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Œdipus Rex / Symphonie de Psaumes IGOR STRAVINSKI 1

Œdipus Rex / Symphonie de Psaumes

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Œdipus Rex / Symphonie de PsaumesIgor StravInSkI

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Le 68e Festival d’Aix sera le premier sans Edmonde Charles-Roux, l’une de ses fondatrices, disparue au printemps. Nul doute que son souvenir hantera les représentations de cet été. Elle avait été l’une des personnes qui avaient porté le Festival sur les fonts baptismaux, en 1948, avec la comtesse Lily Pastré et Gabriel Dussurget.

Gabriel Dussurget, lui, nous a quittés en 1996, voici tout juste vingt ans. Le Musée du Palais de l’Archevêché – anciennement Musée des Tapisseries – et le conservatoire Darius-Milhaud ont décidé de lui rendre hommage, le premier à travers une exposition, le second avec un concert.

Les êtres passent, le Festival demeure, et avance. Derrière une immuabilité apparente, il évolue en permanence. L’an dernier, L’Enlèvement au sérail de Mozart avait été transposé au XXe siècle dans un désert du Moyen-Orient ; cette année, c’est Così fan tutte du même Mozart, qui a choisi comme décor une ville africaine de l’époque coloniale.

De même, Kalîla wa Dimna, création du musicien contemporain Moneim Adwan, est un opéra d’une forme inédite au Festival d’Aix : parlé en français, chanté en arabe.

Et, d’une façon paradoxale, c’est Peter Sellars, l’un des metteurs en scène les plus baroques, les plus déroutants de notre époque, qui adapte Œdipus Rex de Stravinski dans sa version en latin créée en 1927.Si friands de nouveautés et d’originalités, Edmonde Charles-Roux et Gabriel Dussurget auraient sans doute adoré le cru 2016 du Festival.

Maryse Joissains MasiniMaire d’Aix-en-Provence

Vice-présidente à la Métropole Aix-Marseille-ProvencePrésidente du conseil de territoire du Pays d’Aix

Les êtres passent, le Festival avance

Selon le mot de Jean de La Fontaine, « toute puissance est faible, à moins que d’être unie ». Si nous pouvons nous réjouir aujourd’hui de cette 68ème édition du Festival d’Aix-en-Provence, il nous faut rendre hommage à la collaboration exemplaire qui unit dans cet édifice l’ensemble des équipes du Festival, artistes, techniciens du spectacle, partenaires et mécènes de tous horizons. Année après année, la participation active d’acteurs multiples garantit la bonne santé et la vitalité du Festival, qui se tourne encore un peu plus vers l’international, à travers un partenariat ambitieux avec le Beijing Music Festival.

Sûr de ses forces, le Festival poursuit son ouverture au monde que je salue, comme en atteste la création mondiale de Kalîla wa Dimna de Moneim Adwan, qui mélange de façon inédite les langues arabe et française. Accessible dès le plus jeune âge, l’œuvre permet à chacun de réfléchir aux ravages de la désunion. Celle-ci prend place aux côtés de Così fan tutte de Mozart, régulièrement présent au programme depuis 1948, aujourd’hui dans la relecture qu’en fait Christophe Honoré, qui interroge le rapport à l’autre et à l’étranger. Riche de talents aux nationalités diverses, le continent européen est mis à l’honneur par la présence de Krzysztof Warlikowski, pour Il Trionfo del Tempo e del Disinganno de Haendel et de Katie Mitchell, bien connue du festival, qui met en scène Pelléas et Mélisande sous la direction d’Esa-Pekka Salonen.

Je renouvelle mes vœux d’encouragement aux réseaux qu’entretient le Festival, enoa, pour l’Europe, et Medinea, pour le pourtour méditerranéen, supports d’une création artistique sans frontières et sans cesse renouvelée. Ils forment aux côtés de l’Académie du Festival et de l’initiative Passerelles, qui favorise la rencontre entre le public et les artistes, des vecteurs d’échange et d’éducation porteurs du souci de la diversité et du vivre-ensemble, dans une interdépendance salutaire. À cet égard, je me réjouis de la présence du Cape Town Opera Chorus et de la création collective et interculturelle de l’Orchestre des Jeunes de la Méditerranée.

Enfin, je remercie les partenaires publics et tous les acteurs qui rendent possible par leur implication, la réussite de l’événement. Comment ne pas avoir une pensée particulière en cet instant pour Edmonde Charles-Roux, qui a accompagné avec passion le Festival depuis sa première édition ? Je souhaite aux spectateurs, qu’ils se trouvent dans ou hors les murs grâce à l’engagement de Bernard Foccroulle et au soutien de son conseil d’administration présidé par Bruno Roger, d’investir la ville et la musique, sur les pas de cette grande dame, et de profiter avec la même passion de l’excellent Festival d’Aix-en-Provence.

Audrey AzoulayMinistre de la Culture et de la Communication

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« L’instrument que je préfère, c’est la voix humaine »Edmonde Charles-Roux

L’ opéra comme expérience de notre humanité

Haendel, Mozart, Debussy, Stravinski, et un opéra de Moneim Adwan chanté en arabe et parlé en français : cette édition 2016 du Festival est fidèle à la ligne que nous suivons depuis des années, elle propose la relecture d’œuvres majeures, la mise en lumière d’opéras moins fréquemment présentés, et une création « interculturelle ». En cette période où la Méditerranée est associée à des images de naufrages et de réfugiés fuyant la terreur, il nous semble essentiel de relire l’héritage commun méditerranéen. Les fables animalières de Kalîla wa Dimna ont influencé La Fontaine après avoir durablement marqué les cultures indienne, persane et arabe. Les réalités du pouvoir, la corruption qu’il produit et l’utopie d’un changement radical traversent ainsi les âges. L’opéra s’enrichit aujourd’hui d’une œuvre singulière qui ouvre peut-être la voie à bien d’autres à venir. Nous aurons le plaisir d’accueillir pour la première fois Emmanuelle Haïm, Krzysztof Warlikowski et Christophe Honoré, et de retrouver Esa-Pekka Salonen, Katie Mitchell, Peter Sellars, Louis Langrée, Jérémie Rhorer. Du côté des chanteurs, Violetta Urmana, Stéphane Degout et Barbara Hannigan, Sandrine Piau et Rod Gilfry, Kate Lindsay et Sabine Devieilhe, Franco Fagioli, ainsi que quelques-uns de leurs plus brillants collègues. Le Philharmonia Orchestra sera cette année en résidence aux côtés du Freiburger Barockorchester et du Concert d’Astrée ; deux pays de grande tradition chorale seront à l’honneur, l’Afrique du Sud représentée par le Chœur de l’Opéra du Cap, et la Suède par trois chœurs réunis pour le cycle Stravinski. Jean-Guihen Queyras et Raphaël Imbert, artistes associés, irrigueront cette édition du Festival de leurs concerts et activités pédagogiques. Durant six semaines, l’Académie accueillera de jeunes artistes en provenance du monde entier. Ne manquez pas leurs concerts et master classes, moments privilégiés de rencontres et de découvertes ! L’Orchestre des Jeunes de la Méditerranée donnera des concerts en formation symphonique ainsi qu’en petites formations de jazz et de musiques improvisées. Tout au long de l’année, notre service Passerelles a multiplié les activités en partenariat avec le monde éducatif et associatif. Le 4 juin verra l’aboutissement de ce travail au Jas de Bouffan sous forme d’un événement festif baptisé Ouverture[s], associant concerts et cortèges, en collaboration avec la Fondation Vasarely et le Théâtre du Bois de l’Aune. Edmonde Charles-Roux nous a quittés en janvier dernier. Elle avait accompagné passionnément notre Festival depuis sa première année et avait gardé une mémoire extraordinaire de chacune de ses éditions. C’est avec une infinie reconnaissance et une très vive émotion que nous lui dédions cette édition 2016 du Festival d’Aix-en-Provence.

Bernard FoccroulleDirecteur général

Au fil des années, grâce aux efforts de tous et en premier lieu de son Directeur général, Bernard Foccroulle, le Festival d’Aix s’est hissé au premier rang des festivals d’opéra dans le monde.Cela se vérifie tout d’abord dans l’excellence des opéras présentés qui sont à chaque fois de nouvelles productions montées en coproduction avec des opéras de renommée mondiale. Cette reconnaissance réciproque entre institutions musicales de premier plan est une des fiertés du Festival d’Aix. Cette année une fois de plus la magie de Mozart fera vibrer la scène de l’Archevêché. C’est la 68ème édition de ce Festival aux étoiles ; pour la première édition Così fan tutte était représenté dans la cour du Théâtre de l’Archevêché grâce à l’énergie des fondateurs du Festival, la Comtesse Lily Pastré et Gabriel Dussurget. À cette première représentation assistait une grande dame, Edmonde Charles-Roux qui nous a quittés en janvier dernier. Edmonde Charles-Roux avait assisté à toutes les représentations du Festival depuis sa création : elle siégeait au Conseil d’Administration en tant que Présidente d’Honneur et administratrice. Ses conseils nous étaient extrêmement précieux. Je lui rends hommage au nom de tous les amoureux du Festival. Cette année, outre Mozart, vous entendrez Debussy, Haendel, Stravinski et une création mondiale de Moneim Adwan. C’est maintenant la tradition au Festival de commander chaque année un opéra à un compositeur contemporain.

L’élargissement du public est une autre mission du Festival. Nous fêtons cette année la 4ème édition d’AIX EN JUIN qui débute le 4 juin, comprend 40 manifestations, tant à Aix que dans la région, et culmine le 26 juin sur le cours Mirabeau où plus de 4 000 spectateurs pourront entendre le Chœur de l’Opéra du Cap. L’Académie du Festival d’Aix, dirigée avec grand succès par Émilie Delorme, prend chaque année de plus en plus d’ampleur. Cette année, 250 jeunes artistes se perfectionneront lors de résidences encadrées par 58 maîtres. Depuis 3 ans, l’Orchestre des Jeunes de la Méditerranée a rejoint le Festival et permet à une centaine de jeunes musiciens de se former et de se produire lors d’une tournée de concerts symphoniques. Nous sommes ici au cœur de cette action de diffusion, de rencontre avec le grand public, de formation à laquelle j’attache une très grande importance. Quelques 3000 élèves et étudiants ont découvert tout au long de l’année les bonheurs de l’opéra, notamment grâce à l’accord signé avec l’Université d’Aix-Marseille. Cette diffusion se prolonge avec les retransmissions sur Arte, Arte Concert, France Musique et France Télévisions et bien sûr les projections sur grands écrans dans toute la région. Comme vous le savez, la part du mécénat occupe une place de premier rang dans le financement du Festival. Je remercie tous les mécènes, entreprises et particuliers et tout particulièrement Altarea Cogedim, premier partenaire officiel du Festival, qui nous a rejoints l’an dernier. Je voudrais enfin exprimer toute notre gratitude pour leur soutien constant au Ministère de la Culture et de la Communication, à la Mairie d’Aix-en-Provence, à la Métropole Aix-Marseille-Provence et au Territoire du Pays d’Aix, au Conseil départemental des Bouches-du-Rhône et au Conseil régional Provence-Alpes-Côte d’Azur.

Bruno RogerPrésident

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Production révisée pour le Festival d’Aix-en-Provence en coproduction avec le Philharmonia Orchestra,d’après une production du Los Angeles Philharmonic

Avec le soutien de LA FONDATION MEYER POUR LE DEVELOPPEMENT CULTUREL ET ARTISTIQUE

Spectacle en latin et français surtitré en français et anglais – 2h entracte comprisgrand théâtre de Provence 15 et 17 juillet 2016 – 20h

Retransmis en direct sur Culturebox le 17 juillet à 20h

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Cycle StravinskiIgor StravInSkI (1882-1971)

Œdipus Rex / Symphonie de PsaumesŒdipus Rex opéra-oratorio d’après Sophocle, livret de Jean Cocteau traduit en latin par le cardinal Jean Daniélou texte parlé : adaptation d’après Sophocle par Peter Sellars, traduite en français par alain Perroux et vincent HuguetCréé le 30 mai 1927 en version de concert au théâtre Sarah-Bernhardt, Paris

Symphonie de PsaumesCréée le 13 décembre 1930 à Bruxelles

Direction musicale Esa-Pekka SalonenMise en scène Peter Sellars Sculptures Elias Sime Costumes Dunya Ramicova / Helene SiebritsLumière James F. Ingalls

Assistant musical Natalie MurrayPianiste répétiteur Nino PavlenichviliAssistant à la mise en scène Vincent Huguet*Assistante aux décors Véronique ChazalAssistante aux costumes Clémence Pernoud *

Œdipe Joseph KaiserJocaste Violeta UrmanaCréon / Tirésias / le Messager Sir Willard WhiteLe Berger Joshua Stewart* Antigone (récitante) Pauline ChevillerIsmène (danseuse) Laurel Jenkins

Chœurs Orphei Drängar, Gustaf Sjökvist Chamber Choir, Sofia VokalensembleChef de chœur Folke Alin

Orchestre Philharmonia Orchestra

*anciens artistes de l’Académie

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Vue d’ensemble

Créé le 30 mai 1927 au Théâtre Sarah-Bernhardt, Œdipus Rex a été composé durant la période néoclassique de Stravinski, qui se caractérise par un intérêt marqué pour l’Antiquité, le retour à des formes anciennes et un souci d’accessibilité, en réaction à l’hermétisme de la musique atonale d’outre-Rhin. Si le livret s’inspire de la fameuse tragédie Œdipe Roi de Sophocle, adaptée par Jean Cocteau – Stravinski fréquente alors le Tout-Paris où il est installé depuis 1919 – puis traduite en latin par le cardinal Jean Daniélou, la musique laisse entendre des sonorités délibérément monumentales et archaïsantes. Cet opéra-oratorio est d’abord donné en version de concert avant d’être présenté sur la scène de l’Opéra de Vienne en 1928. Comme dans Perséphone, Stravinski fait appel à un récitant pour narrer la terrible histoire d’Œdipe, et il confère au chœur d’hommes une place centrale héritée de la tragédie antique.

Composée trois ans plus tard « à la gloire de Dieu », la Symphonie de Psaumes est une pièce pour chœur mixte et orchestre, fruit du rapprochement du compositeur avec l’Église orthodoxe russe. Reprenant des psaumes issus de la Bible, elle est créée le 13 décembre 1930 à Bruxelles et inaugure le genre de la symphonie sacrée.

En grand spécialiste de Stravinski, le metteur en scène américain Peter Sellars a imaginé de réunir ces deux chefs-d’œuvre dans une même soirée et de faire de la Symphonie de Psaumes la suite d’Œdipus Rex : après avoir mené l’enquête funeste qui lui fait découvrir qu’il est le meurtrier de son père et l’époux de sa mère, Œdipe se crève les yeux et part en exil à Colone, banlieue d’Athènes, guidé par sa fille Antigone. À la récitante jouant le rôle d’Antigone (et dotée d’un nouveau texte en français puisé chez Sophocle) se joint une danseuse incarnant Ismène, l’autre fille d’Œdipe.

Ce puissant couplage scénique permet au chef finlandais Esa-Pekka Salonen de retrouver Peter Sellars – tous deux fervents défenseurs de Stravinski – et de poursuivre leur exploration de l’univers stravinskien. Après Iolanta / Perséphone et Noces, ce diptyque s’inscrit donc dans le cycle Stravinski commencé en 2015 au Festival d’Aix-en-Provence.

Argument

Œdipe est le fils unique de Jocaste et de Laïos, le roi de Thèbes. Un oracle a annoncé à ces derniers que leur enfant assassinerait un jour son père et épouserait sa mère. Laïos, s’il ne tue pas le bébé pour atténuer sa propre culpabilité, décide de l’abandonner sur une montagne après lui avoir percé les chevilles et lié les pieds. L’enfant est découvert par un berger qui le fait recueillir par Polybe et Mérope, le couple royal de Corinthe, qui n’a pas d’enfant. Œdipe est un jeune homme quand il apprend qu’il a été adopté. Il consulte l’oracle de Delphes : celui-ci lui annonce qu’il tuera son père et épousera sa mère.

Horrifié par cette prophétie, Œdipe décide de ne pas revenir à Corinthe chez ceux qu’il considère comme ses parents. À un carrefour non loin de Thèbes, il croise un convoi qui arrive en sens inverse. Le chauffeur lui ordonne de céder le passage mais il refuse. L’un des passagers le frappe alors avec un bâton et Œdipe tue tous les voyageurs, à l’exception d’un seul, qui parvient à s’échapper.

Œdipe poursuit son chemin et arrive à Thèbes. La ville vit dans la terreur à cause du Sphinx, un monstre ailé qui pose une énigme à tous ceux qu’il rencontre et tue ceux qui ne parviennent pas à la résoudre. Œdipe est le premier à résoudre l’énigme. Par dépit, le Sphinx se jette du haut de sa falaise et meurt. À son arrivée à Thèbes, Œdipe est accueilli comme le sauveur de la ville. On lui accorde la main de Jocaste, la veuve du roi Laïos, récemment assassiné sur la route de Delphes. De cette union naissent deux fils et deux filles, Antigone et Ismène.

Pendant la vingtième année du règne d’Œdipe, le royaume est ravagé par la peste. Le roi envoie Créon, le frère de Jocaste, interroger l’oracle de Delphes pour comprendre la raison de cette malédiction. À son retour, Créon annonce que la peste a éclaté car la mort de Laïos n’avait pas été vengée : le meurtrier vit toujours à Thèbes et doit être chassé. Œdipe ouvre une enquête, notamment auprès du devin aveugle Tirésias et du seul témoin survivant de l’épisode du carrefour. Il fait même interroger le berger qui avait apporté à Polybe l’enfant royal après son abandon sur la montagne. Quand Œdipe et Jocaste comprennent la vérité, à savoir qu’Œdipe a effectivement tué son père et épousé sa mère, Jocaste se pend et Œdipe se crève les yeux.

Œdipe est chassé de Thèbes par Créon, qui lui succède sur le trône. Il part alors pour une errance de plusieurs années, la main sur l’épaule de sa fille aînée, Antigone. Il trouve refuge à Colone, faubourg d’Athènes. Et c’est là qu’il meurt en paix.

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Stravinski et le regard d’AntigoneENTRETIEN AVEC ESA-PEkkA SALONEN, DIRECTEUR MUSICAL

Igor Stravinski est un compositeur central dans votre carrière. Comment vous situez-vous par rapport à la période créative qui a vu naître Œdipus Rex et la Symphonie de Psaumes ?J’ai revu ma position à propos du Stravinski prétendument néo-classique. En tant que chef d’orchestre et compositeur, j’ai été formé sous l’ombre tutélaire de Pierre Boulez. Et comme Boulez affirmait qu’entre Les Noces et sa dernière période sérielle, l’œuvre de Stravinski devenait moins intéressante, j’avais bien intégré la leçon. Si Boulez dit cela, ainsi soit-il ! Ce n’est que plus tard, quand j’avais la trentaine, que j’ai commencé à me plonger dans certaines œuvres de cette période. J’ai compris très vite que la Symphonie de Psaumes était un chef-d’œuvre sans âge. J’ai lu Apollon Musagète, Orpheus et toutes les pièces de cette période médiane. Lorsque je me suis intéressé à Œdipus Rex, j’ai su que je dirigerais cette œuvre un jour. Il m’est apparu clairement que tout ce pan de l’œuvre de Stravinski était sous-estimé. Certes les ballets de son début de carrière, que l’on appelle sa «période russe», sont d’immenses chefs-d’œuvre. Mais il y a beaucoup d’autres pièces qui méritent d’être connues.

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Les temps ont changé : aujourd’hui, toute la carrière de Stravinski est tenue en haute estime...Absolument. À ce propos, je garde un souvenir ému de Pierre Boulez : en 1996, lorsque j’ai dirigé The Rake’s Progress au Théâtre du Châtelet, avec le Los Angeles Philharmonic dans la fosse et Peter Sellars à la mise en scène, Pierre est venu assister à l’une des représentations ; quand il est passé me voir à la fin du spectacle, il m’a félicité en disant : « Tu m’as presque convaincu de la valeur de cette œuvre ! » Je lui ai répondu : « Presque ? » – « Oui, parce que tu sais, dans ma génération, on était obligé de la haïr ! » Et il a ri. Cela m’a touché : Boulez s’est presque repenti d’avoir détesté The Rake’s Progress pendant tant d’années... Pas complètement, mais presque – c’était quand même une sacrée victoire !

Ces différentes périodes et les étiquettes qu’on leur accole sont-elles encore pertinentes ?Tous ces noms, « néo-classique », « période russe », etc., ne sont effectivement pas du compositeur lui-même. Et je ne pense pas que Stravinski aurait parlé de « néo-classicisme ». Il s’agissait juste du développement d’un artiste qui se battait pour trouver un chemin après Le Sacre du printemps. Où aller après une œuvre aussi forte ? Il savait qu’il ne pouvait guère continuer dans la même direction. Alors il a décidé d’aller ailleurs. Œdipus Rex constitue un geste fort, sur les nouveaux chemins que Stravinski explore. L’œuvre appartient à un genre qui n’existe pas vraiment : ce n’est ni un opéra, ni une cantate ; en réalité, on ne sait pas très bien ce que c’est. D’autant que le texte de Cocteau lui apporte une dimension singulière. Il convient de rappeler que Cocteau était l’une des personnes les plus à la mode de cette époque. C’était une célébrité, il était « cool ». Or Stravinski était très attiré par les gens « cool », contrairement à d’autres compositeurs de son temps comme Bartók ou Schœnberg. Stravinski voulait être « dans le coup ». Et de son côté, Cocteau pensait faire quelque chose de « branché » en travaillant avec Stravinski. Cependant, la pièce n’a pas rencontré de succès immédiat : le public ne l’a pas vraiment comprise. Aujourd’hui, avec le recul, je pense que c’est une œuvre puissante, à vous briser le cœur.

vous l’avez d’ailleurs abordée et enregistrée au début de votre carrière...J’ai une anecdote amusante liée à mon enregistrement d’Œdipus Rex. Je devais graver l’œuvre pour Sony avec l’Orchestre de la Radio suédoise, et Patrice Chéreau avait été engagé comme narrateur. Quand il est arrivé, il m’a demandé de lui donner des indications de jeu. Je lui ai dit : « mais je ne peux pas mettre en scène Patrice Chéreau... Faites ce que vous voulez ! » Or il a insisté, et je lui ai donc finalement donné des indications. Imaginez : j’ai mis en scène Patrice Chéreau !

Que pensez-vous de l’idée de Peter Sellars qui consiste à rassembler Œdipus Rex et la Symphonie de Psaumes dans un même spectacle ?Ce qui donne tout son sens à ce couplage, c’est le regard d’Antigone. Peter a eu cette idée géniale : l’histoire d’Œdipe nous est racontée du point de vue de sa fille. Devenue narratrice d’Œdipus Rex, Antigone voit dans quelle direction les événements se précipitent, elle pressent qu’ils vont aller de plus en plus mal. Elle en acquiert une sorte de rage, car elle est impuissante à changer le cours des choses. Et soudain, cette œuvre devient personnelle, elle n’est plus objective comme le texte de récitant un peu pompeux que Cocteau avait écrit à l’origine. Cette œuvre devient d’autant plus émouvante que nous voyons l’action à travers les yeux de la jeune femme. À l’issue d’Œdipus Rex, Antigone est en colère, mais elle suit son père dans le désert où il mourra. La Symphonie de Psaumes raconte cela : l’exil, la vie nomade, l’errance puis la transfiguration... Dans un certain sens, elle nous dit : « Tout est pardonné ! »

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Pour le chef d’orchestre, est-il difficile de tendre un arc unique entre ces deux œuvres qui, à l’origine, n’avaient rien à voir l’une avec l’autre ?Non, ce couplage fait vraiment sens, tout en restant surprenant. Cela me ramène à la question des « périodes » de la vie créatrice de Stravinski. Peu importe le nom que l’on donne à tel style à tel moment de sa carrière, parce que Stravinski affirme une véritable identité dans chaque pièce qu’il écrit. Même sans savoir à quelle période appartient une œuvre, rien qu’à l’entendre on sait qu’elle est de lui, car il ne se déleste jamais de son identité. Et peu importe de savoir à quel moment il est le plus européen, le plus américain ou le plus cosmopolite : jamais il n’a abandonné sa « russité ». La question de l’identité en art me passionne, et sur ce point Stravinski est un cas très intéressant, car il a réalisé des choses très différentes au cours de sa vie, comme Picasso. La comparaison est banale, mais elle a du sens, car les deux artistes avaient beaucoup en commun. Tous deux avaient aussi un métier d’un tel niveau qu’ils pouvaient décider d’écrire ou de peindre d’une manière donnée à un moment précis. Plutôt que de laisser la technique les guider, ce sont eux qui guidaient leur technique.

Propos recueillis par Alain Perroux, le 11 avril 2016 à New York.

Trône réalisé pour le décor Œdipus Rex / Symphonie de Psaumes © Elias Sime

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Stravinski corps et âme PETER SELLARS, METTEUR EN SCèNE

Lettre de Stravinski à DiaghilevNice, le 21 avril 1927

Jeudi saint

Mon Cher,

Je vous écris cette fois pour une toute autre affaire. Connaissant votre foi, mais sachant aussi que pour de nombreuses raisons vous n’assistez pas aux services religieux en cette période sainte, je pense souvent à vous et je prie pour vous. J’aimerais que vous me rejoigniez dans cette communion spirituelle, indirectement, faute de pouvoir le faire par la présence. Nous avons prévu quelque chose de très simple avec le Père Nikolaï. Le jour de la résurrection du Christ, je ferai une distribution d’aumônes pour les plus pauvres, recueillies auprès de ceux qui pensent posséder plus que nécessaire. Comme je participe personnellement, je recherche des personnes qui pourraient répondre à mon appel. Par exemple, si vous souhaitez donner vous-même quelque chose et procéder à une petite collecte autour de vous, vous réaliseriez une très bonne action. Si vous êtes intéressé, il faut agir dès maintenant (si possible) afin que je puisse avoir l’argent dimanche pour pouvoir le donner à temps au Père Nikolaï.

Je vous embrasse et vous envoie tous mes vœux en cette veille de jour saint.

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Igor Stravinski envoie cette lettre tout à fait surprenante à Serge Diaghilev quelques semaines avant la première parisienne d’Œdipus Rex. La lettre elle-même témoigne non seulement de l’état d’esprit dans lequel se trouve Stravinski quand il compose cette œuvre, étant alors aux prises avec une crise à la fois publique et privée, mais aussi du processus d’expiation et de purification qu’il lui semble nécessaire de mettre en œuvre, tant à titre personnel que collectif, pour que la société survive.

Tandis que Stravinski entretient une liaison au vu et au su de tous avec sa maîtresse à Paris, sa propre épouse meurt de la tuberculose dans le sud de la France. C’est peut-être en partie pour cette raison que le chœur d’ouverture de son Œdipus Rex évoque un tel sentiment d’angoisse et que la traduction musicale des différentes étapes de la maladie (aggravation, faiblesse et décomposition), ainsi que du déni qui les accompagne, sont aussi intenses.

Les fioritures aussi surprenantes que séduisantes qui ponctuent les répliques vocales d’Œdipus Rex traduisent le travail d’un esprit brillant, vif, capable de se transformer selon les occasions tel un caméléon, prompt à répéter le mot « clarissime ». Stravinski n’était pas seulement célèbre, il était le plus célèbre. Tout au long de sa vie, il s’est entouré d’un dispositif publicitaire à toute épreuve, afin d’être certain de rester le plus célèbre compositeur en vie. Quantité de livres et d’articles anonymes font état de sa suprématie et établissent une comparaison entre lui et l’« autre » compositeur (Schœnberg) en termes manichéens.

Selon ses autobiographies, sa musique est « pure », d’une forme parfaite, non polluée d’affect personnel et doit être admirée simplement pour son intelligence hors du commun et la beauté de son exécution. Toutefois, ces récits autobiographiques, éblouissants, séduisants, mais aussi creux que stériles, passent systématiquement sous silence les événements les plus marquants de sa vie personnelle – comme si, à l’instar d’Œdipe, il suffisait d’être roi, universellement acclamé (sauf par des ennemis rongés de jalousie) pour son génie, pour avoir résolu l’énigme ; comme si tout ce qui l’avait mené à cette étape de sa vie, ses origines et ce qui le fait vivre, les tragédies qui ont ponctué son existence, devait être éradiqué. Comme si plus rien ne comptait, sauf la réussite.

Non sans à propos, la première parisienne d’Œdipus Rex est un échec. L’histoire des grandes tragédies est ponctuée d’échecs : Œdipe, Hamlet, Phèdre, Masha, Winnie… tous ces personnages ont subi le même sort. Selon Sophocle, la compassion et la compréhension active de l’échec permettent de mesurer la grandeur de l’être humain : l’homme n’est exalté que dans l’humilité et l’on ne se trouve vraiment soi-même que lorsqu’on s’est perdu.

Bien entendu, Stravinski dit avoir choisi le sujet d’Œdipe parce que le public connaissait déjà l’histoire, mais nul n’aborde le thème le plus central de la civilisation occidentale par hasard, ni par accident. Et bien sûr, il n’y a pas de surprise possible. Platon disait bien que nous avions toutes les connaissances en nous avant de naître, pour tout oublier en arrivant dans ce monde. Selon lui, notre passage sur Terre est un processus consistant à nous souvenir des choses que nous savions déjà, au fond de nous. Aristote qualifie cette notion de re-connaissance : le fait de connaître quelque chose à nouveau.

Le théâtre, en tant que rituel religieux, a été inventé par les Grecs afin de faire de ce processus une expérience collective : non comme une thérapie personnelle, mais comme un acte de guérison collectif. Aristote dit pourtant clairement que dans l’expression dramatique, l’inversion doit précéder la reconnaissance. C’est tout un monde d’illusions qui doit d’abord être renversé. Nous devons

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comprendre que dans l’imaginaire bouddhiste, chrétien et musulman, les rois sont souvent des mendiants, et que les mendiants sont peut-être les seuls à pouvoir toucher du doigt le Beau, le pouvoir et un sens profond de la filiation. Peut-être que c’est en devenant aveugle et que l’on apprend à voir avec le cœur, que l’on commence vraiment à voir les choses.

Stravinski devait trouver un moyen de créer ce rituel religieux du retour, dans un contexte social moderne dépourvu de toute capacité à partager une expérience sacrée, ayant épuisé et dénaturé l’ensemble de ses réserves de vocabulaire religieux à travers une théâtralité artificielle, excessive et hypocrite. Inutile de dire qu’il pouvait difficilement avouer ses motivations et ses ambitions en public, dans le contexte social parisien tourmenté du milieu des années 1920. Pour donner le change, il a donc fait appel à Jean Cocteau, sorte d’avatar artistique, perversement génial, alors habitué à ramener les tragédies grecques à des happenings surprenants et « branchés » (en fait, nous sommes revenus à Sophocle pour les interludes narratifs dans ce spectacle).

Car Cocteau est célèbre et Stravinski adore être vu et photographié avec des célébrités. Toutefois, il s’avère rapidement qu’ils n’ont pas grand-chose en commun sur le plan artistique. La première étape, pour Stravinski, consiste à neutraliser Cocteau en lui faisant réécrire le livret trois fois et en le traduisant en latin. Si le latin apporte une touche liturgique, il offre aussi un masque linguistique particulièrement pratique pour un Russe en exil, désireux de voyager culturellement incognito, dans le déni de sa propre naissance et de ses origines, tout en espérant être couronné dans la prochaine ville où il se rendra.

Pourtant, quand il se remet à écrire du chant choral, c’est pour mettre en musique le Notre Père en vieux-slave (1926). Les fameux accents changeants au sein des mots (Œdipus, Œdipus, Œdipus) sont magnifiquement, impérialement laissés de côté par Stravinski, afin de respecter ses « préceptes musicaux ». Les mots sont des formes abstraites, qui peuvent être découpées, réorganisées, répétées et interverties à l’envi. Mais s’il fallait chercher une autre explication à cette audacieuse licence esthétique, pourrait-on imaginer que notre compositeur cosmopolite pensait en réalité en russe quand il écrivait ?

En d’autres termes, le mythe du modernisme – pureté des lignes, de la forme, de la couleur et de la structure – qui a envahi les arts au début du siècle dernier, serait-il en fait le produit d’un groupe d’exilés déterminés à masquer leurs identités ethniques et recherchant une toile vierge sur laquelle se réinventer, sans attaches et sans aucune des responsabilités personnelles envers la société qui les a créés ? Dans le cas de Stravinski, nous avons aujourd’hui établi un lien entre certains passages spécifiques de ses compositions les plus emblématiques et novatrices à ce stade de sa vie, Le Sacre du printemps et Les Noces, et des passages précis de publications ethnographiques.

Ce qui nous amène, au début de notre nouveau siècle, avec un peu de décalage, à une révision bien nécessaire de cette sorte de « nettoyage ethnique » largement acceptée, selon laquelle la culture occidentale est intrinsèquement supérieure, par exemple, à la culture africaine, hindoue ou islamique. En fait, Stravinski fait appel à des rythmes africains, tandis que La Sicilienne de Bach est inspirée de sources soufies. Plus nous nous penchons sur nos origines, plus nous constatons qu’un grand nombre d’informations ont été supprimées. Le génie particulier de Stravinski consiste à dominer la musique occidentale tout en étant un compositeur résolument « non occidental ».

Certes, il a réintégré dans la culture contemporaine moderne la tradition de la musique occidentale avant qu’elle ne soit « occidentalisée » par la Renaissance, les Lumières et le XIXème siècle – des périodes d’expansionnisme colonialiste et capitaliste apparemment sans limite, peu friandes du mythe d’Œdipe avec les limites qu’il impose à la connaissance, à l’ambition et à la volonté humaines. Dans la tradition médiévale du chant et de la polyphonie, il trouve le concept d’une foi sans psychologie personnelle. Dans Œdipus Rex de Stravinski, avec ses blocs de sons et son ordonnancement rythmique rigide, nous redécouvrons le « berceau de la civilisation occidentale », à savoir la Grèce antique, dans toute sa puissance et sa rigueur religieuses non domestiquées par l’ère de l’impérialisme et des prétentions bourgeoises qui lui sont associées.

Au début du siècle dernier, Freud proposait le mythe d’Œdipe comme l’exemple classique du traumatisme personnel, avant de le diagnostiquer et de suggérer des méthodes pour le guérir, via un travail de psychanalyse personnel. Sophocle et Stravinski, en revanche, ne s’intéressent pas à la psychologie, aux caprices et aux vicissitudes personnelles, ni à la nature autodestructrice de l’individu qui bouleverse inévitablement tout ce qu’il touche. Pour eux, la crise est collective : ce n’est pas seulement un individu qui souffre, mais une société dans son ensemble qui est empoisonnée. Le remède, comme le mal lui-même, est collectif. Nul besoin de thérapie privée, mais d’un rituel purificateur, cathartique, débouchant sur une force libératrice capable de transformer une communauté tout entière. Cette façon de voir les choses aurait tout à fait sa place dans un village africain ou coréen.

Œdipe était-il coupable ? Était-ce sa faute ? Si l’on s’intéresse seulement à la dernière étape, il peut sembler surprenant d’oublier que l’on vient d’assassiner cinq personnes en se rendant en ville, en une seule journée. Quand Laïos (père d’Œdipe et roi de Thèbes) et les hommes de sa suite lui demandent de s’écarter du chemin pour pouvoir passer, il les tue, à l’exception d’un seul. Ici, à Los Angeles, nous ne sommes pas étrangers aux tensions intrinsèques à une grande ville, ni à la colère et à la peur que certains ressentent au quotidien, et qui se traduit de temps à autre par un assassinat, parce qu’un automobiliste a coupé la route à un autre.

Mais en tant qu’Américains, nous sommes aussi de plus en plus conscients de la dette karmique face à laquelle se retrouve ma génération après 400 ans de salaires non payés aux esclaves afro-américains. Nous savons que nous pouvons acheter un t-shirt bon marché parce que quelqu’un, à Singapour, travaille 12 heures par jour dans un atelier clandestin pour un salaire de misère, sans aucune protection sociale, dans un espace dont il est impossible de s’échapper en cas d’incendie car les portes sont verrouillées de l’extérieur, pour s’assurer que les employés n’essaieront pas d’échapper aux quotas inhumains qu’on leur impose. En tant que privilégiés dans des sociétés privilégiées, nous avons tendance à oublier, quand nous nous asseyons devant une assiette bien remplie, ceux qui ont été tués, torturés ou emprisonnés pour que nous puissions maintenir notre mode de vie.

Mais Œdipe était-il coupable de naissance ? Un jour quelqu’un a demandé à Jésus : qui est coupable, cet homme ou ses parents, pour qu’il soit né aveugle ? Jésus a répondu : aucun d’entre eux, mais c’est afin que les œuvres de Dieu soient manifestées en lui, pour que le monde les voient et y croient. Et Jésus a guéri cet homme, qui a retrouvé la vue.

Ce qui nous amène à la Symphonie de Psaumes et Œdipe à Colone. Œdipe était-il maudit à la naissance ou était-il, au contraire, béni ? Pendant la deuxième moitié de sa vie, le compositeur est occupé par la toute dernière pièce de Sophocle, écrite quand ce dernier avait 80 ans. Un mendiant aveugle errant de pays en pays, mené par ses deux filles Antigone et Ismène. Rejetés partout où ils s’arrêtent, ils arrivent

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finalement au bois sacré des furies d’Athènes, où ils sont protégés par les citoyens de la ville. À l’instar des plus grands maîtres tibétains, Œdipe se prépare à mourir. L’Oracle avait dit que sa mort serait une bénédiction pour la ville et pour le pays dans lequel il mourrait. C’est ainsi qu’il part un jour, à l’insu de ses filles, parmi les arbres, et que survient un miracle : il meurt sans souffrance, sans lamentation, en paix. Il ne reste rien de lui, pas de dépouille : il se volatilise, dans les cieux ou dans la terre, nul mortel ne le sait. Ses filles le cherchent, Antigone en deuil et Ismène en joie, qui danse pour calmer les esprits agités et guider le passage de son âme après sa mort. Cette danse est une prière.

Stravinski disait que sa musique devait être dansée et non chantée. Il parlait de ce que l’on ne peut dire, de ce qui bouge et nous émeut. Et il nous demande de penser au chant comme à la danse, à la poésie comme à la danse, à l’architecture comme à la danse, à la prière comme à la danse : c’est un engagement physique, un engagement de l’être tout entier vers la contemplation, certes, mais aussi vers l’action. C’est la différence entre le Gesamtkunstwerk wagnérien et le Gesamtkunstwerk stravinskien : Stravinski ne développe pas notre perception du temps dans un monde imaginaire en expansion, Stravinski compresse le temps pour nous faire comprendre qu’à ce moment-là, alors que nous sommes éveillés, un miracle se produit, un miracle qui appelle notre être tout entier à agir, à évoluer, à changer le monde, à créer.

Dans Œdipus Rex, Stravinski entreprend un long voyage pour découvrir sa propre identité créatrice. Comme Œdipe, il essaie différents masques pour se les approprier. Non sans à propos, il redécouvre et recycle des œuvres que ses contemporains de l’avant-garde européenne ont rejetées et trouvent sans valeur (Verdi, notamment) ou emprunte les voix de ses ancêtres (son Tirésias rappelle fortement le Pimène de Moussorgski, par exemple), jusqu’à ce qu’il arrive au moment de la crise. Avec l’entrée du Messager et du Berger, la vérité éclate et la présence du compositeur s’affirme dans les rythmes et la rigueur de la partition. C’est une véritable rupture avec les pratiques de l’époque.

Trois ans plus tard, écrivant à nouveau en latin, Stravinski a enfin le courage d’admettre en public qu’il est, comme la plupart des compositeurs que l’Histoire a retenus, un compositeur principalement religieux. Il écrit sa Symphonie de Psaumes, plaçant pour la première fois en haut de sa partition la citation avec laquelle Bach commençait chacune de ses œuvres : « À la gloire de Dieu ». Chaque note est du plus pur Stravinski. La pièce commence avec les enfants d’Israël traversant le désert, génération après génération d’exilés, jusqu’à ce que Dieu place devant eux, à grand renfort de tonnerre et d’éclairs, une colonne de nuage de jour, une colonne de feu la nuit. Dans le second mouvement, la renaissance est annoncée par une fugue. Le troisième mouvement est une danse extatique de joie autour de la tombe.

Note d’intention sur Œdipus Rex / Symphonie de Psaumes, extraite du programme de salle du Los Angeles Philharmonic (2010)

Masque d’Œdipe © Elias Sime

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Trône © Elias SimeTrône © Elias Sime

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En septembre 1925, Stravinski se trouve à Venise où il vient de jouer sa Sonate à la Biennale de musique. Sur le chemin du retour, il s’arrête à Gênes et c’est là, inspiré par la lecture d’une biographie de Saint François d’Assise, qu’il décide qu’une langue « autre » doit être réservée aux « choses touchant au sublime ». « C’est à cette lecture que je dois d’avoir formulé une idée qui m’avait souvent traversé vaguement l’esprit depuis que j’étais devenu un “déraciné”. Cette idée était qu’un texte à mettre en musique peut revêtir un certain caractère monumental en étant traduit à rebours, pour ainsi dire, du langage profane au langage sacré. “Sacré” peut signifier ici seulement “plus ancien”, comme on pourrait dire que le langage de la Bible du roi Jacques est plus sacré que celui de la Nouvelle Bible anglaise (New English Bible), et ceci uniquement par son caractère plus ancien. Mais je pensais qu’une langue plus archaïque, même si le souvenir nous en est imparfait, doit contenir un élément incantatoire que l’on pourrait exploiter en musique. L’exemple de François d’Assise, confirmant ces vues, provenait de l’usage hiératique que le saint faisait du provençal, cette langue du Rhône qu’utilisaient les poètes de la Renaissance, par opposition à son italien quotidien, ou à son latin de l’âge du cuivre. Avant cette révélation de Gênes, j’étais incapable de résoudre le problème de langage posé par mes œuvres vocales futures. Le russe, langue d’exil de mon cœur, m’était devenu musicalement impraticable, et le français, l’allemand et l’italien me restaient, par tempérament, étrangers. Quand je travaille sur un texte à mettre en musique, ce sont les sonorités et les rythmes des syllabes qui meuvent mon appétit musical. “Au commencement était le Verbe” exprime pour moi une vérité littérale existentielle. Mais le problème

était résolu, et la quête “d’un pur langage sans office” (Saint-John Perse) se terminait avec ma redécouverte du latin de Cicéron. » Aussi est-ce au latin qu’il songe pour son œuvre à venir, encore à peine identifiée dans son esprit, qui sera Œdipus Rex. « Ce choix [du latin], écrit-il dans ses Chroniques, présentait encore cet avantage que j’avais affaire à une matière non pas morte, mais pétrifiée, devenue monumentale et immunisée contre toute civilisation. » On voit là la méfiance pour ainsi dire organique de Stravinski à l’égard de tout ce qui peut s’appeler « sentiment » ; l’on voit aussi que ses premières préoccupations à propos de l’œuvre en question sont, avant tout, de l’ordre du langage.

Curieux langage, en fait. En l’absence de tout texte préexistant (sauf celui de Sophocle, en grec), il fallait en inventer un. Les logothètes choisis furent Jean Cocteau pour le « livret » et Jean Daniélou (le futur cardinal) comme traducteur en latin. Il en résulta un texte qui, aujourd’hui, nous apparaît comme assez ahurissant, mais qui satisfit Stravinski, lequel avait surveillé Cocteau de près et lui avait renvoyé par deux fois sa copie, jusqu’à faire parvenir son texte à l’état d’une « nature morte », non d’un drame d’action. Et d’exulter : « Quelle joie de composer de la musique sur un langage conventionnel, presque rituel, d’une haute tenue s’imposant d’elle-même ! On ne se sent plus dominé par la phrase, par le mot dans son sens propre. Coulés dans un moule immuable qui assure suffisamment leur valeur expressive, ils ne réclament plus aucun commentaire. [...] Telle fut aussi, pendant des siècles, vis-à-vis de la musique, l’attitude de l’Église qui, par ce moyen, l’empêchait de verser dans la sentimentalité et, partant, dans l’individualisme. » Et plus loin : « De même que le latin, dont on ne se sert plus

Archétype et monolithe ANDRé BOUCOURECHLIEV

dans la vie courante, m’imposait une certaine tenue, le langage musical, lui aussi, requérait une forme de convention qui pût retenir la musique dans des bornes rigoureuses et l’empêcher de s’épandre au gré des divagations trop souvent périlleuses d’un auteur. »

Tout Stravinski est dans ce texte. Celui des Noces, celui d’Œdipus Rex, celui, enfin, des Requiem Canticles. Car le « Protée » n’a jamais véritablement changé : il a toujours cherché le rite et le langage du rite (même dans ses ballets !), l’archétype, le supra-individuel, et a haï le sentimental. Chaque mot du texte capital cité plus haut atteste de cette attitude, constitue une clef pour sa musique, de quelque « période » qu’elle soit.

Œdipus Rex (dont le mythe fondateur sera résumé à haute voix par le récitant) était destiné à célébrer – gratis, et ce n’est pas peu dire ! – les vingt ans d’activité de Diaghilev à la tête des Ballets russes. C’était un cadeau soi-disant tenu secret, dont évidemment le destinataire eut vent et qu’il qualifia de « cadeau très macabre ». Car la vision scénique qu’en avait l’auteur était une vision pétrifiée : il s’agissait d’une « glaciation du drame dans la musique » (écrit Stravinski dans Dialogues & a Diary). Chœur immobile, solistes qui ne s’adressent point l’un à l’autre, mais au public, tous portant des masques afin d’être dépersonnalisés. Ainsi l’accent est mis non sur le sort des personnages, mais sur le Destin qui les agit. « Non le destin des personnes, mais la personne du destin », écrit encore l’auteur sur ses vieux jours. Les effets de cette conception, qui fait pour nous aujourd’hui l’intérêt principal de l’ouvrage, furent immédiats : l’insuccès total, trois seules représentations (en concert, pour des

raisons économiques) : Diaghilev l’avait prévu. L’œuvre fut reprise l’année suivante à Berlin, sous la direction, magistrale semble-t-il, de Klemperer, mais sans plus de succès...

Œdipus Rex est une œuvre composite qui se réfère non à quelque style du passé, comme tant de pièces de Stravinski de cette époque, mais à tous les styles et toutes les époques, de Haendel à Meyerbeer et du Moyen-Âge à Verdi, avec force détails stylistiques propres à chacun, le tout concourant à engendrer un grand malaise chez l’auditeur. Chaque personnage de l’œuvre parle dans son style propre, emprunté à l’histoire de la musique. Le pompiérisme meyerbeerien, notamment, est comme voulu, poussé jusqu’à l’insupportable. Son représentant privilégié est Créon, sa tonalité – l’ut majeur le plus insistant. Démarche intellectuelle, dirait-on ; à la limite, démarche perverse qui demande une écoute au troisième, au quatrième degré...

Tirésias adopte, quant à lui, un style « classique » qui rappelle celui du Commandeur dans Don Giovanni. Le Messager choisit, de son côté, le style modal d’église, accompagné d’une flûte décorative et... d’un contrebasson ! Le Berger, enfin, est chromatique et forcément « pastoral » – c’est-à-dire suivi par un cor anglais en bourdon ; on sait que la famille des hautbois peut être associée à la « nature ».

Venons-en aux protagonistes. À Jocaste appartiennent les grands déploiements verdiens, dans leurs formes consacrées (récitatif, aria, cabaletta, etc.). La ligne vocale est brillante, l’archétype de l’opéra réside dans une écriture méticuleusement élaborée. Si le récitatif dramatique qui ouvre le second acte est un des

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morceaux pseudo-verdiens les plus fidèles (et caricaturaux), le sommet en est atteint par le fameux « Oracula, oracula » – un moment d’une insistance véritablement sadique. L’orchestre accompagne par accords répétés dans le plus pur style pompier.

Si le style vocal de Jocaste est globalement placé sous le signe d’Aida (dépourvu cependant d’orientalismes), Œdipe, de son côté, assume tous les styles, du pompeux haendélien au bel-cantesque, tour à tour diatonique, avec un penchant pour la tonalité de mi bémol majeur, et chromatique lorsque l’expression symbolisée des « sentiments » l’exige. C’est dans la puissance génératrice du cliché que réside l’intérêt principal du couple Œdipe-Jocaste (ainsi d’ailleurs que celui des autres personnages). Ils cristallisent toutes les formules consacrées de l’expression théâtrale d’un opéra sans âge. Ce qui rend ce répertoire « expressif » non seulement supportable mais digne de toute notre attention, dans le cadre de l’oratorio profane qu’est Œdipus Rex, c’est le fait qu’il est pétrifié.

Le style du chœur, comme celui d’Œdipe, et contrairement à celui des autres personnages, eux statiques, est évolutif, caméléonesque, voire agité ! Il est de toutes les situations, prend le parti de tous et de chacun, supplie, acclame, s’émerveille, honnit ou glorifie. Il use de toutes les formes d’écriture, il est homophonique, hétérophonique, polyphonique, et se réfère avec la même aisance au style de Haendel, au pompiérisme romantique et même aux formes chorales russes à la Moussorgski ou Glinka. Le « Gloria » d’Œdipe répond au « Gloire à notre tsar Boris ! ».

L’orchestre d’Œdipus Rex est d’écriture presque exclusivement verticale, formant des couleurs du plus bel effet, mais froides. Il fait penser souvent à quelque gigantesque orphéon (qu’il n’est pas), à la façon de Berlioz. Ses aspects les plus stravinskiens se révèlent dans les passages « fins », ceux qui

évitent le symphonisme. C’est là que l’on trouve les plus précieux clichés instrumentaux, dessinés d’une main habile et ironique, comme par exemple les « basses d’Alberti » du cor solo, ou du basson, lorsqu’Œdipe se souvient de son crime (« Senem in trivio kekidi »). Kekidi ? De peur de voir les mots prononcés différemment, le compositeur les écrit volontiers « comme ils s’entendent », à la manière allemande, – ce qui rend la lecture de la partition pénible. Il faut aussi donner une mention spéciale à la fanfare annonçant le suicide de Jocaste, après le « Lux facta est » d’Œdipe. « La tête divine de Jocaste est morte », dit alors le récitant. Fanfare théâtrale s’il en fut, voire fanfare de cinéma : Stravinski, qui adorait ce passage, avouait sur le tard qu’il lui évoquait « les trompettes ternies de la Twentieth Century Fox »...

Reste le problème du Récitant qui raconte au public les grandes lignes du mythe immémorial. Ce fut une idée de Cocteau qui s’en réservait le rôle, idée entérinée par Stravinski, mais jamais complètement « digérée », semble-t-il. Au soir de sa vie, le compositeur avouait « détester la trouvaille du récitant »1[…].

Après toutes ces réserves, y compris celles du compositeur, on peut se demander pourquoi Œdipus Rex continue d’exister et d’être repris d’une scène ou d’un concert à l’autre. C’est, nous semble-t-il, qu’il est de pierre, inentamable, traversant les esthétiques en évolution comme un monolithe, donnant une claque violente au sentimentalisme, voire aux séquelles du romantisme, et se moquant de l’histoire et de ses avatars heureux et malheureux. Cette œuvre exige qu’on la comprenne avec l’intellect plus qu’avec la sensibilité ; ce n’est pas chose facile : Œdipus Rex est une des œuvres les plus coriaces du XXe siècle.

1. [Note de l’éditeur : dans la production de Peter Sellars, le texte du narrateur a été complètement réécrit pour être déclamé par une comédienne jouant le rôle d’Antigone et empruntant des répliques aux tragédies de Sophocle.]

Cet article d’André Boucourechliev (1925-1997), auteur d’une monographie de référence sur Stravinski parue chez Fayard, a été commandé et publié par le Théâtre du Châtelet en 1996. Nous remercions le Théâtre du Châtelet de nous avoir autorisés à le reproduire.

Masque de Jocaste © Elias Sime

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Dans le courant de l’hiver 1929, Stravinski reçoit du Boston Symphony Orchestra et de son chef Serge Koussevitsky la proposition d’écrire une œuvre symphonique pour le cinquantième anniversaire, en 1930, du prestigieux ensemble – une proposition qui va au devant du désir propre du compositeur de se lancer dans une œuvre de grande envergure. Et nous le voyons, dans ses Chroniques, définir avec la précision qui est la sienne le domaine symphonique, à partir de ses positions personnelles : « La forme de la symphonie telle qu’elle nous a été léguée par le XIXe siècle et qui a vu son épanouissement à une époque dont les idées et le langage nous sont d’autant plus étrangers que nous en sommes sortis, me séduisait fort peu. Comme pour ma Sonate, je voulus créer un tout organique sans me conformer aux différents schémas adoptés par l’usage, mais en conservant à ma pièce l’ordre périodique par lequel la Symphonie se distingue de la Suite qui, elle, n’est qu’une succession de morceaux à caractère varié. »

Comment contourner le schéma de la symphonie romantique ? Tel est très exactement le problème que Stravinski cherche à résoudre ici en adoptant un matériau et une écriture étrangers au genre, qui détermineront son renouveau. « Dans mon idée, ma symphonie devrait être une œuvre à grand développement contrapuntique et pour cela j’avais besoin d’élargir les moyens qui seraient à ma disposition. Finalement je m’arrêtai à un ensemble choral et instrumental dans lequel ces deux éléments seraient mis au même rang, sans aucune prédominance de l’un sur l’autre. En cela mon point de vue sur les rapports mutuels des parties vocales et instrumentales coïncidait avec celui des vieux maîtres de la musique contrapuntique qui, eux aussi, les traitaient en

égales et ne réduisaient ni le rôle des chœurs à un chant homophone, ni la fonction de l’ensemble instrumental à celle d’un accompagnement. »

Grâce à la présence des chœurs, Stravinski pourra, en outre, donner libre cours à l’inspiration religieuse qui est la sienne, surtout à cette époque. Quant au choix des textes, il se portera tout naturellement vers les psaumes de David – notamment vers le Psaume 150 qui est louange de Dieu par la musique ; quelques fragments des Psaumes 78 et 39 le compléteront.

La Symphonie de Psaumes fut composée à Nice et Echarvines entre janvier et août 1930, dans un état, dira Stravinski plus tard, « d’ébullition religieuse et musicale ». Elle porte l’inscription suivante : « Cette symphonie composée à la gloire de Dieu est dédiée au Boston Symphony Orchestra à l’occasion du cinquantième anniversaire de son existence. »

Fidèle à ses conceptions, Stravinski ne cherche pas ici à « exprimer » sa foi personnelle sur le mode lyrique, mais à inventer des formes musicales religieuses hautement significatives par elles-mêmes. Ansermet, qui dirigea la création européenne de l’œuvre le 13 décembre 1930 à Bruxelles, en même temps que Koussevitsky à Boston, a dit que la Symphonie de Psaumes exprimait la religiosité des autres – celle d’un chœur imaginaire dont le chœur qui chante effectivement serait un analogon. C’est ainsi que Stravinski, une fois de plus, dépasse la subjectivité et parle « à travers la foi imaginée d’une congrégation anonyme », selon l’expression frappante d’E.W. White. Mais il en est ainsi de toute sa musique religieuse : elle ne dit ni je, ni tu, mais nous.

La religiosité des autres ANDRé BOUCOURECHLIEV

Texte extrait de la monographie d’André Boucourechliev Stravinski, Fayard, 1982.

Masque d’Antigone © Elias Sime

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Biographies

ESa-PEkka SaLonEn / DIrECtIon muSICaLELe chef d’orchestre et compositeur finlandais Esa-Pekka Salonen occupe une place de choix dans le paysage musical actuel. Il est chef principal et conseiller

artistique de l’Orchestre Philharmonia de Londres et chef émérite de l’Orchestre philharmonique de Los Angeles, où il a exercé la fonction de directeur musical de 1992 à 2009. Directeur artistique et co-fondateur du Baltic Sea Festival, il est aussi compositeur en résidence auprès de l’Orchestre philharmonique de New York. Salonen a dirigé l’Orchestre Philharmonia au Festival International d’Édimbourg, aux BBC Proms, ainsi qu’en tournée en Suisse comme en France. Il dirige par ailleurs le Festival Myths and Rituals consacré à Stravinski. Il est invité à se produire avec d’autres orchestres tels que l’Orchestre symphonique de la Radiodiffusion bavaroise, l’Orchestre symphonique de la NDR, l’Orchestre philharmonique de Vienne, l’Orchestre symphonique de Chicago, l’Orchestre philharmonique de New York, l’Orchestre de Paris, l’Orchestre symphonique de la Radio suédoise et l’Orchestre

philharmonique royal de Stockholm. Cette saison, il dirige entre autres Elektra de Strauss (production du Festival d’Aix-en-Provence) au Metropolitan Opera de New York, Le Château de Barbe-Bleue de Bartók, ainsi que La Voix humaine de Poulenc à l’Opéra national de Paris. Compositeur confirmé, il est l’auteur de pièces symphoniques – LA Variations (1996), Foreign Bodies (2001), Insomnia (2002), Wing on Wing (2004) et Nyx (2011) – régulièrement exécutées. Son Concerto pour violon reçoit notamment le Grawemeyer Award. En 2014, l’Orchestre de la Tonhalle de Zurich joue en première mondiale Karawane pour chœur et orchestre. Parmi les orchestres amenés à reprendre cet ouvrage, citons l’Orchestre symphonique de la Radio suédoise, l’Orchestre symphonique de la Radiodiffusion bavaroise, l’Orchestre philharmonique de Los Angeles et l’Orchestre philharmonique de New York. Avec la collaboration de l’Orchestre Philharmonia, Esa-Pekka Salonen a monté plusieurs projets multidisciplinaires – RE-RITE et Universe of Sound – permettant au public de diriger, jouer et se mouvoir au sein du Philharmonia par le biais de projections vidéos. Il développe également une application pour iPad appelée The Orchestra.

Lauréat du MacArthur Fellowship, du Erasmus Prize, du Lillian Gish Prize ou encore du Polar Music Prize, le metteur en scène américain Peter Sellars se fait notamment

connaître grâce à ses mises en scène d’œuvres lyriques des XXe et XXIe siècles. Il travaille ainsi sur des partitions de Hindemith, Ligeti, Messiaen ou encore Stravinski et participe à la création de nombreux opéras de John Adams, dont Nixon in China, The Death of Klinghoffer, El Niño, Doctor Atomic, A Flowering Tree et The Gospel According to the Other Mary. Il met régulièrement en scènes des œuvres de la compositrice finlandaise Kaija Saariaho, et collabore avec la romancière Toni Morrison et le compositeur et chanteur malien Rokia Traoré pour la création de Desdemona, pièce musicale donnée dans les plus grandes villes d’Europe et des États-Unis. Collaborateur privilégié du Dutch National Opera, de l’English National Opera, du Lyric Opera

de Chicago, de l’Opéra national de Paris, du Festival de Salzbourg et de l’Opéra de San Francisco, il dirige également plusieurs festivals, dont le New Crowned Hope à Vienne, pour lequel il invite en 2006 des artistes issus de champs et de milieux culturels variés afin de célébrer les 250 ans de la naissance de Mozart. Peter Sellars est professeur à l’Université de Californie de Los Angeles et membre de l’Académie américaine des arts et des sciences. Récemment, il dirige une production de The Indian Queen (Purcell) et met en espace une version de concert de Pélleas et Mélisande (Debussy), interprétée par l’Orchestre philharmonique de Berlin. Il collabore aussi, en 2015, avec un groupe de danseurs de la communauté de Flex dance de New York et avec Reggie Gray, pionnier de ce style chorégraphique, afin de créer le spectacle Flexn qui met en avant les injustices sociales aux États-Unis. En 2016, il est directeur artistique du Festival de musique d’Ojai à l’occasion du 70e anniversaire de la manifestation. Il s’associera, à l’automne prochain, à la Los Angeles Master Chorale

pour mettre en scène Les Larmes de Saint Pierre d’après le livre de madrigaux de Roland de Lassus. Après Zaïde (Mozart) en 2008 et Iolanta / Perséphone (Tchaïkovski /

Stravinski) en 2015, Œdipus Rex / Symphonie de Psaumes (Stravinski) est son troisième spectacle au Festival d’Aix-en-Provence.

Artiste multidisciplinaire d’origine éthiopienne, EliasSime s’intéresse essentiellement à la sculpture en relief, à la performance artistique et à l’architecture. Depuis plus de

vingt-cinq ans, il crée des collages et des assemblages sculpturaux grâce à des objets trouvés, pouvant aller de la carte mère d’un ancien téléphone portable à du bois qu’il travaille de manière purement instinctive, en passant par du fil, des boutons, du plastique, des tissus, des peaux d’animaux, des bouchons de bouteilles, ainsi que des éléments organiques comme de la boue ou de la paille. Une grande partie des objets qu’il collectionne provient du grand marché d’Addis Abeba. Depuis plus de dix ans, il sillonne les villages de son pays natal avec l’anthropologue Meskerem Assegued, afin de mieux comprendre les origines culturelles et historiques de son instinct artistique. Il s’intéresse

tout particulièrement aux anciens rituels toujours en activité et recueille toutes sortes d’histoires, de pratiques vernaculaires et d’objets. La construction du Centre d’Art contemporain de Zoma en Éthiopie illustre le résultat de ses recherches anthropologiques. Ses créations ont été exposées dans le monde entier, comme à la Biennale de l’Art africain contemporain de Dakar au Sénégal, au New Crowned Hope Festival de Vienne, à la galerie Haunch of Venison de Londres, au Metropolitan Museum of Art de New York, au Studio Museum de Harlem, ainsi qu’aux musées d’art de Santa Monica et du Dakota du nord. Certaines de ses œuvres font partie de collections permanentes comme à Jérusalem, au Musée d’Art de Miami et au Musée Masashi de Tokyo. Son travail pour la production d’Œdipus Rex de Stravinski mise en scène par Peter Sellars constitue sa première contribution artistique à l’opéra.

PEtEr SELLarS / mISE En SCènE

ELIaS SImE / SCuLPturES

Dunya ramICova / CoStumES

La créatrice de costumes Dunya Ramicova a plus de cent cinquante spectacles à son actif, pour le théâtre, l’opéra, le ballet, la danse, le cinéma ou encore la télévision. Professeur émérite à l’Université de Californie, elle enseigne son art depuis de nombreuses années. Ses créations sont portées sur les plus grandes scènes du monde, telles que le Metropolitan Opera de New York, le Covent Garden de Londres, le Festival de Glyndebourne, le Scottish Opera, le Festival de Salzbourg, le Théâtre du Châtelet, l’Opéra national de Lyon, l’Opéra de San Francisco, le Lyric Opera de Chicago, le Guthrie Theater, le Lincoln Center ou encore le Mark Taper Forum. Son étroite collaboration avec le metteur en scène Peter Sellars donne naissance à plus d’une cinquantaine de productions, dont plusieurs créations contemporaines

comme El Nino, Nixon in China et The Death of Klinghoffer de John Adams (lauréat du Prix Pulitzer), The Peony Pavilion de Tan Dun et Saint François d’Assise d’Olivier Messiaen. Ils travaillent également ensemble sur un cycle Mozart / Da Ponte (Don Giovanni, Così fan tutte et Les Noces de Figaro), édité en DVD par Decca. Plus récemment, Dunya Ramicova collabore avec Peter Sellars pour The Indian Queen de Purcell donné à l’Opéra de Perm ainsi qu’au Teatro Real de Madrid. En 2013, elle participe, toujours avec Sellars, à la première mondiale d’un autre opéra de John Adams, The Gospel According to the Other Mary, spectacle créé à la Philharmonie de Los Angeles avant d’être repris pour une tournée européenne.

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HELEnE SIEBrItS / CoStumESTitulaire d’un Master en Beaux-Arts décerné par l’École de Théâtre, de Film et de Télévision de l’Université de Californie à Los Angeles (UCLA), Helene Siebrits

est membre de l’United Scenic Artists of America, une organisation qui regroupe les différents acteurs du monde du spectacle. Elle est responsable de la formation en costume au sein du département de théâtre de l’Université de l’Ohio. Elle travaille aussi bien pour le cinéma que pour le théâtre, l’opéra ou encore la danse, et conçoit les costumes pour différentes manifestations telles que le Festival Antigonish en Amérique de Nord, ainsi que les festivals Shakespeare

à l’Opéra de Munich ainsi que dans Silent Night (Kevin Puts) à l’Opéra de Montréal. En concert, il chante la partie de ténor solo dans Die erste Walpurgisnacht de Mendelssohn au Carnegie Hall de New York avec l’orchestre de Saint Luke dirigé par Pablo Heras-Casado, ainsi que dans le Requiem de Mozart. Cette saison, il aborde plusieurs nouveaux rôles, dont les rôles-titres de Peter Grimes (Britten) au Theater an der Wien et de Werther (Massenet) à l’Opéra lyrique de

de Santa Cruz, de l’Illinois et du Texas. Elle collabore également avec plusieurs théâtres comme le California Shakespeare Theatre de Berkley, l’American Musical Theatre de San Jose, le South Coast Repertory Theatre et l’Opéra de Santa Fe. Elle participe à de nombreuses productions du metteur en scène Peter Sellars, dont Griselda (Vivaldi) à l’Opéra de Santa Fe, Nixon in China (John Adams) au Metropolitan Opera de New York, Œdipus Rex / Symphonie de Psaumes (Stravinski) à Los Angeles et à l’Opéra de Sydney, The Gospel According to the Other Mary (John Adams) à la Philharmonie de Los Angeles et en tournée européenne, ainsi que Iolanta / Persephone (Tchaïkovski / Stravinski) au Teatro Real de Madrid, repris au Festival d’Aix-en-Provence en 2015.

JamES F. IngaLLS / LumIèrELe créateur lumière James F. Ingalls apporte sa contribution à des productions relevant aussi bien de l’opéra que du théâtre ou de la danse. Au théâtre, il travaille notamment

à Broadway pour la pièce Glengarry Glen Ross de David Mamet, mettant en scène Al Pacino et Bobby Cannavale, ainsi que pour plusieurs festivals. Il met également en lumière de nombreux ballets, parmi lesquels La Belle au bois dormant (Tchaïkovski) à Milan et à New York, et collabore régulièrement avec la compagnie de danse de Mark Morris, notamment pour The Hard Nut inspiré du Casse-noisette de Tchaïkovski et pour Mozart Dances. Depuis plus de trente ans, il travaille avec le metteur en scène Peter Sellars, en particulier pour les créations mondiales d’opéras de John Adams (Nixon in China, The Death of Klinghoffer, I Was Looking at the Ceiling and Then I Saw the Sky, Doctor Atomic et The Gospel According to the Other Mary) et de Kaija Saariaho (L’Amour de loin, Adriana

Mater, La Passion de Simone et Only the Sound Remains). Il conçoit également les lumières pour d’autres productions lyriques mises en scènes par Sellars, dont The Indian Queen (Purcell) à l’English National Opera, au Teatro Real de Madrid et à l’Opéra de Perm, Saint François d’Assise (Messiaen) au Festival de Salzbourg et à l’Opéra national de Paris, Jules César (Haendel) à Nanterre ou encore Tristan und Isolde (Wagner) à l’Opéra national de Paris, à la Philharmonie de Los Angeles et avec la Canadian Opera Company. Il collabore régulièrement avec des institutions prestigieuses, telles que le Metropolitan Opera de New York pour Les Troyens (Berlioz), Orphée et Eurydice (Gluck), Salomé (Strauss), An American Tragedy (Picker), Le Joueur (Prokofiev), Les Contes d’Hoffmann (Offenbach) et Wozzeck (Berg), le Théâtre Mariinsky pour Guerre et Paix (Prokofiev) et Le Vaisseau fantôme (Wagner), ainsi que le Festival d’Aix-en-Provence pour Zaïde (Mozart) et Iolanta / Perséphone (Tchaïkovski / Stravinski).

JoSEPH kaISEr, ténor / ŒDIPE partage fréquemment la scène avec la soprano Renée Fleming. En tant que soliste, il se produit dans Le Paradis et la Péri de Schumann, le Requiem de Berlioz, la Neuvième Symphonie de Beethoven ainsi que dans plusieurs œuvres de Bruckner. Il prend également part à plusieurs nouvelles productions dont celle de Salomé (Strauss) mise en scène par Sir David McVicar au Covent Garden de Londres et celle d’Alceste (Gluck) mise en scène par Christof Loy au Festival d’Aix-en-Provence. La saison dernière, il fait ses débuts à l’Opéra de Zurich en tant que Michel dans Juliette de Martinu, sous la direction de Fabio Luisi. Il chante également dans Arabella (Strauss)

Boston. Il incarne également pour la première fois Don José (Carmen, Bizet) avec l’Orchestre symphonique de Montréal sous la direction de Kent Nagano et chante dans Alceste (Gluck) à l’Opéra de Vienne. Il se produit aussi en Australie dans le Te Deum de Berlioz avec l’Orchestre symphonique de Sydney dirigé par Charles Dutoit, ainsi qu’au Festival d’Aix-en-Provence avec le rôle-titre d’Œdipus Rex (Stravinski).

vIoLEta urmana, SoPrano / JoCaStENée en Lituanie, la soprano Violeta Urmana est lauréate du Royal Philharmonic Society Award et détentrice d’un diplôme honorifique de l’Université de Musique

et de Théâtre de Vilnius. C’est avec les rôles de Kundry (Parsifal, Wagner) et d’Eboli (Don Carlo, Verdi) qu’elle fait ses débuts. Récemment, elle chante dans plusieurs opéras de Verdi dont Un bal masqué, La Force du destin, Macbeth, Attila ou encore Aida et incarne le rôle-titre de La Gioconda (Ponchielli), de Médée (Cherubini), de Tosca (Puccini), de Norma (Bellini), d’Iphigénie en Tauride (Gluck) et d’Ariane à Naxos (Strauss). Elle est également Brünnhilde dans Siegfried, Sieglinde dans La Walkyrie et Isolde dans Tristan et Isolde de Wagner. Elle se produit sur les plus grandes scènes du monde, dans les festivals de Bayreuth, Salzbourg, Aix-en-Provence et Édimbourg, ainsi qu’aux BBC Proms de Londres. Elle collabore régulièrement avec des chefs tels

D’origine canadienne, Joseph Kaiser se produit sur les plus grandes scènes du monde, comme au Metropolitan Opera de New York où il assume régulièrement des premiers

rôles. Il participe à plusieurs productions données au Festival de Salzbourg dont Theodora de Haendel et Eugène Onéguine de Tchaïkovski, toutes deux disponibles en DVD. Il collabore régulièrement avec des chefs tels que Plácido Domingo, Daniel Barenboim, Philippe Jordan, Sir Simon Rattle ou encore Kirill Petrenko et

que Daniel Barenboim, Bertrand de Billy, Riccardo Chailly, James Levine, Fabio Luisi, Zubin Mehta, Riccardo Muti, Sir Simon Rattle, Esa-Pekka Salonen et Christian Thielemann. En récital et en concert, elle interprète Mahler, Richard Strauss, Schœnberg, Berlioz, Wagner et Verdi, en Europe, aux États-Unis ainsi qu’au Japon. Sa discographie est notamment composée d’opéras de Verdi et de Wagner, de Lieder de Mahler, Zemlinsky, Richard Strauss, Berg et Liszt ainsi que de La Mort de Cléopâtre de Berlioz, du Château de Barbe-bleue de Bartók et du Rossignol de Stravinski. Elle incarne également Kundry dans le film documentaire de Tony Palmer, The Search for the Holy Grail. Durant la saison 2015-2016, elle chante Azucena (Le Trouvère, Verdi) à Amsterdam, Santuzza (Cavalleria rusticana, Mascagni) à New York, Kundry (Parsifal) et Judith (Le Château de Barbe-Bleue) à Vienne, où elle incarne aussi Amneris (Aida, Verdi), avant de reprendre ce rôle au Metropolitan Opera de New York et dans les arènes de Vérone.

SIr WILLarD WHItE, Baryton-BaSSE / Créon / tIréSIaS / LE mESSagEr Né en Jamaïque, Sir Willard White commence sa formation musicale dans son pays natal avant de poursuivre ses études à la Juilliard School de New York. C’est dans l’opéra de

cette ville qu’il fait ses débuts en 1974. En 1989, il joue Othello dans la pièce éponyme de Shakespeare, mise en scène par Trevor Nunn pour la Royal Shakespeare Company. Il est régulièrement invité aux Proms en tant que soliste et se produit avec de nombreux orchestres tels que le London Symphony Orchestra, l’Orchestre royal du Concertgebouw, ainsi que les orchestres philharmoniques de New York et de Los Angeles. Il chante notamment sous la direction de Sir Simon Rattle, d’Esa-Pekka Salonen ou encore de Charles Dutoit. Récemment, il incarne le Commandeur (Don Giovanni, Mozart) au Théâtre royal de la Monnaie à Bruxelles, Wotan (L’Or du Rhin, Wagner) au Théâtre Mariinsky, Klingsor (Parsifal, Wagner) au Covent

Garden de Londres, Hercule (Alceste, Gluck) au Teatro Real de Madrid, Arkel (Pelléas et Mélisande, Debussy) au Metropolitan Opera de New York et Goriantchikov (De la maison des morts, Janácek) au Staatsoper de Berlin. Il participe également à la création mondiale de l’opéra Babylon de Jörg Widmann à Munich et chante dans Tannhäuser (Wagner) à l’Opéra royal du Danemark. Par ailleurs, il donne Pelléas et Mélisande (Debussy) et Porgy and Bess (Gershwin) en version de concert avec l’Orchestre philharmonique de Berlin. Durant la saison 2014-2015, il chante notamment les rôles de Trinity Moses dans Grandeur et décadence de la ville de Mahagonny de Kurt Weil, de Ibn-Hakia dans Iolanta de Tchaïkovski et de Vodník dans Rusalka de Dvorák. Cette saison, il retourne sur les scènes du Covent Garden de Londres, de l’Opéra national de Paris et au Dutch National Opera. Sir Willard White est nommé Commandeur de l’ordre de l’Empire britannique en 1995 et anobli par la Reine d’Angleterre en 2004. Il préside actuellement le Royal Northern College of Music de Manchester.

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CHŒur orPHEI Drängar/ CHŒurFondé à Uppsala (Suède) en 1853, le Chœur Orphei Drängar (littéralement, les « serviteurs d’Orphée ») est un ensemble vocal masculin. Placé sous la direction de Cecilia Rydinger Alin depuis 2008, il ne cesse d’évoluer et d’élargir l’éventail de ses activités, tant au niveau du répertoire et du format des concerts, qu’au niveau du choix des salles où il se produit. Dirigé par Hugo Alfvén, Eric Ericson ou encore Robert Sund par le passé,

il se produit en concert sur les plus grandes scènes du monde comme le Carnegie Hall et le Lincoln Center de New York, le Royal Albert Hall de Londres, le Symphony Hall d’Osaka et le Musikverein de Vienne. Il collabore régulièrement avec des chefs comme Anders Ehrling, Esa-Pekka Salonen et Leif Segerstam, ainsi qu’avec de grands noms de l’opéra tels que Nicolai Gedda, Elisabeth Söderström, Peter Mattei ou Malena Ernman.

JoSHua StEWart, ténor / LE BErgErLe ténor Joshua Stewart est originaire de la Nouvelle Orléans, où il commence par étudier le chant jazz. Diplômé du Curtis Institute of Music de Philadelphie, il se

perfectionne auprès de Fred Carama, Margreet Honig, Rudolf Piernay, Brigitte Fassbaender et Marilyn Horne. Durant la saison 2012-2013, il est membre de l’opéra studio de l’Opéra de Munich où il participe à plusieurs productions, dont la création mondiale de Babylon de Jörg Widmann. Particulièrement intéressé par la musique contemporaine, il se fait remarquer pour son interprétation du rôle du Capitaine dans Wozzeck de Berg. Son répertoire comprend notamment les rôles du Comte Almaviva (Le Barbier de Séville, Rossini), de Tom Rakewell (The Rake’s Progress, Stravinski) de Nemorino (L’Élixir d’amour, Donizetti), de Prunier (La Rondine, Puccini) et du Comte de Libenskof (Le Voyage à Reims, Rossini). Il participe à la première production philadelphienne d’Antony and Cleopatra de Barber en

collaboration avec l’Opéra-Théâtre de Curtis, le Centre de performance artistique de Kimmel et l’Opéra de Philadelphie. En concert, il chante les parties solistes du Messie de Haendel, des Carmina Burana d’Orff, du Requiem de Mozart ainsi que de la Lauda per la natività del Signore de Respighi. Il donne des récitals aux États-Unis et en Europe et est invité à se produire au Festival de musique de Boyne, au Festival d’Aix-en-Provence, au Rossini Opera Festival de Pesaro, ainsi qu’au Festival de musique de Marlboro. Récemment, il incarne le Comte dans Mirandolina (Martinu) lors d’une tournée avec l’Opéra de Munich, Belmonte dans L’Enlèvement au sérail (Mozart) à Fribourg et à Lausanne, Don Ottavio dans Don Giovanni (Mozart) à l’Opéra de Toledo, ainsi qu’Arturo dans Lucia di Lammermoor (Donizetti) à l’Opéra de Caroline du Nord. Cette saison, il chante entre autres les rôles d’Abdallo (Nabucco, Verdi) au Passionstheater d’Oberammergau et de Trin (La Fille du Far-West, Puccini) à la Scala de Milan sous la direction de Riccardo Chailly.

PauLInE CHEvILLEr, réCItantE / antIgonEAprès une année au Studio de formation théâtrale dirigé par Florian Sitbon et une deuxième au Studio d’Asnières, Pauline Cheviller entre en 2010 au Conservatoire national

supérieur d’art dramatique (CNSAD). Elle suit pendant trois ans la formation de Jean-Damien Barbin et découvre le théâtre de Maeterlinck, de Sony Labou Tansi et d’Antonin Artaud. Elle joue alors le rôle de Caesonia (Caligula, Camus), ainsi que celui d’Irina dans L’Homosexuel ou la difficulté de s’exprimer (Copi), mis en scène par Philippe Calvario. En parallèle de sa formation théâtrale, elle apparaît à la télévision et participe à plusieurs courts et moyens métrages. Elle tourne dans le dernier film d’Alexandre Arcady et obtient le premier rôle féminin dans le nouveau long métrage de Malik Chibane, Les Enfants de la chance, dont la sortie est prévue pour 2016. En 2014, elle participe à un projet de comédie musicale inspiré de

Salomé d’Oscar Wilde, et joue dans le spectacle L’Humanité d’après le poème allemand d’August Stramm, mis en scène par Thomas Bouvet. Elle contribue également à la création de Joël Dragutin au Théâtre 95 et incarne la Fille dans Affabulazione de Pasolini, mis en scène par Lucas Bonnifait. En juin 2014, elle participe à la création du Festival Lyncéus à Binic où elle joue les rôles de La fille aux cheveux nuit dans La Nef des Fous (Fadinard) mis en scène par l’auteur et de Calypso dans le spectacle d’Antoine Joly d’après L’Odyssée d’Homère. Elle prend également part au moyen métrage d’Antonin Fadinard d’après Les Justes de Camus.En 2015, elle est choisie pour le rôle principal d’un téléfilm produit par France 2 et réalisé par Léa Fazer, et joue Vue du pont (Arthur Miller) au Théâtre national de l’Odéon, avec Charles Berling et Caroline Proust, dans une mise en scène d’Ivo Van Hove. Cette saison, elle collabore avec le metteur en scène Peter Sellars à l’Opéra de Lyon pour Perséphone de Stravinski, avant de le retrouver au Festival d’Aix-en-Provence pour Œdipus Rex.

guStaF SJökvISt CHamBEr CHoIr / CHŒurFondé en Suède en 1994, le Chœur de Chambre Gustaf Sjökvist se produit dans le monde entier, des pays nordiques à l’Asie en passant par l’Europe, l’Afrique et les États-Unis. Il compte vingt-cinq enregistrements à son actif, dont plusieurs avec des artistes de renommée internationale tels que Edita Gruberová, Barbara Hendricks ou encore Malena Ernman. Grand défenseur de la musique contemporaine, son répertoire va de Francis Poulenc, Arnold Schœnberg et Olivier Messiaen à Einojuhani Rautavaara, VeljoTormis et Ingvar

Lidholm. Commanditaire de nombreuses pièces, il crée régulièrement des œuvres de musiciens contemporains suédois tels que Sven-David Sandström et Lars Edlund. Lors de la saison 2004-2005, l’ensemble fête son 10e anniversaire et demande pour l’occasion à plusieurs compositeurs d’écrire de la musique sur l’œuvre poétique du futur prix Nobel de littérature, Thomas Tranströmer. Récemment, il enregistre Kärlekens Tid, un disque avec des compositions de Benny Andersson, ancien membre du groupe ABBA.

SOPRANOS Erika Alfredsson Bohlin, Eva Casserstedt, Anna Grünfeldt, Andrea Kolk, Ulrika Kumlien, Ulrika Mörner, Sofie Rynefors, Malin Strömdahl

ALTOSMonica Eriksson, Sara Fahlander, Anna Högberg, Kristina Holmberg, Camilla Malinowsky, Eva Norling, Zandra Preston, Karin Victor

TéNORSBo Almgren, Rune Andersson, Erik Andrén Zachrisson, Per Bergeå af Geijerstam, Jens Carlander, Jun Chung, Olle Englund, Lars Engstrand, Anders Förare, Markus Forsman, Lionel Guy, Peter Hagland, Henrik Hallingbäck, Magnus Hjerpe, Mats Kumlien, Peter Lindahl, Tobias Luckey, Konrad Nilsson, Per-Henning Olsson, Hans Roslund, Pär Sandberg, Magnus Sjögren, Peter Stockhaus, Henrik Stolare, Magnus Store, Stefan Strålsjö, Peter Stureson, Anders Sundin, Henrik Sundqvist, Set Svanholm, Jon Svedin, Clas Tegerstrand, Olle Terenius, Magnus Törnerud, Sebastian Ullmark, Rafael Waters, Christian Wegmann, Thomas Werner, Maki Yamada

BARYTONS ET BASSESSamuel Åhman, Filip Backström, Nils Bergel, Gunnar Bergman, Christian Boytchev, Thomas Bälter Nordenman, Nils Edlund, Ludwig Engblom Strucke, Fredrik Fagerberg, Eric Hartman, Emil Ingmar, Boris Klanger, Jan Magnusson, Johan Morén, Ove Nee, Björn Niklasson, Mattias Nilsson, Anders Norell Bergendahl, Nils Pålbrant, Jacob Risberg, Carl Sandberg, Magnus Schultzberg, Anand Sharma, Stefan Simon, David Stålhane, Jesper Stenson, Tor Thomsson, Håkan Tribell, Martin Vallas, Stefan Wesslegård, Olle Westerberg, Fredrik Wetterkvist, Hans-Eric Wikström, Karl Ylikiiskilä

LaurEL JEnkInS, DanSEuSE / ISmènEAprès un Baccalauréat en arts au Lycée Sarah Lawrence, la chorégraphe et danseuse américaine Laurel Jenkins développe une approche innovante de la danse et du

mouvement en se familiarisant avec la Skinner Releasing Technique (SRT). Elle obtient en 2015 un diplôme d’études supérieures à l’Université de Californie à Los Angeles (UCLA) au sein du département de danse et des arts et cultures du monde. Installée à Los Angeles, Laurel Jenkins réalise des performances de danse

aussi bien en direct que sous forme de films. Elle a par ailleurs intégré en 2007 la compagnie de danse Trisha Brown avec laquelle elle ne cesse de collaborer. Ses performances sont notamment présentées à New York, Los Angeles, Berlin et Tokyo. Bénéficiant du soutien du Conseil culturel asiatique, Laurel Jenkins se rend l’hiver

dernier au Cambodge, plus précisément à Phnom Penh, pour développer un projet artistique intitulé Soma Path aux côtés de Chey Chankethya, directeur artistique d’Amrita Performing Arts. Au mois de mars 2016, elle se produit à Tokyo avec la Compagnie Trisha Brown dans In Plain Site.

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PHILHarmonIa orCHEStra Fondé en 1945, l’Orchestre Philharmonia de Londres compte parmi les meilleurs orchestres du monde. Reconnu pour la qualité de son jeu, pour son approche innovante du public, pour son utilisation des nouvelles technologies, pour sa politique éducative et pour ses résidences, il jouit à ce jour d’une impressionnante discographie et d’une solide réputation. En 2015, l’Orchestre a célébré ses 70 ans d’existence ainsi que le 20ème anniversaire de son programme de Résidences dont le rayonnement dépasse largement la dimension strictement nationale. En effet, c’est en 1995 qu’ont été fondés le Southbank Centre et le Bedford Corn Exchange. L’Orchestre Philharmonia a par ailleurs développé des partenariats avec The Montfort Hall de Leicester depuis 1997, avec The Anvil de Basingstoke depuis 2001 et, plus récemment, avec le Théâtre Marlowe de Canterbury ainsi que le Festival des trois chœurs. L’Orchestre Philharmonia, dont le chef principal et le conseiller artistique n’est autre qu’Esa-Pekka Salonen, présente plus de 160 concerts par an.

Environ 35 concerts par saison ont lieu au Royal Festival Hall où de grands projets musicaux voient le jour parmi lesquels City of Light: Paris 1900-1950 (2015), City of Dreams: Vienna 1900 -1935 (2009), Tristan et Isolde (2010), Infernal Dance: Inside the World of Béla Bartók (2011) et Woven Words à l’occasion du centenaire de Witold Lutosławski (2013). Plusieurs projets interactifs visant à élargir, diversifier et sensibiliser le public (RE-RITE, Universe of Sound: The Planets et l’application iOrchestra) sont également mis en place. Stravinski est à l’honneur lors des saisons 2015-16 et 2016-17 au cours desquelles apparaît le Festival Myths and Rituals. En outre, le 70ème anniversaire de l’orchestre est l’occasion de réunir plusieurs personnalités éminentes du panorama musical telles que le pianiste Lang Lang et le chef Vladimir Ashkenazy. La Symphonie n°8 de Bruckner est également dirigée par Andris Nelsons tandis que Jakub Hru ša présente la Symphonie n°3 de Mahler. Après une apparition en Chine sous la baguette de Vladimir Ashkenazy, l’Orchestre Philharmonia poursuit ses tournées en Suisse, en Espagne et en Suède.

Le principal partenaire international de l’Orchestre Philharmonia est Wuliangye.

HAUTBOISChristopher Cowie, Timothy Rundle COR ANGLAIS Sue Bohling CLARINETTES Mark van de Wiel, Laurent Ben Slimane BASSONS Robin O’Neill, Shelly Organ, Luke Whitehead

CORS Katy Woolley, Kira Doherty, Geremia Iezzi, Carsten Williams, Dick Gustavsson TROMPETTES Jason Evans, Mark Calder, Alistair Mackie

TROMBONES Byron Fulcher, Philip White TROMBONE BASSE David Stewart

TUBA Peter Smith TIMBALESAntoine Siguré, Stefan Gawlick

FoLkE aLIn/ CHEF DE CHŒurAprès des études au Collège royal de musique de Stockholm entre 1980 et 1984, Folke Alin obtient le poste de répétiteur et d’accompagnateur du Chœur Orphei Drängar. Depuis 1994,

il est également chef assistant de cet ensemble. De 1998 à 2014, il est en poste à l’Opéra royal de Suède en tant que chef de chœur, une activité qu’il exerce aussi à l’Opéra de Göteborg. Il est également répétiteur pour

le Chœur de la Radio suédoise, le Chœur de Chambre Eric Ericson et l’Opéra royal de Suède. Il collabore régulièrement avec le chef d’orchestre finlandais Esa-Pekka Salonen, notamment pour Roméo et Juliette de Berlioz, Karawane de Salonen, Gurrelieder de Schœnberg, Kullervo de Sibelius et The Rake’s Progress de Stravinski. Récemment, il s’occupe de la préparation du chœur pour une production de Macbeth de Verdi interprétée par l’Orchestre philharmonique royal de Stockholm et dirigée par Riccardo Muti.

SOPRANOS Lisa Alf, Saga Edgren, Ingvill Espedal, Marie Hagenfeldt, Susan Radif, Ebba Ulfsparre, Emilia Wikstedt, Mikaela Winderud

ALTOSSofia Ågren, Karolina Åsberg, Karin Bokvist, Helena Falsin, Sophia Frisell, Ida Hillerdal, Annika Isaksson, Åsa Pettersson

SoFIa vokaLEnSEmBLE / CHŒurFondé par son actuel directeur artistique Bengt Ollén en 1995, le Sofia Vokalensemble participe à de nombreuses compétitions vocales. En 2006, il remporte le Premier Prix au Concours de chœur de chambre Harald Andersén d’Helsinki. Il décroche également deux Premiers Prix au Grand Prix de Gorizia en Italie en 2008 et se distingue l’année suivante au Festival international de musique chorale de Bergen. Lauréat du Concours international de chant choral à Maribor en 2011 et du Grand Prix européen de chant choral en 2012, il est invité au 10e Symposium mondial de la musique chorale qui se tient à Séoul en 2014. L’ensemble se produit régulièrement

en Afrique du Sud, en Allemagne, en Slovénie, en Italie, à Hong Kong, en Irlande, en Grèce, au Venezuela, en Russie, ainsi que dans son pays d’origine, la Suède. Il donne de nombreux concerts à Stockholm, notamment à l’Église Sofia, à l’Hôtel de Ville, ainsi qu’au musée Skansen. Bach, Poulenc, Pärt et Schnittke tiennent une place centrale dans son répertoire. Il interprète également les créations mondiales de pièces de compositeurs nordiques tels que Jaakko Mäntyjärvi, Fredrik Sixten ou encore Karin Rehnqvist.

orCHEStrEPREMIERS VIOLONSZsolt-Tihamér Visontay, Sarah Oates, Nathaniel Anderson-Frank, Imogen East, Eleanor Wilkinson, Karin Tilch, Minhee Lee, Adrián Varela, Victoria Irish, Lulu Fuller, Eugene Lee, Soong Choo, Charlotte Reid, Diana Galvydyte

DEUXIèMES VIOLONSTamás Sándor, Emily Davis, Fiona Cornall, Samantha Reagan, Jan Regulski, Susan Hedger, Helena Buckie, Julian Milone, Paula Clifton-Everest, Gideon Robinson, Teresa Pople, Helen Cochrane ALTOSYukiko Ogura, Richard Waters, Samuel Burstin, Michael Turner, Cheremie Hamilton-Miller, Gwendolyn Fisher, Gijs Kramers, Joseph Fisher, Rebecca Carrington, Linda Kidwell

VIOLONCELLESTimothy Walden, Karen Stephenson, Eric Villeminey, Ella Rundle, Maria Zachariadou, Anne Baker, Deirdre Cooper, Judith Fleet CONTREBASSES Neil Tarlton, Christian Geldsetzer, Michael Fuller, Gareth Sheppard, Adam Wynter, Jeremy Watt FLÛTESSamuel Coles, June Scott, Keith Bragg PICCOLO Keith Bragg

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aIX-arLES-avIgnon, a3 Et … avEC vouS !

La Provence, héritière d’une tradition artistique exceptionnelle, a donné naissance à des festivals qui depuis plusieurs décennies rayonnent dans le monde entier et attirent un public local comme international.

L’offre artistique dont sont porteurs chaque année, de juin à septembre, nos trois festivals mais aussi bien d’autres partenaires culturels de cette région, est unique au monde par sa densité sur un territoire aussi concentré. Théâtre, danse, musique, opéra, arts plastiques, photographie : nous vous invitons à découvrir le travail des plus grands artistes en circulant d’un festival à l’autre.

Aujourd’hui plus que jamais, nous entendons unir nos forces pour accueillir les publics proches et lointains, et renforcer notre accessibilité aux plus jeunes, comme convaincre ceux qui ne se croient pas concernés de tenter l’expérience.

Le développement du numérique nous permet d’expérimenter des techniques innovantes en matière de création artistique, de diffusion, de sensibilisation et de participation des spectateurs.En 2015, nos 3 festivals ont réuni ensemble 336 000 spectateurs. Parmi eux, plus de 130 000 ont bénéficié de places gratuites ou de tarifs extrêmement réduits. Au total, 496 établissements scolaires auront été associés à nos activités.

Notre monde affronte aujourd’hui des défis majeurs, sociaux, écologiques, politiques… Nous partageons la conviction que les artistes offrent en partage des propositions essentielles pour une meilleure compréhension de ces enjeux et pour faire émerger les solutions durables qu’il nous faut inventer, aujourd’hui comme demain.

PouR LE FEsTivAL d’Aix-EN-PRovENCE BERNARd FoCCRouLLEPouR LEs RENCoNTREs d’ARLEs sAm sTouRdzéPouR LE FEsTivAL d’AvigNoN oLiviER Py

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Oedipus is the only child of Jocasta and of Laius, the king of Thebes. An oracle has warned his parents that their son will murder his father and marry his mother. Laius did not slay the baby, fearing the blood-guilt that would otherwise accrue, but pierced the child’s ankles, bound its feet together and abandoned it on a mountain. The child was found by a shepherd who took him to Polybus and Merope, the childless royal couple of Corinth. Oedipus grows to young manhood and hears it said that he is not the son of Polybus and Merope. He goes to consult the Delphic oracle and is told that he will murder his father and marry his mother.

Appalled by this horrifying prophecy Oedipus decides not to return to Corinth and to those whom he assumes to be his parents. He meets a chariot travelling in the other direction at a narrow crossroads close to Thebes; the charioteer orders him to give way, but Oedipus refuses. A man sitting in the chariot strikes at him with his stick, at which Oedipus kills the travelers, all except one who escapes.

Oedipus continues on his way and arrives in Thebes. The city is being terrorized by the Sphinx, the winged monster that sets a riddle to every person that it meets: if the riddle is answered incorrectly the passer - by is consumed. Oedipus is the first person to solve the riddle, at which the Sphinx casts herself from her cliff. Oedipus is greeted as the city’s savior as he rides into Thebes; he is granted the hand of Jocasta, the widow of king Laius who had been slain shortly before on the road to Delphi. Jocasta bears Oedipus two sons and two daughters, Antigone and Ismene.

Plague breaks out in the city in the twentieth year of Oedipus’ reign. King Oedipus sends Jocasta’s brother Creon to Delphi to ask the oracle what has caused this disaster. Creon states on his return that the plague has broken out because Laius’ death has not been avenged; the murderer still lives in Thebes and must be driven forth. Oedipus begins an investigation. He hears evidence from the blind seer Tiresias and from the only surviving witness to the murder at the crossroads. Even the shepherd who had once brought Laius’ son to king Polybus is questioned. As Oedipus and Jocasta realize the truth – that Oedipus has killed his father and married his mother – Jocasta hangs herself and Oedipus blinds himself by putting out his eyes.

Oedipus is expelled from Thebes by the new king Creon and wanders for many years with his eldest daughter Antigone. He dies peacefully near Athens.

Synopsis

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M. Philip PechayreMme Catherine StephanoffM. Michel VovelleM. et Mme Philip WilkinsonM. et Mme Robert Zolade

mEmBrES aCtIFSMelle Pascale Alfonsi Mme Laure Ayache SartoreM. et Mme Jean-Paul BaillyM. François BalaresqueM. Constant Barbas Mme Patricia BarbizetM. Bernard BaroneM. et Mme Christian Bauzerand M. et Mme Olivier BinderMme Annick Bismuth-CuenodM. et Mme Daniel CaclinMme Christine Cayol-MachenaudMme Marie-Claude CharMme Nayla Chidiac-GrizotMme Myriam de Colombi-VilgrainM. Didier CharletMme Nathalie CollM. Alan CravitzM. Pierre-Louis DauzierM. et Mme Olivier DuboisM. et Mme Philippe-Henri Dutheil M. et Mme Peter EspenhahnM. et Mme Christian Formagne

Mlle Stephanie FrenchMme Marceline GansM. Jean-Marie Gurné M. Elias KhouryMme Gabriele KippertM. Didier Kling M. Jean-Pol LallementM. Jean-Marc La Piana M. Jacques Le PapeM. et Mme Jacques LatilMme Marie-Thérèse Le LibouxMme Janine LevyM. Thierry MartinacheM. Nicolas MazetM. et Mme Jean-Pierre MégninM. et Mme Guillaume de MontrichardBaronne Sheila et Sir Barry NoakesMme Sylvie OuzielM. Didier PoivretMme Vanessa Quang-JulienMme Tara ReddiM. Olivier Renaud-ClémentM. et Mme Yves Roland-GosselinM. et Mme Jimmy RozeM. et Mme Anton van RossumM. et Mme Leonard SchrankM. et Mme Jacques-Olivier SimonneauMme Ninou Thustrup et M. Jean-Marc PoulinM. et Mme Jean-Renaud VidalMme Carole Weisweiller

méCènES FonDatEurSM. et Mme Laurence BlackallM. et Mme Christopher CarterM. Nicolas D. ChauvetThe Ettedgui Charitable TrustM. et Mme André HoffmannM. Michael Lunt

granDS méCènESM. et Mme Jean BaudardM. Jean-Louis BeffaMme Diane Britz-LottiM. et Mme Didier de CallataÿMme Ariane DandoisM. et Mme Bechara El KhouryM. Frédéric Fekkai et Mlle Shirin von WulffenM. et Mme Nicholas L.D. FirthM. et Mme Barden N. GaleM. et Mme Burkhard GantenbeinMlle Nomi Ghez et Dr. Michael S. SiegalM. et Mme Jean-Claude GruffatM. et Mme Alain HonnartBaron et Baronne Daniel JanssenM. et Mme Richard J. MillerMme Marie Nugent-Head et M. James C. MarlasM. et Mme Christian Schlumberger M. Pascal TallonM. et Mme Henri-Michel Tranchimand

mEmBrES BIEnFaItEurSBaron et Baronne Jean-Pierre BerghmansM. et Mme Jacques BouhetM. et Mme Walter ButlerM. François CasierM. et Mme François DebiesseM. Michel FrascaM. et Mme Charles GaveM. Alain GuyMme Sophie Kessler-Matière

M. et Mme Xavier MorenoM. Alessandro Riva et M. Nicolas BonnalM. Bruno RogerM. Etienne SalléM. et Mme Denis Severis

mEmBrES DonatEurSM. Jad ArissM. et Mme Thierry AulagnonM. et Mme Thierry d’ArgentM. et Mme Erik BelfrageM. et Mme André BenardM. et Mme Michel-Yves BolloréM. et Mme François BourneriasM. Eric BowlesM. et Mme Jordi CaballéMme Bernadette CervinkaMme Christelle Colin et M. Gen ObaMme Paz Corona et M. Stéphane MagnanM. et Mme Virgile DelâtreM. Roland DescouensM. et Mme Alain Douteaud M. et Mme Dominique DutreixMme Christine FererM. et Mme Charles-Henri FilippiM. Pierre-Yves Gautier M. et Mme Pierre GuenantDr. John A. Haines et Dr. Anand Kumar TiwariMme Yanne HermelinM. William Kadouch-ChassaingM. et Mme Raphaël KanzaM. et Mme Samy KingeM. Jean-Paul LabourdetteMme Danielle Lipman.W-BoccaraM. et Mme Michel LongchamptM. et Mme Jacques Manardo Mme Anne MausM. et Mme Meijer-BergmansM. Henri Paret

Plusieurs de nos mécènes souhaitent conserver l’anonymat. Liste arrêtée au 12 mai 2016.

Si vous souhaitez rejoindre les mécènes du Festival, vous pouvez nous contacter au +33 (0)4 42 17 43 56 – [email protected]

Board of trustees

IFILaF uSaM. Frédéric Fekkai Président

M. Jean-Claude Gruffat Président

M. Jacques Bouhet Trésorier

Mme Diane Britz-LottiM. Jérôme BrunetièreM. Jean-François DubosMme Edmée de M. FirthMme Flavia Gale Mme Robin HambroM. Richard J. MillerMme Marie Nugent-Head MarlasDr. Michael S. SiegalThe Honorable Anne Cox Chambers Honorary member of the founding board

IFILaF ukMme Jane Carter Présidente

M. Peter Espenhahn Trésorier

M. Laurence BlackallM. Jérôme BrunetièreMme Béatrice SchlumbergerM. David Syed

Les mécènes du Festival d’Aix-en-Provence

De nombreux mécènes français et étrangers soutiennent le développement du Festival d’Aix-en-Provence. Nous les remercions pour leur engagement à nos côtés, et plus particulièrement nos grands donateurs :m. et mme Rupert Hambro et la Fondation meyer pour le développement Culturel et Artistique.

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__________________________________________________________

membre SoutiensGPI & Associés

membres Bienfaiteurs Durance GranulatsSociété Ricard

membres Donateurs CEA CadaracheColas Midi-MéditerranéeCrédit Agricole Corporate & Investment Bank GrDF Groupe SNEFOriginal SystemOrkis Roland Paix Traiteur

membres associés Affiche +Alpinea ShippingBellini joaillier – horlogerBoutiques GagoBouygues Bâtiment Sud-EstCG ImmobilierCalissons du Roy RenéFinopsysJohn TaylorMas de Cadenet – Grand Vin de ProvenceOrtecSEMEPASociété de Courtage des Barreaux

LE CLUB CAMPRA Le Club Campra réunit des entreprises régionales, des commerçants, des professions libérales de secteurs et de tailles variés, désireux de soutenir le Festival. Par un acte citoyen, ils prennent part au rayonnement culturel de la région et favorisent l’accès à la culture pour tous

PARTENAIRES PROFESSIONNELS

PARTENAIRES MéDIAS

Les rencontres économiques d’aix-en-Provence se déroulent les 1er, 2 et 3 juillet 2016.

AIR FRAnCE, GROUPE POnTICELLI FRèRES, LVMH, MéCénAT MUSICAL SOCIéTé GénéRALE, SAInT-GObAIn APPORTENT éGALEMENT UNE CONTRIBUTION AU FESTIVALAudiens, British Council, Butard Enescot, Coffim, diptyque, Fondation CMA CGM, Fondation Crédit Coopératif, Les Vins de Provence.

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UN RÉSEAU ÉBOURIFFANTPlus de 1�000 destinations depuis Marseille via Paris grâce à l’un des plus

vastes réseaux au monde avec KLM et nos partenaires SkyTeam.

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ConSEIL D’aDmInIStratIonM. Bruno Roger *PrésidentM. Jean-François Dubos *Secrétaire généralMme Catherine Démier *TrésorièreM. Stéphane BouillonPréfet de Région, Préfet des Bouches-du-RhôneMme Régine HatchondoDirectrice générale de la création artistique, Ministère de la Culture et de la CommunicationM. Marc CeccaldiDirecteur régional des affaires culturelles, Ministère de la Culture et de la CommunicationMme Maryse Joissains MasiniMaire d’Aix-en-Provence, Président du Conseil de Territoire du Pays d’Aix, Vice-président de la Métropole d’Aix-Marseille-Provence M. Gérard BramoulléAdjoint au Maire, délégué au Festival d’Aix-en-ProvenceM. Jean-Claude Gaudin Président de la Métropole Aix-Marseille-Provence, Sénateur des Bouches-du-Rhône, Maire de MarseilleM. Philippe Charrin Vice-président du Conseil de Territoire du Pays d’Aix, délégué à la cultureMme Martine VassalPrésidente du Conseil départemental des Bouches-du-Rhône,représentée par Mme Sabine BernasconiVice-présidente déléguée à la cultureM. Christian EstrosiPrésident du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d’Azur,représenté par Mme Sophie JoissainsConseillère régionale et Vice-présidente déléguée à la culture, au patrimoine culturel et au tourismeM. Jean-Marc Forneri Personnalité qualifiée, représentant le Pasino d’Aix-en-Provence

* Membre du Bureau

LES éQuIPES Du FEStIvaL 2016

Direction généraleDirecteur généralBernard FoccroulleDirecteur général-adjointFrançois VienneAssistant de directionLouis Geisler

Comité de directionBernard FoccroulleFrançois VienneJérôme BrunetièreJosep Maria FolchAgathe Chamboredon Emilie Delorme

Direction artistiqueResponsable de la coordination artistiqueBeatrice de LaageConseiller artistique et dramaturgeAlain PerrouxDirectrice de l’Académie, de l’OJM et d’enoaÉmilie DelormeAttachée à la coordination artistiqueMarie-Celine Lesgourgues

ACADÉMIE/OJM/enoaDirecteur adjoint de l’AcadémiePaul BriottetChargées de production AcadémieMarie-Laure FavierHelen Naulot-MolmerretChargée de production OJMPauline ChaigneCoordinatrice enoaFanny RoustanChargée du développement du réseau MedineaVirginia PisanoAssistant Sebastien PecotAssistante logistique OJMAmélie Alessandra Assistants de productionAdélaïde ChataignerSimon MichelMaud MorillonÉquipe d’encadrement des musiciens OJMLaurence Dufresne Aubertin Gilles DuparcAlexia GarciaCaroline GuibeaudLucas Hurtevent

Développement internationalResponsable du développement internationalChristelle AugereauAssistanteLéonie Guédon

Direction de la productionDirecteur de ProductionVincent AgrechAdministrateur de production Stéphan HugonnierChargée de productionJulie FrévilleAttachée de productionMarion SchwartzAssistantes de productionÉlise GriveauxCélestine DahanResponsable pôle logement et logistique artistesValeria BrouilletAssistante pôle logementAudrey Meyer

Secrétariat généralSecrétaire généralJérôme BrunetièreAttaché de production au Secrétariat généralPaul Cortes

DIRECTION DE LA COMMUNICATIONDirectrice de la communicationCatherine RoquesResponsable communicationSylvie TossahChargées de communicationMarie LobrichonAlice SeninckCécile RobertChargée de communication enoaÉlise OrtegaDramaturgesAurélie BarbusciaSaskia de VilleGraphisteClément VialPhotographesPascal VictorPatrick BergerVincent BeaumeJean-Claude Carbonne

PRESSEResponsable du service de presseValérie Weill

Attachée de presseChristine Deltermeassistées deGuillaume Poupin

RELATIONS AVEC LE PUBLICResponsable des relations avec le publicMarjorie SuzanneResponsable équipe billetterieRomina GuzmanAssistante RP collectivitésAnne-Sylvie GautierAssistant RP billetteriePierre-Hugo MolcardAssistante RP développement du PublicClaire PetitOpérateurs billetterieIshem RouiaïJulien GrimbertAlice KoppYonathan AmouyalWilliam HocheJeanne RoquesKevin Lerou Ketty-Laure PaitaDaniel TrotmanEstelle BompardJuliette Huc

ACCUEIL ET PROTOCOLEResponsable accueil, protocole et prospective publicsSophie RagotAdjointe accueilJeanne RousselleAssistante protocoleMélanie SebbakOpérateurs de billetterie protocoleViolaine CrespinGrégoire NicoletChefs de salleSimon DetienneAnastasia LoretoThomas MartinHôtes d’accueilMarion AlbertArnaud AragonInès Basse Dajean Mélissa BergèsBaptiste BlanchardMaxime BoissièreJulia BonnetCamille BriottetBarthélémy CardonneLouison CassarinoElsa ChabranColine DavidElise de Barthes de Montfort

Laureline DecottigniesSami DendaniVictor DetienneMarie DufrêneCamille Durand-Mabire Thomas FerméAurélien FinartTimothée-Swann GoibeaultThomas Grimaldi Aliénor Kuhn Emma LacrampeRoméo Lauriault-LamyLucile LeclercVictoria LoretoPierre-Jacques LyonCamille MahmoudFlorian MartinoVictor MauroMaryline Meignan-MontelsJérémie MeyerMathilda MichaudEléa Molmeret Florine MontagnierTsering OnderkaIlan RabatéRomain RasoArthur RoseauMargot RouasSoukayna SaidiLéa SalvyAlexandre SauronMehdi SicreVictor TapissierElias Toualbi-AtlanOlivia ToulcanonMargot ValonClaire ViscogliosiResponsable restaurationSuzy LorraineAssistante restaurationPauline AiraudiBarmans Foyer CampraThibault AppertAurélie GermainBarmans IntermezzoSébastien GeronimiPaul GruaAlexia LallementYann Le CozRoxane Salles

PASSERELLESResponsable service éducatifFrederique TessierResponsable service socio-artistiqueEmmanuelle TaurinesAttachée administrative PasserellesChine VenturiAttachée service éducatifFrederique Moullet

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Attachée service socio-artistiqueMarie-Laure StephanAssistante service éducatifAnne-Flavie Germain

Direction administrative et financièreDirectrice administrative et financièreAgathe Chamboredon Directrice administrative et financière adjointeÈve LombartContrôleur de gestionArarat KoçuComptables qualifiéesVéronique BoeglinMaria SellesSandrine LaloixComptableBenoît de VilloutreysChargée paieCharlotte FatouAttachée ressources humainesSarah HervéAssistant paie Lucas OlivieriAssistanteCatherine AubergetAssistante accueilAnne-Laurence BonnotResponsable dessystèmes d’informationBrice LansardTechnicien systèmes et réseauxVincent SwindellsChargée de mission développement durableVéronique FerméAgent d’entretien ParisMaria Dos Santos

Direction mécénat et DéveloppementDirectrice Mécénat et DéveloppementMarie-Victoire AbbouDirectrice adjointe Mécénat et développementCéline SaadResponsable du Mécénat individuelSarah GoettelmannChargées de mécénatMarion MiloAmélie DemoustierMaria Ott-NancyCharlotte JumelinChargée des événementsCaroline Fischer

Attachée à la Direction du Mécénat et du DéveloppementLéa DesbiensAssistanteAude Bauland

Direction techniqueDirecteur techniqueJosep Maria FolchDirecteur technique adjointPhilippe DelcroixRégisseur général du FestivalEmmanuel ChampeauResponsable de l’atelier de construction et du bureau d’étudesPascal ThuéTechnicien DAO/CAODavid Vinent GarroResponsable pôle administratif et financierCécile MoreauAssistantesValentine BelloneAgnès ChampeauSonia VerduRégisseur général des tournéesFrédéric AmielChargée du planning généralMathilde LamyAssistante planning généralPauline LagleizeRégie des sites permanentsRachid Sidi Youssef

CHEFS DE SERVICERégisseur général en charge de la lumièreJean-Pascal GauchaisRégisseur général en charge de la machinerieBull KellerRégisseur général service audiovisuelPhilippe RousselAdjoint service audiovisuelHervé RicoChef accessoiristeEric BlanchardChef de service costumes, perruques-maquillageVéronique RostagnoAdjointe Responsable habillageAmélie MistlerAdjointe Responsable perruques-maquillageMarie Jardiné

Régisseur des orchestresFrançois CouderdAdjointsRomuald DeschampsMarie DelebarreCoordinatrice techniqueOJMMarie-Cécile LeclercRégisseur du surtitrageBéatrice Arnal

ATELIER DE CONSTRUCTIONBureau d’étudesAlice DeneuxPauline PécardRégisseur de constructionJérôme VerdonChef menuisierBenoît LatilMenuisiersBenjamin AdaoustFrédéric BertrandAntoine BonnandLaurent BrillantiPhilippe ChedotelChristophe DubasqueChristine LusettiGeoffroy MartinBertrand MascarasLola RozeEric VolferChef serrurierLiazid HammadiSerruriersMohamed Sadec AlaouiJean Marie FaugierAlain LaurentSophie UrbaniChef PeintreDenis CharpinPeintres décorateursTifenn DelvilleAnnette FastnachtCharles GrossirAriane GuérinPhilippe GuillaudChristophe KuhnJulie MaretAndréa NemethFrancis RuggirelloEmeline TernauxIsabelle ViallonGrégory WattebledPeintres de décorsJulien MoncadelMarc TessierPierre TragniMedhi ZaouiaAdjoints accessoiristesJohanna BenedettoIsabelle DolivetNathalie FonrougeBastien Thépot Emérantine Vignon

ATELIER COSTUMESChefs d’équipeAude AmédéoElisabeth De SauverzacLiliana De VitoGéraldine IngremaudSabine MalatraitEnrique MolinaAdjoints chef d’équipeBérangère DesmartyStéphane PuaultMarianne VallyEquipe atelier costumesCéline BatailFrançoise CartonLydia CorvasierMuriel DebaetsKarine DuboisClaire DurandNina LanghammerColine PrivatSabine RichaudHélène SabisCoursièreElisa Penel

ARCHEVÊCHÉRégisseur généralChristian LacrampeAdjoint régisseur généralKhalil BessaaAssistante administration techniqueAmélie FaureRégie de productionMagali Ruelle (Il Trionfo del Tempo e del Disinganno)Julie Serre (Così fan tutte)Régie de scèneDiane Clément (Il Trionfo del Tempo e del Disinganno)Claire Deville (Il Trionfo del Tempo e del Disinganno)Lise Labro (Così fan tutte)Elsa Ragon (Così fan tutte)Chef machinisteJoachim DIAZAdjoints chef machinisteEmmanuel DuvivierStephan MercierAbdoulaye SimaChef cintrierMichaël PirouxPupitreursSofiane AlamyAdrien GeilerVictor LapierreMachinistesCharlotte BrotierAxel Brugeron

Florent CalvetOlivier CarantaEdouard LopesFederico PaganoMarc TessierManon TrompovskiChef électricienLaurent QuainRégisseurs lumièreCécile GiovansiliPierre LafanechèreAdjoint régisseur lumièreMarco MirtilloElectriciensJérémie AllemandAntoine BaumannJulie BardinSalvatore CasilloArnaud CormierMorgane CorreLéo GrosperrinCathy PariselleStéphane SalmonRégisseurs son vidéoFrédéric BielleClaire CharliotLaurent CristofolMaxime ImbertPierre VidryAccessoiristesAdeline Bargeas (Il Trionfo del Tempo e del Disinganno)Aurélie Guin (Il Trionfo del Tempo e del Disinganno)Andréa Nemeth (Così fan tutte)Fleur Pomié (Così fan tutte)Damien Visocchi (Così fan tutte)Chefs habilleursVéronique Grand (Così Fan tutte)Minok Terre (Il Trionfo del Tempo e del Disinganno)HabillageMarie CourdavautNadine GalifiClaudine GinestetFanny HachouchCécile JacqueminAnna MartinezLingèresAnne-Fleur CharrodeauHélène SabisChefs d’équipe Perruques- MaquillageDominique Segonds (Così fan tutte)Emilie Vuez (Il Trionfo del Tempo e del Disinganno)

Maquillage coiffureLeslie BaxaLaure Camara MoulinPierre DucheminMarjorie GandopheZuranoPauline LavanderaVirginie MizzonRégisseurs d’orchestrePablo CorunfeldDiane Loger Adjoint régisseur surtitrageMahyar MivetchianRégisseur de siteChristian JouffretAdjointsValéry AndriamialisonStéphane DuclosNicolas PiechaczekStéphane PortanguenEric VolferAccueilIgliona DuveauClémentine Le RoiOphélie Sciandra

GRAND THÉÂTRE DE PROVENCERégisseur généralAude AlbigèsAdjoint régisseur généralFrédéric LyonnetAssistante administration techniqueJeanne BonfortRégie de productionAnne Dechène (Œdipus Rex)Aurélie Maestre (Agon)Jackie Morgan (Pelléas et Mélisande)Régie de scèneDanièle Haas (Œdipus Rex)Aurélie Maestre (Œdipus Rex)Alexandre Mesta (Œdipus Rex et Agon)Marion Rinaudo (Pelléas et Mélisande)Laura Rodriguez (Pelléas et Mélisande)Chef machinisteJérôme LasnonAdjoints chef machinisteMohamed BenrahouRaphaël CaronChef cintrierLaurent BrillantiCintriersOndine AcienMathieu CormontPatrick DerdourEddy Penalba

MachinistesJuliette CorazzaPierre-Arnaud De Job Tifenn DelvilleLéo DenquinGuy FiguièreCyrille LaurentPascal LiardetChristophe RobertChef électricienEric LeroyRégisseurs lumièreGilles BottacchiPhilippe RoyAdjoint régisseur lumièreYves JoubertElectriciensMathieu BigouGrégoire BosAmélie BouchieClaudine CastayFabian DarandJérémie PinnaThomas RebouJulian RousselotRégisseurs son vidéoRomain GauchaisNicolas HurteventMatthieu MauriceAccessoiristesSophie Lassechère (Pelléas et Mélisande)Pauline Squelbut (Pelléas et Mélisande)Emeline Ternaux (Pelléas et Mélisande)Grégory Wattebled (Pelléas et Mélisande)Chefs habilleursNadia Brouzet (Œdipus Rex)Jean Coinel (Pelléas et Mélisande)HabillageLinda AmiratCatherine CocherelMarina CossantelliLuc DevouassouxFrançoise DupinClaire ReinhardtChefs d’équipe perruques maquillagePatricia Debrosses (Pelléas et Mélisande)Marie Laure Sérafini (Œdipus Rex)Maquillage coiffureOriane BoutryDelphine BoyerBettina HaasRégisseurs d’orchestrePhilémon DuboisBertrand SchacreAdjoints régisseur surtitrage

Sarah Koechly (Pelléas et Mélisande)Douglas Martin (Œdipus Rex)Régisseur de siteAnthony DerocheAdjoints régie de sitePatrice AlmazorOlivier LissonnetStéphane MonauryAccueil et gestion des espaces de répétitionsDamien KnippingHélène LascombesTristan Sere de RivièresSarah Zemiro

THÉÂTRE DU JEU DE PAUMERégisseur généralAurélie ValleAssistante administration techniqueAlice PonsRégie de productionSophie Petit (Kalîla wa Dimna)Régie de scèneVictoria Duhamel (Kalîla wa Dimna)Chef machinisteSandy TissotCintrierIssa BelemPatrick BlaisRégisseur lumièreLaurent IrsutiAdjoint régie lumièreTony LerouxElectriciensSiméon FieulaineDidier MancaRégisseurs son vidéoJonathan PiatAdjoint régisseursurtitrageAmine Soufari HabilleuseMarie PasteauMaquilleuseLaurence Abraham Yaegger

CONSERVATOIRERégisseur de siteHugues BarroeroAccueil StudiosThu Ngan TrangWORKSHOP SEVEN STONESRégie de productionDanièle Haas

ACADÉMIE DU FESTIVAL D’AIX

Régisseur généralValérie BenedettoRégisseurs adjointsMaël BarthélémyArmand CrozeTechniciens instrumentsLéandre BenedettoChristophe DubasqueJulien MoncadelMarianne Perrin

SERVICES GÉNÉRAUXRégisseur LumièreEric MeslayElectriciensAntoine BaumannLouis BonfortMaël DarqueyOlivier SolignacAline TyranowiczLaurence VerduciVolante son / vidéo / surtitrageLudovic BoyerBruno di CioccioAurélie GranierRégisseurs orchestre OJMJean-Philippe BarriosElise SutVolante machinerieRosa AguileraAstrid AvenardJérémie BlanchardJean Pierre CostanzielloCyril DalexEmmanuelle DastrevigneDominique DauchartLouis DauratChristophe EustacheMiranda KarlssonPhilippe MazerbourgGoran MitkovicCécilia MoineMathias MoptyDavid NemethCharles PasternakAlexandre PluchinoAurélia RipertErik TaildemanRégisseur général adjoint logistiquePhilippe ChioselliRégisseur des transports techniquesFrédéric FéraudRégisseur principalThierry LefebvreRégisseur adjoint des répétitionsStéphane MonauryMachinistes répétitionsRoland ReinePatrice AlmazorMachinistes transportPierre Astic

Jean BrillantiErwan FreudenreichMehdi ZaouiaRégisseur général Parade[s]Brice Giardini

CONTRAT DE PROFES-SIONNALISATIONAlexandre Keiniger Rafaël Talva (machinistes constructeurs)

STAGIAIRESSun Hua (développement international)Cécile Dufeu (production)Mathilde Boniface (logement)Floriane BrignagnoMona HeilerSara Luengas(Passerelles)Remy Tartanac (presse)Valentina Lievore (protocole)Sylvain Cothenet (restauration)Enzo Aiguier (atelier de construction)Romain Baudroit(son / vidéo)Maurine Derrier (couture)Miranda Karlsson (atelier de construction)Céleste Langré (accessoires)Marjolaine Mansot (couture)Rocio Pietro(espaces réceptifs)Cassandre Pouget (vidéo)Magali Richard (atelier de construction)Katharina Stuebe(accessoires)Jade Zimmerman (atelier de construction)

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POUR LEUR PRéCIEUSE COLLABORATION AU RECRUTEMENT DE SES ARTISTES, LE FESTIVAL D’AIX-EN-PROVENCE ET SON ACADéMIE 2016 REMERCIENT :

Théâtre du Châtelet – Paris, Philharmonie de Paris – Paris, Komische Oper Berlin – Berlin, Det Kongelige Teater/Operaakademiet – Copenhague, Bayerische Theaterakademie – Munich, Curtis Institute – Philadelphie, Wiener Staatsoper – Vienne, Jette Parker Young Artists Programme — Londres, Covent Garden – Londres, National Opera Studio – Londres, English National Opera – Londres, Fondation de Monaco – Paris, Cité internationale universitaire de Paris – Paris, Fundação Calouste Gulbenkian – Lisbonne, CNSMD – Lyon.

LE FESTIVAL D’AIX-EN-PROVENCE REMERCIE :

L’Association des Amis du Festival ([email protected]), les services administratifs et techniques de la Ville d’Aix-en-Provence, les services administratifs et techniques du Pays d’Aix, les équipes du Théâtre du Jeu de Paume et du Grand Théâtre de Provence, M. et Mme Roure, l’équipe du Théâtre du Bois de l’Aune et du Patio, le Conservatoire Darius Milhaud, la Cité du Livre d’Aix-en-Provence, la Fondation Vasarely, le site Gaston de Saporta, l’IMPGT, le Musée de l’Archevêché, le Musée Granet, le Théâtre des Ateliers, l’Institut de l’Image, le collège Campra, le centre social et culturel Château de l’Horloge, les bénévoles de l’Église Saint-Jean-de-Malte et de la Cathédrale Saint-Sauveur, le Centre communal d’Action Sociale d’Aix-en-Provence, la plate-forme Ensemble en Provence du CD13, la Cité de la Musique de Marseille, les services de polices et de médiations, les Clubs Rotarien et Lions Aix-en-Provence, Sciences Po Aix, la Mission Culture de l’Université Aix-Marseille, le Conservatoire de Marseille, l’Opéra municipal de Marseille.

LE FESTIVAL D’AIX-EN-PROVENCE ET L’ACADéMIE DU FESTIVAL RECOIVENT LE SOUTIEN DE :

Ce projet a été financé avec le soutien de la Commission européenne. Cette publication n’engage que son auteur et la Commission n’est

pas responsable de l’usage qui pourrait être fait des informations qui y sont contenues.

Directeur de la publication Bernard FoccroulleCoordination éditoriale Catherine Roques – Alain Perroux – Aurélie Barbuscia – Marie LobrichonConception graphique et maquette Laurène ChesnelCouverture Détail de l’affiche du Festival d’Aix-en-Provence 2016 © Brecht Evens Traduction Alto International (anglais) Imprimé en France par STIPA© Festival d’Aix-en-Provence

Le Festival d’Aix-en-Provence a réduit son empreinte environnementale grâce au soutien du dispositif AGIR+ de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Nous vous invitons à participer à cette démarche environnementale en triant vos déchets, en conservant les sites du Festival propres et en remettant aux hôtesses d’accueil les programmes que vous ne souhaitez pas conserver. Le présent document est réalisé par un imprimeur Imprim’vert, qui garantit la gestion des déchets dangereux dans les filières agréées, avec des encres bio à base d’huile végétale sur du papier certifié FSC fabriqué à partir de fibres issues de forêts gérées de manière responsable.

Siège social : Palais de l’Ancien Archevêché – 13100 Aix-en-Provence N° de Licence entrepreneur du spectacle : 1- 1085 612 / 2- 1000 275 / 3- 1000 276

Partenaire du Festival d’Aix-en-Provence depuis 1948

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