travail

de compositeur de musique électronique

minimale, ainsi que pour son œuvre plastique.

Cette dernière, composée essentiellement

d’installations numériques, est très marquée

par les mathématiques, par les nouvelles

technologies et bien évidemment par la

musique. Dans cette veine, il présentera au

Frac son installation test pattern n°4 à laquelle

fera écho un concert-performance test pattern

[set live] qu’il donnera le 6 avril à la Rodia.

Test pattern est une série initiée en 2008

qui convertit en temps réel des données

extérieures saturant notre monde, comme

le son ou la lumière, à partir d’un dispositif

technique perfectionné. Il retranscrit les

informations sous forme de code-barres,

défilant à une vitesse impressionnante

sous nos yeux, et pour le coup, sous nos

pieds puisque les images produites par

test pattern n°4 seront projetées au sol de

l’espace d’exposition. En accord avec les

préoccupations du Frac qui interroge le

temps et le son, cette œuvre est également

une réponse aux mesures de la salle et à

l’architecture « pixélisée » de Kengo Kuma.

L’artiste tient systématiquement à ce que

son œuvre soit le plus en harmonie possible

avec l’espace donné, mais là encore, c’est à

chacun de découvrir la pièce dans son lieu et

d’imaginer les rapports qu’entretiennent les

mouvements des codes-barres avec l’extérieur.

Invariablement, il convie les spectateurs à

vivre une expérience sensorielle, visuelle et

cognitive atypique, qui les mènera peut-être

aux Portes de la perception. L’allusion à l’ouvrage

éponyme d’Aldous Huxley paru en 1954

qui raconte, entre autres, des expériences

de transcendances vécues sous l’emprise

de psychotropes, n’est évidemment pas

sans évoquer l’univers psychédélique dans

lequel nous baignent les œuvres de Ryoji

Ikeda. Cependant, contrairement à l’artiste

minimaliste américain Frank Stella qui

affirmait que « Ce qui est à voir est ce que vous

voyez » [what you see is what you see], rien de

plus, rien de moins, Ryoji Ikeda au contraire,

Pour l’inauguration des nouveaux bâtiments du Frac Franche-Comté, l’artiste Ryoji Ikeda est invité à réaliserune pièce monumentale in situ : test pattern n°4.

Cent commentaires

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insiste sur le fait que « chaque interprétation est

un miroir de [soi-même]. […] Ce que vous recevez,

ressentez, pensez est le pur reflet de votre personne,

déclenché par l’œuvre ». Attendez-vous donc à

vivre une expérience tout à fait personnelle,

qu’elle soit transcendante, fascinante, plus

neutre ou même effrayante.

Alors que le travail de Ryoji Ikeda ne peut se

passer de la musique, des mathématiques,

des nouvelles technologies et du monde vir-

tuel et immatériel, c’est bien le réel, la vie,

par l’enregistrement des données extérieu-

res et invisibles bien souvent, et surtout le

public qui donnent à l’œuvre tout son sens.

Un public qui se retrouve immergé dans cet

espace alternatif, dans ce monde de machi-

nes, de sons stridents, d’images ultra-rapides

et de codes-barres géants. Quelle place peut-il

trouver dans ces espaces monumentaux et

parfois effrayants ? Ne peut-il pas se sentir

oppressé par ces images qui l’entourent ? Si

dans l’œuvre de Ryoji Ikeda « il n’y a que des

questions et qu’il n’existe aucune réponse », il se

risque toutefois à citer Kant, « le Beau et le

Sublime » en guise de réponse. Deux images

sont ainsi convoquées, celles de la mesure

et de la démesure, pouvant s’appliquer aux

installations de l’artiste.

Comme Kant qui affirmait que « l’art ne veut

pas la représentation d’une belle chose, mais la belle

représentation d’une chose », soulignant ainsi

l’infinité des jugements, Ryoji Ikeda, en al-

truiste, veut « laisser les réponses au public, respec-

ter chacun – auditeurs, visiteurs, regardeurs, specta-

teurs » et le laisser vivre sa propre expérience

esthétique ou physique. Si l’on se risque tou-

tefois à lui demander pourquoi il instaure

une telle distance avec son œuvre et refuse de

l’expliquer, il rétorque au contraire que son

œuvre « lui colle à la peau, qu’il vit pleinement avec

son travail jusqu’à ce qu’il soit achevé » et que s’il

refuse d’en parler c’est parce que ce qu’il a à

dire « est impossible à verbaliser ». Sans commen-

taires ? Au contraire, il y a, pour son œuvre

autant de commentaires possibles que de re-

gards innocents et d’expériences vécues.

par CLAIRE KUENy

test pattern [enhanced version], audiovisual installation, 2011 – © Ryoji Ikeda

Crédit photographique : courtesy of Forma – © James Ewing

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Cadrages exquis & grands écarts !

Eric Poitevin, Sans titre, 1991

Collection Frac Franche-Comté © Adagp, Paris

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Depuis votre arrivée début 2011 à la direction des Musées de

Montbéliard, vous donnez un versant résolument contemporain à

la programmation. Dans quelle mesure l’exposition Monsieur Surleau

et le Cyclope répond-elle au cap que vous avez fixé ?

Aurélie Voltz : L’invitation de Sylvie Zavatta à participer à ce

parcours en région correspond tout à fait au projet que j’ai mis en

place, c’est-à-dire une confrontation, sans qu’elle soit systématique

mais davantage au fil de la programmation, d’œuvres contemporaines

et de positions d’artistes contemporains en lien avec les collections

des musées, qu’il s’agisse de l’archéologie, des sciences naturelles ou

des beaux-arts. Les expositions d’Ariel Schlesinger en 2011 et de Jorge

Peris il y a peu, présentaient des travaux différents qui faisaient

écho à l’histoire industrielle locale, tandis que les œuvres de Luca

Francesconi, qui a été invité en 2012 à proposer une relecture de

l’Hôtel Beurnier-Rossel, entraient en résonance de façon intuitive

avec les collections de mobilier. Toujours imaginées en contexte, les

expositions contemporaines n’interviennent pas en superposition ou

en surimposition, mais plutôt de façon à être à côté des collections, ce

qui permet mentalement de faire le lien en toute liberté pour le public

de l’une à l’autre des propositions. J’ai voulu que l’exposition qui va se

tenir parallèlement à l’ouverture du Frac à Besançon soit un reflet de

cette programmation en partant des collections beaux-arts des Musées

de Montbéliard et en choisissant à partir de ce point de départ des

œuvres contemporaines du Fonds régional pour répondre à l’idée d’une

traversée dans le temps. Il ne s’agissait pas pour cette occasion d’aller

de l’art contemporain à l’art contemporain, mais plutôt d’essayer de

jouer de croisements depuis le XVIIIe jusqu'au XXIe siècle.

Le soutien des Musées de Montbéliard à l’art

actuel ne passe pas seulement à travers les

expositions temporaires. L’enrichissement de

la collection d’œuvres contemporaines fait

également l’objet de votre attention.

Bernard Goëtz : Il s’agit d’une collection

qui s’est constituée à partir des années 1970,

à une époque où il y avait peu de moyens

d’acquisitions : le choix a d’abord été fait de

privilégier les arts graphiques. Environ 300

pièces, gravures et estampes, ont été acquises

jusque dans les années 1980, après quoi la

collection s’est diversifiée en fonction de la

succession des conservateurs, avec notamment

la constitution d’un fonds Jean Messagier,

le plus important de la collection avec une

centaine d’œuvres, qui s’est régulièrement

enrichi. S’en est suivi un intérêt pour la jeune

peinture dans les années 90-95 avec l’arrivée

notamment d’œuvres, achetées toujours avec

l’aide du Fonds régional d’acquisition des

musées, de Djamel Tatah et de Vincent Corpet

qui étaient les jeunes artistes de cette époque.

Puis dans les années 97-98, il y eut un intérêt

pour l’abstraction géométrique. Il s’agit de fait

essentiellement d’une collection de peintures.

Aujourd’hui, la collection comporte environ

un millier d’œuvres contemporaines du milieu

du XXe siècle jusqu’à nos jours.

A.V. : Par ailleurs, j’ai souhaité donner

un coup de projecteur sur d’autres médias

représentatifs de la création contemporaine

en ouvrant la collection à la photographie,

la vidéo, la sculpture, l’installation qui en

étaient jusque-là totalement absents. Depuis

2011, on a ainsi pu prolonger la collection

avec l’acquisition d’œuvres de jeunes

artistes internationaux, notamment avec

l’achat récent d’une grande peinture de

Aurélie Voltz, directrice, et Bernard Goëtz, conservateur des Musées de Montbéliard, présentent une exposition aux allures de cabinet de curiosités et aux partis pris décalés en associant art ancien et contemporain. Petite histoire.

Monsieur surleau et le CyClopeDe la collection beaux-arts de Montbéliard aux œuvres du Frac Franche-Comtédu 5 avril au 15 septembre 2013Musée du château des ducs de Wurtemberg, Montbéliardwww.montbeliard.fr

Page 16: NOVO HORS-SERIE FRAC FRANCHE-COMTE

16

Najia Mehadji, artiste franco-marocaine,

déjà représentée dans les collections des

Musées de Montbéliard. Il s’agit de « Eros

et Thanatos » actuellement exposée dans le

cadre du nouvel accrochage sur les collections

contemporaines qui valorise les dernières

acquisitions, à voir jusqu’au 26 mai prochain.

S'il y a continuité, il y a aussi nouveautés

avec l’acquisition d’une installation, un vélo,

d’Ariel Schlesinger, un ensemble d’œuvres de

Gernot Wieland, artiste autrichien, une série

d’aquarelles sur impressions jet d’encre de

Camille Henrot et une œuvre d’Hassan Khan

qui figure un pot de géraniums imprimé sur

bâche, toutes deux acquises en 2012. En 2013, il

y aura sans doute l’achat de collages de l’artiste

espagnol Jorge Peris. De la même manière que

la programmation contemporaine est liée aux

départements des Musées de Montbéliard,

toutes ces œuvres sont aussi acquises avec

la volonté d’être en résonance avec la

spécificité de nos différentes collections,

préhistoriques ou naturalistes. L’accrochage

des dernières acquisitions aux côtés des œuvres

contemporaines fonctionne de façon assez

intuitive, dans une volonté de confronter et

croiser des œuvres, en tant que singularités,

qui n’auraient pas vocation à se rencontrer

dans l’histoire de l’art, pour créer des hasards

formels qui peuvent raconter des histoires.

Créer des associations - voire des collages,

d’une temporalité à l’autre de la création

artistique à travers une promenade d’une

quarantaine d’œuvres, c’est précisément le

propos de l’exposition aux accents surréalistes

que vous proposez. Comment le parcours a-t-il

été imaginé ?

A.V. : Nous avons commencé dans un premier

temps par regarder la collection beaux-arts

XVIIIe - XIXe - XXe siècles des musées, disponible

principalement en réserve puisqu’il n’y a

qu’une salle actuellement qui est attribuée

aux peintres régionaux. Nous avions le souci de

présenter ces œuvres peu montrées au public

et de les réveiller en les mettant en regard

d’un choix d’œuvres de la collection du Frac,

pour entrer dans un système de résonances et

créer ainsi des face-à-face extrêmement variés.

Ce qui en ressort, c’est la mise en exergue de

sujets tels que le paysage, la scène de chasse,

la silhouette, l'autoportrait, qui permettent de

traverser en raccourci l’histoire de l’art d’un

point de vue classique. Il s’agit de proposer

au public d’envisager l’art contemporain

de façon décomplexée par le biais d’œuvres

anciennes et inversement de permettre une

lecture renouvelée de la peinture classique

par l’intermédiaire d’œuvres contemporaines.

S'agissant, par exemple, de la pièce de Martin

Boyce - œuvre sans doute la plus radicale de

l'exposition - où l'on a à faire à la stylisation

d'un arbre en néons, le public pourra la

découvrir de façon plus classique à côté de la

toile de paysage de Paul-Alfred Colin. Il y a

dans ce parcours la volonté ludique et risquée,

décalée et expérimentale de montrer que l’art

contemporain peut être accessible à travers des

formes figuratives d'un autre temps. C’est une

sorte de challenge sans que l’on puisse savoir

si ces confrontations vont fonctionner à cent

pour cent. Mais cela aura été l’occasion de

ressortir de nos collections parfois inégales,

des tableaux que l’on aurait eu du mal à voir

seuls et de leur redonner une actualité, au

risque d’être parfois un peu littéral...

B.G. : Mais en même temps ce ne sont pas

vingt-deux histoires identiques ! Pour le couple

Monsieur Surleau et le Cyclope, le lien est assez

distendu et même osé. Jean-Georges Surleau est

— Nous souhaitons inviter le spectateur à vivre l'expérience

de la découverte spatiale des œuvres —

Albert André - Jacqueline lisant, corsage rayé rouge, 1935, Huile sur toile. 65,5 x 55 cm. Inv. A.M.4438P.

Dépôt du MNAM, Coll. Musées de Montbéliard © Marc Cellier

Page 17: NOVO HORS-SERIE FRAC FRANCHE-COMTE

17

un pasteur de Montbéliard né en 1744 et mort

en 1826, ancien professeur de mathématiques,

d’histoire et de géographie au gymnase de

Montbéliard, personnage connu et ancré dans

l’histoire de la ville, représenté ici dans un

portrait du peintre Dominique Erra, restauré

pour l’occasion mais à propos duquel on ne

possède que très peu d’informations et qui

reste un mystère. L’exposer va lui donner

un sens nouveau et le remettre à l’honneur

en l’associant à l’œuvre d’Alfred Courmes,

une huile sur toile marouflée sur bois de 1960

intitulée Ave Maria, le Cyclope n’avait qu’un œil

mais c’était le bon. Quel est le lien, pourrait-on

se demander ? Il s’agit d’un rapprochement

assez improbable et intuitif entre deux

représentations d'ecclésiastiques, entre un

catholique et un protestant sans doute. Ce qui

est drôle, c’est ce lien avec le territoire que

tisse cette œuvre à travers la représentation de

cette fillette des publicités du chocolat Menier :

les plaques émaillées étaient faites chez Japy,

ici au cœur du Pays de Montbéliard.

A.V. : Considéré comme "l’ange du mauvais

goût" par ses détracteurs, Alfred Courmes est

connu pour avoir détourné des tableaux à

thèmes mythologiques ou chrétiens à des fins

humoristiques. Lui-même jouait déjà d’une

forme de transgression et d’anachronisme

cocasse : c’est pour cette raison que j’ai

voulu que le titre de l’exposition, Monsieur

Surleau et le Cyclope, associe les noms de ces

deux tableaux, écho surréaliste au titre déjà

complètement improbable de l’œuvre d’Alfred

Courmes. Cela dit beaucoup de choses sur une

idée qui traverse souvent les expositions que

je prépare en partant d’associations d’images,

de thèmes, de formes qui peuvent conduire à

un abandon du sens pour le laisser volontiers

à l’appréciation du visiteur...

Si cette exposition défend un parti pris

didactique d’échanges entre œuvres

historiques et récentes, de quelle manière

vont-elles pouvoir se rencontrer, s’opposer,

se superposer ou même se défier les unes les

autres dans l’espace d’exposition ?

A.V. : Nous avons souhaité essayer des accro-

chages différents, jouer sur des superpositions,

et même des suspensions, tout en portant une

attention particulière à la situation et au rap-

port de proportions que les œuvres pourront

entretenir à l’égard de la position même du

spectateur. Ceci afin de l’inviter à vivre l’expé-

rience de la découverte spatiale des œuvres. La

sculpture en bois de Stephan Balkenhol, Petit

nu, montée sur socle, de 1993, sera par exemple

mise en lien avec un très beau dessin dans un

carnet de croquis de Georges Marconnet : une

association à travers laquelle on se propose

de jouer sur la proximité iconographique des

figures et des silhouettes, entre monumenta-

lité et éloignement... Cette exposition, conçue

très librement dans le rapport que nous en-

tretenons aux œuvres, dit en filigrane que

finalement peu de choses ont changé et que

l’on regarde les mêmes choses. Il s’agit aussi

de déclencher des surprises, s’agissant de la

confrontation de deux peintures, Atelier de

reliure de Ch. Michaud, datée de 1945, et J’insiste

pas de Jacques Fournel, datée de 1984-1985, au

sujet desquelles l’on pourrait se demander

si la première n’est pas plus contemporaine

que la seconde ! Cette approche implique

en effet de se questionner... Et si ces rappro-

chements sont peut-être très parlants, par-

fois étonnants ou même manqués, ils sont,

je crois, à mettre en perspective avec ce que

représentent le Frac d’un côté et les Musées de

Montbéliard de l’autre, avec leurs collections

et leurs identités propres. Ce projet d’expo-

sition pose métaphoriquement la question

des points de rencontre et des échanges pos-

sibles entre deux institutions culturelles sur

un même territoire.

Parmi les vingt-deux couples d’œuvres que

vous avez imaginés, en quelque sorte de gré

ou de force, y en a-t-il qui retiennent plus

particulièrement votre attention ?

B.G. : Pour ma part, je retiens le couple Jean Le

Gac / Eugène Fromentin pour le dialogue des

teintes et des couleurs, et pour la façon dont les

personnages s’estompent, se perdent, dans un

écart de grandeur, entre monumentalité pour

l’un et dimension réduite pour l’autre...

A.V. : J’apprécie les grands écarts comme ceux

qui s’opèrent entre la peinture de Simon Vouet,

Neptune et Cérès, du XVIIIe siècle et le dessin à

l’encre de Raymond Pettibon, Although some

living, de 1988 ou encore entre la photographie

Out and out de 2002 de Istvan Balogh et Le

sommeil d’Antiope, une peinture de Auguste Sage

réalisée vers 1869 qui est une copie du Corrège.

Entre toutes, il y a quelque chose qui déborde,

et qui donne l’idée de l’exposition dans laquelle

ces confrontations sont représentatives d’une

certaine nonchalance, d’un abandon, de ce

moment où on lève toutes les censures : c’est

un peu ma philosophie. Cela me rappelle

une œuvre de Jean-Michel Sanejouand, un

visage calme, serein, qui se laisse porter, que

nous avions présenté dans Notre vallée, une

exposition qui avait donné en 2011 le coup

d’envoi de la ligne que je défends : l’envie de

décloisonner les départements des Musées

de Montbéliard à travers des rencontres

artistiques inattendues.

par MICKAëL Roy

— Ce projet d’exposition pose métaphoriquement la question des points de rencontre et des échanges possibles entre deux institutions culturelles sur un même territoire —

Page 18: NOVO HORS-SERIE FRAC FRANCHE-COMTE

18

Quels sont les enjeux, pour vous, de construire

une exposition à partir d’une collection ?

Quelle latitude vous accorde-t-elle ?

N.S. : Pour cette exposition, nous avions

une règle du jeu. D’une part, l’invitation de

Sylvie Zavatta. D’autre part, des peintures

qui sont des choix d’acquisition spécifiques.

Nous avions donc, bien sûr, la contrainte de

la collection, mais nous avons essayé, pour

ne pas simplement présenter des œuvres, de

raconter une histoire. Quelle histoire peut-on

raconter à partir des collections ? En regardant

ces peintures, je me suis justement rendu

compte que l’on pouvait raconter l’histoire

de l’histoire de la peinture. Ça a été l’épine

dorsale, le préalable historique.

M.C. : Au Granit, nous avons jusqu’à présent

exposé très peu de peinture. C’est évidemment

lié à des raisons très concrètes d’espace. Par

contre, à plusieurs reprises, il a été question de

l’atelier du peintre dans ce lieu et dans cette

exposition, sous différentes formes.

N.S. : Cette notion d’atelier est très importante

aujourd’hui, dans un contexte où l’atelier

lui-même change.

D’ailleurs, la galerie du Granit ressemble à

un atelier, à un atelier infini, continu, qui

suit pratiquement le fil de l’eau. Il fallait

respecter la teneur du lieu et du Granit. C’est

donc une sorte d’atelier du discours que nous

allons présenter.

Pourquoi avez-vous choisi d’exposer les

peintures figuratives de la collection du

Frac ?

Nicolas Surlapierre : Depuis quelques années,

les Frac réfléchissent aux logiques de collection

qui, au départ, n’avaient pas de relation au

patrimoine. Or, nous voulions montrer ce

phénomène de patrimonialisation qui se fait

depuis quelques années maintenant. C’est

ce que nous avions déjà abordé en 2011, avec

l’exposition Hic sunt leones, dans laquelle nous

avions valorisé un fonds de sculptures. Lorsque

Sylvie Zavatta nous a invités pour le second

round, nous excluions donc une grande partie

de la sculpture ainsi que les axes plus récents

de la collection. Légitimement, et sans se

concerter, nous nous sommes tous, assez

étrangement, orientés sur la peinture.

Monique Chiron : Ce qui permettra de

valoriser pratiquement l’ensemble de la

collection sur le territoire et notamment des

pièces qui ont été peu montrées.

Commissaires de l’exposition L’embarras du choix, Monique Chiron, directrice de la Galerie du Granit et Nicolas Surlapierre, directeur des Musées de Belfort nous donnent rendez-vous il y a trente ans,aujourd’hui et dans dix ans.

La Règle du jeu

l’eMbarras du Choix :la peinture figurative dans les collections du Frac Franche-ComtéÀ la Tour 46 à Belfort, du 8 mars au 27 mai À la galerie du Granit, du 8 mars au 13 avrilVernissage le samedi 9 marswww.legranit.org + www.musees-franchecomte.com

Page 19: NOVO HORS-SERIE FRAC FRANCHE-COMTE

19

Et puis vous avez ajouté des règles au jeu,

en proposant aux artistes sélectionnés de

réactualiser leur regard sur leur œuvre…

N.S. : Oui, tout ce travail a été fait, entre

autres, pour réfléchir à la pratique de

l’exposition, comme lieu d’expérimentation.

C’est pourquoi il nous fallait une règle du

jeu supplémentaire, qui a été l’invitation de

l’artiste, soit à présenter une œuvre récente,

soit à parrainer un jeune artiste pour répondre

à son travail passé, soit à choisir une œuvre

d’une collection.

Ce qui m’intéressait c’était, un peu comme

dans une mauvaise chanson sentimentale, de

dire « on se retrouve 30 ans après, au même

endroit ». L’exposition est finalement pensée

comme une mauvaise chanson sentimentale,

mais ce ne sera pas pour autant une mauvaise

exposition. [rires] Elle sera à la fois tragique

et très drôle, à l’image de l'Enlèvement de l’art

moderne de Russel Connor, par exemple.

D’ailleurs, on aurait pu appeler l’exposition

La Règle du jeu, en référence au film de Jean

Renoir, qualifié par son auteur de « drame

gai ». Ça aurait été très cinématographique,

très peinture et ça aurait ramené extrêmement

bien au sujet.

M.C. : Mais nous avons déjà une règle du jeu

dans l’exposition de Nicolas Pinier présentée

actuellement au Granit. Et malheureusement,

les récits que nous avons pu nous faire et

l’aspect ultra-cinématographique ne seront

certainement pas visibles dans l’exposition.

Alors pourquoi L’embarras du choix ?

N.S. : C’est moins sur le choix des œuvres que

nous avons été embarrassés, que sur l’idée que

la peinture est embarrassante, pour des tas de

raisons. Elle est par exemple embarrassante

dans un lieu comme la galerie du Granit.

M.C. : Mais, cette exposition montrera

justement qu’on peut intégrer des peintures

dans ce lieu.

Quelles ont été les réactions des artistes à

cette invitation ? Se sont-ils prêtés au jeu ?

N.S. : C’est une démarche très étonnante

que de recontacter un artiste 30 ans après.

D’ailleurs, il y en a certains que nous avons

eu du mal à retrouver, d’autres que nous

n’avons jamais retrouvé, des artistes qui sont

décédés… Pour ceux avec qui nous avons pu

entrer en contact, ça a été très intéressant de

voir ce qu’ils sont devenus et de voir si vous

êtes toujours en accord avec leur travail ou

non. Encore une fois, il y a une règle du jeu

à accepter.

Bien sûr, les artistes sont contents d’exposer,

mais au début, j’imaginais qu’ils diraient

« quelle chance d’être sorti de nulle part ! »,

« vous ressortez d’ailleurs une œuvre que

j’ai complètement oublié… ». Au contraire,

les artistes ont émis de grandes réserves. En

revanche, ils ont souvent cherché à savoir

pourquoi nous nous intéressons à ce qu’ils ont

fait il y a quinze, vingt ou trente ans. Même

si les réactions ont toujours été courtoises,

un artiste a refusé de montrer son travail, et

certains n’ont jamais répondu.

M.C. : Notamment la seule artiste femme. Je

ne m’en remets pas !

N.S. : En revanche, ce qui est très intéressant

avec cette exposition, c’est de montrer que

ces artistes qui font maintenant partie des

collections patrimoniales ont pratiquement

tous continuer à créer.

Et de peindre ?

N.S. : Oui ! Et non. Pour certains c’est un peu

Russel Connor, The Kidnapping of Modern Art, 1991

Collection Frac Franche-Comté © Droits réservés

Page 20: NOVO HORS-SERIE FRAC FRANCHE-COMTE

20

plus compliqué. Jacques Fournel, par exemple,

a toujours fait des autoportraits. Maintenant,

il réalise des autoportraits photographiques,

car la photographie lui permet de créer des

micro-narrations sur la peinture. Il travaille

l’éclairage, le tirage, la qualité du papier, de

sorte qu’elle soit, pour lui, le média le plus

proche de la peinture. Ces paradoxes sont

très intéressants à amener aussi parce que

nous ne sommes plus du tout dans les mêmes

formats. Nous sommes face à quelque chose

de plus mutique qui demande un effort de

concentration pour pouvoir répondre à deux

questions devant son œuvre : quelle est la

micro-narration qu’il nous délivre ? et surtout

est-ce une problématique de la peinture ?

Qu’est-ce qui fait peinture ? une photographie ?

deux crânes de chèvres ?

Cette exposition offre donc un regard sur

la peinture figurative aujourd’hui. Est-elle

un reflet de ce qui se fait dans les années

2010 ?

N.S. : Je pense que oui. En sortant de l’exposi-

tion, on pourra se dire ce qu’est une certaine

forme de peinture. Je suis frappé de voir qu’il

s’agit d’une peinture débarrassée de toutes

sortes de choses, assez emberlificotée, mais

aussi assez libérée.

M.C. : Il n’est évidemment pas possible de

dire qu’il s’agit de la peinture telle qu’elle

est aujourd’hui. Mais, tout de même, je suis

persuadé que cette exposition donne tous les

éléments de problématique sur la peinture

aujourd’hui. On a une difficulté folle à

généraliser et j’aimerais que cette exposition

travaille aussi sur cette difficulté, car même

si nous n’avons pas de réponse à donner, nous

avons la possibilité d’observer et de faire

observer des phénomènes.

Écrivez-vous, avec cette exposition qui propose

une traversée du territoire pictural des années

80 à aujourd’hui, une petite histoire de l’art ?

De la peinture ?

N.S. : Oui, en quelque sorte. Du moins une

histoire de l’art récente avec deux contraintes

essentielles. La première est celle du manque

de recul et la seconde est celle de la collection

et qui a ainsi ses qualités indéniables, mais

aussi ses lacunes. C’est cependant en assumant

les lacunes que l’on peut voir ce qui se passe.

C’est toujours passionnant de rassembler des

œuvres qui semblent au départ disparates et

qui pourtant disent quelque chose. Il y a en

tout cas des continuités, qui sont un peu notre

pari de départ. Des œuvres comme celles de

Bioulès, de Gasiorowski ou de Pommereulle nous

permettent de mettre les bases de ce tournant

pris par la peinture au début des années 1980. Et

bien sûr, les sujets de ces peintures permettent

de construire une certaine narration.

M.C. : Cette exposition sera peut-être la seule

sur l’histoire du Frac, sur le Frac dans son

Histoire.

Vincent Bioulès, Vénus nous quitte, 1998

Collection Frac Franche-Comté © Adagp, Paris

Page 21: NOVO HORS-SERIE FRAC FRANCHE-COMTE

21

Elle est le fruit d’un dialogue, entre vous,

avec les œuvres, avec les artistes, entre les

artistes et leurs œuvres anciennes, mais aussi

entre les lieux ? Avoir deux lieux participe-

t-il de cette narration ?

N.S. : Je pense que cet aspect sera important,

même si au départ, ce sont des faits matériels

que d’avoir deux lieux séparés par la Savou-

reuse et par 400 mètres. C’est un peu tôt pour

répondre, car nous n’avons pas encore vu les

œuvres dans l’espace, mais je suis sûr que

quelque chose va se dire.

M.C. : Oui, car ce sont deux lieux très diffé-

rents : la Tour 46 est historique et patrimoniale

tandis que la Galerie du Granit est plus expéri-

mentale. Il y aura certainement deux histoires

dans l’histoire, qui se rencontreront ou non

et les peintures ne raconteront certainement

pas la même chose en fonction du lieu dans

lequel elles seront présentées.

Cette exposition est historiographique. Elle

est également faite de générosité, de plaisir,

d’humour et de jeu ?

N.S. : Je l’espère [rires]. C’est sûr en tout cas

qu’il y a un côté décalé, qui donne une touche

de plus et qui répond également à la program-

mation du Granit. C’est aussi pour cela que je

voulais travailler avec Monique.

M.C. : La notion d’humour et de jeu est ef-

fectivement le fil conducteur de cette saison

au Granit et c’est parce qu’elle est présente

dans la proposition de Nicolas que j’ai décidé,

justement, de jouer le jeu. De mon côté, il y

a aussi une grande curiosité et une forme

de connivence. En tout cas, c’est sûr, il y a

du plaisir.

N.S. : J’ai l’impression que cette exposition,

c’est exactement comme si on avait une cas-

sette audio d’un enregistrement. Or, les cas-

settes deviennent désuètes puisque bientôt,

nous n’aurons plus de lecteurs pour les lire. Ce

que nous avons proposé, grâce à la confiance

de Monique, c’est un nouvel enregistrement

pour repartir pour dix ans. Puis dans dix ans,

quelqu’un refera un mixage de tout cela. C’est

en quelque sorte une manière de préserver la

collection et de la réactualiser.

par CLAIRE KUENy

Gérard Gasiorowski, Préhistoire et Art Saïte, Femmes dans l'atelier, 1984

Collection Frac Franche-Comté © Galerie Maeght, Paris

Page 22: NOVO HORS-SERIE FRAC FRANCHE-COMTE

22

À travers des photographies d’artefacts de

notre ère industrielle, Philippe Gronon

décrit un monde en noir et blanc et en face-

à-face...

Un monde d’objets, au sens large, puisqu’il

ne s’agit pas toujours d’objets que l’on ma-

nipule, mais qui ont du sens ! Parmi ses su-

jets, on trouve des observatoires, ascenseurs

d’hôtels, monte-charges, tableaux d'amphi-

théâtres - supports d’écriture et d’effacement

qui renvoient d’une certaine manière à une

archéologie du savoir ; des objets de range-

ment, index, catalogues - la photographie

servant aussi à une forme de catalogage ; des

écritoires, compteurs d’établissements pu-

blics, pierres lithographiques, cuvettes de

développement, châssis de tableaux... Je vois

les sujets que photographie Philippe Gronon

comme des objets qui traduisent des lieux

et des outils de production, de circulation,

d’accumulation d’énergie et de savoir et de

reproduction de l’image. Ses photographies

d’objets ne racontent pas des événements :

leur force consiste à porter en elles beaucoup

d’éléments du réel et de paramètres sur les

rapports sociaux, ces « eaux glacées du calcul

égoïste », pour paraphraser Karl Marx ! Il y a

en effet une distance qui peut faire froid dans

le dos ! Sans être métaphoriques, ses photo-

graphies possèdent un pouvoir de suggestion,

entre des intérieurs, confinés, et des exté-

Alors que certaines structures partenaires du Frac Franche-Comté

ont construit leurs expositions essentiellement à partir d'œuvres de

sa collection, vous faites le choix d’une formule en contrepoint.

Si Le 19 a déjà été coutumier d’emprunts au Frac pour certaines de ses

expositions, j’ai cette fois-ci souhaité regarder au plus près l’œuvre de

deux artistes français représentés dans la collection du Frac, la peintre

Sylvie Fajfrowska et le photographe Philippe Gronon. Cela me semblait

riche de participer à cet événement d’ouverture sur le territoire en

proposant, aux côtés de propositions de groupe, deux expositions

monographiques pour lesquelles je n’emprunte qu’une pièce de chaque

artiste au Frac, sur une sélection d’une vingtaine d’œuvres au total,

plutôt récentes. Une collection étant à mon sens un survol d’œuvres,

une monographie est une façon d’entrer dans l’intériorité du travail

d’un artiste. Etre au plus près suggère un rapport d’attention à un

ensemble d’œuvres, ce qu’autorise dans une moindre mesure une

rencontre avec une seule pièce, si importante soit-elle. Mais il est

peut-être encore un peu tôt pour considérer que toutes les œuvres du

Frac Franche-Comté sont des chefs-d’œuvre...

Pour sa programmation printemps-été2013, Philippe Cyroulnik, le directeur du Centre régional d’art contemporain Le 19 à Montbéliard, présente le travail de deux artistes qu'il connaît bien. Gros plan.

Aux bords du réel

au plus près / sylvie Fajfrowska + philippe Gronondu 18 mai au 25 août 2013Le 19, Centre régional d’art contemporain à Montbéliardwww.le19crac.com

Page 23: NOVO HORS-SERIE FRAC FRANCHE-COMTE

23

rieurs, sources de projection vers un ailleurs.

Il ne s’agit pas d’une photographie du charnel

: il n’y a pas de corporéité, mais plutôt une

économie, une géométrie, une structuration,

une architecture des objets, portés par leurs

potentialités productives, d’accumulation,

d’accueil, de fermeture, de protection, de

transport. Ce travail n’esthétise pas le mon-

de. Le caractère frontal des photographies est

d’ailleurs une manière d’éviter toute forme

de théâtralisation qui dramatiserait l’image.

Chaque photographie de Gronon est un lieu

construit et tendu, un lieu qui ne connaît

pas d’états d’âme, qui ne se laisse pas aller

au point de vue pittoresque. Et s’il y a une

part documentaire, il y a aussi une logique

d’abstraction des objets et de distanciation du

réel qui ne récuse pas leur inscription dans

un contexte historique et social.

Cette approche frontale ne rejoint-elle pas

le souci de Sylvie Fajwroska de ménager

dans sa peinture une articulation poreuse

entre un traitement figuratif et abstrait de

la forme ?

Si Fajwroska commence chacun de ses tableaux

en laissant apparaître progressivement le

travail de la peinture, les formes et objets

qu’elle représente sont comme mis à distance

d’une certaine gestualité et perçus comme

des motifs peu incarnés. Elle ne se situe

pas dans un expressionnisme hystérique

de la touche. Les couleurs, vives et mates,

absorbent plus qu’elles ne réfléchissent,

tandis que le modelé ne passe pas à travers un

naturalisme mimétique. Le fonds des tableaux

est d’ailleurs traité de façon abstraite, le dur

comme mou, et le corps humain détaché de

toute prise en charge psychologique. Dans

une série de tableaux intitulée Rencontres,

les figures ont à la fois une dimension

anthropomorphe et schématisée, comme s’il

s’agissait d’androïdes, de figures humaines

abstraites. Dans Trophées, sorte de vanité

peu classique, des crânes ressemblent à des

masques, donnant le sentiment qu’ils aient

pu être fabriqués en série. La démarche de

Sylvie Fajwroska prend place dans cette

ambiguïté : faire une peinture où la figure

serait un motif aux limites de l’abstraction et

traiter un motif comme s’il pouvait porter en

lui quelque chose d’une figure. En tout état de

cause, ces deux artistes m’intéressent pour

l’énergie et la structuration qu’ils donnent

à leurs images.

par MICKAëL Roy

Philippe Gronon, HUBLOTS, 1994

Collection Frac Franche-Comté © Adagp, Paris

Page 24: NOVO HORS-SERIE FRAC FRANCHE-COMTE

24

Terme latin se traduisant par « il se tait »,

« Tacet » signale, sur une partition, un moment

de silence. Mais depuis 1952, l'annotation

musicale a acquis une connotation particulière.

En constituant l'unique indication de 4'33'',

pièce pour piano de John Cage célèbre par

le renouvellement du rapport à la musique

qu'elle instaure, « Tacet » annonce autant

une période de silence qu'elle appelle à une

attention à l'environnement. Que Francis

Baudevin choisisse ce terme pour l'exposition

conçue au Musée des Beaux-arts de Dole à

l'invitation du Frac Franche-Comté, n'a ici

rien d'étonnant. D'abord, les références

musicales traversent régulièrement le

travail de l'artiste Suisse. Ses peintures, dont

certaines utilisent les couvertures (recadrées,

tronquées, agrandies) de disques et de logos,

puisent leur inspiration dans ce domaine, tout

en les abstrayant de leur contexte. Ensuite,

il y a dans l'intitulé une mise en jeu, chère à

Baudevin par ailleurs, du rapport à l'auteur,

doublée d'une invitation à l'écoute. Si les

artistes (de Claude Closky à Xavier Veilhan

en passant par Bruno Serralongue) de la

quarantaine d’œuvres exposées sont réduits

au silence – l’accès aux pièces se faisant par

leur titre et non par leur auteur –, c'est, peut-

être, pour dessiner un autre espace. Où ce

qui est donné à entendre (et à voir) fait fi des

catégories habituelles de courants artistiques

et de médiums, pour révéler les trajectoires

que les œuvres composent les unes avec les

autres.

Comment avez-vous reçu l'invitation du Frac

Franche-Comté ?

Pas si aisément que cela. Hormis une exposition

réalisée récemment pour les enfants à la Salle

de Bains, à Lyon, celles sur lesquelles j'ai

travaillé se sont toujours focalisées sur des

questions musicales, les collections y étant

liées. Lorsque je suis venu rencontrer l'équipe

du Frac, j'avais donc la ferme intention de

renoncer à cette proposition, pensant ne pas

être la bonne personne. Pourquoi ferais-je

le commissariat alors qu'il y a plein de gens

dont c'est le métier ? Après avoir découvert

que le projet reposait sur une invitation à un

artiste et vu la liste des œuvres du Frac, j'ai

finalement accepté.

Avez-vous choisi une problématique

particulière ?

À la base, l'invitation englobait les thématiques

du temps et de la musique, mais je n'avais pas

Pour les trente ans des Frac, l'artiste Francis Baudevin conçoit avec des pièces issues du fonds du Frac Franche-Comté Tacet, exposition où l'auteur cède la place à l’œuvre.

Le fonds du silence

taCet, Musée des Beaux-arts de Dole, exposition, 22 juin au 8 septembre 2013,www.musees-franchecomte.com

Page 25: NOVO HORS-SERIE FRAC FRANCHE-COMTE

25

envie d'y répondre de façon illustrative. Le

temps est intrinsèque aux expositions : visiter,

ça prend du temps. La musique, elle, n'est pas

tellement présente, aussi parce connaissant

peu les pièces sonores du fonds du Frac, je ne

les ai pas choisies. Je considère qu'en tant

que commissaire, il est difficile à la fois de

découvrir et de montrer. Ayant besoin de faire

des choix identifiés, je suis parti de ce que je

connaissais.

Quels sont les œuvres qui ont particulièrement

influencé votre décision ?

Une photographie noir et blanc de James

Welling – qui n'est peut-être pas très

emblématique du fonds –, a notamment

constitué un déclic. Welling n'est pas un

artiste qui fait les couvertures de magazine,

c'est un peu un artiste pour les artistes et

on ne s'empare pas immédiatement de son

travail. Pour ma part, j'ai eu une entrée en

matière humainement et artistiquement

assez privilégiée à l’École Supérieure des Arts

Visuels de Genève lorsque j'y étais étudiant.

Avec Catherine Quéloz [historienne de l'art

et commissaire d'exposition, ndlr], responsable

du programme curatorial Sous-Sol, nous

avons pu inviter James Welling à exposer. À

l'époque, les stars de la photographie étaient

des artistes tels que Cindy Sherman et les

étudiants étaient assez peu curieux de son

Daan Van Golden, Heerenlux, 2003

Page 26: NOVO HORS-SERIE FRAC FRANCHE-COMTE

26

travail. Aujourd'hui encore, lorsque j'évoque

Welling ils ont beaucoup de réticence, ne le

comprennent pas bien. Le côtoyer pendant

une semaine a vraiment été riche pour moi,

c'est quelqu'un qui doute, et son approche m'a

rassuré. Lorsque j'ai vu qu'il figurait dans le

fonds du Frac, je me suis dit que si je ne le

choisissais pas, il ne le serait peut-être pas et

me suis senti investi de cette mission. Puisque

il est un artiste pour les artistes, je me devais

en tant qu'artiste de l'exposer...

Qu'est-ce qu'un « artiste pour les artistes » ?

Quelqu'un qui travaille en se disant que son

public sont ses collègues et qui du même coup

a une exigence particulière. Cézanne, par

exemple, est un peintre pour les peintres et je

ne sais pas si on le saisit bien lorsqu'on n'est

pas peintre. Sa peinture est difficile, assez

rude en termes d'images, sans effets. Pour

ma part, j'ai eu tôt le sentiment que je me

devais de faire un art compréhensible par ma

famille, et suis donc assez soucieux du public.

Après, il s'avère que ce n'est pas toujours le

cas et certaines de mes pièces convoquent des

références, sont plus codées que d'autres.

outre le souhait de donner à voir un artiste tel

que James Welling, quels ont été vos choix ?

Je pense d'emblée à un choix formel qui n'est

pas lié à un médium mais à l'idée d'une non-

occupation de l'espace. Un certain nombre

d’œuvres utilisant le dessin, la photographie,

ou encore la vidéo donnent l'impression de

libérer des espaces plus que de les contenir. Je

ne dis pas « vide », car il s'agit plus de maîtriser

l'espace du dessin de manière ouverte et

dégagée. Ça me paraît important parce que cela

permet les passages, ce n'est pas autoritaire.

Les œuvres ne disent pas « regarde-moi ».

C'est aussi pour cela que je n'ai pas choisi

James Welling, Grrenhouse I, 1998

— Est-ce que le name dropping de l'art contemporain donne envie, au final ? —

Page 27: NOVO HORS-SERIE FRAC FRANCHE-COMTE

27

beaucoup de vidéos : dans une exposition,

assister au début d'une projection donne une

contrainte. Là, on peut ne voir qu'une partie

de celles proposées. Après, le fait que ces

pièces dialoguent relève d'une intuition. Si

je la formule maintenant, tout cela repose sur

des paramètres pouvant être démentis par les

pièces elles-mêmes au moment de l'accrochage.

Mais disons que dans une intuition il y a déjà

une demie vérité...

Sylvie Zavatta évoque au sujet de vos choix

cette idée de vide...

Il s'agit plus précisément des interstices, des

transitions. Le vide est par nature ce qu'il y a

entre deux choses. La pièce de Cage, 4'33'', offre

littéralement ça : entre les trois informations de

durées, il y a du silence. Le seul geste observable

– la fermeture du couvercle du clavier par le

pianiste – serait alors l’œuvre. Mais cette

action n'est pas du vide, elle est le moment de

déplacement d'une pièce à l'autre. De la même

façon, lorsque nous regardons une œuvre dans

une exposition nous demeurons attentifs à ce

qui se passe autour. J'aimerais rester attentif

à cela lors du montage.

À quel moment ce titre Tacet est-il apparu ?

Le choix des pièces était fait. Je l'ai choisi

intuitivement, en fonction de sa sonorité et

de son emplacement en tant que « terme qui

pourrait annoncer ». Il y a certes l'emprunt à

John Cage, mais je trouve aussi que ça sonne

bien. Et puis les expositions sont souvent

silencieuses... Anticiper une œuvre silencieuse

est impossible – si Cage avait su ce que donne

4'33'', cela n'aurait eu aucun intérêt – et ce titre

me permet, peut-être, également de dire ça.

Pourquoi avoir choisi de ne pas communiquer

le nom des artistes ?

En dressant l'inventaire des œuvres, je me

suis dit qu'il existe des piles entières de

cartons d'expositions collectives avec les seuls

noms propres, à tel point que ces derniers

deviennent interchangeables. Je me suis alors

demandé si nous étions réellement obligés

de communiquer sur une liste de noms

d'artistes. Est-ce que le name dropping de l'art

contemporain donne envie, au final ? Avec une

liste d'artistes, on catégorise inconsciemment

assez vite – artiste conceptuel, figuratif, etc.

– alors qu'en mettant les titres bout à bout

autre chose se construit. Sans savoir si nous

sommes dans le récit, cela me semble plus

ouvert, plus prospectif, et en terme d'intrigue,

plus étrange.

Sylvie Zavatta évoque le prolongement de vos

interrogations sur la notion d'auteur...

Retirer les artistes du carton convoque

évidemment cette question. Personnellement,

cette notion m'est proche car je fais un travail à

partir d'éléments dont je ne suis pas l'auteur. Je

suis le fabricant, l'exécutant de mes tableaux,

mais n'en invente ni les motifs, ni les couleurs

et prendre quelques décisions ne fait pas de

moi un auteur à part entière. Après, je ne suis

pas dupe non plus et sans avoir un immense

désir de cela, par la force de choses (comme

ma raison sociale), je suis artiste...

Au-delà de l'exposition, quelle place occupe

la musique dans votre travail ?

Une place liée à la façon dont je pourrais

m'informer. N'étant pas musicien, je découvre

ce domaine sans a priori, de manière assez

obsessionnelle. Cela me permet aussi d'être

détaché vis-à-vis de mon travail et d'investir

ce qui pourrait m'encombrer dans un domaine

qui n'est pas le mien. Être obsessionnel avec

mon travail serait horrible, tandis que dans

la musique je suis un vrai collectionneur.

Je recherche les moindres trucs obscurs,

principalement en musique contemporaine,

mais aussi en jazz, en rock. J'ai aussi plus de

facilités à communiquer sur la musique que sur

l'art, ayant l'impression que si l'on commence

à mettre des mots sur ce qu'on fait, on en

verrouille le sens. Mais pendant longtemps la

musique a assez peu influencé mon travail. Cela

a commencé avec l'enseignement, lorsque mes

étudiants et mes collègues m'ont encouragé à

en faire quelque chose. Et effectivement, j'en

ai fait quelque chose.

Les références musicales traversent aujourd'hui

nombre de vos œuvres...

Ça m'a appris à devenir artiste. C'est en lisant

Steve Reich que j'ai pris conscience de certai-

nes choses sur l'idée de formes, les rapports

entre contenu et contenant. Avant je ne savais

pas que la forme pouvait précéder le contenu

et découvrir cela m'a plutôt libéré, je me suis

dit que je pouvais aussi être un artiste. Même

maintenant, cela me permet de voir jusqu'à

quel point on peut être radical. La musique

m'offre un champ dans lequel j'ai une marge

de manœuvre et peux évoluer. Elle m'est in-

dispensable et je pourrais difficilement m'en

passer.

par CARoLINE ChâTELET

— C'est en lisant Steve Reich que j'ai pris conscience de certaines choses sur l'idée de formes, les rapports entre contenu et contenant —

Page 28: NOVO HORS-SERIE FRAC FRANCHE-COMTE

28

Qu’ils diffusent de la musique, des messages hautement politiques ou

simplement destinés à améliorer le quotidien des usagers, les haut-

parleurs sont partout sans forcément que l’on s’en rende compte.

Ces « bouches de pouvoir » comme les nomme Zahra Poonawala, jeune

artiste passionnée par la spatialisation du son, sont aussi l’objet

de son travail. Ses installations les mettent en scène comme des

personnages à part entière, hiérarchisés presque comme une famille :

« Les haut-parleurs ont leur propre vie. Ils dénotent d’une subtilité acoustique

et physique différente selon leur forme et leurs caractéristiques. Cette curiosité-

là dépasse la langue. », explique l’artiste. De ce postulat découle une

interrogation inhérente à son travail sur la propagation visuelle du

son qu’elle a notamment formalisé derrière son installation Tutti,

mise en place au studio national des Arts contemporains Le Fresnoy

où elle a passé deux ans. Divers haut-parleurs

sont installés et jouent chacun une partition

sonore différente, interprétant alors un

orchestre nouvelle génération. Certains sont

mobiles et réagissent à la présence humaine.

Suivie par l’artiste Edwin Van Der Heide

avec qui elle partage l’idée de recherches

autour de l’interaction sonore, elle a pu

« évoquer les mouvements entre musiciens, les

déplacements du son, les variations de fréquence

et de niveaux que l’on ressent au milieu d’un

orchestre. » Une place qui n’est pas étrangère

au fait que Zahra Poonawala soit elle-même

musicienne et mue par l’idée que le public

découvre de l’intérieur la musique. « Le côté

visuel de mon travail m’est apparu en simultané,

dit-elle. Je m’approche des musiciens quel que soit

le biais : micro, caméra et je rends compte de cette

documentation au travers de mon travail. Sans que

cela soit trop pédagogique, je rends sensible le public

à la perception du son pour qu’il participe de manière

active. » Des acousmoniums, selon le terme

de François Bayle, compositeur de musique

concrète, représentés de manière plastique

et cherchant toujours à rendre compte des

variations de fréquence. Durant sa résidence

et vu la proximité du Frac Franche-Comté

avec le Conservatoire, Zahra Poonawala

souhaite faire participer des musiciens, et, a

priori, se pencher sur les voix. Une résidence

de création qui lui permettra de pousser

plus loin ses idées déjà très précises, mises

en forme grâce au numérique. Médium par

excellence accélérant notre compréhension

du monde.

par CÉCILE BECKER

En résidence au Frac Franche-Comté ce printemps, Zahra Poonawala dissèque et personnifie le son au travers d'installations amenées par sa passion pour la musique contemporaine.

Bouches de pouvoir

Installation Tutti,

lors de l'exposition

Panorama Fresnoy 2012

© Zahra Poonawala

Page 29: NOVO HORS-SERIE FRAC FRANCHE-COMTE

29

Pour rencontrer Cécile Meynier à Besançon, il

faut s’échapper de la boucle par la rue de Dole

ou le boulevard Charles de Gaulle et grimper

pendant quelques centaines de mètres avant

de virer dans la rue du Polygone. Là, au

numéro 21, les automobilistes qui roulent

au pas aux heures de pointe, ont quelques

secondes pour apercevoir les œuvres exposées

derrière la vitrine d’un ancien magasin de

photocopieurs reconverti en galerie d’art

depuis 2009. À l’arrière, trois petites pièces

servent d’ateliers à Cécile Meynier et Hugo

Schüwer-Boss à l’origine du lieu (« une forme de

résistance ! ») et à Sébastien Chaperon qui les a

rejoint en cours de route. Désormais repérée,

la galerie attire les soirs de vernissage une

petite foule qui se presse autant pour la

chaleur de l’accueil que pour découvrir les

œuvres d’artistes choisis par affinité formelle

et pour leur capacité à se confronter au

lieu par Cécile et Hugo, ou, de plus en plus,

invités dans le cadre de partenariats avec

l’Isba ou la licence Méti notamment. Une

fois n’est pas coutume, pour conclure sa

résidence bisontine, Cécile Meynier s’apprête

à exposer à domicile. Pas vraiment facile pour

une artiste qui s’est fait une spécialité de

travailler dans l’urgence in situ et qui ne

veut surtout pas se contenter de déplacer

son atelier dans la salle d’expo. Pendant sa

résidence, elle a commencé par photographier

les nombreuses maisons “Castors” que l’on

trouve dans le quartier Palente. À partir

des photos, elle a dessiné des formes noires

symétriques qui ressemblent terriblement

aux dessins d’Allan Mc Collum. « Ça me gênait

dans la mesure où je ne voulais pas faire une redite

du travail d’un artiste connu. » Alors, en partant

de ces dessins qu’elle ne montrera peut-être

pas pour laisser une place au mystère, elle a

fabriqué des moules en carton. « J’affectionne

cette méthode qui permet d’obtenir des formes très

rigoureuses. Ces moules peuvent rester à l’état de

maquette et devenir eux-mêmes des sculptures. »

Pour poser ses sculptures en plâtre ou en carton, elle réalise des

socles qui deviennent eux-mêmes œuvres à partir de matériaux de

récup. « Ce sont des microarchitectures, des scénettes… On ne sait pas si ce sont

des maquettes d’un environnement futur beaucoup plus grand ou si ça s’arrête

là. C’est cette ambiguïté qui m’intéresse ». Si le premier volet de l’exposition

à la MJC Palente permettra de montrer les étapes de sa recherche, le

travail final exposé à Toshiba House sera plus sculptural avec une

grosse installation. « Ma série des dérapages est terminée, mais je continue de

travailler à partir d’éléments de l’espace réel que je m’efforce d’emmener ailleurs.

Qu’est-ce que l’art pour moi ? C’est une question de dérapages, de déraillements.

Il s’agit de trouver mes propres règles, mon propre système, pour proposer une

alternative à la réalité. » Afin que cette histoire de duplicata s’inscrive au

mieux et déborde dans les locaux de Toshiba House, Cécile Meynier a

proposé à Hugo Schüwer-Boss et Sébastien Chaperon de réaliser une

réplique d’une de ses pièces et réciproquement...

par PhILIPPE SChWEyER photo Vue d'atelier © Cécile Meynier

Double jeu

Pour conclure sa résidence bisontine, Cécile Meynier expose ses recherches à la MJC Palente et un ensemble de piècessymétriques à Toshiba House, à la fois atelier et lieu d’exposition.

VoluMe 16 : dupliCata / Cécile Meynier (voir p.33)Exposition de clôture de résidence FRAC Franche-Comté/MJC Palente.Du 25 mars au 7 avril à la MJC Palente et du 29 mars au 14 avril à Toshiba House21 rue du Polygone à Besançon / 06 20 91 71 70 / www.toshibahouse.com

Bouches de pouvoir

Page 30: NOVO HORS-SERIE FRAC FRANCHE-COMTE

30

Week-end d’ouverture : 6 et 7 avril 2013

Programme

du Frac Franche-Comté

dans la Cité des arts

Deux expositions :

Des Mondes Possibles6 avril au 25 août 2013Marina Abramovic, Micol Assaël, Richard Baquié, Rosa Barba, Neal Beggs, Nina Beier, Julien Berthier,

Etienne Bossut, Robert Breer, Alain Bublex, Balthasar Burkhard, James Lee Byars, Manon De Boer,

Philippe Decrauzat, Silvie Defraoui, Simon Faithfull, Mario Garcia Torres, Shilpa Gupta,

Jung Hee Choi, Julius Koller, Suzanne Lafont, Didier Marcel, Gianni Motti, Jean-Christophe Norman,

Hans Schabus, Gregor Schneider, Georgina Starr, Laurent Tixador.

L’exposition réunit pour leur grande majorité des œuvres entrées récemment dans la collection,

laquelle, depuis 2006, se développe autour de la question du temps. Alors que les théories de la

physique moderne ont ouvert une correspondance entre temps et espace, faisant surgir une quatrième

dimension, les œuvres d’art, en marge du réel, ouvrent la voie à d’autres mondes possibles. Abordant

le temps dans son acception scientifique mais aussi par le prisme du vécu, à travers la durée, les

œuvres peuvent aussi engendrer des temporalités qui leurs son propres : processus de création qui sont

donnés à voir ou à expérimenter par le visiteur, uchronies et récits fictionnels, distorsions historiques

et anachronismes, vitesse, mouvement sont autant de portes d’entrées sur des univers temporels

intrinsèques aux œuvres. Autant de « mondes en soi » à découvrir.

test pattern [nº4] ryoji ikeda6 avril au 15 septembre 2013Comme un écho à l’architecture pixellisée de la Cité des arts, l’installation test pattern [n°4] de l’artiste

et musicien japonais Ryoji Ikeda convie le visiteur à pénétrer dans un univers ultra-contemporain,

à faire l’expérience d’une immersion dans l’image, la lumière et un son électronique minimal. Cette

proposition inaugure une programmation régulière d’œuvres pensées et produites expressément pour

la très atypique salle d’exposition située au rez-de-chaussée du Frac.

Des événements gratuits

samedi 6 avril à 15h : Les Modulables,

performances créées par Joanne Leighton,

directrice du Centre Chorégraphique National

de Franche-Comté à Belfort, et présentées

dans les expositions du Frac.

samedi 6 avril à 20h30 : test pattern [live set],

concert de Ryoji Ikeda à La Rodia, avenue

de Chardonnet, 25000 Besançon*Entrée gratuite sur présentation du ticket à retirer à l’accueil

de la Cité des arts à partir du lundi 18 mars (du lundi au vendredi

de 8h à 18h - dans la limite des places disponibles)

dimanche 7 avril à 15h : Brancusi contre

les Etats-Unis, un procès historique, 1928,

lecture d’extraits des minutes du procès

dimanche 7 avril à 17h30 : Tirage au sort

du passeport pour l’art contemporain

dans le cadre de Déviation# 2, proposé par

le BRAC (Besançon Réseau Art Contemporain)

Jeudi 11 avril à 18h30 : Les Mondes Possibles :

des virtualités concrètes, conférence

d’Anne Cauquelin

samedi 18 mai : ouverture exceptionnelle

jusqu’à 23h dans le cadre de la « Nuit

des Musées » / concerts d’Alessandro Bosetti

à 20h30 et à 22h

Jeudi 23 mai à 18h30 : Sophie Lapalu / Jean-

Christophe Norman : de l’action à la conversation,

échange autour du projet Cartes postales

du Mont Fuji

Jeudi 30 mai à 20h : ElectroA, concert de eRikm et Abril Padilla en partenariat

avec l’association Intermèdes Geographiques

dans le cadre du projet Traversées

Jeudi 6 juin à 18h30 : conférence autour

d’une œuvre de la collection du Frac

Rosa Barba, les géologies de la distance

de Marjorie Micucci

Mercredi 12 juin à 20h : soirée Playtime :

Tom Johnson et l’ensemble Ictus

Les expositions du deuxième temps

exposition monographique de Francis baudevindu 11 septembre 2013 au 5 janvier 2014, vernissage le 24 septembre

exposition monographique de susanna Fritscherdu 25 septembre au 1er décembre 2013, vernissage le 24 septembre

Frac Franche-Comté / Cité des arts2, passage des arts / 25000 Besançon+33 (0)3 81 87 87 [email protected]

Le Fonds régional d’art contemporain de Franche-Comté est financé par la Région Franche-Comté et le Ministère de la culture et de la communication (Direction régionale des affaires culturelles Franche-Comté). Il est membre de PLATFORM, regroupement des Fonds régionaux d’art contemporain.

horairesDu mercredi au dimancheHiver (du 16.09 au 14.06) de 11h à 17h Eté (du 15.06 au 15.09) 11h à 19h Fermeture le 01.05, les 24, 25, 31.12, le 01.01

Scolaires du mardi au vendredi de 10h à 17h du 16.09 au 14.06 et de 10h à 19h du 15.06 au 15.09

Horaires du centre de documentation : du mercredi au samedi de 14h à 18h (été) et de 13h à 17h (hiver)

tarifsTarif plein : 4 euros / Tarif réduit : 2 eurosGratuité : scolaires, moins de 18 ans et tous les dimanches

informationspratiques

agenda

Page 31: NOVO HORS-SERIE FRAC FRANCHE-COMTE

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Les propositions tous publics

La traversée de l’exposition : un parcours accompagné à la découverte de l’exposition en cours. Découverte de l’exposition Des Mondes Possibles :

tous les samedis et dimanches

à 15h ; durée 1h30.

Découverte de test pattern [n°4] de Ryoji Ikeda :

tous les samedis à 14h ; durée 30 à 45 min.

Le tour d’une œuvre : un focus sur une œuvre exposée pour tenter d’en faire le tour, avant la pause déjeuner ; durée 45 min.Vendredi 12 avril à 12h15 autour

de test pattern [n°4] de Ryoji Ikeda.

Vendredi 24 mai à 12h15 autour

de Float de Robert Breer.

Vendredi 21 juin à 12h15 autour

de Tam Tam jungle d’Etienne Bossut.

Vendredi 13 septembre à 12h15

autour de test pattern [n°4] de Ryoji Ikeda.

L’itinéraire bis laisse le champ libre aux parcours croisés, aux approches thématiques, aux rencontres avec des intervenants extérieurs. Tous les samedis de juin et de juillet,

de 14h à 15h, visite de la Cité des arts :

un point de vue architectural proposé

par l’office de tourisme de Besançon.

En août : les samedis 3, 17 et 31 août.

Renseignements auprès de l’office de tourisme.

Samedi 4 mai de 10 à 12h :

une « marche simultanée » avec l’artiste

Jean-Christophe Norman. En parallèle

de son propre parcours à pied reliant

le Frac Franche-Comté et le Frac PACA

tous deux conçus par Kengo Kuma, nous

marcherons nous aussi à la découverte

de la question de la marche dans l’art.

(date sous réserve, inscription préalable conseillée)

Familles, enfants, ados

Le Carré : un espace temporaire installé dans le hall, point de rencontre entre les médiateurs, les enfants et les parents à travers des jeux, des mini-expériences ou des « ateliers-flash », pour partir dans l’exposition avec quelques pistes à explorer ensemble.Tous les premiers dimanches du mois de 14h à 17h

les ateliers touchatou, les mercredis et pendant les vacances scolaires, pour aborder les oeuvres par le biais d’une démarche créative et des expérimentations de toute sorte. age : 7-12 ansAteliers touchatou «marche du temps, temps qui court », ou comment

évoquer le temps autrement que par les calendriers et les pendules.

Durée : 1h30. Les mercredis 15 et 22 mai ; 5, 12 et 19 juin

et le mercredi 3 juillet.

Vacances scolaires de Pâques : le jeudi 18 et vendredi 19 avril et le jeudi 25 et vendredi 26 avril.

Vacances scolaires d’été : le jeudi 11 et vendredi 12 juillet ; le jeudi 8 et vendredi 9 août

et le jeudi 15 et vendredi 16 août à 14h30.

Atelier touchatou autour de l’œuvre de Ryoji Ikeda : « touche la lumière,

attrape le son ! » : expérimenter des matériaux aussi insaisissables

que la lumière ou le son.

Les mercredis 22 mai, 26 juin, et les 4 et 11 septembre à 14h30.

Vacances scolaires d’été : le jeudi 25 et le vendredi 26 juillet ;

le jeudi 22 et le vendredi 23 août à 14h30.

les teen set s’adressent particulièrement à la tranche d’âge des 12-15 ans avec des propositions de stages de pratique sur quelques jours initiés par des artistes ou des collectifs. Premier teen set en juillet avec Superseñor, collectif de graphistes à

Besançon. Expérimentations avec une photocopieuse

et sérigraphie, jeux autour de la notion

de temps. www.supersenor.fr 3 demi-journées : le samedi 6, mercredi 11

et jeudi 12 juillet de 14h à 17h

Renseignements, pré-inscriptions : 03 81 87 87 00

avril r septembre 2013

Service des publics

du Frac Franche-Comté

dans la Cité des arts

agenda

Page 32: NOVO HORS-SERIE FRAC FRANCHE-COMTE

32

Les éditions

du Frac Franche-ComtéColleCtion ConFérenCes La collection Conférences offre une analyse

approfondie d'œuvres de la collection du Frac.

Chaque ouvrage propose une lecture d'une

œuvre par un spécialiste (historien, critique,

chercheur...).

Actualité

#2 (2012, édition bilingue français/anglais)Istvan Balogh - Out-and-Out (Ecstasies) / Stéphanie Jamet-ChavignyDéjà paru

#1 (2012, édition bilingue français/anglais)Mario Garcia Torres – What doesn’t kill you makes you stronger / Elisabeth Wetterwald A paraître

#3 (2013, édition bilingue français/anglais)

Stephan Balkenhol – Petit nu / Erik Verhagen

ColleCtion abéCédaires La collection Abécédaires est une proposition

éditoriale offerte aux artistes représentés dans la

collection ou reliés à la programmation artistique

du Frac. Ils acceptent de se plier à la contrainte

du genre mais choisissent librement les modalités

de leur expression (textes, dessins, images...).

Actualité

#2 (2013, édition bilingue français /anglais)Sophisme by Joël Hubaut (version anglaise inédite de Ian Monk)Déjà paru #1 (2012, édition bilingue français/anglais)Abécédaire de Taroop & GlabelA paraître

#3 (2013, dVd, édition français/anglais)ATOZ/ Robert Breer

ColleCtion sound-houses La collection Sound Houses enfin propose chaque

année la production d'un vinyle ou d'une édition

en lien avec les arts sonores (poésie sonore, arts

plastiques, cinéma et musique expérimentale...).

Cette collection s'inscrit dans un espace plus large

de recherches intermédia dédié aux pratiques et

au champ culturel des arts sonores que le Frac

propose depuis 2011 à travers sa programmation

et son centre de documentation et d'archives.

Actualité

lp # 2 : renard /alessandro bosetti (2013)(Alessandro Bosetti (voix, oscillateur), Laurent Bruttin (clarinette, clarinette basse), Seth Josel (guitare classique))Déjà paru

lp # 1 : les chiens de la casse (2012)(Le vinyle de Charles Pennequin en collaboration avec le groupe Gun-Gi et Laurie Franck)

hors ColleCtion Par ailleurs, le Frac Franche-Comté édite ou coédite

des ouvrages directement liés à sa programmation

artistique, à ses axes de recherches et aux artistes

qu’il soutient.

Actualité

Phill Niblock – Working Title + DVD (2013, édition bilingue français/anglais)Les presses du réel – collection Ohcetecho (arts

sonores) - Publié avec le Centre d'art mobile, le

Consortium, l'Espace Gantner, le Frac Franche-

Comté, le Musée de l'Elysée et la Villa Arson.

Déjà paru Architecture et temps (2012, édition bilingue français/anglais)Contributions de Elie During, Kengo Kuma,

Christine Buci-Glucksmann, Sophie Houdart,

Florian de Pous / Agence Lacaton & Vassal, Alain

Bublex, Flavien Le Bouter, Joël Garnier, Jean-

Sébastien Cluzel, León Arellano-Lechuga, Bruno

Marzloff.

Les circonstances du hasard / Jean-Christophe Norman (2012, édition bilingue français/anglais) Publié par les Frac Alsace, Bourgogne,

Champagne-Ardenne, Franche-Comté, Lorraine.

Texte de Laurent Buffet, entretien de Marjorie

Micucci avec Jean-Christophe Norman

A paraître Traversées - Stephan Girard / True Love Nicolas Waltefaugle (avril 2013)

Diffusion les presses du réel / www.lespressesdureel.com

Page 33: NOVO HORS-SERIE FRAC FRANCHE-COMTE

33

[email protected]

En même Temps, en Franche-Comté

À Besançon

Déviation# 2 Mars à mai 2013Expositions, éditions, événements et grand

jeu de l’art : Passeport pour l’art contemporain

du 20 mars au 7 avrilVernissages, performances et nocturne

le jeudi 4 avril jusqu'à 21h

parcours du jeudi 4 au dimanche 7 avrilEn partenariat avec le Frac Franche-Comté

Passeport pour l’art contemporaindu 20 mars au 7 avrilVisitez les expositions du parcours, participez

au jeu gratuit et gagnez de nombreux objets

d’art. Lors de votre passage dans chaque lieu

participant à Déviation #2, n’oubliez pas de

faire tamponner votre Passeport pour l’art

contemporain. Six cases sur neuf doivent être

validées pour que le bulletin puisse être déposé.

Déposez votre Passeport avant le 7 avril à

16h dans l’une des urnes présentes dans les

lieux participants. Un tirage au sort aura

lieu le dimanche 7 avril à 17h30 dans la salle

deconférence du Frac à la Cité des arts.

artyevents/ronchauxRoom26 rue Ronchaux / 25000 Besançon

+33(0)6 03 54 02 54

ouverture exceptionnelle les vendredi 5 et

samedi 6, 14h-18h et le dimanche 7, 14h-17h

sinon sur rendez-vous.

du 4 au 21 avril 2013

vernissage : jeudi 4 avril, 16h-21h

Saison 2, épisode 7 : Sébastien Chaperon ; Joëlle Flumet

Centre d'art Le Pavé Dans La Mare7 place Victor Hugo / 25000 Besançon

+33(0)3 81 81 91 57

du mercredi au samedi de 14h à 18h

ouverture exceptionnelle le dimanche 7 avril de

14h à 17h

du 4 avril au 24 maivernissage : jeudi 4 avril, 16h-21h

Camarde Camarade

Rodolphe Huguet

Galerie Jean Greset7 rue Rivotte / 25000 Besançon

+33(0)3 81 81 38 52 et +33(0)6 80 21 33 03

du mardi au samedi : 10h-12h et 14h-19h, et sur

rendez-vous

ouverture exceptionnelle le dimanche 7 avril :

10h-12h et 14h-17h

vernissages et nocturne le jeudi 4 avril jusqu’à 21h

She's a Rainbow

du 20 mars au 27 avril 2013vernissage : mercredi 20 mars, 16h-21hnocturne jeudi 4 avril jusqu'à 21h

Suite de l'exposition à l'Espace Zéro,

l’infini galerie Jean Greset

3 rue Clos / 70150 Etuz

33(0)3 81 81 38 52 et +33(0)6 80 21 33 03

ouverture exceptionnelle les samedi 6 et dimanche 7 avril : 10h-12h et 14h-18h, sinon sur rendez-vous

Institut supérieur des Beaux-arts (ISBA) de Besançon Franche-Comté12 rue Denis Papin / 25000 Besançon

tél. : +33(0)3 81 87 81 30

du lundi au vendredi : 14h-18h

Monozokuri 2

Grande Galeriedu 21 mars au 12 avril 2013vernissage : jeudi 21 mars, 18h30-21h

(soto) / Dehors

Commissariat : Frédéric Weigel

espace 24, sous-sol et bibliothèquedu 2 au 12 avrilvernissage : mardi 2 avril, 18h30-21h

L'Artothèque de Besançon7 rue Rivotte / 25000 Besançon

+33(0)3 81 81 38 52 et +33(0)6 80 21 33 03

du mardi au samedi : 10h-12h et 14h-19h

Magasins et lieux publics du quartier rivottedu jeudi 4 au dimanche 7 avril

Rivotte, le quartier des Arts

Musée du Temps96 Grande Rue / 25000 Besançon

+33(0)3 81 87 81 61

Salle des partenaires du jeudi 4 au dimanche 7 avril

14h-18h et dimanche de 14h à 17h

Vente d’éditions et de livres d’artistes par

La maison chauffante et les éditions Untitled

performances proposées par EnCasOù

le 4 avril 17h30

Omnibus, concept-store18 rue de la Bibliothèque / 25000 Besançon /

tél. : +33(0)3 81 50 88 46 et +33(0)6 23 68 12 67

le lundi de 14h00 à 19h00 ; du mardi au

vendredi : 10h-12h30 et 13h30-19h ;

le samedi : 10h-19h

du samedi 2 mars au 18 avril vernissage : vendredi 8 mars, 18h-21h nocturne le jeudi 4 avril, jusqu'à 21h

Sex and Rituals. Jean-Pierre Sergent

Toshiba House, atelier & lieu d'exposition21 rue du Polygone / 25000 Besançon

+33(0)6 20 91 71 70

ouverture exceptionnelle les vendredi 5 et

samedi 6, 14-18h et dimanche 7, 14h-17h

ou sur rendez-vous

du vendredi 29 mars au dimanche 14 avril vernissage : jeudi 28 mars, 18h-21hnocturne jeudi 4 avril, jusqu'à 21hperformance/conférence de Marguerite bobey le samedi 6 avril à 11h suivie d’un brunch

Volume 16 : Duplicata. Cécile Meynier

En partenariat avec le Frac Franche-Comté

Un second volet est présenté à la MJC Palente

24 rue des Roses / 25000 Besançon

+33(0)3 81 80 41 80

Jusqu’au au dimanche 7 avril vernissage : mercredi 27 mars, 18h-20h

BRAC Besançon Réseau Art Contemporain

Page 34: NOVO HORS-SERIE FRAC FRANCHE-COMTE

34

6

8ParcoursFourier Sylvie AuvrayRoe EthridgeLiam GillickSwetlana HegerLoïc RaguénèsFranck Scurti

Beat Generation

John Cale

Alain DisterPaul-Armand Gette

John GiornoBrion Gysin

Matthieu MessagierOlivier Mosset

Claude Pélieu

CscA

ubl

www.centre-dart-mobile.eu

clau

de.a

lex@

gmai

l.com

En Franche-Comté

espaCe MultiMédia GantnerGrimoire du futur de Suzanne Treister du 23 mars au 31 août.

Grimoire du futur est une exposition qui interroge l’histoire des

technologies au travers des programmes militaires, de l’évolution

du Web 2.0, de la science-fiction, de la contre-culture,

des expérimentations scientifiques ou de la manipulation des masses…

Vernissage le 23 mars à 17h.

Espace multimédia gantner, 1, rue de la Varonne à Bourogne (90)

03 84 23 59 72 / [email protected]

Entrée libre du mardi au samedi de 14h à 18h et le jeudi jusqu'à 20h.

www.espacemultimediagantner.cg90.net

le 19, CraC MontbéliardLe 19 est fermé pour la réalisation de travaux jusqu'au 17 mai…

Cependant les expositions hors les murs continuent :

Des Projets des Armes – Du 29 mars au 12 avril

Collectif Encastrable

Du mardi au vendredi de 14h à 18h.

Espace Gandhi, 77 grande rue à Audincourt, 03 81 36 37 85

Florence Chevallier – Du 9 mars au 13 avril

Du lundi au samedi de 9h à 12h et de 14h à 18h,

2 avenue de l'espérance à Belfort, 03 84 36 62 10

MontaGne FroideLe 7 mars, FabrikaVoxa / Montagne Froide événement art

contemporain Son Poésie Performance, Espace Gantner (90).

Avec Patrick Beurard-Valdoye Denys Blacker, Joan Casellas,

Julien Cadoret, Dejan Gacond, Sébastien Lemporte, Collectif Action…

Du 16 au 25 mars, soirée le 22 mars VideoCapitale / Montagne Froide

avec le Conseil Général de Haute-Saône, à Montbozon

Vidéos de Pierre Alferi, John Armleder, Thananasis Chondros & Alexandra

Katsiani, Hervé Constant, Julien Daubigny, Anne Durez, Collectif Fact…

le Centre d'art Mobile et le Musée des beaux-arts et d'arChéoloGie de besançon présentent : beat Generation # 4 brion GysinUne exposition qui aura lieu au Musée des Beaux-Arts et d'Archéologie

de Besançon du 13 mars au 14 mai 2013

art en plein air à Malbuisson du 8 juin au 15 septembre

Pièces d’été est une exposition d’Art contemporain en plein air dont

la première édition accueillera pendant près de cent jours, le long d’un

parcours de cinq kilomètres entre forêt de sapins, bords du lac Saint-Point

et le village de Malbuisson (25) des œuvres et installations de plus

d’une vingtaine d’artistes de renommée internationale.

Des performances, conférences et animations ponctuelles

sont programmées tout au long de la durée de l’exposition.

Contact : [email protected]

Page 35: NOVO HORS-SERIE FRAC FRANCHE-COMTE

( )

TACETJurahokusai — Sans titre — 70 — Namibie (D) — Un virage — Georg Friedrich Haendel 1685-1753Domenico Scarlatti 1685-1757 — Neugier — Roulor — The Mozart room — Chiara and Chair — Glare Debate (18% Reflectance) N°1 — Halle IV — Clarinet Trio — Soleils, Lunes — Les Lumières de la ville Ouverture de la Chauve-Souris / Orchestre de Besançon-Montbéliard Franche-Comté Orientacia Sport HRY — Walt Disney production — Harnes (62) — Fumel (47) — Sans titreTaste — Casting IV — Sans titre — Mashup IV — Bedded bed — Sans Titre — She sees peopleTable des matières — Moulinex — Plakat VIII — KKG V — KKG IX — MediavisionSommet Mondial sur la Société de l'Information, Tunis, 2005 — HeerenluxPaysage Fantôme n°5 — Sans titre (Architectures) I see sunny — Greenhouse I

Musée des beaux-Arts de Dole

22 juin —— 8 septembre 2013

Page 36: NOVO HORS-SERIE FRAC FRANCHE-COMTE

des mondes possibles

test pattern [nº4]

duplicata

tacet

monsieur surleau et le cyclope

au plus près

sylvie fajfrowska,

philippe gronon

l’embarras du choix : la peinture

figurative dans les collections

du frac franche-comté

les pléiades - 30 ans des frac

la sirène

tam tam jungle

le ruban / skull

cartes postales

du mont fuji

Cité des arts

2, Passage des arts

25000 Besançon

+ 33 (03) 81 87 87 00

[email protected]

www.frac-franche-comte.fr

des œuvres des expositions