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LE SIOUX Numéro 33 Editorial Chers lecteurs, nous espérons que vous avez pu vous reposer. Nous pouvons remercier les militaires et policiers qui étaient des sentinelles lors de cette période estivale, avec parfois des permissions annulées au dernier moment. L’été a été meurtrier. De nouveau, la France a été frappée, par cet ennemi à l’intérieur, à Nice et à Saint Etienne du Rouvray. Nous sommes désormais à 14 attentats depuis janvier 2015. Nous savons que nous n’en sommes qu’au début. Les années qui arrivent seront difficiles: sommes-nous donc si impuissants ? Encore un gros numéro du Sioux, le 33è déjà ! Dans la première partie, le coin du préparant présente les missions de l’ONU, la fiche de lecture attire l’attention sur la nécessité de connaître la géographie et l’histoire de tous les peuples avec lesquels nous pouvons être en guerre. Enfin, le colonel Goya nous plonge dans le bilan de la présence britannique en Irak entre 2003 et 2008. La conclusion est qu’au-delà des moyens, l’échec est souvent dû à une absence de stratégie claire liée aux objectifs annoncés. Exceptionnellement, nous faisons de la publicité (sans contrepartie pour nous...) pour un produit proposé par un camarade ; faites lui bon accueil ! Vous pourrez ensuite vous plonger dans la tactique militaire sous la Révolution, et vous rendre compte que la conception d’ensemble était souvent judicieuse, principalement grâce à des personnes comme Carnot et reconnaitre les efforts accomplis par la France dans les domaines du recrutement des armées et de la mobilisation industrielle. Centenaire oblige, nous vous plongeons dans les 141 jours de la bataille de la Somme. Cette offensive est la première à engager des chars et le premier grand effort de la nouvelle armée britannique qui devient alors un adversaire redoutable pour les allemands. Dans la dernière partie, pour continuer dans l’amitié franco-britannique, nous aborderons les accords de Lancaster House, puis la marine chinoise, probablement un futur acteur important dans la diplomatie mondiale, un petit focus sur la bataille d’Alep et ses enjeux, et le billet d’Arsène si vous parvenez au bout de ce numéro ! Enfin chers lecteurs, nous vous encourageons à nous faire part de vos remarques, questions, suggestions, voir dialoguer avec nous et entre nous, soit sur notre page Facebook https://www.facebook.com/groups: /782917638416377/ que nous essayons de nourrir d’actualités militaires, soit par courriel à [email protected]. Chef de Bataillon Nicolas de LEMOS, ORSEM Promotion Colonel Pierre MESSMER. LE SIOUX « A la guerre, le succès dépend de la simplicité des ordres de la vitesse de leur exécution et de la détermination générale à vaincre. » Général PATTON Toutes les informations et images présentées, sont issues de sources ouvertes et n’ont d’autre vocation que d’informer. Les propos et articles n’engagent pas l’institution militaire, ils ne sont que des supports personnels. Dans ce numéro: 1 Editorial 2 Le coin du préparant : «ONU » 9 Memento anglais 13 Fiche de lecture : Des partisans et des corps irréguliers. 18 Fiche COL Goya : Le bilan de la présence Britannique en Irak (2003-2008). 23 Les blogs/Vidéo 26 La tactique militaire française sous la révolution. 31 La bataille de la Somme 35 Lancaster House 39 Présentation de la Marine chinoise (PLAN) 44 Focus la bataille d’Alep 47 Le billet d’Arsène S’inscrire ou désinscrire à cette newsletter à l’adresse suivante : [email protected] Groupe Facebook : Le Sioux Tactiques et batailles sept 2016 « Ne pas pratiquer ce que l’on enseigne, c’est déshonorer sa parole. » Cours de tactiques 1922, Tomes II »

Numéro 33 LE SIOUX PAGE 1 LE SIOUX - promotions … · supplémentaire de 12 mois jusqu’au 31 juillet 2009 puis à nouveau le 6 août 2009, pour une ... occidental, habilités

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  • PAGE 1 LE SIOUX

    Numro 33

    Editorial

    Chers lecteurs, nous esprons que vous avez pu vous reposer. Nous pouvons

    remercier les militaires et policiers qui taient des sentinelles lors de cette

    priode estivale, avec parfois des permissions annules au dernier moment.

    Lt a t meurtrier. De nouveau, la France a t frappe, par cet ennemi

    lintrieur, Nice et Saint Etienne du Rouvray. Nous sommes dsormais

    14 attentats depuis janvier 2015. Nous savons que nous nen sommes quau

    dbut. Les annes qui arrivent seront difficiles: sommes-nous donc si

    impuissants ?

    Encore un gros numro du Sioux, le 33 dj !

    Dans la premire partie, le coin du prparant prsente les missions de lONU,

    la fiche de lecture attire lattention sur la ncessit de connatre la gographie

    et lhistoire de tous les peuples avec lesquels nous pouvons tre en guerre.

    Enfin, le colonel Goya nous plonge dans le bilan de la prsence britannique en

    Irak entre 2003 et 2008. La conclusion est quau-del des moyens, lchec est

    souvent d une absence de stratgie claire lie aux objectifs annoncs.

    Exceptionnellement, nous faisons de la publicit (sans contrepartie pour

    nous...) pour un produit propos par un camarade ; faites lui bon accueil !

    Vous pourrez ensuite vous plonger dans la tactique militaire sous la

    Rvolution, et vous rendre compte que la conception densemble tait souvent

    judicieuse, principalement grce des personnes comme Carnot et reconnaitre

    les efforts accomplis par la France dans les domaines du recrutement des

    armes et de la mobilisation industrielle. Centenaire oblige, nous vous

    plongeons dans les 141 jours de la bataille de la Somme. Cette offensive est la

    premire engager des chars et le premier grand effort de la nouvelle arme

    britannique qui devient alors un adversaire redoutable pour les allemands.

    Dans la dernire partie, pour continuer dans lamiti franco-britannique, nous

    aborderons les accords de Lancaster House, puis la marine chinoise,

    probablement un futur acteur important dans la diplomatie mondiale, un petit

    focus sur la bataille dAlep et ses enjeux, et le billet dArsne si vous parvenez

    au bout de ce numro !

    Enfin chers lecteurs, nous vous encourageons nous faire part de vos

    remarques, questions, suggestions, voir dialoguer avec nous et entre nous, soit

    sur notre page Facebook https://www.facebook.com/groups:

    /782917638416377/ que nous essayons de nourrir dactualits militaires, soit

    par courriel [email protected].

    Chef de Bataillon Nicolas de LEMOS,

    ORSEM Promotion Colonel Pierre MESSMER.

    LE SIOUX A la guerre, le succs dpend de la simplicit des ordres de la vitesse de leur excution et de la dtermination gnrale vaincre. Gnral PATTON

    Toutes les informations et images prsentes, sont issues de sources ouvertes et nont dautre vocation que dinformer.

    Les propos et articles nengagent pas linstitution militaire, ils ne sont que des supports personnels.

    Dans ce numro:

    1 Editorial 2 Le coin du prparant : ONU 9 Memento anglais 13 Fiche de lecture : Des partisans et des corps irrguliers.

    18 Fiche COL Goya : Le bilan de la prsence Britannique en Irak (2003-2008). 23 Les blogs/Vido 26 La tactique militaire franaise sous la rvolution. 31 La bataille de la Somme 35 Lancaster House 39 Prsentation de la Marine chinoise (PLAN) 44 Focus la bataille dAlep 47 Le billet dArsne

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    Le Sioux Tactiques et batailles

    sept 2016

    Ne pas pratiquer ce que lon enseigne, cest dshonorer sa parole. Cours de tactiques 1922, Tomes II

    https://www.facebook.com/groups:%20/782917638416377/https://www.facebook.com/groups:%20/782917638416377/mailto:[email protected]:[email protected]://www.facebook.com/groups/782917638416377/?fref=ts

  • PAGE 2 LE SIOUX

    LE COIN DE MAXIME La fiche du prparant

    ONU Il y a actuellement 16 oprations de maintien de la paix diriges par le Dpartement des oprations de maintien de la paix (DOMP).

    FINUL (force intrimaire des Nations Unies au Liban). Contrler la cessation des hostilits et assurer un accs humanitaire aux populations civiles A l'origine, la FINUL a t tablie en 1978 par le Conseil de scurit pour confirmer le retrait des troupes israliennes du sud du Liban, rtablir la paix et la scurit internationales et aider le Gouvernement libanais rtablir son autorit effective dans la rgion. Le mandat de la mission a t ajust deux fois en raison

    des dveloppements intervenus en 1982 et en 2000. Aprs la crise de juillet/aot 2006, le Conseil a dcid que la Force devra, en sus de lexcution de son mandat d'origine, contrler la cessation des hostilits, accompagner et appuyer les forces armes libanaises mesure de leur dploiement dans tout le Sud et fournir son assistance pour aider assurer un accs humanitaire aux populations civiles et le retour volontaire des personnes dplaces dans des conditions de scurit. Emplacement : Sud Liban Quartier gnral : Naqoura Dure : mars 1978 - aujourd'hui

    http://www.un.org/fr/peacekeeping/missions/unifil/

  • PAGE 3 LE SIOUX

    FISNUA (force intrimaire de scurit des Nations Unies pour Abiy) Dmilitarisation et suivi de la paix dans la zone litigieuse dAbiy

    Le Conseil de scurit, par sa rsolution 1990 du 27 juin 2011, a ragi la situation urgente dans la zone dAbiy au Soudan en crant la Force intrimaire de scurit des Nations Unies pour Abiy (FISNUA). Le Conseil de scurit tait profondment proccup par la violence, lescalade des tensions et les dplacements de populations. La FISNUA doit contrler la zone frontalire de tension entre le nord et le sud et faciliter l'acheminement de l'aide humanitaire. La mission est autorise faire usage de la force pour protger les civils et les travailleurs humanitaires dans la zone dAbiy. La cration de la FISNUA est intervenue aprs que le Gouvernement du Soudan et le Mouvement populaire de libration du Soudan (MPLS) soient parvenus un accord Addis-Abeba (thiopie) pour dmilitariser Abiy et permettre aux forces thiopiennes de contrler la zone. Emplacement : Zone d'Abiy, Soudan Quartier gnral : Abiy, Soudan Dure : depuis juin 2011 FNUOD (Force des Nations Unies charge d'observer le dsengagement) Superviser le cessez-le-feu et l'accord de dsengagement

    En 1974, la FNUOD a t tablie par la rsolution 350 (1974) du Conseil de scurit, la suite de la conclusion d'un accord sur le dgagement des forces israliennes et syriennes du Golan. Elle continue aujourd'hui de surveiller la mise en oeuvre de laccord dans la rgion et le respect du cessez-le-feu. Emplacement : Golan Quartier gnral : Camp Faouar Dure : mai 1974 - aujourd'hui

    MINUAD (Opration hybride de l'Union africaine et des Nations Unies au Darfour) Protger les civils, faciliter laide humanitaire et aider le processus politique au Darfour Lopration hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour, connue sous le sigle MINUAD,

    a t cre le 31 juillet 2007 aprs ladoption de la rsolution 1769 du Conseil de scurit. Le 31 juillet 2008, le Conseil de scurit a prorog le mandat de la MINUAD pour une priode supplmentaire de 12 mois jusquau 31 juillet 2009 puis nouveau le 6 aot 2009, pour une priode supplmentaire de 12 mois jusquau 31 juillet 2010. La MINUAD a essentiellement pour mandat de protger les civils, mais elle est galement charge dassurer la scurit de laide humanitaire, de surveiller et de vrifier lapplication des accords, de favoriser un processus politique ouvert, de contribuer la promotion des droits de lhomme et de ltat de droit et de surveiller la situation le long des frontires avec le Tchad et la Rpublique centrafricaine (RCA) et en rendre compte. Emplacement : Darfour, Soudan Quartier gnral : El Fasher, Soudan Dure : 31 juillet 2007 - aujourd'hui

    http://www.un.org/fr/peacekeeping/missions/unisfa/http://www.un.org/fr/documents/view_doc.asp?symbol=S/RES/1990(2011)&referer=/english/&Lang=Fhttp://www.un.org/fr/peacekeeping/missions/undof/http://www.un.org/fr/documents/view_doc.asp?symbol=S/RES/350(1974)http://www.un.org/fr/peacekeeping/missions/unamid/http://www.un.org/fr/documents/view_doc.asp?symbol=S/RES/1769(2007)

  • PAGE 4 LE SIOUX

    MINUK (Mission dadministration intrimaire des Nations Unies au Kosovo) l'origine, par sa rsolution 1244 (1999) du 10 juin 1999, le Conseil de scurit a autoris le Secrtaire gnral tablir une prsence internationale civile au Kosovo, la Mission dadministration intrimaire des Nations Unies au Kosovo (MINUK), afin d'y assurer une administration intrimaire dans le cadre de laquelle la population du Kosovo pourrait jouir d'une autonomie substantielle. La complexit et la porte de cette tche taient sans prcdent. Le Conseil a investi la MINUK de l'autorit sur le territoire et la population du Kosovo, y compris tous les pouvoirs lgislatifs et excutifs, de mme que l'administration du pouvoir judiciaire. Par la suite, au lendemain de la dclaration de l'indpendance par les autorits kosovares et de l'entre en vigueur d'une nouvelle constitution le 15 juin 2008, le mandat de la Mission a t considrablement modifi de faon ce qu'il soit principalement ax sur la promotion de la scurit, de la stabilit et du respect des droits de l'homme au Kosovo. Emplacement : Kosovo Quartier gnral : Pristina, Kosovo Dure : De juin 1999 aujourd'hui MINUL Mission des Nations Unies au Libria Le coeur de la mission de la MINUL La Mission des Nations Unies au Libria (MINUL) a t tablie par la rsolution 1509 (2003)

    du Conseil de scurit, le 19 septembre 2003, pour :

    appuyer la mise en oeuvre de l'accord de cessez- le-feu et le processus de paix;

    assurer la scurit du personnel de l'ONU;

    soutenir les activits humanitaires et les initiatives en faveur des droits de l'homme;

    ou encore encourager l'effort de rforme de la scurit nationale. Emplacement : Libria Quartier gnral : Monrovia Dure : De septembre 2003 aujourd'hui

    MINURSO (Mission des Nations Unies pour l'organisation d'un rfrendum au Sahara occidental) Prparer le futur du territoire A la suite dun accord auquel sont parvenus le gouvernement du Maroc et le Front

    POLISARIO, la MINURSO a t tablie et dploye en septembre 1991 afin de surveiller le cessez-le-feu et dorganiser un rfrendum qui permettrait aux habitants du Sahara occidental, habilits voter, de dcider du statut futur de ce territoire. Le plan de rglement, tel qu'approuv par le Conseil de scurit, a prvu une priode transitoire pour la prparation d'un rfrendum l'occasion duquel le peuple du Sahara occidental choisirait entre l'indpendance et l'intgration au Maroc. Le Reprsentant spcial du Secrtaire gnral prend la responsabilit unique et exclusive des questions relatives au rfrendum et est assist dans sa tche par du personnel policier, militaire et civil. Emplacement : Sahara occidental Quartier gnral : Laayoune Dure : Avril 1991 - aujourdhui

    http://www.un.org/fr/peacekeeping/missions/unmik/http://www.un.org/fr/documents/view_doc.asp?symbol=S/RES/1244(1999)http://www.un.org/fr/peacekeeping/missions/unmil/http://www.un.org/fr/documents/view_doc.asp?symbol=S/RES/1509(2003)http://www.un.org/fr/peacekeeping/missions/minurso/http://www.un.org/fr/documents/view_doc.asp?symbol=S/RES/690(1991)

  • PAGE 5 LE SIOUX

    MINUSMA (Mission multidimensionnelle intgre des Nations Unies pour la stabilisation au Mali) Appui au processus politique et aide la stabilisation du Mali La Mission multidimensionnelle intgre des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) a t cre par la rsolution 2100 du Conseil de scurit, du 25 avril 2013, pour appuyer le processus politique dans ce pays et effectuer un certain nombre de tches dordre scuritaire. Le Conseil de scurit a demand la MINUSMA daider les autorits de transition maliennes stabiliser le pays et appliquer la feuille de route pour la transition. Par l'adoption de la rsolution 2164 du 25 juin 2014, le Conseil a dcid d'axer le mandat de la MINUSMA sur des tches prioritaires telles que la scurit, stabilisation et protection des civils, l'appui

    au dialogue politique national et la rconciliation nationale, ainsi qu' l'appui au rtablissement de lautorit de ltat dans tout le pays, la reconstruction du secteur de la scurit malien, la promotion et la protection des droits de lhomme, et laide humanitaire. Emplacement : Mali Quartier gnral : Bamako Dure : Avril 2013 - aujourd'hui MINUSCA (Mission multidimensionnelle intgre des Nations Unies pour la stabilisation en Rpublique centrafricaine) Mandate pour protger les civils et appuyer la mise en uvre de la transition en Rpublique centrafricaine Proccup par l'tat d'inscurit, humanitaire, des droits de l'homme et la crise politique en Rpublique centrafricaine, ainsi que ses rpercussions au niveau rgional, le Conseil de scurit a autoris, le 10 avril 2014, le dploiement d'une opration multidimensionnelle des Nations Unies la MINUSCA, avec, pour priorit, la protection des civils. Ses autres tches initiales comprennent le soutien au processus de transition, la facilitation de l'aide humanitaire, la promotion et la protection des droits de l'homme, l'appui la justice et la primaut du droit, le soutien au processus de dsarmement, de dmobilisation, de rinsertion et de rapatriement. La MINUSCA a intgr le Bureau intgr des Nations Unies pour la consolidation de la paix en Rpublique centrafricaine (BINUCA) compter de sa mise en place. Elle a aussi pris le relais de la Mission internationale de soutien la Rpublique centrafricaine sous conduite africaine (MISCA) le 15 septembre 2014, en application de la rsolution 2149 (2014). Emplacement : Rpublique centrafricaine Quartier gnral : Bangui, Rpublique centrafricaine Dure : Avril 2014 - aujourd'hui

    http://www.un.org/fr/peacekeeping/missions/minusma/http://www.un.org/fr/documents/view_doc.asp?symbol=S/RES/2100(2013)http://www.un.org/fr/documents/view_doc.asp?symbol=S/RES/2164(2014)http://www.un.org/fr/peacekeeping/missions/minusca/http://binuca.unmissions.org/Default.aspx?alias=binuca.unmissions.org&language=fr-FRhttp://binuca.unmissions.org/Default.aspx?alias=binuca.unmissions.org&language=fr-FRhttp://www.un.org/fr/documents/view_doc.asp?symbol=S/RES/2149(2014)

  • PAGE 6 LE SIOUX

    MINUSS (Mission des Nations Unies au Soudan du Sud) Protger les civils, surveiller le respect des droits de lhomme, faciliter lacheminement de laide humanitaire et accompagner la mise en uvre de lAccord de cessation des hostilits Le 9 juillet 2011, la Rpublique du Soudan du Sud est devenue le dernier n des pays du monde. Cette naissance est le point culminant dun processus de paix de 6 ans, qui a commenc avec la signature de lAccord de paix global (CPA) en 2005.

    En adoptant la rsolution 1996 (2011) le 8 juillet 2011, le Conseil de scurit a estim que la situation au Soudan du Sud continuait de constituer une menace pour la paix internationale et la scurit dans la rgion. Le Conseil de scurit a institu la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS) pour consolider la paix et la scurit et contribuer mettre en place les conditions ncessaires au dveloppement. Suite la crise qui a clat au Soudan du Sud en dcembre 2013, le Conseil de scurit, par sa rsolution 2155 (2014) du 27 mai 2014, a renforc la MINUSS et a rorient le mandat de la Mission en donnant priorit la protection des civils, la surveillance et les enqutes en matire de droits de lhomme, la cration de conditions dacheminement de laide humanitaire et l'accompagnement de la mise en uvre de lAccord de cessation des hostilits. Emplacement : Soudan du Sud Quartier gnral : Juba, Soudan du Sud Dure : depuis juillet 2011 MINUSTAH (Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Hati) Restaurer un environnement sr et stable La MINUSTAH a t tablie le 1er juin

    2004 par la rsolution 1542 du Conseil de scurit. Cette Mission de l'ONU a succd une force multinationale intrimaire qui avait t autorise par le Conseil de scurit en fvrier 2004 aprs le dpart en exil du Prsident Bertrand Aristide au lendemain d'un conflit arm qui s'est tendu plusieurs villes du pays. Le tremblement de terre dvastateur du 12 janvier 2010, qui a abouti un bilan dramatique de plus de 220.000 morts (selon les chiffres du gouvernement hatien), dont 96 personnes employes par l'ONU, a port un coup svre une conomie et des infrastructures dja chancelantes.

    Le 19 janvier 2010, le Conseil de scurit, dans sa rsolution 1908 , a approuv la recommandation du Secrtaire gnral portant sur l'augmentation des forces de la MINUSTAH sur le terrain pour aider le pays se relever, se reconstruire et retrouver le chemin de la stabilit. Au lendemain de llection prsidentielle de 2011, la MINUSTAH s'est employe continuer d'exercer son mandat initial, consistant :

    restaurer un climat sr et stable;

    appuyer le processus politique en cours;

    renforcer les institutions gouvernementales et les structures d'un tat de droit;

    promouvoir et protger les droits de l'homme Hati. La Mission a galement continu mobiliser ses ressources logistiques pour contribuer aux efforts visant faire face lpidmie de cholra doctobre 2010. Emplacement : Hati Quartier gnral : Port-au-Prince Dure : 1er juin 2004 - aujourd'hui

    http://www.un.org/fr/peacekeeping/missions/unmiss/http://www.un.org/fr/documents/view_doc.asp?symbol=S/RES/1996(2011)http://www.un.org/fr/documents/view_doc.asp?symbol=S/RES/2155(2014)http://www.un.org/fr/peacekeeping/missions/minustah/http://www.un.org/fr/documents/view_doc.asp?symbol=S/RES/1542(2004)http://www.un.org/fr/peacekeeping/missions/minustah/resources.shtmlhttp://www.un.org/fr/memorial/haiti/http://www.un.org/fr/documents/view_doc.asp?symbol=S/RES/1908(2010)http://www.un.org/fr/peacekeeping/missions/minustah/mandate.shtmlhttp://www.un.org/fr/peacekeeping/missions/minustah/emergency.shtml

  • PAGE 7 LE SIOUX

    MONUSCO (Mission de l'Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en Rpublique dmocratique du Congo) Protection des civils et consolidation de la paix en RDC Au 1er juillet 2010, la MONUSCO a remplac la Mission de lorganisation des Nations Unies en Rpublique dmocratique du Congo (MONUC), en application de la rsolution 1925 (2010)

    du Conseil de scurit date du 28 mai 2010. Ce changement reflte la nouvelle phase dans laquelle le pays est entr. La nouvelle mission est autorise utiliser tous les moyens ncessaires pour sacquitter de son mandat, notamment en vue dassurer la protection des civils, du personnel humanitaire et du personnel charg de dfendre les droits de lhomme se trouvant sous la menace imminente de violences physiques et pour appuyer le Gouvernement de la RDC dans ses efforts de stabilisation et de consolidation de la paix. Emplacement : RDC et la sous-rgion Quartier Gnral : Kinshasa (RDC) Bureaux de liaison : Pretoria (Afrique du Sud) et Kigali (Rwanda) Base de soutien logistique : Entebbe (Ouganda) Dure : Depuis juillet 2010 ONUCI (Opration des Nations Unies en Cte d'Ivoire) Protger les civils et soutenir le gouvernement dans le dsarmement, la dmobilisation, la rintgration et la rforme du secteur de la scurit Ayant considr que la situation en Cte dIvoire continuait de menacer la paix et la scurit internationales de la rgion et agissant en vertu du chapitre VII de la Charte des Nations Unies, le Conseil de scurit a, aux termes de sa rsolution

    1528 du 27 fvrier 2004, dcid de crer lOpration des Nations Unies en Cte dIvoire (ONUCI) compter du 4 avril 2004. LONUCI remplace la Mission des Nations Unies en Cte dIvoire (MINUCI), une mission politique cre en mai 2003 par le Conseil avec comme mandat de faciliter la mise en oeuvre par les parties ivoiriennes de laccord de paix quelles ont sign en janvier 2003. A la suite de l'lection prsidentielle de 2010 et la crise politique qui a suivi, l'ONUCI est reste sur le terrain pour protger les civils et soutenir le nouveau gouvernement ivoirien dans le dsarmement, la dmobilisation et la rinsertion des ex-combattants (DDR), ainsi que dans la rforme du secteur de la scurit. Emplacement : Cte d'Ivoire Quartier gnral : Abidjan, Cte d'Ivoire Dure : Depuis avril 2004 jusqu' aujourd'hui ONUST (Organisme des Nations Unies charg de la surveillance de la trve) Aider rtablir la stabilit au Moyen-Orient tabli en 1948, ONUST est la premire opration de maintien de la paix cre des Nations Unies. Les observateurs militaires de lONUST restent dploys au Moyen-Orient pour surveiller les cessez-le-feu et les Conventions d'Armistice gnral, circonscrire les incidents isols et les empcher de dgnrer en conflit gnralis, et aider les autres oprations de maintien de la paix dployes dans la rgion. Le personnel de l'ONUST est galement disponible dans de brefs dlais pour former le noyau de certaines autres oprations dans le monde entier. La disponibilit des observateurs militaires de l'ONUST pour un dploiement quasi immdiat aprs une dcision du Conseil de scurit de crer une nouvelle mission a t un facteur significatif contribuant au dploiement rapide et au succs de ces oprations. Emplacement : Moyen-Orient Quartier gnral :Government House, Jerusalem Dure : mai 1948 - aujourd'hui

    http://www.un.org/fr/peacekeeping/missions/monusco/http://www.un.org/fr/peacekeeping/missions/past/monuc/index.shtmlhttp://www.un.org/fr/documents/view_doc.asp?symbol=S/RES/1925(2010)http://www.un.org/fr/peacekeeping/missions/unoci/http://www.un.org/fr/documents/charter/chap7.shtmlhttp://www.un.org/fr/documents/charter/chap7.shtmlhttp://www.un.org/fr/documents/view_doc.asp?symbol=S/RES/1528(2004)http://www.un.org/fr/documents/view_doc.asp?symbol=S/RES/1528(2004)http://www.onuci.org/http://www.onuci.org/http://www.un.org/en/peacekeeping/missions/unoci/elections.shtmlhttp://www.un.org/fr/peacekeeping/missions/untso/

  • PAGE 8 LE SIOUX

    UNFICYP (Force des Nations Unies charge du maintien de la paix Chypre) Participer aux efforts pour un rglement politique Chypre La Force des Nations Unies charge du maintien de la paix Chypre (UNFICYP) a t cre en 1964 afin de prvenir toute reprise des combats entre les communauts chypriote grecque et chypriote turque. Depuis les vnements de 1974, les responsabilits de la mission ont t largies. L'UNFICYP demeure sur lle afin de surveiller les lignes de cessez-le-feu et la zone tampon, dentreprendre des activits humanitaires et d'appuyer les missions de "bons offices" du Secrtaire gnral de l'ONU. Emplacement : Chypre Quartier gnral : Nicosie Duration : 1964 - aujourd'hui UNMOGIP (Groupe d'observateurs militaires des Nations Unies dans l'Inde et le Pakistan) Contrle du cessez-le-feu dans l'tat de Jammu et Cachemire Le premier Groupe dobservateurs militaires des Nations Unies est arriv dans la zone de la mission le 24 janvier 1949 pour surveiller le cessez-le-feu entre lInde et le Pakistan dans l'tat de Jammu et Cachemire. Ces observateurs, placs sous le commandement du Conseiller militaire nomm par le Secrtaire gnral, ont form le noyau du Groupe d'observateurs militaires des Nations Unies dans l'Inde et le Pakistan (UNMOGIP). Suite la reprise des hostilits en 1971, lUNMOGIP continue surveiller le strict respect du cessez-le-feu du 17 dcembre 1971 et en informent le Secrtaire gnral. Emplacement : La ligne de cessez-le-feu entre l'Inde et la Pakistan dans l'tat de Jammu et Cachemire. Quartier gnral : Islamabad (de novembre Avril) Srinagar (de mai octobre) Dure : janvier 1949 - aujourd'hui

    http://www.un.org/fr/peacekeeping/missions/unficyp/http://www.un.org/fr/peacekeeping/missions/unmogip/

  • PAGE 9 LE SIOUX

    MEMENTO DANGLAIS La terminologie commune interarmes apparat en gras.INFANTERIE / INFANTRY

    infanterie

    quipe team (US)

    brick or half-section (UK)

    groupe squad (US), section (UK) section platoon compagnie company (Co [US] and Coy [UK]) compagnie dclairage et dappui

    (CEA) fire company, support company

    compagnie antichar Anti-Armor Company

    section dclairage scout Platoon (US)

    reconnaissance Platoon

    (UK) section mortiers mortar platoon

    section antichar Anti-Armor Platoon

    (US) Anti-Tank

    Platoon (UK) compagnie de commandement et de logistique (CCL)

    HHC (HQ and HQ Co)

    compagnie de base et dinstruction

    (CBI) training company

    rgiment battalion (Bn)

    interarmes

    brigade brigade (Bde)

    sous-groupement company team (US), combat team (UK) groupement Task Force (US), Battle Group (UK)

    corps darme army corps arme army base divisionnaire Division Support Area lments organiques divisionnaires

    (EOD) divisional base

    lments organiques de corps darme

    (EOCA) corps troops

    lments organiques darme (EOA) army troops Brigade logistique (CA) logistic brigade brigade logistique (div) Divisional Support Command

    (DISCOM) adjoint de compagnie company executive officer (XO) (US), company 2IC (UK)

    chef de section platoon commander, platoon leader (US) commandant de compagnie company commander

    chef de corps commanding officer (CO) chef de groupe squad leader (US) commandant en second 2IC, second in command infanterie aroporte airborne

    infantry

    (US)

    parachute

    infantry

    (UK)

    infanterie alpine mountain infantry infanterie lgre light infantry infanterie mcanise mechanize

    d infantry

    (US)

    armoured

    infantry

    (UK)

    infanterie motorise light armored infantry, motorized infantry(US)

    mechanised infantry (UK) Lgion Etrangre French Foreign Legion officier suprieur adjoint (OSA) deputy CO, Adjutant (UK) prsident des sous-officier (PSO) Sergeant Major (SGM) [US]

    Regimental Sergeant Major (RSM)

    [UK] sous-officier dactive (SOA) platoon sergeant

  • PAGE 10 LE SIOUX

    aromobile airmobile

    aroport airborne

    arotransportable airportable

    amphibie amphibious

    autonomie (en carburant, en km) road range, cruising range

    baonnette bayonet

    bi(tr)pied Bi(tri)pod

    cadence de tir pratique sustained rate of fire

    cadence de tir rapide rapid rate of fire

    cadence de tir thorique cyclic rate of fire

    camra thermique (UK), imageur thermique thermal imager (TI)

    canon mitrailleur automatic cannon

    chenill tracked

    combat en localit (COLOC) Military Operations on Urban Terrain (MOUT) [US] Fighting in Built-Up Areas (FIBUA) [UK]

    conteneur container

    dbarqu dismounted

    embarqu mounted

    fusil rifle

    hliport heliborne

    intensificateur de lumire image intensifier (II)

    lance-grenade grenade launcher

    lance-roquettes antichar light anti-tank weapon (LAW) [UK]), Rocket Propelled Grenade (RPG) lunette de vise grossissante telescopic sight

    mitrailleuse machine-gun

    mortier (lger, moyen, lourd) mortar (light, medium, heavy)

    porte maximum maximum range

    porte pratique combat range, effective range

    poste de tir firing post

    systme sol-air portable Man Portable Air Defence system (MANPAD) tte militaire charge en tandem tandem warhead

    tire et oublie fire and forget

    une rafale de trois coups a 3-round burst

    vhicule blind de combat de linfanterie (VBCI) Armored Infantry Fighting Vehicle (AIFV) vhicule de Combat dInfanterie (VCI) Infantry Fighting Vehicle (IFV)

    vhicule de reconnaissance scout car (US), reconnaissance vehicle (UK) vhicule de Transport de Troupe (VTT) Armoured Personnel Carrier (APC)

  • PAGE 11 LE SIOUX

    Artillerie

    appui arien dans la profondeur Battlefield Air Interdiction (BAI) appui arien rapproch Close Air Support (CAS) appui au contact (mission) close support (task) appui densemble (mission ou articulation) general support (task or task

    organisation) appui densemble avec renforcement par une autre unit dartillerie)

    general support reinforcing + unit (GSR) [US]

    appui direct + unit (articulation) direct support + unit (task organisation) appui feux fire support

    artillerie sol-air Air defense Artillery (ADA)

    [US], Air

    defence (AD)

    [UK]

    artillerie sol-sol field artillery automoteur Self-Propelled (SP) batterie dacquisition Target Acquisition

    Battery (TAB) [US]

    locating battery (UK) canon gun consignes de tir weapons control status couvrir des obstacles, intervalles to cover barriers, gaps dfense antiarienne basse altitude Low Level Air Defence (LLAD) dfense antiarienne courte porte Short Range Air Defence (SHORAD) dfense antiarienne de zone Area Air Defence (AAD) dfense antiarienne particulire, dfense ponctuelle point defense (US)

    vital point defence (UK)

    dfense ditinraire, dfense antiarienne

    daccompagnement route defence

    demander des tirs to request fires, to call for fires dsorganiser la prparation ennemie pour des attaques to disrupt the enemy preparation for

    attack dtachement de liaison (DL)

    Fire Support

    Element (FSE)

    [US] Tactical

    Group (Tac

    Gp) [UK]

    dtachement de liaison et dobservation (DLO) FIre Support Team (FIST) [US]

    Forward Observation Officer (FOO)

    [UK] clairer le champ de bataille to illuminate the battlefield

    lment dobservation dans la profondeur (EOP) Long Range Surveillance

    Detachment (LRSD), Special

    Observation Party (SOP)

    [UK] feux dans la profondeur deep fires, depth fires Groupe de tir Fire Unit (US), gun group (Gun Gp)

    [UK] illuminateur laser laser illuminating system isoler les units au contact to isolate the close battle lance roquettes multiple (LRM) Multiple Launch Rocket System

    (MLRS) lever les tirs to lift fires masquer / aveugler lobservation ennemie to mask enemy observation neutraliser lartillerie sol-air ennemie to suppress enemy air defence neutraliser les menaces de flanc to neutralize the threats from flanks neutraliser les moyens feux ennemis to neutralize enemy artillery objectif feux target obus de mortier mortar bomb, mortar round obusier howitzer participer la surveillance du champ de bataille et

    lacquisition dobjectifs to assist in battlefield surveillance and target acquisition

    plan de feux fire plan prendre partie les forces ennemies de contre attaque to engage enemy counter attack forces ralentir le mouvement des forces ennemies to impede the movement of enemy

    forces reconnaissance arienne tactique Tactical Air Reconnaissance (TAR)

    rgler un tir to adjust fire

    reporter les tirs to shift fires

  • PAGE 12 LE SIOUX

    rideau de fume smoke screen

    roquette rocket

    sous-munition submunition

    systme de positionnement terrestre Global Positioning System (GPS)

    tlmtre laser laser range finder

    tir dappui support fire

    tir darrt Final Protective Fire (FPF)

    tir demble predicted fire, fire for effect (US)

    tir de contre-batterie counter-battery fire

    tir de couverture covering fire

    tir de neutralisation neutralization fire

    tir de neutralisation (armes) suppressive fire

    tir de neutralisation (manuvre dinterdiction) interdiction fire

    tir de prparation preparation fire, preparatory fire

    tir dfensif defence fire

    tir clairant illuminating fire

    tir interdit (artillerie sol-air) weapons hold

    tir libre (artillerie sol-air) weapons free

    tir restreint (artillerie sol-air) weapons tight

    tirs croiss overlapping fires

    tract towed

  • PAGE 13 LE SIOUX

    Les fiches de lecture du CSEM

    Titre de louvrage

    Des partisans et des corps irrguliers

    Auteur - Edition Le Mire de Corvey Anselin et Ponchard, Paris 1823

    ISBN Prix Livre numris par Google

    Rdacteur CES de THIEULLOY Pierre 124 1 promotion

    Date de rdaction 15 dcembre 2010

    1/ LAUTEUR N en 1771, Jean-Frdric le Mire de Corvey, quitte le service actif vers 1815 aprs une riche carrire dofficier dans les armes napoloniennes. Ayant vcu la rvolution franaise, les guerres de Vende, il a pris part la bataille dEsling en 1809 o il sest retrouv promu la tte de son rgiment et la Guerre dEspagne. Il a ainsi parcouru lEurope et observ les peuples et leur manire de combattre. Il a aussi tudi lhistoire militaire, notamment travers les ouvrages de Csar, du marchal de Saxe, du comte de Guibert et du gnral Jomini. Aspirant une vie plus paisible, la deuxime partie de sa vie sera consacre la rdaction de son trait, la biographie du colonel Sruzier1 (1823) ; lenseignement de la musique et la composition dopras musicaux. Il dcde en 1832.

    2/ SYNTHESE DE LOUVRAGE Louvrage du colonel Le Mire de Corvey se prsente comme un trait de tactique lusage des troupes irrgulires, menant une guerre de partisans face une arme dinvasion. Soucieux de pragmatisme, il adapte sa thorie au thtre franais, tout en prcisant : je dsire que mon pays nait jamais besoin de lutiliser . Il sappuie en outre sur sa riche exprience de la chouannerie vendenne et de la gurilla espagnole, cest--dire du soulvement en masse des paysans. Les Chouans avaient commenc ce genre de guerre en France ; mais les Espagnols la firent

    dune manire terrible contre la France : cest de cette manire de faire la guerre que je veux traiter par principe . I - Tableau historique et des troupes lgres Lauteur brosse un tableau des troupes lgres connues et de leur manire de combattre travers le monde et les poques. Il dtaille les volutions de la cavalerie lgre en France, celle-ci fut cre sous Franois Ier, mais Henri II en assura la prennit dans les armes franaises et Louis XIV constitua les premiers rgiments de cavalerie lgre (dragons, hussards).

    1 Colonel dArtillerie lgre ayant pris part aux principales campagnes de lEmpire.

    https://play.google.com/store/books/details?id=jw9gAAAAcAAJ&rdid=book-jw9gAAAAcAAJ&rdot=1

  • PAGE 14 LE SIOUX

    Il voque les diffrents peuples ayant pratiqu la tactique des troupes irrgulires : Les Scythes notamment, montagnards et cavaliers qui donnrent naissance aux armes orientales (Vandales, Turcs, etc.). Puis les hussards hongrois et polonais qui, par mimtisme, opposrent une cavalerie de partis aux Ottomans. Les Cosaques, habiles montagnards dont le nom drive du mot cosa qui signifie chvre en Polonais. Enfin, les redoutables chasseurs tyroliens qui sopposrent aux armes rvolutionnaires franaises. Lauteur voque enfin les voltigeurs napoloniens, prcurseurs de nos commandos , aptes

    se dployer rapidement et combattre sur les arrires de lennemi. Les voltigeurs furent crs par arrt du 22 ventose an 12 [] ils taient spcialement destins tre transports rapidement par les troupes cheval dans les lieux o leur prsence tait ncessaire ; ils taient exercs monter lestement, et dun saut en croupe dun homme cheval, en descendre avec lgret, se former rapidement, et suivre pied un cavalier marchant au trot .

    Au final, et cest loriginalit de louvrage, lauteur prconise des troupes lgres base dinfanterie et de cavalerie.

    II - Les conditions favorables la guerre de partisans De son exprience, Le Mire dgage trois points cls ncessaires la russite de la guerre de partisans. Ces trois points cls nont rien perdu de leur actualit, on y retrouve le soutien de la population, une gographie accidente, et un sentiment dinjustice. Le soutien de la population est indispensable, et il est naturel vis--vis des partisans issus directement du pays. On obtiendrait promptement des succs par la connaissance du pays, et par les relations que lon aurait avec tous les habitants. Ce soutien est dautant plus fort que linvasion semble temporaire, car on a pour soi la presque totalit des habitants, qui vous donnent tous les renseignements dont vous pouvez avoir besoin, et qui savent bien, quune occupation ne pouvant tre que momentane, on saurait punir plus tard, celui qui aurait aid lennemi commun, au dtriment des concitoyens. .

    http://www.alamy.com/stock-photo-peninsular-war-siege-of-saragosa-zaragoza-16-june-13-august-1808-maria-57301279.html

  • PAGE 15 LE SIOUX

    Une gographie accidente est ensuite indispensable pour pouvoir dvelopper la guerre du faible au fort. Lauteur sappuie sur ses exemples historiques pour constater que, face une arme rgulire, les montagnes et les pays couverts sont les deux types de terrain propices dans lesquels on lui fait un mal extraordinaire sans beaucoup de risque. Il voque ensuite les villes et tudie le cas historique de Saragosse, puis tend son analyse au cas de Paris.

    Lauteur se focalise en effet sur une dfense du territoire franais o il identifie la Bretagne, les Alpes, les Cvennes, les Vosges et les Pyrnes, comme particulirement propice linsurrection. Enfin et surtout, linsurrection prend racine dans le sentiment dinjustice de la population. Le ressort du partisan est dans le cur de lhomme2 : Les mauvais traitements forcent souvent les peuples se lever en masse pour secouer le joug de leurs oppresseurs . Lhomme bafou et humili fait un redoutable partisan et une fois anim du dsir de vengeance, rien ne peut lui rsister, il brave la mort avec plaisir, et affronte tous les dangers avec courage dans lespoir de se venger. Ce dernier point, souvent nglig par nos armes modernes, suppose la connaissance de la culture et des rgles traditionnelles du pays, point sur lequel lauteur insiste lorsquil traite des qualits de lofficier dtat-major. III - Principes du partisan De louvrage ressortent plusieurs principes. Certains sont aujourdhui admis comme principes classiques de la gurilla, mais lauteur envisage aussi lutilisation dune cavalerie spcialise dans cette guerre. Principes classiques de gurilla On retrouve dans louvrage quatre principes daction classique de la gurilla, qui concident avec les thories dveloppes plus tard pour la guerre rvolutionnaire. Il sagit de :

    1. utiliser lembuscade 2. mener une guerre dusure 3. privilgier la retraite lorsque lennemi est offensif 4. se fondre dans la population

    Utilisation de lembuscade La bonne manire de se battre avec avantage contre des troupes rgles, cest lembuscade ; lhomme qui attend son ennemi est doublement fort, surtout quand il a une retraite assure. Ds quune attaque a t faite, chacun se retire chez soi. Guerre dusure Cette guerre bien faite, dirige par un chef habile, inspirera la terreur lennemi ; il aura beau occuper les villes, comme il faut traverser des routes pour communiquer de lune lautre, il sera assailli sur ces routes ; il faudra quil soutienne un combat chaque dfil ; il nosera plus faire sortir une seule voiture sans escorte ; il fatiguera ses troupes, ne pourra se recruter, et sera dtruit peu--peu sans jamais avoir prouv une grande perte la fois.

    2 Maurice de Saxe, Mes Rveries, Economica.

  • PAGE 16 LE SIOUX

    Retraite plutt que dfensive Le moyen de russir dans une guerre de partisans, cest dattaquer toujours : si lon est battu, on se retire, on se rallie, et lon court attaquer sur un autre point. Qui plus est, cette retraite doit tre lunique dfense du partisan : je ne suis pas davis que les partisans dfendent aucune place suivant les rgles de lart ; je laisse cette partie aux armes rgulires . La lgret et la rversibilit pour se fondre dans la population Lauteur dsire des soldats quips du minimum : ntant pas fatigu par aucun fardeau, ils pourront courir plus facilement ; et dans un cas urgent [] ils [] cacheront leur fusil et nauront plus rien sur eux, qui puisse prouver quils soient militaires . Aprs chaque action, le retour chez soi seffectue tranquillement : comme on connat le pays et toutes les traverses et que lon na pas duniforme, on ne craint point dtre arrt . Constat toujours dactualit en Afghanistan. Lemploi de la cavalerie lgre Loriginalit de louvrage rside dans lemploi prconis de la cavalerie irrgulire . Lauteur sappuie sur les savoir-faire des troupes lgres cheval, trs dvelopps dans les sicles prcdents, et mis profit en Espagne deux fins : le combat, et le transport des troupes dinfanterie sur un point cl du terrain. Combat de cavalerie dans la guerre de partisans Une telle cavalerie doit tre lgre et rustique, et lauteur y consacre plusieurs chapitres. Quand la cavalerie fait la guerre de partisans, elle doit exercer ses chevaux tourner rapidement : il faudrait que cette cavalerie shabitut tomber avec imptuosit sur linfanterie sans lui donner le temps de se reconnatre ; si elle tait repousse, elle doit tourner bride, senfuir avec la rapidit de lclair, et se rallier plus loin . Hippoportage : le cheval, prcurseur de lhlicoptre Lauteur prconise surtout un mode daction proche de lhliportage actuel : se servir de la mobilit des chevaux pour surprendre ladversaire avec des troupes dinfanterie. Cette manire de combattre et de porter linfanterie avec rapidit dans lendroit o elle peut tre ncessaire, nous a fait obtenir plusieurs fois lavantage en Espagne, contre des troupes beaucoup plus nombreuses, et qui cependant, faisaient la guerre en partisans 3/ ANALYSE AVIS DU REDACTEUR Si lauteur spanche parfois sur des dtails dsormais dpasss estafettes, usage des outils de la ferme, quipement et habillement du soldat dautres points mritent de retenir notre attention. A ce titre, les qualits de lofficier dtat-major vu par un expert de la guerre de partisans interpelleront tout officier stagiaire de lcole dtat-major ou du cours suprieur dtat-major, notamment lorsquil prcise la ncessit de savoir trs bien la gographie et avoir lu lhistoire de tous les peuples avec lesquels on peut avoir la guerre . A lheure de lOTAN et de la numrisation, il semble en effet lgitime de se demander si nos scolarits centres sur la matrise de langlais, de la numrisation et de lapproche dite globale dmarche scientifique propice lappauvrissement des analyses et du jugement ne sont pas contraires aux prconisations de lauteur. Celui-ci spcifie en effet : pour faire un bon officier dtat-major, et par suite un bon officier-gnral [] il est important de connatre les murs et le caractre de chaque nation .

  • PAGE 17 LE SIOUX

    En outre, lapproche historique choisie par Le Mire de Corvey aboutit, avec un sicle davance, aux mmes conclusions quun

    Mao, un Trinquier ou un Galula

    quant aux quatre principes cits plus haut de la guerre de partisans. Les conclusions quil en tire sont cependant diffrentes puisquil se place dans la peau du partisan et non de larme conventionnelle. Je dsire que mon pays nait jamais besoin de lutiliser. Comment enfin ne pas voir dans ces paroles la valeur prmonitoire de louvrage qui identifiait dj en France les zones propices linsurrection (Bretagne, les Alpes, les Cvennes, les Vosges et les Pyrnes) qui correspondent celles ou la Rsistance sest dveloppe avec le plus de succs. Ajoutons-y une incomparable foi dans son pays, alimente par cette

    mme connaissance historique et formule ainsi : combien de fois la France, au bord du prcipice, a-t-elle t sauve par la bravoure de ses soldats ou par le courage de ses rois. . Sans le savoir, lauteur a retrac, avec cent-vingt annes davance, les grandes lignes de la reconqute franaise, prpare par les maquis ds 1940, et exploite par une arme rgulire en 1944. Enfin, avec prs de 80.000 combattants aujourdhui, et sans doute encore moins demain, c'est--dire sans arme formidable opposer lennemi il convient tout officier franais et europen de simprgner de ce trait, de la manire de faire la guerre de partisan, la seule possible bien faire, lorsque lon est menac dune invasion ; surtout, si lon na pas une arme formidable opposer lennemi. . Et cela en faisant ntre le dsir que [notre] pays nait jamais besoin de lutiliser .

    https://youtu.be/rR9V6NGVvHs?t=1288http://defense.ac-montpellier.fr/pdf/cercle/galula-2801.pdf

  • PAGE 18 LE SIOUX

    On fait la guerre quand on veut. On la termine quand on

    peut

    Machiavel

    Lhistoire du Royaume-Uni est la plus riche en petites guerres , conqutes coloniales,

    contre-gurillas ou oprations de stabilisation. Forts de cette culture les Britanniques avaient

    lambition de faire de Bassorah et des quatre provinces du Sud-Est irakien, un modle pour le

    reste de lIrak. Aprs cinq ans de prsence et 175 soldats tus, le bilan apparat pourtant bien

    mdiocre. Cette exprience est nanmoins riche denseignements au moment o nous nous

    engageons fortement auprs des Amricains dans une difficile opration de contre-gurilla.

    LA PARTICIPATION IMPUISSANTE

    Aprs une courte priode euphorique

    o les patrouilles taient applaudies

    dans les rues de Bassorah, les soldats

    britanniques se sont vite rendu compte

    de leur manque de prise sur les

    vnements. Engages pour des raisons

    qui avaient peu de rapports avec lavenir

    de lIrak, les forces et de Sa Majest ont

    t employes de manire obtenir le

    meilleur rapport cot/gains politiques.

    Cela sest traduit dabord par un

    volume de forces trs rduit par rapport

    la population contrler (de 8000 en

    2003 5000 fin 2007, soit la moiti de

    la division Sud- Ouest, pour contrler 5 millions dhabitants dont la moiti Bassorah) et

    un engagement financier du mme niveau (soit environ 5% du total de la Coalition).

    Cet effort a minima a bien sr entrav laction des forces, comme le reconnaissait le gnral

    Jackson ds dcembre 2006 ( il ny a aucun rapport entre ce que nous faisons et les

    moyens qui sont mis notre disposition pour le faire ), mais na pas permis non plus davoir

    la taille critique qui aurait permis au Royaume-Uni de cogrer lIrak comme lautorisait le

    Conseil de scurit. De fait, la direction de la Coalition a t laisse aux Amricains et les

    Britanniques ont t condamns suivre leur puissant alli avec ses objectifs irralistes et ses

    innombrables maladresses. La marge dinitiative sest mme encore rduite avec le

    transfert dautorit au gouvernement provisoire irakien en juin 2004.

    Sur le terrain, les militaires britanniques ont

    fait de grands efforts pour rtablir un niveau

    de scurit acceptable en sappuyant sur les

    pouvoirs tribaux et en sefforant de se

    gagner lestime de la population par une

    attitude courtoise, un usage minimal de la

    force et le respect du droit. Mais cette action

    militaire na pas t relaye par des

    organisations civiles britanniques lentes

    mettre en uvre la reconstruction et elle a t

    pollue par une multitude dacteurs sur

    lesquels les Britanniques navaient que peu

    de prises : convois amricains roulant toute allure et ouvrant le feu au moindre risque, ONG

    (dont certaines distribuant des bibles), socits prives, milices chiites, etc. Elle est donc

    reste trs superficielle.

    Le bilan de la prsence britannique en Irak (2003-2008)

  • PAGE 19 LE SIOUX

    La surprise de la rvolte mahdiste de 2004 a t le premier rvlateur de la faiblesse

    du contrle alli sur la rgion Sud. Puis, par les scrutins de 2005, lAssemble suprme

    de la rvolution islamique en Irak et ses allis sont parvenus obtenir la majorit des

    siges dans toutes les provinces chiites, lexception de celle de Bassorah conquise par

    Mohammed al- Waeli, membre du parti Fadhila. Celui-ci sest empress dinstaller une

    kleptocratie trs lucrative et trs autonome par rapport au pouvoir central, en

    association avec larme du Mahdi qui a poursuivi sa politique dinfiltration de tous les

    organes de scurit et de contrle des milieux populaires. Les militaires britanniques sont

    totalement impuissants empcher cette progression souterraine dautant plus qu

    lapproche des lections lgislatives (mai 2005), le gouvernement de Tony Blair ne veut

    prendre aucun risque de dissiper lillusion dune force bien accepte par la population et

    contrlant Bassorah.

    PERTE DE CONTROLE

    La ralit de la

    perte de contrle

    britannique

    clate

    finalement au

    grand jour

    Bassorah le 19

    septembre 2005

    aprs la capture

    par lUnit des

    crimes majeurs

    , ou Jameat (un

    escadron de la

    mort

    mahdiste) de

    deux soldats

    SAS agissant

    en civil. Cet

    incident faisait

    suite de nombreux accrochages et lassassinat du journaliste amricain Steven Vincent,

    aussi les Britanniques dcident de marquer les esprits en librant de force les deux SAS

    par un raid mcanis sur le quartier gnral de la Jameat. Au moment du repli, les blinds

    sont encercls par une foule de plusieurs milliers de personnes et des miliciens qui les

    bombardent de cocktails molotov. Les images des soldats schappant des blinds en

    flammes dtruisent dfinitivement le discours officiel. De son ct, le gouverneur Waeli

    fait suspendre toute coopration avec les Britanniques pendant neuf mois.

    Pour la majorit de la presse britannique, il est alors vident que lopration Telic a chou. Le Guardian parle dun fiasco sans quivalent dans lhistoire britannique rcente . Le Daily Mail conservateur voque leffondrement catastrophique de la politique britannique en Irak et le Daily Express rclame le retour des soldats. Les critiques sadressent au gouvernement et non larme, dont les difficults ont engendr un courant de sympathie.

  • PAGE 20 LE SIOUX

    Le temps de la conqute

    des esprits et des curs

    est fini et la priorit est

    dsormais le retrait dIrak

    avec le moins de dgts

    politiques possibles. Les

    Mahdistes le comprennent

    bien qui multiplient les

    attaques par IED afin

    dinterdire tout

    dplacement non protg

    et de couper dfinitivement

    la force dune population

    quils terrorisent (le

    nombre mensuel de

    meurtres double de

    novembre 2005 fvrier

    2006). Le 5 mai 2006, un

    hlicoptre est abattu au-

    dessus de Bassorah et la mission de rcupration des corps des cinq soldats tus et de la

    carcasse de lappareil doit se faire au milieu de tirs et de manifestations particulirement

    violentes. Le 31 mai 2006, le Premier ministre irakien dclare ltat durgence et envoie une

    division rtablir lordre mais

    larme irakienne ne fait pas le

    poids face aux milices.

    Bassorah sombre dans la

    violence. En septembre 2006,

    les Britanniques tentent de

    reprendre linitiative en

    lanant lopration Sinbad .

    Chacun des dix-huit districts

    de Bassorah fait lobjet dune

    opration de bouclage de 48

    heures suivie dune occupation de deux semaines par les troupes irakiennes, puis dun mois

    de contrle par une quipe de policiers militaires britanniques. Le 18 fvrier 2007, Sinbad

    prend fin et son succs proclam sert de prtexte au retrait progressif britannique de

    Bassorah sur laroport louest de la ville3.

    Le 21 fvrier 2007, estimant que la mission britannique a atteint ses objectifs, le Premier

    ministre Tony Blair annonce un contingent rduit 5 500 hommes loccasion de la relve de

    juin 2007 et un retrait total avant la fin de lanne 2008. En octobre 2007, pour sa premire

    visite en Irak, Gordon Brown, annonce une nouvelle rduction de 1 000 hommes pour la fin

    dcembre et encore 2 000 de plus au printemps 2008 (dcision reporte depuis).

    A partir du printemps 2007, les Britanniques sorientent vers des missions de soutien aux

    forces irakiennes, de protection des axes logistiques et, prtextant linfluence croissante et

    ngative de lIran, de contrle des frontires. Ils y dveloppent des modes daction nouveaux

    (patrouilles de Land rover ravitailles par air) trs mdiatiques mais tactiquement peu utiles

    tant la tche est immense. Lensemble du dispositif, comme celui des autres allis non-

    amricains (dont le volume des forces a t divis par deux en cinq ans et qui ont perdu

    135 tus) est trs vulnrable en cas de confrontation directe avec lIran.

    3 Les derniers lments ont quitt la ville en septembre 2007.

  • PAGE 21 LE SIOUX

    ENSEIGNEMENTS

    Les 80 000 soldats britanniques qui

    se sont succds en Irak ont fait

    preuve dun grand

    professionnalisme. Cette comptence

    tactique na pu cependant, et cest

    une constante historique, se

    substituer au manque de moyens et

    surtout une vraie stratgie puisque

    lampleur de la tche dpassait les

    moyens du Royaume-Uni et la

    stratgie, chaotique, tait le fait des

    Amricains.

    Rtrospectivement, la seule solution

    aurait sans doute t de mettre en

    place un vritable imperium avec

    une administration directe, militaire et civile, sous une direction unique, du style du ministre

    de lIrlande du Nord. Cela supposait une lgitimit et des ressources humaines et financires

    non seulement plus importantes que celles dont disposaient les Britanniques mais aussi

    employes de manire plus ractive pour russir une paix clair avec le rtablissement

    rapide de la scurit et des fonctions conomiques.

    Cette administration directe

    aurait comport une

    composante permanente avec

    un personnel fixe pendant les

    annes ncessaires au

    passage la phase de

    normalisation et une

    composante tournante dunits

    militaires et de cellules civiles.

    Les units militaires

    britanniques auraient elles-

    mmes t renforces puis

    remplaces par une arme de

    type Lgion arabe ou Arme

    des Indes, recrutement

    ethnique, fort esprit de corps et avec un solide encadrement britannique (permanent lui

    aussi). Ces mthodes prsentaient toutefois linconvnient de trop ressembler celles de la

    conqute coloniale, ce qui ne pouvait terme que susciter lirritation des Irakiens et

    lincomprhension de lopinion publique britannique persuade dassister une opration de

    stabilisation identique celles ralises dans les Balkans depuis 1995.

    Mais mme ainsi lobjectif de normalisation tait pratiquement inatteignable car le sort de la

    zone de responsabilit britannique tait li celui de lensemble de lIrak. Dans les oprations

    multinationales de stabilisation de grande ampleur que sont lIrak et lAfghanistan, le succs

    gnral dpend du succs des Etats-Unis4. Cela induit un raisonnement de type dilemme

    du prisonnier chez tous les autres allis puisque chacun deux a le choix entre simpliquer

    fortement ou non. Sil simplique fortement, le cot humain et financier va augmenter trs vite

    alors que les gains esprs dpendent surtout dune victoire des Etats-Unis. Or celle-ci est

    la fois trs alatoire car les Amricains sont trs mal prpars la contre-gurilla et trs

    longue se dessiner car ces mmes Amricains disposent de beaucoup de moyens et

    dune forte motivation dans la lutte contre le terrorisme.

    4 LAfghanistan est la premire vritable opration de contre-gurilla laquelle les Franais participent sans tre nation leader.

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    La tendance gnrale est donc ladoption dun profil minimum pour tre crdible et durer en

    attendant un succs des Amricains, tout en limitant les cots. Dans ce contexte, les

    considrations de politique intrieure lemportent vite, surtout si lopration a t impose

    une opinion publique rticence et quelle est scrute par une opposition en manque dautre

    terrain daffrontement.

    Les seuls vritables objectifs sont alors

    la limitation des pertes et des bavures

    puis le retrait dans lhonneur si la

    situation devient trop coteuse pour un

    espoir de victoire amricaine nul. Le

    dtachement britannique Telic sest ainsi

    coup de la population par la force

    protection puis par le regroupement

    dans une base lextrieur de Bassorah,

    pour ensuite sengager dans des

    oprations ( Sinbad , surveillance de

    la frontire, soutien larme irakienne)

    surtout destines donner lillusion dun

    repli matris. Les pertes diplomatiques qui ont rsult de cette politique lencontre de

    celle des Amricains ont t compenses par une implication plus forte en Afghanistan.

    Au niveau tactique, la peur dune enqute judiciaire est dsormais aussi forte chez les

    Britanniques que la peur de combattre lennemi, et cela a des effets trs ngatifs sur le moral

    et le recrutement, en particulier chez les rservistes. Les problmes de stress rencontrs

    par larme britannique en Irak sont les plus importants rencontrs depuis la Seconde

    Guerre mondiale et entre 1 et 2 % des soldats qui reoivent lordre de partir en Irak prfrent

    dserter.

    COLONEL GOYA (2008)

    Remembering the 179 brits killed during the war in Irak.

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    LES BLOGS / vue sur internet :

    (Attention, la plupart de ces vidos montrent crument les effets ltaux des armes daujourdhui. Ceux qui ne supportent pas la vue du sang ou dhommes morts devraient sabstenir de les visionner)

    Voir les liens dans les articles.

    Vido : https://www.youtube.com/watch?v=UYwoZGexpdY : La bataille d'Arnhem : opration market garden https://www.youtube.com/watch?v=eSOUl0aP0ec : La marche glorieuse, la vie de Jean de Lattre de Tassigny

    https://www.youtube.com/watch?v=DwWBj9qMIF8 : histoire de larme franaise de 1871 1939.

    FILM / http://www.streamingcoin.com/2929-paris-brle-t-il-.html : Paris brle til ? http://www.film-streaming.co/larmee-des-ombres-streaming.php : larme des ombres. Nhsitez pas nous faire dcouvrir un blog.

    https://www.youtube.com/watch?v=UYwoZGexpdYhttps://www.youtube.com/watch?v=eSOUl0aP0echttps://www.youtube.com/watch?v=DwWBj9qMIF8http://www.streamingcoin.com/2929-paris-brle-t-il-.htmlhttp://www.film-streaming.co/larmee-des-ombres-streaming.php

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  • PAGE 26 LE SIOUX

    La tactique militaire franaise sous la Rvolution La priode rvolutionnaire ne comporte pas de modification de l'armement; le fusil modle 1777 arme l'infanterie et le matriel Gribeauval quipe l'artillerie. Les modifications de la tactique militaire ne peuvent en consquence provenir que des institutions militaires. Or, cette poque, les soldats sont peu instruits, ou plutt, le sont ingalement. A ct des volontaires, il existe de solides bataillons issus des anciens rgiments. L'amalgame les runira ensuite. Le niveau dun bon nombre dofficiers est initialement nettement insuffisant et la troupe, cette poque, n'a aucune confiance en eux.

    Lemploi de la cavalerie Ds le dbut des guerres de la Rvolution, on assiste la suppression du rle capital de la cavalerie royale car elle est dsorganise par les vnements. Labus du systme divisionnaire mixte, regroupant infanterie, artillerie et cavalerie, supprime les masses de cavalerie et, par consquent, son rle dexploration, ou daction au combat par masses. Le rle principal de la bataille incombe donc linfanterie. Cette carence s'explique galement en partie par la forte prsence de la noblesse au sein de la cavalerie. Sa dsorganisation est sans doute aussi la consquence de cette condition. Elle est l'arme la plus loigne de l'esprit de l'arme de la Rvolution.

    La tactique de combat de linfanterie L'volution de la tactique de 1792 1795 montres l'influence des institutions militaires. Plus encore que la qualit des soldats, c'est la qualit des cadres qui importe. En 1792 les bataillons de l'arme rgulire appliquent les prescriptions du rglement d'infanterie de 1791, prescrivant le dploiement en ligne sous le feu, la colonne d'attaque et l'emploi des "tirailleurs de combat", composs dune ou deux compagnies par bataillon dployes de la sorte. Mais en 1793 et en 1794 on voit dominer la tactique des "tirailleurs en grande bande" et tous les bataillons sont dploys en tirailleurs. L'abus de cette formation semble principalement d au manque de confiance des soldats, mdiocrement instruits, en leurs chefs. Le soldat, se sentant mal command, veut dfendre sa vie, lui-mme, avec son

    arme.

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    "Les gnraux taient des soldats, mais beaucoup n'avaient pas les lumires de l'officier. Ils ne connaissaient pas en gnral d'autres manuvres, la premire rsistance qu'ils rencontraient, que de se jeter en avant avec tout le monde en tirailleurs, sans se mnager de rserve" (Gnral Duhesme). Les Autrichiens dabord surpris par cette "furia francese" trouvent bientt la parade. Des avant-gardes, pousses loin en avant, reculent en disputant pas pas le terrain ces tirailleurs en grande bande, jusqu' ce que des troupes fraches tenues jusque-l en rserve, tombent sur nos troupes en dsordre. Et vers 1795, on en revient la tactique des tirailleurs de combat soutenus par des bataillons en colonne. Les progrs de l'encadrement des officiers permettent d'ailleurs

    l'emploi de cette tactique plus savante. Finalement, et sous linfluence de son armement, l'infanterie agit surtout par le feu. Les attaques " coups de baonnette" sont rares malgr les discours qui vantent cette arme, tel que le proclame le comit de salut public : "L'arme des hros, devant elle choue la tactique des despotes. Elle est le signal de la fuite prcipite de leurs satellites ou l'instrument de leur carnage. A l'aspect de cette arme la plus avantageuse au franais, les tyrans tremblent, les esclaves fuient". La manuvre de lartillerie L'artillerie est l'arme la moins dsorganise par les vnements, mais l'emploi d'un matriel alors nouveau (canons Gribeauval) occasionne au dbut quelques ttonnements. La manuvre de l'artillerie n'tait pour ainsi dire pas tudie dans les coles. Dans la pratique les pices sont amenes sur avant-trains jusqu' la limite de la zone dangereuse car les attelages et conducteurs sont civils. Elles sont ensuite tires la bricole par les servants. La prolonge est utilise pour le franchissement des fosss et le combat en retraite. L'artillerie cheval en fait un usage plus frquent que l'artillerie pied, ce qui, n'est d'ailleurs pas sans occasionner une usure plus rapide de son matriel. La photo droite dtaille la hausse du canon de 8 de campagne du systme de Gribeauval expos au muse de l'artillerie de Draguignan. Les positions de batterie sont choisies en vertu de plusieurs considrations. Elles doivent permettre le tir rasant afin de tirer parti des ricochets du boulet, tout en autorisant la prise d'charpe des lignes adverses. Il est ensuite ncessaire de mnager un espace suffisant de 8 mtres environ entre les pices pour ne pas offrir une cible trop facile. Les attelages sont groups l'abri, peu de distance des positions et il est recommand de faire garder les conducteurs civils par des sentinelles pour empcher leur fuite. En raison de la faible porte du matriel, le tir est excut indpendamment par section. Le chef de section donne la hausse, le pointeur a une importance primordiale.

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    Lemploi de lartillerie Il n'y a aucune rgle prcise d'emploi. Cependant la plupart des cadres, issus de ceux de l'arme royale, s'inspirent des ides de l'cole franaise de la fin du 18e sicle (Guibert, du Tell). On voit apparatre l'emploi de l'artillerie en masse avec la formation de grosses batteries. A Valmy, Snarmont et d'Aboyllle

    groupent 24 pices prs du moulin. Un officier prussien prsent la bataille de Valmy crit "Depuis longtemps, les Franais entretiennent une artillerie formidable, et, de l'aveu mme de Frdric le Grand, aucun peuple d'Europe ne pouvait leur tre compar cet gard et puis le jour de la canonnade, ils s'taient si bien servis de leurs pices de 12 que nos artilleurs n'auraient pas os esprer contre eux un succs dcisif". Cette vocation de la bataille de Valmy, signe Horace Vernet, montre assez justement le positionnement des troupes alors en vigueur l'poque. L'artillerie y est prsente en premire ligne. L'infanterie ennemie devient l'objectif principal. La faible porte des pices ne met dailleurs pas les batteries labri dune attaque d'infanterie. A Valmy, par exemple, lorsque les Prussiens prennent leur dispositif d'attaque, l'artillerie interrompt sa contrebatterie et reporte ses feux sur l'infanterie ennemie.

    A lvidence, il est ncessaire de prparer l'attaque de l'infanterie par des feux d'artillerie. A Wattignies, les boulets ouvrent la voie l'infanterie. L'attaque de Dumouriez contre le village de Neerwinden, non prpare par l'artillerie, choue. Celle des Autrichiens sur le mme village, prcde dun tir dartillerie, russit et entrane la dfaite franaise de Neerwinden. En gnral, les tirs de prparation d'attaque commencent au moment de la formation des colonnes d'attaque et cessent au moment o ces colonnes s'branlent. On peut noter cependant l'habitude nouvelle qui apparat de faire appuyer les attaques par l'artillerie cheval se dplaant par bonds et suivant au plus prs la progression de

    l'infanterie. La proportion de bouches feu ralise dans les batailles de la rvolution, est d'environ deux pices pour 1000 hommes. Elle est infrieure celle dsire par Gribeauval qui en prconisait quatre, mais reste gnralement suprieure celle des armes ennemies. La porte rduite du matriel amne toujours garder une partie de l'artillerie en rserve, mais mesure de l''accroissement de la mobilit, l'importance de cette rserve diminue. Durant les guerres de la Rvolution, l'importance relative de l'artillerie par rapport aux autres armes ne cesse de s'accrotre, en fonction de la qualit croissante des matriels et de la valeur de son encadrement et de ses canonniers.

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    Lemploi de la division mixte. L'organisation divisionnaire trouve sa source dans les progrs de l'armement du 18e sicle comme le fusil et l'artillerie mobile. Mais si la plupart des consquences de cette nouvelle organisation avaient t pressenties par les crivains militaires de la fin du 18e sicle, la longue priode de paix, s'tendant de la guerre de 7 ans au dbut des guerres de la Rvolution, n'en avait pas

    permis la mise en pratique. Sous la Rvolution, certaines causes, la plupart trangres la pure technique d'emploi, vont entraner une autonomie progressive de la division. L'une d'entre elles est la difficult du ravitaillement imposant une arme de se "diviser pour vivre". Une autre raison est l'insuffisance du haut commandement qui, jointe la difficult des liaisons, augmente l'indpendance et l'initiative des chelons subordonns. Alors que les armes de l'ancien rgime marchaient et combattaient groupes, on va assister sous la rvolution l'clatement d'une arme en plusieurs divisions. Cet clatement n'a t rendu possible que par les progrs de l'armement, permettant par exemple une division mixte de mener un combat retardateur contre un ennemi suprieur. Ces divisions marchent sur des itinraires parallles et la vitesse de dplacement d'une arme s'accrot. "Le combat perd sa rigidit et tend ressembler un chapelet aux grains spars l'un de l'autre par une chanette plus ou moins longue. On ne craint pas de laisser des intervalles inoccups, pourvu qu'ils ne soient pas trop tendus et que la cavalerie puisse un moment donn les balayer" (Donnai, De Rosstoach Ulm ). Le front du combat s'tend, et, effectifs gaux, atteint peu prs le double de celui des armes de l'ancien rgime. Les 50.000 hommes de Jourdan la bataille de Wattignies combattent sur un front de 20 kilomtres. Il est maintenant frquent de n'engager le combat qu'avec les divisions les plus proches et de rserver l'action des divisions les plus loignes pour frapper un grand coup. La distinction s'tablit peu peu entre la troupe qui lutte pour faire durer le combat et celle qui entre en scne pour le terminer. C'est un phnomne nouveau, car une des caractristiques des armes du 18e sicle tait la faiblesse de leurs rserves. Cette vocation de la bataille de Wattigny de Georges Morceau de Tour montre Lazare Carnot la tte de ses troupes. Certes le systme divisionnaire donne lieu de nombreux abus. Peu confiant en lui-mme, le haut commandement ne recherche que peu la bataille et encore moins la bataille dcisive. Les pertes de celles de larme de la Rvolution sont dailleurs trs faibles. La maitrise de laction conjugue de nombreuses divisions est encore mal maitrise. Sur un mme thtre d'oprations, comme le Nord-est, par exemple, il n'y a pas d'unit de commandement. Les armes sont dissmines le long des frontires pour couvrir le territoire et les oprations tendent s'mietter en combats isols de divisions.

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    Les grandes batailles de l'poque rsultent le plus souvent d'un concours fortuit de circonstances. Un grand nombre de troupe peut tre engag pour dbloquer une place forte assige, comme Hondschoote (Dunkerque), ou Wattignies (Maubeuge) ou pour en protger une autre, comme la bataille de Fleurus, livre pour couvrir Charleroi. Cette uvre de Jean Baptiste Mauzaisse est une vocation de cette dernire bataille, pendant laquelle les Franais mettront en service un ballon d'observation. L'ide de manuvre est peu prsente dans les rencontres importantes. Le plus souvent, la bataille n'est que la somme d'un certain nombre de combats spars de divisions. L'insuffisance du commandement ennemi et

    surtout la grosse supriorit numrique des Franais sont parmi les facteurs les plus importants des succs des premires annes de la Rvolution. On ne se sert pas de la souplesse de l'organisation divisionnaire et de l'extension des fronts qu'elle a permis pour imposer la bataille l'ennemi. La "bataille par consentement mutuel" du 18e sicle n'a pas encore disparu. Il faudra attendre les campagnes napoloniennes pour voir le systme divisionnaire obtenir son plein rendement. Le futur Empereur, quant lui, fait galement ses armes au profit de la Rpublique en Afrique, la clbre bataille des Pyramides, plus justement nomme du Caire, illustre ici par Rava Giuseppe, ou, le 21 juillet 1798, 20.000 Turcs sont mis hors de combat pour une trentaine de tus du cot franais. Mais les victoires franaises sont de courte dure en Afrique.

    Conclusion La priode rvolutionnaire n'est pas une poque de grand art militaire. La conception d'ensemble est souvent judicieuse, principalement grce Carnot, mais l'excution ne rpond pas la conception. L'tude de cette priode est nanmoins intressante plusieurs titres. Il faut connatre et admirer le prodigieux effort accomplis par la France dans les domaines du recrutement des armes et de la mobilisation industrielle. Les guerres de la Rvolution montre l'importance des rpercussions de la mentalit et de la politique d'une nation sur la formation des armes et leur faon de combattre. Enfin en ce qui concerne l'adaptation de la tactique aux progrs de larmement, la Rvolution marque la transition entre les innovations du 18e sicle et les ralisations de Napolon.

    CBA Nicolas de LEMOS

    http://eric-denis.wifeo.com/giuseppe-rava-graphiste.phphttp://eric-denis.wifeo.com/giuseppe-rava-graphiste.php

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    LA SOMME (1ER JUILLET-18 NOVEMBRE 1916)

    ORIGINE DE LA BATAILLE ; Une offensive franco-anglaise sur la Somme excuter vers le mois de juillet, avait t dcide la 2e confrence interallie de Chantilly, le 14 fvrier, initialement,

    Joffre et Haig avaient dcid que leffort serait port par les franais. Cependant lattaque allemande sur Verdun, au dbut de 1916, avait dtourn la quasi totalit des forces franaises qui devaient tre saignes blanc selon les mots de von Falkenhayn. Malgr la bataille qui continuait sur ce dernier front la date projete, et malgr l'usure croissante des divisions franaises dont 66 avaient d tre envoyes Verdun, le gnral Joffre dcida de maintenir dans les projets primitifs en dterminant que le seul moyen de soulager Verdun ne pouvait que par une offensive sur un autre front. Toutefois, en raison des renforts toujours ncessaires pour le front de Verdun, les moyens affects au dbut l'offensive franaise sur la Somme furent rduits, et il fut dcid que l'offensive principale serait excute par l'arme anglaise. La mission donne l'arme franaise tant d'appuyer ses allis dans leur attaque. Au dbut, une seule arme franaise, la 6e (gnral Fayolle), reut l'ordre d'attaquer cheval sur la Somme, sur un front de 12 km, de Maricourt Foucaucourt. PREPARATION DE LA BATAILLE. Le plan dattaque dcid par Sir Douglas Haig prvoyait donc une offensive dans la Somme, bien que le chef anglais aurait prfr une offensive dans les Flandres qui lui semblait un terrain plus favorable pour la perce dcisive. Les franais ont exig que la date du dbut de loffensive du 1er aout soit avance et que le lieu de loffensive permette de dtourner les ressources allemandes de Verdun. Haig, avec laide du gnral Rawlinson, commandant la 4 Arme, fer de lance de lassaut, se lana dans une prparation mticuleuse de son offensive. Lide maitresse est que les 1 500 canons britanniques, ainsi que les canons franais (1 500 aussi), dtruirait toutes les dfenses avances allemandes permettant aux britanniques davancer sans aucune opposition dans le no mans land. Une fois le bombardement prparatoire termin, les troupes de Rawlinson places au centre de son arme devait savancer pour conqurir une ligne dattaque grce une avance limite. Elles taient lourdement quipes pour pouvoir tenir leur future position. Au nord, de la 4 Arme, le corps de cavalerie du gnral Allenby (troisime arme) devait se charger de lexploitation de la perce effectue au sein des lignes allemandes. La dcision de Haig de confier lexploitation, et le coup de grce, la cavalerie est naturelle, Haig ayant servi dans le 7th Queens Own Hussars. Aprs le bombardement prliminaire dartillerie, un feu roulant prcderait linfanterie vers la ligne allemande et au del des deuxime et troisime ligne de tranches. Un rseau souterrain de cbles tlphoniques avait t prpar par la Royal Artillery pour le contrle et les corrections du barrage roulant durant la progression. Au total, 27 divisions, soit 750 000 hommes, dont 80% britanniques, sopposent aux 16 divisions de la 2 arme allemande.

    http://www.horizon14-18.eu/douglas-haig.htmlhttp://www.lefigaro.fr/histoire/2016/02/16/26001-20160216ARTFIG00310-falkenhayn-celui-qui-voulait-saigner-a-blanc-l-armee-francaise.phphttp://www.lefigaro.fr/histoire/2016/02/16/26001-20160216ARTFIG00310-falkenhayn-celui-qui-voulait-saigner-a-blanc-l-armee-francaise.phphttp://www.historylearningsite.co.uk/world-war-one/military-commanders-of-world-war-one/sir-henry-rawlinson/http://www.historylearningsite.co.uk/world-war-one/military-commanders-of-world-war-one/sir-henry-rawlinson/https://en.wikipedia.org/wiki/Edmund_Allenby,_1st_Viscount_Allenbyhttps://www.forces-war-records.co.uk/units/293/queens-own-hussars/

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    PREMIRE PHASE (1-17 JUILLET) Le dclanchement de l'attaque eut lieu le 1er juillet 7 heures 30 avec le dclenchement de 17 mines. Sur les 25 kilomtres de front, 100 000 anglais slancent. Les soldats anglais sont persuads que la prparation dartillerie avec 1 million 700 000 obus, dtruirait toutes les positions allemandes. Les soldats du East Surrey Regiment parcourent le no mans land en jouant au football, pensant quil ny avait plus rien de vivant face eux ! Les allemands avaient soigneusement prpar leurs positions. Leurs bunkers, trs efficaces, ont servi de refuges durant le bombardement. Les troupes nont merg que lordque les bombardements dartillerie ont cess. La premire vague slance au dessus de Gommecourt, laile gauche franaise, au dessus de Montauban aprs huit jours de prparation dartillerie ; il ny a donc aucune surprise chez les allemands. Les fils barbels allemands demeurent globalement intacts et les bunkers nont t que peu touchs. Aussi, lorsque les troupes britanniques sortent de leurs tranches, lourdement charges, et avanant lentement pour rester coordonnes, les mitrailleuses allemandes trouvent des cibles faciles. Le 1er juillet 1916 est le jour le plus sanglant de lhistoire de larme britannique. 19 240 soldats sont morts pour des pertes totales de 60 000 hommes. Les pertes les plus lourdes ont t pour le bataillon Isles of Newfoundland (Terre-Neuve, Canada) qui a perdu 90% de ses effectifs, soit lquivalent de 10% de la population de lle ou dun homme sur cinq. Malgr ces trs lourdes pertes, Haig a persist dans son offensive pour des progrs limits. La 4 arme de Rawlinson ont fini par emporter la premire ligne de tranches allemandes le 11 juillet, ce qui a oblig les allemands transfrer des troupes depuis Verdun. Les franais, au sud de loffensive ont un peu plus de succs. Dune part, le barrage a t lev plus tt, donnant une relative surprise loffensive franaise, et dautre part, parce que les allemands ne croyaient pas une offensive franaise, pensant que tous les efforts franais demeuraient sur Verdun. Enfin, les soldats franais, forts de lexprience de Verdun, progressaient par petits groupes, plutt quen lignes. Les franais ont atteint au nord de la Somme, le front Hardecourt - Hem, et au sud le front Biaches - La Maisonnette - Belloy - Estres.

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    DEUXIME PHASE (15 JUILLET-31 AOT) partir du 15 juillet, les renforts allemands alerts un peu partout commencent arriver. La bataille va prendre le caractre d'une lutte d'usure. Le 19 juillet, la dfense allemande est rorganise, avec laile sud formant une nouvelle 1re arme allemande, commande par von Gallwitz qui a sous sa responsabilit toute la dfense allemande. Haig tait convaincu, mais tout comme les allemands ( !), que lennemi est puis et sur le bord de la rupture complte, et quune perce tait possible et imminente. Ainsi, loffensive doit elle tre maintenu. partir du 20 juillet, l'attaque gnrale des allis se dclenche sur tout le front de Pozires, capture par deux divisions australiennes le 23 juillet. Cependant, les progrs furent insignifiants. Une nouvelle attaque, dclenche le 30 juillet, ne donna galement que de mdiocres rsultats. Enfin une attaque franaise (12-24 aot) donna le village de Maurepas. TROISIME PHASE (SEPTEMBRE)

    L'avance avait t enraye aprs les maigres rsultats du dbut, et la lutte avait pris le caractre d'une srie d'oprations secondaires. On voulut cependant en finir, et on dcida malgr les hsitations du gnral Douglas Haigg une nouvelle offensive gnrale. Cette offensive qui dura tout le mois de septembre donna

    des rsultats faibles et fut marque par la prise de Bouchavesne par la 6e arme, par celles de Flers-Courcelette et Martinpuich par les Anglais qui, pour la premire fois, utilisrent des tanks (15 septembre), enfin par celles de Berny et Vermandovillers (17 septembre) par la 10e arme. Le 25 septembre, Combles, encercl par les armes franaises

    et anglaises qui avaient volontairement nglig ce gros point d'appui, tombait.

    http://www.historyofwar.org/articles/people_gallwitz_max.htmlhttp://www.historyofwar.org/articles/people_gallwitz_max.html

  • PAGE 34 LE SIOUX

    QUATRIME PHASE (OCTOBRE-NOVEMBRE) partir de ce moment, la bataille de la Somme est virtuellement termine. En octobre, Joffre a exhort nouveau Haig en vue de relancer des offensives ; Verdun, les franais sont loffensive et regagnent le terrain perdu mais ont besoin que la pression soit maintenu sur les allemands dans la Somme. La mauvaise saison s'avanant, il n'y aura plus que quelques actions de dtail, comme qualifies lpoque. Parmi ces actions on peut citer: - pour les Anglais, la prise de Le Sars (7 octobre), Saint-Pierre Divon, Beaumont-Hamel (13 novembre) ; - pour la 6e arme franaise, la prise de Sailly-Saillisel (15-18 octobre) et du bois de Saint-Pierre-Vaast (fin octobre) ; - pour la 10e arme, la prise d'Ablaincourt et de Pressoir. Le 18 novembre, la boue, la neige mettent fin loffensive. Les britanniques et les franais ont gagn... 12 kilomtres de terrain !

    CONCLUSIONS Du 1er juillet la fin de l'anne 1916, les avances raliss par les armes allies sur la Somme s'levrent 105 000 prisonniers, 350 canons, 1 500 mitrailleuses, 200 km2 de terrain conquis de haute lutte. Au premier abord, il peut cependant sembler que la bataille de la Somme nait pas donn de rsultats immdiats. Le front n'a pu tre perc et, pas plus que les Allemands n'avaient pu prendre Verdun, les franco-anglais nont pu semparer de Bapaume et Pronne. Mais ce ne sont l que des apparences. Lusure des divisions allemandes est telle quelles parleront de l'enfer de la Somme. Les pertes allemandes, 500 000 tus, auront pour consquence le recul allemand sur la ligne Hindenbourg qui va se produire en mars 1917.

    Cette offensive de la Somme fut le premier grand effort de la nouvelle arme britannique leve aprs lappel du dbut de la guerre par Lord Kitchener et, en outre, la premire manifestation de son troite coopration interallie. Les Britanniques aguerris allaient devenir pour les Allemands un adversaire redoutable avec lequel il fallait dsormais srieusement compter dans la guerre industrielle qutait devenu ce conflit. La perce dcisive ne viendra pas, il faudra mettre de ct les corps de cavalerie et prendre en compte une logistique plus lourde ne pouvant tre prise en compte par des camions sur des routes ou un systme ferroviaire lger. Les 12 000 tonnes jour ont ncessit un systme complexe et complet de transport. On tait loin de la misrable petite arme britannique dont se gaussait l'Ennemi en 1914. La bataille a dur 141 jours, du 1er juillet au 18 novembre 1916. Les britanniques ont reconnu 419 654 pertes, 72 000 hommes nont pas pu tre identifis. La bataille a t aussi arienne. Le Royale Flying Corps a perdu 800 appareils et 252 membres. Il sagit du premier engagement de chars dans la guerre. La conduite de la bataille par sir Douglas Haig continue de provoquer des controverses. Les critiques font valoir que son approche inflexible, avec des tactiques issues dun autre temps ont eu pour rsultats des centaines de milliers de morts qui auraient pu tre vits. Dautres soutiennent que Haig a du agir sous la contrainte temps, Joffre le pressant dagir au plus vite, puis de maintenir la pression pour soulager le front de Verdun.

    Lieutenant-colonel Ch. MARCILLE Centre dEntrainement aux actions en Zones Urbaines 94 RI.

    https://fr.wikisource.org/wiki/La_Transformation_militaire_de_l%27Angleterre_(1914-1916

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    LANCASTER HOUSE

    Les Accords de Lancaster House , traits de coopration, ont t signs aprs une anne riche en concertation entre le Royaume-Uni et la France et aprs que le couple franco-britannique exprim par MM. Sarkozy et Cameron passait par des hauts et des bas en fonction des vnements.

    Au Royaume-Uni, cette stratgie est troitement lie la sortie du green paper produit sous le gouvernement Labour puis, du Strategic Defence and Security Review (SDSR) sorti sous le gouvernement de coalition qui favorise adaptabilit et partenariat (adaptability & partnership) comme tant les matres mots dune politique de dfense britannique qui anticipe la fois laprs Afghanistan et les effets de coupe budgtaire massive dans leur budget de dfense. Le partenariat est alors pour certains une faon de garder la mise, le temps de survivre une priode daustrit dans le secteur de dfense et/ou de se protger dun dclassement capacitaire trop important avec le partenaire amricain en prservant deux et ce, avec la France, une capacit daction que lon risquerait de perdre pour soi-mme. Pour dautres, cest une manire de mieux quilibrer le balancier stratgique au moment mme o les Etats-Unis commencent se dsintresser peut-tre du continent europen. Pour dautres encore, cest lapptit sur le plan budgtaire qui prime avec la coopration franco-britannique ouvrant la perspective de faire des conomies dchelle dans lconomie de dfense, en parvenant sentendre deux sur un investissement commun ou complmentaire dans une politique dacquisition et darmement, y compris dans les services, la maintenance et lentretien.

    Pour la France, il sagit de la suite logique de cette politique de rintgration dans le commandement militaire intgr de lOtan o il est certain que lElyse escomptait de la part du Royaume-Uni et des Etats-Unis un retour positif trs fort li cette dmarche prise sous

    limpulsion du prsident Sarkozy en 2008. Finalement, cela a pris un peu plus de temps du fait des longueurs et des incertitudes attaches la campagne en Afghanistan et du dbut de la crise financire lautomne 2008. Mais la France se trouve pleinement en novembre 2010 l o elle aurait voulu tre en avril 2009, la suite de ces rintgrations, cest--dire la fois en bonne place et en coopration troite sur le plan militaire avec les Britanniques et les Amricains. La Libye concrtise ceci en 2011.

    Il sagit dun trait et non pas dune lettre dintention. Linnovation relle que constituent les accords de coopration dfense et scurit entre la France et le Royaume-Uni font que la relation dfense quelle institue est largement dpolitise, pragmatique en termes de coordination et didentification des synergies oprationnelles et industrielles, le tout tant marqu par un trait ayant une valeur juridique plutt que lexpression dune volont politique dont le but est un peu incertain.

    http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/dossiers-pays/royaume-uni/http-publication-diplomatie-gouv-fr-fr-dossiers-pays-royaume-uni-evenements/article/traites-signes-lors-du-sommethttps://www.theguardian.com/careandsupportreform/what-green-paperhttps://www.theguardian.com/careandsupportreform/what-green-paperhttps://www.gov.uk/government/uploads/system/uploads/attachment_data/file/62482/strategic-defence-security-review.pdfhttps://www.gov.uk/government/uploads/system/uploads/attachment_data/file/62482/strategic-defence-security-review.pdfhttps://www.gov.uk/government/uploads/system/uploads/attachment_data/file/35927/defence_green_paper_cm7794.pdf

  • PAGE 36 LE SIOUX

    A l'heure de laustrit dans les budgets de dfense en Europe, on ne parlait plus de coopration comme dune fin en soi ou dun headline goal ayant vocation affichage politique, mais bien de se donner la possibilit de prserver le tissu des capacits militaires et industrielles de dfense des deux pays en spaulant mutuellement tant dans le domaine logistique quoprationnel. Les interdpendances qui peuvent tre ainsi envisages terme font preuve dune relle confiance lun dans lautre qui ne peut tre que trs difficilement entendue dautres. Cette confiance vient du fait que Paris et Londres partagent de faon troite la mme conception et la culture de lemploi de la force militaire. Quoi quil advienne de la coopration plus large en Europe, au sein de lUnion europenne comme de lOtan, tout au moins sur le plan stratgico-militaire, les deux pays fondent cet accord sur une acceptation dune certaine interdpendance souveraine qui saccompagne dun processus dautoprservation. Lensemble des articles figurant dans les traits sauto-suffit au couple lui-mme, la relation ne se remet pas au bon fonctionnement dautres instances ou au pas de marche dautres pays pour tre concrtise. Ltendue donc de cette coopration dpend de lengagement rciproque et volontaire des deux parties de poursuivre cette relation pour que cela marche.

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    Il y a eu un renouveau et une refonte de la relation entre la France et la Grande-Bretagne qui a port dj ses fruits: ceux-ci ont t symboliss par ladquation stratgique au niveau excutif entre le prsident Sarkozy et le Premier ministre David Cameron tout au long de la campagne en Libye, mais aussi relaye par le binme des ministres des Affaires trangres Alain Jupp et William Hague. Au-del de leffort commun en Libye, on a assist la mise en place galement en 2011 des quipes ministrielles qui, de part et dautre de la Manche, ont tiss des relations au moyen comme au plus haut niveau de la classe politique et militaire, dont les relations sont faonnes par un certain automatisme dans la concertation.

    Les Accords de Lancaster House reprsentaient-ils un second souffle pour lEurope de la dfense ou un nouveau point de dpart ? Les accords ont t plus largement un point de dpart quun second souffle. Il fallait favoriser lapproche bilatrale plutt que le contexte multilatral. A linstar de leuro, les Britanniques nont en ralit aucune priorit participer cette Europe de la dfense. Depuis le sommet franco-britannique de Saint-Malo, la France et la Grande-Bretagne avaient ensemble, plusieurs reprises, pris linitiative de relancer le dbat capacitai