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numero 7+8 juillet-août 2010
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RecheRcheAgRonomiqueSuiSSe
J u i l l e t – A o û t 2 0 1 0 | N u m é r o 7 – 8
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Listes variétales Liste recommandée des variétés de céréales pour la récolte 2011 Encart
Environnement Contrôle de l’ambroisie: l’agriculture n’est pas seule concernée Page 260
Production animale Systèmes d’antennes RFID fixes pour l’identification des porcs Page 272
ImpressumRecherche Agronomique Suisse / Agrarforschung Schweiz est une publication des stations de recherche agronomique Agroscope et de leurs partenaires. Cette publication paraît en allemand et en français. Elle s’adresse aux scientifiques, spécialistes de la recherche et de l’industrie, enseignants, organisations de conseil et de vulgarisation, offices cantonaux et fédéraux, praticiens, politiciens et autres personnes intéressées.
EditeurAgroscope
Partenairesb Agroscope (stations de recherche Agroscope Changins-Wädenswil
ACW; Agroscope Liebefeld-Posieux ALP et Haras national suisse HNS; Agroscope Reckenholz-Tänikon ART)
b Office fédéral de l’agriculture OFAG, Berneb Haute école suisse d’agronomie HESA, Zollikofenb Centrales de vulgarisation AGRIDEA, Lausanne et Lindau b Ecole polytechnique fédérale de Zurich ETH Zürich,
Department of agricultural and foodscience
Rédaction Andrea Leuenberger-Minger, Recherche Agronomique Suisse / Agrarforschung Schweiz, Station de recherche Agroscope Liebefeld-Posieux ALP, Case postale 64, 1725 Posieux, Tél. +41 26 407 72 21, Fax +41 26 407 73 00, e-mail: [email protected]
Judith Auer, Recherche Agronomique Suisse / Agrarforschung Schweiz, Station de recherche Agroscope Changins-Wädenswil ACW, Case postale 1012, 1260 Nyon 1, e-mail: [email protected]
Team de rédaction Président: Jean-Philippe Mayor (Directeur général ACW), Eliane Rohrer (ACW), Gerhard Mangold (ALP et HNS), Etel Keller-Doroszlai (ART), Karin Bovigny-Ackermann (OFAG), Beat Huber-Eicher (HESA), Philippe Droz (AGRIDEA), Jörg Beck (ETH Zürich)
AbonnementsTarifsRevue: CHF 61.–*, TVA et frais de port compris(étranger + CHF 20.– frais de port), en ligne: CHF 61.–** Tarifs réduits voir: www.rechercheagronomiquesuisse.ch ou
AdresseNicole Boschung, Recherche Agronomique Suisse/Agrarforschung Schweiz, Station de recherche Agroscope Liebefeld-Posieux ALP, Case postale 64, 1725 Posieux, tél. +41 26 407 72 21, Fax +41 26 407 73 00, e-mail: [email protected]
Internet www.rechercheagronomiquesuisse.chwww.agrarforschungschweiz.ch
ISSN infosISSN 1663 – 7917 (imprimé)ISSN 1663 – 7925 (en ligne)Titre: Recherche Agronomique SuisseTitre abrégé: Rech. Agron. Suisse
© Copyright Agroscope. Tous droits de reproduction et de traduction réservés. Toute reproduction ou traduction, partielle ou intégrale, doit faire l’objet d’un accord avec la rédaction.
Berner FachhochschuleHaute école spécialisée bernoiseSchweizerische Hochschulefür Landwirtschaft SHLHaute école suisse d’agronomie HESA
SommaireJuillet – Août 2010 | Numéro 7–8
259 Editorial
Environnement
260 Contrôle de l’ambroisie: l’agriculture n’est pas seule concernée Christian Bohren, Nicolas Delabays et
Stephanie Waldispühl
Environnement
266 Rétrospective phénologique de l’année 2009Claudio Defila
Production animale
272 Systèmes d’antennes RFID fixes pour l’identification des porcsFrank Burose, Tim Anliker, Thomas Jungbluth
et Michael Zähner
Production végétale
280 Test de 29 nouvelles variétés de ray-grass d’ItalieDaniel Suter, Hansueli Hirschi, Rainer Frick
et Stéphane Chapuis
Production végétale
286 Des micro-ondes pour lutter contre le rumexRoy Latsch et Joachim Sauter
Eclairage
290 Le cours du pétrole détermine-t-il le prix des produits agricoles ?Daniel Erdin
Eclairage
294 EuroWheat: une plateforme internet d'appui à la lutte intégrée contre les maladies du bléCaterina Matasci et Fabio Mascher
298 Portrait
299 Actualités
303 Manifestations
Listes variétales
Encart Liste recommandée des variétés de céréales
pour la récolte 2011
L. Levy, J.-F. Collaud, R. Schwärzel, M. Bertossa,
J. Hiltbrunner, M. Anders, P. Stoll et D. Peter
L’examen du comportement au champ des nombreuses variétés de céréales proposées à la pratique est un des gros mandats officiels confiés à Agroscope. La «Liste recommandée des variétés de céréales» met à jour chaque année les données sur les cultivars les mieux adaptés à nos conditions de culture.(Photo: Gabriela Brändle, ART)
Editorial
259Agrarforschung Schweiz 1 (7 – 8): 259, 2010
L'ambroisie, une adventice emblématique
Chère lectrice, cher lecteur
«Une plante dont on n’a pas encore découvert les vertus» est la définition
positive d’une mauvaise herbe. Face à cet optimisme, l’ambroisie à feuilles
d’armoise (Ambrosia artemisiifolia) semble un cas désespéré, tant elle paraît
dépourvue d’aspects bénéfiques. Actuellement, la plante fait l’unanimité
contre elle: non contente d’être une adventice redoutée dans les parcelles
cultivées, une néophyte potentiellement menaçante pour l’équilibre de mili-
eux naturels, elle produit, par-dessus le marché, de grandes quantités de
pollen violemment allergène, qu’elle relâche dans l’atmosphère.
Au début des années 2000, lorsque les premiers foyers importants ont
été repérés dans des parcelles agricoles de notre pays, cette conjonction de
défauts a motivé le lancement d’une action concertée au niveau national:
des recherches sur sa biologie, la mise au point de stratégies de lutte (voir
l’article de Bohren et al. en p. 260), son inscription sur la liste des organismes
particulièrement nuisibles pour l’agriculture, une campagne d’information
auprès des professionnels et du public, l’organisation de journées d’arra-
chage, etc.
Avec le recul, on peut estimer aujourd’hui que ces démarches ont permis
de limiter efficacement le développement et la dissémination de cette espèce
en Suisse; un résultat souvent cité en exemple ailleurs en Europe, notamment
là où l’ambroisie provoque de graves problèmes, comme la région Rhône-
Alpes en France ou la plaine du Pô en Italie.
Cependant, cette attention portée à l’ambroisie ne doit pas faire oublier
les problèmes posés par d’autres espèces végétales. En agriculture, la ma-
jeure partie des baisses de rendement des cultures est imputable aux
mauvaises herbes. Récemment, la FAO a d’ailleurs qualifié les adventices
d’Ennemi numéro 1 des paysans (www.fao.org/news/story/en/item/29402/
icode/), rappelant qu’elles provoquent des pertes équivalant globalement à
95 milliards de dollars (contre 85 milliards pour les maladies et 46 milliards
pour les ravageurs).
Au niveau environnemental, les néophytes envahissantes sont une des
principales menaces qui planent sur la biodiversité des milieux naturels ou
semi-naturels. Même si l’Europe (et la Suisse) restent relativement peu tou-
chées, des déséquilibres inquiétants sont aussi observés dans notre pays: le
développement impressionnant de la renouée du Japon au bord de nom-
breuses rivières de notre pays en est un exemple concret.
Le problème posé par l’ambroisie devrait être l’occasion de prendre
conscience des enjeux liés à la gestion de la flore spontanée dans l’agri-
culture et de la nécessité de protéger la biodiversité des milieux naturels.
Nicolas Delabays, Agroscope Changins-Wädenswil ACW
260 Recherche Agronomique Suisse 1 (7 – 8): 260–265, 2010
E n v i r o n n e m e n t
et d’Europe les plus fortement envahies, l’ambroisie est
la principale responsable des allergies au pollen. La pro-
pagation continue de l’ambroisie en Europe constitue
un problème croissant pour la santé humaine (Taramar-
caz et al. 2005). En agriculture, les mesures supplémen-
taires de lutte et les pertes de récolte liées à cette adven-
tice engendrent des charges supplémentaires se chiffrant
I n t r o d u c t i o n
Depuis son aire d’origine en Amérique du Nord, Ambro-
sia artemisiifolia L. (ambroisie à feuilles d’armoise ou
ambroisie élevée) a été introduite involontairement
dans les zones tempérées de l’Europe et dans d’autres
parties du monde. Dans les régions d’Amérique du Nord
Contrôle de l’ambroisie: l’agriculture n’est pas seule concernéeChristian Bohren1, Nicolas Delabays1 et Stephanie Waldispühl2
1Station de recherche Agroscope Changins-Wädenswil ACW, 1260 Nyon2Inforama Rütti, 3052 Zollikofen
Renseignements: Christian Bohren, e-mail: [email protected], tél. + 41 22 363 44 25
L’ambroisie colonise tous les espaces libres du champ et produit un pollen hautement allergène et nocif pour la santé.
Phot
o: A
CW
261Recherche Agronomique Suisse 1 (7 – 8): 260–265, 2010
Contrôle de l’ambroisie: l’agriculture n’est pas seule concernée | Environnement
Ces dernières années, la réaction d’Ambrosia
artemisiifolia L. aux mesures de lutte a fait
l’objet d’essais au champ et en serre réalisés
dans le canton de Genève et à Changins,
ainsi que d’analyses interlaboratoires
effectuées dans différents pays européens
dans le cadre d’un projet EUPHRESCO. Il
apparaît que l’ambroisie réagit à une lutte
non létale par un nouveau débourrement et
une nouvelle production, toutefois moins
importante, de pollens allergènes et de
semences viables. Le choix de la méthode de
lutte dépend du degré d’invasion et des
alentours du site. Quelle que soit la méthode,
la stratégie essentielle est d’empêcher la
formation de semences capables de germer.
Cet article rend compte des expériences de
lutte dans et en dehors de l’agriculture.R
ésu
mé
en millions de francs. Cette plante annuelle à floraison
estivale possède un énorme potentiel de propagation,
dû au grand nombre de semences produit par plante et
à leur forte faculté germinative (Fumanal et al. 2007).
Dans nos régions, l’ambroisie germe principalement à la
fin du printemps, commence à produire des semences en
août et meurt au plus tard à la première gelée. La plante
passe l’hiver uniquement sous forme de graines (Hegi
1908).
Les essais d’ACW
Herbicides: dans le but d’évaluer l’efficacité de la plupart
des herbicides autorisés en Suisse, de nombreux essais au
champ et en serre ont été menés à Changins et dans le
Canton de Genève, entre 2003 et 2009. Au cours de ces
années, plus de 50 substances actives différentes ont été
appliquées (avec quatre répétitions) sur de petites par-
celles de 7 m² peuplées uniquement d’ambroisie, en
tenant compte des délais spécifiques à chaque culture. Les
traitements ont été appliqués au moyen d’un pulvérisa-
teur à dos (Bohren et al. 2008a).
Fauche: sur les sites où l’utilisation d’herbicides est inter-
dite (bords de routes, gravières, réserves naturelles, rives
des cours d’eau et des lacs), la fauche reste souvent le seul
moyen de contrôler efficacement l’ambroisie. Les essais de
fauche au champ devaient montrer si une seule coupe suf-
fit pour empêcher la formation de semences aptes à ger-
mer, ou si plusieurs coupes espacées de quelques semaines
sont nécessaires (Bohren et al. 2008b).
Fauche et herbicide: l’expérience a montré que, après une
mesure de lutte non létale, l’ambroisie repousse toujours
et peut toujours produire des graines et du pollen, même
si c’est en moindre quantité. Dans des essais au champ,
une combinaison des procédés a été testée, comprenant
une coupe avant la floraison suivie d’un traitement herbi-
cide, afin de limiter la production de pollen et d’empêcher
la formation de semences à faculté germinative (Delabays
et al. 2008).
Série d’essais internationaux: les résultats de ces essais ont
rapidement fait le tour du monde. Les possibilités de lutte
contre cette plante au pollen extrêmement allergène ont
éveillé un grand intérêt. La collaboration internationale a
abouti en 2009 au projet EUPHRESCO du réseau européen
de recherche ERA-NET, qui participe au programme-cadre
de l’UE pour la promotion de la communication interna-
tionale sur les questions de protection des végétaux (FP7).
Des spécialistes danois, allemands, slovènes et suisses se
sont regroupés pour mener à bien des essais interlabora-
toires sur l’effet des herbicides, pour étudier la réaction de
l’ambroisie aux mesures de lutte mécanique ou chimique,
ainsi que le comportement de cette plante en situation de
concurrence avec des plantes cultivées (Buttenschøn 2010).
262 Recherche Agronomique Suisse 1 (7 – 8): 260–265, 2010
Environnement | Contrôle de l’ambroisie: l’agriculture n’est pas seule concernée
lisées individuellement ou en combinaison, afin de limi-
ter la germination des graines. Le choix de la méthode
dépend du nombre de plantes, de leur stade phénolo-
gique, du site et de l’utilisation du sol.
Lutte mécanique
Arrachage: l’arrachage systématique de toutes les
plantes d’un site doit être effectué de préférence avant
la floraison, afin d’éviter la propagation du pollen.
Lorsque les peuplements sont petits à moyens, l’arra-
chage des plantes avant la maturité des semences est
efficace. Les plantes qui ne portent pas de fleurs ou de
fruits devraient être soigneusement séchées, puis com-
postées. Pour éviter la pousuite de la croissance, les
plantes arrachées doivent être débarrassées de la terre
accrochée aux racines et stockées dans des sacs en plas-
tique, sans contact avec le sol, jusqu’à leur complet des-
sèchement.
L’arrachage des peuplements d’ambroisie entraîne
une perturbation de la surface du sol. Les surfaces
concernées devraient être ensemencées avec des
espèces couvrantes.
Sarclage: le sarclage au stade deuxième feuille permet
de lutter efficacement contre l’ambroisie dans les
cultures de maïs et de tournesol. Il peut aussi être effec-
tué manuellement sur de petites parcelles. Par temps
sec, sans pluie, les résultats obtenus sont bons.
Fauche: la fauche sert à empêcher la production de
semences et à épuiser la plante, dans les régions où les
peuplements d’ambroisie sont importants et où la lutte
chimique est interdite ou impossible pour d’autres rai-
sons. La coupe doit se faire aussi bas que possible, afin
de réduire au minimum la repousse, sans pour autant
perturber la surface du sol.
Le moment du fauchage est crucial, parce qu’il
influence fortement les possibilités de repousse et de
floraison de la plante. Une coupe régulière peut empê-
cher la floraison et la production de fruits; cependant,
les plantes peuvent développer après la coupe des tiges
secondaires horizontales, qui portent des fleurs et crois-
sent à la surface du sol. Ces rameaux seront difficiles,
voire impossibles à couper ensuite.
Le fauchage ne doit pas intervenir lorsque les graines
sont mûres, car le risque de propagation des semences
augmente. Pour avoir plus d’effet, la fauche devrait être
combinée avec d’autres méthodes de lutte. Une coupe
avant la floraison combinée à l’application d’un herbi-
cide sur les repousses garantit une lutte efficace.
Un fauchage mécanique, par exemple à la faucheuse
à fléaux, est avantageux sur de grandes surfaces infes-
tées à faible relief. Si le peuplement est restreint ou qu’il
se trouve dans un lieu inadapté au fauchage mécanique,
S t r a t é g i e s e t m é t h o d e s
De par le nombre de graines produites annuellement par
chaque plante ou par surface de peuplement, l’ambroi-
sie est une plante invasive. Ce grand nombre de semences
produites et leur grande faculté germinative confèrent à
l’ambroisie un énorme potentiel de multiplication.
Le cycle de vie de cette plante annuelle d’été est
simple: elle germe au printemps, produit des semences
en été et meurt en automne, soit après la formation des
semences, soit à l’arrivée du gel. La graine est la seule
partie de la plante qui survive à l’hiver et constitue le
point sensible de l’ambroisie. La propagation de l’es-
pèce dépend ainsi du bon hivernage des semences. La
stratégie de lutte doit donc viser ce point faible de son
cycle vital.
Les stratégies de lutte doivent tenir compte de la
situation actuelle des sites où l’ambroisie doit être com-
battue: i) régions ou surfaces où l’invasion est au stade
initial, ou ii) régions ou surfaces où l’invasion est déjà
avancée. Une zone nouvellement peuplée ne contien-
dra pas ou seulement un très petit stock de semences.
Dans une zone où l’invasion est déjà avancée, beaucoup
de graines seront aptes à germer dans le stock semencier
du sol. L’observation répétée des sites après les mesures
de lutte constitue donc un élément déterminant de la
stratégie à appliquer annuellement.
À long terme, la seule méthode vraiment efficace
consiste à empêcher la formation de semences à pouvoir
germinatif, pour pouvoir réduire le stock semencier
dans le sol et ainsi enrayer l’invasion. La meilleure straté-
gie est d’empêcher à la fois la production de semences
et de pollen.
Différentes méthodes peuvent être appliquées pour
lutter contre A. artemisiifolia. Celles-ci peuvent être uti-
Figure 1 | Il n’y a pas d’herbicide efficace dans les cultures de tour-nesols: un peuplement dense d’ambroisie peut entraîner des pertes de rendement.
Phot
o: C
h. B
ohre
n, A
CW
263Recherche Agronomique Suisse 1 (7 – 8): 260–265, 2010
Contrôle de l’ambroisie: l’agriculture n’est pas seule concernée | Environnement
volume de la dose partielle dépendait du stade de la
croissance au moment de l’utilisation. Des faibles doses
ne devraient être utilisées qu’à un stade précoce de
croissance.
Les herbicides sont recommandés en cas d’infesta-
tion de surfaces importantes en zone agricole. L’ambroi-
sie peut développer une résistance à certains herbicides.
En Amérique du Nord, la résistance au glyphosate et en
Hongrie une résistance à la triazine sont décrites.
Outre leur effet létal, les herbicides peuvent avoir un
autre effet utile: dans nos essais, le clopyralid a montré,
lorsqu’il est appliqué juste avant la floraison, qu’il ne tue
pas la plante mais réduit nettement la faculté germina-
tive de la semence (Bohren et al. 2008c). La recherche
dans ce domaine pourrait être encore approfondie.
Efficacité des herbicides: dans les traitements effectués
lors de cette série d’essais, beaucoup ont réduit la bio-
masse de l’ambroisie, mais pas tous. Le positionnement
de l’application influençait leur effet. La meilleure effi-
cacité a été obtenue avec un traitement précoce, avant
le stade quatrième feuille. Dans les traitements suivants,
de nombreux herbicides était souvent moins efficaces,
même à plus forte dose.
Les traitements fractionnés usuels dans différentes
cultures peuvent optimiser l’effet des herbicides et
réduire la quantité de matière active utilisée. La dose
d’herbicide de la deuxième partie du traitement peut
être adaptée en fonction de l’efficacité de la première
application.
Lutte biologique
Actuellement, il n’existe en Europe aucun moyen de
lutte biologique efficace contre l’ambroisie (EPPO/OEPP
2008). Une lutte biologique classique a été essayée en
Russie, en Ukraine et en ex-Yougoslavie, entre 1969 et
1990, plusieurs insectes ont été introduits à cet effet.
Toutefois, jusqu’ici, le plus prometteur d’entre eux, Zygo-
gramma suturalis (Coleoptera, Chrysomelidae), n’a pas
permis de faire régresser l’infestation. Une poursuite des
travaux s’impose dans ce domaine (CABI 2010).
D i s c u s s i o n
Tous les essais ont montré que, lorsque des mesures de
lutte ne sont pas assez efficaces, l’ambroisie est capable
de repousser.
Lutte dans l’agriculture: dans les surfaces agricoles où
l’ambroisie fait partie de la végétation adventice, les
traitements herbicides peuvent dans de nombreux cas
suffire à éviter des pertes de rendement. Dans certains
cas particuliers, comme dans les cultures de tournesol
(fig. 1) – botaniquement apparenté à l’ambroisie – il
par exemple en forte pente, il est conseillé d’effectuer la
coupe à la main à l’aide d’une faux ou d’une débrous-
sailleuse. Quand c’est possible, l’arrachage est préfé-
rable à la fauche.
Labour: le labour doit être réalisé en profondeur, de
manière à enterrer les graines d’ambroisie à plus de 10
cm de profondeur pour empêcher leur germination. Un
labour superficiel ne suffit pas. L’année suivante, le
labour ramènera à la surface les semences de l’année
précédente.
Enherbement: l’ambroisie peut être étouffée en enher-
bant le sol avec des plantes indigènes annuelles hiver-
nales. La couverture du sol par des plantes indigènes
couvrantes à croissance rapide doit être dense, afin de
contrecarrer le repeuplement par l’ambroisie.
Paillage: un paillage permet de limiter la germination
des graines sur de petites surfaces, par exemple dans les
cultures spéciales. Les paillis (foin, herbe coupée, copeaux
de bois, etc.) ou autres types de couverture empêchent
les rayons du soleil, nécessaires à la germination et à la
croissance, d’atteindre les semences ou les plantules de
mauvaises herbes.
Film plastique: le paillage peut être remplacé par un film
plastique (noir) afin de réduire durablement l’apport de
lumière à la surface du sol et d’élever la température du
sol pour tuer les plantules et empêcher la germination
des semences.
Pâture: en dépit de la teneur assez élevée en protéines
brutes et de la digestibilité au printemps de l’ambroisie,
la pâture n’est pas prise en considération comme
méthode de lutte, car l’ingestion de grandes quantités
de cette plante peut se révéler nocive pour les animaux.
Des produits laitiers issus de vaches ayant mangé de
l’ambroisie ont été reportés comme ayant une odeur et
un goût désagréables (Weedscanada 2009). Enfin, le pié-
tinement dû au pâturage intensif, qui serait nécessaire à
la lutte contre l’ambroisie, favoriserait par ailleurs sa
germination.
Lutte chimiqueL’utilisation de produits chimiques pour lutter contre
l’ambroisie est limitée par les réglementations légales. En
outre, le type de site infesté détermine le choix des subs-
tances actives et la faisabilité du traitement.
Les herbicides combinant des effets foliaire et raci-
naire ou les herbicides de contact ont souvent donné les
meilleurs résultats. Les herbicides racinaires appliqués
en automne sur du colza ou des céréales d’hiver sont res-
tés pratiquement sans effet. Les traitements séquentiels
(application d’une dose d’herbicide normale en deux
étapes ou traitement fractionné) ont souvent montré
une meilleure efficacité qu’une application unique. Le
264 Recherche Agronomique Suisse 1 (7 – 8): 260–265, 2010
Environnement | Contrôle de l’ambroisie: l’agriculture n’est pas seule concernée
de sécurité, ce qui favorise la pousse de l’ambroisie. Les
plantes doivent être arrachées individuellement à la
main afin d’éviter la formation de graines. Dans les
zones où l’ambroisie est très abondante, il faudrait en
outre la combattre à l’aide d’un herbicide, afin d’obtenir
le meilleur résultat possible.
Jardins et parcs: une couverture végétale dense ralen -
tit efficacement l’invasion par l’ambroisie. Les peuple-
ments végétaux individuels doivent être arrachés avant
la floraison et entièrement détruits.
Sites naturels: sur les surfaces où l’invasion débute, les
plantes doivent être arrachées individuellement et entiè-
rement détruites afin de stopper la propagation. Les sols
perturbés devraient dans la mesure du possible être cou-
verts par un peuplement dense de plantes indigènes. Les
méthodes d’assainissement devraient être adaptées aux
conditions des zones infestées.
n’existe pour l’instant aucun herbicide sélectif suffisam-
ment efficace, si bien qu’il faut recourir à la rotation des
cultures pour réduire le stock de graines présentes dans
le sol. L’obligation de lutter contre l’ambroisie stipulée
dans l’Ordonnance sur la protection des végétaux contri-
bue largement à empêcher la propagation invasive de
l’ambroisie dans les zones agricoles.
Compétitivité de l’ambroisie: dans nos essais en pot ou
au champ, l’ambroisie ne s’est pas montrée très compéti-
tive. Elle est très sensible à la concurrence des cultures
présentes. La combinaison de l’effet des herbicides et de
la concurrence a montré un effet cumulatif.
La végétation environnante a une grande influence
sur le comportement invasif de l’ambroisie. Les plantes
confrontées à une concurrence ont accusé un certain
retard dans leur développement phénologique. Ce
point faible peut être mis à profit à divers égards dans
les stratégies de lutte. Des cultures ou des plantes très
denses peuvent ralentir efficacement la croissance des
ambroisies, mais la production de semences ne peut pas
être entièrement réprimée.
Surfaces agricoles: lors de l’infestation de cultures, les
herbicides doivent être utilisés de manière à avoir un
effet optimal sur l’ambroisie. Un traitement fractionné
peut favoriser une meilleure efficacité. Les cultures très
compétitives peuvent augmenter l’efficacité des herbi-
cides. En agriculture biologique, on peut profiter de la
faible compétitivité de l’ambroisie en utilisant des peu-
plements végétaux denses.
Chantiers: les sols perturbés des chantiers constituent
des lieux propices au développement de l’ambroisie. Des
couvertures végétales denses composées de plantes cou-
vrantes ou l’utilisation de film plastique peuvent réduire
de manière significative la croissance de l’ambroisie, et
de ce fait la production de semences capables de germer.
Bords des routes: les bandes herbeuses bordant les
routes sont tondues au début de l’été pour des raisons
Encadré | Consignes de sécurité
Seuls les pollens ont un effet allergène. Dans de rares
cas, la plante elle-même peut provoquer des irritations
de la peau. Les personnes sensibles à l’ambroisie ne
devraient pas participer à des actions de lutte. Tous les
intervenants devraient porter des vêtements de
protection couvrant entièrement le corps. Durant la
période de floraison, il convient de porter des masques
à oxygène et des lunettes de protection appropriées.
Liens internet : www.ambrosia.ch
Directives pour la lutte contre l’ambroisie à feuilles
d’armoise (dt., fr., it., eng.) http://www.agrsci.dk/ambrosia/outputs/guidelines.html
265
Ria
ssu
nto
Sum
mar
y
Recherche Agronomique Suisse 1 (7 – 8): 260–265, 2010
Contrôle de l’ambroisie: l’agriculture n’est pas seule concernée | Environnement
Ambrosia control: not only in agricul-
ture!
The reaction of Ambrosia artimisiifolia
L. was studied in recent years using
field and greenhouse trials in Geneva
and in Changins and 2009 in ring tests
in various European countries within
a EUPHRESCO project. The results
showed that ambrosia reacts on a
non-lethal control with re-sprouting
and is able to produce – even in
reduced quantities – pollen and viable
seeds. The choice of control methods
depends on the status of the invasion
and on the type of the site. The main
strategy of all methods must aim
preventing the formation of viable
seeds and must contain a sequential
observation of the treated site. This
paper discusses experience on control
methods within and outside of
agriculture in Switzerland.
Key words: Common Ragweed, weed
control, herbicide, competition,
EUPHRESCO, Switzerland.
Controllo dell’ambrosia – non solo in
agricoltura
Nel contesto di un progetto EUPHRE-
SCO, svolto in vari paesi europei
basato su prove parallele eseguite nel
corso del 2009 e su prove eseguite in
pieno campo e in serra nel canton
Ginevra e a Changins, durante gli
ultimi anni, si è analizzata la reazione
di Ambrosia artemisiifolia L. a diverse
misure di lotta. Si è constatato che
l’Ambrosia risponde, in caso di lotta a
esito sub letale, formando dei ricacci e
con la conseguente produzione, anche
se in misura ridotta, sia di polline
allergenico, sia di semi viabili. La scelta
dei metodi di lotta dipende dal grado
d’infestazione e dall’ambiente circo-
stante al luogo. La strategia di tutti i
metodi deve mirare ad impedire la
produzione di semi viabili. L’articolo
presente descrive le esperienze fatte
con i vari metodi di lotta sia in agri-
coltura, sia in ambiente non agricolo.
Bibliographie b Bohren C., Delabays N. Mermillod G., 2008a. Ambrosia artemisiifolia L.: Feldversuche mit Herbiziden. Agrarforschung 15, 5, 230 – 235.
b Bohren C., Delabays N., Mermillod G., Baker A., Vertenten J., 2008c Ambrosia artemisiifolia L: Optimieren des Schnittregimes. Agrarforschung 15 (7): 308 – 313.
b Bohren C., Mermillod G. & Delabays N., 2008b. Ambrosia artemisiifolia L. Control measures and their effects on its capacity of reproduction. Journal of Plant Diseases and Protection, Special Issue XXI, 311 – 316.
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266 Recherche Agronomique Suisse 1 (7 – 8): 266–271, 2010
E n v i r o n n e m e n t
classes (de très précoce à très tardive) permettent d’éva-
luer l’état de développement de la végétation. Les bulle-
tins phénologiques sont basés sur les annonces immé-
diates: 40 des 160 stations d’observations phénologiques
que compte le réseau, situées dans des régions et à des
altitudes variées, annoncent 17 phases phénologiques
dès qu’elles sont observées. Ces 17 phases phénologiques
I n t r o d u c t i o n e t m é t h o d e
La rétrospective phénologique de l’année 2009 est basée
sur les données figurant dans le tableau 1 et les bulletins
phénologiques diffusés sur le site Internet de Météo-
Suisse (http://www.meteosuisse.ch). Les dates d’observa-
tion des phases phénologiques et leur répartition en 5
Rétrospective phénologique de l’année 2009
Claudio Defila, Office fédéral de météorologie et de climatologie MétéoSuisse, 8044 Zurich
Renseignements: Claudio Defila, e-mail: [email protected], tél. +41 44 256 94 05
La floraison du tilleul signale le début de l’été sur le plan phénologique.
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267Recherche Agronomique Suisse 1 (7 – 8): 266–271, 2010
Rétrospective phénologique de l’année 2009 | Environnement
En 2009, les températures moyennes au-des-
sus de la norme, et surtout les mois d’avril,
mai et août extrêmement chauds, ont
notablement influencé le développement de
la végétation en Suisse. En revanche, la
sécheresse qui a prévalu temporairement n’a
pas influencé les phases phénologiques
observées. Le début normal à tardif de la
période de végétation, floraison du noisetier
en mars et du tussilage fin mars-début avril,
a fait place à une végétation en avance sur
son développement habituel au moment des
dernières phases phénologiques printanières,
en particulier la floraison précoce des
marguerites. Un mois d’avril chaud et des
températures exceptionnellement élevées en
mai sont à l’origine de ce renversement de
situation. L’arrivée précoce de l’été phénolo-
gique a été vraiment exceptionnelle, avec
quelques nouvelles dates record. Ainsi, en
été 2009, une avance de deux à trois
semaines par rapport à la norme a été
observée temporairement, liée à la chaleur
survenue en mai et août, qui a accéléré le
développement de la végétation. Les
vendanges et la floraison du colchique
d’automne ont eu lieu à des dates très
précoces. En revanche, l’arrivée des phases
phénologiques automnales comme la
coloration et la chute des feuilles a été
nettement retardée.
Rés
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ont été choisies de façon à couvrir l’entier de la période
de végétation (de la floraison du noisetier à la coloration
des feuilles du hêtre). La rétrospective météorologique
est un résumé des bulletins mensuels de MétéoSuisse.
R é s u l t a t s
Avec un excédent de chaleur de 1,3 degrés, l’année 2009
a été parmi les sept plus chaudes depuis le début des
mesures en 1864.
C’est surtout à basse altitude que les écarts positifs ont
été les plus grands. Ces excédents de chaleur ont surtout
eu lieu en avril, mai et août, ainsi qu’en novembre dans
le nord du pays. Il y a eu moins de précipitations en 2009
qu’en moyenne des années 1961 – 1990. Dans l’ouest du
pays et une partie des Grisons, les valeurs ont même été
inférieures à 90 % de la norme. Par contre, au sud des
alpes et dans le Haut-Valais, quelques excédents de pluie
ont été enregistrés. Le Plateau a été significativement
plus ensoleillé que la moyenne des années 1961 – 1990.
Hiver 2008 – 2009
Dans l’ouest de la Suisse et en altitude, l’hiver 2008 – 2009
a commencé en décembre avec un léger déficit de tem-
pératures. Par contre, dans les régions de basse altitude
de Suisse orientale il a fait un peu trop chaud. Au sud de
la Suisse, des précipitations abondantes ont amené
beaucoup de neige en altitude. En janvier 2009, le temps
a été nuageux et froid en plaine, les températures
sont ainsi restées au-dessous de la moyenne des années
1961 – 1990. C’est surtout dans le nord du pays que les
précipitations ont été plus faibles qu’habituellement.
Février a amené des déficits de températures au nord
des Alpes et en particulier sur les sommets. Grâce au
foehn soufflant du nord, les températures sont restées
légèrement supérieures à la norme au sud des Alpes.
Alors que le temps est resté un peu trop sec en plaine au
nord des Alpes, le sud du pays a reçu plus d’averses que
la normale, ce qui s’est traduit par de grandes quantités
de neige en altitude.
Printemps
En mars, une alternance de périodes douces et froides a
résulté en des températures normales pour cette période
de l’année dans la plupart des régions de Suisse. Dans
tout le pays, sauf à l’ouest et en Valais, le climat a été
trop humide. Avril a apporté un temps extrêmement
chaud au nord des Alpes. Entre le 3 et le 15 avril, la tem-
pérature s’est élevée entre 5 et 7 degrés au-dessus de la
norme. Ces conditions météorologiques ont provoqué
une importante sécheresse avec seulement 10 à 50 % des
précipitations d’un avril normal. Des précipitations supé-
268 Recherche Agronomique Suisse 1 (7 – 8): 266–271, 2010
Environnement | Rétrospective phénologique de l’année 2009
important s’est créé. En particulier le pied sud du Jura, le
versant nord des Alpes, le Bas-Valais et les Grisons ont
reçu très peu de pluie. Dans certaines parties des Grisons
par exemple, il n’est tombé qu’entre 15 et 30 % des pré-
cipitations d’un mois de septembre normal. Il a fait par-
ticulièrement chaud du 6 au 9 octobre. Le 7 octobre,
dans plusieurs stations, on a mesuré des températures
de plus de 25 degrés, ce qui correspond à une journée
estivale. Sur l’ensemble du mois, il n’y a qu’en altitude
que les températures ont été légèrement inférieures à la
normale. Dans les autres régions, elles ont correspondu
à la moyenne. A l’exception du versant nord des parties
centrales et est des Alpes, il a fait très sec dans toute la
Suisse. Il y a eu très peu de pluie sur l’ouest du Plateau,
en Valais et au Tessin. Novembre a été extrêmement
doux. Dans plusieurs endroits, depuis 1864 seul novembre
2006 avait été encore plus chaud. Novembre a été le seul
mois d’automne à apporter des précipitations supé-
rieures à la moyenne.
Développement précoce de la végétation au moment
des phases estivalesPour la station d’Arogno, il n’y a pas de données cette
année, aucun observateur phénologique n’ayant été
trouvé. Les excédents de chaleur de l’année 2009 et en par-
ticulier les mois d’avril, mai et août extrêmement chauds
ont influencé le développement de la végétation en Suisse.
rieures à la moyenne ont cependant été mesurées dans
le Haut-Valais, au Tessin et en Haute-Engadine, concen-
trées sur les fortes pluies de fin avril. En mai, le temps est
resté extrêmement chaud et ensoleillé. Dans de nom-
breuses régions de Suisse, ce mois a été le deuxième mois
de mai le plus chaud depuis le début des mesures en
1864. A Lugano, ce fut même le plus chaud jamais mesuré.
A Sion, le 25 mai, on a mesuré 35,1 degrés. Par consé-
quent, il a fait sec dans tout le pays et même très sec à
l’ouest, au Tessin et dans les Grisons.
Eté
Juin a présenté en plaine sa face ensoleillée. Des nuages
et de l’humidité se sont toutefois accrochés dans les
Alpes. Les conséquences furent un excès de chaleur rela-
tif au nord et plus important au sud. Les quantités de
précipitations ont fortement varié d’une région à l’autre.
En juillet, dans toute la Suisse, il a fait un peu plus chaud
et dans la plupart des régions il a plu plus que la moyenne
des années 1961 – 1990. Comme déjà en avril et en mai,
les températures se sont envolées en août, ce qui a eu
pour conséquence un nouvel épisode de sécheresse.
Automne
En septembre, dans toute la Suisse il a fait chaud, jusqu’à
2 degrés au dessus de la norme des années 1961 – 1990.
Dans la plupart des régions, un déficit pluviométrique
Figure 1 | Les fleurs de marguerite sont le marqueur phénologique de la fin du printemps.
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269Recherche Agronomique Suisse 1 (7 – 8): 266–271, 2010
Rétrospective phénologique de l’année 2009 | Environnement
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1. Jura
Moutier 530 26.03. o 04.05. o 16.05. -- 04.07. o 23.04. o 12.05. o 02.05. o 30.06. ++ 28.08. o
L'Abergement 660 27.03. o 14.04. o 20.05. o 16.04. o 29.04. o 23.04. - 18.05. --
Le Locle 1020 20.05. + 08.06. -- 10.07. 08.05. - 23.05. o 15.05. --- 04.06. --
Les Ponts-de-Martel 1120 05.05. ++ 22.05. o 17.05. o 02.06. --
2. Valais/Vallée du Rhone
Leytron 480 20.03. o 08.04. o 09.04. o 17.04. -- 13.04. o 05.06. -- 09.10. o
Fiesch 1100 05.04. o 10.05. o 25.05. o 27.06. o 02.05. o 15.05. o 12.06. -- 20.08.
Les Plans-sur-Bex 1100 27.04. --- 02.07. o
Gryon 1100 30.04. o 03.05. --
St. Luc 1650 12.04. o 14.05. o 25.05. -- 14.05. o 30.05. 29.05. 12.07. + 20.10. +++
3. Suisse centrale
Sarnen 500 27.02. - 03.04. - 30.04. -- 10.06. -- 13.04. o 22.04. - 20.04. o 21.04. -- 12.06. 12.10. 23.08. -
Entlebuch 765 10.04. + 27.04. - 25.05. - 04.06. -- 19.04. - 13.05. o 04.05. o 19.05. o 08.06. -- 16.10. o 22.08. -
Escholzmatt 910 09.04. ++ 25.04. - 25.05. - 25.06. -- 25.04. -- 09.05. - 03.05. - 03.06. o
Gadmen 1205 24.04. o 19.05. - 29.05. -- 08.05. -- 13.06. --
4. Plateau
Liestal 350 23.03. + 13.04. o 07.05. - 06.06. -- 12.04. o 22.04. - 13.04. o 03.06. +
Cartigny 400 18.03. + 17.04. o 13.05. o 29.05. -- 10.04. o 22.04. o 20.04. o 24.05. - 03.06. -- 23.09. -
Rafz 515 16.03. o 15.04. - 12.05. - 12.06. -- 15.04. - 30.04. o 18.04. -- 11.06. - 07.10. - 02.09. o
Wiliberg 650 01.04. + 15.04. - 14.05. -- 20.06. 15.04. - 23.04. -- 23.04. -
Posieux 680 02.04. o 27.04. o 13.05. -- 14.06. -- 20.04. - 03.05. - 30.04. o 05.05. --
Wyssachen 850 03.04. o 01.05. o 17.05. - 14.06. -- 24.04. o 08.05. o 27.04. - 19.05. -
5. Suisse orientale et centre des Grisons
Sargans II 480 10.03. o 14.04. o 20.05. o 15.06. o 20.04. o 21.04. o 18.04. o 12.05. o 26.05. -- 08.10. - 15.10. +
Wattwil, SG 625 17.03. o 02.05. + 17.05. - 23.04. o 07.05. - 02.05. o 19.05. o
Thusis 700 01.04. o 22.04. - 19.05. o 15.04. o 01.05. o 22.04. - 20.05. - 19.08. --
Seewis Dorf 960 04.04. o 12.05. + 24.05. o 10.05. o 06.05. o 20.05. - 18.09. o
Andeer 985 04.04. + 07.05. - 26.05. - 30.06. - 02.05. o 14.05. o 07.05. - 30.05. -- 20.06. - 08.10. o 25.08. o
Wildhaus 1100 22.04. o 05.05. o 05.06. o 08.07. - 10.05. o 27.08. --
Vals 1250 14.04. + 16.05. o 05.06. - 12.05. - 13.05. -- 12.05. o 29.06. o 02.09. o
Davos-Dorf 1560 15.04. o 17.05. -- 14.06. - 13.06. -- 07.09. o
6. Engadine et sud des Grisons
Brusio-Piazzo 800 30.05. -- 14.04. o 30.04. o 26.04. o 16.05. --
Stampa 1000 26.03. o 25.05. o 05.05. o 05.05. o
Martina 1050 15.04. + 10.05. o 26.05. - 06.05. - 19.06. o 13.09. o
Scuol 1240 01.04. - 10.05. + 28.05. -- 06.07. o 05.05. o 08.05. -- 12.05. - 05.06. --- 05.10. +
Sent 1440 07.05. o 29.05. -- 12.05. o 19.05. - 17.05. - 20.06. --- 15.10. -- 21.09. +
St. Moritz 1800 03.05. ++ 18.05. o 08.06. -- 10.07. o 26.08. o
7. Tessin
Vira / Gambarogno 210 04.04. o 26.04. -- 24.05. - 06.04. o 11.04. o 09.04. o 04.05. --- 31.05. o 23.09. --
Cevio-Cavergno 430 08.04. o 18.04. o 18.05. o 06.04. o 13.04. o 13.04. o 27.05. o 27.05. - 27.09. -
Arogno 660
Prato-Sornico 750 29.04. o 03.06. o 25.06. + 12.04. o 14.04. o 14.04. o 23.06. ++
Vergeletto 1100 02.04. + 22.05. ++ 25.05. o 28.06. - 28.04. + 13.05. + 11.05. + 28.06. o
Légende du tableau 1: --- nouveau record -- très précoce - précoce 0 normal + tardif ++ très tardif +++ nouveau recordPas de qualification: série d’observations trop courte ou pas de donnée pour cette année
270 Recherche Agronomique Suisse 1 (7 – 8): 266–271, 2010
Environnement | Rétrospective phénologique de l’année 2009
observée très précocement, surtout en Suisse centrale et
sur le Plateau. En général, les trois phases phénologiques
d’été ont été observées plus tôt que d’habitude. Dans
certains cas, une avance du développement de la végéta-
tion de deux à trois semaines par rapport à la norme a
été enregistrée. Les causes principales de cet été phéno-
logique 2009 de tous les records sont les températures
extrêmement chaudes de mai et chaudes de juin.
Automne
Les données contenues dans le tableau 1 montrent que
les phases automnales ont été précoces, avec 39 % des
observations dans les classes «précoce» et «très précoce»,
48 % dans la classe «normale» et seulement 13 % dans
les classes «tardive» et «très tardive». Seules deux phases
phénologiques d’automne (les vendanges et la pleine
floraison du colchique d’automne) sont cependant
répertoriées dans ce tableau. Celles-ci ne sont pas les
seules représentatives du développement de la végéta-
tion, ce résultat ne doit donc pas être surévalué. Les don-
nées concernant la coloration et la chute des feuilles du
hêtre et du marronnier expriment une tendance
contraire avec des annonces phénologiques plutôt tar-
dives (34 % de tous les cas dans les classes «tardive» et
«très tardive». La coloration automnale des feuilles des
arbres à feuilles caduques est généralement perçue par
les gens comme le signe caractéristique de l’arrivée de
l’automne. Sous cet aspect, l’automne phénologique
2009 doit être considéré comme tardif. Il est également
important de noter que le calendrier de la coloration et
de la chute des feuilles n’est pas affecté par les mêmes
facteurs que les vendanges et la floraison du colchique
d’automne. Pour les vendanges, à côté des facteurs
météorologiques, les décisions humaines jouent un rôle
important. Les facteurs qui influencent la floraison du
colchique d’automne sont encore mal connus.
C o n c l u s i o n s
L’année phénologique 2009 restera caractérisée par un
été très précoce avec quelques nouveaux records. Le
printemps était légèrement précoce et l’automne,
d’après la coloration et la chute des feuilles, significati-
vement plus tardif que la norme. Pour les vendanges et
la floraison du colchique d’automne, de nombreuses
dates précoces ont été enregistrées. Les températures
de 2009 supérieures à la moyenne, en particulier aux
mois d’avril, mai et août, très chauds, sont la cause de
l’apparition précoce des phases phénologiques cette
année. n
Comme les phases phénologiques de printemps et d’été
sont fortement influencées par la température, il n’est
pas étonnant que de très nombreuses phases aient été
enregistrées très tôt, en particulier pendant l’été. Les
épisodes de sécheresse n’ont par contre eu que peu d’in-
fluence sur la phénologie. On aurait pu s’attendre à ce
qu’ils provoquent la coloration préma turée des feuilles,
mais cela n’a pas été le cas. Contrairement à la colora-
tion des feuilles du hêtre et du marronnier, les ven-
danges et la floraison du colchique d’automne ont été
généralement précoces.
D i s c u s s i o n
Printemps
Le printemps phénologique 2009 peut être qualifié de
normal à précoce. 54 % des annonces appartiennent à la
classe «normale», 35 % aux classes «précoce» et «très
précoce» et seulement 11 % aux classes «tardive» et
«très tardive». Début février, les premiers noisetiers ont
fleuri au sud des Alpes. Dans les autres régions, la florai-
son du noisetier a eu lieu dans la première moitié de
mars et, en altitude, début avril. Pour cette phase phé-
nologique, la plupart des annonces ont été tardives.
La floraison du tussilage a également été observée tar-
divement, au cours de la deuxième moitié de mars en
plaine et début avril en altitude (tabl. 1). Le mois d’avril
chaud a permis à la végétation de rattraper le retard pris
dans son développement, si bien que les phases phéno-
logiques de printemps (floraisons du pissenlit, de la mar-
guerite et des arbres fruitiers) ont pour la plupart pu
être rangées dans les classes «normale», «précoce» et
même «très précoce». La floraison de la marguerite a eu
lieu particulièrement tôt. Cela n’est pas étonnant, car
mai a été extrêmement chaud et ensoleillé. Les arbres
fruitiers ont également fleuri plus tôt que d’habitude en
de nombreux endroits. Pour la floraison du pommier et
pour celle du poirier, un nouveau record a été enregistré
(une date aussi précoce n’avait jamais encore été notée
dans cette station d’observation).
Eté
L’été phénologique est caractérisé dans le tableau 1 par
la pleine floraison du tilleul à grandes feuilles et de la
vigne ainsi que par le début de la fenaison. L’été phéno-
logique 2009 peut être considéré avec certitude comme
le plus précoce de la dernière décennie. 67 % de toutes
les annonces sont classées «précoce» et «très précoce» et
seulement 24 % «normale» et 9 % «tardive» et «très tar-
dive». Au total, trois nouveaux records (date la plus
précoce depuis le début des observations) ont été enre-
gistrés. La floraison du tilleul à grandes feuilles a été
271
Ria
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Phenological retrospective 2009
In 2009, average temperatures above
the norm, and especially the extremely
warm months of April, May and
August, significantly influenced the
development of vegetation in Switzer-
land. In contrast, the drought that
prevailed temporarily did not influence
this development. The growing season
began in normal time or slightly
delayed with hazel flowering in March
and coltsfoot late March-early April.
Few weeks later, last spring pheno-
logical phases were early, in particular
the daisy flowering. A warm April and
unusually high temperatures in May
are responsible for this turnaround.
The early arrival of phenological
summer was truly exceptional,
with some new record dates. Thus,
in summer 2009, due to the heat in
May and August, an advance of
vegetation development from two to
three weeks compared to the standard
was temporarily observed. Grape
harvesting and Autumn crocus flower-
ing took place at a very early date. In
contrast, the fall of 2009 showed a
clear trend to the late occurrence of
autumnal phenological phases like leaf
colouring and leaf fall.
Key words: phenology, seasonal
growth, meteorology, climate change.
Recherche Agronomique Suisse 1 (7 – 8): 266–271, 2010
Rétrospective phénologique de l’année 2009 | Environnement
Retrospettivo fenologico dell'anno 2009
Le elevate temperature medie del 2009
e, in particolare, per i mesi estrema-
mente caldi di aprile, maggio e agosto,
hanno influenzato in modo marcato lo
sviluppo vegetativo in Svizzera. Per
contro, i periodi di siccità registrati non
hanno evidenziato particolari ripercus-
sioni. Il normale fino a tardivo inizio
del ciclo vegetativo con la fioritura del
nocciolo a marzo e del tussilago a fine
marzo e inizio aprile si è tramutato,
grazie a un aprile caldo e alle tempera-
tura estremamente elevate di maggio,
in un ciclo fenologico precoce nelle
normali fasi fenologiche tardive
primaverili. La fioritura della marghe-
rita è risultata particolarmente precoce.
I cicli fenologici estivi sono risultati
straordinariamente precoci con alcuni
valori da primato. Infatti, si è regi-
strato, in parte, un anticipo di 2 – 3 set-
timane nello sviluppo vegetativo
rispetto alla norma. Anticipo ricondu-
cibile alle temperature estremamente
elevate nei mesi di maggio e agosto.
La vendemmia e la fioritura del
colchico hanno avuto luogo in una fase
piuttosto precoce, mentre vi è stata
una chiara tendenza al ritardo rispetto
alla norma nella colorazione e nella
caduta delle foglie del faggio e
dell’ippocastano.
272 Recherche Agronomique Suisse 1 (7 – 8): 272–279, 2010
P r o d u c t i o n a n i m a l e
lement car ils sont détenus, transportés, déchargés et
anesthésiés en groupe. La technique utilisée actuelle-
ment pour l’identification électronique des animaux à
l’aide de marques auriculaires ISO permet certes l’identi-
fication automatique d’un animal, mais pas de l’isoler
dans un groupe. Pour des raisons techniques, seul un
transpondeur peut être enregistré jusqu’à présent dans
le champ de lecture.
Afin de pouvoir enregistrer plusieurs transpondeurs
dans un champ de lecture donné, un procédé anti-colli-
sion a été développé. Avec ce système, les transpondeurs
transmettent leur code à des intervalles de temps aléa-
toires et ne se «gênent» pas les uns les autres (Finkenzel-
ler 2006). Le champ de lecture d’une antenne peut iden-
tifier au maximum une centaine de transpondeurs à la
fois, pratiquement en même temps. L’algorithme anti-
collision des transpondeurs est basé sur le «tag talk only-
System», c’est-à-dire que les transpondeurs n’émettent
que leur propre code.
L’essai avait pour but:
•• de développer un système d’identification électro-
nique des animaux permettant de repérer automati-
quement un individu dans un groupe
•• de développer et de tester la fiabilité des marques au-
riculaires électroniques traditionnelles répondant au
standard ISO et celle d’un prototype muni d’un algo-
rithme «anti-collision» lors du passage d’un système
d’antenne fixe.
Le but d’un tel système est d’isoler et de saisir électroni-
quement un porc à l’engrais dans un groupe, pour traiter
ses données (exploitation d’origine, date de naissance,
sexe, génétique, lieux d’élevage et d’engraissement,
etc.) de manière rationnelle et le suivre systématique-
ment de la naissance à l’abattage.
M a t é r i e l e t m é t h o d eLes transpondeurs à basse fréquence examinés dispo-
saient d’un protocole anti-collision, permettant l’isole-
ment des animaux dans un groupe (transpondeur AC,
125 kHz), ou répondaient aux standard ISO 11784 et
I n t r o d u c t i o n
L’identification actuelle officielle des porcs en Suisse à
l’aide de la marque auriculaire en plastique jaune n’est
pas spécifique à l’animal. Le numéro à quatre chiffres sur
la partie mâle de la marque revient périodiquement. Par
conséquent, il n’est pas possible d’enregistrer les porcs
individuellement sans recourir à l’électronique. Or, il est
indispensable de pouvoir identifier les porcs individuel-
Systèmes d’antennes RFID fixes pour l’identification des porcs Frank Burose1, Tim Anliker1, Daniel Herd2, Thomas Jungbluth2 et Michael Zähner1
1Station de recherche Agroscope Reckenholz-Tänikon ART, 8356 Ettenhausen 2Université de Hohenheim, Institut de technique agricole, D-70593 Stuttgart
Renseignements: Michael Zähner, e-mail: [email protected], tél: +41 52 368 33 13
Porcelet sevré avec une marque auriculaire électronique.
Pho
to: A
RT
273Recherche Agronomique Suisse 1 (7 – 8): 272–279, 2010
Systèmes d’antennes RFID fixes pour l’identification des porcs | Production animale
L’utilisation de dispositifs d’identification
électronique chez les animaux de rente
permet d’identifier automatiquement les
bêtes à l’aide de systèmes d’antennes fixes.
La présente étude a testé le système d’identi-
fication déjà utilisé dans d’autres branches
d’exploitation pour lire les transpondeurs de
groupes de porcs à l’engrais. Afin d’évaluer
différents systèmes d’antennes, des trans-
pondeurs montés sur une plaque en plas-
tique ont été déplacés sur un banc d’essai
conçu de manière à simuler le passage d’un
groupe de porcs. Le paramètre prioritaire
était la fiabilité d’identification (pourcentage
de lecture) des transpondeurs qui traver-
saient le champ de lecture en nombres
différents, dans plusieurs positions et à des
vitesses variables. Les appareils utilisés
étaient des transpondeurs ISO standard et
des transpondeurs avec algorithme anti-colli-
sion (transpondeurs AC). Sur la moyenne des
variantes testées, la simulation de groupes
de porcelets sevrés, de porcs d’élevage et de
porcs à l’engrais a permis d’identifier
automatiquement entre 43 et 48 % des
transpondeurs AC et entre 68 et 85 % des
transpondeurs ISO. Une corrélation haute-
ment significative a été mise en évidence
entre le taux de lecture et les variables
explicatives type de marque auriculaire,
direction et vitesse.
Les résultats de lecture pour identifier un
animal isolé dans un groupe ont montré le
potentiel de cette technique. Toutefois, les
pourcentages de lecture n’étant pas assez
élevés, cette technique n’est pas encore prête
pour une application pratique.
Rés
um
é11785 et ne pouvaient traiter les animaux qu’un par un
(transpondeur ISO, 134,2 kHz; fig. 1). Ils ont été amenés
dans le champ magnétique d’un système d’antenne fixe
et identifiés. Différentes variantes ont porté sur le
nombre de transpondeurs, leur orientation par rapport
au champ de lecture et leur vitesse de passage à travers
le champ de lecture de manière à simuler le passage d’un
groupe de porcs. Chaque variante caractérisée par les
trois paramètres – nombre de transpondeurs, position et
vitesse – a fait l’objet de dix passages de mesure. Le taux
de lecture (%) a été défini selon la formule encadrée ci-
dessous.
Les transpondeurs AC et ISO ont été fixés sur une
plaque en plastique (chariot) et tirés par un câble sur
deux rails en bois (fig. 2). Les transpondeurs placés sur le
chariot représentaient un groupe de porcs passant
ensemble à travers une antenne fixe. Neuf transpon-
deurs étaient utilisés pour simuler un groupe de porce-
lets sevrés de 10 kg, quatre pour des porcs d’élevage de
30 kg et deux pour des porcs à l’engrais de 110 kg (fig. 3).
Les transpondeurs ont été placés symétriquement sur le
chariot de façon à avoir les mêmes conditions pour les
mesures dans les deux sens (passage aller et retour sur le
banc d’essai).
Les antennes étaient placées à gauche et à droite des
rails les unes en face des autres à une distance de 50 cm.
Le test des transpondeurs AC a été effectué avec deux
antennes verticales. Ces antennes rectangulaires mesu-
raient 40 × 60 cm. Trois antennes ont été utilisées pour la
Nombre de transpondeurs lus au moins une fois lors d’un passage de mesure
× 100 = taux de lecture
Nombre maximum de transpondeurs lisibles
Figure 1 | Partie mâle, partie femelle et transpondeur d’une marque auriculaire ISO
Phot
o: A
RT
274 Recherche Agronomique Suisse 1 (7 – 8): 272–279, 2010
Production animale | Systèmes d’antennes RFID fixes pour l’identification des porcs
lecture des transpondeurs ISO. Comme dans la variante
transpondeurs AC, deux antennes ISO ont été disposées
verticalement. Leur réseau plastique rectangulaire
mesurait environ 40 x 180 cm. La troisième antenne ISO
était posée à plat sur le sol dans le sens de la longueur.
Elle comportait six nœuds de réception et mesurait
40 × 215 cm.
Le chariot faisait passer les transpondeurs à travers le
champ de lecture à mi-hauteur des antennes pour simu-
ler la masse corporelle des groupes d’animaux. Celle-ci
était déterminée par la hauteur de l’oreille du porc ou
plutôt de la marque auriculaire par rapport au sol.
Les transpondeurs ont été testés dans des positions
différentes par rapport au champ magnétique des
antennes fixes (fig. 4). Dans la position de base, l’angle
du support en plastique (orientation 1 et 2) était tourné
vers l’avant à l’aller. Il a été admis que la marque auricu-
laire, suivant la forme de l’oreille (oreille dressée ou
oreille pendante), le port de tête et les conditions du
passage (p. ex. vitesse) peut prendre au minimum les
sept positions suivantes (1 à 7):
1 = transpondeur horizontal
2 = transpondeur incliné de 45 degrés vers l’avant
3 = support tourné de 45 degrés vers la droite, transpon-
deur incliné de 45 degrés vers l’avant
4 = support tourné de 90 degrés vers la droite, transpon-
deur incliné de 45 degrés vers l’avant
5 = support tourné de 90 degrés vers la droite, transpon-
deur vertical, perpendiculaire par rapport au sens
de la marche
6 = support tourné de 135 degrés vers la droite, trans-
pondeur vertical
7 = support tourné de 180 degrés, transpondeur vertical,
en longueur par rapport au sens de la marche.
Légende:
Figure 2 | Représentation schématique du banc d’essai avec antennes ISO et antennes anti-collision (AC) [cm].
Figure 3 | Position des transpondeurs sur le chariot (1 à 9 max.) lors de la simulation du passage des porcs [cm].
Légende:
275Recherche Agronomique Suisse 1 (7 – 8): 272–279, 2010
Systèmes d’antennes RFID fixes pour l’identification des porcs | Production animale
le système d’antenne (type de transpondeur)
•• le nombre de transpondeurs (animaux)
•• l’orientation des transpondeurs
•• la vitesse à laquelle les transpondeurs passent le
champ de lecture.
Les hypothèses du modèle ont été vérifiées à l’aide d’une
analyse graphique des résidus. Le niveau de signification
a été fixé à 5 %.
R é s u l t a t s
Entre les trois groupes d’animaux testés (porcelets sevrés,
porcs d’élevage et porcs à l’engrais), le pourcentage de
lecture du système d’antenne avec transpondeurs AC a
varié de 43 à 48 %, soit nettement en dessous des
variantes avec antennes ISO (68 – 85 %; tabl. 1).
Le taux de lecture a été de loin le plus bas lorsque le
transpondeur était en position horizontale (tabl. 2).
Dans le cas des transpondeurs AC, 150 passages ont eu
lieu sans qu’aucun transpondeur ne soit lu. Dans les
variantes avec système ISO, seuls quelques transpon-
deurs isolés ont été reconnus, et ceci uniquement dans
le groupe des porcelets sevrés. Quels que soient le
groupe d’animaux et le modèle de transpondeur (AC ou
ISO), ce sont les positions six et sept qui ont fourni les
meilleurs résultats: avec les transpondeurs AC, le pour-
centage de lecture était de 77 et 80 %; avec le système
ISO, 95 et 98 % des transpondeurs ont été identifiés. La
position deux est celle où les différences les plus impor-
tantes ont été relevées entre les transpondeurs AC et
ISO. Dans le système AC, le pourcentage de lecture était
de 6 %, contre 59 % dans le système ISO.
L’influence de la vitesse s’est avérée nettement plus
importante dans le cas des transpondeurs AC que des
transpondeurs ISO (tabl. 3). Avec les transpondeurs AC,
Les vitesses de traction du chariot et de passage des
transpondeurs dans le champ de lecture étaient réglables
en continu par la tension générée par un moteur élec-
trique. La lisibilité des transpondeurs a été testée à cinq
vitesses différentes:
a = 0,5 m/s
b = 1,0 m/s
c = 1,5 m/s
d = 2,0 m/s
e = 3,0 m/s.
Dans un modèle linéaire à effets mixtes (Pinheiro et
Bates 2000), le pourcentage de lecture des marques auri-
culaires (variable cible) a été décrit à l’aide de quatre
paramètres variables:
Figure 4 | Support en plastique avec transpondeur anti-collision (AC) ou ISO (à gauche: position 1, au centre: disposition pour les orientations 2, 3 et 4, à droite: disposition pour les orientations 5, 6 et 7).
Systèmes d’antennes
Transpondeurs [n]
Poids des animaux (simulé)
[kg]Variantes [n]
Répétitions [n]
Pourcentage de lecture [%]
min. max. Ø
AC
9 10 35 10 0 100 46
4 30 35 10 0 100 43
2 110 35 10 0 100 48
ISO
9 10 35 10 2 100 68
4 30 35 10 0 100 85
2 110 35 10 0 100 73
Tableau 1 | Pourcentage de lecture des systèmes d’antennes fixes lors de la simulation du passage des porcs
Ohrmarkenlochteil mit AK- oder ISO-Transponder
Kunststoff-Halterung für Ohrmarkentransponder
Partie femelle de la marque auriculaire avec transpondeur AC ou ISO
Support en plastique pour le transpondeur de la marque auriculaire
276 Recherche Agronomique Suisse 1 (7 – 8): 272–279, 2010
Production animale | Systèmes d’antennes RFID fixes pour l’identification des porcs
indépendamment de leur position, le taux de lecture en
moyenne des trois groupes d’animaux oscillait entre 26
(3 m/s) et 65 % (0,5 m/s). Avec les transpondeurs ISO, les
valeurs allaient de 73 (3 m/s) à 78 % (0,5 m/s). Le pourcen-
tage de lecture augmentait plus les transpondeurs tra-
versaient le champ de lecture lentement, pour atteindre
son maximum avec une vitesse de 0,5 m/s. Le taux le plus
bas a été obtenu avec une vitesse de 3 m/s.
Evaluation statistique
Les résultats du modèle linéaire à effets mixtes avec la
variable cible «pourcentage de lecture des marques
auriculaires» lors de la simulation du passage des porcs
en groupe ont été obtenus à partir d’un total de 210
variantes (deux types de transpondeurs * trois catégo-
ries d’âges (animaux) * sept positions * cinq vitesses;
tabl. 4). Le type de transpondeur, la position des trans-
pondeurs et la vitesse à laquelle les transpondeurs sont
passés dans le champ de lecture étaient hautement
significatives (p < 0,0001). Le paramètre «animaux»,
symbolisé par le nombre de transpondeurs sur le cha-
riot-test, n’était pas significatif (p = 0,1381).
La figure 5 se compose de quatre boxplots, chacun
présentant le taux de lecture mis en relation avec un
paramètre variable. Ils illustrent le résultat de l’analyse
statistique. Les distances entre les interquartiles et les
médianes varient parfois considérablement dans les
boxplots. Le meilleur classement du transpondeur ISO
décrit dans les résultats avec un pourcentage de lecture
plus élevé dans l’ensemble apparaît également dans le
boxplot «type de marque auriculaire».
Le boxplot «position» met en évidence le rapport très
net entre le pourcentage de lecture des marques auricu-
laires et la position du transpondeur (fig. 5). Très peu de
transpondeurs ont été identifiés dans la position 1 (10 %
maximum), tandis que le taux de lecture était nettement
plus élevé dans toutes les autres positions. Avec les
quatre meilleures d’entre elles (3, 4, 6, 7), la médiane a
atteint 80 à 100 %, l’interquartile était compris au moins
entre 65 et 100 %.
Systèmes d’antennes
Groupe d'animaux (simulé)
Pourcentage de lecture [%]
Position des transpondeursMoyenne
1 2 3 4 5 6 7
AC
Porcelets sevrés 0,0 15,6 58,7 72,9 28,9 70,0 77,6 46,2
Porcs d’élevage 0,0 1,5 65,0 66,5 25,5 73,0 71,0 43,2
Porcs à l’engrais 0,0 0,0 74,0 85,0 0,0 89,0 90,0 48,3
Moyenne 0,0 5,7 65,9 74,8 18,1 77,3 79,5 45,9
ISO
Porcelets sevrés 4,2 66,7 76,0 72,7 77,1 85,1 92,7 67,8
Porcs d’élevage 0,0 95,5 100,0 100,0 97,0 100,0 100,0 84,6
Porcs à l’engrais 0,0 15,0 100,0 100,0 97,0 100,0 100,0 73,1
Moyenne 1,4 59,1 92,0 90,9 90,4 95,0 97,6 75,2
Tableau 2 | Pourcentage de lecture des transpondeurs anti-collision (AC) ou ISO dans sept postions différentes lors de la simulation du passage des porcs
Position des transpondeurs:1 = transpondeur horizontal 2 = transpondeur incliné de 45 ° vers l’avant 3 = support tourné de 45 ° vers la droite, transpondeur incliné de 45 ° vers l’avant 4 = support tourné de 90 ° vers la droite, transpondeur incliné de 45 ° vers l’avant 5 = support tourné de 90 ° vers la droite, transpondeur vertical, perpendiculaire par rapport au sens de la marche 6 = support tourné de 135 ° vers la droite, transpondeur vertical 7 = support tourné de 180 °, transpondeur vertical, en longueur par rapport au sens de la marche
AC ISOType de Transpondeurs
Lesequote von Ohrmarken [%]
2 4 9Animaux [n]
Lesequote von Ohrmarken [%]
1 2 3 4 5 6 7Position
0
20
40
60
80
100
Lesequote von Ohrmarken [%]
0.5 1 1.5 2 3Vitesse s[m/ ]
Lesequote von Ohrmarken [%]
Pour
cent
age
Pour
cent
age
0
20
40
60
80
100
0
20
40
60
80
100
0
20
40
60
80
100
Figure 5 | Pourcentage de lecture des marques auriculaires en fon-ction des paramètres type de transpondeur auriculaire, animaux, position et vitesse, représenté sous forme de boxplots (minimum, quartile inférieur, médiane, quartile supérieur, maximum).
277Recherche Agronomique Suisse 1 (7 – 8): 272–279, 2010
Systèmes d’antennes RFID fixes pour l’identification des porcs | Production animale
•• la position du transpondeur par rapport à l’antenne
•• la vitesse à laquelle le transpondeur passe dans le
champ de lecture.
Distance entre le transpondeur et l’antenne
La portée de lecture détermine la distance maximale
entre l’antenne et le transpondeur pour que l’animal
puisse être identifié lorsqu’il passe l’antenne. La dis-
tance entre le transpondeur et l’antenne du système de
lecture fixe est en étroite relation avec la taille des ani-
maux et la largeur du passage qu’ils doivent traverser.
Position du transpondeur par rapport à l’antenne
La position du transpondeur par rapport aux lignes du
champ magnétique est décisive pour que le transpon-
deur puisse être activé et finalement identifié. L’alimen-
tation en énergie de la bobine de cuivre du transpon-
deur est idéale lorsque ce dernier est placé verticalement
Le boxplot «vitesse» montre l’influence de la durée de
séjour du transpondeur dans le champ de lecture sur le
pourcentage de lecture (fig. 5). A la vitesse la plus basse
(0,5 m/s), l’interquartile oscille entre 50 et 100 %. Plus la
vitesse augmente, plus le quartile inférieur baisse
jusqu’à atteindre pratiquement 0 %.
D i s c u s s i o n
En principe, la position optimale des antennes est une
condition indispensable pour obtenir le meilleur champ
de lecture magnétique possible. La probabilité qu’un
transpondeur soit lu lorsqu’il passe dans le champ de
lecture dépend en outre de plusieurs paramètres, dont
les principaux sont:
•• le système d’antenne (type de transpondeur)
•• la distance entre le transpondeur et l’antenne, plus le
nombre d’antennes
Systèmes d'antennes
Groupe d'animaux (simulé)
Pourcentage de lecture [%]
Vitesse [m/s]
Moyenne0,5 1 1,5 2 3
AC
Porcelets sevrés 69,2 51,7 38,7 41,7 29,7 46,2
Porcs d’élevage 69,3 54,6 36,1 37,1 18,9 43,2
Porcs à l’engrais 56,4 54,3 55,0 47,1 28,6 48,3
Moyenne 65,0 53,6 43,3 42,0 25,7 45,9
ISO
Porcelets sevrés 74,1 69,7 67,5 64,9 62,7 67,8
Porcs d’élevage 85,7 85,4 85,7 83,6 82,9 84,6
Porcs à l’engrais 73,6 72,1 73,6 72,9 73,6 73,1
Moyenne 77,8 75,7 75,6 73,8 73,0 75,2
Tableau 3 | Pourcentage de lecture des transpondeurs anti-collision (AC) ou ISO à cinq vitesses différentes lors de la simulation du passage des porcs
Paramètre variable Degré de liberté [n] DG résiduels [n] Valeur F Valeur p
Type de transpondeur 1 196 106,98 < 0,0001
Animaux 2 196 2,00 0,1381
Position 6 196 79,52 < 0,0001
Vitesse 4 196 6,67 < 0,0001
Tableau 4 | Critères de l’évaluation statistique des systèmes d’antennes fixes lors de la simulation du passage des porcs avec la cible «pourcentage de lecture» et les paramètres variables «types de transpondeur, animaux, position et vitesse»
278 Recherche Agronomique Suisse 1 (7 – 8): 272–279, 2010
Production animale | Systèmes d’antennes RFID fixes pour l’identification des porcs
C o n c l u s i o n s
•• Les résultats des essais sur les systèmes d’antennes
fixes et les marques auriculaires électroniques remet-
tent une fois de plus en question la fiabilité d’un sys-
tème d’identification des porcs à l’aide de marques
auriculaires électroniques dans la pratique.
•• Les animaux portant une marque électronique peu-
vent être identifiés automatiquement au sein d’un
groupe à l’aide de cette technologie. Bien que les
résultats ne soient pas encore satisfaisants en termes
de pourcentage de lecture, ils montrent néanmoins le
potentiel que recèle cette technique.
•• D’autres essais devront servir à l’amélioration du
pourcentage de lecture. Le but doit être de créer une
situation dans laquelle les animaux d’un groupe pas-
sent sans stress l’antenne fixe, c’est-à-dire sans obsta-
cle visible. n
Abréviations
AC anti-collision
ISO International Organization for Standard -
ization (Organisation internationale de
normalisation)
kHz kilohertz
m/s mètre par seconde
valeur p valeur statistique
RFID identification par radio-fréquence
par rapport aux lignes de champ. Les conséquences
d’une position «suboptimale» du transpondeur dans le
champ de lecture transparaissent très bien dans les
résultats de la simulation.
La position du transpondeur a une très grande
influence sur le pourcentage de lecture. Les transpon-
deurs fixés horizontalement sur le chariot n’ont été
identifiés que sur très peu de trajets de mesure à cause
de leur position défavorable par rapport aux lignes du
champ magnétique. Les 50 trajets de mesure où les
transpondeurs étaient dans cette position et pour les-
quels pratiquement aucune lecture n’a été enregistrée,
se répercutent sur le résultat final. Cependant, comme
les animaux modifient la position du transpondeur en
bougeant, la probabilité d’une lecture lors de leur pas-
sage en réalité est plus élevée.
Vitesse du transpondeur à travers le champ de lecture
Plus l’animal se tient longtemps dans le champ de lec-
ture du système d’antenne fixe, plus il est probable que
son transpondeur soit identifié. Il existe plusieurs
mesures pour maximiser la durée de séjour d’un trans-
pondeur dans le champ de lecture. Un rabattage défen-
sif, des obstacles dans le passage ou l’obscurité rédui-
sent la vitesse des porcs. Pour traverser un champ de
lecture long, les animaux ont besoin de plus de temps
que pour traverser un champ de lecture court.
Plus la vitesse de passage augmente, moins il est pro-
bable que tous les transpondeurs d’un groupe puissent
être identifiés. C’est la preuve que la longueur du champ
de lecture exerce une influence prépondérante. Le
temps passé par un transpondeur AC dans le champ de
lecture était inférieur d’un tiers par rapport aux trans-
pondeurs ISO. Dans des conditions similaires, les trans-
pondeurs AC n’avaient pas assez de temps pour se char-
ger et donc être lus.
Système d’antenne et type de transpondeur
Les résultats différents entre les types de transpondeurs
AC et ISO s’expliquent d’une part par les différents types
d’antennes ou de transpondeurs et d’autre part par la
durée de séjour variable des types de transpondeurs
dans le champ de lecture. Un test avec des antennes AC
et un champ de lecture plus long (trois antennes au lieu
d’une) pourrait clarifier la question.
En outre, le nombre de transpondeurs qui se trou-
vent au même moment dans le champ de lecture a éga-
lement un impact sur le taux de lecture.
279Recherche Agronomique Suisse 1 (7 – 8): 272–279, 2010
Systèmes d’antennes RFID fixes pour l’identification des porcs | Production animale
Ria
ssu
nto
Sum
mar
y
Stationary RFID Antenna Systems for
Pigs Identification
The use of an electronic labelling
system for livestock enables the
animals to be automatically identified
with stationary antenna systems. In
the present study, the recognition
system for reading individual trans-
ponders from a group (bulk reading),
already in use in other industrial
sectors, was tested with fattening pigs.
To evaluate different antenna systems,
transponders mounted on a plastic
plate were moved by a newly develo-
ped test bench and simulated the
movement of a group of pigs. The
focus was on the identification
certainty (read rate) of the transpon-
ders guided through the reading field
in different numbers, direction and
speed. In addition to standardised
(ISO) transponders, others with an
anti-collision algorithm (AC transpon-
ders) were also used. On average for
the variants tested, 43 to 48 % of the
AC transponders and 68 to 85 % of the
ISO transponders were automatically
identified in the simulation of a group
of weaners, rearing piglets and
fattening pigs. A very highly signifi-
cant correlation with the read rate
was determined for the explanatory
variables of ear-tag type, direction
and speed. The results for reading
individual animals from the group
highlighted the potential of this
technique. Owing to insufficiently high
read rates, however, it is not yet ready
to be used in practice.
Key words: electronic ear tags, low-
frequency transponder, stationary
antenna systems, radiofrequency
identification, pigs.
Sistemi ad antenna fissa RFID per
l'identificazione remota di suini
L'impiego di un'etichetta elettronica
(tag o trasponder) per il bestiame da
reddito agricolo consente d'identificare
automaticamente gli animali attraverso
un'antenna fissa. Nello studio in
oggetto il sistema d'identificazione
chè consente di leggere contemporane-
amente più transponder, già impiegato
in altri settori economici, è stato
testato sui suini da ingrasso. Per
valutare i diversi sistemi, è stata
simulata l'attività di un gruppo di suini
facendo muovere, mediante un carrello
appositamente concepito, i transpon-
der montati su un supporto di plastica.
Ci si è concentrati sulla percentuale di
lettura (read rate) dei transponder in
movimento in numero, direzione e
velocità variabile nel campo di lettura.
Oltre a transponder standard (ISO) ne
sono stati utilizzati anche altri con
algoritmo anticollisione (transponder
AC). Nella media delle varianti testate,
nella simulazione di un gruppo di
suinetti svezzati, suinetti da alleva-
mento e suini da ingrasso, è stato
possibile identificare il 43 – 48 per cento
dei transponder AC e il 68 – 85 per
cento di quelli ISO. Le variabili inter-
pretative relative a tipo di marche
auricolari, direzione e velocità sono
correlate in maniera estremamente
significativa alla percentuale di lettura.
I risultati della lettura dei singoli
animali del gruppo mostrano il
potenziale di questa tecnica, che
tuttavia, data la percentuale di lettura
non sufficientemente alta, non è
ancora pronta per essere applicata
nella pratica.
Bibliographie b Finkenzeller K., 2006. RFID-Handbuch – Grundlagen und praktische An-wendungen induktiver Funkanlagen, Transponder und kontaktloser Chip-karten. Carl Hanser Verlag, München Wien, 490 p.
b Pinheiro J. C. & Bates D. M., 2000. Mixed-Effect Models in S-Plus. Springer, New York, 528 p.
280 Recherche Agronomique Suisse 1 (7 – 8): 280–285, 2010
P r o d u c t i o n v é g é t a l e
Daniel Suter1, Hansueli Hirschi1, Rainer Frick2 et Stéphane Chapuis2
1Station de recherche Agroscope Reckenholz-Tänikon ART, 8046 Zurich2Station de recherche Agroscope Changins-Wädenswil ACW, 1260 Nyon 1
Renseignements: Daniel Suter, e-mail: [email protected], tél. +41 44 377 72 79
Test de 29 nouvelles variétés de ray-grass d’Italie
ray-grass d’Italie forme des tiges non seulement à la pre-
mière pousse, mais aussi lors des suivantes. En consé-
quence, la qualité du fourrage baisse rapidement pen-
dant la croissance, ce qui diminue fortement la souplesse
d’utilisation de cette espèce. Ce désavantage se marque
surtout si le mélange contient beaucoup de ray-grass
d’Italie et peu de trèfle.
Le ray-grass d’Italie fait partie des graminées les plus
productives cultivables en Suisse, mais ses conditions de
croissance sont aussi parmi les plus exigeantes. Il a
besoin de sols moyennement lourds, riches en éléments
nutritifs et bien approvisionnés en eau non stagnante.
Des précipitations annuelle de 900 à 1200 mm sont opti-
males. Il importe aussi que la température annuelle
moyenne atteigne 8 à 9 °C. C’est pourquoi il est recom-
mandé de ne pas utiliser le ray-grass d’Italie au-delà de
700 m d’altitude si le climat est rude; dans les zones pro-
tégées, cette limite peut être reculée jusqu’à 900 m,
mais le risque de pertes de rendement augmente avec
l’altitude. Ceci s’explique facilement si l’on sait que le
ray-grass d’Italie supporte mal les gels sans neige, de
même que la présence prolongée d’un manteau nei-
geux. Ce dernier favorise l’apparition de fusarioses
comme la pourriture des neiges (Microdochium nivale)
qui peuvent gravement abîmer les plantes (fig. 2). Pen-
dant l’été, le flétrissement bactérien (Xanthomonas
translucens pv. graminis) peut également provoquer de
graves dommages (Schmidt et Nüesch 1980); toutefois,
des différences notables s’observent d’une variété à
l’autre.
M a t é r i e l e t m é t h o d e s
29 nouvelles variétés sous la loupe
De 2007 à 2009, les Stations de recherche Agroscope ART
et ACW ont examiné 29 nouvelles obtentions de ray-
grass d’Italie en procédant à des essais comparatifs sur
leur aptitude à être cultivées dans les conditions suisses.
Les 10 variétés déjà recommandées ont également été
réexaminées. En Suisse, comme les espèces de trèfles et
I n t r o d u c t i o n
Une croissance rapide et un bon rendement
Dans les régions favorables à la croissance des plantes
fourragères, le ray-grass d’Italie Lolium multiflorum Lam.
var. italicum Beck, fig. 1) peut se révéler très productif.
Grâce à son installation très rapide, il donne de bons ren-
dements l’année du semis déjà. Associé au trèfle violet
(Trifolium pratense L.), le ray-grass d’Italie se prête idéa-
lement à l’obtention de prairies temporaires de courte
durée, pour une utilisation en fourrage vert ou pour
l’ensilage (Mosimann et al. 2008). Le matériel riche en
feuilles récolté l’année du semis notamment, mais aussi
à la première pousse au printemps, est très savoureux. Le
bétail le préfère même au ray-grass anglais (Lolium
perenne L.; Ombabi et al. 2001). Malheureusement, le
Le ray-grass d'Italie donne une structure à tous les mélanges fourragers d'une durée de 2 ans, comme ici le mélange standard Mst 240.
Phot
o: A
RT
281
Rés
um
é
Test de 29 nouvelles variétés de ray-grass d’Italie | Production végétale
Recherche Agronomique Suisse 1 (7 – 8): 280–285, 2010
De 2007 à 2009, les Stations de recherche
Agroscope Reckenholz-Tänikon ART et
Agroscope Changins-Wädenswil ACW ont
examiné au total 39 variétés de ray-grass
d’Italie, dont 29 nouvelles sélections, dans
des essais comparatifs réalisés sur cinq sites.
L’évaluation des variétés est basée sur des
relevés systématiques du rendement, de
l’aspect général, de la vitesse d’installation,
de la force de concurrence, de la persistance,
de la tolérance aux conditions hivernales,
des résistances aux maladies foliaires et au
flétrissement bactérien ainsi que de la
matière organique digestible. Quatre des
nouvelles obtentions ont fourni des résultats
permettant leur inscription sur la Liste des
variétés recommandées de plantes fourra-
gères: Morunga, Zebra, Elvis et LI 0455. Cette
dernière ne pourra être inscrite sur la liste
que lorsqu’elle aura rempli les exigences
légales de mise en circulation en Suisse.
L’ancienne variété recommandée Abercomo
s’est montrée trop peu performante pour
une future recommandation et sera radiée de
la liste.
de graminées sont presque toujours utilisées en
mélange, la force de concurrence des variétés est un cri-
tère non négligeable. Les variétés à examiner ont donc
été cultivées non seulement en semis pur, mais aussi en
association avec du trèfle violet. Les données relatives au
semis et aux lieux d’essais figurent dans le tableau 1.
A chaque pousse, les cultures pures ont été fertilisées
avec 50 kg N/hectare sous forme de nitrate d’ammonium.
Dans les cultures en mélange, les apports d’azote ont été
réduits de moitié.
Les notes des observations et des mesures ont été
portées sur une échelle à neuf points. Les rendements
en matière sèche des cultures pures ont été convertis en
neuf classes de rendement à l’aide de méthodes statis-
tiques, afin de pouvoir intégrer ce critère dans l’appré-
ciation globale. La même méthode de conversion a servi
au calcul des teneurs en matière organique digestible
(MOD); ces teneurs ont d’abord été déterminées par
spectométrie dans le proche infrarouge (Norris et al.
1976.), puis validées avec la méthode d’incubation dans
du jus de panse, selon Tilley et Terry (1963). Les données
sur la vitesse d’installation, l’aspect général (impression
générale, vigueur de la repousse, densité), la persistance,
la tolérance aux conditions hivernales, ainsi que la résis-
tance aux maladies foliaires et au flétrissement bacté-
rien ont été relevées dans les cultures pures à l’aide d’es-
timations basées sur une échelle à neuf points un étant
la meilleure note et neuf la plus mauvaise.
La force de concurrence a été évaluée en calculant la
part en pour-cent du rendement de la variété à exami-
ner par rapport au rendement global en matière sèche
du mélange. La note a été calculée de la façon suivante:
Note = 9 – (0,08 × part de rendement en %)
L’appréciation globale d’une variété a permis de définir
une valeur d’indice résultant de tous les critères relevés.
Dans le calcul de cet indice, une valeur comptant double
a été attribuée au rendement, à l’aspect général, à la
force de concurrence, à la tolérance aux conditions
hivernales et à la résistance au flétrissement bactérien.
Pour être inscrite dans la Liste des variétés recom-
mandées de plantes fourragères (Frick et al. 2008), une
nouvelle variété doit présenter un indice d’au moins
0,2 point inférieur à la moyenne des anciennes variétés
recommandées (valeur témoin). Une ancienne variété
recommandée est déclassée et radiée de la liste si son
indice dépasse de 0,2 point ou plus la valeur témoin (une
valeur plus élevée étant moins bonne). En outre, une
variété n’est pas recommandée si l’un des critères impor-
tants dépasse de 1,5 point ou plus la moyenne de la
valeur témoin.
Figure 1 | Ray-grass d’Italie. Dessins extraits du Manuel «Wiesen-gräser» de Walter Dietl et al., Landw. Lehrmittelzentrale, Zollikofen, 1998. (Dessins: Manuel Jorquera, Zurich. Tous droits réservés. Copy-right: AGFF, Zurich. Avec l’aimable autorisation de l’AGFF.)
282 Recherche Agronomique Suisse 1 (7 – 8): 280–285, 2010
Production végétale | Test de 29 nouvelles variétés de ray-grass d’Italie
Pour la résistance au dangereux flétrissement bactérien,
cette variété a obtenu la note de 1,6 qui lui vaut la deu-
xième place derrière Gemini, déjà recommandée, et
Zebra, nouvellement sélectionnée. Ces deux qualités
contribuent certainement à faire de Morunga la plus
persistante de toutes les variétés.
LI 0455 s’est aussi montrée peu sensible au flétrissement
bactérien avec une note de 1,7. Mais, en termes de rusti-
cité, elle n’atteint pas tout à fait le niveau des trois autres
variétés qui répondent aux critères agronomiques pour
être recommandées. D’ailleurs, LI 0455 ne pourra être
inscrite sur la liste que lorsqu’elle aura rempli les exi-
gences légales de mise en circulation, ce qui n’est pas
encore le cas actuellement. Au niveau du rendement, les
nouvelles sélections Zebra et Elvis ont obtenu toutes les
deux la note de 3,5, derrière Morunga et LI 0455. Ce
résultat est toutefois un peu supérieur à celui de Caribu
qui présente le meilleur rendement des anciennes varié-
tés recommandées.
Les quatre meilleures nouvelles obtentions se sont aussi
révélées peu sensibles aux maladies foliaires. Il convient
d’évoquer ici la très bonne digestibilité propre à Elvis,
qui obtient 4,3 et dépasse ainsi d’un point entier la note
de la valeur témoin. Dans tout l’assortiment examiné,
parmi les variétés à rendement élevé, un tel résultat n’a
été obtenu qu’avec quatre nouvelles obtentions.
L’ancienne variété recommandée Abercomo n’ayant
que moyennement répondu à d’importants critères, sa
valeur d’indice trop faible lui a valu d’être déclassée
dans la catégorie 2/3. Elle ne pourra être mise en circu-
lation comme variété recommandée que jusqu’à la fin
de 2012. n
R é s u l t a t s
Morunga, Zebra et Elvis nouvellement recommandées
Quatre des 29 nouvelles sélections ont obtenu un indice
leur permettant d’être recommandées (tabl. 2), toutes
des variétés tétraploïdes. Ces dernières constituent
désormais la majorité, avec 55 %, par rapport au dernier
examen du ray-grass d’Italie (2002 – 2004), qui ne comp-
tait que 29 % des nouvelles obtentions tétraploïdes. Au
niveau du rendement, Morunga et LI 0455 ont obtenu
les meilleures notes de ces quatre variétés, avec 3,1
points (tabl. 3). Par ailleurs, les rendements de ces deux
variétés étaient les plus élevés de tout l’assortiment exa-
miné. Lors du test, Morunga a présenté des peuple-
ments végétaux denses, très homogènes et luxuriants,
qui lui ont valu la meilleure note d’aspect général des
39 variétés examinées. Son installation très rapide et sa
grande force de concurrence expliquent ce résultat.
Concernant la tolérance aux conditions hivernales –
un critère important pour les ray-grass d’Italie – Morunga
s’est placée en tête de l’ensemble des variétés testées.
Lieu, cantonAltitude
(m)Date du semis
Nombre de répétitions Coupes**
Semis pur1 Mélanges2 2008 2009
Changins, VD 430 12/04/2007 1* – – –
Reckenholz, ZH 440 12/04/2007 4 – 5 5
Oensingen, SO 460 11/04/2007 4 3 5 5
Ellighausen, TG 520 12/04/2007 4 3 5 5
Goumoens, VD 630 16/04/2007 3 2 4 4
Tableau 1 | Lieux et dates des essais variétaux de ray-grass d'Italie 2008 – 2009
Figure 2 | Ray-grass d’Italie après l’hiver. La pourriture induite par le gel et la neige peuvent avoir des conséquences différentes d’une variété à l’autre.
* Relevé de la précocité ** Avec le relevé du rendement dans les semis purs 1 Semis purs: 270 g/100 m² de ray-grass d'italie (variété «Rangifer» comme témoin de la quantité de semis) 2 mélanges: 200 g/100 m² de ray-grass d'italie (variété «Rangifer» comme témoin de la quantité de semis) + 150 g/100 m² de trèfle violet de longue durée «Temara»
Phot
o: A
RT
283Recherche Agronomique Suisse 1 (7 – 8): 280–285, 2010
Test de 29 nouvelles variétés de ray-grass d’Italie | Production végétale
Nom de la variété Ploïdie Requérant Indice de précocité1 Catégorie2
1 Tigris 2n DSP/ART, CH 53a 1
2 Caribu 2n DSP/ART, CH 53a 1
3 Oryx 2n DSP/ART, CH 53a 1
4 Axis 2n DSP/ART, CH 52b 1
5 Gemini 4n ILVO, BE 53a 1
6 Zebu 4n DSP/ART, CH 53a 1
7 Ellire 4n DSP/ART, CH 53a 1
8 Rangifer 2n DSP/ART, CH 53a 1
9 Alces 4n DSP/ART, CH 52b 1
10 Abercomo 2n IBERS, UK 53b 2/3
11 Morunga (LI 0055) 4n DSP/ART, CH 52b 1 (nouvelle)
12 Zebra (LI 0035) 4n DSP/ART, CH 52b 1 (nouvelle)
13 Elvis 4n DLF-Trifolium, DK 53a 1 (nouvelle)
14 LI 0455 4n DSP/ART, CH 53a 1*
15 LI 9935 2n DSP/ART, CH 53a 3
16 Altria (RGIP 479) 2n R2n, FR 53b 3
17 LI 0105 2n DSP/ART, CH 53a 3
18 Melquatro 4n Freudenberger, DE 53a 3
19 Kudu (LI 0225) 2n EURO GRASS, DE 53b 3
20 Davinci 2n DLF-Trifolium, DK 53b 3
21 AberEpic (Bb 2408) 2n Germinal Holdings, GB 53a 3
22 Madlen (IT 39) 4n Carneau, FR 53a 4
23 ADV LM 2352 4n DLF-Trifolium, DK 53a 4
24 Dorike (ZLm 98 – 049) 4n EURO GRASS, DE 53a 4
25 IN LM 2084 2n DLF-Trifolium, DK 53a 4
26 CL 97 – 2051 2n DLF-Trifolium, DK 53a 4
27 Florus (R 3613) 4n Jouffray-Drillaud, FR 53a 4
28 ZLm 024047 2n EURO GRASS, DE 53a 4
29 Virgyl (TRIP 460) 4n R2n, FR 53a 4
30 0320 SyN 1 2n Žitovice, CZ 53b 4
31 Ycar (IT 46) 4n Carneau, FR 53b 4
32 Jeanne (DP 85 – 51) 4n DLF-Trifolium, DK 53a 4
33 NPZ 45/03 4n NPZ-Lembke, DE 53a 4
34 Lascar 2n Carneau, FR 53a 4
35 R 4741 2n Jouffray-Drillaud, FR 53b 4
36 LM BOR 172 – 13/05 2n SZ-Steinach, DE 53a 4
37 LM BOR 172 – 11/05 4n SZ-Steinach, DE 53b 4
38 0121 N-OK 4n Žitovice, CZ 53b 4
39 Gaza 4n MHR HBP, PL 53a 4
Tableau 2 | Variétés examinées de ray-grass d'italie, indice de précocité et classification en catégories
nom de variété en caractères gras = ancienne variété recommandée1 indice de précocité: Le premier chiffre indique le mois et le deuxième la décade; a indique la première et b la deuxième moitié de la décade. exemple 53a = 21 – 25 mai.2 classification des variétés en catégories en fonction des résultats des essais: catégorie 1: inscrite sur la Liste des variétés recommandées de plantes fourragères en Suisse.catégorie 1*: ne pourra être recommandée qu'une fois remplies les exigences légales de mise en circulation imposées en Suisse (voir l'ordonnannce du DFe sur les semences et plants, RS 916.151.1).catégorie 2/3: variété qui ne sera plus recommandée à partir du 1er janvier 2013.catégorie 3: présente des qualités ni bonnes ni mauvaises.catégorie 4: non appropriée à la culture en Suisse.
284 Recherche Agronomique Suisse 1 (7 – 8): 280–285, 2010
Production végétale | Test de 29 nouvelles variétés de ray-grass d’Italie
Nom de la variété
Rende-
ment1*
Aspect
général*
Vitesse
d'installation
Force de
concurrence*
Persis-
tance
Résitance/tolérance:
MOD2
Valeur
d'indiceConditions
hivernales*
Maladies
foliaires
Flétrissement
bactérien*
1 Tigris 3,9 3,2 2,5 4,2 4,3 3,9 3,4 1,8 6,0 3,59
2 Caribu 3,6 3,5 2,9 3,4 4,1 4,5 3,6 2,5 5,3 3,63
3 Oryx 4,0 3,4 2,8 4,7 4,2 4,0 3,4 2,0 5,0 3,70
4 Axis 5,3 3,6 2,9 4,5 4,3 4,4 3,6 1,8 5,0 3,91
5 Gemini 4,4 3,7 2,8 5,5 4,7 4,4 3,5 1,5 5,3 3,95
6 Zebu 4,6 3,9 2,8 4,7 4,8 4,6 3,2 1,9 5,3 3,97
7 Ellire 5,0 3,7 2,7 5,1 4,6 4,6 3,1 2,0 5,0 4,01
8 Rangifer 4,5 3,4 2,7 5,6 4,1 4,5 3,3 1,9 6,3 4,01
9 Alces 5,3 4,0 3,2 4,5 5,0 4,9 3,0 1,7 5,0 4,05
10 Abercomo 4,8 3,5 3,4 4,6 4,5 4,7 4,4 2,8 4,7 4,12
Moyenne (témoin) 4,5 3,6 2,9 4,7 4,4 4,5 3,5 2,0 5,3 3,89
11 Morunga (LI 0055) 3,1 3,1 2,9 4,0 3,5 3,9 2,5 1,6 5,0 3,24
12 LI 0035 3,5 3,5 3,1 4,2 4,3 4,0 2,8 1,5 5,3 3,50
13 Elvis 3,5 3,8 3,2 4,7 4,3 4,1 2,5 2,2 4,3 3,63
14 LI 0455 3,1 3,6 3,3 4,7 4,2 4,6 2,8 1,7 5,7 3,67
15 LI 9935 4,4 3,4 3,4 4,0 3,9 4,4 3,2 2,1 5,3 3,73
16 Altria (RGIP 479) 4,4 3,7 3,7 3,7 3,9 4,9 2,7 2,2 4,7 3,76
17 LI 0105 3,8 3,4 3,9 4,1 4,6 4,4 3,4 1,8 6,0 3,77
18 Melquatro 3,1 3,9 4,0 4,3 4,7 4,8 3,0 2,5 4,3 3,80
19 Kudu (LI 0225) 4,6 3,7 3,6 4,4 4,8 4,4 3,3 1,9 4,7 3,89
20 Davinci 4,6 3,9 3,1 4,2 4,8 4,6 3,5 2,6 5,3 4,03
21 AberEpic (Bb 2408) 4,3 3,4 3,3 5,2 3,9 4,9 3,6 3,2 5,0 4,11
22 Madlen (IT 39) 5,1 4,2 2,6 4,8 5,3 4,9 3,2 2,6 4,3 4,19
23 ADV LM 2352 4,8 4,1 3,3 5,4 5,4 5,0 2,9 1,9 5,0 4,19
24 Dorike (ZLm 98 – 049) 5,3 4,4 3,3 4,6 5,7 4,7 2,9 2,3 4,7 4,22
25 IN LM 2084 4,6 4,1 2,9 5,1 4,2 5,3 3,1 3,4 5,0 4,29
26 CL 97 – 2051 4,8 4,1 3,6 4,8 4,7 5,2 3,3 2,9 5,3 4,32
27 Florus (R 3613) 4,6 4,3 3,8 5,4 4,3 5,4 2,6 2,7 5,0 4,33
28 ZLm 024047 5,8 4,0 3,7 4,9 4,5 5,5 3,0 2,9 4,7 4,43
29 Virgyl (TRIP 460) 6,3 4,2 3,4 5,4 5,0 5,0 3,1 2,1 5,0 4,45
30 0320 SyN 1 6,0 4,3 3,3 3,8 5,1 5,2 3,7 3,7 4,7 4,49
31 Ycar (IT 46) 5,4 4,3 3,4 6,0 4,7 5,4 2,9 2,8 4,7 4,52
32 Jeanne (DP 85 – 51) 5,9 4,5 3,5 5,0 5,2 5,4 3,3 3,4 4,7 4,65
33 NPZ 45/03 5,5 4,7 3,4 5,4 5,5 5,9 3,5 2,9 4,3 4,69
34 Lascar 5,4 4,2 3,2 6,4 4,9 5,4 3,0 3,4 5,3 4,72
35 R 4741 6,6 4,8 4,1 4,5 5,4 5,6 3,3 3,2 4,7 4,76
36 LM BOR 172 – 13/05 6,5 4,7 4,0 4,5 5,7 5,5 3,5 3,6 5,3 4,86
37 LM BOR 172 – 11/05 6,5 4,8 3,9 5,8 6,2 5,8 3,2 3,6 4,7 5,06
38 0121 N-OK 7,8 5,9 3,2 5,7 6,9 5,7 3,3 5,3 4,3 5,60
39 Gaza 8,0 5,9 3,8 6,9 7,2 6,0 3,3 3,8 4,0 5,67
Tableau 3 | Ray-grass d'italie: Résultats des relevés du rendement et notations de 2007 à 2009
nom de variété en caractères gras = ancienne variété recommandée echelle de notation: 1 = très élevé ou bon; 9 = très bas ou mauvais 1 notes du rendement des 4 sites d'essais, avec 4 à 5 relevés en 2008 et 4 à 5 relevés en 2009 2 moD = matière organique digestible: moyenne des 3 résultats obtenus en 2008 sur le site de Reckenholz*critère principal doublement pondéré
285Recherche Agronomique Suisse 1 (7 – 8): 280–285, 2010
Ria
ssu
nto
Sum
mar
y
Testing of 29 new Italian ryegrass
breeds
From 2007 to 2009, Swiss research
stations Agroscope Reckenholz-
Tänikon ART and Agroscope Changins-
Wädenswil ACW tested 39 varieties
of Italian ryegrass, including 29 new
breeds, in comparative variety trials at
five locations. The evaluation of the
varieties was based on systematic
observations of yield, vigour, juvenile
development, competitive ability,
winter hardiness, resistance to leaf
diseases and bacterial wilt and of
digestible organic matter. Four new
breeds attained results allowing for
registration in the List of Recom-
mended Varieties of Forage Plants:
Morunga, Zebra, Elvis and LI 0455,
of which only the three former can be
recommended. LI 0455 cannot be now
added to the list because it is not
eligible for trade in Switzerland yet.
The formerly recommended variety
Abercomo did not achieve results
allowing for future recommendation
and will be omitted from the list.
Key words: Lolium multiflorum Lam.
var. italicum Beck, Italian ryegrass,
variety testing, yield, digestibility,
disease resistance.
29 nuove varietà di loglio italico testate
Tra il 2007 e il 2009 le stazioni di ricerca
Agroscope Reckenholz-Tänikon ART e
Agroscope Changins-Wädenswil ACW
hanno esaminato, nell'ambito di test
varietali comparabili condotti in cinque
siti diversi, un totale di 39 varietà di
loglio italico, tra cui 29 nuove otten-
zioni. Per valutare le varietà sono state
prese sistematicamente in considera-
zione le seguenti caratteristiche: resa,
aspetto generale, precocità, forza di
concorrenza, persistenza, idoneità allo
svernamento, resistenza a malattie
fogliari e batteriche, nonché digeribilità
della sostanza organica. Visto i risultati
ottenuti, 4 delle nuove varietà testate
hanno potuto essere iscritte nella
«Lista delle varietà raccomandate di
piante foraggiere». Si tratta delle
varietà Morunga, LI 0035, Elvis e
LI 0455. Per il momento soltanto, le
prime tre varietà menzionate possono
essere raccomandate, poiché LI 0455,
per motivi legali, non può essere ancora
messa in commercio. La varietà Aber-
como è stralciata dalla lista in quanto
non risponde più ai requisiti necessari
per essere una varietà raccomandata.
Bibliographie b Frick R., Jeangros B., Bertossa M., Suter D., Hirschi H. U. & Briner H. U., 2008. Liste 2009 – 2010 des variétés recommandées de plantes four-ragères. Revue suisse Agric. 40 (5), I–VIII.
b Mosimann E., Frick R., Suter D. & Rosenberg E., 2008. Mélanges standard pour la production fourragère: Révision 2009–2012. Revue suisse Agric. 40 (5), 1–12.
b Norris K. H., Barnes R. F., Moore J. E. & Shenk J. S., 1976. Predicting forage quality by infrared reflectance spectroscopy. Journal of Animal Science 43, 889–897.
Test de 29 nouvelles variétés de ray-grass d’Italie | Production végétale
b Ombabi A., Süderkum K.-H. & Taube F., 2001. Untersuchungen am Pri-märaufwuchs zweier Weidelgräser zur Dynamik der Veränderungen in der Verdaulichkeit und der Futteraufnahme durch Schafe. Journal of Animal Physiology and Animal Nutrition 85, 385 – 405.
b Schmidt D. & Nüesch B., 1980. Resistance to bacterial wilt (Xanthomonas graminis) increases yield and persistency of Lolium multiflorum. Bulletin OEPP/EPPO Bulletin 10, 335 – 339.
b Tilley J. & Terry R., 1963. A two stage technique for the in vitro digestion of forage crops. Journal of the British Grassland Society 18, 104–111.
286 Recherche Agronomique Suisse 1 (7 – 8): 286–289, 2010
M a t é r i e l e t m é t h o d e s
Lors d’essais réalisés sur le terrain dans différents sites,
le rumex a été traité à l’aide de deux prototypes de
micro-ondes autotractés, construits en coopération
avec les fabricants suisses Gigatherm à Grub et Oder-
matt Landtechnik à Hunzenschwil. Les données tech-
niques clés figurent dans le tableau 1. Les deux unités à
micro-ondes sont activées par un générateur de cou-
rant attelé au véhicule tracteur. Les micro-ondes produi-
tes par le ma gnétron sont introduites directement dans
le sol en passant par un guide d’ondes ouvert. Les
ouvertures sont protégées des salissures par une plaque
de mica interchangeable, qui est transparente pour les
micro-ondes.
Avant le traitement, des rumex des différentes prai-
ries ont été marqués séparément et calibrés à l’aide
d’un GPS-RTK (Real-Time-Kinematik-GPS) à haute pré-
cision en vue de la notation. Les plantes ont été sou-
mises à des temps de chauffage différents afin d’établir
la durée optimale (tabl. 2). L’humidité du sol dans les
sites a été déterminée à l’aide du système TdR (Time
Domain Reflektometrie; Moisture Point, Environmen-
tal Sensors Inc., Victoria, CA). Le contrôle visuel de la
repousse a eu lieu quatre, huit et douze semaines après
le traitement. Les variantes suivantes ont été testées:
Variante 1: chauffage continu, à pleine puissance de
sortie (100 %).
Variante 2: chauffage intermittent, à pleine puissance de
sortie (intermittent). Ici, le chauffage est interrompu par
moment afin que la température se répartisse mieux
dans les racines: p. ex. 10 s de chauffage – 10 s d’attente
– 10 s de chauffage, etc.
Variante 3: chauffage continu, à 25 % de puissance de
sortie (25 %). Ce réglage doit indiquer si une diminution
de la puissance de chauffage et une prolongation corres-
pondante du temps de chauffage permettent d’optimiser
la méthode du point de vue énergétique.
I n t r o d u c t i o n
Le rumex à feuilles obtuses (Rumex obtusifolius) est une
plante très répandue, mais peu appréciée dans les prai-
ries et les pâturages. Cette espèce, extrêmement con-
currentielle, détourne à son profit l’espace et les sub -
st ances nutritives nécessaires à de précieuses plantes
fourragères. En agriculture biologique, l’arrachage de
cette adventice se fait traditionnellement à la main avec
une fourche à rumex. Afin d’alléger ce travail physique-
ment très pénible, des solutions de remplacement
s’imposent. La technologie des micro-ondes peut offrir
une possibilité d’éliminer les plantes sans remuer la terre
et d’éviter ainsi que des semences de rumex germent:
le principe est de chauffer les racines à tel point que les
protéines sont dénaturées, l’ADN anéanti et que la
plante meurt.
Des micro-ondes pour lutter contre le rumex
Roy Latsch et Joachim Sauter, Station de recherche Agroscope Reckenholz-Tänikon ART, 8356 Ettenhausen
Renseignements: Roy Latsch, e-mail: [email protected], tél. +41 52 368 33 63
Prototype II (puissance de chauffage de 18 kW) d’appareil à micro-ondes autotracté en action à Saxerriet (SG).
P r o d u c t i o n v é g é t a l e
Phot
o: A
RT
287Recherche Agronomique Suisse 1 (7 – 8): 286–289, 2010
Des micro-ondes pour lutter contre le rumex | Production végétale
L’application de la technologie des micro-
ondes a été examinée comme alternative à
la méthode traditionnelle de lutte contre le
rumex dans les surfaces herbagères. Deux
appareils à micro-ondes autotractés, d’une
puissance de chauffage de 4,8 et 18 kilowatts,
ont été testés à cet effet sur différents sites
et dans diverses conditions climatiques. Les
temps de chauffage optimaux pour obtenir
un taux de repousse maximal de 20 % ont
été déterminés pour trois variantes. La
technologie des micro-ondes s’avère géné-
ralement appropriée à la lutte contre le
rumex, mais le temps de chauffage néces-
saire et donc la quantité d’énergie requise
sont très élevés.
Rés
um
é
R é s u l t a t s e t d i s c u s s i o n
Le prototype I a traité 971 plantes sur six sites différents.
Le prototype II a été appliqué sur trois sites avec 265 plan-
tes de la variante 1, 157 de la variante 2 et 86 plantes de
la variante 3. Un seuil de maximal 20 % a été fixé pour le
taux de repousse (fig. 1). Les temps de chauffage théo-
riquement optimaux peuvent ainsi être calculés par
régression linéaire. Ce temps est de 45 secondes pour la
variante examinée avec le prototype I. Pour le prototype
II, il est de 28 secondes pour le chauffage continu et de
27 secondes pour le chauffage intermittent, auxquelles
s’ajoute encore le temps des pauses intermittentes (tabl. 2).
Dans la variante avec 25 % de puissance de sortie, le
temps de chauffage a ainsi presque quadruplé pour att-
eindre 101 secondes. Ces valeurs servent de base à la
comparaison des variantes du point de vue éner gétique.
Les estimations statistiques des séries d’essais réali-
sées avec le prototype II à l’aide de la méthode MCG
(Moindres Carrés Généralisés ou generalised least
squares gls) ne laissent apparaître aucune interaction
significative entre l’humidité du sol, la durée de chauf-
fage et le chauffage intermittent (test F). La durée de
chauffage et le chauffage intermittent exercent une
influence significative sur les taux de repousse. Le traite-
Variante
Puissance de sortie
Nombre de magnétrons
Surface chauffée
Densité de puissance
Variante d’essai Temps de chauffage
[kW] [pièces] [cm²] [W/cm²] [s]
Type I 100 % 4,8 6 193 24,9 1 10, 20, 30, 40, 50, 60, 70
Type II 100 % 18,0 12 302 59,6 1 + 2 5, 10, 15, 20, 25, 30, 35
Type II 25 % 4,5 12 302 14,9 3 60, 80, 100, 120, 140
Tableau 1 | Puissance des prototypes de micro-ondes, variantes d’essais et temps de chauffage
VariantePuissance de
chauffagePuissance du générateur
Temps de chauffage
Intervalles de temps mort
Besoin en carburant par rumex
Coûts de carburant par rumex
[kW] [kW] [s] [s] [l] [CHF]
Type I 100 % 4,8 9,6 45,0 0,04 0,07
Type II 100 % 18 36 27,9 0,09 0,15
Type II 100 %
intermittent18 36 27,2 6 0,11 0,18
Type II 25 % 4,5 9 101,3 0,08 0,13
Tableau 2 | Consommation d’énergie et coûts des micro-ondes pour 80 % de réussite
288 Recherche Agronomique Suisse 1 (7 – 8): 286–289, 2010
ment des plantes soumises à un chauffage intermittent
est d’environ 5 % plus efficace en moyenne que le traite-
ment avec chauffage continu (F1,25 = 6,26, p = 0,02). En
prolongeant le temps de chauffage d’une seconde, le
taux de mortalité des plantes augmente d’environ 3 %
(F1,25 = 122,78, p < 0,001).
L’énergie de chauffage par surface [Ws/cm]
exprime la quantité d’énergie nécessaire pour obtenir
un taux déterminé de mortalité dans cette configura-
tion de machine (fig. 2). Le seuil du taux de repousse
de 20 % au maximum est atteint vers 1070 Ws/cm²
pour le prototype I et à environ 1550 Ws/cm² pour le
prototype II, ce dernier traitant une plus grande sur-
face (tabl. 1). La variance des données indique que le
site (série) joue un rôle secondaire dans la réussite du
traitement.
Le degré d’efficacité lors de la production de micro-
ondes correspond à environ 50 % de l’énergie emmagasi-
née. Un générateur de courant requiert donc une puis-
sance électrique de sortie deux fois plus élevée que la
puissance de chauffage du micro-ondes. Selon Rinaldi et
al. (2005), un groupe électrogène diesel d’une puissance
de 36 kWh nécessite 272 g de carburant par kWh. La
densité moyenne du carburant diesel est de 0,83 kg/l.
Les coûts du diesel sont estimés à 1 fr. 65 par litre. Ces
bases permettent d’établir le calcul prévisionnel des
coûts de consommation d’énergie présenté dans le
tableau 2.
Production végétale | Des micro-ondes pour lutter contre le rumex
0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
100
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 110 120 130 140 150
Temps de chauffage [en s]
Wiederaustrieb [%]
type I 100%
type II 100%
type II 100 %, intermittent
type II 25%
linéaire (type I, 100%)
linéaire (type II, 100%)
linéaire (type II, intermittent)
linéaire (type II, 25%)
n total = 1479 plantes
Repo
usse
[en
%]
R² = 0,67
R² = 0,95
R² = 0,93R² = 0,84
Valeur cible
Figure 1 | Proportion de plantes qui ont repoussé après avoir été traitées avec deux prototypes de micro-ondes (type I: 4,8 kW, Type II: 18 kW) pendant différents temps de chauffage.
y = -12,94x + 1327,74R² = 0,51
200
400
600
800
1000
1200
1400
1600
1800
2000
2200
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
Repousse [en %]
2 ]type I 100%
type II 100%
type II 100%, intermittent
type II 25%
linéaire (type I 100%)
linéaire (total type II)
Valeur cible
Ener
gie
de c
hauf
fage
/ su
rface
[Ws/
cm²]
y = -16,57x + 1885,50R² = 0,83
y = -16,57x + 1885,50R² = 0,83
Figure 2 | Energie de chauffage par surface et taux de repousse dans toutes les séries d’essais sur le terrain.
289Recherche Agronomique Suisse 1 (7 – 8): 286–289, 2010
Des micro-ondes pour lutter contre le rumex | Production végétale
C o n c l u s i o n s
•• Les essais sur le terrain présentés ici montrent que le
principe de fonctionnement des micro-ondes permet
de lutter contre le rumex.
•• Ils indiquent aussi qu’un prolongement des temps de
chauffage et une réduction de la puissance de sortie
sont plus efficaces au point de vue énergétique.
•• La consommation de carburant reste toutefois
importante. En admettant une densité modérée de
2000 rumex par hectare, le traitement nécessite 80 à
220 litres de diesel par hectare.
•• Les coûts globaux à prendre en compte pour cette
méthode englobent non seulement le carburant pour
le chauffage et pour la puissance à vide entre les
traitements, mais aussi les coûts de consommation
d’énergie du véhicule tracteur, ceux d’acquisition
et d’autres coûts fixes et variables.
•• En raison des durées de chauffage prolongées dans la
variante à chauffage intermittent et à puissance Figure 3 | Appareil prototype I à 4,8 kW de puissance de chauffage.
Ria
ssu
nto
Sum
mar
y
Microwave technology for controlling
broad-leaved dock
The suitability of microwave techno-
logy to provide an alternative to
conventional Rumex control in grass-
land was investigated. For this, two
self-propelled microwave devices with
respectively 4.8 and 18 kW heat output
were tested at different sites and
under different weather conditions.
The optimal heating times required to
obtain a maximal shoot regrowth rate
of 20 % were determined in three
different variants. Most of the time,
the use of microwave technology
proved to be helpful in controlling
dock plants, but the heating time
needed and thus the amount of energy
are very high.
Key words: broad leafed dock, Rumex
obtusifolius, weed control, microwave
technology, grassland.
Tecnologia a microonde per combat-
tere il romice comune
Per offrire un'alternativa ai tradizionali
metodi di lotta al romice nelle superfici
inerbite, è stata condotta una serie di
analisi sull'impiego della tecnologia a
microonde. A tal fine sono stati testati
due dispositivi a microonde semoventi,
rispettivamente da 4,8 e 18 kilowatt,
impiegati in condizioni atmosferiche e
luoghi diversi. È stato fissato il tempo
di riscaldamento ottimale per un tasso
di ricrescita massimo del 20 per cento
considerando tre varianti. In generale
l'impiego della tecnologia a microonde
è indicato per la lotta al romice,
tuttavia il tempo di riscaldamento
necessario e il conseguente consumo
di energia sono molto elevati.
Bibliographie b Rinaldi M., Erzinger S. & Stark R., 2005. Treibstoffverbrauch und Emis-sionen von Traktoren bei landwirtschaftlichen Arbeiten. Station de recherche Agroscope Reckenholz-Tänikon ART, Comptes-rendus FAT 65, Ettenhausen, 92 p.
rédui te, la productivité à la surface par heure est
compa rativement plus faible, ce qui se répercute sur
les coûts de la méthode.
•• Les besoins élevés en énergie, et partiellement aussi
en temps, des méthodes étudiées ne permettent pas
de les recommander pour la pratique. n
Phot
o: A
RT
290 Recherche Agronomique Suisse 1 (7 – 8): 290–293, 2010
E c l a i r a g e
Cette étude est basée sur une sélection de prix mensuels
moyens publiés sur Internet par le Fonds monétaire
international (FMI). Cette source a été choisie d’une part
parce qu’elle était libre d’accès et d’autre part en raison
du statut du FMI, qui confère neutralité et objectivité
aux données. Nous avons sélectionné à la fois des pro-
duits supposés dépendre du cours du pétrole (huiles
végétales, maïs) et des produits sans relation apparente
avec celui-ci (produits animaux, thé, cacao, café), pour
Le cours du pétrole semble influer sur le prix de certains
produits agricoles. Quelques bons arguments viennent
d’ailleurs étayer cette théorie. Ainsi, les huiles végétales
et leurs dérivés peuvent remplacer certains produits
pétroliers et le maïs peut être transformé en éthanol,
qui peut se substituer aux carburants pétroliers. Dans
les lignes qui suivent, la relation entre le cours du
pé trole et celui des produits agricoles sur le marché
mondial est examinée.
Le cours du pétrole détermine-t-il le prix des produits agricoles ?Daniel Erdin, Union suisse des paysans USP, 5201 Brugg
Renseignements: Daniel Erdin, e-mail: [email protected], tél. +41 56 462 54 41
Qui pense face à cet image au prix du pétrole?
Phot
o: U
SP
291Recherche Agronomique Suisse 1 (7 – 8): 290–293, 2010
Le cours du pétrole détermine-t-il le prix des produits agricoles ? | Eclairage
vérification. L’étude porte sur une période de cinq ans,
d’octobre 2004 à septembre 2009. Pour chacun des
32 produits sélectionnés, les données ont donc été rele-
vées à 60 reprises. Le choix de la période s’explique par la
forte augmentation du cours du pétrole à partir de 2005
et par l’importance croissante des sources d’énergie
renouvelables au cours de la même période. Pour chaque
produit, une régression de la série chronologique a été
réalisée conformément au modèle suivant:
[1] log[prix(p,t)] ~ μ(p) + a(p) × moment(t) + b(p) ×
log[prix(pétrole,t)] + e(p,t)
Le prix mondial du produit p au moment t s’explique par
la moyenne μ, par la tendance linéaire (a) de ce produit
(évent. inflation) et par le prix mondial du pétrole au
moment t, e correspondant à la variation résiduelle.
L’impact du cours du pétrole pouvant s’exprimer en
pour-cent et une éventuelle tendance devant, selon
toute probabilité, se traduire de manière proportion-
nelle, nous avons utilisé les valeurs logarithmiques des
séries chronologiques. Ces dernières ont présenté une
autocorrélation. Afin de tenir compte de cet élément
dans le modèle, nous lui avons introduit un effet d’auto-
corrélation ainsi qu’un effet de moyenne mobile d’ordre
1 (ARMA 1,1). Pour effectuer les évaluations statistiques,
nous avons utilisé la méthode MCG (moindres carrés
généralisés: Fox 2002; Pinheiro et Bates 2000), qui per-
met d’effectuer une régression des séries chronologiques
en tenant compte des effets d’autocorrélation et de
moyenne mobile. Quant à la méthode d’estimation,
nous avons choisi le principe du maximum de vraisem-
blance, afin de rendre possible une comparaison statis-
tique de différents modèles.
Notre hypothèse nulle supposait qu’il n’y aurait
aucun lien entre le cours du pétrole et le prix mondial
des produits sélectionnés. C’est pourquoi nous avons
supprimé du modèle la covariable prix du pétrole:
[2] log[prix(p,t)] ~ μ(p) + a(p) × moment(t) + e(p,t)
Afin de tester notre hypothèse nulle, nous avons com-
paré les résultats du modèle complet à ceux du modèle
réduit, la valeur de «p» nous permettant d’apprécier la
signification statistique de la covariable prix du pétrole.
Afin d’évaluer la pertinence du lien, nous avons à chaque
fois calculé le coefficient de régression standardisé de la
covariable prix du pétrole. Ce coefficient indique de
combien d’écarts-types la variable dépendante fluctue
lorsque le cours du pétrole est modifié d’un écart-type.
En cas de relation causale pure, le coefficient est de 1,
tandis que si celle-ci est inexistante, il tend vers 0.
Signification PertinenceCoefficient de détermination
Prod
uit
Vale
ur p
b
Prix
du
pétr
ole
Vale
ur p
aTe
ndan
ce
Coef
ficie
nt d
e ré
gres
sion
sta
ndar
disé
Co
urs
du p
étro
le
Hyp
othè
se n
ulle
Mod
èle
com
plet
Caoutchouc naturel <0,0001 0,2585 0,7032 0,168 0,805
Orge <0,0001 0,6300 0,4350 0,352 0,753
Huile de soja <0,0001 0,0804 0,4150 0,570 0,863
Huile de coco <0,0001 0,3016 0,3892 0,322 0,787
Graines de soja <0,0001 0,0258 0,3834 0,692 0,829
Huile de palme <0,0001 0,1104 0,3525 0,495 0,747
Oranges 0,0004 0,8574 0,6381 0,102 0,441
Farine de soja 0,0005 0,0061 0,3241 0,751 0,807
Peaux animales 0,0011 0,0196 0,4860 0,275 0,631
Maïs 0,0015 0,0669 0,2799 0,657 0,808
Viande d’agneau 0,0017 0,1489 0,4901 0,034 0,425
Huile d’olive 0,0017 0,1221 0,2649 0,706 0,849
Saumon élevage, Norvège 0,0089 0,1210 0,4550 0,213 0,421
Blé 0,0141 0,2798 0,2382 0,501 0,741
Huile de tournesol 0,0187 0,6777 0,2933 0,065 0,115
Viande de bœuf 0,0242 0,8197 0,4462 0,017 0,155
Café, Amérique latine 0,0283 0,0049 0,3493 0,507 0,575
Farine de poisson 0,0364 0,0097 0,1860 0,573 0,624
Bois de sciage, foncé 0,0554 0,0429 0,2145 0,669 0,772
Sucre, marché mondial 0,0622 0,0518 0,2306 0,230 0,229
Café Robusta 0,0623 0,0356 0,1520 0,585 0,685
Bois dur, brut 0,0725 0,0074 -0,1646 0,850 0,816
Cacao 0,0968 0,0012 0,1545 0,803 0,817
Bois tendre, brut 0,1997 0,0487 -0,1649 0,585 0,616
Porc 0,2517 0,0253 0,2456 0,206 0,277
Arachide 0,2552 0,5770 0,0627 0,366 0,503
Crevette, USA 0,2912 0,2793 -0,2118 0,121 0,131
Riz 0,2968 0,0115 0,0747 0,682 0,705
Poulet 0,3919 0,1648 0,0372 0,648 0,639
Bois de sciage, tendre 0,6929 0,0598 0,0818 0,191 0,182
Thé 0,7573 0,0056 0,0547 0,422 0,427
Bananes 0,8056 0,0013 -0,0385 0,456 0,454
Tableau 1 | Résultats de la régression des séries chronologiques
292 Recherche Agronomique Suisse 1 (7 – 8): 290–293, 2010
Eclairage | Le cours du pétrole détermine-t-il le prix des produits agricoles ?
Que faut-il en conclure?
Le lien entre le cours du pétrole et le prix de certains
produits agricoles est très clair. S’agissant du caoutchouc
naturel et des huiles végétales, cela s’explique facile-
ment, car ces produits sont en concurrence directe avec
des dérivés du pétrole. En ce qui concerne le maïs, la pro-
duction de bioéthanol a aujourd’hui une grande impor-
tance (Conseil international des céréales 2009) et dé -
pend fortement du cours du pétrole. L’orge peut lui
aussi entrer dans la production d’éthanol, mais il est sur-
tout utilisé dans les fourrages comme alternative au
maïs grain. La même explication vaut aussi pour le blé.
Enfin, un accroissement de la demande en huile de soja
se répercute évidemment sur le prix des graines et de la
farine de soja. Pour les autres produits, la relation cau-
sale est faible, voire non significative dans de nombreux
cas. D’ailleurs, d’un point de vue statistique, il se peut
que, sur les 32 produits étudiés, l’un ou l’autre résultat
Le cours du pétrole joue un certain rôle
Le tableau 1 présente les principaux résultats de l’ana-
lyse statistique. Les données ont été triées dans l’ordre
croissant de la signification statistique du coefficient du
cours du pétrole. Afin d’évaluer la pertinence de l’in-
fluence du cours du pétrole, nous y avons aussi fait figu-
rer le coefficient de la covariable prix du pétrole et, à
titre d’information complémentaire, la valeur «p» de la
tendance linéaire. Enfin, la comparaison entre le coeffi-
cient de détermination du modèle complet et celui du
modèle réduit (hypothèse nulle) permet elle aussi de se
faire une idée de la qualité du modèle appliqué.
La signification statistique du coefficient du cours du
pétrole est la plus forte pour le caoutchouc naturel,
l’orge, les diverses huiles végétales et les graines de soja.
Pour les six premiers produits du tableau, si le cours du
pétrole variait d’un écart-type, le prix de ces produits
fluctuerait de plus d’un tiers d’écart-type.
Preise für Erdöl und Sojaöl, Fit für den Sojaölpreis
Année
US$
par
tonn
e re
sp. p
ar 1
000
litre
s (lo
garit
hmiq
ue)
2005 2006 2007 2008 2009
200
400
600
800
1000
1200
1400
1600
Prix du pétrole en US$ par 1000 litres
Prix de l’huile de soja en US$ par tonne
Estimation en US$ par tonne
Figure 1 | Prix du pétrole, de l’huile de soja et estimation du prix de l’huile de soja.
293Recherche Agronomique Suisse 1 (7 – 8): 290–293, 2010
Le cours du pétrole détermine-t-il le prix des produits agricoles ? | Eclairage
forte avec un décalage de -1 ou +1 mois environ. La fai-
blesse de l’effet retardateur s’explique par la transmis-
sion rapide des informations sur les marchés mondiaux.
Ainsi, il n’est pas étonnant que, lorsque le lien est fort,
les prix évoluent quasi simultanément.
Une comparaison de la corrélation des rangs entre
diverses périodes de 1990 à aujourd’hui, pour les dix
produits présentant la plus forte dépendance au cours
du pétrole, a montré que l’influence du cours du pétrole
s’est renforcée ces dernières années. Avant 2005, la plu-
part des séries de prix, notamment celle du pétrole,
étaient plus stables. Vu cette faible variation, on ne peut
donc pas s’attendre à observer une corrélation nette
entre les séries chronologiques étudiées. En effet, la cor-
rélation est une mesure de la covariance, c’est-à-dire de
la variance commune de deux séries de données. Par
conséquent, le fléchissement de la crise économique et
une nouvelle hausse du cours du pétrole devraient à
l’avenir se traduire par une hausse plus soutenue des
prix des produits agricoles concernés et l’on devrait
retrouver une situation semblable à celle des années
2007 – 2008. Toutefois, l’offre et la demande étant
déterminées par de nombreux facteurs, et le présent
modèle faisant état de variances notables non expli-
quées, il s’agit là uniquement d’une déclaration d’ordre
qualitatif. n
soit dû au hasard. Fondamentalement, la corrélation
positive entre cours du pétrole et prix du produit s’ex-
plique aussi par l’augmentation des coûts de transfor-
mation, d’emballage et de transport. De plus, cette cor-
rélation peut aussi être due à un troisième facteur,
comme la conjoncture économique. Cependant, pour les
produits dont la signification est nette et dont le coeffi-
cient de régression standardisé est élevé, l’influence du
cours du pétrole semble bien être principalement due à
la concurrence directe entre ressources énergétiques ou
matières premières industrielles (p. ex. le caoutchouc).
Dans deux cas seulement – la viande d’agneau et le sau-
mon d’élevage – cette théorie ne permet pas d’expliquer
la corrélation, qui est toutefois nettement plus faible, ou
bien moins significative, que pour d’autres produits.
Pour certains produits, le modèle aurait pu être amé-
lioré en sélectionnant avec soin la période étudiée et en
tenant compte d’un éventuel décalage entre les séries
chronologiques des produits et celles du pétrole. Dans
l’ensemble toutefois, l’effet retardateur n’était que peu
pertinent, ce qui est particulièrement vrai pour les pro-
duits dont le prix présente, avec le modèle appliqué,
une forte dépendance au cours du pétrole. Générale-
ment, nous avons observé la plus forte corrélation en
superposant les séries chronologiques même si, pour
quelques produits, la corrélation est légèrement plus
Bibliographie b Conseil international des céréales, 2009. Rapport sur le marché des céréales. Publication mensuelle, résumé disponible sur Internet. Adresse: http://www.igc.org.uk/en/publications/default.aspx [11.10.2009]
b Fonds monétaire international, 2009. IMF Primary Commodity Prices. Adresse: http://www.imf.org/external/np/res/commod/index.asp [20.10.2009]
b Fox J., 2002. Time-Series Regression and Generalized Least Squares. Adresse: http://cran.r-project.org/doc/contrib/Fox-Companion/appendix-timeseries-regression.pdf [1.10.2009]
b Pinheiro J. C. & Bates D. M., 2000. Mixed-Effects Models in S and S-PLUS. Springer, ISBN 0 – 387 – 98957 – 9
b R Development Core Team, 2009. R: A Language and Environment for Statistical Computing. R Foundation for Statistical Computing. Vienna, Austria, ISBN 3 – 900051 – 07 – 0. Adresse: http://www.R-project.org [20.10.2009]
294
E c l a i r a g e
EuroWheat: une plateforme internet d'appui à la lutte intégrée contre les maladies du bléCaterina Matasci et Fabio Mascher, Station de recherche Agroscope Changins-Wädenswil ACW, 1260 Nyon
Renseignements: Fabio Mascher, e-mail : [email protected], tél. +41 22 363 47 33
Recherche Agronomique Suisse 1 (7 – 8): 294–297, 2010
La plateforme internet EuroWheat (http://www.
eurowheat.org) est une initiative européenne qui veut
promouvoir et faciliter la lutte intégrée contre les patho-
gènes du blé. EuroWheat permet d’accéder aux connais-
sances issues de la recherche nationale des différents
pays européens. Ces informations sont souvent difficile-
ment accessibles ou dispersées. Le site internet
EuroWheat est donc conçu comme soutien pour les agri-
culteurs, les vulgarisateurs, les sélectionneurs et les
industries impliquées dans la lutte contre les maladies
du blé. Il a pour tâche d’analyser, de documenter et de
présenter ces connaissances à un public le plus large
possible dans différentes langues, à un niveau transna-
tional et dans un contexte européen. La plateforme est
née dans le cadre du réseau d’excellence ENDURE (Euro-
pean Network for the DURable Exploitation of crop pro-
tection strategies), un projet soutenu financièrement
par la Commission Européenne.
Feuille de blé avec des pustules de rouille brune (Puccinia triticina). Des nouveaux pathotypes de ce champignon sont apparus récemment en Europe. EuroWheat suit le développement des populations du champignon.
Phot
o: A
CW
295
EuroWheat: une plateforme internet d'appui à la lutte intégrée contre les maladies du blé | Eclairage
Recherche Agronomique Suisse 1 (7 – 8): 294–297, 2010
Contenu du site internet
Le site internet réunit les informations et les dernières
nouvelles sur les pathogènes du blé en Europe; il informe
de manière détaillée sur les pathogènes et la fréquence
des pathotypes dans différents pays et dans le temps, sur
les méthodes de lutte, les classements de variétés résis-
tantes et sensibles ainsi que sur l’efficacité de fongicides;
il présente également des documents et sources de litté-
rature permettant d’approfondir ses connaissances dans
les différentes thématiques (fig. 1).
La rouille jaune (Puccinia striiformis) est une maladie
bien présente dans les cultures de blé au nord de
l’Europe. Les équipes travaillant avec ce champignon ont
déposé dans la section «Pathogènes» des informations
sur la fréquence des pathotypes dans les différents pays
et dans le temps, ce qui permet d’en suivre la progres-
sion. La fusariose sur épi et l’accumulation de myco-
toxines qu’elle provoque dans les grains des céréales
sont des problèmes redoutés dans toutes les régions
climatiques. La lutte se base avant tout sur les bonnes
pratiques de production (HGCA 2007) et l’utilisation de
variétés de blé résistantes. La section «Pathogènes» du
site propose une liste actualisée des espèces de Fusa-
rium pathogènes sur blé, avec leur potentiel de produc-
tion de mycotoxines et une description des méthodes
d’analyse des mycotoxines appliquées dans les diffé-
rents pays. Un classement des variétés résistantes dans
les différents pays est également disponible. La section
«Pathogènes» est complétée par une liste des maladies
du blé dans les différentes langues et des tableaux mon-
trant l’impact des maladies sur le rendement.La section «Fongicides» inclut un classement de l’effi-
cacité de fongicides utilisés contre l’oïdium (Blumeria gra-
Figure 1 | Page d'accueil de la plateforme EuroWheat (www.eurowheat.org).
296
Eclairage | EuroWheat: une plateforme internet d'appui à la lutte intégrée contre les maladies du blé
Recherche Agronomique Suisse 1 (7 – 8): 294–297, 2010
Développement futur du réseau
En tant que plateforme basée sur internet, EuroWheat
est un instrument d’information dynamique qui doit
être mis à jour continuellement. Les travaux imminents
concernent le complément de certaines parties et la tra-
duction du contenu. Actuellement, la majeure partie du
site est en anglais, mais les traductions en français, alle-
mand, italien, polonais et autres langues sont en cours.
Le site est hébergé sur un serveur à l’Université de
Aarhus, au Danemark, pour une période indéterminée.
Lancé par un réseau scientifique, EuroWheat devait
prendre fin en décembre 2010; cependant, les institu-
tions impliquées se sont mis d’accord pour poursuivre
cette activité, et donc régulièrement entretenir et
actualiser le site dans le futur. Cette mise à jour doit être
réalisée à moindres frais.
EuroWheat: Treize organisations de neuf pays
Treize organisations appartenant à 9 pays participent
activement à Eurowheat: Aarhus University, Faculty of
Agricultural Sciences (AU) et Danish Agricultural Advi-
sory Service (DAAS), Danemark; Institut national de la
recherche agronomique (INRA), Association de coordi-
minis f. sp. tritici), la fusariose sur épi (Fusarium spp.), la
septoriose sur feuille (Mycosphaerella graminicola), le
piétin-verse (Oculimacula spp.), la septoriose des épis
(Phaeosphaeria nodorum), la rouille jaune (Puccinia strii-
formis), la rouille brune (Puccinia triticina) et l’helmin-
thosporiose (Pyrenophora tritici-repentis) dans diffé-
rents pays européens. Une revue des problématiques
liées aux résistances des pathogènes aux fongicides ainsi
qu’une liste des principes actifs des fongicides et des
noms commerciaux utilisés y sont présentées. Une statis-
tique sur l’utilisation de fongicides, leur efficacité et leur
impact sur le rendement complète ces informations.
La section «Variétés références» fournit des liens et
des références sur les bases de données variétales des
différents pays, des classements de niveaux de résistance
et des informations sur les gènes de résistance utilisés.
L’ensemble de ces informations détaillées sur les
variétés, les fongicides et les pathogènes est à la base de
la lutte intégrée. La section «Lutte intégrée» résume les
différents systèmes d’aide à la décision (decision s upport
systems), les connaissances sur les seuils d’inter vention,
les systèmes de surveillance des pathogènes sur le terri-
toire et les mesures culturales appliquées.
Figure 2 | Epi de blé de printemps présentant une forte infection d’oïdium (Blumeria graminis). La présence de pustules dans les épis est synonyme d’une très forte attaque du champignon. Dans de telles situations, de fortes réductions de rendement ont été observées.
Phot
o: A
CW
297
EuroWheat: une plateforme internet d'appui à la lutte intégrée contre les maladies du blé | Eclairage
Recherche Agronomique Suisse 1 (7 – 8): 294–297, 2010
Les auteurs remercient le réseau d’excellence ENDURE pour son soutien lors de
la réali sation de ce travail. ENDURE est financé par la Commission Européenne
(No. projet : 031499).
Bibliographie b Aarhus University, Faculty of Agricultural Sciences, Department of Ag-roecology and Environment, 2010. EuroWheat. Accès: http://www.eu-rowheat.org/EuroWheat.asp [30.04.2010]
b Délégation au Partenariat avec les Entreprises, 2010. ENDURE: un réseau d’excellence européen pour le développement d’une agriculture plus res-pectueuse de l’environnement. Accès: http://www.inra.fr/les_partenari-ats/collaborations_et_partenaires/entreprises/en_direct_des_labos/endure_un_reseau_d_excellence_europeen_pour_le_developpement_d_une_agriculture_plus_respectueuse_de_l_environ-nement [30.04.2010]
b Endure, 2010. ENDURE – Diversifying Crop Protection. Accès: http://www.endure-network.eu/fr/ [30.04.2010]
b Nistrup Jørgensen L., Hovmøller M. S., Hansen J. G., Lassen P., Clark B., Bayles R., Rodemann B., Jahn M., Flath K., Goral T., Czembor J., du Chey-ron P., Maumene C., de Pope C. & Nielsen G. C., 2010. Wheat Case Study – Guide Number 3. EuroWheat.org: a new research-based website sup-porting integrated disease management in wheat. Accès: http://www. eurowheat.org/upload/eurowheat/document/NewGuide3eurowheat.pdf [30.04.2010]
b HGCA. 2007. Guidelines to minimise risk of fusarium mycotoxins in cere-als. Accès: http://www.eurowheat.org/upload/eurowheat/document/Fu-sariumGuide_20071.pdf [01.06.2010]
nation technique agricole (ACTA) et ARVALIS – Institut
du végétal, France; Julius Kuehn Institute (JKI) – Federal
Research Centre for Cultivated Plants, Allemagne;
Rothamsted Research (RRES) et National Institute of
Agricultural Botany (NIAB), Royaume-Uni; Plant Bree-
ding and Acclimatization Institute (IHAR), Pologne; Jord-
bruksverket (SJV) Växtskyddscentralen, Suède; Servizio
Fitosanitario - Emilia-Romagna Region (SFRER), Italie et
Szent István University (SZIE), Hongrie. Le laboratoire de
phyto pathologie du groupe amélioration des plantes
d’Agroscope Changins-Wädenswil (ACW), Suisse, parti-
cipe à EuroWheat. n
Encadré | ENDURE
ENDURE est un réseau de recherche européen financé
par la Commission Européenne (CE) dans le cadre du 6e
programme-cadre. La CE a donné mandat à des
institutions de recherche de pointe de développer des
stratégies de protection des plantes, pour les exploiter
de manière durable. L'objectif principal du réseau est
donc de mettre au point des stratégies de protection
des cultures plus respectueuses de l'environnement,
plus proches des attentes des consommateurs et
compatibles avec une agriculture rentable (Délégation
au Partenariat avec les Entreprises, 2010). Le réseau a
été lancé le 21 février 2007, pour une période de 4 ans.
Il compte plus de 300 chercheurs de disciplines diverses
(agronomie, génétique, écologie, économie, sociologie)
appartenant à 18 organisations de10 pays européens.
Agroscope est le partenaire suisse du réseau.
298
P o r t r a i t
Recherche Agronomique Suisse 1 (7 – 8): 298, 2010
Geert Kleijer veille sur la biodiversité végétale suisseEn cette année internationale de la biodiversité, Geert
Kleijer, chef du groupe Ressources génétiques et Qualité
boulangère d’Agroscope Changins-Wädenswil ACW,
joue un rôle clé dans la préservation de ce patrimoine si
menacé. Sous sa houlette, la banque de gènes d'ACW
continue à collecter, comme autant de trésors, quelque
11 000 variétés de céréales et de légumes dont certaines
étaient traditionnellement cultivées en Suisse.
Geert Kleijer a quitté sa Hollande natale en 1973,
juste après ses études, pour venir s’installer en Suisse.
«Changins recherchait un cytogénéticien, et mon dossier
a été retenu». Bientôt 40 ans donc que ce chercheur,
aujourd’hui deux fois grand-père, promène sa longue
silhouette dans les laboratoires et les champs de Chan-
gins.
En 1980, le jeune scientifique a repris la collecte des
variétés, commencée il y a plus de 100 ans par les
ancêtres d’Agroscope. La plus ancienne variété conser-
vée en Suisse (le blé ‘rouge de Gruyère’) datant de 1900
se trouve toujours dans la banque de gènes de Changins.
«Au début du XXe siècle, les semences collectées étaient
multipliées chaque année. Le stockage en chambre
froide a permis de repousser la mise en culture à tous les
5 ans, puis tous les 10 ans. La congélation en sachets
d’aluminium hermétiques permet désormais de conser-
ver durant 50 ans la plupart des espèces», explique le
gardien de ce «temple» bien particulier.
Une copie de nos graines au Spitzberg
Le but de la banque est double: les variétés locales
constituent à la fois un patrimoine génétique national
et une réserve à utiliser en cas de besoin, car la sécurité
alimentaire peut être menacée à tout moment par une
nouvelle maladie ou par les effets du changement clima-
tique. En outre, ACW a dupliqué l’essentiel du matériel
et l’a envoyé en 2009 dans la fameuse «Arche de Noé
verte», entrepôt mondial de graines enfoui dans une
montagne du Spitzberg, en Norvège, à l’abri de tous les
cataclysmes.
A l’initiative de Geert Kleijer, les Commissions pour la
conservation des plantes cultivées (CPC) et des plantes
sauvages (CPS) ont vu le jour en 1991. «A l’époque, beau-
coup d’organisations privées travaillaient dans le
domaine de la conservation des plantes, sans communi-
quer entre elles. Une rencontre organisée en 1990 à
Changins a permis de les rassembler». Le développe-
ment intense des activités de la CPC réjouit le chercheur:
«Nous avons commencé avec 1 poste à temps partiel,
contre 4 personnes à temps partiel aujourd’hui». Finan-
cée par l’OFAG, la CPC réunit des organisations publiques
et privées autour d’un but commun: l’utilisation durable
et la conservation des plantes traditionnellement culti-
vées en Suisse.
En contact étroit avec les organisations nationales et
internationales impliquées, Geert Kleijer a pu participer
à l’élaboration du Traité international sur les ressources
génétiques des plantes. Sept ans de négociations ont
été nécessaires pour que 150 pays signent ce texte juridi-
quement contraignant sur l’accès et le partage des avan-
tages des ressources génétiques.
Geert Kleijer consacre encore 50 % de son activité à
l’analyse de la qualité boulangère des blés, autre vaste
sujet qui mériterait à lui seul une présentation.
Sur son temps libre, Geert Kleijer aime s’occuper de
son jardin (où il cultive plusieurs variétés de tomates), se
promener en montagne ou encore voyager, notamment
au Japon où son fils a vécu plusieurs années.
Sibylle Willi, AMTRA
Aktuell
299
UntertitelLauftext
A c t u a l i t é s
Untertitel Lauftext
Recherche Agronomique Suisse 1 (7 – 8): 299–303, 2010
Actualités
20.08.2010Temperate and Tropcial Crop Science – A seminar to celebrate the 65th birthday of Prof. Peter Stamp ETH ZurichLa série d’exposés intitulée «Temperate and Tropical
Crop Science: Developments, Challenges and Perspec-
tives» a pour but de sensibiliser les participants à l’im-
portance et à la beauté de la recherche agronomique
végétale, de relever les problèmes des cultures agricoles
et de présenter, le cas échéant, des initiatives visant à les
résoudre. Ces exposés seront en outre complétés par des
expériences personnelles liées à des projets réalisés en
coopération avec le professeur Stamp. Ainsi son 65e
anniversaire sera l’occasion de mettre en avant son
inconditionnelle mobilisation en faveur de l’agronomie
durant ces nombreuses années.
Public
•• Toute personne évoluant dans l’enseignement, la re-
cherche, le développement ou la pratique de l’agro-
nomie végétale et/ou s’intéressant à l’agriculture
nationale et internationale (spécialement les cultures).
•• Les collègues et collaborateurs présents et passés du
professeur Stamp
•• Les étudiants en agronomie
Les informations complémentaires sont disponibles sous
www.kp.ipw.agrl.ethz.ch/Seminar
Symbioses entre champignons et plantes: utilité pour l’agriculture Les mycorhizes sont des champignons qui jouent un rôle
important pour les sols agricoles. La majorité des grandes
cultures et des herbages vit en symbiose étroite avec eux.
Les mycorhizes aident les plantes à accéder aux éléments
nutritifs. En outre, ils améliorent la structure du sol et pro-
tègent les plantes contre les agents pathogènes et le
stress. Plusieurs chercheurs spécialistes des mycorhizes,
qui étudient l’importance de ces champignons pour l’agri-
culture, se sont réunis et leurs travaux sont subventionnés
par l’action COST 870 de l’Union européenne (From pro-
duction to application of arbuscular mycorrhizal fungi in
agricultural systems: a multidisciplinary approach). Fin
2009, ces chercheurs se sont rencontrés en Belgique afin
d’échanger leurs derniers résultats. Des chercheurs espa-
gnols ont montré que les jeunes plants de vigne, par
exemple, pouvaient nettement mieux survivre lorsqu’ils
étaient inoculés avec des mycorhizes. La Station de
recherche Agroscope Reckenholz-Tänikon ART a montré
que les communautés de mycorhizes sont en moyenne
nettement plus diversifiées dans les parcelles biologiques
que dans les parcelles exploitées de manière convention-
nelle (Verbruggen et al. 2010), faisant des mycorhizes
d’excellents indicateurs biologiques, notamment quant à
l’intensité d’exploitation et au type de sol (Oehl et al.
2010).
Bibliographie b Oehl F., Laczko E., Bogenrieder A., Stahr K., Bösch R., van der Heijden M.
G. A. & Sieverding E., 2010. Soil type and land use intensity affect the composition of arbuscular mycorrhizal fungal communities. Soil Biology & Biochemistry 47, 724–738.
b Verbruggen E, Röling W. F. M., Gamper H., Kowalchuk G. A., Verhoef H. A. & van der Heijden M. G. A., 2010. Positive effects of organic farming on belowground mutualists – large scale comparison of mycorrhizal com-munities in agricultural soils. New Phytologist. Accès: http://www3.in-terscience.wiley.com/journal/123327586/abstract?CRETRY=1&SRETRY=0
Marcel van der Heijden, Station de recherche Agroscope Reckenholz-
Tänikon ART
Temperate and Tropical Crop Science: Developments, Challenges and Perspectives A seminar to celebrate the 65th birthday of Prof. Dr. Peter Stamp ETH Zurich, August 20, 2010 For further information and registration: www.kp.ipw.agrl.ethz.ch/Seminar
300 Recherche Agronomique Suisse 1 (7 – 8): 299–303, 2010
N o u v e l l e s p u b l i c a t i o n s
Recommandations pratiques pour préserverla diversité des insectes et des plantes desprairies humides avec des jachères tournantes marécageuses
Rapport ART 721
Depuis les années 1970, les prairies humides à litière ne
sont plus fauchées comme par le passé, sur de petites
surfaces et à différentes périodes pendant l’automne,
mais au contraire sur de grandes surfaces et en peu de
jours à l’aide de grosses machines, pour des raisons éco-
nomiques. Par conséquent, de nombreux petits animaux,
comme les coléoptères, les punaises, les sauterelles, les
chenilles de papillons ou les araignées, ne peuvent plus
se réfugier dans les zones non fauchées et ne survivent
généralement pas à la récolte de la litière. En l’absence
de possibilités d’hivernage dans des touffes d’herbes,
des tiges anciennes et dans du mulch, plusieurs espèces
de petits animaux ne disposent plus des structures in -
dispensables à leur survie. Ces espèces ont ainsi disparu
de nombreuses régions marécageuses ou se sont forte-
ment raréfiées Les jachères tournantes marécageuses
(JaTouMa) constituent une solution efficace pour lutter
contre cette évolution négative. Il s’agit de bandes maré-
cageuses de plusieurs centaines de mètres carrés non
fauchées ou laissées en friche (bande herbagère non fau-
chée, îlot non fauché). Chaque année, une nouvelle
bande est aménagée directement à côté de la précé-
dente, et ainsi de suite. Au bout de trois à cinq ans, on
revient à la position initiale (rotation). Après l’année de
jachère, la bande concernée est fauchée, comme le reste
de la prairie à litière, à la fin de l’été ou à l’automne, et
la litière récoltée. Le dispositif de jachère tournante
JaTouMa comprend l’ensemble de la surface sur laquelle
la bande de jachère se déplace pendant une rotation,
soit une surface de trois à cinq bandes parallèles selon la
durée de la rotation. Le présent rapport ART donne en
détail quinze recommandations écologiques et organi-
sationnelles pour la mise en place et l’exploitation des
jachères tournantes marécageuses et décrit sept erreurs
fréquemment commises.
Andreas Gigon et Sabine Rocker, Institut de biologie intégrative
EPF Zurich
Thomas Walter, Station de recherche Agroscope Reckenholz-
Tänikon ART
Rapport ART 721
Recommandations pratiques pour préserver la diversité des insectes et des plantes des prairies humides avec des jachères tournantes marécageuses
Impressum
Edition: Station de recherche Agroscope Reckenholz-Tänikon ART, Tänikon, CH-8356 Ettenhausen, Traduction Regula Wolz, ART
Les Rapports ART paraissent environ 20 fois par an. Abonnement annuel: Fr. 60.–. Commandes d‘abonnements et de numéros particuliers: ART, Bibliothèque, 8356 EttenhausenT +41 (0)52 368 31 31 F +41 (0)52 365 11 [email protected]: www.agroscope.ch
ISSN 1661-7576
Auteurs
Andreas Gigon et Sabine Rocker,Ecologie végétale et protection de la nature, Institut de biologie intégrative EPF, [email protected]@env.ethz.ch
Thomas Walter, [email protected]
Mai 2010
Depuis les années 1970, les prairies humides à litière ne sont plus fauchées comme par le passé, en petites surfaces et à différentes périodes pendant l’automne, mais au contraire en grandes surfaces et en peu de jours, à l’aide de grosses machines, ce pour des raisons économiques. Par conséquent, de nombreux petits animaux comme les coléoptères, les punaises, les sauterelles, les chenilles de papillons ou les araignées ne peuvent plus se réfugier dans les zones non fauchées et ne survivent généralement pas à la récolte de la litière. En l’absence de possibilités d’hivernage dans des touffes d’herbes, des tiges anciennes et dans du mulch, plusieurs espèces de petits animaux ne disposent plus des structures indispensables à leur survie. C’est pourquoi ces espèces ont disparu de nombreuses régions marécageuses ou y sont très rares. Il existe une solution efficace pour lutter contre cette évolution négative: les jachères tournantes marécageuses (JaTouMa).
Il s’agit de bandes marécageuses de plusieurs centaines de mètres carrés non fauchées ou laissées en friche (bande herbagère non fauchée, îlot non fauché). Chaque année, une nouvelle bande est aménagée directement à côté de la précédente, et ainsi de suite. Au bout de trois à cinq ans, on revient à la position initiale (rotation). Après l’année de jachère, la bande concernée est fauchée, comme le reste de la prairie à litière, à la fin de l’été ou à l’automne, et la litière est récoltée. Un dispositif de jachère tournante JaTouMa comprend l’ensemble de la surface sur laquelle la bande de jachère se déplace pendant toute une rotation, ce qui peut représenter une surface de trois à cinq bandes parallèles suivant la durée de la rotation.Le présent rapport ART décrit en détails quinze recommandations écologiques et organisationnelles pour la mise en place et l’exploitation des jachères tournantes marécageuses, ainsi que sept erreurs fréquemment commises.
Fig. 1: Damier de la succise (Euphydryas aurinia); (Photo: Albert Krebs, Agasul).
Actualités
Le changement structurel agricole au centre de l’actualité internationale En avril 2010, le 114e séminaire de l’Association européenne
des économistes agricoles a réuni environ 90 participants.
Sous le titre «Structural Change in Agriculture: Modelling
Policy Impacts and Farm Strategies», les nouveaux résultats
relatifs aux facteurs déterminants du changement structu-
rel agricole ont été présentés aussi bien dans le cadre de la
conférence plénière que dans celui des trois cycles de
conférences parallèles. La Suisse était représentée par la
Station de recherche Agroscope Reckenholz-Tänikon ART
avec deux exposés et deux posters.
La première des présentations suisses a porté sur le
modèle SWISSland qui permet d’effectuer des prévisions
sur les développements agricoles sur la base de données
comptables, d’évaluations SIG et de résultats d’enquêtes.
La seconde a traité des répercussions des instruments de
politique agricole sur le recours à la main-d’oeuvre fami-
liale, aux employés et aux entreprises de travaux agricoles.
Stefan Mann et Gabriele Mack, Agrarökonomie und Agrartechnik,
Forschungsanstalt Agroscope Reckenholz-Tänikon ART
301Recherche Agronomique Suisse 1 (7 – 8): 299–303 , 2010
Détention de ruminants et de porcs répondant aux exigences d’un développement durable
Compte-rendu ART de la 24e Conférence IGN 2010:
le dossier de la conférence réunit les vastes connais-
sances disponibles sur les systèmes de détention respec-
tueux du bien-être des ruminants et des porcs. Dans la
pratique cependant, ces connaissances sont appliquées
de manière très variable. La conférence voulait établir
pour quels domaines de la durabilité il était nécessaire
de trouver des solutions pour garantir des formes de
détention respectueuses des animaux de rente. Les prin-
cipaux sujets étaient: Dilemme? Coûts – utilité des
mesures de protection des animaux, protection de l’en-
vironnement – protection des animaux, performance
des animaux – bien-être des animaux, souhaits des
consommateurs – souhaits des animaux. La conférence
portait en outre sur le bien-être des animaux dans la
pratique: influence du management, méthodes d’éva-
luation de la durabilité des systèmes de détention d’ani-
maux et méthodes d’encouragement des systèmes de
détention respectueux des animaux, application des
résultats de recherche dans la pratique.
Station de recherche Agroscope Reckenholz-Tänikon ART, Tänikon 1, CH-8356 Ettenhausen, [email protected],
www.agroscope.ch
24. IGN-Tagung 2010Nachhaltigkeit in der Wiederkäuer- und Schweinehaltung
ART-Tagungsband | 3.–5. Juni 2010
Partner
Internationale Gesellschaft für Nutztierhaltung IGN
ART-Tagungsband | 3.–5. Juni 2010
24. IGN-Tagung 2010Nachhaltigkeit in der Wiederkäuer- und Schweinehaltung
Ein breites Wissen über tiergerechte Haltungssysteme in der Wiederkäuer- und Schweinehaltung steht heute zur Verfügung. Dieses findet in der praktischen Umsetzung jedoch sehr unterschiedlich Anwendung. Die Tagung widmet sich der Frage, in welchen Bereichen der Nachhaltigkeit Lösungen gefunden werden müssen, um eine tiergerechte Nutztierhaltung zu gewährleisten. Die Schwerpunkte der Tagung sind:
Dilemma? Kosten - Nutzen von Tierschutzmassnahmen•Dilemma? Umweltschutz - Tierschutz•Dilemma? Tierleistung - Tierwohl•Dilemma? Verbraucherwünsche - Tierwünsche•Tiergerechtheit in der Praxis: Einfluss des Managements•Methoden der Bewertung der Nachhaltigkeit von Tierhaltungssystemen•Methoden der Förderung von tiergerechten Haltungssystemen, Umsetzung von Forsc-•hungsergebnissen in die Praxis
ISSN 0000-000000Forschungsanstalt Agroscope Reckenholz-Tänikon ARTTänikon, CH-8356 [email protected], www.art.admin.ch
24. I
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chw
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Biodiversité en Suisse – Etat des lieux
La biodiversité est essentielle à notre vie; sa valeur éco-
nomique, écologique, sociale et esthétique ne pourra
jamais être suffisamment respectée. En 2003, les
ministres de l’environnement européens ont donc
décidé de stopper le recul de la biodiversité d’ici 2010.
Avons-nous atteint cet objectif?
Ces dernières années, plus de 80 chercheurs ont ana-
lysé des données actuelles, des statistiques antérieures
et de nombreuses études afin de savoir si la disparition
des espèces a été stoppée en Suisse et si les biotopes
nécessaires au maintien de la diversité des espèces ont
été préservés.
Le livre «Evolution de la biodiversité en Suisse depuis
1900. Avons-nous touché le fond?», qui vient de paraître,
dresse le bilan – très accessible également aux profanes –
et propose des réponses solides à ces questions. Sur la
base des meilleures données disponibles, l’analyse
détaillée montre comment la biodiversité a évolué en
Suisse depuis 1900, sous différents aspects. L’ouvrage
présente l’influence de l’agriculture et du développe-
ment de l’urbanisation sur la biodiversité et jette égale-
ment un regard sur l’avenir. Les résultats montrent qu’il
reste encore beaucoup à faire. C’est pourquoi le livre
contient également des recommandations concrètes à
l’intention de la société et de la sphère politique.
Evolution de la biodiversité en Suisse depuis 1900.
Avons-nous touché le fond? 230 photos, 60 graphiques,
40 tableaux, brochure dépliante. Editions Haupt, 2010.
CHF 34.–. ISBN 978 – 3 – 258 – 07569 – 3
Actualités
Actualités
302
C o m m u n i q u é s d e p r e s s e
Recherche Agronomique Suisse 1 (7 – 8): 299–303, 2010
www.agroscope.ch22.06.2010 / ACW Le jardin aux deux cents plantes adventices Pour son vingtième anniversaire, le jardin des adventices
de Wädenswil a été réaménagé et une nouvelle bro-
chure descriptive vient de sortir. Le jardin de la Station
de recherche Agroscope Changins-Wädenswil ACW
héberge deux cents espèces différentes. Outre les adven-
tices, importantes en agriculture, le jardin abrite des
plantes médicinales, des espèces importantes du point
de vue écologique et des espèces exotiques. Cette collec-
tion vivante sert de terrain d'expérimentation aux étu-
diants et aux apprentis. Le jardin est accessible à tous et
est ouvert toute l'année.
08.06.2010 / HNSLe Haras national suisse HNS réédite ses mani-festations du jeudi Pour la troisième année, il est possible de participer aux
Jeudis au Haras à Avenches. Visiteuses et visiteurs sont
attendus le 15 juillet, ainsi que les 5 et 12 août au Haras
national suisse HNS. Au programme: les numéros de la
collection 2010 et des visites des ateliers.
04.06.2010 / ARTBien-être de l'animal et environnement en équilibre Les animaux de rente ont besoin de sortir et il y a
aujourd’hui de plus en plus d’aires d’exercice extérieures.
Or, ce type de surfaces ouvertes favorise le dégagement
de gaz toxiques dans l’environnement. De nouveaux sys-
tèmes de nettoyage pourraient résoudre le problème.
31.05.2010 / ACW Agroscope et biodiversité, une relation qui dure La Station de recherche Agroscope Changins-Wädenswil
ACW possède une banque de gènes parmi les plus
anciennes d'Europe. En effet, ACW a collecté des variétés
de céréales cultivées par les paysans suisses depuis 1900,
variétés toujours disponibles dans la banque de gènes
nationale d'ACW. Sans ces collections, toutes ces variétés
auraient disparu suite à l'abandon de leur culture ou de
leur remplacement par d'autres variétés.
Informations actuelles de la recherche
pour le conseil et la pratique:
Recherche Agronomique Suisse paraît 10 fois
par année et informe sur les avancées en
production végétale, production animale,
économie agraire, techniques agricoles,
denrées alimentaires, environnement et
société. Recherche Agronomique Suisse
est également disponible on-line sous
www.rechercheagronomiquesuisse.ch
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AgRARfoRSchung Schweiz
RecheRcheAgRonomiqueSuiSSe
Talon réponse à envoyer à:Rédaction Recherche Agronomique Suisse, Agroscope Liebefeld-Posieux ALP, Case postale 64, 1725 Posieux, Tél. +41 26 407 72 21, Fax +41 26 407 73 00, e-mail: info@rechercheagronomiquesuisse.chwww.rechercheagronomiquesuisse.ch
NOUVEAU
Nom / Société
Prénom
Rue/N°
Code postal / Ville
Profession
Date
Signature
Recherche Agronomique Suisse/ Agrarforschung Schweiz est une publica-
tion des stations de recherche agronomique
Agroscope et de leurs partenaires. Les parte-
naires sont l’office fédéral de l’agriculture
ofAg, la haute école suisse d’agronomie de
zollikofen heSA, AgRiDeA Lausanne &
Lindau et l’ecole polytechnique fédérale de
zurich eTh zürich, Department of agricultural
and foodscience. Agroscope est l’éditeur.
cette publication paraît en allemand et en
français. elle s’adresse aux scientifiques,
spécialistes de la recherche et de l’industrie,
enseignants, organisations de conseil et de
vulgarisation, offices cantonaux et fédéraux,
praticiens, politiciens et autres personnes
intéressées.
Das Walliser Schwarznasen-schaf wird in der warmen Jah-reszeit gesömmert. ACW hat auf einer Alp im Oberwallis Versu-che mit Umtriebsweide bei der Schaf sömmerung durchgeführt. Die Schafe der Versuchsherde gehörten den Rassen «Weisses Alpenschaf» und «Walliser Schwarznasenschaf» an.
Actualités
303
D a n s l e p r o c h a i n n u m é r o
Ambrosia artemisiifolia
www.ambrosia.ch
Ambrosia artemisiifolia, l’ambroisie à feuilles d’armoise,
compte parmi les néophytes invasives de plusieurs régions
d’Europe et de Suisse.
Dans l’Ordonnance sur la protection des végétaux, la
Suisse a classé en 2006 l’ambroisie parmi les mauvaises
herbes «particulièrement dangereuses». Depuis lors, il est
obligatoire d’annoncer les foyers d’ambroisie et de prendre
des mesures pour lutter contre son invasion.
L’ambroisie possède un pollen fortement allergène. De
ce fait, cette plante représente un danger pour la santé et
peut causer des coûts élevés (voir chapitre Santé et pollen).
Ce site internet souhaite donner aux lecteurs les prin-
cipales informations concernant cette plante: les risques
de confusion avec d’autres espèces, les moyens de lutte
contre l’ambroisie, ses habitats en Suisse et dans le monde,
ainsi que les effets possibles du pollen sur la santé humaine.
Informations: www.agroscope.admin.ch/veranstaltungen
M a n i f e s t a t i o n sL i e n s I n t e r n e t
Septembre 2010 / Numéro 9
•• Agents conservateurs d’ensilage et stabilité aérobie.
Résultats des tests 2009, U. Wyss ALP
•• Conservation des ensilages pour chevaux à l‘affour-
ragement, U. Wyss ALP
•• Conditions agrométéorologiques sur le plateau
suisse de 1864 à 2050, P. Calanca ART
•• Positions face aux stratégies de haute performance
et de pâture intégrale, M. Lips ART
•• Essais de variétés de ray-grass hybride et de vulpin
des prés (2007 – 2009), R. Frick, E. Mosimann ACW et
D. Suter, H. U. Hirschi ART
•• Phoma du tournesol: faut-il traiter selon des seuils
de température?, P. Frei ACW
Août 2010
06.08.2010Tag der offenen Tür in Maran zum Jahr der Bio-diversitätAgroscope Reckenholz-Tänikon ART Maran bei Arosa
12.08. -12.08.2010 AGFF-FutterbautagungAGFF, Landwirtschaftliches Zentrum SG, ARTNeu St. Johann (SG)
13.08.2010Journée Info Plantes aromatiques et médicinales (PAM)Agroscope Changins-Wädenswil ACW, Centre de recherche Conthey Chez Fam. Theiler, Hergiswil près Willisau
14.08.2010Güttingertagung 2010Agroscope Changins-Wädenswil ACW und BBZ Arenenberg Versuchsbetrieb Güttingen, Güttingen TG
19.08.2010Journée d’information arboriculture fruitièreAgroscope Changins-Wädenswil ACW Ecole d’agriculture de Marcelin, Morges
20.08.2010Temperate and Tropical Crop Science - A seminar to celebrate the 65th birthday of Prof. Peter StampETH Zürich, ZurichInformations: www.kp.ipw.agrl.ethz.ch/Seminar
Septembre 2010
08.09.2010AGFF-FutterbautagungAGFF, Inforama, ARTFlugplatz Meiringen, Unterbach (BE)
16.09.2010Agrarökonomie InformationstagungAgroscope Reckenholz-Tänikon ART Tänikon, Ettenhausen
28.09.2010Journée d'information ALP 2010Agroscope Liebefeld-Posieux ALP + Agridea Lausanne, Posieux
Recherche Agronomique Suisse 1 (7 – 8): 299–303, 2010
D a n s l e p r o c h a i n n u m é r o
La qualité des ensilages est pri-mordiale dans l’alimentation des bovins. La Station de recherche Agroscope Liebefeld-Posieux ALP est mandatée pour tester les nou-veaux agents d’ensilage pour l’amélioration de la fermentation lactique ou pour la stabilité aéro-bie des ensilages d’herbe et de maïs.
Equigarde® Plus
Formation continue au niveau Haute école spécialisée. Nombreuxthèmes pointus : comportement, alimentation, formation des jeunes chevaux, management etc.Prochains modules :
• Formation et entraînement du cheval• Le cheval au naturel
www.shl.bfh.ch
Haute école spécialisée bernoiseBerner FachhochschuleHaute école suisse d’agronomie HESASchweizerische Hochschulefür Landwirtschaft SHL
Mardi, 28 septembre 2010
Journée d’information ALP 2010
Les thèmes de la journée seront les suivants:•Métabolismeénergétiquedesvachesaupâturage•Streptococcusuberis–unnouveaugermeproblématiqueen productionlaitière?• Influencedesensilagesoudufoinhumidesurlaqualitédesali- mentspouranimaux,laconsommationdesvaches,laproduction laitièreetlaqualitédufromage•Actualitéssurlaproductiondelaitdebrebisetdechèvreen Suisse•Efficacitédedifférentstraitementsantibiotiquedanslapréven- tiondelapneumoniechezlesveauxàl’engraislorsdeleur miseenétable•Unintervenantinvitédel’INRA:Lactationetreproduction
sont-ellesconciliableschezlavachelaitière?Résultatsd’essais ensystèmespâturants,avecdesvachesderacesHolsteinet Normande•ObservatoiredelatendretédelaviandebovineenSuisse: premièrecollected’échantillons
Lieu:ALPsalledeconférence,Tioleyre4,1725Posieux
Inscription:jusqu’au17.09.2010:Agridea,cours,Jordils1,1000Lausanne6
www.agroscope.ch
Département fédéralde l'économie DFEStation de rechercheAgroscope Liebefeld-Posieux ALP
ALP fait partie de l'unité ALP-Haras
Schweizerische EidgenossenschaftConfédération suisseConfederazione SvizzeraConfederaziun svizra