185
O R I G I N E DE LA MAÇONNERIE AD ON HI RAMI TE 9 0 U NOUVELLES OBSERVATIONS, CRITIQUES ET RAISONNÉES, Sur !a Pliilofophie , les Hiéroglyphes, les Myfteres, la fuperflition & les vices des Mages : Précédée d'un Chapitre fur l'Egypte ancienne & moderne ; avec des remarques Ér des notes fur Us H'ftariens & la Chronologie, du monde, Dédide à Mgr. le Duc de GESVRES , par l'Auteur du Recueil précieux de la Maçon- nerie Adonhirarnite. Rien n'eft beau que le vrai; le vrai feul eft aimable,, #1% A H L L Y O POLIS, 17S7,

Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

  • Upload
    others

  • View
    2

  • Download
    1

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

O R I G I N E

D E L A

MAÇONNERIE AD ON HI RAMI TE 9

0 U

NOUVELLES OBSERVATIONS, CRITIQUES ET RAISONNÉES,

Sur !a Pliilofophie , les Hiéroglyphes, les Myfteres, la fuperflition & les vices des Mages :

Précédée d'un Chapitre fur l'Egypte ancienne & moderne ; avec des remarques Ér des notes fur Us H'ftariens & la Chronologie, du monde,

Dédide à M g r . le D u c de GESVRES , pa r l 'Auteur du Recueil précieux de la Maçon-nerie Adonhirarnite.

R i e n n 'ef t beau que le v r a i ; le vrai feul eft aimable,,

#1%

A H L L Y O P O L I S , 1 7 S 7 ,

Page 2: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

1 îi^^;«CgyDt

A MONSEIGNEUR,

L E D U C D E G Ê V R E S ,

Pair de France, Marquis de Gêvres» de Gandelu , de Blerancourt, de: Fontenay-Mareil, C o n r e d e Trocy ^ Baron de M o n f j a y , Châtelain de Coucy , Seigneur de Boyenval , Brerigny , Vaux , Thor igny en France, Saint-Oûen-fur-Seine, ékc. Gouverneur & Lieutenant-Générai pour le Roi de la Province de l'iile de France, Gouverneur & Capitaine du Château 8c Capitainerie de-Maifon Royale de Monceaux, Lieu-tenant pour Sa Majefté du Pays de Caux & Bailliage de Rouen , Gou-verneur particulier des Villes & Châ-teaux de Soiffons, Laon , Beauvais & Pont-Audemsr.

M O N S E I G N E U R ,

LA renommée , qui a toujours ac-compagné votre nom illujîre , prenant foin c£annoncer les vertus & les quai

Page 3: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

E P X T R E .

htés émmentes , qui vous caraclirifuit, m enhardit à vous préfenter un Ouvrage, qui renfermt /'Origine de la Maçon nene Ac onhiranflke ; avec des nou-velles Oblervadons fur les Myfteves des anciens & fur la Philofophie , les

leroglyphes & les fupercheries des Mages , ou Prêtres, fi révérés dans Lantiquité. Oui, MONSEIGNEUR , votre amour pour la vérité, & pour les pro-grès de l'An Royal ; la proteclion ho-norable que. vous accordei à ceux qui. cherchant à s'éclairer, facrifient leurs veilles à l'étude des lettres, me font ef~ pérer, que vous daignerei scepter l'Ou-vrage, que je prends la liberté de vow. offrir :

Heureux ! fi à la bonté de le recevoir y vous ajoutei ^ faveur, de me permettre, a ajjurer hautement ; que je fuis, avec h plus profond refpecl,

M O N S E I G N E U R ,

l e très - humble & très-obéi/Tant & t rès-dévoué Serviteur,

LomsiGuiilemain de SArNT-Vicioj t , .

Page 4: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

T A B L E

D E S C H A P I T R E S .

D I S C O U R S PRÉLIMINAIRE.

C H . I. JLJ RREU RS de VEifioire & de la Chronologie du monde. Origine des lettres ; far qui elles ont été inventées. Origine de la nouvelle année. Ce que pouvaient être les Druides. Page i

CH. II. Expojition de l'Egypte %

ce quelle étoit, ce qu'elle devint, ce quelle efi : pojîtion des villes de Memphis, d'Héliopolis, du Caire &c. Sources du Nil, fes cataractes; caufe de fon débordement, & dans quel temps : formation du Delta. 15

CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs Dieux : expiation ; funérailles : origine des oracles, des miracles & des vices des Prêtres. 3 2

GH. VI. Origine des my/ieres & dis

Page 5: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

T A B I E DES C H A P I T R E S .

fêtes de l'antiquité : affections des Hifioriens , combattues par des notes critiques. 51

CH. V . Sciences que poffedoient les Minijires des myjleres. Rechercha

fur la divifion de tannée, en jours ^ en femaines & en mois. 95

CH. VI. Réception & initiation aux myfieres. Defcription des épreuves , fermens ; morale que les Prêtres enfeignoient à leurs Initiés. 130

Page 6: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

.rti I , , „ p .

A V E R T I S S E M E N T .

DE L ' A U T E U R .

E N faifant imprimer mon Recueil pré-

cieux de Maçonnerie Adonhi.ramite (c e-

toit en 1781. ) , j'annonçai rHiftoire. de

l 'Ordre ( 1). Six années de réflcxionm ont

prouvé que- l'origine de cette même

Maçonnerie, ferait infiniment préféra-

ble. O n fait que cette origine j ifqu'à

. préfent . a paru être un de ces problê-

mes, qa i t eft intpoffible de réfo.idre (1).

[1] Voyez la" p remiere noce fur le grade (Tap-

p renc i f , Rccuell prem'er, p . r j .

[ z j C e l a ne doic p a s ' é c o n n e r , puifque celle des

h o m m e s , celle da m o n d e entier. e;fc dans ce cas,

..Quanc-à Totigînq de .la Maçonner ie , , les nns one

prétendu "la re t rouver dans la conftrmfrion. du

•temple de S^lomo-n-H-€3- aHeees dans les Ctoifades-T

dans l ' ancienne Chevalecie^-d 'autres. enfin-çlans les

intrigues criminelles de C r o m v e l . &c. &cc. S:c.

Page 7: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

A V E R T I S S E M E N T .

J'ai tait des recherches fur les Religions o

& les Myfteres de l'antiquité, & ces

recherches m'ont mené au but tant de-

firé. J'avertis donc, qu'on ne doit p oint

s'atten-ire à trouver, dans le cours de

cet Ouvrage, ces afTerrions ridicules bu

bifarres, faites par i'enthoufîafme Se le

fanatifme Maçonnique ; ces fidions ab-

furdes, ces chronologies, ces généa-

• logies inventées à plainr, pour tromper

les perfonnes crédules; c'eft l'antiquité

dans tout fon jour ; c'eft la vérité,

enfin , fi cher;: aux Maçons éclairés ,

& fi recherchée par tous les hommes qui

veulent s'infttuire.

Ici le zélé Maçon, retrouvera avec

plaifir cette priere à la Divinité dont j'ai

fait mention dans mon Recueil (3). Il

retrouvera le baptême, cette purifica-

[3] Ouverture des loges , page 5,

Page 8: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

A V E R T I S S E M E N T .

t:on (4) , origine de la premiere de-

mande du cacéchifme des appremifs ;

il retrouvera cette pierre brate (5) &

tous les autres emblcmes; il reconnoî-

tra enfin les épreuves, les réception*;

, les ténebres, la lumiere & le vrai

but da la Maçonnerie, qui n'eft autre

chofe que la connoiiïance d'un Dieu

f u p r j m e , Se l'afTemblage des fciences

& des vertus.

Il m'eût été facile de parler du

Tcmph de. Salomon, d'Hirarn , d'Adhon-

hiram, &c. &c. Mais ce ne font que

des emblèmes maçonniques ; &; lorf-

qu'on écrit pour des hommes, il taut

fe faire un devoir de ne rapporter que

des vérités au moins hiftoriques.

[4] Voyez la page 166 de cet Ouvrage .

Es] Voyez la page i s i î de cet Ouvrage ,

[6 ] Voyez tout ie Chapi t re V I ,

Page 9: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

A V E R T I S S E M E N T .

Enfin , dans cette efpece d'abrégé de

l'antiquité , j'ai taché de conduire mes

ledeurs, pas à pas, au Chapitre des

grands Myfteres, qui eft le dernier -, &

j'ai cherché à les amufer par des notes

inftrudives &c critiques ; le Voyageur

fcnfé , préféré fouvent un fentier, bordé

de violettes, à une avenue immenfe,

qui fatigue fes yeux par un trop long

efpace.

Page 10: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

O R I G I N E

d e L A

m a ç o n n M r ï ADONHIRAMITE.

V T O D r>-̂

a. JLL

C H A P I T R E P R E M I E R

o u

D I S C O U R S P R É L I M I N A I R E .

F refiechiiTant fur les connoifTanccs

humaines 5 ii ferhble qu'elles pourroiênt être comparées aux flots , qui fe forment fur la lurface de la m e r : ils s elevent, f e brifént ̂ & fe perdent dans l'immenfité des éauS-j

A

Page 11: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

a Otigine puis fe réforment , s'amoncelent , & f t bri-fenc fans ccffe ; ainii ' Jcs fylîéincs des Philofophes , formés les uns des au t res , brillent & s'écjipfcnt fucceflivement^ en s 'a-moncelant dans nos vafles Kibliothecjues. U n fait bien conf tan t , c'eft qu'il n'y a peut-ctre pas une feule plirafe des anciens , q u i , à force d'être expliquée, analyfée , com-mentée , ne nous ait produit un in-folio. Les fidions des l'oëtes fie des Romanciers , ont entré dans les Ouvrages les plus férieux, L'biftoire des Nations ( i ) , qui devroit ne renfermer que des vérités authentiques , par conféquenc être le monument le plus précieux de la littérature , l'hiftoire , dis-je , eft remplie de fables ridicules , ic. de faits déguifés par la flatterie Se la fuperfti-tion. Enfin, la chronologie du monde eft un chaos obfcur , dans lequel il eft impofll-ble de pénétrer. En v a i n , une infinité de Savans ont prétendu l'éclaircir ; leurs im-menfes écrits, qu'un homme ne pourroit lire en foixante ans j n'ont fervi qu'a augmenter lesJifficultés, en multipliant les aifertions , fie les opinions, particulières. A l'exemple de ces écrivains , je ne pré-tends pas donner mes préjugés pour des loix : je cherche feulement à faire apper-

(x) Je ne prétends parler que de l'Hiftoirc anc ienne .

Page 12: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

de la Maçonnerie Adonklramite. cevoir ce que pouvoient erre la religion , les inyftercs, la pliilofophie & la fiiperche» rie des Mages , eu Prêtres de l'antiquité ; Se je tâche , en même-temps , de démontre» la luauvaife-foi ou l'ignorance des H i f t o -tiens. Les moyens que j 'emploie, pour par-venir au but que je me propofe, f o n t , au-tant que je puis le croire , à la portée de tous les hommes ; ils confiftent à comparer les différens paflages des Auteurs , & à leur oppofer des obfcrvations & des notes criti-ques & raifonnées. J 'a i eu le plus grand foin de rapporter le temps ou vivoient les écrivains que je cite , afin que le kâreur puifle remonter lui-même à la fource où chacun a puifé.

Avant que d'entrer en matiere ^ remar-quons ici que Sanchoniathon fut , dit-on ^ le plus ancien des Hiftoriens : quelques Chronologiftes prétendent qu'il vivoit du temps de Sémiramis j vers l 'an 2 1 6 4 , avant J . C. ( 2 ) , 975 ans avant que Moyfe fortîc de l'Egypte avec les Ifraëlites ; d'autres le place fous Gédéon , 146 ans après la mort de Moyfe. Quoi qu'il en f o i t , Sanclio-n ia thon , Prctre de Béryte, a écrit l 'hif-toire des Phéniciens : cette hiffoire com-mençoit ( dit-on ) par un fyftcme abfurde Se fabuleux 3 fur la formation de l'univers ; on

{ i ) Selon Uflferius. A z

Page 13: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

4 Origine fait que les Phéniciens, fc croyoicnt ( fm-vant Sanchoniathon ) le premier peuple du inonde. L'Auteur qui ne s'accorde jamais avec Moyfe , attribue tout aux defeendaus de Caïn , & ne parle pas du déluge, l 'hi-lon de Bibios , écrivain du deiixieme lîccle, ( 3 ) 3 traduit en , grec l'ouvrage de San-choniathon. Cette hiftoire Phénicienne eft perdue j ainfi que la traduction grecque de Phiion. Nous ne connoiflons ces deux Ou-vrages que par quelques fragmens, que Porphyre (4) rappor te , & d i t ' avo i r con-

( 3 ) Le nouveau D i d i o n n a i r e h i f tor ique n o u s dit ( p a g e 3 6 4 ) que P h i i o n , étoic un G r a m m a i -r ien du premier fiecle , c 'eft une erreur , il vivoic fous l 'Empereur Adr ien , f u c c e f e u r de T r a j a n , 6c ce dernier elt more l 'an 117 de no t re Ere Voye^ Suidas. ' 7

, ' . 4 ) P o r p h y r e , né à T y r l 'an 2^ de J. C. ; e tou un Ph i lo fophe Pla tonic ien : il fit un Ouvrage contre les Chre t i ens , dans, lequel il voulut p r o u -ver ^que les Prophét ies de Dan ie l avoient été faites après coup, l e s SS. Peres on t refuté cet Ouvrage , & T h é o d o r e le G r a n d le fie brûler en 3SS ; le re l ie des écrits de Po rphy re f o n t impr imés . Q u a n t aux F r a g m e n s de Sanchonia thon . l 'Abbé du P m , D o â e u r en Sorbonne , en 1C81S , D o w e l , P ro fe f l eu r d 'H i f to i r e à O x f o r d , en 1689 , & d 'au-tres les re je tent c o m m e fuppofés. 11 faut avouer qu 'avant 1 Impr imer i e beaucoup d 'Auteurs avoienc îa fotte vanité , de fa i re paiîer les fruits de leur i m a g i n a t i o n , pour des Ouvrages très - a n c i e n s , mais depuis la découverte des carafteres mobi le s c elt tout le contra i re . '

Page 14: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

de la Mdfonneris Adonhiramîtei y fcrvcs : ces fragtnens ont été copiés & commentés par Eufcbc ( 5 ) dans fa C h n > Jiic|iie, cjue Saint Jérôme a traduite ; en-fuitc par Scalyger , M, Fourrnont &c. En-fin , Enfcbe nous dit que Sanchoniathan avoir puifé tout ce qu'il rapporte fur l 'ori-gine & I liiftoire du monde , dans les écrits de Thot ou Mercure ; a t tendu.que ce d e r -nier , ayant été l'inventeur des lettres ((5), il doit avoir été le premier Hiftoricn. C'eft donc , ajoute I Abbé Banier , dans les Ou-vrages de ce clief des Savans , du célébré Mercure , que l 'Auteur Phénicien avoin puifé le fond de fon liiftoire.

On va voir que ce n'eft pas pour cela feul que^Mercure efl: appcllé chef des Savans.

IVianethon, Grand-Prêtre d'Héliopolis , florilToit vers l'an 300 avant J . C . Il a compofé en grec une Jiiftoire de l 'Egygte , & il 1 avoit tirée aulfi des écrits de Mercure & des anciens mémoires confervés dans les archives, confiés à fa garde. Cet Ouvrage de Manethon s'eft perdu comme celui de Sancboniathon ; Jules Afr ica in , Ecrivain Chretien , qui florifloit au commencement du troifieme fiecle , en a rapporté des ex-traits dans une c h r o n i q u e , qui contenoic riiifloire univerfelle depuis Adam j u f q u a

( 5 ) Voyez la. noce du Chapitre V,

( é ) Voyez les noies fu r ' Mercure. A S

Page 15: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

6 Origine Macr in , Empereur romain, mort l'an 118 de notre Ere. Cette hiftoire de Jules s'eft encore perdue a & il ne nous en refte que des fragmens dans Eufebc , que le Syncelle & d'autres ont copiés (7).

A ces monumens précieux de l'antiquité , je joindrai encore la fondation de T ) r &c de rhebcs , rapporrée dans un recueil de jugerneus , rendus (8) contre les Auteurs profanes , par une Société de Gens de Lettres.

Cadmus , fils d'Agénor , Roi de T y r & de Sidon , fu t envoyé par fon pere, cher-cher Europe, fa fœur ^ que Jupiter avoit enlevée : il vint par mer , des côtes de la Phénicie, s'empara du p a y s , connu depuis lous le nom de Béotie ( c'eft une contrée de la G r e c e ) , y bâtit la ville de Thebes' ,

(7) M a n e t h o n , a fait auffi urt P o c m e fur le pouvoir des Aftres ( V o y e z la no te fur Héf îode ) qui préGcioient à !a nail lànce des H o m m e s . C e P o ë m e fut i m p r i m é en idps , i n -40 . grec Se la t in . L 'h i f toke de Sanchoniachon é t o i t , d i t -on , en neut l iv res ; celle de Mane thon en c i n q , ce qui f o r m e quatorze l i v r e s ; & nous avons- tout au moins c inquante gros volumes fur les feuls f r agmens de ces interptètes du divin Mercure .

^ (8 ) C 'cd amli que je n o m m e le nouveau Die -n o n n a u e hi l ior ique , impr ime en 1779 ; il faut avoir la patience de le l i e d ' u n bout à l ' a u t r e , pour conno î t r e les erreurs de ces Ouvrage»

Page 16: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

de la Maçonnerie Adonhiramite. f î'an 1519 avant J . C . , & apporta aux Grecs, un nouvel alphabet ; pour preuve , on cite ces vers de Brébœuf.

C'cft de lui ( de Cadmus ) >jue nous vient cei

Ar t ingénieux ,

D-j peindre l i parole & de parler aux yeux ,

Et par les traits divers de ligures t racées,

D o n n e r de la couleur & du corps aux penfées.

On vient de lire qu'Agénor croit Roi de T y r & pere de Cadmus ; Se bien , deux pages plus loin les mêmes Auteurs nous difent que T y r ne fut bâtie que Tan 1155' avant j . C . , c'eft à-dirc , 164 a n s , après que ledit Cadmus , fils d 'Agcnor , eut bâti Tbebes.

II ne faut pas croire que ce que l'on vient de lire , foit une erreur, de calcul ^ c'eft la chronologie ancienne dans toute fa pureté. Obfervons encore que Ton vient de nous dire que ce fut un nouvel alphabet que Cadmus porta aux Grecs ; ces derniers en avoient donc déjà un ? alors je laiffc à juger quel intérêt avoient les Grecs de quitter lear ancienne maniéré de s 'entendre, pour pren-dre des caraéleres inintelligibles pour eux que leur apportoit un aventur ier , qui leur parloit une langue qu'ils n'entendoient pas.

D'autres Ghronologiftes prétendent que les lettres dï Cadmus étoient ccllcs doac

Page 17: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

re . , ^Origine 1 Icrvo'ent tes Egyptiens ; mais cela n'clî pas vraifcmblable , attendu que les Grecs croient une colonie égyptienne, que Ce-ci ops avoit amenée en Grece , {oixante ans avant que Cadmus y vînt (9 ) ; & qu'ainfi

(9) Cadmus n ' appor ta en Grccc . que feize le t -tres. Voici leurs n o m s , leurs figures , d: le r a p -po r t qu'elles o n t avec les n ô t r e s . & avec n o t r e p rononc ia t ion .

JW &S leurcs Grecques. p Alpha .Bê ta .Gamma.

figures des lettres Grecques. V A a B /3 r y

Rapport qu*elles ont dv^èc les not.j A B Q g

D e l t a , Epfi lon, Io t a , Cappa, L a m d a , M u , N u ,

^ E I i K x A A N »

D E I K L M N

O m i c r o n , P i , K o , S igma, T a u . Upfflon.

O 0 U t t F p S a - T s - T ï

O bref. P R S T U voyelle,

Les quatre lettres fuîvantes , o n t été apoortées par P a l a m e d e . du temps de la guerre de T r o v e vers l ' an 1219 avant J . C .

M>ms des lettres Grecques. p Cfi , T h e t , Phi , Clli,

Figures des lettres Grecques. > 1 © ô <P X ?'

Reptmqu'elles eat avec les nOt. J C S j T l l , P h ,

Page 18: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

de la Maçonnerie Adonhiramite. 9 k s lettres en quef t ion, dévoient être con-nues des Grecs : de plus, c e l l qu'une infi-nité d'Auteurs conviennent que les Egyptiens fe fervoient d 'hiéroglyphes, c 'eft-à-dire, que chaque caradlcre ctoit pour eux une repréferitation fymbolique de la chofc qu'ils vouloient exprimer.

Il eft inutile de piévenir ici mes ledeurs fu r plufieurs pafl'ages qu'ils trouveront dans cet Ouvrage , peu favorables aux myfleres, ainfi qu'à la philofophie des Mages ou Prê-tres, tant révérés en Egypte'Sc ailleurs ; d 'au-tres écrivains, avant m o i , ont cherche à dévoiler les cruautés, le fanatifme & les fu-perftitieufes pratiques de ces Pontifes de î antiquité. Jamais le vrai fage ne s'eft cru offenfé par les farcafmes lancés contre les erreurs & les vices ; & pour le bonheur de l 'humanité, nous favons que , dans plu-fieurs parties de notre globe, les Souverains font aiiffi grands Philorophcs(io) que les par-

Enfin ces quatre E t a , O m e g a , D z ê t a , P f i ,

d e r n i e r e s , f u r en t L1 a Ç

( d i t - o n ) inventées É f e r m é , O l o n g , D z , P s ,

par le Poëte S i m o n i d c , né à Ceos ( au jourd 'hui Z é a , île de la Méditerranée ) , l ' an quatre cent f o i x a n t e , avan t J . C .

(10) D e quel refpcfl: ! de quelle e l l ime ! ne d e -y o i t - o n pas être pénétré en en tennant Schab-Abbas ,

Page 19: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

I o Origine riculiers qui ont miiricé cc n o m , pa r l eu r s lumières & leurs vertus.

J e terminerai ce Chapi t re , par quelques citations fur les Druydes , elles ferviront à l'intelligence de cet Ouvrage.

L a plus commune opinion fur les Prê-tres-, nommés Druydes en g r e c , eft que c'etoient des Gaulois, qui célcbroient leurs principaux myfteres, au milieu des forêts & dans des chênes. Pline dit ( I . 16. ) que l'allulîon du mot grec de Druyde à celui de chcne , eft g rande ; mais qu'il y a plus d'apparence que le mot de Druyde vient du mot hébreu , Derulfim ou Diuif i i i j qui fignifie fpéculateur, ou amateur des Scien-ces ; & que les Mages de Perfe & les Druy-des pofledoient de même des connoidan-ces & des fecrets; ce qui détermine le même Auteur à nommer les Druydes , Magi-ciens, L'Auteur de la Préexcellcn:e des Gau-lois prétend que la langue Grecque étoit très-familiere aux Druydes , & que ces der-niers M faifant leurs faillies au pays de " Grece , ont appris la langue Gauloife M aux Grecs; & que la Gicce fu t n o m m é e .

X I R o i de P e r f e , d u e à ceux qui !e fol l ici toient d ' inquiéter les Chrét iens qui pratiquoienc leur Re l ig ion dans Ces Etats : » L' intérieur des h o m -3» mes releve de Dieu feul , & m o n devoir doic * fe borner à veiller au G o u v e r n e m e n t de l 'E ta t .

Page 20: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

de lu Maçonnerie Adonhiramïte. r î « pour un temps, Gallogracia M. Quoiqu ' i l en foie ^ les Druydcs furent les fouveraius du peuple.

Les Druydes étoient les feuls Juges des Gaulois : ils s'adcmbloient tous les ans , fur les frontières du pays de Chartres ( on croit que cetoit dans la Ville de D r e u x ) , pour juger tous ceux qui avoient quelaites procès j & il fallait obéir à leurs fentences. Si quelque crime avoit été commis, ils o r -donnoient !a peine que bon leur fembloi t , contre les coupables. Si «ne perfonne , de quelque qualité qu'elle fût , ne s'en tenoit pas à leur ordonnance , ils lui défendoienc de fc trouver aux Sacrifices : ceux qui étoient interdits a inf i , étoient tenus pour impies, & fuis de tout le monde : lors même qu'ils demandoiem juflice , on ne la leur rendoit pas. Les Druydes n'alloient jamais à la guer re , & ne comribuoient en rien aux impôts de leur pays , avantage qui leur attircit beaucoup de difciples. Ceux qu'ils admettoient parmi eux , étoient obli-gés d'apprendre un grand nombre de vers , mais ils leur étoit extrêmement défendu de les écrire.

Cé fa r , Lucain & Mêle, difent que les Druydes enfeignoient qu'après la m o r t , l'ame alloit jouir d'une vie éternelle. Se Diodore allure qu'ils difoient publique-ment qu'elle pafibit dans un autre corps ,

Page 21: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

11 Origine ainfi que rcnfcignoi: Pytliagorc 3 qui avoir été leur difciple (11) .

Scion Tenu l l i en , les Druydes pafloicnt la nuit auprès des tombeaux des hommes vaillaiis , pour en recevoir des oracles. Les Gaulois, influiits par les Druydes , faifpient vo-u, lorfqu'ils fe trouvoient en quelque danger , d'immoler des hommes à leurs Dieux j qui étûient le Soleil , la Lune & les Etoiles. Leur croyance etoi t , que ces Dieux , ne pouvoient être appaifés qu'en donnant la vie d'un homme pour un autre. Les Druydes leuls avoient le droit de fa-crifier, & ils ofoient avancer que les cri-minels étoient plus agréables aux Dieux , mais que , lorfque les coupables man-i quoien t , il falloit facrifier des innocens.

Strabon, obfervc qu'ils frappoieut avec une epée , le dos de la vidime , & qu'ils préfageoient les chofes, qui devoient arri-v e r , par fou treflaillement.

Ils avoient des femmes avec eux , qui anîfloient aux Sacrifices & aux Offices facrés.

Au commencement de chaque année, ils • avoient, pour coutume de s'envoyer récipro-quement du gui , par leurs difciples ; c'eft de-là , d i t -on, que font venus ces m o t s : au gui , L'an neuf ( H ) ,

( i r ) Voyez Clément d 'Alex. I. i . & J a m U i q u e . i n ) Plulieurs A u t e u r s , on t cru re t rouver dans

Enfin

Page 22: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

de la Maçonnerie Adonhiramîte, 15 Enfin les Druydcs etoient gouvernés par

Je plus Savane d cncr 'eux, lequel pofTédoit

c«s m o r s , ifigm Van neuf, Je r idicule ufage de s ' enc re -donner poJ i t i ^u tmenc des p i é f e n s , ôc de fe f a i r e réc ip roquémehc de vains fou h ai tF, à c h a -que r enouve l l e mène d ' a n n é e 5 mais d 'aut res Savans precendenc que les Druydes m ê m e s avo ien t pr i s cerre c o u t u m e des anc iens R o m a i n s , & c e u x - c i d e s ' L a t i n s . Voici le fait : des AmbaflTadeurs ( o n ne dit pas de quel le puif îànce ) v e n a n t le p r e m i e r jou r de^ J ' a n , r e n d r e h o m m a g e à T a t i u s , R o î des Sabins , qui é toi t en gue r r e avec R o m u l u s , vers 1 an 750 a v a n t J , C. , s ' av i fe ren t de lui p ré -fen te r des r a m e a u x , qu'ils a v o i e n t cueillis dans une t o i e t , confac tee à la Dcef le S t ren ia ; ce R o i , en r e c o n n o i l ï à n c c , au to r i f a l 'u fage de fe f a i r e des prefens à parei l j o u r , &: ces prefens f u r e n c n o m m é s S t r e n a s , & par n o u s E t r ennes . E n P e r f é , les ce remonies de la nouve l l e a n n é e o n t u n e au t re o r ig ine . L e R o i D g i e m c h e d , f a i f an t le t o u r de fos P r o v i n c e s , a r r ivé dans l 'Ade rb idg ian , fe plaça fu r u n t r ô n e , pour ê t re vu de f o n peup le} tou t l e m o n d e , f rappé de la d igni té de fa p e r f o n n e , Se de l 'éclat des pierrer ies qui c o u v r d i e n t fa têce, s ' é -c i i a , n a u r u z ! n a u r u z ! ( c 'clt au jou rd ' hu i un n o u -veau j o u r pour n o u s ) le R o i failîc cette occa -f ion p o u r in f t i tue r u n e fête où chaque Se igneur f e r o i t des p r é f e n s , &: en recevroi t à f o n tour : cet te ce remon ie du ro i t fix jours , les c inq p r e m i e r s f e pafToient en bienfai ts ôc e n g races , que le R o î accordoic au peup le , aux favans , aux m a g i f t r a t s , à la noblef le Se à fes e n f a n s ; le fixieme , après diverfes c é r é m o n i e s , o n p laçoi t devan t le R o i , u n g r a n d pa in , fa i ide dif férentes for tes de gra ins ; le M o n a r q u e en m a n g e o i t , puis i n v i t a n t tous ceux qu i c io i em préfens à Cuivre fon exemple , il l eu radre f lo ic

B

Page 23: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

r • Origine une autorité abfolue : lorfqui l s'agifToït dél i re ce c h e f , les Druydes ( dit un écri-vain François ) s'opiniâtroient tellement pour avoir chacun cette dignité , que des paro-îes , ils en venoient louvcnt aux mains.j

ces paroles : c'eft aujourd 'hui le nouveau jour , du nouveau mois d 'une nouvelle année -, il eli: jullc que nous refferrions les liens, qui nous attachent k t v n s aux autres.

Page 24: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

de la M'Jfonnerle Adonhlramite. 1$

— ' TS»

C H A P I T R E I I .

Expojîtion de l'Egypte t c& quelle étoic , ce quelle devînt, ce quelle efl : pofiùon des villes de Mem-phis , d'Héliopolis , du Caire &c. Sources du Nil & fes cataractes ; caufe de fon débordement 3 & dans quel temps : formation du Delta,

' É G y P T E eft fituée au nord-efl: de l 'Afrique : elle contient deux cens cinq lieues du midi au nord , & foixante-neuf de l'orient à l 'occident , dans fa plus grande Jargeur. Elle efl; bornée à l 'or ient , par la mer Rouge & l'ifthme de Sues; au midi 3

par la Nubie : à l 'occident, par les déferts de Barca & de Berdoa , qui font partie de ia Barbarie, à l'entrée defquels font des monafteres de Coptes ( i ) ; & au n o r d , par la Méditerranée. L'ancienne Egypte fu t long-temps divifee en plufîeurs dynaftics ou.

h ) CV-ft ainlî qu 'on n o m m e la langue E^yp-rienne , & les ChiTtîens Jacobnes originaires de l 'Egypte ; ce m o t vient du l aùn Copta:.

B z

Page 25: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

M Origine royaumes C l ) , dont les trois principaux étoient la hau t e - Egypte > qui ctoic la par-tie la plus méridionale, appellee T h é b a i d e , nom que lui avoir donné la fameufe vilic de Thèbes qu'elle renfermoit : l'Egypte du milieu ou Heptanome 3 parce qu'elle croit compofee de Tept Nomes ou Gouverne-mens , 8c dont la Capitale etoit Memphis ( 3 ) : & la baffe-Egypte appellée Delta , pour fa resemblance avec la lettre gtec-

(2) H é r o d o t e afTure qu'il y avoit dix-huit mille Villes dans Tanciennc E g y p t e , Se lept mil l ions d 'habitans ; P l ine , 1. 5 , chapitre 9 , en mec zoo00 ; &: T h é o c r i t e , Idylle 17 , en veut 3 33 3 9 , fous Pro lomée Philadelphe } c 'eft-à-dirc , Tan rSs avan t J . C . H o m è r e , dans Ton I l i ade , nous die que la feule ville de Thebes avoit cent portes , & qu'elle étoit (1 peuplée , qu'elle pouvoir faire fort ir , par chacune de fes po r t e s , deux cens charriots , & dix mil le combat tans : ce qui fuppofe ^ dans cecie m ê m e V i l l e , plus de huit mil l ions d ' individus 3

at tendu que les enfans , les f e m m e s , les viei l -lards , &c. ne peuvent êcre compris dans le n o m b r e des combattans. Cette Ville fameufe fu t bâtie par Bufir is , quarante-cinq a n s , tout au p l u s , après que l 'Egypte fut habitée par Mènes. Voilà une des remarques que l 'on peut faire à chaque p a g e , dans les écrits des Hilror iens de l ' an t iqui té , cités t an t de fois , & qui ont fervi à fo rmer des m i l -liers de volumes. Voyez l 'Hi f to i re anc ienne de Monf ieur Ro l l in .

(3) Aujourd 'hu i M e n f , fîtuée fur la rive occi-dentale du iNil , v ingt -neuf degrés qua ran te -hu i t minutes ,

Page 26: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

dz La Maçonnerie Adonhiramlte. 17 tjuc de ce nom , qui ccmrcnnic toute la par-tie fcptcntrionale , jufqu'a la mer Méditer-ranée , & qui avoic Héliopolis ( 4 ) pour Capitale. Mais l'an du monde deux mille cinq cent quinze ( a ) , Scfoftris , Roi de Tliebes , fe rendit maître de ces différens royaumes , & les réunit en un feu! (5) . A u -jourd'hui cette partie de l 'Afrique , fe di-•vifé encore en haute & bade. La premiere fe compte depuis la ville d 'AlIouan, autre-fois Syenne , lituée fous le tropique du Cancer , jufqu'au grand-Caire; ce qui donne une efpace en t re -deux chaînes de mon-tagnes de cent foixante & trois lieues j fu r neuf au plus de large, attendu que le refte confifle en raontas;nes & en défeits de fables inhabités & inhabitables. La baffe-Egypte

(4) Sous le t re tu ieme degré fix m i n u t e s , à l ' o -r ient du N i l , à deux lieues de ce fleuve & d« grand Caire.

(a) C'efl l 'époque que d o n n e M. R o l l i n . qui dit fuivre Je fyf tême d'Ulîèrius ; mais rien n 'e l l plus incertain que la chronologie de l ' H i i t o u e a n -c ienne . Chaque Auteur qui l 'a traitée s'eH permis d 'augmenter ou de d iminuer le n o m b r e des a n -nées du m o n d e . Les différences dans les époques fon t quelquefois de deux mille ans. J e dois f e u -l emen t avertir que ici les Auteurs du nouveau D i c -t ionna i re h idor ique , qui ne dil'enn rien f!u lyftën'.e qu'ils f u i v e n t , placent fes octrois en deux mil le d :ux cent quatre-vingt-deux ans , avant J . C .

(5) [Srrabon, lib. 7 , p. 7S7.

B 3

Page 27: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

18 Origine comprend le grand-Caire (6) , fous le tren-tième degré deux minutes de latitude , juf-qù'au Cap-Brulos ou Boiulos, fous le trenre-unieme degré quarante une minutes : ainfi elle contient quarante-deux lieues de long ; fa largeur efl: de fbixante - neuf ^ & , e

compte en ligne dioite , depuis une des bou-ches du Nil j nomrace Pélufiaque, à 1 efl du De l ta , jufqu'a la tour des Arabes , qui ("e trouve à fept l i e u e s fud-ouetl d Alexan-drie ; mais cet efpace renferme aufli des déferts de fables, tant au fud-ef t , que du côté de la Lybie. Il effc bon d obfervcr ici q u e , felon ( o ) H é r o d o t e , Diodore de Si-

( « ) Cette Ville eft fituée à cinq quarts de l ieues du N i l , du côté de l ' o r i e n t , lut' le canal du p r ince des Fideles ; il eft incomeftaWe que es cana l , tiré du N i l , communiquoic autrefois à la m e r R o u g e , proche de Suez ; une partie de v ing t -quatre l ieues, taillée dans les rochers , rempl ie a f tue l lement par le l imon que le N i l y a la i f lé , en eft une preuve évidente : il fu t creufé , fuivant les ordres du Calif O m a r , par A m r o u , fils d 'E -laas , après qu'il eut pris Alexandr ie , l 'an fix cent quarante-deux de no t re Ere la v ing t ième de l 'Hégire ; voyez Elmacin , hif toire des A r a b e s , Abulfeda , ô: S t rabon , qui n 'eli pas d'accor J pour l 'époque d 'Alexandr ie .

(o) O n vient de voir que la haute-Egypte , qui a cent fo ixante- t ro is lieues de long , fur neuf d" l a rge , cont ient treize cent fo ixamc-d ix - i ep t lieue;, de iuperiiciéf La baf fe-Egypte , de quarànte-deux .. 6it fû ixah te & n e u f , en contient deux mill-; husi:

Page 28: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

de la Maçonnerie Adonhiramite. 1$

c i lc , S c r a b o n , P l i n e le N a t u r a l i s e 6c

b i e n d ' a u t r e s , la b a f f e - E g y p t e n ' a p a s t o u -

j o u r s e x i f t é : c ' é t o i t j n o u s d i f e n t - i l s , u n

g r a n d g o l f e y r e m p l i p a r l a n i e r M é d î t e r r a -

n c e , j u f q u ' a u v i n g t - n e u v i e m e d e g r é c i n -

q u a n t e q u a t r e m i n u t e s , o u e n v i r o n , c ' e f t - à -

d i r e , a u p i e d d e s m o n t a g n e s o ù f o n t b â -

t ies les p y r a m i d e s 5 a l o r s le N i l , a p r è s a v o i r

f r a n c h i les . rochers . , q u i f e m b l e n t s ' o p p o f e r à

cent cjuatre vingt-dix-huic : a jourons à ce calcul deux cent vingt-cinq l ieues , pour quelque coin-que nous pouvons ne pas c o n n o u r e ; nous aurons en touc quatre mille cinq cent lieues de fuperficie a

desquelles il faudra retirer cent c inquante lieues au moins que prend le N i l , dans ion cours 5 plus de deux mille lieues que prenoi t le feui h c Wœris , qui au rapport d 'Hérodo te , de D i o d o r e de Sicile , de Pl ine , de M . BofTuet &:c, , avo i t cent quatre-vingt lieues de circui t , quoiqu ' i l fuc creuîe de mains d ' h o m m e s , & placé dans la bafTe-E g y p t e , oc qu'alors elle fût moins g rande . Soixante lieues pour le lac Brulos ; deux cent c inquante pour celui de Menzalé : ne met tons que trois cent c inquante lieues , pour le grand nombre de larges canaux qui t raver lb ient la campagne , pour le lac Maéro t i s , celui de Beh i ré , ceux qui é toient auprès de M e m p h i s ; nous aurons deux mille cinq cenc î-eues à retirer de quatre mille cinq c e n t ; reftera d?ux mille lieues de fuperf ic ie , pour con ten : ï ^ix-huic ou vingt mille Vil les , don t plufîeurs à voient qua t r e , c i n q , ' f i x , &: même fept lieues de c i r c d c : quand elles n 'auroienc eu qu 'un quart d e l ieue quarré chacune j en fe touchant toutes im— médiarcment , e l l e s 'n ' au ro ien t pu être contenues-â m s revendue des deux Egyptes^

Page 29: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

•JO Origine

fon paffagc , fous k [topique du Cancer , couloic , comme au jou rd 'hu i , le long du milieu de la hau te -Egypte , & s avançoit vers le vingt-neuvicme degré trente-fept mi-nutes ; ruais là ^ t rouvant encore un obftaclc infurmontable (7) , ' i l fe débordoit par deflus le mont PfammiuSj & prenoit fon cours au nord-ouef t , derricre les collines qui fé -parent à préfent le Delta d'avec la Bar -barie , & fé perdoit dans les fables des dé-ferts (8) . L'an du monde dix-lmit cent onze , C l i f i n (e) étant venu habiter l 'Afrique qui Jui étoit tombée en partage (9) , M è n e s , ou M e f r a i m , fon fils , s'établit dans la haute-E g y p t e , l 'an du monde 1816 (10) . C o m m e

( 7 ) Les montagnes qui condiiifenc à Alexan-drie , qui te irouvoienc à l'otienc du Nil.

(? ) M . Savary, un de nos meilleurs voyageurs m o d e r n e s , rapporte auffi ce pa l i a^e , & nous afflire qu'à l ' inf tant où il écrivoit ( 1777 ) on f> i -voi t encore cet ancien lit du fleuve, que les Arabes n o m m e n t mer fans e a u ; S: il aioute ces mots remarquables ; des boiç pétrifiés , des m â t s , des a n t e n n e s , débris des bâtimens qui y n a v i -g u o i e n t , en marquen t encore la trace. ( Lettres fur l 'Egypte , page 12 & z53 -•

(c) C h a m , en hébreu , fîgnifie brûler .

(9I Selon des milliers d'Auteurs ; voyez aufli M. Rollin, Hiftoire ancienne.

(10) Par les époques que j'ai eu foin de rappor-ter, on pîut s'jppercevoir combien l i chronolo-

Page 30: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

de la Maçonnerie Adonhlramite. 2Ï premier Roi de cette Contrée , il ordonna de rendre hommage aux Dieux, leur offrit des faerificcs : il fît cohftruire des canaux, deflécher des marais ; puis s'avan-cant l'efpace de cent cinquante-trois lieues au noid , il creufa un nouveau lit pour I® Nil , forma un pont fur ce fleuve , le tra* ver fa & oppofant une digue à fon cours , au mont.Pfammius j il le força à revenir fur lui-même, pour repader entre les rochers

gie de l 'Hi f to i re ancienne eft f a u t i v e : mais l ' o n en fera plus que conva incu , lorfque j 'aurai d é -mont ré év idemment qu'en fu ivànt tous les A u -teurs, tant (aciés que p r o f a n e s , qui établifTenc Menés , fondateur & premier R o i de la M o n a r -chie E g y p t i e n n e , auquel M e n é s , il leur plaît de faire faire tant de chofes ^ il n 'y avoir ( l an i 816 ) pas cinquante mille perfonnes dans les croîs par-ties dîi m o n d e , &: par conféquent tout au plus feize à dix - fept m i l l e , y compris les e n f a n s , les vieillards & c . , dans toute l 'Afr ique ; a i n f i , qu'on s ' imagine ce que peut faire une colonie , qui vient s'établir dant des lieux marécageux, tels qu'éroit la hauce-Hgypte , entourés de rochers inondés par un fleuve conl idérabîe , remplis d anî» maux féroces ; fans c o m m e r c e , fans afyle , obligés de pourvoi r chacun à fes befoins ; alors o n ju-gera de la pofîibilité d 'en t reprendre des t ravaux , tels que ceux que l 'on attribue à Mènes ; &: l 'on ?.âch,ra de découvrir l 'endroit d 'où venoient les bâcimens , q u i , après avoir f ranchi le m o n t P f a m -m i u s , naviguoienc dans l 'ancien lit du Nil ; & quel étoic le lieu de leur def t ina t ion . Menés figni* fie le Soleil ( M, Cour t de Gebelin ) .

Page 31: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

, , Origine & couler dans la Méditerranée. Le fable que le Nil entraîne avec l u i , & le limon qu i dépofe' par-tout où il paiïe . remplirent le golfe , de maniéré qu'environ foixante ans a p r è s , un Roi ^ nommé Uchoréus ( n ) .

( , ,•) Avant cec Uchoréus, l 'Hif toire ancienne nous cice Ofymandias , qui regnoïc en t g y p vers l'an , 8 7 0 , époque à laquel le . - exagevanc beaucoup , je ne puis trouver cent m i U petlon lies dans tome l 'Afrique. Cependant on ht que t e Roi fit élever des édifices fuperbes ; ena au-tres un orné de fculpture & de peintme , d une beauté parfa i te , reprefentant une vifloire qu il avoit remportée fur les Baclnens, avec une atraee de quatre cent mille homnies de pied, & de vingt nu. chevaux Ofymandias paroidoit dans ce m o n u -ment offrant aux Dieux l'or & l 'argent qu 1! tiroit chaque année des mines de l 'Egypte . 5c donc la valeur montoi t à feiie millions de notre m o n -noie . Sous ce Monarque parut la premiere bi-bliothèque du monde ; & quoique tous les Hi l to-riens rapportent que lept (a) cent ans après les EVvptiens', les Phéniciens, les Syriens, les h e -b r e u x , ne connoiffoienc encore que feize_ lettres de l'alphabet ; ils nous affurent pourtant i ici que c erre bibliothèque ctoit aulïi immenfe qu admira!-We- & qu'elle avoit pour titre k s trefors des n-jmïis ii Enf in . Olymaudias fe ht conf-

uu i r e un tombeau , d 'une magnificence meraya -KIC • i! étoit environné d'un cercle d o r toafatK d : une coudée d'epaiffeur, &c de trois cent foixante-cinq coudées de c i rconférence, lur chacune def-queiles étoient marqués le lever 8c le coucher du

(J) Voyei It premier Chapitre.

Page 32: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

de la Maçonnerie Adonhlramitc. z j bâtie la ville de Memphis j à laquelle il donna cent cinquante flades ( n ) , à l 'oc-tident du nouveau lie du Ni l , à plus de q u a -tre lieues de la digue , & ptefque à l 'en-trée de ce que nous nommons la bafle-E g v p t e , q u i exilloit alors. C'efl: dans cette nouvelle partie que } quarante-huit ans après , Mœris fit creufer ce lac immenfe ; & quoiqu'il plaife au Géographe P o m p o -n i u s , & à IW. Rol l in , de diminuer arbi -trairement l 'étendue de ce lac , l 'Hifloricn nous rapporte pourtant au Chapi tre II des Egyptiens ( p . 27 ) , que deux pyramides , dont chacune portoit une f ta tue coloiTalIe, placée f u t un t r ô n e , s'élevoient de trois cent pieds , au milieu de ce l a c , & occu-poient fous les eaux un pareil efpace : a in f i , a joutc- t - i l , elles failoient voir qu on les ayoit érigées avant que le creux eût été

f o l e i l , de la lune , & des autres confieHations, Ainf i , c inquante - quat re ans après l 'arrivée de Me-nés , les fciences le? plus p r o f o n d e s , les arts les plus utiles étoient portés au plus haut degré dans les marais de l 'ancienne Egyptfe. Voyez H é r o d o t e , D i o d o r e , Ufferius , M . R o l l i n , &c.

( i l ) C ' e f t - à -d i re , fept lieues S; d e m i e , f e l on i e s u n s , & fix lieues & un t i e r s , félon les autres ; parce que les uns parlent de la ftade, c o m m e de Ja v ingt ième pa r t i e ,d 'une lieue , S; que les autres , c o m m e Quin t - Gurce & Strabon , nous repréfentenc cette mefure i t inéraire , c o m m e la vingt-quatrieme

, çar î ie de no t re l i eu : .

Page 33: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

14 Origine

r e m p l i ; & m o n t r o i e n c q u ' u n l a c d e c e t t e

é t e n d u e , a v o i t é t é f a i t d e m a i n s d h o m m e s ,

6c f o u s u n f e u l R o i . J ' a v o u e q u ' a p r è s d e s

f a i t s fi f c r u p u l e u f e m e n t d é t a i l l é s , o n c i l

f o r c é d ' a d m i r e r l ' a n t i q u i t é . L ' E g y p t e e n t i è r e ,

n ' a p o i n t d ' a u t r e r i v i è r e q u e l e N i l C 1 5 ) >

q u i p a r fes d é b o r d e m e n s la r e n d l a p lus f e r -

t i l e c o n t r é e d e t o u t e l ' A f r i q u e . C e fleuve

p r e n d f a f o u r c e d a n s le r o y a u m e de G o i a m ,

e n A b y f f i n i e ( 1 4 ) , à d o u z e d e g r é s e u - d e ç a

d e l ' E q u a t e u r . A d r o i t e d e M i n e ( 1 5 ) , !• y

a u n e m o n t a g n e q u i r e g a r d e le n o r d {16 j ,

(13) D i o d o r e nous dit qu'autrefois le Ni l fe nonv-moic jEgypcus, & que ce fu t un R o i . appelle Ni lus ou Ni iccus , qui lui d o n n a fon n o m ; les Arabes l ' on t touiours n o m m é m e r , n o m qu'ils d o n n e n t aux grands fleuves ; c'efl; pourquoi pmfieurs Au-teurs diCenc que , dans l ' anuqui té , le Nil s'appclloïc O c é a n ,

(14) Pierre le P a y s , & d*apres lui le pere Kir-k h e r . Ved. /Egypt . T o m e 1. p. 57-

( i s ) Prefque toutes les cartes géographiques que j 'ai v u e s , m ' o n t p a r u , co;vnne la p'us grande par-tie de nos livres , être les échos les unes des au-tres j ou remplaça i t une erreur par une autre : celle d 'Afr ique de M M . Tch i r i kow & Del i l i e , eft allez Conforme aux nouvelles découver tes , fou-niifes aux obfervat ions de l 'Académie.

(16I Abufelda, f a v a n t h i f tor ien Arabe, tant de fois c i té , place les fources du Ni l dans les .montagnes de la l u n e ; c'eft ab lo lument une e r r e u r ; on doit être pe r fuade . d 'aprss des obfervat ions sûres &

âi l

Page 34: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

de la Maçonnerie Adonkiramite. 1$ au bout de laquelle font deux trous ou ci-ternes, nommés par les habitans du p a y s , ieux ou fontaines , chacun de quatre pieds de diamètre , & diftans l 'un de l 'autre d'envi-ron douze roifès : c'efl: de ces deux ouver -tures que fo r t le N i l , qui d'abord entre dans un lac , nomme Dambéa : puis repre-nant fon cours du côte de l 'or ient , il fo rme un demi-cer.cle devers l 'Equa teur , pour re -paiïer à l'occident , proche de fa fource , 8c t raverfer les déferts de l'Abyffinie & de la Nub ie . Muis après avoir parcouru paifible-ment un long efpace 3 en faifant quelques détours du levant au couchant ; groffi de plufieurs rivieres , il fe t rouve reiîerrc pac une fuite de rochers efearpés & inégaux : alors devenant bouillonnant Se furieux , il fu rmonte tous les obftacles qui fcmblenc s'oppofer à fon partage , Se fe précipite du hau t en bas de ces rocher s , qui ont plus de deux cens pieds d'élévation ( 17 ) : cette

.les relacions des voyageurs modernes les ^Uis dignes de f o i , que la moncagne donc il efl ici q u e f t i o n , n e fait nullemenc pai rie de celles de la l u n e , ac-tendu que ces dernieres font beaucoup plus près de l 'Equaceur, ail milieu d. l ' A f r i q u e , à plus de deux cenc cinquancc lieues des fources au Ni l .

• ( i i ) C e l l ce qu 'on n o m m e cataraftes : le N i ! en a d e u x ; l 'une en Nubie , proche de Napaca > i'aucre à cinq lieues d'AiTouan : c'efl a cette de t -mece que les Rois de la Théba ide ont fait cra-

G

Page 35: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

-l6 Origine

cliutG- e f f r o y a b l e , d o n t le b r u i t e f t p o r t é

p a r l ' é c h o , à p l u s d e d e u x l i e u e s à la r o n d e ,

i m p r i m e d a n s l ' a m e d u v o y a g e u r l a c r a i n t e

&: l ' a d m i r a t i o n . A p r e s c e t t e c h u t e , le N i l ,

r e p r e n a n t Ton c o u r s & f a t r a n q u i l l i t é o r d i -

n a i r e , t r a v e r f e l a h a u t e - E g y p t e , d u m i d i

a u n o r d , e n t r e d a n s l a b a f f e ; & là , à

q u a t r e l i e u e s d u C a i r e y il f e p a r t a g e e n

d e u x b r a n c h e s ( d o n t l ' u n e c o u l e n o r d - n o r d -

ePr j l ' a u t r e n o r d n o r d - o u e f t , l a i / f a n t e n t r e -

e l l e s le D e l t a ) , r e m p l i t d i v e r s c a n a u x q u i

a r r o f e n c la c a m p a g n e , p u i s v a f e p e r d r e

d a n s l a M é d i t c r r a n c e ( 1 8 ) .

vailler : c o m m e la rapidité du f leuve , en cec en-d r o i t , éloigne la nape d ' e au . t omban te , d 'envi ron quat re-vingt pieds de la perpendiculaire du r o c h e r , l 'un de ces R o i s , à fnit f a i r e , de cet efpace, une p l a c t e - f o r m e , à 'aquelle l 'eau fert de voûte ; cous .ceux qui voyagent dans la haute-Egypte. ne man-quent pas de vifiter cet ouvrage merve i l l eux ; &c lorfque c'efi: dans le temps de la crue du fleuve, ils jouiflent encore du fpedacle é tonnan t que leur donnen t les habkans des e n v i r o n s : ces derniers fe met ten t deux dans une petite ba rque , &: la c o r -

- d u i f e n t à l ' endro i t où le Ni l eft le plus fur ieux , pour le laifler emporter à rimpétuofiçè de fa chute 5 ie fpedareur effrayé fe perfuade qu'ils von t être

, abîmés dans le précipice où ils fe jet tent : mais leur adrelTe à conduire leur b a r q u e , & à vuider l 'eau qui y en t r e , les fait bientôt reparoî tre fur le fleuve , qui un peu pins loin devient tranquil le. Strab. 1. 17 , p. S12. Séneque. Na t , Quazft, 1. 4 , ch. I I . Paul Lucas, &c.

(18) Les anciens o n t obfervé que le Ni l entroic dans la M.cditc-rranée, par fepe bouches 5 mais un

Page 36: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

de la Maçonnerie Adonhlramhe. 17 Les pluies conhdcrables qui tombent en

Abyfîînie , pendant environ quatre mois , c 'eft-à-dire, depuis que le foieil fort du figne du taureau , jufqua cc qu'il entre au, figue des balances, font les eau Tes des dé-bordemsns périodiques du Nil. C'eft allez

de nos meilleurs voyageurs modernes ( M. Savary ) eu a découvert une hui t ième. La premiere elt la Canopique , au nq td-ouef t - .quan-nord , qui fore du lac Behirc ; Icpt lieues plus loin . au nork n o r d -ouef t , on trouve la Balbitique ou de R o ' e t t e , qu i eft une des dsu.x grandes branches du N i l , ' q u i renferment le Del ta ; en pa f f j n t au n o r d , on voi t la Sébénétique qui for t du lac de Bruclcs , p ioche du Cap du même n o m ; la bouche Phamétique ou de D a m i e t t e , féconde branche du N i l , eft à quinze lieues de-là, au nord nord e f t , m ê m e polî-tion à l ' o r i e iu , & même diftance que celle d e ' R o -fette à l 'occident ; ce qui d o n n e au Del ta , en lui-vant les côces de la m e r , trente l-eues de l a rge , à très-peu-près. C'eft à une lieue de cetie dernière bouche , que M. Savary place celle qu'il a décou-verte . q u o i q u e dans fa carte elle en loit éloignée de près de trois. Au nord-ef l -c juar t -nord , s 'ouvie la Mendel ienne : au n o r i - e f t , la Tan i t i cue , & au nord-eft-quart eft , la Pé luf iaque , n o m m é e a inù parce qu'autrefois le NU ;!Voît une t roif ieme bran-che ( comblée aujourd 'hui ) qui po t to i t fei eaux à l 'ancienne ville de Pclufe , bâtie proche de cetie ouverture. Les quat re dernieres bouches que je viens de c i re r , fortenc du lac de Menz i l é , que re. çoit les eaux du Nil par le petit canal de Damiet te m o d e r n e , par ceux de F a r e f c o u r t . de Méhal lé , de Mit-Denfis Se d 'Atr ib : mais prefque tous ces eanaux ne coulent que pendant la crue du N i l ,

€ a

Page 37: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

iS Origine f •

i&ul ierement au folltice cl c t e } CIUC

A

eaux de ce fleuve commencent à croîtr.e } & cette augmentation continue tout le mois d ' A o û t , & va de feize à dix-huit coudées de haut (19). Alors le Nil débordé depuis le

(19) Une coud ie s 'évalue à un pied Se d e m i . La plus grande part ie des Auteurs . t an t anciens que m o d e r n e s , nous difenc que la m e fu i e o rd ina i r e de la crue du N i l , eft de qua torze ju fqu ' i (eize._Plus h a u t e , l ' i nonda t ion eft d a n g e r e u f e ; plus balle , la f a m i n e eft à c r a i n d r e ; mais c o m m e on a fait da nouvel les o b i e r v a t i o n s , ie crois devoir les r appo r -ter M . Savary ( lettres fur l ' E g y p t e , pag. j 3 & 15 . ' ) éc r i t d 'A lexand r i e , qu 'en 1 7 7 7 , d ix -hu i t cou-dées é toient le te rme de l ' a b o n d a n c e , qu 'a feize o n ouvroi t le canal du g r a n d - C a i t e , où s arretoic l ' i n o n d a t i o n , a t tendu que le Ni l ne le déborde plus dans la baf fe-Egypte , quoique la crue m o n t e fou-vent iufqu'à v ing t -deux coudées ; c^ci palo*t U au-tan t plus é t o n a a n r , que les eaux o n t b ien m o i n s d'iflues q u ' a u t r e f o i s , puifque le canal du pr ince des F ide les , qui comraun iquo i t à la m e r R o u g e , la g rande branche Pélufiaque & d ' a u t r e s , f o n t c o m -blées & que le f a m e u x lac M œ t i s , celui de M a r é o t i s , ficc. , n exif te plus. Cet te difference l îngul ie te v i e n t , d i t - a n , des fables que le N i l e n t r a î n e ; l e fque ls , après avo i r formé- la balTe-E g y p t e , en o n t t e l l ement exaucé le t e r r e i n , qu' i l eft a â u e l l e m e n t au-deffus du n iveau des plus fo r tes i n o n d a t i o n s : Voic i les preuves qu on a p -por te pour établir ce fa i t .

D u temps de Mœr i s , qui r é g n o i t , f e lon M . R o l l i n , 2089 ans avan t J . C . , vers l ' an da m o n d e 1 9 1 5 . & , fe lon M . S a v a r y , quinze cent fept a n s , avan t J . C . . & cinq cent a n s , d i t - i l , avant la guer re de T r o y e ( quo ique c.e;te Vil le aïs-

Page 38: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

de la Maçonnerie Adonhlramite. 2. 9 vingt-huic Juillet à-pea-près , dans les cam-pagnes de la haue Egypte , les couvre en-

été p r i fe - l ' an du m o n d e deux mil le fept cent qua-tre vinge-ouinze ( Û ) , du temps de Mceris , d o n c huit coudées i n o n d o i e n t le D e l t a , ûc le c o u -vro ien t e n t i è r e m e n t . Lor fq .u 'Hérodo te v in t e n Egypte ( vers l 'an du m o n d e xrois mil le cincj c e n t q u a r a n t e - q u a t r e , env i ron quatre cent f o i x a n t e a n s avan t J . C . ) il f a l lc i t q u i n z e coudées . Sous les R o m a i n s ( qua t re cent t rente ans après H é r o d o t e ) il en fal loi t feize : &: fous les Arabes d ix - fep t * ( fix cent f o i x a n t e S: douze ans après les R o m a i n s ) . A i n l î , a jou te M . Savary , voila d o n c , dans l ' e f -pace de crois mil le deux cent q u a t r e - v i n g t - q u a t r e a n s , le Del ta élevé de qua to rze coudées ( M , R o k l i n , H i l l o i r e a n c i e n n e , p. i z j . M . S a v a r y , \CÏ-tres fu r l ' E g y p t e , p . 14»)? c o m m e n t a c c o r d e r tour cela avec S t r a b o n , q u i , écr ivant au t e m p s d 'Auguf l e , dit po f i i i vemen t qu'à douze coudées , ia. fert i l i té étoit t rop g rande ^ & que lors m ê m e q u e la crue n^alloit qu ' à huit 5 la f a m i n e n e fe fa i fo ic p o i n t f e m i r .

Quoi qu' i l en foit , pourquo i les terres de la h a u t e -Egypte n e fe (ont-e l les po in t exaucées de m ê m e 7

quoiqu ' inondées depuis trois mil le neuf cent fo ixan te -& d ix ans î C o m m e n t croi re qu' i l n ' y a p a s eu d ' a u g m e n t a t i o n fenfîble fur cette- h a u t e - E g y p t e 9

de treize cent fo ixante- & d ix - fep t lieues de f u p e r -fide , couver te pendan t t r o i î m o i s , chaque a n n é e * par ce m ê m e fleuve, d o n t les e a u x , un peu plus l o i n , on t dépofé ira monceau de fable, de deux -mil le huîe cent qua t re -v ing t -d ix hui t l iet iesde fuperf icie , élevé

{a) 'M, RoUin, qui dît fùwre UJfcriuS y place la. pijt- de Troye, l'an .2% 23.

c j.

Page 39: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

30 Origine tiérement pendant les mois d'Août 3 de Sep-tembre , & fouvent la moitié d ' O d o b r e ,

de plus de t rente pieds au-déflîis rlu niveau de la m e r ? C o m m e n t enfin concevrai je la lormat io ' \ du D e l t a , pu lque le lit ordinaire du Nil n a jamais conferve un p o u r e de l imon , lans quoi il fou-droie ajouter ce pouce de plus à toute l 'étendue de la baffe-Egypte? Le merveilleux lac de Mccris ne m e donnero i t il pas la folut ion de ce problême? J1 avoir cent quatre-vingt lieues de c i rcon té ience , ce qui fait deux mille vingt cinq lieues de lupei n -cie; de maniéré qu'il ne reftoit pas quatre^ lieues 6c demie de pays â T e n t o u r , Se on d o n n e à ce lac trois cens pieds de profondeur . Dans quel endroi t a-t-on dépolé le rcfùlçat d 'une .pareille touille ï Les Hi l tor iens n ' en difànc rien , quM me foit permis de conjecturer, Ainfî je fuppofe qu'en creufant ce lac , o n n 'aura defeendu q u e , tout au plus , de cent p ieds .dans les entrailles- de la terre ; & qu'en je-tanc à meln io ce que l ' on rétif oie fur les quatre lieues ôc demie , à-peu-piès , de terrein qui relloit à l ' emour , o n aura exhauflé ce terre in , de deux cens pieds , au lieu de quatorze coudées, c o m m e on le prétend. Mais, pourroi t me dire un Obfe rya t eu r , les fables des défer ts , donr le vent f o rme fi- f o u -ven t des nuages , des tourbi l lons , des montagnes ; ces fables qui ont comblé divers canaux du Delta ôc de Tes env i rons , qui ont fait d i fparokrc ce beau lac de Mccris , celui de Maréôtis , englouti des temples immenfes , des palais, des avenues e n -tières de co lonnes , de fph inx , Src. Scc. ces fables , d is - je , n 'auroient- i ls pas contribué beaucoup à l 'élévation des terres de la bafîe Egypte , ouverte à ces o u r a g a n s , depuis le m o n t .-Coulzoum, jul-qu'au deflfbus de R o z e t r e , tandis . que .la haji'-Co Egypte cft dc f enûue , à droite 5c à gauche . uar u n s

Page 40: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

de la Maçonnerie Adonhiramue. 31 aprcs q u o i , il rentre dans (on lit , & laifle un limon fur les terres , qui les engraiffe , & les fertililé à un tel po in t , que le labou-reur n'a p ie fque d'autres foins , que celui de femer & de recueillir deux ou trois fois par année. Cet avantage a été fenti des premiers habitans de l 'Egypte , & la facilité de fe procurer prefque fans peine , tout cc qui e(t nécelTaire à la vie ; loin de les ren-dre indolens , leur à fait cultiver les ScieK-ces & les Arts à un fi haut degré , que les autres nations ont été obligées de les avouer pour leurs maîtres. Cependant en ren-dant hommage aux connoifiances profondes des Egypt iens , que l'on regarde comme les premiers , &; les plus grands Philofophes de l 'antiquité ; on doit faire attention que cet honneur n'eft dû qu 'aux Mages ( ou Prê-tres ) , & non au peuple qui vivoit da«s l ' ignorance.

chaîne de montagnes qui fe inblent difpofées ex -près pour la garant i r . A ces obfervacions je répon-dr j i s , que m o n (yf tême n 'ef t pas plus mervei l leux que le lac Mccris.

# 5

Page 41: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

31 Origine

C H A P I T R E I I I .

Phllofophie des Mages, leurs Hib'ro-glyphcs & leurs Dieux : expiation • junérailles : origine des oracles, des miracles & des vices des Mages.

C JE n 'e f l : p o i n t ici le l ien de c h e r c h e r l ' o r i -

g i n e des E g y p t i e n s , c n c o t e m o i n s c e l l e d e

l e u r s R o i s , d e l e u r s D i e u x , d e l e u r s P r ê -

t r e s & d e l e u r R e l i g i o n ( i ) ; j e n e m ' a r t ê t e -

( i l Hérodo te nous dit q u e , felon les Prêtres qui lui parioiem , depuis le p temicr Ro i julqu'à leur temps ; il y nvoic eu trois cent quarante-une générations d ' hommes , & autant de Rois &: de P o n t i h s , ce qu'il évalue à dix milli: ans. Les Dieux de ia Phénicie étoient ceux de l ' E g y p t e : tous les S ivans font partagés fur le point de (avoir li les Egyptiens on t copiés les Phéniciens , ou ces derniers , les Egyptiens : jufqu's préfent on n 'a pu fa i t e que des fuppol i t ions , luge^ fi à l 'avenir o n pourra d ivan tage . M. Huet dit que tous les dieux d u P a g a n i f m e , fon t Moyfe ; & toutes les déeff-s Sephora tk Marie . la femnie S: la fœur de Moyfe i D é t n o n l h a t î o n Evangél ique, chap. 10 , p. j ^ o ), Mais Bochaid affure que N o é ell S a t u r n e ; Sem , Pluton ; Cham , J u p i t e r - A m m o n ; &c Japhe t , N e p -tune . Franço is B i a n e l i m i , qui établii à V é r o n a

Page 42: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

de la Maçonnerie Aionhiramite. ,5^ rni pas non plus à démontrer combien i[ faut de temps à une premiere colonie ( i ) , non pas pour acquérir quelques foibles con-noiflanccs , mais pour porter les Sciences & les Arts plus loin qu 'aucun peuple de la terre. Je dirai feulement que fi , fans avoir égard à la chronologie ( ; ) on s'en rap-porte à ce que difent tous les Auteurs , tant anciens que m o d e r n e s , on fera bientôt pénétré de la plus parfaite eftirae pour les Prêtres Égyptiens : on fe convaincra lans peine que " leur Religion étoit auffi relpec-table qu'elle étoit approfondie : que toutes les erreurs & les fuperf t i t ions , dont on les accufe , ne font que cette m ê m e Re l ig ion , commen tée , fymbolifée Se mal-interpretee (4 ) par la fuite des fieclcs ^ & qu ils on t

l 'académie des AlétO^ili ( c 'eft-à-dire des A . n a -teurs de la Vérité ) , d i t , dans Ton H moire un i -verfe l le , que Jupiter efî: Sefollns , J ^ n o n a Syr ie . Nepcurie l'Afie m i n e u r e , Apollon ^ Baby-lone Mars l 'Arménie , Mercure la P h c n i c i e , Minerve l 'Egypte , See. Le pare Tournfemme die que Minerve ell pnfe d e l idee de la Samte-Trmue ( Trévoux , Novembre 1701 , p. 91 )•

(i) Voyez le D i û i o n n a i r e de D o m C a l m e t , toin. J p 228 , où il dit que la difperiîon des nations après la tour de Babel , ne fe fit que petit a pet i t , & par colonie,

(3) Voyez mon DTcours préliminaire.

Ç4I Li fe i tous les Mythologifl.es.

Page 43: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

J 4 Origine c o n f e r v é leur f a g e f l e , tan t que la loi dit p lus f o r t , l 'orguei l & l ' i n t é r ê t , n ' o n t pas été là bafe de toutes lies condi t ions h u m a i n e s . Les M a g e s , e t o i e n r l e s fculs cjui connuf ienc l ' h i f t ù i i r t ; l e s . l o i x Se la m o r a l e ; e u x - f e u l s pof fedo ien t les l ivres ( j ) facrés & p r o f a n e s : eux feuls enfin cul t ivoient les M a t h é m n i -ques , la G é o m é t r i e , la Phyficjde , l ' A f l r o -riomie , & toutes les au t res Sciences , qu i n o u s les on t fai t admi re r . Les Prê t res croient feuls cha rges de l 'éducat ion des Ro i s } des Grands , & de ceux qui devo ien t occuper q u e l q u e s places impor t an t e s dans l 'Eta t : aulli , t an t qu'ils o n t é té v e r t u e u x , ils é to ient l ' i n f l ru raen t du b o n h e u r du peuple ; mais à m e î u r e qu ' i ls (e f o n t c o r r o m p u s , ils o n t f a i t fe rv i r leurs connoi i fances , la •Religion m ê m e , & les f y m b o l e s de la D i v i -n i t é , à leur a m o u r - p r o p r e , à leur cup i -dité , & aux di t ïerens buts qu'ils fe p r o p o -lo i en t . Mais r evenons à leurs v e r t u s . D a n s ces premiers temps , les Prê t res , l ivrés e n -t i è rement à la méd i t a t ion , à l ' é tude de là n a t u r e , & à la con templa t ion des a f r r e s , croient bien dignes d ' ê t r e les in terprê tes de la D i v i n i t é ; leurs m œ u r s , aulli pures q u e leur m o r a l e 3 pénét ro ienc d ' admi ra t ion Se de

(5) Plaurque . remarque que ces livres étoient remplis d'Hiéroglyphes , ( chap, d'iiîs & Ofnis , Fîg. )$*).'•

Page 44: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

de la Maçonnerie Aàonhirdmte, 2 $

r e f p e d t , de l e u r f a i foi e a t A à j u f t e t i t r e ,

indr iccr Je n o m d e fages. I l s c n f e i g n o i e n t

«qu'il y a v o i t u n D i e u u n i q u e (6) cjui a v o i c

c o n ç u le m o n d e p a r f o n i n t e l l i g e n c e , a v a n t

c]U(i de le f o r m e r pa r jTa v o l o n t é : ils é t o i e n c

fî p e r f u a d é s d e ce t E t r e f u p r ^ m e ( 7 ) Se p o u f i b i e n t le r e f p c â : & T a d o r a t i o n fi l o i n

e n v e r s lu i , q u ' i l s n ' o n t j a m a i s o f é d e c i d e r ,

n i q u e l l e é t e i t f a f o r m e ( 8 ) ^ ni q u e l l e

écoic fa p u i f f a n c e . C ' e f t p o u r , ce t efrec q u e

d a n s d ' a u t i e s t e m p s ils é l é v e r e n t u n t e m p l e

(6) La f t ance , livre p r e m i e r , de Cudworth fyftêuie intelle6tuel.

(7) Les Egyptiens afTuroient que rien .de ce qui efi; mortel ne peut-être Dieu ( Plucarque, Difis & Dofer is ) .

(8 j. Les Prêtres Egyptiens ne Te bornoîen t point à défendre à leurs difcipîes de ne faire aucune image de la Div in i t é ; mais ils regardoient-comme une impiété & un facrilége de vouloir repréleurer l 'Etre fupr.ême , impénétrable & inconnu par des figures arbitraires S: périfTablès. O n vOit par les Commandemens de Dieu , que .Mo.yXe , .élevé chez ies «Mages , défendoit aux Ifraëlites , de faire , aucune ftatue , & d'adorer .des images : il favoic que les Hiéroglyphes & les Ido les , n 'avoient été inventés &c imaginés par les Prêtres , que pour indrûi re lé peuple , & contenter fes yeux , & quels abus toutes ces figures avoient fait naître par la fuite. Mahomet même défend expreffément ailx Arabes , de faire aucune repréfentacion d ' h o m m e s , d 'animaux &c. ( Vie de Py thagore , Plutar-q u e , d ' I f iS j ôc d ' O f e r i s , Da.cicr, M . Savary ).

Page 45: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

3 6 Ongine

L D i e u i n c o n n u , q u ' i l s d é d i è r e n t a la

S a g e Ile ( 9 ) c r a i g n a n t q u o n n e les a . -

c u s a c d e f o ph i foie & d ' i g n o r a n c e , i l s y

m i r e n t ce t t e i n f e r i p t i o n { je fuis tout ce qui

Tété A e qui ^ I c ç qui fera } ^ jama.s

mortel ne ^ ^

/ jQ ) , L e m e c i n i f m e de l ' u n i v e r s , la n a u r e

i n t i m e de la m a t i e r e , q u ' a u c u n m 0 1 t c l n e

p e u t c o n c e v o i r , pa ro i lToien t a ces P h i l o o -

p h e s d e s f e c r e t s du u è s - h a u t , d a u t a n t p lus

r e f p e a a b l e s , qu ' i l s é t o i e i u a u - d e f l u s de l e u r

e n t e n d e m e n t & d e l e u r s c o n n o i f r a n c e s :

p l e i n s de v é n é r a t i o n p o u r le C r é a t e u r , s

a d m i r o i e n t fes o u v r a g e s , & les r e g ^ ° l e n C

c o m m e des t é m o i g n a g e s _ de f a

& d ' u n e i n t e l l i g e n c e i n f i m e : les p r o d u d i o n s

d e la t e r r e , les f e c o u r s q u ' i l s r e c e v o i e n t des

a f t r e s , é t o i e n t p o u r e u x d e s m o t i f s e

r e c o n n o i l î a n e e : t o u s les e f f e t s de la n a -

t u r e . t o u s les é v é n e m e n s q u i p o u v o . e n t

i n f t r u i r e , é t o i e n t m a r q u é s p a r des c a r a f t e -

t e s r e l a t i f s ( n ) & p a r t i c u l i e r s q u i l s p l a

(9) Rcpréfentce par Minerve.

(10) Plutarque, p. 354-

(.1-) A v a n t , noii-feulement l ' Invention des let-tres , mais encore la convention de s entendre, pac ICTS différentes politions Î 'enfin 1 avant l e c r n u r e , U e f t certain q ^ e s caraderes relatifs aux obie ts . ou la repréfentation des objets mêmes . e t 0 ^ n t d u

grand fecours à tous les liommes : cette mameue

Page 46: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

de la Mciçonntrie Adonhiramlte. 57 çoicnt dans les temples , ou fur des m o n u -niens publics. Le folcil , la lune , les é to i les , les élémens , ctoienc n o m m e s , figurés, fu i -vant leurs différentes propriétés. Ainjfî le feu élémentaire ,, répandu dans tous les c o r p s , étoit nommé phta , ou kneph , moc plein d'énergie , qui lignifie celui qui a n i m e , qui vivifie la fource de toutes lumières. C eft de cette idee que les Grecs ont pris leur Vulcain , qu'ils difoient être le Dieu du feu , la fource de toutes perfections ; & cette erreur a fait croire à plus d'un A u t e u r , ( r z ) que le kneph des Egyptiens avoic été regardé de tous temps, comme un être intelligent , & même comme le bon p r in . cipe. Le foleil etoit , felon les anciens Mages , une force partie de ce feu élé-mentaire , réunie en un globe : suffi les Grecs le regardoient-ils comme fils du p re -mier , tandis que les autres fe contentoienE de l'appeller la g r a n d e , la fuptéme lumiere : les propriétés oe cet aftre faifoient multiplier

de s 'Jnftrmre a dû relief en u û g e pendant cîss iiecles, maigre la cd'tiao-.flkhce de l 'écr i ture; mais ces ca ra f t ec» hiéroglyphiques , quelqu'inteiiiçîbies qu ils aienc é:é , vus par un peuple ignorant , enr dû ecre bienioc regatdés c o m m e des figures myfté-neufes ou facrées ^ donc les Prêtres feuls c o n n o i f -foienc la fignificaiion ou Ja puilTance.

i y . ) A C u d w o r d , l 'abbé B a m e r , M. C o u r t da Êebei . in, 6: a beaucoup d'auçiçs,

D

Page 47: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

0:!gine

tes nom* & Tes rcpréfèutatifn'.s ' infini. Ce nie nous n o m m o n s b o n h e u r , n':ivo:t rien

de lidicule & de c lnmcnquc , pour les an-ciens Prêtres d 'Egypte ; ils le croyoicnt une fu re de l 'ordre que le moteur cterne! avoic ecab'.i cans l 'univers , & que tout être plus pa r fa i t qu 'eux reflentoit fans ce ( le : ce ra i -l onnemen t p ro fond leur faifoit regarder c o m m e au tan t de bienfai ts du c r éa t eu r , tou t ce qui contr ibuoit a leur félicité ; & pour mieux faire connoî t re leurs fentimens a cet é f a r d , ils plaçoieut toujours à côté , ou après, les repréfentarions du foleil , le c a t aûe re q u i délignoit la caufe des éyéneraens heu-icux ; & il y a tout à préfumer que ce l t ce l l qu 'on a nommé bon principe ou aga-tho-démon (15)- E n f i n ' i l s fignroifnt.lc

t emps ( 1 4 ) , la na ture O j ) . & l a r a , ( o n

H 3) Ce qui p r o u v e que l ' aga t l i o -démon , ou non p r inc ipe , n ' e f t pas le m ê m e que le p h r a e u k n e p h , c 'ell que dans t o m e s les tables des d iv in i tés Egyp-t i e n n e s ou Grecques . on. t r o u v e ces n o m s placés a in i i 1. K n e p h , " u v u l c a m . 2. L e foleil , h is au p i e n ie r . 3. A g a i h o d é m o n , ou b o n p r i n c i p e .

(T'A) L e ' Egyp t i ens & les Phén ic i ens reptéfentoienc î e t e m p s , pa r un d r a g o n , ou f e rpen t , t o u r n é en c e r c l e , &; m o r d a n c Ta q u e u e , ou par un vieu-l.;rd , donc les Grecs o n t f o r m é leur f a m i n e .

f i ç ) Ofiris etoit une ftatue, qui avec des rayons à rcr.rnur de Ja tête, ou un (ceptre à la main, rep-M'e-itoitle foleil; quelques Auteurs lui mettent ùv- la tête une mitre, ou un lionnet pouuu;

Page 48: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

delà Mufonnerie Adottkiramite. 5? ( l ô ) , d e m a n i è r e à ind i ' u sve , o n a u m o i n s ,

à f a i r e e n t e n d r e le r a p p o r t q u ' i l y a v o i t

e n t r e - c u x Se l es f e r v i ; e s q u ' o n e n r c c i r o i r .

A u - c k l î c x i s d u t e m p s , à c ô t é d e l a n a t u r e Se

de l a r a i f o n , é t o i t r e p r é f e n t é e l a c a u f e d u

m a l ( 1 7 ) . I l s l a p l a ç o i e n t a i n f i , p o u r p r o u v e r

q u e les m a l h e u r s a t t a c h é s à l ' h u t n a n i t é ,

f o n t l ' e f f e t d ' u n e c e r t a i n e l i b e r t é , l a i l l e e à

la m a t i s r e p a r le f o u v e r a i n E t r e , L à , f î n i f -

f o i e n c l e s c a r a f t e r e s d u p r e m i e r o r d r e : e n -

f u i t e v e n o i e n t c e u x d u f é c o n d . C e s d e r -

d 'aua-es. au lieu d 'un b o n n e t , lui mcirent un g l o b e , ou une t rompe d ' é l éphan t , eu de grands feuillages ; enfin , il y en a qui , au lieu d 'une tete d ' I i o m m e , lui en d o n n e n t une d'rp.-rvier ;

lui met ten t un te ( T ) à la m a i n . attaché avec un anneau . U en elt de m ê m e d'If îs ; au t r e ftatue , figurée c o m m e une f e m m e féconde, couverte d ' u n v o i e , jufque vers le bas du v i r age , por t an t un lioiffeau fur fa t ê t e , & fous le bras gauche u n e urne penchée : c'éroit le Cymbole de ,1a terre. Les Mages les anrselioient le toi & la reine de la na-ture : on les difoit vulgai rement f ré té & fœur , raati S; f emme , pour faire entendre qu'ils croient tous cl jux l 'ouvrage du rrès-haur 1 6: que l 'un cont . ibuoi t à la fertilité de l 'autre,

(16' O n la repté lentoi t par un e n f a n t , norr.mé Honrs , qu ' l l rs , foutenue par O i L i s , tenoit devant e l l e ; cela mon t ro i t que la r a i l c n ' huma ine e(V fo ib le , & qu'elle a berbin de fou t i en .

< I7) L ' emblème des miferes humaines va t io i t autant que les caufes en é toient différentes. Mais e i d i n a i t e m e n t on figurou le m a l , par un m o n f t r e ,

D i

Page 49: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

•40 Origine

n i c r s r c p r c l c n t o i c n t les i n v e n t e u r s des S c i e n -

c e s & des A r c s ( 1 8 ) , a i n f i q u e les R o i s q u i

a v o i e n c g o u v e r n é a v e c f a g e f l e o u t y r a n n i e ;

l e s M i n i f t r e s , q u i a v o i e n t c o n t r i b u é a u

b i e n o u a u m a l p u b l i c , & les g u e r r i e r s ,

q u i a v o i e n t d é f e n d u o u t r a h i la p a t r i e ( 1 5 ) .

L e b œ u f , fi u t i l e a u l a b o u r a g e & a u x t r a -

v a u x d e la c a m p a g n e , r e p r é f e n t o i t f p u v e n t

l ' A g r i c u l t u r e ; c e t A r t , q u i a t o u j o u r s é t é

appelle T y p h o n ; mot ijui fignifie oppofé au bien. U n o u r a g a n , un i n c e n d i e , une f amine & mille autres fléaux , lui faifoient donne r des formes & des attributs bizarres : la fable dit que fa tête s clé-vo i t jufqu 'aux étoiles ; d 'une m a i n il touchoit l ' o r i e n t , & de l 'autre l 'occident ; il jetoit des flam-m e s par la bouche , & par les nar ines . Le pere K i r k h e r , t . i , pag. 2 2 1 , rapporte une de ces li-gures. T y p h o n n 'ei l h o m m e , que depuis la tète jufqu'au n o m b r i l , (es cuiCTes & fes j ambes , f o n t deux dragons horribles ; fes doigts fon t des vipères. J e ne puis m'empêcher de faire remarquer i c i , que îvl. F o u r n a o n t , f e û i o n 3 , p. 131 , aiïure que par T y p h o n , on doi t en tendre Jacob , & M. Hiiet ( pag. 4. ) dit que .' 'ci: Moyfe , Voyez encore Èocha td , Vcffius & T h o m a f f i n .

( i a ) T h o t , ou M e r c u r e , à qui on at tr ibue les premieres connoi f l inçes d 'A t t ronomie . & l ' i nven-t ion des carafleres fymboliques ; El'culape , pour avoir ciudié & enfeigné la Médecine ; & mille autres femblables.

(19) Voyez tous les Auteurs a n c i e n s , & f u r -tout Plutarque , d'Ifis Se d ' O f i t i s , pag. 3 5 4 , D i o d o r e de Sicile.

Page 50: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

delà Maçonnerie Adonhiramite. le plus néccffaire aux hommes ^ étoii eftimé en Egypte ; audi n 'çpargnoir-on rien pour le faciliter ( z o ) : & comme ]e cultivateur n'etoit pas plus éclairé que le refte du peuple^ les Prêtres élevoient des colonnes publiques, dans les temples de la ter re , de la nature ( i l ) & en d'autres l ieux; fur lefquelles ils avoient foin de marquer le cours du f o -f e i l } les diverfes apparences de la l u n e , la révolution dos faifons ; enfin , les mois (2.2) figurés par les différentes produélions de la terre j par les animaux qui naiiloient dans tel ou tel autre temps , & par ceux dont la lignification pouvoir être aifément reconnue ; il n'y avoic pas même ju fqu ' aux

( i o ) O n f i i f e i t creiifer des lacs S: des canaux à giaiîds Irais , poui conduire les eaux dans couie la campagne.

( z l ) Reprérentée par Ifis S: Oluis', Ifis eft l a Ceros des Grecs.

(2Î) O n croit avec raifon que ce font les Egyptiens qui o n t donne les n o m s que nous connoi f fons aux d'.>nze lignes du Zod iaque : iis figuterent le c u m m e n c e m e m de ia pêclie par les poif lons ; le bélier annonço i t h naiflance de l 'agneau , don t il elt !e pere : l 'éet.eviffë, qui marche à reculons , n ion t ro i t que le foleil ré t rogradoi t ; le lion prou-voit la for te chaleur de Tété ; les balances dé-iignoîenc Tégaliré des jours & des nuits j.ainii des autres. ( Voyez Macrob. Saturnales. ) l 'abbé P l u c h e , l 'abbé g a n i e c , M . C o u r t de Gebel in . &c . ?cc.

D 5

Page 51: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

43 Origine vents (15) qui ne fuflenc indiques, C'étoit-)à que le cultivateur venoit s'inftruire de ce qu'il devoit faire , & du bien qu'il avoic à prétendre, fuivant les fignes qu'il voyoic dominer. Les Rois faifoieiu (buvent conf-trnire des édifices à-peu-pfes femblables à ces colonnes facrées (14) : c'eft pourquoi , en parcourant les environs de Thebes & de Memphis, on renconctoit à chaque p a s , des obelifques , des colonnes , des pyrami-des , dont les dehors croient toujours con-facrées à l'utilité publique : les uns remplis de carafteres fymboliques , marquoient quel-ques points elTentiels d'aftroriomie , ou les inondations régulières du Nil ,, (

(23) Le vcm étefien écoit figuré par l ' épervier ; le veru du m i d i , par la hupe , fie les aucres par différens oifeaux tournés de te! ou tel côté ( P lu tar -q u e ) . O n voi t a i ' ément que cette efpece de coq que l 'on met o rd ina i rement fur les c l oche r s , e,ft un refte de cette vétitc h i f tor ique .

(14) O n appelloic travaux Tacrés tous les o u -vrages des Prêtres.

(25.) L'étoile d« la canicule qui paroifToit lors du débordement du W 1 , étoit teptéfcniée par le chien, fymbole de la condance ; fie pour démont re r le temps de l ' inondat ion , qui arr ivoi t fuus les fignes. dw lion & de la vierge , les Prêtres fo rmèren t des fphinxs , <i,iine grandeur é n o r m e , qu ié to ien t m o i -tié licui fie moit ié f emme ; il y avoit même de ces m o n l t r e s , formés de ces trois nature.s, de femnie j

l i on fie chisn. ( M , Coure t k Qebe l in , p. 180 )i

Page 52: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

de la Maçonnerie Adonhiramite, 43 différente;, ciucs (16) . Les animaux m a l -faifans & ceux qui les détruifoient (2.7). Les plantes les plus utiles ( 1 8 ) & les plus Knltitaires. Les autres étoient clc vraies mé-ridiennes, ci montroient , par leurs a n g l e s , les quatre points cardinaux ( x p ) ; i 'iiuc-rieur de ces mouumens fervoit de fépulcurcs aux bons Rois , & d'entrée 3 dit-on , à des fouterreins ténébreux, qui conduifoienr aux temples où les Prêtres offra ient des facri-£<cs, 5c pratiquoient leurs auftérités.

Voilà une foible idée de la religion des anciens Mages , & des moyens qu'ils em-ployoient pour inftruire le peuple ; mais com-me la philofophie ^ ou plutôt: la ra i fon

(26) Des colonnes de m a r b r e , graduées d'ans toute leur h a u t e u r , donc la bafe écoit de niveau, au lit du N i l , fervoienc à m e f u r e r la crue j o u r -nal ière de ce Beuve. Aut re fo i s o n voy.oit deux d e ces colonnes auprès de Memphis ; aujourd 'hui iî n 'y en a plus qu 'une à la pointe d 'une î i e , fituée entre l 'ancien Caire & G h é .

( Î ? ) Le crocodi le , F ichheumpn , l ' h i p p c p o t a m e , & l ' ibis.

(a8) Le lin , le lo tus , & lss légumes qui fon t excellens en Egypte,

( i9 ' La plus grande des pyramides . H eft i n -contellable que chaque grande pyramide avoir i o n t e m p l e , & des prêtres . O n voit encore dans icj-e n v i r o n s , des tuijjes pluft turt édifices coal ' i ié", râbles.

Page 53: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

4 4 Origine bumainc , eft aulîi fragile que l'être à qui clic infpire tant d'orgueil , la vicifTittide des temps changea tout . Des milliers de carac-tères hiéroglyphiques, fe t rouvant fans ceffc dans les temples , dans les monumens pu-blics, & dans tout ce qui fervoit aux allem-blées & aux fetes , fournifloient au vulgaire t rop d'occafions de s'arrêter ftupidement devant ces emblèmes. Comme il favoit confufémçnt que ces figures d ' h o m m e s , de femmes , d'animaux , avoient rapport au ioieil , à la lune , à la t e r r e , aux vents , aux la i fof ts , Sic. , il prit bienrôt le fymbole pour la chofe n i é m e ; & par la f u i t e , cha-que reprefentatidn devint pour lui une idolç qui att ira fa vénération & les hommages , ou qui lui infpira de la crainte : alors O l i r i s , ou le folci l , fut uu Dieu qui avoit habité l 'Egyp te , & qui veilloit fur elle du liant du ciel qu'il g o u v e r n o i t , & où il ctoit retourné. I l i s , ou la t e r r e , que l'on a confondue avec la lune , devint réelle-ment la f emme d 'Ofir is , & par conféquent la reine du ciel : tousses autres fignes leur fervirent de cortege: telle eft , a joutent l 'abbé P luche , & M. Cour t de Gebelin ( 3 0 ) , l 'origine du R o i , de la R e i n e , & de l 'ar-rnée des Cieux , que les Ifraclites adorpienj

û c ) Voyez le fpcclade.^e la Rature, & ie ça* Içndricr Hniveifcl,

Page 54: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

de la Maçonnerie Adonhlramhe. 45^ ( î i ) , & dont ils avoicnc pris l'idée chez Jes Egyptiens.

Les Hiftoriens même , qui , fans lien a p -profondir , voulurent expliquer les Hié rog ly -pl ics , crurent voir dans ces emblèmes a u -tant de particularités & de monumens , qu i at tedoient ce qui étoit arrive aux fonda -teurs de la colonie Egyptienne. Ainfî des fymboles les plus fimplcs font nées les er-reurs , l 'idolâtrie & la fuperfti t ion ; & les ftatues morales , que l 'on traçoit f au te d ' éc r i tu re , ont été convert ies , par i g n o -rance 3 en autant de puiflances céleftes, ter-leftrcs & infernales. Ce qui doit é t o n n e r , c'cft que les Prêtres remplis des connoif-> fances les plus p rofondes , loin de prévenir un culte aufïï ridicule , ou d'en arrêter les progrès , en publiant par- tout la vérité , ont cherché à aggraver l 'erreur ; mais leurs motifs étoient de conferver l 'autori té qu'ils avoient fur l 'efprit du peuple , & qui dimi-nuoit à mefure que les Princes devenoient puillans. 11 eft certain que dès que les

(31) L'abbé Banier dit que le l ivre d 'Heuve ; dans lequel îl eft parlé des anges , a beaucoup conuibué à faire adopter l'idée des efprits célelles ; que c'eft un ouvrage fuppofé , mars qu'il ell t r è s -ancien ; que îes.apotres Tonr cité &: m ê m e fuivî . C 'ef t dans ce livre qu'il eft Fait ment ion de i 'Ar- j change M i c h e l , de Raphaë l , de G a b r i e l , d 'Ur ie l^ êfc.

Page 55: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

À, 6 Origine Prêtres profanèrent le culte divin , en ac-crdcUtant la vénération des figures maté-rielles, ils avoient perdu leur innocence &c leur fagelTc. Quoi qu'il en foit , j ai tou-jours été porté à croire, que. ce fut lous le regne de quelques Rois inhumains jnjufles , que les Mages , fi renommés pour la philofophie, oferént avoir recours aux oracles & aux miracles. Ils crurent fans doute qu'il n'y avoit pas d'autres moyens d'en impofer aux tyrans, qu'en leur oppo-fanc une force (urnaturelle, à laquelle ils ne pourroient jamais fe fouftraire ; & pen-ferent arrêter leur impunité , en iaiiant par-ler les Dieux. On fait que les oracles on: commencé par ceux de Thémis , de Jupi ter , & d'Apollon. La voix de ces prétendues Divinités ne tarda pas à ordonner des peines expiatoires pour les vices; ainfi perfonne n'en fut exempt ; Rois , Princes, Miniftres , Généraux ( 3 1 ) , Artifans même. Le grand jour de l'expiation étoir le dernier ou le dixieme de l'année. Ce jour , le grand Prêtre pouvoir entrer dans le fanétuaire ,

( 3 2 ) L e s R o i s , Se t o u s l e s G r a n d s . q u i é t o i e n c

l e s c i e v e s d e s P r ê c r e s , c o r r . ' e r v o i e n t t o u j o u r s p o u r

ces d e r n i e r s b e a u c o u . » d e r e f p e â : S: d ' e l t i m e , &

l e u r a c c o r d o i e n : d. : g r a n d s p r i v i l e g e s ; c e cjui j o i n t

à la v é n é r a t i o n q u e le p e u p l e a v o i t p o u r e u x ^ l e u r

d o n n o û u n e a u t o r i i é t r o p é t e n d u e . ( D i o d o r t i , l i v r e

p r e m i e r ) ,

Page 56: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

de la Maçonnerie Adonkirainhe. 47 & alors Dieu fc maniféfloit à lui d'une rnanicie plus particulière. Avant que d y entrer , il faifoit hautement une confclTicm générale de les fautes , de celles du peuple, '& fur tout de celles des Grands ; & les cxpiolt par de riches offrandes & divers facrificcs.

Cette maniéré pieufe & hardie de c o r n -ger les hommes , rendit les Prêtres les vrais fouverains du monde , mais enfanta , en même-temps s l'idolâtrie & le fanatifrae , & par ccnféquent toutes les horreurs que ces monftres traînent à leur fuite : les Princes devinrent fuperftitieux ^ politiques (.33) ou cruels; & les Prêtres orgueilleux , intéreffés & trompeurs. C'eft de cet inf tant , je crois, qu'on peut dater , quils commen-cèrent à employer toutes leurs connoilîan-ces , ( & ils étoient prefque les feuls qui en eu fient alors) tous les moyens que les Sciences, & la renommée d'avoir des ver-tus , donnent pour l'emporter tur le pouvoir temporel ; c'eft de cet inftant qu ils cher-chèrent à aggraver l'ignorance , & par con-

( 3 3 ) V o y e z ce q u e O - m b i f e d ie à C y r u s , Ton

fils, d e n e p a s f e fier a u x P r ê t r e s & a u x a u g u r e s ,

&: d e s ' i n f l r u i r e i u i - m e m e d a n s la f c i e n c e d e l a

d i v i n a t i o n , d e s a u f p i c e s . £. 'c . ( X c n o p h o n . C y r o p .

l i b . 1 , p . a j & 37'. ) C e l a n ' e m p ê c h a p a s le M a g e

S m c r d i s o u O r o f u i f t r s d ' u f u r p e r l e r o y a u m e .

Page 57: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

48 0rig'ne féqucnt l'erreur ( 3 4 ) , dans l'imagination des hommes; à la remplir de ces Hif toi-res fabuleufes & ridicules , qui dégradent la raifon , & ofFcnfent le Dieu fupréme , créateur & confcrvatcur de l'univers. C'cfl de cet inftant enfin , où , conduits par ic fanatifme , & fur- tout par la cupidité., ils oferent s'enfermer dans les chênes des forets 3 pour rendre des oracles (3 J ) bar-bares , & publier des apparitions de leurs faulles Divinités : c'elt à la laite de ces temps , qu'à Thebes & à Babylone, les deux plus grandes Villes de l'ancien monde , ils commencèrent à fe permettre 1 infamie

( 3 4 ) C e l a n e f e r o i : s û r e m e n t p a s a r r i v é , (î les

l i v r e s q u i c o n c e n o i e n c l e s v é r i t é s f a c i é e s , & u n e

m o r a l s é p u r é e a v o i e n t é té p u b l i é s ; & fi c h a q u e

n i a i f o n f a c e r d o t à l e , a u l i e u d ' ê t r e l e r é c e p t a c l e d e

l ' o r g u e i l & d u raenfonge, e û t é té u n e é c o l e g r a -

t u i t e , o ù t o u t p a r t i c u l i e r e û t p u s ' i n f t u u i r e é t e n -

d r e f a r a i f o n .

( s S 1 V o y e z S u i d a s , a u m o t Dodone , & V a n -

d a l e d a n s l 'on H i f t o i r e d e s O r a c l e s . E n t r ' a u t r e s

H i f t o i r e s , o n c o n n o î t c e l l e d e G y g è s . C e t O f l i c i e r

d e C a n d a u l e ( R o i d e L y d i e ) a l î a f f i n a f o n p r i n c e ,

p r i t f a f e m m e , 6c m o n t a f u r l e t r ô n e : l e s L y d i e n s

a y a n t e u r e c o u r s à l ' o r a c l e de. D e l p h e s , p o u r f a -

v o i r c o m m e n t i l s d e v o i e m p u n i r ce c r i m i n e l , l e s P r ê -

irres q u i p a r l o i e n t p o u r l e D i e u , a y a n t r e ç u d e

G y g è s fix c o u p e s d ' o r , p e f a n t t r e n t e t a l e n s ( f o r a m e

q u a t r e - v i n g t - d i x m i l l e l i v r e s ) , p r o n o n c è r e n t err

f a v e u r d u c o u p a b l e . ( V o y e z auf f i l ' H i l l o i r e d e s

i n e m i e r s R o i s d e M y c è n e s , d ' A t h è n e s , &:c.

d'introduire

Page 58: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

de la Maç<f!trierU Adonhiramiù. 4^ d introduire , chaque nuit 3 une des plus belles femmes (3<>), dans leurs temples, pour faire accroire aux peuples, que les en ta 115 „• cjui iiai/ioient de leur extrême concupif-ccncc , croient autant de Dieux (5c de deiTii»» Dreux, que l'univers devoir adorer., Voilà remarcjue l'abbé Banier, comme des Prê-tres fcéle'rats ont abufe, de la crédulité des mortels.

Aiaf î , au lieu de ces Mages phiiofophes, de ces Prêtres âuguftes & Vertueux, fi juf te-rnent reveres par les Nations entières, ce furent des monftres qui femerent la d i6 corde parmi les hommes , aliénèrent leur raifon , bouleveiTcrent les Etats , & attaquè-rent la vie des Rois ; ce furent enfin des

(3 5) H é r o d o t e , qui avoir étudié chez les P r ê -t r e f , affiire ce fait ; o n en t rouve une preuve d a n s J 'h i f to i re de M u n d u s : ce j e u n e h o m m e , élevé dans la volupté & les vices qui régrioient à l i cour de T i b e r s ( Claudius ) , vou lu t féduire P a u -l ine , d a m e R o m a i n e , & f e m m e de Sa tu rn in ; G o u v e r n e u r de Syrie ; n e p o u v a n t y r éu f f i r , i î s ' entendi t avec les Prê t res d ' I f i s , qui firent f avo ic à P a u l i n e , que le D i e u A n u b i s def i ro ic la v o i r : la d a m e , t rop crédule , fe r end i t la nu i t au t e m -p l e , &; M u n d u s déguifé farisfit fa p a l î i o n , puis o fa s 'en van te r à la vidt ime m ê m e de fa briualité,1

P a u l i n e déshonorée ainli découvrir tou te la f o u r -berie à fon m a r i ; celui ci en inf t ru i f i t T i b e r e , & l 'Empereu r fit pendre les P rê t res , r enver fe r le T e m -p . e , & jeta la ftatue tlans le T i b r e . L e c r in r ine i Mundus ne fi)t qu 'cj j i lé ,

E

Page 59: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

m Origine l i e . - facvilegcs, qui d 'un bout <!a

monde à l 'autre (37) p io fanc re r t Us attri-buts (!c la Divinité-, & en banmren t pref-qu'entiérement ridée pure & , • que tout individu penfant a ce 1 éternelle providtnce , qui l 'a tiré du néant.

L i r « t o u t e s les H i f t o i r e s a n c i e n n e s & m o -

d e n e ' s . c o i i L i h e z les V o y a g e s f a i t s p a r des h o m -

M a i r e s d j n s t o u s les p a y s d e c h a q u e p a r t . e

d u m o n d e ; & ù les p r é j u g é s n e c a p u v e n c pas v o t r e

r ^ L v o u s f r é m i r e z l a n s d o u t e e l i a p p r e n a n t les

e x c î s d e d é m e n c e & d ' h o r r e u r o u , c o n d u . t s p a c

u 1 - u p c . t l i n o n , le f a n a t i f m e . & f u r - t o u t p a r la

a r p i d ' t é . le f o n t p o r t é s l es P r e t r e s , q u e n o u s

B c m m o n s D r u i d e s , B r a m i n e s , S a u t o n s . & c . 5cc.

Page 60: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

de la Maçonnerie Jdankiramite. ^

C H A P I T R E I V .

Origine^ des myfteres à des fêtes de l'antiquité : affinions des Hif-toires , combattues par des notes critiques.

ORSQUE les Prêtres eurent convaincu l'aveugle ignorance , qu'ils avoient une relation immédiate avec les Dieux ; qu'ils étoient les interprètes de leurs volontés , ils gagnèrent par la flatterie , les Rois qu'ils ne purent tromper autrement ( i ) , & m i _ rent le comble à leur hardielle facnleo- e >

en inventant les myfteres ( z ) . Par ce mot,1

P r ê t r e s d a n s l e u r s f b î b î e f t e s , n o u s d î t l A b b é B a n i c r . o n t a c c u f é l e s R o i s j u f q u ' à l e s q u a l i f i e r de fils d e s D i e u x , d e d e m i - D i e u x . d e D i e u x m ê m e : i l s d o n n o i e n r l a n s d o u t e ce s n o m s aux- b o n s R o i s , p a r r é c o n n o i f f a n c e , & a u x t y -r a n s , p a r c r a i n t e .

[ 2 ] L e s p r e m i e r s m y f t e r e s , f u r e n t , c o m m e o n Is

p e u t p e n Ter. t o i i i c e q u e les P i è t r e s v o u l u r e n t , f o i t l a

m a n i f e f t a t i c n d e l e u r s D i e u x d a n s l e u r s C i n f l u a i -

r e s . f o r t d e s figures i n i n t e l l i g i b l e s , c r é é e s p a r le d é -

l ' i e & 1 e n t h o u l i a f m e , a u x q u e l l e s i l s a t t r i b u o i c t n

E z

Page 61: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

Origine vide de fens , ils s'epargnerent 1 exphea-tion de leurs menfonges , forcèrent l 'uomme fenfé à fe raire , le vulgaire à s'cmhou-fiafmer, pour cc qu'il ne pouycit conce-voir. Ainii leur autorité n'eut plus de bor-

b e a u c o u p d e p u i f l i n c e f e c r e t t c . P a r l a f u i t e o n

d o n n a le n o m lie m y f t e r e s à c e q u ' o n c n f c i g n o ï c

d a n s d i v e r f e s f o c i t i é s o ù l ' o n n e p o u v o i r ê t r e

i n i t i é , q u ' a p r è s d s f o r t e s é p r e u v e s . L a t a b l e I l i a -

q u e é r o i t u n m y l l e r e : e l l e t e n f e r m o u u n t r i a n g l e

q u i ( i g n i f i o i c t r o i s f y m b o l e s , c e l u i d u m o n d e ,

ç e l u i d e l ' E g y p t e . & c e l u i d e M e m p h i s . P l u i c u r s

A u t e u r s o n t o l é r e g a r d e r c e t t e t a b l e , c o m m e l e m -

t l ê m e d e l a T t i n i t é . L e s c o l o m b e s o n t a u d i b e a u -

c o u p f e r v i a u x m y f t e r e s d e l ' a n t i q u i t é ; les P r c t r e s

l e s d r e f f o i e n t à f i i . r e d e s m e f f a g e s ; & l o r f q a e c e u x

d ' u n t e m p l e v o u l o i e n t p r é v e n i r c e u x d u n a u t r e

t e m p l e , d e q u e l q u e f a i t q u i p e u v o i t l e u r a t t i r e r

l a g l o i r e d e l a D i v i n a t i o n , i l s a t t a c h o i e n t u n

b i l l e t a p r è s u n p i g e o n , h a b i t u é à 1 e n d r o i t c o n -

v e n u ; l ' o i f e a u e n l i b e r t é , t r a v e r f o i t les^ a i r s ,

a l l o i t e n p e u d ' h e u r e s i n f t r u i r e l e s P r ê t r e s d u n

é v é n e m e n t , q u i s ' é r o i t p a f f é q u e l q u e f o i s a p l u s d e

d e u x c o n s l i e u e s . O n f a i t q u e le m e f f a g e r , q m

v e n o i t i n f t r u i r e M a h o m e t d e s v o l o n t é s d i v i n e s ,

n ' é t o i t q u ' u n p i g e o n h a b i t u é à l u i v e n i r b e c q u e t e r

l ' o r e i l l e d a n s i o n m a l c a d u c . L e s C a l i f e s d e B a g -

d a d e n t r e t e n o i e n t , p a r les c o l o m b e s , u n e c o r r e ! -

p o n d a n c e a v e c c e u x d u g r a n d - C a i r e , é l o i g n e d e

p l u s d e t r o i s c e n s l i e u e s . C ' e f t p a r c e m o y e n q u e ,

l o t f q u ' A l e x a n d r e a l l a c o n f u ' t e r T o r a p e d A m m o n ;

l e P r ê t r e f u t f o n a r r i v é e & v i n t a u - d e v a n t d e l u i ,

,cn l e n o m m a n t fils d e J u p i t e r , f a c h a n t p a i f a i t e -

m e n t q u e c ' é t o i t p o u r c e l a q u e ce g u e r r i e r a v o i r

f a i t l e v o y a g e .

Page 62: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

de la Maçonnerie Adonhlramhet j ^ nés : & l'on fait combien ils en ont abufé.. . Je laide à l'Hiftoire les triftes récits des maux ^ c]iie ces Minières , fanatiques &: cruels, ont faits au genre humain ($) . J e ne veux que rappellei: ici ces conventions fingulieres ces cérémonies myiléricufes od Jes Légiflateurs & les Philosophes de l'anti-qui té , ont été s'inftruire. C'étoit pour mieux rendre hommage aux Dieux ? difoient les Prêtres Egyptiens , qu'ils avoient inventé les fe tes , les pèlerinages, les procédions ( 4 ) , &c. Mais quelques prétextes qu'ils

[3J N o n f e u l c m t f n c les P i e r r e s , p a r l e u r s o r a -

c les ^ o n t o f e o r d o n n e r d e f a c i i f i e r d e s v i & i m e s r

h u m a i n e s a u x D i e u x , q u ' i l s a v o i e n c i m a g i n é s , m a i s

e n c o r e , g a g n e s p a r l e s e n n e m i s d e l ' E t a t , e n v o u -

l a n t f a i r e d é p e n d r e l a p u i f î a n c e t e m p o r e l l e d e l e u r

a u t o r i t é c r i m i n e l l e & b a r b a r e , i l s é g o r g e o i e n t l e s

e n f a n s d e s G r a n d s 6c d e s R o i s . V o y e z H é r o d o t e ,

D i o d o r e , Q u i n t - C u r c e , P l u t a r q u e , J u f t i n , & c ,

[ 4 ] L e s p l u s c o n C d e r a b l e s d e ces f ê t e s , é t o i e n t

1 0 . c e l l e d e s l u m i è r e s : e l l e f e c é l é h r o i c à S a i s ,

€ n l ' h o n n e u r d e M i n e r v e ; d a n s t o u t e l ' é t e n d u e

d e l ' E g y p t e , c e u x q u i n e p o u v o i e n t p a s s ' y r e n d r e

é t o i e n c o b l i g é s d e t e n i r d e s l a m p e s a l l u m é e s à l e u r s

f e n ê t r e s . 2 0 . L e s p è l e r i n a g e s a u t e m p l e d e S c r a p i s

[ à C a n o p e ] , o ù l e s P r ê t r e s é c r i v o i e n t t o u s l e s

m i r a c l e s q u ' i l s o p é r o i e n t , f u r u n r e g i f t r e q u i é b l o u i f -

l o i t l e s y e u x d u p e u p l e . 3 . L a f ê t e d e D i a n e à

B u b a f t e , o ù T o n v e n o i c d e t o u t e s p a r t s , p o u r

s ' a b a n d o n n e r à l ' i v r e f l e , à l ' i n d é c e n c e & a u li-^

fcertinage l e p l u s o u t r é : à l a f u i t e d e c e l a v e n o i c

k beeuf A p i s q u i r e u d o i ç f ç s o r a c l e s , e n m a n ^ e a n ç

E 3

Page 63: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

J 4 Origine prirent pour cacher les motifs qui les fai-foient agir , ils n'eurent pas plutôt obfcurci la verite , qu'ils devinrent foupeonneux. l es fecrets du faccrdoce tenoient a de trop fortes conféquences, pour qu'ils ne craignil-fent pas de s'allocier des hommes, capr^-b k s de les trahir & de les deshonorer. Ils (entoient combien il leur étoit ndcclFairc d'affedter au moins les mêmes vertus qui leur avoient acquis la confiance & le ref-peci des peuples. Alors l'amour propre & î'hypocrifie , remplaçant leur ancienne fa-geffe , ils tirèrent vanité des connoiflances de la nature , & des fciences qu'ils polle-doient ; ils les entourèrent d'entraves, & convinrent de ne les partager entièrement (y) qu'avec ceux dont ils auroient éprouvé k s fentimens , & qu'ils trouveroient capa-bles d'applaudir à leurs rnyfteres & d'y être

o u n e m a n g e a n t p a s ce q u e l e s P r ê t r e s lu i d o n n o i e n t

e n p u b l i c ; p u i s Tes f u n é r a i l l e s p o m p e u f e s & les

h o n n e u r s r i d i c u l e s q u e l ' o n r e n d o i t à ce lu i t j r ie l e s

î v i a g e s a v o i e n t eu f o i n d e m a r q u e r p o u r l u i f u c -

c é d c r : p r e u v e s b i e n c o n v a i n c a n t e s & b i e n h o n -

t e u f e s d e s f u p e r c h e t i e s d e s P r ê t r e s . L i i e z C i c é r o n ,

D i o d o r e , H é r c d o r e , P l i n e , & M . R o l l i n .

[ 5 ] J ' a i o i e p r e n d r e f u r m o i d e d i r e q u e les P r ê -

t r e s p a r t a g c o i t n t q u e l q u e f o i s e n t i è r e m e n t l e u r s

J u m i e r e s & l e u r s f e c r e t s ; H é r o d o t e , P y t h a g o r e ,

i ; l a t o n , & d ' a u t r e s q u i o n t r e d é l o n g - t e m p s chs i :

e u . \ f ç m b k n t a l l u r e r l e c o n t r a i r e ,

Page 64: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

de la WLaconnerie Adonklrdmitc. inities. Voila dans toute la rigueur l 'ana-iylc des initiations des Mages.

Ces fociétés fc divifoient eu trois clafies : 1°. celle des Prêtres qui fculs poiivokr.t avoir coramcrcc avec les Dieux, & faire ulage des preftiges, pour en impofer aux peuples, i 0 . Celle des grands initiés choi-l i s , ainfi que les premiers , dans les com-patriotes, & pour lefquels il n'y avoit rien de caché. | 0 , Celle des petits initiés qui ctoient des étrangers ( 6 ) , auxquels on ne confioit que es que les fouverains Pontifes jugeoisnt à propos. Ces derniers connoif-foient trop bien le ccrur h u m a i n , pour négliger les moyens d'infpircr l 'enthouhafine

( 7 ) & la crainte à ceux qu'ils vouloient (8) admettre parmi eux. Les épreuves

^ 6 ] P o u r e n t e n d r e & f a t i s f a î r e les é t r a n g e r s , q u i

v e n o i e n t r e c e v o i r l ' i n i t i a t i o n , les P r ê t r e s d é g u i l é s

e n m a r c h a n d s , v o y a g e o i e n t d a n s . t o u s les p a y s

c o n n u s , p o u r a p p t e n d r e l e s l a n g u e s , & e n c o u

n o f t r e l e s m œ u r s .

[ 7 ] V o y e z le C h a p . ô .

[ 8 ] T o u s k s A u t e u r s c o n v i e n n e n t q u e l e s P r ê -

t r e s p o u v o i e n t a d m e t t r e o u r e h i l e r c e u x i j u i p r é -

t e n d o i e n t à l ' i n i a t i o n , m ê m e c e u x q u i Te p r é l e n -

t o i e n t p o u r s ' i n f t r u i r e , f a n s q u ' a u c u n e s l o i x p u i l -

f e n t l e s f o r c e r d ' a g i r a u t r e m e n t . Q u a n t a u x E g y p -

t i e n s q u ' i l s v o u l o i e n t i n i t i e r , i ls a v o i e n t f o i n n o n -

f e u l e m e n t d e l e u r f o r m e r l e c œ u r & l ' e t p r i t : m a i s

i ! : l e u r e n f e i g n o i e m e n c o r e t o u t c e q u i r e g a r d e

es e x e t V . c e s d u c o r p s ; f o i s c o u r i r , n a g e r , l u i t ev ,

SîC,

Page 65: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

fG Origine prcfqu'infminontables qu'ils faifoicnt filbir ; la rigidité des devoirs qu'ils iinpofoieiit ; î'cclat & la pompt qu'ils mcttoient dans leurs cérémonies ; tout cela fans doute ne contribua pns peu à infpircr de la vénéra-tion pour les myfleres. Obfervons encorc que l'honneur de focicr avec les premiers Savans du monde , étoit trop flatteur, pour que ceux qui en jouifloient n'en exaltalfenï pa; le prix. Pour précendre au faccrdoce , ce ç 'etoit pas allez d'avoir des mœurs &: de l'intelligence, il falloit encore être d'une conformation parfaite , c'eft-à-dire que les borgnes , les boiteux , Ikc. en étoient exclus. Les myfteles fc dingoient par cinq Minif-t r è s , dont le c h e f , qui recevoir les ini-t iés , fe nommoit Roi , Hiérophante ou Orateur facré ; il repréfentoic le Créateur ; Se le fymbole qu'il en portôi t , éccit une plaque d'or , pendue en fautoir , fur laquelle étoit écrit vérité ( Plutarque ) , fogèlfe èc feience ; & l'on ne pouvoir prononcer fon nom , fans être puni (9). il étoit re-marquable par fa robe pourpre, richement b rodée ; par fa chevelure blanche & fon diadème , tout éclatant de pierreries , au bas duquel on voyoit des Hiéroglyphes qui exprimoient la puidance de la Divinité. Il deyoit être d'une vie chafte Se pure ; mais

t?] Jugez de 1s modeltie des Prêtres,

Page 66: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

de la Maçonnerie Adonhîramîte. crainte cju'il ne fc laiHàt emporter aux pa t -fions, on lui donnoit des herbes froides , pour qu'il devuu. plus continent (10) . Le lecond fe nommoit Dadouque , ou Flambeau par excellence ; il repréfentoit le foleil donc i) portoit l'image lur la poitrine: il avoi r , ainfi que l'Hiérophante , une robe pourpre, une chcvchire blanche & une couronne. Ces deux Miniflres étoient inamovibles, &: le Dadouque pouvoir fe marier. Le t ro i ' lieme , appelle Miniftre de l'Autel, repré-fentoit la lune ; le quatrième, nommé Cé-ryce, ou Héraud, étoit armé d'un caducée , fymbole de Mercure ou de l'éloquence : i l écartoit les profanes , & prononçoit les fotmules , & l 'Hydranos ou Eaptifeur. Outre ces Miniflres, il y en avoit dix a u -tres , qai fervoient aux facrifîces , & aux opérations illufoires des initiations. Indé -pendamment des habits pontificaux , dont ces officiers étoient décorés , ils devoienc encore porter une robe blanche de fin lin , conforme à celle de tous les Prêtres , Se une ceinture de différentes couleurs ^ qui

[ 1 0 ] C e l l c e q u e r a p p o r t e n t E u f e k e , Préparation "Evangélique, & M . C o u r t J e G e b e l i n , Monde pri-mitif. C e t t e c o n t i n e n c e f e v e r e n e s ' e f t p r a t i q u é e

q u ' e n E g y p t e , & à A t h e n e s : c h e z l e s a u t r e s p e u -

p l e s l ' H i é r o p h a n t e c l i a n g e o i t t o u s l e s q u a t r e a n s , &

y o u v o i t l'e m a r i e r , a i n f i q u e l e s P r ê t r e s ,

Page 67: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

5 S Ong'iKe ]cs diftiriguoicnt des clafïcs inférieures (11). Q u o i q u e l'on ne révéloïc point aux écran-

Ci i ] C e q u e T o n v i e n t d e l i r e e l l t i r e d e s m y f .

t e r e s d I l ls , d ' A p u l é e , A n e d ' o r , t o m e p r e m i e r ,

i r a d u d i o n d e ^ ^ o n t l y a r d , d ' E u f e b e , P r é p a r a t i o n

E v a n g e l i q u e , t o m e t r o i l i e m c , d e C l é m e n t d ' A l e x a n -

d r i e ; d e M . C o u r r d e G e b e l i n , Se v o i c i m o t p o u r

m o t u n p a f l a g e d e l ' E x o d e 2 8 , 5c d e l a c i n q u a n t e -

q u a t n e m e ^ figure d e l a B i b l e d e M . d e i iacy, M L a d e u x i e m e a n n é e q u e M o y i e f u t d a n s le d é f e r t ,

" t o u s l e s P r è c r e s a v o i e n t u n e r o b e d e l i n b l a n c ,

*3 ^ u r c e t c e r o b e ils a v o i e n t u n e c e i n t u r e d e 3 3 d i r r e r e n t e s c o u l e u r s : e l l e f a i f o i t d e u x t o u r s , &

*> p e n d o i t e n f u i t e j u f q u ' a u x p i e d s ; m a i s i ls l a r e -3 3 j e t o i e n t f u r l ' é p a u l e , l o r f q u ' i l s c r o i e n t o c c u p é s

« à l e u r m i n i f t e r e . L e g r a n d - P r ê t r e a v o i r p a r d e f l u s 3 3 _ r o b e d e l i n , u n e a u t r e r o b e d e c o u l e u r

" d h i a c i n t h e , q u i é t o i t f o r t a m p l e . &: q u i p e n d o i c 0 3 P ^ f q u e j u f q u a u x p i e d s , a u b a s d e l a q u e l l e 3 3 é t o i e n t a t t a c h é e s d e s g r e n a d e s d e s p e t i t e s 3 3 i o n n e c t e s d ' o r , e n t r e - m ê l é e s j u f q u ' a u n o m b r e 33 d e f o i x a n t e &c d o u z e . D e f T u s c e t t e r o b e l e g r a n d -0 3 F i C : $ r e r e v e c o i t d e i ' é p h o d , q u i é t o i c d ' u n e

33 etorre^ r i c h e e n b r o d e r i e ; i l v e n o i t à d e m i - c o r p s ;

» i l é t o i t f e r m e p a r l e s c o t é s , & il n e s ' o u v r o i c

» q u e p a r l e h a u t : il f e r e f e r m o i t e n f u i t e a v e c 33 d e u x a g r a f f e s ^ o ù é t o i e n t d e u x p i e r r e s p r é c i e u -33 l e s , d u n e a d m i r a b l e b e a u t é , f u r l e f q u e l l e s é t o i e n t

» g r a v e s l e s n o m s d e s d o u z e T r i b u s , f i x f u r u n e

» p i e r r e , & / îx f u r l ' a u t r e . I l y a v o i r au d e v a n t de

» c e t t e e p h o d u n e p l a c e v i d e , d ' u n p i e d q u a r r é , o u e 3 3 o n r e m p l i f l b i t d ' u n e p i e c e d e b r o d e r i e , n o m m é e 3 3 l e p e é l o r a ' . , e n r i c h i e d e d o u z e p i e r r e s p r e c i e u f e s , ? 3 5 , r c h a c u n e d e f q u e l l e s é t o i t é c r i t u n d e s n o m s 3 3 oes^ d o u z e T r i b u t s : ces d e u x m o r s y é t o i e n t

s* é c r i t s f u r u n e p e t i t e l a a i e d ' o r , do chine & vé~

Page 68: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

Ke la Maçonnerie Aàonhîramîte, 59 gcrs tous les fccrccs que Ton faifoic con-noître aux Egyptiens; les m y ft ere s Te divi-foient cependant en grands àc en pe t i t s , pour les uns & les au t res : les grands ne fc c^'Iebroient que tous les cinq ans , & les petits tous [es deux ans ; ainu l'on voit qu'il sV-couloit au moins une an-née entre ces deux initiations. Demetrius Poliorcetes fut le feiil reçu aux grands &: aux petits myfteres , la même année , c'etl-à-dire , fans intcrvcille. Mais alors les myf -teres avoient déjà perdu cette pureté tant vantée ; & l'on voit par les commentaires

33 rué : ce pe£loraI ccoic attaché avec quatre chaînes » d'or ; deux le renoient par en haut , les deux « autres s 'attachoicnt vers la ceinture. Cet éphod » étoic ferré par une ce imuie route éclatame de « broderie ; il avoir fur i'a t ia re , une lame d ' o r , « qui couvroit fori f r on t , où étoienc écrits ces » mots : Li J&inteté ejl au Séjgiiîiir L 'or îîgnifioic » la fagefte , les fonnettes inarrjuoient aux Prêtres 33 que toute leur vie doi t parler , &: qii2 chaque

pas doit avertir de penfer à la vertu*, le p c d o r a l 33 annonçoic de quoi le cccur du Prê t re doit erre m rempli ce. 11 ne faut pas être é t o n n é , fi , n o n -feulement les habil iemens des Prêtres Égypt iens , mais encore une grande partie de leurs c e r e m o -nies , fe re t rouvent dans ceux des Ifraëli tes. Moyfe . é l evé chez les M a g e s , initié à tous leurs mylleres , inf t rui t dans toute leurs fc icnces , ainfî que nous le fait remarquer récri ture [ a f t . 7. z i - ] a cru devoir ennferver d 'eux ce qui lans doute ne pouvoit déplaire au 15>ieâ f u p r ê m e , • & auquel les yeux d 'un peuple e.'clave & igaoraaç accoutumés.

Page 69: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

Origine d Hermogenes, cju'Anftogyton fit une loi a Athènes , par laquclk ceux ijui vou-droicnt fe faire initier j rcroient obliVés de donner une fomme d'argent, pour leur ini-tiation. En Egypte , ces inftitutions ttoieut en l'honneur d'Ifis & d'Ofitis : en Grece „ en celu! de Cérès , nommée Eleufis (12) ou bonne Déefle , qui croit l'îfis des Ecryp! t iens, que les Grecs avoient arranges à leurs fiintaifies. Comme ces myftcrcs avoient la même origine , ils ccoient les mêmes pour le fon l , c 'ef t-à-dire, pour ce qu'on y enfeignoit. Ils ne differencioient que^ans quelques cérémonies. La célébration des grands myfteres, étoit l'initiation de ceux qui avoient été reçus aux pe t i t s , après avoir lubi les épreuves néceflaires ( 1 3 ) .

*- f u t u n t e m p s o u ï e s E l c u / î e s é t o î e n r d i r i -

g é e s p a r des f e m m e s q u i o f f i c i o i c n t p o m i f i c a i e -

u i e n c . C e s P r ê r r e f f e s é c o i e n c o b l i g é e s , p e n d a n t i e

t e m p s d e ces f è c e s , ù u n f e c i e t i n v i o l a b l e , à u n

l i l e n c e r i g o u r e u x , & à u n e a f a f t i n e r . c e c o m p J e t t e

^ j a; l,0,U-, „ n c e < : o n i u S a ' e : a i n f i , n ' e n c i é p h i f e à

M . ^ a b b e R o o m , o n v o i t d a n s P l u t a r q u e , d a n s

M . F o u r m o n t l e j e u r . e , d a n s H é r o d o t e m ê m e "

q u i l c i t e c o m m e d i f a n t l e c o n t r a i r e , q u e i c i

f e m m e s a f f i l l o i e n c n o n - f e u l e m e n t a u x f a c r i f i c e s

a u x p r o c e f l i o n s & a u x m y f t e r e s , m a i s f a c r i f i o i e n c

e l . e s - m ç m e s . & q u e l e c u l t e d e M i n e r v e . d e P a i i a s

d e C e / e s , e t o i t ex ' e t c é & r e n d u p a r d e s f e m m e s !

A p o i l o n a v o i t u n e P r e t r e f l e p o u r M i n i l i r e .

£ i 3 3 Voyez l e C h a p i j i e s,

Pendant

Page 70: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

de là Maçonnerie Adotihiramlte. <75 Pendant ccctc initiation on avoit une cou-ronne de myrthe fur la t ê t e , & Jorfnue

on ciltroit clans le temple , on prenoit de 1 eau facree (jm droit à l 'entrée. Les grands m f t e r c s , foit en E g y p t e , ou à Athènes , le celebroient après la pleine lune du fep-tiéme mois : ils duroient neuf jours. L e premier^ fe noinmoic Agyrme , c 'eft-à-dire convention : il droit employé aux purifi-cations , aux ablu t ions , & a la réception des inities. Le fécond s'appclloit Aladé-My ft aï, ou initie à la m e r , attendu que ce jour- là , l'initié dévoie s'y rendre. Ce fuc pour une cérémonie à-peu-prês femblab le , que Salomon fie conllruire la mer d'airain. Le troifieme croit celui des facrifices. Le quatrième étoit deftiné à la proceffion des emblèmes myftérieufes ; en Egypte , c 'é-toit la table Iliaque ; la repréfentation d une Divinité qui n 'offroit aucune figure oeterminée; un très-grand flambeau, f y m -bo:e de la Sagefle & des Sciences, &c. A Athènes c'éroit une corbeille facrée , qui repréfentoit celle où Proferpine mettoit les fleurs qu'elle cueilloir , lorfqu'elJe fu t en -levée par Pluton. Cet te corbeille étoit fur un c h a r , tiré par des b œ u f s , & dont les roues etoient maf f îves j en maniera de cy -hndre. Le char croit (uivi de femmes qui crioient par intervalles , Khaires Déméter, e cft à-diic f latue de Cérès, Elles portoienc

F.

Page 71: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

•(Si Origine des corbcilles myftcr ieufes , fermées avec des rubans couleur de pourpre , & qui contenoienc du fcfanc ou bled d ' inde , des pyramides , de la laine t ravai l lée, un gâ-teau , un ferpent {14) , du fel , une g re -nade , du lierre , & des pavots. T o u t cela étoit l 'emblème de la vie & de l 'agricul-t u r e , qui en efl: le foutien. Tandis que lf char palToit, on ne pouvoit ie regarder d ' en -hau t , ni des fenêtres. Le cinquième j o u r , on faifoic des procédions de nu i t , & aux flambeaux : en Egypte , c'ctoit pour imiter les courfes d'Ifis , lorfqu'elle cher-clioit Of i r i s , fon m a r i , qui avoit appris aux hommes les Arts & l 'Agriculture , & qui avoit été rué par fon frere Typhon : à Athènes , c'étoit pour imiter Cérès cher-chant fa fille (15) . Hommes & femmes y alfiftoient , & comn-ie les flambeaux croient confacrés , foit à Ifis , ou à Cérès , c'étoit à qui en porteroit de plus beaux & de plus grands. Le fixieme s'appelloit Jak-Kus ,

[ 1 4 ] L e s c o r b e i l l e s q u e p o r t o î e n t les filles v i e r -ges [ les P r ê t r e s n ' e n v o u l o i e n n p o i n t d ' a u t r e s ] d u t e m p l e d e M i n e r v e , r e n f e r m o i e n t a-peu-près les m ê m e s e m b l è m e s : le p e r e T o u r n e m i n e , Jour-nal de Trévoux 1 7 0 2 , , p r é t e n d q u e ce l a iîgnifioic l e f e r p e n t q u i t r o m p a E v e , le M e f f i e p r o m i s à n o s p r e m i e r s p e r e s .

[ 1 5 ] V o y e z la p a g e

Page 72: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

de la Maçonnerie Adonkiramite. 6$ nom d'un jeune homme dont on portoi t ia ftatuc en procellion , ce jour-là , d'Athenes ou temple d'Eleufis : ce jeune homme étoic, difoit-on , fils de Ceres ; on s'armoit d 'un flambeau, parce.qu'il avoit fuivi fa mere dans fes courfes i'von lui met to i t , de même qu'aux inities , une couronne de myrrhe , emblème de la douleur : on l'accompagnoic en chantant & en danfant , au fon des inftrumens d'airain , en offrant des facrifi-ceSj & en rempliU'ant diverfes cérémonies fur la route (16) 5 on fait que la déefle Ifis des Egyptiens avoit aulîî un fils, nommé Horus. Le feptieme & le huitième jour étoient confacrés à des jeux & des combats feints. A Athènes , le huitième s'appelloit les Epidaurils , en mémoire d'Efculape ( 17 ) ^ qui . étoit venu d'Epi-

[ 1 6 ] D i o d o r e d e S i c i l e , P ' u t a r q u e , H e f i c h i u s ,

M e u r f i u s , A m y o t , C o u r t d e G e b e i i n .

[ 1 7 ] T o u s l e s A u t e u r s , q u i n o u s p a r l e n t d e s

m y r t e r e s , a u r o i e n t b i e n d d n o u s d i r e q u e l e l l cec

E l c u i a p e , a t t e n d u q u e d a n s t o u t ce q u ' i l s n o u s

c o n t e n t d e l ' H i r t o i r e a n c i e n n e , o n v o i t q u ' E f c u -

l a p e é t o i t fils d e M e n é s , p t e n i i e r R o i d e s E g y p -

t i e n s ; q u ' i l c o m p o f a ( ix v o l u m e s f u r l a M é d e c i n e - ,

He q u e M e r c u r e o u T h a u t , f o n f r é t é . a v o i t éc r i s

n e n t e - f i x v o l u m e s q u i r e n f e r m o i e n t les p r i n c i p e s

d e s S c i e n c e s , d e s A r t s , & d e t o u t e s l e s ' c o n n o i f -

f a n c e s p r o f o n d e s q u e l e s P r ê t r e s p o f l é d o i e n c . O n

v o i t é v i d e m m e n t r a r c e p a f l a g e , q u e n i les n i y f -

F 1

Page 73: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

if 4 Origine tlaure à Athènes , pour fc faire in i t i e r ; mais étant arrivé à la fin des myfteres , on les avoic recommencés en fa faveur. Le neuvicme & dernier jour s'appclloit Plcmohhoc , du nom d'un grand vafe de t e r re j plus large en haut OU en bas j & allez profond. On p re imt deux de ces Tafes , on les lempliflok d'eau ; on les pla-çoit dans le temple , l 'un à l 'orient , l 'autre au couchant , puis on alloit fûccefîivement de l'un à l'autre , en récitant des prieres ; & lorCqu'elles étoient finies, on renverfoic cette eau dans une cfpcce de g o u f r e , en prononçant ce vœu ; ^ Puiflions-nous l'en-

verfer , fous de meilleurs aufpices , l'eau s ' de ces vafes , dans ce goufre terreftre Pendant tout le temps des myfteres , il n'étoit pas permis d 'arrê ter , ni de décréter perfonne, & il étoit défendu de paroître à ces fêtes dans des chars. C etoit dans des temples magnifiques, 6c en préfence du peuple , que fe faifoit la célébration des myfteres ; on fait combien en Egypte celui d'ifis & d'Ofiris , connu par la fuite , fous le nom de Sérapis, étoit admirable. Des avenues, à perte de v u e , bordées par des

t e r e s , ni A t h e n e s , n ' ex i f lo ien t an temps d'Efcu-lape. Voyez C l é m e n t d 'A lexand r i e , & tous les t u t e u r s d'après lelijuels il a écrit.

Page 74: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

de La Maçonnerie Adonkiramite. <;? /pliinxs énormes (18 ) de marbre précieux ; •des colonnades } des porticjiies i m m e n f e s , conduifoient à ce fuperbe édifice. A Eleu-

t eniplc de Ceres , où fc donnoit 1 inidation , étoir d'une grandeur étonnante : le dôme fcul pouvoir contenir un nombre prodigieux de peifomies ; l 'archiceûure de ce temple écoit dor ique ; & fon p o r t i q u e , que Phiion fît c o n f t m i r e , étoit auflî com-mode qu agréable. Mais , lorfqu ' i l failoit admettre un initié , & lui révéler les f e -c ic ts , c éto;t dans le fanéluaire tout étin-celsnt de lumieres. Les myftercs s'ouvretienc au fori d u n e infinité d in i i rumens , don t l 'harmonie charmoir les feus. Le g r a n d - P r e -tie , a (lis fur un tronc 8c (ons • un dais éc la tan t , difoit : m Je vais déclarer mi « fecret aux ini t ies; qu'on ferme l 'entrée M aux profanes M. Enfuite il fe l e v a i t , étendait fes bras ^ & faifoit cette pr ière! » Deef le IGs, les Eiieux célefles vous a d o -33 rent ; les infernau'x vous craignent: vous ^ fa i t e s mouvoir l 'univers ; vous gouvernez;-« le monde ^ & vous foulez l'enfer à vos, » pieds 33. Puis fe plaçant fur fon trône 5

il continuoit ainfi , tourné vers le nou--

[ i s ] P l ine &: D i o d a r c nous afilirenc que qui e iou auprès de la g r a n d ; p y r a m i d e , avoit plas, de foixance pieds de haut . '

f i

Page 75: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

CC Origine v e a u p io fé ly t c » . O ! Mufée^. to . qu i «

defeendu de la br i l l an te Se lenc , fois a t -M tent i f à m e s acccns : je t annoncera i des =5 vcviiés i m p o r t a n t e s ; ne t b u f f r e pas que =, des prd jueés & des a f f e d i o n s a n t é r i e u r e s ,

w t ' en lèvent le b o n h e u r q u e tu fouha i tes « de puifer d a n s les connoif fances des vc-» rites myf ter ieufes . Conf idé re la na tu re ai divine ; contemple- la f ans cefle ; regie ton M e fp r i t Si t on c œ u r , & m a r c h a n t dans T» u n e voie sûre , admire le m a î t r e de 1 um-

vers . Il c f t u n ; il exif te par l u i -même ; as c 'ef t à lui que tous les ê t res doivent

M leur exi f lence . I l opere en t o u t & par-t o u t : invif ible aux yeux des mor t e l s , il

33 v o i t lu i -même toutes chofes C e dit-c o u r s , & d ' au t r e s f e m b l a b l e s , infpiroieiu la plus h a u t e e f t ime pour ces fociétés myf-te r ieufes , qui a lors j o u i f l b i e n t d 'une repu-ta t ion pre fqa ' tmiver fe l l e , & cependant peu mér i t ée , pu i fqu 'e l l es mê lo ien t l'idée d un D i e u u n i q u e , aux pref t iges & aux mtn -fonges . C i c é r o n , dans fes l o i x , regardost les m y f t e r e s , c o m m e é tan t de la plus grands ut i l i té , pa rce q u ' o n y enfe ignoi t les vrais principes de la v i e , & q u ' o n y appreuoit les m o y e n s de v iv re h e u r e u x , & de mou-rir avec l ' e fpérance d 'une exiflence encore plus heureufe . Mais C i c é r o n ne fa i fo i t cet é l o g e , que d 'après les écri ts d ' H é r o d o t e , de Diodprc - , & f i u - t o u c de P la ton j ce ft'

Page 76: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

delà Maçonnerie Adonhlramlte. 67 vaut aimable C?) dcfirant infpirer fes fcn-timcns lublimes , fuppofoic , comme initie & l'hilofoplic , que les myfteres avoienc été établ is , pour rappeller lans ceflé aux hommes l'unité d 'un Dieu , les dogmes de la création , de la providence , & d'une vie à venir ; il eft certain qu 'au temps de P la ton , les myfteres avoient perdu prefqu'entiere-ment leur fplendcur. La fupcrflition & la mythologie des Grecs avoient remplace les premiers fymboles des Egyptiens : & ces notions d'un être fupreme , qui les avoienc rendus fi grands , n'étoient qu 'une tradi-tion mervcilleufc, comme d'un bien petit nom-bre d'initiés. Aulîî le fage Socrate ne voulue jamais y être admis : il avoit fous fes yeux fou difciple Alcibiade , & beaucoup d'au-tres q u i , quoiqu'initiés , jouoient les myf-teres dans leurs feftins no thunes . D e p lus , c'efl: que Platon n'alla en Egyp te , qu 'après

[0] Rien de plus fu l l i r ae qi:e les écrits cle P l a t o n , & cependant on y trouve encore des abiurtlites, en-u 'autres le conte de l 'Anneau invifible ; le voici tel qu 'on le rapporte : » la terre s'étant e m r ' o u -» ve r t e , Gvgès , Berger de Candaule [ Kcr uc =5 L y d i e ] , defeendit dans ce nouvel abyme . La .

il vu un grand cheval , dans les flancs duquel 3? étoic un h o m m e qui avoit à Ton doigt un annea^u 53 magnif ique , doue de la vertu de rendre inv iù -» ble : il le p r i t , & s'en fervit pour oter lans péril 3' la vie a Candau le , & m o n t a iur fon trône =2̂ Voyeï la noçe ?> du Chapitre 4^5 Prêtres,

Page 77: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

•<? 8 Origine la mort de fon m a î t r e . Ce n 'etoit donc point dans les initiations que Socrate avoic puifé la doftr ine. M AU fortir de cette vie , w dit-ilj après ayoir bu la e i g n e , s 'ouvrent 33 deux routes ( i p ) : l 'une mene à un lieu « de fupplices é temels , les âmes qui fe fon t =5 fouillées ici b a s , par des piaifirs honteux: " & des av ions criminelles : l 'autre conduit 03 à l'heureux fé jour des D i e u x , celles qui 3' fe font confervées pures fur la terre , & == qui dans un corps humain , ont mené une

vie divine Il paroî t encore évident que ii les myfleres avoient été réellement éta-blis fur ce principe , ou , pour en ju^er dap rè s les au t r e s , s'ils avoient confervé long-temps cette idée pure & fublime d'un Dieu unique créateur , & confêrvateur de

[ i p ] Dern ie res paroles de Socrate. C 'ef t de lui que lJlacoii t enoû i ' idie des Génies particuliers. Selon ces deux Ph i lo fop l ies , chaejue h o m m e avoic un démon qui le g a r d o i t . & qui étoit t émo in n o n feulement de fes a d i o n s , ma s encore de l'es penfées. La Métaphyfique de Platon fe reffent de celle de Py thagore : elle eft bien au-deffbus de fa mora le qu'il tenoit de S o n a t e ; cependant les. Saints Percs on t cru voir dans les écrits de Pla-ron , la preparation a l 'Evangile ) la prophétie de la T r i n i t é , celle de la Vierge & du Çht i f t . P l a t o n ell m o r t âgé de quatre-vingt-un a n s , l 'année du m e n d e trois mille (Ix cent c inquante f i x , cent quaran te neuf ans après P y t h a g o r e , cinquante-après Sgcrats, & avant j , Ç,

Page 78: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

de la Maçonnerie Adonhiramite, 69 J'univcrs (20). Tous les Philofophes & !es Légiflateurs qui s'y font fait initier n'au-icient pas apporté dans leur patrie tant de faux Dieux & de cultes différens , fou-vent auffi cruels que ridicules. Il cft impof-fiblede favoir chez quelle nation, & dans quel temps les conventions myfierieufes ont pris naillance ; tous les peuples en ont eu , & cha-cun s'en eft dit l 'inftituteur ; li l'on entre un inftant dans le chaos de l 'antiquité, on y trouve une foule de faits aullî finguliers que peu vraifemblables. Chaque Hiftorien donne fon fentiment comme une loi irré-vocable. Les uns difent que Cecrops J

Egyptien , ayant avec lui une colonie de fes concitoyens, vint dans l 'At t ique , l 'an <lu monde 2412 ( i i ) j fournit les habitans

[ÎO] Le culte du mo teu r é t e rne l , doit ecre auflî pur , auffi v r a i , aufll evident que lu i -même. Il eft donc certain que fi les Prêtres conno i f l e i en t réel-le.nent ce Dieu fuprême , il ne le r e f p e û o i e n t p a s ; on ne croyoi t pas qu'ils pufle'nt l 'offenfer ; alors en parler avec emphafe , le peindre & le f a i r e agir felon leurs vues , é toient dé grands m o y e n s pour en impofe r à leurs Profélyre 's; mais c'étoic cacher ta p e r f s d i o n , & par conféquent la fa i re inéconnoî t re .

[21] C'efl: l 'époque marquée fur les m a r b r e s ; trouvés à l'île de Paros , dans l 'Arch ipe l , par Guillaume P e t ; é e ; ces marbres ren p is d ' in fe r ip -tions grecques & latines , contenans les faiis & les points de chronologie les plus impo u n s de i 'iîif-

Page 79: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

7 ° Origine _ _ de cette contrée , qui vivoient dans les f o r e t s , quoiqu 'au nombre de vingt mi l le , leur bâtit douze Bourgs , les inftruifit , leur lit des loix civiles & morales j ctabht l e mar iage parmi eux , fo rma 1 aréopage , & leur apprit enfin à connoître Jupiter & à le regarder comme le premier & le plus g r a n d des Dieux. D'autres affûtent que les Pelages furen t les premiers habitans de la G r e c e , qu'ils avoient été en E g y p t e , & en avoient apporté des Dieux j dont ils ne conno i i lb i cn t , ni la puiflance^ ni le culte qu' i ls exigeoient ; ils fe contenterent donc de leur offr ir des vœux & des facrifices, pa rce qu'ils avoient reçu des Egypt iens , l ' idée de l 'hommage que Ton doit tendre a u x Dieux. Mais enfin voulant lavoir à quoi s 'en rapporter , ils furent obliges d aller con-fu l te r l 'oracle de Dodone , qui etoit rendu par des Prêtres Egyptiens. Long-temps aptes, Inachus ( i z ) vint en Grece , & y com-

toire d 'Aîhenes . furent apporcés en^ Angleterre , vers l 'an 1624 . à H o w a r d , comte d 'Arunde l , qui avoit envoyé Petrée au Levant. Quoique Voffius, P e t a u , F o u r m o n t , &: même le (avant anglois M a t s h a m . 8.'c. foit pofterieur à ces_ précieux relies de l 'antiquité , &: qu'ils aient travail lé d 'après, ils n ' e n font pas plus d'accord pour les dates. M. Rol l in fait venir Cccrops en At t ique , l 'an 2148. Hi f to i re anc ienne , t. 1 , pag. i j S , édition de

7[Î2] Si les premiers Ecrivains ont eu le pelotoa

Page 80: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

dt la Maçonnerie Adonhiramlte. 71 municjua la langue facrée j cjui étoient les H i é r o g l y p h e s , enfuite M é l a m p e , Mage ,

de fil d ' A r i a n e , pour fe conduire dans le labî-rynche de i'anciquicé , il ell évident qu'après r a v o i r développé, ils le mêlerenc confidérablemenc , ou n 'en connoi f fam pas le p r i x , ils en laifTerent échap-per bientôt le bouc , Se employèren t tous les m o y e n s , pour cacher leur ignorance. Voici enco re des poinis fondamen taux de l 'Hi l lo i re aufTi a u -thent iqueraent r econnus , que ceux que je viens de ranporter . S i cyone , ville du Péloponnefe { a u -jourd 'hui la Morée , fîtuée fous le qua ran t i ème degré de longi tude , & le trence hui t ieme de J a t i ' rude ) eft le plus ancien royaume de la G r e c e , Egialée en fut le premier R o i , l ' an du m o n d e 2231 j mille fept cent fo ixan te - treize ans avan t J . C . , Inachus jeta les jfondemens du r o y a u m e d 'Argos ( e n c o r e ) dans le P é l o p o n n e f e , Tan du m o n d e 2181 > mille hui t cent v i n g t - t r o i s ans avant Jefus-Chri i l : , c inquante ans avan t Cicyo-r n e , malgré que Cicyone l'oit le plus ancien royaume du Péloponnefe . Inachus eut un f i l s , n o m m é P h a r o n é e , qui lui fuccéda l 'an du m o n d e 223 ^ , ôc une fille qui fu t aimée de Jup i te r . Ce Dieu pour foultraire J f i s , à la colère de fa f e m m e J u n o n , la t r ans fo rma en vache, J u n o n envoya un T a o n , qui la piquoit fans cefl'e. Un. beau jour , en paflant auprès de fon pere , elle écri-voï t l'on n o m fur le fable , avec f o n pied [ de v a c h e ] , ce qui la fit r e c o n n o i t r e : mais dans le m o m e n t qu ' inachus alloit fe faifir d 'el le, le m a u -dit T a o n la piqua li cruel lement , qu'elle fe jeta dans la mer . Elle pafTa à la n a g e , toute la Mé-di te r ranée , ôc arriva en Egypte ( le trajet n'ell: guere que de cent quatre-vingt lieues , en ligne

Page 81: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

fj-i Origine habile médecin , devin & magic ien , comme tous les autres P r é t i c s , apporta les my t -

aroi te ) où Jupi ter lui rendit fa p remiere f o r m e , & e i i t d ' e l le , E p a p h u s ; aptes quoi il la maria à Oï î f î s [ le même don t nous avons di jà parle ] . Cet Olir is ctoit [ aulli ] fils de J u p i t e r , il avoit [ aufli ] règne fur les Argiens [ t o u j o u r s dans le l 'Oiopon-n e l e ] ; mais ayant e 'dé fon royaume à fon fils E g i a l c e , il voyagea en Egypte [ o n ne dit pas fi c 'eft par terre vu par eau , par terre . i l y a tout au mo ins l io t f l i e u e s ] , & s'en rendi t maî t re _[ on n e voi t nulle p a r t , ni c o m m e n t , ni p o u r q u o i , ni dans quel t e m p s ] , uni à [ l ' i n n o c e n t e ] I f i s . il f u t au comble du b o n h e u r , charmes tous deux l ' un de! l ' a u t r e , ils vécurent de la meilleure i n t e l -l igence. Ils établirent d'excellentes loix , pa rmi les E g y p t i e n s , leKjueljes [ i ' .lon T h é o d o r e , Hi f to i re Oniver:>llei avoient la louable coutume de fe manger !ES uns les au t res , & y in t roduif i rent les Arts gui -les : e x a m i n o n s ' en paffant que lorlqu' i l s'agit d 'autor i té , on a iouvent recours aux Poëtes : voici encore deux vers de Tibul le que l 'on nous ci.e :

Primvs aratra manu folerti feck OJ în ' r ,

Et tenemm ferro fdliicitavit humum.

Ofiris eil le premier qui eut l 'adrefle de faire u n e charrue , Se qui avec un foc de f e r , exci ta la fert i l i té de la te r re .

Î-Je croyons pas que ce foie la les feules loix ejus les Egyptiens o n t eues. A côte des pafïages que nous venons de l i r e , les mêmes Auteurs on t fo in de n o u s apprer.due qu 'Hermès t ou Mercure , T r i f m e -cif te ( ç'eir-à dire , trois fois très g rand ) réunie ches les Eg/p t iens [ fes compa t r i o t e s ] le facerdoce

teres

Page 82: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

de la Mapnnerie Adonhiramite.

t e r e s de B a c c h u s q u ' i l a v o i t p r i s e n È g y p r e j

m a i s , c o m m e d i t l ' H i f t o i r e , p a r a m o u r p r o -

p r e , il l es d ^ g u i f a , & les c h a n g e a . L e s

G r e c s a l e u r t o u r les d e f î g u r e r e n t a u p o i n c

q u e M ( H a m p e n e p u e s ' e m p ê c h e r d e l e u r e n

f a i r e d e s r e p r o c h e s a m e r s . C ' a f l : la c a u f e

p o u r l a q u e l l e il f u t p e r f e c u t ^ & e n f i n c h a f l é

& la royauté ( on ne fait pas dans quel t emps^ , il inven ta récr i ture , les premieres loix E g y p t i e n n e s , les facril îces, la muf ique , la lutte , &c. Mais d ' a u -tres plus exadls nous aflurent , que Mercure n e fut feulement que le coufeiller d' ifis & d ' O l î r i s , & pour nous en conva inc re , ils at teftent que M e t -cure floriffoit vers l 'an du m o n d e 2 1 0 4 , i g c o ans avant J . G. ( Enf in n - ans avant Ifis & Of i r i s ) . Après de lemblables con t rad i f t ions , obfervons" encore que le P c l o p o n n e f e , tant de fois c i té , n ' a tout au plus que t reme-f ix lieues du couchant au l e v a n t . & qua ran t e - c inq du midi au nord C e 1 ! une prel'qu'île jointe à la Grèce , par l ' i l lhme de C o n n t h e : elle eft entourée par la Médi tenanée . & li^ l 'on veut par la mer A d r i a t i q u e , & celle de l 'Archipel ainft pour aller de l 'Egypte au l e l o p o n n e f e ^ il falloir entrer dans FA fie , par l ' i f thme de Sues, fu ivre le tour de la mer N o i r e , f ranchi r toutes les rivieres qui s'y r e n d e n t , puis enfiler l ' i f thme de Go t in the . Ou bien il falloir t r a -verfer la Méd i t e r r anée , foi t à Ja n a g e , c o m m e

. ou par le m o y e n des vaifleaux. Alors les H i f -t o n e n s auroieht bien dû nous parler de ces Hottes & nous vanter l 'habileté des pilotes , qui c o n n o i f i lotent ai lei ju f tement la polî t ion de cette p r e S qu île , pour y aborder de préférence aux îles de 1 Archipel , en t re Icfquelles ils pai loient lans doute .

Page 83: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

74 Origine du R o y a u m e . O n lai t encore q u e la M y -t o ' o g i e des G iec s a été enrichie par Orpl-.ée, de tou t ce qu ' i l avo i t appris a M e m p h i s , dans Ton ini t ia t ion. C e q u ' o n ignore 3 c 'ef t J 'é tabl i l lement des g r a n d s n i y f i c r c s , & ce q u i leur a donné lieu : le peu qu 'on en lie dans nos A u t e u r s , n 'e l l au t r e c h o f e que ce qu'Us o n t bien vou lu ( u p p o f e r j d 'après q u e l q u e s mo t s qu i re l l emblo ien t aux H i é -r o g l y p h e s des E g y p t i e n s . C ' e i l - à -d i r e , qui p o u v o i e n t s ' in terpréter de la manière que l ' on vouloir ; aulfi p r c l q u e tous les H i f t o -l i e n s o n t fa i t c o m m e les P r ê t r e s ; ils ont oubl ié que la vér i té feule devoir les fa i re ag i r , & que leur emplo i exigeoi t qu ' i l s f a -cr i f îa f lcn t à cet te Ido le f a e r é c , leur intérêt SL leur a m o u r - p r o p r e (25) . E n f i n , P l u t a r -q u e ( au traité d ' i ï î s & d 'Of î r i s ) nous dit qu ' I f i s é to i t née en E g y p t e , qu 'e l le époufa O f i i i s , & qu' i ls vécuren t dans une parfa i te

{23) En compararu les ouvrages dès Hirtoriens & des Chronologizes , dont le n o m b r e eli incroya-ble , il eil; impolïîble d'en trouver un feul qui ne dememe tous les autres. Ce qui prévienc beaucoup iur c j que j 'ofe avancer ici. c'elt qu'il n 'y a aucun livre fait pour prouver que deux & deux ne font p a s q u a i r e ; par conféquent l 'hilloire ne devant être

( qu 'une îtiiic claire & nccce , de faits 5J de da^es, tous fentimens particuliers, toutes fuppoi i t ions , toutes c o n j e â u r e s , ne méritent aucune confiance : enfin , il me lenibie que l 'on devroitêcre d'accord fur l'hif-çcite, cjKiime a n l ' e f t fur toutes les vérités étçtneUes.

Page 84: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

de la M'ifonnerle Adonhiramite. 75 Union : qu'ils s'appli(]uoient à polir leurs fujets , à les inftruirc , à leiir enfcignei: rAgricuIcure , & les autres Arts nécclTaires à la vie. T y p h o n , jaloux de cette félicité , fc révolta contre fou fre-re (2,4}, & accompagné de foixante & douze compli-ces , il le t u a , puis le mit dans un coffre , qu'il cacha dans un petit bois. Ifis j dé fe f -p é r é e , chercha le corps de fon tna t i , mais inutilement. U n e nuit que Typhon chaffoît au clair de la lune , il re trouva le co f ï r e s

dans lequel il avoir mis le corps d'Ofiris : il l'en r e t i r a , & le coupa en qua torze par t i es , qu'il difperfa en différentes c o n -trées. Ifis courut par - tou t pour re t rouver fon mari , & ce font les courfes que l 'on a célébrées en Egyp te , qui ont donné nai f -fance à ces myfteres fi vantés ; l 'H i f to i rc d'Ifis & d Ofiris eft rapportée d i f f i remmeut

•dans quelques Auteurs.

Diodore ne donne que vingt-fix compli-ces à T y p h o n , & coupe le corps d'Ofîris

(24) H é f i o d e , con tempora in d ' H o m è r e , eft l e premier qui nous ait parlé de T y p h o n , il nous di t qu'il étoit Els du T a r t a r s & de La T e r r e . O n rapporte ainfi fa naiflfance , J u n o n , indignée de ce que Jupiter avoir enfanté M i n e r v e , fans aide , ni compagnie , f rappa la terre avec fa main , & reçut les plus fortes vapeurs qui en forcirent : ce fu t de ces vapeurs que nac.juit T y p h o n . Voyez le Dic-t ionnai re de la Fable ,

G 1

Page 85: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

7 6 Origine

e n v i n g t - l î x m o r c e a u x . D ' a u t r e s ^ à q u i l a

c o u p u r e f a i t e n c o r e m o i n s d e p e i n e q u ' à

D i o d o r e , p a r t a g e n t l e p a u v r e O l i r i s e n c i n -

q u a n t e - l î x p a r t i e s . H c u r e u f e m c n t q u e d e

n o s j o u r s M . C o u r t d e G e b e l i n (t. 4 . p .

5 1 8 ) s'efl: i m a g i n é q u ' i l f a l l o i r l i r e 2 8

d a n s D i o d o r e ^ ( q u o i q u e p a r - t o u t il e t o i t

d i t 1 6 ) , a t t e n d u 3 n o u s d i t - i l , q u e l a m o i -

t i é d e 1 S e f t 1 4 ^ q u e q u a t r e f o i s 1 4 ,

f o n t 5 < j , & q u ' e n f i n t o u t c e l a e x p r i m e

1 i n o n d a t i o n d u N i l , q u i d o i t c t r e d e q u a -

t o r z e c o u d é e s ( 2 5 ) j j e c r o i s a u m o i n s q u e

c e t e m b j e r a e d e l a c r u e d u N i l c o n v a i n c r a

(»S) J e ne puis t rouver un feul Anreur qui au-locife ahfo lument cette allégorie ingéaieufe de M . C o u r t d i Gebelin. P l ine m ê m e d i t ;

Jujlum incrementum eft cubitorum 16. Minores aques non omiu-i riganz : Ampliores detinent, tardius recedendo, Hœ ferendï tempera dhfumunt, Jolo met-dente ; illt? non dant Jïtiente. la duodecim cubins -famem fentit [ Provncia ], in tredecim etiamnum ejurlt ; quatuordeam euhita hilarixatem adferunt, quin^ dedm fecuritatem, fexdecim déli'cias. Plm. lib. 5.

La crue nécenTaire eft de feize coudées : les eaux i à une moindre hauteur , n ' a r ro fen t pas tou t le pays; - & a une hauteur p lu sconMérab l e , elles t a r d e m t r o p à fe ret irer . T r o p fortes , elles i n o n d e n t encore les terres au temps de les enfémencer : t rop ba l îes , elles fon t caufe qu 'on ne peut pas fémer fur un fol t rop aride. A douze coudées, la f a m i n e fe fait f e n t i r ; à t re ize , encore difette ; quatorze coudées, f o n t naî t re la gaieté &c l ' e f p o i r ; à u coudées , on n 'a plus rien à craindre ; & les feize a m e -s e n t l ' abondance & le bonheur .

Page 86: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

de la Maçonnerie Adonhîramite. 7 7 «e la profondeur des myilercs de l'Egypte* C e u x d 'Elcufis , ont une origine à peu-près fcmblable. Pluton , ayant enlevé Proferpine , lorsqu'elle cueilloir des fleurs dans les cam-pagnes de la Sicile ; C e r è s , fa mere , alluma deux flambeaux fur le mont E t n a , puis couru t jour & nu i t , poar chercher fa fille. Voiià l'origine des myileres de Cérès & des fêtes n o a u r n e s , au t an : connus par le ri-dicule & l'indécence-, que par le mervei l -leux qu 'on a cru y voir . M. C o u r t de Gebelin prétend dans fes allégories inge-nieufes ( l à ) que les myfteres de Cérès fon t nés dans les campagnes d'Fleufis , par une fuite des fêtes que les laboureurs faifoient après leur récolte (a ) . Le même Auteur prétend encore que les fêtes furent établies en Sicile, avant que de l'êrrç à Athènes {h). Voici le raifonneroent que fe fait M. Cour t de Gebelin. « Si la lumiere a rant

de peine à percer dans ces temps aétuels , " malgré les reflources infinies qu 'on a 32 pour les répandre ; avec quelle lenteur

(id) G'efi: ainfi que s'exprime M- Coure de Ge-belin , en parlant de fon inonde primitif [ t. 4^ p. i p ] , ce que je donne au public, d:: il, n'elt qu'une allégorie ingénieufe, il y en a c.. , gros volumes in-40.

(a ) 307 , joS 5c 330.

(£) P 3 ? . m -

Page 87: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

78 Origine " ne fc fcroit-dle pas propagée dans ces " premiers t emps , b l'on n'eût trouvé ainlî » les moyens ( les niyfteres & les fêtes ) 13 de la mettre en aâ ion , & de la rendre » agréable à tout le monde (c ) . Ce font " Jcs Athéniens , qui , pour des vues d'in-» térét ( dans les premiers temps ) , établi-D3 rent des fetes conlacrécs à l 'Agriculture 53 (<0- Chaque année immédiatement après 33 la moiflon , on vit les Athéniens CQ " c o r p s , fe t r an fpor t e r , avec tout l ' éc la t , 53 & toute l'allégrefle d'une pompe fo lem-» nelle , dans ces riches contrées d 'Eleufis, M rendre grace à D i e u d e s biens qu'il

venoit de leur procurer , p r l ' inventioa ^ de 1 Agriculture ; & entretenir avec le » peuple laboureur d 'E l euûs , ces liens de

f ra te rn i té , qui faifoient dhparoî trc toute 'a morgue des Citadins ( dans ces pro-m ers temps ) , & fans lefquels , ils n 'euf-

=3 fent pas pu fubhf te r . Ces cérémonies, re-« vêtues de tout ce que les fêtes ont de =3 plus brillant , & la Religion de plus a u -" guîîe , rendoient le laboureur grand à « les propres yeux, & ne lu imontro ient , dans

(es maî t res , que des amis 6c des protec-« teurs, M . Cour t de GebeJin fuppofe encore

5j, l a

a

(c) Pag. 530.

(d) Pag. 307,

Page 88: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

de la. Maçonnerie Adonhiramite. yj) » que les myftcres lurent établ 's, pour donner S3 aux h o m m e s , un point de réunion qui sa les f î t reftécliir fu t les avantages de la sa fociété ; & qui leur f i t fentir combien o n 03 feroit malheureux fans les loix de l 'ordre S3 ( f ) . Lesmyftercs ( dit-il e n c o r e ) avoierit S3 pour but de faire de tous les hommes , s» un feul co rps , & un efprit par l ' amour

fraternel 33. J 'avoue que ces fuppofit ions & des niilliers d ' au t res , répanduÊS dans tous les livres, font bien belles^ fans doute ; mais la vcsrité qu'elles ont obfcurcie , p e u t -être anéantie . nous faifoit mieux connoître l 'antiquité , inf t ru i fo i t , & par conféquent feroit beaucoup plus ptécieuie. Avant que de quitter cet article , je crois devoir rap-porter une cérémonie for t ancienne , done parlent Macrobe & Plutarque. Au temps de la moiflbn , nous di(ent- i ls , chaque

- l aboureur , couronné d 'épis , portant dans fes bras, fon Digu Pénale (2,7)3 & accom-

(E) Pag . 3*7.

(17) Les Dieux Pénates ou La re s , croient , dit-en , des petites ftatues de bois , de pierre , ou m ê m e de t e r re , que chaque chef de fa.nille fa i lou 2c gardoic avec le plus grand foin dans un coin de fa: ma i fon . Ces lla:ues grolîlérement faites , n 'avoient fouvent aucune forme déterminée ; c-iies étoienc prefque toujours accompagnées d'un chien , n o m m e Famillms, qui panageoit les honneurs de la D.i-TtiaiKv En ' i-^y, te , « s O i « W ft ne t ama ien t 43»'.-

Page 89: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

Su Origine p.igiic de (es e n f i n s , fraifoit trois fois îo tour de Tes champs , avant que d'en couper les productions. Cette adlion de grace , rendue par le cultivateur , devint par la l u u e ( on n'a aucune époque de ces fêtes ) une fonction facetdotaie ; alors les douze Prêtres por tant ( au lieu de tiare ) des cou-ronnes de feuilles , ou de frnit qui ctoit confacré au Dieu particulier que l'on h o n o r o i t , fe ptomenoient à l 'entour des campagnes , en chantant des h y m n e s , & en faifant des libations. Amphiétyon , Roi dfs T h e n n o p y l e s , avoit aufli établi une cfpece de Fête , qui fe célcbroit deux foi ; l 'année , douze villes Grecques envoyoient deux Dépu tés , chacune aux T h è r m o p y l e s , pour honorer les Dieux , leur offrir des facrif ices, puis délibérer fur le.s affaires de la nation. Chez les Egyptiens , une autre cérémonie , qui en impofoit beaucoup e n - , co re , étoit celle des funérailles qui fe fai-foient au labyrinthe ( 1 8 ) . Kcrodote qui

chis, Tichis, à'imon & Héros. En G r e ç e , & chez les R o m a i n s , c 'étoient deux J u m e a u x , ap-peilés tarés ou Prâare , fils de Lara ou Larunde , concubine de Mercure . > Puis les Vides, les Corr,-. pitales , les Urbani, les Hojîiliss & les Frœf-iites.

(28) Il fut bâti felon D i o d o i e , par Mendis , roi d ' E g y p t e , pour lui fervir de f épukure . Se felon Hérodo te , par douze Rois , qui d'accord çnferpy.Ç g o u y s f n o i e n t l 'Egypte.

Page 90: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

de la Maçonnerie Adonhiramite. 81

a (Turc a v o i r v u c e t é d i f i c e i n c r o y a b l e , n o u s

d i t q u e l a p a r t i e f u p é r i e u r e é t o i t d é d i é e a u

f o l e i l , & l a f o u t e r r a i n e a u x D i e u x i n f e r -

n a u x . C h a c u n e d e c e s p a r t i e s é t o i t c o m -

p o f é e d e d o u z e p a l a i s ( z p ) i r n m c n f e s , q u i

c o m m u n i q u o i t à q u i n z e c e n s c h a m b r e s ,

f é p a r é e s p a r d e s t e r r a f l e s , & d o n t l ' a r r a n -

g e m e n t n e l a i l f o i t a u c u n e f o r t i e à c e u x q u i

s ' e u g a g e o i e n t d e l e s v i f i t e r ( 3 0 ) . O n p o u - .

(19) O n pré tend que ce f o n t ces palais q u ' H o -m e r e ( d a n s f o n O d y f f é e ) appelle les douze po r t e s du fo le i l , qu i f e r r a o i e n t l ' en t rée des e n f e r s .

(3 'A.TOUS ceux qui f u iven t UflTérius , d i f en t q u e ces douze R o i s c o m m e n c è r e n t à r egner l ' a n d u m o n d e 6?5 a v a n t J . C . , & finirent JS a n s après 670 ans avan t J . C . , H é r o d o t e eft n e 2 0 1 ans ap rès , 4 8 4 avan t J . C . Il pa r a î t qu'U n 'a voie pas m o i n s de vingwqua' . r- a n s , ^lorfqu il fu t en. E g y p t e ; a inf î il y avoic à - p e u - p r è s u s a n s , que l e D l a b y n n t h e étoi t bâti : je mets dix ans p o u r la c o n f t r u f t i o n . Mais un récit que fai t H é r o d o t e ( T h a l i a , 1. 3 . ) d é m e m i r a , peut-être , de que lques années cette c h r o n o l o g i e . A v a n t de le r a p p o r t e r , je crois devo i r d o n n e r les époques qu i m e f o n t douter ( f au t e de plus g i a n d e s c o n n o i t u n c e s ) , C a m b v f e fut v a : n q u e u r des E g y p t i e n s , l 'an S î 5 a v a n t ' j . C . ; il y avo i t d o n c 65 ans a u m o i n s , l o r l n u ' a é r o d o t e v in t en E g y p t e ; & voici ce q u e di t cet H i f t o r i e n : je parcourus la p la ine ou les deux a rmées avo ien t comba t tu ; el l^ é toi t couve r t e d ' o f l è m e n s h u m a i n s , entaffes par m o n c e a u x ; ceux des Prê t res é to i en t d 'un c ô t é , ceux des Egyp t i ens de l ' a u t r e , parce que les na ture ls du pays a v o i e n t çu f o i n de les féparer après le c o m b a t . Us

Page 91: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

. Origine

v o i t e n t r e r d a n s k p a r t i e f u p c r i c u r c , m a i s

l a l o u t e n a i n e , q u i c r o i t d e f t i n é e à l a Cé-

f l ' r e , c ' c s R o , s . n c t o i t h a b i t d c q u e p a r

e s P r ê t r e s & les I n i t i é s . C e l a b y r i n t h e

j 0 1 CA , , a q u a r a n t e l i e u e s d e M e m p h i s ,

d u c o r e d e la L y b i e ^ a u n o r d d u g r a n -

. ' a c d , c M œ r i s , & a u n o r d d u m a -

r a i s A c h e r u f i e , o u p e t i t l a c C a r o r . ( 3 1 )

r e m a r q u e r un fa i t q „ i ra'eût p a r u

p i e r r e ; ceux" des

ré . i . lo ienr a u . c o r . ^ ^ ^ a i , , ^ ^ ^ X o t n ' c cet te difference de lol idi té à l ' hab i tude q u ' o n t les

enfance ' V V Ï T ' ^ ^ d e " l u é n o n c e , ô. a 1 ufage ou l ou t les Egyp t i ens de '(Ter leurs e n f a n s la tête n u e &: rafée e x p o f i e

a u x a rdeurs du foleil . Cetce exp l i ca t ion , a j o W î ' n'1 a P a r u f a t i s f a i f an te ; ce pafTage tel q u ' o n j t r 0 U ï 8 ^ M- S a v a r y , fearb le f r o H v e r 9 n u e "

DU temps d ' H é r o d o t e . n i les Pe r fes . n H e s L V D l i e n s , n e n t e r r o i e n c , n i ne b r û l o i e m leurs m o m "

s * ^ 0 X t e .

r.,» j o u e m e n s ne f o i e n : ceux des gue r r i e r "

f .

k n ^ n ! ( i a r 0 t 1 - ' ' , u e n o u s P r o n o n ç o n s C a r o n , e n é toi t L f s > ' , P t i e " n e - ' S n , h ' : : N a U [ o n i e ' - . Celu i -c i

I e 1î111 P « u n e ba rque fu r ce lac

Page 92: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

de la Maçonnerie Adonh'iramhe. S 3

<]ui en b o r n o i t l ' e n t r é e . C ' é t o i t lui" le b o r d

ce l a c q u e les P i è t r e s j n g e o i e n t les a c -

t i o n s , & les a m e s d e s R o i s , en g r a n d e

c é r é m o n i e ( 3 2 ) ( d a n s ces p r e m i e r s t e m p s ) ,

n o u s d i t ( au l l i ) D i o d o r e ( / ) . L e s E g y p -

t i e n s é t o i e n t f o r t a t t a c h é s à l e u r s f o u v e -

r a i n s , l e d e u i l d e la m a i f o n r o y a l e é t o i c

o r d i n a i r e m e n t p o u r c h a q u e f a m i l l e , u n

deui l d o m e f t i q u C j q u e l ' o n t é m o i g n o i t p e n -

d a n t q u a r a n t e j o u r s , en p u b l i c , p a r d e s

h a b i t s d é c h i ' é s , &: d a n s le p a r t i c u l i e r , p a r

des a b f l i n e n c e s r i g o i i r c u f e s . C e d e u i l & l e s

j e û n e s é t o i e n t d i r i g é s p a r les P r ê t r e s ( 3 3 ) .

ou plutôt fur les eaux d 'un marais , n o m m e Acherujl&, qui avoic à-peu près trois quaits de lieue.

(32) Ces cé rémonies , ainfi que touces celles qui le faifoient en Egypte^ regaidoient les P r ê t r e s , & coûtoient des (bmmes immenfes ; o n leur don-woic un talent d ' a r g e n t , qui valoit alors mille écus, pour fimplemeiu embaumer le corps d'un Ro i . H.é~ rodote , t. z , 85. Diodore , 1 . 2 , p» 81.

( / ) ib id .

(33) D i o d o r e , voudra b ' en convenir avec m o î que les Prêtres auroienc dû lai (Ter la liberté , èc Thon \eur de ces abttinences aux Egyptiens , pu i f -qu'ils croient fi for t attachés à leurs Rois , qu'a leur m o r t , ils déchiroienc leurs habits. Mais peut-être éioit-ce les Prêtres qui fo jço ien t auflî tout ce m o n d e â paroî t re en lambeaux. Moyfe avoic confeivc encore cette max in: e . Voyez Levfr. 1 0 , à : la c inquante-Sxieme figure de la B ib l e , Nabad

k, A b i u d ,

Page 93: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

84 Origine L a durée de ce deuil étoit le temps que l 'on gardoi t le corps , dans le palais du dé fun t . Après les quaran te jours on appor-toit le mor t , conduit par les Prêtres & le peuple , au bord du lac Caron . Là une adcmbléc de Prê t res - Juges , vêtus d'une robe couleur p o u r p r e , & por tant au col u n e chaîne d'or , où pendoit un faphir , fur lcr]Uel étoit gravée une figure fans yeux , q u e l 'on difoit ê tre la vérité (g). Le pre-mier de ces Juges faifoic figne au convoi d 'a r rê ter , puis demandoit au chef des Pre^. très qui le c o n d u i f o i t , ce qu'il avoi t à dire , pou r ou contre le dé fun t . Celui que l'on in te r togeo ic , répondoit comme il croyoit devoir repondre ; après quoi le grand Juge fe l e v o i t , & demandoit à tous les affiftanSj s iis n avoient point d 'accufation prouvée , ; fa i re contre le mor t . Le peuple alors pou voi t fe p la indre . Se on l 'écoutoit . Sur cet aveu public , chaque J u g e lailloit tomber u n billet dans une urne , qui étoit au mi-lieu d e u x . Cela f a i t , le chef de tous les Pretres ) ouvroi t l 'urne ^ S: prononçoi t à

hau te voix la (entence, Lorfqu'elle étoit pro-noncée, reus unanimement excluoient le mort de la Icpulture , & les Prêtres annonçoient que fou ame ( 3 4 ) feroit à jamais er rante .

a

(g-) D ' o d o r e , l ib. 1 , f e f t . î .

(35) H e t o d o t e , liv. 2 , & plufîeuts Auteurs nous

&

Page 94: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

de. la Maçonntru Aàonhiramite. 3/ & fouftnroic des peines infinies'. Mais fi la fcntencc étoit à l 'avantage du défunt ^ on le paflbit dans la barque , & l'aflénibléc piioit les Dieux de le recevoir dans la compagnie des j u f t e s , & de l'afiocier à leur bonheur . Dès que le mor t étoit arr ivé de l 'autre côté du lac , des Prêtres c o u -verts d'un grand voi le , s'en emparoient , fie le portoient dans le tombeau qui lui étoit delLnc. A peine le corps étoit-il entré dans le labyr in the , que le deuil général fe chan-geoit en îa plus grande réjouiffance pu -blique. La perfualicn où étoit le peuple que le défunt alloit être admis au nombre des bienheureux , faifoi t porter l ' en thou-fialmc à l 'extrême ( il paroît qu 'on n'étoit pas plus chagrin lor lque le corps alloiï

(Vifent que les Egyptiens on t connu les premiers l ' i inmonal i té de l 'amc. Quelques-uns prétendent que par l ' âme des h o m m e s ils en t endo ien t leurs ouvrages , & qu'elle vivoit plus ou m o i n s , feloti ce que les h o m m e s avoient tait . L ' a m c des A f u o -nomes habi toi t le ciel , celle des Navigateurs ha-biioic les eaux , S:c, Les Pecfes , nous dit on , =' guroient le paflage de l ' ame au c ie l , par un " efcalier élevé , qui conduifoi t à fept portes difïé-=> rentes : la premiere croit de p lomb , la deuxie-

me d'étain j la t roif ieme d ' a i r a i n , la quat r ième » de f e r , la c inqu ième de b r o n z e , la fixieive

d ' a r g e n t , & la fept ieme d 'o r . Cela fignifioit les fept pianettes qu'il fallo it t raverfer : favoir :

=> Sa tu rne , V é n u s , J u p i t e r , M e r c u r e , Mars , la " L u n e , & le Soleil » .

H

Page 95: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

!5 Ortg înt a u s enfers ) . Riches , nob l e s , fe mêloi'cnE fans dif t indion , avec les pauvres & les artifans. La familiarité des di feours , l ' in-décence merae n ofi'enfoic jainais perlonne. X.cs femmes même oCclaves j ) en Egypte fc livioicnr a la joie la plus libre '& la plus lalcive. La profufion des Vins ( & par confecjuent ) , la débauche étoit fu r -prenante : les facrifices, les jeux de toutes elpeces, les illuminations qui décoroient des milliers de barc|ues qui voguoient fur les canaux du Nil } la muf ique , le c h a n t , la danle ; enfin , tout ce qui peut rendre une fete cclatante & complette^ étoit em-ployé par les Egyptiens , pour le retour du l aby r in the , ou la fê te des funérailles. Cet oubli des m œ u r s , & cette ivrefl'e publique croient ( comme on le voit ) dirigés par les plus grands fages de l a n d q u u é . Ces ts tes duroient quelquefois huit jours (36},-elles étoient t res-frequentes , n'étoient pas moms ridicules les unes que les au t r e s . Se ne le cédoient rien fu r ce qui regardoit les

(5S) V o y e z l a q u i n z i è m e l e t t r e d e M . Sava ' -y [ é c t i t e d u g r a n d - C a i r e ] il y dé ra i l l e les m œ u r s &: les o c c u p a t i o u s d e s E g y p t i e n n e s , a v e c la plus g r a n d e v é r i t é .

( j 6 ) M. l ' a b b é T c r r a f l o n A u t e u r d e la fidelle t r a d u c t i o n _ d e D i o d o r e d e S i c i l e , n o u s d i t qt ie ses E s t e s d u t o i e n t « j u e l q u e f ^ i s u n ms i i s .

Page 96: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

de la Maçonnerie Adonhiramhe. 87

e x c è s d u l i b e r t i n a g e . 11 ef l d i f f ic i le de d é c i -

d e r I ç l q u e i i e s o n t é t é les p l u s v i c i c u f e s , d a n s

q u e l t e m p s j & c h e z q u e l s p e u p l e s . H é r o -

d o t e , u n des p l u s a n c i e n s H i f t o r i e n S j q u i

a i t é t é in i t ié , a u x m y f t e r e s des E g y p t i e n s ,

& t é m o i n o c u l a i r e de l e u r s f ê t e s , n e

n o u s e n f a i t p a s u n e d e f e r i p t i o n b i e n a v a n -

t a g e u f e ( 3 7 ) , & n o u s m o n t r e , p a r l e s

p r é j u g é s d e Ton t e m p s , d o n t il e f t e f c l a v e ,

c o m b i e n les P r ê t r e s q u i e x i f t o i e n t a l o r s , &

q u i l ' o n t i n f t r u i t , é t o i e n t f a u x & o g u e i l -

l e u x . E n f i n , les m y f t e r e s d e B a c c h u s , a p -

p o r t é s e n G r e c e , a l i n f t a n t d e k u r n a i f -

(37I De toutes les parties de l 'Egypte , les peuples f e icndent en fottle à 2 tête D ane , à Bubaûe , une multi tude de bateaux voguent vers cette V;lle, jDans chaque b a r q u e , des muliciens accompagnent leur chanc avec les cymba :cs , & Je tambour de b a f q u e , des hommes jouent de la flûte , d 'autres

• chantent 8: bat tent des mains en cadence. O n s ' a n ê t e devant toutes les Villes qui fon t fur le pallage , & la mufique recommence . Les f e m m e : s ' abandonnan t à l'ivreOTc de la joie , agacen t , pac les propos les p'*« libres, celles qu'elles r encon t ren t ; chantent des airs l i be r t i n s , & exécutent des d a n -fes lafcives. Lor fqu 'on eft arr ivé à Bubaf te , o n i m m o l e pendant la folemnité , des v i f i imes i n n o m -brables , & l 'on boit plus de vin dans un j o u r , que dans tout le refte de l 'année ( excepté les autres Fêtes ) ; plus de fepe cent mille perfonnes s'y t rouvent réunies. M . Savary , qui rapporte ainil ce paflage , affure que l 'on fait encore aujourd 'hui toutes ces cérémonies , autour de* tombeaux des S s u t o n s , & devant les Eglifes Coptes,

H a

Page 97: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

S 8 Origine fàncc (38,) , ne font connus que pair les cxccs honteux , où l'on s'y livroic. Ces

(38) Po in t de na t ions dans le m o n d e , -qui aîenc oubl ié li tôt ce qu 'on leur e n f e i g n o i t , ou tjui aient eu la têie aulîî dure que les Egyptiens. O n fai t q u ' O l î r i s , puis M c r c u t e , leur appr i rent tous les Ar t s u t i les , & furtout celui de labourer la terre. E h bien ! Bacchus [ fils auflî de J u p i t e r ] apres avoi r fait la conquête des Indes [e l les n ' on t gue-res que trois mille lieues de tour ] , alla en Egypte , o ù il enfe igna l 'Agriculture , planta la vigne & f u t adoré, il punit feverement Pan thée [ tous ceux qui on t établi de nouveaux cuites on t agi a inf i ] , qui vouloi t s 'oppofer à ces folemnites. Il eft f o r t difficile de concilier le temps où vivoi t Bac-,chus, avec celui où le Prêtre Melampe vint en G r e c e . Arillee [ fili d 'Apol lon ] époufa Autonoé , fille de Cadmus [ V o y e z m o n premier C h a p i t r e ] ; Se M œ r i s , fille d'Ariftée , reçut Bacchus dans fes b r a s , à l ' inf tant que périt Sémélé, qui écoit en-ceinte de Bacchus. N e met tons que t rente ans pou r A u i o n o é , fille de Cadinus ; t rente ans pour M œ r i s , fille d ' A u t o n o é , &: quarante ans p o u r ' ^Bacchus , pour fes voyages , fes conquêtes & ré tabl i f îemenc de fes myf t e r e s , nous aurons cent ans à recirer j fur quinze cent dix - neuf ans [ t e m p s où je place C a d m u s ] , reftera raille qua-t re cent dix neuf an1; , Melampe eft venu en Grece vers l 'an 1380 avant J . C . 5 il n 'y avoit donc que crente-neut ans, tout au plus, que les myfteres étoient établis en Egypte , ou en T h r a c e [ l 'une eft en A f r i q u e , & l 'autre en Europe , dans la R o m a n i e , fu r les bo 'ds de l 'Arch ipe l ; il n 'y a que toute la M diterrance à rraverfei ] , lorfque les Grecs les co m u ent . O n voit que pour ne pas mett-e la chronologie en défaut , j 'oublie qu 'Agcnor , pere 4 e Cadmus , ne bâtit la ville de T y r , <jue i'ai^

Page 98: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

de la Maçonnerie Adonhiramite. ?i) f e t e s , nous d i k n t les H i f to r i cns , (c célë-broient par toutes lortes de débauches. Des f e m m e s , appellees Bacchantcs, vêtues de ;icaux de tigres3 toutes dcheveil'ées, te -nant des thy lies ( 5 9 ) 3 &• des torches en-flammées , poulloieiu des hurlemens effroya-b l e s , & profîtoieut de ces inftans de dé-mence , pour commettre mille aft ions im-pudiques & fanguinaires ('40). Ces ext rava-gances fc terminoient par le facnfice d un bouc , animal conlacié au Dieu inft i tutcur de ces orgies. Les fêtes de Pr iape , fils de Bacchus , celles de Pha l lu s , de M e r c u r e , de Saturne , n'ctoienc pas moins infâmes. C e n'étoit pas là les feules divinités cju'a-yoient les peuples de l 'antiquité ; ils ho-

J : j s avant J . C . ; & qu'Ariftf 'e , pere de M œ r i ' , . lut admis aux myfteres de Bacchus, p-u- Cacchus

Voyez ics articles de C a d m u i , ,d .MÎ.'tée , tic iiacclius , de M cens, & c . , dans la l'al>le.

(59) Bârcn , couvert de feuilles de vîgncs ôc de J îcne , terminé par une pomme de pin.

(4c), Les mêmes Auteurs qui eléccivenr les Bac-cîiaiia 'es, nous dilent q u ' O r p h é e , ayanc peidu Eurydice C'fon. épçufe ] eut beaucoup d'indifiérence m ur les femmes , ce qui fâcha tellement les Bac-chantes , qu'elles s'irritèrent contre lu i , & ^ I " i ' rent en nieces.Oblervons ici que ce même O r p h é e , oui apoôrta . auffi des tnyfteres en Grece . eioit contemporain ct-.i Prêtre Mélampe , pu.ifqu Ari ( le |» gendie de Cadiiiu*. employa tous les raoyeiis; r o u t lêduite Em'id.çe, l'a feranje .

H 5'

Page 99: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

ijo Origine noroicnt encore > par les mêmes e x c è s , Vénus , Coryt to , Perfica , Preraa , Per-tunda , Lubcntic , Volnpie , SAC. Minerve même 3 que l'on regardoit comme Décile de la SagcfTe , avoir une fcie il Sais, que l ' o a célébroir avec beaucoup d 'éc la t , mais avec encore plus de licence (a) Il ne faut pas oublier les Tubi luf l r ies , en l 'honneur de Vulcain , dont les facrifices confldoient à jeter des animaux vivans dans le feu. Les oracles cruels de Saturne exigèrent en même-temps des v idimes humaines ; & les fou-verains les plus intrépides, ne balancèrent point à faire égorger leurs f u j e t s , leurs amis , & leurs propres enfans. Ce qui étonne , c'cft que tous ces cultes , aufll ridicules que criminels , étoient ordonnes & dirigés par des Prêtres ( 41 ) ou Prê-

( i î ) Voyez HcTiode, H o m e r e , Virgile j H y -g ius , 6:r .

(41) A T y r , dit Ph i lon d e B i b l o s , d'apres San-chonia ton , 5: à Carthage . dit M. Roî l in , d 'apris P h i l o n , Quint-Curce & Plutarque , c'étoit la cou-t u m e , dans les grandes ca lamités , que les Rois i m m o U f f ï a t leurs fils. Les Phéniciens , les Ca-n a n é e n s , les Ifraëlices m ê m e s , b rû lo ien t inhu-m a i n e m e n t leurs e n f a n s , ou ceux qu'ils ache-to ient . Hé rodo t e [ lib. 7 , cap. 1 6 7 . ] qui dans fes récits ftirpafTe tsus les Hi l to r i ens , nous afTu-r e a t que pendant la bataille [ elle dura depuis le «Sida jufqu'au f o i r ] que Q H o a , tyran de Syra-

Page 100: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

de la Maçonnerie Adonhiramite.

trefles ; & que le Philofophe humain SC j n f l e , q u i s ' é l e v o i c c o n t r e de pare i l les ,

a b f u r d i te s , (!roit a c c u f e d ' i r r é v é r e n c e e n v e r s

les D i e u x , & puni comme impie,, Cicéron qui defiroic ardemment que es

myflerts de la bonne Déeffc redevmiïen: auffi auguftes , & auPTi p u r e s que? 1 idée que lui en donnoient les écrits de Platon , i céron {42) dans fes loix , fe déclare to r t e -ment contre toutes ce- horreurs , que on célébroit la n u i t . appellees facnfices noctur-nes. Deux cent ans après Cicéron, Adr ien , qui , par une foiblelTe indigne d'un Empe-r e u r , tel que l u i , fir élever des temples au jeune Antinous, lui donna des Prêtres , des Prophètes 3 un oracle ; Adrien meme crut devoir remédier aux abus des ir.yfteres.

•eufe , livra aux Carthaginois , le général d e

derniers, nommé Amdcar, ne cefla e ' ' 1 aux Dieux . de< hom '.es nue vivms, a ui g-ana nombre. C e l a n'empêcha, pas, comme on peur le penfer, les Caahaginon. d erre v a ; n " s -telles aboniinations. |e laiffe a )uger d- la & de la vertu des lJiêtres.

(42) Cicéron ell né a A r p î n c , en T o f c a n e . l an

, 0 6 a v a n t J . C . ; il p a r o . t ^ dP ^ s

d e v i n g t e m q a n s , l o r f q u il v i n t a A t h e n e s , d a n s l aque l le V i l l e , il n e r e f t a que d e u x a n s , p o c c u p é à d e v e n i r l e r i v a l d e s g - n d s O r a t e u r s q a ^ paf feE i o n t e m p s d a n s les n ' 1 1 5 ° " ^ f ance d-S m y f t e r e s . II_ m o u r u t age de foixantg

^•çissïns, cjuauiaîS-EtQis avafti J .

Page 101: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

9* Origine fie pludeurs régleaiens relatifs à leur cifîc-bracioa j mais connnc de Icnibiablcs er-reurs ne peuvent le corriger , Théodore en ordonna l'extiniSion totale.

Sans doute y en fc lailîanr éblouir par î 'appateij pompeux des ni y fie tes , par les Sciences profondes cjtie l'on y enfeignoit , par les cérémonies impolantes , même pour celui qui les occafionne ; enfin , par la mo-rale que chaque Initié devoit mettre dans les actions , on a pu s 'enthoufialmer pour ces pratiques plus fingulieres que religiçufes. iVIais lorfqu'on fe rappellera les abus ( hon-tcuj: pour la raifon ) auxquels les myfteres ont donne l ieu; qui ls n 'ont été inftitués que par 1 orgueil & la cupidité, & tou-jours aux dépens de la t ranquil l i té , & de la bonne-foi des peup les ; on conviendra , lans peine , que quand ils auroient eu réel-lement pour but de rendre hommage air

Créateur de 1 univers (45) j ils auroient e n -• —

(43) L 'opinion cjae l 'univers ne s'eft pas f o r m -par hafard , & fans une intelligence qui le gou-verne dans toutes fes révo lu t ions , e(l très-an-c iennc : l 'Auteur en eft i n c o n n u ; les P o ë r e s , les i lulo opnes la t iennent des anciens Légiflateurs & Théologiens . La créance en eft établie f e r m e m e n t n o n feulement dans la t radi t ion & dans I'efpris riu vu lga i re , mais encore dans les myfteres Se dans les offices lactés de la religion . tant parmi les Orccs , que parmi les Barbares : elle eft reDan-

MJrh t0Ut? ^ Kne' FiLLtdriue> dm*, d'p if

Page 102: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

de la Mafonnirie Adonhiramite. 9? corc été vicicus ; pui tqu ' ih ne conigcoient pas les hommes de leurs e r r eu r s , & qu 'on ne pouvoir y prétendre , fans le connwiie-ment des Piètres . Il paioît plus fimple de croire que l 'Être tout parfait , moteur & eonfervateur de1; mondes éi des aftres qui roulent , feroblent fe perdre dans j ' im-raenlité de l'efpace , n a jamais exige de ces faux Mimflres de pareils h o n n e u r s , auffi futiles que v a i n s , 8r que tout morte l fcnfîble & jufte a pu lui offrir en tout t emps , & dans tous les lieux , fes voeux &; fa reconnoilTarcc. Ainfi , maigre le tef-pefl que l'on a pu avoir pour les rayfleres, n'ayons pas l ' inconféqucnce d ailurer , par une fuite de conjeélures peu vraisemblables., qu'ils étoîenc auffi augufîcs que divins . difons plutôt que la foibleflé qui maîtr ife le aenre , qui poire les hommes à s'enthqufiafnicr pour les erreurs qu'ils s ' in-culquent f ccclUvemeni, en s 'apprenant à balbutier des m o t s ; qui les a fait s'enrre-g o r g e r , pour maintenir chacun f a r des au-tels0, leurs idoles , plus ou moins ridicules, plus ou moins monf tmeufes , qui les a en-gagés à faire boire la cigiie au iage Socrate , pour le punir de fon incrédulité envers leurs faux Dieux ; difons plutôt que cet te foiblefle , q u i , chez les Eleuthes , fait ten-dre les honneurs divms au grand L a m a , S r chez les T u r c s , regarder Mahomet comme un inlpité de Dieu ; q u i , dans les Indes 5

Page 103: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

?4 Origine fa i t révérer le fanacifrae cruel & infenrc des Bramines , des Bonzes , des Ta lapo ins , & les excès honteux des Sautons 3 chez les Mahometans ; dilpns plutôt enfin que c'efl-cette f-oibleffe qui a fait naître cette crandc vénération pour les myfteres. C'étoit ce qu'i l y avoit de plus merveilleux & de plus împofanc pour ce temps-là ; le Philofophe y defîroit ce qui n 'y droit pas , & les autres çroyoïent y voir ce qui n'y avoi t jamais été.

Page 104: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

ic la. Maçonnerie Adonhirainîte. cjJ

4«=3te> 1.4^

C H A P I T R E V .

Sciences que po(fédoient les Mirnjlres des myjleres.

CZIE q u ' o n enfeignoi t dans les g rands myllercs ( nous diienc S t r o m a t e , 1. 3 , 8£ M . C o u i t de Gcbelin ) , concernoi t l ' u n i -vers ( a ) , c ' é t o i t l a fin, le comble de toutes les i n f t r u â i o n s ; on y voit les chofes telles qu'elles fon t ; on y env i f age la n a t u r e Se fes ouvrages . . , . Cela peut avoir é t é , mais dans quel t e m p s , & quelles en f o n t les preuves \ Les Egypt iens ont connu & c u l -tivé les Sciences & les Arts ; r ien n 'e f t plus v r a i , rien n 'eft plus a u t h e n t i q u e : eu font- i l s les inventeurs , o u les tenoieut- i ls de quelques aut res peuples ? C'ef t ce que n o u s n 'avons jamais lu , & c o n f é q u c m m e n t ce que nous ne faurons jamais : c o n t e n t o n s -nons donc de démon t r e r ici la m a u v a i f e - f o i & la créduli té i gnoran te des premiers P h i -lo lophes qui on t é c r i t , & p rouvons , par

(al Voyez la cinquième répo-nfe du grade d'ap-p t s i u i f , dans le Recueil précieux 2e la Maçonner ie .

Page 105: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

$6 Origine l 'Hif toire même , que (i nou1; n'avions cn« core (bus les yeux ces pyramMes ccon-nai i tes , ces colonnes a ces obélifejucs , ces fphinxs , & ces temples ruinés , que l'on rencontre à chaque p a s , en parcourant l 'Egypte moderne ( t ) , nous ferions en droit tic douter que les Egyptiens aient feulement connu l 'Arch i t e f tu re , tant les récits & les aflertions des Hiftfariens font exagérés & ridicules. L e plus déshonorant pour la raifon & pour les lettres ^ c'cft cjue les anciens ne font pas les feuls aux-quels on puilTe faire ces reproches.

Jofephe , contre Apion ( i ) , l 'abbé Ba-nier , & mille autres , nous difent que dans les temps les plus réculés ^ in^me avant ie dé luge , les Chaldéens avoient eu loin de conferver par des inferiptions publiques3 Se par d'autres monu tnens , le fbuvenir de tout ce qui s'etoir paiTé ; & de faire écrire ces annales par les plus fages de la nation.

( i ) T o u s les voyageurs s 'accordent aiîez Cue cette vérité.

f i l Apion , Egyptien , ennemi des J u i f s , Gram-mair ien Giec ou Alexandr in , Auteur d 'une hif-toire lar l 'Egyp te , floriflbic l 'an 40 J e Jefùs-Chri l l : il vint à R o m e , fous Caligula , E m p e -reur , l 'an 3 7. Flavius Jofeph , Ju i f de race facer-dotale , né l 'an 37 de J . C . , floriUbic fous N é r o n & V e f p i f i e n , c ' e f t -à -d i re , depuis l 'an S j , où' il y i n t à R o m e . jufcjue vers l ' an So de j . C .

Ptolome'e

Page 106: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

de la Maçonnerie Adonhiramite. ^ 97

P t p I o i i K c d û ^ u e X i x u t r u s ( 5 ) c j u o n i m a -

g i n e éc rc N o é , d e p o f a d a n s l a v i l l e d e

S i p p H a i a ^ des méiTio i res c|u il a v o i t c o m p o -

fes a v a n t l e d e l u d e 1 c e s m é m o i r e s F u i e n t

c a c h é s f o u s t e r r e , d a n s la v i l l e d u S o l e i l

{ S i p p h a r a ) , l ' a b b é B a n i e r , c o n t i n u e &:

di t q u ' i l n ' e f t p a s d o u t e u x q u ' A l o r u s , p r e -

m i e r ro i des C . h a l d e e n s , Toit A d a i i i , 3^ Xi—

x u ' i u s , d i x i è m e R o i , Toit N o e . C o m m e

d a n s l ' f d i f l o i r e f a b u l e u f e d e s C h a l d e e n s ,

r n p p o r t é e d a n s l a c h r o n o l o g i e d u S y n c e l l e

( 4 ) . il e f t d i t q u e f o u s ce d e r n i e r R o i , i l

a r r i v a u n d é l u g e , q u i d e t r u i f i t le g e n r e

h u m a i n & : q u e C r o n o s ( S a t u r n e ) ( 5 )

Voyez le premier Chapi t re ,

[4] Syncelîe ell un n o m que Ton donnoîc a^uiî h o m m e , placé aup ès d 'un p a t r i a r c h e , pour erre témoin de Tes actions. Le n o m de celui-ci^ eft Georges : il vivoii dans 1̂ h m i i t n j e fiec:e : il a éciit une c h r o n o g r a r h i e , ci après la chronique à Eu-febe , évêque de Céfarée , mor t e a 338. Eufebe avoit eu pour guide F o r p h y r e , & Jules Af r i ca in , HiOorien Chretien du trorl ieme f icelé; Jules étoic redsv ble de Tes ouvrages à Thiftoire Phénic ienne de Sanchonia thon , que P'-ilon de b i b l o s , more au commencemen t du deuxième liecle , avoit ira." duite en grec. Voyez le premier Chapitre .

[5] L'abbé Banie : [ t . p r e m i e r , pag. 15^ ] die nue Saturne , felon l 'opinion la plus c o m m u n e , vlvoit du te m pu d 'Abraham , vers i'an du m o n d e z o ^ j , d ix-neuf cent Quatorze ans ayant J . î »urs il nous dit après que Sarurne régna envi-

Page 107: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

$3 Origine apparut en fongc a X i x u t r u s , c^ui lu» Ordonna d'écrire l'origine , l 'Hif toire , & la fin de toutes chofes , & de cacher fous rcrre ces mémoires. O n conclud d e - l à , tjue l 'Hif toire du monde fu t écrite & con-fcrvée pour inftrui tc les defcendans de N o é .

Au lever de là canicule , rapporte Dio^ dore ( dans for, Hiftûire ) , le Nil rompit fes digues , & fe déborda d'une manière Ci f u i i e u l e , qu'il fubiiiergea piefque toute 1 Egypte , & (ur-tout cette partie , dont Prométhée ctoit gouverneur : de forte que peu d hommes échappèrent de ce déluge. L'impétuofité de ce fleuve lui fit donner le nom d'Aigle « ; chaque année ( dit M. Cour t m de Gebel in , p. 5 2 4 ) le Nil couvroit de ^ fes eaux les campagnes des Egyptiens : il « ne faifoit qu'une Vafte mer de ces f e r -33 tiles plaines, que le laboureur avoit enw 3> bellies avec tant de foins. Quelles ne =3 durent pas être fa furprife & fa dou leu r , M la premiere fois qu'il fe vit expofé à " une inonda t ion , q u i , pa r - tou t ailleurs , » auroit traîné à fa fui te la famine Se x la défolation. Tandis que Promethée

r o n f ô i x a m e - d e u x ans ; qu ' i l a c o m m e n c e mi l le nui t cent qua ran t e -deux ans a v a n t J . C . , l ' an dii m o n d e ziSx , & qu'il eft m o r t l 'ai l 2 2 1 4 , qucl-pi ie temps a v a n t I n a c h u s . V o v e j m a v i n e t - u o i » h e m é noçe du Chap i t r e d e r n i e r .

Page 108: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

de la Maçonnerie Adonhiramhc. <j$ ?' ( continue-t-il ) chaugéoie la face 4e s» 1 Egypte j qu'i l faifoit naître des moiiïbus » & des peuples dans des lieux , jufqu 'a lors o' arides & (auvages ( 6 ) . Le N i l , au m q -

ment de la canicule , vient couvrir toute >» la contrée , & femble renverfer tous (es » t ravaux : P romé thée efl: obligé de s ' en-» fuir fu r les mon tagnes ; Jupiter l ' a t t a -»' elle au mont Caucafe ; un aigle ( d ' au -» très difent un vautour ) ronge ' fon cœur

( la fable dit fon foie ) ; & cet aigle, s'écrie » M. Cour t de Gebelin , efl le fleuve; fon si cœur efl ces campagnes , pour lefquelles 33 il s eft facr i f ie , ou il avoit mis tous fes

fo ins , qui avoient reçu toutes fes avances M pour être en culture 33.

Il explique en fuite le mont Caucafe j en difant qu'il lignifie une mon tagne , & con-clud que cette mon tagne n'elt autre que Jes deux monts Caf l îus , dont l 'un ( dit-il ) fervoit de b o r n e , entre l 'Egypte & la P a -leftine ; & l 'autre entre la Paleftine &: la Syr ie ; ainfr M. Cour t de Gebe l i n , pour

[6 ] O n voit à préfenc tjue ce n'efl: plus O f f r i s , M e r c u r e , Efcu lape , fils de Mènes , premier R o î tVEgypce , qui empêcherent 'es Egyptiens de fe m a n g e r , & qui leur apprirent les A n s : c'eft P r a -wéthée. Mais pour autorifer M- Cour t de Gebelin , je ne trouve gueres que le Poë te Elchyle , qu i nous dit que Prométhée fut un Prince qui inventa les Sciences & les Arts. C'eft l 'abbé Banier qu i WHs rapporte ce paffàge , pag, i s û .

I 2,

Page 109: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

l o o Origine

e x p l i q u e r p a r d e s a l l é g o r i e s 1 H i f t o i r e , f a -

b u k - u f e de P r o m é t h c e , v e i n q u e I E g y p t e

a ie é t é h a b i t é e & c u l t i v é e a v a n t q u e ie N i l

e x i f t â t , o u t o u t a u m o i n s f c d é b o r d â t .

Q u ' é t o i t d o n c l ' E g y p t e î o ù il n e pie lit

j a m a i s ; q u i n ' a d ' a u t r e e a u q u e c e l l e c.u

N i l , q u i n ' e f t f e r t i l i l e e q u e p a r le d é b o r -

d e m e n t de ce fleuve ? V o i l à o u n o u s m e n é

l a p a i l l o n de f a i r e u n f y f t ê m e , & d e v o u -

l o i r j u g e r des c h o f e s q u i fe f o n t p a l - é e s

d e s m i l l i e r s d ' a n n é e s a v a n t n o u s , S: f u r

l e f q u e l l e s n o u s n ' a v o n s a u c u n e p r e u v e ( 7 ) .

r , l Bocliart [ M i n i f t r e Procédant dans le d x-fept'ieme ficclc ) veut abColuMient que Promethee fo i t V a g o g , (Jon- parle l 'Ecr i ture-Sa ,n te . ; Pour m o i , j 'avoue que ie ne counois Promeihee que par la F i b l e En lii'aut 1- déluge c l n m c i . u ; de Deuca l ion , R c : de Ta- U l ie . on apprend ^ue P rométbée étoi> pere Deucalion , que ce derme.r eut un fils, n o m m é Amphclyon, qui régna a Arîlêncs I j i 3 a " s avant J . C . Amli quand 1 r o -m é t h é e , grahd-pere d ' A m p h i a y o n , auroi t règne cent ans a v a n t , c'eût été l 'an du m o n d e 2 3 2 t » mille lîx cent vingt-trois av^nt J . C. A cette épo-que . il V avoir long- temps que l 'Egypte etoit 1m-bi-ée, pui q . 'Ab;abaoi y étoit venu ! au du m o n d e 2 0 8 4 , d-ux cent quat re-v ingt -d ix- 'ep t ans avan t P roméihée . Pluûeurs Aureu s prétendent enrore que cerre Fabie de Deucal ion & de Promethce cil fondée fur I H i f t o i r e ; voici ce qu'ils rapportent : » L'an 15co a v a n t . J . C. Deucalion ( fils de Pro-» mcchée ) regnant en TheflTalie . le cours du fleuve

Pénée fut arrêré par un t remblement de terre , a v i'erçdrou ou çç fleuve grofiu fes eaux de (juairg

Page 110: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

de la Mafonncrie Adonhiramite. loi Eofîn , M. Cour t de Gebclin nous affure cjiic Mercure efl l ' inventeur de l 'aftronomie ( Cal. p. 90. ). Les Egyptien» ^ nous dit-il ( p. )8 . )> connurent de très-bonne heure la divilion des j ou r s , en douze parties égaies 5 & ils les défignoient dans leurs allégories , par r e m b l e m e d u Cynocephale.Puis ( p . r p . ) les Egyptiens ont inventé Ja divifion des jours , en douze parties égales. Diodoie ( 1. j , ch. 10 . ) affure que les Babyloniens divilbient le jour en douze parties égales ; que chez les Egypt iens , Saturne découvrit par l'ailiduité de fes obfe rva t ions , le cours du folei! , de la lune & des affres. Philon . Jofephe j & plufieurs au t r e s , prétendent que la divifion du temps en fept jours , écoitconnue de tousles peuples, & étoit auiîî-ancienne que le monde ( pag. 87. ). Les Egyptiens comprcrent les jours depuis u n , julqu 'à trente ; tel étoit leur calendrier ( p . 8 8 , ) . Les Egyptiens comptoient par iemai.nc de fept j ou r s , & par disaine 3.. ce. qui faifoit trente-fix divifions par an ^ à chacune defquellcs préfidoit im génie , n o m -mé Décan. Les Egyptiens ( p, 90 . ) appel-

» a u t r e s fe d é c h a r g e d a n s l a m e r . ! l t o m b a , c c t t s -

* a n c i e l i n e p l u i e h a b o n d a n t e , <]ue t o u t e 1 1

» T h e f f i i l i e f u t i n o n d é e . D e u c a l i o n l e f a t i v a f u r

« le m o n t P a r n a f f e " . T o u t c - l a n e m e f e m b l e p a i

e x p l i q u e r l ' h i l L o j i c d e P r o m c t l s é e e n E g y p t e .

I l

Page 111: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

?.0! Origine loient le premier mois & le premier jour de ce mois , that, nom de Mercure , qui ligniiie fignal, & crainte qu'on ne l 'oublie, M . Court de Gcbclin , nous répète , à la page 1 S 5 , que les Egypt iens , qui avoienc divife leur pays en trente-Cx1 Nomes ou Gouverneroens, diviferent également Tannec en trente-(ix portions égales, de dix jours chacune ( ils avoient vraifeniblabjemenj; déjà oublié les fept jours ) , & ils mirent chacune de ces port ions, fous la proteélion, d'une Divinité particulière, qu'on appellok Drcan , ûgnide Infpeôieur, Obfervatcur. Chaque mois étoit fous la prptedion de trois Décans. Le premier Décan , du figne du lion , s'appelloit Kharknoamis ou Kholh-noubis : il eft repréfenté (8) par une tête humaine , à fept rayons, avec une grande queue de feorpion , & le figne du fagit-taire fous le menton. Au-dcflous de cette

1 (8) Dans l 'antiquité expliquée çia pere Monc-faucon . il y a ( dit M. Ccu.rt de Gebelin , ( Cal. p 4 0 ) un, almaiiach Egyp t i en , en douze c o l o n n e s , ç o n t e n a n t chacune le n o m de chaque m o i s , le r . o m b i e des jours & leur longueur , ainlî que celle des nuits ; le figne dans lequel le foleil fe t r ouve , k s fêtes, les facrifices, &r . Cela efl v r a i : mais de quel temps efi cer a lmanaçh ! Ce n 'eft fûrement pas du temps d ' O f y m a n d i a s , ainfi que M. Cour t de Gebelin para î t le croire , V o y t z m o n premier C h a p i t r e , &: ma onzième no te de l 'Expol î t ion d ï ï ? S Ï K e ,

Page 112: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

delà. Maçonnerie Adonklramitc. 10$ tctc c(l ,1c nom de lao, fuivi du mot Anok ^ gui avec le nom du Décan, font cette int-cription ( je fuis lao.) , c'eft-à dire Jehovah > ou le Dieu Kkoklnoubis. (9).

Il ctoit irapoflible ( dit toujours M , Cour t de Gcbelin ) que les premiers peuples qui découvrirent le cours du folcil , dans le ï .odiaque, ne fîxaflent pas leurs années., foit au Iblftice d'été ou d 'h iver , ou à l 'c-quinoxe de l 'automne ou du printemps de leur climat. Quel le raifon auroient-ils eu pour prendre une autre époque : Les Egyp-tiens croyoient que l'univers avoit été créé à l 'équinoxe d 'automne , où commence la lune de Septembre ( pag. 180. )• L 'année Egyptienne commençoit a la lune d 'Août ( pag. 181, ) , par T h o t , nom de Mercure . Ênfuite Of i r i s , I l l s , Vulcain , ou le bon Principe, Typhon , H o r u s , Pan , Agatho,-'démon, N e p h t y s , A m m o n , Athyr ou Vénus , Plarpocrate & H o m s , ou les

( 9 ) O n v i e n t d e l i r e p l u s h a u t q u e les E g y p -

t i e n s c o m p t o i e n t p a r d i x j o i n s . T r e n t e fix f o i s d i x

f o n t t r o i s c e n t f o i x a m e , n o m b r e q u e je p t i e d e

r e t e n i r , e n o b f e r v a n t q u ' i l f a i l o i t a l o r s q u e l ' E g y p t e

f u t u n e P r o v i n c e c o n f i d c r a b l e , p o u r ê t r e p a r t a g é e ,

e n t r e n t e - f i x G o u v e r n t m c n s . O n p e u t v o i r e n

n i c i u e t e m p s q u e les. E g y p t i e n s a v o i e n t d é j à b e a u -

c o u p d e D i v i n i t é s , p u i f q u ' o n v i e n t d ' e n c o m p t e r

t r e n t e . f i x d e p a r t i c u l i è r e s p o u t les j o u r s . N o u s a p -

p r e n o n s à la p a g e 1 8 7 , q u e K h n c u b i s e f t u n r n o c

E g y p t i e n , q u i l i g n i f i e o r & : d o n t o n a. f a i t

A n u b i s , g a r d i e n d e s P o r s e s cé le i . t ç s .

Page 113: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

Ï 0 4 Origine Gémeaux, A la page 179 , M. Cour t de Gebeliu nous avoic dit c]ue Mercure ( ou Anubis à tête de chien ) prélîdoic à la lune de J u i n , au (igne du cancer. Ofiris ^ qu 'on dir être le Jupiter des Egyptiens , prélîdoic à la lune de Juillet , au ligne du lion : le lion dev in t , pat la fuite , l 'emblème de l'inondation du N i l ; c'eft pour cela, dit-on ( (ilon l u i ) , que dans les hiéioglyphes des E g y p t i e n s o n voyoit des perfonnages à tête de l ion , qui tenoient des vafes remplis d'eau du Nil. I f i s , femme d 'Ol i -ris & fymbole de la nature féconde , pré-lîdoit à la lune d 'Août ( apparemment que JVîercurc avoit cédé fa place ) , au ligne de la Vierge. De ces deux lignes ( le lion & la vierge ) les Egyptiens formèrent le fphynx , moitié femme & moitié lion , emblème de l ' inondation du Nil . Vulcain , Dieu du feu.j ou le bon principe 3 préli-dok à la lune de Septembre : T y p h o n , le mauvais principe , prélidoit à la lune d 'Oc-t o b r e , au ligne du feorpion. H o u i s , pré-lîdoit à la lune de N o v e m b r e , au ligne du fagittaire , moitié homme moitié cheval. Pa,n ( q u i lignifie t o u t , ou le Sei-gneur ) étoit le Dieu des campagnes , qui étoit tout , tandis que les Villes n'étoient encore rien ( 1 0 ) ^ prélidoit à la lune de

UOj Par cstie maniéré de la cam,-pague étoit touc,. tandis ijue les villes n ' é to iem rien.

Page 114: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

de la Maeonnerie yldonjiiramite. I O J

D é c e m b r e , ( o u s l e figne d u c a p r i c o r n e .

P a n é t o i r r e p r é f e n t é a v e c des c o r n e s , d e s

p i e d s & u n e b a r b e d e b o u c . C e f i g n e e t o i t

t r è s b i e n c h o i f i ( d i t M . C o u r t d e G e b e l i n ,

p a g e 1 8 1 ) p o u r l e m o i s d e D é c e m b r e ,

p a r c e q u ' a l o r s a u f o l f t i c e d ' h i v e r , l e f o l e i l

r e m o n t e a u h a u t d e s c i e u x , f e m b l a b l c à

l a c h e v r e q u i e f e a l a d e t o u j o u r s . A g a t h o -

d é m o n ( le b o n g é n i e ) d é f i g n é p a r le c a -

n o p e , o u p a r ce v a f e q u e le v e r f e a u t i e n t

d a n s Ces m a i n s , p r é û d o i t à la l u n e d e

J a n v i e r ( i l ) . N e p h t y f e , D é c i l e d e s f r o n -

t i è r e s m a r i t i m e s ( i z ) , p r c l i d o i t a u m o i s

d e F é v r i e r , a u figne d e s p o h l o n s : J u p i t e r

>1 fcmbleroi t que les h o m m e s connoi f lo ien t l ' avan-tage de la campagne (ur les v i l les , avoient tous les outils néceffaires pouf l 'Agr ic t ihure , étoient c o n -venu: d 'adorer les mêmes D i e u x , poffèdoient enfin une partie de l ' A l l r o n o m i e , avant que de vivre en fociété.

( n ) Le douze de cette l u n e , qui répond au (îx de Janv ie r ( dit M. Cour t de Gebelin , p. I Î I ) , les Prêtres al loieiu puiler de l 'eau . (oit à la m e r ou dans le N i l , & venoient la verfer dans les temples. Les Chrét iens or ientaux o n t confcj ^c cet ufage d'aller puifer de l'eau à minu i t , !e fix de J a n v i e r , en m é m o i r e de ce que J , C fur fcapeifé ce j o u r - l à , & de ce que par ce bap t ême , il purifia les eaux ; ils confervent cette eau jiiTqu'à l 'année fuivante , où elle fait plaçe à d 'autre .

( I l ) O n conncUToit donc la mar ine a l o r s , OU souc au moins le prix de ces f ron t iè res .

Page 115: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

' J O r i g i n e à tête de bé l ie r , pre'fîdoit à /a lune de Mars ' lous le bélier. V é n u s , ou A t h y r , préfi-doit a la June d ' A v r i l , (bus Je fîcrne SE l ' emblème du taureau. H o r u s & H a r p o -crate enfans gémeaux d'Ifis , préfîdojenc a la lune de Mai , au figne des gémeaux. Enfin , JM. C o u r t de Gebclin ( Ca lendr ie r ) , 1 abbe Pluche ( %<f tac le de la Na tu re ) de V ignoles ( n ) ( Chronologie de l 'Hil loire-Saime ) , nous difent avec la plus grande all u ran ce , qu 'avant le déluge les années n avoient que trois cent foixante jours , pa rce que le foleil ne quittoit pas J'équa-teur , & que Taxe de la terre étoit paral-

a c e l u l d l 1 foleil (14 ) , M. Cour t de

( 1 3 ) A n t o i n e P l u c h e , n é à R e i m s l ' à n i s g s ' S o n S p e û a c l e d e l a N a t u r e f e r o j ê

p e u t - e c t e l e l i v r e l e p l u s r e c o r a m a n d a f a l e & l e

p l u s i n f t r u û i f p o u r l e s j e u n e s g e n s , fi l ' o n e n t i r o i c

q u e l q u e s e r r e u r s , & q u e l q u f s a i T . r t i o n s f a u f f e

^ I p h o n . e d e V i g n o l e s , „ é e n L a n g u e d o c

î ' C a l v i n i l l e , m o r t à B e r l i n f a n i 7 4 4 f u t u n

S&US?'dn **.** ( 1 4 ) C o i i i m e n t d e s h o m m e s i n f t r u i t s , q u i é c r i

v e n t p o u r é c l a i r e r l e s a u t r e s , o f e n t - i l ' s 1 L 4 d e

t e l l e s a l T e m o n s ! Q u e l l e s c c n f é q u e n c e s n e p e u t - o n

p a s t i r e r d e c e s p a r t a g e s ! L a p r e m i e r e q u i s - o f f r e

n a m r c l l e m e n t , e f t d e j u g e r q u e c e t t e p u i f l i n c e fi

f a g e , q u i e n t r e t i e n t c e t a c c o r d p a r f a i t , c e t t e l m -

S ' X s a t l m I P b l e . d a n s ' e m o u v e m e n t d e s c o r p s

' a v 0 I C m a i « " W « t u n i v e r s , & p j . - o f i t a

Page 116: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

'<r u . Maçonnent Ad-onhiramite. io-y Vebelm ajoute que ceux qui fu jvécuren t a ce boulevcrfement généra l . ne durent pas lentu- de long-temps la néceffité de perfec-tionner cette année de trois cent foixante jours ; que quand ils l 'auroient apperçue • S. T n o y e n s propres à y parvenir leur au -roieiu totalement manqués ; ainfi que l 'an-née n eut encore pendant quelques fiecles que trois cent foixante jours. Puis la p a r é lu,vante 0 _ 6 ) il d i c g , , c c u x

1 k_

parerent la perte de l'ancien monde , ac -coutumes a cette année de trois cent foixante J O U I S 3 ne tardèrent pas a s'appercevoir ^ue ce calcul ne s'accordoit pas avec le mouvement des aftres ; que cette décou-verte ne prit echapper aux Egyptiens 5 a t -tendu que 1 inondation du Nil & le lever du brillant Sirius 3 ou de la C a n i c u l e , revenoient toujours à la même époque saccordoient avec le cours du foleil & non avec l 'année de trois cent foixante ;

I h e / f C r é a t l , r " p o u r l e s P l , n i r & retou-•„r f o n o u " a g e . N o t r e a m o u r - p r o p r e va j u f q u a croire que tous ces globes imraen fe s , nu i

î àii-delTus de r o s rêtes, fon t tous faits pour de foil,les co.npofés de cette m a t i è r e , Tels que nous > don t la maffe entiere n 'ef t qu'un point dans 1 étendue. N o u s f e m m e s àffez audacieux pour nous DerflL-l^r • , t U U L

cr i s , un de n o s wuo xwiiiuics au

nous perfuacier qu'Un de nos

i Z a f f i i r - f 0 r C e , l ' B Y e " e t n e l • ' i — b l e l a f o r m ' 7 r 1 3 " 8 ^ k p l ? " S<: r o r a r s d e a to iu ie de fa p ropre Yolonçé,

Page 117: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

l o s Origine . , & qu'enfin les cinq jours furent mis a la Cuite des douze mois. Deux Savans le (out accordés ( cont inue M . Cour t de Gcbelin ) au fnjet des connoiliances s lbonomi ' iues des Chinois , dès le commencement de leur empire ( de Vignoles & Préret ) ( 1 5 )• lis ont avancé ( Bibliocheque germanique , 1. 1 4 , p. ' 4 1 ; &; Mémoires des Infcript . t . 29 , i n - I i . ) que depuis Yao , ou depuis quat re mille ans ( l i î ) , 1 année civile a t o u -jours été la m ê m e potir l'elVentiel; & que les changemens qu 'on a faits de temps en temps à ton calendrier , n ont eu pour oojet que de ramener au jour vrai les nouvelles lunes. O u t r e l 'année civi le , qui etoit lu -naire , les Chinois eurent 3 dès le _ temps d 'Yao j une année af l ronomique ou lo la i re .

(15 ) Nicolas F r c r e c , né à Paris l 'an 16%%.* m o r t l 'an 1749 > un an après de Vigno les . Fiére^:, C o n t e m p o r a i n de Vignoles , Se plus jeune que iui de 39 a n s , connoilTbit la chr.onologie du favanc Calv in i f te . Quoi qu'il en f o i t , on peut r emarquer ici que ces deux Au ieu r s , auflî peu exacts & aulTi peu sûrs que tous les au t r e s , o n t chacun leur i y f t ê m e particulier , & qu'ils ne s 'acco-de que lui* d'es^points hafardés 2c fouvenc faux ( Voyez m o n p remie r Chapi t re ) .

(16) M. Coure de Gebe îm qui cîte F r c r e r , l ï 'eft prefque jamais exaÊt , n i dans fes cîrations , n i dans les époques qu'il e m p r u n t e de ce Freret 1 lequel mec ici plus de 4^00 ans ,

. f u p p o l c e

Page 118: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

de la Maçonnerie Adonhiramhe. IOS»

f u p p o (CE DE t r o i s c e n t f o i x a n t c - c i m j j o u r s

l ix h e u r e s , & d o n t c h a q u e q u a t r i è m e a n -

n é e e t o i t de t r o i s c e n t f o i x a n t e - f i x { 17 ) .

C ' e f l : un f a i t ( d i t e n c o r e M . F r e r e t ) p r o u -

v é p a r k C/iouking, u n de s p l u s a n c i e n s

l i v re s c l a f l i q u e s d e s C h i n o i s . L ' in t e rca l l a t io j» .

d ' u n e t r e i z i è m e l u n e , o u d ' u n t r e i z i en , >.

m o i s , e f t é g a l e m e n t p r o u v é e p a r le m e r r . ^

l i v r e . L ' a n n é e a f t r o u o m i q u e C h i n o i f e 3 c o m -

m e n ç o i t a u f o l f t i c e d ' h i v e r . A la p a g e 8 t

M e Ton C a l e n d r i e r ) M . C o u r t d e G e b e l i n

r a p p o r t e u n p a i f a g e d u C h o u k i n g q u i d i t :

M les a n c i e n s ro i s d e la C h i n e , a u f e p d e m e

(17) Encore une fo is je ne nie rien : mais je ne crois les chofes , que lorfcju'elles fon t v r a i f em-blahlcs , & qu'elles font ou peuvent être généra-lement prouvées, M. Cour t de Gebel in . qu i croit à tous les déluges imaginables , auioi t dû fe-telTouvenir que le premier lur lequel il s 'appuie tant de fois , le plus ancien d o n t il foit parlé dans tous les Chronologif tes , eft le déluge que la Bible dit être arrivé !'an du m o n d e 1656 j & fini l ' an Jfi57 ; & que l 'ooinion la plus c o m m u n e , d'après de Vignoles &; Frérec , eft que !ao fut Empereur de la Chine l 'an du monde 1647 , dix ans avant le déluge ; qu'ainli , dans ce temps les années avoient déjà trois cent f o i ï a m e - c i n q jours Se lîx heures , &c. : que l'axe de la terre n'étoit donc point parallèle à l ' équateur ; & qu ' tn i in l ' année Ji'éioiî donc pas de trois cent fo ixante jours^ c o m m e il a ofé l'afiTurer. Obfen-ons encore que l 'époque du règne d ' i a o , & l 'ancienneté des Chinois , ne font pas mo : ns contredites & plus certaines _<iuc PHUloirc des autres peuples ds^J'anciquité.

K

Page 119: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

j ! ) Origine jour , appelle le grand jour, faifoienc

o, -.entier les portes des Maifons : on ne M fàifoit ce jour- là aucun commerce , 6c X, les magifir.ats ne jugeoieric aucune a f la i -tn re M. C'étoit-là ( a joute- t - i l ) le Calen-drie • de voici les cbnféquences qu'il tire de ce 'pairage. 1° . ( p. 81 . ) On ne peue

douter ( ce n'eft sûrement qu 'une maniéré 33 de parler ) d'après cela que la divilîon

des jouis pâu temaincs , n aie etc counue D. dès la plus haute antiquité. 1°. Puifquc « c e Calendr ier , qui étoit compofé de fe-n, ma ines , eft appelle l'ancien Ca/endricr, » cet ufage n 'aura été abandonné qu ' in-3j fenfiblement. 5 0 . Tuifque cette divifion a? par femaines a cellé ( on a oublié fans 3, doute de donner l 'époque où elle a com-S3 menré ) d'etre en u fage dans la C h j n e , w la m»)me chofé pei' .être arrivée en d 'au-bs très C o n t i é e s , en for te qu 'on ne f au roh 03 conclure qu'elle n'a jamais été employée

par lè^ peuples mêmes , chez lefquels w on n'en t rouve aûùel lement aucune trace. » 4°. Que les Chinois , en at t r ibuant l 'ob-33 fervation du feptieme joui aux anciens .33 Rois , femble défigner les Rois antérieurs 3> à Yao ( f i éloigne qne l'on voudra ) , & 33 faire entendre par ce mot de (grandjour) 3, le iour du j ugemen t demie / de la fin du 5; monde, j 0 . El voyant la femaine en » /fao-e chez les Ghinois , 4ès la plus

Page 120: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

de la Maçonnerie Adonhiramite. 111 3> haute antiquité , on ne peut plus douter 3>(croic-i l qu'il y ait eu des incrédules M depuis qu'il nous Ta dit ( ) que la divillon

fepcénaire des jours j n'ait été en ufage 33 long-temps avant les Hébreux , & avant » Moyfe ; & que ce Légiflaceur ne fie x> que lui donner une nouvelle force : Se tu en e f f e t , après avoir dit que Dieu fane-'s tifia le feptieme jour ( i 8 } , il dit qu'i l en 35 fit un jour de repos : ce qui ne pouvoir =3 être qu 'en prefer ivant aux premiers

hommes , l 'obfervation de ce jour (p . 8 i ) . » Moyfe en renouvelia l 'ufage en y a jou-« tant un motif puirtant pour les H é b r e u x :

c'eft que ce jour-là ils avoient vu rom-BÎ pre leurs f e r s } dont l 'Egypte les avoïc " accablés fi long- temps 33. Enfin ( p . t ) 3 puifque les Chinois avoient fait cette dé -couverte au temps d 'Yao , les E g y p t i e n s , jîôn moins habiles dans l 'Aftrpnomie j p o u -voient très-bien l'avoir faite de leur c ô t é , fous le regne d'Athothis (15) . Le favanc

( i s ) A n i n g d a n s f o n T r a i t é f u r l a G é n è l e 1

f o u d e n c ^ u e le m o t jour, d a n s r é c r i t u r e , veut:

d i r e f e m a i n e ; & q u ' e n l i f a n t ces m o t s ( jours , i i iz •

Genffe 24. 8. SS- ) •! f a u t e n t e n d r e f e m a i n e ; a i n f i

a u c o m p t e d e c e t é c r i v a i n , l a f e m a i n e a é t é d e d i x

J p u r s .

( 1 5 ) O n n e d o i t p a s ê t r e é t o n n é q u e l ' a n n é e

& les l e m a i n e s f o i e n t c o n n u e s e n E g y p t e d u t e m p s

d ' A t h o t h i s , q u e b e a u c o u p d e C ' u r c n o l o g H l e s pl .a-

K 2

Page 121: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

i n Origine N e w t o n ( C h r o n . fous l'an 8 S 4 ) , fuppofc cjuc les Egyptiens fc fcrvirenc de l 'année de trois cent foixante j o u r s , jufqu 'au ncu-•viemc fic-cle avant J . C. ; que c'eft Ammon , pere <lc Séfoftris , qui a jouta les cinq jours à l 'année ( 10) . . De Vignoles dit que c'cft 15^.1 ou 1323 ans avant J . C . 458 ans avant l 'époque donnée par N e w t o n ; S: dit g ravement que ce f u t le 10 Juillet , un Samedi , jour regarde comme celui de !a naiiïance du monde : cependant il remarque encore que dans Ja tradition de Plu tarque , lorfqu ' i l parle d;s murailles de Babylon ne , qui avo ia i t trois cent foixante-cinq fiades, c 'ef t parce que de fon temps l'année avoit trois cent foixante-cinq j o u r s , ou ces m u -railles ont été confiruites par Sémiramis , l 'an 1164 avant J . C . , par conféquenten Affyr ieon connoilToit cette année t a n t di(-cutée , 8 4 1 ans avant l ' époque qu' i l ^11 donne lui-même , & Fréter , con tempo -rain d e N e w t o n & fon adve r fa i r e , p ré tend

cent 1 :37 ans avant J . C . , ru i fque nous venons de lire qu'avant Moyfe qui forne d 'Egypte 1451 ans avant J . C . , tout cela étoit c o n n u .

(zo) Il n 3 ' 1 i c ' u n e difficulté i n fu rmomab les N e w t o n efl le premier & le feul qui ait plac Sé- : foftris dans le neuvierae fiecle avant J . C. De , , milliers d 'Auteurs , qui prétendent Cuivre Ulîeéris, ( d i fen : qu'il régnoit en 1 7 : 0 , ou tout a u moins 14511 ans avant J . Çr

Page 122: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

de la Maçonnerie AdonhiramUe. I I J îj'.ie cinq jours furent ajoutés zyKl ans avant S. C . D e Vignoles s 'autori l t Air un pallage de Lucain ( 2 1 o ù il fait dire par Célar à Achoréc , Prêtre E g y p t i e n , que les Prêtres fes prêdéceli'curs n 'avoient pas fait de difficultés de découvrir leurs niyfteres à Platon ; & fur un autre paflage deStrabon ( i l ) , qui dit qu 'Eudoxe & Pla-ton demeurèrent treize ans à Héliopolis { Platon ne le dit pas ) , & apprirent des P rê t re s . Egyptiens que pour rendre l 'année complette , il falloir ajouter aux trois cent foixante - cinq jours quelques parties du jour & de la n u i t ; c'eft d'après cela que les Savans que je viens de n o m -nier , conjeéhirent . Je puis encore rapporter ici nne autre remarque de M. Cour t de Gsbelin , c 'eft qu'il nous aflure que le cercle d'Ofimandias ( dit-on ) , Roi d'E-gypte 1154 ans avaint J . C . , éipit un Al-Hianach vraiment royal ( 1 3 ) 5 parce qu'il étoit d ' o r , qu'il avoir une coudée d 'épaif-

(Zi) Lucain , P o ç t e , floriffoit foi^s N ç r o n , ef l m o r t vers l 'an 6$ de J . C .

(42) St rabon , Ph i lo rophe & H i f t o r i e n , fiorif-fp i t fous Augulle , Empereu r , jufqu'à l ' an 14 de. J . C. Nous n ' avons de Strabon qu 'une gcogra s-phie .

( 2 . ) Voyez r ra onz ieme n o t e , chap, de l 'expo-f ù o n de l 'Egypte .

K i

Page 123: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

'J,14 Origine h u e , 8c trois ccnc l 'oixante-cinq cou iccs oe circonférence. Ce qui prouve toujours. i « cinq jours ajoutés a l ' année ; & Scaii-g e r ( 2 4 ) c l k ( Canones I fagog . t. 3 , p . 271 J que Jules Céfar fu t le premier qui fit cette intercallation j & que les Egyptiens aie s'en Servirent jamais. Malgré cela beau-coup ri Auteurs le c i tent , lorfqu'ils veu-Jenc prouver que les anciens ont connu iiotre année folaire. Je ne fînirois pas li je voulois rapporter les différences é ton-Jiantes qui fe trouvent entre tous ceux qui ont voulu fixer Je temps , où les connoif-.fances humaines ont commencé j je me contente donc de terminer cet article de l ' année , en femaincs de fept j o u r s , par un fentiment fîngulier de M. Cour t de Gebelin ( p . ^9^ ) ; il conclud » que les » cinquante filles d 'Egyptus , & les cin-» quante filles de D a n a u s , fon t les cîn-» quante femaines & de jours & de n u i t s , =' qui font l'effet des révolutions de la lune , =' que les fept fils de Rhéa fignifient les " f e p t fbleils , ou les fepe j o u r s , & les » fept filles d 'Af ta r t é , les fep t nuits w,

Jo feph- Ju f t c Scal iger , né à Agen t l ' an JS4^ de no t re Ere ; Calvinille à 22 a n s , mor t à L c y d e e n igop , Auteur de plufieurs ouvrages , e n -tr autres d une chron ique d'Eufebe avec des notes ; CatîOaes I fagogic i , & c .

Page 124: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

di Li Maçonnerie Adonhïrawlte, 135 ( t . 2 , p. 5 1 . ) ( z 5 ) . Si l 'on s'en rappor te au pcre Mamfaucon ( 1 6 ) , cite pat M .

( z s ) M . Gebe l in ai iroi t dû s ' appercevoi r q u e t o u t cela n e p rouve pas que les Egyp t i ens a ien t ccc f o r t in fh 'uus , que c i n q u a n t e fois lepe n e f o n t q u e i rois cent c i n q u a n t e , que ce n o m b r e n ' e f t n u l l e -m e n t celui de l ' année , (bit fo la i re ou l u n a i r e , & que cette exp l i ca t ion a l l égo r ique ne fe r appo r t e d ' aucune m a n i è r e à fes t ro i s cent f o i x a n t e j o u r s , e n c o r e m o i n s à trois cen t f o i x a n t e - c i n q j ou r s , cinq_ h e u r e s , q u a r a n t e neuf m i n u t e s , q u i n i s fécondes , d o n t n o t r e a n n é e fo la i re ef t c o m p o f é e . J e c ro î s n e jamais t rop fa i r e r e m a r q u e r que des m o n c e a u x dé livrés f o n t rempl is de fuppof i t ions , d ' e r reurs & de fiaions femblables à celles que l ' o n v ien t de l i re dans ce Chap i t r e . U n P o è t e s 'cft- i l aviie a& pe r fonn i f i e r les vices , les verras ! Un- f u p e t l l i n c u x f ana t ique a u r a - t i l eu l 'audace de cr ier au m i r a -cle fur fes v i l î o n s , fur les f u p e r c h e r i e s , e n f u u e les

C l u o n o l o g i f t e s & les H i f t o r i e n s o n t épuifé l eur cerveau , leurs c o n n o i f l a n c e s , pour t r ouve r des. dares à ces f a n t ô m e s , & g ro f f i r des iv.-fo'.io d e ces m e n f o n g e s , fur lefquels les C o m p i l a t e u r s o n t fa i r des c i ta t ions . Quel le g lo i re les G e n s de Let t res , a t tachent- i ls d o n c à v o u l o i r itiger ce qu ' i l ne c o n -r .o i f len t pas ! à r e f ine r des e r r e u r s , par des e r -reurs plus, dangereufes e n c o r e p o u r les étti tks Sc-ia r a i fon , que les p remie res !

( j 6) B e r n a r d de M o n t f a u c o n , né l ' an 105 5 d e n o t r e E r e , en L a n g u e d o c , Bénédi iHn en l ô j i , «ft u n des Auteurs qui o n t le p 'us écrit ; il y. a 4 4 vo lumes in folio de fes (Euvnes. S o n a o : : -qui té expl iquée eft avec le fupp lémen t en 15 v ç l . in folio C e t O u v r a g e , a in i i que les T r a n f a c i i o s s . p h i l o l b p h i q u e s , o n t beauc.oug fcrvi à M. C o u u i s G>.b s ' iix».

Page 125: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

1 1 (") Origine

C o u r t de G e b c l i n , le C a l e n d r i e r des E g y p -

r i e n s e t o i t t r è s - f i m p l e : d a n s l e m o i s , l a i t

f o l a i r e , o n il n ' y a v o i r q u ' m i e , d e u x , o u

q u a t r e f ê t e s t o u t a u p l u s 5 m a i s en r é c o j n -

p e n f e il y a v o i t b e a u c o u p d e p r e u v e s de

l e u r f u p e r l l i t i o n & d e l e u r c r o y a n c e à l ' A f -

t r o l o g i e . H é f i o d e ( 2 7 ) e f t i n c o n t c f t a b l e -

m e n t le p r e m i e r cjui n o u s a i t d i t c jue les

n o m b r e s 1 9 , z.) , 7 , 1 7 , le 4 , 1 4 , 2 4 ,

é t o i e n t d e s j o u r s h e u r e u x , & le 3 , le ^ , le

I ; j c r o i e n t des j o g r s m a l l i c u r e u x . M a l g r é

t a n t de c o n t r a d i f t i o n s , & t a n t d ' i n c e r t u u -

d e s p o u r la l i m p l e c o n n o i f i a n c e d e l ' a n n é e

l o l a i r e , a t t r i b u é e s û r e m e n t a u x E g y g t i e n s ,

(27) H é f i o d e , Poc . e g rec , vivoit avant H o m e r e , e u tout au moins étoir fon contempora in ; fes ouvrages f o n t , 10. un P o ë m e fur l 'Agricul ture , dans lequel il parle de I 'mfluence des aftres fur la t e r r e , bi fur les jours. - C e P o ë m e fervii à V i r -g' ie . pour coropoler fes Géorgiqucs. 20 . L a T h é ç -gonic des Dieux ( Théo log ie P a y e n n e ) , & le boil-c.ier d Hercule : il eft de ia plus grande évidence , oue coût ce qu 'on a écrit jufqu'à prefenc fur la Mytho log ie des A n c i e n s , & tout cc que nous en f a v o n s , el tpr is abfo lument dans Héf iode & dans

H o m e r e : & qu'en r emon tan t de citations en c i t a t i ons , on arr iveroi t enfin à la fource , aux ouvrages de ces deux poëtes. N o u s n ' avons point de eeititude fur le temps où vivoient ces Auteurs. La plus c o m m u n e op in ion ell q u ' H o m è r e florif-(bit vers l 'an 2 3 c , après la prife de T r o j ' e , 979 ans avant J , C, J1 mourut l 'an ,92® avant J , c '

Page 126: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

de la Maçonnerie Adonhiramite. J 1 7

B l o d o r c de Sic i le ( i55) d i t q u ' i l s a v o i e n t l ' a r c

d e p r é d i r e les é c l i p f e s a v e c l a p l u s g r a n d e

juf lc fTe . D i o g e n e L a ë r c e ( z ? ) r a p p o r t e

( P r é f a c e des V ie s d e s P h i l o f o p h e s ) q u e

k s E g y p t i e n s a v o i e n t o b f e r v é t r o i s c e n t

f o i x a n t e & t r e i z e é c l i p f e s d e (o le i l j &

h u i t c e n t t r e n t e - d e u x d e l u n e . C ' e r t j d i t

M . C o u r t de G e b e l i n , le n o m b r e d ' é c l i p -

f e ; q u i p e u v e n t a r r i v e r en u n m ê m e l i e u ,

d a n s l ' e f p a c e d ' e n v i r o n 1 2 5 0 a n s , ce q u i r e -

m o n t e , a j o u t e t - i l , à p l u s de f e i z e f i e c l e s a v a n t

n o t r e E r e 3 a t t e n d u q u ' i l s ' a g i t d ' é c l i p f c s

o b ' e r v é e s , a v a n t q u e les E g y p t i e n s e u f l e n t

é t é f u b j u g u é s p a r l e s P e r f e s ( 3 0 ; .

[2S] Diodore de Sicile vivoit fous Augufte. O n a de lui une Bibliotlieque hif lor ique.

(251} Diogene L a ë . c e , v:voit l 'an cent cjuatre-vingt treize de J . C . , il a compofé les vies des Phi lofophes.

(30) M . Cour t de Gebelin , auroit dû dire près <îe dix-huit: fiecles avant no t r e Ere , attendu que felon les Hiflroriens A r a b e s , l ' op in ion la pins c o m m u n e , elt que Cambyfe fe rendit maî t re de l 'Egyp t e , Tan du m o n d e 3479» 525 avant .7, C . ; ainli 5 2 5 , & i s t o ans que donnen t ces éclipfes . forment: 1775 ans . A cette m ê m e é p o q u e , l e nouveau D i S i o n n a ' t e hi l lor ique place pour R o i d 'Egypte Amenophis IV. Uferius , felon M . Kol l in , veut que ce fu : RamelTés M anum , & fuivant la fonda t ion du Roy-iume d ' A r g o s , Of t -tis étoit à empêcher les Egyptiens de fe manger les uns les autres. Voyez m o n premier Chapi-t r e , ma note [•!] de PExpolu ion de l 'Egypte , Se jna note (13) âu Chapi t re des Myftetçs ,

Page 127: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

ï 1S Origine Les (JifFc'rentes Colonies de ces peuples

oublioienc apparemment toutes les connoif-lances , en s établillant a i l leurs , pnifqu'on nous rapporte qu'Aglaonice , fille d 'Hdgétor , feigne tir Theflalien , faifoi t accroi re 'à fes Conci toyens , que lorfqu'clle vouloir , elle pouvoir ôter la lune du Ciel : elle étoit la leule ce cjne dit l 'Hifloire, qui lût prévoir les eciipfes de lune ( on ne dit pas où elle avoir appris cette fcicnce ). Voic i , je c ro i s , le dernier effort qu'on ait pu faire pour demonrrer l'origine des connoillances liu-inaines , & Comment elles furent tranfmilVs a la po f t en t é .

C a m , fils aîné il'Adam & d ' E v e , p re -miers habitans de la te r re , ayant tué A b e l , fon j ; une frere , le feuiqu ' i l avoitalors (31) . Dieu le puni t , & le condamna a être errant f u r la terre. Il fe fauva de la préfence de ion pere & de fa m e r e , & s'en alla à i orient d'Eden fa i re bâtir une Ville , qu'i l n o m m a E n o c h , du nom d'un fils qu'il eue en cette Contrée. Adam & Eve reftés f eu l s , eurent Seth 3 l 'an du monde 130. Celui-ci pendant le cours de fa vie (52) eut plu-iieuis enrans , lefquels étudièrent l 'Af t io -n o m i e , l 'Aftrologie , &c. Affez infttuits

T î l ] V o y e z l a G é n e f e ,

[ 3 2 ] L a G e n c f e d ie q u ' i l yéeue 5 1 2 a n s #

Page 128: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

de hi Mapnnerlc Adonhiramhe. T15J pour deviner que dans la fuite des temps i! arriveroic un déluge univerfel > & que ceux qui en échapperoient , ne fauroienc rien ; ils ccnftruif irent deux colonnes , l 'une de b r i q u e , l 'autre de pierre, lur lefquelles ils gravèrent les connoiffanccs qu'ils avoienc acquifes. Ces monumens furent appelles colonnes de Setk, & fervirent ^ o fe - t -o i i nous l'alTurer , aux hommes qui échappè-rent à r inondat ion prédite ( 5 3 ) . Cette belle con jcâure doit fans doute l 'emporter fur toutes les au t res , car on ne peut guere dater de plus loin ; Mercure même , a joute-t -on , s'infîruifit fur ces colonnes. Ce pre-mier lloi de la Théba ïdc (54) nous difenc

[33] F lav ins J o f e p h e ef t le p r e m i e r , je croîs „ qui aie fa i t toutes ces kippoficions ; les écrits fonc r emplis d ' exagé ra t i ons &: J e part ial i tés . M . F o u u -m o n , l 'a îné j proterre que ces c o l o n n e s n ' o n t po inc été conf t ru i tes du temps de Se th .

(34) II eft die p a r - t o u t que Mercu re fut le pre-mier R o i de T h e b e s . & j ' avoue que je ne fais c o m m e n t . O n a vu par m a d i x - h u i t i è m e n o t e du Chapi t re I V , que Mercu re étoic fîls de Mènes ; & dans m a d i x i è m e n o t e du Chap i t re 11, j ' a i fa i t obfe rve r que M e n é s , fils de C a a m , v int s'é-tabl i r en Egypte , l ' an 2188 a v a n t J . C . O r , c 'é-to i t dans la hau te -Egypte , pu i fque la baffe n ' e x i f -to i t p a s ; en f u p p o f a n t que Mènes eû t régné 8 8 ans [ c'eft sû remen t un beau r egne ] , Mercure te fe ro i t t rouvé R o i de T h e b e s l ' an 2100 a v a n t J . C. , ce qui eft déruontté f a u x par m a v i n g t -

Page 129: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

I ! o Origine

les p l u s f a v . i n s A u t e u r s , p o u r c o n f e r v e r l e s

c o n n o i f l a n c ç s h u m a i n e s q u ' i l p o l l é d o i t ; fie

c r e u f e r , a u x e n v i r o n s d e T h e b e s , d e s a l -

l é e s f o u t c r r a i n c s &c t o r t t i e u f e s , a p p e l l e e s

Synnges, q u ' i l r e m p l i t d e p y r a m i d e s t r i a n -

g u l a i r e s o u q u a r r é e s , d o n t t o u t e s les f a c e s

é i o i e n c c h a r g é e s d e s p r . n c i p e s d e s f c i e n c e s ,

e n c a r a d t e r e s l ï m p l c s & h i é r o g l y p h i q u e ; ;

a f i n q u e ii u n l e c o n d d é l u g e d é t r u i f o i t le

g e n r e h u m a i n , & q u ' i l e n é c h a p p â t q u e l -

q u e s h o m m e s , ils p u f l e n r t i r e r f e c o u r s d e s

figures t r a c é e s f u r c e s c o l o n n e s j a m b l i -

t ro i f ieme noce du C h i p i t r e I V , par le regne (i O lymand ia s , donc j ai lap^orcé l 'époque dans nia. o n z i è m e ncue , au Chapi t re Î I ^ mais pouc plus g rande év idence , M. Ro l l i» [ H i l b i r e des E g y p t i e n s , pag. . 2 5 ] nous dit qu 'avant OC/-m a n d i a s , qu'il place l 'an 1134 avant J . C . , 3c long-temps après Menes , Buluis bacic la fameufe Vil le de Thebes , S: qu'il y établicle fiege de l 'eiu-p i re . Le m ê m e Auteur obferve [ p i 3 o ] d'après E l i e n , qui regnoic felon lui l 'an 1 4 9 ^ fuc inf-truic par Mercure , inventeur prefqtie de tous les a r t s ; il faut r e m a r q u e r pour tan t que M. Rol l in , ne pouvant concil ier tous les palTagès d'après leiquels il t e r i t , aver t i t qu'il y avoir eu encore une autre M e r c u r e , célébré chez les Egypt iens par fes rares connoii îàirces , & beaucoup plus ancien q'ie celui d o n t il parle ; lî cela e l l , a lors le,1. Egyptiens avoienc [ e n c o r e ] oublié tout ce que lcL:r p remier Me;cure leur avoic appris . puifqua le précepteur de S - f a S d s f a t obligé d invemec pa-lque tous les Ar ts .

q u e s . '

Page 130: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

^IKS.

de la Maçonnerie Adonhiramice. 11 ï Clément d'Alexandrie (5 y ) , Borr i -

c hius j D iodore , P l u t a n p e ( 5 6 ) , nous d

(3 5> Il y eut deux Jamblu jues [ i ce q u ' o a jirétead ] ; l 'un m o r t fous Conllaucin , E m p e -leur jufqu'd l'an. 337 de J . C . ; l 'autre c o n t e m -porain de Jul ien l 'Apollat . Ainll la difference de temps eft à peu-près de 30 ans. Sous le nom de JambliqUe , nous avons un écrit contre la lettre de Po iphy te , fur les mylletes des Egypi iens , la vie & la lef te de Pythagore . O n ne lait lequel des d^'iix Jambliques en ell l 'Auteur. Ces deux Phi io lophcs étoient P l a ion ic i ens , cependant les écrits don t il eft ici qucli ion , font remplis d'idées abfo lument ptifes dans le Cht i l l i an i fme ; & Clé -ineot fut un Phi lofophe Platonicien , qui , pa t la fui'.e fe tendi t Ch ré t i en , vers i 'an 1S7 de J a

C . , ce qui lui méri ta l 'Ecole d 'Alexandr ie C h r é -t i e n n e ; il a écrit : 0 . Exor ta t ion aux Payens ; 10, un Pédagogue qu 'on doit d:ftinguer de l 'ouvrage d 'un Jéfui te du dernier fiecle, intitulé Pedag-o^ue Chrétien, livre ridicule & méprifable. 3". Stromates ou Ta-pififecies. 4 0 . Hypotypoles , ouvrage dans lequel o a retrouve le feûatcur de Plaron . Borrichius , O h i l s , Médecin à Copenhague . mor t en iSpo.

(56) Plutarque , né à Chéronée , Ville de la B é o t i s , P rov ince de la G r e c e . fleriffoit fous T r a i a n , E m p e r e u r , l 'an yS , julqu'à 1 1 7 . d e / • C. Nous avons de cet écrivain des Trai tés de M o r a l e , & les Vies des H o m m e s i l lu l l res , grecs Se la t ins , traduites par A m y o t , & par Daccier. U n trail que l ' on rappor te de PUuafque ne ïait^pas d 'honneur à fa Philol 'ophie. Un jour il fit châtier en fa préf ince un de fes efclaves ; l ' inforruné c o u -pable , voyant que fes larmes , fe* foup i r s , & fes crîs n'attendrriToieat po in t fon maî t re ? lui reprocha , avec t a i l o n , qu'il avoii des fentir.ietis

L

Page 131: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

t 1 1 Origine fcnt que cc f u t im- c c s colonnes dz Sy-ringes ijuc Thaïes ( 3 7 ; & Pj-diagorc (38 )

i nd ignes d ' un P h M o f o p h e . & que fa coiiduiec né l e lapporcoïc pas d les ^crit^. P l u t a r q u e , l i n s

t r a n < 3 l l ' " e m e n c à « " m a l h e u -r e u x tous les fignes carai léci l l iques do la co l è re f e n t emps s 'étanc t o u r n e vers celui qu i

, c , c ! . a v c . ' ' i - l u i d i t ' a v c c ! e p i - g ™ ' . " ^ ' • ' e p a s , p e n d a n t q u e " n o u s

c o n v e n o n s e n f e m b l e , d 'exécuter mes ordres . '

(37) T h a ï e s , né à M i l e t , vers l ' an (Uo avan t r," , • • en E g y p t e , ou il re l ia [ d n - o n ] bea coup d années , l ! le fit i n i t i e r i M e m p h i s , e iudia fur les c o l o n n e s de M e r c u r e , & chez 1rs j rares la Gcoaàme, l ' A I l t o u o m i e , la P h i l o -ftph.e &c i l ^ t an t de progrès d a n s ' c e s f e i e n -

'1 en fe jgna a u x Prêtres m ê m e s , l ' a r t de

P X T O " " P y r a m ! , J e s - 0 ; i P 6 " 1 ' ^ m a r q u e r en Ç , l " 6 tous les Auteurs c o n v i e n n e n t q u ' A m a -fis r egno i t en E g y p t e , i o r f q u e T h a ï e s y v i n ' . Ils f o n t m o n t e r cet A m a f i s fu r le t r ô n e . l 'an" J 9

a v a n t J . C . ; a m h Tha ïe s alla en Egvp te à 77 a n s , & . l y relia l o n g - t e m p s [ d i t - o n 1 ; puis de r e t o u r dans fa p a t r i e , i l " é t a b l i t u n e ' l e û e de P h i . o . o p h i e ( l a f o n i q u e ) , E n f i n , T h a ï e s . le p re -

9 0 "A- LEPT S A G 'F S de 'r G t e C e j aiourut ÂGÉ DE 9 0 a n s , 550 ans a v a n t J . C .

î l ^ d e I M ^ - S V e fî!s c i , " n de S a m o s , ' 7 ; A t n e v e " l ' an 5 5 ^ avan t J . C Se

d A t h l e f è d - e r / 1 " , l , . ? î a a n S 5 « e - < e r S» ^ mériec A . h : c i . , j u f q u a 1 m f t a n t ou il paffa i Sio oi!

C h i o s au t re île de 1 Arch ipe l . Là a y a n t e n t e n d u

l i r ' d l r q u e M 0 ? " ® " P h é r é ( : . V £ l s ' fur l ' i m m o r t a -t l r f f T 6 ' d . e ; m t 1 ' h i , o l 0 P 1 ^ - P o u r a c . u é -

015 c o m i o i f t i n c s s , il p a r c o n n u l 'Af ie raiV

Page 132: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

de la Maçonnerie Adonhîramite. 725 apprirent la Géométrie bc les Mathémat i -ques. Mercure ne borna pas là Tes foins > il fit conf t ruhe des temples immenfes qui communiquoient par des fouterrains a u r pyramides & aux maîfons facerdotales. C 'e l l dans ces derniers édifices qu'i l a voit ralîem-blé toutes les fciences univerfelles , & dont Jes Pierres ont (i bien profité. Nous lifons encore dans D iodore , &c dans beaucoup d'autres Savans , que TAflronomie étoit portée au plus haut degré chez les Mages de Memphis &: d'HéliopoIis 5 on fait > con-tinue-1 il que prefque tous les grands Afl ro-nomes de l 'antiquité étoienc de l 'Egypte ,

n e u r e &: l ' E g y p t e . C l é r n e n c d ' A l e x a n d i î e ( T r o m 0

3. 1. ^ n o u s die q u e v o u l a n t a p p r e n d r e l a d i v i n a -

l i o n & t o u t e s les S c i e n c e s d e s P r ê t r e s , i l c o n f e n -

t i t à ê t r e c i r c o n c i s . 11 p a r o î c q u e l e s p r i n c i p e s

c o n t e n u s f u i l e s c o l o n n e s d e M e r c u r e n ' é t o i e n c

p a s f a m e u x , p u i f q u e ce f u t P y r h - i g o r e » q u i , ap r è s ,

f o n r e t o u r < r £ g y p ; e , i n v e n t a i a d é m o u f t r a d o n

d u c a r r é d e r H y p p o t e n u f e - . c e t t e ( i m p i e d é c o u v e r t e -

f i t t a n t d ' e f f e t f u r n o t r e P h i l o f o p h e , q u ' i l i m m o l a

( die o n ) à D i e u u n e h é c a t o m b e d e c e n t b œ u f s ,

C é i a e i t d ' a u t a n t p l u s a d m i r a b l e q u e P y c h a g o r e ,

A u t e u r d e l a M é t e m p f y c c f c , d j f e n d o i t e x p r e f i é -

i n e n t à fes d i f c i p l e s d e t u e r a u c u n a n i m a l j Se d e

m a n g e r d e i a v i a n d e . C e P h i l o f o p h e r é p é t o i c

f a n s cefTe q u e r i e n n ' e f t CI b e a u q u e l a v é r i t é , &

c e p e n d a n t r i e n n ' e f c fi o b i c u r q u e fes p r é c e p t e s .

]1 a t t a c h o i t t a n t d e c o n f é q u e n c e s à l a f c i e n c é d e s

n o m b r e s , q u ' i l . a iTuro i t q u e c ' é t o i t e l l e q u i a v o i î

d i r i g é r i n t e l b ' g e i . ç e f u p t e m e . V o y e z D a c i e r } V i &

è e P y t h a g o i e . ôç l ' E x a m ç n d u F a n a t i f i n c ,

L 2,

Page 133: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

114 O'iginc on y avoicnt é.té s'uilti ulrc. Les Egyptiens connoirtoiem les deux fyflèmes du m o n d e , fculs admillibles & raifonnables : l ' un , pirce qu'il fatisfait les fens , & cju'il a tou-es les apparences de la v é r i t é ; l ' au t re , parce qu'il cft fonde fur la vérité rnême. Ainfi l 'on voyoit clici les Prê t res , les fpheres de Ptolomce,, & de l ' immortel Copernic. Thaïes & Pythagore apprirent en t g y p t e que la terre tournoie à l 'entour du folcil : cette hypothefe efl: la bafe de l 'Aflronomie pliilolaïquc ( P l u t . Defaux. in. orb. l u n a ) ; jes jardins des Prêtres étoient remplis de toutes plantes u t i les , rares & curieufes, <]ue la nature peut produire , & qu'à force d'art on parvient à conf t rver dans des climats contraires à ceux qui les produifeut. Pour rendre la Botanique complette ; il y avoit une faiic i m m e n f e , cnî l 'on voyoit non-fculcracnt les plantes mar ines , mais encore les figures de celles qui ne peu'/ent Rbfoîumcnt être traufportées des lieux où elles naiffent (Terra l fon) . Des jardins des Prêtres, on pafl'oit fucceffivement dans les fal lesd 'r l iÇ toire naturelle & de Chymie. C'eft-là q u e , felon le Pliilofophe Sénèque ( Ep 5 0 . ) , Déraocri te apprit l 'art d'amollir l ' i v o i r ' , & de donner au caillou la couleur & l'éclat de l 'émerauds. De cette faile de Chymie , on entroit dans celle de l 'Anatomie , confa-erée à Efculape ; comme les d i f fé r ions ne

Page 134: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

de l-i M içonn rie -AdonJiiramke. fc f.iiloicnc que chcz les Prêtres , les In i -tiés anVfloienc aux difmonflrations des o s , des n i u f d e s , des veines, des a r t è re s . Sic. Ces démoliftratjons s'étendoient fur le corps humain , & fur tous les animaux terref t res , -volatiles & aquatiques (?<?) . Dans une autre ( D o d o r e , 1. i . y. ) f-'He , on voyoit tous les modèles des machines qui avoient f r rv i à niveler le terrein de l 'Egypte. Celles avec lefquelles on avoir élevé les eaux du N i l , à une hauteur allez eonfi-dcraWc pour les répandre dans la campagne. Celles enfin qui avoient fervi à r ranfpor-ter ces pierres ,, d 'une grolfeur enorme , dont les pyramides & les temples ( 40 ) ctoient bat 's . Les g r u e s , les leviers , les oarils de toutes e fpeces , étoient fans n o m -bre , & c ' e f t - l à qu 'Archimede avoit pris

[593 Diodore & Pljcarque.

[4 ] D iodore nous d : t qu'en Egyp te , il-y avert d î s temple, d'or maflîf, bâtis & dédiés par Olîrrs ( tou jours celui qui a empêché les Egyptiens de îe manger ) à Ju.pirer , à J u n o n , & aux autres î î i eux . Ces t emp le s , ajoute t-il , étoient affez grands pour contenir des Piètres , S: pouvoir^y l a r e d -̂s facrifices ; la ChapeUe du temple de Eutos , felon H é r o d o t e , étoit d'une feule pierre : l'intérieur avoir foixante pieds en tous fens ( T e r -K'ï&on, voyez ce que je dis d'Ofiris dans •eingtitroifieme note du Chapitre 4; ) .

. \ 3;.

Page 135: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

I^G Origine l'idôe de fa v i s , & des autres machines Cju'il a invencces. Chez les Prêtres de l 'E-gypte , il y avoir une bibliothèque plus r a re & plus curieufe , que celle que P to -lomee forma à Alexandrie. Elle contenoic ( 4 1 ) les livres des Sciences, des myftercs de la Rel ig ion, & d'Hiltoire des temps qui avoient précédé Menés. Les Prêtres feuls étoienc dépoliraires de ces livres facrés ; 6c ils ne les comrauniquoient qu 'aux Initiés. Dans toutes ces falles qui étoienr de vrais Académies , on ne recevoir que des Egyp-tiens ( Terraf lon , d'après Diodorc ). O u t r e les heures des l e çons , les plus grands maîtres s'y tenoient fucccflîveraent pour fatisfaire aux différentes queflions que t o u -tes fortes de perfonnes leur venoient faire à chaque inftant du jour. Cependant ils ne tenoient abfolument aucun cours public , & ne faifoient aucunes dilîertations qui put inftruire de quelque fcience , ou de quel -que fecret. Quo ique les Prêtres Egyptiens fuf fent les feuls J u g e s , en matière de Dro i t civil 3 lorsqu'il avoient quelque dif-cui î ion, foit avec les R o i s , ou les C o n -ci toyens , c'étoient les Initiés aflemblés qui en déeidoient ; ainfi , il n'en étoit pas des

[ 4 1 ] D i o d o r e , D e f c r i p t i c m d u M e m a o l f i u r » . 1. 2. fect. ».

Page 136: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

ce la M.:fomis'rie Adonhiramlte. 117

Joix c o m m e des m y ( i c i e s &c de la R e l i g i o n ,

t j u i n ' é t o i e n t c o n n u s q u e des P r ê t r e s : il

y a v o i r u n e fa l l e o n c e s P o n t i f e s e n f e i g n o i c n t

p u b l i q u e m e n t la J u r i f p n i d e n c e , & a u r a p -

j ' o r t d ' E l i a n & de D i o d o r e , c e t o i t la f e u l e

c c o i e o ù les é t r a n g e r s éroieiK a d m i s . ; c 'ef t -

] à , d i t - o r . j q u e f a n s cciïc L i c u r g u e Se

Solon (42.) o n t é t é s ' i n f t r u i r c . T h a ï e s &

[41] Lycurgue ctoit fils d ' E u n o m u s , & frere de Polydcdc j cous deux Rois de Sparte [ c'elt Lacé-dc m o n e ] , il voyagea en Crête ( c'eil l'île de Can-die , fituée au milieu de la Médi terranée) , en Afîe ; enf in , en Egypte , où il apprit le grand: arc de gouverner les peuples. D e retour à Lacé-demone , il réfoluc d'y établir de nouvelles loix pour cet effet , il .alla au temple de Delphes o^ r i r un riche facrince aa Dieu Apol lon , Se confuker. l 'Oracle , en prcfence des premiers Spart-iatss. Voici 3a raodefte réponfe qu'il en reçut :

» Allez, ami des Dieux , ou pliïtoc Dieu « q u ' h o m m e , Apollon a examiné votre priere » ( H en avoir eu le temps sûrement ) , & vous allez » jerer les fondemens de la plus florifTante Répu-pï blique qui ait jamais été >». Alors Lycurgue donna fes loix ( l ' an 884 avant J . C . ) ' cl^ :

ç n furent très-fages ôc très belles. 10. îl établie un Sénat. 20. Il partagea de nouveau les terres çntre tous les C i toyens , Se n 'en donna pas un pouce de plus à l 'un vju'a l 'autre. 30. Il défendit l 'ufage de la monno ie d'où & d'argent , dont on le iervoic alors. 40. 11 inftiiua des repas publics, 012-. teins les Citoyens mangeoient enfemble des mêmes. yiandes. 50, il voulut que les filles po r t a i en t deî.

Page 137: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

Or'-ghie Pythagor^ font les demie» des Phiîofôt^hcs Grecs qui ont vu ces falles ( CIt:ment S t r o m . ) avant lear deftrudlipn , par Cam-

robe5 fendues des peuxr c ô t é s , juAjiraux t a l o n s , qu'elles fiffeiu les mêmes exercices que les g a r -çons , qu'elles danfaflTenc nues c o m m e e u x , &c avec eux , &: en ciianrant des chan fons . 6°. II p r o -n o n ç a un arrêt contre Jes enfans qui en nahfanc n e paroîcroicnc pas devoir être bien conformés Se bien vigoureux. Malgré ce dernier a r t i c le , on peut croire que les ioix de Lycurgue croient en-core favorables à la populat ion. O n ne (ait pas précifémcnc T i n t a n t de la naiflance de la m o r t de ce grand Légif lateur , on dit feulement qu 'ayant fa i t prêter fe rment aux Laccdémoniens , de ne rien change: à fes l o î x , jufqu'à fon rerour , il alla fe tuer dans l'île de Crête.

Solon , né à Athènes Tan 619 avan t J . C . fu t peut-êcre le plus grand Légiilateur de la G r e c e , fk le lecond de fes Sages. Il borna fon premier voyage à parcourir toute la Grece. D e r c o u r à Athènes , fes Conci toyens le n o m m è r e n t Archonte, & fouverain Légiflaceur. Agé de 45 ans, il d o n n a fes loîx , les fit obferver , &: lorfqu'elles furent bien établies, il demanda un congé de dix ans , & l 'obt înt . 11 alla vifîter l 'Egypte ^ en Tu ire il pa (Ta e n Lydie , relia quelque temps chez Crocfus qui çommenço i t à régner [ 5 6 a ans avant J . C. ] , puis rev in t dans fa patrie. Pi filtrate veno i t alors de s 'emparer du Gouvernemen t d 'Athènes , l 'an 561 avant J . C . , & regnoit en ty ran . Solon lui en îic les plus grands reproches , a b a n d o n n a fes C o n c i t o y e n s , &c s 'en alla ( d i t - o n ) chez le Ro i Ph i iocypre , où il mouuruc l 'an 55^ avant J . C , âgé de 80 ans.

Page 138: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

de la Maçonnerie Adonhlramhc. iz? byfc , rons deux avoienc demeuré en Egypte un grand nombre d'années ; ils avoient eu des Haifons d'amitié avec \es Prêtres de Memphis & d'HéliopoUs , & avoient été initiés à toutes les fciences les plus fe-crettes Se les plus fubl imes .

ki%m

Page 139: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

I30 Origine

C H A F 1 T R E V I.

Réception & initiation aux myjlcres, defcripdon des épreuves. Jet mens, fecrets , morale que les Prêtres enfeignoient à. leurs Profelytes.

[Es initiations aux rayffcrcs , fclon le pere Lafiteau ( Jéfui tc , mort en 1 7 4 ° ) étoient une école pratique de Religion & de v e r t u s , inftitucc par k s ancicnj , pour apprendre aux hommes à v iv re , felou les principes de ia raifon Se de la (â^efle ( c 'eft l'idée qu'en donne Cicéron. Voyez la page

de mon Cliap. ).

L ' in i t ia t ion, die Stobéc (1 ) eft la fia

( 1 ) J e a n S t o b é e , A u i e u r G r e c , floriffoir a u c o m m e n c e m e n t d u c i n q u i è m e l iecle : i l a f a i t u n R e c u e i l d e s p l u s b e a u x p a f f a g e i d e s P h i l o f o -p b e s & des P o ë c e s a n c i e n s . T o u s c e u x q u i o n t c o t n m e m é ce t A u t e u r , o n t a j o u t é o u r e t r a n c h é d e Tes. é c r i t s , f u i v a n t ce qu ' i l s v o u l o i e n t p r o u v e r , d e m a n i é r é q u e l ' o u v r a g e d e S t o b é e p a r o î t n c t : e q u ' u n e c o m p i l a t i o n d e p e n f e e s , p r i l e s d a n s les P h i l o f o p h e s P a y e n s , a j u l l é e s f u r l a m o r a l e d u Ç h t i t t i a n i f m e , P h p ù u s , é c r i v a i n d u n e u v i e m e l ie -

Page 140: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

«V Id Maçonnerie Âdonhlramhe. i ^ t d e l a v ie î l o f a o c 3j r e g a r d é e c o m m e v i é

;•> a n i m a l e : c ' e f t u n e m o r t a u v i c e •>:. C e n ' e f t

d ' a b o r d q u ' e r r e u r s & i n c e r t i t u d e s , c jue

c o a i T e s l a b o r i e u f e s , q u e m a r c h e p é n i b l e &

e f f r a y a n t e à t r a v e r s les t é n è b r e s . A r r i v é

a u x c o n f i n s d e l a m o r t & d e l ' i n i t i a t i o n ,

t o u t f e p i é f e n t e f o u s u n a f p c f t t e r r i b l e , c e

n ' e f l q u e t i e m b l e m e n s , q u e c r a i n t e : m a i s

d è s q u e c e s ÎJ o b j e t s e f F r a y a n s t o u t p s f f c s j

u n e l u m i è r e m i r r c u l e u f e & d i v i n e f r a p p e

== k s y e u x , de s p l a i n e s b r i l l a n t e s , de s p r é s

é m a i l i é s d e fleurs f e d é c o u v r e n t d e t o u t e s

» p a r t s ; d e s h y m n e s & des c h œ u r s d e

m u f i q u e , e n c h a n t e n t les o r e i l l e s ; l e s

33 d o f t r i u e s f u b l i m e s d e la f c i e n c e f a c r é e ,

y f o n t les f u j e t s d e s e n t r e t i e n s : d e s

« v i f i o n s f a i n t e s & r e f p e d a b l e s t i e n n e n t les

si f e n s e n a d m i r a t i o n . I n i t i é & r e n d u p a r f a i t »

3= o n e l l d é f o r m a i s l i b r e ; o u n ' e f t p l u s

sa a . f e r v i à a u c u n e c r a i n t e ; c o u r o n n é &

33 t i i o m p h a n t , o n f e p r o m e n e p a r les r é -

33 g i o n s des, b i e n h e u r e u x ; o n c o n v e r f e a v e c

33 d e s h o m m e s f a i n t s & v e r t u e u x , & l ' o n

33 c é l é b r é les f a i n t s m y f l e r e s . L e s p l u s f o -

3j l ides , les p l u s é t o n n a n s j les p l u s a n c i e n s

33 m o n u m e n s q u i f o i e n t f o r t i s d e l a m a i n

d e , & patriarche de Conf ta ru inopîe , q u i , felon l 'abbé Ficu ' .y , agiflb't: en fcéléra t , & parloir en faint , rapporte les f ragmens de Stobve dans la BiM'orheque. •

Page 141: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

j 12 Origine 33 des hommes « ; les pyramiJes (l") ci E-gypee enf in , fe rvoient , d i t -on , d'entrée a u l iôu tena ins ( 3 ) , où Te pall'oient Jes épreuves de l'initiation. La ville de M e m p u u le trouv'oit alors auprès de ces eiilîces , impofaus par leur malle é n o r m e , q u a d -

( 2 ) J e r e veux parler ici que des t rois g r a n d s ! p y r a m i d e s que l ' o n voit e n c o r e au jourd 'hu i auprès d ' j M e i i f ( Voyez m a t ro i f i eme n o t e , du d a u x t e m e CUapiire ) ; tous les H i l l o r i e n s n e iot>c pas , l.is d ' . iccoid fur les P r inces qui o n t fa i t c o n l l r u n e ces édifices , t]Lie lur !c t e m p s ou ils o n t L'.C éle-vis. H é r o d o t e nous dit que ce fut Chéops qui fie bâ: ir la m o i n s con j îd r rab le de ces p y r a m i d e s , fie que fa c o n l r r u f t i o n du ia j o a n s j qui ' K e p h i e n , f r è r e de Chcops bâtit la (econde , après laquel le on t ravai l la 56 a n s ; Si que Myke r inus . fils d s Chéops , fit élever la g r a n d e , à laquel le 1 0 0 , 0 0 0 c u r r i e r s travaillèrent: pendan t 30 a n s ; nia:s D 1 0 -do re a l lure que ce fut Ken in i s ou K e l e s qui bâ:it la o rande . D ' au t r e s veulen t que ce loir Cabcius , fils°de K e m n i s qui ai t fa i t conftr is i te la féconde p y r a m i d e . & que M y k e t i n o s , au t r e fils de K e m -n i s , ayan t fa i t bâtir la g r a n d e , m o u r u t a v a n t qu 'e l le fû t achevée . V o y e z to.is les C h r o n o l o -g i z e s , aux E.ois a 'Egyp t e . î! ne lauc pas o m e t t r e M . Paw , qui pré tend dans les Reche iches p h i l o -{ophienes que la g r a n d e p y r a m i d e c to i t le t o m -beau ' d ' o â n s ; o u doit le rclTouvenir de ce que j ' a i die de ce fo i -d i fanc D i e u , d o n t o n t rouve l e n o m p a a c u c .

(3^ H é r o d o t e , D i c d o r e de S ic i le , P l i n e , l 'abbé T e r r a f f o n , Sec. a^Turent ce fair , M . Savary pre-tei .d qve ce ne f o n t q u e d ; s con jcAurcs .

m i r a ' i l ï S

Page 142: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

de la Maçonnerie Adonhlramitc. 15}

H i i r a b k s p a r l e u r a u t e u r & l e u r p o f u i o r i :

l a p l u s g r a n d e d e ces p y r a m i d e s a c t e

c o m p t é e d a n s ce q u ' e n a p p e l l e les f e p t m e r -

v e i l l e s d u m o n d e ( 4 ) . E l l e ef t , air .f i q u e

les a u t r e s , b â t i e f u r u n r o c c o n f i d é r a b l e

q u i lui f e r t d e f o n d e m e n t . S a b a f e i l î

q n a r r é e , f es f a c e s f o u t des t r i a n g l e s e q u i -

l a t é r a u x , Z-c f es q u a t r e a n g l e s i n d i q u e n t ,

a v e c la plus, g r a n d e j u f t e l î e , les q u a t r e

p o i n t s c a r d i n a u x , c ' é l t - à - d i r e T o r i e n t ,

r o c c i d e i n , le m i d i , le f e p t e n t r i o n : c e t t e

(4I Cro i ro i t -on que depuis Hc ' i odc t e , jufqii'^ 130.s jours , c'eft-à dire , depuis ??. 5 ans ( j'.ii fuy-pol'é qu 'Hérodote ctoit venu en Egypie à 14 ans ) , o n ne lâche pis encore les vraies dimenl ions des pyr ia i ides ! Cependant elles o n t été mefuiées par un n o m b r e in' ini de voyageurs , aHmiiees par tous ceux qui ont viîité l 'Egygtc .

Cette différence dans les mefures drs Voyageurs v i e n t , dit-on , dè ce que les fables de la Lybic s'erant beaucoup plus ammor.ccl-. au nord , qu'au fud-ef t & fud-oueit de cet édifice ; ceux qui on t monté par ce dernier côte , • on t trouve plus de g'-adins ou d'.-fliles, que ceux qui on t m o m s par l 'angle nord-e f t . Quoi qu'il eù fent, il u e!t pas moins vrai que M- Mail le t , q u i , de Ion n r opre aveu , a vifice quarante fois la g iande py-r a m i d : , & M. de Chazei 'es qui a été exprès en Egypte pour K melurcr , ne fon t pas plus e x a ^ s que les autres ; &: qu'enfin pas un n'a iuge a pro-i - d e ^on ' .V des deux côtes de ce m o n u m e n t , d 'en faire t o u r , <x. d 'en numéroter & graduer cu.iquc ailifs lui a n s fimple tuife.

Al

Page 143: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

Ï'H Origine

p y r a m i d e c f l f o r m é e p a r alTifes de p i e r r e s

c a l ca i r e s ( j ) , c^ui v o n t t o u j o u r s en d i m i -

n u a n t ; el le r e f l c m b l e d e t o u s c ô t e s à un g r a n d

e f c a l i e r , d o n t les p r e m i e r e s m a r c h e s o n t

a - p e u - p r è s q u a t r e p i eds de h a u t ^ & les au -

t r e s m o i n s , à p r o p o r t i o n qu ' e l l e s a p p r o -

c h e n t de la c y m e , l a q u e l l e p a r o î t n ' ê t r e

q u ' u n e p o i n t e , t a n d i s q u e c ' e d u n e p l a t r e -

j o r m e de p lus de q u i n z e p ieds q u a r r é s . D u

c ô t é d u n o r d , a u - d e i l u s de la f e i z i e m e

a i î i fe ( ( : ) , é t o i t u n e f e n ê t r e de t r o i s p i e d s

(5) On pré tend, & il paroîc évident que là grai-.de p y r a m i d e , ainfî que la fécondé, one cte enciéremenc revécues de marbre blanc ; Ja p'us petite éuoic recouverte de granite de Siene. C ' d t une efpece de marbre n o i r , ou tacheté de n o i r , ou mélange de rouge,

(6) I l paroîc que ce trou eft enféveli fous les fables, attendu que celui qui s*y trouve actuelle-men t efl à une bien plus grande hauteur. Mail-let prétend que la grande pyramide fut fermée exa&ement , pendant long-temps , & que le trou & le chemin qui conduit au cerceuil , qui eft dans l'intérieur de cet édifice, n 'ont été ouverts & vidés qu'avec des peines incroyables. M. Savary, dans fa dix-huitieme lettre lur l'Egypte , datée du grand Caire , rapporte les obfervations & les probabilités de Maillet , fur les moyens dont on s'eft fervi pour ouvrir ce trou , & le canal auquel il fert d 'ent rée , & dit (p . 239 ) » que quelques 31 Auteurs arabes prétendent que ce fut la foif de « l ' o r , qui porta-vers le commencement du hui -b lieme iîecle le Calif Mahmoud , à violer

Page 144: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

de lu I&tiçoTLneric d-doTihiycimhe. 12% quar rés , qui fervoie d'entrée à une allée de me me mefure que Ja pente & les dé-tours rendoient prefque impraticable ; ceux qui s engageoient à la t r a v e r f e r , étoienc obliges de fe fervir de leurs mains ^ comme de leurs pieds pour marcher. : cette pre-miere allée conduifoit à une autre allée de même h a u t e u r , mais encore plus difficile pu i t que l l e étoit remplie de dégrés , qu'iî ralloit monter & defeendre à chaque pas

l e ventre ou fur le dos , jufqu 'à ce qu'enfin on arrivât à un puits , donc la lpec t ne pouvoir manquer d 'effrayer. Q u o n s'imagine ce que devoit penfer un

» [ o u v r i r ] cet a n t i q u e m o n u m e n t . D ' a u t r e s éc:l-» vains o n e n c a u x a t t r i b u e n t cet te e n t r e u t i f e au " f a m e u x Calif A a r o u a - A r a f c b i l d , c 'eil le pe re du " precedent [ i l el l m o r t en 809 ] . q u i v ivo i t d,i « t e m p s de C h a t l e m a g n e ; quo i qu ' i l e n fo i t d - ces »= di t terentes o p i n i o n s , o n n e peut d o u t e r q t , -» l o u v e r t u r e de la p y r a m i d e n ' a i t été e x é c u t é e . 1 lous la d o m i n a t i o n des Arabes , c 'e . l-d d i r e » depuis O m a r , l ' an ô ; 9 de J . C . , ju fqu a Sa l a i

l e d d i n , 1 a n 1171 » . I | m e p a r o î c . ^ i g c l l e d e conc i l i e r cette af l feruon de M . Sava.rv . avec Je pa r tage^de S t r a b o n [ l . , 7 ] , r appo r t é par M . S a -v a r y m e m e ( p. , 9 I ) , l a v 0 i c i . V e r s j e n l i l ; e u J e

! u r ' T ' n U n a c ? c A c é s ( à P , u s ^ 300 pieds d e la baie ) cil u n e p i e r r e que l ' on peur l eve r . E l l e

, , L m t o b l i q u e , qui c o n d u i t au cercuei l depo le dans l ' i n t é r i eu r de la p y r a m i d e . S t r a b o n e, T 0 " . ! o u s , T i b è r e , e n v i r o n e , 4 ans a v a n t l a o o m i n a t i o n aes A r a b e s .

M z

Page 145: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

7 3(5 Origine h o m m e q u i v c n o i t ck t r a v c i f c r d e s n l l écs

auiTi f a t i g a n t e s q u e f o m b r e s , g u i d e p a r

u n e f eu l e " l a m p e ( » ) , d o n t la l u e u r v a c i l -

l a n t e c o n t r i b t r . i i t e n c o r e à r e n d r e ces c a -

v i t é î t é n é b r e u f e s , p l u s l i n g u l i c r e s & p l u s

j m p o f a n t e s Q u ' o n s ' i m a g i n e , d i s - j e , ce

q u ' u n h o m m e d e v o i r p e n f e r , e n a r r i v a n t

a u b o r d d ' u n p u i t s , q u i pa ro i /To i t ê t r e u n

p r é c i p i c e j a u q u e l il n ' y a v o i t n i c o r d e ,

n i a u t r e s m o y e n s a p p a r e n s , p o u r y d e f e e n -

d r e , o u p o u r en r e m o n t e r , & d o n t t o u t

l e m u r en d e d a n s , é t o i t c o u v e r t d ' u n m a O i c

n o i r , d u r & p o l i . A u d i p r e f q u e t o u s

c e u x , q u i p a r c u r i o f i t é o u p a r m o t i f d ' o b -

f e r v a t i o n 3 t r a v e r f o i e n t les d e u x a l l é e s ,

d o n t n o u s a v o n s parlé- , fe t r o u v o i e n t c o m m e

f o r c é s d e s ' a r : e t e r - I à . M a i s c e u x q u e l ' o n

d e f t i n o i t à ê t r e r e ç u s , a v o i e n t t o u j o u r s

a v e c e u x u n I n i t i é ( 7 ) , q u i , ( a n s les

<*) Voyez la note fuivanic .

(7~ 11 ctoit çrès défendu aux Initiés d ' invi ter pe r fonne à fe faire recevoir parmi eux , lo i f -tiu'un h o m m e de qiveUjue rang qu'il fût , alioic demander l ' ini t iat ion , l'es Prctres fembloient la lui accorder avec faci l i té , mais en m ê m e - t e m p s 51s lui faifoient écrire fon nom , & fa d e m a n d ; , & î.ii donnoien : un In i t ié , pour lui indiquer fes épreu-ves. Celui-ci avoit foin de s ' inflruire dev Moeurs, cle la Religion, d - !a Partie & d • la qtia!;:j d i l ' a lp i ran t , & le prévenoit qu'il falloir abfolument qu 'un Ini t ié répondi t de lu i , foi t parc : qu'il en feroit c o n n u ,

Page 146: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

delà lyl.'çonnerie AdonJiiramue 157 a v e r t i r f u r ù c u , J.cur f ç r v o i c dç g u i d e ,

ju fc ju 'a u n ccrcain t e r m e S o i x a n t e e c h c l -

' iops de f e r J de fix; p o u c c s de 1 n g , e n -

d u i t s de m ê m e n i a l l i c cjue le d e d a n s d u

pu :es ( a ) , & feel iés dar .s 1 é p a i f f e u r du m u r ,

a un p ied de d i f t a n c e l ' un d e l ' a u t r e , f e r -

v o i e n t à d e s c e n d r e u n c f p a c c d e f o i x a n t e

p i e d s . A r r i v e a u d e r n i e r ^ n e t r o u v a n t p l u s

l i e n p o u r p a r v e n i r j u s q u ' a u b a s , o n é t o i t

o b l i g é de r e m o n t e r ou, de pafTer p a r u n e e f -

pece de f e n ê t r e , q u e l 'on f e n t o i t à c ô t é d e

l o i ; c e t t e o u v e r t u r e f e r v o i t d ' e n t r é e à u n

c h e m i n , c o m m o d e , ç r c u f é dains le r o x , q u i

d e f t e n d o i t en t o u r n o y a n t , e u v i r o s c e n t

t r e n t e p ieds . A u b o u t de ce c h e m i n , q u i

i i d u i l b k a u f o n d o u p u i t s ( ^ ) 3 o n t r o u -c o u

ou par un excès- ch confiance. Cette f c r i u a î ' t j étoit obfervée par-tout . Lorfqu'Hercule mèiue vou-iut fe faire initier à A t h è n e s , il faHur qu'il fô; a jou te par un Athénien initié. Ce dernier fe n 'ommoit Pylus, mot i]ui figr.ifie in t rodnaeur ott parrain [ C o u r t de Gebe i in , p. s i s - ], Toutes ces conventions arrêtées, celui qui s'en^ageoir à p o-. téger l 'afpiran.t , le rr.unifToit d'une" t o n e hnipe , faite exprès , & dont le-defïous é oi : creufé , de maniéré à ce quVlie pût être mife fur ta tête,

(S) Dans le Voyage d'Egypte de Pau! Lucss [ n i o r t ^ e n 1735,] , on voit la iiefctiptio'n de deux puits, à-peu-près fernbUbjes, qui exilioiqnt enQGiç. de fon temps,.

(9) Mail let , dans fa defeription de !.a grandb gyramids dit » ; ce puits c^efeend vers lo bas. 4È

' Wk

Page 147: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

ï 5 8 Origine

v o i t a u n o r d , u n e g r i l l e d ' a i r a i n , &: a t r

r n i J i , u n e f o r c e g r i l l e d e f e r , b i e n f e r m é e ,

à t r a v e r s d e l a q u e l l e o n v o y o i c u n e a l l é e ,

à p e i t e d e v u e , b o r d é e d e s d e u x c ô t é s

d ' u n e f u i t e d ' a r c a d e s , é c l a i r é e p a r d e g r a n d e s

l u e u r s d e l a m p e s & d e t o r c h e s : c e s a r c a -

d e s é t o i e n t le d e (Tous d e s a u t r e s p y r a m i d e s ,

q u i é t o i e n t d e v r a i s t o m b e a u x , q u i r é p o n -

d o i e n t a d e s t e m p l e s f o u t è r r a i n s . C ' e f l d a n s

c e s g r o t t e s i m m e n f e s Ôc p r o f o n d e s ( 1 0 )

la g r a n d e pyramide , par une l igne p e r p e n d î -35 culaire à l ' ho r i fon , qui va cependan t un peu

en b ia i fanc , ôd f o i m e la figure d ' u n e b r o c h e . -» E n v i r o n à f o x a n t e pieds de Couve r tu re , o u i» r e n c o n t r e dans ce canal une fcnê . re q u a r r e e , » d ' où Ton e n t t e dans une peti te g r o t t e , taillée « dans la m o n t a g n e , qui en cet e n d r o i t n'efl: pas » de p ier re vive , ma i s d 'une efpece de gravier , « do-nt les g ra ins f o n t f o r t e m e n t attachés les uns « aux- a u t r e s : cette g ; o i t e s 'é tend d 'o r ienc e n

o c c i d e n t , &: peut avo i r q u i n z e pieds de l o n -» gueur ^ on i rouve en îu i ie une au t re coulif ie , =5 c .eu lee de m ê m e dans Je r o c , f o r t p e n c h a n t e , » & a p p i o c h a n t beaucoup de la pe rpend icu la i r e?

elle a de l a rgeur deux pieds qua t re p o u c e s , M fur deux pieds & demi de hau teur : elle def-» cend en b a s , par un e fpace de cent v ing t - t ro i s » pieds ; apt es quo i o n ne r encon t r e plus que des M fables & des p i e r r e s , q u ' o n y a jetés à def-M l'eln ». Malgré tout c e l a . Mailler ne paroî t pas ê t re de l'avis des Auieurs qui p ré t enden t que ce p u i t s , ces g r o t t e s , ces l o u t e i r a i n s , &c. ayen t 1er-v i aux in i t i a t ions ,

( l e ) Paul Lucas nous afllire avoir été dans ces

Page 148: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

de la Maçonnerie Adonhiramite. 15 Si que les Prêtres & les Prétrei 'es faifoienc des facrifices n o d u i n e s , & chantoicnt des hymnes funèbres pour honorer les Dieux , & les remercier d'avoir admis les bons Rois au féjour des bienheureux. Ces hymnes admirables , ces fons triftes 5: harmonieux que l echo des voûtes rendoit encore pins irapofans & plus lugubres , fixoient bientôt l 'a t tention de ceux qui penétroient jufques-là ; mais comme ce n'étoit pas le but où l 'afpirant devoir s ' a r rê t e r , l 'Initié qui étoin avec lui j le conduifoit à la giiile d'airain , par laquelle il devoir pafler. Celle-ci qui étoit à deux battans , à pivots , & à quar t de cercle, portée par des craponrins d 'acier , poli & huilé , s 'ouvroit entièrement & fans bruit j dès qu'on les pouffbit un peu ; mais en re tombant d'eux-mêmes pour fe rejoin-dre , ils rendoient néceflairenjent un fou t r è s - f o r t , qui fe portoi t fucceffivcmcnt, 8e fe perçoit dans le fond de ces vaftes f ou -terrains. Ce brui t qui fembloit n 'être qu 'une

grottes fouterraînes , & dit que quelques-unes fonc encore habitées par des familles C o p i e s , qui vi* vent en c o m m u n ; il a joute que ces fouterrains parc i f ièn t e u e auffi anciens qne l 'Egypte même , jplufieurs Auteurs modernes conviennent que les^ premiers enthouhal les de la primitive Eglile , fe fon t tet irés dans ces grottes p r o f o n d e s , méditer çn iîiençe , pratiquer k s plus dures %u^- ;

rués.

Page 149: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

^40 O igine natutellc du mécal, de la ferme-

ture de la grille , fervoir à avertir les Prê-t r e s , qu'il y avoir un afpfranc qui s'enga-, geoir dans les épreuves de l'initiation ; c^eft à cct inftant qu'ils ven.oicnt le icconnoî-tre a travers des ouvertures, pratinuées exprès dans les murs ; & lorfcju'il paroilloir décidé a les continuer, des officiers ( n ) preparojein toijr pour le recevoir. A peine etoit-il parte la grille d'airain , qu'il ren-controir à fa droite une porte facile à

, ouvr i r , par^ laquelle on enrroit dans un chemin voûté, d'environ huit pieds de haut, lur flx de large, très uni & très-droit. En entrant dans fe nouveau /butçrrain , l 'af-pirant ne pouvoit s'empêcher de jeter la v u e , foie à droite ou à gauche , fur une

cription t ! ' a c ? e 3 en lettres noires, fur mi marbre blanc & ppii. Cette infeription etoit conçue en ces termes; Quiconque fera cette rouie feule fans regarder , (y fans retourner en arrière , fera purifié par le feu . par l eau &• par l'air; Ù s'il peut vaincre y2 frayeur de la mon , il finira dufein de la terre 3 il reverra la lumier,e , & il aura droit de, préparer fin ame h la révélation (Us myfieres de la grande Déejfe I f s . Lorlque k Candidat avoir lu cette inf-eription , & qu'il perflftoit à continuer fà

(m. C ctoient des Initiés moins in.ftruiti

Page 150: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

de lu Mdconiirr.e Adon/iiiunme. 141 l ^u t c , l'Initie qui l 'avoit accompagrié ju( -cju'.i cct i n f t nn t , le lallToit aller leul j &. l ' abandonnok à fa prudence & à (on cou-i'a(.T,e. Cependant il le fuivoit de l o i n j fans qu'il le f û t , afin que fi le cœur veftoit a lui m a n q u e r , il pût le fecoùrir ; dans ce licrnjer cas j le çondudcuv ranienoit cct l ipmme foible à la fcncitre de la pyramide , S; lui confeilloit , pour fon I c n n e u r , de taire une entreprife 3 a laquelle il avoic fuccombe , & 1 avertifToit de ne fe préien-tçr jamais à l 'initiation dans aucun remplis de l 'Egypte ( i l ) Ceux que l ' infcripticn r/ intimldoit pas , ctoient éconnés de mar-cher nne heure dans ces fo tuerra ins , fans lien appçrcevoir de nouveau, Apres ce voyage , ils trouvoient du côté du midi , une petite porte , toute de fer , gardée par trois hommes armés couverts d un ca f -que , en forme de téte de chien. Ces trois homines s'avançoient dev cr S le ( .andidat , S: l 'un d'eux lui difoit : 33 N o u s ce fom-» JJ mes point ici pour vous cmpccher CQ 30 pafTer ; continuez - votre route 5 (î les 35 Dieujk vous en ont donné la force : 33 puiffiez-vous ne p^s être a f f e j ma lheu -33 reux pour revenir fur vos p a s , car alors

( i z ) I.es Prêtres tenoient un tableau e x i f l des p o t u s , du rang , & du pays de ccux qui avoienij eu la foiblefls de re tourner lu t leurs pas.

Page 151: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

Ï41 Origine " nous vous arrêterons. Vous pouvez en*' 33 core vous en retourner , mais faites-* " bien attention qu'après ce moment j vous » ne fortirez jamais de ces l ieux, fi vous » ne parvenez incefTamment au but que « vous vous étiez propofé d'attendre : fon-» gez (ur-tout que vous ne pouvez y réuf-M fir, qu'en vous frayant un padage de—

vant vous, fans tourner la tête , & fans reculer 33. Je lailTe a penfer combien la

r a d g u e , l'infeription & ce dernier difeours arretoient d afpirans. AufTi les hommes, qui etoient afTez puililianimes pour retour-ner fur leurs pas, racontoient différemment ce quils avoient v u , felon les diverfes im-prefîions que chaque choie avoit faîtes fuc eux. Les uns di.'oient que l'on defeendoie vivant aux enfers, & qu'il falloir revenir p i r des travaux effroyables. Les autres pretendoient que pout parvenir à l'initia™, tion , les Piètres vous faifoient fubir une mort douloureufe , & qu'ils vous rcfiufci-toient à leur gre ; on apponoit pour preuve que des hommes qui avoient paffé pour t rès-hardis , n'en croient jamais revenus. Ma-s enfin celui qui joignoit la préfence d'efprit au courage, alTuroit ces trois hom-mes que rien ne pourroit l 'ébranler; alors ceux ci le laiffoient palTer, & le fuivoit de loin Car c'étoit en cet endroit que fon pre-mier condufteui" le quiteoit abfo lument , il

Page 152: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

^ la Maçonnerie Aàonhlramlte, j 4, p f T o u par la petite porte de fer , & a ] ] ^ inftruire les Prêtres des divers fentimens qu'il avoir remarque dans celui qu'il venoit d 'a-bandonner. L 'afpiraiu qui condnuoit fon

11111 " . a v o ' t P a s f a I t cinquante pas qu'il Bppcrcevoit un peu Join de lui , une J u Ï tres-vive , qui augmenroic à mefure qu'il a^vançoit ; parvenu à l'endroit d'od for to î t L Juraiere, il fe trouvoit à l 'entrée d 'une voûte qui avoir plus de cent pieds de long & de large , & dont le premier a f -

i ' l d é e d 'U11C f o u r n a i ^ ardente. & cffioyable.La coramençoient les épreuves du f e u ; tant des morceaux de bois3 plantés

f - n ' ^ V r " J.eS U n S d £ S i en to r ! d ' o L d % a n C f e e S

Jd e b a U m e a r a ^ q u e d çpine d Egypte & de tamarinde (1 ?) r e m !

pMo .en t un efpace de trente pieds quarrés de chaque cote de ce vafle fouterrain & n e J a i ^ l e n t qu'un paflage d'eii-viron huit pieds ; on avoit l ' a t t e n L d'al-lumer ces bois odonférans , dès l'infi-nr

r , ' C " D "" /»•"»> W S d e l à porte de f e r , qu'il continuoit f o "

voûte"" f U l y a n f e X p r è s ' ^ l a c « d a " s 'a v o û t e , fervoient a faire évaporer la fumée

Page 153: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

Ï 4 4 ^'rrfiTl* ^ t

q u e r c i f e u ^ pon-voient oscaf iont-^r . M a i s Iv'c flammes v>v.:, & abondante-, ic r c c o u r -b o i c m pt»' - ' d e s , Se icmpliffoicnt f r t -w u c m i a c n î l 'e ipace par lequel >1 f a a o ï t j p a Ç 1er. j o i t i de c « cvno . . . i c i i . cn t , on c to i t f o rce de m a f ' ^ e r dan-: les - n d e s d u n e r t e q u a r t e , ou - r i l lêe d». f e r , rougie

a - , r f c u . p o f e e . t - le P a v é , & formée de lofai ' j tes qui ne laif loicui en t r elles que la pL- ï ' -^du 'p iea • cet te orille avoir v ing t pieds de Ion E , f u r nu i t d - l a r g e , & fix de h a u t , en» c o m m e n ç o i t à l ' e x t r a i t e des b û c h e r s , & finiffoit au 'V-rJ d 'un canal de c inquan te pied', de large , dont Veau qui veno i t ou K-il en t ro i t d ' u n côté au f p u t e r r a i n , avec un b ru i t & une rap id i t " é tonnan te , & en f o r t o i t de me-me pa t l ' aut re . Il ^ J o i t aiïfll t r a v e r f e r ce cana l à la u a g e , o u a l aide de deux ba luf t rades qui (or to ien t du t o n d do l ' eau , & qui empçcho ien t q u on ne s é c a r t s de la rou te q « e l 'on devoir tenir , pou r a r -r iver à l 'endroi t m a r q u é . Si la peur do. dange r a r rê to i t I ' a f p i r a n t , ou q u e n l u o i U ^ r T c e s é p r e u v e s , la p réfence d ' e f p n t v m t a lui m a n q u e r , S- qu'enfin il couruz n f q u e de périr par le f e u , ou i a f e n o y e r , les trois officiers qu i l ' avoien t aver t i le l e c p -roieiv. de tou tes leurs ^ . ' c c s . M a i s ^ alors f a l iber té étotc perdue ; !s le c o n a s ^ o i i â t par une a u t r e r o ^ - d a u , Îp" t e r r / j ^S x«u-

îcrrn'us, dsf^cls us ui- fo«oit " r r a j . a t t

Page 154: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

. de la Mifonnerie Akonkîramhe. I 4 r

Z ^ ' C I R , & 2 c r i . 9 C P C n d a r i t P 0 " 11 e pas Jui r e n -d ' c fa p n f o n t rop a u f t e t c . les P rê t r e s le ft.fo.ent officier du f é c o n d ' o rd re & ' « a n c e n t m e m e , s'il le v o u l o i r , a ^ c „ n c

filles des officiers de fa claffe. II lui e'toic encore en jo .n t de ne po in t m o n t e r dans les t emp,es f u p e n e u r s , & n e p a r | o i t d e f a v i e

a aucun p r o f a n e ; & p 0 u r d é l i v i , e r f a f a _

,• • ^ " ' « n d e à fon é g a r d . o n

q u e & r , S t t " u n e f o ™ u l e

rens Vi l . p a r V e n i r à f « p a -r ens . Elle e t o j t , nous d i t - o n , conçue en ces t e rmes : « C r a i g n e z , r e f p e d h z & a i -

» m e z les Dieux ; m o i ( le n o m d r d t i cT)

I', S 310'' ^ Une Cn"ePnre ténj aire leur juf l ice m e ret ient pou r j a -

« mais dans une pr i fon que leur m i f é r L d

é ' t r ™ ™ d f a V 0 - b , e ( ' 4 ) - Auflî pol i r n e • r n 0 U S 1 ; e p C t e " t - o n r a n s eefle il

fa l lo i r f u c c o m b c r en r ien ( i 5 ) . D è s

% t t , ! c 0U ' e a s " r e r n ' e n c qu 'une

r des % e f ont été aflez à 's pour priver leurs concitoyen ' d - h r f h 2 t ' " le; ravir à leur famille Si ce'a wl ^ ' &

crime les Prêtres n 'é to .em ,1s pas « p X » ^

? < * ! ' * e * * . au courage. & à l'élévation de ' " " e

£ eoK par un engagement, f o i e ^ e J " 1 V o m n ^ c ' r "

N

Page 155: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

14 S Onghie que r a f p i r a n t ctoic arrivé à l 'ciurcc de la voutc enfiavnmee, il dcvo:t , avec autant de l a^ i J i t c , que d'adr.cllc , pn lk t a travers la fournaife ardente , marcher entre les lolangcs de la grille de fer rouge , & fans perdre haleine , Te déshabiller i>c traverfer ]•; canal. Il devoir encore avoir l 'attention de conferver fa I.itnpe allumée 3 c a r , quoique Jes feux rcndilTcnt aiïez de d a n é , pour lui iaire appercevoir 1 étendue de l ' eau , il lui étoit facile de juger qu'après l'avoir t raver-f é e , il auioit beioin de lumière pour fe conduire . Parvenu à l 'autre côté du c a n a l , le premier foin du candidat était de remettre fes habits. Il fe trouvoir alors proche d 'une grande arcade, dans laquelle il étoit obligé de mo iu - r par le moyen de plufieurs; degrés pra-tiqués exprès , &: qui le conduifoient à un

yne vie nouvelle , fuivaru les regies les plus ctroî-res de la veiru. Soumis à des inltitutions fi bel-les, animé1»' par de li grandes e'per an ces, Jcs Initiés ^toienc regacJés comme les ciiis hommes heureux. Aufli dans le Cœur ,ies grenowlles ( aCt. i . d'Ariltophane [il vivoic du temps de Socràce ] l'initié ,dic, c'eft fur nous feul- que luit l'aftre favû-rablj dJ jour, nous leuls recevons du plaifir de l'influence de ("es rayons , nous qui (ommes ini-tiés & qui exerçons envers le citoyen & l'étranger ^ touces lortes d'acles de juft'ce & de piété. Je dois f.iire remarquer qu'Ariftbpl:ane n'a dit cela que pour montrer l'eiuhouliafme des lui liés Se faire ap-percevoir le ridicule des myfteres.

Page 156: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

de. la Maçonnerie Adonhhamhr. 147 pon t -kv i s , dont les touul lons tcnoicnc à la derhieie marclic , & les bafcules au m u r qu' i l avoit derrière lu i , de maniéré ijue ce pont fêmbloit être abaiffé pour le laiiTer palfer. Les premiers objets qui s 'ofRoient enfui te à fa vue croient deux murs d'ai-rain,, l'un à droite & l 'autre a gauche ; dans l'épailfeur de ces murs étoient appuyés les ellieux de deux «-andes roues , aufii d'airain , qui ne lailT&ienc CRtr'elles au bout du p o u t , qu'un palîage d'environ un pied Se demi: leurs moitiés fupéricures , d o r t on ne voyoit qu 'uoe partie , étoient- chargées d'une gro/le chaîne de fer , qui paroilfoit foutenir quelques machines très - Lourdes , mais qui fe trouvoient en-def lous, & de l 'au-tre côte du m u r , de forte qu'on ne pou-voir les appercevoir, A un pied de difrance de ces roues ^ il y avoit- une porte de (ix pieds de h a u t , récouverte du plus bel ivoiie^ & garnie au milieu de deux filets d 'or , qui marquoient qu'elle s 'ouvroit en dedans. T o u s les efforts que l'afpiraBt faifoit pour la re-poulfer étoient inut i les , & cette réfi'dance lui faifoit bientôt jutrcr qu'il devoir c h e r -cher un autre moyen pour fortir de ce lieu. Ce qui l'affligeoit le plus , étoit de ne voir aucune iiïue devant lui 3 & qu'il lui étoit défendu de retourner lur les pas : après un examen plus ou moins long , il appercevoir au linteau de la porte deux gros anneaux

"M ij

Page 157: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

d a c i e r , p o l i , cjui briljoiçnt à la faveur de ia lampe , & qui fcmbloieiu l ' inviter à y p o i t c r les mains . L al ternat ive d'etre prive - \ - lV-LLV,

au plus grand bien commun à tout ce qui r e fp i i c ( la liberté ) , ou de parvenir à l 'hon-n e u r d être regardé comme un de ces h o m -mes extraordinaires , fai loi t qu 'on ne negli-geoi t r ien. C'étoi t de ces anneaux que dé-pendoic tous les fecrets . A peine l a fp i r anc les t i ro i r - i l , que la détente des roues f e levoic, & p a r méchani fme lîmple & a d r o i t , ces roues acquéroienc un m o u v e -m e n t rapide , qui faifoir bailler la bafcule du pont- levis , ébranloir fo r t emen t le f e u i l , f u r lequel étoit le c a n d i d a t , & lob l igeo i t a f e tenir ^ferme aux a n n e a u x , de peu t d e c r e entraîné dans k précipice qui f e tn -bloit s 'ouvrir derriere _ lui. Au f f i - t ô t il f e icntoïc empor ter avec violence par le l inteau m ê m e qui s elévoic à plus de vingt pieds, en o u v r a n t à mefu re un efpace ténébreux ,

ou loi toir un vent considérable , c j u i é t e i ' gnoi t la lampe de l ' a fp i r an t , & f o u f f l o i t f u r lui avec une impé tuomé diiÉcile à foutenir : i j avoi t alors au-delfous de l u i , un vuide de plus de quaran te pieds qui répondoit à' o autres v o û t e s , & dans lefquels fe m o u -v o u n t toutes ces machines de fer & d 'ai-rain , dont le bruit épouvantable faifoic cro i re que plufieurs tonnerres écraferoienç A ediftçe : ainiî ma lg ré la fe rmeté & la pr(>

Page 158: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

de la Maçonnerie Adonhlramite. 149; fence d'efprit néccilairc dans cette dernier^ cpteuve j il ctoit prefcp'itnpoŒible de ne pas craindre l'our fa deftruftion même. Le candidat reftoit fofpendu environ une minute , après quoi le linteau , auquel etoit attaché un contrepoids, k redefeendoit dou-cement , &c le replaçoit proche de la porte d'ivoire. Alors les deux battans de cette porte s 'ouvrbient, & lailloient voir enfin à J'afpirant , le lieu où il alloit recevoir le premier degré de i'initation. Rien n'étoic plus capable d'infpirer l'étonnement & le refpeift , que l'endroit où fe trouvoit alors !e candidat ; c'étoit le derrière du (anc-tuaire du temple d'Ofiris , d'Ilîs & d 'Horus t

les trois grandes Divinités de Memphis & de toute l'Egypte. L'or qui y brilloit de toutes parts , & la lumière d'une infinité de lampes de cryftal , éblouifloient d 'autant plus rafpirant j que ce dernier fortoit des. plus épaifles ténebres ; les Prêtres pour lef-quels on avoit une profonde vénération ^ çtoient en habit de fin lin , & formoienc deux haies , au milieu defquelles s'avan-çoit le récipiendaire. Le grand Prêtre afiis fur un trône a l'extrémité de ces rangs, rere-voit le nouveau difciple , avec les démonf-trafions de l'eftime & de l'amitié , il le f é -licitoit fur fon courage , puis lui préfentoit une coupe pleine d'eau du Nil, Que cette eau , lui d i foi t - i l , foit unbreuvase du Lethc

Page 159: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

r Origine ou d o u b l i , pour toutes les fa a lies maximes cjuc vous avez OUKS de la bouche des horr.mes profanes. On faifoic en faite prof-teincr le récipiendaire, au bas de la Ibuue de la g rande Divinité 3. puis le Hiérophante prononcoifr fur- lui ces pa io es : His , o oy g f a n J c Déelîe des Egypt iens , donner o> votre efpri t au nouveau férviteur c]ui

a Surmonte tant de périls & de travaux; ^ pour (e pr i fen ter à vous j faites qu ' i l DV i o ' c victorieux de même dans les épieu-»

ves de fon ame : Rendez-le docile à. vos ^ lu.x , afin c|u il mérite d'être admis à

vos augulles myfteres i 'ous les Prêtres répétoient en chçcur cc

v.ceu. L o r f q u ils avoient fini ,1e Hiérophante re le voit le profelv te 3 de lui préientoit une. l iqueur confortacive , en lui difant que ceci foit un breuyage de Mnémofyne ou de m é -moire ( 1 6 ) pour les leçons que vous recevrez ae la- fageHe. Telles éroient les ceremonies dip premier point de l'initiation. Celui qui y étoit a : {m i s s ' a p pe i l'ai t Myfie-(17 ) . Il lui étoic défendu, de faire. aucun c.

(î*)1 Ce t te CJU. de n ^ r o o i r e f ignif io i t que l ' o n deyù i r tou;ou.!s fe r e f lbuven i r du b o n h e u c d ' ê t re i n i t i é , &. des vertus que ce r ang d e v o k i n l p u e r .

( 1 7 ) Lovf.:|u= tou te ; ces c o n d i t i o n s c to i en t r en t -pj is ^ dit M . C o u r t de G e b e l i j i , p. ? , 8 . ] , 0 ! i , f t a u i d m i s aux petits m y d e r e s . fous le u o t u d f c

Page 160: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

it-la Rîaçpnnerle A'donhiramite. t j . i quc f t ion , & de piopofcr aucun d o u t e , tan t cju'il Icioit d.ins ccttc claffc. Cet te ob fc r -vance etoit fondée fur ce qu'il s'sgifl'oic. d'inftruirc alors !è nouveau, c o n v e t t i , i<. difpofer Ton a.rae à des vérités qu'il ne pouvoit péné t re r , qu'avec la connoiflancc des myfteres. Un appartement préparé p e u t le proléiy.te., dans la maifon facerdotaie , étoic le lieu oà, on le condu i fo i t , & dans lequel il trouvoit tour ce qui lui étoic né-cellaire. On lailloit t r o k jours à l'afph'ant: pour fe remettre des fatigues, qu'il a v o i r clTuyees ; des ofticiers lui fei voient tout ce qu'il defiroi t , at tendu qu'il ne lui étoit pas permis de (ottir de £bn appartement: : après ces jours de repos , trois Pi'étres- venoienc-l 'avertir qu'il alloit commencer un jeûne de trois moi s , ou de quatre-vingt-onze jours:, que dans les vingt-un premiers , & même toute fa vie , il s 'abftiendroit de manger des feves ( ] 8 ) & de la chair de plufieurs ani-maux qu 'on lui citoic : que pendant fept

jaydes [ c'eft-à-dire voilé], on ne pouvoit aller arudeià.du veltibuîe du temple., on r/emroic dans l'ïncérieLir, l'on ne voyoic tout à -découv ert, que lorfqu'on étoic admis aux grands my.fteres. A I O F Ï

on s'appello.i: Epoptef ;.c'eft-â-<Ure , qui voit tou6 à- découvert.

<I3) C eft un-; ^2-t:e des principes que Pyihagor? ejifeignokà fc, i fdglss . Voyez Riiîrarqae^

Page 161: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

1 .Ç 2 Origine lois It-pt jours fuivans , il n'auroit pîiw tjue du pain & des fiuits cruds ; qu'enfin y

dans les vingt-un derniers, il n'auroic pour toute nourriture que deux fois neuf onces tie pain par jour. Ce jeûne etoit encore une (uite de la purification du corps ; il !i y avoir que les in f t ruâ jons que l'on rece-voit en même-temps, & d'autres pratiques rcligicufes qui fi/T'ent partie des épreuves de l'âme. Pendant ces aufterités l 'afpirant n avoir que de l'eau pour boiHon, a moins qu'il ne tombât malade; dans ce cas ^ fes devoirs etoient fufpendus ; mais lorlqn'il avoir recouvert la f au t é , il étoit obligé de recommencer tout ce qui regardoit la puri-fication de 1 amc. Cette derniere partie de I initiation , le divifoit en invocation & eu inuruf t ion. L'invocation confiftoit à alîifter tous les jours , à des heures marquées , aux faci ifices qui fe faifoient en préfence du peuple. Comme on ne permettoit pas à l 'ai-puan t d entrer dans le fanéruaire , il étoit placé dans un lieu difpofé exprès, ou il ne pouvoir vo i r , ni être vu. L'inftruftioïi 5 e ten doit lur l 'hifloire, tant facrée que p rofane , fur les vertus , fur la morale, ce fur les devoirs de l'Initié , felon fa condi-t ion, ou les digeités qu'il avoit à prétendre, r endan t les foixante Sf dix premiers jouis de jeune, l 'afpirant alloit une heure le raa-

, & «ne heure & demie le l o i r , dans

Page 162: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

de la Maçonnerie Adonhiramile. l y j un lieu od les Prêtres sa l l emblo ien t , 6ç tenoient tks conferences entr 'eux. Dans celle du marin , ils rapportoient l 'or igine fymbolique des Egyptiens , dcfqiiels les pre-iTiiers Gouverneurs avoient été des D i e u x . Ils en comptoient fept ; Knepk ) ou Vul-cain, le Soleil, Agatkodemon , ou bon Principe, ICronos, ou Saturne, Ofiris , Jfis } & Typhon ou wawjais principe. Les (uccelieurs de ceux-ci n'av.oient plus été que des demi-Dieux ^ qu'ils nommoient Horus , Mars , Anubis , Hercule , Apo!* Ion, Ammon , Thitoes , Sofos , Jupiter , Mercure & Efculape. Ils démontroient la néçeffité des pre jn iers , ce qu'ils étoient à l 'univers , & les fecours que les hommes en retiroietit. Us exakoient les vertus & les connoiflances des féconds, & tâchoient d ' inf-pirer à leur profélyte le defir de marchei: fur leurs p a s , & de les imiter. Dans la con-

' férence du f o i r , ils enfeignoient la philofo-pliie & les vertus fociales. L 'a fp i ran t ne parloit point dans ces entretiens rcg'és.} niais comme les Prêtres emplpyoient cous les moyens pour pénétrer les fentimens de leur difciple j ils vivoient avec lui allez familièrement pendant les premiers quarante j o u r s , & tâchoient de découvrir les r e l four -ces de fon efprit. F s lui lailfoient aufil la liberté de vifîter la bibliothèque 3 ainfi qua Mutes les falles oïl l'on démoutïoic Içs

Page 163: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

15" 4 Origine' fci'.-nccs aux grands Ini t iés , bien entendu feulement de ne pas s'y trouver aux heu-res des leçons, Le loixante-di.viçnie jour du j e û n e , on prévenoit l ' a fpi ranc, qu'à com-mencer du lendemain , il falloir qu'il ob -fervât un filence de neuf j ou r s , pendant lefquels il ne pourroit prononcer un feul mo t , pour quelque chofe que ce pût ê t re . On l'obligeoit d'alTîfter encore aux deux conférences ordinaires; s'il vouloit fe dif t raire , on lui petmetioit de le f a i r e , foit en fq promenant dans les jardins des Prêtres , ou les Prêtrertes alloicnt f o u v e n t , foit en f ré -quentant toujours les fallcs d'études, pourvu qu'il ne f î t abfolument attention a perfonne a

fous peine d 'ê t re privé de l'initiation. Le m a -tin de chaque jour de ce filence , trois des plus refpeélables Prêtres entraient dans la chambre de l ' a fp i ran t , pour lui reproche? les fautes qu'ils lui avoient vu c o m m e t t r e , & les vices tni'ils avoient pu appercevoir dans fon c^ràftere , ils lui en faifoient des. léveres. réprimandes, auxquelles il ne lui é'toit pas permis de répondre d'aucune ma-niéré. Ce iTIence paffé les Prêtres venoienç confoler leur difcjple j, & l'invitoient d ou-blier fes fa utes pour ne penfer qu'aux ver-tus qu'il devoir pratiquer. Ils l 'avertilloient enfuite que pendant neuf jo i j r s , à com-mencer de celui où H rçccuvroit la parole ; ii lui éto:t enjoint de leur donner chac^uc

Page 164: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

de la Maçonnerie Adonhlramite. foir un précis du jugement qu'il p o r t o i t , Jur rout ce qu'on avoir exigé de lui ; f u r ce qu 'on lui avoit appr i s ; en f in , fur ce qu'il avoit entendu & vu. Il ell effenciel , lui difoient ils, que les écrits que lions vous demandons , (oient aulfi clairs que réfléchis, a t tendu qu'ils rcfteiont entre nos mains , comme des témoignages certains des q u a -lités de votre cœur . Les conférences du foir & du matin ccfioient a lors , mais les Prêtres qui clieichok-iu toujours à élever l 'ame de celui qu' i ls vouîoi tnt admettre parmi eux , faiibieiit 'cn fa faveur un d i feours , dont le lujet étoit : ?> la connoifiance de l 'homme , JJ le but de l 'ir.iiiation, & quels devoient 53 être le caraf tcie & les moeuis d'un !ni-33 tié ( l p ) L 'o ra t eu r , qui étoit le plus

( t u ) T O J S I s g r a n d s P o ' é ' e s S; l e s R o m a n c i e r s

o n t ^ a i l è d e s é p i e u v e s d-- l ' i n i t i a t i o n , d e Ja ! ; r a n -

d e u r , o : d e l ' a n c i e n n e t é d e s m y î c e r e s . C e l u i q u i

j e c r o i s e n a d i e le m o i n s à c e f u j e t , e l l T e r -

r a l l o n ; il s ' e f t c o n t e n t é d ' e n r e m p l i r à - p e u p r è s

3 5 0 p a g s s i n 1 2 . A p u l é e , l e p e r e K n c h e r , M .

C o u r t d e G e b e i i n , & c . I b n c i n t a r i d a b l e s f u r c e t

a : t i d e . I l n ' e n c i l p a s d e m ê m e d e l a M o r a l e ,

q u e l ' o n y e n f e i g n o i t ; o n v o i t b i e n q u e c ' é t c i t u a

t r è s - ç r a n d f e c r e t p o u r l e s M a g e s & l e s I n i t i e s :

q u e l q u e s c i t a t i o n s i f o l é e s , r é p é t é e s f u c c e ( î i v e i i i e n c

p a r l e s a p o l o g i l l e s & l e s a d m i r a t e u t s d e l ' a n t i q u i t é ,

f o n t t o u t c e q u e n o u s e n l a v o n s , ' ' a v o u e d o n c

q u e i e n ' a i p u r a p p o r t e r i c i c e s d r a t i o n s , f a n s

r e m p l i r d e s l a c u n e s c o n f i d é r a b l e s . P u i f l e n t e l l e s ê t r e

d i g n e s d e s a u g u ' . l e s m y i t e r c s , & d ; s l ' a g e j q u i l e s

e u e c o n n u s .

Page 165: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

Origine éloquent & le plus inftruit des P r ê t r e s , ne le contcntoic pas de prouver com-bien l'Initie étoit au-delTus des autres hom-mes ; ils lui démontrott encore que la f a -ge l l c , les vertus & l 'humanité qui régloient toutes fes af t ions , étoienc l'effet des prin-cipes , dont les Prêtres reniplifloient fon ame. N o n , di loi t- i j , l 'homme n'a aucune idée par l u i - m ê m e ; il n 'apporte en naidant que la foiblefTe & la fenfibilité; conduit né-celTairement par la douleur & les be fo ins . le bien & le ma! mora'ix lui font indiffé-rens , il ne peut avoir de motif qui l 'engage

faire l'un plutôt que l 'autre. Mais bien-tôt ce qui l 'entoure fait impreiïlon fur fes f e n s , les aftc^le , & fixe le fonds de fes idées ; de forte que fes afb'ons ne font qu une (uite de ce qu'il a vu f a i r e , & de ce qu'on lui a enfeigne : feinblable à une p iene biute , dont la forme plus ou moins précieufe dépend des coups que l 'Artifte lui d o n n e ; l 'homme eft plus ou moins vicieux , plus ou moins éclairé , felon les erreurs & les vérités qu'on lui incul-que ( 20 ) . L'initiation eft la fin de cette vie p i o f a n e , que nous regardons comme vie animale (2.1), L 'amour de la vertu &

(20) J e puis me t r o m p e r , mais je crois que ce fe iu iment pourro i t fervir à expliquer Jes d i / e i l es opin ions des h o m m e s .

^ j i ) Siobée.

des

Page 166: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

de la Mtifoiinerie Adonhlramhe. i < 7 des dcvoiis . prend la place de toutes les padlons , dans celui qui la reçoit. Son c t t e , ou plutôt le principe qui l 'anime, eft te^ nouvelle. Oui , fans doute , fubftituer les connoiflances & les vertus à l'ignorance & aux préjugés , c'eft faire palier l'ame dans un autre corps ( z i ) . L'Initié doit réfiéchiï fur fon exiflence} fe rendre raifon de fes intentions & de les adions ; être toujours en garde contre lui-même, & travailler fans cefle à fe perfi dionner : il doit plain-dre les fots , en tachant de les inftruire ; fuir les médians , fecourir les malheureux ; & mettre au nombre des foiblelTcs humai-nes , l 'orgueil, l'intérêt & l'envie. Dans quelque rang qu'il fe trouve placé, foit par la naiflance ou la for tune , il ne doit s'y croire établi , que pour être utile & faire ]e bien de l'humanité en général. Enfin , il doit étudier la na ture , refpefler ce qu'il

( » j ) L a M é t e m p f i c o f e d e P y t h a g o r e n ' e f t p a s

t o u t à - f a i t l a m ê m e c h o i e . C e P h i l o t o p h e e n i e i -

g n o i t à les d i T c i p l e s , q u ' à la m o r e d e s h o m m e s ,

J e u r s a m e s p a f i o i e m d a n s d ' a u t r e s c o r p s h u m a i n s ;

& q u e fi e l l e s a v o i e m é té v i c i e u T e s , e l l e s é t o i e n c

e n f e r m é e s d a n s d e s c o r p s d ' a n i m a u x , r e l a t i f s a u x

p a f f i o n s q u i l e s a v o i e n t g o u v e r n é e s p e n d a n t l e u r

v i e . P o u r p r o u v e r ce f y f t ê m e , F y t h a g o r e a l T u r o i t

q u e f o n a m e a v o i r a n i m é E u p h o i b e , q u i f ( u t u e

p a r M e n e l a s , a u C e g e d e T r o y e s , c ' e f t à d i r e 6 1 7 a n s

a v a n t P y t h a g o r e .

o

Page 167: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

I 8 Origine ne- peut approfondir & penderer foi, aine tics vérités les plus fubJiracs.

1 ti croit le fonds des difeours que l'on tenoient à celui que l'on vouloir initier.

Le lendemain des neuf j o u r s , les Prêtres venoit ^ prelenter à l 'afpirant , les loix auxquelles j l devoir fe foumertre. Elles exi-gco i .n t qu'il écrivît la morale , & le bue qu'il fe propofoit de faire fervir de bafe à toutes les aérions de (a v ie ; fon confcn-temenr à remplir avec la plus grande cx.tc-tj.tU.C'.e 1 t o u s devoirs que lui impoferoit 1 initiation ; qu enfin , il piéteroit f e r m e n t , en préfence des Dieux & des Prêtres, dé garder à jamais un fecret inviolable fur tous les m y lie res qu'on lui révéleroit ou qu'i l verroit pratiquer. On le prévenoit qu ' i l devoir penfer mûrement à tous ces ar t icles , afin de ne rien écrire contre les intentions &: les fentimens de fon cœur . Q u e dans trois jours, on viendroit chercher fa réponfe pom-la porter au tribunal facré des Prê t res , Se la foumertre à leur jugement. L'afpirant ' étoit alors abandonné à fes réflexions. Il ne lui étoit pas permis de f o u i r de fon appar te -ment , & on ne le vifitoic que pour lui porter la quantité de pain & d'eau à la-quelle on avoit borne fa nourri ture. Le foir du troifîeme jour , trois officiers entroient chez l ' aspi rant , lui faifoient prendre ce qu'il avoit é c i i t , & lui dJo ien t de les fuivre

Page 168: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

fths iZ aF

M a f ° ' M { r " Monhir^ûe. r f „

' e u t f a n e la m o i n d r e p u e f t i o n • ilc 1^

d " " : p " l " ! r a « » d e i t i e r e

c u n e n e P ,v_es. CIU " v o i t f u b i e s , a u . , p. 1 p a t o i f l o i t r i d i c u l e & f u p e r f l u e

• I T I S Î ^ V ^ N - S S : ; c î r c o n l l i i n c c c f n V J u ' g u a i t ï p ^ s p c i i t e s

P«J .COS M TSR ÀL C P I , " T " ™

gSfip**" " « W . J S S T K T

1 ' ' 0 1 " O n n o i t d e p o r t e r fpc d a n s J a c u v e » & l u . v e r f o i t d e l ' e a u

v 7 " I -

" ccne pureré. de cette r f 0 1 1 J® Symbole de ^ remplir ce que i 'ordre A;"] f i n ' : ? e i r a , ' r e • pour =• exigent de tous ceux nti f n m e V O " r ? r e Ç ' P <?^uc' » e n f e m b l e , & nui r-ol • iv- r",'? ! > o u r v i v l e

* admis dans ]a fociété (a nh ' f1611,. . t ' ! e P o u r ê t re » paroit à cette e ^ i ,P -!>n a " t e - 0 , 1 r e F ^ -" fuite H o b f e r V a n c e / a u f t e T e r & d P ; l r ' U " e ' 0 n g U e

" propres à élever i 'amp X 5 I " f m o m e s , f pour la vertu ^ a ! a d ' umpur

o %

Page 169: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

î ( îo Origine fur la tète , en (îifant : » PuilTc cette eau , » fymbole de la p u r e t é , effacer tout ce M qui peut avoir fouillé votre c h a i r , & en

vous rendant votre candeur & votre pre-»> miete innocence , purifier votre corps , » ainfi que la vertu doit purifier votre sj arae m. Ces paroles achevées , il revêtoit le candidat d'une verte ( d 'autres dileut d 'une r o b e ) de fin lin blanc ( 1 4 ) , en lui preferivant de ne jamais la quit ter , que pour en revêtir une a u t r e , que les Prêtres lui donneroient ; il lui faifoit reprendre fes iiabits , puis le lailloit fans lumière , avec fon parrain. A peine l 'Hydranos étoit f o r t i , que plufieurs éclairs fadlices fc fuccédant les uns aux au t r e s , répandoient dans ce lieu une clarté rnyfterieufe , & laiffoienc appercevoir des phantôraes Se des f p e â r e s fie forme monft rucule ( i j ). Au m ! m e i n f t a n t , la foudre fembioit éclater / & le temple paroilToit s'ébranler ; mais biencQû un lilence profond fijccédoit à ces prel l iges.

(Î+1 M y f t e r e s D'IIIS, d ' A p a i é e , A n e d'or, t. p r e m i e r .

( 2 5 ) » A v a n t q u e d ^ a à m e t t r e l ' I n i t i é d a n s l e

« l i e u d e s m y I t é r é s , o n faiCoic p a r o î t r e d e v a n t l u î

d e s f a n t ô m e s , . f o u s l a figure d e c l i i e n , &: phk-

=> fieurs a u t r e s f p e â i r e s , d e f o r m e m o m î r u e u f e

S c h o l i e s , f u r les o r a c l e s i m a g i n a i r e s d e Z o r o a f t r e ^

Virgile , d a n s f a d e f e e n c e d ' E n é e a u x e n f e r s ^

Apulée , ClémzntScc,

Page 170: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

^ "iffonnerie Adoahiramite, TOI • cc portes du landi iairc s 'ouvroient, & ]c par-lain yinmocluiroit i c récipiendaire au fou d 'une .iniiDitc d inftrumens , qui fe faifoient enten-dre {16). Cette partiedu temple éroit etincc-i a n t e d e lumière , & ornée des ftatues, qu i rcpielenioient les Dieux du ciel & de la terre quinze des plus inftruits d'entre les Prc-t r e S ' fo rmo.en t , dans ce lieu impénétrable a tous profanes , un fénat a u ^ u f t e , auquel prefidoienc les Mmi /hes des myfleres ( 1 7 ) t - e t t devant ce confeil que le Ceryce pvé-icnîoit l ' a fp i r an t ; en e n t r a n t , on le faifoit proliérner pour rendre hommage aux Dieux , puis on le plaçoit au milieu' de la falle ^

( a 6 ) L ' a f p i r a n t é i a n t e n t r é d a n s l e d ô m e o n

J a . t a u ù u q u e l q u e s d e m a n d e s fymboliques . a u r -

« îueLes il r e p o n d o ï c . l u i v a n t ce q u ' o n l u i a v o i r

- p p n s . - A p r e s q u o i l e r é c i p i e n d a i r e é t o i t i n t r o d u i t

l i e ; a , l l - J " a u ' e à a t e m p l e , a u m i l i e u d e l a p l u s

F o . o n d e o U l c u r u e L h o r r e u r e n é t o i t a u g m e n t é e

p a j T - r o u : ce q u e 1 m d u f t r i e h u m a i n e p e u t i m a g i -

d e t e r r i b l e . L e t o n n e r r e g r o n d e d i t o u t e

P ^ r t , l e s e c l a i r s b r i l l e n t , l a f o u d r e t o m b e l ' a i r

^ I 8 U r e i ! m o r " , ! r u e u ! e s ' ! e ' a n c t u a i : e ; & l a t e r r e p a r o i t s ' e n r r ' o u v r i r , m a i s

b . M t o t l e c a l m e f u c c e d e à l a t c m p ê - . e . „ & a L !

- f r a c a s d e s é l e m e n s d é c h a î n é s , la f e e n e fe d é p l o i e "

& s c t e n d au l o i n : l e f o n d d u f a n c l . n i r e s ' o u v r e =» ££ i o n a p p e r ç o i t u n e p r a i r i e a g r é a b l e , o ù l ' o â ° va f e r e J 0 U l i ; d e - c

yzbehn, p. 320.

V o y e z l a n o t e J I d u C h a p : t r e

• 0 : ?

Page 171: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

X6% - Origine fur un fiegc de bois ( '-8 ) . Aîors un des P iè t res lilbit à h a u t e - v o i x les éciits de l a fp i rau t , ils contenoienc, comme nous l 'avons d i t , fes reflexions (ur fes épreuves , la morale & les vertus qu'il fe^ propofoic de pratiquer à l 'avenir , 8c (on devouenienc à l'obéi 11 ance des loix. Apres que le fénat en avoir fait un examen iéverc , le Hiéro-phante demandoit au parrain du cand ida t , s'il n'avoir point découvert de foiblellc dans fa condui te , s'il ofoit en répondre. O u i , iouverain Miniftrc > replïquoit i Initie interron-c 3 ^ j'allure de pius au ConTeil » incon upl ibie , qui m'entend , que la fec-M mere & la conitance du nouveau ditci-M p ie , le rendent digne d 'être admis aux => divins myfteres M. Alors le Hiérophante o rdonno i t au parrain d 'amener le proiclyte , au pied du tribunal ; dès qu'il y éto:t a r -r ivé , l 'orateur (acre lui diloic avec le ton de l ' tn thouf iafme : Mortel, que les Dieux

(ig) » Au milieu de la nui: j'apperçus le fo-il leil ciincelaru de lumière , je vis les Dieux des » enfers & des deux ; je m'approchai . & je les » adorai. Quand le jour fut venu , je fus placé fur » un fiege de bois, au milieu du temple, devant » l'image de la Décffe Ifis, avec un habit de lin. » De la main droite, je tenois une torche allumée, >. & j'avois fur la tête (i:s branches de palmes ,

arrangées en rayon ». Apulée , m y ft cr es d'Iûs, m. Court de CebUiv, & beaucoup d'autres.

Page 172: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

de la Mdfonnsrie Aàonhiramite. 16 y. regardent d'un œil favorable , fournées loi à Lur puijfance , & remplis la deftink fans murmurer. Profterne-toi devant eux, & prêta une oreille attentive à ce qu'ils te vont dicter par ma bouche.

l is exigent de toi : Q u e "tu leur rende un pur h o m m a g e ,

& que tu honore tes parens. Q u e tu (bis jufte & bienfaifant envers-

tous les hommes , que tu fois humble & lîncerè.

Q u e tu fois reconnoif lant , non- fcu la -jnenc envers tes femblables , mais cncoro avec tous les animaux qui te font utiles ( 1 9 ) ; & ils t 'ordonnent f u r - t o u t de garder à jamais un fecrct inviolable , fur ce que tu as appris parmi nous , & lur ce que tu-découvriras des m.yfteres facrés- & trop au^ guiles , pour ê t re connus des hommes pro-faces.

Si tu pratique en filencé ces vertus , que t ' impofe une fagefle inf inis , encore ignoice par t o i , un jour v iendra , ou tu en feras récompenfè : tu jouiras de la félicité des

(29) Voyez Pl i i tarqus, d'ifis & d O f i t i s , P o r -phy re , Eufcbe ,• &c. 11 éEoit défendu, par les loix. des inyfteres, nous difent les inetues Auteurs , d'égorger le bceuf, dont les Prêtres avoieiu r.uc, un D i e u j qui partageoit avec l ' homme le^ travaux^

•de la campagne. Cet animal elt encore fi e f t imR a Egyj-te 1 qu'il eli défendu, de tuer un. veau..

Page 173: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

J f * . Origin.,: bienlicurcM ( , 0 ) , & .ton cCput d illiifians & ij erreurs te fera c'onnoîcic en ne renient le prix & le bur de ton exiftence.

c dilGOius fim , l afpiranc cémoi>nait ù vo lonté , & la rc!/îgnadon à ra/i'emblce ; «près quo. 0„ i u i fai^t p.êt.r un ferment tu r ib le , par lequel il conientoie de remplir exaftenienc touS les devoirs qu'on venoic de Im impofe r , fous peine de déshonneur T. , 0 n ? 0 " : C n ) . Le fernicnt p rononcé , le Hié rophan te confacroit le profélyte à Ilis nu-re de la N a t u r e , D é . He de la Sage (Te v 5 - ) , a O/ îns , bienfaiteur du genre

(30) Voyez h note ,s du préfenc Chapitre.

(î >) Le liience & le fecrec, obfervés dans Jec my.teres , cco.ent h bafe des inftruâions & des

Jeux- 1 oui i f T S e x i g e o i e n £ d e s ftrmens d e peux a c]ui ils cùnhoient quelque choie • & i l , p o t e n t fai t une lo i , p a i . é t o t

cod toit o""1™6 I e HlL!s s r a n t i d e s "'P165- 11 n'en coutoit pas moms qu; la vie à ceux- qui révéîoienr quelque partie des mylîeres. I! eft vrai que cela"

t o u H e f p T 0 " t l U ' e ' 1 E ë y i " e : , e s G r e c s . &l"r-ç o u c es I y t b a g o n c i e u s , f e c o m e m o i e m d e d i f f à -

,>,1 ' • ! .f" ° e f a i r e des funérailles, romme s d croit réellement mort. Cependant il pcnfTZ

nue'daiîs une de f ™ - E k h y l e ' P " C e "uc 7rr n ^ 1 ^ l i a V 0 i C VOulu révé-

quelcjue chofe des myfteres de Cercs.

Ve\y.YOy'Z m a ï i n S t t r o i i ; s m e - w e du Chayi, .

Page 174: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

de la Maçonnerie Adonhiramite. 1 ^5 humain j 6c a' Horus , Dieu de la Ra i -fon & du Silence ; après cette conU. Clar ion, on donnoit an nouvel I n l t l e « une ceinture blanche , rayée de bleu &-de pourpre , & des % n c s particuliers poui fe faire reconnoitre a ceux qui , c ° n i m c

loi avoienc reçu la fecondo initiation. En f in , toutes les cérémonies de l admiffion a lux erands m y (le r e s , fe rerminoient par une

proceflion pompeufe (5 5)» T" le • 0 1 1

moit la manifefiation ou le triomphe de l'Initié ( 5 4 ) ; on revêtoit le nouveau p i c -félyte d'une robe de fin lin b l a n c , rayée de pourpre , de bleu & d'écatlate ; on lui pla-çoit fur la tête , une couronne de m y r t n c & de palmiers, at en cet é t a t , on le ta i -

(33) J e crois r e n d r e un fe rv ice au e r l

îui é p a r g n a n t le détail m i n u t i e u x ae 1 o r d r e & de la m a r c h e de cette p rocef f ion ; 1! lui f u f f i r a v ; e c r o i s , e fevoir qu'elle é t o k ç o m p o f c e de l i e r r e s , de Ptecreff & d ' in i t iés , qui m a r c h o i e n t u n à u n , ou deux a u e u . , & que chacun por to ic que lque l ia tue , ou q u e l q u e h i é rog lyphes , auxque l s p e r f o n n e n e connQif fo i t r i e n A c s cur ieux p o u r r o n t l ire l ' m f a t i g a ù l e pe re K i r c h e r , C l é m e n t d ' A l e x a n d r i e , le p e r e M 9 n 1 . a u . c o n . Apulée , T e r r a f f o n , M . C o u r t de G e b e l m , & c . Sic,

(34I A L o u v a i n , Vi l le des Pays-Bas A u t r i c h i e n s , o n peut voi r que lque chofe de feir.blab.c au r n o m -iihe de l ' I n i t i é , dans les h o n n e u r s que I o n r e n d

. au Phi losophe qui t e m p o r t c le pr ix de i u n h r ye r fué .

Page 175: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

Origine loit voir au peuple. De retour à la m a i -fou iacerdotale , on lui donnoit ( pendant troit j o u r s ) un feftin , où les Prê t res , les Prêtrefles & les Initiés aflfiftoient ; & lo r f -<]u il étoit f in i , on ofFroit aux Dieux un facrifîce propitiatoire ( 5 ; ) . Voilà tous les fecrets que les Mages de Memphis décou-vroienc aux étrangers. Mais ils en avoient de pi us facres & de plus grands qu'ils ne partageoient qu'avec les Egyptiens. Lorf-qu'ils appercevoient dans ces derniers , les ver tus & les intentions néceflaires au fa-cerdoce , ils les engageoient à refter avec eux , & fi les Initiés y conrentoient , les Prêtres employoient tous les moyens polîî-bles , pour en faire des Savans , & pac çonféquenc des Mages. T r o i s , quatre , ou quelquefois fept ans ( 3 6 ) fc paflbient à étu-

( 5 5 ) L e j o u r d e l ' i n i t i a t i o n é t o i c a p p e l l e régénér

rition nouvelle. A p u l é e s ' e x p r i m e a i n l i : » J ' a v o i s

« u n h a b i t d e l i n , r a y é d e b l a n c 1 d e b l e u d e p o u r p r e

Se d ' e c a r l a t e : c o u r o n n é d e b r a n c h e s d e p a l m i e r ;

" o n m e fit v o i r a u p e u p l e . O n c é l é b r a e n f u i t e

« m a n o u v e l l e n a i f l ' a n c e p a r u n f e f t i n . " O n

r é p é t a l e s m ê m e s c é r é m o n i e s p e n d a n t t r o i s j o u r s ;

p u i s , t o u t l e t e r m i n a p a c u n r e p a s , a u q u e l k s

P r è r t e s SE l e s I n i t i é s a l l i f l o i e n i , & p a r u n f a c r i -

f î c e p r o p i t i a t o i r e .

[ j e . ] T o u s ces n o m b r e s é t o i e n t [ d i t - o n ] f a c r é s

^ h e z les E g y p t i e n s ; i l s d e f î g n o i e n r [ u l ' o n e n c r o i t

f ' i u t a r c j u p ] l e p r i n c i p e d e l a n a t u r e p a r l e i r i a f i g t e , "

Page 176: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

delà Maçonnerie Adonkiramke. 167 <3icr la n a t u r e , les fcicnces & les arts. Les Pré t ics penfoient que plus l 'homme ctoic inflrùit 3 plus il fentoit la foiblclTe de fou être. La connoiffancc des opérations de la i'.ature, du mouvement des a l l i e s , de l 'ordre de l 'univers , difoient ces Philofophes, nous porte infailliblement à l 'admiration , & nous force biemôt à reconnoitre un Créateur lUipréme ; connoiffance qui fait le feul but des grands myfteres (37).

Aulli ce n'étoit plus par des illufions , des preftiges & des mea fonges , que les Prêtres étonnoienc celui qu'ils alloient ad-mettre parmi eux. C'étoit par des vérités authentiques , & par la philofophie la plus épurée. U n temple découvert & commode.

emblcme du premier impai r ; la Divinité fuprême ctoic dtligr.ee par ie nombre quatre. Dacier s ' ima-j;nie que c eft parce qu'il n 'exiftoit que quatre let-très dans le n o m de Dieu. Le nombre Vept étoic rev:ie parce que les Egyptiens connoifToient les rept pianettes les fept jours , & tout ce qui peut le rapporter a fept. r

[37] Les Prêtres Egyptiens avoient grand fo in de cacher ces myftercs facrés aux étrangers, parce que di.Oient l is , chacun de retour dans fa patrie

eleroit 1 îdée fublime d'un Etre divin & in ip a f l lib le aux erreurs & aux différens dogmes de fa Kehgion ; tandis que la connoilîànce d'un Dieu Créateur de l 'univers, doit être la fuite de l ' admi-— d e S r e f l e ? ( i 0 n s & d e h p i . a [ i ( j u e ^ raxion v.ercus»

Page 177: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

Origine confti'uit (Lins un jardin agréable. S: c!iam-pctrc 3 entouré & ombragé par des a rbres , donc les rameaux fcmbloienc (e perdre dar.s k s nues , étoit le lieu où Ton inrroduiloit J'Initie. Les yeux du nouveau pioîélyte n'étoient point bieffes par les repréfentatiolis matérielles & ridicules des Dieux que k s hommes fe font imaginés ; le brillant aftrc qui éclaire également tous les mortels ; le ciel d'un jour pur & t ranqui l le , étoit ce qui s'oftroit à fes regards lorfqu'il les élé-voir ; les Mages habillés u n i f o r m é m e n t , rangés en demi-cercle, ayant au milieu d'eux leur difciple, fembloient rougir de l 'orguei l , & de la préfomption qu'ils avo;enc montrés jufqu 'a lors . O n Jiioit dans leur main t ien , & dans leurs regard1:, qu'ils ne cherchoient qu'à parler en fages modeftes qui tremblent de fe tromper en defiranc inftruire. Celui que rous ies autres regar-doient comme le plus Tavant, commen-çoit par prouver qu'il y avoir un IDiea uni-que & fuprème , moteur & conieryateut de l'univers : il démont ro i t , par des ra i -fonnemens profonds , que la ma iere ne fauroit acquérir par elle-même du mouve-ment & de Tintelligence ; ils avouoient que ceux que l'on regardoit comme demi-D i e u x , n'avoieat été que des hommes célé-brés yar leur fageile Si leurs connoif-fances , que la ftritç des temps a y o k déi-

fiés

Page 178: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

delà Maçonnerie Aiqnkirsmite. nSç> ^ « ( 3 8 ) dans rcfpiit: du pcuplr.; mais que les Prêtres & les Initiés fe bornoient à honorer leur mémoire & à imiter leurs vertus. Q u ' e n -fin, le tefpeiît qu'ils avoient pour eux , n croit que celui qu 'on doit à des légiflateurs éclairés, tels que ceux-ci qui étoient les fondateurs de la gloire Egyptienne. D 'ap rès ces vérités (difoi t l ' o r a t e u r ) , il te fera peut-difficile de comprendre le mot i f qui nous fr.it agir fi contradiâoi rement dans la f o -cicre civile. Nous gémilTbns en fecret de p rofaner la divinité par des illufions & des menfonges , mais nous avons la foibleflc de croire qu'il f au t au peuple qui vit dans l ' ignorance des images qui puiflenc tomber fous fes fens : Nous le croyons incapable d 'adorer un Etre impaiîible qu'il ne peur comprendre. Voilà ce qui nous oblige à lui mettre tous les yeux des repréfentations groflieres & fragiles , qu'il touclieroit b ien-tôt au doigt , fi l'on n 'avoi t recours aux; prcfîjgcs, pour lui faire refpeder eu elles quel-ques attributs de la Divinité {19). N o u s fa-^

[ j 3 ] Les Ind iens les plus o r i e n t a u x r enden t encore,-un culte ex tér ieur à leurs p r emie r s f avans .

[ 3 9 ] C e l t l'idcc que Lucain e a d o n n e dans fc Phari'ale , trad, de Brébocuf:

Là de cent Dieux divers les groffières images.,

In ipnmcnt l 'épouvante lk forcent les Iicrnjna^r-5_fc

Page 179: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

170 _ Origine vous bien que le fage , i 'iionnèrc Iiominc n 'a befoin d'autre juge cjue Ton cœur ; la raifon corrige en lui les foiblefies de l 'ini-raanité ; mais comment en impofer à des tyrans qui ont tout le pouvoir mortel dans les ma ins , fi ce n'efl: en les pénéirant de l'idée d'un Dieu f éve re , q u i , témoin de leurs fentimens & de leurs adl ions , tient en main la foudre pour les écrafer. Cet te puiflance à laquelle ils ne peuvent rien oppofer j met néceffairement un frein à leur penchan t , & la crainte efun châtia ment terrible , auquel ils ne fauroient échapper dans l 'autre vie , efl: bien capa-ble de faire naître les remords dans l 'ame du plus méchant des hommes. Q u a n t à nous , pénétrés de l 'exiftence du Dieu fupréme , nous refpeétons fa puiflance in-finie 3 & nous nous perfuadons que celui qui nous créa , celui qui f o r m a nos c œ u r s , s'efl: fans doute réfervé le droit de î'e connoî t re , qu'il nous v o i t , qu'il nous cn-î e n d , & que li dans l 'éternité il eft des l écompenfes pour la v e r t u , it eft des pu-

La moufTe & la pâleur de leurs membres hideux >

Semblent mieux attirer les refpeéls & les vœux .

Sous un air plus c o n n u , la Divinité pe in t e ,

ï r o u v e r o i t moins d ' encens , &fero i t moins de cra in te ,

T a n t aux foibles m o r t e l s , il eft b o n d ' ignore r ,

4.es p i eux qu'il leur f au t craindre & qu'il faut adora i .

Page 180: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

de la Maçonnerie Adonhiramite '. T7Ï nuions pour les crimes. Ne nous étonnons p a s , foibles mortels que nous femmes , de ne pouvoir concevoir la nature de cet Etre tout parfait . Gardons-nous fu r - t ou t , à l'exemple des autres l 'h i lofophes, de le faire penfer & agir félon nos vues & nos caprices:; notre individu n'elt ain(i que tout çe qui nous environne , qu 'un foible com-pote de matiere qu'un rien peut défunir. Notre force & notre entendement , font bo rnés : ne fo)ons point ingrats envers le créateur , parce que nous n'avons pas fa, pu i f i ance , & que nous ne pouvons péné-tres fes fecrets. Remercions - le plutôt de nous avoir tiré du n é a n t , & de nous avoir fo rmé fenfibles & raifonnables ; prouvons, cette (enfibilité , cette ra i fon , par la pra-tique des vertus. Sacrifions notre intérêt-perfonnel j notre vie m e m e , s'il le f a u t , à l 'intérêt de nos femblables , que les pré-jugés & l 'ingratitude des hommes ne nous arrêtent jamais. Faifons le bien , 6c par-donnons l 'erreur. Souvenons-nous enfin q u e le foufie qui nous anime , eft un bienfait de la Divinité , & peut-être une partie ds fon eflence.

Tels étoient ( 41 ) J ^ a l l s dou.te les divins. Pîyftcres , conuus des. Sages de l 'antiquité.

Vej 'ez la nota 19 du Chapitre «j..

Page 181: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

J7Z Origine Celui qui y écoic admis , devenoit nécef-fairement l'ami dç tous les hommes , & ne focioit jamais avec ces fourbes deteftables , cjiii faifbient égorger tous ceux qu'ils ne pouvoienc rendre dupes de leur orgueil SE. de leurs reveries.

F I iV,

Page 182: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

E R R A T A .

PAG. 13 , lig. 16 de la note J StrcnaSj û f . Strcnca.

Pag. 1 7 , lig. I I de la note (a), que i c i , lij'. ici que.

Idem j lig. 15 de la même- note, au lieu de ce cjui finie la n o t e , l i f . Setof l r is , l 'an du monde 2282 & 172a ans avan : J. C.

Tag, z i , lig. ^ de la note {11') , vers l ' a n , ajoute^ du monde.

Pag. %j , lig. zj- de la note ( 1 8 ) , q u e , l i f , qui .

Pag. z9 , lig. 1% de la note (19) j t r o p , l i f . for t ,

Pag. 3 2 , lig. 17 de la note (1) , Biane-lirni, l i f . Bianchini,

Pag. 3 8 , lig. 2 de la note ( 1 3 ) P h r a , l i f . Ph ta .

Pag. 4 J , lig. 1 de la note ( 3 1 ) ) d ' H e u v e l i f . d 'Henoc.

Pag. 48 , lig. 3 de. la note Ç34) , public's, Lif. publics.

Pag- 4 9 5 7 du texte, c o m m e , lij. comment .

Pag. 5 0 , lig. 9 de lu note C37) , Sautons , l i f . Santons .

Page 183: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

E R R A T A ' .

PI /£. f i , l'g. 2 de la note ( i ) accufÉ l i f . encenfc,

Fag. 53 , //g. 4 rfc Az nofe ( 3 ) ^ en vou-lant j / i f . & voulant.

Pag. J? , //^r. s a'" texte, Poliorcctes j l i f , Polyo^ertcs.

Tag. 61, lig. 9 du texte, conven t ion , l i f . convocation.

Tag. 61, lig. 1 de la. note (15) ^ après p a g e , ajoute^ 77.

Tag." 6$ , lig. 17 du texte , cpidaurils, l i f . épidauries,

Pag. 6j , ligne 14 du texte, comme, l i f . ; connue.

Pag. 69 , Ug. $ de la. note (zo) , on ne croyoit j l i f . ou ne croyoient.

Pag. 71 ,Ug. 2.1 de la note ( i l ) , Pliaro-; n é e , lif Piiorom-e.

Idem, lig. 16 de la même note, elle écri-Voit j l i f . elle écrivît.

Pag, i n , lig. 16 du texte , ou HJ, or . Pag. Moi kg' 1° de la note (34) , après

Ëlien , a/'ourc^-qu'Ofiris, & dans Ici même ligne , après 1 4 9 1 , ajoute^ avant J . C .

Pag. l i i , Hg. 15 de la note ( 35 ) d 'A-lexandrie chrétienne , l i f . chrétienne,

Pag. 1 1 4 , lig. 1 du texte, o n , l i f . ou . Pag. 116 , lig. \ de la noté ( 4 1 ) , Mcm-

n o f T i u m , l i f , M e m n o m i u r n .

Pag, 127 , lig. 9 de la note ( , j i ) , aa D i e u , lif au Dieu,,

Page 184: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

E R R A T A .

Pag, 1 3 0 , lig, 7 û1" texte , ajoute^ 66, Si ajoute-^ IV.

Pag. 12,1 , tig. 5 de la note (1) , la Bi-bliothèque , l i f . fa Bibliothèque.

Idem , lig. 19 du tex'.e , ou , life^ o n . Pag. 1 3 3 , lig. 7 > Table des dimenfious

de la grande Pyramide. Pag. 155 , Hg. 13 de la. note (<;), la voici,

l i f . le voici. Pag. 1^9 , lig. 7 de la note (10) , après

profondes , ajoute^ pour Pag, 143 , lig- 14 du texte, après du feu ,

ajoute^ tant vantées par les Hiftoriens. Pag. 14^ , lig. J-î du texte, exprès placés3

l i f . placés exprès.

F I N.

Page 185: Origine de la maçonnerie adonhiramitebibnum.sceaux.fr/sites/bibnum.sceaux.fr/files/... · CH. III. Philofophie des Mages, ou. Prêtres de l'antiquité. Leurs Hiéro-glyphes & leurs

T A B L E

DES noms & du. fiech DES plus célébra Auteurs qui ont parlé de la. grande

Vyranide.

N O M S D E S A U T E U R S ,

Hérodo te „ le feul avant Je fus-Cht i f t .

Diodore de Sicile, depuis Je fus-Chr i f t . . S t r abon , de Cappadoce Pline , l'ancien Vénitien Bélon ( Pierre ) , Manceau Alpini Pro (per , Vénitien Greaves ( J e a n ) , Anglois Pocoke ( Edouard ) , Anglois Theveno t ( Melcliifedech ) , Parif ien. . . Bruyn ( C o r n e i l l e ) , Hollandois Chazelles ( J e a n ) Lyonnois Maillet ( B e n o î t ) , Lorrain N i é b u r h , felon M . S'avary Albert Lewenftein felon M. Savary . .

M . Savary

Amîes de lurs

n . i i tn ic i s .

4*4

1 5 8

l a i

1 ^ 4

1 6 7 lie,

Années de leurs n i o n s .

1 0

2-5

7 9

I 5 H

1 6 1 6

Iif 5 1

1 6 9 1

1 5 9 1

1709 1 7 1 °

I 7 3 8

I 7 S 5

Hauteur de la grand; pyramide.

Largeu r d'un

de fes côtés.

pieds pieds

8 0 0 8 0 0 U n peu plus

d e 600 7 0 0

6 2 . ) (TOO

7 0 8

6 1 5 7 5 0

4 4 4 6 4 8

5 z o 6 8 1

6 1 6 7 0 4

466 | 6 6 0

4 4 0 710

Nombre des aflifes

d ; pierres.

2 Î O

Z07 2 1 2 .

2 0 8

2 0 S

16O î O S