Upload
others
View
11
Download
0
Embed Size (px)
Citation preview
Chap. 3 Modèles classiques de l’atome Cours d’Atomistique/2017 – Dr M. GUENE, Professeur Assimilé-Dpt Chimie- Ucad Page 1
CHAPITRE III LES MODELES CLASSIQUES DE L’ATOME
CAS DE L’HYDROGENE ET DES HYDROGENOIDES
AMPHIS B & C
Objectifs du Chapitre III
Après une étude attentive de ce chapitre, vous devrez être capable de :
Interpréter les premiers modèles atomiques (Rutherford, Bohr...)
Déterminer l’énergie totale de liaison de l’électron à l’atome dans la théorie classique
Donner les limites du modèle de Rutherford
D’énoncer les postulats qui régissent le modèle atomique de Bohr
Définir un spectre atomique d’absorption ou d’émission
Décrire le spectre de l’atome d’hydrogène
D’expliquer les notions de transitions électroniques et de séries
Définir un hydrogénoïde
Calculer les énergies d’excitation et d’ionisation de l’hydrogène et des hydrogénoïdes.
Donner les insuffisances des modèles classiques de l’atome
Chap. 3 Modèles classiques de l’atome Cours d’Atomistique/2017 – Dr M. GUENE, Professeur Assimilé-Dpt Chimie- Ucad Page 2
CHAPITRE III LES MODELES CLASSIQUES DE L’ATOME
III.1 Modèles planétaires des atomes.
L’atome est lacunaire et sa masse est essentiellement concentrée au niveau qui contient
les protons et les neutrons. L’atome a un rayon de l’ordre 10-10m et son noyau un rayon de
l’ordre 1015m
Ce modèle rend compte de l’existence d’éléments différents et de leurs isotopes. La
cohésion, dans ce modèle, est assurée par l’interaction électrostatique décrite par la loi de
Coulomb. Les premiers modèles atomiques ont été inspirés du système solaire (modèles
planétaires) et ces modèles, bien qu’assez explicites, ne permettent pas l’interprétation des
propriétés des éléments ni de leur valence.
III.1.1 Modèle de Rutherford (1911)
Dans le modèle de Rutherford, les électrons gravitent autour du noyau suivant des
trajectoires (orbites) circulaires. Pour l’atome d’hydrogène (Z=1) un électron de masse me
tourne d’un mouvement uniforme suivant une orbite circulaire de rayon r autour d’un noyau de
masse M supposé immobile.
L’électron est soumis à la force d’attraction
coulombienne F
exercée par le noyau.
�⃗� = −𝑍. 𝑒²
4𝜋𝜀0∙1
𝑟2�⃗⃗�
L’énergie totale de liaison de l’électron au
noyau est :
E = énergie cinétique+ énergie potentielle
La stabilité mécanique résulte de la compensation des forces d'attractions F
par les forces
centrifuges f
dues à la rotation des électrons autour du noyau.
ur
vmf
². correspond à la force centrifuge de même intensité que F
et de sens opposé.
L’énergie totale de liaison de l’électron au noyau est :
E = T + U avec
{
T =1
2mev
2 énergie cinétique de l′électron
U (r) = −Ze2
4πε0∙1
r énergie potentielle
N.B : L’énergie potentielle dérive d’une force. Dans le cas de l’atome, elle correspond au travail
de l’électron pour un déplacement de de r à l’infini.
f
vmp
r électron
noyau
F
u
Chap. 3 Modèles classiques de l’atome Cours d’Atomistique/2017 – Dr M. GUENE, Professeur Assimilé-Dpt Chimie- Ucad Page 3
Application I: L’intensité de la force entre 2 charges q1 et q2, séparée d’une distance r, est donnée par 𝐹 =
𝑘 ×𝑞1𝑞2
𝑟2 Calculer la constante k e =1,610-19C ;N= 6,02.1023mol-1, 𝜀0 = 8,854.10
−12𝐴. 𝑠. 𝑉−1𝑚−1
III.1.2 Détermination de l’énergie totale de liaison de l’électron à l’atome
a) Energie potentielle U
�⃗� = −𝑔𝑟𝑎𝑑⃗⃗ ⃗⃗ ⃗⃗ ⃗⃗ ⃗⃗ ⃗ 𝑈 ⟹ 𝐹(𝑟) = −𝑑𝑈
𝑑𝑟 ⇔ 𝐹(𝑟)𝑑𝑟 = −𝑑𝑈 ⟹ 𝑈 = −∫
𝑍𝑒2
4𝜋𝜀0
∞
𝑟
∙𝑑𝑟
𝑟2
𝑈 = 𝑍𝑒2
4𝜋𝜀0∙ |1
𝑟|𝑟
∞
⇒ 𝑈(𝑟) = −𝑍𝑒2
4𝜋𝜀0∙1
𝑟
Dans ce modèle l’énergie potentielle ne dépend que de r
b) Energie cinétique T
En appliquant le théorème du centre d’inertie(TCI), on a :,
�⃗� = 𝑚𝑒 . �⃗� ⇒ −𝑍𝑒2
4𝜋𝜀0∙1
𝑟2�⃗⃗� = 𝑚𝑒 . �⃗� 𝑎𝑣𝑒𝑐 �⃗� = �⃗⃗�𝑛
𝑵.𝑩: 𝑓 = 𝑚𝑒𝑣
2
𝑟∙ �⃗⃗�𝑛 est à la force centrifuge de même intensité que �⃗� 𝑒𝑡 𝑑𝑒 𝑠𝑒𝑛𝑠 𝑜𝑝𝑝𝑜𝑠é
Les forces�⃗� et 𝑓 se compensent et on a : �⃗� + 𝑓 = 0⃗⃗
𝐷′𝑜ù
𝑍𝑒2
4𝜋𝜀0∙1
𝑟2= 𝑚𝑣2
𝑟 ⟹
1
2𝑚𝑣2 =
1
2⋅𝑒2
4𝜋𝜀0∙1
𝑟
𝑇 = 1
2⋅𝑒2
4𝜋𝜀0∙1
𝑟
c) Energie totale
L’énergie totale de liaison de l’électron au noyau est :
𝐸(𝑟) = 𝑇(𝑟) + 𝑈(𝑟) ⟹ 𝐸(𝑟) = 1
2⋅𝑒2
4𝜋𝜀0∙1
𝑟 −
𝑍𝑒2
4𝜋𝜀0∙1
𝑟
𝑬(𝒓) = − 𝟏
𝟐⋅
𝒆𝟐
(𝟒𝝅𝜺𝟎)∙𝟏
𝒓
Ce résultat montre que dans ce modèle, l’énergie totale ne dépend que de r et que tous les
rayons d’orbite circulaire sont admissibles.
Application II : Calculer le rayon de l’atome de H en unité de Bohr et en Å lorsque l’électron est sur la
3ème orbite.
Inconvénients du modèle de Rutherford :
- Un corps en mouvement dépense de l’énergie donc l’atome devrait être instable car l’électron
fournit de l’énergie et doit, en un moment donné, s’arrêter or l’atome est stable.
Chap. 3 Modèles classiques de l’atome Cours d’Atomistique/2017 – Dr M. GUENE, Professeur Assimilé-Dpt Chimie- Ucad Page 4
- D’après ce modèle, l’énergie de l’atome varie de façon continue, l’expérience l’énergie varie de
façon discontinue (spectre de raies)
III.1.2 Modèle de Niels Bohr (1913)
Le modèle de Bohr repose principalement sur celui de Rutherford. Bohr lève les deux
contradictions ci-dessus en postulant deux hypothèses connues sous le nom de Postulats de Bohr
Le modèle de Bohr est une combinaison des lois de la mécanique classique (TCI) et des
principes de la physique moderne (théorie des quantas de Planck)
1er postulat : «Les électrons se déplacent sur des orbites circulaires stables, dites orbites
stationnaires ou privilégiées, sur lesquelles ils ne rayonnent aucune énergie » Ils peuvent rester
indéfiniment sur cette orbite.
Ces orbites sont déterminées par la condition de quantification de Bohr.
Condition de quantification « La norme du moment cinétique �⃗⃗� = 𝑟 ∧ �⃗� (ou moment de la
quantité de mouvement) est quantifiée c’est-à-dire :
|�⃗⃗�| = 𝐿 = 𝑚𝑣𝑟 = 𝑛 ℎ
2𝜋= 𝑛ℏ
L ne peut prendre que des valeurs bien déterminées c’est-à-dire ℏ, 2ℏ, 3ℏ,….
me : masse de l’électron
r : rayon de l’orbite permise
h = 6,62607004.10-34m2kg/s: constante de Planck
a) Orbites permises
On a :
{𝑍𝑒2
4𝜋𝜀0∙1
𝑟2= 𝑚𝑣2
𝑟𝐿 = 𝑚𝑣𝑟
ℰ0 = 8,854. 10−12𝐴𝑠/𝑉𝑚 (𝑆𝐼)
{
1
𝑟=
𝑍𝑒2
(4𝜋𝜀0)𝑚𝑣2𝑟2=
𝑚 𝑍𝑒2
(4𝜋𝜀0)𝑚2𝑣2𝑟2=
𝑚 𝑍𝑒2
(4𝜋𝜀0)𝐿2
1
𝑟=
𝑚 𝑍𝑒²
(4𝜋𝜀0)𝑛²ℏ²⟹ 𝑟𝑛 =
(4𝜋𝜀0)𝑛2ℏ2
𝑚 𝑍𝑒2∙ 𝑛2
Les rayons des orbites sont quantifiés.
Si n=1 alors
².
².4 0
01em
ar
; rayon de Bohr de l’atome d’hydrogène
Ama 528,010.284,5)10.602,1).(10.109,9).(10.9.(2
)²10.62608,6( 11
19319
24
0
b) Energies permises
𝐸(𝑟) = −𝑍𝑒2
2(4𝜋𝜀0). 𝑟 ⟹ 𝐸𝑛 = −
𝑚 𝑒4
2. (4𝜋𝜀0)2ℏ²∙𝑍²
𝑛²
L
v
r
Chap. 3 Modèles classiques de l’atome Cours d’Atomistique/2017 – Dr M. GUENE, Professeur Assimilé-Dpt Chimie- Ucad Page 5
𝑆𝑖 𝑛 = 1, 𝐸1 = − 𝐸0 𝑝𝑜𝑢𝑟 𝐻 (𝑍 = 1)𝑒𝑡 𝐸0 =𝑚 𝑒4
2. (4𝜋𝜀0)2ℏ²
eVJE 59,1310.186,2)²10.05457,1.(2
10.9)10.602,1(10.109,9 18
34
941931
0
En résumé pour l’atome de H: {𝑟𝑛 = 𝑎0𝑛
2
𝐸𝑛 = −𝐸0
𝑛2
Le rayon et l’énergie dépendent de l’entier n
n est le nombre quantique principal. 𝑟𝑛 et 𝐸𝑛 sont quantifiés
2e postulat : « l'électron peut passer d'une orbite stationnaire à une autre, c'est-à-dire d'un niveau
d'énergie à un autre, par absorption ou émission d'un quantum d’énergie ℎ𝜈 (photon). »
Si l’électron passe d’un niveau n à un niveau p, on a :
Δ𝐸 = 𝐸𝑝 − 𝐸𝑛 = ℎ𝜈 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝑝 > 𝑛
∆E = Ep − En = −Z2E0p2
+Z2E0n2
∆E = Z2E0 (1
n2−
1
p2) avec p > n
III.2 Spectres de l’hydrogène et des hydrogénoïdes
Lorsqu’un atome est soumis à une excitation (chauffage, action d’un arc électrique…..), il
émet un rayonnement. Lors d’une excitation, aucun électron de l’atome n’est arraché mais elle se
traduit par l’émission de lumière.
III.2.1 Spectres d’émission de l’atome d’hydrogène
Lorsque l’atome d’hydrogène est soumis à une excitation, on observe un spectre discontinu
ou spectre de raies qui, dans le visible présente 4 radiations et un nombre de raies plus important
dans l’UV et l’IR.
Chacune de ces raies est caractérisée par une longueur d’onde λ.
λ/nm
410,17 434,05 486.13 656,27
Couleur
Violet Indigo Bleu rouge
Ces λ ne sont pas quelconques et la formule empirique de BALMER a permis de les calculer en
1885.
1
λ= σ = RH (
1
22−1
m2) formule valable dans le domaine du visible
Chap. 3 Modèles classiques de l’atome Cours d’Atomistique/2017 – Dr M. GUENE, Professeur Assimilé-Dpt Chimie- Ucad Page 6
RH = constante de Rydberg relative à l’hydrogène = 1,096775.107 m-1
m : nombre entier = 3, 4, 5 ....
λ longueur d’onde et σ = 1/λ nombre d’onde
En étudiant le spectre complet de l’atome d’hydrogène dans tous les domaines (visible, UV
et IR), Ritz généralise la formule de Balmer et montre l’existence de plusieurs séries de raies
convergeant chacune vers une valeur commune et dont les nombres d’onde sont reliés par la
relation.
σ =1
λ= RH (
1
n2−1
p2) p et n ∈ ℕ avec p > n
Ces radiations proviennent du passage de l’électron du niveau d’énergie p au niveau n. En fait,
dans l’atome il existe plusieurs niveaux d’énergie, un niveau fondamental et des niveaux excités.
L’énergie d’un niveau est alors :
𝐸𝑛 = −𝐸0𝑛2
III.2.2 Spectres électroniques
L’atome, dans son état normal (état fondamental) possède une énergie Ef. Si on lui fournit
de l’énergie, l’atome passe de son état fondamental à un état excité (Eex) d’énergie supérieure. En
fait l’électron passe du niveau fondamental à un niveau excité.
Les états excités sont instables et l’atome retourne à son état fondamental en émettant un
quantum d’énergie hν sous forme d’énergie lumineuse car plus l’énergie de l’atome est basse plus
il est stable.
Définition : Le spectre d’absorption est
l’ensemble des longueurs d’ondes
correspondant aux différents états excités.
III.2.3 Transitions électroniques et séries
a) Transitions électroniques
absorptiond 'Spectre
Excités
Etats
E
lfondamenta
Etat
Chap. 3 Modèles classiques de l’atome Cours d’Atomistique/2017 – Dr M. GUENE, Professeur Assimilé-Dpt Chimie- Ucad Page 7
Lorsque l’atome absorbe ou émet un photon d’énergie h , il passe d’un niveau n d’énergie
En à un niveau p d’énergie Ep. La raie spectrale observée est la transition électronique entre les
deux niveaux p et n. Ainsi on a pour p> n :
ΔΕ = 𝐸𝑝 − 𝐸𝑛 = ℎ𝜈𝑝 →𝑛 ⟹ ℎ𝜈𝑝 →𝑛 = −𝐸0𝑝2+𝐸0𝑛2= 𝐸0 (
1
𝑛2−1
𝑝2)
or ν = 𝑐
𝜆 ⟹ ℎ𝜈 =
ℎ𝑐
𝜆
𝑒𝑡 1
𝜆= 𝐸0ℎ𝑐(1
𝑛2−1
𝑝2) 𝑜𝑢
1
𝜆= 𝑅𝐻 (
1
𝑛2−1
𝑝2) 𝑝 > 𝑛
𝑎𝑣𝑒𝑐 𝑅𝐻 = 𝑚. 𝑒4
2(4𝜋𝜀0)2ℏ2. ℎ𝑐=𝐸0ℎ𝑐
On trouve : RH(calculé)=1,0973776.107 m-1 ; RH(exp.)=1,0967776.107m-1
Dans ce raisonnement, le noyau est supposé fixe alors qu’en réalité, le noyau est mobile ceci
entraine une différence entre la valeur théorique (calculée) et la valeur réelle (expérimentale).
Application III : Calculer la fréquence du photon émis lors de la transition correspondant au passage du
5ème excité au 2ème état excité
b) Séries
Une série est l’ensemble des raies
correspondant à un retour de l’électron sur un
même niveau n. Chaque série porte le nom de
son découvreur.
Nous avons les séries de Lymann (n = 1),
Balmer (n = 2), Paschen (n =3), Brackett (n1=
4), Pfund (n =5), Humphreys (n =6).
Dans chaque série, il existe deux raies caractéristiques : la 1ère raie et la raie limite (dernière).
Ces deux raies déterminent le domaine spectral.
Premières raies
2
2
2
1
11.
1
nnRH
P
Pour toutes les séries la première raie correspond au passage de n p=n+1, donc :
HRn
nnP
1
)12(
)²1²(
Expression générale des 1ères raies.
)²1²(
12
)²1²(
²)²1(
)1(
11.
122 nn
nR
nn
nnR
nnR HHH
P
Chap. 3 Modèles classiques de l’atome Cours d’Atomistique/2017 – Dr M. GUENE, Professeur Assimilé-Dpt Chimie- Ucad Page 8
1
𝜆𝑃= 𝑅𝐻 (
1
𝑚²−1
𝑛²)
Pour toutes les séries la première raie correspond au passage de m m+1, donc :
1
𝜆𝑃= 𝑅𝐻 (
1
𝑚2−
1
(𝑚 + 1)2) = 𝑅𝐻 (
(𝑚 + 1)2 −𝑚2
𝑚2(𝑚 + 1)2) = 𝑅𝐻 (
2𝑚 + 1
𝑚2(𝑚 + 1)2)
𝜆𝑃 = 1
𝑅𝐻∙𝑚²(𝑚 + 1)²
2𝑚 + 1
Exemple : 1ère raie de Lyman n=1 => n+1= 2.
nmmRH
P 6,12110.6,12110.0967776,13
2
).112(
21 9
7
*-Raies limites : Transition entre n et p = ∞
2
1
2
1
011
n
R
nR H
H
l
=>
H
lR
n² Expression générale d’une raie limite.
Exemple : Raie limite de Balmer
nmmRH
B
l 7,36410.7,36410.0967776,1
44 9
7
Série n l (nm) P (nm) Domaine spectral
Lyman 1 91,2 121,6 Ultra violet (UV)
Balmer 2 364,7 656,3 Visible (Vis.)
Paschen 3 820,6 1875,1 Proche infra rouge (PIR)
Brackett 4 1458,8 4052,0 Infra rouge (IR)
Pfund 5 2279,4 7457,8 Micro onde
Humphreys 6 3281,4 12368,0 Onde radio
Application IV : L’atome de H sur le 5ème état excité émet un photon et tombe sur le niveau p. Déterminer
m, sachant que la longueur d’onde du photon est 411,01 nm
III.2.5 Extension du modèle de Bohr aux hydrogénoïdes
Définition : Un hydrogénoïde est un ion monoatomique ne possédant qu'un seul électron tournant
autour d’un noyau de charge Z.
C'est, en fait, un atome auquel on a arraché tous les électrons sauf un.
La caractéristique essentielle de ces ions est d'avoir un spectre électromagnétique semblable à celui
de l'hydrogène descriptible par le modèle de Bohr à partir du calcul fait pour l’atome d’hydrogène
Exemple : 2He+, 3Li2+, 10Ne9+
Chap. 3 Modèles classiques de l’atome Cours d’Atomistique/2017 – Dr M. GUENE, Professeur Assimilé-Dpt Chimie- Ucad Page 9
De façon générale, un hydrogénoïde a pour représentation symbolique : 1Z
Z X
Application V : Donner les hydrogénoïdes associés aux éléments suivants : 𝐻; 𝑁14 ; 𝐹; 19 𝐼12712
Expressions de rn et de En :
Il faut remplacer e par Ze dans les expressions pour H
²
²
²
²
²
²)²4(2
²
²
²4
²
²4
²
4
²²
2
1
0
0
0
4
0
0
0
n
ZEE
Z
nar
n
ZmeE
Z
n
mer
r
mv
r
Ze
nmvrL
r
ZemvE
n
n
n
n
Les expressions de rn et En sont fonction de Z.
Les longueurs d’onde des transitions observées satisfont à une relation générale du type.
∆𝐸 = 𝐸𝑝 − 𝐸𝑛 = −𝐸0𝑍2
𝑝2+ 𝐸0
𝑍2
𝑛2= 𝐸0𝑍
2 (1
𝑛2−1
𝑝2) = ℎ
𝑐
𝜆
⟹1
𝜆=𝐸0ℎ𝑐 𝑍2 (
1
𝑛2−1
𝑝2) = 𝑅𝑋 (
1
𝑛2−1
𝑝2)
RX = constante de Rydberg de l’hydrogénoïde 1Z
Z X
𝑅𝑋 = 𝑍2. 𝑅𝐻 ⟹ 𝐸𝑛(𝑋) = 𝑍2. 𝐸𝑛(𝐻)
III.2.6 Entraînement du noyau
G : centre de masse du système, point tel que :
0..
NGMEGm c'est-à-dire 0.. 21
rMrm
La masse du système (électron – noyau) corres-
pond à la masse réduite μ /
Mm
Mm
Mm
111
Explications :
En mécanique classique, un système isolé, c'est-à-dire, non soumis à des forces externes, ne
peut tourner qu’autour d’un point appelé centre de masse. La position de ce point est telle que la
somme vectorielle des moments (produit du vecteur position par la masse) de chacune des
composantes du système, par rapport à ce point, est nulle.
On obtient ainsi : {𝑀𝑟1 = 𝑚𝑟2
𝑟2 = 𝑟 − 𝑟1 𝑒𝑡 𝑟1 = 𝑟 − 𝑟2
r1 et r2 sont respectivement les distances du noyau et de l’électron et le centre de masse , d’où
E
E
GN
N
1r2r
Chap. 3 Modèles classiques de l’atome Cours d’Atomistique/2017 – Dr M. GUENE, Professeur Assimilé-Dpt Chimie- Ucad Page 10
𝐷′𝑜ù: {𝑀 𝑟1 = 𝑚 (𝑟 − 𝑟1 ) ⇒ (𝑀 +𝑚). 𝑟1 = 𝑚. 𝑟
𝑚 𝑟2 = 𝑀 (𝑟 − 𝑟2 ) ⇒ (𝑀 +𝑚). 𝑟2 = 𝑀. 𝑟
𝐸𝑡: {𝑟1 =
𝑚
𝑀 +𝑚 𝑟
𝑟2 = 𝑀
𝑀 +𝑚 𝑟
Le seul moment d’inertie d’un tel système est alors : 𝑰 = 𝑴𝒓𝟏𝟐 +𝒎𝒓𝟐
𝟐
On a alors ∶ 𝐼 = 𝑀 × (𝑚 × 𝑟
𝑀 + 𝑚)2
+𝑚 × (𝑀 × 𝑟
𝑀 + 𝑚)2
→ 𝑀 ×𝑚
𝑀 +𝑚 × (
𝑚
𝑀 +𝑚+
𝑀
𝑀 + 𝑚) 𝑟2 = 𝜇. 𝑟2 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝜇 =
𝑀 ×𝑚
𝑀 +𝑚
Du point de vue atomique le système électron-noyau peut être étudié comme un système
unique de masse µ tournant autour d’un point situé à une distance fixe r (distance noyau – électron).
Par rapport au noyau, l’électron décrit un cercle de rayon 21 rrr = Cte avec une vitesse
angulaire .
Le noyau décrit une orbite circulaire de rayon r1 autour de G / rM
r
1
L’électron décrit une orbite circulaire de rayon r2 autour de G rm
r
2
Pour tenir compte du mouvement du noyau, on remplace m (la masse de l’électron) par μ
(masse du système), on a alors :
{
𝑟𝑛 =
4𝜋𝜀0ℏ²
𝜇. 𝑒²∙𝑛²
𝑍
𝐸𝑛 = −𝜇. 𝑒4
2(4𝜋𝜀0)²ℏ²∙𝑍²
𝑛²
𝑒𝑡 𝑅𝐻 =𝜇. 𝑒4
8𝜀02ℎ3𝑐
Avec μ =𝑚𝑀
𝑚 +𝑀=
𝑚𝑀
𝑀(1 +𝑚𝑀)
=𝑚
1 +𝑚𝑀
≈ 𝑚(1 −𝑚
𝑀) 𝑠𝑖 𝑜𝑛 𝑠𝑢𝑝𝑝𝑜𝑠𝑒 𝑚 ≪ 𝑀
En effet si ε ⋘ 1 on a: (1 + 𝜀)𝑛 ≈ 1 + 𝑛𝜀
On obtient finalement :
𝐸𝑛(𝑍,𝑀) = 𝑚. 𝑒4
2(4𝜋𝜀0)²ℏ²∙𝑍2
𝑛2(1 −
𝑚
𝑀) ⟹ 𝑬𝒏(𝒁,𝑴) = −𝑬𝟎 ⋅
𝒁𝟐
𝒏𝟐(𝟏 −
𝒎
𝑴)
(M
m1 ) est le terme correctif. Négliger l’entraînement du noyau (c’est dire supposer le noyau
immobile) revient à considérer que la masse du noyau est « ∞ » (infinie).
On a alors En(Z,M) = En(Z,∞) × (1 −m
M) avec {
En(Z,M) ∶ énergie corrigée
En(Z,∞): énergie non corrigée
(1 −m
M) : terme correctif
De même on a :
𝑟𝑛 =4𝜋𝜀0ℏ
2
𝜇. 𝑒2∙𝑛2
𝑍=4𝜋𝜀0ℏ
2
𝑚. 𝑒2∙𝑛2
𝑍(1 +
𝑚
𝑀)
Chap. 3 Modèles classiques de l’atome Cours d’Atomistique/2017 – Dr M. GUENE, Professeur Assimilé-Dpt Chimie- Ucad Page 11
⟹ 𝑟𝑛(𝑍,𝑀) = 𝑟𝑛(𝑍,∞) ∙ (1 +𝑚
𝑀) avec {
𝑟𝑛(𝑍,𝑀): Rayon corrigé
𝑟𝑛(𝑍,∞): Rayon non corrigé
(1 +𝑚
𝑀) : Terme correctif
On a aussi :
𝑅𝐻 =𝜇. 𝑒4
8𝜀02ℎ3𝑐
=𝑚. 𝑒4
8𝜀02ℎ3𝑐
⋅ (1 −𝑚
𝑀) ⟹ 𝑅𝐻 = 𝑅∞ (1 −
𝑚
𝑀) avec {
RH corrigé R∞ non corrigé
(1 −m
M)Terme correctif
On obtient ainsi :
RHcorr.= 10973776.(1 -1840
1) = 10967812 m-1
Valeur proche de celle expérimentale : 10967776 m-1
III.2.7 Energie d’excitation, Energie d’ionisation
a) On appelle excitation tout phénomène qui sort un système de son état de repos pour l’amener
à un état d’énergie supérieure ;
L’énergie d’excitation d’un atome est la quantité d’énergie absorbée par l’atome à l’état
fondamental lorsque l’électron passe d’une orbite de rang n à une orbite de rang p (p>n).
𝐸𝑒𝑥 = 𝐸𝑝 − 𝐸𝑛 = −𝐸0𝑝2𝑍2 +
𝐸0𝑛2𝑍2 ⟹ 𝐸𝑒𝑥 = 𝐸0𝑍² (
1
𝑛²−1
𝑝²)
Remarque : Dans le cas de l’atome d’hydrogène et des hydrogénoïdes n est toujours égal à 1.
Application : Calculer les énergies de 1ère et 2ème ionisation de l’l’hydrogène
Exemples : 1ère énergie d’excitation : eVEEEEex 2,10)4/11.(0121
2ème énergie d’excitation : eVEEEEex 9,12)9/11.(0131
b) L’énergie d’ionisation est l’énergie qu’il faut fournir à l’atome dans son état fondamental
pour lui extraire un électron optique (l’électron le moins attaché au noyau).
2
1
0
²0
11 n
ZEEEEE nni
2
1
0
²
n
ZEEi
Pour l’hydrogène Ei = + 13,6 eV
Application VII Calculer les énergies de 4ème excitation et d’ionisation de l’hydrogénoïde associé à 168O.
III.2.8 Extension du modèle de Bohr aux atomes polyélectroniques
La théorie simplifiée de Bohr peut être appliquée avec une certaine approximation à un atome
polyélectronique. Dans ce cas, l’électron responsable de l’émission du spectre optique (électron
Chap. 3 Modèles classiques de l’atome Cours d’Atomistique/2017 – Dr M. GUENE, Professeur Assimilé-Dpt Chimie- Ucad Page 12
optique) est séparé du noyau par des électrons des couches interne, il existe un effet d’écran de la
part de ces électrons vis-à-vis de l’électron optique.
La force d’attraction du noyau sur cet électron est plus faible et vaut : ²)².(²4
1
0
eZr
F
σ : constante d’écran, fonction du nombre d’électron entre le noyau et l’électron optique.
On a alors :
2
1
2
2
11)²(
1
nnZRH
Moseley avait établi expérimentalement une formule analogue en 1913, formule qui donne
le nombre d’onde 1 𝜆⁄ des raies X pour une anticathode formée d’un métal de nombre de charge Z
√1
𝜆= 𝑎. (𝑍 − 𝜎) a et σ étant des constantes
III.2.9 Insuffisances du modèle de Bohr
Le modèle de Bohr avec ses orbites circulaires caractérisées par un nombre quantique
principal n permet de retrouver les résultats expérimentaux dans le cas de l’atome d’hydrogène
mais ne permet pas de décrire avec succès les spectres des atomes poly-électroniques.
En outre lorsque l’atome d’hydrogène est placé dans un champ magnétique ou électrique, on
observe de nouvelles raies non prévisibles par la théorie de Bohr.
Pour interpréter ce nouveau phénomène, Sommerfield propose de remplacer les orbites circulaires
par des orbites elliptiques et l’introduction de 2 nouveaux nombres quantiques (l et m). Cependant,
cette modification ne permet toujours pas d’interpréter les spectres des atomes lourds. Ce modèle
fut donc finalement abandonné et remplacé par le modèle quantique (ou ondulatoire). -/-
Disponible sur : https://www.facebook.com/groups/L1PCSM/
http://maguenefst.e-monsite.com/