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nventées en Angleterre, les courses de chevaux

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Inventées en Angleterre, les courses de chevauxarrivent en France à la fin de l’Ancien Régime,

sous l’influence de quelques aristocrates. Balayépar la révolution de 1789, l’élevage du cheval netarde pas à renaître, dès le début du XIXème siècle,soutenu par Napoléon et son besoin de monturesmilitaires. Les Haras nationaux sont rétablis, etles courses, qui sélectionnent les chevaux les plusrapides et résistants, encouragées. Le galop resteprépondérant, mais les courses de haies et lescourses de trot apparaissent dès le règne deLouis-Philippe, dans les années 1830-1840. Pourle trot, c’est un officier des Haras nationaux,Ephrem Houël, qui tente en vain de convaincreles autorités politiques, avant de recevoir l’appuiinattendu d’un marchand de vin de Cherbourg,désireux d’organiser un spectacle et d’attirer lesétrangers dans cette ville de garnison alors forttriste ! Les 25 et 26 septembre 1836, sur les pla-ges de la Manche, les premières courses officiellesde trot voient le jour.

En septembre 1857, est fondée à l’Hôtel de villede Feurs « la Société d’Encouragement pour laproduction et l’élève de chevaux dans la Loire ».Son principal instigateur, le marquis Emmanuelde Ponçins, va à son tour, comme Ephrem Houëldeux décennies plus tôt, se heurter à de vivesrésistances. Les Haras nationaux, qui avaienttenté en vain d’implanter des étalons dans ledépartement, ne croient pas au projet, pas plusque le préfet. Il faudra l’appui du duc de Persigny,un des hommes forts du régime de Napoléon IIIet lui-même originaire de la Loire, pour donner lecoup de pouce du destin. Cent cinquante ans plustard, avec le soutien indéfectible de la mairie deFeurs et le travail de générations successives debénévoles passionnés, la Société des Courses deFeurs est plus vivante que jamais.

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« L’élève des chevaux faisant de grands progrès dans le département de la Loire, et promettant d’immenses ressources aux Cultivateurs, une Société nouvelle se forme pour les encourager et les diriger dans cette voie d’amélioration. Son but unique est donc de favoriser

et d’encourager la production et l’élève des chevaux dans la Loire, de toutes manières, mais spécialement par des primes et des courses. Les Chevaux nés et élevés dans la Loire pourront seuls concourir, exception faite pour les poulinières qui, bien qu’étrangères au

Département par leur naissance, seront suitées d’un poulain né et élevé dans la Loire. »(tiré des Statuts de la Société)

Une nouvelle société

Les deux précurseurs du sport hippique dans la Loire

150ans d’existence pour laSociété Hippique !

Comment imaginer la somme d’énergiedéployée par des personnes aujourd’huidisparues, pour donner naissance auxcourses de chevaux puis les développerdans une région, au départ, guère pré-disposée ? Pour cela, il faut retenir deuxnoms, deux hommes qui peuvent êtrequalifiés de véritables précurseurs : lemarquis Emmanuel de Ponçins etFrancisque Balaÿ. Deux personnalitésde milieu et de formation différentes,mais qui se lièrent d’amitié et mirentleurs efforts en commun.Le plus âgé des deux, Francisque Balaÿ,appartenait à une famille stéphanoiseayant fait fortune dans le négoce. Il serendait souvent en Angleterre pouracheter des matières premières, notam-ment du tissu. Du pays qui, les françaisdoivent bien l’admettre, a inventé lescourses de chevaux, il revint avec desidées en tête. Son père avait commencé àacheter des terres, à Chalain-le-Comtal.Lui-même augmenta ce patrimoine et

créa la ferme modèle de Sourcieux. Ilassainit ses terres, et, par un importantapport financier, permit le percement,longtemps attendu par les agriculteursde la plaine, du canal du Forez.Passionné de chevaux, il commença àacheter des juments vers les années

1850, mais se rendit rapidement comptede la difficulté d’élever dans le Forez.Pas de race fixée, pas d’étalons valables,et surtout un désintérêt de la populationpour le cheval, auxquels étaient préférésles ânes ou les mules, jugés moins fragi-les et moins coûteux.Au même moment, le jeune marquis dePoncins (il était né en 1830) faisait à peuprès le même constat. Dans sa ferme desPlaces, sur la commune de Saint-Cyr-les-Vignes, il rencontrait des problèmes ;à l’époque, la plaine du Forez était consi-dérée comme malsaine, le paludismeétait fréquent et donnait de la fièvre.Sous l’influence de Francisque Balaÿ,Emmanuel de Poncins se lança à sontour dans de grands travaux d’irrigation,aménagea un réseau de fossés et decanaux, fit labourer les terres par descharrues de son invention, puis, un peuplus tard, introduisit des vaches laitièresanglaises et, bien sûr, des chevaux. Lui-même bon cavalier, il pensait qu’organi-ser des courses donnerait enfin aux agri-culteurs le goût des chevaux.

Emmanuel de Ponçins

Unissant leurs efforts etentraînant avec eux

d’autres grands proprié-taires terriens, Emmanuelde Poncins et FrancisqueBalaÿ passent alors à l’action. En septembre 1857, à lamairie de Feurs, ils créentla « Société d’encourage-ment pour la production etl’élève des chevaux dans ledépartement de la Loire ».Un bureau de neuf mem-bres est formé, en prenantsoin d’y inclure des repré-sentants des trois arron-dissements de Montbrison, Roanne etSaint-Etienne. A l’époque, la plupart descourses ont lieu en Normandie, ou bien,sous l’impulsion des Haras Nationaux,près des stations, comme celle d’Aurillacpar exemple. Dans la Loire, où même lesHaras ont renoncé à activer des stationsd’étalons, après quelques tentativesratées, il s’agit donc d’une première.La tâche est immense. Il faut convaincre

les réticences, comme celle du préfet, quiest persuadé que le Forez n’est pas uneterre où l’on peut élever des chevaux. Ilfaut insister là-dessus : dans l’esprit deleurs fondateurs, si les courses de Feursdevaient être un spectacle pour la popu-lation, c’était bien pour lui donner legoût du cheval, et l’envie aux agricul-teurs les plus aisés d’en posséder et d’enélever. Le Pmu n’existait pas, les gens

devaient venir sur lechamp de courses pourvoir des chevaux. C’étaitplus qu’un sport (le motn’était pas encore répan-du), c’était une œuvred’intérêt public ! Plus tard, après le désastrede la guerre perdue contrela Prusse en 1870-1871,quand le désir de revancheet le besoin de chevauxpour l’armée se feront sen-tir, les courses, notammentcelles de trot, trouverontune nouvelle justification :elles sélectionnent les

meilleurs éléments de la race demi-sang,apte à amener le matériel militaire et leshommes sur les lieux du combat. Mais nous n’en sommes pas encore là :en 1857, dans une plaine du Forez alorsde mauvaise réputation, tout est à faire.Comment organiser des concours et descourses ? Sur quel terrain ? La premièreréunion est fixée au 13 septembre 1858,il faut faire vite.

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Cette première réunion de courses à Feurs est un véritable évènement pour la petite ville. Le rassemblement des chevaux, celui de leur entourage, qui va des commis de ferme aux grands

propriétaires de la noblesse ou de la bourgeoisie, et bien sûr le nombreux public attiré par ce nouveauspectacle, tout cela crée de l’animation, de la veille au lendemain. Prenant les devants, la mairie a demandé au sous-préfet de « permettre aux cafetiers et autres débitants de la commune,

pour ces trois jours seulement, de tenir leurs établissements ouverts après l’heure fixée par l’arrêté de Monsieur le Préfet. »

Le commerce local et les courses venaient ainsi de se lier pour cent cinquante ans…

Le programme de la journée du 13 septembre 1858

La première réunion hippique de Feurs

Une fois constituée, en 1857, laSociété hippique de la Loire

doit affronter de nombreusesoppositions et difficultés. D’abordl’opposition du Préfet, qui répondtoujours à l’armée, à la recherchede chevaux, que la région duForez n’est pas propice à l’élevagede tels animaux. Puis à l’opposi-tion des ministères du régime del’empereur Napoléon III, effrayésdevant les ambitions du marquisEmmanuel de Poncins et deFrancisque Balaÿ : ils préconisentseulement l’organisation de con-cours, alors que la Société Hip-pique tient à présenter, le mêmejour, un concours le matin et descourses l’après-midi. Un conflitéclate avec le ministre de l’Agri-culture, qui retire finalement lasubvention promise. Qu’importe, la Société feracomme elle le voulait, appuyée parle duc de Persigny, un natif de laLoire, proche de l’empereur.

Autre question importante : oùétablir dans le département ce pre-mier champ de courses ? La villede Montbrison (qui vient de per-dre sa préfecture, au profit deSaint-Etienne) offre une subven-tion et présente un projet, qui

consisterait à tracer une pisteautour de l’étang de Savigneux.Un projet coûteux, qui sera aban-donné, d’autant que les éleveursde la région de Roanne ne tiennentpas à se déplacer à Montbrison,trop loin pour eux. Au contraire,Feurs occupe un point centraldans le département, c’est là sonpremier atout. Deuxième atout : laproximité d’un terrain, facile d’ac-cès par la route ou par le cheminde fer, à la sortie nord de la petiteville. Propriété de la famille de

Vivens, il est loué par la communeet mis à la disposition de la Sociétéhippique. Le sol est plat, le sous-sol sablonneux, et une piste engazon de 1.800 mètres, d’une lar-geur comprise entre 10 et 15mètres, va rapidement être instal-lée. De grands piquets signalent letracé à la corde, tandis que des tri-bunes, d’abord provisoires puis endur, sont construites face aupoteau d’arrivée. L’hippodrome deCivens est né. Il va fonctionnerainsi jusqu’en 1924.

8 à 10 heures du matin

inscription et examen des chevaux(62 chevaux seront présentés).

10 heures à midi

travail du jury.

12 heures

entrée du public.

13 heures 30

distribution des primes pour les chevaux examinés.

15 heures

les courses, au nombre de trois :• une au trot monté, • une au trot attelé, • une au galop,

toutes disputées sur 2.000 mètres.

Les cafetiers profitent des courses

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Maire de Feurs, et déjà connu pour ses connaissances en matière d’agriculture, Jean-Pierre de Poncins avait étécontacté par les services de l’empereur Napoléon 1er. Celui-ci avait un besoin urgent de chevaux, pour livrer ses

batailles. Il était à la recherche de nouvelles régions d’élevages possibles. Au terme d’une enquête menée très sérieusement, auprès de nombreuses personnes, le marquis de Poncins répondit notamment :

« peu de départements sont plus propres que celui de la Loire à l’éducation de chevaux de selle excellents (…) Desprix pour les plus belles juments, pour les plus beaux poulains exciteraient puissamment l’émulation. Au milieu

de nos vastes plaines traversées de belles routes, des courses pourraient être installées avec avantage. »Des paroles de précurseur, que quarante-cinq ans plus tard, son fils Emmanuel, fondateur de la

Société Hippique du Forez, allait tenter de mettre enfin en application.

Le rapport de 1812

La famille de Poncins au service de la cause hippique

Avant la Révolution de 1789,Jean Hector Montaigne,

marquis de Poncins, était déjà leplus grand propriétaire de la plainedu Forez. Pour lui et les siens, lesévènements politiques allaient avoirde sérieuses conséquences : ache-teur de biens nationaux mis sur lemarché, il augmenta considérable-ment la surface de ses domaines,mais lui-même fut tué lors du siègede Lyon, en octobre 1793. Son filsJean-Pierre n’avait pas émigré. Ilconserva une grande partie desbiens familiaux, et, vers 1830, étaitpropriétaire de plus de mille hecta-res ! Selon un dicton populaire, « les Poncins peuvent se rendre deSaint-Cyr-les-Vignes à Feurs sansjamais quitter leurs terres ». Il eutdeux fils : l’aîné, Emmanuel, prit letitre de marquis, le second, Léon,celui de comte. On les retrouve tousles deux à la création de la SociétéHippique du Forez, en 1857,Emmanuel comme président (il lerestera jusqu’en 1872), Léoncomme secrétaire (jusqu’en 1892).Emmanuel de Poncins fut, avec sonami Francisque Balaÿ, le véritablecréateur des courses hippiques dans

la Loire. Il y consacra du temps, del’argent, et il donna lui-mêmel’exemple en développant un éle-vage de pur-sang dans son Harasdes Places, à Saint-Cyr-les-Vignes.A cet effet, il avait acheté en 1861Vert Galant, le premier étalon derace introduit dans le Forez. Il étaitégalement très bon cavalier ; dansles premières années de courses àFeurs, il remporta plusieurs épreu-ves pour gentlemen, et l’une de sesvictoires, acquises aux dépens dumarquis d’Avoncourt, resta célèbreet fit l’objet d’articles élogieux dansla presse locale. De nos jours, nousne connaissons pas de présidents desociétés de courses qui revêtent lacasaque ! Le marquis de Poncinssavait également faire preuve degénérosité : lors des épreuves réser-vées aux fermiers, il n’était pas rarequ’il prête ses chevaux, et mêmequ’il en achète, pour que les jeunesjockeys en herbe puissent goûteraux joies du turf.Tous les efforts d’Emmanuel dePoncins ne furent pas toujours com-pris et récompensés. Au lendemainde la guerre perdue de 1871, lassé àl’idée de tout reprendre à zéro, il

quitta la présidence de la Sociétédes Courses de Feurs, dont il futnommé président d’honneur. Il seretira aux Places, voulut en faireune ferme modèle, mais à sa mort,en 1902, son endettement était telque ses quarante-cinq chevauxfurent rapidement dispersés envente publique. Mais il avait trans-mis sa passion pour les courses : sonfils Maurice devint à son tour prési-dent la Société de Feurs, de 1931jusqu’à son décès, en 1957, aussitôtsuivi par son fils Henry, présidentde 1957 à 1965. Plus près de nous,un arrière-petit-fils d’Emmanuel dePoncins, Hubert, disparu en 2004,joua un rôle important dans lasociété, notamment comme commis-saire, apprécié pour son sérieux etsa disponibilité. D’autres membresde cette grande famille, riche denombreux enfants, devinrent offi-cier des haras nationaux, d’autresfurent même explorateurs !Aujourd’hui, si les temps ontchangé, si les grands domaines sontmorcelés, le nom de « de Poncins »reste intimement lié à l’histoire de laplaine du Forez et à celui de sescourses hippiques.

Emmanuel de PonçinsPrésident de 1857 à 1872

Léon de PonçinsPrésident de 1892 à 1897

Maurice de PonçinsPrésident de 1931 à 1957

Henry de PonçinsPrésident de 1957 à 1965

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Une écurie performante

Stéphanie Félicité deBoubée, marquise de

Vivens, née en 1825, décédéevoici un peu plus de cent ans,en 1905, est aujourd’huioubliée. Pourtant, les coursesde trot régionales, et laSociété Hippique de Feursen particulier, lui doiventbeaucoup. Ne serait-ce queparce que les deux hippodro-mes utilisés à Feurs ont étéconstruits sur ses terres.Des terres immenses, issuesde son grand-père Jean-François de Boubée, seigneurde la Bâtie à Saint-Cyr-les-Vignes, puis de son pèreEtienne, dont elle fut la seulehéritière. Mariée à AugusteMarie de Méric, marquis deVivens, elle en fut rapidementveuve. Fille unique, veuve et sansenfants, la marquise aurait pu secontenter de mener une vie oisive, àl’abri de tout besoin. D’ailleurs,dans la plaine, on utilisait couram-ment l’expression « riche comme lamarquise de Vivens ». Le bruit de

ses attelages, qu’elle conduisait elle-même, résonnait sur le pavé deFeurs quand elle venait en ville. Carla jeune marquise était une passion-née de chevaux. Dès 1857, quandles membres de la toute jeuneSociété Hippique de la Loire

s’étaient mis en quête d’unterrain susceptible de setransformer en hippodrome,c’est tout naturellement versla famille de Vivens qu’ilss’étaient tournés. A la sortiede la ville, en direction deRoanne, sur la commune deCivens, quelques hectaresloués par l’intermédiaire dela ville avaient fait l’affaire.Bien plus tard, au début desannées 1920, quand il s’agitde construire un nouvel hip-podrome, l’ombre de la mar-quise planait encore. A samort, elle avait fait don deplusieurs terrains à la ville deFeurs, comme ceux quiappartenaient avant la révo-lution de 1789 au Couventdes Minimes. C’est dans ce

parc, situé tout près du centre, quela Marquise faisait enterrer seschiens bien-aimés, comme deuxpierres tombales en gardent aujour-d’hui encore le souvenir. Et c’est làque l’hippodrome a pris place. Il yest toujours.

Stéphanie Félicité de Boubée

Mais l’histoire de la Marquisede Vivens et des courses de

chevaux ne s’arrête pas là. Au harasde Civens, un élevage et une écuriede trot allaient se développer, depuisles années 1880, et remporter ungrand nombre de victoires. Dans larégion, l’écurie de la Marquiseoccupa rapidement la premièreplace. Il n’était pas rare qu’elle four-nisse les deux ou trois premiersd’une même épreuve, comme dans lePrix des pouliches disputé à Feurs le10 septembre 1894 : Némésis,Navarette et Norma formaient letrio gagnant d’une épreuve quicomptait sept partantes. Le mêmejour, le meilleur cheval de l’écurie,Lambin 1’40, remportait à Feurs lePrix des Eleveurs, course atteléedotée de 600 francs au premier, plus150 francs à l’éleveur. La veille,Lambin avait déjà gagné à Feurs,mais dans une course au monté.

Et le 2 novembre de la même année,il allait tenter sa chance à Vincennes,dans l’Omnium des trotteurs, uninternational disputé sur 5.000mètres ; il ne déméritait pas et seclassait cinquième sur treize par-tants. Un long voyage peu récom-pensé, puisque seuls les quatre pre-miers avaient droit à une allocation,mais il ne fait aucun doute que larichissime Marquise n’entretenaitpas son écurie en pensant à ladépense. Lambin devint ensuite éta-lon, au même titre que Faisan III1’28, qui détint pendant longtempsle record des courses de Lyon. Lamarquise acheta plusieurs jumentsaméricaines, par l’intermédiaired’écuries parisiennes. Cet avantagegénétique devait se révéler décisif : àl’époque, dans la Loire comme ail-leurs, beaucoup de trotteursn’étaient que des demi-sang carros-siers, issus de croisements obscurs…

Dans son testament, la marquise avaitconstitué une rente annuelle pourl’entretien de ses chevaux. Elle dési-rait ardemment que l’écurie lui sur-vive, mais son seul héritier, un loin-tain neveu installé dans le Gers, s’endésintéressa rapidement. L’entraîneurde ses chevaux, François Berthon,avait hérité de soixante hectares etrécupéré quelques juments. Il tentajusque dans les années 1920 de conti-nuer l’œuvre entreprise, sans grandsuccès. Aujourd’hui, toutes les sou-ches maternelles créées dans l’élevagede la Marquise de Vivens sont étein-tes. Le haras de Civens a changé plu-sieurs fois de propriétaire, il abrita denouveau des étalons de trot pendantles années 1970-1980, mais plusaujourd’hui. Seuls quelques boxes,une plaque, une photographie de laMarquise visible au Musée d’Assier etque nous reproduisons ici, sont lesvestiges de cette lointaine époque.

Quand la plus grande écurie de trot de la Loire

appartenait à une Marquise

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La société hippique de la Loire de 1859 à 1872

Malgré l’essai réussi de 1858, l’ad-ministration n’était toujours pas

convaincue par la pertinence d’orga-niser une activité hippique à Feurs.L’année suivante, elle impose donc latenue d’un autre concours, à Roanne :seuls une vingtaine de chevaux serontprésentés. A Feurs, ce sont soixante-dix concurrents qui prennent partaux concours et aux courses. Uneépreuve supplémentaire, le Prix desDames, financée par souscription, estajoutée au programme. Rapidement,les pouvoirs publics se rendentcompte de la popularité des courses àFeurs et accordent enfin des subven-tions à la Société Hippique, tandisque le concours de Roanne sera sup-primé après 1865.La Société Hippique de Feurs va peuà peu développer ses activités. Unpremier steeple-chase est organisé en 1863. Puis le concours et les courses vont être séparés en deuxjournées consécutives, toujours orga-nisées début septembre, les fameuses « journées de septembre ». Il est vraique le programme s’est étoffé : dès1865, il se compose de onze courses :- deux au trot attelé, une sur 2.000

mètres, une sur 4.000 mètres,- deux au trot monté, là aussi sur

2.000 ou sur 4.000 mètres,- deux au galop,- deux en haies, dont une réservée

aux gentlemen,- deux en steeple-chase, dont une

également pour les gentlemen,

- en fin de réunion, une course autrot réservée aux cultivateurs, « pour tous chevaux de tout âge etde tout espèce appartenant à sonpropriétaire ».

Parallèlement, le marquis de Poncinset la Société Hippique se sont investisdans une autre tâche, fondamentale àleurs yeux pour enraciner l’amour ducheval dans le Forez : la créationd’une école de dressage. Elle ouvre en 1864 et a plusieurs buts : apprendre le dressage des chevaux, l’équitation avec les guides,la monte au galop et au trot. Unentraîneur d’origine anglaise exerçant

à Chantilly, H. Jacobs, vient spéciale-ment à Feurs chaque été, suivi plustard par Grange, un ancien écuyer del’école de Saumur. Dans son haras desPlaces, le marquis de Poncins faitvenir un maréchal-ferrant de Parisqui apprend aux maréchaux locauxl’art de ferrer les chevaux de sang.D’autres activités annexes se mettenten place, comme celle des bourreliers,dont émergera la famille Bandiera,qui est encore présente de nos joursdans le sport hippique. Des concoursde dressage, où l’on décerne des bre-vets de cochers, sont mis en place.

Hélas, cet effort coûte cher à laSociété Hippique. En 1868, l’écoledoit fermer ses portes. Puis, les nua-ges de la guerre contre la Prusse sefont de plus en plus menaçants : en1870, les courses sont annulées. Ellesrecommenceront le 1er octobre 1871,avec un programme réduit à huitcourses. La France a perdu la guerre,les subventions publiques diminuent,le nombre de cotisants à la SociétéHippique a été réduit de moitié.Fatigué de devoir chercher de nouveaux appuis, et désireux de seconsacrer à la mise en valeur de sesimmenses domaines agricoles, leMarquis de Ponçins fait part de sadémission, en octobre 1872. LeComte Joseph Palluat de Besset leremplace. Une première page de l’his-toire de la Société Hippique de laLoire vient d’être tournée.

Natif de Saint Germain l’Espinasse, au nord de la Loire, Victor Fialin était un proche deLouis Napoléon Bonaparte, devenu l’empereur Napoléon III en 1852. Sous le titre de Comtede Persigny, il devint ministre de l’Intérieur. Il était intervenu, sollicité par la SociétéHippique de la Loire et par son président Emmanuel de Ponçins, pour aplanir les difficultésavec les Haras nationaux, et permettre la tenue de la première réunion, en 1858. Deux ansplus tard, en 1860, il devait lui-même venir assister aux courses de Feurs, ce qui donna lieu àune grande agitation dans la petite ville. Les témoins de l’époque décrivent ainsi cette visite :« Un train spécial est arrivé à la gare, puis le cortège a pris place dans des voituresdécouvertes pour se rendre à l’hippodrome, situé au-delà de la ville, dans un magnifique

emplacement. Il était escorté de la Compagnie des Sapeurs-pompiers de Feurs et d’une nombreuse cavalcade com-posée des jeunes du pays, musique en tête. Un détachement de la gendarmerie ouvrait la marche.Sur son passage on avait élevé deux arcs de triomphe. Depuis la gare jusqu’à la sortie de la ville, les rues étaientbordées de mâts reliés entre eux par des branches de feuillage couronnées de drapeaux et d’oriflammes, et toutesles maisons étaient pavoisées. Sur l’hippodrome, une des tribunes était décorée aux armes du Comte. »Après un tel accueil suivi des courses, et, le soir, d’un banquet à l’Hôtel de Ville, le Comte de Persigny ne pouvait devenirque l’un des plus fidèles soutiens de la Société Hippique de Feurs !

La visite du Comte de Persigny en 1860

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La vie des courses foréziennes de 1872 à 1918

Malgré la démission en 1872 deson fondateur Emmanuel de

Poncins, aussitôt nommé présidentd’honneur, la Société Hippique deFeurs va se relever. Les dures épreu-ves de la guerre perdue contre laPrusse, qui a annexé l’Alsace et laLorraine, ont favorisé en France lanaissance d’un fort élan patriotique.La revanche est dans l’air… A cetitre, le contexte est favorable pour lessociétés hippiques : le cheval estconsidéré comme une arme de guerre,son élevage est encouragé par les pou-voirs publics, et les courses doiventjouer un rôle de sélection pour lesmeilleurs étalons et poulinières.

Dans les années 1880-90, deux nou-velles sources d’argent permettent ledéveloppement des sociétés provin-ciales :- en premier, la part que doivent

reverser à la province les grandessociétés parisiennes, dès 1886 pourla Société des Steeple-chase, en1895 pour la Société sportive d’en-couragement, enfin en 1904 pour laSociété d’encouragement du chevalde demi-sang. Elles financent cha-cune une ou deux courses.

- deuxièmement, le pari mutuel, quiprend de plus en plus d’importance.Dès 1887, sur l’hippodrome deFeurs-Civens, 2% sont reversés àl’Assistance publique et 4% revien-nent à la Société des courses. La loi

du 2 juin 1891 fixe les règles du parimutuel à l’échelon national : le pré-lèvement opéré est de 10%, soit 7%pour les frais de la Société, 2% pourles œuvres locales de bienfaisance,et 1% pour l’élevage. Comme lesfrais de gestion des sociétés decourse ne sont que de 3 à 4%, il restechaque année un bénéfice, auquelvient s’ajouter celui des centimes,pour améliorer les hippodromes.

A Feurs, la Société des courses peutaussi compter sur un appui sans faillede la municipalité. Elle fait travailler

les artisans locaux. Il faut construiredes tribunes, fixes ou provisoires,mettre des barrières, installer l’électri-cité ; mais il faut aussi faire à manger,recevoir les chevaux et leur entou-rage, qui arrivent souvent la veille etlogent dans les hôtels et leurs dépen-dances. Toute la petite ville est mobi-lisée pour les deux journées de cour-ses, toujours fixées au début du moisde septembre.En retour, les commerçants et artisansn’hésitent pas à mettre la main à lapoche quand il le faut. En témoigne laliste que nous publions ci-contre etqui concerne les souscripteurs duPrix de l’Industrie et du Commerce,où l’on voit que le « sponsoring » nedate pas d’hier. Parmi les donateursles plus importants figurent GeoffroyGuichard, qui fut épicier à Feursavant de devenir le fondateur descélèbres magasins Casino, ainsi queMonsieur Goléo, lequel n’est autreque le grand-père du président actuel.

Hélas, la tension avec l’Allemagneaboutit au déclenchement de la pre-mière guerre mondiale. Les coursesprévues les 13 et 14 septembre 1914n’auront pas lieu. L’activité hippiquene reprendra à Feurs que cinq ansplus tard, en septembre 1919, tou-jours sur le champ de courses deCivens. Mais il apparaît vite que lesinstallations sont dépassées et qu’unnouvel hippodrome doit voir le jour.

Dès les premières années de son activité, la Société Hippique de la Loire avaitinscrit à son programme, en fin de réunion, une épreuve appelée Prix desFermiers. Il était spécifié que les chevaux devaient avoir été élevés par les fermiers et présentés par eux seuls. En 1886, on précisa que les fermiersdevaient « cultiver eux-mêmes la terre, dans des domaines d’une superficieinférieure à vingt hectares », pour éviter que les gros propriétaires terriens

puissent les concurrencer. Mais un autre problème survint : l’apparition dans la Loire des dresseurs de chevaux, appelés plus tard entraîneurs. Le principal était Garnier, un fermier installé à Craintilleux. Le Conseil Général, quisubventionne la Société, est appelé à délibérer et reconnaît que Garnier, « avec son expérience du dressage, l’emporterasur tous ses concurrents, lors même que ces derniers posséderaient des chevaux de plus grande valeur ». Une solutionintermédiaire est trouvée : permettre aux cultivateurs de confier leurs chevaux à des jockeys, pour leur donner le moyende lutter contre les entraîneurs. Plus tard, vers 1897, nouvelles complications : la Société d’Encouragement pour l’amélioration du cheval français de demi-sang (actuelle SECF) demande que chaque trotteur soit déclaré, avant d’êtreengagé. La Société de Feurs proteste : « les inscriptions sont impossibles pour les cultivateurs. Avant peu de temps leschamps de courses de province ne seront plus fréquentés que par les écuries d’entraînement. Le but de la société hippique de la Loire est de favoriser l’élevage du cheval par les petits cultivateurs ».Peine perdue, les courses deviennent un sport et se professionnalisent. Toutefois, le vœu initial du marquis de Poncinsde donner le goût du cheval aux paysans du Forez ne restera pas sans effet. Après 1918, l’élevage va renaître, et desnoms locaux comme ceux des Berger, Bérujat ou Favard commencera à apparaître sur les programmes.

Les courses pour fermiers,

ancêtres de nos courses d’amateurs

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La première guerre mondiale de1914-1918 a marqué la fin de

la « Belle Epoque », mais les coursesrestent aussi populaires qu’avant.L’activité des sociétés de provincereprend dès que possible. A Feurs,les 14 et 15 septembre 1919, l’hippodrome de Civens accueille denouveau les deux réunions tradi-tionnelles de la fin d’été. Malgré untemps pluvieux, le succès est aurendez-vous : plus de 3.000 person-nes se sont déplacées. Les annéessuivantes, la fréquentation ne cessed’augmenter, et il apparaît rapide-ment que le champ de courses, quidate de 1858, n’est plus adapté.Comment faire ? Après avoir envi-sagé un agrandissement du site, lesdirigeants de la Société Hippiquetrouvent avec la Mairie, alors dirigée par Antoine Drivet, une

meilleure solution : acquis par lamunicipalité après la disparition dela Marquise de Vivens, le parc del’ancien couvent des Minimes, situéen pleine ville, ferait bien l’affaire.Le projet se met en place, avec laconstruction d’une piste de 1.325mètres, bien sûr en herbe, qui prend

la forme d’un 8. En effet, la sociétépropose des courses dans les troisdisciplines, et les sauteurs peuventainsi bénéficier d’un parcours desteeple-chase qui comporte un pas-sage de rivière. Autre différenceavec la configuration d’aujourd’hui :les épreuves se disputent corde àdroite. Le poteau d’arrivée est situéjuste après la nouvelle tribune dupesage (où l’on payait cinq francsl’entrée, plus dix francs pour lesvoitures), vaste bâtiment en dur,assez novateur pour l’époque.Quant à la pelouse (à 3 francs l’entrée), elle est ouverte dans lapartie gauche du 8 et son accès sefait uniquement par la rue qui longele dernier tournant actuel. Ce nou-vel hippodrome a fière allure. Il va rapidement être surnommé « le Chantilly du Forez ».

1925 : la naissance d’un nouvel hippodrome à Feurs

Un mode de financement original

La situation de la Société Hippi-que du Forez est très saine, elle

a su, pendant la guerre, mettre unpeu d’argent de côté. Elle peut aussicompter sur de nombreux sociétai-res, plus de 450 en 1925. Mais cettecréation d’hippodrome n’aurait pasété possible sans un montage finan-cier original, qui implique à la foisdes fonds privés et un soutien public.En effet, la Mairie se porte cautiond’un emprunt de 130.000 francs,contracté à 4% et remboursable survingt-cinq ou trente ans. Pour cetemprunt, la Société fait alors appel à la souscription publique, avec suc-cès : 147 souscripteurs vont apporter163.500 francs, soit une somme suf-

fisante pour que tous les travauxpuissent être terminés rapidement.Sur la liste des souscripteurs, setrouve au premier rang le présidentde la Société, le Comte Palluat deBesset. De nombreux commerçantset artisans de la ville témoignentaussi de leur confiance pour l’activitéhippique. Les propriétaires de che-vaux comprennent à leur tour qu’ilfaut soutenir la Société. Les deuxplus gros prêteurs, à hauteur de5.000 francs chacun, seront mes-sieurs René Bedel et VictorFaurand, deux industriels stépha-nois qui commencent tout juste àdévelopper leur écurie, le premier augalop, le deuxième au trot.

Comment une Société qui bénéficied’un tel soutien, à la fois des pouvoirspublics, de la population locale, et dumonde du cheval, pourrait-elle ne pasréussir ? Les efforts entrepris pour lacréation de ce nouvel hippodrome,inauguré les 6 et 7 septembre 1925, netarderont pas à être récompensés. Dèsla première année, le pari mutuel pro-gresse de 20% par rapport aux résul-tats obtenus sur l’ancien hippodromede Civens. En 1926, il augmenteencore de 30% par rapport à l’annéeprécédente ! Près de soixante-dix ansaprès la création de la SociétéHippique de la Loire, les courses deFeurs viennent tout à coup de prendreune autre dimension.

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Un arrêt forcé

Inauguré le 6 septembre 1925, le nou-vel hippodrome de la Société

Hippique du Forez prend place dans lecadre magnifique du parc de la Ville.Comme le succès populaire est au ren-

dez-vous, l’activité de la société ne vapas tarder à se développer. Dès 1927,une troisième journée, fixée au mois dejuin, vient s’ajouter aux deux « journéesde septembre », traditionnelles depuis

plus d’un demi-siècle. En 1930, c’est lacréation d’une quatrième journée, à lami-juillet. Et, en 1933, d’une cinquièmeréunion, le dernier dimanche d’avril, quiouvre désormais la saison. La subven-tion du Conseil Général double enmoins de dix ans. Quant aux prix distri-bués, ils vont tout simplement être mul-tipliés par cinq, passant de 54.000 francsen 1926 à 276.000 francs en 1937. Avecle recul, on s’aperçoit que l’entre-deux-guerres a vraiment été « l’Age d’Or »pour les courses de province. Rien quepour la réunion du premier dimanche deseptembre, ce sont plus de 10.000 per-sonnes qui envahissent l’hippodrome deFeurs. Et toutes ne viennent pas du can-ton : les gares de Lyon-Perrache et deRoanne délivrent plus de 3.000 billetspour permettre aux turfistes de se ren-dre dans la plaine du Forez ! On com-prend mieux pourquoi la Compagniedes Chemins de Fer P.L.M. sponsorisealors une épreuve du programme….

Hélas, la crise économique desannées 30, puis surtout la seconde

guerre mondiale, vont profondémentbouleverser ce tableau. Ainsi, la Sociétédes Courses de Saint-Etienne, qui fai-sait courir sur l’hippodrome de Villars,est dissoute en janvier 1938 et ne repar-tira pas. Celles de Montbrison et deRoanne ont déjà cessé leur activitédepuis longtemps. Seules Feurs etSaint-Galmier, plus rurales et qui béné-ficient d’un fort soutien de la popula-tion, seront rescapées à la fin du conflitmondial. Celui-ci a contraint à annulerles réunions. Pourtant, en avril 1940, lemarquis Maurice de Poncins écrivaitencore au préfet : « nous allons tenterd’organiser une réunion hippique dansle courant de l’année. Nous n’avonsqu’un seul désir, secourir l’élevage ducheval fortement éprouvé par la guerre

et aider les éleveurs et propriétaires àconserver leurs chevaux (…) bienentendu, cette réunion serait donnéesans apparat, dans la plus grande sim-plicité ». Mais le 15 mai, alors que laWehrmacht, l’armée allemande, a péné-tré sur le sol français depuis cinq jours,la réponse arrive, négative, « en raisondes risques aériens qui rendent indis-pensables et urgentes des mesures spé-ciales de sécurité pour toutes manifesta-tions se déroulant en plein air ». Lescourses de Feurs ne reprendront qu’à lafin des hostilités.Après-guerre, la société hippique vapoursuivre son développement. Unnouveau bâtiment, qui regroupe lesbalances et les locaux techniques, estédifié au début des années 50, ainsiqu’une nouvelle petite tribune, dans leprolongement de la plus grande. La

piste en huit est devenue une piste circu-laire, les courses d’obstacles ayant étéabandonnées. Sur le même gazon conti-nuent à se disputer les courses de galopet de trot. Dans les limites du parc de laVille, l’hippodrome ne peut pas s’éten-dre. Au début des années 70, un dépla-cement sera même envisagé au nord deFeurs, dans le domaine du Palais. Unprojet très ambitieux est alors soumis àla mairie. Il comporte la création d’unepiste spécifique pour le galop, d’uneautre piste, à l’intérieur de la première,pour le trot, et enfin, en utilisant la par-tie centrale, d’un parcours d’obstacles. Mais le projet sera abandonné et le « Chantilly du Forez » restera finale-ment à sa place. Il faudra attendre lesannées 1990 pour que de nouveauxchangements interviennent et donnentaux courses de Feurs leur visage actuel.

Le « Chantilly du Forez », de 1925 à 1998

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L’hippodrome de Feurs dans les années 60

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La société hippique de la Loire et l’élevage local

Al’origine, les courses de Feurs onttrouvé leur seule justification dans

la création et le développement de l’éle-vage du cheval dans la plaine du Forez.Ainsi, en 1858, au préfet qui pensait qu’ «un hippodrome serait inutile dans un payssans élevage », le marquis Emmanuel dePonçins répondait que « l’élevage ne sedéveloppera jamais si on ne commence paspar montrer aux cultivateurs ce que doitêtre un cheval, la manière de l’élever et leparti à en tirer ». Lui-même devait donnerl’exemple dans sa propriété des Places,non loin de Feurs. En 1861, il achète VertGalant, un étalon pur sang qui fera lamonte pendant dix ans et aura uneinfluence importante sur la race locale,croisé avec des juments souvent de diver-ses provenances et aux origines incertai-nes. Jusqu’à sa mort, en 1902, le marquisde Ponçins restera un fervent partisan de

la race pure, pensant que ce type de che-vaux est le plus approprié pour donner dessujets capables, pour les plus rapides d’en-tre eux, de courir, et, pour les autres, derendre service aux cultivateurs.Mais l’homme qui joue un rôle décisif dansl’élevage du cheval forézien s’appelleJoseph Ory (1826-1884). Vétérinaireréputé, auteur de nombreux livres, ilachète dès 1850 un anglo-percheron, qu’ilnomme fort à-propos Espoir du Forez.Après les tentatives sans suite des Harasnationaux, Joseph Ory prend le relais etcrée à Feurs une station d’étalons, en étantsoutenu par le Conseil Général. Il n’hésitepas à se déplacer en Normandie pouracheter des demi-sang. Son successeur,Joseph Ory fils (1852-1921), un tempssecrétaire de la Société des courses deFeurs, et qui devint maire de la petite villependant deux mandats, entre1900 et 1912,

va poursuivre dans la même voie. En1888, il se rend à Caen et achèteForgeron, un anglo-normand qui est lepremier étalon de la région approuvé parles Haras nationaux en tant que trotteur.En tout, les Ory père et fils vont proposerpas moins de vingt-sept étalons aux culti-vateurs et éleveurs de la Loire. Une autrestation d’étalons privée, située àCraintilleux, jouera un rôle important :celle d’Henri Garnier, le fermier du baronde Saint-Genest. Pour l’anecdote, un deses étalons nommé Cocasse sera même enfonction, de 1884 à 1888, à Saint-Etienne,dans un local qui lui est réservé placeMarengo. A l’époque, le cheval est indis-pensable à la ville comme à la campagne !Enfin, les Haras nationaux parviennent às’implanter dans la Loire à la fin du siècle,avec deux stations à Montbrison et àRoanne.

Même la généalogie des chevaux fait parfois resurgir la lumière du passé. Si les souches créées voici plus d’un siècle par les pionniersde l’élevage dans la Loire sont presque toutes éteintes (c’est le cas de celles de la marquise de Vivens), quelques rameaux subsistentencore. Un exemple : Lulu Molière, troisième du quarté régional disputé le 2 septembre dernier, lors des festivités marquant le centcinquantenaire de la société, appartient à une souche maternelle uniquement développée dans la Loire (celle des « Jarlette »,d’Antoine Marnat). Il descend en ligne directe d’une jument nommée Ironie, élevée en 1908 par Gabriel Balaÿ, un proche parent deFrancisque Balaÿ, l’un des fondateurs de la Société Hippique de Feurs… Comment ces hommes du passé apprécieraient les coursesd’aujourd’hui ? Nul ne peut le dire, mais ils seraient déjà heureux de voir qu’ils n’ont pas œuvré pour rien. Beaucoup de chevaux sontélevés dans la plaine du Forez, et, au cœur même de la ville de Feurs, le noble animal a encore sa place sur l’hippodrome.

Un lointain descendant

Des cultivateurs aux industriels

Qu’en est-il du vœu initial du marquisEmmanuel de Poncins et de

Francisque Balaÿ, soucieux de donner aux« petites gens » du Forez, à travers les courses, la passion du cheval ? En 1897,alors que chaque trotteur doit maintenantêtre inscrit à la Société d’encouragementpour l’amélioration du cheval français dedemi-sang, ancêtre de la S.E.C.F. actuelle,pour être engagé, Feurs proteste : « les inscriptions sont impossibles pour les culti-vateurs. Avant peu de temps, les champs decourses de province, pour les courses autrot, ne seront plus fréquentés que par lesécuries d’entraînement. Le but de la sociétéhippique de la Loire est de favoriser l’éle-vage du cheval par les petits cultivateurs. »Mais on ne peut arrêter l’Histoire… Lescourses sont devenues un sport, leur professionnalisation est en marche. Aprèsla guerre de 1914-1918, les grands proprié-taires terriens comme les industrielslocaux, tous soucieux de maintenir ou dedévelopper leur écurie, emploient desentraîneurs confirmés. En plat, ce sontLassard (chez René Bedel), au trot, ce sontSimonard (pour Victor Faurand),Devoucoux (pour Jean-Marie Vial) ou

encore Puzenat (pour Gabriel Thomas).Mais les efforts de la Société hippique de la Loire n’auront pas été vains. A Feursmême, où des galopeurs s’entraînent, l’écu-rie de Charles Giraudon brille pendant denombreuses décennies. Et au trot, beau-coup d’éleveurs vont se mettre à attelereux-mêmes leurs poulains et seront à labase de véritables « dynasties », dont les

noms peuvent encore figurer sur les pro-grammes actuels : les Berger, Bérujat, deCurraize, Favard, Staron, Tissot,…, tousapparaissent dès l’entre-deux-guerres.Jusqu’en 1939, le Forez fournira une cen-taine de chevaux par an à la « remonte »,destinés à l’armée, mais, peu à peu, ce sont les courses qui sont devenues le principaldébouché pour l’élevage équin.

Le haras construit à Saint-Cyr les Vignes pour l’écurie Bedel, dans l’entre-deux-guerres, est une réalisation absolument nouvelle dans l’histoire de l’élevage du cheval en Forez.

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L’accès à la première catégorie

Inauguré en 1925, l’hippodrome duParc, surnommé le « Chantilly du

Forez », allait donner satisfaction pendant longtemps. Forte de ses neufréunions annuelles, dont sept assortiesdu quarté régional (d’un apport finan-cier alors plus important pour lessociétés de province qu’aujourd’hui),la Société Hippique pouvait dans lesannées 80 développer un nouveauprojet de tribunes. Le 3 septembre1989, est inauguré un bâtiment flambant neuf regroupant les balan-ces, le restaurant panoramique, lesvestiaires, ainsi qu’une tribune de neufcents places assises.Mais c’est la piste, toujours en herbeet commune aux trotteurs et galo-peurs, qui devait faire l’objet des plusgrandes transformations. D’un entre-tien difficile, surtout les jours de pluie,elle avait vieilli, tandis que les courseset les chevaux avaient, de leur côté,beaucoup évolués. Surtout, elle empê-chait l’hippodrome de changer decatégorie et de bénéficier de la nouvelle manne financière apportéepar les réunions Pmu, délocalisées enprovince, comme celle obtenue par lasociété voisine de Saint-Galmier dès1996… Conscients du problème, le

président François Paliard et le mairede Feurs, André Delorme, lui-mêmepropriétaire de trotteurs, présentaientun premier projet, avec deux pistes :l’une en herbe pour les galopeurs,l’autre, à l’extérieur de la première, endur, pour les trotteurs. Hélas, officiel-lement pour des raisons techniques etde sécurité, la piste de plat n’allait pasrecevoir l’aval de la société mère,France Galop. Un nouveau projetprenait alors le relais, ne concernantque le trot, avec la suppression de lapiste en herbe et son remplacementpar un nouvel anneau propice à la

vitesse. Ses principales caractéristi-ques : longueur de mille trois centsmètres, largeur de vingt mètres dansles lignes droites et de seize mètresdans les virages, ceux-ci étant relevésà 10 %, sous-sol en pouzzolane etmâchefer recouvert par une couche desable de couleur rosée, système d’ar-rosage automatisé... D’environ troismillions de francs, assuré à hauteurd’un tiers chacun par le Conseil géné-ral, la Ville, et la Société Hippique, lefinancement de la nouvelle piste deve-nait le symbole de l’enracinement dusport hippique à Feurs.

Le jour de l'inauguration de la nouvelle piste, on reconnaît (de g. à dr.) André Delorme, mairede Feurs, Jean Monier, président du Comité régional du Trot, Jacques Chartier, de la S.E.C.F.,François Paliard et Raymond Goléo, de la Société Hippique.

KIMONO BLEU, drivé par Gilles Gauvin, s'impose dans le Grand Prix de Trot 1982, disputé sur l'ancienne piste en herbe et corde à droite.

Des années 1980 au troisième millénaire :

un tournant pour la Société de Feurs

Depuis ce bouleversement, l’hippo-drome n’a cessé d’évoluer, sous la

présidence de Raymond Goléo. Ainsi,en 2001, la construction de nouveauxboxes et de nouvelles stalles donne unaspect nouveau à la partie réservée auxprofessionnels et à leurs chevaux.Désormais classé en première catégo-rie, l’hippodrome peut organiser desépreuves de qualification, et, surtout,

accueillir des réunions Pmu et même,en 2006, un premier quinté, lequel vadevenir annuel à partir de 2008.Autant de ressources financières nou-velles pour la société. Mais le publicn’est pas oublié. Des efforts sont portéssur l’animation, avec la recherche per-manente de sponsors et l’organisationde spectacles divers et variés. En 2007,l’année du cent cinquantenaire de la

Société Hippique, la barre a été misetrès haut, au propre comme au figuré,puisqu’un funambule a même étéconvié à donner un aperçu de sontalent, lors de la première réunion deseptembre ! Mais la Société foréziennea le sens de l’équilibre. Au milieu d’unmonde sans cesse en mouvement, ellefait figure de vieille dame à l’éternellejeunesse d’esprit.

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Le Grand Prix de Feurs

Il est difficile de dater précisémentle premier « Grand Prix de Feurs »

au trot, la dénomination de la courseprincipale de la saison hippique chan-geant de nom à plusieurs reprises.Ainsi, dans les années 1890, l’épreuvela plus richement dotée des deux réu-nions de septembre s’intitulait le Prixdes Eleveurs. Elle offrait 600 francsau propriétaire du premier, auquels’ajoutait une prime de 150 francs àson éleveur.Un peu plus tard, au début du ving-tième siècle, les dirigeants de Feursadoptèrent un système de coursesalors très en vogue, et inspiré de ce quise faisait beaucoup aux Etats-Unis : lapartie liée. Une première puis unedeuxième épreuve étaient d’abord dis-putées avec les mêmes concurrents ; sile même cheval remportait les deuxcourses, il était déclaré vainqueur. Sideux concurrents différents l’avaient

emporté, une troisième manche étaitorganisée, toujours lors de la mêmeréunion, pour les départager, mancheà laquelle les chevaux battus lors desdeux premières pouvaient eux aussiprendre part. Et au cas, heureusementassez rare, où un troisième cheval dif-férent remportait cette nouvelle man-che, une quatrième épreuve devaitalors être organisée, celle-ci ne réunis-sant que les trois vainqueurs des troispremières manches, pour enfin pou-voir déclarer un gagnant ! Bien sûr,ces courses très spectaculaires avaientlieu sur de plus courtes distances qued’ordinaire. A Civens, le Grand Prixdu Forez était ainsi organisé sur 1.600mètres, soit un seul tour de piste, cequi n’empêchait pas les rendements dedistance. Ainsi, en 1911, seules deuxmanches furent nécessaires, la jumentEvincée (élevée et entraînée parEugène Mignon, de la Nièvre) parve-

nant à rendre 120 mètres de handicapà ses neuf concurrents. Ce typed’épreuves favorisait bien souvent leschevaux de sang américain, plus rapi-des et alors nombreux à courir enFrance. Après la guerre de 1914-1918,elles devaient progressivement dispa-raître du programme français. Ellessubsistent aujourd’hui, bien qu’assezrares, aux Etats-Unis ou en Italie.Toujours disputé lors des deux gran-des journées de début septembre, leGrand Prix de Trot de Feurs trouvabien sûr sa place, après 1925, sur lenouvel hippodrome du Parc, où il secourut longtemps corde à droite et surle gazon. Depuis l’inauguration de lanouvelle piste en sable, corde à gau-che, de très bons chevaux sont venuscourir à Feurs. Ainsi, deux vainqueursdu Grand Prix, le vendéen Flambeaudes Pins et le régional Gébrazac, ontensuite pris part au Prix d’Amérique.

liste des lauréats du Grand Prix de Feurs sur la nouvelle piste

1998 : DINO DE JERSEY (Pascal Davy) 1’17’’2 sur 2.850 mètres

1999 : FABULEUX DU LOISIR (Yves Boireau) 1’16’’4 sur 3.500 mètres

2000 : GEBRAZAC (Serge Peltier) 1’16’’2 sur 3.500 mètres

2001 : FLAMBEAU DES PINS (Mathieu Fribault)1’16’’7 sur 3.500 mètres

2002 : HARRY DU COTIL (Igor Blanchon) 1’18’3 sur 3.525 mètres

2003 : JAGUAR BETHUNE (Jean-Philippe Darondel) 1’16’’9 sur 3.500 mètres

2004 : JAZZ NONANTAIS (Jean-Paul Gauvin)1’15’’4 sur 3.525 mètres

2005 : HARRY DU COTIL (Igor Blanchon) 1’16’’7 sur 3.550 mètres

2006 : KELLY JAMES (Renaud Pujol) 1’15’’4 sur 3.500 mètres

2007 : NOISE (Olivier Boudou) 1’15’’5 sur 2.875 mètres

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Historique de la société des courses de Feurs

Septembre 1857 : un groupe d’éleveurs et amateurs de chevaux se réunit à l’Hôtel de ville. Ils décident de la création d’une « Société d’encouragement pour la production et l’élève des chevaux dans le département de la Loire ».

27 mai 1858 : élection d’un président, le mar-quis Emmanuel de Poncins, d’un vice-prési-dent, Francisque Balaÿ, d’un trésorier, LouisBalaÿ, et d’un secrétaire, le comte Léon dePoncins. Un budget de 6.150 francs est établi,avec l’aide des souscripteurs, d’une subventiondu Conseil Général, d’un don du baron desBrosses, de la société d’agriculture de Saint-Etienne, et de la compagnie du chemin de fer.Une subvention du ministère de l’Agriculturen’est pas versée, suite à des désaccords portantsur l’organisation des concours.13 septembre 1858 : la première réunion, àCivens. Concours le matin (soixante-deuxchevaux présentés), et trois courses l’après-midi, deux de trot et une de galop.1859 : pour obtenir la subvention ministérielle,le concours est scindé en deux. Un premier alieu à Roanne, le 9 août, un second à Feurs, lejour des courses. Celles-ci prennent de l’am-pleur : vingt-deux partants au trot, neuf augalop, et trois dans une nouvelle épreuve dehaies, le prix des Dames, remportée par le mar-quis de Poncins lui-même, en selle sur sajument Victoria.1860 : le comte de Persigny, proche deNapoléon III, vient assister à la réunion du 30août. Le programme est de six courses : troisréservées aux chevaux du pays (deux au trot,une en plat), trois autres ouvertes à tous (une enplat, deux en haies). Les chevaux gagnants deces trois derniers prix viennent de Sées (Orne),Moulins (Allier) et Angers (Maine-et-Loire).1863 : création d’un steeple-chase, remportépar un cheval d’une grande écurie parisienne,celle du baron Finot.1864 : les concours et les courses sont séparésen deux journées distinctes, le dimanche étantréservé aux courses.Une école de dressage est ouverte, aux frais dela Société hippique. Elle fonctionnera cinqans, sous la direction d’un entraîneur venu deChantilly, H. Jacobs. La même année, une sta-tion d’étalons est mise en place à Feurs sousl’impulsion de Joseph Ory, vétérinaire.

1866 : séparation des courses en deux jour-nées. Le samedi est réservé aux différentsconcours et aux courses de trot attelé. Ledimanche aux courses de trot monté et auxcourses de galop. Septembre 1870 : la réunion prévue est annu-lée, en raison de la guerre menée contre laPrusse.18 juillet 1871 : le marquis de Poncins convo-que une assemblée générale au cercle duManège, à Saint-Etienne. La Société décide dereprendre ses activités, mais de réserver sescourses aux chevaux de la Loire.1er octobre 1871 : reprise des courses avecneuf épreuves : deux au trot monté, trois autrot attelé, deux en plat, une en haies et unsteeple-chase. Elles réunissent quarante-qua-tre partants.24 avril 1872 : à l’assemblée générale de laSociété, le marquis de Poncins annonce sonintention de se retirer de la présidence, expli-quant qu’il lui est impossible de se charger ànouveau de collecter les subventions.13 octobre 1872 : le comte Joseph Palluat deBesset prend la direction de la Société. Le mar-quis Emmanuel de Poncins est fait présidentd’honneur. La situation est difficile : les financesnationales sont au plus bas (la France a perdu laguerre), les subventions baissent, les cotisationsdes membres de la Société passent de plus de7.000 francs en 1867 à 5.150 francs en 1871.Années 1870 : la Société se rétablit peu à peu.Elle organise sept courses en 1874, puis neufen 1876, et dix en 1879. D’une journée, lesréunions passent à nouveau à deux journées.Années 1880-90 : deux nouvelles sources derevenus permettent le développement dessociétés provinciales. La part que reversent lesgrandes sociétés parisiennes (1886 pour laSociété des steeple-chase, 1895 pour la Sociétésportive d’encouragement, 1904 pour la Sociétéd’encouragement du cheval de demi-sang) ; etle pari mutuel, dont les règles sont fixées par laloi du 2 juin 1891. Le prélèvement opéré est de10%, dont 7% pour les frais de la Société, 2%

pour les œuvres locales de bienfaisance, 1%pour l’élevage. Septembre 1914 : les deux réunions prévuessont annulées, en raison du conflit avecl’Allemagne.Septembre 1919 : reprise des activités.Septembre 1925 : inauguration du nouvelhippodrome du Parc, surnommé le « Chantilly du Forez ».1927 : création d’une troisième journéeannuelle, fixée le deuxième dimanche du moisde juin.1930 : création d’une quatrième journéeannuelle, au mois de juillet.1933 : création d’une cinquième journéeannuelle, le dernier dimanche d’avril.1940 : les réunions prévues sont interdites,comme partout en France, en raison des ris-ques de bombardement aérien.20 juillet 1941 : reprise des courses hippiques.1944 : création d’une piste d’entraînement ensable, à l’intérieur de la piste en herbe. Elle a étéfinancée en partie par Monsieur CharlesGiraudon, qui va y entraîner des pur sang dequalité (Pamponi, Shikani, Carnaval).1947 : un nouveau pavillon des balances estinauguré.1951 : construction d’une nouvelle tribune,au-dessus des gradins, réservée aux profes-sionnels et aux propriétaires.1989 : inauguration du nouveau bâtiment quiregroupe les tribunes, le restaurant panorami-que, les balances et les vestiaires. La Société dis-pose alors de sept réunions par an.1998 : inauguration de la nouvelle piste detrot, disparition de la piste en herbe et descourses de galop.2001 : construction de nouveaux boxes et destalles. L’hippodrome est désormais classé enpremière catégorie.2003 : première réunion Pmu.2006 : premier quinté national.

Liste des présidents de la Société

1857 - 1872 :Marquis Emmanuel de PONCINS1872 - 1892 :Comte Joseph PALLUAT DE BESSET1892 - 1897 : Comte Léon de PONCINS1897 - 1902 : Raoul d’ASSIER

1902 - 1931 :Comte Henry PALLUAT DE BESSET

1931 - 1957 :Marquis Maurice de PONCINS

1957 - 1965 :Marquis Henry de PONCINS

1965 - 1970 : Serge BALAY1970 - 1975 :Comte François PALLUAT DE BESSET1975 - 1988 : Jean de CURRAIZE1988 - 2000 : François PALIARDDepuis 2000 : Raymond GOLEO

Liste des différentes municipalités

1853 - 1865 : Auguste BROUTIN

1865 - 1870 : Eugène d’ASSIER

1870 - 1878 : Comte de PONCINS

1878 - 1881 : Camille PARIAT

1881 - 1891 : Jean-Marie NIGAY

1891 - 1896 : Félix NIGAY

1896 - 1900 : Charles DORIAN

1900 - 1904 : Joseph ORY

1904 - 1908 : Joannès MOLLON

1908 - 1912 : Joseph ORY

1912 - 1940 : Antoine DRIVET

1940 - 1944 : Max GENY

1944 - 1946 : Antoine DRIVET1946 - 1951 : Joseph PARIEL1951 - 1953 : Pierre GAPIAN1953 - 1974 : Félix NIGAY1974 - 1977 : Maurice DESPLACES1977 - 2001 : André DELORMEDepuis 2001 : Benoît GARDET

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Un grand merci à toutes les personnes qui ontparticipé à la recherche historique et à la mise

en forme de cette plaquette, aux photographes, età tous ceux qui nous ont prêté des documents surl’histoire hippique dans le Forez.

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I M P R I M E R I E

42110 FEURS - Tél. 04 77 27 46 66

Décembre 2007

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