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OC POUR LES ÉTUDIANTS DE NIVEAU SECONDAIRE VOLUME II, AUTOMNE 2011 options carrières pour les étudiants de niveau secondaire Téléchargez gratuitement un lecteur de code barres QR pour votre téléphone cellulaire à www.i-nigma.mobi

Options carrières pour les étudiants de niveau secondaire - Automne 2011

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Options carrières pour les étudiants de niveau secondaire - Automne 2011

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OC pour les étudiants de niveau secondairevoluMe ii, autoMne 2011

options carrièrespour les étudiants de niveau secondaire

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5Qu’est-ce Qui n’en vaut pas la peine? la valeur réelle d’un diplôme d’études postsecondaires spécialisé Par DaviD LinDskoog

8ne te sous-estime pas : la recherche d’un emploi commence tôtPar anDrea MigcheLsen

10les employeurs envahissent le royaume des médias sociauxPar Mike gregor

12le pouvoir de l’image : dans une entrevue d’emploi, le non-dit est très importantPar sara FrizzeLL

16les employeurs trouvent des moyens novateurs d’embaucher des étudiantsPar PauL D. sMith

18la nouvelle réalité du monde du travail, nouveaux secteurs et industries traditionnellesPar erin Jackson, hiLLary Lutes, Maria church anD JorDan aDaMs

22de la machine à écrire au réseautage en ligne : la recherche d’emploi a bien changéPar kristy Wright

24damon allen, à propos des études, des rêves et de la réussitePar kathLeen cLark

26est-ce Que les études postsecondaires te conviennent?Par MiLena hrebacka

28rester ou partir? : prendre la grande décision d’abandonner son programme d’étudesPar Fraser triPP

30choix professionnels les programmes coopératifs gagnent en popularitéPar annie Duchesne

CONTENULISTE DES ANNONCEURS29 association canadienne de la construction

6, 32 association des chemins de fer du canada

4 association des courtiers d’assurances du canada

34 collège boréal

7 comité sectoriel de la main d’œuvre de l’industrie électrique et électronique

31 comité sectoriel de main-d’œuvre de l’industrie des mines

ii Forum canadien sur l’apprentissage

15 hewitt

23 Le français pour l’avenir

17 ordre des chiropraticiens du Québec

2 ordre des hygiénistes dentaires du Québec

25 ordre des infirmières et infirmiers auxiliaires du Québec

33 ordre des ingénieurs du Québec

2, 32 ordre professionnel des inhalothérapeutes du Québec

9 société de transport de Montréal

le pouvoir de l’image : Que

porter, Que dire et Que faire.

pg. 12

[ENCORE pLUS] D’OpTIONS CARRIèRESLe dernier numéro d’Options carrières – Écoles secondaires est toujours disponible en ligne à magazineoptionscarrieres.com. Profites-en pour visiter le reste du site Web. Tu y trouveras des reportages intéressants qui t’aideront à effectuer la transition vers le postsecondaire et bien plus.

BLOgSpOTTu es en train de décider où faire tes études postsecondaires? Tu te demandes quel programme choisir? Tu choisis un placement coopératif? Tout ça fait un peu peur. Les décisions que tu prends maintenant engageront les quatre années qui suivront ton secondaire. Elles sont importantes et Blogspot te donne l’heure juste. Nos blogueurs réguliers et invités – étudiants, nouveaux diplômés, conseillers en orientation professionnelle, nouvelles recrues – te donnent leur avis et parlent de la manière dont ils sont passés des études secondaires aux études postsecondaires. Blogspot est amusant, fiable et franc. Envoie tes idées de blogue à : [email protected]

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Rédacteur en chefPaul D. smith

Directrice de la rédaction | gordongroupkathryn young

Gestion de projet | gordongroupandrea Migchelsen

Direction artistique / Gestion de l’impression | gordongroupLeslie Miles

Conception et montage | gordongroupkelly read-Lyon Laura Willsher alina oliveira

Directeur, Marketing direct | gordongroupthomas krayer

Gestionnaire des ventes publicitaires | gordongroupkirill kornilov

Ventes publicitaires | gordongroupPauline de gonzague colleen hayes andrew Moore chris Wolski

CollaborateursJordan adams erin Jackson Maria church David Lindskoog kathleen clark hillary Lutes graham Donald andrea Migchelsen annie Duchesne Patricia Poirierchristine Frigault Paul D. smithsara Frizzell Fraser tripp Mike gregor kristy WrightMilena hrebacka

La revue Options Carrières est publiée deux fois l’an par l’association canadienne des spécialistes en emploi et des employeurs (acsee), 720, av. spadina, bureau 202, toronto (ontario) M5s 2t9.

Pour toute information sur l’abonnement, veuillez contacter Paul D. smith : téléphone : 416-929-5156 ext. 223 télécopieur : 416-929-5256 courriel : [email protected] site Web : magazineoptionscarrieres.com

Pour toute information sur la publicité, veuillez contacter kirill kornilov, gestionnaire des ventes publicitaires chez gordongroup : téléphone : 613-288-5363 télécopieur : 613-722-6496 courriel : [email protected] site Web : www.gordongroup.com

issn : 0835-3921

L’association canadienne des spécialistes en emploi et des employeurs (acsee) est une association à but non lucratif réunissant deux groupes partenaires, les employeurs-recruteurs et les experts des centres de carrières. notre mission est de fournir aux employeurs, aux spécialistes en emploi et aux étudiants de l’information et des conseils qui font autorité ainsi que des occasions de perfectionnement professionnel et de nombreux autres services.

note : Les opinions exprimées dans cette publication sont celles des auteurs et ne représentent pas nécessairement celles de l’acsee. toute reproduction, en totalité ou en partie, est interdite sans l’autorisation écrite du rédacteur en chef.

ressource nationale pour les étudiants présentée par : L’association canadienne des spécialistes en emploi et des employeurs 720, av. spadina, bureau 202, toronto (ontario) M5s 2t9 www.acsee.com

mOT DU RéDACTEURLES qUESTIONS qU’IL fAUT TE pOSER pOUR ChOISIR UN pROgRAmmE D’éTUDES

salut tout le monde,

Merci de lire ce numéro d’Options carrières – Écoles secondaires, j’espère qu’il saura t’informer et t’intéresser. tu y trouveras des articles qui t’aideront à prendre une décision quand le moment viendra de choisir un programme d’études dans un collège ou une université, si c’est ce que tu as l’intention de faire. Devrais-tu t’inscrire à un programme coopératif ou de stages ? Que faire si tu te rends compte en cours de route que le programme auquel tu es inscrit ne t’intéresse? existe-t-il des métiers auxquels tu n’as jamais pensé? ici, d’autres personnes qui sont passées par là répondent à ces questions, et à d’autres. ceci te permettra de mettre en perspective les choix qui s’offrent à toi pour passer à cette autre étape de votre vie. nos collaborateurs sont des spécialistes ou des jeunes qui ont vécu la même chose que toi. tu peux donc leur faire confiance. bonne chance!

alors que je t’écris ce message, je suis à un congrès au royaume-uni. on y discute principalement de la question de l’employabilité et de son importance croissante. c’est un terme dont tu entendras sûrement beaucoup parler pendant des études collégiales ou universitaires. il fait référence au degré de préparation des jeunes diplômés au marché du travail – autrement dit, est-ce que ton programme d’études t’a bien préparé à être « employable »? au cours des prochaines années, on va mesurer la qualité d’un programme d’études à sa capacité de préparer les diplômés au monde du travail. L’un des objectifs cruciaux de l’éducation supérieure est de te préparer à un emploi, et l’importance croissante de cette question au royaume-uni montre à quel point on prend ça au sérieux ici. selon toute vraisemblance, sous peu, cela sera également vrai dans les établissements d’enseignement canadiens.

Que cela se produise ou pas au canada, je te conseille fortement de poser des questions sur l’employabilité lorsque tu discutes avec des agents chargés de l’admission dans les collèges et universités qui t’intéressent. ils devraient pouvoir répondre à des questions comme « Quel genre de travail pourrai-je trouver lorsque j’aurai mon diplôme? » ou « Quel est le pourcentage de vos étudiants qui s’inscrivent aux études supérieures? ». tu devrais aussi t’assurer que les chiffres que l’on te donne semblent justes, et les vérifier auprès d’un tiers, par exemple un ministère.

Plus tu pousses tes études, et plus tu auras de chances d’avoir un emploi enrichissant. tu vas apprendre à être un citoyen et à devenir qui tu es vraiment. tu vas acquérir des connaissances universitaires, mais aussi des compétences qui ne le sont pas. tu te lieras d’amitié avec certaines personnes pour la vie. Étudier au collège ou à l’université va changer ta vie. Prends tout le temps dont tu as besoin pour faire un choix éclairé, pose beaucoup de questions, et n’hésite pas à prendre des décisions audacieuses. tu es sur le point de vivre une aventure fabuleuse! Profites-en!

paul d. smith rédacteur en chef

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la valeur réelle d’un diplôMe d’études postsecondaires

spécialisé

Par David Lindskoog

qU’EST-CE qUI N’EN

vAUT pASLA pEINE?

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Quelle est la valeur financière des études postsecondaires? Étant donné l’état actuel du marché du travail, cette question revient souvent sur le tapis. À la fin de leur secondaire, les jeunes ont de plus en plus l’impression qu’ils n’ont pas droit à l’erreur. ils

doivent choisir le « bon » établissement d’enseignement postsecondaire, le « bon » programme et le « bon » diplôme (spécialisé ou pas). Pendant ce temps, les frais de scolarité et le nombre des inscriptions continuent de grimper. alors, on ne sera pas surpris que des chercheurs se demandent depuis quelque temps : est-ce que tout ça en vaut vraiment la peine?

un rapport récent publié par le Center on Education and the Workforce [centre sur l’éducation et la population active] de l’université georgetown a tenté de répondre à cette question de la manière suivante : on a réparti dans un tableau le revenu de diplômés de 171 programmes d’études spécialisées aux États-unis. L’étude s’est appuyée sur les données du bureau américain du recensement pour comparer le revenu annuel de personnes ayant un diplôme universitaire spécialisé, ce qui donne une bonne idée du salaire moyen associé à chaque spécialité. Le rapport, qui s’intitule « What’s it Worth? The Economic Value of College Majors » [combien ça vaut ? La valeur économique des diplômes universitaires spécialisés], montre que, d’un point de vue purement financier, certaines spécialités rapportent plus que d’autres.

Quelle surprise! ce rapport nous apprend que les spécialisations en génie, en informatique, en administration des affaires et en sciences de la santé sont celles qui rapportent le revenu moyen le plus élevé (jusqu’à 120 000 $). À l’autre extrême, les diplômes en sciences humaines, arts, éducation et psychologie rapportent aussi peu que 29 000 $. vu sous cet angle, les différences sont énormes.

toutefois, le rapport semble passer à côté de quelque chose d’essentiel. il essaye de quantifier quelque chose qui ne peut l’être : la motivation. en effet, je parie que les gens ne choisissent pas vraiment de se spécialiser en psychologie ou en éducation parce que « c’est payant ».

outre la question de la spécialisation, le rapport montre aussi que le revenu d’une vie entière d’un diplômé universitaire sera supérieur de 74 p. 100 à celui d’une personne n’ayant qu’un diplôme du secondaire. Mais cela exclut les diplômés en counseling : eux gagnent encore moins que l’échantillon de personnes ayant seulement un diplôme d’études secondaires.

en lisant cela, les bacheliers en psychologie grincer des dents – et peut-être penser que l’investissement dans leurs études de premier cycle n’était somme toute pas bien placé. toutefois, ceci n’est vrai que d’un point de vue très étroit : celui du dollar.

Je l’avoue, j’ai grincé des dents. Mais il ne m’est pas venu à l’esprit de remettre en question la valeur de mon diplôme en psychologie. Pourquoi? Parce que ce rapport brosse un portrait incomplet, voire faux (il ne tient compte que des diplômés au baccalauréat, alors que 70 p. 100 des bacheliers en psychologie font ensuite des études supérieures) de la situation. et puis, pourquoi est-ce que je me soucierais d’un rapport qui s’appuie sur un nombre incroyable de personnes pour dire ce que gagnent ces personnes?

Dans la plupart des cas, les gens ont une bonne idée du revenu associé à chaque spécialisation. Quand j’ai fini mon secondaire, je savais très bien que des études en génie ou en administration des affaires permettaient de gagner plus d’argent. Mais je savais aussi que je détesterais probablement ce genre de travail. il m’a suffi de suivre un cours d’introduction au calcul pour m’en convaincre. De plus, je savais que je ne pourrais jamais m’intéresser suffisamment à ces cours pour y investir les efforts

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nécessaires pour réussir. Par contre, quand j’ai suivi mon premier cours de psychologie, je me suis rendu compte que je trouvais la chose assez intéressante pour en faire une spécialisation. Pas une fois ne me suis-je demandé combien je gagnerai.

alors, reformulons la question. au lieu de se demander si la spécialisation en « vaut la peine », on pourrait plutôt se demander ce qui ne vaut pas la peine. Quels sacrifices êtes-vous prêts à faire? combien de cours que vous détestez pourrez-vous suivre… et pendant combien de temps? est-ce que ça vaut la peine de passer quatre ans ou plus de sa vie à étudier une matière qui ne vous intéresse même pas, simplement dans le but de gagner beaucoup d’argent dans quelques décennies?

collectivement, il faudrait guérir de cette obsession à évaluer la valeur d’un diplôme universitaire, et d’une spécialisation, en fonction de ce que ça rapporte financièrement. La vérité, c’est que les études universitaires et l’emploi ont des conséquences qui vont bien au-delà du revenu. en fait, plus vos études vous intéresseront, vous passionneront et vous exciteront, et plus vous aurez de chance de réussir, et ce, quel que soit votre domaine d’études. Pourtant, beaucoup d’étudiants vont prendre de grandes décisions au sujet de leurs études en ne tenant compte que de l’aspect financier. et il y a des conséquences à cela, dont on parle rarement. elles se manifestent sous la forme d’étudiants qui, sur l’insistance de leurs parents, ou de leur propre chef, ont choisi une spécialisation qui ne correspondait pas à leurs préférences, mais qui déboucherait sur un emploi « très payant ». Mais voilà qu’au bout de quelque temps, ils sont essoufflés, éprouvent des difficultés scolaires importantes – souvent jusqu’au point où ils sont en période d’essai ou carrément renvoyés de l’université. Mais voici la beauté de la chose :

la plupart d’entre eux obtiennent ensuite un diplôme dans leur nouveau domaine d’études, même si c’est une discipline « pauvre » : arts, éducation ou sciences sociales.

alors, qu’est-ce qui n’en vaut pas la peine? Quelles sont vos préférences, vos valeurs, vos passions? Quelles sont les spécialisations qui vont les nourrir et celles qui vont les détruire? J’aimerais bien lire un rapport là-dessus. OC

David Lindskoog est conseiller en orientation professionnelle à l’Université Simon Fraser.

PoUR DE PLUS aMPLES RENSEiGMENTS, VEUiLLEz CoNSULTER : careeroptionsmagazine.com/fr/espace-blogue, chronicle.com/article/Median-Earnings-by-Major-and/127604, sfu.ca/career/csi.html

CoLLECTiVEMENT, iL FaUDRaiT GUéRiR DE CETTE oBSESSioN à éVaLUER La VaLEUR D’UN DiPLôME UNiVERSiTaiRE, ET D’UNE SPéCiaLiSaTioN, EN FoNCTioN DE CE qUE ça RaPPoRTE FiNaNCièREMENT.

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J’ai su trop tard combien il est important de se lancer dans la recherche d’un emploi dès le secondaire. Je me souviens

que c’est seulement à 17 ou 18 ans que j’ai commencé à me dire qu’il faudrait peut-être faire un tour dans un salon de l’emploi… et cette idée me rendait très nerveuse.

Mais un jour, quelqu’un m’a dit : « ne sois pas nerveuse. il n’y a vraiment aucune raison d’aller à ces trucs-là. De toute façon, les emplois sont toujours pour les mêmes : les étudiants plus âgés qui ont presque terminé leurs études. si tu y vas, c’est même pas la peine d’apporter ton curriculum vitae. »

bon, ben… tant pis. adieu mes espoirs de trouver un emploi d’été ou d’entrevoir une possibilité de carrière.

Je me suis quand même rendue au salon de l’emploi, juste pour la pratique, mais pas vraiment pour trouver quelque chose. Je me suis arrêtée à un premier kiosque et j’ai posé des questions. après quelques minutes, la personne m’a demandé mon curriculum vitae.

« euh... je ne l’ai pas. »

Je parie que vous êtes morts de honte pour moi. vous avez raison, c’était une situation

plutôt bizarre, embarrassante et je me sentais un peu stupide... J’ai surmonté la blessure faite à mon égo et je me suis dit « bon, passons au prochain kiosque ». celui-là m’intéressait vraiment. Devinez ce qui est arrivé? Là, on m’a encore demandé mon curriculum vitae. au kiosque suivant aussi. et à celui d’après aussi. et à tous les autres kiosques aussi. et à chacun d’entre eux, je répondais que je ne l’avais pas apporté. J’ai eu la chance de mettre un pied dans chacune de ces entreprises, et je ne l’ai pas saisie. Pourquoi ? Parce que j’ai sous-estimé l’importance d’une poignée de main, d’un « petit boulot », mais surtout parce que j’ai négligé ma propre valeur.

au secondaire et à l’université, j’étais une étudiante assez extravertie. J’intervenais en classe et mes camarades me connaissaient bien, mais ma popularité s’arrêtait là. Je ne m’associais à aucun regroupement, c’était tout simplement d’affreuses « cliques ». Malheureusement, cette attitude m’a privée de toute possibilité de créer des réseaux. sur Linkedin, je regarde la rubrique « Les gens que vous connaissez peut-être… », et je me dis « tiens, je devrais te connaître, mais je ne te connais pas parce que je snobais les regroupements ».

vers la fin de mes études universitaires, j’ai tenté de me rattraper : je me suis portée

volontaire pour dans un club de comptabilité. Je sais… vraiment excitant! et ce n’est pas le pire : comme le poste de vice-président au marketing était toujours vacant une fois l’année terminée, je me suis aussi retrouvée dans ce poste-là. Je suis donc devenue vice-présidente du marketing du club de comptabilité. (ouais, vous pouvez rire.)

Mais quelque chose d’étrange s’est produit. il se trouve que le vice-président du marketing fréquente souvent les directeurs et le personnel des ressources humaines des plus importantes firmes de comptabilité et ils répétaient tous sans arrÊt : « Mais où sont donc les étudiants plus jeunes? Franchement, personne ne fait vraiment d’efforts pour se trouver un emploi avant la dernière année d’université. »

Quoi? vous aimeriez voir qui? ces grandes entreprises nationales et internationales s’intéressaient vraiment aux étudiants qui faisaient des démarches professionnelles dès le secondaire?!

Je n’irai pas par quatre chemins : il ne faut pas rêver en couleurs, vous n’aurez pas l’emploi dont vous rêvez avant plusieurs années. Mais l’important n’est pas de décrocher l’emploi idéal maintenant, mais plutôt d’étoffer son curriculum vitae, d’allonger la liste de ses références, d’établir des contacts et d’entretenir

ne te sous-estiMe pas :

LA REChERChE D’UN EmpLOI COmmENCE TôT

Par Andrea Migchelsen

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des relations professionnelles qui seront utiles une fois le diplôme obtenu.

Je sais : être serveur ou serveuse n’est franchement pas l’idéal, mais croyez-le ou pas, ça pourrait être le premier pas vers l’emploi de vos rêves. L’un de mes bons amis a travaillé pendant cinq ans chez tim hortons – pendant qu’il était au secondaire et à l’université. vu de loin, ça veut dire cinq ans à faire du café, à servir des beignes, et à fouetter des cappuccinos glacés – une perte de temps quoi! Mais du point de vue d’un employeur, cela veut dire « employé loyal » que l’on a envie d’embaucher.

Même la vente au détail peut ouvrir des portes secrètes. un été, l’une de mes amies a travaillé pendant un mois dans la salle d’essayage de chez Jacob. ce magasin est très fréquenté par des femmes de carrière, qui vont évidemment dans les salles d’essayage essayer leurs vêtements... et bien, l’une d’entre elles a offert un poste à ma copine après avoir parlé avec elle de choses et d’autres.

n’importe quelle occasion peut vous ouvrir des portes : un salon de l’emploi, un travail à temps partiel dans une chaîne de restauration ou dans une boutique.

ceci dit, permettez-moi de distiller auprès de vous, réseauteurs débutants, quelques-uns de mes précieux conseils :

rédigez votre cv et ayez-le toujours à portée de main, et apportez des cartes professionnelles partout où vous allez. vous pouvez en faire imprimer pour vraiment pas cher (allez voir à www.print100.com, leurs prix sont très raisonnables);

utilisez toutes vos ressources. allez voir un conseiller pédagogique ou un prof attentif et demandez-lui de vous aider à pondre votre cv. Demandez-lui aussi des conseils sur la manière d’établir des réseaux;

assistez à tous les événements auxQuels l’employeur de vos rêves assiste ou Qu’il organise. essayez d’établir des contacts (sans pour autant harceler qui que ce soit);

renseignez-vous et préparez une série de questions intelligentes que vous poseriez aux employeurs qui vous intéressent;

ne parlez pas trop de travail et n’ayez pas l’air imbu de votre personne; soyez détendu, comme s’il s’agissait d’une

conversation amicale. Parlez films, émissions de télévision, actualités – n’allez surtout pas faire la liste de vos grandes réalisations. Misez sur le charme de la simplicité;

adhérez à un club – de comptabilité, d’astronomie ou de géologie. Je ne le dirai jamais assez : c’est la MeiLLeure façon de rencontrer des employeurs, de se faire de nouveaux amis, d’établir un réseau et une réserve de ressources. Même si ça ne débouche pas sur un emploi, être membre d’un club ou faire du bénévolat est très bon pour votre cv.

Quelle est la plus grosse gaffe que vous ayez commise et qui vous a coûté une offre d’emploi? vos recherches d’emploi vous ont donné des perles de sagesse? Faites-nous-en part sur notre blogue, à careeroptionsmagazine.com/blogspot. OC

andrea Migchelsen vient d’obtenir un diplôme en commerce de l’Université d’ottawa.

PoUR DE PLUS aMPLES RENSEiGMENTS, VEUiLLEz CoNSULTER : careeroptionsmagazine.com/fr/offres-demploi, foirenationaleemploi.com/2010/fr/accueil, bit.ly/GovSalons

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LES EmpLOyEURS

ENvAhISSENT LE ROyAUmE DES méDIAS SOCIAUx

Par Mike Gregor

pour les étudiants comme moi, la terminologie des médias sociaux nous vient tout naturellement. on pourrait même dire qu’elle appartient à notre

langue maternelle et, comme avec toute langue maternelle, nous créons un lien sentimental avec

notre « cyberhéritage ». nous avons modelé sa syntaxe et son symbolisme. sa culture est exclusive à notre génération. Derrière la grande sphère des sites de médias sociaux, de Facebook à twitter et youtube, se cache le royaume des adolescents et jeunes adultes qui partagent des pensées, des

photos et des rires avec leurs amis. Les réseaux sociaux nous appartiennent entièrement et incontestablement, n’est-ce pas? absolument pas!

voyons plutôt les faits concrets. aujourd’hui, le groupe qui domine les réseaux sociaux est âgé

gAzOUILLERSALUER

…COgNER?

IDENTIfIER

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de 35 à 44 ans. L’utilisateur Facebook moyen a 38 ans, tandis que la moyenne d’âge sur twitter est de 39 ans. soixante et un pour cent de tous les utilisateurs Facebook sont âgés de plus de 35 ans. Étonnant de constater l’inexactitude de notre perception d’exclusivité dans les cybercommunautés. Qui aurait cru que nous, les étudiants, étions en fait en minorité? comment cette invasion a-t-elle pu passer inaperçue?

et c’est loin d’être terminé. selon vous, qui mènera la prochaine invasion-surprise du royaume social? Quel groupe démographique peuplera nos fils de nouvelles et de sujets tendance? nul autre que les employeurs!

Les entreprises utilisent de plus en plus les réseaux sociaux pour créer un contact direct avec leurs clients et employés potentiels. en tant que représentant au centre de perfectionnement professionnel de l’université Wilfrid-Laurier, j’ai mené un sondage informel auprès d’une douzaine d’employeurs partout au pays à propos des médias sociaux et de l’utilisation qu’ils en font dans leur processus de recrutement. Des multinationales du domaine des technologies, aux établissements d’enseignement privés, en passant par les œuvres de charité régionales, toutes leurs réponses dépeignaient le même tableau. voici mes résultats :

les employeurs vous ont à l’œil : près de 90 p. 100 des entreprises sont actifs sur au moins un site Web de médias sociaux.

des goûts semblables : les sites de médias sociaux qui intéressent le plus les employeurs sont (dans l’ordre) : Linkedin, twitter, Facebook et youtube.

la tendance est actuelle… : étonnant de constater que l’an dernier, 35 p. 100 des entreprises se sont tournées vers les sites de réseautage social pour embaucher le quart de leurs nouveaux employés.

…et la tendance se poursuit : la majorité des employeurs s’attendent à augmenter le taux « d’embauche par médias sociaux » dans les cinq prochaines années par rapport aux données de 2010.

surveillez votre langue clavier : un taux alarmant de 20 p. 100 des employeurs admettent avoir rejeté une candidature pour manque de professionnalisme dans les images ou les messages affichés sur la page de profil d’un média social quelconque.

certains diront que ce ne sont « que des chiffres », et qu’ils ne croiront à ce phénomène

que lorsqu’ils en seront témoins. eh bien, il est déjà trop tard. vous n’avez qu’à penser au septième match de la finale de la coupe stanley 2011 à vancouver. si vous vous souvenez bien, les batailles, les coups ou les buts ne faisaient pas les manchettes. Les manchettes annonçaient plutôt les émeutes et le rôle joué par les réseaux sociaux pour retrouver certains coupables. Les médias sociaux ont envahi vancouver d’une manière indéniable.

Dan relihan, responsable des initiatives de recrutement et d’emploi au sein de l’association des comptables généraux licenciés de la colombie-britannique, admet que les employeurs ont porté une grande attention aux

émeutes (et, plus précisément, aux émeutiers). il reconnaît que la rapidité et la disponibilité des renseignements alimentés par les médias sociaux permettent aux entreprises d’en apprendre plus que jamais auparavant à propos de leurs employés actuels et futurs.

« Les réactions observées après les émeutes prouvent que nous avions tort de nous croire aussi anonymes, explique relihan. en tout temps, les gestes que nous posons ou les mots que nous prononçons peuvent se graver éternellement à notre dossier. Les émeutes sont un exemple parfait de gestes idiots posés lors d’une soirée qui peuvent marquer la vie de quelqu’un à tout jamais. »

L’invasion des employeurs est bien entamée. une ère de changement se pointe à l’horizon des communautés virtuelles à une vitesse foudroyante. en tant qu’étudiants et chercheurs d’emploi, force est de reconnaître les statistiques et de nous préparer à intégrer un tout nouveau marché du travail : « le marché du travail social ».

Mais il n’y a aucune raison de s’inquiéter. il faut garder son calme (les invasions

réussissent mieux si les gens paniquent). Donc, démarrez votre ordinateur, ouvrez votre session et restez à l’avant-garde. La seule précaution à prendre serait de « faire preuve de jugement ». Évitez d’afficher sur votre profil tout contenu que vous ne souhaiteriez pas révéler à votre employeur (ou votre grand-mère). voici quelques citations perspicaces relevées parmi les commentaires des employeurs nationaux sondés :

« Pensez à ce que vous rendez public. Utilisez une adresse courriel professionnelle et soyez conscient de l’image que vous projetez. »

« Faites preuve de professionnalisme, mais faites aussi attention de ne pas divulguer n’importe quel type d’information personnelle. »

« Soyez vigilant avec ce que vous publiez sur les sites de médias sociaux, vous pourriez projeter une image négative aux yeux des employeurs. »

Les employeurs n’embauchent pas des enquêteurs privés ou des détectives virtuels pour dérober vos secrets. ils utilisent simplement les médias sociaux pour découvrir votre caractère professionnel.

isabelle Morin, directrice de l’attraction des talents, stratégie de marque des employeurs pour kPMg au canada, aide à élaborer des stratégies pour consolider la présence du cabinet comptable dans les médias sociaux comme Facebook, twitter et youtube. La stratégie de kPMg à l’égard des médias sociaux vise à « créer des relations avec les candidats, à offrir des renseignements et à présenter un aperçu du cabinet », dit-elle, et non à scruter vos photos du vendredi soir publiées sur Facebook.

« Pour les candidats potentiels, [les médias sociaux] facilitent et accélèrent l’accès opportun aux offres de stages et de travail d’étudiant », explique Mme Morin. elle recommande aux étudiants de continuer à utiliser les médias sociaux : « c’est un excellent outil, toutefois, il ne faut pas négliger l’efficacité des liens que l’on crée en rencontrant les recruteurs en personne. »

somme toute, la morale de cette histoire est simple : si vous voulez saluer, gazouiller ou identifier, soyez certain de ne pas le regretter. OC

Mike Gregor travaille comme conseiller au Centre de perfectionnement professionnel à l’Université Wilfrid-Laurier.

PoUR DE PLUS aMPLES RENSEiGMENTS, VEUiLLEz CoNSULTER : magazineoptionscarrieres.com, lauriercc.ca/career/home.htm

qUEL gROUpE DémOgRAphIqUE

pEUpLERA NOS fILS DE NOUvELLES ET DE SUjETS TENDANCE?

NUL AUTRE qUE LES EmpLOyEURS!

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le pouvoir de

l’ imageDANS UNE ENTREvUE D’EmpLOI,

LE NON-DIT EST TRèS ImpORTANT

Par Sara Frizzell

votre présentation écrite peut vous avoir ouvert une porte, mais ce sont maintenant vos manières, vos gestes et vos choix vestimentaires qui

pourraient vous obtenir l’emploi.

selon erin Miller, conseillère en image, qui a travaillé en entreprise pendant plus d’une décennie avant d’aider des candidats à se mettre en valeur, une grande partie de la communication est non verbale, ce qui fait que votre apparence et votre comportement peuvent constituer des atouts ou des obstacles.

il est vrai que vous devriez porter des vêtements correspondant au poste que vous désirez et qu’il est toujours bon d’investir dans une belle tenue. il est peut-être trop tôt pour faire ça quand on est au secondaire, mais un costume s’avère utile dans bien des situations (tu auras par exemple besoin d’être bien habillé pour ton bal de fin d’année, n’est-ce pas?). choisissez des vêtements simples, classiques et bien coupés qui dureront et auront toujours bonne apparence. Préférez la laine au polyester parce qu’elle est plus durable. avec le temps, le polyester devient luisant.

« investissez dans la confection, affirme Mme Miller, conseillère principale d’erin Miller image. Le prêt-à-porter n’est pas fait sur mesure. si le vêtement est trop juste, choisissez la taille supérieure et faites-le ajuster par un tailleur. Que le vêtement coûte 200 ou 2 000 dollars, s’il tombe mal, il ne fera pas l’affaire. »

Pour les chaussures, optez pour la modestie et le classicisme. Les hommes devraient porter des souliers lacés et les femmes, des chaussures dont le talon n’a pas plus de trois pouces.

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Pour une entrevue dans un environnement d’affaires, les hommes devraient porter une cravate.

un costume en laine de couleur neutre aura toujours de la classe.

investissez dans la confection. s’il tombe mal, il ne fera pas l’affaire.

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cela fait beaucoup, mais il est toujours possible de faire des achats avisés. certains détaillants offrent des rabais aux étudiants. on peut aussi profiter des soldes et ne pas attendre la veille de l’entrevue pour s’habiller.

« essayez de paraître votre âge, poursuit erin Miller. Les étudiants croient qu’ils doivent paraître comme leurs parents parce qu’ils entrent sur le marché du travail, mais ce n’est pas le cas. Les accessoires et les couleurs à la mode ajoutent de la personnalité à votre garde-robe. et vous pouvez vous les procurer à bon prix. »

il faut éviter les parfums. L’odorat est le plus sensible de tous les sens et vous ne voulez pas distraire votre vis-à-vis de ce que vous avez à dire.

ce Qu’il faut dire« il faut préparer une entrevue comme on prépare un examen ou un autre événement, souligne Mme Miller. Plusieurs étudiants font des recherches en ligne pour bien connaître l’organisation, mais ils devraient consacrer autant de temps à préparer des réponses aux questions classiques sur le comportement. »

La nervosité n’est pas mauvaise et la plupart des employeurs s’y attendent. en réalité, la nervosité peut vous donner beaucoup d’énergie. si vous êtes tendu pendant l’entrevue, sans doute êtes-vous attentif et assis bien droit. Prenez un bloc-notes et un stylo dans vos mains pour éviter de gesticuler et de paraître trop nerveux.

ce Qu’il faut faire• tout d’abord, une bonne poignée de main • un contact visuel raisonnable • s’asseoir bien droit• Éteindre son cellulaire et ne pas le laisser

en mode vibration • Faire un suivi en transmettant un message

de remerciements

une conversation normale est marquée par des pauses. utilisez le verre d’eau mis à votre disposition pour faire des pauses et pour éviter de rire nerveusement après chaque réponse. Dites à votre interlocuteur que vous avez besoin de quelques secondes pour réfléchir à votre réponse.

« n’oubliez pas que l’entrevue se joue à deux, conclut erin Miller. c’est le moment, pour l’employeur comme pour vous, de découvrir s’il y a compatibilité. Posez des questions pour connaître leur style de gestion et savoir si vous serez heureux dans cette entreprise. » OC

Sara Frizzell est une étudiante en journalisme de l’Université Carleton.

PoUR DE PLUS aMPLES RENSEiGMENTS, VEUiLLEz CoNSULTER : magazineoptionscarrieres.com, erinmillerimage.com

voici quelques conseils vestimentaires pour te mettre en valeur :

• un complet en laine de qualité de couleur neutre (gris, noir, marine, kaki ou marron).

• une robe ou une jupe avec une chemise.

• Pour une entrevue dans un environnement d’affaires, les hommes devraient porter une cravate, mais ils devraient l’éviter si l’environnement est décontracté.

• Les femmes devraient porter un tailleur à moins qu’il ne s’agisse d’une entrevue décontractée; dans ce dernier cas, portez une chemise boutonnée au cou ou un tricot modeste sur une jupe ou un pantalon classique.

• une paire de chaussures de ville.

comment se vêtir

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LES EmpLOyEURS TROUvENT DES mOyENS NOvATEURS D’EmBAUChER DES éTUDIANTS Par Paul D. Smith

Quand tu te poses des questions sur la manière de trouver un emploi, tu peux aller chercher des réponses auprès de quelqu’un qui est déjà passé par là, que ce soit récemment ou pas. c’est une façon utile de trouver des réponses, car ce qui

est déjà arrivé à quelqu’un pourrait aussi t’arriver. généralement, les gens qui ne sont pas tellement plus vieux que toi pourraient avoir des réponses plus adaptées à ta réalité, même s’il leur manque l’expérience de vie et le contexte. Mais si tu veux que l’un de tes professeurs, de tes parents, un membre de ta famille ou n’importe quel autre adulte, se lance dans un interminable bavardage, demande-lui comment chercher un emploi. assure-toi d’abord d’être confortablement assis et d’avoir beaucoup de temps devant toi. et rappelle-toi ceci : demander ce genre de conseil à une personne d’âge moyen, c’est comme lancer une recherche sur google – tu auras plein de résultats, certains utiles, d’autres moins.

Donc, cherche des conseils là où tu peux en trouver, mais tu te rendras vite compte que tu devras trouver certaines réponses tout seul, car les employeurs n’utilisent plus les mêmes techniques qu’auparavant pour trouver ou embaucher des étudiants et des diplômés.

Les employeurs savent, d’après les recherches, que les jeunes d’aujourd’hui sont bien différents de leurs parents, et même différents de leurs sœurs ou frères aînés. ta génération est appelée « la génération du millénaire » ou « gen y » et elle est tout à fait différente de celle de tes parents qui, eux, sont des « baby-boomers ». il y a parfois un écart marqué entre les attentes d’un employeur, et celles d’un nouveau diplômé. graham Donald, président de Brainstorm Strategy Group, pense que les employeurs se heurtent à plusieurs difficultés, entre autres liées à des questions de diversité, de compétition, et de communication avec des jeunes « branchés ».

si tu lis cet article, tu es la personne que les employeurs recherchent. Lorsque tu te prépares à faire une demande d’emploi – rappelle-toi de l’évolution des choses – ça pourrait vraiment t’aider à te préparer à la nouvelle réalité du recrutement. tu trouveras ci-dessous une liste des

principaux défis qui se posent aux employeurs, et la manière originale dont ils essayent de les relever :

le défile profil démographiQue a changé. Les données démographiques influencent beaucoup le marché du travail. De nos jours, le taux de natalité est à la baisse au canada, la génération des baby-boomers est le groupe de travailleurs le plus important sur le marché du travail, et les plus vieux d’entre eux ont atteint l’âge de la retraite. au cours des prochaines années, il y a aura plus de gens qui vont quitter le marché du travail que de gens qui vont y entrer. résultat? une pénurie de main-d’œuvre.

la solutiontrouver de nouveaux employés compétents et devenir un employeur de premier choix. Les employeurs novateurs mettent au point des programmes pour recruter plus efficacement de nouveaux employés parmi les nouveaux canadiens, et pour attirer au canada des travailleurs très qualifiés vivant à l’étranger. bien sûr, ces efforts coûtent cher et prennent du temps. Par conséquent, les employeurs avisés protègent leur investissement en s’associant à des programmes d’études-travail, qui offrent des stages. Les étudiants qui ont participé à un stage dans le cadre de leurs études ont plus tendance que les autres employés temporaires à rester chez l’employeur qui les a accueillis.

graham Donald estime que les employeurs devraient mettre l’accent sur les choses suivantes : expliquer de façon claire votre préférence pour cette entreprise plutôt qu’une autre; offrir de bons programmes de stages; enseigner aux responsables de l’embauche à traiter avec la génération y; favoriser l’inclusivité en sensibilisant tout le monde aux rapports intergénérationnels et interculturels; et mettre sur pied des programmes efficaces de mentorat.

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le défile marché du travail cherche des gens ayant de nouvelles compétences. La nature du travail ne cesse d’évoluer, car il y a sans cesse des changements dans la manière dont les gens communiquent et établissent des contacts. Les établissements d’enseignement ont du mal à suivre l’évolution rapide des technologies. Par conséquent, beaucoup des compétences recherchées aujourd’hui sur le marché du travail ne font pas partie de ce qui est enseigné à l’école ou dans les établissements postsecondaires.

la solutionregarder le relevé des activités parascolaires. Les établissements postsecondaires cherchent désespérément à aider les étudiants à parler efficacement aux employeurs des compétences qu’ils ont acquises. un relevé des activités parascolaires permet aux étudiants de consigner les expériences et les compétences qu’ils ont acquises parallèlement à leur programme d’études – que ce soit en faisant du bénévolat, en travaillant à temps partiel, ou autrement. Les employeurs qui accordent de l’importance au relevé des activités parascolaires pensent qu’il reflète le potentiel d’un étudiant, surtout si ce dernier vient d’un programme non traditionnel.

« Le relevé des activités parascolaires qui porte le sceau d’une université est la preuve officielle de l’engagement d’un étudiant. Les étudiants peuvent le joindre à leur dossier de candidature, ou le glisser dans leur portfolio pour le présenter lors d’une entrevue », explique christine Frigault, coordinatrice de la planification de carrière à l’université Mount saint vincent.

Les étudiants qui sont en ce moment au secondaire, mais qui ont l’intention de faire des études postsecondaires devraient commencer à explorer les possibilités d’avoir un relevé d’activités parascolaires.

le défiles chercheurs d’emplois sont en communication les uns avec les autres. Les jeunes sont plus que jamais en contact les uns avec les autres, et le phénomène du bouche à oreille est plus fort que jamais sur les réseaux sociaux. une bonne expérience de travail fait rapidement le tour d’un réseau, et une mauvaise expérience sera connue encore plus rapidement. La réputation des employeurs est donc en jeu.

la solutionadapter les stratégies d’embauche à l’opinion des étudiants. Les employeurs s’intéressent à ce que les étudiants et les diplômés pensent du recrutement. L’université Memorial organise des séances intitulées « Toast to Hire Learning », au cours desquelles des employeurs demandent à un groupe d’étudiants ce qui est important pour leur génération dans le contexte de l’embauche et du travail. cet événement a beaucoup de succès depuis quelques années : c’est la preuve que les employeurs se soucient de l’opinion des jeunes et qu’ils en tiennent compte dans leurs stratégies d’embauche.

« Les employeurs sont parfaitement conscients du fait qu’il faut innover avec chaque génération pour attirer des jeunes qui sont talentueux et qualifiés, explique Patricia Poirier, coordinatrice de la sensibilisation des employeurs, à l’université Memorial. Lorsque les employeurs connaissent les désirs et les besoins de la nouvelle génération qui entre sur le marché du travail, ils peuvent adapter leurs stratégies d’embauche pour attirer ce groupe d’âge. » OC

Paul D. Smith est le directeur général de l’association canadienne des spécialistes en emploi et des employeurs.

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géNIE ENvIRONNE-

mENTAL?

DévELOppEUR DE LOgICIELS NUméRIqUES?

mINEUR?

ANALySTE DE L’ExpéRIENCE DE L’UTILISATEUR?

STRATègE EN méDIAS SOCIAUx?

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rares sont les jeunes qui terminent leurs études secondaires sans avoir un jour entendu un sermon commençant par « Quand j’avais

ton âge… ». Mais le monde à bien changé depuis et les conseils bien intentionnés de nos parents pourraient ne pas donner les résultats escomptés dans le contexte actuel.

selon Lee-anne Mcalear, directrice des programmes au Schulich’s Centre of Excellence de l’université york, nous vivons dans un « monde complètement différent », façonné par les communications mondiales, la précarité financière et l’évolution de la technologie. Mais on ne sait pas encore quelles sont les répercussions exactes de ces changements sur le marché du travail. aujourd’hui, les employeurs cherchent des personnes polyvalentes, qui peuvent à la fois faire preuve d’ingéniosité, qui sont disposées à apprendre et qui sont ouvertes au changement, explique Mme Mcalear.

« Les entreprises ont besoin de personnes qui réfléchissent d’une nouvelle façon, ajoute-t-elle. si vous voulez que l’on vous dise quoi faire, c’est possible, mais est-ce que c’est vraiment le genre de travail qui vous intéresserait? »

Les industries sont en perpétuelle évolution. au cours des 20 dernières années, des secteurs novateurs ont explosé – il suffit de penser à l’environnement, aux technologies propres et aux technologies de l’information – mais il y aussi eu de grands changements dans des secteurs dits « traditionnels », par exemple l’exploitation minière, la construction et les produits du bois.

environnement et technologies propres

« Les gens qui ont pour passion d’améliorer la manière dont nous utilisons les ressources naturelles, qui aiment travailler sur les marchés mondiaux et qui composent sans problème avec l’ambigüité sont attirés par l’industrie des technologies propres », affirme céline bak, éditrice du Rapport 2011 sur l’industrie des technologies propres et directrice adjointe de la coalition canadienne des technologies propres. « cette industrie est déjà un employeur de premier plan au canada. »

si les emplois dans le domaine de l’environnement étaient autrefois vus comme marginaux et peuplés d’écologistes purs et durs, ils font maintenant partie de la norme. Par exemple, les technologies propres représentent aujourd’hui un secteur à part entière. on pense notamment aux nouvelles

technologies qui offrent des solutions à des problèmes mondiaux liés aux changements climatiques et à la pénurie de ressources – par exemple l’énergie solaire, les biocarburants, le reconditionnement des déchets et les véhicules à faible émission. Le secteur des technologies propres comprend aussi l’élaboration de politiques favorisant les initiatives écologiques.

De nos jours, les entreprises doivent avoir une conscience environnementale, ce n’est plus un luxe : c’est plutôt un «impératif commercial », souligne robert orlovski, directeur des événements pour la firme de communications, de marketing, de fabrication d’image et d’organisation d’événement, green Living. « cela veut dire que le nombre d’emplois dans ce secteur a enregistré une hausse importante. »

en fait, plusieurs des principaux nouveaux secteurs de « l’économie verte » du canada ont toujours besoin d’une nouvelle main-d’œuvre qualifiée, explique april schaly, directrice de la sensibilisation aux carrières chez eco canada, un conseil sectoriel sans but lucratif qui aide l’industrie de l’environnement à résoudre les difficultés en matière de ressources humaines. selon le rapport d’eco canada, au cours des dix prochaines années, 14 p. 100 de la main-d’œuvre du secteur de l’environnement aura atteint l’âge de la retraite, ce qui veut dire qu’environ 100 000 emplois seront vacants.

Dans le secteur vert, les nouvelles branches sont : l’atténuation des émissions de carbone et des effets des changements climatiques, et l’énergie de rechange et renouvelable. si ces domaines n’offrent pas de métiers

LA NOUvELLE RéALITé

DU mONDE DU TRAvAILnouveaux secteurs et

industries traditionnellesPar Erin Jackson, Hillary Lutes, Maria Church et Jordan Adams

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très demandés en ce moment, il aura besoin de travailleurs qualifiés lorsqu’il sera mieux connu, affirme april schaly. un autre domaine en pleine expansion, c’est celui des communications et des relations publiques, qui est nécessaire pour faire connaître les initiatives écologiques des entreprises et pour aider les employés, au sein des entreprises, à mettre en œuvre les politiques vertes.

Les employés du secteur de l’environnement ont tous une chose en commun – qu’il s’agisse d’ingénieurs concevant des éoliennes ou de travailleurs nettoyant un déversement de pétrole : la formation pour acquérir des compétences spécialisées.

« L’industrie de l’environnement a une main-d’œuvre extrêmement qualifiée », souligne april schaly. environ 36 p. 100 des travailleurs ont un baccalauréat ou un diplôme d’études supérieures, alors que ce chiffre est de 22 p. 100 parmi la main-d’œuvre canadienne. il est donc bon de de songer à choisir un programme postsecondaire en génie environnemental, comme celui qui est offert à l’université carleton.

technologie de l’information

Les métiers de l’informatique ont évolué depuis les années 1980, mais le marché des technologies de l’information et des communications (tic) est encore relativement jeune et poursuit sa métamorphose. cela signifie que les emplois dans ce secteur dépendent des fluctuations de la technologie, et les gens

spécialisés sont toujours très demandés, mais les employeurs cherchent maintenant à embaucher de jeunes diplômés ayant des compétences autres qu’une spécialité en tic.

en 1999, andrew smyk était fraîchement diplômé du collège sheridan. avec son diplôme en multimédias interactifs en poche, il faisait partie de ceux qui cherchaient « frénétiquement » un emploi dans le domaine des tic après la « flambée des .com », à la fin des années 1990.

« en 1999, si je publiais mon curriculum vitae sur Monster ou sur d’autres sites d’emplois, je recevais des appels dans les 30 minutes qui suivaient », raconte andrew, qui est maintenant enseignant et coordinateur du programme de multimédias interactifs. cette flambée a été suivie d’un effondrement, puis de la reprise que l’on connaît aujourd’hui, provoquée par le lancement du iPhone, en 2007. Mais maintenant, les employeurs exigent beaucoup plus de la main-d’œuvre.

« Les choses ont changé au cours des cinq à six dernières années. vous ne pouvez plus aller voir une entreprise et juste dire “voici le site Web que nous aimerions créer pour vous.” il faut maintenant présenter des données commerciales, montrer en quoi le nouveau site permettrait d’augmenter les visites, jusqu’à quel point cela va permettre d’élargir la clientèle et de quelle manière ils pourront bâtir leur image de marque virtuelle », précise andrew smyk.

exception faite des progrès technologiques, le marché des tic est donc en mutation. Mais qu’est-ce que cela signifie pour les chercheurs d’emploi?

« Les entreprises veulent embaucher des gens qui ont des compétences générales – par exemple, des personnes motivées et autodidactes – et qui ont des connaissances solides en programmation, en planification et en élaboration de stratégie, ou en conception, poursuit andrew smyk. c’est alors que les entreprises sont prêtes à former ces personnes pour qu’elles acquièrent les compétences spécialisées vraiment nécessaires. »

Paul swinwood, président du conseil des technologies de l’information et des communications (ctic), un organisme sans but lucratif, affirme que cette nouvelle réalité du monde des tic fait en sorte que les travailleurs doivent maintenant avoir de multiples talents.

« il y a 20 ans, le marché des tic... cherchait des gens qui connaissaient les codes et la programmation, et on ne se souciait pas de leurs autres habiletés, explique-t-il. on confiait un problème à un groupe de 50 ou 60 personnes et on attendait qu’ils le résolvent par une série de codes. »

De nos jours, précise M. swinwood, un travailleur en tic doit faire le travail de ces 50 ou 60 personnes en adaptant un programme commercial aux besoins de l’entreprise. Les universités doivent donc adapter leurs programmes d’études aux besoins du marché et prévoir des cours en gestion des affaires, cybersanté ou environnement pour parfaire les connaissances pratiques de leurs nouveaux diplômés.

Paul swinwood raconte que le conseil s’est récemment associé à l’université Dalhousie pour réinventer son diplôme en sciences de l’informatique, et le jumeler à des programmes

CETTE fLAmBéE A éTé SUIvIE D’UN EffONDREmENT, pUIS DE LA REpRISE qUE L’ON CONNAîT AUjOURD’hUI, pROvOqUéE pAR LE LANCEmENT DU IphONE, EN 2007. mAIS mAINTENANT, LES EmpLOyEURS ExIgENT BEAUCOUp pLUS DE LA mAIN-D’œUvRE.

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d’autres facultés. Dans le même esprit, l’université simon Fraser prévoit introduire un programme de maîtrise en technologie des affaires, conjuguant des études en tic et en commerce.

les industries traditionnelles

on a souvent l’impression que les industries traditionnelles comme les mines, les produits du bois et la construction n’ont pas tellement changées depuis 20 ans. c’est loin d’être vrai. Les nouvelles technologies et les innovations ont entraîné des changements rapides dans ces industries et de nouveaux emplois voient quotidiennement le jour. il est temps de se débarrasser de cette idée fausse.

Par exemple, beaucoup de gens pensent que l’exploitation minière est une industrie « ancienne » qui n’évolue pas. en fait, la technologie a beaucoup changé la manière de travailler dans les mines. « La technologie a permis d’accroître la productivité, l’efficience et la sécurité, elle a également permis de diminuer les effets de l’exploitation minière sur l’environnement », explique courtnay bush, qui travaille au conseil des ressources humaines de l’industrie minière. « beaucoup de gens pensent encore que l’industrie minière a recours à des outils rudimentaires – un pic et une pelle. ce n’est pourtant pas le cas. »

Par exemple, les foreuses sont de technologie récente et ressemblent à des jeux vidéo. et il est possible de faire un travail d’exploitation minière dans l’espace et dans les fonds marins. au fur et à mesure des progrès technologiques, qui sait ce que l’on pourra faire à l’avenir?

De la même façon, les emplois dans les produits du bois sont encore perçus comme salissants et répétitifs. Les nouvelles technologies y sont pourtant de plus en plus présentes et ces emplois sont normalisés. « cette industrie offre une grande variété d’emplois – en génie, informatique, fonctionnement des machines, conception et développement de produits, assemblage et logistique, explique richard Lipman, président du conseil des fabricants de bois. vous pouvez

vous intégrer au secteur par différentes voies. nous avons besoin d’apprentis et de travailleurs débutants ayant un diplôme d’études secondaires, collégial, universitaire. »

un autre mythe : il n’y a pas moyen de faire carrière dans le secteur de la construction. « on entretient cette idée fausse selon laquelle une personne de métier restera toute sa vie une personne de métier, souligne rosemary sparks, directrice principale de la planification et du développement au conseil sectoriel de la construction. La vérité, c’est que le secteur de la construction offre une vaste gamme d’emplois et des niveaux variés de compétences. une personne peut donc passer d’une spécialité à une autre, et d’un échelon à un autre. on peut passer du statut d’apprenti à celui de compagnon. il est ensuite possible d’avoir un poste de supervision, puis finir par être propriétaire de sa propre compagnie. »

n’oubliez pas ceci : l’évolution va se poursuivre. selon les estimations, 60 p. 100 des enfants inscrits à la maternelle aujourd’hui auront des emplois qui n’existent pas encore aujourd’hui. Donc, les jeunes d’aujourd’hui seront peut-être ceux qui, dans 20 ans, commenceront à sermonner leurs enfants en disant : « Dans mon temps… ». OC

Erin Jackson, Hillary Lutes, Maria Church et Jordan adams sont des étudiants en journalisme de l’Université Carleton.

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SELON LES ESTImATIONS, 60 p. 100 DES ENfANTS INSCRITS à LA mATERNELLE AUjOURD’hUI AURONT DES EmpLOIS qUI N’ExISTENT pAS ENCORE AUjOURD’hUI.

WOW!

DIx EmpLOIS qUI N’ExISTAIENT pAS IL y A 20 ANS

1 stratège en Médias sociaux

2 coordinateur de l’apprentissage à distance

3 BioinforMaticien

4 coordinateur des services aux personnes âgées

5 conseiller en orientation

6 Blogueur

7 analyste de l’expérience de l’utilisateur

8 développeur de logiciels nuMériQues

9 contrôleur de la gestion de l’énergie

10 coordonnateur du développeMent duraBle

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petite, je savais déjà qu’il me faudrait officiellement devenir adulte à un moment précis : en 2012. ce serait l’année de ma graduation de l’université et, comme je n’avais aucune intention de poursuivre au deuxième cycle, je devrais

théoriquement posséder tous les outils pour démarrer ma carrière et ne plus avoir à compter sur le coup de pouce financier de mes parents.

en 1978, lorsque mes parents ont obtenu leur diplôme aux États-unis, l’économie était florissante et le taux de chômage reculait. après avoir

cherché quelques noms d’entreprises à la bibliothèque de son école, mon père avait rédigé son curriculum vitae et sa lettre de présentation à la machine à écrire et les avait envoyés par la poste. Quelques lettres, et hop, on lui offrait un poste dès la fin de ses études. Pas surprenant que mes parents aient pu passer directement de locataire étudiant à propriétaire de maison, impatients de commencer leur vie d’adulte.

J’imagine que mes parents ont toujours pensé que mes sœurs et moi en ferions autant. Mais nous sommes loin de 1978. avec le taux de

…TAp …TApTAp…?

DE LA mAChINE à éCRIREAU RéSEAUTAgE EN LIgN

la recherche d’eMploi a Bien changéPar Kristy Wright

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chômage en hausse constante depuis la fin de mes études secondaires, je doute de rééditer un tel succès. J’ai beau avoir l’âge de quitter le nid familial, les limites du marché du travail actuel me poussent à croire que je devrai occuper ma chambre d’adolescente jusqu’à ce que j’aie les moyens de voler de mes propres ailes. Je ferai donc comme a fait l’une de mes sœurs lorsqu’elle a obtenu son diplôme : elle a dû attendre quelques mois avant de se trouver un emploi et prendre son envol. D’ailleurs, ma situation n’a rien d’unique, puisque bon nombre de mes pairs sont revenus à la maison jusqu’à ce qu’ils se bâtissent une fondation solide pour leur carrière.

Pour moi, c’est une sage solution à long terme, mais pour mes parents, c’est une situation gênante de dernier recours. au mois de mars de chaque année scolaire, je revis plus ou moins la même conversation téléphonique avec mes parents :

« Maman, papa, je suis tellement stressée! J’ai trois travaux à rédiger, en plus je dois faire la promotion des événements pour lesquels je me suis portée bénévole! »

« Fais de ton mieux ma chérie. En passant, as-tu fait tes demandes de stage? »

« Mais mes travaux — »

« Et ton compte de banque? As-tu téléphoné à la banque aujourd’hui? As-tu ajouté des minutes à ton forfait de téléphone? »

Je sais qu’ils me veulent le plus grand bien, mais j’ai parfois l’impression qu’ils ne réalisent pas à quel point la recherche d’emploi n’est plus ce qu’elle était. La formule miracle de leur génération ne répond plus à la réalité d’aujourd’hui.

voici l’exemple parfait : mes parents croient que le processus de recherche pour un emploi à temps partiel sert d’exercice pratique pour acquérir un certain professionnalisme. vendre ma salade sur un formulaire de candidature, serrer la main du responsable et toujours offrir une performance impeccable en entrevue devraient m’aider à saisir le sens du réseautage. Pendant des années, ma mère me tendait les clés de sa voiture, m’ordonnait de changer mon t-shirt pour un chemisier convenable et me poussait hors de la maison afin que je consacre ma journée à « réseauter » avec les gérants de grands magasins et de restauration rapide.

elle ne saisit pas qu’aujourd’hui, cette façon de faire est devenue presque une perte de temps. si je demandais à parler au responsable, l’employé adolescent à l’avant me demanderait pourquoi. si je lui disais : « c’est pour une demande d’emploi », il me répondrait sûrement : « tous nos formulaires de candidature sont disponibles en ligne », sur le ton de la réplique trop souvent répétée.

Je devrais alors rebrousser chemin avec mon maigre butin de deux formulaires dans mon sac après avoir visité plus d’une douzaine de magasins. À la maison, je n’ai qu’à démarrer mon ordinateur portable et à cliquer sur les petites cases du formulaire électronique de candidature parfaitement organisé, mais totalement dépourvu de toute personnalité. cette méthode plaît sûrement aux gérants, car ils n’ont pas à endurer vos longues réponses préparées d’avance et n’ont pas à gérer le contact en face à face. c’est d’autant plus facile pour eux de vous ignorer.

Depuis que je me suis trouvé un appartement en ville cet été, mes parents et moi nous appelons pour prendre des nouvelles.

Je l’avoue, lorsque je ne travaille pas, mes yeux sont rivés à mon écran d’ordinateur, l’onglet Facebook ouvert en tout temps. Même au téléphone, je peux entendre mes parents s’échanger un regard désapprobateur.

ils ne savent pas que, pour moi, c’est aussi du travail. Facebook n’est pas un substitut pour les méthodes de réseautage de mes parents, c’est un supplément. ajouter des collègues de travail à ma liste d’amis Facebook équivaut à une lettre de remerciement. Lorsque je partage des liens vers des blogues ou des sites internet qui ont publié mes articles, j’augmente le nombre de visiteurs sur la page et, par le fait même, le bassin de gens qui me suivent. Lorsque « j’aime » la page d’une entreprise, elle me permet de suivre ses progrès au cas où je déciderais d’y postuler un emploi un jour.

Je ne pourrai peut-être pas prétendre jouir de mon entière indépendance financière d’ici 2012. Pourtant, même si mes parents considèrent que je passe un peu trop de temps sur Facebook, je sais que négliger les tendances des réseaux sociaux en ligne nuirait à ma carrière. De toute façon, j’ai toujours préféré les t-shirts aux chemisiers. OC

Kristy Wright est une étudiante en journalisme de l’Université Carleton.

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l’activité sportive ne sert pas seulement à développer la masse musculaire. Damon allen, ancien joueur de football

professionnel devenu conférencier spécialiste de la motivation, en est la preuve vivante. sa passion précoce pour le football – il a débuté à l’âge de six ans à san Diego – l’a mené à une carrière de 23 ans comme quart-arrière dans la Ligue canadienne de football (LcF) au cours de laquelle il a pu découvrir l’importance de l’apprentissage, de l’adaptation et de la réussite. aujourd’hui, allen aime partager avec les étudiants et nouveaux diplômés les quatre grandes leçons suivantes.

L’éDUCaTioN, C’EST La CLéPréparez-vous, car personne ne peut aborder l’avenir les mains vides. Pour allen, l’éducation et le football allaient de pair. il a mené ses équipes de l’école secondaire à la victoire et a joué dans l’équipe de football de l’université de l’État de la californie sans jamais compromettre sa réussite scolaire.

« L’éducation est un aspect fondamental de l’être humain, dit-il. selon moi, le choix de carrière représente la plus grande décision qu’auront à prendre les jeunes. grâce à mes études, j’ai pu plonger tête première dans ce qui me passionnait vraiment. »

Pour allen, l’école est l’environnement par excellence pour découvrir ses rêves. il faut réaliser ses rêves tout en s’appuyant sur une base de connaissances. « Lorsque les étudiants trouvent leur voie, ils peuvent concentrer leur énergie et leurs études à développer des stratégies qui les pousseront et les motiveront à atteindre leur but », déclare-t-il. Puis, qui sait? Peut-être auront-ils une influence favorable sur leurs camarades.

« il faut éviter de se trouver dans une situation où l’on croit avoir franchi la ligne d’arrivée, dit-il. ayez la volonté de poursuivre votre

apprentissage peu importe le nombre d’années d’expérience accumulées. »

L’oUVERTURE aU CHaNGEMENT – C’EST iNéViTaBLEÀ un très jeune âge, convaincu de son désir de faire carrière dans le sport, allen s’est lancé corps et âme dans le football et le baseball. « Je voulais me donner des choix et avoir la chance de pratiquer l’un ou l’autre de ces sports le moment venu », explique-t-il.

au cours de sa longue carrière dans le sport professionnel, allen a fait partie de cinq équipes de la LcF, sans oublier son incursion dans les ligues majeures de baseball. Les déplacements d’une ville à une autre et l’arrimage de ses talents avec ceux de nouveaux coéquipiers lui ont appris à gérer le changement, des leçons de vie qu’il n’est pas prêt d’oublier. il est toujours parvenu à s’adapter rapidement en se concentrant sur son désir de réussir, désir qui l’a aidé à guider quatre de ses équipes jusqu’à la coupe grey.

« Le changement est partout. nous sommes tous confrontés au changement à un moment ou un autre, dit-il, mais avec un peu de pratique, on apprend à le gérer plus efficacement. en pratiquant jeune différents

DAmON ALLEN, à pROpOS DES éTUDES, DES RêvES ET DE LA RéUSSITE

Par Kathleen Clark

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sports, on en vient à s’habituer au changement et à s’y adapter facilement. »

en 1994, allen décide d’un nouveau changement et revient au football pour s’y consacrer entièrement. il quitte le camp d’entraînement de printemps des Pirates de Pittsburgh, « même si le baseball est bien plus payant », dit-il en riant.

PoSiTiViSME ET PaSSioNau moment de sa retraite de la LcF en 2008, allen détenait le record chez les passeurs au football professionnel, avec 72 381 verges. « Mon but était-il d’établir des records et autres exploits? absolument pas, j’adorais tout simplement le football et je carburais à la compétitivité », dit-il.

Pourtant, il aurait bien pu ne jamais établir ce record. sa carrière de joueur de football aurait pu se terminer en neuvième année, n’eût été de l’encouragement qu’il a reçu. Lors de sa première année à l’école secondaire, allen avait laissé tomber le football.

« Je me croyais trop petit pour le jeu, dit-il. Le manque de confiance en soi peut nous mener à laisser tomber notre passion. Je doutais de ma taille et de mon jugement. »

L’entraîneur de son école secondaire a pourtant réussi à le convaincre de son talent, et il a regagné le terrain pour pratiquer le sport qu’il aimait. Pour allen, ce geste d’encouragement a été un tournant décisif dans sa vie : « je ne serais probablement pas ici aujourd’hui sans cet entraîneur ».

Pour acquérir une bonne confiance en soi, il faut savoir s’entourer de gens qui nous soutiennent et nous encouragent, dit-il. Mais attention, car personne ne se souciera de votre succès autant que vous. « ne faites pas attention à ceux qui doutent de vous », ajoute allen.

une fois cette confiance acquise, « vous réalisez ce que vous pouvez accomplir, dit-il. vous comprenez alors votre passion et votre dévouement pour votre métier. »

L’iMPoRTaNCE DE MiSER SUR LES PETiTES CHoSESDamon allen a toujours fondé sa relation avec les sports sur quelques principes de base : le dévouement, la passion, la confiance en soi et le désir d’apprendre. il a reçu de nombreux prix et distinctions, dont Joueur par excellence de la LcF, Joueur par excellence de la coupe grey et Joueur sur l’équipe étoile de la LcF. Pourtant toutes ces grandes réussites découlent

de ces quatre « simples principes » qui l’ont toujours guidé.

« Je me suis toujours fixé des buts modestes, dit-il. si l’on réalise de petites choses, l’on saura s’y prendre lorsque surviendront de grandes occasions. »

Depuis que le quart-arrière a pris sa retraite du football professionnel il y a trois ans, il n’a jamais été aussi occupé. animateur d’une émission de radio en ligne, organisateur d’écoles de quart-arrière pour les jeunes du secondaire, conférencier, il ne cesse d’apprendre et cherche toujours à saisir de nouvelles occasions.

« J’apprends à faire plusieurs choses à la fois et à me garder occupé, dit-il. c’est en restant occupé qu’on a le plus de chance de découvrir de nouvelles possibilités. De nos jours, il est de plus en plus difficile de se satisfaire d’une vie unidimensionnelle. » OC

Kathleen Clark est une étudiante en journalisme de l’Université Carleton.

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Page 28: Options carrières pour les étudiants de niveau secondaire - Automne 2011

t u te demandes si tu devrais poursuivre ou pas tes études après le secondaire.

ce serait plus facile si ta famille avait commencé à tout planifier quand tu avais six ans. Moi, je n’ai pas vraiment eu le choix. Mes parents m’ont dit : « si t’as l’intention de t’acheter une maison, d’avoir une famille et de faire le tour du monde, tu ferais mieux d’avoir un bon salaire. et c’est pas en étant serveuse que tu vas y arriver ». Merci pour le conseil.

Je leur en suis reconnaissante – ma famille m’a appuyé, mon copain m’a aidée financièrement, j’étais jeune et j’avais des notes assez bonnes pour m’inscrire à n’importe quel programme.

Le monde m’appartenait.

Quelle que soit ta situation – même si tu n’es pas sûr d’y arriver financièrement ou d’avoir des notes assez bonnes – il y a des solutions. Décider de ton avenir devrait être excitant, pas écrasant, parce que tu peux choisir ton avenir.

J’ai commencé à réfléchir sérieusement à mon propre avenir en 11e année. Les trois choses qui m’ont guidée pour choisir mon métier de designer graphique étaient les suivantes :

1: ce que j’aimais faire

2: ce que je faisais bien

3: ce qui pouvait me rapporter des tonnes d’argent

alors, j’ai commencé à me dire ceci : j’adore faire des travaux artistiques, je dessine bien et je suis assez douée avec les ordinateurs. Je connaissais aussi l’expression « artiste affamé », mais moi, j’étais décidée à décrocher

EST-CE qUE LES éTUDES

pOSTSECONDAIRES

TE CONvIENNENT? Par Milena Hrebacka

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un emploi payant avec les compétences et les outils que j’avais.

un jour, je suis allée à un salon de l’emploi organisé par le collège algonquin, à ottawa. c’est là que j’ai décidé que le programme en design graphique était fait pour moi. c’était exactement ce que je voulais – chaque cours avait l’air intéressant (à part l’histoire de l’art…) et adapté à mes talents.

La décision a été facile pour moi, mais je comprends qu’il peut être moins évident pour d’autres de choisir un programme d’études ou même de simplement décider de poursuivre des études après le secondaire. voici quelques trucs qui pourront t’aider à décider :

1: est-ce Que mes notes sont assez bonnes pour aller au collège ou à l’université? il est possible de refaire sa 12e année pour améliorer ses notes et ses chances d’être acceptés dans le collège ou l’université de son choix.

2: est-ce Que je peux me permettre de faire des études postsecondaires? si tu n’as pas déjà en banque l’argent dont tu auras besoin pour payer tes études, va voir du côté du régime d’aide financière aux étudiantes

et étudiants de l’ontario (raFeo). Le raFeo offre de l’aide financière aux gens comme moi, dont la famille ne pouvait se permettre de payer les frais de scolarité, ou aux jeunes qui n’habitent pas avec leurs parents. cette aide couvre les frais de logement en résidence, les manuels et fournitures scolaires et même une partie de tes frais de déplacement (p. ex. mensualités pour l’auto, laissez-passer d’autobus) si tu habites loin. Je ne te parlerai même pas des centaines de bourses d’études que tu pourrais facilement demander.

3: combien de temps est-ce Que je veux être aux études? J’ai obtenu mon diplôme collégial au bout de trois ans. Je vis seule et j’ai un revenu net largement suffisant, alors que j’ai plein d’amis qui font des études de quatre ou cinq ans en psychologie, qui travaillent à temps partiel et qui vivent encore chez leurs parents. Quand tu choisis ton programme d’études, demande-toi combien de temps tu veux être étudiant pendant ta vie adulte.

4: à Quoi ça sert de faire ces études? Ça, c’est la question piège. tu peux te dire que l’argent que tu dépenses pour tes études est un investissement, ou que c’est de l’argent perdu. Mais quand il s’agit de savoir qui tu es, mets tes peurs de côté et sois honnête avec toi-même.

tu peux créer ton avenir. Décide juste à quoi tu veux qu’il ressemble.

Le sujet de tes études ne devrait pas t’être complètement étranger. choisis quelque chose que tu connais déjà un peu. tu auras davantage confiance en ton travail et cela se reflètera dans tes notes. tu auras même du plaisir à faire tes devoirs, tu les feras plus vite et ça te laissera du temps pour tu pourras travailler à temps partiel ou passer du temps avec tes amis ou avec ta famille. sans même t’en rendre compte, tu décrocheras ton diplôme et tu plongeras sur le marché du travail à la recherche d’un emploi, comme les vrais professionnels!

Quel que soit l’obstacle aux études postsecondaires, il y a des solutions. avec toute l’aide que tu peux avoir au collège ou à l’université, aucune porte ne t’est fermée...sauf celles que tu décides toi-même de fermer... OC

Milena Hrebacka vient d’obtenir un diplôme en graphisme du Collège algonquin.

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Par Fraser Tripp

prendre la grande décision d’aBandonner son prograMMe d’études

la première fois de ta vie que tu te poses autant de questions, c’est peut-être lorsque tu dois choisir un programme d’études postsecondaires. Ça éclipse même les éternelles questions : « comment vais-je m’habiller à la rentrée des classes », ou

« avec qui vais-je m’assoir pendant le lunch? ».

Difficile à croire, pas vrai?

tu as le choix entre tellement d’écoles et de programmes, comment savoir lequel te convient? « comment être certain que je ne détesterai pas ça à un moment donné »? honnêtement, tu ne peux pas en être certain avant de te jeter à l’eau. Pas rassurant n’est-ce pas? Je suis passé par là.

Jusqu’à tout récemment, j’étais ce que j’aime bien appeler un étudiant postsecondaire « en transition ». ceci ne veut pas dire que j’avais « décroché », comme certains pourraient le croire, mais plutôt que j’ai révisé mes positions en cours de première année d’université et que j’ai décidé de changer de voie.

RESTERpARTIR? OU

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après le secondaire, je me suis inscrit à un programme en musique. J’étais certain que j’allais adorer ça. seulement, toute ma passion pour le saxophone s’est évanouie sous l’effet de la pression qu’exerce la course à la réussite. heureusement, j’ai trouvé une autre passion – l’écriture – c’est alors que j’ai commencé me poser des questions et que j’ai finalement quitté la musique pour m’inscrire en journalisme.

Malheureusement, ce n’est pas aussi facile que ça en a l’air. il est déjà pénible de s’inscrire à un programme qui se donne loin de chez soi. Puis décider d’abandonner ledit programme peut être encore plus éprouvant. Lorsqu’on choisit de changer de programme ou de discipline, quelque part, on admet que l’on s’est trompé. Mais c’est peut-être aussi l’un des plus grands signes de maturité. contrairement à la croyance populaire, il n’y a pas de honte à changer d’avis si une situation nous rend vraiment malheureux.

cependant, comme je l’ai dit plus haut, ce n’est pas une décision que l’on prend à la légère.

D’abord, il faut arriver à comprendre ce qui nous rend malheureux – est-ce que c’est l’établissement que l’on a choisi ou le programme ? est-ce que c’est quelque chose qui peut se résoudre en travaillant un peu sur soi? Les collèges et les universités offrent un certain nombre de services qui peuvent nous aider à mieux faire la transition des études secondaires aux études postsecondaires. ces services sont précieux et mis à la disposition de tous. il ne faut pas hésiter à y avoir recours aussi souvent que possible. Peut-être que l’école est excellente, mais que cette spécialisation en sciences fait voler en éclats votre passion des macromolécules. Peut-être que votre vocation est dans la mode. est-il possible de changer de spécialisation? vous ne le saurez jamais si vous n’approfondissez pas la question.

L’une des choses les plus importantes que vous devriez faire est la suivante : parler de vos préoccupations avec quelqu’un dont vous êtes proche. n’hésitez jamais à vous tourner vers vos parents. ils désirent seulement votre bien et ne veulent pas vous voir malheureux. si cette idée vous met mal à l’aise, consultez un adulte en qui vous avez confiance (voir les services postsecondaires).

De plus, sachez quels sont vos choix. il serait plus sage d’avoir un plan d’attaque avant d’entreprendre quoi que ce soit. si vous pensez ne pas vous tromper, quelles sont vos solutions de rechange? Peut-être que vous avez besoin d’y réfléchir plus longuement, et c’est normal, mais ne vous laissez pas aller à l’autoapitoiement sous prétexte que vous avez fait une erreur. Peut-être que vous en arriverez à la conclusion que vous voulez voyager, ou travailler, ou que vous voulez vous inscrire dès que possible à un autre programme. Quelle que soit votre décision, elle n’apportera que de bonnes choses. ayez seulement une bonne idée de ce que vous allez entreprendre, car il passera peut-être bien du temps avant que vous ne repreniez le rythme des études.

chose à ne pas faire une fois que vous avez choisi votre nouvelle voie : commencer à remettre en question votre décision. si votre attitude est négative, l’expérience le sera aussi. si vous avez l’impression que vous avez fait le bon choix, alors, vous avez probablement raison.

Même si vous avez l’impression que le fait de changer de programme, c’est admettre que vous avez fait une erreur, dites-vous bien que, en réalité, vous n’en avez pas fait. voyez toute la situation comme une expérience scientifique. après tout, les études postsecondaires ne servent-elles pas justement à cela? À expérimenter.

Fraser Tripp est un étudiant en journalisme de l’Université Carleton.

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Si VoTRE aTTiTUDE EST NéGaTiVE, L’ExPéRiENCE LE SERa aUSSi. Si VoUS aVEz L’iMPRESSioN qUE VoUS aVEz FaiT LE BoN CHoix, aLoRS, VoUS aVEz PRoBaBLEMENT RaiSoN.

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C’EST AmUSANT !

hacher des oignons, donner un coup de main dans la cuisine, connaître les pratiques du service à la clientèle – autant de tâches qui comptent

parmi les meilleurs souvenirs du secondaire que garde de Mick Weedmark et qu’il a pu accomplir grâce à un placement coopératif.

« Je savais que je voulais être chef, et cette expérience en cuisine m’a permis d’avoir une

bonne idée de ce qui m’attendait, raconte Mick. J’ai trouvé ça très valorisant. »

comme des milliers d’autres étudiants au canada, Mick a choisi l’option coopérative parmi ses cours optionnels au secondaire. il voulait explorer une avenue professionnelle et acquérir une expérience de travail. il a été placé dans un café de la région, où il a travaillé à titre d’aide-cuisinier.

« grâce au programme coopératif, j’ai davantage confiance en moi, explique-t-il. J’ai pu voir quelles étaient mes forces. cela m’a montré que je peux faire des choses que je ne pensais pas pouvoir faire. »

selon l’association canadienne de l’enseignement coopératif (acDec), un programme coopératif « désigne un programme qui alterne périodes d’études et périodes de travail ». Les premiers

ChOIx pROfESSIONNELS

LES pROgRAmmES COOpéRATIfS gAgNENT

EN pOpULARITéPar Annie Duchesne

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programmes coopératifs ont été lancés au niveau postsecondaire par l’université de Waterloo, en 1957. selon l’acDec, ils se sont multipliés dans les années 1960 et 1970.

Les programmes coopératifs sont nés à peu près en même temps au niveau secondaire, mais il n’y a pas eu d’impulsion pour les structurer avant la fin des années 1970. au milieu des années 1980, ils ont commencé à croître, explique vance grekul, un professeur en enseignement coopératif au Kingston Collegiate and Vocational Institute, à kingston, ontario. et lorsque le ministère de l’Éducation a changé son règlement il y a quelques années, pour que les placements coopératifs fassent partie des cours optionnels, les cours coopératifs ont commencé à gagner en popularité.

« ceci a ouvert des portes, soutient M. grekul. on en fait la promotion. on aimerait que les étudiants se prêtent à des placements coopératifs. Je dirais que depuis quatre ou cinq ans, ces programmes semblent mieux connus. »

À leurs débuts, les programmes coopératifs attiraient surtout des garçons, car ils étaient axés sur les métiers. De nos jours, il y a un nombre à peu près égal de filles et de garçons, à l’exclusion de certains types de placements. Les placements dans l’enseignement et les

soins infirmiers semblent attirer davantage de filles, tandis que les métiers attirent toujours davantage de garçons.

Depuis les années 1980, les programmes sont offerts dans plus de disciplines, notamment les sciences, les affaires, les arts, le marketing, l’éducation, et bien d’autres. Les universités ont également mis au point des programmes pratiques, par exemple le département des sciences biomédicales et moléculaires de l’université Queen’s offre des placements dans son domaine. Là, les étudiants attirés par la médecine, les sciences de la vie, de la santé et par la biochimie travaillent avec le surveillant en chef du laboratoire d’anatomie, rick hunt, qui accueille depuis plus de 10 ans des étudiants du programme coopératif.

« il leur donne un cadavre et ils apprennent à le disséquer, explique vance grekul. Les étudiants en médecine n’ont pas toujours l’occasion de faire cela. un étudiant s’intéressait particulièrement au cerveau, et il a fait toutes sortes d’exercices de dissection. »

rick hunt donne aux étudiants du travail de dissection en fonction de leurs intérêts. ils sont également en contact avec des étudiants en médecine et des techniciens de laboratoire, ce qui leur permet de nouer des relations.

« ce n’est pas le placement le plus banal », lance M. grekul.

Participer à un programme coopératif comporte plusieurs avantages. cela peut notamment ouvrir des portes pour se trouver un emploi à l’avenir, mieux comprendre les attentes du milieu de travail, perfectionner ses habiletés en communication et d’avoir un bon aperçu de l’industrie.

« Les étudiants ont alors la chance d’explorer et d’expérimenter tel ou tel type de professions, explique vance grekul. ils sont alors mieux renseignés pour prendre des décisions sur ce qu’ils veulent faire comme travail et comme études. »

Parfois, un programme coopératif peut vous amener à changer d’avis au sujet d’une profession. Michael slater, récemment diplômé en histoire et religion de l’université concordia, à Montréal, a participé à un programme coopératif en 2005. il a alors travaillé comme enseignant adjoint dans une école primaire.

« À ce moment-là, je prévoyais faire carrière dans l’enseignement, raconte Michael. Je voulais avoir une expérience pratique avant d’obtenir mon diplôme, et me préparer à ce qui m’attendait. »

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Michael a retiré de précieuses compétences de ce placement, par exemple rédiger des évaluations, faire des exposés efficaces, élaborer des plans de leçons, mais il s’est rendu compte que l’enseignement n’était pas pour lui. il ne regrette cependant pas cette expérience.

« ce fût une très bonne chose, car je n’ai pas eu à investir temps et argent dans une carrière que je n’aurais pas aimée » dit-il, en ajoutant que le fait de travailler dans un milieu professionnel a été profitable. « si tu peux faire tes preuves auprès d’un employeur sérieux, tu es bien parti. »

Les programmes coopératifs n’ont pas beaucoup d’inconvénients, mais l’expérience pourrait ne pas en valoir la peine si le placement ne permet pas aux étudiants de faire des tâches qui les intéressent.

« c’est là que j’interviens, souligne vance grekul. Je m’assure que le travail sera enrichissant. »

comme c’est le cas pour tout ce que l’on entreprend, vous retirerez d’un programme coopératif autant que vous déciderez d’y investir de vous-même.

Les placements coopératifs sont également offerts dans le cadre des cours d’été. Jessica caseley, étudiante en 12e année, a récemment fait un stage d’été chez Jer’s vision, un organisme sans but lucratif qui véhicule des messages contre l’intimidation et la discrimination dans les écoles et les organismes rassemblant des jeunes. Jessica voulait avoir une expérience en conception graphique, est c’est ce qu’elle a fait.

« J’espérais acquérir de nouvelles compétences et faire partie d’un groupe de personnes venant d’horizons variés. Je voulais aussi mettre à profit mes compétences en art pour contribuer à la sensibilisation contre l’intimidation et l’homophobie », raconte-t-elle. grâce à cette expérience dans un milieu professionnel, Jessica a non seulement pu raffiner ses compétences en conception graphique, mais aussi ses connaissances en matière d’étiquette téléphonique et d’organisation. elle a tellement aimé son placement qu’elle a décidé de devenir bénévole chez Jer’s vision.

« ce sont des personnes très chaleureuses, ils m’ont donné beaucoup de responsabilités et ils n’étaient pas trop exigeants avec moi, raconte Jessica. Je suis vraiment contente d’avoir passé mon été de cette façon. »

Les programmes coopératifs offerts par les écoles secondaires visent généralement les étudiants plus âgés qui sont en 11e ou 12e année. il faut se rappeler que, contrairement aux étudiants universitaires qui participent à des programmes coopératifs, les étudiants du secondaire ne sont pas rémunérés dans le cadre de ce type de stage. alors, ne pensez pas qu’un placement coopératif vous permettra de régler vos frais universitaires. Les placements coopératifs peuvent débuter à n’importe quel moment pendant le trimestre, à condition de pouvoir travailler le nombre d’heures requis.

Les étudiants souhaitant participer à un programme coopératif devraient communiquer avec le service d’orientation, qui travaillera en étroite collaboration avec le professeur chargé du programme coopératif pour placer l’étudiant dans un milieu de travail adapté à ses intérêts et sécuritaire.

« c’est exactement le rôle d’un enseignant, conclut vance grekul, aider un étudiant à se brancher sur l’emploi qu’il aimera ou sur sa passion. c’est notre contribution. »

annie Duchesne vient de décrocher un diplôme spécialisé en journalisme et biologie de l’Université Concordia.

PoUR DE PLUS aMPLES RENSEiGMENTS, VEUiLLEz CoNSULTER : magazineoptionscarrieres.com, Canadian association For Co-operative Education; limestone.on.ca, www.ocea.on.ca

«LES éTUDiaNTS oNT aLoRS La CHaNCE D’ExPLoRER ET D’ExPéRiMENTER TEL oU TEL TyPE DE PRoFESSioNS. »

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