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Numéro 152 Vendredi 17 avril 2020 Page 5 La Jeune Garde Le COVID-19 Killian Bianchi Page 6 Infos PSVr Pétition PSVr : pour des subsides, maintenant ! Pages 2-3 La Voix du Parlement: Le PSVr, les JSVr, la GVA et l’USVs lancent le référendum Edito | Du temps, après également ! demandions une, voire deux heure de moins ? Le PS suisse propose du reste cette alternative dans son papier de po- sition « Emploi et formation pour toutes et tous » approuvé par l’AD du 2 mars 2019. Qu’y perdrions-nous ? Ou plutôt, qu’y gagnerions-nous ? Du temps. Pour nos proches, pour nos familles, pour nos loisirs. Du temps, pour nous. Du temps, n’est-ce pas là une merveilleuse richesse ? Le confinement nous en donne davantage, et il serait dommage de ne pas y voir un progrès. Un vrai progrès, avec ses effets sur le monde qui nous entoure. Du temps, non pas pour sauter dans le premier avion qui passe pour aller faire du shopping à Barcelone, mais plutôt, pour grimper dans un wagon de nuit et flâner, bientôt, dans les ruelles de Rome, de Vienne, d’Amsterdam. Le voyage sera plus long, juste le temps de lire un bon polar, d’écrire à son amoureuse, ou de piquer un somme réparateur. De là à prononcer le mot qui fait peur, il n’y a qu’un pas : la décroissance. Ou pour celles et ceux qui préfèrent y aller en douceur, la voie du milieu. Entre cette pernicieuse croissance économique et la décroissance, il doit exister un chemin entre ces deux visions. Le merveilleux Pierre Rabhi nous parle d’une sobriété heureuse. C’est bel et bien dans cette direction que nous de- vrions nous diriger, si nous admettons que nous sommes des privilégié·es·, et si tant est que nous le sommes, ne serait-ce que par solidarité envers celles et ceux qui n’ont pas ce choix. Un mois de mesures pour vaincre le virus. Un mois de semi-confinement, et des premiers signes encoura- geants. Ne pas relâcher la pression, poursuivre encore sur cette voie. Le Conseiller fédéral Alain Berset, au demeurant excellent à son poste de ministre depuis le début de cette crise, le dit et le répète, ne pas se précipiter. Une semaine de plus, jusqu’au 26 avril, et puis nous verrons. Certes, l’économie souffre. Certes, des milliers d’indépendant·e·s ont dû fermer boutique et n’ont pas de ce fait pu assu- rer leurs revenus. Certes, les compa- gnies aériennes sont clouées au sol, et leurs milliers d’employé·e·s ont été mis au chômage technique. Certes, la crois- sance s’est vue freinée brutalement. Et si… Et si, cette année, et à l’avenir, plutôt que de réclamer une hausse de salaire annuelle, nous avions l’audace de repenser notre mode de vie et nous engager plutôt vers une baisse du temps de travail ? Et si, au lieu de la petite augmentation de salaire, nous Barbara Lanthemann, présidente du PSVR, députée au Grand Conseil

Numéro 152 - Journal "Le Peuple.VS"

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Page 1: Numéro 152 - Journal "Le Peuple.VS"

Numéro 152

Vendredi 17 avril 2020

Page 5La Jeune GardeLe COVID-19Killian Bianchi

Page 6Infos PSVrPétition PSVr : pour des subsides, maintenant !

Pages 2-3La Voix du Parlement:Le PSVr, les JSVr, la GVA et l’USVs lancent le référendum

Edito | Du temps, après également !

demandions une, voire deux heure de moins ? Le PS suisse propose du reste cette alternative dans son papier de po-sition « Emploi et formation pour toutes et tous » approuvé par l’AD du 2 mars 2019. Qu’y perdrions-nous ? Ou plutôt, qu’y gagnerions-nous ?

Du temps. Pour nos proches, pour nos familles, pour nos loisirs. Du temps, pour nous. Du temps, n’est-ce pas là une merveilleuse richesse ? Le confinement nous en donne davantage, et il serait dommage de ne pas y voir un progrès. Un vrai progrès, avec ses effets sur le monde qui nous entoure. Du temps, non pas pour sauter dans le premier avion qui passe pour aller faire du shopping à Barcelone, mais plutôt, pour grimper dans un wagon de nuit et flâner, bientôt, dans les ruelles de Rome, de Vienne,

d’Amsterdam. Le voyage sera plus long, juste le temps de lire un bon polar, d’écrire à son amoureuse, ou de piquer un somme réparateur.

De là à prononcer le mot qui fait peur, il n’y a qu’un pas : la décroissance. Ou pour celles et ceux qui préfèrent y aller en douceur, la voie du milieu. Entre cette pernicieuse croissance économique et la décroissance, il doit exister un chemin entre ces deux visions.

Le merveilleux Pierre Rabhi nous parle d’une sobriété heureuse. C’est bel et bien dans cette direction que nous de-vrions nous diriger, si nous admettons que nous sommes des privilégié·es·, et si tant est que nous le sommes, ne serait-ce que par solidarité envers celles et ceux qui n’ont pas ce choix.

Un mois de mesures pour vaincre le virus. Un mois de semi-confinement, et des premiers signes encoura-geants. Ne pas relâcher la pression, poursuivre encore sur cette voie.

Le Conseiller fédéral Alain Berset, au demeurant excellent à son poste de ministre depuis le début de cette crise, le dit et le répète, ne pas se précipiter. Une semaine de plus, jusqu’au 26 avril, et puis nous verrons.

Certes, l’économie souffre. Certes, des milliers d’indépendant·e·s ont dû fermer boutique et n’ont pas de ce fait pu assu-rer leurs revenus. Certes, les compa-gnies aériennes sont clouées au sol, et leurs milliers d’employé·e·s ont été mis au chômage technique. Certes, la crois-sance s’est vue freinée brutalement.

Et si… Et si, cette année, et à l’avenir, plutôt que de réclamer une hausse de salaire annuelle, nous avions l’audace de repenser notre mode de vie et nous engager plutôt vers une baisse du temps de travail ? Et si, au lieu de la petite augmentation de salaire, nous

Barbara Lanthemann, présidente du PSVR, députée au Grand Conseil

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La Voix du Parlement | Le PSVr, les JSVr, la GVA et l’USVs lancent le référendum

Réforme fiscale valaisanne de l’imposition des entreprises

Le Conseil de Parti du Parti socialiste du Valais romand (PSVR) a décidé de com-battre par référendum la modification de la loi can-tonale fiscale telle que proposée par le Parlement au terme de la deuxième lecture, un colis piégé à retourner à l’expéditeur.

Avec nos partenaires, les Jeunesses Socialistes du Valais Romand (JSVR), le Sozialdemokratische Par-tei Oberwallis (SPO), les JungsozialistInnen Obe-rwallis (JUSO), la Gauche Valaisanne Alternative (GVA) et l’Union syndicale valaisanne (USVs), nous nous engageons à récol-ter les 3000 signatures dès que le Gouvernement lèvera la suspension des délais.

Le 19 mai 2019, la popula-tion suisse acceptait massi-vement, à plus de 66%, la ré-forme fiscale des entreprises RFFA. Cette réforme a permis de rendre notre système fis-cal conforme aux exigences internationales en mettant fin à l’inégalité de traitement crasse entre l’imposition des multinationales et celle des entreprises nationales.

Par rapport à la réforme de l’imposition des entreprises III, combattue en son temps par le PS, de nombreuses améliorations ont été propo-sées, dont notamment l’AVS qui reçoit un financement additionnel de deux milliards de francs par an. C’est en lien avec ces améliorations que le PSVr avait soutenu le projet RFFA au niveau natio-nal en expliquant, lors de nombreux débats, que tout l’enjeu serait les réformes décidées au niveau des

cantons avec notamment la fixation des taux d’imposition et le financement de com-pensations sociales par les entreprises. Et aujourd’hui, nous y sommes !

Avec cette révision, encore péjorée par les travaux du Parlement en deuxième lecture, le canton et les communes vont renoncer, à terme, à plus de 120 mil-lions de francs de recettes fiscales par an. 120 mil-lions de francs, c’est aussi le montant décidé par l’ancien Gouvernement à l’époque du programme d’austérité pour sortir le canton des chiffres rouges. Et aujourd’hui, le Gouver-nement propose d’offrir les coupes budgétaires de ce plan d’austérité en cadeau aux grandes entreprises du canton. À terme, l’État et les communes n’auront d’autre choix que de supprimer des prestations à la population ou d’augmenter l’impôt des personnes physiques. La Fédération des communes valaisannes et l’Union des villes valaisannes ont d’ail-leurs très bien saisi les en-jeux en menaçant également le Parlement de lancer un référendum.

Contrairement aux cantons de Vaud et Genève, notre canton n’héberge pratique-ment aucune entreprise à

statut fiscal privilégié. Si ces cantons ont diminué leur taux d’impôt, c’est bien dans la perspective de conserver ces multinationales sur leur territoire. Même avec un taux d’impôt relativement bas, ces multinationales payeront à l’avenir bien plus d’impôt qu’à présent, ce qui rééqui-libre les finances de ces can-tons. Or, pour notre canton, qui n’héberge aucune de ces entreprises, toute baisse de la fiscalité se traduit uni-quement par des pertes fiscales et aucune recette supplémentaire. Aucune place de travail n’est préser-vée, et encore moins créée. Nous sommes donc en train de faire des cadeaux fiscaux à la Banque cantonale, au Groupe Mutuel et consorts. Ainsi, nous demandons un taux d’impôt minimal de 18%. On remarque égale-ment la course à la sous-enchère fiscale à laquelle se livrent les cantons. Une course sans fin qui les conduit à fragiliser leurs bud-gets et à mettre en péril les prestations publiques. A ce

jeu de sous-enchère fiscale, le canton du Valais ne peut que sortir perdant !

Monsieur le Conseiller d’État Schmidt répète que cette réforme est nécessaire pour attirer de grandes entre-prises en Valais. Nous rap-pelons qu’avant la votation RFFA, les multinationales qui auraient également bé-néficié de taux d’imposition différentiés extrêmement bas, n’ont jamais choisi de s’implanter en Valais. C’est bien la preuve que les fac-teurs d’implantation d’entre-prise ne se limitent pas au taux d’impôt. Par exemple, Lonza n’a pas attendu une réforme de la fiscalité pour investir, durant ces dernières années, 1 milliard de francs pour son développement dans le Haut-Valais.

De plus, si l’on souhaite répondre aux besoins des entreprises déjà implantées en Valais, il serait peut-être temps de se soucier de leurs réels besoins et de les écou-ter. A la table de l’économie,

À terme, l’Etat et les communes n’auront d’autre choix que de supprimer des prestations à la population ou d’augmenter l’impôt des personnes physiques.

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La Voix du Parlement | Le PSVr, les JSVr, la GVA et l’USVs lancent le référendum

Réforme fiscale valaisanne de l’imposition des entreprises

les grands patrons de l’indus-trie valaisanne (notre premier secteur d’activité et de créa-tion de richesse, avant le tourisme), nous rappelaient que ce dont ils ont principa-lement besoin est de trouver de la main d’œuvre qualifiée et de bénéficier d’infrastruc-tures de qualité pour leurs employé·e·s. Or, en diminuant les recettes fiscales, nous am-putons le canton de moyens d’action et de capacité à investir (l’arrivée de l’EPFL en Valais, le développement de la HES-SO, la construc-tion d’écoles, de collèges, le financement des salaires des professeurs, l’autoroute, le développement de la mobi-lité douce et l’augmentation de la desserte de transport

public). Tous ces éléments nécessaires au bon dévelop-pement des entreprises et, surtout, demandés par les patrons, nous semblent bien plus importants qu’un taux d’impôt.

Concernant les compensa-tions sociales, nous saluons les efforts du Gouvernement, mais nous pensons que l’en-semble des réformes se fait à sens unique. C’est l’État qui finance le tout. L’État perd des recettes fiscales des entreprises et finance seul les compensations. Nous proposons ainsi que les grandes entreprises qui bénéficient de la réforme fis-cale, participent, elles aussi, aux compensations sociales,

à l’image de ce qui a été réa-lisé dans de nombreux can-tons. Nous proposons que les entreprises participent au financement de l’assurance cantonale perte de gain ma-ladie pour les chômeurs et des frais de fonctionnement du secteur d’accueil à la jour-née des enfants.

Depuis la consultation de l’avant-projet, menée par le Département du Ministre Roberto Schmidt en début de législature, le PSVr et le groupe parlementaire Alliance de Gauche ont tou-jours été des forces de pro-positions. Si nous sommes parvenus à améliorer forte-ment le projet initial, nous n’accepterons pas que les

classes moyennes et moins aisées paient à nouveau les pots cassés d’une politique fiscale catastrophique au tra-vers de nouvelles coupes de prestations.

Emmanuel Amoos, chef de groupe Adg

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Nous proposons ainsi que les grandes entreprises qui bénéficient de la réforme fiscale, participent, elles aussi, aux compensations sociales, à l’image de ce qui a été réalisé dans de nombreux cantons.

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La Parole à Entremont-Autrement | Un avenir, autrement !

Dans le domaine des dan-gers naturels, confrontées à une catastrophe locale, régionale voire plus vaste, les sociétés touchées ont toujours fait preuve d’une capacité de résilience ex-traordinaire.

La force vitale est la plus forte ; on reconstruit ce qui a été détruit, on se protège dans la mesure du possible pour retrouver une vie nor-male, mais en améliorant ce qui doit l’être. La mémoire collective, autrefois alimen-tée par la tradition orale, garde profondément ancré dans les esprits le souvenir des événements traumati-sants. Mais, de manière pa-radoxale, on a aussi souvent constaté que, sur la durée et face aux besoins de dévelop-pement d’une communauté, cette mémoire s’estompe de même que la crainte de répétition d’un événement devenu désormais très loin-tain et peu réaliste. L’histoire ne cesse de rappeler qu’un tel changement de percep-tion est lui-même dangereux et contribue à accroître l’ex-position des populations aux risques naturels. L’évolution des connaissances scienti-fiques dans ce domaine au cours de ces dernières dé-cennies permet aujourd’hui, indépendamment de la chronique des événements et d’un souvenir résiduel, d’identifier les aléas et les zones à risques et, par des mesures d’aménagement du territoire, organisationnelles ou constructives, de s’en protéger de manière toujours plus efficace.

La pandémie de coronavirus en cours peut être assimilée à un catastrophe naturelle ; mais on change d’échelle et le type de danger est plus insidieux. Pris de court,

les moyens pour une lutte immédiate et efficace nous font partiellement défaut. La frappe est aveugle et sans lien territorial  déterminé ; la zone de danger, c’est la pla-nète. Face aux drames quoti-diens que le virus engendre, la société civile, profession-nelle, politique fait preuve d’un engagement hors du commun. De grands élans de solidarité s’expriment spontanément au niveau individuel, la crise met en évidence l’importance de certaines professions plus ou moins valorisées jusqu’ici, les gouvernements décident vite en se fondant sur les avis d’experts. Déjà on évoque l’après.

Il y aura un après, mais le-quel ? Celui d’un retour à la normalité, notamment éco-nomique, copie conforme du modèle en cours ? Est-ce bien raisonnable ? Car le système économique, de plus en plus virtuel, qui a pu, dans une grande illusion collective, paraître normal jusqu’ici, se trouve à nouveau confronté à ses propres failles du fait de l’ap-parition d’un virus bien réel.

Les indicateurs de déficience, surtout sociaux et environne-mentaux, sont criards depuis des décennies. Faut-il conti-nuer à reproduire un modèle économique lui-même fon-cièrement instable et inique

qui mise à outrance sur une économie financière dont les frasques sont régulièrement épongées par les collectivi-tés publiques ?

Aujourd’hui nous avons l’op-portunité de redéfinir une normalité qui soutienne l’in-térêt du plus grand nombre. La situation interpelle, les mesures prises surprennent et bousculent les habitudes ; chacun·e se questionne sur l’avenir et beaucoup ont déjà pris des résolutions indivi-duelles. Mais pour le reste : les crises économiques suc-cessives n’ont pas conduit le système économique et financier, toujours plus iné-galitaire et impactant sur les plans social et environnemen-tal, à se remettre en question. La gestion de la crise met aujourd’hui en avant l’impor-tance de l’État et de certains services publics fondamen-taux et néanmoins mis sous pression depuis plusieurs années, celle de la produc-tion et de la distribution de proximité, le problème de la précarisation croissante de la population (endettement, chômage, etc.) qui va encore s’accroître. Malgré les aides financières d’urgence, ou peut-être à cause de leur orientation, le fossé s’accen-tue entre nantis et défavori-

sés ; il est urgent d’inverser les tendances, de renforcer les assurances sociales et de soutenir les politiques environnementales. Si en période de crise le temps de la réflexion manque pour investir au plus juste, les aides consécutives resteront probablement nécessaires. Il s’agira de redéfinir les priori-tés dans la perspective d’un avenir meilleur dans lequel la notion de durabilité sociale, environnementale et écono-mique prendra tout son sens. La politique se doit de tenir les rênes d’une partie de l’économie qui, à force de prendre le mors aux dents, en oublie ses responsabi-lités sociales et environne-mentales.

Osons croire que les par-tis politiques qui se recon-naissent dans ces théma-tiques sauront recréer des alliances pour développer de nouvelles stratégies et plans d’actions. Osons espérer que chaque citoyen·ne, fort de cette expérience inédite, saisisse les opportunités à venir (initiatives, votations, élections) pour exprimer un avis libéré de la peur du changement alors que le pire est dans le statu quo.

Olivier Guex

Il y aura un après, mais lequel ? Celui d’un retour à la normalité, notamment économique, copie conforme du modèle en cours ? Est-ce bien raisonnable ?

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La Jeune Garde | Le COVID-19

Comment ne pas évoquer, en cette période particu-lière, la crise du Covid-19 ? Les décisions du Conseil Fédéral, aussi tardives soient-elles, ont chambou-lé le quotidien de toute la population.

La fermeture des écoles, des magasins non-alimen-taires, des restaurants et bien d’autres encore ont de graves conséquences pour notre pays. Une majorité de personnes se retrouvent confinées à la maison car elles s’occupent des enfants, sont au chômage, font du télétravail ou doivent encore se rendre sur leurs lieux de travail (personnel soignant et socio-éducatif, personnel de ventes, ouvriers, etc).

Mais jusqu’à quand une partie des personnes qui travaillent devront-elles en-core prendre le risque d’al-ler à leur travail ? Mais, me direz-vous, il est indispen-sable d’avoir les magasins alimentaires pour s’appro-visionner. En effet. N’est-il cependant pas possible de réduire les heures de travail des employé·e·s, et donc, par conséquent, réduire les heures d’ouverture des magasins ? Et pour les chan-tiers… Est-il nécessaire de les maintenir ouverts alors que les normes de sécurité

ne peuvent pratiquement jamais être respectées ? Les personnes indépendantes, elles, sont gravement tou-chées par la crise. Comment vont-elles faire pour s’en sor-tir financièrement ? Vont-elles devoir, pour certaines, mettre la clé sous la porte ? L’Union des Indépendants (UDI) a estimé, qu’en deux mois, le manque à gagner serait d’un demi-milliard de francs pour l’économie valaisanne.

Socialement, le moral géné-ral de toutes et tous en prend un sacré coup. Les interac-tions ne sont plus de l’ordre de l’habitude. Heureusement que la technologie permet, d’une certaine manière, de garder un contact. Un bon moyen de favoriser un mini-mum de liens.

Les mondes culturels et sportifs, eux, prennent égale-ment un sacré coup dur avec tous les concerts annulés, les tournois sportifs reportés, les musées fermés, etc.

La vie scolaire et estudian-tine est également affectée par ces décisions. Cette situation inédite pour les écoles a pris au dépourvu autant les professeur·e·s que les étudiant·e·s. Certaines écoles ont pu rapidement réagir afin de pouvoir, sans trop tarder, donner des cours

à distance. Cependant, d’autres n’ont pas pu faire ce pas car elles n’étaient pas du tout prêtes. Il est évident que l’école utilisant encore un tableau noir et des feuilles de papier aura forcément plus de peine à transmettre des supports informatiques aux étudiant·e·s. Ce cas pré-cis démontre par A+B que le Valais a effectivement 20 ans de retard par rapport à d’autres cantons.

Mais pour les parents, ça donne quoi l’école à la mai-son ? Du jour au lendemain, ils se retrouvent à devoir assu-rer le suivi des cours de leurs enfants. Ce n’est pas chose simple, entre les parents qui peinent à faire en sorte que leurs enfants se mettent au travail, ceux qui doivent faire du télétravail, ceux qui vont toujours travailler ou ceux qui ont peut-être des difficul-tés à comprendre toutes les attentes des enseignant·e·s. Ces circonstances particu-lières permettront peut-être aux enfants de développer une certaine autonomie de travail.

Dans cette crise, les médias ont également un grand rôle à jouer. Les télévisions, radios et journaux font des bilans régulièrement afin de suivre l’évolution de la pan-démie. Ils font appel à des professionnel·le·s pour com-menter l’actualité et répondre aux questions de la popula-tion, font des points de situa-tion quasiment tous les jours, informent la population des

mesures en vigueur et rap-pellent régulièrement les comportements à adopter par chacun·e. Il est néces-saire de les soutenir aussi. Nous avons la chance en Suisse d’avoir des médias qui fournissent des informa-tions de qualité et qui garan-tissent le maintien de notre démocratie semi-directe. Malheureusement, la crise ne les épargne pas non plus. L’État doit les soutenir car la presse a une utilité publique.

La Suisse a également la chance d’avoir vu naître un vaste mouvement de solida-rité pour venir en aide aux personnes les plus vulné-rables. C’est fantastique de voir l’investissement sincère et bénévole de nombreuses personnes issues de tous les milieux. Espérons que cela se ressentira dans les urnes.

Pour conclure, je tiens, avec la JSVR, à féliciter, malgré les conditions difficiles, toutes les personnes qui travaillent encore, celles qui s’investissent bénévolement pour aider les personnes les plus vulnérables et celles qui restent chez elles pour se protéger et protéger les autres.

Prenez soin de vous.

Killian Bianchi, JSVR

C’est fantastique de voir l’investissement sincère et bénévole de nombreuses personnes issues de tous les milieux.

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Le PSVr a lancé une péti-tion en ligne pour une réduction individuelle des primes d’assurance mala-die qui tienne compte de la situation actuelle des per-sonnes et des ménages. Et sans qu’il soit nécessaire de s’adresser aux service sociaux !

Signez et faites signer cette pétition que vous trouverez sur la page Facebook ou sur le site internet du PSVr !

Demande spéciale deréduction individuelle des primes assurance-maladie – Covid-19

Faire face aux effets de la crise du Coronavirus est un défi majeur pour la Suisse et pour le canton du Valais. De nombreux indépendant·e·s et salarié·e·s sont confrontés à une perte de revenus. Le coût élevé des primes d’as-surance-maladie représente une charge particulièrement lourde pour le budget des ménages et des personnes

seules en ces temps diffi-ciles. La nécessité de réduire les primes n’en est que d’au-tant plus grande. Cepen-dant, il est à craindre que les fonds dédiés aux réductions individuelles des primes (RIP) ne puissent pas contri-buer à alléger le fardeau des personnes touchées. Et ce, pour deux raisons :  

Les critères pour l’obtention d’une réduction des primes de l’assurance-maladie, for-mulés dans la notice sur la réduction des primes de caisse-maladie, ne tiennent évidemment pas compte de ce facteur. Nombreuses et nombreux sont celles et ceux qui n’ont donc pas été considéré·e·s dans cette notice.   Même quand une personne perd son emploi ou lorsque les indépendants perdent une grande partie de leurs revenus, il n’est pas prévu pour elles et eux de dé-poser une demande de RIP.  

Selon le droit fiscal cantonal, la base de calcul du revenu disponible est le revenu net de la période d’imposition de l’avant-dernière année

avant l’année de référence, en Valais, le droit aux sub-sides 2020 est déterminé sur la base de la taxation d’impôt 2018. Ainsi, malgré les difficultés financières ren-contrées à cause de la situa-tion actuelle, les personnes impactées n’ont pas le droit à une RIP car la situation ac-tuelle de leurs revenus n’est pas prise en compte.  

Pour que le fonds RIP puisse contribuer efficacement au paiement des primes d’assu-rance-maladie et afin de faire face aux effets de la crise du Coronavirus, il devrait donc également être possible de demander des réductions de primes sur la base de la si-tuation actuelle des revenus.  

En raison de l’augmenta-tion prévue du nombre de

bénéficiaires à l’aide sociale dans les communes suite à la crise, la pression sur le budget RIP ordinaire va aug-menter, respectivement la part des fonds ordinaires dis-ponibles pour les RIP risque de diminuer. Pour éviter cela, il faut fournir des mesures adaptées.  

Le Parti Socialiste du Valais romand demande au gouvernement de prendre les mesures suivantes :  

1. Que le gouvernement adapte rapidement la base de calcul du reve-nu disponible et tienne compte des conditions de revenu actuelles pour le calcul de la demande de RIP. Aujourd’hui, une demande de RIP 2020 peut être déposée si la situation financière a changé et le deman-deur / la demandeuse doit fournir la déclaration d’impôt 2019 pour justi-fier sa demande. Or, c’est bien la situation actuelle qui devrait être détermi-nante.

2. Que le gouvernement fournisse des fonds sup-plémentaires pour les RIP ordinaires afin que le droit à la réduction de primes puisse être effec-tivement mis en œuvre sur la base de la situation actuelle des revenus.

3. Que le gouvernement prenne en charge tempo-rairement une partie des primes d’assurance-ma-ladie pour les personnes se trouvant dans une situation économique modeste à cause de la crise du Coronavirus.

Infos PSVr | Pétition PSVr : pour des subsides, maintenant !

Signez et faites signer cette pétition que vous trouverez sur la page Facebook ou sur le site internet du PSVr !

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L’histoire des syndicats de l’usine ouverte en 1908 fut très mouvementée.

Les conditions de travail étaient très dures : 12 heures de travail par une tempéra-ture de 60° ; une atmosphère très polluée, des salaires de misère et aucune protection sociale.

La première tentative de syndicat apparut une année après, en 1909. Un prêtre anniviard, Jean Follonier fonda la première section valaisanne.

Trente ouvriers qui s’étaient mis en grève furent congé-diés sur le champ. Les ouvriers déçus par l’impuis-sance du syndicat, ne tar-dèrent pas à tourner le dos à Jean Follonier. Son enga-gement social prit fin par une faillite de la coopérative qu’il avait créée. Honteux il

émigra en 1913 au Canada, où il devint lui-même ouvrier. Seize ans plus tard, il revint en Valais après avoir gagné sou par sou la totalité de la somme de la dette de la coo-pérative !

Deuxième tentative en 1916 : le président de commune Alexandre Zufferey fit venir l’abbé fribourgeois Auguste Pilloud, qui n’était pas un moine. Il défendait des posi-tions très progressistes dé-passant de loin la doctrine de l’église... il fonda donc l’URTC (Union Romande des Travailleurs Chrétiens). Le but du président Zufferey était de contenir la colère des métallos avant qu’ils deviennent « la proie facile d’agitateurs socialistes ».

Le syndicat obtint un pre-mier succès, avec l’aide du Conseil d’État, en introdui-sant le « trois fois huit » en

janvier 1917, mais comme l’augmentation de salaire demandée de 1.50 franc par jour ne fut accordée qu’à hauteur de 20 cts., un grand nombre d’ouvriers furent contraints de demander de travailler deux équipes d’affi-lée !

L’abbé Pilloud employa toute son énergie pour dissuader les ouvriers de se mettre en grève et, après l’attentat manqué du 1er mai 1917 sur la conduite d’eau, et lorsque l’armée est entrée au vil-lage, la peur s’empara des ouvriers qui abandonnèrent leur plan de grève.

Le 17 juin, une délégation du syndicat se rendit, tôt le matin, dans le bureau du directeur pour lui présenter, une fois encore, ses reven-dications sur des augmenta-tions de salaire. Le directeur Détraz ne leur laissa pas le temps de parler, il les pria de prendre la porte. Une heure plus tard l’usine était vide, tous les ouvriers avaient posé les outils et quitté les lieux !

Pilloud était opposé à la grève car il craignait l’intervention de l’armée, mais le mécon-

Les chroniques d’Alusuisse | Les aventures syndicales à Chippis (1)

tentement des ouvriers fut plus fort que la peur de l’ar-mée. Sitôt la grève déclarée, la direction congédia tous les ouvriers mais curieusement, quelques 200 fours restèrent en activité. La solution de l’énigme : les ouvriers avaient reçu un ordre de marche, avalisé par le Conseil fédéral ; et se retrouvaient aux fours en tant que soldats sous commandement militaire !

Le 21 juin, la direction annonça qu’elle réembau-chait des ouvriers, avec de nouvelles conditions : Ils devraient travailler 10 heures pour le même salaire.

Le 1er juillet, la direction constatait avec satisfaction que tout était rentré dans l’ordre. La grève matée, l’armée avait vaincu, l’AIAG remportait les trophées. Alexandre Zufferey abandon-na la politique syndicaliste : L’abbé Pilloud dut quitter le Valais : leur syndicat s’effon-dra comme un château de cartes.

Source : « Alusuisse 1888-1988 Une histoire coloniale en Valais » Frank Garbely

Jean-Louis Pitteloud

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Bimensuel – 9e année | Site internet : www.lepeuplevs.ch | Rédaction : Barbara Lanthemann

– PSVR – Rue de Conthey 2 – 1950 Sion – [email protected] | Abonnement annuel : CHF

95.– | Abonnement de soutien : CHF 120.– | Abonnement pour les membres JSVR : CHF 50.– | 

Tarifs de publicité : CHF 200.– (1/8 page) / CHF 400.– (1/4 page) / CHF 800.– (1/2 page) / CHF 1600.–

(page complète) | Administration et publicité : Le Peuple.VS – Rue de Conthey 2 – 1950 Sion –

079 443 76 41 – [email protected][email protected]

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du Valais romand

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Le vengeur masqué

Paris. Eglise Saint-Nicolas-du-Chardonnet. Haut lieu des traditionalistes catholiques, disciples de Lefebvre. Une messe pascale, samedi saint à minuit, en plein confinement.Derrière les portes fermées, les policiers ont trouvé une quarantaine de fidèles. Et un prêtre, imperméable au coronavirus. Ils en rêvent depuis des lustres, de cette messe clan-destine. Comme au temps des catacombes. Les prêtres leur ont enseigné qu’un jour viendra, on inter-dira la messe. Alors voilà, on y est…Les sermons du dimanche sont emplis de ces ap-pels à la résistance, le diable est partout. Le virus, qu’on reconnaît à sa couronne « corona » d’épines rouges, en est l’incarnation. Il faut résister, frères et sœurs. Et s’il faut mourir, ce sera la main de dieu. Si j’étais dieu, la main, je la mettrais en pleine face, à ces fanatiques. Mais dieu, s’il existe, a sûrement d’autres chats à fouetter…

Lors de son Assemblée générale du 11 mars 2020, le Conseil de gestion de la Coopérative Le Peuple.VS a nommé sa nouvelle pré-sidente, Mélina Schröter.

Mélina Schröter était jusqu’en 2018 journaliste au Matin, avant d’intégrer le syndicat Syndicom en tant que secrétaire régio-nale de la section Genève. Elle dispose d’une excellente connaissance de l’uni-

vers journalistique et apportera à n’en pas douter un regard neuf et pétillant à

notre bi-mensuel.

L’équipe du Peuple.VS lui souhaite la cordiale bien-venue et se réjouit de cette collaboration future !

Le Peuple.VS remercie Gaël Bourgeois pour son

engagement de longue haleine à la tête de la Coopérative.

Nouvelle Présidente pour le Peuple.VS