9
SPORTS D’HIVER Où skier aux Caraïbes P. 17 TêTE DE TRUC Giroud de la fortune P. 16 NOëL Le conte est bon P. 8-9 TEST à CLAQUES Fions de teint P. 4-5 JAA – 1300 Eclépens PP/Journal – Poste CH SA Du 20 décembre 2013 au 9 janvier 2014 // N o 173 CHF 3.– // Abonnement annuel CHF 140.– // www.vigousse.ch

o teSt Noël tête de truc SportS d’hiver à claqueS Le conte ... · Au Moyen Age, ils étaient idéa-lement bruns et pas trop grands. Jusque-là ça va. «Si l’espace entre les

  • Upload
    others

  • View
    1

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: o teSt Noël tête de truc SportS d’hiver à claqueS Le conte ... · Au Moyen Age, ils étaient idéa-lement bruns et pas trop grands. Jusque-là ça va. «Si l’espace entre les

SportS d’hiverOù skier aux CaraïbesP. 17

tête de trucGiroud de la fortune P. 16

NoëlLe conte est bon P. 8-9

teSt à claqueSFions de teint P. 4-5

JAA – 1300 Eclépens PP/Journal – Poste CH SA

Du 20 décembre 2013 au 9 janvier 2014 // No 173 CHF 3.– // Abonnement annuel CHF 140.– // www.vigousse.ch

Page 2: o teSt Noël tête de truc SportS d’hiver à claqueS Le conte ... · Au Moyen Age, ils étaient idéa-lement bruns et pas trop grands. Jusque-là ça va. «Si l’espace entre les

Vigousse vendredi 20 décembre 2013 Vigousse vendredi 20 décembre 2013

En début d’année, les relents xénophobes agitaient

le pays, ravivés par la propagande liée au scrutin

du 9 février sur « l’immigration de masse ».

Consternantes, certaines affiches des Jeunes UDC

vaudois, genevois ou valaisans embarrassaient les

initiants eux-mêmes, qui toutefois peinaient à s’en distancier

clairement. Dans un registre voisin, la votation du même

dimanche sur l’avortement ressuscitait marginalement un

conservatisme religieux d’un autre âge.

Fin juin, le monde se souvenait de l’attentat de Sarajevo, qui

cent ans auparavant avait inauguré la grande boucherie de

la Première Guerre mondiale. Les autorités militaires suisses

célébraient la gloire des soldats mobilisés tandis que la RTS

consacrait une série d’émissions aux souvenirs d’époque.

Mais on n’évoqua que très peu, hélas, le déchirement entre

une Suisse alémanique et officielle très pro-prussienne et une

Romandie largement pro-française. Et l’on ne rappela pas du

tout qu’Eduard Blocher, grand-père de l’autre, déversait alors

dans la presse zurichoise des torrents de fiel xénophobe et

antisémite en appelant à la dissolution de la Suisse : fustigeant

les Welsches décadents, il prônait le rattachement de la Suisse

germanique et aryenne à l’Empire allemand. Et bien sûr on

tenta encore moins d’esquisser une filiation idéologique du

grand-père au petit-fils.

De toute façon, le Mondial de foot occultait tout. L’élimination

précoce de la Nati (malgré les pronostics d’Alain Morisod qui la

voyait « en demi-finale au moins ») ne détourna pas les regards

du Brésil, où la Coupe du monde fut « une réussite totale ». En

tout cas pour la FIFA, les sponsors et les grands promoteurs,

les ouvriers et les gens des favelas n’ayant pas eu l’heur de

s’exprimer.

Pour le reste, la marche du monde ne varia pas en 2014 :

fléaux naturels et désastres écologiques, conflits armés et

bourbiers humanitaires, rivalités économiques et vains discours

politiques. Le fossé entre riches et pauvres s’est creusé. A

Fukushima, rien n’est réglé. Et le nationalisme des drapeaux et

des frontières, un siècle après la Grande Guerre, est plus vivace

que jamais.

Heureusement, la période des Fêtes est proche. De quoi égayer

les esprits entre vacances au soleil, sapins, cadeaux, agapes,

champagne et petit Jésus*. Bonne année 2015 !

* nom connu de la rédaction

Ç a , c ' e S t F a i t !c ’ e S t p a S p o u r d i r e ! q u e l l e S e M a i N e ! 32

LE CHIFFRE

2%Deux pour cent des

milliardaires de la planète auraient réservé un logis dans la Porsche Design Tower de Miami, conçue pour les ultrariches. « A 32 millions de dollars la piaule, c’était une 

aubaine ! » a confié l’un de ces veinards, qui peinait à trouver un 3-pièces à

Genève.

Comme en 14Laurent Flutsch

DU MoNDE AUx BALkANSVisar Arifaj, graphiste kosovar et moustachu de 26 ans, est le président légendaire autoproclamé du parti politique satirique Partia e Fortë (« parti fort »). Prônant notamment la légalisation de la corruption et l’interdiction des maladies graves, ce facétieux promet de créer 12 000 emplois grâce à… la magie. Son parti bidon a obtenu un siège au Conseil municipal de Pristina ; les autres élus sont des guignols involontaires.

Petite graine Pour lutter contre l’infertilité, des scientifiques de l’institut de nanoscience de Dresde ont créé des spermatozoïdes robotisés et téléguidés. Les petits nageurs ont pour mission d’acheminer des médicaments ou de féconder un ovule. Si jusqu’ici l’expérience a porté sur du sperme bovin, les chercheurs veulent la tenter bientôt sur l’humain. Pour les spermatozoïdes naturels, l’arrivée des robots sonne comme un coup de semence.

La cerise sur le cadeauPour avoir abusé des notes de frais de table, les élus au législatif cantonal de Zoug se sont fait vertement tancer par le bureau du Parlement, lequel a décrété que les tournées de grappa ne seraient plus payées par le contribuable (Neue Zuger Zeitung, 12.11.13). Après un court débat, les députés ont trouvé un compromis : échappant à la règle, le véritable kirsch de Zoug sera toujours remboursé par l’Etat. La démocratie en sort grandie.

La recette de la daube« Dans un bon journal, il faut une femme nue, un animal et un fait divers » : dixit Peter Rothenbühler dans Le Matin Dimanche (15.12.13). Du cul, une bébête et du sang : par modestie sans doute, le grand journaliste omet de livrer la formule intégrale de ce qu’il appelle un « bon journal » : une femme nue, un animal, un fait divers et une connerie de Peter Rothenbühler.

Noir, c’est noir !Voulant rendre hommage à Nelson Mandela sur Twitter, l’illustre champion de natation français Amaury Leveaux a attribué au défunt leader sud-africain la phrase « I have a dream », de Martin Luther King. Même hors compétition, Leveaux nage complètement.

Page 3: o teSt Noël tête de truc SportS d’hiver à claqueS Le conte ... · Au Moyen Age, ils étaient idéa-lement bruns et pas trop grands. Jusque-là ça va. «Si l’espace entre les

Vigousse vendredi 20 décembre 2013 Vigousse vendredi 20 décembre 2013

Vendredi au réveil, le miroir montre une tête de brochet : traits tirés, teint terne, œil vitreux. Des mesures s’imposent. Tiens, il paraît que les méthodes tradi-tionnelles et sainement naturelles des temps anciens reviennent en force. Visons donc la beauté d’an-tan : teint diaphane, chevelure ondoyante, érotisme discret. Prodigue en créatures fatales, l’époque romaine reste une réfé-rence. Quoique… Pour le teint, ces dames utilisaient de la poudre d’escargot séché. Manque de bol, ce week-end il ne pleut pas et j’ignore où débusquer ces gas-téropodes par temps sec. Quant aux autres ingrédients antiques (crotte de crocodile, huile de tor-tue, graisse de cygne, fiente de veau), j’émets quelques réserves aussi bien pratiques qu’idéolo-giques.

Peut-être vaut-il mieux miser sur la « beauté médiévale », dont nombre de pages internet font aujourd’hui l’apologie. D’abord le teint : Alde-brandin de Sienne, illustre prédé-cesseur d’Yves Rocher, préconise de s’appliquer, le soir venu, une pâte à base de farine ; puis, le ma-tin, d’ « estuver » le visage avant d’appliquer une poudre colorante blanche. Chiche !Je malaxe donc ledit mélange fari-neux et, à la manière d’un boulan-ger pris de démence, le tartine sur mon visage. Après avoir mis ma literie en piteux état et manqué de m’étouffer trois fois, je trouve le sommeil. Jusqu’à 3 heures du ma-tin. La préparation a séché, la peau tiraille.

A l’aube, je découvre son aspect sous le pain surprise : rien à signa-ler. La figure n’est ni plus blanche

PerLimPiNPiN Les soins cosmétiques inspirés du Moyen Age sont très en vogue. Et vogue la galère.

La beauté d’autrefois ? Merci, une autre fois

t e S t à c l a q u e S4

Grand classique des repas de fa-mille, la fondue chinoise figure, selon un sondage de l’Institut Link, au menu d’un Helvète sur cinq durant les Fêtes. Ainsi, les congé-los des supermarchés regorgent-ils de paquets de viande prétranchée et calibrée, pour tous les goûts et tous les budgets. Bien que les tranches soient souvent trop fines pour conserver un autre goût que celui de la sauce, la chose peut avoir l’air appétissant, du moins tant qu’on ne lit pas ce qui figure sur l’emballage.Souvent en effet, les provenances de la bidoche confirment que la fondue chinoise est bien un plat exotique : ainsi la gamme M Clas-sic de Migros contient-elle du bœuf uruguayen, du poulet brésilien et du cheval canadien... Par ailleurs, qu’elle soit suisse ou non, la viande n’est pas toujours très ragoûtante.

Sur le paquet de bœuf suisse de Denner (37,90 francs le kilo) ou celui de poulet M Classic (46 francs le kilo), on découvre la présence d’additifs bizarres tels que le lactate de calcium E327 et la maltodextrine. Le premier est un correcteur d’acidité déconseillé aux enfants en bas âge, qui n’ont pas encore développé les enzymes pour l’assimiler. Le second, sorte de sirop de glucose, agit comme liant… Un liant dans de la viande

en tranches ? Mais pour quoi faire ? Pour tenir ensemble les petits fragments de barbaque qui composent les tranches. Hélas oui, ces portions surgelées si pratiques sont fréquemment constituées de miettes agglomérées entre elles, pétries, puis découpées élégam-ment en fines tranches. Bon appé-tit !

Que les fondus de chinoise se rassurent : on peut toujours trou-ver de la vraie viande qui ne relève pas du puzzle. Ça s’achète chez le boucher du coin, à prix pas forcément exorbitant. A la bou-cherie de Montchoisi à Lausanne par exemple, la viande de bœuf est entière, congelée (25 francs le kilo) ou fraîche (48 francs le kilo). Non seulement c’est plus avanta-geux qu’au supermarché, mais les tranches sont plus épaisses et donc plus savoureuses. Entre ça et l’ag-gloméré de bœuf uruguayen aux additifs, on a vite fait de trancher !

Noémie Matos

Chinoiseries de fondue

c o N S o & c o N S o r t S 5

ni plus nette (mais elle est plus fatiguée). Dans la matinée, de pe-tits boutons font leur apparition. Il est conseillé de les combattre avec de l’alun, de l’absinthe ou du vif d’argent. Le premier, je l’uti-lise déjà. Pour la seconde, pas le temps de monter dans le Jura. Je me contenterai du vif d’argent. Ah, c’est du mercure ? Alors non, tant pis !

A défaut, essayons la recette anti-rides qui faisait fureur en 1300 : « Pour combattre les rides, de la violette et de la mauve sont mises à bouillir dans du vin. Il faut alors placer le visage au-dessus de la vapeur qui s’en dégage. » Faute de mauve, je me contenterai de 3 fleurs de violette volées chez la voisine. Après 10 minutes de fumigations, je n’y tiens plus : je rajoute du sucre, de la cannelle et j’appelle les copines.Suite du marathon : les sourcils. Au Moyen Age, ils étaient idéa-lement bruns et pas trop grands. Jusque-là ça va. « Si l’espace entre les sourcils n’est pas suffisant, il est conseillé de les oster. » L’espace est très suffisant.

Passons à la beauté des dents, si emblématique du Moyen Age. Al-debrandin préconise de se garder « de vomir souvent », car ça abîme la dentition. Sage conseil que j’ap-plique à la lettre en complétant le traitement par une astuce de Hildegarde de Bingen : garder de l’eau en bouche une heure durant afin d’amollir le dépôt autour des dents. Mon sourire devrait faire

sensation, et ce même si je fais l’impasse sur la poudre d’os de seiche, dont on dit que le pouvoir abrasif fait des merveilles.

Bilan : samedi soir, une mine à faire peur (aux hommes d’aujourd’hui, du moins), deux copines ivres et mortes de rire dans le salon, et pas mal de ménage à faire. Quoi qu’il en soit, j’ai raté le coche

depuis longtemps : au Moyen Age, la vraie beauté était celle de la pucelle, et pour une femme la vieillesse com-mençait à 28 ans. De plus, les soins d’embellissement étaient condam-nés par l’Eglise au motif qu’ils pré-tendaient modifier l’œuvre divine. Vu le résultat, Dieu devrait me par-donner assez vite. Sacha Durant

PUB

Cave de la Crausaz

vous souhaite de bonnes fêtes de fin d’année La cave reste ouverte les 27, 28 et 30 décembre (horaire normal)

ainsi que le 31 décembre jusqu’à midi

www.cavedelacrausaz.ch021 808 53 54

de bonnes fêtes

ainsi que le 31 décembre jusqu’à midi

Buzzer sur la boucheBAiSe-vAiN Les damoiseaux du monde entier rivalisent d’originalité pour rouler des pelles à des demoiselles. Et en guise de pelles, ils se prennent des râteaux.

La semaine dernière, la vidéo d’un puceau états-unien a fait le tour du web : planté dans une rue piétonne avec un panneau « Kiss me, I’m des-perate », soit « embrasse-moi, je suis au fond du bac », ledit dadais a été vu par des dizaines de millions de personnes. Etonnamment, les passantes jouaient le jeu, collant goulûment leurs lèvres sur le petit gars rougis-sant. Quelques mois auparavant, un Français avait déjà connu le suc-cès avec une mendicité buccale du même tonneau. Il se vantait alors de pouvoir embrasser quasiment

n’importe quelle fille en allant sim-plement lui demander de le faire. Devant la caméra, en tout cas, ça semblait marcher.

L’ennui, c’est qu’à chaque vidéo de ce genre des centaines d’internautes en pleine misère sentimentale s’en inspirent. Sur YouTube, on n’en compte plus les émules. Absolu-ment pathétiques, des godelureaux sautent comme des chiens en rut sur les passantes désabusées, encoura-gés par les ricanements immatures de leur copain de classe qui les filme en bavant d’excitation. Après le tren-

tième râteau, ils se rendent confusément compte que la vidéo qui les a tant inspirés était probablement un peu truquée et abondamment montée. Bref : les débiles qui tentent la drague et le baiser de rue par You-Tube ne sont pas près de sortir du désert affectif. C’est une excel-lente nouvelle pour You-porn ! Jonas Schneiter

«Belle»-mamaninspirée de l’époque médiévale, voici une idée cadeau : le coffret belle-maman, avec gel douche à l’amiante, gommage à l’arsenic et lait corporel à l’extrait de plomb. Toxique ? Non non, juste délicieusement rétro.

Page 4: o teSt Noël tête de truc SportS d’hiver à claqueS Le conte ... · Au Moyen Age, ils étaient idéa-lement bruns et pas trop grands. Jusque-là ça va. «Si l’espace entre les

Vigousse vendredi 20 décembre 2013 Vigousse vendredi 20 décembre 2013

Avertissements distribués comme des petits pains, personnel qua-lifié éjecté ou poussé à la démis-sion… : déjà évoqués dans Vigousse (10.05.13), les exploits de Claude Crettol à la tête de l’EMS sierrois de Beaulieu continuent de plus belle. Et ils affectent aussi les pen-sionnaires. Dès son arrivée, il avait fait enlever tous les rideaux et les plantes vertes tout en modifiant la signalétique en couleurs : le per-sonnel avait alors dû déployer des trésors de patience pour expliquer aux résidents, paniqués par ces changements brutaux, que l’EMS n’allait pas fermer !

Dans ce registre, évoquons l’his-toire d’Alain*, un pensionnaire suivi par un curateur. D’une taille impressionnante, Alain est bipo-laire, mais ses crises sont parfai-tement gérables : « N’importe quel professionnel sait les encadrer, c’est notre métier », témoigne quelqu’un qui l’a bien connu et soigné. Mais voilà : la direction a décidé qu’Alain fait tache à Beaulieu. C’est ainsi qu’un jour d’août 2013 le curateur se retrouve devant la porte de la chambre 204, où le nom d’Alain ne figure plus. Ses affaires, réunies dans cinq cartons, sont à la cave. Il apprend qu’Alain a été transféré à l’hôpital psychiatrique de Malévoz. L’information officielle de ce départ

n’arrivera qu’ensuite, par lettre antidatée. Le curateur ne décolère pas : « Cette façon d’agir, digne du Far West, sans concertation aucune, a foutu en l’air ce que j’avais mis dix ans à construire. »L’éjection d’Alain dérange aussi des gens à l’intérieur de l’établissement. « Il a été très digne dans son départ, il a été dire adieu à tout le personnel de Beaulieu », rapporte-t-on. Et de savoir que le malheureux végète désormais en hôpital psychiatrique en indigne plus d’un. D’autant qu’un autre résident, nettement plus « dangereux », qui rosse les infirmières à coups de canne et qui terrorise tout son étage, n’est quant à lui pas du tout inquiété. Mais il s’agit d’un nom à particule, fort connu dans la ville, avec à la clé une fortune sans doute plus consistante que celle d’Alain. Une donnée sonnante et trébuchante qui doit compter vu les normes de rentabilité posées par la direction.

voici deux mois, l’EMS de Beaulieu a eu droit à un audit de l’infirmier cantonal, lequel se serait déclaré « enchanté » de la prise en charge des pensionnaires. Alors, où est le problème si l’administration est contente ? Joël Cerutti/Agence PJ Investigations

* prénom d’emprunt

Tri SéLeCTiF A l’EMS de Beaulieu, les vieux jugés indésirables ne font pas de vieux os.

Sierre : le home est un loup pour l’homme

F a i t S d i v e r S e t v a r i É SF a i t S d i v e r S e t v a r i É S 76

« On s’engueulait, la police passait… »

Audience en correctionnelle dans un tribunal d’arrondissement. Noms fictifs mais personnages réels et dialogues authentiques.

Monsieur Martin est accusé de voies de fait qualifiées, vol d’importance mineure, dommages à la propriété, escroquerie, filouterie d’auberge, menaces, contrainte et violation d’une obligation d’entretien. Son épouse, dont il est séparé, est poursuivie pour dommages à la propriété.– Commençons par les stations-service, fait le juge. A maintes reprises, vous avez fait le plein et, au moment de payer, prétendu que votre carte fonctionnait mal, laissé la copie de votre permis de conduire et promis de revenir régler la facture. Ce que vous n’avez jamais fait.– mon client reconnaît les faits et s’engage à payer les plaignants s’ils retirent leurs plaintes, déclare son avocat.Affaire conclue.– Accusation suivante : après une nuit dans un hôtel de luxe avec une dame, vous êtes parti sans payer ni la chambre ni les consommations.– C’est vrai, maugrée l’accusé alors que sa femme renifle. Je veux bien payer la note si la directrice retire la plainte.– Avec plaisir ! et n’hésitez pas à passer dans mon établissement pour qu’on règle ça, piaille la directrice en battant des cils face à l’accusé, beau gosse.– Durant plusieurs mois, enchaîne le juge, vous n’avez pas versé la pension alimentaire de votre fils. Du coup, le BrAPA (Bureau de recouvrement et d’avance sur pension alimentaire), à qui la mère a cédé ses droits, a porté plainte.– Oui, je n’en avais pas les moyens. mais j’ai recommencé à payer.– vous confirmez, madame ? demande le juge.– C’est le fils qu’il a eu avec une autre, réagit l’épouse. Nous, on a deux enfants : le SPJ (Service de protection de la jeunesse) nous en a retiré la garde et l’a confiée à mon frère.– Ah ! Donc, monsieur, vous reconnaissez les faits ?– Oui, et je vais essayer de payer. Faut juste qu’on trouve un arrangement mensuel.– Je note que vous vous reconnaissez débiteur. Pour le reste, voyez avec le BrAPA. Passons aux plaintes de votre ancien employeur : une assurance a remboursé à l’entreprise le prix de deux ordinateurs endommagés, vous avez empoché l’argent. et

vous avez passé toute une série de nuits dans des hôtels de luxe aux frais de votre patron.– Pour les hôtels, c’est vrai. mais pour les ordis, c’est mon boss qui m’a demandé d’encaisser le fric : il était aux poursuites et craignait qu’on le lui saisisse.– ensuite il y a trois autres séjours dans un hôtel non réglés, poursuit le juge. vous admettez ?– Oui, mais non ! On a dormi dans cet hôtel avec ma famille (ndlr : son épouse actuelle et leurs enfants), car on était à la rue et il faisait froid. Le CrS (Centre social régional) devait payer notre chambre !– et pourquoi ça n’a pas été fait ?– Je leur ai envoyé les factures, mais ce n’est pas un hôtel avec lequel ils ont un accord.– Au tour de l’appartement que vous avez sous-loué 10 mois. votre famille a saccagé les lieux : murs et sols souillés, fenêtres et portes cassées, frigo et four endommagés, etc.– Les gamins ont dessiné sur les murs, un carreau était brisé et j’ai amoché une porte en la claquant, c’est tout.– vous confirmez, madame ?– J’étais en dépression, on s’engueulait tout le temps, la police passait. C’était une période irréaliste, pleine d’excès, ça a détruit l’appartement. Je suis désolée, murmure l’accusée.– restent les menaces contre le concierge et les voisins ainsi que les violences contre madame, qui a porté plainte avant de se rétracter.– il est très agressif, tout le monde avait peur dans l’immeuble, et il fait du karaté, témoigne le concierge.– Je m’emportais, c’est vrai. mais j’allais mal, la situation était difficile… résume l’accusé.Madame Martin est libérée des chefs d’accusation. Son mari est reconnu coupable de vol d’importance mineure, escroquerie, filouterie d’auberge, menaces et violation d’une obligation d’entretien. Il est condamné à une peine privative de liberté de 6 mois et à une amende de 500 francs. Tous deux sont débiteurs de 14 500 francs pour l’appartement qu’ils sous-louaient. Les frais de procédure sont à leur charge : 4713,20 francs pour elle, 13 689,60 francs pour lui. Lily

PLUS vrAi QUe

VECU

Réparations – OccasionsRéparations – Occasions

- Électroménager- Électroménager- Aspirateur- Aspirateur- Machine à café- Machine à café- Gros-ménager- Gros-ménager- TV, Hi-Fi- TV, Hi-Fi- Ordinateur- Ordinateur- iPhone, iPad- iPhone, iPad

route de Renens 4, 1008 Prilly, 021 624 64 74

En panne ?En panne ?

Ne jetez pas ...Ne jetez pas ...

Faites réparer !Faites réparer !

La Bonne CombineLa Bonne Combine

www.labonnecombine.chwww.labonnecombine.ch

- réparations toutes marques- réparations toutes marques- garantie de 6 mois sur nos réparations- garantie de 6 mois sur nos réparations

Place Chauderon 5 - 1003 LausanneTél. 021 329 11 11 - www.pocoloco.ch

Un repas d’entreprise original. Ambiance exotique,

festive & décontractéeMenus spéciaux pour groupes

PUB

q u e l l e S e M a i N e !

Le 28 octobre 2013, Jean avait manqué un rendez-vous profes-sionnel important à Genève. Motif : son vol Swiss au départ de Londres avait été bizarrement dérouté sur Düsseldorf, sous prétexte de mé-téo défavorable, alors que d’autres compagnies assuraient normale-ment la liaison Londres-Genève (Vigousse, 15.11.13). Résolu à ne pas lâcher l’affaire, Jean a écrit à l’Office fédéral de l’aviation civile (OFAC), qui s’en lave les mains : « D’éventuelles pré-tentions civiles, telles qu’un droit à une indemnisation ou à un rembour-sement de même qu’à un dédomma-gement, doivent être revendiquées

Vol à la tireselon les procédures civiles prévues en droit suisse. » L’OFAC le renvoie au bureau des plaintes de l’aéro-port, à Londres. Jean, qui demandait un dédom-magement de 2000 francs, préfère alors se plaindre directement à Swiss. La compagnie le remercie de sa compréhension « quant au fait que nous ne prenons pas en charge les frais indirects », comme ceux d’un rendez-vous raté à Genève. Mais, « en signe de notre estime et afin de vous dédommager, Swiss prend la liberté de vous adres-ser un bon de voyage d’une valeur de 50 francs ». Une estime à 50 balles, voilà un geste de haut vol. J.-L. W.

WWW.DS-SA.CH

POUR UNE POIRE

?

PEUR D’ETRE PRIS

Page 5: o teSt Noël tête de truc SportS d’hiver à claqueS Le conte ... · Au Moyen Age, ils étaient idéa-lement bruns et pas trop grands. Jusque-là ça va. «Si l’espace entre les

Vigousse vendredi 20 décembre 2013 Vigousse vendredi 20 décembre 2013

Oh non, chef…

Et moi, je ne soutiens pas les Roumains !

Mais c’est n’importe quoi !

Je n’ai jamais prôné la retraite à 75 ans !

Laissez-moi finir mon histoire. Le meilleur est encore à venir.

Alain ! Didier ! Silence !

Ça va être l'heure de vous raconter mon traditionnel conte de Noël, les enfants.

Et impossible de trouver un nouveau job, car, à cause de la libre circulation défendue par Didier, des Roumains et des Bulgares ont piqué toutes les bonnes places. Alors le brave homme reste toute la journée chez lui à regarder des épisodes de « Derrick » à la télé.

Il était une fois un brave homme qui avait tout perdu. Il n’avait plus de boulot depuis qu’Ueli avait fermé la caserne dans laquelle il travaillait.

Il aurait bien voulu prendre une retraite anticipée, mais avec le relèvement de l’âge à 75 ans pour en bénéficier mis en place par Alain, le pauvre homme n’y avait pas encore droit. Alors il est bien obligé de continuer à chercher un emploi, même s’il sait que personne ne veut de lui.

Pitié, chef…

C’est chaque année la même plaie…

Ueli, Johann, Simonetta, soyez sages !

Allons !

Mais si, je suis parfaitement dans cet état d’esprit !

J’ai pris beaucoup de joie à partager équitablement les vannes entre vous tous, et maintenant vous allez me foutre le camp et me laisser en paix manger la bûche tout seul !

Et n'oubliez pas de mettre un cadeau dans ma chaussette en partant.

De quoi parlez-vous, Eveline ?

Je sais pas si vous avez bien saisi l’esprit de Noël, chef…

Et ainsi s’achève mon joli conte de Noël.

De joie, de partage, de paix…

Tout son argent discrètement mis de côté, qui avait été découvert par l’administration lorsque Johann avait abandonné le secret bancaire, lui avait été confisqué. Le pauvre homme en était réduit à manger de la pâtée pour chats.

Incapable de payer ses impôts, qu’Eveline venait d’augmenter de 300%, ni même la nouvelle taxe sur les piétons imposée par Doris, le brave homme était traqué de partout. Alors il décida de se suicider pour échapper à tous les méchants qui le persécutaient.

Pour survivre, il ne lui restait donc plus qu’à mendier dans la rue, mais Simonetta venait d’interdire cette pratique et le pauvre homme se faisait régulièrement battre par la police.

10

9

Page 6: o teSt Noël tête de truc SportS d’hiver à claqueS Le conte ... · Au Moyen Age, ils étaient idéa-lement bruns et pas trop grands. Jusque-là ça va. «Si l’espace entre les

Vigousse vendredi 20 décembre 2013 Vigousse vendredi 20 décembre 2013

Chers briseurs de mariage,L’assemblée législative du Territoire de Canberra ayant autorisé les mariages gays en octobre dernier, la loi est en-trée en vigueur samedi 14 dé-cembre. Sur les douze coups de minuit, plusieurs couples d’amoureux béats se sont donc empressés de célébrer leurs noces.Aussitôt, vous, les conserva-teurs aigris à basses tendances homophobes du gouvernement, avez saisi la justice pour qu’elle annule ce que vous considérez comme des mariages flan. Et comme au pays des kan-gourous les unions sont régies par la loi fédérale et non par celle des Etats, les 27 ma-riages conclus jusqu’alors ont été jugés inconstitutionnels. Ils seront prochainement annu-lés.Une victoire mesquine qui vous fait danser et bondir de joie ! Vous qui, tel votre premier ministre Tony Abbott, vous enorgueillissez d’être de bons chrétiens, vous êtes crasse-ment heureux et comblés d’avoir fait le malheur de personnes qui s’aiment. Un comporte-ment d’autant plus laid qu’il s’inscrit en période de fêtes, d’amour et de tolérance, ainsi que le prétendent vos hypo-crites croyances.pour vous, l’amour du prochain a des limites, une attitude qui me donne juste envie de vous railler et vous haïr, jusqu’à ce que l’amer nous sépare.

Alinda Dufey

Aux autorités australiennes Maux d’homos

B i e N p r o F o N d d a N S l ' a c t u 11

Le COUrrier DU CHIEUR

F a i t S d i v e r S e t v a r i É S10

Mes meilleurs autoportraits ratés

Règlement de comptes à Hockey Corral

Le JOUrNAL iNTime DU PrOFeSSeUr JUNGe Cette semaine : emboîtant le pas à Obama, je me livre à l’art du selfie, l’autoportrait au smartphone.

CrOSSe PreSSiON Les sportifs sont de grands sensibles : les hockeyeurs, par exemple, ont tellement peur de plaire à leur public qu’ils préfèrent encore perdre…

10 décembre. Après la photo prise par Barack Obama, David Ca-meron et Helle Thorning-Schmidt lors des funérailles de Mandela, j’ai envie moi aussi de me mettre aux selfies, ces autoportraits réalisés au moyen d’un smartphone. Y a pas de raison : les chefs d’Etat ne sont pas les seuls à avoir des choses in-téressantes à photographier !

14 décembre. Me suis rendu à l’enterrement de mon contem-porain Alcide, qui n’a pas passé l’hiver. Au moment de la mise en terre, j’ai glissé sur le gazon hu-mide, ai chuté sur le cercueil au fond du trou et ai défoncé le cou-vercle avec mon postérieur. J’en ai profité pour un rapide selfie avec le cadavre d’Alcide. Le cliché ne donne pas grand-chose, car il y avait de la terre sur l’objectif.

18 décembre. Rendez-vous chez le dentiste. Je tente un selfie pendant qu’il m’administre un trai-tement de racine sur l’une des dernières dents qui me restent. J’évalue mal les distances et lui colle ma main dans l’œil, ce qui le fait sursauter et occa-sionne le fraisage accidentel de ma langue, mon palais, mes fosses nasales et ma boîte crânienne. Au

Quel est le point commun entre un scientifique et un journaliste sportif ? Non, ce n’est pas le goût vestimentaire ; quoi qu’on en dise, certains scientifiques s’habillent avec style. Voici la bonne réponse : tous deux dissertent sur l’avantage à domicile. Dans la plupart des sports en effet, un athlète ou une équipe a plus de chance de gagner en jouant « à la maison » plutôt qu’à l’exté-rieur. Et pour une fois il ne s’agit ni d’un mythe ni d’une illusion : l’effet a été maintes fois documenté statistiquement. L’équipe qui reçoit, indépendamment du sport prati-qué et du niveau de compétition, gagne en moyenne environ 60 % des matches.

Bien sûr, les supporters sont per-suadés qu’ils en sont les seuls res-ponsables (sinon, vraiment, on se demande à quoi ils serviraient). Mais bien d’autres facteurs entrent en jeu : l’ampleur du déplacement effectué par l’équipe visiteuse, l’habitude du terrain, la longueur de la saison, la complaisance des arbitres pour les hôtes... Bref, le phénomène est plus complexe qu’il y paraît.De fait, les recherches ont aussi mis en évidence un « désavantage » du domicile pour les matches à enjeu important. C’est que les joueurs ont tendance à « craquer » sous la pres-sion, laquelle serait plus forte à do-micile. Quand un athlète doute, il commence à faire gaffe au moindre de ses gestes, ce qui tue sa spon-tanéité et réduit sa performance. C’est bien connu, et la science est formelle : on ne demande surtout pas à un sportif de réfléchir.

Pitc

h

final, il est difficile de distinguer quoi que ce soit sur la photo à cause du sang qui gicle partout.

24 décembre. Selfie devant le sapin de Noël dans le réfectoire de la maison de retraite. Malheu-reusement, je m’approche trop des bougies et ma robe de chambre s’enflamme. Je me roule par terre en hurlant jusqu’à ce que le per-sonnel parvienne à m’éteindre au moyen du contenu d’un thermos de verveine. Le médecin des ur-

Pourtant, ce désavantage du domicile reste controversé et mal compris. Pour l’étudier, il faut al-ler dans le détail des instants qui comptent vraiment. Mais peut-on capturer statistiquement le mo-ment précis qui détermine l’issue d’une partie ? C’est possible pour le hockey, sport où les séances décisives de tirs au but ne sont pas rares. Depuis la saison 2005-2006, la ligue nord-américaine (NHL) impose effectivement des séances de « penalties » pour toutes les rencontres qui se soldent par une égalité après prolongations. Il suf-fit alors de regarder s’il y a une différence entre tireurs locaux et visiteurs, précisément pour ces tirs à enjeu décisif.

Des chercheurs canadiens se sont mis sous la dent les 1761 penal-ties des saisons 2006-2011, avec des résultats instructifs. Quand il s’agit d’éviter une défaite immi-nente, les joueurs ont plus de chances de marquer s’ils jouent à

gences me dit que c’est la première fois qu’il voit un patient qui est brûlé d’un côté et ébouillanté de l’autre. En plus la photo est floue parce que je gigotais comme un beau diable.

31 décembre. Le Réveillon bat son plein. Avec mes camarades de l’EMS, nous effectuons une joyeuse chenille. Alors que c’est moi qui occupe la première place, je décide d’immortaliser ce moment par un bon petit selfie. Comme je ne vois plus où je vais, je fonce dans un mur.

Les autres pensionnaires, qui n’ont plus leurs réflexes d’an-tan, n’arrivent pas à freiner et s’écrasent les uns contre les autres dans un grand fracas de

dentiers qui explosent, de déam-bulateurs qui s’encastrent

dans des os et d’yeux crevés par des chapeaux pointus. La photo est per-due, car mon smartphone

a été défoncé par les broches de la hanche artificielle en titane

de monsieur Perrin.

1er janvier. Je prends la résolution de ne plus faire de selfies. C’est trop dangereux. Et je ne sais pas com-ment s’y prennent les chefs d’Etat, mais moi, je rate tous mes clichés.

Professeur Junge, phare de la pensée contemporaine

domicile. En revanche, quand ils ont l’opportunité de plier le match en leur faveur, ce sont les visi-teurs qui sortent leur épingle du jeu. En d’autres termes, dans les moments chauds, on a plus peur de gagner que de perdre quand on joue à domicile, et c’est l’inverse en déplacement. A coups de statis-tiques et loin des stades, on a ainsi fait émerger un élément clé de la psychologie du « loser » : l’énorme pression exercée par l’imminence de la victoire parmi les siens, paradoxalement bien plus forte que celle de la défaite. On serait tenté d’interpréter ces résultats en termes de territorialité animale tant les parallèles sont nombreux, mais ça dégénérerait trop rapi-dement en baston… Sebastian Dieguez

“With the Game on His Stick”: The Home (Dis)advantage in National Hockey League Shootouts, McEwan et al., Psychology of Sport and Exercise, 13, pp. 578-581, 2012.

Le strip de Vincent

a F F a i r e S e N c o u r t

PUB

ABSINTHE KÜBLER Depuis 1863

www.absinthekubler.com

Vaud et le mondeGrâce au « partenariat transpacifique » élaboré en catimini entre douze grands pays, les géants agrochimiques, Monsanto en tête, veulent étendre encore leur mainmise planétaire. L’accord leur donnerait notamment le pouvoir juridique d’imposer leurs OGM, pesticides et autres saletés aux Etats démocratiques… Dévoilé grâce à une fuite inopinée, ce projet bafoue carrément la souveraineté nationale, ignorant l’intérêt des populations et de l’environnement au profit de quelques multinationales. D’où un énorme tollé mondial contre ce « coup d’Etat orchestré par les entreprises ». Des millions de voix s’élèvent ainsi contre Monsanto, détaillant ses méfaits et rappelant notamment qu’elle a semé la désolation en Inde, où 270 000 petits paysans floués et ruinés se sont suicidés.

C’est dire si les Vaudois, qui reçoivent ces jours-ci leurs formules de déclaration d’impôt, peuvent être fiers de contribuer à la santé financière de Monsanto International, sise à Morges : grâce au très visionnaire conseiller d’Etat Pascal Broulis, la firme est quant à elle aimablement exonérée d’impôts. Félicitations et merci encore. L. F.

Exécution en peineDepuis des mois, les Etats-Unis sont à court de Tiopental, l’un des composants du cocktail létal injecté aux condamnés (Vigousse, 15.11.13). La pénurie avait forcé l’Etat du Missouri à suspendre ses exécutions. Mais depuis peu, c’est reparti : le 20 novembre, puis le 10 décembre, deux condamnés pour meurtres ont été endormis définitivement.

Pour ce faire, le bourreau a remplacé le Tiopental par du Pentobarbital sans fournisseur officiel. Dès lors, diverses ONG et associations abolitionnistes ont interrogé les autorités pénitentiaires quant à la provenance douteuse de ce produit. En réponse, ils n’ont eu droit qu’à un silence de mort. A. D.

Page 7: o teSt Noël tête de truc SportS d’hiver à claqueS Le conte ... · Au Moyen Age, ils étaient idéa-lement bruns et pas trop grands. Jusque-là ça va. «Si l’espace entre les

Vigousse vendredi 20 décembre 2013 Vigousse vendredi 20 décembre 2013

PUB

c u l t u r ec u l t u r e 1312

Lorsque l’éclectique rappeur et beat-maker fribourgeois de 26 ans Alf Pastix (de son vrai nom Max Torche) s’est permis une escapade solo hors du collectif de rap romand Les Uns pour lequel il œuvre actuellement, il n’a pas fait les choses à moitié. Son album folk Fairytales at half past six, personnel et mélodique, est com-posé de 14 titres chantés ou parfois rappés. La prose franco-anglaise de l’artiste raconte ses tourments et espoirs, de manière délicate et émouvante. Le tout accompagné, entre autres, par sa guitare, du pia-no, du saxo et même du djembé ou

du beatbox, famille et potes musi-ciens étant mis à contribution. L’un des bijoux : Troubler son cœur, au violon aussi triste qu’une rupture amoureuse. Une œuvre rêveuse et nocturne, comme la lune appliquée au pochoir sur les pochettes des 500 exemplaires de cette balade mélan-colique. Noémie Matos

Fairytales at half past six, d'Alf Pastix. 14 titres. La boîte noire, 2013. Pour commander l’album physique (limité à 500 exemplaires), envoyez un e-mail à [email protected]. Album également disponible sur Amazon et iTunes.

Des cédés

Une expo

Un film

Si l’homme est un loup pour l’homme, Loulou est un doux pour Tom. Oui, la nature n’étant pas tou-jours mal faite, Loulou, qui, comme son nom l’indique, est un loup et Tom, qui, comme son nom ne l’in-dique pas forcément, est un lapin, sont les meilleurs amis du monde. Ils coulent des jours heureux au Pays des Lapins, lequel est jumelé à celui des Bisounours. Mais l’insou-ciance n’est toujours qu’une paren-thèse. Se croyant orphelin, Loulou apprend que sa mère est vivante. Voilà donc nos amis partis pour la principauté de Wolfenberg, rocher peu acccueillant où ils ne tombent pas à pic. Au Pays des Loups, le Festival de Carne, rendez-vous

annuel des plus grands carnas-siers, bat son (ventre) plein ! Si Loulou, obnubilé par sa quête d’identité, ne voit pas le danger, Tom, lapin pas crétin, ne l’en-tend pas de cette grande oreille, il a l’impression de se jeter dans la gueule du loup...Adapté de l’univers de Grégoire Solotareff, dessinateur de BD pour les petits, Loulou, l’incroyable se-cret, avec ses personnages haut en couleur, joue – et gagne – sur deux tableaux. Sous ses traits naïfs, il est une mignonne fable pour des yeux d’enfants et, de par ses dialogues, sa psychologie, sa noirceur, sa lec-ture politique, un film intéressant pour l’esprit des adultes.

Le CONTe eST BON Loulou, l’incroyable secret est un film d’animation coloré, (faussement) naïf, pas réservé uniquement aux ch’tis n’enfants. Bref, ce n’est pas le Disney de Noël.

Ne lui posez pas un lapin, ne le lou-pez pas, voici un dessin animé rem-pli de bé-bêtes, mais pas con-con pour autant ! Bertrand Lesarmes

Loulou, l’incroyable secret, réalisé par Eric Omond, dessiné par Grégoire Solotareff : 1 h 20. En salles.

Loulou y est, on y va !

021 612 02 56 / [email protected] / www.vigousse.ch

CADEAU

À TOUS LES

ABONNÉS

Exclusivitémondiale.

La première tablette

numérique entièrement

en vrai papier.

Pour tout renouvellement ou nouvel abonnement, vous recevrez en bonus le recueil « Le mieux de Vigousse 2013».

88 pages, format 24 x 31 cm, valeur CHF 22.–

En vente chez Payot et Naville

Pour les amoureux du bon pain, d’une qualité dans le respect de la tradition artisanale.

L’Association Romande des Boulangers Pâtissiers

Confi seurs, vous souhaite de joyeuses

fêtes de fi n d’année.

Sylvie Bourban est Valaisanne. Et quand bien même elle n’a jamais ces-sé d’arpenter les chemins de toutes les musiques, passant de la chorale au piano-bar et du jazz aux rythmes latins et/ou brésiliens, elle ne saurait renier ses origines. Artiste prolixe, la voici qui publie son sixième album en l’espace de quatre ans. Aussi pour les petits vol. 2 est un recueil d’une dizaine de chansons comme le titre de cet opus l’indique, destinées aux petits et qu’elle nous livre en fran-çais mais également en patois de Nendaz ou Evolène. Elle en a signé les textes, certains en compagnie de Marlène Rieder-Mauris, s’est entou-

Berceuses pour insomniaques

Poésie en verre

Hors d’âges !

Les mômes, paraît-il, se fendent la poire, les adultes, eux, hésitent entre rire jaune et rouge au front. Ou alors choisissent les deux à la fois. C’est qu’Entre 2 caisses n’y va pas par quatre chemin : notre monde tourne

carré et ces quatre solides gaillards que sont Gilles Raymond, Domi-nique Bouchery, Jean Michel Mou-ron et Bruno Martins entendent bien que cela se sache. Du coup, les voilà qui nous ont concocté un spectacle à la fois drôle et grave. Vo-lontiers provocateurs, ils sont allés puiser une quinzaine de chansons dans l’indémodable répertoire d’Al-lain Leprest (Café Cocu, Je hais les gosses, SDF, C’est peut-être), ont écrit des textes « de liaison » et emballé le tout à la manière des chansonniers façon Rive-Gauche. A l’arrivée, une tournée très remarquée sur les scènes francophones, mais aussi un CD qui vaut cent fois mieux que la meilleure leçon de civisme.

Roger Jaunin

Je hais les gosses. Entre 2 caisses chante Allain Leprest. www.entre2caisses.com Commande sur www.tacet.bigcartel.com www.tacet.bigcartel.com/

Pour les petitsrée de musiciens aussi cosmopolites qu’inspirés et a confié les arrange-ments de l’ensemble au Colombien Juan Andrés Ospina. Et ce qui ne gâte rien, l’album comporte un livret très joliment illustré par Nicolas Bertholet. Une vraie réussite, par-faitement dans la ligne de ce à quoi cette artiste éclectique nous avait habitués. R. J.

Aussi pour les petits vol. 2, de Sylvie Bourban. www.syvie-bourban.com

Des védés

mordant !Pour tout ceux que Noël, avec son cortège de bougons mais gentils barbus et de souriants elfes en collants, ennuie, quoi de mieux qu’un bon vieux film de vampires pour passer l’année ? Et comme il faut bien se marrer aussi, voici que tombe à pic la réédition de la meilleure comédie à crocs jamais tournée, l’impérissable (c’est le mot) Bal des vampires de Polanski.Autant hommage que mise en abyme des productions de la Hammer qui avaient immortalisé Christopher Lee, c’est le film avec le vampire le plus gay de l’histoire, mais aussi celui avec la victime désignée la plus canon de toutes, la sublime Sharon Tate, assassinée quelques mois plus tard par Charles Manson… Dans le rôle du héros naïf, Polanski lui-même reste sobre et orchestre avec brio un cabotinage généralisé et génialissime ! Avec des courses poursuites épiques dans les couloirs du château de Dracula, ce film-là est sang pour sang drôle.

Michael Frei, Karloff, films cultes, rares et classiques, Lausanne

Le bal des vampires, de Roman Polanski, 1967, Warner, Vf et Vost, DVD et Blu-ray, 103 min.

Gare aux grilles par égéSolution de la semaine précédente

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

1 S A U T E R E L L E

2 A R R O S E R A I S

3 L O I N T A I N E S

4 A M S E N N E S

5 M A T S T E S A

6 A T R E S T E M

7 N I E C E S A A

8 D S R U S E R A S

9 R E T I R E R O N S

10 E R A T O E T N A

La nouvelle exposition tem-poraire du Vitromusée invite à découvrir une artiste inédite en Suisse, l’Allemande Fride Wirtl-Walser. Cette octogénaire de talent a consacré les quarante dernières années à la maîtrise d’un art rare et gracieux : la peinture sous verre. Devenue une référence dans ce do-maine, elle est l’une des seules ar-tistes à se consacrer exclusivement à ce mode d’expression.Ses fragiles tableaux, dont une large palette aux thèmes très variés est présentée à Romont, glissent de l’abstrait au surréalisme en passant par un monde doucement spirituel. Les couleurs, généreuses et com-plémentaires, donnent vie à des formes et des courbes qui créent un univers mystérieusement enchan-teur. Des œuvres fines et colorées qui diffusent des traits de lumière.

Alinda Dufey

Fantasmagories, de Fride WirtlWal-ser, Musée suisse du vitrail et des arts du verre, Romont, jusqu’au 20 avril 2014, www.vitromusee.ch

Page 8: o teSt Noël tête de truc SportS d’hiver à claqueS Le conte ... · Au Moyen Age, ils étaient idéa-lement bruns et pas trop grands. Jusque-là ça va. «Si l’espace entre les

Vigousse vendredi 20 décembre 2013 Vigousse vendredi 20 décembre 2013

z o o M a v a N t S u r l ' i N F o

Le CAHier DES SPORTS

15

BrOUiLLON DE LECTURE

PUB

14 c u l t u r e

PU

B

Tous les détails

de nos dédicaces

sont sur www.payot.ch

Retrouvez en dédicace…

* L’équipe de Vigousse * Xavier Casile

* Thomas Perret et Roland Cosandey

* Christine Pompéï * Thomas Bouvier

* Nicolas Feuz * Annick Jeanmairet

* Leslie Umezaki * Corinne Jaquet * Cléo Buchheim * Burki * Jean-René Saillard

et Bruno Doutremer * Pierre Crevoisier * Adrienne Barman * Jean Rime et Mibé

* Mélanie Chappuis * Rébecca Terniak

* Les Éditions Torticolis et Frères

* Catherine Louis * Jean-Claude Zumwald

* Antoine Jaquier * Fred Valet * Quentin Mouron * François Perraudin * Éric Monnier et Brigitte Exchaquet-Monnier

* Nicolas d’Eggis * Albertine et Germano Zullo * André Klopmann

* Daniel Glauser * Claude Dussez * Gérard Rabaey * Renaud de Montmollin

* Martina Chyba * André Winckler

TremBLer A Durban en Afrique du Sud, un professeur de médecine est tué par balle. Une mort qui va entraîner sa veuve et son fils dans une monde de mystères, de peurs, de politiciens affreux, de trafic d’organes, de racisme, de sidéens… Un livre mortel. Flux et reflux, d’Imraan Coovadia, Editions Zoé, 336 pages, www.editionszoe.ch

S’imAGiNer Des textes courts, vifs, intenses, qui retracent avec talent et impertinence des instants de vie. Bref mais bon. Terminus et onze voix de plus, d’Odile Cornuz, Editions L’Age d’Homme, 172 pages, www.lagedhomme.com

PALPiTer Au XVIe siècle, une belle et brave jeune femme de la société écossaise va s’enflammer pour un farouche et mystérieux Highlander… Une épopée à lire. La pupille de Sutherland, de Rachel Zufferey, Editions Plaisir de Lire, 648 pages, premier tome de la trilogie, www.plaisirdelire.ch

eNTeNDre Sourd et muet, cet artiste-là exprime tout à l’aide de ses mains et il le fait brillamment. Des dessins à desseins. Joseph Hofer, collectif, préface de Lucienne Peiry, Infolio Editions, 96 pages, www.infolio.ch

Encore un privilège éhonté pour nos abonnés

15.–(au lieu de 20.–

+ port 2.–)

Les 73 chroniques « Le fin mot de l'Histoire » parues dans Vigousse

depuis fin 2011, enfin réunies dans un volume compact et

maniable en papier véritable.

Commande : [email protected] de préciser votre numéro d'abonné

L’actu au passé recomposé !

S’évADer Fuyant ses bourges de parents et une vie trop bien rangée, la fougueuse Sophie embarque sur le voilier Aléa et, après son naufrage, laisse derrière elle un cahier rempli de ses pensées. Des vagues à l’âme. Sophie Bonheur, de Gilbert Pingeon, Editions de l’Aire, www.editions-aire.ch

vivre Après des études communes et plus de vingt ans sans se voir, Claire et Diane se retrouvent et se racontent. Des vies de bonheurs et de mots. Sur fond blanc, de Frédéric Lamoth, Bernard Campiche Editeur, 144 pages, www.campiche.ch

Se reviGOrer Léger, spontané, frais, généreux : un recueil de poèmes à picorer sans modération. Un bouquin qui a du style. Chiffons, de Fred Robert, Editions Slatkine, 72 pages, www.slatkine.com

ADmirer De celui couvert de Lucerne à ceux, forcément moins connus, de l’ensemble de la Suisse, Claude Quartier propose de visiter quelque 90 ponts couverts de notre pays. L’album est parfaitement documenté, les images sont superbes et tous ces véritables objets d’art ont plein d’histoires à raconter. Ponts couverts de Suisse (et d’ailleurs), de Claude Quartier, Editions Favre, 198 pages, www.editionsfavre.com

PUB

Françoise Neuhaus 079 213 82 64

Petit-Flon 35b, 1052 Le Mont-sur-Lausanne

Tél. 021 648 52 70 Fax 021 648 52 71

La presse suisse compte un nouvel hebdomadaire : News. Ce journal s’adresse à la communauté des « ex-pats » anglophones vivant sur l’arc lémanique ; et le paléo-trotskisme n’est pas l’idéologie qui l’oriente. Dans sa dernière édition (12-18.12.2013), le rédacteur en chef News, Edward Girardet, y va de son hommage à Nelson Mandela. On apprend qu’au Forum de Davos 1992 le leader sud-africain aurait embrassé la cause du libre marché. Il ne voulait pas nationaliser, mais, au contraire, « créer un environne-ment stable afin de promouvoir les investissements pour assurer plus d’emplois et des droits égaux pour tous ». Ça ressemble à de la langue de bois néolibérale, du café états-unien auquel on ajoute du lait sans lactose. Apparemment, ce n’est pas dans News qu’on rappellera que Mandela était fidèle à Castro et qu’il considérait que Bush Jr. était infoutu de raisonner droit.En revanche, News, dans la grande tradition postcoloniale britan-nique, ne manque pas de critiquer les dictateurs africains forcément corrompus qui provoquent « honte et dévastation » sur leur continent. Dans « l’analyse » de News, il y a de la condescendance ainsi qu’une sorte de mépris philanthropique qui rappelle un peu Tintin au Congo.

out of Africa

A la rTS aussi. Le 15 décembre dernier, l’émission « Géopolis » s’est penchée sur le cas du Swaziland. Dans la bouche du présentateur Xavier Colin, ce petit pays d’Afrique australe est gouverné par un sau-vage polygame et superstitieux. Pire, le Swaziland, péché capital, est pauvre.Vingt fois, le journaliste trace la voie du bonheur : la croissance. Il rappelle que le roi du Swaziland, qui n’a pas cédé à quelque injonction

du FMI (gouverné en son temps par un autre polygame nommé Strauss-Kahn), a été sanctionné par ladite institution, laquelle croit en un truc de magie blanche qui s’appelle « la main invisible ». Puis, coincé dans sa logique écono-miste et contradictoire, le journa-liste s’étonne que le Swaziland reste pauvre.Le vrai problème, c’est que les Oc-cidentaux pensent mal les plaies d’Afrique. Stéphane Bovon

DeS JeUX mAiS PAS De PAiNDeux cent quinze euros, soit un peu plus de 250 francs, c’est le prix du SmiC au Brésil. et plus de 12 milliards, toujours de francs, c’est le coût estimé du prochain mondial de foot. Forcément, le bon peuple est en pétard. On peut aimer jouer à la baballe et apprécier moyennement de voir toutes les taxes augmenter de manière vertigineuse dans le seul but de solder un jour l’ardoise.

Pas plus tard que la semaine dernière, les supporters de l’Atletico Paranaense et du regatas vasco de Gama s’en sont fichu plein la tronche, à coups de planches à clous, de bâtons et autres joyeusetés du même genre. Sept mois avant le coup d’envoi de la Coupe du monde, le Brésil découvre le hooliganisme : stupeur ! Du coup, les organisateurs se posent des questions : les stades sont-ils suffisamment sécurisés ? Combien d’escadrons de policiers faudra-t-il déployer à l’intérieur comme à l’extérieur des enceintes ? On est là à mille lieues de la carte postale qui nous montre les orchestres de samba, des jeunes gens torse nu et des jeunes filles en robes légères occupés à rythmer les rencontres.

C’est entendu, le Brésil est « le » pays du foot et rien, pour l’heure, ne permet d’affirmer que ce prochain mondial débouchera sur de violents affrontements, voire sur une véritable guerre civile.mais que ce soit pour sa propre gloire ou pour distraire les gens de la rue de leurs préoccupations quotidiennes, le Gouvernement brésilien lui a promis des jeux. Pour le pain, il va falloir attendre un peu. Ou beaucoup…et ce sera tout pour cette année.Roger Jaunin

Pas facile de faire du blé avec l’antisémitisme. Le site Arrêt sur images (Arrêtsurimages.net) relate les bisbilles entre l’humoriste Dieudonné et l’essayiste Alain Soral, anciens camarades sur la « liste antisioniste » aux élections européennes de 2009. Le premier, qui a fait déposer sa « quenelle », fameux signe

rififi chez les fachos de ralliement entre le salut nazi et le bras d’honneur, à l’Institut national de la propriété industrielle, reproche au second de s’en servir pour sa promotion personnelle. L’enjeu est de taille, chacun possédant sa boutique de « produits dérivés » en ligne ! D’où un échange de mails des plus savoureux. La femme de Dieudonné à Soral : « Nous sommes assez choqués que vous repreniez sans notre

aval ni celui de Dieudonné les symboles de reconnaissance de celui-ci pour en faire du commerce… » Réponse de Soral : « Vous nous reprochez quoi ? De profiter un peu de la dynamique de la quenelle ?! (…) J’espère que demain il ne faudra pas aussi vous payer des droits pour être antisémite ? » Ambiance. Si même les infréquentables ne peuvent plus se blairer entre eux… Sebastian Dieguez

Page 9: o teSt Noël tête de truc SportS d’hiver à claqueS Le conte ... · Au Moyen Age, ils étaient idéa-lement bruns et pas trop grands. Jusque-là ça va. «Si l’espace entre les

Vigousse vendredi 20 décembre 2013

l a S u i t e a u p r o c h a i N N u M É r o16

Pour connaître le volet fiscal ou l’enjeu politique de l’affaire Giroud, il faut lire Le Temps. Pour ne rien savoir sur l’implication du conseil-ler d’Etat Maurice Tornay et pour ignorer ce qui pousse Oskar Frey-singer à étouffer le scandale, il faut lire Le Nouvelliste. C’est que Domi-nique Giroud est à la fois un gros annonceur et un ancien membre du conseil d’administration du quoti-dien valaisan. Né en 1971 au Tchad, Dominique Giroud est proche de la droite ex-trême et d’Ecône. Il abhorre l’avor-tement et il adore le sport. Sponsor principal du FC Sion, partenaire de la Patrouille des Glaciers, Giroud Vins SA est devenu il y a cinq ans le « parrain vin » du Lausanne Hoc-key Club. Pour obtenir ce contrat, la société a posé sur la table cinq fois la somme que mettait l’Union vinicole de Cully les années précédentes.

mais un valaisan à Lausanne, ça fait chenit : pour faire plus local, Giroud a créé une société avec un œnologue vaudois. Une simple

boîte aux lettres, selon les mau-vaises langues. Côté Valais, le géné-reux mécène mise sur les grands artistes du cru : les vaches d’Hérens et Jérôme Rudin.Symbole d’ascension fulgurante et de mégalomanie, le temple Giroud est inauguré en 2008 à Sion. Tout

sauf modeste, l’énorme machin de marbre, de verre et de béton s’adorne d’une tour en granit. Ça a coûté dans les 15 millions. Mais d’où est tombé tout ce pognon ? Mystère... En tout cas, l’homme sait mettre de l’or dans son vin : avec l’aide de sa fiduciaire, propriété d’un certain Maurice Tornay, actuel ministre valaisan, Giroud aurait entre 2001 et 2009 escamoté 13 millions de

bénéfices. Mais Tornay ne savait rien, bien sûr ; d’ailleurs c’est

lui-même qui le dit tandis que Le Nouvelliste s’attache avec zèle à ne pas creuser.

Autre scandale, découvert par hasard : l’usurpation par

Giroud d’une étiquette de Saint-Saphorin. Du fendant qualité litron déguisé en prestigieux Lavaux ? Le vigneron vaudois lésé a porté plainte, puis l’a retirée aussi sec. On murmure dans les coteaux que Dominique Giroud aurait su l’en persuader. Il est vrai qu’il n’y a pas loin de la piquette au pot-de-vin.

Jean-Luc Wenger

Dominique Giroud jusqu’à la lie

BE

RT

DE P

LO

NK

& R

EP

LO

NK}

{

Vigousse Sàrl, rue du Simplon 34, CP 1499, CH-1001 Lausanne > www.vigousse.ch > [email protected], tél. +41 21 612 02 50 Directeur rédacteur en chef : Barrigue rédacteur en chef adjoint : Laurent Flutsch Chef d’édition : Roger Jaunin Journalistes : Alinda Dufey, Jean-Luc Wenger Correction : Victor Gagnaux Abonnements : [email protected] > Tél. +41 21 612 02 56 Publicité : REGIPUB SA, av. de Longemalle 9, CP 137, 1020 Renens 1, tél. 021 317 51 51, [email protected] – MEDIALIVE SA, Oetlingerstrasse 10, 4057 Bâle, tél. 061 561 52 80, [email protected] Layout et production : www.unigraf.com impression : CIR, Sion > Tirage : 13 000 ex.

24 et 31 décembre Joyeux Noël et Bonne Année

27 décembre et 3 janvier Vigousse hiberne

10 janvier Vigousse se réveille !

C'eST ArrivéLES SEMAINES PROCHAINES

(ou du moins ça se pourrait bien)