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JA CH-2800 Delémont 1 • Fr. 3.- Tél. 032 421 18 18 | www.lqj.ch N°276 • Lundi 30 novembre 2020 Ajoie allume les Rockets mais perd un peu d’âme HOCKEY Hier, pour son deuxième match dans sa nouvelle demeure, le HC Ajoie a laissé aux Ticino Rockets le temps d’admirer les lieux, avant de leur passer sept buts dans le seul dernier tiers. Score final: 8 -1. Plus tôt dans la journée, la grande famille du hockey ajoulot apprenait le décès d’une âme du club et de la région, André «Dédé» Chételat. Pages 20 et 21 PHOTO GUILLAUME HENTZI Oui, mais non Le résultat est plus clair concernant l’initiative contre le commerce de guerre, refusée avec 57,5% de non et par 19,5 cantons. Le Jura se distingue avec un franc double oui. Pages 3, 4 et 13 Veto cantonal à l’initiative pour des entreprises responsables, pourtant acceptée hier par 50,7% des votants. Quatorze cantons et demi ont fait capoter cet objet qui nécessitait la double majorité. PHOTO KEY RÉGION MONTSEVELIER Avec «Yalou», Clara est en bonne compagnie 6 AJOIE Tronçonner pour repeupler 2 et 7 CŒUVE Trois jeunes se dénoncent après l’extinction du feu 7 LE NOIRMONT Jean-Marc Richard, franc-montagnard de cœur 9 FUSION Loin du compte dans le Haut-Vallon de Saint-Imier 10 CORGÉMONT Mairie et majorité échappent à l’UDC 10 FRANCE Forte mobilisation contre la loi «sécurité globale» 15 SUISSE Le PDC se recentre et fait une croix sur son «C» 14 FEUILLETON Petite transpiration, grande concentration 24 SOMMAIRE Région 3-10 Deuils 16-18 Magazine 12 Suisse 13-14 Monde 14-15 Économie 15 Détente 11 Télévision 19 Sports 20-24 petits cantons helvétiques ont un poids surfait par rapport à celui des grands. Pour une initiati- ve populaire, qui requiert la double majorité du peuple et des cantons pour être adoptée, la dé- cision d’Uri vaut autant que celle du canton de Zurich, 40 fois plus peuplé. La vertu d’une telle architecture politique contribue à renforcer l’union entre États fédérés, évite que les gros n’étouffent la voix des petits. Au-delà de cet aspect technique, qui conduit l’initiative «pour des entreprises responsables» à rester lettre morte, la décision populaire d’hier pèsera politiquement. Les entreprises doivent se préparer à devoir assumer, sans faux-fuyants, leurs responsabilités aussi bien au niveau des droits humains que de l’environnement. La fleur faite hier au grand patronat se fanera. L’intensité de la mobilisation citoyenne pour cette initiative a été telle que le fade contre-projet élaboré par les Chambres fédéra- les ne saura satisfaire les exigences du moment. Les Suisses veulent constater des actes forts, pas lire de jolis rapports. Parions que les patrons et les conseils d’administration des multinatio- nales l’ont déjà compris. L’acceptation populaire adoucira-t-elle la dé- faite des porteurs de l’initiative «pour des en- treprises responsables»? Ou est-ce la punition infligée par une majorité des cantons qui rendra la déconvenue plus amère encore? Chacune et chacun fera sa propre lecture de ce résultat aussi suisse qu’improbable, sur lequel par ailleurs les opposants à l’initiative misaient pour rempor- ter le scrutin. Fût-il du bout des lèvres, le «oui» du peuple helvétique est davantage qu’une consolation qui allège la déception. Dépassant les habituel- les fractures linguistiques, même si les petites communes alémaniques ont massivement voté non, les Suisses ont majoritairement montré leur volonté de mettre davantage d’éthique dans l’économie du pays. Le Jura en tête. Ce geste fort aura été au final contrarié par la déci- sion de la majorité des cantons. La décision de la Suisse n’est donc pas celle des Suisses. Une telle situation est rare, la dernière s’était produite voilà 65 ans. Elle met en relief une des caractéristiques du système politique fédéral suisse et contribue à sa stabilité. Tout comme pour l’élection du président des États-Unis, les Les Suisses disent oui, la Suisse dit non Commentaire Rémy Chételat Suisse Interdiction du financement du matériel de guerre : NON Entreprises responsables: NON 49.3% 50.7% 57.5% 42.5% Canton du Jura Interdiction du financement du matériel de guerre : OUI Entreprises responsables: OUI 31.3% 68.7% 45.0% 55.0% Jura bernois Interdiction du financement du matériel de guerre : NON Entreprises responsables: OUI 39.2% 60.8% 52.3% 47.7%

Oui, mais non - FARAH-DOGS

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Page 1: Oui, mais non - FARAH-DOGS

JA CH-2800 Delémont 1 • Fr. 3.- Tél. 032 421 18 18 | www.lqj.ch N°276 • Lundi 30 novembre 2020

Ajoie allume les Rocketsmais perd un peu d’âme

HOCKEY Hier, pour son deuxième match danssa nouvelle demeure, le HC Ajoie a laissé aux TicinoRockets le temps d’admirer les lieux, avant de leurpasser sept buts dans le seul dernier tiers. Score final:8 -1. Plus tôt dans la journée, la grande famille duhockey ajoulot apprenait le décès d’une âme du clubet de la région, André «Dédé» Chételat. Pages 20 et 21

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Oui, mais non�Le résultat est plus clair concernant l’initiativecontre le commerce de guerre, refusée avec 57,5%de non et par 19,5 cantons. Le Jura se distingueavec un franc double oui. Pages 3, 4 et 13

�Veto cantonal à l’initiative pour des entreprisesresponsables, pourtant acceptée hier par 50,7%des votants. Quatorze cantons et demi ont faitcapoter cet objet qui nécessitait la double majorité.

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RÉGION

MONTSEVELIER

Avec «Yalou»,Clara est en bonnecompagnie 6

AJOIE

Tronçonner pourrepeupler 2 et 7

CŒUVE

Trois jeunesse dénoncent aprèsl’extinction du feu 7

LE NOIRMONTJean-Marc Richard,franc-montagnardde cœur 9

FUSIONLoin du comptedans le Haut-Vallonde Saint-Imier 10

CORGÉMONTMairie et majoritééchappent à l’UDC

10

FRANCEForte mobilisationcontre la loi «sécuritéglobale» 15

SUISSELe PDC se recentreet fait une croixsur son «C» 14

FEUILLETONPetite transpiration,grandeconcentration 24

L SOMMAIRE

LRégion 3-10LDeuils 16-18LMagazine 12LSuisse 13-14LMonde 14-15LÉconomie 15LDétente 11LTélévision 19LSports 20-24

petits cantons helvétiques ont un poids surfaitpar rapport à celui des grands. Pour une initiati-ve populaire, qui requiert la double majorité dupeuple et des cantons pour être adoptée, la dé-cision d’Uri vaut autant que celle du canton deZurich, 40 fois plus peuplé. La vertu d’une tellearchitecture politique contribue à renforcerl’union entre États fédérés, évite que les grosn’étouffent la voix des petits.Au-delà de cet aspect technique, qui conduitl’initiative «pour des entreprises responsables»à rester lettre morte, la décision populaire d’hierpèsera politiquement. Les entreprises doiventse préparer à devoir assumer, sans faux-fuyants,leurs responsabilités aussi bien au niveau desdroits humains que de l’environnement. La fleurfaite hier au grand patronat se fanera.L’intensité de la mobilisation citoyennepour cette initiative a été telle que le fadecontre-projet élaboré par les Chambres fédéra-les ne saura satisfaire les exigences du moment.Les Suisses veulent constater des actes forts,pas lire de jolis rapports. Parions que les patronset les conseils d’administration des multinatio-nales l’ont déjà compris.

L’acceptation populaire adoucira-t-elle la dé-faite des porteurs de l’initiative «pour des en-treprises responsables»? Ou est-ce la punitioninfligée par une majorité des cantons qui rendrala déconvenue plus amère encore? Chacune etchacun fera sa propre lecture de ce résultat aussisuisse qu’improbable, sur lequel par ailleurs lesopposants à l’initiative misaient pour rempor-ter le scrutin.Fût-il du bout des lèvres, le «oui» du peuplehelvétique est davantage qu’une consolationqui allège la déception. Dépassant les habituel-les fractures linguistiques, même si les petitescommunes alémaniques ont massivement voténon, les Suisses ont majoritairement montréleur volonté de mettre davantage d’éthiquedans l’économie du pays. Le Jura en tête. Cegeste fort aura été au final contrarié par la déci-sion de la majorité des cantons. La décision de laSuisse n’est donc pas celle des Suisses.Une telle situation est rare, la dernière s’étaitproduite voilà 65 ans. Elle met en relief une descaractéristiques du système politique fédéralsuisse et contribue à sa stabilité. Tout commepour l’élection du président des États-Unis, les

Les Suisses disent oui, la Suisse dit non

■ Commentaire Rémy Chételat

Suisse

Interdiction du financement du matériel de guerre : NON

Entreprises responsables: NON49.3%50.7%

57.5%42.5%

Canton du Jura

Interdiction du financement du matériel de guerre : OUI

Entreprises responsables: OUI31.3%68.7%

45.0%55.0%

Jura bernois

Interdiction du financement du matériel de guerre : NON

Entreprises responsables: OUI39.2%60.8%

52.3%47.7%

admin
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District de Delémont

6 | Lundi 30 novembre 2020 | Le Quotidien Jurassien

�Depuis août, Claraet «Yalou» ne se quittentplus. La petite filleet son chien font la paireet le bonheur de la mamanLaure Chételat,à Montsevelier.�«Yalou» est un chiend’assistance remis parl’association Farah-Dogsà Clara qui, depuisson arrivée, a vu les troublesliés à son autisme diminuer.�Une première dansle Jura pour l’associationvalaisanne qui formeune dizaine de chiens par anpour assister les autistes,mais aussi les diabétiqueset les épileptiques.

«On ne sait pas comment çafonctionne, mais depuis queYalou est là, Clara a réglé plu-sieurs problèmes et fait moinsde crises, moins fortes etmoins longtemps. Elle s’en-dort aussi plus rapidement.»Laure Chételat, de Montseve-lier, a observé ces change-ments chez sa fille depuis aoûtdernier, quand l’associationvalaisanne Farah-Dogs lui a re-mis un chien d’assistance for-mé à la rassurer et la sécuriser.

Miser sur son amourpour les animaux

«Nous avions participé à unpique-nique organisé par Au-tisme Jura, où une personnedu Jura bernois était accompa-gnée d’un chien d’assistance.Clara est restée avec lui toutl’après-midi», se souvient Lau-re Chételat. Elle a donc imagi-né de profiter de l’amour et del’intérêt de sa fille pour les ani-maux afin de l’aider à faire faceaux troubles liés à son autisme.

La maman s’est renseignéepour finalement prendrecontact avec l’association Fa-rah-Dogs qui a accepté de met-tre à la disposition de Clara Ya-lou, un cocker de deux ans etdemi, son premier chien d’as-sistance placé dans le Jura.

«Lorsqu’on les a vus ensem-ble lors de leur première ren-contre, c’était une évidence!»relève Laure Chételat. Elles’est ensuite rendue à plu-sieurs reprises au Centre deformation de Sierre, en com-pagnie de Clara, de son frèreLuca et d’une partie de la fa-mille, pour préparer au mieuxl’arrivée de Yalou.

Des chiens adaptésà la taille des enfants

Elle a ainsi notamment en-voyé divers habits de Claraaux éducateurs canins. «Onrecourt à des échantillonsd’odeurs pour faciliter la futu-

re relation», précise NicoleBoyer, directrice du Centre deformation Farah-Dogs, quitravaille essentiellement avecdes cockers. «Nous voulionsnous démarquer et entraînerdes chiens mieux adaptés à lataille des enfants, mais nousutilisons aussi d’autres ra-ces», détaille la directrice.

Elle indique que chaquechien passe dix-huit mois dansune famille d’accueil qui luidonne les bases de l’éducationcanine. Il reste ensuite sixmois au Centre de formationoù il apprend, avec un éduca-teur spécialisé, à rapporter deschoses où à appuyer sur unbouton.

Suivi assurépar l’association

«Le chien peut ensuite don-ner l’alarme ou apporter satrousse d’insuline à un diabé-tique en cas de crise d’hypo-

glycémie», poursuit NicoleBoyer. Elle souligne que cescompagnons à quatre pattesspécifiquement dressés ap-portent sécurité, confiance etindépendance. L’associationassure ensuite bien entenduun suivi.

«Je suis allée régulièrementà Montsevelier pour continuerà travailler avec le chien etbien expliquer à Clara com-ment elle doit faire», note ladirectrice. Elle relève qu’il estimportant que les enfants tra-vaillent régulièrement avec

leur animal. Une manière deles responsabiliser, mais ausside les rassurer.

«Plus ils interagissent,plus ils se complètent»

«Clara a envie et participepleinement», se réjouit NicoleBoyer, tandis que Laure Chéte-lat confirme que sa fille conti-nue à entraîner les ordres ap-pris par Yalou, notammentavec l’aide de sa grand-ma-man.

«Plus ils interagissent, plusils se complètent et agissentcomme un couple. Cela fonc-tionne très bien», se féliciteencore la maman qui passeaussi par Yalou lorsqu’elle doitconvaincre sa fille de prendreun médicament ou d’aller secoucher.

Éduqué par Christiane etfeu Gérard Boulay, le jeunecocker est parfaitement habi-tué à tous les bruits et à la vieau sein de la population ainsique dans les transports, sibien que Clara peut facile-ment, en étant accompagnéebien sûr, le prendre dans lesmagasins. «Et même au ciné-ma!» termine sa maman avecun large sourire.

THIERRY BÉDAT

www.farah-dogs.ch

■ MONTSEVELIER

Un ami à quatre pattes qui change la vie«Lorsqu’on a vu

Clara et Yalou

ensemble

lors de leur première

rencontre, c’était

une évidence»,

assure sa maman

Laure Chételat.

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pas d’augmentation du prix de l’eau pour les ci-toyens de Develier, car les coûts annuels de cet-te réalisation, estimés à 64 700 fr., seront sup-portés par la taxe communale, déjà adaptée il ya trois ans. Le coût total de ces travaux, soit1,6 million de francs, devrait être subventionnéà 40% par le canton et pourrait aussi recevoirune contribution de la Confédération. En casd’acceptation, les travaux commenceront auprintemps, pour une mise en service d’ici la finde l’an prochain. TB

L es électeurs de Develier se rendront aux ur-nes le 13 décembre pour se prononcer sur

un crédit de 1,6 million de francs pour réaliserl’interconnexion des réseaux d’eau de Develieret Delémont.

Ce projet doit permettre de garantir l’alimen-tation en cas de pénuries ou de pollutions desdeux seules ressources en eau potable de Deve-lier. Les sources de La Combatte et de La Tuf,situées à Develier-Dessus, appartiennent à lacommune de Delémont et connaissent unenette baisse de débit depuis une dizaine d’an-nées, provoquant des restrictions d’eau dans levillage à chaque sécheresse.

Pour l’eau, une égalité de traitementL’eau de ces deux sources d’origine karstique

est partagée entre le Service des eaux de Deve-lier et les Services industriels de Delémont qui,dans une convention signée la semaine derniè-re, s’engagent à fournir de l’eau de secours àleur voisin en s’approvisionnant ailleurs qu’auxsources de la Tuf et de la Combatte. Cetteconvention garantit également l’égalité de trai-tement aux populations des deux communeslors de restrictions d’eau.

L’interconnexion des réseaux d’eau qui pas-sera par les Viviers nécessitera la pose d’une ca-nalisation longue de près de 2300 mètres, maisaussi la construction d’une chambre de liaisonaux Viviers et d’une station de pompage auxQuatre-Faulx, ainsi que l’extension de plu-sieurs chambres. Elle n’engendrera toutefois

■ DEVELIER

Un crédit pour garantir l’alimentation en eau

Les deux sources alimentant le village se situent prèsdu hameau de Develier-Dessus. ARCHIVES ROGER MEIER

cher l’alarme sonore, le chien d’assistance estégalement entraîné à apporter son appareil àson maître et lui faire comprendre de s’asseoirou se mettre en sécurité, lorsqu’il sent que sontaux de glucose dans le sang est trop bas. «Pourles parents d’enfants diabétiques, le chien leurpermet de passer une nuit complète sans devoirconstamment se lever pour surveiller leur en-fant et contrôler son taux de sucre», note la di-rectrice. Le chien peut aussi aboyer ou japperpour avoir de l’aide ou activer un système d’ap-pel d’urgence, si nécessaire. Une telle formationest estimée à près de 30 000 fr. TB

�Créée en 2014, l’association Farah-Dogs hu-man assistance fournit des chiens éduqués etentraînés qui répondent aux besoins en adapta-tion et réadaptation des bénéficiaires et favori-sent leur intégration sociale. «Une dizaine dechiens sont formés chaque année dans notrecentre de Sierre», explique sa directrice NicoleBoyer. Elle précise qu’un tiers sera remis à desenfants autistes et les deux autres pour assisterdiabétiques et épileptiques. En effet, l’odoratdu chien est si puissant qu’il peut détecter unebaisse de taux de sucre dans le sang et donc unecrise d’hypoglycémie. En plus de savoir déclen-

Aussi pour les diabétiques et les épileptiques

Le Quotidien Jurassien | Lundi 30 novembre 2020 | 7

District de Porrentruy

petites. Il faudra éclaircir et introduire des es-sences plus adaptées.» Il note également quebeaucoup de spécialistes étudient le phénomè-ne et qu’une application, qui permet de déter-miner les essences les plus adaptées en fonctionde plusieurs paramètres, a été développée pourles professionnels.�«Le marché du bois est une catastrophe, lesprix sont bas», note Pascal Girardin. Si la majori-té de sa production de hêtre est actuellementvendue en Chine, il est conscient que ce n’estpas une solution à long terme. «On ne sait pas cequ’il en sera après Noël.» Il évoque aussi la sur-production de bois énergie, liée à la sécheressedes hêtres. «Il est regrettable qu’il n’y ait pasplus d’installations adéquates dans le cantonpour valoriser le bois énergie. Que ce soient deschaufferies ou pour produire de l’électricité». JM

�Dans le triage Les Chênes (Alle, Beurnevésin,Bonfol, Cœuve, Damphreux, Lugnez, Vendlin-court), les coupes de sécurité seront terminéesd’ici quelques semaines, indique le garde fores-tier Pascal Girardin. «Cette année, on poursuitl’exploitation en mettant la priorité sur les boisd’une certaine valeur, détaille-t-il. Mais on ne vapas tout couper. Une partie de ceux qui ne va-lent plus rien vont rester debout. C’est bon pourles oiseaux et la faune en général.»�Le garde forestier se dit moins catastrophistequ’il y a deux ans lorsqu’on a alerté sur la situa-tion des forêts. Il estime qu’il faudra au moinstrois ans pour régler le problème. «La forêt ne vapas disparaître. Il faudrait plutôt parler de peu-plements qui dépérissent. Les sylviculteurs de-vront s’adapter à la situation. Les arbres sonttrop serrés actuellement, leurs couronnes sont

Davantage d’installations pour valoriser le bois énergie?

�Suite à la catastropheforestière, l’essentieldes coupes de sécurité adéjà été assuré par les gardesdans les deux triagesles plus touchés du district.�Mais ces derniersdevront encore «couperfort» ces prochaines annéespour favoriser la régénéra-tion des peuplementset sauver le bois d’œuvre.�Reportage dansla forêt de Malie du côtéde Courtemaîche avecle garde Gilbert Goffinet.

Le chemin forestier nousemmène au cœur de la forêtde Malie, sur les hauteurs deCourtemaîche. Des tas debranchages côtoient les empi-lements de grumes de part etd’autre du chemin. Les pre-miers finiront leur vie en co-peaux, les autres en bois d’œu-vre.

Gilbert Goffinet, garde fores-tier du triage Ajoie-Ouest, saitrester optimiste face à la catas-trophe forestière qui a frappél’Ajoie au printemps 2019.Malgré le fait que le secteurdont il a la charge soit le plustouché d’Ajoie. Les coupes desécurité étant presque ache-vées dans le triage, il dit pou-voir se concentrer sur la sylvi-culture, soit l’entretien et le re-boisement des peuplements.

«Ici, c’est la plus grosse cou-pe du triage. Ça représente en-viron 1500 m3 de hêtre. Il s’agitd’un vieux peuplement, enphase de régénération. D’habi-tude, on aurait fait les coupesen plusieurs étapes, mais on a

été obligé de la faire en unefois pour sauvegarder le bois.Si on le laisse, on sait qu’il serafichu.»

«On est surpris en bienpar la qualité du bois»

Le garde explique égale-ment que dans une coupe derégénération, certaines tigessont coupées et les porte-grai-nes préservés pour que le peu-plement se régénère naturelle-ment. Ici, bien que des jeunespousses de hêtre tapissent lesol, des compléments de re-plantation sont prévus. «Le solriche permet de planter duchêne rouvre, qui a besoin demoins d’eau que les autres es-sences et qui supporte bien les

grandes chaleurs. On pourraitaussi mettre du tilleul et éven-tuellement de l’érable plane etdu merisier.»

Si quelques rares arbres,comme un chêne et un mélè-ze, se dressent dans cet espacerécemment mis à nu, aucunhêtre du peuplement n’a étéépargné. «Ici, c’est exposé àl’ouest. Les forts vents arra-cheraient des hêtres isolés. Enplus, l’essence ne supportepas la chaleur. Le soleil brûlel’écorce et le bois», expliqueGilbert Goffinet. Il poursuit:«Ces deux à trois prochainesannées, on coupera fort et lesquotités devront être réajus-tées. Mais on est surpris enbien par la qualité du bois. On

pensait que le bois d’œuvre seserait déprécié plus vite, parceque le hêtre est une essencefragile. Avant la catastrophe,on imaginait que les jeunespeuplements tiendraient lecoup. Mais on voit qu’ils souf-frent déjà des grandes cha-leurs et de la sécheresse. Onest pris de court.»

Le garde forestier salue l’at-titude des gens en forêt, quiont «bien écouté et suivi les re-commandations de sécurité».Les chasseurs, parfois en forêtlorsque le vent souffle,connaissent bien les endroitsdangereux et ne prennent au-cun risque selon les retoursque le garde a eus. «Au début,certains ne croyaient pas tropà cette catastrophe. Mainte-nant, ils se rendent compte dela situation par eux-mêmes, ilssont conscients du problème»,réagit le garde, en précisantque les promeneurs posentbeaucoup de questions.

JOSUÉ MERÇAY

■ FORÊTS

Les coupes de sécurité bientôt terminées,on se concentre sur les peuplements

Gilbert Goffinet reste optimisteface à la catastrophe forestière.La coupe représente environ 1500 m3 de bois dans la forêt de Malie. PHOTOS JM

Trois mineurs à l’originedu sinistre, involontaire

Les deux classes enfantines,dont une est encore occupée,n’ont pas subi de dégâts. Lavingtaine de jeunes élèvespourra y suivre les cours nor-malement dès lundi, rassurele maire Benoît Bleyaert. Lasalle de gym devait être réin-vestie dès aujourd’hui par lesélèves. Elle sera fermée une ou

deux semaines, avance le mai-re qui, à première vue, estimela facture entre 100 000 fr. et200 000 fr.

Samedi, la police a annoncéque trois jeunes mineurs de larégion s’étaient dénoncéscomme étant les auteurs de cetincendie, et que celui-ci étaitinvolontaire. C’est la juge desmineurs qui a donc pris le dos-sier en mains. DF

U n incendie a sérieuse-ment endommagé la sal-

le des fêtes de Cœuve dans lanuit de vendredi à samedi.L’alerte a été donnée vers22 h 30, alors que le feu com-mençait à grignoter le bâti-ment depuis l’extérieur. Les30 pompiers présents ont sumaîtriser le sinistre, et le feus’est limité à la scène de la hal-le polyvalente.

■ COEUVE

Un incendie endommage la halle

Le feu est parti à l’arrière de la scène de la halle des fêtes de Coeuve. PHOTOS ROBERT SIEGENTHALER/DENIS BURGEREY

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