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NUMÉRO SPÉCIAL DE MARS 2012 ÉDIToRIAL Le 19 mars, je célébrerai… la Saint Joseph ! A u cours des mois qui ont suivi ce 19 mars 1962, des dizaines de milliers de nos frères d’armes enga- gés à nos côtés dans cette guerre fratricide ont été enle- vés, torturés dans d’atroces souffrances, assassinés. Des milliers de nos compatriotes – femmes, vieillards, enfants – ont subi des violences meur- trières qui ont poussé à l’exil, dans un dénuement complet, ceux qui ont pu y échapper. L’accueil de la métropole n’a guère été fraternel. Il serait évidemment indécent de commémorer comme une victoire la date qui a initié de tels drames. Certes, la France ne commémore pas que des vic- toires : les faits d’armes dont nous faisons mémoire, en fêtant chaque année Camerone ou Bazeilles, sont à l’évidence des victoires mexicaine ou prussienne. Mais Camerone ou Bazeilles sont des exemples éclatants de la grandeur du sacrifice consenti pour que la mission soit pleinement remplie, des sym- boles de l’Honneur et de la Fidélité respectés envers et contre tout. En référence à la cruelle guerre d’Algérie, le 19 mars n’est donc ni un symbole de victoire militaire, ni, moins encore, celui de l’Honneur de nos armes. Après une victoire incontestable acquise sur le ter- rain avec son lot de sang, de sacrifices et de larmes, c’est une date à rayer de notre mémoire collective tant il est vrai qu’elle évoque les terribles drames de conscience de ceux qui avaient mis tout leur cœur dans l’exécution de la mission qui leur avait été confiée : as- surer, dans toute l’Algérie, la sécurité des populations et emporter leur adhésion. Tout au plus, l’évocation de ce 19 mars doit-elle nous rap- peler les exigeants devoirs de justice et de vérité que créent, pour la Nation, les consé- quences tragiques de ses dé- cisions envers tous ceux qui en ont été les victimes. S’il est une fête que je célébrerai avec ferveur en ce 19 mars 2012, ce sera celle de Saint Joseph, ex- ceptionnel exemple d’un homme d’honneur, de fidé- lité, et de paix ! Bertrand de Lapresle, Général d’armée (2 s) La date du 19 mars 1962 ne marque en aucun cas la fin de la guerre d’Algérie. Le 19 mars 2012 ne sera que le triste cinquantième anniversaire d’un cessez-le-feu prévu par les “accords d’Evian” signés la veille, qui a donné le signal de massacres que nous n’avons pas su empêcher et qui laissent une terrible tache sur notre honneur national. t Dans ce numéro : u Campagne pour les Harkis et leurs descendants............................................................ 2 u PCF et Fnaca, même combat....................................... 3 u Sur les disparus d’Algérie...........................................4-5 u Elie de Saint Marc Grand Croix de la Légion d’Honneur......................6 u In memoriam Jacques de Larocque-Latour........................................7 u Actions 2011 du Secours de France........................7

Numéro spécial mars 2012

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Campagne pour les harkis

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Page 1: Numéro spécial mars 2012

NUMÉRO SPÉCIAL DE MARS 2012

ÉDIToRIAL

Le 19 mars, je célébrerai… la Saint Joseph !

Au cours des mois qui ont suivi ce 19 mars 1962, des dizaines de milliers

de nos frères d’armes enga-gés à nos côtés dans cette guerre fratricide ont été enle-vés, torturés dans d’atroces souffrances, assassinés. Des milliers de nos compatriotes – femmes, vieillards, enfants – ont subi des violences meur-trières qui ont poussé à l’exil, dans un dénuement complet, ceux qui ont pu y échapper. L’accueil de la métropole n’a guère été fraternel.

Il serait évidemment indécent de commémorer comme une victoire la date qui a initié de tels drames.

Certes, la France ne commémore pas que des vic-toires : les faits d’armes dont nous faisons mémoire, en fêtant chaque année Camerone ou Bazeilles, sont à l’évidence des victoires mexicaine ou prussienne. Mais Camerone ou Bazeilles sont des exemples éclatants de la grandeur du sacrifice consenti pour que la mission soit pleinement remplie, des sym-boles de l’Honneur et de la Fidélité respectés envers et contre tout.

En référence à la cruelle guerre d’Algérie, le 19 mars n’est donc ni un symbole de victoire militaire, ni, moins encore, celui de l’Honneur de nos armes. Après une victoire incontestable acquise sur le ter-rain avec son lot de sang, de sacrifices et de larmes, c’est une date à rayer de notre mémoire collective tant il est vrai qu’elle évoque les terribles drames de conscience de ceux qui avaient mis tout leur cœur

dans l’exécution de la mission qui leur avait été confiée : as-surer, dans toute l’Algérie, la sécurité des populations et emporter leur adhésion.

Tout au plus, l’évocation de ce 19 mars doit-elle nous rap-peler les exigeants devoirs de justice et de vérité que créent, pour la Nation, les consé-quences tragiques de ses dé-

cisions envers tous ceux qui en ont été les victimes.S’il est une fête que je célébrerai avec ferveur en

ce 19 mars 2012, ce sera celle de Saint Joseph, ex-ceptionnel exemple d’un homme d’honneur, de fidé-lité, et de paix !

Bertrand de Lapresle, Général d’armée (2 s)

La date du 19 mars 1962 ne marque en aucun cas la fin de la guerre d’Algérie. Le 19 mars 2012 ne sera que le triste cinquantième anniversaire d’un cessez-le-feu prévu par les “accords d’Evian” signés la veille, qui a donné le signal de massacres que nous n’avons pas su empêcher et qui laissent une terrible tache sur notre honneur national.

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Dans ce numéro :u Campagne pour les Harkis

et leurs descendants............................................................ 2

u PCF et Fnaca, même combat....................................... 3

u Sur les disparus d’Algérie...........................................4-5

u Elie de Saint Marc

Grand Croix de la Légion d’Honneur......................6

u In memoriam

Jacques de Larocque-Latour........................................7

u Actions 2011 du Secours de France........................7

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2 BULLETIN DE MARS 2012

Il s’agissait, non seulement de rappeler les odieuses conditions qui ont été faites à ces supplétifs qui avaient cru en la France, en ses

chefs et en ses représentants, mais aussi de rap-peler la dette que nous avions à l’égard de cette communauté et, aujourd’hui encore, à l’égard de ses enfants et à ses petits-enfants que Se-courS de France s’efforce, avec le concours de ses donateurs, de soutenir, notamment dans leur parcours scolaire et universitaire.

Outre une belle “moisson” de contributions financières individuelles, quelques-unes d’un montant très appréciable, d’autres plus mo-destes, mais significatives de la participation morale et affective de leurs auteurs à ce drame et à ses conséquences, nous avons reçu plus de 1500 messages de sympathie, de soutien et d’encouragements.

On trouvera ci-après, plusieurs de ces com-mentaires et de ces opinions. Ils montrent que cinquante ans après, la blessure n’est pas ci-catrisée et la honte toujours présente, dans les cœurs et les esprits…u�� “Chers amis de la communauté harkie, je

connais un peu votre calvaire et votre juste lutte pour que vous soyez reconnus et sou-tenus, par ce pays qui est le vôtre, dont vous honorez le drapeau quand d’autres le salis-sent.”( J.–C.D.)

u� “Comment obtenir le pardon pour ce qui est impardonnable ?” (M. B.)

u� “Mon don est bien maigre, au regard de l’immense gratitude que je porte à des gens qui ont choisi, au péril de leur vie, de défendre ce qu’ils croyaient le mieux pour leur pays…” (B.L.)

u� “Nos amis harkis, mais aussi tous les mu-sulmans fidèles à la France, ont encore plus souffert que nous, Rapatriés. J’ai honte pour la France, mais je n’oublie pas tous ceux qui sont morts pour l’Algérie, soit au combat, soit au peloton d’exécution…” K.C.

u� “Je suis fier d’avoir été parmi les premiers contributeurs du SecourS de France et me réjouis de voir les enfants de harkis réussir à prendre la place à laquelle ils ont droit.” C.D.

u� “Enfin ! On a laissé pour compte deux gé-nérations d’êtres humains qui croyaient en

la parole de la France. Il était temps de s’oc-cuper d’eux….” G.L.

u�� “L’abandon des harkis est un acte aussi abominable que le génocide vendéen. Dans les deux cas, l’Etat Français a commis un crime contre des Français, par le sang reçu comme par le sang versé…” A.J.

u� “Il n’est jamais trop tard… Amitié et soutien à tous ces jeunes gens dont les pères se sont dévoués pour la France, ont cru en elle et en ont été si mal récompensés.” (M.Q.)

u� “Je voudrais bien vous aider, mais j’ai beau-coup de mal à boucler mes fin de mois… Je suis de tout cœur avec vos efforts de solida-rité avec un monde en souffrance ; je vous en félicite.” (J. F.)

u� “Parce que mes petites-filles peuvent avoir la chance de bénéficier d’un “enseignement d’excellence” , je suis heureux de contribuer, pour ma part, un tout petit peu, à offrir cette chance aux petits-enfants de harkis.” (J. G.)

u� “Bonne route et succès pour tous, mais je n’oublierai jamais vos parents ignominieu-sement trahis.” (C.B.)

u� “Merci de réparer, dans la mesure du pos-sible, ce gâchis déshonorant.” (Y de P.)

u� “J’avais entendu parler des harkis et de leur abandon…mais pas de toute cette horreur. J’ai mal et j’ai honte. Je n’arrive pas à imagi-ner que des êtres humains aient pu se com-porter de la sorte.” (A.T.)

u��“Chaque escadron avait sa harka. Quelle merveilleuse aide ils nous ont donnée au cours des accrochages, montant tout de suite en première ligne. Connaissant la langue des Fellaghas, ayant leur flair et leurs yeux, ils les pistaient pour nous avec un courage sans pareil. Merci à eux…” (O.-A. de V.)

DANS LE FLoRILèGE DE VoTRE SoLIDARITÉ

Campagne pour les Harkis et leurs descendantsA l’occasion de la présentation du film Harkis, histoire d’un abandon, produit par le SecourS de France et réalisé par Marcela Ferraru, avec le concours de l’Etablissement de Communication et de Production Audiovisuelle de la Défense (ECPAD), nous avons lancé une campagne de sensibilisation du public au sort des harkis après le 19 mars 1962.

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u� “Par des amis, officiers ou soldats, des fa-milles vivant encore, à l’époque, en Algérie, par des photos interdites en France, nous avons appris les horreurs commises par le FLN, le massacre de fermiers et de popula-tions villageoises entières, les enlèvements de femmes et les tortures. Plus tard, nous avons constaté les tristes conditions de vie dans les camps en France des harkis survi-vants et de leurs familles. Il ne faut pas les abandonner. Grâce à SecourS de France, il faut aider leurs descendants avec une amitié vraie, surtout dans les temps difficiles où nous vivons.” (P.L.)

u� “Si ce modeste présent pouvait atténuer la lâcheté de nos hommes politiques…” (J.C.)

Deux mois après…De M. Jacques Desmet, cette lettre signée du Harki Hammoun Mohamed dont la fa-mille et lui- même, assaillis par des parti-sans du FLN, en mai 1962, à son domicile, à Edmond Daudet (près de Blida), soit deux mois après le prétendu “cessez-le-feu du 19 mars” ont pu être sauvés par le brigadier-chef Desmet et son équipe.

“Dans la nuit du 24 mai 1962, des éléments du FLN sont venus autour de ma maison, me menaçant de mort. Profitant de la nuit, j’ai quitté la maison par l’arrière et ai pu re-joindre la poste de garde tout proche, en passant par l’oued.“J’ai alerté le chef de poste qui était le Bri-gadier-chef Jacques Desmet. Celui-ci est intervenu très rapidement, avec la sentinelle de faction afin de faire fuir les éléments du FLN et de protéger mon épouse et mes quatre enfants. En raison de l’obscurité, les assaillants ont pu disparaître. Jacques Des-met nous a ensuite demandé de venir nous mettre, ma famille et moi-même, sous sa protection, au poste de garde. Informé de ces évènements, le Capitaine Helgouac’h, commandant la 3ème Batterie, prit la déci-sion d’évacuer ma famille…“Très tôt, le lendemain, nous étions trans-portés, sous escorte, vers le PC du 1/404ème RAA à Blida, au camp d’hébergement des harkis, dans l’attente d’un départ vers la métropole…”

Retrouvé plus tard à Tourcoing, Hammoun Mohamed était embauché dans l’entre-prise familiale de Jacques Desmet…

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3BULLETIN DE MARS 2012

J ean-Jacques Candelier ajoutait, à l’appui de cette proposition, “que cette recon-naissance du 19 mars, créerait les condi-

tions d’une meilleure compréhension de la nocivité du colonialisme et du mépris voué aux peuples en lutte pour leur liberté.”

Cette belle formule révèle le véritable dessein du PC qui est moins d’honorer les morts français que de célébrer la “lutte fi-nale” que mènent les autres, tous les autres, contre ces mêmes Français. Il fallait, à l’époque, soutenir tous ceux qui “tra-vaillaient à la défaite de l’armée française, partout où elle se bat…” Le slogan reste d’actualité.

La formule du député communiste té-moigne aussi de la grande fidélité du Parti à ses Compagnons de route et, notamment à la FNACA, dont démissionna JJ Servan-Schreiber, son fondateur, quand il comprit le rapt de son enfant par les fils de Staline.

Pour dîner avec le Diable…La célébration du 19 mars 62 les unit et

8 000 rues et places qui, en France, portent le nom de ce faux “armistice” de pacotille scellent cette union… Mais, parmi les ad-hérents de cette Fédération, combien de braves anciens d’Algérie, heureux de se retrouver régulièrement dans des manifes-tations patriotiques et totalement ignorants du rôle qu’on leur fait jouer ?

Et, parmi les maires qui entendent leurs dirigeants, enveloppés dans les plis du dra-peau tricolore, combien d’honnêtes magis-trats qui réalisent, un peu tard, qu’ils ont été manipulés…

Chacun sait que la subversion avance toujours masquée et qu’il faut une grande cuillère pour dîner avec le Diable…

Témoin, ce commentaire, sous timbre FNACA, d’une “taupe” présente à une projection du film La Valise ou le Cercueil organisée sous la présidence du député de Béziers, Elie Aboud : “Les tenants du ca-pitalisme, Elie Aboud est de ceux-là, sont prêts à toutes les violences, tous les auto-ritarismes, pour maintenir un système en

ÉBULLITIoNS DU CINQUANTENAIRE

PCF et FNACA, même combat…Concernant le Projet de Loi fixant au 11 novembre la commémoration de tous les morts pour la France, le Parti Communiste, par la voix du Député Jean-Jacques Candelier, a déposé sur le Bureau de l’Assemblée Nationale un amendement proposant la “reconnaissance du 19 mars, comme Journée Nationale du souvenir et du recueillement” à l’intention des victimes du conflit algérien.

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pleine crise. C’est ce qui explique sa collu-sion avec les “nostalgériques” de tout poil, y compris avec les partisans du colonia-lisme et son aboutissement logique, l’OAS et ses héritiers du Font National…”

On est loin de la neutralité politique qui devrait être l’apanage d’une communauté d’anciens camarades de combat… En re-vanche, la logomachie est bien signée…

Comment expliquer ?Le nouveau Secrétaire d’Etat aux Anciens

Combattants, Marc Laffineur, devait rappe-ler, à propos de cet amendement, un certain nombre d’évidences : “Comment expliquer aux familles des 75 000 harkis assassinés après cette date, aux dizaines de milliers de militaires d’origine algérienne qui avaient fait le choix de la France et sont restés dans

notre armée, au million de Pieds noirs, pour la plupart gens modestes, dévastés, spoliés, déracinés, aux parents des 1 696 personnes officiellement reconnues comme disparues après le 19 mars, que l’on a retenu cette date pour commémorer la fin de la Guerre d’Algérie ?”

L’offensive pour imposer le 19 mars comme date anniversaire s’intensifie à me-sure que s’approche l’échéance du cinquan-tenaire.

Cet acharnement agressif et visiblement dicté par des considérations très éloignées de la seule évocation des sacrifices passés, nous permet d’évoquer, mais en l’inversant, la célèbre formule de Carl Von Clausewitz et, ainsi, d’affirmer que “la politique est la guerre (en l’occurrence, civile), continuée par d’autres moyens.” P.B.

NoTE DE LECTURE

Kiffe la France ?

C’est l’expérience vécue d’un cadre dirigeant d’entreprise, touché par la

Grâce, engagé volontaire, comme agrégé d’Histoire-Géo dans un lycée de ZEP de ban-lieue.

Au lieu de se réfugier sur l’Aventin laïc, comme la plu-part de ses collègues, Fran-çois Chemain, accepte le dia-logue et, tel Socrate, pratique “l’ironeia”, pour prendre ses jeunes interlocuteurs en défaut de contradiction.

Dans ce bouillonnement “de préjugés ressassés, de fierté exacerbée, de frustration collectivement confite”, ce prof chrétien taille sa route.

Il rétablit des vérités, en particulier sur la France et son Histoire, déformée par le parti pris des manuels scolaires, entretenant, la culpabilité (colonisation, esclavage), es-camotant les grands règnes et les belles

pages de ce passé commun, de Clovis à Napoléon, en passant par Jeanne d’Arc et Louis XIV. L’accueil de l’autre n’implique pas le reniement de soi.

Et transcendant cette relation positive entre un prof et ses élèves, l’espoir est pré-

sent à toutes les pages et l’on recopie en classe la phrase de Jean Vanier, au cœur du dé-bat : “On dit souvent : si tu changes, je t’aimerai. Ne se-rait-il pas plus juste de dire : si je t’aime tu changeras et moi aussi ?”

Un bouffée d’espérance que nous envoie ce mission-naire pour l’Ecole de la Répu-blique, et qui fait réfléchir, le lecteur…

Ainsi que l’écrit Jaques Trémolet de Villers : “J.-F. Chemain, un enseignant ? Sûrement pas. Un professeur ? Peut-être… Un maître ? Il n’aimerait pas. Un éducateur ? Ce serait plus proche. En fait, un apôtre…” n

Jean François Chemain : Kiffe la France, Ed. Via Romana, 5 rue du Ml Joffre, 78 000 Versailles prix 20 €

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4 BULLETIN DE MARS 2012

– Pourquoi ce livre qui complète et éclaire plusieurs de vos ouvrages précédents sur l’Algérie, notamment sur l’exode et l’exil des Pieds-Noirs en 1962 ?

Jean-Jacques Jordi. – J’ai voulu com-prendre et analyser, avec la rigueur de l’his-torien, la cause de ces considérables trans-ferts de populations européennes, après la signature des accords d’Evian. Parmi ces causes, les assassinats, les enlèvements et les disparitions avec toutes les conséquences psychologiques de crainte et d’angoisse qu’elles provoquent dans une population, devaient être pris en compte. Encore fallait-il des sources d’information fiable. D’un côté, certains évoquent des dizaines de milliers de disparus ; de l’autre, côté algérien, il ne s’est rien passé, les seules exac-tions qu’on a dû déplorer sont dues aux confrontations avec les partisans de l’OAS…

– Vous avez donc pu disposer de moyens d’investigation ?

J.-J. Jordi. – Je me suis aperçu et c’est indiqué précisément dans mon livre, que les listes existantes comportaient beaucoup d’erreurs. Je me suis attaché, en conséquence, et avec l’aide pré-cieuse de la Mission Interministérielle aux Rapatriés qu’anime M. Renaud Bachy, à inventorier systématiquement les archives, non seulement de la Mission, celles du Mi-nistère de la Défense, du Quai d’Orsay, du Ministère de l’Intérieur, celui de l’Outre-Mer, des Eglises, etc.

– A l’issue de cette recherche sur les dispa-rus, vous distinguez trois périodes…

J.-J. Jordi. – Oui. Il y a d’abord toute la période de la guerre qui s’étend de no-vembre 1954 au 18 mars 1962, période qui a vu se multiplier les enlèvements de musulmans, pour la plu-part liquidés ou enrôlés de force dans l’ALN. Entre 1954 et la fin décembre 1957, plus de 3 000 musulmans avaient ainsi disparu.

Côté civils européens, sur les 7 années de conflit, on note une décélération des disparitions dont le chiffre culmine à

79 en 1957, pour tomber à 18 en 1960… Au total, si l’on déduit les personnes dont on a retrouvé les corps et celles délivrées, le nombre des disparus européens s’élève sur cette période à 332…

La deuxième période qui va du cessez-le- feu (19 mars 62) à l’Indépendance, soit un peu plus de trois mois, le chiffre des dispari-tions d’Européens double : 615.

Et, troisième période, du 1er juillet et jusqu’au 31 décembre 1962, soit en cinq

mois, alors que l’Algérie dispose de sa souveraineté pleine et entière et que les Européens, dans leur immense majorité, ont quitté le territoire, on dénombre encore 672 disparus.Au total, et en incluant l’année 1963, sur 3000 individus en-levés, on peut estimer à 1600 le nombre des personnes effec-tivement disparues.– Que font les autorités françaises à partir du 19 mars ?

J.-J. Jordi. – Elles obéissent, dans la plupart des cas, à l’ins-truction du Premier ministre Michel Debré, adressée aux Pré-

fets avant le cessez-le-feu, qui prévoyaient que “nos forces ne pouvaient riposter que pour assurer leur propre défense” et que “toute autre action ne pouvait être engagée que sur réquisition de l’autorité civile…”

En outre, on sait où se trouvent les camps de détention des Européens enlevés par l’ALN et les Commissions mixtes “d’armis-tice” seront inopérantes. On refuse même à la Croix-Rouge d’intervenir et ses délégués finissent par se rendre compte que, du côté du FLN, on les ballade…

En fait le gouvernement français n’a pas su expliquer aux Français d’Algérie sa po-litique et il n’a pas su protéger ses ressor-

tissants, comme c’est son devoir et comme on l’a vu faire, après, en Afrique ou ailleurs, à chaque fois qu’une révolution menaçait ces derniers.– Et puis il y a eu le rôle de l’OAS…

J.-J. Jordi. – L’OAS, née en 1961, est une réaction “char-nelle” de refus. Elle devient une organisation terroriste, mais

LES DISPARITIoNS DE CIVILS EURoPÉENS APRèS LE 19 MARS 62

Une stratégie délibérée ?Jean-Jacques Jordi, Docteur en Histoire et spécialiste des migrations en Méditerranée au XIXème et au XXème siècle, auteur de plusieurs ouvrages, notamment sur l’Algérie, conseiller technique de plusieurs documentaires historiques vient de publier Un silence d’Etat – Les disparus civils européens de la Guerre d’Algérie. Cette recherche scientifique et non partisane met à nu des faits dénoncés par les uns et niés par les autres depuis cinquante ans. Il contribue à écorner le manichéisme régnant encore aujourd’hui, dans les deux pays, sur toutes les questions traitant du conflit et, en particulier, sur les causes de l’exil d’un million d’Européens, après le 19 mars 1962.

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Un entretien avec Jean-Jacqies Jordi,

historien

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5BULLETIN DE MARS 2012

elle a été précédée dans ses exactions par une autre organi-sation terroriste autrement plus destructrice, sept années du-rant : le FLN.

Bien sûr, l’OAS et ses commandos Delta ont leur respon-sabilité dans les événements qui conduisent au départ d’un million d’Européens. Mais elle a aussi servi de prétexte à l’éviction forcée des Européens voulue par la branche “dure” du GPRA qui devait s’imposer.

Le 5 juillet 1962, les massacres d’Oran, qui comptait une majorité d’Européens, ont été organisés par l’ALN, elle-même et non par des “bandes incontrôlées…” Dans cette ville, c’est 381 personnes qui “disparaissent” en 15 jours…

Cette politique de terreur, même après le “retour à la paix,” doit être rapprochée des objectifs définis par le programme du FLN à Tripoli en 1960 qui visait à expulser les Européens d’Algérie.

Selon l’historien Guy Pervillé, Ahmed Ben Bella disait ne pas concevoir une Algérie avec 1 500 000 Pieds-Noirs et Ben Khedda glorifiait la “Révolution qui avait réussi à déloger un million d’Européens, seigneurs de l’Algérie”. Pervillé ajoute “qu’en dépit des dénégations, tout porte à croire que l’expul-sion des Pieds-noirs et l’appropriation de leurs biens, fut le but inavoué de la révolution algérienne.”

– Votre livre n’est pas un recueil de statistiques. Vous ra-contez, de manière précise et circonstanciée, ce qui s’est passé ici et là... On ne parle pas que des disparitions…

J.-J. Jordi. – Mais l’effet psychique collectif d’une dispari-tion est pire que le constat d’un crime : les familles, plongées dans l’inquiétude et l’horreur d’horribles fantasmes, vivent aussi d’espoirs, toujours déçus… Provoquer cet état mental, dans une communauté dont on veut se débarrasser, peut aussi faire partie d’une stratégie délibérée….– Quand, selon vous, peut s’achever la guerre mémorielle

en cours ?

J.-J. Jordi. – Chacune des parties a établi son Histoire et les versions sont irréconciliables.

Du côté algérien, l’aspiration à l’indépendance ne justifie ni les crimes, ni le terrorisme aveugle, les violences de toutes sortes faites aux populations civiles avant et après le cessez-le-feu. Il faudra bien, un jour le reconnaître.

De l’autre, les Européens peuvent admettre qu’ils diri-geaient, en droit et en fait, une société inégalitaire, source de frustrations et que les tentatives effectuées en plein conflit, pour remédier à cet état de fait, l’ont été trop tardivement.

A mesure que le temps passe et que se prolonge le “silence des Etats”, certaines positions ont tendance à se cristalliser et à se transmettre dans leur forme radicalisée et manichéenne : le bon et le mauvais terrorisme, la torture légitime et celle, illégitime. Tant que le passé, de part et d’autre, n’aura pas été reconsidéré avec l’esprit critique nécessaire, toute tentative de réconciliation sera vouée à l’échec… n

Un silence d’Etat de Jean-Jacques Jordi Editions Soteca, Librairie Belin, 8 rue Ferou, 75 005 Paris, 25 €.

De nombreuses disparitions d’Euro-péens ont été constatées pendant les

huit années de la guerre d’Algérie, mais ces disparitions ont pris des proportions considérables dès le “cessez-le-feu” du 19 mars 1962. L’indépendance algérienne, le 1er juillet suivant, n’y a pas mis fin : elles se sont prolongées jusqu’en septembre.(…)Pour obtenir le silence des familles qui re-cherchaient l’un des leurs, tous les procédés seront mis en œuvre. Au plan politique, une convention à caractère secret entre Paris et Alger “liquidera” le contentieux franco-algérien. Au plan individuel, des pressions seront exercées sur les familles pour qu’elles acceptent un acte de décès pour leur disparu.Et si certains se rebellaient contre cette hâte à conclure sans preuves matérielles, le secré-taire d’État leur faisait valoir les avantages

financiers de l’acte de décès par rapport â une “procédure d’absence” en justice, dont les frais n’étaient pas négligeables (…)Sauf erreur de ma part, le seul responsable politique qui ait soulevé le problème à ce ni-veau est M. Michel Poniatowski, alors mi-nistre d’État, ministre de l’Intérieur, lors de son voyage exploratoire fin 1978 pour pré-parer la visite en Algérie du président de la République. Avant son départ, il s’était fait constituer un dossier sur les disparus par M. Éric Degremont, son chef de cabinet, chez qui j’étais convoqué. Selon ce que ce dernier m’en a dit, lorsque M. Poniatowski a évoqué le problème devant un membre du gouvernement algérien, celui-ci lui aurait répondu : “C’est la première fois que le gouvernement français nous pose cette question.”

L’État français a les moyens d’éclairer les familles sur le sort, si pénible soit-il, de ceux qu’il n’a pas su protéger. La France peut et doit exiger des comptes. Une convention “confidentielle”, un manteau d’honorabilité acquis au prix du silence, la nécessité d’ap-provisionnements en pétrole ou en gaz, des intérêts économiques ne sauraient justifier la politique que suit notre pays, dès lors qu’il y va de la simple morale naturelle.

Il y a peut-être un “état de grâce” pour les politiciens, les syndicalistes, les marxistes qui ont applaudi les couleurs du FLN flot-tant au-dessus d’Alger ; il n’y en a pas, il n’y en aura jamais pour ceux qui, de ce fait, n’ont pas même une tombe pour pleurer un être cher.

(Témoignage du Colonel de Blignières dans la revue Itinéraires, juin 1982)

Pas “d’état de grâce” pour les familles des disparus

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6 BULLETIN DE MARS 2012

L ’émotion c’était le geste de Jeannette Bougrab, Secrétaire

d’Etat à la Jeunesse et à la Vie Associative et, sur-tout, fille de harki, ser-rant dans ses mains les mains du Commandant et lui disant simplement : “merci”.

La nostalgie, c’était bien sûr l’apparat, le rite légionnaire “sur les rangs et sous les armes”, et ce chant qui s’élevait au des-sus de la cérémonie et de soixante années de com-bats : “Malgré les balles, malgré les obus…”

La sincérité, on la trouva dans l’éloge que prononça le Général Bruno Dary, Gouverneur Militaire de Paris et légionnaire. Un éloge qui, au-delà des vicissitudes de l’Histoire, dessinait l’unité d’un destin d’homme, parmi les hommes.

“Je parlerai au nom de tous ceux qui vous entourent et de tous ceux qui auraient aimé être là. Je parlerai au nom de tous ceux qui vous ont pré-cédé, ceux qui sont partis, au hasard d’un clair matin, vers les camps de concentration, dans les brumes des calcaires tonkinois, ou sous le soleil écrasant d’Afrique du Nord…”

Le Général Dary évoquait ces lé-gionnaires, “ceux qui sont là, les tout petits, les sans noms, les oubliés de l’Histoire, ceux qui se battent, la peur au ventre et le courage au cœur et ceux qui sont tombés sans un cri… Ceux d’une nuit d’avril 1961 qui vont vous suivre d’un bloc, par ce que vous étiez leur chef.”

HÉLIE DE SAINT MARC, GRAND-CRoIx DE LA LÉGIoN D’HoNNEUR

L’Histoire est-elle en passe de rendre son verdict ?Lors de la remise aux Invalides, le 28 novembre dernier, par le Président de la République, Chef des Armées, des insignes de Grand-Croix de la Légion d’honneur au Commandant Hélie de Saint-Marc, l’émotion, la nostalgie et la sincérité étaient au rendez-vous d’une foule silencieuse et recueillie…

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Il évoquait les jeunes officiers, “ceux de la 4ème génération du feu, repartis vers de nouvelles aventures, en opérations extérieures, imprégnés de vos écrits, de votre expérience, de vos interrogations, de vos encourage-ments et de vos messages d’espoir.”

Ceux qui ont dit “non”

“Et puis, parmi ceux qui se réjouis-sent aujourd’hui, il y a ceux qui, un jour dans leur vie, ont dit “non”, fa-tigués des scènes d’horreur, des an-nées d’occupation et d’humiliations répétées… Les Compagnons de la libération, vos frères d’armes, ceux qui, comme vous, ont dit “non”… et la foule silencieuse de ceux qui ont connu la souffrance, dans leur corps, dans leur cœur et dans leur âme…”, ceux aussi “qui ont connu la prison, la prison qui prive de liberté mais surtout qui humilie, brise, rend fou et détruit l’être au plus profond de son intimité…”

Le passé est tragique, l’avenir, plein d’espoir

“Sans oublier ceux qui ont douté qu’il pût exister un Dieu d’Amour, pour avoir hanté les camps de la mort, un Dieu de fidé-lité pour avoir dû aban-donner un village tonki-nois qui avait cru en votre parole ou un Dieu de Mi-séricorde, pour avoir été victime de parjures…

“Et pourtant, au soir de votre vie, vous restez persuadé que rien n’est inutile, que tout est donné et que si le passé est tra-

gique, l’avenir est plein d’espoir…”

Sacrifiés à l’honneur

“L’étoile qui a guidé toute votre vie restera celle de l’honneur, puisque vous lui avez tout sacrifié, votre car-rière, votre famille, votre renommée, votre avenir et vos lendemains… Au-jourd’hui, cet honneur vous est offi-ciellement reconnu…”

Et de rappeler les propos du Géné-ral de Pouilly, Commandant le Corps d’Armée d’Oran, qui avait refusé de se rallier au Général Challe : “Choi-sissant la discipline, j’ai également choisi de partager, avec la Nation française, la honte d’un abandon. Et pour ceux qui n’ayant pu supporter cette honte, se sont révoltés contre elle, l’Histoire dira peut-être que leur crime est moins grand que le nôtre.”

“…Cinquante ans plus tard, à tra-vers l’honneur qui vous est fait, il semble que l’Histoire soit sur le point de rendre son verdict.” n

Hélie de Saint Marc : “On peut demander beaucoup à un soldat, en particulier, de mourir ; c’est son métier.

Mais on ne peut lui demander de tricher, de se dédire, de se contredire, de mentir, de se renier, de se parjurer…”

Page 7: Numéro spécial mars 2012

7BULLETIN DE MARS 2012

Jacques de Larocque-Latour

A 20 ans, Jacques s’engage pour l’Algé-rie, à Cherchell, dont il sort sergent au

1er RCP qu’il rejoint, en octobre 1955.Jusqu’à la fin de l’année 1957, il est de toutes les opérations. Il sera deux fois cité.Puis il retrouve sa famille et travaille pour se faire sa “place au soleil”, un soleil qui n’est pas celui d’Afrique du Nord…Mais Jacques n’a oublié, ni l’Algérie, ni ses amis. Cela lui vaudra un internement à la Santé, pour un an, jusqu’à fin 1962.

Le créateur qui vit en lui, réalise, alors, une BD d’antholo-gie : Le journal d’un embastillé, signé de son pseudo-nyme : Coral.

A sa sortie, il rejoint Clara Lanzi. Il mettra son immense talent de peintre et de cari-caturiste au service du SecourS de France qui conserve de lui, non seulement le sou-venir d’un camarade dévoué, plein d’allant et de gaieté mais aussi, pour entretenir cette mémoire, certaines de ses œuvres qui ornent les murs, rue de Sablonville.

Il fonde une famille, objet d’adoration de sa part. Il aura deux fils et sera grand-père.

Jacques était un Vendéen “pur jus” : im-pavide, courageux, fidèle, cultivant le panache et l’ironie. Et un artiste. Il a des-siné tous les paysages de sa Province et illustré bien des visages des célébrités vendéennes. C’était aussi un animalier de grande facture, graveur de surcroît.

Il a lutté avec toute son énergie, sans ja-mais se plaindre, pendant six ans, contre un cancer qui finira par le terrasser.

Ses obsèques, en Vendée, le 24 novembre dernier se sont achevées sur la “prière du Para”, reprise par toute l’assistance, de-bout… J.N.C

L ’activité du SecourS de France a été très soutenue durant le dernier trimestre de 2011, dans les grands

domaines selon lesquels elle se décline : La charité pour les oubliés, la vérité sur nos combats, le soutien aux petits en-fants de Harkis et l’aide aux communau-tés chrétiennes menacées.

Charité pour les oubliésLe nombre de familles en difficulté des 1ère et 2ème générations de la communau-té harkie s’est accru. Les causes princi-pales sont le handicap, l’insuffisance de ressources, l’endettement, souvent sus-cité par des margoulins de diverses obé-diences, et des effectifs familiaux impor-tants. Nous nous efforçons d’apporter, à temps, un ballon d’oxygène. Les en-quêtes font apparaître des gens simples, peu revendicatifs, et luttant pour leur survie. Au détour d’un dossier, des drames sanglants resurgissent, comme les 27 personnes massacrées dans la pa-rentèle de la famille Messaoudi… S’y ajoutent les actions en faveur de la Maison du Légionnaire, de l’Institution des Invalides au profit des blessés de l’Armée Française, et de vieux soldats en détresse pour lesquels nous sommes parfois la dernière bouée de sauvetage.

Vérité sur nos combatsLe film Harkis : histoire d’un abandon a connu, dés sa première projection, un très gros succès, et suscité les com-mandes de plusieurs milliers de DVD. Cet afflux a parfois retardé les livrai-sons, ce que nos adhérents et sympa-thisants voudront bien nous pardonner. La narration objective des faits dans leur affreuse simplicité semble avoir scandalisé certains milieux (toujours les mêmes depuis 1962), tenants de la “mé-moire apaisée” qui, comme les produits toxiques, mélangent allègrement la réa-lité et l’imaginaire, au seul bénéfice du FLN et de ses fidèles amis. 2011 aura été ainsi une année de moisson après les sacrifices importants consentis pour la

ACTIoNS DU SECoURS DE FRANCE

Les Secours, la Moisson, les Semailles

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Répartition des actions du secours De France en 2011

production de ce film, magnifiquement réalisé par Marcela Feraru.

Bourses d’excellenceLa solidarité familiale des harkis s’exerce au profit de leurs enfants (qui ont connu les camps…) et de leurs pe-tits-enfants, “la 2ème et la 3ème géné-ration”. Les familles consentent des efforts énormes pour leur assurer une solide formation. SecourS de France intervient par le biais des Bourses d’ex-cellence, accordées à tout descendant(e) de harki s’engageant dans un projet pro-fessionnel, mais pénalisé par le manque de financement de sa formation. Citons quelques uns des projets retenus en dé-cembre : diplomate, spécialiste en com-munication visuelle, juriste d’entreprise, chirurgien des yeux (déjà en 6° année de médecine), master de bioéthique, huis-sier de justice, etc.

Communautés chrétiennesMentionnons enfin l’action au profit des communautés chrétiennes qui luttent pour leur survie, au Proche-Orient notamment, et en faveur d’institutions ou d’écoles qui pérennisent nos valeurs et forment les jeunes. Semailles pour l’avenir. n

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Page 8: Numéro spécial mars 2012

8 BULLETIN DE MARS 2012

Pour la justice et la charité envers les “oubliés de notre temps”…Pour le devoir de vérité sur l’histoire de notre pays…Pour l’avenir des valeurs chrétiennes et françaises que nous défendons…

… participez aux actions du secours De France :

faites un don !u Par l’envoi d’un chèque bancaire ou postal à l’ordre de SecourS de France

(C.C.P. Paris 16.590-11D) et à l’adresse de l’association (voir ci-dessous).

v�Ou par paiement sécurisé en ligne sur notre site internet : www.secoursdefrance.com

u Vos dons sont la condition de notre indépendance :SecourS de France est animé par une équipe de bénévoles et ne perçoit aucune subvention. Toutes ses ressources proviennent des cotisations de ses adhérents et des versements de ses donateurs. Les sommes recueillies sont entièrement consacrées aux actions, à l’exception des frais de secrétariat et de location du bureau.

u Vous bénéficiez d’importantes réductions d’impôts : Particuliers : une réduction d’impôt sur le revenu de 66% des sommes versées, dans la limite de 20% du revenu imposable. (Exemple : pour un don de 100 €, coût réel : 34 €) – Entreprises : une réduction d’IS de 60% des sommes versées, dans la limite de 0,5% du chiffre d’affaires. – Pour tout don au SecourS de France, un reçu fiscal vous sera adressé. (Art. 200 et 238bis du C.G.I.)

u Vous pouvez aussi faire un legs : SecourS de France est habilité à recevoir des legs en exonération totale des droits de succession (art. 2-II de la loi n°87-571 du 23/07/87). Pensez-y au moment de préparer votre succession : contactez-nous au 01 46 37 55 13.

secours De France : 29, rue de Sablonville, 92200 Neuilly-sur-SeineTel. : 01 46 37 55 13 u Fax : 01 46 37 10 60 u Courriel : [email protected]

u��Site internet : www.secoursdefrance.com

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SECoURS DE FRANCE

Membres d’Honneur Weygand, Marcel Aymé, Jacques Laurent…

Georges Bidault, Michel Déon, Colonel Rémy…

Capitaine Sergent, P. Schoendoerffer, Gustave Thibon…

Saint Marc, Jean Raspail, le Cardinal Backis…

Geneviève de Galard, Sœur Sophie, le Prince Jean…

La soif de vérité et de justice de Clara Lanzi était

fortement communicative. Sous son impulsion, puis

celle de ses successeurs, l’Association SecourS de France a

été et continue d’être soutenue par d’éminentes

personnalités de l’Eglise catholique, de l’Armée, du monde

de la politique, du Barreau, des lettres et des arts.

Ils pourraient être Membres d’Honneur, ils sont Membres pour

l’honneur, celui de la France. Si vous reconnaissez chez eux

votre propre famille d’esprit, rejoingnez-les au sein de notre

Association.

Parmi les soutiens apportés… • Le Général Maxime Weygand,

membre de l’Académie Française• Marcel Aymé, “l’écrivain du siècle” selon P. Gripari• Jacques Laurent, écrivain, de l’Académie Française

• Georges Bidault, Résistant et homme politique• Michel Déon, écrivain, de l’Académie Française• Gilbert Renault dit “le Colonel Rémy”,

héros de la Résistance

• Pierre Sergent, le “capitaine historique de l’Algérie Française”

• Pierre Schoendoerffer, scénariste, réalisateur et écrivain français

• Gustave Thibon, philosophe chrétien

• Hélie de Saint Marc, Résistant, déporté, héros des guerres d’Indochine et d’Algérie

• Jean Raspail, écrivain et journaliste• S.E. le Cardinal Audrys Juozas Backis,

ancien archevêque de Vilnius

• Geneviève de Galard, infirmière militaire française dans le camp de Dien Bien Phu

• Sœur Sophie Boueri, surveillante générale de l’hôpital de la Sainte Famille à Bethléem

• SAR Le Prince Jean de France