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Le grand tétras dans le territoire des réserves naturelles catalanes Synthèse des connaissances après 16 ans d'expérience

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Le grand tétrasdans le territoire des

réserves naturelles catalanes

Synthèse des connaissancesaprès 16 ans d'expérience

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Cet document est un travail collectif réalisé par lesagents de la Fédération des réserves naturelles catalanes(FRNC). La coordination, synthèse et analyse des donnéesont été assurées par Raúl Pimenta — référent des projetsconcernant les galliformes de montagne au sein de la FRNC.La rédaction a été réalisée par Raúl Pimenta, David Mori-

chon et Roger Fons. Le résumé a été traduit en català parCarme Ruset Font et in english par Susie Salies. Grandmerci à tous les participants.

Citation

Pimenta, Raúl (coord.), David Morichon, Roger Fons, 2014, « Legrand tétras sur le territoire des réserves naturelles catalanes. Syn-thèse des connaissances après 16 ans d’expérience », Rapport desynthèse, Fédération des réserves naturelles catalanes, Prades, 71 p.

Photo de couverture : réserve naturelle de Py, cliché pris avec unpiège photographique.

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Le grand tétras dans le territoiredes réserves naturelles catalanes

Synthèse des connaissancesaprès 16 ans d’expérience

Raúl Pimenta – coordinateurFédération des réserves naturelles catalanes

décembre 2014

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Table des matières

Résumé 6

1 Introduction 7

2 Espèce et statuts réglementaires 102.1 Description de l’espèce . . . . . . . . . . . . . . . . . . 102.2 Distribution . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 102.3 Écologie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 112.4 Mesures de protection . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 122.5 Dispositions particulières liées à la chasse . . . . . . . 13

3 Principales méthodes de suivi 163.1 Recensement des mâles chanteurs de grand tétras . . . 163.2 Évaluation du succès de la reproduction . . . . . . . . 163.3 Suivi des habitats hivernaux . . . . . . . . . . . . . . . 17

4 Synthèse des connaissances 184.1 Aire de répartition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18

4.1.1 Indice de répartition communale . . . . . . . . 184.1.2 Cartographie fine . . . . . . . . . . . . . . . . . 18

4.2 Indice d’abondance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 204.2.1 Estimations avant 2012 . . . . . . . . . . . . . . 204.2.2 Nouvelle méthode « OGM 2012 » . . . . . . . . 204.2.3 À l’échelle des réserves naturelles catalanes . . 23

4.3 Tendance des effectifs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 244.3.1 À l’échelle des Pyrénées . . . . . . . . . . . . . 244.3.2 À l’échelle de la haute chaîne orientale pyrénéenne 244.3.3 À l’échelle des réserves catalanes . . . . . . . . 24

4.4 Estimation du succès de reproduction . . . . . . . . . . 274.4.1 À l’échelle des Pyrénées-Orientales et des réserves

catalanes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 274.4.2 À l’échelle des écorégions . . . . . . . . . . . . 30

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5 Facteurs limitants, causes de déclin 325.1 Inventaire synthétique . . . . . . . . . . . . . . . . . . 325.2 Inventaire commenté . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33

5.2.1 Taille efficace de la population . . . . . . . . . . 335.2.2 Isolement géographique et génétique . . . . . . 335.2.3 Modification et fragmentation des habitats . . 345.2.4 Perturbation anthropique directe . . . . . . . . 355.2.5 Prédateurs et compétiteurs . . . . . . . . . . . . 39

6 Actions réalisées dans les réserves naturelles catalanes 416.1 Bref historique des suivis démographiques et de veille

écologique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 416.2 Mobilisation des agents . . . . . . . . . . . . . . . . . . 426.3 Actions inscrites aux plans de gestion écologique des

réserves naturelles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 436.3.1 Connaissance de l’espèce . . . . . . . . . . . . . 436.3.2 Réduction des activités perturbatrices . . . . . 446.3.3 Actions sur les habitats . . . . . . . . . . . . . . 466.3.4 Sensibilisation du public . . . . . . . . . . . . . 466.3.5 Partenariats et stratégies collectives . . . . . . . 47

7 Conclusion 48

Bibliographie 54

A Données brutes des suivis sur place de chant 67

B Estimation des effectifs de grand tétras 69

C Analyse du sexe-ratio 71

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Table des figures

4.1 Zones potentiellement favorables au grand tétras dansle secteur du PNR des Pyrénées catalanes . . . . . . . 21

4.2 Indices d’abondance pour la haute chaîne orientale etpour les Pyrénées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22

4.3 Évolution du nombre moyen de coqs sur les places dechant des RN de Py et de Mantet . . . . . . . . . . . . 26

4.4 Réussite de la reproduction du grand tétras dans lesP.O et dans le territoire des RN catalanes . . . . . . . . 29

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Liste des tableaux

4.1 Statut communal du grand tétras ventilé par régions . 194.2 Estimation des effectifs de grands tétras, ventilés selon

différentes échelles géographiques . . . . . . . . . . . . 204.3 Estimation du nombre de grand tétras présents dans

le territoire des RN catalanes . . . . . . . . . . . . . . . 234.4 Tendance des effectifs de grand tétras sur les places de

chant situées dans les RN catalanes . . . . . . . . . . . 254.5 Description statistique des indices de reproduction

moyens à l’échelle des P.O et des RN catalanes . . . . . 294.6 Résumé des principales variables décrivant le succès

de reproduction à l’échelle des P.O et à l’échelle desRN catalanes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30

4.7 Indices de reproduction annuels à l’échelle de la hautechaîne orientale et à l’échelle des Pyrénées . . . . . . . 31

6.1 Nombre de jours consacrés par les agents des RN cata-lanes pour le suivi des galliformes de montagne . . . . 42

A.1 Données brutes des comptages sur place de chant réal-isées dans le territoire des RN catalanes . . . . . . . . 68

B.1 Effectifs de coqs de grand tétras présents dans lesunités naturelles de l’OGM . . . . . . . . . . . . . . . . 70

B.2 Effectifs de coqs de grand tétras présents dans les RNcatalanes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70

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Résumé : L’analyse de seize années de suivi du grand tétras dans les réservesnaturelles catalanes fait apparaître une diminution générale du nombre des coqssur les places de chant et un taux moyen de reproduction de 0,82 jeunes par poules,insuffisant pour renouveler et maintenir la population. Ces résultats viennentconfirmer le constat réalisé par d’autres observateurs (PNR des Pyrénées catalanes,2007 ; Canigó Grand Site, 2011b ; Novoa, 2013) à l’échelle des Pyrénées catalanes etplus généralement, à l’échelle nationale (OGM, 2013a). Ce déclin des populations,s’il n’est pas stoppé, conduit à la disparition de l’oiseau des Pyrénées catalanes,comme cela a déjà été vécu dans les Alpes. Il est donc nécessaire de revoir la gestiondu grand tétras dans les réserves naturelles catalanes, en s’appuyant sur le contextefavorable créé par la stratégie nationale en faveur du grand tétras (MEDDTL etLPO, 2012) et sur l’initiative déjà menée par le parc naturel régional des Pyrénéescatalanes en 2007 (PNR des Pyrénées catalanes, 2007).

Resum : L’anàlisis, durant 16 anys, del seguiment del gall fer a les reserves naturalscatalanes mostra una disminució general del nombre de galls als cantadors i una taxamitjana de reproducció de 0,82 polls per gallina, insuficient per renovar i manternir lapoblació. Aquests resultats confirmen els estudis realitzats per altres observadors (ex.PNR des Pyrénées catalanes, 2007 ; Canigó Grand Site, 2011b ; Novoa, 2013) a nivell delPirineu català i més àmpliament, a escala nacional (OGM, 2013a). Aquesta disminucióde les poblacions, si no s’atura, condueix a la desaparició de l’ocell als Pirineus catalans,com ja ha passat als Alps. És necessari, doncs, revisar la gestió del gall fer a les reservesnaturals catalanes, recolzant-se en el context favorable creat per l’estratègia nacionalen defensa del gall fer (MEDDTL i LPO, 2012) i en l’iniciativa organitzada pel parcnatural regional del Pirineu català el 2007 (PNR del Pirineu català, 2007).

Summary : The capercaillie has been studied for the last sixteen years in theCatalonian Nature Reserves. These studies show that overall there are fewer cocks presentin their courting grounds, and that young hens produce on average 0.82 chicks per year,which is too few a number to renew and maintain their population. These results confirmthe observations made by other scientists (e.g. PNR des Pyrénées catalanes, 2007 ; CanigóGrand Site, 2011b ; Novoa, 2013) in the Catalan Pyrenees, and also in mainland Francein general (OGM, 2013a) This decline in population, if it cannot be prevented, willlead to the disappearance of this bird in the Catalan Pyrenees, as has already happenedin the Alps. So it is necessary to revise the strategy of managing the capercaillie in theCatalan nature reserves, using as a guide the favourable context created by the nationalstrategy in favour of the capercaillie, (MEDDTL and LPO, 2012) and the project alreadybegun by the by the Natural Regional Park of the Catalan Pyrenees (PNR des Pyrénéescatalanes, 2007).

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Chapitre 1

Introduction

Il y a sept ans, la Fédération des réserves naturelles catalanes avaitparticipé à la rédaction d’une Synthèse des connaissances du grandtétras sur le territoire des Pyrénées catalanes, de 1978 à 2007 (PNRdes Pyrénées catalanes, 2007), réalisée par le parc naturel régionaldes Pyrénées catalanes. Deux ans plus tard, en 2009, le ministère del’Écologie, de l’Énergie, du Développement durable et de l’Aménage-ment du territoire (MEDDTL) a déclenché une Stratégie nationale enfaveur du grand tétras (LPO, 2009), réactualisée en 2012 pour une péri-ode de dix ans (MEDDTL et LPO, 2012). Dans chacun des documentscités, la synthèse des connaissances vient appuyer des perspectives etdes préconisations de gestion conservatoire.

Depuis 1997, dans le cadre de l’observatoire des galliformes demontagne (OGM), grâce à un partenariat avec l’Office national de lachasse et de la faune sauvage (ONCFS), la fédération de chasse desPyrénées-Orientales (FDC66) et l’Office national des forêts (ONF), laFédération des réserves naturelles catalanes (FRNC) appuyée par lesgestionnaires locaux collecte en réserve naturelle des observationsméthodiques sur la dynamique des populations de grand tétras. Sanscependant ignorer le contexte général, ni de la chaîne pyrénéenne, nides Pyrénées orientales, l’objectif du présent rapport est de recueillirles fruits de ces seize années de travail dans nos espaces protégés.

Après un bref rappel de la biologie de l’espèce et des principalesméthodes de suivi (chapitre 2 et 3), nous présentons une synthèse desconnaissances enrichie de l’expérience procurée par notre propre ter-ritoire d’étude (chapitre 4) : dans les réserves naturelles catalanes, aucours de la période considérée, l’effectif de coqs chanteurs a diminuéet le taux de reproduction de 0,82 jeunes par poule n’assure pas lemaintien de la population à son niveau de 1993. Ces constatationsinédites viennent s’ajouter à celles de l’effondrement de populations

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et de la réduction du domaine vital du grand tétras à l’échelle de laFrance depuis une trentaine d’années, qui a conduit entre autre àl’extinction récente de la population alpine.

Les causes de ce déclin ont été largement étudiées et une synthèsebibliographique en est proposée au chapitre 5. Plusieurs d’entre ellesdésignent, directement ou indirectement, les pratiques humaines, eton doit conclure que l’enraiement du déclin du grand tétras dépen-dra en partie de la modification de ces pratiques et de la certitudepréalable qu’il est nécessaire de faire quelque chose. De nombreusesopérations sont déjà inscrites aux plans de gestion écologique de nosréserves (chapitre 6), mais ce rapport nous montre que les mesuresprises sont insuffisantes et que nous devons reconsidérer nos actionsde gestion.

En réponse à la situation préoccupante du grand tétras dans lesréserves naturelles catalanes et en nous appuyant sur le contextefavorable créé par la stratégie nationale, nous souhaitons prolongerle partenariat qui a permis de diagnostiquer le mauvais état de santédu grand tétras, de manière à définir aux échelles nécessaires desmesures conservatoires innovantes et plus efficaces. Après diffusionde ce premier rapport et concertation avec les parties intéressées, unsecond document proposera donc un éventail de mesures de gestion.L’écologie et la biologie complexes du grand tétras, son organisationen méta-population, défient les frontières placées par l’homme etimposent de trouver des solutions que chacun puisse mettre en œuvreet défendre avec conviction.

Il faut dire que le grand tétras mérite bien tant de sollicitude et,pour clore cette introduction, il n’est peut-être pas inutile de rappelerquatre faits qui étayent l’enjeu de conservation du grand tétras.

Biogéographie Le genre Tetrao est endémique du domaine paléarc-tique. Il est représenté aujourd’hui par deux espèces seulement. SiTetrao urogallus, le coq de bruyère, a une large aire de répartition,celle-ci est très fragmentée et la souche pyrénéenne provient de po-pulations réfugiées en péninsule Ibérique lors des dernières glacia-tions. Ces informations, livrées par les études actuelles du patrimoinegénétique de l’oiseau, nous renseignent sur une histoire complexe,imparfaitement connue, celle du développement de la vie en Europedurant les derniers millions d’années.

Génétique Isolées et soumises aux conditions imposées par ledomaine pyrénéen, ces populations ont développé des adaptationsécologiques et morphologiques qui justifient de distinguer la sous-espèce Tetrao urogallus aquitanus, endémique des Pyrénées. Cetteforce adaptative s’associe à celles de la dizaine de sous-espèces décrites

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dans toute l’Eurasie pour composer une diversité génétique consti-tutive de la vigueur de l’espèce. Elle participe également à former lecaractère original de la biodiversité pyrénéenne.

Écologie L’habitat optimum du grand tétras est un écosystèmeforestier mature dont la structure complexe répond aux diversesexigences de son développement. En retour, Tetrao urogallus est unélément du fonctionnement et de la stabilité de cet écosystème, à lafois par lui-même, mais plus encore peut-être aujourd’hui par lesefforts de conservation dont il peut faire l’objet de notre part, au titred’espèce-parapluie.

Les trois premiers faits se restreignent à l’approche scientifique,le dernier relève de la culture. Il s’agit d’une dimension ethnozo-ologique qui se manifeste de diverses manières, probablement en-tremêlées en chacun de nous, depuis l’intérêt scientifique le plusobjectif jusqu’aux nombreuses formes de relations affectives, en pas-sant par des attitudes éthiques variées. La relation construite au fil dutemps entre l’homme et la nature laisse une empreinte dans les men-talités, les mots, les attitudes, les objets. Ces traces, le grand tétras,qui accompagne l’homme depuis des milliers d’années, les a égale-ment laissées. Conserver le lien vital qui nous unit à lui est nécessairepour les entretenir, les redécouvrir ou les comprendre : cela contribueà expliquer l’homme et peut posséder une vertu réconciliatrice.

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Chapitre 2

Espèce et statutsréglementaires

2.1 Description de l’espèce

Le grand tétras (Tetrao urogallus Linnaeus, 1758) est le plus grand desgalliformes européens. L’espèce présente un fort dimorphisme sexuel.Le mâle est plus grand et plus lourd que la femelle (pour la sous-espèce pyrénéenne le poids moyen des mâles est d’environ 4 kg contre2 kg pour les femelles). Le plumage est également très différent : celuidu mâle est noirâtre aux reflets cuivrés et verts, le dessus des ailes estroux et une tâche blanche est bien visible au niveau des scapulaires 1,la femelle et les jeunes sont brun-roux tachetés, ce qui leur permetde passer facilement inaperçus au milieu de la végétation.

2.2 Distribution

En France, l’espèce est présente dans les Pyrénées, les Vosges, le Juraet de manière relictuelle dans les Cévennes (mélange de sous-espècesissues de réintroductions). Elle a disparu des Alpes et son aire derépartition a fortement diminué dans les Vosges et le Jura. La sous-espèce aquitanicus (Ingram, 1915) est endémique des Pyrénées etniche sur l’ensemble du massif.

1. Plumes désignant une partie du plumage de l’aile venant recouvrir les épaules del’oiseau au repos.

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2.3 Écologie

Habitat : milieux forestiers diversifiés, présentant une strate arbus-tive développée, situés entre 1 600 et 2 300 mètres d’altitude,principalement dans les versants froids (N, NE, NW).Dans les Pyrénées la formation végétale la plus utilisée est laforêt de pins à crochets. Il s’agit d’un habitat caractéristique del’étage subalpin, à la limite altitudinale supérieure des zones fa-vorables pour le grand tétras. La limite inférieure, située dans l’é-tage montagnard, est caractérisée par des formations mélangéesde hêtre et de sapin.

Alimentation : en hiver le grand tétras se nourrit essentiellementd’aiguilles de pin, son appareil digestif étant spécialement adaptéà ce régime. Du printemps à l’automne l’alimentation est plusvariée, composée de pousses de végétaux (arbustes et herbacées),ainsi que de baies et d’invertébrés.

Adaptations : l’espèce étant homéotherme, avec l’arrivée de l’hiverle grand tétras change de plumage pour mieux résister au froid.Les plumes du corps deviennent plus longues (67 à 71 mm enhiver contre 58 à 62 mm en été) et l’on observe la présence d’unduvet fourni à la base des rectrices. Certaines parties du corpshabituellement dégarnies chez les oiseaux, comme les narineset les pattes, sont pourvues de petites plumes. Des bourreletsplantaires permettent une isolation accrue des pattes.Pour mieux se déplacer dans la neige, les pattes sont pourvuesde peignes permettant d’augmenter la surface de contact ausol et l’on observe une augmentation de la taille des griffes (enmoyenne 9 mm en été contre 17 mm en hiver).

Reproduction : la parade commence généralement début mai et peuts’étaler sur un mois. Le nid est aménagé très sommairement, ausol, simplement dissimulé par la végétation. La ponte, composéede 5 à 8 œufs, est généralement déposée fin mai ou début juin.La couvaison, assurée uniquement par la femelle, dure 27 jours.Après l’éclosion les jeunes suivent la femelle pendant plus d’unmois (juillet-août) et gagnent leur indépendance lorqu’ils sontcapables de voler.

Migration : espèce très sédentaire, ce sont surtout les juvéniles qui sedispersent durant leur phase d’erratisme. Les données de suivitélémétrique font état de déplacements en moyenne de 1 à 2 km,avec des déplacements maximaux pouvant atteindre 25 km. Defaçon générale les poules se dispersent plus loin que les coqs et

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tendent ainsi à s’éloigner de leur site de naissance. Á l’inverseles coqs cherchent à se reproduire le plus près de leur site denaissance.

Longévité : 10 à 15 ans

2.4 Mesures de protection

Les mesures de protection en faveur du grand tétras peuvent êtredéclinées selon plusieurs échelles 2.

Au niveau européen L’espèce est considérée en déclin (Birdlife inter-national 2004) :

– annexe III de la convention de Berne ;– annexes I, II et III de la directive européenne concernant la

conservation des oiseaux sauvages ;– en Espagne et en Andorre l’espèce est protégée depuis 1986.

Au niveau national L’espèce est considérée vulnérable (UICN-MNHN2008) :

– articles 3 et 5 de l’arrêté ministériel du 17 Avril 1981 fixant laliste des oiseaux protégés sur l’ensemble du territoire ;

– fait l’objet d’une stratégie nationale de sauvegarde et de conserva-tion ;

– espèce déterminante de la politique nationale Trame verte etbleue prochainement déclinée en région L-R par le schéma ré-gional de cohérence écologique.

Au niveau régional L’espèce est considéré vulnérable :– présente dans la liste rouge Languedoc-Roussillon ;– classé parmi les espèces prioritaires (classement 1+) pour la

mise en place de nouvelles aires protégées au travers de laSCAP 3.

Au niveau départemental L’espèce est menacée, sont statut est priori-taire :

– espèce soumis au plan de chasse validé par arrêté préfectoral(arrêté ministériel du 11/04/1990) ;

2. Cette section découle principalement de la consultation et synthèse des documentssuivants : Canigó Grand Site (2012) ; PNR des Pyrénées catalanes (2007, 2009, 2012) ; Ménoniet collab. (2012) ; Principat d’Andorra (2013) ; ONCFS (2012) ; OGM (2010).

3. Stratégie de création des aires protégées.

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– arrêté préfectoral permanent pour les forêts communales etdomaniales (1983) pour limiter le dérangement par chasse pho-tographique et la divagation des chiens pendant la période dereproduction ;

– l’ONF a suspendu la chasse dans les territoires domaniauxdepuis 1991 ;

– le conseil général a interdit la chasse dans la réserve naturellerégionale de Nyer ;

– espèce prioritaire de la charte du PNR des Pyrénées catalanes(décret ministériel du 5 mars 2004), en particulier pour ce quiconcerne la connectivité des massifs de la Cerdagne ;

– état de conservation jugé moyen à défavorable dans les documentsd’objectifs des sites Natura 2000 incluant des zones de présencede l’espèce (ZPS Carlit–Capcir–Campcardos et ZPS Canigou–Conques-de-la-Preste) ;

– responsabilité forte à très forte dans les documents d’objectifs dessites Natura 2000 incluant des zones de présence de l’espèce :Note de 8/14 pour la ZPS Puigmal–Carança ; note de 10/14pour la ZPS Carlit–Capcir–Campcardos et note de 10/12 pourla ZPS Canigou–Conques-de-la-Preste.

2.5 Dispositions particulières liées à la chasse

En France, le grand tétras n’est plus chassé que dans les Pyrénées :

– la sous-espèce Tetrao urogallus major (massifs montagneux del’Est) est protégée depuis 1985, par la loi no 76-629 sur la pro-tection de la nature (mesure reconduite en 1991 pour une duréeindéterminée) ;

– chasse suspendue en Haute-Savoie (1967), dans le Jura (1973),les Vosges (1974) et dans les Cévennes (Lozère et départementslimitrophes) où l’espèce a été réintroduite ;

– chasse autorisée des coqs maillés 4 sur le territoire national(Pyrénées) (arrêté ministériel du 26 juin 1987 fixant la liste desespèces de gibier dont la chasse est autorisée).

Dans les Pyrénées, la réglementation diffère selon les départements.Dans les Pyrénées-Orientales :

– mise en œuvre d’un schéma départemental de gestion cynégé-tique par arrêté préfectoral (code de l’environnement : articles

4. Le coq est maillé lorsqu’il y a apparition du plumage d’adulte.

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L. 425-1 à L. 425-15 pour la partie législative et articles R. 425-1à R. 425-20 pour la partie réglementaire) ;

– pour la saison, les dates d’ouverture et la clôture de la chassede façon générale sont précisées par arrêté préfectoral (codede l’environnement : articles L. 425-1 à L. 425-15 pour la par-tie législative et articles R. 425-1 à R. 425-20 pour la partieréglementaire) ;

– les modalités et quotas de prélèvement relatifs au grand tétras(plan de chasse légal depuis 1990 ; articles L. 425-1 à L. 425-15 pour la partie législative et articles R. 425-1 à R. 425-20pour la partie réglementaire du code de l’environnement) sontfixés ultérieurement, notamment en fonction des indicateurs desuivi :– un indice de reproduction (IR) est estimé pour la saison et le

département selon le programme 039 de l’OGM 5 ;– lorsque l’indice de reproduction départemental est inférieur

à un jeune par poule, le prélèvement est nul ;– lorsque l’indice de reproduction départemental est au mini-

mum d’un jeune par poule, les demandes d’attribution trans-mises par la FDC66 6 sont examinées par la CDCFS 7 présidépar le préfet ;

– depuis 2013 sont aussi examinés les indices de reproduc-tion à l’échelle d’unités de gestion (au nombre de 3 dans lesPyrénées-Orientales, le périmètre de ces unités s’appuie surle découpage du territoire en unités naturelles réalisé parl’OGM) ;

– l’OGM et l’ONCFS préconisent un barème maximal admissi-ble de prélèvements : 5 % du stock de mâles adultes pour unereproduction de 1 à 1,4 jeunes par poule et de 10 % au-delàde 1,4 jeunes par poule (DDTM des Pyrénées-Orientales etpréfecture des Pyrénées-Orientales, 2013c).

– depuis 2013, le projet d’arrêté préfectoral relatif au plan dechasse pour le grand tétras pour la saison cynégétique est soumisà consultation publique (loi no 2012-1460 du 27 décembre 2012) ;

– déclaration obligatoire des oiseaux prélevés sur un carnet deprélèvement (circulaire DNP/CFF no 98-5 du 3 juillet 1998 rela-tive au carnet de prélèvement obligatoire pour certains gibiersde montagne) ;

5. Observatoire des galliformes de montagne6. Fédération départementale des chasseurs des Pyrénées-Orientales7. Commission départementale de la chasse et de la faune sauvage

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– dans les réserves naturelles nationales, l’avis du comité consul-tatif est obligatoire :– les décrets ministériels de création des réserves naturelles

nationales prévoient que les préfets puissent réglementer lapratique de la chasse après avis des comités consultatifs (dis-position prévue pendant l’acte de classement conformémentà l’article L332–3 du code de l’environnement) ;

– selon les dispositions prévues dans l’arrêté préfectoral no 2013263 0006 (DDTM des Pyrénées-Orientales et préfecture desPyrénées-Orientales, 2013b) 8.

Note : Cette section découle principalement de la consul-tation et synthèse des documents suivants : Secrétariatgénéral du gouvernement (1987, 2000, 2008) ; MEDDE(1998, 2012) ; DDTM des Pyrénées-Orientales et préfec-ture des Pyrénées-Orientales (2011, 2013a,b,c,d).

8. Pour rappel ce même arrêté prévoit que « La chasse du Grand tétras est interditedans les forêts domaniales, dans les réserves de chasse et de faune sauvage, dans la Réservenaturelle régionale de Nyer ».

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Chapitre 3

Principales méthodes de suivi

3.1 Recensement des mâles chanteurs de grand tétras

L’objectif est de suivre l’évolution démographique des places dechant et plus généralement de la population. Les agents des réservesnaturelles réalisent, depuis plus de quinze ans, un suivi annuel etrégulier des places de chant situées sur leur territoire.

Le protocole utilisé est celui du programme 041 de l’OGM. Ledénombrement est réalisé entre mi-avril et fin mai, moment desparades nuptiales. Les observateurs sont cachés dans des affûts placésla veille au soir du comptage, avant 20 heures. Le comptage démarreà 4 heures et prend fin une demi-heure après l’arrêt de l’activitématinale. Le protocole est répété à une ou deux semaines d’intervalleenviron. Seul le meilleur des deux résultats est retenu.

3.2 Évaluation du succès de la reproduction

Afin de suivre le succès de reproduction de l’espèce, les réservescatalanes réalisent en partenariat avec l’ONCFS et les ACCA localesun suivi annuel et régulier au chien d’arrêt sur les principaux sitesd’élevage des jeunes de grand tétras.

Le protocole utilisé est celui du programme 042 de l’OGM. Ledénombrement est réalisé au mois d’août sur la base de comptages auchien d’arrêt. Les secteurs de comptage ont été définies par l’OGM defaçon à échantillonner de manière uniforme les différentes unités na-turelles du département. Trente-deux secteurs sont définis à l’échelledes P.O.

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3.3 Suivi des habitats hivernaux

L’objectif premier de cette action est l’établissement d’une cartogra-phie fine des zones d’hivernage du grand tétras. L’actualisation mesuréede cette carte permet d’approcher la fréquentation du grand tétraspendant cette période critique pour l’espèce qu’est l’hiver et, de fait,de veiller au maximum de tranquillité de ces secteurs.

Les premières campagnes permettant d’établir l’état initial ont eulieu essentiellement en réserve naturelle de Py entre 1999 et 2001. Ladeuxième campagne a été réalisée environ une décennie plus tard,pendant l’hiver 2011–2012. Entre ces deux états, des évaluationsponctuelles plus sommaires ont pu avoir lieu.

Les prospections sont effectuées du 15 janvier au 15 avril, entre1 800 et 2 300 mètres d’altitude et généralement trois jours après unépisode neigeux. Sont privilégiés les peuplements forestiers résineux(essentiellement les pineraies à crochets) exposés en ubac. Le proto-cole consiste à rechercher et localiser géographiquement tout indicede présence de l’espèce (crottes, plumes, empreintes, observationsdirectes, etc.). Pour ce faire, sont constituées des équipe de deux àcinq personnes qui progressent « en battue » le long des courbes deniveau en partant des secteurs les plus bas. Les observateurs sontdistants les uns des autres de 10 mètres au plus, ceci afin d’optimiserla recherche d’indices tout en permettant de prospecter des surfacesimportantes.

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Chapitre 4

Synthèse des connaissances

4.1 Aire de répartition

4.1.1 Indice de répartition communale

L’évolution du domaine vital est un paramètre difficile à mesurer etle plus souvent on a recours à des indicateurs. Un des indicateursutilisés, pour évaluer grossièrement l’aire de répartition de l’espèceà l’échelle des Pyrénées, est la présence où l’absence de l’espèce àl’échelle communale. Une enquête à été réalisée auprès de l’ensem-ble des partenaires de l’OGM au cours des l’années 2009–2010. Lesrésultats ont été publiées en 2011 (cf. tableau 4.1 page 19).

Il en découle qu’actuellement, sur l’ensemble des Pyrénées, l’airede répartition du grand tétras semble se stabiliser. Néanmoins, cetteréalité plutôt encourageante ne doit pas faire oublier le recul trèsimportant observé pendant la période 1950–1990 au cours de laquellel’espèce a disparu de vingt-trois communes pyrénéennes.

4.1.2 Cartographie fine

L’OGM dispose actuellement d’une cartographie pyrénéenne de l’airede répartition globale du grand tétras à une échelle relativement fine.Réalisée à dire d’expert avec le concours de l’ensemble des partenairesde l’OGM, cette cartographie a d’abord vu le jour en 2003, puis a étérécemment complétée et mise à jour en 2009. Ces zones de présenceglobale englobent plusieurs unités cartographiques constituant lessites d’hivernage, les sites de nichées ainsi que les places de chant.

À l’échelle des Pyrénées-Orientales on peut remarquer la modéli-sation des zones favorables au grand tétras, étude réalisée en 2008dans le cadre de l’élaboration du Plan d’actions en faveur du grandtétras dans les Pyrénées catalanes, synthèse réalisée pour le PNR des

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Table 4.1 – Statut communal du grand tétras ventilé par régions. Les valeursreprésentent un nombre de communes. Sources : Buffet et Dumont-Dayot(2011).

Rég

ion

Dis

pari

tion

App

arit

ion

Prés

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Prés

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spor

adiq

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ince

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009

1950

–199

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00–2

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2000

–200

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3

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0

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3

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207

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297

19

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Table 4.2 – Estimation des effectifs de Tetrao urogallus aquitanicus en 2011,ventilés selon différentes échelles géographiques. Sources : Canigó GrandSite (2011b).

minimum maximumeffectifs européens 5 000 6 000effectifs nationaux 3 500 4 200effectifs régionaux (L-R) 400 485effectifs départementaux (P.O) 320 360

Pyrénées catalanes et dans laquelle les réserves naturelles se sontbeaucoup investies (cf. figure 4.1).

Les travaux à des échelles encore plus fines — de l’ordre d’unmassif forestier — sont rares, mais l’on peut citer le suivi diachroniquede l’aire de répartition hivernale avérée du grand tétras réalisé enréserve naturelle de Py par son gestionaire (cf. section 3.3 page 17).

4.2 Indice d’abondance

4.2.1 Estimations avant 2012

Actuellement le nombre d’individus pour l’ensemble des Pyrénéesest estimé entre 5 000 et 6 000 oiseaux (cf. tableau 4.2 page 20), lagrande majorité de la population étant localisée sur le versant norddes Pyrénées, en France. Le statut du grand tétras dans les Pyrénées-Orientales est considéré très précaire :

« ... il semble que le nombre moyen de coqs par place dechant soit en diminution de plus de 30 % depuis 1980.Rappelons que ce département abrite 66 à 90 % de la po-pulation régionale. »

Canigó Grand Site (2011b)

4.2.2 Nouvelle méthode « OGM 2012 »

En 2012 l’OGM fournit pour la première fois une estimation del’indice d’abondance (cf. figure 4.2). Ce calcul a pu être réalisé grâceà la mise en place d’un nouveau protocole basé sur le suivi des placesde chant, l’ancienne méthode ne permettant pas de réaliser un échan-tillonnage suffisant pour obtenir des résultats significatifs.

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Figure 4.1 – Modélisation des zones potentiellement favorables au grandtétras dans le secteur du PNR des Pyrénées catalanes. Source : PNR desPyrénées catalanes (2007).

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Figure 4.2 – Estimation des indices d’abondance pour la région géo-graphique de la haute chaîne orientale et pour l’ensemble des Pyrénées.Sources : OGM (2013a).

Ainsi, dans l’unité géographique de la haute chaîne orientale enFrance, on estime le nombre de coqs présents compris entre 202et 654 individus, la valeur de plus forte probabilité étant 280 coqs.Les valeurs avancées constituent une fourchette des valeurs les plusprobables pour lesquelles le risque de se tromper est de 5 %. Lenombre de poules peut être estimé en considérant un sexe ratioéquilibré entre les mâles et les femelles 1.

Il faut remarquer la jeunesse de cette nouvelle méthode. Les pre-miers résultats ont pu être calculés au bout de deux ans de collectedes données. Il est vraisemblable que les estimations évoluent ets’affinent avec le temps et l’accumulation de nouvelles données.

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Table 4.3 – Estimation du nombre de grand tétras présents dans le territoiredes réserves naturelles catalanes. Calculs effectués depuis les données brutesissues des comptages sur place de chant (de 1997 à 2014, cf. tableau A.1en annexe A page 67). L’optimum est calculé sous l’hypothèse que les coqsrestent fidèles à leurs place de chant d’une année sur l’autre. L’estimation2014 regroupe les données les plus récentes pour chaque place de chant.Sources : données FRNC, OGM (2013c, 2014).

Réserve naturelle Optimum Estimation1997–2014 2014

Py 33 14Mantet 10 4

Prats-de-Mollo 1 0Nohèdes 4 2

Eyne 3 2Total 51 22

Estimation OGM2013

13 [11–16]6 [5–11]2 [0–10]3 [2–7]1 [1–3]

25 [19–47]

4.2.3 À l’échelle des réserves naturelles catalanes

L’analyse des données brutes des suivis sur place de chant (don-nées disponibles en annexe A) permet d’estimer la variable optimumprésentée dans le tableau 4.3. Cet optimum regroupe les valeurs maxi-males constatées sur chacune des places de chant et généralementobservées les premières années de suivi 2.

En faisant l’hypothèse que les coqs restent fidèles à leurs placesde chant d’une année sur l’autre, on peut estimer à 51 le nombre decoqs potentiellement présents par le passé en territoire des réservesnaturelles catalanes. Cet effectif contraste avec les 22 coqs que l’onestime actuellement présents dans ces mêmes territoires.

Ces valeurs font état d’une diminution potentielle et globale deplus de 50 % de la population en seulement 17 ans de suivi. Cettediminution est particulièrement perceptible pour les réserves na-turelles de Py et de Mantet qui conservent les effectifs de coqs les

1. Dans la littérature pyrénéenne, le sexe-ratio du grand tétras est généralement considérééquilibré. C’est sous cette hypothèse que sont calculés, entre autre, les indices annuels del’OGM. Ce rapport fait également cette hypothèse, ceci afin de conserver des donnéescomparables avec les valeurs de référence. Cependant, actuellement, l’hypothèse d’un sexe-ratio équilibré dans le département des P.O peut être contesté, comme démontré par l’analyseen annexe C page 71. Sous l’hypothèse d’un sexe-ratio équilibré alors qu’il serait plutôtdéséquilibré en faveur des femelles, on sous-estime le nombre de femelles et on surestimel’indice de reproduction.

2. Pour des raisons historiques, le calendrier de mise en œuvre des suivis sur place dechant diffère d’une réserve à l’autre. Les réserves naturelles de Py et de Mantet ont mis enplace les premiers suivis en 1997–1998. La place de chant la plus récemment trouvée etsuivie l’a été sur le territoire de Nohèdes en 2008.

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plus importants, mais, malgré des effectifs plus faibles et les suivisplus récents, le phénomène semble également présent dans les autresréserves naturelles 3.

Le nouveau protocole de suivi mis en place par l’OGM (cf. sec-tion 4.2.2) fournit une approche complémentaire pour l’estimationdes effectifs sur un territoire. Les estimations sont davantage robustesà l’échelle des régions naturelles, mais l’OGM fournit égalementpour la première fois des estimations à l’échelle des unités naturelles.Transposés à l’échelle des réserves naturelles, ces résultats présentésdans le tableau 4.3 fournissent des estimations assez proches de cequi est observé sur le terrain. Cette approche permet le calcul d’unintervalle de confiance sur les valeurs, calcul qui intègre par exempleles places de chant inconnues. L’annexe B page 69 fournit les donnéeset la méthode utilisées pour le calcul de ces estimations à l’échelledes réserves naturelles catalanes.

4.3 Tendance des effectifs

4.3.1 À l’échelle des Pyrénées

Au début des années 1990 le nombre de grands tétras en France estestimé entre 8 000 et 12 000 individus. La population pyrénéenne estquant à elle estimée entre 3 000 et 5 000 individus dans les années2000 (PNR des Pyrénées catalanes, 2007). Depuis l’OGM observeune diminution globale de la population pyrénéenne. Cet indice estfournit par le suivi temporel d’un réseau de places de chant de référencesur l’ensemble des Pyrénées.Ainsi, pour la chaîne des Pyrénées cet indice est négatif depuisplusieurs années. On estime que les effectifs ont diminué de 21 % à36 % sur la période allant de 2000 à 2013 (OGM, 2013a).

4.3.2 À l’échelle de la haute chaîne orientale pyrénéenne

À l’échelle de la région géographique de la haute chaîne orientale,jusqu’à peu les données ne permettaient pas de conclure en faveurd’une tendance significative des effectifs — les intervalles de confi-ance étant à la fois dans des valeurs négatives et positives. En 2011les nouvelles tendances permettent de constater pour la premièrefois une réelle diminution des effectifs — entre -2 % et -35 % pour lapériode 2000–2011 (OGM, 2011). Malheureusement cette tendance

3. Pour une analyse plus fine des tendances, se reporter à la section 4.3.3.

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Table 4.4 – Tendance des effectifs de coqs de grand tétras sur 10 placesde chant situées dans les réserves naturelles catalanes (seuls les places dechant avec au moins 6 années de suivi ont été prises en compte). Test sur lespentes des droites de régression des distributions observées : l’hypothèsenulle est celle d’une pente non significativement différente de zéro ; R2 estle coefficient de corrélation entre les distributions observées et un modèlelinéaire d’écoulement temporel ; lorsque la probabilité est inférieure ouproche de 0,05 alors la pente de la droite de régression est significativementdifférente de zéro.

Commune ID.OGM periode nb.annees moy.coqs coef.deter pente p.value accroissementPy 136 1997-2012 16 10.56 0.24 -0.35 0.05 -35Py 15 1998-2012 15 4.53 0.36 -0.23 0.02 -23Py 135 1998-2012 13 1.62 0.52 -0.20 0.01 -20Py 147 2000-2011 8 0.50 0.22 -0.06 0.24Mantet 134 2000-2012 12 4.17 0.42 -0.39 0.02 -39Mantet 337 2002-2012 8 0.12 0.07 0.02 0.54Prats-de-Mollo 335 2007-2012 6 0.17 0.02 0.03 0.80Nohèdes 334 2004-2012 9 1.67 0.42 -0.17 0.06 -17Eyne 328 2007-2012 6 0.67 0.04 -0.06 0.69

est également confirmée en 2013 ou l’on estime que les effectifs ondiminué de 6 % à 38 % depuis l’an 2000 (OGM, 2013a).

4.3.3 À l’échelle des réserves catalanes

On constate (cf. tableau 4.4 page 25) que pour les places de chantavec des effectifs importants ou moyennement importants — nombremoyen de coqs supérieur à un individu — la droite de régression desdistributions observées possède une pente significativement négative,c’est à dire qu’elle confirme des effectifs globalement en baisse. Pourles places de chant à très faibles effectifs on n’observe pas d’évolutionsignificative. Ceci peut facilement s’expliquer du fait d’un nombrede coqs très faible sur ces places de chant — moyenne inférieure àun — ce qui ne favorise pas la mise en évidence de variations surtoutlorsque le nombre d’années de suivi est relativement court.

Les taux d’accroissement significativement non nuls varient entre-17 et -39 % des effectifs. On peut conclure que ces valeurs, observéessur les places de chant du territoire des réserves catalanes, confirmentla décroissance des populations de grand tétras constatée par l’OGM,aussi bien à l’échelle de la région géographique de la haute chaîneorientale, qui nous concerne, qu’à l’échelle des Pyrénées françaises.

La tendance des effectifs peut également être approchée en étudiantl’évolution du nombre moyen de coqs sur les places de chant. Pourle calcul de cet indice, seules quatre places de chant, situées dans les

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3

4

5

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7

1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012

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1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012années

nb d

e co

qs

Figure 4.3 – Évolution du nombre moyen de coqs sur un ensemble de 4places de chant des réserves naturelles de Py et de Mantet, entre 1999 et2012.

réserves de Py et de Mantet, ont été utilisées, ceci afin de disposer d’unlot de données homogène sur la période de temps la plus importantepossible. Il faut remarquer qu’il s’agit des places de chant des réservesavec les effectifs les plus importants, les places de chant à faibleseffectifs ne disposant pas d’un suivi temporel suffisamment importantet constant.

La distribution de la figure 4.3 (page 26) suggère également unediminution des effectifs pour la période de temps considérée. Lespremières années, entre 1999 et 2003, le nombre moyen de coqsoscille entre six et sept coqs, tandis qu’après 2003 la moyenne nedépasse pas cinq coqs.

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Si l’on réalise un test sur la pente de la droite de régression decette distribution on obtient une pente significativement négative(probabilité égale à 0,003) d’une valeur de -22 %.

4.4 Estimation du succès de reproduction

L’indice de reproduction — calculé par le rapport entre le nombre dejeunes et le nombre de femelles observées — permet d’appréhenderle succès de reproduction d’une espèce pour une période donnée.Comme tout estimateur cet indice se rapproche d’autant plus de laréalité qu’il est calculé à partir d’un échantillon suffisant. Par unraisonnement purement statistique, on estime la taille d’un échantil-lon représentatif à au moins 30 observations. Pour l’espèce qui nousconcerne il s’agirait d’observer au moins 30 poules, accompagnéesou pas de jeunes. Les résultats obtenus à partir d’échantillons de trèsfaibles effectifs — moins de 20 poules — sont considérés comme peufiables et doivent être utilisés avec beaucoup de précautions, de façonindicatrice.

Pour ces raisons et du fait des densités relativement faibles despopulations de grand tétras comparées à d’autres espèces, il est plusaisé de travailler à des échelles plus grandes, regroupant plusieursunités de reproduction. L’échelle la plus pertinente semble être cellede l’écorégion.

4.4.1 À l’échelle des Pyrénées-Orientales et des réserves catalanes

Ainsi, à l’échelle des réserves catalanes, les effectifs que l’on peutobserver sur un pas de temps annuel sont beaucoup trop faiblespour obtenir des estimations fiables de l’indice de reproduction etil est préférable de raisonner sur des périodes plus longues — parexemple pour l’ensemble de la période 1993–2013. À ce titre lesindices annuels de reproduction observés dans les réserves catalaneset représentés figure 4.4 page 29 sont donnés ici uniquement pourfaire remarquer la concordance qu’il semble se dégager entre notredistribution et celle observée dans les Pyrénées-Orientales.

Sur le territoire des réserves catalanes ont été observés de 1993à 2013 : 96 poules, 14 adultes indéterminés et 84 jeunes. Sous l’hy-pothèse d’un sexe-ratio équilibré entre les mâles et les femelles 4,

4. Dans la littérature pyrénéenne, le sexe-ratio du grand tétras est généralement considérééquilibré. C’est sous cette hypothèse que sont calculés, entre autre, les indices annuels del’OGM. Ce rapport fait également cette hypothèse, ceci afin de conserver des donnéescomparables avec les valeurs de référence. Cependant, actuellement, l’hypothèse d’un sexe-

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0

1

2

3

1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013années

indi

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prod

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n

FRNC

PO

IR bon

IR moyen

IR mauvais

Figure 4.4 – Réussite de la reproduction du grand tétras dans les Pyrénées-Orientales et dans le territoire des réserves naturelles catalanes, de 1993 à2013. Sources : données FRNC, OGM (2013b) ; Novoa (2013).

on peut estimer le nombre de femelles parmi les adultes indéter-minés égal à 7 poules. L’indice de reproduction pour la période estalors de 0,82 jeunes par poule. Cette valeur est comparable au rap-port moyen trouvé pour les Pyrénées-Orientales égal à 0,8 jeunespar poule (Novoa, 2013). Pour rappel, un indice de reproduction in-férieur à 1 jeune par poule est considéré comme signe d’une mauvaisereproduction de la population ; un indice entre 1 et 1,8 est considé-rée moyen et ce n’est qu’au-dessus de 1,8 jeunes par poule que l’onconsidère la reproduction de la population comme étant bonne.

Ainsi, entre 1993 et 2013, la reproduction de l’espèce est mauvaiseà la fois à l’échelle des réserves catalanes et à celle des Pyrénées-Orientales. Les indices de reproduction observés, inférieurs à un jeunepar poule, sont insuffisants pour renouveler les effectifs d’oiseauxadultes (Ménoni, 2003) de sorte que ces populations sont condamnéesà disparaître si la tendance ne s’inverse pas. Cette conclusion s’imposed’autant plus que ces indices sont calculés à partir d’observationsréalisées en fin d’été, et que Ménoni (2009) estime que seulement40 % des jeunes de grand tétras présents fin août auront survécu endécembre.

La représentation de la figure 4.4 (page 29) nous permet égalementde constater une dispersion importante des indices de reproduc-

ratio équilibré dans le département des P.O peut être contesté, comme démontré par l’analyseen annexe C page 71. Sous l’hypothèse d’un sexe-ratio équilibré alors qu’il serait plutôtdéséquilibré en faveur des femelles, on sous-estime le nombre de femelles et on surestimel’indice de reproduction.

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Table 4.5 – Description statistique des indices de reproduction moyens entre1993 et 2013 à l’échelle des Pyrénées-Orientales et des réserves naturellescatalanes. Données brutes : données FRNC, OGM (2013b).

IR PO FRNCmoyenne 0.84 0.90CV en % 53.25 97.93erreur standard 0.20 0.41erreur relative en % 24.24 45.83

tion d’une année sur l’autre. Les coefficients de variations observéespour la période allant de 1993 à 2013 sont égaux à 53 % et 98 % (cf.tableau 4.5 page 29) respectivement pour les Pyrénées-Orientaleset pour l’échelle des réserves catalanes (la valeur particulièrementélevée observée pour les réserves étant plutôt le résultat des faibleseffectifs à partir desquels sont calculés ces indices annuels de repro-duction).

Plusieurs interprétations de ces résultats sont possibles et ellessont probablement complémentaires : le succès de reproduction estsoumis à d’autres paramètres que le simple écoulement temporelannuel ; une reproduction très hétérogène à l’échelle du territoire,ce qui soulève la question de la méthode d’échantillonnage ; deseffets insuffisants pour une bonne estimation de cet indicateur, ce quisoulève une seconde fois la question de la méthode d’échantillonnage.

Ces coefficients de variation laissent présager des erreurs relativesimportantes associées aux respectives moyennes et par conséquentdes intervalles de confiance également importants (cf. tableau 4.5page 29). Ainsi, pour les Pyrénées-Orientales et pour la période con-sidérée (1993–2013), l’erreur relative de la moyenne (égale à 0,84) estde 24 %, soit un indice de reproduction compris entre [0,6–1,0]. Pourles réserves catalanes, l’erreur relative de la moyenne (égale à 0,9) estde 46 %, soit un indice de reproduction compris entre [0,5–1,3]. Dansles deux cas, il faut remarquer que les intervalles de confiance sepositionnent en majorité sur des valeurs de mauvaise reproduction.

Parmi les autres paramètres que l’on peut mesurer à partir des comp-tages au chien d’arrêt, on considère que celui qui détermine le plusle succès de reproduction est le pourcentage de femelles accompag-nées de jeunes, c’est à dire le taux de réussite de la nidification. Ceparamètre semble plus important que celui de la taille des nichéesobservées qui, elle, traduit plutôt la survie des jeunes après l’éclo-sion [Ménoni (1991a) dans PNR des Pyrénées catalanes (2007)]. Onsoupçonne l’influence d’autres paramètres majeurs comme les précipi-

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Table 4.6 – Résumé des principales variables décrivant le succès de re-production à l’échelle des Pyrénées-Orientales et à l’échelle des réservesnaturelles catalanes, pour la période allant de 2001 à 2013. Données brutes :données FRNC, OGM (2013b).

SR PO FRNCtaille des nichées 2.17 1.90% de poules accompagnées 39.19 40.00

Table 4.7 – Indices de reproduction annuels à l’échelle de la haute chaîneorientale et à l’échelle de l’ensemble des Pyrénées, pour la période allant de2004 à 2013. Sources : OGM (2013a).

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013IR Haute chaîne orientale 0,4 0,7 0,5 0,7 0,3 1,7 0,9 1 0,8 0,9nb poules 28 28 18 19 19 15 31 20 28 22IR Pyrénées 0,9 1,4 1,3 1 1 1,6 1,2 1,1 1,1 1,2nb poules 85 107 118 132 121 123 162 173 184 161

tations et les températures enregistrées pendant les périodes critiquesdu cycle de vie du grand tétras mais des travaux restent à mener ence sens.

Les valeurs de pourcentage de femelles accompagnées de jeunespour la période allant de 2001 à 2013 sont équivalentes entre lesPyrénées-Orientales et les réserves catalanes, soit 40 % des femellesétant accompagnées. Les estimations de la taille des nichées sontégalement équivalentes entre les deux échelles géographiques : lavaleur est d’environ deux jeunes par nichée (cf. tableau 4.6 page 30).

4.4.2 À l’échelle des écorégions

À une échelle plus grande, celle de l’écorégion de la haute chaîneorientale, l’indice de reproduction annuel semble également évoluerplutôt dans les valeurs en-dessous de la valeur seuil de un jeune parpoule. Néanmoins ces valeurs sont encore une fois à prendre avecbeaucoup de précautions étant donné les effectifs relativement faiblessur lesquels s’appuient ces estimations (cf. tableau 4.7 page 31). Àl’échelle des Pyrénées l’indice de reproduction semble s’améliorermais ne dépasse pas néanmoins le seuil de 1,8 jeunes par poule indiced’une bonne reproduction.

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Chapitre 5

Facteurs limitants, causes dedéclin (synthèsebibliographique)

Les menaces qui pèsent sur les oiseaux sont abondamment documen-tées par la communauté scientifique, naturaliste, et ceci à l’échelleplanétaire. On trouvera ainsi des publications qui se réfèrent aussibien au cadre global qu’aux particularités de certains taxons. L’intérêtqui est le nôtre nous conduit à nous pencher avant tout sur les spéci-ficités des grands oiseaux, parmi lesquels on trouve les galliformes demontagne et plus particulièrement l’espèce qui nous intéresse dansce document : le grand tétras.

5.1 Inventaire synthétique

Liste non exhaustive des principaux facteurs limitants :

– taille efficace de la population,– isolement géographique et génétique,– modification et fragmentation des habitats,– perturbation anthropique directe (dérangement ; collisions ; prélève-

ments),– compétition et prédation naturelle,– changement climatique.

Liste non-exhaustive des principaux effets négatifs sur l’espèce :

– effets sur la dynamique de population,– effets sur le comportement spatial,– effets sur le succès reproducteur,

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– effets physiologiques,– effets sur le parasitisme.

5.2 Inventaire commenté

5.2.1 Taille efficace de la population

Comme pour toutes les populations biologiques, les populations detaille réduite et, qui plus est, isolées les unes des autres, sont despopulations potentiellement plus vulnérables. Les populations degrand tétras n’échappent pas à cette règle [Klaus (1994) dans MED-DTL et LPO (2012)]. Il semble difficile de caractériser la taille efficacede maintien d’une population. Des modélisations récentes commecelle de Grimm et Storch (2000) estiment que le milieu naturel doitprésenter une capacité d’accueil minimum de 500 grands tétras pourque le risque d’extinction sur une période de 100 ans soit inférieur à1%. Segelbacher et collab. (2003) considèrent que 500 individus neserait pas suffisante pour maintenir la variabilité génétique actuelleobservée et de fait se prémunir contre les variations démographiques.

5.2.2 Isolement géographique et génétique

Au regard de l’aire globale de répartition de l’espèce, les popula-tions pyrénéennes de grand tétras sont particulièrement méridionales.Cette position périphérique engendre une situation d’insularité despopulations pyrénéennes du fait de leur isolement géographique desautres populations. Par ailleurs, la sous-espèce pyrénéennes aqui-tanicus 1 se différencie génétiquement des autres populations (Segel-bacher et collab., 2003). Cette différenciation se caractérise entreautres par un appauvrissement allélique (Segelbacher et collab., 2003)rendant la sous-espèce d’autant plus fragile.

L’ensemble de ces singularités — isolement géographique et spé-cificité génétique — font que les populations pyrénéennes sont par-ticulièrement vulnérables et que leur conservation est un enjeu desplus importants pour l’espèce [Ménoni (1991a) dans MEDDTL et LPO(2012)].

1. Sous-espèce présente uniquement dans les Pyrénées françaises, espagnoles et andor-ranes.

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5.2.3 Modification et fragmentation des habitats

Fragmentation des populations

La dégradation des habitats constitue probablement le facteur le plusprépondérant dans la grande liste des causes de déclin du grand tétras.Elle se traduit généralement par une diminution des sites vitaux del’espèce et par une fragmentation des populations, laquelle augmenteconsidérablement ses probabilités d’extinction [(Fritz, 1979 ; Shaffer,1981) dans Ménoni (1994)].

La structuration en métapopulation est donc essentielle à la surviede l’espèce (Storch et Segelbacher, 2000 ; Ménoni, 2003), raison pourlaquelle la Stratégie nationale en faveur du grand tétras considère queles sous-populations dites « puits » ont une plus forte probabilité d’ex-tinction à moyen terme en absence d’immigration régulière d’indi-vidus en provenance des sous-populations dites « sources » (MEDDTLet LPO, 2012).

Modification des habitats

La dynamique de fermeture des forêts jeunes, notamment des prés-bois, semble être une des causes majeures de régression du grandtétras en Europe [Klaus et Bergmann (1994) dans Ménoni (1994)].Pendant le siècle des Lumières on assiste à une quasi disparition dusapin au profit de la hêtraie sous taillis, pour répondre à la demandecroissante en charbon de bois. Cette perte directe d’habitat est àl’origine de la quasi extinction du grand tétras au xviii

e siècle [Ingram(1915) dans Ménoni (1994)].

On assiste plus récemment à l’abandon du pâturage gardé ensous-bois en faveur d’un pâturage de milieu ouvert. Ces prés-boisdélaissés le sont également par le grand tétras car ils sont colonisésrapidement en ligneux bas (Ménoni, 1994). Apparaissent égalementdes phénomènes d’érosion directement liées au surpâturage et quisont à l’origine d’une diminution directe des sites vitaux [(Delmaset collab., 1993 ; Métailie, 1981 ; Bougerol, 1991) dans Ménoni (1994)].

Parallèlement à cette déprise agricole se développe la filière sylvi-cole dont les pratiques sont parfois défavorables à l’espèce. Ainsi,entre 1950 et 1960 on assiste à une véritable intensification de pra-tiques interventionnistes comme les opérations de reboisements, deplantations, les traitements sanitaires et la pratique des coupes rases(Ménoni, 1994). Ces futaies régulières, peuplements très homogèneset fermés, constituent des habitats très défavorables pour le grand

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tétras [(Novakova et Stastny, 1981 ; Leclercq, 1981 ; Roth, 1982 ; Rol-stad, 1989 ; Rolstad et Wegge, 1989a,b) dans Ménoni (1994)].

Leclercq (1987a,b) dans (Ménoni, 1994) signale que la diminutiondes diamètres d’exploitabilité peut également constituer un problèmecar elle est souvent à l’origine d’une diminution des strates arbustiveset herbacées recherchées par le grand tétras.

Note au sujet des habitats favorables : il semble que legrand tétras soit davantage exigeant vis-à-vis de la structuredes peuplements que de l’âge et de la nature des essences(Ménoni, 1994). Ainsi, dans le contexte des forêts boréales,l’espèce est surtout adaptée au climax forestier [(Rolstad,1989 ; Rolstad et Wegge, 1989a,b, 1987 ; Wegge et Rolstad,1986) dans Ménoni (1994)] mais en Europe moyenne etdu Sud, et de fait en France, l’espèce occupe plus sou-vent des habitats moins matures généralement transforméspar l’Homme [(Klaus et Bergmann, 1994 ; Eiberlé, 1981 ;Leclercq, 1987b ; Ménoni, 1991a) dans Ménoni (1994)].

5.2.4 Perturbation anthropique directe

Dérangement par l’Homme

La présence de l’Homme, ses activités, sont bien souvent sourcede dérangement pour la faune sauvage. Cet aspect est assez biendocumenté dans la littérature scientifique et notamment pour cequi est des oiseaux de grande taille comme les galliformes de mon-tagne (Blumstein et collab., 2005 ; Rolando et collab., 2007 ; Ménoni,2010). La taille des oiseaux semble une variable importante dans lephénomène de dérangement, les gros oiseaux étant vraisemblable-ment plus sensibles. Certains travaux utilisent ainsi comme indica-teur de dérangement humain, la masse corporelle des oiseaux (Blum-stein et collab., 2005 ; Laursen et collab., 2005 ; Ménoni, 2010).

Certains travaux tendent à démontrer que le dérangement an-thropique a augmenté au cours des dernières décennies. On assistepar exemple à une intensification du réseau de routes et pistes àvocation sylvicole, pastorale et parfois même touristique (Ménoni,1994). Ce réseau engendre une pénétration accrue dans les massifsautrefois relativement épargnées. Liées à l’avènement des congéspayés (1936), les activités de loisir, sans cesse accrues et diversifiées,utilisent largement ce réseau.

Prenons l’exemple des aménagements pour la pratique du ski. Onconsidère que ces derniers sont, dans un premier temps, à l’origine

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d’une destruction directe d’habitats d’hivernage, de reproduction etparfois même d’une destruction de places de chant de grands tétras.Dans les Pyrénées, 15 à 20 % des habitats d’hivernage sont ainsidirectement détruits par ces aménagements [Ménoni et Novoa (1989)dans Ménoni (1994)].

Mais l’impact ne se résume pas à la seule destruction directedes habitats. Il existe également une destruction indirecte due audérangement occasionné par la simple présence de l’Homme surtoutpendant les périodes les plus sensibles. Ainsi, dans les Pyrénées, ledérangement engendré par les skieurs peut éliminer entre 80 à 100% des habitats d’hivernage [Ménoni et Novoa (1989) dans Ménoni(1994)].

Les conséquences de ces dérangements et pertes d’habitats peu-vent se mesurer directement sur les densités printanières de coqset de poules qu’on estime, dans les Pyrénées, deux à trois fois in-férieures par rapport à des zones témoins [(Ménoni, 1991b ; Brenot etMénoni, 1992 ; Brenot, 1993) dans Ménoni (1994) ; Ménoni et collab.(2006)]. Cette régression étant probablement liée à une diminutiondu recrutement à cause du dérangement hivernal.

Les travaux consacrés aux effets du dérangement sur les populationsde grands tétras sont très nombreux bien que l’on ne comprennepas toujours les mécanismes à l’œuvre. On pourrait synthétiser 2 lesprincipaux effets comme suit :

Effets sur la dynamique de la population : on observe une régres-sion des effectifs voire dans certains cas une disparition de la po-pulation (Čas, 2010 ; Ménoni et Magnani, 1998 ; Suarez-Seoaneet Garcia-Roves, 2004 ; Brenot et Ménoni, 1999 ; González etEna, 2011) ;

Effets sur le comportement spatial : on constate une contraction del’aire de répartition, parfois un déplacement des sites fréquentésavec utilisation d’habitats de faible qualité ; une augmentationdu comportement d’évitement ou de fuite (Summers et collab.,2007 ; Thiel et collab., 2008 ; Thiel, 2007 ; Brenot et Ménoni,1999) ;

Effets sur le succès reproducteur : diminution du recrutement ;diminution de la réussite des couvées et de la survie des jeu-nes suite au dérangement mais également par l’augmentationdes prédateurs opportunistes (Montadert, 2013 ; Ménoni, 2010 ;Miquet et Deana, 2007 ; Summers et collab., 2004) ;

2. Synthèse réalisée notamment d’après Ménoni (2010) et Montadert (2013).

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Effets physiologiques : modification des bilans énergétiques ; dansles sites les plus dérangés ou pendant les saisons les plus fréquen-tées, on constate une augmentation des doses d’hormones destress comme les corticostérones (Baltić et collab., 2005 ; Baltić,2005 ; Arlettaz et collab., 2007, 2013 ; Thiel et collab., 2008 ;Thiel, 2007) ;

Effets sur le parasitisme : augmentation des taux d’infestation dansdes zones soumises à de fortes perturbations [Belleau (2006) ;Isomursu et collab. (2008) dans Montadert (2013)].

Globalement, on considère que les mâles de grand tétras sont plussensibles que les femelles [(Ménoni, 2010 ; Thiel, 2007) ; Brenot et col-lab. (1996) dans MEDDTL et LPO (2012)] ; et que l’espèce est plussensible en saison hivernale qu’estivale (Ménoni, 2010 ; MEDDTL etLPO, 2012).

Au sujet de la mortalité induite

Que ce soit de façon volontaire, par la chasse de loisir et le bra-connage, ou involontairement par l’installation d’infrastructures quis’avèrent meurtrières, l’Homme est à l’origine de destructions directesde grands tétras.

Certains aménagements comme les clôtures pastorales, sylvicoleset les câbles des remontées dans les stations de ski sont particulière-ment meurtrières. Les oiseaux ont du mal à identifier le danger queconstituent ces câbles et fils en acier tendus, et les percutent ainsi enplein vol.

Depuis 1993, l’OGM conduit des programmes afin d’identifier lestronçons de câbles les plus meurtriers et essayer de limiter leur dan-gerosité 3. Entre 1997 et 2009, 835 événements de mortalité ont étéainsi identifiés (tous galliformes confondus) sur ces infrastructures(Buffet et Dumont-Dayot, 2013). Les espèces les plus affectées étantle tétras-lyre (Tetrao tetrix) dans les Alpes et le grand tétras dans lesPyrénées.

Plus concrètement dans les Pyrénées, entre 1993 et 2009, l’OGMa recensé 68 cas de mortalité de grands tétras par collision avec descâbles aériens de stations de ski et 12 cas de mortalité occasionnéspar des clôtures (OGM, 2010). Un programme de visualisation estmené par les partenaires de l’OGM afin d’atténuer l’impact de cesinfrastructures.

3. Il s’agit notamment du programme 028 de l’OGM : Inventaire des câbles aériensdangereux et des travaux de visualisation pour les galliformes de montagne.

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La chasse constitue une source de prélèvements directs non nég-ligeable qu’il convient également de prendre en compte. Autrefoischassé communément pour des raisons de subsistance, aujourd’huion assiste surtout à une chasse de loisir qui, bien que toujours plus en-cadrée par des plans de prélèvement afin de minimiser son incidence,influence toujours les populations.

Il est reconnu que la perte — même minime — d’individus adultesprélevés par la chasse peut être à l’origine d’une diminution du nom-bre de grands tétras reproducteurs présents sur les places de chant[Ellison et collab. (1994) dans MEDDTL et LPO (2012)]. Combinésà d’autres facteurs limitants, comme la perte des sites vitaux, cesprélèvements peuvent affecter directement la dynamique du grandtétras [Ménoni et Defos du Rau (2003) dans MEDDTL et LPO (2012)].

Au-delà de l’impact direct sur le stock d’individus, on observe deseffets indirects occasionnés par la pratique même de l’activité cynégé-tique.

Thiel et collab. (2007) démontre que lorsque la pression de chasseest élevée, les mâles deviennent plus farouches et la distance de fuiteà l’homme est plus importante. Plus globalement on constate que ladistance de fuite moyenne de l’espèce est nettement plus importantedans les zones chassées que dans les secteurs où l’espèce est protégée(Thiel et collab., 2007 ; Ménoni et collab., 2011). D’autres étudesdémontrent que l’espèce accepte mieux le dérangement en l’absencede chasse. C’est le cas dans les Alpes de Bavière ou des populationsde grands tétras non chassés réussissent désormais à s’installer surdes secteurs soumis à des pressions touristiques importantes (Ménoniet collab., 2011). Par ailleurs, il ne faut pas oublier que la présencedes chiens, identifiés par l’espèce comme des prédateurs, provoquesystématiquement une peur « intense » chez les individus (Ménoniet collab., 2011).

Le braconnage reste aujourd’hui une triste réalité qui continue d’af-fecter les populations de grand tétras. Bien que difficilement quantifi-able, des évaluations récentes estiment que localement il faut ajouterenviron 30 % de coqs et 50 % de poules aux tableaux de chasse[Ménoni et Defos du Rau (2003) dans MEDDTL et LPO (2012)]. Danscertaines forêts, le braconnage des coqs pourrait même être supérieurau prélèvement légal [Ménoni et Defos du Rau (2003) dans MEDDTLet LPO (2012)].

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5.2.5 Prédateurs et compétiteurs

La prédation constitue la première cause de mortalité des adultes degrand tétras [Wegge et collab. (1987) dans MEDDTL et LPO (2012)].La prédation des œufs et les poussins retentit invariablement sur lataille des nichées (Ménoni, 1994 ; MEDDTL et LPO, 2012) et l’on peutconsidérer qu’elle divise par deux le succès reproductif de l’espèce(Ménoni, 1994). Cette réalité n’affecte cependant pas les effectifs degrand tétras, du moins lorsque la dynamique de l’espèce est optimale(Ménoni, 1994).

La prédation naturelle peut devenir un problème dès lors quele milieu est fragmenté, dégradé [(Henttonen, 1989 ; Wegge et col-lab., 1990 ; Klaus, 1991) dans Ménoni (1994)], que l’on assiste àun développement d’équipements de loisir en montagne (Storchet Leidenberger, 2003) ou encore lorsque s’intensifient les activitésagricoles et pastorales. Ces activités engendrent généralement uneprolifération des prédateurs généralistes comme les renards et lescorvidés [Storch et collab. (2005) ; (Kurki et collab., 1997, 2000) dansMEDDTL et LPO (2012)], ou encore le sanglier [Mueller (1981) dansMénoni (1994)]. Ce dernier étant très probablement, par ses popula-tions très dynamiques en certains secteurs, un des prédateurs influ-ençant le plus le succès reproducteur du grand tétras (MEDDTL etLPO, 2012).

L’impact réel des prédateurs sur le grand tétras reste cependantdélicat à évaluer tant les réseaux trophiques sont difficiles et com-plexes à étudier. Par exemple, l’impact de la prédation par le renardsemble varier en fonction des années d’épidémie du méso-prédateur 4

et des fluctuations démographiques des micro-mammifères (MED-DTL et LPO, 2012). Dans les Pyrénées, Ménoni et Duriez (2008) 5 con-sidèrent que les rapaces sont davantage prédateurs des grands tétrasque les mammifères, mais étant donné que ces super-prédateurs chas-sent également des méso-prédateurs (renards, marcassins, corvidés,etc.) ils participent de fait à la régulation des autres prédateurs degrands tétras.

Selon Ménoni (1994) et MEDDTL et LPO (2012), les principaux pré-dateurs des grands tétras (nids, poussins, oiseaux adultes) sont :

– la martre (Martes martes),– le renard (Vulpes vulpes),– le sanglier (Sus scrofa),– le chat sauvage (Felis silvestris),

4. Un prédateur secondaire par opposition aux grands prédateurs ou super-prédateurs.5. Citation dans (MEDDTL et LPO, 2012).

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– les corvidés,– l’aigle royal (Aquila chrysaetos),– l’autour des palombes (Accipiter gentilis),– le grand duc (Bubo bubo),– le geai (Garrulus glandarius),– les chiens 6.

Concernant les phénomènes de compétition, dans les forêts très di-versifiées présentant une mosaïque de milieux ouverts et fermés, laprésence des grands herbivores comme le cerf n’occasionne aucunemenace pour le grand tétras (Ménoni, 1994).

On connaît cependant des contre-exemples, notamment dans cer-tains massifs vosgiens plus homogènes, où les cervidés peuvent exer-cer une concurrence directe pour la ressource alimentaire notammentpar la consommation de ligneux bas et de fruits (framboises, myr-tilles). Dans des forêts à vocation sylvicole, les dégâts occasionnés pardes densités importantes de cervidés peuvent inciter les forestiersà modifier les pratiques sylvicoles, rendant par l’occasion les sitesmoins favorables au grand tétras [Lefranc et Preiss (2008) ; (Land-mann, 1983 ; Lefranc, 1987) dans Ménoni (1994)].

6. Les chiens errants, divagants ou accompagnés de promeneurs ou de bergers.

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Chapitre 6

Actions réalisées dans lesréserves naturelles catalanes

Les agents des réserves catalanes réalisent des suivis annuels printa-niers et estivaux des trois espèces de galliformes présentes dans nosespaces protégés : le grand tétras, le lagopède alpin et la perdrix grisedes Pyrénées. Il s’agit à la fois de participer aux suivis organisés dansle cadre de l’OGM, mais également de pérenniser ceux — souventcomplémentaires des premiers — , décidés dans le cadre des veillesécologiques en réserves naturelles.

6.1 Bref historique des suivis démographiques et deveille écologique

Les premiers suivis datent de 1998 lorsqu’en réserve naturelle dePy débutent des études qui ont pour objectif de déterminer l’aire derépartition du grand tétras, d’identifier les habitats qu’il fréquente,et d’évaluer leur abondance. Cette volonté part du constat que cetteespèce reste relativement mal étudiée sur ce territoire malgré dessuivis antérieurs — réalisées par l’ONCFS — restreints au suivi dequelques places de chant. Débutent les premiers comptages sur lesplaces de chant ainsi que les premières prospections hivernales etprintanières — les premières permettent entre autres de caractériserles sites d’hivernage du grand tétras ; les secondes de localiser denouvelles places de chant. Cette première campagne dura trois ans, de1998 à 2001, et permit entre autre une caractérisation fine de l’habitathivernal du grand tétras. Découlent de cette expérience plusieursopérations dont la plus marquante fût le travail de canalisation dupublic randonneur en partance du col de Mantet en direction du PlaSegalar : en balisant le sentier utilisé, on évite d’avantage la randonnée

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Table 6.1 – Nombre de jours agents consacrés par les réserves catalanesaux suivis printaniers et estivaux des galliformes de montagne. Les agents« FRNC » sont les salariés aux postes pérennisés dans les réserves. Lesautres agents représentent tous les salariés temporaires, les stagiaires et lesbénévoles des réserves.

Agents 2008 2009 2010 2011 2012 2013FRNC 100 112 70 66 65 49

FRNC et autres 197 199 130 110 105 77

hors-sentier qui traverse en partie des secteurs d’hivernage du grandtétras.

Depuis les comptages printaniers se poursuivent ; se sont ajoutésdes comptages d’été au chien d’arrêt ; le suivi a été étendu aux autresgalliformes et l’expérience s’est répétée dans les autres réserves na-turelles concernées par ces espèces. La veille écologique des galli-formes de montagne occupe désormais une part considérable du plande travail de chacune de ces réserves. Ainsi, depuis 2008, une partiede la logistique de ces suivis « galliformes » fait l’objet d’un projetmutualisé par la Fédération des réserves naturelles catalanes et unepersonne référente est chargée de son animation.

6.2 Mobilisation des agents

Le tableau 6.1 nous permet de constater que depuis 2010, un nombremoins important de jours-agents est consacré aux suivis « galliformes». Cela s’explique par la mise en œuvre d’une nouvelle stratégie desuivi, certains comptages s’étant révélés par le passé très gourmandsen moyens humains. Elle concerne essentiellement la perdrix griseet le lagopède alpin. Dans certaines réserves, le suivi de la premièreespèce se limite désormais à une simple veille écologique réaliséeselon les opportunités. En ce qui concerne le lagopède alpin, le pro-gramme initial est gelé au profit d’un projet expérimental de suiviinitié par Claude Novoa — ONCFS. Ce projet vise à réformer la mé-thode actuellement utilisée par l’OGM pour le suivi du lagopèdealpin — en période de reproduction —, et a pour objectif une estima-tion beaucoup plus fine des abondances réelles de l’espèce à l’échellede toute une unité écologique.

Concernant l’année 2013, le programme prévisionnel des comp-tages n’a pas pu être entièrement réalisé, faute de conditions météo-rologiques favorables, ce qui explique les faibles effectifs mobilisés.

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Il est important de remarquer que les valeurs du tableau 6.1page 42 concernent uniquement la participation au comptages prin-taniers des mâles chanteurs ainsi que la participation aux comptagesd’été au chien d’arrêt.

Pour être exhaustif, il faudrait ajouter à ces chiffres la coordinationréalisée par la Fédération des réserves naturelles catalanes ainsi quebien d’autres suivis, d’autres études concernant les galliformes demontagne et qui sont également réalisées par chacune des réservesdans le cadre de la réalisation des plans de gestion écologiques. Àtitre d’exemple on peut citer pour l’année 2012, la réactualisationde la cartographie des habitats d’hivernage du grand tétras par laréserve naturelle de Py, dix ans après les premiers travaux. Cetteactualisation mobilisa les agents de la réserve de Py et de Mantet unebonne partie de l’hiver.

6.3 Actions inscrites aux plans de gestion écologiquedes réserves naturelles

Dans les années 80, la vulnérabilité du grand tétras était déjà per-ceptible, au point d’être l’un des arguments de création des réservesnaturelles catalanes de montagne. Leurs dossiers de création font étatde son besoin de protection. Tous les plans de gestion des réservesconcernées le mentionnent comme une espèce à très forts enjeux deconservation et, au fil du temps, un certain nombre d’actions ont puêtre menées en ce sens.

6.3.1 Connaissance de l’espèce

La conservation des espèces vulnérables passe dans un premiertemps par l’amélioration des connaissances biologiques et écologiquesdont on dispose. Dans les réserves catalanes il s’agit notammentd’identifier les habitats utilisés, de procéder à leur caractérisation,puis de mettre en place des suivis temporels de l’espèce afin d’obtenirdes données quantitatives de sa dynamique :

– Identification des secteurs d’hivernage, de reproduction et d’éle-vage des jeunes. Opération réalisée par toutes les réserves na-turelles concernées par l’espèce (Guisset et collab., 2010, 2012 ;Gaultier, 2010 ; Staats et Mendez, 2012 ; Mangeot et collab.,2011 ; Geslot, 2012).

– Recensement au printemps des mâles chanteurs sur les placesde chant. Opération réalisée selon la méthodologie OGM par

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toutes les réserves naturelles concernées par l’espèce (Guissetet collab., 2010, 2012 ; Gaultier, 2010 ; Staats et Mendez, 2012 ;Mangeot et collab., 2011 ; Geslot, 2012).

– Évaluation du succès de reproduction. Opération réalisée partoutes les réserves naturelles concernées par l’espèce 1 (Guis-set et collab., 2010, 2012 ; Gaultier, 2010 ; Staats et Mendez,2012 ; Mangeot et collab., 2011 ; Geslot, 2012) en partenariatavec l’ONCFS, la FDC-66 et les ACCA locales, au moyen decomptages d’été au chien d’arrêt selon la méthodologie OGM.

– Définition des zones de grand intérêt ornithologique, dont leszones à grand tétras. Opérations réalisées par les réserves na-turelles du Canigou (Dejaifve, 1988, 1993).

– Suivi de l’utilisation des secteurs d’hivernage. Opération réali-sée par la réserve naturelle de Py pendant les périodes 1998–2001 et 2011–2012.

– Synthèse bibliographique sur l’écologie de l’espèce. Rapportréalisé par la réserve naturelle de Prats-de-Mollo-la-Preste (Grel,2008b).

– Modélisation et cartographie des habitats favorables. Rapportréalisé par la réserve naturelle de Prats-de-Mollo-la-Preste (Grel,2008a).

– Actualisation de la répartition du grand tétras sur le mont Coro-nat. Rapport réalisé par les réserves naturelles de Jujols et deNohèdes (Hotellier, 2010).

6.3.2 Réduction des activités perturbatrices

– Préciser les zones de sensibilité de l’espèce en période d’hiver-nage, de nidification et d’élevage des jeunes. Opération réaliséepar toutes les réserves naturelles concernées par l’espèce (Guis-set et collab., 2010, 2012 ; Gaultier, 2010 ; Staats et Mendez,2012 ; Mangeot et collab., 2011 ; Geslot, 2012).

– Utiliser les outils réglementaires pour limiter les impacts desactivités humaines dans les secteurs de présence et pendantles périodes de plus forte sensibilité. Opération réalisée partoutes les réserves naturelles concernées par l’espèce (Guissetet collab., 2010, 2012 ; Gaultier, 2010 ; Staats et Mendez, 2012 ;Mangeot et collab., 2011 ; Geslot, 2012).

– Évaluation de la fréquentation et de son impact sur les zonesd’hivernage du grand tétras, et en période de nidification et

1. La réserve naturelle de Prats-de-Mollo-la-Preste ne réalise pas cette opération enraison de l’absence de reproduction sur son territoire.

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d’élevage des jeunes animaux. Objectifs des plans de gestionécologiques (PGE) des RN de Py et RN de Mantet (Guissetet collab., 2010, 2012).

– Évaluation de la fréquentation du site Natura-2000 Madres-Coronat à partir d’enquêtes auprès des prescripteurs de fréquen-tation touristiques (accompagnateurs, guides de randonnée etsites Web). Opération réalisée par la RN de Nohèdes (Kindraich,2004b,a).

– Prise en compte du grand tétras dans la gestion des milieuxnaturels, la pratique durable des sports de nature, la valorisationdes sentiers de randonnée. Opérations réalisées par la RN deNohèdes (AGRNN, 2003, 2006, 2008 ; Ertel, 2001, 2004).

– Travail de balisage du sentier allant du col de Mantet au PlaSegalar. Opération réalisée par la RN de Py (2002-2003).

– Travail de balisage de sentiers en zone de reproduction et d’hiver-nage pour éviter la dispersion du public. Action du PGE de laRN de Nohèdes (Mangeot et collab., 2011), prestation de l’ONF(2011).

– Remplacement d’une clôture câble fixe, dangereuse pour lesgrands tétras, par une clôture ruban, visible et amovible. Opéra-tion du PGE de la RN de Nohèdes (Mangeot et collab., 2011),réalisée en collaboration avec l’ONF et le Groupement pastoral(2010).

– Visualisation des câbles dangereux de la station du Cambred’Aze. Opération réalisée en partenariat entre la RN d’Eyne, laFDC 66 et l’ONCFS (2010).

– Démontage de deux téléskis (pylônes et câbles) au chalet LasConques. Action réalisée par la RN de Prats-de-Mollo-La-Presteen appui du SIPARC (2006).

– Recueil de données de l’impact des clôtures sur la faune sauvage,recensement des clôtures dangereuses et mesures correctives.Objectifs des PGE des RN de Py et RN de Mantet (Guissetet collab., 2010, 2012).

– Adapter les modalités de pâturage des zones à tétras en définis-sant les périodes et zones sensibles. Objectif du PGE de la RNde Nohèdes (Mangeot et collab., 2011). Action reconduite avecle renouvellement du bail pastoral du GP de Nohèdes.

– Influence du surpâturage en zones d’élevage des jeunes. Étudeinitiée en 2013 en partenariat entre la RN de Nohèdes et l’ONF.

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6.3.3 Actions sur les habitats

– Améliorer les connaissances des habitats d’espèces patrimoni-ales. Opération réalisée par toutes les réserves naturelles con-cernées par l’espèce (Guisset et collab., 2010, 2012 ; Gaultier,2010 ; Staats et Mendez, 2012 ; Mangeot et collab., 2011 ; Geslot,2012).

– Éviter toute intervention dans les hêtraies et les pineraies deversant nord à caractère naturel. Objectifs du PGE de la RN dePrats-de-Mollo-la-Preste (Gaultier, 2010).

– Réaliser des clairières ou des actions de dépressage forestierslorsque les peuplements sont trop réguliers et fermés. Objectifsdu PGE de la RN de Prats-de-Mollo (Gaultier, 2010).

– Opérations d’ouverture de placettes dans la rhodoraie sur leBosc del Quer pour favoriser la reproduction du grand tétras.Opération réalisée en 2011–2012 en partenariat entre la FDC 66,le PNR-PC et la RN d’Eyne.

– Opérations d’ouverture de placettes dans la rhodoraie et restau-ration de clairières dans la réserve naturelle de Nohèdes. Opéra-tion réalisée par l’ONF, en partenariat avec la RN de Nohèdes,puis avec le PNR-PC dans le cadre de contrats Natura-2000 (dès1997, puis en 2011).

– Recherche et suivi des corridors écologiques entre les différentsnoyaux de populations de grands tétras. Objectifs des PGE desRN de Py et de Mantet (Guisset et collab., 2010, 2012).

6.3.4 Sensibilisation du public

– Réalisation et mise en valeur d’outils pédagogiques. Opérationdu PGE de la RN de Py (Guisset et collab., 2010). Réalisation dujeu du grand tétras (2000).

– Réalisation d’une enquête de fréquentation hivernale au départdes sentiers depuis le col de Mantet. Opération du PGE de laRN de Py (Guisset et collab., 2010) réalisé en 2000.

– Réalisation de panneaux d’information sur l’espèce. ActionFRNC et RN de Mantet (2008).

– Publication d’un dossier consacré à l’espèce dans la revue desréserves naturelles catalanes (natura catalana). Opération réali-sée par les agents de la FRNC (2009).

– Réalisations de conférences auprès des AMM 2. Opération réali-sée par la FRNC en collaboration avec le PNR-PC (2007–2008).

2. Accompagnateurs de moyenne montagne

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– Animations auprès du grand public (habitants du village, va-canciers, etc.) dans le cadre du programme annuel d’animationsestivales de la FRNC (Festival nature). Opération réalisée parles agents de la FRNC (2010).

– Conférence réalisée dans le cadre du cycle d’animations prévueslors de la célébration des 30 ans des RN de Py et RN de Mantet.Opération réalisé par les RN de Py et de Mantet (2014).

6.3.5 Partenariats et stratégies collectives

– Participation aux suivis et programmes de OGM. Opération réa-lisée par toutes les réserves naturelles concernées par l’espèce encollaboration avec les partenaires de l’OGM (Guisset et collab.,2010, 2012 ; Gaultier, 2010 ; Staats et Mendez, 2012 ; Mangeotet collab., 2011 ; Geslot, 2012).

– Mise en œuvre, suivant la stratégie nationale en faveur du grandtétras, des préconisations concernant le maintien des popula-tions en concertation avec les usagers concernés. Opérationréalisée par toutes les réserves naturelles concernées par l’es-pèce (Guisset et collab., 2010, 2012 ; Gaultier, 2010 ; Staats etMendez, 2012 ; Mangeot et collab., 2011 ; Geslot, 2012).

– Expertise pour le plan d’actions en faveur du grand tétras duPNR des Pyrénées catalanes (PNR des Pyrénées catalanes, 2007).Opération réalisée par la FRNC pour le PNR-PC (2007–2008).

– Expertise pour le document d’objectifs du site Natura 2000 duCanigou (Pimenta, 2012). Opération réalisée par la FRNC pourle Syndicat mixte Canigou Grand site (2011–2012).

– Étude de l’influence du pâturage en zones d’élevage des jeunes.Partenariat entre la RN de Nohèdes et l’ONF (2013).

– Étude d’un protocole d’exploitation forestière pour la préserva-tion du grand tétras à partir du plan simple de gestion forestièrede la SCF de l’Écureuil. Objectif du premier PGE de la RN de Py(Guisset et collab., 2010), réalisé en collaboration avec la SCF,l’ACCA de Py, la FDC 66, l’ONCFS 66 et l’ONF 66, pour deszones de reproduction, d’élevage des jeunes et d’hivernage.

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Chapitre 7

Conclusion

Le grand tétras : diagnostic national et actions fédérales

Selon la Stratégie nationale d’actions en faveur du grand tétras (MED-DTL et LPO, 2012), « depuis une trentaine d’années, ses effectifs ré-gressent de manière continue sur le territoire national et son aire derépartition a fortement diminué, en particulier dans les Vosges et le Jura.L’espèce a même disparu des Alpes en 2000. Il ne reste plus qu’envi-ron 4 500 individus sur le territoire français, dont 90 % occupent lachaîne pyrénéenne ». À l’échelle nationale, selon la liste rouge desoiseaux nicheurs de France métropolitaine, (UICN France, MNHN,LPO, SEOF et ONCFS–2011 1) le grand tétras est classé dans la caté-gorie « vulnérable ». Selon la première source (MEDDTL et LPO, 2012),« une évaluation complémentaire des sous-espèces (UICN et MNHN 2008),indique que la sous-espèce Tetrao urogallus aquitanicus, présente dansles Pyrénées, est vulnérable ».

Le rapport sur la stratégie nationale donne les raisons bien établiesde la régression importante et constatée du grand tétras en France :altération de l’habitat, dérangement, collision des oiseaux avec lesinfrastructures, augmentation de la pression de prédation, change-ment et aléas climatiques, braconnage et chasse. Alors que la stratégienationale d’action vient d’être réactualisée en 2012, la Fédération desréserves naturelles catalanes, en collaboration étroite et rigoureuseavec les gestionnaires des réserves naturelles de Eyne, Jujols, Mantet,Nohèdes, Prats-de-Mollo, Py, et en partenariat avec l’Office nationalde la chasse et de la faune sauvage, la Fédération départementale deschasseurs (66), l’Office national des forêts, ainsi que des bénévoles,

1. Union internationale pour la conservation de la nature France, Muséum nationald’histoire naturelle, Ligue pour la protection des oiseaux, Société d’études ornithologiquesde France et Office national de la chasse et de la faune sauvage

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poursuit dans ses espaces protégés le suivi annuel, débuté en 1997,de cette espèce.

Nos actions précurseurs et ambitieuses se révèlent en parfait ac-cord avec la Stratégie nationale. Elles ont notamment consisté à définirdes zones d’actions prioritaires, à identifier les habitats fréquentés etpotentiellement favorables à l’espèce, à sensibiliser les professionnelset les usagers de la montagne, mais aussi les élus, décideurs et ges-tionnaires de l’environnement, aux enjeux qui se polarisent autourdu grand tétras, et enfin à provoquer des études écologiques afin d’ac-quérir de nouvelles connaissances. Ces mesures ont eu, par ailleurs,l’avantage de participer plus largement à la sauvegarde d’un milieunaturel d’une grande et remarquable diversité biologique.

Bien que nous n’ayons pas débuté à ce jour les études en biolo-gie moléculaire et cellulaire souhaitées également par la Stratégienationale, nous demeurons profondément persuadés de leur néces-sité et de l’urgence de les mettre en œuvre. Elles apporteront enmatière de fragmentation des populations, de dérives génétiques,de phénomènes d’insularisation, etc., des réponses essentielles à laconservation du grand tétras.

Gestion écologique et gestion cynégétique : une convergence néces-saire

Ces actions déjà menées dans les réserves naturelles s’accordentdonc avec certaines propositions de la Stratégie nationale, mais nousconstatons que nos efforts sont insuffisants : le déclin des populationsde grand tétras révélé par notre étude, s’il n’est pas stoppé, conduit àla disparition de l’oiseau des Pyrénées catalanes, comme cela a déjàété vécu dans les Alpes. Cette prise de conscience impose à tous les

« ...le déclin des populations degrand tétras révélé par notre étude,s’il n’est pas stoppé, conduit à ladisparition de l’oiseau des Pyrénéescatalanes, comme cela a déjà étévécu dans les Alpes. »

acteurs de sa conser-vation d’améliorer lagestion écologique dugrand tétras, avant quela situation ne leuréchappe. Nous sommesconscients que pour at-teindre cet objectif, ilest nécessaire de sur-monter les contradic-tions qui peuvent se

manifester avec les objectifs de la gestion cynégétique. Car le grandtétras est dans la situation particulière d’être une espèce menacée

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mais chassable. Un tour d’horizon de cette activité cynégétique enFrance est d’ailleurs nécessaire pour nuancer cette dernière assertion.Pour Ménoni (Ménoni et Duriez, 2008), localement, des prélèvementscynégétiques abusifs ont par le passé provoqué le déclin du nombrede coqs chanteurs, déclin aggravé les années de mauvaise reproduc-tion. C’est pour cette raison que partout où elle est présente, et dès1973 pour certaines régions, la sous-espèce major n’est plus chasséeen France. Au contraire, sur toute son aire de répartition française,la sous-espèce endémique des Pyrénées reste chassée avec, suivantles départements, des disparités en matière de réglementation etd’attribution des coqs :

– Les Pyrénées-Atlantiques autorisent le tir de 0 à 5 oiseaux paran, fixé par arrêté préfectoral (Ménoni et Duriez, 2008).

– En Haute-Garonne, un plan de prélèvement contractuel entreles fédérations départementales de chasseurs (FDC) et les as-sociations communales de chasse agréées (ACCA) fixe chaqueannée un quota par unité naturelle (prélèvement égal à zéroentre 2002 et 2008), (Ménoni et Duriez, 2008).

– Les Hautes-Pyrénées et l’Ariège, jusqu’en 2006, limitaient lesprélèvements à un coq par chasseur et par an. Depuis 2007,ces deux départements ont établi un plan de prélèvement, avecdéclaration obligatoire des prises (Ménoni et Duriez, 2008).

– Dans les Pyrénées-Orientales et l’Aude, des plans de chasseont été instaurés à partir de 1990 (MEDDTL et LPO, 2012).Dans notre département, le calcul des attributions s’établit enfonction du résultat de la reproduction de l’année en cours etde l’état des populations (MEDDTL et LPO, 2012). Dans l’Audel’instauration d’un prélèvement nul existe depuis 1990.

Certaines ACCA locales ont parfois adopté des restrictions supplé-mentaires. C’est ainsi qu’en réserve naturelle de Py (Guisset et collab.,2010) « comme dans les forêts domaniales du département, il a été dé-cidé par la SCFEPC et l’ACCA de Py de ne demander aucune attributionde bague pour la chasse au grand tétras y compris les années de bonnereproduction ». La situation reste cependant contrastée suivant lesterritoires et les hommes, comme le révèle le souhait formulé dansle plan de gestion de la réserve naturelle voisine de Mantet (Guissetet collab., 2012) : « quant aux prélèvements cynégétiques de l’espèce ilserait souhaitable qu’à l’instar de la décision prise dans les forêts doma-niales du département, et sur les territoires voisins de Py et de Nyer, iln’y ait pas de prélèvement tant que les effectifs globaux de la populationn’auront pas augmenté de manière significative. Rappelons que sur lesterritoires mentionnés, les titulaires et bénéficiaires du droit de chasse

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(ONF, SCFEPR, conseil général, ACCA de Py et de Nyer) ont choisi de nedemander aucune attribution de bague pour la chasse au grand tétras ycompris les années de bonne reproduction. »

Si la Stratégie nationale montre clairement la nécessité d’une ges-tion conservatoire du coq de bruyère, elle met en évidence égalementque cela requiert une implication accrue de tous. En particulier, laconvergence entre les gestions écologique et cynégétique ne peuts’obtenir sans la participation de ceux qui ont la responsabilité de

«...les populations sont clairementen baisse... Le taux moyen de repro-duction de l’espèce dans les réservescatalanes... s’établit à 0,82 jeunespar poule, reproduction insuffisantepour renouveler et maintenir la po-pulation.»

cette dernière, ni sanstenir compte des résul-tats fournis par le ter-rain.

Résultats de 16 ansde suivi en commun :une gestion concertéeà définir

Le présent rapport pré-senté par la Fédérationdes réserves naturelles

catalanes est la première synthèse d’un travail remarquable par sadurée, effectué de 1997 à 2013. L’analyse de plus de 15 ans de veilledans les réserves naturelles catalanes de Eyne, Jujols, Mantet, No-hèdes, Prats-de-Mollo, Py, fournit des résultats déterminants :

1. On recense aujourd’hui 22 grand tétras mâles sur les places dechant des réserves naturelles catalanes pour une estimation op-timale de 51 durant la période 1997-2014. 14 coqs sont observésdans le territoire de la réserve naturelle de Py, 4 sur celui deMantet, 2 coqs présents dans les réserves naturelles de Nohèdeset d’Eyne. Les indices d’une seule poule sont encore détectésdans le territoire de la réserve naturelle de Prats-de-Mollo-la-Preste.

2. Sur neuf places de chants suivis, les populations sont claire-ment en baisse en ce qui concerne cinq d’entre elles (diminutioncomprise entre 17 et 39 %). Sur les places de chant restantes,l’évolution est statistiquement inappréciable étant donné le tropfaible nombre de coqs présents (leur nombre moyen, sur la duréede l’étude, est inférieur à 1) ; cependant, la seule existence de cesplaces de chant à très faible effectif est le signe indéniable d’unmauvais état de la population. L’évolution du nombre moyen decoqs sur les places de chant confirme ces résultats. Entre 1999

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et 2003, il oscille entre six et sept, tandis qu’après 2003 il nedépasse pas cinq coqs.

3. En ce qui concerne le succès de reproduction, entre 1993 et 2013,on observe en majorité des années de mauvaise reproduction,puis quelques années de reproduction moyenne et enfin de raresannées de bonne reproduction. Le taux moyen de reproductionde l’espèce dans les réserves catalanes, calculé sur les seize an-nées d’étude, s’établit à 0,82 jeunes par poule, reproductioninsuffisante pour renouveler et maintenir la population. Cettevaleur est remarquablement similaire à l’estimation faite parNovoa (2013) pour les Pyrénées-Orientale, qui est de 0,8 jeunepar poule. On ne peut donc que constater, malheureusement,la mauvaise reproduction répétée du coq de bruyère depuis aumoins 10 ans.

Nous souhaitons désormais tirer les conclusions de cette synthèse,en mobilisant notre compétence et notre énergie dans le cadre de laStratégie nationale, dans l’intérêt de la conservation du grand tétras,espèce emblématique des Pyrénées, présente dans six de nos réservesnaturelles catalanes. Nous mettons préalablement à disposition duplus grand nombre de partenaires ces résultats qui devraient per-mettre d’établir dès 2015, en commun, des orientations de gestionpositives, répondant aussi bien à la nécessité particulière de préserverle grand tétras qu’à celle de sauvegarder un milieu naturel riche d’unebiodiversité remarquable et reconnue.

Le respect d’une procédure de dialogue et de partenariat noussemble indispensable à deux titres : d’une part, la gestion du grandtétras, compte tenu que la première menace qui pèse sur lui est lafragmentation de son habitat, doit se faire à différentes échelles duterritoire, donc avec l’aide et la clairvoyance de ceux qui interviennentà ces échelles là ; d’autre part, il nous semble incontournable quepuissent se saisir des résultats obtenus à la suite de presque deuxdécennies de travail commun ceux qui ont participé à les obtenir, maisaussi tous ceux qui, en participant à la première synthèse réalisée en2007 sous l’égide du parc naturel régional des Pyrénées catalanes, ontmanifesté leur préoccupation pour la conservation du grand tétrasen territoire catalan.

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Épilogue

La régression dramatique et continue des populations de grand té-tras dans le domaine paléarctique occidental, et particulièrementdans les parties méridionales de son aire de répartition, est docu-mentée de longue date. Elle affecte des sous-espèces géographiquesqui entretiennent la diversité du patrimoine génétique de l’espèce,apportent un témoignage précieux sur l’histoire de la vie et offrent àl’ethnozoologie l’écriture de belles pages.

À ce titre, la conservation du grand tétras et le maintien de sesconditions de vie est une responsabilité que partagent les réservesnaturelles catalanes avec tous les autres membres du corps social. Àcela s’ajoute pour la Fédération des réserves naturelles catalanes laresponsabilité particulière de veiller à la préservation de l’ensembledu patrimoine naturel des espaces protégés dont elle est gestionnaire :sous cet aspect, le grand tétras est une espèce parmi les espècesremarquables dont elle se préoccupe.

La communication des résultats est le prolongement logique dutravail d’amélioration des connaissances produit par le suivi régulierdes populations, menés depuis plus de quinze ans, dont fait étatla présente synthèse. On peut lui fixer comme objectif minimumd’informer les usagers de la montagne dont les activités peuventaffecter la survie du grand tétras, mais également d’affirmer notreexistence et notre rôle de gestionnaire de la nature en veillant àdépassionner un débat qui resurgit régulièrement et semble vouloiropposer irrémédiablement gestion cynégétique et gestion écologique.On peut enfin souhaiter qu’elle détermine tout ceux qui en ont lepouvoir à se mobiliser pour la sauvegarde du grand coq de bruyère.

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Annexe A

Données brutes des suivis surplace de chant

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Table A.1 – Données brutes issues des comptages sur place de chant réaliséesdans le territoire des réserves naturelles catalanes. Les comptages réaliséspar les réserves débutent en 1997. Sources : données FRNC, OGM (2013c).

ID.O

GM

Com

mun

eSu

ivi.O

GM

1981

1983

1989

1991

1992

1993

1995

1997

1998

1999

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

2007

2008

2009

2010

2011

2012

2013

2014

136

Py

PCA

44

55

44

710

1916

1213

1011

67

79

99

910

127

9

15Py

PCA

7

55

45

78

64

55

32

42

31

3

135

Py

PCA

43

33

21

00

11

11

1

1

147

Py

PCA

11

10

0

0

1

0

1

339

Py

PCI

10

0

0

134

Man

tet

PCA

39

65

24

34

73

31

31

4

337

Man

tet

PCI

00

00

0

1

00

335

Prat

s-de

-Mol

loA

utre

00

01

00

0

334

Noh

èdes

Aut

re

32

21

12

21

11

1

669

Noh

èdes

Aut

re

11

00

01

1

328

Eyne

Aut

re

10

11

10

0

299

Eyne

Aut

re

11

2

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Annexe B

Estimation des effectifs degrand tétras

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Table B.1 – Estimation des effectifs de coqs de grand tétras présents dansles unités naturelles de l’OGM dont les limites incluent celles des réservesnaturelles catalanes concernées par l’espèce. Estimation réalisé sur le pas detemps 2012–2013 et en prenant en compte l’ensemble des places de chantactives, indéterminées et inconnues selon la désignation de l’OGM. TOT2MAP désigne la médiane. TOT2 Q10 et TOT2 Q90 l’intervalle de crédibilitéà 80 %. Sources : Calenge (2014).

UN Surface (ha) TOT2 MAP TOT2 Q10 TOT2 Q905230408 9214,63 35 30 435230406 7875,09 23 9 585230409 6224,04 7 1 28,15230404 11342,49 30 20 605230205 9398 26 13 59

Table B.2 – Estimation des effectifs de coqs de grand tétras présents dansles réserves naturelles catalanes concernées par l’espèce. Les valeurs sontcalculés au prorata de la surface des unitées naturelles incluses en réservenaturelle (cf. table B.1). Estimation réalisée sur le pas de temps 2012–2013 eten prenant en compte l’ensemble des places de chant actives, indéterminéeset inconnues selon la désignation de l’OGM. TOT2 MAP désigne la médiane.TOT2 Q10 et TOT2 Q90 l’intervalle de crédibilité à 80 %.

UN NOM RN Surface (ha) TOT2 MAP TOT2 Q10 TOT2 Q905230408 Py 3328,65 12,64 10,84 15,535230408 Mantet 1159,4 4,4 3,77 5,415230406 Mantet 787,72 2,3 0,9 5,85230409 Prats 2169,06 2,44 0,35 9,795230404 Nohèdes 1292,63 3,42 2,28 6,845230205 Eyne 461,59 1,28 0,64 2,9

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Annexe C

Analyse du sexe-ratio

L’analyse du sexe-ratio est une étape importante du fait de l’exis-tence de données d’observation de grands tétras adultes dont le sexen’a pas pu être identifié lors des comptages d’été au chien d’arrêt. Enfaisant l’hypothèse d’un sexe-ratio d’une certaine valeur, à définir, onpeut affecter ces oiseaux à un certain nombre de poules ou de coqs.Oiseaux que l’on pourra ensuite utiliser pour le calcul des indices dereproduction dont les effectifs utilisés pour les estimations sont leplus souvent insuffisants.

Dans les Pyrénées-Orientales et pour la période d’étude allant de2001 à 2013 (données homogènes) le nombre de coqs levés est de172 et le nombre de poules de 252. Le sexe-ratio observé est donc denc/(nc +np) soit 0,41.

Tests de concordances du sexe-ratio observé par rapport à l’hy-pothèse d’un sexe-ratio équilibré :

> binom.test(nb.coqs, nb.coqs+nb.poules, 0.5)

Exact binomial test

data: nb.coqs and nb.coqs + nb.poules

number of successes = 172, number of trials = 424, p-value = 0.0001195

alternative hypothesis: true probability of success is not equal to 0.5

95 percent confidence interval:

0.3585453 0.4541013

sample estimates:

probability of success

0.4056604

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> prop.test(nb.coqs, nb.coqs+nb.poules, 0.5,

correct = F, alternative = "two.sided")

1-sample proportions test without continuity correction

data: nb.coqs out of nb.coqs + nb.poules, null probability 0.5

X-squared = 15.0943, df = 1, p-value = 0.0001023

alternative hypothesis: true p is not equal to 0.5

95 percent confidence interval:

0.3599727 0.4530422

sample estimates:

p

0.4056604

Conclusion : les deux tests utilisés montrent que le sexe-ratio n’estpas équilibré. Il est déséquilibré en faveur des femelles, compris entre[0,55 ; 0,64].

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FÉDÉRATION DES RÉSERVES NATURELLES CATALANES

24 rue Jean Jaurès66500 Prades

Téléphone :0033 (0)4 68 05 38 20

Télécopie :0033 (0)4 68 05 38 21

Mél : [email protected]

RésuméL’analyse de seize années desuivi du grand tétras dans lesréserves naturelles catalanesfait apparaître une diminutiongénérale du nombre des coqssur les places de chant et untaux moyen de reproduction de0,82 jeunes par poules,insuffisant pour renouveler etmaintenir la population. Cesrésultats viennent confirmer leconstat réalisé par d’autresobservateurs (PNR desPyrénées catalanes, 2007 ;Canigó Grand Site, 2011b ;Novoa, 2013) à l’échelle desPyrénées catalanes et plusgénéralement, à l’échellenationale (OGM, 2013a).

Ce déclin des populations, s’iln’est pas stoppé, conduit à ladisparition de l’oiseau desPyrénées catalanes, comme celaa déjà été vécu dans les Alpes.Il est donc nécessaire de revoirla gestion du grand tétras dansles réserves naturellescatalanes, en s’appuyant sur lecontexte favorable créé par lastratégie nationale en faveur dugrand tétras (MEDDTL et LPO,2012) et sur l’initiative déjàmenée par le parc naturelrégional des Pyrénées catalanesen 2007 (PNR des Pyrénéescatalanes, 2007).