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JOURNAL D’INFORMATION DU CENTRE CHORÉGRAPHIQUE NATIONAL MALANDAIN BALLET BIARRITZ EDITO ACTIVITÉ DANSE À BIARRITZ #36 SENSIBILISATION EN BREF CALENDRIER PAGE 3 PAGE 4 PAGE 7 PAGE 8 PAGE 10 PAGE 12 JANVIER > MARS 2009

Numéro 41 - Janvier/Mars 2009

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Malandain Ballet Biarritz - 2009 / design Yocom.fr

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JOURNAL D’INFORMATION DU CENTRE CHORÉGRAPHIQUE NATIONAL MALANDAIN BALLET BIARRITZ

EDITO ACTIVITÉ

DANSE À BIARRITZ #36 SENSIBILISATION

EN BREFCALENDRIER

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À pas contésavec Thierry Malandain

Format : 22x24 cm, 160 pagesISBN : 978-2-7588-0185-6

Prix : 20 € TTC

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EDITO

A vec ses deux visages, l’un tourné vers le passé, l’autre vers le futur, Janus, la divinité

romaine qui donna son nom au mois de janvier préside aux changements. C’est pourquoi, dans l’élan du nouvel an, après quelques soins esthétiques aux vertus raffermissantes, Ballet Biarritz fait peau neuve. L’occasion de remercier tout particulièrement Jean-Charles Federico qui stimule depuis dix ans le métabolisme dermique de notre image, et de saluer Frédéric Néry, auteur d’un renouveau visuel dont le principe actif touche égale-ment notre site internet.

Autre événement, le Conseil d’Ad-ministration de Biarritz Culture a récemment décidé de me confier la direction artistique du festival Le Temps d’Aimer. Ayant déjà exercé cette fonction quatre ans durant, avant d’y renoncer, ce « retour en avant » devrait permettre à Biar-ritz Culture et au CCN d’œuvrer en synergie au profit de la danse à Biarritz tout en maximisant l’inté-rêt de chacun pour une satisfaction mutuelle. Suivant cette définition du « gagnant-gagnant », grâce à Biarritz Culture, puissance invitante et maître d’œuvre du festival, le CCN pourra ainsi lier de nouvelles collaborations

artistiques. C’est dans ce cadre que Biarritz accueillera en septembre prochain le Ballet royal de Suède et le Ballet de Wiesbaden.

Quoi de neuf encore ? Comme an-noncé, le livre consacré aux dix ans de Ballet Biarritz est paru aux Editions Atlantica. Il s’intitule A Pas contés, mais notre reconnaissance n’ayant pas de mesure, c’est sans compter que nous remercions son auteur, Jacqueline Thuilleux et Jacques Dar-rigrand, l’éditeur de cet ouvrage à lire comme un conte de faits. Enfin, notre temps qui pousse à mettre en avant le neuf pour le neuf annonce une année deux mille neuf. Faut-il s’en réjouir, s’attendre au meilleur ou redouter le pire quand deux mille neuf choses avancent pour deux mille huit qui reculent ? Mesure itinéraire des romains, le mille valait mille pas. Et dire qu’il suffirait d’un seul pour que le monde tourne le dos à la barbarie et que la modernité tienne ses promesses. Alors souhaitons que l’an neuf porte cet espoir. Souhaitons que les portes du Temple de Janus se ferment défi-nitivement à ceux qui font la guerre avec le sang des autres, fortune avec l’argent d’autrui. (André Suarès)

Thierry Malandain, janvier 2009

Demille neufs

ACTIVITÉ

Ballet Biarritz au Canada

Alors que se profilait la clôture des festivités du 400 ème anniversaire de la ville de Québec, 1800 personnes ont assisté le 8 octobre 2008, au spectacle de Ballet Biarritz donné au Grand Théâtre de Québec. Ce cadeau de la Région Aquitaine pour le 400è était un gage d’amitié et marquait la volonté de la Région de poursuivre la coopération engagée voici huit ans avec le Québec. « Au-delà d’accords de partenariats, le 400 ème anniversaire de la ville de Québec a vu une mobilisation sans égale des Aquitains qui ont rivalisé d’enthousiasme, de dynamisme et de projets pour célébrer cet événe-ment, affirma Alain Rousset, prési-dent du Conseil régional d’Aquitai-ne. La Région a appuyé ces festivités qui se sont déroulées tant en Aqui-taine qu’à Québec, mais elle a aussi tenu à offrir “personnellement” cette représentation exceptionnelle du Ballet Biarritz à la population de Québec. » En suivant, le 10 octobre 2008, Ballet Biarritz était reçu à l’École supérieure de ballet contem-porain de Montréal, dirigée par Di-dier Chirpaz pour une classe et une répétition publique partagées avec le Jeune Ballet du Québec, tandis qu’en présence de Sylviane Alaux, conseillère régionale et d’Alexandre Perrot, conseiller culture du cabinet du président Alain Rousset, Thierry Malandain participait à Un Point des arts * conduit par Jean-Daniel Lafond et Michaëlle Jean, gouver-neure générale du Canada.

* Le Point des arts, initiative de Son Excellence Jean-Daniel Lafond, vise à instaurer le dialogue et à construire un espace de réflexion, tant sur la création que sur sa réception par la société. Plus de 20 forums ont déjà eu lieu partout au Canada et à l’étranger au cours des deux dernières années.

La composition chorégraphique forme une sorte de rêverie inspirée des personnages des Ménines, une rêverie qui serait celle de l’infante ou celle de Velazquez, avec des évocations de nains, de chiens, de chevaux, d’hidalgos et de dames de la cour. La gestuelle, légère et enle-vée, assez graphique, joue avec les pas classiques, mais crée aussi des formes étonnantes et originales, qui flirtent parfois avec le grotes-que pour bien servir le propos. Le tout reste élégant, exécuté par des interprètes de grand talent. Avec L’amour sorcier, l’univers gitan an-dalou évoque la passion mortelle, voire qui revient de l’au-delà. Avec une gestuelle flamenca stylisée, des corps sensuels, ensorcelés jusqu’à la mort, la chorégraphie comporte une forte expressivité, dramatique et romantique, parfois un peu cli-ché dans les relations entre homme et femme. Est-ce le pittoresque du folklore ou la fatalité de la passion ? Des femmes spectrales et des hom-mes charnels évoluent sur un sol de pétales noirs, dans une scéno-graphie à dominantes de violet et noir, couleurs de deuil. En somme, une oeuvre de frémissement et d’amour qui plonge dans l’inconnu. Ces oeuvres auront pu faire vibrer le lien qui unit le Québec et l’Aqui-taine.

n Le Soleil, Alexandra Liva, 15 octobre 2008

A l’invitation de Charles Jude, direc-teur du Ballet de l’Opéra national de Bordeaux, Thierry Malandain a créé Valse(s) pour les danseurs de cette compagnie. Associé à In the mid-dle somewhat elevated de William Forstythe, Les Indomptés de Claude Brumachon et Clic-Pause-Silence de Jirí Kylián, ce ballet a été présenté à l’Opéra de Bordeaux dans le cadre du festival Novart du 31 octobre au 6 novembre 2008. Spectacle dense, très dense que ces « Quatre tendances ». Qua-tre grands artistes, quatre univers chorégraphiques interprété par le Ballet de l’Opéra. Un sacré défi à relever pour les danseurs, des plai-sirs multiples pour les spectateurs. En ouverture, la dernière création de Thierry Malandain à la demande de Charles Jude, Valse(s), sur la musique de Ravel: Valses nobles et sentimentales. Noble et sentimen-tal est le corps de ballet. Animal aussi. Oiseau sautillant ou corbeau terrifiant, voire mystérieuse veuve noire, chaque interprète intègre la multitude comme avec des batte-ments d’ailes. On retrouve toute la fraîcheur de Malandain dans cet exercice de style virevoltant autour de la valse.

n Sud-Ouest, Céline Musseau, 1er novembre 2008

Valse(s) à Bordeaux q

A l’invitation de Frédéric Flamand, directeur du Ballet national de Mar-seille, Françoise Dubuc a remonté Sextet dans la chorégraphie de Thierry Malandain. A l’occasion des représentations données les 24 et 25 octobre 2008 à l’Opéra de Mar-seille, l’Ensemble Télémaque jouait la partition de Steve Reich sous la direction de Raoul Lay.

Les ballets les plus réussis sont ceux qui, le plus souvent marient intel-ligemment les discours du son et du geste. C’est ce que l’on a perçu lors de la découverte du Sextet de Thierry Malandain : notamment parce que le chorégraphe s’est ap-proprié le langage à la fois complexe et minimaliste de Steve Reich. Au principe de répétition / variation cher à l’américain, Malandain su-perpose une réflexion sur l’univers de la danse, dans ce qu’elle pos-sède d’intératif, de cyclique, de lu-dique... A la complexité rythmique, échos millimétrés, changements de dynamiques, riffs de trois pour quatre, mesures bancales à onze temps, les danseurs répondent par une plastique hypnotique, virtuose et sans paillettes. Les architectures formelles s’emboîtent : c’est du grand Art !

n Zibeline, Jacques Freschel, 20 novembre 2008

Sextet à Marseille

ACTIVITÉ

Valse’s • photo Sigrid Colomyès

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Ballet Biarritz en Allemagne

ACTIVITÉ

Se produisant de plus en plus sou-vent en Allemagne grâce au con-cours de Norddeustsche Konzert Grevesmühl Ballet Biarritz a ouvert Les Semaines Internationales de la Danse de Neuss le 22 octobre 2008.

C’est avec un spectacle éblouissant que Les Semaines Internationales de la Danse de Neuss se sont ouver-tes. Spectacle de pointe dansé sur demi-pointe, avec une précision et une expressivité fantastique, donné à guichet fermé. Dans Le Portrait de l’infante, trois énormes sculptures portant des jupes bouf-fantes, propres au XVII ème siècle, métaphorisent l’étroitesse d’esprit. La chorégraphie les repousse con-tinuellement, créant ainsi, avec des moyens minimes, une opposition à l’inertie du temps. Sur la musique de Maurice Ravel, Malandain offre des figures d’une beauté et d’une force d’expression accomplie. Il crée aussi, avec des corps large-ment ouverts, une image contraire à la rigueur formelle des ballets classiques. Ceci se prolonge avec l’Amour Sorcier qui remportera un succès fou. La danse y appréhende seulement les thèmes principaux du conte andalou, dansés constam-ment par la troupe entière. À une seule reprise, un couple s’engage dans un pas de deux magique. Une prestation grandiose avec une vi-sion radicalement nouvelle du bal-let classique.

n Kölnische Rundschau, 25 octobre 2008

La chorégraphie de Malandain et ses danseurs formidables, développent des figures dynamiques qui pro-duisent un effet sur le spectateur, avec une force si suggestive qu’une tension monte, presque à en cou-per le souffle, jusqu’au moment où, après les tonalités finales de la Féria émotionnelle durant laquelle les Ménines de Vélasquez saluent la mort, les mains peuvent enfin applaudir. Cette première partie, qui incontestablement demande beaucoup d’énergie, ne semble en rien affaiblir les seize danseurs. Car après la pause, on retrouve leur expressivité, leur précision et leur expression sensuelle. Avec l’Amour Sorcier, Malandain a, dans une large mesure, libéré l’œuvre de tout folk-lore et élaboré une pièce sur la vie et la mort, sur l’éphémère et le pou-voir transcendant des sentiments. Il est alors logique de projeter con-tinuellement les rôles principaux à l’ensemble de la troupe : « le chant de l’amour déçu » et toutes ses dan-seuses, ou « la danse de la peur » et tous ses danseurs, sont si finement équilibrés au niveau chorégraphi-que que la magie du modèle ne se perd pas. En même temps, une vérité éternelle est incarnée. Tantôt la danse fait l’effet d’une étonnante cohérence musicale, tantôt elle existe sincèrement selon différentes facettes humaines.

n Neuss-Grevenbroicher Zeitung, Helga Bittner, 24 octobre 2008

L’Amour Sorcier • photo Olivier Houeix

LA DANSE À BIARRITZ # 36

La Belle Otéro

N ée en 1868 à Valga, petit vil-lage de Galice, Agustina Otero

Iglesias, dite Caroline Otero fut durant vingt ans de gloire l’une des plus célèbres artistes et courtisanes de la Belle Epoque. Vouant son existence à la danse « sa grande passion et sa hantise », elle ravagea aussi les coeurs et les fortunes.

Selon ses biographes, chassée de la maison familiale par sa mère alors qu’elle n’a que douze ans, elle suit une troupe de forains à Lisbonne. On la retrouve à Barcelone se pro-duisant dans des cabarets, à Mar-seille, enfin à Paris en mars 1889. « Là, je rencontre un agent théâtral, qui est aujourd’hui mon secrétaire. Il me fait danser où nous pouvons... Un soir, il me dit : prenez votre châle de Manille nous allons chez Véfour. Il y avait là toute une société. Avec le toupet que l’on a quand on a pas quatorze ans, (elle a en réalité vingt-deux ans) je monte sur la table et je danse. Tout près de moi était assis Franconi, alors directeur du Cirque d’été.» Après cette exhibition au Grand Véfour, Otero débute au Cir-que d’été le 18 mai 1890. Aussitôt, elle devient la « Belle » Otero et fai-sant son éloge, Penserose écrit dans la presse : « Vous m’avez un peu réconcilié avec les danses espagno-les.» D’autres critiques souligneront une danse sans école se distinguant par un « élan sauvage inimitable ». Remarquée au Cirque d’été par Ernest Jurgens, directeur de l’Eden Musée à New York, elle s’y produit accompagnée d’un corps de ballet,

de guitaristes et d’une extraor-dinaire garde-robe. « Paris, était pour moi la ville rêvée, je n’avais aucune envie de l’abandonner ! Mais les américains usèrent avec moi d’arguments très éloquents : ils ont pour nom, dollars.» Plus tard, ne pouvant oublier les jours heu-reux passés auprès d’elle, comme d’autres amoureux éconduits, Er-nest Jurgens mettra fin à sa vie. A la suite de quoi la presse américaine surnommera Caroline Otero : « La sirène des suicides ». C’est au cours de ce séjour qu’elle reçoit du mul-timillionnaire Cornelius Vanderbilt une parure de perles noires ayant appartenu à l’impératrice Eugénie. Elle possédera également un col-lier, propriété de Marie-Antoinette offert par le baron Ollstreder et un autre porté par Sissi, impératrice d’Autriche.

De retour à Paris en 1891, « l’artiste andalouse qui a triomphé en Amé-rique » signe un nouveau contrat au Cirque d’été, puis se produit en tournée à Londres, Moscou, Vienne... En 1892, elle est engagée par Edouard Marchand aux Folies Bergère. Elle en restera l’une des vedettes dix ans durant, malgré

ses ennemis déclarés qui affirment qu’elle ne possède aucune tech-nique et doit son succès à bien d’autres qualités. Sa beauté, son élégance lui permettront en effet de fréquenter les hauts lieux pari-siens aux bras de riches banquiers et d’avoir pour amants : Edouard VII, Léopold II de Belgique, le Tsar Nicolas II, Albert Ier de Monaco, Guillaume II ou encore le président du Conseil Aristide Briand. Toute-fois, Mariquita, maîtresse de ballet rapportera qu’elle avait « l’instinct de la danse et du mouvement qui déplace les lignes », ajoutant « Je n’ai rien à t’apprendre, je n’ai qu’à regarder.»

Sur scène, elle portait des tenues somptueuses, tandis que d’authen-tiques joyaux mettaient en valeur une poitrine si célèbre qu’on pré-tend qu’elle servit de modèle aux coupoles de l’Hôtel Carlton à Can-nes. Au théâtre, elle interprètera surtout des rôles de belle étrangère, telle la gitane Mercedes dans Une Fête à Séville. Un ballet-pantomime de Mariquita sur une musique de Georges Palicot créé lors de l’expo-sition universelle de 1900 avec le danseur Paul Franck pour partenai-re. Amie de Colette, Caroline Otero rivalise avec la Carmencita, autre

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Aquitaine

Cefedem

Durant la saison, dans le cadre de la formation des étudiants du Cefe-dem : master- classes et ateliers de répertoire autour de Boléro et Don Juan animés par Dominique Corde-mans. En partenariat avec le Conser-vatoire Maurice Ravel-Côte Basque accueil des étudiants à Biarritz du 27 au 30 Janvier 2009 : ateliers de répertoire animés par Dominique Cordemans et Françoise Dubuc, de composition chorégraphique par Gaël Domenger et conférence de Thierry Malandain sur Les Ballets russes, mais aussi classe, répétition publique et rencontre avec les dan-seurs de Ballet Biarritz.

Université de Pau etdes Pays de l’Adour Durant la saison, dans le cadre de l’Unité d’Enseignement Danse créée par Uppa Danse en partenariat avec le CCN, le Conservatoire Maurice Ravel-Côte Basque et le Réseau des écoles de danse partenaires, des classes de danse et des ateliers sont proposés par les chorégraphes re-çus en Accueil studio au CCN sur le Site Universitaire Bayonne-Anglet-Biarritz.

LA DANSE À BIARRITZ # 36

danseuse espagnole, mais aussi avec Émilienne d’Alençon, Cléo de Mérode et Liane de Pougy. Ce qui fait le bonheur des échotiers : « Un soir Caroline Otero pour éclipser Liane de Pougy qu’elle jalousait, décida d’apparaître au théâtre dans un boléro cons-tellé de diamants. Liane de Pougy avertie arriva, les bras, le cou, les épaules, les mains absolument nus. Quand elle fut dans sa loge, qui faisait face à celle de Caroline Otero, on put voir qu’elle était suivie de sa femme de chambre qui, elle, était parée de tous ses bijoux.» rapporte André de Fou-quières.

En 1901, elle paraît à Berlin dans Modèle, une pantomime écrite à son attention par le Kaiser Guillau-me II. En 1903, elle danse, et chante La Femme au masque dans Le Vendeur de statuettes donné aux Folies Bergère. Au Théâtre des Mathurins, avec Paul Franck et le chanteur Henri Léoni, son amant du moment, elle présente deux pantomimes, La Chalupa et Rêve d’Opium chorégraphiées par Mariquita. Plus tard, Otero chez elle, une pièce écrite par le même Henri Léoni. Puis, d’autres titres comme L’Aragonaise, Pépita en 1908 ou encore Giska: « Un débordement de beauté, d’art et d’émotions » écrit L’Echo de Paris. Entre temps, elle triomphe en Amérique Latine. Reine incontes-tée du music-hall, à la surprise de tous, elle paraît en 1912 dans le premier acte du Carmen de Bizet au Théâtre des Variétés. Présent dans la salle, Albert Carré, direc-teur de l’Opéra Comique l’invite alors à interpréter l’œuvre dans son intégralité salle Favart. Le pu-blic lui réserve une ovation.

En 1914, alors que débute la Grande Guerre, Caroline Otero connue pour ses bonnes relations

Sources Le Roman de la Belle Otero, Caroline Otero. Editions La Calame, 1926.La Véritable biographie de la Belle Otero, Javier Figuero. Editions Fayard, 2003.

avec des dignitaires allemands est approchée par les services du contre-espionnage français pour fournir des renseignements sur l’ennemi. Elle refuse, mais rien n’est certain. En attendant, Aris-tide Briand lui conseille de quitter Paris. Alors, au volant de son auto-mobile, elle se rend au Portugal. Au retour, passant par Hendaye, elle fait halte à Biarritz au moment même où les premiers blessés du front sont accueillis dans les hôtels. Elle note y avoir organisé « des secours pour les réfugiés et les blessés » racontant cette anec-dote : « Entre autres misères, par-mi les réfugiés que j’ai vu arriver à Biarritz, j’aurai toujours l’affreuse vision de cette vieille femme qui avait eu les deux mains coupées et qui se demandait avec angoisse ce qu’allait devenir son petit-fils, un enfant de deux ans. J’ai emmené la malheureuse qui est morte chez moi ; j’ai fait élever son petit-fils et je l’ai adopté ».

Mais selon Charles-André Royer, artiste lyrique et infirmier béné-vole à Biarritz, elle refusera de di-vertir les convalescents comme le voulait l’usage. Soulevant sa robe pour montrer ses jambes, elle lui aurait dit : « Voyons mon ami, vous né voudriez tout dé même pas que la Belle Otero montré ça...! Finie la Belle Otero, finie...» Agée alors de quarante six ans, après Biarritz, elle se rendra à Monaco. Puis à la fin de la guerre s’installera à Nice, passant le reste de sa vie à dilapider sa fortune sur les tapis verts de la Côte d’Azur : des millions de pesetas, un yacht, une île, des bijoux. Elle y mourra, dans l’indigence et l’oubli le 10 avril 1965, à l’âge de quatre vingt-dix sept ans.

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SENSIBILISATION

Festival des lycéens et des apprentis

En collaboration avec l’OARA et le Conseil Régional d’Aquitaine, le CCN a accueilli le 1er décembre 2008 le jury des projets «spectacle vivant - danse, musique, théâtre et spectacle pluridisciplinaire». Domi-nique Cordemans accompagnera ultérieurement certains des projets chorégraphiques sélectionnés pour le Festival des lycéens et des ap-prentis qui se déroulera les 14 et 15 mai 2009 au Parc des Expositions de Périgueux.

Studio Ballet de l’U.S.B - Biarritz

Ateliers de répertoire autour du ballet Cigale avec douze élèves de Monik Elgueta. Présentation finale lors des Scènes Ouvertes du CCN les 4 et 5 mai 2009 à la Gare du Midi.

Errobiko Kaskarotak - Ustaritz

Ateliers animés par Dominique Cordemans pour vingt-cinq dan-seurs du groupe de danse basque Errobiko Kaskarotak d’Ustaritz qui prépare sa nouvelle création pour le Carnaval d’Ustaritz et le Festival Hartzaro qui se déroulera du 25 janvier au 5 février 2009.

Lycée Cantau - Anglet etEcole Supérieure d’Art - Biarritz

Vingt-quatre élèves de Terminale option Arts Appliqués du Lycée Cantau d’Anglet accompagnés de leur professeurs Valérie Noives, Orélie Saada et Delphine Amblar, et vingt élèves de l’Ecole Supérieure d’Art Les Rocailles de Biarritz et leur professeur Caroline Challan Belval sont venus dessiner les danseurs en répétition. Leurs travaux seront ex-posés lors des spectacles de Ballet Biarritz à la Gare du Midi en avril et août 2009.

Dordogne - Périgueux

En collaboration avec l’ADDAM 24 et à l’occasion d’une représentation donnée le 14 mai 2008 à l’Odyssée de Périgueux, six classes à parcours culturels bénéficieront d’ateliers de sensibilisation et assisteront à une répétition.

Bourgogne - Dijon, Chalon sur Saône, Mâcon

En collaboration avec Musique Danse Bourgogne, le Conseil Géné-ral de Saône et Loire et L’arc Scène nationale Le Creusot : transmission et relecture des ballets Les Petits Riens et Sextet avec vingt élèves des classes supérieures des Conser-vatoires à Rayonnement Régionaux de Dijon et du Grand Chalon. Pré-sentation finale lors de six représen-tations données à Dijon, Chalon sur Saône et Mâcon. Par ailleurs, à l’occasion du spectacle donné par Ballet Biarritz le 24 janvier 2009 à l’arc Scène nationale Le Creusot, des master-classes et des ateliers de répertoire destinés aux enseignants et aux élèves avancés seront ani-més par Dominique Cordemans et Thierry Malandain.

Midi-Pyrénées, Toulouse

En collaboration avec le Jeune Ballet du VM Danse Studio dirigé par Vinciane Ghyssens et Matthew Madsen : transmission par Domi-nique Cordemans du ballet Boléro à vingt élèves de la Formation professionnelle. Présentation finale le 19 mai 2009 à l’Odyssud de Bla-gnac.

Rhône-Alpes, Lyon

En collaboration avec le Conserva-toire à Rayonnement Régional de Lyon : transmission par Dominique Cordemans d’extraits du ballet Le Sang des étoiles à douze jeunes danseurs de l’Ensemble Chorégra-phique du Conservatoire de Lyon.

Pays de Loire, Laval

En collaboration avec la mission danse de l’ADDM 53 et à l’occasion d’un spectacle donné par Ballet Biarritz le 29 mai 2009 à Laval : ré-pétition publique destinée aux en-seignants de l’Education Nationale et ateliers de formation pour les professeurs de danse de la Mayenne animés par Dominique Cordemans.

Champagne Ardennes, Reims

En partenariat avec le Grand Théâ-tre de Reims et à l’occasion de représentations données par Ballet Biarritz les 21, 22 et 23 mars 2009 : rencontres, répétitions publiques, master-classes et ateliers de ré-pertoire destinés au Conservatoire à Rayonnement Régional et aux écoles de danse de Reims. Ateliers Voulez-vous danser ? destinés aux adultes et aux élèves de l’option théâtre du Lycée Roosevelt.

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EN BREF

En tournée en France, Europa Dan-se a présenté Mercure de Thierry Malandain au Théâtre des Champs-Elysées à Paris les 26 et 26 octobre et au Théâtre de Bayonne le 5 dé-cembre 2008.

Europa Danse

Partageant le plateau de l’Esplanade du Lac de Divonne les Bains avec le Jeune Ballet du CNSMD de Lyon, le Ballet Junior de Genève à présenté La Mort du cygne, Mozart à 2 et Boléro de Thierry Malandain, le 12 octobre 2008.

Ballet Junior de Genève

Le Junior Ballet du CNSMD de Paris à présenté Gnossiennes de Thierry Malandain du 20 au 24 novembre 2008 à la Salle d’Art Lyrique du Conservatoire de Paris.

Junior Ballet du CNSMD de Paris

Coproduit par Les Films Figures Li-bres et Ballet Biarritz, le film Don Juan, vues d’ailleurs, réalisé par So-nia Paramo et Patrick Lauze d’après le Don Juan de Thierry Malandain sera diffusé sur la chaîne Mezzo le 25 janvier 2009 à 20h30.

Mezzo Don Juan, vues d’ailleurs

Compagnie Gilschamber, jeudi 22 janvier à 19 h, Grand studio.Compagnie Lullaby, jeudi 12 février à 19 h, Grand studio.Ballet Biarritz, vendredi 20 février à 19h, Grand studio.Informations et réservations : 05 59 24 67 19

Répétitions publiques à la Gare du Midi

Lorsque Thierry Malandain et Yves Kordian m’ont demandé de réfléchir à l’image du Ballet, la nécessité de traduire ce que le temps avait révélé au cours de ces dix années est apparu comme une évidence.

L’objectif a donc été de réajuster l’image que renvoie le Ballet, pour que s’exprime visiblement les va-leurs qui caractérisent cette com-pagnie et qui s’étaient fortement affirmées au fil des années. En une décénnie, « les Malandains » ont bâti et imposé une démarche ar-tistique qui aurait été différente si d’autres avaient investi la Gare du Midi. Dans cette logique, l’iden-tité devait être recentré sur l’artis-tique et sur l’élément fédérateur le plus signifiant de l’entreprise, c’est-à-dire son créateur. L’évolu-tion s’est traduite tant au niveau du nom qu’au niveau graphique.

Ainsi, le nominatif « Malandain Ballet Biarritz » devenait incon-tournable pour signifier la « mar-que » que Thierry Malandain et la compagnie avaient apposés sur le fronton du centre chorégraphique national de Biarritz. Depuis long-temps d’ailleurs, les membres du Ballet étaient familièrement appe-lés « les Malandains » par nombre de partenaires !

Au niveau du code graphique, l’orientation s’est calquée sur les « valeurs Malandain ». La démarche artistique de Thierry Malandain est soutendue par de profondes valeurs humaines. La

recherche du sens et de l’esthéti-que guide un style intemporel, à la fois puissant et sobre, qui peut être grave tout autant qu’imper-tinent et qui puise sa richesse dans les racines de son art et dans une vision dynamique de sa dis-cipline.

Au niveau du logo, le principe d’une « signature » permettait de suggèrer la « griffe du créateur ». Depuis toujours, les chorégra-phies de Thierry Malandain sont certies d’un tapis de scène consti-tué de deux rectangles imbriqués noir et blanc. Pour le public, c’est déjà une signature scénique forte et très identifiante. Rap-procher cette signature scénique de l’identité visuelle permet une grande cohérence d’image, mais aussi, et c’est primordial, de rap-peler qu’avec « les Malandains » la danse ne quitte pas la scène.

n Frédéric Néry

Un nouveau logo pour le Ballet

Magali Praud : 10 ans !

Il pleuvait sur Nantes le jour où Magali poussa son premier cri, mais plutôt que rendre son cœur chagrin, la musique des gouttes sur les toits donna des ailes à ses petits pieds. Plus tard, bien décidée à danser ses rêves, frétillante comme une sirène, elle pris sa première leçon de danse. Il pleuvait encore, mais lorsque se forma l’arc en ciel, elle l’escalada et fit de son sommet le vœu de de-venir étoile. Quittant alors son bel océan pour l’Ile de France, elle se présenta au Conservatoire National Supérieur de Paris avant d’en sortir diplômée de poésie muette en 1997. Elle rejoint ensuite le Jeune Ballet de France, puis le Ballet Biarritz en 1999. Remarquée dans chacune des créations, c’est dans Le Spectre de la rose, La Mort du cygne, dans Casse Noisette et d’autres ballets qu’elle paraît en étoile. Une étoile de mer tombée amoureuse du ciel où elle brille depuis dix ans de mille perles de pluie.

n TM

Disparition de Rosella Hightower

« Son Art dépasse les limites de la haute perfection » disait le Marquis de Cuevas de la plus brillante de ses artistes. Applaudie à Biarritz de 1951 à 1961, Rosella Hightower, Madame Rosella pour ceux qui suivirent son enseignement s’est éteinte le 4 novembre dernier à l’âge de 88 ans. A sa famille, à ses proches nous adressons nos plus sincères condoléances. Née en 1920 à Ardmore dans l’Oklahoma, Rosella Hightower débuta au Ballet russe de Monte-Carlo en 1938. So-liste au Ballet Théâtre en 1945, c’est après avoir remplacé Alicia Markova au pied levé dans Giselle au Metro-politan Opera de New York qu’elle est nommée étoile. En 1947, à l’in-vitation du Marquis de Cuevas, elle quitte les Etats-Unis pour rejoindre le Nouveau Ballet de Monte-Carlo, futur Grand Ballet du Marquis de

Cuevas dont elle devient la star incontestée jusqu’à la dissolution de la troupe en 1962 après la mort du Marquis. Elle fonde alors l’Ecole supérieure de danse de Cannes où elle enseignera jusqu’en 2000. Parallèlement elle sera directrice de la danse de l’Opéra de Mar-seille (1969-1972), de l’Opéra de Nancy (1973-1974), de l’Opéra de Paris (1981-1983) et de la Scala de Milan (1983-1986). Célèbre dans le monde entier, son école forma d’innombrables danseurs dont plu-sieurs firent carrière à Ballet Biarritz comme Lyane Lamourelle, Carole Philipp, Thierry Taboni et Giuseppe Chiavaro.

n TM

Un jour, à quelques minutes du lever de rideau, alors que j’étais envahi par le trac, de sa voie recon-naissable entre toutes, Madame Ro-sella me dit : « Giusepi » (c’est ainsi qu’elle prononçait mon prénom), « ce n’est qu’un spectacle, il ne peut rien t’arriver de grave ! » Depuis, j’en ai fait ma devise. Peu importe, que l’on veuille devenir danseur, acteur ou chanteur, auprès de Ma-dame Rosella, tout était possible, elle croyait en chacun de nous et en la passion qui l’habitait. Sa grande modernité, son immense ouverture d’esprit ont ainsi permis à un grand nombre de ceux qui ont eu le bon-heur de suivre son enseignement de devenir « quelqu’un ». Aujourd’hui, Rosella, mon désir est de vous offrir chaque lever de rideau. Vous ima-ginant parmi le public, je danserai alors pour vous remercier de votre générosité et de tout ce dont vous m’avez fait grâce.

n Giuseppe Chiavaro

EN BREF

Magali Praud, La Mort du Cygne • photo Olivier Houeix

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Gare du Midi23, avenue FochF-64200 BiarritzTél. : +33 5 59 24 67 19Fax : +33 5 59 24 75 [email protected]

Président Pierre DurandVice-Président Pierre MoutardeTrésorier Marc Janet

Directeur / Chorégraphe Thierry Malandain

Maîtres de ballet Richard Coudray, Françoise Dubuc

Artistes chorégraphiquesIone Miren Aguirre, Véronique Aniorte, Giuseppe Chiavaro, Annalisa Cioffi, Frederik Deberdt, Cédric Godefroid, Mikel Irurzun del Castillo, Miyuki Kanei, Fabio Lopes, Silvia Magalhaes, Arnaud Mahouy, Florent Mollet, Audrey Perrot, Magali Praud, Thibault Taniou, Nathalie Verspecht, Daniel Viscayo

Professeur invité Angélito LozanoPianistes Alberto Ribera, Miyuki Brickle, Corinne Vautrin

Sensibilisation et transmission du répertoire Dominique CordemansFormation et accueil studio Gaël Domenger

Comptable principale / Chargée du mécénat Rhania LacorreChargée de communication Sabine LamburuSecrétaire-comptable Arantxa LagnetChargée de l’accueil et de la logistique / Secrétariat technique Lise Saint-Martin

Régisseur général Oswald RooseRégisseur lumière Frédéric EujolRégisseuse plateau Chloé BréneurTechnicien lumière Christian GrossardTechniciens son Jacques VicassiauCostumière Véronique MuratRégie costumes / Couturière habilleuse Karine PrinsTechniciens chauffeurs Xavier Pedelucq, Thierry Renault

Techniciennes de surface Annie Alegria, Ghita Balouck, Sabrina Guadagnino

Attaché de presse Yves Mousset / MY CommunicationsConsultant en communicationFrédéric Néry / Yocom

Projet transfrontalier / Fonds européen Interreg IVPartenariat Teatro Victoria Eugenia, Ville de San Sebastián, CCN Malandain BalletBiarritzResponsable / Directeur délégué Yves KordianCoordination ACG Productions

NuméroDirecteur de la publication Thierry MalandainConception & réalisation graphique Frédéric NéryImprimeur SAI (Biarritz)ISSN 1293-6693 - juillet 2002

Directeur délégué Yves Kordian

Directeur de production / Concepteur Lumière Jean-Claude Asquié

www.malandainballet.com

CALENDRIER

13 / 01

24 / 01

29 / 01

31 / 01

06 / 02

03 / 03

21 / 03

22 / 03

23 / 03

24 / 03

26 / 03

28 / 03

Arcachon

Le Creusot

Courbevoie

Noisy le Grand

Fleury les Aubrais

Sète

Reims

Reims

Reims

Beauvais

Vélizy-Villacoublay

Vélizy-Villacoublay

Carmen

Don Juan, Carmen

Don Juan, Carmen

Mozart à 2, Don Juan

Mozart à 2, la Mort du cygne, Ballet Mécanique

Don Juan, Carmen

Mozart à 2, Carmen

Mozart à 2, Carmen

Carmen représentation scolaire

Mozart à 2, La Mort du cygne, Ballet Mécanique

Mozart à 2, Carmen

Les Créatures

Représentations en France

16 / 01

17 / 01

20 / 01

22 / 01

11 / 03

12 / 03

14 / 03

15 / 03

19 / 03

31 / 03

Winterthur (Suisse)

Winterthur (Suisse)

Crémona (Italie)

Vevey (Suisse)

Larnaca (Chypre)

Limassol (Chypre)

Villars sur Glane (Suisse)

Villars sur Glane (Suisse)

Hasselt (Belgique)

Grenade (Espagne)

Don Juan, Carmen

Don Juan, Carmen

Don Juan, Carmen

Don Juan, Carmen

Le Portrait de l’infante et l’Amour sorcier

Le Portrait de l’infante et l’Amour sorcier

Les Créatures

Les Créatures

Les Créatures

Le Portrait de l’infante et l’Amour sorcier

Représentations à l’étranger

JANVIER > MARS 2009

Nathalie Verspecht & Cédric Godefroid, Carmen • photo Olivier Houeix