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17 La nature s’éveille, les prairies grasses s’épanouissent, offrant au peintre de beaux contrastes : à l’huile au couteau , des couleurs vives et une pâte généreuse exhaltent l’abondance des pêchers en fleurs. Retrouvez votre esquisse page 66 démo à croquer acrylique / huile Plaisirs de peindre n° 44 / février-avril 2012 17 Plaisirs de peindre n° 44 / février-avril 2012 16 Un printemps éclatant DÉMO, TEXTE ET PHOTOS : DE JEAN-MARC JANIACZYK. Plus de démos sur son site : http://jean-marc.janiaczyk.pagesperso-orange.fr/

Ont du talent 74

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Page 1: Ont du talent 74

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La nature s’éveille,les prairies grassess’épanouissent, offrantau peintre de beauxcontrastes : à l’huile aucouteau , des couleurs viveset une pâte généreuseexhaltent l’abondancedes pêchers en fleurs.

Retrouvezvotre esquisse

page 66

démoàcroquer��acrylique/huile

Plaisirs de peindre n° 44 / février-avril 2012 17Plaisirs de peindre n° 44 / février-avril 201216

Un printempséclatant

DÉMO, TEXTE ET PHOTOS :DE JEAN-MARC JANIACZYK.

Plus de démos sur son site :http://jean-marc.janiaczyk.pagesperso-orange.fr/

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Pour nuancer la prairie, je joue avec le jaune Sahara, le vert anglais et le blanc,le vert et un peu de bleu… Laissez parler votre inspiration ! J’ajoute au tout pre-mier plan quelques touches de blanc pur de bleu et éclairci de blanc, pour don-ner suggérer des fleurs.

Je commence par peindre le ciel,avec un mélange de bleu céruléumet de blanc de titane : j’utiliseune peinture acrylique, afind’avoir un ciel complètementsec, avant de poursuivreensuite à la peinture à l’huile.Il est tout à fait possible depeindre à l’huile sur l’acrylique etinversement, à la seule et uniquecondition, que la couche sous-jacente soit parfaitement sèche.

J’ai dessiné au crayon HB les arbres,le feuillage, et les ombres portées,sans trop de détails. Le modèleme donne la composition et laperspective, ensuite je me détachecomplètement de celui-ci,pour interpréter ce paysageselon mon inspiration.

Je peins ensuite l’arrière-plan avecun mélange de bleu turquoisephtalo et de blanc de titane, avecle petit couteau. Puis par quelquestouches verticales, j’applique unvert émeraude, et pour donner unetroisième nuance de vert, je choisisun vert anglais : ces deuxcouleurs sont utilisées pures.Appliquées dans le frais, ellesse mélangent sur la toile, etpermettent de nuancerl’arrière-plan.

Blanc de titane

Bleu turquoise phtalo

Jaune Sahara

Bleu céruléum

Bleu de phtalo

LA PALETTE

Pour suggérer les fleurs despêchers, je peins le fond en unefine couche d’un mélange degarance rose et de blanc de titaneavec le couteau moyen. Puis pourfoncer un peu ce mélange à labase, j’ajoute une très petitequantité de violet de cobaltà mon mélange.

LE MATÉRIEL� Toile 10 F (55 x 46 cm).� Peinture acrylique (blanc et

bleu céruléum)� Peinture à l’huile� Trois couteaux Sennelier :

petit 1008, moyen 1020 etgrand 1108 ou tout autremarque).

� Crayon HB� Essuie-tout

Citron de chrome

Vert anglais n°3

Vert anglais n°5

Ocre jaune

Vert émeraude

Vert de vessie

Je prépare généreusement un mélange clair de garance etde blanc, dont je prélève une partie que j’éclaircis à nou-veau sur la palette. Avec la pointe du couteau moyen, je dé-pose minutieusement de petites touches de rose clair. Vousdevrez très souvent prélever de la couleur sur votre palet-te : en effet une pointe de mélange correspondra sur la toi-le à seulement trois ou quatre touches.

La lumière vient de droite :je vais donc peindre le côtégauche des troncs avec unecouleur foncée. Toujours avec lepetit couteau mais verticalement,je pose un mélange de terre deSienne brûlée et d’un peu de violetde cobalt. Je l’applique del’extérieur vers l’intérieur destroncs et des branches. Pour lapartie éclairée : mélange d’ocrejaune et de terre de Sienne brûlée ;pour les accents lumineux : unmélange de blanc et d’ocre jaune.

Pour aller un peu plus vite, j’utiliseun pinceau fin pour représenterles plus fines branches et ceciavec mon mélange de terre deSienne brûlée et de violet decobalt. Je dépose avec la pointedu couteau moyen, des touchesplus épaisses d’un mélange foncéde garance rose, et d’un peude violet de cobalt.

Pour les troncs et l’herbe, je poseau petit couteau des toucheshorizontales de jaune citron, quej’éclaircis çà et là avec un peu deblanc de titane (lire encadré p. 21).Vers la base des arbres, je mélangele vert anglais n°5 au jaune citron.Je déborde un peu sur les troncssans pour autant les couvrir :déborder un peu sur le dessinévite de laisser apparaîtredes parties de toile vierge.

J’ai terminé les fleurs des pêchers et ajouté quelques touchesde vert anglais mêlé à un peu de blanc, pour les feuilles nais-santes. Je dépose à la base des arbres un vert de vessie pur,puis, en tenantmmon couteau verticalement, je peins l’herbeà l’ombre du verger au vert anglais qui se mélange sur la toileavec le vert de vessie.

TECHNIQUE

HUILE, ACRYLIQUEET COUTEAUIl est tout à fait possible de peindre àl’huile sur l’acrylique et inversement,tant que vous travaillez sur une coucheparfaitement sèche. L’acrylique permetd’obtenir un fond coloré, ou comme iciun ciel sec, afin de pouvoir superposerune couche d’huile frais sur sec, en évitantle mélange des couleurs. Cependant celan’est pas une nécessité absolue (lirel’encadré p. 20).J’ai peint le ciel avec le grand couteau(1108) : bien utile pour peindre de grandessurfaces, il permet de faire des aplats trèsmince (lire l’encadré p. 21))

J’utilise souventles couleurs pures

ou en mélangestrès simples : troiscouleurs maximum.

ŒUVRE TERMINÉE

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démoàcroquer��

Garance rose

Violet de cobalt

Terre de Sienne brûlée

Page 3: Ont du talent 74

Si vous préférezun effet plus lisse,

procédez de lamême manière

avec vos deux,trois ou quatre

couleurs, maisfinissez par lisser,

en un seulpassage du haut

vers le bas, avecl’arête du

couteau. S’il vousfaut faire un

autre passage,n’oubliez pas denettoyer la lameavec une feuille

d’essuie tout .

démoàcroquer��acrylique/huile

Plaisirs de peindre n° 44 / février-avril 2012 21

J’utilise deux couleurs : le jaune deNaples et le bleude phtalo éclairci avec un peu de blanc. Les pho-tographies ont été prises avec une lumière directeet rasante afin, d’apprécier au mieux l’empâtement.À gauche avec le couteaumoyen je déposeunequan-tité épaisse de jaune, à droite une couche fine.

Je prélève une grosse quantité de bleu avec l’arêtedroite du couteau, ici la photographie montre lapartie postérieure de ce dernier.

Je fais glisser légèrement mon couteau de haut enbas sur la couche fine de droite, les couleurs se su-perposent.

Sur la couche épaissede gauche, je faisl’inverse avec une trèspetite quantité de bleu.Les couleurs sefondent, cela peutêtre utile pour nuancerune couleur ou unaplat directementsur la toile.

Pour superposerplusieurs couches surla toile sans lesmélanger, les couchesdoivent être de plusen plus épaisses :il vaut donc mieuxcommencer par unecouche fine.

Superposition des couches au couteau

Touches et tenue du couteau

Je prélève avec l’arête droite de mongrand couteau un bourrelet depeinture. Je dépose en largesmouvements légèrement circulairesune fine couche de peinture : celadonne de superbes aplats, idéalsnotamment pour peindre un ciel.

Je prends du jaune avec le petit couteau. Par petites toucheshorizontales, et de haut en bas, je dépose la peinture : cette touchestructure la matière et permet de jouer avec la lumière.

En tenant mon couteau verticalement, je structure la matière pourdonner une impression de longs feuillages ou d’herbes.

Cette partie vousindique la marche àsuivre pour remplirune forme, parexemple un troncd’arbre. Le jaune estprélevé avec l’arêtedroite du couteau puisdéposer en faisantglisser le couteau de lalimite externe de votredessin vers l’intérieur.

Ici, je fais de même avec l’arêtegauche du couteau, pour poser lebleu phtalo éclairci avec du blancde titane.

De la pointe du couteau, je fonds lesdeux couleurs par petites touchesverticales du haut vers le bas.

J’ajoute une couleur plus foncée (bleu phtalo pur) et je fonds à nouveau les couleurs.Ces petites touches verticales posées de la pointe du couteau donnent de la textureau dessin, évoquant une écorce d’arbre.

Plaisirs de peindre n° 44 / février-avril 201220