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Des mots très positifs… Un sentiment qui pousse les hommes à s’entraider • La détermination face au danger • La possibilité d’agir sans contrainte • La solidarité et l’amitié entre les hommes • ...et d’autres qui le sont beaucoup moins ! Le manque de courage, la peur • L’affirmation de choses fausses • L’idée selon laquelle certains hommes sont supérieurs à d’autres • Certains ont des droits, d’autres ne les ont pas • Quand on ne se soucie pas de ce qui se passe • • Mensonge • Lâcheté • Racisme • Indifférence • Discrimination IL Y A DES MOTS QUI, À EUX SEULS, POURRAIENT RACONTER L’HISTOIRE DE MONSIEUR BATIGNOLE... OLIVIER GRANIER, DOMINIQUE FARRUGIA ET GÉRARD JUGNOT PRÉSENTENT JULES SITRUK GÉRARD JUGNOT JEAN-PAUL ROUVE MICHÈLE GARCIA ALEXIA PORTAL GÖTZ BURGER VIOLETTE BLANCKAERT DAPHNÉ BAIWIR ELISABETH COMMELIN HUBERT SAINT-MACARY DANIEL MARTIN PHILIPPE DU JANERAND AVEC LA PARTICIPATION AMICALE DE TICKY HOLGADO SAM KARMANN ET JEAN-MARIE WINLING SCÉNARIO GÉRARD JUGNOT PHILIPPE LOPES CURVAL DIALOGUE PHILIPPE LOPES CURVAL 1 ER ASSISTANT RÉALISATEUR HERVÉ RUET SCRIPTE LAURENCE COUTURIER IMAGE GÉRARD SIMON CADRE NICOLAS HERDT DÉCORS JEAN-LOUIS POVEDA SON MICHEL KHARAT JEAN GARGONNE CLAUDE VILLAND COSTUMES MARTINE RAPIN MONTAGE CATHERINE KELBER CASTING FRANÇOISE MENIDREY DIRECTEUR DE PRODUCTION CLAUDE PARNET MUSIQUE ORIGINALE KHALIL CHAHINE UNE COPRODUCTION RF2K PRODUCTIONS / NOVO ARTURO FILMS / TF1 FILMS PRODUCTION AVEC LA PARTICIPATION DE CANAL+ ET LE SOUTIEN DU CONSEIL RÉGIONAL DE FRANCHE-COMTÉ www.mrbatignole.com UN FILM DE GÉRARD JUGNOT © Photos : Sonia Sieff - Textes de Jean-Louis Derenne. Nous remercions Catherine Vinay pour sa collaboration. 6 MARS • Courage • Liberté • Solidarité • Fraternité Retrouve-les grâce à leur définition, et essaie de donner un exemple qui t’est familier pour les illustrer. • Consultez la liste des salles, région par région, qui programmeront le film et qui participent aux opérations pédagogiques. • Découvrez l’interview de Gérard Jugnot sous forme de vignettes pédagogiques à consulter avec vos élèves (chaque vignette illustre, par un com- mentaire du réalisateur et un extrait du film, un sujet d’Education Civique). Cette interview thé- matique existe également en CD Rom, disponible pour les enseignants dans les salles participant à l’opération. • Téléchargez intégralement ce dossier pédago- gique exploitable en cours. Vous pouvez également vous le procurer auprès des salles participant à l’opération, ou encore rem- plir le coupon ci-dessous : Je souhaite recevoir gratuitement ..... exemplaire(s) du dossier pédagogique de Monsieur Batignole. BULLETIN À PHOTOCOPIER OU A RECOPIER ET À RETOURNER À : BAC Films - service Marketing - 10, avenue de Messine - 75008 Paris - Fax : 01 53 53 52 56 M. Mme : ......................................................................... Enseignant(e) de la classe de : ...................... Nom de l’établissement : .................... Adresse de l’établissement : ............................................................. Pour en savoir plus et vous procurer gratuitement le matériel pédagogique de Monsieur Batignole : www.mrbatignole.com, rubrique “enseignants” A faire en cours

OLIVIER GRANIER, DOMINIQUE FARRUGIA ET GÉRARD …...olivier granier, dominique farrugia et gÉrard jugnotprÉsentent jules sitruk gÉrard jugnot jean-paul rouve michÈle garcia alexia

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Des mots très positifs…Un sentiment qui pousse les hommes à s’entraider •

La détermination face au danger •La possibilité d’agir sans contrainte •

La solidarité et l’amitié entre les hommes •

...et d’autres qui le sont beaucoup moins !Le manque de courage, la peur •L’affirmation de choses fausses •

L’idée selon laquelle certains hommes sont supérieurs à d’autres •Certains ont des droits, d’autres ne les ont pas •Quand on ne se soucie pas de ce qui se passe •

• Mensonge• Lâcheté• Racisme• Indifférence• Discrimination

IL Y A DES MOTS QUI, À EUX SEULS,

POURRAIENT RACONTER L’HISTOIRE

DE MONSIEUR BATIGNOLE...

OLIVIER GRANIER, DOMINIQUE FARRUGIAET GÉRARD JUGNOT PRÉSENTENT

JULES SITRUK GÉRARD JUGNOT JEAN-PAUL ROUVE MICHÈLE GARCIA ALEXIA PORTAL GÖTZ BURGER VIOLETTE BLANCKAERT DAPHNÉ BAIWIR ELISABETH COMMELIN HUBERT SAINT-MACARY DANIEL MARTIN PHILIPPE DU JANERANDAVEC LA PARTICIPATION AMICALE DE TICKY HOLGADO SAM KARMANN ET JEAN-MARIE WINLING SCÉNARIO GÉRARD JUGNOT PHILIPPE LOPES CURVAL DIALOGUE PHILIPPE LOPES CURVAL 1ER ASSISTANT RÉALISATEUR HERVÉ RUET SCRIPTE LAURENCE COUTURIER IMAGE GÉRARD SIMON CADRE NICOLAS HERDT DÉCORS JEAN-LOUIS POVEDA SON MICHEL KHARAT JEAN GARGONNE CLAUDE VILLAND COSTUMES MARTINE RAPIN

MONTAGE CATHERINE KELBER CASTING FRANÇOISE MENIDREY DIRECTEUR DE PRODUCTION CLAUDE PARNET MUSIQUE ORIGINALE KHALIL CHAHINE UNE COPRODUCTION RF2K PRODUCTIONS / NOVO ARTURO FILMS / TF1 FILMS PRODUCTION AVEC LA PARTICIPATION DE CANAL+ ET LE SOUTIEN DU CONSEIL RÉGIONAL DE FRANCHE-COMTÉ www.mrbatignole.com

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6 MARS

• Courage• Liberté• Solidarité• Fraternité

Retrouve-les grâce à leur définition, et essaie de donner un exemple qui t’est familier pour les illustrer.

• Consultez la liste des salles, région par région,qui programmeront le film et qui participent auxopérations pédagogiques.

• Découvrez l’interview de Gérard Jugnot sousforme de vignettes pédagogiques à consulter avecvos élèves (chaque vignette illustre, par un com-mentaire du réalisateur et un extrait du film, unsujet d’Education Civique). Cette interview thé-matique existe également en CD Rom, disponiblepour les enseignants dans les salles participant àl’opération.

• Téléchargez intégralement ce dossier pédago-gique exploitable en cours.Vous pouvez également vous le procurer auprèsdes salles participant à l’opération, ou encore rem-plir le coupon ci-dessous :

Je souhaite recevoir gratuitement ..... exemplaire(s) du dossier pédagogique de Monsieur Batignole.BULLETIN À PHOTOCOPIER OU A RECOPIER ET À RETOURNER À :BAC Films - service Marketing - 10, avenue de Messine - 75008 Paris - Fax : 01 53 53 52 56 M. Mme : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Enseignant(e) de la classe de : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Nom de l’établissement : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Adresse de l’établissement : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Pour en savoir plus et vous procurer gratuitement le matériel pédagogique de Monsieur Batignole :

www.mrbatignole.com, rubrique “enseignants”

A faire en cours

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LE FILM

Simon était un enfant juif qui vivait à Paris pendant la guerre.

Les Allemands l’avaient arrêté avec ses parents.Et Monsieur Batignole l’a sauvé…

En juillet 1942, pendant la Deuxième Guerre Mondiale…

Voilà déjà deux ans que Paris est occupépar l’armée allemande.

La vie est de plus en plus difficile.Par exemple, il faut faire la queue pendant

des heures pour acheter un peu de nourriture,avoir du charbon pour se chauffer...

Monsieur Batignole est charcutier. Pour lui et sa famille, c’est un peu moins dur, surtout qu’il a un

frère fermier et qu’il élève des lapins dans sa cave !Les Allemands, il connaît :

il a fait la guerre de 14-18 et il ne les aime pas beaucoup.

Mais bon, tant qu’ils le laissenttranquille...

Seulement, un beau jour, tout vabasculer : ses voisins du dessus,

une famille juive, sont arrê-tés. Ils ont été dénoncés aux

Nazis par le fiancé de sapropre fille.

Et voilà que quelques joursaprès, Simon, l’un desenfants, se réfugie chez

Monsieur Batignole.Il est parvenu à se sauver !Il n’en veut pas, Monsieur

Batignole, il renverrait bienSimon là d’où il vient.Car il a peur, peur desAllemands, de la police française, de sa propre

famille qui n’est pas au courant...

Pourtant, peu à peu, entre l’enfant et le petit commerçant,

une sorte d’amitié se noue. Presque comme entre un père et son fils.

Et Monsieur Batignole, qui s’étaitjuré de rester en dehors de tout ça,

va prendre tous les risques.Il va tenter de sauver Simon en

le faisant passer en Suisse.C’est loin, la Suisse, et lesAllemands sont partout...

Pendant la guerre, des femmes et des hommes, des citoyensfrançais, ont choisi de lutter. On les a appelés les “résistants”.Risquant à tout moment d’être dénoncés, arrêtés, torturés,risquant leur vie, souvent, ils n’ont pas hésité à s’organiser pourlutter contre l’occupant allemand et les autorités françaises colla-boratrices. Ils faisaient sauter des trains, attaquaient des convoismilitaires ennemis, préparaient le débarquement allié. Beaucoupde Français, à leur niveau, ont aussi su faire preuve de courage etdire non à ce que l’on voulait leur imposer. Des familles ontrecueilli et caché des Juifs, des jeunes hommes ont refusé departir en Allemagne pour le Service du Travail Obligatoire...

Pas vraiment un héros, Monsieur Batignole, encore que...

LA 2ÈME GUERRE MONDIALEREPÈRES CHRONOLOGIQUES

1933 Adolf Hitler est nommé chancelier du Reich (empire germanique).Début de la persécution des Juifs en Allemagne.

1936 Hitler proclame avec Mussolini la création d’un axe Rome-Berlin.

1938 Rattachement de l’Autriche à l’Allemagne (Anschluss) en mars.En septembre, à Munich, Anglais et Français entérinent le rattachement des Sudètes (territoire tchèque) à l’Allemagne.

1939 Pacte de non agression germano-soviétique.1er septembre, la Wehrmacht envahit la Pologne.Le 3, l’Angleterre et la France entrent en guerre.Début de la "drôle de guerre" : l’armée française se cantonne derrière la ligne Maginot.

1940 Avril, l’Allemagne envahit le Danemark puis attaque la Belgique,les Pays-Bas et la France.10 mai, la "Blitzkrieg" (guerre éclair) est lancée.L’armée française est vite en déroute.Début de l’exode. Les Allemands s’emparent d’Abbeville puis de Dunkerque.10 juin, l’Italie déclare la guerre à la France.14 juin, les Allemands entrent dans Paris.16 juin, Paul Reynaud, président du Conseil, démissionne.Le président de la République Albert Lebrun - 1er septennat : 32-39/2e : 15 avril 39-11 juillet 40 - fait appel au Maréchal Pétain,84 ans, pour constituer le nouveau Gouvernement.17 juin, Pétain demande l’armistice. Il sera signé à Rethondes le 22.Le général de Gaulle, sous-secrétaire d’Etat à la Défense nationale dans le gouvernement de Paul Reynaud, gagne la Grande-Bretagne.De Londres, il lance le 18 juin son appel à la résistance.10 juillet, les députés accordent les pleins pouvoirs à Pétain."Liberté, Égalité, Fraternité" est remplacé par "Travail, Famille,Patrie".Le Gouvernement s’installe à Vichy. Début de la Collaboration.Juillet-Octobre : premières lois anti-Juifs.

1941 Hitler attaque l’Union Soviétique en juin.L’État français livre à l’Allemagne les Juifs étrangersde la zone libre et apporte son concours pour les arrêter en zone occupée.De Gaulle envoie Jean Moulin en France pour unifier la Résistance.7 décembre : attaque de la flotte américaine par les Japonais à Pearl Harbor, qui marquera l’entrée des Etats-Unis dans le conflit.

1942 Janvier, les ennemis de l’"Axe" adoptent le nom des Nations Unies.L’Allemagne décrète la "Solution finale" destinée à exterminer tous les Juifs d’Europe.15 juillet, rafle du Vel d’Hiv.Déportations massives de Juifs français.

1943 Création de la Milice pour lutter contre les résistants,les Juifs et les opposants au régime de Vichy.Instauration du Service du Travail Obligatoire (STO).Création du Conseil National de la Résistance.Président : Jean Moulin.

1944 6 juin, débarquement des Alliés en Normandie, sous le commandement du général Eisenhower.Après la libération de Paris (août 1944), de Gaulle prend la tête du Gouvernement provisoire.Débuts de l’Épuration.

1945 En février, conférence de Yalta.En avril, l’Allemagne est envahie par l’Armée Rouge et les Forces Alliées.8 mai, capitulation de l’Allemagne.Août, condamnation à mort de Pétain,qui sera gracié par de Gaulle.

1946 Procès des dirigeants hitlériens à Nuremberg.

“Vous allez rester ici, le temps que ça se calme... Après, je vous ramène à la ferme, je reviendrai vous chercher au petit matin.”

PARFOIS,IL FAUT AVOIR LE COURAGE...D’AVOIR DU COURAGE !Les résistants et tous ceux qui ont refusé de collaborerétaient tous des gens “normaux”, comme tes parents, tesgrands-parents… Mais ils refusaient l’oppression, la force,la contrainte, l’exclusion. Résister, c’était pour eux unemanière de dire non à l’injustice, de lutter pour la liberté,de prendre leurs responsabilités de citoyen...Dans beaucoup de circonstances de la vie ordinaire, il fautaussi parfois avoir du courage pour refuser la loi du plusfort et s’opposer à l’injustice ; mais ce courage-là est toujours utile.

“Mon frère, c’est un très grandrésistant. Grâce à lui, bientôt, y’aura plus de Boches en France.”

ILS DISAIENT “NON”, LES RÉSISTANTS

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C’est un Monsieur très ordinaire Batignole, le charcutier.C’est un peu “monsieur tout le monde”. Il n’aime pas beaucoup les Allemands qui occupent la France car il s’est battu contre eux pendant la Première Guerre Mondiale. Il a même été blessé.Mais il n’est pas disposé non plus à faire de la Résistance...

Il n’est pas contre les Juifs, mais pas pour non plus. Comme il le dit lui-même, il préfère ne pas trop penser à ce qui se passe, ne pas se poser

des questions. C’est presque malgré lui, au début, qu’il va sauver le petitSimon. Et c’est comme si, peu à peu, il ouvrait les yeux, il redevenait

“humain”. Il se met à comprendre que le sort des Juifs est injuste, inadmissible,et que s’il ne fait rien, il sera complice.

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Il lui plaît cet appartement, à Madame Batignole...

Un vrai salaud, ce Pierre-Jean...

TOUT LE MONDE AVAIT FAIM !Manger ! C’était la grande obsession pendantl’Occupation. Difficile à comprendre aujourd’huioù tout le monde - ou presque - mange à safaim. Ce fut une époque de restrictions, derationnement. Il fallait une carte d’alimentationpour pouvoir faire ses courses. Tout manquait,le sucre, la farine, le lait, la viande... ainsi que lecharbon, le savon et autres produits de premiè-re nécessité. Il s’est alors développé un marchéparallèle, le marché noir, où les produits étaientvendus très chers par des gens sans scrupulesqui profitaient de la situation. Il y a un dictonqui dit : “Ventre affamé n’a pas d’oreille”...À force de passer leur temps à rechercher dequoi se nourrir, s’habiller, se chauffer... lamajorité des Français ne se sont pas tropintéressés à ce qui se passait autour d’eux.

GARDER LES YEUX OUVERTSC’est vrai qu’on a longtemps ignoré le sortexact réservé aux Juifs après leur arrestationpuis leur déportation. Mais l’étoile jaune, leslois de discrimination, les arrestations, lesdéportations... c’était officiel, tout le mondepouvait le savoir. Pourtant beaucoup de genssous l’Occupation ont fait comme s’ils nesavaient pas. Sans même collaborer, ils sesont simplement accommodés de la situation.D’autres encore en ont carrément profité :pour faire de l’argent, pour avoir des avan-tages. Il faut se méfier de l’égoïsme, de lalâcheté, de l’indifférence... ce sont des senti-ments qui parfois nous conduisent à nousdésintéresser ou même à profiter du malheurdes autres. C’est quoi la solidarité, déjà ?

“Le problème de mon mari, c’est qu’il n’a jamais su

saisir sa chance ! Et pourtant, Dieu sait si on pourrait

se faire de l’argent par les temps qui courent !

Mais non ! Monsieur a des scrupules !”

“- Je dis ce que je pense, c’est pas interdit ! - Faites comme moi. Pensez pas trop.”

Pour Madame Batignole, c’est simple. Comme on ne peut rienchanger - selon elle - à ce qui se passe, autant en profiter.Alors, quand les Bernstein sont arrêtés, la première chose à laquelle elle pense, c’est qu’elle s’installerait bien dans leur appartement,plus grand que le sien. Et elle se débrouille pour y arriver.

Pareil quand le général allemand veut que Monsieur Batignole lui fournisse de la charcuterie et s’occupe de ses réceptions.

Après tout, pense Madame Batignole, l’argent n’a pas d’odeur,et c’est une bonne occasion d’en gagner. Son futur gendre collabore

avec les Allemands ? Comme sa fille, elle ne voit que les avantages que cela va lui apporter.

Pierre-Jean, le fiancé de Micheline,la fille de Monsieur Batignole, estvraiment ce que l’on peut appeler un salaud. C’est lui qui dénonce lafamille juive qui habite au deuxièmeétage de leur maison. À cause de lui,les parents et les enfants Bernstein vont

être déportés et tout ce qu’ils possèdent sera confisqué. C’est ce qui permettra à la famille Batignole de s’installer

dans leur appartement. Pierre-Jean est un collaborateur.Comme l’État français de l’époque, il est totalement d’accord avec les Nazis

pour persécuter les Juifs. Il pense qu’il faut collaborer avec les Allemands et les soutenir dans la guerre qu’ils mènent en Europe.

LES JUIFS, PERSÉCUTÉS DANS TOUTE L’EUROPEBien avant de le faire dans les pays d’Europe occupés par l’Allemagne, Hitler avait commencéà persécuter les Juifs allemands, car il les considérait comme une race “inférieure”.En France, après l ’ar mist ice (1940), leGouvernement du Maréchal Pétain a lui aussivoté des lois contre les Juifs.On leur a interdit d’exercer de nombreuxmétiers, on les a contraints à porter une étoilejaune... Pire encore, la police française a aidé lesNazis à arrêter puis à déporter les Juifs d’origineétrangère qui vivaient en France. Des millions d’êt-res humains, allemands, français, belges, hollan-dais, polonais, russes... ont ainsi péri dans lescamps de concentration.

Après la guerre, les Françaisqui avaient collaboré avec lesautorités allemandes pendantl’Occupation ont été jugéspuis condamnés. Et pourtant,la Collaboration avait été déci-dée par l’État français lui-même.

Alors, fallait-il obéir aux loisfrançaises qui, par exemple,demandaient de dénoncer lesJuifs ? Ou plutôt écouter saconscience et agir selon cesautres “lois” que sont lerespect des autres, l’égalitéentre les hommes, la fraterni-té... et qui interdisent le racis-me, la persécution ? On peutse poser la question : est-cequ’on doit respecter une loiqui n’est pas respectable ?

“- Quand on vous a emmenés, les SS sont venus et ils ont tout saisi.

- Mais pourquoi ?- Je sais pas...

C’est pas moi qui fait les lois...”

MAIS FAUT-IL TOUJOURS OBÉIR ?

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En 1789, lors de la Révolution Française, untexte très important a été adopté parl’Assemblée Nationale Constituante. C’est laDéclaration des Droits de l’Homme et duCitoyen.Elle dit par exemple :

“Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits.”

“…les droits naturels et imprescriptibles de l’homme (sont) la liberté, la propriété,la sûreté et la résistance à l’oppression.”

“La loi n’a le droit de défendre que ce qui est nuisible à la société.”

“(La loi) doit être la même pour tous.”

“Tous les citoyens, étant égaux (devant la loi),sont également admissibles à toutes les dignités,places et emplois publics (...) sans autre distinctions que celles de leurs vertus et de leurs talents.”

Tous ces droits dont parle la Déclaration,étaient-ils respectés pendant l’Occupation,à l’époque de Monsieur Batignole ?Et pourquoi certains ne l’étaient-ils pas ?

LES DROITS DE L’HOMME ET SI CELA COMMENÇAIT D’ABORD PAR LE RESPECTDES AUTRES ?Dans notre pays, c’est la Déclaration des Droits del’Homme de 1789 et la devise “Liberté, Égalité,Fraternité” qui sont à la base de la Constitution etdes lois de la République Française.Cela concerne chaque citoyen, chacun d’entrenous. Car la Liberté, l’Egalité et la Fraternité nesont jamais définitivement acquises.

C’est une lutte qu’il faut mener sans cesse !

CHACUN Y A SA PLACE, LES ENFANTS COMME LESADULTES. ET ÇA COMMENCE PAR LE RESPECTDES AUTRES, LE RESPECT DE CE QU’ILS SONT,DE CE QU’ILS PENSENT, DE LEUR DIFFÉRENCE…

☞ LE RACISME, LES INJURES,LA VIOLENCE CONTRE LES PLUS FAIBLES

QUE L’ON RENCONTRE TOUS LES JOURS…

☞ MOI, TOI, NOUS, DEVONS-NOUS

LES ACCEPTER OU LES REFUSER ?

☞ FAUT-IL PARLER, AGIR...OU SE TAIRE ET LAISSER FAIRE ?

FINALEMENT, CE N’EST PAS SI LOINDES QUESTIONS QUI SE POSENT AUX HÉROSDE “MONSIEUR BATIGNOLE”…

LA DÉCLARATION UNIVERSELLE DES DROITS DE L’HOMME ET DU CITOYENEn 1948, peu après la Deuxième Guerre Mondiale et sesdizaines de millions de morts, presque tous les pays de laplanète, réunis au sein des Nations Unies, ont adopté laDéclaration Universelle des Droits de l’Homme et duCitoyen. C’est un texte qui affirme la liberté et l’égalité detous les hommes dans le monde. Il s’inspire largement de laDéclaration des Droits de l’Homme de 1789.

ET SI L’ON PARLAITDES DROITS DE L’HOMME ?

Il a compris plein de choses, Simon...C’est encore un enfant, Simon, mais les policiers s’en moquent.Ils l’arrêtent avec ses parents pour l’envoyer en Allemagne dans uncamp de concentration. Malin, il va réussir à se sauver et à rentrer à Paris, où Monsieur Batignole sera très embêté de le voir débarquerchez lui. C’est le début de leur aventure. Monsieur Batignole va toutfaire pour le sauver et l’emmener en Suisse, avec ses deux cousinesdont les parents ont aussi été arrêtés.

Il va lui falloir de la patience pour supporter Simon qui a du caractère et un vrai don pour se mettre dans des situations dangereuses.

Mais Simon est aussi très intelligent, et il a compris bien des choses que certains adultes ignorent ou ne veulent pas voir...

LES ENFANTS,VICTIMES AUSSIPour les Nazis et les Collaborateurs, il n’yavait pas de distinction entre les enfants etles adultes.Tous les Juifs devaient être dépor-tés puis éliminés. Ainsi des millions d’enfantsont disparu avec leurs parents dans lescamps.

STOP LE SILENCE !

AUJOURD’HUI ENCORE, DANS DE NOMBREUX PAYS, LE FAIT D’ÊTRE UN ENFANT NE DONNE AUCUNEPROTECTION PARTICULIÈRE. ENFANTS SOLDATS, ENFANTS ESCLAVES, ENFANTS PROSTITUÉS...SUBISSENT LA VIOLENCE DES ADULTES. ET SANS ALLER SI LOIN : LES ENFANTS MALTRAITÉS,

LES ENFANTS VICTIMES DES ADULTES OU D’AUTRES ENFANTS, IL Y EN A EN FRANCE ET EN EUROPEAUSSI. QUAND ON EST VICTIME, OU TÉMOIN D’UNE VIOLENCE, IL NE FAUT PAS SE TAIRE.

PARLER, EN PARLER, C’EST COMMENCER À SE DÉFENDRE ET À DÉFENDRE CEUX QUI POURRAIENTÊTRE VICTIMES DES MÊMES CHOSES. LE SILENCE EST LE PLUS GRAND COMPLICE DE LA VIOLENCE,

DE TOUTES LES FORMES DE VIOLENCE.

“Je peux voir les papiers de ce jeune homme ?”

Car Monsieur Batignole nous parle - aussi - de cela...

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“Cours, cours, sauve-toi Simon !

Sauve-toi !”