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Presses Universitaires du Mirail Una década de la novela colombiana. La experiencia de los setenta by Raymond L. WILLIAMS Review by: Jacques Gilard Cahiers du monde hispanique et luso-brésilien, No. 38, Numéro consacré aux consciences nationales dans le monde ibérique et ibéro-américain (1982), pp. 201-205 Published by: Presses Universitaires du Mirail Stable URL: http://www.jstor.org/stable/40851050 . Accessed: 17/06/2014 12:30 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . Presses Universitaires du Mirail is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Cahiers du monde hispanique et luso-brésilien. http://www.jstor.org This content downloaded from 185.44.77.82 on Tue, 17 Jun 2014 12:30:12 PM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

Numéro consacré aux consciences nationales dans le monde ibérique et ibéro-américain || Una década de la novela colombiana. La experiencia de los setentaby Raymond L. WILLIAMS

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Una década de la novela colombiana. La experiencia de los setenta by Raymond L. WILLIAMSReview by: Jacques GilardCahiers du monde hispanique et luso-brésilien, No. 38, Numéro consacré aux consciencesnationales dans le monde ibérique et ibéro-américain (1982), pp. 201-205Published by: Presses Universitaires du MirailStable URL: http://www.jstor.org/stable/40851050 .

Accessed: 17/06/2014 12:30

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sur celles trouvées au Guatemala même. Le plan est bien équilibré. Dans une première partie est étudiée la formation de l'espace urbain (la réglementation urbaine espagnole, le projet de transfert, le plan de la ville, son développement selon ses diverses fonctions). Une seconde partie étudie la structure démographique du peuplement : d'abord ré- volution quantitative de la population de 1524, date de la fondation de la ville, à 1824, date de l'indépendance du Guatemala; et ensuite la répartition des habitants selon leurs caractéristiques démographiques; enfin l'organisation familiale. La troisième partie est consacrée à la répartition professionnelle des travailleurs, étudiant successivement le cas des hommes, des femmes et des enfants. Enfin la dernière partie analyse la hiérarchie sociale des habitants avec ses aspects corporatifs, ethniques et économiques et, pour terminer, la mobilité sociale et interraciale (problème des mariages mixtes). La conclusion : le transfert n'a pas été simple et si, dès le début de

1774 le ravitaillement en eau de la nouvelle cité était assuré, beaucoup de problèmes se posaient encore. Il régnait, dans la vallée nouvelle où s'était installée la ville, une disette perpétuelle d'aliments et de pro- duits manufacturés de toutes sortes. Un changement radical s'était opéré sur le marché du travail avec une certaine spécialisation profes- sionnelle des quartiers. Dans la périphérie de la ville, la situation était bien pire car le minimum d'urbanisme nécessaire faisait défaut.

Pourtant ce transfert avait coûté très cher. A force d'y sacrifier tout le reste, on créait dans les petits centres provinciaux de cette capi- tainerie générale immense - toute l'Amérique Centrale et une part du Mexique - un ressentiment qui peut expliquer que l'isthme, après l'indépendance, ait éclaté en plusieurs micro-pays, situation qui ne peut qu'apparaître, avec le temps, de plus en plus néfaste.

Ces quelques indications ne donnent qu'une idée modeste d'un ouvrage beaucoup plus riche et qui intéressera non seulement les his- toriens mais tous les spécialistes des sciences humaines y compris les urbanistes.

Frédéric Mauro.

Raymond L. WILLIAMS. - Una década de la novela colombiana. La experiencia de los setenta. Bogotá, Plaza & Janes Editores Colom- bia, 1981. - 230 p.

« Après Cien años de soledad » : tel pourrait être également le titre de cet ouvrage de Raymond L. Williams. Lorsque, un siècle après Maria et presque un demi-siècle après La vorágine, apparaît le chef- d'œuvre de García Márquez, se produit une sorte de traumatisme dans

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une littérature nationale qui semblait végéter à l'abri de ses frontiè- res, totalement à l'écart du bouillonnement fécond que vivait à ce moment-là le roman hispano-américain. Impression fausse, parce que le succès de Cien años de soledad récupérait justement l'œuvre de son auteur, qui démontrait un dynamisme peu remarqué jusqu'alors. Impression fausse également, parce que d'autres auteurs, comme Cepeda Samudio, avaient produit des livres tout à fait présentables hors de Colombie. Mais le fait est que quelques auteurs et quelques livres ne constituent pas un roman national, un ensemble digne de considération aux yeux de lecteurs qui, en même temps pouvaient lire des auteurs mexicains, cubains, chiliens, argentins, péruviens, para- guayens, capables d'attirer l'attention dans le monde entier. Tout ne peut s'expliquer par la tendance colombienne au repliement sur soi ou par l'insuffisance, au demeurant incontestable, de l'édition natio- nale et des moyens de diffusion. Le provincialisme colombien formait un tout et, entre autres phénomènes, engendrait une littérature sans ambition, généralement anachronique. Dans l'époque nouvelle qui commence avec Cien años de soledad, il est difficile de distinguer entre l'impact national de ce succès mondial, les retombées du phénomène du « boum » dans une génération nouvelle, l'effet du développement contemporain des mass-média, et un processus proprement national. Quoi qu'il en soit, l'abondance et la relative qualité des romans colom- biens des années 70 tranchent nettement sur la grisaille des époques précédentes : malgré les apparences, García Márquez n'a pas stérilisé littérairement ses compatriotes.

Mais il est évident que développer l'étude d'une littérature roma- nesque à l'ombre de Cien años de soledad implique certains risques. Le livre de García Márquez est un grand livre mais est aussi un succès, un fait lié aux mass-média. La confusion entre qualité esthétique et chiffre de ventes - désormais inévitable dans le contexte colombien - risque de fausser l'appréciation de toute la production romanesque colombienne après 1967. D'où le choix de Raymond L. Williams : étu- dier les œuvres en elles-mêmes, en suivant parfois avec plus d'atten- tion la trajectoire de tel auteur particulièrement fécond ou remarqua- ble. Il s'agissait de saisir le foisonnement et la variété du genre en Colombie, au cours de dix années, sans céder à la tentation - facile et potentiellement dangereuse - d'écraser cette production par une comparaison constante avec l'œuvre de García Márquez. Par cette méthode, l'analyste des textes pouvait déjà rectifier les insuffisances de la critique nationale, une critique souvent trop dépendante de cri- tères journalistiques et trop inconstante pour remplir pleinement son rôle.

D'où ce passage en revue d'une décennie, mettant l'accent sur qua- rante-neuf titres. Williams étudie les œuvres tant du point de vue thé-

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matique que du point de vue formel, en recherchant toujours ce qui permet de reconnaître une « relance » de la littérature romanesque nationale, une remise en cause des thèmes et des formes, en un mot : ces renouvellements constants sans lesquels ne pourrait exister ce genre perpétuellement instable et surprenant. Le résultat, nous le trou- vons dans les pages de ce livre qui rendra les plus grands services à quiconque s'intéresse à la littérature colombienne (de ce point de vue, c'est désormais un guide indispensable), et aussi à tous les spécialis- tes de la littérature hispano-américaine actuelle : la méconnaissance parfois injuste dont a souffert la littérature colombienne trouve dans l'ouvrage de Raymond L. Williams une réponse qui sera de la plus haute utilité; cette lecture apportera sans aucun doute plus d'une surprise.

On exprimera ici quelques réserves à l'égard de ce livre. Certaines découlent en partie de la difficulté de la tâche que s'est imposée l'au- teur : écrire à l'ombre de Cien años de soledad. Cela revenait à « igno- rer » ce roman, tout en sachant à quel point il existe et pèse, tout en reconnaissant aussi - comme par hasard - que El otoño del patriarca est le meilleur roman colombien de la décennie étudiée. Il fallait à la fois décrire le plus possible et établir une certaine hiérar- chie esthétique, embrasser et trier. Nous ne pensons pas que Raymond L. Williams y soit parvenu de façon satisfaisante.

Une des conséquences du choix initial est le découpage par années. Compréhensible au départ, ce découpage conduit à un réel déséqui- libre au profit d'un seul titre, lequel réduit à peu de chose ceux qui sont apparus en même temps : désigner à chaque fois un « livre de l'année » ne laisse pas d'être artificiel. De la sorte, le meilleur roman de tel auteur peut recevoir peu d'attention, alors qu'un de ses autres titres, de moindre qualité mais publié dans une année plus pauvre, aura droit à plusieurs pages d'analyse.

Une autre conséquence du choix initial est que le livre ne nous pro- pose à aucun moment une vision d'ensemble. On suit pas à pas le déroulement de la décennie, on passe en revue des romans colom- biens, mais il n'est pas question du roman colombien. Comme s'il était contaminé par son objet, ou marqué d'une certaine tendance journa- listique (le bilan culturel de fin d'année, si banal dans les « supplé- ments » colombiens), ce livre est extrêmement narratif : voir le para- graphe final de chaque chapitre. Mais il est fort peu synthétique. Le premier chapitre, « Introducción a la novela colombiana contempo- ránea », ne comporte guère que six trop brèves pages de réelle intro- duction, les sept autres étant déjà une suite de comptes rendus de romans divers. Et c'est cela même que l'on doit répéter à propos du livre entier : qu'il est constitué par une succession de « reseñas », n'aboutissant à aucune synthèse sur la décennie. Seules huit lignes, les

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dernières du dernier chapitre, pourraient être considérées comme remplissant ce rôle de synthèse générale.

C'est trop peu. Car on ne voit pas assez clairement en fin de compte s'il existe un roman colombien, avec une thématique colombienne et des options formelles qui pourraient définir un courant national. On voit se dessiner des tendances à travers les analyses ponctuelles de Raymond L. Williams, ou on les devine, ou - quand on a lu beaucoup de romans ou contes colombiens de la période considérée - on les reconnaît, mais on ne les voit pas apparaître nommées, définies et ana- lysées noir sur blanc. Le choix initial devait mettre García Márquez sur le même plan que les autres : égalitarisme fictif, mais sain. Cela permettait en effet de tenter cette synthèse au niveau d'un roman national, toutes inégalités esthétiques oubliées provisoirement. Mal- heureusement, on n'aboutit pas à cette synthèse qui aurait été un des apports souhaitables de l'ouvrage.

D'autre part, ce choix initial de voir seulement des œuvres isolées entraînait le refus, proclamé d'entrée, d'accorder trop de place aux « influences ». Mais le terme « influence » n'est qu'un petit aspect du phénomène plus vaste, plus profond, et indéniable, qu'est l'intertex- tualité. Inévitablement, celle-ci se manifeste parfois dans le livre, un peu malgré les intentions de l'auteur. Mais, en voulant l'ignorer le plus possible, Raymond L. Williams perd un précieux élément de base pour son jugement littéraire. Un roman colombien inspiré de Cortázar et qui n'est que cela, n'a aucun intérêt; cela devrait être dit. Or cela n'est pas dit. De ce point de vue, Raymond L. Williams n'échappe pas au vieux vice colombien du provincialisme et laisse le roman national à l'abri de ses frontières. L'affirmation répétée que plusieurs des livres étudiés supportent la comparaison avec le reste de la littérature continentale est acceptable dans un certain nombre de cas mais pas dans tous les cas, il s'en faut de beaucoup. Il y a là une perte de la perspective esthétique qui est une conséquence malheureuse de cette sorte de protectionnisme littéraire, courant chez les critiques colom- biens, expliquable et peut-être en partie excusable, mais dont les cri- tiques étrangers devraient se garder soigneusement.

Enfin doit être posée clairement la question du jugement esthétique. On ne sait à aucun moment du livre pourquoi tel roman est retenu pour l'analyse et tel autre a été écarté (que l'on puisse analyser lon- guement un roman, cela ne signifie pas qu'il s'agit d'un grand livre). La chronologie finale est en réalité, et seulement, celle des livres étu- diés. Cela est, pour le moins, surprenant et décevant : il fallait tenter d'établir une bibliographie complète de ces dix ans. Raymond L. Wil- liams prétend proposer à notre attention les meilleurs romans des années 70, sans nous dire en fonction de quoi il a choisi. Mais il est évident que, dans certains cas, ceux de quelques-uns des auteurs choi-

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sis, il s'est gravement trompé : si on retient Fernando Soto Aparicio comme bon romancier colombien, on doit aussi considérer que Corin Tellado est l'auteur le plus important de ce demi-siècle hispano-améri- cain. Dans d'autres cas, ceux d'auteurs ignorés, ou bien l'information a été incomplète (ce qui est impardonnable), ou bien le critique s'est encore plus lourdement trompé. Nous ne prendrons pour exemple que l'omission de Los parientes de Ester, de Luis Fayad, que beaucoup de critiques considèrent comme le meilleur roman colombien de ces dernières années, après ou à côté de ceux de García Márquez. Cette omission est étonnante et mériterait au moins une explication claire, laquelle nous livrerait peut-être le critère fondamental qu'a adopté Raymond L. Williams dans son étude, en nous révélant son idée de la littérature et de la modernité, sa conception de la Colombie et de la « colombianité ». Au-delà de ces réserves, dont l'évocation aura au moins indiqué que

le livre mérite d'être lu et discuté, on doit insister sur l'utilité infor- mative du travail de Raymond L. Williams. A nos yeux, il s'agit d'une étape indispensable de son travail, qui appelle de nouveaux dévelop- pements.

Jacques Gilard.

Ana María BARRENECHEA. - Textos Hispanoamericanos. De Sar- miento a Sarduy. Buenos Aires, Monte Avila Editores, 1978. - 323 p.

Les quatorze articles réunis dans ce livre ont été publiés entre 1953 et 1977, dans diverses revues universitaires d'Amérique et d'Europe. L'itinéraire annoncé par le sous-titre de l'ouvrage, qui conduit de Sarmiento à Sarduy, traverse un monde immense et complexe. Mais, s'agissant de travaux ponctuels, jusqu'à présent dispersés ou d'accès difficile, et désormais regroupés en un volume qui témoigne d'une remarquable constance dans l'activité de recherche, on aurait mau- vaise grâce à débattre de problèmes de choix ou de critères de répar- tition. De fait, les auteurs retenus par Ana María Barrenechea figurent parmi les plus représentatifs de la littérature argentine et hispano- américaine moderne. Aux côtés de Sarmiento et de Severo Sarduy, on trouve en effet les noms de Macedonio Fernández, Jorge Luis Borges, Felisberto Hernández, Julio Cortázar, Juan José Arreóla, Adolfo Bioy Casares, Elena Portocarrero, José Carlos Mariátegui, et José Maria Arguedas.

Une place à part doit être réservée à l'article intitulé « Ensayo de una tipología de la literatura fantástica », qui est à la fois une discus- sion, sur le plan théorique, du modèle proposé par Tzvetan Todorov

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