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Odyssée – 1 Odyssée Livret pédagogique correspondant au livre de l’élève n° 8 NOUVELLE ÉDITION 2016 établi par MONIQUE EMOND-BONETTO, agrégée de Lettres modernes Marie-Laure BOUCHAND, agrégée de Lettres classiques professeurs en collège et Chloé ROUSSEAU

Odyssée - BIBLIO - HACHETTE · l’Olympe, filles de Zeus qui porte l’Égide : “Rustres de bergers, méchants rebuts, ventres creux, nous savons dire quantité de mensonges qui

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Odyssée – 1

Odyssée

L i v r e t p é d a g o g i q u e correspondant au livre de l’élève n° 8

NOUVELLE ÉDITION 2016

établi par MONIQUE EMOND-BONETTO,

agrégée de Lettres modernes Marie-Laure BOUCHAND,

agrégée de Lettres classiques professeurs en collège et Chloé ROUSSEAU

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Sommaire – 2

S O M M A I R E Questionnaire complémentaire sur l’invocation à la muse (texte p.11) ................................................ 3  Chant I, L’assemblée des dieux (p.14) .................................................................................................. 4  Chant II, Télémaque à l’assemblée d’Ithaque (p.21) ............................................................................ 6  Chant III, Télémaque chez Nestor (p.27) .............................................................................................. 7  Chant IV, Télémaque chez Ménélas et Hélène (p.33) .......................................................................... 9  Chant V, Chez Calypso (p.39) ............................................................................................................ 11  Chant V, La tempête (p.46) ................................................................................................................. 13  Chant IX, Le cyclope (p.70) ................................................................................................................ 15  Chant X, Ulysse chez Circé (p.78) ...................................................................................................... 17  Chant XII, Sirènes, Charybde et Scylla (p.91) .................................................................................... 20  Chant XVII, Les humiliations d’Ulysse (p.110) ................................................................................. 22  Chant XXI, L’épreuve du tir à l’arc (p.123) ....................................................................................... 24  Chant XXII, Le massacre des prétendants (p.129) ............................................................................. 27  Retour sur l’œuvre (p.136) .................................................................................................................. 29  Réponses aux questions du groupement de textes (pp. 148 à 153) .................................................... 31  Réponses aux questions Lecture d’images et histoire des Arts (pp.154-155) .................................... 32  

BIBLIOGRAPHIE COMPLEMENTAIRE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33  

Tous droits de traduction, de représentation et d’adaptation réservés pour tous pays. © Hachette Livre, 2016. 58 rue Jean Bleuzen, CS 70007, 92178 Vanves Cedex www.hachette-education.com

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Odyssée – 3

R E P O N S E S A U X Q U E S T I O N S

Q u e s t i o n n a i r e c o m p l é m e n t a i r e s u r l ’ i n v o c a t i o n à l a m u s e ( t e x t e p . 1 1 )

◆ Avez-vous bien lu ? 1 Qui parle ? Vous pourrez vous aider des passages pp. 56-58 et p. 127.

Réponse. C’est l’aède, Homère. Nous retrouvons dans l’Odyssée deux autres aèdes : Démodokos et Phémios. 2 Cherchez dans l’invocation les mots qui désignent la muse. Réponse. La muse à laquelle s’adresse Homère est « déesse », « fille de Zeus ». Le poète, inspiré par elle, donne à son poème un caractère sacré. 3 Qui va nous raconter l’histoire d’Ulysse ? Réponse. C’est la muse qui crée et dirige le poème (cf. les impératifs : « raconte- moi », « dis-nous »). Le poète se fait son interprète en chantant ses vers. Pour les Anciens, l’inspiration est d’ordre divin, le poète crée lorsqu’il est habité par la divinité (enthéos). C’est pour cela que son œuvre peut passer à la postérité et devenir immortelle. À propos de l’invocation aux Muses devenue un préambule banal dans la poésie grecque, voici ce qu’écrit Hésiode : « Ce sont les Muses qui jadis ont appris à Hésiode un beau chant, alors qu’il faisait paître ses moutons au pied de l’Hélicon divin. Et voici les premières paroles qu’elles m’adressèrent, les Muses de l’Olympe, filles de Zeus qui porte l’Égide : “Rustres de bergers, méchants rebuts, ventres creux, nous savons dire quantité de mensonges qui ressemblent à la réalité, mais nous savons aussi, dès que nous le voulons chanter des vérités.”Ainsi parlèrent les filles véridiques du grand Zeus et pour sceptre elles me donnèrent un admirable rameau qu’elles avaient cueilli à un olivier branchu, puis elles me soufflèrent un chant divin pour que je proclame ce qui sera et ce qui fut : elles m’ordonnèrent d’exalter la race des bienheureux qui vivent éternellement et de les célébrer elles-mêmes au commencement et à la fin de mes chants. » (Hésiode, Théogonie, 22-34) Au poète, à Hésiode, de distinguer les vérités des contrefaçons. 4 Ulysse est parti d’Ithaque pour la guerre de Troie avec de nombreux compagnons. Que leur est-il advenu ? Pourquoi ? Réponse. Tous ses compagnons sont morts, car ils ont mangé les vaches du Soleil. 5 Quels mots désignent le héros ? Que vous apprennent-ils sur son caractère ? Réponse. Le héros est désigné par une périphrase « l’homme à-l’esprit-inventif », ce qui souligne un de ses traits essentiels et permanents. C’est Ulysse « polutropos », l’homme aux mille tours. On rencontre ici pour la première fois une épithète homérique. Ces sortes d’épithètes, mettant en valeur un trait important d’un acteur du poème, fabriquées sur un même schéma rythmique et occupant souvent un hémistiche, facilitent la mémorisation du poète et permettent d’improviser l’autre partie du vers. Elles facilitent aussi une meilleure compréhension chez l’auditeur. Elles sont une des marques de la poésie orale. 6 Trouvez des indices précis qui permettent de vous faire une idée du héros. Regroupez-les pour faire apparaître ses traits essentiels. Réponse. Les principaux traits d’Ulysse sont réunis dès l’invocation :

– Ulysse, héros intelligent et rusé : « homme à-l’esprit-inventif ». Son intelligence se nourrit aussi d’un savoir et d’une expérience (« connut tant de cités, tant de peuples ») qui le séparent de ses compagnons, « ces fous ».

– Ulysse, homme d’action au cœur des aventures : « après […] Troie », « luttant sur mer », « quelques-unes de ses aventures ».

– Ulysse, héros humain. Il connaît les souffrances des mortels : « erra », « mille maux ». Il est un chef responsable et généreux : « malgré […] aucun ». Ulysse est le type du héros complet, plein d’esprit, de malice, d’endurance, mais aussi meurtri par des puissances supérieures, donc assez humain pour inspirer la compassion.

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Réponses aux questions – 4 ◆ Avez-vous bien lu ? 7 Faites comme Homère, reportez-vous cinq cents ans en arrière : si l’on vous demandait de raconter les aventures du roi Louis XIV, comment vous y prendriez-vous ? ➧Synthèse Déjà, en faisant réfléchir les élèves sur leurs réponses à ces premières questions, le professeur pourra bien introduire ce qu’est une épopée, fond et forme. Il pourra leur lire de courts extraits d’autres épopées en relevant leurs points communs :

– un fait historique éloigné du temps où il est rapporté, et donc très déformé ; – des personnages qui sont des héros incarnant les valeurs de l’époque où s’écrit le poème ; – un style poétique, de nombreuses épithètes et comparaisons qui ennoblissent les personnages et donnent une dimension extraordinaire aux actions.

C h a n t I , L ’ a s s e m b l é e d e s d i e u x ( p . 1 4 )

◆ Avez-vous bien lu ? 1 La nymphe Calypso retient Ulysse dans sa cachette, car elle souhaite l’épouser (« le désirant pour mari », l. 12-13). Le nom de Calypso vient du verbe kaluptein qui signifie « cacher ». 2 Ulysse souhaitent revoir sa famille (« il souffre loin des sien », l. 24-25) et a la nostalgie de son pays (« désespéré [...] fumée de son pays », l. 29-30). Cf. Regrets de Du Bellay XXXI : « Quand reverrai-je, hélas, de mon petit village / Fumer la cheminée... » 3 Le dieu Poséidon persécute Ulysse parce qu’il a mutilé son fils Polyphème. Cet acte est antérieur au séjour d’Ulysse chez Calypso. Le récit d’Homère commence donc in medias res. L’épisode du Cyclope sera conté plus tard dans le poème par Ulysse lui-même (chant IX) au moyen d’un retour en arrière. 4 C’est Athéna qui va aider Ulysse à rentrer chez lui en persuadant son père Zeus, en suscitant sa pitié et sa reconnaissance. C’est donc elle qui déclenche le récit en faisant sortir les personnages (Télémaque et Ulysse) de leur inaction. Réponse. Télémaque a sans doute une vingtaine d’années. Cf. chant XI, paroles d’Agamemnon, vers 448 de l’édition intégrale : au départ des guerriers pour Troie, « [Pénélope] avait au sein un enfant tout petit, qui maintenant, je pense, siège dans l’assemblée des hommes ». 5 Zeus décide du retour d’Ulysse à Ithaque (« pensons à son retour », l. 41). Il impose sa loi aux autres divinités (cf. emploi du futur : « mettra un frein » « il ne pourra tenir tête », l. 42). 6 Athéna permet d’abord à Télémaque de prendre une stature royale (convocation des Achéens sur l’Agora). Puis, en lui faisant quitter Ithaque, elle lui permet d’acquérir un noble statut (le kléos) auprès des guerriers de Troie. C’est un voyage initiatique. Télémaque doit affronter des dangers, faire ses preuves pour devenir un homme. Son absence rend plus dramatique l’isolement de Pénélope et plus radicale l’attitude des prétendants, qui guetteront son retour pour l’éliminer. Ce retour coïncidera avec celui de son père. Ils s’uniront dans la vengeance, non plus pour chasser les prétendants mais pour les éliminer. Remarque. Il est possible de faire aux élèves une présentation des Aventures de Télémaque de Fénelon et de leur en faire étudier un extrait permettant d’illustrer le sens du voyage en même temps que le but de Fénelon, qui est d’inculquer au petit-fils de Louis XIV les valeurs auxquelles doit se soumettre un futur roi. Question supplémentaire. Ulysse est parti pour la guerre de Troie alors que Télémaque était tout jeune. Quel âge peut-il avoir au moment où Athéna se rend auprès de lui ?

◆ Étudier le vocabulaire 7 Les sens premiers des deux mots :

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– hécatombe : voir note 1 p. 12 du livre élève, – Odyssée : histoire des aventures d’Ulysse < Odysseia. Les sens modernes : – hécatombe : massacre important ou échec généralisé,

Odyssée : long voyage aventureux, fertile en événements

◆ Étudier le discours 8 Le moment de l’énonciation :

– le présent : « il souffre », l. 24 ; « garde rancune », l. 38 ; « puisqu’il plaît aux dieux », l. 45-46 ; – le passé composé : « quel propos a jailli », l. 35. Les renvois au passé : – l’imparfait : « N’aimais-tu pas ? », l. 31 ; « c’est lui qui offrait », l. 36-37.

Les moments à venir : – le futur : « Poséidon mettra un frein », l. 41-42 ; « J’irai à Ithaque », l. 49.

Voici les adverbes qui soulignent : – des moments passés : depuis longtemps, autrefois ; – des moments présents : maintenant ; – des moments à venir : puis.

9 Voici les adverbes qui soulignent :

– des moments passés : depuis longtemps, autrefois ; – des moments présents : maintenant ; – des moments à venir : puis.

◆ Étudier un thème : dieux et héros AT Athéna se rapproche des humains en cela qu’elle a des favoris. Elle s’en distingue par ses pouvoirs extraordinaires. Les dieux des Grecs ont bien des caractéristiques humaines : ils éprouvent les mêmes sentiments que les hommes, et ne sont pas toujours d’accord entre eux. Chacun défend son favori sans souci de justice : Athéna défend Ulysse, Poséidon le poursuit de sa haine, Calypso l’aime, le Cyclope le hait (donner aussi des exemples pris dans l’Iliade). Seul Zeus paraît impartial. Zeus : « Les dieux bienheureux, sur les sages conseils de la terre, incitèrent Zeus, l’Olympien au vaste regard, à exercer sur les Immortels le pouvoir royal et ce fut lui qui répartit les prérogatives. » Hésiode, Théogonie, 883-885. AK Le monde des dieux et celui des hommes ne sont pas cloisonnés. Il y a communication entre eux. Les divinités sont sensibles aux offrandes des mortels dans les sacrifices : hécatombes des Éthiopiens, sacrifices d’Ulysse aux Olympiens (« N’aimais-tu pas les sacrifices qu’autrefois Ulysse t’adressait ? », « C’est lui qui offrait le plus de sacrifices aux dieux immortels », l. 31-32 et 36-37). Les dieux prennent souvent l’apparence des hommes pour se mêler à eux, pour intervenir dans leurs actions. Ils peuvent être blessés et souffrir. Mais ils sont immortels et ont des pouvoirs surhumains : déplacements rapides (« elle fixa ses belles sandales [...] rapidité du vent », l. 55-57), possibilité d’être invisibles ou de changer d’apparence (« elle [...] avait pris les traits d’un étranger, Mentès », l. 59-60). Cependant, ils n’ont pas tous les pouvoirs ; même Zeus est soumis à la Moïra, au Destin. Si l’heure de la mort d’un homme a sonné, même Zeus ne peut rien pour cet homme. Lire aux élèves, pour l’illustrer, dans l’Iliade chant XVI, la mort de Sarpédon, chéri de Zeus, et que ce dernier, malgré son désir, ne soustrait pas à la main de Patrocle. Ainsi qu’au chant XXII, la mort d’Hector, où l’on voit de nouveau Zeus impuissant à sauver Hector qu’il chérit. Intervenant dans les actions des hommes, les dieux sont la part d’inexpliqué ; ils sont le merveilleux de l’épopée. AL La réponse à cette question peut être l’occasion de présenter les principaux acteurs de la guerre de Troie.

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Réponses aux questions – 6 Héros troyens :

• Pâris, qui enleva Hélène, • Hector, fils de Priam, époux d’Andromaque et père d’Astyanax, • Énée, qui partira de Troie en flammes avec son père sur le dos.

Héros achéens : • Achille, roi des Myrmidons, fils de Pelée et de Thétis, ami de Patrocle, • Ménélas, roi de Sparte, mari d’Hélène, dont l’enlèvement par Pâris est la cause de la guerre, • Agamemnon, roi d’Argos, mari de Clytemnestre, père d’Iphigénie (qui fut sacrifiée pour que les bons

vents se lèvent au départ de l’expédition), d’Électre et d’Oreste. Il sera assassiné à son retour par sa femme et par Égisthe qui avait pris sa place pendant la guerre,

• Ulysse, bien sûr. Cette question pourra être aussi l’occasion de préciser la notion de héros. Le héros est un homme et donc il doit mourir. Mais il porte en lui une force transcendante qui lui fait accomplir des actions hors du commun et qui le fait lutter avec des dieux. La transcendance du héros peut se concrétiser par une filiation divine.

◆ Étudier l’écriture AM AN Les épithètes homériques sont ici nombreuses. Elles qualifient les dieux mais aussi les êtres vivants. (ex. : « bœufs aux-cornes-recourbées », l. 52 ; Athéna « la déesse au-clair-regard », l. 22 ; Zeus « l’assembleur-des-nuées », l. 34 ; dieux « maîtres-du-vaste-ciel », l. 37 ; Cyclope « semblable-à-un-dieu », l. 39 ; Poséidon « qui-entoure-la-terre », l. 38 ; « l’ébranleur-du-sol », l. 40 ; Calypso « nymphe-à-la-belle-chevelure », l. 47-48 ; Ulysse « à-l’âme-si-endurante », l. 49). Faire sentir la poésie : par exemple, avec toutes ces expressions apprises par cœur, possibilité de demander aux élèves séparés en groupes de présenter poétiquement tous ces personnages. Un récitant et un chœur parlé, ou des voix en écho. Faire la même chose avec leurs propres créations (question 15).

◆ À vos plumes ! AP Faire remarquer que l’on a changé de niveau de langue : on n’est plus dans le registre de l’épopée. L’élève peut préférer l’un ou l’autre, l’important est l’explication qu’il donnera de son choix.

C h a n t I I , T é l é m a q u e à l ’ a s s e m b l é e d ’ I t h a q u e ( p . 2 1 )

◆ Avez-vous bien lu ? 1 Pénélope a demandé aux prétendants de la laisser finir un linceul pour le père d’Ulysse avant de choisir un nouvel époux. Mais elle défait la nuit le travail qu’elle tisse le jour. Pénélope a réussi à tromper les prétendants pendant trois ans, mais elle a été démasquée par une servante. Ainsi, l’expression « faire un travail de Pénélope » désigne un travail qui n’avance pas. 2 Les prétendants se nourrissent essentiellement des viandes grillées (l. 10-11) et du vin (l. 11) d’Ulysse. 3 Les prétendants sont présentés indirectement par Télémaque et directement par Antinoos, le plus important de leurs représentants. Ils renvoient à l’auditeur un portrait fort déplaisant.

– Marques de leur démesure : gaspillage de nourriture en festins (leitmotiv). Le bétail est utilisé pour leur jouissance personnelle, alors qu’Ulysse en sacrifiait une grande partie aux dieux. C’est aussi une forme d’impiété.

– Marques d’impudence : Antinoos rejette leurs fautes sur Pénélope, donne des ordres à Télémaque (cf. les impératifs).

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Odyssée – 7 Marques de violence : chantage d’Antinoos (« aussi longtemps que... », « tant qu’elle n’aura pas choisi... », l. 49 et 52 4 Télémaque, comme beaucoup de héros, Ulysse en particulier, est un héros sensible. Tous deux pleurent quand ils sont émus. Ils sont humains et nous touchent.

◆ Étudier le vocabulaire 5 Champ lexical de la ruse : « esprit retors », « dernière ruse », « cacha sa ruse », « trompa », « supercherie ». Pénélope déploie sa ruse dans ses actes (la toile tissée est défaite) et dans ses paroles enjôleuses aux prétendants. Tout est mensonge dans le discours de Pénélope qu’Antinoos cite au style direct. Elle fait preuve du même trait de caractère qu’Ulysse, « l’homme aux-mille-tours ».

◆ Étudier un thème : le statut de la femme 6 et 7 Pénélope va être donnée en mariage avec ou contre son gré. En l’absence d’Ulysse, sans pouvoir, elle passe sous l’autorité de son fils (cf. pressions d’Antinoos : « renvoie d’ici ta mère », « ordonne-lui d’épouser... », l. 47) et sous celle de son père, Icare (« qui [...] donnerait sa fille à celui de son choix », l. 9). La femme grecque est soumise aux hommes de son clan ; elle est un objet précieux, donné en échange. Le mariage, décidé par le père, se conclut par des dons et contre-dons (« en échange de présents »). Le renvoi d’une femme chez son père entraîne la restitution des dons, assortie d’une forte somme en dédommagement (« il me sera difficile de rendre à Icare toutes ses richesses, si je renvoie ma mère », l. 57-58) À propos de la seule activité que l’on connaisse à Pénélope, tisser un voile, on peut faire remarquer qu’elle a su l’utiliser comme un instrument de liberté. ➧ Objectif didactique L’objectif de la dernière question est d’amener les élèves à prendre du recul par rapport à ce qu’ils vivent, à développer leur esprit critique, de leur faire sentir aussi l’importance de l’étude de ces très vieux textes qui nous amènent à réfléchir sur le monde dans lequel nous vivons, et qui nous aident, par-delà les siècles, à mieux le comprendre.

◆ À vos plumes ! 8 Il s’agit de faire prendre conscience du choix que l’on fait consciemment ou pas entre ses objectifs à court ou long terme, plaisir immédiat, plaisir pour demain, plaisir physique, plaisir intellectuel ; l’important est d’être clair avec soi-même et de bien savoir auquel de ces objectifs on veut vraiment donner la priorité.

C h a n t I I I , T é l é m a q u e c h e z N e s t o r ( p . 2 7 )

◆ Avez-vous bien lu ? 1 Télémaque est l’objet de diverses marques de considération : Polycaste le baigne, le pare de riches vêtements, puis Télémaque partage un repas avec Nestor et tous ceux qui l’entourent. À noter que deux repas encadrent l’extrait et marquent le début et la fin du séjour de Télémaque chez Nestor. L’invitation à se restaurer est le premier geste qu’accomplit l’hôte envers l’étranger avant même de lui demander son identité. (cf. Ulysse chez les Phéaciens, chant VII ; chez Eumée, chant XIV). Ensuite, un sacrifice est accompli en l’honneur de la déesse Athéna. Les dieux sont invités au partage de la nourriture entre les hôtes. Enfin, Nestor lui donne un char et deux chevaux pour se rendre chez Ménélas, et demande à son fils, Pisistrate, de le guider jusqu’à Lacédémone. 2 Ce n’est qu’après l’avoir baigné, paré de beaux vêtements, avoir fait un sacrifice et partagé un repas avec lui, que Nestor demande enfin à Télémaque de dire qui il est. C’est une pratique courante dans

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Réponses aux questions – 8 l’Odyssée : en effet, les dieux sont partout. C’est peut-être l’un d’eux qui se présente sous les traits d’un étranger et mieux vaut alors bien l’accueillir. 3 Ces marques d’hospitalité visent le plaisir. Plaisir de l’étranger qui apaise sa faim et sa soif (« Quand ils eurent apaisé leur soif et leur appétit », l.1 ; « Quand les convives […] appétit », l. 80), restaure sa vigueur et sa beauté par le bain (« il avait l’apparence d’un Immortel », l. 76). Plaisir de l’hôte qui remplit un devoir envers son visiteur et sa protectrice, Athéna. Une des attributions d’Athéna est de veiller à l’accueil réservé aux étrangers (Athéna Xénia), tout comme son père, Zeus. Cette coutume rendait possible les voyages. Les liens ainsi créés permettaient le commerce, les échanges avec des pays lointains dans des temps où l’hôtellerie n’existait pas. Ils étaient respectés au fil des générations. « On connaît l’étymologie de ce mot (symbole) : dans la Grèce primitive où l’hospitalité jouait un si grand rôle, on se transmettait de père en fils, comme un héritage, les précieuses relations nouées avec des familles lointaines. On se transmettait en même temps le gage matériel de ces liens d’hospitalité : la moitié d’un objet coupé en deux, qui, rapproché (sum-ballô) de son autre moitié, ferait reconnaître le porteur. Le sumbolon est un signe de reconnaissance. » Buffière, Les Mythes d’Homère, note 35, page 51, Les Belles Lettres, 1956. Question supplémentaire. Quelle idée vous faites-vous de la condition sociale de Nestor ? Relevez les indices qui justifient votre réponse. Réponse. La richesse de Nestor transparaît dans les rites d’hospitalité et dans le sacrifice à Athéna :

– caractère précieux des offrandes : génisse, cornes enroulées d’or, – largesses de Nestor : mise à disposition d’un char et de chevaux, – raffinement des soins donnés à Télémaque : « huile fine », « beau manteau ».

◆ Étudier le discours 4 � 5 � 6 ➧ Objectif didactique Ces questions sont à mettre en rapport avec une leçon sur les temps employés dans la situation d’énonciation et le récit.

– Temps utilisés dans le discours de Nestor : présent, passé composé, imparfait (discours ancré dans la situation d’énonciation).

– Temps utilisés dans le récit du sacrifice : passé simple, un présent de caractérisation et imparfait (discours coupé de la situation d’énonciation). Dans les deux extraits, l’imparfait renvoie à un passé révolu.

◆ Étudier l’écriture 7 Le vers formulaire a déjà été employé par Athéna dans le passage de l’assemblée des dieux au chant I (l. 53-54). Ce n’est pas une négligence de l’auteur. Ces répétitions rappellent l’origine orale des poèmes. Elles soulagent la mémoire du poète et soutiennent l’attention défaillante des auditeurs. En 1885, Schmidt compte dans l’Odyssée 3648 vers dont une partie se retrouve dans d’autres vers. 1804 vers de l’Iliade et de l’Odyssée sont répétés intégralement une ou plusieurs fois. Ceci n’enlève rien à l’originalité de l’auteur, la met, au contraire, en valeur dans les variations qu’il introduit. La même remarque peut être faite pour les scènes typiques : hospitalité, sacrifice, repas, reconnaissance.

◆ Étudier un thème : le sacrifice

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Odyssée – 9 8 Les objets cités entre crochets sont simplement suggérés dans le passage, mais pas expressément nommés.

Objets Destination

bassin orné de fleurs eau lustrale

corbeille grains d’orge

outils de bronze (enclume, maillet) parure d’or des cornes

vase sang de l’animal

[couteau] poils de la tête, dépeçage de l’animal

hache effilée abattage de l’animal

[coupe] libation de vin

broches à cinq pointes viande grillée

Tous ces objets sont à la fois utiles et sacrés. À propos des sacrifices : Il est vraisemblable qu’à une époque ancienne, les Grecs ont pratiqué des sacrifices humains. Pour indices, la légende d’Iphigénie dont le sacrifice permet que se lèvent enfin les vents favorables à l’expédition contre Troie, et les douze prisonniers troyens sacrifiés aux funérailles de Patrocle. 9 Vous pourrez aussi demander aux élèves de chercher au C.D.I. ou dans leur livre d’histoire des reproductions de certains de ces objets et les leur faire dessiner. Ces questions peuvent être l’occasion de découvrir ou d’approfondir quelques aspects de certaines religions et de mieux les comprendre.

◆ À vos plumes ! AT C’est un travail passionnant et riche qui, en général intéresse les élèves. Si l’exercice est bien mené, outre une très bonne compréhension du texte, les élèves auront appris beaucoup en expression écrite, un peu décrypté l’utilisation des plans en BD et au cinéma. Ils auront aussi gagné une meilleure connaissance des autres et le plaisir de travailler ensemble. Leur travail pourra être enfin valorisé par une petite exposition. Demander une aide au professeur d’arts plastiques et utiliser les compétences de chacun en les valorisant : esprit analytique, bonne expression, imagination, don en dessin, etc. Former les groupes en répartissant les compétences. Aider les élèves dans la répartition des tâches. Pour que le travail soit plus léger, chaque groupe pourra n’être responsable que d’une partie du texte. Vous pourrez inciter les élèves à organiser une petite exposition dans votre classe ou à la médiathèque ou au C.D.I.

C h a n t I V , T é l é m a q u e c h e z M é n é l a s e t H é l è n e ( p . 3 3 )

◆ Avez-vous bien lu ? 1 Télémaque et Pisistrate sont éblouis et tombent en arrêt devant le palais de Ménélas pendant quelques instants : « Quand leurs yeux furent rassasiés de ce spectacle » (l. 6). 2 Ménélas apprend l’identité de son visiteur par son épouse, Hélène : c’est elle qui prononce le nom de Télémaque. 3 Ménélas et Hélène réservent à Télémaque un accueil chaleureux : rites d’hospitalité et récits évoquant la gloire de son père, ce qui ne peut que le toucher.

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Réponses aux questions – 10 4 Hélène et Ménélas mettent en valeur les qualités de guerrier d’Ulysse :

– son audace : « cet homme énergique » (2 fois), « se mêler à la foule des ennemis », « il fit un grand massacre de Troyens » (l. 39-40) ;

– mais aussi sa maîtrise de soi : « il contint la force de notre désir. » (l. 59) ; – sa ruse : art du déguisement poussé à ses limites : « après s’être meurtri le corps de coups atroces », « il rusa,

dissimula » (l. 35), rappel du cheval de bois. C’est l’image traditionnelle d’un Ulysse-aux-mille-tours mais aussi celle du vaillant guerrier de l’Iliade.

◆ Étudier le discours 5 Les événements passés appartiennent à la guerre de Troie :

– une mission d’espionnage d’Ulysse, – la ruse du cheval de bois.

Ce sont deux personnages, qui ont participé aux événements, qui assument ces récits. ➧ Objectif didactique Cette question peut être l’occasion d’une première approche de la structure enchâssée des narrations. Utiliser pour cela des comparaisons concrètes : poupées russes... Montrer qu’Hélène et, dans une moindre mesure, Ménélas jouent le rôle d’aèdes. Le récit d’Hélène, comme ceux de l’aède, est destiné à charmer l’auditeur. 6 Ces récits renvoient à l’Iliade. Tout se passe comme si Hélène ajoutait un épisode à cette œuvre et Ménélas une partie du dénouement. Il y a un dialogue entre l’Iliade et l’Odyssée. Remarque. Profiter de l’occasion pour lire des extraits de l’Iliade. Faire aussi remarquer que cet épisode si connu de la guerre de Troie ne se trouve pas dans l’Iliade, mais seulement dans l’Odyssée, et ce à deux reprises (chant VIII).

◆ Étudier l’écriture 7 Deux champs lexicaux sont utilisés dans ce passage et se recoupent :

– celui du luxe et de la richesse : « baignoires polies », « bassin d’argent » ; – celui de la lumière : « murs resplendissants », « rayonnait de mille feux »,

« Soleil », « Lune ». Les jeux de reflets accentuent l’effet : « baignoires polies », « table polie », de même que l’éclat des ustensiles précieux. Même Ménélas et Hélène semblent irradier la lumière : « le blond Ménélas », « Hélène semblable à Artémis aux-flèches-d’or ». Ces champs lexicaux donnent une idée de splendeur, d’éclat, qui éblouissent.

◆ Étudier un thème 8 On retrouve des démarches identiques ou voisines entre l’hospitalité de Ménélas et celle de Nestor :

– repas offert avant tout autre geste, – bain qui dissipe les fatigues, – don de beaux vêtements.

Sur l’importance de ce rite chez les Anciens, se reporter à la réponse à la question 2 du questionnaire précédent. 9 Hélène a une place égale à celle de son époux et se mêle à la compagnie des hommes qu’elle se propose de séduire par sa parole : « Laissez-vous charmer par mon récit » (l. 28-29).

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Odyssée – 11 AT Rappeler auparavant les causes de la guerre de Troie, le jugement de Pâris. Malgré son comportement passé et ses fautes – elle est la cause de la guerre de Troie –, Hélène se donne comme une femme irréprochable :

– attachée à la cause des Grecs : « moi je me réjouissais secrètement » (l. 42), – dégagée de toute responsabilité dans le conflit, la faute étant reportée sur la divinité : « la folie

qu’Aphrodite m’avait fait faire » (l. 43-44), – respectueuse des valeurs de la famille : amour pour sa fille, son mari. Ménélas, au contraire, montre

Hélène hostile aux Achéens mais lui aussi l’excuse en mentionnant la divinité. Par ailleurs, il est sans doute séduit par cette Hélène semblable à Artémis et tout environnée des parfums de sa chambre. AK Hélène jouit d’une situation privilégiée dans son palais, elle prend part aux discussions et captive son auditoire masculin. Pénélope, reléguée dans ses appartements, pressée par les demandes des prétendants, ne peut retarder son malheur que par la ruse (cf. chant II). Pénélope, épouse modèle, est cependant victime des convoitises et sans pouvoir, tandis qu’Hélène jouit de son prestige, même douteux (responsable de la guerre), et de sa séduction divine (fille de Zeus).

◆ À vos plumes… et mise en scène ! AL Ce travail peut être réparti entre les élèves ou entre des groupes d’élèves. Mêmes observations que pour la réalisation de la BD. Imaginer que l’on va faire un film avec ce texte et commencer à réfléchir à sa réalisation oblige à le comprendre en profondeur. Il sera vraiment très facile de faire toucher du doigt par les élèves l’art du récit d’Homère qui nous fait voyager d’une belle façon dans le temps et l’espace. Selon l’intérêt que les élèves montreront, on pourra aller jusqu’à leur demander de rédiger le scénario avec les plans. Et s’il y a un club vidéo, de le tourner.

◆ Lire l’image AM Tandis que sur l’autel brûlent les braises, on s’affaire. Un jeune garçon tend de longues broches garnies de viandes ; un autre s’apprête à verser du vin dans un vase. Un officiant plus âgé lui tend peut-être un morceau de viande pour qu’il soit arrosé de vin.

C h a n t V , C h e z C a l y p s o ( p . 3 9 )

◆ Avez-vous bien lu ? 1 Homère place l’île de Calypso loin du monde des mortels. Elle ne peut donc être située géographiquement : « île du bout du monde » (l. 1). C’est un lieu inconnu, sans hommes pour sacrifier aux dieux : « ces rivages inhabités où les dieux ne reçoivent ni sacrifices ni hécatombes de choix » (l. 21-22). Son éloignement est souligné par Hermès, lassé de son voyage, et par le tableau à caractère paradisiaque qu’en fait le poète. 2 Les dieux sont présentés par Calypso comme agités de sentiments proprement humains (elle aussi est en proie à ces sentiments) :

– jalousie envers une autre divinité (« jalousie démesurée », « vous enviez », l. 29 et 32) ;

– absence de reconnaissance pour le sauvetage d’Ulysse. Ulysse est au cœur des désirs contradictoires des dieux, signe de souffrances à venir. 3 Calypso rappelle à Hermès le naufrage de l’embarcation d’Ulysse et la mort de ses compagnons après qu’ils sont partis de l’île du Soleil. Ulysse en fera le récit détaillé à Alkinoos au chant XII, cet épisode concluant la narration des épreuves qu’il a subies. 4 Ulysse n’aime plus Calypso et aspire à revoir son pays : c’est la raison pour laquelle il pleure (« sa douce vie se consumait dans la nostalgie du retour car il n’aimait plus Calypso », l. 50 à 52).

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Réponses aux questions – 12 5 Ulysse construit son bateau en quatre jours : « quatre jours plus tard, tout était prêt. » (l. 66). Ulysse est roi. Mais, on ne le reste que si l’on fait preuve de certaines qualités et si le sort n’est pas contraire. Par exemple, Eumée est fils de roi. Mais cela ne l’a pas empêché de devenir porcher à Ithaque : il a été volé par des Phéniciens et vendu comme esclave à Laërte. Ulysse est roi. C’est aussi un héros de la guerre de Troie. C’est un aventurier. Et s’il est toujours vivant, et s’il va reconquérir sa place à Ithaque, c’est bien parce qu’il a des qualités physiques et intellectuelles exceptionnelles, il n’est donc pas étonnant qu’il sache construire un bateau.

◆ Étudier le vocabulaire et la grammaire 6 Élément commun : préfixe négatif in. Ex. : incolore, inodore, inaudible. 7 N’est-ce pas toi […] qui l’as sauvé… » Le verbe ayant pour sujet un pronom relatif s’accorde avec la personne de son antécédent

Étudier le discours 8 et 9 Faire remarquer les points de vue différents :

– celui de l’auteur omniscient : c’est Zeus qui l’ordonne, et la nymphe doit obéir, malgré elle ; – celui, subjectif, du personnage : avec fierté, elle présente la décision comme venant d’elle-même.

◆ Étudier l’écriture AT

Sensations Noms communs Adjectifs Verbes

Vue foyer - feu - cèdre - thuya - toile - navette - caverne - forêt - aulnes - peupliers - cyprès - oiseaux... - vigne - source - bouquet…

grand - luxuriante - vives - limpides

brûlait - s’ébattre- nicher - déployait- jaillissait - couraient - parsemés

Odorat cèdres - thuya - cyprès - violettes

odorants parfumaient

Ouïe voix mélodieuse - criardes

chantant - jaillissaient

Toutes ces sensations sont agréables et créent un tableau ravissant et harmonieux. L’image d’un lieu paradisiaque ou plutôt d’un lieu de l’âge d’or est renforcée par la vigueur de la nature et des êtres qui la peuplent, par l’offrande qu’elle fait de ses produits sans qu’un travail soit nécessaire : « une jeune vigne […] raisin », « de tendres bouquets de violette… », « les eaux limpides ». La réponse à cette question peut être considérée comme une préparation au travail d’écriture. Faire remarquer le pouvoir d’évocation du texte à la fois précis (« le cèdre et le tendre thuya parfumaient », « cyprès odorants », « criardes corneilles », « bouquets de violettes »...) et en même temps laissant toute liberté à l’imagination (« mer aux mauves reflets », « nymphe aux belles boucles », « chantant de sa voix mélodieuse », « oiseaux aux ailes vives »...). AK L’île de Calypso est d’abord montrée du point de vue d’Hermès puis d’un point de vue global : 1. Intérieur de la caverne, « à l’intérieur » (l. 4). 2. Paysage environnant, « autour de la caverne » (l. 8). 3. L’entrée de la caverne, « À l’entrée de », « tout près d’elle, presque côte à côte », « les alentours » (l. 12 à 15). Description qui va de l’intérieur à l’extérieur puis revient.

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Odyssée – 13 ◆ Lire l’image AM Les parties reconnaissables du bateau sont :

– le mât au centre du bateau, – la vergue, perpendiculaire au mât et à laquelle est accrochée une grande voile, – les différents agrès (lignes obliques et verticales) descendant de la vergue, – la voile, – le double gouvernail.

C h a n t V , L a t e m p ê t e ( p . 4 6 )

◆ Avez-vous bien lu ? 1 Voici les réactions d’Ulysse pendant la tempête :

– « Ulysse, sentant faiblir ses genoux... » (l. 89), – « ... voici pour moi le gouffre de la mort ! » (l. 96), – « Ulysse, lâchant le gouvernail, fut rejeté au loin. » (l. 103-104), – « Ulysse resta longtemps au fond de l’eau. Vaincu par la force des vagues, [...] il n’arrivait pas à remonter [...],

il émergea enfin. [...] Il était épuisé, mais n’oubliait pas pour autant son radeau. Il nagea [...], réussit à l’agripper et s’assit... » (l. 106 à 112),

– « Le cœur et l’esprit troublés, Ulysse méditait ces conseils... » (l. 133), – « Ulysse alors enfourcha [...] ; vite il se débarrassa des vêtements [...], puis étendit le voile [...]. Et il plongea

[...], nagea... » (l. 138 à 142), – « Ulysse sentit son cœur et son esprit se troubler... » (l. 164), - « il agrippa la roche et s’y cramponna... » (l. 168), – « Il tint bon. Il nagea vers le bord, fouillant du regard la côte » (l. 169), – « ... il atteignit l’embouchure d’un fleuve. [...] Il s’engagea [...] et pria... » (l. 174-176), – « Ulysse sortit alors du fleuve et s’étendit au milieu des joncs pour embrasser la terre féconde. » (l. 192 à 194).

2 Ulysse dans la tempête mérite bien l’épithète « à l’âme endurante » (chant I). Il est décrit comme un être souffrant : sujet de verbes passifs (« fut rejeté », « fut ballotté ») ou objet d’agression des flots (« le projeta », « le rejeta au large »). Ulysse est parfois vaincu physiquement, il doute. Et c’est ce qui nous le rend proche. Mais, et c’est en cela qu’il est un héros, ces instants ne durent pas longtemps. Il réagit vite et triomphe grâce à son courage physique et moral (« Il nagea », « il réussit à », « Ulysse [...] enfourcha [...] comme un cavalier », « il plongea », « il agrippa »). Certes les dieux l’aident (Ino et Athéna), mais sont-ils autre chose que ce qui, en Ulysse, ne s’avoue jamais vaincu ? Ne dit-on pas encore aujourd’hui : « Aide-toi et le ciel t’aidera » ou encore « La chance sourit aux audacieux » ? ➧ Objectif L’analyse du comportement d’Ulysse dans cette tempête peut être l’occasion d’une réflexion avec les élèves sur l’idée évidente, mais difficile souvent à mettre en application, que, quelle que soit la difficulté d’une situation, ce n’est qu’en se battant, d’abord tout seul, que des mains se tendront, des solutions seront trouvées, et que si l’on ne se bat pas, même avec une aide, on perdra. En profiter aussi pour leur faire prendre conscience combien ce très vieux texte a encore beaucoup de choses à dire aux jeunes d’aujourd’hui. De l’importance de lire. 3 Poséidon est un dieu puissant. La puissance de Poséidon tient au fait qu’il commande non seulement à la mer mais aussi aux nuages qui vont couvrir le ciel et aux vents qui « soulevaient des vagues énormes » (l. 86-87). Le champ lexical de la violence renforce le caractère terrifiant du dieu : « déchaîna, violente, s’abattit, faisaient rage, soulevaient » (l. 82 à 88 ).

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Réponses aux questions – 14 4 Ulysse regrette de ne pas être mort devant Troie. Il déplore le fait de mourir en mer pour deux raisons :

– il n’aura pas de tombeau, peine affreuse, car son âme ne pourra rejoindre le royaume des morts, – il n’aura pas connu une mort glorieuse. La gloire (Kléos) s’obtient surtout

sur le champ de bataille. C’est pourquoi il considère cette mort comme déshonorante. 5 – « dix-sept jours durant, il navigua en pleine mer ; le dix-huitième, il vit se profiler à l’horizon les montagnes de Phéacie » (fin du chant V, l. 70 à 72),

– « pendant deux jours et deux nuits, Ulysse fut ballotté par la houle » (l. 148), – « quand, le troisième jour, parut l’aurore aux-belles-boucles, le vent cessa de souffler » (l. 150), – Nageant toujours, il atteignit l’embouchure d’un fleuve aux-belles-eaux » (l. 174). Le voyage d’Ulysse a donc

duré vingt jours.

◆ Étudier un genre 6 – « De même qu’en automne Borée balaie sur la plaine les fleurs des chardons agglutinés en tas, de même les vents entraînaient le radeau dans leur sillage. » (l. 114 à 116) ;

– « De même qu’un tas de paille sèche, pris dans une tornade, s’éparpille aux quatre vents, de même les poutres du radeau volèrent en éclat. » (l. 135 à 138) ;

– « De même que les enfants voient avec bonheur leur père reprendre goût à la vie, après une longue maladie et de violentes souffrances, de même Ulysse se réjouissait à la vue des terres et des forêts. » (l. 153 à 156). Faire sentir l’intérêt des comparaisons : enrichissement de la pensée, élargissement de l’image grâce au rapprochement entre deux domaines différents. Montrer que c’est un procédé courant dans l’épopée en lisant d’autres textes. Cf. le chapitre sur l’épopée, pp. 146-147 du livre élève. 7

Divinités Apparence pour Ulysse Actions pour Ulysse

Hermès, messager des dieux

Il ne le voit pas. Il ordonne à Calypso de le laisser partir.

Calypso jeune femme aux belles boucles

Elle fournit les outils pour la construction du bateau. Elle fournit vêtements et vivres et fait souffler les bons vents.

Poséidon Il ne le voit pas. Il déclenche une terrible tempête et lui fait faire naufrage.

Ino-Leucothée femme mouette Elle conseille de tout laisser, bateau et vêtements, et de nager vers l’île ; elle lui fournit un voile qui le protégera dans la mer.

Athéna Il ne la voit pas. Il donne l’idée de s’accrocher au rocher.

Le fleuve fleuve Il apaise ses flots.

C’est la constante présence des dieux dans le monde d’Homère qui en fait le merveilleux. C’est, comme le dit J. de Romilly, « la part d’inexpliqué ». C’est un des caractéristiques de l’épopée. Cf. le chapitre sur l’épopée pp. 146-147 du livre élève. Selon la classe, aller plus ou moins loin dans les différentes interprétations

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Odyssée – 15

C h a n t I X , L e c y c l o p e ( p . 7 0 )

◆ Que s’est-il passé entre-temps ? Chant VI

1 Nausikaa, fille d’Alkinoos, roi des Phéaciens, se charge de redonner à Ulysse un aspect humain et digne. Sa beauté frappe Ulysse, qui la compare à une déesse et qui se présente à elle en position de suppliant (voir l. 76-77 : « mais je n’ose toucher tes genoux »). Chant VII 2 C’est Athéna qui conduit Ulysse et remplace Nausikaa, que la décence empêche de guider un homme jusqu’au palais de son père. Elle a pris l’aspect « d’une toute jeune fille portant une cruche » dont la maison est justement située près du palais. 3 Alkinoos promet de contribuer au retour d’Ulysse, dès le lendemain, après réunion du conseil des Anciens et après « de beaux sacrifices aux dieux ». 4 Ulysse, au chant VII, sans dévoiler son identité, rapporte ses aventures les plus récentes, son séjour de sept ans dans l’île de Calypso et son naufrage sur le chemin d’Ithaque. Chant VIII 5 C’est l’aède Démodokos qui se charge de raconter la prise de Troie en exaltant la ruse d’Ulysse à travers le cheval de bois mais aussi sa vaillance : « il osa là, dit-on, son plus terrible combat et dut la victoire à la généreuse Athéna ». À ces souvenirs, Ulysse pleure en cachette des Phéaciens « comme pleure une femme sur le corps de son mari... » (l. 116 à 118). Là encore, souffrance et vaillance sont étroitement unies dans le personnage d’Ulysse. Chant IX 6 Les récits d’Ulysse nous ramènent à la fin de la guerre de Troie, dix ans auparavant. Ulysse s’apprête à rentrer chez lui : « Écoutez maintenant l’atroce retour que me réserva Zeus depuis mon départ de Troie. » La narration subit un retour en arrière qui se prolongera jusqu’au chant XII.

◆ Avez-vous bien lu ? 7 La demeure du Cyclope est liée à la mer (« sur un promontoire dominant la mer », l. 25) et à un environnement sauvage (« ils habitent les cimes des montagnes, dans des grottes profondes », l. 18). La grotte de Polyphème est « enfouie sous une voûte de lauriers » (l. 24-25) et précédée d’un enclos délimité par une monumentale palissade. L’intérieur est une « vaste caverne » divisée en parcs à bestiaux. 8 Les occupations de Polyphème sont celles d’un berger : pâturage des animaux pendant la journée (« Le Cyclope alors dirigea en sifflant ses gras troupeaux vers la montagne »), traite des brebis et des chèvres, soins aux nouveau-nés, confection des fromages (l. 50 à 60). Question supplémentaire. Comparez l’accueil d’Ulysse par le Cyclope avec celui de Télémaque par Nestor et Ménélas. Qu’en concluez-vous sur le Cyclope ? Réponse. La question traditionnelle « Étrangers qui êtes vous ? [...] terre étrangère ? » (l. 62 à 65) est posée rigoureusement dans les mêmes termes par Nestor, Ménélas et le Cyclope, mais aucune des actions traditionnelles n’est accomplie par le Cyclope : bain, vêtements propres offerts, repas et cadeaux. De plus, elle est posée tout de suite, alors qu’elle ne doit l’être qu’après toutes les actions précédemment citées. Les Cyclopes ne sont pas un peuple civilisé selon Homère. 9 Les compagnons d’Ulysse pleurent, ce ne sont pas des brutes insensibles. Qu’ils pleurent n’enlève rien à leur caractère de héros : ils souffrent, mais ils continuent à se battre. Cela nous les rend plus proches, nous les comprenons, nous sommes en sympathie avec eux, nous sommes inquiets pour eux. AT Alors que la première idée d’Ulysse était d’attaquer le Cyclope (« Allais- je me jeter sur lui, dégainer mon épée aiguisée et le frapper au ventre […] main ? », l. 91 à 93), il décide d’abord de ne rien faire, car tuer le Cyclope serait se condamner à mourir enfermés (« Nous allions trouver là une mort atroce. », l. 94). Ulysse fait preuve de patience et de maîtrise de soi. Ensuite, sous sa direction, l’équipage taille un tronc d’olivier en forme de pieu. Puis, il enivre le Cyclope. La nuit, tous s’activent à lui crever l’œil et, le lendemain, la fuite est permise en s’accrochant au ventre des moutons. Ulysse développe ici toute son ingéniosité.

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Réponses aux questions – 16 Enfin, en jouant sur le mot « personne », Ulysse fait preuve de beaucoup d’esprit et peut échapper à la vengeance des autres Cyclopes. En grec, il y a aussi le jeu entre « outis » qui veut dire « personne » et « mètis » qui veut dire « ruse ». AK Le père de Polyphème est le dieu Poséidon, qui va longtemps empêcher Ulysse d’atteindre Ithaque en déclenchant contre lui de terribles tempêtes pour venger son fils. AL Ulysse arrive en l’absence du Cyclope. C’est le soir, car les bêtes sont rentrées du pâturage. Une nuit se passe (« nous attendîmes donc l’aurore divine », l. 97). Au matin (« et quand parut Aurore aux doigts de rose, fille du matin »), le Cyclope mène paître ses bêtes. Une autre nuit s’annonce : « Le soir ». Ulysse aveugle Polyphème. Le lendemain (« Quand parut […] fille du matin », l. 210), les Grecs s’enfuient. Ils sont restés une journée et deux nuits enfermés dans la grotte. AM Ulysse sauve sa vie mais la remet en jeu en faisant preuve d’« ubris », de « démesure », ne pouvant s’empêcher de révéler son identité au Cyclope et de le narguer. Il sera poursuivi, désormais, par Poséidon, et son nom, « Odysseus », c’est-à-dire haï, prend alors toute sa dimension. AN Une société civilisée est dotée de lois établies en commun lors d’assemblées et elle les respecte. À l’inverse, les Cyclopes « n’ont pas d’assemblée pour délibérer ou pour rendre la justice » (l. 17). Les gens d’une société civilisée vivent dans des maisons qu’ils ont construites, alors que les Cyclopes « habitent les cimes des montagnes dans des grottes profondes » (l. 18). Ils ne vivent pas que pour eux et se soucient de leurs voisins. À l’inverse, les Cyclopes vivent « sans se soucier des autres » (l. 19). Ils cultivent la terre et savent transformer ses produits (vin par exemple), chez les Cyclopes « sans semailles, sans culture, tout pousse chez eux [...] grâce à la pluie de Zeus. » (l. 15-17). Ils savent construire des bateaux qui permettent les échanges commerciaux. Sur l’île des Cyclopes en revanche, « on [ne] trouve aucun charpentier [...] au-delà des mers. » (l. 21-23). Les peuples civilisés respectent les lois sacrées de l’hospitalité. Ils ne sont pas anthropophages, à la différence de Polyphème : « puis il les découpa en morceaux, pour en faire son souper » (l. 84-85).

◆ Étudier le vocabulaire et la grammaire AO Les mots appartenant au champ lexical du feu :

– verbes : chauffer, brûler, griller, grésillait, – noms : flammes, feu, – adjectifs : brûlant (adjectif verbal).

◆ Étudier le genre AP La description physique du Cyclope insiste sur son gigantisme : « la puissance de sa voix et l’immensité de sa taille » ; il a une « énorme panse ». Les comparaisons viennent fortifier cette impression : il ressemble « au sommet boisé d’une haute montagne », il dévore les hommes « tel un lion des montagnes ». La narration prend le Cyclope pour mesure de tout ce qui l’entoure. La palissade de l’enclos est faite de « rocs fichés en terre » et de « longs fûts de pins et de chênes feuillus » ; la porte d’entrée de la grotte est un « immense bloc de pierre » ; le « lourd fardeau de bois sec » jeté à terre déclenche la débandade chez les Grecs et nul doute que les troupeaux de Polyphème sont d’une taille imposante, propres à dissimuler les hommes d’Ulysse sous leur ventre. Inversement, les humains deviennent de minuscules créatures, comparées au géant (« Il [...] les précipita contre le sol, comme des petits chiens »). AQ Le Cyclope a des aspects de l’ogre des contes de fées, géant effrayant et mangeur de chair humaine. Comme dans les contes, il est vaincu par la ruse (cf. Le Petit Poucet). Il peut aussi être assimilé à une autre force effrayante, celle du volcan, aux pentes boisées (cf. comparaison du Cyclope avec le sommet boisé d’une haute montagne). Comme le volcan, il recrache

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Odyssée – 17 le contenu de sa panse : « Son gosier vomissait du vin et des morceaux de chair humaine. Et il rotait, l’infâme ivrogne ! »

◆ ◆À vos plumes ! AR « Il ressemblait au sommet boisé d’une haute montagne » ; « Il les mangea tel un lion des montagnes » ; « Il hurla comme une bête fauve ». Ces comparaisons aident le lecteur à sentir la démesure du Cyclope et sa bestialité. AS Le miel est sucré et rend agréable au palais la nourriture qu’il enrobe, même si elle était amère au départ. Un discours enrobé de miel est agréable à entendre et endort l’esprit critique. Ici le Cyclope prend pour argent comptant le mensonge d’Ulysse. Pour stimuler l’imagination, on pourra proposer un jeu. Au tableau, écrire l’architecture d’une expression : un + (mot abstrait) c’est comme un + (mot concret) Exemple : Un chagrin c’est comme la pluie. Chaque élève prend une page blanche et écrit « un + (mot abstrait), c’est comme... », plie la feuille et la passe à son voisin qui doit écrire le mot concret, second terme de la comparaison. Il recommence ensuite : « un + (nom abstrait) c’est comme... », plie la feuille et la passe à un autre voisin, etc. Le jeu s’arrête quand la page est pleine. Puis chacun déplie la feuille qu’il a devant lui et lit. Beaucoup de déchets, mais quelques perles que l’on pourra faire utiliser dans des textes, ou qui seront un déclencheur pour en trouver d’autres. Même jeu avec l’inverse : on commence par le mot concret, puis d’autres architectures d’expressions ou de phrases : (Nom de personne) + ressemble à + (nom d’animal) (Nom de personne + verbe d’action) + comme + (nom d’animal + qui + verbe d’action), etc. Question supplémentaire. Transformez un élément naturel (vent, fleuve, feu) en un monstre vivant. Mettez-le en scène face à des humains en utilisant les procédés de l’agrandissement et de la comparaison.

C h a n t X , U l y s s e c h e z C i r c é ( p . 7 8 )

◆ Que s’est-il passé entre-temps ? 1 Éole enferme tous les vents défavorables dans une outre. 2 Ulysse et ses compagnons n’atteignent pas Ithaque car les compagnons, croyant qu’Ulysse ramène de l’or et de l’argent dans l’outre, défont le nœud du sac et tous les vents s’échappent. Ce sera le même schéma dans l’île du Soleil au chant XII : la vigilance d’Ulysse est prise en défaut, les compagnons sont livrés à eux-mêmes. Ensuite, l’équipage doit affronter les Lestrygons mangeurs d’hommes. 3 Seul le bateau d’Ulysse a échappé au jet de pierres, « mais les autres vaisseaux ont sombré ».

◆ Avez-vous bien lu ? 4 Circé a transformé les hommes qui ont abordé dans son île en lions et en loups des montagnes. Les compagnons d’Ulysse sont transformés en cochons. 5 Non, tous les compagnons d’Ulysse ne sont pas transformés : Euryloque échappe à la magie de Circé : il a été plus prudent (« Seul Euryloque refusa d’entrer : il flairait un piège. », l. 15). En forçant un peu le trait, on pourrait presque dire que ne sont transformés que ceux qui le veulent bien : idée que l’on est toujours responsable de ses actes et de leurs conséquences. 6 Circé, déesse et magicienne, dispose de poisons (« drogues abominables », « drogues funestes ») qu’elle mêle à un breuvage (« vin de Pramnos »). Elle est aussi dotée d’une baguette magique. La drogue semble apporter l’oubli de soi (« afin qu’ils oublient à tout jamais leur patrie »), ce qui équivaut à la mort

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Réponses aux questions – 18 (son antidote est herbe de vie). Elle contribue aussi à la métamorphose des corps : « les soies qu’avait fait pousser le funeste breuvage. ». La baguette produit une transformation instantanée. 7 Hermès donne à Ulysse des moyens de se défendre appropriés à chaque accessoire de la déesse : une « drogue », contrepoison, tirée d’une plante « herbe de vie » (en grec, le « môlu »), et l’« épée aiguisée », expression de la force virile qui doit neutraliser le pouvoir de la baguette de Circé. 8 Circé est le type de la magicienne malfaisante qui peut devenir bienfaisante (cf. légendes de la Table Ronde, le personnage de la fée Morgane). Circé devient bonne quand elle a été domptée par un homme : rite d’hospitalité (bain...), réparation de ses méfaits (« la déesse […] était émue »), rajeunissement des compagnons d’Ulysse (« plus jeunes, plus beaux et plus grands qu’avant »), partage de sa couche avec Ulysse, table ouverte pendant un an. 9 Ulysse refuse de manger tant que Circé ne lui a pas rendu ses compagnons. Cela montre le grand attachement, la sollicitude qu’il a pour eux. Encore une fois, Homère fait d’Ulysse un héros sensible, humain. Question supplémentaire. Comparez l’accueil réservé à l’équipage et celui réservé à Ulysse et l’effet produit sur eux. AT Ulysse reste un an chez Circé et ne repart que poussé par ses compagnons, contrairement à son attitude chez Calypso. AK Ulysse doit se rendre dans la « demeure d’Hadès », au pays des morts, et interroger le devin Tirésias. Ulysse, de plus en plus, pénètre dans un monde irréel, magique. AL L’aède Démodokos, le devin Tirésias sont les deux personnages aveugles de l’Odyssée. Tous deux sont inspirés par les dieux, l’un pour tisser les aventures des héros, l’autre pour prédire leur avenir. Aveugles au monde extérieur, ils sont clairvoyants dans la compréhension de l’âme humaine.

◆ Étudier la grammaire AM

Connecteurs temporels Épisodes

« alors » Arrivée dans l’île

«Trois jours plus tard » Exploration de l’île

« À l’appel de mes hommes » « Aussitôt »

Accueil des compagnons d’Ulysse par Circé

« Aussitôt » Métamorphose des hommes en cochons

« alors » Euryloque retourne au vaisseau

« Au moment où » Rencontre d’Hermès et d’Ulysse

« À ces mots » Don d’Hermès à Ulysse

« Alors » Départ vers la demeure de Circé

« Aussitôt » Accueil d’Ulysse par Circé

« Plus tard » Hospitalité de Circé envers Ulysse

« À ces mots » Décision de Circé de réparer ses méfaits

« Alors » Réparation des méfaits

« Une année entière » Séjour d’Ulysse chez Circé

« Quand l’année arriva à son terme » Désir de partir

« Aussitôt » Recommandations de Circé

Les classes représentées sont des adverbes, des groupes nominaux, une locution conjonctive et une proposition subordonnée conjonctive.

◆ Étudier le discours

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Odyssée – 19 AN C’est un récit dans le récit (poupées russes) : c’est Ulysse qui raconte ses aventures à tous les invités du roi des Phéaciens, Alkinoos, dans la grande salle de son palais (« Écoutez maintenant l’atroce retour que me réserva Zeus depuis mon retour de Troie. », chant IX, l. 10-11). C’est alors la deuxième soirée qu’il passe avec eux. C’est la trente-troisième journée du récit d’Homère. Ulysse raconte une aventure qui s’est passée il y a environ huit ans.

◆ Étudier le genre AO Homère note les détails qui font ressembler les hommes à des bêtes :

– des détails physiques propres à chaque espèce : « longue queue » des lions et des loups, « têtes, grognements, soies » des porcs. Les porcs sont « aussi gras que des cochons de neuf ans »,

– leur nourriture : fruits des arbres « glands, faines et cornouilles », – leur habitat : « étables », « vautrés à même le sol ».

AP Lions et loups viennent « se frotter » contre les hommes d’Ulysse, les cochons pleurent et « se dressent sur leurs pattes » ; ces indices permettent de reconnaître en eux des hommes : ainsi, ces animaux ont quelque chose de monstrueux en ce qu’ils gardent « leur esprit de mortel ». AQ Il y a diverses façons d’interpréter ces métamorphoses :

– avilissement des hommes face à une séductrice, – reflet de l’âme humaine : les hommes d’Ulysse se comportent peut-être comme des porcs, – souvenir des cultes minœns où l’on trouve une déesse surnommée « la Dame des fauves » (Potnia

thérôn). AR Voir par exemple, Les Contes de ma mère l’Oye de Perrault, Nouveaux Contes de fées de la Comtesse de Ségur, Contes de la rue Broca de Pierre Gripari.

◆ Étudier la place de l’extrait dans l’œuvre AS L’épisode de Circé redouble celui de Calypso, deuxième dans l’ordre narratif mais premier dans l’ordre chronologique. Les points communs sont nombreux :

– séjour dans une île, – environnement sauvage mais plus policé chez Circé, qui habite une demeure « en pierres lisses », que

chez Calypso, qui réside dans une caverne, séjour naturel d’une nymphe, – même danger à résider dans l’île, celui de l’oubli du monde des mortels, – même beauté des deux femmes « aux belles boucles », charme de leur chant. Cependant, Circé, par ses

pouvoirs, est une « redoutable déesse ». Elle est aussi plus élevée que la nymphe dans la hiérarchie divine,

– Hermès se rend dans ces deux îles pour sauver Ulysse. La différence entre ces deux épisodes se révèle lorsqu’on observe Ulysse. Chez Circé, encore entouré de ses compagnons, il est joyeux et ne songe pas à repartir. Circé lui plaît, il risque d’en oublier son pays. Chez Calypso, il n’a plus rien et ne désire plus la nymphe. Il est caché, c’est son pays qui va l’oublier s’il reste là.

◆ À vos plumes ! Question supplémentaire. Prendre une feuille. Ne pas écrire son nom. Écrire trois phrases pour se décrire le plus justement possible, en suivant les modèles ci-dessous, ou pour décrire un personnage public bien connu de tous : Si j’étais une fleur, je serais..., et je... ou S’il (si elle) était une fleur, il (elle) serait... et il (elle)... Si j’étais un animal, je serais..., et je... Ou s’il (si elle) était un animal, il (elle) serait..., et il (elle)... Si j’étais un élément de la nature, je serais..., et je... ou s’il (si elle) était un élément de la nature, il (elle) serait..., et il (elle)...

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Réponses aux questions – 20 Puis, mélanger toutes les feuilles et les faire lire par d’autres que par leurs auteurs. Il faudra alors deviner de qui il s’agit... Réponse. Exercice passionnant qui plaît aux élèves. Il fait appel à des qualités d’analyse, d’observation, de logique.

C h a n t X I I , S i r è n e s , C h a r y b d e e t S c y l l a ( p . 9 1 )

◆ Que s’est-il passé entre-temps ? 1 Partant de l’île de Circé, Ulysse se rend « aux confins de l’Océan », au pays des morts, « noyés dans de profondes ténèbres ». 2 L’île du Soleil est un lieu crucial. Là, se jouera le destin des hommes d’Ulysse qui mourront s’ils touchent aux bœufs du Soleil. Ulysse, de son côté perdrait aussi son navire. 3 Le destin des marins ne semble pas fixé. Il se joue au terme d’épreuves qu’ils doivent surmonter. La vie ou la mort des hommes dépendra de leur choix : « N’y touchez pas », « Mais si vous y touchez ». Cependant, les épreuves sont truquées. Les marins, bloqués dans l’île, tueront les bœufs pour ne pas mourir de faim. 4 Tirésias annonce à Ulysse :

– sa vengeance : le massacre des prétendants, – un nouveau départ vers un pays où l’on ne connaît pas la mer : terme de la rancune de Poséidon, – un retour chez lui et une vieillesse agréable, – une mort douce « loin de la mer ».

Avez-vous bien lu ? 5 Les Sirènes ne sont pas décrites physiquement. Elles sont caractérisées uniquement par leur chant : « doux chant » (l. 6), « leur chant charmeur » (l. 26), « nos douces mélodies » (l. 29-30), « leur voix magnifique » (l. 34). Leur chant est attirant, irrésistible, source de plaisir (cf. les chants de Circé et de Calypso) mais aussi de sortilèges. 6 Utiliser de la cire est astucieux car son équipage, dans ce grave danger, reste efficace et garde la maîtrise du bateau. (cf. deux passages de forme voisine, l. 16 et 23 : « faisant blanchir l’écume... sous le sapin de leur rames » et « la mer blanchit sous les coups répétés de leurs rames » ou encore : « ils se penchaient davantage sur leurs rames »). Ce stratagème lui a été conseillé par Circé avant son départ. 7 Ulysse ne se bouche pas les oreilles pour goûter un plaisir interdit à un mortel en écoutant le chant des Sirènes, mais il échappe au danger grâce à ses liens. En bravant encore la mort, Ulysse montre son caractère exceptionnel et trouve une place entre les hommes et les dieux. 8 Le chant des Sirènes fait référence aux thèmes développés dans l’Iliade : « Tous les maux qu’endurèrent Argiens et Troyens, dans la vaste Troie... ». Ces récits flattent Ulysse en lui renvoyant une image de lui-même qui est celle du guerrier et non celle de l’homme aux mille ruses (cf. apostrophe : « grande- gloire-des-Achéens »). D’autre part, les chants lui offrent la connaissance de « tout ce qui a lieu sur la terre ». Or le désir de tout connaître est un des moteurs puissants des actions d’Ulysse, et les Sirènes se vantent de pouvoir le satisfaire : « Je désirais de tout mon cœur les entendre... ». « C’est la science que promettent les Sirènes, la science dont on comprendrait fort bien qu’elle contrebalançât le désir de la patrie, dans un cœur épris de sagesse. » (Cicéron, De Finibus.) Chacune des composantes du chant est mortifère. Les récits iliadiques ne traitent que de l’art de mourir glorieusement et l’accès à la connaissance universelle n’est pas l’apanage des mortels. La transgression de cet interdit débouche sur la mort. Le sage qu’est Ulysse ne doit pas mener une vie purement spéculative : il doit aussi agir. Il a entendu les Sirènes, il s’est enrichi de leurs chants mais il a su passer sans s’arrêter. Épisode à rapprocher de celui du serpent de la Bible qui tente Ève, près de l’arbre de la connaissance.

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Odyssée – 21 9 Charybde et Scylla séjournent de part et d’autre d’un détroit. Elles logent dans des écueils noyés de vapeurs et agités de tourbillons. L’écueil de Scylla s’élève assez haut au-dessus de la mer et abrite la caverne du monstre à mi-hauteur. Charybde, elle, est au contact de l’eau qu’elle engloutit et dégurgite ensuite. AT La description des deux créatures présente des procédés d’amplification :

– utilisation des nombres six et trois : six cous, six gueules, trois rangées de dents, pour Scylla ; – emploi d’adjectifs expressifs : « interminables », « effroyables » (l. 62) ; – recours aux sensations auditives autant que visuelles pour caractériser Charybde : « la recrache à grand

bruit en de tumultueux tourbillons », « les roches tout autour mugissent » (l. 71-74) ; emploi d’une comparaison frappante : « comme de l’eau qui bout dans un chaudron » (l. 72). Par ailleurs, Scylla, elle aussi, est anthropophage. AK Avec Scylla, les marins risquent d’être happés dans leur bateau puis d’être déchiquetés. Charybde, elle, est un monstre avaleur : « qui engloutit », « avale ». Chacun est l’image agrandie par la peur, fantasmatique, des dangers que courent les marins : risque d’être drossés contre les écueils (Scylla), risque d’être engloutis par les tourbillons formés par les courants (Charybde). AL Scylla prélève un tribut de six hommes pour ses six gueules : « les plus forts, les plus courageux ». De même, le Cyclope, monstre terrestre, a dévoré six compagnons d’Ulysse. AM Seul Ulysse survit car il est le seul à ne pas avoir mangé les vaches du Soleil. La prédiction de Tirésias est accomplie (cf. chant XI).

◆ Étudier le vocabulaire AN « Entendre ou écouter le chant des Sirènes » signifie se laisser berner par des paroles trop séduisantes. « Les sirènes de la renommée » traduit les discours trompeurs qui accompagnent une personne très connue. « Heureusement, j’entends enfin la sirène des pompiers : l’incendie sera vite éteint. » « Déjà, la sirène de l’usine ? Je ne pensais pas qu’il était si tard. » « Tiens, la sirène de la ville ! Il est donc midi, et nous sommes le premier mercredi du mois. » « À la fin du feu d’artifice tiré dans la baie de Cannes, toutes les sirènes des bateaux firent un bruyant concert pour dire l’amitié des marins. ». AO « Tomber de Charybde en Scylla » signifie aller d’un malheur dans un malheur plus grand encore.

◆ Étudier le discours AP Le mode est l’impératif. Ulysse se veut seul juge des dangers affrontés et ses ordres ont la fermeté propre à rassurer son équipage et à le rendre aussi vigilant.

◆ Étudier le genre AQ Homère fait preuve d’invention dans le traitement des dangers de la mer et nous le voyons broder sur ce motif. L’île des Sirènes est tout imprégnée de magie, c’est un lieu sur lequel pèse un charme : « ... les flots, soudain endormis par une divinité » (l. 14-15). Le détroit, lui, est présenté de manière très réaliste, même s’il est habité par des monstres. Opposition aussi des monstres : les Sirènes, sans corps, n’existent que par leur voix harmonieuse ; Charybde et Scylla, dont les corps déchirent ou avalent, suscitent l’horreur : « À cette vue, un frisson de peur saisit mes compagnons » (l. 75). L’attitude d’Ulysse change selon les dangers. Sur les conseils de Circé, il reste passif devant les Sirènes puisqu’il est attaché. Il désobéit à la déesse lorsqu’il est devant Scylla, il s’apprête à l’attaquer mais il ne peut rien devant « un monstre invincible, un mal éternel » (l. 60).

◆ Étudier un thème AR Dans la mythologie grecque, les Sirènes sont des monstres qui ont un corps d’oiseau et une tête de femme. Elles habitent, au bord de la mer, des rochers qu’elles ne quittent pas malgré leurs ailes. Elles séduisent les marins et leur font oublier leur pays. Deux héros leur ont résisté : Orphée qui, sur le

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Réponses aux questions – 22 vaisseau des Argonautes, prit sa lyre et les séduisit elles-mêmes. Elles jetèrent alors leurs instruments à la mer. L’autre est Ulysse. On dit que, désespérées, elles se précipitèrent dans la mer où elles furent changées en rochers dangereux. Plus tard, leur forme évolua. Elles devinrent des femmes à queue de poisson (IIe siècle av. J.-C. dans les représentations et VIe siècle apr. J.-C. dans les textes). On a pu faire des rapprochements avec les lamantins, mammifères marins dont le corps se termine par une nageoire et appelés aussi vaches marines. Question supplémentaire. Cherchez dans les contes et récits tirés de la mythologie l’histoire de Charybde et de Scylla. Qui étaient-elles à l’origine ? Qui les a ainsi transformées ? Pourquoi ? Réponse. Charybde est la fille de la Terre et de Poséidon. Ayant volé des bœufs à Héraklès, elle fut changée par Zeus en un monstre vivant dans la mer, sous un rocher aux eaux tourbillonnantes et avalant tout ce qui passe à sa portée. En face d’elle, vit Scylla, fille d’un dieu marin. Elle était d’une très grande beauté à l’origine. D’après Ovide, poète latin, Glaucos, monstre marin déçu de ne pas être aimé d’elle, demanda à Circé de le venger. Circé transforma donc la nymphe en un monstre qui avait six têtes de chiens hurlants. Scylla, effrayée elle-même par sa propre apparence, se jeta dans la mer.

◆ À vos plumes ! Question alternative supplémentaire. Racontez une mésaventure sur la mer :

– une première fois, en décrivant très précisément comment cela s’est passé ; – une deuxième fois, en faisant intervenir un personnage fabuleux conçu par votre imagination. Vous

direz, en conclusion, à quel récit vous avez pris le plus de plaisir et pourquoi.

Réponse. Conseils de lecture : Victor Hugo, Jules Verne, récits de marins d’aujourd’hui...

AS Charybde, Scylla, les Sirènes peuvent correspondre simplement à des passages dangereux sur la mer : tourbillons, phénomène de la marée, rochers à fleur d’eau où tournent les oiseaux en criant... Remarque. Faire sentir que décrire une catastrophe en faisant intervenir des êtres mythiques donne plus de force à la scène et traduit peut-être mieux les sentiments éprouvés (impuissance de l’homme devant les forces de la nature transformées en dieux).

C h a n t X V I I , L e s h u m i l i a t i o n s d ’ U l y s s e ( p . 1 1 0 )

Que s’est-il passé entre-temps? Chant XIII

1 » Poséidon le [le bateau des Phéaciens] changea en rocher et, le frappant du plat de sa main, l’enracina profondément. » (l. 59 à 60) 2 Athéna transforme Ulysse en un vieux mendiant : « Elle flétrit sa belle peau », « la peau d’un vieil homme », « yeux éraillés », « il portait sur le dos une mauvaise loque toute déchirée, tachée et noircie par la fumée », « peau de cerf râpée et trouée, nouée avec une corde en guise de ceinture. » (l. 96 à 103). 3 Athéna enjoint à Ulysse de s’installer chez le porcher Eumée qui deviendra son agent de renseignements. Elle va faire revenir Télémaque de Sparte. Chant XIV 4 Chez Eumée, Ulysse ne débarque pas en roi, il est métamorphosé en mendiant :

– il montre sa faiblesse physique en lâchant son bâton ; – il est agressé par les chiens de garde ; – Eumée lui parle de son maître sans le reconnaître.

5 Ulysse annonce à Eumée que son maître est toujours vivant et s’apprête à rentrer à Ithaque. Chant XV

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Odyssée – 23 6 C’est Athéna qui décide Télémaque à revenir à Ithaque. Télémaque doit rentrer à Ithaque pour éviter la dilapidation de ses biens et pour empêcher Pénélope de céder aux demandes de sa famille en épousant Eurymaque. Télémaque se rend chez Eumée. Il a échappé à l’embuscade tendue par les prétendants. Chant XVI 7 Télémaque se rend chez Eumée. Il a échappé à l’embuscade tendue par les prétendants. 8 Seuls Ulysse et les chiens reconnaissent la déesse. Télémaque ne la voit pas. C’est normal : devant un même spectacle, chaque individu verra une chose différente, d’un discours chacun n’entendra que ce qu’il peut ou veut entendre. 9 Télémaque ne reconnaît pas son père car son aspect ne correspond pas à son âge réel. Athéna le « grandit », le « rajeunit ». En somme, Ulysse ne se présente jamais tel qu’il est. Il est trop vieux ou trop jeune. AT Seul Télémaque sait qu’Ulysse se cache sous les traits de ce mendiant.

Avez-vous bien lu ? AK Il n’y a que son chien Argos qui le reconnaisse (« il agita la queue et coucha ses deux oreilles »). Cette scène de reconnaissance est très émouvante. Ulysse d’ailleurs pleure, car il se sait aimé et reconnu par son compagnon de chasse. AL « Mais Argos avait à peine revu Ulysse après vingt ans » (l. 49-50). AM Argos reconnaît Ulysse et en meurt aussitôt. Un chien a beaucoup de mémoire et possède des sens que nous n’avons pas. Il est tout à fait vraisemblable qu’un chien reconnaisse son maître après de très nombreuses années. Argos meurt aussitôt après avoir reconnu Ulysse. Il est très vieux, et Homère nous suggère qu’il a attendu de revoir son maître pour se laisser aller à mourir.

Les personnes qui accompagnent les mourants nous apprennent qu’ils peuvent, dans une certaine mesure, reculer l’heure de la mort quand ils désirent très fort voir une dernière fois une personne aimée. Pourquoi pas un chien ? AN Ulysse doit mendier « pour ne pas avoir honte ». Cette raison semble paradoxale à un esprit du XXe siècle. Mais, dans le monde d’Homère, mendier est considéré comme un véritable métier. Celui qui ne mendie pas, mais profite des largesses qu’on lui accorde ne fait pas son devoir. En effet, en quémandant, le mendiant rend service à ceux qui le reçoivent. Par leurs dons, ils se purifient de leurs fautes (cf. E. Mireaux, La Vie quotidienne au temps d’Homère, chap. XI, Hachette). AO AP

Personnes qui humilient Ulysse

Type d’humiliation Réaction d’Ulysse

Mélanthios – humiliation morale « il les accabla d’injures » – humiliation physique « il lui décocha un coup de pied dans la hanche »

« il tint ferme [...], il hésitait [...], il contint son envie »

Antinoos – humiliation morale en parlant au porcher « mendiants indésirables, fléaux des festins » – humiliation physique, il « saisit un tabouret... et le lança contre le dos de l’étranger »

« il resta ferme comme un roc [...]. Il ne dit rien, mais hocha la tête en ruminant sa vengeance »

Dans les deux cas, Ulysse fait preuve d’une très grande maîtrise de soi. Il domine tout à la fois sa souffrance physique et sa souffrance morale. Il ne se laisse jamais aller à ses premières émotions, si violentes soient-elles (« Le cœur d’Ulysse fut mordu à vif »). Il prend toujours le temps de l’introspection, il pèse les différentes réactions possibles. Ulysse sait qu’il se vengera, « il hocha la tête ruminant sa vengeance », mais il sait aussi que ce n’est pas le moment : réagir tout de suite serait compromettre le

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Réponses aux questions – 24 plan prévu. Donc, il se contient. Sa vengeance n’en sera que plus terrible pour ceux qui ont osé l’insulter. De l’importance de la maîtrise de soi ! AQ Antinoos est méprisant envers les petites gens (« c’est toujours toi qui es le plus dur envers les serviteurs d’Ulysse »), violent (« Antinoos cherche toujours querelle »), cynique et brutal, « Que tous les prétendants lui donnent autant que moi... » dit-il en envoyant un tabouret sur l’épaule d’Ulysse.

◆ Étudier le vocabulaire AR Faire remarquer que c’est l’association de mots abstraits et concrets qui fait toute la richesse de ces expressions. AS Les termes péjoratifs : Ulysse est qualifié de « vaurien », « affamé », « mendiant indésirable », « fléau des festins », Eumée d’« infâme ». On reproche à Ulysse d’être un goinfre insatiable.

◆ Étudier un thème : Ulysse mendiant BT Ulysse a toute l’apparence du mendiant (cf. fin du chant XIII), mais aussi les attributs : le bâton et la besace. Il accomplit parfaitement son métier en s’asseyant sur le seuil de frêne puis en mendiant sa nourriture (« comme s’il avait toujours été un mendiant », l. 70-71). Il supporte les coups qu’on lui lance et qui font partie du lot quotidien des mendiants. Le masque est parfait. Rien ne peut le dévoiler. Question supplémentaire. Cela pourrait tenir lieu de préparation pour la question À vos plumes, et de correction peut-être aussi, dans un deuxième temps. Petite séance de mime. Des élèves volontaires, sans un mot, uniquement par leurs gestes et par leur mimique, font deviner le sentiment qu’ils éprouvent. Réponse. Le professeur fait parfois, à l’occasion de cet exercice, des découvertes : certains élèves qui ne savent pas le montrer en expression écrite, se révèlent d’excellents observateurs et de très bons mimes. Occasion d’une valorisation. La séance peut être riche : faire remarquer la nécessité d’observations précises pour saisir les mille nuances des sentiments et des émotions, et la nécessité d’avoir à sa disposition des gestes ou un vocabulaire précis pour pouvoir les traduire correctement, pour pouvoir même les éprouver.

C h a n t X X I , L ’ é p r e u v e d u t i r à l ’ a r c ( p . 1 2 3 )

◆ Que s’est-il passé entre-temps ? Chant XVIII

1 Athéna inspire les actions de Pénélope et des prétendants Chant XIX

2 Le mendiant parle d’Ulysse à Pénélope tel qu’il l’a vu, à son départ pour Troie, vingt ans auparavant. Il fournit des preuves de ses dires, car les mendiants sont prompts à mentir pour obtenir vivres et vêtements. Il décrit ses habits et une agrafe en or particulièrement chère à Pénélope : « c’est moi qui l’en avais paré ». Ces preuves véridiques sont aussitôt suivies d’un conte qu’Ulysse a déjà servi à Eumée au chant XIV : il tient des Thesprotes la nouvelle du retour prochain d’Ulysse. Dans son discours, Ulysse sait aussi bien manier la vérité que le mensonge pour arriver à ses fins. 3 Euryclée reconnaît Ulysse à la cicatrice de sa jambe, reste d’une blessure provoquée par un sanglier au cours d’une chasse avec son grand-père, Autolycos. Un prolongement de la question peut consister à faire chercher aux élèves dans les contes et légendes de la Grèce un autre héros qui est reconnu un peu de la même façon et ainsi à parler d’Œdipe, dont le nom signifie « les Pieds enflés », qui fut aussi reconnu par le berger qui l’avait recueilli à cause de la marque qu’avait laissée sur ses chevilles la corde qui les attachait. En reconnaissant Ulysse, Euryclée éprouve joie et colère. Joie de retrouver Ulysse, colère envers elle-même de ne pas l’avoir reconnu plus tôt (« elle lâcha la jambe », « le bronze retentit, le chaudron bascula et l’eau se répandit sur le sol », « ses yeux se mouillèrent de larmes et sa forte voix se brisa. », l. 25 à 29, chant XIX). Elle prend le menton d’Ulysse pour lui parler.

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Odyssée – 25 4 Pénélope apprend au mendiant qu’elle va soumettre les prétendants à un concours dont elle sera le prix. Ils devront tendre l’arc d’Ulysse et lancer une flèche à travers les trous de douze haches alignées. Ce projet prépare l’événement qui constituera l’élément résolutif de l’œuvre. Chant XX 5 Deux divinités apaisent les tourments d’Ulysse : Athéna et Zeus. Athéna, « sous les traits d’une femme », lui promet sa protection et l’endort ; puis au matin, Zeus se signale par des signes précis qu’Ulysse lui demande d’envoyer : un coup de tonnerre suivi des lamentations d’une servante qui souhaite la mort des prétendants. 6 Ulysse reçoit un nouveau coup (le troisième venant d’un prétendant). Ctésippos lui lance un pied de bœuf qu’Ulysse évite avec un rire sardonique. À noter que Ctésippos sera tué, au chant XXII, parle bouvier !

◆ Avez-vous bien lu ? 7 C’est Athéna, qui inspire l’épreuve de l’arc, « afin qu’ait lieu le concours et le début du massacre. » (l. 3-4). Question complémentaire. Quel enjeu Pénélope propose-t-elle pour l’épreuve de l’arc, et pourquoi peut-elle le faire maintenant ? Réponse. C’est elle-même qu’elle propose, comme enjeu. Elle peut le faire, car Télémaque est maintenant devenu un homme. C’est ce que lui avait ordonné Ulysse avant de partir. (Cf. chant XVIII – non reproduit dans les extraits – : « Tu resteras ici et prendras soin de tout [...]. Plus tard, quand tu verras de la barbe à ton fils, épouse qui te plaît et quitte la maison ».) 8 Télémaque se propose le premier car, en cas de succès, il pourra garder sa mère auprès de lui. C’est aussi l’occasion de mesurer sa force à celle de son père par arc interposé, c’est ainsi une épreuve initiatique. Télémaque, en bonne logique, se montre légèrement inférieur à son père : « trois fois, il faillit le tendre » ; « il aurait peut-être réussi son quatrième essai, mais Ulysse [...] arrêta son effort » (l. 42 à 45). 9 C’est ensuite Leiôdès qui essaie de tendre l’arc. Sa tentative est vouée à l’échec : « Ses blanches et délicates mains s’épuisèrent en de vains efforts. » (l. 56-57). Il est le prêtre des prétendants et son rôle est surtout d’annoncer la catastrophe imminente en désignant l’instrument de sa réalisation : « Mais cet arc va briser le cœur et l’âme de nombreux princes » (l. 60). Lassé de tout, il attend la mort. Homère indique que d’autres prétendants font des efforts après avoir chauffé et enduit l’arc de graisse. Ils ne sont pas nommés car leur valeur est moindre : « ils étaient loin d’avoir la force suffisante » (l. 76). AT Sans conteste, Antinoos et Eurymaque sont les plus vigoureux de tous les prétendants (cf. édition intégrale, chant XXI, vers 186 et suiv. : « Antinoos et Eurymaque semblable aux dieux, les plus puissants des prétendants, ne s’étaient pas encore essayés. En vigueur, ils étaient les meilleurs et de beaucoup »). Il semble qu’ils observent les autres pour en tirer des enseignements quand viendra leur tour. Eurymaque échouera quand même et Antinoos qui n’est, finalement, peut- être pas très sûr de lui, aura l’effronterie de repousser au lendemain son passage. C’est alors qu’Ulysse entre en scène (cf. édition intégrale). AK Les dispositions prises pour la réussite du plan d’Ulysse : d’abord, Pénélope est renvoyée par son fils dans ses appartements puis Euryclée ferme les portes de la grande salle et le bouvier, Philétios, le portail de la cour. Les prétendants sont pris au piège. Question supplémentaire. Montrez la différence dans le maniement de l’arc entre Ulysse et les prétendants. Réponse. Ulysse est à l’opposé des prétendants. Avant de tendre l’arc, il le manipule en connaisseur, il en joue et l’utilise avec une facilité étonnante : « tend sans effort une corde » ; « il tira sur la corde […] sans même se lever de son siège » ; « le bronze de la flèche traversa toutes les haches » (l. 120 à 130).

◆ Étudier la grammaire AL Les phrases injonctives :

– Antinoos à « Mélanthios », l. 71 ; – Ulysse aux « prétendants de l’illustre reine », l. 78 ;

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Réponses aux questions – 26

– Antinoos à Ulysse, « misérable étranger », l. 85 ; – Pénélope à « Antinoos », l. 90 ; – Télémaque à Pénélope, « ma mère », l. 96 ; – Eumée à la « sage Euryclée », l. 107.

AM Les verbes exprimant l’ordre : « allume » (l. 71) ; « va » (l. 72) ; « Écoutez » (l. 78) ; « donnez-moi » (l. 78) ; « Reste donc tranquille » (l. 87) ; « bois » (l. 87) ; « Ne laissez donc pas » (l. 93) ; « poursuivez » (l. 94) ; « regagne » (l. 98) ; « reprends » (l. 99) ; « ordonne » (l. 99). Entre tous les acteurs, les tensions s’exacerbent. Chacun veut faire entendre sa volonté.

◆ Étudier l’écriture AN « qui en feraient gémir plus d’un » est employée deux fois (l. 8et 14-15). Les flèches vont en effet tuer un grand nombre de prétendants.

◆ Étudier un thème : le rôle de l’arc AO Il est impossible aux prétendants et à Télémaque de tendre l’arc même après avoir essayé de l’assouplir par la chaleur et l’application de graisse. À héros extraordinaire, arme extraordinaire. Voir aussi les armes d’Achille qu’Ulysse et Ajax se sont disputées après sa mort. AP L’arc est comparé à une cithare et Ulysse est comme un aède qui tend les cordes de sa cithare ou de sa lyre pour vérifier que le son n’est pas discordato, comme disent les violonistes. C’est un véritable virtuose ; l’arc, bien manié, rend « un beau son, semblable au cri de l’hirondelle » (l. 121). C’est comme un écho d’un autre festin, chez les Phéaciens où Ulysse avait joué le rôle de l’aède. « Mais », dit Ulysse, « le moment est venu de leur offrir un autre festin. » Ce rapprochement des deux instruments (arc et lyre) fait penser au dieu Apollon qui possède ces deux attributs. Question supplémentaire. Quel rôle joue l’arc pour Ulysse et pour les dieux et les héros suivants : Apollon, Artémis, Pâris, Philoctète, Héraklès, Teucros ? (Rechercher dans les dictionnaires de mythologie.) Réponse. L’arc est l’instrument de la reconnaissance d’Ulysse. L’identification d’Ulysse ne se fait pas sur son aspect physique mais sur sa force et son adresse.

◆ Étudier la place de l’extrait dans l’œuvre AQ l. 3-4, « afin qu’aient lieu, dans la grande salle, le concours et le début du massacre » ; l. 7 à 8, « son arc recourbé et son carquois […] qui en feraient gémir plus d’un », vers formulaire répété aux l. 13 et 14. À la fin du chant, l. 125-126, « les autres [...] fondraient bientôt sur les Achéens ». Ce sont les expressions qui informent le lecteur de la suite des événements. AR Athéna, au début, guide les actions de Pénélope. Puis Léiôdès, après son échec, prédit la mort des prétendants : « Mais cet arc va briser le cœur et l’âme de nombreux princes » (l. 60). Enfin, au moment où Ulysse tend son arc, « Zeus se manifesta alors par un coup de tonnerre » (l. 123). (Cf. chant II, les deux aigles aperçus dans le ciel.) AS Le lecteur s’attend à la réussite de l’épreuve de l’arc ; son plaisir réside dans l’attente du moment tellement désiré où Ulysse se dévoilera en remportant l’épreuve. Les prétendants, eux, n’ont rien deviné ; il y a coup de théâtre et ils n’auront guère le temps de revenir de leur surprise.

◆ À vos plumes ! Question supplémentaire. Dessinez ou expliquez comment sont disposées les douze haches plantées par Télémaque. Plusieurs propositions peuvent être faites. Réponse. On a imaginé qu’il ne s’agissait que du fer des haches et que la flèche devait passer par les trous prévus pour recevoir le manche. On a aussi pensé que la flèche pouvait passer par les anneaux fixés aux manches pour les suspendre (cf. note de Marie-Pierre Noël, p. 423 et 440, Odyssée, Le Livre de Poche). Reste le problème du lieu où sont plantées ces haches : dans le mégaron dont le sol serait alors de terre battue, ou dans la cour face au mégaron ? On viserait alors du seuil ?

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Odyssée – 27 Question supplémentaire. Au moment où Ulysse tend son arc et fait chanter la corde, imaginez l’atmosphère et les bruits que l’on peut entendre dans la grande salle. Réponse. Les prétendants doivent être glacés et blêmes d’horreur, sans doute parfaitement silencieux. On ne doit entendre que le chant de la corde, qui résonne longtemps comme un « cri d’hirondelle » et le grondement de tonnerre, présage de mort envoyé par Zeus.

C h a n t X X I I , L e m a s s a c r e d e s p r é t e n d a n t s ( p . 1 2 9 )

◆ Avez-vous bien lu ? 1 Ulysse donne une impression de puissance. Chaque détail de sa description nous présente Ulysse comme un futur vainqueur :

– il a jeté son déguisement de mendiant : « s’étant dépouillé de ses haillons » (l. 1) ; – il prend possession de son palais en bondissant sur le seuil. Il bloque par la même occasion toute

possibilité de fuite : « Ulysse l’avisé bondit sur le vaste seuil » (l. 1-2) ; – il tient dans sa main son arc dont il vient de montrer à tous qu’il sait parfaitement se servir : « Il tenait

à la main son arc et le carquois rempli de flèches » (l. 2-3) ; – son carquois est rempli de flèches qu’il met toutes à portée de sa main : « il répandit les traits rapides à

terre devant ses pieds » (l. 3) ; – il prend la parole suggérant que ses actions futures seront favorisées par un dieu : le dieu Apollon,

dont on célèbre la fête et dont l’attribut est l’arc. En un mot, Ulysse est en train de reprendre sa place de roi. 2 Antinoos est frappé d’abord car il est un des chefs des prétendants et l’un des plus vindicatifs et des plus arrogants (cf. chant XXI). La mort lui arrive au milieu des plaisirs du festin. Son sang se mêle à la nourriture qu’il enlevait à son propriétaire. La vie est cueillie au moment même où elle s’exprime : « Antinoos qui s’apprêtait à lever se belle coupe » (l. 7-8). Il y a loin de la coupe aux lèvres ! Homère par la bouche d’Ulysse le dit bien : « sur la terre, il n’est rien de plus faible que l’homme de tous les animaux qui marchent et respirent : tant que les Immortels lui donnent le bonheur et lui gardent sa force, il pense que jamais le mal ne l’atteindra, mais... » (Chant XVIII, vers 129 à 151, non reproduits ici). 3 Ulysse change de visage ; on retrouve le guerrier, preneur de Troie, à travers des paroles pleines de raillerie qui sont une revanche de tant d’humiliations supportées, à travers la violence du meurtre d’Antinoos qu’Homère nous fait sentir par la description réaliste de sa mort. Il peut être comparé à Achille repoussant les Troyens, dans l’Iliade, chants XX et XXI. 4 Le pain taché de sang humain est sans doute l’image la plus horrible. Le pain symbole de vie est souillé du sang de la mort. 5 Les opposants sont les prétendants qui sont nombreux : Télémaque en annonce cent huit à son père (chant XVI). Dans ses commentaires, Bérard suppose qu’il y en a environ trente. Certains sont nommés : Antinoos, Eurymaque, Amphinomos, Eurydamas, Amphimédon, Polybe, Ctésippos, le fils de Damastor (Agélaos), Léocrite, Léiôdès, le prêtre. Il faut ajouter les serviteurs qui ont trahi Ulysse, comme Mélanthios, qui fournit des armes aux prétendants. Les adjuvants sont Télémaque, le porcher Eumée, le bouvier Philétios et surtout Athéna qui fait dévier la plupart des traits des prétendants. 6 Eumée et Philétios surprennent Mélanthios à la porte du trésor, le ligotent et le suspendent à une colonne. Ulysse lui réserve un sort atroce, il le mutilera sauvagement après le meurtre des prétendants. La mort réservée à un esclave est encore plus affreuse que celle d’un noble prétendant (voir aussi la pendaison des servantes infidèles). 7 Ulysse accepte d’épargner l’aède Phémios et le héraut Médon. Phémios est épargné car il a été l’otage des prétendants ; il a chanté « contre son gré ». Mais surtout, sa fonction d’aède le protège ; il est lié aux dieux et sa personne est en quelque sorte sacrée. Son nom même vient de « phèmè » qui signifie « parole divine, oracle ».

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Réponses aux questions – 28 8 « il [le héraut Médon] s’était blotti sous un fauteuil et dissimulé dans une peau de vache fraîchement écorchée » (l. 47 à 48). Nous sommes dans le mégaron du palais d’un roi, salle où se font les banquets, où des servantes apportent de l’eau dans des aiguières d’or, mais où les peaux des animaux que l’on mange traînent par terre. Mélange de luxe et de rusticité. 9 L’aède et le héraut vont se réfugier dans la cour, sur l’autel, parce que c’est un lieu sacré, où ils sont protégés par la divinité. Nul ne peut les poursuivre. Aujourd’hui encore, certains lieux de culte jouent un peu le même rôle (Ex. : les églises).

◆ Étudier le discours AT Utilisation du vocabulaire du sentiment : « supplie », « pitié ». Impératif à valeur de prière : « aie pitié », « épargne-moi ». Utilisation de la 1re personne : « je n’ai insulté »... « je t’en supplie »... Le discours a ici une fonction expressive. Les deux hommes s’épanchent et sont en position d’infériorité. AK Utilisation d’une interjection : « allons ! ». Futur d’ordre : « tu n’échapperas pas ». Utilisation de la 2e personne. Le discours a ici une fonction impressive.

◆ À vos plumes ! AL Plans utilisés : Ulysse en contre-plongée pour souligner sa domination, Antinoos et Leiôdès en plongée pour montrer qu’ils sont dominés, qu’ils vont perdre. AM Les prétendants sont comparés à des poissons que les pêcheurs ont tirés hors de l’eau. Ils apparaissent pitoyables, dépourvus de leur beauté, comme les poissons qui sèchent au soleil. Questions supplémentaires.

• Construisez deux phrases sur le modèle des deux dernières phrases : « Mais il les vit […] autres. » (l. 59 à 65) Sujet + verbe voir + C.O.D. + C.Cir. + comme ... + proposition relative (qui ou que) : description du second terme de la comparaison. De la même façon, sujet (1er terme de la comparaison + verbe).

• Donner le sens de l’expression « flèche amère » (l. 7), puis inventez-en une autre formée sur le même modèle, et employez-la dans une phrase pour dire quelque chose de joyeux. L’adjectif amère désigne une saveur désagréable. La flèche est amère car elle apporte la mort.

◆ Lire l’image AN La construction symétrique des groupes et la posture des personnages soulignent bien les forces en présence. Face à un Ulysse debout, bien campé et ajustant son tir, les corps des prétendants courbés ou au contraire cambrés sont le signe d’un repli ou d’une blessure. Leur protection est bien dérisoire : étoffe ou table renversée. Tous les objets ou accessoires sont surtout là pour rappeler leur débauche (lit de table, table). La nudité des prétendants souligne encore davantage leur vulnérabilité.

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Odyssée – 29

R e t o u r s u r l ’ œ u v r e ( p . 1 3 6 ) u

B

T 7 D E E S S E

A L

1 C I T E E Y M E

C A F H 2 U L Y S S E Q E O

O C U N M

3 P E N E L O P E F E

E O E D R

S R 4 C I R C E

5 H E R O S T

I H 6 M E D I T E R R A N E E

O Q

N U E v Épopée : Récit en vers racontant les exploits d’un héros. Épithète : Adjectif facile à retenir qui caractérise un personnage. Aède : Poète et musicien de la Grèce antique. Vers formulaire : Phrase complète répétée dans un poème. Hexamètre : Vers de 6 syllabes. Métaphore : Figure de style qui définit un objet ou une personne grâce à une image. Mythologie : Histoire des dieux, demi-dieux et héros de l’Antiquité. w c) – a) – e) – f) – b) – d). Ulysse est retenu prisonnier par Calypso. – Ulysse raconte les aventures qu’il a vécues. – Zeus déclenche une tempête. – Ulysse est de retour sur l’île d’Ithaque. – Ulysse remporte l’épreuve du tir à l’arc. – Pénélope reconnaît Ulysse. x Cronos – Zeus – Calypso – Athéna

S B S O N O R C U H A D E S R N E A N E H T A E Z R H E R M E S E C A L Y P S O N O D I E S O P

y BERNER : Tromper quelqu’un en lui faisant croire des choses fausses. Exemples de phrases : – J’ai berné Julie en lui faisant croire que je savais parler espagnol. – Laurent a acheté une voiture au moteur cassé : il s’est fait berner !

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Réponses aux questions – 30 U a) la-déesse-au-clair-regard : Athéna. b) l’homme-à-l’esprit-inventif : Ulysse. c) l’Ébranleur-du-sol : Poséidon. d) l’Assembleur-des-nuées : Zeus. e) Le-vieux-conducteur-de-char : Nestor. f) Chéri-de-Zeus : Ménélas. g) aux-doigts-de-rose : Aurore. V Ulysse est un héros de la guerre de Troie Pour regagner son île d’Ithaque, il fait un voyage de dix ans. Lors de ce voyage, il affronte de nombreuses épreuves : résister au chant des Sirènes, échapper à la magicienne Circé ou encore affronter le Cyclope. Il doit pourtant rentrer au plus vite, afin de sauver sa femme, Pénélope, qui est entourée de prétendants. W Les propositions qui font partie du récit qu’Ulysse fait à Alkinoos sont : Circé transforme l’équipage d’Ulysse en cochons. Ulysse arrive au pays des Cyclopes. Le chant des Sirènes envahit le navire. Descente aux Enfers d’Ulysse.

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Odyssée – 31

R é p o n s e s a u x q u e s t i o n s d u g r o u p e m e n t d e t e x t e s ( p p . 1 4 8 à 1 5 3 )

Document 1 : Jeanne-Marie Leprince de Beaumont, La Belle et la Bête A. La Bête est un monstre car elle est « laide » et « stupide ». Cependant, elle est « bonne » et complaisante, c’est-à-dire gentille. B. Pour Belle, le plus important est « sa bonté du caractère, la vertu, la complaisance », autrement dit des qualités de cœur et non de beauté. C. Sur l’affiche du film de Jean Cocteau, le personnage au premier plan n’est autre que le Prince, c’est-à-dire la Bête sous son apparence humaine.

Document 2 : Victor Hugo, Notre Dame de Paris A. Quasimodo est difforme : il est bossu, borgne, avec une verrue, les dents de travers, une grosse tête et un menton fourchu ; de plus, sa peau est rouge et violette. Rien dans son physique n’est harmonieux selon le narrateur. B. Toutefois, Quasimodo paraît fort (une « allure redoutable de vigueur »), agile et courageux ; autant de qualités qui viennent corriger la laideur du personnage. C. En choisissant de faire un portrait très détaillé de toutes les difformités de Quasimodo, Victor Hugo cherche à susciter la pitié et l’horreur du lecteur. Celui-ci aura une image bien précise de la laideur de Quasimodo et ne pourra l’oublier.

Document 3 : Robert Louis Stevenson, L’étrange cas du Dr Jekyll et Mr Hyde A. La monstruosité de Mr Hyde ne provient pas de son physique puisque Enfield est incapable de le décrire précisément. Il s’agit plus d’un sentiment général : Mr Hyde paraît antipathique et odieux, c’est donc sa personnalité qui dérange. B. Il n’est pas décrit physiquement puisque Enfield est « incapable de le décrire ».

Document 4 : William Golding, Sa Majesté des Mouches A. Si les garçons sont aussi effrayés, c’est surtout car ils ne savent pas ce qu’est cette créature, qui ne ressemble à rien de ce qu’ils connaissent. Puisqu’ils ne peuvent mettre un nom sur cette chose, ils imaginent le pire. B. Il s’agit tout simplement du pilote de l’avion décédé (« des restes de visage ») et son parachute ouvert qui forme la masse qui gonfle et se dégonfle au gré du vent. Ce monstre qui obsédait temps les enfants était donc inoffensif.

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Réponses aux questions – 32

R é p o n s e s a u x q u e s t i o n s L e c t u r e d ’ i m a g e s e t h i s t o i r e d e s A r t s ( p p . 1 5 4 - 1 5 5 )

u Questions sur le document 1 A. Cette scène représente un extrait du chant XII de l’Odyssée : Ulysse et son équipage doivent résister au chant mortel des Sirènes. B. L’illustration représente deux sirènes en train de chanter (elles ont des instruments de musique en main), Ulysse qui est attaché au mât du navire par les poignets, et quatre de ses hommes en train de ramer (nous pouvons voir les rames). C. Ulysse est attaché au mât car il veut entendre le chant des Sirènes sans pour autant y succomber. Les autres hommes n’ont pas besoin d’être attachés car Ulysse leur a mis de la cire dans les oreilles. Ainsi, ils peuvent faire avancer le navire en toute tranquillité sans être menacés par le chant des Sirènes. D. Sur ce vase, les Sirènes sont des êtres mi-femme, mi-oiseau. En effet, le haut de leur corps est celui d’une femme tandis que le bas est celui d’un oiseau (on peut voir les plumes et les pattes) ; de plus, elles volent. Pourtant, aujourd’hui, nous considérons les Sirènes comme des créatures mi-femme, mi-poisson. E. Comme le vase en argile est de couleur orangé, pour obtenir ce rendu, l’artiste a peint au vernis noir tout le contour du dessin. C’est une technique appelée à figures rouges, car les figures, les personnages étaient de la couleur « rouge » naturelle du vase.

u Questions sur le document 2 A. Trois personnages sont présents sur l’affiche : la Bête à l’arrière-plan en compagnie de la Belle et le prince (la Bête sous sa forme naturelle), au premier plan. B. On voit que la Bête est amoureuse de Belle, puisqu’il la regarde tendrement et on l’imagine en train de tenter de se rapprocher d’elle. À l’inverse, Belle ne le regarde pas et l’affiche donne l’impression qu’elle tente de s’éloigner de lui. C. Sur cette affiche les caractères qui composent le nom de Jean Cocteau sont aussi gros que ceux des deux acteurs principaux, ce qui prouve sa célébrité. D. Il n’est pas rare d’aller voir un film pour ses acteurs ou son réalisateur, ainsi leurs noms présents en gros caractères peuvent attirer l’attention. Le titre est également important, puisque le conte est connu de tous. Enfin, le maquillage de la Bête est assez impressionnant pour l’époque et peut donc donner envie d’aller voir le film.

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Odyssée – 33

B I B L I O G R A P H I E C O M P L E M E N T A I R E

Traductions intégrales de l’Odyssée – V. Bérard, Le Livre de Poche, n° 602, 1960. – P. Jaccottet, Éd. FM / La Découverte. Sur Homère et l’Odyssée – A. Ballabriga, Les Fictions d’Homère, PUF, 1998. – A. Bonnard, Civilisation grecque. De l’Iliade au Parthénon, coll. « Historiques » n° 81, Éditions Complexe, 1996. – A. Bonnard, Les Dieux de la Grèce, coll. « Le chant du monde », Éditions de l’aire, 1990. – F. Buffière, Les Mythes d’Homère et la pensée grecque, coll. « Études anciennes », Les Belles Lettres, 1956. – F. Chamoux, La Civilisation grecque à l’époque archaïque et classique, Arthaud, 1968. – P. Commelin, Mythologie grecque et romaine, Dunod, 1999. – E. Delebecque, Construction de l’Odyssée, coll. « Études anciennes », Les Belles Lettres, 1980. – M. Detienne, J.-P. Vernant, Les Ruses de l’intelligence, la métis des Grecs, Flammarion, 1989. – F. Dupont, Homère et Dallas, Hachette, coll. « Les essais du XXe siècle ». – P. Faure, La Grèce au temps de la guerre de Troie, 1250 av. J.-C., coll. « La vie quotidienne », Hachette, 1994. – M. Finley, Le Monde d’Ulysse, coll. « Points Seuil », n° 213, 1990. – R. Graves, Les Mythes grecs, Fayard, 1967. – P. Grimal, Dictionnaire de la mythologie grecque et romaine, PUF, 1951. – G. Hacquard, Guide mythologique de la Grèce et de Rome, coll. « Faire le point Références », Hachette, 1990. – E. Mireaux, La Vie quotidienne au temps d’Homère, Hachette, 1954. – E. Mireaux, Les Poèmes homériques et l’histoire grecque, t. 1. Homère de Chios et les routes de l’étain, t. 2. L’Iliade, l’Odyssée et les rivalités coloniales, Albin Michel, 1949. – P. Pucci, Ulysse polutropos, coll. « Cahiers de philologie », PUF du Septentrion, 1995. – J. de Romilly, Homère, coll. « Que sais-je ? », n° 218, PUF, 1993. – R. Ruyer, Homère au féminin, Copernic, 1977. – S. Saïd, Homère et l’Odyssée, coll. « Sujets », Belin, 1998. – O. Touchefeu-Meynier, Thèmes odysséens dans l’art antique, De Boccard, 1968. – M. Trede-Boulmer, S. Saïd, La Littérature grecque d’Homère à Aristote, coll. « Que sais-je ? », n° 227, PUF.