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2 L’ORMéE L’ORMéE 3 Enseignant mais aussi poète et auteur d'essais 1 , Olivier Barbarant se fonde sur sa pratique de lecteur engagé. Rappelant que les écrivains du groupe dit de l’Abbaye (Vildrac, Duhamel, Jules Romains, Pierre-Jean Jouve…) finiront tous par écrire dans L’Humanité, René Ballet, dans sa présen- tation d’un livre déjà ancien (Grandes Plumes dans l’Humanité, Messidor, 1990), se deman- dait pourquoi. « Quel est leur point commun ? Sans doute la recherche de formes inédites pour rendre compte de réalités nouvelles. Sauver la culture en l’actualisant. » Sauver la culture en l’actualisant… Pro- gramme admirable, dont le journal d’aujourd’hui ne paraît pas démériter, et qui ne se limite pas aux pages dites culturelles. L’Humanité fournit une mise en perspective de l’actualité, tant so- ciale, économique, politique, qu’artistique. Dans un univers précipité, qui n’offre guère le temps de la réflexion, où ce qu’on appelle « informa- tion » demeure le plus souvent un tas de brèves informes et tronquées, de faits privés de sens, L’Humanité prend le temps de l’analyse, de la remontée vers les causes. Déclaration de principe, répondra-t-on ? Pre- nons quelques exemples avec l’édition du ven- dredi 24 mai, et de L’Humanité Dimanche de la même semaine. Essentiel dans une société d’am- nésie, l’anniversaire du 25 mai 1913 (page 22) permet de rafraîchir ses connaissances. On se souvient bien des images – le lyrisme de Jaurès, la main levée, la barbe au vent – et des pages d'Aragon sur le discours du Pré-Saint-Gervais… Mais le contexte ? L’importance aujourd’hui ? Il est rare qu’un journal aide à réviser, sans didac- tisme, ses cours d’histoire et, surtout, d’histoire du mouvement ouvrier. Par le bruit de fond des radios, les notules des gratuits qui traînent dans les trains, que l’on feuillette négligemment, j’avais appris qu’il y avait une grève dans le métro lillois. Il m’a fallu la page 11 de L’Huma Dimanche pour en connaître les motifs et la conclusion, le brouha- ha médiatique se contentant de la traditionnelle « gêne pour les usagers ». Même chose pour le conflit social en Bolivie (page 23), ou pour les prélèvements d’ADN que l’on prétend imposer à des syndicalistes (page 6). Ailleurs, les luttes sociales sont traitées avec une superficialité unanime, incontestablement orientée. Pour ces pages aussi, comme pour les débats et les éclai- rages politiques, L’Humanité est irremplaçable. La diversité de la presse reste un leurre si des titres, nombreux, en se copiant les uns les autres, répercutent la même antienne en cultivant de vagues nuances pour donner l’impression de divergences. La réticence qu’on m’objecte quel- quefois en me voyant lire un journal dit d’opi- nion prêterait à sourire : on sait qu’un journal de « référence » c’est un journal qui n’avoue pas son opinion, laquelle se trouve refléter la pensée dominante. Non, je ne lis pas L’Humanité pour me conforter dans des certitudes. Si je n’ap- prouve pas tous les articles, le journal toujours me donne à penser. Pour entendre cet air différent, encore faut-il y accéder. Pigeon voyageur, je ne suis pas abon- né à L’Humanité, qui m’attendrait autrement à l’une des mes adresses. Au kiosque du métro Bonne-Nouvelle, où je le prends la moitié du temps, L’Humanité est disponible, mais derrière le vendeur, non sur les présentoirs extérieurs où trônent d’autres titres. Dans les gares, le nombre d’exemplaires est si réduit qu’il faut passer le pre- mier pour être sûr d’avoir le sien. Dans les hôtels, il est rare de le trouver, entre les régionaux et la presse dite économique. Le wagon-bar des TGV, d’après mon expérience, ignore son existence, quand il est aisé de s’y alimenter en magazines arborant inlassablement en une le palmarès des hôpitaux ou le prix de l’immobilier… Il existe ainsi une forme nouvelle de censure par évaporation dans les canaux de distribution. De ce point de vue, L’Humanité connaît désor- mais le sort de la poésie, du cinéma exigeant, de tout ce qui n’a pas abdiqué l’ambition d’éclairer les hommes. Rappeler aux marchands qu’ils ratent des ventes, faute de commandes suffi- santes, est devenu pour moi un jeu et une forme de micromilitantisme quotidien. Un monde brutal et écervelé a besoin du journal fondé par Jean Jaurès, et du programme même de son titre : besoin d’humanité. Un monde sans L’Humanité, ce serait le triomphe de ce que mon ami Jean-Baptiste Para, l’autre jour, désignait à juste titre comme « un totalitarisme à l’état gazeux ». Olivier Barbarant * L'Humanité du 27 mai 2013 1. Olivier Barbarant a dirigé la publication des œuvres poétiques d’Aragon dans la collection de La Pléiade (deux tomes, 2007). Un texte de Jack Ralite et un texte d'Olivier Barbarant, lus par les auteurs dans la cour de la maison Jean Vilar en Avignon le 14 juillet 2012, accom- pagnant des poèmes que lut Dominique Blanc, ont fait l'objet d'un petit ouvrage, Aragon d'hier à aujourd'hui, avec une préface de Pierre Laurent, publié par les édi- tions Arcane 17 à la fin de l'année dernière (60 p., 7 €). UN MONDE BRUTAL ET ÉCERVELÉ A BESOIN D’HUMANITÉ DÉPROVINCIALISER LES LANGUES DE FRANCE MATIÈRES À PASSION Anne Konlein Balazard, après une carrière scientifique, a retrouvé ses rêves d’enfant : créer, fa- çonner les matières en laissant libre cours à son ima- ginaire pour transmettre ses émotions. Son désir de partager avec son public, de lui transmettre son goût pour la forme simple mais évocatrice, l’a amenée à travailler des matières variées : bois, pierre (marbre, stéatite, albâtre…), terre, bronze, tissu. Deux sculpteurs sont à l'origine de sa passion, ils donnent deux orientations à son travail : Camille Claudel pour la force des sentiments et Constantin Brancusi pour la recherche de la perfection et de la simplicité dans la forme. Son travail se développe à partir de deux démarches complémentaires, l’une intuitive, en se laissant guider par les formes et dé- fauts de la matière, l’autre conceptuelle, en tradui- sant dans une matière une idée de forme dessinée ou modelée. De plus, elle ressent une grande attirance pour les textures, les volumes, les veines et les cou- leurs, la douceur des courbes et elle souhaite susciter le désir du toucher et le plaisir des caresses. Cependant sa recherche ne se limite pas à ses activités artistiques, elle développe aussi ses émo- tions dans ses engagements, particulièrement au sein d’une association de solidarité internationale, l’Association African Solidarité, qui s’occupe au Burkina Faso des populations victimes du VIH Sida. [annek-online.blogspot.com] Le Forom des langues montre l’importance des langues et cultures régionales qui forgent la civilisation française. Dimanche 26 mai, la place du Capitole résonne copieusement des mots et des musiques des langues – une centaine – parlées à Toulouse. Le 21e Forom des langues du monde ouvre ce jour-là l’espace aux associations cultu- relles et aux locuteurs de ces langues. Les organisateurs (le Carrefour culturel Ar- naud-Bernard et son président, Claude Sicre) ont saisi l'occasion de poser avec détermination la pro- blématique des langues régionales, c’est-à-dire des langues de France. Question d’autant plus fondée que, le 20 mars, le président de la République a estimé, alors qu’il s’y était engagé comme candi- dat, que la ratification par la France de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires n’était pas constitutionnellement possible. Aurélie Filippetti, ministre de la Culture, s’est alors adres- sée à un comité consultatif pour la promotion des langues régionales et de la pluralité linguistique interne, pour lui demander « de formuler des re- commandations visant à valoriser cette pluralité linguistique ». Une proposition du Forom des langues de Toulouse (1), élaborée dès 1997, a été en ce sens présentée, fin avril, à ce comité consultatif, qui lui aurait réservé un accueil positif. Il s’agit de la proposition de généralisation à tous les Français d’une éducation qui montre l’apport des langues et cultures régionales à la langue, à la culture et à la civilisation françaises. Elles ont forgé l’identité française. Jusqu’à maintenant, l’enseignement de ces langues n’est possible que dans l’aire régionale où on les parle. « Il faut déprovincialiser les esprits », a insis- té Claude Sicre. « C’est le rôle de la République d’éduquer à cette histoire, c’est-à-dire d’apporter à tous des lumières sur cette question et de ne pas laisser régner les obscurantismes, aussi bien ceux de l’unitarisme centraliste que ceux portés par des mythologies régionalistes et nationalitaires. » Lors du débat, plusieurs intervenants ont criti- qué la décision de François Hollande de repousser la ratification de la Charte européenne pour des motifs constitutionnels. « Une ratification aurait revêtu une portée symbolique majeure. » Xavier North, délégué général à la langue française et aux langues de France, représentant la ministre de la Culture, a assuré que la volonté du ministère était de valoriser le statut des langues ré- gionales. « Les langues régionales sont des langues de France. La reconnaissance du multilinguisme va peu à peu avancer dans les textes législatifs. » Participant au débat du Forom, Alain Hayot, délégué national à la culture pour le PCF et le Front de gauche, a réaffirmé son soutien à la ratification de la Charte européenne. La prise en compte des langues de France oblige à revoir la conception de la République. « Le pluralisme culturel ne met nullement en cause le caractère indivisible de la République. » Il a souligné le besoin d’une VIe République qui fait du pluralisme politique et culturel un enjeu fondamental. « Les langues de France sont notre bien commun, chacune mérite le soutien de la République. » Alain Hayot s’est vive- ment inquiété de la disparition, dans l’acte III de la décentralisation, des mots culture, langue, arts. Il a alerté sur la réduction de 5 % du budget natio- nal de la culture, une première dans l’histoire de la République. Alain RAYNAL 1 - www.arnaud-bernard.net Tendresse Félix 1 Tango 2 Souffrance plâtre 2 Torse 1 Maternité pietra serena 1 «L'Humanité connaît désormais le sort de la poésie, du cinéma exigeant, de tout ce qui n'a pas abdiqué l'ambition d'éclairer les hommes»

Ormée N°99

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Ormée N°99 - Août 2013

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2 L’Ormée L’Ormée 3

Enseignant mais aussi poète et auteur d'essais1, Olivier Barbarant se fonde sur sa pratique de lecteur engagé.

rappelant que les écrivains du groupe dit de l’Abbaye (Vildrac, Duhamel, Jules romains, Pierre-Jean Jouve…) finiront tous par écrire dans L’Humanité, rené Ballet, dans sa présen-tation d’un livre déjà ancien (Grandes Plumes dans l’Humanité, messidor, 1990), se deman-dait pourquoi. « Quel est leur point commun ? Sans doute la recherche de formes inédites pour rendre compte de réalités nouvelles. Sauver la culture en l’actualisant. »

Sauver la culture en l’actualisant… Pro-gramme admirable, dont le journal d’aujourd’hui ne paraît pas démériter, et qui ne se limite pas aux pages dites culturelles. L’Humanité fournit une mise en perspective de l’actualité, tant so-ciale, économique, politique, qu’artistique. Dans un univers précipité, qui n’offre guère le temps de la réflexion, où ce qu’on appelle « informa-tion » demeure le plus souvent un tas de brèves informes et tronquées, de faits privés de sens, L’Humanité prend le temps de l’analyse, de la remontée vers les causes.

Déclaration de principe, répondra-t-on ? Pre-nons quelques exemples avec l’édition du ven-dredi 24 mai, et de L’Humanité Dimanche de la même semaine. essentiel dans une société d’am-nésie, l’anniversaire du 25 mai 1913 (page 22) permet de rafraîchir ses connaissances. On se souvient bien des images – le lyrisme de Jaurès, la main levée, la barbe au vent – et des pages d'Aragon sur le discours du Pré-Saint-Gervais… mais le contexte ? L’importance aujourd’hui ? Il est rare qu’un journal aide à réviser, sans didac-tisme, ses cours d’histoire et, surtout, d’histoire du mouvement ouvrier.

Par le bruit de fond des radios, les notules des gratuits qui traînent dans les trains, que l’on feuillette négligemment, j’avais appris qu’il y avait une grève dans le métro lillois. Il m’a fallu la page 11 de L’Huma Dimanche pour en connaître les motifs et la conclusion, le brouha-ha médiatique se contentant de la traditionnelle « gêne pour les usagers ». même chose pour le conflit social en Bolivie (page 23), ou pour les prélèvements d’ADN que l’on prétend imposer à des syndicalistes (page 6). Ailleurs, les luttes

sociales sont traitées avec une superficialité unanime, incontestablement orientée. Pour ces pages aussi, comme pour les débats et les éclai-rages politiques, L’Humanité est irremplaçable.

La diversité de la presse reste un leurre si des titres, nombreux, en se copiant les uns les autres, répercutent la même antienne en cultivant de vagues nuances pour donner l’impression de divergences. La réticence qu’on m’objecte quel-quefois en me voyant lire un journal dit d’opi-nion prêterait à sourire : on sait qu’un journal de « référence » c’est un journal qui n’avoue pas son opinion, laquelle se trouve refléter la pensée dominante. Non, je ne lis pas L’Humanité pour me conforter dans des certitudes. Si je n’ap-prouve pas tous les articles, le journal toujours me donne à penser.

Pour entendre cet air différent, encore faut-il y accéder. Pigeon voyageur, je ne suis pas abon-né à L’Humanité, qui m’attendrait autrement à l’une des mes adresses. Au kiosque du métro Bonne-Nouvelle, où je le prends la moitié du temps, L’Humanité est disponible, mais derrière le vendeur, non sur les présentoirs extérieurs où trônent d’autres titres. Dans les gares, le nombre d’exemplaires est si réduit qu’il faut passer le pre-mier pour être sûr d’avoir le sien. Dans les hôtels, il est rare de le trouver, entre les régionaux et la presse dite économique. Le wagon-bar des TGV, d’après mon expérience, ignore son existence, quand il est aisé de s’y alimenter en magazines arborant inlassablement en une le palmarès des hôpitaux ou le prix de l’immobilier…

Il existe ainsi une forme nouvelle de censure par évaporation dans les canaux de distribution. De ce point de vue, L’Humanité connaît désor-mais le sort de la poésie, du cinéma exigeant, de tout ce qui n’a pas abdiqué l’ambition d’éclairer

les hommes. rappeler aux marchands qu’ils ratent des ventes, faute de commandes suffi-santes, est devenu pour moi un jeu et une forme de micromilitantisme quotidien.

Un monde brutal et écervelé a besoin du journal fondé par Jean Jaurès, et du programme même de son titre : besoin d’humanité. Un monde sans L’Humanité, ce serait le triomphe de ce que mon ami Jean-Baptiste Para, l’autre jour, désignait à juste titre comme « un totalitarisme à l’état gazeux ».

Olivier Barbarant*L'Humanité du 27 mai 2013

1. Olivier Barbarant a dirigé la publication des œuvres poétiques d’Aragon dans la collection de La Pléiade (deux tomes, 2007). Un texte de Jack ralite et un texte d'Olivier Barbarant, lus par les auteurs dans la cour de la maison Jean Vilar en Avignon le 14 juillet 2012, accom-pagnant des poèmes que lut Dominique Blanc, ont fait l'objet d'un petit ouvrage, Aragon d'hier à aujourd'hui, avec une préface de Pierre Laurent, publié par les édi-tions Arcane 17 à la fin de l'année dernière (60 p., 7 €).

Un monde brUtal et écervelé a besoin d’hUmanité déprovincialiser les langUesde France

matièresà passion

Anne Konlein Balazard, après une carrière scientifique, a retrouvé ses rêves d’enfant : créer, fa-çonner les matières en laissant libre cours à son ima-ginaire pour transmettre ses émotions. Son désir de partager avec son public, de lui transmettre son goût pour la forme simple mais évocatrice, l’a amenée à travailler des matières variées : bois, pierre (marbre, stéatite, albâtre…), terre, bronze, tissu.

Deux sculpteurs sont à l'origine de sa passion, ils donnent deux orientations à son travail : Camille Claudel pour la force des sentiments et Constantin Brancusi pour la recherche de la perfection et de la simplicité dans la forme. Son travail se développe à partir de deux démarches complémentaires, l’une intuitive, en se laissant guider par les formes et dé-fauts de la matière, l’autre conceptuelle, en tradui-sant dans une matière une idée de forme dessinée ou modelée. De plus, elle ressent une grande attirance pour les textures, les volumes, les veines et les cou-leurs, la douceur des courbes et elle souhaite susciter le désir du toucher et le plaisir des caresses.

Cependant sa recherche ne se limite pas à ses activités artistiques, elle développe aussi ses émo-tions dans ses engagements, particulièrement au sein d’une association de solidarité internationale, l’Association African Solidarité, qui s’occupe au Burkina Faso des populations victimes du VIH Sida.

[annek-online.blogspot.com]

Le Forom des langues montre l’importance des langues et cultures régionales qui forgent la civilisation française. Dimanche 26 mai, la place du Capitole résonne copieusement des mots et des musiques des langues – une centaine – parlées à Toulouse. Le 21e Forom des langues du monde ouvre ce jour-là l’espace aux associations cultu-relles et aux locuteurs de ces langues.

Les organisateurs (le Carrefour culturel Ar-naud-Bernard et son président, Claude Sicre) ont saisi l'occasion de poser avec détermination la pro-blématique des langues régionales, c’est-à-dire des langues de France. Question d’autant plus fondée que, le 20 mars, le président de la république a estimé, alors qu’il s’y était engagé comme candi-dat, que la ratification par la France de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires n’était pas constitutionnellement possible. Aurélie Filippetti, ministre de la Culture, s’est alors adres-sée à un comité consultatif pour la promotion des langues régionales et de la pluralité linguistique interne, pour lui demander « de formuler des re-commandations visant à valoriser cette pluralité linguistique ».

Une proposition du Forom des langues de Toulouse (1), élaborée dès 1997, a été en ce sens présentée, fin avril, à ce comité consultatif, qui lui aurait réservé un accueil positif. Il s’agit de la proposition de généralisation à tous les Français d’une éducation qui montre l’apport des langues et cultures régionales à la langue, à la culture et à la civilisation françaises. elles ont forgé l’identité française. Jusqu’à maintenant, l’enseignement de ces langues n’est possible que dans l’aire régionale où on les parle.

« Il faut déprovincialiser les esprits », a insis-té Claude Sicre. « C’est le rôle de la république d’éduquer à cette histoire, c’est-à-dire d’apporter à tous des lumières sur cette question et de ne pas laisser régner les obscurantismes, aussi bien ceux de l’unitarisme centraliste que ceux portés par des mythologies régionalistes et nationalitaires. »

Lors du débat, plusieurs intervenants ont criti-qué la décision de François Hollande de repousser la ratification de la Charte européenne pour des motifs constitutionnels. « Une ratification aurait revêtu une portée symbolique majeure. »

Xavier North, délégué général à la langue française et aux langues de France, représentant la ministre de la Culture, a assuré que la volonté du ministère était de valoriser le statut des langues ré-gionales. « Les langues régionales sont des langues de France. La reconnaissance du multilinguisme va peu à peu avancer dans les textes législatifs. »

Participant au débat du Forom, Alain Hayot, délégué national à la culture pour le PCF et le Front de gauche, a réaffirmé son soutien à la ratification de la Charte européenne. La prise en compte des langues de France oblige à revoir la conception de la république. « Le pluralisme culturel ne met nullement en cause le caractère indivisible de la république. » Il a souligné le besoin d’une VIe république qui fait du pluralisme politique et culturel un enjeu fondamental. « Les langues de France sont notre bien commun, chacune mérite le soutien de la république. » Alain Hayot s’est vive-ment inquiété de la disparition, dans l’acte III de la décentralisation, des mots culture, langue, arts. Il a alerté sur la réduction de 5 % du budget natio-nal de la culture, une première dans l’histoire de la république.

Alain RAynAl1 - www.arnaud-bernard.net

Tendresse

Félix 1

Tango 2

Souffrance plâtre 2

Torse 1

Maternité pietra serena 1

«L'Humanité connaît désormais le sort de la poésie, du cinéma exigeant, de tout ce qui n'a pas abdiqué l'ambition d'éclairer les hommes»

8 L’Ormée

«L’Ormée»Publication du secteur culturelde la Fédération de la Gironde du PCF 15, rue Furtado - 33800 Bordeaux - T. 05 56 91 45 06Directeur de la publication : Michel Dubertrand Rédacteur en chef : Natalie Victor-RetaliAbonnements : 1 an : 10 euros de soutien : 20 euros, 50 euros Tirage : 3 000 exemplairesComposition et impression : Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest 15, rue Furtado - 33800 BordeauxEmail : [email protected] CPP AP n° 0713 P 11493

L’Ormée15, rue Furtado 33800 Bordeaux

Déposé le : 05.08.2013

Dispensé de timbrage BOrDeAUX merIADeCK

Dans notre monde, dans notre entourage, près de nous, et même en nous, nous rencontrons couramment une forme si puissante de « clair-voyance » sur la société et sur l'avenir que le désespoir et l'inaction, au pire, la riposte sans conviction, au « mieux », semblent être les seules voies. Voies sans issue ! Car « Ceux qui vivent, ce sont ceux qui luttent ». (Les Châtiments, Victor Hugo)

Bien sûr, les coups portés par l'adver-saire de classe sont brutaux. Il dispose de tous les pouvoirs et de tous les moyens, et – crise systémique oblige – il est aux abois. Nous ne sommes sortis ni du marasme économique ni de la marchan-disation à tout va de toute forme de vie sociale, donc de la culture.

manuel Barroso ne tolère pas que l'europe, la France – et les artistes du monde entier, américains compris – ob-tiennent que l'exception culturelle per-mette à la création cinématographique non « états-unienne » de vivre et de se développer. Sur ce point précis, les forces de progrès viennent de l'emporter, et la colère de Barroso doit nous faire mesurer la puissance de l'enjeu et le poids de cette victoire.

Nul ne doit oublier pour autant ce que rappelle l'association Attac : « l'excep-tion démocratique » est balayée par cet accord entre les états-Unis et l'europe. Normes financières, droits sociaux, choix agricoles et services publics vont être es-claves du libre échange et du capitalisme mondialisé. Disons-le sans ambages : la victoire, dans ce rapport de forces, du maintien de l'exception culturelle ne vaut que si nous en faisons un levier pour empêcher com-plètement l'application du nouvel accord com-mercial mondial. Le monde de la culture a autant d'avantages à mener ce combat que toutes les autres forces sociales, car face à une marchan-disation dominante, l'exception culturelle est garde-fou indispensable, mais fort insuffisant et non garanti dans la durée.

Très dur combat, succès remis en cause, mais rappelons-le : L'adversaire tente par tous les moyens d'obtenir cet accord europe-USA, parce que, il y a maintenant plusieurs années, les forces de progrès, unies, avaient empêché la mise en place de l'AmI (Accord multilatéral sur l'investissement). Ce projet est repris aujourd'hui par le capitalisme financiarisé. Nous pouvons le faire échouer.Grèce ma rose de raison (Paul eluard)

Les forces dominantes ont fait de la Grèce un laboratoire expérimental in vivo absolument odieux.

Les coups contre la population sont ter-rifiants. Treize hôpitaux doivent être fermés, quatre mille postes de fonctionnaires sont sup-primés en 2013, l'objectif est de quinze mille fin 2014. Depuis le 28 mars, la Constitution, qui proclamait la gratuité de l'enseignement, est

bafouée.Au cœur de tout cela la droite, avec les nazis

d'Aube dorée et le silence pesant du Pasok (socia-listes), a osé le coup d'état culturel de la suppres-sion immédiate de la radio-télévision hellénique (erT) ! eh bien cette félonie a fait long feu : la puissance des manifestations et des grèves grecques, celle des protestations internationales, a fait reculer le pouvoir ! Ce n'est que du provi-soire, mais quel camouflet en quelques jours. Là aussi ne boudons pas la puissance symbolique de cette victoire : qu'elle génère de nouvelles forces d'action et de propositions !Ici et maintenant

Ni la France ni la Gironde ne sont à l'abri des coups portés à la vie, à la vie culturelle, à la création. Aurélie Filipetti déclare en mai 2013 : « La culture doit prendre sa part de l'effort natio-nal. » Ne prolonge-t-elle pas, sans se découvrir d'un fil, la politique de son prédécesseur... qu'elle dénonçait pourtant en avril : « La rGPP a saigné à blanc le ministère ». C'est bien en 2013 que son

ministère doit agir avec soixante-sept millions d'euros en moins, comme le rappelait Jack ralite lors du colloque Front de Gauche-Culture orga-nisé le premier juin au Sénat.

Dans ce même colloque, la philosophe marie-Josée mondzain en appelait à l'action et

exigeait que le ministère de la Culture ne soit plus celui de la Communication, faux-nez de la marchandisation. La filiation du médicament Sarkozy dans son générique Hollande est décidément trop visible...

Langon n'est pas seule frappée (voir Ormée 98). Cent soixante-seize multi-plexes règnent déjà sur le territoire natio-nal. Sur une semaine de février 2013, dix films occupaient quatre mille six cent quatre-vingt-treize écrans. Les quatre-vingt-douze films restants disposaient de… quatre-vingt-douze écrans. Concur-rence libre et non faussée ! Nous devons nous battre pour une exigence simple : un film par salle.

Ici, pour ne citer que les plus connus, après menaces et sanctions sur le Pont Tournant, le Glob Théâtre, le Théâtre des Chimères, le TNT, Jean-Claude Parent alertait très récemment sur la situation dé-sastreuse du Théâtre en miettes : il risque d'arrêter toute programmation dès la ren-trée, faute de moyens. Sous des formes diverses, ces cinq structures, et tout par-ticulièrement la dernière menacée, se caractérisent par la qualité et l'exigence de leur programmation, leur ouverture à de jeunes troupes, leur souci d'élargir leur public et d'échanger, leur attachement à la formation...! À coup sûr, « réussir » dans

ces domaines est devenu un obstacle majeur à la poursuite d'activités artistiques !

La baisse historique de 4,3 % d'un budget depuis longtemps malingre a des répercussions de haut en bas, bien au-delà de ce pourcentage, dans tous les domaines, jusque dans les plus petites communes. Le Front de Gauche, avec « l'Humain d'abord », fait de la culture un levier d'émancipation (selon le mot de Pierre Laurent) pour une rupture nécessaire. Il nous faut aller plus loin, pousser, selon Jack ralite, au CrI : Création, recherche, Innovation. et inventer pour cela, pourquoi pas l'équivalent du CNrS, un CNrA (Centre national de recherche artis-tique) !

Voici qui s'oppose « frontalement » au dogme du gouvernement et à la pratique du ministère des Finances : « Faire entrer l'édredon dans la valise ! » Aux dégâts du « qu'est-ce qu'on garde, qu'est-ce qu'on jette ? », opposons la pratique du « qu'est-ce qu'on partage ? »

Vincent TACONET

N° 99 - AOuT 2013 - 3 €

ABONNEMENT ANNUEL

10€20€50€

Vous le recevezVous l’aidezVous lui donnez des forces nouvelles

Nom : Prénom :

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RENVOYER À : L’Ormée - 15, rue Furtado - 33800 BordeauxChèque à l’ordre de L’Ormée

SOmmAirE

Faire feu de tout bois p. 1Vincent TACONETUn monde brutal a besoin d’humanité p.2Olivier BArBArANTDéprovincialiser les langues de France p.3Alain rAyNALMatières à passion p.3 EBABX : Dures limites ! p.4Natalie VICTOr-rETALI

Encart : Sélection partielle et partiale en partie vers le Sud Gironde !

Choix de L'Ormée

Pour nous contacter :[email protected]

FAIre FeU De TOUT BOIS

Mater rose 1

Alors que le bilan 2012 de l'eBABX vient d'être communiqué, on apprend que deux pro-fesseurs, (dont un artiste recruté sur concours pour la rentrée 2012-2013), qui n'ont d'abord pas pu être payés avant janvier 2013, seront « remerciés » dès décembre 2013. « Il n'y aura pas le budget en 2014 pour assumer ces deux postes » constate le président du Conseil d'ad-ministration et adjoint à la culture de la mai-rie de Bordeaux ; et ce malgré le besoin établi d'un théoricien directeur de recherche pour l'année 2014 et les suivantes, auquel répondait parfaitement au moins l'un d'entre eux.

On apprend parallèlement que la fonda-tion Bernard magrez, installée à Bordeaux à grand renfort de communication municipale, vient de choisir… l'école des Beaux Arts de Paris comme bénéficiaire d'une mane de quelques 300 000 euros (sur trois ans) desti-nés à la recherche...!

Quel rapport entre ces deux faits ?Le rapport, c'est un passage en ePCC de

l'école de Bordeaux effectué à marche forcée tout au long de l'année 2011 et contre lequel seuls les représentants de la CGT au Comité technique paritaire et les élus communistes au Conseil municipal avaient protesté, en leur temps.

en effet, l'eBABX est maintenant prise dans une logique comptable implacable. Dès l'origine, « l’évaluation financière faite lors du passage en ePCC ne correspondait pas à la réalité de l’école, à ses activités et bien sûr à ses ambitions » rappellent les représentants enseignants. Avec un budget en stagnation, les deux postes ont été financés en 2013 grâce au différentiel des départs à la retraite mais, pour 2014, il n'y a plus cette marge, donc on remercie des professeurs qui donnent entière-ment satisfaction et dont on a besoin !

mais alors, nous dira-t-on, et le mécénat dont on fait la solution miracle à tous les pro-blèmes budgétaires qui se posent, particuliè-rement dans le domaine de l'art ?

eh bien le mécénat, qui selon les dires même de l'adjoint à la culture, ne peut jouer « qu'à la marge » dans un budget de cette im-

portance, le mécénat va donc où le vent de la rentabilité le pousse, c'est à dire vers les écoles les plus prestigieuses, laissant les autres crou-pir dans leurs problèmes budgétaires.

Pour l'eBABX, les conséquences du bud-get contraint et de l'illusion du recours au mécénat sont multiples et gravissimes : elles conduisent une école à se passer d'enseignants dont elle a besoin et à annuler sans concerta-tion préalable des opérations pédagogiques et des invitations déjà programmées ; les ensei-gnants sont obligés de rechercher des partena-riats, tordant ainsi leurs enseignements pour qu'ils rentrent dans une logique de marché (dessiner des chaussures ou des bouteilles ne peut pas constituer le projet pédagogique principal d'une école d'art) ; l'égalité territo-riale républicaine est rompue par des choix mercantiles de la part de mécènes, forcément intéressés ; l'accès à la culture pour tous, qui était la mission principale assignée aux écoles d'arts par André malraux, est sérieusement battue en brèche par l'augmentation exponen-tielle des droits d'inscription (il faut bien faire des recettes !) et par une inégalité territoriale de plus en plus criante (l'argent privé allant au prestige et augmentant la qualité, donc le prestige, des écoles les plus prestigieuses... et la boucle est bouclée).

Nous passerons ici sur les problèmes de locaux de l'établissement bordelais, qui ne suffisent déjà pas à contenir les étudiants ac-tuels alors qu'on annonce une augmentation du nombre d'inscrits à l'horizon 2014 (il faut bien faire des recettes !).

Utiliser comme variable d'ajustement budgétaire des artistes et des chercheurs en-gagés sur des contrats précaires, augmenter les droits d'inscription (particulièrement pour les auditeurs libres), rechercher des finance-ments ponctuels sur des coups de commu-nication, adapter son projet pédagogique et artistique à la loi du marché, évincer de fait les étudiants les moins fortunés et les publics les plus éloignés, voici les premiers éléments de bilan d'un passage en ePCC qui n'a pour-tant que deux années d'existence.

ebabX : dUres limites !nous voici à l'heure du bilan de la première année d'autonomie en tant qu'epcc* de l'école d'ensei-gnement supérieur d'art de bordeaux. et, de l'aveu même des élus du personnel et des étudiants au conseil d'admi-nistration, « le feu est dans la maison » !

Bilan que l'on peut qualifier sans risque de « globalement négatif » et qui augure mal de l'avenir de l'enseignement supérieur des arts plastiques à Bordeaux.

Natalie ViCTOr-rETALi* ePCC, établissement public de coopération culturelle.

supplément au N° 99 - AOuT 2013 - 3 €

du 01 juillet au 30 septembre 2013HiSTOirES D’iLES les espaces naturels de l’estuaire de la gironde sont revus et animés par des artistes (gratuit sur réservation)www.gironde.fr/jcms/c_16274/-histoires-d-iles

de juin à septembre 2013UN ÉTÉ A CErTES prestations musicales, théâtrales, littéraires et patrimoniales (gratuit sur réservation)05.56.82.71.79www.gironde.fr/jcms/c_16280/-un-ete-a-certes

du 08 juillet au 02 mars 2014ExpOSiTiON : JEAN mOULiN, LE DEVOir DE LA rÉpUBLiqUEcentre Jean-moulinouvert du mardi au dimanche, de 14h à 18hFermé les lundis et jours fériésouvert les 14 juillet et 15 aoûtplace Jean-moulin 33000 bordeaux

du 20 juillet au 24 août 2013, chaque samedi à partir de 19 hLA piSTE SOUS LES ÉTOiLES à Créoncirque, musique, chansons, gastronomie (gratuit)www.mairie-creon.fr/images/stories/manifestations/lpsle2013.pdf

du 02 au 10 août 2013FEST’ArTS à Libournedifférentes compagnies des arts de la rue se produisent dans des espaces insolites de la ville : 143 représentations dont 122 gratuites05.57.74.13.14www.festarts.com

du 15 au 24 août 2013HESTEJADA DE LAS ArTS à Uzeste« manifestivité transartistique poïélitique d’occitanie océanique » organisée par la cie lubat05.56.25.38.46www.cie-lubat.orgwww.scenesdete.fr/component/sndt/manifestation/75-hestejada-de-las-arts

du 21 au 24 août 2013FESTiVAL iNTErNATiONAL DE THÉÂTrE DE rUE ET DES ArTS DE LA rUE à Aurillac (gratuit)www.aurillac.net

les 23 et 24 août 2013 à 20h30LES ODYSSÉES à Ambès (gratuit)pyrotechnie et arts de la rue05.56.77.82.91www.scenesdete.fr/component/sndt/manifestation/54

24 août 2013LES ALLUmÉS DU VErBE à Hostens au domaine de Lagorsparlez-moi d’amour (gratuit sur réservation) 05.56.44.80.47www.scenesdete.fr/component/sndt/manifestation/35-les-allumes-du-verbe

du 24 août au 8 septembre 2013LES CHANTiErS DE BLAYE et de l’ESTUAirE à Blaye05.57.42.40.77www.chantiersdeblaye-estuaire.com

choix de l'ormée

Envol 2

5 sens 6

selection partielle et partiale en partie vers le sUd gironde !ami-e-s, entendez-vous dans nos campagnes ces festifs festivals, qui chaque année ravissent nos fils / filles et nos compagnes ?En voici quatre, pas plus, qui, au fil remontant de la Garonne et du ciron, nous mènent vers :

Il y a effectivement le "développement" qui est durable, mais il y a aussi les Fifres de Ga-ronne. et eux, durent et perdurent depuis des décennies (plus de deux au moins) à la fin juin.

C’est à Saint-Pierre-d’Aurillac, vraiment au bord de l’eau et sous les peupliers, que l’on mange l’alose entre « pyrotechnie » et « son » des fifres du monde entier ! Une vraie originalité où les enfants ont toute leur place (de jeu).

et puis, comme c'est un terrain militant, sud-girondin et solidaire de gauche, les spectacles sont gratuits. C’est philosophiquement bien, bien à vivre !

RUES & VOUS : 7e !On a cru un temps que ce bel événement du

vallon de l’Artolie allait disparaître… et non, le voilà à sa 7e édition, début juillet

et dans quelles rues…? Si ce ne sont celles de la petite cité médiévale de rions, dominant la Garonne, près de Cadillac !

On y danse, on y chante, on y joue le spec-tacle de rue théâtrale tout en déambulant.

et ça dure tout un week-end début juillet et on y mange et y écoute de la musique à la nuit tombée !

Juste derrière, c’est la 22e édition des nuits atypiques, « carrefour » urbain des musiques du monde.

Ici la « tête est d’affiche » mais l’esprit est ailleurs et multiple !

On y met les femmes à l’honneur avec la malienne rokia Traore, la française Agnès Jaoui (eh oui !) ou encore les argentines Las Herma-nas Caronni qui vont « tanguer ».

De la danse aussi, au son arabo-andalou des Gnawa, du « Sergent Garcia » ou des guitares manouches !

et dans le parc des Vergers langonnais se trouvent aussi des paroles d’artistes, commen-tant leur film ...! On y attend même Jean Ortiz nous (re)parler de l’épopée « républicaine » du Winnipeg !

Quant à la HESTEJADA des las ARTS lubatienne et uzestienne, on l’annonce à Sore, juste au-delà de la frontière girondino-landaise, on la programme du 17 au 24 août, excentrée et ex-centrique comme d’habitude.

Nomade en quelque sorte mais toujours an-crée à Uzeste pour sa 36e édition… et que Vive Lubat en sa Compagnie !