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RECHERCHE AGRONOMIQUE SUISSE Juillet – Août 2010  |  Numéro 7 – 8 Agroscope | OFAG | HESA | AGRIDEA | ETH Zürich Listes variétales Liste recommandée des variétés de céréales pour la récolte 2011  Encart Environnement Contrôle de l’ambroisie: l’agriculture n’est pas seule concernée  Page 260 Production animale Systèmes d’antennes RFID fixes pour l’identification des porcs  Page 272

numero 7+8 juillet-août 2010

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numero 7+8 juillet-août 2010

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Page 1: numero 7+8 juillet-août 2010

RecheRcheAgRonomiqueSuiSSe

J u i l l e t   –   A o û t   2 0 1 0     |     N u m é r o   7   –   8

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Listes variétales  Liste recommandée des variétés de céréales pour la récolte 2011  Encart

Environnement  Contrôle de l’ambroisie: l’agriculture n’est pas seule concernée  Page 260

Production animale  Systèmes d’antennes RFID fixes pour l’identification des porcs  Page 272

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ImpressumRecherche Agronomique Suisse / Agrarforschung Schweiz est une publication des stations de recherche agronomique Agroscope et de leurs partenaires. Cette publication paraît en allemand et en français. Elle s’adresse aux scientifiques, spécialistes de la recherche et de l’industrie, enseignants, organisations de conseil et de vulgarisation, offices cantonaux et fédéraux, praticiens, politiciens et autres personnes intéressées.

EditeurAgroscope

Partenairesb Agroscope (stations de recherche Agroscope Changins-Wädenswil

ACW; Agroscope Liebefeld-Posieux ALP et Haras national suisse HNS; Agroscope Reckenholz-Tänikon ART)

b Office fédéral de l’agriculture OFAG, Berneb Haute école suisse d’agronomie HESA, Zollikofenb Centrales de vulgarisation AGRIDEA, Lausanne et Lindau b Ecole polytechnique fédérale de Zurich ETH Zürich,

Department of agricultural and foodscience

Rédaction Andrea Leuenberger-Minger, Recherche Agronomique Suisse / Agrarforschung Schweiz, Station de recherche Agroscope Liebefeld-Posieux ALP, Case postale 64, 1725 Posieux, Tél. +41 26 407 72 21, Fax +41 26 407 73 00, e-mail: [email protected]

Judith Auer, Recherche Agronomique Suisse / Agrarforschung Schweiz, Station de recherche Agroscope Changins-Wädenswil ACW, Case postale 1012, 1260 Nyon 1, e-mail: [email protected]

Team de rédaction Président: Jean-Philippe Mayor (Directeur général ACW), Eliane Rohrer (ACW), Gerhard Mangold (ALP et HNS), Etel Keller-Doroszlai (ART), Karin Bovigny-Ackermann (OFAG), Beat Huber-Eicher (HESA), Philippe Droz (AGRIDEA), Jörg Beck (ETH Zürich)

AbonnementsTarifsRevue: CHF 61.–*, TVA et frais de port compris(étranger + CHF 20.– frais de port), en ligne: CHF 61.–** Tarifs réduits voir: www.rechercheagronomiquesuisse.ch ou

[email protected]

AdresseNicole Boschung, Recherche Agronomique Suisse/Agrarforschung Schweiz, Station de recherche Agroscope Liebefeld-Posieux ALP, Case postale 64, 1725 Posieux, tél. +41 26 407 72 21, Fax +41 26 407 73 00, e-mail: [email protected]

Internet www.rechercheagronomiquesuisse.chwww.agrarforschungschweiz.ch

ISSN infosISSN 1663 – 7917 (imprimé)ISSN 1663 – 7925 (en ligne)Titre: Recherche Agronomique SuisseTitre abrégé: Rech. Agron. Suisse

© Copyright Agroscope. Tous droits de reproduction et de traduction réservés. Toute reproduction ou traduction, partielle ou intégrale, doit faire l’objet d’un accord avec la rédaction.

Berner FachhochschuleHaute école spécialisée bernoiseSchweizerische Hochschulefür Landwirtschaft SHLHaute école suisse d’agronomie HESA

SommaireJuillet – Août 2010 | Numéro 7–8

259 Editorial

Environnement

260  Contrôle de l’ambroisie: l’agriculture      n’est pas seule concernée  Christian Bohren, Nicolas Delabays et    

  Stephanie Waldispühl

Environnement

266   Rétrospective phénologique de l’année 2009Claudio Defila

Production animale

272    Systèmes d’antennes RFID fixes pour l’identification des porcsFrank Burose, Tim Anliker, Thomas Jungbluth 

et Michael Zähner

Production végétale

280   Test de 29 nouvelles variétés de ray-grass d’ItalieDaniel Suter, Hansueli Hirschi, Rainer Frick  

et Stéphane Chapuis

Production végétale

286   Des micro-ondes pour lutter contre le rumexRoy Latsch et Joachim Sauter

Eclairage

290   Le cours du pétrole détermine-t-il le prix des produits agricoles ?Daniel Erdin

Eclairage

294   EuroWheat: une plateforme internet d'appui à la lutte intégrée contre les  maladies du bléCaterina Matasci et Fabio Mascher

298 Portrait

299 Actualités

303 Manifestations

Listes variétales

Encart  Liste recommandée des variétés de céréales  

  pour la récolte 2011

  L. Levy, J.-F. Collaud, R. Schwärzel, M. Bertossa,  

  J. Hiltbrunner, M. Anders, P. Stoll et D. Peter

L’examen du comportement au champ des nombreuses variétés de céréales proposées à la pratique est un des gros mandats officiels confiés à Agroscope. La «Liste recommandée des variétés de céréales» met à jour chaque année les données sur les cultivars les mieux adaptés à nos conditions de culture.(Photo: Gabriela Brändle, ART)

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Editorial

259Agrarforschung Schweiz 1 (7 – 8): 259, 2010

L'ambroisie, une adventice  emblématique

Chère lectrice, cher lecteur

«Une plante dont on n’a pas encore découvert les vertus» est la définition 

positive d’une mauvaise herbe. Face à cet optimisme, l’ambroisie à feuilles 

d’armoise (Ambrosia artemisiifolia) semble un cas désespéré, tant elle paraît 

dépourvue  d’aspects  bénéfiques.  Actuellement,  la  plante  fait  l’unanimité 

contre elle: non contente d’être une adventice redoutée dans les parcelles 

cultivées, une néophyte potentiellement menaçante pour l’équilibre de mili-

eux  naturels,  elle  produit,  par-dessus  le  marché,  de  grandes  quantités  de 

pollen violemment allergène, qu’elle relâche dans l’atmosphère.

Au début des années 2000, lorsque les premiers foyers importants ont 

été repérés dans des parcelles agricoles de notre pays, cette conjonction de 

défauts a motivé le lancement d’une action concertée au niveau national: 

des recherches sur sa biologie, la mise au point de stratégies de lutte (voir 

l’article de Bohren et al. en p. 260), son inscription sur la liste des organismes 

particulièrement nuisibles pour l’agriculture, une campagne d’information 

auprès  des  professionnels  et  du  public,  l’organisation  de  journées  d’arra-

chage, etc.

Avec le recul, on peut estimer aujourd’hui que ces démarches ont permis 

de limiter efficacement le développement et la dissémination de cette espèce 

en Suisse; un résultat souvent cité en exemple ailleurs en Europe, notamment 

là où  l’ambroisie provoque de graves problèmes,  comme  la  région Rhône-

Alpes en France ou la plaine du Pô en Italie.

Cependant, cette attention portée à l’ambroisie ne doit pas faire oublier 

les problèmes posés par d’autres espèces végétales. En agriculture,  la ma-

jeure  partie  des  baisses  de  rendement  des  cultures  est  imputable  aux 

 mauvaises  herbes.  Récemment,  la  FAO  a  d’ailleurs  qualifié  les  adventices   

d’Ennemi numéro 1 des paysans  (www.fao.org/news/story/en/item/29402/

icode/), rappelant qu’elles provoquent des pertes équivalant globalement à 

95 milliards de dollars (contre 85 milliards pour les maladies et 46 milliards 

pour les ravageurs).

Au niveau environnemental, les néophytes envahissantes sont une des 

principales menaces qui planent sur la biodiversité des milieux naturels ou 

semi-naturels. Même si l’Europe (et la Suisse) restent relativement peu tou-

chées, des déséquilibres inquiétants sont aussi observés dans notre pays: le 

développement  impressionnant de  la renouée du Japon au bord de nom-

breuses rivières de notre pays en est un exemple concret.

Le  problème  posé  par  l’ambroisie  devrait  être  l’occasion  de  prendre 

conscience  des  enjeux  liés  à  la  gestion  de  la  flore  spontanée  dans  l’agri-

culture et de la nécessité de protéger la biodiversité des milieux naturels.

Nicolas Delabays, Agroscope Changins-Wädenswil ACW

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E n v i r o n n e m e n t

et d’Europe les plus fortement envahies, l’ambroisie est 

la principale responsable des allergies au pollen. La pro-

pagation  continue  de  l’ambroisie  en  Europe  constitue 

un problème croissant pour la santé humaine (Taramar-

caz et al. 2005). En agriculture,  les mesures supplémen-

taires de lutte et les pertes de récolte liées à cette adven-

tice engendrent des charges supplémentaires se chiffrant 

I n t r o d u c t i o n

Depuis son aire d’origine en Amérique du Nord, Ambro-

sia artemisiifolia  L.  (ambroisie  à  feuilles  d’armoise  ou 

ambroisie  élevée)  a  été  introduite  involontairement 

dans  les zones  tempérées de  l’Europe et dans d’autres 

parties du monde. Dans les régions d’Amérique du Nord 

Contrôle de l’ambroisie: l’agriculture n’est  pas seule concernéeChristian Bohren1, Nicolas Delabays1 et Stephanie Waldispühl2

1Station de recherche Agroscope Changins-Wädenswil ACW, 1260 Nyon2Inforama Rütti, 3052 Zollikofen

Renseignements: Christian Bohren, e-mail: [email protected], tél. + 41 22 363 44 25

L’ambroisie colonise tous les espaces libres du champ et produit un pollen hautement allergène et nocif pour la santé.

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Contrôle de l’ambroisie: l’agriculture n’est pas seule concernée | Environnement

Ces dernières années, la réaction d’Ambrosia

artemisiifolia L. aux mesures de lutte a fait

l’objet d’essais au champ et en serre réalisés

dans le canton de Genève et à Changins,

ainsi que d’analyses interlaboratoires

effectuées dans différents pays européens

dans le cadre d’un projet EUPHRESCO. Il

apparaît que l’ambroisie réagit à une lutte

non létale par un nouveau débourrement et

une nouvelle production, toutefois moins

importante, de pollens allergènes et de

semences viables. Le choix de la méthode de

lutte dépend du degré d’invasion et des

alentours du site. Quelle que soit la méthode,

la stratégie essentielle est d’empêcher la

formation de semences capables de germer.

Cet article rend compte des expériences de

lutte dans et en dehors de l’agriculture.R

ésu

en millions de francs. Cette plante annuelle à floraison 

estivale  possède  un  énorme  potentiel  de  propagation, 

dû au grand nombre de semences produit par plante et 

à  leur  forte  faculté  germinative  (Fumanal  et al.  2007). 

Dans nos régions, l’ambroisie germe principalement à la 

fin du printemps, commence à produire des semences en 

août et meurt au plus tard à la première gelée. La plante 

passe  l’hiver  uniquement  sous  forme  de  graines  (Hegi 

1908).

Les essais d’ACW

Herbicides: dans le but d’évaluer l’efficacité de la plupart 

des herbicides autorisés en Suisse, de nombreux essais au 

champ et en  serre ont été menés à Changins et dans  le 

Canton de Genève, entre 2003 et 2009. Au  cours de  ces 

années, plus de 50 substances actives différentes ont été 

appliquées  (avec  quatre  répétitions)  sur  de  petites  par-

celles  de  7  m²  peuplées  uniquement  d’ambroisie,  en 

tenant compte des délais spécifiques à chaque culture. Les 

traitements  ont  été  appliqués  au  moyen  d’un  pulvérisa-

teur à dos (Bohren et al. 2008a).

Fauche: sur  les sites où  l’utilisation d’herbicides est  inter-

dite (bords de routes, gravières, réserves naturelles, rives 

des cours d’eau et des lacs), la fauche reste souvent le seul 

moyen de contrôler efficacement l’ambroisie. Les essais de 

fauche au champ devaient montrer si une seule coupe suf-

fit pour empêcher la formation de semences aptes à ger-

mer, ou si plusieurs coupes espacées de quelques semaines 

sont nécessaires (Bohren et al. 2008b).

Fauche et herbicide: l’expérience a montré que, après une 

mesure de lutte non létale, l’ambroisie repousse toujours 

et peut toujours produire des graines et du pollen, même 

si  c’est  en  moindre  quantité.  Dans  des  essais  au  champ, 

une combinaison des procédés a été testée, comprenant 

une coupe avant la floraison suivie d’un traitement herbi-

cide, afin de limiter la production de pollen et d’empêcher 

la formation de semences à faculté germinative (Delabays 

et al. 2008).

Série d’essais internationaux: les résultats de ces essais ont 

rapidement fait le tour du monde. Les possibilités de lutte 

contre cette plante au pollen extrêmement allergène ont 

éveillé un grand intérêt. La collaboration internationale a 

abouti en 2009 au projet EUPHRESCO du réseau européen 

de recherche ERA-NET, qui participe au programme-cadre 

de  l’UE pour  la promotion de  la communication  interna-

tionale sur les questions de protection des végétaux (FP7). 

Des  spécialistes  danois,  allemands,  slovènes  et  suisses  se 

sont regroupés pour mener à bien des essais interlabora-

toires sur l’effet des herbicides, pour étudier la réaction de 

l’ambroisie aux mesures de lutte mécanique ou chimique, 

ainsi que le comportement de cette plante en situation de 

concurrence avec des plantes cultivées (Buttenschøn 2010).

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Environnement | Contrôle de l’ambroisie: l’agriculture n’est pas seule concernée

lisées individuellement ou en combinaison, afin de limi-

ter la germination des graines. Le choix de la méthode 

dépend du nombre de plantes, de leur stade phénolo-

gique, du site et de l’utilisation du sol.

Lutte mécanique

Arrachage: l’arrachage  systématique  de  toutes  les 

plantes d’un site doit être effectué de préférence avant 

la  floraison,  afin  d’éviter  la  propagation  du  pollen. 

Lorsque  les  peuplements  sont  petits  à  moyens,  l’arra-

chage  des  plantes  avant  la  maturité  des  semences  est 

efficace. Les plantes qui ne portent pas de fleurs ou de 

fruits  devraient  être  soigneusement  séchées,  puis  com-

postées.  Pour  éviter  la  pousuite  de  la  croissance,  les 

plantes arrachées doivent être débarrassées de la terre 

accrochée aux racines et stockées dans des sacs en plas-

tique, sans contact avec le sol, jusqu’à leur complet des-

sèchement.

L’arrachage  des  peuplements  d’ambroisie  entraîne 

une  perturbation  de  la  surface  du  sol.  Les  surfaces 

concernées  devraient  être  ensemencées  avec  des 

espèces couvrantes.

Sarclage: le  sarclage au  stade deuxième feuille permet 

de  lutter  efficacement  contre  l’ambroisie  dans  les 

cultures de maïs et de tournesol. Il peut aussi être effec-

tué  manuellement  sur  de  petites  parcelles.  Par  temps 

sec, sans pluie, les résultats obtenus sont bons.

Fauche: la  fauche  sert  à  empêcher  la  production  de 

semences et à épuiser la plante, dans les régions où les 

peuplements d’ambroisie sont importants et où la lutte 

chimique  est  interdite  ou  impossible  pour  d’autres  rai-

sons. La coupe doit se faire aussi bas que possible, afin 

de  réduire  au  minimum  la  repousse,  sans  pour  autant 

perturber la surface du sol.

Le  moment  du  fauchage  est  crucial,  parce  qu’il 

influence  fortement  les possibilités  de  repousse et de 

floraison de la plante. Une coupe régulière peut empê-

cher la floraison et la production de fruits; cependant, 

les plantes peuvent développer après la coupe des tiges 

secondaires horizontales, qui portent des fleurs et crois-

sent  à  la  surface  du  sol.  Ces  rameaux  seront  difficiles, 

voire impossibles à couper ensuite.

Le fauchage ne doit pas intervenir lorsque les graines 

sont mûres, car le risque de propagation des semences 

augmente. Pour avoir plus d’effet, la fauche devrait être 

combinée avec d’autres méthodes de lutte. Une coupe 

avant  la  floraison combinée à  l’application d’un herbi-

cide sur les repousses garantit une lutte efficace.

Un fauchage mécanique, par exemple à la faucheuse 

à fléaux, est avantageux sur de grandes surfaces infes-

tées à faible relief. Si le peuplement est restreint ou qu’il 

se trouve dans un lieu inadapté au fauchage mécanique, 

S t r a t é g i e s e t m é t h o d e s

De par le nombre de graines produites annuellement par 

chaque plante ou par surface de peuplement, l’ambroi-

sie est une plante invasive. Ce grand nombre de semences 

produites et leur grande faculté germinative confèrent à 

l’ambroisie un énorme potentiel de multiplication.

Le  cycle  de  vie  de  cette  plante  annuelle  d’été  est 

simple: elle germe au printemps, produit des semences 

en été et meurt en automne, soit après la formation des 

semences, soit à l’arrivée du gel. La graine est la seule 

partie de la plante qui survive à  l’hiver et constitue le 

point  sensible  de  l’ambroisie.  La  propagation  de  l’es-

pèce dépend ainsi du bon hivernage des semences. La 

stratégie de lutte doit donc viser ce point faible de son 

cycle vital.

Les  stratégies de lutte  doivent  tenir  compte  de  la 

situation actuelle des sites où l’ambroisie doit être com-

battue: i) régions ou surfaces où l’invasion est au stade 

initial, ou  ii) régions ou surfaces où l’invasion est déjà 

avancée.  Une  zone  nouvellement  peuplée  ne  contien-

dra pas ou seulement un très petit stock de semences. 

Dans une zone où l’invasion est déjà avancée, beaucoup 

de graines seront aptes à germer dans le stock semencier 

du sol. L’observation répétée des sites après les mesures 

de lutte constitue donc un élément déterminant de la 

stratégie à appliquer annuellement.

À  long  terme,  la  seule  méthode  vraiment  efficace 

consiste à empêcher la formation de semences à pouvoir 

germinatif,  pour  pouvoir  réduire  le  stock  semencier 

dans le sol et ainsi enrayer l’invasion. La meilleure straté-

gie est d’empêcher à la fois la production de semences 

et de pollen.

Différentes méthodes peuvent être appliquées pour 

lutter contre A. artemisiifolia. Celles-ci peuvent être uti-

Figure 1 | Il n’y a pas d’herbicide efficace dans les cultures de tour-nesols: un peuplement dense d’ambroisie peut entraîner des pertes de rendement.

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Contrôle de l’ambroisie: l’agriculture n’est pas seule concernée | Environnement

volume  de  la  dose  partielle  dépendait  du  stade  de  la 

croissance au moment de l’utilisation. Des faibles doses 

ne  devraient  être  utilisées  qu’à  un  stade  précoce  de 

croissance.

Les  herbicides  sont  recommandés  en  cas  d’infesta-

tion de surfaces importantes en zone agricole. L’ambroi-

sie peut développer une résistance à certains herbicides. 

En Amérique du Nord, la résistance au glyphosate et en 

Hongrie une résistance à la triazine sont décrites.

Outre leur effet létal, les herbicides peuvent avoir un 

autre effet utile: dans nos essais, le clopyralid a montré, 

lorsqu’il est appliqué juste avant la floraison, qu’il ne tue 

pas la plante mais réduit nettement la faculté germina-

tive de la semence (Bohren et al. 2008c). La recherche 

dans ce domaine pourrait être encore approfondie.

Efficacité des herbicides: dans les traitements effectués 

lors de cette  série d’essais, beaucoup ont  réduit  la bio-

masse de l’ambroisie, mais pas tous. Le positionnement 

de  l’application  influençait  leur effet. La meilleure effi-

cacité a été obtenue avec un traitement précoce, avant 

le stade quatrième feuille. Dans les traitements suivants, 

de  nombreux  herbicides  était  souvent  moins  efficaces, 

même à plus forte dose.

Les traitements fractionnés usuels dans différentes 

cultures  peuvent  optimiser  l’effet  des  herbicides  et 

réduire  la quantité de matière active utilisée.  La dose 

d’herbicide de  la deuxième partie du  traitement peut 

être adaptée en fonction de l’efficacité de la première 

application.

Lutte biologique

Actuellement,  il  n’existe  en  Europe  aucun  moyen  de 

lutte biologique efficace contre l’ambroisie (EPPO/OEPP 

2008).  Une  lutte  biologique  classique  a  été  essayée  en 

Russie, en Ukraine et en ex-Yougoslavie, entre 1969 et 

1990,  plusieurs  insectes  ont  été  introduits  à  cet  effet. 

Toutefois, jusqu’ici, le plus prometteur d’entre eux, Zygo-

gramma suturalis  (Coleoptera,  Chrysomelidae),  n’a  pas 

permis de faire régresser l’infestation. Une poursuite des 

travaux s’impose dans ce domaine (CABI 2010).

D i s c u s s i o n

Tous les essais ont montré que, lorsque des mesures de 

lutte ne sont pas assez efficaces, l’ambroisie est capable 

de repousser.

Lutte dans l’agriculture:  dans  les  surfaces  agricoles  où 

l’ambroisie  fait  partie  de  la  végétation  adventice,  les 

traitements  herbicides  peuvent  dans  de  nombreux  cas 

suffire à éviter des pertes de rendement. Dans certains 

cas  particuliers,  comme  dans  les  cultures  de  tournesol 

(fig.  1)  –  botaniquement  apparenté  à  l’ambroisie  –  il 

par exemple en forte pente, il est conseillé d’effectuer la 

coupe à  la main à  l’aide d’une faux ou d’une débrous-

sailleuse.  Quand  c’est  possible,  l’arrachage  est  préfé-

rable à la fauche.

Labour: le  labour  doit  être  réalisé  en  profondeur,  de 

manière à enterrer les graines d’ambroisie à plus de 10 

cm de profondeur pour empêcher leur germination. Un 

labour  superficiel  ne  suffit  pas.  L’année  suivante,  le 

labour  ramènera  à  la  surface  les  semences  de  l’année 

précédente.

Enherbement: l’ambroisie peut être étouffée en enher-

bant  le  sol  avec  des  plantes  indigènes  annuelles  hiver-

nales.  La  couverture  du  sol  par  des  plantes  indigènes 

couvrantes à croissance rapide doit être dense, afin de 

contrecarrer le repeuplement par l’ambroisie.

Paillage: un  paillage  permet  de  limiter  la  germination 

des graines sur de petites surfaces, par exemple dans les 

cultures spéciales. Les paillis (foin, herbe coupée, copeaux 

de bois, etc.) ou autres types de couverture empêchent 

les rayons du soleil, nécessaires à la germination et à la 

croissance, d’atteindre les semences ou les plantules de 

mauvaises herbes.

Film plastique: le paillage peut être remplacé par un film 

plastique (noir) afin de réduire durablement l’apport de 

lumière à la surface du sol et d’élever la température du 

sol pour tuer  les plantules et empêcher la germination 

des semences.

Pâture: en dépit de la teneur assez élevée en protéines 

brutes et de la digestibilité au printemps de l’ambroisie, 

la  pâture  n’est  pas  prise  en  considération  comme 

méthode de  lutte, car  l’ingestion de grandes quantités 

de cette plante peut se révéler nocive pour les animaux. 

Des  produits  laitiers  issus  de  vaches  ayant  mangé  de 

l’ambroisie ont été reportés comme ayant une odeur et 

un goût désagréables (Weedscanada 2009). Enfin, le pié-

tinement dû au pâturage intensif, qui serait nécessaire à 

la  lutte  contre  l’ambroisie,  favoriserait  par  ailleurs  sa 

germination.

Lutte chimiqueL’utilisation  de  produits  chimiques  pour  lutter  contre 

l’ambroisie est limitée par les réglementations légales. En 

outre, le type de site infesté détermine le choix des subs-

tances actives et la faisabilité du traitement.

Les herbicides combinant des effets  foliaire et  raci-

naire ou les herbicides de contact ont souvent donné les 

meilleurs  résultats.  Les  herbicides  racinaires  appliqués 

en automne sur du colza ou des céréales d’hiver sont res-

tés pratiquement sans effet. Les traitements séquentiels 

(application  d’une  dose  d’herbicide  normale  en  deux 

étapes  ou  traitement  fractionné)  ont  souvent  montré 

une meilleure efficacité qu’une application unique. Le 

Page 8: numero 7+8 juillet-août 2010

264 Recherche Agronomique Suisse 1 (7 – 8): 260–265, 2010

Environnement | Contrôle de l’ambroisie: l’agriculture n’est pas seule concernée

de sécurité, ce qui favorise la pousse de l’ambroisie. Les 

plantes  doivent  être  arrachées  individuellement  à  la 

main  afin  d’éviter  la  formation  de  graines.  Dans  les 

zones où  l’ambroisie est  très abondante,  il  faudrait en 

outre la combattre à l’aide d’un herbicide, afin d’obtenir 

le meilleur résultat possible.

Jardins et parcs: une  couverture  végétale  dense  ralen -

tit  efficacement  l’invasion  par    l’ambroisie.  Les  peuple-

ments végétaux individuels doivent être arrachés avant 

la floraison et entièrement détruits. 

Sites naturels: sur  les surfaces où l’invasion débute,  les 

plantes doivent être arrachées individuellement et entiè-

rement détruites afin de stopper la propagation. Les sols 

perturbés devraient dans la mesure du possible être cou-

verts par un peuplement dense de plantes indigènes. Les 

méthodes d’assainissement devraient être adaptées aux 

conditions des zones infestées.

n’existe pour l’instant aucun herbicide sélectif suffisam-

ment efficace, si bien qu’il faut recourir à la rotation des 

cultures pour réduire le stock de graines présentes dans 

le sol. L’obligation de lutter contre  l’ambroisie stipulée 

dans l’Ordonnance sur la protection des végétaux contri-

bue  largement à empêcher  la propagation  invasive de 

l’ambroisie dans les zones agricoles.

Compétitivité de l’ambroisie: dans nos essais en pot ou 

au champ, l’ambroisie ne s’est pas montrée très compéti-

tive. Elle est très sensible à  la concurrence des cultures 

présentes. La combinaison de l’effet des herbicides et de 

la concurrence a montré un effet cumulatif. 

La végétation environnante a une grande influence 

sur le comportement invasif de l’ambroisie. Les plantes 

confrontées  à  une  concurrence  ont  accusé  un  certain 

retard  dans  leur  développement  phénologique.  Ce 

point faible peut être mis à profit à divers égards dans 

les stratégies de lutte. Des cultures ou des plantes très 

denses peuvent ralentir efficacement la croissance des 

ambroisies, mais la production de semences ne peut pas 

être entièrement réprimée.

Surfaces agricoles: lors  de  l’infestation  de  cultures,  les 

herbicides  doivent  être  utilisés  de  manière  à  avoir  un 

effet optimal sur  l’ambroisie. Un traitement fractionné 

peut favoriser une meilleure efficacité. Les cultures très 

compétitives  peuvent  augmenter  l’efficacité  des  herbi-

cides. En agriculture biologique, on peut profiter de la 

faible compétitivité de  l’ambroisie en utilisant des peu-

plements végétaux denses.

Chantiers:  les  sols  perturbés  des  chantiers  constituent 

des lieux propices au développement de l’ambroisie. Des 

couvertures végétales denses composées de plantes cou-

vrantes ou l’utilisation de film plastique peuvent réduire 

de manière significative la croissance de l’ambroisie, et 

de ce fait la production de semences capables de germer.

Bords des routes: les  bandes  herbeuses  bordant  les 

routes sont tondues au début de l’été pour des raisons 

Encadré | Consignes de sécurité

Seuls les pollens ont un effet allergène. Dans de rares

cas, la plante elle-même peut provoquer des irritations

de la peau. Les personnes sensibles à l’ambroisie ne

devraient pas participer à des actions de lutte. Tous les

intervenants devraient porter des vêtements de

protection couvrant entièrement le corps. Durant la

période de floraison, il convient de porter des masques

à oxygène et des lunettes de protection appropriées.

Liens internet : www.ambrosia.ch

Directives pour la lutte contre l’ambroisie à feuilles

d’armoise (dt., fr., it., eng.) http://www.agrsci.dk/ambrosia/outputs/guidelines.html

Page 9: numero 7+8 juillet-août 2010

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Ria

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Sum

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y

Recherche Agronomique Suisse 1 (7 – 8): 260–265, 2010

Contrôle de l’ambroisie: l’agriculture n’est pas seule concernée | Environnement

Ambrosia control: not only in agricul-

ture!

The reaction of Ambrosia artimisiifolia

L. was studied in recent years using

field and greenhouse trials in Geneva

and in Changins and 2009 in ring tests

in various European countries within

a EUPHRESCO project. The results

showed that ambrosia reacts on a

non-lethal control with re-sprouting

and is able to produce – even in

reduced quantities – pollen and viable

seeds. The choice of control methods

depends on the status of the invasion

and on the type of the site. The main

strategy of all methods must aim

preventing the formation of viable

seeds and must contain a sequential

observation of the treated site. This

paper discusses experience on control

methods within and outside of

agriculture in Switzerland.

Key words: Common Ragweed, weed

control, herbicide, competition,

EUPHRESCO, Switzerland.

Controllo dell’ambrosia – non solo in

agricoltura

Nel contesto di un progetto EUPHRE-

SCO, svolto in vari paesi europei

basato su prove parallele eseguite nel

corso del 2009 e su prove eseguite in

pieno campo e in serra nel canton

Ginevra e a Changins, durante gli

ultimi anni, si è analizzata la reazione

di Ambrosia artemisiifolia L. a diverse

misure di lotta. Si è constatato che

l’Ambrosia risponde, in caso di lotta a

esito sub letale, formando dei ricacci e

con la conseguente produzione, anche

se in misura ridotta, sia di polline

allergenico, sia di semi viabili. La scelta

dei metodi di lotta dipende dal grado

d’infestazione e dall’ambiente circo-

stante al luogo. La strategia di tutti i

metodi deve mirare ad impedire la

produzione di semi viabili. L’articolo

presente descrive le esperienze fatte

con i vari metodi di lotta sia in agri-

coltura, sia in ambiente non agricolo.

Bibliographie b Bohren C., Delabays N. Mermillod G., 2008a. Ambrosia artemisiifolia L.: Feldversuche mit Herbiziden. Agrarforschung 15, 5, 230 – 235.

b Bohren C., Delabays N., Mermillod G., Baker A., Vertenten J., 2008c Ambrosia artemisiifolia L: Optimieren des Schnittregimes. Agrarforschung 15 (7): 308 – 313.

b Bohren C., Mermillod G. & Delabays N., 2008b. Ambrosia artemisiifolia L. Control measures and their effects on its capacity of reproduction. Journal of Plant Diseases and Protection, Special Issue XXI, 311 – 316.

b Buttenschøn R. M. (Ed.), 2010. Leitlinien für den Umgang mit der Beifuss-blättrigen Ambrosie, Ambrosia artemisiifolia. Resultate des EUPHRESCO Projects «Strategies for Ambrosia control (AMBROSIA) 2008 – 2009». Forest & Landscape, 53 p.

b CABI, 2010: http://www.cabi.org/default.aspx?site=170&page=2014 b Delabays N., Bohren C., Mermillod G., Baker A. & Vertenten J., 2008. Lutte contre l’ambroisie (Ambrosia artemisiifolia L.): briser le cycle de la plante pour épuiser son stock semencier dans les sites infestés. Revue suisse Agric. 40 (4) : 191 – 198.

b EPPO/OEPP 2008. Ambrosia artemisiifolia. EPPO/OEPP Bulletin 38, 414 – 418.

b Fumanal B., Chauvel B. & Bretagnolle F., 2007. Estimation of pollen and seed production of common ragweed in France. Ann. Agric. Environ. Med., 2007, 14, 233 – 236.

b Hegi G., 1908 – 1931. Illustrierte Flora von Mitteleuropa: mit besonderer Berücksichtigung von Deutschland, Österreich und der Schweiz. Lehmann, München.

b Taramarcaz P., Lambelet C., Clot B., Keimer C. % Hauser C., 2005. Ragweed (Ambrosia) progression and its health risks: will Switzerland resist this invasion? Swiss Med Weekly, 135, 538 – 548. Weedscanada, 2009: http://www.weedscanada.ca/poisonous_weeds.htm

Page 10: numero 7+8 juillet-août 2010

266 Recherche Agronomique Suisse 1 (7 – 8): 266–271, 2010

E n v i r o n n e m e n t

classes (de très précoce à très  tardive) permettent d’éva-

luer l’état de développement de la végétation. Les bulle-

tins  phénologiques  sont  basés  sur  les  annonces  immé-

diates: 40 des 160 stations d’observations phénologiques 

que compte le réseau, situées dans des régions et à des 

altitudes variées, annoncent 17   phases phénologiques 

dès qu’elles sont observées. Ces 17 phases phénologiques 

I n t r o d u c t i o n e t m é t h o d e

La rétrospective phénologique de l’année 2009 est basée 

sur les données figurant dans le tableau 1 et les bulletins 

phénologiques  diffusés  sur  le  site  Internet  de  Météo-

Suisse (http://www.meteosuisse.ch). Les dates d’observa-

tion des phases phénologiques et  leur répartition en 5 

Rétrospective phénologique de l’année 2009

Claudio Defila, Office fédéral de météorologie et de climatologie MétéoSuisse, 8044 Zurich

Renseignements: Claudio Defila, e-mail: [email protected], tél. +41 44 256 94 05

La floraison du tilleul signale le début de l’été sur le plan phénologique.

Phot

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Page 11: numero 7+8 juillet-août 2010

267Recherche Agronomique Suisse 1 (7 – 8): 266–271, 2010

Rétrospective phénologique de l’année 2009 | Environnement

En 2009, les températures moyennes au-des-

sus de la norme, et surtout les mois d’avril,

mai et août extrêmement chauds, ont

notablement influencé le développement de

la végétation en Suisse. En revanche, la

sécheresse qui a prévalu temporairement n’a

pas influencé les phases phénologiques

observées. Le début normal à tardif de la

période de végétation, floraison du noisetier

en mars et du tussilage fin mars-début avril,

a fait place à une végétation en avance sur

son développement habituel au moment des

dernières phases phénologiques printanières,

en particulier la floraison précoce des

marguerites. Un mois d’avril chaud et des

températures exceptionnellement élevées en

mai sont à l’origine de ce renversement de

situation. L’arrivée précoce de l’été phénolo-

gique a été vraiment exceptionnelle, avec

quelques nouvelles dates record. Ainsi, en

été 2009, une avance de deux à trois

semaines par rapport à la norme a été

observée temporairement, liée à la chaleur

survenue en mai et août, qui a accéléré le

développement de la végétation. Les

vendanges et la floraison du colchique

d’automne ont eu lieu à des dates très

précoces. En revanche, l’arrivée des phases

phénologiques automnales comme la

coloration et la chute des feuilles a été

nettement retardée.

Rés

um

é

ont été choisies de façon à couvrir l’entier de la période 

de végétation (de la floraison du noisetier à la coloration 

des feuilles du hêtre). La rétrospective météorologique 

est un résumé des bulletins mensuels de MétéoSuisse.

R é s u l t a t s

Avec un excédent de chaleur de 1,3 degrés, l’année 2009

a été parmi les sept plus chaudes depuis le début des

mesures en 1864.

C’est surtout à basse altitude que les écarts positifs ont 

été les plus grands. Ces excédents de chaleur ont surtout 

eu lieu en avril, mai et août, ainsi qu’en novembre dans 

le nord du pays. Il y a eu moins de précipitations en 2009 

qu’en moyenne des années 1961 – 1990. Dans l’ouest du 

pays et une partie des Grisons, les valeurs ont même été 

inférieures à 90 % de  la norme. Par contre, au sud des 

alpes et dans le Haut-Valais, quelques excédents de pluie 

ont  été  enregistrés.  Le  Plateau  a  été  significativement 

plus ensoleillé que la moyenne des années 1961 – 1990.

Hiver 2008 – 2009

Dans l’ouest de la Suisse et en altitude, l’hiver 2008 – 2009 

a commencé en décembre avec un léger déficit de tem-

pératures. Par contre, dans les régions de basse altitude 

de Suisse orientale il a fait un peu trop chaud. Au sud de 

la  Suisse,  des  précipitations  abondantes  ont  amené 

beaucoup de neige en altitude. En janvier 2009, le temps 

a  été  nuageux  et  froid  en  plaine,  les  températures 

sont ainsi restées au-dessous de la moyenne des années 

1961 – 1990. C’est  surtout dans  le nord du pays que  les 

précipitations  ont  été  plus  faibles  qu’habituellement. 

Février  a  amené  des  déficits  de  températures  au  nord 

des  Alpes  et  en  particulier  sur  les  sommets.  Grâce  au 

foehn soufflant du nord,  les  températures sont restées 

légèrement  supérieures  à  la  norme  au  sud  des  Alpes. 

Alors que le temps est resté un peu trop sec en plaine au 

nord des Alpes, le sud du pays a reçu plus d’averses que 

la normale, ce qui s’est traduit par de grandes quantités 

de neige en altitude.

Printemps

En mars, une alternance de périodes douces et froides a 

résulté en des températures normales pour cette période 

de  l’année dans  la plupart des  régions de Suisse. Dans 

tout  le pays, sauf à  l’ouest et en Valais,  le climat a été 

trop  humide.  Avril  a  apporté  un  temps  extrêmement 

chaud au nord des Alpes. Entre le 3 et le 15 avril, la tem-

pérature s’est élevée entre 5 et 7 degrés au-dessus de la 

norme.  Ces  conditions  météorologiques  ont  provoqué 

une importante sécheresse avec seulement 10 à 50 % des 

précipitations d’un avril normal. Des précipitations supé-

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268 Recherche Agronomique Suisse 1 (7 – 8): 266–271, 2010

Environnement | Rétrospective phénologique de l’année 2009

important s’est créé. En particulier le pied sud du Jura, le 

versant nord des Alpes,  le Bas-Valais et  les Grisons ont 

reçu très peu de pluie. Dans certaines parties des Grisons 

par exemple, il n’est tombé qu’entre 15 et 30 % des pré-

cipitations d’un mois de septembre normal. Il a fait par-

ticulièrement  chaud  du  6  au  9  octobre.  Le  7  octobre, 

dans  plusieurs  stations,  on  a  mesuré  des  températures 

de plus de 25 degrés, ce qui correspond à une journée 

estivale. Sur l’ensemble du mois,  il n’y a qu’en altitude 

que les températures ont été légèrement inférieures à la 

normale. Dans les autres régions, elles ont correspondu 

à la moyenne. A l’exception du versant nord des parties 

centrales et est des Alpes, il a fait très sec dans toute la 

Suisse. Il y a eu très peu de pluie sur l’ouest du Plateau, 

en  Valais  et  au  Tessin.  Novembre  a  été  extrêmement 

doux. Dans plusieurs endroits, depuis 1864 seul novembre 

2006 avait été encore plus chaud. Novembre a été le seul 

mois  d’automne  à  apporter  des  précipitations  supé-

rieures à la moyenne.

Développement précoce de la végétation au moment

des phases estivalesPour  la  station  d’Arogno,  il  n’y  a  pas  de  données  cette 

année,  aucun  observateur  phénologique  n’ayant  été 

trouvé. Les excédents de chaleur de l’année 2009 et en par-

ticulier  les mois d’avril, mai et août extrêmement chauds 

ont influencé le développement de la végétation en Suisse. 

rieures à la moyenne ont cependant été mesurées dans 

le Haut-Valais, au Tessin et en Haute-Engadine, concen-

trées sur les fortes pluies de fin avril. En mai, le temps est 

resté  extrêmement  chaud  et  ensoleillé.  Dans  de  nom-

breuses régions de Suisse, ce mois a été le deuxième mois 

de  mai  le  plus  chaud  depuis  le  début  des  mesures  en 

1864. A Lugano, ce fut même le plus chaud jamais mesuré. 

A  Sion,  le 25 mai, on a mesuré 35,1 degrés.  Par  consé-

quent, il a fait sec dans tout le pays et même très sec à 

l’ouest, au Tessin et dans les Grisons.

Eté

Juin a présenté en plaine sa face ensoleillée. Des nuages 

et  de  l’humidité  se  sont  toutefois  accrochés  dans  les 

Alpes. Les conséquences furent un excès de chaleur rela-

tif au nord et plus  important au  sud.  Les quantités de 

précipitations ont fortement varié d’une région à l’autre. 

En juillet, dans toute la Suisse, il a fait un peu plus chaud 

et dans la plupart des régions il a plu plus que la moyenne 

des années 1961 – 1990. Comme déjà en avril et en mai, 

les températures se sont envolées en août, ce qui a eu 

pour conséquence un nouvel épisode de sécheresse.

Automne

En septembre, dans toute la Suisse il a fait chaud, jusqu’à 

2 degrés au dessus de la norme des années 1961 – 1990. 

Dans  la  plupart  des  régions,  un  déficit  pluviométrique 

Figure 1 | Les fleurs de marguerite sont le marqueur phénologique de la fin du printemps.

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Page 13: numero 7+8 juillet-août 2010

269Recherche Agronomique Suisse 1 (7 – 8): 266–271, 2010

Rétrospective phénologique de l’année 2009 | Environnement

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1. Jura

Moutier 530 26.03. o 04.05. o 16.05. -- 04.07. o 23.04. o 12.05. o 02.05. o 30.06. ++ 28.08. o

L'Abergement 660 27.03. o 14.04. o 20.05. o 16.04. o 29.04. o 23.04. - 18.05. --

Le Locle 1020 20.05. + 08.06. -- 10.07. 08.05. - 23.05. o 15.05. --- 04.06. --

Les Ponts-de-Martel 1120 05.05. ++ 22.05. o 17.05. o 02.06. --

2. Valais/Vallée du Rhone

Leytron 480 20.03. o 08.04. o 09.04. o 17.04. -- 13.04. o 05.06. -- 09.10. o

Fiesch 1100 05.04. o 10.05. o 25.05. o 27.06. o 02.05. o 15.05. o 12.06. -- 20.08.

Les Plans-sur-Bex 1100 27.04. --- 02.07. o

Gryon 1100 30.04. o 03.05. --

St. Luc 1650 12.04. o 14.05. o 25.05. -- 14.05. o 30.05. 29.05. 12.07. + 20.10. +++

3. Suisse centrale

Sarnen 500 27.02. - 03.04. - 30.04. -- 10.06. -- 13.04. o 22.04. - 20.04. o 21.04. -- 12.06. 12.10. 23.08. -

Entlebuch 765 10.04. + 27.04. - 25.05. - 04.06. -- 19.04. - 13.05. o 04.05. o 19.05. o 08.06. -- 16.10. o 22.08. -

Escholzmatt 910 09.04. ++ 25.04. - 25.05. - 25.06. -- 25.04. -- 09.05. - 03.05. - 03.06. o

Gadmen 1205 24.04. o 19.05. - 29.05. -- 08.05. -- 13.06. --

4. Plateau

Liestal 350 23.03. + 13.04. o 07.05. - 06.06. -- 12.04. o 22.04. - 13.04. o 03.06. +

Cartigny 400 18.03. + 17.04. o 13.05. o 29.05. -- 10.04. o 22.04. o 20.04. o 24.05. - 03.06. -- 23.09. -

Rafz 515 16.03. o 15.04. - 12.05. - 12.06. -- 15.04. - 30.04. o 18.04. -- 11.06. - 07.10. - 02.09. o

Wiliberg 650 01.04. + 15.04. - 14.05. -- 20.06. 15.04. - 23.04. -- 23.04. -

Posieux 680 02.04. o 27.04. o 13.05. -- 14.06. -- 20.04. - 03.05. - 30.04. o 05.05. --

Wyssachen 850 03.04. o 01.05. o 17.05. - 14.06. -- 24.04. o 08.05. o 27.04. - 19.05. -

5. Suisse orientale et centre des Grisons

Sargans II 480 10.03. o 14.04. o 20.05. o 15.06. o 20.04. o 21.04. o 18.04. o 12.05. o 26.05. -- 08.10. - 15.10. +

Wattwil, SG 625 17.03. o 02.05. + 17.05. - 23.04. o 07.05. - 02.05. o 19.05. o

Thusis 700 01.04. o 22.04. - 19.05. o 15.04. o 01.05. o 22.04. - 20.05. - 19.08. --

Seewis Dorf 960 04.04. o 12.05. + 24.05. o 10.05. o 06.05. o 20.05. - 18.09. o

Andeer 985 04.04. + 07.05. - 26.05. - 30.06. - 02.05. o 14.05. o 07.05. - 30.05. -- 20.06. - 08.10. o 25.08. o

Wildhaus 1100 22.04. o 05.05. o 05.06. o 08.07. - 10.05. o 27.08. --

Vals 1250 14.04. + 16.05. o 05.06. - 12.05. - 13.05. -- 12.05. o 29.06. o 02.09. o

Davos-Dorf 1560 15.04. o 17.05. -- 14.06. - 13.06. -- 07.09. o

6. Engadine et sud des Grisons

Brusio-Piazzo 800 30.05. -- 14.04. o 30.04. o 26.04. o 16.05. --

Stampa 1000 26.03. o 25.05. o 05.05. o 05.05. o

Martina 1050 15.04. + 10.05. o 26.05. - 06.05. - 19.06. o 13.09. o

Scuol 1240 01.04. - 10.05. + 28.05. -- 06.07. o 05.05. o 08.05. -- 12.05. - 05.06. --- 05.10. +

Sent 1440 07.05. o 29.05. -- 12.05. o 19.05. - 17.05. - 20.06. --- 15.10. -- 21.09. +

St. Moritz 1800 03.05. ++ 18.05. o 08.06. -- 10.07. o 26.08. o

7. Tessin

Vira / Gambarogno 210 04.04. o 26.04. -- 24.05. - 06.04. o 11.04. o 09.04. o 04.05. --- 31.05. o 23.09. --

Cevio-Cavergno 430 08.04. o 18.04. o 18.05. o 06.04. o 13.04. o 13.04. o 27.05. o 27.05. - 27.09. -

Arogno 660

Prato-Sornico 750 29.04. o 03.06. o 25.06. + 12.04. o 14.04. o 14.04. o 23.06. ++

Vergeletto 1100 02.04. + 22.05. ++ 25.05. o 28.06. - 28.04. + 13.05. + 11.05. + 28.06. o

Légende du tableau 1: --- nouveau record -- très précoce - précoce 0 normal + tardif ++ très tardif +++ nouveau recordPas de qualification: série d’observations trop courte ou pas de donnée pour cette année

Page 14: numero 7+8 juillet-août 2010

270 Recherche Agronomique Suisse 1 (7 – 8): 266–271, 2010

Environnement | Rétrospective phénologique de l’année 2009

observée très précocement, surtout en Suisse centrale et 

sur le Plateau. En général, les trois phases phénologiques 

d’été  ont  été  observées  plus  tôt  que  d’habitude.  Dans 

certains cas, une avance du développement de la végéta-

tion de deux à trois semaines par rapport à la norme a 

été enregistrée. Les causes principales de cet été phéno-

logique 2009 de tous  les records sont  les températures 

extrêmement chaudes de mai et chaudes de juin.

Automne

Les données contenues dans le tableau 1 montrent que 

les phases automnales ont été précoces, avec 39 % des 

observations dans les classes «précoce» et «très précoce», 

48 % dans  la classe «normale» et  seulement 13 % dans 

les classes «tardive» et «très tardive». Seules deux phases 

phénologiques  d’automne  (les  vendanges  et  la  pleine 

floraison  du  colchique  d’automne)  sont  cependant 

répertoriées  dans  ce  tableau.  Celles-ci  ne  sont  pas  les 

seules  représentatives du développement de  la végéta-

tion, ce résultat ne doit donc pas être surévalué. Les don-

nées concernant la coloration et la chute des feuilles du 

hêtre  et  du  marronnier  expriment  une  tendance 

contraire  avec  des  annonces  phénologiques  plutôt  tar-

dives (34 % de tous les cas dans les classes «tardive» et 

«très tardive». La coloration automnale des feuilles des 

arbres à feuilles caduques est généralement perçue par 

les gens comme le signe caractéristique de  l’arrivée de 

l’automne.  Sous  cet  aspect,  l’automne  phénologique 

2009 doit être considéré comme tardif. Il est également 

important de noter que le calendrier de la coloration et 

de la chute des feuilles n’est pas affecté par les mêmes 

facteurs que les vendanges et la floraison du colchique 

d’automne.  Pour  les  vendanges,  à  côté  des  facteurs 

météorologiques, les décisions humaines jouent un rôle 

important.  Les  facteurs  qui  influencent  la  floraison  du 

colchique d’automne sont encore mal connus.

C o n c l u s i o n s

L’année phénologique 2009 restera caractérisée par un 

été  très  précoce  avec  quelques  nouveaux  records.  Le 

printemps  était  légèrement  précoce  et  l’automne, 

d’après la coloration et la chute des feuilles, significati-

vement plus tardif que la norme. Pour les vendanges et 

la  floraison  du  colchique  d’automne,  de  nombreuses 

dates précoces ont été enregistrées.  Les  températures 

de  2009  supérieures  à  la  moyenne,  en  particulier  aux 

mois d’avril, mai et août, très chauds, sont la cause de 

l’apparition  précoce  des  phases  phénologiques  cette 

année.  n

Comme les phases phénologiques de printemps et d’été 

sont  fortement  influencées par  la  température,  il n’est 

pas étonnant que de très nombreuses phases aient été 

enregistrées  très  tôt,  en  particulier   pendant  l’été.  Les 

épisodes de sécheresse n’ont par contre eu que peu d’in-

fluence sur la phénologie. On aurait pu s’attendre à ce 

qu’ils provoquent la coloration préma turée des feuilles, 

mais  cela n’a pas été  le  cas. Contrairement à  la  colora-

tion  des  feuilles  du  hêtre  et  du  marronnier,  les  ven-

danges et  la floraison du colchique d’automne ont été 

généralement précoces.

D i s c u s s i o n

Printemps

Le printemps phénologique 2009 peut être qualifié de 

normal à précoce. 54 % des annonces appartiennent à la 

classe  «normale»,  35 %  aux  classes  «précoce»  et  «très 

précoce»  et  seulement  11 %  aux  classes  «tardive»  et 

«très tardive». Début février, les premiers noisetiers ont 

fleuri au sud des Alpes. Dans les autres régions, la florai-

son  du  noisetier  a  eu  lieu  dans  la  première  moitié  de 

mars et, en altitude, début avril. Pour cette phase phé-

nologique,  la  plupart  des  annonces  ont  été  tardives. 

La floraison du tussilage a également été observée tar-

divement,  au  cours de  la deuxième moitié de mars en 

plaine et début avril en altitude (tabl. 1). Le mois d’avril 

chaud a permis à la végétation de rattraper le retard pris 

dans son développement, si bien que les phases phéno-

logiques de printemps (floraisons du pissenlit, de la mar-

guerite  et  des  arbres  fruitiers)  ont  pour  la  plupart  pu 

être  rangées  dans  les  classes  «normale»,  «précoce»  et 

même «très précoce». La floraison de la marguerite a eu 

lieu  particulièrement  tôt.  Cela  n’est  pas  étonnant,  car 

mai a été extrêmement  chaud et ensoleillé.  Les arbres 

fruitiers ont également fleuri plus tôt que d’habitude en 

de nombreux endroits. Pour la floraison du pommier et 

pour celle du poirier, un nouveau record a été enregistré 

(une date aussi précoce n’avait jamais encore été notée 

dans cette station d’observation).

Eté

L’été phénologique est caractérisé dans le tableau 1 par 

la pleine floraison du tilleul à grandes feuilles et de  la 

vigne ainsi que par le début de la fenaison. L’été phéno-

logique 2009 peut être considéré avec certitude comme 

le plus précoce de la dernière décennie. 67 % de toutes 

les annonces sont classées «précoce» et «très précoce» et 

seulement 24 % «normale» et 9 % «tardive» et «très tar-

dive».  Au  total,  trois  nouveaux  records  (date  la  plus 

 précoce depuis le début des observations) ont été enre-

gistrés.  La  floraison  du  tilleul  à  grandes  feuilles  a  été 

Page 15: numero 7+8 juillet-août 2010

271

Ria

ssu

nto

Sum

mar

y

Phenological retrospective 2009

In 2009, average temperatures above

the norm, and especially the extremely

warm months of April, May and

August, significantly influenced the

development of vegetation in Switzer-

land. In contrast, the drought that

prevailed temporarily did not influence

this development. The growing season

began in normal time or slightly

delayed with hazel flowering in March

and coltsfoot late March-early April.

Few weeks later, last spring pheno-

logical phases were early, in particular

the daisy flowering. A warm April and

unusually high temperatures in May

are responsible for this turnaround.

The early arrival of phenological

summer was truly exceptional,

with some new record dates. Thus,

in summer 2009, due to the heat in

May and August, an advance of

vegetation development from two to

three weeks compared to the standard

was temporarily observed. Grape

harvesting and Autumn crocus flower-

ing took place at a very early date. In

contrast, the fall of 2009 showed a

clear trend to the late occurrence of

autumnal phenological phases like leaf

colouring and leaf fall.

Key words: phenology, seasonal

growth, meteorology, climate change.

Recherche Agronomique Suisse 1 (7 – 8): 266–271, 2010

Rétrospective phénologique de l’année 2009 | Environnement

Retrospettivo fenologico dell'anno 2009

Le elevate temperature medie del 2009

e, in particolare, per i mesi estrema-

mente caldi di aprile, maggio e agosto,

hanno influenzato in modo marcato lo

sviluppo vegetativo in Svizzera. Per

contro, i periodi di siccità registrati non

hanno evidenziato particolari ripercus-

sioni. Il normale fino a tardivo inizio

del ciclo vegetativo con la fioritura del

nocciolo a marzo e del tussilago a fine

marzo e inizio aprile si è tramutato,

grazie a un aprile caldo e alle tempera-

tura estremamente elevate di maggio,

in un ciclo fenologico precoce nelle

normali fasi fenologiche tardive

primaverili. La fioritura della marghe-

rita è risultata particolarmente precoce.

I cicli fenologici estivi sono risultati

straordinariamente precoci con alcuni

valori da primato. Infatti, si è regi-

strato, in parte, un anticipo di 2 – 3 set-

timane nello sviluppo vegetativo

rispetto alla norma. Anticipo ricondu-

cibile alle temperature estremamente

elevate nei mesi di maggio e agosto.

La vendemmia e la fioritura del

colchico hanno avuto luogo in una fase

piuttosto precoce, mentre vi è stata

una chiara tendenza al ritardo rispetto

alla norma nella colorazione e nella

caduta delle foglie del faggio e

dell’ippocastano.

Page 16: numero 7+8 juillet-août 2010

272 Recherche Agronomique Suisse 1 (7 – 8): 272–279, 2010

P r o d u c t i o n a n i m a l e

lement  car  ils  sont  détenus,  transportés,  déchargés  et 

anesthésiés  en  groupe.  La  technique  utilisée  actuelle-

ment  pour  l’identification  électronique  des  animaux  à 

l’aide de marques auriculaires ISO permet certes l’identi-

fication  automatique  d’un  animal,  mais  pas  de  l’isoler 

dans  un  groupe.  Pour  des  raisons  techniques,  seul  un 

transpondeur peut être enregistré jusqu’à présent dans 

le champ de lecture. 

Afin  de  pouvoir  enregistrer  plusieurs  transpondeurs 

dans un champ de lecture donné, un procédé anti-colli-

sion a été développé. Avec ce système, les transpondeurs 

transmettent  leur code à des  intervalles de temps aléa-

toires et ne se «gênent» pas les uns les autres (Finkenzel-

ler 2006). Le champ de lecture d’une antenne peut iden-

tifier au maximum une centaine de transpondeurs à  la 

fois,  pratiquement  en  même  temps.  L’algorithme  anti-

collision des transpondeurs est basé sur le «tag talk only-

System»,  c’est-à-dire que  les  transpondeurs n’émettent 

que leur propre code.

L’essai avait pour but:

•• de développer un système d’identification électro-

nique des animaux permettant de repérer automati-

quement un individu dans un groupe

•• de développer et de tester la fiabilité des marques au-

riculaires électroniques traditionnelles répondant au 

standard ISO et celle d’un prototype muni d’un algo-

rithme «anti-collision» lors du passage d’un système 

d’antenne fixe.

Le but d’un tel système est d’isoler et de saisir électroni-

quement un porc à l’engrais dans un groupe, pour traiter 

ses  données  (exploitation  d’origine,  date  de  naissance, 

sexe,  génétique,  lieux  d’élevage  et  d’engraissement, 

etc.)  de  manière  rationnelle  et  le  suivre  systématique-

ment de la naissance à l’abattage.

M a t é r i e l e t m é t h o d eLes  transpondeurs  à  basse  fréquence  examinés  dispo-

saient  d’un  protocole  anti-collision,  permettant  l’isole-

ment  des  animaux  dans  un  groupe  (transpondeur  AC, 

125  kHz),  ou  répondaient  aux  standard  ISO  11784  et 

I n t r o d u c t i o n

L’identification  actuelle  officielle  des  porcs  en  Suisse  à 

l’aide de la marque auriculaire en plastique jaune n’est 

pas spécifique à l’animal. Le numéro à quatre chiffres sur 

la partie mâle de la marque revient périodiquement. Par 

conséquent,  il n’est pas possible d’enregistrer  les porcs 

individuellement sans recourir à l’électronique. Or, il est 

indispensable de pouvoir  identifier  les porcs  individuel-

Systèmes d’antennes RFID fixes pour l’identification des porcs Frank Burose1, Tim Anliker1, Daniel Herd2, Thomas Jungbluth2 et Michael Zähner1

1Station de recherche Agroscope Reckenholz-Tänikon ART, 8356 Ettenhausen 2Université de Hohenheim, Institut de technique agricole, D-70593 Stuttgart

Renseignements: Michael Zähner, e-mail: [email protected], tél: +41 52 368 33 13

Porcelet sevré avec une marque auriculaire électronique.

Pho

to: A

RT

Page 17: numero 7+8 juillet-août 2010

273Recherche Agronomique Suisse 1 (7 – 8): 272–279, 2010

Systèmes d’antennes RFID fixes pour l’identification des porcs  | Production animale

L’utilisation de dispositifs d’identification

électronique chez les animaux de rente

permet d’identifier automatiquement les

bêtes à l’aide de systèmes d’antennes fixes.

La présente étude a testé le système d’identi-

fication déjà utilisé dans d’autres branches

d’exploitation pour lire les transpondeurs de

groupes de porcs à l’engrais. Afin d’évaluer

différents systèmes d’antennes, des trans-

pondeurs montés sur une plaque en plas-

tique ont été déplacés sur un banc d’essai

conçu de manière à simuler le passage d’un

groupe de porcs. Le paramètre prioritaire

était la fiabilité d’identification (pourcentage

de lecture) des transpondeurs qui traver-

saient le champ de lecture en nombres

différents, dans plusieurs positions et à des

vitesses variables. Les appareils utilisés

étaient des transpondeurs ISO standard et

des transpondeurs avec algorithme anti-colli-

sion (transpondeurs AC). Sur la moyenne des

variantes testées, la simulation de groupes

de porcelets sevrés, de porcs d’élevage et de

porcs à l’engrais a permis d’identifier

automatiquement entre 43 et 48 % des

transpondeurs AC et entre 68 et 85 % des

transpondeurs ISO. Une corrélation haute-

ment significative a été mise en évidence

entre le taux de lecture et les variables

explicatives type de marque auriculaire,

direction et vitesse.

Les résultats de lecture pour identifier un

animal isolé dans un groupe ont montré le

potentiel de cette technique. Toutefois, les

pourcentages de lecture n’étant pas assez

élevés, cette technique n’est pas encore prête

pour une application pratique.

Rés

um

é11785 et ne pouvaient traiter les animaux qu’un par un 

(transpondeur ISO, 134,2 kHz; fig. 1). Ils ont été amenés 

dans le champ magnétique d’un système d’antenne fixe 

et  identifiés.  Différentes  variantes  ont  porté  sur  le 

nombre de transpondeurs, leur orientation par rapport 

au champ de lecture et leur vitesse de passage à travers 

le champ de lecture de manière à simuler le passage d’un 

groupe  de  porcs.  Chaque  variante  caractérisée  par  les 

trois paramètres – nombre de transpondeurs, position et 

vitesse – a fait l’objet de dix passages de mesure. Le taux 

de lecture (%) a été défini selon la formule encadrée ci-

dessous.

Les  transpondeurs  AC  et  ISO  ont  été  fixés  sur  une 

plaque en plastique  (chariot)  et  tirés  par  un  câble  sur 

deux rails en bois (fig. 2). Les transpondeurs placés sur le 

chariot  représentaient  un  groupe  de  porcs  passant 

ensemble  à  travers  une  antenne  fixe.  Neuf  transpon-

deurs étaient utilisés pour simuler un groupe de porce-

lets sevrés de 10 kg, quatre pour des porcs d’élevage de 

30 kg et deux pour des porcs à l’engrais de 110 kg (fig. 3). 

Les transpondeurs ont été placés symétriquement sur le 

chariot de façon à avoir les mêmes conditions pour les 

mesures dans les deux sens (passage aller et retour sur le 

banc d’essai). 

Les antennes étaient placées à gauche et à droite des 

rails les unes en face des autres à une distance de 50 cm. 

Le test des transpondeurs AC a été effectué avec deux 

antennes verticales. Ces antennes rectangulaires mesu-

raient 40 × 60 cm. Trois antennes ont été utilisées pour la 

Nombre de transpondeurs lus au moins une fois lors d’un passage de mesure

× 100 = taux de lecture

Nombre maximum de transpondeurs lisibles

Figure 1 | Partie mâle, partie femelle et transpondeur d’une marque auriculaire ISO

Phot

o: A

RT

Page 18: numero 7+8 juillet-août 2010

274 Recherche Agronomique Suisse 1 (7 – 8): 272–279, 2010

Production animale | Systèmes d’antennes RFID fixes pour l’identification des porcs

lecture des transpondeurs ISO. Comme dans la variante 

transpondeurs AC, deux antennes ISO ont été disposées 

verticalement.  Leur  réseau  plastique  rectangulaire 

mesurait environ 40 x 180 cm. La troisième antenne ISO 

était posée à plat sur le sol dans le sens de la longueur. 

Elle  comportait  six  nœuds  de  réception  et  mesurait 

40 × 215 cm. 

Le chariot faisait passer les transpondeurs à travers le 

champ de lecture à mi-hauteur des antennes pour simu-

ler la masse corporelle des groupes d’animaux. Celle-ci 

était déterminée par la hauteur de l’oreille du porc ou 

plutôt de la marque auriculaire par rapport au sol. 

Les transpondeurs ont été testés dans des positions 

différentes  par  rapport  au  champ  magnétique  des 

antennes fixes (fig. 4). Dans la position de base, l’angle 

du support en plastique (orientation 1 et 2) était tourné 

vers l’avant à l’aller. Il a été admis que la marque auricu-

laire,  suivant  la  forme  de  l’oreille  (oreille  dressée  ou 

oreille pendante),  le port de  tête et  les  conditions du 

passage  (p.  ex.  vitesse)  peut  prendre  au  minimum  les 

sept positions suivantes (1  à 7): 

1 =  transpondeur horizontal

2 = transpondeur incliné de 45 degrés vers l’avant

3 = support tourné de 45 degrés vers la droite, transpon- 

  deur incliné de 45 degrés vers l’avant

4 = support tourné de 90 degrés vers la droite, transpon- 

  deur incliné de 45 degrés vers l’avant

5 = support tourné de 90 degrés vers la droite, transpon- 

  deur vertical, perpendiculaire par rapport au sens  

  de la marche

6 = support tourné de 135 degrés vers la droite, trans- 

  pondeur vertical

7 = support tourné de 180 degrés, transpondeur vertical,  

  en longueur par rapport au sens de la marche.

Légende:

Figure 2 | Représentation schématique du banc d’essai avec antennes ISO et antennes anti-collision (AC) [cm].

Figure 3 | Position des transpondeurs sur le chariot (1 à 9 max.) lors de la simulation du passage des porcs [cm].

Légende:

Page 19: numero 7+8 juillet-août 2010

275Recherche Agronomique Suisse 1 (7 – 8): 272–279, 2010

Systèmes d’antennes RFID fixes pour l’identification des porcs  | Production animale

 le système d’antenne (type de transpondeur)

•• le nombre de transpondeurs (animaux)

•• l’orientation des transpondeurs

•• la vitesse à laquelle les transpondeurs passent le 

champ de lecture.

Les hypothèses du modèle ont été vérifiées à l’aide d’une 

analyse graphique des résidus. Le niveau de signification 

a été fixé à 5 %. 

R é s u l t a t s

Entre les trois groupes d’animaux testés (porcelets sevrés, 

porcs d’élevage et porcs à l’engrais), le pourcentage de 

lecture du système d’antenne avec transpondeurs AC a 

varié  de  43  à  48 %,  soit  nettement  en  dessous  des 

variantes avec antennes ISO (68 – 85 %; tabl. 1). 

Le taux de lecture a été de loin le plus bas lorsque le 

transpondeur  était  en  position  horizontale  (tabl.  2). 

Dans le cas des transpondeurs AC, 150 passages ont eu 

lieu  sans  qu’aucun  transpondeur  ne  soit  lu.  Dans  les 

variantes  avec  système  ISO,  seuls  quelques  transpon-

deurs isolés ont été reconnus, et ceci uniquement dans 

le  groupe  des  porcelets  sevrés.  Quels  que  soient  le 

groupe d’animaux et le modèle de transpondeur (AC ou 

ISO), ce sont les positions six et sept qui ont fourni les 

meilleurs résultats: avec les transpondeurs AC, le pour-

centage de lecture était de 77 et  80 %; avec le système 

ISO, 95 et 98 % des transpondeurs ont été identifiés. La 

position deux est celle où les différences les plus impor-

tantes  ont été  relevées  entre  les  transpondeurs  AC et 

ISO. Dans le système AC, le pourcentage de lecture était 

de 6 %, contre 59 % dans le système ISO. 

L’influence de la vitesse s’est avérée nettement plus 

importante dans  le cas des transpondeurs AC que des 

transpondeurs ISO (tabl. 3). Avec les transpondeurs AC, 

Les  vitesses  de  traction  du  chariot  et  de  passage  des 

transpondeurs dans le champ de lecture étaient réglables 

en continu par  la  tension générée par un moteur élec-

trique. La lisibilité des transpondeurs a été testée à cinq 

vitesses différentes: 

a = 0,5 m/s

b = 1,0 m/s

c = 1,5 m/s

d = 2,0 m/s

e = 3,0 m/s.

Dans  un  modèle  linéaire  à  effets  mixtes  (Pinheiro  et 

Bates 2000), le pourcentage de lecture des marques auri-

culaires  (variable  cible)  a  été  décrit  à  l’aide  de  quatre 

paramètres variables:

Figure 4 | Support en plastique avec transpondeur anti-collision (AC) ou ISO (à gauche: position 1, au centre: disposition pour les orientations 2, 3 et 4, à droite: disposition pour les orientations 5, 6 et 7).

Systèmes d’antennes

Transpondeurs [n]

Poids des animaux (simulé)

[kg]Variantes [n]

Répétitions [n]

Pourcentage de lecture [%]

min. max. Ø

AC

9 10 35 10 0 100 46

4 30 35 10 0 100 43

2 110 35 10 0 100 48

ISO

9 10 35 10 2 100 68

4 30 35 10 0 100 85

2 110 35 10 0 100 73

Tableau 1 | Pourcentage de lecture des systèmes d’antennes fixes lors de la simulation du passage des porcs

Ohrmarkenlochteil mit AK- oder ISO-Transponder

Kunststoff-Halterung für Ohrmarkentransponder

Partie femelle de la marque auriculaire avec transpondeur AC ou ISO

Support en plastique pour le transpondeur de la marque auriculaire

Page 20: numero 7+8 juillet-août 2010

276 Recherche Agronomique Suisse 1 (7 – 8): 272–279, 2010

Production animale | Systèmes d’antennes RFID fixes pour l’identification des porcs 

indépendamment de leur position, le taux de lecture en 

moyenne des trois groupes d’animaux oscillait entre 26 

(3 m/s) et 65 % (0,5 m/s). Avec les transpondeurs ISO, les 

valeurs allaient de 73 (3 m/s) à 78 % (0,5 m/s). Le pourcen-

tage de lecture augmentait plus les transpondeurs tra-

versaient le champ de lecture lentement, pour atteindre 

son maximum avec une vitesse de 0,5 m/s. Le taux le plus 

bas a été obtenu avec une vitesse de 3 m/s. 

Evaluation statistique

Les résultats du modèle linéaire à effets mixtes avec la 

variable  cible  «pourcentage  de  lecture  des  marques 

auriculaires» lors de la simulation du passage des porcs 

en groupe ont été obtenus à partir d’un  total de 210 

variantes  (deux types de transpondeurs * trois catégo-

ries  d’âges  (animaux)  *  sept  positions  *  cinq  vitesses; 

tabl. 4). Le type de transpondeur, la position des trans-

pondeurs et la vitesse à laquelle les transpondeurs sont 

passés  dans  le  champ  de  lecture  étaient  hautement 

significatives  (p  <  0,0001).  Le  paramètre  «animaux», 

symbolisé  par  le  nombre  de  transpondeurs  sur  le  cha-

riot-test, n’était pas significatif (p = 0,1381). 

La figure 5 se compose de quatre boxplots, chacun 

présentant  le  taux  de  lecture  mis  en  relation  avec  un 

paramètre variable. Ils illustrent le résultat de l’analyse 

statistique. Les distances entre  les  interquartiles et  les 

médianes  varient  parfois  considérablement  dans  les 

boxplots.  Le meilleur  classement du  transpondeur  ISO 

décrit dans les résultats avec un pourcentage de lecture 

plus élevé dans l’ensemble apparaît également dans le 

boxplot «type de marque auriculaire». 

Le boxplot «position» met en évidence le rapport très 

net entre le pourcentage de lecture des marques auricu-

laires et la position du transpondeur (fig. 5). Très peu de 

transpondeurs ont été identifiés dans la position 1 (10 % 

maximum), tandis que le taux de lecture était nettement 

plus  élevé  dans  toutes  les  autres  positions.  Avec  les 

quatre meilleures d’entre elles (3, 4, 6, 7), la médiane a 

atteint 80 à 100 %, l’interquartile était compris au moins 

entre 65 et 100 %. 

Systèmes d’antennes

Groupe d'animaux (simulé)

Pourcentage de lecture [%]

Position des transpondeursMoyenne

1 2 3 4 5 6 7

AC

Porcelets sevrés 0,0 15,6 58,7 72,9 28,9 70,0 77,6 46,2

Porcs d’élevage 0,0 1,5 65,0 66,5 25,5 73,0 71,0 43,2

Porcs à l’engrais 0,0 0,0 74,0 85,0 0,0 89,0 90,0 48,3

Moyenne 0,0 5,7 65,9 74,8 18,1 77,3 79,5 45,9

ISO

Porcelets sevrés 4,2 66,7 76,0 72,7 77,1 85,1 92,7 67,8

Porcs d’élevage 0,0 95,5 100,0 100,0 97,0 100,0 100,0 84,6

Porcs à l’engrais 0,0 15,0 100,0 100,0 97,0 100,0 100,0 73,1

Moyenne 1,4 59,1 92,0 90,9 90,4 95,0 97,6 75,2

Tableau 2 | Pourcentage de lecture des transpondeurs anti-collision (AC) ou ISO dans sept postions différentes lors de la simulation du passage des porcs

Position des transpondeurs:1 = transpondeur horizontal 2 = transpondeur incliné de 45 ° vers l’avant 3 = support tourné de 45 ° vers la droite, transpondeur incliné de 45 ° vers l’avant 4 = support tourné de 90 ° vers la droite, transpondeur incliné de 45 ° vers l’avant 5 = support tourné de 90 ° vers la droite, transpondeur vertical, perpendiculaire par rapport au sens de la marche 6 = support tourné de 135 ° vers la droite, transpondeur vertical 7 = support tourné de 180 °, transpondeur vertical, en longueur par rapport au sens de la marche

AC ISOType de Transpondeurs

Lesequote von Ohrmarken [%]

2 4 9Animaux [n]

Lesequote von Ohrmarken [%]

1 2 3 4 5 6 7Position

0

20

40

60

80

100

Lesequote von Ohrmarken [%]

0.5 1 1.5 2 3Vitesse s[m/ ]

Lesequote von Ohrmarken [%]

Pour

cent

age

Pour

cent

age

0

20

40

60

80

100

0

20

40

60

80

100

0

20

40

60

80

100

Figure 5 | Pourcentage de lecture des marques auriculaires en fon-ction des paramètres type de transpondeur auriculaire, animaux, position et vitesse, représenté sous forme de boxplots (minimum, quartile inférieur, médiane, quartile supérieur, maximum).

Page 21: numero 7+8 juillet-août 2010

277Recherche Agronomique Suisse 1 (7 – 8): 272–279, 2010

Systèmes d’antennes RFID fixes pour l’identification des porcs  | Production animale

•• la position du transpondeur par rapport à l’antenne

•• la vitesse à laquelle le transpondeur passe dans le 

champ de lecture.

Distance entre le transpondeur et l’antenne

La  portée  de  lecture  détermine  la  distance  maximale 

entre  l’antenne  et  le  transpondeur  pour  que  l’animal 

puisse  être  identifié  lorsqu’il  passe  l’antenne.  La  dis-

tance entre le transpondeur et l’antenne du système de 

lecture fixe est en étroite relation avec la taille des ani-

maux et la largeur du passage qu’ils doivent traverser.

Position du transpondeur par rapport à l’antenne

La position du transpondeur par rapport aux lignes du 

champ  magnétique  est  décisive  pour  que  le  transpon-

deur puisse être activé et finalement identifié. L’alimen-

tation en énergie de  la bobine de cuivre du transpon-

deur est idéale lorsque ce dernier est placé verticalement 

Le boxplot «vitesse» montre l’influence de la durée de 

séjour du transpondeur dans le champ de lecture sur le 

pourcentage de lecture (fig. 5). A la vitesse la plus basse 

(0,5 m/s), l’interquartile oscille entre 50 et 100 %. Plus la 

vitesse  augmente,  plus  le  quartile  inférieur  baisse 

jusqu’à atteindre pratiquement 0 %.

D i s c u s s i o n

En principe, la position optimale des antennes est une 

condition indispensable pour obtenir le meilleur champ 

de  lecture  magnétique  possible.  La  probabilité  qu’un 

transpondeur  soit  lu  lorsqu’il  passe  dans  le  champ  de 

lecture dépend en outre de plusieurs paramètres, dont 

les principaux sont: 

•• le système d’antenne (type de transpondeur)

•• la distance entre le transpondeur et l’antenne, plus le 

nombre d’antennes

Systèmes d'antennes

Groupe d'animaux (simulé)

Pourcentage de lecture [%]

Vitesse [m/s]

Moyenne0,5 1 1,5 2 3

AC

Porcelets sevrés 69,2 51,7 38,7 41,7 29,7 46,2

Porcs d’élevage 69,3 54,6 36,1 37,1 18,9 43,2

Porcs à l’engrais 56,4 54,3 55,0 47,1 28,6 48,3

Moyenne 65,0 53,6 43,3 42,0 25,7 45,9

ISO

Porcelets sevrés 74,1 69,7 67,5 64,9 62,7 67,8

Porcs d’élevage 85,7 85,4 85,7 83,6 82,9 84,6

Porcs à l’engrais 73,6 72,1 73,6 72,9 73,6 73,1

Moyenne 77,8 75,7 75,6 73,8 73,0 75,2

Tableau 3 | Pourcentage de lecture des transpondeurs anti-collision (AC) ou ISO à cinq vitesses différentes lors de la simulation du passage des porcs

Paramètre variable Degré de liberté [n] DG résiduels [n] Valeur F Valeur p

Type de transpondeur 1 196 106,98 < 0,0001

Animaux 2 196 2,00 0,1381

Position 6 196 79,52 < 0,0001

Vitesse 4 196 6,67 < 0,0001

Tableau 4 | Critères de l’évaluation statistique des systèmes d’antennes fixes lors de la simulation du passage des porcs avec la cible «pourcentage de lecture» et les paramètres variables «types de transpondeur, animaux, position et vitesse»

Page 22: numero 7+8 juillet-août 2010

278 Recherche Agronomique Suisse 1 (7 – 8): 272–279, 2010

Production animale | Systèmes d’antennes RFID fixes pour l’identification des porcs

C o n c l u s i o n s

•• Les résultats des essais sur les systèmes d’antennes 

 fixes et les marques auriculaires électroniques remet-

tent une fois de plus en question la fiabilité d’un sys-

tème d’identification des porcs à l’aide de marques 

auriculaires électroniques dans la pratique.

•• Les animaux portant une marque électronique peu-

vent être identifiés automatiquement au sein d’un 

groupe à l’aide de cette technologie. Bien que les     

résultats ne soient pas encore satisfaisants en termes 

de pourcentage de lecture, ils montrent néanmoins le 

potentiel que recèle cette technique.

•• D’autres essais devront servir à l’amélioration du 

pourcentage de lecture. Le but doit être de créer une 

situation dans laquelle les animaux d’un groupe pas-

sent sans stress l’antenne fixe, c’est-à-dire sans obsta-

cle visible.  n

Abréviations

AC  anti-collision

ISO  International Organization for Standard - 

  ization (Organisation internationale de  

  normalisation)

kHz  kilohertz

m/s  mètre par seconde

valeur p  valeur statistique

RFID  identification par radio-fréquence

par  rapport  aux  lignes  de  champ.  Les  conséquences 

d’une position «suboptimale» du transpondeur dans le 

champ  de  lecture  transparaissent  très  bien  dans  les 

résultats de la simulation.

La  position  du  transpondeur  a  une  très  grande 

influence  sur  le pourcentage de  lecture.  Les  transpon-

deurs  fixés  horizontalement  sur  le  chariot  n’ont  été 

identifiés que sur très peu de trajets de mesure à cause 

de leur position défavorable par rapport aux lignes du 

champ  magnétique.  Les  50  trajets  de  mesure  où  les 

transpondeurs  étaient dans  cette position et pour  les-

quels pratiquement aucune lecture n’a été enregistrée, 

se répercutent sur le résultat final. Cependant, comme 

les animaux modifient la position du transpondeur en 

bougeant, la probabilité d’une lecture lors de leur pas-

sage en réalité est plus élevée. 

Vitesse du transpondeur à travers le champ de lecture

Plus  l’animal  se  tient  longtemps dans  le  champ de  lec-

ture du système d’antenne fixe, plus il est probable que 

son  transpondeur  soit  identifié.  Il  existe  plusieurs 

mesures pour maximiser la durée de séjour d’un trans-

pondeur dans le champ de lecture. Un rabattage défen-

sif,  des  obstacles  dans  le  passage  ou  l’obscurité  rédui-

sent  la  vitesse  des  porcs.  Pour  traverser  un  champ  de 

lecture long, les animaux ont besoin de plus de temps 

que pour traverser un champ de lecture court.

Plus la vitesse de passage augmente, moins il est pro-

bable que tous les transpondeurs d’un groupe puissent 

être identifiés. C’est la preuve que la longueur du champ 

de  lecture  exerce  une  influence  prépondérante.  Le 

temps passé par un transpondeur AC dans le champ de 

lecture était  inférieur d’un tiers par rapport aux trans-

pondeurs  ISO. Dans des conditions similaires,  les trans-

pondeurs AC n’avaient pas assez de temps pour se char-

ger et donc être lus. 

Système d’antenne et type de transpondeur

Les résultats différents entre les types de transpondeurs 

AC et ISO s’expliquent d’une part par les différents types 

d’antennes ou de transpondeurs et d’autre part par la 

durée  de  séjour  variable  des  types  de  transpondeurs 

dans le champ de lecture. Un test avec des antennes AC 

et un champ de lecture plus long (trois antennes au lieu 

d’une) pourrait clarifier la question. 

En outre,  le nombre de  transpondeurs qui  se  trou-

vent au même moment dans le champ de lecture a éga-

lement un impact sur le taux de lecture.

Page 23: numero 7+8 juillet-août 2010

279Recherche Agronomique Suisse 1 (7 – 8): 272–279, 2010

Systèmes d’antennes RFID fixes pour l’identification des porcs  | Production animale

Ria

ssu

nto

Sum

mar

y

Stationary RFID Antenna Systems for

Pigs Identification

The use of an electronic labelling

system for livestock enables the

animals to be automatically identified

with stationary antenna systems. In

the present study, the recognition

system for reading individual trans-

ponders from a group (bulk reading),

already in use in other industrial

sectors, was tested with fattening pigs.

To evaluate different antenna systems,

transponders mounted on a plastic

plate were moved by a newly develo-

ped test bench and simulated the

movement of a group of pigs. The

focus was on the identification

certainty (read rate) of the transpon-

ders guided through the reading field

in different numbers, direction and

speed. In addition to standardised

(ISO) transponders, others with an

anti-collision algorithm (AC transpon-

ders) were also used. On average for

the variants tested, 43 to 48 % of the

AC transponders and 68 to 85 % of the

ISO transponders were automatically

identified in the simulation of a group

of weaners, rearing piglets and

fattening pigs. A very highly signifi-

cant correlation with the read rate

was determined for the explanatory

variables of ear-tag type, direction

and speed. The results for reading

individual animals from the group

highlighted the potential of this

technique. Owing to insufficiently high

read rates, however, it is not yet ready

to be used in practice.

Key words: electronic ear tags, low-

frequency transponder, stationary

antenna systems, radiofrequency

identification, pigs.

Sistemi ad antenna fissa RFID per

l'identificazione remota di suini

L'impiego di un'etichetta elettronica

(tag o trasponder) per il bestiame da

reddito agricolo consente d'identificare

automaticamente gli animali attraverso

un'antenna fissa. Nello studio in

oggetto il sistema d'identificazione

chè consente di leggere contemporane-

amente più transponder, già impiegato

in altri settori economici, è stato

testato sui suini da ingrasso. Per

valutare i diversi sistemi, è stata

simulata l'attività di un gruppo di suini

facendo muovere, mediante un carrello

appositamente concepito, i transpon-

der montati su un supporto di plastica.

Ci si è concentrati sulla percentuale di

lettura (read rate) dei transponder in

movimento in numero, direzione e

velocità variabile nel campo di lettura.

Oltre a transponder standard (ISO) ne

sono stati utilizzati anche altri con

algoritmo anticollisione (transponder

AC). Nella media delle varianti testate,

nella simulazione di un gruppo di

suinetti svezzati, suinetti da alleva-

mento e suini da ingrasso, è stato

possibile identificare il 43 – 48 per cento

dei transponder AC e il 68 – 85 per

cento di quelli ISO. Le variabili inter-

pretative relative a tipo di marche

auricolari, direzione e velocità sono

correlate in maniera estremamente

significativa alla percentuale di lettura.

I risultati della lettura dei singoli

animali del gruppo mostrano il

potenziale di questa tecnica, che

tuttavia, data la percentuale di lettura

non sufficientemente alta, non è

ancora pronta per essere applicata

nella pratica.

Bibliographie b Finkenzeller K., 2006. RFID-Handbuch – Grundlagen und praktische An-wendungen induktiver Funkanlagen, Transponder und kontaktloser Chip-karten. Carl Hanser Verlag, München Wien, 490 p.

b Pinheiro J. C. & Bates D. M., 2000. Mixed-Effect Models in S-Plus. Springer, New York, 528 p.

Page 24: numero 7+8 juillet-août 2010

280 Recherche Agronomique Suisse 1 (7 – 8): 280–285, 2010

P r o d u c t i o n v é g é t a l e

Daniel Suter1, Hansueli Hirschi1, Rainer Frick2 et Stéphane Chapuis2

1Station de recherche Agroscope Reckenholz-Tänikon ART, 8046 Zurich2Station de recherche Agroscope Changins-Wädenswil ACW, 1260 Nyon 1

Renseignements: Daniel Suter, e-mail: [email protected], tél. +41 44 377 72 79

Test de 29 nouvelles variétés de ray-grass d’Italie

ray-grass d’Italie forme des tiges non seulement à la pre-

mière  pousse,  mais  aussi  lors  des  suivantes.  En  consé-

quence,  la  qualité  du  fourrage  baisse  rapidement  pen-

dant la croissance, ce qui diminue fortement la souplesse 

d’utilisation de cette espèce. Ce désavantage se marque 

surtout  si  le  mélange  contient  beaucoup  de  ray-grass 

d’Italie et peu de trèfle.

Le ray-grass d’Italie fait partie des graminées les plus 

productives cultivables en Suisse, mais ses conditions de 

croissance  sont  aussi  parmi  les  plus  exigeantes.  Il  a 

besoin de sols moyennement lourds, riches en éléments 

nutritifs et bien approvisionnés en eau non stagnante. 

Des précipitations annuelle de 900 à 1200 mm sont opti-

males.  Il  importe  aussi  que  la  température  annuelle 

moyenne atteigne 8 à 9 °C. C’est pourquoi il est recom-

mandé de ne pas utiliser le ray-grass d’Italie au-delà de 

700 m d’altitude si le climat est rude; dans les zones pro-

tégées,  cette  limite  peut  être  reculée  jusqu’à  900  m, 

mais le risque de pertes de rendement augmente avec 

l’altitude. Ceci  s’explique  facilement  si  l’on  sait que  le 

ray-grass  d’Italie  supporte  mal  les  gels  sans  neige,  de 

même  que  la  présence  prolongée  d’un  manteau  nei-

geux.  Ce  dernier  favorise  l’apparition  de  fusarioses 

comme la pourriture des neiges (Microdochium nivale) 

qui peuvent gravement abîmer les plantes (fig. 2). Pen-

dant  l’été,  le  flétrissement  bactérien  (Xanthomonas

translucens pv. graminis) peut également provoquer de 

graves dommages (Schmidt et Nüesch 1980); toutefois, 

des  différences  notables  s’observent  d’une  variété  à 

l’autre.

M a t é r i e l e t m é t h o d e s

29 nouvelles variétés sous la loupe

De 2007 à 2009, les Stations de recherche Agroscope ART 

et  ACW  ont  examiné  29  nouvelles  obtentions  de  ray-

grass d’Italie en procédant à des essais  comparatifs  sur 

leur aptitude à être cultivées dans les conditions suisses. 

Les 10 variétés déjà  recommandées ont également été 

réexaminées. En Suisse, comme les espèces de trèfles et 

I n t r o d u c t i o n

Une croissance rapide et un bon rendement

Dans  les  régions  favorables  à  la  croissance  des  plantes 

fourragères, le ray-grass d’Italie Lolium multiflorum Lam. 

var.  italicum Beck, fig. 1) peut se révéler très productif. 

Grâce à son installation très rapide, il donne de bons ren-

dements l’année du semis déjà. Associé au trèfle violet 

(Trifolium pratense L.), le ray-grass d’Italie se prête idéa-

lement à  l’obtention de prairies temporaires de courte 

durée,  pour  une  utilisation  en  fourrage  vert  ou  pour 

l’ensilage  (Mosimann et al.  2008).  Le matériel  riche en 

feuilles récolté l’année du semis notamment, mais aussi 

à la première pousse au printemps, est très savoureux. Le 

bétail  le  préfère  même  au  ray-grass  anglais  (Lolium

perenne  L.;  Ombabi  et al.  2001).  Malheureusement,  le 

Le ray-grass d'Italie donne une structure à tous les mélanges fourragers d'une durée de 2 ans, comme ici le mélange standard Mst 240.

Phot

o: A

RT

Page 25: numero 7+8 juillet-août 2010

281

Rés

um

é

Test de 29 nouvelles variétés de ray-grass d’Italie | Production végétale

Recherche Agronomique Suisse 1 (7 – 8): 280–285, 2010

De 2007 à 2009, les Stations de recherche

Agroscope Reckenholz-Tänikon ART et

Agroscope Changins-Wädenswil ACW ont

examiné au total 39 variétés de ray-grass

d’Italie, dont 29 nouvelles sélections, dans

des essais comparatifs réalisés sur cinq sites.

L’évaluation des variétés est basée sur des

relevés systématiques du rendement, de

l’aspect général, de la vitesse d’installation,

de la force de concurrence, de la persistance,

de la tolérance aux conditions hivernales,

des résistances aux maladies foliaires et au

flétrissement bactérien ainsi que de la

matière organique digestible. Quatre des

nouvelles obtentions ont fourni des résultats

permettant leur inscription sur la Liste des

variétés recommandées de plantes fourra-

gères: Morunga, Zebra, Elvis et LI 0455. Cette

dernière ne pourra être inscrite sur la liste

que lorsqu’elle aura rempli les exigences

légales de mise en circulation en Suisse.

L’ancienne variété recommandée Abercomo

s’est montrée trop peu performante pour

une future recommandation et sera radiée de

la liste.

de  graminées  sont  presque  toujours  utilisées  en 

mélange, la force de concurrence des variétés est un cri-

tère non négligeable. Les variétés à examiner ont donc 

été cultivées non seulement en semis pur, mais aussi en 

association avec du trèfle violet. Les données relatives au 

semis  et  aux  lieux  d’essais  figurent  dans  le  tableau  1. 

A  chaque  pousse,  les  cultures  pures  ont  été  fertilisées 

avec 50 kg N/hectare sous forme de nitrate d’ammonium. 

Dans les cultures en mélange, les apports d’azote ont été 

réduits de moitié.

Les notes des observations et des mesures ont été 

portées sur une échelle à neuf points. Les rendements 

en matière sèche des cultures pures ont été convertis en 

neuf classes de rendement à l’aide de méthodes statis-

tiques, afin de pouvoir intégrer ce critère dans l’appré-

ciation globale. La même méthode de conversion a servi 

au calcul des  teneurs en matière organique digestible 

(MOD);  ces  teneurs  ont  d’abord  été  déterminées  par 

spectométrie  dans  le  proche  infrarouge  (Norris  et al. 

1976.), puis validées avec la méthode d’incubation dans 

du jus de panse, selon Tilley et Terry (1963). Les données 

sur la vitesse d’installation, l’aspect général (impression 

générale, vigueur de la repousse, densité), la persistance, 

la tolérance aux conditions hivernales, ainsi que la résis-

tance aux maladies  foliaires et au  flétrissement bacté-

rien ont été relevées dans les cultures pures à l’aide d’es-

timations basées sur une échelle à neuf points un étant 

la meilleure note et neuf la plus mauvaise.

La force de concurrence a été évaluée en calculant la 

part en pour-cent du rendement de la variété à exami-

ner par rapport au rendement global en matière sèche 

du mélange. La note a été calculée de la façon suivante:

Note = 9 – (0,08 × part de rendement en %)

L’appréciation globale d’une variété a permis de définir 

une valeur d’indice résultant de tous les critères relevés. 

Dans le calcul de cet indice, une valeur comptant double 

a  été  attribuée  au  rendement,  à  l’aspect  général,  à  la 

force  de  concurrence,  à  la  tolérance  aux  conditions 

hivernales et à la résistance au flétrissement bactérien.

Pour  être  inscrite  dans  la  Liste des variétés recom-

mandées de plantes fourragères (Frick et al. 2008), une 

nouvelle  variété  doit  présenter  un  indice  d’au  moins 

0,2 point inférieur à la moyenne des anciennes variétés 

recommandées  (valeur  témoin).  Une  ancienne  variété 

recommandée est déclassée et radiée de la liste si son 

indice dépasse de 0,2 point ou plus la valeur témoin (une 

valeur  plus  élevée  étant  moins  bonne).  En  outre,  une 

variété n’est pas recommandée si l’un des critères impor-

tants  dépasse  de  1,5  point  ou  plus  la  moyenne  de  la 

valeur témoin.

Figure 1 | Ray-grass d’Italie. Dessins extraits du Manuel «Wiesen-gräser» de Walter Dietl et al., Landw. Lehrmittelzentrale, Zollikofen, 1998. (Dessins: Manuel Jorquera, Zurich. Tous droits réservés. Copy-right: AGFF, Zurich. Avec l’aimable autorisation de l’AGFF.)

Page 26: numero 7+8 juillet-août 2010

282 Recherche Agronomique Suisse 1 (7 – 8): 280–285, 2010

Production végétale | Test de 29 nouvelles variétés de ray-grass d’Italie

Pour la résistance au dangereux flétrissement bactérien, 

cette variété a obtenu la note de 1,6 qui lui vaut la deu-

xième  place  derrière  Gemini,  déjà  recommandée,  et 

Zebra,  nouvellement  sélectionnée.  Ces  deux  qualités 

contribuent  certainement  à  faire  de  Morunga  la  plus 

persistante de toutes les variétés.

LI 0455 s’est aussi montrée peu sensible au flétrissement 

bactérien avec une note de 1,7. Mais, en termes de rusti-

cité, elle n’atteint pas tout à fait le niveau des trois autres 

variétés qui répondent aux critères agronomiques pour 

être recommandées. D’ailleurs, LI 0455 ne pourra être 

inscrite  sur  la  liste  que  lorsqu’elle  aura  rempli  les  exi-

gences  légales de mise en circulation, ce qui n’est pas 

encore le cas actuellement. Au niveau du rendement, les 

nouvelles sélections Zebra et Elvis ont obtenu toutes les 

deux  la  note  de  3,5,  derrière  Morunga  et  LI  0455.  Ce 

résultat est toutefois un peu supérieur à celui de Caribu 

qui présente le meilleur rendement des anciennes varié-

tés recommandées.

Les quatre meilleures nouvelles obtentions se sont aussi 

révélées peu sensibles aux maladies foliaires. Il convient 

d’évoquer  ici  la  très bonne digestibilité propre à Elvis, 

qui obtient 4,3 et dépasse ainsi d’un point entier la note 

de  la  valeur  témoin.  Dans  tout  l’assortiment  examiné, 

parmi les variétés à rendement élevé, un tel résultat n’a 

été obtenu qu’avec quatre nouvelles obtentions.

L’ancienne  variété  recommandée  Abercomo  n’ayant 

que moyennement répondu à d’importants critères, sa 

valeur  d’indice  trop  faible  lui  a  valu  d’être  déclassée 

dans la catégorie 2/3. Elle ne pourra être mise en circu-

lation comme variété recommandée que jusqu’à la fin 

de 2012.  n

R é s u l t a t s

Morunga, Zebra et Elvis nouvellement recommandées

Quatre des 29 nouvelles sélections ont obtenu un indice 

leur permettant d’être recommandées (tabl. 2), toutes 

des  variétés  tétraploïdes.  Ces  dernières  constituent 

désormais la majorité, avec 55 %, par rapport au dernier 

examen du ray-grass d’Italie (2002 – 2004), qui ne comp-

tait que 29 % des nouvelles obtentions tétraploïdes. Au 

niveau du rendement, Morunga et LI 0455 ont obtenu 

les  meilleures  notes  de  ces  quatre  variétés,  avec  3,1 

points (tabl. 3). Par ailleurs, les rendements de ces deux 

variétés étaient les plus élevés de tout l’assortiment exa-

miné.  Lors  du  test,  Morunga  a  présenté  des  peuple-

ments végétaux denses,  très homogènes et  luxuriants, 

qui lui ont valu la meilleure note d’aspect général des 

39 variétés examinées. Son installation très rapide et sa 

grande force de concurrence expliquent ce résultat.

Concernant la tolérance aux conditions hivernales – 

un critère important pour les ray-grass d’Italie – Morunga 

s’est placée en tête de l’ensemble des variétés testées. 

Lieu, cantonAltitude

(m)Date du semis

Nombre de répétitions Coupes**

Semis pur1 Mélanges2 2008 2009

Changins, VD 430 12/04/2007 1* – – –

Reckenholz, ZH 440 12/04/2007 4 – 5 5

Oensingen, SO 460 11/04/2007 4 3 5 5

Ellighausen, TG 520 12/04/2007 4 3 5 5

Goumoens, VD 630 16/04/2007 3 2 4 4

Tableau 1 | Lieux et dates des essais variétaux de ray-grass d'Italie 2008 – 2009

Figure 2 | Ray-grass d’Italie après l’hiver. La pourriture induite par le gel et la neige peuvent avoir des conséquences différentes d’une variété à l’autre.

* Relevé de la précocité ** Avec le relevé du rendement dans les semis purs 1 Semis purs: 270 g/100 m² de ray-grass d'italie (variété «Rangifer» comme témoin de la quantité de semis) 2 mélanges: 200 g/100 m² de ray-grass d'italie (variété «Rangifer» comme témoin de la quantité de semis) + 150 g/100 m² de trèfle violet de longue durée «Temara»

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Page 27: numero 7+8 juillet-août 2010

283Recherche Agronomique Suisse 1 (7 – 8): 280–285, 2010

Test de 29 nouvelles variétés de ray-grass d’Italie | Production végétale

Nom de la variété Ploïdie Requérant Indice de précocité1 Catégorie2

1 Tigris 2n DSP/ART, CH 53a 1

2 Caribu 2n DSP/ART, CH 53a 1

3 Oryx 2n DSP/ART, CH 53a 1

4 Axis 2n DSP/ART, CH 52b 1

5 Gemini 4n ILVO, BE 53a 1

6 Zebu 4n DSP/ART, CH 53a 1

7 Ellire 4n DSP/ART, CH 53a 1

8 Rangifer 2n DSP/ART, CH 53a 1

9 Alces 4n DSP/ART, CH 52b 1

10 Abercomo 2n IBERS, UK 53b 2/3

11 Morunga (LI 0055) 4n DSP/ART, CH 52b 1 (nouvelle)

12 Zebra (LI 0035) 4n DSP/ART, CH 52b 1 (nouvelle)

13 Elvis 4n DLF-Trifolium, DK 53a 1 (nouvelle)

14 LI 0455 4n DSP/ART, CH 53a 1*

15 LI 9935 2n DSP/ART, CH 53a 3

16 Altria (RGIP 479) 2n R2n, FR 53b 3

17 LI 0105 2n DSP/ART, CH 53a 3

18 Melquatro 4n Freudenberger, DE 53a 3

19 Kudu (LI 0225) 2n EURO GRASS, DE 53b 3

20 Davinci 2n DLF-Trifolium, DK 53b 3

21 AberEpic (Bb 2408) 2n Germinal Holdings, GB 53a 3

22 Madlen (IT 39) 4n Carneau, FR 53a 4

23 ADV LM 2352 4n DLF-Trifolium, DK 53a 4

24 Dorike (ZLm 98 – 049) 4n EURO GRASS, DE 53a 4

25 IN LM 2084 2n DLF-Trifolium, DK 53a 4

26 CL 97 – 2051 2n DLF-Trifolium, DK 53a 4

27 Florus (R 3613) 4n Jouffray-Drillaud, FR 53a 4

28 ZLm 024047 2n EURO GRASS, DE 53a 4

29 Virgyl (TRIP 460) 4n R2n, FR 53a 4

30 0320 SyN 1 2n Žitovice, CZ 53b 4

31 Ycar (IT 46) 4n Carneau, FR 53b 4

32 Jeanne (DP 85 – 51) 4n DLF-Trifolium, DK 53a 4

33 NPZ 45/03 4n NPZ-Lembke, DE 53a 4

34 Lascar 2n Carneau, FR 53a 4

35 R 4741 2n Jouffray-Drillaud, FR 53b 4

36 LM BOR 172 – 13/05 2n SZ-Steinach, DE 53a 4

37 LM BOR 172 – 11/05 4n SZ-Steinach, DE 53b 4

38 0121 N-OK 4n Žitovice, CZ 53b 4

39 Gaza 4n MHR HBP, PL 53a 4

Tableau 2 | Variétés examinées de ray-grass d'italie, indice de précocité et classification en catégories

nom de variété en caractères gras = ancienne variété recommandée1 indice de précocité: Le premier chiffre indique le mois et le deuxième la décade; a indique la première et b la deuxième moitié de la décade. exemple 53a = 21 – 25 mai.2 classification des variétés en catégories en fonction des résultats des essais: catégorie 1: inscrite sur la Liste des variétés recommandées de plantes fourragères en Suisse.catégorie 1*: ne pourra être recommandée qu'une fois remplies les exigences légales de mise en circulation imposées en Suisse (voir l'ordonnannce du DFe sur les semences et plants, RS 916.151.1).catégorie 2/3: variété qui ne sera plus recommandée à partir du 1er janvier 2013.catégorie 3: présente des qualités ni bonnes ni mauvaises.catégorie 4: non appropriée à la culture en Suisse.

Page 28: numero 7+8 juillet-août 2010

284 Recherche Agronomique Suisse 1 (7 – 8): 280–285, 2010

Production végétale | Test de 29 nouvelles variétés de ray-grass d’Italie

Nom de la variété

Rende-

ment1*

Aspect

général*

Vitesse

d'installation

Force de

concurrence*

Persis-

tance

Résitance/tolérance:

MOD2

Valeur

d'indiceConditions

hivernales*

Maladies

foliaires

Flétrissement

bactérien*

1 Tigris 3,9 3,2 2,5 4,2 4,3 3,9 3,4 1,8 6,0 3,59

2 Caribu 3,6 3,5 2,9 3,4 4,1 4,5 3,6 2,5 5,3 3,63

3 Oryx 4,0 3,4 2,8 4,7 4,2 4,0 3,4 2,0 5,0 3,70

4 Axis 5,3 3,6 2,9 4,5 4,3 4,4 3,6 1,8 5,0 3,91

5 Gemini 4,4 3,7 2,8 5,5 4,7 4,4 3,5 1,5 5,3 3,95

6 Zebu 4,6 3,9 2,8 4,7 4,8 4,6 3,2 1,9 5,3 3,97

7 Ellire 5,0 3,7 2,7 5,1 4,6 4,6 3,1 2,0 5,0 4,01

8 Rangifer 4,5 3,4 2,7 5,6 4,1 4,5 3,3 1,9 6,3 4,01

9 Alces 5,3 4,0 3,2 4,5 5,0 4,9 3,0 1,7 5,0 4,05

10 Abercomo 4,8 3,5 3,4 4,6 4,5 4,7 4,4 2,8 4,7 4,12

Moyenne (témoin) 4,5 3,6 2,9 4,7 4,4 4,5 3,5 2,0 5,3 3,89

11 Morunga (LI 0055) 3,1 3,1 2,9 4,0 3,5 3,9 2,5 1,6 5,0 3,24

12 LI 0035 3,5 3,5 3,1 4,2 4,3 4,0 2,8 1,5 5,3 3,50

13 Elvis 3,5 3,8 3,2 4,7 4,3 4,1 2,5 2,2 4,3 3,63

14 LI 0455 3,1 3,6 3,3 4,7 4,2 4,6 2,8 1,7 5,7 3,67

15 LI 9935 4,4 3,4 3,4 4,0 3,9 4,4 3,2 2,1 5,3 3,73

16 Altria (RGIP 479) 4,4 3,7 3,7 3,7 3,9 4,9 2,7 2,2 4,7 3,76

17 LI 0105 3,8 3,4 3,9 4,1 4,6 4,4 3,4 1,8 6,0 3,77

18 Melquatro 3,1 3,9 4,0 4,3 4,7 4,8 3,0 2,5 4,3 3,80

19 Kudu (LI 0225) 4,6 3,7 3,6 4,4 4,8 4,4 3,3 1,9 4,7 3,89

20 Davinci 4,6 3,9 3,1 4,2 4,8 4,6 3,5 2,6 5,3 4,03

21 AberEpic (Bb 2408) 4,3 3,4 3,3 5,2 3,9 4,9 3,6 3,2 5,0 4,11

22 Madlen (IT 39) 5,1 4,2 2,6 4,8 5,3 4,9 3,2 2,6 4,3 4,19

23 ADV LM 2352 4,8 4,1 3,3 5,4 5,4 5,0 2,9 1,9 5,0 4,19

24 Dorike (ZLm 98 – 049) 5,3 4,4 3,3 4,6 5,7 4,7 2,9 2,3 4,7 4,22

25 IN LM 2084 4,6 4,1 2,9 5,1 4,2 5,3 3,1 3,4 5,0 4,29

26 CL 97 – 2051 4,8 4,1 3,6 4,8 4,7 5,2 3,3 2,9 5,3 4,32

27 Florus (R 3613) 4,6 4,3 3,8 5,4 4,3 5,4 2,6 2,7 5,0 4,33

28 ZLm 024047 5,8 4,0 3,7 4,9 4,5 5,5 3,0 2,9 4,7 4,43

29 Virgyl (TRIP 460) 6,3 4,2 3,4 5,4 5,0 5,0 3,1 2,1 5,0 4,45

30 0320 SyN 1 6,0 4,3 3,3 3,8 5,1 5,2 3,7 3,7 4,7 4,49

31 Ycar (IT 46) 5,4 4,3 3,4 6,0 4,7 5,4 2,9 2,8 4,7 4,52

32 Jeanne (DP 85 – 51) 5,9 4,5 3,5 5,0 5,2 5,4 3,3 3,4 4,7 4,65

33 NPZ 45/03 5,5 4,7 3,4 5,4 5,5 5,9 3,5 2,9 4,3 4,69

34 Lascar 5,4 4,2 3,2 6,4 4,9 5,4 3,0 3,4 5,3 4,72

35 R 4741 6,6 4,8 4,1 4,5 5,4 5,6 3,3 3,2 4,7 4,76

36 LM BOR 172 – 13/05 6,5 4,7 4,0 4,5 5,7 5,5 3,5 3,6 5,3 4,86

37 LM BOR 172 – 11/05 6,5 4,8 3,9 5,8 6,2 5,8 3,2 3,6 4,7 5,06

38 0121 N-OK 7,8 5,9 3,2 5,7 6,9 5,7 3,3 5,3 4,3 5,60

39 Gaza 8,0 5,9 3,8 6,9 7,2 6,0 3,3 3,8 4,0 5,67

Tableau 3 | Ray-grass d'italie: Résultats des relevés du rendement et notations de 2007 à 2009

nom de variété en caractères gras = ancienne variété recommandée echelle de notation: 1 = très élevé ou bon; 9 = très bas ou mauvais 1 notes du rendement des 4 sites d'essais, avec 4 à 5 relevés en 2008 et 4 à 5 relevés en 2009 2 moD = matière organique digestible: moyenne des 3 résultats obtenus en 2008 sur le site de Reckenholz*critère principal doublement pondéré

Page 29: numero 7+8 juillet-août 2010

285Recherche Agronomique Suisse 1 (7 – 8): 280–285, 2010

Ria

ssu

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Sum

mar

y

Testing of 29 new Italian ryegrass

breeds

From 2007 to 2009, Swiss research

stations Agroscope Reckenholz-

Tänikon ART and Agroscope Changins-

Wädenswil ACW tested 39 varieties

of Italian ryegrass, including 29 new

breeds, in comparative variety trials at

five locations. The evaluation of the

varieties was based on systematic

observations of yield, vigour, juvenile

development, competitive ability,

winter hardiness, resistance to leaf

diseases and bacterial wilt and of

digestible organic matter. Four new

breeds attained results allowing for

registration in the List of Recom-

mended Varieties of Forage Plants:

Morunga, Zebra, Elvis and LI 0455,

of which only the three former can be

recommended. LI 0455 cannot be now

added to the list because it is not

eligible for trade in Switzerland yet.

The formerly recommended variety

Abercomo did not achieve results

allowing for future recommendation

and will be omitted from the list.

Key words: Lolium multiflorum Lam.

var. italicum Beck, Italian ryegrass,

variety testing, yield, digestibility,

disease resistance.

29 nuove varietà di loglio italico testate

Tra il 2007 e il 2009 le stazioni di ricerca

Agroscope Reckenholz-Tänikon ART e

Agroscope Changins-Wädenswil ACW

hanno esaminato, nell'ambito di test

varietali comparabili condotti in cinque

siti diversi, un totale di 39 varietà di

loglio italico, tra cui 29 nuove otten-

zioni. Per valutare le varietà sono state

prese sistematicamente in considera-

zione le seguenti caratteristiche: resa,

aspetto generale, precocità, forza di

concorrenza, persistenza, idoneità allo

svernamento, resistenza a malattie

fogliari e batteriche, nonché digeribilità

della sostanza organica. Visto i risultati

ottenuti, 4 delle nuove varietà testate

hanno potuto essere iscritte nella

«Lista delle varietà raccomandate di

piante foraggiere». Si tratta delle

varietà Morunga, LI 0035, Elvis e

LI 0455. Per il momento soltanto, le

prime tre varietà menzionate possono

essere raccomandate, poiché LI 0455,

per motivi legali, non può essere ancora

messa in commercio. La varietà Aber-

como è stralciata dalla lista in quanto

non risponde più ai requisiti necessari

per essere una varietà raccomandata.

Bibliographie b Frick R., Jeangros B., Bertossa M., Suter D., Hirschi H. U. & Briner H. U., 2008. Liste 2009 – 2010 des variétés recommandées de plantes four-ragères. Revue suisse Agric. 40 (5), I–VIII.

b Mosimann E., Frick R., Suter D. & Rosenberg E., 2008. Mélanges standard pour la production fourragère: Révision 2009–2012. Revue suisse Agric. 40 (5), 1–12.

b Norris K. H., Barnes R. F., Moore J. E. & Shenk J. S., 1976. Predicting forage quality by infrared reflectance spectroscopy. Journal of Animal Science 43, 889–897.

Test de 29 nouvelles variétés de ray-grass d’Italie | Production végétale

b Ombabi A., Süderkum K.-H. & Taube F., 2001. Untersuchungen am Pri-märaufwuchs zweier Weidelgräser zur Dynamik der Veränderungen in der Verdaulichkeit und der Futteraufnahme durch Schafe. Journal of Animal Physiology and Animal Nutrition 85, 385 – 405.

b Schmidt D. & Nüesch B., 1980. Resistance to bacterial wilt (Xanthomonas graminis) increases yield and persistency of Lolium multiflorum. Bulletin OEPP/EPPO Bulletin 10, 335 – 339.

b Tilley J. & Terry R., 1963. A two stage technique for the in vitro digestion of forage crops. Journal of the British Grassland Society 18, 104–111.

Page 30: numero 7+8 juillet-août 2010

286 Recherche Agronomique Suisse 1 (7 – 8): 286–289, 2010

M a t é r i e l e t m é t h o d e s

Lors d’essais réalisés sur le terrain dans différents sites, 

le  rumex  a  été  traité  à  l’aide  de  deux  prototypes  de 

micro-ondes  autotractés,  construits  en  coopération 

avec  les  fabricants  suisses  Gigatherm  à  Grub  et  Oder-

matt  Landtechnik  à  Hunzenschwil.  Les  données  tech-

niques clés figurent dans le tableau 1. Les deux unités à 

micro-ondes  sont  activées  par  un  générateur  de  cou-

rant attelé au véhicule tracteur. Les micro-ondes produi-

tes par le ma gnétron sont introduites directement dans 

le  sol  en  passant  par  un  guide  d’ondes  ouvert.  Les 

ouvertures sont protégées des salissures par une plaque 

de mica interchangeable, qui est transparente pour les 

micro-ondes.

Avant le traitement, des rumex des différentes prai-

ries  ont  été  marqués  séparément  et  calibrés  à  l’aide 

d’un GPS-RTK (Real-Time-Kinematik-GPS) à haute pré-

cision en vue de  la notation. Les plantes ont été sou-

mises à des temps de chauffage différents afin d’établir 

la durée optimale (tabl. 2). L’humidité du sol dans les 

sites a été déterminée à  l’aide du système TdR (Time 

Domain  Reflektometrie;  Moisture  Point,  Environmen-

tal Sensors Inc., Victoria, CA). Le contrôle visuel de la 

repousse a eu lieu quatre, huit et douze semaines après 

le traitement. Les variantes suivantes ont été testées:

Variante  1:  chauffage  continu,  à  pleine  puissance  de 

 sortie (100 %).

Variante 2: chauffage intermittent, à pleine puissance de 

sortie (intermittent). Ici, le chauffage est interrompu par 

moment  afin  que  la  température  se  répartisse  mieux 

dans les racines: p. ex. 10 s de chauffage – 10 s d’attente 

– 10 s de chauffage, etc.

Variante 3:  chauffage  continu, à 25 % de puissance de 

sortie (25 %). Ce réglage doit indiquer si une diminution 

de la puissance de chauffage et une prolongation corres-

pondante du temps de chauffage permettent d’optimiser 

la méthode du point de vue énergétique. 

I n t r o d u c t i o n

Le rumex à feuilles obtuses (Rumex obtusifolius) est une 

plante très répandue, mais peu appréciée dans les prai-

ries  et  les  pâturages.  Cette  espèce,  extrêmement  con-

currentielle,  détourne  à  son  profit  l’espace  et  les  sub - 

st ances  nutritives  nécessaires  à  de  précieuses  plantes 

fourragères.  En  agriculture  biologique,  l’arrachage  de 

cette adventice se fait traditionnellement à la main avec 

une fourche à rumex. Afin d’alléger ce travail physique-

ment  très  pénible,  des  solutions  de  remplacement 

s’imposent.  La  technologie des micro-ondes peut offrir 

une possibilité d’éliminer les plantes sans remuer la terre 

et  d’éviter  ainsi  que  des  semences  de  rumex  germent: 

le principe est de chauffer les racines à tel point que les 

protéines  sont  dénaturées,  l’ADN  anéanti  et  que  la 

plante meurt.

Des micro-ondes pour lutter contre le rumex

Roy Latsch et Joachim Sauter, Station de recherche Agroscope Reckenholz-Tänikon ART, 8356 Ettenhausen

Renseignements: Roy Latsch, e-mail: [email protected], tél. +41 52 368 33 63

Prototype II (puissance de chauffage de 18 kW) d’appareil à micro-ondes autotracté en action à Saxerriet (SG).

P r o d u c t i o n v é g é t a l e

Phot

o: A

RT

Page 31: numero 7+8 juillet-août 2010

287Recherche Agronomique Suisse 1 (7 – 8): 286–289, 2010

Des micro-ondes pour lutter contre le rumex | Production végétale

L’application de la technologie des micro-

ondes a été examinée comme alternative à

la méthode traditionnelle de lutte contre le

rumex dans les surfaces herbagères. Deux

appareils à micro-ondes autotractés, d’une

puissance de chauffage de 4,8 et 18 kilowatts,

ont été testés à cet effet sur différents sites

et dans diverses conditions climatiques. Les

temps de chauffage optimaux pour obtenir

un taux de repousse maximal de 20 % ont

été déterminés pour trois variantes. La

technologie des micro-ondes s’avère géné-

ralement appropriée à la lutte contre le

rumex, mais le temps de chauffage néces-

saire et donc la quantité d’énergie requise

sont très élevés.

Rés

um

é

R é s u l t a t s e t d i s c u s s i o n

Le prototype I a traité 971 plantes sur six sites différents. 

Le prototype II a été appliqué sur trois sites avec 265 plan-

tes de la variante 1, 157 de la variante 2 et 86 plantes de 

la variante 3. Un seuil de maximal 20 % a été fixé pour le 

taux de repousse (fig. 1). Les temps de chauffage théo-

riquement  optimaux  peuvent  ainsi  être  calculés  par 

régression linéaire. Ce temps est de 45 secondes pour la 

variante examinée avec le prototype I. Pour le prototype 

II,  il  est  de  28  secondes  pour  le  chauffage  continu  et  de 

27  secondes  pour  le  chauffage  intermittent,  auxquelles 

s’ajoute encore le temps des pauses intermittentes (tabl. 2). 

Dans  la  variante  avec  25 %  de  puissance  de   sortie,  le 

temps de chauffage a ainsi presque quadruplé pour att-

eindre  101  secondes.  Ces  valeurs  servent  de  base  à  la 

comparaison des variantes du point de vue éner gétique.

Les estimations  statistiques des  séries d’essais  réali-

sées  avec  le  prototype  II  à  l’aide  de  la  méthode  MCG 

(Moindres  Carrés  Généralisés  ou  generalised least

squares  gls)  ne  laissent  apparaître  aucune  interaction 

significative entre l’humidité du sol, la durée de chauf-

fage et le chauffage intermittent (test F). La durée de 

chauffage  et  le  chauffage  intermittent  exercent  une 

influence significative sur les taux de repousse. Le traite-

Variante

Puissance de sortie

Nombre de magnétrons

Surface chauffée

Densité de puissance

Variante d’essai Temps de chauffage

[kW] [pièces] [cm²] [W/cm²] [s]

Type I 100 % 4,8 6 193 24,9 1 10, 20, 30, 40, 50, 60, 70

Type II 100 % 18,0 12 302 59,6 1 + 2 5, 10, 15, 20, 25, 30, 35

Type II 25 % 4,5 12 302 14,9 3 60, 80, 100, 120, 140

Tableau 1 | Puissance des prototypes de micro-ondes, variantes d’essais et temps de chauffage

VariantePuissance de

chauffagePuissance du générateur

Temps de chauffage

Intervalles de temps mort

Besoin en carburant par rumex

Coûts de carburant par rumex

[kW] [kW] [s] [s] [l] [CHF]

Type I 100 % 4,8 9,6 45,0 0,04 0,07

Type II 100 % 18 36 27,9 0,09 0,15

Type II 100 %

intermittent18 36 27,2 6 0,11 0,18

Type II 25 % 4,5 9 101,3 0,08 0,13

Tableau 2 | Consommation d’énergie et coûts des micro-ondes pour 80 % de réussite

Page 32: numero 7+8 juillet-août 2010

288 Recherche Agronomique Suisse 1 (7 – 8): 286–289, 2010

ment des plantes soumises à un chauffage intermittent 

est d’environ 5 % plus efficace en moyenne que le traite-

ment avec chauffage continu (F1,25 = 6,26, p = 0,02). En 

prolongeant  le  temps de chauffage d’une  seconde,  le 

taux de mortalité des plantes augmente d’environ 3 % 

(F1,25 = 122,78, p < 0,001). 

L’énergie  de  chauffage  par  surface  [Ws/cm] 

exprime la quantité d’énergie nécessaire pour obtenir 

un taux déterminé de mortalité dans cette configura-

tion de machine (fig. 2). Le seuil du taux de repousse 

de  20 %  au  maximum  est  atteint  vers  1070  Ws/cm² 

pour le prototype I et à environ 1550 Ws/cm² pour le 

prototype II, ce dernier traitant une plus grande sur-

face (tabl. 1). La variance des données indique que le 

site (série) joue un rôle secondaire dans la réussite du 

traitement.

Le degré d’efficacité lors de la production de micro-

ondes correspond à environ 50 % de l’énergie emmagasi-

née. Un générateur de courant requiert donc une puis-

sance électrique de sortie deux fois plus élevée que la 

puissance de chauffage du micro-ondes. Selon Rinaldi et

al. (2005), un groupe électrogène diesel d’une puissance 

de 36 kWh nécessite 272 g de  carburant par kWh.  La 

densité moyenne du  carburant diesel  est de 0,83 kg/l. 

Les coûts du diesel sont estimés à 1 fr. 65 par litre. Ces 

bases  permettent  d’établir  le  calcul  prévisionnel  des 

coûts  de  consommation  d’énergie  présenté  dans  le 

tableau 2.

Production végétale | Des micro-ondes pour lutter contre le rumex

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

100

0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 110 120 130 140 150

Temps de chauffage [en s]

Wiederaustrieb [%]

type I 100%

type II 100%

type II 100 %, intermittent

type II 25%

linéaire (type I, 100%)

linéaire (type II, 100%)

linéaire (type II, intermittent)

linéaire (type II, 25%)

n total = 1479 plantes

Repo

usse

[en

%]

R² = 0,67

R² = 0,95

R² = 0,93R² = 0,84

Valeur cible

Figure 1 | Proportion de plantes qui ont repoussé après avoir été traitées avec deux prototypes de micro-ondes (type I: 4,8 kW, Type II: 18 kW) pendant différents temps de chauffage.

y = -12,94x + 1327,74R² = 0,51

200

400

600

800

1000

1200

1400

1600

1800

2000

2200

0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100

Repousse [en %]

2 ]type I 100%

type II 100%

type II 100%, intermittent

type II 25%

linéaire (type I 100%)

linéaire (total type II)

Valeur cible

Ener

gie

de c

hauf

fage

/ su

rface

[Ws/

cm²]

y = -16,57x + 1885,50R² = 0,83

y = -16,57x + 1885,50R² = 0,83

Figure 2 | Energie de chauffage par surface et taux de repousse dans toutes les séries d’essais sur le terrain.

Page 33: numero 7+8 juillet-août 2010

289Recherche Agronomique Suisse 1 (7 – 8): 286–289, 2010

Des micro-ondes pour lutter contre le rumex | Production végétale

C o n c l u s i o n s

•• Les essais sur le terrain présentés ici montrent que le 

principe de fonctionnement des micro-ondes permet 

de lutter contre le rumex.

•• Ils indiquent aussi qu’un prolongement des temps de 

chauffage et une réduction de la puissance de sortie 

sont plus efficaces au point de vue énergétique.

•• La consommation de carburant reste toutefois 

 importante. En admettant une densité modérée de 

2000 rumex par hectare, le traitement nécessite 80 à 

220 litres de diesel par hectare.

•• Les coûts globaux à prendre en compte pour cette 

méthode englobent non seulement le carburant pour 

le chauffage et pour la puissance à vide entre les 

 traitements, mais aussi les coûts de consommation 

d’énergie du véhicule tracteur, ceux d’acquisition 

et d’autres coûts fixes et variables.

•• En raison des durées de chauffage prolongées dans la 

variante à chauffage intermittent et à puissance  Figure 3 | Appareil prototype I à 4,8 kW de puissance de chauffage.

Ria

ssu

nto

Sum

mar

y

Microwave technology for controlling

broad-leaved dock

The suitability of microwave techno-

logy to provide an alternative to

conventional Rumex control in grass-

land was investigated. For this, two

self-propelled microwave devices with

respectively 4.8 and 18 kW heat output

were tested at different sites and

under different weather conditions.

The optimal heating times required to

obtain a maximal shoot regrowth rate

of 20 % were determined in three

different variants. Most of the time,

the use of microwave technology

proved to be helpful in controlling

dock plants, but the heating time

needed and thus the amount of energy

are very high.

Key words: broad leafed dock, Rumex

obtusifolius, weed control, microwave

technology, grassland.

Tecnologia a microonde per combat-

tere il romice comune

Per offrire un'alternativa ai tradizionali

metodi di lotta al romice nelle superfici

inerbite, è stata condotta una serie di

analisi sull'impiego della tecnologia a

microonde. A tal fine sono stati testati

due dispositivi a microonde semoventi,

rispettivamente da 4,8 e 18 kilowatt,

impiegati in condizioni atmosferiche e

luoghi diversi. È stato fissato il tempo

di riscaldamento ottimale per un tasso

di ricrescita massimo del 20 per cento

considerando tre varianti. In generale

l'impiego della tecnologia a microonde

è indicato per la lotta al romice,

tuttavia il tempo di riscaldamento

necessario e il conseguente consumo

di energia sono molto elevati.

Bibliographie b Rinaldi M., Erzinger S. & Stark R., 2005. Treibstoffverbrauch und Emis-sionen von Traktoren bei landwirtschaftlichen Arbeiten. Station de recherche Agroscope Reckenholz-Tänikon ART, Comptes-rendus FAT 65, Ettenhausen, 92 p.

rédui te, la productivité à la surface par heure est 

compa rativement plus faible, ce qui se répercute sur 

les coûts de la méthode.

•• Les besoins élevés en énergie, et partiellement aussi 

en temps, des méthodes étudiées ne permettent pas 

de les recommander pour la pratique.   n

Phot

o: A

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Page 34: numero 7+8 juillet-août 2010

290 Recherche Agronomique Suisse 1 (7 – 8): 290–293, 2010

E c l a i r a g e

Cette étude est basée sur une sélection de prix mensuels 

moyens  publiés  sur  Internet  par  le  Fonds  monétaire 

international (FMI). Cette source a été choisie d’une part 

parce qu’elle était libre d’accès et d’autre part en raison 

du  statut  du  FMI,  qui  confère  neutralité  et  objectivité 

aux données. Nous avons  sélectionné à  la  fois des pro-

duits  supposés  dépendre  du  cours  du  pétrole  (huiles 

végétales, maïs) et des produits sans relation apparente 

avec  celui-ci  (produits  animaux,  thé,  cacao,  café),  pour 

Le cours du pétrole semble influer sur le prix de certains

produits agricoles. Quelques bons arguments viennent

d’ailleurs étayer cette théorie. Ainsi, les huiles végétales

et leurs dérivés peuvent remplacer certains produits

pétroliers et le maïs peut être transformé en éthanol,

qui peut se substituer aux carburants pétroliers. Dans

les lignes qui suivent, la relation entre le cours du

pé trole et celui des produits agricoles sur le marché

mondial est examinée.

Le cours du pétrole détermine-t-il le prix  des produits agricoles ?Daniel Erdin, Union suisse des paysans USP, 5201 Brugg

Renseignements: Daniel Erdin, e-mail: [email protected], tél. +41 56 462 54 41

Qui pense face à cet image au prix du pétrole?

Phot

o: U

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Page 35: numero 7+8 juillet-août 2010

291Recherche Agronomique Suisse 1 (7 – 8): 290–293, 2010

Le cours du pétrole détermine-t-il le prix  des produits agricoles ? | Eclairage

vérification. L’étude porte sur une période de cinq ans, 

d’octobre  2004  à  septembre  2009.  Pour  chacun  des 

32 produits sélectionnés, les données ont donc été rele-

vées à 60 reprises. Le choix de la période s’explique par la 

forte augmentation du cours du pétrole à partir de 2005 

et  par  l’importance  croissante  des  sources  d’énergie 

renouvelables au cours de la même période. Pour chaque 

produit, une régression de la série chronologique a été 

réalisée conformément au modèle suivant:

[1] log[prix(p,t)] ~ μ(p) + a(p) × moment(t) + b(p) × 

log[prix(pétrole,t)] + e(p,t)

Le prix mondial du produit p au moment t s’explique par 

la moyenne μ, par la tendance linéaire (a) de ce produit 

(évent.  inflation)  et  par  le  prix  mondial  du  pétrole  au 

moment  t,  e  correspondant  à  la  variation  résiduelle. 

L’impact  du  cours  du  pétrole  pouvant  s’exprimer  en 

pour-cent  et  une  éventuelle  tendance  devant,  selon 

toute  probabilité,  se  traduire  de  manière  proportion-

nelle, nous avons utilisé  les valeurs  logarithmiques des 

séries  chronologiques.  Ces  dernières  ont  présenté  une 

autocorrélation.  Afin  de  tenir  compte  de  cet  élément 

dans le modèle, nous lui avons introduit un effet d’auto-

corrélation ainsi qu’un effet de moyenne mobile d’ordre 

1 (ARMA 1,1). Pour effectuer les évaluations statistiques, 

nous  avons  utilisé  la  méthode  MCG  (moindres  carrés 

généralisés:  Fox 2002; Pinheiro et Bates 2000), qui per-

met d’effectuer une régression des séries chronologiques 

en  tenant  compte  des  effets  d’autocorrélation  et  de 

moyenne  mobile.  Quant  à  la  méthode  d’estimation, 

nous  avons  choisi  le  principe  du  maximum  de  vraisem-

blance, afin de rendre possible une comparaison statis-

tique de différents modèles.

Notre  hypothèse  nulle  supposait  qu’il  n’y  aurait 

aucun lien entre le cours du pétrole et le prix mondial 

des  produits  sélectionnés.  C’est  pourquoi  nous  avons 

supprimé du modèle la covariable prix du pétrole: 

[2] log[prix(p,t)] ~ μ(p) + a(p) × moment(t) + e(p,t)

Afin  de  tester  notre  hypothèse  nulle,  nous  avons  com-

paré les résultats du modèle complet à ceux du modèle 

réduit, la valeur de «p» nous permettant d’apprécier la 

signification statistique de la covariable prix du pétrole. 

Afin d’évaluer la pertinence du lien, nous avons à chaque 

fois calculé le coefficient de régression standardisé de la 

covariable  prix du pétrole.  Ce  coefficient  indique  de 

combien  d’écarts-types  la  variable  dépendante  fluctue 

lorsque le cours du pétrole est modifié d’un écart-type. 

En  cas de  relation causale pure,  le  coefficient est de 1, 

tandis que si celle-ci est inexistante, il tend vers 0.

Signification PertinenceCoefficient de détermination

Prod

uit

Vale

ur p

b

Prix

du

pétr

ole

Vale

ur p

aTe

ndan

ce

Coef

ficie

nt d

e ré

gres

sion

sta

ndar

disé

Co

urs

du p

étro

le

Hyp

othè

se n

ulle

Mod

èle

com

plet

Caoutchouc naturel <0,0001 0,2585 0,7032 0,168 0,805

Orge <0,0001 0,6300 0,4350 0,352 0,753

Huile de soja <0,0001 0,0804 0,4150 0,570 0,863

Huile de coco <0,0001 0,3016 0,3892 0,322 0,787

Graines de soja <0,0001 0,0258 0,3834 0,692 0,829

Huile de palme <0,0001 0,1104 0,3525 0,495 0,747

Oranges 0,0004 0,8574 0,6381 0,102 0,441

Farine de soja 0,0005 0,0061 0,3241 0,751 0,807

Peaux animales 0,0011 0,0196 0,4860 0,275 0,631

Maïs 0,0015 0,0669 0,2799 0,657 0,808

Viande d’agneau 0,0017 0,1489 0,4901 0,034 0,425

Huile d’olive 0,0017 0,1221 0,2649 0,706 0,849

Saumon élevage, Norvège 0,0089 0,1210 0,4550 0,213 0,421

Blé 0,0141 0,2798 0,2382 0,501 0,741

Huile de tournesol 0,0187 0,6777 0,2933 0,065 0,115

Viande de bœuf 0,0242 0,8197 0,4462 0,017 0,155

Café, Amérique latine 0,0283 0,0049 0,3493 0,507 0,575

Farine de poisson 0,0364 0,0097 0,1860 0,573 0,624

Bois de sciage, foncé 0,0554 0,0429 0,2145 0,669 0,772

Sucre, marché mondial 0,0622 0,0518 0,2306 0,230 0,229

Café Robusta 0,0623 0,0356 0,1520 0,585 0,685

Bois dur, brut 0,0725 0,0074 -0,1646 0,850 0,816

Cacao 0,0968 0,0012 0,1545 0,803 0,817

Bois tendre, brut 0,1997 0,0487 -0,1649 0,585 0,616

Porc 0,2517 0,0253 0,2456 0,206 0,277

Arachide 0,2552 0,5770 0,0627 0,366 0,503

Crevette, USA 0,2912 0,2793 -0,2118 0,121 0,131

Riz 0,2968 0,0115 0,0747 0,682 0,705

Poulet 0,3919 0,1648 0,0372 0,648 0,639

Bois de sciage, tendre 0,6929 0,0598 0,0818 0,191 0,182

Thé 0,7573 0,0056 0,0547 0,422 0,427

Bananes 0,8056 0,0013 -0,0385 0,456 0,454

Tableau 1 | Résultats de la régression des séries chronologiques

Page 36: numero 7+8 juillet-août 2010

292 Recherche Agronomique Suisse 1 (7 – 8): 290–293, 2010

Eclairage | Le cours du pétrole détermine-t-il le prix  des produits agricoles ?

Que faut-il en conclure?

Le  lien  entre  le  cours  du  pétrole  et  le  prix  de  certains 

produits agricoles est très clair. S’agissant du caoutchouc 

naturel  et  des  huiles  végétales,  cela  s’explique  facile-

ment, car ces produits sont en concurrence directe avec 

des dérivés du pétrole. En ce qui concerne le maïs, la pro-

duction de bioéthanol a aujourd’hui une grande impor-

tance  (Conseil  international  des  céréales  2009)  et  dé -

pend  fortement  du  cours  du  pétrole.  L’orge  peut  lui 

aussi entrer dans la production d’éthanol, mais il est sur-

tout  utilisé  dans  les  fourrages  comme  alternative  au 

maïs grain. La même explication vaut aussi pour le blé. 

Enfin, un accroissement de la demande en huile de soja 

se répercute évidemment sur le prix des graines et de la 

farine de soja. Pour  les autres produits,  la relation cau-

sale est faible, voire non significative dans de nombreux 

cas. D’ailleurs, d’un point de vue  statistique,  il  se peut 

que, sur les 32 produits étudiés, l’un ou l’autre résultat 

Le cours du pétrole joue un certain rôle

Le  tableau 1 présente  les principaux  résultats de  l’ana-

lyse statistique. Les données ont été triées dans l’ordre 

croissant de la signification statistique du coefficient du 

cours  du  pétrole.  Afin  d’évaluer  la  pertinence  de  l’in-

fluence du cours du pétrole, nous y avons aussi fait figu-

rer  le  coefficient de  la  covariable prix du pétrole  et, à 

titre d’information complémentaire, la valeur «p» de la 

tendance linéaire. Enfin, la comparaison entre le coeffi-

cient de détermination du modèle complet et celui du 

modèle réduit (hypothèse nulle) permet elle aussi de se 

faire une idée de la qualité du modèle appliqué. 

La signification statistique du coefficient du cours du 

pétrole  est  la  plus  forte  pour  le  caoutchouc  naturel, 

l’orge, les diverses huiles végétales et les graines de soja. 

Pour les six premiers produits du tableau, si le cours du 

pétrole variait d’un écart-type,  le prix de  ces produits 

fluctuerait de plus d’un tiers d’écart-type.

Preise für Erdöl und Sojaöl, Fit für den Sojaölpreis

Année

US$

par

tonn

e re

sp. p

ar 1

000

litre

s (lo

garit

hmiq

ue)

2005 2006 2007 2008 2009

200

400

600

800

1000

1200

1400

1600

Prix du pétrole en US$ par 1000 litres

Prix de l’huile de soja en US$ par tonne

Estimation en US$ par tonne

Figure 1 | Prix du pétrole, de l’huile de soja et estimation du prix de l’huile de soja.

Page 37: numero 7+8 juillet-août 2010

293Recherche Agronomique Suisse 1 (7 – 8): 290–293, 2010

Le cours du pétrole détermine-t-il le prix  des produits agricoles ? | Eclairage

forte avec un décalage de -1 ou +1 mois environ. La fai-

blesse de l’effet retardateur  s’explique par la transmis-

sion rapide des informations sur les marchés mondiaux. 

Ainsi, il n’est pas étonnant que, lorsque le lien est fort, 

les prix évoluent quasi simultanément.

Une comparaison de  la corrélation des rangs entre 

diverses  périodes  de  1990  à  aujourd’hui,  pour  les  dix 

produits présentant la plus forte dépendance au cours 

du pétrole, a montré que l’influence du cours du pétrole 

s’est renforcée ces dernières années. Avant 2005, la plu-

part  des  séries  de  prix,  notamment  celle  du  pétrole, 

étaient plus stables. Vu cette faible variation, on ne peut 

donc  pas  s’attendre  à  observer  une  corrélation  nette 

entre les séries chronologiques étudiées. En effet, la cor-

rélation est une mesure de la covariance, c’est-à-dire de 

la  variance  commune  de  deux  séries  de  données.  Par 

conséquent, le fléchissement de la crise économique et 

une  nouvelle  hausse  du  cours  du  pétrole  devraient  à 

l’avenir  se  traduire  par  une  hausse  plus  soutenue  des 

prix  des  produits  agricoles  concernés  et  l’on  devrait 

retrouver  une  situation  semblable  à  celle  des  années 

2007 – 2008.  Toutefois,  l’offre  et  la  demande  étant 

déterminées  par  de  nombreux  facteurs,  et  le  présent 

modèle  faisant  état  de  variances  notables  non  expli-

quées, il s’agit là uniquement d’une déclaration d’ordre 

qualitatif.  n

soit  dû  au  hasard.  Fondamentalement,  la  corrélation 

positive entre  cours du pétrole et prix du produit  s’ex-

plique  aussi  par  l’augmentation  des  coûts  de  transfor-

mation, d’emballage et de transport. De plus, cette cor-

rélation  peut  aussi  être  due  à  un  troisième  facteur, 

comme la conjoncture économique. Cependant, pour les 

produits dont la signification est nette et dont le coeffi-

cient de régression standardisé est élevé, l’influence du 

cours du pétrole semble bien être principalement due à 

la concurrence directe entre ressources énergétiques ou 

matières  premières  industrielles  (p.  ex.  le  caoutchouc). 

Dans deux cas seulement – la viande d’agneau et le sau-

mon d’élevage – cette théorie ne permet pas d’expliquer 

la corrélation, qui est toutefois nettement plus faible, ou 

bien moins significative, que pour d’autres produits.

Pour certains produits, le modèle aurait pu être amé-

lioré en sélectionnant avec soin la période étudiée et en 

tenant compte d’un éventuel décalage entre les séries 

chronologiques des produits et celles du pétrole. Dans 

l’ensemble toutefois, l’effet retardateur n’était que peu 

pertinent, ce qui est particulièrement vrai pour les pro-

duits  dont  le  prix  présente,  avec  le  modèle  appliqué, 

une  forte  dépendance  au  cours  du  pétrole.  Générale-

ment, nous avons observé  la plus  forte corrélation en 

superposant  les  séries  chronologiques  même  si,  pour 

quelques  produits,  la  corrélation  est  légèrement  plus 

Bibliographie b Conseil international des céréales, 2009. Rapport sur le marché des céréales. Publication mensuelle, résumé disponible sur Internet. Adresse: http://www.igc.org.uk/en/publications/default.aspx [11.10.2009]

b Fonds monétaire international, 2009. IMF Primary Commodity Prices. Adresse: http://www.imf.org/external/np/res/commod/index.asp [20.10.2009]

b Fox J., 2002. Time-Series Regression and Generalized Least Squares. Adresse: http://cran.r-project.org/doc/contrib/Fox-Companion/appendix-timeseries-regression.pdf [1.10.2009]

b Pinheiro J. C. & Bates D. M., 2000. Mixed-Effects Models in S and S-PLUS. Springer, ISBN 0 – 387 – 98957 – 9

b R Development Core Team, 2009. R: A Language and Environment for Statistical Computing. R Foundation for Statistical Computing. Vienna, Austria, ISBN 3 – 900051 – 07 – 0. Adresse: http://www.R-project.org [20.10.2009]

Page 38: numero 7+8 juillet-août 2010

294

E c l a i r a g e

EuroWheat: une plateforme internet d'appui  à la lutte intégrée contre les maladies du bléCaterina Matasci et Fabio Mascher, Station de recherche Agroscope Changins-Wädenswil ACW, 1260 Nyon

Renseignements: Fabio Mascher, e-mail : [email protected], tél. +41 22 363 47 33

Recherche Agronomique Suisse 1 (7 – 8): 294–297, 2010

La plateforme internet EuroWheat (http://www.

eurowheat.org) est une initiative européenne qui veut

promouvoir et faciliter la lutte intégrée contre les patho-

gènes du blé. EuroWheat permet d’accéder aux connais-

sances issues de la recherche nationale des différents

pays européens. Ces informations sont souvent difficile-

ment accessibles ou dispersées. Le site internet

EuroWheat est donc conçu comme soutien pour les agri-

culteurs, les vulgarisateurs, les sélectionneurs et les

industries impliquées dans la lutte contre les maladies

du blé. Il a pour tâche d’analyser, de documenter et de

présenter ces connaissances à un public le plus large

possible dans différentes langues, à un niveau transna-

tional et dans un contexte européen. La plateforme est

née dans le cadre du réseau d’excellence ENDURE (Euro-

pean Network for the DURable Exploitation of crop pro-

tection strategies), un projet soutenu financièrement

par la Commission Européenne.

Feuille de blé avec des pustules de rouille brune (Puccinia triticina). Des nouveaux pathotypes de ce champignon sont apparus récemment en Europe. EuroWheat suit le développement des populations du champignon.

Phot

o: A

CW

Page 39: numero 7+8 juillet-août 2010

295

EuroWheat: une plateforme internet d'appui  à la lutte intégrée contre les maladies du blé | Eclairage

Recherche Agronomique Suisse 1 (7 – 8): 294–297, 2010

Contenu du site internet

Le site  internet réunit  les  informations et  les dernières 

nouvelles sur les pathogènes du blé en Europe; il informe 

de manière détaillée sur les pathogènes et la fréquence 

des pathotypes dans différents pays et dans le temps, sur 

les méthodes de  lutte,  les classements de variétés résis-

tantes et sensibles ainsi que sur l’efficacité de fongicides; 

il présente également des documents et sources de litté-

rature permettant d’approfondir ses connaissances dans 

les différentes thématiques (fig. 1).

La  rouille  jaune  (Puccinia striiformis)  est  une  maladie 

bien  présente  dans  les  cultures  de  blé  au  nord  de 

 l’Europe. Les équipes travaillant avec ce champignon ont 

déposé dans la section «Pathogènes» des informations 

sur la fréquence des pathotypes dans les différents pays 

et dans le temps, ce qui permet d’en suivre la progres-

sion.  La  fusariose  sur  épi  et  l’accumulation  de  myco-

toxines  qu’elle  provoque  dans  les  grains  des  céréales 

sont  des  problèmes  redoutés  dans  toutes  les  régions 

 climatiques. La lutte se base avant tout sur les bonnes 

pratiques de production (HGCA 2007) et l’utilisation de 

variétés de blé résistantes. La section «Pathogènes» du 

site  propose  une  liste  actualisée  des  espèces  de  Fusa-

rium pathogènes sur blé, avec leur potentiel de produc-

tion  de  mycotoxines  et  une  description  des  méthodes 

d’analyse  des  mycotoxines  appliquées  dans  les  diffé-

rents pays. Un classement des variétés résistantes dans 

les différents pays est également disponible. La section 

«Pathogènes» est complétée par une liste des maladies 

du blé dans les différentes langues et des tableaux mon-

trant l’impact des maladies sur le rendement.La section «Fongicides» inclut un classement de l’effi-

cacité de fongicides utilisés contre l’oïdium (Blumeria gra-

Figure 1 | Page d'accueil de la plateforme EuroWheat (www.eurowheat.org).

Page 40: numero 7+8 juillet-août 2010

296

Eclairage | EuroWheat: une plateforme internet d'appui  à la lutte intégrée contre les maladies du blé

Recherche Agronomique Suisse 1 (7 – 8): 294–297, 2010

Développement futur du réseau

En tant que plateforme basée sur  internet, EuroWheat 

est  un  instrument  d’information  dynamique  qui  doit 

être mis à jour continuellement. Les travaux imminents 

concernent le complément de certaines parties et la tra-

duction du contenu. Actuellement, la majeure partie du 

site est en anglais, mais les traductions en français, alle-

mand, italien, polonais et autres langues sont en cours.

Le site est hébergé sur un serveur à l’Université de 

Aarhus, au Danemark, pour une période indéterminée. 

Lancé  par  un  réseau  scientifique,  EuroWheat  devait 

prendre  fin  en  décembre  2010;  cependant,  les  institu-

tions  impliquées  se  sont mis d’accord pour poursuivre 

cette  activité,  et  donc  régulièrement  entretenir  et 

actualiser le site dans le futur. Cette mise à jour doit être 

réalisée à moindres frais.

EuroWheat: Treize organisations de neuf pays

Treize  organisations  appartenant  à  9  pays  participent 

activement  à  Eurowheat:  Aarhus  University,  Faculty  of 

Agricultural  Sciences  (AU)  et  Danish  Agricultural  Advi-

sory  Service  (DAAS),  Danemark;  Institut  national  de  la 

recherche  agronomique  (INRA),  Association  de  coordi-

minis f. sp. tritici), la fusariose sur épi (Fusarium spp.), la 

septoriose  sur  feuille  (Mycosphaerella graminicola),  le 

piétin-verse  (Oculimacula  spp.),  la  septoriose  des  épis 

(Phaeosphaeria nodorum), la rouille jaune (Puccinia strii-

formis),  la  rouille  brune  (Puccinia triticina)  et  l’helmin-

thosporiose  (Pyrenophora tritici-repentis)  dans  diffé-

rents  pays  européens.  Une  revue  des  problématiques 

liées aux résistances des pathogènes aux fongicides ainsi 

qu’une  liste  des  principes  actifs  des  fongicides  et  des 

noms commerciaux utilisés y sont présentées. Une statis-

tique sur l’utilisation de fongicides, leur efficacité et leur 

impact sur le rendement complète ces informations.

La section «Variétés références» fournit des liens et 

des  références  sur  les  bases  de  données  variétales  des 

différents pays, des classements de niveaux de résistance 

et des informations sur les gènes de résistance utilisés.

L’ensemble  de  ces  informations  détaillées  sur  les 

variétés, les fongicides et les pathogènes est à la base de 

la lutte intégrée. La section «Lutte intégrée» résume les 

différents systèmes d’aide à la décision (decision s upport

systems),  les connaissances sur  les seuils d’inter vention, 

les systèmes de surveillance des pathogènes sur le terri-

toire et les mesures culturales appliquées.

Figure 2 | Epi de blé de printemps présentant une forte infection d’oïdium (Blumeria graminis). La présence de pustules dans les épis est synonyme d’une très forte attaque du champignon. Dans de telles situations, de fortes réductions de rendement ont été observées.

Phot

o: A

CW

Page 41: numero 7+8 juillet-août 2010

297

EuroWheat: une plateforme internet d'appui  à la lutte intégrée contre les maladies du blé | Eclairage

Recherche Agronomique Suisse 1 (7 – 8): 294–297, 2010

Les auteurs remercient le réseau d’excellence ENDURE pour son soutien lors de

la réali sation de ce travail. ENDURE est financé par la Commission Européenne

(No. projet : 031499).

Bibliographie b Aarhus University, Faculty of Agricultural Sciences, Department of Ag-roecology and Environment, 2010. EuroWheat. Accès: http://www.eu-rowheat.org/EuroWheat.asp [30.04.2010]

b Délégation au Partenariat avec les Entreprises, 2010. ENDURE: un réseau d’excellence européen pour le développement d’une agriculture plus res-pectueuse de l’environnement. Accès: http://www.inra.fr/les_partenari-ats/collaborations_et_partenaires/entreprises/en_direct_des_labos/endure_un_reseau_d_excellence_europeen_pour_le_developpement_d_une_agriculture_plus_respectueuse_de_l_environ-nement [30.04.2010]

b Endure, 2010. ENDURE – Diversifying Crop Protection. Accès: http://www.endure-network.eu/fr/ [30.04.2010]

b Nistrup Jørgensen L., Hovmøller M. S., Hansen J. G., Lassen P., Clark B., Bayles R., Rodemann B., Jahn M., Flath K., Goral T., Czembor J., du Chey-ron P., Maumene C., de Pope C. & Nielsen G. C., 2010. Wheat Case Study – Guide Number 3. EuroWheat.org: a new research-based website sup-porting integrated disease management in wheat. Accès: http://www. eurowheat.org/upload/eurowheat/document/NewGuide3eurowheat.pdf [30.04.2010]

b HGCA. 2007. Guidelines to minimise risk of fusarium mycotoxins in cere-als. Accès: http://www.eurowheat.org/upload/eurowheat/document/Fu-sariumGuide_20071.pdf [01.06.2010]

nation technique agricole  (ACTA) et ARVALIS –  Institut 

du végétal, France; Julius Kuehn Institute (JKI) – Federal 

Research  Centre  for  Cultivated  Plants,  Allemagne; 

Rothamsted  Research  (RRES)  et  National  Institute  of 

Agricultural  Botany  (NIAB),  Royaume-Uni;  Plant  Bree-

ding and Acclimatization Institute (IHAR), Pologne; Jord-

bruksverket  (SJV)  Växtskyddscentralen,  Suède;  Servizio 

Fitosanitario - Emilia-Romagna Region (SFRER), Italie et 

Szent István University (SZIE), Hongrie. Le laboratoire de 

phyto pathologie  du  groupe  amélioration  des  plantes 

d’Agroscope  Changins-Wädenswil  (ACW),  Suisse,  parti-

cipe à EuroWheat.   n

Encadré | ENDURE

ENDURE est un réseau de recherche européen financé

par la Commission Européenne (CE) dans le cadre du 6e

programme-cadre. La CE a donné mandat à des

institutions de recherche de pointe de développer des

stratégies de protection des plantes, pour les exploiter

de manière durable. L'objectif principal du réseau est

donc de mettre au point des stratégies de protection

des cultures plus respectueuses de l'environnement,

plus proches des attentes des consommateurs et

compatibles avec une agriculture rentable (Délégation

au Partenariat avec les Entreprises, 2010). Le réseau a

été lancé le 21 février 2007, pour une période de 4 ans.

Il compte plus de 300 chercheurs de disciplines diverses

(agronomie, génétique, écologie, économie, sociologie)

appartenant à 18 organisations de10 pays européens.

Agroscope est le partenaire suisse du réseau.

Page 42: numero 7+8 juillet-août 2010

298

P o r t r a i t

Recherche Agronomique Suisse 1 (7 – 8): 298, 2010

Geert Kleijer veille sur la biodiversité  végétale suisseEn cette année internationale de la biodiversité, Geert 

Kleijer, chef du groupe Ressources génétiques et Qualité 

boulangère  d’Agroscope  Changins-Wädenswil  ACW, 

joue un rôle clé dans la préservation de ce patrimoine si 

menacé. Sous sa houlette,  la banque de gènes d'ACW 

continue à collecter, comme autant de trésors, quelque 

11 000 variétés de céréales et de légumes dont certaines 

étaient traditionnellement cultivées en Suisse.

Geert  Kleijer  a  quitté  sa  Hollande  natale  en  1973, 

juste après  ses  études,  pour  venir  s’installer  en  Suisse. 

«Changins recherchait un cytogénéticien, et mon dossier 

a  été  retenu».  Bientôt  40  ans  donc  que  ce  chercheur, 

aujourd’hui deux  fois grand-père, promène sa  longue 

silhouette dans les laboratoires et les champs de Chan-

gins.

En 1980, le jeune scientifique a repris la collecte des 

variétés,  commencée  il  y  a  plus  de  100  ans  par  les 

ancêtres d’Agroscope. La plus ancienne variété conser-

vée en Suisse (le blé ‘rouge de Gruyère’) datant de 1900 

se trouve toujours dans la banque de gènes de Changins. 

«Au début du XXe siècle, les semences collectées étaient 

multipliées  chaque  année.  Le  stockage  en  chambre 

froide a permis de repousser la mise en culture à tous les 

5  ans,  puis  tous  les  10  ans.  La  congélation  en  sachets 

d’aluminium hermétiques permet désormais de conser-

ver durant 50 ans  la plupart des espèces», explique  le 

gardien de ce «temple» bien particulier.

Une copie de nos graines au Spitzberg

Le  but  de  la  banque  est  double:  les  variétés  locales 

constituent à la fois un patrimoine génétique national 

et une réserve à utiliser en cas de besoin, car la sécurité 

alimentaire peut être menacée à tout moment par une 

nouvelle maladie ou par les effets du changement clima-

tique. En outre, ACW a dupliqué l’essentiel du matériel 

et  l’a envoyé en 2009 dans  la fameuse «Arche de Noé 

verte»,  entrepôt  mondial  de  graines  enfoui  dans  une 

montagne du Spitzberg, en Norvège, à l’abri de tous les 

cataclysmes.

A l’initiative de Geert Kleijer, les Commissions pour la 

conservation des plantes cultivées (CPC) et des plantes 

sauvages (CPS) ont vu le jour en 1991. «A l’époque, beau-

coup  d’organisations  privées  travaillaient  dans  le 

domaine de la conservation des plantes, sans communi-

quer  entre  elles.  Une  rencontre  organisée  en  1990  à 

Changins  a  permis  de  les  rassembler».  Le  développe-

ment intense des activités de la CPC réjouit le chercheur: 

«Nous  avons  commencé  avec  1  poste  à  temps  partiel, 

contre 4 personnes à temps partiel aujourd’hui». Finan-

cée par l’OFAG, la CPC réunit des organisations publiques 

et privées autour d’un but commun: l’utilisation durable 

et la conservation des plantes traditionnellement culti-

vées en Suisse.

En contact étroit avec les organisations nationales et 

internationales impliquées, Geert Kleijer a pu participer 

à l’élaboration du Traité international sur les ressources 

génétiques  des  plantes.  Sept  ans  de  négociations  ont 

été nécessaires pour que 150 pays signent ce texte juridi-

quement contraignant sur l’accès et le partage des avan-

tages des ressources génétiques.

Geert Kleijer consacre encore 50 % de son activité à 

l’analyse de la qualité boulangère des blés, autre vaste 

sujet qui mériterait à lui seul une présentation.

Sur son temps libre, Geert Kleijer aime s’occuper de 

son jardin (où il cultive plusieurs variétés de tomates), se 

promener en montagne ou encore voyager, notamment 

au Japon où son fils a vécu plusieurs années.

Sibylle Willi, AMTRA

Page 43: numero 7+8 juillet-août 2010

Aktuell

299

UntertitelLauftext

A c t u a l i t é s

Untertitel Lauftext

Recherche Agronomique Suisse 1 (7 – 8): 299–303, 2010

Actualités

20.08.2010Temperate and Tropcial Crop Science – A seminar to celebrate the 65th birthday of Prof. Peter Stamp ETH ZurichLa  série  d’exposés  intitulée  «Temperate  and  Tropical 

Crop  Science:  Developments,  Challenges  and  Perspec-

tives» a pour but de sensibiliser  les participants à  l’im-

portance et à  la beauté de  la recherche agronomique 

végétale, de relever les problèmes des cultures agricoles 

et de présenter, le cas échéant, des initiatives visant à les 

résoudre. Ces exposés seront en outre complétés par des 

expériences personnelles liées à des projets réalisés en 

coopération  avec  le  professeur  Stamp.  Ainsi  son  65e 

anniversaire  sera  l’occasion  de  mettre  en  avant  son 

inconditionnelle mobilisation en faveur de l’agronomie 

durant ces nombreuses années.

Public

•• Toute personne évoluant dans l’enseignement, la re-

cherche, le développement ou la pratique de l’agro-

nomie végétale et/ou s’intéressant à l’agriculture 

 nationale et internationale (spécialement les cultures).

•• Les collègues et collaborateurs présents et passés du 

professeur Stamp

•• Les étudiants en agronomie

Les informations complémentaires sont disponibles sous

www.kp.ipw.agrl.ethz.ch/Seminar

Symbioses entre champignons et plantes: utilité pour l’agriculture Les mycorhizes sont des champignons qui jouent un rôle 

important pour les sols agricoles. La majorité des grandes 

cultures et des herbages vit en symbiose étroite avec eux. 

Les mycorhizes aident les plantes à accéder aux éléments 

nutritifs. En outre, ils améliorent la structure du sol et pro-

tègent  les  plantes  contre  les  agents  pathogènes  et  le 

stress.  Plusieurs  chercheurs  spécialistes  des  mycorhizes, 

qui étudient l’importance de ces champignons pour l’agri-

culture, se sont réunis et leurs travaux sont subventionnés 

par l’action COST 870 de l’Union européenne (From pro-

duction to application of arbuscular mycorrhizal fungi in 

agricultural  systems:  a  multidisciplinary  approach).  Fin 

2009, ces chercheurs se sont rencontrés en Belgique afin 

d’échanger leurs derniers résultats. Des chercheurs espa-

gnols  ont  montré  que  les  jeunes  plants  de  vigne,  par 

exemple, pouvaient nettement mieux  survivre  lorsqu’ils 

étaient  inoculés  avec  des  mycorhizes.  La  Station  de 

recherche Agroscope Reckenholz-Tänikon ART a montré 

que  les  communautés  de  mycorhizes  sont  en  moyenne 

nettement plus diversifiées dans les parcelles biologiques 

que dans les parcelles exploitées de manière convention-

nelle  (Verbruggen  et al.  2010),  faisant  des  mycorhizes 

d’excellents indicateurs biologiques, notamment quant à 

l’intensité  d’exploitation  et  au  type  de  sol  (Oehl  et al. 

2010). 

Bibliographie b Oehl F., Laczko E., Bogenrieder A., Stahr K., Bösch R., van der Heijden M.

G. A. & Sieverding E., 2010. Soil type and land use intensity affect the composition of arbuscular mycorrhizal fungal communities. Soil Biology & Biochemistry 47, 724–738.

b Verbruggen E, Röling W. F. M., Gamper H., Kowalchuk G. A., Verhoef H. A. & van der Heijden M. G. A., 2010. Positive effects of organic farming on belowground mutualists – large scale comparison of mycorrhizal com-munities in agricultural soils. New Phytologist. Accès: http://www3.in-terscience.wiley.com/journal/123327586/abstract?CRETRY=1&SRETRY=0

Marcel van der Heijden, Station de recherche Agroscope Reckenholz-

Tänikon ART

Temperate and Tropical Crop Science: Developments, Challenges and Perspectives A seminar to celebrate the 65th birthday of Prof. Dr. Peter Stamp ETH Zurich, August 20, 2010 For further information and registration: www.kp.ipw.agrl.ethz.ch/Seminar

Page 44: numero 7+8 juillet-août 2010

300 Recherche Agronomique Suisse 1 (7 – 8): 299–303, 2010

N o u v e l l e s p u b l i c a t i o n s

Recommandations pratiques pour préserverla diversité des insectes et des plantes desprairies humides avec des jachères tournantes marécageuses

Rapport ART 721

Depuis les années 1970, les prairies humides à litière ne 

sont  plus  fauchées  comme  par  le  passé,  sur  de  petites 

surfaces  et  à  différentes  périodes  pendant  l’automne, 

mais au contraire sur de grandes surfaces et en peu de 

jours à l’aide de grosses machines, pour des raisons éco-

nomiques. Par conséquent, de nombreux petits animaux, 

comme les coléoptères,  les punaises,  les sauterelles,  les 

chenilles de papillons ou les araignées, ne peuvent plus 

se réfugier dans les zones non fauchées et ne survivent 

généralement pas à la récolte de la litière. En l’absence 

de  possibilités  d’hivernage  dans  des  touffes  d’herbes, 

des tiges anciennes et dans du mulch, plusieurs espèces 

de  petits  animaux  ne  disposent  plus  des  structures  in -

dispensables à leur survie. Ces espèces ont ainsi disparu 

de nombreuses  régions marécageuses ou  se  sont  forte-

ment  raréfiées  Les  jachères  tournantes  marécageuses 

(JaTouMa) constituent une solution efficace pour lutter 

contre cette évolution négative. Il s’agit de bandes maré-

cageuses  de  plusieurs  centaines  de  mètres  carrés  non 

fauchées ou laissées en friche (bande herbagère non fau-

chée,  îlot  non  fauché).  Chaque  année,  une  nouvelle 

bande  est  aménagée  directement  à  côté  de  la  précé-

dente, et ainsi de suite. Au bout de trois à cinq ans, on 

revient à la position initiale (rotation). Après l’année de 

jachère, la bande concernée est fauchée, comme le reste 

de la prairie à litière, à la fin de l’été ou à l’automne, et 

la  litière  récoltée.  Le  dispositif  de  jachère  tournante 

JaTouMa comprend l’ensemble de la surface sur laquelle 

la  bande  de  jachère  se  déplace  pendant  une  rotation, 

soit une surface de trois à cinq bandes parallèles selon la 

durée de la rotation. Le présent rapport ART donne en 

détail  quinze  recommandations  écologiques  et  organi-

sationnelles pour  la mise en place et  l’exploitation des 

jachères tournantes marécageuses et décrit sept erreurs 

fréquemment commises.

Andreas Gigon et Sabine Rocker, Institut de biologie intégrative

EPF Zurich

Thomas Walter, Station de recherche Agroscope Reckenholz-

Tänikon ART

Rapport ART 721

Recommandations pratiques pour préserver la diversité des insectes et des plantes des prairies humides avec des jachères tournantes marécageuses

Impressum

Edition: Station de recherche Agroscope Reckenholz-Tänikon ART, Tänikon, CH-8356 Ettenhausen, Traduction Regula Wolz, ART

Les Rapports ART paraissent environ 20 fois par an. Abonnement annuel: Fr. 60.–. Commandes d‘abonnements et de numéros particuliers: ART, Bibliothèque, 8356 EttenhausenT +41 (0)52 368 31 31 F +41 (0)52 365 11 [email protected]: www.agroscope.ch

ISSN 1661-7576

Auteurs

Andreas Gigon et Sabine Rocker,Ecologie végétale et protection de la nature, Institut de biologie intégrative EPF, [email protected]@env.ethz.ch

Thomas Walter, [email protected]

Mai 2010

Depuis les années 1970, les prairies humi­des à litière ne sont plus fauchées comme par le passé, en petites surfaces et à diffé­rentes périodes pendant l’automne, mais au contraire en grandes surfaces et en peu de jours, à l’aide de grosses machines, ce pour des raisons économiques. Par con­séquent, de nombreux petits animaux comme les coléoptères, les punaises, les sauterelles, les chenilles de papillons ou les araignées ne peuvent plus se réfugier dans les zones non fauchées et ne survi­vent généralement pas à la récolte de la litière. En l’absence de possibilités d’hiver­nage dans des touffes d’herbes, des tiges anciennes et dans du mulch, plusieurs espèces de petits animaux ne disposent plus des structures indispensables à leur survie. C’est pourquoi ces espèces ont dis­paru de nombreuses régions marécageu­ses ou y sont très rares. Il existe une solu­tion efficace pour lutter contre cette évolution négative: les jachères tournan­tes marécageuses (JaTouMa).

Il s’agit de bandes marécageuses de plu­sieurs centaines de mètres carrés non fau­chées ou laissées en friche (bande herba­gère non fauchée, îlot non fauché). Chaque année, une nouvelle bande est aménagée directement à côté de la précédente, et ainsi de suite. Au bout de trois à cinq ans, on revient à la position initiale (rotation). Après l’année de jachère, la bande concer­née est fauchée, comme le reste de la prai­rie à litière, à la fin de l’été ou à l’automne, et la litière est récoltée. Un dispositif de jachère tournante JaTouMa comprend l’en­semble de la surface sur laquelle la bande de jachère se déplace pendant toute une rotation, ce qui peut représenter une sur­face de trois à cinq bandes parallèles sui­vant la durée de la rotation.Le présent rapport ART décrit en détails quinze recommandations écologiques et organisationnelles pour la mise en place et l’exploitation des jachères tournantes marécageuses, ainsi que sept erreurs fré­quemment commises.

Fig. 1: Damier de la succise (Euphydryas aurinia); (Photo: Albert Krebs, Agasul).

Actualités

Le changement structurel agricole au centre de l’actualité internationale En avril 2010, le 114e séminaire de l’Association européenne 

des économistes agricoles a réuni environ 90 participants. 

Sous le titre «Structural Change in Agriculture: Modelling 

Policy Impacts and Farm Strategies», les nouveaux résultats 

relatifs aux facteurs déterminants du changement structu-

rel agricole ont été présentés aussi bien dans le cadre de la 

conférence  plénière  que  dans  celui  des  trois  cycles  de 

conférences parallèles. La Suisse était représentée par  la 

Station de recherche Agroscope Reckenholz-Tänikon ART 

avec deux exposés et deux posters. 

La  première  des  présentations  suisses  a  porté  sur  le 

modèle SWISSland qui permet d’effectuer des prévisions 

sur les développements agricoles sur la base de données 

comptables, d’évaluations SIG et de résultats d’enquêtes. 

La seconde a traité des répercussions des instruments de 

politique agricole sur le recours à la main-d’oeuvre fami-

liale, aux employés et aux entreprises de travaux agricoles.

Stefan Mann et Gabriele Mack, Agrarökonomie und Agrartechnik,

Forschungsanstalt Agroscope Reckenholz-Tänikon ART

Page 45: numero 7+8 juillet-août 2010

301Recherche Agronomique Suisse 1 (7 – 8): 299–303 , 2010

Détention de ruminants et de porcs répondant aux exigences d’un développement durable

Compte-rendu  ART  de  la  24e  Conférence  IGN  2010: 

le  dossier  de  la  conférence  réunit  les  vastes  connais-

sances disponibles sur les systèmes de détention respec-

tueux du bien-être des ruminants et des porcs. Dans la 

pratique cependant, ces connaissances sont appliquées 

de manière très variable. La conférence voulait établir 

pour quels domaines de la durabilité il était nécessaire 

de  trouver  des  solutions  pour  garantir  des  formes  de 

détention respectueuses des animaux de rente. Les prin-

cipaux  sujets  étaient:  Dilemme?  Coûts  –  utilité  des 

mesures de protection des animaux, protection de l’en-

vironnement  –  protection  des  animaux,  performance 

des  animaux  –  bien-être  des  animaux,  souhaits  des 

consommateurs – souhaits des animaux. La conférence 

portait  en outre  sur  le bien-être des animaux dans  la 

pratique:  influence  du  management,  méthodes  d’éva-

luation de la durabilité des systèmes de détention d’ani-

maux  et  méthodes  d’encouragement  des  systèmes  de 

détention  respectueux  des  animaux,  application  des 

résultats de recherche dans la pratique.

Station de recherche Agroscope Reckenholz-Tänikon ART, Tänikon 1, CH-8356 Ettenhausen, [email protected], 

www.agroscope.ch

24. IGN-Tagung 2010Nachhaltigkeit in der Wiederkäuer- und Schweinehaltung

ART-Tagungsband | 3.–5. Juni 2010

Partner

Internationale Gesellschaft für Nutztierhaltung IGN

ART-Tagungsband | 3.–5. Juni 2010

24. IGN-Tagung 2010Nachhaltigkeit in der Wiederkäuer- und Schweinehaltung

Ein breites Wissen über tiergerechte Haltungssysteme in der Wiederkäuer- und Schweinehaltung steht heute zur Verfügung. Dieses findet in der praktischen Umsetzung jedoch sehr unterschiedlich Anwendung. Die Tagung widmet sich der Frage, in welchen Bereichen der Nachhaltigkeit Lösungen gefunden werden müssen, um eine tiergerechte Nutztierhaltung zu gewährleisten. Die Schwerpunkte der Tagung sind:

Dilemma? Kosten - Nutzen von Tierschutzmassnahmen•Dilemma? Umweltschutz - Tierschutz•Dilemma? Tierleistung - Tierwohl•Dilemma? Verbraucherwünsche - Tierwünsche•Tiergerechtheit in der Praxis: Einfluss des Managements•Methoden der Bewertung der Nachhaltigkeit von Tierhaltungssystemen•Methoden der Förderung von tiergerechten Haltungssystemen, Umsetzung von Forsc-•hungsergebnissen in die Praxis

ISSN 0000-000000Forschungsanstalt Agroscope Reckenholz-Tänikon ARTTänikon, CH-8356 [email protected], www.art.admin.ch

24. I

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Biodiversité en Suisse – Etat des lieux

La biodiversité est essentielle à notre vie; sa valeur éco-

nomique,  écologique,  sociale  et  esthétique  ne  pourra 

jamais  être  suffisamment  respectée.  En  2003,  les 

ministres  de  l’environnement  européens  ont  donc 

décidé de stopper le recul de la biodiversité d’ici 2010.

Avons-nous atteint cet objectif? 

Ces dernières années, plus de 80 chercheurs ont ana-

lysé des données actuelles, des statistiques antérieures 

et de nombreuses études afin de savoir si la disparition 

des espèces a été  stoppée en Suisse et  si  les biotopes 

nécessaires au maintien de la diversité des espèces ont 

été préservés.

Le livre «Evolution de la biodiversité en Suisse depuis 

1900. Avons-nous touché le fond?», qui vient de paraître, 

dresse le bilan – très accessible également aux profanes – 

et propose des réponses solides à ces questions. Sur la 

base  des  meilleures  données  disponibles,  l’analyse 

détaillée montre comment  la biodiversité a évolué en 

Suisse  depuis  1900,  sous  différents  aspects.  L’ouvrage 

présente  l’influence  de  l’agriculture  et  du  développe-

ment de l’urbanisation sur la biodiversité et jette égale-

ment un regard sur l’avenir. Les résultats montrent qu’il 

reste  encore  beaucoup  à  faire.  C’est  pourquoi  le  livre 

contient également des  recommandations concrètes à 

l’intention de la société et de la sphère politique. 

Evolution de la biodiversité en Suisse depuis 1900.

Avons-nous touché le fond? 230 photos, 60 graphiques, 

40  tableaux,  brochure  dépliante.  Editions  Haupt,  2010. 

CHF 34.–. ISBN 978 – 3 – 258 – 07569 – 3

Actualités

Page 46: numero 7+8 juillet-août 2010

Actualités

302

C o m m u n i q u é s d e p r e s s e

Recherche Agronomique Suisse 1 (7 – 8): 299–303, 2010

www.agroscope.ch22.06.2010 / ACW  Le jardin aux deux cents plantes adventices Pour son vingtième anniversaire, le jardin des adventices 

de  Wädenswil  a  été  réaménagé  et  une  nouvelle  bro-

chure descriptive vient de sortir. Le jardin de la Station 

de  recherche  Agroscope  Changins-Wädenswil  ACW 

héberge deux cents espèces différentes. Outre les adven-

tices,  importantes  en  agriculture,  le  jardin  abrite  des 

plantes  médicinales,  des  espèces  importantes  du  point 

de vue écologique et des espèces exotiques. Cette collec-

tion  vivante  sert  de  terrain  d'expérimentation  aux  étu-

diants et aux apprentis. Le jardin est accessible à tous et 

est ouvert toute l'année.

08.06.2010 / HNSLe Haras national suisse HNS réédite ses mani-festations du jeudi Pour la troisième année, il est possible de participer aux 

Jeudis  au Haras à Avenches. Visiteuses et  visiteurs  sont 

attendus le 15 juillet, ainsi que les 5 et 12 août au Haras 

national suisse HNS. Au programme:  les numéros de  la 

collection 2010 et des visites des ateliers.

04.06.2010 / ARTBien-être de l'animal et environnement en équilibre Les  animaux  de  rente  ont  besoin  de  sortir  et  il  y  a 

aujourd’hui de plus en plus d’aires d’exercice extérieures. 

Or, ce type de surfaces ouvertes favorise le dégagement 

de gaz toxiques dans l’environnement. De nouveaux sys-

tèmes de nettoyage pourraient résoudre le problème.

31.05.2010 / ACW Agroscope et biodiversité, une relation qui dure La Station de recherche Agroscope Changins-Wädenswil 

ACW  possède  une  banque  de  gènes  parmi  les  plus 

anciennes d'Europe. En effet, ACW a collecté des variétés 

de céréales cultivées par les paysans suisses depuis 1900, 

variétés  toujours  disponibles  dans  la  banque  de  gènes 

nationale d'ACW. Sans ces collections, toutes ces variétés 

auraient disparu suite à l'abandon de leur culture ou de 

leur remplacement par d'autres variétés.

Informations actuelles de la recherche

pour le conseil et la pratique:

Recherche Agronomique Suisse paraît 10 fois

par année et informe sur les avancées en

production végétale, production animale,

économie agraire, techniques agricoles,

denrées alimentaires, environnement et

société. Recherche Agronomique Suisse

est également disponible on-line sous

www.rechercheagronomiquesuisse.ch

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AgRARfoRSchung Schweiz

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Talon réponse à envoyer à:Rédaction Recherche Agronomique Suisse, Agroscope Liebefeld-Posieux ALP, Case postale 64, 1725 Posieux, Tél. +41 26 407 72 21, Fax +41 26 407 73 00, e-mail: info@rechercheagronomiquesuisse.chwww.rechercheagronomiquesuisse.ch

NOUVEAU

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Recherche Agronomique Suisse/ Agrarforschung Schweiz est une publica-

tion des stations de recherche agronomique

Agroscope et de leurs partenaires. Les parte-

naires sont l’office fédéral de l’agriculture

ofAg, la haute école suisse d’agronomie de

zollikofen heSA, AgRiDeA Lausanne &

Lindau et l’ecole polytechnique fédérale de

zurich eTh zürich, Department of agricultural

and foodscience. Agroscope est l’éditeur.

cette publication paraît en allemand et en

français. elle s’adresse aux scientifiques,

spécialistes de la recherche et de l’industrie,

enseignants, organisations de conseil et de

vulgarisation, offices cantonaux et fédéraux,

praticiens, politiciens et autres personnes

intéressées.

Page 47: numero 7+8 juillet-août 2010

Das Walliser Schwarznasen-schaf wird in der warmen Jah-reszeit gesömmert. ACW hat auf einer Alp im Oberwallis Versu-che mit Umtriebsweide bei der Schaf sömmerung durchgeführt. Die Schafe der Versuchsherde gehörten den Rassen «Weisses Alpenschaf» und «Walliser Schwarznasenschaf» an.

Actualités

303

D a n s l e p r o c h a i n n u m é r o

Ambrosia artemisiifolia

www.ambrosia.ch

Ambrosia artemisiifolia,  l’ambroisie  à  feuilles  d’armoise, 

compte parmi les néophytes invasives de plusieurs régions 

d’Europe et de Suisse. 

Dans l’Ordonnance sur la protection des végétaux, la 

Suisse  a  classé  en  2006  l’ambroisie  parmi  les  mauvaises 

herbes «particulièrement dangereuses». Depuis lors, il est 

obligatoire d’annoncer les foyers d’ambroisie et de prendre 

des mesures pour lutter contre son invasion. 

L’ambroisie possède un pollen fortement allergène. De 

ce fait, cette plante représente un danger pour la santé et 

peut causer des coûts élevés (voir chapitre Santé et pollen). 

Ce site internet souhaite donner aux lecteurs les prin-

cipales  informations concernant cette plante:  les risques 

de confusion avec d’autres espèces,  les moyens de  lutte 

contre l’ambroisie, ses habitats en Suisse et dans le monde, 

ainsi que les effets possibles du pollen sur la santé humaine. 

Informations: www.agroscope.admin.ch/veranstaltungen

M a n i f e s t a t i o n sL i e n s I n t e r n e t

Septembre 2010 / Numéro 9

•• Agents conservateurs d’ensilage et stabilité aérobie. 

Résultats des tests 2009, U. Wyss ALP

•• Conservation des ensilages pour chevaux à l‘affour-

ragement, U. Wyss ALP

•• Conditions agrométéorologiques sur le plateau 

suisse de 1864 à 2050, P. Calanca ART

•• Positions face aux stratégies de haute performance 

et de pâture intégrale, M. Lips ART

•• Essais de variétés de ray-grass hybride et de vulpin 

des prés (2007 – 2009), R. Frick, E. Mosimann ACW et 

D. Suter, H. U. Hirschi ART 

•• Phoma du tournesol: faut-il traiter selon des seuils 

de température?, P. Frei ACW

Août 2010

06.08.2010Tag der offenen Tür in Maran zum Jahr der Bio-diversitätAgroscope Reckenholz-Tänikon ART Maran bei Arosa

12.08. -12.08.2010 AGFF-FutterbautagungAGFF, Landwirtschaftliches Zentrum SG, ARTNeu St. Johann (SG)

13.08.2010Journée Info Plantes aromatiques et médicinales (PAM)Agroscope Changins-Wädenswil ACW, Centre de recherche Conthey Chez Fam. Theiler, Hergiswil près Willisau

14.08.2010Güttingertagung 2010Agroscope Changins-Wädenswil ACW und BBZ Arenenberg Versuchsbetrieb Güttingen, Güttingen TG

19.08.2010Journée d’information arboriculture fruitièreAgroscope Changins-Wädenswil ACW  Ecole d’agriculture de Marcelin, Morges

20.08.2010Temperate and Tropical Crop Science - A seminar to celebrate the 65th birthday of Prof. Peter StampETH Zürich, ZurichInformations: www.kp.ipw.agrl.ethz.ch/Seminar

Septembre 2010

08.09.2010AGFF-FutterbautagungAGFF, Inforama, ARTFlugplatz Meiringen, Unterbach (BE)

16.09.2010Agrarökonomie InformationstagungAgroscope Reckenholz-Tänikon ART Tänikon, Ettenhausen

28.09.2010Journée d'information ALP 2010Agroscope Liebefeld-Posieux ALP + Agridea  Lausanne, Posieux

Recherche Agronomique Suisse 1 (7 – 8): 299–303, 2010

D a n s l e p r o c h a i n n u m é r o

La qualité des ensilages est pri-mordiale dans l’alimentation des bovins. La Station de recherche Agroscope Liebefeld-Posieux ALP est mandatée pour tester les nou-veaux agents d’ensilage pour l’amélioration de la fermentation lactique ou pour la stabilité aéro-bie des ensilages d’herbe et de maïs.

Page 48: numero 7+8 juillet-août 2010

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Formation continue au niveau Haute école spécialisée. Nombreuxthèmes pointus : comportement, alimentation, formation des jeunes chevaux, management etc.Prochains modules :

• Formation et entraînement du cheval• Le cheval au naturel

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Haute école spécialisée bernoiseBerner FachhochschuleHaute école suisse d’agronomie HESASchweizerische Hochschulefür Landwirtschaft SHL

Mardi, 28 septembre 2010

Journée d’information ALP 2010

Les thèmes de la journée seront les suivants:•Métabolismeénergétiquedesvachesaupâturage•Streptococcusuberis–unnouveaugermeproblématiqueen productionlaitière?• Influencedesensilagesoudufoinhumidesurlaqualitédesali- mentspouranimaux,laconsommationdesvaches,laproduction laitièreetlaqualitédufromage•Actualitéssurlaproductiondelaitdebrebisetdechèvreen Suisse•Efficacitédedifférentstraitementsantibiotiquedanslapréven- tiondelapneumoniechezlesveauxàl’engraislorsdeleur miseenétable•Unintervenantinvitédel’INRA:Lactationetreproduction

sont-ellesconciliableschezlavachelaitière?Résultatsd’essais ensystèmespâturants,avecdesvachesderacesHolsteinet Normande•ObservatoiredelatendretédelaviandebovineenSuisse: premièrecollected’échantillons

Lieu:ALPsalledeconférence,Tioleyre4,1725Posieux

Inscription:jusqu’au17.09.2010:Agridea,cours,Jordils1,1000Lausanne6

www.agroscope.ch

Département fédéralde l'économie DFEStation de rechercheAgroscope Liebefeld-Posieux ALP

ALP fait partie de l'unité ALP-Haras

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