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Observatoire Volcanologique et Sismologique de Guadeloupe Réseaux de surveillance L’Observatoire installe, maintient, enregistre, archive et interprète les données sur plus de 200 sites de mesures diverses sur le volcan, dont 60 capteurs télémétrés par radio, 20 capteurs enregistrés sur site et 130 sites mesurés ou échantillonnés manuellement de façon périodique. Pour la Soufrière, ces paramètres servent à établir une « ligne de base » pendant les périodes de repos du volcan, permettant ainsi de détecter immédiatement un changement de comportement précédant la crise, bien avant que les premières manifestations de surface surviennent. Pour la sismicité régionale, ils servent à étudier les phénomènes liés à la tectonique (subduction et failles). Les réseaux de surveillance font appel à une vingtaine de techniques différentes provenant de 6 grandes disciplines scientifiques : la sismologie (courte-période, large-bande, accélérométrie), l’étude des déformations (GPS différentiel, inclinométrie, distancemétrie laser, extensométrie), la géochimie des fluides (échantillonnage et analyse des gaz et des sources thermales), la géophysique (magnéto-tellurisme, prospection électrique, forages, gravimétrie), la géologie (reconstruction de l’histoire éruptive, phénoménologie) et la météorologie. Cette masse considérable de données est stockée, archivée et pré-analysée par des traitements automatiques autour d’un système informatique puissant, mis en place en 2001, permettant l’accès instantané aux graphes et données numériques par l’intermédiaire d’un site Web en accès restreint. Les collaborateurs scientifiques, notamment en Martinique et métropole, ont ainsi un accès distant à toutes les données de l’observatoire en temps réel, ce qui sert de base à une réflexion approfondie et objective des phénomènes au sein de notre communauté scientifique. Les missions de l’Observatoire L’OVSG compte une dizaine de scientifiques et techniciens qui assurent 7 jours sur 7 la surveillance du volcan la Soufrière et le suivi de la sismicité de l’arc des Petites Antilles autour de la Guadeloupe, en association avec des équipes de l’IPGP. Depuis 1950... L’Institut de Physique du Globe de Paris a acquis en 1950 la propriété du Parnasse dans les hauts de St-Claude, au pied de la Soufrière, pour y créer le Laboratoire de Physique du Globe. L’année même deux sismographes Maïnka Som étaient installés. Une cave sismique creusée en 1952 était équipée de sismographes électromagnétiques en 1956. Cette année là avait lieu une éruption phréatique à la Soufrière. Avec la rénovation des bâtiments en 1964 on pouvait mettre en place un véritable réseau sismique. Les stations étaient alors reliées à l’observatoire par câbles. En 1975, certaines le furent par télétransmission. C’est grâce à ce réseau que put être détectée la crise sismique de la Soufrière et que fut envisagée dès mars 1976 l’éventualité de manifestations de surface. Lorsque la région Saint-Claude / Basse-Terre fut évacuée en juillet-août 1976, l’observatoire était installé dans la Grande Poudrière du Fort St-Charles. Les réseaux de surveillance y resteront pendant 17 ans, pendant que le laboratoire de géochimie et l’administration étaient retournés au Parnasse. A partir de 1989 a alors commencé la construction d’un observatoire moderne sur le Houëlmont, situé à 9 km au sud-ouest de la Soufrière. Tout l’observatoire y est maintenant installé depuis 1993. Géochimie des fluides et volcanisme Sur un volcan actif, l'interaction entre les gaz magmatiques du réservoir profond, les nappes phréatiques, et les roches encaissantes conduit à la formation d'un système hydrothermal qui se manifeste en surface par des sources chaudes, des fumerolles, des anomalies thermiques, des zones de dégazage diffus dans le sous-sol, et des circulations complexes de fluides à l'intérieur du volcan. La surveillance géochimique intégrée se fait par le biais de mesures et de prélèvements de gaz, eaux, et solides (roches altérées, minéraux fumerolliens) suivis de différentes analyses en laboratoire permettant le dosage des différentes espèces chimiques. Un magma est un bain de silicates fondus qui contient des gaz dissous et, éventuellement, des minéraux provenant d’une cristallisation plus ou moins avancée. Dans la chambre magmatique, ces constituants sont proches de l’équilibre thermodynamique à haute température et moyenne pression. La remontée du magma et l’ouverture des fissures entraînent la dépressurisation de la partie supérieure de la chambre. La solubilité des gaz dans les silicates fondus étant une fonction croissante de la pression, cette chute de pression entraîne un dégazage du magma avec la naissance de micro-bulles. La formation (nucléation) et la vitesse de croissance de ces micro-bulles dépendent de nombreux paramètres. Ces paramètres peuvent être : le taux de dépressurisation, la vitesse de remontée, la viscosité du magma, la vitesse de diffusion des constituants à l’intérieur du magma. Les solubilités des différents gaz n’étant pas toutes les mêmes, la dépressurisation entraîne un dégazage différentiel donc, lors des phases éruptives, une variation de la composition chimique. L’analyse de la composition chimique des fumerolles renseigne alors sur l’évolution du processus éruptif. Par ailleurs, ces massifs volcaniques constituent des reliefs donnant naissance à des précipitations abondantes particulièrement dans les régions tropicales. Les eaux météoriques s’infiltrent facilement dans les roches volcaniques et alimentent les nappes phréatiques qui jouent le rôle d’intégrateur dans les processus de transfert d’éléments résultant de l’activité des volcans. L’hydrogéochimie s’appuie sur ce phénomène pour la surveillance volcanique. La proximité d’une intrusion magmatique crée une anomalie thermique qui, outre un rapport de calories, induit une mobilisation des composés chimiques en contact avec les eaux d’infiltration. L’ascension du magma s’accompagne de l’émission d’un ensemble de produits volatils (CO 2 , SO 2 , H 2 S, HCl, halogénures alcalins…) qui migrent le long des failles. Ces éléments traversent la nappe phréatique, véritable couvercle de l’édifice, et passent en partie en solution. Les modifications de la composition chimique et de la température des sources issues de ces nappes phréatiques constituent des indicateurs dont l’étude permet de suivre l’évolution de l’activité du volcan. La surveillance géochimique des sources thermales repose sur les mesures de paramètres physiques, température, débit et conductivité, ainsi que sur les analyses chimiques d’un échantillonnage régulier de sources sélectionnées. Réseaux de surveillance géochimique L’Observatoire procède à deux types de surveillance à un rythme mensuel : (1) analyses chimiques d’eau de sources thermales ou non thermales ; (2) analyses chimiques des gaz fumerolliens. Chimie des eaux Il s’agit ici de suivre, par des méthodes d’analyse relativement simples et efficaces, le plus grand nombre possible de paramètres spécifiques de l’activité volcanique. Les mesures régulières, débutées en 1979, se limitèrent tout d’abord au pH, à la concentration en chlorures et à la température. Au cours des années, les anions et cations majeurs furent ajoutés et sont maintenant déterminés par électrochimie et chromatographie ionique. Ces mesures sont appliquées à 8 sources : Chutes du Carbet, Carbet-Échelle, Galion, Bains Jaunes, Matouba (Bains Chauds ou clinique), Habitation Revel, Piton Tarade et Pas du Roy. Chimie des gaz La Soufrière est caractérisée par la permanence de dégagements fumerolliens. La composition chimique de ces gaz a été suivie à un rythme hebdomadaire depuis l’activité éruptive de 1976-77. Les composants majeurs sont déterminés sur gaz secs (ampoules à P 2 O 5 ) par chromatographie en phase gazeuse. Dans la période de 1977 à 1982, les prélèvements étaient effectués à la fumerolle Lacroix (flanc ESE du dôme) réactivée en 1976 et tarie en 1982. Les mesures se sont alors prolongées aux fumerolles de la Ty (route de la Citerne). Depuis 1991, le débit au cratère du Sud ayant significativement augmenté, cette fumerolle est également analysée. Prélèvements à la source du Carbet [photo IPGP]. Échantillonnage de gaz au sommet de la Soufrière: pompage manuel, condensation de la vapeur et prélèvement par ampoule à desséchant [photo IPGP]. Travail du chimiste au laboratoire: dosage des bicarbonates et injection de gaz dans le chromatographe [photos Pierre d ’Aviliana]. Le travail de l’observatoire est très varié: des mesures de terrain nécéssitant marche et portage de matériel, à la maintenance et la réparation de stations sur site, en passant par les développements informatiques pour l’analyse des données, et quelques fois l’utilisation d’hélicoptère pour les missions les plus lourdes (Sécurité Civile). 1. Surveillance de l’activité volcanique de la Soufrière Dans le but de comprendre le fonctionnement du volcan, de détecter un changement de comportement, de l ’évaluer en terme de potentiel éruptif et enfin d’avertir les autorités responsables de la protection des personnes et des biens, l ’Observatoire enregistre de façon permanente des séries temporelles de données géophysiques et géochimiques, complétées par des observations visuelles de la phénoménologie. Cette surveillance demande donc des compétences techniques (conception, installation et maintenance des stations de mesures), et scientifiques (modélisation, interprétation des observations). 2. Suivi de l’activité sismique et tectonique des Petites Antilles Afin d’étudier la sismicité régionale et les déformations des plaques lithosphériques dans l’arc, de contribuer à la zonation du risque sismique en Guadeloupe, et d’informer les autorités des caractéristiques d’un séisme ressenti, l’Observatoire enregistre en continu les mouvements du sol (rapides et lents), complétés par des études structurales à grande échelle. 3. Favoriser et participer aux travaux de recherche Dans le cadre de coopérations régionales et internationales, l ’Observatoire a une mission de recherche en géophysique, géochimie et géologie concernant le volcanisme des Petites Antilles, la sismologie et la tectonique régionale, en lien avec les équipes scientifiques parisiennes.. 4. Contribuer à l’information préventive en Guadeloupe La prévention des risques sismiques et volcaniques passe par la divulgation des connaissances scientifiques et par la formation du public en matière de volcanologie, sismologie, géologie, géophysique et géochimie. Carte des réseaux de l’OVSG sur la Guadeloupe: chaque symbole représente un site de mesure, les lignes indiquent des liaisons radio. L’Observatoire est actuellement constitué d’une équipe permanente comprenant 2 chercheurs (géophysique et géochimie), 4 ingénieurs CNRS (électronique, instrumentation, informatique et géochimie), 2 techniciens, 1 adjoint technique et 1 secrétaire. S’ajoutent un consultant en matière d’information sur les risques (Michel FEUILLARD, retraité, directeur de l’observatoire de 1963 à 1997), et le soutien d'une vingtaine de chercheurs et ingénieurs de l’IPGP aux compétences plus élargies en géophysique, géochimie, et géologie appliquées au volcanisme. L’Observatoire est impliqué dans plusieurs projets de recherche avec des chercheurs provenant de laboratoires guadeloupéens (Université des Antilles et de la Guyane), nationaux (universités de Paris, Rennes, Grenoble, Chambéry) et internationaux (Montserrat, Trinidad, Italie, GB, Espagne et Portugal). Plusieurs missions sont organisées chaque année au cours desquelles des études de fond sont menées sur les phénomènes volcaniques et sismiques, et de nouvelles méthodes de surveillance sont expérimentées, en complément du réseau de surveillance permanent. L’Observatoire participe aux actions d’information et de prévention des risques sismiques et volcaniques par l’intermédiaire d’interventions fréquentes dans les médias, de conférences invitées dans les communes (généralement en collaboration avec le SDIS et le SIDPC), de la Fête de la Science, et de l’accueil hebdomadaire de groupes pour une visite commentée de nos installations (plus de 1000 visiteurs par an, en grande partie des écoliers et étudiants). Photo: F. Audras / DDE

Observatoire Volcanologique et Sismologique de Guadeloupe

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Page 1: Observatoire Volcanologique et Sismologique de Guadeloupe

Observatoire Volcanologique et

Sismologique de Guadeloupe

Réseaux de surveillance

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uis 1993.

Géochim

ie des fluides et volcanisme

Sur un

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La Soufrière est caractérisée

par la

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Afin

d’étudier la sismicité

rég

iona

le et les déform

ations des plaque

s litho

sphé

rique

s dan

s l’arc,

de co

ntribue

r à la zona

tiondu risque

sismique

en Gua

deloup

e, et d’in

form

er le

s au

torités de

s ca

ractéristiq

ues d’un séisme ressen

ti, l’Observatoire

enreg

istreen

continu les mouv

emen

ts du

sol (rapides et lents), c

omplétés par des études struc

turales à gran

de éch

elle.

3. Favoriser et participer aux travaux de recherche

Dan

s le cad

re de co

opérations rég

iona

les et in

ternationa

les, l’O

bservatoire

a une

mission de

rech

erch

e en

géo

phy

sique

, gé

och

imie e

t gé

ologie

conc

erna

nt le

volcan

isme

des Petite

s Antilles, la sism

ologie

et la tectonique

régiona

le, en

lien

avec

les éq

uipes scientifique

s parisienn

es..

4. Contribuer à l’inform

ation préventive en Guadeloupe

La préve

ntion des risque

s sism

ique

s et volcan

ique

s passe par la

divulga

tion des conn

aissan

ces

scientifique

s et par la form

ation du pub

lic en matière de vo

lcan

ologie, sismologie, géo

logie,

géophy

sique

et géo

chim

ie.

Carte des résea

ux de l’O

VSG

sur la

Gua

deloup

e: cha

que symbo

le

représen

te un site de mesure, le

s ligne

s indiqu

ent d

es liaisons rad

io.

L’Observatoire

est ac

tuellemen

t co

nstitué

d’une

équipe

perman

ente comprena

nt 2 che

rche

urs (géo

phy

siqu

e et

géoch

imie), 4 in

génieu

rs CNRS (électroniqu

e,

instrumen

tatio

n, in

form

atique

et gé

och

imie), 2 tec

hniciens, 1

ad

joint tech

niqu

e et 1 sec

rétaire

. S’ajouten

t un

consultant en

matière d’in

form

ation sur les risque

s (M

iche

l FEU

ILLA

RD,

retraité, d

irec

teur de l’o

bservatoire de 1963

à 1997

), et le

soutien d'une

vingtaine

de ch

erch

eurs et ingé

nieu

rs de

l’IPGP au

x co

mpéten

ces plus élargies en gé

ophy

siqu

e,

géoch

imie, e

t gé

ologie ap

pliq

uées au vo

lcan

isme.

L’Observatoire

est im

pliq

ué dan

s plusieu

rs projets de

rech

erch

e av

ec des che

rche

urs prove

nant de laboratoire

s gu

adeloup

éens (Unive

rsité

des Antilles et de

la G

uyan

e),

natio

naux

(un

iversités de Paris, R

enne

s, G

reno

ble,

Cha

mbéry) et internationa

ux (Montserrat, T

rinidad

, Italie, G

B,

Espag

ne et Portug

al). Plusieu

rs m

issions sont organ

isée

s ch

aque

ann

ée au co

urs desqu

elles des études de fond

sont

men

ées sur les phé

nomèn

es volcan

ique

s et sismique

s, et de

no

uvelles métho

des de surveillanc

e sont exp

érim

entées, e

n co

mplémen

t du réseau

de surveillanc

e perman

ent.

L’Observatoire

partic

ipe au

x actio

ns d’in

form

ation et de

préve

ntion des risque

s sism

ique

s et volcan

ique

s par

l’interméd

iaire d’in

terven

tions fréq

uentes dan

s les méd

ias, de

conféren

ces invitées dan

s les co

mmun

es (gé

néralemen

t en

co

llaboratio

n av

ec le

SDIS et le SID

PC), de la Fête de la

Scienc

e, et de l’accue

il he

bdomad

aire de group

es pour une

visite commen

tée de no

s installatio

ns (plus de 1000

visite

urs

par an, en gran

de partie

des éco

liers et étud

iants).

Photo: F. Audras/ DDE

Page 2: Observatoire Volcanologique et Sismologique de Guadeloupe

Géologie et phénoménologie

L'étud

e des form

ations géo

logique

s produites lors des éruptio

ns passées nous ren

seigne

sur le

s proce

ssus dyn

amique

s ca

ractéristiq

ues de ce

s érup

tions, d

onc

sur

le comportem

ent du vo

lcan

et les

aléa

s qu'il présente dan

s le futur (scén

arios érup

tifs). E

lles sont la

base de la m

ise en

place

du réseau

intégré de surveillanc

e du vo

lcan

.

Les rech

erch

es géo

logique

s en

trep

rises da

ns le

cad

re des observatoires

volcan

ologique

s visent à la

conn

aissan

ce détaillée de l’h

istoireérup

tive

réce

nte de ch

aque

volcan

. Le passé d’un vo

lcan

actif détermine dan

s un

e large mesure son futur et permet d’im

aginer le

s scén

arios po

ssibles. Les

métho

des utilisée

s sont m

ultip

les:

�levé

de terrain, rép

artition des produits, é

ruptio

n par éruptio

n, coup

es

de séqu

ence

s érup

tives…

�éc

hantillonn

age représen

tatif et co

mplet des différen

tes érup

tions pour

les étud

es de laboratoire;

�étud

e pétrograp

hiqu

e dé

taillée

, microscopie, a

nalyses par m

icrosond

e élec

troniqu

e pour la

détermination de la nature des produ

its éruptifs

;

�étud

e gé

och

imique

, compositio

n ch

imique

en élém

ents m

ajeu

rs et

trac

es, rap

ports isotopique

s… ren

seigna

nt sur l’év

olutio

n des m

agmas

;

�datation des form

ations éruptiv

es, m

étho

de du

14C sur le

s bo

is fossiles,

déséq

uilib

re rad

ioac

tif dan

s les minérau

x…

Ces m

étho

des permettent éga

lemen

t l’é

tablissemen

t de cartes géo

logique

s détaillées des volcan

s où leur histoire mag

matique

et érup

tive est

représentée

.

Sur un

volcan

actif il est fond

amen

tal d

e pouv

oir intégrer au dispositif de

surveillanc

e gé

ophy

siqu

e et géo

chim

ique

, la descriptio

n et le

suivi détaillé

des m

anife

stations de surfac

e de l'activité

plus profond

e du vo

lcan

. So

uven

t, ce

s observations phé

nomén

ologique

s sont le

s premières à

indique

r qu'un

cha

ngem

ent de

comportem

ent du vo

lcan

est en co

urs. Elles

orien

tent souv

ent le cho

ix de no

uvea

ux site

s de

mesures ou de

prélève

men

t. Plusieu

rs catég

ories d'observations sont possibles et peu

vent

impliq

uer des observations à l'œil nu

, des pho

tograp

hies ponc

tuelles

(terrestre, a

érienn

e, voire satellitaire), d

es séq

uenc

es vidéo

s ponc

tuelles ou

continue

s.

La surve

illan

ce de la phé

nomén

ologie sur le terrain conc

erne

essentiellemen

t l’observation de la vég

étation, des dég

azag

es diffus, d

e l’activité

fumerollien

ne, d

e l’activité

phréa

tique

et des sub

limés.

Sismologie volcanique

Les ond

es eng

endrées par le

s séismes dus à la

montée

du mag

ma n’arrive

nt pas sim

ultané

men

t à la surface

aux

statio

ns d’enreg

istrem

ent. Le

s temps de parco

urs dép

enden

t de

la distanc

e en

tre le foye

r et le

s stations, e

t de la vite

sse dan

s les roch

es trave

rsée

s. Ils permettent de situer ave

c précisionles foye

rs et d’avo

ir ainsi une

idée

de la lo

calisation,

voire de la form

e de la cha

mbre m

agmatique

. Le no

mbre de séisme,

leur lo

calisation et le

ur amplitud

e sont in

terprétés en

terme d’activité

du systèm

e mag

matique

. La

sism

ologie est la première m

étho

de de surveillanc

e sur les vo

lcan

s. U

ne douz

aine

de stations, rép

artie

s sur tout le

massif de la

Soufrière, enreg

istre ainsi e

n co

ntinu toutes le

s seco

usses et vibratio

ns du vo

lcan

.

Les frontières en

tre plaque

s sont le

siège

d’une

forte sism

icité

due

aux

contraintes tectonique

s. Plus loca

lemen

t, les instab

ilités

dan

s la cha

mbre m

agmatique

d’un vo

lcan

font varier les

contraintes dan

s l’é

difice

et en

gend

rent des sec

ousses

sism

ique

s.

La plus gran

de m

ajorité des éruptio

ns est précé

dée

et

acco

mpag

née de séismes. A

insi, l’activité

de la Soufrière de

Gua

deloup

e en

1976

a été associée

à une

importan

te crise

sism

ique

… Ce type d’observations permet d’utiliser la

sismologie

comme un

e métho

de de

prévision des éruptio

ns volcan

ique

s.

C’est l’au

gmen

tatio

n de

la sismicité

qui a permis de donn

er

l’alerte puis de

prévo

ir l’imminen

ce des éruptio

ns et leur

loca

lisation au

cours de ce

s de

rnières an

nées au Pito

n de la

Fourna

ise par exe

mple.

Les stations sismologiqu

es in

stallées sur le

s vo

lcan

s de

s Antilles

et de la Réu

nion se composent d’un sism

omètre qui m

esure le

dép

lace

men

t du sol p

roduit par le

s ond

es sismique

s. Celui-ci e

st

assorti d

’une

alim

entatio

n élec

trique

autono

me (pan

neau

x solaires, é

olienn

e) et d’un

émetteur m

uni d

’une

anten

ne rad

io

qui transmet en perman

ence

les mesures à l’observatoire. O

n peu

t ainsi suivre la variatio

n de

l’ac

tivité

sismique

en fonc

tion

du temps. Ces statio

ns, sen

sibles, permettent de détec

ter les

tous petits séism

es qui précè

dent ou ac

compag

nent l’ac

tivité

vo

lcan

ique

, petits séism

es ja

mais ressen

tis par l’ho

mme.

En disposant plusieu

rs statio

ns sur le

massif vo

lcan

ique

, on pe

ut

loca

liser le

s ép

icen

tres et suivre le

dép

lace

men

t des foye

rs

sism

ique

s successifs. S

i un séisme, ou un

essaim de séismes plus

intenses que

la norm

ale sont enreg

istrés, l’alerte est déc

lenc

hée.

En cas d’aug

men

tatio

n du no

mbre de séismes et de leur

amplitud

e, une

crise volcan

ique

est possible. O

n ac

croît alors la

surveillanc

e sur tous le

s réseau

x.

Autres m

éthodes de surveillance

Si la

sismologie, le

s déform

ations et la géo

chim

ie constitue

nt le

s métho

des princ

ipales de

surveillanc

e de l’activité

volcan

ique

, de no

mbreuses autres scienc

es, c

ertaines

expérim

entales, sont utilisée

s pour détec

ter et comprend

re le

comportem

ent des volcan

s.

Déform

ations du sol

Pour se frayer un passage

, ouv

rir les fissures, éjecter le

s bouc

hons de lave

s solid

ifiée

s des éruptio

ns antérieures, la lave

doit être soum

ise à de fortes pressions. C

elles-ci sont

princ

ipalem

ent créé

es par l’injection de mag

ma d’origine

profond

e dan

s les ch

ambres et réservo

irs mag

matique

s. Ces pressions déform

ent l’é

difice

, le "gonflent", le fissurent et

en m

odifien

t la géo

métrie, avant et pen

dan

t l’é

ruptio

n. La surveillanc

e des déform

ations cond

uit donc

à l’étud

e des variatio

ns de la géo

métrie du vo

lcan

.

Une

étude globale de la déform

ation de l’é

difice

sous l’effet dela variatio

n de

pression à l’intérieur de la cha

mbre m

agmatique

utilise essentiellemen

t des

métho

des topograp

hique

s et géo

phy

sique

s:

�des m

esures clin

ométriqu

es perman

entes télétran

smises à l’observatoire

déc

rive

nt le

s ch

ange

men

ts d’in

clinaison du sol;

�le nivellemen

t par che

minem

ent rend

compte de la variatio

n d’altitude

des

points réitérés, ave

c un

e précision qui, selon la m

étho

de employé

e, va du

millim

ètre au ce

ntim

ètre par kilo

mètre

;

�la réitératio

n de stations d’in

clinaison ou croix de nive

llemen

t do

nne la

variation an

gulaire de la surface

topograp

hiqu

e d’un

e série de

mesures à

l’autre, a

vec un

e instrumen

tatio

n an

alogu

e;

�les mesures électro-optiq

uesde distanc

e do

nnen

t la variatio

n de la

distanc

e en

tre de

s points situ

és sur le

volcan

et d’autres points sup

posés fix

es

à l’e

xtérieur de l’é

difice

, ave

c un

e précision du millionièm

e;

�la pho

togram

métrie permet de co

nnaître la variatio

n des coordonn

ées

d’un gran

d nombre de points rep

érés ave

c un

e précision ce

ntim

étrique

, par

des m

étho

des issues de la cartograp

hie et s’appuy

ant sur un

résea

u gé

odésique

;

�en

fin, le systèm

e de po

sitio

nnem

ent par satellite GPS, utilisé en

mode

différen

tiel, permet de suivre la

positio

n dan

s l’e

spac

e de repère au

sol, soit de

faço

n co

ntinue

grâce

à des statio

ns automatique

s, soit périodique

men

t par

des cam

pag

nes de

mesure «man

uelle

».

La surve

illan

ce du jeu des failles, celle de l’o

uverture des fissures qui peu

vent

surven

ir à la suite de l’é

volutio

n tectonique

gén

érale de la rég

ion ou à la suite

de l’intrusion de

mag

ma, relèv

ent d’études lo

cales. Cette surve

illan

ce fait

appel à des m

étho

des de métrologie dé

rivé

es de ce

lles utilisées pour la

surveillanc

e des grand

s ouv

rage

s (barrage

s, tun

nels, e

tc…) et à des m

étho

des

de la géo

phy

siqu

e. Les premières permettent à un observateu

r utilisant un

comparateu

r de co

nnaître avec

une

précision du ce

ntième de

millim

ètre le

s ch

ange

men

ts de positio

n relatifs de deu

x points situ

és de part et d’autre d’une

fissure. Les sec

ond

es permettent de télétran

smettre et d’enreg

istrer ces

mouv

emen

ts.

Réseaux de surveillance des déform

ations

Inclinométrie

Des pen

dules horizo

ntau

x en

silice

de type Zollner

(fab

riqué

s par P.A. B

lum) permettent la

mesure co

ntinue

des in

clinaisons du sol, avec

une

précision de que

lque

s microradians (1 m

icroradian éq

uivaut à une

élévatio

n de 1 m

m à 1 kilo

mètre de distanc

e). Q

uatre stations enreg

istren

ten

continu (1 m

esure par 10 m

inutes) dan

s deu

x direc

tions perpen

diculaires (rad

iale et tang

entie

lle au vo

lcan

).

Global PositionningSystem (GPS différentiel)

Les dép

lace

men

ts du sol sont m

esurés ave

c un

e précision de

que

lque

s millim

ètres, dan

s les 3 dire

ctions, soit

par des statio

ns continue

s (2 statio

ns, 1

résultat toutes le

s 8 heu

res), soit man

uellemen

t sur en

viron 35 rep

ères

répartis sur tout le

massif, mesurés sim

ultané

men

t pen

dan

t en

viron 4 heu

res (périodicité

ann

uelle).

Distancemétrie

Grâce

à un rayo

n laser Ran

gemasterIII, u

ne dizaine

de miroirs sont visés dep

uis l’O

bservatoire et on mesure

ainsi les variatio

ns de distanc

e avec

une

précision de 1 à 2 cm (périodicité

heb

domad

aire).

Extensométrie

Environ 15 frac

tures ont été équipée

s de croch

ets et de fissuromètres3D. Leu

r éc

artemen

t est mesuré

man

uellemen

t au

moye

n d’un ex

tensomètre Conv

exet de palmers, ave

c un

e précision de que

lque

s dixièmes

à que

lque

s ce

ntièmes de mm (périodicité

men

suelle).

Érup

tion de

183

7 [gravu

re ano

nyme].

Érup

tion de

195

6 [pho

to M

acal].

© F. B

eaud

ucel / O

VSG

-IPGP, nov

embre20

05

Observatoire

Volcan

ologique

et Sismologique

de G

uadeloup

e -Le Houë

lmont -97113 G

ourbey

re-T

él: 0

5 90 99 11 33 -Fax: 05 90 99 11 34 -Em

ail: [email protected]

iv-ag.fr

Institu

tde

Phy

sique

du Globe de Paris -4 place

Jussieu

-75252 Paris Ced

ex05 -W

eb: h

ttp://w

ww.ip

gp.ju

ssieu.fr

La série hyaloclastites

de Rivière-Sen

s, liée

à

l’activité

hyd

ro-m

agmatique

des Mon

ts-Caraïbe

sil y a en

viron 50

0 00

0 an

s [p

hoto IP

GP]

Station inclinom

étriq

uesBlum

: instrumen

ts in

stallés sur la roc

he,

capteu

r en

silice

, bo

îtier

d’en

registremen

t [ph

otos IP

GP].

Station GPS

con

tinu au

Hou

ëlmon

t [ph

oto IPGP].

Mesure d’exten

sométrie

Con

vex[pho

to IP

GP].

Distanc

emètre

laser motorisé,:

EDM + th

éodo

lite [pho

to

IPGP].

Réseau de m

agnéto-tellurism

e

Le plus souv

ent,

les éd

ifice

s vo

lcan

ique

s sont situés dan

s de

s régions de

structures géo

logique

s co

mplexes co

mportan

t des fa

illes, d

es nap

pes aquifères,

des zo

nes

altérées… Ces structures modifien

t no

tablemen

t les

variations

temporelles

du

cham

p mag

nétiq

ue terrestre

à la surfac

e d’un

massif.

La

répartition

spatiale de

ces variations e

t leurs am

plitud

es p

euve

nt ê

tre

très

hétérogè

nes. Il faut d

onc

rec

onn

aître

la signa

ture m

agné

tique

sur le

massif

volcan

ique

, en l’absenc

e d’activité

. Pour élim

iner le

s variations homogè

nes, on

calcule les différen

ces en

tre les mesures faites au

mêm

e instan

tsur toutes les

stations m

agné

tique

s et u

ne statio

n ch

oisie comme station

de référenc

e. Le

suivi de l’é

volutio

n temporelle et spatiale d

e ce

s différen

ces renseign

ent sur

l’activité

volcan

ique

.

Lorsqu’un

volcan

entre en ac

tivité

, les variations volcan

omag

nétiq

uesqui sont

induites se sup

erposent à celles qui seraien

t observée

s en

période

d’in

activ

ité.

L’étud

e temporelle des m

esures différen

tielles et le

ur évo

lutio

nspatiale à l’aide

d’un

réseau

de

plusieu

rs stations mag

nétiq

ues

télémétrées pe

rmettent

d’appréhe

nder les

proce

ssus phy

sique

s qui peu

vent être à

l’orig

ine

des

variations volcan

omag

nétiq

ues. Parmi c

es proce

ssus on peu

t citer:

�les dé

place

men

ts de matière aim

antée (coulée

ou projections);

�les

effets thermomag

nétiq

ues

liés

à la perte ou

à l’acq

uisitio

n d’une

aiman

tatio

n par réc

hauffemen

t ou refroidissemen

t des roch

es volcan

ique

s dan

s le cha

mp m

agné

tique

terrestre

;

�les variations de co

ntraintes dan

s un

massif qui peu

vent donn

erlieu à trois

effets

: le p

iézo

mag

nétisme, l’électrociné

tismeet la résistivité

électrique

des

roch

es. Dan

s le p

remier cas, les a

iman

tatio

ns d

es roch

es se

modifien

t en

relatio

n avec

les

contraintes

exercé

es sur elles

et produisent un

ch

amp

"piézo

mag

nétiq

ue".

Dan

s le deu

xièm

e ca

s, la

circ

ulation de

fluides porteu

rs d’io

ns le

long

de failles

et de

fissures crée

un

ch

amp mag

nétiq

ue induit.

Et dan

s le troisième, la

résistivité

év

olue

en fonc

tion

des

contraintes

appliq

uées, ce

qui donn

e na

issanc

e à un

autre cha

mp m

agné

tique

induit..

Réseau de gravimétrie

La m

esure de la pesan

teur terrestre, lorsqu’elle est effe

ctué

e avec

bea

ucoup

de précision,

permet de ca

rtograp

hier les struc

tures internes ou de détec

ter les mouv

emen

ts de mag

ma

dan

s le volcan

. La gravimétrie est un

e tech

nique

de gé

ophy

sique

permettant de qua

ntifier

ces phé

nomèn

es d

e tran

sport d

e masse, de

variation

de

densité

dan

s la cha

mbre o

u le

cond

uit mag

matique

. On utilise pour cela un

gravimètre, instrumen

t de

hau

te précision qui

mesure des variatio

ns jusqu’à un

milliardième de g. Les m

esures sont effe

ctué

es d

e de

ux

faço

ns :

�par la

rép

étition d’un

résea

u d’une

trentaine

de repères (gé

néralemen

t iden

tique

s à ce

ux

utilisés par le GPS), tous les ans, de faço

n à détec

ter les variations de pesan

teur due

s au

x mouv

emen

ts de mag

ma ;

�par des m

esures m

oins précises mais sur un

e co

uverture p

lus large du massif, afin d

e déterminer la

carte d’ano

malie de Boug

uer, donn

ant des in

form

ations sur la

den

sité du sous-

sol e

t donc

la nature de

s roch

es.

Réseau de m

étéorologie

Afin

de dresser un bilan des apports en

eau

x météo

rique

s dan

s le

massif ou plus simplemen

t rech

erch

er des corrélations ave

c les au

tres param

ètres de surveillanc

e, l’Observatoire

a deu

x stations météo

rologique

s co

mplètes au

sommet de

la So

ufrière

et au

Houë

lmont. Les

donn

ées des p

luviomètres Météo

Franc

e installés sur le m

assif sont a

ussi u

tilisée

s. L

es

mesures de pression, tem

pérature et hu

midité

de l’air serve

nt q

uant à elles à ca

lculer les

perturbations atm

osphé

rique

s pour le

s mesures par visée

laser (distanc

emétrie).

Réseau de m

esures en forage

L’Observatoire dispose de de

ux forage

s : l’u

n au

Col de l’Éch

elle (76 m

de profond

eur),

l’autre à la Sa

vane

à M

ulets (96 m

). Il y en

registre les variatio

ns de température, liées au

réch

auffe

men

t de

la na

ppe phréa

tique

en co

ntact avec

les gaz

mag

matique

s. A

u fond

du

forage

, il e

st aussi possible d

’installer des sismomètres, des nivea

ux d’eau

, etc...

Enregistremen

t pap

ier de

s sign

aux sism

ique

s. Ces

sism

ogrammes son

t ana

lysés en

parallèle des

enregistremen

ts num

érique

s [pho

tos © Pierre d’Aviliana

].

Réseau de surveillance sismologique

La surveillanc

e sism

ologique

de

la So

ufrière

est faite

à

partir d’un

réseau

perman

ent de douz

e sism

omètres dont trois ont 3 composantes. Certains des

sign

aux sont num

érisés sur site

par des statio

ns grand

e dyn

amique

Len

nartz.

Les au

tres signa

ux sismique

s sont transmis à l’O

bservatoire

par m

odulation de

fréq

uenc

e (voie hertzienn

e). À l’O

bservatoire

, les sign

aux sont d

émodulés et

dix d’entre eu

x sont tracés sur

enregistreur pap

ier, afin de

faciliter la

visualisation

d’évé

nemen

ts. En

parallèle, tous les sign

aux

sont en

registrés

numérique

men

t en

continu, stockés sur disque

dur puis gravés sur

CD-ROM

une fois par jo

ur.

L’an

alyse co

nsiste en un

e rech

erch

e des tem

ps d’arrivée

des ond

es P et S, un

calcul d’hyp

oce

ntre, un

tracé

de ce

ux-ci sur ca

rte, un ca

lcul de mag

nitude et

l’édition du bulletin

sismique

. Ce systèm

e est co

mplété par la

tec

hnique

RSA

M,

métho

de de

calcul permettant d’obtenir

les

variations temporelles

de

l’amplitud

e moye

nne des signa

ux sismique

s. Le RSA

M est rég

lé pour env

oye

r par télép

hone

une

alarm

e au

tomatique

en cas de crise sism

ique

.

Les avalan

ches de dé

bris de Basse-Terre (F

ort

Delgrès), résulta

t de la suc

cession d’au

moins 8

déstab

ilisatio

ns de la Sou

frière au co

urs de

s de

rniers 800

0 an

s [pho

to IP

GP].